Journal FRAGILE Suisse 4/2019

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JOURNAL

FRAGILE Suisse

Edition 4 / 2020

FRAGILE Suisse

Cours de base

Accompagnement des personnes cérébrolésées

Portrait

Christian Salamin: «J’ai fait le deuil de ma vie professionnelle»

e Thèm s i o du m

il et a v a r T n l é s io ra l e céréb

Pour les personnes cérébrolésées et leurs proches Edition 4 / 2020 | 1


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Editorial

Chère lectrice, Cher lecteur, 2020: quelle année! Nous venons de passer des mois mouvementés, pour ne pas dire tumultueux. J’espère que vous avez surmonté cette période le mieux possible et passé un joyeux Noël. Carole Bolliger Rédactrice

Le dernier numéro de cette année particulière aborde essentiellement le sujet «travail et lésion cérébrale». L’histoire de Christian Salamin, victime d’un grave accident vasculaire cérébral il y a cinq ans, en témoigne. Il a dû faire le deuil de sa carrière professionnelle et se construire une nouvelle vie. Découvrez l’interview de Priska Fritsche, membre du comité de FRAGILE Suisse, responsable de la division réadaptation professionnelle de l’office AI du canton de Schwytz et conseillère en orientation professionnelle. Elle explique quels problèmes les personnes cérébrolésées rencontrent lors de la reprise d’une activité professionnelle et évoque les défis posés aux employeurs. Je me réjouis de poursuivre mon activité de rédactrice du journal de FRAGILE Suisse, d’écrire pour vous des articles captivants et de vous informer sur la thématique des lésions cérébrales. Je vous souhaite un bon départ dans la nouvelle année et prenez soin de vous. Espérons que l’année 2021 sera plus sereine que celle qui vient de s’achever.

Carole Bolliger Rédactrice

Impressum Journal FRAGILE Suisse | Edition 4 / 2020 Tirage 45 000 ex. Editeur FRAGILE Suisse, Badenerstrasse 696, CH-8048 Zurich, 044 360 30 60, info@fragile.ch, www.fragile.ch Design Rebel Communication, 8004 Zurich, www.rebelcom.ch Impression Prowema GmbH, 8332 Russikon Rédaction Carole Bolliger, Sophie Roulin-Correvon, Margaux Jubin Vente d’annonces fachmedien.ch, Zürichsee Werbe AG, 8712 Stäfa Traductions Dominique Naegeli-Gascon, Irene Bisang Compte pour les dons  CCP 80-10132-0 Abonnement CHF 10.– par an, inclus dans le don ou dans la cotisation de membre.

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Actuel

Hommage à Erika Schwob-Sturm Erika Schwob-Sturm, l’une des personnalités fondatrices de FRAGILE Suisse, nous a quittés en octobre, à l’âge de 78 ans. Adolescente, elle est victime d’un accident à l’origine d’une paraplégie haute et sait très tôt ce que signifie vivre avec un grave handicap. Bien que se déplaçant en fauteuil roulant, elle conduit une automobile adaptée et garde ainsi son autonomie. Elle suit des études de psychologie et rédige un mémoire sur les aspects médico-psychologiques de la réadaptation. Elle séjourne ensuite à Boston, aux Etats-Unis, où elle suit une formation de neuropsychologue et travaille auprès de personnes cérébrolésées. De retour en Suisse, elle ouvre un cabinet de neuropsychologue à Berne et commence à promouvoir la compréhension envers les problèmes invisibles des personnes cérébrolésées au niveau local. Elle fonde un groupe d’entraide et crée, en 1987, une plateforme encourageant l’échange entre les personnes cérébrolésées et les groupes de parole locaux pour les proches. Cet organisme est pour ainsi dire le précurseur de notre organisation. Peu après, Erika Schwob-Sturm participe à la fondation de l’«Association suisse pour les traumatisés craniocérébraux», devenue depuis

FRAGILE Suisse. Elle soutient ardemment les activités de l’organisation, notamment par sa présence dans les médias. Cependant, elle préfère rester modestement à l’arrière-plan. Au cours des décennies passées, j’ai été le témoin de son profond engagement et j’ai apprécié le charme qui émanait de sa personne. J’admirais beaucoup la forte volonté qui l’habitait, malgré son handicap. Nous garderons d’Erika Schwob-Sturm un souvenir reconnaissant. Peter Zangger

