Congo, Le Nouveau départ (Libre Belgique et DH)

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Supplément gratuit à La Derniere Heure - Les Sports - et à la Libre Belgique Avril 2014 ( Le contenu n’engage pas les rédactions)

République

Démocratique

du Congo U A E V U O N LE

T R A P É D


Sommaire et Edito

4. Rencontre avec le ministre des PT-NIC,

Tryphon Kin-Keyi Mulumba, pour la relance de la Poste congolaise et le rôle majeur des nouvelles technologies de la communication sur le développement du pays.

6. Ahmed Kalej Nkand, administrateur délégué général de la Gécamines, évoque les

ambitions retrouvées d’un géant minier

10. Quand une jeune équipe

veut

dynamiser le business au Katanga. Un pari gonflé mais drôlement bien conçu.

12, African Milling, 13, Re Source,

portrait d’un temple

entièrement dédié au dieu maïs. le parcours d’un cusinier qui a fait ses armes chez nous avant d’ouvrir deux paradis de la gastronomie et du bon goût en RDC,

14, Grand entretien avec le gouverneur du Katanga

Moïse Katumbi Chapwe.

L’homme fort de la province cupifère accentue la pression sur le cuivre... vert,

20, Le maire de Lubumbashi et

ses partenariats avec la ville de Liège.

26. Le rhum congolais existe,

nous l’avons goûté. Quand une marque nonagénaire s’offre une solide cure de jouvance sans renier ses bases.

28. Rencontre exclusive avec le boss du port de Pointe Noire, au

Congo-Brazzaville,JeanMarie Aniélé.

Dossier réalisé par TOUCHMEDIA Éditeur responsable : KRISTEL RIJKAERT Square de Meeus, 35 1000 Brussels , Belgique T/F : 003228885127 e-mail: info@touch-media.eu site: http://www.touch-media.biz Remerciements à MM. Jacques Tshilembe et Salomon Kalonda

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a République Démocratique du Congo fourmille de projets. De la conclusion du montage financier du troisième pan du barrage hydro-électrique d’Inga (le plus grand au monde, 4 800 mégawatts soit l’équivalent de trois réacteurs nucléaires de troisième génération) à l’inauguration récente de l’Hôpital du Cinquantenaire à Kinshasa - considéré comme le plus grand de la sous-région - dont la construction fut lancée durant la dernière décennie de la colonisation par Baudoin Ier « Bwana Kitoko », en passant par le «robot roulage intelligent» * qui désormais régule la circulation automobile de Kinshasa et Lubumbashi, invention locale d’une brave femme congolaise Thérèse Izay et les premières étude de sol concluantes du premier parc agro-industriel (zone économique spéciale agricole) à Bukanga Lonzo dans le Bandundu, un frémissement d’espoir traverse ce pays au cœur de l’Afrique. Les investisseurs internationaux retrouvent, timidement son chemin, même si certains secteurs, comme celui des mines, tournent déjà à bon régime. Mais la République Démocratique du Congo a aussi repris le chemin de son développement grâce à des acteurs, petits ou grands, venus de l’intérieur qu’ils soient congolais ou expatriés de longue date. Les initiatives privées, de toutes tailles, sont légion.

Un nouveau

départ

Un nouvel élan est enfin clairement perceptible dans ce pays qui ne demande qu’à prendre son envol définitif pour le bien d’une population de plus de 70 millions de Congolais qui n’a que trop souffert des conflits et crises à répétition qui se sont succédés durant ses deux décennies. Un nouvel élan qui doit permettre à cet Etat-continent de retrouver sa place parmi les grands, les tout grands Etats de ce continent africain qui suscite toujours toutes les convoitises mais qui a appris à se défendre face aux ogres internationaux qui avaient instauré le pillage comme seul système d’échange commercial. Pour parvenir à retrouver définitivement sa place sur la scène continentale mais aussi mondiale, la RDC a besoin, aujourd’hui, plus que tout, de stabilité politique, condition sine qua non pour un développement durable. Après avoir victorieusement mis fin aux menaces les plus dangereuses qui pesaient sur sa sécurité à l’Est du pays par des groupes armés provenant de pays voisins assoiffés de ces innombrables richesses, la stabilité politique est à présent la « nouvelle frontière » que doit dépasser l’ex Congo Belge pour prétendre à sa place de « leader naturel » de l’Afrique et pourquoi pas à une entrée dans le club très fermé des pays émergents comme en rêve à l’horizon 2030 son président actuel, Joseph Kabila. A cet effet, courant septembre 2013 et durant près d’un mois à Kinshasa, le président congolais a convoqué une grand-messe avec plus de huit cent délégués issus de toutes les couches sociopolitiques du pays et de sa diaspora pour « ressouder la cohésion nationale » menacée par des élections générales de 2011 jugées « chaotiques » et une noria de groupes armés écumant l’Est du pays. Résultat, plus de 600 résolutions censées « changer la vie du congolais » ont été adoptées dont une centaine jugées prioritaires qui constituent l’armature du programme d’action d’un nouveau gouvernement, attendu depuis, dit de « cohésion nationale » avec la participation annoncée de l’opposition. Cela suffira-t-il à faire souffler un alizé de sérénité sur les berges du majestueux fleuve Congo, réputées politiquement tortueuses ? Rien n’est moins sûr. En effet, sur la scène politique, tout le monde a désormais le regard tourné vers les prochaines échéances électorales – législatives et présidentielles prévues en 2016. Un calendrier aussi serré que complexe qui doit installer au pouvoir les femmes et les hommes qui devront assurer ce passage délicat vers un envol assuré. Simple formalité démocratique ou jeu dangereux? Les paris sont lancés. A l’image des prochaines élections fédérales belges du 24 mai 2014 jugées capitales pour l’avenir du « plat pays » cher à Jacques Brel, après une sixième réforme de l’Etat obtenue par césarienne, les prochaines joutes électorales en RDC sont un carrefour crucial. Un de nos interlocuteurs nous affirme, dans les pages de ce dossier, que “Si cela se passe bien lors des élections, alors le Congo peut aller loin, très loin !”. Un credo auquel nous adhérons complètement et que nous souhaitons de tout cœur !

Pour TOUCHMEDIA, Michael Sakombi


La technologie pour tous

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artout, de Kinshasa à Mbuji-May, en passant par Goma ou Lubumbashi, les mêmes scènes. Le portable est devenu le meilleur compagnon de millions de Congolais. Et souvent, ils vont par paire ou par trio. “En fonction de l’opérateur, on sait qu’elle carte utiliser pour que ça coûte le moins cher”, explique Jonathan, un jeune kinois toujours flanqué de ses deux portables. “Mais je n’ai qu’un smartphone, l’autre, ce n’est vraiment que pour téléphoner”, sourit-il.

mier tronçon de fibre optique qui reliait le port de Moanda, dans la province du BasCongo, à la capitale Kinshasa. Un lancement qui avait débuté sur un mode un peu chaotique. Les opérateurs ne se bousculaient pas au portillon pour souscrire à cette nouvelle offre avec son corollaire la 3G. “Aujourd’hui, la donne a diamétralement changé”, tonne le ministre. “Il n’y a que l’opérateur Orange qui n’a pas rejoint le mouvement. Mais le patron ne cesse de m’appeler pour me demander qu’on signe le contrat. Ce

“La Poste congolaise va renaître” Autour de lui, une nuée de panneaux publicitaires vantent les mérites des six opérateurs téléphoniques qui se livrent une guerre acharnée pour tenter de s’imposer dans cette véritable jungle. Plus loin, ce sont les fabricants d’appareils qui ont pris d’assaut les 20 m². Tous sont là, des Coréens aux Américains, en passant par les Chinois. L’Afrique est devenu un marché crucial. La République démocratique du Congo compte un bon 21 millions d’abonnés à la téléphonie mobile. Pas mal. Mais la marge de progression demeure énorme sur ce marché de plus de 70 millions d’âmes. Tryphon Kin-Kiey Mulumba est le ministre des Postes, Téléphones et Nouvelles technologies de l’information et de la communication, un titre suffisamment long pour accepter son acronyme PT-NTIC, sait qu’il est à la tête d’un ministère qui a le vent en poupe. “On est même devenu, derrière les mines, le secteur qui fait rentrer le plus dans les caisses de l’Etat”. Voici un an, l’homme avait inauguré le pre-

n’est pas de la défiance à son égard. C’est juste qu’un moment, avec la ministre du Portefeuille, nous avons décidé de surseoir à la signature de nouveaux contrats. Cela nous permet de faire le point sur la situation financière de la Société congolaise des Postes et Télécommunications (SCPT) qui a dû souscrire de gros prêts auprès d’une banque chinoise pour financer la pose de la fibre optique. Nous voulions connaître sa situation financière et pouvoir placer sous séquestre les fonds qu’elle avait récoltés, histoire de les mettre à la disposition de l’Etat pour qu’il puisse constituer des réserves pour rembourser le prêt. C’est l’Etat qui s’est porté garant, il est normal qu’on s’organise pour que le débiteur puisse rembourser.” Aujourd’hui, la phase 1 de l’arrivée la fibre optique est bouclée. “Ce sont près de 800 kilomètres de câbles entre Moanda et Kinshasa, explique le ministre Kin-Kiey. La deuxième phase va de Kinshasa à Kasumbalesa, le poste frontière entre le Katanga et la Zambie, soit plus de 3.000 kilomètres. Ici, nous

avons lancé deux équipes en parallèle. La première est partie de Kin, la seconde du Katanga. L’idée était d’accélérer l’arrivée de la 3G dans cette province riche de son minerais. Au total, plus de 1.500 kilomètres ont déjà été réalisés.Pour la troisième phase, une banque chinoise est prête à nous financer et la signature du contrat devrait bientôt être acquise.” Les débats ont été âpres autour de ce dossier de la fibre optique et donc de la 3G. “Ce sont des conflits habituels. Ça relève des petits jeux politiques”, lache, fataliste, le ministre. Mais de toute façon, il était hors de question de ne pas pousser ce dossier qui est vraiment vital pour le pays. Le haut débit et le très haut débit ont un impact important sur l’indice de développement humain. Partout où il a été installé, on a vu que cet indice pointait vers le haut. Evidemment, il faut qu’on nourrise le câble, il faut du contenu. Mais avec le haut débit, l’agriculteur du Bandundu, une province que je connais bien, puisque j’en suis originaire, peut accéder directement au marché international pour vendre sa production. C’est une révolution totale. Il peut aussi, grâce à Internet, acheter un tracteur en faisant jouer facilement la concurrence sur Internet. Notre pays doit garder le cap sur ce dossier et continuer sa marche en avant rapide.” Le mobile banking, encore embryonnaire sur le vieux contient, progresse à pas de géants en Afrique où il répond à une attente et un besoin énormes. “C’est une évidence, assène le ministre Kin-Kiey. “Ici, au Congo, trop souvent jusqu’ici, les comptables rece-vaient des enveloppes bourrées de billets avec lesquelles ils devaient payer les employés. Il y avait souvent du coulage, comme on dit chez nous, ce qui signifie qu’une partie de ce qui devait vous revenir coulait dans la poche du comptable et n’arrivait jamais au destinataire. Avec le mobile banking, c’est fini. L’employé ou le travailleur reçoit son salaire via son portable et peut aller à la banque le retirer sans qu’il y ait d’autres interventions. C’est quand même nettement plus sain et efficace.” Mais cette nouvelle technologie a aussi un coût pour l’usager, les appareils (smartphones, tablettes, ordinateurs) restent souvent chers pour le marché africain. “J’avais lancé un appel en ce sens, l’année dernière lors

d’un forum à Genève. J’avais demandé que les fabricants revoient leurs prix à la baisse pour le marché africain. Je dois aller prochainement aux Etats-Unis pour rencontrer les fabricants et leur répéter le message. Hélas, aujourd’hui, les déplacements des ministres sont compliqués tant que le pays n’a pas son nouveau gouvernement. Le président Kabila, a réaffirmé, à la fin du mois de mars, que c’était pour très bientôt et c’est tant mieux pour que l’on puisse retrouver un rythme de travail plus soutenu.” Le ministre y croit dur comme fer, le GSM doit servir à bien d’autres choses que de téléphoner ou envoyer des sms. “Il doit carrément être au centre de l’économie du pays. Et cela passe par le haut ou le très haut débit.” Comme au sein de l’Union européenne, les pays d’Afrique australe (réunis au sein de la Sadec) tentent de faire baisser le coût du rooming entre leurs pays. “Il faut faire tom-

ber les frontières. Les ministres des postes et devant payer une taxe sur ces appels intertélécommunications de la Sadec sont unaninationaux. Ces bilans des opérateurs sont des mes sur ce point et nous allons nous battre bilans déclaratifs. Il a fallu se battre pas à pas avec les opérateurs pour que le rooming ne avec les opérateurs qui ont finalemet accepté soit plus taxé.” qu’on n’était pas à 20 mais bien à 45 millions Les opérateurs seront-ils attentifs aux apd’appels par mois. Cela a déjà fait rentrer 12 pels des ministres ? Il a fallu quelques anmillions de dollars en plus dans les caisses de nées pour que le prix l’Etat mais le combat du rooming intraeun’est pas terminé.” Le ministre y croit ropéen ne soit plus Mais dans un entresurtaxé. L’Afrique, tien avec le ministre dur comme fer, souvent plus rapide Kin-Kiey, spécialiste le GSM doit servir à lorsqu’il s’agit de noudes médias, le meilleur bien d’autres choses velles technolgies, est souvent pour la fin. fera-t-elle mieux ? “je Il ne changera pas son que de téléphoner ou suis confiant”, lance plan de com’ cette fois. envoyer des sms le ministre congolais, Dans son maroquin qui n’a pas toujours ministériel, Kin-Kiey a, eu des relations apaien premier lieu, le mot sées avec les opérateurs téléphoniques. “Ce Poste. Une institution qui a complètement ne sont pas des enfants cessé d’exister en République démocratique de choeur. Pendant dix du Congo. “C’est fini, la poste congolaise va ans, en RDC, ils ont rentré renaître. Pour transporter le courrier, mais les mêmes chiffres sur le aussi les colis. Aujourd’hui, si vous commannombre d’appels interdez par Internet, il faut que vous soyez livré. nationaux rentrant au C’est la poste congolaise renaissante qui va pays. Selon eux, il y avait s’en charger. On va scinder l’actuelle SCPT toujours invariablement en deux entreprises, l’une en charge de la 20 millions d’appels téPoste, l’autre en charge des Télécommuniléphoniques par mois. cations. Le gouvernement congolais va faire Des bureaux d’experts, distribuer son courrier par la SCPT. Mais il eux, avaient calculé s’agira de moderniser la Poste qui aura ses qu’on était au-delà de missions traditionnelles mais qui devra aussi 120 millions d’appels. distribuer les colis et offrir des services finanC’est une solide difféciers, un peu à l’instar de ce qui se passe chez rence dans les caisses vous.” de l’Etat. Les opérateurs

