Journal FRAGILE Suisse 02/2021

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JOURNAL

FRAGILE Suisse

Edition 2 / 2021

FRAGILE Suisse

Projet «Un guide à vos côtés» Bilan après un an d’activité

Interview

e Thèm s i o du m

t io n d ap t a a é r La une ap r è s n l é s io e ra l céréb

Dre Margret Hund-Georgiadis explique l’importance de la réadaptation après un AVC

Pour les personnes cérébrolésées et leurs proches Edition 2 / 2021 | 1


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Editorial

Chère lectrice, Cher lecteur, Beaucoup de personnes cérébrolésées parviennent à mener «une vie presque normale». Je suis impressionnée par leur capacité à progresser, des années après leur lésion. Julia Eugster Responsable du département services

La réadaptation est un chemin qui n’est jamais fini et qui va au-delà du strict processus de rééducation médico-thérapeutique. Assumant la responsabilité du département services depuis le 1er avril 2021, je suis heureuse d’être aux côtés des personnes cérébrolésées sur la voie de la réadaptation – thème central de cette édition du Journal. Dans une interview, la Doctoresse Hund-Georgiadis, médecin-cheffe et directrice médicale de REHAB Basel, nous explique combien la réadaptation est importante après un AVC et l’hospitalisation. Souvent, les personnes cérébrolésées et leurs proches se sentent démunis après la sortie de l’hôpital. FRAGILE Suisse a donc lancé «Un guide à vos côtés» afin de les soutenir sur le long terme. Cette initiative a démarré il y a près d’un an, en collaboration avec REHAB Basel et FRAGILE Basel. Silvia Spaar, responsable du projet, tire un premier bilan. Lisez l’histoire poignante de Gilles Bataillard victime d’un AVC à 48 ans. Sa lutte pour parvenir à mener une «vie presque normale» est admirable. Je vous souhaite une passionnante lecture.

Julia Eugster Responsable du département services

Impressum Journal FRAGILE Suisse | Edition 2 / 2021 Tirage 45 000 ex. Editeur FRAGILE Suisse, Badenerstrasse 696, CH-8048 Zurich, 044 360 30 60, info@fragile.ch, www.fragile.ch Design Rebel Communication, 8004 Zurich, www.rebelcom.ch Impression Prowema GmbH, 8332 Russikon Rédaction Carole Bolliger, Aurélie Vocanson, Margaux Jubin Vente d’annonces fachmedien.ch, Zürichsee Werbe AG, 8712 Stäfa Traductions Dominique Naegeli-Gascon, Irene Bisang Compte pour les dons  CCP 80-10132-0 Abonnement CHF 10.– par an, inclus dans le don ou dans la cotisation de membre.

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Actuel

Une année pas comme les autres La rétrospective de l’année 2020 tient en quelques mots: rien ne s’est passé comme prévu. Les mesures prises pour lutter contre la pandémie ont demandé beaucoup de flexibilité de la part de FRAGILE Suisse et de ses associations régionales, tout comme des personnes cérébrolésées, de leurs proches et des autres parties prenantes. Nous avons pu, malgré tout, assurer un bon nombre de nos prestations, dans le respect des mesures de protection. Le conseil et l’accompagnement à domicile ont, par exemple, été maintenus sans interruption. Certaines prestations, comme les cours, ont dû être en partie annulées ou reportées, tandis que d’autres étaient proposées en ligne, ce qui a permis de vivants échanges avec nos client∙e∙s. Par ailleurs, nous avons mis sur pied de nouvelles modalités de soutien, telles que le projet «Un guide à vos côtés» qui prévoit

d’épauler les personnes cérébrolésées et leurs proches, dès la sortie de la clinique de réadaptation. Certaines activités, comme le conseil ou les démarches améliorant la présence médiatique, se sont intensifiées, tandis que d’autres domaines, notamment les cours, affichaient un léger recul. Celui-ci est dû avant tout aux restrictions découlant de la pandémie. Nous nous félicitons que des activités telles que les réunions des groupes de parole et les journées à thème soient à nouveau possibles. Nous espérons que l’assouplissement des mesures va se poursuivre et que FRAGILE Suisse pourra bientôt proposer ses prestations dans leur intégralité et sans restriction. Vous trouverez des informations supplémentaires dans notre rapport annuel 2020 qui paraîtra fin juin et pourra être téléchargé dans notre shop en ligne.

