#323 juillet 2014
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SOMMAIRE
DOSSIER
RÉSEAUX SOCIAUX
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J’instagram, tweet et tweet et colégram, tu likes ? Pas sûr. Néanmoins, le surf n’échappe pas à la communauté du web, et selon les réseaux, les surfeurs sont même très présents, voire tendances… Petit tour d’horizon de celles et ceux qui comptent virtuellement.
INTERVIEW
VINCENT DUVIGNAC
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©E. Chauché
Il y en a des comme ça, des gars qui ont tout pour eux. Vincent Duvignac ne va pas s’en plaindre, mais il ne va pas non plus s’en vanter. Et c’est ça qui est bien. Rencontre avec un surfeur aussi stylé que posé.
DESTINATION
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AFRIQUE DU SUD ©A. Van Gysen
Jeffrey’s Bay est de retour sur le Tour, et Nelson Mandela… ne reviendra pas, certes, mais il restera à jamais présent sur ce bout de terre rempli d’histoires et farci de vagues. L’embarras du choix et des couleurs.
EXPÉRIENCE
SHAPE DIY
14 EDITO 16 T’AS VU ? 24 TAPAS 66 NIXON CHALLENGE 97 LOCAL 103 SWITCH
©S. Robin
86 SRI LANKA 98 SHOPPING
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105 FESTIBAL
Vous pensez être plus malin qu’Al Merrick ? Vous croyez avoir les mains de Dick Brewer ? Ok, très bien, lancezvous et shapez vous-même votre propre board ! Attendezvous cependant à avoir quelques surprises lors de ce processus plutôt compliqué.
108 #SOCIALSESSION
Photo de couverture Brandon Jackson © Van Gysen
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Alan Van Gysen Photographe
SURF SESSION 20 rue Maryse Bastié 64600 ANGLET Tél. 05 59 41 70 00 Fax 05 59 41 24 12 surfsession@surfsession.com
Il paraît que l’on trouve un pot rempli d’or au bout de chaque arc-en-ciel. Si c’est vrai, alors l’Afrique du Sud est un énorme chaudron.
DIRECTION Gérant : Georges Mauriès Directrice de publication Bernadette Duhart 05 59 41 72 60 bd@surfsession.com
Sujet Afrique du Sud page 52
Directeur de la rédaction Gibus de Soultrait gibus@surfsession.com
REDACTION BI-MEDIA Exécutive Mag Julien Roulland 05 59 41 70 02 julien@surfsession.com Exécutive Web Romain Ferrand 05 59 41 72 64 romain@surfsession.com Secrétaire de rédaction unique Xavier Gullon 05 59 41 72 66 xavier@surfsession.com CONCEPTION GRAPHIQUE Christophe Lestage 05 59 41 72 65 christophe@surfsession.com Stagiaire Adrien Ballanger PUBLICITE Luc Domenjo 05 59 41 70 13 luc@surfsession.com Charlotte Barrau 05 59 41 70 05 charlotte@surfsession.com Audrey Zumkeller 05 59 41 70 03 stgpub@surfsession.com MARKETING Aurélie Chaumeret 05 59 41 70 00 aurélie@surfsession.com
Adrien Ballanger Stagiaire côtier
Engagé, c’est le mot qui représente le mieux ce 14e Surf Film Festibal, que ce soit dans les propos ou dans les vagues ! Sujet Festibal page 101
Elisa Routa Photographe
Ce que j’ai appris ? Que le 3615 ULLA d’hier, c’est le #surfporn d’aujourd’hui. #leminitelcetaitchouette Sujet Réseaux sociaux page 30
FABRICATION Anne Marie Granda 05 59 41 70 04 ana@surfsession.com Photogravure Isokea / Anglet Impression Rotocayfo/Barcelone Issu de forêts gérées durablement et de sources contrôlées COMPTABILITE Nadine Gibaud 05 59 41 70 16 nadine@surfsession.com
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COLLABORATEURS Sylvain Cazenave, Tim Mc Kenna, Joli, Gecko, Christophe Dimulle, Pete Frieden, Tungsten, Jeff Divine, Thierry Organoff, Tom Servais, Éric Chauché, Antony “Yep” Colas, Yannick Le Toquin, Sarge, Greg Rabejac, Yves Sobanski, Laurent Masurel, Damien Poullenot, John S. Callahan, Tim Jones, Ronan Gladu, Bernard Testemale, Bastien Bonnarme, Laurent Pujol, Bertrand Portrat, Pascal Dunoyer, O. Dezèques, E. Routa.
ONT COLLABORÉ À CE NUMÉRO : J. Bernard, P. Delsanti, X. Renaudin, O. Drezen, C. Philippon, M-A. Néollier, M. Rouzo, B. Levrier, A. Van Gysen, A. Justes, A. Laurel, S. Robin, T. Hawkins, A. Ballanger, Paul Legrix, U. Benghozi.
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ÉDITO Par Gibus de Soultrait
LE JOURNALISTE ET LE
SHAPEUR…
C
omme toutes les activités de la société, le surf n’échappe pas à l’impact des réseaux sociaux sur le Net, à leur développement au nom d’une nouvelle forme, instantanée et globale, de communication entre les gens, à leur ancrage comme outil d’information au nom du partage démocratique de celle-ci. En mars dernier, lorsque Kelly Slater a annoncé qu’il ne renouvelait pas son contrat avec son sponsor de plus de 20 ans, Quiksilver, il l’a écrit lui-même, avec ses propres mots, sur sa page Facebook. En un instant ses 730 000 abonnés à son compte apprenaient la nouvelle au même titre que nombre d’employés de Quiksilver et que tous les journalistes surf de la planète. Il y a encore quelques années, une telle annonce de la part d’un grand champion international comme Kelly Slater faisait l’objet soit d’une dépêche auprès d’organes de presse la diffusant à leur tour, soit d’une conférence de presse devant un panel de journalistes avertis, ou sinon d’une interview exclusive dans un magazine. L’événement de cette décision aurait été ainsi à la fois annoncé et présenté de façon plus contextualisée et argumentée via le travail journalistique des informations collectées en parallèle ou des questions supplémentaires posées. Aujourd’hui, ce travail demeure, mais sa pertinence dans la compréhension de l’actualité (quels que soient les événements de celle-ci) est de plus en plus fragilisée par l’immédiateté et l’étendue que permet la diffusion des médias sociaux. Ce qui peut être une information (ramenée à la cohérence de son contexte) est désormais réduit à une communication dont chacun fait aussitôt son opinion. Ça fonctionne, mais on sent bien qu’au final, il y a un hiatus dans ce qu’on essaie de
EN UN INSTANT SES 730 000 ABONNÉS À SON COMPTE APPRENAIENT LA NOUVELLE AU MÊME TITRE QUE NOMBRE D’EMPLOYÉS DE QUIKSILVER ET QUE TOUS LES JOURNALISTES SURF DE LA PLANÈTE
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savoir, de comprendre, la communication, l’opinion ne pouvant faire pas office d’information. Sans aller à dire qu’on ne distingue plus le vrai du faux, il y a des éléments de métier (ici celui du journaliste) dont on aurait tort de se priver, quoi que nous vantent les chantres des nouvelles technologies dans leur progrès à nous autonomiser pour tout, (tout faire, tout penser par nous-mêmes) au point de nous passer de l’autre (celui dont c’est le métier, la connaissance). Dans ce numéro de Surf Session où Elisa Routa est allée enquêter pour mesurer le rôle et l’impact des réseaux sociaux dans le milieu professionnalisé du surf, un autre article raconte l’expérience de notre collaborateur Stéphane Robin, qui s’est pris au jeu de se faire sa propre planche, comme les possibilités de l’Internet lui permettent. Au final, ça fonctionne, ça flotte, mais là aussi il y a un hiatus dans la forme, dans une planche qui ne répond à rien. Non qu’il faille dénigrer les possibilités offertes de faire sa propre planche, mais force est de constater qu’on ne remplacera pas le shapeur, ses années de métier qui font la qualité de la forme finale. Le journaliste, le shapeur… (on peut en dire autant ici du photographe) : autant de métiers dont l’expérience acquise a pour but d’être au service des autres, pour plus de cohérence commune dans le partage des choses à voir, à comprendre, à faire. La profusion et la propagation du partage de soi qu’offrent les nouvelles technologies, si irréfutables soient-elles, ne sauraient effacer la confusion que celles-ci instaurent et donc l’importance qu’il y a à devoir toujours reconnaître l’utilité et l’intérêt des métiers. Au nom de l’équipe de Surf Session et pour vous servir, merci de nous utiliser, de nous lire
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T’AS VU ?
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CECI N’EST PAS UN PIPE LA MORALE ? Certains prennent des options différentes pour les vacances, et ce genre de hold-up nous invite clairement à lever le bout de notre nez, à interpréter les cartes et à trouver notre petit coin paradis sans personne. Et pour ça, il est parfois bon de savoir fermer sa gu…
©B.Bonnarme
C’EST OÙ ? 5 mails et 10 textos auront été nécessaires pour soutirer une image de l’aventure express de Marc Lacomare et Benjamin Sanchis au début de l’été. Mais pas moyen de leur faire dire quoi que soit, malgré le harcèlement et les tortures psychologiques de fin de bouclage. On peut simplement vous dire que c’est au niveau de l’Afrique et que les deux surfeurs ont suffisamment scoré pour rester muets et extasiés. Jusqu’au prochain numéro ?
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T’AS VU ?
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LE DERNIER MIACS ? QUEUAH ? C’est triste, mais à la fin de cette 8e édition du M.I.A.C.S, malgré l’exposition de la plus belle collection de planches jamais réunie en France et la présence de 40 artistes, le constat est simple : il faut que les choses évoluent ! Car si le public semble conquis, il faut avouer qu’il y a un réel désintérêt du surf business ou des mairies pour soutenir Gérard Decoster dans son initiative de fédérer les artistes, ne serait-ce que le temps d’une expo.
©Aquashot/Poullenot
C’EST-À-DIRE ? Difficile pour une seule personne, même avec une passion immuable, de gérer, monter, sélectionner, balayer, communiquer et surtout financer un tel évènement chaque année. La machine est lancée, mais l’association a besoin d’aide, d’argent, de reconnaissance… C’est donc un appel à tous les passionnés de surf art et aux mairies qui bénéficient pourtant largement de l’image du surf, que nous lançons ici. www.surfing-memory.com
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T’AS VU ?
RÉSEAU BZH C’EST MIEUX QUE LA 4G ? Disons que la nouvelle génération a pris le relais de la tradition bretonne, à savoir former une communauté soudée, qui ne se prend pas trop au sérieux, mais dont le niveau surf atteint l’excellence, en free ou en compétition. C’EST-À-DIRE ? À l’image du surf de Gaspard Larsonneur, bien explosif, les Bretons savent profiter du meilleur de leur région et le revendiquent fièrement sur les réseaux. Il faut préciser que la variété des spots en Bretagne est souvent sous-estimée. Les nombreux reefs locaux permettent de travailler son style sur des vagues longues autant que sa précision sur des bancs de sable, c’est au choix. Bref, il est encore temps de changer de réseau pour les vacances…
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ŠPhotos : R. Gladu
ROB MACHADO S 28° 38’ 36.96’’ - E 153° 38’ 1.32’’
reef.com
J U ST P A S S I N G T H R O U G H
TAPAS par Xavier Gullon
ERRATUM
CHASSELON PRÉSIDENT
©Bonnarme/O’Neill
Pauvre Titouan Deffarges : pour sa première parution, il n’a pas eu droit à son nom dans la légende p.77 du mag de juin… Désolé Titouan, mais c’est le métier qui rentre. Sans oublier, dans le même sujet Today is perfect, que le jeune homme p.78 n’est pas Tom, mais un jeune local sympathique que nous appellerons Brigitte. Y’a comme une petite odeur de dernière minute avec ce sujet…
Vincent Chasselon, surfeur emblématique de Méditerranée prend la présidence du Surf Club de la Sardine, plus vieux club de surf méditerranéen (fondé en 1992 par Philippe Moreau). Avec une centaine d’adhérents, ce club mythique est installé dans un local sur le spot d’Epluchures Beach de septembre à fin mai. Habemus papam ! sardinesurfclub.over-blog.com
GREEN Par Marie-Amélie Néollier
N’oublions pas que 75 % des déchets sont en plastique et que 100 % d’entre eux sont d’origine humaine… Plus d’infos sur l’étude : plosone.org Pour plus d’informations sur les déchets aquatiques : surfrider.eu
NT
AGNA G R E I OURR
C
©Y. Gladu
Des sacs plastiques dans l’Arctique à 2 500 m de profondeur, des canettes reposant à 950 m sous l’Atlantique, voici la triste révélation de chercheurs européens. Les résultats indiquent surtout un grand nombre d’objets issus de la pêche. Selon cette étude, c’est la Méditerranée la zone la plus touchée, mais les déchets jonchent les fonds marins de toute la planète. Ils se concentrent notamment dans les canyons et à proximité des villes. Cette pollution « invisible » a des impacts graves sur le faune (pêche fantôme, ingestion, etc.) et sur la qualité de l’eau, libérant des composants chimiques.
TIMBRÉ
ÇA M’A PRIS TRÈS TÔT Salut Surf Session, je voulais vous demander si vous pouviez parler des spots du Pays basque pour l’anniversaire de mon père le 23 juillet, car cela fait bientôt un an qu’il n’est pas allé dans les bons spots basques. Je vous envoie la photo de moi, à Tartane en Martinique (je suis à gauche des deux en body board). J’aimerais bien que cela apparaisse dans celui de juillet svp Cordialement Tancrède La glisse c’est génial.
Ah oui ça y est, je te vois ! Enfin, je t’imagine quoi… Alors ça c’est pour ton père : Laftenia, Cenitz, Parlementia, Alcyons, Côte des Basques, Grande Plage, VVF, Cavaliers, le tout flambé au patxaran. Agur milesker Jean-Luc Etorri. Tu pourras lui offrir Kosta d’Eric Chauché. Quant à toi Tancrède, attention au plagiat, n’oublie pas que c’est le cheval qui est trop génial.
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FAUT QUE JE TE DISE UN TRUC Bonjour la rédaction, un petit message pour vous signaler l’arrivée d’une nouvelle lectrice de Surf Session : Enea, 8 mois ! Sur la première photo, on peut la voir feuilleter le magazine (en douce !) et sur la deuxième on la voit prise en flagrant délit ! À bientôt Fred
En même temps, si vous ne lui annoncez pas petit à petit les nouvelles, c’est normal. Si je venais d’apprendre que Michel Bourez avait gagné deux épreuves du World Tour sur quatre, et que mon père ne m’avait pas prévenu, j’aurais eu la même tête !
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# SURFEURS RÉSEAUX
AU BOUT
SOCIAUX
DU COMPTE
En début d’année, Facebook fêtait ses 10 ans d’existence. Des anonymes aux célébrités en passant par les athlètes professionnels, voilà une décennie qu’on comptabilise des pouces en l’air, à tenter d’évaluer notre cote de popularité. On a donc voulu en savoir plus sur la puissance de ces réseaux sociaux au sein même de la communauté des surfeurs pro. Facebook, Instagram et Twitter, ces nouveaux outils de communication incontournables.
