Il était une fois Superdupont [Album Fluide Glacial]

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Un ouvrage compilé par

Gérard Viry-Babel avec une préface de

Marcel Gotlib, Jacques Lob, Jean Solé, Alexis, Harvey Kurtzman, Daniel Goossens, Edika, Christian Binet, Pétillon, Enki Bilal, Jean-Claude Forest, Tardi, Cabu, Léandri, Lefred-Thouron, Al Coutelis, Goetzinger, Dutreix, Chauzy, Guihard, Mézières, Pichard...

Il était une fois

Neal Adams

Mais aussi

Franquin, Foerster, Coucho… Prix : 20 € - N001

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SD


UN OUVRAGE CONÇU ET COMPILÉ PAR

GÉRARD VIRY-BABEL


Super

INTRODUCTION par NEAL ADAMS , juin 2015

C

omme un enfant, criant et m’agitant, j’ai fait partie de l’aventure Superdupont. L’ironie de cette situation apparaît d’autant plus fortement quand on connaît l’image que les Français entretiennent avec l’école franco-belge, les comics américains, et les relations qui unissent et opposent les créateurs des deux écoles. Ma première expérience avec le monde de la bande dessinée européenne, en tant qu’Américain, tenait avant tout de la blague. Les Européens étaient réputés pour faire de la bande dessinée (et des romans graphiques) pour adultes, alors que les Américains, eux, ne faisaient que des comics de super-héros. Qui, il faut bien que je l’avoue, ne sont guère que des dessins de types nus avec des lignes pour délimiter où une couleur finit et où l’autre commence. Sans oublier les lettres sur la poitrine et les capes accrochées aux épaules. Faisons un petit retour dans les années 1970 : les comics de super-héros américains étaient objet de dérision et de mépris pour la plupart des fans de bande dessinée européenne, et particulièrement en France. Après tout, l’Europe avait le lieutenant Blueberry, Astérix, Lucky Luke, Tintin, Corto Maltese, et une kyrielle d’albums sur les aventures de personnages qui n’étaient pas des super-héros. La différence venait bien sûr avant tout de nos histoires respectives. Les comic books américains étaient historiquement basés sur les strips paraissant dans la presse quotidienne, la bande dessinée européenne aussi. Sauf qu’un jour, en Amérique, Jerry Siegel et Joe Shuster créèrent Superman,

et ce personnage rencontra un tel succès que tous les éditeurs américains volèrent au secours de la victoire et se mirent à publier sans cesse plus d’histoires de super-héros pour un public avide. L’Europe continuait de publier des strips, et montra peu d’intérêt pour les super-héros. Au Japon, les mangas suivaient les thèmes des films : samouraïs, gangsters, sabres…

j’ai pu échapper aux mauvais échos parce que j’écrivais et dessinais un strip quotidien adapté de la série télé Ben Casey, qui a été repris dans la presse un peu partout dans le monde, ce qui faisait que les critiques européens me considéraient comme une exception à la règle. J’étais adoubé.

de Superdupont en Amérique, pour qu’il partage une aventure avec des super-héros américains. Et qui de mieux indiqué pour illustrer ce travail que l’ex-artiste sérieux de strips, Neal Adams, moi-même, qui m’étais laissé corrompre au point de devenir scénariste et artiste de comics ?

Et un jour, bien sûr, ce fut la Chute, le jour où j’arrêtai le comic strip

Accepterais-je de faire cette histoire ? Serais-je capable d’en comprendre l’humour ? Qui, moi, qui avais fait “Le Fils de Dieu” pour National Lampoon ? Moi, qui avais fait “VDcomics” pour National Lampoon et un comic “Jerry Lewis” pour DC ? Bien sûr, j’en serais ravi ! Peut-être même que j’arriverais à en comprendre l’humour. C’est donc ainsi que, pendant la période si décriée du gouvernement Reagan ici aux États-Unis, je me retrouvai à dessiner l’histoire de la rencontre entre Superdupont et Zipperman pour tous les Français de ce monde. Et j’ai adoré ça.

