HORAIRES Horaire d’hiver (octobre à mai) du mardi au dimanche de 10h à 20h.
Azotea
PORTRAITS : ESSENCE ET EXPRESSION
3ÈME ÉTAGE
Horaire d’été (juin à septembre) du mardi au dimanche de 10h à 21h.
A PARTIR DU 23 JUIN SALLE 1
Fermeture Tous les lundis* (sauf le 25 juin et du 16 juillet au 27 août – tous deux inclus -) Le 1er janvier et le 25 décembre.
TARIFS
Francisco Gutiérrez Cossío est l’un des artistes les plus importants qui aient vu le jour en Espagne. Dans le Portrait de ma mère, peint en 1942, il a su capter l’esprit serein et aimable de ce personnage dans une image aux contours défaits, malgré la forte construction des plans, en privilégiant les lignes courbes. Il se sert en outre d’atmosphères voilées et recouvre la surface de la toile d’un blanc moucheté, tout à fait caractéristique de son travail.
2ÈME ÉTAGE
Plein tarif : 8 euros Gratuité (sur présentation d’un justificatif) : Amis du Centre Botín, détenteurs du Pass permanent, moins de 16 ans, chômeurs, sponsors, journalistes accrédités, membres du Conseil international des Musées (ICOM), du CIMAM, de l’IAC et de Sotheby’s Preferred et détenteurs de la carte SOY de la Mutua Madrileña. Tarif réduit (sur présentation d’un justificatif) : 4€. Seniors (plus de 65 ans), Etudiants (16 à 25 ans), visiteurs handicapés et familles nombreuses.
JOAN MIRÓ: SCULPTURES 1928-192
Taquilla Amigos/ patrocinadores SALLE 2
Oficinas
Auditorio
1ER ÉTAGE PORTRAITS : ESSENCE ET EXPRESSION
Acceso Este
Acceso Oeste
Taquilla SALLE 1
Entrée pour les groupes : 6 euros/visiteur. Groupes de 8 à 30 personnes (guide ou responsable du groupe inclus).
LE PAYSAGE RECONFIGURÉ
EL MUELLE (REZ-DE-CHAUSSÉE)
CONSULTER LES EXPOSITIONS #JoanMiró #Elpaisajereconfigurado #LaColecciónCB #Retratosesencia
Accueil des visiteurs Boutique Restaurant Taquilla
Muelle de Albareda, s/n Jardines de Pereda 39004 Santander (Espagne) Tél : +34 942 047 147 centrobotin.org
Première de couverture : Joan Miró. Projet pour un monument, 1972. © Successió Miró 2018. Daniel Vázquez Díaz, Mujer de rojo (détail), C.1931. Lothar Baumgarten - Montaigne/Pemón, 1977-85 (détail). Avec l’aimable autorisation de la Galerie Marian Goodman.
Daniel Vázquez Díaz, Femme en rouge, C. 1931
Francis Bacon, Autoportrait à l’œil blessé, 1972
Essence et expression : ce sont là les notes dominantes d’une sélection de chefsd’œuvre du XXème siècle cédée à titre gracieux par Jaime Botín à la Fondation Botín, dont il est le parrain, pour intégrer l’exposition permanente du Centre Botín.
Cet ensemble d’œuvres présente trois traits communs : l’expression prévaut grâce à l’usage de la couleur et de la lumière, la figure est utilisée comme un moyen de communication et un fil directeur et, enfin, le fait que tous sont des portraits, ce qui constitue l’essence même de tout l’ensemble.
Il s’agit là de huit œuvres d’artistes de renom, reconnus pour la valeur plastique de leur œuvre : Francis Bacon, Francisco Gutiérrez Cossío, Juan Gris, José Gutiérrez Solana, Henri Matisse, Isidre Nonell, Daniel Vázquez Díaz et Joaquín Sorolla. Tous développèrent leur activité au début du XXème siècle, alors que les avant-gardes se trouvaient en pleine éclosion : une période d’une grande complexité, marquée par la rupture avec la tradition, par les différents courants qui émergent et les mouvements esthétiques qui se chevauchent.