Par Elisa Routa
A
vec plus d’1,8 millions d’abonnés au total entre Facebook et Instagram, Alana Blanchard bat des records d’audience. Les photos de dos n’ont jamais été aussi convoitées. De sont côté, Bethany Hamilton rassemble plus d’un million de followers sur Facebook. À elles deux, elles soulèvent plus d’engouement que pour la Fan page de Rip Curl (1 500 000 fans), leur sponsor. LES DIFFÉRENTS MÉDIAS La puissance de ces outils n’est, désormais, plus à contester. En 2014, on retweete aussi vite que son ombre. On like, on share, on regram et on reblogue en évitant de trop bloquer. Bref, les pouces en l’air n’ont jamais autant eu la cote. On ne parle plus de nouveauté, mais d’une institution dans la vie des jeunes. Chez les surfeurs professionnels aussi, les réseaux sociaux ont une part essentielle, tant dans leur stratégie de communication que dans leur vie quotidienne. Pauline Ado semble notamment très connectée. Elle est décrite comme l’élève modèle des réseaux sociaux puisqu’elle avoue s’occuper seule de sa propre communication. « Je fais tout moi-même et je n’aimerais pas que quelqu’un d’autre le fasse à ma place. J’essaye de poster assez régulièrement. Cela fait partie
de mes réflexes lorsque je me connecte à Internet. Si j’ai posté la veille, je regarde le matin pour voir les réactions. Sinon, je regarde dans la journée pour voir ce que les gens que je suis ont posté. » Selon elle, les trois principaux réseaux sociaux offrent des moyens différents de communiquer et atteignent différentes personnes. « Twitter atteint pas mal de journalistes, des personnes de l’industrie. C’est de l’instantané et c’est une communication plus instinctive. Je vais plus réfléchir à un post Facebook ou Instagram qu’à un Tweet. Facebook atteint un public plus large. Instagram est utilisé par un public plus jeune et parait plus qualitatif. J’essaie d’y poster de jolies photos. » Maxime Huscenot, le surfeur réunionnais de 21 ans, a également conscience de leur importance. « Chaque réseau a son intérêt. Instagram est pratique pour regarder les dernières actu, mais avec Facebook, on peut communiquer facilement et partager plus d’info tels que photos, vidéos, textes et évènements. » Certains surfeurs français, comme Patrick Beven, ont même privilégié les réseaux sociaux aux sites Internet et noms de domaine si conventionnels. « Pas de PatBeven.com. Jusqu’à présent, je n’en ai pas eu l’utilité car Instagram et Facebook sont de bons supports visuels à feedbacks directs, ce qui me permet d’avoir un avis général des gens. »
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LES RÉSEAUX SOCIAUX PERMETTENT DE CHOISIR L’IMAGE QUE L’ON VEUT DONNER, PLUS OU MOINS FIDÈLE À SA PERSONNALITÉ. IL N’Y A PAS D’INTERMÉDIAIRE ENTRE L’ATHLÈTE ET SON AUDIENCE L’UTILITÉ DES RÉSEAUX SOCIAUX « Ce sont des moyens qui offrent une totale liberté. » Pauline Ado résume finalement assez bien ce sentiment jusqu’alors inconnu des athlètes de haut niveau. Il y a quelques années, les magazines étaient les seules vitrines des surfeurs pro et les marques pouvaient gérer à elles-seules l’image de leurs athlètes, faisant des surfeurs des marionnettes suspendues à un fil invisible. Aujourd’hui, l’ère d’Internet a amené un vent frais d’indépendance dont les surfeurs raffolent. « On peut poster ce qu’on veut, quand on veut, à la fréquence que l’on souhaite, depuis n’importe où. C’est facile et instantané. Ce qui est intéressant, c’est aussi l’interaction avec les abonnés. C’est LE nouveau moyen de communication. Les réseaux sociaux permettent de choisir l’image que l’on veut donner, plus ou moins fidèle à sa personnalité. Il n’y a pas d’intermédiaire entre l’athlète et son audience. Cela permet de mieux
connaître les athlètes en général. » En avril dernier, Pauline a fêté son 10 000e abonné sur Facebook, de quoi récompenser son implication. Pour Pat Beven, les différents médias sociaux permettent aux surfeurs pro de faire preuve d’une certaine productivité. De son côté, Maxime Huscenot entrevoit les réseaux sociaux comme un moyen de combler les moments d’attente entre les compétitions, mais avant tout comme une nécessité pour rester visible auprès de son public. « C’est une belle vitrine pour montrer ce que je fais dans l’eau. Il y a la compétition, mais c’est vrai que si tu n’es pas sur le WCT, tu n’as pas toujours des vagues de rêve pour t’exprimer. Grâce aux réseaux, je peux partager des sessions régulières et les fans peuvent suivre ma progression. C’est aussi une façon pour les gens d’encourager un surfeur. Sans les réseaux sociaux, par exemple, Kolohe Andino ne serait pas forcément autant suivi. » Avec 61 000 abonnés sur Instagram, le surfeur californien de 20 ans est en tête des jeunes geeks-surfeurs et pulvérise les performances virtuelles de Jérémy Florès qui accumulent tout de même 42 000 personnes sur son compte Instagram. 30
UN OUTIL DE COMMUNICATION Si on en doutait encore, les réseaux sociaux ont définitivement fait leur entrée dans la cour des outils de communication utilisés dans le milieu du surf. Quirin Rohleder est agent sportif auprès de surfeurs tels que Marc Lacomare, Victoria Vergara ou encore Benjamin Sanchis. Selon lui, au-delà d’un simple outil, les réseaux sociaux font aujourd’hui partie des contrats des surfeurs. « De nos jours, c’est le boulot de l’athlète d’avoir une bonne présence sur les médias sociaux, puisque c’est la façon la plus directe d’atteindre les fans. Non seulement pour les athlètes, mais aussi pour les sponsors. Il y a énormément de contrats qui stipulent l’importance des réseaux sociaux dans la com’ des athlètes. Il y a même des contrats qui sont basés sur l’encouragement aux réseaux sociaux. » Guillaume Dartenuc a également compris l’importance de ce nouvel outil. Ainsi, il y a quelques semaines, le Marketing Manager Volcom a créé un compte Instagram pour Joan Duru, en supplément de sa page Facebook déjà existante (5 000 abonnés). « Nous avons été réticents pendant longtemps à cause des nombreuses dérives que cela peut entraîner, où on trouve tout et n’importe quoi, mais Instagram est finalement un bon complément. On l’a lancé ensemble avec Joan et on a fait un peu le buzz autour. Aujourd’hui, on bosse ensemble dessus, les posts sont partagés. Sans ces réseaux sociaux, il est impossible de suivre à 100 % l’actualité. Pour pouvoir être efficace et continuer à avancer professionnellement, il est obligatoire d’être dessus et ce, quasi en permanence. » Selon Guillaume, les réseaux sociaux permettraient même aux surfeurs professionnels en devenir de se créer une notoriété. « Cependant, pour les pros aguerris qui n’ont rien à prouver, ce n’est pas vital. Charly Martin n’est que très peu sur les réseaux sociaux, n’ayant pas de compte à rendre à des sponsors, et il s’en porte très bien comme ça, avec une notoriété déjà affirmée. » ÉVOLUTION DE LA COMMUNICATION Des professionnels du management tels que Guillaume Dartenuc et Quirin Rohleder confient qu’avec l’arrivée de nouveaux médias, leur métier a également évolué. Quirin est agent sportif depuis 8 ans et a créé sa propre agence de management de talent, appelée ‘Friday’. Pour lui, lorsqu’on est en charge de la promotion des athlètes sur les réseaux sociaux, on doit être capable de savoir comment les choses fonctionnent. C’est pourquoi, ses athlètes et lui-même apparaissent logiquement sur les principales plateformes sociales. « Je dois me tenir au courant des nouvelles technologies. Victoria Vergara fait vraiment un super boulot, mon jeune surfeur tahitien Mateia Hiquily aussi.
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LES STRATÉGIES N’ONT PAS VRAIMENT CHANGÉ, MAIS LES RÉSEAUX SOCIAUX FONT DÉSORMAIS PARTIE INTÉGRANTE DES PLANS MÉDIAS Marc Lacomare et Sancho font aussi du bon boulot depuis qu’on en a discuté, durant ces deux derniers mois. » De son côté, Guillaume Dartenuc est à son poste depuis 5 ans. Pour lui, ce nouvel outil de communication apporte une corde supplémentaire à son arc. « Il s’agit plus d’une évolution et d’une adaptation à tous ces nouveaux supports qui sont intégrés dans nos plans de communication. Les stratégies n’ont pas vraiment changé, mais les réseaux sociaux font désormais partie intégrante de nos plans médias et sont traités comme un média à part entière. Pour Joan et les autres surfeurs, cela ne change pas grandchose, sachant qu’ils gèrent eux-mêmes leurs réseaux et que nous les guidons plus que nous travaillons dessus. » Pourtant, pour éviter les débordements et les dérapages, il est parfois préférable de garder un œil sur les publications de ses athlètes. Quirin confirme. « C’est un outil professionnel et les sponsors sont très conscients de ce que font les gars. Donc, évidemment, je les conseille sur quoi poster, quand poster, qui identifier, etc. » VIE PRIVÉE / VIE PUBLIQUE Pour l’agent sportif, il est essentiel que les surfeurs fassent attention au contenu qu’ils postent. « Les gens sont intéressés par les gens et les pro surfeurs ont des fans, ils veulent savoir ce qu’il en est, où ils vont, ce qu’ils font et veulent un aperçu de leur vie. Les médias sociaux leur donnent cet aperçu.
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Mais lorsque tu es un surfeur pro, tu deviens un exemple pour les enfants. Tu te dois de trouver un équilibre entre donner un aperçu de ta vie et garder une certaine distance. » Guillaume Dartnenuc tombe d’accord et fait appel à la maturité des surfeurs de chez Volcom pour savoir ce qu’ils peuvent ou ne peuvent pas poster. Il assume tout de même un style différent depuis que Joan Duru a partiellement repris les rênes de son compte Instagram. « Joan est devenu plus actif sur son compte et évidemment, le ton a bien changé, dévoilant par moment des côtés plus personnels de sa vie. Mais nous n’imposons pas d’image à nos surfeurs car nous les recrutons sur leur niveau mais aussi sur leur personnalité, souvent atypique, qui mérite d’être mise en avant. » Les limites de la vie privée sont à définir par chacun des surfeurs. C’est notamment l’avis de Pauline Ado. « Le degré d’intimité que l’on garde est le choix de chacun et les limites que l’on se fixe relèvent du bon sens. Respecter les autres et
se rappeler que l’on a une audience, souvent très jeune. Il y a des choses qu’on préfère garder pour soi, d’autres qu’on dévoile. Au final, avant l’ère d’Internet, la question se posait aussi face à un journaliste. » Sur cette question, les surfeurs restent unanimes. Outre des photos de surf, Pat Beven, par exemple, aime partager certaines de ses compétitions de ju-jitsu à travers l’Europe. « En tant que sportif de haut niveau mais être humain avant tout, le choix revient à chacun de s’exposer ou non. Personnellement, je n’ai aucun problème à montrer mes activités ou mon quotidien aux miens et au monde qui me porte un certain intérêt. » Les pouces ne vont pas cesser de se lever puisqu’afficher son actualité, parler surf trips ou bouffes entre potes est devenu le quotidien des surfeurs professionnels. Bien que la puissance de ces réseaux sociaux soit bien réelle, l’essentiel semble tout de même ailleurs. Maxime Huscenot conclue. « Tout ça, c’est le moyen de partager des moments sympas et de rappeler que nous sommes avant tout des jeunes passionnés de la vie tout simplement. Instagram ou pas, on reste les mêmes. » ◆
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Kelly Slater : 1 million + de j’aime Alana Blanchard : 1 million + j’aime ASP World Tour Surfing : 750 000 j’aime Laird Hamilton : 189 000 j’aime Jérémy Florès : 61 000+ j’aime au 17/06/2014
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VINCENT DUVIGNAC MALGRÉ UNE LONGUE PÉRIODE “CREUSE” SANS SPONSOR ET UN SÉRIEUX ACCIDENT AU DOS, LE MIMIZANNAIS EST PLUS QUE JAMAIS DE RETOUR, AVEC DU SOUTIEN, ET UNE ENVIE DE BIEN FAIRE. ET MÊME S’IL DEVANCE LARGEMENT YANNICK NOAH DANS LE CLASSEMENT DES SURFEURS PRÉFÉRÉS DES FRANÇAIS, IL NE S’ÉTENDRA PAS POUR AUTANT SUR DES SUJETS QU’IL NE MAÎTRISE PAS… LA CLASSE JUSQU’AU BOUT.
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Propos recueillis par Xavier Gullon
Comment s’est déroulée ton enfance surfistique à Mimizan ? Suite à mes premières mousses sur le malibu de mon père, j’ai eu la chance de commencer le surf à une période où les tout jeunes étaient nombreux à se lancer à l’eau au Maeva surf club. Il y avait une bonne émulation, beaucoup de motivation et d’amitié, et l’on se faisait une joie de se retrouver lors des entraînements d’Axel Dublineau. C’était le temps où j’avais peur quand il y avait plus d’1 m, pour moi le nom « Hossegor » m’effrayait, et je rêvais quand je rentrais dans le seul surf shop du coin (Silver Coast Surf Shop ndlr). Les combis enfants n’étaient pas souples, et mon unique 4/3 a terminé en shorty coupée au ciseau tellement elle était usée… Les cotes des planches ne me correspondaient jamais et j’ai pu avoir ma première vraie planche après avoir trouvé un billet de 500 Frcs dans l’eau ! Je passais des heures à l’eau, et je ne faisais que surfer et skater quand on me posait à la plage. J’ai aussi bouffé pas mal de roues et de plateaux de skate en reproduisant à l’infinie mes manœuvres surf. Le surf m’obsédait et j’ai finalement laissé tomber petit à petit les autres sports que je pratiquais, et parfois même délaissé les copains et les copines…
J’AI GRANDI UN PEU ÉLOIGNÉ DE L’OCÉAN, BIEN CACHÉ DANS LA FORÊT. ME RETROUVER MAINTENANT À 100 M DE LA PLAGE EST UN VRAI LUXE Tu continues d’habiter Mimizan. Qu’est-ce qui te plaît le plus là-bas ? J’ai grandi un peu éloigné de l’océan, bien caché dans la forêt. Me retrouver maintenant à 100 m de la plage est un vrai luxe, et a surtout été une bonne opportunité. Ce que j’apprécie le plus, c’est avant tout le calme. Pouvoir surfer seul ou entre amis n’a pas de prix, et chaque fois
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©J. Ruiz
« Papa revient, il a juste une réunion de travail. » Ou quand Duvi part à l’eau pour sa série…
©G. Arrieta
que je pars en exploration en prenant les chemins ou bien la route des lacs jusqu’à Hossegor, je suis en voyage. À ce moment-là, je me sens comme un gamin recevant un jouet lorsque je trouve un bon banc de sable. Mais le “mauvais” côté, c’est d’être éloigné du “centre surf ” d’Hossegor et cela ralentit un peu la progression, car les vagues sont en général difficilement accessibles et le niveau à l’eau n’est pas aussi relevé. Je pense que ça forge un certain caractère. Du coup, le fait de ne pas vivre dans une cité « surf » permet de basculer dans la vie normale plus facilement. Quand je ne surfe pas, je zappe complètement ce monde, et en plus d’avoir l’activité de papa, je bricole pas mal à la maison.
Tu as découvert Belharra en janvier. Peux-tu nous raconter cette session ? J’étais forcément nerveux quand j’ai pris la route pour Belharra, accompagné de Thomas Cottin, Pilule et Philippe Toulan. Je doutais surtout sur mon matos, car je ne savais pas à quoi m’attendre, même en visionnant les vidéos en boucle. Ça a l’air facile, car la vague ne creuse pas, c’est plus une sorte de piste remplie de bosses, suivie d’une avalanche. En réalité, il est très dur de tenir ce ride les pieds strappés, et une fois lancé, impossible de faire machine arrière. Mais heureusement qu’à 50 km/h, la vague ne ferme pas sur un reef à sec. Il faut vraiment de bonnes cannes, beaucoup de lucidité et de professionnalisme. Ce ne sont plus du tout les paramètres d’une session surf
classique qui rentrent en jeu, car en plus de ça, il y a un réel danger pour sa propre vie, ou alors celle de son partenaire. Après deux vagues avec ma planche, j’ai compris que mon stance “normal” ne me donnait pas confiance car je lutais pendant tout le ride pour ne pas tomber, aucun plaisir. Par la suite, Pilule m’a prêté sa board, lestée à 14 kg et les straps bien écartés, puis il m’a lancé sur une grosse, assez lisse malgré le vent offshore soutenu. Elle était plutôt blanche, mais j’étais heureux d’avoir réussi ce réel challenge. Je n’ai pas une grosse envie d’y retourner, car même si je suis content de cette expérience, ça n’a rien à voir avec ce que j’ai envie de recevoir de ma passion pour le surf et les grosses vagues. Le prochain gros swell, je serai plus chaud pour aller ramer
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Un style “tranquille”, même sur une bombe venue tout droit d’un Quemao canarien.
à Avalanche avec Antoine Delpero et Thomas Portet, qui ont vraiment scoré ce jour-là. J’aime trop le surf à la rame, une fois au large on se sent minuscule, puis le drop effectué, on se sent grandi et plus fort. C’est plus juste. Juste après, tu as eu un accident lors d’une session. Que s’est-il passé ? En effet, deux jours après, les vagues étaient magnifiques, 1,50 m, marée basse et des tubes juste devant chez moi ! Les vagues étaient très
à mon fils. Je me suis mis à genou sur le banc, puis me suis péniblement relevé. J’avais tellement mal au dos que je cherchais à me rassurer, j’ai donc tenté de me rallonger sur la planche, mais ça m’était impossible. J’ai attendu 2 min pour voir si ça allait passer, car les vagues étaient bonnes. Mais rien à faire, j’étais bloqué. Mes potes Rudy et Martin m’attendaient et espéraient que j’avais simplement perdu ma GoPro ! Mon kiné préféré, Olivier Salvaire, m’a de suite fait un bilan et envoyé aux urgences dans le doute. Puis me voilà en train
MES PRINCIPAUX DÉFAUTS SONT, JE PENSE, MA TIMIDITÉ ET LE FAIT QUE JE VEUILLE TOUJOURS BIEN FAIRE. ÇA ME JOUE PARFOIS DES TOURS DANS CE MONDE DE “BRUTES” creuses, la houle toujours puissante, et je me suis retrouvé seul à l’eau. Après quelques bonnes visions, backside, j’ai voulu lâcher mon rail entre deux sections tubulaires. La lèvre m’a touché la tête, je suis tombé à l’envers sans aucune maîtrise, puis la vague m’a repris pour me plier violemment en deux. J’ai senti mon dos craquer, puis une immense douleur jusqu’aux jambes. Là, je me suis dis que j’avais fait une erreur, et j’ai alors pensé 42
de me poser 1 000 questions dans l’ambulance qui m’emmène aux urgences en ce beau dimanche… Verdict : une hernie discale modérée au niveau des lombaires, 2 mois d’arrêt, de la kiné, renforcement et stretching. Plus de peur que de mal, et une obligation de prendre davantage soin de mon corps. Une blessure est pénible, mais apporte toujours quelque chose de bon.
