HORAIRES Horaire d’hiver (octobre à mai) du mardi au dimanche de 10h à 20h.
Terrasse
PORTRAITS : ESSENCE ET EXPRESSION
3ÈME ÉTAGE
Horaire d’été (juin à septembre) du mardi au dimanche de 10h à 21h.
A PARTIR DU 23 JUIN SALLE 1
Fermeture Tous les lundis. Le 1er janvier et le 25 décembre.
Francisco Gutiérrez Cossío est l’un des artistes les plus importants qui aient vu le jour en Espagne. Dans le Portrait de ma mère, peint en 1942, il a su capter l’esprit serein et aimable de ce personnage dans une image aux contours défaits, malgré la forte construction des plans, en privilégiant les lignes courbes. Il se sert en outre d’atmosphères voilées et recouvre la surface de la toile d’un blanc moucheté, tout à fait caractéristique de son travail.
TARIFS 2ÈME ÉTAGE
Plein tarif : 8 euros Gratuité (sur présentation d’un justificatif) : Amis du Centre Botín, détenteurs du Pass permanent, moins de 16 ans, chômeurs, sponsors, journalistes accrédités, détenteurs de la carte ICOM, de la carte CIMAM, de la carte IAC ou de la carte Sotheby’s Preferred, ainsi que les détenteurs de la carte SOY de la Mutua Madrileña.
Billetterie Amis/ sponsors SALLE 2
Oficinas
Tarif réduit (sur présentation d’un justificatif) : 4€. Seniors (plus de 65 ans), Etudiants (16 à 25 ans), visiteurs handicapés et familles nombreuses.
Auditorio
1ER ÉTAGE PORTRAITS : ESSENCE ET EXPRESSION
Acceso Este
Acceso Oeste
Billetterie
Tarif groupes : 6 euros/visiteur. Groupes de 8 à 30 personnes (guide ou responsable du groupe inclus).
SALLE 1
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LE PAYSAGE RECONFIGURÉ
EL MUELLE (REZ-DE-CHAUSSÉE) Accueil des visiteurs Boutique Restaurant
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Muelle de Albareda, s/n Jardines de Pereda 39004 Santander (Espagne) Tél : +34 942 047 147 centrobotin.org
Première de couverture : Cristina Iglesias. Pabellón Suspendido III (Los sueños) [Pavillon Suspendu III (Les rêves)], 2011-2016. Image: Sebastiano Pellion di Persano.
Daniel Vázquez Díaz, Femme en rouge, C. 1931
Francis Bacon, Autoportrait à l’œil blessé, 1972
Essence et expression : ce sont là les notes dominantes d’une sélection de chefsd’œuvre du XXème siècle cédée à titre gracieux par Jaime Botín à la Fondation Botín, dont il est le parrain, pour intégrer l’exposition permanente du Centre Botín.
Cet ensemble d’œuvres présente trois traits communs : l’expression prévaut grâce à l’usage de la couleur et de la lumière, la figure est utilisée comme un moyen de communication et un fil directeur et, enfin, le fait que tous sont des portraits, ce qui constitue l’essence même de tout l’ensemble.
Il s’agit là de huit œuvres d’artistes de renom, reconnus pour la valeur plastique de leur œuvre : Francis Bacon, Francisco Gutiérrez Cossío, Juan Gris, José Gutiérrez Solana, Henri Matisse, Isidre Nonell, Daniel Vázquez Díaz et Joaquín Sorolla. Tous développèrent leur activité au début du XXème siècle, alors que les avant-gardes se trouvaient en pleine éclosion : une période d’une grande complexité, marquée par la rupture avec la tradition, par les différents courants qui émergent et les mouvements esthétiques qui se chevauchent.
Autoportrait à l’œil blessé est un tableau réalisé par Francis Bacon en 1972, quelques mois après le suicide de son modèle et amant, George Dyer. Cette peinture exprime la solitude, la douleur et le déchirement de l’artiste face à la perte de l’être cher. Ce dernier semble également y exprimer sa personnalité autodestructrice, en traçant une image d’une violence inquiétante où les formes géométriques décomposent le visage, tout en donnant un effet très dynamique à l’ensemble.
