Alain Clément - Sculpture

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Baudoin Lebon : Nous travaillons ensemble depuis 10 ans. A ce moment là, tu revenais d’un long séjour en Toscane et commençais à faire des sculptures directement issues de tes peintures italiennes. Peux-tu expliquer ce constant aller-retour entre peinture et sculpture ? Alain Clément : Jeune, j’ai été trop sensible aux théories de Greenberg sur le retour à la planéité du tableau comme l’anticipaient La leçon de piano ou L’atelier rouge de Matisse. Je trouvais cela chic, radical et moderne. J’ai tenté de supprimer les effets de profondeur dans mes tableaux sans y parvenir. Chez moi, il y a trop de corporalité, trop d’accidents. La couleur creuse, gonfle, se boursoufle. Jamais solidaire du plan, elle ne tient pas en place. J’ai donc cessé de lutter contre cela et suis passé à l’espace tridimensionnel. J’ai fait des compositions découpées et soudées qu’accentuaient ou contredisaient les propriétés des couleurs. J’ai commencé par une sculpture de la couleur plus que de la forme, une mise en espace du tableau, d’où ces reliefs muraux qui ponctuent chacune des périodes. Il y a quatre manières d’être dans la sculpture. La première est de partir de l’informe, la terre par exemple, pour arriver à la forme. La seconde est de partir d’un matériau dur, la pierre par exemple, pour le creuser. La troisième est d’utiliser des objets déjà manufacturés pour les réassembler. La quatrième, celle que j’emploie, est d’utiliser les matériaux de construction qu’offre l’industrie. J’utilise des tôles d’acier qui ont la planéité du papier. Je dessine dessus et les fais découper pour ensuite les souder. Pour les pièces importantes, je travaille avec une métallerie qui est devenue un autre de mes ateliers. La sculpture prenant sans cesse plus d’importance, le retour sur les tableaux est plus net. Ils sont devenus plus simples et directs, plus dessinés que peints. Il en est ainsi des gouaches que nous exposons. B. L. : Tu évoques souvent tes références à l’art moderne. Notre génération demeure très sensible à cela, entre ce qui fait la continuité de l’effort moderne et ses ruptures. Où te places-tu ? 5


A. C. : Je ne crois pas en une histoire de l’art qui serait une suite de ruptures, encore moins son occultation qu’opère la critique française branchée au profit des gesticulations postduchampiennes. Nier les références, et elles s’affichent encore plus lourdement. Je trouve beaucoup trop d’artistes sans mémoire : avant moi, rien, après moi le déluge. L’on est toujours rattrapé par son histoire. Les héritages sont lourds, la solution de facilité est de leur tourner le dos. Ma génération a tourné le dos à l’abstraction française des années 50 dont elle est pourtant issue pour trouver allégeance dans celle de la peinture américaine. C’était confortable, ils étaient les vainqueurs de 45 ! Le vrai courage c’est d’affronter sa propre culture et de trouver des solutions nouvelles. Ce n’est pas rompre, c’est transformer. Il est évident que mon socle de référence se situe dans le mouvement de la sculpture moderne qui passe par Brancusi, Arp, Calder ou bien encore Kelly. Ce sont des compagnons de route avec lesquels je dialogue. B. L. : Tes dernières sculptures que nous exposons marquent un retour de l’arabesque. Elles me paraissent plus sensuelles. Je sais que tu trouves stériles les analogies humaines. A. C. : Bien sûr, il en était déjà ainsi pour notre précédente exposition où je voulais faire danser les sculptures. Elles étaient en regard de grands tableaux à rubans colorés. Elles étaient fabriquées avec des lames d’acier mises en volutes qui, une fois saisies dans leur élan, étaient contrecourbées et ainsi de suite pour former une ronde. Si, à un moment, la soudure devait lâcher, alors la ronde éclatait pour retrouver la forme initiale, une lame d’acier. Cela me plaisait de travailler l’acier contre sa nature : le rendre léger, souple et volumétrique. Ainsi, je pouvais dessiner le rapport pleins/vides. Cela a plus de force de persuasion que l’arabesque chaloupée, tracée et reprise sur le tableau qui garde sa planéité. Il y a beaucoup plus de corporalité dans ma sculpture. La peinture est cosa mentale. Espace à fantasmes, illusion de perspective. La sculpture est directe et concrète. Les actuelles sculptures murales sont des arabesques mais à nouveau mises à plat. Une autre façon de louvoyer entre peinture et sculpture, un dessin décollé du mur et son ombre portée. Quant à celles dressées et déployées sur les socles, ce sont des plaques d’acier au dessin courbé, découpées au jet d’eau et réassemblées qui reprennent en pas de deux ce mouvement dansé. Voilà pour la figure féminine, simplement une métaphore, mais je voudrais que cela reste concrètement une sculpture et non l’image d’autre chose. B. L. : Cet été, nous sommes partis découvrir l’Afrique du Sud où tu as réalisé de grandes sculptures. Il me semble que ta sculpture se simplifie dans le monumental et prend une nouvelle direction. Es-tu d’accord avec cela ? 6