Lors du Rip Curl La Nord Challenge, que tu as remporté, tu portais un casque. Une envie de charger plus en relative sécurité ? J’ai acheté un casque l’année dernière pour me protéger la tête lorsque je surfe seul, et aussi pour tenter de filmer à l’intérieur des tubes. L’hiver dernier, j’ai sorti mon gun Timberline qui est plaqué de bois, et les rails sont en bois plein. Prendre le rail dans la tempe avec la vitesse d’une grosse vague serait sans doute dramatique, alors j’ai préféré écarter un risque en portant ce casque qui ne me gêne pas du tout et me met du coup plus en confiance. Par la suite, j’ai pris l’habitude de le porter et je n’ai pas hésité une seconde à le mettre lors du Challenge La Nord. Je n’avais jamais surfé de tubes en 8’0, car je préfère surfer court dans les barrels, mais ce jour-là, il n’y avait pas de pic bien défini et il fallait “naviguer” sur un line-up de 200 m. J’avais envie de m’engager et porter le casque m’a donné une grande confiance supplémentaire, qui s’est traduite par un plaisir immense. C’est sûr que le fait d’être papa fait bien plus réfléchir lorsqu’on rame au large, mais lorsque j’y vais, je fais en sorte que tout se passe bien en restant lucide. Si je me casse une jambe, je sais quoi faire, si ma planche m’assomme, c’est game over. Je ne comprends pas pourquoi il n’y a pas plus de surfeurs casqués…
J’essaye d’y remédier notamment via le yoga, avec comme prof ma femme.
©E. Chauché
Tu as pas mal galéré sans soutien financier, mais sans jamais rien lâcher. Aujourd’hui, tu as retrouvé un sponsor principal. Que retiens-tu de toute cette période ? J’ai beaucoup appris lors de cette période “creuse”. J’ai davantage compris comment fonctionne le surf buisness, ses gros défauts, et ce qu’il y a de bon à en tirer. Ça a été très enrichissant de bosser avec Rusty, ça m’a clairement aidé dans ma carrière. Finalement, le plus dur c’est de voir des surfeurs à forts potentiels qui ont des performances limitées entre les exigences de leurs sponsors, le circuit des compets, les attentes de leur famille, et leurs envies. Avec Reef, je suis dans une marque qui ne m’impose rien, à moi de m’exprimer comme je le sens, d’être créatif. J’ai aussi été agréablement surpris par le soutien que j’ai pu recevoir, notamment d’anonymes qui voulaient croire en moi. Ça a été vraiment touchant…
©B.Bonnarme
Tube, carve, air, etc.
©L. Masurel
©L. Masurel
Tu es beau, tu as un super style, un gros niveau, tu es pro, personne ne t’insulte sur les réseaux sociaux, le gendre idéal quoi ! Mais alors, quels sont tes défauts, aussi bien en surf que dans la vie de tous les jours ? J’ai compris lors de mon adolescence qu’on pouvait faire de bonnes choses en restant soi-même. J’essaye de garder cette façon de vivre, celle qui me ressemble le plus. Je fais ce que j’aime, je m’habille pour plaire seulement à ma femme quand elle est là, je n’ai pas besoin de me checker dans une glace le matin, pas de surplus, ma vie c’est le surf et l’amour pour ma propre famille. Je ne cherche pas forcément à plaire, j’ai déjà assez de mal à me plaire moi-même… Mes principaux défauts sont, je pense, ma timidité et le fait que je veuille toujours bien faire. Ça me joue parfois des tours dans ce monde de “brutes”. En surf, techniquement, c’est l’appréhension que j’ai dans les grosses vagues creuses, et mon manque de souplesse au niveau des chevilles…
Un Landais sans graisse de canard, ça existe.
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©L. Masurel
Encore un peu de travail dans les airs, et Vincent sera définitivement complet, avec la manière.
Quelle est ta routine avant une série, et quelques jours avant la compétition ? J’essaye de bien manger en général, et surtout la semaine avant la compétition. Je conforte mon choix de planches en les testant, sans les
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resurfer de bonnes vagues pour se relancer et rester dans les 20. Michel fait un début de saison incroyable, il a engrangé beaucoup d’expérience maintenant, et ne laisse plus aucune place à l’hésitation. La saison est longue, mais j’espère qu’il finira World Champ !
abîmer. Le plus important est le sommeil, la nourriture et le matériel pour performer. Le jour J, je m’assure d’être bien réveillé minimum 4 h avant ma série si je passe le matin, je bois beaucoup d’eau, je pars surfer deux séries avant la mienne, et j’observe bien le line-up en mangeant une banane juste avant d’aller “au combat”. Que penses-tu des prestations de Jérémy Florès, Michel Bourez, Pauline Ado et Johanne Defay sur le World Tour ? Le niveau est vraiment élevé, ça je crois que le public ne s’en rend pas vraiment compte. Dans les Primes, même s’il y a beaucoup de triche dans les manœuvres (fausses manœuvres), chacun des 96 surfeurs engagés peuvent faire une finale. Sur le WT, je pense que Jérémy a manqué de chance dans certaines séries, et il a besoin de
©L. Masurel
Qu’as-tu de planifié cette saison, de manière générale ? Le fait de me blesser au dos en début d’année a été dur à encaisser, et m’a conforté dans l’envie que j’avais de ne faire que du free surf.. À la reprise, 2 mois après, je me sentais bien et solide. Grâce à mon classement de 2013 (82e), il m’était possible de participer aux plus gros WQS, les Primes. J’ai finalement décidé, après des nuits de réflexion, à me relancer dans les compets, pour saisir cette chance, et surtout pour ne pas avoir de regrets. Je me suis inscrit, au dernier moment, au premier Prime de la saison, au Brésil. L’objectif, c’est le Top 10 WQS. Si ça ne fonctionne pas, je n’insisterai pas, car c’est un gros budget, beaucoup de stress et de logistique… En parallèle, je continue d’être actif sur le côté free surf, notamment en sortant des clips vidéos bien ficelés par Falling TV. Le premier a bien marché, le second est à visionner ce mois-ci !
J’AI DAVANTAGE COMPRIS COMMENT FONCTIONNE LE SURF BUSINESS, SES GROS DÉFAUTS, ET CE QU’IL Y A DE BON À EN TIRER
©J. Ruiz
Casque ou pas, il fallait un certain courage pour se jeter dans les barriques du Challenge La Nord.
CE N’EST PAS LE BOULOT D’UN SPORTIF DE HAUT NIVEAU DE PARLER POLITIQUE
©J. Ruiz
exemple, ou Fanning, ou même Michel. Ils ont de réelles tactiques et c’est très enrichissant de revoir ça sur le heat analyser.
Décortiques-tu les séries du World Tour pour puiser quelques tactiques ou lectures de vagues ? Je reste au courant des news de chaque étape du World Tour, de la façon dont les gars attaquent une vague, ça change à chaque fois et ça c’est bien. En règle générale, le surf basique paye et continuera de payer si flow et puissance sont présents. En revanche, on se fiche pas mal du style apporté… C’est ce qui le différencie du free surf. J’aime bien revoir des séries avec des mecs qui ne lâchent rien, comme Adriano par 46
Tu étais au Nixon Challenge. Qu’as-tu pensé de Kamchatka ? C’était une destination géniale, où j’ai à la fois maudit les organisateurs lors des sessions à canards dans l’eau à 3 °C, et adoré l’ambiance saine et posée qui régnait dans le groupe. Les paysages sont à couper le souffle, on se sent petit et vraiment au bout du monde… Que penses-tu de la situation en Ukraine ? La situation semble toujours bien tendue, cependant je ne pourrais me permettre d’en dire plus car c’est juste une télé qui me raconte les nouvelles. J’aurais une opinion fondée si j’allais constater sur place, ou si un proche m’expliquait un peu mieux… On ne sait pas bien non plus combien de morts a fait la dernière famine dans la corne africaine, ou bien quels sont les méfaits des ondes de téléphones potables… Par contre, la Lune, on l’a conquise…
As-tu voté aux Européennes ? Je n’étais pas présent et ça m’a été compliqué de le faire par procuration, le résultat m’a surpris et fait réfléchir… Est-ce qu’un sportif de haut niveau doit parler de politique ? Non, ce n’est pas son boulot. Est-ce que tu en as marre de parler politique dans cette interview ? Si oui, qu’as-tu envie de dire, à part remercier tes sponsors ? Déjà, je souhaiterais remercier ceux qui me soutiennent, à commencer par ma femme et mon fils, mes parents, amis et famille, Seb du Natura Surf Shop de Léon, les frères Feret de MymizenForm, mes sponsors qui me laisse être un surfeur : Laboratoires de Biarritz, Reef, C-skins, mais aussi le Conseil général des Landes, les kids du Mimizan Surf Club que j’entraîne le week-end. ◆
LA NATION A RC - E N - C I E L « CHACUN DE NOUS EST INTIMEMENT ATTACHÉ À LA TERRE DE CE PAYS MAGNIFIQUE, TOUT COMME LES CÉLÈBRES JACARANDAS DE PRETORIA ET LES MIMOSAS DU BUSHVELD, UNE NATION ARC-EN-CIEL EN PAIX AVEC ELLE-MÊME ET LE MONDE. » NELSON MANDELA, PARLANT DE SON AFRIQUE DU SUD.
Texte et photos Alan Van Gysen Traduction Pascal Dunoyer
Josh Redman et sa version vue sur mer de Cape Town.
L
’Afrique du Sud est souvent appelée “nation arc-en-ciel”. Non pas qu’il y pleuve plus qu’ailleurs, mais du fait que ce pays a une culture, des habitants, des croyances et des paysages aussi riches que variés. Et, ce que beaucoup ignorent, des vagues. Pas juste du noir et blanc comme dans l’histoire de l’Apartheid. De ses montagnes majestueuses aux prairies grasses, en passant par ses déserts semi-arides et enfin ses océans sauvages et plein de vie, c’est une terre d’opportunités et d’émerveillement pour le voyageur. C’est un lieu où se mélangent tant les cultures que les océans. Entre la Namibie et le Mozambique, avec 2 798 km de littoral majestueux des océans Atlantique et Indien, on trouve des vagues de toutes formes, tailles et couleurs. Sur la côte ouest, des vagues venant des Quarantièmes Rugissants dans les eaux froides de l’Atlantique, et des houles cycloniques issues des tropiques dans les eaux chaudes de l’océan Indien. Géographiquement, c’est le meilleur endroit pour vivre le meilleur de ce que le surf peut offrir : gauches, droites, pointes, plages, grosses vagues et un peu de tout dans l’intervalle. Et puis c’est l’Afrique, un continent où l’aventure est toujours possible. Une terre où l’on peut aussi vraiment se perdre.
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C’EST UN LIEU OÙ SE MÉLANGENT TANT LES CULTURES QUE LES OCÉANS
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SUIVEZ LA HOULE ! Les océanographes semblent dire que les deux océans et leurs courants se rencontrent officiellement au Cap des Aiguilles, pointe sud de l’Afrique, à quelques 150 km à l’est du Cap, ville mère de l’Afrique du Sud. Connu aussi comme le Cap des Tempêtes, Cap de Bonne espérance ou, mon favori, La Taverne des Océans. Mais quiconque a déjà surfé Noordhoek côté Atlantique en 5 mm et chaussons le matin et False Bay en short l’après-midi dira le contraire. En fait, le point de rencontre fluctue, se situant quelque part entre ces deux spots. Avec l’effet des vents constants de sud-est en été et de nord-ouest en hiver, le courant chaud des Aiguilles peut s’avancer aussi loin que Cape Point, la pointe de la péninsule riche en vague de Cape Town. Mais vous pouvez oublier ces rumeurs qui veulent que la rencontre avec le courant froid de Benguela se matérialise par une ligne sur l’océan ou une eau qui change de couleur. C’est probablement juste les bancs de kelp qui ondulent leurs rameaux tentaculaires depuis les fonds rocheux de ces mers du sud. Mon premier souvenir de la péninsule du Cap est un groupe de babouins opportunistes en train de piller les sandwiches au salami de ma famille, mon père tentant de frapper le mâle dominant avec son bâton de marche, tandis que le principal coupable fuyait avec le sac rempli de provisions. Nous avons eu faim ce jour-là et je ne me
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POSEZ LA QUESTION À TOUT SUD-AFRICAIN, IL VOUS DIRA QUE LA MEILLEURE FAÇON DE PROFITER AU MIEUX DE L’AFRIQUE DU SUD, C’EST DE SUIVRE LA HOULE souviens pas que ma mère ait jamais voulu retourner à la Réserve après cela, mais le babouin en cause eut un destin bien plus tragique quand, peu de temps après, un ranger le tua d’un coup de fusil. Bien qu’il eut volé nos sarmies (sandwiches) et agité devant nous ses fesses violacées en signe de défi, cela semblait cher payé pour un petit larcin à l’heure du déjeuner. Mais qu’est-ce que cela a à voir avec le surf en Afrique du Sud ? Pas grand-chose, excepté le fait que vous ne savez jamais à quoi vous attendre ni ce que le destin vous réserve quand vous explorez l’Afrique du Sud. Alors soyez prêt pour l’aventure et venez avec un esprit ouvert.
Votre définition de la houle longue risque d’être mise à jour après votre passage à Muizenberg.
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VOUS NE SAVEZ JAMAIS À QUOI VOUS ATTENDRE NI CE QUE LE DESTIN VOUS RÉSERVE QUAND VOUS EXPLOREZ L’AFRIQUE DU SUD
Jordy et Nelson.
La meilleure chose en ce qui concerne le surf en Afrique du Sud, c’est l’exposition aux houles océaniques et comment cellesci s’enroulent autour du pays. Depuis le point d’impact à Cape Town, elles vont vers l’est ou vers l’ouest jusqu’à rencontrer les vents offshore qui traversent le pays. Posez la question à tout SudAfricain, il vous dira que la meilleure façon de profiter au mieux de l’Afrique du Sud, c’est de prendre la route. Suivez la houle ! Et selon vos préférences, vers l’est ou l’ouest. Droites ou gauches. Vers le nord depuis Cape Town en direction de la Namibie, ou de l’autre côté vers Jeffrey’s Bay, Durban et le Mozambique. Et pourquoi pas les deux sur deux houles différentes ? Assurezvous en tous cas de passer quelques jours et quelques nuits à explorer Cape Town en attendant. Élue meilleure destination par Trip Advisor en 2011, cette ville mérite chacune de ses étoiles. Non que les autres villes côtières aient moins d’attraits, mais c’est le camp de base idéal pour être prêt à l’action. Les mois d’hiver, entre avril et octobre, voient passer de grosses houles longues venant de la pointe de l’Amérique du Sud, qui touchent la côte à Cape Town puis remontent le long des côtes est et ouest. Les houles se font plus propres en chemin et ne demandent qu’à être surfées avec ces brises offshore qui soufflent en saison. Les deux côtes offrent de tout, des pointes aux récifs, des slabs aux beach breaks. Et bien sûr aussi des spots de gros comme Dungeons. Alan Johns, comme beaucoup de locaux, s’adaptent à toutes les conditions. Ici la version “tricky”.
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Encore Josh Redman, qui nous propose ce coup-ci sa version vue sur bowl de Bayview.
LE CHOIX DES SPOTS EST TOUJOURS GRAND, QUELLE QUE SOIT LA HOULE. À VOUS DE CHOISIR QUELLE ROUTE VOUS SOUHAITEZ EMPRUNTER
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West Coast
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Dunes
Jeffrey’s Bay, Jordy Smith, l’arc-en-ciel : la totale.
Mais nous laisserons cela aux gars du XXL et aux plus coriaces. À moins que ce soit votre tasse de thé. Oui, non ? Le choix des spots est toujours grand, quelle que soit la houle. À vous de choisir quelle route vous souhaitez emprunter. La route la plus facile est de partir vers l’est sur la N2 en sortant de Cape Town. La route nationale côtière est aussi appelée Garden Route car on traverse une nature luxuriante, de belles villes et autres villages de bord de mer. Après la célèbre Jeffrey’s Bay, ce sera port Elizabeth, le Transkei rural et enfin Durban, juste avant le Mozambique tropical. C’est un pèlerinage qu’effectuent les surfeurs depuis l’introduction et la naissance du surf en Afrique du Sud. La légende veut que John Whitmore, le père du surf sud-africain, ait découvert les vagues de Jeffrey’s Bay vers la fin des années cinquante, alors qu’il remontait la N2 vers Port Elizabeth pour raison professionnelle. En voyant la belle houle par la fenêtre de sa voiture, il s’arrêta au bord de la route et sortit du véhicule pour observer avec étonnement cette nouvelle vague non répertoriée. Avec ses jumelles, il put facilement admirer ces lignes sombres tirées au cordeau s’enrouler parfaitement sur la pointe, sachant qu’il y avait de quoi surfer sur plus d’un kilomètre. Mais si vous êtes un pur et dur, que le froid, l’aventure et l’isolement ne vous font pas peur, alors partez vers l’ouest. Comme les Afrikaners se plaisent à dire, « Die weskus is die bes kus ». La côte ouest est la meilleure des côtes. En quittant Cape Town par la R27, vous trouverez un nombre incalculable de pistes quittant le bitume et menant à de nombreuses vagues. L’unique spot connu à l’ouest est aussi la meilleure pointe de gauche d’Afrique du Sud, Elands Bay. Étonnamment, le lieu est plus connu pour ses homards que pour le surf.