EXPOSITIONS
Juan Gris aborde en 1918, en pleine maturité artistique, la figure de l’Arlequin où il offre une synthèse des formes avec un dépouillement des éléments, et réduit la présence des motifs représentés par une composition simple, au service de la figure humaine, mise en valeur par des plans qui se recoupent. L’artiste se sert également du personnage pour faire ressortir la couleur, qu’il empâte toujours en dialogue avec le bleu.
Dans Le faiseur de masques, José Gutiérrez Solana peint son ami Emeterio dans son atelier de Madrid, installé à Las Vistillas. L’artiste nous montre sa personnalité dans une composition symétrique, aux espaces parfaitement répartis. Exécutée dans les toutes dernières années de sa production, cette œuvre, malgré la noirceur ambiante, est une peinture coloriste qui a son atmosphère propre. Henri Matisse reflète dans sa Femme espagnole le souvenir de son voyage dans notre pays en 1911, lors de sa visite au Musée du Prado et en Andalousie. Voyage dont il reviendra chargé d’une valise emplie de brocarts et de mantilles, ainsi que d’une palette à la lumière puissante, qui se traduit dans des couleurs nettes, ouvertes, non mélangées aux clairs-obscurs. Cette influence donne lieu à un style plus léger, subtil et harmonieux. Isidre Nonell peint en 1907 Figure à micorps, à un moment où il abandonne la figure de la gitane comme personnage principal au profit de la réalisation de portraits
Joaquín Sorolla, Au bain, Valence, 1908
de femmes au teint pâle, plus sereines, langoureuses et mélancoliques. L’artiste se décante pour la couleur comme un élément saillant pour modeler sa figure, superpose des blancs et des bleus en contraste avec les chevelures sombres de ses modèles. Au bain de Joaquín Sorolla est une œuvre d’une grande sensibilité et délicatesse peinte à l’été 1908 sur la plage de Valence, en Espagne. S’en dégage la délicatesse de ses lumières et de sa palette restreinte, que l’artiste laisse transparaître par des touches de pinceau épaisses et de brillants contrastes de lumières. Daniel Vázquez Díaz est l’un des grands tenants du genre. Femme en rouge fut peinte en 1931, alors qu’il était déjà installé à Madrid. Force est de souligner l’expression et le sentiment qui affleurent sur le visage de ce personnage, l’essence qui transparaît comme un reflet de l’esprit, en transcendant toute expression particulière. Un air sombre et nostalgique parcourt toutes ces peintures, comme si un large voile transparent de mélancolie les enveloppait.
ACTIVITÉS COMPLÉMENTAIRES DANS LA BROCHURE D’ACTIVITÉS OU SUR WWW.CENTROBOTIN.ORG
LE PAYSAGE RECONFIGURÉ
6 OCTOBRE 3 MARS SALLE 2 Commissariat : Vicente Todolí En collaboration avec
23 JUIN 2018 13 JANVIER 2019 SALLE 1 Commissariat : Benjamin Weil
Habitación vegetal III (Chambre végétale III), 2005.Poudre de bronze, résine et fibre de verre. Image: Attilio Maranzano
ainsi, Celosía XI (Jalousie, XI) de 2006 ou Impressions d’Afrique II de 2002, rivalisent avec ces panneaux de bois ajourés propres à l’architecture arabe, qui permettent de voir sans être vu. Lorsque la lumière traverse ces constructions, elle projette les ombres de textes littéraires qui viennent s’entretisser avec les pièces en bois.
Corredor Suspendido I (Pavillon suspendu I), 2006. Métal tressé, câbles d’acier et ombre. Image: Attilio Maranzano
Placée sous le commissariat de Vicente Todolí, Président du conseil artistique de la Fondation Botín, l’exposition CRISTINA IGLESIAS : ENTRƎSPACES est l’occasion unique d’appréhender le parcours et l’œuvre récente de l’une des artistes espagnoles les plus renommées sur la scène internationale. Au cours de sa carrière artistique, Cristina Iglesias (Saint Sébastien, novembre 1956) a défini un vocabulaire sculptural singulier, fondé sur la création d’ambiances immersives, ouvrant sur une expérience, où des concepts tels que l’espace et le temps, le visible et l’occulte, entrent en résonance avec des références poétiques et philosophiques comme l’illusionnisme, la métaphore ou la théâtralité.
