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Brésil Jérémy Boisson Downwind aux Canaries Select Robin Johnston Le Verdon en stand up David Latastere Tavarua

Stand Up Paddle Mag • gratuit






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GET UP

Get Up est édité par les éditions Get Up SARL au capital de 7000 euros. 1794 route de Meylan, 38330 Biviers. getupsupmag@gmail.com — Impression — Impression Tuerlinckx, Belgique Toute reproduction partielle ou intégrale est interdite, sous peines de poursuites, on lâchera nos nouveaux molosses, Kuendu, Dario et Nenette. Au cas où des petits malins voudraient photocopier en douce ce magazine ultime et se faire de l’argent de poche, sachez qu’ils ne le sont pas vraiment, Get Up est gratuit ! — ISSN — en cours, je n’ai toujours pas tout compris à la procédure, mais dès que nous avons cinq minutes on s’en occupe.

— Directeur de la publication — Franck Debaecker — Rédacteur en chef — Franck Debaecker assisté cette fois de son ami Pierre de Parmilieu et de Rémi Quique. Merci pour son aide et conseils avisés. — Reporters Photographes — Blémia B. Pierre Pázmány / Agence Alpha Presse. — Direction artistique & maquette — Sonia Roussin. sonia.roussin@gmail.com — Corrections et révisions (elle a beaucoup de travail !) — Clara Gerber

— Photographes — Tom Servais, Mario Entero, Dave Nelson, Grégory Rabejac, Eric Chauche, Christophe Saint Aroman, Pierre Bouras, Céline Wadier, Franck Debaecker et le gars le plus riche au monde , Monsieur DR. Pour tout renseignement, souscription, lettres de menaces ou de mort, merci de contacter la rédaction à : getupsupmag@gmail.com Mille mercis à : A ceux qui soutiennent le projet en répondant présents, Rémi, Brisa et tout le crew du Sossego surf Camp, Renan et le crew de Kerallan, Alan, Benji, Bob, Ivan et Tristan, Cécile, Fred, Candice, Julien Foulc, mon percepteur pour me retourner ma TVA. Merci aussi à Clara et Sonia. Enfin, un petit coucou affectueux à mes loustics, ils se reconnaitront.


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N°02 automne 2010

Chez Get Up, pas d’attaché case en cuir avec les serrures codées, juste un stand up pour partir au boulot. © Céline Wadier.

— En couverture — Kai Lenny enfin sa pagaie et ses dérives par Tom Servais

08 édito 10 Le veinard 12 BOP : ils l’ont vécu de l’intérieur 16 Brésil : un trip du sud au nord 36 Jérémy Boisson 40 Downwind : les lovers dans le canal 44 Select : Stéphane Mocher 50 Itinéraire bis : balades du côté de Lorient 56 Robin Johnston : shaper et top rider 60 Descente du Verdon : Alex Grégoire, David Latastere et Charles Deleau dans le courant. 68 Davos au sommet 76 Tricks : le SUP s’apprend aussi dans Get Up 79 Zik 82 Fidji : l’escapade de Robby Naish et Kai Lenny 98 En vrac


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Comment Danny a brisé mon couple ?

n cet automne, je suis triste. Non que les feuilles jaunes et rouges tombées des arbres de ma contrée vallonnée qui couvrent les pavés martelés par les pieds des manifestants me rendent (qui ? les feuilles) nostalgique. Non, rien de cela. J’étais parti pour vous écrire un superbe et original édito sur le thème : « Le SUP, c’est du surf ». Je me voyais déjà signer ce beau texte, souhaitant bonne chance à Jean-Luc Arassus, président de la Fédération Française de Surf, dans son travail visant à structurer et développer notre sport. J’allais donc ouvrir ma page Word, quand la charmante préposée à La Poste, cousine éloignée de ma non moins charmante banquière, me délivre un pli urgent. J’ouvre la lettre et découvre avec plaisir le nouveau DVD de Danny Ching, Matering Stand Up Paddle Technique with Danny Ching. Ni une ni deux, je sors la galette de son coffret et fonce sur mon canapé, une petite bière à la main. Je visionne, ébloui, les techniques de Monsieur Ching, l’homme le plus rapide en stand up paddle sur une planche de race. Eric Terrien lui-même m’avait confié qu’il récitait, par cœur et en espagnol, les tuyaux divulgués par Monsieur Ching avant de se coucher, sorte de prière très solennelle. Il m’avait aussi expliqué que depuis sa déconvenue en Californie, il dormait avec son leash (voir texte sur la BOP en page 14 pour comprendre). Scrutant dans les moindres détails chaque chapitre du DVD, je sens comme un picotement dans les jambes. Mon cerveau se met à réfléchir (chose assez rare). Je file récupérer ma pagaie dans le garage et extrapole un plan d’action. Après quelques essais de mouvement dans le salon, je me dis qu’une mise en situation serait bien plus profitable. Je fais donc couler de l’eau dans la baignoire, déplace télé et lecteur DVD dans la salle de bain et amène une glace juste à côté de l’écran 16/9 pour stimuler mon imagerie mentale prolixe dans bien d’autres domaines. Lors de

mon premier visionnage, j’avais remarqué que le maître était en maillot de bain bleu, et l’élève à qui Danny prodigue ses conseils, en vert. Certainement un code couleur, comme pour les ceintures au judo. N’ayant pas de boardshort vert, je file dans ma chambre taxer le maillot de bain de ma copine, un petit string vert que je lui ai ramené du Brésil ! Pas très confortable, mais je veux coller à la réalité du DVD. J’emprunte aussi l’anneau de bain du petit dernier ; la hauteur de ce siège de sécurité simulera parfaitement l’épaisseur de ma planche à ras de l’eau du bain. Tout est en place ! Je monte le son, grimpe en équilibre sur ledit anneau dans la baignoire et, avec ma pagaie, travaille mon geste. Je m’applique sur ma position de départ en A, bras bien en avant, puis le catch (l’entrée de la pale dans l’eau), pour finir par une bonne poussée rectiligne et un swing latéral pour décontracter les muscles ! Ça remue un peu l’eau du bain. Je manque de place, surtout du côté droit, vu que c’est le mur de la salle d’eau. Mais mes progrès sont à ce prix. Ma femme est censée faire des courses avec les gamins, Loman et Augustin. Je suis donc tranquille pour une bonne heure. « Chéri, tu es là ? », demande soudainement ma dulcinée. Elle passe la tête dans la salle de bain pour savoir ce que je fabrique encore et me découvre avec stupéfaction, boudiné dans son string vert, en train de simuler un mouvement de pagaie devant ma télé et une glace, en équilibre précaire sur l’anneau du petit. Après avoir lancé un cri hystérique et brisé quelques assiettes sur le carrelage de la cuisine, elle a déserté le foyer conjugal. Danny, si un jour tu as la chance de lire cet édito qu’une bonne âme aura traduit en anglais, sache que tu as, d’une certaine manière, causé la perte de mon couple. Si j’avais su, j’aurais écrit un édito sur le thème : « Le SUP, c’est du surf ! » F. D.



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Le petit veinard © Photo : Daniel Acosta Stajner

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« Je lance prochainement ma marque. Sur cette photo, j’ai une 17’6 « unlimited » avec un système de direction. C’est un shape de downwind qui convient parfaitement pour les courses que nous avons entre les îles, de Maui à Molokai, Molokai à Oahu. Il y a eu trois prototypes pour cette planche, son développement est terminé, nous prenons maintenant les commandes. Dans ma future gamme, il y aura aussi une 14 ‘ en downwind. Je vais bientôt partir en Chine pour commencer la production en série. Le nom de ma marque sera Ekolu Hawaii. Le sticker sur la planche que vous avez sur l’image n’est pas le bon, Nalu Nation est le nom de la marque d’un ami qui m’a aidé dans ce projet. Comme pour tout lancement, je dois tout faire en même temps. Je suis donc le designer, le shaper ou le responsable marketing. En vagues, je vais utiliser certaines de mes planches dont certains shapes de Robin Johnston. Il y aura aussi deux types de production : les planches produites en Chine et des customs à Hawaii pour des demandes spécifiques. Je n’ai pas encore de distributeur en France mais c’est toujours possible. Si quelqu’un est intéressé, on peut parler business. »



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Danny Ching impérial TEXTE & photos Franck Debaecker

Impressionnant. Danny Ching en grand favori, remporte la course Elite et la longue distance de la battle of paddle en Californie à Dana Point. Tous ses adversaires auront constaté impuissants son indéniable suprématie. Petit retour sur une course qui devient, au fil des années, le grand rendez-vous des adeptes de la race en bord de plage (700 inscrits).


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Danny Ching devant une meute de poursuivants. © Tom Servais/Orga

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omment Danny Ching trouve-t-il autant de vagues pour creuser un écart aussi conséquent sur ce parcours de la battle of paddle de Dana Point ? C’est la question que doivent se poser tous les 159 prétendants à la victoire dans la catégorie Elite ? Le King a mis tout le monde K.O assez rapidement. Dès le départ, les australiens Jamie Mitchell ou Travis Grant tentent

de lui emboiter le pas. Danny Ching ne s’affole pas, il y a cinq tours de course et alors qu’il revient vers la bouée en bord de plage avec la meute des coureurs à ses basques, il va avoir un petit coup de pouce de mer nature. En effet les dix premiers vont atteindre cette marque et virer au large sans avoir à gérer un set de vagues qui déferlent. C’est donc plus facile pour se placer et relancer. Car derrière, c’est


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atelier mikado. La première vague arrive et pousse le milieu de la flotte qui tamponne avec des gars classés dans les 20 premiers à l’arrêt à la bouée. Joli carnage. Notre meilleur représentant Eric Terrien y laissera sa planche. Et n’ayant pas de leash, il perdra sa 12’6. Il choisira d’abandonner. Car déjà les leaders sont loin. Si au premier passage où les concurrents doivent sprinter sur le sable de Dana Point dans la chicane délimitée par des barrières, Danny Ching laisse encore planer le doute avec une possible course d’équipe entre lui et Mitchell, où chacun pourra prendre le relais, à la seconde bouée proche de la plage, la messe est quasi dite. Car Danny Ching arrive à s’extraire en partant au take off et à surfer une vague jusqu’au bord. Il creuse un premier écart sans puiser dans ses réserves. Pour recoller Mitchell devra cravacher fort. Mais c’est sans compter sur Ching qui à plusieurs reprises sur le parcours lui refera ce petit numéro. Tous ses poursuivants, à commencer par Mitchell n’ont jamais démérité, mais l’écart entre lui et Ching se résume à ces quelques vagues glanées au long de la battle. Tout en glisse, Ching (en 57 minutes et 45 secondes) empoche

Pas de leash à la cheville, mauvais « cygne » pour Eric.

5 000 $, Mitchell (59 minutes et 36 secondes) gagne lui 3 500 $ et Slater Trout (1 heure et 39 secondes) épargne 2 500 $. A noter que Trout prend la troisième place après avoir coiffé au sprint et sur le sable Andrew Lagrecco et Travis Grant. Le lendemain sur la longue distance et en 18’, Danny Ching dose encore tout le monde, preuve de son actuelle suprématie sur le petit monde du stand up paddle. Chez les filles Candice Appleby remporte la course Elite.

Eric la poisse. Le français installé à Fuerteventura Eric Terrien nous a envoyé un petit message électronique racontant sa Battle of Paddle en Californie. Voici comment il a vécu son épreuve (sans mauvais jeu de mots) « Battle disaster, ça fait un an que je voulais prendre ma revanche sur les coups de pas de chance de l’année dernière. Et cette année, je n’ai même pas complété le premier tour. J’ai pris un départ ni bon ni mauvais et je me suis rapidement calé dans les 20 premiers, mais à l’approche de la deuxième bouée en bord de plage, je suis parti en surf et je n’ai pas pu éviter celui qui était devant moi. J’ai calée ma planche sur la sienne et je suis tombé. Ma 12’6 Nidecker m’a échappée et le gars au lieu de l’arrêter en à profiter pour lui redonner un peu d’élan vers la plage ! Les vagues ont terminé le boulot... Le temps que je la récupère, tous les hom-

mes et la moitié des femmes (qui avaient pris le départ 1mn après les hommes) étaient passés. Déçu, j’ai abandonné et je regrette peut-être un peu cette décision. Mais je me demande surtout si je n’aurais pas du avoir un leash (beaucoup en utilisaient, parmi les meilleurs). J’avais vraiment confiance en moi et les vagues de Dana Point n’avaient rien à voir avec celles dans lesquelles je m’étais entrainé aux Canaries. J’avais simplement oublié que cette fois-ci, je n’étais pas tout seul mais entouré par 200 acharnés ! Je me demande aussi si je n’aurai pas du assurer le coup comme Connor Baxter en prenant au large de la marque pour éviter l’embouteillage. Cela m’aurait évité d’être en photo sur le site d’ESPN en train de nager avec ma casquette et ma pagaie. Sur la longue distance, je termine 2ème en 12’6 derrière Paul Jackson. Je suis aussi

un peu déçu. Mais terminer premier en 12’6 ne m’aurait pas remonté le moral après la déception de la veille. Je termine 1er dans ma catégorie planche/âge et je rapporte tout de même un petit trophée à la maison pour ma cheminée. En fait, le scénario de l’année dernière s’est répété exactement de la même manière... Il semble que j’ai la poisse sur cette course ! Grosse rigolade par contre sur le relais avec Rico (Leroy), Greg (Closier), et la femme de Barret Tester qui à bien voulu se joindre à nous (il fallait une fille dans l’équipe). Au niveau de l’event, c’est monté d’un cran depuis l’année dernière, j’avais peur que le fait qu’il y ait eu deux battles (Hawaii et Dana Point) soit néfaste pour cette dernière. Mais pas du tout. Il y avait plus de monde, le village d’exposants semble deux fois plus grand que l’année dernière, le niveau général est monté. Impressionnant. ».



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GET UP

DOSSIER

Le Brésil TEXTE & photos Franck Debaecker

J’avais longtemps hésité. J’avais consulté fébrilement le tarif des billets sur Internet pour me rendre sur cette quatrième étape du world tour au Brésil. L’investissement en valait-il la chandelle ? Allais-je, à mon retour, devoir supporter les sourires entendus de ma charmante banquière, consultant le découvert abyssal de Get Up ? Et puis Rémi Quique m’a envoyé un petit mail : « Si tu te débrouilles pour arriver sur la compète, je t’arrange un trip chez moi, dans le Nord. Tu verras, c’est extra. » Il n’en fallait pas plus pour entrer mon numéro de carte bancaire et appuyer sur le bouton « commander ».

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heures de vol, connexions incluses. En sortant de l’aérogare de Florianopolis, je guette l’assistance avec angoisse. Pourvu que mon chauffeur soit là. Ivan Floater, ami de longue date et organisateur de la compétition (qui regroupe plusieurs disciplines : kite, windsurf et stand up paddle, ndlr), devait m’arranger le transfert. Un grand gaillard m’accueille. Il ne parle pas un mot d’anglais, encore moins

le français, mais est super fier de me sortir son nouveau poste vidéo pour mater des clips de rap dans son taxi pendant les bouchons. Et comme il nous faudra une bonne heure pour quitter l’aéroport, j’ai tout le loisir d’apprécier la « high tech touch » du Brésil. Quand la route se dégage enfin, j’observe avec étonnement le nombre hallucinant de panneaux électoraux appelant les citoyens du pays à voter. Il y a pléthore de can-


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Rémi Quique, Pipa.


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Peyo Lizarazu sur une droite d’Ibiraquera.

didats, autant de chiffres pour un vote électronique. Plusieurs élections ont en effet lieu simultanément dans cet état fédéral. Les postes à pourvoir sont nombreux et convoités. Au Brésil, pouvoir et argent sont liés, dans un pays en plein boom économique. « Tous des bandits ! » scande la voix du peuple dans la rue. Mais la campagne semble bon enfant, avec ses meetings colorés et dansants, ses voitures surmontées d’enceintes diffusant musique et programmes politiques. Trois heures plus tard, je tombe dans le lit de ma « pousada ». Quatre murs, un frigo et un gardien qui titube, imbibé par son apéro dinatoire alors qu’il me tend les clefs.

Retrouvailles Le lendemain, aux aurores, je suis d’attaque. J’ouvre les rideaux pour savoir si le vent balaye déjà la plage d’Ibiraquera. C’est assez courant en septembre. Je suis allé deux fois sur ce spot suivre les aventures palpitantes du hot local, le windsurfer Kauli Seadi. Hier, pendant que je dégustais mon plateau-repas de la TAP (pas mauvais au demeurant), il a remporté en SUP la finale du championnat brésilien, face à un certain Leco Salazar. Kauli connaît sa vague comme personne. Ce matin, le vent n’est pas établie. A l’étage d’en dessous, Antoine Delpero charge sa voiture de location et s’apprête à vivre une longue journée de compétition. Il est descendu sur Ibiraquera depuis une bonne semaine et teste ses nouveaux jouets. Il rejoint au line up les Basques Peyo Lizarazu et Xabi Lafitte. Kai Lenny est aussi à l’échauffement, tout comme Rémi Quique ou Jaime Rocha. Dans une petite heure, la direction de course va lancer la compète. Au large, de belles séries. Ça ferme parfois et une bonne lecture de vagues sera importante pour avancer dans le tableau. Soudain, je tombe sur le « king » du spot, du moins en windsurf : Kauli Seadi. « Salut, mon ami ! » me lance le joyeux luron dans un langage un

peu plus châtié. Je connais le triple champion du monde de windsurf (en vagues) depuis bientôt dix ans, notre premier trip en Nouvelle-Calédonie remontant à l’aube des années 2000. Ravi de le revoir, je regarde aussi ses jouets, deux planches assez courtes. Le lascar n’a rien d’un lutteur biélorusse élevé aux anabolisants. Kauli est reconnu sur « son » circuit pour avoir régulièrement révolutionné ses shapes, innovant dans les concepts des planches de windsurf. Surprise, lui, l’initiateur du quad en « surf à voile » ride sur deux thrusters. « Toutes les quads que j’ai testées ne me satisfaisaient pas. Cette configuration d’aileron sous-entend que tu fasses mordre le rail. Or en stand up, tu as souvent la planche qui flotte hors de l’eau, de par son volume. » Toujours très sollicité, Kauli file sous le

Au Brésil, pouvoir et argent sont liés, dans un pays en plein boom économique. « Tous des bandits ! » scande la voix du peuple dans la rue.


