Pfe cheng gabrielle document

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« Anou batUne urbanieneté karé l o t coté rui ss o » tropicale à Port-Louis

Concevoir et réhabiliter un espace public en milieu urbain

pfe session juillet 2015

Gabrielle Cheng


praia cape verde Banjul gambia bissau guinea bissau

L’île Maurice est stratégiquement située sur la route des Indes et sa population multi-culturelle s’est constituée au fil des colonisations.

conakry guinea

freetown sierra leone monrovia liberia

cotonou benin abidjan cote d’ivoire

lomé accra togo malabo ghana equatorial guinea

bangui central african republic

YAOUNDÉ CAMEROON

libreville gabon brazzaville republic of congo

kampala uganda

SAO TOMÉ SAO TOMÉ AND PRINCIPE

kinshasa democratic republic of congo

luanda angola

dar es salaam tanzania

moroni comoros

victoria seychelles

lilongwe malawi Port-Louis Mauritius

maputo mozambique

Planisphère démontrant la population mondiale en 2050 en tant que multiple de la population recensée de 2015

Carte de l’Afrique démontrant les différents territoires ayant un climat similaire, Maurice appartient à la catégorie «Forest»1.


ÎLE MAURICE, UN CONTEXTE SUR LE CONTINENT AFRICAIN Superficie de l’île 1 865 km2

Population nationale 2013 1, 259 838 hab Groupes ethniques Indo Mauricien 68% Créole 27% Sino-Mauricien 3% Franco-Mauricien 2% Religion Hindou 48% Catholique 23.6% Musulman 16.6% Protestant 8.6% Autres 2.8% Athée 0.4 %

Carte topographique de l’île Maurice

Langues // la population générale est polyglotte Anglais // langue officielle écrite Français 3.4% // langue parlée Créole mauricien 80.5% // patois local Bhojpuri 12.1% Autre 4% // Hakka, Mandarin, Tamil, Urdu...

L’île Maurice est un petit état insulaire situé au milieu de l’océan indien. Terre de migration et de diversité culturelle, l’île a hérité de colonisations successives et de vagues de migration importantes le long de son histoire. Le climat local est très humide et est caractérisé par une faible amplitude thermique diurne, nocturne et saisonnière qui génère une biodiversité et des écosystèmes uniques. L’île s’apparente à une forêt tropicale, condition qui rassemble une grande surface du contient africain1. Cette similitude de climat, support de biodiversité, lie Maurice à de nombreuses grandes villes Africaines, Accra, Maputo, Dar es Salaam…

PIB $ 16.63 milliard Production agricole Cannes à sucre / thé / maïs / pommes de terre/ bananes / lentilles // poisson / viande de boeuf Industries Produits sucriers / fabrication textile / chimique / transformation de métaux / équipements de transport / production de machinerie / tourisme

Le projet répond aux questions contemporaines de « l’habiter collectivement » dans un contexte de ville tropicale. Il s’appuie sur l’espace public comme lien entre les habitants et entre les quartiers sectorisés de la ville. Une réflexion urbaine s’appuyant sur les grands traits de la topographie, les conditions climatiques et les espaces d’usages multiples permet de structurer un aménagement évolutif et une densification de la ville.

Plan du XVIIe siècle de Mahé de Labourdonnais

1  David Adjaye Architecture, a photographic survey of metropolitan architecture, Adjaye Associates, Thames and Hudson, 2011 Londres

Aujourd’hui considéré comme le tigre de l’océan Indien, le développement du pays tend vers un idéal de progression à «l’américaine » : le règne de la voiture et le rêve du pavillon individuel en banlieue. Fondé par les Hollandais et nommé par les français en 1722, Port-Louis est une ville stratégique ayant une situation géographique intéressante pour les colons, cernée par les montagnes au sud-est et par la mer au nord-ouest. De part cet avantage militaire, la ville a été grandement convoitée par les navigateurs sur la route des Épices. Ce relief autrefois avantageux, se retrouve être un problème aujourd’hui. L’artère routière principale reliant l’aéroport au sud-est à Grand Baie au nord, passe au cœur de Port-Louis et congestionne la capitale. Le flux routier en constant augmentation engendre la minéralisation du centre ville, convertissant les espaces arborés et ombragés en parking.


Port-Louis en 1997

La ville de Port-Louis et son port commercial vue depuis la Montagne Pouce.

