Conseil Consultatif des programmes FTV 2020-2021 Promotion Tiga

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Conseil Consultatif des programmes 2020-2021 Promotion Tiga Une année d’échanges avec les téléspectateurs


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sommaire 2

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Edito

’informer via le portail S des Outre-mer

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Perception de l’interface et de l’offre du portail des Outre-mer

Idées à retenir

Les attentes autour du portail des Outre-mer

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Les membres du CCP

Enjeu de la visibilité des Outre-mer sur les antennes de France Télévisions

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Le rôle des médias de service public dans la prise de conscience des problématiques environnementales, notamment dans les territoires Outre-mer

L’intérêt porté à visibilité des Outre-mer sur les antennes de France Télévisions

Une préoccupation majeure, dans le contexte actuel et celui des territoires ultramarins

La volonté de davantage d’intégration des Outre-mer sur France Télévisions

Une thématique encore jugée trop absente et traitée de manière limitée

Les optimisations envisagées pour améliorer la visibilité des territoires d’Outre-mer sur France Télévisions

Une thématique majeure dont le développement sur le télévisuel reste à consolider et diversifier

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Le rôle et la place de l’information locale dans les territoires L’information locale : une matière essentielle au citoyen S’informer au niveau local : des usages très influencés par le numérique Un traitement de l’actualité locale sur France Télévisions globalement salué L’Information locale : attentes d’horizontalité et d’enrichissement de l’offre

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Pour cette 12e édition du Conseil consultatif des programmes (CCP), j’ai souhaité que soit abordée la question des Outre-mer avec une promotion spécialement composée à parité de téléspectateurs ultramarins et de téléspectateurs hexagonaux. Les conditions particulières liées à la crise sanitaire nous ont conduits à nous adapter et à imaginer un format entièrement en ligne, ce qui a permis de réunir des téléspectateurs des Antilles au Pacifique, de l’Atlantique nord à l’océan Indien et de toutes les régions françaises. Après le CCP « jeunes », puis le CCP « familles » de l’an passé, ce focus d’un an autour des Outre-mer s’inscrit dans une démarche large d’écoute et de dialogue avec tous les publics de France Télévisions. Par-delà les fuseaux horaires, c’est donc un échantillon extrêmement varié de téléspectateurs qui a pu échanger sur le service public audiovisuel avec les professionnels de France Télévisions et moi-même. Ces débats ont été extrêmement riches et francs grâce à la contribution de Conseillers fortement impliqués et imaginatifs. En juillet 2019, nous avons mis en place le Pacte pour la visibilité des Outre-mer, un engagement fort destiné à renforcer la présence des territoires ultramarins sur l’ensemble des antennes linéaires et numériques du groupe. Cet engagement s’est traduit, en juin 2020, par le lancement du portail des Outremer, une nouvelle offre numérique et multiformat ayant pour vocation d’être le lien quotidien entre les publics des Outre-mer et de l’Hexagone. Nous avons souhaité que ces évolutions soient discutées au sein du CCP, en particulier par les publics les plus concernés. Si la disparition de la chaîne France Ô a suscité des débats légitimes, je me réjouis de voir que les premiers effets de ce pacte ont été perçus par les Conseillers. Ceuxci nous encouragent à aller plus loin dans cette direction en continuant, loin de toute carte postale exotique, à faire toute la place aux territoires ultramarins dans l’information, la fiction, le documentaire, parmi les visages présents à l’antenne, et en donnant plus de visibilité au portail qui apparaît comme une vraie ressource.

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« Nous avons mis en place le Pacte pour la visibilité des Outre-mer »

L’objectif de cette 12e édition a aussi été de réfléchir à la problématique de l’information locale et du rôle de France Télévisions dans la prise de conscience des problématiques environnementales, notamment dans les territoires d’Outremer. Ce collège mixte de 30 Conseillers issus de tous les territoires (les 13 régions hexagonales et les 9 régions d’Outremer) et de toutes les générations a permis de croiser les expériences autour de la place de l’information locale et l’écologie. À l’issue d’une longue crise épidémique, le local apparaît plus que jamais comme un échelon essentiel dans la vie des citoyens et des téléspectateurs. Pour répondre aux attentes de nos publics, nos offres linéaires digitales doivent s’articuler de manière très forte afin de proposer des offres de contenus toujours plus riches et proches des préoccupations des téléspectateurs. Enfin, les Conseillers ont souligné à quel point les enjeux écologiques leur apparaissent comme essentiels. Des pollutions marines (la prolifération des sargasses, par exemple) à la montée des eaux, ce thème trouve une résonance particulière dans les Outre-mer. Les membres du Conseil ont reconnu les initiatives prises par le groupe en nous poussant à aller encore plus loin dans l’explication, la mobilisation et la recherche de solutions. Je remercie donc chaleureusement chacune et chacun des Conseillères et Conseillers pour sa mobilisation dans cette démarche participative innovante, ainsi que toutes les équipes de France Télévisions qui se sont engagées dans ce dialogue. Ces échanges sont riches de très nombreux enseignements pour l’ensemble de notre groupe. Ils nous permettent de dessiner les contours d’un média public au service de tous, qui représente toujours davantage les Français dans toute leur diversité, et plus que jamais ouvert aux enjeux du monde de demain. Delphine Ernotte Cunci Présidente-directrice générale de France Télévisions

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Les idées à ret « regards croisés sur l’outre-mer » 2021 Pour ce 12e CCP, les Conseillers ont travaillé et échangé autour de quatre thématiques en lien étroit avec la question des Outre-mer. L’enjeu de la visibilité des Outremer sur les antennes de France Télévisions À la suite des décisions prises par le groupe France Télévisions dans le cadre du pacte de visibilité en juillet 2019, le Conseil Consultatif des Programmes a été invité à s’exprimer sur sa perception du traitement des Outre-mer sur France Télévisions. Les Conseillers ont, dans un premier temps, souhaité faire remonter leur frustration et leur déception quant à la fermeture de France Ô, tout en exprimant une satisfaction partielle face aux applications concrètes des engagements du groupe au niveau de la programmation et de l’expression des Outre-mer sur les antennes. Ils ont enjoint France Télévisions à veiller davantage et à aller plus loin dans la représentation des Outre-mer, et ce à plusieurs niveaux : une programmation plus accessible et une meilleure communication autour des programmes et actions en faveur des Outre-mer, une visibilité plus récurrente dans les rendez-vous d’information (JT, magazines), une sortie des angles stéréotypés (catastrophes naturelles, évasion,

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culture traditionnelle) et une plus grande diversité parmi les incarnations. Au-delà, les Conseillers encouragent France Télévisions à davantage investir les Outre-mer au niveau des divertissements. De la même façon que le groupe a réussi à porter les territoires ultramarins dans la fiction. Sous réserve de ces évolutions qui, au-delà du simple quantitatif, impliquent d’investir les Outremer comme un « réflexe » et une évidence, le Conseil considère la fermeture de France Ô comme une opportunité pour le groupe d’assurer une plus grande et meilleure exposition des territoires d’Outremer sur ses chaînes généralistes nationales.


tenir Le rôle et la place de l’information locale dans les territoires Les membres du Conseil ont aussi été amenés à croiser leurs regards autour des enjeux de l’information locale en réfléchissant, à l’échelle de leurs territoires, aux missions du service public audiovisuel dans la transmission de l’information sur les France 3 en régions et les 1ère en Outre-mer, dont l’enclavement et l’autonomie rehaussent l’importance des problématiques locales. Si l’usage des réseaux sociaux semble s’être de plus en plus accru chez les Conseillers pour se tenir informés de l’actualité locale, ils ont cependant souhaité réaffirmer l’importance des rendez-vous traditionnels d’information pour leurs dimensions collectives et rituelles qui les construisent comme des points de repère auprès du public et des citoyens. En citant notamment les journaux télévisés locaux des 1ère et des France 3 régions qui font figure de référence sur l’actualité locale et dont la puissance leur confère un rôle d’arbitre important. Le Conseil a souhaité ainsi souligner sa confiance dans les marques médias locales de France Télévisions, 1ère et France 3 régions, en saluant leur dimension emblématique et leur caractère essentiel.

En ce sens, il les engage à aller plus loin et à profiter de cette autorité et de ce crédit pour devenir les vraies caisses de résonance des sociétés locales au niveau social, culturel, politique, en intégrant davantage les notions d’horizontalité et de proximité propres à la société et au quotidien dans les territoires. En accentuant la part d’interactivité entre le public / les citoyens et les personnalités de l’actualité locale (autorités, élus, entrepreneurs…). Tout en réduisant la distance entre le public / les citoyens et les journalistes, en cassant la posture verticale pour aller vers plus d’horizontalité. Et en veillant à refléter toutes les composantes de la société locale sur les antennes. Les membres du Conseil ont émis l’idée d’enrichir l’offre actuelle de programmes d’information locaux à travers des formats différents empruntant notamment au genre du talk-show.

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Les idées à retenir « regards croisés sur l’outre-mer » 2021 S’informer, via le portail des Outre-mer En lien avec leurs réflexions autour des thématiques de visibilité des Outre-mer et du rôle et de la place de l’information locale, le Conseil a été amené à exprimer sa perception et ses attentes au sujet du récent portail des Outre-mer de France Télévisions. Les retours des Conseillers sur le portail des Outre-mer se sont globalement révélés positifs. Les membres l’ont jugé facile à prendre en main, plutôt fluide en termes de navigation. Ils ont également apprécié et jugé pertinent le principe de transversalité qui permet de croiser les regards entre les territoires grâce à la richesse de contenus disponibles (articles, replays radio et télé, grands dossiers thématiques, documentaires…). Cependant, les membres ont invité France Télévisions à faciliter davantage le repérage sur le portail : mieux discerner chaque territoire, renforcer la hiérarchisation de l’actualité, augmenter la visibilité et l’accessibilité aux différents formats.

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Enfin, les membres du Conseil regrettent le manque de communication autour du portail des Outre-mer. (NB : avant de participer au CCP, aucun Conseiller n’avait connaissance de son existence.) Tous ont insisté sur la nécessité de faire davantage connaître le portail à travers une campagne de visibilité.