MAIS SI VOUS ÊTES UN PUR ET DUR, QUE LE FROID, L’AVENTURE ET L’ISOLEMENT NE VOUS FONT PAS PEUR, ALORS PARTEZ VERS L’OUEST
Hermanus
Albee Layer, Dungeons
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Jordy Smith célèbre Nelson Mandela à sa façon en lui montrant Robben Island sous un angle nouveau.
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Dougal Paterson, un vrai de vrai.
C’EST UNE CÔTE ARIDE ET INHOSPITALIÈRE, LES VAGUES SONT SOLIDES ET LES EAUX FROIDES, SOUVENT REMPLIES DE CRÉATURES DIVERSES Mais c’est ce qui fait la beauté de la côte ouest. Des fruits de mer incroyables et peu de spots connus. Ces vagues seront vos huîtres perlières. Mais si c’est peu peuplé et surfé, c’est qu’il y a de bonnes raisons. C’est une côte aride et inhospitalière, les vagues sont solides et les eaux froides, souvent remplies de créatures diverses. Mais c’est là que se cache la récompense pour ceux qui aiment explorer et donner sa chance à ce territoire. Pour ceux qui sont prêts à se battre pour la liberté qu’il procure. Des gens comme Madiba. FREE MADIBA « Mandela, dit-il d’une voix enrouée, tu es debout ? Tu as de la chance, nous t’emmenons dans un endroit où tu l’auras, ta liberté. Tu pourras te déplacer, voir l’océan et le ciel ». Il ne tentait pas d’être sarcastique, mais je savais que l’endroit dont il me parlait ne m’apporterait pas la liberté que j’attendais. Nelson Mandela, juste avant son transfert à Robben Island, Pretoria, 1964. Depuis le XVIe siècle, Robben a été utilisée comme prison. D’abord par les Portugais, puis les Anglais, les Hollandais et enfin l’Afrique du Sud. Son emplacement était idéal pour soustraire les sujets indésirables de la société. Bannis et oubliés, à 9 km des côtes à l’ouest de Cape Town, dans les eaux froides de l’Atlantique. L’Alcatraz de l’Afrique australe. Durant l’Apartheid, soit de 1961 à 1991, ce fut une prison de haute sécurité et le lieu de résidence des figures politiques les plus connues d’Afrique du Sud : Govan Mbeki (père de l’ancien président Thabo Mbeki), l’ancien activiste de l’ANC Walter Sisulu, le président Jacob Zuma, Tokyo Sexwale et, bien sûr, Nelson Mandela. Dans son autobiographie, Un Long Chemin vers la Liberté, Mandela fait référence à ce chapitre de sa vie comme « les années sombres », l’époque où le pouvoir tenta de briser son esprit par la rudesse de la vie sur l’île. Mais plus le temps passait, plus les amitiés nouées par Mandela avec ses codétenus et leur désir commun de liberté alimentèrent un nouvel espoir.
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Avec le retour de J-Bay sur le circuit, les aficionados du World Tour sont comblés.
N’ÉTANT PAS UN GRAND NAGEUR, MANDELA DEMANDA UN BOOGIEBOARD POUR AVOIR PLUS DE FACILITÉ DANS L’EAU
Leurs travaux forcés en bord de mer nourrirent leurs estomacs et leurs esprits, marquant le début d’un nouveau chapitre dans la vie de Mandela, qu’il intitula « le début de l’espoir ». L’océan était là, devant nous, brillant dans la lumière du matin, ce littoral rocailleux et, au loin, scintillantes au soleil, le tours de verre de Cape Town. L’officier en charge nous expliqua qu’on nous avait menés au rivage pour ramasser des algues. Nous devions ramasser les larges feuilles échouées sur la plage et aussi celles accrochées aux rochers et au corail. En été, l’eau était délicieuse mais, en hiver, le glacial courant de Benguela faisait de nos sorties dans les vagues une torture. Les rochers du rivage étaient acérés et il était fréquent qu’on se coupe ou s’écorche les jambes durant notre labeur. Nous adorions aussi le bord de mer car nous y mangions très bien. Chaque matin, en partant pour la plage, nous emportions un gros bidon d’eau douce. Plus tard nous en avons apporté un second, dans lequel nous faisions une sorte de ragoût de la mer de Robben Island. Pour cela nous ramassions des moules et
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des palourdes. Et puis aussi des homards qui se cachaient entre les rochers. Mais les ormeaux, que nous appelions perlemoen, étaient mes préférés. En 1973, dans un journal que nous avions dérobé, nous avons lu un article sur le mariage de la Princesse Anne et de Mark Phillips, un récit détaillant le raffiné repas de gala. Le menu comprenait des moules, du homard et des ormeaux, ce qui nous fit bien rire : c’était tous les jours que nous dinions de ces mets délicats. -Nelson Mandela, extrait de Un Long Chemin vers la Liberté À sa remise en liberté de la prison Victor Verster, Nelson Mandela a vu ses effets personnels rassemblés, inventoriés et remis à un membre du groupe responsable de sa libération. Sur la liste figurait une planche de surf. Nelson Mandela prenait beaucoup de plaisir dans le fait qu’on l’autorise à se baigner sur Robben Island. Mais chaque fois qu’il allait à l’eau, un gardien nommé Jack Swart devait l’accompagner. N’étant pas un grand nageur, Mandela demanda un « boogieboard » pour avoir plus de facilité. Mais il trouva rapidement l’objet frustrant et le bodyboard fut mis au rencart et jamais plus utilisé. ◆
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NIXON C H A L L E N G E 2014 K A M C H A T K A
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R U S S I E
« Après l’Islande, le mot d’ordre était “l’année prochaine, on part au chaud !” » Bien que Franck Corbery, le marketing manager de chez Nixon, n’avait pas prévu de repartir dans un décor givré de carte postale, cette édition 2014 a envoyé une dizaine de surfeurs sur la péninsule de Kamchatka, à l’extrême est de la Russie, entre les montagnes enneigées et les terres volcaniques. Par Elisa Routa
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Malgré une eau à 3 °C, les invités ont perpétué la tradition, à savoir envoyer des gros moves dans un décor spectaculaire.
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Une aventure en Russie prend tout de suite des proportions quasi militaires. Surtout dans la période actuelle.
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ans cesse dans le désir de produire plus qu’un simple évènement free surf, le team Nixon tente chaque année de trouver des destinations plus folles les unes que les autres. « On recherche vraiment une balance compliquée entre la consistance des vagues, l’aspect inédit du spot et le côté scénique et aventureux de l’endroit. » Avec une sélection finale de 2 ou 3 spots insolites, Franck Corbery et son équipe choisissent généralement le plus dingue et le plus risqué niveau vagues. Cette édition 2014 les a donc gâtés au vu des évènements géopolitiques très particuliers qui touchent la Russie depuis quelques mois. « Le timing était plus que risqué pour envoyer un crew de 20 personnes sur place. Notre team manager Fred Begou a obtenu les derniers visas le vendredi à 17h pour un départ de l’équipe le samedi matin à 6h. Certains n’étaient pas tranquilles à l’idée de partir pour une telle destination vue la tension actuelle entre l’Europe et la Russie et les événements en Ukraine. Mais, une fois sur place, les gens ont été très accueillants, ils ont même offert une bouteille de vodka pour fêter leur arrivée. Bref, aucun problème d’insécurité. On a eu le soutien d’une super équipe locale pourtant plus habituée à dealer des trips de snowboardeurs professionnels
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que de surfeurs. Beaucoup de surfeurs voulaient d’ailleurs rester et scorer de meilleurs swells mais nos visas, au jour près, ne leur permettaient pas. » ÇA FAIT MAL MAIS C’EST COOL Les surfeurs invités tels que Vincent Duvignac, vainqueur de l’édition précédente, ont su surmonter le décalage horaire de 10 h, pour le moins difficile à gérer, afin de s’imprégner rapidement de l’enthousiasme ambiant. « Vue de l’avion, l’arrivée est tout simplement magnifique, tout paraît vierge de traces humaines. Les montagnes enneigées et les forêts sont à perte de vue. Entouré d’immenses volcans, parfois actifs, Petropavlovsk contraste avec les paysages. Ici, dans ce village, aucune symbiose entre l’architecture des bâtiments et Mère Nature. On ne vit pas ici pour faire joli, on survit. Le chemin qui mène au spot dévoile un paysage d’une nature brute et intacte, avec des forêts, des rivières, de grandes baies qui s’avancent dans les terres avec en arrière plan d’immenses volcans blancs qui semblent prêts à imploser. » Le paysage semble tout droit sorti de l’imagination farfelue d’un auteur de conte pour enfants. Pourtant, la froide réalité est
Pas facile de se mettre à la température locale pour les surfeurs et les photographes, même les objectifs photo semblent figés par le froid.
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LE CHEMIN QUI MÈNE AU SPOT DÉVOILE UN PAYSAGE D’UNE NATURE BRUTE ET INTACTE, AVEC DES FORÊTS, DES RIVIÈRES. ON NE VIT PAS ICI POUR FAIRE JOLI, ON SURVIT
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bien tactile et cette année encore, le Nixon Challenge n’a épargné personne. Bien que la température extérieure était positive, celle de l’eau avait de quoi dissuader une armée équipée. Vincent Duvignac a même cru à une blague lorsque Anton, leur guide et l’un des meilleurs surfeurs locaux, a annoncé une température de l’eau à 3 °C. « Ce qui est mentalement assez dur à vaincre. L’eau glacée ne donne pas froid, elle fait directement mal. J’avais l’impression que mes doigts et orteils avaient été coincés dans une porte. À chaque canard, je haïssais les fous qui avaient eu l’idée de nous emmener ici. Mais finalement, le corps est bien fait et tout le monde a correctement surfé, plus ou moins longtemps, en s’habituant. » Pour certains surfeurs, plus formés aux conditions tropicales qu’aux climats polaires, le contraste a été radical. William Aliotti, le surfeur de Saint Martin, revenait tout juste d’un trip de 6 mois autour du monde. Le changement de températures a été délicat. « Je suis rentré en France pendant 4 jours où j’ai pu me réhabituer au climat. Et je suis reparti en suivant, pour le pire ! En Russie, j’ai eu une session qui m’a congelé les mains. J’ai dû sortir tellement j’avais mal. On a fait une nuit dans les tentes, c’était glacial. Le matin, on s’est levé, il faisait -5 °C, les boards étaient glacées. Heureusement, on avait un camion à disposition où il y avait une cheminée à l’intérieur, ce qui nous a sauvés la plupart du temps. Niveau changement, on se changeait tous dedans. Le camion prenait des allures de vrai spa. Mais ce format inhabituel de compète est cool, c’est vraiment un challenge : le challenge du froid. »
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LE NIXON CHALLENGE N’A ÉPARGNÉ PERSONNE. BIEN QUE LA TEMPÉRATURE EXTÉRIEURE ÉTAIT POSITIVE, CELLE DE L’EAU AVAIT DE QUOI DISSUADER UNE ARMÉE ÉQUIPÉE. VINCENT DUVIGNAC A MÊME CRU À UNE BLAGUE
C’est le grand vainqueur de l’édition 2014 et l’homme tricky du moment. Pourtant, William Aliotti était en plein choc thermique en débarquant fraîchement de son long séjour en Indo.
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Eric Rebière, un des grands fidèles de l’event. ©Nixon/Bonnarme
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Peu importe la cagoule, les gants, l’épaisseur du néoprène… Marc Lacomare fait ce qu’il veut sur une vague.
AVEC UN TEL CONCEPT, LE CHALLENGE RESTE DANS SA LIGNE DE CONDUITE, L’IDÉE MÊME D’ALLER DE L’AUTRE CÔTÉ DE LA PLANÈTE POUR SURFER UN SPOT, QUI N’A PAS DÛ VOIR PLUS DE 20 PROS DANS L’EAU, A EMBALLÉ TOUT LE MONDE
Pourtant, malgré des conditions dignes de l’âge de glace, William a su s’imposer et ainsi remporter le Nixon Surf Challenge. « Je suis resté à l’eau plus de temps que les autres, à prendre plus de vagues et à essayer des tricks qui m’ont bien servi. » William est également reparti avec le trophée du Best Trick sous le bras, faisant de lui le nouvel expert en manœuvre aérienne. « J’avais une énorme pression parce que la plupart du team est passée sur le CT et moi j’y suis pas encore ! Mais cette pression-là m’a poussé à vouloir être plus fort, à essayer de prendre le plus de vagues possibles, de faire quelques combo et surfer mon surf. » Engoncé dans un néoprène de 5 mm, tel un sushi dans une algue congelée, William a su rester réactif. Malgré les gants, chaussons et les 5 kg supplémentaires sur le dos, le jeune surfeur a suscité le respect de ses pairs, à l’image de Vincent Duvignac. « Will a été le plus régulier dans la réussite de ses airs frontside et ses attaques backside, tout en restant souple et tonique malgré les couches de néoprène. Le dernier jour a un peu tourné au duel entre lui et moi parce qu’on a cherchait à pousser nos manœuvres. Tout le monde est là pour la même chose, les différences d’âge ne se font pas sentir. »
AU BOUT DU MONDE ET DE SOI Avec un tel concept, le Nixon Surf Challenge reste dans sa ligne de conduite et a de quoi séduire les plus doués des athlètes pro ainsi que de nombreux partenaires. Selon Franck Corbery, l’idée même d’aller de l’autre côté de la planète pour surfer un spot, qui n’a pas dû voir plus de 20 pros dans l’eau, a emballé tout le monde. « On discute beaucoup avec nos partenaires pour que le rendu soit le plus fidèle à leurs souhaits même si on est loin du triptyque habituel “bannières, beach flats et logos partout”. On a vraiment de la chance d’avoir un tel team et des guests qui se donnent toujours à 150 % sur de telles aventures. » Bien que Franck décrive un cauchemar logistique quant à l’organisation d’un tel event, le résultat a été une nouvelle fois à la hauteur de leurs espérances et a su ainsi créer la surprise chez chacun des compétiteurs. Chez les surfeurs coutumiers du format du Nixon Challenge comme Vincent Duvignac, c’est une réunion et le moyen d’échanger, tant avec les surfeurs que les locaux. « On a rencontré une petite dizaine de surfeurs locaux, du débutant au niveau intermédiaire, certainement fous mais assurément passionnés. Ils savent se débrouiller pour tout, que ce soit pour lutter contre le froid ou préparer à manger dans un campement improvisé. Les Russes du Kamchatka sont des durs, hommes et femmes. » Niveau vagues, les deux premiers jours ont été compliqués, mais lorsque l’océan s’est un peu calmé, les vagues sont devenus cristallines.
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Si l’envie d’un petit trip vous tente malgré l’actualité internationale, effectivement il y a de jolis petits bancs qui vous attendent…
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… au pire, il y aura toujours de quoi faire la fête.
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« Ce ne sont pas des houles très longues et dès qu’il y a un peu de taille, ça devient dur. Mais les vagues sont ensuite devenues clean avec un paysage hallucinant qui, du coup, ressortait davantage. C’est un beach break de sable noir où une rivière vient se déverser non loin, histoire de refroidir un peu plus l’eau. On se sent vraiment au bout du monde, surtout que l’accès est vraiment compliqué. Le littoral de Kamchatka est peu, voire pas du tout desservi. » Le vainqueur de cette édition 2014 se rappelle également de son arrivée en Russie et sa découverte du spot. « Après une heure de route, on s’est retrouvé dans un autre monde. La ville était pauvre, pas très propre. Les vagues plutôt sympas ressemblaient à peu près aux bancs de sable d’Hossegor d’ailleurs. Il y avait des vagues de courant, deux, trois gauches, deux, trois droites. Il y avait de tout. » Pour le team manager Nixon, cette édition 2014 a une nouvelle fois fait ressortir le meilleur surf de chacun des participants. « Même si les conditions ont pu être spartiates au vu des spots, j’imagine qu’ils ont eu la sensation de vivre quelque chose de vraiment différent, se sont sentis libres de leurs mouvements, de leur surf et de leur timing. On a l’impression qu’à chaque édition, ça provoque une émulation entre eux malgré les conditions extrêmes qui pourraient sembler bien loin d’être parfaites. » Vincent Duvignac évoque également un attachement particulier pour le Nixon Challenge. « Je suis revenu avec le sentiment d’être vraiment allé au bout du monde. »
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C’EST UN BEACH BREAK DE SABLE NOIR OÙ UNE RIVIÈRE VIENT SE DÉVERSER NON LOIN, HISTOIRE DE REFROIDIR UN PEU PLUS L’EAU. ON SE SENT VRAIMENT AU BOUT DU MONDE
WELCOME TO THE TEAM
C-SKINS
ReWIRED 3X2 steamer
Photos: Yannick Le Toquin
LAST LONGER....