NEAL ADAMS

Chaque continent avait sa propre opinion sur ce que devait être une bonne bande dessinée, jusqu’à ce qu’en 1953 les comics subissent de la part du gouvernement fédéral américain une terrible attaque : ils étaient accusés d’être dangereux pour les enfants et de contribuer à créer des délinquants juvéniles, doublés de pervers sexuels. Les comics étaient donc mauvais. À vrai dire, pour être parfaitement honnête, les comics ne valaient désormais guère mieux que du papier toilette.

pour m’adonner au sous-genre des super-héros de comics. Pire, j’aimais ça. J’ai peut-être l’air de n’aller nulle part avec ce texte, mais soyez patients. En France, Marcel Gotlib et Jacques Lob eurent la brillante idée de caricaturer et parodier les comics de super-héros. Ils créèrent Superdupont qui était, comme nous le savons tous, une parodie outrancière de la vision que le monde entier peut avoir des Français. Personnage à gros ventre, faussement malin, traînant dans son pyjama à manches longues, avec son béret, fumant des cigarettes, buvant du vin et étant, comment dire, un Français grossier, macho à moustache et à pantoufles. Apparemment, tout le monde en France trouvait ça très drôle. Et, à vrai dire, moi aussi !

En Europe, aucun événement semblable ne s’est produit, et donc la bande dessinée, tant dans les magazines que sous forme d’albums, est devenue une forme littéraire valide et acceptée, comme de vrais livres dans les librairies. Et bien sûr, la critique des super-héros américains est progressivement devenue plus forte. Pendant un certain temps,

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Puis vint la grande surprise. Les créateurs pensèrent que ce serait bien de faire un épisode

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SUPER INTRODUCTION

Le plus curieux de l’histoire est que, au final, ces super-héros si décriés ont fini par envahir le monde entier. Et non seulement cela a été une bonne idée pour moi de laisser tomber un strip adapté d’une série soap pour dessiner Superman, Batman et les autres, mais, à ma grande confusion, l’Amérique est encore arrivée à avoir raison. Et je vais vous dire un petit secret. Je ne serais pas surpris qu’un jour il y ait un film comique à grand spectacle sur Superdupont. Parce que le monde dans lequel nous vivons aujourd’hui marche ainsi, mes amis. Amusez-vous bien à la lecture de ce livre. Et, au nom de tous les créateurs qui y ont participé, sachez que nous nous sommes bien amusés en le faisant.


Super

AVANT-PROPOS par GÉRARD VIRY-BABEL , juin 2015

O

GOTLIB

n ne va pas mégoter, les super-héros de bande dessinée sont américains. Leur naissance a de multiples origines, celle que nous retiendrons est que les États-Unis, jeune pays pluriculturel, avaient besoin de créer leur propre mythologie, leur propre panthéon. Et comme tout panthéon qui se respecte, les “demi-dieux” américains ont leur histoire, leurs origines, leur identité, le plus souvent inspirées par les mythes et légendes préexistants, les références culturelles locales et parfois l’actualité. Prenons l’exemple de Superman, le plus célèbre d’entre tous : né sur une planète lointaine dans une civilisation ancestrale, abandonné par ses parents dans un berceau stellaire en direction de la Terre, il y acquiert une force surhumaine sous l’influence d’un soleil unique et devenu grand, utilise ses pouvoirs pour protéger la veuve et l’orphelin. Le personnage naît durant la Grande Dépression sous la plume de Joe Shuster et le pinceau de Jerry Siegel. Tous deux d’origine juive, la référence – entre autres – à Moïse est évidente, et son nom extraterrestre Kal-El signifie peu ou prou en hébreu “tout ce que Dieu est”. On le sait, les dieux furent inventés par l’homme pour conjurer ses peurs, vaincre symboliquement l’adversité : l’idée de Superman vint à Shuster et Siegel alors qu’ils se prenaient des roustes quotidiennes par les caïds locaux, dans une période de crise économique sévère. On notera par ailleurs que le personnage a trouvé un regain d’intérêt auprès du public à chaque grande crise mondiale (chocs pétroliers dans les années 1970, 11 septembre 2001…).

