carpe no kill - n1 - dec 2014

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N uméro

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Magazine gratuit

La passion des Koïs

Un été pourri ?

Ne jamais rien lâcher

Nature sereine

r i s i o l n u : e h c ê p ! La e t ê t e d e s i r p s n sa

Session en Duo

Témoignage


Transmettre une passio

Carpe

C’est une bande d’obsédés du blank que j’ai décidé de réunir et qui a répondu présent sans aucune hésitation. Des malades de la pêche qui vivent son évolution, pouvant librement évoquer ses bienfaits comme  ses  travers.  Qu’ils  soient sponsorisés ou non, ils vivent leur pêche tout simplement à des fréquences différentes certes, mais avec autant de niaque. Comme tout

le monde, ils apprécient le petit kilo supplémentaire à la pesée d’une prise et s’extasient encore devant la robe d’une carpe vierge et sauvage. CARPE NO KILL est le travail d’un collectif d’auteurs qui s’exprime, débat, transmet et partage sa passion comme une tranche de vie, sans rien vendre à la manière des hommes sandwichs étiquetés de la tête aux pieds. Ici, pas de calculs, 2


on et un mode de vie ! CARPE NO KILL accueille aussi des guests comme Paul Mills et Oli Davies, des amis anglais à l’univers créatif qui se sont prêtés amicalement à cette aventure. CARPE NO KILL reste un terrain d’expression auquel vous pouvez participer si vous avez envie de vous livrer à l’exercice de l’écriture 3

halieutique, sur le thème de votre choix. Pour cela, contactez-moi en Messagerie Perso sur Facebook. Nous vous souhaitons une bonne lecture de ce premier numéro qui prône la gratuité de l’information et la libre expression pour tous. Luc COUTEAU Rédacteur / Graphiste Carpe

de plans média, de stratégies marketing, c’est du 100% humain.


Sommaire

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Carpe

N uméro

OPEN DE CHALON 2014 (Nicolas) 6 LA RESSOURCE INTÉRIEURE (Sheitan) 16 ABORDER UN PETIT PLAN D’EAU (Rudy) 24 MAGGOT SYSTEM STORY (Paul & Luc) 32 BELMONT, LA NAISSANCE D’UNE PASSION (Romain) 44 Un automne en plein ÉtÉ (Yohan) 52 SÉRIE DE MONTAGES (Luc) 60 HAT TRICK AU CANAL (Frank) 68 Duo de ChARME, Duo de Choc (Sandra et Hervé) 78 INTERVIEW : OLI DAVIS (Luc) 86 OB’SESSION KOÏ (Ludovic) 100 GUIDE DE PECHE (Eric) 110 PETIT’APPATS D’NOËL (Pierre) 118 OBJECTIF AVENTURE : GRAVIÈRE CARP’AVENIR (Luc) 128 NE JAMAIS RIEN LÂCHER (Matthieu) 136 MONTAGE À L’ HYDROLINK (David) 144 HAPPY BIRTHDAY (Mickaël) 150 JRC SUPER CUP 2015 (Luc) 156

« Many thanks OLI for your kindness! » 4


Nicolas

Sheitan

Paul

Romain

Yohan

Frank

Sandra

Mickaël

Hervé

Rudy

Eric

David

Pierre

Matthieu

Ludo

Ont participé à ce numéro : Nicolas Titre • Decarvalho Sheitan • Paul Mills • Romain Langrognet • Yohan Ruggiero Frank Kretz • Rudy Levoye • Hervé & Sandra Vicente • Ludovic Beaulieu • David Moreau Pierre Fresko • Matthieu Roeser • Eric Henriot • Mickaël Vermis • Luc Couteau

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Reproduction des textes, photos et illustrations interdites. Les propos des articles sont sous la responsabilité de leurs auteurs. CARPE NO KILL n’est pas responsable des erreurs typographiques.


L’Open de Chalon 2014 : encore un Nicolas Titre

Depuis maintenant 14 ans le club Carp’Alliance organise son enduro : l’Open de Chalon sur Saône.

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Cette année, 103 équipes dont 3 étrangères (Belgique, Angleterre et Suisse) se sont retrouvées sur les 41 kms de berges qu’offre cette compétition (112 postes en Saône et 17 en plan d’eau). 6


lon sur Saône ne belle édition !

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Les équipes composées chacune de deux pêcheurs ont eu 160 heures pour essayer d’entrer dans le classement et avoir la joie de monter sur l’une des marches du podium. Cette année la pêche à été très difficile, puisque quelques jours avant le début de la compétition, le niveau de la Saône est monté, accompagné par un fort débit qui en aurait découragé plus d’un.


Après un tirage au sort très attendu par les équipes, le coup d’envoi est donné à 16 heures.

Équipe Carp’Spirit Belliard / Bonnardo

Les premières 48 heures ont été difficiles à appréhender, avec une Saône capricieuse dont le niveau d’eau descendait à vue d’œil.

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Les équipes ayant tiré un poste en Saône ont peiné à trouver leur pêche, ce qui à permis à l’équipe Champrobert / Neyrial de se placer très rapidement à la tête du classement. 8


Il a fallu attendre le milieu de la semaine pour voir un changement dans le classement, car la Saône devint bien plus pêchable qu’au début de la compétition. Chaque retour de pesée est prolifique et un bon nombre d’équipes décapoteront. Les dernières 24 heures ont été très productives pour les équipes qui

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n’étaient pas encore au classement. Seulement 18 équipes finissent l’enduro capot. Cela peut paraître énorme au vu des autres années, mais avec un début de compétition peu productif en Saône, nous aurions pu finir avec bien plus d’équipes non classées.


L’Open de Chalon sur Saône est réputé pour sa compétition mais également pour son organisation hors normes.

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Pas moins de 40 bénévoles venus des quatre coins de la France sont présents 24x24H pour répondre convenablement aux besoins des compétiteurs. Rien que le pôle communication regroupes 5 personnes dont 3 à temps plein et un pôle restauration qui en regroupe également 5. Pour les 30 bénévoles restants, ce sont des commissaires pour peser 10


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les poissons. Une dizaine d’équipes composées de deux à trois commissaires, se partagent chacune une dizaine de postes avec une rotation à faire une fois le matin (7h45 à 11h) et une fois le soir (18h à 22h). Le reste de la journée, les commissaires sont disponibles pour les pesées d’amour blanc. Il faut noter également qu’à chaque pesée du matin, les commissaires remettent du pain à chaque équipe et le soir une bouteille de glace. Si vous souhaitez rejoindre nos équipes de commissaires, c’est également possible en nous contactant via notre page facebook « CarpAlliance Chalon ».


Équipe LIMA / LIMA

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Équipe Champrobert / Neyrial 12


Équipe RAMOS / BARDET

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L’Open de Chalon sur Saône fédère toutes les générations de pêcheurs !


Champ avec 40 pége / Morlat avec 176kg300 pour 29 prises équipe Carp Spirit

Roule t

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Cette année l’ensemble des organisateurs tient à remercier M. Finas élu au Sport, M. Prudons Président de l’Office Municipal du Sport, M. Guyonnet Président de la fédération pêche de Saône-et-Loire, M. Guenneyguez Président de l’APPMA de Chalon, M. Volland Président de l’APPMA de la Basse Vallée, Carpadom, Christophe Belliard, représentant de la marque Carp’Spirit. 3 équipes se sont vues remettre la coupe du plus gros poisson. Le trophée du plus gros Amour Blanc est remis à l’équipe Champrobert / Neyrial avec 14


probert / Neyrial 06kg pour 31 prises Sponsor : tes bouillette.com Clenet / Marsoller avec 139kg700 pour 16 prises

un Amour de 26kg700. Ils finissent premiers avec une quinzaine d’amours blancs de 12kg à 26kg700. Le trophée de la plus grosse miroir est décerné à l’équipe Bohn / Bohn avec une prise de 23kg200. Le trophée de la plus grosse commune revient à l’équipe Ramos / Bardet pour un poisson de 15kg300.

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Toute l’équipe Carp’alliance vous donne rendez-vous en Août 2015 pour la XVème édition.


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La ressource intérieure Decarvalho Sheitan

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« Etre posé au milieu de nulle part et prendre conscience de tout ce qui nous entoure ! »


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Me voilà parti sur un barrage en solo pour quelques jours. J’arrive sur les lieux et je commence à rechercher un poste ou je pourrais satisfaire ma passion. Je tombe sur une anse où le saut d’une carpe me fait dire que c’est là que je me posterai et tendrai mes cannes ; si le poisson est actif, alors il faut en profiter. Repérage méthodique des lieux, l’écho m’offre divers spots à prospecter. J’amorce en graines avec parcimonie pour activer les blancs et que le festin soit à la hauteur de leur attente. Quelques billes en diamètre 24mm coupées et je finirai sur une 28mm posée sur ce festin de reine. Les deux montages seront eschés en 28mm aussi et n’auront comme amorçage que du pellet en 25 mm.

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Ouf ! La nuit tombe et quelques sauts dans l’anse me mettent en confiance. Après un bon repas de gaulois, je déguste un café quand deux bips sur la canne postée dans l’anse m’interpellent. Le temps de poser mon café, que les bips deviennent interminables. Enfin un départ, je prends contact et s’en suit un combat comme je les aime. La belle arrive dans le filet et je vois une miroir bien ronde : LA récompense. Verdict de la pesée, 13 kg tout ronds. Elle finira sa nuit au sac en attendant la séance photos du lendemain. La canne est retendue au même endroit. La nuit fut calme, même très calme.

En buvant un café tranquillement, je prends le temps d’admirer mon nouveau terrain de jeu. L’eau est un miroir, c’est le calme absolu. J’en profite pour faire quelques photos du paysage qui s’offre à moi. Instant privilégié. Dans l’après-midi, le vent se lève et amène avec lui une série de gros nuages noirs qui ne me disent rien qui vaille. Le temps devient lourd et j’entends au loin les premiers grondements de l’orage. Les heures défilent et l’orage ne fait que passer sans la moindre goutte d’eau. 19

Carpe

Enfin posé !

Bref, TROP caaaaaalme, jusqu’à l’aube où un départ m’extirpa du duvet. Prise de contact et je monte dans le zod. Le poisson m’en fait voir de toutes les couleurs et sait ou aller. Je sens ma tête d’arraché qui frotte de plus en plus sur des gros cailloux et d’un coup, c’est la casse. Dépité mais pas abattu, je refais mon montage et replace la canne avec un peu de friandise autour. Je cherche à comprendre la raison de cette casse et je me prépare un café bien mérité. Il faut que je repasse l’écho minutieusement et sur une surface plus large car je n’ai pas tout vu


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concernant mon poste. Le café est prêt et ce breuvage bien chaud me détend. Pas pour longtemps. Départ sur la canne qui pêche la pointe de l’anse. Allez rebelote, prise de contact et hop je saute dans le zod et c’est reparti. Le jour est levé et j’aperçois une belle miroir à travers cette eau cristalline. Au bout de quelques rushs, elle vient à moi et hop dans l’épuisette. Verdict à la pesée : 17,5 kg miroir. Je suis aux anges. La séance photos arrive et j’en profite pour celle de la veille. Un local qui habite derrière mon poste dans un mobil home vient à passer par là et me propose de me prendre en photo avec les poissons. Nous avons discuté de tout et de rien et il s’est proposé d’être mon photographe la journée. C’est avec plaisir que

j’ai accepté. Il est maintenant 10h du matin et je m’allonge sur le bed après avoir retendu la canne. Le sommeil m’envahit et les rêves aussi. Des combats de carpes xxl avec des troncs d’arbres en guise de cannes ! Je sais, je sais... les rêves sont parfois incompréhensibles... je l’avoue. Je me réveille après une bonne heure de sieste avec le sourire, ce sourire qui me dit que c’est bon d’être au bord de l’eau avec en plus des poissons au tapis. C’est l’heure de faire la popote. Après un déjeuner qui tasse le ventre, je m’affale sur le level, j’admire la nature et la sérénité qu’elle dégage. La pêche en solo apporte un silence en soi et mille pensées parcourent notre esprit sans pour autant chercher les réponses à nos questions. Je me décanille une leffe et la première gorgée rafraîchit mon gosier. Je n’aurai pas le droit à la deuxième gorgée car un départ me fait sursauter (sans renverser ma mousse !). J’empoigne la triboul et ferre, le combat commence et à chaque mètre concédé, le poisson m’en reprend autant. Elles ont la pêche ces carpes! Au bout de 10 minutes de combat, la carpe arrive en surface et je lui passe le filet. Retour au poste avec une belle miroir. Le soleil réchauffe l’atmosphère et réchauffe aussi ma leffe…Lol. Je pèse la miroir 20


Les choses arrivent comme par magie, surtout quand on n’y croit plus. La preuve, ce poisson de 17kg qui est ma première bicolore.

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J’en profite pour réamorcer et changer mes esches à moitié grignoter par les écrevisses. je repasse l’écho un peu plus au large et je vois un arbre entier couché et des gros rochers tout autour. Je comprends mieux ma casse de la veille. La prochaine fois je devrais être plus concentré si le poisson essaye de trouver refuge dans ce champ de mines. Mon ventre gargouille et c’est l’heure de passer à table. Je me prépare des croque-madames en attendant que ces chères demoiselles veuillent bien passer aussi à table. La journée Carpe

et le peson m’indique 16,2 kg. Elle est magnifique avec un ton de couleur différent à peine prononcé au niveau des ouïes. Serait-ce le début d’une bicolore? Je ne sais pas, la photo nous le dira. Je suis heureux dans ce cadre idyllique où je me ressource en solo. Souvent on dit que les meilleures pêches se font en solo : je confirme. Vous vous demandez où est passer la leffe ? … bin je l’ai bue, un peu tiède mais appréciable après ce beau poisson (rien ne se perd). La nuit suivante fut calme et la matinée aussi.


Mon univers pour quelques jours. Spartiate ? Peut-être ! Optimisé ? Sûrement !

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s’achève lentement et toujours pas le moindre bip... qu’importe, je suis bien là ou je suis. Je profite du cadre et je redécouvre une nature qui change au fil des saisons. Vers 1h du matin un départ me réveille. Je prends contact et le combat commence. 5 minutes passent et c’est l’autre canne qui déroule, je prends la deuxième canne tout en essayant de combattre avec la première. Je peux vous dire que seul c’est pas évident. Donc, ne pouvant pas monter dans le zod avec les deux cannes, je combats du bord

et tant bien que mal j’arrive à gérer le premier départ. La carpe arrive et je la mets dans l’épuisette. Je m’occupe maintenant de la deuxième canne. Le poisson sonde le fond et à chaque rush j’ai l’impression que la canne va s’arracher de mes mains. Au bout d’une trentaine de minutes le poisson arrive enfin. A peine arrivé à 5 mètres du bord, j’allume la frontale et là, je vois un silure d’au moins 1,50 mètres. Il me refait un rush à m’en déboîter l’épaule… et bim plus rien… décroché ou cassé ? Je ramène ma ligne et je 22


21,5kg qui bougent dans tous les sens pour une série de photos faite au retardateur. Qui a dit que la pêche en solo, c’était simple ?

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trouve en moi une nouvelle amie qui s’appelle la solitude... Je souhaite remercier Gérard(le local) qui se prêta au jeu de la photographie ainsi que tous mes amis et amies.

Ruuuiii !

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vois mon hameçon ouvert. Wow, quel combat ! Je m’occupe maintenant de la carpe restée dans l’eau dans l’épuisette. C’est une miroir de 10kg. Le temps de refaire un bas de ligne qu’un autre départ arrive. Je prends la canne et je n’ai même pas le temps de ferrer que ça casse net. Là je reste sans voix. Apres moult réflexion, je pense que le plomb a du se coincer dans les rochers....j’accepte la défaite et cette session en solo me fait comprendre que rien n’est acquis à la pêche et je


Aborder un petit plan d’eau

Carpe

Rudy Levoye

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Carpe

Les petits plans d’eau sont souvent boudés au profit des rivières et des grandes étendues. Pourtant, certaines bassines (comme on les appelle) peuvent déceler des merveilles.


Qu’est ce qu’un petit plan d’eau ?

Les avantages de ces petits plans d’eau

Pour ma part, c’est un étang qui s’étend entre 1 et 5 hectares. Cela reste mon avis, car pour d’autres, une étendue d’eau de moins de 10 hectares reste un bassin. Je prendrais comme exemple un étang d’environ 1hectare où se trouve une île en plein milieu. Je le connais bien étant donné que j’y ai fait armes pendant 3 ans. On y fait le tour a pied en moins de dix minutes et pourtant il y a un énorme potentiel avec une bonne concentration de carpe dont le poids moyen est de 10/12kg et une carpe record de 17kg car ici, on ne cherche pas le bœuf.

