Notice Diplome

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VILLAGE OLYMPIQUE PUTEAUX

phare dans la metropole ecrin dans le tissu

FRANCOIS JULLA

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E C O L E N AT I O N A L E S U P É R I E U R E D ’ A R C H I T E C T U R E PA R I S M A L A Q U A I S - 2 0 1 5 E N S E I G N A N T S : X A V I E R G O N Z A L E Z , A D R I E N L A M B E R T, M A R G A U X D A R R I E U S , J E A N - L O U I S V I O L E A U


AVANT PROPOS

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SITE EXCEPTIONNEL, PROJET EMBLÉMATIQUE

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TERRITOIRE

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STRATÉGIES

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PROGRAMMATION

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TEMPORALITÉ, LE VILLAGE AVANT LA VILLE

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MORPHOLOGIE ET AMBIANCE

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PAYSAGE

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BIBLIOGRAPHIE

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AVANT PROPOS L’île de Puteaux occupe une position exceptionnelle dans la métropole parisienne. Située à toute proximité de la «frontière» si hermétique et symbolique de la capitale, c’est un territoire aux potentialités importantes, grâce à sa géographie si particulière d’île dans le tissu urbain. Vecteur de développement économique, paysage omniprésent, symbole d’un certain rayonnement dans l’hypercentre, la Seine parcourt de part en part ce que l’on appelle désormais le Grand Paris. Lieux attirants, à l’imaginaire mystérieux, les différentes îles qui la parsèment semblent pourtant rester méconnues, zones plus ou moins délaissées, sauvages ou abandonnées aux industriels, au découpage administratif assez flou, partagées entre plusieurs communes. Les forces géographiques qu’elles dégagent et les centralités qu’elles occupent territorialement pourraient avoir une tout autre influence sur les paysages et les zones urbaines qui les entourent. Sans considérations législatives d’appartenance à telle ou telle ville, elles sont avant tout des grands espaces singuliers de la métropole qui se développe autour d’elles, à la recherche de nouveaux pôles, et à laquelle elles ont le potentiel pour participer activement.

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C O U P E S T R A N S V E R S A L E S , A U N I V E A U D E L A D É F E N S E , E T D U M O N T VA L É R I E N

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L’île de Puteaux, l’une des plus vastes d’entre elles, étend ses près de 3 km de long entre le bois de Boulogne et les tours de La Défense, entre les quartiers aisés de Neuilly, et ceux plus populaires de Puteaux. Autant de lieux différents, qui participent peut-être à son anonymat, qui la dissimulent plutôt que l’affirment. Le rapport qu’elle entretient avec ce contexte si singulier de la Seine, de sa vallée, et des célèbres paysages qui l’environnent, laisse à penser qu’elle pourrait jouer un autre rôle.

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SITE EXCEPTIONNEL, PROJET EMBLÉMATIQUE Nous proposons d’y implanter le village des athlètes des Jeux Olympiques de 2024, qui pourraient se dérouler à Paris, une candidature étant en tout cas déposée. Sujet d’actualité donc, vecteur d’imaginaire collectif, de grandes aventures culturelles mais surtout formidable levier de développement urbain pour les villes qui les accueillent, les JO ont souvent participé à la régénération et à l’expansion de quartiers et territoires délaissés ou endormis, des tissus non centraux, dans une sorte de revival urbanistique. Leur organisation à Paris a été souvent évoquée en ce début de XXème siècle, plusieurs tentatives malheureuses ayant même échoué sur la dernière marche. L’une des principales volontés derrière ces candidatures, outre le rayonnement de la France et de sa capitale pour une courte période, est la mise en parallèle avec le développement de la métropole parisienne, notamment de ses banlieues proches, la création des équipements d’accueil jouant le rôle de moteurs à la transformation du Grand Paris.

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S I T E S U T I L I S É S O U U T I L I S A B L E S P O U R L E S J E U X O LY M P I Q U E S A P A R I S (SCHÉMA ISSU DE «SPORTS, PORTRAIT D’UNE MÉTROPOLE»)

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Les récentes études réalisées par les collectivités locales tendent à montrer que la grande majorité des sites permettant d’accueillir les compétitions sont déjà présents et que les principaux manques se situe autour d’un centre aquatique d’envergure, et donc, du village olympique, permettant d’accueillir athlètes et délégations. Le site de Puteaux revet également un aspect historique, ses terrains de tennis ayant déja accueilli les compétitions des JO de 1924, les derniers à s’être déroulé à Paris. Les grands arguments que nous allons développer ici et qui nous permettent de penser que l’île de Puteaux est un lieu idéal pour héberger cette programmation, sont : - ce territoire particulier, à la fois enclavé et mystérieux, « protégé » en quelque sorte du monde extérieur. - l’absence de constructions sur la quasi totalité de ses espaces, le rapport important au sport qu’elle entretient, et qui en fait un lieu intéressant à exploiter dans son état existant, sans y envisager d’éventuelle tabula rasa.

