FOCUS FWI N11

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FOCUS ®

F.W.I

OCT - NOV 2016 #11 • GRATUIT

BARACK OBAMA

UN PRÉSIDENT À PART

Black lives MATTER ÉCONOMIE CIRCULAIRE La gestion des déchets SELFIE D’ENTREPRENEUR

LA PEUR DE L’ÉCHEC

Mari e -Luce PENCHARD Fille de, mais majeure

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La plus exquise des tentations

P L O N G E Z D A N S L’ U N I V E R S J O H O S U R J O H O C A R A I B E S . C O M C A R AT - D E S T R E L A N D - B A I E - M A H A U LT - 0 5 9 0 2 1 7 3 7 0 FOCUS F.W.I - 5


Le réseau de destinations THE NETWORK Le réseau s’agrandit. De nouvelles destinations viennent s’ajouter aux villes de Pointe-Noire, Ollombo, Douala, Cotonou, Kinshasa, Libreville, Paris, Dubaï. The network is expanding. New destinations are being added to Pointe-Noire, Ollombo, Douala, Cotonou, Kinshasa, Libreville, Paris and Dubai.

LE HUB DE BRAZZAVILLE EN PLEIN ENVOL

Brazzaville

Pointe-Noire Bamako Paris Ollombo Kinshasa Bruxelles Douala Cotonou Libreville Dakar Dubaï BIENTÔT

Abidjan

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Ouesso

Bangui

N’Djaména


ÉDITO

N N

ous avons vécu des années inconscientes, où l’on se contentait de dire : stop à la violence, plutôt gaiement, appréciant la vie mais sans pour autant compter les morts. Plus besoin de films policiers, il suffit de regarder les infos ou par la fenêtre pour voir la réalité et les conséquences de cette violence. Dormez braves gens, on vous surveille et on vous alerte : l’insécurité gagne du terrain, les forces de l’ordre sont dépassées, les syndicats accusent le coup, les politiques font l’autruche, les prisonniers s’entassent, la population s’indigne dans les rues… Pire, on nous rappelle que la violence tue, l’Homme tue ! Les armes tuent et que leurs détenteurs devraient les déposer gentiment ! Et le chlordécone dans tout ça ? Lui aussi nous tue à petit feu. Notre nounou républicaine a pris les choses en main à coup de campagne marketing créolisée, de discours d’apaisement, de tables rondes, de renfort policier, d’opérations de contrôle. Tout ça dans « l’intérêt du pays », alors que la population s’indigne, marche, commente, condamne, crie sa colère, exprime son ras-le-bol… Nos cerveaux sont embrumés de com comme il le serait de coke. Notre vie est ainsi devenue une routine d’événements anormaux faisant de l’insécurité un fait de société. En effet, certains ont décidé de s’approprier la rue, nos vies, ce que nous possédons, en nous prenant en otage sous des formes de plus en plus violentes et meurtrières. Pourra-t-on éviter le pire ? Hélas, Un point de non-retour semble atteint, car la violence se multiplie sous des formes et des propositions inimaginables. Le « vivre ensemble » qui fait partie du vocabulaire de la bien-pensance oratoire aurait donc laissé la place au « survivre ensemble » ou encore au «vivre avec ». Si « vivre avec » signifie prendre la mesure de la contingence des choses et de la présence du malheur dans la vie collective, il est sans doute nécessaire de se soumettre à cet

impératif. L’insécurité n’est certainement pas une fatalité, mais elle demeure une possibilité constante des sociétés modernes. Mais, à cette heure, les réactions d’un grand nombre de dirigeants politiques relèvent plutôt du « vivre dans » que du «vivre avec ». On nous explique que nous devons apprendre à vivre dans l’insécurité et dans la peur, à vivre dans un régime d’état « insécuritaire » infini, comme si cela était devenue immanente à nos vies. Si vivre avec l’insécurité signifie la banalisation des mesures d’exceptions, alors ce n’est pas la bonne voie. Enfin, faudra-t-il décréter la Guadeloupe en état d’insécurité avérée ? Tout subir sans rien dire, à moins de cotiser à l’UGTG - les seuls qui ont le droit de tout faire et qui font réagir la classe politique. L’empire des mots a gagné. Tout est dans le verbal, le verbiage, dans le dit ou le non-dit, dans la langue de bois ou de vipère. Nous changeons de terminologie au rythme de l’actualité. Il suffit d’annoncer, de revendiquer, de répéter et cela finira peut-être bien par arriver : stop à la violence. Au fil des débats sur l’insécurité où règnent le bruit et la fureur, sans souci de nuance, il est fort dommage de constater que la seule chose qui avance c’est l’hystérie. Dans la tragédie antique, le chœur invite presque toujours les héros à ne pas sombrer dans la démesure, par exemple celle qui consisterait à vouloir tout maîtriser, même au risque de sacrifier la liberté. L’insécurité réelle et le sentiment d’insécurité ne pourront reculer qu’avec le changement des mentalités et des relations au sein de notre population. Ce changement ne peut être imposé artificiellement de l’extérieur par des policiers ou des éducateurs. Il ne peut provenir que de notre organisation pour la lutte en vue d’obtenir de meilleures conditions de vie. La lutte sera longue, car elle nécessite qu’on s’y adapte en permanence, qu’on y accorde encore d’avantage de moyen et même qu’on revoit une fois encore notre arsenal législatif… Alors qu’attendons-nous pour réagir ? nous, la majorité du ras-le-bol ? Qui osera prendre les choses en main.

— Ken Joseph, Rédacteur en Chef FOCUS F.W.I - 7


FOCUS F.W.I

OCTOBRE - NOVEMBRE 2016 www.focus-fwi.com

FOCUS / ÉDITION RUNWAY 97100 BASSE-TERRE m. contact@agence-runway.com Rédacteur en chef Ken Joseph ken.joseph@agence-runway.com Directeur de la Publication Mike Matthew mike.matthew@agence-runway.com Rédaction Pierre-Yves Chicot, Stéphanie Melyon Reinette, Salomé. B, Fred Martin, Carole De Lacroix, Bruno. G, Mary B., Marc Lantin, Ken Joseph. Ont aussi collaboré à ce numéro Xavier Dollin. Département artistique Agence Runway Photographe Éric Corbel Régie publicitaire Guadeloupe : 0690 589 688 Crédits photos Éric Corbel, Fanonnel, AFP, Peter Yang, Frank Clegg, The White House, Flotus, Gilles Clarke, Hubert Libiszewski, Richard Allen Ducree, Leica, Apple, Insta360° Nano, Beats, Sony, DS, Tourisme Réunion, Palm Hôtel & Spa, Lancôme Paris, Dior, Make Up For Ever, L’Oréal Paris, Sonia Rykiel, Clarins, Black Up, Chanel, Louis Vuitton, Caudalie, Prada, Christian Louboutin, Tom Ford, Loeffler Randall, Montblanc, Daniel Wellington, Chopard, Blancpain, Grenson, Thom Browne, Church’s, Officine Creative, Tricker’s, Jimmy Choo, Aesop, Yves Saint-Laurent, Messika, Scar Story, Naj Jamai. Impression : En Union européenne Distribution : Colibri Distribution ISSN : 2425-729X

En couverture Marie-Luce Penchard, Maire de la Ville de Basse-Terre - Chef lieu de la Guadeloupe, Vice-Présidente du Conseil Régional de la Guadeloupe, Ancien Ministre de l’ Outre-mer. Photographiée par Éric Corbel Mise en beauté Make Up Box, Stylisme Ken Joseph Réalisation Mike Matthew. 8 - FOCUS F.W.I

Remerciements Marie-Luce Penchard, Anouchka Antoinette, Meissa Gumbs, Karine Gatibelza, Janet Benoit, Stephane Blondeau, Émilie Lapuly, Sabine Wybo, Rainer Boucard, Naomi Taurus, Lionel Lorendot, Océane Bélénus, Tahiana Gustave.


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LA GRANDE INTERVIEW : ARY CHALUS

SOMMAIRE

MAGAZINE 14 Billet d’humeur signé Pierre-Yves Chicot 16 Mécanique du temps 17 Obsession : Nicolas Sarkozy, un air déjà-vu DÉCRYPTAGE 22 Mayotte ou le souhait de l’égalité réelle

GRAND FORMAT 24 Le Prélude : « Fille de », mais majeure 28 La grande interview : Marie-Luce Penchard PHÉNOMÈNE 34 Barack Obama, un président à part. 38 Black Lives Matter QUARTIER LIBRE 42 La gestion des déchets, un enjeu quotidien 44 L’économie circulaire comme seconde peau 45 La rencontre : Gloasanve ENTREPRENDRE 46 Selfie d’entrepreneur, la peur de l’échec 47 Entrepreneur, comment protéger votre patrimoine ? 48 Le prêt interentreprises 10 - FOCUS F.W.I


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Démarrer du bon pied L’offre créateur d’entreprise

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(1) Remise sur les offres Pro éligibles dans la limite de 3 lignes mobiles par n° SIREN. Non cumulable avec toute autre offre promotionnelle. La remise sera appliquée sur les offres éligibles pour les entreprises créées depuis moins de 12 mois sur présentation d’un Kbis indiquant la date d’immatriculation au RCS. 09/16 © Orange Caraïbe - S.A au capital de 5 360 000 € - Siège social : 1 Avenue Nelson Mandela 94110 Arcueil - 379 984 891 RCS Créteil. 12 - FOCUS F.W.I


JUSTICE 50 Harcèlement sexuel, comment prouver ? SANTÉ 52 Au nom des seins 53 Unité corporelle ENTRE-DEUX 54 Littérature 56 Ma boîte à musique 57 La minute High-Tech MOTEUR 58 DS3 Performance AVANT-GARDE 62 L’île de la Réunion 64 Room Service : Palm Hôtel & Spa 66 68 69 70 72 73 74 80 88

NOUVEAU GENRE Beauté : Purple Finish Mood Accessoires : Oh my bag ! Horlogerie : Promenade horlogère Le Vestiaire Mood Mode : A New Black Panther Mode : Freedom Mode : Black Is Magic

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Terreur et politique

ou politique de la terreur ? Billet d’humeur signé Pierre-Yves Chicot, Maître de conférence de droit public | Avocat du Barreau de la Guadeloupe

L

e territoire national est gangréné par la terreur. Des jeunes gens promis à toutes les promesses tant leur espérance de vie est prometteuse ont recours à une forme de suicide, tout en cherchant à réaliser des tueries les plus monstrueuses possibles. La terreur en terre française n’est pas exclusivement le fait d’un ennemi extérieur, a-national, étranger mais bien l’œuvre d’enfants ressortissants de la communauté nationale qui ont décidé de faire allégeance à un dessein mortifère combiné à une ostensible haine à la France. Ces actes terroristes commis par de jeunes nationaux peuvent être étrangement rapprochés du parricide : l’acte d’assassiner son père ou sa mère. Car en effet en cherchant à infliger à chaque fois des meurtrissures violentes, et toujours plus profondes à la mère patrie, c’est l’objectif du chaos qui est recherché. On n’est pas loin du politicide qui consiste à éliminer une entité politique. Au-delà du massacre d’êtres humains c’est la représentation politique même qui fait l’objet d’un désir de destruction. Aussi, pour les artisans de la terreur, la France n’incarne pas les valeurs de la défense des droits humains mais l’altération des droits humains. Une atteinte à la dignité humaine des autres imputable à la France d’hier (pendant la période coloniale) et celle d’aujourd’hui (période post-coloniale) au travers de ses choix afférents à sa politique étrangère. Dans cette quête de comprendre le cours des événements qui nous saisis aux tripes, il est de bon aloi de convoquer Achille Mbembé qui nous fait dire qu’il y a des lectures qui interpellent, des lectures qui interprètent le temps. La dernière œuvre de Achille Mbembé en est ! Ce philosophe et écrivain camerounais a été formé dans la prestigieuse université de la Sorbonne, sise à Paris, en France.

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Qui aujourd’hui ne pense pas que nous vivons le pays, de toute « politique de l’inimitié » dont dans un monde troublé, incertain, hautement pré- l’une des manifestations les plus visibles est cette caire, laissant penser parfois qu’il est sans queue « démarche du tri » que constituent les discrimini tête ? Les intellectuels, on le sait, peuvent être nations, brisant au quotidien l’unité nationale. En vilipendés, honnis, voire même tués, par certains s’appuyant en partie sur l’œuvre psychiatrique et systèmes politiques. Pourtant, ils nous aident à politique de Frantz Fanon, l’auteur montre comprendre de la hauteur en analysant à froid et en ment la guerre est devenue le sacrement de notre se gardant bien de hurler avec les loups. La masse époque. En ce début du XXIème siècle, caractérid’informations dont nous sommes destinataires sée par ce que les occidentaux ont appelé la lutte ne cultive pas. Elle peut même nous abêtir, nous contre le terrorisme, Achille Mbembé s’interroge convertir et nous priver de sens critique. Dans sur les rapports entre la violence et la loi, la norme son dernier livre « politique de l’inimitié », Achille et l’exception, l’état de guerre, l’état de sécurité et Mbembé nous apporte une forme de réconfort en distillant « ma préoccupation est de contribuer, à partir de une analyse fine de la situation l’Afrique où je vis et travaille, à une critique politique, du monde d’aujourd’hui. Dans « Critique de la raison nègre », culturelle et esthétique du temps qui est le nôtre, le son essai publié aux éditions, temps du monde. C’est un temps marqué, entre autres, La Découverte, en 2013, Achille par une profonde crise des rapports entre la démocraMbembé expliquait déjà la tie, la mémoire, et l’idée d’un futur que pourrait partager chose suivante : « ma préoccu- l’humanité dans son ensemble ». pation est de contribuer, à partir de l’Afrique où je vis et travaille, à une critique l’état de liberté. La guerre froide a été remplacée politique, culturelle et esthétique du temps qui par un affrontement du Nord contre le Sud. De est le nôtre, le temps du monde. C’est un temps l’Occident contre l’Orient. Comment l’expliquer marqué, entre autres, par une profonde crise des ? D’après notre philosophe et écrivain camerourapports entre la démocratie, la mémoire, et l’idée nais, ce sont : la colonisation et les conflits liés à la d’un futur que pourrait partager l’humanité dans décolonisation qui ont laissé dans leur sillage une son ensemble ». longue traîne de guerres et de pulsions de haine. Ces « inimitiés » marquant toujours notre époque Dans « politique de l’inimitié », le philosophe tâchent du sang de ses enfants (auteurs et viccamerounais met en lumière un monde d’au- times) par la terreur politique conduite au nom de jourd’hui qui consacre l’antithèse de la fraternité. la politique de la terreur. La France n’y échappe pas car sa politique extérieure de maintenant et de naguères laissent ici des traces profondes, ailleurs des stigmates dont la fraîcheur ne se dément pas malgré le temps qui passe. En d’autre terme, le retour à une fraternité vraie et sincère qui est l’ultime élément de la devise républicaine passe par l’éradication


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MÉCANIQUE DU TEMPS

#WTF!!! "Une #mammographie de vos seins est plus importante qu'un #selfie de vos seins."

MOOD

AU NOM DES SEINS

POKEMON RARE

La frénésie autour du nouveau Président de Région, nous abreuve chaque jour un peu plus d’images amusantes et controversées sur les réseaux sociaux. C’est à celui qui publiera le premier son cliché au côté du président Chalus… Car tout le monde veut être vu et photographié avec lui ! Le David qui terrassa Goliath. Ainsi, il est bon de se montrer au côté du nouvel homme fort de la Guadeloupe. Être au côté d’Ary Chalus c’est montrer qu’on est sympathique, humain, qu’on comprend le Guadeloupéen, qu’on est avant tout local puis politique…Bref ! Moi aussi je veux ma photo avec le Président. Mais parmi toutes ces personnes, on retrouve les politiques de seconde zone : ceux qui rêvent d’une carrière politique, les déchus qui veulent un bout de gras, un os. Oui, car une fois le temps électoral passé, tous partagent ses idées pour la Guadeloupe, ses ambitions, sa trajectoire… L’homme est devenu un support marketing, un produit de com que tout le monde souhaite s’arracher. Des vautours qui veulent manger dans le plat présidentiel et faire partie de cette élite et arriver au pouvoir. Car en vérité, la seule chose qui les intéresse c’est le pouvoir, être vu et sans doute prendre la place de celui que le peuple a élu. Ils ont ce besoin de se sentir au-dessus de la mêlée, le but étant de porter l’écharpe sans vraiment se soucier du peuple. Ceux-là même refuse le cursus mais préfère le titre. La bouche en cul-de-poule sur la photo, le loup a ainsi revêtu son habit. Leurs discours sont façonnés de façon à plaire et à séduire tout en prenant le pas sur l’action politique. C’est la démocratie des nuls, diplômés en buzz. Ainsi Ary Chalus serait devenu le Pokémon le plus convoité de la Guadeloupe à l’orée des prochaines élections. « Quand on ne sait rien faire, il faut avoir de l’ambition », disait Kolinski et à cela certains ont choisi d’être sur la photo. Qu’importent les convictions, pourvu qu’on soit sur la photo. Vous avez dit politique ? 16 - FOCUS F.W.I

Après la «colonisation bienheureuse» de Fillon, les «ancêtres obligatoires» de Sarkozy, la bêtise fermente, les grandes hontes se profilent.

Patrick Chamoiseau, Auteur.

CLI N TON REMAKE SCANDAL Non, non, non.... Je rêve ? Les fans de la série Scandal me comprendrons... Au moment même où Mellie Grant tente de succéder à son mari à la Maison Blanche. Voici que l’ancienne First Lady démocrato-rigide se voit en lice pour la Maison Blanche. Quand la fiction influence la réalité ou l’inverse... Bref. Si Mellie peut compter sur le soutien d’Olivia Pope, je doute qu’Hillary veuille s’enticher de Monica... Oui, Monica Lewinsky, celle par qui le scandale arriva (la maîtresse) ... OK... Soyons sérieux, dans les deux cas de figure, l’Amérique d’Olivia Pope et celle d’Obama risque de se retrouver avec une présidente... Car sauf erreur de parcours ou médicale, Hillary sera la première femme présidente des États-Unis et aussi la plus impopulaire (Hello Hollande). De la fiction à la réalité, notons, que ces deux dernières se retrouvent face à ce que la politique a créée de plus sombre : les extrêmes… Allez Marine plus que quelques mois avant le second tour !


L’OBSESSION

NICOLAS SARKOZY UN AIR DE DÉJÀ-VU... Par Ken Joseph - Illustration Les Républicains.

Le vrai-faux suspense de la candidature de Nicolas Sarkozy à la primaire terrogées répondaient ‘‘non, pas du tout’’, 25 % ‘‘non, pas vraiment’’. Chez les ouverte de la droite et du centre des 20 et 27 novembre prochain a pris sympathisants de la droite et du centre, la tendance est moins marquée mais fin le 22 août dernier. L'ancien Président de la République a en effet an- reste la même. D’après ce sondage, ils souhaitent majoritairement (54%) que noncé sa candidature dans son livre Tout pour la France (Plon) « Je ne me suis Nicolas Sarkozy ne devienne pas le président de la République. En revanche, jamais senti aussi prêt. Cette fois, il s'agira encore moins d'un enjeu personnel. chez les sympathisants LR, 65 % souhaitent qu’il soit élu. Ils préfèrent même […] Je crois en la renaissance de la nation Française. La France mérite qu'on lui Nicolas Sarkozy à Alain Juppé (63 %). Des résultats à prendre avec prudence. donne tout », affirme-il. Dans ce livre aux allures de programme présidentiel, Selon un sondage Ipsos paru dans Le Point, Alain Juppé arrive bien avant Nil’ex-chef de l’État, qui a démissionné de la présidence des Républicains, dé- colas Sarkozy dans le cœur des sympathisants LR. Face à l’ex-chef de l’État, 73 finit parmi ses priorités pour le prochain quinquennat l’identité de la France % d’entre eux préfèrent le maire de Bordeaux. En cette rentrée politique, l’an- son « premier combat »-, la compétitivité et l’autorité. Outre une baisse dras- cien président, qui a reçu le soutien de Gérald Darmanin, Éric Worth et, sans tique de l’immigration, il s’avance notamment sur une baisse sisurprise, Christian Estrosi, entend prendre le dessus sur Alain gnificative des impôts, en direction des entreprises mais aussi Juppé, toujours en tête dans les sondages auprès des sympades particuliers. Il y rappelle également les fondamentaux du « CETTE ÉLECTION thisants de droite et mieux placé pour battre François Hollande PRÉSIDENTIELLE sarkozysme : la critique de « l’égalitarisme » et de l’héritage de et Marine Le Pen. « Vis-à-vis des élus et de ses militants, Nicolas NE SE JOUERA Mai 68, la méfiance vis-à-vis de la technocratie européenne et Sarkozy va vouloir donner le sentiment qu’il est en tête », explique NI À GAUCHE, NI le président d’Elabe, qui résume cette stratégie à une volonté le retour d’une République forte et assimilatrice. Si son précéÀ DROITE, NI AU dent ouvrage La France pour la vie (Plon) avait été rédigé pour CENTRE MAIS AU de « balladuriser » Alain Juppé. panser les plaies du passé et assurer le service après vente de PEUPLE. QUI SERA Les rivaux de Nicolas Sarkozy, eux s’appliquent déjà à faire de son propre quinquennat, ce nouveau livre est résolument tour- CAPABLE DE RETENIR cette déclaration de candidature un non-événement. « C’est né vers l’avenir. Son objectif ? Démontrer qu’il est l’homme de tout sauf un événement; ça ne va rien changé à notre feuille de SON ÉCOUTE la situation, en somme l’homme du futur. « Cette élection présiroute », raille un soutien d’Alain Juppé. « Ce n’est vraiment pas L’EMPORTERA. » dentielle ne se jouera ni à gauche, ni à droite, ni au centre mais au une surprise. Certes, il y aura sûrement un emballement, ça ne peuple. Qui sera capable de retenir son écoute l’emportera. » Pour change pas la donne de la primaire », renchérit le député de la sa troisième campagne présidentielle, la première dans le cadre d’une pri- Drôme, Hervé Mariton. Chez Bruno Le Maire, on relativise aussi l’importance maire ouverte, celui qui avait juré de quitter la politique après son échec de du moment, tout en admettant que l’ambiance de la campagne va changer. 2012 va devoir résoudre un autre problème de taille mis à part ses casseroles « Il va sortir du bois avec des tambours et trompettes parce qu’il ne veut personne judiciaires, celui de son image écornée par le précédent quinquennat. Ainsi, sur la route », tacle un proche du candidat. Dans tous les cas, le match se fera le grand défi de Nicolas Sarkozy sera son passé. Pourquoi n’a-t-il pas fait ce entre deux anciens présidents, un ancien premier ministre, les résistants de qu’il préconise aujourd’hui, en quoi serait-il plus légitime qu’un autre ? toujours (Mélanchon -Bayrou) et MLP. Un air de déjà-vu. Des anciens qui promettent le renouveau bien sûr. Toutefois, au rayon du « renouveau », il y en Entre l’ensemble des Français et les sympathisants LR, les opinions sur Nicolas a pour tous les goûts. Du « gaullisme social » chez Arnaud Montebourg, du Sarkozy font un grand écart. Si les adeptes du parti Les Républicains espèrent « progressisme » chez Emmanuel Macron, de « l’écologie » chez Cécile Duflot, revoir l’ancien chef de l’État à l’Élysée, ce n’est pas le cas des Français. En effet, de « l’alternative à gauche » chez Benoît Hamon, de la « proximité » chez Bruselon un sondage Elabe pour BFMTV, 79 % des Français ne souhaitent pas no Le Maire, de la « modernité » chez Nathalie Kosciusko-Morizet… Mais ces qu’il soit élu président de la République en 2017 - 54 % des personnes in- derniers semblent avoir très peu de chance de troubler le jeu présidentiel. FOCUS F.W.I - 17


PUBLI-REPORTAGE

CONSULTATION RÉGIONALE EN LIGNE SUR LE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE JUSQU’AU 30 NOVEMBRE 2016. WWW.REGIONGUADELOUPE.FR

« Une volonté de placer les Guadeloupée(ne) s au cœur de notre nouveau modèle économique ».

