Dédicace
Je dédie ce modeste travail :
A mes parents .Aucun hommage ne pourrait être à la hauteur de L’amour Dont ils ne cessent de me combler. Que dieu leur procure bonne santé et long vie.
A mes sœurs, Je remercie mes adorables sœurs Nozha, Mouna et Imen qui représentent un repère dans ma vie et qui ont toujours été là pour moi. Je les remercie pour leur soutien inconditionnel et leur encouragement.
A ceux que j’aime beaucoup et qui m’ont soutenu tout au long de ce travail : Nadim, Cyrine ,Mehdi, Mehdi, Mehdi et ma moitié Firas.
A toute ma famille, et mes amis. Et à tous ceux qui ont contribué de près ou de loin pour que ceTravail soit possible, je vous dis merci.
Remerciements
Tout d’abord, ce travail ne serait pas aussi riche et n’aurait pas Pu voir le jour sans l’aide et l’encadrement du docteur Mounir Dhouib, je le remercie pour la qualité de son encadrement exceptionnel, pour sa patience, sa rigueur et sa disponibilité durant la préparation de ce mémoire.Vos qualités pédagogique et humaines sont pour moi un modèle.
Mes remerciements s’adressent aussi à Mme Rafrafi Dhouib Sonia Pour son aide pratique et son soutien moral et ses encouragements.
Enfin, A toute les personnes qui m’ont aidé de prés ou de Loin, mes remerciements.
Remerciement
Introduction générale
Problématique
Méthodologie d’approche
La vigne entre la terre et la lumière
I.1. Introduction à l’approche philosophique et poétique
I.2. La poétique du vin et de la vigne
I.3. Synthèse
Patrimoine matériel:
Le domaine Neferis à khanguet el hojjaj
IV.1 Où intervenir ?
IV.2 Pourquoi intervenir ?
IV.3 La visite du site : Domaine Licari
IV.4 Synthèse
Le vin et ses métiers , un héritage immatérile
II.1.Introduction
II.2. Le savoir faire
II.3. Le savoir faire lié au vin
II.4. Synthèse
La fabrica del Vino : cent ans après
V.1. Analyse de référence
V.2. Présentation du projet
V.3. Le Programme
V.4. Les choix conceptuels
V.5. Esquisses et intentions
La viticulture : un savoir faire liée à l’architecture
III.1. Fonctionnement des caves
III.2. Une parenthèse à l’étranger
III.3. Etat des lieux en Tunisie
III.4. Synthèse
Conclusion générale
Références et bibliographies
Table des matières
Table de figures 52 78
A l’heure où le monde évolue sous le monopole de l’universalisation et de la globalisation et la convergence des intérêts et des enjeux, les spécificités locales, aussi riches et révélatrices soient elles, s’effacent et s’estompent d’une manière accrue, et souvent incontrôlée, laissant place à une culture de masse aux mérites parfois discutables. Les raisons sous-jacentes sont multiples mais pas toujours clairement identifiées.
Toutefois, ce déclin de l’attention portée jadis à la question des valeurs ancestrales, et plus généralement à celles de l’héritage, se trouve, de nos jours, au centre des débats virilents entre des réactions passionées mais antagonistes.
Ce conflit d’opinions réitère le positionnement quasi-existentiel de l’Homme, des temps modernes, par rapport à son passé.
Le célébrer en le combinant au progrès présent et futur ? ou, au contraire s’en défaire vu son incompatibilité éventuelle avec les besoins actuels ! là est toute la préoccupation et en l’occurrence l’enjeu de ce mémoire d’architecture.
Notons à juste titre que nous nous arrêtons dans le développement de notre étude sur la notion de savoir-faire; corollaire à celle de l’héritage.
En rapportant nos propos à l’une des premières manifestations de l’activité humaine à savoir l’agriculture;
marque incontestée de la sédentarisation de l’Homme et son passage du nomadisme . L’agriculture nous a accompagné , depuis , dans notre voyage au fil du temps et s’avère être une source inépuisable de savoir - faire en tous genres confondus. En nous focalisant essentiellement sur le contexte géographique dans lequel nous nous inscrivons et selon la mosaïque des récits historiques et mythologiques, les cultures agricoles méditerranéenes se sont articulées principalement autour des olives, des céréales et du vin.
Dans le cadre de ce mémoire, nous nous intéresserons plus particulièrement au savoir-faire de l’exploitation des vignobles, et ce vu la méconnaissance généralisée de cette denrée naturelle aussi présente soit-elle,dans notre mémoire collective quelque peu négligée.
Il faudrait signaler d’emblée que la nécessité d’un regain d’intérêt à l’égard de la viticulture, communément désignée par l’exploitation des vignobles, constitue un enjeu majeur dans la promotion d’un savoir-faire ancestral conjuguant les manifestations de la nature à la réflexion et l’intuition de l’Homme. Force est de stipuler que les techniques mises au point jusqu’à nos jours ne se réduisent pas exclusivement à la culture des sols et des vignes , mais touchent tout aussi bien les installations architecturales . Afin de contenir toute l’emprise du domaine viticole procéssus de fermentation . Ces espaces témoignent d’une attention particulière quant à la technique constructive, l’implantation, la maîtrise de la lumière... Ceci nous place dans la dialectique du contenu et du contenant.
En résonnance à ce qui introduit cette problématique, l’histoire de la Tunisie se trouve être marquée par la succession de civilisations qui ont su apprécier à sa juste valeur la culture du vin. Cette stratification entamée depuis l’époque punico-romaine, a retrouvé son essor sous le protectorat français et la colonisation agraire franco italienne. Toutefois, et en dépit de cette prospérité historique de la viticulture, le sort des domaines semble secondaire voire voué à la marginalisation, dans la conjoncture de cette période charnière de notre pays. Faute de manque d’un plan d’action prospectif, de négligence et d’absence d’entretien, le savoir-faire viticole en termes d’agriculture et d’architecture demeure l’affaire exclusive des spécialistes.
Par ailleurs, les régions viticoles tunisiennes sont prépondérantes au nord-est du pays, et ceci pour des raisons climatiques et géologiques que nous étayerons par la suite. Cette implantation a favorisé le développement voire la fondation de villages adjacents. Pour le choix de notre support d’étude, nous avons opté pour les terroirs de la région de Grombalia, élue ville internationale de la vigne et du vin en 1987, et plus particulièrement, celui de khanguet El Hojjej faisant partie intégrante de la route des sept domaines Khangat Lancon.
Ce domaine est laissé pour compte depuis la révolution et sert à contenir toutes formes de dépassements et de délinquance.
Cette source d’insécurité, de part sa contiguité au village, pourrait se transformer en un symbole de la région et en un bon exemple de revalorisation d’un potentiel manqué ainsi que d’un savoir-faire oublié. De plus, une nouvelle perspective des choses pourrait être un tremplin à la démocratisation de cet héritage, à un tourisme alternatif basé sur l’agriculture et à la promotion de la Tunisie dans le pourtour méditerranéen.
> Quels sont les moyens mis en oeuvre afin de valoriser et préserver un savoir faire vinicole?
> Comment peut-on revaloriser le domaine licari de manière à mettre en valeur la culture du vin ?
> Comment regénérer le savoir-faire vinicole pour revaloriser le domaine Licari et vice-versa ?
> Comment mettre à contribution ces deux composantes dans une optique de revalorisation de la culture vinicole?
Méthodologie
Ce mémoire permet de mettre l’accent sur l’importance de la revalorisation de la viticulture par le biais des caves à vin abandonnées et sous utilisées qui se matérialisent ici par le domaine Licari . Pour ce faire ce mémoire va être structuré en cinq chapitres :
- un premier chapitre qui présente la poétique du vin et de la vigne comme l’a définit l’auteur Gaston Bachelard .
