Les explications de La Bouture

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Bienvenue à La Bouture. Nos locaux sont petits, mais tellement accessibles pour les jeunes et les familles qui viennent nous rencontrer (croisement des tram à Alsace Lorraine) que nous y tenons. C’est la Ville de Grenoble qui nous héberge ainsi Cours Jean Jaurès (dans son groupe scolaire). Nous nous rencontrons, car nous sommes au cœur d’un paradoxe : encore hier soir le Président de la République disait être à l’écoute de la société civile, porteur d’un dialogue renforcé avec les élus et les associations. Mais, c’est au moment même où il annonçait les mesures du plan de lutte contre la pauvreté et la précarité avec des avancées en direction des jeunes, qu’ayant reporté d’avril à août ses arbitrages le MEN divise par trois sa subvention et dit qu’elle ne sera pas renouvelée, faute de rayonnement national ! Nous savions être en difficulté et, avant l’été, nous avions obtenu d’une Région ARA bienveillante qu’elle anticipe le paiement du solde de son financement en cours, nous permettant de franchir l’été en l’attente d’autres financements. Avec ses services le dossier à instruire pour l’année nouvelle semblait bien accueilli, mais à la veille d’en décider nous étions avisés qu’en l’état seulement 20 000 des 50 000 attendus pourraient être instruits si nous ne reconfigurions en urgence notre dossier. Nous étions en impasse. Nous avions rencontrés élus et services de la Métropole voici exactement un an; ils nous proposaient d’instruire un cadre de financement pluriannuel sur 3 ans (ce que nous sollicitions également de l’Etat et de La Région) ; ayant pris la compétence prévention jeunesse et tout récemment insertion et emploi (dont les Missions Locale Jeunes), toutes les étoiles semblaient alignées pour nous intégrer efficacement dans sa politique, or nous perdons 6 000 € sur ses financements récurrents et restons sans convention.


C’est comme au cœur d’un orage, tout se concentre en peu de temps sur une petite association : avant l’été nous savions devoir nous séparer d’un de nos trois salariés. Mais, à la rentrée, le constat est sévère : pour que l’association soit sauvée c’est l’ensemble de nos trois salariés dont nous nous séparons, à contre cœur par licenciement économique, pour que l’association perdure et éviter une liquidation judiciaire. Aujourd’hui nous mettons l’association en veille jusqu’au 6 janvier 2019, le temps de nous réorganiser sur une base bénévole et de rencontrer les élus aux trois niveaux Etat/Région/Métropole. En janvier nous reprendrons nos permanences d’accueil en direction des jeunes et des familles. D’ici là, notre site internet et notre messagerie seront actifs et relevés régulièrement.


La Bouture est crée en 1996 avec un objet unique : la lutte contre le décrochage scolaire et permettre un raccrochage scolaire volontaire et ambitieux pour les jeunes en situation de rupture : Aujourd’hui nous agissons pour absolument éviter sa disparition. Depuis 22 ans, La Bouture fonctionne « porte ouverte », avec des permanences d’accueil des jeunes et des familles confrontés aux difficultés du décrochage scolaire, Ils comprennent ainsi qu’ils ne sont pas seuls, ni fautifs d’une telle situation ; qu’ils sont accompagnés ; toutes les catégories sociales sont concernées. Nous accompagnons des jeunes, qui souvent ont gardé profondément enfoui un désir d’école, pour qu’ils puissent s’en ressaisir, en faire un projet nouveau en dehors de toute assignation. Dès lors ces jeunes en éclairent autant que nous le chemin : Lien aux films et 4 colloques nationaux que nous avons promus : « paroles de décrocheurs, puis de raccrocheurs, ce qu’ils nous apprennent» ; enfin, « de quelle école voulons nous , » et « face au défi des jeunes en rupture : construire un en commun ». D’étape en étape la Bouture a été sollicitée pour des actions d’information, de sensibilisation, voire d’interpellation ; à réalisé ces 4 colloques nationaux ; à la demande de collèges et lycée y accompagnent sous forme de tutorat des jeunes qui ne comprennent pas les attentes de l’école ; dans le cadre de la Politique de la Ville est associée aux programmes de réussite éducative et à des politiques jeunesse (16-24 ans).


En 2012, avec l’appui de Philippe MERIEU, alors Vice-Président Formation au sein de l’exécutif Rhône-Alpes, 10 acteurs professionnels mobilisés auprès des jeunes en situation de rupture créent ensemble le Centre de Ressources C4R, dont la Bouture assure le portage. L’enjeu est de promouvoir « un savoir commun », nourri des différentes approches professionnelles, en visant à y inscrire et baliser le retour en scolarité parmi toutes les autres formes d’insertion, qui jusqu’à présent l’excluaient ou le prenaient peu en compte. Au changement d’exécutif régional, La Bouture a du optimiser ce fonctionnement : Elle décide d’absorber objectifs et missions du C4R : CRDSU (centre de ressources politique de la ville devenu « LaboCités » ; l’APASE (éducateurs de prévention) et le CLEPT (Collège Lycée Elitaire pour Tous) deviennent adhérents collectifs : L’activité de formation et d’accompagnement de porteurs de projets nous sollicitant a pu être maintenue, confortée. Aujourd’hui, faute d’avoir obtenu l’engagement pluriannuel des financeurs (MEN, Région ARA, Métropole) ; refusant le morcellement d’un projet global au gré des négociations, la Bouture s’est trouvée cet été devant une impasse financière. Sur le fond elle agit à contre courant des politiques publiques qui conduisent ces jeunes en circuit court vers l’emploi ! Pour éviter de disparaître, portant un engagement que nous jugeons irremplaçable et afin d’éviter toute rupture de paiement, la Bouture a du procéder, à contre cœur, au licenciement économique des ses 3 salariés ; elle se met en veille jusqu’au 6 janvier pour rebondir et relancer à partir de cette date son action et son activité d’accueil sur une base bénévole.


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