Le premier avantage c’est qu’on en fait vite le tour à pieds, et donc, il nous prend que quelques minutes pour pouvoir localiser le poisson. Pour l’étang qui me sert d’exemple, l’île est à portée de canne très facilement (le point le plus loin étant de 40 mètres environ). Il n’y a donc pas des heures de recherches pour trouver un spot, il suffit de pêcher a proximité de cette île. Apres y être allé 4 à 5 fois, j’ai pu trouver les zones où les « grosses » se trouvent, mais aussi les endroits qu’elles boudent. Donc, les bancs de sables, les hauts fonds, les racines

Carpe

Un petit plan d’eau est aussi un bon terrain d’entraînement

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On peut toucher le gros lot, il suffit de bien connaître les habitudes du poisson.

J’y vais souvent tendre mes cannes pour une journée voire une demi journée. Même pour un laps de temps de pêche aussi court et connaissant bien les habitudes du poisson, le son 27

de mes détecteurs ne tarde jamais à se faire entendre. Bien souvent, autour de ces mini terrains de jeu, tout le monde se connaît et la convivialité y est présente. Montez un peu le volume de vos détecteurs et allez discuter avec les pêcheurs. S’ il y a un départ, un bon sprint et vous y êtes. Et il y aura toujours quelqu’un pour vous donner un coup de main en cas de doublé (ce qui m’arrive souvent sur cet étang). Carpe

immergées n’ont plus de secret pour moi. Un petit plan d’eau se prospecte aussi méticuleusement qu’un grand. Idéal pour les pêches rapides de quelques heures, un petit étang bien abordé vous permet de vous faire plaisir au coup du soir par exemple, après le travail.


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Voyagez light pour toucher du big ! 28


Petit plan d’eau ne veut pas forcément dire pêche facile Le problème majeur des petits plans d’eau : les places y sont comptées, cinq carpistes, et l’étang est blindé. Il ne faut pas rechigner à se lever très tôt pour avoir un bon poste. De plus, le poisson subi une pression de pêche constante et la difficulté augmente chaque année. Il faut trouver de nouvelles approches ou parfois compter sur la chance. Enfin, sur si peu de superficie, il n’est pas rare de prendre le même poisson en une journée, donc imaginer l’état de leur bouche. N’abordez pas ce genre de pêche sans précautions préalables pour sécuriser le poisson : hameçons adaptés, pas de tresse, montage fin,…

Les erreurs à éviter

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Carpe

J’ai déjà vu des pêcheurs benner plusieurs kilos de billes pour la journée, je trouve que cela ne sert à rien dans un petit plan d’eau car on court au gavage plus qu’autre chose. Je parle bien d’un étang peuplé d’une centaine de carpes et je pense qu’il faut plus trouver des carpes de passage plutôt que de tenter de les garder sur le poste quelques heures.


es. l p m i s es g a t n es o r M u t i r o les fi z e ! i l e b d o Ou m s de t e ff e s et le

Mon approche pour une pêche de quelques heures.

Carpe

Je m’équipe peu, je ne m’encombre pas à pêcher à 4 cannes, mais plutôt à deux. Moins de matos = plus vite installé et surtout des montages mieux placés. Ensuite, au vu de l’espace disponible, il faut laisser de la place au autres. Je fais toujours un tour à pied pour localiser le poisson (activité à la surface, fouilles). En l’absence de tout pêcheur, je dépose mes lignes sous les branches d’un arbre qui surplombe l’eau. C’est un endroit que j’affectionne. Je pêche très simplement avec un plomb in line 100gr quand je dépose en bateau amorceur ou 80gr, si je lance de la berge. Bas de ligne en tresse gainée et montage nœud sans nœud avec une 30


bille de petit diamètre (14mm). La dépose en bateau malgré la faible distance permet de gagner surtout en précision. C’est du chirurgical. Un petit godet de mélange de graines et 5/6 billes par montage sont suffisant pour intercepter le poisson. N’osez pas plus. Sans l’aide du bateau amorceur, je place un stick de 10 billes dont 2/3 coupées et rien d’autre. Avec 1kg de bouillettes, je peux pêcher au moins 3 jours, ce qui est bien pour les petits budgets. Le lancer doit être très précis car petite distance ne rime pas avec

facilité. Au contraire, une bonne connaissance du terrain et de votre canne vous évite de finir dans les arbres en face. Les cannes de 10 pieds en 3lbs sont idéales à tous les niveaux. Les petits plans d’eau se prêtent à ravir aux pêches courtes ou de détente, comme ça pour passer le temps ou sur une envie soudaine de tendre du fil. Il ne faut pas les exclure des destinations ou même les snober car je pense que les plus grands pêcheurs ont commencé modestement.

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Le bonheur, c’est simple comme un petit coin de paradis.


MAGGOT Paul Mills

Luc Couteau

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Paul Mills est ce que l’on peut appeler un visionnaire. Il vous explique comment il a eu ce trait de génie en créant le Maggot Ball.

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SYSTEM

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The story


Bonjour à toutes et à tous. Je m’appelle Paul Mills, propriétaire de la marque EVOLUTION CARP TACKLE. J’ai commencé à pêcher la carpe lorsque j’avais environ 14 ans. Je me souviens encore de ces journées consacrées à l’école à rêver de mes pêches du soir. J’ai souvent essayé de me faufiler tôt de l’école et je me suis fait prendre souvent aussi, ce qui m’a valu bien des soucis avec le proviseur. Donc, dès mon plus jeune âge j’ai pêché la carpe et je n’avais aucune idée de comment j’allais devenir accro à cette pêche. Alors que les années ont passé (j’ai presque 50 ans) et comme beaucoup

de gens qui pêchent, tous rêvent un jour d’être en mesure de pouvoir vivre de son hobby. Je n’avais vraiment jamais pensé que ce serait effectivement le cas pour moi. L’occasion s’est faite curieusement parce que je travaillais à l’étranger et n’étais pas en mesure d’aller à la pêche. Donc j’ai dû planifier mon voyage au Royaume-Uni dans les moindres détails afin de maximiser mon temps sur la rive. C’est au cours d’un de ces moments en décembre 2012 que j’ai commencé à penser à une session d’hiver en utilisant les asticots. Mes vols étaient réservés et tout ce que je pouvais penser était : quand,

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Il faut s’armer de patience pour composer un bouquet d’asticots et avoir une très bonne vue ! 34


L’asticot a été depuis toujours l’esche privilégiée des pêcheurs au coup. Son utilisation par les carpistes se révélait comme une évidence. Mais que d’inconvénients !

Je n’y étais pas allé depuis 3 mois, l’attente était angoissante. Je suis arrivé à penser que les asticots étaient la solution du moment, alors qu’ il y n’avait pas beaucoup d’options possibles. J’ai du mal avec ma vue maintenant et enfiler des asticots sur une soie ou un clip maggot devient un peu difficile pour être honnête, je n’ai jamais aimé la façon dont ils se présentent en plus du fait que la blanchaille se goinfre de cet appât avant même que la carpe le repère. Généralement, cete opération qui consiste à glisser 35

les asticots sur une tresse fine ou du fil dentaire à l’aide d’une aiguille est longue et fastidieuse. On perce parfois maladroitement les asticots.

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où et comment j’allais pêcher.


Alors, j’eus l’idée d’un bouquet d’asticots en plastique ! Les singles étaient disponibles depuis de nombreuses années, mais vous ne pouviez pas en trouver en bouquet. J’ai commencé à penser à comment je pourrais faire un tas d’asticots ou un moyen de faire quelque chose qui pourrait faire comme un tas... et après avoir chercher encore et encore, j’en suis venu à l’idée de grappe, telle que vous la connaissez aujourd’hui. Une fois les dessins techniques réalisés, les moules ont été fabriqués pour une fabrication en séries. J’ai ramené les Maggots au Royaume-Uni avec moi pour pêcher avec pendant les vacances de Noël.

Les résultats furent étonnants ! J’ai pris rendez-vous avec un Conseil en brevets et déposé un brevet... que nous avons maintenant. Les carpistes ont bien répondu à notre produit, cela a été incroyable et car ils sont maintenant disponibles dans 9 pays et notre gamme s’agrandit encore.

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Je passe le relai à mon ami Luc. Il va vous montrer un montage très facile à réaliser. A toi Luc !

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montages en plastique

mais pas en toc ! OK mon Paul, je prends le relai. Tu n’étais pas prévenu, mais je vais parler des Corn Ball System et des Dumb Bell System, tes derniers nés dans ta gamme. J’adore faire des surprises, mon pote !

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Je vais donc vous montrer trois utilisations parmi tant d’autres, de ces produits qui sont de mon point de vue une petite révolution dans le domaine des appâts-leurres. Vous avez sûrement lu dans la presse

magazine ce titre plusieurs fois repris par les auteurs « le plastique c’est fantastique » vantant les mérites de la matière synthétique au pouvoir ultra flottant. Comme vous j’ai utilisé ces grains de maïs et ces asticots rigides de toutes les tailles qui viennent équilibrer un montage. Comme le dit une certaine PUB à la télé : « ça c’était avant ! » J’ai classé par ordre de préférence personnelle, les trois montages qui m’ont semblé les mieux correspondre à mes attentes. 38


Corn Ball System Mon préféré ! Voilà ce que j’estime indispensable dans ma boîte de pêche, un leurre qui trompe visuellement le poisson par une incroyable ressemblance avec le maïs doux. Tout y est : une couleur jaune éclatante et une texture onctueuse rappellant l’appât ancestral qui séduit les carpes sur tous les continents.

Pratique… le mot est faible !

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Les trois grains solidaires alignés sur l’anneau du D-RIg se tiennent droit comme un i. Pas de faiblesse, tout en tendreté. Posé sur un lit de graines (maïs, noix tigrée concassée et chènevis) ou sur une poignée de Baby Corns, ils s’offrent ainsi à la vue du poisson en dansant légèrement au moindre mouvement d’eau. Une véritable invitation à manger et les poissons se laissent facilement berner, j’en ai fait l’heureuse l’expérience. Ce triplé de grains factices aussi vrai que nature possède l’avantage de ne pas intéresser les poissons chats. Cependant, leur réalisme attire aussi les grosses brèmes qui ne se privent pas pour les engamer ; on ne peut pas jouer sur tous les tableaux. Très facile à monter, résistant aux lancers appuyés, cet appât « artificielo-réaliste » existe en plusieurs coloris. Je ne sais pas si ce sont mes origines asiatiques, mais c’est le jaune que je préfère. On ne se refait pas.


Dumb Bell System Efficacité prouvée Là, je ne tarirai pas d’éloges sur l’un des derniers nés de Paul Mills : le Dumb Bell, tout bonnement fantastique. Quand j’ai reçu les échantillons, j’ai tout de suite adhéré au produit. La forme très étudiée du Dumb Bell permet une utilisation en solo, monté debout ou dans la longueur. Vous remarquez les encoches prévues pour loger le stoppe appât ? Astucieux ! Au vu des résultats qu’il a déjà donné sur de nombreux poissons, je mise sur cette valeur sûre pour les saisons à venir.

Carpe

La matière souple du Dumb Bell permet de le napper d’un booster ou d’un Dip de votre choix pour augmenter l’attractivité, sans pour cela affaiblir ses propriétés de flottabilité. Attention toutefois de ne pas avoir la main lourde sur les produits attractants trop épais. Une croûte alourdirait le Dumb Bell et le transformerait en esche équilibrée le temps de la dissolution de l’attractant. Remarquez, cela peut être une stratégie comme une autre. Comme dit Régis Lespalès (je suis fan) : « c’est vous qui voyez ! »

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Association de bienfaiteurs Parmi la gamme de couleurs qu’offrent les Dumb Bells, j’ai une préférence pour la couleur beige qui se marie très bien avec une noix tigrée. La simplicité enfantine du montage n’a d’égale que son efficacité : D-RIG et rien d’autre. J’ai banni depuis les recettes flottantes qui ont pris un sacré coup de vieux : liège, morceau de mousse de couleur, petite pop-ups. En y regardant bien, ces méthodes passées se révèlaient d’une utilisation caduque et en fin de compte onéreuse. Avec un Dumb Bell, après une utilisation même intensive, je peux en fin de session, le récupérer, le nettoyer s’il est encore imprégné d’un attractant et le ranger pour une utilisation future. Il n’y a pas de petite économie par ces mauvais temps de crise. Pour un montage flottant, j’utilise le Dumb Bell avec un hameçon n°8.

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Carpe

Pour un montage équilibré Dumb Bell+noix tigrée, je descends en taille n°6, l’hameçon faisant office de lest.


Corn Ball System New concept ! Nous entrons dans une nouvelle ère du leurre pour carpes. Comment définir la forme de ce Corn Ball sans être réducteur ou simpliste… De prime abord, cela ressemble à un amalgame savamment ordonné de grains de maïs. J’ai vu sur internet des combinaisons entre les maggots et les Corn Ball qui ouvre la porte à l’imagination. Personnellement, je préfère une utlisation plus simple de ce Corn Ball System, dans une version flottante solo. Actuellement, je la teste et je n’ai pas envie de me perdre dans des recherches de combinaisons plus ou moins loufoques et m’en tenir aux fondamentaux : ça flotte, c’est visible, ça trompe son poisson. Et puis, avant de tricoter des associations, je pense qu’il est plus judicieux de voir la réelle efficacité du produit sous sa forme première. J’avoue que l’idée sans fioritures me plait bien par son aspect surprenant et sa praticité au montage.

Carpe

J’ai quand même essayé un montage en bonhomme de neige, qui s’est révélé opérationnel avec des billes d’un diamètre de 14 mm à 16 mm maxi. Affaire à suivre !

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Belmont

La naissance d’une passion

Carpe

Romain Langrognet

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Sous ce titre peu loquace, il existe en réalité une intense émotion. En effet, c’est à Belmont, un joli petit étang situé dans la formidable région des Mille Etangs, que tout gamin équipé de ma paire de bottes et du fameux « K-WAY », j’accompagnais

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Carpe

mon père pour la première fois à la pêche.


Carpe

Réveil en pleine nuit, en douceur par le son du réveil en mode Buzzer. S’ensuivit un petit déjeuner chocolaté, j’étais prêt, mais à quoi ? Je ne connaissais pas encore le d é r o u l e m e nt   d e   ce t te   j o u r n é e qui commençait de manière peu ordinaire et assez brutale. Il m’avait fait la surprise pour me rendre heureux et depuis cet événement, il n’y a pas un jour qui passe sans que j’y pense. Voiture chargée, moteur en route, nous primes la route, bercés par le son de l’autoradio cassette qui laissait sortir de ses enceintes : du London Clash, des Blues Brothers et autres Beatles, de quoi avaler les kilomètres  sereinement. J’essayai d’imaginer ce qui pourrait m’arriver

de si merveilleux. Après un certain temps, bien trop long à mon goût, l’étang se dessinait au loin tel un mirage, de l’eau à perte de vue, de la forêt, un décor féérique, le rêve commençait. Pourtant j’étais bien éveillé et mon père avait tenu toutes ses promesses : une surprise de taille qui méritait, je l’avoue, un réveil en fanfare. Hypnotisé, (c’est exactement le terme) aux premiers abords, j’étais tout  simplement  impressionné par cette étendue d’eau, de ce matériel déployé pour l’occasion, et de la patience de mon paternel qui d’habitude n’en avait pas. Il voulait bien faire en me décrivant chaque étape de son installation, il ressemblait par les paroles à mon

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Ne jamais perdre son regard d’enfant fait toute la magie de la pêche.

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point. Pour cette première journée, je restais derrière lui, immobile et silencieux pour que, selon lui, je n’effraie pas les poissons qui avaient l’ouïe f ine.  Curieux comme une pie, je contemplais avec stupeur la boîte de pêche, tant de choses aux couleurs farfelues et aux odeurs surprenantes. Il y avait matière à réflexion pour mon jeune esprit, il Carpe

professeur des écoles qui tentait de nous définir la subtilité des noms au pluriel se terminant par « x », choux, hiboux,  cailloux,  genoux.  J’avais compris, mais ce que lui essayait de me faire comprendre était beaucoup plus captivant et totalement novateur. J’étais conquis, je me devais d’écouter attentivement et pourquoi pas si possible décrocher un bon


Mon Père ce héros, me transmit son savoir simplement. Je considère sa passion comme un héritage.