- un deuxième chapitre qui, appuyé sur les outils énoncés précédemment permet de porter une réflexion sur le vin et ses métiers en vue de le voir comme cet héritage immatériel qui se transmet de génération en génération .
-un 3e chapitre où nous montrerons que la viticulture pourrait être une source d’architecture à travers le fonctionnement de ces caves à vin et en s’appuyant bien sûr sur des exemples concrets de partout dans le monde. Ensuite on dressera un état des lieux de la viticulture en Tunisie.
- un 4e chapitre portant sur le contexte spécifique d’intervention .
-un 5e chapitre où en s’appuyant sur l’analyse établie précédemment et sur l’analyse de quelques projets de références nous présenterons un essai de réponse au phénomène de revalorisation des caves à vin et de leur réintégration dans l’urbain .
I-1 Approche philosophique et poétique :
Dans le dessein de mener à bien le volet théorique et analytique de notre sujet d’étude, nous sommes en droit de souligner, d’emblée, que notre référence de départ est bien Gaston Bachelard formulée dans son livre La terre et les rêveries du repos, ce que nous avançons est longuement pris dans le livre meme de bachelard , une lecture condensée. Ce livre, paru aux éditions José Corti en 1945, vient exposer les rêveries de l’intimité matérielle révélant comment l’imagination s’efforce de parvenir à l’intérieur des choses avec une large étude des grandes images du refuge. En d’autres termes, nous assistons à l’imagination de la matière, à l’imagination des quatre éléments matériels que la philosophie et les sciences antiques continuées par l’alchimie ont placés à la base de toutes choses. En effet, l’auteur est en quête d’analyse des images de la terre et des rêves d’enracinement comme d’intimité et étudie “le vie souterraine comme image du repos”.
Gaston, Louis, Pierre Bachelard est un philosophe français du 20ème siècle (1884-1962). Né dans le petit village du Bar-surAube en Champagne, il travaille à la poste puis devient professeur de physique chimie à Bar sur Aube. Il obtient l’agrégation de philosophie, puis soutient sa thèse à la Sorbonne, où il finit par enseigner. Ses travaux en épistémologie historique - la Philosophie du Non, l’Eau et les rêves, la Psychanalyse du feu - interrogent le rôle de l’imaginaire, du rêve, de la littérature, dans la découverte scientifique. Ainsi, il interroge les rapports entre la littérature et la science, c’est-à-dire entre l’imaginaire et la rationalité.
I-2 La poétique du vin et de la vigne
Introduisons cette partie par la citation de Bachelard:
« Il faut que l’imagination prenne trop pour que la pensée ait assez» .
Une attention particulière sera forcément portée au chapitre du vin et la vigne des alchimistes. En parlant de l’alchimie, Bachelard souligne justement qu’ «elle mesure l’influence des forces multiples et lointaines dans la plus lente des expériences». son dernier chapitre tend à montrer ce qu’est une rêverie concrète, une rêverie qui concrétise les valeurs les plus diverses. La rêverie des essences pourrait naturellement fournir le thème de nombreuses études. En présentant l’ébauche d’une telle recherche, nous avons voulu prouver que l’imagination n’est pas nécessairement une activité vagabonde, mais qu’elle trouvait au contraire toute sa force quand elle se concentrait sur une image privilégiée.
Selon le même livre, définir le vin revient à dire que c’est un corps liquide vivant où un équilibre stable a lieu entre les « esprits » les plus divers, volants et pondérés , « c’est une conjonction du haut et du bas ou du ciel au terroir » (p.331) Par ailleurs, la vigne est au-dessus de tous les autres végétaux puisqu’elle réussit a trouver l’accord des mercures de la terre, en témoigne le juste poids qu’elle donne au vin qui est le résultat de son travail jour et nuit tout le long de l’année tout en suivant la marche du soleil à travers tous les signes zodiacaux. «Aristipie - Philosophe greccomme les reines des simples, nous présente cette quintessence dans son vin, cette quintessence s’acomode mieux à notre tempérament
que celle des autres végétaux, à cause de sa conformité avec notre chaleur naturelle, et du peu d’impression qu’elle retient de la terre»(p.336) .
De même pour le vin qui même dans les plus profondes des caves suit la démarche de la vigne, d’un jour à l’autre jusqu’à vieillir, c’est la nature des choses mais pour le vin c’est différent, vieillir c’est un art! La vigne est magnifique , elle est l’arbre qui recueille de la lune , du soleil et de l’étoile un semblant de soufre, qui est le seul élément chimique capable de réussir la mission de bien alimenter tous les feux des vivants dans le but d’obtenir ce vrai vin dont tous les horoscopes même les plus sensibles répondent sans doute à son appel. La vigne est aussi douce et sensible. En effet elle ne tolère et n’attire que la substance qui descend bien rarement du ciel sur la terre, c’est la substance donnée par la comète; « cette longue queue molle coulant dans les couches du ciel les plus hautes est plus souvent humide , riche d’un feu liquide et sensationnel ainsi que d’une eau essentielle et transparente puisqu’elle est longuement distillée au firmament. La vigne attire cette eau céleste – la seule qu’elle tolère – venue des cieux dominateurs. Le vin de la comète en reçoit une douceur qui ne ruine pas la force »( p.331)
Toujours en relation avec la sensibilité, mais cette fois-ci pour le vin les mots ne manquent pas. Ce nectar risque de se ternir et de perdre son capital de lumière suite aux pluies diluviennes;
considérées comme une maladie de l’atmosphère vivante.
«Les conduits par où la sève de la vigne monte sont tellement étroits qu’ils ne laissent passer que le suc le plus pur et le plus subtil de la terre, au lieu que les tuyaux par où le suc des pommiers et des poiriers s’élève
sont si larges qu’ils laissent monter indifféremment les principes grossiers et les subtils. » Ainsi la Nature a pris soin – bonne mère ! – d’interdire par la force des treilles l’union des liquides contraires, l’union de l’eau et du vin, l’union de la mare et du coteau »(p.332) .
Ce même coteau qui finit par être assombri entraînant cette couleur terne sans chaleur de vie.
De ce fait, la vigne est reconnue par sa vigilance; elle a toujours les yeux bien ouverts contrôlant le circuit de l’eau dans ses éléments. Un mécanisme minutieux et strict est utilisé par le cep à cet effet.
En somme, le philosophe voire le poète se délecte de ce vin « alchimiste » qui nous apparaît comme une interrogation un peu délirante, dénuée de tout fondement rationnel et laissant délibérément de côté les données de la science ou de l’histoire. « Que de poètes, croyant ne vivre que dans un monde de métaphores, ont chanté le vin comme un sang végétal ! L’alchimie parle d’un autre ton »(p.334) insiste Bachelard qui ajoute: « L’or est le roi des métaux, le lion le roi des animaux. Et c’est la vigne qui est la reine du monde intermédiaire… Le vin est un archétype substantiel du monde de la matière. Il peut être grand ou petit, gros ou délicat, fort ou léger, mais il est toujours pur ».(p.333)
C’est pour ainsi dire que le vin ou la viniculture ainsi que la vigne ou la viticulture sont deux thèmes déterminants et déterminés matérialisant le prolongement de la lumière voire du ciel vers la terre et inversement. Nous avons laissé parler ici Gaston Bachelard , qui décrit le vin et la vigne de manière poétique .