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Kauli Seadi le windsurfer est à son aise sur un stand up paddle.

village Mormaii pour voir son tableau : Rémi Quique et Kai Lenny seront dans la série à quatre, ses deux principaux rivaux pour passer au second tour. Certainement le heat le plus relevé des premiers rounds. Un peu plus loin dans un fauteuil, relax, Ivan Floater converse avec une jolie blonde. « Mister Franck , me lance-t-il, welcome in Brazil, we gonna have a nice SUP event ! »

Mais où sont-ils ? Revenons sur les premières confrontations en s’attardant sur les absents de marque. Les ricains Duane DeSoto et Colin McPhilips n’ont pas eu leur visa en temps et en heure, leur sponsor fringues ayant commandé leur billet trop tard pour obtenir le précieux sésame. Belle économie, deux billets pour rien… et deux grosses pointures de moins dans un tableau déséquilibré, le bas étant plus relevé que le haut. Jolie formule quand on y repense, mais c’est la réalité. Dès le départ, belle opposition de styles entre Peyo Lizarazu, Sean Poynter et Thierry « le Lion » Domenech, qui arbore une superbe planche de Robin Johnston. Le Français, installé à Tahiti, a longtemps mené sa talonné par Peyo. Mais le Californien prend deux vagues coup

sur coup, en remontant backside très à la verticale pour redescendre au creux. Ça enchaîne et il score pour revenir sur Peyo, privant Thierry d’une place en quart, place qu’il méritait pourtant. Dans les séries suivantes, peu de grosses surprises : Carlos Bahia, Arsene Harehoe, Garrett MacNamara (sur des planches de Leco Salazar), Roberto Viera, Antoine Delpero et Guillaume Bourligueux passent sans encombre. Idem pour Robin Johnston et Ikaika Kawai, toujours aussi puissant sur sa 10’3. Dans la sixième série de ce premier tour, belle surprise : si le Brésilien Alexandre Magrinho domine son sujet en étant, sur sa planche vert fluo, très radical en roller (jambes écartées, pas forcément esthétique), Xabi Lafitte sort Kainoa McGee grâce à son avant-dernière vague, où le Français enchaîne et frappe à plusieurs reprises la gauche en frontside. Soulagement pour le Basque. Arrivé du Panama il y a deux jours, il a récupéré sa planche avec de nombreux impacts et casse une dérive au bord en la testant en version quad (il brise aussi une pagaie à l’entraînement, ce qui le décidera finalement à ne pas dépenser quelques reals dans un billet de tombola le soir venu). Heureusement, avec Thierry Domenech, ils font les réparations qui s’imposent.


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Leco déjà Dans l’avant-dernière série, Leco Salazar fait un festival. Radical, vertical, il surclasse Tama Audibert, avec ses fameux moves à midi. Exit Ekolu Kalama, troisième, pas vraiment déçu puisqu’il a donné le meilleur de lui-même et pourra du coup se consacrer à la dernière phase du prochain lancement de sa marque, la production en série de ses protos en Chine. Pour finir, dans la dernière série, Kauli Seadi et Kai Lenny passent, dans cet ordre. Rémi Quique, très déçu, n’aura pas créé de belle surprise, alors qu’il a certainement mieux enchaîné qu’il ne le pense luimême. Il manque cependant de consistance et de régularité pour aligner plusieurs séquences et du même coup faire monter ses notes : « Je n’ai jamais retrouvé mes très bonnes sensations de la veille ». Une épreuve trop courte pour apprendre… Le Quiqueninho deviendra grand ! Mais en face, Kauli lit sa vague comme un livre ouvert (quel lyrisme !!) et la moindre erreur coûte cher. Il claque, avant le drapeau rouge, un petit floater, preuve qu’il compte bien aller le plus loin possible dans le tableau. Kai Lenny aura cherché des droites moins longues le long de l’île en début

de heat, pour enfin revenir backside sur des gauches et placer sa planche à midi. Le lendemain, meeting à 7 heures 30. La houle est annoncée avec une plus grosse période. Cela promet. Il y aura donc un heat réunissant Kai Lenny, Tama Audibert, Leco Salasar et Kauli Seadi, le haut du tableau où se trouve Peyo étant quant à lui plus ouvert. C’est aussi en raison de cette houle renforcée et annoncée avec période de 16 que les riders ont décidé, à main levée, de reporter la suite de la compétition au jour suivant. C’est beau, la démocratie participative…

Leco historique !

Kai Lenny à Ibiraquera.

Ce deuxième jour de course, quand je croise Tristan Boxford au petit déjeuner, il me distille quelques bonnes infos sur le futur du tour en 2011. Une possible étape au Maroc, à Dakhla, une autre très avancée en Australie… Le tour de stand up paddle est dans une phase ascendante, à l’image du nombre croissant de pratiquants. Tristan me vante aussi le niveau de Leco Salazar : « Je l’ai vu faire des moves que personne ne sort », surenchérit le tour manager. Si tout le monde connaît Leco en vidéo, une interro-


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Rémi Quique plein tube sur un secret spot.

gation persiste : sera-t-il capable de tenir la pression au Brésil ? Son style très engagé, avec une prise de risques importante, ne se retournera-t-il pas contre lui ? J’en étais à ces incertitudes de comptoir dignes d’un fan de foot lisant son quotidien devant son café noir avec Ginette qui rembarre le Dédé devant son petit blanc alors qu’il allume une clope et que c’est aujourd’hui strictement interdit, lorsque le compte à rebours de ma montre a dégainé sa sonnerie stridente. J’empoigne alors boîtiers et optiques de luxe pour reprendre ma place en bord de plage. Par rapport à la veille, la houle est plus grosse. Les droites déroulent le long de l’île. Ce sont les meilleures sections en ce début de compète ; il faudra surveiller, plus tard avec la marée, comment les gauches se formeront sur les bancs de sable. Quatre heures plus tard, c’est plié. Leco Salazar remporte, avec un certain panache, la quatrième épreuve du stand up world tour 2010, ce pour sa première participation sur une étape du circuit mondial. Kai Lenny et Peyo Lizarazu restent en bataille pour le titre. Avantage au minot, qui, avec sa seconde place au Brésil, tient la corde (Peyo sort quatrième de sa finale).

Flashbacks Pour la petite histoire, on retiendra que Peyo Lizarazu revient de loin, même s’il semble agacé de cette nouvelle quatrième place (la troisième en quatre épreuves, il n’a pas encore pris un abonnement mais y pense). En quart,

Dans l’avant-dernière série, Leco Salazar fait un festival. Radical vertical, il surclasse Tama Audibert avec ses fameux moves à midi. il a retrouvé dans sa série le Brésilien Carlos Bahia. Les deux hommes se retrouvent au coude-à-coude au take off pour prendre la même gauche. Le Brésilien est prioritaire ; Peyo part pourtant et ride tout en puissance la vague qui ouvre. Ma calculette s’affole : deux, plus trois, plus deux vingt-cinq, plus... Mais les juges ne comptabilisent pas sa dernière vague et le disqualifient ensuite. Coup de Trafalgar, mon capitaine ! Sean Poynter passerait donc en demi-finale ? Je comprends alors la colère du Basque, qui balance sa planche dans l’eau. Mais nouveau rebondissement : fairplay, Carlos indique aux juges qu’il a laissé volontairement cette vague au Français et qu’il n’y a finalement pas interférence. De nouveau, changement dans les résultats. Ma calculette en perd ses cristaux liquides. Peyo est repêché, il mérite son billet pour la « semi final ». Il sera rejoint par l’autre Français, Antoine Delpero, toujours aussi constant dans ses notes et son style technique. A ce niveau de compétition, nous gardons un œil sur le bas de tableau. Le plus relevé des quarts étant celui de Kai Lenny… Le prodige de chez Naish embarquait dans sa


22 série avec Kauli Seadi, Tama Audibert et Leco Salazar. Copieux. Mais il domine finalement ses rivaux avec de gros rollers sur des droites qui se tendent avec la marée basse. Leco Salazar colle au score, pour lui aussi revenir en demi. Peu après, Robin Johnston dégaine et marque des points sur des droites. Dans son quart, il ne prend que les deux vagues nécessaires, pas une de plus : l’une en milieu de heat, l’autre juste avant le drapeau rouge. Une ultime droite qui creuse et qui lui permet de passer de bons rollers. Juste, mais suffisant. Malheureusement, en demi, il ne sera pas aussi constant et chute. Heureusement pour Kai Lenny… Ce dernier trouve, peu avant le drapeau rouge, une vague qui lui permet de passer en finale. Sans ce dernier coup de rein, le titre mondial aurait pu lui échapper.

Indécision En finale, Peyo score le premier avec des droites en backside. Propre et net, la puissance de Lizarazu est étonnante. Kai Lenny est plus en dedans, chute. Il semble moins incisif, mais il ne lui suffit que de quelques moves avec sa planche à midi pour monter dans les notes. Antoine Delpero gère, gros nose sur une section bien raide, il plonge, fléchit et claque un beau roller. Sa première vague laisse à penser qu’il peut s’imposer, d’autant que Leco Salazar envoie de gros turns mais ne parvient pas à enchaîner. Il chute et rechute, hormis lors d’un roller backside bien senti. « En arrivant au Brésil, j’ai commencé à me poser des questions sur ma planche favorite », précise Antoine après coup. « Je me suis demandé si elle n’était pas un peu trop large. J’ai des difficultés au bottom à la faire rebondir et à remonter assez radicalement. En finale, je commence par une droite

qui a été bien notée, 8 je crois, puis je suis tombé, ce qui m’est assez inhabituel. J’étais plutôt émoussé physiquement, surtout pendant la finale de 40 minutes. Il faut que je travaille un peu ma souplesse. J’avais les cannes raides. Dans la demi, c’était assez compliqué. Je repasse premier juste à la fin. Même si en apparence je gère, il n’en reste pas moins que pour cette finale je manquais d’énergie. En rentrant en France, je revends mes planches et je travaille sur des planches plus étroites, même si c’est moins facile à la rame. Je suis actuellement à 29’’5. Je vais descendre dans les 27’’. Quant aux planches plus courtes, j’y crois pour des adeptes du shortboard qui ne font pas de nose. Les Brésiliens ? Ils sont avant-gardistes sur les shapes et les glass des planches. Il y a, au Brésil, de très bons shapers, notamment en longboard. Leco Salazar, je ne le connaissais pas. Je connais en revanche son père, Picuruta, un des meilleurs longboarders au monde depuis 20 ans. Leco fait des trucs impressionnants. Il mérite. A terme, tous les longboarders vont être tentés d’essayer le SUP. Ils seront conquis par la vision du spot, le fait de se pencher… Une sensation vraiment géniale ! » A la fin du heat, Leco trouve une longue gauche sur laquelle il place un nose, temporise et travaille la fin de la vague jusqu’à la plage. De la butte qui

Deux Français en finale de cette étape, les deux mêmes dans les quatre premières places overall… Qui prétend que le SUP de haut niveau est moribond en France ?


23 surplombe le spot, les spectateurs sentent que le Brésilien tient sa victoire. Ils convergent vers le podium, ravis. Leco Salazar s’impose donc, devant Kai Lenny. Antoine Delpero monte sur la troisième marche du podium. Deux Français en finale de cette étape, les deux mêmes dans les quatre premières places overall... Qui prétend que le SUP de haut niveau est moribond en France ?

Autre point de vue Fin de ce premier chapitre. J’avais prévu de rester jusqu’à la fin de l’épreuve, mais avec ce résultat obtenu avant la fin de la semaine de compétition, Rémi et moi changeons nos plans. Retour fixé au samedi matin. La houle est encore présente. Elle est même plus propre. Je tanne Kauli pour sortir son jet. Le Brésilien aimerait bien, mais à chaque sortie il se retrouve avec les écologistes sur le dos. Paradoxe des sports de glisse modernes... Nous avions prévu de shooter avec le jet. Finalement il me largue dans le courant, devant l’île qui domine la plage : « Plonge, Francky ! » La houle tourne des deux côtés de l’île, provoquant un clapot infâme

et un courant malsain. Avec ma caisse étanche remplie de matos photo, j’ai vraiment l’air malin, à brasser pour trouver un endroit où débarquer. Si ma charmante banquière me voyait, elle me ferait les gros yeux en pensant au matériel acheté avec son crédit à 4,85 ! Mais d’ici, le point de vue est unique. Je regrette même de ne pas avoir tenté l’opération au nom de code « D Day débarquement Brasil » la veille. Au line up, Thierry Domenech rentre un barrel avant de se faire faucher par la lèvre. Kai Lenny déboîte dans son style progressif. En free session, il est vraiment incroyable et aérien. Kauli Seadi serre en backside sur des droites. Alors que le vent monte, il retourne à la plage pour prendre son matos de windsurf et satellise un gros aerial. Puis, avec son compère le kiter Doudou, et faisant fi des complaintes des « verts », il part pour une session de tow sur foil. En Waterman averti, Kai Lenny sera aussi de ce petit jeu. Les deux riders sont aussi talentueux, quel que soit le jouet qu’ils ont entre les mains. Une dernière journée avec des conditions incroyables. Demain, Kauli part pour le Danemark (il y remportera une PWA de vagues, ndlr), nous pour Natal.

Garopaba

Rémi Quique envoie le roller à 6 heures du matin.

Après avoir préparé nos sacs tôt le matin, Rémi prend le temps de gérer les transferts des Tahitiens et de Robin Johnston. Son brésilien est mis à contribution. Tous les riders convergent vers Floripa pour une escale festive. En effet, chacun aspire à une bonne soirée bien mouvementée, la réputation des filles de Florianopolis ayant emporté la conviction des plus indécis. Mais avant de remonter plein nord, nous faisons un détour par le quartier général de Mormaii. Si elle n’est pas trop connue en France et demeure peu présente aux Etats-Unis, la marque phare de surfwear est, au Brésil, une institution. Basée à Garopaba (entre Floripa et Ibiraquera, ndl), le nom de Mormaii est la contraction de Morongo, surnom de son créateur, de Maria, sa


24 femme, et d’Hawaii. Marco Aurélio Raymundo a lancé Mormaii au milieu des années 70 alors que, jeune médecin en quête de belles vagues dans des contrées reculées, il subissait le froid du sud. Soumis à la dictature, le pays était alors replié sur lui-même et il n’existait pas de combinaison. Les premiers modèles à base de chambres à air feront le bonheur des plongeurs et des pêcheurs. Le début d’une saga. Le développement de Garopaba est lié à celui de Mormaii. C’est un gros employeur dans la région. Le village s’est modernisé grâce à cette industrie de la glisse. Avec

un chiffre d’affaires de 270 millions de dollars, la marque compte une vingtaine de pro shops dans tout le pays et diffuse ses produits via un système de licences. Au Brésil, Mormaii est supérieur, en termes de parts de marché, aux poids lourds américains et australiens réunis. Eduardo Silva Nedeff, un des administrateurs, assure la visite. Avec Ivan, Rémi et Tristan, c’est l’occasion d’évoquer de futurs partenariats et projets. Un échange fructueux, alors que nous rencontrons les designers et les responsables des stocks, qui nous présentent les nouveaux produits comme une combinaison de tow in pour Waterman. Nedeff est passionné de kite. Il ne manque pas une session à Ibiraquera et reste à l’affût de nouveaux talents. Très proche de Kauli, il mise sur le développement du stand up en Amérique latine. Avoir dans son team Leco Salazar (et Rémi Quique, ndlr) sera l’occasion pour Mormaii d’asseoir son image dans la discipline. Mormaii est vraiment partout : dans les shops spécialisés et même dans les aéroports, sur les comptoirs

Mormaii est vraiment partout : dans les shops spécialisés et même dans les aéroports, sur les comptoirs des boutiques, où se côtoient lunettes et poster de Kauli Seadi. des boutiques, où se côtoient lunettes et poster de Kauli Seadi. Le dernier gros projet de la marque est la sortie d’un petit 4x4 produit en collaboration avec Suzuki et le lancement d’un bateau de wake. De la lunette au VTT, en passant par toute une gamme de Néoprène, de casques, de surfwear aux accessoires les plus extravagants, comme une ligne de chaussures féminines, Mormaii rayonne sur l’Amérique du Sud. Elle n’importe pas son Néoprène ; elle le fabrique à Garopaba. Nous n’aurons pas la chance de

Rémi et Ivan dans son atelier

Comment es-tu arrivé au Brésil ? Je suis arrivé en novembre 2000, pour des vacances à Buzios, à trois heures de Rio. Le père d’un ami habitait là-bas. Je devais y rester une semaine. J’y suis resté trois mois. Buzios, c’est l’Ibiza du Brésil. J’étais jeune et fou et cela me convenait parfaitement. Ensuite, je suis resté là-bas. J’ai loué une « pousada » en septembre 2001, pour commencer le Sossego Surf Camp. Il y avait sept chambres au bord de la plage. A la fin de chaque saison, je bougeais dans le Brésil pour découvrir le pays. En mai 2005, je suis venu à Pipa et j’ai trouvé le coin fantastique. J’ai flashé sur les spots de reef. De plus, tous les spots sont très proches. Enfin, le nord est très authentique. J’ai trouvé, à Tibau, une « pousada » à l’abandon à retaper. Je me suis installé avec ma compagne, Brisa, et depuis nous sommes toujours là.


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Le cas Rémi Quique Rémi Quique est un Français installé au Brésil. Le voir discuter avec les Brésiliens est une leçon d’intégration. Plus vrai que nature, à tel point que de nombreux villageois ont mis un moment avant de savoir qu’il était français et que c’était bien lui le propriétaire de sa « pousada » (et non un employé). Un parcours atypique que nous retraçons.