Michael Nemitz – Hommage Né en 1956, Michael Nemitz est décédé le 11 septembre 2020. Pendant plus de 25 ans, il a occupé une place de choix au sein de la famille de FRAGILE. Il a animé le groupe d’entraide de Bâle et dirigé pendant de nombreuses années le laboratoire d’idées (think tank) formé avec des personnes cérébrolésées. Avec celles-ci, il a rédigé différentes brochures sur la thématique des lésions cérébrales. Ces ouvrages ont été publiés par FRAGILE Suisse, puis par l’association bâloise «denkwerk-hirnverletzung». Pendant 25 ans, Michael Nemitz a donné le cours «Neues Leben lernen» (Apprendre à mener une nouvelle vie) avec Michèle Plattner. On lui doit aussi la réalisation du film «Kleine Lösungen» (Petites solutions) dans lequel il joue le rôle de commentateur. FRAGILE Suisse adresse ses sincères condoléances à sa famille et lui souhaite beaucoup de courage. Nous sommes reconnaissants à Michael Nemitz de son engagement infatigable pour FRAGILE Suisse, les personnes cérébrolésées et leurs proches.

ème L e t h au s s i ois du m i g n e en l

En janvier, nous traiterons le sujet «Travail et occupation après une lésion cérébrale». Des témoignages, des interviews et des informations générales à ce sujet seront publiés sur notre site Internet et sur nos réseaux sociaux. Comment parvient-on à réintégrer le monde du travail après une lésion cérébrale? Comment les personnes cérébrolésées font-elles face au fait de ne plus pouvoir travailler? Pour en savoir plus: fragile.ch/travail

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Portrait

«Je me suis offert un AVC pour mes 50 ans» Texte: Sophie Roulin-Correvon / Photos: Francesca Palazzi

Le 10 août 2015, Christian Salamin subit un accident vasculaire cérébral (AVC) massif. Entrepreneur né, il doit réapprendre à vivre avec patience. 2015, c’est l’année de ses 50 ans et Christian vient de rentrer de trois semaines de vacances en Tanzanie. Lundi 10 août vers 16h30, le collègue de Christian ne comprend plus ce qu’il lui dit. Il le voit grimacer, puis voit son bras gauche se rigidifier. Il part appeler l’ambulance, mais trouve Christian au sol à son retour. Pour Christian, c’est le trou noir, puis des flashs: des spasmes involontaires pendant un scanner ou l’incompréhension ressentie face à l’annonce d’AVC. Dans l’hélicoptère qui l’emmène au CHUV, Christian sent son corps s’en aller dans une espèce de tunnel: «Je m’accrochais, je ne voulais pas partir», raconte-t-il. L’AVC est dû à un caillot au niveau de la carotide interne. Après l’échec d’une première thrombolyse (dissolution du caillot obstruant l’artère ou le vaisseau), Christian subit une thrombectomie (extraction du caillot obstruant l’artère ou le vaisseau) en deux étapes. S’ensuit une hémorragie cérébrale qui provoque ensuite un œdème qui met son cerveau sous pression. «Cinq jours d’enfer. Avec des maux de tête terribles», se rappelle-t-il. Christian passe trois semaines au CHUV, puis est transféré à la Clinique romande de réadaptation de Sion (CRR Suva). Il y séjourne plus de deux mois. Les neurologues n’expliquent pas cet AVC massif, alors que Christian ne présentait aucun facteur de risque. L’excellent état de santé de Christian lui a certainement permis de ne pas mourir et de mieux récupérer. Aujourd’hui encore, il fait régulièrement des séjours intensifs de trois semaines à la CRR Suva qui lui permettent de continuer à progresser. Bouleversement familial et soutien des proches Un pied varus équin1 fait partie des séquelles de l’AVC de Christian. Il ne peut donc plus marcher, même avec des attelles. Hémiplégique du côté gauche, il souffre de spasticité2 et doit gérer les douleurs qui s’ensuivent. Il vit avec une héminégligence multimodale du côté gauche