IL ÉTAIT UNE FOIS SUPERDUPONT

GOTLIB

Ces comics super-héroïques traversent bientôt l’Atlantique. Leur succès s’amplifie et ils font des petits plus ou moins célèbres dans le monde. En France, ça ne prend pas vraiment. Ceux qui ont eu de la notoriété ont pour modèles les grands héros de la littérature française – Jean Valjean, MonteCristo, Vidocq, Arsène Lupin, Rocambole – et se nomment Fantômas, Judex, Fantax, ou le Nyctalope. Ils sont masqués, et ont plutôt le profil de Robin des bois des temps modernes, souvent ambigus, voire vilains… Pas vraiment le Übermensch à la Nietzsche, à l’instar de Thor, Captain America et autres Spiderman. Il y a bien un frémissement dans les années 1960 où un vrai personnage volant et capé, à la force surhumaine, fait une apparition remarquée et couronnée de succès sous les traits de Benoît Brisefer. Mais c’est un mioche, et il est belge… En 1969, les graphismes de Rahan s’approchent du style “comics” : le fils de Craô est beau, musclé, ses aventures ne manquent pas de dynamisme, mais point de super-pouvoirs et l’action

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SUPER AVANT-PROPOS

se situe pendant la préhistoire. Bref, l’iconographie super-héroïque américaine ne semble pas vraiment faire d’émules chez les auteurs français, et le public ne s’y intéresse que dans sa version originale. Non, nos héros à nous, ceux que nous aimons, ils ne sont pas “super”. Ils sont français : gros, moches, à gros nez, triviaux, râleurs, têtus, beaufs, bêtes et souvent méchants. Quand ils prennent de la potion magique, c’est moins pour défendre l’opprimé que pour se foutre sur la gueule avec le voisin, et y prendre plaisir. Ils sont notre caricature, et s’ils prennent parfois les attributs de leurs super-cousins d’Amérique, c’est pour en exagérer le trait et renforcer par contraste l’effet comique. Dans la bande dessinée française, ce mauvais esprit est né avec le magazine Pilote à la fin des années 1950, qui fit sortir le neuvième art francophone de l’illustré enfantin pour entrer doucement dans l’âge adulte. Des scénaristes comme Goscinny et Charlier, par ailleurs rédacteur en chef du journal pendant de nombreuses années, commencèrent à prendre au sérieux la bande dessinée. Goscinny, déjà papa de l’infâme Iznogoud et du Petit Nicolas, y créa avec Uderzo les célèbres Astérix et Obélix, jalons des héros à la française décrits plus haut. Il poussera de jeunes auteurs à s’émanciper de la bédé de papa en leur donnant une inédite liberté de création. Parmi eux, le scénariste (et dessinateur) Jacques Lob et le dessinateur (et scénariste) Marcel Gotlib.


Super

“ É

té 1972. Marcel Gotlib quitte le doux foyer de Pilote pour rejoindre deux autres punks ingrats, Claire Bretécher et Nikita Mandryka, un ménage à trois dans la jungle de la bande dessinée “adulte”. Il attend chez lui : le numéro 2 de L’Écho des savanes s’apprête à sortir. Quand tout à coup, on frappe. C’est Guy Vidal et Albert Uderzo qui le supplient de revenir à la maison le temps de quelques planches. Pilote

GENÈSE Au commencement, Dieu créa la FRANCE. Et Dieu vit que cela était bon. Or, la FRANCE était vide. Dieu, alors, créa les Français. De ce peuple élu naquirent LOB et GOTLIB. L’esprit de Marianne était en eux. Dès leur plus tendre enfance, ils montrèrent d’heureuses dispositions pour la bande dessinée et jurèrent de consacrer une partie de leur existence à ce beau moyen d’expression. Or, un jour, regardant autour d’eux, ils virent que leurs compatriotes, rongés par de noirs soucis, sombraient dans la morosité la plus affligeante. LOB et GOTLIB s’en attristèrent. Ils dirent : “Ce qui manque aux Français, c’est un idéal. Donnons-leur un modèle.” Ils dirent : “Faisons un surhomme à notre image. Il sera le premier super-héros 100 % français. Il sera le champion de l’Hexagone.” Ainsi firent-ils… Ainsi naquit Superdupont. Ils virent que cela était bon1.

manque de matériel, c’est la panique à bord.

