LE JOURNAL D’UMOUR & BANDESSINÉES DEPUIS 1975 • N°470 JUILLET 2015
Can. 8$ • Sui. 10,70FS • Bel., Lux. 5,80€ • Dom 6,20€ • May. 8€ Esp., Port. (cont.) 6€ • D. 6,20€ • TOM S: 760 XPF • TOM A: 1500 XPF
2 DIEGO ARANEGA L’ ATELIER MARKETING 3 LINDINGRE/DIEGO ARANEGA L’ÉDITO 4 WITKO/BERNSTEIN SPACE SÉRÉNADE 8 LINDINGRE CARTOONS 9 GOOSSENS LE MAÎTRE DU MONDE 12 LEFRED-THOURON TOUT L’ÉTÉ 13 FELDER/CIZO LE JOURNAL GROSPORC 18 MONSIEUR LE CHIEN CUPIDON TON CUL 22 FIORETTO/TRAPIER MODERNITUDES 23 DUTREIX CHACUN CHERCHE SON CHAT 26 Claire BOUILHAC/Jake RAYNAL FRANCIS BLAIREAU FARCEUR
27 ZANELLO CHASSE, PÊCHE, NATURE 30 FIORETTO/ISA LE SUPPLÉMENT PARIS MATCH 32 ONCLE GILBERT/David VANDERMEULEN
ONCLE GILBERT PASSE À LA TÉVÉ
38 Jackie BERROYER QU’EST-CE QU’ON DISAIT ? 39 BESSERON/FELDER PIRE OUVRIER DE FRANCE 42 SOURDRILLE/F© RONALD FUCK 43 BERBERIAN LE GRAND CERCEAU EUROPÉEN 46 MO/CDM WHAT THE FUTURE 47 PLUTTARK/BERNSTEIN FASTEFOODE 48 Philippe SOHIER/TERREUR GRAPHIQUE
50 SALCH MON AMI MARCEL 54 PLUTTARK/BERNSTEIN FASTEFOODE 56 FIORETTO CHOUCHOUS, MAMOURS & PISTONS 57 REUZÉ/FAYOL LE BLOG
60 THIRIET FUCK L’ÉTÉ MAG 62 MO/CDM WHAT THE FUTURE 63 JC MENU CHROQUETTES 66 CASOAR PICTO CELLULO & CIE 68 EL DIABLO ANTHROMOLOGIE 70 OSTERMANN/HAUDIQUET
71 NOUVEAUTÉS 72 POCHEP IN BED WITH MARGUERITE DURAS 74 HAUDIQUET/LIBON ÇA NE S’INVENTE PAS 75 PLUTTARK/BERNSTEIN FASTEFOODE 76 MARCHALOT MARCHALOT EST UN DINGO ! 77 MO/CDM WHAT THE FUTURE 78 MOVIDA MA BOÎTE EST À VOUS 79 PIXEL VENGEUR/MONSIEUR LE CHIEN
QUESTIONS POUR UN PAUV’CON
DU GÉNÉRAL DE GAULLE
PAS VU À LA RADIO
LA MÉTHODE CHAMPION
83 WITKO LA PIN-UP DU MOIS 84 JULIEN LOÏS
Éditions AUDIE S.A.S. au capital de 300 000 € R.C. Paris B 352046197.
Ours
Sommaire N°470 JUILLET 2015
Siège social : 87, quai Panhard & Levassor, 75647 Paris cedex 13. Rédaction : 4 rue Tesson, 75010 Paris Tél. : 01 40 03 97 40. Président et Directeur de la publication : T. Capot. Journal : Directeur de conscience : Alexis. Rédacteur en chef : Y. Lindingre. Rédactrice en chef adjointe : V. Fruchart. Fabrication : C. Argouarc’h (01 40 03 97 44). Directeur artistique : Plipo [design]. Relations Presse : V. Véron (01 40 03 97 41). Vente au numéro : G. Ghanem (01 40 03 97 45). Distribution : Presstalis. Service abonnements : Fluide Glacial, Bureau B1369, 60643 Chantilly Cedex - tél. : 03 44 62 43 55, email : abo.fluideglacial@everial.com. Abonnements : 1 an, 12 numéros mensuels : 58, 80 € 1 an, 12 numéros mensuels + 4 numéros hors-série : 87, 20 €. Dépôt légal : juillet 2015. Imprimerie Pollina. Printed in France. ISSN 0339-7580. Commission paritaire N° 0617K81954. © Éditions AUDIE et les auteurs. redaxion@fluideglacial.com Marketing albums : M.Parisot. La reproduction des dessins, photographies et textes est interdite sans l’autorisation écrite du journal. Les documents non sollicités par le journal ne sont pas retournés.