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U N B Â T E A U A M A R R É À L’ A X E H I S T O R I Q U E

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TERRITOIRE L’île se caractérise par sa forme longitudinale, qui vient se «fixer» à un élément marquant de la région parisienne, l’Axe Historique, dans sa pointe Nord, par une confrontation assez frontale. Grand vaisseau de végétation, assez hermétique aux regards et accès extérieurs, elle trouve dans ce croisement entre la grande percée architecturale et la Seine, son principal point de visibilité et de compréhension spatiale. Comme un bateau amarré à cette ligne historique et monumentale tracée dans le tissu, elle est reliée par l’Axe au cœur de Paris, et pourrait être, par la force de son paysage si particulier en ville, un des évènements importants qui le parcourt, entre l’Arche de la Défense, l’Esplanade, la Porte Maillot, la Place de l’Étoile, les Champs Élysées, le Jardin des Tuileries et le Musée du Louvre. Par la faiblesse de ses accès, de sa lisibilité et sans doute un peu de sa programmation, l’île de Puteaux n’est aujourd’hui qu’un vaste terrain de loisirs, qui bien que fonctionnant plutôt activement épisodiquement dans la semaine, ne semble être utilisée que d’aire de jogging par les occupants des nombreux immeubles de bureaux à proximité, et de club de tennis pour les habitants de Puteaux ou Neuilly.

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DANS LA CONTINUITÉ DU BOIS DE BOULOGNE

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Pratiques certes agréables et surement appropriées à un tel cadre, mais qui paraissent quelque peu «sous proportionnées» face à la dimension du site et au nombre incalculable de terrains qu’il propose. Sur son dernier tiers Sud-Est, l’île vient caresser la rive Ouest du bois de Boulogne, duquel elle semble être une certaine continuité, par cette idée de grand lieu de divertissement, de respiration dans la ville, bercé de végétation. Cependant cette liaison n’est qu’une vision de l’esprit, séparés que sont ces deux territoires par la Seine et le peu de franchissement qui la traverse. Le bois de Boulogne et ses grands équipements sportifs, prestigieux et divers : les Hippodromes de Longchamp et Auteuil, la Plaine de jeux de Bagatelle, les clubs de sports du Tir aux Pigeons et du Lagardère Paris Racing, et plus au Sud, les stades de Roland Garros, le Stade Jean Bouin et le Parc des Princes. Inutile d’indiquer que l’île de Puteaux ne possède pas la même aura que ses célèbres voisins, mais étant donné le potentiel de ses installations, il serait intéressant de travailler avec cet existant. Espace tampon, entre ce grand poumon vert de Paris et le plus grand quartier d’affaires d’Europe, l’île dispose véritablement d’une place centrale dans ce territoire si particulier.

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U N T E R R I T O I R E I M B R I Q U É E N T R E D E U X PAY S A G E S C O N T R A S T É S

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A la fois lien paysager et vraie rupture dans la continuité urbaine, cet isola de verdure est complètement déconnectée de ce contexte. Seulement traversée, très mal desservie, elle n’est pas à la hauteur du rôle majeur qu’elle occupe dans la géographie de la zone. Deux ruptures essentielles sont à noter. La première, la question des accès. Au Nord, le pont de Neuilly, situé sur l’Axe, est inexorablement attiré par cette géométrie fuyante, par ces hauteurs vers lesquelles il s’engouffre, emporté par le flot de véhicule qu’il dessert chaque jour, l’île de Puteaux n’est qu’un obstacle qu’il traverse, tout juste utile à y poser ses piles. Ainsi, l’île ne doit elle pas ici venir s’insurger contre ce manque de considération, et venir s’imposer, se signaler, sur cet Axe, avec cet «évènement» important que nous évoquions plus haut ? * La deuxième rupture dans le territoire est cette grande barrière végétale qui en fait tout le tour sans interruptions. Celle-ci appartient pour nous à une autre problématique, celle de la question de l’île en elle même et de ce qu’elle représente. Cette sorte frontière participe au questionnement et à la curiosité que l’on se fait d’un tel site, à l’imaginaire qu’il s’en dégage, et en plus d’être un patrimoine végétal assez exceptionnel, il permet de conserver une certaine intimité sur l’île, une certaine protection, et cette idée d’un lieu particulier, à l’identité affirmée et singulière.