Il faudrait lui mettre une cape, un costume, mais à la française : tricot de peau genre marcel, caleçon long, ceinture de flanelle tricolore… Gotlib oublie peu à peu Bougret pour créer un nouveau personnage. Il augmente sensiblement sa bedaine, le chausse de charentaises, le coiffe d’un béret basque et lui invente même des armes : un holster à camembert atomique, une baguette télescopique “pouvant projeter de l’énergie cosmique à l’état pur”…

Magnanime, il accepte et se met sans attendre au travail. Il décide de plancher sur une nouvelle enquête de Bougret et Charolles, et imagine une scène épique où le commissaire Bougret sauve héroïquement son fidèle inspecteur d’une chute mortelle en plongeant d’un toit voisin, volant vers lui tel un surhomme. Les idées se bousculent.

LES 5 MÉDAILLONS SONT ISSUS DE “L’INTOX”, SOLÉ & GOTLIB, SUPERDUPONT TOME 2

Puis il pose son crayon et contemple sa création. Un Superman beauf français. Son nom lui vient naturellement : Superdupont. Peu après, lors d’un déjeuner avec Mandryka, il décrit fébrilement sa géniale création, son super-héros 100 % français, et commence à décliner ses futures aventures. Mandryka l’interrompt : “C’est drôle, il me semble que Lob est en train de bosser sur le même thème.” DESSIN DE COUVERTURE PILOTE N° 672 IL ÉTAIT UNE FOIS SUPERDUPONT

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SUPER GENÈSE

1 Jacques Lob, extrait de “Super Genèse” paru dans le programme du spectacle Superdupont, ze show!, 1982.


LES ILLUSTRATIONS SONT EXTRAITES DE ”ÉCHEC AUX EMPOISONNEURS”, GOTLIB & LOB, SUPERDUPONT TOME 1 (COULEURS PILOTE)

Gotlib se liquéfie sur sa chaise, puis se reprend et se saisit du premier téléphone venu. À l’autre bout du fil, Jacques Lob lui confirme l’invraisemblable vérité : il travaille sur le même personnage – même costume, même béret, même plastron en cocarde tricolore siglé “SD” pour “Superdupont”. Jusqu’au nom du super-bonhomme, à quelques détails près, ils ont eu la même idée au même moment. Alors que Gotlib a une soudaine envie de se retirer dans un monastère aux confins du pays, Lob trouve la solution : “Je suis scénariste, toi dessinateur. Travaillons ensemble”.

Quelques mois plus tard, le 21 septembre 1972, les lecteurs de Pilote découvrent le visage de leur nouveau héros en couverture du numéro 672. À l’intérieur, le premier épisode de Superdupont : “Échec aux empoisonneurs” sur 7 pages en couleurs2. Ce premier scénario porte indéniablement la patte des deux auteurs.

Paul et Mic3, et Submerman de 1967 à 1970 pour Pilote, où il développa plus profondément l’univers des comics sur un ton déjà décalé, soutenu par un dessin très original de Pichard. Dans la série Blanche Épiphanie, cosignée également avec Pichard, apparaît le personnage de Défendar, héros vélocipédiste gaffeur portant costume noir, cape et masque. Son accoutrement préfigure celui des suppôts de l’anti-France, l’organisation secrète à l’image du SPECTRE de James Bond, apport majeur de Lob à la série. Cette caricature de “l’étranger” veut mettre à mal la France et ses valeurs traditionnelles aux relents de naphtaline, valeurs défendues par Superdupont.

Gotlib quant à lui continue sur les thématiques qu’il affectionne et a éprouvées dans la Rubrique-à-brac, en particulier son goût prononcé pour le découpage “cinématographique de ses planches”, dont le fameux “prologue” ménageant le suspense. Ce sera une marque de fabrique de la série Superdupont. Cet épisode est le seul avec “Naissance d’un surhomme” où les auteurs mettent en scène le héros sous son identité “civile”. À l’instar de son modèle Superman/Clark Kent, il cache ici sa superidentité sous les traits d’un huissier de l’Élysée, couverture parfaite pour le défenseur de la France éternelle.

dont la partie émergée est une colonne Morris. L’histoire de recette altérée de la nouille française, et sa structure narrative, sera reprise et développée quelques années plus tard dans “Opération Camembert” dessinée par Jean Solé6.