Le rôle des médias de service public dans la prise de conscience des problématiques environnementales, notamment dans les territoires d’Outre-mer Enfin, les Conseillers ont été amenés à croiser leurs regards sur le thème de l’environnement et de sa médiatisation dans un contexte pandémique qui a servi de révélateur à bien des enjeux environnementaux et autour de territoires ultramarins directement menacés par les conséquences du dérèglement climatique.


Afin de ne pas décourager les citoyens face aux défis environnementaux, les Conseillers insistent pour que France Télévisions porte un discours de solutions, de mise en avant des initiatives. Les membres du Conseil font le constat que la thématique environnementale demeure peu abordée dans les médias audiovisuels. Ou alors le plus souvent en fonction de l’actualité et avec une vision catastrophiste de la situation et son corolaire : un discours dramatisant voire culpabilisant. Afin de ne pas décourager les citoyens face aux défis environnementaux, les Conseillers insistent pour que France Télévisions porte un discours de solutions, de mise en avant des initiatives. Mais les membres sont d’accord pour rappeler que capter l’attention du public et l’éveiller aux enjeux ne peut se faire sans pointer les problèmes ou démontrer les manques. En ce sens, le Conseil encourage France Télévisions à poursuivre dans la voie de l’investigation journalistique autour de ces questions-là.

Aussi, les membres du Conseil invitent France Télévisions à évoquer la question de l’environnement à travers de nouveaux formats et formes télévisuelles afin de capter un public plus large ou d’intéresser autrement à ces problématiques. En investissant par exemple le champ du divertissement, de l’expérience humaine.

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Les Conseillers Outre-mer

Polynésie française Wallys-et-Futuna

Nouvelle-Calédonie

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s

David

Sarah

37 ans

28 ans

Polynésie

La Réunion

Marjorie

Chiffain

43 ans

25 ans

Polynésie

Eva Wallis et Futuna

Andy 28 ans Martinique

Guillaume 28 ans Martinique

Célia 32 ans Guyane

Denise Saint-Pierre et Miquelon

Mayotte

Nassem 33 ans Mayotte

Kenny 22 ans Nouvelle-Calédonie

Malia 32 ans Nouvelle-Calédonie

Marie Claire 62 ans Guadeloupe

Stevens 23 ans Guadeloupe

Saint-Pierre et Miquelon

Guadeloupe Martinique Guyane

Mayotte

La Réunion

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Les Conseillers hexagone

Samira

Cédric

41 ans

38 ans

Bretagne

Pays de la Loire

Bénédicte

Mathilde

38 ans

49 ans

Hauts-de-France

Alexis 22 ans

Bourgogne Franche-Comté

Naoufal 25 ans

Normandie

Marvin 23 ans Ile-de-France

Éric 52 ans Ile-de-France

Inès 64 ans Ile-de-France

Théo 23 ans Grand Est

Rhône-Alpes Auvergne

Klara 24 ans Nouvelle Aquitaine

Corinne 63 ans Occitanie

Françoise 64 ans Provence Alpes Côte d’Azur

Anne 67 ans Corse

Sébastien 45 ans Centre-Val de Loire

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Bretagne


s Hauts-deFrance

Normandie

Île-deFrance

Grand-Est

Pays-de-Loire Centre-Val de Loire

Nouvelle-Aquitaine

Bourgogne-Franche-Comté

Auvergne-Rhône-Alpes

Provence-AlpesCôte d’Azur

Occitanie

Corse

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L’enjeu de la vi des Outre-mer sur les antennes de France Télévisions Suite aux décisions prises par le groupe France Télévisions dans le cadre du pacte de visibilité en juillet 2019, le Conseil Consultatif des Programmes a été invité à s’exprimer sur sa perception du traitement des Outre-mer sur France Télévisions et à faire part de ses recommandations pour optimiser la visibilité de ces territoires. NB : Les travaux sur le sujet ont été menés du 14 janvier au 19 mars 2021.

Un vif intérêt porté à la visibilité des Outre-mer sur les antennes de France Télévisions quel que soit le type de lien entretenu par les Conseillers envers les territoires ultramarins

La notion de visibilité des territoires d’Outre-mer sur France Télévisions a particulièrement animé les échanges entre les Conseillers tant cette question a paru essentielle. Tout d’abord pour les Ultramarins présents dans l’Hexagone afin de garder et faire vivre ce lien avec leur territoire d’origine.

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« J’habite en région parisienne et je veux savoir ce qu’il se passe en Guadeloupe, je veux savoir ce qu’il se passe dans mon département d’origine. » « Ce sont mes origines, c’est mon cœur qui est là-bas, je ne veux pas rompre le lien. »


isibilité Pour les Ultramarins de l’Hexagone et les affinitaires, afin de se tenir informés de l’actualité des territoires envers lesquels un intérêt particulier est porté. « Je me rends sur le portail pour m’informer de l’évolution du covid, notamment en Guyane, car j’ai un membre de ma famille qui y réside. » « Comme je suis dans l’Hexagone et que je m’intéresse aux voyages en Outre-mer, je trouve ça sympa d’avoir accès à des émissions qui en parlent. »

« Ça serait bien qu’on soit intégrés complètement dans le JT de France 2 à 20 heures, qu’on soit totalement intégrés. » « Il faut parler de nous, car trop souvent en métropole on nous oublie, je vois les gens sur les réseaux sociaux qui se demandent pourquoi la métropole ne nous lâche pas, donc je crois que c’est un combat à mener par les médias nationaux, pour réaffirmer notre place. »

Pour les Ultramarins afin de se sentir représentés et considérés à travers l’évocation de leur territoire sur les antennes nationales du groupe. « Maintenant, nos îles commencent tout juste à être connues, bien que beaucoup en ignorent encore l’emplacement sur une carte. À chaque voyage en métropole, je suis toujours étonnée de devoir expliquer où se trouvent SaintPierre et Miquelon, même à la Poste pour expédier un colis par exemple ! Il serait bon de replacer nos îles dans leur contexte sur la carte, totalement ignorées la plupart du temps ! »

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La volonté d’intégrer davantage les Outre-mer sur France Télévisions a été perçue par les Conseillers, mais jugée encore perfectible Dans un premier temps, les Conseillers ont souhaité exprimer leur frustration et leur déception face à la disparition de France Ô. « Je suis fortement déçu de la place de l’Outre-mer sur France Télévisions. Il est difficile pour mes grands-parents à présent de trouver du contenu “Outre-mer”. J’ai dû leur installer l’application RCI radio afin qu’ils puissent écouter l’information locale. Sinon, ils sont lésés. »

Plus globalement, les membres ont exprimé une satisfaction partielle quant aux applications concrètes des engagements pris par France Télévisions suite à la fin de France Ô. « Globalement, ces territoires qui semblaient invisibles le sont un peu moins. Mais du chemin reste à faire ! »

« Je ne me résoudrai jamais et ne pardonnerai jamais la fermeture de France Ô, d’où ma participation à ce CCP sur l’Outre-mer. »

Si le Conseil reconnaît et a tenu à saluer l’engagement et les initiatives du groupe envers les territoires ultramarins, notamment par rapport aux groupes médias concurrents…

« Quand je suis en France, j’aime pouvoir regarder France Ô pour savoir ce qu’il se passe chez moi et maintenant je n’ai plus ça. »

« France Télévisions a toujours mieux traité l’Outre-mer que les autres médias, donc c’est toujours mieux ici qu’ailleurs. »

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… Il a néanmoins souhaité émettre plusieurs points de vigilance quant au traitement actuel de l’Outre-mer sur les antennes. Le Conseil regrette tout d’abord le manque de représentativité de tous les territoires ultramarins au sein des programmes du groupe. « Si on entre dans le détail, il y a une inégalité concernant les territoires, et je pense surtout aux régions du Pacifique, en particulier les îles Wallis et Futuna, la Polynésie française ou la NouvelleCalédonie. Les autres Outre-mer sont beaucoup plus visibles sur vos chaînes que ces territoires. » « On avait déjà parlé d’Info Outremer, ça serait pas mal qu’il y ait un peu plus souvent des émissions qui reprennent le JT de Saint-Pierre et Miquelon en quelques minutes mais plus souvent. Je regardais aussi par rapport aux Témoins d’Outremer, je ne vois pas d’émission sur Saint-Pierre et Miquelon là-dessus, donc ça pourrait être un futur sujet. Même pour la météo, on voit la météo des autres départements

d’Outre-mer, et nous on nous zappe carrément quoi. » Il déplore aussi le manque de visibilité des programmes dédiés aux Outre-mer sur les antennes. Particulièrement en termes de programmation. « De mon point de vue, les territoires ultramarins ne sont pas assez visibles sur les chaînes du groupe France Télévisions, car les émissions qui leur sont réservées ne sont pas assez nombreuses et programmées à des heures où beaucoup de gens ne peuvent pas les regarder en direct et sont donc obligés de les regarder en replay. » « Il n’y a pas assez de magazines ou documentaires, quelquefois sur France 3, La Ligne bleue, mais pas à des horaires de grande écoute, à voir en replay. » « L’Info Outre-mer, j’en suis très déçu. Premièrement, l’heure ne convient vraiment pas, il faudrait peut-être rapprocher ce contenu des heures des JT nationaux (avant ou après). »

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« Mettre Info Outre-mer à 11.30, à un horaire impossible, c’est pénaliser une partie du public, les gens qui travaillent. » Par ailleurs, les membres du Conseil constatent également une faible représentativité des personnalités et des citoyens d’Outre-mer dans les programmes. « La représentativité est très faible, mais c’est sûrement dû à l’éloignement des territoires. » « La représentativité demeure marginale, nous ne sommes pas assez mis en avant. »


« Il y a très peu d’actualités ultramarines, sauf quand il y a des actualités type cyclone, ouragan ou bien une actualité directe avec la métropole. » « Les territoires ne sont pas vraiment représentés dans les journaux télévisés, sauf en cas de catastrophe ou pour évoquer des sujets un peu clichés type sable blanc et cocotiers. »

Plus spécifiquement, les Conseillers déplorent surtout un manque de visibilité des territoires d’Outre-mer au niveau des rendezvous d’information du groupe. Pour eux, les Outre-mer ne sont pas suffisamment évoqués dans les JT nationaux et les magazines d’information. « Je n’ai pas perçu d’évolutions quant à la visibilité des territoires d’Outre-mer dans les journaux nationaux sur les chaînes de France Télévisions. » « Je trouve que les territoires d’Outre-mer sont peu représentés dans le JT pour les informations, c’est plus au niveau des documentaires qu’on va les retrouver. » « Il y a également très peu de magazines sur les Outre-mer. » Et trop généralement limités aux angles « évasion » ou aux catastrophes naturelles (ouragans, éruptions volcaniques).