Avant de t’installer ici à Pipa, quand tu étais sur Buzios, tu restais douze mois sur douze au Brésil ? Non, six mois au Brésil et six mois à faire la promo de mon camp. J’ai aussi vu que tous les clients que j’emmenais déguster des fruits du Brésil, dont l’açaï, regrettaient de ne pas avoir la même chose en France. J’ai donc importé ces fruits en France pour faire, comme ici, une sorte de petit bar de jus de fruit. Avec trois fois rien, les Brésiliens font un bar en bord de plage, sur la place d’un village. C’est très sympa. J’ai fait la même chose en France. C’était mon activité secondaire. Il y avait cependant les obstacles propres à notre pays, comme l’obligation d’autorisation municipale. J’ai donc monté un bar sous le statut d’artisan itinérant dans un Citroën tube HY. Tous mes potes de l’île de Ré m’ont aidé et je vendais mes jus de fruits aux Grenettes. C’était le spot. Comme ça marchait bien, je les distribuais aussi dans d’autres bars. Mais en arrivant sur Pipa, j’ai dû bosser dix mois de l’année. Cette double activité n’a donc pas pu perdurer. Revenons sur Tibau. Quels sont les différents spots autour de ton surf camp ? Le premier spot est en bas du surf camp. Il pète en pleine eau à 400 mètres du bord. C’est une vague d’embouchure de rivière ; c’est plutôt une gauche. Le spot n’est pas protégé du vent, donc ça marche plutôt le matin. Ensuite, juste à côté, il y a un beach break. C’est Praia do Giz. C’est mieux pour le short board. Un peu plus loin, il y a la pointe, avec un slab qui envoie fort. C’est plus adapté en short board. La baie Cacimbinha est aussi un bon plan, avec beaucoup de beach breaks. Au fond de cette plage, il y a Madeiro, une longue droite qui casse sur du sable.

C’est une vague facile pour débuter. Sur la pointe de cette plage, où se retrouvent de nombreux surfers de tous niveaux, il y a une vague un peu plus technique. C’est du reef qui déroule en droite. Par houle de nord, l’outside à la pointe connecte avec la vague du bord. Cela permet de surfer très long. 400 mètres. Après cette baie, c’est la Baie des Dauphins, avec une pointe. Elle est accessible en stand up principalement, donc elle n’est pas surpeuplée. Nous y donnons les cours de stand up. C’est aussi une droite qui déroule facilement, sur laquelle tu peux placer de longs cutbacks. Ensuite, nous arrivons sur Pipa, l’Ajao. C’est une vague de reef assez ludique, facile à marée haute, mais attention à marée basse, ça creuse un peu plus. Sur la pointe de cette même baie, il y a une longue droite qui peut tuber. As-tu des spots secrets ? Oui, un. Une vague de reef qui pousse fort, une droite qui tube et qui demande en stand up beaucoup d’engagement. Il y a peu d’eau, il faut avoir un très bon niveau. Tes débuts en stand up ? Il y a deux ans et demi, j’ai vu des images de SUP et j’ai tout de suite été emballé. Mais au Brésil, il n’y avait pas de planches, donc quand je suis rentré en France, j’ai acheté une board pour débuter. C’était une 9’11. Le côté promenade et accès sur des spots lointains m’a très rapidement plu. Quels furent tes débuts en surf ? J’ai commencé par le body board, puis le surf à 13 ans. Un ami, Nicolas Valegas, m’avait prêté sa planche, une 6’2. Renaud Cardinal, d’UWL, m’a ensuite shapé ma première planche. J’avais pas trop d’argent. Depuis, il a fait toutes mes planches. J’ai ensuite participé à de

petites compètes, dont le Quiksilver Pro Junior. Un excellent souvenir. On dormait en camping, il y avait plein de mômes. J’étais venu avec le club de Royan. Taj Burrow avait gagné et nous avions tous halluciné. A partir de cette période, j’ai fait plus de compètes, championnats et coupes de France, et le circuit européen EPSA. Entre-temps, j’étais rentré dans le team Quiksilver. Peyo Lizarazu et Gary Elkerton avaient inauguré un pro shop de la marque à La Rochelle. J’avais préparé une vidéo pour la leur montrer à cette occasion, grâce à Thomas, d’UWL. J’avais une vidéo et un book. J’ai ainsi décroché mon premier contrat à 16 ans. A 20 ans, j’ai arrêté la compète pour monter mon surf camp au Brésil. Vingt ans, c’était jeune pour monter cette entreprise... J’ai eu l’idée à 19 ans et monté le camp à 20. J’étais prof de surf. J’avais fait beaucoup d’encadrement ainsi qu’une saison dans un restaurant. J’étais chef de rang. J’aimais beaucoup la restauration. A Buzios, il y avait beaucoup de « pousadas » à louer, pour le prix d’un appartement ici. Je ne voulais pas rester chez moi. Le Brésil m’a semblé une meilleure option. Ce fut l’excuse pour se poser au Brésil. Je ne pensais pas que ça marcherait si bien...


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RĂŠmi Quique sur un outside non loin du Sossego Surf Camp


28 voir l’usine en activité car les ouvriers débrayent chaque vendredi pour assurer la maintenance des outillages, mais Ivan nous confie que c’est impressionnant. Avant de repartir vers Floripa, nous faisons un détour vers son atelier. Ivan a longtemps collaboré avec Kauli. Il reste toujours très demandé et nous montre ses dernières planches de SUP. Un modèle de surf et une planche de race, une 12’6 de 5 kg. Du beau boulot. Très impliqué dans le stand up au Brésil, il a dû, pour organiser le championnat brésilien, prélude à la coupe du monde, fédérer les différentes associations du pays. Un fastidieux travail. Et à cause de budgets en restriction en cette période d’élections, il a mis près de 5 000 euros sur la table pour combler le déficit. Mais il relativise : « L’année prochaine, nous pourrons voir plus grand. J’en suis convaincu. »

Tibau do Sul En route vers Floripa, nous déprimons un brin. Non que nous soyons nostalgiques du départ. Non, plus déprimant encore est le discours lénifiant de notre chauffeur qui, durant les deux heures de route, martèle son programme politique et économique. Visiblement sans problème financier le 30 du mois, cet investisseur, arborant la belle trentaine dans son 4x4 haut de gamme, fustige la politique

de Lula, qui a accordé des crédits aux plus défavorisés dans le but d’agrémenter leur quotidien. Cela provoque, selon lui, une bulle spéculative qui nuit à ses placements financiers. Le pauvre petit garçon riche est donc contrarié. Il se verrait bien quitter « cette merde de pays » pour les Etats-Unis. Rémi laisse couler. Moi, je roupille. Nous faisons une halte à Santa Catarina, chez un ami, Konan Lang, pro windsurfer à la retraite et futur cuisinier. Le lendemain, une journée de vol pour Natal et nous voilà dans le combi blanc de Rémi, en direction de son surf camp à Tibau do Sul, près de Pipa, une station balnéaire réputée, sorte de Saint-Tropez du Brésil sans yacht et sans la petite culotte de Paris Hilton. Je découvre le village de Tibau à l’embouchure d’une lagune, après avoir longé des cultures de canne à sucre. La vue est sublime. A peine nos sacs posés, nous chargeons les SUP de 11’ sur le toit du VW pour une


29 petite balade au calme au pied des falaises couleur ocre. Les pêcheurs rassemblent leurs filets, bien éméchés par les alcools locaux. D’autres réparent un moteur, pendant que les enfants plongent dans l’eau. Le rythme effréné des métropoles où nous avons atterri est bien loin. Le soir, une caipirinha en main, nous consultons la météo. Nous avons une petite houle pour les trois jours à venir. De quoi voir venir. Demain, départ 5 heures.

Attention à la patate ! Rémi était ravi de sortir de l’eau. Jusqu’alors, nous avions joué de malchance. Le nord-est est venté. Il faut se lever

tôt pour surfer. Nous avions enchaîné les sessions, certaines meilleures que d’autres, mais sans vagues, illustrant le potentiel incroyable des spots. Le premier jour, Rémi et Michel avait scoré un bon petit deux mètres à Pipa, sous un ciel gris. Le soir, nous avions shooté dans l’eau à marée basse, juste avant que le soleil déserte le spot et qu’il me prive de sa précieuse lumière. Nous avions aussi profité de Madeiro avec les stagiaires du Sossego, par ailleurs centre UCPA. Il y avait Brisa, l’amie de Rémi, Monna, Marie, Virginie et Michel (les moniteurs du centre, ndlr). Petit, mais vraiment sympa. Et puis un matin, Rémi m’a emmené sur son secret spot. Descente abrupte de

J’ai sagement mis le 300 sur mon boitier et me suis approché sur les rochers tranchants.

Sur la lagune, Tibau do Sul.

la falaise. Il m’a conseillé : « N’y va pas tout de suite en watershoot. Ça pousse vraiment fort, ici, et tu vas te faire démonter sur la dalle à marée basse. » J’ai sagement mis le 300 sur mon boîtier et me suis approché sur les rochers tranchants. Rémi n’a pas pris beaucoup de vagues. Le vent est vite rentré. Mais dès la première, il a tubé et a calé sa 8’4 contre la paroi, agile et faisant confiance à son instinct. Vite et bien, pour ressortir un peu plus loin, gonflé à bloc. Dès lors, la machine était lancée. Rollers, longs cutbacks roundhouse comme il les aime. Une bonne session à la maison. L’après-midi, nous sommes retournés sur ce spot pour voir l’intensité du vent. Side off et toujours ce swell puissant. En kite, Rémi a repris le chemin des bottoms frontside appuyés, rollers puissants, placement impeccable pour manœuvres radicales. J’en avais assez pour cette journée. Heureusement, car la houle est tombée le jour suivant. Avec Michel, nous avons pris les stand up pour une descente downwind, avec pour point de départ Pipa. Au loin, la Baie des Dauphins fonctionnait. Alors que je ne


30 m’y attendais pas, une grosse épaule m’a surpris, long ride sur cette droite rapide qui ouvre pour y placer quelques gentils bottoms. Michel s’est alors pointé : « Descends pas trop bas, t’as une patate. » Nous étions tous les deux sur le spot, remontant au peak avec un peu de vent dans la face. Suivant mon guide qui attaquait fort, j’ai pris la suivante, mais la vague a molli après deux virages. Je suis sorti et j’ai connecté avec la suivante. Opportuniste. De nouveau un long surf, dévalant en travers de la section, avant de voir un méchant tourbillon devant moi. « Merde, la patate ! » Je sors fissa, mais un double courant me fauche net. Je me retrouve sur le reef. Pas malin. Je ressors avec quelques bonnes coupures. Une bonne leçon à retenir. Michel éclate de rire en me voyant revenir. Quelques vagues plus tard, nous descendons sur la pointe de Madeiro pour conclure cette session avec un bon brownie acheté à Fabrice, un voisin grenoblois installé au Brésil. Le monde est petit. Le plaisir, immense.

Acari

Organisateur d’expo photo, Didier Kelly me raconta sa visite à Alberto Korda, l’homme qui immortalisa le fameux portrait du Che au cigare, et son dîner aux côtés de Fidel Castro.

Le refrain de la chanson dit : « O sertão vai virar mar, dá no coração, o medo que algum o mar também vire sertão. » En résumé, tout retourne au Sertan. Rémi connaissait un lac sublime dans cette région reculée, à trois heures de route de Tibau. Je ne savais pas ce que nous allions y trouver. Une sorte de désert ? La veille, Rémi avait initié les gamins du village au SUP sur une petite rivière. Magique. J’avais encore en tête ces bons moments, bercé par le roulis du

combi sur la route défoncée. Le navigateur Didier Kelly, ayant à son actif plusieurs participations à la coupe de l’America et quelques tours du monde, était du voyage. J’adorais Didier. Il avait toujours des histoires incroyables. De père français, il s’exprimait dans la langue de Molière avec aisance. Un bouquin

A Icari, sur un lac artificiel dans le « sertão ». © Didier Kelly.


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Rencontre avec le prodige Salazar Leco Salazar remporte donc sa première étape de coupe du monde sur le Stand Up World Tour au Brésil, à Ibiraquera. A peine les résultats proclamés, nous avons attrapé le jeune prodige du SUP pour faire plus ample connaissance.

Qui es-tu ? Je m’appelle Leco Salazar. J’ai 22 ans. Je viens de Santos, dans l’état de São Paulo. Je suis né dans le surf et y ai été éduqué par mon père, un grand surfer au Brésil (Picuruta Salazar, multiple champion du Brésil, surfer respecté en longboard). Il nous a transmis cette passion, à mon frère et moi. Le surf est dans nos gènes. Sans cette filiation, je ne serais pas là aujourd’hui. Tes impressions, juste après la proclamation des résultats ? Je ne pensais pas gagner devant tous les grands noms du stand up. Je suis super heureux de représenter le Brésil sur le tour mondial. Que représente le stand up paddle au Brésil ? A Santos, là où nous vivons, notre famille possède une école de surf. Nous y enseignons le stand up. Il y a plein de gens qui pratiquent cette discipline : des filles, des vieux, des gens de toute sorte. Il n’y a pas d’âge pour faire du SUP. Le matin, quand je surfe, il y a toujours une quinzaine de personnes à l’eau en SUP. C’est très sympa. On se réunit pour prendre quelques vagues avant d’aller travailler. Tu t’attendais à un tel parcours, ici, au Brésil ? Je suis sur le cul, je n’y crois pas. Quand je suis rentré à l’eau, j’ai laissé mon destin entre les mains de Dieu. Tout le monde surfait bien et je suis conscient de mon niveau. J’ai laissé faire. Et si cela devait être mon heure, eh bien je

devais gagner ! J’ai attendu de prendre les bonnes vagues et, juste avant la fin de mon heat, j’ai eu la dernière bonne rampe. Cela m’encourage pour suivre l’intégralité du tour l’année prochaine. Avec quelle planche as-tu ridé ? Est-ce difficile de trouver une bonne board de SUP au Brésil ? Il y a plein de très bons shapers dans ce pays, qui shapent depuis longtemps. Mon shaper, Neco Carbone, et mon oncle me font des planches de 8’8. Je les essaye, et si cela me plaît, je les garde. Je ne connais même pas la largeur de la board utilisée pendant la finale. Je suis venu avec quatre 8’8. J’ai choisi la bonne planche durant la compète, et surtout durant cette finale. Garrett McNamara a aussi utilisé une de mes planches durant sa série. Es-tu surpris par le niveau des riders du pro tour ? J’étais déjà préparé à avoir du très haut niveau avec Kai Lenny, car j’ai vu sur Internet qu’il déchirait. J’avais aussi vu les Tahitiens chez eux dans de gros barrels et j’avais été très impressionné. Sur ce tour mondial, tout le monde progresse et a sa chance car il y a beaucoup de spots différents. Cela hausse le niveau général. L’année prochaine, la variété des spots permettra cette opposition des styles entre Tahiti, avec une vague de reef très creuse, et le Brésil, sur un beach break. Je suis ravi de participer à cette évolution du sport. Comment organises-tu une journée

classique à la maison ? Je vis « surf ». Je surfe toute la journée ! Toute ma famille surfe toute la journée... On travaille dans l’école de surf de mon père. Il a 50 ans et suit le tour mondial en longboard. Il nous sert de modèle, à moi, mon frère et tous les autres surfers brésiliens, pour devenir nous aussi professionnels. C’est le surf 24 heures sur 24. Mon père est notre miroir. As-tu déjà eu l’occasion de voyager ? Avec mon père, j’ai été à Hawaii en 2010. J’ai surfé Makaha, Sunset, Venzyland. Avec mon frère, je suis aussi allé au Pérou et au Mexique. Les prochains spots que j’aimerais découvrir sont la France métropolitaine et la Polynésie. Le SUP dans quelques années ? Dans dix ans ? Il y a plein de jeunes qui vont s’y mettre. Ils vont tout déchirer et faire évoluer le sport. Les planches vont diminuer et on ne va pas tarder à voir les premiers airs. Il y a plein de découvertes à faire. Rencontres-tu des problèmes de cohabitation sur les spots ? Sur quelques spots, cette rivalité entre shortboarders et stand up paddlers existe. Il y a de la jalousie à voir ces derniers partir à la rame. Mais on ne peut pas interdire les spots. La mer est à tout le monde. Il est important que les SUPers respectent les shortboarders. Mieux vaut aller sur un pic à côté si c’est déjà surpeuplé.


32 n’aurait pas suffi pour ébaucher sa vie bien remplie. Ancien propriétaire d’un gros studio de photo de mode sur São Paulo, connaissant toute la jet set du pays, Didier avait à son actif plusieurs couvertures de Vogue et d’autres revues prestigieuses. Organisateur d’expositions photo, dont celle d’Alberto Korda, l’homme qui immortalisa le fameux portrait du Che au cigare, Didier me raconta sa visite à Cuba chez le photographe et son dîner aux côtés de Fidel Castro. Honnêtement, j’ignore si certains passages étaient romancés ou pas. Peu importe, l’écouter sur la place du village à siroter des bières fut un délice. Mais si tout est exact, Hollywood devrait d’urgence se pencher sur son cas. Il y a matière à un bon scénario. Après un long trajet, nous arrivons à Acari. Nous retrouvons Christian, un autre Français, installé au bord du lac. Lui aussi a un riche vécu. Entrepreneur en Guyane, il résume sa vie en se décrivant comme un requin des affaires qui a un jour tout plaqué. Avec sa guitare et son sac à dos, il a pris la tangente pour se retrouver « clandestin » au Brésil. De passage à Pipa, il rencontre Angélina, une Brésilienne qui deviendra la femme de sa vie. Et, fuyant les touristes trop nombreux sur Pipa, ils s’installent dans cette contrée sauvage et baignée de soleil, le Sertan. Passionné de vulcanologie, Christian nous explique la topographie des lieux, comment les montagnes ont émergé tel un volcan péléen dans un amoncellement de blocs de granit. Sa maison est en bordure de lac. Après avoir tenté une production de vigne, il a changé pour des plantes aromatiques, qu’il distille pour en tirer des huiles essentielles. Dans sa « pousada », Christian vit en autarcie. Electricité, alimentation, il est en harmonie avec la nature. Un choix de vie. Il ne dépense que 300 reals par mois (moins de 150 euros) et s’amuse des « telenovelas ». Il nous fait découvrir le lac après un bon barbecue et une salade maison. Didier et

Sur une plage de Rio.

Bottom à Pipa, roller à Madeiro.

Si le surf est soutenu par de grosses marques, ce n’est pas le cas dans le SUP, même si Mormaii entre dans la danse. moi faisons quelques images de stand up au coucher du soleil. Les jolies Brisa et Marie, ainsi que Rémi et Michel, sont nos modèles. Une fois les boîtiers rangés, je décide de rentrer au village en stand up, alors que la pleine lune fait scintiller l’eau dans le vent. Une bonne heure de calme avant la frénésie qui s’annonce. Demain, direction le sud. Je vais à Rio.

