LA GROTTE DES COMBES Dossier de présentation et de préconisations PRESENTATION 1-1 SITUATION ET SPELEOMETRIE 1-2 HISTORIQUE DES EXPLORATIONS 1-3 KARSTOLOGIE 1-4 DESCRIPTIF ETAT DES LIEUX PRECONISATIONS 3-1 SUIVI DES INVENTAIRES 3-2 GESTION DE LA FREQUENTATION 3-3 EQUIPEMENTS TECHNIQUES 3-4 GESTION DE LA CAVITE ANNEXES
ARNAUD Judicaël juillet 2012
Comité Départemental Spéléologie Les Blaches 07120 CHAUZON 0977 912 813 / 06 37 12 85 / cds.07@wanadoo.fr
PRESENTATION SITUATION ET SPELEOMETRIE X=744,720 Y=3231,270 Z=275 (Lambert III) Commune de Banne (Ardèche) Développement = 900 mètres (environ) Dénivelé = -45 mètres HISTORIQUE DES EXPLORATIONS Les premières explorations remontent à 1949 (Marron et Martin). En 1979, Chabaud et Migloire effectuent une escalade qui donne accès à un réseau supérieur. Dans ce même réseau, en 1992, Bevengut force l’étroiture terminal et arrête son exploration au bout d’une centaine de mètres dans une grande diaclase sur un siphon. KARSTOLOGIE La Grotte des Combes se développe à proximité de faille majeure (fossé d’Alès et Villefort). Le ruisseau aérien des Combes s’engouffre sous terre au contact des calcaires jurassiques pour former la Grotte des Combes et un réseau hydrographique souterrain. Une coloration du ruisseau de la Grotte des Combes en 1966 a permis de mettre en évidence une relation directe de cette perte avec la Grotte du Perrier, pour résurger à la Fontaine de Berre, dans les calcaires du crétacé plus en aval, avant de rejoindre le ruisseau du Granzon. Carte géologique avec le réseau hydrographique (figure 1) L’étude géomorphologique de la cavité reste à faire, afin de mieux comprendre et mettre en place les étapes de sa formation. Néanmoins, de nombreux remplissages allochtones, planchers stalagmitiques suspendus et formes de creusement para génétiques témoignent d’un creusement ancien. Ainsi l’étude de ces remplissages et formes associés permettrait de mieux définir le bassin d’alimentation du ruisseau qui a creusé ce système. Les formes paragénétiques attestent d’un creusement du bas vers le haut, à mettre en relation avec une remontée du niveau de base (local ou régional ?). Des formes de creusement plus jeunes (quaternaire ?) en écoulement libre se superposent et illustrent le fonctionnement hydrologique actuel de la cavité. DESCRIPTIF L’entrée de la cavité se caractérise par un ressaut au pied d’une falaise d’une dizaine de mètres de hauteur. La zone d’entrée est labyrinthique, étroite et concrétionnée. Plusieurs diverticules permettent d’accéder sur la gauche à un premier ruisseau souterrain qui se perd rapidement dans une étroiture impénétrable pour le spéléologue. Sur la droite un laminoir long d’une vingtaine de mètres permet de rejoindre l’aval du ruisseau souterrain en descendant une verticale de 8 mètres. Une seconde verticale de 5 mètres s’enchaine directement. On progresse ensuite sur quelques mètres dans le ruisseau souterrain. Il y a possibilité d’accéder à un réseau supérieur. Une cheminée remontante marque la fin de ce réseau supérieur. Une verticale d’environ 6 mètres permet de rejoindre la rivière en contre bas. Enfin une dernière verticale de 4 mètres, permet d’atteindre la côte -36 mètres. Un réseau étroit et actif devient rapidement impénétrable au bout d’une trentaine de mètres. Seule l’eau poursuit son cheminement. A la côte -36 mètres, une escalade d’environ 8 mètres permet de rejoindre un conduit supérieur que l’on peut suivre sur 60 mètres environ en rampant. Un ressaut de 3 mètres marque un agrandissement du conduit. Après une trentaine de mètres supplémentaires, une étroiture permet d’accéder aux deux siphons qui marquent le terminus de la cavité à la côte -45 mètres. Plan et coupe développée de la cavité (figure 2 et 3)