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Gécamines, la force pour l’avenir

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a Gécamines fait partie du patrimoine industriel de la République du Congo. Presque comme le fleuve qui traverse le pays de part en part, cette société a longtemps été le symbole de la puissance économique d’une nation. Au fil des ans, des crises, du manque évident d’investissements, des fluctuations du cours du cuivre, le mastodonte s ‘est assoupi. A l’image du pays, il a semblé sombrer définitivement corps en âme. Et puis, parce que l’Etat congolais n’a pas voulu laissé s’éteindre ce phare, parce que le cours des matières s’est embrasé, la Gécamines a retrouvé un nouceau souffle en changeant de statut. De société d’Etat, elle et devenue une SARL. Certes, à ce jour, le gouvernement congolais est son seul actionnaire mais la gestion a diamétralement changé. Fini le temps de la nécroce. Des objectifs ambitieux – irréalistes, prédisaient les sceptiques – ont été fixés. Un vrai défi qui passe par une série d’actions qui portent aussi bien sur la recherche et l’exploration que sur la modernisation de l’outil ou même, un plan de restructuration. Rencontre avec Monsieur Ahmed Kalej Nkand, administrateur-délégué général de la Gécamines. Dans son QG de Lubumbashi, M. Ahmed Kalej Nkand ne s’entoure pas de fioritures. Pas son style. L’homme est un stakhanoviste qui sait que le redressement de la Gécamines ne fait pas le bonheur de tous sur la scène internationale et en particulier dans le petit monde du mining. Mais l’homme n’en a cure. Il a une mission. Presque impossible. Un sacerdoce. Remettre en marche un géant qui était à l’agonie, que certains se voyaient déjà dépecer petit morceau par petit morceau. Lui, au contraire, il a commencé à recoller tous ces petits bouts pour rebâtir un géant dans l’univers minier. Le bilan de l’année écoulée est particulièrement parlant,

la production de cuivre s’est en effet établie à 920.000 tonnes contre 620.000 tonnes en 2012. La Gécamines, seule et avec ses JointVentures, peut se prévaloir d’une production de 540.000 tonnes, soit 65% de cette production... et les perspectives semblent tout aussi bonnes. Touch Media : Monsieur Kalej, l’an dernier, dans ces mêmes colonnes, vous nous aviez présenté votre plan de développement

1.400.000 tonnes de cuivre. Dans le même temps, on a vu une augmentation substantielle de ces réserves issues du rachat de plusieurs gisements auprès de nos partenaires. Les ressources évaluées, ici, atteignent les 8,3 millions de tonnes de cuivre, notamment dans les gisements de Deziwa et de l’Ecaille C avec près de 5 millions de tonnes de cuivre certifiées selon les normes internationales. Au total, la Gécamines peut donc désormais se prévaloir de près de 10 millions de tonnes

Gécamines SARL,

un géant se réveille

stratégique construit en six points. Lors de la conférence Mining Indaba, qui s’est déroulée en février dernier à Cape Town, en Afrique du Sud, vous avez tiré les premiers enseignements à mi-parcours? Peut-on revenir sur ces conclusions, axe par axe ? Ahmed Kalej Nkand : “Tout n’est pas encore rose, mais on peut dire que l’on est sur la bonne voie. Le premier axe concernait le programme de recherche et exploitation. Il y a deux ans, quand on a fait l’état des lieux, on disposait de 680.000 tonnes de cuivre de réserve établie. A près deux ans, ce programme de recherche a permis d’identifier

de réserve. Ce qui veut dire qu’en deux ans, nos réserves ont été multipliées par 15. L’axe deux concernait la modernisation des unités de production. Ici, outre les travaux de réhabilitation aux groupes Centre et Ouest, nous avons réalisé la constrcution d’une usine de traitement neuve (HMS) qui a été mise en production en décembre dernier. Ce concentrateur gravimétrique à la mine de Kafundwa a une capacité de 6.000 tonnes de cuivre par jour, ce qui représente 18.000 tonnes de concentrés par mois et garantit une production d’environ 30.000 tonnes de cuivre par an. On a aussi procédé à une grande découverture à Kolwezi. Le processus a été arrêté pendant près de six mois mais elle vient de reprendre parce que nous avons acquis de nouveaux engins miniers. Avant, on tavaillait en sous-traitance, désormais nous voulons le faire avec nos propres moyens. Le troisième axe, c’est la valorisation des activités non minières. Ici, la grande nouveauté, c’est la construction prochaine d’une grande centrale thermique de plus ou moins 500 Mégawatts à Luena. L’étude de faisabilité de cette centrale sera finalisée pour la fin du mois d’août. Ensuite, il faut encore compter 24 mois pour sa construction. L’énergie, c’est un de nos grands soucis. Un problème qui concerne aussi les autres entreprises minières, d’ailleurs. Nous, nos besoins sont estimés à 160 Mégawatts, ce qui signifie que nous disposerons d’un solde positif de 340 Mégawatts que nous pourrons livrer à nos partenaires. Ce qui veut dire que cet investissement doit devenir rapidement un centre de profits. Il est évident

que cette centrale thermique, qui fonctionavec nos partenaires et nous demanderons, nera avec du charbon, répondra aux normes le cas échéant, d’être remis dans nos droits. environnementales internationalement reL’objectif initial des partenariarts est d’avoir quises. On peut aussi épingler dans cet axe, des rentrées supplémentaires pour notre la réhabilitation des ateliers de Panda. Nous propre business. Cet audit va nous permetavons, ici aussi, acquis du matériel neuf pour tre d’avoir une lecture claire de la manière nous permettre de refaire des pièces de redont ça se passe dans la réalité. C’est aussi change. Un service que nous pouvons aussi un outil essentiel pour la bonne marche de fournir à nos partenainotre société et pour res. Une fois de plus, ça l’amélioration de nos nous permet de renpartenariats.” Ce concentrateur tabiliser nos investisgravimétrique à la sements et ça répond L’axe cinq porte sur mine de Kafundwa à un besoin réel pour notre dette. L’Etat nous et nos partenaires. congolais a repris une a une capacité de 6.000 L’importation de toutes bonne part de cette tonnes de cuivre ces pièces coûte cher, ça dette. Près d’un tiers. prend du temps, beauVous comprenez que par jour coup de temps, et ça ne cela a eu un effet évidonne pas de travail à dent et immédiat sur la main d’oeuvre locale, tout en faisant sorle passif. Qui plus est, des contacts avec certir des devises. On peut encore parler ici de tains financiers ont aussi permis un allégenos investissements dans la production de la ment significatif de 50 à 70%. On est aussi chaux avec notre partenaire GCK. On est très en négociation avec d’autres entreprises de avancés sur ce projet. On a amélioré le pronotre portefeuille. On espère ici récupérer apcessus pour obtenir une chaux de meilleure proximativement 350 millions. qualité et en finir, une fois encore, avec les importations. L’axe six porte sur la réduction des effectifs. Aujourd’hui, nos activités requièrent un cerL’axe quatre concerne l’amélioration de nos tain niveau d’effectifs et nous savons évidemparts dans nos participations. Un grand audit ment que nous comptons trop de travailleurs a été commandé. Dès que nous obtiendrons dans la société. Pour donner des chiffres, la les conclusions, nous reprendrons contact Gécamines, aujourd’hui, ce sont 11.000 tra-

vailleurs alors que nous n’avons besoin que de 5.000. On est donc conscient qu’il va falloir passer par un plan social mais il faut le faire correctement en payant les droits de chacun. Cela représente une enveloppe de 160 millions de dollars. Il ne faut pas seulement sortir du personnel, il faut aussi engager des jeunes qu’il faudra former. Une formation qui pourra se faire de différentes manières. Soit par contact avec les anciens, soit par des formations classiques ici ou à l’étranger. Cette formation est aussi essentielle si on veut atteindre nos objectifs”. Touch Media : Etes-vous satisfait de la production de l’an passé, à savoir 40.000 tonnes de cuivre soit 80% des résultats escomptés ? Ahmed Kalej Nkand: “Au vu des circonstances, on peut se montrer satisfait. Les soucis énergétiques ont été tels qu’on aurait pu être encore bien plus bas. On a évité cette dégrigolade grâce à des solutions intérmédiaires qui ont permis de conserver un niveau de production que je qualifierai d’acceptable. C’est aussi grâce à l’ingéniosité de nos travailleurs. Aujourd’hui, on a acquis des groupes électriques géants qui doivent suppléer un temps au manque d’énergie. C’est une solution transitoire, nous le savons, mais il faut passer par là pour assurer un certain niveau de production. Il faut aussi savoir que

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Gécamines, la force pour l’avenir

quand nous sommes confrontés à une coupure d’électricité, ce n’est pas seulement une perte de temps, c’est aussi une perte nette de matière première. Quand on a un arrêt machine, le produit en cours d’élaboration doit être jeté. C’est un vrai manque à gagner.” TM. Vous avez souligné l’ingéniosité des travailleurs. On perçoit aujourd’hui une nouvelle fierté des travailleurs de la Gécamines... AKN : “Je pense que c’est vrai. Nos travailleurs ont bien compris que quelque chose de nouveau est en train de se passer au sein de la Gécamines. Que l’ère du défaitisme est derrière eux, derrière nous. Aujourd’hui, nous avons des objectifs clairement définis. C’est aussi, je pense, motivant pour les travailleurs.” TM : Votre société compte produire respectivement 100.000 tonnes de cuivre en 2015 et 200.000 tonnes en 2018. N’est-ce pas trop ambitieux au vu de la production actuelle ? AKN : “Je pense que cette estimation est tout à fait réaliste. Et si je pense cela, c’est parce que cela repose sur des données tangibles, du concret. Nous savons que nous disposons d’une réserve de 10 millions de tonnes. Sur le terrain, nous sommes actuellement en phase de découverture pour retirer le stérile et accéder au minerais. Ce sont des phases par lesquelles il faut passer. On est aussi en train d’implanter de nouvelles unités de production. Ce sont des phases d’investissements qui vont nous permettre d’atteindre nos ob-

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jectifs de 200.000 tonnes en 2018.” TM : Avec ce chiffre vous rentrez pleinement dans la cours des grands... AKN : “C’est tout a fait exact. Ici, Tenge Fugurume Mining est à 200.000 tonnes et ne devrait pas aller beaucoup plus haut. KCC, la Kamoto Copper company, devrait atteindre, elle, les 270.000 tonnes”.

représentants. L’Etat est d’ailleurs actuellement le seul actionnaire. Le gouvernement savait. Qui plus est, la vente n’a pas eu lieu. Vous savez, l’entreprise qui veut se financer doit explorer toutes les pistes qui s’offrent à elle. La vente de certaines participations peut être une piste” TM : Cette piste a donc bien été envisagée ?

TM : L’an dernier vous avez désigné l’homme d’affaires américain Jack Rosen comme administrateur de la Gécamines. Pourquoi cette nomination ?

AKN : “C’est une piste étudiée. Mais je dis bien une piste, c’est à dire qu’il y en a bien d’autres, comme celle de gager une partie des réserves certifiées.”

AKN : “C’est un grand homme d’affaires qui possède une grande ouverture. C’est aussi un homme bien connu dans les milieux d’affaires américains et un analyste sans complaisance. Je peux vous dire que quand il est là, on sent qu’il est là. Il apporte vraiment quelque chose de constructif. C’est aussi quelqu’un qui a mis son network au service de notre société. C’est un plus évident.”

TM : Gager, ce serait se séparer d’un certain potentiel de production...