Copacabana et Ipanema J’étais assez excité à l’idée de passer ma dernière journée à Rio. Le soir, j’avais mon vol pour Lisbonne. Une courte escale, donc, pour rencontrer Bob de Araujo de Sup Rio. Quand il répond au téléphone, Bob ne dit pas « bom dia », mais « Aloha » ! C’est dire... Avec son bouc et ses multiples tatouages, Bob est un solide gaillard qui ne passe pas inaperçu. Il m’attend à l’aéroport pour faire un tour express de la métropole. L’occasion pour moi de le questionner sur l’essor du stand up à Rio. En préambule, il me montre, sur la route, une baie à proximité des favelas : « La forte disparité des classes sociales n’est pas simplement une catastrophe humaine, avec de fortes inégalités entre riches et pau-


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vres, c’est aussi un cataclysme environnemental ». Dans cette baie, Bob verrait bien des stand up, des gens qui s’y baladeraient sur un immense plan d’eau plat qui connecte avec l’océan. Mais c’est trop pollué. Dernièrement, il s’est lancé dans la distribution de Surftech. Et mon « Hawaiien » du Brésil d’enchaîner : « Le SUP se développe. Avec mon associé, Poli, nous constatons une forte augmentation de nos ventes. Sans compter qu’il y a aussi les shapers locaux, certains sponsorisant même des compètes. Si le surf est soutenu par de grosses marques, ce n’est pas le cas dans

Bob de Araujo de SUP Rio.

le SUP, même si Mormaii entre dans la danse. SUP Rio, notre association, organise une compétition avec quelques partenaires. Nous constatons que pour le moment, le SUP se raccroche au longboard. Nous sommes encore dans une situation où tout le monde a conscience que le sport va devenir grand mais personne ne prend le risque de le soutenir financièrement. Ici, le longboard est redevenu à la mode dans les années 80. Aujourd’hui, c’est le stand up. Dans notre association, nous portons une attention particulière à une bonne cohabitation sur les spots.


34 C’est pourquoi nous misons aussi sur l’éducation. Notre problème, c’est qu’il n’y a pas d’espace dans les médias spécialisés pour le stand up paddle. L’image de Leco Salazar va aider à le développer. Kauli, ce n’est pas pareil. Le stand up n’est pas son premier choix, même s’il passe chaque semaine sur un programme de télé-réalité de 30 minutes le montrant en SUP sur le mascaret de l’Amazonie, le Popocora. » Bob continue son chemin en voiture, bientôt bloqué par la police, pour accéder à la plage. Avant 10 heures, la circulation se fait dans un sens, après dix heures dans l’autre. Le temps de tout bloquer et d’inverser la machine. Imaginez la même situation sur une grande artère de Paris. Bouchon assuré. Eh bien, à Rio aussi ! Heureusement, Bob connaît un raccourci pour filer

Bob me montre sa collection. Que du haut de gamme et ses fameuses planches à 5 kg. dans les montagnes vers son quartier général, un shop où son associé Poli a ses bureaux. Alors que la route serpente, il me fait l’inventaire des marques disponibles, outre le matos Surftech : « Art in Surf principalement, C4 mais c’est marginal. Starboard est basé dans le centre du pays, donc le revendeur distribue principalement des planches pour le plat. Il y a aussi Naish, mais ça reste petit. Le gars

Sur la rivière à Barra do Cunhaú

qui s’en occupe est plus branché kite. Le souci au Brésil, c’est le montant des taxes. Les marques qui importent directement de l’usine en Chine restent compétitives. A l’inverse, un importateur qui fait venir ses planches des Etats-Unis, comme Naish, va payer beaucoup de taxes. Outre les planches produites en série, il y a aussi les shapers locaux, comme Daniel Friedman, Victor Vasconcellos ou encore Rico do Sosa. Maintenant, avec les programmes de shapes disponibles sur Internet, c’est facile de dessiner sa planche, de charger les templates dans la machine à shaper et de sous-traiter ensuite la stratification. C’est courant pour les programmes de surf et le prix est imbattable : 30% de moins qu’une planche de production. J’ai quatre customs fabriqués selon ce procédé. Le shaper a juste donné un avis. Elles font 5 kg, des bombes ».

Dernier coup de stress Le quartier général est luxueux. Je pose mes affaires, prends le caisson et un boîtier (que Poli renverse par inadvertance…) et nous filons à la plage récupérer trois SUP pour explorer les îles au large. Bonne petite balade. On fait quelques images, mais c’est brumeux. De retour sur la terre ferme, Bob me montre sa collection de planches. Que du haut de gamme et ses fameuses planches à 5 kg. Le temps file, je quitte mes amis. Mon périple touche à sa fin. Je finis mes sacs ; mon chauffeur m’attend pour braver les deux heures d’embouteillage de rigueur pour arriver à l’aéroport. Alors que le soleil vire à l’orange et que les voitures accélèrent, un chauffard tente de doubler un bus par la droite. Mauvaise option. Ce dernier l’accroche et la voiture traverse l’autoroute quatre voies en tête-à-queue, manquant de provoquer un monstrueux carambolage, juste devant nous. Ça freine fort, dernier petit coup de stress avant d’embarquer. En arrivant sur l’aérogare, j’observe, un peu hagard, les vendeurs ambulants au milieu des lignes de voitures qui déboulent. Ils vendent leur camelote au péril de leur vie. Le Brésil, c’est aussi cette réalité-là. Reste que ce périple m’a franchement donné envie de revenir. Tibau do Sul est un vrai petit paradis pour celui qui aime le surf, le stand up ou le kite. A bon entendeur « boa noite » !

Remerciements à :

Remerciements de Rémi à :

La compagnie aérienne TAP qui propose un vol entre Lisbonne et Natal très pratique (http://www.flytap.com). Toute l’équipe du Sossego Surf Camp, pour sa gentillesse et sa générosité. Brisa, Marie, Michel, Virginie et Didier Kelly (la prochaine fois, j’écris ta biographie !) Bob et Poli, Ivan Konan Lang et Kauli à Ibiraquera. Christian pour son accueil à Acari (si vous cherchez une bonne adresse pour découvrir ce lac, christobistro@ hotmail.com). Mormaii pour mon impact veste sur mesure et la visite fort instructive. Merci aussi au ministère du tourisme www.embratur.gov.br

A Brisa qui m’aide énormément a gérer le surf camp et qui me laisse jouer dans la mer ou dans les airs. Tous les Brésiliens, qui m’accueillent dans leur pays merveilleux depuis 9 ans. Mes parents, qui au début étaient les seuls à ne pas me prendre pour un fou en me voyant m’installer au Brésil. Thomas, Renaud & Carol d’UWL Surfboard, qui me soutiennent depuis toujours. Mormaii & Kialoa. Tous les clients qui sont passés au surf camp ces 9 dernières années. Sans eux, le surf camp ne serait pas ce qu’il est…


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Le quiver de Rémi Quique

Gun 6’7 x 18,13 x 2,21 Town & Country, shape by Glenn Pang himself, chez UWL Factory (atelier en Charente-Maritime, ndlr) Board pour les conditions sérieuses à partir de 2 m 50 Sup 8’4 x 28,5 x 4 Black Local, design by me & shape by Sergio Munary Board pour les petites conditions jusqu’à 1 m 50, montage 5 ailerons pour mettre en thruster ou quattro. Shortboard 6’1 x 18,25 x 2,2 Sharp Eye, shape by Marcos Zouvi himself, chez UWL Factory Board pour les bonnes vagues à partir d’1 m, jusqu’à 2 m 50

Tow/kite Boards 5’7 x 17,5 x 2 Matt Yerxa, shape at UWL Factory Pour kiter dans les grosses conditions à partir de 2 m Mini Gun 6’4 x 18,38 x 2,17 Matt Yerxa, shapé chez UWL Factory Board pour les vagues parfaites, tubulaires et glassy, epoxy EPX2 Legion 5’7 x 19 x 2,3 UWL shape by Renaud Cardinal Board magique de 50 cm à 1 m 50. Je m’en suis inspiré pour dessiner mes SUP. Disco 5’8 x 19,25 x 2,5 Sharp Eye, shape by Josselin de l’UWL Factory Board à tout faire, surf de 70 cm à 2 m, et super board de kite strapless

Sup 9 x 27,5 x 4 Black Local, design by me & shape by Sergio Munary Board pour les grosses conditions, quattro pin tail avec winger, vee double concave Pagaie. Bleue : Kiaola Methane 1 m 85 pour surfer. Jaune : Kialoa Shaka Pu 1 m 96 pour ramer. Le bonhomme : 1 m 77 pour 67 kg


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ique

nalét Fiche sig

Nom : Boisson Prénom : Jérémy Age : 26 ans nt ieur en manageme Profession : ingén nautique projet dans l’aéro 75 pour 77 kg 1m : ids po , Taille ler rol Move favori : le canau on : Makaha et La cti ile éd pr Spots de l’eau : 20 ans s de pratique sur jours Nombre d’année pelles : depuis tou et x au s, se ir bouées et brassard rv se rs jou tique : ça peut tou matelas pneuma s trop le vélo pa e pédalo : j’aim s shortboard : 20 an s longboard : 15 an Race : 1 an. SUP. Surf : 4 ans. Autres tandem : 6 ans e : 4 ans pirogue hawaiienn

Jeremy Boisson stylé en vagues, tranquille sur le lac.


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TEXTE & PHOTOS FRANCK DEBAECKER

Jérémy Boisson est, comme Rico Leroy, une des figures emblématiques du stand up paddle de Lacanau et même de Navarre (si, si !). Et comme Rico, son aîné et modèle, Jérémy est un rider polyvalent qui, lors d’une coupe de France, n’a pas une minute à lui, enchaînant les séries dans différentes disciplines et courant sur la plage récupérer son matos pour disputer ses finales.

U

n rythme effréné qui nous a laissé un brin perplexe au sortir de notre petite sieste journalière, trois heures bien sonnées. C’est donc à moitié en bâillant que nous avons conduit cette entrevue (texte et photos, convention syndicale oblige), encore sous Prozac, la mâchoire grand ouverte (limite des crampes) et Jérémy, lui, trépignant, l’œil rivé sur sa montre avant son prochain heat. Et grâce à un parfait planning, nous avons même pu arranger une petite session sur le lac de Lacanau pour une balade environnementale, organisée sur demande par le Lacanau Surf Club. De quoi se détendre et discuter.

Comment as-tu commencé le surf, il y a maintenant 20 ans ? Mon père surfait quand j’étais tout petit et je voulais aller avec lui.

Et le stand up paddle ? Un jour, Rico (Leroy, ndlr) a ramené une pagaie d’Hawaii et a commencé à en faire avec son tandem. Au départ j’étais réticent, mais c’était surtout parce que je pensais que je n’y arriverais jamais. L’année d’après, j’ai demandé à Rico de me ramener une pagaie et, grâce aux coupes

de France, j’ai gagné un tandem. Le SUP était parti pour moi. Merci Rico !

Quel plaisir y trouves-tu et pourquoi ne pas te concentrer simplement sur le surf ? En réalité, j’ai toujours beaucoup de mal à choisir. Du coup, je ne veux rien rater et j’essaie de tout faire. Avec le SUP, j’ai retrouvé les sensations que j’avais au début en surf et en longboard. J’ai constamment l’impression de réapprendre à surfer. J’ai eu la chance de revivre une évolution : première vague, premier cut back, premier roller, premier nose, etc. Mais surtout, ce qui est frappant, c’est l’aspect partage et convivialité que le stand up génère. Faire découvrir la discipline à sa famille, à ses amis ou à ses collègues et les voir heureux de pratiquer un sport de glisse dès la première tentative sur un lac ou sur l’océan, il n’y a rien de meilleur. Bizarrement, le surf est beaucoup plus individualiste et plus élitiste, même si on peut s’éclater entre potes.

SUP (vagues et race), longboard, en double avec ta partenaire Julie… Tu es un rider des plus complets. Comment arrives-tu à concilier toutes tes pratiques ? J’en ai besoin. Je dis souvent que plus j’en fais, mieux je me porte. Quand on peut se faire une overdose de bonnes


38 sensations avec plaisir, pourquoi se gêner ? C’est ce que je fais.

Quelle est ta journée type quand il y a de la houle et que tu bosses ? Soit je me lève très tôt et je surfe avant le boulot, et alors je ne ride pas le soir, soit le contraire. Mais en général, il y a du vent le soir, donc c’est plutôt surf le matin. Ou alors je fais en sorte de ne pas être au courant qu’il y a des vagues quand je sais que je ne pourrai pas surfer, le boulot restant prioritaire.

Tu résides entre Bordeaux et Lacanau. Serais-tu prêt à bouger ? Où aimerais-tu aller ? Je suis trop bien, ici. J’ai du mal à me voir bouger. J’y ai vraiment tout ce dont j’ai besoin.

En stand up paddle, que voudrais-tu améliorer dans ton style ? J’essaie de travailler pour lui apporter plus de fluidité et de régularité, tout en améliorant ma radicalité. C’est un travail sur le long terme. Ça commence à porter un peu ses fruits, mais j’ai encore pas mal de boulot pour rattraper des gars comme Antoine Delpero ou Colin McPhillips.

Le fait de faire du longboard influence-t-il beaucoup ton style ou cherches-tu une autre voie ? Cela m’influence forcément, même si l’approche est différente grâce à la pagaie. Mais déjà en longboard, j’ai plutôt tendance à préférer les manœuvres radicales, donc je garde le même esprit.

Quelles sont tes références, tes influences ? Bonga Perkins, que ce soit pour le surf ou la personnalité, et Rico Leroy parce que c’est mon pote et qu’il m’a fait découvrir presque tous les sports que je pratique aujourd’hui.

Qui sera, selon toi, le premier champion du monde SUP du pro tour, créé cette année, et pourquoi ? Antoine Delpero s’il fait les deux dernières étapes, parce qu’il a l’expérience et un surf complet, très beau à regarder. Attention aussi à Colin McPhillips (Colin a loupé celle du Brésil).

Tu as participé à la seconde étape à Anglet, comment as-tu vécu cette épreuve ? As-tu été surpris par le niveau des étrangers ? Iras-tu sur une des deux dernières étapes ? J’ai été très déçu par ma prestation, j’ai mal calé ma préparation et du coup j’étais en dessous de mon niveau sur cette compète. Le niveau international ne m’a pas vraiment impressionné. Je pense que le niveau français tient une bonne place. Si plusieurs d’entre nous ont la possibilité de suivre le tour entier, la France s’imposera comme une nation forte du stand up.

Comment vois-tu le stand up paddle évoluer à haut niveau ? Je pense que de façon logique, le SUP va se calquer sur le mode de fonctionnement du surf. Plus de gens peuvent en faire, ça reste une discipline assez impressionnante et du coup il y a un marché très important autour de la discipline.

Si on couple avec ça le marché du SUP race ou balade, ça devient porteur et donc plus de sponsors, d’argent et autres aspects qui conduiront au professionnalisme.

Va-t-on vers un copier-coller de ce que l’on a en surf (j’entends en vagues, plus short, plus radical) ? Est-ce une bonne chose ? Au niveau des planches, les possibilités sont plus vastes qu’en surf et je pense que les modèles vont de plus en plus s’accorder avec l’utilisateur.

Le Lacanau Surf Club est très dynamique sur le SUP. Penses-tu que ce sport sera aussi populaire que le surf, avec tous ces gamins qui vont dans les différentes écoles sur vos plages ? Tout le monde veut essayer, et quand les gens essaient, ils veulent en refaire ou en acheter un. Dans les vagues, c’est un peu plus compliqué, mais en eau calme, les possibilités deviennent illimitées.

Participes-tu à certaines compètes de race ? As-tu le temps de t’entraîner et ne vas-tu pas te spécialiser en vagues ? Prends-tu plaisir à naviguer sur des 12’6 et plus ? Je n’ai pas beaucoup de temps pour m’entraîner et je n’aime pas trop planifier mes sessions. Je préfère prendre le jouet qu’il faut selon les conditions. Cependant, j’éprouve beaucoup de plaisir quand les courses se font en downwind (comme la dernière étape de la Hulinokea entre Hossegor et Boucau Tarnos). Et j’en prends encore plus quand je gagne ! Sinon, c’est surtout l’occasion de voir une partie de mes amis et de m’éclater avec eux.

De quoi est composé ton quiver et quels sont tes sponsors ? UWL en longboard. J’ai une 9’ modèle Challenger et une 9’2’’ modèle Bonga (nose rider). En SUP, je suis avec Starboard. En surf, j’ai choisi une 8’ x 26’’, une 9’8’’ x 30’’ et une 10’5’’ x 29.5’’. En Race, j’ai une K15 et la 12’6’’ x 29’’. Je suis aussi coureur Rip Curl pour les fringues et les combinaisons. Pour les pagaies, j’ai des Werner. Et enfin mes leashes indestructibles Crow Haley.

Te sens-tu soutenu par tes sponsors ? Que rechercherais-tu de plus dans ta relation avec eux ? Je souhaite être plus impliqué dans le développement des planches et proposer des shapes avec des rails plus fins, d’autres répartitions de volume. C’est en cours de discussion. On verra comment l’échange évolue et s’il porte ses fruits.

Peut-on vraiment parler de professionnalisme pour un coureur comme toi, qui fait partie de l’élite française du SUP et travaille par ailleurs dans l’aéronautique dans le civil ? (On a juste le droit de dire cela, Jérémy bosse sur du top secret, mais chuuuuut !) Non. A part deux ou trois riders, il n’y a pas pour l’instant de pro.

As-tu une hygiène de vie très stricte, ou fais-tu peu attention au nombre de pizzas que tu peux


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Palmarès Stand Up Surf

Stand Up Paddle upe de France de Vainqueur de la Co ème en 2010) our le moment 2 2008 et 2009 (p de France 2009 ème aux championnats 3 français en 2009 n°2 , 08 N°1 français en 20 2010 Stand Up Paddle en Top 3 français en

ce Stand Up Distan

Stand Up Paddle nnats d’Europe de 4ème aux champio tégorie 12’6’’) longue distance (ca Up 2010 (3 ea Challenge Stand Vainqueur Hulinok ) au uc Bo entre Hossegor et étapes de 20 km ssegor Ho e rsé ve tra la ord de Détenteur du rec 9 km) en 1 h 44 Boucau Tarnos (1 Longboard 8 ans longboard depuis Top 10 français en ans 5 is pu de France de Top 3 aux coupes

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rf N°3 mondial en Su 2010 nnats du monde pio am 5ème aux ch 07 20 e nc Fra Vice-champion de nce depuis 3 ans ent coupes de Fra 2ème au classem

n Games en 2008 u Watermen Ocea Vainqueur Lacana 2009) (2ème en 2007 et phée de France la 1ère étape du tro de ur Vainque 10 de pirogue OC4 20

Autres

Avec sa partenaire Julie.

t’envoyer en un dîner avant, pendant et après une longue distance ?

côtés. Comment expliquerais-tu son rôle dans ta progression ?