A. C. : Par exemple, nous avons ensemble réalisé de grandes sculptures à Peyrassol ou encore celles dressées sur le parvis du Grand Palais aujourd’hui exposées à Andrésy. Je reste fasciné par ces artistes de la Renaissance italienne qui construisaient la Cité. L’époque n’est plus à cela. L’on préfère les œuvres narcissiques aux réalisations communes, l’individu à la Cité. Je le regrette d’autant plus que la sculpture monumentale porte vers un dépassement de soi. C’est toujours frustrant de faire le deuil des grandes utopies comme celle des constructivistes russes ou de l’Esprit nouveau. Mais nous ne renonçons pas et cherchons de nouveaux chantiers. C’est aussi dans cette direction que s’engage la galerie. Et ce sera notre nouvelle aventure comme celle de l’Afrique du Sud où il s’agissait de construire des œuvres devant une nature immense, inconnue à l’échelle européenne. L’échelle, c’est le plus important en sculpture parce qu’inévitablement elle vous révèle, désigne votre place, définit votre identité par rapport à elle. Une sculpture n’est rien sans la confrontation physique avec son regardeur. L’échelle détermine l’espace qui donne l’expression, le sentiment. Je suis très attentif à ces choses. J’aimerais construire des sculptures comme des maisons, comme du mobilier, comme des objets d’usage pour le besoin des hommes, pas des monuments mais des espaces pour le plaisir d’y habiter.

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BIOGRAPHIE Alain Clément est né en 1941 à Neuilly-sur-Seine. Il vit et travaille à Nîmes, Paris et Berlin. Il a enseigné à l’école des beaux-arts de Montpellier puis à celle de Nîmes de 1970 à 1990. Contemporain et ami des artistes de Supports/Surfaces et après une période formaliste dans les années 70, il développe, dans les années 80, une peinture très colorée constituée de gestes simples jusqu’à saturation de l’espace du tableau. À partir de 1990, il entreprend la sculpture par des reliefs muraux en bois dont les formes sont issues de larges traits colorés qui structurent l’espace. Il la développe jusqu’à des sculptures monumentales en acier peint.

EXPOSITIONS PERSONNELLES ( sélection depuis 2006 )

2013 « Sculptures en l’Île 2013 », Andrésy, France Galerie baudoin lebon, Paris, France Institut catholique, Toulouse, France Galerie Kandler, Toulouse, France 2012 Hôtel des Arts, Toulon, France Exposition donation Alain Clément, Musée de Céret, Céret, France Université de Perpignan, Perpignan, France Fondation Datris, L’Isle-sur-Sorgues, France Musée de Suzhou, Chine Nirox Foundation, Johannesburg, Afrique du Sud Galerie Vömel, Düsseldorf, Allemagne Galerie Thérèse Roussel, Perpignan, France Galerie Schumm-Braunstein, Paris, France 2011 Galerie Thérèse Roussel, Perpignan, France Galerie Oniris, Rennes, France 20


2010 Galerie Reitz, Cologne, Allemagne Nolde Stiftung Seebüll, Dependance Berlin, Allemagne Galerie Kandler, Toulouse, France Galerie Noah, Augsburg, Allemagne Galerie baudoin lebon, Paris, France Galerie Hélène Trintignan, Montpellier, France 2009 Librairie Mazarine, Paris, France Carré Sainte-Anne, Montpellier, France Galerie Oniris, Rennes, France 2008 Galerie Noah, Augsburg, Allemagne Art Karlsruhe/Skulptur, exposition personnelle, Galerie Vömel Galerie Orangerie-Reinz, Cologne, Allemagne 2007 Galerie Oniris, Rennes, France Art Paris, galerie baudoin lebon, France Galerie baudoin lebon, Paris, France Galerie Trintignan, Montpellier, France 2006 K Gallery, Séoul, Corée du Sud Le Café Français, Bruxelles, Belgique 21