I-3 Synthèse
schématique
En conclusion, le vin , corollaire à la vigne, est un produit conçu par la maitrise d’une mise en convergence des facteurs déterminants à sa constitution; le ciel, les signes du zodiac, la course du soleil, en d’autres termes la lumière.
La vigne « reine de la nature » sait comment absorber la lumière du ciel afin de la transmettre au raisin. Par ailleurs, l’Homme sait comment transformer le raisin pour avoir du vin.
De ce fait, ce savoir-faire de l’Homme consiste à bien maitriser la lumière:
- Un peu de lumière au chai de fermentation pour ne pas nuire au vin.
- Optimiser la lumière au chai de vieillissement pour avoir une température ambiante de 13°.
Nous viendrons étayer ces deux notions techniques mentionnées ci-dessus dans la suite de notre développement
Le vin est un produit spirituel puisqu’il est le fruit à la fois du savoir divin et humain.
II-1 Introduction :
« On entend par “patrimoine culturel immatériel” les pratiques, représentations, expressions, connaissances et savoir-faire - ainsi que les instruments, objets, artefacts et espaces culturels qui leur sont associés - que les communautés, les groupes et, le cas échéant, les individus reconnaissent comme faisant partie de leur patrimoine culturel. Ce patrimoine culturel immatériel, transmis de génération en génération, est recréé en permanence par les communautés et groupes en fonction de leur milieu, de leur interaction avec la nature et de leur histoire, et leur procure un sentiment d’identité et de continuité, contribuant ainsi à promouvoir le respect de la diversité culturelle et la créativité humaine. Aux fins de la présente Convention, seul sera pris en considération le patrimoine culturel immatériel conforme aux instruments internationaux existants relatifs aux droits de l’homme, ainsi qu’à l’exigence du respect mutuel entre communautés, groupes et individus, et d’un développement durable. »
Article 2, La convention de l’UNESCO pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel
Le patrimoine culturel immatériel se manifeste notamment dans les domaines suivants :
.Les traditions et expressions orales, y compris la langue comme . vecteur du patrimoine culturel immatériel
.Les arts du spectacle
.Les pratiques sociales, rituels et événements festifs
.Les connaissances et pratiques concernant la nature et l’univers
.Les savoir-faire liés à l’artisanat traditionnel.
II-2 le savoir-faire :
II-2-1 Définition :
Nous nous sommes appuyés sur la thèse Savoir et savoir-faire:
La connaissance pratique entre intellectualisme et anti-intellectualisme, soutenue à l’université de Montréal en 2016, Vincent Duhamel adopte une position à la croisée des chemins. Le savoir-faire est perçu comme une forme de connaissance des faits par les intellectualistes d’une part et telle une sorte de capacité ou de disposition par leur antagonistes d’autre part. Tandis que, pour nombre de gens, l’anti-intellectualisme a l’avantage de s’accorder à nos intuitions, l’intellectualisme, de son côté, s’accorde mieux avec les théories de la connaissance développées à ce jour.
Les deux philosophes Jason Stanley et Timothy Williamson article « Knowing How » paru dans The Journal of Philosophy en 2001 confirment la thèse traditionnelle, que le savoir pratique et le savoir théorique sont tous les deux des exemples d’un savoir plus fondamental. Cependant, Gilbert Ryle, philosophe anglais connu par son oeuvre the concept of mind en 1949, conçoit le savoir-faire doit être compris comme un ensemble complexe de dispositions apprises, irréductible à une forme de savoir particulier. Autrement dit, savoir faire quelque chose, ce n’est pas connaître un ensemble de faits à propos d’une discipline, mais plutôt avoir acquis par l’expérience et la pratique une sensibilité aux détails nous permettant d’accomplir intelligemment une tâche donnée.
En somme, Adopter une attitude oscillant entre les deux théories semble proposer une conception hybride de la notion, déjà controversée, du savoir-faire.
En d’autres termes, le savoir-faire se définit alors comme l’ensemble des compétences acquises incorporées transmises qui se manifestent dans l’acte technique. La mise en œuvre d’un processus technique sur un ensemble de savoirs humains et de connaissances à la fois conscients et inconscients, gestuels et intellectuels, collectifs et individuels dépendent des rapports des hommes entre eux comme des rapports des hommes avec les lois de la matière. C’est la manière de se servir de l’outil qui importe plus que l’outil lui-même. Elle traduit les connaissances techniques, conscientes ou non, du travailleur et s’incarne dans les gestes qu’il effectue au cours du travail, c’est-à-dire dans les savoirs faire techniques. Un des avantages du savoir-faire est qu’il peut impliquer plusieurs dimensions, comme l’expérience manuelle, l’entrainement à résoudre des problèmes, la compréhension des limites d’une solution spécifique.
II-2-2 Les types de savoir-faire :
Savoir Faire incorporé :
Il est indissociable d’un individu ou de groupes concrets étant donné leur apprentissage personnel, leur expérience et leur habileté. Il n’est pas analysable jusqu’au bout. Le travailleur sait faire mais ce savoir n’est pas totalement conscient. La transmission de ce savoir-faire ne passe généralement pas par l’enseignement mais par l’apprentissage.
C’est à dire la reproduction plus ou moins à l’identique de gestes et pratiques d’un individu ou d’un groupe au cours du travail lui-même.
Savoir Faire algorithmé :
Quand le savoir-faire est analysable et décomposable jusqu’au bout , le savoir et le faire peuvent se déconnecter. Le savoir peut s’incorporer alors dans un support non humain (livre..)
Le support de savoir-faire incorporé est humain et biologique.
II-2-3 Mode de transmission :
L’apprentissage par imprégnation :
Il suppose :
o Un entrainement corporel et intellectuel commun à tous les membres du groupe, gestes, postures, modes de perception de la matière, langage etc.… Ceci se rattache à ce qu’on appelle généralement la culture.
o La répétition par l’observation des différentes techniques et de l’expérimentation des gestes.
Les savoir-faire ainsi transmis sont communs à tous les membres du groupe. Ils sont si intimement inscrits dans le corps et l’esprit de ceux qui les détiennent qu’ils peuvent n’être même pas perçus comme des savoirs-faire mais comme des dispositions naturelles.
L’apprentissage par l’enseignement :
La transmission par ll’enseignement correspond aux cas où s’établit une relation pédagogique plus voulue et plus systématique. Elle peut, ou non, impliquer le recours au discours verbalisé, écrit ou parlé. Elle peut s’établir aussi bien lorsque le maitre est informel (quiconque guide l’apprentissage d’une technique) qu’institutionnalisé.
II-3 Le savoir-faire lié au vin :
Le vin est un produit qui disparait au moment de la consommation, certes, mais il est le fruit de savoir-faire multiples. Son accomplissement est la synthèse d’un processus collectif de métiers. Les métiers du vin ont une histoire très ancienne et un patrimoine matériel et immatériel particulièrement riche. En suivant les différentes étapes qui mènent du raisin au consommateur, le parcours se compose de cinq grandes parties :
. Ceux qui font la terre (le vigneron, le vendangeur...)
. Ceux qui préparent la venue du vin ( l’œnologue, le maître de chai...)
. Ceux qui connaissent l’art de vieillissement ( le caviste...)
. Les artisans autour du vin et de ses contenants (le tonnelier, le bouchonnier, l’imprimeur d’étiquettes ...)
. Faire savoir, faire boire (le sommelier, le poète...)
