4 minute read

L'INTERVIEW

Next Article
GASTRONOMIE

GASTRONOMIE

Comment l’idée de ces séminaires est-elle née ? C’est la réponse à un appel très intime. De mon point de vue la relation que nous entretenons à notre corps, à la nature, est dysfonctionnelle. Ce corps que nous habitons, où s’effectuent toutes nos rencontres sensibles est un lieu trop souvent désinvesti. Pour retrouver ne serait-ce qu’un peu de liberté il nous faut nous réapproprier notre corps, l’habiter. Il y a là une réelle éducation à faire. Il y a aussi une éducation sensuelle à soutenir. Tant d’enjeux dans cette dimension du désir… Comment êtes-vous arrivé à ce constat ? Mon rapport au corps est marqué par ma propre histoire. J’ai cinquante-six ans est ma liberté sexuelle d’aujourd’hui n’a pas toujours été aussi joyeuse. Certes dans ma jeunesse la société était moins ouverte. Je suis d’origine provinciale et d’un milieu assez populaire. Toujours est-il que mon propre cheminement a été soutenu par des pratiques créatives – en lien au corps, à la danse – et des tentatives d’engagement sur des chemins spirituels qui aujourd’hui éclosent enfin. Est-ce votre parcours personnel que vous avez eu envie de transmettre ? Oui, en effet. Je suis venu à la danse à l’âge de vingt-sept ans alors que je n’en n’avais jamais fait. J’avais alors un profond besoin d’appartenir à une communauté, me sentir relié. Enfant j’observais que lors des bals, des fêtes de famille… je voyais de l’harmonie dans la communauté, il y avait là quelque chose de vibrant, de lumineux, de généreux que je ne percevais à nul autre moment. Dans la danse, je les regardais retrouver du plaisir à célébrer la vie, à partager leur joie. Puis j’ai suivi une formation universitaire où la danse est utilisée pour créer du lien dans la communauté dans une dimension pouvant être qualifiée de politique. Au cours de mes recherches, je me suis retrouvé en Californie à travailler avec Anna Halprin (célèbre chorégraphe, pédagogue et danseuse américaine, ndlr) qui a utilisé la danse pour prendre soin de la communauté, notamment lors des terribles années SIDA. Elle a organisé des rituels dansés avec une centaine de personnes pour soutenir les forces de changement, nourrir une foi dans le pouvoir de la communauté et ainsi accompagner la résolution des problèmes de chacun, y compris les siens propres. Quel est l’objectif des séminaires – des cercles d’hommes – que vous proposez ? Celui qui me tient le plus à cœur, c’est que l’on reprenne conscience de notre potentiel humain. Beaucoup de gens ont perdu la curiosité et l’élan de la quête. Or, si l’on est curieux, si l’on se met en mouvement, si l’on nourri nos élans les portes s’ouvrent et ce qui jusqu’alors nous semblait impossible, impensable devient possible. Rien n’est verrouillé. Donc, la première étape que je soutiens dans mon travail de praticien, c’est de créer du lien, de créer de la confiance groupale, de faciliter les échanges afin que chacun puisse se dire et se mettre en mouvement. Quelles sont les techniques que vous utilisez ? C’est très simple. C’est aussi très puissant : le mouvement, la respiration, une danse parfois méditative, parfois soutenue par de la musique, souvent dans le silence. La danse est ici utilisée dans le sens de mouvement. Ici, tout est occasion de danse ou alors plus rien ne le serait. Donc, dansons nos vies. Elles sont notre inspiration. Combien de temps durent ces séminaires ? Comme j’ai soif de profondeur et d’engagement, le séminaire se déroule sur un an ou plus, avec plusieurs rendez-vous. Les gens viennent pour une journée ou un week-end et, ensuite, ils prennent leur décision de s’engager ou pas. Quel est le dénominateur commun de ceux qui viennent vous voir ? Souvent, ce sont des gens qui ont une certaine maturité et qui ressentent le besoin de se libérer des normes contraignantes. Des gens qui réalisent qu’ils ont joué le jeu du système pendant trop longtemps. Peut-être aussi des personnes qui ont envie d’être plus intègres en étant dans leur vérité, dans leur authenticité. C’est plus simple que ce que l’on imagine parfois. La vérité vécue est plus facile que l’inauthenticité. Et puis, dans le soutien de la dynamique groupale, les résistances lâchent plus facilement. Enfin – et cela et très important – quand on passe par le corps, une autre dimension s’impose. Le corps nous montre le chemin. Tout compte fait ce travail est basé sur l’autorisation à l’expression et notre désir d’être vu dans ce que nous sommes « réellement ». DIDIER ROUCHON EST PRATICIEN SOMATIQUE. IL PROPOSE DES SÉMINAIRES « D’ART THÉRAPIE PAR LE MOUVEMENT » DESTINÉ À DIVERS PUBLICS. INSTALLÉ À TOULON EN 2018, IL NOURRI SA PRATIQUE DE SON PROPRE CHEMINEMENT SINGULIER DONT IL NOUS FAIT PART DANS CET ENTRETIEN. RENCONTRE.

” “

Advertisement

Notre corps. Notre unique lieu d’incarnation et celui de toutes nos rencontres.

Le sens des ateliers proposés : Créer du lien, y raconter son histoire, se mettre en mouvement .

Plus d'infos : Didier Rouchon d.rouchon@hotmail.de +33 6 09 70 50 61 www.ovoia.com/intimite-authenticite-eros

This article is from: