UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR Ecole Inter-Etats des Sciences et Médecine Vétérinaires (EISMV) de Dakar
Année 2018
N° 04
Brucellose bovine au Cameroun : Enquête CAP et Prévalence dans les exploitations laitières du département de la Vina Mémoire de Master en Santé Publique Vétérinaire Spécialité : Epidémiologie des maladies transmissibles et gestion des risques sanitaires (EGRS) Présenté et soutenu publiquement le vendredi, 02 Février 2018 à 14 heures Par : Müller FOTSAC DZOUSSE Né le 25 Juillet 1992 à Douala (Cameroun)
Membres du Jury Président :
Mr. Yalacé Yamba KABORET Professeur à l’EISMV de Dakar (Sénégal)
Membres :
Mme Rianatou BADA ALAMBEDJI Professeur à l’EISMV de Dakar (Sénégal) Mr. Germain Jérôme SAWADOGO Professeur à l’EISMV de Dakar (Sénégal)
Directeur de Mémoire :
Mr. Justin Ayayi AKAKPO Professeur à l’EISMV de Dakar (Sénégal)
Co-Directeur de Mémoire :
Mr. Moctar MOUICHE Chargé de Cours à l’ESMV (Cameroun)
Dédicace
Je dédie ce travail :
A mes parents Martin DZOUSSE et Delphine DOUONFOK. Votre souci a toujours été de voir vos enfants réussir et s’épanouir. Pour tout le sacrifice consenti depuis des années en vue de mon succès, acceptez ce travail comme un témoignage de mon affection filiale. Que l’Eternel vous bénisse, vous assiste, vous accorde la Grâce, la paix et une longue vie.
A mes frères Simon-Berthold NGOUFFO et Michée FOTOUO. Vous avez toujours été là pour m’encourager moralement dans mes études, acceptez ce travail comme un témoignage de mon affection fraternelle.
i
Remerciements Je présente mes sincères remerciements : A l’Eternel Dieu tout puissant pour toutes ses bénédictions et ses grâces en mon égard; Au Professeur Justin Ayayi AKAKPO pour avoir accepté de superviser ce travail et pour tous ses conseils multiformes tout au long de ma formation; Au Docteur Moctar MOUICHE pour m’avoir encadré et accompagné dans l’élaboration de ce travail, et pour avoir facilité l’analyse des échantillons de lait au sein du laboratoire de l’IRAD; Au Programme ZELS pour m’avoir donné l’opportunité de réaliser ce mémoire; Au Professeur Rianatou BADA ALAMBEDJI (coordonnatrice des masters à l’EISMV) pour la qualité de la formation reçue et pour sa disponibilité; Au Professeur Germain Jérôme SAWADOGO pour ses conseils et sa disponibilité; Au Professeur Faustin BALAAM FACHO pour ses nombreux conseils; Au Docteur Andrée Prisca NDOUR pour sa collaboration dans la réalisation de ce travail; Au Docteur Roland NANKAM et Docteur Armelle KOUENGOUA pour leurs assistances et leurs disponibilités le long de ma formation; A tout le collectif des enseignants et le personnel de l’Ecole Inter-états des Sciences et Médecine Vétérinaires de Dakar pour leur collaboration et leur temps mis dans notre formation; A tous mes promotionnaires de Master en Epidémiologie des Maladies Transmissibles et Gestion des Risques Sanitaires pour leur collégialité et pour la parfaite entente; Aux éleveurs de bétail du département de la Vina pour leur franche collaboration; A monsieur Saya MAHAMAT pour m’avoir aidé dans la collecte des données sur le terrain; A la famille KUISEU pour son soutien durant mon séjour à Dakar; A Mme Christelle Phalonne ABA NKASSE, Mme Yeslim Mohammed ASSIETOU, Mme Fayolle DIACK, Mme Audrey NGANBOU TCHOMKEM et Mr Roland ITOUA NGASSAKI pour m’avoir aidé à m’intégrer à Dakar et pour leur disponibilité; Au groupe des Jeunes de Nsiméyong (Yaoundé - Cameroun), et plus particulièrement à son conseil technique composé de Frheid TCHOUANKEU, Parfait AOUDI, Cyril VERSATCHE, Gilles KOHOU et Thomas ADJIA pour les encouragements et moments de prières; A Sonia Christianne KAMEGNE FEUKAM pour sa présence et son soutien, qu’elle trouve ici l’expression de mon amour et ma sincère gratitude; A vous tous si nombreux que je n’ai pas pu citer et qui avez contribué de près ou de loin à la réalisation de ce travail, je vous serai toujours reconnaissant.
ii
Hommages à nos Maitres et Juges
A notre Maitre et Président de jury, Monsieur Yalacé Yamba KABORET Professeur à l’EISMV. Nous sommes très honorés de vous avoir comme président du jury de mémoire, malgré vos multiples obligations. Ceci nous démontre une fois de plus la grandeur de vos qualités humaines. Veuillez accepter nos hommages respectueux. A notre Maître et Juge, Madame Rianatou Bada ALAMBEDJI, Professeur à l’EISMV. Nous avons l’honneur et un immense plaisir de vous compter parmi les membres de ce jury. Vous nous avez conseillé dans la réalisation de ce travail. Vos qualités humaines, votre disponibilité à notre égard et votre rigueur scientifique sont pour nous d’une grande admiration. Soyez assuré, honorable maître, de notre éternelle reconnaissance. A notre Maître et Juge, Monsieur Germain Jérôme SAWADOGO, Professeur à l’EISMV. Vous nous faites un grand honneur en acceptant de faire partie de ce jury de mémoire. Vos qualités intellectuelles, votre rigueur et votre abord facile nous ont marqués et nous serviront toujours d’exemple. Veuillez trouver ici l’assurance de notre sincère gratitude. A notre Maître et Directeur de mémoire, Monsieur Justin Ayayi AKAKPO, Professeur à l’EISMV. Vous avez accepté d’encadrer et de diriger ce travail avec rigueur scientifique, malgré vos multiples occupations. L’amour pour le travail bien fait, la disponibilité, l’humilité et la compréhension dont vous avez fait preuve, suscitent admiration et respect. Trouvez ici l’expression de notre profonde gratitude. A notre Maître et Co-Directeur de mémoire, Monsieur Moctar MOUICHE, Chargé de Cours à l’ESMV (Cameroun). Vous nous avez suivis sans faille tout au long de ce travail. La disponibilité et le sens particulier que vous avez voulu donner à ce travail ont beaucoup contribué à sa valeur scientifique. Votre sens de responsabilité et vos qualités d’homme de science suscitent respect. Soyez rassuré de notre sincère reconnaissance et recevez nos sincères remerciements. iii
Liste des tableaux Tableau I : Espèces, biovars, hôtes de prédilection et potentiel zoonotique des Brucella. ........ 3 Tableau II : Signes cliniques et symptômes de la brucellose bovine. ........................................ 5 Tableau III : Contenu du kit BRUCELISA M. ........................................................................ 16 Tableau IV: Répartition des participants par localité et personne enquêtée. ........................... 21 Tableau V: Répartition des participants par type de ferme, mode d’élevage et mode de reproduction. ............................................................................................................................ 22 Tableau VI : Connaissances sur la transmission de la brucellose à l’homme. ......................... 24 Tableau VII: Distribution de l’échantillon par localité. ........................................................... 26
Liste des figures Figure 1: Mode de transmission de la brucellose à l’homme. .................................................. 13 Figure 2 : Zone d’étude. ........................................................................................................... 15 Figure 3 : Interprétation de l’analyse ....................................................................................... 20 Figure 4: Répartitions des personnes ayant entendu parler de brucellose en fonction des localités..................................................................................................................................... 22 Figure 5 : Espèces animales sensibles à la brucellose. ............................................................. 23 Figure 6: Degré de sureté chez les différentes espèces animales. ............................................ 23 Figure 7: Proportions des signes de la brucellose cités par les enquêtés. ................................ 24 Figure 8: Comportement des éleveurs en cas de suspicion de brucellose. ............................... 25 Figure 9: Prévalence de la brucellose par arrondissement. ...................................................... 26
iv
Liste d’abréviations ABTS :
2,2-Azino-bis (3-ethylbenzothiazoline-6sulphonic acid)
ADN :
Acide Désoxyribonucléique
BPA :
Buffered Plate Agglutination
CAP :
Connaissances, attitudes et pratiques
DDEPIA : DO : EAT :
Délégation Départementale de l’Elevage, des Pêches et des Industries Animales Densité Optique Epreuve à l’antigène tamponné
EISMV :
Ecole Inter-états des Sciences et Médecine Vétérinaires de Dakar
ELISA :
Enzyme Linked ImmunoSorbent Assay
ESMV :
Ecole des Sciences et Médecine Vétérinaire
FAO : FC : IRAD :
Food and Agriculture Organization Fixation du Complément Institut de Recherche Agricole pour le Développement
KAP :
Knowledge, Attitudes and Practices
LCR :
Liquide Céphalorachidien
LPS :
Lipo-Polysaccharide
Moy :
Moyenne
Ndéré :
Ngaoundéré
OIE :
Organisation Mondiale de la Santé Animale
PBS :
Phosphate Buffered Salin
PCR :
Polymerase Chain Reaction
RB :
Rose Bengale
RT :
Ring Test
SAW : TPF : ZELS :
Séro-agglutination de Wright Test de Polarisation de la Fluorescence Zoonoses and Emerging Livestock Systems
v
Résumé La brucellose reste l’une des zoonoses les plus répandues dans le monde et dangereuse pour la santé humaine et animale. Ainsi, un projet coordonné par le service de Microbiologie, Immunologie et Pathologie Infectieuse de l’Ecole Inter-Etats des Sciences et Médecine Vétérinaires (EISMV) de Dakar, a été financé par le programme « Zoonoses and Emerging Livestock Systems (ZELS) ». Ce projet nous a permis de mener une étude transversale sur la brucellose dans 137 exploitations laitières du département de la Vina (Adamaoua-Cameroun) de Janvier à Août 2017. L’objectif de cette étude était de contribuer à la rentabilité économique des élevages et à la sauvegarde de la santé animale et celle des éleveurs de bétail du département de la Vina. Ainsi, 90 éleveurs de bétail ont été enquêtés sur leurs connaissances, attitudes et pratiques sur la brucellose. Il ressort de cette enquête que 63 éleveurs soit 70% des éleveurs enquêtés ont déjà entendu parler de la brucellose. Cependant, parmi ces 63 éleveurs ayant entendu parler de brucellose, la majorité (79,37%) ont choisi l’espèce bovine comme étant la seule espèce pouvant être atteinte de brucellose ; l’association des boiteries aux avortements ont été désignés comme étant les principaux signes caractéristiques (28,57%) de la brucellose chez l’animal malade ; une faible proportion (17,46%) a affirmé que cette maladie peut être transmise à l’homme ; de plus, les principales voies de transmissions citées ont été le contact avec les animaux infectés (9,09%) et la consommation de lait non pasteurisé associée à la consommation de viande contaminée (36,36%). En cas de suspicion de brucellose dans le troupeau, l’attitude adoptée par la majorité des éleveurs (39,69%) sera d’essayer de traiter les animaux. Une grande partie des éleveurs (57,14%) essayera parfois de vendre les animaux au marché et la quasi-totalité (96,83%) n’achètera jamais un vaccin. Par ailleurs, 137 échantillons de lait de mélange prélevés dans 137 exploitations de la Vina ont été analysés par ELISA indirecte à l’aide du kit BRUCELISA M, produit par le laboratoire APHA Scientific au Royaume-Uni. La prévalence de la brucellose obtenue (2,92%) dans le département de la Vina est faible. Néanmoins, des campagnes de sensibilisation sur les méthodes de prophylaxie doivent davantage contribuer à améliorer les connaissances des éleveurs de bétail afin de réduire la prévalence de cette zoonose à néant.