Autoportrait à l’œil blessé est un tableau réalisé par Francis Bacon en 1972, quelques mois après le suicide de son modèle et amant, George Dyer. Cette peinture exprime la solitude, la douleur et le déchirement de l’artiste face à la perte de l’être cher. Ce dernier semble également y exprimer sa personnalité autodestructrice, en traçant une image d’une violence inquiétante où les formes géométriques décomposent le visage, tout en donnant un effet très dynamique à l’ensemble.
EXPOSITIONS
Juan Gris aborde en 1918, en pleine maturité artistique, la figure de l’Arlequin où il offre une synthèse des formes avec un dépouillement des éléments, et réduit la présence des motifs représentés par une composition simple, au service de la figure humaine, mise en valeur par des plans qui se recoupent. L’artiste se sert également du personnage pour faire ressortir la couleur, qu’il empâte toujours en dialogue avec le bleu.
Dans Le faiseur de masques, José Gutiérrez Solana peint son ami Emeterio dans son atelier de Madrid, installé à Las Vistillas. L’artiste nous montre sa personnalité dans une composition symétrique, aux espaces parfaitement répartis. Exécutée dans les toutes dernières années de sa production, cette œuvre, malgré la noirceur ambiante, est une peinture coloriste qui a son atmosphère propre. Henri Matisse reflète dans sa Femme espagnole le souvenir de son voyage dans notre pays en 1911, lors de sa visite au Musée du Prado et en Andalousie. Voyage dont il reviendra chargé d’une valise emplie de brocarts et de mantilles, ainsi que d’une palette à la lumière puissante, qui se traduit dans des couleurs nettes, ouvertes, non mélangées aux clairs-obscurs. Cette influence donne lieu à un style plus léger, subtil et harmonieux. Isidre Nonell peint en 1907 Figure à micorps, à un moment où il abandonne la figure de la gitane comme personnage principal au profit de la réalisation de portraits
Joaquín Sorolla, Au bain, Valence, 1908
de femmes au teint pâle, plus sereines, langoureuses et mélancoliques. L’artiste se décante pour la couleur comme un élément saillant pour modeler sa figure, superpose des blancs et des bleus en contraste avec les chevelures sombres de ses modèles. Au bain de Joaquín Sorolla est une œuvre d’une grande sensibilité et délicatesse peinte à l’été 1908 sur la plage de Valence, en Espagne. S’en dégage la délicatesse de ses lumières et de sa palette restreinte, que l’artiste laisse transparaître par des touches de pinceau épaisses et de brillants contrastes de lumières. Daniel Vázquez Díaz est l’un des grands tenants du genre. Femme en rouge fut peinte en 1931, alors qu’il était déjà installé à Madrid. Force est de souligner l’expression et le sentiment qui affleurent sur le visage de ce personnage, l’essence qui transparaît comme un reflet de l’esprit, en transcendant toute expression particulière. Un air sombre et nostalgique parcourt toutes ces peintures, comme si un large voile transparent de mélancolie les enveloppait.
ACTIVITÉS COMPLÉMENTAIRES DANS LA PLAQUETTE D’ACTIVITÉS OU SUR WWW.CENTROBOTIN.ORG
JOAN MIRÓ:
SCULPTURES 1928-1982
LE PAYSAGE RECONFIGURÉ
20 MARS 2 SEPTEMBRE SALLE 2 Commissaires d’exposition : María José Salazar Joan Punyet Miró
En collaboration avec
Sa première incursion dans la sculpture a lieu en 1928, et a pour origine l’inclusion d’objets dans des compositions bidimensionnelles, qui le conduisent à la production d’œvres en trois dimensions. C’est un point d’inflexion, de recherche et de rupture où il crée des œuvres au format pictural dans un cadre traditionnel, en travaillant le collage pour évoluer vers des formes plus synthétiques.
L’œil attire les diamants, 1974. collection MoMA, New York, © Sucesió Miró 2018.
L’œuvre sculptée de Joan Miró (18931983), particulièrement personnelle et libre, constitue un monde propre, parfois qualifié de « mironien » qui trouve son origine entre 1912 et 1915 dans ses années de formation. En 1920 Joan Miró part vivre à Paris. Sa conception de la sculpture en matière de formes, volumes et utilisation de matériels divers, trouve son origine dans les avantgardes, tout particulièrement le dadaïsme, par l’usage de matériaux du quotidien – ready made- et le surréalisme, qui l’amène à synthétiser les formes, tandis qu’il trouve son langage du côté de l’onirisme.