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1 . approfondissement de l ’ ile sportive et implantation de grands équipements rayonnants

2 . requalification de l ’ ile dans son ensemble , réseau de promenades qui l ’ unifie

3 . continuité morphologique avec la défense , implantation de grandes institutions sportive 3

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STRATÉGIES L’un des thèmes majeurs pour la réactivation urbaine de l’île de Puteaux me paraît donc se situer dans cette dualité sensible, entre ouverture vers l’extérieur, nouvelle visibilité et attractivité, et conservation de ce renfermement sur soi-même, de cette notion d’isola et de préservation vis à vis de l’extérieur. A partir de ce constat, plusieurs pistes de travail apparaissent. Trois sujets me paraissent essentiels à la réalisation d’un projet d’architecture sur l’île de Puteaux. La question de la programmation elle même, aujourd’hui le sport et la promenade, qui pourrait jouer ce rôle de «fleuron», si elle était poussée à son paroxysme, transformant la pratique anonyme en spectacle (1). Celle des déplacements et des accès, de l’unification de ce territoire en son cœur, et de l’identité intérieure que l’on donne à cette entité délimitée par la Seine (2). Et enfin la question architecturale, morphologique, sensible, de la visibilité, de l’influence que possède un tel lieu sur son environnement, et de la manière dont il est perçu à l’extérieur, des ambiances que cela génère à l’intérieur. (3)

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L E PA R C

L E S S TA D E S

L E S PA R K I N G S

LES TERRAINS DE SPORTS

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TERRITOIRE FRAGMENTÉ L’île est sectionnée en cinq secteurs distincts et facilement

identifiables. Du Nord au Sud, ce que nous appellerons

le Parc, sorte de jardin public, zone très végétale coupée en deux par le pont de Neuilly. Puis les stades et la piscine,

plus grands équipements de l’île, qui donnent à voir par leurs tribunes une certaine question de la représentation du sport,

de la contemplation. Au centre de l’île, une troisième zone en phase avec les difficultés d’accès évoquées, de part et d’autres du pont de Puteaux, de vastes aires de parkings,

certainement nécessaires mais qui créent sous cette forme la

une vrai fracture dans la continuité longitudinale de l’île. Plus au Sud, la vaste étendue des terrains de tennis et de football, au nombre considérable et à l’organisation très rigide, comme un

remplissage du territoire. Enfin, à l’extrémité Sud, le barrage et

l’usine hydroélectrique, lieu particulier et difficilement accessible qui semble devoir demeurer. Autant de fractionnements qui

perturbent la lecture du territoire et en font un lieu difficilement

identifiable, sur lequel on donne l’impression d’avoir distribué des équipements de manière à utiliser ce foncier disponible, mais sans réelle vision d’ensemble, de connexion à l’environnement. Pour amplifier son image et son fonctionnement, l’île doit être unifiée, travaillée dans son ensemble, comme un tout.

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U N É C R I N V É G É TA L P O U R L E S P O R T

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PROGRAMMATION « Au gré de ces évolutions, le sport à Paris ne s’est jamais éloigné de ses dimensions essentielles : la mixité sociale et générationnelle, le rapport privilégié à l’espace public et à la nature, et l’excellence. Il fait de la capitale française une vitrine mondiale en la matière et offre aux Parisiens le plus beau des terrains de jeu. La Ville de Paris encourage les activités sportives dans le dessein de préserver la santé de ses citadins, de favoriser la vie sociale, l’insertion de chacun, des jeunes en particulier, mais également parce que ces pratiques, se déroulant autant au sein de la capitale que dans le Grand Paris, sont susceptibles de faire lien entre Parisiens et Franciliens. Phénomène de société majeur, aux expressions formelles et informelles qui se conjuguent dans l’espace de Paris et d’Île-de-France, occupant une place de plus en plus grande, le sport est devenu un enjeu urbain. » SPORT - PORTRAIT D’UNE MÉTROPOLE

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C A R T E S P O S TA L E S A N C I E N N E S , P O N T D E P U T E A U X