Ce parcours s’ouvre, dans les Jardins de Pereda, sur une intervention sculpturale composée de quatre puits et d’un bassin, intitulée Desde lo subterráneo (Depuis le sous-sol), pour se poursuivre à l’intérieur de la salle, qui abrite un choix de 21 œuvres monumentales, créées par l’artiste entre 1992 et 2018. Au fil de l’exposition, le visiteur peut se plonger dans les « espaces imaginés » et les « paysages profonds et sensoriels », créés par l’artiste à travers l’association de ses œuvres les plus représentatives, telles que des jalousies, des chambres, des corridors ou des pavillons suspendus, avec ses travaux les plus récents, où son travail porte sur des textures et des matériaux nouveaux. La tension entre le visible et l’invisible est sous-jacente dans ses fameuses jalousies :
De même, l’installation Corredor suspen dido I (Pavillon suspendu I), 2006, aux grandes dimensions, invite le spectateur à s’avancer dans des lieux magiques et surprenants, à travers des chemins de reflets d’ombres et de lumières, créés par les textes de J. G. Ballard qui s’imbriquent dans l’œuvre, là où la lumière l’illumine. En dialogue avec les Jardins de Pereda, se trouve à une extrémité de la salle Pasaje I (Passage I), 2002, une œuvre tissée en sparte, de neuf mètres de long sur quatre mètres de large, qui transfigure l’espace architectonique. Cette exposition invite également le visiteur à pénétrer dans un autre paysage, d’une grande profondeur, celui de Habitación vegetal III (Chambre végétale III), 2005, une grotte naturelle tapissée de végétation foisonnante, taillée dans de la résine, de la poussière de bronze et de la fibre de verre. Comme l’affirme Michael Newman dans le catalogue de l’exposition,
il s’agit d’ « un espace de transformation qui a un lien avec les seuils entre la vie et la mort, la nature et la culture ». Cette exposition propose également une série de travaux où l’artiste utilise des surfaces réfléchissantes comme dans Habitación acero inoxidable (Chambre acier inoxydable), 1996, ou Pabellón de cristal (Pavilllion de cristal), 2014, mais aussi des impressions sérigraphiques en grands formats (Poliptiques et Triptyques), qui côtoient l’illusionnisme en nous montrant des lieux réels à partir de maquettes en miniature. Finalement, CRISTINA IGLESIAS : ENTRƎSPACES accueille en exclusivité Growth I, réalisée par l’artiste en 2018 : une œuvre cylindrique, ouverte et composée d’un développement de rhizomes dont les formes pseudo-naturelles se prolongent, enfermant dans leurs interstices des masses cristallisées et colorées. En traversant cette surface, la lumière projette la couleur du verre et les cavités ajourées entre les racines au centre de l’espace ainsi créé. C’est là l’occasion rêvée de découvrir l’évolution du langage sculptural de Cristina Iglesias, lauréate du Prix National d’Arts Plastiques, au cours de ces vingt dernières années, ainsi que la réflexion continue qu’elle offre sur la sculpture et son rapport à l’espace.