FRAGILE Family bientôt en français FRAGILE Family est un projet qui s’adresse aux enfants dont l’un des parents est atteint par une lésion cérébrale. Actuellement, il existe une brochure, plusieurs vidéos et un site Internet en allemand. Grâce aux fonds récoltés, nous travaillons à l’élaboration de leur traduction en français. Ainsi, les jeunes romand∙e∙s pourront également en apprendre plus sur les lésions cérébrales. L’idée est d’offrir aux enfants une meilleure compréhension de ce qui arrive à leur parent. Pour en savoir plus, rendez-vous sur: www.fragile.ch/fr/fondations/enfants

«Pédaler pour aider»: 90 km à vélo pour soutenir FRAGILE Jura Deux classes d’apprentis du CEFF (Centre de formation professionnelle) artisanat de Moutier ont lancé un projet caritatif – «Pédaler pour aider». Il vise à récolter des dons pour FRAGILE Jura. Il est possible de sponsoriser chaque kilomètre au prix de 1 CHF. Le 24 juin prochain, 20 étudiants parcourront quelque 90 km à vélo à travers le Jura. Ils feront halte à Courfaivre où se trouvent le centre

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Rencontres et les locaux de FRAGILE Jura. A cet endroit, un stand de ravitaillement accueillera joyeusement les participants de cette belle et courageuse aventure. Participez au projet et soutenez FRAGILE Jura! Pour plus d’informations: www.fragile.ch/Pedalerpouraider

Le thème du mois: «La réadaptation» Cette édition du Journal aborde entre autres le sujet de la réadaptation. Nous allons l’approfondir en juillet sur notre site Internet et sur les réseaux sociaux. Des interviews, des histoires et des informations vous attendent sur www.fragile.ch/readaptation.

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Portrait

«Avant, je passais ma vie à appuyer sur l’accélérateur, maintenant, c’est sur le frein» Texte: Aurélie Vocanson / Photos: Francesca Palazzi

En 2013, Gilles Bataillard est victime d’un AVC. Il n’a alors que 48 ans. Aujourd’hui, il nous raconte son retour «à une vie quasi normale». Lorsqu’on rencontre Gilles, on réalise rapidement qu’il s’agit d’une personne chaleureuse qui discute avec plaisir. Dans son appartement décoré des dessins de ses enfants, l’homme d’une cinquantaine d’années paraît sûr de lui et à l’aise. Il est difficile de penser qu’il a été un jour timide. Pourtant, Gilles était un enfant réservé qui a eu du mal à prendre sa place. Après un apprentissage dans la vente, il peine à trouver un emploi qui lui convienne. Les rapports de travail ne sont pas toujours faciles. Il est pour un temps magasinier dans une grande surface, puis livreur et finalement, il devient concierge dans plusieurs établissements. Durant son temps libre, Gilles fait notamment du VTT, du ski et de la course à pied. Il participe d’ailleurs une année à la course des 10 km de Lausanne. A 42 ans, Gilles devient papa pour la première fois. Le petit Thomas naît avec un problème de valve aortique qui met sa vie en danger. Pour ses parents, c’est une grande source d’angoisse. Thomas se remet et deux ans plus tard, le couple donne naissance à une fille du nom d’Emilie. Lorsqu’il aborde cette période, Gilles dit qu’il voyait peu ses enfants. Il était pris dans un travail à 100% qui le stressait beaucoup. Il n’a pas vu de signes avant-coureurs de son AVC, mais selon lui, ce stress y a contribué. «Avant, je passais ma vie à appuyer sur l’accélérateur, maintenant, c’est sur le frein.» Le temps des ruptures En 2013, la carotide de Gilles se rompt soudainement, provoquant un caillot au cerveau et un AVC violent. Il est alors âgé de 48 ans. Gilles dit de son AVC que c’est le «trou noir», car il n’en garde aucun souvenir. L’accident engendre une hémiplégie du côté gauche, l’empêchant d’utiliser son bras et sa jambe. Dans un premier temps, il a besoin d’un fauteuil roulant pour

