LUMIERE ET FoRCE GDF SUEZ :
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Des salariés pas comme les autres à STORENGY
EDF :
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Réorganisation et souffrance à la DSP
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ERDF GrDF :
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Le « démixtage » pour bientôt ?
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LES CADRES RENVERSENT LES CLICHÉS
évènement
Conseil de Surveillance de RTE
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Par contre, lorsqu’il s'agit de parler des dividendes versés aux actionnaires, beaucoup plus de retenue de la part de ces mêmes directions. Les chiffres affichés sont pour GDF SUEZ, 1,47 € et pour EDF, 1,15 € par action. Sommes modiques apparemment, mais qui représentent in fine respectivement 4,03 et 2,1 milliards d'euros. Comme dit l'adage dans ce cas, il n'y a pas de petits profits, mais que des gros bénéfices… Dans le même temps ces mêmes directions, sous couvert d'une pseudo « équité » et lutte contre les disparités, font du zèle et mettent fin aux services actifs. Se faisant, elles nient la plupart des pénibilités subies par les salariés cadres et non cadres, et le tout par le biais d'un accord de branche avec la "complicité" de signataires syndicaux. Dire NON à ces pratiques relève du bon sens syndical.
L
e monde du travail en général, et celui des salariés en particulier, est toujours à juste titre attentif aux annonces d’augmentations salariales. Les directions d’entreprises ne l’ignorent pas et ont mis au point une nouvelle tactique. Elles annoncent désormais des augmentations salariales "en moyenne", mélangeant habilement des données individuelles et collectives, ce qui leur permet de claironner des chiffres qui interpellent et sèment le doute. FO Énergie et Mines a dénoncé cette manœuvre qui est une propagande trompeuse de la part des directions qui veulent laisser croire que les électriciens et les gaziers sont mieux traités que les autres salariés. Au final les salariés des IEG mesureront à leurs dépends, et feuille de paie à l’appui, qu’ils ont été trompés par des effets d’annonce.
Enfin, comment ne pas évoquer la bataille sur les retraites qui engendrera des dégâts sociaux importants, si nous ne savons pas défendre les retraites et rien que les retraites. Défendre nos retraites n'est ni un luxe ni un combat d’arrière garde. C'est porter un regard lucide sur une société sans complaisance et exiger une autre répartition des richesses pour les actifs comme pour les retraités. Nos analyses sont sans détour, ni extrémisme de façade. La pratique contractuelle à FO Énergie et Mines rime avec progrès social, solidarité et service public. Que nous soyons cadres ou non cadres, ce sont les valeurs qui nous animent.
Max ROYER Secrétaire Général de FO Énergie et Mines
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SOMMAIRE Page 5-13
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Retraites – 40 ans c’est déjà trop !
Des chèques vacances pour tous !
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Les cadres renversent les clichés
Un temps fort et fédérateur
Georgio Vallarino : Le candidat au conseil de Surveillance de RTE
FO jeunes en plein préparatifs
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FO Énergie et Mines prépare SOULAC
GDF-SUEZ : Des salariés pas comme les autres à STORENGY Page 18-19
EDF : Réorganisation et souffrance à la DSP Page 20
ERDF-GrDF : Le « démixtage » de la distribution pour bientôt ? Page 21
SEI : L’île de beauté va-t-elle avoir chaud l’hiver prochain ?
Page 25 Page 26
Fiche pratique : Halte aux SPAMS sur les mobiles Page 27
L’AFOC : un service aux adhérents Page 28-29
L’actu des salariés des IEG Page 30
Brèves
Magazine de FO Énergie et Mines - FNEM-FO Directeur de la publication : Max ROYER Équipe de Rédaction : Sandrine LHENRY, Landry ROULAND, René KAO, Max ROYER Photos : Cyrille LESAGE / Médiathèque FO Énergie et Mines / istockphoto.com Siège : 60, rue Vergniaud - 75013 PARIS tél. : 01 44 16 86 20 - Fax : 01 44 16 86 32 - E-mail : contact@fnem-fo.org n°295-Avril 2010 ISNN : 0153-7865 - Impression : SAI graphipole – tél. : 05.59.43.80.30
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Dans un contexte de réorganisation et dans un secteur de plus en plus concurrentiel, les salariés cadres des IEG s’expriment à travers le dossier que FO Énergie et Mines a souhaité leur consacrer tout spécialement. Dévoués fait et cause aux grandes orientations des entreprises, différents des autres salariés, catégorisés dans une culture et des valeurs qui leur sont propres incompatibles avec l’action syndicale, telles sont les idées reçues véhiculées sur les cadres… Eric Peres, Secrétaire Général de FO-Cadres, ne manque pas de nous le rappeler : « tout en conservant leurs spécificités, les cadres et ingénieurs et toutes les composantes de l’encadrement sont eux aussi des salariés. Comme les autres, ils sont partie prenante du contrat de travail à l’intérieur duquel joue le principe de subordination et, à ce titre, ils ont les mêmes droits et devoirs de base ». Dans la même mouvance, FO Énergie et Mines intervient en permanence pour la prise en compte des intérêts des cadres et ingénieurs dans les négociations de branche et/ou en entreprise. Ils constituent également
une base solide d’anticipation pour mieux appréhender les évolutions inéluctables du travail, de façon à aider les entreprises des IEG à bâtir des revendications adaptées à leur propre contexte. Philippe Prat, Secrétaire Fédéral en charge du secteur cadres à FO Énergie et Mines constate que « de plus en plus, les dégradations des conditions de travail et l’absence de reconnaissance professionnelle conduisent les cadres, figures de proue de la loyauté d’entreprise et de la fidélité, à dénoncer progressivement la falsification des discours managériaux, l’emprise de la spéculation financière sur la gestion de leur entreprise, l’irrationalité de choix stratégiques pris sans concertation. » Forts de ces observations, nous avons rencontré 7 cadres issus de la filière gazière ou électrique allant de la production, du transport à la distribution. Bien loin des stéréotypes, les salariés interviewés ont révélé un grand intérêt pour leur entreprise, une vision critique des transformations en cours avec un attachement véritable pour le service public et, enfin, un accueil de plus en plus favorable au syndicalisme.
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RTE VERS PLUS DE COLLECTIF
pourvue d’une mission de service public à laquelle elle répond en partie avec son projet industriel mais les salariés n’ont plus de visibilité sur les orientations stratégiques au-delà de trois ans. »
Deux générations de cadres ?
Vincent DUCHATELLE
RTE compte environ 8500 salariés travaillant sur la conduite et la maintenance de 77 000 km de lignes haute tension. L’entreprise compte 44% de cadres, chiffre en constante augmentation (plus 1% entre fin 2008 et fin 2009). Vincent DUCHATELLE nous reçoit à la Tour Marchand de la Défense, siège de la direction Programmes et Systèmes d’Informations (PSI) en charge de la conception et de la maintenance de toutes les applications informatiques, télécom et de conduite du réseau de l’entreprise. Cette entité compte plus de 90 % de cadres…
Une charge de travail en augmentation 650 personnes, dont 340 agents de RTE et 310 prestataires, travaillent à PSI. Ces deux dernières années, l’établissement a supprimé 30% des effectifs prestataires (130 personnes) et augmenté de 10% les effectifs statutaires (35 embauches). Inutile d’évoquer les conséquences sur la charge de travail… L’exigence de rentabilité s’affirme mais ne remet pas en cause l’attachement de Vincent pour RTE. « Les orientations des entreprises créent tout de même de l’inquiétude et de l’incompréhension chez les cadres de tous niveaux. Notre pays sacrifie les IEG sur l’autel d’un commerce en perte de sens, sans raison valable, au nom de la sacrosainte concurrence. Ce mercantilisme rampant inquiète et perturbe nombre d’agents. RTE est certes
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Détaché à 50% pour FO Énergie et Mines, avec divers mandats (CE, DS, DP…), Vincent constate que deux générations de cadres se côtoient. Les quadra et plus, conservent un véritable attachement aux valeurs du service public ; ils constatent, impuissants, les dégâts causés par la dérégulation du marché électrique et la volonté des pouvoirs publics de « normaliser » les IEG. La génération suivante, celle des trentenaires, « entretient une relation nettement moins affective et plus contractuelle vis-à-vis du marché du travail en général et donc de leur employeur RTE. Ces jeunes cadres s’impliquent de façon plus parcimonieuse, et, si certains donnent beaucoup, c’est pour être récompensés de façon immédiate. Ils n’hésitent pas à démissionner de RTE s’ils ne sont pas satisfaits du retour qu’ils ont de leur travail. » Pour autant, tous les cadres partagent une certaine autonomie dans leur travail et une volonté de faire carrière qui les maintenaient, jusqu’alors, plutôt proches de la direction et méfiants vis-à-vis des syndicats. Aujourd’hui on s’aperçoit que la tendance s’inverse. Un des enjeux du syndicalisme chez les cadres est de les accompagner dans cette évolution, en les invitant à des raisonnements plus collectifs tout en évitant de stigmatiser l’individualisme qui les caractérise pour partie . Aujourd’hui, il existe plus de 3 millions de cadres en France. Cette catégorie augmente de façon importante, environ 200% en 30 ans. Le nombre de diplômés a évolué de 400% sur la même période. A la sortie des écoles, les jeunes diplômés, qui subissent la crise de plein fouet, gagnent 30% de moins qu’il y a 5 ans. En 2009, les offres d’emplois cadres confiées à l’Apec (l’Agence pour l’Emploi des Cadres) ont enregistré une baisse de plus de 25% par rapport à l’année précédente.
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AU CŒUR DU PROJET INDUSTRIEL D’EDF :
L’HUMAIN OU LA FINANCE ?