« LA RÉGION GUADELOUPE ŒUVRE ACTIVEMENT POUR QUE CHAQUE GUADELOUPÉEN(NE)S VIVENT DIGNEMENT DES FRUITS DE LEUR TRAVAIL.»

E

ntreprises, associations, collectivités, étudiants, salariés ou demandeurs d’emploi, la Région Guadeloupe vous offre la possibilité de contribuer aux travaux d’élaboration de la stratégie régionale pour le développement économique, la formation, l’enseignement supérieur et l’innovation. Participez du 6 octobre au 30 novembre 2016 à cette grande consultation citoyenne en répondant au questionnaire en ligne disponible sur le Site Internet de la Région. La contribution que vous déposerez sera prise en compte par la Collectivité régionale et alimentera de façon continue le travail d’élaboration de la stratégie. Le Président de la Collectivité régionale, Ary CHALUS invite tous les citoyens à participer aux travaux d’élaboration de la stratégie régionale pour le développement économique, la formation, l’enseignement supérieur et l’innovation.

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En tant que Collectivité chef de file du développement économique et de la formation professionnelle, la Région Guadeloupe a lancé une large concertation avec l’ensemble des acteurs, et en particulier le monde de l’entreprise, afin d’élaborer une vision partagée des besoins du territoire pour une meilleure adéquation entre les formations proposées en Guadeloupe et la réalité du marché du travail. A ce titre, la Collectivité régionale élaborera trois différents schémas qui serviront de feuille de route pour la mise en œuvre de ses objectifs : Le Schéma Régional de Développement Economique, d’Innovation et d’Internationalisation (SRDE2I). Le Contrat de Plan Régional de Développement de la Formation et de l’Orientation Professionnelles (CPRDFOP). Le Schéma régional de l’Enseignement Supérieur de la Recherche et de l’Innovation (SRESRI).

« L’avis de chacun compte pour construire ensemble l’avenir de notre archipel ». Plus qu’une simple caisse de résonance, cette consultation se veut l’amorce d’un dialogue, d’une confrontation d’arguments, et d’une volonté de transparence avec les citoyens. La Région Guadeloupe entend ainsi, via cette démarche, accorder sa stratégie en adéquation avec les besoins et les attentes qui seront issus de cette consultation. Prochainement, la Collectivité régionale organisera des conférences thématiques qui se tiendront sur l’ensemble de l’archipel afin d’aller à la rencontre des citoyens et de mieux prendre en compte leurs avis. « La solidarité et l’équité doivent être les valeurs qui guident notre action pour l’attractivité de notre territoire et l’épanouissement des Guadeloupéen(ne)s ». Participez dès maintenant à la consultation citoyenne en répondant au questionnaire en ligne sur le Site Internet de la Région Guadeloupe.


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PUBLI-REPORTAGE

CAP EXCELLENCE,

UN TERRITOIRE POSITIF POUR LA CROISSANCE VERTE. Afin d’accompagner l’ensemble des projets créatifs et innovants visant à réduire la consommation d’énergie et développer les énergies renouvelables, l’État a débloqué un fonds de 1,5 milliard d’euros et lancé un appel à projets auprès des collectivités territoriales. Cap Excellence fait partie des 200 territoires retenus. Engagée dans une politique volontariste en la matière, elle a adopté son plan Climat Territorial en 2015. Rencontre avec Rosan Rauzduel, 3ème Vice-Président de Cap Excellence qui a représenté le Président Éric JALTON à l’occasion de la remise du diplôme de labellisation au ministère de l’environnement à Paris Pouvez-vous nous expliquer en quoi consistait l’appel à projet lancé par le ministère du développement durable et ce que cela représente pour les collectivités territoriales ? Dans le cadre de la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte signée en Août 2015, un appel à projet a été lancé par le Ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie (MEDDE) afin d’accompagner financièrement les territoires les plus engagées en matière de sobriété énergétique et d’économie d’énergie. Ces territoires à énergie positive pour la croissance verte (TEP-CV) symbolisent des territoires d’excellence de la transition énergétique et écologique qui s’engagent à réduire les besoins en énergie de ses habitants, des constructions, des activités économiques, des transports, des loisirs. L’objectif de cette convention est de proposer un programme global pour un nouveau modèle de développement, plus sobre et plus économe. C’est dans ce contexte que, le 6 juillet dernier, Ségolène Royal, Ministre de l’Environnement, de l’Énergie et de la Mer, en charge des Relations internationales sur le climat a réuni au ministère 30 des nouveaux territoires à énergie positive pour la croissance verte lauréat de l’appel à projet.

Signature des conventions TEPCV par Mme Marie-Corine Lacascade-Clotilde représentant la Ville des Abymes et Mr Rosan RAUZDUEL représentant La Communauté d’Agglomération Cap Excellence 20 - FOCUS F.W.I

« CAP EXCELLENCE S’EST POSITIONNÉE COMME UNE COMMUNAUTÉ D’AGGLOMÉRATION INNOVANTE ET DYNAMIQUE DÉSIREUSE DE DÉVELOPPER DES PROJETS EN FAVEUR DU DÉVELOPPEMENT DURABLE. » Que représente cette certification pour Cap Excellence ? Cette distinction permet à Cap Excellence d’une part, de devenir un territoire à énergie positive pour la croissance verte (TEP-CV) et d’autre part de disposer d’un accompagnement pour la mise en œuvre de ses projets environnementaux les plus ambitieux Quelles sont les actions qui pourront être menées par Cap Excellence dans le cadre de cette certification ? Parmi les projets présentés par notre Communauté d’Agglomération nous pouvons citer : • La création de stations de recharge solaire photovoltaïque pour les véhicules électriques. • La création d’une centrale solaire photovoltaïque de production d’énergie sur les équipements du projet tram excellence. • Les équipements de performance environnementale du pôle d’agrotransformation prévu à Cap Excellence. • La réalisation du projet de promenades vertes et bleues sur le territoire. • La mise en place de 10 jardins créoles partagés sur le territoire de Cap Excellence. • Une opération d’adaptation aux risques liés au changement climatique avec le projet d’éco quartier de LOUISY MATHIEU et la gestion des eaux. • Le projet de valorisation énergétique par méthanisation des déchets organiques et des algues sargasses. Très tôt, Cap Excellence s’est positionnée comme une Communauté d’Agglomération innovante et dynamique désireuse de développer des projets en faveur du développement durable. Elle a également été la première Communauté d’Agglomération de Guadeloupe à se lancer dans la labélisation Cit’ergie, démarche européenne visant à récompenser les collectivités les plus engagées dans les actions énergie, climat et développement durable. Cette nouvelle distinction vient donc renforcer la démarche en faveur du développement durable et de la préservation de la biodiversité menée par Cap Excellence en synergie avec ses villes membres qui sont les Abymes, BaieMahault et Pointe-à-Pitre. Il est d’ailleurs important de souligner que la ville des Abymes a également été lauréate de cette récompense.


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MAYOTTE OU LE SOUHAIT DE L’ÉGALITÉ RÉELLE Par Ken Joseph et Salomé.B - Illustration Fannonel/AFP.

Aimé Césaire, Paul Valentino, Gaston Monerville et Raymond Vergès, lorsqu’ils ont voulu la départementalisation, ont fait le rêve d’égalité. Pourtant, depuis la loi de départementalisation de 1946 à l’initiative d’Aimé Césaire pour une reconnaissance de l’égalité entre les vieilles colonies insulaires et la métropole; la Martinique, la Guadeloupe, la Guyane et la Réunion sont toujours en quête de cette « égalité réelle ». Triste constat qui n’a pourtant pas empêché les Mahorais de voter le 29 mars 2009 en faveur du statut de département d’Outre-mer français (DOM). Alors même que durant la même période, des grèves et mouvements sociaux dans les autres DOM français laissaient entrevoir toute l’ambiguïté d’une politique de départementalisation et la volonté de ces territoires d’acquérir plus d’autonomie. Ainsi, il est nécessaire de se demander pourquoi Mayotte voyait en ce changement de statut « la » solution à tous ses problèmes. Mais l’attirance de ces avantages égalitaires est compréhensible et se résume à une simple logique économique et une envie ou un espoir d’avoir accès à une vie meilleure. Pourtant, cinq ans jour pour jour après la départementalisation de cette île française de l’archipel des Comores, Mayotte et ses ‘’ 212.000’’ habitants ont vécu durant plus de quinze jours au rythme des barrages routiers, des manifestations et violences urbaines. Une grève générale qui a débuté le 30 mars dernier pour réclamer « l’égalité réelle », c’est-à-dire l’alignement de Mayotte sur la métropole, en matière de Code du travail, de prestations sociales, de salaires et de service public. De nombreux indicateurs économiques montrent que l’égalité réelle est très loin d’être atteinte entre Mayotte et la France métropolitaine ainsi que les autres DOM comme l’indique le rapport du député Victorin Lurel sur 22 - FOCUS F.W.I

l’égalité en Outre-mer. Il existe même un écart très important entre Mayotte et ces dernières, à commencer par la plus proche, la Réunion également située dans l’océan indien. « L’État nous a abandonnée, on est trop loin, pour Paris! », estime Zainia lors d’une interview accordée au journal Valeurs Actuelles. Pour comprendre cette situation, il faut connaître la réalité du territoire. Avec un PIB par habitant de 6.575 euros - près de cinq fois moins élevé que dans l’hexagone - Mayotte est l’un des départements d’Outre-mer le plus pauvre malgré une croissance annuelle de 11 %. Avec 280 gendarmes, l’île est particulièrement mal lotie. À titre de comparaison, le département de l’Indre, dont la ‘‘zone couverte par les forces de l’ordre ’’ est similaire, compte 376 gendarmes et peut éventuellement s’appuyer sur les renforts avoisinant. Le constat est le même pour l’enseignement et la formation : plus de 3.000 enfants non scolarisés, faute de place. Le département quant à lui est en quasi-faillite : la plupart des communes sont sous tutelle, et le Conseil départemental a voté un budget en déficit de plus de 46 millions d’euros. Le taux de chômage officiel s’établirait à près de 24 %, mais selon Daniel Zaïdan, l’ancien président du Conseil départemental, celui-ci serait en réalité de 60% - 80 % des demandeurs d’emploi ont un niveau inférieur ou égal à la classe de 6e. John Rawl, philosophe américain, démontrait dans sa théorie de la Justice que les inégalités sociales étaient acceptées si l’égalité des chances est réelle pour tous et si le plus grand nombre tire bénéfice de l’inégalité. À Mayotte, l’égalité des chances est un mythe quand le taux de l’illettrisme des 16-24 ans est de 44 %. Notons que 56 % des moins de 30 ans n’ont aucun diplôme : formation post-bac inexistante, aides aux étudiants limitées? Mayotte ne produit plus rien sauf du béton et des fonctionnaires qui sont surpayés -salaire moyen 3.000 euros.


Pour 100 euros importés, Mayotte exporte 2,2 % tout est importé de la métropole -, le tourisme végète faute d’infrastructures et en raison de l’insécurité. En fait, Mayotte vit exclusivement de transfert de la métropole, dotations, subventions, allocations et de crédits européens. La cherté des denrées de base est aberrante. L’insularité n’est pas seul responsable. L’INSEE, dans une note de février 2016, démontre que le taux de marge des entreprises est trois fois supérieur à la moyenne nationale. Des difficultés aggravées par le fait que Mayotte soit confrontée à une forte croissance démographique et fait l’objet d’une forte pression migratoire depuis des années, composée de plusieurs dizaines de milliers de clandestins venus des Comores, de Madagascar et de l’Afrique de l’Est. On expulse plus de 20.000 clandestins par an - autant que la métropole - mais leur nombre ne fait que croître, estimé à 60.000; il serait, en fait, très supérieur. Selon certains mahorais, qui surévaluent la réalité, le chiffre serait de 600.000. « Mayotte doit faire face à deux défis fondamentaux, a expliqué Soibahadine Ibrahim Ramadani, le président du Conseil départemental. Il faut mettre en place l’égalité réelle des droits par rapport à la métropole, et il faut lutter contre l’insécurité qui est un poison pour la société ».

maintien de l’île dans la République française, était réclamée de longue date par les Mahorais. Force est de reconnaitre que ni l’État ni le département n’y étaient préparés et n’ont su anticiper les compétences nouvelles qui allaient en découler. « Le pilotage de la départementalisation par l’État a été notoirement insuffisant », note la Cour des comptes, extrêmement sévère dans son relevé des lieux. La situation économique et démographique de Mayotte n’était pourtant pas étrangère à l’État quand il a fait le choix de la départementalisation mais il ne s’est pas donné les moyens d’y faire face. Selon l’économiste Olivier Sudrie, il faudrait trente-trois ans à Mayotte pour converger vers le niveau de l’Hexagone. Pour l’essayiste François Jourdier, il faudrait soit revenir sur le statut antérieur de Mayotte, condamné par plusieurs résolutions de l’ONU, soit rendre l’île aux Comores, soit trouver un statut moins contraignant de COM (collectivité d’outre-mer) comme Wallys-et-Futuna ou Saint-Martin.

Comme le rappelle Aimé Cesaire, « l’égalité ne souffre pas de rester abstraite […]. Il n’y a pas de nationalité maigre »

Le 31 mars 2011, Mayotte est devenu le 101e département français. Un Processus amorcé avec la mise en place de la collectivité départementale de Mayotte en 2001 et relancé en 2008 par Nicolas Sarkozy - pour des raisons électorales -, mais qui a été mené en dépit du bon sens. « Il y a urgence à combler les retards si veut être évitée une déflagration », conjure la Cour des comptes, dans un rapport publié le 13 janvier dernier. « Mise en œuvre dans un contexte socio-économique préoccupant, marqué par une forte démographie et une importante immigration, cette départementalisation rapide a été mal préparée et mal pilotée. […] La situation financière du département et des communes de Mayotte est dégradée », déplore la Cour des comptes, pour qui l’administration mahoraise est « pléthorique, bureaucratique, peu efficace et pas adaptée ». La départementalisation, considérée comme le gage du

Comme le rappelle Aimé Césaire, « l’égalité ne souffre pas de rester abstraite […]. Il n’y a pas de nationalité maigre »; tout manquement à une égalité complète renvoie à une citoyenneté inachevée voire inexistante. Après la conquête de la liberté marquée par l’abolition de l’esclavage, la quête de l’égalité qui devait s’inscrire par la transformation statutaire de colonie en département votée le 19 mars 1946 semble prête à durer, sans espoir d’aboutissement. Et pour cause, la situation sociale décrite en 1947 en Outre-mer n’a pas réellement changé depuis des décennies, car la période qui suit cette loi dite d’assimilation est particulièrement riche en manifestation, protestation et grève. Aujourd’hui encore, nous ne sommes pas à l’abri d’une explosion sociale. Une réflexion intense sur les liens entre la métropole et les Outre-mer se pose encore en France. L’outre-mer est-elle condamnée à subsister grâce à l’extérieur ? Sommes-nous devenus un conservatoire de maladies sociales endémiques ? Enfin, les Outre-mer comme la Métropole sont-elles marquées par le mythe égalitaire ? FOCUS F.W.I - 23


«FILLE DE», EN COUVERTURE

MAIS MAJEURE ? 24 - FOCUS F.W.I


LE

PRÉLUDE Par Ken Joseph

Tout viendrait de là !

Dans son livre Les Grandes familles politiques de Guadeloupe (L’Harmattan), Jean-Claude Lefort, pose la problématique de l’hérédité en politique à savoir la transmission parentale d’un mandat électif, en d’autre terme le népotisme : le fait pour quelqu’un qui a du pouvoir, d’accorder des faveurs aux membres de sa famille, on parle également de favoritisme familial. L’auteur interroge ainsi un système qui selon lui incite à vouloir conquérir le pouvoir politique à des fins personnelles : Faudrait-il considérer ce pouvoir comme l’instrument idéal permettant d’assurer la promotion des enfants, des membres de la famille et des amis ? Qu’en est-il des compétences et mérites individuels ? Il y exprime également son questionnement sur la façon dont l’appartenance à une famille prestigieuse ou pas, pourrait attribuer une certification liée au droit d’être élu ou désigné dans une démocratie - dite républicaine -, comme la nôtre. En clair, acquiert-on ou pas des compétences à gérer la chose publique par héritage ou selon des dispositions congénitales ? Comme le résume si bien Fred Deshayes l’auteur de la préface, « Ce livre ouvre les portes d’un paradoxe qui remet en cause la puissance du dogme républicain en observant les manifestations dans la vie politique Guadeloupéenne. » Après avoir lu ce bel ouvrage, j’ai eu un sentiment identique à celui de l’auteur de la préface, manifestant sa soif naissante à la lecture des premières pages qui ne fut pas étanchée à la fin du livre. C’est sans doute cela, qui m’a poussé, par défaut professionnel ou simple curiosité, de vouloir réunir dans un même numéro trois de ces « héritiers » politiques : Éric Jalton, Jacques Bangou et Marie-Luce Penchard.

Au début l’idée leur a semblé géniale, mais au fil des appels, e-mails et sms, les hommes se défilent pour diverses raisons, parfois politique ou personnelle. Ma chance fût que Marie-Luce Penchard maintienne notre rencontre. Au final, n’est-elle pas la fille de Lucette Michaux-Chevry, la mâle-femme, cette bête politique, celle que tout le monde appelait il fut un temps : l’impératrice de la Guadeloupe ou encore la dame de fer de la Caraïbe. Celle qui fut à tour de combat politique : Maire, la première femme de France à avoir été Président du Conseil Général puis Régional, Député, Sénateur et Ministre. Et surtout, celle qui aura marqué l’histoire politique de la Guadeloupe et qui continue à en tirer les ficelles. Qu’on la déteste ou qu’on l’admire, le lien qui unit les guadeloupéens à cette illustre Femme politique ne s’explique pas. Ces détracteurs, la présentent comme une femme tyrannique, autoritaire, sans-gêne, au caractère éruptif, mais n’en déplaise à certains, même eux, lui reconnaissent le courage, le travail et l’expérience. En vérité, ce qui dérange chez elle, c’est son omniprésence dans la vie politique et sa politique quasi militaire et dictatrice. « En politique, il n’y a pas de place pour les états d’âme. On trace un sillon et on y va. », aime-t-elle affirmer en permanence. Lucette Michaux-Chevry déteste la médiocrité, et elle ne se gêne pas pour le démontrer; d’ailleurs nombreux de ces collaborateurs ont eu l’occasion de recevoir les foudres de cette dernière. En effet, elle aime la perfection à l’image de ses tailleurs Chanel et Lanvin, la rigueur, le travail, le combat politique et surtout la famille. La famille, nous y voilà. S’il est une figure familiale qui lui tient à cœur c’est sans doute celle de sa mère, qui selon ses dires lui a inculqué la volonté de vaincre. Un enseignement qu’elle s’exige de transmettre à ses enfants et aux personnes qu’elle estime. Mère avant tout, puis femme politique, elle a toujours voulu protéger ses enfants, au vu de sa carrière et de ses frasques. Si son fils, a hérité de son goût de l’aventure et de la liberté le menant à une carrière dans l’aviation, sa fille Marie-Luce Penchard semble avoir hérité de son goût pour la politique. Et si en tant que matriarche de la droite locale, elle n’a pu trouver de successeur correspondant à ses critères, elle su voir en sa fille sa légitime héritière. Il n’y pas de hasard, le choix du prénom de cette dernière le démontre bien, Marie-Luce ou doit-on dire Petite Lucette : son sang, ses gênes… Et son talent ? FOCUS F.W.I - 25


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omme si en son sein elle savait déjà quel serait l’avenir de sa fille : lui succéder. D’ailleurs, Marie-Luce affirme que c’est sa mère en grandissant qui lui a transmis le virus de la politique. Mais sa mère ne lui a pas simplement transmis ce gène de la politique, cette dernière lui a également offert une carrière. Et son parcours professionnel nous démontre bien l’omniprésence de la mère. En effet, durant les années brillantes de Lucette Michaux-Chevry, où rien ne lui résistait, Marie-Luce a pu occuper différents postes administratifs en Guadeloupe : Chargé des statistiques à l’ODT - Office de tourisme de la Guadeloupe - dirigé par Alex Rotin alors Conseiller régional et proche de la mère, Chef des affaires européennes au Conseil général présidé par maman. Arrivée en métropole son parcours fut aussi conduit sous la houlette de sa mère, qui a pu faire jouer de ses contacts au RPR – Rassemblement Pour la République, parti politique classé à droite, se revendiquant du gaullisme, créé en 1976 par Jacques Chirac ancien président de la République et fidèle ami de Lucette Michaux Chevry-, lui permettant ainsi de faire une carrière remarquable dans l’administration et cela jusqu’à son ascension à l’Élysée en qualité de Ministre des Outre-mer sous le gouvernement Fillon. Quelle fierté pour celle qui fut un temps socialiste, puis giscardienne et enfin chiraquienne, de voir le parcours brillant de sa fille. Mais sur le plan local, ce parcours est perçu comme un parjure mettant en cause la crédibilité de la fille, une réalité qui s’est traduite par un rejet aux deux tentatives électorales de cette dernière en Guadeloupe -aux régionales de 2010 et aux législatives de 2010. Après la défaite aux Présidentielles de Nicolas Sarkozy face à François Hollande en 2012, Marie-Luce Penchard de retour en Guadeloupe, en toute discrétion prépare son ascension - avec bien-sur l’aide de sa mère. Alors conseiller régional, elle devient l’opposante directe de l’ancien Président du Conseil Régional de la Guadeloupe Victorin Lurel. Et ce dernier ne lui fera pas de cadeaux. Mais dans sa quête du pouvoir, elle doit faire face au verbiage de la population à son encontre, car pour bon nombre elle serait bien pire que la mère : une femme autoritaire, avide de pouvoir, une fille à maman... Dans son livre Jean-Claude Lefort, se pose la question, à savoir si la mère laisserait les clés de la ville de Basse-Terre à sa fille en 2014. L’histoire à fait les choses, et après avoir succédé à sa mère dans un ministère, elle lui succède à la Mairie de Basse-Terre. Mère fondatrice, Fille récupératrice ? Néanmoins, l’opinion lui reprochera de ne pas avoir eu le courage de mener ce combat politique de façon démocratique. D’aucuns parleraient de supercherie ou d’insulte à la population, tandis que d’autre voit en cela un acte légitime. Pour son entourage, elle aurait la trajectoire, et le mérite requis pour assumer et succéder aux fonctions de la mère. Quoi de plus normal, pour une mère de guider et de tout faire pour aider son enfant. N’a-t-elle pas tous les droits d’action pour l’aider à devenir ce qu’elle veut être. Petite, comment ne pas admirer le cursus d’une mère au parcours politique exemplaire et ne pas vouloir lui ressembler ? En fait, c’est une tentation quasi génétique. Les parents se soucient toujours du devenir de leur progéniture. Mais dans une société 26 - FOCUS F.W.I

démocratique, fondée sur l’égalité des citoyens et la promotion par le mérite, ce favoritisme n’est toléré que s’il est soit discret, soit validé par le suffrage universel. Outre la légitimité de Marie-Luce Penchard à vouloir marcher dans les pas politiques de sa mère et ainsi lui succéder, il est aussi pour elle question de faire perdurer l’entreprise de sa mère, ce patrimoine immatériel, ce savoir-faire politique, le travail accompli après plus de 40 ans de carrière politique. Garder le pouvoir par passion, habitude, pour exister et être content de soi. François Mitterrand, affirmait lors d’un entretien avec Franz-Olivier Giesbert, Le vieil homme et la mort, qu’il existe une forme d’addiction procurée par le pouvoir. « Ce qui intéresse l’homme politique, (…) ce n’est pas l’argent. C’est le pouvoir. Il ne pense qu’à ça tout le temps, jour et nuit. S’il passe ses dimanches à serrer des mains, écouter des raseurs ou faire de la route, c’est pour le pouvoir. S’il sacrifie tout, sa famille, sa santé, sa dignité, c’est toujours pour le pourvoir ». Politique d’intérêt général ou personnel ? La nomination des « fils de » et « fille de » est une marque de pouvoir, une manière d’affirmer la longévité et l’invulnérabilité ; c’est la façon de s’imposer face à ses adversaires ou critiques, de leur enlever tout espoir de changement et d’alternance ; et, surtout, c’est la défense des intérêts du clan, de la tribu et de la famille. Bosseuse, tenace, tacticienne et la politique comme seul religion, Marie-Luce Penchard est aujourd’hui la femme politique la plus controversée du fait de sa filiation et l’une des figures les plus incontournables de la classe politique locale. Maire du Chef-Lieu et 2e Vice-Président du Conseil régional, son unique ambition est de tuer la mère politiquement, en d’autres termes, se faire sa place, son prénom ; réinventer les règles en imposant son style et sa différence et surtout réussir maintenant afin d’obtenir des résultats en faisant bouger les lignes. Notez, qu’elle ne parle jamais de celle qui l’a enfanté en utilisant le terme « Mère », mais Lucette Michaux-Chevry. Une façon là, sans doute de faire oublier son appartenance et de se désolidariser des frasques de sa mère. Si une chose est sûre, c’est que Marie-Luce Penchard trace son sillon, prend le risque du jeu politique en s’opposant parfois à celle qui lui a donné le lait. Mais comment exister face à une mère, omniprésente, qui hache et tranche, qui refuse la retraite en rêvant de vengeance électorale et de reconquête du pouvoir ? Clanisme, clientélisme, piston… Les néologismes ne manquent pas pour qualifier le népotisme, ce phénomène qui ronge notre société depuis la départementalisation. Ce dernier pose la question de la crédibilité de ses dirigeants, ainsi catapultés à la tête d’institution sans l’avoir mérité – et parfois sans même être compétents pour exercer de telle fonction. Non seulement le processus est injuste, mais il fait peser le risque d’une mauvaise gestion sur des organismes importants. Tout projet démocratique crée forcément une élite. À nous d’introduire la variation nécessaire. Le rendez-vous fut donné à 9h30 au Studio Make Up For Ever. Ma rencontre avec elle, fut des plus naturel, il faut dire que je n’étais pas à ma première fois, mais c’est la première où je mettais donné l’ordre de bousculer ses habitudes en lui proposant un autre look. Pari réussi, la femme que je trouvais inaccessible, parfois glacial, met soudainement apparu détendu, cool… Jeu politique, manipulation, ou est-ce simplement elle? Je ne saurai vous dire. Mais si j’ai pu bousculé ses codes vestimentaires, j’ai eu du mal à lui faire répondre à certaines questions. Notamment sur son avenir politique, son soutien pour les prochaines présidentielles, le déficit de Basse-Terre… J’aurais dû m’en douter, elle m’avait déjà fait le coup en 2013 sur la déclaration de Basse-Terre. Rencontre avec Marie-Luce Penchard, « fille de » se revendiquant majeure.


Un souvenir marquant : En tant que femme la naissance de mes enfants et ma nomination au Ministère de l’Outre-mer. Un rituel quotidien : M’assurer que ma chambre soit parfaitement rangée avant de quitter mon domicile Le projet qui vous tient le plus à cœur : Réussir ma vie personnelle et préserver la parfaite entente dans mon couple . Un lieu qui vous inspire : La Chapelle Sixtine à Rome Votre devise : Donner du temps au temps Un livre : Le petit manuel de sagesse universelle « le bonheur selon Confucius » de Yu Dan. Un plat préféré : Ragoût de porc Un dessert qui console : Une mousse chocolat Un parfum : Baiser volé de Guerlain Un modèle d élégance : Michele Obama Si vous étiez un homme : Yves Montand Un film : Indochine La première chose que vous faites le matin : Une méditation et une heure de sport Un plaisir coupable : Un ti punch La dernière photo prise avec mon smartphone : Mes petits enfants en vacances à la mer Un pouvoir magique : Ma conscience Un regret : La poursuite de mes études supérieures Jamais sans : Mon époux et mes enfants Le principal trait de votre caractère : La loyauté Votre héros dans la fiction : Dieu Votre héros dans la vie réelle : Mandela Un métier que vous n’aimeriez pas faire : Gardien de prison Combinaison structurée, MOANA BOUTIQUE. Collier Bound Large Crystal, SWAROVSKI. Sandales python, JOUR ET NUIT. Montre Lip Dauphine, GRAIN D’OR. FOCUS F.W.I - 27


Robe cache-cœur satinée, MANGO. Collier, SHOWROOM B. Joncs Calvin Klein, GRAIN D’OR.

MARIE-LUCE PENCHARD

LA GRANDE INTERVIEW Propos recueillis par Ken Joseph – Photographe Éric Corbel

Stylisme Ken Joseph | Réalisation Mike Matthew | Mise en beauté Make Up Box |Studio Make Up For Ever

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‘‘[…] je ne vois pas pourquoi elle ne pouvait pas faire avec moi ce qu’elle a fait avec les autres dont certains semblent avoir la mémoire bien courte et qui osent me reprocher ce qu’ils trouvaient par le passé comme naturel[…]’’ Marie-Luce Penchard, vous auriez pu faire une carrière considérable dans l’administration, mais vous avez choisi la politique. En vérité, n’est-il pas difficile de suivre le même chemin que ses parents ? Une mère qui a marqué la vie politique régionale et nationale par militantisme et force de conviction. Il est certain que les observateurs de la vie politique cherchent toujours à vous comparer à vos parents. C’est normal et cela se passe dans tous les domaines. L’essentiel est de pouvoir, je crois, rester soi même afin de vous faire un prénom en mettant en avant votre personnalité. Rien ne vous empêche ensuite de suivre votre voie qui n’est pas celle de vos parents, même si vous tirez beaucoup d’enseignement de leurs expériences et leurs parcours personnels, mais qui est plutôt celle que vous aurez choisie à partir des forces de conviction qui sont à l’origine de votre engagement en politique. D’ailleurs, on a de nombreux exemples de personnalités d’une même famille qui ont marqué de manière très différente la vie politique française sans que l’on ait besoin de parler d’héritage (Debré, Delors-Aubry, Ceccaldi, Dassault…). Vous limitez cela à une simple comparaison, quand d’autre parle d’héritage, de transmission… Parler d’héritage en politique c’est faire injure au peuple en partant du principe qu’il serait manipulable et incapable de faire preuve de discernement. Quelle honte à tous ceux qui parlent ainsi de la démocratie ! Pourtant, aux municipales de 2014 la population de Basse-Terre a élu votre mère et vous êtes pourtant l’actuel locataire de la marie. Est-ce cela votre vision de la démocratie ? Il n’y a pas des grands et des petits élus dont le classement dépendrait de la taille des collectivités ou du nombre suffrages, il n’y a pas d’un côté les élus qui comptent parmi ceux issus du suffrage nominal direct et de l’autre les élus de seconde catégorie provenant du suffrage proportionnel de liste. Il n’y a que des élus du peuple sans distinction aucune. Toute autre interprétation est une atteinte grave aux fondamentaux de notre démocratie et n’est pas digne de ceux qui prétendent défendre les valeurs de la république au nom de l’égalité réelle.

D’autre part, lors d’une interview accordée au site slate.fr, votre mère Lucette Michaux-Chevry déclarait « […] Je n’ai rien à prouver. Tous les postes que j’ai occupés, je les ai obtenus sans rien demander à personne […] » Mme Penchard, pouvez-vous en dire autant ? Mon engagement en politique, ma candidature aux élections européennes de 2009 et ma nomination en tant que ministre en charge de l’outre mer, je le dois, par le plus grand hasard, à ma rencontre en 2004 avec Nicolas Sarkozy. Je le raconte en détail, dans le livre que j’ai écrit en 2012 « Outre mer, Terres d’avenir ». Il est certain que Lucette Michaux-Chevry m’a beaucoup apporté comme elle l’a fait pour de nombreuses personnalités politiques guadeloupéennes de tous bords confondus…..et je ne vois pas pourquoi elle ne pouvait pas faire avec moi ce qu’elle a fait avec les autres dont certains semblent avoir la mémoire bien courte et qui osent me reprocher ce qu’ils trouvaient par le passé comme naturel et surtout dans le prolongement du renouvellement de la classe politique par la transmission de valeurs et de principes dans le cadre d’un partage des idéaux communs. De toute évidence un homme politique, quelque soit son parcours doit toujours en partie sa réussite, à une ou plusieurs personnalités qu’il a côtoyées, sans que cela ne remette en cause ou ne ternisse ses qualités personnelles. Il n’y a aucune honte à avoir. D’ailleurs, Lucette Michaux-Chevry en parlant d’elle évoque souvent l’aide précieuse que lui ont apportée Nainsouta, Archimède, Bernier, Jalton, Chirac…et puis je trouve extrêmement malsain l’idée selon laquelle il y aurait des élus mieux élus que d’autres comme si on pouvait s’autoriser à établir une hiérarchie des élus en fonction du mode de scrutin en allant à l’encontre des grands principes constitutionnels. Marie-Luce Penchard, aujourd’hui, une partie de l’électorat de droite vous rejette pour avoir choisi de soutenir un candidat de gauche. Comment expliquez votre choix ? Je n’ai pas connaissance d’une telle enquête d’opinion. Au contraire j’ai plutôt, à l’instar de nombreux acteurs de la vie politique, noté, avant les élections régionales, une forte demande des guadeloupéens de voir leurs élus se mettre ensemble pour constituer des majorités de travail dans l’intérêt de la Guadeloupe afin notamment d’apporter des réponses aux grands dossiers qui n’avaient pas été traités toutes ces dernières années en particulier dans le domaine de l’eau, des déchets et des transports par exemple. En acceptant de rejoindre la liste « Changez d’Avenir » conduite par Ary Chalus, j’ai expliqué très clairement ma position. Je ne renie en rien mes convictions politiques. Je suis toujours membre du parti LR même si j’ai décidé de prendre du recul par rapport à la direction actuelle avec laquelle je ne me sens pas en phase. Pour autant, j’ai encore beaucoup d’amis au sein de ce grand parti de gouvernement. J’ai d’ailleurs, reçu récemment deux candidats à la primaire en vue de l’élection présidentielle : Alain JUPPE et François FILLON. Fréderic LEFEVRE a été en contact avec moi à plusieurs reprises pour son déplacement en Guadeloupe. Mais il est vrai que la Guadeloupe ne pouvait plus continuer avec une équipe et surtout un président déconnecté des préoccupations des guadeloupéens, soucieux essentiellement de sa personnalité et de la marque qu’il pourrait laisser dans l’histoire de notre territoire. L’urgence à agir dans l’intérêt de tous nous a conduit à constituer ce grand rassemblement de toutes les forces vives et politiques en capacité de faire émerger un nouveau projet de développement porteur d’espoir et de changement pour construire l’avenir. Il faut savoir sortir des contraintes de parti qui ne règlent rien et s’engager au contraire aux cotés de ceux qui partagent avec vous un objectif commun, qui veulent continuer à défendre et mettre en œuvre des politiques publiques au service d’une population qui malheureusement se précarise d’années en années. Quand on prend l’engagement de servir en politique, ce n’est pas pour faire des petits calculs politiciens à des fins personnels comme on peut trop souvent le voir ; c’est pour agir et en l’occurrence nous n’avions pas le droit de rester inerte face à la dégradation de la situation sociale et économique. Nous devions agir et le faire pour la Guadeloupe pour les guadeloupéens qui aspiraient à un réel changement. Ce sont des décisions pas simples à prendre mais c’est aussi cela le courage en politique. FOCUS F.W.I - 29


Le clivage gauche-droite ...

‘‘ [...] je considère en Guadeloupe à la différence de la métropole, que cela n’a pas beaucoup de sens et les choses ne posent plus en ces termes tant les questions, que nous avons à traiter, vont au delà des considérations partisanes.’’

Mais que vaut cette alliance ? Votre position au sein de cette majorité n’est-elle pas minoritaire ? Considérez-vous, comme beaucoup, que le clivage gauche-droite n’a plus de sens ? Je crois que le terme alliance n’est pas appropriée à la majorité en place au conseil régional. Pour moi il n’y a pas eu d’accord politique entre la gauche et la droite à l’occasion de ces échéances électorales. On doit plutôt parler de positions politiques. De plus, je considère en Guadeloupe à la différence de la métropole, que cela n’a pas beaucoup de sens et les choses ne posent plus en ces termes tant les questions, que nous avons à traiter, vont au delà des considérations partisanes. En politique on voit maintenant dans tous les partis, se distinguer d’un côté des personnalités enfermées dans leurs idéaux et qui ont parfois du mal à adhérer à des réformes indispensables pour s’inscrire dans l’ère de la modernité et de la mondialisation et de l’autre ceux qui, au contraire, considèrent qu’il faut toujours rechercher l’efficacité des politiques même si cela doit passer par une remise en cause des principes et des acquis qui sont défendus au nom d’une idéologie. Vous avez aujourd’hui, il est vrai, une différence entre ce que j’appelle les conservateurs qu’ils soient de droite ou de gauche et les réformateurs qui veulent changer de modèle de développement économique et social pour garantir un minimum de croissance et de prospérité dans le pays. Cette situation qui caractérise, depuis des années, le paysage politique guadeloupéen commence également à apparaître au plan national avec les prises de position de certaines personnalités comme Emmanuel MACRON qui trouve des soutiens aussi bien à droite qu’à gauche . Ce n’est un secret pour personne, vous avez toujours aspiré au plus haute fonction locale. Et pour se faire, vous aviez un boulevard devant vous, tout pour réussir : l’expérience politique, la détermination, vous êtes tacticienne, politique… 2015 aurait pu être votre année. Pourtant, vous avez fait le choix d’Ary Chalus. Pourquoi ne vous êtes-vous pas présenté en tant que tête de liste ? Qu’est-ce qui vous manquait ? Quand on se présente à une élection, en général, on cherche à gagner la confiance des électeurs pour exercer les responsabilités correspondant à ce mandat. On peut également faire le choix de se présenter pour faire valoir ses idéaux et défendre des convictions auxquelles on croit et qui sont à l’origine de votre engagement politique. A mon niveau j’ai toujours indiqué que je faisais le choix du changement pour la Guadeloupe. C’était mon unique objectif et celui qui a guidé toute ma réflexion avant de rejoindre Ary CHALUS, qui je le rappelle, n’est encarté dans aucun parti politique. Par ailleurs, ma famille politique, les Républicains, à cause de ses divisions internes et son inexistence politique sur le terrain toutes ces dernières années, était dans l’incapacité d’atteindre cet objectif. On peut toujours conduire une liste pour exister. Je n’avais pas besoin de cela. En revanche, pour gagner dans un scrutin de liste comme celui des élections régionales, il faut constituer une équipe car, certes la tête de liste est importante mais elle ne suffit pas à elle seule pour l’emporter. C’est aussi une équipe qui permet de gagner et c’est une équipe qui est choisie par la population. 30 - FOCUS F.W.I

Selon un sondage Qualistat publié en mai dernier, 63 % des guadeloupéens ne feraient pas confiance aux politiques. D’autre part, aux dernières régionales le taux d’abstention était de 52,79 %. Comment expliquer ce désamour vis-à-vis de la classe politique ? Ces chiffres sur le manque de confiance des guadeloupéens vis à vis de la classe politique ne datent pas d’aujourd’hui et s’expliquent en partie par l’absence de résultats attendus par les guadeloupéens dans des domaines qui ne relèvent pas de leurs seules interventions. Les élus ne peuvent pas par exemple, par un coup de baguette magique « donner du travail aux jeunes », comme ils ne peuvent pas garantir une sécurité absolue. C’est pourquoi il faut s’interdire de faire des promesses au moment des campagnes électorales et toujours faire le choix de dire la vérité en prenant le risque de ne pas être élu pour éviter ces grandes désillusions de nos compatriotes qui les écartent ensuite de leur devoir d’exercer leur droit de vote. Aujourd’hui, le pouvoir politique locale semble impuissant face aux préoccupations de la population que sont : l’insécurité, le chômage et l’emploi, la jeunesse, l’environnement et la pollution et enfin la distribution de l’eau (source Qualistat). Comment expliquez-vous cela ? Les sujets que vous évoquez sont extrêmement complexes à résoudre en raison d’un enchevêtrement des compétences qui multiplie les intervenants et ne facilite pas les prises de décisions. Cela ne veut pas dire que nous n’aurions pas pu faire différemment pour apporter une solution aux préoccupations des guadeloupéens. Dans le domaine de la distribution de l’eau, la situation de la Guadeloupe aurait pu être meilleure si nous avions pleinement assumé nos responsabilités en évitant d’en faire un enjeu de pouvoir. Ces questions de gouvernance ont tellement pris le dessus qu’elles ont conduit à une inertie de l’action publique en terme de programmation de travaux et de recherche de financement des opérations prioritaires. La sécurité, le chômage, l’emploi, l’environnement sont des thèmes qui, en revanche, dépassent très largement la dimension locale et relèvent des questions nationales qui nécessitent parfois de légiférer ou des problématiques internationales abordées dans le cadre de sommets des chefs d’Etat et qui doivent souvent passer par l’adoption de traités entre les nations. C’est pourquoi, sans parler d’impuissance des élus, il ne faut pas non plus vouloir leur demander l’impossible au regard des phénomènes de mondialisation qui s’imposent à nous tous. Avez- vous le sentiment d’avoir une responsabilité particulière par rapport à la situation actuelle de la Guadeloupe ? Je crois que nous sommes tous, plus ou moins, responsables de la situation actuelle en Guadeloupe. Il est certain que les élus ont leur part de responsabilités mais le citoyen n’est pas totalement exempt de ce qui se passe notamment dans le domaine de la dégradation de nos richesses naturelles et de notre environnement. En effet le manque de civisme et l’absence de comportement citoyen respectueux des devoirs qui s’imposent à chacun d’entre nous, sont malheureusement à l’origine des difficultés que nous devons résoudre pour préserver, par exemple, notre patrimoine naturel. C’est la raison pour laquelle, la recherche de bouc émissaire en pointant, systématiquement les élus, n’est pas une solution en soi. C’est ensemble et avec toutes les bonnes volontés que nous allons résoudre les maux dont souffrent la Guadeloupe. Les comportements individualistes voire égoïstes n’ont pas leur place dans une société qui a besoin de se construire autour d’un projet dont le fondement doit toujours privilégier la cohésion sociale. Si nous arrivons à faire vivre ces quelques grands principes et les valeurs essentielles que porte toute démocratie, en donnant également à chacun la possibilité d’exercer pleinement ses responsabilités, je pense que l’on va commencer à lever certains verrous qui bloquent l’évolution de la société. La question du renouvellement de la classe politique ne se posera plus dans les mêmes termes car le citoyen, en devant acteur de son propre développement, aura un autre rapport à la politique qu’il mesurera à la propension à s’engager pour agir avec efficacité dans l’optique d’obtenir des résultats concrets et attendus par une population.


Chemisier col lavallière et jupe évasée à rayures, INTIME SÉDUCTION. Collier, SWAROVSKI.

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Robe en dentelle, ROMMANE. Boucles d’oreilles pendantes, SHOWROOM B. Bracelet jonc, APM MONACO « Croisette ».

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Fin août 2016, selon Pôle Emploi, la Guadeloupe comptait 64.930 chômeurs (cat. A, B et C) dont 7.540 (cat. A, B et C) jeunes de moins de 25 ans. Face à ce fléau, on a l’impression que la seule réponse que la classe politique puisse apporter aujourd’hui aux chômeurs soit la formation. Cependant, la formation des chômeurs peut-elle avoir un impact réel sur l’emploi ? Je n’ai jamais eu l’impression que la formation était la seule réponse apportée par nos gouvernants, ces dernières années, au chômage. La formation de nos jeunes est, certes, indispensable au regard des besoins de nos entreprises confrontées aux règles de concurrence qui exigent toujours une recherche de compétences qui passent par du personnel formé et adapté aux nouvelles technologies découlant de la mondialisation de l’économie. Mais j’ai en mémoire de nombreux dispositifs fiscaux (défiscalisation, exonération de charges, crédit impôt compétitivité ….) mis en place pour inciter l’investissement en Guadeloupe qui montre bien la volonté de régler le problème du chômage par le développement économique, la création de richesse dans tous les secteurs disposant d’un potentiel avéré ( Tourisme, énergies renouvelables, agro-alimentaire, technologies de communication, recherche…..). Sans formation, sans qualification les chances de trouver un emploi ou de réussir son insertion professionnelle sont extrêmement minces. Il faut donc tout faire pour donner la possibilité à nos jeunes de bénéficier d’une formation mais en ayant à cœur de vérifier l’adéquation des formations proposées avec les besoins, les métiers sous tension recherchés par nos entreprises. La formation pour de la formation n’a pas de sens et est bien souvent, source d’une très grande frustration de nos jeunes qui ne comprennent pas et n’acceptent pas de se retrouver sans emploi malgré l’obtention de ces qualifications. Tout individu sans emploi, éprouve le sentiment d’être en marge de la société et se pose, tout naturellement la question de son utilité dans une société très individualiste. On peut comprendre que les jeunes qui symbolisent l’espoir et l’avenir d’un pays ; dès lors qu’ils n’ont pas de possibilité de s’insérer notamment par l’emploi se sentent très vite en dehors de la république.

Mais comment empêcher cet effet contre-productif sur l’économie ? Pour empêcher cet effet contre-productif sur nos économies, l’accent des politiques publiques locales doit aller vers un développement endogène qui s’appuie sur nos potentiels pour garantir un emploi durable. La Guadeloupe ne doit pas être uniquement une société de consommation qui vit exclusivement des transferts publics ; elle doit pouvoir devenir également une société de production. Sans production il n’y a pas de développement et sans développement il n’y a pas d’emploi ! Quand Emmanuel Macron dit que « les jeunes générations veulent devenir entrepreneurs, pas fonctionnaires ou politiciens », est-il dans la transgression politique ou met-il de doigt sur une véritable aspiration de la jeunesse française ? Les jeunes ont bien compris que le monde a changé. Les codes de la société ne sont plus les mêmes à l’ère du numérique. Pour réussir il faut se prendre en charge, oser bousculer les conformismes. De plus on ne peut plus tout attendre d’un Etat providence. Ces jeunes ont également pris conscience que les mentalités doivent évoluer et intégrer les phénomènes de mondialisation qui ne laissent la place qu’aux créateurs d’innovation de recherche dans cette compétitivité perpétuelle pour gagner des parts de marchés et garantir une croissance porteuse de richesse et prospérité. Emmanuel Macron ne fait que relater une réalité évidente qui gêne tous ceux qui refusent de modifier notre approche dans la mise en œuvre des politiques publiques en s’arcboutant pour continuer à utiliser au nom d’une idéologie dépassée de vieilles recettes qui ne fonctionnement depuis longtemps. La question n’est plus de savoir si la classe politique est réellement en phase avec le monde de l’entrepreneuriat car l’économie s’impose de fait aux Etats qui doivent veiller à conserver leurs prérogatives pour réguler les marchés et tenter de corriger les effets parfois désastreux de la mondialisation notamment au niveau du réchauffement climatique.

L’ÉGALITÉ RÉELLE EN OUTRE-MER EST UNE ÉNIÈME OPÉRATION DE COMMUNICATION QUI RAPPELLE DES PRINCIPES QUI EXISTENT DÉJÀ DANS NOTRE DROIT CONSTITUTIONNEL. RIEN DE TRÈS CONCRET POUR L’OUTRE MER.

D’autre part, comment redonner le goût du travail alors que notre modèle de société repose sur une volonté d’assistanat ? Notre pays se distingue par son modèle social que bien des états dans le monde cite en exemple. Il faut tout faire pour le préserver au niveau des principes de redistribution, de générosité et de justice sociale. En revanche il est clair que limiter l’intervention publique à l’application de ce modèle dans les territoires qui souffrent de l’absence d’un réel développement économique comme nos régions d’outre mer conduit forcément à transformer une politique nationale de solidarité à laquelle nous avons droit, en une politique d’assistanat mal perçue par la communauté républicaine.