VINCENT DUVIGNAC
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Jouer avec sa souris sur des courbes virtuelles peut paraître simple, manipuler un rabot s’avère souvent plus complexe et coûteux.
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JE SHAPE MA PLANCHE 2.0
Vu la précision des machines à shaper d’aujourd’hui, n’importe qui peut se shaper une planche derrière son ordinateur. Mais est-ce que ça marche le Do It Yourself ? Par Stéphane Robin
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llergique à la poussière de shape et aux vapeurs de styrène, le shape faisait partie de ces rêves inaccessibles. Un peu comme le mec qui n’a pas de garage pour bricoler, il fallait toujours que je paye mes planches plein pot, ou que je fasse les petites annonces pour en trouver une. Fan de planche rétro, je cassais ma tirelire à chaque fois ! Et puis un jour, j’ai découvert que l’on pouvait acheter des pains de mousse préshapés sur Internet, pour un peu plus de 100 €. À ce prix-là, je me suis dit que je ne risquais pas grand-chose à essayer. En plus, on a le choix dans les designs, des possibilités de customisation et un degré de finition sans précédent. Je me voyais déjà en train de me bricoler tout un quiver rétro complètement hallucinant. Maman, j’ai shapé un oignon ! Ça fait pas mal d’années que l’on dit que la technologie va faire disparaître les shapeurs. Et vu les progrès du shape assisté par ordinateur, on pourrait être tenté de croire que ça y est, le shape est à la portée de tous. Reste la fabrication, mais là aussi l’offre de service s’est étoffée et s’est ouverte aux particuliers. Alors pourquoi ne pas tenter le coup ? Avant, les shapeurs de garage mettaient des années à sortir des planches comparables à celle des pros, dont pas mal d’oignons. Il n’y a pas de hasard, l’œil s’affine doucement, et le shape à la main demande des années d’expérience ! Mais avec la démocratisation du shape par ordinateur, tout a changé. Les shapeurs pro gagnent du temps et les amateurs peuvent eux aussi concevoir des planches tout à fait convenables en trois clics de souris. Soyons clairs, rien ne remplacera la taille manuelle d’un pain brut pour ceux qui veulent apprendre les bases du shape. Pour ceux qui n’ont ni l’envie ni le temps de se salir, les logiciels permettent de créer des planches ou de customiser des designs préexistants, et même de ne rien faire du tout s’ils dénichent un bon design ! Avec des programmes comme Aku shaper ou Shape3d, on peut facilement copier des templates de planches à partir de photos ou de dessins. Mais ensuite, il y a encore pas mal de travail à faire pour reproduire les rails et les formes de carène. C’est là que ça devient complexe. Je me suis vite rendu compte, que ce soit avec
IL NE ME RESTAIT PLUS QU’À ALLER RÉCUPÉRER MON PAIN DE MOUSSE PRÉSHAPÉ. JUSQUE-LÀ, PAS BESOIN DE METTRE UN MASQUE, NI DE FAIRE CHIER LES VOISINS TOUTE LA NUIT EN BRICOLANT DANS SON GARAGE
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une souris ou un rabot, quand on ne sait pas ce que l’on fait, on court vite à la catastrophe ! On fait un peu moins de poussière avec un ordinateur et on peut recommencer à l’infini, mais on n’est pas prêt de se dessiner une magic board. Le mieux est de se procurer un design clé en main, une mission délicate car on touche au cœur du métier de shapeur. HACKER OU SHAPEUR ? Une chose est sûre, on ne download pas aussi facilement un fichier de planche de surf qu’un morceau de musique piraté. Les templates sont bien gardés et c’est normal. Heureusement, on peut aussi utiliser des modèles basiques tout prêts et relativement au point. On a juste besoin d’adapter la longueur, la largeur et éventuellement l’épaisseur. Dans mon cas, je voulais faire une sorte de petite wombat et j’ai trouvé un template correspondant chez shaper.fr, avec la découpe du pain de mousse incluse. Il ne me restait plus qu’à diminuer la taille du pain et à adapter le rocker. J’ai quand même mesuré le rocker de toutes les boards que j’avais dans le garage pour avoir quelques repères. Ici un demi-centimètre de différence, c’est déjà énorme ! Une fois la commande passée en ligne, il ne me restait plus qu’à aller récupérer mon pain de mousse préshapé une semaine plus tard. Jusque-là, pas besoin de mettre un masque, ni de faire chier les voisins toute la nuit en bricolant dans son garage. Me voilà donc avec mon pain de mousse couvert de petites stries et avec un petit morceau de mousse qui dépasse sur le nose. Et maintenant je fais quoi ? Le vendeur me répond qu’il ne me reste plus qu’à enlever les traces laissées par la machine, à poncer un peu les rails, et je pourrais stratifier tout ça.
LES LIMITES DU PRÉSHAPE À vue de nez, mon pain de mousse avait l’air parfait, pourtant il y a une multitude de facteurs qui influencent la forme d’un préshape… Par exemple, je croyais que le shapeur devait systématiquement faire le même nombre de passage de chaque côté de la planche pour être certain d’avoir un shape symétrique. Mais il arrive que les planches qui sortent des machines soient légèrement asymétriques et qu’il faille corriger un rail plus gros d’un côté que de l’autre. Comment est-ce possible ? D’abord, il y a la manière dont la machine taille le pain et le positionnement de la planche. Un léger décalage et le shape est voilé. Ensuite, la dilatation du bâtiment où est installée la machine peut aussi fausser les repères des lasers et modifier le shape de la planche. D’où le travail de calibrage permanent des opérateurs et des shapeurs. J’étais loin d’imaginer tout ça. Il faut donc qu’un back-shaper termine le boulot, et ce n’est pas rien ! À la base, le back-shaper est un shapeur formé pour appliquer les consignes d’un maître-shapeur pour que le design original d’une marque soit respecté sur tous les modèles, partout dans le monde. En effet, malgré la précision du préshape, le petit boulot de finition est bien plus déterminant qu’il n’y paraît. Évidemment, j’aurais pu gratouiller la mousse moi-même avec un papier de verre et une cale, mais pour la première, j’ai préféré m’offrir les services d’un back-shaper. Et quand j’ai vu le boulot de finition réalisé, je me suis dit que j’avais bien fait ! On ne s’en rend pas compte, mais deux shapeurs ne feront pas la même planche à partir d’un même préshape. C’est dire s’il y a de la marge ! Malgré les perfections atteintes par le préshape, il reste des surprises à gérer et le chemin est encore long pour que votre magic board se révèle.
Thomas Martin à Punta Miramar
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Reste le job de la résine, et là encore, attention aux obstacles.
DE RETOUR DANS LA SHAPING-ROOM… Le back-shaper a d’abord dessiné un tail en fonction de la longueur du rail que je voulais. Un petit coup de scie plus tard et j’avais un joli squash tail qu’il ne restait plus qu’à poncer. Ma 6’0 s’est transformé 5’11. Là aussi, la précision des gestes est primordiale. Le pincement du tail où la quantité de vee du dessous sont autant de facteurs qui peuvent faire passer la planche de très moyenne à exceptionnelle. Le travail sur l’homogénéisation du rail est aussi super important. La forme du bevel à rajouter ou pas, la profondeur des concaves, la liaison entre le concave et le rail, sont autant de détails que je n’avais pas pris en considération et qui
LE PINCEMENT DU TAIL OÙ LA QUANTITÉ DE VEE DU DESSOUS SONT AUTANT DE FACTEURS QUI PEUVENT FAIRE PASSER LA PLANCHE DE TRÈS MOYENNE À EXCEPTIONNELLE distinguent une planche d’amateur d’une planche de pro. Restait encore à calculer le placement des dérives, qui ne se fait pas du tout au hasard. Un réglage au millimètre qui va permettre d’avoir plus ou moins de drive, et de surfer une même planche dans des conditions différentes. Encore une étape cruciale que j’avais oubliée ! Le back-shape est un boulot largement sous-estimé qui concentre toute la finesse d’un shape, qu’on se le dise. Si j’avais fait tout ça moi-même, ça ne m’aurait pas empêché de prendre des vagues avec ma planche, mais les sensations n’auraient certainement pas été les mêmes. Les préshapes ne sont donc pas prêt d’enterrer les shapeurs, bien au contraire !
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Sinon, vous avez aussi l’option houssechaussette pour commencer avec le DIY.
UNE DÉMARCHE QUI VA BIEN AU-DELÀ DE L’INTÉRÊT FINANCIER, PUISQU’ELLE PERMET DE RENCONTRER DES GENS SUPERS INTÉRESSANTS, DE FAIRE BOSSER DES GARS PRÈS DE CHEZ VOUS ET DE VOUS SENTIR UN PEU MOINS CON DEVANT UN PAIN DE MOUSSE
ET POUR LA STRATIFICATION ? Pour ceux qui, comme moi, ont du mal à tenir plus de 5 min dans une salle de glass sans s’évanouir, le mieux est de s’adresser à un sous-traitant. Ce n’est pas le boulot le plus écologique du monde et c’est conseillé de s’adresser à quelqu’un qui retraite ses déchets. Une raison de plus pour ne pas faire ça dans votre garage ! Notox est sans aucun doute le meilleur prestataire en Europe au niveau du respect des normes environnementales. Shaper.fr propose aussi ce service et la plupart des glasseurs comme Blend ou Surf Odyssey acceptent de bosser avec des particuliers. Par contre, ne vous attendez pas à ce qu’ils retouchent votre shape, la planche doit être totalement terminée. Dans certains cas, c’est possible de terminer le shape de votre planche sur place vous-même et de bénéficier de précieux conseils. Le prix d’une prestation de glass dépend de la taille de votre planche et de la finition souhaitée. Il y a tout un tas d’options que je ne vais pas détailler ici, l’important c’est de trouver quelqu’un qui va respecter le shape de votre planche, et notamment au niveau des rails ! Comptez au minimum entre 160 et 200 € à la base, et rajoutez le prix des options : résine teintée, pin line, polish, etc. Côté déco, rien ne vous empêche de peindre votre pain de mousse avant de l’envoyer à la stratification.
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MY SHAPER IS NOT CHINESE ! Au total, on peut commencer à s’en sortir pour 350 € sans mettre les mains dans la résine, pour un shortboard blanc, sans finition spéciale. Ce qui correspond en gros au prix d’une planche en plastique faite en Chine, pour ne citer personne. Une expérience intéressante qui permet de commencer à découvrir quelques bases du shape en prenant plus ou moins part à toutes les étapes de la fabrication de sa planche. Une démarche qui va bien au-delà de l’intérêt financier, puisqu’elle permet de rencontrer des gens supers intéressants, de faire bosser des gars près de chez vous et de vous sentir un peu moins con devant un pain de mousse. Après, rien ne vous empêche de réaliser l’une ou l’autre des étapes tout seul. Certains ateliers tendent à encourager le travail collaboratif en ouvrant leurs portes aux shapeurs amateurs et en organisant des sessions de formation. En tous cas, vous serrez plus à même d’apprécier la finesse et la valeur du travail des vrais shapeurs. Et rien de tel pour progresser en surf que de connaître ce que vous avez sous les pieds ! ◆
CHRISTIAN FLETCHER PORTRAIT BY KEEGAN GIBBS FA L L 2 014 SIGN AT URE COL L EC TION
T H E
B A L A N C E
R V C A . C O M
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O P P O S I T E S
UN AUTRE P A R A D I S
TOUT A ÉTÉ FAIT ET REFAIT, MAIS TOUT RESTE À DÉCOUVRIR. C’EST UN PEU DANS CET ÉTAT D’ESPRIT QUE SONT PARTIS ELLIS ERICSON ET SES AMIS VERS LE SRI LANKA. UN PAYS AU PASSÉ COMPLIQUÉ ET DOULOUREUX, MAIS QUI TENTE AUJOURD’HUI DE VIVRE DANS LA QUIÉTUDE, ENTRE DEUX JOLIES DROITES. Reportage Tom Hawkins Traduction Pascal Dunoyer
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tre basé de façon quasi permanente sur la côte indonésienne est un peu à double tranchant. L’archipel où nous vivons recense une grande majorité des meilleures vagues du monde qui, telles des aimants, attirent de partout des gens souhaitant en profiter. Il semble que ces quatre dernières années, l’écart entre la haute et basse saison se soit bien dissipé. Les changements sont maintenant plus géographiques. Il y a d’abord les Européens, puis viennent les Japonais et enfin, mais pas des moindre, arrivent les Brésiliens. Les Australiens vont et viennent, mais semblent présents toute l’année grâce aux vols bon marché. Bien qu’il y ait moyen de trouver de bonnes vagues presque tous les jours, il devient de plus en plus difficile d’en trouver une pour vous seul. Après avoir vu les surf guides emmener leurs clients sur les spots les moins connus de l’île, nous prenons la décision de tourner le dos à tout cela pendant un temps, histoire de ralentir notre mutation en vieux surfeurs blasés qui ressassent le « c’était mieux avant ». On sort une carte et, ni une ni deux, nous voilà dans un avion pour le Sri Lanka. UN MONDE NOUVEAU Nous abordons l’île sous couvert de la nuit et, après avoir géré le problème que trop familier (mais toujours pénible) des boardbags qui n’ont pas suivi, nous grimpons avec plaisir dans un minivan anonyme, avant de nous effondrer dans notre chambre à six lits partagée pour la nuit. Au matin, il est tout de suite évident que nous sommes dans un monde nouveau. Toutes les choses habituellement perçues sont là, mais elles sont en tout point différentes. Les odeurs de cuisine dès le matin, les bruits de la circulation à l’extérieur et cette palette de couleurs vives sont des choses auxquelles nous sommes habitués en vivant en Indonésie… mais là c’est autre chose. Après nos recherches infructueuses pour dénicher un van à louer afin de parcourir les 350 km entre les côte ouest et est, nous jetons notre dévolu sur une Jeep de l’armée datant des années 80, sans doute utilisée dans le récent conflit entre l’armée sri lankaise et les rebelles tamouls. Dès que le gars de l’agence tourne au coin de la rue, les boys flashent instantanément pour ce véhicule. 87
À force d’être debout pendant des heures, Ellis finit par se reposer en coffin…
NOS TENTATIVES DE LE RAISONNER N’ONT AUCUN EFFET, ET C’EST MAINTENANT UNE FOULE DE CHAUFFEURS QUI NOUS ENTOURE Il faut user de persuasion pour convaincre les filles de monter à bord, mais pas de doute que nous repartirons avec cette caisse. Dès la première heure de route, nous réalisons que la “route conseillée” pour parcourir ces 350 km ainsi que l’estimation du temps de trajet sont fausses. Notre saut de puce de 5 h 30 à travers l’île se transforme en marathon de 17 h, avec un stop d’une nuit au pied d’une montagne. Mais peu importe, nous sommes contents d’être là. Nous comprenons rapidement les subtilités de ce véhicule tant désiré et disons que, sa valeur esthétique mise à part, la Jeep n’a pas beaucoup d’atouts hormis ses quatre roues motrices. Pas de clim sous 40 °C, une suspension au bout du rouleau, des sièges “transport de troupes” non réglables et des pneus tout terrain d’origine qui, sur le goudron, émettent un bruit strident qui nous pousse à l’appeler “The Wailing Walrus” (le morse plaintif, ndt). À vrai dire, nous n’avons pas fait un choix très judicieux pour faire de longues distances, mais putain, on a un look d’enfer ! 88
Du multipic parfait pour changer des tubes et se dégourdir les jambes.
La route serpente dans les contreforts de la plus haute montagne du Sri Lanka, le Mont Pedro, et le paysage se transforme. La terre s’assèche, la végétation luxuriante de l’ouest devient plus clairsemée et la chaleur passe rapidement de lourde et humide à sèche et intense. Après plusieurs heures, on se croirait dans un autre pays. On dirait la savane africaine plutôt qu’une île tropicale au large de l’Inde. Juste avant Arugam Bay, capitale surf de l’île, on s’arrête pour des samoussas, ces petits triangles frits fourrés à la viande et aux légumes épicés. Nous partons en quête du logement dont nous n’avons que le nom, mais qui nous a été recommandé. Ranga’s Beach Hut est de loin le meilleur endroit loger sur la pointe si vous avez un budget serré. Un lieu et une ambiance incroyablement éclectiques. Des bungalow simples mais confortables, parsemés sur la propriété, et un super restaurant servant des plats délicieux et faits maison. Que demander de mieux ? Il y a même un parking sur le devant pour garer la Jeep. C’est dans cet espace que nous faisons connaissance avec la “mafia des tuk-tuk”.
DE BONS SCÉNARIOS C’est notre premier matin sur la côte est et, après le petit-déjeuner, nous chargeons la Jeep pour une solide journée d’exploration et de surf. Nous fixons les planches sur le toit, mais nous sentons les regards insistants d’environ cinq chauffeurs de tuk-tuk. L’un d’entre eux, qui s’avère être le leader, nous aborde en disant qu’il y a une loi régissant le nombre de planches autorisées par voiture, trois semble-t-il, et que nous devons louer des tuk-tuks pour transporter les planches restantes. Nous savons que ce n’est que de l’intimidation pour nous soutirer du cash, donc nous tentons tant bien que mal d’expliquer que si nous avons loué une voiture à l’autre bout de l’île, c’est bien pour éviter d’autres frais de transport une fois sur place. Nos tentatives de le raisonner n’ont aucun effet, et c’est maintenant une foule de chauffeurs qui nous entoure. Le leader tente également d’impliquer un officier de police pour nous forcer à décharger notre barda.