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ETAT DES LIEUX Il n’y a pas eu d’état des lieux sérieux et illustré d’effectué. Seules quelques informations et observations ont été récoltées et synthétisées ci-dessous. ARCHEOLOGIE Il n’est pas fait mention dans la bibliographie d’intérêt archéologique. Les caractéristiques de la cavité semblent indiquer que même si l’homme préhistorique y a pénétré, l’ensemble de ses traces ont été érodées ou remaniées avec le temps et la dynamique naturelle du ruisseau souterrain. BIOLOGIE La bibliographie indique la présence de Pseudoscorpion roncobisium leclerci heurtault (GRB – 1978). Lors des dernières visites (CDS 07 - 2012), on peut indiquer la présence de : Coléoptères troglophiles (Diaprysus ?) Écrevisse (Pacifastacus leniusculus - espèce invasive et indésirable) Chiroptères (une dizaine de petits et grands rhinolophes en hivernage) CONCRETIONS La grotte des Combes recèle quelques formes de concrétionnement. Elles n’ont rein de particulier ou d’unique, mais elles méritent tout de même une attention particulière du fait de leur fragilité. Malgré la fréquentation intensive de la cavité jusque dans les années 1990, l’ensemble de la cavité, et particulièrement les concrétions, est bien conservé (hormis quelques traces noires d’acétylène sur les parois). EQUIPMENTS TECHNIQUES L’ensemble du matériel technique nécessaire à la pratique de la spéléologie présent dans la cavité a été retiré lors de la visite du 10 février 2012. PRATIQUES SPELEOLOGIQUES ATTENTION LA CAVITE PEUT S’ENNOYER LORS D’IMPORTANTES PLUIES La Grotte des Combes a été largement (voire trop) utilisée par les prestataires touristiques pour la découverte de la spéléologie jusque dans les années 1990. La cavité est depuis interdite par l’ancien propriétaire. Deux types de sorties sont possibles à la Grotte des Combes. Dans tous les cas les spéléologues ou les visiteurs accompagnés d’un guide pourront s’initier tout au long du parcours à la géologie, l’hydrologie karstique (perte, protection de la ressource en eau), la géomorphologie (lapiaz de voûte, remplissage allochtone, plancher stalagmitique suspendu), la minéralogie (concrétions), la biologie (au gré des rencontres avec un peu d’attention et de respect)… sans oublier le patrimoine agricole à l’extérieur. Tout ceci fait de la Grotte des Combes une cavité très intéressante d’un point de vue pédagogique dans l’apprentissage et la découverte de la spéléologie et du milieu souterrain. ½ journée : cavité de classe 1 à 2 (annexe 1) La zone d’entrée labyrinthique ne nécessite pas de matériel technique pour la progression. Il est aussi possible de réaliser une boucle en descendant le premier puits de 8 mètres et de remonter sans matériel par des étroitures (sélectives) pour rejoindre la sortie en amont du puits de 8 mètres. La zone du labyrinthe est particulièrement adaptée et intéressante pour des élèves en cycle 2. Journée : cavité de classe 2 à 3 (annexe 1) L’objectif d’une sortie à la journée peut être la côte -36 mètres (la côte -45 mètres, au-delà des 60 mètres de ramping, sera réservée aux plus motivés et sportifs). Il y a entre 3 et 6 obstacles techniques à franchir suivant le parcours et les options choisis (consulter le descriptif) qu’il faudra remonter pour ressortir de la cavité.