Quelle lecture faites-vous du rapport Lurel sur l’égalité réelle en Outremer ? L’égalité réelle en outre-mer est une énième opération de communication qui rappelle des principes qui existent déjà dans notre droit constitutionnel. Rien de très concret pour l’outre mer. Que de belles paroles pour tromper l’opinion. En général quand on porte un grand texte législatif, celui ci intervient toujours en début de mandature, comme ce fût le cas pour la loi pour le développement économique de l’outre-mer (la LODEOM) sous le gouvernement FILLON. Cela augure bien le maigre bilan du quinquennat de François Hollande. Un président qui n’a pas tenu ses promesses vis-à-vis de l’Outre-Mer et qui restera le Président le plus impopulaire dans l’histoire de France. FOCUS F.W.I - 33


BARACK OBAMA 34 - FOCUS F.W.I


UN PRÉSIDENT À PART… Par Thierry Arcique - Illustrations Peter Yang, Frank Clegg, The White House, Flotus.

L’arrivée de Barack OBAMA à la Présidence des Etats-Unis d’Amérique fut en 2008 la promesse, l’un des premiers frémissements, brillant et éclatant à l’échelle mondiale, « d’une intraitable beauté du monde ». Ce monde de la diversité des espèces, des cultures, des civilisations, des paysages terrestres et célestes, entre la terre et la mer, les plaines et les océans dans le magma du feu et le charroiement du vent, cette multitude est la plus belle beauté de notre monde, ici là et « isidan ». Comme l’écrit si justement Edouard Glissant, l’élection de Barack OBAMA à la Présidence des Etats-Unis est « le résultat à peu près miraculeux, mais si vivant d’un processus dont les diverses opinions publiques et les consciences du Monde ont jusqu’ici refusé de tenir compte : la créolisation des sociétés modernes. » En 2016, cette Présidence prend fin après l’exercice de deux mandats. Tout naturellement, chaque parcelle de ce tout monde est convoquée à apprécier, comparer, critiquer et juger l’action et l’exercice du pouvoir de Barack OBAMA au regard du capharnaüm des cris et des silences de l’état du monde. Tout d’abord, avant d’émettre quelques sentiments et opinions sur la présidence de Barack OBAMA, rappelons-nous ce que sont les Etats-Unis d’Amérique ? C’est d’abord un Etat démocratique dans sa structure avec ses règles propres de fonctionnement et de gouvernement, dans lequel le Président ne peut faire fi des normes constitutionnelles et de la Politique du Congrès. Or, les Républicains, le parti majoritaire de cette assemblée, sont et sont restés virulents, glaciales et hostiles à toute la politique économique et sociale de Barack OBAMA. De même, l’Amérique est un peuple de conquérants, avec une tradition du Far West où a longtemps dominé « la passion de domination raciale ». Or la fin de cette ségrégation ne se décrète pas comme cela, du jour au lendemain ; un décret, une loi, un vote ne suffisent pas à changer de pauvres mentalités. Une loi, un homme, un symbole ne peuvent effacer les conséquences de quatre cents ans d’histoire dans une société dont la mentalité structurale est enracinée dans un imaginaire profondément inégalitaire. De plus, la démocratie américaine est une démocratie foncièrement libérale qui exprime peu d’empathie pour le pauvre, le malade et le faible. Enfin, à l’échelle du monde, les Etats-Unis exercent une domination certaine sur le plan territorial, financier, économique et stratégique. Longtemps cette Amérique est apparue impérialiste imposant son mode de vie, ses pensées, ses idées par sa force et sa rigidité sans prendre en compte l’opinion des peuples. Longtemps

elle avait cette outrecuidance de savoir le sens du bien de tous ces peuples sans en écouter les tremblements, les espoirs et les inquiétudes alors que le monde est d’une complexité grandissante tant dans son corps social que politique. Il nous faut accepter ce monde et sa complexité, ce monde et sa diversité, ce monde et sa cruauté.

Si l’arrivée de Barack OBAMA à la Présidence des Etats-Unis est une indéniable photo d’une intraitable beauté du monde, qu’en-est-il de l’exercice du pouvoir de celui-ci à l’aune de cette marche imprévisible, imprédictible et irrésistible de la créolisation de nos sociétés modernes ? Lorsqu’on interroge la communauté noire, celle-ci semble souffrir d’un bilan contrasté de la politique d’Obama. Cette dernière trouve qu’il n’a pas fait assez d’autant plus que cette communauté souffre depuis des décennies quotidiennement de la violence policière. Or, derrière ce voile de mécontentement se cache une autre interrogation fondamentale : la nécessité absolue de chercher et trouver le héros de ces peuples noirs. Nous attendons cet Homme aux qualités exceptionnelles et supérieures comme si ces qualités étaient extérieures à nous même, comme s’il fallait l’opposer à une communauté blanche. Comme l’a exprimé Barack Obama le 28 septembre 2010 avec des électeurs du Nouveau Mexique dans un échange inhabituel « Dieu est dans chaque homme et la force de l’Amérique réside dans la coexistence des nombreuses cultures et religions différentes ». Nous devons donc attendre tous de nous-même car nous sommes tous des héros en puissance, peut être aujourd’hui en manque de confiance. De même, je trouve qu’il est préjudiciable d’enfermer Barack OBAMA à sa seule et simple couleur de peau car il est bien plus que cela. Il est africain, hawaïn et américain. Il est pratiquant chrétien avec un père formellement de confession musulmane. Il est le miroir de nos lendemains, le chemin d’un ailleurs heureux possible. Il est bien plus que cela. Il est beau, d’une élégante intelligence, brillant de charisme avec une femme « doubout » à ses côtés. Lorsque nous voyons la misère intellectuelle et idéologique qui nous est proposé pour les prochaines élections américaines, avec un Donald TRUMP dans une radicalité haineuse pleine de mauvais ressentiments et d’une Hillary CLINTON, une oligarque, pas toujours transparente d’honnêteté, je m’interroge sur l’utilité et le bien-fondé de ces critiques acerbes, décalés par rapport à la politique de Edouard Glissant. Barack OBAMA.

« M. Barack Obama est le résultat à peu près miraculeux, mais si vivant, d'un processus dont les diverses opinions publiques et les consciences du monde ont jusqu'ici refusé de tenir compte: la créolisation des sociétés modernes [...] »

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À

la tête de l’administration américaine pendant ces huit années, Barack OBAMA n’a pas cessé de mettre en scène, en acte et en discours, une poétique de la Relation. À cet effet, nous pouvons retenir de son mandat trois points pour apprécier l’apport de sa politique dans les sociétés du monde moderne et de l’Amérique : son rapport au monde et à l’islam, l’Obamacare et la problématique de la vente des armes aux États-Unis. Dans une Amérique postérieure au 11 septembre 2001, et un monde en proie aux fondamentalismes religieux, Barack OBAMA a prononcé un discours d’ouverture au dialogue le 4 juin 2009 à l’Université du Caire, lieu connu pour son activisme anti-américain durant la guerre d’Irak. Ce discours diffusé exprime la volonté de ce nouveau Président de réconcilier l’Amérique avec le monde musulman et de « chercher un nouveau départ » de relation afin de sortir « du cycle de la méfiance et de la discorde » explicitant clairement que « Les ÉtatsUnis ne sont jamais en guerre contre l’Islam ». De même, il reconnaît l’apport et la contribution de la culture musulmane à la renaissance occidentale et que ces deux mondes ont des intérêts mutuels et communs tels la Justice, la tolérance, le progrès et la dignité humaine. Ces paroles vont se confirmer en acte, d’une part en décembre 2011 avec le retrait des dernières troupes en Irak, d’autre part en juillet 2015 avec l’accord sur le nucléaire iranien. En effet, ce texte garantit la nature pacifique du programme nucléaire iranien et ouvre surtout la voie à une normalisation des relations économiques et diplomatiques de Téhéran avec la communauté internationale, le tout-monde. En outre, il a refusé une intervention en 2013 en Lybie à la surprise générale et fait part de soumettre cette décision à un vote du Congrès. Il exprime aujourd’hui sa fierté par le fait qu’il a pu être capable de s’abstraire « de la pression immédiate et de réfléchir à ce qui était dans l’intérêt de l’Amérique, pas seulement par rapport à la Syrie mais par rapport à notre démocratie » et que cela « a été l’une des décisions les plus difficiles qui soit » ; et il regrette sur ce point le manque de suivi de la France et du Royaume-Uni. La poétique de relation est aussi l’obstination à ne rien imposer par la force dans une détermination à trouver des solutions inattendues. Aujourd’hui la Russie a offert une porte de sortie en proposant de placer l’arsenal chimique Syrien sous le 36 - FOCUS F.W.I

contrôle international. Enfin, à Cuba, Barack OBAMA s’adresse aux Cubains en déclarant « Nous sommes tous des Américains ». Aussi il renoue les relations diplomatiques ternies par l’opération de 1961 de la Baie des Cochons. Washington lève l’embargo cubain. En relation « la force n’est pas puissance ». La relation est écoute, échange, partage, mélange et nécessairement un lieu de compromis et d’entente. Ainsi, il ne convient pas de combattre le monde, mais de combattre avec le monde. Ensuite, l’Obamacare est la réforme sociale emblématique des deux mandats de Barack OBAMA, promulguée après la grave crise économique de 2008. Elle instaure une assurance santé universelle. Ce n’est certes pas un système de santé publique mais un système où l’État subventionne les familles modestes qui n’ont pas accès aux soins du privé. En ce sens, l’Obamacare est une mise en abyme, en relation par la voie légale de la société américaine avec sa population pauvre et malade, le champ d’un demain possible qui permet à chaque citoyen sans distinction de pouvoir se soigner. Cette réforme était attendue depuis plus de 40 ans, John Fitzgerald KENNEDY et Bill CLINTON s’étaient initiés sur cette voie mais avaient tous deux échoué face à l’hostilité aveuglante des Républicains. OBAMA did it. Enfin, que dire de la relation qu’entretient l’Amérique avec ses armes à feu ? Pendant ses deux mandats, une quinzaine de tueries ont eu cours sur le sol américain. Chaque année 30 000 personnes trouvent la mort par armes à feu aux États-Unis. Cette Amérique à l’accent traditionnel du Far West, de l’argent, des lobbies et du réflexe œil pour œil dent pour dent, protège constitutionnellement le droit de porter une arme. Pour mettre fin « à cette routine » selon l’expression de Barack OBAMA, il va passer outre l’opposition du Congrès et promulguer des décrets qui prévoient la généralisation des contrôles des antécédents judiciaire et psychiatrique d’un futur possesseur d’arme. Barack OBAMA laissera incontestablement une trace, un sillon, une image sous le limon traversé par les changements, les mutations, les errements et la nécessité de trouver des voies du dépassement, des lieux de rencontres et de délibérations pour que nous saisissions par quelques jaillissements le sentiment de la beauté.


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BLAC K LIVES MATTER Par Stéphanie Melyon Reinette, Sociologue et Artiviste Illustrations Richard Allen Ducree et Hubert Libiszewski.

#BlackLivesMatter… c’est « une intervention idéologique et politique dans un monde où les vies noires sont systématiquement et intentionnellement ciblées par la mort ». Voilà, la définition première de l’expression-dièse reprise aux quatre coins du monde et du monde noir. Suite à l’assassinat de Trayvon Martin, le 26 février 2012, tout juste âgé de 17 ans, par l’officier Zimmerman, qui invoque la légitime défense échappant ainsi à toute condamnation, la colère fait suite à la stupeur. Mike Brown est assassiné à Ferguson, et depuis, des corps noirs tombent, en série, en une hécatombe macabre, et dans une impunité à donner le vertige. À mesure que le charnier gonfle, la fronde gronde. Et le slogan-raz-de-marée déferle sur les médias oppresseurs mainstream et alternatifs des opprimés : du hashtag à la rue, de la rue à la scène, la vague BlackLivesMatter créée par le trio fondateur Queer & Black – Alicia Garza, Opal Tometi et Patrisse Cullors – est un soulèvement contre l’infâmie. Black Lives Matter Protests Go Global from Ireland to Africa titre CBS News. Printemps Black ou nouveau chapitre du ‘Civil Rights Movement’ ? Ce nouveau cri s’inscrira dans l’histoire de tous les peuples de la diaspora africaine et d’Afrique, aux côtés du Black Power et du Black Is Beautiful. Il est un écho qui résonne à travers toutes les expériences noires, de l’Esclavage aux tueries contemporaines, perpétrées par les puissants et les gouvernants. Car par ces crimes institutionnalisés, de l’Esclavagisation aux exécutions sommaires de jeunes mâles nègres, la question des vies noires – the Black Lives’s Matter – se pose partout et entre tous. Alors que le premier Président du Monde libre est Noir, et qu’il achève sa dernière mandature, les forces de police semblent remettre au goût du jour le « Négrocide ». Alors que le slogan de l’Académie de police étatsunienne est To Protect and To Serve (protéger et servir), des hommes et des femmes sont desservi.e.s et assailli.e.s, puisqu’à battu.e.s en plein jour, sans motif apparent valable, par ces mêmes forces de police. À travers la lentille française, tout un chacun est en droit d’évoquer l’équivalence de la riposte proportionnelle à la menace. C’est la loi. But, in the US, law in on the Police’s side. Aux USA (comme en France), la loi est du côté des forces de l’ordre. Le policier n’est pas simplement un homme, il est la sanction étatique à l’œuvre, la répression en marche, le représentant de la justice aveugle à (aveuglée par) la différence. « Police use force in direct response to a threat from racial and from economic groups viewed as threatening to the existing social order » : en effet, il a tout

droit de faire feu sur un individu appartenant à des groupes raciaux ou économiques qu’il présume violent ou dangereux pour maintenir l’ordre et la paix sociale. Non, ce n’est nullement une galéjade. Il n’est guère matière à boutade ici. Loin d’expliquer ou de justifier l’obscénité de ces actes, il faut convenir que l’homme noir est ‘mythologiquement’ associé à la violence dans l’imaginaire étatsunien, mais plus largement dans l’imaginaire occidental. Faut-il rappeler la prématurité de considérer la barbarisation de la bête nègre comme appartenant au passé ? C’était hier ! L’obscurantisme accompagna notre entrée dans le 21ème siècle ! Les stéréotypes viscéralement entretenus par les grands médias (vidéos musicales, films et séries, jeux vidéos, etc.) contribuent très largement à glorifier et ancrer ces représentations négatives de l’homme noir dans l’inconscient collectif. Elles sont également entretenues par des figures et personnalités noires à travers les formes d’art qu’elles développent : le prisonnier, le dealer, le nègre violent, la bête sexuelle, etc. Non, cela ne dédouane pas les officiers responsables des exécutions sommaires d’hommes et de femmes noir.e.s. Mais, pour eux, cela constitue une caution à leurs actes. Un alibi fourni par l’écran-parole d’évangile. Les regards extérieurs s’étonnent et s’offusquent que de tels actes puissent encore se produire aux USA. Comme si 2016 mesurait les progrès de l’humanité 21 siècles après Jésus Christ. Ces réactions dénotent non seulement une méconnaissance de l’histoire, et de l’histoire étatsunienne en particulier ; mais également une grande naïveté. On parle beaucoup de racisme systémique. C’est là un pléonasme, car le racisme étant un système qui « produit et reproduit des inégalités cumulatives et durables basée sur la race, favorisant une classe/race privilégiée et défavorisant le racisé », il est donc par essence systémique. Cette précision viendrait contraster avec un racisme dit ‘culturel’, par exemple, qui se traduit par une discrimination basée sur des traits culturels fondés en préjugés (on passe donc d’un racisme épistémique – primordial au sens de l’origine – à un racisme culturel). La société américaine est une entité multiculturelle parce qu’elle reconnaît les différences de chacun qu’elles soient religieuses, politiques, culturelles, traditionnelles, et en cela elle est opposée à la France qui porte œillère et cache-sexe face à ses problématiques historico-migratoires (néologisme référence aux descendants d’immigrés-colonisés, dits ‘Maghrébins’ et ‘Africains’). FOCUS F.W.I - 39


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outefois, ces deux sociétés sont racistes : Les USA ont un système institutionnel ouvertement racialisés, alors que la France perpétue son système colonial « du bon père de famille » : paternaliste, assimilatrice, et faussement intégrationniste. Aussi, Comme le souligne l’économiste et philosophe politique Noam Chomsky, « l’esclavage compte en grande partie comme fondation de [leur] richesse et de [leurs] privilèges. C’est le cœur de [leur] histoire avec l’extermination et l’expulsion des Indiens autochtones. Mais cela ne fait pas partie de [leur]conscience collective ». Ce n’est nullement un phénomène nouveau pour ceux qui se souviennent du terrorisme de l’intérieur qui réduisit les nègres à d’étranges fruits : les suprématistes blancs. Les USA ne sont pas le pays des Droits Civiques, mais le pays où les Droits Civiques furent conquis par les grassroots movements des Blacks. Un symbole qui a offert un étendard et des leaders à tous les Noirs de la planète. Ce n’est pas la Nation de la Liberté, c’est la puissance messianique qui impose des guerres pacificatrices partout ailleurs. C’est le pays de J. Edgar Hoover et des services d’intelligence et de surveillance, le pays de la répression, le berceau du lynchage. L’Affirmative action (discrimination positive) fut une suite logique aux actions de la rue : les tribunaux et les lois étaient à conquérir pour plus d’équité. Seulement, les leaders disparurent derrière les quotas. Avancée des Noirs, certes. Recul du racisme, aucunement.

policiers comme classe protégées en termes de crime de haine serait dans les tubes du Congrès… en passe d’être votée ? Preuve que l’histoire n’est pas linéaire, que les retours en arrière sont possibles sous des contours différents. Racisme systémique vous disiez ? En somme, chacun compte ses vies et leur importance : une sorte de nouvelle affirmative action en somme ! Malgré ces tentatives de vol – ce que ses trois muses appellent the theft of Black Queer Women’s Work – le mouvement originel est plus fort que jamais et trouve des porte-paroles au plus haut du firmament : « Nos vies comptent, nos vies importent » pour les artistes Black aussi ! Les meilleurs et nouveaux advocates – pour utiliser un terme purement anglosaxon – de la cause semblent être les étoiles noires, Béyoncé et Jesse Williams. Leurs performances ont enflammé la toile ! À travers son clip « Formation », la Queen B rend hommage aux Black Panthers en adoptant leur apparat et leur gestuelle dans une chorégraphie endiablée, et à la Louisiane défigurée par Katerina et dénonce l’immobilisme étatique face à la reconstruction de la ville mythique du Jazz de fanfare. Jesse Williams donne de la voix très tôt contre ces exécutions sommaires et son engagement connaît son apogée à la cérémonie des BET Awards où il reçoit le BET Humanitarian Award pour son engagement. D’autres artistes s’impliquent au plus près du mal. L’artiste SoulRnB et activiste Janelle Monae – moins en vogue, mais plus proche de la rue – a écrit une chanson avec Wondaland intitulée « Hell You Talmbout » fournissant aux activistes de BlackLivesMatter un hymne « Say Her Name ! Say Her Name ! ». #SayherName, nouvele interjection-dièse reprise sur les fils de twittos et de facebook posts ! Plus personne ne peut rester neutre : même Michael Jordan s’est exprimé. Car l’ampleur du crime étatique exhorte chacun à choisir ce qui compte, son camp : choose what matters ! Mais, comment ne pas penser que le dernier opus de Beyoncé est un acte promotionnel dont elle a le secret ? Son clip Formation a révélé au monde qu’elle était noire. Ce n’est là que la moitié d’une boutade… Car comment distinguer ceux qui s’impliqueront quoi qu’il leur en coûte (tel que Jesse Williams qui a eu à en découdre avec Hollywood) et ceux qui profiteront d’un mouvement de résistance, larvé dans un phénomène de résistance culturelle et politique tout aussi grand aujourd’hui, le mouvement Afropunk (Afro, Queer, Free, Swagg). Autre mot-dièse incontournable : #Swagg. Le Président même est Swagg ! C’est une tendance qui les aura tous conquis, de la base au sommet, du peuple aux élites, des Pinkett/Smiths à Alicia Keys, en passant par Béyoncé et consorts, avec des maitres à penser comme la Monae. D’une dynamique Queer Black, le monde s’embrase. Mais qui, d’entre eux, tentera l’immolation politique ?

Tout le monde s’est saisi du #BlackLiveMatter pour, parfois, mieux se dessaisir de la #BlackLives’sMatter, de la question des vies noires.

La collusion entre les syndicats des forces de police avec le grand parti Républicain, GOP (Grand Old Party) ne doit être ignorée. Plus souvent que rarement, les officiers appartiennent à une classe blanche de basse extraction qui vote à droite. Historiquement, c’est depuis la Présidence de Nixon que les forces de police sont au cœur des compagnes des conservateurs américains, et que le GOP est devenu le « lawand-order, pro-police party », pour ainsi dire, le parti « pro-force de l’ordre ». Tout le monde s’est saisi du #BlackLiveMatter pour, parfois, mieux se dessaisir de la #BlackLives’sMatter, de la question des vies noires. On parle de #AllLivesMatter, #OurlivesMatter, etc. Et même de #BlueLivesMatter, mouvement pro-police fondé le 20 décembre 2014 à New York City après la mort de deux officiers, pris en embuscade dans leur voiture de patrouille, Rafael Ramos et Wenjian Liu. 22 v’là les Bleus qui s’approprie le concept. En mai 2016, la Louisiane en fait la Blue Lives Matter Bill, offrant une immunité contre les crimes de haine aux officiers de police, devenus « protected class in federal hatecrime law ». C’est le seul état qui soit allé jusque là, d’autres, au nombre de 37, se sont contentés de durcir les lois contre les violences envers un représentant des forces de l’ordre. Toutefois, une proposition de loi de protection des 40 - FOCUS F.W.I


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LA GESTION DES DÉCHETS, UN ENJEU QUOTIDIEN. Par Marc Lantin, Illustration Gilles Clarke.

LE SAVIEZ VOUS ? • Chaque année 32 milliards de mégots de cigarette sont jetés par terre. Si on les alignait bout-à-bout, ils feraient le tour de la terre 23 fois. • Les facteurs écologiques sont la cause directe de 25 % de toutes maladies évitables. • À travers le monde, les matières plastiques tuent chaque année jusqu’à un million d’oiseaux de mer, 100 000 mammifères marins et une quantité innombrable de poissons. • Durée de vie des déchets dans l’environnement : - Les chiffons en coton - jusqu’à un an - Les pelures d’oranges et de bananes jusqu’à deux ans - Les sacs en plastique - de 10 à 20 ans - Le cuir - jusqu’à 50 ans - Les boîtes de conserve - 50 ans - Les boîtes en aluminium - 80 à 100 ans - Un bouteille en verre - un million d’années - Les bouteilles en plastique indéfiniment

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’humanité produit des milliards de tonnes de déchets chaque année et c’est la Chine qui remporte le titre peu enviable de pays produisant le plus de déchets au monde, avec le tiers de la production totale. Mais la Chine n’est pas le seul pays en proie avec un problème de déchets puisque de nombreux pays fonctionnent encore avec des pratiques de décharge sauvage qui engendrent de graves problèmes environnementaux et sanitaires. Cette photo, prise le 21 janvier 2015 par Gilles Clarke, montre une décharge de 200 âcres à 5 kilomètres au nord de Portau-Prince, la capitale d’Haïti, où environ 5.000 tonnes de déchets sont produites chaque jour. Rappelons qu’au cours du dernier siècle la quantité mondiale de déchets produites dans les villes a été multipliée par 10, passant de 300.000 à 3 millions de tonnes au quotidien. Sur la période allant de 1993 à 1999, la quantité d’ordures ménagères a augmenté en moyenne de 1,8 % chaque année en France. Actuellement, un Français produit 452 kg de déchets ménagers par an contre 220 kg en 1960. En, Guadeloupe nous produisons 514 kg de déchets par habitant et par an soit 1,2 kg par habitant et par jour, contre 421 kg pour la Martinique, 387 kg pour la Guyane, 363 kg pour La Réunion et 223 kg pour Mayotte. Les menaces grandissantes qui pèsent sur la gestion des déchets ont conduit les politiques et les médias, tant français qu’internationaux, à lui accorder plus d’importance et le climat de l’opinion est tel que tous les

sondages, menés par le SOeS (Service de l’observation et des statistiques) qui posent la question de la hiérarchie des nuisances; la pollution de l’eau, suivie par la pollution de l’air et les déchets sont les problèmes les plus récurrents. D’autre part, selon une étude LH2 DOM pour l’observatoire des déchets de la Guadeloupe en 2014, la question des déchets est une préoccupation forte pour 90 % des sondés, elle est d’ailleurs la première préoccupation environnementale des Guadeloupéens, loin devant la pollution des sols et de l’eau. Quant à la façon dont on dispose les déchets, on note des différences marquées même parmi les pays les plus riches. En Guadeloupe, nous réacheminons 13 % -18 % hors du territoire- de nos déchets vers le recyclage et le compostage. Le reste s’en va au site d’enfouissement ou à l’incinérateur. En moyenne, en Europe, c’est plus de 50 % des déchets qui sont recyclés et compostés. La ville de San Francisco parvient à recycler et à composter environ 80% de ses déchets. La ville s’est donnée un objectif de 100 % en 2020. D’ici 2025, les chercheurs prévoient que la quantité totale des déchets doublera encore, à mesure que l’urbanisation et la consommation mondiale augmentent. Dans 10 ans l’humanité produira assez de déchets chaque jour pour remplir une file de camions à ordures s’étirant sur 5.000 km. « L’urbanisation crée de la richesse. Et si les gens s’enrichissent, ils achètent plus, et s’ils achètent plus, ils jettent plus de choses », rappelle Daniel Hoornweg professeur à l’institut universitaire de technologie de l’Ontario, qui a travaillé sur le développement urbain à la Banque mondiale.