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Il est intéressant à de multiples point de vue de conserver les terrains de sport : ils sont présents depuis longtemps, font l’utilisation de l’île et son identité. Leur destruction serait un non-sens économique et programmatique. Notre proposition de programmation en découle directement. L’idée générale est ainsi de conserver cette image et cette fonction de lieu du sport, mais de la sublimer, de la pousser à son maximum pour faire de l’île de Puteaux un lieu important et vivant du tissu, tout en conservant ses qualités déjà présentes. L’origine du projet repose ainsi sur la requalification des espaces publics et des promenades de l’île. Elles sont le terreau du futur fonctionnement du territoire, et serpentent entre les terrains, la végétation et les berges. Les grands arbres sont donc conservés, permettant de préserver cette «bulle paysagère». Ce travail sur le sol va permettre de révéler la programmation actuelle et future de l’île, et de reconnecter ses différentes fractions. Les terrains de sport remis en relation avec les berges, sur lesquels les promenades doivent être retravaillées, Aujourd’hui «survolant» l’île, le pont de Puteaux était autrefois (voir photos) positionné au même niveau que le sol de celle-ci, créant une véritable connexion avec le centre ville sur la berge et incluant beaucoup mieux l’île dans la commune.

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L’ E S PA C E P U B L I C À L A R E C O N Q U È T E D E L’ Î L E D E P U T E A U X

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Il faut préserver le potentiel énorme des installations sportives et de la végétation luxuriante et sculpter les vides qui les entourent. La recherche sur le sol est accompagnée d’une vraie réflexion sur la programmation. Si les terrains doivent être conservés, ils ne peuvent pas l’être en l’état, trop nombreux et «anonymes» pour l’utilisation partielle qui en est faite. L’implantation du village olympique permettra de leur redonner une vraie utilisation. Lieux d’entrainement ou de détente lors de la compétition, ils bénéficieront d’une nouvelle « aura » par la suite, ainsi que de programmes en lien étroit qui y conserveront une réelle activité et ne les laisseront pas retomber dans l’anonymat Une telle quantité d’équipements est une bénédiction pour la ville de Paris et sa grande couronne. Si la France se veut un grand pays de sport, aux performances internationales remarquées, il n’est pas rare d’entendre les sportifs de haut niveau regretter le manque d’installation majeure, pour la préparation par exemple, ou la vétusté de celles-ci.

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NOUVELLE INTENSITÉ

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Un rapport du ministère des sports datant de 2011 montre que le pays, et sa capitale ultracentralisée, sont largement en retard

en terme d’équipements de grande qualité, de grande capacité d’accueil, de modernité de ses établissement, par rapport à

certains voisins, notamment Londres, qui possèdent pléthore d’immenses stades et salles dédiés à tous les sports, bagage

qui lui a d’ailleurs permis d’organiser les Jeux Olympiques de

2012, en concurrence avec Paris, bagage qui s’est évidemment encore multiplié depuis. La France s’est récemment rendu compte qu’il fallait faire évoluer sa réflexion à ce sujet, et depuis quelques années les projets de grands stades fleurissent dans

de nombreuses villes, avec en point de mire, l’organisation du Championnat d’Europe de football en 2016. A Paris, qui a trop

longtemps compté sur la multifonctionnalité de son Stade de

France, le Stade Jean Bouin a été inauguré il y a peu, l’Arena 92 est en construction derrière la Défense, le Grand Stade de la Fédération Française de Rugby devrait sortir de terre d’ici

quelques années à Evry, et Roland Garros doit faire sa mue et s’agrandir.

« Le sport dans le Grand Paris se doit de relever un double défi : il doit contribuer d’un côté au rayonnement national et international de la métropole-capitale et d’un autre côté, à la structuration et au développement des territoires qui la composent ». SPORT - PORTRAIT D’UNE MÉTROPOLE

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L E S O L C O M M E N O U V E L L E U N I T É , C O N T I N U I T É F O N C T I O N E L L E E T PAY S A G È R E

U N T E R R I T O I R E P I É T O N D É S S E R V I D E PA R T E T D ’ A U T R E PA R L E S T R A N S P O R T S E N C O M M U N

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L’idée directrice est de profiter des installations présentes pour offrir un nouveau lieu d’expertise sportive majeure dans le paysage parisien. Un grand évènement d’actualité vient donc se connecter à nos intentions et participer à la mue que nous souhaitons mettre en place sur l’île : la candidature parisienne pour les Jeux Olympiques de 2024. Nous proposons donc de se servir de cette perspective comme motif de régénération de l’île, le territoire et la programmation se répondant dans une rencontre d’intérêt, le village profitant du lieu unitaire exceptionnel que nous avons présenté, du cadre idéal pour un lieu de vie sociale, d’entrainement mais aussi de détente et de repos. La création d’un tel lieu paraît complètement adapté aux caractéristiques du site, quelles soient spatiales ou programmatiques. Le projet se développe donc autour de ces équipements. L’intention est de venir implanter sur l’île des bâtiments permettant d’accueillir des sportifs de haut niveau, qui pourront, dans un second temps, être rejoints par des jeunes en formation, éventuellement de grandes institutions liées à des équipements sportifs de qualité, qui participeront au renouveau et au développement de l’île, à son utilisation et son rayonnement extérieur.