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PRECONISATIONS SUIVI DES INVENTAIRES Il est souhaitable que le propriétaire se dote d’un état des lieux de qualité, notamment en ce qui concerne la biologie et l’état de conservation des concrétions. Le CDS 07 préconise et se propose de réaliser un inventaire biologique (hors chiroptères) à réaliser avant la saison estivale de 2013. Cet inventaire sera comparé avec un second réalisé au bout de 10 ans. Le CDS 07 propose de réaliser un reportage photo des concrétions caractéristiques de la cavité (en les indiquant sur une topographie) à refaire au bout de 5 ans si aucune dégradation particulière n’est signalée. Le CDS 07 préconise un suivi de la fréquentation des chiroptères par une visite à chaque saison réalisée par la LPO 07. Ce suivi est réalisé pendant 2 ans, puis de manière ciblé sur la période de fréquentation des chiroptères pendant 3 années supplémentaires. GESTION DE LA FREQUENTATION L’accès à la cavité se fera à pied depuis le parking en contre bas de l’Ecole de Banne en suivant le sentier balisé inscrit au PDIPR. Plan d’accès à la cavité (figure 4) La Grotte des Combes ne permet pas de multiples cheminements, et ne comporte pas de grand volume. Aussi, pour une bonne qualité des visites et la protection de la cavité, une gestion de la fréquentation (particulièrement professionnelle en saison estivale) est indispensable. Les groupes seront constitués de 8 personnes, sauf dans le cadre de sortie scolaire de classes élémentaires (partie labyrinthique uniquement) où le groupe pourra être constitué d’une demi-classe. Type de prestations possibles : coupe développée de la cavité avec parcours possible (figure 5) -½ journée (matin et après-midi avec uniquement un groupe à chaque fois) -Journée (un groupe) Les deux types de prestations peuvent être proposés le même jour à condition d’harmoniser les heures de départ à l’entrée de la cavité et d’adapter les parcours. Ce point devra faire l’objet d’une concertation avec les prestataires et d’une période d’essais. Dans tous les cas, une gestion est nécessaire afin que les prestataires ne se retrouvent pas tous en même temps à l’entrée et dans la cavité. Exemple de mise en place de créneaux dédiés pour le mois de juillet reproductible d’avril à septembre.
JUIL
Lun Ceven Ceven Explo
Mar Explo Explo Ceven
Mer APAC APAC Grandeur
Jeu Glin/Dalb Glin/Dalb APAC
Ven Rias/Run Rias/Run Glin/Dalb
Sam Ceven Ceven Rias/Run
Dim Explo Explo FFS
-Journée en bleu (entrée à 9h30 sans le labyrinthe à l’aller). -½ journée en rouge (entrée à 10h en commençant par le labyrinthe et 14h en finissant par le labyrinthe).
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EQUIPEMENTS TECHNIQUES L’équipement technique de certains obstacles nécessite d’être repensé et amélioré. Le CDS 07 préconise : D’utiliser de préférence les ancrages en place (spits et amarrages naturels), De mettre en place si nécessaire des spits inox supplémentaires et des amarrages forés, De laisser en place des plaquettes (inox) pour permettre une pratique professionnelle, De laisser en place des cordes de mains courantes si nécessaire, et d’assurer leur suivi, De mettre en place un balisage de protection aux endroits sensibles (concrétions). Coupe développée avec équipement en place (figue 5) GESTION DE LA CAVITE Le CDS 07, comme représentant de la Fédération Française de Spéléologie délégataire de cette activité, pouvant compter sur un cadre technique permanent, signataire d’une convention d’objectifs avec le Conseil Général de l’Ardèche comprenant le suivi, l’entretien et la pérennisation des sites de pratique inscrits au PDESI, se propose d’être gestionnaire de cette cavité dans le cadre d’une convention afin de définir les objectifs de gestion. Mise en place et suivi des équipements en concertation avec les prestataires. Mise en place de créneaux pour les prestataires en concertation avec eux, Edition d’une topographie avec consignes de pratique à destination des clubs et des prestataires, Réalisation d’un questionnaire annuel à destination des prestataires et clubs locaux afin d’évaluer la fréquentation.
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Il est recommandé que le propriétaire se dote d’un état des lieux de qualité, notamment en ce qui concerne la biologie et l’état de conservation des concrétions. DE LA FEDERATION FRANCAISE DE SPELEOLOGIE RECOMMANDATIONS
ANNEXES :
SECURITE ET PREVENTION POUR LES SORTIES DE DECOUVERTE DU MILIEU SOUTERRAIN ET D’INITIATION A LA SPELEOLOGIE ---------------------------La spéléologie suppose une pédagogie de l'initiative et de la responsabilité, impliquant la connaissance et l'acceptation de risques inhérents au monde souterrain. La pratique de cette activité ne peut être enfermée dans une réglementation stricte qui la viderait de tout intérêt. ORGANISATION DES SORTIES : La spéléologie est une activité de pleine nature et, à ce titre, la Fédération Française de Spéléologie fait siennes les orientations suivantes : Les “activités de pleine nature ” se caractérisent par : - le cadre naturel dans lequel elles se pratiquent, plein d'incertitude, de changements et de nécessité d’adaptation, - les déplacements, la vie de groupe et les contacts avec l'environnement qu'elles occasionnent, - l’engagement physique qu'elles exigent.