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elon le chercheur, l’Afrique subsaharienne, ou la production de déchets est actuellement la plus faible, connaitra inévitablement une forte hausse à mesure que la population s’urbanisera et que les habitudes s’occidentaliseront. De manière générale, les urbains génèrent en moyenne deux fois plus de déchets solides que les habitants des campagnes qui ont le même niveau de vie : c’est parce qu’ils consomment plus de produits manufacturés et emballés et gaspillent plus. Si l’on tient compte du fait que les citadins sont plus riches en général que les ruraux, leur « poids-poubelle » est quatre fois plus important, par personne, selon les travaux de Daniel Hoornweg et de ses collègues. Même parmi les pays plus riches, on note des différences de taille. Par exemple, un Japonais produit les deux tiers de la quantité de déchets qu’un Canadien génère, pour un niveau de vie comparable. Cela tient au fait que les villes sont plus densément peuplées au Japon et que le coût de la vie est plus élevé. La différence est aussi attribuable aux normes culturelles. « Si vous visitez une maison au Japon vous allez dire : ‘‘Comme s’est petit!’’ Et plus une demeure est petite, en général, moins elle produit de déchets. Les Japonais achètent aussi des produits plus petits et de meilleure qualité », qui durent plus longtemps, ajoute-t-il. Pour exemple, alors que beaucoup de ménages français vont se procurer trois ou quatre télés pour leur maison, les Japonais, eux, vont se contenter d’une, peut-être deux. Et puis, il y a tout l’emballage qui vient avec. En vérité, ce sont des petits pays insulaires qui, par personne, produisent le plus de déchets. En effet, les résidents de La Barbade, d’Antigua-et-Barbuda ou de Saint-Christophe-et-Niévès produisent de 4 à 5 kg par jour. Cela serait dû au fait que l’industrie touristique y est très présente -générant beaucoup de déchets- et à de meilleurs inventaires des matières résiduelles. Ainsi nous ne vivons plus seulement dans une société de production et de consommation mais aussi dans une société de déjection. Le besoin de consommer s’accompagne du besoin de rejeter les résidus, de préférence sans se soucier de ce qu’ils adviendront puisqu’ils sont connus pour être sales et embarrassants. Le problème des déchets est une phénomène de société et plus que jamais celle-ci est confrontée à la production et à la gestion de ses déchets. Conséquence de nos modes de vie, les déchets ménagers ne cesse de croître et leur rejet dans l’environnement devient un problème majeur. L’environnement est devenu un sujet majeur dans nos sociétés qu’au cours des années 70. Mais la sensibilisation portée à l’environnement ne commence véritablement qu’après 1986. Rappelons que cet intérêt s’est traduit notamment par la création en France du premier ministère de l’Environnement en 1971 sous Pompidou. Cependant, on ne peut pas parler d’environnement sans aborder le thème des déchets et notamment des problématiques liées l’accumulation de ces derniers qui in fine engendrent plusieurs types de nuisances : Une dégradation du cadre de vie causée par les nuisances visuelles (sacs plastiques accrochés dans les arbres, macro-déchets sur la plage) ou olfactives (matières organiques en décomposition, combustion de matières chimiques). Un impact économique dû à la perte de l’attractivité d’un site suite à cette dégradation du cadre de vie et/ou à la diminution de sa productivité, dans le cas d’une zone de pêche ou d’un terrain agricole. À cela peuvent s’ajouter les surcoûts causés par la dépollution, dans le cas de la potabilisation de l’eau par exemple, et par les conséquences sociales des intoxications : traitements médicaux, arrêts de travail, etc. Car il y aussi un risque sanitaire suite aux blessures (tessons de vert, seringues…), aux intoxications (pollution des eaux, de l’air…) et aux maladies (proliférations bactériennes, infestations de parasites, de rats…). Plus indirectement, les déchets sont le reflet de la société de consommation et de son exploitation des ressources naturelles et énergétiques. Leur traitement dans un but de valorisation est un moyen de compenser l’épuisement de ces ressources et les dégradations liées à leur exploitation. La gestion des déchets est donc au centre des préoccupations politiques, environnementales et économiques de notre pays. Notamment en Outre-mer qui accuse une tard certain sur ce plan. Les décharges sauvages y sont encore trop nombreuses. Quant au tri et au recyclage, ils y demeurent embryonnaires, sauf à La Réunion qui fait figure de bon élève. À cause de ces mauvaises pratiques en Guyane et en Guadeloupe, la France a été à plusieurs reprises menacée

de poursuites par l’Union européenne. Une meilleure gestion des déchets dont l’impact sur le climat est sous-évalué, pourrait réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES), responsable du réchauffement climatique. Selon la comptabilisation officielle, la gestion des déchets (incinérations, décharges) représenterait 3 % des émissions de GES. La Guadeloupe au même titre que les autres DOM doivent s’attaquer davantage aux déchets de table et au gaspillage de nourriture, qui est de loin notre plus gros problème. Les déchets organiques prennent beaucoup de place dans les sites d’enfouissement et des dépotoirs et produisent du méthane (un puissant gaz à effet de serre) à mesure qu’ils se décomposent. Ce méthane peut être récupéré et utilisé, mais nécessite des infrastructures spécialisées. Les déchets organiques produisent aussi du lixiviat, le jus de poubelle, qui peut contaminer les cours d’eau et les nappes phréatiques si le site n’est pas étanche. Ils nous faut aussi, adapter les systèmes de recyclage et de compostage aux réalités urbaines d’aujourd’hui. En Guadeloupe, le nombre de logements sociaux et de résidence ne cesse de croître, cependant les points de chute des déchets ne correspondent pas à une politique de gestion efficace à savoir la mise en place de poubelles sélectives. En revanche, si l’attention des politiques et des médias se porte surtout sur les déchets domestiques, les statistiques démontrent que nous générons beaucoup plus de déchets au travail, à l’école, dans les magasins, au restaurant, etc., que chez nous. Le retard constaté en Guadeloupe en matière de gestion des déchets doit être rattrapé d’urgence. La question relève non seulement de la protection de l’environnement, mais aussi de la santé publique. Une meilleure organisation reposant sur l’intercommunalité et une optimisation des fonds alloués à la filière déchets devraient permettre d’améliorer la situation ainsi que les conditions de vie de la population. En effet, l’éloignement de la métropole et la réglementation en vigueur du transport international de déchets rendent impossible une coopération régionale et donc une optimisation des modes de traitement. Par conséquent, les Outre-mer sont contraints de se doter d’infrastructures suffisantes pour traiter l’ensemble de leurs déchets ménagers et assimilés, mais la mise en place de ces installations est freinée par la contrainte du foncier et, comme en métropole et à l’étranger, par le phénomène du « Not In My Backyard », qui ralentit fortement la mis en place des installations. La gestion des déchets est désormais devenue une priorité dans les DCOM. Des infrastructures de traitement aux normes permettraient en effet, d’une part, de créer un environnement sain pour la santé des populations, et, d’autre part, de protéger l’exceptionnel patrimoine naturel de l’Outre-Mer français. Dans la plupart des départements, les travaux engagés ces dernières années constituent des signes encourageants. Le marché des déchets devrait alors s’accroître rapidement, non pas en raison d’une augmentation des gisements, mais dans l’objectif de satisfaire rapidement les normes en vigueur. La création de ces nouveaux marchés devrait permettre à moyen terme de créer un nombre substantiel d’emplois et ainsi de faire de la filière déchets un secteur porteur des économies ultramarines. À l’étranger, l’expérience d’autres îles permet de montrer qu’accompagnée de politiques adaptées, la gestion des déchets peut être efficace et constituer un atout majeur des économies insulaires. Singapour, qui se caractérise par une politique très volontariste dans le domaine de l’environnement, est désormais devenu une référence en Asie et dans le monde entier. Aux États-Unis, pays singularisé par des gisements de déchets par habitant très élevés et par une prise de conscience accrue des problématiques environnementales, l’État de Hawaï et le Comté d’Honolulu ont su mettre en place une gestion satisfaisante des déchets ménagers en s’appuyant sur le savoir-faire de multinationales américaines et en offrant une place plus importante au secteur tri. La question des déchets est quotidienne et touche chaque être humain tant sur le plan professionnel que familial. En qualité de consommateur, producteur, usager du ramassage, des ordures et trieur de déchets recyclables, citoyen ou contribuable, chacun peut et doit-être acteur d’une meilleur gestion des déchets. Dans une vision intégrée de développement durable, la problématique de déchets ne peut pas être traitée comme un objet isolé, ni même se limiter au seul aspect de valorisation et d’élimination. Elle doit être placée dans une perspective holistique de gestion des risques et des ressources, qui couvre tout le cycle de vie du déchet, depuis sa génération jusqu’au traitement ultime. Elle anticipe le déchet dès le stade projet, inclut les stratégies de réduction à la source, de valorisation et d’élimination et vise à la maitrise des flux tout au long du procédé aboutissant au déchet. FOCUS F.W.I - 43


L'ÉCONOMIE CIRCULAIRE

COMME UNE SECONDE PEAU Par Mary B. | Illustration Éric Corbel.

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i l’on se réfère à la définition classique, l’économie circulaire est l’économie des circuits d’échange court, de la proximité et de l’optimisation de toutes les ressources qu’elles soient naturelles ou énergétiques. Elle a pour objectif de produire des biens et services tout en limitant fortement la consommation et le gaspillage des matières premières et des sources d'énergies non renouvelables. Dans cet espace bouillonnant d’opportunités et d’offres de consommations, gageons que notre regard sera plus vigilant et résolument tourné vers le futur de nos enfants.

Aujourd’hui, quand nous posons un regard objectif sur le monde, notre constat est sans appel : les richesses naturelles ne sont pas inépuisables. Il est plus que jamais nécessaire de prendre conscience des limites de notre monde et surtout du caractère fragile de notre environnement naturel. Notre discours ne se veut pas alarmiste mais alarmant, pour que se dessine une véritable volonté citoyenne d’observer les choses à partir d’une nouvelle approche : un développement économique soucieux d’un meilleur équilibre et du bien-être de la population tout en préservant son environnement. Pour un territoire insulaire comme le nôtre, qui dépend pour beaucoup d’un apport extérieur dans son système de consommation courante (alimentaire, habillement, construction), avec des conséquences indéniables sur notre production de déchets, nous nous devons d’être un modèle, un exemple en matière de gestion de nos ressources et de notre système de valeurs. Pour cela, beaucoup d’initiatives s’attachent à revaloriser notre savoir-faire local, à favoriser les circuits courts et à économiser les ressources. Dans la 44 - FOCUS F.W.I

démarche que nous évoquons aujourd’hui, il n’est pas question d’invention, mais d’initiative innovante, puisque nous partons d’un bien, d’une matière, de savoir-faire issu de notre patrimoine pour les adapter, les transformer et les rendre viables. Voici posé le contexte de l’économie circulaire, partie intégrante de l’Économie Sociale et Solidaire (ESS) (définie par la loi Hamon de juillet 2014). L’exigence environnementale : La donnée environnementale doit ainsi être prise en compte dès la conception de ce modèle économique : « comment produire en respectant mon environnement ? » En produisant différemment, en tenant compte de ce côté environnemental, en se basant sur un savoir-faire, on se dirige vers du MIEUX ETRE, du BIEN VIVRE, afin de concevoir autrement la relation et les effets de l’économie sur l’environnement. Cela va passer également par le développement de nouveaux métiers et de nouveaux systèmes économiques. Prenons l’exemple du « jardin partagé », (conçu, créé collectivement par les habitants d’un quartier) : on va chercher à manger mieux, à réapprendre le goût. Le « jardin partagé » dans l’Hexagone est l’un des moyens pour lutter contre la vie chère et l’épuisement des ressources. Lorsqu’on adaptera cette formule aux zones tropicales, il ne s’agira plus de produire uniquement pour sa consommation personnelle : le surplus sera commercialisé avec une nouvelle forme de commerce de proximité. On peut alors légitimement se poser la question : l’émergence et l’extension de ce modèle sont-elles subordonnées à l’existence d’une volonté politique ? Pour faire bouger les choses au départ, c’est certainement, mais il faut surtout une prise de conscience générale, et je crois qu’elle est en train d’émerger. Le citoyen s’engage, prend sa place ; on n’est plus dans une expression du pouvoir, mais dans la recherche d’un EQUILIBRE.


Combinaison, INTIME SÉDUCTION. Sautoir, APPARTEMENT 311.

qui sera au final la vente de cuir aux autres, avec en parallèle un projet de formation et une usine de production. En 2015, elle envoie le dernier rapport FEADER avec la notion de pré tannage et surtout la prise en compte de l’impact environnemental. En parallèle, se dessine la marque GLOASANVE qui est une offre de choix supplémentaire, se positionnant sur du « hors saison », pour des femmes exigeantes sur l’origine de leurs produits. Pour faire le tour de la question, Corinne s’attache à répondre à la mesure 124 du FEADER (Fonds Européen Agricole pour le Développement Durable) « Coopération en vue de la mise au point de nouveaux produits, procédés et technologies : car, pour sa créatrice, cela permet à partir du cahier des charges de la marque de pré visualiser les formations à mettre en place. Ces dernières devraient avoir lieu sur le site de l’usine, que Corinne souhaite implanter en Guadeloupe, qui sera donc une véritable déclinaison du plan de formation.

LA RENCONTRE

QUAND L’ÉCONOMIE CIRCULAIRE S’INTÈGRE DE FAÇON CONCURRENTIELLE DANS L’APPROCHE ÉCONOMIQUE CLASSIQUE. LE CAS GLOASANVE. DE LA PEAU D’ANIMAL AU CUIR, DU CUIR À L’ACCESSOIRE DE MODE.

C

omme disait Gandhi, « l’exemple n’est pas le meilleur moyen de convaincre, c’est le seul ». Nous avons choisi dans ce numéro de vous montrer l’exemple d’un projet innovant, qui au final plaira tant aux fanatiques de mode, qu’aux personnes soucieuses de notre environnement. Elégante et raffinée, la chaussure GLOASANVE se définit par un matériau élaboré, des couleurs chaudes et une force particulière qui semble se focaliser dans le talon. Mais derrière cet objet de mode qu’est une chaussure, se cache un véritable exemple d’économie circulaire mené par une femme engagée et volontaire : Corinne THIMODENT NABAL. FOCUS partage avec vous son portrait. L’histoire de Corinne est un tout, il faut d’abord partir de 2007, où à la tête de son agence FIGURE RP elle travaille sur une plateforme destinée à créer une émulation et une communion avec les pays de la Caraïbe : car, comme elle l’affirme, « nous avons des points communs identitaires, culturels et patrimoniaux mais nous avons chacun une façon particulière et singulière de les aborder. Mon objectif était avec toutes ces singularités de faire émerger une pensée commune ». Il fallait pour cela trouver des outils communs, Corinne se demande alors quel objet pourrait représenter ce lien ? Quelle matière pourrait l’illustrer ? La médiation, c’est agir là où il y a une faille et partager les données permettant de la combler. De ces réflexions émerge une matière : la PEAU…. le cuir. Mais elle ne s’est pas arrêtée là et a voulu aller plus loin dans sa réflexion en cherchant à savoir qui fabriquait le cuir ? Pour le savoir elle va voir les abattoirs, et elle se lance. Son mari lui parle de l’appel à projets de Guadeloupe Expansion qui l’accompagne dans le financement de l’étude de faisabilité d’une usine de production sur le territoire. Puis elle se rend aussi à Lyon au Centre technique du cuir qui voit dans le projet guadeloupéen, un projet exemplaire. Ça y est, l’aventure MFCI est lancée. Puis vient la partie technique, en 2011, le FEADER lui octroie une subvention pour une étude d’application visant à valider le projet industriel,

Sa place dans l’économie circulaire : « Pour moi, l’Economie circulaire se décline en plusieurs phases : la première qui va de l’optimisation de notre consommation d’énergie au choix du matériel pour éviter les déperditions, notamment dans les techniques de ventilation, et la deuxième phase qui s’effectue dans le choix de nos procédés de solvants qui sont à base d’eau (dans un système de circuit fermé ne déversant aucun effluent dans le circuit d’assainissement public). On se conforme donc de façon stricte à la réglementation. » Mais au-delà du côté environnemental GLOASANVE fait partie d’un tout, et participe à un mieux-être. On part d’un objet commun et d’une technique ancestrale : le travail de la peau en cuir, pour en faire un produit qui se veut identitaire. Tout est partie du questionnement de Madame Thimodent Nabal : « Comment on peut transformer cet héritage, en cassant le monopole de rente, en créant de nouvelles niches sur lesquelles on peut agir. » Se positionner comme une marque identitaire est une des réponses. « Beaucoup de gens sont frustrés de ne pas avoir d’éléments qui nous différencient des autres. Prenons l’exemple de la marque Versace qui représente un art de vivre : quand les personnes sont conquises par une marque, elles adoptent le style de vie qu’elles véhiculent. « Porter un Vuitton donne une belle assurance à une femme, en ce que cette marque incarne l’élégance à la française : demain, une femme se sentira aussi à l’aise avec sa GLOASANVE, parce que notre art de vivre sera pareillement valorisé », se dit Corinne. Il faut penser la marque comme un tout, comme un produit qui traduit l’art de vivre créole. Sa marque c’est aussi 7 symboles qui illustrent la force et les multiples facettes de la femme. « Simplicité et finesse mais aussi une impression de force (matérialisée dans le talon), voici comment je définirais la marque. » Bien que Corinne ne soit pas issue du milieu de la mode, elle a baigné dedans dès son plus jeune âge, sa mère était très « mode » et sa grand-mère couturière, ce qui lui a donné le goût des belles choses et surtout l’importance des finitions « qui vous disent tout sur quelqu’un ». Aujourd’hui, l’entreprise compte deux employés et travaille avec des consultants externes. Malgré les difficultés rencontrées, cette femme est à l’image du logo de la marque : c’est une véritable étoile de mer, dont les branches repoussent quand on les coupe. Une force de caractère qui irradie ses produits et une transversalité qui la pousse à regarder plus loin, et autrement, car elle « ne construit pas contre, elle construit avec ». FOCUS F.W.I - 45


LES CHIFFRES

4 636 Le nombre d’entreprise créé en Guadeloupe en 2015, principalement créées dans le secteur du commerce soit 35,9 %.

83%

Part des Français qui imaginent créer, un jour, une entreprise.

86%

Part des Français qui pensent qu’il fait avoir de l’audace pour diriger une TPE ou une PME.

3/4

70 % des Français ont une vision positive de l’entrepreneuriat, les trois quarts (74%) auraient peur d’échouer.

83%

Pourcentage des sondés qui pensent que le gouvernement ne prend pas des mesures audacieuses pour la création et le développement des petites entreprises. Sources : Salon SME | L’IEDOM | Amway Global Entrepreneurship Report

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SELFIE D’ENTREPRENEUR, LA PEUR DE L’ÉCHEC

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Par Fred Martin - Illustration Getty Images.

ors d’un récent rendez-vous autour de l’économie, quelques intervenants apportaient des informations relatives à l’entrepreneuriat. Malheureusement, l’assistance ne pouvait pas réagir à leur propos. Quel dommage ! En effet, l’un d’eux a indiqué qu’une des causes au non passage à la création d’entreprise serait une peur de l’échec, le tout en s’appuyant sur un sondage mené par le groupe Coface, indiquant que 41 % des Français considèrent que la peur de l’échec pourrait les dissuader de monter leur entreprise. Ce propos m’a profondément irrité. Car qui n’a jamais pris de mauvaise décision ? Qui n’a jamais eu l’idée de génie, qui s’est traduite par un fiasco ?… Se tromper nous condamne-t-il à l’échec ? Et si, au contraire, entreprendre avec succès, c’était savoir se nourrir des erreurs lorsqu’elles se présentent ? N’avez-vous jamais entendu une ou des histoires de politiciens qui sont se sont pris une veste lors d’une élection ? N’ont-ils jamais réitérer une nouvelle candidature ? Certains me répondront « c’est que la place est belle ». Surement. Mais combien d’échec ont-ils accusé pour atteindre parfois leur objectif ? J’aime à penser qu’ils ont des peurs et pourtant, ils y vont parce qu’ils ont quelques convictions… « Le succès, c’est d’aller d’échec en échec sans perde l’enthousiasme », affirmait Winston Churchill. En la matière l’entrepreneuriat ne fait pas figure d’exception. Bien au contraire, l’erreur est souvent un préalable à la réussite d’un projet. Faillite, flop commercial, éviction, effet de la crise… Qu’importent les causes des revers de fortune, ceux qui

ont su rebondir l’affirment haut et fort : l’échec est le moyen idéal d’apprendre à devenir meilleur. L’exemple américain est criant quant au rapport à l’erreur et donc à l’échec. Ainsi, pour un entretien d’embauche ou d’évaluation, la reconnaissance des erreurs est perçue comme une lucidité et une volonté de progresser. On reconnaît ses erreurs, on reconnaît ses défauts, sans avoir peur d’être jugé ou montré du doigt. On en est bien loin en France où les candidats se font fort de minimiser, voire de masquer leurs erreurs, de peur d’être sanctionnés ou d’être mal perçus. Quand on échoue en France, on est marqué pour très longtemps. L’échec peut rapidement devenir un vrai calvaire, un échec familial et social. Le «perdant» doit parfois partir, quitter, aller ailleurs pour se reconstruire et exister à nouveau. On quitte son milieu professionnel, son quartier, sa ville, voire son pays pour se refaire, avoir une «seconde chance». Cette peur de l’échec, et surtout la peur de l’image terrible que renvoie l’échec dans la société, a pour conséquence d’annihiler le goût de l’initiative et le goût d’entreprendre. De manière générale, le modèle français privilégie les élites quelles qu’elles soient et dans tous les domaines. En entrepreneuriat, on va préférer les personnes très diplômées, expérimentées, ayant une situation financière solide, un environnement familial favorable, un réseau relationnel étoffé... Ce modèle très sélectif, qui s’appuie sur l’évaluation préalable du risque, est un modèle que j’appelle «statistique». Il est censé minimiser le risque d’échec selon les vieux adages «miser sur le bon cheval» ou «se donner toutes les chances de réussir». L’hypothèse de départ est celle de l’estimation du taux de


réussite (donc du taux d’échec) et c’est là que le bât blesse ! Le modèle américain, quant à lui, tend à favoriser le nombre au détriment de la qualification (et non de la qualité) des projets ou des porteurs de projets. C'est ce que j'appelle le modèle "probabiliste". Ainsi, sur un volume très important de projets, le modèle tient compte de l'échec quasi certain d'un grand nombre, de la réussite partielle d'un nombre moyen et surtout de la réussite exceptionnelle d'un tout petit nombre. L'hypothèse de départ étant que les réussites viennent largement compenser les échecs et que ces derniers pourront à nouveau tenter leur chance (en reformulant) une deuxième voire une troisième fois jusqu'à devenir à leurs tours des réussites (ou pas !). Depuis quelques années, nous assistons en France à l'émergence d'une nouvelle génération de porteurs de projets, notamment dans le domaine du numérique. Ils n'ont peur de rien, ne remplissent pas toujours les critères "sélectifs" du modèle français qu'ils jugent "archaïque" et parviennent à convaincre, à faire avancer leurs idées et surtout à les faire financer avec des levées de fonds digne de l'euphorie de la bulle internet. Ils ne sont pas très nombreux, mais on les voit, on les entend, et c'est bien là l’essentiel. Certains réussissent, d'autres échouent, qu'importe ! Ils ont l'audace d'y croire, de réaliser leurs rêves, d'emporter tout à leur passage. Ils tracent un sillon que devraient emprunter les entrepreneurs de tous âges et de tous secteurs afin que changent les mentalités et les pratiques. La "charte du rebond", le "rétablissement professionnel" sont des signes d'évolutions positifs et de prise de conscience au plus haut niveau de l’État. Il est encore temps d'agir, mais ça urge. Notre modèle a vécu. Les difficultés sont là. Notre société est totalement transformée. Sans calquer, nous devons nous inventer notre propre modèle, innovant, ambitieux et décomplexé. À l'heure où notre société est à court de solutions pour résorber un chômage endémique, il est temps de libérer les énergies, d'encourager les initiatives. L'innovation et la créativité ne sont possibles que si l'on intègre et que l'on dédramatise la notion d'échec dès l'école primaire. Il est temps de faire confiance à celles et ceux qui ont des idées, qui osent, qui vont de l'avant et en assument les risques. Notre société doit les encourager, les valoriser, les soutenir dans la réussite et dans l'échec ! Moi, jeune entrepreneur, j’ai peur de me planter et de ne rien récolter. Oui, je sais qu’aujourd’hui encore que créer son entreprise en Guadeloupe, c’est un parcours du combattant qui relève à accomplir les « 12 travaux d’Hercule ». Cependant, j’ai la conscience du risque, Et, j’ai beaucoup d’envie, de volonté et de motivation. Je m’offre toutes les chances de réussite, comme m’entourer de partenaires d’expertises différentes des miennes, d’un réseau avec qui je peux échanger. Est-ce que ce sera un échec ? Est-ce que ce sera une réussite ? Personne ne sait. Je suis déterminé et convaincu de ce que je peux apporter alors, j’y vais. Cet article ne vous à pas plu, c’est mon échec et je l’assume.