Carpe

manquait juste un peu d’action pour conclure l’instant. Et comme un fait exprès, ce jour là, devant mes yeux écarquillés, il eut la prétention de faire un doublé de carpes. Durant les combats, il me répétait sans cesse : « surtout il faut ramener la ligne doucement, prendre son temps ! ». De précieux conseils que je suis à lettre encore aujourd’hui. J’étais fier de vivre de lui, tout comme

une réplique de « La gloire de mon père » de Marcel  Pagnol et observais méticuleusement ses poissons, si grands, si beaux. Le temps s’était arrêté  dans  un  décor  idyllique, rythmé par le chant des oiseaux et la délicate odeur de la cuisson du pain de la boulangerie du village. Ce jour là, il n’y eut pas de photo mais un souvenir impérissable, ancré à jamais dans ma mémoire. 48


Après plusieurs parties de pêche à regarder, écouter, il était temps pour moi de voler de mes propres ailes, je me sentais prêt à lancer le bouchon tout seul comme un grand. Une commande au Père Noël, et ma toute première canne à pêche était au pied du sapin, de quoi essayer d’en découdre avec les mystérieux poissons qui hantaient « notre » lac.

Pour être franc, les débuts en solitaire furent bien difficiles et aléatoires, pas ou peu de poissons, des pleurs, des joies, des peines, des 49

expériences vécues qui  allaient par la suite enrichir sans le savoir mon expérience pour le futur. Car nous le savons tous, le temps passe à rythme infernal. C’est fier comme un coq qu’à la majorité avec le permis en poche et mon joli « A » collé au derrière de la 205, je roulais vers les berges de Belmont, accompagné de mon ami Maxime. Nous étions au taquet, le coffre blindé d’amorce, accompagnée du célèbre Géant Vert et de notre Carpe

Terminé la console de jeu, le virus de la pêche circulait dans mes veines, une seule idée en tête revenir sur ce lieu. C’est au printemps qu’arriva enfin le moment de pêcher pour la toute première fois avec ce fabuleux cadeau de Noël. Cadeau de Noël qui allait sans le savoir, devenir le déclic final d’une passion qui aujourd’hui atteint son paroxysme. Qu’il pleuve, qu’il vente, qu’il neige j’étais prêt à tout pour passer quelques minutes au bord de l’eau, accompagné de ma canne et du petit matériel que j’avais pu m’offrir grâce à mon argent de poche. J’en profite pour remercier ce détaillant très généreux. Sans oublier la fameuse boîte de maïs que je dissimulais discrètement dans le caddy lors du passage en caisse : ni vu ni connu !


Une bonne dose d’inconscience ? Certes oui, mais l’obsession du poisson était plus forte que tout. rod-pod  ou rampe de lancement comme l’appelaient les habitants du village. On y croyait à fond, et on avait bien raison car pendant cette journée il se passa quelque chose d’inouïe, d’invraisemblable. En effet, les départs s’enchaînaient de part et d’autre. On hallucinait, pas moyen d’attaquer le sandwich au jambon pour reprendre des forces ni même de boire une gorgée de Gini, notre potion magique. Une journée mémorable !

Carpe

Le lendemain, pour essayer de nous remettre de nos émotions, nous pêchâmes sur un autre plan d’eau mythique chargé de rigolades, sauf que pour le coup, ce choix ne fut pas le bon. A peine arrivé, aussitôt accroché dans un arbre. Je tentai de

décrocher la ligne suspendue à trois mètres de haut mais, dans un bruit assourdissant, j’atterris en bas, à plat comme une crêpe. Mais le problème, c’est que mon poignet avait fait bien plus de bruit que la branche en se cassant. Maxime comme à son habitude était plié en deux pendant que j’agonisais par terre, (j’avais très mal). Pourtant l’aventure ne faisait que commencer, la voiture rechargée, l’échelle de sa grandmère rangée dans la grange pour rendre service, et un rapide passage à la clinique pour se faire plâtrer, nous étions déjà invités à manger autour d’un barbecue chez des copains, jusque là rien d’extraordinaire, sauf que très tôt le lendemain nous étions de nouveau sur les berges 50


Aujourd’hui mon cher Père tu n’es plus là pour voir ce qui se passe. Grâce  à toi, à tes conseils, à tes efforts, chaque moment passé au 51

bord de l’eau à contempler, respirer le doux parfum que nous offre la nature,  je pense à nous, à nos instants partagés. Tu m’as donné le courage, le pouvoir de poser mes lignes sur d’autres lieux sans me soucier du résultat, et c’est très prochainement que je vais pouvoir vous narrer le cœur léger nos derrières aventures très mouvementées, avec je l’espère un partage instructif et plus détaillé. Un grand merci à mon ami Luc de m’offrir l’opportunité d’écrire dans son magazine et à tous les autres qui me soutiennent au quotidien. Merci d’être présent, à mon écoute… A très bientôt au bord de l’eau et promis, le meilleur reste à venir. Juste un conseil : restez connectés ! Carpe

de Belmont. La main dans le plâtre certes, mais motivés comme jamais pour renouer avec l’expérience de la semaine. Ce genre de situation ne se déroule que peu de fois dans une vie, vous savez lorsque la passion prend le dessus sur la raison. Des tranches de vies qui méritent et valent la peine d’être vécues. Je ne vais pas plus en raconter et m’étaler sur les différentes pêches réalisées, pourquoi ? Parce que l’essentiel est ailleurs, je voulais dans ce premier opus honorer la mémoire, le passé, me souvenir des odeurs de l’amorce et des pique-niques improvisés.


Carpe

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Un automne en plein été

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Carpe

Yohan Ruggiero


Vous l’avez certainement remarqué, notre météo des mois de Juillet et Août 2014 n’a pas été très stable au niveau des températures. Une météo capricieuse, qui varie sans cesse, n’a pas facilité nos conditions de pêches déjà difficiles durant ces mois à haute fréquentation touristique.  Vous me direz, une météo moins belle signifie moins de monde. C’est vrai et je n’ai pu m’empêcher d’en profiter.

Chaque année, la noyade est une cause de mortalité . Ne tentez pas le diable !

• Un été différent

Carpe

Adepte de la pêche en lac, il est d’habitude difficile de se frayer un chemin entre les touristes pour p r a t i q u e r   co n f o r t a b l e m e n t   e t sans danger notre passion. Cette année s’en est tout autre, une fréquentation bien moindre de nos lacs et rivières qui permet de pêcher en conditions presque automnale, je dis bien presque. Enchaînant travail et pêche, les mois de Juillet et jusqu’à mi-août ont été très rythmés. Ma région étant pauvre en lacs, c’est à au moins deux heures de 54


mon domicile (et parfois bien plus) que je trouve des lieux sauvages, de grandes étendues d’eaux, qui correspondent parfaitement à mes pêches favorites. J’aime ne pas être gêné par mes voisins pêcheurs, et ne pas les gêner non plus dans leur pêche, tout se déroule beaucoup mieux en respectant les autres. C’est donc principalement sur un lac des Ardennes que j’ai passé mes jours de repos, et malgré des conditions qui paraissaient meilleures, les variations climatiques n’ont pas étés en ma faveur, très peu de départ, et pour couronner le tout, des pêches de souches et roches qui ne pardonnent pas et laissent cette fois ci plus de chance aux poissons qu’à nous, on ne peut pas gagner à tous les coups et c’est tant mieux, notre loisir serait bien trop simple.

• La sécurité avant tout

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Carpe

Avec cette météo capricieuse et variable en quelques dizaines de minutes, il y a cependant certains points à ne pas négliger, surtout lors des pêches en grands lacs, où une session peut vite tourner au cauchemar. Tout d’abord, si vous utilisez un bateau de type pneumatique ou barque, un équipement de sécurité à bord est très important, gilet de sauvetage,


sifflet, écope, plusieurs batteries ou réserve de carburant pour votre moteur, tous ces éléments vous paraitront souvent très peu utile, mais ils peuvent vite devenir indispensable en cas de fortes rafales de vent ou de tempêtes. Un bon moteur électrique de minimum 55lbs est un bon compromis pour pouvoir contrer les vagues et le vent en cas de nécessité, en dessous de cette puissance, vous vous retrouverez contraint à un moment ou à un autre. Aussi, même avec ces équipements, n’utilisez pas votre bateau si vous jugez que le lac est trop agité et que vous éprouverez une difficulté à manœuvrer ou à revenir sur votre poste, votre vie en dépend !

• La brume

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Ennemie principale de notre vue, elle peut être plus ou moins épaisse et son évolution est très rapide, elle peut totalement vous bouleverser les sens en cas de combat qui dure dans le temps. Dans ce cas pour naviguer en toute sécurité et éviter de se retrouver (au mieux, sur le poste du voisin, au pire, complétement perdu, à l’autre bout du lac), le GPS est votre ami. Il permet d’enregistrer vos spots et votre campement de façon très précise. Un outil de choix pour se diriger en toute sérénité

• L’orage C’est bien le plus dangereux de tous tant il est soudain et inattendu, Cet élément météorologique se produit très souvent en été, et les conditions climatiques de cette année y sont très favorables. Très souvent accompagné de pluies fortes, de grêles et de bourrasques de vent assez violentes, cette dépression ne dure généralement pas très longtemps mais marque son passage assez violement. En cas d’orage, j’évite particulièrement de toucher aux cannes, le carbone étant très conducteur, il ferait de la canne (et donc de vous-même), un très bon moyen pour la foudre de rejoindre le sol. 56


J’évite également de sortir en zodiac, les grêles, le vent et la foudre mêlés ne sont pas de bons éléments une fois en plein milieu de milliers d’hectares. Parfois avant son installation, et grâce aux prévisions météorologiques, il est possible d’anticiper plus ou moins ces orages, dans ce cas, il faut au maximum éviter d’installer son campement sous de grands arbres, qui en cas de foudre, de chutes d’arbres ou de branches, peuvent avoir des conséquences mortelles. Préférez les endroits dégagés, et ancrez correctement votre biwy, il vaut mieux perdre 5 minutes à mettre quelques sardines de plus que de voir son abri s’envoler en pleine tempête.

Photo : Baptiste Chanat

Pensez également à bien attacher votre bateau, le voir en plein milieu du lac est très gênant lorsqu’on est seul en pêche.

Orage = danger

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Ne touchez pas les cannes, sous aucun prétexte !


L’été pourri que nous avons connu a eu des répercutions sur la pêche en général. Le poisson dans certaines régions privilégiées a été mordeur mais la pêche fut aléatoire sur le domaine public. Des rivières en crue ou très hautes, des étangs qui dégueulaient aux trop-pleins, ont souvent découragé les pêcheurs. Dans des conditions météo estivales épouvantables, les canaux ont permis de réaliser de beaux poissons, mais cela n’est pas nouveau. Curieuse saison que cet été 2014. Ranger les cannes au fourreau ou migrer au pays du soleil ? Non, par pour moi ! Conscient de la difficulté de prendre du poisson en pareilles circonstances, il m’en fallait un peu plus pour renoncer.  Direction Orient.

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Le weekend tant attendu étais arrivé, j’étais enfin sur le lac, après une matinée de repérage, je choisis un secteur qui a ouvert récemment et qui n’a pas encore été pêché. Les allers et retours du bateau au lieu choisi pour le campement terminés (environ 150 mètres dans la boue et les algues…le top), l’étape du sondage et de la fameuse question du « où vais-je poser mes lignes ? » commence. Après quelques heures de recherche dans ces eaux blindées d’algues, je trouve trois spots à très

courtes distances, des taches bien nettoyées au milieu des algues, c’est prometteur ! Un amorçage simple, composé de noix tigrées, d’un mélange de petites graines et de bouillettes de différents diamètres fera l’affaire et sera suffisamment attractif pour une pêche au spot. Niveau approche, 2 cannes à la bille (un bonhomme de neige et un doublé de dense) et 1 canne à la noix tigrée équilibrée. Après avoir fini les derniers rangements du campement, un repas bien mérité de nouilles chinoises et quelques bips sur ma canne de droite m’alertent, je vais vers le rod pod, prend la canne puis le zod, je pense d’abord à une tanche, espèce très représentée sur le lac. Mais arrivé à l’aplomb du poisson, je prends contact et vois une masse longue et massive, me faisant penser dans l’obscurité à un silure. Non, c’est bien une très jolie carpe qui remonte vers la surface. A ce moment, tous mes membres tremblent, l’adrénaline est au plus haut, je le tiens ce premier poisson d’Orient. Au deuxième passage proche du zodiac, je la glisse dans l’épuisette en poussant un cri de joie immense. Retour sur la berge, mon collègue pensant encore à un blanc fût assez surpris et heureux de ma capture. Mon rêve se 58


réalisait enfin, ce poisson sur Orient, je le voulais, je l’espérais et je l’ai eu. Autant vous dire que ma nuit a été très bonne, même si elle est restée calme niveau touche. Après un court séjour en sac de conservation, c’est partie pour une séance photo et vidéo histoire d’avoir quelques souvenirs (beaucoup de souvenirs vu le nombre de photos), puis le moment de lui redonner la liberté était arrivé, à la fois nostalgique de laisser s’échapper ma première capture mais heureux de la revoir repartir et qui sait peut-être la reprendre dans

quelques temps. La suite fut que du bonus Je continuerai sur une casse le lendemain, bloqué dans une souche sous 4 mètres d’eau, le poisson m’a cassé au niveau du raccord tête de ligne/bas de ligne, mais encore sous l’effet de mon premier poisson, cette casse ne m’a pas réellement atteint. La fin de la session approchait et le retour au travail avec. C’est donc satisfait d’avoir rempli mon objectif que j’entamais sereinement le retour à la réalité. A bientôt Orient !

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Carpe

Un poisson qui m’a rendu heureux sur ce réservoir de plusieurs milliers d’hectares !


SĂŠrie de m

Carpe

Luc Couteau

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montages Quel effet ça fait d’être suspendu comme une carpe ? J’imagine que cela ne doit pas être confortable pour l’animal, surtout si le montage utilisé est du genre barbare. Je veux dire par là qu’il est réalisé à la « one again » avec pour conséquence, au mieux il ne piquera pas, au pire il causera des dégâts sur la bouche du poisson.

Un bon montage n’est pas forcément un montage compliqué. Le sempiternel nœud sans nœud avec cheveu en est la preuve. Depuis des décennies, il a pris et prendra encore du poisson. C’est le B A BA du carpiste lambda en quelque sorte. Le nœud sans nœud est présent dans bon nombre de montages, y compris pour la confection de montages flottants.

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Carpe

Attention devant, ça pique !


Montage hybride C’est un des grands standards en matière de présentation d’esches décollées. En effet, outre sa simplicité de réalisation, il s’adapte à tous les types de substrats.

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Réalisez un cheveu avec un nœud sans nœud.

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Prenez 30 cm de tresse gainée dénudée sur une quinzaine de centimètres environ.

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Coupez 3 cm de gaine thermorétractable puis faites-la glisser sur la base de l’hameçon sur 1 cm en veillant à ce que le nœud sans nœud soit bien recouvert.

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Illustrations © Luc COUTEAU

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Fixez un lest de votre choix sur le bas de ligne, à la jonction des parties gainée et dénudée.

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Réalisez une boucle en huit à l’extrémité du bas de ligne et fixez ce dernier à une agrafe ou un émerillon. 63

Illustrations © Luc COUTEAU

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Passez l’ensemble hameçon + Gaine thermo au-dessus de la vapeur pour lui donner la courbure anti-éjection que vous recherché. Ne durcissez pas trop la gaine coudée en la faisant trop se rétracter sur la tresse. Laissez lui de la souplesse pour une action optimale.

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Si vous ne possédez pas de ces lests onéreux ou autres pâtes plombées tout aussi chères, vous pouvez utiliser des plombs chevrotines mous. Un avantage en dehors du coût : ils sont réutilisables.


WITHY POOL

Ne soyez pas effrayés ! Je sais, rien que le nom parait compliqué. Ce montage est bien plus abordable qu’il ne parait fantasque. Allez, lancez-vous dans la réalisation d’un Withy Pool, vous verrez que vous n’y résisterez pas !

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Prenez une tresse de votre choix, non gainée. Réalisez un nœud sans nœud. Coupez le cheveu. Enfilez une gaine préformée sur la tresse. Recouvrez bien le nœud sans nœud. A défaut de gaine préformée, vous pouvez utiliser une gaine thermorétractable ordinaire en lui donnant la courbure souhaitée après l’avoir passée au-dessus de la vapeur.

Glissez un un anneau et une tétine en caoutchouc sur la hampe de l’hameçon. La partie la plus haute de la tétine fait office de butoir pour l’anneau.