COLLECTIONS PUBLIQUES France Centre National des Arts Plastiques/Fonds National d’Art Contemporain Musée National d'Art Moderne-Centre Georges Pompidou, Paris Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris Musée d'Art et d'Industrie, Saint-Étienne Carré d'art Musée d'Art Contemporain, Nîmes Musée Fabre, Montpellier Musée d’Art Moderne, Céret Musée des Jacobins, Morlaix Musée Départemental d’Art Ancien et Contemporain, Épinal Fonds Régional d'Art Contemporain Midi-Pyrénées/Les Abattoirs, Toulouse Fonds Régional d'Art Contemporain Languedoc-Roussillon, Montpellier Fonds Régional d'Art Contemporain Franche Comté, Besançon Fonds Régional d'Art Contemporain Provence-Alpes-Côte d'Azur, Marseille Étranger Collection Ludwig, Aix-la-Chapelle, Allemagne Hamburger Kunsthalle, Allemagne Kunsthalle Bremen, Allemagne Kunst Museum, Düsseldorf, Allemagne Musée d'Art et d'Histoire, Neuchâtel, Suisse

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LISTES DES OEUVRES

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2012, relief mural, tôle d’acier peint, 100 x 100 x 10 cm 2012, relief mural, tôle d’acier peint, 100 x 100 x 10 cm

12 M6 S 12 M1 S

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2012, relief mural, tôle d’acier peint, 100 x 100 x 10 cm 2012, relief mural, tôle d’acier peint, 100 x 100 x 10 cm

12 M3 S 12 M2 S

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2013, tôle d’acier peint, H : 80 cm

13 F2 S

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2012, tôle d’acier peint, H : 80 cm 2013, tôle d’acier peint, H : 80 cm

12 M10 S 13 F1 S

p.12

2013, tôle d’acier peint, H : 80 cm

13 F3 S

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2013, tôle d’acier peint, H : 80 cm

13 F4 S

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2013, crayon et gouache sur papier Arches, 65 x 50 cm 2013, crayon et gouache sur papier Arches, 65 x 50 cm 2013, crayon et gouache sur papier Arches, 65 x 50 cm 2013, crayon et gouache sur papier Arches, 65 x 50 cm

13 F10 A 13 F6 A 13 F9 A 13 F14 A

p.15

2013, crayon et gouache sur papier Arches, 65 x 50 cm 2013, crayon et gouache sur papier Arches, 65 x 50 cm 2013, crayon et gouache sur papier Arches, 65 x 50 cm

13 F5 A 13 F11 A 13 F13 A

p.16 - 17

mars 2013, installation d’un ensemble de 4 sculptures réalisées en Afrique du Sud et installées dans le parc de la fondation Nirox à Johannesburg

p.18-19

Août 2012, 4 reliefs muraux sur tôle, d’un ensemble de 10, réalisées en Afrique du Suc et exposés à Arts on Main à Johannesburg

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Cet ouvrage a été publié à l’occasion de l’exposition alain clément - sculpture à la galerie baudoin lebon du jeudi 18 avril 2013 au samedi 25 mai 2013 Nos remerciements à : L’Institut Français sans qui Alain Clément n’aurait pu réaliser ses œuvres en septembre 2012 à Johannesburg dans le cadre des Saisons croisées France-Afrique du Sud, et en particulier Sylviane Tarsot-Gillery, directrice, Bénédicte Alliot, responsable du pôle des Saisons, Laurent Clavel, commissaire général des Saisons France-Afrique du Sud, ainsi que Marie Dider-Laurent, coordinatrice des Arts Visuels / pôle des Saisons. Denis-Charles Courdent, directeur de l’Institut Français à Johannesburg. Benji Liebmann, président de la fondation Nirox à Johannesburg. Christoff Wolmarans de la Workhorse Bronze Foundry. La Galerie David Krut à Johannesburg La Ville d’Andrésy représentée par son Maire Hugues Ribault ainsi que les membres suivants de son équipe, Stéphane Jacquet, Alain Chaneaux, Delphine Jaquonot, Dalila Yacef et Isabelle Onillon. Marielle Barascud, Jean Hamon, Bertrand Huet et tout ceux que nous aurons oublié, comme d’habitude, dans la hâte de la remise du bon à tirer à l’imprimeur. Catalogue et graphisme : Marianne Chanteperdrix Crédits photographiques : © Bertrand Huet ISBN : 2-87688-069-6 Dépot légal : avril 2013 Achevé d’imprimer en avril 2013 sur les Presses de IDCOMM-NICA