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dont il est aujourd’hui conscient et qu’il peut compenser. Sa mémoire à très court terme est touchée et sa gestion des émotions n’est plus la même: «Quand je vois une ambulance sirènes et feux allumés, je me mets à pleurer, sans aucune raison.» Avant son AVC, Christian était un cartésien3 «pur et dur». Il fait aujourd’hui beaucoup de méditation pour se recentrer sur son corps et son ressenti. «J’ai dû apprendre la patience. Avant, j’étais copain avec l’aiguille des secondes et maintenant avec la petite aiguille.» Le drame vécu par Christian est un choc terrible pour ses quatre enfants. Ils mettront du temps à comprendre les séquelles dont souffre leur père. Depuis, ils ont fait leur propre cheminement pour surmonter ce drame et ont fait le deuil du père d’avant l’AVC. «Je ne peux pas dire comment ils me voient maintenant par rapport à ce que j’étais avant, mais je suis très fier de mes enfants et de leurs parcours», partage Christian. Cinzia, une amie proche de Christian, a été un soutien important pour lui. Toujours souriante, elle arrive à le faire rire même dans les moments graves. Ils se marient quelque temps après l’AVC. Entrepreneur passionné Autodidacte dans le domaine informatique, Christian crée sa première entreprise à l’âge de 25 ans. Seul ou comme associé, il en enregistre une dizaine jusqu’en 2015. Quelques mois avant l’AVC, il fait deux fois un cauchemar bouleversant: «Je me voyais sur une chaise roulante, à la CRR Suva.» Le lendemain, il convoque une séance pour organiser l’entreprise en cas d’absence de sa part et prépare les procurations pour sa secrétaire. «A la Suva, j’ai vu cette chaise», confie-t-il le regard troublé. Les deux ans qui suivent l’AVC, Christian retourne au travail. Mais n’étant plus en mesure de prendre des


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décisions cohérentes et rationnelles, il vend sa société fin 2017. «J’ai fait le deuil de ma vie professionnelle et j’ai construit un mur pour éviter les émotions. J’ai effacé ça de ma vie.» Avec l’aide des assistantes sociales de la CRR Suva, il dépose sa demande à l’assurance-invalidité (AI) en novembre 2015. La décision d’incapacité et celle relative au montant de la rente tombent plus de deux ans après. Il doit vivre six mois sans revenus. FRAGILE Valais: le groupe de parole comme soutien Christian est un membre actif de FRAGILE Valais et participe régulièrement aux groupes de parole. «Il faut prendre sur soi pour y aller la première fois, mais ça devient indispensable. Les proches aussi, ça les aide à mieux comprendre qui est cette nouvelle personne.» Christian encourage la fréquentation de ces groupes de parole. «Merci à FRAGILE de nous aider et nous soutenir dans cette situation.»

soutenir financièrement Christian Salamin au kilomètre parcouru. L’argent récolté sera ensuite versé à FRAGILE Valais. Pour en savoir plus sur ce projet, consultez notre rubrique «Engagement» dans ce journal. Pied-bot ou déformation grave du pied Mauvaise communication entre le système nerveux central et les muscles 3 Cartésien: se dit de quelqu’un à l’esprit rationnel, rigoureux et quelque peu formaliste (définition du Larousse). Relatif à René Descartes, philosophe français considéré comme le fondateur de la philosophie moderne et comme un pionnier des «Lumières» 1

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Ride for Stroke: un périple à vélo pour sensibiliser à l’AVC Les séquelles de Christian ne lui permettent plus de remonter sur un vélo. Son épouse le pousse à renouer avec sa passion en lui faisant tester un tricycle adapté à son handicap. Il l’adopte et se lance alors le défi de parcourir 5 400 kilomètres de la Norvège à l’Espagne, en 2021. «C’est ma façon de donner du sens à ce qui m’est arrivé. Un AVC peut arriver à n’importe qui et on peut vivre avec un AVC, même sévère, et se reconstruire différemment.» Actuellement, son équipe cherche encore des sponsors. Une fois ce budget bouclé, le public pourra

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Prestations

ppen und Treffpunkte

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Helpline

Selbsthilfegruppen und Treffpunkte

Des connaissances à utiliser dans le cadre professionnel Kurse und Weiterbildungen