Au début de la Seconde Guerre Mondiale, Joan Miró quitte Paris pour la Normandie, où il demeurera jusqu’à son retour en Espagne, en 1942. Ce sont des années d’isolement, de solitude et de réflexion après tout ce qu’a vécu l’artiste et durant lesquels il écrit et rêve d’avoir un atelier dans lequel travailler. En 1944 il se remet à la sculpture et commence alors ce qu’on peut appeler sa deuxième période. C’est la véritable naissance du Miró sculpteur. Le transfert de sa résidence à Majorque, la construction de l’atelier de Josep Lluis Sert et l’acquisition de la vieille ferme de Son Boter, qui lui sert aussi d’atelier, lui permettent de travailler dans différents lieux et d’atteindre sa maturité artistique et sa pleine liberté d’expression dans sa sculpture. C’est à cette époque qu’il commence à utiliser le bronze, un matériau académique traditionnellement utilisé en sculpture et qui est à l’opposé de l’esprit de son propre travail, infatigable et novateur, mais qui lui permet l’assemblage des objets qu’il a dénichés.
23 JUIN 2018 13 JANVIER 2019 SALLE 1 Commissaire d’exposition : Benjamin Weil
Vue de l’exposition © Sucesió Miró 2018
Après une brève période de silence et de réflexion, il se remet à la sculpture en 1962, date qui ouvre la troisième période, la plus féconde et créative de sa production, qui naît de l’assemblage de matériaux et la transformation d’objets dénichés dans la nature et au cours de laquelle l’utilisation de nouveaux matériaux, qui décuplent son imagination, occupe une grande place et donne lieu à de nouvelles formes équilibrées et poétiques. C’est aussi à ce moment-là que l’artiste se lance dans la sculpture monumentale et qu’il commence à créer une sculpture en bronze coloré sur les conseils de Giacometti. On pourrait penser que ces œuvres sont formées d’un improbable assemblage d’objets obtenu au hasard, mais rien n’est moins vrai. Miró devinait et recherchait les formes en suivant toujours un principe d’association. L’artiste dépouille les objets de leur identité pour leur en donner une autre et constituer, en association avec les autres objets, une figure individuelle ayant son caractère propre, et lui conférant une unité par son regard poétique. Pour y parvenir, il se sert de la photographie de l’assemblage de la pièce, ou d’esquisses préalables.
C’est au cours de ses dernières années de création, sa quatrième période, qu’il reçoit des commandes importantes de sculptures destinées à occuper des espaces publics de Barcelone, Madrid, Chicago, Milan ou Paris, ce qui comblait son aspiration à ce que l’art puisse éveiller des émotions chez le spectateur. Quasi nonagénaire, l’artiste poursuit son travail de sculpteur, auquel il confère peutêtre une puissance jusque-là inconnue, mais dans lequel son intuition et sa créativité sont plus palpables. Dans toute son œuvre sculptée, il s’oppose à la sculpture traditionnelle et cherche à entrer en relation avec le spectateur, en établissant avec lui un dialogue poétique et libre qui imprègne et transforme sa perception. Une exposition exceptionnelle qui marque un avant et un après pour comprendre le langage sculptural de Joan Miró et qui présente un ensemble allant de sa première pièce, qui remonte à 1928, à la dernière, créée à l’âge de 90 ans.