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Illustrations © Luc COUTEAU

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Passez un bout de tresse de 10 cm dans l’anneau puis placez votre pop-up dessus. Ne croyez surtout pas que si l’anneau pénètre un peu dans la bouillette, il fera éclater celle-ci. Je ne l’invente pas, je l’ai lu dans la presse halieutique. Tout au plus, cela peut géner la glisse de l’anneau sur la hampe. Pour pallier ce problème, laisser un peu de mou entre l’anneau et la base de l’appât ou utliser une coupelle prévue à cet effet.

Vous avez brûlé le centimètre d’excédent de tresse et l’avez écrasé sur la surface de votre flottante. C’est propre, c’est net et ça remplace le stoppe appât.

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Illustrations © Luc COUTEAU

Placez ensuite à la base de la gaine thermo, un lest pour équilibrer l’ensemble. En déplaçant le lest, vous pourrez régler à loisir, la hauteur de flottaison de votre piège.

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Cheveu réglable

Comment passer d’une bille de 16 mm à une 20 mm ou plus et inversement sans refaire entièrement son montage ? Tout est dans le titre et dans l’explication ci-dessous. Simple comme bonjour !

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Faites une boucle à l’extrémité du cheveu puis effectuez un nœud de ligature à 5 tours en laissant une longueur de cheveu de 5 à 6 cm.

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Ajustez le nœud à hauteur de la pointe de l’hameçon en vérifiant que les spires sont bien jointives. Serrez très fort. Coupez l’excédent de tresse en laissant 5 mm de longueur.

Brûlez l’excédent de tresse en prenant soin de ne pas endommager le nœud de ligature.

Carpe

Illustrations © Luc COUTEAU

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Illustrations © Luc COUTEAU

Vous avez une longueur de cheveu pouvant accueillir deux billes de 16 mm par exemple. Vous voulez positionner une seule bille de 16 mm. Facile : effectuez autant de demi-clefs autour de la hampe de l’hameçon jusqu’à obtenir la bonne longueur de cheveu. Pour allonger le cheveu, défaites tout simplement les clefs.

Dernière étape, il ne vous reste plus qu’à passer un fluorocarbone dans l’œillet de l’hameçon et de réaliser une boucle. Pour régler la hauteur de flottaison, utilisez un lest de votre choix.

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La tresse peut s’enflammer très vite. Ne cherchez pas à faire une flamme mais plutôt à former une boule incandescente que vous écrasez avec le plat du briquet juste au ras du nœud de ligature.


HAT TRICK

Carpe

* Triplé 68

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AU CANAL !

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Carpe

Frank Kretz


Un an déjà !

Ce matin le réveil devait sonner tôt, mais comme à chaque fois que je pars en session je suis réveillé longtemps avant qu’il sonne. Non pas parce que j’ai assez dormi, mais parce que mes rêves m’ont réveillé. Et aujourd’hui, j’aimerais une fois de plus continuer à rêver, mais à rêver éveillé, afin que rêve devienne réalité comme dans le passé où quasiment jour pour jour, j’ai réalisé un hat-trick mémorable. Hasard du calendrier ? La Moselle est en légère crue, tout comme l’an passé. Coïncidence ? Je vais me rabattre sur le canal qui lui reste « pêchable ».

Carpe

Nous sommes mi-octobre, depuis quelques semaines déjà, avec mon client Guillaume, nous projetons de nous faire une pêche ensemble. Guillaume avant envie de partager un de ses postes à bon rendement sur un bief de Moselle où nous nous sommes rencontrés dans le passé. Amoureux tous deux de cette rivière, mais aussi de cette pêche, nous avons vraiment hâte d’y être. Mais pour cela il fallait encore s’y préparer et surtout préparer les appâts et notre amorçage. Comme à mon habitude lorsque je pêche avec un client, je lui laisse le choix de l’appâts. Guillaume n’a aucune hésitation et veut pêcher avec les bouillettes CHOCOLAT MALT. Il la connait pour l’avoir déjà roulée et pour avoir déjà pêcher avec sur le dur lac de Vouglan. Il connait également très bien la réputation de cette bouillette sur la Moselle, c’est d’ailleurs sur cette rivière que je l’ai conçue il y à 10 ans déjà. A cette époque mes amis ne voulaient même plus m’accompagner sur mes sessions si je pêchais avec. Sauf si je fabriquais les mêmes appâts pour eux. En y repensant, ça me donne le sourire et les images du passé défilent dans ma tête... Guillaume et moi nous mettons d’accord sur les quantités d’appâts

à rouler et le volume de graines à cuire. Nous avons donc roulé 100kg de mix (pour environ 140kg de bouillettes) et cuit 75kg de graines composées de maïs et de tigers. Tout commence à prendre forme mais la météo en décide autrement. La pluie et au rendez-vous et a fait gonfler la rivière. Il va pleuvoir encore le reste de la semaine, il nous faut donc trouver une alternative. J’ai proposé à Guillaume un lac ou le canal. Nous optons pour le canal car cela sera plus simple pour nous de l’amorcer. Nous l’amorçons tous les matins pendant trois jours, avec 35kg de bouillettes et 25kg de graines. Je préfère amorcer le matin car en procédant ainsi, on obtient régulièrement plus de touches en journée. Ce qui est toujours agréable, bien que je ne sois jamais contre quelques nuits blanches. Une chose est sûre, lorsqu’on amorce le matin les silures sont moins actifs, l’amorçage aura plus de chance d’intéresser des carpes. Ce genre d’amorçage coûte relativement cher, il faut donc le rentabiliser au maximum, même si le mot rentabiliser n’est pas vraiment approprié à notre pêche. Mais on va tout de même essayer de le rentabiliser émotionnellement. Le jour J est enfin arrivé, nous sommes sur

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Commune +20 n#1 71

croûte terminé, je suggère à Guillaume de faire une petite sieste car je sentais que la nuit allait être dure. Etant encore assoupi j’entends mon moulin dérouler à plein régime. Le départ est tellement violent que j’ai seulement quelques bips émis par mon détecteur. Je saisis ma canne, Guillaume arrive au même moment avec encore les yeux à moitié collés et la trace de son oreiller sur sa joue. J’ai eu le réflex de prendre ma GoPro je la lui confis pour qu’il immortalise tout ça. Comme à la première touche, je sens de suite que je tiens à nouveau quelque chose de lourd. Je suis anxieux, ce fish il ne faut pas le rater. Mais le combat n’est pas encore fini et le poisson connait très bien les lieux car il se dirige tout droit vers notre berge où se trouvent pas mal de gros cailloux. Je le bride donc perpendiculairement à la berge en essayant de l’éloigner de la bordure. Yes, le fish à compris et repart légèrement vers le large, il se trouve maintenant face à nous à dix Carpe

le poste et les cannes pêchent vers midi. A 14h, j’enregistre un premier départ. La prise de contact est lourde, le poisson remonte doucement dans le sens inverse du courant sans donner le moindre coup de tête et sans être vraiment gêné par mon bridage intensif. Je dis à Guillaume : « c’est une grosse ! » Et vu comment elle se comporte, je pense que c’est une miroir. Mais à peine ma phrase terminée, je décroche le poisson. Quelle déception ! Mon binôme est encore plus déçu que moi. N’étant pas de nature défaitiste, je rebondis lui dis que c’est bon signe. L’amorçage avait l’air d’être bien dosé. Je jette un coup d’œil vite fait à mon montage et je replace la canne rapidement et j’en profite pour remettre quelques kilos de bouillettes sur l’ensemble de nos spots. Un léger casse-croûte s’impose, nous le prenons dans la bonne humeur. Le soleil qui avait disparu depuis une dizaine de jours a réapparu. Génial ! Une fois le casse-


Une combattante de minuit pour Guillaume

Carpe

mètres du bords. Pendant plusieurs minutes, je me fais tracter dans tous les sens, le poisson nous offre un combat et un superbe spectacle en envoyant des gerbes d’eau immenses. C’est une commune et une belle. L’excitation est à son comble et Guillaume assure d’une main de maître en épuisant la belle du premier coup. Un petit coup d’œil vite fait au fond de l’épuisette pour conforter nos pensées, suivi d’une grande émotion accompagnée de cris de joie, de sourire et surtout de partage. Et c’est fort agréable pour moi de voir la joie de mon binôme après cette capture. Ce poisson doit faire 20kg et il sera sans doute mon record de commune en canal. J’avais vu juste. Verdict 20kg le kiff ! Nous savourons le moment pleinement, mais dans un coin de ma tête, je n’arrive pas à oublier ma

première décroche car je sais qu’avec ce genre d’amorçage les premières captures donnent le ton, et sur ce coup là on aurait pu donner le ton avec un H (thon) lol. Une fois la séance de photo faite, je prends deux minutes pour visionner la vidéo de la Gopro et je suis aux anges d’avoir eu l’immortalisation du nouveau record. La nuit commence à tomber, il fait très frais, je suis parti un peu à l’arrache. Je n’ai pas prit de veste chaude pour le coup. Nous nous mettons à l’abri dans ma tente pour manger un bout. A minuit Guillaume touche 2 communes entre 10 et 14kg. Quant à moi je décroche à nouveau une très grosse miroir que j’estime dans les 25kg, en bordure à quelques mètres de l’épuisette. Trop c’est trop, j’ai du mal à contenir ma déception, je n’arrête pas de penser que 72


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mon ami que je tiens à nouveau un bœuf. Un sourire immédiatement renvoyé par ce dernier, nous sommes tous les deux en train de kiffer ce moment avec une émotion grandissante à chaque seconde de combat. Le poisson est au bord maintenant, le premier passage dans l’épuisette est raté. Et là, je me fait littéralement arracher une trentaine de mètres de tresse. A nouveau, nous nous regardons avec un sourire un peu plus crispé. Ce fish doit rentrer dans l’épuisette ! La troisième tentative est la bonne. Une vive émotion explose en chacun de nous, personne ne parle, mais nos yeux en disent tant. Capturer un gros poisson et quelque chose de formidable, mais capturer ce même gros poisson avec un ami qui prend autant de plaisir, si ce n’est plus que si lui l’avait attrapé est un moment magique. Et nous savourons ce moment comme il se doit. Il est temps de peser ce poisson qui nous semble plus ou moins du même gabarit que le précédent. Verdict il fait 200 grammes de plus. Je viens donc de faire ma deuxième carpe de plus de 20kg et de battre à nouveau mon record. Quelle pêche de fou entre joie extrême et moments de doute. Cette nuit mon émotion est sur des montagnes russes. Juste avant la tombée de la nuit, j’ai à nouveau un départ et au bout de 30 secondes de combat, j’annonce une miroir à mon ami qui sursaute déjà de joie car les miroirs sont très rares ici. J’ai encore le droit à un combat dantesque immortalisé sur ma camera HD. Cette fois-ci, point de décroche, la belle est dans l’épuisette. Une belle miroir de 18,5kg. J’ai au tapis un poisson exceptionnel d’une rare beauté. Je n’en ai pas la certitude mais selon moi il s’agit d’une carpe fantôme ou albinos au vu de la blancheur de sa robe. Autre petit détail que je n’ai jamais eu la chance de voir jusqu’à ce jour est la coloration de sa rangée d’écailles dorsales que l’on a du mal à deviner sur la photo. Mais en vrai, toute cette rangée Carpe

j’aurais déjà pu avoir 3 carpes de plus de 20kg au tapis. Impossible de trouver le sommeil avec ça, puis de toute manière, nous faisons un départ presque toute les heures. A trois heures j’enchaîne encore sur une décroche, cette fois sur un poisson plus petit. Je ne comprends pas. Pourquoi j’ai cette poisse. Mes montages sont bons, mes hameçons piquent bien, mais je décroche anormalement comparativement à mes statistiques annuelles. A 6h00, j’ai de nouveau une touche, c’est encore un poids lourds que je tiens et à nouveau à quelques mètres du bord, je décroche. J’ai la haine.... je suis entrain de foirer notre pêche et je m’en veux. Guillaume lui ne décroche pas un fish, mais touche des poissons modestes jusqu’ à 14kg et moi j’ai des grosses sur le coups et je foire tout. Je m’en excuse auprès de mon binôme et qui essaye de me rassurer du mieux qu’il le peut. Je retourne me mettre au lit et là mes pensés m’obsèdent, les grosses carpes me rendent dingue. Je connais les probabilités de faire ce genre de pêche sur ce canal et c’est aussi cela qui me fait me sentir mal. Mais je remarque un truc au niveau de mes décroches. C’était à chaque fois sur des montages équilibrés. Du coup, je remédie à ça. Toute la matinée fut calme nous en profitons pour réamorcer correctement la zone. Après un bon gueuleton prolongé à narrer nos histoires de pêches je suggère une petite sieste histoire de nous requinquer pour être opérationnels cette nuit. Une sieste de très courte durée, à peine le temps de fermer un œil que l’une de mes cannes se met à faire de la lévitation sur mon RX qui chante la messe à faire fumer sa roulette. J’ai le reflex de me saisir de ma GoPro que j’envoie à Guillaume pour qu’il immortalise ce moment, puis je me saisis de la canne. A peine le contact ressenti que ma canne reçoit de lents et violents à-coups. Je me retourne avec un sourire qui en dit long et annonce à


Commune +20 n#2 Carpe

d’écailles était d’un vert turquoise très pâle. Ayant attrapé ce poisson juste au moment du couché du soleil, nous prenons la décision de ne pas le mettre au sac et d’immortaliser cet instant avant la nuit. Nous sommes en action de pêche depuis une trentaine d’heures et nous avons déjà capturé 4 belles carpes ainsi qu’une dizaine plus modestes. Il ne nous reste plus qu’une vingtaine d’heures de pêche devant nous et à ce moment là je commence à rêver. Oui et si c’était possible que je le fasse. Que je fasse un triplé de +20 en canal THE HAT-TRICK. Tout est possible car je sais que j’ai

perdu 2 carpes qui les dépassaient. Je me mets de plus en plus à y croire, j’ai déjà fait ma pêche, j’ai eu bien plus de chance que mon collègue question gros poissons, mais j’aime me lancer des défis et mon défi sera une troisième carpe de + de 20kg au tapis. Je fais part de cela à Guillaume qui est plus que chaud bouillant. Lui aussi rêve de toucher son gros poisson de canal et moi, j’aimerais plus que tout, vivre ce petit moment avec lui, mettre son poisson à l’épuisette, me casser le dos à le porter jusqu’au tapis de réception, à le lui peser et lui annonçant cette mythique barre magique 74


Miroir fantomatique

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essayer de dormir quelques heures. Je me glisse bien au fond de mon duvet, j’enfonce mon bonnet sur ma tête en prenant bien soin de me couvrir les oreilles et recouvre tout cela avec la capuche de mon sweat. Bref je me mets en mode «ne pas déranger» lol. Et de toute façon mes cannes ne pêchent plus. Il ne reste que 3 cannes à l’eau, celles de mon ami. Voilà que je m’endors profondément et savoure ce moment fort agréable lorsque soudain j’entends un seul BIP et un bip de FOX, pas un bip de DELKIM appartenant à Guillaume. Sur le coup, je me dis que je rêve, mais un bruit assez bizarre arrive tout de même à traverser toute cette couche de vêtements dont je suis recouvert. J’entends quelque chose comme un kkrkkkrk kkrkrkrkrkrkrkkrrkr…krkkrkrkrkrkrkrkr…. MERDE, je reconnais ce bruit, c’est un bruit que j’affectionne tant. Celui d’un EMBLEM qui déroule plein pot avec un frein assez ferme comme j’ai l’habitude de le régler. Je me lève en speed, j’ouvre mon biwy et là, un truc de Carpe

vient d’être franchie. Ne plus pouvoir dormir de la nuit car l’émotion est trop forte, à me lever plusieurs fois pour vérifier que le poisson est toujours bien prisonnier du sac et surtout à lui faire les plus belles photos possible au petit matin. Bref la nuit n’est pas encore tombée que nous rêvons déjà. Maintenant il est temps pour nous d’aller grignoter un truc, il se fait tard, on à faim et on a besoin de force. La nuit va être dure ou plutôt blanche. Je touche deux petites communes en début de soirée et Guillaume fait une très bonne série de départs à partir de minuit jusqu’à 6h du matin. Quant à moi je touche un petit silure et je me fais littéralement harceler par les brèmes toute la nuit. La fatigue étant à la limite du supportable et force et de constater que la nuit ne nous a pas rapporté ce que l’on attendait tant. J’ai pris la décision de ne plus relancer mes cannes. J’ai besoin de dormir car il va falloir plier bagages dans quelques heures et j’ai besoin de force. Il est 6h30, il fait très froid, nous retournons nous coucher pour


auparavant. Je pompe sur ma canne fortement et perpendiculairement à la berge afin d’éviter que le poisson frotte trop la bordure remplie de grosses pavasses. Ça y est le poisson repart lentement vers le large en notre direction. Cette fois-ci il n’y a plus nos grands sourires sur nos visages, nous sommes tendus et fatigués de notre nuit. Voilà que le fish s’approche, je lui pompe toujours aussi fort dessus, mais il ne lâche rien, il remonte en surface. C’est une grosse commune qui n’attend pas son reste pour me mettre un rush surpuissant me forçant à lâcher un peu de pression sur mon frein. Je commence à avoir les jambes qui tremblent, ouvrir mon frein n’est pas quelque chose que j’ai l’habitude de faire, et je le sais. Je repense un cours instant à cette série de décroches uniquement pour me faire flipper un peu plus. Le fish remonte à nouveau et cette fois-ci je la vois mieux. C’est certain j’ai bel et bien au bout