Mots clés : Brucellose bovine, lait de mélange, enquête CAP, prévalence, Vina-Cameroun
vi
Abstract Brucellosis remains one of the most widespread zoonosis in the world dangerous to human and animal health. A project monitored by the department of Microbiology, Immunology and Infectious Diseases of the Inter-State School of Veterinary Medicine and Sciences (EISMV) at Dakar was funded by the Zoonoses and Emerging Livestock Systems (ZELS) program. Thanks to this project, we were able to conduct a cross-sectional study on brucellosis in 137 dairy farms in the Vina Division (Adamaoua Cameroon) from January to August 2017. The main goal of this study was to Contribute to the economic growth of farms and to the safeguarding of animal health and that of cattle breeders of the Vina Division. For this reason, 90 cattle breeders were surveyed on their knowledge, attitudes and practices (KAP) on brucellosis. This survey revealed that 70% of the breeders surveyed have already heard of brucellosis. However, among those 63 breeders who heard of brucellosis, the majority (79.37%) chose the bovine species as the only species that could be affected by brucellosis; the association of lameness and abortions was designated as the main characteristic signs (28.57%) of brucellosis in animals; a small proportion (17.46%) claimed that this disease could be transmitted to humans; in addition, the main transmission routes listed were contact with infected animals (9.09%) and consumption of unpasteurized milk associated with consumption of contaminated meat (36.36%).Moreover, in case of suspected brucellosis in the herd, the attitude that the most breeders (39.69%) will always adopt is that of trying to treat the animals; a majority of farmers (57.14%) will sometimes try to sell the animals at the market; almost all farmers (96.83%) will never buy a vaccine. Furthermore, 137 samples of bulk milk from 137 Vina farms were analyzed using the indirect ELISA technique with the help of the BRUCELISA M kit, produced by APHA Scientific laboratory in the United-Kingdom. The prevalence of brucellosis obtained (2.92%) in the Vina Division is low. Nevertheless, awareness campaigns on methods of prophylaxis must be continuously brought to improve the knowledge of cattle breeders, so as to reduce the prevalence of this zoonosis to nil.
Key words: Bovine brucellosis, bulk milk, KAP survey, prevalence, Vina-Cameroon
vii
Table Des Matières Introduction ................................................................................................................................ 1 Première Partie : Généralités sur les brucelloses animales et humaine ...................................... 3 Chapitre I. Brucelloses animales ................................................................................................ 3 I.1. Brucellose bovine ............................................................................................................. 3 I.1.1. Agents Brucelliques .................................................................................................. 4 I.1.2. Importance ................................................................................................................ 4 I.1.2.1. Importance économique ..................................................................................... 4 I.1.2.2. Importance hygiénique....................................................................................... 4 I.1.3. Manifestations cliniques et symptômes .................................................................... 4 I.1.4. Epidémiologie ........................................................................................................... 5 I.1.4.1. Epidémiologie analytique .................................................................................. 5 I.1.4.2. Epidémiologie synthétique................................................................................. 6 I.1.5. Méthodes de diagnostic............................................................................................. 6 I.1.5.1. Diagnostic clinique ............................................................................................ 6 I.1.5.2. Diagnostic expérimental .................................................................................... 6 I.1.6. Méthodes de surveillance et de lutte ......................................................................... 9 I.1.6.1. Prophylaxie sanitaire .......................................................................................... 9 I.1.6.2. Prophylaxie médicale : Vaccination ................................................................ 10 I.2. Brucellose des autres espèces animales ......................................................................... 11 Chapitre II. Brucellose humaine............................................................................................... 12 II.1. Agents brucelliques ...................................................................................................... 12 II.2. Importance .................................................................................................................... 12 II.3. Transmission ................................................................................................................. 13 II.4. Manifestations cliniques et symptômes ........................................................................ 13 II.5. Diagnostic ..................................................................................................................... 14 II.6. Traitement ..................................................................................................................... 14 II.7. Prophylaxie ................................................................................................................... 14 Deuxième Partie : Etude expérimentale ................................................................................... 15 Chapitre I : Matériel et méthodes ............................................................................................. 15 I.1. Période et zone d’étude .................................................................................................. 15 I.2. Matériel .......................................................................................................................... 15 I.2.1. Matériel d’enquête .................................................................................................. 15 I.2.2. Matériel biologique ................................................................................................. 16 I.2.3. Matériel de prélèvement ......................................................................................... 16 viii
I.2.4. Matériel de laboratoire ............................................................................................ 16 I.3. Méthodes ........................................................................................................................ 17 I.3.1. Description de l’étude ............................................................................................. 17 I.3.2. Echantillonnage ....................................................................................................... 17 I.3.2.1. Taille de l’échantillon ...................................................................................... 17 I.3.2.2. Méthode d’échantillonnage .............................................................................. 17 I.3.3. Prélèvement de lait de mélange .............................................................................. 17 I.3.4. Recherche d’anticorps anti-Brucella dans le lait de mélange par ELISA indirect . 18 I.3.4.1. Principe du test ................................................................................................. 18 I.3.4.2. Préparation des réactifs .................................................................................... 18 I.3.4.3. Mode opératoire ............................................................................................... 19 I.3.4.4. Lecture des résultats ......................................................................................... 20 I.3.5. Analyses statistiques ............................................................................................... 21 I.3.6. Considérations éthiques .......................................................................................... 21 Chapitre II : Résultats ............................................................................................................... 21 II.1. Connaissances, attitudes et pratiques des éleveurs de bétail sur la Brucellose ............ 21 II.1.1. Données sociodémographiques sur les participants enquêtés ............................... 21 II.1.2. Connaissances des éleveurs de bétail sur la brucellose ......................................... 22 II.1.3. Connaissances sur les espèces animales sensibles à la brucellose ........................ 23 II.1.4. Degré de sureté chez chaque espèce ...................................................................... 23 II.1.5. Connaissances sur les signes de la brucellose chez les animaux atteints .............. 24 II.1.6. Connaissances sur la transmission de la brucellose à l’homme ............................ 24 II.1.7. Attitude et pratique des éleveurs en cas de suspicion de brucellose dans le troupeau .......................................................................................................................................... 25 II.2. Prévalence de la brucellose bovine dans la Vina .......................................................... 25 II.2.1. Distribution de l’échantillon .................................................................................. 25 II.2.2. Prévalence de la brucellose dans les arrondissements du département de la Vina 26 Chapitre III : Discussion .......................................................................................................... 27 III.1. Connaissances, attitudes et pratiques des éleveurs de bétail sur la brucellose ............ 27 III.2. Prévalence de la brucellose bovine dans la Vina ........................................................ 29 Recommandations .................................................................................................................... 30 Conclusion ................................................................................................................................ 31 Références Bibliographiques.................................................................................................... 32 Annexes ...................................................................................................................................... a
ix
Introduction L’élevage bovin au Cameroun est une activité assez intense. Le cheptel bovin camerounais est estimé à 5 950 000 têtes (FAOSTAT, 2014a) avec une production laitière annuelle de 185 680 tonnes de litres (FAOSTAT, 2014b). Le département de la Vina situé dans la région de l’Adamaoua (bassin d’élevage bovin au Cameroun) compte un cheptel de 400 677 têtes de bovins, ce qui représente 6,7% du cheptel bovin national, avec une production laitière annuelle d’environ 322 350 litres (VAITCHAFA, 2015). Cette activité est confrontée à la recrudescence de nombreuses pathologies parmi lesquelles les zoonoses telles que la brucellose, la toxoplasmose, la fièvre Q, la leptospirose, la tuberculose bovine et bien d’autres, très souvent à l’origine des problèmes de santé publique. Ainsi, ces maladies se présentent comme un frein pour le développement de l’élevage, et la brucellose n’en n’est pas des moindres, puisqu’elle est devenue endémique depuis des décennies (AKAKPO et NDOUR, 2013). La brucellose est une maladie grave, due à des bactéries du genre Brucella. Affectant aussi bien les humains que de nombreuses espèces animales domestiques et sauvages, elle est considérée comme l’une des zoonoses les plus répandues dans le monde (CORBEL, 2006 ; SANOGO et al., 2008 ; AKAKPO et NDOUR, 2013). La transmission de l’infection à l’homme se fait surtout à partir de la consommation du lait cru ou la manipulation des avortons constituant ainsi, un risque non négligeable pour la santé du consommateur et de l’éleveur (HAROUNA, 2008 ; ADAMOU, 2014). Chez les animaux, la brucellose bovine essentiellement due à Brucella abortus, reste la plus répandue en Afrique. (AKAKPO et NDOUR, 2013). Depuis les années 1980, diverses études épidémiologiques, consacrées à la brucellose bovine au Cameroun ont montré des prévalences non négligeables. C’est ainsi qu’AKAKPO (1987) a trouvé une prévalence allant de 6,70% à 10,50% dans la partie Nord du Cameroun ; SHEY-NJILA et al. en 2005 ont eu une prévalence de 9,60% à l’abattoir de Dschang (Ouest-Cameroun). Des travaux plus récents ont été menés toujours au Cameroun par plusieurs auteurs parmi lesquels, BAYANG (2014) qui a trouvé une prévalence de 8,8 % à l’échelle individuelle et une prévalence de 26,8% à l’échelle du troupeau dans les régions du Nord et de l’Adamaoua Cameroun ; BAYEMI et al. en 2015 ont trouvé une prévalence de 5,2% chez de bovins de races locales et améliorées dans la région du Nord-Ouest Cameroun ; KOUONMO (2016) a observé une prévalence de 5,93% chez les bovins à l’abattoir municipale de Ngaoundéré.
1
Au vu de ce qui précède, et malgré les prévalences assez significatives, cette maladie ne fait pas l’objet de surveillance épidémiologique au Cameroun (RESEAU NATIONAL D’EPIDEMIOSURVEILLANCE DES MALADIES ANIMALES, 2015), et donc constitue un risque économique pour l’éleveur et un risque sanitaire pour la santé du bétail et celle des éleveurs. Pour ce faire, des enquêtes épidémiologiques doivent être faites en continu afin de suivre l’évolution de cette zoonose majeure et mettre en place un programme efficace de lutte contre cette maladie dangereuse pour la santé humaine et animale. Notre travail est effectuée dans le cadre d’un projet de recherche intitulé «Contrôle multisectoriel de la brucellose dans les principales zones de production laitières péri-urbaines d’Afrique de l’Ouest et du Centre ». Ce projet, coordonné par le service de MicrobiologieImmunologie-Pathologie Infectieuse de l’EISMV, a été financé par le programme « Zoonoses and Emerging Livestock Systems (ZELS) ». Il comporte un volet relatif à l’étude des maladies zoonotiques rencontrées en élevage bovin parmi lesquelles, la brucellose. C’est dans ce contexte que cette étude a été entreprise avec pour objectif général de contribuer à la rentabilité économique des élevages et à la sauvegarde de la santé animale et celle des éleveurs de bétail du département de la Vina. Il a été spécifiquement question : -
D’évaluer les connaissances, attitudes et pratiques des éleveurs de bétail du département de la Vina sur la brucellose ;
-
De déterminer la prévalence de la brucellose à Brucella abortus dans le lait de mélange des vaches de notre zone d’étude.
Ce travail comporte deux grandes parties : -
Une revue des généralités sur les brucelloses animales et humaine ;
-
Une partie expérimentale consacrée d’abord à la présentation du matériel et la méthodologie de ce travail, puis aux résultats desquels découleront une discussion et les recommandations appropriées.
2
Première Partie : Généralités sur les brucelloses animales et humaine D’après l’Organisation Mondiale de la Santé Animale (OIE) en 2009, la brucellose ou fièvre de Malte ou Mélitococcie est une maladie réputée contagieuse et classée sur la liste unique des maladies animales graves de l’OIE (ADAMOU, 2014). Elle est une zoonose à distribution mondiale due à un coccobacille gram négatif, intracellulaire facultatif appartenant au genre Brucella. Elle est souvent considérée comme l’infection commune la plus prépondérante causant des avortements contagieux, des troubles de la reproduction, des infertilités et des pertes économiques en termes de viande et de lait (KOUAME, 2016). La brucellose est spécifique à une espèce animale donnée. Néanmoins, certaines Brucelles peuvent infecter des animaux autres que leur hôte de prédilection (SCHOLZ et al., 2008). Par ailleurs, certaines espèces de Brucella sont pathogènes pour l’homme (KOUAME, 2016). La classification classique reconnaît neuf espèces de brucelles, dont cinq sont présentes chez les animaux domestiques (CLOECKAERT et al., 2003). Le tableau I présente les espèces chez les animaux domestiques et chez l’homme. Tableau I : Espèces, biovars, hôtes de prédilection et potentiel zoonotique des Brucella. Espèces
Biovars
Hôtes préférentiels
Potentiel zoonotique
B. melitensis
1-3
Caprins, Ovin, Camelin, Bovin
Très élevé
B. abortus
1-6, 9
Bovins, Camelin, Buffle
Elevé
B. suis
1-5
Porcins (biotypes 1-3)
Elevé
B. ovis
-
Ovin
Nul
B. canis
-
Canin
Moyen
B. neotomae
-
Rat
Inconnu
B. pinnipedialis
-
Phoque
Moyen
B. ceti
-
Mammifères marins
Moyen
B. microti
-
Renard
Inconnu
Source : MAILLES et VAILLANT (2007)
Chapitre I. Brucelloses animales I.1. Brucellose bovine C’est une maladie avec un impact significatif sur la santé des animaux, sur la santé publique ainsi que sur le commerce international. En effet, elle est à l’origine d’avortements contagieux, d’infertilité et de perte économique en terme de lait et de veaux (SAMAHA et al., 2008).