Texte: Carole Bolliger

FRAGILE Suisse propose un cours de base intitulé «Accompagner les personnes cérébrolésées». Begleitetes Cette formation continue de trois jours Wohnen s’adresse aux personnes qui, dans leur cadre professionnel, sont en contact avec des victimes de lésions cérébrales. Elle est aussi conçue pour les employeurs ayant des personnes cérébrolésées parmi leur personnel. «Depuis le cours, j’arrive à me mettre à la place des leurs compétences opérationnelles. Les cours présentent Beratung und Helpline personnes cérébrolésées et, en privé, je comprends aussi une particularité importante: ils font appel à la collabobien mieux mon mari qui a une lésion cérébrale. ration de personnes cérébrolésées faisant office de J’apprends à être patiente.» «J’ai appris que je devais co-intervenants. Dorothee Rübel commente: «Les avoir davantage d’égards envers les personnes cérébroco-intervenantes et co-intervenants sont des personnes lésées et que je devais leur laisser plus de temps.» Ces cérébrolésées. A ce titre, ils sensibilisent les participants témoignages sont ceux de deux participants du cours aux nombreux aspects de la vie avec une lésion céréde base «Accompagner les personnes cérébrolésées», brale. Ils sont les porte-parole des personnes cérébroléproposé par FRAGILE Suisse. «Le cours s’adresse aux sées et s’attachent à représenter leurs besoins.» professionnels qui, dans leur domaine d’activité (soins, accompagnement, conseil, thérapie ou intégration Le cours a pour but de procurer aux participants des professionnelle), sont en contact avec des personnes connaissances de base sur le cerveau et sur les consécérébrolésées», explique Dorothee Rübel. Ergothéraquences des lésions cérébrales dans la vie quotidienne. peute et conseillère en organisation, elle dispense le Dorothee Rübel précise: «Les participants apprennent à cours depuis plusieurs années. reconnaître les lésions cérébrales et leurs conséquences. Ils savent qu’il existe des stratégies pour éviter le stress.» Pendant ce cours, les participants se familiarisent avec le Le cours expose les différentes phases du processus de fonctionnement du cerveau et acquièrent des connaisgestion de la maladie et leur effet sur la participation sances approfondies sur les conséquences des lésions des personnes concernées. «Les personnes qui ont suivi cérébrales. Le cours traite des séquelles visibles, telles le cours élargissent leurs compétences et peuvent que les paralysies, les troubles sensori-moteurs, les utiliser les connaissances acquises dans leur cadre troubles de l’équilibre ou les modifications de la professionnel. Elles aident ainsi les personnes cérébrolémimique, tout comme des conséquences invisibles. sées à participer à la vie sociale.» Celles-ci se manifestent très différemment d’une personne à l’autre et peuvent prendre les formes suivantes: fatigabilité, troubles de la mémoire, difficultés à se contrôler, instabilité émotionnelle, troubles du langage. Les co-intervenants comme lien entre deux mondes Pendant le cours, les spécialistes de FRAGILE Suisse exposent des stratégies permettant de canaliser les conséquences d’une lésion cérébrale. Grâce aux échanges avec les experts, les participants élargissent

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FRAGILE Suisse propose également ce cours de base en Suisse romande.


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Kurse und Weiterbildungen

Kurse und Weiterbildungen

Des outils et des connaissances pour mieux appréhender la lésion cérébrale Notre responsable des cours en Romandie a concocté Begleitetes Wohnen

Cours

Begleitetes Wohnen

un joli programme pour les personnes cérébrolésées et les proches, durant le premier semestre 2021. Dès janvier, le cours «Limiter le stress au quotidien» proposera différentes techniques pour gérer le stress dans la vie quotidienne. Synonyme de détente et de bien-être, l’atelier de cinq séances sera un espace d’échanges et Beratung und Helpline Beratung und Helpline de partages. Le cours «Etre proche d’une personne cérébrolésée» donnera des outils pour que chacun puisse trouver sa place et son rôle. A nouveau proposés, l’atelier «Je crée donc je suis» et le cours «L’informatique facile» emmèneront les participants à la découverte de leur créativité ou à la rencontre de l’informatique ludique et simple. Enfin, l’atelier CARE a pour but d’agir durablement sur le bien-être des participants. Ceux-ci développeront des outils pour activer les comportements bienveillants et réorienter leur attention vers les éléments positifs de leur vie. Si un ou plusieurs cours vous intéressent, n’hésitez donc plus à vous inscrire. F. Amend, cours de FRAGILE Suisse sur les lésions cérébrales Tous les détails et informations sur notre site Internet: fragile.ch/cours