Les cinq parties décrites et racontées constituent le panorama complet des façons dont les hommes oeuvrent à la création du vin depuis des millénaires. De ce fait, il est associé à des phénomènes culturels à travers tous les patrimoines, matériels (les paysages naturels, les bâtiments vitivinicoles, les caves et les celliers, …) et immatériels (les techniques culturelles et les outils, le savoir-faire, les fêtes et les traditions)
II-3-1Les métiers du vin :
La viticulture: activité agricole consistant à cultiver une certaine variété de vigne produisant le raisin.
.Le vigneron
Il cultive ses vignes toute l’année, depuis la taille en hiver jusqu’aux vendanges à la fin de l’été. Il
entretient le vignoble, plante la vigne, la palisse ou la lie sur un tuteur, il la taille, la protège des maladies.
.Le responsable qualité
Le responsable qualité en cave suit la qualité de la parcelle à la bouteille. Il met en place et gère le mode de surveillance du système qualité de la cave conformément aux normes.
Viniculture: Opérations postérieures à la vendange ou éventuellement au passerillage, jusqu’au conditionnement du produit fini. Chai de fermentation
. L’oénologue
Etymologiquement, œnologie signifie science du vin. Il débute ses dégustations avant les vendanges en goûtant les raisins dans le vignoble puis il déguste régulièrement les vins, cuve après cuve, barrique après barrique, dès la fermentation et pendant la période d’élevage du vin.
. Le maitre de chai
Il assure et supervise la bonne marche de l’ensemble des travaux du chai.
Chai de vieillissement
. Le caviste
Il est chargé des opérations de conservation et de mise en bouteille des vins à la cave Les activités du caviste sont variées : extraire le jus, filtrer, suivre attentivement la macération, contrôler la température et la densité, choisir le moment de maturation du vin en fût .
. Le tonnelier
La tonnellerie - le processus de fabrication des tonneaux (barriques ou fûts)- est un métier ancien qui a très peu changé au cours des siècles et qui nécessite encore les mains d’un expert.
. Le souffleur de verre
fabrique les verres et les bouteilles de vin . Après la phase de design place désormais au souffleur de verre qui œuvre de façon artisanale
. Le bouchonnier
Fabrique des bouchons de liége ou industriel qui permettent l’embouteillage des bouteilles.
II-4 Synthése :
la gastronomie
L’étiquette de vin nous informe sur le vin, son contenu et son origine avec des mentions obligatoires et facultatives. C’est donc une bonne source d’information permettant au vitiviniculteur de se repérer et au consommateur d’effectuer son choix.
. Le sommelier .l’imprimeur d’étiquettes
Il est l’expert de l’accord met et vin.
C’est un artisan de gastronomie et expert de vin .
II-3-2Les espaces lié aux métiers du vin
Figure.3:La répartition des acteurs
Certes , le savoir faire vinicole , qui est un héritage immatériel , se définit comme un ensemble de compétences aquises . Mais aussi transmises dans le corps et l’ésprit des générations futures dans le but de mettre en valeur la culture du vin .
Savoir-faire du vin
Savoir-faire incorporé
Par imprégnation
Savoir-faire algorithmé Par enseignement
. Le maitre de chai
.Le vigneron .Le responsable qualité . L’oénologue
. Le caviste
. Le tonnelier
. Le souffleur de verre
. Le bouchonnier
. Le sommelier .l’imprimeur d’étiquettes
«L’art et le vin se tirent l’un l’autre vers le haut. On ne fait pas du tourisme en plus, ou du vin en plus, ou de l’art en plus. C’est un projet global. Et c’est unique.»
III-1 Fonctionnement des caves:
III-1-1Chai de fermentation et chai de vieillissement
Le chai est le lieu par excellence de la transformation du raisin en vin. On est proche d’un bâtiment industriel, à la différence près que nous travaillons là où va se dérouler tout le processus de transformation du raison et d’élaboration du vin, jusqu’à la mise en bouteille .
Il y a un travail préparatoire durant lequel sont définis les besoins avec le vigneron, afin d’établir un plan directeur cohérent : pressoir , cuverie et chais à barrique, opération à tirage et de mise en bouteille, bàtiment d’accueil.
Cependant, au fil du temps et surtout depuis la deuxième moitié du XIXème siècle, le chai viticole n’a cessé de se rationaliser et de se moderniser. La conception des chais relève désormais de nouveaux enjeux conjugués avec des techniques ancestrales de production.
Les chais en arborant leur nouvelle peau revêtent une nouvelle image de vitrine d’exposition où on pénètre au plus intime de la tradition de vitiviniculture
1- Conception générale des chais: maîtrise de la qualité et aménagement des bâtiments
2- apport lumineux et éclairage: mise en scène des espaces sans altérer la qualité ambiantale des cuves
3- génie thermique: en adéquation avec le processus de fabrication
Les efforts consentis sur la qualité du vin se retrouvent aussi au niveau architectural.
III-1-2 La conception des chais viticoles
La conception des chais viticoles est conditionnée à la fois par des choix oenologiques, des aspects fonctionnels et techniques et par l’intégration de parcours de visite.
A-Les espaces et locaux :sont hiéarchisés par les différentes maillons de la chaîne de production du vin:
Aire de réception des vendanges / local de vinification ( pressurage, fermentation, débourbage, sulfitage, assemblage) / local de conservation et d’élevage de vins / espace de conditionnement / local de mise en bouteille / stockage et expédition.
B-Accessibilité:
La question de l’accessibilité des espaces par les usagers ainsi que les circuits de visites est primordiale en raison du développement de l’oenotourisme. Ceci induit donc des mesures de sécurité strictes. Ainsi les croisements des flux des circuits fonctionnels et des parcours de visite sont à éviter.
C-Les matériaux de construction: sont soigneusement sélectionnés en fonction des techniques de construction et du climat de la région. Sur un même chai, plusieurs types de matériaux peuvent coexister en fonction de la destination des bâtiments. Ainsi, les locaux d’embouteillage peuvent être conçus au moyen d’une charpente métallique et des panneaux double peau acier. Quant aux cuveries ou chais à barriques, ils seraient en pierre massive, en brique monomur ou en béton cellulaire. Ce recours au béton est justifié par sa bonne inertie gage de la conservation de la température. Le bois peut aussi s’intégrer à cette palette de matériaux au niveau des franchissements et des parements extérieurs. mais seulement en contrôlant sa qualité pour des raisons d’hygiène. On optera pour des installations moins énergivores. Dans la même logique, la peinture à chaux renouvelable tous les deux .
D- Maitrise de la lumière dans les chais:
Phillipe Roudié, spécialiste de la géographie viticole bordelaise, a su crystaliser, dans son livre Bordeaux, vignoble millénaire en 1996, l’essence immatérielle des chais en disant: « Ces chais sont sans doute l’élément le plus impressionnant et le plus typique du château. Leur atmosphère, maintenue à température égale, leur confère une sorte d’immuabilité, de vie au ralenti, dans une pénombre qui contraste avec l’animation du cuvier au moment des vendanges, ou avec le vrombissement des machines dans les hangars.»
L’étude de la lumière devait prendre en compte tous les aspects de vinification et du caractère du vin, des cuves, et des barriques, ainsi que celle de l’architecture. Car la lumière est composée de plusieurs rayons nocifs à la production du vin . Pour la maitriser, il y a plusieurs techniques de construction des chais pour infiltrer la lumière et bloquer ces rayons indésirables et conserver l’ambiance spécifique du chai. Par exemple : - réduire le pourcentage des ouvertures des chais
- opter pour la lumière zénithale - construire en sous-sol
- éclairer seulement lors des opérations ponctuelles
Eclairage artificiel dans les caves à vin
E-Répartition gravitaire:
L’optimisation de l’éclairage est une obligation pour les locaux de stockage du vin. De ce fait, les espaces de maturation seront dépourvus de lumière à l’exception des indicateurs de température, les becs verseurs et les ouvertures des cuves qui se retrouvent ponctuellement éclairés artificiellement.