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UNE ENTITÉ TERRITORIALE DÉDIÉE AU SPORT

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TEMPORALITÉ, LE VILLAGE AVANT LA VILLE Lieux administratifs, de gestion, pourquoi pas ministère ou fédérations, hôtels, restaurants, centre des congrès, destinés aux évènements temporaires importants qui pourraient avoir lieu (tournois, courses, remise de prix, etc.). Les espaces d’hébergement du village pourront être reconvertit en logements pouvant accueillir sportifs de passage, espoirs en apprentissage, à l’image de ce que l’on peut trouver à Clairefontaine pour le football. L’île de Puteaux devient un véritable lieu pour le sport de haut niveau, conjuguant bâtiments importants, terrains à la disposition de professionnels, pour entrainement, détente, etc., ainsi que pour le développement de jeunes athlètes. Il se crée un lieu important pour le Grand Paris, un équipement d’envergure pour de futurs évènements importants, mais aussi, et surtout, un site majeur pour les communes alentours, un facteur de développement économique et social pour la banlieue parisienne. Le rapport ministériel que nous évoquions tend dans ce sens, en évoquant l’intérêt qu’aurait un projet de « clusterisation » lié au sport qui pourrait se concrétiser par « des immeubles de bureaux, des centres de recherches et de développement, des espaces de pratiques et d’entrainement, des hébergements et des lieux de vie. »

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C A R T E P O S TA L E A N C I E N N E , S TA D E PA N AT H É N A I Q U E , AT H E N E S 1 8 9 6

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« L’intérêt des territoires d’accueillir ce projet est potentiellement fort. En effet, la vocation nationale voire internationale donnera au territoire une identité sportive qui permettra de se différencier par rapport aux autres territoires. De plus, ce projet générera une activité économique significative. Enfin, selon le périmètre du projet, l’offre en équipements sportifs sera améliorée, ce qui pourrait constituer un terreau favorable pour le développement de clubs sur le territoire et plus généralement de la pratique sportive de la population. Ce projet aurait aussi une plus-value à l‟international, car il pourrait se positionner pour héberger des congrès internationaux sur le sport et des stages de fédérations étrangères dans le cadre de préparation de compétitions. Les candidatures et les organisations des grands événements sportifs, par le rythme qu’ils imposent, peuvent être de formidables catalyseurs du développement territorial » RAPPORT MINISTÉRIEL 2011

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S É Q U E N C E 1 , L A V I L L E S U R L’ Î L E F L O R I S S A N T E

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MORPHOLOGIE ET AMBIANCE Le village olympique doit être un lieu emblématique, nécessitant un nombre important de mètres carrés construits. Notre volonté de préserver au maximum la nature présente sur l’île s’accorde dès lors avec une proposition architecturale dirigée vers les hauteurs, libérant un maximum d’espaces au sol. Nous proposons de l’implanter en majorité dans la partie Nord de l’île, entre les deux ponts qui la desservent, de manière à faciliter les accès, à venir profiter des deux terrains de sports majeurs, et des espaces plus libres et plus végétaux de cette zone. On amène une nouvelle intensité sur le territoire, très forte dans le Nord, en lien avec les différents ensembles urbains environnants, qui fait rentrée la ville dans l’île, puis celle-ci s’évapore peu à peu en redescendant vers le Sud. Les nouvelles constructions se dispersent pour laisser place aux terrains et à des espaces plus bucoliques Tel un phare sortit des arbres, l’architecture de l’île pourrait surgir pour venir se connecter à l’Axe et donc au grand territoire, en jouant son rôle de lien, ne laissant plus la Défense, seule «île» elle aussi, de tours, bien délimitée.