Découvrez

Un peu de lecture: «Post AVC / Mode d’emploi», de Bernard Leclere «Un AVC est un coup de frein à la motricité et, par voie de conséquence, à la vie quotidienne et sociale.» Bernard Leclere témoigne trois ans après son accident vasculaire cérébral (AVC). Il aborde l’aspect souvent trop peu considéré des séquelles post-AVC. Comment vivre avec? Comment les accepter? Doiton lutter contre? «On se sent délaissé, alors que l’on a besoin d’être stimulé.» En évoquant les handicaps survenus après son AVC, l’auteur propose diverses activités, qu’il a lui-même expérimentées, comme la marche, la chorale, ou la natation. De plus, le soutien de son épouse a été un pilier dans sa reconstruction et sa nouvelle vie. Destiné aux personnes touchées par un AVC et à leurs proches, l’ouvrage relate l’histoire de Bernard Leclere, avec ses difficultés et ses doutes, mais aussi ses progrès constatés après son AVC.

Pour vous procurer le livre: www.payot.ch

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Article scientifique

«Le temps: un facteur déterminant pour la réinsertion professionnelle» Interview: Carole Bolliger

La reprise de l’activité professionnelle pose souvent des problèmes aux personnes cérébrolésées. Priska Fritsche explique quelles sont ces difficultés. Elle est responsable de la division réadaptation professionnelle de l’office AI du canton de Schwytz, conseillère en orientation professionnelle et membre du comité de FRAGILE Suisse. Après une lésion cérébrale, de nombreuses personnes souhaitent reprendre une activité professionnelle régulière. Pourtant, il n’est pas rare qu’elles rencontrent des difficultés et perdent leur emploi. Pour quelles raisons? L’un des principaux problèmes est le facteur temps. En règle générale, les personnes cérébrolésées et les employeurs pensent que la récupération sera plus rapide qu’elle ne l’est en réalité. Des deux côtés, les attentes sont élevées, et la déception est d’autant plus grande lorsque les progrès peinent à se manifester. Parfois, la réadaptation médicale et professionnelle se prolonge au-delà de la période pendant laquelle les indemnités journalières en cas de maladie sont versées. Il peut alors arriver que l’employeur licencie son employé-e, car son rendement ne justifie plus le versement de la totalité du salaire. En d’autres termes, l’employeur ne peut pas se permettre un-e employé-e cérébrolésé-e. Un autre problème peut venir du fait qu’après la lésion cérébrale, la personne ne possède plus les mêmes facultés qu’auparavant et que sa personnalité a peut-être changé. Une conséquence typique de la lésion cérébrale est la moindre résistance au stress, symptôme qui demande une diminution du taux d’activité. Il est aussi fréquent que le rythme de travail ralentisse, ce qui réduit aussi le rendement. Quels sont les défis que pose le retour dans le monde du travail aux personnes cérébrolésées? Je constate souvent que les personnes cérébrolésées veulent reprendre leur activité là où elle s’était interrompue, ce qui débouche sur un épuisement total. Le grand défi pour elles consiste à s’apercevoir et à reconnaître qu’elles ne peuvent plus fournir les mêmes performances