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DURANT NOS ESCAPADES SUR CETTE AUTOROUTE DE SABLE QU’ON APPELLE LA PLAGE, NOUS RENCONTRONS BON NOMBRE DE PERSONNAGES HAUTS EN COULEURS
Pas forcément bien rangé, mais déjà de quoi trouver de bons bouts en solo.
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Ellis file avec flow sur une face de vague bien lisse.
Nous rentrons au Beach Hut et les employés nous disent que c’est n’importe quoi, mais qu’ils ne peuvent pas intervenir à cause du conflit religieux entre les chauffeurs musulmans locaux et les employés tamouls pas aussi locaux. Au désarroi de la mafia, nous décidons de n’emporter que trois planches et, pour le reste du séjour, nous garerons la Jeep dans une contre-allée derrière l’hôtel. La plupart des surfeurs viennent au Sri Lanka pour surfer Arugam Bay et ses pointes alentours. Mais une bonne houle de sud remontera cette côte est, dont les recoins réservent des vagues fun à ceux qui souhaitent les dénicher. Plus vous allez vers le sud, vers le Yala National Park, plus la houle est consistante et c’est donc là que nous passons le plus clair de nos journées. C’est là que la Jeep sait se rendre utile car, pour nos explorations quotidiennes, la route ne passe pas vraiment le long de la côte. Pouvoir rouler sur la plage au petit matin jusqu’à ce qu’on trouve une vague est un gros avantage. La côte est étant très aride, les Sri Lankais, s’ils ne travaillent pas dans le tourisme, sont souvent pêcheurs. Durant nos escapades sur cette
autoroute de sable qu’on appelle la plage, nous rencontrons bon nombre de personnages hauts en couleurs. Aider à sortir ou mettre à l’eau les bateaux est fréquent et, même avec une barrière de la langue évidente, nous sommes plus que captivés par les histoires qu’ils nous racontent avec force et gestes pour décrire les situations : naufrages, souvenirs du tsunami, interminables combats contre des poissons géants et même témoignages de rencontres avec une mystérieuse créature de la taille d’une baleine. On pourrait écrire un bon scenario avec ce que nous entendons. Un après-midi d’une bonne journée à éviter les chauffeurs de tuk-tuk et à suer abondamment sur les sièges de la Jeep, nos efforts sont enfin récompensés. Un parc national nous empêchant de prendre la route la plus courte vers une baie repérée sur Google Earth, nous prenons notre mal en patience et roulons plusieurs heures sur la plage pour y jeter un œil. Après le dernier virage, la vague est là, un point break de droite pas gros, mais néanmoins parfait. Après plusieurs “yeeesss !” entrecoupés de sourires béats, nous déchargeons la Jeep plus vite que jamais et filons à l’eau.
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Certains diront que les bras d’Ellis sont mal placés, d’autres y verront du style. Peace.
SI VOUS RECHERCHEZ QUIÉTUDE ET VUES SPLENDIDES POUR VOUS REPOSER, ALORS CET ENDROIT EST POUR VOUS
Il se met à pleuvoir et le jour baisse, mais c’est une session de rêve que nous partageons, les tubes s’enroulant sur le sable au son de nos cris d’euphorie. Je suis tellement content pour eux et concentré sur mes photos que je ne prête pas attention aux bruits qui approchent dans la forêt de cocotiers derrière moi. Après un gros crac, je me retourne et vois quatre éléphants de bonne taille disparaitre dans les arbres à dix mètres de moi. Ils étaient probablement là depuis le début, sans que je m’en rende compte. Un peu chaud comme plan, mais exaltant aussi.
AU PLUS SIMPLE La houle doit tomber les jours prochains, avant de remonter de plus belle. Nous décidons donc de faire un tour en montagne en attendant son retour. La bourgade agricole de Ella, où l’on cultive le thé, est notre destination. Nous laissons nos affaires à l’hôtel et filons vers l’intérieur des terres, ravi de l’espace laissé dans la Jeep par l’absence des boardbags multiples et autres bagages. Les collines au pied des montagnes nous accueillent avec un air plus frais et humide, la route en lacets empruntant des ponts au-dessus de cascades jusqu’à notre arrivée dans la paisible petite ville. On se gare, et un petit homme aux dents usées par la noix de bétel débarque, nous proposant un logement bon marché juste à deux pas de là. Nous lui demandons de nous montrer le chemin et, ni une ni deux, le voilà qui ouvre la portière et s’installe dans la voiture déjà bien chargée. Passée la surprise, nous acceptons notre nouveau passager et suivons
ses indications jusqu’à ces chambres d’hôtes gérées par une famille, où nous allons passer les quatre jours qui viennent. Si vous recherchez quiétude et vues splendides pour vous reposer, alors cet endroit est pour vous. Avec ses chambres avec terrasse partagée, surplombant la vallée et ses cascades au loin, difficile de trouver plus bel endroit pour attendre la houle. Nous buvons du thé local tandis que les singes passent d’arbre en arbre et utilisent les voies ferrées comme autoroute. Le soir venu, nous lisons des livres à la lumière d’une bougie tandis que, partout, des lucioles s’illuminent…
…
Ellis et ses amis auront bien profiter de ces tubes vierges parfaits, des heures durant.
POUR UN PAYS VICTIME D’UN INTERMINABLE CONFLIT INTERNE, DIFFICILE DE DEVINER LES REMOUS DU PASSÉ QUAND ON N’EST PAS INFORMÉ
C’est un vrai moment de détente, bienvenu après nos excursions frénétiques dans ce véhicule qui pourrait aisément concourir comme voiture la plus inconfortable au monde. Une fois les batteries de chacun bien rechargées, nous retrouvons la côte pour profiter des derniers jours de houle avant notre départ. Un petit stop à notre hôtel pour récupérer les boards, et nous voilà de nouveau sur le point break privé découvert quelques jours plus tôt. Cette journée établit le programme que nous dupliquons les jours qui suivent : réveil, récupération de fruits et de samoussas, deux heures de route sur la plage, installation du camp… puis un tube après l’autre jusqu’à l’arrivée du vent de l’après-midi. Un plan simple mais indubitablement parfait. C’est le sourire aux lèvres que nous abordons le vol du retour. À bien des égards, le Sri Lanka nous a durablement marqués. Pour un pays victime d’un interminable conflit interne, dont les gens semblent tout juste émerger avec une impression de stabilité, difficile de deviner les remous du passé quand on n’est pas informé. Tous, vraiment tous (hormis la mafia des tuk-
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tuk) nous ont accueillis avec le sourire et une franche curiosité dans le regard. Les plages sont paisibles et propres, la nourriture est incroyable et peu chère, il y a plus de vie sauvage exotique que vos yeux ne peuvent regarder, et il y a des vagues parfaites sans personne si vous prenez le temps de les chercher. Que demander de plus pour des vacances réussies avec ses amis ? ◆
LOCAL Par Leena Ballack
RÉUNION
QUAND RIEN NE BOUGE ?
L
es relevés des balises sur les requins marqués n’ont jamais autant signalé leur présence aussi près de nos côtes. Des squales ont été observés à plusieurs endroits sur la côte ouest : Trois Bassins, Pointe aux Sel à Saint Leu, Roches Noires à St Gilles. On n’a jamais autant mérité l’appellation de “l’île Intense”. Mais c’est avec une certaine amertume, qu’on rentre de nouveau dans cette belle période de houle, avec toujours une énorme épée de Damoclès au-dessus de chaque surfeur. Beaucoup ont déserté les spots de surf. L’ambiance n’est plus la même aux abords des spots, quand on se retrouvait pour attendre nos mecs et boire la petite dodo du sunset. L’arrêté préfectoral portant sur l’interdiction de la baignade et de certaines activités nautiques, dont le surf, reste applicable jusqu’au 15 septembre 2014. Les consignes pour la verbalisation vont a priori s’accentuer dans les semaines qui suivent. UN AUTRE QUOTIDIEN Mais pour d’autres surfeurs, l’abandon total de surfer est quasi inenvisageable. La spontanéité et la joie d’aller surfer comme avant n’existe plus. Maintenant, c’est un tout autre rituel pour aller dans l’eau. Phase 1 : bien observer la qualité de l’eau, si elle est trouble ou claire. Phase 2 : est-ce que la qualité de la houle est suffisamment belle pour valoir le risque de faire une session ? Phase 3 : surfer s’il y a suffisamment de monde à l’eau. Une hérésie, car l’âme du surfeur cherche plutôt des spots vierges. Chacun à ses risques
©S. Fournet
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et périls. D’autres essaient d’assurer leur propre sécurité avec un plongeur en apnée pas loin ou en paddle. Bref, la vie d’un surfeur à La Réunion n’est pas un long fleuve tranquille. Une poignée résiste tandis que d’autres s’exilent pour aller au bout de leurs rêves. Retour en
+ Des championnes comme Johanne Defay continuent à faire briller notre petite étoile réunionnaise sur la scène internationale. Jorgan Couzinet est champion de France en open.
LA SPONTANÉITÉ ET LA JOIE D’ALLER SURFER COMME AVANT N’EXISTE PLUS. MAINTENANT, C’EST UN TOUT AUTRE RITUEL POUR ALLER DANS L’EAU
L’eau est toujours aussi sale près des côtes. Aucune décision pour les stations d’épuration. Des projets pharaoniques s’enchaînent sur le littoral tels que la futur route du littoral, des nouveaux ports et des infrastructures qui n’ont pas lieu d’être sur le bord de mer. Silence radio des ONG qui ont fleuri par miracle à La Réunion ces deux dernières années.
Métropole pour certains, afin de continuer à surfer et de garder le niveau malgré le froid. On hallucine tous sur la lenteur des décisions. On n’en parle même plus entre nous tellement c’est aberrant. On a envie de se réveiller de ce cauchemar et de passer à autre chose. On a envie que ca bouge. À chaque fois qu’on pense à nos potes partis dans leur passion, d’autres qui sont en vie mais dans des conditions qui nous donnent la chair de poule, on a envie que les choses changent. L’espoir est toujours permis, mais les années passent. Sinon, l’hiver austral a pointé son nez avec sa houle plus majestueuse que jamais, et le volcan, lui, est en phase d’alerte. ◆
NDLR : Yann Delmas, membre de la PRR, est passé dans nos locaux en fin de bouclage. Selon lui, la volonté de l’Etat a changé, et il considère désormais la solution des drumlines. Depuis le mois de mars, 4 drumlines ont été posées à St Paul, et on constate déjà les résultats : il y a moins voire plus aucun passage de requin. L’effet répulsif serait même ressenti jusqu’à St Gilles et les Roches. D’ici juillet, d’autres drumlines seront posées à Boucan et Les Roches. Attention, cela ne veut pas dire que le problème est réglé et la prudence, voire l’abstinence, doit être toujours de mise. D’autant que l’on attend toujours le passage des baleines, entraînant avec lui une présence plus forte des requins à l’affût de baleineaux. Retrouvez les autres régions en réalité augmentée
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TRICKY Par Xavier Gullon
Mick Fanning, triple champion du monde, mais encore un peu crispé en switch…
©Joli
©B. Testemale
C’est bien Kelly Slater, surfant frontside une gauche tahitienne, pour le fun.
BLAIR SWITCH
LE PROJET
Si Albee Layer tente de nous refourguer son alley-oop 720° imaginaire tous les ans, c’est qu’il a l’esprit étroit. L’Hawaiien pense que le futur du surf, c’est de tourner son corps le plus de fois possible en l’air. Que nenni Albee, ce serait oublier le switch. Ou comment écrire l’histoire de la main gauche quand on est droitier.
L
e switch, c’est quand un rideur effectue une figure dans le sens opposé de son stance normal : les goofys deviennent des regulars, et inversement. Un changement de pied à première vue facile, mais qui, en pratique, se révèle aussi compliqué que d’écrire une lettre de motivation avec sa main opposé. Le switch est apparu dans le skate en 1991 dans la VHS Video Days de Blind, avec Mark Gonzales et Guy Mariano, en guise de précurseurs. Un an plus tard, les streeters comme les ramp riders du monde entier apprennent à skater en switch. Apprennent ou plutôt réapprennent des figures. Car quand on se décide à tenter une figure en switch, c’est qu’on la maîtrise déjà dans le sens normal. On connaît donc le cheminement qui mène à la réussite du trick, et il n’y a plus qu’à indiquer à notre cerveau de répéter les gestes, mais “devant un miroir”. Autant dire qu’au début, votre style en prendra un coup, et c’est d’ailleurs peut-être pour ça que le switch n’est pas répandu dans notre monde de surfeurs “beaux gosses” : faudrait pas avoir l’air ridicule quand même… Et pourtant, avec le switch, c’est la promesse d’un monde nouveau et l’occasion de se retourner le cerveau sainement ! LE BON ET LE MAUVAIS SWITCH FOOTER Certains surfeurs d’un âge noble hurleront au scandale en précisant que le switch dans le surf, c’est encore plus ancien, avec un Buffalo Keaulana goofy/ regular à Makaha, ou un Buttons Kaluhiokalani qui changeait de pied en plein cut-back dans les 70’s. Sauf que ce n’est pas du switch, c’est plus du body varial, ou bouge ton corps en français. Pour valider une figure en switch, il faut démarrer directement avec le pied opposé. Lors du Rip Curl Pro Padang de 2008, c’est limite pour Kelly Slater. Car s’il file dans le tube en goofy (après un changement de pied au bottom), pour ensuite placer un lay back des plus stylés, toujours en switch, c’est bien en position regular qu’il a fait son take-off. Son 9,17 pts n’est cependant pas volé…
Pour trouver du vrai switch dans le surf, il faut d’abord remonter dans les 90’s. Avec Simon Law, il était quasiment impossible de déceler son pied d’origine, capable de déchirer Rocky Point, de se jeter dans du 12 pieds closeout au Pipe, voire même de passer des tours sur le circuit… En longboard, CJ Nelson est de la même trempe que Simon, à un Pipe près. Plus folklorique, Jeff Clark surfait la gauche de Mavericks en switch, car il préférait « voir le mur de face et ne pas perdre de vue la lèvre. » Ça peut se défendre… Mathieu Crépel est une star du snowboard en regular, mais c’est en goofy qu’il surfe Belharra.
LE SWITCH, C’EST LA PROMESSE D’UN MONDE NOUVEAU, ET L’OCCASION DE SE RETOURNER LE CERVEAU SAINEMENT ! Là par contre, c’est indéfendable, considérez que c’est une anomalie de la nature. Côté compet, Rusty Keaulana reste pour le moment le seul surfeur devenu champion du monde en switch, à Saint Leu en 1995. C’est un peu resté sous silence, mais il aura surfé la quasi totalité de ses vagues en goofy lors de la finale. Ça compte. Plus près de nous, c’est Jamie O’Brien qui s’y colle. Mais comme un Shane Beschen en son époque, incompris avec ses aerials avant-gardistes, Jamie n’est pas encore entendu. Lors du Volcom Pipe Pro de 2012, JOB démarre directement en switch sur une vague d’un bon 2 m, se met un barrel long et profond, avec un petit turn pour conclure. Le score ? 8,7… Pas de 10. Les juges auront beau se défendre avec un « the take-off was easy and it wasn’t a critical tube », ils n’ont pas pris la mesure de ce que venait de faire l’Hawaiien. Qu’ils commencent par essayer de surfer le Pipe en switch, et on en reparlera, c’est certain… ◆
*Pour les obsédés du switch, tapez “What if Kelly Slater was born a goofy footer ?” sur youtube pour vivre un moment troublant et “Simon Law 92” pour attester que Simon est bon.
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La Transgenic offre un shape compact et tendu. Dans les petites à moyennes conditions, le take-off est fulgurant pour une planche de cette taille. L’outline et le tail apportent beaucoup d’efficacité pour aller frapper la lèvre avec un maximum de vitesse. Enfin, le montage convertible des dérives complète l’aspect versatile de ce modèle.
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Conçu pour scorer dans les petites conditions, ce modèle est plus polyvalent qu’il n’y paraît. La largeur au nose procure un max de tolérance et le round tail adoucit les transitions rail to rail. Carène single concave to double concave to vee. Round tail. Pain de mousse Budford. Résine Silmar. Fibre Excell. Fabrication Française SURF ODYSSEY / HOSSEGOR.
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C’est un modèle qui s’adresse aux débutants mais peut convenir aussi aux confirmés car c’est un surf vraiment polyvalent. La board est vraiment facile à la rame et stable. Elle permet des glisses et des courbes sur toutes les vagues des mers et océans de 30 cm à plus de 2 m. C’est réellement un surf très fun et tout le monde y trouvera son avantage afin d’évoluer. Avec la certitude de ne pas être au pic pour regarder les autres surfeurs partir sur les vagues, vous serez nettement en position de rivaliser avec les meilleurs rameurs du spot. Le bottom est : concave to vee, double concaves to vee. Blank EPS latté bois et résine époxy.
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659 €
À partir de 750 € hors options.