3
I.1.1. Agents Brucelliques La brucellose bovine est principalement causée par B. abortus, secondairement par B. melitensis lorsque les bovins cohabitent avec des ovins (AKAKPO, 1987 ; RAHMAN, 2015). I.1.2. Importance I.1.2.1. Importance économique L’importance économique vient du fait qu’en élevage, elle provoque des avortements, de la stérilité (cause de la baisse du taux de naissance) et des pertes en lait, parfois de manière épizootique. De plus, elle a de sévères répercussions sur les échanges commerciaux, et les mesures à mettre en place pour son éradication ont un coût important (ARAITA, 2013). C’est ainsi que dans les élevages encadrés dans certains pays d’Afrique, les pertes économiques dans les troupeaux sédentaires peuvent être estimées à 150 millions de francs CFA par an, soit 10 % du revenu des propriétaires (AKAKPO et al., 2009). Dans certaines régions du Tchad et du Cameroun, la maladie serait responsable de 2 à 10 % des avortements, de 8 à 18 % des mortinatalités et d'une diminution du taux de fertilité. Au Sénégal en 1987, les pertes en viande et en lait ont été estimées à environ 35 millions de francs CFA, à partir de la quatrième année suivant le début des avortements pour les éleveurs (AKAKPO, 1987). I.1.2.2. Importance hygiénique Sur le plan hygiénique, la brucellose est une zoonose majeure. Par la fréquence et la gravité des cas humains contractés à partir de l’animal et des productions, on reconnaît deux populations à très haut risque : les bergers et leur famille d’une part, les ouvriers des abattoirs et les vétérinaires d’autre part. C’est la raison pour laquelle, elle est considérée comme une maladie professionnelle et une zoonose accidentelle (ARAITA, 2013). En 2009, le nombre de nouveaux cas humains déclarés de brucellose dans le monde était de l’ordre de 500 000 (CALVET et al., 2010). I.1.3. Manifestations cliniques et symptômes Les signes cliniques et les symptômes sont nombreux et non pathognomoniques. Certains sont observés chez le mâle et/ou la femelle (Tableau II). Les travaux rapportés par AKAKPO et BORNAREL (1987), soutiennent que la présence d’hygroma dans un troupeau est fortement soupçonnée d’être d’origine brucellique. Ils concluent que, l’association de l’avortement et de l’hygroma chez un même sujet augmente la positivité du sérum.
4
Tableau II : Signes cliniques et symptômes de la brucellose bovine. Sexe
Signes cliniques et symptômes de la brucellose bovine
Femelle
Placentite nécrotique ; Endométrite ulcéreuse ; Avortement durant le dernier trimestre de la gestation ; Rétention placentaire ; Métrites ; Baisse de la production laitière ; Les nouveaux–nés sont faibles et souvent non viables.
Mâle
Épididymite ; vésiculite séminale ; orchite et abcès testiculaires parfois vus chez les taureaux.
Infertilité ; Hygromas (certains pays tropicaux) ; Abcès des articulations (jointures) des carpes ; Perte de poids Baisse de productivité ; Boiterie ; Arthrites Source : (KOUAME, 2016). Mâle & Femelle
I.1.4. Epidémiologie I.1.4.1. Epidémiologie analytique I.1.4.1.1. Sources de contagion et modes d’infection Les animaux infectés et / ou les porteurs latents constituent les sources de contagion. Le contenu de l'utérus gravide, les sécrétions vaginales, l’urine contaminée, le colostrum, le lait et le sperme de ces animaux représentent les matières virulentes (ADAMOU, 2014). Les bovins se contaminent par la consommation d’aliments ou d’herbes souillées ; par l’inhalation d’aérosol contenant des bactéries surtout en période sèche ; par le contact direct avec les organismes à travers une plaie ouverte ou la conjonctive, ou à partir de l’environnement ou des excrétions animales (CORBEL, 2006). La voie orale est la plus probable car les bovins ont tendance à lécher des fœtus avortés ou des lochies. Le veau s’infecte via le lait d’une mère infectée. Les mâles infectés sont également susceptibles de disséminer le germe à travers leur sperme (OLSEN et TATUM, 2010). I.1.4.1.2. Facteurs de réceptivité et de sensibilité Chaque espèce de Brucella semble avoir son espèce animale préférée, mais cette spécificité d’espèce n’est pas stricte car certaines espèces animales font une infection liée à la présence d’autres types de brucelles. C’est le cas des caprins qui résistent à l’infection par B. abortus, alors que les bovins et les ovins sont des hôtes préférentiels de B. abortus ; et les ovins, de B. ovis (ADAMOU, 2014). L’âge et la gestation sont des importants facteurs de sensibilité, et 5
lors de la contamination hors gestation, on observe une infection transitoire et guérissant spontanément dans plus de 50 % des cas (AKAKPO et BORNAREL, 1987). I.1.4.2. Epidémiologie synthétique Les causes les plus fréquentes de contamination d’un cheptel restent l’introduction d’un animal infecté inapparent et les contaminations de voisinage. Une fois introduite au sein d’une exploitation, la maladie diffuse très rapidement et peut atteindre tout l’effectif mais surtout les femelles à maturité sexuelle. Elle se répand dans les autres troupeaux de tout le pays sous un mode épizootique avec des avortements en série ou de façon progressive sous un mode enzootique. La conservation de jeunes femelles nées de mères infectées est aussi à l'origine d'une résurgence de la maladie dans les cheptels assainis. La maladie est plus fréquente en milieu rural qu’en milieu urbain (HAROUNA, 2008). I.1.5. Méthodes de diagnostic I.1.5.1. Diagnostic clinique Sur le terrain, les avortements et les hygromas dans un troupeau peuvent être un élément d’orientation très précieux (AKAKPO et BORNAREL, 1987). Mais du fait que les symptômes sont peu spécifiques et apparaissent tardivement, ce type de diagnostic reste difficile. En effet, on suspectera la brucellose au sein d’un cheptel en cas d’avortements tardifs avec rétention partielle ou totale du placenta, de stérilité ou de prolongation des intervalles de mises bas, d’arthrites, de mammites, d’orchites et d’échecs répétitifs à l’insémination artificielle. Le diagnostic différentiel de la brucellose repose sur les maladies abortives d’origine infectieuse (Campylobactériose, Salmonellose, Fièvre Q, Chlamydiose, Listériose, Fièvre de la Vallée du Rift, etc.) ou d’origine parasitaire (Toxoplasmose). Il repose également sur des maladies d’origine alimentaire ou traumatique (DEAN et al., 2013). C’est pourquoi, il est nécessaire d’avoir recours à d’autres méthodes. I.1.5.2. Diagnostic expérimental I.1.5.2.1. Diagnostic bactériologique Le diagnostic est réalisé par coloration de Gram ou par des techniques spéciales (coloration de Koster et Stamp), par marquage à l’immunofluorescence ou par culture en milieux sélectifs pour une identification du genre et d’espèce. Les échantillons les plus adéquats pour ce diagnostic sont la décharge vaginale, le poumon, le foie et le contenu de l’abomasum du fœtus, le colostrum, l'avorton et le placenta. Ces éléments contiennent une très grande quantité de Brucella chez les animaux infectés. Cette recherche a l'avantage de donner la preuve directe de 6
la maladie en cas d'isolement. Les méthodes de coloration et de marquage ont une faible sensibilité sur le lait ou les produits laitiers à cause de la faible quantité de brucelles présentes. La présence de globules gras dans ces produits rend difficile l’interprétation des résultats. Toute coloration positive ou non devrait alors être confirmée par des tests biochimiques (KOUAME, 2016). I.1.5.2.2. Diagnostic sérologique Le diagnostic sérologique utilise des épreuves de base destinées au dépistage de masse associées à des épreuves complémentaires pour élucider le cas des réponses douteuses. Les prélèvements intéressent le sang pris sur l'animal vivant et le lait. Le dépistage met en évidence les anticorps détectés dirigés contre les épitopes du Lipo-Polysaccharide (LPS) entraînant des problèmes de réactions croisées entre Brucella abortus et d’autres bactéries, témoins de l'infection. (SERRA et VIÑAS, 2004). -
Epreuve à l’antigène tamponné (EAT) ou Test au Rose Bengale
Le test au Rose Bengale (RB) met en évidence une agglutination due à des Immunoglobulines M (IgM) qui réagissent très rapidement et très fortement avec des bactéries colorées. L’intérêt de cette réaction est dans la rapidité de la réponse et le fait qu’elle peut être effectuée dans la ferme. Avec une sensibilité de 21 à 98,3%, ce test permet le diagnostic sérologique des brucelloses dues à B. melitensis, B. suis et B. abortus sur lame en milieu acide tamponné (pH 3,65 ±0,05) (NIELSEN, 2002). -
Epreuve de l’antigène ou Buffered Plate Agglutination (BPA)
L’épreuve à l’antigène ou Buffered Plate Agglutination (BPA) est une méthode rapide et facile utilisant un principe d’agglutination rapide sur lame en milieu acide tamponné (pH 3,7) ce qui permet d’éliminer les agglutinations non spécifiques (KOUAME, 2016). -
Epreuve de l’anneau sur le lait ou Ring Test
Le principe consiste à la mise en évidence des anticorps brucelliques dans le lait. Très efficace, l’épreuve du Ring Test (RT) est un test facile à réaliser et économique. Le RT peut être réalisé à grande fréquence (mensuelle) aussi bien pour le dépistage des troupeaux laitiers infectés que pour la surveillance ininterrompue des troupeaux assainis. Le RT est une réaction d’agglutination qualitative obtenue par interaction des anticorps contenus dans le lait dirigés contre le LPS bactérien avec un antigène coloré par l’hématoxyline. Les agglutinats colorés
7
sont adsorbés sur les globules gras et se regroupent en surface dans l’anneau de crème. Le RT utile chez les bovins, n’est pas utilisable chez les petits ruminants (AULAKH et al., 2008). -
Séro-agglutination de Wright (SAW)
La séro-agglutination de Wright (SAW) est une technique d’agglutination lente en tubes (OIE, 2008). Ce test moyennement sensible est très peu spécifique. -
Fixation du Complément (FC)
La Fixation du Complément (FC) est une technique très utilisée comme test de confirmation, mais elle est difficile à réaliser et demande un équipement de laboratoire et une équipe bien formée. C’est une technique de référence (KOUAME, 2016). -
Enzyme Like Immuno Sorbent Assay (ELISA)
Ce test donne de bons résultats chez les bovins et petits ruminants. L’ELISA de compétition (cELISA) présente une sensibilité analogue à l’ELISA indirect (i-ELISA) mais une sensibilité supérieure à celle de l’EAT et de la FC (JACKSON et al., 2004). L’ELISA indirecte est un test très sensible mais il ne permet pas toujours de différencier les animaux infectés des vaccinés et est donc plutôt utilisé en dépistage. Par contre, l’ELISA de compétition est quant à lui très spécifique et évite la plupart des réactions dues aux anticorps vaccinaux du vaccin B19. On l’utilise donc pour la confirmation sur des animaux vaccinés. I.1.5.2.3. Diagnostic allergologique Les cultures tissulaires sont également possibles notamment à partir des tissus fœtaux, du fluide vaginal, du liquide des hygromas ou du lait (BANKOLE et al., 2010). Le diagnostic allergologique est une épreuve immunologique de substitution, utilisable pour le dépistage des troupeaux non vaccinés, à l’aide d'un allergène purifié et normalisé. Le dépistage allergique consiste en la mise en évidence de l’immunité cellulaire. L’épreuve cutanée allergique (ECA) à la brucelline dispose d’une sensibilité élevée pour le diagnostic de l’infection à B. melitensis chez les petits ruminants et, en l’absence de vaccination, est considérée comme l’une des épreuves de diagnostic les plus spécifiques (GANIERE et DUFOUR, 2009). I.1.5.2.4. Diagnostic par biologie moléculaire Depuis quelques années, l’utilisation de la technique de PCR en temps réel dans le diagnostic de la brucellose se multiplie. C’est une technique d’identification des acides nucléiques par amplification en chaine par la polymérase. Elle est réalisée à partir de différents échantillons : sang, lait, sécrétion nasale, rate, sperme, de ganglions lymphatiques et de fœtus avorté. La 8
difficulté majeure provient de la présence possible d’inhibiteurs de PCR et/ou d’une quantité trop importante d’ADN pouvant interférer sur la PCR selon l’origine des échantillons (PROBERT et al., 2004). La PCR sert à la détection des souches vaccinales B19, Rev.1 et RB51. I.1.6. Méthodes de surveillance et de lutte Le traitement est théoriquement possible afin de protéger le cheptel mais aussi la santé publique vu les habitudes alimentaires des nomades. Chez les animaux, ce traitement apparaît comme une opération hasardeuse et dangereuse qui doit être proscrite ou évitée en raison de son coût onéreux, de la difficulté d’obtenir une stérilisation définitive, des risques d’apparition de résistance et de l’absence de garantie quant au statut infectieux d’un animal traité. La prophylaxie reste donc la seule lutte possible et repose sur une prophylaxie sanitaire et médicale (OIE, 2004). I.1.6.1. Prophylaxie sanitaire La prophylaxie sanitaire se base sur les mesures offensives et défensives. Cependant, l’idéal consiste en l’assainissement des cheptels infectés et une protection des cheptels indemnes (ARAITA, 2013 ; KOUAME, 2016). I.1.6.1.1. Mesures offensives Les mesures offensives sont un ensemble de mesures visant l’assainissement des exploitations infectées en appliquant l’isolement et l’abattage de tous les animaux présentant des signes de suspicion surtout les femelles ayant avortés et confirmés brucelliques, et tous les sujets porteurs d’hygroma. L’éradication de la brucellose doit tenir compte de plusieurs notions épidémiologiques essentielles comme la persistance possible de l’infection durant toute la vie du sujet brucellique, la réinfection possible des cheptels par l’intermédiaire de femelles nées de mères infectées. (ARAITA, 2013 ; KOUAME, 2016). Pour cela, il faut imposer un dépistage répétitif des animaux infectés (malades et infectés inapparents) ; leur isolement et leur élimination rapide vers la boucherie ; soustraire les jeunes femelles issues d’une mère infectée ; éliminer tout animal connu brucellique ; détruire les placentas et autres matières virulentes ; désinfecter les locaux et matériels souillés ; traiter les fumiers). Les pâturages contaminés doivent être, en outre, considérés dangereux pendant au moins deux mois (ARAITA, 2013 ; KOUAME, 2016).