La lumière artificielle, au moyen de lampes LED et fluorescentes, mettent en scène toutes les séquences du parcours et permettront au chai d’être éclairé plus souvent et plus longtemps.
La poursuite de ce type de répartition doit être considéré en amont afin de préserver la qualité du vin. En bref, la distribution du raisin devrait se faire en partie haute, la fermentation en un niveau inférieur et la mise en bouteille au niveau le plus bas. Plus concrétement, ceci peut être facilité par la topographie du terrain ou par un système de pompage.
C’est pour cette raison que l’implantation du bâtiment est primordiale. Hors sol ou enterré ? si enterré, la conservation d’un niveau de température constant est garanti en dépit de la ventilation. La lumière aussi suit la répartition gravitaire de telle façon qu’elle s’estompe à mesure que nous descendons dans les profondeurs du sousterrain.
Distribution du vin
Vieillissement
répartition gravitaire du produit, température et lumière
III-2 Une parenthése à l’étranger :
III-2-1les chais d’aujourd’hui
Les chais ne sont plus seulement un lieu de travail, ils s’ouvrent de plus en plus à l’œnologie touristique et font actuellement
l’objet de toutes les attentions, tant en termes d’accompagnement de nouvelles architectures, que d’économies
d’énergie, mais aussi de créations d’ambiance pour accueillir les visiteurs.
Aujourd’hui, les chais sortent de cette pénombre dans tous les sens du terme : tout d’abord, par les architectes tels que : Ricardo Boffil, Christian Portzamparc, Norman Foster, Jean Nouvel qui signent des extensions ou des rénovations de grands châteaux. Dans ce contexte, la lumière subit la même évolution fonctionnelle et ambiantale. Elle est utilisée seulement lors des opérations ponctuelles dans les chais et se manifeste plus souvent et plus longtemps lors des visites.
III-2-1 La revalorisation des chais de vin :
.Exemples de projets:
Aujourd’hui lorsque l’on parle d’un vin, on parle également de son Château, de son domaine, de ses vignes… or derrière chaque vin se cache aussi un chai! Si l’on s’en tient à la définition, un chai est un « magasin situé au rez-de-chaussée où l’on emmagasine les alcools, les vins en fûts ». De nos jours, la tendance est au renouveau. Les chais sont au centre de toutes les conceptions. Dans la région de Bordeaux, les producteurs placent leurs chais sous les projecteurs en les faisant désigner par des architectes de renom. C’est vers 2009 qu’un nombre considérable de grands crus ont investi pour faire naître des bijoux d’architecture pour les uns et des concepts révolutionnaires pour les autres.
D’un côté, un bâtiment en forme de vague, signé Christian de Portzamparc. De l’autre, un bloc réalisé avec de longues plaques en inox rouge, rappelant la couleur du vin, et habillé d’immenses baies vitrées, signé Jean Nouvel. Au milieu, quelques hectares d’un des vignobles les plus prestigieux au monde. A Saint-Emilion, château Cheval Blanc, premier grand cru classé A, et château La Dominique, grand cru classé B, distants d’à peine deux cents mètres, ont fait appel à des stars de l’architecture pour la rénovation de leurs chais.
.château cheval blanc à Saint Émilion – Christian de Portzamparc
Maitre d’ouvrage :château cheval blanc
Maitre d’œuvre :Atelier Christian de Portzamparc.
Maitre d’œuvre d’exécution :
Olivier chadebost, architecte
Paysagiste :Meristeme, Régis Guignard
Surface :5250 m²
Coût :13M €
Description du projet :
Pour affiner à la perfection la fabrication du vin de Château Cheval Blanc, les propriétaires Bernard Arnault et Baron
Albert Frères ont demandé à Christian de Portzamparc de réaliser un nouveau chai, atelier épuré marqué par de grandes cuves galbées de béton qu’il a dessiné à la demande de Pierre Lurton, le directeur, qui désirait conserver ce matériau pour le cuvier.
.Mise en contexte :
1 : les vignes
2 : le nouveau chai
3 : l’ancien chai
4 : l’administration
5 : la maison des frères
6 : l’ancienne maison
.Stratégie d’intervention :
Au cœur du vignoble, le « chai sous la colline » apparaît d’abord comme un promontoire dans le prolongement du château, un soulèvement du sol, porté par des voiles de béton vers la lumière et le ciel.
.Le béton :
Christian de Portzamparc a créé une greffe complémentaire à l’ancien bâtiment et un espace transitoire entre l’ancien Chai et le nouveau .
La complémentarité :
On peut dire que cette démarche est basée sur l’intégration par contraste. Il ne s’agit pas d’exécuter une violence contemporaine mais plutôt de faire une continuité de l’ancien, c’est ce qui était fait par Portzamparc pour créer un belvédère dans le prolongement du château.
Le béton est un des matériaux que Christian de Portzamparc comprend et maitrise le mieux .Alors, il l’a choisi comme matériau de construction.
A l’aide des quatre lignes voiles en béton moulé d’un blanc assourdi, l’architecte a réalisé la forme voulue.
Non seulement la structure , il a dessiné de grandes cuves galbées de béton blanc. C’est à la demande de Pierre Lurton, le directeur, qui désirait conserver ce matériau pour le cuvier.
Le galbe des cuves déclinées en 52 unités et plusieurs dimensions.
intérieure de l’ouverture
.La lumière : .Synthése :
Aucune ligne ici n’est superflue, tout participe à la perfection des processus de fabrication du vin et de ses gestes que le cadre permet : la géométrie des surfaces courbes et leur matériau en béton moulé, l’atmosphère unique qui provient de la lumière zénithale naturelle descendant vers le sol, caressant les voiles porteurs en entourant ces grandes sculptures de béton dans le cuvier.
Greffe complementaire du batiment ancien et reliée avec un espace transitoire . Utilisation du béton moulé pour la conception des espaces ansi que pour les cuves Conception des ouvertures de lumiére zénithale naturelle pour : . éliminer la lumiére directe dans l’espace de travail . mettre en valeur les voiles de béton moulé
.Château la Dominique , Saint Emilion – Jean nouvel , 2013
Présentation:
Situation : Saint émilion , France
Maître d’oeuvre : Jean Nouvel
Date : 2010-2013
Surface: 3200m²
Description : Un édifice avant-gardiste unique et emblématique, à la fois lumineux et aéré. Un bâtiment à la mesure de l’émotion générée par le vin.Le domaine a récemment été étendu de 25 à 30 hectares, les Ateliers Jean Nouvel ont donc été recrutés pour créer une nouvelle salle de fermentation, ainsi que des installations touristiques comprenant des salles de dégustation et un restaurant. L’idée du projet est de créer un objet s’aventurent dans les vignes à la manière d’une intervention de land art qui surgit du corps du bâtiment existant, bâtisse de pierre située au centre du domaine.