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se déplacer. Pour lui, remarcher devient rapidement une priorité: «Le bras me paraissait accessoire, mais je voulais marcher.» Il met beaucoup d’énergie et investit du temps pour se remettre sur pied. Aujourd’hui, c’est l’une de ses grandes réussites: «Je suis très fier d’être debout.» Quand il y repense, Gilles explique que son évolution après son AVC ressemble beaucoup à celle de son fils à la naissance: au final, ils ont tous deux réussi à s’en sortir et à aller de l’avant. Après un séjour en clinique de réadaptation, Gilles rentre auprès de sa femme et de ses enfants. La famille habite alors dans la campagne vaudoise. Le retour à la maison n’est pas évident: «On a vite fait de tomber dans le trou.» En effet, pendant des mois il était entouré de professionnel∙le∙s, et tout à coup il se retrouve très seul: «Ma femme partait au travail, mes enfants à l’école et je n’avais qu’un rendez-vous d’une demi-heure dans la journée. Je sortais de chez moi et j’allais m’installer sur un muret au soleil. Je n’avais rien à faire.» Cette nouvelle situation est également difficile pour son épouse et le couple finit par se séparer. Retour à la stabilité Aujourd’hui, 8 ans après son AVC, Gilles a trouvé un bel équilibre. Il vit en appartement protégé à Lausanne depuis 4 ans. Cette structure lui offre une certaine sécurité tout en lui permettant d’être indépendant. Il fait la lessive, quelques courses et il peut se déplacer librement grâce à sa canne et aux transports en commun. Son appartement lui permet d’accueillir ses enfants. Pour lui, «c’est une vie quasiment normale. Ils viennent, ils ouvrent le frigo et se servent.» Il a ainsi pu renforcer sa relation avec eux et en est très heureux: «Ils s’intéressent à moi et me demandent ce que j’ai fait dans la journée.»


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Le quotidien est aussi bien rempli: «Depuis mon AVC, plein de choses se sont ouvertes à moi.» Lui aussi s’est ouvert, alors qu’il était un enfant réservé. Sa timidité a maintenant disparu et il aime rencontrer de nouvelles personnes. Grâce à différentes associations, il se rend à des ateliers artistiques, participe à des groupes de parole et profite de sorties. Celui qui tenait tellement à remarcher se balade plus d’une heure et demie par jour. A l’aide de sa canne, il se rend au bord du lac et jouit de son indépendance. Les gens détournent parfois le regard quand ils le voient, mais maintenant, il en faut plus pour intimider ce grand marcheur. Gilles fait même régulièrement de la grimpe. La première fois qu’il s’est retrouvé en bas d’un mur d’escalade, il a pensé qu’il n’y arriverait pas. Pourtant, à la force d’un bras, d’une jambe et d’un mental d’acier, il se hisse jusqu’à 8 mètres de hauteur. «C’est une victoire pour moi.» Cette prouesse lui a d’ailleurs valu un prix attribué par l’organisation PluSport qui promeut le sport pour les personnes en situation de handicap.

par le département formation de FRAGILE Suisse. Il a trouvé l’ambiance détendue et l’apprentissage adapté à ses besoins. Un exemple de résilience Quand il pense au chemin parcouru, Gilles se dit fier. Sa maman et ses enfants partagent ce sentiment. Gilles ne cache pas que certaines fois, «c’est rude, mais on est obligé de faire avec». Selon lui, un bon mental permet d’avancer: «Il faut essayer de foncer.» Il a également conscience de la chance qu’il a et rapporte fièrement les propos de sa fille alors qu’elle n’avait que 8 ans: «Papa, dans ton malheur, tu as de la chance. Tu peux parler et marcher.» Il n’a pas eu le choix d’apprendre à ralentir, mais il a su rebondir et profiter de cette nouvelle vie. «Une fois qu’on a eu une lésion cérébrale, on ne se prend plus la tête pour un rien.»

Gilles est un membre actif de FRAGILE Vaud et participe à plusieurs activités. Il aime se rendre aux groupes de parole: «Ça libère de discuter avec des personnes qui partagent les mêmes problèmes.» Les moments de convivialité comme les sorties pique-nique ou les repas de Noël lui plaisent particulièrement. Toujours curieux d’apprendre, il a suivi le cours d’informatique proposé

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Services

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Helpline

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Un bon départ pour le projet «Un guide à vos côtés» Kurse und Weiterbildungen