CHILL Par Paul Legrix & Adrien Ballanger
UN FESTIBAL
ENGAGÉ
surfeuses gays qui nous expliquent les difficultés qu’ils ont eues, ou qu’ils ont encore, à avouer leurs sexualités dans un monde du surf souvent bien trop machiste. Ce film nous permet aussi de nous rendre compte de la gêne que pose ce sujet dans l’industrie du surf ; instance dirigeante, grandes marques et surfeurs pros évitant de trop en dire sur l’émergence de cette communauté.
La 12e édition de ce Surfilm Festibal a su répondre à toutes les attentes, que ce soit du côté des propos engagés ou du surf core, il y en a eu pour tout le monde. Avec en prime, les vagues et le soleil !
Thomas Castes dit lui-même que l’ASP n’a jamais voulu communiquer avec lui, n’ayant aucune politique sur le sujet et ne sachant sûrement pas vraiment comment réagir. Malgré cela, Thomas semble plutôt confiant sur l’avenir de la communauté grandissante des surfeurs gays, voyant les mentalités évoluer et les regards s’adoucir au line-up. N’hésitez surtout pas à aller voir le film au Festival du film de surf à Anglet cet été.
A
VOYAGES Hangs Upon Nothing, de Jeremy Rumas, un très beau film, esthétiquement génial, entièrement tourné à la Super 8, dans un style qui n’est pas sans nous rappeler les classiques Morning of the Earth ou Litmus. Il nous fait voir des vagues tubulaires parfaites parfaitement surfées dans une eau claire et chaude. Cependant, les plans souvent identiques, les actions, les surfeurs et les vagues toujours parfaites rendent malheureusement le film un peu trop long à notre goût…
près avoir surfé quelques vagues à la Zurriola et observé avec attention la nouvelle collection bikini 2014, qui semble toujours plus minimaliste, c’est sous une chaleur écrasante que débute cette douzième édition du Surfilm Festibal de San Sebastian. Le festival se déroule dans deux lieux assez atypiques de la ville, l’aquarium et le théâtre principal (un ancien théâtre classique avec moulures, balcons et dorures au plafond). Cette année, la programmation nous offre un large panel de sujets allant du film engagé, au film plus esthétique ; sans oublier de nombreux courts métrages : des récits de trips aux quatre coins du monde, mais aussi certains clips locaux se passant au cœur même de San Sebastian. Un festival complet qui s’étoffe d’édition en édition menée avec beaucoup de passion par Sancho Rodriguez. ACTIVISME Un des événements les plus attendus étant la première européenne de Damnation, film produit et parrainé par Yvon Chouinard (fondateur de Patagonia). Il tente de nous montrer différentes visions sur les barrages hydroélectriques, leurs traitements en fin de vie et comment redonner un nouveau souffle aux rivières des États-Unis. Un film qui donne à réfléchir sur notre production d’énergie. Avec le film Out in the line up de Thomas Castets (créateur de gaysurfer. net) et Ian Thomson, on plonge dans le sujet encore bien trop tabou de l’homosexualité dans le monde du surf. Dans leur tour du monde, les deux protagonistes vont recueillir de nombreux témoignages de surfeurs et de
105
longboards
Pour communiquer dans cette rubrique contactez : Charlotte 05 59 41 70 05 ou charlotte@surfsession.com
N°323
THOMAS SURFBOARDS
SWOP SURFBOARDS
BLACKWINGS
BLACKWINGS
LEOPARD
GASPACHO
9’1 ALROUND
9’4 FIREBALL
Le shapeur Thomas Bexon et son glasseur Cutlaps sont de retour à l’atelier UWL dès le 15 septembre. Le Léopard est le modèle le plus accessible de la gamme Thomas Bexon. Pas besoin d’être un as du longboard pour le maîtriser. Le Léopard est donc une très bonne première approche au longboard traditionnel et pour faire ses premiers longs noseriders.
Longboard en résine teintée translucide et opaque, finition glossée. Cuillère sous le nose pour faire des hang ten et autres, vee sur l’arrière pour accentuer la manœuvrabilité, single ou tri fins… Bref cette board polyvalente est l’arme idéale pour exploiter toutes les figures du longboard et cruiser. Préparez vos pas croisés ! Plus de photos sur www.swopsurfboards. blogspot.com
Planche très performante pour des gabarits solides (85 à 110 kg). Extrêmement rapide dans les petites vagues. Une conduite et des courbes coulées pour ce longboard qui permettra d’aller vous balader sur le nose quand bon vous semble grâce à une cuillère prononcée. Vous pourrez le surfer également en single fin pour augmenter sa polyvalence et attaquer des vagues de 1,50 m et plus… Son arrière assez large donnera aux gros gabarits une bonne portance pour plus de relance dans les virages serrés.
Plan de dérive avancé, bonne largeur sous le pied arrière, rocker plat, c’est le noserider moderne par excellence. La planche reste maniable, s’avancer sur le nose est un jeu d’enfant (dont on ne se lasse pas) et la planche entre très tôt dans la vague. Un vrai noserider moderne, facile et accessible dans toutes les vagues et pour tous les gabarits. Cette planche sait aussi rester exploitable dans des conditions solides !
Thomas BEXON chez UWL WORKSHOP ZAC des fourneaux, 3 Avenue Albert Denis 17690 ANGOULINS | FRANCE Tél. : 05 46 27 00 27 Fax : 05 46 27 03 27 Email : contact@thomasbexon-france.com www.thomasbexon-france.com
Thomas BEXON 9’0” à 10’, épaisseur de 2 1/2 à 3 1/2 , largeur de 22 1/4 à 23 Prix non communiqué
SWOP SURFBOARDS 33610 CANEJAN Tél. : 06 75 25 68 96 / 05 56 75 26 53 Email : swopdc@hotmail.com www.swopsurfboard.com www.swopsurfboards.blogspot.com
David CHARBONNEL 9’0 x 23” x 3’’ Prix sur devis
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BLACKWINGS SURFBOARDS / France OUEST COMPOSITES 19 AVENUE GUILLEMET 44 000 NANTES Tél. : 09 77 78 51 94 Email : blackwingssurfboards@gmail.com www.blackwings.fr
Pit Project 9’4” x 23”1/4 x 2”11/16 - 76 L 698 €
Thomas Castets défend la cause des surfeurs gays avec son film Out in the line-up.
Léa Brassy présentait son aventure dans les îles Lofoten.
Nous attendions avec enthousiasme le film de Bryce Lowe White et Ben Welland, The Cradle of Storms, surf trip produit par Surfer Magazine. C’est dans les eaux glaciales des îles aléoutiennes en Alaska, qu’Alex Gray, Josh Mulcoy et Pete Devries vont traîner leurs ailerons. Vagues parfaites et paysages grandioses sont au programme et comblent nos attentes. Certains courts métrages nous fascinent, et c’est avec plaisir que nous découvrons Catch it, le très beau trip / portrait de la surfeuse française Léa Brassy dans la neige et le froid des îles Lofoten avec “Mascotte”, son fidèle véhicule. Léa nous expliquera, après la diffusion, que les vagues sont assez dures à trouver là-bas, l’attente y est longue et le froid ne permet pas de rester plus de deux heures dans l’eau. Mais les paysages et l’ambiance à l’eau rendent le trip inoubliable. Elle rentre d’ailleurs d’un trip en Islande, partie avec son ami à ski, en autosuffisance totale, pour aller explorer la côte et surfer de nouvelles vagues. Un nouveau film serait donc en préparation ! TÉMOIGNAGES The Old the Young and the Sea nous offre un voyage de 90 min dans l’épicentre de l’Europe du surf (Espagne, France, Portugal) ; à travers différentes rencontres Mario Hainzi et Andreas Jaritz nous montrent habilement leur vision de la culture surf de l’Europe post moderne, influencée par l’esprit hippie des années 60, l’espoir de voir une côte plus propre et évoluant en fonction des modes et de l’industrie du surf. Le film de Talon Clemow, Thundercloud est quant à lui un témoignage unique de cette fameuse journée du 8 juin 2012 sur le spot de Tavarua (Fidji) où le WCT a été mis en stand by pour cause de vagues trop massives. Témoignages de big waves riders et de surfeurs du WCT se succèdent, entrecoupées par des images de vagues de plus en plus monstrueuses. Deux heures de purs barrels sur le même spot qui peuvent sembler long au premier abord, mais ne vous en faites pas, à la fin, on en redemanderait presque !
Vision ufologique du côté de Safi.
Sancho, organisateur de l’évènement.
CETTE ANNÉE, LA PROGRAMMATION NOUS OFFRE UN LARGE PANEL DE SUJETS ALLANT DU FILM ENGAGÉ, AU FILM PLUS ESTHÉTIQUE; SANS OUBLIER DE NOMBREUX COURTS MÉTRAGES Assis confortablement dans un canapé en cuir capitonné et accompagné de sa plante verte, le jeune shapeur de chez Pukas, TAZ, est aussi venu nous confier les secrets de son travail plein de promesses. Le futur du surf passe aussi et surtout par les shapeurs. Enfin, à la vue du sourire que Sancho, le directeur du festival, arbore à la clôture de cette douzième édition, il n’y a aucun doute pour dire que cette fois encore le Surfilm Festibal a tenu toutes ses promesses. Pour lui, c’est ce mix de thèmes qui rend le festival aussi vivant et populaire ; sa grande force est aussi de réussir à faire se côtoyer de gros films très attendus et des films locaux plus « cores » qui rassemblent une grande part des gens du coin. ◆
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#SOCIALSESSION BOARS STORIES Par Baptiste Levrier
WEB SURF ET LOL L’été, cette belle saison qui voit débarquer sur les côtes nombre de touristes en quête de sensations, remplissant les cours de surf et créant des affluences record au pic. Parfois un peu difficile à vivre ! Mais cette population de surfeurs du dimanche, si elle peut se révéler encombrante, a au moins le mérite, quand elle n’agit pas dangereusement à l’eau, de nous faire rire… Planche sans wax, ailerons montés à l’envers, abus de style, le fou rire trouve alors son prolongement sur le web. Les photos des kooks en liberté se retrouvent rapidement en ligne pour susciter du LOL. Ainsi, la page Facebook Top 10 des surfeurs intrigants épingle principalement les apprentis surfeurs de la Côte des Basques, référence en la matière d’invasion estivale. Déjà un beau florilège… Plus international, le compte Instagram Kook of the Day, remporte un beau succès (70 000 followers) en recensant fautes de goûts et situations improbables. Le meilleur en la matière mais hélas désormais inactif, Lol-surf ! y allait aussi de ses photo-montages pour moquer ceux qui inspirent les kooks, à savoir les surfeurs pros. Et comme nous sommes tous le kook d’un autre, on pourra se rabattre avant de partir surfer cet été sur l’excellent Surfing Rulebook (twitter.com/SURFINGRulebook) qui énonce de façon définitive les comportements à adopter quand on veut être un surfeur ou, a minima, se prétendre comme tel. Et évidemment, impératif de feuilleter sur sa serviette, combi enfilée et planche au soleil, quelques aventures de notre maître à tous, Wilbur Kookmeyer.
YOUTUBE
HUIS CLOS À FIDJI
LE CHIFFRE DU MOIS
Le nombre de résultats obtenu en tapant GoPro + surf sur YouTube… En regardant attentivement, on constate qu’un clip de surf sur six est tourné (tout ou partie) avec l’aide de la plus célèbre des caméras embarquées ! Hégémonique.
Contest qui a suscité le plus de réactions sur le web depuis le début de l’année (13 000 tweets pendant la compète, 4 000 posts sur Instagram…), le Fiji Pro nous a permis, au-delà du surf, de suivre la vie en vase clos de 36 surfeurs pros. Merci Instagram. Entre apéro, sunsets, plongée, free surf et chill, le quotidien sur les micros îles fidjiennes de Tavarua et Namotu a des allures de vacances. Et les trentenaires australiens, à défaut d’avoir cartonné à l’eau (seul Fanning a atteint les quarts), sont ceux qui semblent s’amuser le plus. Beer bang pour Bede Durbidge, gâteau d’anniversaire phallique pour Taj Burrow, partie de pêche record (un thon de 50 kg !) pour Kai Otton. Seabass, lui, observe tranquillement.
3 COMPTES POUR SUIVRE LE WCT SUR TWITTER Not Drane Reynolds (@dranolds) Matt Warshaw (@mattwarshaw) Steve Shearer (@steveshearer1)
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440 000
LE PORTRAIT DU MOIS Luke Davis aime autant se montrer que changer de couleur de cheveux. À se demander quand estce qu’il trouve le temps de surfer.
ET SINON SUR LE WEB EN JUILLET - Didier Deschamps, mal remis de l’élimination en quarts de finale du Mondial de l’équipe de France, annonce sur Twitter revenir s’installer à Bayonne pour surfer Belharra. (18 % de fiabilité) - Bixente Lizarazu, plein d’humour, réagit sur Twitter : « Vu comme Didier a ramé au Brésil, il va prendre toutes les vagues cet été ! lol mdr ». (8 % de fiabilité) - Mise en place d’une appli qui permet de traquer les stand-up surfeurs et, ainsi, de les éviter. (53 % de fiabilité) - Un nouveau clip, enfin ?, de John John Florence (98 % de fiabilité) - Suite à la reforme territoriale et leur nouvel accès aux côtes, les surfeurs orléanais créent un groupe « Pour qu’Orléans devienne capitale du surf » (1 % de fiabilité)
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BOARS STORIES À VENIR
©R. Gladu
LE MOIS PROCHAIN SURF SESSION JETTE L’ANCRE SUR LES VAGUES VIERGES DES SALOMON
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SURFER’S JOURNAL N°102
Pour faire son choix parmi plus de 500
Le Surfer’s Journal 102 Juin/Juillet est en kiosque avec au
C’est le moment de sortir sa caméra embarquée et
produits, rien de mieux que notre hors-série
sommaire une session inédite sur l’île de Pâques avec Ramon
de découvrir l’histoire de ce phénomène. Pendant
Matos 2014 : surfboard, stand-up paddle,
Navarro, un détour roots par les Fjords de l’Islande et un
ce temps-là à Rio, ça surfe. Grant Baker, lui, préfère
néoprène, longskate, montres, high-tech et
portfolio de rêve de Ben Thouard en Polynésie. Avec le portrait
la froideur de son pays pour shooter des vagues
tous les accessoires. Découvrez aussi les
de Jon Rose on découvre un surfer qui œuvre dans l’urgence
géantes, et Vico nous explique comment noter une
ateliers de huit shapeurs français, entrez dans
de l’humanitaire. Le rencontre avec Robin Kegel révèle l’univers
vague à la sauce ASP. Autant de questions que ne se
la combinaison de Damien Castera, surfez la
tangible de la création sous couvert du métier de shaper. Et
pose pas Matt Rott, au plus profond de son secret
planche de Vincent Duvignac, et offrez une
plus encore comme cette photothèque 60’s/70’s de Richard
spot. Voilà, le 322, c’est un peu tout ça.
board kid à votre enfant. L’essentiel de votre
Graham illustrant l’heure vivifiante du passage au shortboard…
futur matos se trouve ici !
Bonne lecture. merci de votre fidélité.
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# 322 / juin + DVD RAW
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SURFART Par Julien Roulland
Drew Brophy
Erik Abel
Pauline Beugniot
Rémi Bertoche
Andoni Galdeano
Photos ©Vababonde
Fabien Cayere
NOUVEAU
VAGABOND À BORDEAUX
Comment est née l’idée du Festival Vagabonde ? Le cœur de Vagabonde est une exposition d’œuvres d’art directement inspirées par le surf et plus largement son mode de vie. Le MIACS a été une grande source d’inspiration, et nous tenons à rendre hommage à Gérard Decoster et toute son équipe pour l’immense travail réalisé depuis 8 ans. Aussi, d’autres évènements avaient lieu dans les alentours, on s’est dit que cela manquait à Bordeaux… Au fil des rencontres et des idées, l’exposition est devenue un festival, avec une soirée court métrage, des stands associatifs, une soirée concert… L’idée, c’est de montrer au grand public la richesse et la diversité du monde du surf avec l’art au centre. Le surf art est une tendance qui a la cote, dans les villes particulièrement ? Difficile de répondre… Alors que le surf est globalement repris par les médias mainstream pour ses valeurs de liberté, que le marketing publicitaire utilise son esthétique, et que la mode textile surf est omniprésente, le surf art est lui moins connu. La scène surf art bénéficie relativement peu de ces mouvements de société, mais les manifestations se
Alors que le M.I.A.C.S cherche encore son équilibre, le surf art n’en demeure pas moins à la mode ou tout au moins de plus en plus apprécié par le grand public. D’autant plus en ville et pendant la saison estivale. Une opportunité pour le premier Festival Vagabonde qui se tiendra à Bordeaux du 3 au 6 juillet d’apporter un peu de spirit surf sur le pavé. Rencontre avec l’organisateur Damien Aurenche. multiplient localement : Gliss’Art à Lacanau, Médoc Art Surf à Montalivet, et d’autres galeries et manifestations se montent sur le territoire. Côté ville, nous pouvons citer l’exposition « La Dernière Vague » l’an dernier à Marseille lors de MP2013. Aussi, certains artistes français directement issus de la scène surf sont aujourd’hui des artistes cotés internationalement. Le Sud-Ouest de la France est le berceau de la culture surf en Europe ; mettre en avant le surf art à Bordeaux, capitale régionale, est donc un projet passionnant… Quelles genres d’œuvres va-t-on découvrir et quelle est le programme ? Le surf est peut être l’activité sportive la plus féconde qui soit au niveau artistique. Tous les supports, styles, medium artistiques cohabitent dans le surf art : illustration, peinture, sculpture, musique, photographie, gravure, cinématographie, etc. Cette première édition de Vagabonde réunira 22 artistes venant d’horizons divers, de la région bordelaise, du Sud-Ouest, de la France mais aussi de l’étranger. Nous avons sélectionné les artistes et leurs œuvres avec l’ambition, toute subjective, de présenter aux visiteurs une certaine variété et de la qualité. Certains artistes sont très réputés, d’autres qui ne le sont pas encore vous étonneront. La liste complète des artistes exposant est disponible sur le site Internet (festivalvagabonde.com).