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PLAN NIVEAU 1 0

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U N E T R A M E E N VA H I S S A N T E

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Cette quête d’élévation pourrait permettre par la suite, une fois les Jeux Olympiques achevés, de bénéficier de surfaces importantes, pour installer des vastes programmes en liens directs avec le reste de l’île et la pratique du sport. La ville vient donc enfin franchir les ponts et se positionner sur l’île de Puteaux, mais en respectant le site, en venant se mêler aux arbres et jouer avec eux, de manière à garder en rez de chaussée des espaces verts en lien avec l’eau et le paysage végétal présent. L’espace public que nous évoquions vient desservir les bâtiments, déambulant entre architecture et bosquets. Les nouvelles tours viennent mettre en place une transition entre la Défense et la végétation florissante de l’île et du bois. Tout en conservant les qualités naturelles du lieu, le projet reprend ainsi la trame orthogonale dessinée par la disposition des terrains de sport, notamment dans la partie Sud, pour la propager sur l’ensemble des espaces vides de l’île, à travers, bâtiments, voies piétonnes et routières, végétations. Ce « réseau » de constructions se développe à l’horizontale, mais donc également à la verticale, de manière progressive en se rapprochant de la pointe Nord.

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370 000 m2

225 000 m2

70 000 m2

120 000 m2 : programmes publics

250 000 m2 : logements

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La volonté d’implanter une architecture assez rationnelle dans son plan, permet de contraster avec les courbes naturelles et élancées de l’île. Il s’agit de lui donner son identité propre, et surtout de pouvoir la démultiplier aisément, créant décalages, cours intérieures, places publiques, terrasses, porches, toits habités, sous-faces, etc. Nous venons créer une architecture propre à l’île, qui lui donnera une unité, une uniformité architecturale, mais qui proposera malgré tout des espaces toujours différents, aux ambiances particulières suivant dans quel lieu singulier de l’île on se trouve : une tension intelligente à trouver entre le global et le local. Comme des racines, les bâtiments du village viennent envelopper les terrains de sports, en continuité de l’espace public, proposant des vues en hauteur, des connexions avec les promenades sur berges. La propagation de la trame orthogonale offre la possibilité d’utiliser les toitures, d’y implanter terrasses de cafés, solarium, pelouses ou terrains de jeux. Elle donne aussi la possibilité de s’élargir pour offrir de vastes lieux publics, dans une programmation amenée à accueillir de grandes masses, ou se resserrer pour créer des espaces plus intimes, plus calmes.

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NIVEAU 2

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NIVEAU 3

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É M E R G E N C E S V E R T I C A L E S D A N S U N S O C L E V É G É TA L - S A N G I M I G N A N O

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Le village devient un gigantesque espace public, entre dedans et dehors, les intérieurs des bâtiments étant volontairement vus comme de vastes open spaces ouverts sur l’extérieur, suscitant déambulation, contemplation, rencontre ou décontraction. L’idée de proposer des espaces relativement vastes et libres donne également plus de facilités pour envisager des reconversions faciles une fois l’évènement terminé. Si certaines programmations pourront rester en l’état, d’autres devront faire leur mue, et l’architecture du projet va dans ce sens. Le village doit permettre aux sportifs de se loger, de se restaurer, de se distraire, de bénéficier de lieux d’entrainement mais également constituer un environnement de recueillement, de repos, que la bulle verte de l’île de Puteaux est à même de lui offrir. Toyo Ito, proposition pour le Village Olympique de la candidature Paris 2008 : « Le village olympique constitue les coulisses de ces scènes que symbolisent les stades et les gymnases olympiques. C’est a la fois un lieu de repos pour le corps et l’esprit, l’endroit où l’on se concentre et se détend avant de pénétrer sur scène. Un endroit où l’individu trouve à s’y recueillir en lui même dans la sérénité. »