9
I.1.6.1.2. Mesures défensives Ces mesures sont indispensables pour les pays indemnes. Au niveau international, ces mesures défensives s’appliquent aux frontières d’Etats et dans les transactions commerciales intéressant l’élevage et ses productions (RAHAL et al., 2009). En résumé, l’application de ces mesures exige la non introduction d’animaux en provenance de cheptels ne présentant pas de garanties sanitaires, le maintien du cheptel à l’abri de contaminations de voisinage, l’hygiène de la reproduction, l’isolement des parturientes, la destruction des placentas et la désinfection périodique des locaux. Dans les pays où la prévalence de la maladie est élevée, il faut commencer par une lutte individuelle (vaccination, assurance), pour aller progressivement vers une lutte collective (vaccination, éradication). L’objectif de la lutte est d’abord le contrôle pour un maintien des coûts de la maladie à un niveau compatible avec la rentabilité économique puis par l’éradication afin d’éliminer l’infection brucellique d’une région (ARAITA, 2013 ; KOUAME, 2016). I.1.6.2. Prophylaxie médicale : Vaccination La prophylaxie médicale de la brucellose repose exclusivement sur l’utilisation des vaccins. Le vaccin anti-brucellique idéal doit présenter quatre qualités fondamentales parmi lesquelles l’innocuité ; l’efficacité ; la compatibilité ; la commodité d’emploi (KOUAME, 2016). La vaccination est destinée aux bovins, ovins et caprins, car on ne dispose pas suffisamment d’informations sur l’efficacité et l’innocuité des vaccins chez les autres catégories d’animaux. Le principal objectif d’un tel programme est de réduire le taux d’infection et de faire en sorte que les troupeaux soient résistants à la brucellose pour que l’éradication de la maladie puisse ensuite être entreprise. On estime que 7 à 10 ans de vaccination systématique sont nécessaires pour atteindre cet objectif (OIE, 2004). GANIERE et al (2009) décrivent deux types de vaccins : Le vaccin B19 est le vaccin largement utilisé à travers le monde. Il est considéré comme le vaccin de choix pour les bovins, car il protège durant toute la durée de vie utile de l’animal et, il est peu coûteux. C’est un vaccin à germe vivant fabriqué à partir de la souche B19 de biotype 1 de Brucella abortus. Ce vaccin est sans danger pour la plupart des animaux s’il est administré aux veaux entre 3 et 8 mois. Il est utilisé par instillation oculaire chez les veaux et induit une protection à vie avec une séroréversion à l’âge adulte.
10
Le vaccin RB51 (germe vivant) est devenu le vaccin officiel pour le contrôle de la brucellose bovine dans plusieurs pays infectés. Cependant, les protocoles de vaccination diffèrent d’un pays à l’autre. Ce vaccin induit des placentites sévères et des infections du placenta chez la plupart des animaux et une excrétion de bactéries dans le lait chez une part importante de la population vaccinée. Son inoculation à des femelles gravides peut également provoquer des avortements. Son utilisation à dose réduite permet de supprimer ces problèmes mais, n’est alors efficace que chez des animaux adultes. I.2. Brucellose des autres espèces animales La brucellose ovine et caprine (infection à Brucella ovis exclue) est le plus souvent due à l'un des 3 biovars de Brucella melitensis. Cliniquement, la maladie se manifeste par l'un ou plusieurs des signes suivants : l’avortement, la rétention placentaire, l’orchite, l’épididymite et, rarement, l’arthrite, avec excrétion de brucelles dans les sécrétions utérines et le lait. B. melitensis est fortement pathogène pour l’homme. Les organes infectés, les cultures et tous les matériels potentiellement contaminés doivent être manipulés dans des conditions de sécurité appropriées. (CORBEL, 2006). La brucellose porcine est causée principalement par Brucella suis. Sur le plan hygiénique, elle se caractérise par le fait que Brucella suis est très pathogène à l’homme surtout les biovars 1 et 3 qui ont un pouvoir pathogène proche de B. melitensis (BANAI et CORBEL, 2010). La brucellose canine résulte de contaminations des chiens auprès de bovins, petits ruminants, suidés ou autres espèces infectées par B. abortus, B. melitensis ou B. suis. Elle se caractérise par des avortements, orchite et épididymite mais habituellement inapparente (LOPEZ et al., 2009). Son importance s’explique par le fait que les chiens se contaminent essentiellement par l’ingestion de placenta ou d'avortons d’où leur implication dans la contamination des cheptels. Ils jouent le rôle de vecteur soit mécanique (transport de placenta ou d'avorton, parfois sur plusieurs kilomètres, d'une exploitation à l'autre) soit biologique par excrétion de l'agent pathogène dans les urines et les fèces, éventuellement par les écoulements vaginaux en cas d'avortement et pendant les chaleurs (HOLLETT, 2006). La brucellose équine est non spécifique des équidés mais est transmise à partir d’autres espèces infectées. Elle concerne donc les chevaux entretenus à proximité d’un foyer de brucellose (bovins, petits ruminants). L’infection est souvent inapparente mais, quand la maladie atteint certaines localisations (mal du garrot), elle peut compromettre l’avenir du sujet. Les chevaux
11
sont peu sensibles à l’infection. La transmission d’équidé à équidé est exceptionnelle mais reste possible et la contamination humaine peut être possible (GANIERE et DUFOUR, 2009). La brucellose affecte également des animaux sauvages comme des ruminants, équidés, rongeurs, lagomorphes, carnivores, suidés, etc. Chez ces espèces, en général la maladie reste inapparente, mais lorsque la maladie apparaît elle s’apparente à celle décrite chez les animaux domestiques (avortements, orchites, arthrites et hygromas, etc). Les animaux sauvages, par leur rôle de réservoir, assurent la conservation, le transport et la transmission des Brucella aux animaux domestiques par l’intermédiaire des pâtures communes (GODFROID, 2002). Chapitre II. Brucellose humaine La brucellose est une anthropozoonose dont le réservoir des germes est constitué, par le cheptel bovin, ovin, caprin, camelin et, accessoirement par d'autres animaux domestiques et sauvages. C'est une zoonose majeure à caractère professionnel, atteignant surtout les éleveurs, les vétérinaires, les bouchers (ARAITA, 2013). La brucellose humaine demeure la plus commune des zoonoses avec plus de 500.000 nouveaux cas par an dans le monde (PAPPAS et al., 2005). Les études effectuées à l’abattoir municipal de Ngaoundéré (Cameroun) ont révélé une prévalence sérologique de 5,6% chez le personnel dudit abattoir (KOUONMO, 2016). II.1. Agents brucelliques Des cas de brucellose humaine ont été attribués à 4 des 6 espèces de Brucella rencontrées chez les mammifères terrestres. B. melitensis et B. suis notamment les biovars 1 et 3 sont les espèces les plus virulentes suivies de B. abortus et B. canis. Brucella ovis n’a pas été rapporté comme pathogène pour l’homme (RAHMAN, 2015) II.2. Importance En Afrique, particulièrement dans la zone subsaharienne où la maladie existe, la prévalence est peu connue. En effet, la brucellose est souvent méconnue voire négligée par manque de prise en considération ou simplement par manque de structures de diagnostic adaptées (MARCOTTY et al., 2009). Elle reste ainsi sous diagnostiquée et sous-déclarée malgré les cas de brucellose humaine confirmés par des tests séro-épidémiologiques (FRANCO et al., 2007). L’absence de diagnostic et le traitement différé de la brucellose posent un défi majeur en minimisant l’impact sanitaire et économique de cette maladie. En effet, les pertes engendrées par la brucellose en termes de coûts économiques liés à la santé et à l’incapacité au travail sont considérables. L’absence de données fiables sur la maladie dans le sous-continent montre que
12
les spécialistes en santé, les politiques et les travailleurs ont peu ou pas conscience de la brucellose (KOUAME, 2016). II.3. Transmission L’homme se contamine soit par contact direct avec des animaux brucelliques (cela concerne surtout les catégories socio-professionnelles en contact avec des animaux), soit en ingérant du lait cru, des fromages frais contaminés, ou des légumes consommés crus souillés par du fumier d’animaux brucelliques, soit par inhalation d’aérosols contaminés (poussières provenant de litières souillées) (Figure 1), ou encore accidentellement au laboratoire. La transmission interhumaine n’est pas connue (LOPEZ et al., 2009)
Figure 1: Mode de transmission de la brucellose à l’homme. Source : (KOUAME, 2016)
II.4. Manifestations cliniques et symptômes Bien que difficile à déterminer, la période d’incubation de la brucellose humaine est estimée de cinq jours à trois mois, la moyenne étant de deux semaines. Quelques signes et symptômes observés chez le patient brucellique sont l’anorexie, douleur dorsale, céphalée, fatigue, fièvre de Malte, douleur musculaire, vomissements, diarrhée, constipation, sudation, perte de poids,
13
perte d’appétit et l’anémie. Les symptômes durent de deux à quatre semaines suivis d’une guérison spontanée. Peu de patients deviennent des malades chroniques (KOUAME, 2016). II.5. Diagnostic Le diagnostic de la brucellose humaine est d’autant plus difficile que les signes sont nombreux et non pathognomoniques. Il est soit direct (par hémoculture ou par culture de prélèvement dans les ganglions lymphatiques ou la moelle osseuse, du liquide céphalorachidien (LCR), du liquide de ponction articulaire) ou indirect avec des tests comme la Séro-agglutination de Wright (SAW), l’épreuve à l’antigène tamponnée ou test au Rose Bengale, l’ELISA, la réaction de fixation du complément, l’immunofluorescence indirecte, l’intradermo-réaction à la mélitine. Néanmoins, 95% des tests sont utilisés dans le sérodiagnostic et il est préconisé de les combiner (KOUAME, 2016). II.6. Traitement Les nombreux traitements classiquement conseillés lors d’une brucellose ne sont pas tous identiques dans leur efficacité et leur action contre d’éventuelles rechutes ou passage à la chronicité (FRANCO et al., 2007). L’antibiothérapie avec une seule molécule ne doit pas être retenue. C’est la raison pour laquelle on préconise la bithérapie voire la trithérapie. L’association d’antibiotiques qui semble statistiquement éviter le plus une nouvelle crise brucellique au patient, reste le protocole doxycycline et streptomycine devant l’association doxycycline et rifampicine. Six semaines de traitement sont le minimum préconisé pour assister à la baisse significative du taux de rechutes (MAURIN, 2005). II.7. Prophylaxie Il n’existe pas de vaccin sure et efficace dans la prévention de la brucellose humaine (CHAKROUN et BOUZOUAIA, 2007). La brucellose est d’abord une maladie animale et l’homme la contracte par contact avec les animaux. Par conséquent, la prophylaxie repose sur des mesures sanitaires et médicales. Chez l’homme, l’hygiène des manipulations (port de gants, lavage des mains), l’éducation sanitaire et la consommation de produits laitiers pasteurisés sont conseillés (CHAKROUN et BOUZOUAIA, 2007).