Ça dépend des périodes. Je fais attention les deux semaines qui précèdent une compète, sinon j’ai du mal. Et j’ai été habitué à bien et beaucoup manger… On ne change pas ses bonnes habitudes !

J’ai toujours voulu qu’il soit fier de moi, et lui a toujours voulu que je me fasse le plus plaisir possible. La bonne alchimie. Depuis que ma copine m’a offert une caméra, il s’est trouvé une vocation de cameraman, ce qui nous permet de bien travailler les entraînements avec la vidéo. Ça m’apporte beaucoup de choses et ce travail commence à payer.

As-tu souvent eu l’occasion de voyager ? Où aimerais-tu aller ? J’ai déjà fait Hawaii, La Réunion, Les Caraïbes et Bali. J’aimerais bien faire l’Australie et Tahiti.

Ça pousse en SUP chez les jeunes à Lacanau ?

Ta meilleure session ?

Un conseil à un jeune qui voudrait se lancer dans la compète en SUP, dans sa préparation, son choix de matos ?

Un matin parfait à Lacanau, avec Rico, à se partager le spot à deux en SUP. Environ 1m50, inoubliable et parfait.

La pire ? Sunset un peu trop gros avec un 9’. J’étais le seul Français, entouré d’une trentaine de Ricains. Rico et Sarah m’ont rejoint une heure après. Je crois que je n’ai jamais autant stressé dans l’eau. Aucun plaisir.

Ton père est très proche de toi et souvent à tes

Pas trop pour le moment, mais ça ne saurait tarder.

Il est nécessaire de tester un max de boards. En ce moment, c’est plutôt faisable, car toutes les marques veulent se faire connaître et organisent des journées de tests. Il faut donc en profiter. Il doit réussir à trouver la planche qui lui aille le mieux. En tous les cas, il sera toujours le bienvenu dans la communauté SUP.


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DĂŠpart pour Esteban et Nicole


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Downwind TEXTE Franck Debaecker, les Lovers - PHOTOS Mario Entero

Filer sur un train de houle, accélérer, concilier glisse et effort physique, décoder l’océan, tenir la distance, tracer sa route en fonction des éléments, seul sur sa planche de race, vent dans le dos. Si la pratique « race » se développe, elle est cependant multiple. Délaissant les compètes très médiatisées comme la dernière Jever Cup de Hambourg, les batailles entre bouées où il convient de sprinter sur de courtes distances, nous nous sommes intéressé aux traversées plus confidentielles et autres downwind au parfum d’aventure. Rencontre avec Esteban Etienne et Nicole Boronat pour revenir sur leur traversée entre Lanzarote et Fuerteventura.

L

es lovers, ce sont Esteban Etienne et Nicole Boronat. Pour ceux qui ne les connaissent pas encore, ces deux Français résident aux Canaries, sur l’île de Fuerteventura. Ils sont adeptes des grosses vagues et chargent sur leurs SUP de surf les trains de houle de l’océan Atlantique en hiver (nous y reviendrons dans un prochain numéro, c’est promis). En août dernier, nous avons appris qu’Esteban et Nicole avaient réalisé la traversée du détroit entre Lanzarote et Fuerteventura. Mais que diable allaient-ils faire sur leurs grandes « galères », eux, adeptes des thrusters de moins de 10’ ? « Avec l´alizée qui souffle d´avril à octobre sur l´archipel des Canaries, la saison d’été à Fuerteventura pour le stand up paddle prend une tournure qui contraste énormément avec les excellents swells d´hiver et les pures sessions de sup que nous avons. Prenant notre mal en patience pendant ces mois où le vent devient l´ennemi nº1 des adeptes du SUP dans les vagues, les superbes parcours de downwind (allure très abattue avec le vent dans le dos où il convient de jouer avec les vagues et le clapot générés par le vent

pour accélérer, ndlr) le long de la côte sur nos boards de race nous permettent d´exploiter ces conditions estivales. Nous gardons aussi une forme physique incontestable, cumulant ainsi plaisir et kilomètres au fil de l´été ! L´idée d´effectuer cette traversée nous trottait dans la tête depuis un certain temps. Traverser « el rio de la Bocaïna » ralliant les deux îles, de Lanzarote à Fuerteventura, sur un parcours downwind de 14 kilomètres environ, était pour nous un challenge à relever. Avec un minimum de préparation et d´organisation logistique, nous voici donc embarqués ce lundi 2 août avec nos deux 14´ Glide sur le bateau semi-rigide d´assistance de notre ami Fonfo. Cap sur Lanzarote, notre point de départ. Alors que les moteurs donnent leur pleine puissance, l´alizée établi de secteur nord depuis deux mois montre pour la première fois quelques signes de faiblesse dès la sortie du port, avec une zone de calme total et un vent d´est menaçant. Après quelques doutes et hésitations qui font monter la tension, impossible de revenir en arrière. C´est le seul jour où le semi-rigide est disponible. Atteignant enfin la côte de Lanzarote, un bon 20 nœuds de nord nous attend.


42 Quelques minutes de préparation nous suffisent pour nous équiper et rejoindre la côte à Punta Pechiguera, notre point de départ. Poussés par le vent, nous parcourons le premier kilomètre comme prévu, tout en glisse, avec de bons départs au surf. Mais peu à peu, le vent s´estompe et nous laisse une mer hachée avec deux houles croisées et un courant de travers. Notre vitesse de croisière initiale baisse considérablement. Le nez des boards tape dans la houle qui nous déstabilise. Maintenir un cap et une cadence de rame devient plus compliqué, même si nous gardons de bonnes sensations. La distance entre Nicole et moi varie selon le rythme de chacun et des quelques départs au surf. Il nous faut parfois plusieurs secondes pour nous repérer, la houle nous

Nous voilà seuls en plein Atlantique. Même si la situation semble être sous contrôle, une sensation bizarre nous envahit. faisant disparaître de l´horizon. A plusieurs reprises, ces moments de repérage nous font chuter, par manque de concentration et perte de vitesse. Avec cette mer formée, ou plutôt « déformée », notre progression paraît lente. Après plus d´une heure de rame, la côte de Lanzarote disparaît enfin. Excellent signe pour le moral car cela signifie que nous avançons. La mer devient de plus en plus hachée, mais notre rythme est bon. Une gorgée d´eau toutes les 20 minutes, pour enlever le goût salé dans la bouche plus que par soif, et c’est reparti. Le soleil commence à cogner et la Calima, brume chargée de poussière de sable venue du Sahara, s´installe, réduisant d’autant la visibilité. « Les carènes de nos boards tapent dans la houle. Il nous est difficile de trouver la bonne trajectoire, mais nous ne sommes pas les plus à plaindre. Notre staff d´assistance semble souffrir plus encore, chahuté par l’océan et à la merci du soleil. Les voyant quasi à l´arrêt sur le Zodiac qui, malgré ses 8,50 m, se fait bien « démonter », et confiant dans nos capacités physiques, je les convaincs de filer nous attendre à l´arrivée après avoir récupéré un téléphone portable, utile en cas de problème. Nous voilà seuls en plein Atlantique. Même si la situation semble être sous contrôle, une sensation bizarre nous envahit. A mi-parcours, Nicole me demande si le courant ne nous fait pas reculer. Bonne question. Il est vrai que le manque de visibilité réduit nos repères avec la terre, mais peu à peu l´île de Lobos émerge ; nous reconnaissons ses reliefs, preuve que nous avançons bien. Moment de doute

Petit départ au surf pour Esteban

sur le choix du cap. Viser le port, remonter le courant plus à l´est pour compenser un éventuel vent d´est ? C´est au feeling que nous décidons de l´option. De toute manière, maintenir un cap dans cette mer reste aléatoire. « Au passage de Lobos, le plus dur est fait. Les éoliennes de Corralejo qui pointaient à l’est sont à l´arrêt par manque de vent. La digue du port et le village se précisent. A l´approche de la côte, la houle s´oriente enfin au nord. La rame devient nettement plus agréable, on sent de nouveau nos boards glisser. Derniers coups de pagaie. Nous attendons la série pour finir au surf, en beauté. Nous sommes néanmoins surpris par la vague qui lève trop vite, les jambes lourdes, le drop avec nos 14´ Glide finit en un super wipe-out. Nous sommes morts de rire et nous récupérons casquettes et pagaies pour une deuxième tentative qui sera la bonne. « Après trois heures de rame, touchdown à Fuerteventura, sur la petite plage à la digue du port de Corralejo. Mario, Fonfo et Nayra sont là pour nous accueillir et nous félicitent pour cette arrivée au surf. Excellente expérience, le SUP nous a une fois de plus fait vivre quelque chose d´unique. Ramer en pleine mer procure des sensations intenses et permet d´accéder à quelques moments de solitude et de totale liberté. Nous savons déjà que nous rééditerons cette traversée, ce super downwind, mais avec un vent de nord établi pour 14 kilomètres de surf. » PS :

Les Lovers en rangeant notre matos après l´arrivée, nous avons constaté que

le portable (dans sa pochette étanche) embarqué dans le camel bag n´a pas du tout aimé les chutes successives et s´est noyé.

Une

très bonne leçon

à retenir pour la prochaine aventure : précautions et sécurité.

Remerciements à nos amigos : Fonfo (www.gruponautico.com) pour l´assistance, Mario Entero (www.marioentero.com) pour les photos et Nayra M. pour la vidéo.


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Pour en savoir plus ? Ce genre de traversée vous semble-t-elle à la portée de tous ? Oui, à toute personne capable de ramer entre deux et quatre heures en mer. Feriez-vous cette traversée sans assistance ? On la refera sûrement sans assistance. Mais pour une première, l’assistance est une sécurité, même si la distance n’est pas exceptionnelle. En plein Atlantique, il y a toujours un risque : une pagaie qui casse, une crampe, le vent qui monte, un courant inattendu.

Nicole dans la houle

Quel est le matériel minimum de sécurité que vous préconisez ? Un vêtement Néoprène, un camel bag avec des compléments énergétiques, un téléphone portable ou une VHF, une fusée de détresse et bien sûr un leash.

Enfin l’arrivée

Question idiote peut-être, mais avez-vous eu le mal de terre à l’arrivée ? Non, mais presque le mal de mer au milieu du parcours, tellement la mer était démontée. Il n’y avait pas un brin de vent. Plus la chaleur ! Quel était, dans le détail, votre matériel ? Par rapport à une pratique surf, votre pagaie était-elle la même ? Nous avions chacun les 14’Glide, des planches fantastiques de downwind, faciles au surf et stables. Quant aux pagaies, nous avions nos Outside Reef de race, plus longues que celles de vagues. Pensez-vous qu’à l’avenir un circuit spécifique de donwwind avec une distance minimale pourrait voir le jour ? Avez-vous plus de plaisir sur ce genre de traversée ou sur un événement de type battle ? Il est certain qu’un circuit ou des épreuves downwind doivent voir le jour en Europe dans le futur. C’est un style différent du flat water, où l’expérience et les connaissances de l’océan peuvent contribuer à la performance. Une traversée est une aventure, un engagement physique lié à une prise de contact avec l’océan. C’est un plein d’émotions, d’images et de liberté, alors qu’une compète de race de type battle est une compétition pure... et dure, où l’on doit tout donner. Pour le moment, les deux nous plaisent. Les deux concepts nous apportent de l’expérience et surtout du plaisir.

Techniquement, quelles sont les difficultés pour contrôler la planche dans la houle ? Pouvez-vous donner quelques conseils techniques à ceux de nos lecteurs qui voudraient sortir au large ? En downwind, il est important de repérer la vague qui va te faire partir au surf pour accélérer et gagner de la distance quasi sans efforts. Donc mieux vaut regarder derrière pour évaluer la houle. Le départ au surf est le moment le plus critique. Il faut anticiper, se mettre en position stance (comme en surf, ndlr) et reculer sur l’arrière de la board pour ne pas enfourner. Ensuite, il faut jouer avec l’assiette de la board, le déplacement avant / arrière, pour optimiser le surf et essayer d’enchaîner les surfs. Enfin, avez-vous en projet d’autres traversées de détroits ou n’était-ce qu’un one shot ? Rien de précis pour le moment. Mais c’est vrai que cette expérience nous a bien séduits. On a en tête un autre projet, à réaliser dans un registre un peu différent, mais tout aussi cool. Wait and see !


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TEXTE & PHOTOS FRANCK DEBAECKER

Faire parler Stéphane Mocher, le boss de Select, la marque française qui propose de superbes pagaies, n’est pas un exercice des plus compliqués. L’homme n’a pas la langue dans sa poche et appelle volontiers un chat un chat. Plus ardu est de le photographier : culte du secret technologique, discrétion face à l’objectif. Un petit challenge que nous avons pourtant relevé avec un plaisir certain afin de vous faire découvrir les coulisses de la production des pagaies Select.

A

proximité d’Angers, une zone industrielle, un bâtiment aux vitres teintées. Un camion aux couleurs de Select en partance. J’entre et demande à rencontrer Stéphane Mocher, 49 ans, le directeur de SM Composite, la société qui détient la marque Select. Dans notre esprit malin, une question : comment cette PME, qui obtint sa notoriété grâce aux ailerons, avait diversifié son activité avec les pagaies (dont certaines de stand up paddle) ? Je tombe sur un gars dynamique, à la poignée de main franche, qui me lance tout de go : « T’as fait bonne route ? T’as soif ? Viens, on va prendre un verre pour discuter. »

problème : il nous manquait les ailerons. J’ai donc débuté une fabrication artisanale dans un grenier en 1983. C’était épique ! Ma femme faisait des plaques de stratifié dans la journée, puis nous shapions les profils la nuit. J’ai été le premier dans toute l’Europe. Après, d’autres sont venus : des Allemands, des Anglais, Fin’s en France. Il y a eu une émulation. J’ai donc cogité ma propre machine à fabriquer des ailerons. C’était en 1988 et j’avais toujours mon atelier de shape en parallèle. J’ai fait le pari de me spécialiser dans cet accessoire. J’ai quitté mon grenier pour un atelier un peu plus grand. J’y ai installé ma première machine à commande numérique, qui usinait dix ailerons en même temps. Elle a fonctionné jusqu’en 95. » Fin du chapitre un…

Des ailerons dans un grenier

Serial stratifieur

« Je me suis mis à mon compte à l’âge de 24 ans. J’ai commencé en faisant des maquettes à l’échelle 1 pour l’industrie. J’ai débuté le windsurf en 76. A partir des années 80, j’ai trafiqué un tas de planches. La grande époque, les premières Chapter en provenance d’Angleterre. Un déclic. Je me suis lancé dans la production de customs. Je fabriquais entre 120 et 130 boards par an, pendant que mon ami Fred Meunier (shaper de customs qui sera à la tête de l’atelier ACE, ndlr), dans son premier atelier, Holywind, en produisait plus de 700. Mais nous avions tous le même

De ces années de croissance, Stéphane, en grand passionné, garde un brin de nostalgie. Il n’est pas le seul. Comme quelques windsurfers de la première heure, il conjugue son activité professionnelle avec sa passion, lui qui aurait facilement pu succomber aux sirènes de l’industrie composite, son savoir-faire étant vite reconnu dans le petit monde de la glisse, voire au-delà. En 1995, révolution dans le procédé de fabrication. Select innove dans une nouvelle technologie, celle du préimprégné moulé. Stéphane Mocher lance ce qu’il appelle dans son jargon


46 un « développement chimique » pour pouvoir utiliser en production les fameux tissus imprégnés de résine dans ses moules. Cette recherche mettra 18 mois pour aboutir. « A partir de là, nous avons investi dans l’outillage pour produire en série. »

58 plaques à la poubelle « Je voulais être capable de sortir un aileron toutes les quinze minutes. J’ai donc pris ma valise et suis allé voir tous les fournisseurs de résines. Je suis tombé sur des très mauvais », grince-t-il. « Ils m’ont fait perdre beaucoup d’argent. J’ai bouffé 58 plaques (millions de francs, ndl) en 1995. Le chiffre est encore gravé dans mon esprit. Si nous n’avions pas eu des outils performants, nous aurions sombré. 58 plaques à la poubelle, c’est dur. Je me suis retrouvé, par un concours de circonstances, en Autriche pour collaborer sur un autre projet, dans le ski cette fois. J’y ai rencontré deux chimistes, deux fous furieux. Nous avons fait un second développement chimique avec eux.

J’ai débuté le windsurf en 76. A partir des années 80, j’ai trafiqué un tas de planches. La grande époque, les premières Chapter en provenance d’Angleterre. Un déclic.

Depuis, nous travaillons toujours ensemble. C’est l’apport de leur connaissance en chimie, conjuguée à notre savoirfaire dans l’outillage de production en série, qui a permis de sortir nos ailerons moulés. Notre activité principale reste l’aileron. La pagaie, elle, représente 40% de notre chiffre d’affaires. » Stéphane confie qu’il a aussi une autre activité, qui consiste à faire de la recherche et du développement pour d’autres sociétés ; mais de cela, il ne parlera pas. Tout juste lâchera-t-il en souriant : « C’est du top secret. C’est une activité de conseil ; on ne fabrique pas pour d’autres. Je tiens à ma liberté. L’intérêt des sports de glisse est qu’ils génèrent une belle image auprès de gens très différents. La planche à voile est un produit de scellement au niveau relationnel. » Un parfait levier pour développer de nouveaux business.

Une pagaie pour l’élite Aujourd’hui, Select propose dans son catalogue une gamme très fournie de pagaies. Il y en a pour tous les goûts, toutes les disciplines, des kayakistes qui se jettent dans des cascades abruptes aux stand up paddlers qui bataillent sur une manche de race. « J’ai fait beaucoup de kayak. Dans les années 80, j’ai vu passer un projet d’une société allemande qui voulait fabriquer une pagaie en mousse. J’avais travaillé sur leur problématique industrielle en dessinant des outillages. Je savais que si l’opportunité de fabriquer des pagaies arrivait, j’étais prêt. Stéphane

Bruno André, testeur de pagaies pour Select, ici en race sur sa 12’6 Nah Skwell.