TM : En octobre dernier, une polémique a éclaté sur la prétendue vente des 20% de la Gécamines détenus dans KCC “sans l’aval du gouvernement de la RDC” d’après certaines sources, qu’en est-il ? AKN : “La Gécamines fonctionne comme une vraie SARL avec notamment des assemblées générales dans lesquelles siège l’Etat en tant qu’actionaire principal. Toutes les pistes qui sont étudiées sont présentées à l’assemblée générale. L’Etat est donc informé par le biais de l’assemblée générale où siège un de ses

AKN : “Il faut être lucide et cohérent. Le potentiel en soi ne sert à rien si on a pas les moyens de développer l’autre partie de l’exploitation. On peut aussi lever le gage...” TM : Quels sont les nouveaux projets industriels de la Gécamines que vous avez annoncés à Mining Indaba 2014 ? AKN : “Il s’agit de la construction d’une nouvelle usine d’extraction métallurgique autour des mines de Deziwa, à Kolwezi, avec une capacité de production de 80.000 tonnes de cuivre dans une première phase. Ensuite, pour 2018, cette infrastructure, à elle seule, doit atteindre les 200.000 tonnes. On va aussi implanter le même type d’usine à Kilamusembu, à Kolwezi toujours, avec, ici, un objectif de production de l’ordre de 35.000 tonnes. Nous serons à 50.000 tonnes sur le

site de Kafundwa, à Kambove. Si vous additionnez le tout, vous constatez qu’on avoisine donc les 300.000 tonnes.” TM: Avec cette hausse constante de la production, ne craignez-vous pas, un jour, un effondrement du cours du cuivre ? Ne craignez-vous donc pas que l’offre dépasse un jour la demande ? AKN : “Non, je n’ai pas cette crainte. C’est une question de cycle. Chaque fois, vous avez un leader qui sert de moteur à la demande. Aujourd’hui, c’est la Chine et plus largement les pays BRIC. Demain, ce sera peutêtre l’Afrique qui jouera ce rôle de moteur. Mais il y aura toujours une demande qui va consommer la production qui est faite. Pour ce qui est du taux du cuivre, il y a des projections qui ont été réalisées jusqu’en 2020. Ces projections sont tout à fait rassurantes et garantissent une stabilité du cours avec certaines oscillations, évidemment.” TM : A combien chiffrez-vous ces projets et comment comptez-vous les financer ? AKN : “Si on additionne les projets de Desiwa, Kilamusembu, Kambove et celui de la centrale thermique, on atteint un montant de 2,7 milliards de dollars. Le chiffre est conséquent mais ce n’est pas énorme au vu du potentiel de nos réserves, des réponses que nous allons apporter au déficit énergétique et de la stabilité annoncée des cours du cuivre. Où aller chercher les fonds ?

Dans des partenariats et sur les marchés internationaux. Les résultats obtenus les dernières années et les chiffres que nous pouvons annoncer ne laissent pas indifférents loin de là. Sur Desiwa, par contre, nous ne voulons pas de partenariat.” TM : Cela veut-il dire une entrée en Bourse ? AKN : “C’est prévu, mais il ne faut pas brûler les étapes. Avant de se lancer dans cette aventure, il faut bien évaluer nos actifs. Il faudra donc encore un peu de temps. Un horizon à trois ans pourrait être réaliste. Pour l’instant, nous nous tournons donc vers les banques et des institutions spécialisées.” TM : La Banque africaine de développement (BAD) est-elle une piste pour ces financements ? AKN : “Pourquoi pas, notamment pour le plan de mise à la retraite.”

TM : Vous allez l’air serein par rapport à ces financements... AKN : “Ce n’est pas de la naiveté ou un volontarisme exacerbé. Nous avons des chiffres que nous pouvons mettre sur la table. Nous avons retrouvé notre crédibilité sur la scène internationale. Nous avons ainsi gagné notre procès contre les fonds vautours; nous avons remporté d’autres actions en justice. Cela découle aussi de cette crédibilité retrouvée.” TM : Pour le mot de la fin et de manière concise, comment décrivez-vous la gécamines d’aujourd’hui ? AKN : “Je dirai que c’est une grande entreprise qui est en pleine restructuration et en passe de transformer son potentiel en production afin de redevenir cette grande entreprise et afin de retrouver sa place parmi les grands producteurs miniers de par le monde.”


La communication au service du business

Katanga Business Meeting, parce qu’il n’y a pas que les mines...

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usal est une jeune société implantée en plein coeur de Lubumbashi, à quelques mètres de la place Tshombe et de sa célèbre fontaine. Un premier étage studieux comme il en existe tant ici, dans la capitale du Katanga. Ce qui change, c’est que derrière cette porte, on découvre une petite armée de jeunes Katangais affairés devant leurs ordinateurs. On pourrait presque se croire dans une salle de classe. “C’est vrai que l’âge moyen ici est particulièrement faible mais ils sont tous en âge légal de travail, rassurez-vous”, s’amuse Costas Coursaris, le patron de la société qui doit rendre tout au plus une dizaine d’années à ses employés. “Musal, c’est le nom de ma mère”, explique le boss. “En fait, c’est une société familiale qui a été créée en 1989. Quand j’ai voulu lancer ma propre boîte, une agence de communication, j’ai repris la structure existante et donc le nom, pour plus de facilité et d’efficacité. C’était il y a cinq ans, en 2008.”

Le patron, entouré de ses employés où la parité homme-femme est approximativement de mise, a fait ses classes professionnelles en Suisse et chez nous, en Belgique. “J’ai travaillé dans l’édition et dans les études de mobilité. Du coup, quand j’ai repris la société, le premier grand projet a été de faire réaliser un plan de la ville. Ça manquait terriblement et ça a plutôt bien marché. Ensuite, on a continué à se développer et à répondre aux besoins des entreprises en conception graphique, impression... Ca peut aller de la carte de visite au calendrier, en passant par les affichages publicitaires. On est souples et on s’adapte à la demande de nos clients tant que cela reste dans la communication. On gère ainsi, un espace global de 3.000 m² de panneaux publicitaires. C’est un réseau qui grandit sans cesse. Aujourd’hui, on a plus ou moins 250 clients dans notre portefeuille, ce sont essentielle-

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ment des entreprises du Katanga.” L’une des dernières réussites de Musal ? Avoir été choisi par le groupe de téléphonie français Orange pour être son centre média au Katanga. “C’est quand même la preuve que nous sommes crédibles et que nous pouvons répondre aux attentes de clients qui ont des exigences pointues et qui ont l’habitude de travailler avec des standards élevés”. Mais le Katanga, c’est évidemment la terre promise pour toutes les entrerpises minières. Entrerpises qui semblent peu présentes dans les bureaux de Musal. “C’est vrai qu’on travaille surtout avec leurs sous-traitants et assez peu avec les miniers. Mais le Katanga, ce ne sont pas que les mines. Aujourd’hui, il y a plein de business qui se développent en dehors des mines même s’il est vrai que les miniers demeurent le poumon économique de la région.” C’est en partant de ce constat que la jeune équipe a décidé de mettre sur pied le premier Katanga Business Meeting, qui se tiendra du 29 au 31 mai à Lubumbashi. “On voit que beaucoup d’entrerpises se focalisent sur les mines, or il y a d’autres valeurs que les mines qui doivent se développer comme, notamment, le tourisme ou l’agriculture. On veut aider à booster ce développement à travers notre salon. On veut être l’endroit où tous les secteurs qui font et feront demain l’économie de la région puissent se rencontrer. Ce sera incontestablement un plus pour l’économie locale mais aussi au-delà des frontières du Katanga et même du Congo.” Pour relever ce défi, l’équipe s’est etoffée. Un vrai plan de bataille a été mis sur pied. “On a commencé à sortir du bois au mois de janvier. En Europe, cinq mois pour préparer un tel salon, ça peut paraître inconcevable. Ici, si vous commencez plus tôt, surtout pour une première édition, vous êtes certain de vous faire piquer l’idée. C’est chaud, c’est vrai, mais pour cette première on n’a pas le choix”, sourit le boss. “On sait que le pays à une image de marque qui n’est pas toujours flatteuse”, enchaîne Mushiya Kabeya, responsable communication et événementiel de Musal. “Nous, nous ne sommes pas là pour un oneshot. Nous croyons dans cet événement et nous voulons le pérenniser. On espère encore être là et avoir pris de l’ampleur de 30 ans. Pour cela, il faut être professionnel du début à la fin” Une bonne centaine d’exposants sont attendus à ce salon venus de secteurs allant de la finance aux loisirs en passant par les incontournables mines, les télécoms et la liste est encore longue. “Le projet est vraiment sur de bons rails”, continue Costas Coursaris. “Une soixantaine de sociétés ont déjà répondu présent. On a deux cibles évidentes, faire venir les visiteurs, c’est pourquoi l’entrée sera gratuite, et faire parler du Katanga pour autre chose que les mines.” “C’est un salon essentiellement B to B. Le prix des premiers stands est inférieur à 1.500 dollars. C’est vraiment abordable. Nous comptons sur 7.000 visiteurs”, explique Mushyia Kabeya. “En dehors des exposants, nous aurons aussi des conférences que nous voulons pointues et des ateliers qui seront le plus concrets possibles pour aider les entreprises à s’implanter ici ou à se développer.” Un projet ambitieux qui cadre bien avec cette jeune équipe. Un projet qui veut démontrer qu’i n’y a pas que les mines au Katanga.

A Paris ou en RDC, la banque qui vous suit partout.

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Réussir un séjour au Congo

La farine directement a portée de main

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’équation est simple, la population congolaise croît sans cesse et, aujourd’hui déjà, le pays ne parvient pas à nourrir la population sans un recours massif aux importations. Partant de ce constat, l’agriculture est devenue le cheval de bataille de pratiquement toutes les provinces du pays qui rivalisent d’ingéniosité pour tenter de faire venir des investisseurs étrangers ou de ramener la population vers les terres. La semence est en train de germer et, au Katanga notamment, les initiatives se multiplient. Dans la province des minerais, le maïs est au centre de toutes les préoccupations. C’est que cette matière première est primordiale pour la population qui en consomme près de 2 millions de tonnes par an. Aujourd’hui, la province parvient à répondre à plus de 60% à cette demande, encore faut-il que les minoteries suivent et que la farine qui en sort soit de bonne qualité. C’est le constat qu’a posé Rahim Dhrolia, fondateur de Terra et de African Milling Company Congo. Le jeune homme est ambitieux et entend jouer, demain, un rôle central dans l’approvisionnement en farine de maïs dans tout le Katanga. Pour atteindre cet objectif, Rahim Dhrolia n’a pas lésiné sur les investissements, près de 25 millions de dollars pour construire le plus grand moulin du pays. A quelques dizaines de kilomètres de

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treprise. Si j’étais allé chercher mes machines en Chine, cela m’aurait coûté quatre fois moins cher. Mais j’ai préféré acheter du matériel suisse. Je tiens à la qualité à tous les étages, pas question de faire n’importe quoi. Nous sommes ici depuis de longues années et je compte bien y rester. Nous voulons parvenir à nourrir tout le Katanga et, un jour, peut-être, tout le pays à des prix abordables mais sans rogner sur la qualité, j’insiste vraiment sur ce point”, poursuit Rahim Drholia.“En fait, nous voulons essayer de contrôler tout le circuit, de la production de l’épi de maïs à la farine pour assurer la qualité à tous les niveaux”. C’est pour cela qu’à côté de African Milling, Rahim Drholia investit aussi dans la terre au travers de son autre société, Terra, qui a commencé, avec une exploitation moderne, par planter du maïs sur 30 hectares. Aujourd’hui, l’exploitation est passée sur plus de 1.000 hectares ce qui en fait déjà la plus grande plantation de maïs de la province. “Nous allons rapidement passer à 5.000 hectares et nous visons les 10.000 hectares, ce qui représente approximativement 80.000 tonnes de maïs”, explique le boss qui rappelle que la demande quotidienne est de 3.000 tonnes. Avec la production actuelle de la province, Rahim Dhrolia sait qu’il ne pourra faire tourner sa minoterie à plein régime, loin de là. “La production actuelle ne représente que 5% des capacités de notre minoterie. Mais nous allons produire plus dès l’année prochaine et, avec l’appui de la province, nous allons essayer de pousser l’exploitation du maïs dans la province. Beaucoup hésitaient parce que les minoteries qui existaient jusqu’ici ne savaient pas nécessairement absorber ce qu’ils produisaient. Avec African Milling, ils savent désormais qu’ils pourront toujours venir chez nous.” Ici, tout est informatisé. Tout est fait aux normes européennes. “Quand vous savez que la farine de maïs est la base de la nourriture, vous devez offrir un service optimum et une qualité irréprochable. Je suis confiant, sans quoi je n’aurais pas investi cet argent. La demande est là. Les terres sont là et il y a une volonté politique d’aider à développer ce secteur. Tout est donc en place pour que l’on fasse du bon travail, tous ensemble, et qu’on ne dépendent plus des importations qui sont très chères et dont on ne peut jamais garantir la qualité du produit.”

African Milling, le moulin XXXL Lubumbashi, les six silos de plus de 25 mètres de haut se découpent sur un ciel bleu azur en ce milieu d’après-midi. L’installation est impressionnante. Les premiers tests viennent de commencer. “L’objectif, à terme, est de produire 1.000 tonnes de farine par jour”, explique le patron en escaladant quatre à quatre les marches des six étages qui le mènent sur le toit de son véritable temple dédié au dieu maïs. Ici, tout est démesuré. Le hall de stockage pour le maïs fait plus d’un hectare. Les 10.000 tonnes qui y sont stockés aujourd’hui n’emplissent qu’une infime partie. “Les investissements sont importants mais je ne voulais que le meilleur pour cette en-

Re Source

et vous

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’est l’histoire d’un couple mixte. Elle, Sarah, Flamande. Lui, Christian, Congolais de Bruxelles. Après des études en Sciences du travail à l’Université Libre de Bruxelles, c’est un peu la galère pour Christian qui enchaîne les petits boulots “souvent comme plongeur”, se souvient-il, confortablement assis dans le petit fumoir de son superbe établissement de Kinshasa, sobrement intitulé Re Source.