Texte: Carole Bolliger

Le projet «Un guide à vos côtés» a débuté voici bientôt un an. Il consiste à assurer un accompagnement à long terme aux personnes cérébrolésées Begleitetes Wohnen dès leur sortie de l’hôpital ou de la clinique de réadaptation. Silvia Spaar, responsable du projet, tire un premier bilan. Pour beaucoup de personnes cérébrolésées et de Pour le moment, le projet est limité à la Suisse proches, la période qui suit une lésion cérébrale est nord-orientale, mais il est prévu de l’élargir à d’autres éprouvante, car il s’agit de négocier le passage à une régions. Les responsables se préparent à le mettre en Beratung und Helpline autre vie. Devant ce constat, FRAGILE Suisse a résolu œuvre dans un autre canton en mars 2022. «Le d’assurer un accompagnement à long terme aux recrutement et la formation d’un∙e autre guide personnes cérébrolésées, dès leur sortie des structures prennent du temps», observe la responsable du projet. hospitalières. Il y a près d’un an, l’organisation a donc Près d’un an après le coup d’envoi du projet «Un guide lancé le projet «Un guide à vos côtés», en collaboration à vos côtés», Silvia Spaar en tire un bilan positif et se avec REHAB Basel (clinique de réadaptation bâloise) et réjouit de le poursuivre. FRAGILE Basel. Silvia Spaar, responsable du projet, constate: «La collaboration fonctionne bien, même si, au début, peu de clientes et clients ont fait appel à cet appui – en partie à cause de la pandémie.» Aujourd’hui, les demandes sont en augmentation. Un premier bilan montre aussi que la fréquence et la durée des contacts varient considérablement en fonction de la situation de la personne. «Les réactions des personnes cérébrolésées Le projet «Un guide à vos côtés» sont nettement positives», se réjouit Silvia Spaar. Un projet appelé à prendre de l’envergure Actuellement, le projet «Un guide à vos côtés» est mené en collaboration avec REHAB Basel. Le but de FRAGILE Suisse est cependant d’y associer progressivement d’autres cliniques et hôpitaux. «Dans cette perspective, nous avons présenté notre initiative à d’autres hôpitaux de Bâle-Ville, au cours du premier semestre. Plus tard, nous voudrions le faire connaître à d’autres cliniques de réadaptation», explique Silvia Spaar. Selon la demande, il faut toujours vérifier s’il est possible d’étendre le projet avec les ressources disponibles ou si des ressources supplémentaires, telles que le personnel, les locaux ou les moyens auxiliaires, sont nécessaires. «Dans ce contexte, les recettes provenant des dons ont une importance décisive pour l’extension de cette prestation, car elles permettent d’assurer sa gratuité aux personnes cérébrolésées et aux proches.»

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Après le séjour à l’hôpital ou en clinique de réadaptation, les personnes cérébrolésées et les proches sont souvent désemparés. L’hôpital ou la clinique leur offrait un cadre sécurisant qui fait désormais défaut: le retour dans la vie quotidienne est souvent synonyme de difficultés insurmontables. C’est à cette situation que le projet «Un guide à vos côtés» entend remédier: un∙e professionnel∙le, employé∙e par FRAGILE Suisse, prend contact avec les personnes cérébrolésées et les proches dès la phase de réadaptation. Faisant office de guide, cette personne les informe en détail sur le soutien à leur disposition après la sortie de l’hôpital. Plus d’infos sur: fragile.ch/un-guide-a-vos-cotes


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Kurse und Weiterbildungen

Cours

Kurse und Weiterbildungen

Nouveauté pour les cours en Romandie La palette de cours proposés en Romandie par notre Begleitetes Wohnen département formation s’est élargie cette année. En plus des cours habituellement proposés dans les cantons de Vaud et Genève, de nouveaux cours ont lieu dans le canton du Jura. Ils sont organisés à Delémont, avec une nouvelle enseignante, Anne Pérot. Psychologue et neuropsychologue de formation, elle a travaillé de Beratung und Helpline Beratung und Helpline nombreuses années avec des personnes cérébrolésées. Elle avait animé en 2019 déjà un atelier sur les conséquences neuropsychologiques, psychologiques et sociales d’un traumatisme cranio-cérébral pour les personnes Le second puise son origine dans le programme CARE cérébrolésées. Le partage des expériences entre les (Cohérence-Attention-Relation-Engagement), un atelier participant∙e∙s et le succès rencontré par l’atelier ont créé par des professionnel∙le∙s formé∙e∙s à la psychologie donné à Anne Pérot l’envie d’étendre l’offre des cours positive en France. Cette science recherche les caractérisdans la région. Pour le prochain semestre 2021, Anne tiques et compétences qui nous permettent de maintenir Pérot propose un cours intitulé «Etre proche d’une ou de développer notre bien-être, et ce malgré l’adversité personne cérébrolésée», ainsi que «l’Atelier CARE – psyde la vie. Le but est donc de proposer aux participant∙e∙s chologie positive». Le premier a pour but de donner des de comprendre ce qui les aide à se sentir bien et à mettre informations théoriques sur les conséquences des lésions en place dans leur vie quotidienne de petites actions. Pour cérébrales et de permettre ainsi aux proches de personnes le reste de la Romandie, d’autres cours sont également cérébrolésées de mieux comprendre ce que vivent les proposés. Si un ou plusieurs cours vous intéressent, personnes concernées. Les échanges de connaissances n’hésitez pas à vous inscrire! issues de leur propre expérience permettront également d’enrichir la réflexion et de donner des pistes à chacun∙e. Plus d’informations: fragile.ch/cours Begleitetes Wohnen