47 Gourichon (kayakiste de renom ayant participé aux JO, ndlr) et d’autres m’ont demandé une pagaie de course pour l’élite française du kayak en 2002. Nous avons mis 18 mois pour sortir la première. C’était assez complexe. Nous voulions un résultat innovant. » Pari gagné. A Athènes, des kayakistes équipés par Select atteignent les finales. « Pas si mal », reprend Stéphane. « On s’est dit que nous n’allions pas en rester là, parce qu’un modèle, c’est un peu court. Nous étions autonomes ; les tubes et les pales sortaient de nos machines. Nous avons composé une gamme pour tous les sports de pagaie. Nous avons demandé aux meilleurs de chaque discipline de contribuer au développement de nos modèles. Ce fut difficile d’être au top niveau tout de suite, mais la technologie, conjuguée au savoir-faire des athlètes, nous a permis d’être champions du monde ! »

Rendre à César ce qui est à César Gong, alias Patrice Guénolé, a travaillé avec Select sur les premiers modèles de stand up paddle (collaboration qui se poursuivra ensuite avec Bruno André, ndlr). « Nous avons passé beaucoup de temps en 2006 sur ce développement. Patrice, nous le connaissions bien, car il était passé chez ACE. A cette époque, au début du stand up, tout le monde rigolait quand on disait qu’on allait pagayer sur un surf, d’autant que les premières pagaies étaient les modèles en plastique utilisés pour les annexes des bateaux. La dynamique s’est faite principalement par Internet. Gong a fédéré autour de lui. Patrice, avec son passé de surfer de très bon niveau, a montré que beaucoup de choses étaient possibles dans le SUP. Ensuite, tout s’est joué aux Etats-Unis. Sur un salon qui se tenait à Orlando en octobre 2006, Gong a exposé ses premiers modèles. Certes, il y avait Laird Hamilton qui médiatisait la pratique, mais le point de départ commercial, c’est ce salon d’Orlando. Derrière, des fabricants ont embrayé : Starboard, Naish, Ocean Kayak avec le stand up en polyéthylène, et d’autres, comme Native Watercraft, qui ont, sur leur marché national, lancé de grandes séries pour les débutants, les loueurs et les hôtels. Derrière Gong, il y a le groupe H2O (groupe qui détenait les magasins Magic Surf et la marque Gong, ndlr). H2O a dépensé énormément d’argent en communication et en protos pour créer une dynamique que l’on doit considérer comme une réussite pour le marché français et, dans une certaine mesure, le marché européen. Le paradoxe dans cette histoire est que H2O n’existe plus et que Gong, pour diverses raisons, n’est plus leader sur son marché. Un grand gâchis ! Le succès du sup est indéniable. Les gens avaient besoin d’un support nouveau, à la fois simple et convivial. Une leçon à retenir ! C’est une richesse. »

Un bateau de la coupe de l’America On l’aura compris, chez Select, la rencontre d’une passion et d’une connaissance industrielle enfante de nouveaux produits. La pagaie n’échappe pas à cette règle. Shaper

ayant commencé au rabot dans la poussière des pains de Clark, Stéphane se garde de la tentation du tout numérique. « Une planche créée manuellement n’est pas moins bonne qu’une planche développée numériquement. C’est même l’inverse. A partir du moment où tu te donnes le temps pour créer des formes. La tentation est grande de tout faire numériquement. Il est encore plus tentant de sortir un produit issu d’une homothétie. Je vous enlève 3% et le tour est joué. Malheureusement, cela ne marche pas. L’informatique nous sert à l’usinage (pour créer un moule qui servira à lancer une série, ndlr). Si le proto ne correspond pas à nos souhaits, nous faisons une rétroconception. A partir d’un proto, nous retapons à la main puis nous redigitalisons la forme pour recréer une surface numérique (et ainsi réaliser le futur moule, ndlr). Dans le windsurf, j’ai peur que l’uniformisation des shapes fasse qu’il y ait surtout des développements numériques. Je ne sais pas si c’est le cas dans le stand up paddle ; il reste encore de nombreux shapers. Une richesse. » L’œil du shaper reste

Ce fut difficile d’être au top niveau tout de suite, mais la technologie, conjuguée au savoir-faire des athlètes, nous a permis d’être champions du monde ! aussi à l’affût des évolutions des shapes. Une connaissance qu’il met à profit pour dénicher des tendances et développer de nouveaux produits. « Dans le windsurf, nous sommes hydroplanants. Pour schématiser à l’extrême, tu prends une porte de chiottes avec un aileron et tu planes. Un stand up de race, c’est une carène à déplacement bien plus complexe. Je m’étonne que personne ne se soit penché sur le travail réalisé sur les divisions II en planche à voile dans les grandes années (les années 80,ndlr). Les flotteurs ne traînaient pas d’eau dans des plages de vitesse basses. Le seul problème aurait été la stabilité car c’était des tonneaux (formes de planche assez rondes donc instables, ndlr). Il y a eu 10 ans de développement pour affiner ces carènes et ce ne sont pas les derniers des imbéciles qui ont dessiné les Crit D2, les Tornados de l’époque, les Alpha Phantom ou les Mistral M1 », lâche-t-il franco de port. « Cette dernière, c’était un bateau de la coupe America. 12’6 ou 3,90, nous ne sommes pas loin de la jauge. Reste le problème de stabilité. Mets un aileron de 70 et c’est réglé. Une dérive de DII mesure 700 millimètres. On ne va pas la remettre ; reste donc l’aileron. En tant que fabricant, nous avons une solution technique pour gagner en stabilité. De plus, si on peut, grâce à l’aileron, faire rocker un flotteur instable, on crée de la portance, ce qui permet de faire avancer une carène à déplacement. Je peux vous garantir que l’on va gagner 1 à 1.5 nœud ! Est -ce que


48 ce sera encore du stand up paddle ? C’est une autre histoire. Mais le premier pékin qui va se pointer sur une compète avec une planche dans cet esprit-là, il va mettre des punitions à tout le monde. Imparable ! On cherche en ce moment une Division II pour faire des essais. Le souci est d’en avoir une en bon état, la plus légère possible. La jauge était à 18 kilos ! Il nous faudrait une Lechner allégée avec un aileron bien placé. »

« Je n’ai pas acheté un local de 1 600 m2 pour spéculer. » Le sujet qui fait réagir Stéphane Mocher est une éventuelle délocalisation en Asie. Passionné d’outillage et de sports de glisse, bidouilleur génial pour innover dans sa technologie de fabrication, il ne se voit pas convoler en Asie. « Je suis un technicien. Ce qui m’excite est de trouver un nouveau système tous les jours. Alors pourquoi délocaliser en Asie, avec tous les soucis de température, d’humidité et de matières premières douteuses ? Comment pourrais-je m’exprimer avec des Chinois ou des Thaïlandais, qui sont à des années-lumière de ce que je pense pouvoir faire ? Après, tu peux avoir des velléités de gagner du fric. Mais je n’ai pas acheté un local de 1 600 m2 pour spéculer. Je l’ai fait pour mettre mes machines. J’ai des gars qui bossent avec moi depuis 25 ans, je ne vais pas leur dire « désolé, les mecs, mais je me casse en Chine ! » La facilité mène certaines boîtes à se retrouver pieds et poings liés face à leurs fournisseurs (le quasi-monopole de Cobra en est un bon exemple, ndlr).» C’est vrai pour tout. De l’imprimerie aux stickers, chez Select on tient à produire « made in France ». Une synergie qui est bonne pour tout le monde. « Un gars qui a une société produisant des arcs est venu nous trouver pour avoir une assistance technique pour faire ses branches. Les premiers modèles sont sortis de chez nous, je lui ai fait le développement et lui ai refilé le concept technique en lui disant : « Voilà, tu te démerdes maintenant, mais surtout ne va pas refiler cela aux Chinois. » Même si c’est un peu dur, à terme le gars va se retrouver à la tête d’une équipe de 15 personnes.

time ! Mais notre savoir-faire technique nous a toujours fait passer ces moments difficiles. Peut-être qu’un jour, on sera cuits. Il faut rester lucide et prendre des risques calculés ! Le coup de poker ! Je suis joueur, techniquement parlant. Pour nos tubes spéciaux, il a fallu 18 mois pour sortir le premier. Quand ça marche, c’est moins lourd à porter. J’aurais pu fabriquer des tonnes de produits invendables ! Il nous manque encore une visibilité sur le marché du stand up, mais le jour où nous l’aurons, nous serons capables de passer à la vitesse supérieure. Toute innovation doit passer par une phase de production. Quand nous sommes prêts, nous fonçons à 200 % et nous livrons nos clients dans des délais courts. Nous devons créer le besoin par la disponibilité et la performance. Pas la peine de communiquer avant avec de belles phrases et des pubs alléchantes si les produits ne sont pas disponibles. La survie d’un produit et d’une pratique est à ce prix-là. »

Made in France Des planches fabriquées en Asie, un non-sens pour le joueur de poker de Select. Pour lui, aucun doute, il y aurait de la place pour une production hexagonale high tech avec une équipe de 20 personnes. Il prend pour exemple le cas de Bic, qui a pour lui un outillage rêvé. « Le gros problème est le coût de leurs moules, mais avec notre savoir-faire en outillage et notre expérience, si nous avions ces machines dans nos murs, nous serions capables sans forcer de fabriquer entre 1 500 et 3 500 unités, bien entendu bien loin de leur excellente productivité, mais en fabriquant vraiment des produits haut de gamme innovants. Je verrais très bien cette usine en Bretagne. Cette région a les meilleurs fabricants de polystyrène au monde. On peut y trouver toutes les densités possibles dans une très bonne qualité, loin du polystyrène « caisse à poissons » de certaines planches importées ! L’usine pourrait produire des planches à un prix public de 1 000 à 1 400 euros. Un produit « made in Europe » qui aurait largement sa place avec une gamme claire, pour un consommateur souvent perdu dans l’offre pléthore. Mais tout le monde fonce en Asie. »

Des ponts d’or

Visite express

Chez Select, on table sur un cercle vertueux avec un relationnel fort. Donnant donnant, les allemands fonctionnent ainsi et Stéphane n’hésite pas à proposer ses connaissances à qui souhaite produire en France. « Nous sommes atypiques. Mes banquiers m’engueulent. On investit beaucoup : 60 000 euros par an en développement. Je ne me définis pas comme un industriel. Si je l’étais, j’aurais accepté les ponts d’or qui m’ont été offerts pour bosser en sous-traitance pour l’aéronautique. Je ne le regrette pas ; je me serais ennuyé. On aurait fait des pièces à la con qui ne demandent aucune réflexion intellectuelle ! Bien sûr, face à la crise ambiante, on se pose des questions ! C’est légi-

Stéphane se lève, marquant la fin de l’entretien. « Viens, je vais te faire visiter, mais laisse ton appareil photo ici », demande-t-il en souriant. Au pas de charge, il commence par l’administratif. « Chez nous, c’est hyper light. Mon petit frère informaticien a tout mis en place. » Après avoir traversé le showroom en rénovation, nous arrivons dans la zone de stockage. De volumineux frigos servent à entreposer la matière première : « Ce n’est pas pour stocker de la charcuterie. » En ouvrant la porte de l’un d’eux, j’entrevois le stock de tissu en carbones, en fibres et en Kevlars, tous préimprégnés de résine. « On stocke à -15 °C. Avant la mise en production, les tissus sont sortis des frigos. Ils


49 reviennent à température ambiante pendant 24 heures et sont ensuite travaillés. » Découpés à la CNC, les différentes trames d’une pale ou d’un manche de pagaie (ou d’un aileron) sont ensuite placées à l’aide d’un gabarit dans les outils, c’est-à-dire les moules. Vient ensuite la presse. Sur celle que nous avons vue, 6 ailerons sortaient à la fois toutes les 12 minutes. Ils étaient compressés sous vide, soumis à une pression de 35 à 40 tonnes. A la sortie, il ne reste à enlever que quelques nervures. Etonnant. « Seul l’excédent de résine est « évacué ». Hors de question de toucher au renfort. Il n’y a ainsi aucun risque de délaminage. » Chaque presse accepte une multitude d’outillages (le moule, ndlr), souplesse dans le procès de production.

Etagement unidirectionnel Avec ce système de presse, Select arrive à aller chercher des formes très difficiles à obtenir. Ils peuvent ainsi avoir un assemblage de peaux sans avoir à trop densifier. « Si tu fais une pale en « one shot » par exemple, tu es obligé de densifier le milieu et tu as un résultat lourd. Sur nos modèles, les points de vrillage sont déterminés en fonction des angles que l’on donne aux différentes strates de tissus unidirectionnels. On obtient ainsi des twists et différentes rigidités. Mais on ne peut pas modéliser cela par informatique. Il faut procéder à un montage et faire une mesure en banc de test. Par exemple, sur une pagaie, on a un étagement des renforts unidirectionnels. Il faut que les pales soient

nerveuses. Il ne faut pas qu’elles soient trop raides car elles décrocheraient pendant la passée dans l’eau. Idem pour les tubes, qui sont étagés en renforts. Sur les manches de stand up, la partie la plus fine est donc repérée avec 80 cm de renforts. » Stéphane s’éloigne et cherche dans son stock à flux tendu un modèle de race. « Une pagaie de pirogue à attaque avancée marche très bien car la gestion du geste est assez courte. En stand up, l’amplitude de la passée dans l’eau est longue, l’attaque avancée devient alors une attaque retardée, la pagaie sort plus vite de l’eau au moment où la board est la plus rapide. Il y a donc une perte d’efficacité. Nous avons interrogé un médaillé olympique en canoë. Il

« … Quand nous sommes prêts, nous fonçons à 200 % et nous livrons nos clients dans des délais courts… » nous a fait la démonstration qu’une pagaie droite générait plus d’appui dans la phase propulsive. Imparable ! Depuis, notre sup racing rencontre un bon succès ! » Fin de la petite visite instructive. Avec à peu près 1 000 à 1 500 tubes en stocks, Select est prêt à réagir si le marché de la pagaie en stand up paddle devait connaître une forte croissante. Un mouvement que l’on espère rapide.

Stéphane avec ses nombreux modèles de pagaies en carbones. Un référence.


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GET UP

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Départ — Cité de la Voile Eric-Tabarly, Lorient (56) Vers — Cimetière marin de Lanester Durée — Tout dépend de votre niveau, du vent et du courant sur le Blavet

A SAVOIR Attention au courant, partir avec un bateau accompagnateur

(et une réserve d’essence pour ne pas tomber comme nous en panne) si vous êtes débutant ou si vous ne souhaitez faire que quelques tronçons de cette balade. Julien Le Vexier, importateur de Jimmy Lewis en France et boss du shop Action Fun (derrière la Cité de la Voile Eric Tabarly), nous a convié pour une virée bien sympa. Nous sommes parti à l’aube, histoire de profiter des belles lumières. Après être passé devant les bateaux d’Eric Tabarly et les engins de course ancrés devant la Cité de la Voile, nous avons tracé vers la citadelle Vauban. De là, nous sommes rentrés dans le port de commerce de Kergroise en longeant un navire marchand sur lequel les dockers du port s’affairaient . En remontant plus avant le Blavet vers le pont du Bonhomme, nous avons enfin pagayé devant le cimetière marin. Un décor incroyable.


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Du matos Jimmy Lewis


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Au cimetière marin

Devant la citadellee


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GET UP

Départ Vers Durée

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— Quimperlé (29) — Guidel plage, embouchure de la Laïta — Deux heures selon votre allure

A SAVOIR Si vous passez sur la voie rapide entre Lorient et Brest,

vous avez certainement aperçu sur votre droite un magnifique pont à l’approche de Quimperlé. Dessous coule la Laïta, un petit fleuve tranquille durant notre balade et qui prend sa source à la confluence de l’Ellé et de l’Isole. Le coin est magnifique, la faune importante. Une chouette sortie à faire avec une mise à l’eau facile. Car même si vous n’allez pas jusqu’à Guidel plage (17 kilomètres), une boucle sur la Laïta vaut vraiment le détour. Si par contre vous allez jusqu’au port du Pouldu, attention à la météo : la barre de Guidel est parfois une vague appréciée des riders locaux, la houle déferle sur les bancs de sable.


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En marge du stand up world tour, Robin parĂŠ pour une petite ITW.


GET UP PORTRAIT 57

Robin

Johnston TEXTE & PHOTOS Blémia. B (sauf mention Dave Nelson)

Sur le circuit du Stand Up World Tour, Robin Johnston est une référence à plus d’un titre. Il est respecté, d’une part, pour son style très engagé et fluide. Il est aussi reconnu pour ses talents de shaper. Ses planches ont la cote, les têtes d’affiche du circuit passent commande. A l’occasion de l’épreuve d’Ibiraquera au Brésil, nous l’avons rencontré.