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qu’auparavant, et ce pour deux raisons: elles ont besoin de davantage de repos et elles se heurtent à des limites qu’elles ne connaissaient pas. Certaines tâches du quotidien professionnel leur deviennent quasiment impossibles: suivre une conversation entre plusieurs personnes, écouter un interlocuteur au téléphone tout en prenant des notes ou encore mémoriser le déroulement de certaines opérations. De nombreuses séquelles de lésions cérébrales s’opposent d’emblée à la poursuite de l’ancienne activité professionnelle. Un autre grand défi est l’apprentissage de la patience, de la nécessité de se donner du temps. Il faut aussi savoir reconnaître ses nouvelles limites et être disposé-e à adapter sa vie professionnelle. Dans ce contexte, les attentes et la pression de l’entourage peuvent faire obstacle à ce processus. Quels sont les difficultés et les défis que rencontre un employeur? Les employeurs qui ne connaissent pas la thématique des lésions cérébrales ont souvent des attentes trop élevées: ils comptent sur un rétablissement rapide et complet. Pendant l’absence de la personne cérébrolésée, ses collègues ont dû se charger de son travail. Il est compréhensible que tous espèrent être bientôt déchargés de ces tâches supplémentaires. Voir cet espoir déçu et constater que la personne cérébrolésée a même besoin de soutien est très frustrant. Un tel constat peut provoquer du mécontentement au sein d’une équipe. L’employeur d’une personne cérébrolésée doit donc faire preuve, lui aussi, de beaucoup de patience. Lire le texte intégral de l’interview: fragile.ch/travail/interview


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Actuel

La direction compte un nouveau membre Depuis juin dernier, Sandra Bart est directrice finances et administration et membre de la direction de FRAGILE Suisse. Elle a un brevet de spécialiste en finance et comptabilité ainsi qu’un diplôme fédéral d’experte en établissement des comptes et controlling. Après un apprentissage dans la branche fiduciaire/immobilière, elle a travaillé pendant dix ans dans le secteur du private equity (capital investissement) à Zurich et New York, au sein du service finances et controlling. Avant d’entrer chez FRAGILE Suisse, elle était responsable des finances et de l’administration dans une société informatique. Pourquoi a-t-elle quitté le secteur privé pour une organisation à but non lucratif? Sandra Bart répond: «Je voudrais donner un sens à ce que je fais.» Il est important pour elle d’aider FRAGILE Suisse à atteindre ses

objectifs, en utilisant son savoir et son expérience. Nous lui souhaitons succès et satisfaction dans l’exercice de ses nouvelles tâches.

FRAGILE Suisse reçoit le soutien de Zurich Suisse En s’engageant pour FRAGILE Suisse, la compagnie d’assurance Zurich Suisse lance un signal fort. Elle aide l’organisation à sensibiliser davantage la population suisse à la thématique des lésions cérébrales. Sandro Meyer, responsable des assurances-vie auprès de Zurich Suisse, déclare: «Nous voulons épargner à notre clientèle des difficultés financières en lui offrant une assurance incapacité de gain et lui procurer le meilleur soutien au quotidien en cas de lésion cérébrale.» L’appui de Zurich Suisse n’est pas limité dans le temps et revêt plusieurs formes. Ainsi, l’assurance verse à FRAGILE Suisse la somme de cinq francs suisses pour chaque nouveau contrat d’assurance-vie conclu.

Avec le concours de FRAGILE Suisse, l’assureur offre aussi à ses conseillers, ses collaborateurs spécialisés ainsi qu’à ses care managers des cours internes qui les sensibilisent aux rapports avec les personnes cérébrolésées. Martin D. Rosenfeld, directeur de FRAGILE Suisse, se félicite de cette collaboration: «Les relations avec les personnes cérébrolésées sont très complexes et nécessitent à la fois de l’empathie et des connaissances fondamentales sur les conséquences possibles d’une lésion cérébrale. C’est pourquoi nous sommes heureux de pouvoir compter, avec Zurich Suisse, sur un partenaire qui sensibilise clients et personnel à cette thématique.»

2020 et Journée de l’AVC particulière Le 29 octobre 2020 avait lieu la Journée mondiale de l’AVC. Compte tenu de la situation sanitaire, les activités maintenues par certains hôpitaux se sont déroulées uniquement en ligne. Nos associations régionales n’ont pas pu tenir de stands d’information comme cela se fait d’habitude. Le 27 octobre, les Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) ont proposé des ateliers éducatifs ainsi que des conférences en ligne. Dans le cadre de cette manifestation, FRAGILE Genève a pu

animer une table ronde pour présenter l’association et ses actions. Le 29 octobre, le Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV) a organisé une vidéoconférence publique interactive. De plus, FRAGILE Suisse a témoigné via un communiqué de presse de l’impact de la pandémie de Covid-19 sur les membres de nos associations régionales. Lien vers la revue de presse: www.fragile.ch/revue-presse

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Engagement

Le projet Ride for Stroke cherche encore des sponsors goodies, sur le camping-car qui suivra Christian Salamin tout au long de son parcours, sur sa tenue ou encore sur des supports de conférences. Enfin, une vidéo promotionnelle du sponsor est proposée.