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sculptures en île 2013

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Quand la sculpture contemporaine s’expose dans un cadre naturel d’exception... La Ville d’Andrésy est heureuse de vous présenter la 16e édition de Sculptures en l’Île, manifestation d’art contemporain unique en Île-de-France qui a su, au fil des ans, asseoir une réputation nationale. En 2011 et 2012, plus de 38 000 visiteurs sont venus chaque année découvrir cette exposition dans le cadre naturel d’exception de l’île Nancy, de la Maison et du parc du Moussel, et du Parc de l’Hôtel de Ville. Cette année, du 17 mai au 22 septembre, Sculptures en l’Île vous réserve bien des surprises artistiques au fil de votre balade ! Dès l’entrée du parc, deux sculptures rouges monumentales dominent solennellement, et appellent le visiteur, tel le signal de bienvenue du phare dans la nuit. Sur les pelouses, trois sculptures de lames d’acier en équilibre attendent, comme une danse dont le mouvement est suspendu… De part et d’autre de l’escalier de la bâtisse, deux flamboyantes sculptures incitent le promeneur, curieux, à monter les marches du perron pour découvrir à travers les portes-fenêtres, un espace ponctué de totems dressés comme autant de gardiens du lieu, et des sculptures murales interprétant de grandes écritures d’un langage universel et optimiste. En écho aux drapeaux flottant devant la façade de l’Hôtel de ville, des panneaux peints joyeux et dansants animent les fenêtres du premier étage. Ils ouvrent sur le bleu du ciel parcouru d’arabesques rouges aux ombres blanches. Hugues Ribault Maire d’Andrésy Vice-président de la Communauté d’agglomération des 2 Rives de Seine

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Repères pour l’œuvre sculpté Alain Clément est né en 1941 à Neuilly-sur-Seine. Il vit et travaille à Nîmes, Paris et Berlin. Il a enseigné à l’école des beaux-arts de Montpellier puis à celle de Nîmes de 1970 à 1990. Contemporain et ami des artistes de Supports/Surfaces et après une période formaliste dans les années 70, il développe, dans les années 80, une peinture très colorée constituée de gestes simples jusqu’à saturation de l’espace du tableau. Depuis, valeurs, traits, lignes, rubans et trames travaillent l’espace, le nient, le forcent, le creusent, dans une œuvre profuse, dépassant les problématiques formalistes et affirmant le pouvoir expressif et polysémique de la peinture. À partir de 1990, il entreprend la sculpture par des reliefs muraux en bois dont les formes sont issues de larges traits colorés qui structurent l’espace. Il la développe jusqu’à des sculptures monumentales en acier peint. La singularité de son œuvre repose sur les rapports étroits qu’il tisse dans des allers-retours constants entre peinture et sculpture, rapports enrichis de la pratique de la gravure à laquelle il réserve toujours un soin particulier. 1977 Musée Fabre, Montpellier Alain Clément montre sept ans de peinture, expérience de l’appropriation de la surface par un geste d’écriture, répété, raturé, saturé jusqu’à une certaine monochromie. 1982 Galerie Jean Fournier, Paris Première galerie importante de l’artiste. Le corps se mesure à la toile. Le geste est ample, la touche est large, la brosse à l’échelle de la main. 1983 Galerie Wentzel, Köln C’est dans les formats monumentaux de ces années-là qu’il prolonge son geste, le déploie au maximum de son envergure. Les lignes se brisent, traversent le tableau de part en part. 1984 Neue Galerie-Sammlung Ludwig, Aachen La peinture se durcit. Les nouvelles toiles présentent un caractère fortement volumétrique. Les traits s’enrubannent, parfois autour d'une forme centrale, se gonflent, se coudent ou s'aiguisent, tournoyant dans un espace baroque où le fond fait son apparition. Les couleurs tranchées travaillent l’espace par la mise en valeur de la composition. 1986 Abbaye de Montmajour, Arles La forme centrale prend corps. Son volume s’épanouit. La figure, plus invoquée que représentée, se vautre, se répand ou s'épanche au centre d'inextricables réseaux de lianes, de masses chevelées, d'étoffes froissées. 1991 Galerie Montenay, Paris Le grand lyrisme disparaît. La peinture se ressaisit et se recadre. L'espace est architecturé, structuré par la couleur, mis en volume par les valeurs. La construction en est simple : des barres de couleur rebordent les limites du tableau encadrant une surface rectangulaire afin de lui donner le maximum d'intensité colorée. Le dessin et la couleur se mêlent intimement dans une palette fauve. 31