LE CADRE EST UN SALARIE COMME LES AUTRES Il travaille de nuit comme de jour, à Noël comme les dimanches, il fait les 3x8 pour le confort de tous. Attaché à la DPN (Direction Production Nucléaire), Didier Duranton est Délégué Service Exploitation (DSE) en conduite nucléaire à la centrale de Dampierre. Quatorze équipes d’une quinzaine de personnes font tourner les quatre tranches de la centrale dans une ambiance soudée. Pourtant, la demande de résultat est de plus en plus forte…
Objectif rentabilité
Bien qu’issus d’horizons très différents, Chantal et Didier, cadres à EDF grâce à l’ascenseur social et, attachés à leur entreprise pour sa dimension sociale et industrielle, nous font part de leurs interrogations quant à l’avenir des Industries Électriques et Gazières. Pour eux, l’humain doit rester au centre des grandes décisions, avant l’exigence de rentabilité. Pourtant, leur vie professionnelle au quotidien semble aller en contradiction avec une logique financière inéluctable. A mesure qu’ils observent des changements en défaveur du personnel, leurs liens avec notre organisation syndicale se renforcent.
Au sein de la DPN, les agents des centrales sont soumis à des pressions de plus en plus fortes. Primo, ils doivent écourter les arrêts de tranches, notamment pour changer le combustible. Ces arrêts affectent la sacrosainte productivité ! Secundo, la Direction demande une production de plus en plus précise, au mégawat près : « une centrale fonctionne au plein de sa puissance 5 à 6 heures par jour, le reste du temps, comme on dit, c’est de la dentelle. Nous devons produire exactement en fonction de la demande et en temps réel. Si les écarts persistent, EDF s’expose à des pénalités par son client le COPM (Centre Opérationnel Production Marché), RTE en l’occurrence. Pour les réduire au maximum, les équipes, cadres et non cadres, doivent faire face à des pressions qui vont graduellement de la part de la direction.
Le fossé entre la direction et les équipes « La convivialité entre la Direction et les équipes du site s’essouffle. Les relations se sont refroidies, les cadres dirigeants ne se mélangent plus, ils s’éloignent, le fossé entre eux et nous se creuse. Ils ne prennent plus le temps de nous écouter, de s’entretenir, de s’informer de nos attentes ou tout simplement de nous comprendre ». A mesure que le fossé se creuse entre la direction et tous les salariés, Didier Duranton constate que la dimension sociale est en perte de vitesse : « les salariés d’EDF sont en train de vivre ce que France Telecom a vécu il y a dix ans. Les services publics meurent peu à peu. L’humain n’est plus au centre des préoccupations ».
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Des interlocuteurs indispensables
Chantal LE MOUEL est responsable de la gestion de ce progiciel de transfert de données. Rattachée à la Direction des Services Partagés Informatique et Télécom de Nanterre Liberté (92), elle travaille sans discrimination pour toutes les Directions d’EDF et, jusqu’en janvier dernier pour les directions de GDF Suez.
Une carrière riche en rebondissements !
« Aujourd’hui la dimension sociale est mise de côté car le financier occupe une place prépondérante au détriment du relationnel et, au bout du compte, de l’humain. Pourtant, la direction ne peut pas avancer sans les syndicats. Sans les syndicats, il est difficile de pérenniser la paix sociale. La direction a donc besoin d’interlocuteurs de tous les collèges. » Sympathisant depuis toujours, Didier Duranton est devenu adhérent à FO Énergie et Mines juste après être passé cadre en 2008. Selon lui, l’organisation entretient une relation saine avec la direction, ni extrémiste, ni complaisante. « Le mot « ouvrier » de FO ne me gêne aucunement, car je me sens plus proche du monde ouvrier que de celui des « cols blancs », pour moi, les cadres sont des salariés comme les autres.
La preuve par le salaire Les cadres sont des salariés comme les autres. Les études montrent que la population cadre est la dernière concernée par les augmentations de salaire. Sur la période 1995-2005, leur salaire évolue même négativement puisqu’il atteint un taux de croissance de -0,1. Alors que le taux de croissance du salaire des hauts dirigeants est six fois supérieur
28 ANS D’EXPERIENCE ET UNE CONNAISSANCE POINTUE DES IEG Quel est le point commun entre les applications de gestion de la DPN (avec le schéma directeur informatique du nucléaire), votre fiche de paye et la relève à distance de la consommation électrique des clients particuliers et professionnels ? Le CFT, le Cross File Transfert.
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Au service informatique et télécom depuis 28 ans, Chantal est devenue une experte dans son domaine. « Basée à Issy-les-Moulineaux entre 1982 et 2000, j’ai vécu de nombreuses réorganisations : du STI à la CSP IT (Centre des Services Partagés Informatiques et Télécom). Les réformes se succédent exclusivement dans les années 2000… Il y a deux ans, nos bureaux ont été déménagés à Nanterre et les conditions de travail ont changé. Aujourd’hui, nous évoluons dans un open space de trente personnes au lieu de quatre au préalable. J’ai su m’adapter aux changements mais ce n’est pas le cas pour tous mes collègues. » Son métier lui donne une vision transverse des entreprises. « Je suis inquiète et déçue par l’explosion de nos entreprises et par la perte des repères que cela engendre. Le nouveau marché de l’énergie me semble confus voire décousu… Je ne comprends pas l’avenir qui se profile. »
L’adhésion à FO Énergie et Mines Chantal estime que FO correspond bien à l’esprit de la population cadres : sans complaisance avec les directions et ni extrémiste à tout crin. Outre la mesure et la réflexion qui lui plaisent dans notre organisation, elle se félicite de voir que nous pesons dans les négociations. Bien que salariée du collège cadres, elle estime avoir toujours « les mains dans la suie ». Chantal admet s’être syndiquée au moment où la direction a fait montre de réformisme forcené… Elle regrette que ces changements successifs et brutaux aient fait exploser les repères des personnels et, par la même, les aient assommés à un point tel qu’ils en restent désarmés.
La sauvegarde des services publics FO-Cadres a rappelé lors de son dernier congrès en 2009 que les services publics font partie intégrante du pacte républicain, une exigence fondamentale d’égalité d’accès et de solidarité nationale indissociable de la démocratie et incarnent la césure entre l’idée de valeur et l’idée de rentabilité. Il a aussi rappelé que le service public doit être géré de façon privilégiée par une personne morale de droit public.
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LE CHOC DES CULTURES A GDF SUEZ
La Branche Global Gaz et GNL (Gaz Naturel Liquéfié), communément appelé B3G, a pour mission de garantir les approvisionnements du Groupe GDF SUEZ en gaz naturel. La branche compte près de 2200 salariés qui veillent à garantir un portefeuille équilibré et des contrats d’approvisionnement variés, dans les domaines des BU (Business Units) GNL, approvisionnements, explorationproduction, Ventes Grands Comptes… Dans une branche aussi conséquente de GDF SUEZ SA, comment la fusion a-t-elle été perçue par le personnel actuellement muté vers la nouvelle tour T1 de la Défense ? Deux cadres et notre correspondant syndical B3G s’expriment.
GDF SUEZ : 2 CULTURES DIFFERENTES A VIVRE AU QUOTIDIEN Après des études d’Ingénieur en Génie Marin, spécialité Off Shore Pétrolier et une expérience dans le domaine au sein du secteur privé, Christophe TONCELLI, se fait « débaucher » par l’entreprise GDF en 2001, pour le suivi des infrastructures maritimes de ses terminaux gaziers. Aujourd’hui en charge des contrats maritimes et de l’affrètement des navires GDF Suez, il a pour mission de garantir le bon déroulement de toute la chaine. Il nous fait part de son expérience et de son ressenti depuis la fusion entre GDF et SUEZ. « Cette fusion, c’est d’abord la juxtaposition de 2 compagnies aux cultures d’entreprises différentes. Au quotidien, les différences sont plus que palpables entre les salariés ex GDF et ex SUEZ. On pourrait même parler de
malaise, que ce soit en termes de méthodes et d’objectifs. Un vrai accompagnement de fusion devrait être mis en place garantissant une culture d’entreprise commune et une place pour l’ensemble des personnels quelle que soit leur origine. Aujourd’hui les salariés ont besoin d’éclaircissements en terme de stratégie Christophe TONCELLI pour se structurer et, pour l’instant, ont probablement le sentiment de naviguer en aveugle. Parallèlement à cela, la dimension sociale inhérente au fonctionnement de GDF semble n’être plus appréciée de la même façon. Là où GDF remplissait encore son rôle social et portait un intérêt aux différents métiers (…), le nouveau groupe semble considérer davantage les emplois liés à la finance et ne pas prendre en compte de la même manière la dimension sociale de son rôle d’acteur économique. »
Vers une égalité de traitement Là où on entend égalité professionnelle, on pense souvent à la différence de traitement entre les salariés masculins/féminins. Pourtant cette notion peut également se retrouver entre salariés du même sexe et de la même entreprise, notamment après une fusion. C’est le cas de GDF SUEZ où les différences de salaires sont très importantes pour des emplois identiques à formation identique. C’est en ce sens que l’action de FO Énergie et Mines prend tout son attrait. Ainsi, les salariés qui ont été transposés au statut des IEG en sont aujourd’hui satisfaits. Pour autant, la question du salaire reste entière pour les ex salariés de Gaz de France …
Selon l’enquête annuelle du CEGOS, malgré les incertitudes liées à la crise, 68% des entreprises souhaitent maintenir les augmentations destinées aux augmentations individuelles. En 2007, plus de la moitié des cadres n’a obtenu aucune augmentation de salaire. La valorisation de la performance individuelle est telle que les cadres sont convaincus d’être les seuls garants de l’évolution de leur salaire. Cet ancrage idéologique les a conduit à être les derniers concernés par les augmentations collectives. FO-Cadres réaffirme le principe « à diplôme égal, à qualification égale et à fonction égale ou de valeur égale : salaire égal » et revendique son application dans les faits.