Carpe

Commune +20 n#3

fou. Ma canne en pleine lévitation jouant l’équilibriste sur mon RX qui ne sonne plus. Chiotte, j’étais vraiment fatigué car j’avais complètement zappé qu’une canne pêchait encore. Une chance que je me sois réveillé par l’unique BIP émis par mon détecteur. Je me saisis sans attendre de ma caméra puis de ma canne et appelle à plusieurs reprises mon collègue qui lui dort à poings fermés. Il sort tant bien que mal de son biwy et me demande ce qu’il se passe. Je lui explique rapidement le délire et nous nous rapprochons de l’eau afin de mieux contrôler le combat. J’ai à nouveau de lents et violents coups de tête que me transmet ma vieille V12 et j’annonce de suite la couleur à mon ami. C’est de nouveau du lourd. Le combat s’éternise, le poisson est complètement sur ma gauche et fonce à toute vitesse contre la bordure exactement de la même manière que j’ai perdu un autre gros fish quelques heures

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de ma canne mon fameux triplé de +20kg dont j’ai rêvé cette nuit. (Je vous laisse imaginer ma fréquence cardiaque lol) Guillaume lui aussi commence à sentir la pression et je ne manque pas de lui dire que celle-ci devra rentrer du premier coup dans le triangle magique. Plus qu’un mètre à parcourir, je suis en transe, ma mâchoire est crispée, comme un boxeur avant de monter sur un ring. Ça y est, cette fois-ci c’est la bonne et du premier coup ! Nous poussons tout deux un hurlement de joie et nous nous frappons dans les mains pour cet exploit. Je jette un coup d’œil dans l’épuisette pour jauger sa masse. Elle est bien 10cm plus longue que les 2 autres gros poissons, sa tête et assez massive aussi. Le peson va nous confirmer ça quelques minutes plus tard. Et pour la troisième fois lors de cette session, je bats à nouveau mon record de carpes commune en canal, mais par la même occasion mon record de carpes communes toutes eaux confondues. Je suis sur un nuage, 77

Seulement voilà en rentrant de cette pêche, la poisse ne m’avait pas vraiment quitté... En voulant archiver mes vidéos et les photos de ma caméra dans mon ordinateur, ma carte mémoire a flanché et j’ai perdu tous mes fichiers. Imaginez ma tristesse, j’ai perdu le sommeil plusieurs nuits à cause de ça. Heureusement nous avions pris soin de faire quelques photos avec mon réflex tout de même, il nous reste encore ça... Ce matin un an est passé, la déception de la perte des vidéos et passée aussi, mais les souvenirs reste. J’espère par mon récit, vous avoir fait vivre ces moments avec la même intensité que nous les avons vécu au bord de ce canal. Il est pile 7h00 à l’heure où je vous parle, mon départ est proche, les conditions climatiques sont comme l’an passé. Crue de la Moselle, chute des températures (même si elles sont plus douces que l’an passé) mais la pleine lune est de la partie. Je suis confiant tout de même et continue de rêver. Faites de beaux rêves, moi je vais essayer de vivre les miens. «Je tiens à remercier Gilles, un de mes amis qui m’a fait découvrir ce poste il y à quelque années de cela. Lui aussi avait eu la chance d’y toucher de belles communes au tout début des années 2000. La notion de partage est toujours d’actualité chez certaines personnes. Encore merci Gilles ! » Carpe

Belle série pour Guillaume

enfin nous sommes. Nous nous empressons de mettre le poisson au sac afin de nous préparer à le photographier. Nous en profitons aussi pour prendre un copieux petit déjeuner, enfin surtout moi. A ce moment, je ne peux cesser de penser à ce triplé, mais aussi à cette pêche que nous avons partagée, avec mes 3 records battus en moins de temps qu’il n’en faut pour les apprécier à leurs juste valeur. Et le tout qui plus est filmé. Bref c’est un truc de fou, un truc qui arrive une fois dans sa vie.


Sandra et HervĂŠ Vicente

Carpe

Duo de charme, Duo de choc !

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Sandra : « On tire à la courte paille à qui va parler pour ce récit ! »

longueur d’onde, sur la berge comme dans la vie ! »

Hervé : « OK, il faut que je te trouve ça. Pas facile sur un bateau. »

Hervé : « On va raconter aux lecteurs de Carpe No Kill, une session type de 48 heures dans notre fief de Haute Normandie. »

5 minutes plus tard Hervé : « Bon, c’est moi qui m’y colle ! » Il devient de plus en plus courant de voir des couples, partager la même passion pour la pêche. C’est ce que nous vivons Sandra et moi-même.

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Sandra : « Oui Hervé, on peut dire que nous sommes sur la même

Sandra : « Allez, c’est parti ! » Depuis trois années maintenant nous avons la chance de pêcher ensemble et le binôme s’est tout de suite entendu. Nous avions envie très sincèrement de vivre le même loisir.

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Sandra : « je suis venue plus tard à la pêche de la carpe que mon mari et il a été de suite un bon guide de pêche. Je ne suis pas de ces femmes qui veulent suivre leur mari à tout prix. J’aime la pêche de la carpe.» Hervé : « Sandra s’est prise au jeu instantanément, comme ferrée. » Sandra : « Bon, revenons à notre session. Comme à notre habitude, pour une courte session, tout est méticuleusement préparé la veille pour ne rien oublier. Même si le

plan d’eau n’est pas loin de chez nous, il est toujours désagréable de faire des allers retours qui grignotent du temps de pêche. » Hervé : « Notre équipe est rôdée, l’installation du poste se déroule comme par automatisme : montage des biwys puis préparation des cannes et enfin le choix de leur positionnement. Ce dernier se fait non sans une observation poussée du plan d’eau, une lecture à deux paires d’yeux qui donne plus de renseignements. Une longue

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Carpe

Observer, amorcer déposer les montages est un vrai travail en équipe.


Croire en ses appâts en assistance sur la berge, de jour comme de nuit.

Le sondage et la dépose des cannes se font en équipe, les combats en bateau en solo mais avec l’autre

Sandra : «J’opte pour la bille K-NIBAL sur une canne et pour la LADY sur l’autre. Tandis que Hervé

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observation qui permet aussi d’échanger sur notre approche qui n’est pas toujours commune. Nous abordons notre session ensemble mais avec chacun son ressenti de la situation du moment, de la configuration des spots que l’on aura choisie. Cela dit, le choix commun réside dans le nombre de cannes que nous utilisons : 2 pour Sandra et deux pour moi. En opérant de la sorte, nous évitons la pression de pêche.

La première canne est placée en bordure d’une île sur une descente de cailloux. La seconde sur une avancée avec un fond mi caillouteux, mi sablonneux. La troisième est déposée en pleine eau et la dernière sur une bordure encombrée de branches et d’arbres immergés. Une canne à risque, mais c’est bon le risque quand il est calculé.

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Croire en son approche

Hervé : « L’amorçage est sur la base d’un mélange de graines et de bouillettes en assiette. 4 cannes, 4 amorçages différents. Cela peut paraître fastidieux ou fantaisistes pour certains, mais nos cannes sont très espacées les unes des autres, donc aucun risque de proposer aux poissons, un curieux mélange de parfums. A chaque zone ses 83

poissons, à chaque zone son menu. Tout est en place pour la première nuit au grand air. Comme à l’accoutumée, la soirée se passe dans la bonne humeur, des amis nous rendant parfois visite pour partager le repas sous les étoiles. Sandra : « Ces moments en couple au bord de l’eau nous permettent de vivre autre chose que le quotidien, de nous extirper de la routine que connaît la majorité d’entre nous. » Hervé : « A peine couchés, un détecteur retentit. C’est une des cannes de Sandra qui déroule dans Carpe

esche avec la GOA sur une canne et la Z. Toutes des appâts de chez DAM’S PECHE qui est notre sponsor. Nous avons une entière confiance en ces appâts, ils nous gratifient souvent de bonnes pêches.


Deux adversaires pleines d’énergie la nuit. Un joli poisson pour ma Reine qui annonce une nuit sous les meilleurs augures. Plus tard, quelques bips bizarres me tirent de mon sommeil. Je prends contact avec une magnifique tanche bien grasse. Beau poisson qui rejoint les éléments. J’adore ce poisson.

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Quoi qu’il arrive, Sandra se lève pour m’assister comme je le fais quand elle a besoin de moi. Peu importe ce que l’on remonte, seul le son du détecteur nous sort du bedchair. Nous vibrons sous la même montée d’adrénaline, comme d’un sang commun.

Le lendemain est calme, une journée faite de bonne humeur. A 16 heures, nous reposons les lignes pour une dernière nuit. Même endroit, même stratégie. Sandra : « Hervé, dis-leur quand même que toute la journée, les poissons peu mordeurs se sont manifestés sur le plan d’eau ! » Hervé : « Oui Sandra, tu as raison de le souligner, c’est important car cela nous a permis de croire en une seconde nuit plus prolifique. » Effectivement, cette seconde nuit fut plus qu’encourageante puisque ce sont 4 carpes qui iront 84


Un poisson athypique sur le matelas de réception. »

nous a prêté pour deux jours.

Sandra : « Et deux grosses brèmes, LOL ! »

Sandra, Hervé : « Comme à chaque fois, nous vivons en osmose nos sessions et ce, quelles que soit les conditions météo.

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Sandra : « Je ne me considère pas comme une femme qui pose avec du poisson, de manière esthétique. Je kiffe réellement cet animal noble pour qui j’ai un plus profond respect. Sandra, Hervé : « Nous vous souhaitons à toutes et à tous de vivre votre passion comme nous la vivons, simplement, amoureusement. » Carpe

Hervé : « De ces brèmes qui vous font vous lever en pleine nuit. Comme on dit : c’est le jeu ma pauvre Lucette ! 48 heures ça passe trop vite, on aimerait retenir le temps pour profiter de ces instants de sérénité, de bien-être. Pourtant, il faut déjà penser à ranger tout le matériel. C’est toujours une vraie expédition mais le poste sera rendu propre comme un sou neuf. Nous mettons un point d’honneur à restituer intact à la nature ce qu’elle


Carpe

INTERVIEW

Luc Couteau

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Mister 87

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Oli Davies est un magicien de la photo autant qu’un passionné de pêche. Sa notoriété en Angleterre est due à son talent mais aussi à la simplicité de l’homme. Il aime la nature et la nature le lui rend bien.


Salut à tous ! Mon nom est Oli Davies, et je suis un londonien qui est né et a grandi à Londres. Je travaille actuellement pour Nash Tackles comme photographe et vidéaste, à la production de contenus de haute qualité pour des magazines et des médias en ligne. Je fais partie de l’équipe de tournage de films pour le canal Youtube de Nash TV et notre DVD promotionnel annuel incroyablement réussi. J’ai pêché depuis dès l’âge de 11 ans et je suis un indécrottable mordu de la pêche. Je pêche la carpe toute l’année, mais j’aime aussi cibler d’autres espèces particulièrement la grosse perche et le barbillon.

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Je ne m’accorde pas beaucoup de temps pour pêcher, juste une ou deux nuits par semaine et mon style de pêche reflète cela. Je suis un pêcheur opportuniste. J’adore la traque au flotteur, surtout quand je vois les poissons gober mon appât. Rien n’est plus excitant !

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Carpe

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Pourquoi es-tu devenu photographe ? Il y a environ 7 ans, j’ai postulé pour un emploi dans un magazine anglais de pêche de la carpe : Advanced Carp Fishing. Et j’ai eu la chance d’obtenir le boulot. Je n’avais pas beaucoup d’expérience de la photographie à ce moment-là, mais ça faisait partie intégrante du job et j’ai du apprendre les rudiments très rapidement. Il s’est avéré que j’étais en fait assez doué pour ça et c’est quelque chose que je n’imaginais pas faire jusqu’à aujurd’hui. Je travaille extrêmement dur pour apprendre par moimême de nouvelles techniques et d’élargir mes compétences et j’aime la production d’images et de vidéos qui incitent les gens à sortir et pourquoi pas aller à la pêche.

Quel est ton parcours professionnel ?

Carpe

Au cours des années, j’ai fait beaucoup de différents travaux, de livreur de pizzas à travailler dans les entrepôts de DJing et faire de la musique. Je n’a pas particulièrement été assidu à l’école, elle ne m’a jamais inspiré. Je n’ai aucune qualification dans le journalisme ou la photographie, je suis entièrement autodidacte. Enthousiasme et dévouement sont beaucoup plus importants qu’un morceau de papier. 90


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Qu’est-ce qui te plait le plus : pêcher ou photographier ? Maintenant, je ne peux pas m’imaginer en train de faire l’un sans l’autre. Pour moi les deux sont inséparables. La pêche m’offrant tant d’occasions pour la photographie, elle m’a permis de capturer la beauté du monde que lequel je suis plongé. Le partager avec les autres, pour qu’il devienne une source d’inspiration autant pour eux que moi-même.

Carpe

Mon style de pêche préféré. Vous voyez le montage et les appâts ? 92


Carpe

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Penses-tu qu’il y a des différences entre pêcher en France et en Angleterre ?

Carpe

Les poissons sont plus gros en France ! Les carpes sont un produit de l’environnement dans lequel elles évoluent, et dans certains endroits, elles répondent différemment aux appâts, mais fondamentalement, elles sont juste des carpes. C’est juste une question d’approche, de tactique pour un lieu particulier. 94


Chouette temps au Parc (France)

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L’hiver au canal


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Big mama anglaise 96


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Carpe

Contemplation


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Un dernier mot OLi ? « Imaginez la chance que vous avez de vous retrouver au bord de l’eau. La nature est là, elle vous accueille. Protégez la nature car elle vous protège aussi ! »

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Many thanks Mister OLI DAVIES


Ludovic Beaulieu

OB’SESSION

KOÏ

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La carpe koï un poisson magnifique, mystérieux, difficile à duper avec nos appâts, que l’on voit souvent ce balader sous notre nez ou poster dans des amas de branches. Quand je pêche une parcelle d’eau ou nage ce poisson mythique, c’est plus fort que moi, je rêve dans avoir une sur mon tapis de réception. Après capot sur capot sur plusieurs étangs, résultats d’une traque de ce poisson merveilleux, j’ai compris que ce n’est pas une carpe comme ces cousines sauvages. Avec le temps j’ai eu la chance de toucher quelques koïs avec plus ou moins les mêmes conditions de pêche. La réussite ne m’a pas forcément fait comprendre les mœurs de ce poisson. 100


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Ma première koï

Novembre 1999, 48 heures sur une gravière de 3 hectares. La première nuit ne donne rien avec mon approche habituelle. Mes détecteurs restent muets, pas même un mouvement qui trahit la présence de poissons. Pour la deuxième nuit, je décide de changer la taille des hameçons et des appâts pour des plus petits. Malheureusement, les nuits se suivent et se ressemblent. J’ai bien dormi. Le matin j’ai quand même le moral dans les godasses. Un bon café va me booster, enfin je l’espère. Mais je sens déjà l’ombre du capot car déjà il faut remballer le matos. Le café avalé, je m’y colle la mort dans l’âme. C’est bon, il ne reste plus que les lignes à remonter. A peine la première canne rangée dans le fourreau, qu’un bip brise le silence des lieux, le hanger est collé au blank et s’est immobilisé. Vas-y mon Ludo, c’est ta chance. Le poisson donne un petit coup de tête, pas réellement de combat, une brémasse sans doute. A 15 mètres du bord, je n’en crois pas mes yeux : un poisson blanc et noir affleure la surface. Un KOÏ !

Carpe

Après 5 minutes de combat tranquille, le poisson magnifique de 3,5 kg finit sur le tapis de réception. J’en ai presque la larme à l’œil. Bien sûr, elle n’est pas un monstre, mais j’ai l’air d’un gosse devant une immense barbe à papa ! 102


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La photo n’est pas de super qualitÊ, mais le souvenir reste intact.


Cette première prise d’un koï et l’émotion qu’elle m’aura donnée ne me quittera jamais jusqu’à maintenant. Je ne dis pas que je suis en quête du Saint Graal mais ce n’est pas loin. A chaque nouveau plan d’eau visité, j’aime à penser qu’il y nage une belle aux couleurs de feu, aux formes gracieuses et surtout aux mystérieuses habitudes, quand je ne me suis pas renseigné au préalable. La carpe koï est une source d’interrogation permanente, je scrute en surface le moindre signe de présence, je longe les berges encombrées à la recherche d’un poisson caché qui se croirait à l’abri de mes pièges. Imaginez le « Ch’boum » que ça fait dans ma tête quand je constate qu’il se promène au moins une koï qui pourrait gratifier ma session de pleinement réussie. Bien entendu, je ne fais pas une fixation sur ce poisson en y consacrant la totalité de mes montages, ce serait excessif et irraisonnable. Non, toutes les carpes revêtent une importance à mes yeux, la koï est le petit, euh non, le gros PLUS à ma session.

La Koï est pour moi ce que la sirène est au marin.

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C’est elle qui m’attire vers elle non pas par son chant (LOL) ni ses sauts. Elle peut se montrer, me narguer presque et ne jamais répondre à mes sollicitations. Sollicitations qui parfois tournent au casse-tête chinois. 104


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Une belle miroir de 10.5kg à la robe particulière entre poisson sauvage et koï.


La pêche de la carpe en général prend à contrepied les idées reçues. La part de hasard, de chance fait que tout ce qui peut être affirmé par certains comme science exacte, n’est en fait qu’une succession de facteurs aléatoires. Ces facteurs, vous les connaissez, ils sont nombreux : zones propices, habitudes alimentaires, saisonnalité, météo, pression de pêche, etc… La carpe koï n’échappe pas à ces règles qui gèrent son cycle de vie et tous les plans échafaudés peuvent être ruinés par un petit détail qui nous aura échappé ou que nous ignorions tout simplement.Ça c’est pour le côté négatif de la chose.

Carpe

L’inverse peut aussi se produire, la réussite surprise comme cela s’est produit pour ma première capture. Avec du recul et malgré les nombreuses prises effectuées depuis, je pense que c’est ce qui fait l’attrait de ce poisson : l’inattendu. Comme je vous l’ai dit plus haut, j’essaie de mettre tous les atouts de mon côté en essayant de débusquer une koï sur son terrain, mais rien ne peut remplacer l’effet de surprise. La koï peut être prise sur le montage qui ne lui était pas destiné, à un endroit parfois situé à l’opposé de celui repéré. Cela décuple l’émotion de l’instant, apporte une saveur particulière à la session en balayant d’un seul coup de queue toutes les supputations quant à la stratégie mise

en place. C’est ça, le paradoxe de ce poisson, il arbore des couleurs « tape à l’œil » et devient aussi fantomatique qu’un esprit. Il se manifeste à droite pour frapper à gauche : il est tout bonnement magique. 106


Anecdote

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Carpe

Mai 2010 : une semaine de pêche sur un privé de 11ha que je ne connais pas. Le proprio a mis quelques koïs dans sont étang, c’est cool ! Je vais pêcher trois postes sur une même bordure. 48h sans un bip, je commence à tourner en rond et passe mon troisieme jour à observer. Incroyable, elles gobent les œufs qu’elles éjectent. Changement de stratégie : pop-up de 10mm et pellets de 1,5mm. Stratégie payante puisque deux miroirs de 12 et 21 kg finissent vite sur le tapis. Peu de temps après, une canne déroule sans sonner (j’avais oublié d’allumer le détecteur, je me serais mis des baffes !). Cette superbe koï de 9kg se livre enfin et je me serais pisser dessus de joie.


2013

Les années passent et la passion demeure !

Carpe

Aujourd’hui, je dois admettre que rien n’a réellement changé dans ma façon de pêcher la koï. Je m’en remets à mes quelques années de pratique. Ce poisson peut-être déroutant par sa manière d’aborder votre amorçage, il peut vous surprendre en variant sa façon de se nourrir et vous faire tourner en bourrique. Je le classe dans la catégorie des poissons mystiques et mystificateurs car je me suis souvent rendu compte qu’un poisson vu n’est pas un poisson pris.

Faut-il avoir un don, une technique particulière pour dire que l’on peut capturer à coup sûr une koï ? Même en ayant une connaissance parfaite sur ce poisson, qui peut aujourd’hui l’affirmer ? Pour ma part, je préfère continuer ma chasse à la fée des eaux sans toutefois me passer des autres poissons qui viennent goûter le matelas de réception. Ma pêche est ainsi faite, pleine de surprises, de déception, de regrets mais jamais d’amertume. Seul ou entre amis, le moment reste toujours privilégié. Une pêche sans koï ne sera pas une pêche ratée, simplement un léger contre temps. 108


2014

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Carpe

MalgrĂŠ mon attachement pour la koĂŻ, tous les poissons me comblent de joie.


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Guide de

Pêche Eric Henriot On ne s’improvise pas guide de pêche, c’est un statut officiel qu’il convient de ne pas usurper.

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Eric HENRIOT alias Pêche de FOU, moniteur-guide de pêche… mode d’emploi.

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Par ces quelques lignes, je vais vous expliquer ma vision de l’activité de moniteur-guide de pêche de par son côté encadrement, transmission du savoir, relationnel, découverte… mais aussi statutaire. Cela fait maintenant trois années que j’exerce cette activité secondaire après l’obtention du diplôme. Diplôme, me direz-vous ?

Effectivement, pour encadrer des personnes sous formes de séjours payants, il est nécessaire d’obtenir un diplôme appelé BPJEPS (niveau 4) : Brevet Professionnel de la Jeunesse, de l’Education Populaire et Sportive option pêche de loisir. Voici le parcours en détail à suivre afin

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de valider ces dix UC. BPJEPS et carte professionnelle délivrée par Jeunesse et sport ouvrent les portes d’une belle aventure de passionné qu’est celle du métier de moniteur-guide de pêche . Auto-entreprise créée, celle-ci porte le nom de Pêche de FOU. En fin de première année d’activité, je ressens un engouement prononcé d’encadrer les jeunes. Voilà, j’ai trouvé ma voie. Pratiquant la pêche de la carpe aux détecteurs depuis 1993, cela m’a

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d’acquérir cet examen. Tout d’abord, il faut avoir un projet professionnel bouclé sous toutes ses coutures, puis rédigé en forme de dossier de candidature qui sera transmit au centre de formation spécialisé de son choix. La première sélection s’effectue…si le dossier est retenu, une épreuve plus simple (encore que !) est d’obtenir celle de la maitrise d’une technique de pêche. Enfin, s’ajouteront la validation de dix UC (Unités de Compétences) obligatoires. La formation s’effectue sur moins d’une année et une période de cinq ans permet


permis de suivre l’évolution très forte de cette technique qui ne l’oublions pas, est arrivée en France d’Outre Manche au milieu des années 80. L’activité principale de Pêche de FOU s’oriente donc vers un encadrement d’un groupe de 4 adolescents afin de les initier ou de les perfectionner à la pêche de la carpe aux détecteurs. Les Camps Carp Ad’dict sont nés. Attention, cet encadrement n’est pas à prendre à la légère !

Carpe

Voici donc ma charte de qualités établie suivant les 2 formules proposées. La première permet aux ados de venir en Camp Carp Ad’dict le week-end et 114


la seconde, une semaine durant les le gâteau, une population de poissons variée et importante. vacances scolaires.

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Un critère renforcé notable entre ces deux formules est érigé par la durée du séjour. Effectivement, partir à la pêche durant deux jours- deux nuits ne réclame pas des commodités identiques à celles d’un camp organisé de cinq jours-quatre nuits. Ainsi, le centre de pêche sélectionné pour les longs séjours met à disposition l’électricité, douche, sanitaire, frigo et même une gazinière ! Un peu de confort ne fait pas de mal et garde le moral des troupes…. Comment sont organisés les Camp Carp Ad’dict ? Les repas, le matériel de pêche Carpe

Pour ces 2 types de séjours, les centres de pêche privés sélectionnés par moimême ont des critères communs. Le premier et certainement le plus important à mes yeux de personne responsable concerne la sécurité des participants, les parents me confient leur enfant tout de même. Un second permet aux ados de passer un agréable stage au milieu d’un environnement remarquable sans perturbations extérieurs comme autoroutes, voies de chemin de fer, aéroport. Pour finir avec le troisième critère commun qui offre la cerise sur


Les Camp Carp Ad’dict sont réalisés afin d’amener le jeune pêcheur à une autonomie indéniable. Sans oublier une approche de la vie de groupe, le respect et le fonctionnement de notre environnement.

Pour moi, voir un ado avec un sourire jusqu’aux oreilles d’avoir réussi tel ou tel performance durant le stage me fait sentir un grand bonheur partagé et j’avoue une certaine fierté personnelle… La plus belle phrase qui m’a été offerte est la suivante : « Eric, je suis trop content d’avoir fait une pêche de fou avec Pêche de FOU, il y a longtemps que je rêvais de faire un stage avec toi et tu as réalisé mes rêves. Merci Eric ! » J’ai bien failli avoir une larme à l’œil mais le pincement au cœur était bien présent !

Pour le mot Camp Carp satisfaction accompli et

Vous pouvez retrouver ma page Facebook Pêche de FOU, mon site internet www. pechedefou.com, et nouvellement née, ma chaîne Youtube.

Carpe

et les appâts sont à ma charge. En outre, le couchage est assuré par les participants. En ce qui concerne la pêche, les ados reçoivent les rudiments de la pêche de la carpe au détecteur et sans oublier une monographie complète de notre poisson de sport favori : CYPRINUS CARPIO.

de la fin je dirais que les Ad’dict m’apportent une personnelle, d’un travail la transmission du savoir.

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Carpe

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Petit’appât

Carpe

Pierre Fresko

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…d’Noël… quand tu descendras du ciel… C’est ce qu’auraient pu chanter les carpes 4 jours avant Noël pour réclamer leurs friandises.

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Carpe

Je n’allais pas louper une belle occasion de leur faire plaisir !


Carpe

Me voilà à 4 jours de Noël, pour ma part, il n’est nullement question de shopping de dernière minute... L’hiver est bien souvent une période où l’on peut se retrouver au bord de l’eau avec peu voir aucune pression de pèche. Seul quelques irréductibles tenteront leurs chances dans des conditions bien souvent difficile pour ne pas dire impossible. Passons maintenant aux choses primordiales surtout lors de pèche difficile comme celle-ci... Au niveau de la préparation, je pars sur une approche très simple, chènevis, mais doux et bouillettes. Juste le temps de prendre les derniers renseignements auprès du gérant et me voilà parti sur le cadre magique cette gravière de 11ha. La donne est simple, aucune activité, une eau a 3 petit degrés en surface, le plan d’eau est sur off depuis quelques jours maintenant. Pas question de se décourager, il me reste 3h de route pour méditer quant à la meilleure approche à mettre en place. A mon arrivé sur place, personne sur le lac, je prends le temps de faire le tour à pied afin de ne pas louper le moindre mouvement ou signe d’activité. Une chose est sûre, le choix du poste sera déterminant quant au déroulement de ma session. Le thermomètre n’affiche que 5 petits degrés, pas le moindre mouvement, rien... J’avais pourtant mis

dame carpe en premier sur ma liste de cadeaux... Je choisis donc mon poste avec stratégie, le poste de passage m’a l’air pas mal du tout avec ses roseaux et ses arbres en bordure. Si un poisson se déplace sur le plan d’eau, il passera forcément à proximité de l’une de mes cannes. Quelques heures plus tard le bivouac est enfin monté, il ne me reste plus qu’à poser les cannes mais mon ventre fait des siennes. De plus mes amis qui gèrent le plan d’eau ne vont pas tarder à arriver pour manger. Nous voilà attablés tous les trois autour d’une bonne grillade tout en gardant le plan d’eau au coin

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pendant la nuit l’appât qui sera le mieux accepté afin d’adapter mes autres cannes demain matin. Je place deux cannes sur la berge d’en face éloignée l’une de l’autre d’environ 80 mètres pour éviter une trop forte pression de pêche. Concernant les deux autres cannes, j’en dépose une dans ma bordure et une en pleine eau. J’aime beaucoup la bordure, c’est une approche particulière, mais elle m’apporte bien souvent de très belles surprises... Pour la dépose de mes cannes, j’utilise un Anatec monocoque et l’écho sondeur alf100, celui-ci me permet de détecter la moindre cassure et les variations de profondeurs. Mes deux

Carpe

de l’œil au cas où dame carpe trahirait sa présence sur les lieux. Soudain, tous trois nous retournons comme un seul homme, notre cyprinidé préféré vient de m’envoyer un signe fort, un saut comme je les aime. Plus aucun doute, du poisson nage dans ma zone de pêche. Nous finissons ce bon dîner dans le calme et la bonne humeur. Et oui la pêche c’est aussi ça, le partage, l’apéro (avec modération), un bon repas et des parties de rigolades... Maintenant, l’heure a sonné, j’ai 4 cannes à poser et il fait noir à partir de 17h. Je place deux à la bille et deux cannes à la graine. Mon but est clair, déterminé


Carpe

cannes déposées en face pêcheront dans 2,50 mètres d’eau, celle de droite à l’aide d’un snow-man composé d’une bouillette dense 14mm Fury épicé (Tiger Bait) et d’une pop 10mm blanche thon foie. Je choisi cette couleur car elle contraste très bien sur des fonds plutôt foncé, de ce fait si un poisson passe, il détectera visuellement plus facilement l’appât. Avec ces températures froides le chènevis ne diffuse pas comme en été, l’huile reste figée sur le fond, une attractivité bien amoindrie par rapport à ses capacités habituelles. La stratégie mise en place peut paraître simple mais il faut y penser. Lors de la cuisson pas

question de mettre des additifs à base d’huile, pour moi c’est un alcool à base de menthe, le choix de l’alcool puisqu’il diffuse et passe à travers les couches d’eau même dans de faible température et la menthe car depuis quelques années, c’est un parfum qui est de plus en plus mis en avant. L’utilisation de ce produit est nouveau pour moi mais il faut innover dans sa pèche et ne pas laisser s’installer la routine. La seconde canne en bordure sera quant à elle déposée sur un lit de chènevis mélangé à du maïs doux et esché de deux faux mais enrobé dans une pâte d’hydrolysat de calamar (FK Baits) pour renforcer l’attractivité de 122


Il est 17h15 et il fait déjà noir, la température est descendue à 2 degrés. Je pars confiant pour cette nuit puisqu’il y a eu un saut mais je ne m’emballe pas, ce n’était peut-être qu’un poisson de passage. Je m’allonge enfin dans mon bed-chair usé de cette dure journée, je suis quand même levé depuis 3h. Pas le temps de me réchauffer, la centrale crie déjà un long son aigu sans interruption. Cela ne fait aucun doute, dame carpe est entrain de visiter un de mes spots. Je sors du brolly m’emparer de la canne et BINGO ! La prise de contact ne peut pas me tromper, c’est bien une carpe au bout du fil. Après une dizaine de minute, c’est une bien belle commune qui rentre dans le triangle magique. L’aiguille du peson bloquera à 9kg, me voilà heureux, il n’en fallait pas plus. Le départ a lieu sur le spot longeant la berge d’en face sur le petit 123

lit de chènevis esché de mon montage fétiche. C’est une nouvelle fois le piège redoutable lors des pêches difficiles qui démontre son efficacité. J’enregistre un deuxième combat dans la nuit à nouveau sur la berge d’en face, mais cette fois-ci, la belle a préféré le mélange carné épicé. Le jour se lève, me voilà maintenant confronté au dur dilemme de reposer les cannes. Après réflexion, je décide de reposer les deux cannes en face et celle du large, un petit pressentiment me trotte dans la tête pour le spot de bordure. Je remonte mes trois cannes afin de laisser reposer les coups une petite heure. Il est temps pour moi de peaufiner ma technique et de préparer au mieux mes montages, c’est donc dans mon brolly pour m’abriter de la pluie qui ne cesse de tomber que je commence à mélanger une poignée de chènevis avec quelques grains de maïs doux. Soudain, la centrale se met à siffler, c’est la canne de bordure. La bobine tourne doucement, mais régulièrement. Je prends contact. Je sens que c’est lourd et que le poisson me balade. L’adrénaline commence à monter, après une bonne vingtaine de minutes, j’aperçois un poisson massif se débattre dans la bordure, je parviens enfin à épuiser une belle miroir bien dodue comme je les aime. L’aiguille du peson affiche 18,5kg. Le père Noel existerait-il ? Je me retrouve avec mes quatre cannes Carpe

mon appât. Pour moi, c’est un montage fétiche composé d’un hameçon kurv shank (Korda) de taille 10 sur lequel est esché 2 fake corn (Korda), une tresse gainée de 15lbs, et un plomb à 2/3 cm de l’hameçon selon la présentation voulue. La canne en plein sera déposée dans 3.10m d’eau derrière un haut fond au maïs doux sur un tapis de chènevis. Je place ma dernière canne à 30m de ma bordure sur un spot à 3.50m de profondeur... Ça sent le spot d’alimentation à plein nez, c’est une tache de gravier d’environ 10 mètres carrés.