A

30 ans, Robin Johnston est un gars très discret. Pas le genre à rouler des mécaniques. Un gars fin avec beaucoup d’humour. Très calme, posé, il prend toujours le temps de réfléchir après une question et parle lentement pour se faire comprendre, ses yeux clairs vous scrutant avec intensité. Son parcours, Robin le résume en quelques phrases concises. Originaire d’Oahu, à Hawaii, il a été à l’université sur la côte sud, mais sa famille ayant des terres sur les deux côtés de l’île, il a souvent vadrouillé entre nord et sud. De ses 13 à ses 20 ans, il a été pro rider en short board. A 18 ans, il s’est installé sur le North Shore, et à 21 ans, il a entamé une formation d’acupuncteur, qui a duré près de 4 ans. Même s’il continuait, à l’occasion, la compétition, il n’était plus aussi assidu, privilégiant ses études. Son diplôme en poche, il a joué des petites aiguilles dans une clinique pendant 3 ans. Comment un acupuncteur ex pro surfer allait-il se retrouver quelques années plus tard sur le circuit du Stand Up World Tour, avec cette double casquette de rider shaper ? En voilà, une bonne question ! En filigrane, un parcours atypique. « Il y a 9 ans, j’ai commencé à shaper. Devenu acupuncteur, mon surf me manquait. Je voulais

retrouver mon style de vie auprès de l’océan. Môme, je regardais toujours un ami glaceur, qui récupérait d’anciennes planches qu’il pelait pour reshaper les pains. Il recyclait ainsi de gros surfs pour m’en faire de plus petits. Je l’aidais et ai ainsi débuté mes premiers shapes. Quand je faisais le circuit surf professionnel WQS pendant 3 ans et demi, j’étais sponsorisé par HIC — Hawaiian Island Creations. Je regardais les shapers travailler. Kerry Tokoro était un shaper de la marque. Il est très connu pour ses shapes de short boards. Avec son frère Wade, ils m’ont appris la méthode, les rudiments. Même si je suis créatif et toujours en train d’inventer de nouveaux designs, j’apprécie le travail manuel. Cependant, shaper reste l’une des disciplines les plus difficiles à apprendre. »

Les débuts en stand up Sur le North Shore, Robin a la réputation de charger. C’est un habitué de Sunset ; il est à son aise quand le swell prend une dimension démesurée. Adepte des guns et short boards, il s’est pourtant essayé au stand up et se souvient avec précision de ses débuts : « Il y a 9 ans, il n’y avait pas de stand up paddle. Je shapais aussi bien des long


58 boards que des planches courtes, des fishes ou des guns. Je faisais tout à la main. Je commençais à bidouiller avec deux logiciels de design pour concevoir des planches. Mais c’était tout. Quand Clark Foam, la marque qui fabriquait les pains de mousse, a disparu, il a fallu repartir de zéro, avec de nouveaux fabricants de pains. J’ai dû revoir mes formes et mes gabarits. Je me suis vraiment demandé ce que j’allais faire. J’ai utilisé l’ordinateur de façon plus systématique. A la même époque, j’ai vu un ami, Doug Lock, qui déchirait sur une 10’ de stand up paddle. Il était vraiment bon. Il est le premier gars à m’avoir donné envie d’essayer. Je n’avais pas de planche. J’ai emprunté un grand longboard remisé dans un jardin, j’ai pris une pagaie d’annexe et suis monté dessus. J’étais debout. De plus en plus intrigué, j’ai ensuite regardé la fameuse planche de Doug et m’en suis inspiré pour me faire mon premier stand up. Je ne savais toujours pas vraiment surfer sur cet engin. Je tombais tout le temps. J’ai prêté la planche au fils du propriétaire de la marque C4 pour qu’il me donne un avis objectif. Il l’a trouvée terrible. C’était cool. J’étais sur la bonne voie... C’était déjà une planche assez radicale. Je la voulais capable de tourner court malgré sa taille. Ekolu Kalama l’a prise pour la Waterman League de Tahiti et a gagné avec. J’ai ensuite progressé en stand up et continué à faire des planches de plus en plus courtes et réduites en volume. Avec Kainoa Beaupre, un gars qui déchire sur

Robin en Micronésie. © Dave Nelson.

Hawaii et qui, honnêtement, devrait faire le tour, nous avons monté une petite affaire, KuHoe, une marque qui propose des shapes de stand up paddle. »

Podium Au Brésil, Robin Johnston loupe une finale pour un petit point. Dans sa dernière vague, il tombe à la troisième manœuvre, juste avant la fin de son heat. Il perdra aussi sa pagaie dans l’infâme courant qui balaie le chenal devant l’île du spot. L’histoire retiendra que dans ce même heat, Kay Lenny passe de justesse grâce à sa dernière vague, accédant du même coup à la finale. Heureusement pour le

J’étais sur la bonne voie... C’était déjà une planche assez radicale. Je la voulais capable de tourner court… jeune rider de Naish. Parce qu’éliminé, il aurait perdu toute chance d’être champion du monde. Robin, lui, ne rééditera pas la performance de sa demi-finale, où il ne prend que deux vagues, la première après 17 minutes de heat et la dernière quelques secondes avant le drapeau rouge, pour finir premier de sa série. « Pour préparer ce contest, j’ai beaucoup pratiqué le stand up », reprend Robin. « Habi-


59 tuellement, il est rare que je ride autant avec une pagaie. J’aime le surf progressif, donc une planche courte ou mon gun sont plus adaptés à ma pratique. Mais j’aime tous les surfs. Dernièrement, le stand up s’est beaucoup développé à Oahu. On en trouve sur des spots où le sport est accepté. Je vois aussi des gars rider en SUP sur de nouveaux spots jusqu’alors délaissés, parce qu’inaccessibles ou un peu mous pour un short board. Mais il y a beaucoup de vent sur Hawaii ; il faut donc chercher des spots abrités. Avec ces nouveaux pratiquants, je commence à avoir plus de commandes. Je ne suis pas expert en planches de race, mais pour les vagues, les planches de stand up diminuent avec le niveau en progression des riders. Les SUP vont devenir de gros short boards. Quand on regarde Kay Lenny, c’est vraiment le surf progressif dont je parle : virages sur le rail, placement toujours au creux de la vague. Aujourd’hui, je produis une petite centaine de planches. Heureusement, je loue deux maisons. Cela met un peu de beurre dans les épinards, mon activité de shaper me permettant juste de vivre. Sur le circuit, Duane DeSoto ou Thierry Domenech utilisent mes planches. Il y en aura d’autres connus, mais je garde leur nom secret. » Robin à la cote. Dans un sport jeune et en évolution, chacun cherche la perle rare : la planche aux rails parfaits, avec peu de volume, capable de tourner court comme un short board, mais assez stable pour remonter au peak à la pagaie. Les

planches estampillées Robin Johnston sont donc de plus en plus présentes sur le circuit. Ekolu Kalama, qui lancera bientôt sa marque, a demandé à Robin de signer certains modèles. Et face à la multiplication des marques fabriquées en Asie, Robin reste lucide : « Les stand up paddlers sont enthousiastes, surtout quand ils atteignent un niveau intermédiaire. Ces personnes veulent alors une planche pour progresser et passer un cap. Seul un shaper peut répondre à leurs attentes. » Pour l’heure, Robin attend la dernière étape du tour avec impatience. Toujours dans la course pour le podium, il ne se focalise cependant pas sur son possible classement : « Non, le titre, ce sera vraiment dur. Kay (Lenny, ndlr) est quasi assuré de l’empocher. Mais pour la seconde place, c’est jouable. Peyo Lizarazu est un grand compétiteur. Il a un choix de vague incroyable, qui lui permet de travailler longtemps la vague. C’est un gars très solide et puissant. Son style s’en ressent ; il carve sur le rail avec beaucoup d’amplitude. Face à lui, Kay est très technique et dans la lignée du surf progressif. Il est le plus vertical. Mais il faudra aussi compter sur les Brésiliens. Je ne les avais pas vus en action avant cette compète. Mais je ne suis pas vraiment surpris de leur niveau ; je connais leur implication dans le surf. Je suis en revanche étonné par leurs shapes de planche. Ces dernières sont très modernes. Elles sont très petites. Elles suivent vraiment la direction que je me donne : celle du surf progressif. »

Le quiver de Robin Johnston 8’0» x 28» x 3 7/8» petites vagues 8’4»27 1/2» x 3 7/8» petites vagues à medium 8’10» x 27 1/2» x 3 15/16» grosses vagues 10’ x 27 1/2» x 4» très grosses vagues Deux 8’4 pour le Brésil : une avec le nez pointu, l’autre avec le nez arrondi.

Robin en stand up à Ibiraquera au Brésil.


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Vue du spot avec passages techniques et parties plus « calmes » dans un décor sublime.


GET UP TRIP 61

Le Verdon en mode SUP Texte et photos Pierre Pázmány

Il ne faut pas avoir froid aux yeux pour descendre dans le courant du Verdon en stand up paddle, au milieu des rochers, dans une eau à douze degrés. Une descente qui n’est pas à la portée du premier venu. Mais Alex Grégoire, initiateur du projet, David Latastere et Charles Deleau le sont-ils vraiment ? Pour en avoir le cœur net et plutôt que de rester dans son canapé à attendre une histoire clé-en-main à publier sur le net, Get Up les a suivis dans les premiers repérages, veille de course. S amedi 2 octobre. Sur les rives du Verdon, qui coule au pied du petit village de Castellane, une équipe s’active. Elle attire l’attention avec ses bouées estampillées Red Bull et des stand up paddle Naish Mana 10’. Peu commun sur ce spot, réservé au kayak et autres rafts. A l’initiative de l’événement, il y a Alex Grégoire, qui finalise les derniers préparatifs. Il y a aussi Régis, responsable marketing régional de Red Bull, et Alex, le cameraman, chargé de produire

un clip relatant le long ride de 20 km. Il y a aussi Laurent Gayte, le photographe, compère d’Alex Grégoire, et les riders Benoît Cail et David Latastere. Le premier ne pourra pas monter sur sa planche. Revenant des Etats-Unis, où il participait au championnat du monde de surf tandem, Benoît est victime d’une contracture à l’épaule. Impossible de ramer, surtout dans ce courant. Il n’y aura donc qu’Alex, David et Charles. Le grand Charles Deleau. Gérant


62 courant. On récupère donc la voiture « fissa ». Le début d’une longue matinée…

Une porte infranchissable

d’une boîte de nuit, il vient de quitter son « travail » pour remonter sur Castellane au volant de son Hummer bleu. Quelques minutes avant le départ, il gare son bolide sur le parking, enfile sa combinaison et, « frais comme un gardon », empoigne sa pagaie pour aller dans cette eau vive et vivifiante. Les trois riders ont pour guide Eric Olive. Ce dernier connaît les méandres du Verdon comme sa poche et assurera, en cas de besoin, une sécurité préventive indispensable dans ce genre de cascades. Après avoir fait connaissance avec la gendarmerie, venue s’enquérir du pourquoi et du comment de l’opération, s’être équipé des protections indispensables pour arriver entier en bas, c’est le départ. Dans le plan initial, il devait même y en avoir deux consécutifs, pour permettre à Alex, le cameraman, d’assurer ses plans de coupe. Nous shootons les premières images du pont, certains d’avoir le temps de trouver un deuxième axe, mais comme dans tous les plans imparables, il y a l’impondérable. Les gars filent avec le

Finalement on récupère Alex, Charles et Davos un peu plus bas. Des haltes Red Bull jalonnent le parcours pour identifier des zones de repos et planifier les images à venir. Ce samedi, c’est une sorte de filage avant la grande représentation du dimanche, une course chronométrée. Après le couac du second départ occulté, nous accordons nos violons pour un retour à la case départ. Charles suit le rythme avec sourire. Il lâche juste : « C’est sympa, faut

« C’est sympa, faut prendre le coup de main mais il y a moyen de se faire mal… » prendre le coup de main mais il y a moyen de se faire mal. Les rochers affleurent. » Nouveau départ. Ça enchaîne. Entre vidéos et photos, nous assurons le récit visuel de cette descente menée tambours battants. Davos est à la peine. Sa planche est plus étroite et instable. Il chute régulièrement dans les remous. Après une série de rapides, vient la grosse difficulté de la journée : la porte Saint-Jean. Logiquement, avec un débit de 30 m3 par seconde, il y a assez d’eau pour passer au-dessus. Mais le débit n’est que de 22. Les rochers sont de sortie. Cette porte


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Alex Grégoire en cascade à la Porte-St-Jean suivi par Charles Deleau.


64 est une succession de deux gros blocs au milieu du cours d’eau. L’eau dévale de chaque côté. Les deux passages sont en outre garnis de pierres et de troncs d’arbres charriés par le courant. C’est assez technique. Après un premier repérage des lieux, les riders remontent en amont par la route pour se lancer. Si, pour le premier goulet, c’est encore jouable, c’est plus dangereux pour le second car une fois que vous entrez dans le bouillon, la planche est avalée par le courant tournant et le flotteur refuse, comme posé au milieu du jus. La chute est alors inévitable : éjection par l’avant. Deux fois de suite, Alex, Davos et Charles vont tenter le tout pour le tout. Davos s’en prendra une bonne. Les protections de motocross ne sont pas du luxe : « Ces

derniers temps, je commençais à en avoir marre de bouffer du sable landais... Alors autant varier les plaisirs. La roche du Verdon est aussi bonne et consistante », écrira-t-il après coup sur son profil Facebook. Charles se fera, lui, balayer par le courant. Sa planche restera plaquée contre la falaise du lit de la rivière de longues minutes durant. Impossible de la sortir. Il faudra beaucoup d’efforts à Eric, le guide en kayak, pour se caler sous la falaise, dans un bassin

« Ces derniers temps, je commençais à en avoir marre de bouffer du sable landais... »

Le point de vue du guide Eric Olive, 47 ans, est un kayakiste qui a fait partie de l’équipe de France, il y a une dizaine d’années. Il a ouvert la voie aux trois « cinglés » du stand up pour les prévenir des mauvais plans. Une sorte de « bison futé » du Verdon. Une sorte de grand manitou du Verdon. Mieux valait suivre les conseils de ce Sioux de la pagaie. Comment pourrais-tu décrire le parcours du jour ? Quelles étaient les difficultés ? Nous avons navigué sur le Moyen Verdon, la partie située entre Castellane et les Gorges du Verdon, la passerelle de Carejuan. Cela représente 20 kilomètres. C’est un parcours qui est classé 2/3 avec un passage 4, le passage de la porte Saint-Jean. Pour des gars qui descendent en stand up en eaux vives, cela commence à devenir délicat, on a pu s’en apercevoir. Les deux grosses difficultés étaient les rapides de Saint-Jean et les rapides de Chasteuil. Il y avait pas mal de blocs au milieu avec le débit de 22 m3 par seconde. C’est un débit moyen. En été, il est de 13. Hors saison, il peut monter à 50, en fonction des lâchers d’eau au barrage EDF. Y avait-il de gros pièges en fonction du débit ? Cela dépend des endroits. Ce n’est pas un parcours très difficile en kayak. Debout sur une planche, c’est autre chose ! En fonction

du débit d’eau, la rivière peut être plus nivelée et plus facile, et par endroits tu as des trous avec des rouleaux impressionnants et des drossages sous falaise. Ce n’est pas le genre de parcours qui s’improvise. Il faut apprendre à lire la rivière. Quel a été ton parcours personnel ? Je navigue depuis l’âge de 8 ans, notamment sur le Verdon, car je suis d’ici. J’ai fait beaucoup de compétition à haut niveau : dix années en équipe de France en slalom, avec des titres de champion de France et un titre de champion d’Europe. Comment juges-tu leur prestation sur la descente ? As-tu été surpris par leur niveau ? C’est la deuxième fois que je descends avec Alex Grégoire. Je savais à quoi m’attendre. Je reste impressionné par leur niveau, mais je pense qu’il doivent adapter certaines choses. La technique de pagaie doit être modifiée, tout comme la planche, pour avoir encore plus de vitesse et aller plus vite que le courant (planche plus volumineuse sur l’avant, ndl). C’est pourquoi la porte Saint-Jean a été difficile à passer ? Oui. Par manque de vitesse et par méconnaissance de la rivière. Il y a un gros travail de lecture de cours d’eau à acquérir. Mais déjà, il faut le faire ! Ce n’est pas donné à tout le monde… Et ils apprendront vite !


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Charles Deleau cherche sa voie.


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Davos contourne un rocher avec style.

ALEX Grégoire est le plus rapide. Son expérience joue pleinement… d’eau morte, avant de remettre le stand up abandonné dans le sens du courant et le récupérer ensuite. Passée cette grosse difficulté, il reste encore la moitié du parcours, soit 10 kilomètres jusqu’à la ligne d’arrivée. Les gars déroulent. Ça file avec le courant, mais les organismes sont marqués, surtout celui de Charles, qui sort d’une nuit blanche. Finalement, cette première journée aura été parfaite. Chacun a pris ses marques et compris que la discipline demande une préparation physique minutieuse. (on a un adepte du « pour » dans la salle ? Le lendemain, c’est le départ chronométré. Chaque rider établit un temps scratch sur des portions du Verdon. Le total des temps donne la durée qu’exige la descente de la totalité du par-

cours. Mathématique. Alex Grégoire est le plus rapide. Son expérience joue pleinement, avec une heure dix minutes et une seconde pour parcourir 20 kilomètres. Mais derrière, Davos ne lâche rien. Il tient la cadence en ramant comme un forcené. Il chute quatre fois. Alex, deux. Voilà la différence. Quatorze secondes entre les deux riders, Charles Deleau ayant abandonné pour cause de planche cassée. Cette descente chronométrée est une première. Nous insistons sur le fait que ce parcours ne s’improvise pas. L’année prochaine, Alex Grégoire espère réunir sur ce même tracé de grands noms de la glisse, dont un certain Robby Naish, durant une épreuve qui s’annonce, avec un débit important, magique.



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GET UP TRIP 69

DAVOS AU SOMMET Texte F. Debaecker - photos G. Rabejac (watershoot), F. Debaecker, E. Chauche, C. Saint Aroman

Une fois de plus, la rédaction, dont je me désolidarise totalement, tient au préalable à s’excuser pour le titre de cet article. David Latastere, alias Davos, ne méritait pas ce jeu de mots. C’est un rider landais au style surpuissant. Nous l’avions croisé à Anglet, en mer basque.

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l nous avait emmenés un soir découvrir son spot landais de Messanges. Après de nombreux détours, nous étions arrivés trop tard, peines perdues. La houle était tombée, mais à la faveur d’un bon repas, David nous avait raconté quelques bonnes anecdotes entre Landais et Basques. A Lacanau, nous lui avons finalement proposé un deal : une photo-portrait et un petit sujet dans le mag. Il nous a pris au mot, à la condition de venir accompagné. Merci à lui pour cette charmante compagnie.

Snap de Davos © Christophe Saint Aroman

Le style Davos est engagé. Grosse prise de carre, ce gars place sa board là où c’est chaud. Avec puissance, il carve, adore se repositionner backside pour revenir en cutback round house, la pagaie pliée sur sa cuisse à 45 degrés : nos calculs sont formels, cos x = cos (x-pi/4) dans l’intervalle R. L’autre spécificité de Davos est son amour immodéré pour le matériel. Il teste, teste, essaye et cogite à n’en

plus finir. C’est ainsi que de nombreux coureurs français le décrivent. Mais gare à vous quand la taille du swell monte, il ne se pose alors plus de questions. Vous en doutez ? Visitez sa galerie de photos sur Facebook et attardez-vous sur cette session du 24 novembre 2009 à Parlementia. Mais d’où sort ce grand gaillard qui n’a pas froid aux yeux ? « Je viens du Béarn, je suis né à Orthez, j’ai


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Sur le profil Facebook de David Latastere

Sexe : homme Date de naissance : 28 octobre 1977 Taille, poids : 1m84 pour 82 kg Situation amoureuse : c’est compliqué A la recherche de : amitié, rencontres, réseau professionnel Ville actuelle : Messanges, en Aquitaine Originaire de : Orthez Opinion politique : fuck the power Religion : le surf Sponsors : Rip Curl, Kialoa, AVP, Sinner, Fiba Musiques : : Electro, Tricky, Björk, Portishead, Massive Attack

Davos en équilibre sur sa pagaie © F.D.