Les fidèles des bonnes adresses bruxelloises se souviendront que Re Source a vu le jour place Rouppe à quelques pas du Comme chez Soi. Au fourneau, c’était déjà Christian. Qui après ces “petites galères” avait pris goût à la cuisine. Alors, il a suivi

des cours, et comme il est plutôt du bon élève et perfectionniste, il est même monté sur Paris où il est notamment passé pas le Ritz avant de revenir à Bruxelles dans quelques grands restaurants et d’ouvrir sa propre enseigne. Les fans des petits plats préparés du Delhaize connaissent aussi Christian qui avait concocté une recette de Poulet moambe sakaka pour l’enseigne. “Comme tous les chefs, on rêve de décrocher les étoiles. Mais, à cette époque, les grands chefs commençaient à remettre en question ces récompenses qui vous mettent toujours sous une pression un peu vaine. Du coup, je ne voyais presque plus ma famille. Un petit séjour à Kinshasa pour une formation lui fera sauter le pas. Il embarque voici près de quatre ans avec femme et enfants direction Lubumbashi. Il y ouvre un nouveau Re Source, un havre de paix d’une dizaine de chambres dans lequel il distille tout son savoir et sa maîtrise, lui qui fut un des pionniers du slow food chez nous. “Ce sont les ingrédients traditionnels d’ici mais adaptés avec des méthodes modernes.” A Lubumbashi, il crée avec d’autres pros de la cuisine, un institut à l’université pour continuer à transmettre son savoir-faire. “Essentiel pour moi”. Un an et demi plus tard, il ouvre une deuxième enseigne, à Kinshasa, cette fois. Une ancienne maison privée avec piscine et quatre chambres. Un lounge à l’africaine baigné de verdure, de coins cosy et d’une cuisine qui, chez nous, mériterait son étoile, qu’il le veuille ou non. Deux Re Source extraordinaires pour un couple qui a osé ce Congo qui veut croire enfin en un nouveau départ.

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Moïse Katumbi, faire évoluer les richesses sociales

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“Le cuivre vert sera notre richesse de demain”

oïse Katumbi, le gouverneur du Katanga est un homme à part. Populiste pour les uns, affairiste pour les autres, hommes d’affaires égaré en politique ou encore bête politique, les qualificatifs ne manquent et, seule certitude, il ne laisse personne indifférent. Dans sa province, son Katanga, l’homme est chez lui partout. Mais sa popularité ne s’arrête pas aux frontières de cette province grande comme la France. Dans tout le pays, l’homme dispose d’un statut hors norme. Fin mars, lors d’une conférence minière à Goma, Katumbi s’est offert un bain de foule qui a dû en faire réfléchir plus d’un. “J’ai beaucoup aimé cette ville”, explique-t-il, de retour dans sa province. “Le climat est exceptionnel et c’est aussi très beau. Si la paix et la stabilité reviennent, ll y a là-bas un potentiel énorme. Les touristes ne voudront plus aller à Cannes”, lance-t-il avec un sourire en coin. Le gouverneur dispose d’une arme absolue dans sa manche. Il est le propriétaire, le mécène, du club de foot du Tout-Puissant Mazembe. La meilleure équipe de la province, du pays et même une des équipes du top du continent africain. Un atout indéniable qui pousse nombre d’observateurs de la

vie politique congolaise à le voir comme un candidat tout désigné pour la prochaine course à la présidence en République démocratique du Congo. L’homme s’en défend. Mais l’échéance est fixée en 2016 et, prudent, l’homme qui aime citer les adages sait qu’il faut partir à point. Au Katanga, pays des mines, capitale du cuivre, là où la terre regorge de tous les minerais possibles et imaginables, Moïse Katumbi veut voir plus loin. “Il faut préparer l’après-mine”, explique-t-il avec son accent inimitable. “Pendant trop longtemps, on a pensé qu’on allait pouvoir gagner sa vie

facilement en allant chercher les minerais. Même si les réserves sont importantes, il faut déjà travailler sur ce qui doit assurer notre développement, l’agriculture, le cuivre vert.” Cuivre vert, le mot est lâché comme un slogan. “Depuis que je suis rentré au pays, je le dis et je le répète. Le Katanga peut arriver facilement à se nourrir sans passer par les exportations. Les terres, ici, il y en a partout. Si les gens veulent travailler, s’ils veulent cultiver et gagner leur vie, qu’ils viennent ici. On a des fermiers belges qui sont arrivés dernièrement et ils s’en sortent très bien.” Le Katanga présente des chiffres à faire pâlir de jalousie. La province dispose ainsi

de 15 millions d’hectares de terres arables, soit 30% de la superficie de la province. Et, aujourd’hui, seul un tiers de toute ces étendues sont exploitées. Dès son arrivée à la tête de la province, en 2007, Moïse Katumbi a voulu mettre en avant l’agriculture. “J’ai toujours dit que nous pouvions nous nourrir avec notre propre production, ce qui donnerait aussi plus de travail aux habitants de cette province, ferait baisser les prix des produits agricoles et éviterait une véritable fuite des capitaux. Ça coûte une fortune d’importer ce que nous pourrions produire chez nous. Du temps de la colonie, et même si la démographie n’avait alors rien à voir avec ce que l’on connaît aujourd’hui, on exportait 50% de notre production agricole. Après cette période, on a cessé d’investir dans ce secteur et tout est tombé en ruines. On a tout misé sur les mines. Du coup, quand je suis arrivé au gouvernorat, on importait 98,8% du maïs, élément essentiel de la consommation des Katangais. Il faut savoir que dans cette province, on consomme annuellement 1,8 million de tonnes de maïs. Un bilan inacceptable au vu de nos capacités. J’ai donc demandé à tout le monde de faire un effort. J’ai aussi demandé aux miniers d’exploiter minimum 500 hectares de terre. Avec cet effort, en 2011, on n’a importé que 15% du maïs que nous consommons. Malheureusement, ensuite, il y a eu l’instabilité avec les mouvements des Kata Katanga (NdlR : des mouvements sécessionistes qui ont semé le trouble à diverses reprises jusqu’au coeur de Lubumbashi, la capitale de la province). Du coup, on a perdu du terrain et on se retrouve à importer de nouveau un peu plus de 35% de nos besoins en maïs.” Et ce qui vaut pour le maïs vaut aussi pour d’autres matières premières comme le sucre ou le riz. Le Katanga consomme aujourd’hui 140.000 tonnes de sucre et tout, absolument tout, est importé. “Dans ce secteur aussi les choses commencent à bouger. Un Belge, le groupe Forrest, est en train de se lancer dans la production de cannes à sucre.” Pour le riz, la province en consomme annuellement 200.000 tonnes et elle n’en produit que 5.000 tonnes. “Je me suis lancé dans la production de cet autre élément essentiel dans la nourriture de base. L’année dernière, avec de petits fermiers, nous en avons produit 2.000 tonnes. L’année prochaine, on sera à 10.000 tonnes en encadrant les petits fermiers. On est encore loin de l’autosuffisance, mais on avance.” Moïse Katumbi est en colère. “C’est vraiment rageant. Ces Kata Katanga ont semé le trouble, on jeté sur les routes des milliers de personnes qui ne demandaient qu’à vivre tranquillement. Sans ces mouvements, on aurait peut-être déjà pu atteindre le seuil de l’autosuffisance en maïs, on serait peut-être même deveus des exportateurs.” Mais l’homme est certain que ce n’est que partie remise. “Je suis passé moi-même dans

“Le touriste peut revenir”

Dans sa ferme de Futuka, le gouverneur a fait construire un restaurant et a ouvert les portes de sa mini-réserve naturelle à la population. “C’est un lieu qui ne désemplit pas le week-end. C’est payant, mais les gens viennent en masse pour découvrir des animaux qu’ils n’ont plus la possibilité de voir chez nous. Les zèbres, par exemple, avaient complètement disparu. Or, quand vous regardez les anciennes images du temps de la colonie, vous voyez que les Blancs ont utilisé ces animaux comme bête de somme.” L’objectif du gouverneur Katumbi est de repeupler progressivement les parcs de la province. “Nous allons bientôt pouvoir relâcher des antilopes dans les anciennes réserves. Aujourd’hui, dans ma ferme, il y en a plus de 2.000. C’est énorme et mon voisin, qui a aussi décidé de consacrer une partie de son exploitation à l’élevage de ces animaux rencontre le même succès démographique. Quand vous voyez le succès des réserves en Afrique du Sud ou au Kénya vous comprenez que ces lieux ont un impact économique énorme. Pour visiter une réserve, comme le Kruger en Afrique du Sud, vous devez payer de l’ordre de 80 dollars la journée. Ici, avant, il y a trop longtemps malheureusement, certains parcs pouvaient accueillir jusqu’à 5.000 personnes par jour. Aujourd’hui, il ne reste pas grand-chose et quand vous avez un touriste par semaine vous êtes tout surpris. C’est dire l’ampleur de la tâche qui nous attend. Avec la flore et la faune dont nous pouvons disposer, les infrastructures que nous sommes en train de mettre en place, il n’y a pas de raison qu’on ne parvienne pas à relancer le secteur touristique qui est une source de devises importante.” Comme de coutume, le gouverneur Katumbi se veut volontariste. Mais quid de la stabilité et de la sécurité. “Tout va de paire, si vous remettez les gens au travail, s’ils voient qu’ils peuvent en retirer les dividentes, vous mettez un terme à l’insécurité.”


Moïse Katumbi, faire évoluer les richesses sociales tous les villages pour les inciter à faire de l’agriculture. J’ai aussi moi-même développé ma ferme à Futuka, à quelques dizaines de kilomètres de Lubumbashi.” Une véritable exploitation agricole sur 4.000 hectares où le maïs tient la vedette mais aussi le soja, des arbres fruitiers, une pisciculture et même une porcherie, sans oublier une mini-réserve naturelle avec des buffles, des autruches, des zèbres et des centaines d’antilopes de différentes espèces. “Ce n’est pa une vitrine, s’amuse Moïse Katumbi, mais une vraie entreprise. Je veux montrer l’exemple. Démontrer qu’il est possible de faire de l’agriculture, de permettre de tendre vers l’autosuffisance alimentaire

dans la région, tout en gagnant de l’argent. Depuis que la ferme tourne, je dirais que des vocations sont nées. Plusieurs autres fermes sont venues s’installer dans le coin. Et tous se portent bien. On dénombre aujourd’hui plus de 700 fermes dans la province alors qu’il n’y en avait que 15 quand je suis arrivé à sa tête. Evidemment, il faut travailler pour récolter les fruits. Sur cette ferme, je n’exploite en réalité que 1.000 hectares parce que je veux aussi protéger la forêt et permettre aux animaux d’avoir de l’espace pour vivre sereinement. L’objectif, avec ces animaux, c’est aussi de repeupler les parcs animaliers qui existaient auparavant dans la région. ” Et ces fermes qui commencent à se dévelop-

Le gouverneur Moïse Katumbi le répète a satiété. Il ne se représentera plus au poste de gouverneur du Katanga. Il attend depuis quelques années maintenant qu’on organise de nouvelles élections provinciales pour remettre son gouvernorat à son successeur. Le jeu politique n’est jamais simple en République démocratique du Congo où 2016 devrait être l’année de tous les scrutins, du niveau provincial à la présidentielle. Dans cette optique, tout le monde à les yeux rivés sur Kinshasa et attend de connaître les projets du président Joseph Kabila qui, aux termes de deux mandats et selon l’article 220 de la Constitution congolaise, ne peut plus se représenter au poste de président. Comme toujours dans ce pays des milles rumeurs, les plans les plus fous circulent pour expliquer comment le président pourrait être tenté de s’accrocher au pouvoir. Le scénario le plus en vue concerne la création d’un poste de vice-président, non prévu aujourd’hui dans la Constitution, qui pourrait permettre à Joseph Kabila de se représenter aux élections avec un candidat président fantoche ou du moins de moindre poids. Moïse Katumbi fait mine de ne pas se préoccuper de ces scénarios. “Ce sont des rumeurs, des scénarios qui n’engagent que ceux qui les ont concoctés. Moi, ce que je sais, c’est que je ne briguerai pas un

per sur les immenses espaces de la province ont aussi un impact positif sur l’ensemble de la population. En 2007, la tonne de maïs valait 1.200 dollars. Aujourd’hui, le prix est retombé entre 350 et 450 dollars la tonne en fonction de la saison. Le sac de maïs de 25 kilos qui se vendait à 45 dollars est ainsi redescendu à 16 dollars. Sans que cela signifie que les producteurs soient contraints de brader leurs prix. Mais, désormais, il y a beaucoup moins d’intermédiaires et c’est la population locale qui est mise au travail. “Cette volonté de retourner à la terre a aussi un autre double impact, explique Moïse Katumbi. “D’abord, cela permet de fixer la population sur ses terres et d’éviter

nouveau mandat de gouverneur. Au terme de la loi, je suis déjà dans l’illégalité depuis quelques années mais je n’ai pas le choix et je ne vais pas abandonner le navire tant qu’un nouveau capitaine n’a pas été désigné. Mais dès que le scrutin aura eu lieu, je rentrai mon écharpe à mon successeur. Je me permettrai juste d’insister pour qu’il poursuive le travail que nous sommes en train de réaliser et qui commence à porter ses fruits.” Et Moïse Katumbi de poursuivre : “un homme de parole ne peut pas dire qu’il va respecter les élections et changer d’avis ensuite. Si on essaie de faire cela au niveau du Congo, on aura la guerre. Les Congolais ont accepté beaucoup de sacrifices pour avancer vers la démocratie. Ils ont vu aussi que la communauté internationale accompagnait ce mouvement. On a dit aux Congolais de ranger les armes, que la démocratie était sur les rails et qu’elle allait ramener la paix, la stabilité et la croissance. Si on devait donner un coup de canif dans ce contrat, le peuple congolais ne le comprendrait pas. Aujourd’hui, à Kinshasa, certains pourraient être tenté de pousser le président à ne pas respecter les échéances pour conserver leurs acquis. Ces gens sont des irresponsables qui font passer leur intérêt personnel avant celui de 70 millions de Congolais. Quand on respecte les échéances, on en sort grandi et le monde entier vous respecte. Si vous essayez de vous accrocher coûte que coûte, ça se termine toujours très mal, regardez ce qui s’est passé, notamment avec Laurent Gbagbo en Côte d’Ivoire. Il n’a pas voulu reconnaître la vérité des urnes. Aujourd’hui, il n’est plus en place, il a tout perdu et il est jugé à La Haye. Et si on passe le cap de 2016 dans le calme et la stabilité, alors là, on peut aller loin, très loin.”

