En tête-à-tête avec Arthur Ribo

interview

EN TÊTE-À-TÊTE AVEC

ARTHUR RIBO

L’Assemblée, nouveau spectacle que vous deviez créer lors du Festival Furies 2020 a été empêché... et reporté à 2021. Est-ce que ce temps contraint a changé vos intentions ou desseins artistiques ?

L’intention, la question qui sous-tend le projet n’a pas changé : Comment faire ensemble ? Cette question s’est approfondie avec le temps mais surtout le contexte. Ce virus vient interroger notre regard sur le monde et la vie.

Il peut être vu comme une chance de plus pour l’humanité de se voir comme une espèce commune faisant partie de la création et n’ayant pas tout pouvoir sur elle. Un genre de réveil humaniste, pacifique et écologique qui serait grandement salutaire. Ou il peut être vu comme une malédiction, un ennemi, ce que nous faisons. Créant de la division où il faudrait de la cohésion. Le monde est devenu fou, des pseudos médecins experts sortis d’un placard donnent leur avis à la télévision, et les médecins et chercheurs de terrain sont tout simplement méprisés par les décideurs publics qui se réfugient dans un autoritarisme qui tente maladroitement de cacher leur ignorance du sujet. Des chefs ignares qui paniquent semble être une mauvaise option pour faire ensemble. Le projet ne parle absolument pas de ça, il s'arrête sur le premier point : Faire ensemble. Être l’Assemblée.

Dans l’idée, c’est faire que ce qu’on crée ensemble soit plus grand que la somme de nos chacuns. C’est faire le pari d’un croisement de disciplines au service d’un récit qui les embrassent toutes. Le dessein artistique n’a pas changé, offrir un nouveau regard sur le monde par le récit, être à l'affût de la beauté et de l’humour pour partager un moment de vie avec ceux qui se déplaceront encore voir des spectacles. Merci à eux.