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D’autre part, le rendez-vous d’information L’Info Outre-mer sur France 3 et Franceinfo ne satisfait pas pleinement les membres du Conseil. En cause : un programme trop court, qui par conséquent ne permet pas de traiter l’actualité ultramarine avec exhaustivité et profondeur. « Six minutes, c’est vraiment peu pour les neuf Outre-mer, c’est une course contre la montre. » « C’est moins d’une minute pour chaque Outre-mer, ce n’est pas sérieux de la part d’un grand groupe comme France Télévisions. » Et une hiérarchie de l’information plutôt brouillonne et des choix de sujets qui peuvent parfois sembler manquer de pertinence. « En ce qui concerne le JT Outremer, il faudrait avoir une trame précise sur chaque région d’Outremer. Je trouve cela décevant de nous faire un JT Outre-mer qui


nous donne des informations désordonnées. »

une nette amélioration au niveau des fictions et des documentaires.

« Ensuite, la plus grosse déception : le contenu en lui-même. Pour avoir regardé ce JT plus d’une fois, je ne cesse de penser qu’il s’agit d’un mix d’informations prises par-ci, par-là sans logique en Outre-mer (un coup La Réunion, un coup Mayotte, un coup la Guadeloupe, etc.). »

« On assiste également à l’émergence de séries qui sont tournées sur ces territoires et qui permettent de découvrir sans voyager la beauté et la richesse de ces territoires, ce qui se ressent également dans les documentaires proposés. »

Au-delà, les Conseillers constatent une faible visibilité des Outre-mer au niveau des divertissements sur France Télévisions. « Niveau divertissements et autres, plus rien depuis la suppression de France Ô selon moi. » « Les divertissements sont également sous-représentés. » Mais ils reconnaissent néanmoins

« Concernant la diffusion de fictions et séries, j’ai nettement pu constater une amélioration, surtout sur France 2. » « Je reste tout de même satisfait des documentaires/reportages que je peux retrouver sur les Antilles, ça me rappelle mes territoires d’Outremer et me fait chaud au cœur. » « Je vois plus facilement les documentaires et reportages sur France 5. »

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Le Conseil a également salué les événements type « Cœur Outremer » pour la visibilité qu’ils offrent à ces territoires tout en insistant pour leur donner plus de notoriété. « Je trouve ces événements très pertinents, mais pourquoi ne pas dédier une journée par semaine à l’Outre-mer ? Ce type d’événement devrait être récurrent. Cela va dans les améliorations à apporter. » « Je trouve que l’opération Cœur Outre-mer est une bonne initiative, mais ponctuelle. Il faudrait que les territoires Outre-mer soient intégrés dans les programmes de manière régulière sur le long terme. »


Les optimisations envisagées par le Conseil pour améliorer la visibilité des territoires d’Outre-mer sur France Télévisions Globalement, les Conseillers souhaiteraient que la visibilité des Outre-mer sur les antennes de France Télévisions devienne une évidence. « Il faut que la présence de l’Outre-mer devienne banale, que ça ne soit plus quelque chose de remarquable. Que si la présentatrice vient de Martinique, eh bien que ce soit normal, qu’on ne la considère pas comme quelqu’un qui vient de la Martinique, mais comme une journaliste à part entière. » Premièrement, le Conseil rappelle la nécessité de mieux et davantage représenter les Outre-mer au sein des journaux télévisés nationaux, considérés par ces derniers comme la fenêtre de visibilité principale et naturelle vers leurs territoires. En incluant davantage les Outremer à l’évocation des enjeux et sujets nationaux afin d’accroître la transversalité entre l’Hexagone et les territoires ultramarins. « Dernièrement, Mme Le Pen expliquait qu’elle faisait des hauts scores dans les Outre-mer, ceci n’a pas été traité, pas même un reportage. C’est une information, je pense assez importante, qui nécessitait plus. » « Interroger notamment l’impact de telle ou telle mesure sur les territoires d’Outre-mer sans se

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cantonner forcément à l’Hexagone. Pas que ça descende toujours de Paris vers les Outre-mer, mais que ce soit aussi l’inverse. » « Imaginer les Outre-mer en transversal et non comme un sujet à part. » En répartissant mieux la parole entre les citoyens hexagonaux et les citoyens ultramarins, notamment lors des micros-trottoirs, des appels à témoignages. « Là où on aura gagné, c’est quand on sera vraiment considéré comme le Français moyen avec des micros-trottoirs sur un sujet comme les retraites avec un Guadeloupéen ou un Martiniquais. Tous les microstrottoirs se font en métropole, la télé ne va jamais aller interroger un Ultramarin sur un sujet national, mais uniquement sur un sujet ultramarin. » En intégrant au sein des journaux une rubrique dédiée. « Les territoires d’Outre-mer ne sont toujours pas traités comme des départements français à part entière sur les chaînes de France Télévisions, donc pourquoi pas la mise en place d’un JT spécial Outre-mer qui pourrait être intégré dans le JT de 20 heures de France 2 par exemple. »


Des rubriques à travers lesquelles les Outre-mer pourraient notamment être traités sous des angles comme la culture, le sport, les enjeux sociaux, environnementaux, afin de ne pas les restreindre aux catastrophes naturelles et aux paysages idylliques. « J’aurais aimé voir des choses comme le tour cycliste de la Guadeloupe, le carnaval, en fait mettre en avant la culture de chaque département. Comme le Tour de France on l’a à la fois en direct sur France 2 et sur La 1ère, donc ça serait bien qu’on ait le direct, ou en différé, le tour cycliste de la Guadeloupe ou le carnaval. » « C’est dommage, on ne parle pas assez des exploits sportifs comme lors de la Coupe de France avec l’équipe de foot de Martinique, pourtant c’est un bon moyen de rendre visibles ces territoires. »

NB : Les Conseillers soulignent l’importance de ne pas s’enfermer dans les stéréotypes des cultures traditionnelles locales et souhaiteraient que leur culture contemporaine soit davantage mise en avant. « Après, de mon côté, je trouve qu’il manque la partie musicale et la partie artistique (classique, contemporain et de rue). » « Je trouve que vous faites déjà beaucoup de programmes liés à la géographie/nature, il faudrait aussi couvrir d’autres thématiques de la vie : entreprise, sport, arts, etc. » En évitant un regard trop « hexagonal » sur les Outre-mer, en veillant à collaborer avec les équipes et les rédactions sur place. « Que ce ne soit pas seulement les journalistes de l’Hexagone qui viennent, mais qu’ils s’appuient aussi sur les équipes locales. »

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Mettre davantage de programmes qu’on a l’habitude de voir en métropole dans les Outre-mer. »

Plus largement, les Conseillers aimeraient que les Outre-mer fassent partie intégrante des programmes de France Télévisions, à tous les niveaux. En intégrant de façon plus homogène les Outre-mer dans les programmes nationaux. Via des thématiques ultramarines plus récurrentes dans les magazines d’actualité (Cash Investigation, Envoyé Spécial…), mais aussi dans les fictions. « Les fictions sont un bon moyen pour évoquer la grande histoire des territoires d’Outre-mer sur le patrimoine, la culture… » « Envoyé Spécial : j’adore. Cette émission nous apprend beaucoup de choses, les reportages sont généralement bien faits. J’ai découvert pas mal d’informations que je ne connaissais pas concernant les coupures d’eau en Guadeloupe, bien que je sois Guadeloupéen. » Via la délocalisation plus fréquente des tournages de programmes de divertissement vers des territoires ultramarins. « Les émissions, je trouve ça sympa que ce soit tourné là-bas, délocalisé.

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En mettant plus en avant la diversité ultramarine au niveau des incarnations pour renforcer l’identification des publics ultramarins. Au niveau des animateurs, présentateurs, comédiens, candidats, invités… « On pourrait voir plus de personnalités ultramarines chez les animateurs et les acteurs, dans les documentaires, séries, reportages… » « Je pense qu’on a besoin de rattraper le retard, car on n’a pas de star venant des Outre-mer, on a du mal à faire émerger des noms quand on nous demande. Donc je pense que pour cela il faut plus de fictions, de visages. Ça permet aux téléspectateurs de s’identifier. » Mais aussi dans les jeux, en intégrant davantage de questions de culture portant sur l’Outre-mer. « Un bon moyen de faire connaître nos îles aussi, c’est à travers les divertissements, dans les jeux de culture générale par exemple, on ne pose jamais de questions sur les Outre-mer. » Enfin, le Conseil insiste sur la nécessité d’accroître la visibilité des programmes portant sur l’Outre-mer. En installant quelques rendez-


vous dédiés aux Outre-mer de manière récurrente. « Une planification spéciale Outremer sur les chaînes de France Télévisions avec une ou deux cases bien identifiées avec un focus sur les Outre-mer. » En les programmant sur des cases à l’audience importante. « J’ai surtout appuyé le fait du manque de visibilité dû aux horaires qui ne correspondent pas forcément à mes attentes, et avec la fermeture de France Ô, on se retrouve avec des personnes lésées, notamment ma grand-mère qui a du mal à retrouver les émissions qu’elle aimait sur l’Outre-mer, et je trouve ça très dommage. » « Avoir plus d’heures de programmation, une émission comme Témoins d’Outre-mer qui est diffusée à 08.40 et est trop confidentielle. » « Info Outre-mer à 11.30, ce n’est pas pratique du tout. » En communiquant davantage sur l’existence et la programmation de certains programmes :

Voyages & Délices by chef Kelly, passage d’artistes ultramarins sur Culturebox… « Certains rendez-vous plus légers qui existent déjà sur le culinaire, le concert de Kassav’ sur Culturebox mériteraient d’être plus connus, car ce sont des vecteurs pour faire connaître la culture ultramarine. » « Mettre régulièrement en avant les heures des programmes ultramarins. » Sous réserve de ces évolutions qui, au-delà du simple quantitatif, impliquent d’investir les Outre-mer comme un « réflexe », le Conseil considère la fermeture de France Ô comme une opportunité pour le groupe d’assurer une plus grande et meilleure exposition des territoires d’Outre-mer sur ses chaînes généralistes nationales. « Mais la disparition de France Ô finalement va peut-être servir ces territoires en accordant une plus grande visibilité aux programmes classiques. » « Le fait que ça passe maintenant sur les chaînes comme France 2,

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ça permet aux gens de savoir que les Outre-mer c’est la France au même titre qu’un Français de la métropole, et c’est pour ça que dans un sens j’aime bien le fait qu’il n’y ait plus France Ô et que tout se mélange pour permettre de ne plus faire de différence. » « Je regardais beaucoup France Ô et c’est vrai que ça “ghettoïsait” l’Outre-mer, je trouve que si ce pacte de visibilité fonctionne, on considérera les Outre-mer et l’Hexagone comme la même chose. » « Il faut simplement considérer les Outre-mer comme une région de l’Hexagone. »


Le rôle et la place de l’info locale dans les territoire Les membres du Conseil ont également croisé leurs regards autour des enjeux de l’information locale en réfléchissant, à l’échelle de leurs territoires, aux missions du service public audiovisuel dans la transmission de l’information sur les 1ère en Outre-mer et les France 3 en région. NB : Les travaux sur le sujet ont été menés du 22 janvier au 19 mars 2021.