Carpe

à reposer. Décision prise, la canne en bordure repart illico presto dans l’Anatec esché d’un dumbell blanc sur un lit de chènevis et ses quelques grains de maïs doux. Par la suite, je repose mes deux cannes en face sur le même spot avec la même technique. On ne change pas une équipe qui gagne ! Pour ma dernière canne, je me mets à chercher une cassure, mais la pluie et le vent glacial auront raison de moi et je n’arrive pas à poser cette dernière comme je le souhaite… Ce n’est pas un souci, trois sur quatre qui pêchent dans de telle condition, c’est déjà un moindre mal. Je rentre dans mon brolly pour me sécher

et me changer. Pas le temps de prendre ma serviette, la centrale me crève déjà les tympans, un long son aigu bien strident me fait ressortir. C’est une nouvelle fois ma canne en bordure, le moulinet dépote bien plus vite que le run précédent. La prise de contact est terrible, ma Free spirit est cintrée en deux, le moulinet continu de dérouler malgré le frein, me voilà bien impuissant… De longues secondes s’écoulent avant qu’enfin je puisse réussir à récupérer quelques centimètres de fils. J’arrive enfin à ramener le poisson, soudain la pire des choses qui puissent arriver à un carpiste s’abat sur moi… Je n’ai plus aucun contact, dame carpe 124


Joyeux Noël !

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longera ma bordure de gauche. Le choix est radical, je n’ai plus le temps de chômer, le large ayant été improductif. Au niveau de l’appât, un snow-man fera l’affaire, celui qui m’a donné de très bon résultat sur ces dernières 48 heures de pêche. Les deux cannes d’en face pêchent de la même façon que la veille. La journée reste calme sur le plan des départs, je regarde la météo sur mon smartphone puisque comme beaucoup d’entre nous, j’ai horreur de remballer sous la pluie. La page charge, et là c’est le drame… Alerte orange pour la quasitotalité de la France avec des rafales pouvant atteindre les 150km/h. J’avoue Carpe

vient de me jouer un mauvais tour, après vérification, l’hameçon pique pourtant bien. Je suis déçu mais pas abattu, il me reste 36 heures pour me rattraper. La nuit tombe, c’est calme, trop calme. Soudain, la centrale s’illumine, un bip, un second, quelques longues secondes et c’est reparti pour un tour. J’enregistre 6 départs pour 3 poissons et 3 décroches dans les branches immergées en face. Me voilà arriver à 24 heures de mon retour, 24 petites heures pour bonifier ce bilan plus qu’honorable après ces deux jours dans des conditions assez difficiles. Je replace une dernière fois mes 4 cannes, cette fois-ci, la canne qui pêchait le large


Carpe

que remballer m’effleure l’esprit, mais le carpiste n’a pas de limite. (à méditer !) Il est 16h30, ma centrale ne fait que sonner depuis maintenant plus d’une heure. J’essaye d’analyser l’intervalle entre deux bips, une fois la bleue, une fois la rouge, maintenant la verte. Une chose est sûre, il ne va pas être facile de détecter mes départs cette nuit. 17h30, il fait maintenant bien noir, ma centrale se met à chanter un peu trop à mon goût. Je sors, la bobine tourne à 200t/min. Je prends la canne en main, avec le vent, il est très difficile de me faire un avis sur le poisson. Quelques minutes plus tard, c’est une belle miroir dépassant de peu la barre des 15kg. J’ai bien fait de rester

rien que pour la beauté de ce poisson. J’hésite à ressortir mon Anatec au vu du temps, mais la passion prend le dessus… Ce n’est pas les 100km/h de vent qui m’arrête, ni la température de l’eau qui dépasse à peine les deux degrés. Le début de cette dernière nuit commence bien, j’enchaîne un deuxième poisson suivi d’une décroche. La deuxième partie de nuit est plus calme sur le plan de l’activité mais aucunement sur le temps, les rafales sont de plus en plus fortes. J’arrive enfin à fermer l’œil vers 4h… Nous sommes maintenant le 24 décembre, il est exactement 6h tapante et BIIIPPPPPPPPPPPPPPP... Cette fois, ce n’est pas le vent, c’est la canne sur ma

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bordure de droite qui parle de nouveau. Le poisson courbe le blank, la belle joue de son poids pour me balader et me faire des rushes puissants. Je profite du combat pour vérifier les autres cannes en action, ma seconde canne en bordure attire mon attention, le fil est détendu et le hanger à terre. Je ne cesse d’y penser pendant les longues minutes de plaisir que me gratifie cette superbe miroir. Ma belle fait de nouveau dépasser la barre des 40 livres anglaise. Le père Noel a lu ma lettre ! Courte séance de photos avec un vent toujours bien présent suivi d’un moment que j’apprécie particulièrement, la remise à l’eau.

Instinctivement je jette mon filet de pesée derrière mes cannes et je me saisis de la seconde canne posée en bordure. Je donne une dizaine de coup de manivelle et rien. Je ramène donc la ligne qui a été déplacé dans la nuit quand d’un seul coup d’un seul, me voilà tanké sur le fond ! Il n’y a pourtant pas d’herbier en cette période. Je tire un peu sur la canne, un coup de tête soudain, puis un deuxième suivi d’un long rush d’une trentaine de mètres. Ce poisson ne m’a pas l’air vilain, il est puissant et combatif, le pied ! Une quinzaine de minutes plus tard, un poisson massif rentre dans le triangle magique. Pour la troisième fois en trois jours, je pose sur mon tapis un poisson qui passe la barre des 40 livres.

Qui a dit que le Père Noël n’existe pas ? Le principal enseignement de ces 72h gravées à jamais dans ma mémoire : ne pas abdiquer, ça finira toujours par payer .

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Carpe

Si j’ai un conseil à donner aux passionnés qui tentent l’aventures hivernales : pêchez au spot avec un amorçage léger, n’hésitez pas à réamorcer après chaque touche, mais surtout cherchez le spot de passage ou les profondeurs du lac dans lesquelles dame carpe irait se réfugier pour y trouver un peu de chaleur.


Carpe

Luc Couteau

d’aventure

E N V I E

Gravière C

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Florian Rabilloud

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Carpe

Carp’Avenir


L’aventure commence quand deux potes Florian RABILLOUD et Stéphane HILT décident d’ouvrir leur plan d’eau. Un rêve pour ces passionnés de pêche, qui voit le jour dès l’ouverture en juin 2014. Florian que je connais depuis longtemps m’avait parlé de son projet auquel bien entendu j’ai adhéré sans peine. Connaissant l’individu, j’étais certain que rien ne serait laissé au hasard. Avant l’ouverture au public, il a fallu à nos deux compères bien des efforts pour aménager le site et ils ont usé d’huile de coude pour arriver à leur dessein. Le choix d’offrir de la qualité d’accueil se révélait payant au même titre que la qualité de la pêche. Nous y reviendrons plus loin.

Carpe

Luc : « Florian, décris-nous votre plan d’eau. » « C’est une magnifique gravière de 15 hectares sur un domaine de 24 hectares clôturé, donc sécurisé. Situé au cœur de la Bresse dans le département de l’Ain (01), à Jayat plus précisément, l’ensemble respire le calme. » Stéphane : « C’est vrai Florian a raison, nous avons tout fait pour que les pêcheurs soient tranquilles et qu’ils se fassent plaisir à la pêche. » Luc : « OK, 15 hectares de flotte, mais quelles sont ses particularités ? » Stéphane : « la profondeur varie entre 2 et 6 mètres avec différents types de fond (cailloux, sables, limons...) ainsi que quelques cassures et hauts fonds. Deux variétés d’herbiers occupent seulement les bordures. La nourriture naturelle est omniprésente avec des écrevisses, des moules et des escargots d’eau. Cette abondance profite largement aux poissons et explique leur taux de grossissement. Nous ne les gavons pas à grand renfort de pellets ou autre substitut. La nature se charge de les engraisser. Luc : « Parlons cheptel. Connaissez-vous le volume de poissons ? » Florian : « Il est impossible de l’évaluer. De nombreux poissons sauvages y nagent 130


Stéphane Hilt

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et malheureusement du chat. Un gros alevinage a été effectué durant l’hiver 2013 : de la carpe miroir, commune, des amours blancs, de la koï et du black bass. D’autres empoissonnements seront faits chaque année. De quoi satisfaire les passionnés. Le fait qu’il nage du poisson sauvage rend la pêche encore plus excitante pour Carpe

depuis plus de 15 ans et nous les découvrons au fur et à mesure des prises. Il arrive parfois de tomber plusieurs fois sur un même poisson, ce qui en dit long sur ses habitudes. Le stock de poissons toutes variétés confondues est conséquent : carpes, brèmes, tanches, carassins, brochets, sandres, perches, gardons…


Carpe

nous et pour les usagers car chaque prise devient une vraie découverte immortalisée de suite pour la traçabilité du poisson. C’est un plan d’eau technique qui nécessite une approche très affinée tant au niveau de la localisation des spots que des habitudes du poisson. N’oubliez pas qu’il reste encore sauvage et que les carpes ont leur quartier depuis longtemps. Reste à bien cerner le caractère de la gravière pour pouvoir l’apprivoiser. Stéphane : « Nous avons pris soin de ne disposer que 11 postes bien répartis afin que nul ne se gêne et profite du meilleur espace de pêche. Par contre, nous ne faisons pêcher que 8 postes maximum à la fois. Chaque poste mesure 12 mètres de long, suffisamment grand pour accueillir

un binôme. Notre réglementation impose trois cannes par pêcheurs, ce qui à mon avis est une démarche intelligente pour ne pas occasionner de pression de pêche sur chaque terrain de jeu. Luc : « Gravière Carp’Avenir a remporté une adhésion presqu’immédiate des carpistes. Cela est dû à quoi ? » Florian : « Peut-être une envie de nouveaux horizons. Nous sommes conscients que des privés il en existe des tas, que la concurrence est rude. Nous sommes récemment installés et nous connaissons déjà un taux de réservation prometteur pour l’avenir. Stéphane et moi-même mettons en place des petites actions qui permettent de capter et de fidéliser nos clients.

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11 postes confortables ouvrant sur un espace de pêche conséquent. Mais 8 postes sur 11 sont exploités à chaque fois.

Poste 6

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Carpe

Poste 9


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Luc : « Je veux en savoir plus ! » Stéphane : « Vas-y Flo, je te laisse développer ce sujet ! » Florian : « D’accord Stéphane, comme tu veux. En premier, nous avons une carte de fidélité qui permet de fixer la clientèle. Ensuite, nous offrons un weekend ou une semaine de pêche pour la capture de certains poissons. Les pêcheurs sont très contents de ce système qui est pour eux une double récompense : ils « jettent les dés » et récupère une double mise, deux cerises sur le gâteau. Nous avons aussi été les seuls à offrir un séjour à toutes les personnes qui ont mis « j’aime » sur la page Facebook à Noël. Stéphane : « je souhaite ajouter que l’essentiel est la satisfaction du pêcheur, aussi bien en qualité d’accueil que de prestations de pêche. Je suis conscient que ce mot prestation peut en rebuter plus d’un. Mais c’est ainsi, on ne peut plaire à tout le monde. Ce qui nous intéresse en offrant ces gratuités de séjour, c’est justement de plaire à ceux qui viennent s’éclater sur le plan d’eau. Ils relèvent un challenge supplémentaire inconsciemment. Florian : « Très justement dit Stéphane ! » Luc : « Je check mes questions. Ça c’est dit, ça aussi. Les actions, on vient d’en parler. J’ai paumé une fiche… ah non, la voilà ! Donc, le plus de la gravière, c’est quoi ?

Florian : « Gravière Carp’Avenir bénéficie d’une situation qui permet aux pêcheurs qui viennent seuls ou en famille, de passer un séjour agréable et confortable : site clos et très calme. - Chambres d’hôtes à proximité - Base de loisirs de Montrevel en Bresse à 3 minutes - Commerces de proximité à 2 min - Autoroute à moins de 10 minutes - Possibilité d’être livré en matériel de pêche sur place. » Luc : « Pour se rendre à la gravière… » Florian : « A MONTREVEL EN BRESSE (01340), prendre direction JAYAT, TOURNUS. A la sortie de MONTREVEL EN BRESSE, au rond-point d’Intermarché, prendre la première à droite direction FOISSIAT. Descendre l’épingle puis prenez la 2ème à gauche juste derrière le grand parking. L’entrée est fléchée. Il y a trois portails verts à passer dont deux avec des codes d’accès qui vous seront fournis. Pour ceux qui arrivent par le Moulin Rotier (l’autre entrée), merci de rouler doucement lors de sa traversée. Coordonnées GPS : Lat 46.354866° N Long 5.132976° E Pour nous contacter M. Rabilloud Florian 3 impasse de la Reyssouze - 01250 Tossiat 06 01 33 42 07 (de 8h à 20h) gravierecarpavenir@hotmail.fr 134


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M. Hilt Stéphane 12 Résidence Peyrieu - 38460 Dizimieu 06 47 55 29 55 (de 8h à 20h) Luc : « On a fait le tour les amis ? » Florian et Stéphane : « Oui, et si nous avons oublié quelque chose, venez sur notre page Facebook, nous vous répondrons avec plaisir. A bientôt au bord de la gravière… » Luc : « Salut les gars et merci pour cet entretien. Je pense venir vous rendre une petite visite aux beaux jours. En attendant, je vous souhaite de rendre heureux les pêcheurs comme vous le faites déjà. »


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Ne jamais rien l창cher !

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Matthieu Roeser


Après une sortie mémorable effectuée en début de saison, je refais 6 sorties au total, avec un échec toutes les 2 sessions, des résultats en dents de scie et des changements de postes, toujours à la recherche d’un succès semblable. Les sessions 1, 3 et 5 se soldent par des capots. La session 2 m’offre 6 départs dont 3 poissons (2 de 20 kg + et 1 de 15,5 kg), la session 4 me gratifie de 2 poissons de 16 et de 12 kg et la 6ème sortie va me faire le bonheur d’une coco de 10 kg.