14
Deuxième Partie : Etude expérimentale Chapitre I : Matériel et méthodes I.1. Période et zone d’étude Cette étude a été effectuée de Janvier à Août 2017 dans le département de la Vina. Ce département est la principale zone d’élevage bovin et de production laitière dans la région de l’Adamaoua, elle-même considérée comme bassin de l’élevage bovin au Cameroun (VAITCHAFA, 2015). La Vina compte sept arrondissements : Ngaoundéré I, Ngaoundéré II, Ngaoundéré III, Martap, Mbé, Nganha, Nyambaka, Belel. Elle est d’une superficie de 17 196 km2 avec une population d’environ 317 888 habitants en 2010 (I.N.S.C, 2010).
Figure 2 : Zone d’étude. Source : Müller FOTSAC DZOUSSE (2018)
I.2. Matériel I.2.1. Matériel d’enquête Un questionnaire préconçu, testé et réadapté a été administré chez 90 éleveurs de bétail dans le but d’évaluer l’état de connaissance de ces éleveurs sur la brucellose.
15
I.2.2. Matériel biologique Pour chaque exploitation, un échantillon de lait de mélange a été collecté. Ces exploitations sont constituées de races locales (Goudali, Red Foulani, Akou et Bokolo), améliorées (Holstein et/ou Croisée « Holstein x Goudali »). I.2.3. Matériel de prélèvement Des pots de 50 ml ont été utilisés pour les prélèvements du lait de mélange, puis introduits dans une glacière contenant des conservateurs de froids (packs de carboglaces) pour l’acheminement au laboratoire. I.2.4. Matériel de laboratoire Les échantillons de lait collectés ont été analysés au laboratoire de l’Institut de Recherche Agricole de Wakwa, en utilisant le kit BRUCELISA M. produit par le laboratoire APHA Scientific au Royaume-Uni. Le tableau III ci-dessous nous présente le contenu de ce kit. Tableau III : Contenu du kit BRUCELISA M. Contenu
Description
Plaques sensibilisées
2 plaques pré-sensibilisées (antigène B. abortus LPS) et 1 couvercle 1 ampoule (1ml) contenant des anti-anticorps contre Brucella abortus, à conserver à -20°C
Conjugué Contrôles
Ampoule d’un ml de contrôle lait positif, ampoule d’un ml de contrôle lait intermédiaire, ampoule d’un ml de contrôle lait négatif
Substrat chromogène
2 comprimés de 10mg d’ABTS (Danger : Irritant!) 2 X 500µl de peroxyde d’hydrogène (Danger: Corrosif!)
Solution tampon de dilution
5 comprimés de tampon phosphate salin (PBS) 1 ampoule d’indicateur coloré rouge phénol (1ml) 1 ampoule de Tween 20 (2ml)
Solution d’arrêt
1 ampoule d’azoture de sodium (Danger : très toxique!)
1 ampoule Na2HPO4 Solution de rinçage Source : (APHA Scientific, 2015) Outre le kit BRUCELISA M, nous avons également utilisé : les cryotubes, lecteur de plaques de microtitration avec filtre de 405nm, pipettes automatiques simples et multicanaux, embouts à usage unique pour lesdites pipettes, bacs à réactifs pour le pipetage multicanal, récipient de 10 litres pour la solution de rinçage, congélateur à -20°C, réfrigérateur à 4°C ± 3°C, agitateur rotatif réglé sur 160 tours/min, agitateur pour plaques microtitre, eau distillée (ou dé-ionisée) stérile, tubes et béchers pour le stockage des sérums et réactifs, papier absorbant. 16
I.3. MÊthodes I.3.1. Description de l’Êtude Il s’agit d’une Êtude transversale. Elle s’est dÊroulÊe en deux Êtapes. La première phase a consistÊ à l’identification des zones de productions laitières ainsi qu’à l’identification des exploitations dans chaque zone de notre localitÊ d’Êtude. A la seconde phase, nous avons visitÊ les diffÊrentes exploitations et avons rÊcoltÊ des Êchantillons de lait de mÊlange pour analyse. Parallèlement les questionnaires ont ÊtÊ soumis aux Êleveurs afin d’Êvaluer l’Êtat de leurs connaissances sur la brucellose. I.3.2. Echantillonnage I.3.2.1. Taille de l’Êchantillon La taille minimale de 75 Êchantillons (exploitations) a ÊtÊ dÊterminÊe selon la formule :
đ?‘ =
1,962 x p (1−p) đ?‘‘2
(Thrusfield, 2007), oÚ N est la taille estimÊe de l’Êchantillon, d est la
prÊcision absolue de 10%, p est la prÊvalence connue ou attribuÊe. La prÊvalence de la brucellose bovine (26,8%) obtenue par BAYANG (2014) dans les rÊgions du Nord et de l’Adamaoua Cameroun a ÊtÊ utilisÊe pour l’estimation de la taille minimale des exploitations. Pour plus d’exactitude, un total de 137 exploitations ont ÊtÊ soumises à l’Êtude. I.3.2.2. MÊthode d’Êchantillonnage Disposant de la liste des exploitations bovines fournie par la dÊlÊgation dÊpartementale de l’Êlevage, des pêches et des industries animales (DDEPIA) du dÊpartement de la Vina, toutes les exploitations possÊdant au moins 01 vache laitière et/ou allaitante ont ÊtÊ soumises à l’Êtude. A la suite de cette sÊlection de base, le choix des autres exploitations s’est fait par la technique d’Êchantillonnage dite  boule de neige . Au total, 137 exploitations ont ÊtÊ sÊlectionnÊes. En effet, 90 exploitations ont fait l’objet de prÊlèvement de lait de mÊlange et ont ÊtÊ parallèlement soumises au questionnaire. Cependant, 47 autres exploitations ont uniquement fait l’objet de prÊlèvements. I.3.3. PrÊlèvement de lait de mÊlange Dans chaque exploitation, le lait de mÊlange a ÊtÊ prÊlevÊ dans un pot ÊtiquetÊ de 50 ml (Annexe 1) immÊdiatement après la traite des femelles. Ces prÊlèvements ont ÊtÊ conservÊs sous glace dans une glacière, puis acheminer au laboratoire oÚ ils ont ensuite ÊtÊ tranfÊrÊs dans des tubes Eppendorf Ces derniers ont ÊtÊ congÊlÊs à -20°C en attendant que l’analyse soit faite dans les quelques jours.
17
I.3.4. Recherche d’anticorps anti-Brucella dans le lait de mélange par ELISA indirect Les échantillons de lait (137) ont été analysés dans le laboratoire de l’Institut de Recherche Agricole pour le Développement (IRAD) de Wakwa - Ngaoundéré. L’analyse s’est faite par la technique de l’ELISA indirecte suivant les indications du fabricant du kit BRUCELISA M (APHA Scientific, 2015). I.3.4.1. Principe du test Il repose sur la détection d’un anticorps spécifique (anti-Brucella abortus) dans l’échantillon de lait. Lors du test, cet anticorps va être fixé spécifiquement sur des antigènes tapissant la plaque et sera révélé par un second anticorps (ABTS), dit de détection, qui couplé à une enzyme (peroxydase) va induire la coloration du substrat. I.3.4.2. Préparation des réactifs La phase préopératoire a consisté à la préparation de l’eau distillée et au refroidissement des échantillons de lait congelé. Par la suite, les réactifs suivants ont été préparés : -
Solution tampon de dilution : préparer le tampon de dilution en ajoutant 5 comprimés de PBS, 0,5ml de rouge phénol et 500µl de Tween 20 dans 500ml d’eau distillée. Le pH de la solution doit être compris entre 7,2 et 7,6. L’indicateur vire au jaune en dessous de 7,2 et au violet au-dessus de 7,6. La solution ne doit pas être utilisée si le pH n’est pas dans cet intervalle. Elle se conserve à 4°C ± 3°C, pendant au maximum 1 mois.
-
Solution de rinçage : préparer la solution de rinçage en diluant le contenu de l’ampoule de Na2HPO4 et 1ml de Tween 20 dans 10 litres d’eau distillée. Cette solution peut être conservée à température ambiante (21°C ± 6°C) pendant au maximum 1 mois.
-
Contrôles : reconstituer les échantillons de contrôles positif, intermédiaire et négatif inclus dans le kit avec 1 ml d’eau distillée chacun. Laisser reposer jusqu’à dissolution complète. Vérifier que l’ensemble du lyophilisat a été remis en suspension avant utilisation. Conserver à 4°C ± 3°C. Si les contrôles doivent être conservés plus de 2 jours, ajouter 30µl de formol (non fourni).
-
Solution tampon de substrat : préparer la solution tampon de substrat en dissolvant 1 comprimé dans 120 ml d’eau distillée. Tester le pH, qui doit être compris entre 3,9 et 4,4. Cette solution se conserve à 4°C ± 3°C pendant au maximum 1 mois.
-
Chromogène (Danger, irritant) : préparer le chromogène en dissolvant 2 comprimés d’ABTS dans 1 ml d’eau distillée. Ces comprimés sont effervescents donc il ne faut pas fermer le récipient. Cette solution se conserve à l’obscurité et au frais (4°C ± 3°C) pendant au maximum 1 mois. 18
-
Solution d’arrêt : préparer la solution d’arrêt en diluant le contenu de l’ampoule d’azoture de sodium dans 500 ml d’eau distillée. Cette solution peut être conservée à température ambiante pendant au maximum 1 mois.