Ces activités sont considérées comme des moyens d'éducation mis au service d'une formation globale. Il ne s'agit pas d'enseigner seulement une discipline mais aussi d'animer une activité physique de pleine nature. L'animateur qui conduit cette activité doit : - disposer d'un niveau technique lui permettant de maîtriser les situations que peut rencontrer le groupe qu'il animera ; - assurer l'application stricte et permanente des règles de sécurité.
Lorsque ces activités présentent un degré réel de complexité technique lié à la présence d'un risque à maîtriser, l'encadrement doit être adapté au niveau des difficultés pouvant être rencontrées et à la nature du groupe. Sous terre, le moindre incident peut devenir accident. La sécurité des participants et la protection du milieu souterrain doivent être les préoccupations essentielles du responsable. Les mesures et recommandations proposées vont dans le sens d'une pratique la plus libre possible dans de bonnes conditions d'éducation et de sécurité. SECURITE : La Fédération Française de Spéléologie recommande l'observation des points ci-après : - Reconnaissance préalable de la cavité. - Connaissance du régime hydrologique et des conditions météorologiques du bassin ou du massif. - Communication de l’itinéraire et des horaires approximatifs à une personne connaissant le déclenchement d’une alerte. - Ajustement de la durée du séjour sous terre en fonction du type de cavité, de l'âge (*) et du nombre de participants, de leur niveau technique, de leur condition physique et de leur équipement individuel. (*) Aucune limite d’âge inférieure pour la pratique de l’activité n’est préconisée par la F.F.S. - Encadrement du groupe par deux adultes et limitation à huit du nombre des participants si les difficultés prévues doivent trop ralentir la progression. - Tenue vestimentaire et matériel de secours adaptés au type de cavité, casque avec jugulaire et éclairage efficaces indispensables. - Tous les éléments de l’équipement individuel et collectif doivent être en bon état, convenablement réglés et utilisés conformément à leur destination.
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PROTECTION DU MILIEU : Une bonne connaissance du milieu naturel et particulièrement du milieu souterrain est indispensable pour animer et enseigner une pratique spéléologique soucieuse de l'environnement (pas de traces, pas de déchets abandonnés sous terre, ou à l’entrée des cavités, ...). Afin de préserver le libre accès aux sites et par civisme, le responsable s’appliquera à occasionner le moins de gêne possible (respect, courtoisie, discrétion) auprès du propriétaire et des autres usagers. CLASSEMENT DES CAVITES : En raison de l'extrême diversité des cavités et dans un souci de simplification, la Fédération Française de Spéléologie définit une classification en cinq groupes : - Classe 0 = cavité aménagée pour le tourisme. - Classe 1 = cavité ou portion de cavité ne nécessitant pas de matériel autre qu’un casque avec éclairage. - Classe 2 = cavité ou portion de cavité d’initiation ou de découverte permettant une approche des différents aspects du milieu souterrain et techniques de la spéléologie. Les obstacles seront ponctuels. Leur franchissement, nécessitant éventuellement du matériel, sera adapté aux possibilités du débutant. La présence d'eau ne doit pas empêcher la progression du groupe. - Classe 3 = cavités ou portions de cavités permettant de se perfectionner dans la connaissance du milieu et dans les techniques de progression. Les obstacles peuvent s'enchaîner. L'ensemble des verticales ne doit pas excéder quelques dizaines de mètres, de préférence en plusieurs tronçons. La présence d'eau ne doit pas entraver la progression du groupe, ni entraîner une modification de l'équipement des verticales. - Classe 4 = toutes les autres cavités. L'entraînement aux techniques spéléologiques suppose une pratique en milieux non souterrains, naturels ou artificiels. La classification ci-dessus est évidemment transposable aux sites de surface. COMPETENCES SOUHAITEES POUR L’ENCADREMENT : - Classe 0 : aucune qualification particulière. - Classes 1, 2, 3 et 4 : Il est indispensable que l’encadrement dispose des compétences, au niveau physique et technique en rapport avec les difficultés pouvant être rencontrées. Il est souhaitable qu'un membre au moins de l’encadrement soit titulaire d'un diplôme délivré par la Fédération française de spéléologie. Texte élaboré lors des Journées d'étude nationales de l'École Française de Spéléologie, les 11 et 12 novembre 2000 à L’Isle en Rigault (Meuse) et adopté par le Comité directeur de la Fédération Française de Spéléologie, le 18 mars 2001 à Lyon.
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