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UNE FUSION MIEUX VECUE « La fusion n’a pas perturbé outre mesure l’activité quotidienne de l’équipe. Celle-ci assure par roulement d’astreinte une activité qui permet de s’organiser pour faire face aux charges de travail. Depuis 2007, l’équipe est quand même passée de 3 à 5 personnes. J’ai pu constater dans l’environnement de travail de certains collègues des changements importants », tel est le ressenti de Michel Prentout, salarié à la Direction Système d’Information et Qualité de B3G, composée d’une soixantaine d’agents, tous issus de GDF, et d’une centaine de prestataires. Jusqu’à fin 2009, il a fait partie d’une équipe de 5 personnes chargées du maintien en conditions opérationnelles du système d’information des pupitres traitant les opérations gazières en 24h/24, 7J/7. Depuis janvier 2010, il a rejoint au sein de la même Direction, le Service Sécurité de l’Information pour lequel il pilote la Cellule Supervision des Habilitations informatiques. Depuis l’ouverture du marché, la Branche Global Gaz et GNL a lancé de grands projets afin de protéger son patrimoine immatériel. Son rôle est de surveiller que les accès aux informations sensibles sont bien maîtrisés par leurs responsables.
au personnel expérimenté ou aux jeunes diplômés. L’activité est porteuse car liée aux directives du groupe et créatrice d’emplois à l’externe ». Pour autant, Michel PRENTOUT, voit d’un bon œil l’action syndicale « L’action syndicale mise Michel PRENTOUT en place par FO est positive à B3G, et je trouve dommage qu’il n’y ait pas plus d’adhérents tous syndicats confondus. Ce n’est pas parce qu’on est cadre qu’on se sent intouchable….. Actuellement tout peut arriver comme on le constate avec TOTAL ».
UN DELEGUE DU PERSONNEL AU SERVICE DES SALARIES B3G
En route pour le grand déménagement ! « Avec le déménagement des bureaux du site de Colisé IV (Paris 17e) à la tour T1 de la Défense, les projets sont nombreux avec la mise en place de « PLIMPOT » (passage à Vista), la gestion et la mise en place des sites de replis et la gestion des flux informatiques (transfert de fichiers, de messageries internet …) ». D’après une étude CSA pour GDF SUEZ sur plus de 400 salariés sondés, il apparaît que : - 78% viendront en transport en commun (essentiellement via le RER A, déjà saturé) ; - 56% auront leur temps de trajet rallongé ; - 77% souhaitent disposer d’espaces ou de salles de réunion pour pouvoir s’isoler ponctuellement lorsqu’ils sont en situation quotidienne d’espace de travail partagé (open space).
Une formation promotionnelle valorisante et garante de la promotion sociale Ayant bénéficié de l’ascenseur social par la formation professionnelle APMC, Michel est passé au collège cadre après 18 mois de stage. « Il s’agit d’une formation interne de 18 mois qui débouche sur le diplôme « compétence cadre ». Elle est particulièrement intéressante et bien vécue par l’ensemble des volontaires car elle accompagne pas à pas dans le passage maîtrise à cadre. Cette formation est proposée
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José RAMON
jose.ramon@gdfsuez.com
Originaire de la région d’Aix en Provence, José RAMON est devenu permanent syndical depuis les dernières élections de représentativité de 2007. Il vient sur les sites de Colisée IV et du Landy à Saint Denis deux à trois jours par semaine pour être au plus près des préoccupations du personnel Maîtrise et Cadre de la B3G et exercer ses différents mandats syndicaux : délégué du personnel, délégué syndical et responsable syndical au CE. « Les salariés connaissent ma disponibilité, viennent me voir de plus en plus pour des questions très variées tant dans les domaines de la formation professionnelle, que du temps de travail, des mutations de postes, ou liées à la reconnaissance des diplômes ou les projets professionnels »…Nommé suppléant au sein du Conseil d’Administration de l’AGECIF, il est en lien direct avec ses collègues FO titulaires, et peut donc aider et conseiller tous ceux qui souhaitent présenter des dossiers de prise en charge au titre du CIF, du DIF, ou de la VAE.
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DIVERSITE AU POLE TECHNIQUE ERDF-GrDF Claire et Laurence
Claire et Laurence sont chefs de pôle technique clientèle pour l’Unité Clients Fournisseurs (UCF) Ile de France Ouest. Interfaces indispensables entre la direction et les équipes de terrain, elles encadrent des équipes de 23 et 35 techniciens à 100% masculines, chargées entre autres des interventions sur les comptages d’électricité et de gaz pour ERDF et GrDF. Seules femmes de leur site de Magnanville (Yvelines) et de Puteaux (Hauts-de-Seine), elles doivent faire face quotidiennement aux questions les plus diverses, d’ordre technique ou humain, et témoignent de leur vision gratifiante et valorisante de leur métier.
l’écoute des agents et redoubler d’efforts pour mettre à mal les clichés et les stigmatisations. Aujourd’hui, nous ne regrettons rien et si c’était à refaire… » Sur les 18 chefs de groupe technique de la plaque Ile de France Ouest, seules 3 femmes occupent le poste. Autant dire qu’elles sont précurseurs. Les relations et le climat entre homologues et avec leurs équipes sont optimales. Avec une entraide fortement développée, une réelle complémentarité, Claire et Laurence parlent de leur métier avec enthousiasme : « la diversité hommes/femmes nourrit une complémentarité des échanges : les hommes ont un regard plus pointu sur les outils et les gestes techniques et nous apportons une dimension supplémentaire dans la communication, l’organisation et le relationnel. Au sein de notre unité, les rivalités n’existent pas et le soutien hiérarchique est assez fort. » Quelques chiffres éloquents De 1982 à aujourd’hui, la proportion de femmes cadres est passée de 34% à plus de 40% dont 37% dans le domaine privé et 58% dans le public. Les femmes sont autant diplômées que les hommes, voire plus :
Réussir dans un milieu d’hommes
chez les 25-34 ans, 34% des femmes ont un diplôme du supérieur contre 26% des hommes (eurostat 2009). D’après le cabinet Capitalcom, la part des femmes dans les entreprises du CAC 40 aurait diminué en 2009 : elle est de 30% aujourd’hui contre 34% en 2008. D’après
« Il ne faut pas avoir peur de s’imposer et être tenace », tels sont les conseils pratiques que Claire et Laurence formulent vers les potentielles candidates à ce métier. Evoluer dans un milieu professionnel exclusivement masculin et de surcroît technique, exige des qualités d’adaptation importantes. « Au début nos collaborateurs testent la hiérarchie et en réponse, nos arguments et nos justifications doivent être très solides. En tant qu’encadrantes, nous devons être à
une enquête de l’APEC (Association Pour l’Emploi des Cadres), le comportement des hommes « en haut de la hiérarchie » se caractérise principalement par « la prise de décision, la force de persuasion et le leadership », alors que les points forts de leurs homologues féminins sont « l’ouverture d’esprit, le sens du consensus et l’ouverture au changement ».
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Crédit photo : Grégoire Korganow -
NOUS SOMMES 35 000 À ALLER LÀ OÙ PERSONNE NE PEUT PLUS SE RENDRE. La mise en service de votre installation électrique, c’est l’une des missions de service public des 35 000 salariés d’ERDF. Tous les jours, par tous les temps, quel que soit votre fournisseur d’électricité, nous entretenons, réparons et développons les milliers de kilomètres du réseau de distribution d’électricité, jusqu’au tout dernier mètre. Celui qui arrive chez vous. www.erdfdistribution.fr
Et l’électr icité vient à vous
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L'ACTION SYNDICALE DE MIEUX EN MIEUX accueillie CHEZ LES CADRES Eric PERES & Philippe PRAT
Les témoignages et les expériences des cadres interviewés attestent d’une certaine réserve, sinon d’un malaise, face aux stratégies mises en place par les entreprises des Industries Électriques et Gazières. De ce fait, l’action syndicale apparaît nécessaire et se trouve de mieux en mieux accueillie.
catégories. Mais les difficultés ne doivent pas nous arrêter. N’est-ce pas cela le syndicalisme, surmonter les difficultés ? FO Énergie et Mines réaffirme ici clairement « qu’un cadre, ça se syndique ! ». S’il est vrai que la tradition de présence syndicale n’est pas aussi forte que dans les autres collèges, cela ne doit pas représenter une justification éternelle à l’inaction ou au traitement tellement spécifique qu’il est à mille lieues du syndicalisme. » En d’autres termes, « les cadres doivent être considérés dans leur représentation et leur défense comme les autres salariés. »
Les valeurs de dialogue, d’indépendance et de modération (sans complaisance, ni extrémisme), défendues par FO Énergie et Mines, correspondent aux aspirations des cadres. En somme, comme le mentionne Philippe Prat : « Certes les cadres sont coincés dans des contradictions entre la délégation de l’action patronale et la mobilisation de leurs collègues salariés. Cela les isole dans l’entreprise alors qu’ils ont toutes les raisons d’être aux côtés des autres
En complément de ce dossier, retrouvez l’émission « le Mag de l’Énergie » avec Eric PERES, Secrétaire Général de FO-Cadres et Philippe PRAT, Secretaire Fédéral en charge du secteur à FO Énergie et Mines sur le www.fnem-fo.org.
Bulletin d’adhésion à FO Énergie et Mines Je soussigné (nom et prénoms) : Adresse complète (rue) : Numéro : Date de naissance : Numéro de téléphone :
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RETRAITES 40 ans, c’est déjà trop ! Des exemples de propositions ?