L’information locale : une matière essentielle au citoyen et un échelon pertinent pour fabriquer du commun Les Conseillers ont tenu à rappeler leur attachement à l’information locale. D’abord comme objet de curiosité naturelle et nécessaire pour comprendre son territoire et maintenir le lien.

« C’est notre île, c’est normal de vouloir savoir ce qu’il s’y passe. »

« Étant originaire de Futuna mais résidente de Wallis, il est essentiel pour moi d’avoir des nouvelles de mon île. »

« C’est important de savoir ce qu’il se passe autour de nous, notamment l’endroit où on vit, sa vallée, sa ville. »

« Je suis beaucoup l’actu des îles voisines, Calédonie et Polynésie, car j’ai de la famille sur ces territoires. »

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« Étant aujourd’hui en métropole, j’aime savoir ce qu’il se passe aux Antilles. »

« Je vis physiquement en métropole, mais mon âme est en Guadeloupe, je veux être au courant de tout ce qu’il s’y passe.


e

es De plus, j’y ai ma résidence secondaire, j’y vote aux élections. » Ensuite comme ciment des territoires, élément d’identification et de reconnaissance entre habitants. « Chez nous, c’est si petit que presque tout le monde se connaît,

donc lorsqu’une connaissance passe aux informations on sait de qui il s’agit, on se partage l’info. »

et l’autonomie rehaussent l’importance des problématiques locales.

« C’est quelque chose qu’on partage, c’est les sujets dont tout le monde discute. »

« L’actu près de chez nous est essentielle, car en tant que territoire ultramarin les enjeux sont très locaux. Les questions liées à l’emploi, la sécurité, l’environnement, la politique de développement, c’est notre quotidien. »

D’autant plus dans les territoires d’Outre-mer, dont l’enclavement

« Je suis d’abord les infos de mon île, plus que celles de l’Hexagone, qui sont trop générales. »

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S’informer au niveau local : des usages très influencés par le numérique En considérant leurs habitudes pour s’informer localement, les Conseillers ont fait part d’un usage de plus en plus accru du numérique et particulièrement des réseaux sociaux (essentiellement Facebook et Twitter) pour se tenir informés de l’actualité locale. « Ici (Saint-Pierre et Miquelon), Facebook a beaucoup d’emprise pour toutes les infos, même mairie, conseil territorial, etc. » « J’utilise les réseaux sociaux pour m’informer, plus particulièrement Twitter. Car je préfère regrouper toutes les informations qui m’intéressent au même endroit, en suivant des comptes qui les relayent. » Un usage accru du numérique pour s’informer sur le local qui s’explique à travers plusieurs bénéfices. Un accès plus direct et continu à l’information. « La majorité du temps, moi je m’informe via les réseaux sociaux, surtout sur Facebook où l’information nous arrive plus facilement que si je regarde la télé ou écoute la radio. » « Avec les réseaux sociaux, dès qu’il se passe quelque chose on est au courant. » L’opportunité de personnaliser son suivi de l’actualité.

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« J’ai du mal à ne pas cibler ce qui m’intéresse, parce que sur les journaux on nous propose de tout, alors que sur les réseaux on peut mieux cibler ce qu’on cherche et ce qui nous intéresse. » « La différence est que sur le journal TV tu ne choisis pas l’info qui t’intéresse vraiment. Sur les réseaux sociaux, tu vas direct à l’essentiel. » La richesse des ressources disponibles sur le web et les réseaux sociaux. Notamment en compilant sources « citoyennes » et médias classiques. « Je suis les pages des communes pour être au plus près de l’actualité de chez mes parents, parfois je suis au courant de choses qu’ils ne savent pas eux-mêmes. » « Sur les réseaux sociaux, on a toute une panoplie de sources, de témoignages. En fait, on se fait notre propre enquête pour compléter ce qui n’a pas été présenté dans le JT. » « Je suis abonné aux comptes des journaux locaux et de La 1ère. Ensuite je suis abonné également à des leaders d’opinion (politiques, journalistes, lanceurs d’alertes). » « Je trouve les réseaux sociaux beaucoup plus pratiques, car toutes les infos qui m’intéressent sont regroupées au même endroit. » « Je suis la page Facebook de La 1ère, mais aussi certains


groupes locaux (ici à Tahiti, c’est “Allô qui sait quoi ?”). » La possibilité de réagir (like, commentaires) et d’échanger autour de l’actualité, d’autant plus à l’échelle des communautés naturelles que forment les territoires. « Je m’informe essentiellement via Facebook sur des groupes antillais. Le point fort, c’est qu’il y a une communauté, tout le monde se comprend. » « Je suis dans un groupe Facebook d’habitants de ma ville pour avoir les dernières informations. » « Les amis ou les autres personnes que je suis sur Twitter réagissent ou relayent des news sur n’importe quel sujet et donc j’en suis informé directement de cette façon. » « Nous échangeons des liens d’articles sur une boucle WhatsApp avec ma famille. »

« Je suis avec intérêt les discussions et je participe lorsque ça m’intéresse. » Mais pour s’informer localement, des habitudes numériques souvent complétées par des usages plus traditionnels. Sur les canaux traditionnels (radio, télé), des rendez-vous qui font encore sens et servent de points de repère. « Pour suivre les informations localement, j’utilise les réseaux sociaux, mais j’écoute aussi les JT à la radio et je regarde La 1ère tous les soirs. J’utilise tous ces formats différents pour avoir une idée claire et complète de l’actualité. »

Notamment grâce à leur dimension collective et rituelle. « Je regarde chaque soir les deux JT, c’est ma routine, celui de La 1ère et de sa concurrente. » « On sait que tout le monde va être devant le JT, qu’on va tous avoir la même information au même moment, ça donne le ton pour tout le monde. » Un réflexe « médias classiques » encore particulièrement suivi, notamment face aux doutes sur la fiabilité de l’information sur les réseaux sociaux et sur lesquels ils constituent des repères de confiance.

« Je m’informe régulièrement sur mon France 3 local, à 19.00 pour les actualités régionales. »

« Je me méfie quand même des réseaux sociaux, tout n’est pas vrai, il y a des fausses infos et des infos sont exagérées. »

« Le journal, c’est un moment très important pour moi, car cela permet de me tenir au courant de ce qu’il se passe sur l’île. »

« La télé vient donner une version pondérée, objective de l’info, contrairement aux partis pris de certains sur les réseaux sociaux. »

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Un traitement de l’actualité locale sur France Télévisions globalement salué Aux yeux du Conseil, France Télévisions, à travers ses antennes locales les 1ère et France 3 régions, s’affirme comme un groupe fort et légitime autour de l’information locale. France Télévisions se distingue tout d’abord à travers un solide réseau d’antennes qui démontre la vocation locale du groupe et illustre ses engagements de service public. « Chaque région a son France 3, c’est tout à l’honneur du service public, c’est sa mission d’être présent dans tous les territoires pour nous informer. » « Ce sont les premiers sur l’info locale, ce sont les seuls à être partout. » Pour tous, les journaux télévisés locaux sur les 1ère et France 3 régions font figure de référence sur l’actualité locale et suscitent confiance et intérêt. Des journaux très attendus qui constituent des rendez-vous qui font autorité dans chaque territoire. « À Mayotte, c’est vraiment la grand-messe du 19.00, on sait que tout Mayotte va regarder ce journal et on sait qu’à un moment donné on va être concerné, soit parce que l’information nous touche, soit parce qu’on connaît quelqu’un qui passe dans le journal ; tout est concentré, l’info est de proximité, elle est finalement très utile et très suivie. » « À Wallis-et-Futuna, c’est exactement la même chose, on

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attend les infos du 19.00. Walliset-Futuna 1ère, c’est la seule chaîne locale, donc tout le monde est devant le poste et on attend les infos. » « Le 19.00 de La 1ère, c’est vraiment un rendez-vous, on sait que tout le monde regarde, donc pour être “à la page”, c’est le minimum. » Des journaux qui se caractérisent par leur qualité et leur sérieux. « Je regarde le 19/20 sur France 3 Corse, il est assez complet et offre un bon éventail de différents sujets sur l’actu de l’île. » « C’est sérieux, ils sont précis, clairs, on sent que ce sont des professionnels. » Mais aussi à travers un ton objectif qui leur confère un rôle d’arbitre, de repère important. « Sur Wallis-et-Futuna, au niveau de l’info locale, je dirais que les journalistes sont assez objectifs, je leur tire mon chapeau, parce qu’actuellement Wallis est coupé en deux parties, en deux royaumes, et cela crée deux camps. Et malgré ça les journalistes ne prennent pas parti, alors que c’est assez délicat. » « Localement, l’influence politique est toujours très forte, mais je n’ai pas l’impression qu’ils se laissent faire, ils parlent de ce qu’ils veulent, comme ils veulent, tout en restant neutres. »


l’actualité (vs sur le numérique par exemple). « Le journal de La 1ère est très suivi, il y a beaucoup d’attente et souvent on est assez frustré parce qu’il ne va pas assez en profondeur, il ne dure que vingt minutes, et comme c’est le seul média on s’attend à plus. » « Souvent, le week-end, ça ne dure que quinze minutes… »