I.3.4.3. Mode opératoire a. Préparer la plaque en ajoutant 50µl de solution tampon de dilution dans chaque puits. b. Ajouter 50µl d’échantillon par puits. Laisser les colonnes 11 et 12 libres pour les contrôles. c. Ajouter 50 µl de contrôle intermédiaire dans les puits de la colonne 11. d. Ajouter 50µl de contrôle positif dans les puits A12 et B12. e. Ajouter 50µl de contrôle négatif dans les puits C12, D12 et E12. Les puits F12, G12 et H12 sont laissés vides comme témoins, sans échantillon ni contrôle. Couvrir la plaque avec le couvercle. f. Laisser incuber la plaque à température ambiante pendant 30 minutes sur un agitateur rotatif (ou à 37°C pendant 1 heure sans agitation). g. Vider le contenu de la plaque et rincer 5 fois avec la solution de rinçage. Égoutter la plaque en la tapotant sur du papier absorbant. h. Préparer la solution de conjugué en diluant le contenu de l’ampoule de conjugué (1 ml) avec la solution tampon (11 ml), pour obtenir un volume total de 12 ml de solution de conjugué. Cette solution ne peut pas être conservée. i. Ajouter 100µl de conjugué dans chaque puits de la plaque puis remettre le couvercle. j. Répéter l’étape (f). k. Répéter l’étape (g). l. Allumer le lecteur de plaque microtitre et laisser préchauffer et se stabiliser. m. Immédiatement avant utilisation, préparer la solution de substrat en mélangeant 300µl d’ABTS, 12ml de solution tampon de substrat et 60µl de peroxyde d’hydrogène. Bien mélanger et ajouter 100µl du mélange dans chacun des puits. Cette solution ne peut pas être conservée. n. Laisser incuber à température ambiante pendant minimum 10 minutes et maximum 20 minutes. o. Ralentir la réaction enzymatique en ajoutant 100µl de solution d’arrêt dans chaque puits. p. Éponger le dessous de la plaque avec du papier absorbant pour retirer l’eau déposée par condensation. Lire la plaque à 405 nm.
19
En l’absence de lecteur de plaques, la plaque peut être évaluée visuellement pour déterminer si les échantillons sont positifs ou négatifs (voir analyse des résultats). I.3.4.4. Lecture des résultats A. Critères de validation de la plaque Les résultats devraient être considérés comme fiables si : -
La DO moyenne des puits vides est inférieure à 0,1.
-
La DO moyenne des 8 puits moyens est comprise entre 0,7 et 2,0.
-
La DO moyenne des 2 puits positifs est de 125% ou plus que la moyenne des 8 puits moyens.
-
La DO moyenne des 3 puits négatifs est 20% ou inférieure à la DO moyenne des 8 puits moyens.
Si les critères ci-dessus ne sont pas satisfaits, les résultats sont jugés non valides et la totalité de la plaque doit être répétée. B. Interprétation Le développement d’une coloration dans un puits indique que l’échantillon testé contient des anticorps dirigés contre B. abortus. Le seuil de positivité est calculé à 50% de la moyenne des densités optiques (DO) des 8 contrôles moyens. Tout échantillon dont la DO est supérieure ou égale à cette valeur doit être considéré comme positif. Si une plaque de microtitrage n’est pas disponible, une inspection visuelle de la plaque peut être effectuée. Un échantillon fortement positif amènera le puits à avoir une apparence de couleur verte, alors qu’un échantillon négatif laissera le liquide au clair. La couleur des puits d’essai devrait être comparée aux échantillons témoins, comme l’illustre la figure 3.
Figure 3 : Interprétation de l’analyse Source : Müller FOTSAC DZOUSSE (2018)
20
I.3.5. Analyses statistiques Les données collectées ont été saisies dans le logiciel Microsoft Excel 2013 et analysées à l’aide du logiciel R version 2.13.0. Le test de Chi-Square a été utilisé pour la comparaison des proportions et fréquences des variables qualitatives. Le test non paramétrique de Wilcoxon et le test paramétrique d’ANOVA ont été utilisés pour l’analyse des variables quantitatives. Les valeurs de p < 0,05 ont été considérés comme statistiquement significatives. I.3.6. Considérations éthiques L’administration des questionnaires et les prélèvements de lait ont été faits avec le consentement préalable des éleveurs de bétail. Nous avons garanti la confidentialité des informations recueillies lors de l’enquête et avons gardé l’anonymat de ceux qui nous les ont livrées.
Chapitre II : Résultats II.1. Connaissances, attitudes et pratiques des éleveurs de bétail sur la Brucellose II.1.1. Données sociodémographiques sur les participants enquêtés Un total de 90 éleveurs de bétail tous de sexe masculin ont été enquêtés et leurs répartitions sont présentées dans les tableaux IV et V ci-après. Tableau IV: Répartition des participants par localité et personne enquêtée.
Variables Localité Ngaoundéré I Ngaoundéré II Ngaoundéré III Belel Mbé Nyambaka Nganha Martap Personnes Enquêtées Propriétaire Autre Membre Technicien Vétérinaire
Effectifs (N = 90)
Proportion (%)
5 8 17 15 5 15 16 9
5,56 8,89 18,89 16,67 5,56 16,67 17,78 10
65 23 2
72,22 25,56 2,22
N = Nombre total de participants enquêtés
Il ressort du tableau IV que 70% des éleveurs enquêtés viennent de 04 localités avec des proportions presque équitables. Il s’agit des localités de Ngaoundéré III (18,89%), de Belel (16,67), de Nganha (17,78 %) et de Nyambaka (16, 67 %). Les éleveurs ayant les moins pris 21
part sont ceux des localités de Ngaoundéré I et Mbé (5,56%). Les enquêtés sont majoritairement les propriétaires de fermes eux-mêmes (72,22%). Tableau V: Répartition des participants par type de ferme, mode d’élevage et mode de reproduction.
Variables
Effectifs (N = 90)
Proportion (%)
72 18
80 20
13 77
14,44 85,56
70 6 14
77,78 6,67 15,55
Type de ferme Traditionnelle Moderne Mode d’élevage Transhumant Non-Transhumant Méthode de reproduction Monte Naturelle Insémination Artificielle Mixte N = Nombre total de participants enquêtés
D’après le tableau V, la majorité des participants possèdent des fermes traditionnelles (80%), caractérisées par le logement des animaux en enclos et la pratique de la traite manuelle. Le mode d’élevage le plus représentatif est l’élevage non-transhumant (85,56%) et la monte naturelle est la méthode de reproduction la plus pratiquée (77,78%) par les éleveurs. II.1.2. Connaissances des éleveurs de bétail sur la brucellose A la question de savoir si les éleveurs ont déjà entendu parler de brucellose, 63/90 éleveurs (soit 70 %) ont répondu par l’affirmation. La figure 4 illustre les connaissances (réponses) aux seins des différents arrondissements de la Vina.
Fréquence (%)
20
18,89
N = 90
Oui Non
13,33
15
10
10 5
7,78 5,56
4,44
10 6,67
10 7,78
3,33
1,11
1,11
Ndéré I
Ndéré II
0
0
0
0
P-Value = 0,0001
Ndéré III
Belel
Mbé
Nyambaka Nganha
Martap
Arrondissements du département de la Vina
Figure 4: Répartitions des personnes ayant entendu parler de brucellose en fonction des localités. Il ressort de cette figure 4 que les éleveurs de la localité de Ngaoundéré III (18,89%) ont été les plus aguerris. Cependant, la majorité des éleveurs de Belel (13,33%) ont répondu « Non ». 22
Toutefois, une différence significative (p<0,05) a été observée entre les enquêtés quant à la connaissance ou non de la brucellose. II.1.3. Connaissances sur les espèces animales sensibles à la brucellose La figure 5 illustre la connaissance des éleveurs sur les espèces animales sensibles à la
Espèces animales sensibles
brucellose. Bovins § Ovins § Caprins Bovins § Ovins Bovins § Caprins Aucune idée Toutes les espèces Porcins Volailles Ânes Caprins Ovins Bovins
6,35 6,35 1,59 3,17 3,17 0 0 0 0 0
Nombre d'éleveurs enquêtés ayant entendu parler de brucellose (N') = 63
79,37 0
20
40
P-Value = 2,2e-16
60
80
100
Fréquence (%)
Figure 5 : Espèces animales sensibles à la brucellose. Il en ressort que 79,37% des éleveurs ayant entendu parler de brucellose ont choisi l’espèce bovine comme étant la seule espèce pouvant être atteinte de brucellose. Seuls 14 % des participants ont identifié plus d’une espèce sensible à ladite maladie. Cependant une différence significative (p<0 ,05) a été observée entre les enquêtés en ce qui concerne leur connaissance sur les espèces animales sensibles à la brucellose. II.1.4. Degré de sureté chez chaque espèce La figure 6 illustre le degré de sureté des éleveurs sur les espèces animales pouvant être sensibles à la brucellose. Entièrement sûr qu'elle peut avoir la brucellose Entièrement sûr qu'elle ne peut avoir la brucellose Pas Sûr
N' = 63
Fréquence (%)
80
69,84
76,19
69,84
69,84
61,9
60,32
60 40
28,57
20
25,4 14,29
26,98
25,4 12,7
3,17
1,59
20,63 3,17
25,4 4,76
0 Volaille
Ovin
Âne
Caprin
Bovin
Porcin
Espèces animales Figure 6: Degré de sureté chez les différentes espèces animales. 23
Il ressort de la figure 6 que la majorité des éleveurs ayant entendu parler de brucellose sont entièrement sûrs (76,19%) que l’espèce bovine peut contracter la brucellose, contrairement aux autres espèces où ils sont pour la plupart pas sûrs qu’elles puissent la contracter. II.1.5. Connaissances sur les signes de la brucellose chez les animaux atteints Plusieurs signes de la brucellose ont été cités par les éleveurs comme l’illustre la figure 7. N' = 63
Caratéristiques chez animaux atteints
Aucune idée Diminution fertilité Diarrhée Avortement § Inflammation testicules Avortement § Inflammation genoux Avortement § Boiterie Inflammation testicules Lésions cutantéés Inflammation genoux Boiterie Inflammation articulation Avortement
7,94 1,59 1,59 1,59 12,7
28,57 1,59 3,18 4,76 6,35 14,29 15,87
0
5
10
15
20
25
30
Fréquence (%) Figure 7: Proportions des signes de la brucellose cités par les enquêtés. D’après cette figure, l’association avortement et boiterie a été évoquée comme étant la principale combinaison de signe (28,57%) de la brucellose chez les animaux atteints. Le signe non combiné le plus évoqué a été l’avortement (15,87%), suivi de l’arthrite (14,29%). II.1.6. Connaissances sur la transmission de la brucellose à l’homme Le tableau VI présente les connaissances sur le caractère zoonotique de la brucellose. Tableau VI : Connaissances sur la transmission de la brucellose à l’homme. Transmission de la brucellose à l’homme Oui Consommation viande contaminée Consommation lait contaminé Contact avec animaux infectés Contact avec des personnes infectées Toutes les propositions ci-dessus Consommation lait et viande contaminés Contact animaux infectés et conso viande contaminée Aucune idée Non Aucune Idée
Effectif (N' =63)
Proportion (%)
11
17,46
1 0 1 0 2 4 1 2
9,09 0 9,09 0 18,18 36,36 9,09 18,18
29 23
46,03 36,51
N'= Nombre d'éleveurs enquêtés ayant entendu parler de brucellose 24
Il ressort du tableau VI que seul (17,46%) de participants connaissent le caractère zoonotique de la brucellose dont les principales voies de transmission citées ont été le contact avec les animaux infectés (9,09%) et la consommation de lait non pasteurisé associée à la consommation de viande contaminée (36,36%). II.1.7. Attitude et pratique des éleveurs en cas de suspicion de brucellose dans le troupeau Les éleveurs démontreront des comportements divers en cas de suspicion de brucellose tel qu’illustré par la figure 8.
Comportement des éleveurs en cas de suspicion de brucellose
N' = 63 Ne rien faire
66,67 9,52
Vendre les animaux à un boucher
Toujours Parfois Jamais
31,75
1,59
39,68
50,79
19,05
Vendre les animaux au marché
57,14
23,81 11,11
Vendre les animaux aux voisins
42,86 46,03
39,69
Essayer de traiter les animaux
33,33 26,98 0
Acheter un vaccin
3,17
96,83
7,94
Demander conseil au véto 0
34,92 20
40
57,14 60
80
100
120
Fréquence (%) Figure 8: Comportement des éleveurs en cas de suspicion de brucellose. Il ressort de cette figure que moins de 40 % des éleveurs feront recours à un traitement en cas de suspicion de la brucellose et près de la quasi-totalité (96,83%) des enquêtés ne se procureront jamais un vaccin en cas de suspicion de la maladie. II.2. Prévalence de la brucellose bovine dans la Vina II.2.1. Distribution de l’échantillon Au total, 137 échantillons de lait de mélange de vache ont été collectés dans autant d’exploitations réparties dans les 8 arrondissements du département de la Vina (tableau VII). Des 137 échantillons de lait de mélange, 04 échantillons ont été testés positifs à l’ELISA, soit une prévalence globale de 2,92% dans le département de la Vina.