Avec la réforme Balladur d’août 1993, puis les réformes Fillon de 2003 et Bertrand de 2007 et 2008, le droit à la retraite est battu en brèche : remise en cause de la durée de cotisation de 37,5 années dans le secteur privé, alignement à 40 ans dans le public et le privé, passage à 41 ans en 2012, remise en cause des régimes spéciaux. Le droit à la retraite est l’un des progrès qui a favorisé l’augmentation de l’espérance de vie moyenne. Ainsi au nom de quoi, parce qu’on vit plus longtemps, faudrait-il travailler plus longtemps, faudrait-il accepter les pistes de « réformes » qui se dessinent : • remise en cause du départ à 60 ans, • nouvel allongement de la durée de cotisation, • mise en place d’un régime par points de comptes notionnels favorisant l’individualisation au détriment de la solidarité ? Une autre solution que le recul du droit et du progrès doit être choisie ! Et c’est sur le financement qu’il faut agir et trouver des solutions durables pour préserver nos retraites par répartition, notre droit à une vraie retraite…
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• Un élargissement de l’assiette des cotisations à l’intéressement et à la participation : + 3 milliards d’euros de recettes pour le régime général, • une taxation des bénéfices non réinvestis, plus de 100 milliards d’euros en 2008, représenterait avec une taxe à 5%, + 5 milliards d’euros, • une augmentation générale des salaires représente avec 1 point de masse salariale en plus dans le secteur privé, + 650 millions d’euros de recette pour le régime général, • un million d’emplois supplémentaires, au minimum 3 milliards de cotisation vieillesse en plus, etc ! Il est vrai que ces propositions nécessitent une répartition plus juste des richesses et donc, appellent une politique sociale et économique axée sur la croissance et la création d’emplois, ainsi qu’une grande réforme fiscale. On doit pouvoir dégager des recettes pour les retraites, quand on sait en trouver pour les banques…
FO Énergie et Mines revendique : • La garantie du droit à la retraite à 60 ans, • La prise en compte de la pénibilité, • Un taux de remplacement de haut niveau (75% du salaire moyen), • L’arrêt de l’allongement de la cotisation, • Le maintien des droits familiaux et conjugaux, • Le maintien du code des pensions et des statuts, • Le maintien du calcul sur les 6 derniers mois, • Un meilleure prise en charge des rémunérations accessoires.
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Giorgio Vallarino :
le candidat au Conseil de Surveillance
Avec l’apparition d’un nouveau logo en janvier et la publication mi-février de son dernier projet industriel pour la période 2010-2014, RTE remanie son image et affiche clairement ses ambitions : « réaliser pleinement sa mission de service public dans une société qui évolue »… FO Énergie et Mines n’aurait pas mieux dit ; aujourd’hui, le Service Public est à la pointe ! L’entreprise confirme ses engagements par rapport aux missions qui lui sont confiées par la loi : gérer le réseau dans l’intérêt général en assurant l’approvisionnement et la sureté du réseau électrique Français. C’est dans ce contexte que se dérouleront, durant la deuxième quinzaine de juin, les élections du Conseil de Surveillance de RTE. Giorgio Vallarino, agent du « Transport » depuis 1981, aujourd’hui ingénieur dans le SI, est le candidat en tête de la liste FO Énergie et Mines pour cette élection. De par son parcours syndical aussi bien que professionnel, il incarne parfaitement la permanence et la modernité du service public affichées par l’entreprise.
Nouveau logo RTE
Modernité et service public ?
Le pluralisme syndical au Conseil de Surveillance Actuellement, seules deux OS siègent au Conseil de Surveillance, celles là même qui ont négocié en 2008 la loi sur la représentativité avec le gouvernement … Nous pensons que, là comme ailleurs, la présence de FO Énergie et Mines est indispensable pour défendre une vision originale du service public, avec les qualités d’écoute, de négociation et d’indépendance qui sont les nôtres. Qui, mieux qu’un militant FO, pour instaurer un dialogue constructif et étayer ses positions en évitant l’opposition de façade ou l’acquiescement béat que l’on trouve souvent ailleurs ? Qui, mieux qu’un militant FO, pour porter une vision moderne du service public, centrée sur les attentes réelles de nos concitoyens, les moyens financiers indispensables à l’exploitation et au développement du réseau et une vraie reconnaissance du personnel ? Nous demandons, par exemple, que les bénéfices réalisés par notre entreprise soient intégralement consacrés à nos clients, au travers d’une baisse des tarifs, aux investissements et au personnel ; une revendication très éloignée de la situation actuelle qui voit chaque année 60% des bénéfices de RTE versés comme dividende à EDF SA. Il est grand temps que le pluralisme retrouve ses droits au Conseil de Surveillance !
Un choix pour l’avenir ?
Giorgio Vallarino ! Ce nouveau logo est l’élément central d’une large campagne de communication lancée en janvier. Le concepteur a voulu charger de symboles les trois lettres épurées : on doit y trouver la « Transparence, Fiabilité et Indépendance » de RTE, « son positionnement d’entreprise de service public », dans les couleurs bleu-blanc-rouge ou encore « des ambitions résolument en mouvement » dans le dégradé de bleu électrique. Pourquoi pas un nouveau logo, si ce n’est qu’il s’agit d’une publicité bien onéreuse qui ne cadre pas forcément avec notre conception du Service Public.
Giorgio Vallarino, ingénieur détaché à 50%, assume plusieurs mandats locaux (CE, CHSCT, DP notamment) tout en gardant un pied dans l’entreprise pour, dit-il, rester connecté au terrain. La richesse et la diversité de son parcours au « Transport » d’EDF puis à RTE, lui donnent une vision étendue et une bonne connaissance des activités de l’entreprise. Cette longue expérience, lui confère une crédibilité particulièrement appréciable au sein du Conseil de Surveillance d’une e ntreprise où le top management est, de plus en plus fréquemment, parachuté de l’extérieur. Il n’y a donc pas à hésiter : votez et soutenez Giorgio !
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Des salariés pas comme les autres
à STORENGY (GDF SUEZ)
Concevoir, construire et entretenir des sites de stockage souterrain en gaz, telles sont les missions de STORENGY. Société de GDF SUEZ depuis le 1er janvier 2009, l’entreprise exploite et commercialise les prestations d’utilisation de ses infrastructures. Les salariés, soumis à des conditions extrêmes de pression des puits (220 à 230 bar en gaz), exercent des métiers non répertoriés dans les métiers des IEG. Lors de leurs missions, ils s’équipent de bouchons moulés (pour préserver l’audition), de casques anti bruit et de combinaisons ignifugées. Nous sommes allés à la rencontre de Christian GENSOUS et de Jean-Sebastien BLUM, deux salariés pas comme les autres, exerçant un métier considéré comme atypique par leur direction. Christian GENSOUS supervise les opérations sur puits au sein du GIP (Groupe d’Intervention sur Puits). Beynes (Yvelines), son site de rattachement, est le premier site de stockage mis en service en France. Fort d’une expérience sur les plateformes pétrolières et d’une formation en BTS technico commercial option génie mécanique, Christian se définit comme un autodidacte. Amené à se déplacer sur les 12 sites existants de stockage gaz en France, il prépare les
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chantiers, prévoit le matériel nécessaire aux équipes, apprécie les besoins. En charge du mandat de délégué du personnel FO Énergie et Mines, il témoigne sur les conditions de travail de ses collègues.
Temps de travail « Le GIP c’est avant tout 100 salariés GDF Suez SA dont 50 techniciens prêts à intervenir sur tous les puits de stockage gaz en France. Le métier est bien spécifique et suppose une réelle autonomie et un certain goût pour la variété des missions et la vie en collectivité. Souvent en déplacement, les salariés du service travaillent en moyenne 100 à 150 nuits en extérieur. Malgré cela, ils ne sont pas considérés comme des salariés travaillant en 3/8 par l’entreprise. Aujourd’hui, nous militons pour un rythme de travail plus adapté et des embauches afin que les accords locaux soient appliqués. Dans le secteur forage, par exemple, les salariés travaillent 1 week-end sur 2 au lieu d’1 week-end sur 3 et la vie familiale s’en trouve forcément bouleversée »…
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Après 8 ans d’expérience dans le secteur privé et un bac électrotechnique en poche, Jean Sébastien BLUM décide d’entrer à STORENGY en qualité de technicien sur puits
Reconnaissance « Les salariés font beaucoup d’efforts pour leur entreprise et ont un sentiment réel de manque de reconnaissance. Ils s’investissent au quotidien, répondent toujours présents pour les missions qui leur sont confiées car comme moi ils aiment leur métier et la vie non conventionnelle qui y est rattachée. En plus de la reconnaissance professionnelle et des conditions pécuniaires qui y sont liées, la reconnaissance plus induite et verbale serait aussi nécessaire. »
Retraites « La population est vieillissante et les embauches comblent uniquement les départs. Aussi, beaucoup se sentent concernés par la réforme des retraites et il existe un réel sentiment de mal être sur ce sujet. » Qu’est-ce qu’un stockage ? Ensemble d'ouvrages, d'installations et de systèmes exploités par ou sous la responsabilité du Stockeur, constitué notamment de structures souterraines telles que des cavités en couches salines ou des roches poreuses en nappe aquifère, de puits, de canalisations, d'installations de compression, de traitement, de mesure, de détente, de systèmes de transmission, de systèmes informatiques, etc, qui est connecté au Réseau de Transport par un Point d’Interconnexion Transport Stockage. CHEMERY fait partie des 5 plus gros sites européens. Situé à 30 km de Blois, le site en aquifère dessert Paris, Nantes, Lyon et le sud de la France.
sur le site de stockage souterrain de gaz à Germiny-sousCoulombs en Seine et Marne. Il nous exprime son sentiment, notamment concernant les plans de formation délivrés par l’entreprise. « Je m’occupe de la maintenance sur puits, ce qui nécessite beaucoup de vérifications de contrôle de sécurité. La technicité du métier me plait particulièrement car j’ai aujourd’hui l’avantage de travailler sur du gros matériel industriel que l’on ne voit nulle part ailleurs. Comme beaucoup de nouveaux embauchés, le temps de travail, une certaine garantie de l’emploi et la possibilité d’évolution m’ont attiré vers cette entreprise. Cependant, je regrette que les formations soient si minces. Les stages « réglementaires » sont bien entendu de mise mais j’aimerais que des stages de connaissances générales gazières de type : « compression ou stockage souterrain » soient proposés. Aujourd’hui, nous bénéficions d’une formation sur le tas avec l’aide des collègues plus expérimentés. Leurs connaissances sont un véritable atout car très variées et très complètes mais je trouve dommage que nous ne puissions pas approfondir davantage nos connaissances dans des cursus professionnalisant en complément de leur soutien et accompagnement ».