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août
2015.
l’Edito par Yan Lindingre
Quand ils paradaient dans leur pharmacie la frime brun caca en plein mois de février, leurs clients un peu péquenots leur demandaient : “Vous revenez de croisière ?” “Mais non”, répondait la pharmacienne, “nous étions aux spooooorts d’hiver !” Et d’en rajouter des caisses avec force “Courchevel, neige splendide, gens formidables, simples mais authentiques” que son mari ponctuait par de petits “un temps magnifique, des équipements ultra-modernes… Roseline, nous avons reçu les condoms-superminus pour monsieur Aranega ?” Ça me faisait rêver, moi, tant de bonheur, quand j’étais môme. Alors dès que j’ai gagné ma croûte, j’ai voulu faire découvrir à ma petite famille le paradis enchanté des pharmaciens… Sauf que, pour moi, ça s’est pas traduit en “je tire ma trace dans la poudreuse, je tourne mon croûton dans la fondue au vin jaune, je sable le champagne à 4 000 mètres”. Non, moi ça a plutôt donné ça : “Bon Dieu de merde de putain de chaînes de merde.” La calandre du monospace de beauf plantée dans la congère, la nuit qui tombe, mes deux mains gauches gelées et mon demi-cerveau pour tenter vainement d’enchaîner ces cons de pneus “pas neige” récalcitrants (ah que je plains les marchands d’esclaves !). Oublions l’épisode du remorquage… j’en viens direct aux six jours à garder mes deux mômes malades de la grippe parqués dans la piaule de location, mon nez collé aux vitres à tenter d’apercevoir la rambarde du balcon à travers le brouillard opaque et à maudire les pharmacos.
les mômes. Pas de sodas hein, c’est plein de sucres ! Du statut de touristes, on passe rapido à celui de tourista. Le saviez-vous : “gastro-entérite” se dit “gastroenterite” en italien. C’est toujours bon à savoir. Sinon, pour le commun des cagueurs, “chiasse” se traduit tout bonnement par “cagarelle”. Les mômes nous ont balancé en pleine nuit un festival de courante qui confinait au glissement de terrain ! Quelque chose entre du Hans Hartung et du Jackson Pollock parcourait les toiles blanches des plumards… En plein écopage, ma femme part en vrille. Elle m’accuse d’avoir commandé au resto des trucs qui rendent malade, qu’elle le savait bien elle que ça finirait comme ça, mais qu’elle a pas osé me le dire pour pas me contrarier (alors que l’eau du robinet, c’était bien son idée, la vache). On s’engueule à mort, évidemment.
Alors je me disa, tant pis ! J’emmènerai bientôt ma smala aux sports d’été, cet été. Ce que je fesa ! Au programme triathlon plagique : ballon, bouée Goldorak et épuisette. Faut pas chercher à trahir sa classe, hein ! A plouc vaillant, vacances de ploucs. On a pris la bagnole en plein cagnard direction l’Adriatique. Je passe sur les 5 heures de bouchon au pied du Soleil de Langres, sur l’épisode de la roue de secours (j’étais encore sorti sans ma cartebotte “increvable”). On arrive donc un beau jour à Rimini. Premier bain de mer en famille (dernier, donc), suivi d’un casse-dalle au bord de la plage. Petites sardines grillées, tomates séchées, jaja pour papa et maman, de l’eau du robinet pour
Boum ! Boum ! fait son gros poing sur ma tête après avoir explosé comme de la Scheiss le verrou de la porte de la chambre. Décidément, son physique ne colle pas avec sa petite voix haut perchée, me dis-je une fois qu’il en a terminé avec moi et mon impolitesse de “Schwein Französ’’”.
Boum ! Boum ! tambourine le voisin en me braillant contrealto dans la langue de Goethe qu’il est en vacances et qu’il aimerait bien dormir : “Schlaffen jetzt” !!! Ni eins, ni zwei, je te lui réponds dans un salmigondis proto-germanique un truc à base de “ta gueule, Panzer, sale SS”, etc.
Le lendemain, à la farmacia, je demande de l’anti-chiasse pour les mômes et des pansements pour mon arcade sourcilière lâchement assassinée par les barbares nazis. Puisque finalement toutes bonnes vacances se commencent et se terminent chez l’apothicaire !
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