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Tacita Dean, JG (photogramme du film), 2013
La représentation de paysages, de facture réaliste ou fantaisiste, a été au cœur des pratiques en arts visuels depuis des centaines d’années. Depuis la fin du XIXème siècle, les artistes ont abordé de nouvelles approches artistiques en vue de générer des formes d’art reflétant l’accélération et la complexification croissante du monde qui les entoure. De l’impressionnisme aux mouvements qui en découlent, et jusqu’à l’abstraction, les 150 dernières années ont été marquées par des voies expérimentales, par des avancées formelles qui rendent comptent des tournants profonds apportés par les nouvelles technologies, ainsi que par l’avènement de nouvelles structures sociales et de nouvelles utopies. L’art du XXIème siècle est ancré dans ces mêmes problématiques, reflétant un monde en proie à un devenir toujours plus chaotique et complexe, alors même qu’il devient de plus en plus multicouche et mondialisé. L’idée du paysage tient lieu de fil directeur dans l’exposition Le paysage reconfiguré,
et peut tout aussi bien s’interpréter littéralement ou d’une façon plus abstraite, voire ésotérique. Un paysage qui est re-conçu et re-pensé, plutôt que tout juste dépeint : un lieu pour regarder ou pour ressentir au sein même de l’espace d’exposition, un paysage en soi unique en son genre. Cette sélection d’œuvres issue de la collection de la Fondation Botín regroupe peintures, dessins, sculptures, mais aussi vidéos et installations multimédia – forme qui incarne sans doute l’avant-garde de la recherche artistique au cours des dernières années. Cette exposition intègre des œuvres de Leonor Antunes, Miroslav Balka, Lothar Baumgarten, Jacobo Castellano, Tacita Dean, Fernanda Fragateiro, Nuria Fuster, Joan Jonas, Irene Kopelman, Sol LeWitt, Julie Mehretu, João Onofre, Sara Ramo, Ignacio Uriarte, et Oriol Vilanova. D’une grande complexité, les compositions à grande échelle de Julie Mehretu, caractérisées par une multiplicité de couches laissent
souvent apparaître des détails architecturaux : elles dépeignent un monde à l’état de chaos, où les antagonismes et les conflits de toute nature semblent prévaloir. Random Intersection #14 de Leonor Antunes fait partie de la réalisation en cours d’une série d’œuvres suspendues, dont l’apparence fait directement référence aux brides équestres. L’artiste met alors en rapport cet assemblage avec l’espace dédié à l’exposition, par le biais d’un enchevêtrement de lanières de chanvre, créant ainsi une sorte de présence fantomatique dans l’espace, en contraste avec la densité du cadre architectural. Dans son film, Tacita Dean centre essentiellement son propos sur l’échange épistolaire qu’elle entretient avec l’auteur britannique J. G. Ballard, sur les curieuses ressemblances qu’elle trouve entre une nouvelle qu’il publia en 1960 et Spiral Jetty, le fameux travail de Land Art de Robert Smithson, créé dans le Grand Lac Salé (Utah). Ce film montre des paysages salins de l’Amérique du Nord pendant qu’une voix off lit des extraits choisis provenant de différents textes de Smithson et de Ballard. En collaboration avec un océanographe, Irene Kopelman a fait des recherches sur les divers systèmes qui sont employés depuis le XIXème siècle afin de mesurer la couleur et le degré de transparence des corps aquatiques. Joan Jonas, quant à elle, met sa peinture murale au service de la création d’un milieu dans lequel s’immerger, qui évoque une forêt peuplée d’oiseaux. Elle met en scène une performance vidéo à deux chaînes, ponctuée de références composites à son long voyage autour du monde et à son exploration des paysages ruraux de la Cantabrie. Entre 1977 et 1986, Lothar Baumgarten explore des régions lointaines en Amérique du Sud. Ses photographies se font l’écho du contraste profond qui existe entre les fan-
Leonor Antunes, Random intersections #14 (détail), 2017.
tasmes occidentaux du paradis et le mode de vie des tribus autochtones, face à la destruction systématique de leur habitat par les grandes multinationales. Sur cette peinture murale figure la liste des noms de certaines de ces tribus, ainsi que ceux des territoires qu’elles occupent toujours. Oriol Vilanova crée un méta-paysage à partir d’une collection de 700 cartes postales centrées sur des villes, vues de nuit : il propose une réflexion sur la manière dont le paysage est souvent réduit à la condition de cliché touristique. La sculpture au sol de Fernanda Fragateiro, Intersection, est la réplique d’une passerelle en caillebotis qu’elle découvrit, alors qu’elle explorait les fondations de Ciudad Abierta, une expérience architectonique utopique menée à bien au centre du Chili. Nuria Fuster met en scène l’effigie qu’est la figure de Don Quichotte, en insufflant une trame théâtrale à son assemblage d’objets trouvés, en même temps qu’elle donne à cette installation une dimension comparable à celle d’un paysage. Un drap d’acier fait office de relief géographique, ainsi qu’un aspirateur qui envoie de l’air dans les ailes de ce qui ne serait sinon qu’un futile ventilateur industriel, évoquant ici les moulins du fameux roman épique de Miguel de Cervantes.
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