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REORGANISATION ET SOUFFRANCE A LA DSP
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La finance d’abord Depuis janvier 2009, la filière tertiaire, regroupée sous l’appellation de Services Partagés, se décompose en 4 domaines : RH, comptabilité, Informatique Télécommunication et les AOA (Activités Obligations d’Achats). Désormais, 5200 agents, répartis dans ces quatre domaines d’activité, sont pressés par de nouveaux objectifs d’ordre exclusivement financier, « une exigence de performance et de compétitivité pour faire gagner EDF ». Présentée au Comité Central d’Entreprise en juillet 2008, la direction émet « les grands principes de son projet de création de la DSP ». Le pavé de 52 pages part du constat qu’à EDF, « les productions tertiaires sont encore peu industrialisées et parfois personnalisées à l’excès ». Pour pallier l’organisation de la filière encore « trop complexe et répartie » et pour favoriser « une lecture directe des coûts et leur niveau de progression », la direction prône « des travaux de standardisation, levier puissant de rationalisation et d’homogénéisation de la prestation aux clients ».
Quand l’humain est standardisé… Qu’on se le tienne pour dit, FO Énergie et Mines est une organisation syndicale ouverte au changement. Faut-il encore le rappeler ? Lorsqu’une réforme représente un atout pour le salarié et, par la même, pour l’entreprise, nous ne manquons pas de l’approuver. Pour autant, devons-nous porter des réformes, sources de malaise ou de déshumanisation, bien qu’elles représentent un gain de coût pour l’entreprise ? La réponse négative reste sans appel. La récente Direction des Services Partagés (DSP) à EDF illustre nos inquiétudes face au déclin de considération de la direction pour ses salariés. En fait, la DSP correspond à une mutualisation des métiers du tertiaire, une volonté d’obtenir une meilleure visibilité de la filière. Seulement, bien que notre statut nous protège encore des excès du secteur privé, nous estimons nécessaire de dévoiler au grand jour les témoignages de deux salariés de la DSP. Élisabeth Le Boulanger, à Clamart, nous fait part de son expérience aux Ressources Humaines et Franck Druart, au Cap Ampère à Saint Denis, de son expérience de comptable.
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Après un an d’existence, nous constatons que le volet social du projet n’était qu’un rideau de fumée. Les réorganisations ont provoqué déménagements sur déménagements vers des sites dits majeurs de production (Lyon, Nantes, Rouen…). Les métiers du tertiaire, considérés comme à faible valeur ajoutée, ont été regroupés, ouvrant la possibilité au management d’imposer uniformément ses décisions et de réduire à loisirs son personnel en fonction des objectifs fixés : -25% sur 1300 salariés RH et -50% sur 1000 salariés comptabilité d’ici 2012. Atteindre ses objectifs implique une normalisation des tâches, quitte à dévaloriser le métier. En comptabilité, les gestes métiers sont taylorisés et deviennent monoprocessus. Aux RH, le travail est mécanisé et le rapport humain s’efface derrière des hotlines, un portail informatique complexe (e-toile) et des boîtes mails génériques. Les centres SP fournissent leurs prestations aux autres directions, dans un rapport de clients et non plus de collègues.
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Elisabeth Le-boulanger :
« l’accès à nos droits se complique. » Elisabeth est aujourd’hui en charge des Instances Représentatives du Personnel sur le secteur Recherche et Développement (R&D) de Clamart. Elle s’estime relativement épargnée par les réorganisations car son périmètre se restreint encore aux salariés de son site. Elisabeth témoigne surtout au nom des gestionnaires de contrats de travail et déplore la détérioration du service, conséquence de la mutualisation qu’elle envisage comme « une régression de l’accès à nos droits ». « Avant, les agents pouvaient nous joindre et passer à tout moment. Il se nouait entre nous un lien de proximité et de confiance. Nous échangions en toute confidentialité sur des situations particulières et nous étions en mesure de les renseigner sur les droits appropriés. Aujourd’hui, nous communiquons exclusivement au moyen d’outils trop normalisés pour que le « client » soit informé de ses droits et en dispose avec efficacité… Cela crée de la lassitude de la part des salariés qui nous contacte, voire de l’énervement dirigé contre nous. Mais comment répondre aux attentes particulières lorsque notre périmètre s’étend sur tout le territoire national ? Les nouvelles conditions de travail ont certes généré une optimisation des coûts pour l’entreprise, mais au prix d’une perte de reconnaissance, d’une perte de sens de notre profession. Je ne peux que me sentir concernée par la souffrance au travail… »
Franck Druart :
« mon travail est devenu abêtissant. » « Je suis rentré à EDF en 1990 en tant que comptable. Mon travail comportait 5 sections : les frais du personnel, la gestion de tous les actifs de l’entreprise, la vente et la trésorerie et la synthèse du fournisseur. Puis, au fil des réformes, j’ai vu mon métier se limiter en doctrines et en techniques comptables. La technicité comptable n’est plus reconnue et, aujourd’hui, relève uniquement du contrôle. Dans mon domaine, les factures externes sont établies
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par les gestionnaires en unité. Ma mission se résume au suivi des paiements et aux relances des non paiements. Mes journées se résument donc à la vérification des factures. Mes habilitations sont de plus en plus restreintes et, chaque relance doit faire l’objet d’une autorisation. Contrairement aux années précédentes, je suis dépourvu d’autorité comptable et mes interlocuteurs répondent difficilement à mes sollicitations, d’autant plus lorsqu’il s’agit de faibles montants. Ma fonction de comptable est
largement dévalorisée et les réorganisations atteignent mon attachement à l’entreprise et l’intérêt que je porte à mon métier. » Un déménagement de son service est prévu vers les sites majeurs de production ou monoprocessus de Nanterre et de Clamart. Franck, en situation de handicap, s’inquiète de ne pas pouvoir suivre… Les témoignages d’Elisabeth et de Franck nous interrogent sur le progrès envisagé par la direction. S’il s’agit d’un progrès d’ordre exclusivement financier au détriment du service et du salarié, peut-on vraiment parler d’un progrès digne de ce nom ? A leur échelle, nos deux interviewés font part d’une désillusion plus que d’avancées réelles. Les métiers du tertiaire, dits à faible valeur ajoutée avancent insidieusement vers l’externalisation, les salariés eux-mêmes sont d’ores et déjà considérés comme des prestataires. Le CSP IT, par exemple, compte 70% de sous-traitance en région parisienne et les contrats massifiés entraînent une opacification des comptes. FO Énergie et Mines s’efforce d’obliger la direction à justifier ses coûts et demande l’arrêt des réorganisations tant que les entreprises, quelles qu’elles soient, n’en mesurent pas les effets sur la santé des agents. Le progrès ne s’envisage véritablement qu’avec une prise en compte sérieuse du facteur humain.
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ERDF – GrDF
Quels avantages pour les
Le « démixtage » de la distribution pour bientôt ?
entreprises ?
Soustraire le secteur de l’électricité et du gaz des logiques du marché car il est un bien vital pour la population, tel était l’esprit fondateur de nos entreprises. Qu’en est-il aujourd’hui ? Une évolution des Directives Européennes conduirait à ce que ce ne soit plus le client qui soit éligible, mais les concessions, au même titre que la fourniture de l’eau. Ainsi, les groupes EDF et GDF SUEZ projetteraient de mettre fin à la mixité. Depuis la fusion de GDF et SUEZ, cette perspective est plus que jamais envisagée. Pourquoi FO Énergie et Mines s’oppose au projet ?
La volonté de EDF et GDF SUEZ de mener une politique concurrentielle conduit à la dés-optimisation des moyens entraînant par là des coûts qui au final sont supportés par le client via les Taxes d’acheminement. Le « démixtage » de la Distribution pose un vrai problème au Distributeur Gazier, GrDF, pour continuer à assurer ses obligations en matière d’intervention d’urgence. Le retrait des activités « Électricité » à ces agents l’obligerait à augmenter ses effectifs pour remplir ses obligations sans pour autant avoir l’activité complémentaire nécessaire à ces emplois. Au final, c’est la perspective d’une augmentation des coûts de Distribution Gaz. On peut craindre alors une recherche de synergie, non plus au sein de la Branche des IEG, mais au sein du groupe GDF SUEZ.
Les salariés oubliés !
Quels avantages pour les clients ? A première vue : aucun ! En effet, le « démixtage » de la distribution verra très vraisemblablement apparaitre plus de désagréments pour le client que ce soit en termes de service ou de tarif. En effet, en cas d’événement nécessitant une organisation de crise (tempête, …) la mixité permet de mobiliser l’ensemble des personnels, Électriciens et Gaziers ce qui conduit à raccourcir les délais de rétablissement de l’Énergie. Sans compter que le déplacement d’un seul agent pour intervenir sur les deux énergies représente clairement une économie pour le client. Actuellement, la conception républicaine du service public conduit à placer nos citoyens en situation d’égalité de traitement et de tarif quelle que soit sa situation géographique et sociale. Pourquoi l’en soustraire ?