« La première façon de jouer avec le terroir c’est de lui rendre hommage en contemplant le paysage, et de le révéler à travers la robe du vin. Ainsi, l’idée m’est venue de créer ces murs rouges tout au long du chai de Château la Dominique. Ces miroirs colorés vont donner l’envie de découvrir le terroir et de l’apprécier tel un tableau. Les vignes, le ciel et l’horizon vont se réfléchir dans ces murs, parfois sous la forme d’images inversées avec de nombreuses nuances de couleur pourpre. C’est à chaque fois différent, une alternance de tons clairs et foncés. Toutes ces sensations vont susciter l’envie de contempler ce terroir. Et dès que l’on perçoit cette tâche un peu rouge et sombre sur l’horizon, en contraste avec d’autres bâtiments, nous savons que nous venons voir quelque chose dont nous connaissons l’histoire. C’est le début d’un rituel »
Mise en contexte :
Le château La Dominique est situé sur le Nord-Ouest de Saint-Émilion, entouré de château Cheval Blanc et château Figeac à l’ouest et au sud, et de château l’Evangile et château la Conseillante au nord
Stratégie d’intervention :
Stratégie d’intervention :
Le complexe s’articule autour d’une maison de deux étages avec une façade en pierre classique, accompagnée de deux ailes de cave
La volumétrie de cet objet est pure, constituée d’un plan horizontal et de quatre pans verticaux miroirs. Sur la terrasse créée entre ces plans, véritable belvédère flottant au-dessus des vignes, le cinquième plan, décollé et horizontal cette fois, réfléchit les toitures existantes, les vignes et l’horizon.
Les façades est et ouest sont constituées d’un voile de béton, couvert d’un ensemble de lames d’acier inoxydable horizontales polies et vernies de couleur rouge sombre signalant qu’ici, c’est de vin qu’il s’agit. Les lames sont inclinées de manière progressive, en pied de façade, orientées vers le haut, elles réfléchissent le ciel tandis que, s’inclinant petit à petit vers le bas, les lames supérieures réfléchissent le sol et les rangs de vignes.
La façade nord, transparente, est constituée d’un grand miroir sans tain reflétant les vignes dans la journée et laissant découvrir, à la nuit tombée, la nouvelle cuverie.
.Synthése :
Au premier étage, un restaurant entièrement vitré s’ouvre au nord sur une vaste terrasse dont le sol est recouvert en son centre de gravier de verre rouge que l’on foule comme jadis les raisins. Sur cette terrasse, quelques emmarchements donnent accès en contrebas à un étroit balcon permettant au regard de filer sans obstacle vers la mer de vignes.
Par rapport à l’intégration au paysage et contexte : À l’extérieur, le bâtiment joue avec les reflets lerouge sombre, complémentaire du vert environnant, signale qu’ici c’est de vin dont il s’agit.
La nouvelle cuverie, à la façade Nord totalement vitrée, est ainsi mise en scène en s’avançant sur les parcelles cultivées jusqu’à être cernée par les vignes. Au-dessus s’étire la longue terrasse, en prolongement direct du restaurant. Des petits galets translucides y ont été déposés, évoquant les pratiques anciennes de foulage au pied du raisin.
Ces lames ont une orientation spécifique selon leur position haute ou basse, reflétant alors de façon optimale qui le ciel, qui les vignes dont le bardage en lames d’acier réfléchissant s’affirme nettement dans le paysage.
Chacun des panneaux, appelés lames, sont inclinés doucement vers le haut pour offrir plus de réflexions. Six nuances différentes de rouge ont été utilisées, créant un subtil changement de teinte qui fait allusion à la nature multi-tonale du vin rouge.
III-3 Etat des lieux en Tunisie :
III-3-1 Historique du vin en Tunisie :
En se promenant entre les pages de l’histoire antique , on peut très bien constater que la Tunisie s’est toujours imposée comme un point de rencontre entre l’orient et l’occident grâce à sa position géographique privilégiée comme étant une plateforme du méditéranée . Depuis la période punico-romaine , la viticulture faisait toujours une partie intégrante de l’histoire agricole de ce pays .
Il y a plus de 2500 ans , Magon qui est un avant-gardiste phénicien a constitué le traité d’agronomie viticole en évoquant les pratiques de production du vin qui faisaient autorité .
Les riches collections de mosaïque illustrent la véracité et permettent d’attester l’habilité des anciens agriculteurs tout en démontrant l’importance de la vigne et du vin durant cette époque.
La chute de l’empire Romain d’occident s’accompagne d’un important déclin des vignobles . Suite aux invasions successives des Arabes et des Ottomans, la culture du raisin en Tunisie a connu une période déplorable pendant une dizaine de siècles avant de reprendre son essor au cours du 19éme siècle avec l’arrivée des européens .
La mise en place du protectorat français en 1881 marque un véritable tournant économique avec une politique coloniale fondée sur la viticulture. Les Italo-tunisiens développent fortement l’activité viticole dans la région du cap bon. Grâce à cela, la Tunisie est devenue un pays exportateur de vin; la production annuelle dans les années d’avant-guerre atteint 2 million d’hectolitres par an.
L’indépendance, en 1956, n’a pas brisé cette évolution jusqu’à atteindre son apogée en 1965, mais cette année a connu aussi la rupture des accords franco-tunisiens, ce qui a entrainé une chute de la production agricole. Les domaines vignobles ont connu une réduction des superficies et de la production. Les chiffres sont restés modestes jusqu’au débutdu 21éme siècle. L’état a dors et déjà changé de stratégie et actuellement, on parle de la révolution des vignes tunisiennes.
L’arrivée du premier pouvoir musulman a fait presque disparaitre la culture des vignes dans le pays
La production de vin a continué aprés l’indépendance jusqu’à 1965 avec la rupture des accords francotunisiens qui a entrainé une chute de production viticole
Durant la periode-romaine et punique la viticulture en Tunisie se dévéloppe grandement .Il y a eu la constitution du traité d’agronomie viticole par Magon le Carthaginois
Avec l’instauration du protectorat fançais , la production de vin est relancée et culture de vin a atteint son apogée par la production de 2 millions d’hectolitres par ans
La production viticole est restée modeste jusqu’à nos jours malgré l’essai de revalorisation de la culture viticole à travers le Projet touristque
“Sur les traces de Magon”
III-3-2
La révolution des vignes :
.Sur les traces de Magon :
Dans le cadre d’un programme de coopération européen entre l’Italie et la Tunisie, l’association itervitis participe au projet dénommé « Le chemin de la vigne méditerranéenne sur les traces de Magon entre la Sicile et la Tunisie » qui consiste en la création d’un circuit touristique culturel transfrontalier basé sur la valorisation du patrimoine archéologique, de la culture du vin et des traditions œno-gastronomiques de la méditerranée.
.Le premier circuit débute à Megrine, par la cave «la fontaine aux mille amphores ». Cette cave est reliée à deux lieux culturels incontournables:
- le Musée du Bardo, qui regorge de témoignages anciens se reliant à la vitiviniculture
- le site de Carthage avec ses « villas romaines »,
.Dans le territoire de Grombalia, le circuit initie les visiteurs aux vignobles du domaine Neferis et par l’élégance du château du 19ème siècle les accueillant pour une dégustation de ses prestigieuses étiquettes. Ici, l’autre projet pilote a spécialement groupé des pièces archéologiques appartenant à l’ancienne ville punique éponyme « Neferis ». Le lien du domaine avec l’histoire et la culture du vin se complète avec la visite du musée de Nabeul, doté de pièces rares .
.La dernière étape de l’itinéraire tunisien touche, enfin, l’extrémité du Cap Bon :
- L’agréable petite colline abritant le domaine Kurubis, tout près de la ville de Korba.
- Kerkouane, avec son musée riche en témoignages des échanges intenses de cette ville punique avec la Sicile.
III-3-3 La situation des vignobles :
Actuellement, la vigne occupe 23000 ha en Tunisie mais sa localisation présente une particularité à l’exception du petit vignoble de Thibar près de la frontière algérienne au Nord-ouest. La totalité des surfaces viticoles se concentrent à moins de 80km de Tunis.