Participez et gagnez

Conseil de lecture pour mélomane Pourquoi la musique est-elle capable de nous toucher aussi profondément? Quel est son véritable impact sur le cerveau? Oliver Sacks, neurologue américain passionné de musique, aborde ces questions dans son ouvrage «Musicophilia: La musique, le cerveau et nous». Il y présente les bienfaits de cet art sur le cerveau humain, en s’appuyant sur les comptes rendus de séances avec ses patient∙e∙s. Parmi ces nombreux récits, on y découvre l’histoire d’un homme aphasique qui a peu à peu retrouvé ses mots grâce à la chanson, ou alors celle d’un chirurgien soudainement obsédé par la musique après avoir été frappé par la foudre. Ce livre à la fois scientifique, touchant, et plein d’humour montre que la musique est un outil pour le bien-être de notre cerveau.

Participez au concours et tentez de remporter un exemplaire! Pour participer au concours, il suffit d’envoyer un courriel avec l’objet «Concours la boîte à livre» à kommunikation@fragile.ch. La date limite de participation est le 20 juillet 2021.

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Article scientifique

«La réadaptation doit souvent passer par différentes étapes pour atteindre son but» Interview: Carole Bolliger

Pourquoi la réadaptation est-elle si importante après un accident vasculaire cérébral (AVC)? Comment se déroule-t-elle et quels sont ses objectifs? La Doctoresse Margret Hund-Georgiadis répond à ces questions. Spécialiste FMH en neurologie, elle est médecin-cheffe et directrice médicale de la clinique REHAB Basel. Docteure, chaque année en Suisse, 16 000 personnes sont victimes d’un AVC. Quelle importance revêt la réadaptation après le séjour en structure hospitalière? Après le traitement en unité de soins aigus, la réadaptation est éminemment importante. Elle doit en effet permettre à la personne cérébrolésée de retrouver ses repères dans la vie quotidienne, de surmonter le mieux possible ses troubles fonctionnels et de récupérer son autonomie. Souvent, c’est uniquement pendant la réadaptation que l’on peut déceler les déficits physiques et cognitifs qui subsistent. Il faut en faire un bilan précis et les traiter. Lorsqu’une récupération complète n’est pas possible, par exemple lorsqu’une hémiplégie subsiste, la réadaptation se concentre sur deux objectifs: apprendre à la personne cérébrolésée comment gérer les limitations au quotidien et comment utiliser des moyens auxiliaires pour les compenser. Quels sont les objectifs de la réadaptation? Il s’agit toujours d’aider le·la patient·e à récupérer un degré d’autonomie maximum dans tous les domaines de la vie quotidienne: pouvoir se laver, aller aux toilettes, marcher et parler, se nourrir soi-même, vivre comme avant l’AVC, pouvoir à nouveau travailler. Chaque personne a des priorités différentes. La réadaptation doit souvent passer par différentes étapes pour atteindre son but. Les équipes thérapeutiques interprofessionnelles expérimentées élaborent un plan en commun avec les patient·e·s. En effet, on doit apprendre à se lever et à se tenir debout avant de pouvoir marcher. Il est important d’expliquer au patient ou à la patiente

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Dre Margret Hund-Georgiadis Médecin-cheffe

que ce chemin doit se faire pas à pas et de souligner régulièrement ses progrès et ses succès. Comment se déroule la réadaptation? La neuroréadaptation en milieu hospitalier prévoit un schéma de traitement très uniforme. Au début, on procède à un bilan des limitations fonctionnelles du patient ou de la patiente dans tous les domaines. La phase de traitement proprement dite se base sur un programme thérapeutique individualisé, axé sur les objectifs définis. Ce programme dépend étroitement des buts, des souhaits, des capacités, des forces et de l’endurance du patient ou de la patiente. Lorsque les objectifs essentiels de la réadaptation sont atteints, la phase suivante débute dans la clinique de jour puis dans le cadre ambulatoire. Il s’agit alors de poursuivre le processus, en réduisant l’intensité des thérapies et en mettant l’accent sur la maîtrise du quotidien, de manière à corriger davantage les déficits des capacités fonctionnelles. Lire le texte complet de l’interview: fragile.ch/interview/readaptation


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Engagement

Un chaleureux merci aux personnes cérébrolésées!