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Près de 46 000 salariés sont directement concernés par la filialisation du secteur de la distribution. La distribution étant une activité où le poids de la masse salariale est un des postes budgétaires les plus importants, FO Énergie et Mines redoute que la « démixité » n’annonce l’entrée en concurrence d’ERDF et GrDF. Les « patrons » n’auraient alors que peu de leviers dans cette course à la compétitivité. Celle-ci se ferait principalement par la remise en cause du « Social ». Au-delà de la question des salaires, des parcours professionnels, des avantages en nature, couverture santé, …. c’est le spectre de l’externalisation, de la sous-traitance et de la précarisation avec la question de la « garantie de l’emploi » qui s’ouvre. Parce que cette évolution n’est intéressante que pour une poignée de financiers, FO Énergie et Mines combat clairement et ouvertement cette perspective et souhaite le maintien de la distribution mixte.
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SEI :
L’île de beauté va-t-elle avoir chaud l’hiver ?
L’étape suivante de notre tour des Systèmes Energétiques Insulaires (SEI), est La CORSE. L’Ile de Beauté, mondialement connue, est géographiquement le SEI le plus proche (200km) de la métropole (le continent comme on dit là bas). L’insularité électrique n’est pas vraiment à 100%, puisque des câbles venant de la Sardaigne et de l’Italie continentale « apportent » une quantité non négligeable d’électricité. L’autre particularité de cette magnifique ile est que le gaz en réseau est distribué dans certaines villes. Il s’agit d’air propané ou butané importé par bateau et distribué par tuyaux souterrains. La Corse, plus grande ile de la France (182 km de long) comporte deux départements mais une seule Unité EDFSEI qui est « mixtée » avec GDF Suez et qui emploi 930 Agents pour servir environ 280 000 habitants. Ici, comme dans les autres départements des SEI, les centrales (Vazzio et Lucciana) vont être remplacées par deux filiales EDF-PEI. Même si le modèle de centrale est identique aux autres dans les DOM, l’alimentation en carburant risque d’être différente compte tenu du projet GALSI. Le projet Galsi, du nom de la société pour l’étude de la faisabilité technique et la viabilité économique d’un gazoduc de transport direct entre l’Algérie et l’Italie via la Sardaigne, est un projet inscrit dans les priorités de la Commission Européenne. Ce gros tuyau de 1500 km de long pourrait permettre à la Corse de se connecter au gaz naturel. Outre les avantages nombreux que l’on peut imaginer, l’arrivée
du gaz permettra à EDF-PEI de ne pas alimenter ses centrales au fioul mais au gaz naturel. Le cahier des charges d’appel d’offres prévoyait la transformation des moteurs au gaz. Le moment venu, ils pourront être transformés facilement. La création de ces centrales fait couler beaucoup d’encre, depuis quelques temps, mais le problème est bien présent compte tenu que la centrale de Lucciana (Haute Corse) devra démarrer en 2010/2011 et celle du Vazzio (corse du Sud) en 2012. En attendant le gaz, il faudra démarrer au fuel. Si ces unités de production ne démarrent pas à temps, la Corse pourrait manquer d’électricité dans l’hiver 2011-2012 (environ 65MW). FO Énergie et Mines est représentée au sein de l’unité EDF-GDF SUEZ et s’emploie, par l’intermédiaire de son syndicat local, à améliorer les conditions de travail des agents. Il participe également au débat, parfois vif, sur la création des moyens de production et bien sûr de l’application de l’accord national d’accompagnement RH signé par notre Fédération. L’emploi est aussi la préoccupation de FO Energies et Mines avec un taux de chômage alarmant comme dans tous les départements insulaires. Nous ne pouvons terminer notre article, sans évoquer la construction d’une centrale hydro-électrique dans le sudouest de la Corse (Rizzanese). Ce qui participera, un peu, à ce que l’ile de beauté garde son nom. L’Europe, l’Etat, l’Assemblée Corse ainsi qu’EDF-SEI et PEI ont encore un long chemin pour que ce lieu unique soit suffisamment alimenté en énergie électrique tout en préservant la Planète…
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Un temps fort et fédérateur Les 18 et 19 janvier 2010 s’est tenue la réunion nationale FO des syndicats des IEG. A cette occasion, la fédération a accueilli l’ensemble de ses secrétaires de syndicats FO de toutes les entreprises de la branche et de toutes les régions de France pour échanger notamment sur les questions de réorganisation des entreprises du secteur de l’énergie, de la place du syndicat dans le nouveau paysage réglementaire et de ses conséquences* (loi sur la représentativité syndicale n°2008-789 du 20 août 2008).
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leur pérennité en question, les syndicats risquent de devenir des machines à voter. A négocier des accords entreprise par entreprise, le risque est de voir disparaitre les branches professionnelles (entreprises publiques ou privées). Nous sommes là pour défendre les intérêts moraux et personnels des salariés. Liberté individuelle, liberté du syndicat, indépendance de toute appartenance politique ou religieuse, telles sont nos valeurs ! » Les deux journées nationales ont été riches en échanges : elles ont souligné des problématiques spécifiques à chaque entreprise et ont précisé nos attentes communes. La concurrence sur le marché de l’énergie est croissante mais les 18 et 19 janvier 2010 ont confirmé que notre mobilisation reste indemne et se renforce, qu’elles que soient les entreprises.
Les nouvelles règles de la représentativité syndicale depuis la loi du 20 août 2008. La loi du 20 août 2008 est la reprise législative de la position commune signée le 9 avril 2008, par deux organisations syndicales de salariés (CGT et CFDT) et par deux organisations représentant les employeurs (MEDEF et CGPME). Les conditions de validité de cette loi n’a pas de valeur juridique car 3 syndicats sur 5 se sont opposés à cette loi (FO, CFTC et CGC). Elle a pourtant considérablement bouleversé les règles du jeu en matière sociale car, désormais, tout syndicat doit faire la preuve de sa représentativité en remplissant des critères tous cumulatifs. La représentativité doit être prouvée
Dans un esprit démocratique, d’indépendance et de liberté, les valeurs FO, chères à l’ensemble de nos camarades, ont été renforcées par la richesse des interventions des uns et des autres à la tribune et dans la salle.
à chaque niveau : entreprise, branche, interprofessionnel et peut aboutir à la logique absurde d’être représentatif dans un niveau et pas dans un autre. Ainsi, dans une perspective de transformation des syndicats en machine électorale qui pour perdurer devront privilégier l’électeur plutôt que l’adhérent, le critère le plus emblématique de cette réforme est bien sûr
Le Secrétaire Général de la confédération FO, Jean-Claude MAILLY, a ainsi réaffirmé sa ferme opposition à la loi sur la représentativité. Le pluralisme syndical profite d’abord aux salariés et le remettre en cause est une entorse au pacte républicain ! « Il s’agit de l’instauration d’un système antidémocratique où la liberté de pouvoir créer et conserver son enseigne syndicale est bafouée. L’objectif de cette loi est clairement d’amoindrir le nombre de syndicats en France d’ici 2013, date de la fin du processus. A remettre
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l’audience : dans l’entreprise, il faut recueillir au moins 10% des suffrages exprimés au 1er tour des dernières élections des titulaires au CE ou de la DUP (Délégation Unique du Personnel) ou à défaut des DP et ceci quel que soit le nombre de votants. De plus, depuis le 1er janvier 2009, pour être valable, un accord d’entreprise doit avoir été signé par un ou plusieurs syndicats représentatifs ayant recueilli au moins 30% des suffrages exprimés au 1er tour des dernières élections.
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DES CHEQUES VACANCES POUR TOUS Aucun besoin de tendre l’oreille, il suffit d’écouter la radio ou d’allumer la télévision par hasard. A chaque moment, les bouches s’exclament : « c’est la crise ! ». Impossible de passer une journée sans entendre parler du moral des français ou de la conjoncture difficile... Sommes-nous contraints de nous serrer la ceinture aujourd’hui ? Pour payer la crise, devons-nous sacrifier notre pouvoir d’achat au point de renoncer à vivre pleinement nos loisirs ? Grâce aux chèques vacances, préférons l’astuce à la morosité ! Halte à la sinistrose et à la disette pendant les congés !
Financez votre voyage Martine PEZET, correspondante SLV à EDF CIPN Marseille, administratrice à la CCAS, siège également à la commission « Séjours Vacances Adultes ». Elle œuvre pour favoriser les vacances pour tous, dans une période où le pouvoir d’achat régresse. C’est en ce sens qu’elle revendique la mise en œuvre du chèque vacances. En cours, un projet astucieux de co-financement entre la SNCF, la CCAS et l’ANCV (voir encadré) pour financer votre trajet en train à hauteur de 50% ! La SNCF accorde une diminution de 50% (dont les - 25% de congés annuels) dès lors que le paiement du séjour est réglé à hauteur de moitié en chèques vacances. Autre innovation portée par Martine : la constitution d’une véritable épargne voyage. Le projet est envisagé de façon tripartite entre la CCAS et/ou les CMCAS, les salariés et la rémunération de l’émetteur du chèque. Par exemple, avec 50 euros versés, la CCAS et/ou les CMCAS et le rémunérateur du chèque abondent ce montant pour vous constituer une épargne qui facilitera votre voyage. En résumé, les titres de paiement sont des bons remèdes contre la crise, ils apportent un supplément de moyens non négligeable et, en complément à la revendication de FO Énergie et Mines sur la mise en œuvre du titre restaurant.
Utilisez les chèques de votre conjoint Désormais le chèque vacances est accepté à la CCAS. Martine PEZET, avec toute l’équipe de FO Énergie et Mines s’y est employé. A partir de l’été 2010, les conjoints des salariés gaziers et électriciens bénéficiant de chèques vacances via leur employeur ont la possibilité d’en faire profiter toute leur famille au sein de la CCAS. Qu’importe la période d’affluence, le séjour est financé en partie par les chèques vacances du conjoint… Si les salaires ne suivent pas l’escalade des prix, pourquoi nous priver de vacances réparatrices faites de farnientes insouciantes et de mille plaisirs ? Des loisirs à votre mesure, des vacances pour tous ! On y est presque : pour des vacances idéales et sans angoisse budgétaire, une avancée à notre portée est attendue… Des chèques vacances pour tous ! Chacun conçoit ses vacances différemment, il est temps de concevoir des vacances différentes ! Le chèque vacances est un titre de paiement utilisable sur l’ensemble du territoire français. Les bénéficiaires peuvent s’en servir pour payer les dépenses de vacances. Ces titres de paiement sont émis par l'Agence Nationale pour les Chèques Vacances (ANCV). Leur valeur nominale est actuellement de 10 à 20 euros.