“2016, l’année de tous les dangers”

i ont osé u q s r e i n i m Les début u a e r iv u s s nou ent pas ne le regrett

l’exode vers la ville qui est un désastre à court, moyen et long terme. Aujourd’hui, Lubumbashi, ville prévue initialement pour 600.000 personnes, compte approximativement 5 millions d’habitants. Il faut tout faire pour éviter que les gens s’agglutinent ainsi dans des villes qui ne produisent rien. Et c’est le deuxième effet du retour à la terre. Si les gens cultivent, s’ils gagnent leur vie honnêtement, ils ont tout intérêt à ce que la situation demeure stable. On peut donc aussi éviter les mouvements de colère. Je dirais même qu’il y a un troisième effet. Je connais des fermiers qui se sont développés petit à petit. Aujourd’hui, ils sont assez prospères et ont pu ainsi envoyer leurs enfants à l’université ce qui était pratiquement impensable auparavant. Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit. Ce retour à la terre ne va pas solutionner tous les problèmes du pays ou de la région, mais ça peut être un levier important pour faire en sorte que le pays commence à relever la tête, sorte de cette pauvreté qui lui colle depuis trop longtemps à la peau.” Mais le gouverneur ne peut cacher bien longtemps que c’est un homme d’affaires qui jongle avec les chiffres. Parlez-lui profitabilité et l’homme est intarissable. “L’agriculture peut vraiment modifier en profondeur le pays. Si chaque famille peut exploiter 10 hectares, et il y a suffisamment de terre pour que cela se fasse, elle peut produire annuellement 50.000 tonnes de maïs, voire 70.000 tonnes si elle utilise des fertilisants. Prenons une autre échelle pour bien se rendre compte des profits qui peuvent être dégagés. Je suis

conscient que tout le monde ne pourra pas au passage, pour tirer un coup de chapeau atteindre ce chiffre mais c’est volontairement à l’Unicef, au Programme alimentaire monque je donne ces chiffres pour marquer les dial et à USAID qui mènent ces politiques de esprits. Si vous disposer de 200 hectares, vous microcrédit. Autre élément bloquant, c’est la pouvez produire annuellement 14.000 tonnes loi sur les exploitations agricoles qui prévoit de maïs. Faites le calcul, à 450 dollars la tonqu’une entreprise, pour s’établir, doit être enne en saison de pluie, vous obtenez un chiffre tre les mains, au moins à 51%, de Congolais. d’affaires de plus de six millions de dollars. C’est une mauvaise politique qui freine les Prenez le secteur pisciinvestisseurs étrangers. cole. Ici, dans ma ferIl faut tout faire pour J’espère maintenant, me, on peut produire favoriser ces investisse1.000 tonnes de poisments d’où qu’ils vienqu’avec la fin des sons par an. Le kilo se nent parce que cela hostilités dans l’Est négocie à 6 dollars le évite les importations kilos. On arrive aussi à et cela fait rentrer des du pays nous allons un chiffre d’affaires de devises. La terre nest pouvoir récupérer six millions de dollars. pas chère et nous somenfin ce qui nous est dû Evidemment, il y a des mes même prêts à la investissements, il y a donner pour que l’on l’entretien et l’exploicultive. Il y a un autre tation à proprement dite mais même si vous élément important. Pour obtenir de bonnes décomptez 60% du chiffre d’affaires, ce qui récoltes, pas de miracle, il faut de bonnes seest très prudent, il vous reste toujours 40% de mences. Si l’Etat central rétrocédait les 40% six millions, soit 2,4 millions de dollars. C’est du budget de la province comme il devrait le quand même très appréciable. L’agriculture, faire, on mettrait 20% sur les semences car je me répète, ça demande du travail, mais ça c’est un enjeu essentiel. Au lieu de cela, Kinspeut être rentable si on le fait bien.” hasa nous renvoit à peine 9% de ce que nous récoltons sur le territoire de la province. J’esEvidemment, avec de tels chiffres, une père maintenant, qu’avec la fin des hostilités question surgit naturellement, pourquoi les dans l’Est du pays nous allons pouvoir récuCongolais ne se lancent-ils pas tous dans pérer enfin ce qui nous est dû. On nous a exl’agriculture ? pliqué que l’Etat avait besoin de ces moyens “Je pointerais deux raisons majeures, expour soutenir l’effort de guerre, maintenant plique spontanément le gouverneur. La que c’est fini, il serait donc logique que nous première, essentielle, c’est qu’il faut un peu récupérions ces sommes que nous pourrions de moyens pour se lancer. Il faudrait donc investir pour aider le quotidien des Katanune politique de microcrédit. J’en profite, gais. C’est même essentiel qu’ils puissent voir

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République Démocratique Démocratique du du Congo, Congo, le le renouveau renouveau République

Moïse Katumbi, faire évoluer les richesses sociales qu’avec la fin des hostilités il y a vraiment quelque chose qui change, sans quoi cela risque d’augmenter l’animosité et l’incompréhension.” Et Moïse Katumbi de poursuivre sur sa lancée sur la rétrocession qui ne vient pas de Kinshasa. “Il ne faut quand même pas que les bons élèves, comme le Katanga, paient pour les mauvais. Ici, on a fait rentrer plus de trois milliards de dollars dans les caisses de l’Etat l’an dernier Nous sommes le pre-

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mier contributeur et nous ne pouvons pas en profiter. Quand je dis profiter, je pense à ce que nous pourrions réaliser en investissant notamment cet argent dans la réhabilitation des dessertes agricoles. C’est un point crucial. Comment voulez-vous pousser un paysan à produire plus s’il sait qu’il ne pourra pas sortir sa marchandise parce qu’il n’y a pas de routes. Sur la province, nous avons 12.000 kilomètres de routes en terre. Depuis que je suis gouverneur, nous avons pu en réhabiliter 4.300 kilomètres. Ce n’est pas assez, j’en suis

conscient. En même temps, je me dis que si mes prédécesseurs avaient aussi fait ce boulot, nous n’en serions pas là aujourd’hui. Il faut aussi savoir que 95% des routes qui ont été réhabilitées sur le territoire de la province l’ont été avec des fonds... de la province. Vous savez, si on pouvait déjà retaper les routes que les Belges nous ont laissées, on pourrait déjà bien relancer l’économie et faire baisser la violence.” La métamorphose du Katanga sous le règne

de Moïse Katumbi est étonnante. Que la ville se soit étendue ne relève pas de son ressort. La poussée démographique a naturellement amené ce développement. Par contre, dans les infrastructures, les cartes ont été complètement rebattues avec la réhabilitation ou la construction de nouvelles routes qui bouleversent la donne économique de la province et facilitent le quotidien des Katangais. . “Aujourd’hui, il faut interconnecter les gens. Si vous êtes producteur et que vous n’avez pas de consommateur, ça ne sert à rien. On parle beaucoup des routes et on oublie souvent de signaler la problématique des ponts. Une autre richesse de cette province, en plus de tout ce qu’on a déjà évoqué, c’est la quantité de cours d’eau qui permettent une excellente irriguation des terres. C’est essentiel pour le développement de la province, essentiel pour le Katangais mais cela signifie aussi qu’il faut traverser ces cours d’eau si vous voulez aller d’un point à un autre. Depuis que je suis arrivé en 2007, nous avons ainsi bâti 70 ponts.” Evidemment, sur ce point, c’est incontestablement le pont de Lualaba qui va entrer dans l’histoire du pays. Jeter au-dessus du fleuve Congo, à proximité de Kolwezi, cet ouvrage d’art est le second plus long du pays et peut se prévaloir de mensurations assez exceptionnelles : 711 mètres de long, 7 mètres de large. Mais un des premiers grands axes routiers réaménagés a été la route qui mène de Lubumbashi à Kasumbalesa, le poste frontière avec la Zambie. Le point de sortie de l’essentiel du charroi des minerais. Une route qui doit être un des axes les plus rentables d’Afrique, voire du monde quand on voit la quantité de minerais qui sortent chaque jour par cette route et qui versent évidemment leurs dîmes dans les caisses de l’Etat. “Le pont de Lualaba est impressionnant, mais il s’agissait de faire quelque chose de beau, de rentable et, surtout, de profitable pour la population. Il faut toujours avoir cette équation en tête. Il faut penser que ce que vous faites aujourd’hui aura encore un impact évident demain, on a des obligations. Je mets toujours la population au coeur de mes préoccupations. Les Katangais, et les Congolais de manière générale, méritent de vivre mieux que dans les conditions qu’ils connaissent aujourd’hui. Moi, en tant que gouverneur du Katanga, je veux leur donner les leviers qui leur permettront de vivre mieux que ce soit en les poussant à revenir vers la terre, en facilitant les investissements et l’industrialisation dans ce secteur ou en réhabilitant les routes,

Former, former et former

En entrant dans la ferme de Futuka, on aperçoit un terrain de tennis où deux gamins tapent la balle. Les tenues sont approximatives mais les deux garçons savent s’y prendre. “Ce sont des gamins du village”, sourit Moïse Katumbi. “Dans mon village aussi, j’ai fait construire des terrains de tennis et on dispense des cours aux jeunes gens. Le sport c’est important, ça apprend à se dépasser.” Et quand il parle sport, Moïse Katumbi en connaît un rayon, lui le président du Tout Puissant Mazembé qui ne rechigne jamais à sortir sa raquette de tennis. L’enseignement, c’est aussi un cheval de bataille du tout-puissant gouverneur qui a fait construire une superbe piscine olympique à Lubumbashi et, notamment, une superbe école, le lycée technique Mwapusukeni qui accueille aujourd’hui 250 étudiants mais qui pourra, à terme, en accueillir 700. “On a besoin de main d’oeuvre qualifiée. Dans les mines notamment. Je vous disais que l’agriculture était gourmande en main d’oeuvre par rapport aux mines. C’est parce que ces mines se sont terriblement mécanisées. Mais il n’ y a pas de raison que ces techniciens ne soient pas Congolais. Il faut qu’on acquière le savoir-faire. Il faut de bonnes écoles. Il y a beaucoup d’initiatives qui vont dans ce sens mais, je l’avoue, c’est encore insuffisant. Ici aussi, on avance pas à pas et on paie la politique de désinvestissement systématqiue qui a été trop longtemps la règle dans notre pays.”

etc, etc. Après, c’est aussi à eux de se prendre en main. Il y aura toujours des fainéants qui ne bougeront pas le petit doigt. Pour ceux-là, c’est peine perdue. Mais l’immense majorité des Katangais et des Congolais veulent vivre

mieux et sont prêts à travailler dur pour y arriver. Pour ceux-là, pour tous ceux-là, le travail que nous accomplissons ici au Katanga portera ses fruits.”