1992 Galerie Katrin Rabus, Bremen Les grands formats se raréfient et les matériaux se font plus lourds. Cette nouvelle manière commence avec des peintures sur bois, bordées de cadres peints, souvent volumineux, préfiguration des peintures en volume réel ou simulé. Le vocabulaire formel simplifié favorise la perception de plans superposés parallèles au fond du tableau alors que la couleur vient contrarier ou accentuer leur position. 1993 Galerie Orangerie-Reinz, Köln Les toiles construites de barres horizontales et verticales suggèrent des architectures imaginaires. Premières recherches de sculpture en assemblage de matériaux divers. 1999 Galerie Oniris, Rennes La galerie Oniris est la première à présenter ses premiers reliefs muraux en médium peint. La couleur contribue au passage du plan du tableau à ceux, découpés, de la sculpture. 2000 Art Cologne La galerie Orangerie-Reinz consacre une exposition de sculptures monumentales et de reliefs muraux en tôle d’acier à la Foire de Cologne. Bicolores, très dessinées, ces sculptures en tôles d’acier utilisent le plan maintenant découpé pour assembler les lames en rondes bosses. Par un retournement, la sculpture qui jusqu’ici s’alimentait aux peintures prend une autonomie radicale et influence les nouvelles peintures qui deviennent plus évidemment construites. 2001 Musée Fabre, Montpellier Le musée Fabre initie une exposition itinérante confrontant peinture et sculpture depuis 1996. 2003 Galerie Baudoin Lebon, Paris Les expositions s’enchaînent en Suisse, en Espagne, en Allemagne et en France. Les sculptures sont nombreuses, tant pour l’intérieur que pour l’extérieur. Les formats sont très variés allant jusqu’au monumental. La technique s’est maintenant stabilisée en découpage de plaques d’acier brut et assemblage par soudure. Le traitement des surfaces est généralement coloré. La sculpture se découpe sur le plan de l’acier à l’identique du plan du tableau puis se monte dans la troisième dimension. Ce n’est plus une confrontation entre plan et volume, peinture et sculpture mais la sculpture même, dans sa fabrique, résout ces oppositions. C’est en ce sens que la singularité de la sculpture d’Alain Clément est bien celle d’un peintre. 2007 Art Paris, Galerie Baudoin Lebon Installation de deux sculptures monumentales sur le parvis du Grand Palais. Elles semblent s’orienter vers l’architecture dans leur rapport entre l’intérieur et l’extérieur qui ouvre de nouvelles pistes au travail. 32


2010 Musée Nolde, Berlin Les plans, évoluant dans leur forme et leur assemblage, produisent des sculptures en flamme. « Je veux ma sculpture ludique et ouverte. Elle vise au maximum d’effet et d’inattendu à partir d’éléments très simples, une sorte de mécano d’enfant. Elle est constituée de plaques d’acier usinées que l’on découpe en lames formant des éléments en rectangle allongés qui sont soudés pour ériger une construction dans l’espace qui rend évidentes ses propriétés dynamiques et leurs suggestions physiques entre équilibre et déséquilibre, ouverture et fermeture, courbes et droites, rigidité et souplesse… voilà mon vocabulaire expressif. C’est la lisibilité claire des ces effets qui est donnée à voir, un espace réel et vivant auquel se confronte notre corps. » S’intensifiant, la sculpture se diversifie. Les peintures prennent leçon des sculptures à travers un dessin simple et radical : des lignes souples, rubans de gymnastique, traversent le champ de la peinture, y retournent pour s’y boucler ou s’y tendre. Le trait est vigoureux, son graphisme sert autant la composition que la luminosité. Les lames se tordent en volutes dans des sculptures souvent montées sur des socles béton. 2012 Nirox Foundation, Johannesburg Construction d’un ensemble de sculptures monumentales installées dans un parc paysager. « Mes sculptures disposées en quinconce tournent autour d’un centre vide, elles forment un espace modeste, clos et secret, à l’échelle humaine, dans lequel le promeneur déambule pour, à chaque pas, découvrir des formes nouvelles et mouvantes. » La production sculpturale s’accroît encore et les échanges, toujours nourriciers, avec la peinture passent encore par le chemin du dessin. L’espace est travaillé au mur ou en trois dimensions, dans tous les formats. Marielle Barascud 33


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Sculptures en l’île est une manifestation organisée par la Ville d’Andrésy en partenariat avec la Galerie baudoin lebon et la Maison Laurentine, et avec le mécénat de la Société des Eaux de Fin d‘Oise (SEFO), du Conseil général des Yvelines et de GSM (Italcementi Group).

Nos remerciements à : Marielle Barascud pour sa biographie Jean Hamon pour le prêt des sculptures Bertrand Huet pour ses photographies. Alain Clément remercie la direction de la culture et le personnel de la ville d’Andrésy pour leur chaleureuse participation.

catalogue et graphisme : Marianne Chanteperdrix Crédits photographiques : © Bertrand Huet ISBN : 2-87688-069-6 Dépot légal : avril 2013 Achevé d’imprimer en avril 2013 sur les Presses de IDCOMM-NICA

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