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FO Jeunes en plein préparatifs
Aujourd’hui les salariés des diverses filiales et entreprises des IEG n’ont plus les mêmes droits, le contact entre les salariés est rompu. Mais l’isolement et l’individualisme ne sont pas une fatalité. Fort de ces réflexions, le groupe FO Jeunes agit et vous a concocté un livret d’accueil. Il vous invite à les rejoindre au festival des jeunes énergéticiens à SOULAC (Gironde) en juin prochain.
Un outil pour les nouveaux embauchés Afin de vous aider à trouver des repères dans votre nouvelle entreprise, le groupe FO Jeunes a créé pour vous une brochure complète et explicative. Vous pourrez y découvrir des informations essentielles pour vous faciliter le quotidien sur vos droits, formations et contacts aux IEG. Le CESU, la CCAS, la CMCAS, la CAMIEG, les SLV, l’IDCP … n’auront plus aucun mystère pour vous ! La parution de cette brochure est prévue le 2ème semestre 2010.
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Le groupe FO Jeunes organise le futur stand FO Énergie et Mines du festival de SOULAC C’est une occasion de le rencontrer en chair et en os ! Nos militants du groupe FO Jeunes vous accueilleront lors du prochain festival des énergéticiens à SOULACsur-Mer les 12 et 13 juin prochains au stand FO (espace organisations syndicales). Ils échangeront sur les expériences des uns des autres et débattront avec vous sur des thèmes qui vous sont certainement chers : Liberté / Egalité / Fraternité (thèmes du festival 2010). Le groupe FO Jeunes peut vous permettre de resserrer les liens, d’échanger avec vos collègues de RTE, STORENGY, EDF, GDF SUEZ, …vous pouvez rejoindre le réseau Jeune Solidaire en contactant : Thierry JOUANEAUD : 01 44 16 90 29 Vincent HERNANDEZ : 01 44 16 86 40
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Avril 2010 NUMÉRO 295 www.fnem-fo.org
FO Énergie et Mines prépare SOULAC
Pour la 3ème fois, FO Énergie et Mines participe au festival de SOULAC (Gironde) avec l’animation de son stand dans l’espace des organisations syndicales mais également et plus largement dans les préparatifs du festival en lui-même. Nous avons rencontré, pour vous, nos représentants FO, Luc CHARBONNIER et Lionel PIPITONE, membres du groupe de pilotage et de suivi de la 13ème édition du festival des jeunes énergéticiens des IEG. Chargés des orientations et décisions politiques quant à la mise en œuvre du festival, ils sont avant tout investis d’une mission solidaire. SOULAC d’abord un état d’esprit Luc CHARBONNIER, conseiller commercial à la Branche Commerce d’EDF SA d’Annecy, en charge particulièrement de la régulation et de la sécurité du festival, nous explique pourquoi FO Énergie et Mines est partie prenante du festival des jeunes énergéticiens. « Le Festival d’énergies SOULAC, conçu « par les jeunes et pour tous les agents » s’inscrit pour nous FO, comme un événement majeur de nos organismes sociaux. Ce rassemblement est un moyen singulier de faire connaître et de renforcer le rôle fondamental de nos activités sociales, lieu de rassemblement, de production de sens, de convergence des besoins collectifs et de l’épanouissement personnel au service de tous nos jeunes bénéficiaires.
Notre engagement, notre responsabilité est de créer avec et pour les jeunes, les conditions d’un Festival convivial, où l’échange et la conscientisation seront les articulations de la liberté, l’égalité, la fraternité (thème de l’édition SOULAC 2010) qui compose notre vie quotidienne dans nos entreprises. Ce festival reste aussi une formidable passerelle qui doit donner aux jeunes le goût de l’engagement militant dans nos activités sociales, et ainsi promouvoir le « Par et le Pour » tout en fédérant nos bénéficiaires autour de valeurs communes. » Le stand FO Énergie et Mines vous attend ! Animations de jeux vidéo, danseurs, chanteurs, musiciens, DJ, …le stand FO 2008 reste encore dans les mémoires… Lionel PIPITONE, Gestionnaire du patrimoine à RTE Transport Electrique Sud-Est - est en plus d’être membre du groupe de pilotage acteur du groupe FO Jeunes où il s’est déjà illustré durant le festival de l’édition 2008. Manager du groupe de reggae RASCAL qu’il a fait venir tout spécialement cette année-là, il était en charge de la partie artistique du stand FO. Aujourd’hui, en liaison avec le chef de projet sur la programmation et la coordination artistique, il continue d’organiser les festivités pour 2010. « Après le succès rencontré par le stand FO Énergie et Mines lors des deux précédentes éditions, un nouveau défi est lancé ! C'est l'occasion pour le groupe FO Jeunes de mettre en avant les valeurs de notre organisation syndicale et de créer l'animation autour du thème de cette année "Liberté, égalité, fraternité" valeurs fondamentales de solidarité, d'émancipation, de partage, de justice sociale et de respect. Le stand FO a pour principal objectif de créer un véritable lieu d'échanges, de rencontres, de convivialité des électriciens et gaziers, ainsi que tous les jeunes des entreprises qui nous entourent au quotidien. » Tous à vos agendas ! Nos équipes de militants FO vous réservent cette année encore de bien belles surprises... Le festival de SOULAC se tiendra du samedi 12 juin midi au dimanche 13 juin 17 heures. Vous pouvez vous inscrire au festival et demander votre bracelet auprès de votre SLV ou CMCAS. Son tarif est de 20 euros et vous donnera l’accès au transport et à l’entrée du festival.
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FICHES PRATIQUES
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Halte aux spams sur les mobiles ! Vous avez déjà certainement reçu, un jour, un SMS d’un expéditeur inconnu sur votre téléphone portable avec une invitation à composer un numéro… surtaxé. Souvent il se manifeste sous cette forme : « salut c moi ! j’attends toujours ton appel, a croire que je t’ai laissé mon numéro pr rien, rappelle moi au 0699XXXXX ». Ou « Félicitations ! Vous avez été tiré au sort à 10h27 pour gagner 1 séjour pr 2 à l’Ile Maurice ds l’hôtel XXXXXX 5* !! Composez le 0899XXXXXX »
Comment vous en débarrasser ?
Sous l’impulsion des services publics et des organisations de consommateurs dont l’AFOC, les opérateurs ont mis en place un dispositif permettant d’organiser la riposte. Pour ne plus recevoir de SMS de la part d'une société, il vous suffit d'envoyer le mot STOP par SMS au numéro expéditeur du message. Vous recevrez alors un SMS de l'expéditeur vous confirmant qu'il a bien pris en compte votre demande. L'expéditeur est tenu de supprimer vos coordonnées de ses fichiers et de ne plus vous envoyer de messages. Envoyez STOP • L'envoi de STOP ne fonctionne que pour les numéros expéditeurs à 5 chiffres commençant par 3, 4, 5, 6, 7 ou 8. • Le fait d'avoir répondu STOP par SMS au numéro expéditeur interrompt uniquement les messages commerciaux de la société émettrice du message et non l'ensemble des messages commerciaux. • L'envoi du message STOP au numéro expéditeur s'effectue au prix d'un SMS normal (non surtaxé). Il est inclus dans la plupart des forfaits des opérateurs mobiles.
Contactez le 33700
Les risques
En répondant à ce type de SMS, sachez que le destinataire peut obtenir le paiement d’une somme d’argent (par le biais du n° surtaxé) ou pire encore de recueillir vos coordonnées bancaires !
Les bons réflexes
Divulguez votre numéro de portable uniquement à des tiers sérieux est l’un des premiers réflexes. Malgré tout votre numéro de mobile peut être généré au hasard par les équipements informatiques des spammeurs.
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Vous pouvez également signaler directement un SMS abusif en le transférant par SMS au numéro 33700 (sans ajouter de commentaire avant ou après le message). En retour le 33700 vous invite à compléter votre signalement. Vous devez alors lui répondre en transférant le n° depuis lequel vous avez reçu ce SMS abusif. L’opération vous coûtera le prix d’un SMS normal (non surtaxé). Il est inclus dans les forfaits des opérateurs mobiles. Pour plus de précisions : http://www.33700-spam-sms.fr Sources : « les cahiers de l’afoc »
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L’AFOC : un service aux adhérents FO Association de défense des consommateurs, l’AFOC (Association Force Ouvrière Consommateurs) prend en compte l’intérêt des salariés. A contrario de certaines associations de consommateurs qui ne s’opposent à aucun moment aux règles débridées du marché… L’AFOC recouvre une dimension nationale car elle est une association de la confédération FO et elle est présente dans chaque Union Départementale. Pour Valérie GERVAIS, secrétaire générale de l’AFOC et Présidente de ConsoFrance l’objectif est de développer une consommation responsable qui intègre les dimensions non seulement « sociale et environnementale, mais aussi européenne et mondiale dans la défense du consommateur face à la mondialisation ». L’AFOC s’intéresse au sort des salariés-consommateurs de manière très concrète. Elle les défend, les protège pour tous problèmes relatifs aux produits commercialisés. Ainsi c’est l’entreprise qui est désignée comme responsable des dommages et non pas le salarié mandaté par cette dernière : l’association remonte à la source des problématiques en pointant du doigt la responsabilité industrielle ou commerciale. En opposition directe aux pseudos associations de consommateurs défendant l’ouverture des magasins le dimanche ou saisissant les autorités compétentes de toute atteinte à la concurrence, l’AFOC réfute les initiatives visant uniquement à adhérer activement aux règles de l’économie libérale.