Port-Louis en 2015

Juxtaposition d’architectures d’hier et d’aujourd’hui

Tabajie, petit commerce de proximité

Le Jardin de la Compagnie des Indes, arboré de Banians centenaires


PORT-LOUIS, une VILLE TROPICALE ÉTOUFFÉE Superficie de Port-Louis 46.7 km2 Population Port-Louisienne 2010 // 155 226 hab 2012 // 148 001 hab Densité 3200 hab/km2

«Les villes nouvelles» sur des anciens champs de cannes à sucre comme «Ébène cybercity» constituée d’une grande majorité de bureaux. Grand-Baie

Jin fei

Port-Louis Bagatelle Ébène cybercity highlands

Mahébourg L’axe routier principal, reliant l’aéroport à la cité balnéaire principale, passant par la capitale a toujours été un couloir de densité autour duquel se concentre les villes secondaires. Cependant nous pouvons observer un exode pavillonnaire. En 2000 : 43% de la population nationale résidait dans l’aire urbaine(8.3% de la superficie du pays). En 2013 : la densité de l’aire urbaine est de 40%.

Pour décongestionner la capitale et redynamiser l’économie mauricienne, de nouvelles villes ont été implantées le long de l’artère routière principale. La première est « ébène cybercity » ville de bureaux et de parkings, dédiée aux nouvelles technologies et rassemblant les sièges de grandes entreprises et banques précédemment situées au cœur de Port-Louis. Similairement d’autres villes telle que « Bagatelle motor city », « Jin Fei city » et « Highlands » sont en cours de construction sur du foncier agricole. Cette solution politique et économique de décentralisation peut être intéressante mais le manque de mixité fonctionnelle de ces nouvelles villes sectorise de plus en plus les activités et rend la population mauricienne encore plus dépendante de l’automobile. Le centre économique est certes partiellement déplacé mais Port-Louis reste le chef lieu du politique, administratif et judiciaire ; la demande de lieux de travail appropriés est croissante de même que l’afflux des cadres supérieurs. L’offre de bureaux vieillissants et hors-normes, ainsi que les maisons coloniales d’époques sont remplacés par une construction anarchique de nouvelles

La congestion routière reliant les banlieues pavillonnaires à Port-Louis.

tours sans prévision de places de stationnements appropriés. Aucun plan urbain général n’a été élaboré pour guider cette effervescence foncière à Port-Louis. Malgré cette tendance vers une ville «tout bureau», la diversité d’activités est existante et résiste du mieux qu’elle peut. La culture citadine de Port-Louis offre toujours de quoi grignoter le long des rues passantes et c’est dans le Taba-J du coin de la rue à la pause, buvant un Alooda accompagné d’un Macatia Coco2, que se croisent le banquier, l’ouvrier, le ferronnier, l’avocat et la femme de ménage.

Marchands ambulants

Par la motorisation individuelle de chaque mauricien, Port-Louis se retrouve donc toujours congestionné. L’exode pavillonnaire en cours résulte à une population d’habitants vieillissante et en déclin. Son centre, bouillonnant et saturé de véhicules en journée3, se désertifie et devient une ville fantôme où règne l’insécurité la nuit tombée. 2  Casse croûte local, Alooda : boisson froide à base de lait, Macatia coco : petit pain fourré de coco râpé et sucré 3  Plus de 30 000 personnes y viennent pour travailler quotidiennement

Restaurant local


Télécom Tower Entrepôt abandonné

Cinéma Majestic

Ru

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B uce

La partie couverte du Ruisso di Pouce

Casino Senator

C Jardin de la Compagnie

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Le site a une très grande potentialité foncière et d’usages par sa situation, à la jonction entre la zone résidentielle et la zone administrative au coeur de Port-Louis.

A Rue de la Poudri ère

océan vers l’


LA PROBLÉMATIQUE DE L’EAU, LE SITE, un espace public

Le ruisseau du Pouce aujourd’hui est un lieu sans intérêt. Cet axe d’une largeur variable entre 10-15m liant la montagne à l’océan a une potentialité importante pour la restructuration de la ville.

Superficie / programme A - 7068 m2 réaménagement paysager de l’espace public en parc d’infiltration B - 5192 m2 Îlot mixte résidentiel, bureaux et service C - 3384 m2 Îlot mixte résidentiel, bureaux, commerces et parking en silo Le cinéma Majestic, lieu populaire situé rue de la Poudrière dans le prolongement du jardin de la compagnie des Indes. Le cinéma projette principalement des films Bollywood.