25
Tableau VII: Distribution de l’échantillon par localité. Localité
Echantillon de lait (N = 137)
Effectif moy d’animaux / troupeau
Effectif moy de vaches allaitantes / troupeau
Ngaoundéré I
12
65,13-117
33,4-62
Ngaoundéré II
14
28,7-49
9,4-14
Ngaoundéré III
51
41,25-57
19,9-29
Belel
15
28,8-48
13,3-23
Mbé
5
31,15-47
17,8-26
Nyambaka
15
15,7-23
6,3-9
Nganha
16
30,17-43
13,7-19
Martap
9
22,11-33
8,4-12
P-Value (ANOVA Univar)
_
0,0001 **
1.825e-05 **
N = Nombre total d’échantillon collecté ; moy = Moyenne ; ** = Différence très significative au seuil de 5% ; Les données sont les moyennes et leurs intervalles confiances à 95%.
II.2.2. Prévalence de la brucellose dans les arrondissements du département de la Vina La prévalence de la brucellose dans la Vina était de 2,92%. La figure 9 illustre la distribution de prévalence de la brucellose en fonction des arrondissements du département de la Vina. 21
20
Prévalence (%)
18
Prévalence par arrondissement Prévalence département Vina
14,29
15 12 9 6
1,96
3 0
0
0
0
0
0
Ndéré I P-Value = O,43
Ndéré II
Ndéré III
Belel
Mbé
Nyambaka Nganha
Martap
Arrondissements du département de la Vina
Figure 9: Prévalence de la brucellose par arrondissement. Il ressort que les prévalences les plus élevées ont été observées dans la localité de Mbé (20 %), de Ngaoundéré II (14,29%), suivi de Ngaoundéré III (1,96 %). Par contre, dans les autres arrondissements, aucun cas n’a été décelé. Toutefois aucune différence significative (P>0,05) n’a été observée.
26
Chapitre III : Discussion III.1. Connaissances, attitudes et pratiques des éleveurs de bétail sur la brucellose De cette étude portant sur la brucellose dans le département de la Vina, il ressort que la plupart des éleveurs (70%) ont déjà entendu parler de ladite maladie. Cela pourrait s’expliquer par des campagnes de sensibilisation effectuées de façon sporadique par les autorités locales en charge de l’élevage afin d’informer les éleveurs de bétail des différentes maladies animales à risque zoonotiques et responsables de pertes économiques importantes. Ces résultats se rapprochent de ceux rapportés par KENNEDY et al. (2011) qui ont trouvé lors d’une enquête similaire sur les maladies zoonotiques en élevage laitier au Ghana que 75,9% des éleveurs avaient déjà entendu parler de brucellose. Il en est de même pour KANSIIME et al. (2014), qui ont obtenu que 99,3% des éleveurs pastoraux enquêtés en Ouganda avaient déjà entendu parler de brucellose. Ceci pourrait signifier que le niveau de conscience des éleveurs par rapport à l’existence de la brucellose est globalement bon. Parmi les 63 éleveurs ayant entendu parler de la brucellose, 79,37% ont choisi l’espèce bovine comme étant la seule espèce pouvant être atteinte. Néanmoins les espèces ovine et caprine ont aussi été citées mais à une très faible fréquence (6,35%). Ces résultats se rapprochent des ceux obtenus par NAHLA et MAGDA (2016) en Egypte, où la majorité des enquêtés (45,7%) avaient également cité l’espèce bovine tandis que des minorités (18,3% et 8,0%) ont cité les espèces ovine et caprine respectivement comme étant les espèces pouvant être atteintes. D’après RAHMAN (2015), outres les espèces bovine, ovine et caprine, d’autres espèces animales telles que le porc, le buffle, le chameau, le renard, le rat, et certains mammifères marins peuvent également être atteintes de brucellose. Nos résultats démontrent donc l’ignorance des éleveurs sur ces espèces animales pouvant être atteintes de brucellose. Cela pourrait s’expliquer par le fait que ces éleveurs sont pour la plupart soit des bouviers ou des bergers et donc, n’ont pratiquement aucune idée sur les maladies pouvant affecter les espèces autres que les leurs. Quant aux signes et symptômes de la maladie chez les animaux atteints, la majorité des éleveurs (28,57%) ont associé les boiteries et les avortements comme étant les principaux signes de la brucellose chez l’animal malade. Ces résultats diffèrent de ceux de NAHLA et MAGDA (2016). En effet d’après ces auteurs, la majorité des éleveurs (40,4%) enquêtés en Egypte n’ont pas eu d’idée sur les symptômes de la brucellose chez l’animal malade. Néanmoins, certains éleveurs ont fait allusion à des signes tels que l’avortement (19,55%), la mort subite de l’animal (33,9%), la baisse de production laitière (4,9%), la diarrhée (7,9%), et bien d’autres. D’après les observations faites par KOUAME (2016) au Sénégal, les signes de la brucellose chez 27
l’animal mâle sont l’épididymite, la vésiculite séminale, l’orchite et abcès testiculaires parfois observés chez les taureaux. Chez la femelle, les signes sont la placentite nécrotique, l’endométrite ulcéreuse, l’avortement durant le dernier trimestre de la gestation, la rétention placentaire, les métrites et la baisse de la production laitière. Les signes communs aux deux sexes sont l’infertilité, l’hygroma, abcès des articulations (jointures) des carpes, perte de poids, baisse de productivité, boiterie et arthrites. Les éleveurs n’étant pas des professionnels de la santé animale, ils ne sauraient décrire ces symptômes. Par conséquent la connaissance des signes visibles (boiterie et avortements) pourrait renseigner à suffisance sur l’état sanitaire de leur troupeau, et être un point de départ pour le diagnostic de certitude. Le caractère zoonotique de la brucellose est peu connu (17,46%) par les éleveurs soumis à l’enquête. Les principales voies de transmissions de l’animal à l’homme citées ont été le contact avec les animaux infectés (9,09%) et la consommation de lait non pasteurisé associée à la consommation de viande contaminée (36,36%). Ces résultats sont comparables à ceux de KENNEDY et al. (2011) qui ont trouvé que 13% des éleveurs enquêtés au Ghana étaient informés du caractère zoonotique de la brucellose. Par contre, nos résultats diffèrent de ceux obtenus par KANSIIME et al. (2014). En effet, ces auteurs ont montré que d’après les éleveurs, l’homme se contaminerait suite à la consommation de lait non pasteurisé (97%) et par la consommation de viande pas assez cuite contaminée (91,4%). De plus, d’après LOPEZ et al., (2009), l’homme se contamine soit par contact direct avec des animaux brucelliques ; soit en ingérant du lait cru, des fromages mous contaminés, ou des légumes consommés crus souillés par du fumier d’animaux brucelliques ; soit par inhalation d’aérosols contaminés (poussières provenant de litières souillées) ; ou encore accidentellement au laboratoire. Ceci voudrait dire qu’en Afrique de manière globale, le caractère zoonotique de la brucellose est méconnu ; en plus, vu que les pratiques dans le secteur de la production laitière traditionnelle sont comparables, il semble évident que les éleveurs aient des lacunes similaires. En cas de suspicion de brucellose dans un troupeau, le comportement que la majorité des éleveurs (39,69%) adoptera toujours est celui d’essayer de traiter les animaux. Le comportement qu’une grande partie des éleveurs (57,14%) essayera parfois consiste à vendre les animaux au marché. La quasi-totalité des éleveurs (96,83%) n’achètera jamais un vaccin en cas de suspicion de brucellose dans le troupeau. Nos résultats sont différents de ceux de l’enquête de NAHLA et MAGDA (2016) où en cas de brucellose dans le troupeau, 26,6% des éleveurs iront vendre l’animal au marché tandis que 44,4% prendrons conseil auprès du vétérinaire. Face à ces différents comportements que pourront adopter les éleveurs en cas de 28
suspicion de brucellose en élevage, la meilleure conduite à tenir reste celle de toujours prendre conseil auprès du vétérinaire. Par ailleurs, ces résultats relèvent l’urgence de la sensibilisation des éleveurs et l’implication des vétérinaires dans la conduite des activités pastorales. III.2. Prévalence de la brucellose bovine dans la Vina La prévalence de la brucellose bovine à l’ELISA indirect dans le lait de mélange des vaches du département de la Vina (Adamaoua-Cameroun) est de 2,92%. Ce résultat est inférieur à celui de BAYANG (2014) qui a trouvé une prévalence de 26,8% à l’échelle du troupeau dans les régions du Nord et de l’Adamaoua Cameroun. Ce résultat est toutefois comparable à celui de KOUONMO (2016), qui a obtenu une prévalence de 5,93% à l’abattoir municipal de Ngaoundéré. Ce résultat en concordance avec celui de KOUONMO et BAYANG, apporte la preuve que la brucellose continue de circuler dans les élevages bovins du département de la Vina. Les localités de Mbé et Ngaoundéré II ont présenté les prévalences les plus élevées (soit 20% et 14,29% respectivement). Néanmoins nous n’avons pas trouvé de variation significative entre les valeurs des prévalences des différentes localités de la Vina. Par conséquent, dans le cadre d’un programme de prophylaxie à mettre en œuvre, la même attention devrait être portée aux élevages de ces localités.
29
Recommandations En tenant compte des résultats obtenus dans ce travail, certaines recommandations seront adressées aux autorités de la santé animale, aux éleveurs de bétail, et aux chercheurs. Aux autorités de la santé animale :
Renforcer les campagnes de sensibilisation des éleveurs de bétail vis-à-vis de la brucellose chez les animaux et chez l’homme. A cet effet, il faudra sensibiliser les éleveurs de bétail sur les espèces animales sensibles à la brucellose, sur l’identification des caractéristiques de la maladie afin de faciliter un diagnostic précoce en élevage, sur le mode de transmission de la maladie des animaux à l’homme, et enfin sur le comportement adéquat à adopter en cas de suspicion de brucellose dans le troupeau.
Aux éleveurs de bétail :
Déclarer tout signe ou symptômes suspects de brucellose dans le troupeau (tel que les avortements, la présence d’hygromas, la rétention placentaire et la stérilité des animaux) au service vétérinaire le plus proche pour une mise en place rapide et efficace des mesures sanitaires adéquates.
Toujours prendre conseil auprès des vétérinaires en cas de suspicion de maladie sévissant dans le troupeau.
Aux chercheurs :
Réaliser des études similaires dans toutes les régions du Cameroun afin de déterminer la prévalence nationale de la brucellose et son impact sur l’économie nationale.
30
Conclusion Il était question pour nous dans cette étude de contribuer à la rentabilité économique des élevages et à la sauvegarde de la santé animale et celle des éleveurs de bétail du département de la Vina. En effet, cette maladie revêt un enjeu particulier car les risques économiques, sanitaires et hygiéniques sont énormes pour l’élevage bovin et la filière laitière dans l’Adamaoua. Il ressort de cette étude faite dans 137 exploitations laitières du département de la Vina que les éleveurs de bétail de cette localité ont pour la plupart (70%) déjà entendu parler de la brucellose. Néanmoins, ces derniers ont peu d’idées sur les espèces animales pouvant être atteintes de brucellose, mais aussi sur les signes caractéristiques de la maladie chez les animaux atteints en élevage. Par ailleurs, une faible proportion des éleveurs ayant entendu parler de brucellose (17,46%) ont affirmé que cette maladie peut être transmise à l’homme. Les principales voies de transmissions de l’animal à l’homme qui ont été citées sont le contact avec les animaux infectés (9,09%) et la consommation de lait non pasteurisé, associée à la consommation de viande contaminée (36,36%). Enfin, le comportement que pourront adopter les éleveurs en cas de suspicion de brucellose en élevage n’est généralement pas adéquat. Par conséquent, ces résultats nous permettent de déduire que les éleveurs du département de la Vina ont un niveau relativement acceptable de connaissances, attitudes et pratiques sur la brucellose. La prévalence de la brucellose bovine dans les exploitations laitières du département de la Vina est de 2,92%. Ce résultat peut s’étendre sur toute la région de l’Adamaoua, car le département de la Vina est le plus représentatif en effectif de bovins et en quantité de lait produite par rapport aux autres départements. Les facteurs qui peuvent contribuer à l’aggravation de la brucellose dans cette localité n’ont pas été déterminés parce que nous avons utilisé le lait de mélange. Même si la prévalence que nous avons trouvée est relativement faible par rapport à celles trouvées les années antérieures dans d’autres régions du Cameroun, il faut qu’elle soit prise au sérieux vu que la brucellose est une maladie d’importance économique et hygiénique non négligeable. Pour ce faire, il faut donc que les propriétaires de bétail soient davantage sensibilisés sur les méthodes de prophylaxie et la bonne conduite à tenir contre la brucellose afin de mieux préserver leur vie et celle de leurs animaux.