© Francesca Palazzi

Christian Salamin et son équipe sont encore à la recherche de fonds pour finaliser le financement du projet. Ride for Stroke est actuellement soutenu par plusieurs entreprises et associations telles que le Groupe Mutuel, ASEMA ou Medsport. Plusieurs formes de sponsoring sont possibles: le sponsoring «assistance» (visibilité digitale), le sponsoring «matériel» (visibilité digitale et matérielle), le sponsoring «transport» (visibilité digitale et matérielle plus marquée) et le sponsoring «d’étape» (visibilité digitale et matérielle complète). La visibilité matérielle se déclinera sur les

Christian Salamin a été victime d’un accident vasculaire cérébral (AVC) ischémique massif en 2015. Les lésions cérébrales liées à l’AVC ont causé plusieurs handicaps, notamment une hémiplégie (paralysie d’une ou plusieurs parties du corps d’un seul côté). Passionné par le cyclisme depuis sa jeunesse, Christian Salamin ne pourra plus jamais remonter sur un vélo. Son épouse et lui adaptent alors un tricycle avec l’aide d’un ergothérapeute. Christian peut ainsi renouer avec sa passion. Après avoir retrouvé les sensations de la route, il se lance le défi de traverser l’Europe, de la Norvège à l’Espagne. A travers ce projet nommé Ride for Stroke, Christian souhaite sensibiliser le public à l’AVC et aux lésions cérébrales, mais également récolter des fonds pour FRAGILE Valais, dont il est membre depuis trois ans.

Passez le mot et soutenez ce beau projet! Plus d’informations sur le sponsoring: www.rideforstroke.com

Unterstützen Sie dieses tolle Projekt und empfehlen Sie es weiter! Weitere Informationen zum Sponsoring finden Sie unter www.rideforstroke.com

Christian Salamin erlitt 2015 einen schweren Schlaganfall. Die damit verbundenen Hirnverletzungen führten zu mehrfachen Behinderungen, insbesondere zu einer Hemiplegie (Halbseitenlähmung). Christian, der seit

seiner Jugend ein begeisterter Velofahrer ist, wird also nie wieder auf ein Zweirad steigen können. Deshalb hat er zusammen mit seiner Frau und mit Unterstützung eines Ergotherapeuten ein massgeschneidertes Dreirad bauen lassen. Jetzt, da er seine Leidenschaft und sein Gefühl fürs Fahren wiedergefunden hat, hat er sich vorgenommen, Europa von Norwegen bis Spanien zu durchqueren. Mit dem «Ride for Stroke»-Projekt will Christian die Öffentlichkeit für Schlaganfälle und Hirnverletzungen sensibilisieren, aber auch Geld für die Regionalvereinigung FRAGILE Wallis sammeln, der er seit drei Jahren als Mitglied angehört.

Christian Salamin und sein Team sind weiterhin auf der Suche nach Sponsoren, um die Finanzierung ihres Projekts zu sichern. «Ride for Stroke» wird aktuell von mehreren Unternehmen und Verbänden wie etwa der Groupe Mutuel, ASEMA oder Medsport unterstützt. Verschiedene Sponsoring-Kategorien stehen zur Auswahl: «Unterstützung» (Logo des Sponsors im digitalen Bereich), «Ausrüstung» (Logo im digitalen Bereich und auf Materialien), «Transport» (Logo im digitalen Bereich und auffälligere Platzierung auf Materialien) und «Etappe» (Logo im digitalen Bereich und auf allen Materialien). Zu den Materialien zählen Give-aways, das Wohnmobil, das Christian auf seiner Reise begleitet, sein Tenue oder auch Konferenzunterlagen.

Das «Ride for Stroke»-Projekt sucht noch Sponsoren Engagement 10 | Journal

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