ENTREPRENEURS, comment protéger votre patrimoine ? Les chefs d’entreprise, en particulier ceux qui sont à la tête d’une entreprise individuelle, n’ont pas toujours conscience qu’ils exposent l’intégralité de leur patrimoine privé et familial aux risques de leur activité professionnelle. Méconnaissance des risques. Et c’est probablement par méconnaissance de ces risques que très peu d’entre eux utilisent la possibilité de protéger leur patrimoine privé en effectuant une déclaration d’insaisissabilité. C’est pour remédier à cela que la loi Macron d’août 2015 institue une protection par défaut de la résidence principale de l’entrepreneur individuel. Elle met leur logement à l’abri de leurs créanciers professionnels, sans qu’ils aient besoin d’effectuer une quelconque démarche en ce sens. Cette protection concerne tous ceux qui exercent leur activité en nom propre qu’il s’agisse d’une activité industrielle, commerciale, artisanale, libérale ou agricole, y compris ceux qui étaient déjà en activité lorsque la loi est entrée en vigueur. Mais elle ne joue toutefois que pour les créances nées après cette entrée en vigueur, soit après le 7 août 2015. Opter pour la séparation des biens. Faute de déclaration d’insaisissabilité, tous les autres biens communs du couple restent exposés. « Le Chef d’entreprise aura donc tout intérêt à fuir le régime de la communauté réduite aux acquêts applicable par défaut pour adopter celui de la séparation des biens. Cela lui permet de mettre les biens de son conjoint ainsi que la moitié des biens indivis à l’abri de ses créanciers professionnels. Il aura aussi intérêt à être propriétaire de sa résidence principale pour bénéficier de la protection instituée par la loi Macron et à épargner sur des contrats d’assurance-vie qui présentent la particularité d’être insaisissable plutôt que sur des supports d’épargne plus classique, comme un plan d’épargne logement. Créer une société à patrimoine distinct. Une autre solution plus radicale consiste à créer une société dotée d’un patrimoine propre, distinct de celui du dirigeant : une SARL, une SA ou une SAS pour bénéficier d’une responsabilité limitée au montant des apports. Cette situation est sans aucun doute celle qui offre la meilleure protection. Mais attention, si on veut que cela reste une protection réellement efficace, il faut éviter de se porter caution sur ses biens personnels et ne pas commettre de « faute de gestion ». En cas de liquidation ju-

diciaire, si le dirigeant est reconnu coupable d’une faute de gestion ayant contribué à l’insuffisance d’actif, il peut être condamné à supporter tout ou une partie des dettes de la société sur ses biens personnels. Or une faute de gestion n’est pas nécessairement une faute grave. Ne pas avoir tiré à la sonnette d’alarme à temps peut constituer une faute de gestion de nature à engager la responsabilité des administrés d’une SA. À noter. Attention, les dirigeants ne peuvent pas, à la différence des entrepreneurs individuels, bénéficier de l’insaisissabilité de plein droit de leurs résidence principale ! LA DÉCLARATION D’INSAISISSABILITÉ. Méconnue, la déclaration d’insaisissabilité permet de protéger son patrimoine immobilier personnel et familial pour mettre à l’abri de ses créanciers professionnels. Mais elle n’a visiblement pas rencontré le succès escompté, faute d’information, mais aussi en raison des formalités qu’elle entraîne et du coût (compter environ 500 euros). Elle est ouverte à tous les entrepreneurs individuels, qui exercent une activité non salariée : artisans inscrits au répertoire des métiers, commerçants inscrits au régime du commerce et des sociétés sont en revanche exclus de ce dispositif. Elle peut porter sur tout bien foncier bâti ou non autre que la résidence principale - insaisissable de plein droit depuis la loi Macron - non affecté à un usage professionnel : il peut s’agit d’une résidence secondaire ou d’un bien locatif, par exemple. Peu importe qu’il soit détenu en pleine propriété en nue-propriété, en usufruit ou en quote-part indivise. La déclaration doit être établie par un notaire et publiée au bureau des hypothèques et au registre professionnel dont dépend l’entrepreneur, ou à défaut dans un journal d’annonces légales. Une fois la déclaration publiée, les biens désignés dans la déclaration ne pourront plus être saisis par les créanciers de l’entreprise, mais uniquement pour les dettes nées après la date de la publication. Avec une restriction toutefois : la déclaration est inopposable à l’administration fiscale en cas de manœuvres frauduleuses ou de manquements graves et répétés à ses obligations fiscales. FOCUS F.W.I - 47


BREAKING NEWS

LE PRÊT INTERENTREPRISES Par Bruno. G - Illustration Getty Images.

Selon le dernier Baromètre Cabinet ARC présenté en mars dernier, 67 % des entreprises notent un désengagement des banques à leurs propos depuis 2008. Ces dernières devraient donc considérer le prêt interentreprises comme une nouvelle solution pour répondre à leurs besoins de trésorerie. En effet, une entreprise peut désormais prêter de l’argent à une autre, sans passer par la case « banque ». Prévu par l’article 167 de la loi Macron, le décret d’application « relatif aux prêts entre entreprises » est paru au Journal Officiel le 24 avril 2016, autorisant cette nouvelle forme de crédit. À l’origine de la mesure : l’amendement proposé par le député UDI des Hauts-de-Seine Jean-Christophe Fromantin, afin de permettre aux TPE, PME et ETI de se constituer rapidement une trésorerie en cas d’augmentation brutale des commandes. Mais comment mettre en place un prêt interentreprises ? #1 Vérifier que les liens économiques et commerciaux autorisent le prêt. Il doit exister entre les deux parties des ‘’liens économiques’’ avant l’octroi de ce prêt : elles peuvent être associées au sein d’un projet labellisé par un pôle de compétitivité, d’un groupement d’intérêt économique (GIE), d’un programme de subventions de la Commission Européenne, d’une région , de l’ADEME, de l’Agence nationale de la recherche (ANR), ou de Bpifrance. L’entreprise qui octroie le prêt peut avoir consenti à l’autre une licence d’exploitation de brevet, de marque, une franchise ou un contrat de location-gérance. Le futur bénéficiaire peut simplement être sous-traitant, fournisseur, ou engagé dans toute autre relation commerciale avec le prêteur, à condition que les montants en jeu au cours du dernier exercice dans le cadre de cette relation s’élèvent à 500.000 euros minimum, ou à 5 % du chiffre d’affaires de l’entreprise emprunteuse. #2 Bien estimer son excédent de trésorerie. Pour prêter main forte financièrement à un partenaire, encore faut-il en avoir les moyens. La condition n°1 est de disposer d’une capacité de trésorerie disponible confortable. C’est à partir de l’enveloppe disponible que l’on peut construire des projets d’accompagnement d’entreprises plus petites ou plus jeunes. Le montant des prêts accordés au cours d’un exercice comptable ne peut être supérieur à 50 % de la trésorerie nette de l’entreprise qui fait le prêt (ou 10 % à l’échelle d’un groupe). Ce montant ne peut excéder 10 millions d’euros pour une PME, 48 - FOCUS F.W.I

50 millions d’euros pour une ETI, ou 100 millions d’euros pour une grande entreprise. #3 Faire intervenir les professionnels du droit et du chiffre. Le commissaire aux comptes est le seul professionnel extérieur à l’entreprise qui doit nécessairement intervenir dans l’opération pour attester du montant initial, du capital restant dû, et de respect des dispositions qui les régissent. La rédaction du contrat peut être faite en interne, tout comme le calcul des plafonds qui vont déterminer le montant du prêt. La rédaction contractuelle sera proposée de préférence par le prêteur. Le prêt consenti par l’entreprise prêteuse ne peut notamment placer l’entreprise emprunteurs en état de dépendance économique. Méfiance, prudence et précaution ! « Avec le recours au prêt interentreprises, la très grande majorité des entreprises craint de voir s’accentuer les rapports de force, qui existent déjà avec les délais de paiement, estime Denis Le Bossé, président du cabinet ARC. Selon notre dernier baromètre, 88 % d’entre elles pensent qu’il risque d’engendrer une relation de dépendance. Du coup, elle ne sont que 13 % à envisager de solliciter ou octroyer un tel prêt, auprès de leurs fournisseurs ou clients. » Toutefois, il est important de relativiser la notion de dépendance que suscitera ce nouveau dispositif, et rappelons qu’il existe déjà des dérogations au monopole bancaire, dans le cadre de prêts aux organismes sans but lucratif, aux sociétés HLM ou entre sociétés d’un groupe. Ainsi, il appartient à l’entreprise qui prête et à celle qui emprunte de prendre certaines précautions. D’une part, le prêteur a intérêt à bien estimer l’excédent de trésorerie qui lui permettra de prêter. D’autre part, l’emprunteur lui devra savoir dès le départ comment il pourra rembourser son prêt. La durée du prêt est limité à deux ans, ce qui ne le rend guère adapté pour faire face à des difficultés ou pour prendre des risques. À l’inverse, le nouveau dispositif pourrait se révéler l’outil idéal pour financer le développement de start-up ou d’entreprises de croissance. Notons, que la phase croissance est la période où une PME a le plus de mal à trouver de l’argent, le prêt interentreprises sera donc une excellente solution, complémentaire aux prêts bancaires et aux prises de participation au capital des investisseurs. Enfin, le prêt interentreprises devrait permettre de diversifier les sources de financement pour les petites entreprises qui n’arrivent plus à en obtenir auprès de leurs banques.


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LE MAGAZINE D’UNE GÉNÉRATION NO ZONE DISPONIBLE SUR LES VOLS DE LA COMPAGNIE AIR CARAÏBES FOCUS F.W.I - 49


HARCÈLEMENT SEXUEL, COMMENT PROUVER ?

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Par Ken Joseph et Pierre-Yves Chicot.

a condamnation de RCI ( Radio Caraïbe International) lui contraignant de verser la somme de 40.000 euros à l’une de ses employées sur les faits de harcèlement sexuel et moral dont se serait rendu coupable deux de ses journalistes, ainsi que l’affaire Morandini, relance peu à peu le débat sur le harcèlement sexuel. Mais, si les mondes politique et médiatique ont mis en pleine lumière le harcèlement sexuel ces derniers mois à l’image de l’affaire Beaupin, celui de l’entreprise reste encore très discret à ce sujet. En mars 2014, le Défenseur des droits publiait une enquête sur le harcèlement sexuel au travail. Le constat était sans appel : 20% des femmes actives disaient avoir été confrontées à une situation de ce type au cours de leur vie professionnelle. Pour trois quarts d’entre elles, il s’agissait de «gestes ou de propos à connotation sexuelle répétés malgré leur absence de consentement». Dans plus de 40% des cas, l’auteur du harcèlement était un collègue. Dans 22%, il s’agissait de l’employeur lui-même, et dans 18% des cas d’un supérieur hiérarchique. 29% des victimes racontaient à l’époque n’avoir pu se confier à personne (collègues, amis ou famille), et 65% d’entre elles n’avoir pu compter que sur elles-mêmes pour faire face. D’ailleurs, dans 70% des cas, la situation n’a pas été portée à la connaissance de l’employeur. L’enquête montrait aussi l’issue pas toujours positive pour les victimes. Ainsi, seules 35% des femmes déclaraient que l’affaire de harcèlement s’était achevée au détriment de l’auteur. A contrario, 40% des personnes interrogées estimaient qu’elle s’était terminée à leur détriment (notamment par un non-renouvellement de leur contrat). 50 - FOCUS F.W.I

La question du harcèlement sexuel au travail est complexe, à la fois pour les victimes, les auteurs et les employeurs. De quoi se poser les questions suivantes : à partir de quand peut-on estimer être victime de harcèlement sexuel au travail ? Où se situe la frontière entre la séduction et le harcèlement ? Commence-t-il avec une main posée sur un genou ou sur la jambe? Ou avec un sms vous disant que vous êtes jolie dans cette robe? Et pourquoi est-il si difficile à prouver ? Pour y répondre nous avons fait appel à Pierre- Yves Chicot, Avocat au Barreau de la Guadeloupe.


Pour ce qui concerne la première question afin d’être le plus pédagogique possible, je vous propose de prendre quelques exemples pour bien comprendre de quoi on parle : • Un chef de service qui se livrerait à des actes consistant à pincer les fesses d'une salariée à plusieurs reprises et de provoquer des conflits avec elle sur le lieu du travail chaque fois qu'elle refusait de déjeuner avec lui (Décision de la Cour d’appel de Versailles 27 octobre 2009). • Un salarié qui organise un rendez-vous pour motif professionnel en dehors de l'entreprise avec une salariée dont il est le supérieur hiérarchique, dans une chambre d'hôtel (Décision de la Cour de Cassation 11 janvier 2012). • Un collègue qui fait parvenir à une jeune femme de longs courriers manuscrits, de nombreux messages électroniques en proposant de la rencontrer seule dans son bureau, de lui faire parvenir des bouquets de fleurs (Décision de la Cour de cassation 28 janvier 2014) ; • Un supérieur hiérarchique qui tente d'obtenir des faveurs de nature sexuelle de la part de sa collaboratrice en multipliant les cadeaux et les appels, en se rendant à son domicile et en faisant intrusion dans sa vie privée, dans le but de la convaincre et même de la contraindre à céder à ses avances (Décision de la Cour de cassation 3 mars 2009). • Un collègue qui tient les propos suivants à l’endroit d’une autre collègue "bon, c'est quand qu'on couche ensemble" et de poser des questions intimes sur la vie privée (Décision de la Cour de cassation 3 décembre 2014) ; • Un supérieur hiérarchique qui adresse à une salarié des remarques sur sa vie privée, de formuler des commentaires sur son anatomie (fesses, seins etc.), de tenter d'obtenir des faveurs sexuelles et d'exercer des mesures de représailles professionnelles (Décision de la Cour d’appel de Toulouse 18 janvier 2002). • Un supérieur hiérarchique, responsable de nuit d'un établissement, de demander d'avoir des rapports sexuels avec une salariée en échange d'une augmentation de salaire, demande accompagnée d'attouchements, même si ces faits se sont déroulés la nuit dans une ambiance festive (Décision de la Cour d’appel de Douai 31 janvier 2007). • Le fait d’adresser des messages électroniques ainsi que des propos à caractère sexuel à l'occasion de l'heure du déjeuner et lors de soirées organisées après le travail (Décision de la Cour de cassation 19 octobre 2011). Sur la deuxième question, il convient à la fois de recourir aux textes et à la jurisprudence. • Les textes : L1153-1 du code du travail, aucun salarié ne doit subir des faits: 
de harcèlement sexuel qui sont constitué par des propos ou comportements à connotation sexuelle répétés. Ces propos et comportements répétés doivent être de nature à porter atteinte à la dignité de la personne en raison de leur caractère dégradant ou humiliant. Ou encore ces propos et comportement doivent créer à son encontre une situation intimidante, hostile ou offensante. Par ailleurs, 

il est question de harcèlement sexuel et non de séduction, les comportements et propos qui consistent en toute forme de pression grave, même non répétée, exercée dans le but réel ou apparent d'obtenir un acte de nature sexuelle, au profit de l'auteur des faits ou au profit d'un tiers. • L’article 222-33 du code pénal comporte des dispositions très claires : « I. - Le harcèlement sexuel est le fait d'imposer à une personne, de façon répétée, des propos ou comportements à connotation sexuelle qui soit portent atteinte à sa dignité en raison de leur caractère dégradant ou humiliant, soit créent à son encontre une situation intimidante, hostile ou offensante. II. - Est assimilé au harcèlement sexuel le fait, même non répété, d'user de toute forme de pression grave dans le but réel ou apparent d'obtenir un acte de nature sexuelle, que celui-ci soit recherché au profit de l'auteur des faits ou au profit d'un tiers. III. - Les faits mentionnés aux I et II sont punis de deux ans d'emprisonnement et de 30 000 € d'amende. Ces peines sont portées à trois ans d'emprisonnement et 45 000 € d'amende lorsque les faits sont commis :

1° Par une personne qui abuse de l'autorité que lui confèrent ses fonctions ; 2° Sur un mineur de quinze ans ; 3° Sur une personne dont la particulière vulnérabilité, due à son âge, à une maladie, à une infirmité, à une déficience physique ou psychique ou à un état de grossesse, est apparente ou connue de leur auteur ; 4° Sur une personne dont la particulière vulnérabilité ou dépendance résultant de la précarité de sa situation économique ou sociale est apparente ou connue de leur auteur ; 5° Par plusieurs personnes agissant en qualité d'auteur ou de complice ». • A l’article L1153-2 du code du travail, le législateur a organisé la protection du salarié (e) susceptible d’être victime de harcèlement sexuel. Aussi, « aucun salarié, aucune personne en formation ou en stage, aucun candidat à un recrutement, à un stage ou à une formation en entreprise ne peut être sanctionné, licencié ou faire l'objet d'une mesure discriminatoire, directe ou indirecte, notamment en matière de rémunération, de formation, de reclassement, d'affectation, de qualification, de classification, de promotion professionnelle, de mutation ou de renouvellement de contrat pour avoir subi ou refusé de subir des faits de harcèlement sexuel ». Sur la question du sms et/ou de message « whats app », on peut citer un exemple jurisprudentiel issu d’une décision de la Cour de Cassation(chambre sociale) en date du 12 février 2014. Dans cette affaire, la victime a expliqué qu’après avoir effectué un stage non rémunéré dans le cadre de sa formation au sein d’un cabinet d'expertise comptable ; elle avait été engagée par ce dernier en qualité d'employée de bureau ; l'employeur a mis fin au contrat de travail ; la victime a soutenu que la rupture était abusive et invoquant un harcèle-ment sexuel à son encontre. Si le conseil des prud’hommes n’a pas donné raison à la victime, ni la Cour d’appel, la Cour de Cassation oui en exposant que : « la salariée avait reçu, pendant son stage et après la signature du contrat de travail, plusieurs "SMS" de son supérieur hiérarchique, dans lesquels celui-ci lui écrivait notamment "je te souhaite une douce journée avec plein de baisers sur tes lèvres de velours", que l'intéressée avait demandé à son employeur une suspension de sa "période d'essai" et dans le même temps avait déposé une main-courante auprès des services de police pour se plaindre d'un harcèlement sexuel de la part de son supérieur hiérarchique, ce dont il résultait des éléments qui, pris dans leur ensemble, laissaient présumer l'existence d'un harcèlement sexuel ». Sur la question de la preuve, ce n’est pas tant les moyens de preuve qui sont difficile à trouver surtout s’il y a eu des « sms », des messages « whatsapp », des mails, des témoignages, etc. mais bien le fait que dans certaines situations le fait que le magistrat ne va pas suivre la victime. Reprenons l’affaire mentionnée ci-avant. Devant le Conseil des prud’hommes et devant la Cour d’appel la victime qui se plaignait harcèlement sexuel a perdu. Pourquoi ? Parce que les magistrats vont expliquer la chose suivante : • que les "SMS" envoyés par l’employeur sont sentimentaux et brefs et qu’ils ne comportent à leur lecture aucune connotation sexuelle ; • qu'ils ne sont pas de nature à porter atteinte à la dignité ni à altérer la santé mentale de la salariée et ne comportent aucune pression ni recherche de faveurs sexuelles ; • que le premier message est antérieur au début du stage et les autres à l'embauche et que les deux "SMS" adressés par la salariée révèlent une proximité de ton et des relations détendues sans lien avec une relation hiérarchique. En conclusion, le code du travail et le code pénal ainsi que la jurisprudence par conséquent, considèrent que le harcèlement sexuel prouvé crée un préjudice fondant alors une réparation par le versement de dommages-intérêts. Si dans les cas les plus courants il s’agit de comportements d’hommes visà-vis de femmes. Le harcèlement sexuel concerne également les comportements de femmes vis-à-vis d’hommes ou d’hommes entre eux ou de femmes entre elles. FOCUS F.W.I - 51


IL FALLAIT OSER

Rescapée d'un cancer du sein, Paulette Leaphart a subi une double mastectomie. Pour dénoncer le manque de prise en charge de la chirurgie réparatrice, elle a entamé une marche de 1609 km, torse nu, jusqu'au Congrès américain. 52 - FOCUS F.W.I

Au nom des seins

« LE CANCER, C'EST CETTE CICATRICE QUI TRAVERSE MES SEINS ET C'EST POUR ÇA QUE JE MARCHE. » C'est en ces termes que Paulette Leaphart explique à la caméra qui la suit son périple. Partie de Biloxi (Mississippi) le 1er mai dernier, la femme, rescapée d'un cancer du sein, s’est lancée dans une marche de 1609 km vers Washington. Un circuit de 58 jours que cette Américaine a réalisé torse nu afin de sensibiliser la population, mais surtout les élus du Congrès, aux ravages de sa maladie et de ses suites. « Je veux aller jusqu’au Congrès pour leur montrer mes cicatrices et tout ce que j’ai dû traverser médicalement, sans avoir d’assurance. Personne ne devrait être rejeté juste parce qu’il ne peut pas payer un forfait de 150€ quand il va chez le médecin. Je trouve que c’est une honte pour l’Amérique. Beaucoup de gens abandonnent trop vite. Je veux qu’ils sachent que s'ils s’accrochent, on peut s’en sortir », explique cette battante dans une vidéo diffusée par le Huffington Post. Cette démarche courageuse a reçu le soutien de Beyoncé qui n’a pas hésité à faire apparaître Paulette Leaphart dans la vidéo Lemonade. Elle fait également l’objet d’un documentaire Scar Story, dont on peut découvrir le teaser sur le site dédié. Âgée de 49 ans au début de son périple, cette mère de famille est arrivée à Washington DC le 27 juin dernier, jour de son 50e anniversaire. Cette date n'est pas anodine. «Cela signifie que j’ai atteint mes 50 ans. Beaucoup de femmes n’ont pas eu cette chance. Je n’ai plus de seins mais je suis vivante et je suis avec mes enfants. Ils ne sont pas orphelins. Ils peuvent compter sur moi. Mon cœur bat encore et c’est tout ce qui compte. Je veux que ma marche prouve que le monde ne se réduit pas à ce qui est considéré comme beau. Je me définis moi-même. Ni mes seins, ni ma coiffure, ni mon poids ne me définissent. » Carole De Lacroix - Illustration Scar Story.