« Ils sont objectifs et professionnels, car ils ne sont dans aucun camp, ils arrivent à choisir les mots qu’il faut. » Toutefois, les Conseillers ont fait part de certaines frustrations concernant le traitement de l’information locale sur les antennes du groupe. Les membres du Conseil ont regretté le traitement trop « factuel », succinct, de certaines actualités. Qui ne permet pas un suivi plus précis et de long terme. « Il y a eu un décasage à Mayotte, l’info a été relayée au journal parce que le préfet avait communiqué dessus, mais derrière il n’y a pas eu de suivi pour savoir ce qu’allaient devenir les décasés, et une semaine après on apprend par des villageois

qu’ils se sont installés ailleurs illégalement, mais le journal n’en a pas parlé. » « Sur une affaire, il n’y a pas le suivi qui aurait nécessité deux, trois reportages sur une même grosse actualité. Certaines affaires méritent d’être plus creusées. » « Parfois je trouve que c’est court ou pas assez approfondi, peut-être qu’il manque des informations pour approfondir tout ça. » « J’ai trop l’impression que les actualités sont classées sans suite par les médias. » Une frustration symbolisée par leur déception à l’égard de la relative brièveté des journaux télévisés locaux, qui ne permettent pas un traitement plus exhaustif de

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Les Conseillers ont également signalé, de la part des 1ère et de France 3 régions, un certain manque de réactivité et de représentation des informations relayées, partagées sur les réseaux sociaux et qui agitent la population locale. « Parfois, quand on voit des choses sur les réseaux sociaux, on espère que ça va être diffusé dans le JT, parce qu’on sait que le JT c’est la grande vitrine, que tout le monde regarde ça, que les décideurs à Paris regardent ça, c’est important qu’on ne soit pas isolés dans nos problématiques. » « Nous, quand on regarde le journal, on a eu toutes les informations toute la journée et le soir on veut savoir : qu’est-ce qui était vrai, est-ce que ce que l’on a vu c’est la vérité… Savoir quel est l’avis du média, comment il va “trancher”. »


Autour de l’information locale : des attentes d’horizontalité et d’enrichissement de l’offre Le Conseil a souhaité souligner sa confiance dans les marques médias locales de France Télévisions, 1ère et France 3 régions, en saluant leur dimension emblématique et leur caractère essentiel. En ce sens, il engage ces antennes à aller plus loin et à profiter de cette puissance et de ce crédit pour devenir les vraies caisses de résonance des sociétés locales au niveau social, culturel, politique en intégrant davantage les notions d’horizontalité et de proximité propres à la société et au quotidien dans les territoires. Les membres enjoignent France Télévisions à renforcer la dimension de proximité et l’aspect « miroir » au sein de ses rendez-vous d’information locaux.

En accentuant la part d’interactivité entre le public / les citoyens et les personnalités de l’actualité locale (autorités, élus, entrepreneurs…). « Il faudrait donner la parole aux citoyens et leur permettre d’interpeller directement les élus ou le préfet. » « Les jeunes de Mayotte sauraient très bien interviewer ou participer à des débats aux côtés de journalistes de La 1ère. Ça peut être intéressant le fait que ça soit des jeunes, on va sortir des questions conventionnelles journalistiques, les jeunes ont leur folie, leurs questions, ils n’ont pas de tabous, et ça, ça manque aussi un peu dans le débat aujourd’hui. » « Pourquoi ne pas faire participer les gens en live, lire des questions des internautes, des tweets ou les commentaires Facebook ? » En réduisant la distance entre le public / les citoyens et les journalistes, en cassant la posture verticale pour aller vers plus d’horizontalité. « Nos territoires sont tellement petits qu’il y a une vraie proximité ; dans nos langues locales, le vouvoiement n’existe presque pas. En fait, quand on se retrouve à la télé, on voit d’autres personnalités, le discours change. Il faudrait retrouver ce côté proximité que l’on a au quotidien. La discussion que l’on va avoir avec un élu, un journaliste dans la

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barge, ça serait bien qu’on l’ait à la télé aussi. » En veillant à refléter toutes les composantes de la société locale sur les antennes. « Plus il y aura eu des questions de tous horizons (en termes de catégorie sociale), plus la population se sentira représentée. » « Des formats type Bondy blog avec des interviews de jeunes, avec un public qui peut réagir. Des enquêtes en amont aussi sous la forme de micros-trottoirs pour faire réagir la population. » « On a besoin de se sentir écouté, représenté, de s’exprimer, d’être entendu. » En ancrant davantage les émissions dans les territoires pour accentuer l’identification et la reconnaissance. « Ce serait bien de contextualiser selon un lieu local bien ancré dans la région concernée. Par exemple à La Réunion, il y a Le Barachois, c’est un cadre qui permet de laisser le public s’installer, et ça permettrait de donner de l’interactivité tout en donnant un caractère localisé à l’émission. » « Sortir des studios, aller sur la place publique. » En accentuant la convergence antennes-réseaux sociaux afin d’être au plus près des enjeux et des questions qui agitent la société

locale au quotidien et aussi de parer les rumeurs et fake news éventuelles.

avec la Nouvelle-Calédonie, ce serait intéressant d’avoir un éclairage là-dessus. »

« Les journalistes locaux pourraient être davantage acteurs sur les réseaux sociaux, on pourrait les interpeller, ils pourraient rectifier plus facilement telle ou telle rumeur. »

« Le thème de l’aérien, notamment le prix du billet, etc., intéresse tous les territoires, ça parle à tout le monde. »

« Compléter l’info des JT par des vidéos à la Brut sur les réseaux sociaux. » En assumant la transversalité de l’actualité ultramarine ou régionale via des ponts ou des éclairages sur des faits d’actualité d’autres territoires, ou via un journal télévisé transversal plus fourni. « Le JT de La 1ère devrait à mon sens multiplier les transversalités vers les autres territoires d’Outre-mer. » « La Corse, par les questions qui traversent son territoire et son histoire, a des points communs

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Les membres du Conseil ont également émis l’idée d’enrichir l’offre actuelle de programmes d’information locale à travers des formats différents empruntant notamment au genre du talk-show. Les Conseillers ont émis une envie de légèreté dans le traitement de l’information et ont imaginé des rendez-vous type magazine mélangeant à la fois actualité et divertissement. « Un magazine type talk-show où l’on parle de l’info locale, de l’actu de la semaine, mais d’une façon un peu légère ; on reste dans le divertissement, tout en informant, en gardant l’actu en ligne de mire, mais avec un point de vue un peu décalé sur l’info locale. » « L’idée, c’est de faire un programme qui peut permettre à la

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fois un moment de détente, festif, mais aussi un moment sérieux, informatif. » Un rendez-vous « somme » qui permettrait de faire le point, la synthèse de l’actualité récente et de se projeter dans l’agenda culturel et associatif local à venir. « Ce serait un peu un carrefour, on évoquerait tout ce qui se fait localement, les manifestations, les concerts, etc. » « On a évoqué un retour synthétique sur la semaine, une émission qui évoque l’actualité de tout ce qui s’est déroulé dans la semaine. » Un programme qui permettrait de découvrir sous un angle moins distant et vertical les personnalités locales.


« Un côté informel, passer au tutoiement, les mettre dans des positions qui ne sont pas forcément attendues. » « Des invités locaux, artistes, politiques, etc., qu’on interroge différemment ; on sort un peu de la “promo”, on essaye d’aller vers un truc où on en apprend un peu plus sur eux, un peu plus personnellement. » Toujours en favorisant l’interaction, l’authenticité avec la participation du public.

Un rendez-vous à forte dimension culturelle. « Permettre à des artistes d’aller sur scène, et à l’issue de leur représentation musicale, ils participent aux discussions dans une ambiance décontractée et des débats sérieux. » « Avec une grosse dimension culturelle pour évoquer le patrimoine musical local par exemple, faire connaître les artistes locaux comme un tremplin de talents. »

« Les émissions de plateau actuelles ont leur rôle, elles sont dans le format traditionnel et fonctionnent bien, mais en plus de ça il faudrait ajouter des émissions qui donnent la parole au public, le public n’est pas conventionnel en fait, et c’est pour ça que ça va avec la légèreté. Plus on va donner la parole à la population, plus on sera dans une tonalité légère, moins sobre. »

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S’informer

via le portail des Outre-mer En lien avec leurs réflexions autour des thématiques de visibilité des Outre-mer et du rôle et de la place de l’information locale, le Conseil a été amené à exprimer sa perception et ses attentes au sujet du récent portail des Outre-mer de France Télévisions. NB : Les travaux sur le sujet ont été menés du 22 janvier au 19 février 2021.

Perception de l’interface et de l’offre du portail des Outre-mer Les retours des Conseillers sur le portail des Outre-mer se sont globalement révélés positifs. Au premier abord, les Conseillers jugent le portail clair et fluide en termes de navigation, facile à prendre en main. « Je trouve que c’est très facile d’utilisation, ça donne envie de naviguer. C’est épuré et bien construit. »

Notamment grâce à un haut de page qui permet de retrouver rapidement les différents territoires d’Outre-mer. « Ce que je trouve bien, c’est qu’on peut cliquer sur un territoire tout de suite. Si on a envie de s’informer plus sur la Guyane ou la Martinique, on clique dessus et on y est, je trouve ça pratique. »

« Le portail est très accessible et donne envie de naviguer et de chercher les émissions et les infos. »

Le Conseil salue tout d’abord la volonté éditoriale de rassembler en un même lieu le suivi de l’actualité ultramarine.

« Le site est très bien conçu, avec une très bonne ergonomie, on peut choisir son territoire de façon simple. »

Le Conseil apprécie ce principe de transversalité entre les territoires et le juge pertinent pour permettre de croiser les regards sur ces territoires.

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« Moi je trouve toujours important de pouvoir s’informer sur l’ailleurs. Il faut garder cette possibilité d’aller d’un territoire à l’autre. » Les membres du Conseil ont le sentiment que le suivi de l’actualité en Outre-mer est plutôt complet. Notamment grâce à une belle diversité de contenus : fil info en continu (24 heures sur 24), grands dossiers, portraits d’Ultramarins, accès au direct et au replay TV et radio des 1ère. « Ses forces sont sa diversité et son contenu. » « Les grands dossiers, c’est pas mal, ça regroupe toute l’info sur un sujet donné, je trouve ça pertinent. » « Le fait de mettre en avant un portrait d’un(e) Ultramarin(e) est une reconnaissance ainsi qu’un atout, car il prouve que la réussite n’est pas une question de lieu de résidence. » « On trouve du direct télé, le replay des JT, des podcasts, du direct radio, les Outre-mer en continu ; c’est un site vivant, complet, réactif. » Les membres ont par ailleurs apprécié la qualité des contenus proposés.

