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ÉDITO

ÉDITO ÉDITO

Le fond de l'air est frais Laïho, laïho! Il n'y a plus de saison Laïho, laïho!*

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Ça pourrait simplement être le début d'une chanson connue... Espérons quel le climat ne finisse pas par s’effilocher totalement et que nous ne puissions plus habiter ce beau monde. Le Monde est beau est le titre du premier livre d'Albert Renger-Patzch (1897-1966). Il s'agit pour lui de montrer le monde tel qu'il est, alignant contextes urbains et campagnards d'une même et minutieuse contemplation documentaire. D'autres, tels Robert Adams (1937) procèdent par leur photographie a une subtile critique de l'occupation humaine du paysage et aux dégradations qu'elle y produit. Encore plus récent, dans son livre Monsanto : une enquête photographique Mathieu Asselin (1973) s'en prend in extremis à l'empire aujourd'hui « disparu » pour cause de rachat par Bayer (2018) dénonçant avec véhémence les crimes de l'entreprise chimio-criminelle. La photographie attentive aux changements du monde accumule depuis longtemps et régulièrement les signes du désastre. Mais à quoi bon photographier s'il n'y a pas l'espoir de la permanence de la mémoire et de son utilisation future, ne serait-ce qu'à un titre nostalgique ? Aujourd'hui l'image est liquide, elle ne cesse de se répandre par toutes les issues qu'elle trouve, telle une infinie logorrhée. Plus rien n'accroche et le numérique en a fini avec la prétendue probité de l'image, sa faculté flabelliforme à véhiculer le réel, elle n'est plus que suspecte d'être fake à jamais. Cette fin d'année des 25 ans de NegPos se termine dans une douceur qui contraste avec la furie qui règne aux alentours avec en perspective des rencontres internationales de très haut niveau tout au long de ce 2023. En effet dès janvier, nous jouerons à l'extérieur avec deux expositions de photographie chilienne, l'une à Rennes et l'autre à Aurillac. Comme vous le savez NegPos ne peut s'empêcher de s'exporter ou de faire venir à lui le monde, ce « tout monde » dont parle Edouard Glissant. Dans ce numéro 22 de FOTOLOFT vous retrouverez donc les programmations en cours ou à venir pour les 6 prochains mois : Les Villes Invisibles #3 avec 4 superbes expositions sur la ville et l'architecture, jusqu'à la fin janvier puis Ceci n'est pas une photo #5 de février à avril, dévoilera les relations méconnues entre photographie et fil à coudre mettant en scène des productions amateurs et professionnelles avec notamment la présence exceptionnelle de Carolle Benitah, une exposition monographique de Philippe Dollo à partir d'avril et puis bien sûr des rendez-vous à présent réguliers tels que Les Villes Invisibles et le Coup de coeur de Patric Clanet, vaillant co-équipier de notre infatigable aventure. Reparti pour 25 ans, le Centre d'art et de photographie NegPos continue à se développer et à étendre sa réputation, ici et ailleurs. Pour reprendre les mots de fin de notre manifeste consultable en ligne sur le site negpos.fr : « Nous revendiquons (...) une forme de latinité dans notre manière de faire et dans notre savoir être. Nous privilégions l’échange, la convivialité et la rencontre. Le plaisir esthétique est notre fil conducteur et nous nous efforçons de faire bon usage de la lenteur. »

Chi va piano, va sano, alors longue vie à cette belle expérience !

Patrice Loubon Directeur du Centre d'art et de photographie NegPos

* Paroles de Jacques Dutronc et Othon Aristides

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