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LES LOGEMENTS

LES SOINS LES LOGEMENTS

LE JARDIN

LE JARDIN

LES LOGEMENTS

LE BOSQUET

LES TRANSPORTS

LES LOGEMENTS

LES LOGEMENTS

LES BAINS

LA COMMUNICATION

LES TRANSPORTS

LES LOGEMENTS

LES

LES BAINS LES LOGEMENTS LOGEMENTS

LA CAFETERIA LA SALLE DE SPORT

LES LOGEMENTS

LE BOSQUET

LA COMMUNICATION

L’ENTRAINEMENT

LA CAFETERIA

LES LOGEMENTS

L’ADMINISTRATION

LES LOGEMENTS

LES LOGEMENTS

LE JARDIN

LA SALLE DE SPORT

L’ADMINISTRATION

LES TRANSPORTS

LE BOSQUET

LA PLACE PUBLIQUE

LA PLACE PUBLIQUE

LE BOSQUET LES LOGEMENTS

LES TRANSPORTS LES LOGEMENTS

LES LOGEMENTS

LES SOINS

LA COMMUNICATION

LES LOGEMENTS

LE RESTAURANT

LES LOGEMENTS

LES

LOGEMENTS LE RESTAURANT

LES LOGEMENTS

LES SOINS

LA COMMUNICATION

LES LOGEMENTS

LES LOGEMENTS

LE BOSQUET

LE JARDIN

LES LOGEMENTS

LES TRANSPORTS

LE STADE

LES LOGEMENTS

LES TRANSPORTS

LE STADE

LE BOSQUET

LE JARDIN

LE JARDIN LA CONTEMPLATION

L’ADMINISTRATION

LES TRANSPORTS

LES GRADINS

LE TERRAIN DE FOOTBALL

LA COMMUNICATION

LES LOGEMENTS

LES LOGEMENTS

LA CONTEMPLATION

L’ADMINISTRATION

LES TRANSPORTS

LA COMMUNICATION

LES GRADINS

LE TERRAIN DE FOOTBALL

LES GRADINS

LE BOSQUET

LES LOGEMENTS

LES TRANSPORTS

LES LOGEMENTS LES LOGEMENTS

LES LOGEMENTS

LES SOINS

LA COMMUNICATION

LES TRANSPORTS

LES LOGEMENTS

LES LOGEMENTS

LA COMMUNICATION

LES LOGEMENTS

LE BOSQUET

LES LOGEMENTS LES LOGEMENTS

L’ENTRAINEMENT

R É PA R T I T I O N D E S P R O G R A M M E S L’ADMINISTRATION

LES LOGEMENTS

LE BOSQUET

LE JARDIN

LES LOGEMENTS

LES BAINS

LES LOGEMENTS LES

LES LOGEMENTS

L’ADMINISTRATION

- 48 LES LOGEMENTS

LES

LE BOSQUET

LES SOINS LES LOGEMENTS


Une étude réalisée auprès des athlètes pour les JO de Tokyo 2020, montre une volonté de proposer un environnement toujours plus relaxant, que des « oasis » de détente, sous la forme de patios, d’espaces ouverts entourés de végétation et de cafétérias dotées d’une belle vue soient réparties à travers tout le Village Cette notion de lieu de repos et de relaxation est donc un des thèmes majeurs du projet, qui propose, en jouant beaucoup sur la végétation existante, d’articuler espaces de vies, au caractère plus minéral et ouvert, et espaces de repos, plus bucoliques et dissimulés dans les frondaisons. Ainsi, pour la durée des Jeux, outre les constructions accueillant les espaces de gestions, d’administration, les services, les commerces, nous souhaitons mettre en place de vastes lieux liés à ces thématiques, sous formes de nombreux cafés, salons, etc., répartis ponctuellement sur la totalité du site, en lien avec le sol et les places publiques, ou en hauteur en connexions avec des vastes terrasses. Ces programmes « publics » se développent majoritairement sur un socle de deux ou trois niveaux.

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O LY M P I E

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Les logements viennent se positionner au dessus dans un rapport plus distant au sol, plus calme, en lien avec la cime des arbres et les vues sur le grand paysage. Le langage architectural unifie ces différents programmes et dispositifs. Pour une question de porosité entre bâtiments, de continuités spatiales et surtout d’inondabilité, de nombreuses constructions sont surélevées, reposant sur des séries de poteaux. Ce vocabulaire de lignes verticales, en pierre, est repris sur l’ensemble de l’architecture du village, se prolongeant sur les façades et les intérieurs, dans une certaine monumentalité, comme un hommage aux colonnades grecques, dans un rapport non dissimulé à la thématique des Jeux Olympiques.

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C A R T E S P O S TA L E S A N C I E N N E S , T E R R A I N S D E T E N N I S

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PAYSAGE Les bâtiments «actifs» sont directement en lien avec les installations sportives sur le sol de l’île, par le biais de la nouvelle continuité piétonne créée. L’une des problématiques majeures du projet est de combiner notre programmation à la venue future du public. L’île garde sa fonction première de lieu de «loisirs», mais la réhabilitation des berges permettrait des nouvelles promenades, de nouvelles vues sur les espaces sportifs. Le sol se démultiplie, pouvant se transformer en terrasses, gradins, pour des terrains plus importants par exemple. On vient sur l’île pour faire du sport, mais aussi pour en voir, se promener au milieu d’un anneau de verdure tout en observant des compétitions ou de simples affrontements «du dimanche» entre passionnés. Le nombre des terrains, football et tennis, permet une utilisation partagée entre public et utilisation professionnelle, et l’espace public donne à voir la pratique. L’île reprend complètement son aspect public, elle conserve ses caractéristiques actuelles, mais cellesci sont magnifiées. Lieu de travail et d’exercice la semaine, elle peut devenir un vrai lieu de fête et de partage le week end.