« Je pense que toutes les vidéos et images sont de bonne qualité. Parler du “Gwoup a po” dans une section consacrée à la Guadeloupe rend le contenu plus authentique, on se sent plus proche du contenu proposé, c’est bien fait. »

« Les articles sont bien écrits, agrémentés de contenus (vidéo, photo). »

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Toutefois, les Conseillers ont trouvé quelques limites au portail, notamment au niveau du repérage et de l’organisation des contenus.

sont les grandes thématiques directement accessibles par la page d’accueil ; il faut chercher, aller dans l’onglet “plus” et là effectivement tout apparaît. »

« J’ai eu quelques soucis pour m’y retrouver au début. »

« Si l’indication des onglets ne m’avait pas été donnée, je ne les aurais pas trouvés. Je trouve qu’ils sont assez mal placés. Ils devraient être tout le temps présents, de la même manière que les régions sont affichées sur la page d’accueil.

Une partie de la richesse des contenus au sein du portail n’a pas été perçue spontanément par les Conseillers. Comme les formats magazine, documentaire, fiction… « Pour ma part, non, je n’avais pas vu qu’il y avait également des documentaires et du spectacle vivant. » Un constat notamment dû à une organisation des contenus un peu brouillonne. Notamment sous l’onglet “plus” qui dissimule les rubriques thématiques. « Ce qui manque, par contre, ce

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Une distribution thématique a fortiori pertinente, que les Conseillers regrettent de ne pas retrouver au sein des pages territoires. « Une fois que nous cliquons sur une région, je trouve que les informations sont dans tous les sens. Il n’y a pas de regroupement de rubriques par thèmes (infos, sport, élection, etc., et autres). » « Pour nous qui sommes Ultramarins, cela nous permet d’avoir en un clic des informations sur telle ou telle île, mais parfois


on a du mal à s y retrouver, surtout la première fois. » Par ailleurs, les Conseillers émettent un point de vigilance sur la faible visibilité des grands dossiers sur la page d’accueil, car cela dessert la volonté de transversalité et de décryptage du portail. « Il faut plus mettre en avant la section grands dossiers. C’est dommage parce que généralement on va directement sur le territoire qui nous intéresse, donc si ce n’est pas directement visible, on va passer à côté. » Des enjeux de transversalité et de décryptage pourtant très attendus de la part des Conseillers. « À Mayotte, on est en confinement, la covid est en pleine expansion et on est en train de vivre exactement ce que vivait la Guyane cet été. En fait, ce rapport-là entre les territoires, comment la Guyane a géré cette crise-là, avec ces territoires, c’est intéressant à analyser, je pense que ces actualités sont un bon motif pour qu’on aille sur la plateforme s’informer. » « Je suis d’accord avec ce côté transversal, ça m’intéresse plus particulièrement pour le sport, mais aussi l’économie, la politique, l’environnement, etc. »

Et une hiérarchisation des informations pas très lisible pour les membres du Conseil, notamment au niveau des informations à la une, dont la présence ou l’importance n’est pas toujours explicite. « J’ai l’impression que tout est au même niveau, on ne voit pas d’un coup d’œil quelles sont les actualités prioritaires, les infos les plus importantes du moment dans l’ensemble de l’Outre-mer. » « Une chose simple serait de mettre en avant l’actu principale du jour. »

En revanche, une interface sur portable qui semble mieux répondre à ses enjeux d’éditorialisation. « Sur l’ordi, on a l’impression que les informations ont été mises comme ça à la suite sans réelle organisation. Je note que l’affichage est beaucoup plus simple sur téléphone que sur ordinateur. » Enfin, si la rubrique 24 h/24 a été valorisée de principe pour sa réactivité et son interactivité, elle demeure peu exploitée en pratique. « J’apprécie également le fait de pouvoir partager et questionner directement sur le site et facilement via le symbole jaune de l’horloge. Ça permet d’être réactif et de donner la parole aux habitants. »

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« Je trouve cela pertinent. Dès que je l’ai vu, j’ai de suite voulu scroller le fil d’info pour voir ce qu’il y avait. Je trouve ça intéressant si l’information est donnée en continu… » Notamment face aux réseaux sociaux naturellement favorisés par les Conseillers pour accéder et échanger sur l’actu chaude du/des territoires qui les concerne plus spécifiquement. « Peut-être avoir un lien vers les réseaux sociaux serait plus pratique ; pour ceux qui aiment suivre les infos sur Twitter par exemple, ça serait plus simple. » « Je trouve dommage que dans la rubrique les Outre-mer « en continu », on ne parle quasiment pas des îles Wallis et Futuna. La plupart des informations sont axées sur les autres pays. »


Les attentes des Conseillers autour du portail des Outre-mer Il a été demandé aux Conseillers de réfléchir aux évolutions possibles de l’offre et de l’interface du portail Outre-mer. Parmi leurs recommandations, les Conseillers souhaiteraient que les différents territoires soient plus facilement identifiables. En augmentant la taille de la police au sein du header et sur les tags par territoire. « Il n’y a pas de majuscule en haut de page et c’est écrit trop petit. » « Les différentes régions ne sont pas assez mises en valeur, ni assez différenciées, peut-être à cause des petits caractères et de la même couleur blanche. » Mais aussi à travers les éléments qui mettent en exergue l’identité

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de chaque territoire (couleurs, drapeaux…). « Un peu plus de couleur, autre chose que du blanc, cela ressemblerait plus aux différents départements et pays d’Outre-mer. » « Les couleurs du site, c’est du bleu, du blanc et du jaune, on reste sur la couleur de France Télévisions. Après ça serait bien un peu plus personnalisé par département d’Outre-mer, chacun a son drapeau ou ses armoiries, donc ça serait plus sympa de mettre ça en avant. » Au niveau de l’ergonomie, les membres du Conseil émettent des suggestions favorisant le repérage des contenus au sein du portail et la recherche d’informations. En augmentant la visibilité des rubriques thématiques


(environnement, culture, économie, etc.) sur la page d’accueil et en les intégrant à chaque page territoire. « Pour ce qui est des catégories affichées dans l’onglet “plus” à droite, moi je ne les avais pas remarquées, si on ne me l’avait pas dit ; donc il faudrait les mettre dans les régions ; si on clique sur Guadeloupe par exemple, les mettre en bannière juste en dessous. » En hiérarchisant davantage les contenus au sein de la page d’accueil et des pages territoires. « Les informations sont présentées en masse avec de nombreuses pages, c’est très linéaire, ce qui ne donne pas très envie de naviguer. De plus, les aperçus des articles sont immenses. » « À première vue, l’utilisation semble claire lorsqu’on est sur la page d’accueil avec les différentes régions. Cependant, après avoir cliqué sur une région, on se perd facilement. Je trouve que c’est vite le bazar, les vidéos sont dans tous les sens, il y a énormément de pages. »

En intégrant une barre de recherche, pour retrouver plus facilement une information donnée. « Sur le portail, peut-être avoir une barre de recherche pour trouver rapidement des éléments pertinents. » Le Conseil préconise également la mise en avant de la richesse des contenus au sein du portail à travers : La mise en valeur des contenus les plus lus/regardés par les visiteurs. « Moi, spontanément, je n’irais pas regarder des infos qui viennent des autres îles que celles qui m’intéressent. Donc peut-être mettre celles qui sont le plus vues, ça m’intéresserait davantage, car ce serait celles qui interpellent davantage les visiteurs. » Un algorithme de suggestions personnalisées (sans que cela soit pour autant un frein à la découverte de contenus ne faisant pas partie de ses préférences initiales). « Ça serait un espace où on aurait des suggestions de contenus en fonction de notre historique ;

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pour moi ça serait plus un espace suggestion que personnalisé ; sinon je vais voir toujours la même chose et ce n’est pas forcément ce qui m’intéresse ; mais effectivement je regarde l’Outre-mer pour le tourisme, donc pour avoir des infos sur le voyage, l’aérien ; je pourrais l’avoir en suggestion, mais garder le reste sur l’actualité, l’économie, la politique… »


La mise en ligne de contenus « totem » exclusifs au portail, comme la mise en valeur de jeunes talents à travers des talent quests ou des portraits pour dynamiser le portail. « Il peut y avoir une valorisation des talents, et puis pourquoi pas une sorte de concours local, avec un représentant réunionnais, un représentant guyanais, etc. par exemple. Il y aurait un vote du public, avec pourquoi pas un jury aussi. Je trouve ces idées intéressantes et j’aimerais bien les retrouver. » « Je trouve que l’idée des portraits est pas mal. Sur France 5, Échappées belles faisait le portrait d’un cuisinier antillais et je trouvais ça très intéressant, c’est un cuisiner ultramarin qui a évolué en France. Et l’idée du portrait, c’est de nous faire entrer dans la vie de la personne, et c’est intéressant. » Enfin, les membres du Conseil regrettent le manque de communication autour du portail des Outre-mer. (NB : Avant de participer au CCP, aucun Conseiller n’avait connaissance de l’existence du portail.) « Je ne savais même pas qu’il existait avant d’intégrer le CCP, j’allais sur La 1ère sur Facebook ou la télé pour m’informer. » « Pour ma part, je n’ai eu connaissance de ce site que depuis

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le début des forums du CCP… Avant cela, je n’en avais aucune connaissance. » Tous les Conseillers ont insisté sur la nécessité de faire davantage connaître le portail à travers une campagne de visibilité : Via des canaux multiples : télé, radio et réseaux sociaux. « Pour ce qui est de la communication, il faut beaucoup plus en parler, on est nombreux à ne pas le connaître, faut le partager sur les réseaux sociaux et à la télé sur les chaînes de France Télévisions. » Au niveau des carrefours d’audience en linéaire (ex. : au moment de la météo ou dès qu’un sujet sur les Outre-mer est évoqué au JT ou dans une émission). « Mettre ça aussi proche de la météo, car beaucoup de gens sont réceptifs, et faire un clin d’œil avec des images ou une photo en indiquant le portail Outre-mer. » « Faire savoir que ça existe dès que possible. Après une actualité sur les Outre-mer, par exemple, on fait un renvoi vers le portail. » Par le biais d’une communication qui rassemble les publics tout en ayant conscience des attentes et usages différents selon les territoires. « Il faut que ça donne envie, que ça


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parle à tout le monde, mais tout en ayant conscience des demandes différentes selon les territoires. On pourrait jouer la carte d’une forme de rassemblement. »

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Le rôle des médias dans de conscience des problé environnementales Enfin, les Conseillers ont été amenés à croiser leurs regards sur le thème de l’environnement et de sa médiatisation dans un contexte pandémique qui a servi de révélateur à bien des enjeux environnementaux et autour de territoires ultramarins directement menacés par les conséquences du dérèglement climatique. NB : Les travaux sur le sujet ont été menés du 22 janvier au 19 février 2021.