31
Références Bibliographiques 1. ADAMOU H.H., 2014. Evaluation de trois tests de dépistage de la brucellose bovine pour une aide decisionnelle de contrôle de la maladie dans le bassin laitier de Niamey (Niger). Mémoire : Epidémiologie des maladies transmissibles et Gestion des Risques Sanitaires (EGRS); Dakar ; 15. 44p. 2. AKAKPO A.J., 1987. Brucellose animale en Afrique tropicale. Particularité épidémiologique, clinique et bactériologique. Rev. Élev. Med. Vét. Pays trop., 40(4): 307-320. 3. AKAKPO A.J et BORNAREL P., 1987. Epidémiologie des brucelloses animales en Afrique tropicale : enquêtes clinique, sérologique et bactériologique. Rev. Sci. tech. Off. Int. Epiz., 6(4), 981-1027. 4. AKAKPO A.J. et NDOUR A.P.N., 2013. La brucellose bovine en Afrique de l’Ouest et du Centre : état des lieux. Rev. Afr. Santé Prod. Anim., 11: 23-28. 5. AKAKPO A. J., TEKO-AGBO A., KONE P., 2009. L’impact de la brucellose sur l’économie et la santé publique en afrique. Conf. OIE: 71-84p. 6. APHA Scientific, 2015. BRUCELISA M (An indirect ELISA kit for the detection of antibodies against Brucella abortus in bulk bovine milk samples). APHA Scientific Laboratory, United Kingdom. 8p. 7. ARAITA H.H., 2013. Etude Séro-Epidemiologique de la Brucellose animale dans la République de Djibouti. Thèse : Méd.Vét ; Dakar ; 20. 140p. 8. AULAKH H.K., PATIL P.K., SHARMA S., KUMAR H., MAHAJAN V. et SANDHU K.S., 2008. A Study on the Epidemiology of Bovine Brucellosis in Punjab (India) Using Milk-ELISA. Acta vet. brno, 77: 393–399. 9. BANAI M. et CORBEL M., 2010. Taxonomy of Brucella. The Open Veterinary Science Journal, 4: 85-101. 10. BANKOLE A., SAEGERMAN C., BERKVENS D., et al., 2010. Phenotypic and genotypic characterisation of Brucella strains isolated from cattle in Gambia. Vet. Rec., 166: 753-756. 11. BAYANG H.N., 2014. Prévalence et facteurs de risque de la brucellose dans le grand nord et dans la région de l’Adamaoua (Cameroun). Thèse : Méd.Vét ; Ngaoundéré. 86p. 12. BAYEMI P.H., MAH G.D., NDAMUKONG K., et al., 2015. Bovine Brucellosis in Cattle Production Systems in the Western Highlands of Cameroon. International Journal of Animal Biology, 2: 38-44.
32
13. BOUKARY A.R., SAEGERMAN C., ADEHOSSI E., et al., 2014. La brucellose en Afrique subsaharienne. Ann. Méd. Vét., 158: 39-56. 14. CALVET F., HEAULME M., MICHEL R., et al., 2010. Brucellose et contexte opérationnel. Médecine et armées, 38 (5) : 429-434. 15. CHAKROUN M. et BOUZOUAIA N., 2007. La brucellose : une zoonose toujours d’actualite. Rev. Tun. Infectiol., 1(2): 10. 16. CLOECKAERT A., GRAYON M., GREPINET O. et BOUMEDINEK. S., 2003. Classification of Brucella strains isolated from marine mammals by infrequent restriction site-PCR and development of specific PCR identification tests. Microbes and Infection 5: 593–602. 17. CORBEL M.J., 2006. Brucellosis in humans and animals. Geneva, WHO, 89 p. 18. FRANCO M.P., MULDER M., GILMAN R.H., SMITS H., 2007. Human brucellosis. Lancet. Infect. Dis.,7 : 775–786. 19. GANIERE P. et DUFOUR B., 2009. La brucellose animale. Polycopié des Unités de maladies contagieuses des Ecoles vétérinaires françaises, MERIAL (Lyon) : 50p. 20. GODFROID J., 2002. Brucellosis in wildlife. Rev. sci. tech. Off. int. Epiz., 21(2): 277286. 21. HAROUNA A.H., 2008. Contribution à l'étude épidémiologique de la Brucellose dans les élevages laitiers urbains et périurbains de Niamey (Niger). Thèse : Méd.Vét ; Dakar ; 34. 142p. 22. HOLLETT
R.B.,
2006.
Canine
brucellosis:
Outbreaks
and
compliance.
Theriogenology, 66: 575–587. 23. JACKSON R., PITE L., KENNARD R., et al., 2004. Survey of the seroprevalence of brucellosis in ruminants in Kosovo. The Veterinary Record, 12: 747-748. 24. KANSIIME C., MUGISHA A., MAKUMBI F., et al., 2014. Knowledge and perceptions of brucellosis in the pastoral communities adjacent to Lake Mburo National Park, Uganda. BMC Public Health, 14: 242. 25. KENNEDY K.A., MENSAH G., NARTEY N. et al., 2011. Knowledge, Attitudes and Practices (KAP) of Herdsmen in Ghana with respect to Milk-Borne Zoonotic Diseases and the Safe Handling of Milk. J. Basic. Appl. Sci. Res., 1(10): 1556-1562. 26. KOUAME G.G., 2016. La brucellose bovine au Sénégal: Perception des acteurs, Séroprévalence et Coût de la maladie. Thèse. Ph.D: Santé et Biotechnologies Animales ; Dakar, 148p.
33
27. KOUONMO L., 2016. Séroprévalence et facteurs de risque de la brucellose bovine et humaine dans la ville de Ngaoundéré (Cameroun). Thèse : Méd.Vét ; Ngaoundéré. 105p. 28. LÓPEZ G., AYALA S.M., EFRONA.M., GÓMEZ C.F., LUCERO N.E., 2009. A serological and bacteriological survey of dogs to detect Brucella infection in Lomas de Zamora, Buenos Aires province. Revista Argentina de Microbiología, 41: 97-101. 29. MAILLES A., VAILLANT V., 2007. Etude sur les brucelloses humaines en France métropolitaine, 2002. Institut national de veille sanitaire. Rapport annuel 2007. SaintMaurice-France, 57. 30. MARCOTTY T., MATTHYS F., GODFROID J., et al., 2009. Zoonotic tuberculosis and brucellosis in Africa: neglected zoonoses or minor public-health issues? The outcomes of a multidisciplinary workshop. Ann. Trop. Med. Parasitol., 103: 401-411. 31. MAURIN M., 2005. La brucellose à l’aube du 21ème siècle. Méd. Mal. Infect. 35: 616. 32. NAHLA A.S. et MAGDA M.M., 2016. Farmers' Awareness Regarding Brucellosis as a Neglected Emerging Infectious Diseases in Rural Areas. International Journal of Novel Research in Healthcare and Nursing, 3(2): 35-51. 33. NIELSEN K., 2002. Diagnosis of brucellosis by serology. Veterinary Microbiology, 90(1-4): 447-459. 34. OIE, 2008. Manual of the Diagnostic Tests and Vaccines for Terrestrial animals, Office International Des Epizooties, Paris, France, 1(5): 409-438. 35. OIE, 2004. Bovine Brucellosis In: Manual of Diagnostic Tests and Vaccines for Terrestrial Animals. 13: 662-671. 36. OLSEN S. et TATUM F., 2010. Bovine Brucellosis. The Veterinary Clinics of North America Food Animal Practice, 26: 15-27. 37. PAPPAS G., AKRITIDIS N., BOSILKOVSKI M. et TSIANOS E., 2005. Brucellosis. N. Engl. J. Med., 352: 2325–36. 38. PROBERT W.S., SCHRADER K.N., KHUONG N.Y., et al., 2004. Real-time multiplex PCR assay for detection of Brucella spp., B. abortus, and B. melitensis. J. Clin. Microbiol., 42 : 1290–1293. 39. RAHAL K., DAHMANI A. et BENNADJI A., 2009. Brucellose des petits ruminants. Stratégie de lutte, dans le contexte algérien. Recueil des Ateliers d’épidémiologie animale, 2009, 1: 20-24. 40. RAHMAN A.K.M.A., 2015. Epidémiologie de la brucellose bovine chez les ruminants domestiques et chez l’homme au Bangladesh. Thèse :Méd. Vet. Brussel, 188 p. 34
41. SAMAHA H., AL-ROWAILY M., KHOUDAIR R. M. et ASHOUR H. M., 2008. Multicenter study of brucellosis in Egypt. Emerg. Infect. Dis., 14: 1916. 42. SANOGO M., CISSE B., OUATTARA M., et al., 2008. Prévalence réelle de la brucellose bovine dans le centre de la Côte d’Ivoire. Rev. Élev. Méd. vét. Pays trop., 61 (3-4): 147-151. 43. SCHOLZ H.C., HUBALEK Z., SEDLÁCEK I. et al., 2008. Brucella microtisp. nov., isolated from the common vole Microtus arvalis. Int. J. Syst. Evol.Microb. 58: 375-382. 44. SERRA J et VINAS M., 2004. Laboratory diagnosis of brucellosis in a rural endemic area in northeastern Spain. International microbiology, 7: 53–58p. 45. SHEY-NJILA O., DAOUDA E., ZOLI K. et al., 2005. Serological Survey of Bovine Brucellosis in Cameroon. Élev. Méd. vét. Pays trop., 58 (3): 139-143. 46. Thrusfield, M., 2007, Veterinary Epidemiology, Third Edition. Blackwell Science Ltd, Oxford, UK, 610 p. 47. VAITCHAFA P., 2015. Rapport annuel Délégation Départementale de l’Elevage, des Pêches et des Industries Animales (DDEPIA) Vina, Adamaoua-Cameroun.
Wébographie 48. CORBEL M.J., 2006. Brucellosis in humans and animals. World Health Organization in collaboration with FAO and OIE. [En ligne] ; Disponible à l’URL://www.who.int/csr/ resources/publications/Brucellosis.pdf [Consulté le 22/02/2017]. 49. DEAN A.S., BONFOH B., KULO A.E. et al., 2013. Epidémiology of brucellosis and Q Fever in linked human and Animal Populations in Northern Togo. Plos one: e71501. [En ligne] ; Disponible à l’URL: www.plosone.org. [Consulté le 20/02/2017]. 50. FAOSTAT., 2014a. Production / Live Animals [En ligne] ; Disponible à l’URL: http://www.fao.org/faostat/en/#data/QA [Consulté le 04/07/2017]. 51. FAOSTAT., 2014b. Production / Livestock Primary [En ligne] ; Disponible à l’URL: http://www.fao.org/faostat/en/#data/QA [Consulté le 04/07/2017]. 52. Institut National de la Statistique du Cameroun, 2010. Répartition de la population du Cameroun (par département, arrondissement, district) en 2010 par sexe [En ligne] ; Disponible à l’URL: http://www.google.cm/cmr-2005-rec_repartition_population_ departement_arrondissement_district_en_2010_par_sexe.pdf [Consulté le 04/07/2017]. 53. Réseau National d’Epidémiosurveillance des Maladies Animales – CamAgro, 2015. [En ligne] ; Disponible à l’URL: http://www.camagro.cm/directory/index.php/site/ annuaire /details/250 [Consulté le 10/08/2017]. 35
Annexes Annexe 1 : Présentation pot étiqueté de 50ml et tube d’eppendorf
Pot étiqueté de 50 ml
Tube Eppendorf étiqueté
Annexe 2 : Image d’un troupeau chez lequel le lait de mélange a été collecté
a