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S É Q U E N C E 2 , L E S P O R T, S P E C T A C L E P U B L I C

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Malgré cette «restructuration» de la programmation de l’île, il est essentiel qu’elle conserve les ambiances qui la caractérisent, notamment liées à la végétation. Cette notion de dégradé bâti des grandes hauteurs de l’Axe jusqu’aux simples arbres du bois de Boulogne met en place des dispositifs architecturaux liés mais différents. On passe dans un même territoire de la ville au bois sportif. L’idée est de jouer avec cette végétation pour retrouver une certaine ambiance «ancestrale», de la promenade, du sport et de la contemplation, ou dans d’autres cas de garder, voire affirmer une certaine intimité autour des terrains. Le travail sur l’espace public recrée une sorte de partage simple entre l’acteur et le spectateur. En se dirigeant vers le Sud, à proximité de la partie urbaine, on retrouve les deux plus grands équipements déjà présents. Disposant de tribunes et d’une piste d’athlétisme pour l’un, ils seraient conservés comme stades importants de l’île, pour accueillir des évènements plus conséquents. Le travail sur le sol pourrait être ici majeur, la promenade évoluant en gradins, remplaçant les installations vétustes.

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SÉQUENCE 3, UN «VERSAILLES» DU SPORT

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Le sport est ici au centre du territoire, et remis en valeur, donné à voir au public, comme un spectacle. Prolongement de l’espace public, les «terrasses», ou marches, sont disponibles librement, permettant de retrouver une certaine proximité avec l’action sur le terrain, et de contempler la pratique selon son bon vouloir. On ne vient pas construire un stade, mais faire évoluer l’espace public pour redonner ses lettres de noblesses à la notion de sport comme représentation gratuite, comme vecteur de rapprochement social. La végétation est ici principalement présente en périphérie, sur les berges, laissant l’espace aux terrains de jeu. Enfin, plus l’on se dirige vers l’autre extrémité, plus l’architecture laisse place aux terrains et à la déambulation. L’espace public se fractionne de plus en plus, les promenades se dispersent, du centre de l’île aux berges, slalomant entre arbres et lieux d’exercice. C’est ici que, étant donné leur nombre, les terrains pourraient être utilisés par le public sur certaines zones, et par des professionnels ou des juniors en apprentissage sur des équipements précis, peut être plus qualitatifs et dissimulés. Une dualité se crée entre la notion de parc que l’on vient amplifier, et les installations sportives que l’ont conserve.

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UNE UNITÉ, PLUSIEURS IDENTITÉS

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Comme dans les grands parcs des châteaux d’antan, l’île de Puteaux devient un jardin à la française du sport, entre découverte, monumentalité et émerveillement. La Seine prend une part active à la revitalisation du territoire, et participe au charme du lieu.

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BIBLIOGRAPHIE Alphand Adolphe, Les Promenades de Paris, 1868 Calvino Italo, Les villes invisibles, Points, première édition 1972 Cité de l’Architecture et du Patrimoine, La Ville Fertile, Catalogue d’exposition, Hors Série Paysages, 2011 Deleuze Gilles, L’ile déserte et autres textes (1953-1974), Editions de minuit, 2002 Lenne Frédéric, Paris Olympiques, 12 projets d’architectures et d’urbanisme pour les Jeux de 2008, Le Moniteur, 2001 Mandoul Thierry, NP2F, Sports, portrait d’une métropole, Editions du Pavillon de l’Arsenal , 2014 Ministère des Sports, Ministère de la Ville, Rapport final, Equipements sportifs structurants du Grand Paris : état des lieux et propositions de développement, 2011 More Thomas, L’utopie, Poche, première édition 1516 Sitte Camillo, L’art de bâtir les villes, Points, première édition 1889 Munoz Francesc, «1908-2012, L’urbanisme des villages olympiques», Quaderns d’arquitectura i urbanisme n°245, avril 2005 Revue San Rocco, Islands, 2011

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