Au sein de cet ensemble, la Tunisie possède trois régions viticoles majeures. Le secteur principal est incontestablement le Cap Bon puisque 60% du vignoble tunisien y est localisé.
Les vignes du Cap Bon se situent essentiellement le long de l’axe Tunis-Nabeul en particulier autour de Grombalia. Ce choix résulte de la spécialisation des colons dans les cultures commerciales (vignes et agrumes) dont les produits étaient acheminés vers Tunis ou la Goulette. La seconde région viticole se situe au Sud de Tunis où 3500 ha s’étirent autour de la petite cité de Mornag. En réalité, séparé seulement de la région de Grombalia par les djebels Ressass et Boukornine, ce secteur est en continuité avec le grand vignoble du Cap Bon.
Le troisième territoire viticole se situe au Nord-Est de Tunis entre les villes de Mateur et Tebourba avec 3000 ha de vignes plantés sur les glacis des premiers chainons de l’Atlas Tellien vers la basse vallée de l’Oued Medjerda.
III-3-4 statistique de la production :
Figure.39: graphe montrant la moyenne de production en hl/an
Avec l’arrivée du protectorat français, la production du vin s’organise et évolue pour atteindre 200 000 hectolitres par an en 1895. Pendant la première guerre mondiale, cette production a connu une chute à 100000 hectolitres par an. Cependant, ceci n’a pas duré. En effet, la production a continué à prospérer après la guerre jusqu’à atteindre
900 000 hectolitres par an. L’apogée de la production de vin est dans les années après la 2ème guerre mondiale, elle atteint 2 millions d’hectolitres par an.
La production du vin a enregistré une diminution importante passant de 600 000 hectolitres/an en 1970 à 330 000 hectolitres/an en 2004.
Les superficies plantées en raisin de cuve ont aussi diminué. Elles sont passées de 45 000 hectares en 1970 à 18 000 hectares en 2004.
Cette baisse est due à plusieurs raisons notamment :
-La diminution des superficies
-la faiblesse des investissements dans cette activité
-la fermeture et l’abandon de certaines caves
III-3-5 Grombalia, ville de vigne et de vin :
« Les collines de Takelsa, Grombalia, Bou Argoub, Soliman sont couvertes de vignobles à perte de vue. La culture viticole et le savoir-faire vinicole dans le Cap Bon remontent à la Haute Antiquité. »
J.Farges, La viticulture en Algérie et en Tunisie,1911
affiche publicitaire du festival de la vigne de grombalia
Figure.41: certificat de grombalia ville internationale de la vigne
En effet, les terroirs, connus de nos jours, sous les noms de la plaine de Mornag, Grombalia et Bou Argoub étaient célèbres par leurs vignobles. Dans cette région, située à l’entrée de la péninsule du Cap Bon, prospéraient des cités prestigieuses telles qu’Uthine, Néphéris et Theburnc. A l’ombre du protectorat français et grâce au climat propice que présentait la région du Cap Bon, plusieurs centaines de caves y sont inst allées.
A l’entrée du Cap Bon et à 37 km de Tunis, la vallée dite ‘vallée de Grombalia’ se distingue par ses terres fertiles, son climat modéré et sa pluviométrie abondante. Vignes et vergers occupent l’espace agricole des oliviers. L’activité principale de Grombalia se basait alors sur la vitiviniculture où la vigne était considérée comme l’un des piliers majeurs de l’économie de la ville.
Lors de la rencontre internationale sur la vigne et ses dérivés qui s’est déroulée à Rome le 30 octobre 1987, la ville de Grombalia était élue «ville internationale de la vigne et du vin».
III-3-6 Le paysage viticole en Tunisie :
Le paysage est le résultat d’une histoire et d’une géographie.
La géologie et le relief conditionnent fortement l’implantation des vignes et façonnent les paysages de la vigne, considérés comme un paysage original, par son caractère façonné, sculpté, et par la production qu’il sécrète.
Les vignes constituent des éléments fixes dans le paysage et contribuent tout comme les haies et les bosquets à le structurer.
Mais ce paysage viticole présente plusieurs atouts, à savoir :
. la cave à vin
. le village . l’église
ce paysage se trouve presque dans tout les domaines viticoles en Tunisie, voire :
Domaine de st joseph de Thibar
Domaine Neferis à khanguette hojjaj
a-Domaine de st-Joseph :
a-Domaine Néféris à Khanguette Hojjaj :
Le village de Thibar représente un exemple de paysage viticole en Tunisie à travers l’église et la cave à vin correspondant au domaine Saint-Joseph. Malheureusement, l’église a disparu, et la cave à vin est abandonnée.
De même, le village de khanguet el Hajjaj représente cet exemple de paysage viticole et qui a subi le même essor à travers le temps. En effet, l’église ainsi que la cave à vin correspondant au domaine Licari sont aujourd’hui délaissées et abandonnées.
III-4 Synthése :
La conception des chais demande un savoir faire architectural pour la maitrise de la production du vin les chais s’ouvrent de plus en plus vers l’oenologie touristique ce qui explique la mise en valeur des anciens chais en permettant l’accessibilité au public faire appel à plusieurs architectes reconnus.
Les caves deviennent un centre d’interet général
La mise en valeur Rénovation
L’accessibilité au public
Appel au architectes reconnus
Synthése globale :
Afin de synthétiser les deux chapitres précédent nous avons opté à shématiser les concepts retenu :
Héritage immatériel
Savoir-faire vinicole
Connaissance et Transmission du savoir-faire vinicole
Héritage matériel
Caves à vin
Rénovation et ouverture des cave à vin au public
Deux facteurs nécessaire pour la revalorisation de la culture du vin
En Tunisie :
L’histoire du vin date depuis des siècles
Un héritage parsemé sur le Nord - Est du pays
La majorité des anciennes caves sont abandonnées
IV-1 Où intervenir ? :
IV-2 Pourquoi intervenir ? :
IV-3 La visite du site :
IV-1 Où intervenir ? :
IV-1-1Situation géographique :
a- Khanguette El Hojjaj :
Afin de cloturer le chapitre précédent , nous avons évoqué le fait que la fameuse ville de Grombalia est la capitale de vigne en Tunisie.
Cette petite ville , qui fait partie du Cap bon , et qui apparitent au gouvernorat de nabeul , se compose d’une ville délégation et de plusieurs village percemés tout autour . Sa géologie , son relief , son paysage et meme son histoire conditionne fortement l’implantation des vignes par son caractères de la production qu’il secrete .
Parmi les petits villages dispercés au sein de cet admirable paysages, sculpté par la beauté des vignobles , on trouve un village occupant un emplacement statégique , bordée d’une splandeur remarquable de champs et ayant un climat modéré qui met en valeur la brillance des goutes d’eau sur chaque pièce de raisin ; «Khanguet el hojjaj ) ou tout simplement , comme les admirateurs de ce magnifique paysage aime l’appeler (EL khanguet )
b- Domaine Neferis :
Il se trouve à 29 km de la capitale Tunis, à 31km de la capitale touristique Hammamet, à 32 km de l’aéroport international de Tunis Carthage et à 62 km de l’aéroport international d’Ennfidha.
Au sein de cet ensemble , El khanguet possède un atout historique qui se manifeste dans le domaine NEFERIS . Dans ce cadre , nous avons opté pour choisir ce domaine comme support d’étude vu l’importance historique et paysagère de ce lieu .