UNITÉ CORPORELLE

Avec 53.000 nouveaux cas relevés par an, le cancer du sein

frappe toujours lourdement. La riposte thérapeutique n’en est que plus intense : les progrès sont constants, et les armes, affûtées pour gagner en ne sacrifiant ni la féminité ni la qualité de vie. Une femme sur onze souffrira d’un cancer du sein au cours de sa vie. Cette triste statistique fait du cancer du sein le plus répandu chez les femmes… mais également l’un des mieux soignés. Le détail qui fait la différence ? mais prévenir le cancer du sein passe par un dépistage efficace, pour une prise en charge rapide de la maladie… Par Carole De Lacroix - Illustration Naj Jamai.

S

avoir, comprendre, prévenir : lutter contre le cancer du sein implique de le connaitre, à commencer par les symptômes visibles. Une fois par mois, placez-vous devant un miroir. Bras le long du corps, puis levés, penchée en avant et mains derrière la nuque, cherchez tout changement dans l’aspect, la taille ou la forme de vos seins. Des anomalies de la peau peuvent apparaître, comme des fossettes, une ride, une rondeur ou une peau d’orange. Un mamelon qui rentre, un écoulement ou une rougeur sont à surveiller. Enfin, toute grossesse ou boule doit faire l’objet d ‘un contrôle médical préventif. Détecter seule un cancer du sein peut nécessiter peu de choses. L’autopalpation s’impose auprès des filles de tous âges : si cette méthode de dépistage n’est pas miraculeuse, elle peut parfois s’avérer utile. Utilisez trois doigts de la main gauche pour le sein droit, et inversement. Palpez chaque centimètre de vos seins de haut en bas ou en mouvement circulaires. Vous sentez une grosseur . Pas de panique ! La plupart d’entre elles sont bénignes. Prenez simplement rendez-vous pour un examen de contrôle avec votre gynécologue. Survivre au cancer du sein par le dépistage. Pour réagir à temps en cas de tumeur, l’examen médical est incontournable. Si une femme de votre famille a déjà souffert d’un cancer du sein, vous êtes considérée comme « à risque » : une surveillance radiologique plus spécifique sera décidée par votre gynécologue en fonction du degré de risque. Pour la majorité des femmes, ces radiographies des seins ne s’effectuent qu’une fois tous les deux, à partir de 50 ans. L’examen clinique chez le gynécologue peut être accompagnée d’une échographie, voir d’une IRM. Une petite boule curieuse, un nodule soi-disant bénin… Malgré les vaines polémiques sur le dépistage du cancer du seins , malgré les peurs et les angoisses qui font que l’on préfère souvent jouer les autruches face au destin qui frappe, il vaut mieux, beaucoup mieux, consulter vite au moindre doute. Tous les chiffres concordent : un cancer détecté tôt est un cancer guéri dans l’immense majorité des cas, avec un traitement plus léger et plus court. « 85 % des femmes diagnostiquées et traitées de leur cancer en 2013 vont guérir définitivement », affirme le professeur David Khayat, chef du service d’oncologie du groupe Pitié-Salpêtrière. Si l’on osait, on dirait que c’est miraculeux de s’en sortir à si bon compte. FOCUS F.W.I - 53


LITTÉRATURE

MARLON JAMES

BRÈVE HISTOIRE DE SEPT MEURTRES En prenant comme point de départ les 48 heures précédant le concert pour la paix de Bob Marley à la demande du Premier ministre Michael Manley le 3 décembre 1976 à Kingston, Marlon James (récompensé du Man Booker Prize 2015) livre une fresque phénoménale étalée sur plus de cinquante ans. Autant prévenir d’emblée. Ceux et celles qui ont une vision romantique et glamour de la Jamaïque articulée autour des dubs furieux de Lee « Scratch » Perry et des volutes de ganja en seront pour leurs frais. Brève histoire de sept meurtres est sombre, habité, cru, cruel, hanté, violent, sale et perturbant tout en étant extrêmement ambitieux autant par sa structure que par son contenu. Une structure qui n’a d’égale que celle d’un James Ellroy ou d’un Don Winslow. Ellroy pour les thématiques que son récent Perfidia explore aussi comme James à savoir l’extorsion, la trahison et d’une certaine manière l’amour. Ellroy encore pour une écriture percutante et parfois à répétition, histoire d’étourdir le lecteur et le clouer au sol. Si le nom de Don Winslow est aussi mentionné, c’est parce que l’auteur, né à Kingston en 1970, explore les liens entre la CIA, les trafiquants de drogue et les gangs avec le même sens du rythme que dans La griffe du chien et du tant attendu Cartel.

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Tout au long des 850 pages de ce roman frénétique et fiévreux, on fait la connaissance de quelques personnages récurrents qui serviront de fil rouge parmi une volée de d’individus aussi satellites qu’essentiels. Les cinq grands chapitres débutent par la voix d’un ex-politicien décédé avant de laisser la place à Bam-Bam, un membre du gang de Copenhagen City, Papa-Lo, parrain local du « posse ». On y croise aussi Barry Diflorio, chef de la station de la CIA en Jamaïque et inquiet de la proximité géographique avec Cuba, Josey Wales, un autre Don qui emprunte son nom au personnage de Clint Eastwood, Alex Pierce, un journaliste de Rolling Stones ou Nina Burgess, une sista qui a eu une aventure avec le chanteur. Sans jamais être nommé autrement que « le chanteur », la présence de Bob Marley habite ce roman foudroyant. Formidablement documenté, James y décrit le quotidien du 56, Hope Road (son domicile) jusqu’à sa tentative d’assassinat. Entre règlements de compte, guerres intestines, fusillades, courses poursuites et bastons de Kingston en passant par New York et Miami, Marlon James livre une œuvre immense qui ressemble aussi à un cri d’amour déchirant à sa terre natale toujours gangrenée par la violence liée aux trafics divers et variés… Brève histoire de sept meurtres, James Marlon, Albin Michel, 18 €.


En pleine fête réunissant famille, amis et partenaires commerciaux de la très prestigieuse manufacture de porcelaine Astier, une indiscrétion révèle le secret que gardait jalousement Élisabeth depuis vingt-quatre ans : son ex-mari François n’a pas simplement disparu comme elle l’a toujours prétendu, il a été jeté en prison… Pour cette quinquagénaire dynamique à l’autorité incontestée, le choc est de taille. Elle, qui a su reprendre en quelques années les rênes des affaires familiales et leur faire négocier le virage de la modernité avec succès, tout en élevant seule son fils Louis, doit affronter un nouveau défi. Car, quand arrive l’heure des révélations, elle est contrainte de promettre à Louis de retrouver la trace de son père. Quel crime François a-til commis ? Pourquoi n’a-t-il jamais cherché à revoir les siens ? Alors qu’Élisabeth tente d’apporter des réponses à son fils, elle va découvrir les manipulations et les mensonges dont elle n’a jamais cessé d’être la proie pendant toutes ces années. 20 € chez votre libraire.

PHÉNOMÈNE ÉDITORIAL

« ILS ONT TUÉ LA GAUCHE ». Le titre de ce livre, qui est sorti chez Fayard (16€) le 24 août dernier, annonce la couleur. Sur la quatrième de couverture, on lit : « ils ont renoncé à faire ce pour quoi ils ont été élus : mener une politique de gauche (…) Ils ont tué la politique. Ils ont tué la pensée. Ils ont tué la gauche. » L’auteur de ces lignes, Pierre Jacquemain, l’ancien conseiller de Myriam El Hhomri, jusqu’au 29 février, date de sa démission, y décrit une ministre court-circuité, dépossédée de ses prérogatives. Avec cet ouvrage, il entend dénoncer la technocratie qui a pesé à l’élaboration de la loi Travail et l’incursion d’une pensée libérale dans la politique socialiste. Au commencement était Pierre-André Imber, directeur de cabinet de Myriam El Khomri. Selon Pierre Jacquemain, c’est cet homme, promu depuis le 1er septembre à l’inspection générale des finances qui a orchestré la rédaction de la loi Travail. « le projet de loi, c’est lui », écrit-il, soulignant que Pierre-André Imbert est avant tout « le porte-parole de Matignon ». « C’est lui, à travers l’autorité politique de Manuel Valls, et non de sa ministre ». L’auteur décrit, en effet, une Myriam El Khomri mise sur la touche, avec son équipe de conseillers, pendant que le texte est « rédigé en chambre » par « l’équipe techno », qui s’inspire plus volontier des idées d’Emmanuel Macron que de celles de la ministre du Travail. Le cabinet de cette dernière découvre d’ailleurs avec la plus grande surprise la version provisoire du projet

de loi, publiée dans le Parisien le 17 février. « Les principaux conseillers concernés par les mesures chocs n’avaient pas été sollicités, ne serait-ce que pour avis », explique Pierre Jacquemain. Ce récit vient noircir encore un peu plus la réputation de la loi Travail, publiée au Journal officiel au mois d’août dernier après une période marquée par la contestation sociale. Il s’ajoute en autre aux révélations du journal Le Monde qui, le 22 août, racontait comment le gouvernement avait décidé d’adopter le texte à la force du 43-9. Toutes les recherches de compromis avec les socialistes, jusqu’à la dernière minute, apparaissent aujourd’hui, à la lumière de ces informations, comme des gesticulations de façade. Si la loi Travail a bel et bien été adoptée, c’est au prix de profondes divisions à gauche et d’un climat social explosif. Pierre Jacquemain, qui assume son militantisme à la gauche de la gauche, fait de la ministre un portrait au vitriol, l’accusant d’avoir ‘’renié ses propres convictions’’ et ‘’trahi ses amie-s, celles et ceux qui l’ont portée intellectuellement et politiquement’’. Elle aurait aussi "progressivement tourné le dos" à François Hollande, "le taxant d''amateur en privé’’. « Myriam El Khomri a abandonné la politique. Les idées. La pensée. Et la gauche avec. Elle est devenue la super-cheffe de l'administration du Travail », assène-t-il. À croire que la machine gouvernementale a le don de noyer les convictions de ses serviteurs dans les eaux glacées du calcul égoïste.

Au début des années 80, le downtown de New York est le centre de l’univers, un terrain de jeu revêche, encore hermétique à la menace de l’embourgeoisement. Artistes et écrivains s’y mêlent dans des squats insalubres où leurs rêves de reconnaissance prennent des formes multiples. Parmi eux, Raul Engales, un peintre argentin en exil, fuyant son passé et la « guerre sale » qui a enflammé son pays. S’affamant pour payer son matériel, il peint le jour d’immenses toiles mettant en scène les spectres qu’il croise la nuit. Un soir, il attire l’attention de James Bennett, critique d’art en vogue du New York Times, proche de Basquiat, Warhol et Keith Haring. Tandis que l’ascension fulgurante de l’un entraîne l’autre sous les projecteurs, une double tragédie les frappe. Dans ce chaos, Lucy, l’amante enjouée de Raul, échappée d’une obscure banlieue de l’Idaho, tente de les extraire de leur détresse. Entre peintre, critique et muse se dessine alors un triptyque amoureux étourdissant. 22 € chez votre libraire. FOCUS F.W.I - 55


MA BOÎTE À MUSIQUE

COUP DE COEUR

CALYPSO ROSE

LA REINE DU CALYPSO

IMANY

THE WRONG KIND OF WAR

En 2011, la France découvrait Imany et sa voix grave qui la rend si particulière posée sur des sonorités entre soul, pop, folk et blues. Son premier album "The Shape Of A Broken Heart" c’est vendu à 400 000 exemplaires et l'a entraînée dans une farandole de 400 concerts à travers le monde. Imany explique que "5 ans ... c'est ce qu'il m'a fallu pour vivre une vie et vous la raconter", la chanteuse s'est envolée pour Dakar afin d'écrire les paroles de cet album toujours plus personnel. 5 années au cours desquelles Imany a connu des joies, celle de la maternité ou de partir aux quatre coins du monde, mais aussi des moments plus difficiles. Elle a mis tout cela dans The Wrong Kind Of War, album où elle s'interroge sur elle-même et le monde qui l'entoure. "The Wrong Kind Of War" est d'abord un très bel objet. Un CD au format vinyle entre 33 et 45 tours. Pour composer cet album, Imany a choisi de "planter sa plume dans l'histoire réelle, la sienne ou celle des autres". C'est pourquoi "The Wrong Kind Of War" s'ouvre sur un coup de colère et un cri d'alarme. "Save our soul" s'élève contre le flot de violences télévisuelles que nous subissons au quotidien faisant de nous des voyeurs dont il faudra bien sauver l'âme comme celle des acteurs de cette violence. Coup de colère aussi contre le déni collectif face aux problèmes environnementaux dans "The Rising Tide". Faut-il alors baisser les bras ? Certainement pas, c'est le message de "There Were Tears" qui met en scène Nelson Mandela s'adressant aux nouvelles générations 56 - FOCUS F.W.I

et les encourageant à ne jamais abandonner, à se battre et à ne pas se résigner comme il a su le faire. Mais dans ce nouvel opus, il est aussi beaucoup question d'amour (la superbe ballade d'inspiration dylanienne "I Long For You") et de son corolaire fréquent la rupture dans "No reason no rhyme" "Nothing to save", "The wrong kind of war", "You don't belong to me" et "I used to cry" qui referme une page de son histoire. Faisant sienne la maxime d'Edmond Rostang : "C'est dans l'obscurité qu'il est beau de croire en la lumière" et forte des combats qu'elle a menés pour arriver où elle est aujourd'hui, Imany a choisi de refermer ce superbe album sur le positif "The Silver Lining" que l'on entend déjà beaucoup. Parmi les chansons de ce nouvel opus, comment ne pas parler du tube de l’été Don’t be so shy, dont le remix par Filatov et Karas est l’un des récents phénomènes mondiaux : plus de 160 millions de vues. Pour autant, la popularité de ce titre ne doit pas éclipser les qualités intrinsèques de ce nouvel album, plus produit, avec de plus larges ambitions orchestrales tout en s’appuyant sur le quartet rythmique qui donne son assise à ce groupe. Il en va de même pour les textes, qui interpellent tout à la fois la nature de l’Homme et interrogent la femme qu’elle est. Le disque est disponible dans les bacs de vos meilleurs disquaires et en version digitale sur iTunes, Apple Music, Spotify et autres plateformes de streaming. Bonne écoute !

Avouons-le, on ne la connaissait pas -et peut-être que vous non plus. Mais en une chanson, elle nous est devenue indispensable. Surtout après en avoir appris un peu plus sur sa personnalité. Car si Calypso Rose, de son vrai nom McArtha Linda, chante une musique capable de faire guincher même les culs-de-jatte de Brassens, les paroles n’ont rien de sirupeux. Née en 1940, à Tobago, dans une famille très pauvre de 13 enfants, élevée par sa tante qui aime danser et faire la fête, elle grandit bercée par un gramophone, au son du calypso, genre popularisé dans les années 50 par Harry Belafonte. Son père, pasteur, lui interdit cette « musique du diable », elle lui tient tête en rétorquant que « c’est dieu qui lui a donné ce talent, pour amener la joie dans le cœur des gens et dénoncer les injustices ». «Une chanson peut renverser un gouvernement, placer un homme politique au pouvoir et faire que des hommes se comportent comme des êtres humains et non comme des bêtes, lance-telle au micro de RFI. Quand j’ai écrit des chansons contre l’exploitation des domestiques noirs à Trinidad, le gouvernement était tellement embarrassé qu’il a dû voter une loi pour qu’ils gagnent 1200$ et non 20$ par mois, comme c’était le cas jusque-là.» Violée à l’âge de 18 ans, elle prend aussi la défense des droits des femmes contre les violences conjugales (à écouter le titre Abatina, notamment). Joviale, énergique, une bouille qui inspire la sympathie, à 75 ans, la Reine du Calypso (première femme à décrocher ce titre au carnaval de Trinidad, en 1972), mamie qui se balade en jogging vert pomme et boit du rhum-coca à 16h « pour se réchauf­fer », a sorti son 20ème album le 3 juin dernier ‘‘Far From Home’’. Pour lequel elle s’est associée à Manu Chao. Le résultat est un véritable hymne festif sur la forme mais très engagé sur le fond, abordant des thèmes comme celui des violences conjugales ou des injustices sociales. Le calypso est traditionnellement reconnue comme étant une musique d’homme, et Calypso Rose est la première femme à s’imposer sur cette scène très fermée. Aujourd’hui, de nombreuses femmes s’y bousculent. « Je suis contente de leur avoir ouvert les portes », dit-elle.


LA MINUTE

HIGH-TECH

Les nouveautés qui nous font désirer le progrès

Appareil photo, M à la Carte Leica, dès 6.670,00 €. Apple Watch Hermès, Apple, dès 1.499,00 €. Caméra 360° pour iPhone, Insta360° Nano, 265,00 €.

‘‘Pro’’ Headphones, Beats by Dre X Fendi, 349,00 €.

Enceinte sans fil et station pour enceintes h.ear go SRS-HG1, Sony, 249,00 €.

MacBook Pro avec écran Rétina, Apple, dès 1.449,00 €.

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#ICONIQUE

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LA NOUVELLE

DS 3

PERFORMANCE UNE VOITURE QUI MARQUE SON TEMPS

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NOUVELLE DS 3, UN OBJET UNIQUE TOUJOURS PLUS CHIC, BRANCHÉ & PERFORMANT Iconique, toujours plus chic et branchée, la DS3 PERFORMANCE réaffirme son appartenance à la marque. Raffinée, technologique et performante, elle attire une clientèle à la recherche d’expressivité, de personnalisation et de sensations nouvelles. Un modèle pétillant conjuguant art de vivre urbain et extra-urbain. La DS3 PERFORMANCE est encore plus attractive avec les matériaux utilisés et les équipements proposés rappelant le côté à la fois dynamique : nouvelle face avant, nouvelles offres de personnalisation, mais également avant-gardiste du véhicule : connectivité, aide à la conduite. Quand luxe rime avec intensité. Cet objet unique adopte une configuration dynamique entièrement transformée. La Nouvelle DS3 performance est dotée d’un moteur de 1,6 THP S&S de 208 ch et 300 Nm, et associée à une boite de vitesse 6 rapports (MCM) à étagements spécifiques intégrant un différentiel à glissement limité de type TORSEN pour une motricité et une tenue de trajectoire exceptionnelle. Le caractère dynamique de la DS3 performance est reconnaissable au premier coup d’œil : projecteurs DS LED Vision composés de 3 modules LED associés à un module Xénon, pavillon bi-ton, coques de rétroviseur extérieures noires, vitres et lunette arrière surteintées baquettes latérales chromés, double sortie d’échappement spécifique, élargisseurs d’ailes et lame de bouclier avant spécifique, jantes alliage 18“ diamantées noires, étriers de freins avant noir brillant, emblèmes spécifiques aux couleurs de DS PERFORMANCE. Sans oublier l’ambiance intérieure également dédiée à la sportivité, comme en témoignent les sièges baquet en tissu Alcantara DS PERFORMANCE, le volant cuir pleine fleur perforé avec insert Chrome Satin, le combiné d’instruments spécifique ou à planche de bord siglée DS PERFORMANCE. Connue pour ses offres de personnalisation, elle propose 6 associations de teintes de carrosserie et de toit sur Berline et 4 as60 - FOCUS F.W.I

sociations sur Cabrio. Disponible en série limitée, la « Black Spécial » amplifie le caractère sportif et raffinée de la voiture avec une carrosserie de couleur noir mat et une teinte de toit Gold Pearl (sur berline), des coques de rétroviseurs, des centres de roue ou encore un bandeau de planche de bord aux coloris Gold Pearl. De plus, la dotation en équipement est complétée par un système hifi, une aide au stationnement avec caméra de recul et le système de freinage d’urgence en ville (Active City Brake) Un objet résolument technologique. Afin de parfaire la vie à bord, la DS3 PERFORMANCE possède un écran tactile 7“ de dernière génération permettant de profiter d’une expérience de conduite toujours plus high tech sur DS. De plus, elle propose une solution de connectivité fonctionnant soit avec Apple Carplay ou avec MirrorLink. Celle-ci offre aux conducteurs une manière plus intelligente, plus sûre et plus ludique de profiter de l’univers personnalisé de leur smartphone. Aussi, afin de prolonger l’expérience automobile sur smartphone, DS a développé une application gratuite MyDS permettant à ses utilisateurs de connaître à tout moment le suivi des opérations de maintenance, l’autonomie en carburant ainsi que l’emplacement de stationnement de stationnement de leur DS. Pour assurer la sécurité, la DS3 Performance bénéfice de l’offre DS Connect Box avec le pack SOS & Assistance, un système précurseur qui permet l’appel automatique d’urgence et l’assistance localisée avec envoi des secours adéquats en cas de problème DS AUTOMOBILES SHOWROOM - ZI des Pères Blanc - 97123 Baillif T. 0590 269 775 - Carrefour Grand-Camp - 97153 Pointe-à-Pitre Cedex T. 0590 212 733


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L’ÎLE DE LA REUNION

Des volcans lunaires aux lagons transparents, cette île francaise des tropiques vous offre un concentré de toutes les émotions du voyage.

En réunissant la plus grande diversité de paysages et de cultures, c’est la seule destination qui permette de vivre les plus belles expériences en seul voyage. Sur seulement 2500 km2, elle offre un prodigieux mélange de nature sauvage et de cultures authentiques. Avec 42 % de son territoire inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco, elle rend possible un impossible rêve : celui de faire le tour du monde en quelques jours. Dès les première minutes, vous ressentirez déjà l’extraordinaire variété de chacune des cultures qui vivent en parfaite harmonie sur l’île : de la cuisine asiatique aux marchés créoles, en passant par les traditions bouddhistes, tamoules ou chrétiennes. En seulement quelques heures, il vous sera possible de passer du désert volcanique, démesuré et lunaire au lagon de l’Ermitage. Puis du bleu du lagon au vert luxuriant des vertigineux cirques de montagnes. En seulement quelques jours, vous aurez vécu une exceptionnelle variété d’expériences, de sensations et d’émotions, grâce à une île unique : L’île de La Réunion.

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TOUT LE PLAISIR DE LA PLAGE. Au soleil de l’hémisphère Sud, vous vous reposez sur les plages de sable chaud, cadre exceptionnel pour des moments de farniente et de rêverie mémorables. Avec ses eaux turquoises, protégés par une ceinture corallienne de trente kilomètres, les lagons de l’île de La Réunion vous assurent une baignade en toute sérénité. AMBIANCE CRÉOLE. Dans un bar de plage ou à la terrasse d’un restaurant, vous admirez le soleil se coucher en épousant le lagon. Un verre à la main, vous contemplez l’horizon en profitant du spectacle offert par les danseuses de Maloya, chants et danses reconnus au patrimoine immatériel de l’humanité. Vous pouvez prolonger cette immersion dans la culture créole en rejoignant les Réunionnais sur la plage, pour un de leurs célèbres pique-niques en fin de semaine : un moment de convivialité et de partage, typique de l’art de vivre réunionnais.