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Le Maire de Lubumbashi, proche des citoyens

J

ean-Oscar Sanguza Mutunda est le maire de Lubumbashi. Un vrai Lushois qui a fait toute sa carrière dans l’administration de la ville. L’homme est passé par tous les étages de la gestion de la cité avant de prendre place dans le fauteuil du maire. Un siège sur lequel il ne s’assied pas très souvent d’ailleurs. Pas par un quelconque goût de la provocation ou une quelconque superstition mais parce que Monsieur le maire veut être en contact avec sa population.

des enjeux énormes. C’est vrai qu’on s’entend plusieurs fois par jour, ça nous permet de savoir tout ce qui se passe dans la ville et de travailler pour remédier à tous les tracas des Lushois.” Jean-Oscar Sanguza Mutunda à un surnom qui l’amuse et qu’il a utilisé comme slogan de campagne. “Monsieur propre”. Le maire sourit. “Les gens m’ont surnommé ainsi parce que je me démène sans cesse pour que cette ville soit la plus propre possible. C’est une question d’image, évidemment, mais aussi et

est aussi jumelée avec différentes villes dont celle de Liège. Un partenariat qui doit aboutir très prochainement à l’installaton d’une entreprise de traitements de déchets. “Ce sera une première au Congo et peut-être même en Afrique. Avec la poussée démographique, il faut aller vers des solutions de ce type pour éviter de se retrouver face à des montagnes d’immondices. Mais vous savez que ce n’est pas le seul secteur dans lequel nous travaillons étroitement avec la ville de Liège. Elle nous a aussi beaucoup aidé et sou-

Monsieur le maire, Monsieur Propre “Je passe en moyenne deux jours par semaine à la mairie, le reste du temps, je suis sur le terrain. Je connais toute cette ville comme ma poche et tout le monde me connaît. Mon portable ne cesse de sonner parce que tous les habitants de cette ville connaissent mon numéro. C’est important qu’il y ait ce contact même si c’est parfois très envahissant”, sourit cet homme qui nous reçoit aux petites heures de la matinée dans sa petite parcelle du centre de Lubumbashi et qui s’est mis aux couleurs du Tout Puissant Mazembé, le principal club de foot de la ville dont le gouverneur, Moïse Katumbi est le propriétaire. C’est un reproche que l’on adresse d’ailleurs parfois au maire : être trop proche du gouverneur. “On travaille ensemble, main dans la main, pour le bien de cette ville où il y a

surtout de salubrité publique. Je veux mobiliser tous les habitants de cette ville à cette problématique.” Et c’est vrai que Lubumbashi présente un visage bien plus accueillant que la plupart des grandes cités africaines. “C’est un boulot au quotidien, je n’hésite jamais à descendre dans les caniveaux”, s’amuse le maire, qui poursuit: “Ce travail de salubrité n’est pas qu’une tâche dévolue aux services de la mairie, c’est un devoir pour chacun d’entre nous. Regardez ma parcelle, ce n’est pas la commune qui s’en occupe. Je le fais moi-même, il faut donner l’exemple.” En se promenant dans la ville, on peut voir qu’un cortège de camions-poubelles flambant neufs à pris ses quartiers devant la mairie. “C’est un investissement nécessaire pour atteindre nos objectifs”. Lubumbashi

tenue pour la sécurisaton des documents de l’état civil. C’est un peu technique mais c’est très important pour la crédibilité des documents qui sont délivrés par la commune. On a aussi informatisé certaines taxes, ce qui permet une meilleure perception. Vous voyez, on progresse et on essaie de mobiliser tout le monde derrière nous, c’est aussi pour cela que nous avons modernisé notre site internet et que nous avons lancé un hebdomadaire gratuit pour informer tous les Lushois.” Quand on demande au maire qu’elle serait le principal dossier sur lequel il voudrait s’arrêter, il lève les sourcils. “Il y en a tant! Mais je pointerais quand même celui du nouveau cimetière. C’est un partenariat publicprivé. Aujourd’hui, c’est un peu l’anarchie. C’est déplorable. Demain, nous aurons un outil moderne où les gens pourront vraiment venir se recueillir. C’est important pour une ville d’avoir un lieu de recueillement. De savoir que votre proche pourra être enseveli dans de bonnes conditions.” Et les problèmes de sécurité ? Le maire balaie d’un revers de la main. “C’est une grande ville, il y a donc son lot de faits divers mais les gros soucis de sécurité ont été exagérés. Je n’ai jamais décrété le couvre-feu, on circule librement. Moi, par exemple, je n’ai pas de gardes du corps.” Et c’est vrai que Lubumbashi, en cette fin de saison des pluies, a plus des allures de grosses bourgades tranquilles que d’un coupe-gorge effrayant.

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La diversité pour plus de réussite

Kiswishi, une nouvelle ville aux accents belges “Ne parlez pas de nouvelle ville. C’est une extension de ce qui existe”, préviennent Etienne Delbar et Madeleine Fally. Frère et soeur à l’état civil. Madeleine est aussi l’épouse de Bruno Fally, un architecte belge qui a déposé ses bagages au Zaïre avant que le pays ne devienne Congo. Bref, dans la famille, on aime bourlinguer. A Lubumbashi, nos compères ont fait un rêve, celle d’une nouvelle cité moderne et structurée. “Tout reste à faire, on sait qu’on ne verra pas la fin du projet qui prendra une vingtaine d’années”. Le projet Kiswishi se trouve sur la route entre Lubumbashi et Likasi. Le projet porte sur 4.400 hectares. “C’est quand même 4,5 fois Louvain-laNeuve”, sourit Etienne Delbar. Objectif, une succession de gros quartiers “qui bénéficieront de tous les avantages de la ville tout en étant dans un endroit très verdoyant”. “La phase 1 du projet comporte à peu près 1.350 logements. Elle est prévue pour 6.000 personnes, avec deux écoles, deux églises et des commerces”, continue Etienne Delbar. Un projet pharaonique 100% privé mené par nos Belges qui ont déniché une structure internationale pour le financer. “La demande de logements est énorme. Le souci, c’est l’accès au rédit qui est encore très difficile”, explique Madeleine Fally qui lorgne aussi vers la diaspora de plus en plus tentée de rentrer au pays mais qui recherche un certain standard de vie.

Par ses fondations, le GROUPE FORREST INTERNATIONAL soutient des projets dans les domaines de l’éducation, de la santé, de la culture, de l’environnement et des infrastructures.

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Fofo Konzi ne passe pas inaperçu avec sa carrure de troisième ligne de rugby. Qui plus est notre homme est le vice-président du Tout Puissant Mazembé. Impossible de faire un pas en rue sans que les gens viennent le saluer. Mais Fofo Konzi est aussi le Directeur provincial de l’Office congolais de Contrôle (OCC), l’institution chargée de vérifier la qualité et la quantité de tout ce qui sort ou entre au Katanga. “Le contrôleur, on ne l’aime pas”, sourit Fofo Konzi. “Le précédent gouvernement central, sous Muzito, a favorisé les opérateurs économiques à notre détriment. L’OCC, par exemple, ne peut pas contrôler les céréales qui rentrent au pays. Mais, nous, on le fait quand même, on ne peut pas jouer avec la santé des gens, et nous avons le pouvoir de bloquer les importations si elles ne passent pas les tests.” Des tests qui n’ont pas grand-chose à envier à ce qui se fait chez nous. Et l’OCC certifie aussi la quantité et la quantité de ce qui sort de la province. “C’est essentiellement les minerais. On produit aussi un peu de coltan et, timidement, de la mitraille. C’est un travail de Titans”, explique Fofo Konzi qui poursuit. “L’Etat devrait investir plus dans l’OCC qui doit être une source de sécurité et de rentrées financières pour la province. Ca paraît evident, sauf dans les hautes sphères de Kinshasa. Mais qu’importe, nous, sur le terrain, on continue et tant pis pour notre impopularité. On ne veut pas se retrouver avec n’importe quoi sur nos marchés.”

Un nouveau souffle à Lubumbashi

Cyrille Nduwa, favoriser les PME locales

Depuis 1922, le GROUPE FORREST INTERNATIONAL développe des activités industrielles et sociales en République Démocratique du Congo. Employeur privé majeur, il donne de l’emploi à plus de 8.000 personnes.

Fofo Konzi, Monsieur contrôle

Dans ses bureaux de centre de Lubumbashi, Cyrille Nduwa travaille avec le monde entier. Sa société Global est spécialisée dans les intrants miniers. “Les miniers ont régulièrement besoin d’intrants, ils lancent des appels d’offres. A nous d’être les plus compétitifs”. Avec le boum minier les entreprises de ce type se sont multipliées. “La concurrence est rude mais, jusqu’ici, on ne s’en sort pas mal. Les miniers ne sont pas Congolais. Eux, ce qu’ils cherchent, c’est le meilleur rapport qualité/prix d’où que viennent les produits. Nous, on aimerait favoriser l’émergence de sociétés katangaises. Bien sûr, on sait pertinemment bien que nous n’allons pas pouvoir produire du jour au lendemain les produits chimiques mais nous pouvons travailler, par exemple, sur les big bags. Ce sont donc les grands sacs dans lesquels on stocke les minerais. Ca ne demande pas des investissements énormes, ni une technologie de pointe. Ca pourrait permettre de développer des filières locales. Il pourrait y avoir plus de retombées économiques sur la population. Du temps de la grande Gécamines, on importait très peu. La société produisait elle-même, sur place, un maximum de ce dont elle avait besoin. Au fil du temps, cela a disparu mais il faut qu’on relance cette machine. On ne doit plus tout importer en faisant fonctioner les économies des autres pays, sans en retirer les fruits”.

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Une banque qui donne une nouvelle dimension

E

n 2010, RAWBANK innovait en Afrique centrale en lançant le programme ‘Lady’s First’. Objectif : améliorer, par la formation, la capacité de gestion des femmes commerçantes et chefs de petites entreprises et, partant, leur habilité à présenter des demandes de financement acceptables par la banque. En moins de trois ans, 1.054 comptes ont été ouverts à des femmes entrepreneurs, nombre qui croît régulièrement. Fait marquant de fin 2012 : plusieurs PME gérées par des femmes ayant rejoint en 2010 ou 2011 le programme Lady’s First sont passées dans le segment des clients Corporate de la banque. Ceci confirme le succès de notre démarche qui incite cette cible de clientèle à croître dans le secteur formel de l’économie. A cet effet, nous mettons à leur service l’assistance et le conseil juridique proposés par la banque, le RAWCONSEIL. En 2012, 262 femmes ont bénéficié de formations organisées par la RAWBANK dans plusieurs villes. Ces formations de quatre jours comportaient quatre modules : le développement d’un plan d’affaires, l’accès aux services bancaires, l’élaboration d’un plan marketing et le contrôle et la maîtrise des coûts. Dans le même temps, la banque a mis au point un nouveau produit d’épargne-crédit : le Crédit Avantage. Au terme d’une épargne de six mois comprise entre 1.000 et 5.000 dollars par mois, la femme entrepreneur peut obtenir un crédit d’un montant deux fois supérieur à l’épargne constituée (maximum 60.000 dollars). L’épargne reste en garantie du crédit jusqu’au terme de son remboursement. Mais RAWBANK va plus loin. Nous proposons à nos clientes un espace dédié Lady’s First, au deuxième étage de l’agence La Couronne à Kinshasa. Cet espace, unique en RDC, met à la disposition des clientes des bureaux d’accueil et des salles de réunions, ainsi qu’un coin réservé aux enfants. Elles y sont accueillies par des chargés de clientèle spécifiquement formés au programme Lady’s First. Un accueil personnalisé est également organisé dans les autres villes où la banque est présente. La réputation du programme Lady’s First dépasse les frontières de la RDC. Nous avons été approchés par Cartier dans le cadre des Cartier Women’s Initiative Awards, une compétition internationale qui vise à identifier, soutenir et encourager des projets développés par des femmes entrepreneurs. La compétition porte sur l’analyse des business plans élaborés. Pour l’édition 2013, les organisateurs nous ont demandé d’identifier une vingtaine de femmes entrepreneurs

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Rawbank : Place aux dames congolaises susceptibles d’être nominées aux Awards. C’est une belle reconnaissance de notre travail sur le terrain. A côté de ce programme destiné aux femmes, Rawbank gère aussi le SME TOOLKIT qui cible, lui, les PME - Le programme SME Toolkit (Boîte à Outils des PME) est un projet créée en 2002 par la Société Financière Internationale (IFC) du Groupe de la Banque Mondiale avec l’appui technique d’IBM. Il est disponible et accessible en plus de 17 langues dans plus de 45 pays à travers le Monde. - C’est la première ressource en ligne (sur site web) et hors site, ayant un contenu global de standard international, contextualisé, enrichi au niveau des pays, régulièrement mis à jour, et dédiée au renforcement des capacités des PME dans les pays émergents. La version RDC est accessible sur www.rdc.smetoolkit. org. - Les PME peuvent y accéder gratuitement et y trouver différentes ressources susceptibles de les aider à améliorer leur performance : des informations sur l’environnement économique, aux formations dans divers domaines de la gestion, en passant par des facilités pour la création des pages web ou pour le réseautage susceptibles de promouvoir l’accés aux services financiers et au marché. L’objectif principal du programme SME TOOLKIT RDC est de promouvoir la croissance des PME locales. Il offre ainsi l’accès à l’information sur le climat des affaires, les secteurs clés, l’OHADA.. Il permet le renforcement des capacités

grâce à une formation en ligne ou hors site, adapté aux besoins des PME, pour une meilleure gestion d’entreprise. Il donne accès aux services financiers (notamment demande de crédit en ligne). Il facilite des opérations comme, entre autres, le paiement des taxes. Enfin, il donne accès aux marchés locaux et à l’international (opportunité d’affaires, promotions des produits, etc). C’est par un vote unanime que la Rawbank a été choisie pour la gestion journalière du programme. Cette responsabilité a été confiée à Laurence Feza, qui en est la responsable, aidée par le Webmaster Hervé Mpunga. Ensemble, ils gèrent les days to days du portail. Le travail consiste à améliorer l’offre SME TOOLKIT dans le leadership, la visibilité, les services disponibles, les canaux de livraison des services aux PME congolaises. Le portail est mis à jour en permanence avec des contenus locaux d’intérêt pour la PME congolaise. Une stratégie a été mise en place afin d’en faire un outil de proximité et contourner la problématique d’accès sur internet en apportant ainsi l’information aux PMEs dans tous les coins possibles grâce à des partenariats envisagés avec des structures locales telles que les Centres d’informations (y inclus les Cyber-Cafés). Nous recherchons toujours d’autres partenaires clés ( que ce soit dans le secteur privé, le secteur public, les bailleurs de fonds) pour étendre les réseaux à travers lesquels nous pouvons avoir accès et avoir un impact sur la PME par exemple : Nous gérons aussi une équipe de formateurs bien préparés pour une diffusion de cet outil hors ligne.