À noter qu’une des particularités du festival, ce sont les performances live prévues : Rémi Bertoche sur toile pendant le vernissage, de la gravure live sur « hand planes » et sur « alaia » par la locale Pauline Beugniot, Erik Abel le Californien décorera en live un buste de femme en plâtre avec la participation de l’association internationale Keep-A-Breast. Andoni Galdeano qui vient d’Espagne, décorera en live une planche de surf. Et puis Fabien Cayeré, sculpteur/ photographe sténo basé à Anglet, présentera ses sculptures bronze à la cire perdue, et ses transferts de photographie sténopée sur cadres bois. Sans oublier la présence de Drew Brophy, le plus célèbre décorateur de boards dont les dessins font partie intégrantes de la culture surf. En marge de l’exposition, le festival sera rythmé avec des temps forts comme la soirée de courts métrages « Vagabonde Movie Session » organisée par Surf Nights le vendredi 4, le « Surf Camp » le samedi 5 réunissant des artistes en live sur divers supports et des stands associatifs y compris Surfrider Foundation et Surf Insertion. Sans oublier la soirée « VagaSound » dans l’espace du Garage Moderne avec plusieurs groupes en live… Enfin, Vagabonde veut aussi sensibiliser le public à certains sujets liés à l’environnement : le photographe Jérôme “Djé” Augereau présentera des photos alarmantes sur l’érosion de la côte landaise et la pollution. ◆
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Le surf trip au bout du monde, ça a du bon, mais quand c’est bad, c’est very bad.
B E
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A A
D M
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Il y a des jours comme ça… Des jours où tout semble vous tomber sur la tête, où la chance est partie en vacances et semble vous avoir quitté à jamais. Ugo Benghozi et Teiki Ballian ont eu ce sentiment lors d’un trip fiasco en Amazonie. Heureusement, tout finira bien… Par Ugo Benghozi Photos Luciano Cabal
F
in décembre 2013, la nouvelle vient de tomber, les aventures RIDDIM reprennent : la chaîne Escales, du groupe AB, a décidé de reconduire la série et même plus que ça… Les épisodes de 26 min passent désormais à 52 et Teiki Ballian, qui avait déjà participé à quelques épisodes (Timor, Namibie, Madagascar) devient mon compagnon de voyage à plein temps. Nous devenons les Ocean nomads (nouveau titre de la série). Pour entamer cette nouvelle saison, direction le Brésil, et plus précisément l’extrême nord du pays : l’Amapa, une région d’Amazonie où déferle l’un des plus gros mascarets au monde, le Pororoca. Ce que je ne savais pas, c’est qu’il y a non pas un mascaret, mais une multitude, sur différents affluents de l’Amazone. Après ma petite enquête, j’en arrive à la conclusion que la plus grosse vague est celle qui déferle sur le fleuve Araguari. Pour s’y rendre, notre point de chute sera Macapa, un port industriel, entièrement dévoué à sa mer de boue. À peine débarqués en Amazonie, premier rebondissement de
l’aventure, et non des moindres… Le mascaret de l’Araguari ne fonctionne plus ! C’est bien notre veine, cela fait des décennies que l’Araguari produit une des plus grosses vagues de rivière au monde et quelques semaines avant notre arrivée, le phénomène disparaît… Je ne suis pas superstitieux, mais je ne peux m’empêcher de me dire que ce trip commence mal ! Quoi qu’il en soit, il y a une solution de secours : un autre affluent de l’Amazone. Le seul hic, c’est qu’il n’a été surfé qu’une seule fois et les organisateurs ne connaissent pas bien les bancs de sable. Après avoir fait plus de 10 000 km, nous ne pouvons plus faire machine arrière, nous devons tenter le coup. C’est donc parti pour 14 h de bateau sur le plus grand fleuve du monde. Nous sommes au beau milieu de la jungle et pourtant, nous croisons de nombreux villages. Bien entendu, aucune route ne dessert ces villages, du moins aucune route en dur car ici le transport se fait uniquement sur l’eau ! Nous croisons plusieurs embarcations : des bateaux bus, des bateaux écoles, des bateaux ambulances, des deux roues (les zodiaks), des piétons (les nageurs)… Le fleuve Amazone est une espèce d’énorme autoroute parsemée de bretelles distribuant les routes départementales que sont ses affluents. Nous sommes enfin arrivés à notre point d’amarrage. Pour que notre embarcation soit protégée de la vague, nous avons pris une bifurcation menant à une sorte de cul-de-sac. C’est de là que nous partirons tous les matins en speed-boat à la rencontre de la vague. 113
Ajoutez à ce fiasco, un folklore digne d’un jeu de télé réalité pourri.
LA KERMESSE BRÉSILIENNE Il fait encore nuit mais c’est déjà l’heure de partir. C’est là qu’intervient le second rebondissement : le jet-ski prévu pour Teiki et moi n’arrivera que demain avec un autre bateau. Pour aujourd’hui, nous allons devoir partager un banana-boat avec un autre groupe de Brésiliens, car j’ai oublié de préciser, nous ne sommes pas seuls à bord, mais accompagnés d’un groupe de surfeurs de Rio. Nous sommes donc une quinzaine de surfers, à califourchon sur deux énormes bouées orange et jaune flashy, tractées par des jets-ski ! La scène est surréaliste… Alors que nous remontons le fleuve à pleine vitesse pour aller chercher la vague, sur la bouée c’est l’euphorie, les Cariocas sont surexcités !
C’EST OFFICIEL, CE TRIP EST BIEN PARTI POUR ÊTRE UN SACRÉ FIASCO. MALHEUREUSEMENT, JE SUIS ENCORE BIEN LOIN DU COMPTE, LE PIRE RESTE À VENIR Pour la plupart, ils n’ont jamais surfé de mascaret, ils hurlent, ils exultent, ils « ruptent » de joie ! Quant à moi, j’ai froid, je prends de l’eau plein la gueule et surtout, j’aimerais être ailleurs… Alors que nous sommes dans un des endroits les plus préservés de la planète, j’ai l’impression de participer à une grande kermesse, une débauche d’insouciance et d’exubérance, un genre de Spring break version brésilienne, mais sans fille et au fin fond de l’Amazonie… Nous nous arrêtons pour attendre la vague qui ne tarde pas à arriver. Pour l’instant, c’est une mousse de 50 cm sur toute la largeur du fleuve. À cheval sur nos banana-boat, nous devançons la vague en attendant qu’une épaule se crée, mais rien ne se passe… Soudain, nous sommes stoppés brutalement : plus d’eau ! Le jet-ski qui nous tracte est échoué, tout le monde doit se jeter à la bail ! La vague est petite, en mousse, mais c’est la seule de la journée donc autant la prendre. Je glisse couché plusieurs minutes en espérant 114
désespérément qu’elle gonfle, qu’une épaule se crée mais que dalle, cela n’arrive jamais… C’est officiel, ce trip est bien parti pour être un sacré fiasco. Malheureusement, je suis encore bien loin du compte, le pire reste à venir. L’ACCIDENT Aujourd’hui, la vague devrait être plus grosse et, bonne nouvelle, notre jet-ski est arrivé avec l’autre bateau. Après avoir tiré à pile ou face avec Teiki, c’est moi qui part sur le jet. Il me lâche une 1re fois. La mousse est effectivement plus grosse que la veille. Une gauche commence à se dessiner, je me lève mais malheureusement je ne suis pas le seul dessus, nous sommes une bonne dizaine sur la vague. Je vois la gauche dérouler, mais coincé entre deux surfeurs, je n’ai d’autre choix que d’aller tout droit et de regarder l’autre surfeur… À un endroit, le fleuve forme un coude, la vague se retrouve alors nez à nez avec la rive et s’écrase contre elle puis disparaît. Le pilote me dit de patienter, il m’affirme qu’elle va revenir. Effectivement, une vingtaine de secondes plus tard, la vague revient vers nous ! C’est impressionnant, je n’ai jamais vu un backwash d’une telle ampleur et surtout qui mette autant de temps à se former ! Une jolie gauche commence à dérouler, je me jette à l’eau pour la prendre. Un 1er turn, un 2e et puis avec l’euphorie de surfer enfin une vague digne de ce nom, j’essaye de taper un roller un peu trop vertical et je reste coincé en haut. Je suis dégoûté, c’est la 1re vraie vague que je surfe et je la laisse filer… Je me retourne pour prendre la petite de derrière, celle qui suit la vague principale, sûrement pour essayer de la rattraper, ce qui est évidemment impossible car contrairement à l’océan, une vague ne peut jamais en rattraper une autre sur une rivière. Je suis donc en train de glisser allongé, à peine 3 m derrière la vague principale et soudain… c’est le trou noir, une douleur intense, je ne comprends pas ce qui m’arrive, quelque chose d’énorme vient de me tomber sur le dos, je pense tout de suite à une planche, un longboard ? Mais il n’y avait personne autour de moi et puis le choc était bien trop violent. Et puis je sors la tête de l’eau et je vois le jet-ski retourné à coté de moi. Je réalise que je viens de me le prendre sur le dos. À cet instant précis, j’ai la sensation que ma vie vient de basculer et qu’il n’y a aucun moyen de faire marche arrière. Le choc m’a coupé le souffle, mais je n’ai pas perdu connaissance.
Surréaliste voire ridicule, impossible d’imaginer finir sur un boudin au milieu de l’Amazonie avec 15 Brésiliens morts de faim.
Teiki trouve de quoi déplier ses jambes, mais on est loin du graal amazonien espéré.
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Revenez les gars, on a les mêmes à la maison.
Heureusement, Ugo Benghozi s’en sort bien et Mimi-Siku continue de manger des fleurs sucrées.
J’ai très mal et je suis surtout très choqué. J’arrive à attraper ma planche et m’en servir comme flotteur. Avec mon bras libre, je fais des signes à Jérôme et au pilote qui sont en train de remonter sur le jet. J’essaie de leur faire part de ma détresse, mais ils croient que je souris et me font des signes amicaux en retour. J’essaie de hurler, mais je n’en ai pas la force. Finalement, au bout de quelques secondes interminables, ils réalisent que je suis en mauvaise posture et viennent me chercher. Ils me récupèrent et me ramènent au bateau. Plus tard, Jérôme, le cameraman qui était derrière le pilote, me racontera ce qu’il s’est passé : le pilote a voulu venir me chercher sans se douter que je glissais sur la petite vague juste derrière. En passant la vague à toute berzingue, il s’est envolé et m’est retombé dessus… Dix minutes plus tôt, Teiki avait, lui, pris le longboard d’un Brésilien en pleine tête, et assez violemment pour le faire tomber du jet… 14 H DE BONHEUR Une fois mon passeport, portable et porte-monnaie récupérés, on se rend au 1er village qui est à une heure de speed-boat. Franco et Chico (les organisateurs) me portent jusqu’au cabinet médical qui, heureusement, est en bordure du fleuve. On me fait une piqûre d’anti-inflammatoire et une autre de décontractant musculaire. Même si je sens mes jambes, ma principale peur est que la moelle épinière soit atteinte car je sens des picotements dans le gros orteil et je crois savoir que ce n’est pas bon signe. Je pose la question aux médecins, ils ne peuvent se prononcer, il n’est pas exclu qu’en se refroidissant, les nerfs se bloquent. Selon eux, je dois me rendre
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d’urgence à l’hôpital pour faire des radios. Le problème est que l’hôpital le plus proche est à Macapa, à 14 h de bateau… J’essaie de joindre mon assurance pour un rapatriement d’urgence mais pas de réseau… Il faut se dépêcher, il y a un bateau qui part tout de suite, le prochain est dans 2 jours… Franco me pousse sur une chaise roulante et j’embarque in extremis. L’embarquement est tellement précipité que je pars avec la chaise roulante du dispensaire. Avec son speed-boat, Chico nous rejoint, récupère la chaise roulante et me donne une chaise en plastique à la place. Me voilà sur ma chaise en plastique, hagard, sûrement shooté par les piqûres, contemplant le paysage magnifique du soleil qui se couche sur l’Amazone, et avec des heures devant moi pour méditer sur mon sort. À bord, les Amazoniens allongés sur des hamacs semblent éprouver de la compassion en me regardant. Épuisé, je finis par me coucher par terre, sur le côté, la seule position qui ne me fait pas mal. Durant tout le trajet, les Indiens sont adorables avec moi, ils m’amènent tour à tour un matelas, de l’eau, de la nourriture. Ils m’aident à me déplacer jusqu’aux toilettes. Je suis touché par tant de bienveillance. La nuit passe et nous arrivons à Macapa au petit matin. Une ambulance vient me chercher et m’emmène à l’hôpital. Encore quelques heures d’attente et j’ai enfin le résultat du scanner : je n’ai rien ! Pas la moindre fracture ou fissure, juste un énorme hématome. Je n’en reviens pas, je suis tellement soulagé… J’ai la sensation d’avoir une sacré bonne étoile. Finalement, cette histoire se termine bien, mais j’aurais tout de même eu la frayeur de ma vie ! ◆
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MAGIE DE LA FRANCE
Après Chasseurs de Vagues, 12 photographes de surf les plus emblématiques donnent un aperçu de la France vue du surf.
Auteur : Julien Roulland 24 cm x 24 cm, 108 pages, français. Ref : PDS/CD13 / 20€ + port
RÉUSSIR LA PHOTO DE SURF réussir la photo de surf Auteurs : Damien Poullenot et Julien Roulland 15cmx21cm, 64 pages, français Ref : GPSS311 / 12,90 € vendu seul + port
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SURF CLÉS ET SECRETS
Didier Piter ancien surfeur pro et coach associé à Bernard Testemale photographe mondialement reconnu, vous dévoilent toutes les clés pour mieux surfer et devenir un surfeur complet. Préface de Kelly Slater. 25 x 35 cm, 164 pages, français. Ref : SCS / 33€ + port
LE SURF EN TÊTE
Ce livre vous embarque dans l’esprit du plus grand surfeur de tous les temps : Kelly Slater. Photographies de Peter Wilson/Joli et Bernard Testemale. 27 x 23 cm, 132 pages, papier glacé. Auteur : Gibus de Soultrait Ref. KS12 /24 € + port
ARCHIVES DIGITALES TÉLÉCHARGEZ LES MAGAZINES SURF SESSION ET LES HORS-SÉRIES EN VERSION DIGITALE SUR shop.surfsession.com
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LE NUMÉRO
MOKAÏBO 21,5x30,5 cm, 50 pages, français Ref. BDMOK / 13,50 € + port
BOUITIQUE
TÉ U EA V U NO
CÔTE À CÔTE
AGENDA SCOLAIRE 2014/2015
Ce livre de photos est dédié à tous les amoureux de l’océan et des vagues en général, et de la côte basque en particulier. À travers plus de 300 images, aussi poétiques qu’impressionnantes, venez parcourir la route des vagues géantes en spectateur privilégié puis laissez-vous submerger par la beauté et l’immensité des éléments. Auteur & photographe : Laurent Masurel
Un agenda scolaire 09/14 à 06/15 pour les passionnés de surf qui lorsque qu’ils ne sont pas la tête dans un rouleau continue de rêver toute l’année depuis les bancs de l’école. Un objet alliant l’utile (2 jours par page) à l’agréable avec une série d’images percutantes. En scène de jeunes surfeurs locaux mais aussi des figures incontournables du circuit pro comme Kelly Slater ou encore Mick Fanning. Photographe et auteur : Laurent Masurel
25x29 cm, 168 pages, français Ref: CAC14 / 33€ + port
223 pages, format A5 (14,85 x 21 cm ) Ref : AS1415 / 9,90€ + port
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QUATTRO HAMMER HEAD
Après sa sortie de prison en 2004, le légendaire skateur Christian Hosoï décide de relancer sa marque Hosoï Skates. Forcément, il réédite son pro model qui avait fait fureur 20 ans auparavant : la Hammer Head. Un nose en forme de requin marteau et un tail en queue de poisson. Les années 80 quoi… Dix ans plus tard, l’inventeur du Christ Air (un superman mais en bien plus classe) et du rocket air (un superman mais en plus compliqué), élargit son com’ et nous sort la version surf de son skate. Un quattro en apparence insurfable, mais qui, preuve à l’appui, semble tenir dans le creux ! En même temps, une Hammer Head dans un bowl, y’a rien de surprenant au final.
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MICHEL BOUREZ
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