Présente également dans le domaine du logement, l’AFOC siège en tant qu’association nationale de locataires, représentative à la Commission Nationale de Concertation. Elle vous aide à vous orienter et vous conseille sur toutes les questions relatives au contrat de location, au montant du loyer, aux aides possibles (Locapass…). Le champ d’action de l’AFOC s’étend dans tous les secteurs professionnels grâce à l’ensemble des fédérations FO. Richesse d’un réseau, interlocuteurs spécialisés, proximité avec les consommateurs salariés forment un atout précieux dans vos démarches. Si vous êtes adhérent FO, avec votre carte AFOC vous accédez à ce service très utile dans votre quotidien de consommateur. Vous pouvez, à ce titre, contacter l’AFOC de votre département, pour toutes les questions liées aux : Communications Électroniques, Clauses abusives, Vente à distance, Démarchage à domicile, Banque, Assurances, Crédit, Poste, Logement (privé ou social), Alimentation, Environnement, Agro-alimentaire, Automobile, Justice, Droit au logement, Concertation locative, Énergie, SNCF… Pour
vous
informer,
vous
conseiller,
vous
représenter dans un esprit d’indépendance et de solidarité : Toutes les coordonnées sur afoc.net – ou l’AFOC nationale, du lundi au vendredi de 9h30 à 12h30 (tél : 01.40.52.85.85).
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ACCORD SUR LE TEMPS DE TRAVAIL DES CADRES A ERDF ET GrDF L’accord sur le temps de travail des cadres, signé par FO Énergie et Mines, ne règle certes pas tous les problèmes des cadres mais favorise la prise en compte des réalités de l’encadrement en matière de temps de travail. L’accord, appliqué depuis septembre 2009, institue le forfait annuel sur la base de 202 jours de travail, sans modifier la rémunération principale. Une rétribution de la performance est attribuée en fonction des variations de charge de travail et des déplacements. Sous réserve d’un plafond de 225 jours, ou de 232 jours avec un CET, les cadres peuvent dépasser leur nombre de jours travaillés. La rémunération des jours supplémentaires est majorée de 15% et portée à 25% au-delà du 212e jour. A partir de 50 ans, un salarié peut prendre sur son congé épargne temps pour travailler 4 jours par semaine tout en restant à plein temps. FO Énergie et Mines d’ERDF GrDF estime que cet accord constitue une réelle avancée pour les cadres.
FO obtient le maintien de l’allocation retraite A l’occasion du sommet social, le lundi 15 février dernier, FO a réaffirmé son opposition au report de l’âge légal de la retraite au-delà de 60 ans, ainsi qu’à un allongement de la durée de cotisation. Sur le perron de l’Élysée, Jean-Claude Mailly a déclaré : « j’ai un point positif à annoncer : l’allocation équivalent retraite a été prolongée. » L’AER est versée à des chômeurs ayant suffisamment cotisé pour une retraite à taux plein, mais qui n’ont pas 60 ans. Ils seront 70 000 à en bénéficier cette année et toucheront 980,70 euros pour un mois de 30 jours (source : FO Hebdo).
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TEMPS DE TRAVAIL DES CADRES A EDF SA FO Énergie et Mines est une organisation syndicale de la branche de toutes les Industries Électriques et Gazières. Or, ce qui est une avancée pour une entreprise peut représenter une régression pour une autre. Selon notre fédération, le projet sur le temps de travail des cadres à EDF SA interroge sur l’organisation du travail, la charge
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Brèves.../
en grande partie, les services actifs pour augmenter l'âge de départ à la retraite des salariés. Bon nombre de salariés sont exclus de l'accord, entre autres les commerciaux et
de travail, les embauches, l’équilibre entre la vie privée et la vie professionnelle, la durée effective du travail, le choix du statut cadre autonome ou intégré et les jours de disponibilité. En l’absence de réponse précise et satisfaisante de la direction d’EDF SA, notre organisation syndicale affirme clairement qu’elle s’abstiendra de signer l’accord sur le temps de travail des cadres à EDF SA.
L’accord PERCO : un + pour les salariés d’ERDF-GrDF ! Après d’âpres négociations avec la direction d’ERDFGrDF, FO Énergie et Mines a obtenu un accord juste et équilibré. Ce Plan d’Epargne Retraite Collectif, produit d’épargne facultatif, permet d’abonder à 120% tout versement jusqu’à concurrence de 700 euros et à 100% au-delà, jusqu’au montant de l’intéressement perçu. Les versements volontaires sont abondés à 60% jusqu’à 700 euros. Cependant, l’abondement sur les Plans Épargne Groupe (PEG) est maintenu à 100%. L’accord PERCO laisse donc libre de placer son intéressement comme il le souhaite.
Pénibilité – Services Actifs : FO Énergie et Mines lance la pétition nationale Le patronat a ouvert à la signature un accord de Branche qui remet en cause le système statutaire sans prendre en compte les nouvelles pénibilités. Ce texte ne contient aucune amélioration des textes existants. Il s'inscrit dans la démarche actuelle des employeurs visant à supprimer,
les cadres ce qui est, pour FO, totalement inacceptable. Quant aux techniciens, un nombre significatif d'entre eux vont voir leur taux de services actifs notablement baisser. C’est pourquoi FO Énergie et Mines a mis en place une pétition nationale qui a déjà recueilli plus de 7000 de vos signatures !
GDF SUEZ : Des résultats en trompe l’œil ! Avec 4.5 milliards d’euros de résultat net, GDF SUEZ reste une des Entreprises les plus performantes du CAC 40. Puisque les actionnaires vont percevoir un dividende de 1,47 euros par action et percevrons en fin d’année une avance sur dividende de 0,80 euro, FO Énergie et Mines demande pour les salariés du groupe une prime de résultat correspondant aux efforts que chacun a fourni cette année, notamment dans le cadre du plan d’économie EFFICIO puisque l’entreprise est en avance de plus de 100 millions d’euros sur l’objectif 2009.
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Brèves Parlez-vous franglais ?
à environ 200 000 travailleurs d’obtenir la journée de 8 heures aux Etats Unis mais non sans mal. En effet, le 3 mai, une manifestation fait trois morts parmi les grévistes de la société Mc Cormick Harvester, à Chicago. Cinq syndicalistes anarchistes sont condamnés à mort. Sur une stèle du cimetière de Waldheim, à Chicago, sont inscrites les dernières paroles de l’un des condamnés, August Spies : « Le jour viendra où notre silence sera plus puissant que les voix que vous étranglez aujourd’hui ». La journée internationale des travailleurs, ou fête des travailleurs, devenue fête du Travail, est une fête internationale annuelle célébrant les travailleurs. Elle est l’occasion d’importantes manifestations auxquelles FO Énergie et Mines s’associe chaque année.
Les salariés doivent être flexibles ! Leadership, Challenge, (dé)briefing, brainstorming, marketing, hotline, check-list, manager, training, phoning, packaging, controlling, cash flow, open space… Le répertoire des anglicismes utilisés en entreprise s’allonge à n’en plus finir... Tels salariés pressés sont over-bookés, tels autres s’affairent sur leur listing en prenant garde de ne pas trop déborder sur le timing. Au fait, quel sens donner à ce revirement de vocabulaire en milieu professionnel ? Pour répondre, prenons un de ces mots au hasard : …manager. Par quel synonyme le remplacer ? Cadre ! Pas vraiment. Coach ? Sûrement pas… Responsable d’équipe ? Presque, mais ça reste un à peu près ! Les anglicismes d’entreprises ne trouveraient pas leur pareil en français. Loin d’être superflus, les mots sont porteurs de sens. Cette tendance qui s’impose dans nos mœurs conforte la progression d’une idéologie capitaliste issue du modèle anglo-saxon qui, pourtant, est loin d’avoir fait ses preuves. Non que nous bravions nos cousins d’outre-manche mais nous voilà un tantinet cocardiers lorsqu’il s’agit de défendre notre modèle social… Parler franglais, d’accord. Avec de l’ironie, c’est mieux ! Et l’adopter ? A la Saint-glinglin.
Pourquoi offrezvous du muguet le 1er mai ? Le 1er Mai, il est de coutume d'offrir un brin de muguet à ses parents, amis et connaissances. Symbole du renouveau et du printemps, on attribue à cette plante une fonction de porte-bonheur mais c’est aussi le symbole du jour de la fête du travail. C’est le 1er mai 1886 que la pression syndicale permet
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Il est des termes qui entrent, tout à coup, dans le vocabulaire commun et qui s’imposent comme des évidences. Au cours des années 90, l’économie introduit des notions de mondialisation, d’employabilité, de flexibilité. Ces termes sont tellement popularisés que nous nous abstenons de les définir. Pourtant, il serait important de définir la flexibilité car elle est devenue une injonction dans l’analyse économique ; les salariés doivent être flexibles ! Pour le Petit Littré, la flexibilité est « la qualité de ce qui est flexible. La flexibilité du jonc. Ce qui se plie. Flexibilité d’esprit, de caractère… » Donc, il nous faut définir flexible ; « qui se laisse courber jusqu’à un certain point sans se briser. Qui cède facilement aux impressions qu’on veut lui donner. Caractère flexible. Esprit flexible, esprit qui passe avec facilité d’un travail, d’un sujet à un autre. » Finalement, la flexibilité concerne aussi bien les choses que les humains. Pour les premières, la flexibilité n’est ni positive, ni négative. Elle marque la souplesse. Pour les seconds, la personne flexible est aussi quelqu’un de docile. Ainsi les salariés cherchant un emploi se décrivent comme flexibles pour manifester leur disponibilité à s’adapter aux offres qui leur sont faites. Finalement, le travailleur flexible est celui qui accepte tout ce que peut lui imposer son employeur : salaire, conditions de travail… Vous avez dit flexibles !!!...