Conjuguer plaisir et travail

L

a Compagnie sucrière de KwiluNgongo est une vénérable institution au Congo. Une grande dame qui soufflera ses 90 ans en 2015. Une société dans laquelle l’Etat congolais dispose de 40%, pour 60% pour le groupe sucrier belge Finasucre, détenu par la famille Lippens. La sucrière de Kwilu-Ngongo, dans la province du Bas-Congo, est le poumon vert et économique de toute une région. La société emploie 2.100 personnes, sans oublier les 2.500 saisonniers et journaliers “qui travaillent quand même huit mois sur douze et bénéficient pratiquement des mêmes avantages sociaux que les employés”, explique François Brocorens, responsable Développement et directeur de Kwilu rhum. Et oui, depuis 2010, la vénérable société sucrière a commencé à se diversifier et à construire une marque autour du Kwilu. “Notre core business, demeure aujourd’hui le sucre”, poursuit François Brocorens, jeune ex-

pat bruxellois qui découvre encore les joies et les soucis de la bureaucratie congolaise. “On investit actuellement dans une nouvelle chaudière qui doit nous permettre d’augmenter notre capacité de production. Aujourd’hui, on produit par an entre 60 et 80.000 tonnes de sucre. Notre record, c’est 84.000 tonnes. En 2018, avec cet investissement, on espère atteindre la barre des 100.000 tonnes”. Une production destinée au marché local. Mais depuis 2010, la sucrière a décidé d’innover et de construire une marque 100% congolaise et pour les Congolais : Kwilu. “Tout a commencé par la fabrication d’un rhum blanc en 2010”, continue François Brocorens. “Nous n’avons pas la prétention de concurrencer les rhums antillais ou du Cap Vert, par exemple, mais nous avons mis sur le marché congolais un rhum de qualité 100% fabriqué au Congo. Même la bouteille a été conçue et est toujours réalisée dans ce pays. En effet, il n’y a que le bouchon et l’étiquette qui sont importés parce que nous n’avons pas trouvé ce que nous cherchions sur le marché local. C’est vraiment une volonté de défendre la marque Congo, ce n’est pas un concept qui est facile à vendre mais nous y tenons, ça fait partie de notre politique qui veut croire en ce pays, en ses potentialités.

Kwilu, ose jouer le 100% congolais

Parfois, on a l’impression que les Congolais ne sont fiers de leur nationalité que lorsqu’ils sont à l’étranger, on voudrait essayer de faire bouger les choses.” En février 2013, pour poursuivre le développement de la marque, la société a créé son premier Kwilu Bar dans la commune de la Gombe, à Kinshasa. “Le succès est au rendez-vous, même au-delà de nos espérances. On a même dû modifier la configuration de ce bar pour lui permettre d’accueillir les consomamteurs dans de bonnes conditions”. L’endroit, cosy, pensé initialement pour accueillir plutôt les consommateurs afterwork est devenu “The place to be” en soirée... prolongée pour toute une génération de Congolais et d’expatriés. Et ce n’est pas fini, depuis le 17 mars dernier, un rhum brun est venu étoffer cette offre et un rhum “arrangé” vanillé va débarquer dans les prochaines semaines. Un rhum qui ne sera commercialisé qu’au Kwilu Bar et dans quelques hôtels de la Gombe. “Le gestionnaire du Kwilu Bar de Kinshasa vient de nous proposer d’ouvrir une réplique de cet endroit à Goma. Un cahier des charges va être rédigé pour que l’on conserve une identité et peut-être que d’autres Kwilu Bar verront le jour dans d’autres provinces du pays. C’est une image très sympa, écolo friendly, puisque tout est conçu avec du matériel local”.

Aujourd’hui, la Compagnie sucrière multiplie les sponsorings d’événements pour faire connaître ce produit et cette marque à Kinshasa et dans le Congo, mais il y a bien d’autres marchés potentiels. “Il y a une volonté d’aller vers l’Europe et de faire ainsi voyager le made in Congo”, poursuit encore François Brocorens. “Ici, le souci, c’est de trouver le bon intermédiaire. On a souvent des gens qui nous contactent pour exporter notre rhum vers l’Europe, mais on n’a pas encore trouvé la bonne personne. Ce qui est certain, c’est qu’il y a un marché pour ce produit et cette marque en dehors du pays. En Belgique, évidemment, mais aussi en France, aux Pays-Bas et en Grande-Bretagne où la diaspora congolaise est très présente.”

Si le rhum Kwilu est arrivé sur le marché en 2010, la production d’alcool n’est pas neuve pour la société qui distille annuellement entre 6 et 8 millions de litres d’alcool pur. “En fait, les acheteurs de cet alcool sont nos pricipaux concurrents sur le marché local. Ils achètent notre production, la mélangent avec divers parfums et la revendent à des prix dérisoires, parfois même dans de grandes bouteilles en plastique. Le prix est d’ailleurs un des gros handicaps du rhum Kwilu. La qualité que nous proposons, la bouteille fabriquée ici, qui nous revient deux fois plus chère que si nous la faisions produire à l’étranger, tout cela à un coût. La bouteille de 75 cl vaut entre 8 et 12 dollars quand les alcools produits sur place s’affichent à 2 ou 3 dollars le litre. Pas évident, dans ce contexte de faire découvrir notre Kwilu. Du coup, on vient de concevoir de petits bouteilles de 37,5 cl, histoire d’avoir une offre de départ très abordable”. Le lancement de la marque Kwilu est un véritable tournant dans la vie de la sucrière de Kwilu-Ngongo. “Un vrai coup de jeune”, sourit François Brocorens qui, pas peu fier de son effet, annonce dans la foulée que la marque Kwilu va aussi être associée très prochainement à la... brique ! “C’est pour très très bientôt. On va arriver sur le marché de la construction avec la brique Kwilu. Là où nous sommes installés dans le Bas-Congo, le sol est très argileux. Idéal pour faire d’excellentes briques. Nous avons fait des tests au Congo et en Belgique et tout était concluant. Nous sommes donc en train de construire un four géant qui sera

alimenté avec la bagasse (NdlR : le résidus fibreux de la canne à sucre). C’est un jeune diplômé de Solvay qui gère ce projet. Encore une démonstration de cette envie de se développer, de rester au Congo et de mettre aux commandes une nouvelle génération, avec de nouvelles idées”. Christophe Cote, Monsieur Brique Kwilu, ne peut cacher qu’il est sorti il y a peu de Solvay. Un jeune métis qui présente un profile idéal, la tête bien faite et des racines mixtes qui le poussent naturellement à venir vers ce Congo où vit une partie de sa famille. “Ces briques seront d’une qualité égale à ce qui se fait en Belgique. Evidemment, on ne pourra pas concurrencer les petits fabriquants locaux mais au niveau qualité, il n’y aura pas débat.” Objectif : produire 40.000 tonnes de briques après trois ans. “Pour produire plus, il faudra aussi produire plus de sucre puisque notre combustible sera la bagasse. C’est la première fois que cette technique sera utilisée au Congo, la première fois aussi en Afrique”, continue le jeune homme. “C’est écologique et c’est un circuit complètement intégré.” Coût de la brique de parement : 0,45 $. “Ce qui est moins cher que le béton et

le crépis toujours utilisés ici, faute d’autres alternatives. C’est aussi beaucoup moins lourd et donc moins dangereux.” Pour monter et développer ce projet, Kwilu doit aussi investir dans la formation. “Il faut identifier les écoles avec lesquelles on va travailler. On va leur fournir notre matériel pour qu’ils puissent se former dans de bonnes conditions. Il y a un vrai déficit côté enseignement. Au Bas-Congo, sur les 15.000 hectares de la compagnie sucrière, on a aussi un centre de formation. On a la bagatelle de 420 métiers sur l’exploitation. Ca va du biochimiste au frigoriste, en passant par les surveillants ou les médecins puisqu’on dispose de notre propre hôpital.” Christophe Cote en est convaincu, la brique Kwilu peut boulerverser la donne sur le marché immobilier kinois. Un marché immobilier dans lequel croit le groupe Finasucre, puisqu’il a investi, avec un partenaire, dans la société Cores (www.cores.cd), pour Congo Real Estate, une entreprise active dans l’immobilier (vente et location) ainsi que dans le développement de nouveaux projets immobiliers.

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Le Port de Pointe-Noire, une entrée vers le futur

J

ean-Marie Aniélé est directeur-général du Port Autonome de Pointe Noire, en République du Congo. Une entité qu’il dirige depuis près de 15 ans. Cet officier de marine, formé en France, notamment à l’Ecole navale de Brest et à l’Ecole de guerre de Paris, est aussi diplômé de 3° cycle (DEA) de l’université de Paris I Sorbonne et spécialisé dans les domaines maritime et portuaire au terme de nombreux stages et de formations effectués

lé le connaît évidemment sur le bout des doigts. “Après près de quinze ans à sa tête, c’est une évidence”, sourit-il, avant d’expliquer : “C’est une structure capitale pour notre pays quand on sait que 90% de la consommation nationale passe par la voie maritime, donc par ici. Le port est issu de la scissiondissolution de l’ATC (Agence Transcongolaise des Communications), une grande structure intégrée qui regroupait le port de Pointe-Noire, le Chemin de Fer Congo Océan (CFCO) et

pour acheminer vers la métropole tout ce qui était produit dans le bassin du Congo et soutenir l’effort de guerre. Il s’agissait donc d’une agence intégrée impliquant tous les pays d’Afrique Centrale (Gabon, Cameroun, Congo, Centrafrique et Tchad). J’ai eu la chance, en discutant avec des anciens, d’entendre une version burlesque de la petite histoire de l’éclatement de cette grande structure. J’ai par exemple appris que le Gabon qui devait s’occuper du pétrole et de la raffinerie

Le Port Autonome de Pointe-Noire, le vent dans les voiles notamment au Havre en France. Bref, un solide parcours pour cet homme qui, installé dans son bureau, commence par rappeler que c’est sur décision du président congolais Denis Sassou Nguesso que le port a acquis son autonomie de gestion. Une première qui consistait à confier la gestion de cette entité aux mains de Congolais “malgré le scepticisme ambiant”. Aujourd’hui, plus personne ne penserait à remettre en cause cette décision tant le port jouit d’une large crédibilité internationale. C’est aussi une carte de visite exceptionnelle pour le pays qui démontre toute l’étendue de son potentiel à travers cette vitrine sur le monde. Le PAPN, Jean-Marie Anié-

le port de Brazzaville. C’est une longue histoire, celle de l’Agence Trans-équatoriale des Communications (ATEC)”. L’homme est un passionné et cela se sent. Tout ce qui touche à “son” port lui colle à la peau. “J’aime ce vocable (trans-équatorial) parce qu’il colle à la géographie. Il s’agissait en effet d’un réseau multimodal, c’est-à-dire qu’il y avait un triple mode de transport maritime, ferroviaire et fluvial. Ce vocable sied à la géographie parce que les marchandises étaient expédiées au-delà de l’Equateur (jusqu’à Bangui en Centrafrique et même Ndjamena au Tchad). C’est ainsi que le coton du Tchad passait par ici. Ce réseau a même servi pendant la Seconde Guerre mondiale

a nationalisé la raffinerie. A son tour, le Président Marien Ngouabi a nationalisé le Chemin de Fer et le Port. Les Centrafricains pour leur part ont revendiqué la belle flotte qui naviguait sur le fleuve jusqu’à Bangui et voilà comment ce réseau a été atomisé. A l’issue de ce processus, l’Agence Trans-Equatoriale est devenue Agence Transcongolaise des Communications, son rayon d’action étant désormais circonscrit à l’intérieur du Congo. Et à l’époque, cette agence employait près de 9.000 travailleurs. Aujourd’hui, à l’issue de la scission-dissolution, le port, le chemin de fer et les voies navigables sont devenus des entités autonomes. Et c’est là que commence l’histoire du port.” L’occasion pour le patron du PAPN de rappeler que son entité est donc une nouvelle structure créée en 2000, lorsqu’il a pris les rênes. Et quand on lui parle de bilan, JeanMarie Aniélé s’en réfère directement “aux engagements pris par le Président de la République, à partir du moment où il a voulu un port autonome.” Le rôle du président Sassou Nguesso est crucial dans cette démarche. A l’époque, en effet, pour nombre d’observateurs issus du monde politique ou économique, il fallait tout privatiser. “Le Président de la République a ainsi pris une décision courageuse. Il a cru en la capacité des Congolais de gérer l’entreprise en donnant l’autonomie au port, la transformant ainsi en une entité qui devait tout mettre en œuvre pour devenir viable d’un point de