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Tacita Dean, JG (photogramme du film), 2013
La représentation de paysages, de facture réaliste ou fantaisiste, a été au cœur des pratiques en arts visuels depuis des centaines d’années. Depuis la fin du XIXème siècle, les artistes ont abordé de nouvelles approches artistiques en vue de générer des formes d’art reflétant l’accélération et la complexification croissante du monde qui les entoure. De l’impressionnisme aux mouvements qui en découlent, et jusqu’à l’abstraction, les 150 dernières années ont été marquées par des voies expérimentales, par des avancées formelles qui rendent comptent des tournants profonds apportés par les nouvelles technologies, ainsi que par l’avènement de nouvelles structures sociales et de nouvelles utopies. L’art du XXIème siècle est ancré dans ces mêmes problématiques, reflétant un monde en proie à un devenir toujours plus chaotique et complexe, alors même qu’il devient de plus en plus multicouche et mondialisé. L’idée du paysage tient lieu de fil directeur dans l’exposition Le paysage reconfiguré,
et peut tout aussi bien s’interpréter littéralement ou d’une façon plus abstraite, voire ésotérique. Un paysage qui est re-conçu et re-pensé, plutôt que tout juste dépeint : un lieu pour regarder ou pour ressentir au sein même de l’espace d’exposition, un paysage en soi unique en son genre. Cette sélection d’œuvres issue de la collection de la Fondation Botín regroupe peintures, dessins, sculptures, mais aussi vidéos et installations multimédia – forme qui incarne sans doute l’avant-garde de la recherche artistique au cours des dernières années. Cette exposition intègre des œuvres de Leonor Antunes, Miroslav Balka, Lothar Baumgarten, Jacobo Castellano, Tacita Dean, Fernanda Fragateiro, Nuria Fuster, Joan Jonas, Irene Kopelman, Sol LeWitt, Julie Mehretu, João Onofre, Sara Ramo, Ignacio Uriarte, et Oriol Vilanova. D’une grande complexité, les compositions à grande échelle de Julie Mehretu, caractérisées par une multiplicité de couches laissent
souvent apparaître des détails architecturaux : elles dépeignent un monde à l’état de chaos, où les antagonismes et les conflits de toute nature semblent prévaloir. Random Intersection #14 de Leonor Antunes fait partie de la réalisation en cours d’une série d’œuvres suspendues, dont l’apparence fait directement référence aux brides équestres. L’artiste met alors en rapport cet assemblage avec l’espace dédié à l’exposition, par le biais d’un enchevêtrement de lanières de chanvre, créant ainsi une sorte de présence fantomatique dans l’espace, en contraste avec la densité du cadre architectural. Dans son film, Tacita Dean centre essentiellement son propos sur l’échange épistolaire qu’elle entretient avec l’auteur britannique J. G. Ballard, sur les curieuses ressemblances qu’elle trouve entre une nouvelle qu’il publia en 1960 et Spiral Jetty, le fameux travail de Land Art de Robert Smithson, créé dans le Grand Lac Salé (Utah). Ce film montre des paysages salins de l’Amérique du Nord pendant qu’une voix off lit des extraits choisis provenant de différents textes de Smithson et de Ballard. En collaboration avec un océanographe, Irene Kopelman a fait des recherches sur les divers systèmes qui sont employés depuis le XIXème siècle afin de mesurer la couleur et le degré de transparence des corps aquatiques. Joan Jonas, quant à elle, met sa peinture murale au service de la création d’un milieu dans lequel s’immerger, qui évoque une forêt peuplée d’oiseaux. Elle met en scène une performance vidéo à deux chaînes, ponctuée de références composites à son long voyage autour du monde et à son exploration des paysages ruraux de la Cantabrie. Entre 1977 et 1986, Lothar Baumgarten explore des régions lointaines en Amérique du Sud. Ses photographies se font l’écho du contraste profond qui existe entre les fan-
Leonor Antunes, Random intersections #14 (détail), 2017.
tasmes occidentaux du paradis et le mode de vie des tribus autochtones, face à la destruction systématique de leur habitat par les grandes multinationales. Sur cette peinture murale figure la liste des noms de certaines de ces tribus, ainsi que ceux des territoires qu’elles occupent toujours. Oriol Vilanova crée un méta-paysage à partir d’une collection de 700 cartes postales centrées sur des villes, vues de nuit : il propose une réflexion sur la manière dont le paysage est souvent réduit à la condition de cliché touristique. La sculpture au sol de Fernanda Fragateiro, Intersection, est la réplique d’une passerelle en caillebotis qu’elle découvrit, alors qu’elle explorait les fondations de Ciudad Abierta, une expérience architectonique utopique menée à bien au centre du Chili. Nuria Fuster met en scène l’effigie qu’est la figure de Don Quichotte, en insufflant une trame théâtrale à son assemblage d’objets trouvés, en même temps qu’elle donne à cette installation une dimension comparable à celle d’un paysage. Un drap d’acier fait office de relief géographique, ainsi qu’un aspirateur qui envoie de l’air dans les ailes de ce qui ne serait sinon qu’un futile ventilateur industriel, évoquant ici les moulins du fameux roman épique de Miguel de Cervantes.
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