Le Majestic sous les flots, flash flood de mai 2013

Accalmie après le flash flood

Le projet consiste à travailler sur des axes structurants de la ville peu révélés et aux forts potentiels : les ruisseaux. Ils sont des éléments vivants de la ville et tendent à être canalisés. Leur fonction est avant tout d’évacuer au plus vite les eaux de ruissellements issus de l’imperméabilisation massive des sols. Lors des fortes pluies et tempêtes ces canaux débordent et inondent la ville notamment en amont des canaux souterrains. Ils rejettent avec eux les pollutions de la ville directement en plein océan, participant ainsi à la destruction marine.

Le site de projet se situe dans l’épaisseur du ruisseau du Pouce et permet de questionner la gestion de l’eau comme vecteur d’espace public. Il s’agit de redonner une qualité d’usages aux berges et de réintroduire une certaine biodiversité en pleine ville. Une série de bassins de rétention et d’infiltration des eaux borderont ces canaux. Ces bassins, aménagés en terrasses, seront des lieux publics arborés pouvant accueillir des usages multiples et ayant une fonction technique essentielle, celle d’éviter des inondations en contre bas des montagnes.

La réflexion sur les ruisseaux permet de prendre en considération la ville à toutes ses échelles. Tout d’abord les ruisseaux sont des axes structurants, traversant tous les quartiers, franchissant les axes routiers inadaptés aux piétons et reliant la montagne, la ville et l’océan. De plus, considérer les ruisseaux dans leur épaisseur en tant qu’espace public permet de prendre en compte leur fluctuation et proposer ainsi des bassins de rétention limitant les inondations et les rejets de pollution, tout en proposant des espaces d’usages et de vie en période sèche.

Parcourir le ruisseau du Pouce, c’est découvrir la ville dans son ensemble, de l’océan au grand paysage de l’île, en passant par le port, les quartiers de bureaux et d’habitats. Le projet architectural, situé sur les berges du ruisseau du pouce est une réponse alternative à l’étalement pavillonnaire et au béton-clim. Une mixité fonctionnelle y est proposée et l’objectif est d’imaginer un projet qui répond à une volonté de mettre en valeur un mode de vie local et une architecture traditionnelle tropicale alliant les envies de modernité et d’innovation et une densité nécessaire.

Le petit canal longeant la rue de la Poudrière


Supermarché N

COMMERCES

BUREAUX

BUREAUX

BUREAUX

C

BIBLIOTHEQUE

COMMERCES

CINÉMA

A

LOGEMENTS COLLECTIFS

LOGEMENTS COLLECTIFS LOGEMENTS INTERMEDIAIRES

LOGEMENTS INDIVIDUELS

B

Coupe de principe AA’ démontrant la ventilation en tirage thermique à travers l’espace de circulation entre les logements collectifs et intermédiaires

JARDINS PARTAGES

LOGEMENTS COLLECTIFS

Plan de l’aménagement d’ensemble et de la diversité des programmes

A

R-1, parking 83 places

B

B’

C

C’ D’

D A’

Disposition des jardins sur dalle et en pleine terre

N

Schéma de l’orientation solaire du projet. La hauteur des bâtiments au nord permet de projeter de l’ombre et garder la fraîcheur à l’intérieur de l’îlot

Étage courant, système distributif des logements, la coursive déportée


Principes d'aménagement du projet

RDC

Coupe BB’

Coupe CC’

Coupe DD’ Logement Collectif

T2 (PMR) T2 + (PMR) T3 (PMR) T3 duplex T4 duplex A T4 duplex B T4 duplex C (PMR) T5 triplex Total / m2

Logement intermédiaire T2 (PMR) T3 (PMR) T3 duplex T4 duplex A Total / m2

Nombre / Unité / m unité 21 2 6 11 5 3 3 2 53

42.6 54.1 72.9 87.5 95.9 102.9 107 130.9

Total / m

2

894.6 108.2 437.4 962.5 479.5 308.7 321 216.8 3773.7

Nombre / Unité / m2 Total / m2 unité 4 1 3 1 9

42.6 72.9 87.5 95.9

Nombre de logement individuels : 6 unités

Vue du jardin collectif central depuis la terrasse RDC d’un logement.

Ce projet s’insère dans un schéma directeur à l’échelle de la ville qui préconise la création de promenades urbaines le long des canaux et des tracés des ruisseaux afin de générer une nouvelle pratique de la ville. Le principe d’implantation de l’opération est basé sur le schéma de l’îlot ouvert, qui permet d’optimiser la ventilation naturelle en rapport aux brises thermiques.

Le projet sur l’îlot B se compose de 68 logements, ce qui revient à une densité de 119 logements/hectare et un coefficient d’occupation des sols de 0,8. Une bibliothèque de 250m2 et 2000m2 de bureaux composent l’aile gauche du projet.