IV-2 Pourquoi intervenir ? :
IV-2-1 Historique du village :
a- Période antique :
.Néféris, Site archéologique :
Neferis, actuellement le territoire de Khanguet EL Hojjej, est située à l’Est du Jebel Reçass ; nous y accèdons du Nord par Carthage, de l’ouest par Uthina et du Sud par Vina ou Neapolis. Une borne milliaire romaine indique qu’au 32ème milles de la voie Carthage-Hadrumète dont se détachait une voie secondaire conduisant à Neferis. Le géographe grec Strabon précise que Neferis est située à 120 stades de Carthage, soit environ 24 km.
Dans la plaine de Neferis s’est déroulée, en 148 av. J.-C., l’avant dernière bataille de la 3ème guerre punique. La ville fut prise et détruite par Scipion dans l’hiver de 147-146 av. J.-C. L’historien romain Tite-Live, écrit à ce propos : « Le camp de leur chef Hasdrubal, situé près de la place de Neferis, dans un endroit d’accès difficile, fut lui aussi détruit avec l’armée qui s’y trouvait par Scipion qui prit enfin la ville d’assaut 700 ans après sa fondation ». Les ruines de Neferis sont en bon état de conservation, mais la plupart des vestiges sont enfouis.
b- Période coloniale :
.Les sept domaines vignobles :
En 1883, François Emile Lançon quitta Lyon pour la Tunisie avec sa femme et ses quatre enfants et créa une propriété « KHANGAT-LANCON » de 4083 Ha dont 421 de vignes. La production de vin de qualité n’est pas possible par tout. Il faut du savoir-faire et du capital pour le faire. Dans ce cas, Lançon a fait appel à d’autres intervenants. De ce fait, cette propriété fut morcelée sur 16 parties et 7 caves à vin coopératives.
-Propriétaire :François Emile
Lançon
-Date de construction : 1883
-C’est le seul domaine en bonne état et actif
-Ce domaine est inscrit dans un parcours touristique.
-Propriétaire : Gillet Joseph (père)
-Date de construction 1890
-Etat en ruine
-Propriétaire : Gillet François (fils)
-Date de construction 1895
-Etat délabré
-Propriétaire : Hennin Auguste
-Date de construction :1883
-Etat délabré
-Propriétaire : Dr Bennet de Nantes
-Date de construction 1903
-Le domaine est squatté par une famille
-Propriétaire :Emmanuel Licari
-Date de construction :1918
-Le Domaine est la propriété de l’office des terres domaniales.
-Etat moyennement délabré .
- Le Septième domaine est démoli fin des années 80 . Il a été construit par le général Leclerc en 1923
IV-2-2 Morphogénése du village :
.photo aérienne de 1948:
Les Domaine voisins
.photo aérienne de 1962:
A l’aide de la morphogénèse de Khanguette El Hojjej, on peut constater que la naissance du village est due à la vitiviniculture. Sur notre site d’intervention, il y a eu l’édification de plusieurs caves à vin. Toutefois, en 1918, il y a eu la construction de la cave Licari par les frères italiens Giuseppe et Emmanuel Licari. Cette cave est considérée comme le noyau originel du village, déterminant sa morphologie future.
La photo aérienne de 1948 nous montre que le domaine Licari se trouve seulement entouré de ces vignes et les domaines voisins.
Nous remarquons que le village n’existait pas encore car à cette époque,1948, Nous sommes à trois ans en aval de la fin de la 2eme guerre mondiale.
Il n’y avait donc pas de production ce qui engendrait l’absence des ouvriers.
Entre 1948 et 1962
Les Domaine voisins
Les nouvelles routes
Village Khanguette
El Hojjaj
La cave à vin est le premier bâtiment qui va donner la naissance du village, pour les ouvriers. Le taux d’habitants se multiplie avec l’augmentation de la production du vin. Les ouvriers entament la construction de leurs habitations individuelles. Le village de khanguet el hojjaj commence à voir le jour. Nous remarquons aussi la naissance des routes facilitant le transport du vin du nouveau village vers Tunis.
.photo satellite 2018:
Domaine Licari
Les Domaine voisins
Les nouvelles routes
Village Khanguette
El Hojjaj
Autoroute
Tunis-Hammamet
Entre 1962et 1980
La production du vin atteint son apogée par 63 hecto-litre par an. Le village s’étale de plus en plus jusqu’à 1980 marquant la date de fermeture de la cave Licari .
Cent ans après
On remarque que les routes et les chemins restent les même avec l’ajout de l’autoroute Tunis-Hammamet , le village s’étale pour répondre aux besoins des villageois et le Domaine Licari ainsi se trouve délaissé.
IV-2-3 Paysage viticole du village :
Le paysage du village se compose en 3 parties :
-une montagne qui surplombe le village -la vigne qui entoure le village
- le village qui se hiérarchise comme suit :
- La morphologie générale est composée d’une hauteur dominante de R+1 et R+2 , sauf le minaret de la mosquée et la tour de la cave licari,elles se distinguent par une hauteur importante .
- La typologie des construction du village est homogène généralement sauf celle de la cave, elle se distingue par une typologie différente de celle de tout le village .
vue décomposée sur le paysage viticole du village
. Les Voies :
Le village est desservi par deux trames complémentaires. Une voie principale le relie à la ville de Grombalia et une voie secondaire traverse tout le village constituant une colonne vertébrale par laquelle se distribuent les voies tertiaires. Ces dernières constituent une trame orthogonale desservant tout le village.
. Les équipements :
Le village de Khanguet El Hojjej est dépourvu d’équipements. Il ne contient que des équipements indispensables alignés sur la voie structurante du village comme l’école primaire, la mosquée, la poste et l’infirmerie répondant aux besoins les plus rudimentaires. Quant à la cave à vin, elle était le lieu de travail des villageois jusqu’à sa fermeture.
IV-3 La visite du site :
Le domaine Licari se trouve au sein du village Khanguet El Hojjaj, il couvre une superficie de 17500m².La cave du domaine Licari fut construite en 1918 par les frères italiens Giuseppe et Emmanuel Licari, destiné à la production du vin.
ce domaine peut etre nommé licari en rappot avec les frères licari ou bien evidement NEFERIS vu que l’ancienne ville antique punique
s’appellait NEFERIS .Suite à la diminution de la production du vin, certaines caves ont été abandonnées. partant de ce fait le domaine
Licari a cessé toute activité en 2004, sous l’effet temporel Domaine
Licari devient un espace isolé de son environnement immédiat.
V-3-1 Evolution de l’état des lieux :
Figure.66: plan de l’évolution des états des lieux
V-3-2 Circulation et implantation des bâtiments dans le site :
Figure.67: plan de la circulation et de l’implantation des batiments dans le site
Ce site est accessible par trois entrées différentes . Il représente un espace tampon entre le village de khanguet el hojjaj et les autres villes qui l’entourent .
V-3-3 Analyse séquentielle :
V-3-4 Relevé de l’existant :
V-3-5 Analyse fonctionnelle :
a- Epannelage fonctionnel avant l’abandon :
b-Circuit de la production du vin autrefois
circuit apparent
circuit souterrain
Bascule
egrappoir de vin rouge chai de viellissement
Viticulteur Chef de culture Caviste de chai
4- 63- 4’ 7-
collecte des grappe-raisin pressoir distillerie
Ouvrier Oenologue de vin Oenologue d’eaux de vie cuve de stockage atelier Four cuve de Fermentation citerne d’eau administration distellerie Bassin
egrappoir vin de presse Fermentation pate de mistelle
Chef de culture Oenologue de vin Oenologue d’eaux de vie
Chapitre V :
La fabrique du vin...
100 ans aprés :
V-1 Projet de référence :
V-2 Programme fonctionnel :
V-3 Le projet :