JOUER AVEC LE LAGON. Les eaux transparentes laissent deviner les bans de poissons multicolores que vous découvrirez avec palmes, masque et tuba, lors d’une sortie en snorkeling. En eaux profondes, équipé de bouteille et masque, le spectacle est saisissant : poisson-clown lové dans son anémone, murène léopard, raies à la nage élégante, tortues marines… tous protégés par la Réserve Naturelle Marine crée en 2007. De juin à septembre, vous verrez les baleines qui viennent au large des côtes vivre leur romance. Elles jaillissent, plongent et ressurgissent, juste devant les plages. Les plus sportifs pourront embarquer sur des bateaux de pêche pour se mesurer au marlin bleu, au barracuda ou à l’espadon. Vous pourrez profiter de bien d’autres activités nautiques. À l’île de la Réunion, la mer est bien plus qu’un décor, si sublime soit-elle… elle se partage, elle se vit à tous instants de la journée. Découvrez la mer comme vous ne l’avez jamais vécue. VOYAGE EN PLEINE NATURE. Avec ses trois cirques qui offrent des paysages hors du temps, l’île de La Réunion est un livre ouvert sur la naissance du monde. Chaque cirque est protégé par un rempart sculpté par l’érosion en une fine paroi de verdure, qui ouvre sur un site grandiose, baigné d’une lumière à vous couper le souffle. Une multitude de cascades dévalent les pentes couvertes de fougères arborescentes, de treilles de chouchou ou de forêt primaire. Disposés en as de trèfle, les trois cirques accolés au Piton des Neiges affirment chacun leur singularité.

Du sauvage Mafate, uniquement accessible à pied, vous vivrez une expérience authentique et enchantée. Du luxuriant Salazie, au cœur de la culture créole, vous admirerez l’une des plus belles cascades de l’île. Du majestueux Cilaos, abritant le centre thermal de l’île, vous pourrez vous lancer à l’ascension du Piton des Neiges. La douceur des températures fait de l’île un extraordinaire jardin tropical aux mille formes et aux mille couleurs : plus de mille six cents espèces végétales s’y épanouissent. Vous pourrez également y observer une faune étonnante, comme le gecko de Manapany ou le Tuit-tuit, petit oiseau forestier qui aime accompagner les randonneurs. LE PARADIS DES ACTIVITÉS DE PLEIN AIR L’île constitue aussi un merveilleux terrain de jeux naturel, qui s’explore en toute sécurité, à pied, à cheval ou en VTT. 900 kilomètres de sentiers balisés et 1000 kilomètres de pistes côtières attendent les voyageurs paisibles comme les sportifs de haut niveau. L’île de La Réunion est encore plus belle quand on la voit du ciel. Les amateurs de sensations pourront s’adonner au parapente, au paraplane ou au parachute sur un des plus beaux spots de vol libre. Sans effort, le survol de l’île en hélicoptère ou en ULM est l’expérience incontournable et fabuleuse pour profiter de ces sites spectaculaires. Pour plonger au cœur des cascades et de cette nature exceptionnelle vous pourrez également choisir une activité en eau vive : canyoning, canoë-kayak, rafting, randonnée aquatique. Quand la nature est à la fois exceptionnelle et accessible, quand la faune et la flore rivalisent de merveilles, quand tout est à votre disposition pour en profiter... Vous êtes à l’île de La Réunion.

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ROOM SERVICE

PALM

HÔTEL & SPA L’ÎLE DE LA RÉUNION

S

e dressant fièrement hors des eaux bleu marine de l’Océan Indien, un piton à la végétation luxuriante, vestige du Piton de la Fournaise, marque la limite de la baie de Grand’Anse. C’est en surplomb de cette jolie plage de sable blanc bordée de palmiers et de cocotiers que s’est implanté le Palm Hôtel & Spa. Hôtel de charme, serti au cœur d’un environnement authentique et préservé, le Palm Hôtel & Spa vous accueillera pour un séjour sur l’île de la Réunion à 360° de zénitude. Cet établissement classé 5 étoiles appartient à cette nouvelle génération d’hôtels haut de gamme qui allie confort et design, luxe et discrétion et ambiance zen. Dans l’atmosphère intimiste de ce lieu d’exemption, vous bénéficierez des prestations et du service d’un hôtel de luxe, où tout s’accorde pour votre plaisir et votre bien-être. Tout y est conçu pour vous procurer de vrais moments de sérénité et d’évasion. Le Palm Hôtel & Spa est le point de départ idéal pour visiter les sites touristiques incontournables de l’île, comme le cirque de Cilaos, le Piton de La Fournaise, qui figure parmi les volcans les plus actifs au monde, ou encore le littoral du Sud sauvage. Les Chambres et les Suites sont situées dans de jolies villas au charme créole implantées au cœur d’un jardin tropical de 3,5 hectares. Les Lodges nichés en bordure de falaise sur pilotis flirtent avec l’Océan Indien, offrant ainsi un panorama unique et grandiose sur la baie de Grand’Anse et sa belle plage de sable blanc située en contrebas. Le Palm Hôtel & Spa possède un Spa de 435m2 où tous les éléments trouvent leur place dans un ensemble harmonieux et apaisant. Très fréquenté par les résidents de l’hôtel mais également par les réunionnais, l’aléa Spa & Beauty offre un espace de calme et de tranquillité dans un univers feutré où tout invite aux plaisirs des sens. 64 - FOCUS F.W.I


P

our agrémenter votre séjour au Palm Hôtel & Spa, de multiples activités de loisirs vous seront proposées. En effet, l’hôtel dispose d’un concept unique de plage suspendu entre ciel et mer et beaucoup d’autres installations qui laisseront à chacun de merveilleuses souvenirs. La conciergerie reste présente pour vous conseiller et vous aider à organiser vos activités. Alors n’hésitez pas à la solliciter pour préparer au mieux votre séjour et découvrir les plus belles facettes de l’île de la Réunion et puis dites leurs que vous appelez de notre part.

PALM HÔTEL & SPA 43 rue des Mascarins Grand’Anse 97429 Petite Île hotel@palm.re T. 0262 563 040 www.palm.re

Chambres : à partir de 240,00 € Suites : à partir de 360,00 € Lodges : à partir de 510,00 € Services : Room Service, Wi-Fi gratuit, Voiturier, Bagagerie, Business corner à la réception, Baby-sitting, Blanchisserie, Chambre de courtoisie, 3 Salons de séminaires et banquets, Boutiques...

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PURPLE 66 - FOCUS F.W.I

FINISH

Naomi Taurus Mise en Beauté Make Up Box – Hair Janet Benoît – Photographe Éric Corbel.


MUST HAVE Inspiré des secrets des Makeup-artists, cet eyeliner liquide ultra-intuitif permet d’accéder au plus près de la racine des cils du coin interne jusqu’au coin externe de l’oeil. Maîtrisez le tracé grâce à sa pointe ultra fine. Créez des lignes d’une précision extrême pour un rendu du plus simple au plus sophistiqué. Découvrez ses trois formules anti-transfert intensément pigmentées de Noir, Brun & Saphir, qui tiennent toute la journée. Grandiôse Liner, Lancôme Paris, 35,50 €.

L’IMPÉRATIF Le Pinceau Poudre #134 est un grand pinceau arrondi en éventail. Sa souplesse permet une application précise de la poudre en la balayant très délicatement. Ce pinceau professionnel de première qualité et au design unique résulte d’une conception sur-mesure. Pinceau Poudre - 134 , Make Up For Ever, 44,00 €.

EXCLUSIVITÉ Première étape indispensable d’un teint haute perfection, la base Forever & Ever Wear améliore l’application et la tenue du fond de teint. Elle se glisse entre le soin et le fond de teint pour parfaire le fini de la peau. Correction parfaite, longue tenue. Diorskin Forever & Ever Wear, Dior, 42,50 €.

ARME ABSOLUE Un fini mat poudré facile à porter. Sa formule poudre innovante enrichie en pigments mats de couleur intense est associée à un applicateur mousse ultra-doux pour un nouvel effet mat en un seul geste. L’applicateur glisse sur les lèvres en laissant une sensation de velours. Intensément colorées, les lèvres restent douces, souples et confortables. Le mat n’a jamais été aussi facile et agréable à porter ! Sa formule légère et son applicateur conique permettent une application sur mesure, une couvrance modulable pour une infinité de looks. Osez un résultat ombré en variant l’intensité de la couleur en fonction du dégradé souhaité. Rouge à lèvres Infaillible Matte Max, L’Oréal Paris, 12,90 €.

L’ICONIQUE Référence historique de la marque. Cette nouvelle formule permet d’obtenir immédiatement un effet mat. Enrichie d’actifs elle rééquilibre jour après jour les peaux mixtes à grasses, lisse le grain de peau et procure un confort immédiat. Fond de teint fluide matifiant , Black Up, 36,50 €.

COUTURE BY RYKIEL Signé Lancôme Paris

COLORE | RAFRAÎCHIT | ILLUMINE Pour le lancement de cette collection maquillage exclusive, Lancôme met en avant deux nuances de son tout nouveau Cushion Blush Subtil. Sa texture légère et son applicateur doux vous permettront d’obtenir l’effet «rose aux joues» subtil et romantique des Parisiennes. En édition limitée Cushion Blush Subtil, Lancôme Paris, 40,60 €.

L’INCONTOURNABLE HAUTE TENUE

Double effet volume & longueur, intense en couleur. Tenue waterproof 12 heures en continu. Truky Waterproof Mascara, Clarins, 28,00 €.

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Mood

L’ÂME DU VOYAGE

LES PARFUMS LOUIS VUITTON

À L’OBSESSION

LE SAC ICONIQUE BY CHANEL

Ce n’est plus un accessoire, c’est un objet de désir à part entière. Icône sur le tard, il a révolutionné la maroquinerie internationale par sa singularité et échappe au triste sort souvent réservé à ceux qu’on appelle it-bag. Hors de question pour lui de tomber dans l’oubli. Hautes ambitions pour ce sac qui porte le nom de Boy Capel, le grand amour de Gabrielle Chanel. Digne héritier du 2.55 dont il s’avère un petit frère insolent, il s’inspire des cartouchières des chasseurs.

L’INSPIRATION

CHIFFRE FETICHE

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Graphique, élégante et intemporelle, Dior VIII rappelle la veste emblématique du tailleur « Bar ». Son nom, comme pour mieux sublimer le chiffre fétiche de Monsieur Dior, évoque la date de création de sa maison de couture, le 8 octobre 1946. Avec Dior VIII Montaigne, Dior pousse l’inspiration plus loin encore et effectue un véritable retour aux couleurs fondamentales de la palette de Christian Dior en convoquant le gris de l’acier. Montre le jour, bijou le soir, Dior VIII Montaigne a l’âme d’une authentique Parisienne, élégante et féminine, qui sait jouer avec les couleurs, jongler avec les références, s’amuser avec les diamètres et faire varier sa garde-robe au gré des occasions. Dior VIII Montaigne, dès 4 000 euros. 68 - FOCUS F.W.I

l’adage qui veut que le luxe n’existe qu’en vendant ses parfums, Louis Vuitton fait un pied de nez magistral. Certes, il peut se le permettre. Le malletier, créé en 1854, a vu passer quelques parfums dans son histoire - du premier Heures d’absence en 1927 aux derniers Réminiscences et Eau de voyage en 1946 - mais ceux-ci n’ont guère perduré alors que la maison, elle, menait bon train. Alors en 2012, à l’annonce de l’embauche du ‘‘nez’’ Jacques Cavalier Belletrud, on savait que la démarche ferait grand bruit. Normal, l’homme à la cinquantaine est l’une des figures fortes de la parfumerie et a derrière lui quelques-un des grands jus de notre temps : Acqua di Gìo, L’eau d’Issey ou encore le Classique de Jean-Paul Gauthier. Et la maison de mode est l’une des rares à ne pas avoir son parfum. Mais Vuitton fait mieux que s’offrir un grand nom, il se paie le luxe d’un parfumeur maison et de quatre années de recherches et de création pour débarquer, soixante-dix ans après sa dernière production olfactive avec sept eaux de parfum. Rien de moins. Dès le départ Jacques Cavalier Bellutrud a affirmé qu’il avait carte blanche, et on veut bien le croire tant la démarche joue à contre-courant. Là où il aurait pu se concentrer sur un unique parfum, le ‘’nez’’ a travaillé simultanément sur ces sept fragrances aujourd’hui baptisées Rose des vents, Turbulences, Dans la Peau, Apogée, Contre moi, Matière noire et Mille feux. Là où l’on attendait la maison à coups d’arguments marketing massues, elle s’offre un flacon dessiné comme une épure par le designer star Marc Newson, et l’on devine à peine son nom gravé dans le verre. Et là où elle aurait pu ambitionner d’envahir les parfumeries, elle fait le choix de distribuer ses eaux de parfum - pour femmes, une autre audace à l’heure de la mixité en drapeau - uniquement dans ses magasins. Une modernité convaincue. Eau de parfum, Louis Vuitton, 200 € ( 100 ml, puis 125 € la recharge) et 300 € ( 200 ml, puis 250 € la recharge).

THE MUST HAVE

JASON WU FOR CADALIE

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Elle n’a jamais aussi bien porté son nom… L’Eau de Beauté de Caudalie, créée il y a près de 20 ans suivant la précieuse formule de l’élixir de jeunesse de la Reine Isabelle de Hongrie, voit son flacon minimaliste repensé par Jason Wu, avec toute la sensualité féminine qu’on lui connait. Lovée dans ce nouveau flacon collector, la formule singulière, mi-eau, mi-tonique, reste, quant à elle, inchangée.

Eau de Beauté Jason Wu for Caudalie, disponible dès aujourd’hui en boutiques et sur www.caudalie.com, 10,80€ les 30 ml, 31,10 € les 100 ml.


PRADA, SAC PORTÉ ÉPAULE EN VELOURS ET EN CUIR, 1.600,00€

CHRISTIAN LOUBOUTIN, SAC À MAIN EN PYTHON EN CUIR IRISÉ, 2.200,00€

Oh my BAG !!!

TOM FORD, SAC PORTÉ ÉPAULE EN PYTHON, 4 200,00€

LOEFFLER RANDALL, SAC SEAU EN CUIR, 407,00€

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Lionel Laurendot – Stylisme Ken Joseph – Photographe Éric Corbel. Montre Himalaya 1954, LIP, GRAIN D’OR. 70 - FOCUS F.W.I


DANIEL WELLINGTON, Classic Reading.

MONTBLANC, ExoTourbillon Rattrapante.

PROMENADE

HORLOGÈRE CHOPARD, L.U.C 8HZ.

BLANCPAIN, Squelette 8 JOURS. FOCUS F.W.I - 71


Richelieu Archie en cuir, Grenson, 355,00€

LE VESTIAIRE

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Derbies en cuir gariné, Thom Browne, 1.100,00€

Derbies en cuir, Church’s, 620,00€

Derbies en cuir poli, Officine Creative, 460,00€

Derbies en cuir, Tricker’s, 485,00€

Derbies Alec en cuir, Jimmy Choo, 595,00€

Derbies en cuir grainé, Thom Browne, 1.300,00€


Mood JET SET KIT Aésop

Emportez vos soins Aesop en voyage. Ne vous laissez pas emporter par la rage de l’air, lancez une révolution de première classe! Commencez par refuser les repas bas de gamme, les films de série C et les mauvais magazines (mais gardez le masque pour les yeux si vous arrivez à en avoir un). Ensuite, offrez-vous ces petits plaisirs de voyage conçus pour vous rafraîchir sous tous les fuseaux horaires. Mettez-vous en valeur et sentez-vous chez vous où que vous alliez. Jet Set Kit d’Aésop incluant le Baume Aromatique aux Agrumes, Gel Nettoyant à la Feuille de Géranium pour le Corps, Shampooing et Après-Shampooing Classique, 4x 50ml, 33 euros.

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LE VESTIAIRE DES PARFUMS YVES SAINT-LAURENT Trench, caban, tuxedo, saharienne... La célèbre marque traduit cinq de ses pièces signatures en jus au chic inoxydable. C’est dans ses pièces iconiques, qui ont marqué l’histoire de la mode tant par leurs coupes que par leurs manières de transgresser les genres, que la marque de parfum a trouvé l’inspiration de ses nouvelles fragrances. Le tuxedo, tout d’abord, est réinterprété en un jus audacieux, mêlant l’ardeur boisée et fumée du patchouli au piquant des épices. Un dressing olfactif mixte, fidèle à l’esprit de ces vêtements qui ont bousculé les codes. Eau de Parfum, Yves Saint Laurent Beauté, 125 ml dès 240 euros pièce.

L’OBSESSION DU MÂLE

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la maison Messika se conjugue également au masculin avec une première collection de bijoux essentiels pour homme, forgée dans le titane et les diamants.Ce bracelet en titane serti de diamants taille brillant en mouvement fait partie de la collection Move, icone de la Maison Messika. Graphisme épuré et lignes essentielles, la collection signature de Messika associe la force du titane à la puissance du diamant pour révéler un modèle au tempérament corsé et à la masculinité pure, brute et magnétique. Bangle | Move Titanium Naturel.

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A NEWBLACK PANTHER Photographe Éric Corbel | Stylisme Ken Joseph | Réalisation Mike Matthew. Mise en beauté Make Up Box | Hair Ja d’Hair by Janet Benoit | Studio Make Up For Ever Modèle : Océane Bélénus

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Robe longue noire, INTIME SÉDUCTION.

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Robe noire Maestro Ba&sh, JOUR ET NUIT. Boucles d’oreilles feuilles, SHOWROOM B.

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Robe en dentelle noire, INTIME SÉDUCTION. Body Implicite, LIZA FASHION. Boucles d’oreilles pendantes, SHOWROOM B. 78 - FOCUS F.W.I


Veste structurée noire, JOUR ET NUIT. Body Implicite, Collier et Bracelets, LIZA FASHION.

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FREEDOM

Photographe Éric Corbel | Stylisme & Réalisation Ken Joseph Mise en beauté Make Up Box | Studio Make Up For Ever Modèle : Rainer Boucard

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Nœud papillon noir, ZARA. Chemise blanche manche longue, HUGO BOSS. Veste noire structurée, MANGO. FOCUS F.W.I - 81


Nœud papillon noir, ZARA. Chemise blanche manche longue, HUGO BOSS et Jupe Samouraï en crêpe noire façon créole, EPYSOD LE BOUDOIR by Kévin O’Brian.

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Tunique circulaire en lin surpiqué, EPYSOD LE BOUDOIR by Kévin O’Brian.

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Tunique Over Size, EPYSOD LE BOUDOIR by Kévin O’Brian. Jean Jude skinny noir, MANGO.

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Veste slim-fit noire et Pull-over en coton, MANGO. 86 - FOCUS F.W.I


Polo slim-fit coton soie et Bermuda style chino, MANGO. Sac à dos boucles, BERSHKA et Spartiates en cuir, ASOS. Montre Powermatic 80 Chronometer, TISSOT.

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BLACK

IS MAGIC

Photographe Éric Corbel | Stylisme Ken Joseph | Réalisation Mike Matthew. Mise en beauté Make Up Box | Hair Ja d’Hair by Janet Benoit | Studio Make Up For Ever Modèle : Tahiana Gustave

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Veste léopard The Kooples, SEGUNDO PISO. Combinaison Jupe-culotte, MOANA BOUTIQUE. Boucles d’oreilles, SHOWROOM B.

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Chemise imprimée col lavallière, Pantalon Wax et Ceinture, FLEUR DE CANNE by Denis Devaed. Boucles d’oreilles, SHOWROOM B. Colliers, APPARENCES. Bracelets et Jonc, MANGO.

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Tunique noire, INTIME SÉDUCTION. Ceinture, FLEUR DE CANNE by Denis Devaed. Jupe crayon croûte de cuir, Pantalon palazzo et Bracelet rigide, MANGO. Boucles d’oreilles et Collier, APPARENCES.

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Manteau mi-long en molleton vert canard et Short en jean Mom Fit, ZARA. Chemise slim-fit en jean, H&M. Ceinture en silicone, APPARENCES. Bague, SHOWROOM B. Collier plumes et Escarpins, MANGO.

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Blazer sans manches Leano, SEGUNDO PISO. Pantalon slim-fit, MOANA BOUTIQUE. Boucles d’oreilles et Bracelets, APPARENCES. FOCUS F.W.I - 95


Veste, JOUR ET NUIT. Body imprimé et Sandales, MANGO. Jupe, EPYSOD LE BOUDOIR by Kévin O’Brian. Boucles d’oreilles, APPARENCES.

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Ensemble sweat wear, MOANA BOUTIQUE. Collier, SHOWROOM B. Bracelets, APPARENCES. Mocassins, MANGO.

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CARNET D’ADRESSES APPARENCES Galeries de Houelbourg - ZI Jarry 97122 Baie-Mahault T. 0590 996 731

LIZA FASHION 6 rue Baudot, 97100 Basse-Terre T. 0590 811 402

APPARTEMENT 311 Bas-du-Fort 97190 Le Gosier T. 0690 595 753

MAKE UP BOX Imm. Technopolis 2 - ZI Jarry 97122 Baie-Mahault T. 0590 810 495

EPYSOD LE BOUDOIR 2, rue Gambetta 97110 Pointe-à-Pitre T. 0690 096 162 FLEUR DE CANNE Galerie de Houelbourg - ZI Jarry 97122 Baie-Mahault T. 0590 989 123 GRAIN D’OR Centre commercial Milénis 97139 Les Abymes T. 0590 480 102 INTIME SÉDUCTION La Darse - Derière Forum Caraibes 97100 Pointe-à-Pitre T. 0590 229 418 JA D’HAIR ET VOUS ? 97190 Le Gosier T. 0690 442 932 JOUR ET NUIT 1476 rue H. Becquerel Imm. Sas. ZI Jarry 97122 Baie-Mahault T. 0590 996 214

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MANGO Centre commercial Destreland 97122 Baie-Mahault T. 0590 418 644 MOANA BOUTIQUE 4 rue Barbes 97100 Basse-Terre T. 0590 814 216 ROMMANE C.C Géant Casino - Bas-du-Fort 97190 Le Gosier T. 0590 886 508 SEGUNDO PISO www.segundopiso.fr serviceclient@segundopiso.fr T. 0690 947 442 SHOWROOM B 5 rue du Docteur Cabre 97100 Basse-Terre T. 0590 988 535 SWAROVSKI Centre commercial Destreland 97122 Baie-Mahault T. 0590 410 468


B E A U T Y

L O U N G E

by Karine Gatibelza

SOIN DU VISAGE ET DU CORPS | MAKE UP | DERMOGRAPHIE BEAUTÉ MAINS ET PIEDS | EXTENSION DE CILS | VERNIS SEMI PERMANENT Imm. Technopolis 2 - ZI de Jarry - 97122 Baie-Mahault (Près de la pâtisserie Gabriel et de la nouvelle Poste) T. 0590 810 495 - M. makeupbox@hotmail.fr

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NOUVELLE DS 3 GIVENCHY

Édition Limitée

Partageant la même exigence pour le soin apporté aux matières, aux textures et aux couleurs, les Maisons DS Automobiles et Givenchy ont allié leurs savoir-faire pour répondre aux besoins des femmes modernes et actives, donnant ainsi naissance à une Édition Limitée d’exception : Nouvelle DS 3 GIVENCHY Le MakeUp. La carrosserie texturée Blanc Opalin confère à ce modèle inédit un toucher élégant semblable au grain des poudres de maquillage tandis que le toit vernis brillant de couleur Whisper rappelle la profondeur d’un rouge à lèvres de luxe. Cette citadine chic accueille un kit de maquillage intégré dans l’accoudoir central vous permettant de personnaliser votre look au gré de vos envies.

Spirit of avant-garde = L’esprit d’avant-garde. CONSOMMATIONS MIXTES ET ÉMISSIONS DE CO2 DE NOUVELLE DS 3 : DE 3,0 À 5,6 L/100 KM ET DE 79 À 129 G/KM

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D S A U T O M O B I L E S C H E Z A U T O G U A D E L O U P E À P O I N T E - À - P I T R E 0590 21 27 33


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