vue économique et assurer son autonomie. Un travail titanesque parce que le port était une structure très endettée. Nous avons donc commencé à donner à notre entreprise ses attributs comme on établit un acte de naissance pour un enfant. Il nous a fallu définir un capital social, payer des arriérés, revoir la question des effectifs qui étaient vieillissants, mettre en œuvre un programme de ressources humaines, recruter du personnel”. Jean-Marie Aniélé n’a rien oublié de cette période plus qu’éprouvante. “Je me souviens des revendications pour l’autonomie. Cette éventualité faisait rire certains qui disaient que si l’ATC n’a pu être sauvée, quel miracle peut-on attendre du port? Il va sombrer. Les augures étaient tous sombres au-dessus de notre berceau. On entendait souvent qu’on ne devait plus rien donner à des Congolais puisque nous aurions démontré notre incapacité à gérer une entreprise. C’est dans ce climat hostile, avec une opinion publique défavorable que le Président de la République a pourtant pris la décision de créer cette entité et de lui octroyer son autonomie. Le Congo, comme chacun sait, est un pays producteur de pétrole. Il aurait été plus aisé de demander des subventions de l’Etat, mais le Président de la République a voulu nous mettre à l’épreuve de la bonne gestion dès le départ. Je peux vous dire que j’ai vécu un véritable chemin de croix. Il y a des moments où j’avais des larmes aux yeux. Comment rattraper le bilan ? Comment créer cette société? Les documents étaient inexistants. Les difficultés s’accumulaient… De l’autre côté, même au niveau politique, l’Agence Française de Développement ne cessait de me harceler. Où en êtes-vous ? Il faut avancer. Je ne saurais dire combien de fois le Président de la République a visité le port. Il m’a encouragé sans cesse pour que je garde le cap. Ma longévité à la tête de cette structure tient peut-être, je ne sais pas trop, de la volonté de créer une continuité. Et les travailleurs aussi ont senti cette volonté du chef de l’Etat de créer une entité capable de signer avec les bailleurs de fonds, de monter ses financements et d’assainir sa gestion. Ça été une aventure mémorable, un parcours, prafois, pathétique. Aujourd’hui, toutes les banques nous ouvrent volontiers leurs portes. Nous avons travaillé même avec le marché financier de la sous-région ! Les banques locales nous courent après.” Le sourire est aujourd’hui de mise mais les épreuves ont été terribles. “Il a fallu un vrai plan de batail pour s’en sortir et il a fallu ensuite la mise en place d’un programme d’investissement prioritaire. Ce programme est toujours de mise avec, en son centre, le terminal à conteneurs. Parce que les références d’un port, c’est sa capacité en termes de conteneurs.” Et la barre est ici placée très haute. “En 2000, notre trafic n’était que de 20.000 conteneurs. Aujourd’hui nous en sommes approximativement à 650.000. Nous espérons rattraper Abidjan en 2017 avec plus d’un million de

conteneurs.” Pour gérer une entreprise de cette taille, il faut évidemment des partenariats, c’est notamment le cas pour la gestion du terminal à conteneurs qui a été concédé pour 20 ans au groupe Bolloré. Une collaboration qui semble profitable. “Cette concession a été un succès... dans la mesure où elle n’a pas fait de vagues”, sourit notre interlocuteur. “Ce qui est loin d’être une habitude sur le continent quand on regarde nos confrères de Dakar ou d’Abidjan. En termes de résultats aussi il y a lieu de se montrer très satisfaits, tous les travaux annoncés ont été réalisés et la croissance du trafic est exponentielle. Je crois que nous sommes les premiers à avoir mis en place un partenariat public-privé. Parce que dans cette concession, le port apporte des financements. Il ne s’agit pas de l’Etat congolais mais du port qui devait préalablement assainir suffisamment sa situation financière, donner des gages de bonne gestion, pour que les bailleurs de fonds, notamment la Banque Européenne d’Investissement, l’Agence Fran-

çaise de Développement et la BDEAC acceptent de nous prêter l’argent indispensable à ce partenariat avec Bolloré. C’est donc la première fois dans notre pays qu’une entreprise s’endette, parce qu’il s’agit quand même d’un projet de près d’un milliard de dollars, sans engager l’Etat congolais. C’était d’ailleurs une exigence du Président de la République qui m’avait dit en substance : ‘Monsieur Aniélé, vous avez l’autonomie financière et de gestion, vous devez assainir votre gestion pour être éligible auprès des bailleurs de fonds. Pour y arriver, il vous faudra des résultats’. Notre expérience n’est donc pas seulement la concession, c’est le modèle de partenariat public-privé. J’ai eu le privilège d’aller à Kinshasa à la demande de la Directrice Générale Asie-Pacifique-Caraïbes de la BEI pour expliquer le partenariat public-privé. Nous avons signé avec la BEI (la Banque Européenne d’Investissement), c’est une référence, et cela n’engage pas les Etats mais une institution européenne. Nous avons négocié avec les fonctionnaires européens, sans être placé

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Le Port de Pointe-Noire, une entrée vers le futur sous le poids de la pression politique. Dans le Regardez ailleurs, vous voyez des ports qui cas de la SNEL (société nationale d’électricité sont l’objet d’attaques à main armée. Nous de la République démocratique du Congo) à avons la chance d’être à l’abri du banditisme Kinshasa, par exemple, c’est l’Etat qui s’est ou des vols de cette nature. Le PAPN ne pose engagé à avaliser les prêts octroyés à cette pas de problèmes de fraude ou d’insécurité à société. Dans notre cas, seul le port est engrande échelle comme dans d’autres pays.” gagé. L’Etat a simplement pris l’engagement Pour éviter que la croissance permanente de ne pas interférer dans la gestion du port”. du trafic au PAPN ne soit synonyme de lenLa gestion des grands ports est tout sauf teur pour ses usagers, le Directeur Général une sinécure. Les problèmes de fraude ou et ses équipes sont en train de mettre sur d’insécurité sont souvent pointés du doigt. pied le guichet unique maritime (GUMAR). Jean-Marie Aniélé refuse de jouer les autru“Son objectif, c’est clairement de faciliter le ches et de s’enfoncer commerce. Parfois, la tête dans le sable pour sortir un contepour ne rien voir. “On neur, on peut mettre Le Président de ne peut pas nier ces jusqu’à 26 jours. C’est la République a à soucis mais il ne faut trop, beaucoup trop. pas forcer le trait et Qui plus est, si on ne cœur de rétablir la ce sont deux appropeut pas sortir facilenavigation des beaux ches différentes. Pour ment des conteneurs, bateaux qu’on voyait l’insécurité, on peut il y aura congestion. Le mettre en place une guichet unique est desmonter vers Bangui. composante sûreté. tiné à faciliter la sortie Depuis les attaques du des marchandises. Il 11 septembre 2001, on s’agit d’un projet que s’est rendu compte qu’un avion pouvait être nous sommes en train de mettre en œuvre. utilisé comme vecteur d’attaque. Les AmériCe n’est pas facile, il y a des bouleversements cains ont pensé qu’un bateau pouvait aussi sociologiques. Il faut tout professionnaliser, être utilisé comme arme. Ils ont édicté des tout informatiser, parce que le guichet unimesures rigoureuses de gestion du trafic des que est un réseau qui sera intégré à une bannavires. Grâce à leur puissance, ils les ont imque pour faire sortir les marchandises dans posées au monde entier. Ça veut dire que si un délai raisonnable.” un bateau n’est pas à ces normes, il ne peut Le PAPN dispose de plusieurs atouts imporpas aller aux Etats-Unis. C’est ce qu’on aptants. L’un d’eux est sans conteste qu’il est pelle dans notre jargon le code ISPS. Et nous le plus grand port en eau profonde du Golfe avons mis en place ce code ISPS. Effectivede Guinée. Vu le marché potentiel de la rément, c’était un bouleversement sociologique gion, approximativement 140 millions de important ! Jusque-là, on aimait se promener consommateurs, les liens privilégiés avec les dans le port. Maintenant, c’est fini. Des haies Etats voisins, le port semble bien positionné de protection ont été construites. Jusque-là, pour continuer à se développer. Le patron nous figurions sur une liste noire votée par le des lieux ne cache pas sa satisfaction. “Le Senat américain. Des investissements ont été port de Pointe-Noire n’était pas fait pour consentis et le port de Pointe-Noire est sorti les simples besoins du Congo. La vocation de cette black list. Les Américains viennent du Congo, c’est le transit. Parce qu’on a une d’ailleurs régulièrement vérifier nos installaposition idéale au cœur de l’Afrique centrale. tions. Pour ce qui est de la fraude, mes traLe fleuve Congo est une composante imporvailleurs ont l’habitude de dire que ‘les brintante dans ce réseau multimodal. Il est long. dilles que casse le singe tombent sur le dos Ses affluents essaiment dans tout le bassin de l’éléphant’. Cela veut dire que lorsqu’il y du Congo, parce qu’on peut aller jusqu’à Kia fraude à la douane ou vol au niveau de sangani (RDC) et Bangui (Centrafrique), sans la pêche, tout est automatiquement attribué oublier qu’en suivant le cours de l’Alima, on au port. Or, nous ne sommes pas les seuls à atteind Leketi puis la Lecouna qui va jusqu’au oeuvrer ici, d’autres administrations, comme Gabon. Et le rôle de l’homme a été simplela police ou les douanes sont aussi très actiment de relier l’océan au fleuve au moyen ves. Chacun doit donc faire sa part de travail d’un réseau ferroviaire. C’est génial. C’est ce pour éviter ces fraudes. Un de mes profesrôle de porte océane d’Afrique Centrale et seurs d’enseignement portuaire nous disait de principal port de transbordement dans la que si notre dispositif est comme un gruyère sous-région que le Président de la Républialors tout le monde passe à travers, il revient que essaie de rétablir”. donc à chacun de placer le dispositif de telle L’homme devient intarrissable quand il sorte qu’il n’y ait pas de fraude. Des scanners aborde ce point. “Il s’agit de desservir la ont été disposés au niveau de la douane pour RDC, la Centrafrique, le Tchad, une partie du scruter l’état de la marchandise et je crois Cameroun et du Gabon et l’Angola que nous qu’il y a moins de fraude. Congo Terminal, desservons déjà à travers le Cabinda. C’est notre concessionnaire, a des portiques pour dans cette logique que vient d’être crée un mesurer le poids des conteneurs. On peut ministère délégué chargé des transports fludonc affirmer que nous sommes un port sûr. viaux. Le Président de la République a à cœur

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de rétablir la navigation des beaux bateaux qu’on voyait monter vers Bangui. L’histoire va se répéter et, pour une fois, ce sera du positif ! Il n’y a rien de nouveau sous le soleil, il s’agit de refaire ce qui existait pour le plus grand bonheur non seulement des Congolais mais aussi pour toute la sous-région”. Le PAPN a retrouvé ses ambitions et entend bien le montrer à la face du monde en faisant bâtir un nouveau siège, un immeuble de 16 étages, qui ne passe pas inaperçu puisqu’il a la forme d’un voilier. Mais pas question pour autant, pour le patron du port, de s’exiler. “En tant que DG, il importe de rester ici, dans le port. Parce que si on n’est pas dans le port, il me paraît un peu difficile de suivre l’activité et l’assiduité des collaborateurs. Ce sera un immeuble qui regroupera tous les usagers du port. On aura une salle de conférences de 1.000 personnes. Il n’existe pas de salle de conférences à Pointe-Noire. Cette salle fera le bonheur des partis politiques, des associations religieuses et j’en passe… Il y aura des

paliers destinés peut-être aux grands usagers du port, et pourquoi pas un palier pour le port de Pointe-Noire, car il peut y avoir de grandes réunions à l’extérieur, d’importantes délégations… Il s’agit d’un immeuble de rapport qui embellit la ville. Sa forme veut démontrer que quand on gonfle les voiles cela fait avancer le voilier, et ce symbolisme implique que le port entraînera l’économie congolaise vers de nouveaux horizons”. “Tout cela n’aurait pu être possible sans une réelle volonté politique du chef de l’Etat à tous les niveaux”, asène M. Aniélé. “Parce que quand on parle de la bonne gouvernance, il s’agit aussi des entreprises qui s’assument pendant que l’Etat joue réellement son rôle qui consiste à construire des hôpitaux, des écoles et non plus porter à bout de bras des entreprises. J’ai l’impression que le Président de la République voulait que les autres entreprises publiques, qui bénéficient d’une aide de l’Etat, assainissent leur gestion et pérennisent leur activité”.

Le PAPN est aujourd’hui sur de bons rails et les chiffres parlent d’eux-mêmes et devraient encore progresser dans les années à venir. “Quand je suis arrivé à la tête du port, son chiffre d’affaires était de 9 milliards de francs. Aujourd’hui, il est à 35 milliards. Le trafic du port de Pointe-Noire est le double de celui de Douala. Un chiffre incroyable quand on mesure le poids économique du Cameroun. Je crois que notre chiffre d’affaires est aujourd’hui comparable à celui du port de Dakar. C’est la preuve qu’on pouvait le faire et que le Chef de l’Etat a eu raison de faire confiance à ses compatriotes contre l’avis de tous, ou presque. Pourquoi les autres, entités autonomes, n’emboîteraient-elles pas le pas ? Je crois qu’il a voulu que le port serve de modèle et que les autres entreprises suivent.” De son bureau Jean-Marie Aniélé mesure le chemin parcouru. Cet homme discret se lâche au fil des minutes et fini par avouer. “Vous savez, quand tout a commencé, tout

en bas de l’échelle, j’étais au chômage. J’ai eu la chance de rencontrer un jour un de mes anciens condisciples que j’avais côtoyé en France, le capitaine de vaisseau Ongouya, alors directeur général de l’AT. C’est lui qui m’ proposé de m’employer au Port de Pointe-Noire. Mais il m’a dit tout de suite qu’il ne pouvait pas me donner un niveau élevé ‘parce qu’on ne veut pas de militaires et que les gens pourraient même partir en grève’. Il m’a toutefois consolé par ces mots: ‘je sais que tu es travailleur, tu es intelligent, tu monteras’. Ce qu’il avait prédit a fini par s’accomplir. J’étais au troisième niveau de la hiérarchie, j’ai gravi les marches pour me retrouver au deuxième puis au premier niveau, jusqu’à devenir Directeur Général”. Et le patron du Port Autonome de PointeNoire espère encore accompagner quelques années la progression de “son” bébé, promis à des lendemains qui chantent dans un pays et une sous-région qui ont retrouvé le chemin de la croissance.


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