Une préoccupation majeure pour tous les Conseillers, plus encore dans le contexte actuel et celui des territoires ultramarins Le Conseil tient à souligner que la question environnementale rencontre un écho tout particulier dans les territoires d’Outre-mer et auprès de tous ceux qui y sont attachés. En effet, ces territoires singuliers par leurs caractéristiques géographiques, climatiques, voire géologiques semblent particulièrement exposés aux bouleversements environnementaux. « La montée des eaux est un vrai sujet ! Il y a de gros risques sur Saint-Pierre à certains endroits et encore plus à Miquelon, qui est bâti sur le rivage. Et surtout, en ce moment, l’érosion de l’isthme de Miquelon-Langlade. »

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« La température de l’eau monte depuis quelques années. » « Ce thème me préoccupe beaucoup, car je vis sur un territoire qui subit déjà les conséquences du réchauffement planétaire via la montée des eaux. Et nous sommes par ailleurs le territoire français où il y a le plus de 4 x 4 par habitant. » « On voit l’apparition de nouvelles espèces invasives. » Mais également par des menaces plus directes liées à l’exploitation de la nature par l’homme. « Aux Antilles, nous avons le problème du chlordécone qui n’a toujours pas été réglé. »


s la prise lématiques « Je me suis mis au jardinage, et donc comme je produis une partie de mes légumes, j’en achète moins. J’ai également installé un poulailler avec cinq poules qui me permettent d’avoir des œufs. » « J’essaie d’acheter le plus possible en local et d’acheter aussi avec le moins d’emballage. » « Y repenser à deux fois avant de partir au bout du monde en avion juste “pour voir”. » « Je garde mes appareils électroménagers et technologiques jusqu’à leur mort. Tant que ça marche, je garde ! » « Il y a un sujet avec l’orpaillage illégal et la pollution au mercure. » Par ailleurs, la récente crise pandémique a rappelé la nécessité vitale de s’attaquer aux menaces qui pèsent sur notre écosystème. « Je crois qu’au contraire cette pandémie ouvre des perspectives de se sentir concerné par l’environnement beaucoup plus que l’année dernière avant la pandémie. Parce qu’à l’origine de cette pandémie, la manière dont elle est arrivée, il y a l’influence de l’homme sur l’environnement. »

« Aujourd’hui on se sent plus concerné par l’environnement, alors qu’il y a quelque temps on pensait que c’était loin. » Au-delà, cette crise a aussi permis aux Conseillers de réfléchir et d’expérimenter d’autres manières d’être au monde, de consommer, de se nourrir ou encore de voyager. « Je pense que c’est une chance, même si on galère, ça m’a fait prendre conscience de plein de choses, au niveau de ma consommation par exemple, je fais plus attention. »

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Les échanges des Conseillers sur la thématique de l’environnement ont démontré la grande maîtrise des publics sur ces sujets, la reconnaissance de leur complexité et leur fort degré de maturité sur les solutions à y apporter. « Il y a un sujet qui me tient à cœur, c’est l’énergie produite par la mer et les vagues, ce qui peut engendrer une production très importante et ainsi développer l’énergie verte. Par rapport à l’éolien, ça ne défigure pas les paysages. »


Dans les médias, une thématique encore jugée trop absente et traitée de manière limitée Les membres du Conseil font le constat que la thématique environnementale demeure peu abordée dans les médias audiovisuels. « Honnêtement, aucune émission ne me vient vraiment à l’esprit, alors que je pense que les médias ont un rôle à jouer. » « Il n’y a pas d’émissions dédiées à mes yeux, on en parle peu. » Si les Conseillers saluent les efforts de France Télévisions dans la couverture de ces questions, ils regrettent que depuis un an les actualités liées à la covid phagocytent les antennes à son détriment. « France Télévisions est le groupe qui, à mon sens, est le plus investi sur ces sujets, même si ça reste perfectible. Faire mieux que TF1 et M6, ce n’est pas trop dur. »

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« Ils en parlent, mais ça reste cantonné à quelques émissions par-ci par-là. » « On sent que ce n’est pas un sujet majeur, c’est débordé par d’autres sujets comme la covid à longueur de journée. » Le Conseil salue particulièrement les programmes comme Sur le front et Cash Investigation qui investissent ces problématiques sous l’angle de l’investigation et se révèlent très efficaces dans leur dénonciation des menaces environnementales. « Élise Lucet pousse bien son enquête et va chercher là où ça fait mal. » « Hugo Clément, c’est pertinent lorsqu’il va dans le monde entier dénoncer les désastres écologiques souvent passés sous silence. Par exemple lorsqu’il se rend dans une


décharge en Asie pour montrer les déchets français qu’on ne veut pas faire recycler par économie. » « J’aime bien ce ton, assez neutre mais engagé. J’aimais bien l’émission On n’est pas des pigeons aussi. » « Hugo Clément informe et dénonce en même temps. » À l’opposé, ils regrettent que le sujet de l’environnement soit encore trop évoqué sur France Télévisions à travers un prisme évasion/ découverte qui en affaiblit les enjeux. « C’est un peu l’angle “touristique” qui prévaut la plupart du temps. »

« On nous montre de belles images de la nature, ça ne me touche pas suffisamment pour me dire : il faut faire quelque chose. » « Il ne faut pas seulement montrer ce qui est beau. » « Le sujet est malheureusement beaucoup trop pris par des reportages contemplatifs où l’on voit du vert, des animaux, sans s’attarder sur comment l’être humain agit sur la nature. » « Lorsqu’on présente l’environnement à la télé, c’est soit catastrophique, soit tout est beau et merveilleux. Entre les deux, il y a un juste milieu à trouver. »

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A contrario, le Conseil regrette également que le traitement des questions environnementales dans les médias audiovisuels se borne le plus souvent à une vision catastrophiste de la situation et son corollaire : le discours dramatisant, voire culpabilisant. « Quand on parle environnement, c’est souvent de manière dramatique et ça met mal à l’aise. » « Arrêter le ton accablant. » « On constate les dégâts, on alarme tout le monde, on laisse la peur s’installer chez les adultes et les enfants. » « On cherche à culpabiliser le citoyen. » « On stigmatise les gens, mais très peu les gros pollueurs. » Un traitement qui a tendance à renforcer le sentiment d’impuissance à l’égard de ces questions. « Bien sûr qu’on sait que la planète ne va pas bien mais, s’il vous plaît, changez de discours, diminuez le catastrophisme pour ne pas nous démoraliser et nous faire nous sentir impuissants. » « On accable beaucoup le consommateur mais on ne lui donne pas de solutions. »

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Également, les membres s’attristent que ces questions ne soient abordées trop souvent qu’en fonction de l’actualité. « On parle très peu de l’environnement dans les médias, sauf en cas de catastrophes naturelles, traitées comme des faits divers. » « Quand les médias parlent d’environnement, c’est simplement quand il y a des événements naturels, type catastrophes, ou des événements politiques comme la Cop 21. » « Ils suivent uniquement l’actu, la preuve : quand les médias s’y mettent, ils s’y mettent tous en même temps. » « C’est toujours présenté sous l’angle politique. » Un angle « actu » trop factuel, en surface, qui ne permet pas de saisir la complexité de ces sujets : origine, conséquences à long terme, solutions, limites… « J’ai l’impression que les médias traitent l’environnement plus comme un petit sujet d’actualité que comme un vrai sujet de fond. » « Quand les arbres de la forêt amazonienne sont laminés, c’est un simple fait divers, alors que c’est une catastrophe. »


« On dirait que ça n’intéresse pas tant que ça les médias au fond, pourtant c’est tous les jours que de petites catastrophes écologiques se produisent. »

« C’est beaucoup de reportages, j’ai l’impression de voir un peu toujours la même chose, la même histoire qu’on me raconte. »

Le Conseil manifeste également sa déception de voir trop communément abordée la thématique environnementale sous des formats comme le magazine ou le documentaire. « Ce n’est pas “tout public”. Ce n’est pas toujours des émissions faciles à regarder en famille, avec les petits ou les ados. Pourtant, c’est un sujet majeur, sur lequel il faut éduquer les jeunes. »

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Une thématique majeure dont le développement sur le télévisuel reste encore à consolider et diversifier La forte maturité des publics sur ces sujets impose aux yeux du Conseil de développer davantage des angles et formats différenciants et neufs pour capter son attention.

ça, et puis on n’entend plus rien, et puis un jour ça revient. Et au final ça dure, mais rien ne change. Je pense qu’il faut insister, peut-être pas tous les jours, mais insister toujours. »

Face au manque de régularité du traitement des problématiques environnementales à la télévision, les Conseillers se prononcent tout d’abord en faveur de programmes ou chroniques récurrents quotidiens.