Gotlib signe seul un autre épisode, “Superdupont à la rescousse de Félix Potin”, sur 4 pages seulement cette fois, et en noir et blanc4,5. Si l’AntiFrance n’est évoquée qu’entre les lignes, on en découvre un peu plus sur le héros, en particulier son antre secret

2 Cette histoire sera éditée quelques années plus tard en noir et blanc dans le premier tome de Superdupont aux éditions Fluide Glacial. 3 Deux scénarios seulement pour une série qui ne compte que sept épisodes.

Le ton parodique du genre doit certainement à l’expérience de Jacques Lob qui, en la matière, n’en est pas à son premier essai : il avait déjà collaboré plusieurs fois à d’autres projets “super-héroïques” : Maximax en 1964 avec le dessinateur Jean-Claude Poirier pour l’éphémère journal

4 Pilote n° 679 du 9 novembre 1972. Édité dans le tome 5 de la Rubrique-à-brac chez Dargaud… en couleurs ! Allez comprendre. 6 Entre-temps, dans le n° 676, Vidal et Clavé se sont livrés à un petit hommage illustré sous le titre “C’est parti Superdupont”. Ils imaginent une nouvelle mode vestimentaire super-française, inspirant les grands de ce monde. Lob et Gotlib se seront probablement souvenus de la contribution dessinée de Clavé puisqu’ils lui confieront douze ans plus tard un scénario original de Superdupont dans les colonnes de Fluide Glacial (voir “L’attentat” p. 101). 6 Voir chapitre consacré à Jean Solé.

IL ÉTAIT UNE FOIS SUPERDUPONT

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SUPER GENÈSE


Super

PURGATOIRE P

ALEXIS

Comme souvent dans les bandes de Gotlib à L’Écho des savanes, le ton est très libre et décalé et l’auteur se livre plus que jamais à l’autodérision en convoquant les personnages connus de son panthéon personnel (cf. “La Coulpe” où apparaissent Gai-Luron et Newton). Ici, ce sont Bougret et Charolles qui, dépassés par la situation, font appel à Superdupont, un peu comme le commissaire Gordon décrochait son téléphone rouge pour contacter Batman.

eu après l’épisode des nouilles de Félix Potin, Gotlib quitte définitivement Pilote pour se consacrer pleinement à L’Écho des savanes. Rien ne laissait présager alors que le personnage survivrait à ce départ du magazine. Si Superdupont s’était fait remarquer par son originalité, il aurait fallu plus de deux épisodes pour créer une attente auprès du lecteur et en faire une série. Pourtant, c’est d’une manière tout à fait inattendue que le super-héros va réapparaître en avril 1974 : dans le numéro 7 de L’Écho paraît “La saga du patineur d’argent”, parodie du célèbre Surfer d’argent de Jack Kirby chez Marvel.

Si l’apparence et le caractère du héros n’ont pas véritablement changé, le ton de l’histoire n’a rien de commun avec celui des

précédents épisodes… Le héros n’est plus flamboyant que dans ses postures, tant il échoue lamentablement dans sa confrontation avec le fameux “patineur d’argent”. On aurait pu penser qu’il y avait là une volonté du dessinateur d’avouer un constat d’échec : le superhéros à la française ne sera jamais à la hauteur de ses illustres modèles américains. Cependant, il paraît plus logique d’y voir un effet du bouleversement que vit Gotlib dans sa carrière artistique : sa bande dessinée entre dans un nouvel âge, pour quitter complètement Pilote, il “tue” symboliquement ses personnages.

GOTLIB, “LA SAGA DU PATINEUR D’ARGENT” (EXTRAIT) RHÂÂ LOVELY TOME 3

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LA SAGA DU PATINEUR D’ARGENT + SUPER PURGATOIRE


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LA SAGA DU PATINEUR D’ARGENT


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LA SAGA DU PATINEUR D’ARGENT


Un ouvrage compilé par

Gérard Viry-Babel avec une préface de

Marcel Gotlib, Jacques Lob, Jean Solé, Alexis, Harvey Kurtzman, Daniel Goossens, Edika, Christian Binet, Pétillon, Enki Bilal, Jean-Claude Forest, Tardi, Cabu, Léandri, Lefred-Thouron, Al Coutelis, Goetzinger, Dutreix, Chauzy, Guihard, Mézières, Pichard...

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Neal Adams

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Franquin, Foerster, Coucho… Prix : 20 € - N001

9:HSMDPC=U\[X]Y:

SD


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