Session N°7

Carpe

J’opte d’emblée pour l’exploration d’un nouveau poste, non loin du secteur encore exploité de cette immense gravière Le WE prolongé débute le mercredi par l’installation et l’inspection des lieux. Une alarme de disfonctionnement proche de l’excavatrice sonne en continu depuis mon arrivée. Un supplice ! La météo est agréable : beau soleil, températures douces, mais les orages menacent. Tout cela parait prometteur malgré les risques de pêche durant les orages et éclairs. Comme dans son récit page 56, notre ami Yohan Ruggiero vous conseille de ne pas toucher les cannes

durant les épisodes orageux. Sage décision ! Je consacre tout l’après-midi à l’installation de mon campement situé directement à l’aplomb de mes cannes. 138


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surprises avec des hauts fonds de 3 à 4 m de profondeur à proximité. Cerise sur le gâteau : un bel herbier. Tout cela pas très loin de l’excavatrice qui hurle toujours Carpe

Le poste est sauvage et très restreint. Je désire faire le moins de bruit possible et pourtant avoir la meilleure vue sur l’eau. L’échosondeur me réserve de belles


Carpe

et toujours. Une canne va rejoindre ce secteur immédiatement. Pour placer une canne au plus près du chantier, il me faudra attendre la fin de la journée de travail, discrétion oblige. Un calme déconcertant anime ma première nuit. Le jour se lève avec un beau soleil sur le poste. Je décide donc flegmatiquement de me préparer un magique petit déjeuner. Mais ce « quelque chose », que l’on appelle peut être l’intuition me dit de me poser d’abord au cul des cannes. Et voilà que le montage placé proche du chantier se met en action. J’empoigne ma canne et saute en bateau pour « un corps à corps à la verticale ». Le combat est relativement court et une belle

commune de 12 kg ouvre le compteur. Je vais pouvoir déjeuner tranquillement. Les dieux seraient t’ils avec moi cette fois ci ? Car par la même, je passe au travers de nombreux orages qui s’enchainent à quelques kilomètres. Tant mieux, touchons du bois, ou plutôt du blank. Les sauts répétés des carpes sont le signal d’une manifestation, d’une présence, même sur les 2 hauts fonds. Saut ne veut pas dire activité alimentaire sur mes spots. Tant de poissons aguicheurs mais qui ne s’alimentent pas, c’est juste frustrant. Les interrogations m’embrouillent l’esprit : pourquoi un telle activité en surface et pas de succès sur mes lignes ? Je dois m’abriter au fond de mon biwy

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Est-ce un signe positif ? Le ciel me tombe littéralement sur la tête, des trompes d’eau s’abattent sur mon campement et les gouttes claquent sur la surface de l’eau. Des rigoles se forment en petits ruisseaux aux abords du poste, et en prime des éclairs violents déchirent le ciel. C’est ainsi que se terminent la soirée et la nuit. Les gouttes frappent si bruyamment ma toile de tente que je n’entends presque plus au loin la sirène des machines. Le levé du jour amène l’accalmie, mais les poissons ne sont plus de la fête en 141

surface. Vers 8 heures du matin, un de mes détecteurs s’emballe : c’est le montage posé sur l’un des plateaux. Un quart d’heure après, une superbe miroir torpille se présente sur mon tapis. J’ai les pieds embourbés mais le moral au beau fixe car les belles reviennent me saluer en surface. Sans perdre la moindre seconde, je replace ma canne. Je verrai plus tard pour le déjeuner. Une seconde canne déroule dans la foulée. C’est le montage posé sur l’autre haut fond. Au contact, je réalise de suite que j’ai à faire à un cheval de course tellement elle trace. Je suis encore récompensé par une belle miroir pleine Carpe

car je n’échappe pas aux orages.


d’énergie et accusant 14 kg au peson. Le poids monte, c’est un signe. Ce qui me parait comme une évidence est que tout se joue autour des hauts fonds. Une heure de pause et les événements s’enchaînent, la canne reposée sur le spot le matin même repart, toujours aussi violemment. Cette fois c’est un vieux poisson qui succombe à mon appât, une carpe miroir de 16 kg, trapue et avec une morphologie de vieux sanglier. Ce poisson devait déjà peser plus lourd et être sur le déclin en matière de poids, mais pas en matière de combattivité. Peu importe tout le plaisir était pour moi, surtout que les départs ont l’air de s’enchainer ce matin. Ce fut la dernière décharge d’adrénaline de la journée et la machine à ruminer redémarre.

Espoir quand tu nous tiens.

pour vous, mais cet ultime moment est partagé entre peur d’échouer si près du but et curiosité quant au poids, car il faut avouer que le poisson semble peser lourd. Je suis incapable d’évaluer ce poids. Tout ce que je peux vous dire, c’est que j’ai eu du mal à hisser ce monstre dans le Zod ; une masse qui occupe la moitié de mon embarcation et qui me fait flotter comme sur un nuage à mon retour jusqu’au poste.

J’ai les genoux qui treeeemblent de joie. La belle s’agite, il faut faire vite même si tout est près pour la pesée. Ça cause déjà rien qu’en soulevant le sac de pesée. Verdict : 26,3 kg. Une fois la belle remise à l’eau, il me faut une trentaine de minutes pour réaliser. Je vérifie et revérifie les photos sur mon appareil numérique presque frénétiquement, puis j’appelle mes amis proches pour leur annoncer la nouvelle et partager cette émotion. Cette session m’a permis de conforter ce que je pense depuis longtemps, qu’il faut insister malgré les échecs, qu’il faut se remettre aussi en question pour aboutir au succès. Tout en se rappelant bien sûr que la nature commande et que nous nous adaptons, nous essayons de prendre la mesure de l’instant.

Carpe

Pour une fois, je change mes habitudes et choisis de poser un montage en bonhomme de neige sur une pente à environ 8 m de fond. Plus un bruit, pas un mouvement de la nuit. Au petit matin, j’enregistre une touche à revenir, le swinger tombe comme si le fil avait été coupé. J’empoigne ma canne, prends contact et réalise que c’est du sérieux qui s’annonce. Je saute dans mon Zod et le combat commence. Une lutte sans merci de plus de 15 minutes avec une bête qui garde le fond. Elle sonde sans La pêche n’est pas une science cesse mais je parviens à la faire abdiquer exacte mais plutôt une partie de en l’amenant vers le filet. Je ne sais pas cache-cache où il ne faut rien lâcher. 142


Carpe

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David Moreau

Carpe

Montage à l’ 144


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Carpe

’ HYDROLINK


Je vous propose de vous faire découvrir la tresse Hydrolink. Une tresse combinée avec une âme en Fluorocarbone. Une arme redoutable en terme de qualité, d’efficacité et enfin une tresse qui s’adapte à une multitude de pêches qui va plaire à de nombreux pêcheurs de carpes. Apres avoir effectué une multitude de tests sur l’hydrolink, je vous révèle l’utilisation la plus adaptée aux situations que j’ai rencontrées.

Terminaison en fluoro

Carpe

Quand la carpe choisit une alimentation d’escargots, nous allons la retrouver sur des zones à faible profondeur, la lumière étant moins filtrée entraîne un meilleur développement des pousses d’herbes ou d’algues qui serviront de garde manger. Le fond se constitue généralement de sable ou de petits gravillons, zone dite propre. 146


1 - Faites sortir une boucle de fluoro à travers la tresse et coupez. 2 - Retirez l’excédent de tresse pour mettre à nu le fluoro. 3 - Effectuez un montage nœud sans nœud

Pour apporter la plus grande discrétion, je vais utiliser le fluoro en terminaison du bas de ligne en laissant la tresse sur le reste, ce qui sécurisera en cas de frottement imprévu. L’avantage de ce montage est qu’il n’y a pas de nœud supplémentaire donc moins de risque de casse, une tresse bien plaquée au fond nous apporte une excellente présentation. Autre avantage : moins de risque d’emmêlement aux lancers, aux mouvements de l’eau courante, ou par l’assaut des petits poissons qui viennent jouer avec notre appât.

Ce montage s’adapte aussi sur les zones de vase en pêchant avec un appât équilibré. 147

Carpe

Exploiter un fond super mou est l’une des pêches les plus difficiles.


Terminaison en tresse En France, la moyenne de vase est d’environ 3cm sans oublier la crème. La crème est une vase très souple volatile plus lourde que l’eau, plus légère que la vase qui a une épaisseur d’environs 2cm, qui apporte une couche supplémentaire, un piège pour notre appât. En effet la vase absorbe l’esche visuellement mais masque aussi son odeur. Quand la carpe se déplace au-dessus de notre esche équilibrée, elle va créer un mouvement d’eau, provoqué par le déplacement de masse. Elle peut également faire décoller volontairement les particules ainsi que les vers de vase. Il suffira tout simplement d’augmenter la longueur à couper du fluoro, votre appât va décoller et se reposer tout en douceur sur la crème, il restera très attractif, conservant toutes ses qualités.

Explication sur la séparation de la tresse et du fluoro.

Carpe

Il faut former une boucle et la pincer fortement « pas avec les ongles » mais entre le pouce est l’index. Appuyez légèrement sur la tresse de

haut en bas, le fluoro va sortir par coulissement. Les deux parties sont maintenant séparées, il vous reste à choisir la partie que vous voulez conserver et de couper l’autre.

Articulation L’absence de nœud ou d’émerillon sur le bas de ligne joue en notre faveur car elle supprime tout risque supplémentaire de rupture. Un bas 148


doute n’est plus d’actualité en ce qui me concerne. C’est vraiment un montage passe-partout, le nouveau 4x4 du pêcheur de carpe. Il limite les emmêlements grâce sa rigidité, la pêche dans la vase devient un jeu d’enfant avec son option de choisir la longueur souple voulue, sa tresse Dynema résiste à l’abrasion pour les pêches en présence d’obstacles, la Bien présenter son montage au partie Fluoro étant plus lourde se lancer comme en bateau est un plaquera parfaitement sur le fond, gage de réussite et l’angoisse du une discrétion assurée. 149

Carpe

de ligne en direct, sans jonction mais avec deux propriétés qui s’adaptent au terrain, c’est à mon avis le gros PLUS de la tresse Hydrolink. Pour cela, il vous suffit de pincer la tresse à l’endroit voulu pour l’articulation, sortir le fluoro à travers la tresse, couper le fluoro et tendre le tout. Vous obtenez un combiné direct.


Carpe

MickaĂŤl Vermis

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Carpe

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Birthday

Y P P A H


Suite à un bon début de saison, nous sommes déjà fin mai et je peux enfin prendre ma première semaine de congés pour taquiner les carpes d’un grand lac. Cette année la fraie étant tardive, j’hésite entre plusieurs destinations mais c’est délicat un peu partout.

Une valeur sûre Vu le contexte, je décide d’opter pour un lac que je connais et qui me réussit régulièrement. Je sais qu’une partie des poissons a déjà frayé, ce qui je l’espère me permettra de prendre quelques carpes affamées par les efforts de ce moment d’amour avec les mâles.

Stratégie J’ai pour habitude sur mes sessions longues (au moins 4-5 jours) de pratiquer de 2 manières :

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1- Effectuer plusieurs amorçages assez lourds composés de bouillettes et de graines lorsque le lac en question n’est pas trop loin. J’amorce directement les spots que je sais productifs. Je n’hésite pas à amorcer un autre poste de sécurité au cas où le premier ne serait pas disponible le moment venu.

2- Amorcer très lourdement un spot avec des bouillettes sur une surface très large mais toujours au milieu du poste. J’ajoute souvent le premier jour des petites particules afin d’intéresser plus vite les poissons voir même quelques attractants. Le fait d’amorcer au milieu du poste me permet de pêcher de chaque côté et d’intercepter les poissons en maraudes ou les plus méfiants. Poser une esche piégée au beau milieu d’une quantité importante d’amorçage, c’est diminuer les chances que le poisson tombe pile poil dessus assez vite. C’est ainsi retarder l’échéance voire ne jamais rien prendre. Ce sera la deuxième solution. Je disperse donc un mélange de petites graines et de billes le long d’une cassure sur 30 mètres de large. J’opte pour des appâts très riches afin de contenter les besoins énergétiques du moment des poissons et dieu sait s’ils ont besoin de recharger les batteries. Première nuit, je dispose un montage directement dans l’amorçage (on ne sait jamais !), un à l’extrémité et les deux derniers avec un léger amorçage composé uniquement de bouillettes sur des spots différents.

Pour une poignée de bouillettes Première touche, une belle commune 152


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C’est un spot enregistré dans mon GPS et qui m’a valu quelques beaux poissons. Dès le départ, le poisson prend beaucoup de fil et je n’arrive pas à l’arrêter. Il me fait un énorme rush et je me demande même, sur le coup, si ce n’est pas un silure. Le poisson livre un combat dantesque, tout en force. Il se retourne en surface et j’aperçois un poisson très large. Je suis impatient de le mettre dans l’épuisette mais je prends le temps pour ne pas le perdre. Quelques minutes plus tard, je soulève la bête Carpe

qui s’est fait piéger par une des têtes chercheuses. Malheureusement ce sera la seule de la nuit. Il n’y a aucun signe d’activité sur le spot amorcé, mais c’est souvent payant sur la durée si on laisse son montage tremper. Nous sommes lundi 26, date d e mon anniversaire et je reçois les traditionnels textos et les appels de circonstance. Il est 21h, il fait beau et nous profitons d’un superbe coucher de soleil lorsqu’un de mes détecteurs s’emballe. Le montage est à plus de 200 mètres près d’un petit obstacle.


et là je réalise que la nature vient de me faire un très beau cadeau pour mes 31 ans, un poisson d’un grand lac de presque 27 kg. Mes fidèles Crab Liver m’ont encore rapporté gros.

Tous ses œufs dans le même panier

Carpe

Le reste de la session m’a permis de capturer quelques poissons plus modestes sur les cannes isolées. J’ai arrêté l’amorçage plus conséquent au bout de 3 jours, car celui-ci s’est révélé infructueux. Cette zone restera improductive jusqu’à la fin. Pour cette quatrième nuit, je replace les 2 cannes de l’amorçage sur d’autres spots avec un amorçage très light, puisque c’est la tendance du moment. Au milieu de la nuit, j’obtiens une autre touche sur ma canne fétiche. Le combat se déroule comme le précédent, tout en puissance. Lorsque je l’épuise, j’allume de suite la frontale et aperçois un beau poisson dans la lueur de ma lampe. Le lendemain, la pesée indique 21kg, ce qui me fait une moyenne de 23,5kg sur cette canne. Au total de ces 5 nuits, j’aurai pris une dizaine de poissons.  La fraie n’étant pas finie, l’amorçage n’a pas fonctionné mais c’était un pari à

tenter. Ce qui est certain, c’est que je garderai un très bon souvenir de mon anniversaire, ce fut un merveilleux cadeau que ce magnifique poisson. Il n’y a plus qu’à attendre l’année prochaine pour mes 32 ans, pourquoi ne pas rêver à 32 kg ? 154


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Contribution : Luc Couteau Mickaël est personnage sympathique qui partage son temps entre sa petite entreprise d’appâts SO CARPE et sa passion. J’ai toujours pensé qu’il fallait aider les initiatives qui peuvent aboutir, qui sait, à une grande aventure. CARPE NO KILL a pour devise de mettre le pied à l’étrier à ceux qui ont de l’ambition positive. Retrouvez notre ami Mickaël sur le www.socarpe.com


€ 0 0 0 . 7 1 + de s n o i t a t de do € 0 0 5 . 3 e d + * s r u e u q n i a aux v *en lots

Carpe

L’enduro à ne pas râte 156


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ter !

Luc Couteau


H20 CARPE CLUB organise du 30 avril au 3 mai 2015, la troisième édition de son enduro rebaptisé JRC SUPER CUP. Une compétition qui se distingue par la qualité des lots mis en jeu et celle des participants qui viennent chaque année croisé le blank. Un enduro très particulier

Carpe

Il accepte uniquement des équipes de 4 pêcheurs réparties en 2 binômes. Chaque binôme peut pêcher sur des secteurs différents. Cependant, les 4 pêcheurs doivent être réunis sous un même nom d’équipe. Exemples : Carpe Club xy, Team Carpe xy, Marque x baits, Entreprise y, Team des étangs y… Le classement s’établit en additionnant le poids des prises pour chaque équipe. • Les équipes sont ensuite classées (de la première à la dernière) par ordre décroissant du cumul des poids. Exemple : le 1er binôme finit 3ème et le second binôme se classe 10ème, cela fera 3+10 = 13 points. • Les équipes suivantes non classées se verront attribuer un nombre de points identiques, suivant une base de calcul : (E+1+N):2=P E = Position de la dernière équipe classée, N = Nombre d’équipes participant à la manche, P = Point

Des partenaires de marque JRC, GREYS, CHUB accompagnent les compétiteurs qui viendront de tous les horizons sur les terres de la Somme (80) pour participer à cette prestigieuse rencontre. Ces grandes marques ont saisi le sens profond et la motivation des organisateurs qui s’emploient à promouvoir la pêche de la carpe avec ce qu’il y a de plus noble. Dotations de FOU ! Les organisateurs de la JRC SUPER CUP ne font pas les choses à moitié avec un tableau de dotations qui fait rêver : 17.000 euros au total de dotations dont 3.500 euros pour les vainqueurs. Ça vaut bien le coup de sortir les cannes du fourreau. Tout le monde repartira avec une dotation. A noter le prix du plus gros poisson, le Challenge des - de 20 ans et le Challenge Féminin. Une tombola aura lieu sur place avec de grosses dotations. La participation active de plusieurs associations locales est un renfort très appréciable avec l’ACPNA, ECH PERCOU, AAPPMA UPA, appma de Long, appma de Conty, Ville de Conty, appma de Flixecourt , aapma d’Ailly sur Somme, Association de Chasse et Pêche d’Hangest, Amiens Métropole ainsi que le soutien de la Fédération Départementale de la Pêche 80. Pour tout renseignement, contactez Jean-Philippe DRUART Tél. : 06 23 78 92 23 158


Secteur 5 Hangest sur Somme

Secteur 2 Argœuves et Dreuil

Secteur 6 Long

Secteur 3 Saint Sauveur

Secteur 7 Flixecourt

Secteur 4 Saint Sauveur (Bis)

Secteur 8 Conty Carpe

8  s e c t e u r s 159

Secteur 1 Base nautique et Ailly


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le droit de sentir le poisson.

Préservons la nature ! Luc Couteau 2014


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