« Il faudrait nous en parler tous les jours. »

« La récurrence, c’est bien pour sensibiliser plus qu’un one shot. » « Ça peut être au sein du JT chaque jour, mais quelque chose d’identifiable, que les gens puissent repérer. » « Pourquoi pas au moment de la météo par exemple, qui est naturellement un programme rattaché aux questions d’environnement et de réchauffement climatique ? » Notamment afin de permettre au public d’accéder au suivi des faits d’actu liés à l’environnement sur le long terme (mise en place des solutions, procédure de justice…). « Aux Antilles le chlordécone, le sable du Sahara, les algues, tous ces problèmes, comment on fait pour en parler sans que ça retombe dans l’oubli derrière ? » « On en parle trop une fois comme

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Afin de ne pas décourager les citoyens face aux défis environnementaux, les Conseillers insistent pour que France Télévisions porte un discours de solutions, de mise en avant des initiatives. « Une émission de cause à effet avec plusieurs pistes de solutions à plus ou moins court terme. » « C’est bien de parler d’écologie, d’environnement et de tout ce qui se passe, cependant il est plus important de parler de solutions ! » Par exemple à travers des portraits de citoyens actifs dans le combat écologique. « Parler de ces jeunes qui ont nettoyé leurs quartiers. » « Le travail des associations, de leurs initiatives, comme les jardins créoles. » « Proposer aux associations de passer un message et une invitation à leur action de terrain. » « J’aimerais voir des initiatives


d’entreprises, d’associations, montrer que la protection de la planète avance dans le bon sens. » Mais les membres sont d’accord pour rappeler que capter l’attention du public et l’éveiller aux enjeux ne peut se faire sans pointer les problèmes ou démontrer les manques. En ce sens, le Conseil encourage par ailleurs France Télévisions à poursuivre dans la voie de l’investigation autour de ces questions-là, notamment à travers des incarnations charismatiques qui mettent en valeur le travail journalistique (Élise Lucet et Hugo Clément), tout en prenant garde à ne pas verser dans le catastrophisme.

« Ils font de l’investigation poussée, travaillée, authentique, on sent qu’ils sont dans le dur, dans le vrai. » « Quand on parle d’un sujet, il faut montrer la réalité du terrain, il faut que ça marque, ça impacte, pour qu’on puisse en parler autour de nous. On diffuse ce qui ne va pas et en même temps on donne des solutions. » « Ils prennent des risques pour révéler la réalité, c’est du très bon travail de journaliste. »

« Hugo Clément dénonce et informe : c’est le bon ton à avoir. Il faut ouvrir les yeux sur ce qu’il se passe et ne pas mâcher ses mots. » « J’apprécie le côté confrontation d’Élise Lucet, qui dit clairement les choses et ne va pas par quatre chemins. »

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Les Conseillers encouragent à aborder également le sujet de l’environnement au-delà du problème du réchauffement climatique et de ses conséquences sur la faune et la flore. « L’écologie, aujourd’hui, ce n’est pas seulement les hausses de température, la disparition des espèces, c’est plus global, ça touche chaque domaine de nos vies, de notre société. » Les membres invitent France Télévisions à investir davantage qu’aujourd’hui tous les champs touchant à l’impact de l’homme sur la planète, à plus interroger le modèle de consommation et le système économique et industriel dans lequel nous vivons et son influence sur notre environnement social et géopolitique. « Ce qui me touche aussi, ce sont tous ces réfugiés climatiques qu’il va bien falloir prendre en compte. » « L’environnement, ce n’est pas seulement la nature, c’est notre cadre de vie, notre façon de vivre, et c’est dommage qu’on n’en parle pas plus. »

mais aussi sûrement le système dans lequel on vit, c’est très intéressant. » Comme par exemple la surconsommation, l’industrie des nouvelles technologies, le poids des lobbys, les métaux rares, l’écologie du quotidien… « Aujourd’hui on sait que le coût environnemental du numérique est très important, ça représente un pourcentage non négligeable des émissions de CO2 mondiales. Sans parler de la production des écrans et leur consommation d’électricité. » « Un autre gros problème, c’est l’utilisation des pesticides et des engrais dans l’agriculture. Il y a de moins en moins d’agriculteurs et de plus en plus de bouches à nourrir, et en même temps les gens veulent manger bon et pas cher. Bref, tout ça est compliqué. » « On vit tous sur cette petite Terre, il faut vraiment prendre et comprendre le problème de manière globale. »

« On voit bien avec ce qu’a fait Trump en se retirant de l’accord de Paris que l’angle géopolitique est très important. »

Aussi, les membres du Conseil invitent France Télévisions à évoquer la question de l’environnement à travers de nouveaux formats et formes télévisuelles afin de capter un public plus large ou d’intéresser autrement à ces questions.

« Le problème climatique va nous pousser à changer nos habitudes,

« Moi je suis plus attiré par quelque chose de cool. Le côté

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JT, reportage, c’est trop sérieux, je suis crispé. J’imagine quelque chose de plus souple, de moins rigide. » « Les JT, etc., c’est très sérieux, ça ne touche pas tout le monde et ça ne vous touche pas pareil qu’un divertissement ou qu’une série par exemple. » En investissant par exemple le champ du divertissement, de l’expérience humaine afin d’allier concrétisation des problématiques environnementales et expérimentation des solutions sur un ton moins vertical. « Quand on parle d’un sujet, il faut montrer la réalité du terrain, il faut que ça marque, ça impacte pour qu’on puisse en parler autour de nous. On diffuse ce qui ne va pas

et en même temps on donne des solutions. » « Proposer des challenges à plusieurs familles ou à un village entier par rapport à leur manière de consommer, comment avoir un impact sur l’environnement par rapport à leur niveau à eux, ce qu’il est possible de faire pour revenir à une consommation plus saine et plus écolo. » « Un aspect assez interactif et divertissant, mais aussi expérientiel. On pourrait suivre ces familles sur un mois et à la fin elles pourraient gagner quelque chose, ça pourrait intéresser assez de monde, je vois bien des familles regarder tout en apprenant. » « Il faut que ça reste un jeu, un truc ludique. »

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Les membres du Conseil ont également réfléchi à l’échelle du groupe France Télévisions et de sa communication. Le Conseil affirme la nécessité d’événementialiser au moins une fois par an sur une semaine dédiée le traitement de ce sujet afin de faire gagner France Télévisions en notoriété et de l’identifier davantage sur ces thématiques. « Ce que fait M6 avec sa “semaine green” est une bonne idée à mon sens, parce que ça marque davantage les gens que quelques émissions éparpillées par-ci par-là. » « Une semaine spéciale où toutes les émissions aborderaient sous un angle différent l’écologie. » Les membres enjoignent France Télévisions à investir de manière plus soutenue les réseaux sociaux via des contenus autour de l’environnement dont la viralité permet de renforcer la notoriété du groupe autour de ces questions. « C’est de cette façon que j’ai connu Hugo Clément, grâce à ses vidéos sur Instagram. Ce sont des vidéos qui marquent les gens. » « Sans les réseaux sociaux, je ne connaîtrais pas Hugo Clément et son émission. » « Sur les réseaux sociaux, ces questions ont beaucoup d’ampleur, Brut, Konbini font des vidéos

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regardées par des millions de personnes. C’est très simple, mais ça a un impact énorme. » Enfin, le Conseil souhaite voir France Télévisions s’affirmer davantage sur ces sujets en proposant par exemple un discours en rupture avec celui des médias privés, mais qui permettrait au groupe de se différencier et de servir cette cause. « Pourquoi ne pas refuser les publicités des constructeurs


automobiles, ce serait un acte fort qui ferait parler et provoquerait le débat. » « Le service public doit être le premier sur ces sujets-là, aujourd’hui on se rend compte que beaucoup de marques vont dans ce sens alors que ce n’est pas toujours très honnête, mais les médias eux sont en retard. »

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En savoir plus sur le Conseil consultatif des programmes : site France tv & vous La direction du marketing relationnel et la direction de la Stratégie des publics de France Télévisions tiennent à remercier tous les intervenants du groupe qui ont participé au projet et contribué à sa réussite : - Sylvie Gengoul, Directrice du pôle outre-mer; - Sylvie Koné, Directrice de la communication du pôle Outre-mer; - Laurent Corteel, directeur de l’information du pôle outre-mer - Rémi Festa, adjoint au directeur éditorial du pôle outre-mer - Fabrice Hochard, adjoint au directeur éditorial du pôle outre-mer - Willy Bracciano, adjoint au directeur de l’information du pôle outre-mer - Christelle Lefrançois, adjointe au directeur éditorial du pôle outre-mer - Murie Barthelemi, Directrice régionale de Guyane la 1ère - Angélique Vernier, Directrice produits - Offres d’information - Bintou Loum, Directrice des opérations et du pilotage à la direction numérique - Anne de Sainte Marie, Directrice déléguée à l’optimisation du stock et au suivi des droits - Antso Rakoto, Directeur des offres numériques

Directrice du marketing relationnel : Chantal Néret Directrice de la Stratégie éditoriale : Tiphaine de Raguenel Responsable coordination Direction du marketing relationnel – Pilotage du Conseil consultatif des programmes : Anne Laure Mosser Secondée par Mathieu Brunier chef de projet, Direction du marketing relationnel

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Édité par la direction de la communication, juin 2021 Présidente-directrice générale de France Télévisions et directrice de la publication : Delphine Ernotte Cunci | Directrice du Marketing et de la Communication de France Télévisions : Marianne Siproudhis | Réalisation : Direction de la marque | Directeur de la marque : Philippe Deloeuvre | Directeur de la création : Éric Rinaldi | Chef de projet : Béatrice Austin | Rédaction des contenus : Jean-Maxence Granier, Florian Jésupret et Annabelle Philippe de l’agence marques et médias Think Out | Responsable direction artistique et graphisme : Sandra Barnouin | Direction artistique : Philippe Baussant | Conception graphique : Antoine Vu Dinh Khiem | Secrétaires de rédaction : Jacques Barbaut et Isabelle Lallouet | Recherches iconographiques : Meije Randetti | Fabrication : Nelly Berne. Crédits photo : p. 4 © Manuel Braun / FTV ; p. 16-17 © Saint-Pierre-et-Miquelon la 1ère, Claudio-Buttler _ Unsplash ; p. 19 Les Enfants de la lune dans l’archipel des Comores : ND Production ; p. 21 © Louis-Adrien Le Blay/ FTV ; p. 22-23 Nathalie Guyon ; Éric Aubry / créa Meije Randetti ; p. 25 © Marc Le Chélard / FTV ; p.27 : Caia Image / Science Photo Library / New / Science Photo Library via AFP –p. 30 – 33 Pierre Morel, FTV / Éric Dell’Erba / Simax-Communication ; p.35 Getty images ; p. 43 © Nathamie Guyon / FTV ; © Camera One Télévisions ; p. 44 © WINTER PRODUCTIONS ; p .47 © Polynésie Première ; p 49. © Winter productions ; p 51 © Pete West - BioQuest Studios - Tara Expeditions Foundation

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