N

Surface des logements : 4 375.4 m Surface de l’îlot : 5 192 m2

2

2

Vue de l’espace intermédiaire de circulation déportée de la façade, ce qui favorise une circulation de l’air optimisée.

170.4 72.9 262.5 95.9 601.7

Le programme est sectionné en 3 parties. La première partie A consiste à réhabiliter la section Est du jardin de la Compagnie en un espace public qualitatif. Le programme de l’îlot B se constitue principalement de logements avec une bibliothèque et des bureaux dans l’aile ouest. Un parking de 83 places est aménagé dans la topographie du terrain en pente. Ce parking donne un accès direct vers l’espace public à travers le ruisseau du pouce par l’aménagement de passages sur gué. Ce dispositif permet de laisser plus de 60% de la surface du terrain pour des jardins en pleine terre ce qui favorise le captage, la rétention et l’infiltration des eaux pluviales sur la même parcelle. Les étages supérieurs sont distribués par des coursives déportées des façades. Cet espace de circulation est constitué d’une superposition non alignée de coursives et est ombragé à toute heure de la journée. Cet élément contribue au phénomène de tirage thermique et d’accélération du débit d’air traversant dans le logement.

L’îlot C est une entité qui fait le lien avec le centre d’affaires et le tissu dense de bureaux. Le programme, constitué de bureaux, parking et de logement pour saisonniers/ étudiants, est organisé autour d’un cœur planté. Le rez-de-chaussée longeant le canal sera constitué de commerces ce qui permet d’inviter le flux de personnes vers l’espace public. Le principe constructif du bâtiment est basé sur une structure poteau-poutre en béton ayant une trame de 7,5m. La modularité des terrasses et des entrées s’articule autour de débords ou de retraits ayant une trame de 1,2m. Le remplissage des parois sont libres, afin d’encourager l’appropriation, mais le projet préconise l’usage de matériaux locaux et régionaux tels que la brique de terre et les fibres végétales.


Fonctionnement de Lakaz Moricien

Cases coloniales et créoles de Port-Louis autrefois 5

Jardin potager

Varangue domestique

Cuisine extérieure

Concept du logement type

- ventilation traversante - double entrée - promouvoir le «vivre dehors»

Salle d’eau EXT

cuisine Intérieure + SAlle a manger

Chambre Salon

Varangue d’accueil

Chambre

T3 1 niveau 72.9 m2 Entrée domestique Entrée d’accueil

T4 duplex 95.9 m2

T4 duplex 102.9 m2

T4 duplex 107 m2


L’HABITATION MAURICIENNE adaptée à une situation urbaine Depuis les années 60, pour faire face aux cyclones dévastateurs, la construction de cases béton du type SATEC et TOMI4 a été généralisée. Or, l’utilisation de ces matériaux non-adaptés au climat couplé d’une planification en raquette ont engendré un urbanisme sectorisé qui cause de profonds bouleversements environnementaux, culturels et sociétaux. L’art du vivre dehors en varangue5 à la mauricienne disparaît au profit d’un mode de vie accéléré et rythmé par une enfilade d’espaces hermétiquement fermés et climatisés. Le concept repose sur le fonctionnement traditionnel de « Lakaz Moricien » ; la maison mauricienne, héritage de la colonisation et d’un savoir faire de charpenterie naval. Le fonctionnement de « lakaz » met en évidence la double entrée ; l’une menant vers l’espace d’accueil et l’autre vers les pièces domestiques, qui sont de véritables pièces de vie extérieures. Une attention particulière est accordée à la modularité des logements, notamment à la nécessité d’extension et d’adaptation du nombre de pièces aux usages des familles. La représentation individuelle du logement est importante pour les mauriciens. L’appropriation personnelle des façades est possible et encouragée. La modularité de chaque logement est possible grâce aux modules adaptables situés entre deux logements, connectés par 4  Mode constructif de maison individuelle le plus répandu à la Réunion et à l’île Maurice 5  Vivre à l’île Maurice, Henriette Lagesse, Isabelle Desvaux de Marigny, Vaisse Christian, Christian Saglio, éditions du Pacifique, Paris, 2002

« Les vents, au lieu de se heurter à l’architecture, traversent sans dommage»

leurs Varangues (terrasses extérieurs). Cette modularité permet une adaptation à la réelle situation économique de chaque famille et à l’incertitude des besoins d’extension (naissances, départs des enfants, accueil des grands parents…). D’une autre part, il y a la volonté de proposer une multitude de types de logement ayant des qualités et des surfaces différentes dans l’objectif de se détacher de la vision péjorative locale liée aux appartements (des cellules d’habitation identiques et confinées). Le confort des usagers du bâtiment est primordial. Ainsi, la création de logements collectifs induit une réflexion poussée au sujet de l’isolation acoustique, d’une part entre les logements, mais aussi vis à vis du bruit extérieur. Des objectifs à l’échelle urbaine sont proposés afin de limiter la circulation automobile dans le centre ville. L’utilisation de matériaux naturels et «sains» est préconisée dans la mise en œuvre du bâtiment.

Fenêtre donnant sur les coursives permettant la ventilation tout en préservant l’intimité des habitants

Le confort visuel est tout aussi important et de ce fait, les ouvertures reprennent les proportions des ouvrants des «lakaz bois sous tôle » afin de réinterpréter les avantages de cet élément architectural. Celles donnant sur coursives sont étroites et ont des ouvrants en persiennes en dessous de l’allège, afin de préserver l’intimité du logement en regard des zones de passage. Celles donnant sur le paysage sont plus larges et ont des impostes en hauteur, optimisant l’effet de tirage thermique depuis les coursives déportées. « Lakaz béton » culture d’extensions et de représentations

Fenêtre donnant sur vue


Étude de cas, l’utilisation du Ravenala à l’île maurice - Se trouve partout sur l’île - Utilisation des tiges/ branches mortes dans la construction - Panneau de ravenala dure 7-10 ans - Panneau permettant l’aération constante du logement - Feuilles pouvant être utilisées en toiture

Source : Valentin Madelaine, Insertion de matériaux et de techniques traditionnelles dans l’architecture contemporaine de l’île Maurice, École nationale supérieure d’architecture de Paris Val-de-Seine, MES 1319, Paris, 2011

Ce panneau de ravenala est conçu en moins de 15 minutes, avec un assemblage facile. Le coût du panneau est de Rs250 soit 6 euros.


Les performances énergétiques et environnementales La conception du bâtiment vise à ne pas retenir la chaleur; le confort thermique passe par la ventilation naturelle et traversante pour toutes les pièces du logement. Afin d’accentuer cette ventilation, les coursives communes desservant les logements collectifs et intermédiaires sont déportées de la façade, favorisant une circulation verticale de l’air. La protection solaire en double toiture permet de ventiler le toit et de le protéger du soleil afin d’éviter la surchauffe diurne. Il est nécessaire d’avoir également un revêtement en façade à faible inertie ou poreux, de type clin de bois par exemple, qui permet le rafraîchissement du mur. Le placement stratégique de jardins sur dalle et du jardin collectif favorise aussi le rafraîchissement des espaces et génère des espaces ombragés. L’apport en énergie se fait à travers des panneaux photovoltaïques placés en toiture.

du bassin de l’Océan Indien. Mettre en avant la construction avec les matériaux locaux générerait des économies sur le coût de la construction et créerait un marché de savoir faire alternatif pour tous ces pays en voie de développement qui sont aujourd’hui en quête de productivité et d’innovation à l’occidentale. Le titre du projet en kréol mauricien « Anou bat ene karé lot coté ruisso » signifie « allons nous balader de l’autre coté du ruisseau ». Ce projet vise à questionner le développement urbain d’aujourd’hui, à s’appuyer sur les ruisseau pour penser la qualité de l’espace public, à ressusciter le logement au cœur de la capitale et à imaginer les possibilités de faire une architecture soutenable et adaptée au contexte Mauricien, Africain et de l’océan Indien à plus grande échelle.

Résultat issu du Workshop Jeux d’Adobes 2014 par le collectif M.A.M.O.T.H. basé à Montpellier Il serait primordial de mettre en commum les compétences technique de l’occident au savoir faire traditionnel

Le confort d’été est assuré par la ventilation naturelle aidée de brasseurs d’air permettant de ne pas climatiser le logement. Cela induit une faible consommation en énergie et sur le long terme, permettant de faire des économies sur le coût global du bâtiment. L’utilisation des matériaux locaux et « pas cher », tels que les résidus fibreux issu de l’exploitation sucrière par exemple ou la fibre de coco, vétiver, ravenala etc., pourrait créer une économie locale liée à l’artisanat et revaloriser le savoir-faire des mauriciens. Utiliser les briques de terre, matériau très utilisé à Madagascar et en Inde, produirait un « circuit court » de connaissances entre les îles Mascareignes mais aussi à l’échelle

Logements Flores et Malacca, Le Port, Île de la Réunion, Architectes APMR

Expérimentation d’architectures en terre par le collectif M.A.M.O.T.H.


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