Nous faisons aussi appel aux co-intervenant∙e∙s pour les cours destinés aux personnes qui téléphonent à nos donatrices et donateurs et s’emploient à les convaincre de soutenir nos prestations. Pendant ces cours, j’expose en théorie les conséquences que peuvent avoir les lésions cérébrales. Ensuite, je donne la parole à la co-intervenante qui explique comment la lésion cérébrale se répercute sur sa vie quotidienne. Elle explique

qu’une lacune du champ visuel altère sa vision, et qu’il peut donc lui arriver de bousculer quelqu’un à la gare. L’assistance a souvent les larmes aux yeux en entendant les co-intervenant∙e∙s parler des conséquences, très diverses, que les lésions cérébrales ont sur leur vie. J’ai moi aussi beaucoup appris au cours des dix années pendant lesquelles j’ai contribué, avec les personnes cérébrolésées, à la diffusion de connaissances théoriques et pratiques. Il est toujours très émouvant pour moi de constater combien cette activité est importante pour elles et les aide à reprendre confiance en elles. J’adresse mes chaleureux remerciements à toutes les co-intervenantes et tous les co-intervenants qui n’hésitent pas à montrer leur vulnérabilité et qui, par leur témoignage, contribuent à mieux faire connaître FRAGILE Suisse. Adrienne Theimer

Bevor ich in Pension gehe, möchte ich noch ein Kränzchen winden. Ein Kränzchen all jenen, die sich als Koreferenten und Koreferentinnen für FRAGILE Suisse einsetzen. Denn interne wie externe Schulungen oder Vorträge machen wir immer mit ihnen zusammen. Sei es nun in den Weiterbildungen für Fachpersonen, wo nebst dem theoretischen Wissen der Kursleiterinnen auch die Erfahrungen der Betroffenen einfliessen. Oder in Schulungen mit Menschen, die für uns Spender und Spenderinnen anrufen und sie von der Dringlichkeit einer Unterstützung für unsere Dienstleistungen zu überzeugen versuchen. Wenn ich in diesen Schulungen theoretisch erkläre, welche Folgen eine Hirnverletzung haben kann, gebe ich den Ball jeweils an die Koreferentin weiter, und sie berichtet, wie die Hirnverletzung sich im Alltag bei ihr auswirkt. Ein Beispiel: Wegen eines Gesichtsfeldausfalls kann es sein, dass sie im Bahnhof jemanden anrempelt, weil sie eben nur noch einge-

Avant de partir à la retraite, je voudrais faire l’éloge de toutes celles et de tous ceux qui se mobilisent pour FRAGILE Suisse à titre de co-intervenant∙e. En effet, nous recourons toujours à des personnes cérébrolésées pour nos formations internes et externes ou pour nos conférences. Par exemple, nos cours de formation pour les professionnel∙le∙s reposent à la fois sur la transmission de connaissances théoriques par les intervenant∙e∙s et le partage des expériences faites par les personnes cérébrolésées, les co-intervenant∙e∙s.

Adrienne Theimer Mein grosser Dank geht an alle Koreferenten und Koreferentinnen, die bereit sind, sich in ihrer Verletzlichkeit zu zeigen und mit ihrem Engagement dazu beitragen, FRAGILE Suisse bekannter zu machen. Auch ich habe viel dazugelernt in den zehn Jahren, in denen ich mit den Betroffenen zusammen Theorie und Praxis habe vermitteln dürfen. Zu erfahren, wie viel diese Tätigkeit den Koreferenten und Koreferentinnen bedeutet und sie in ihrem Selbstvertrauen stärkt, war und ist immer sehr berührend. schränkt sehen kann. Von all den Folgen zu hören, die je nach Hirnverletzung bei den Betroffenen sehr verschieden sein können, das lässt kein Auge trocken.

Herzlichen Dank den Betroffenen! Engagement FRAGILE Suisse

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