Dans le tube et bien en France © Grégory Rabejac

Avec puissance, il carve, adore se repositionner backside pour revenir en cutback round house, la pagaie pliée sur sa cuisse à 45 degrés passé mon enfance à Soustons, à côté d’Hossegor. A 11 ans, j’ai commencé par le body board car c’était à la mode. Puis j’ai voulu me redresser, j’ai débuté le surf et me voilà avec 20 piges de pratique derrière moi. Je suis passionné de grosses conditions. Surfer des bombes, du côté de la Nord à Hossegor ou dans le pays Basque, c’est mon passe-temps. Même si je suis considéré comme le vilain petit

canard qui se goinfre (rires)... » Déjà minot, Davos était du genre kamikaze. Il tapait de grosses marches en skate. Depuis ses premiers roulements à billes, il a toujours aimé se confronter à la nature pour repousser ses limites. « Heureusement, dans les Landes ou au pays Basque, il y a assez d’eau si tu te fais prendre par une vague, même par grosse taille. » La découverte du stand up s’est faite par hasard. Fai-

sant partie du club de Messanges, le Waiteuteu Surf Club, l’un des cinq plus gros clubs des Landes, Davos tombe, il y a trois ans, sur un 12’ de stand up appartenant au club. « J’ai éprouvé beaucoup de plaisir debout, à observer le spot et à regarder les autres surfer. La vision est radicalement différente. On est en osmose avec les éléments. C’est très intéressant. Et puis il y a le travail du haut du corps. C’est très complet. Je ne ride quasiment plus en surf car j’ai revendu mon quiver. Je suis en effet un gros consommateur de planches,


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Quatre nuits par semaine

je tente beaucoup. Donc je casse. Quatre planches de stand up par an, en sachant que je les brise une fois et que je répare. Pour financer mon quiver de stand up, j’ai dû revendre mon gun de surf fétiche, un shape signé Zaka — Pierre Cazadieu —, un shaper des Landes réputé. J’ai galéré pendant trois années pour être autonome au niveau du matériel. Depuis cette année, j’ai intégré le team Rip Curl, Kialoa et AVP. Et depuis mi-septembre, AVP, un shaper sur Capbreton, me fait des planches. »

Dans le quiver de Davos, on trouvera donc bientôt « un couteau suisse », comme il surnomme sa 9’, un stand up de taille idéale, complété par une 9’6 quand c’est gros. « C’est un simple concave sur l’avant, avec des bevels le long des rails et double concave en Vee du milieu jusqu’au tail. Elle aura un round pintail car les vagues landaises sont très creuses. Le round pintail est très réactif par rapport au swallow, arrière que je n’aime pas. Je reste aussi adepte du thruster. J’aime les appuis francs, donc les trois dérives me conviennent bien. Je n’aime pas le quattro. J’aime surfer près du curl et maîtriser le tube. Le barrel est plus technique en stand up qu’en surf ; le placement des jambes est primordial. Mes shapes vont donc évoluer pour me permettre d’être au

cœur de la vague sans enfourner. Surfer le creux et viser le tube. » Parallèlement au stand up, Davos occupe ses nuits comme surveillant dans un foyer d’hébergement qui accueille des handicapés mentaux, depuis quatre ans. Ce travail lui laisse du temps pour être à l’eau, car après avoir terminé son boulot, il hiberne jusqu’à une heure de l’après-midi et peut ensuite surfer. Sauf quand les conditions sont optimales : il fait alors l’impasse sur sa sieste du matin. « J’ai toujours travaillé dans le milieu sanitaire et social. J’ai commencé à l’âge de 19 ans, après avoir passé ma formation d’auxiliaire de vie sociale. Sur le plan physiologique, c’est parfois assez dur d’enchaîner quatre nuits par semaine. Je le ressens sur l’eau, comme à Anglet durant le world tour. Il me faut trouver un équilibre


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Mais ma plus grosse session reste Guéthary, à Parlementia. Ma 9’3 a duré une heure. La planche a été broyée dans les mousses. Un grand souvenir. Bon roller bien envoyé © Christophe Saint Aroman

entre vie de famille « (deux garçons : Mael, six ans, et Yhuma, trois ans), vie professionnelle et vie sportive. » Davos a aussi décroché son brevet d’état de surf depuis le mois de septembre. Il espère donc donner des cours de stand up au sein du Nature Surf Camp de Benoît Cail et des cours de surf avec son club.

Sur le rail A terme, Davos aimerait faire plus d’images en stand up. « J’ai un surf d’engagement adapté sur des grosses conditions. Je ne suis pas

à l’aise dans les petites vagues souvent rencontrées sur des coupes de France. En surf, j’étais toujours sur le rail. Avec le stand up, j’ai pu amplifier mes appuis pour être encore plus en équilibre. J’ai quelques références, comme Leco Salazar. Il a un style hallucinant. J’aime aussi le gros bottom de Peyo Lizarazu, magnifique. Il y a dans cette séquence de la puissance. Ses jambes sont des vérins hydrauliques en bottom backside. Delpero est un technicien du stand up. Il a su adapter son niveau en longboard au stand up. Moi, c’est l’inverse : il me faut une vague qui s’adapte à mon style. Il faudrait faire les coupes de France en hiver. Pour trouver de belles conditions, j’ai fait quelques voyages,

comme Bali, en surf. J’aimerais bien retourner à Uluwatu en stand up. Il y a aussi le Maroc. Safi. J’ai déjà ridé Bouznika en stand up mais je me suis fais cueillir à l’arrivée par les oursins. Je me suis retrouvé à l’hôpital avec une belle infection. Mais ma plus grosse session reste Guéthary, à Parlementia. Ma 9’3 a duré une heure. La planche a été broyée dans les mousses. Un grand souvenir. Ma plus belle vague, avec houle de nordouest et vent off shore, c’est la Nord à Hossegor. Il n’y a pas que le bowl, surtout l’épi nord. C’est la meilleure vague, mon jardin... Il y a beaucoup de tow in qui rident cette vague. J’y


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Rider des bombes, le style Davos. © Grégory Rabejac

vais aussi. Yann Benetrix est toujours là pour me filer un coup de main. Le stand up est le tow in écologique. J’y vais à la force des bras. On peut shooter les mêmes vagues ; la section est cependant plus difficile à avoir, car tu manques de vitesse. Il te faut de la technique et un bon choix de vague. Mais quand tu es placé, attention !

Messanges marche aussi très bien. Les pros de l’épreuve de surf sponsorisée par Quiksilver sont venus sur notre spot. Ils ont débarqué en force. Heureusement, les bancs de sable sont en évolution, tu as donc des spots secrets. Nous restons un petit groupe de potes discrets. En général, on tourne à cinq ou six. »

Autre petite séquence de roller, total engagement pour Davos © Eric Chauche


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Combien faut-il de stand up paddlers pour énerver des surfers au line up ?

un (surtout si tu te places 10 mètres à l’intérieur) deux s’il y a un quota ca dépend du spot réponse ouverte

Le move le plus moche :

passer la barre en canard dans la baie de Somme le jour de l’ouverture de la chasse un nose un gros roller avec un bob sur la tête un take off sur une planche de race Ta maman qui t’accompagne sur un contest, c’est :

du passé mais j’aimais bien quand elle me préparait mon chocolat chaud ça n’a jamais existé pratique pas facile pour lui trouver une belle-fille, avoir des enfants, un chien, un chat et acheter un pavillon à crédit.

Le truc à ne jamais oublier sur une compète :

de la wax un leash et les dérives ma pagaie un pack de bière (faut savoir s’hydrater) un bob (il ne me quitte jamais)

Tu rides en stand up un jour de gros et un surfer te demande de te casser. Ta réaction ?

j’appelle la police municipale pour qu’elle fasse son boulot je fais comme si je n’avais pas entendu je rentre à la maison et regarde Secret Story sur TF1 je deviens mauvais et lui colle un coup de pagaie dans la tronche (pas un coup de pagaie parce que tu peux le tuer mais une grosse paire de claques dans sa gueule devant tout le monde pour le vexer devant ses potes. Et puis une claque a l’avantage de ne pas laisser de traces lol ) je cherche sa voiture et lui tord ses essuie-glace Tu trouves un gars sur ton secret spot. Tu fais quoi ?

ce n’est plus un secret spot, je le balance sur Facebook et sur Sup journal je ne lui dis pas bonjour, en signe de mécontentement je le vire ce n’est pas un problème (La mer est à tout le monde)

Durant une coupe de France à Lacanau.

La partie de ton corps la plus vulnérable :

le foie le petit doigt le nez (cassé à plusieurs reprises, c’est toujours lui qui prend en premier) le talon réponse ouverte Ta plus grosse erreur :

croire en la politique faire confiance à un shaper et recevoir une nouvelle planche avant une compète (no comment) avoir accepté de répondre à ce questionnaire ne pas avoir tenté une carrière de basketteur chez moi, à Orthez, pour être aussi célèbre que Tony Parker et tourner des pubs pour des barres de chocolat Le trip ultime :

Hawaii avec la carte bleue de Sarkozy l’Indonésie avec une planche, une pagaie et le Guide du routard (j’en rêve) Messanges quand c’est fat et qu’il n’y a personne au line up je n’aime pas les voyages Le truc que tu n’as jamais fait :

voler des bonbons dans une boulangerie gueuler après les juges quand je viens de me faire sortir dans les trials retourner ma veste téléphoner à Johanna sur un numéro surtaxé

C’est quoi le pire ?

devenir CRS pour expulser des Roms avoir une photo d’un move non rentré dans un mag avoir un carré d’as et perdre face à une quinte flush aller à un concert de Johnny avec ma nouvelle petite amie parce qu’elle est fan être retraité à 67 ans Pourquoi Davos ?

on ne choisit pas ses surnoms (trop long à expliquer) parce que c’est très joli je ne sais pas parce que j’aime la Suisse, son chocolat, son secret bancaire et ses montres Après avoir coché la dernière case, tu fais quoi ?

je vais me coucher avec un mal de crâne je vais me faire chauffer une pizza j’envoie un coupon de désabonnement à ton mag je vais faire une petite session en stand up je vais bosser avec un gros mal de crâne



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Pour avancer, accélérer, dépasser, prendre une vague, relancer, pagayer avec un bon geste est indispensable. A l’occasion de notre rencontre avec Jérémy Boisson à Lacanau, nous lui avons demandé de décomposer ce mouvement que certains jugeront « primaire » mais au combien déterminant dans votre progression. Les meilleurs en race font même une fixation sur la qualité de leur geste et leur fréquence. Mais avant de vous aligner en course, regardons avec Jérémy ce qu’il nous conseille pour avancer tout en technique sans « trop » forcer.

1ere étape : le lancé Le bras le plus haut doit être plié, il poussera vers le bas, le bras le plus bas doit être quasi

tendu et tout en tournant les épaules, on lance la main basse le plus loin possible vers l’avant. Il faut aller chercher un point d’appui le plus éloigné possible (proche du nez de la planche).

2ème étape : la poussée En partant de la position précédente, exercez une poussée maximale au niveau du point d’entrée dans l’eau de la pagaie. Pour ce faire, la main haute (au niveau de la poignée) doit suivre une trajectoire rectiligne pour terminer au niveau de la position de la main basse au début du geste. La trajectoire de la pale de la pagaie doit elle aussi être rectiligne.

3ème étape : la phase de repos Ramener la pagaie vers l’avant et la main haute va remonter. Cette phase est liée

Pagayer, le bon geste avec la phase 1 car la main basse doit être lancée vers l’avant à la moitié de la phase de repos. Toutes ces phases doivent être couplées avec un mouvement du bassin qui dépend du rythme que l’on a. En sprint ou pour prendre une vague, le bassin fait un mouvement de l’arrière vers l’avant. Quand vous lancez votre pale vers l’avant, le bassin est en arrière. Quand la pale arrive au niveau de vos talons, le bassin est en avant. Sur une longue distance en balade, c’est l’opposé, il fait un mouvement de l’avant vers l’arrière et suit la pagaie. Quand la pale entre dans l’eau, le bassin est en avant et il va en arrière quand la pale sort au niveau des talons.


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Pagayer, le bon geste •••


Nördik Impakt

Afro Cubism Si vous avez aimé les ambiances de l’album initié par Ry Cooder, le Buena Vista Social Club avec Compay Segundo, Rubén González ou Ibrahim Ferrer, au point d’avoir pris un billet pour Cuba, AfroCubism devrait vous séduire tout autant. Car après de nombreuses tentatives avortées, les musiciens Maliens et Cubains se sont enfin retrouvés pour produire un album, d’où le nom AfroCubism. La rencontre a eu lieu en Espagne en 2008. Eliades Ochoa (guitare), Bassekou Kouyaté (n’goni), Djelimady Tounkara (guitare), Toumani Diabaté (à la kora, Diabaté est un des musiciens favoris de notre ami photographe et joueur de djembé Ludo Franco), Kassé Mady Diabaté (au chant), ainsi que d’autres musiciens des 2 pays aux congas, à la contrebasse ou au balafon, telle est l’affiche très riche de cet opus où se marient à merveille les deux styles musicaux. Cherchez aussi sur le net les vidéos relatives à cet album, vous tomberez comme nous sous le charme de la contrebasse qui sonne à merveille avec les instruments africains. http://www.myspace.com/ afrocubism

Benny Sings Benny At Home De son vrai nom Tim Berkestijn, Benny Sings sort son troisième album « fait maison » sorti sur le fameux label Sonar Kollectiv en 2007. Ce beatmaker néerlandais ajoute sa voix sur ses créations pop et s’arme de son piano pour sortir des mélodies mélancoliques et virevoltantes. Ancien joueur de bass avec son groupe de hip hop Abstract Dialect, Benny Sings s’inspire de grands noms tels que Chet Baker, D’Angelo, Stevie Wonder pour en ressortir une pop jazzy. Il est difficile de voir Benny Sings en live alors profitez de cet album pour le découvrir car sa musique fait désormais partie des playlists de radios de renom comme Nova. L’artiste est actuellement en studio et finalise son quatrième album. On devrait donc entendre parler de l’ami Benny d’ici peu, une bonne raison pour nous de mettre un petit coup de projecteur sur cet album.

Du 5 au 9 octobre avait lieu la 12eme édition du Nördik Impakt. Pour les petits veinards qui trainaient du côté de Caen à ces dates, peut être en avez-vous profité. Sinon, un petit résumé de notre « pilote », Benji Bard. « Avec Gilles Peterson en ouverture, Taylor McFerrin (le fils de Bobby) que j’ai loupé (rrrr !), des sets live dans des appartements privés (unique !), Cascadeur qui se lâche furieusement, Lilly Wood & The Prick qui embrase toutes les petites girls et même les plus machos, les derniers clips du label Warp, des «wet sounds» à la piscine (si si ! par l’anglais Joel Cahen, pour nager et ressentir les fluides qui circulent en harmonie comme jamais !) et enfin une nuit complète de clôture démente avec trois grosses scènes et du son magistral, on ne savait plus où donner des oreilles. On a adoré Benga, maître du Dubstep qui a encore montré tout son génie accompagné du très bon Youngman MC, une vraie bombe survitaminée. Enfin, la Carte Blanche de DJ Mehdi & Riton a bien remis la house à la page, ça faisait bien plaisir à écouter. » http://www.nordik.org/

Le Klub Des 7 La Classe De Musique Le rap vous ennuie parfois avec son côté stéréotypé, ses clips réalisés durant des soirées jetset avec des bombasses idiotes qui se trémoussent dans des caisses improbables, jetez un œil sur cette chronique. Car nous vous présentons un groupe déjanté et au style pour le moins atypique ? Le Klub des 7 est un collectif qui revendique sa place au fond de la classe et qui devraient vous accrocher avec leur insolence ! Dans le rap français, ce groupe a toujours retenu notre attention (le Club des loosers, merci Benji). Jouant de la dérision qui fait partie intégrante de ce groupe, ils se retrouvent embarqués dans des aventures délirantes dont le thème est l’enfance, la salle de classe. Ce Klub est une association de délinquants du flow où l’on retrouve Fuzati et Detect (MC et dj du groupe klub des loosers), de Gérard Baste (du groupe Svinkels) de James Dellect, du Jouage (membre de Hustla) de Cyanure et de Fredy k. Ce dernier disparaîtra dans un accident de moto durant l’enregistrement de cet opus (d’où le titre dispo sur leur myspace « N’envie pas ce que je suis »). Bravo pour cet album, on adore aussi les instrus, la classe ! http://www.myspace.com/ leklubdes7

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Allez vite sur une planche de race est une chose, mais ne négligez pas les virages aux marques. Entrainez-vous ! Le rider français Renaud Noyelle nous fait une petite démonstration sur eau plate et sur sa 12’6’’. Sur notre séquence, il recule son pied arrière le plus possible pour faire couler l’arrière de sa planche et ainsi créer un point de pivot. Jambes très fléchies pour abaisser son centre de gravité, il pagaie du côté opposé au virage et cherche assez loin avec sa pagaie pour conserver son

équilibre. Le nez de la planche déjauge, il se retrouve sur l’aileron et continue son virage. En écartant son point d’entrée de la pale dans l’eau par rapport à son flotteur, Renaud accentue son virage pour tourner plus ou moins serré. Il peut ainsi contrôler sa courbe. A l’extrême, il pourrait chercher à se reculer le plus possible (le pied avant très en arrière) pour tourner très court et très vite et en fin de virage se stabiliser avec la pagaie. Un bon exemple reste celui fait par Danny Ching dans sa vidéo pédagogique et

Le virage serré dont le trailer est disponible sur internet. Ensuite, Renaud se recentre sur la planche et reprend une trajectoire normale. Ce type de virage est aussi possible en vagues pour prendre une série qui creuse par exemple plus rapidement que prévu.


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GET UP TRIP

Kai Lenny backside prend ses marques Ă Tavarua


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Tavarua TEXTE Kai Lenny et Robby Naish - Photos tom Servais

Tavarua est un spot mythique des îles Fiji. Tom Servais nous a proposé son trip. A regarder les images, nous avons pensé que partager son travail vaudrait vraiment le coup. Alors, embarquement immédiat pour Tavarua et ses vagues tubulaires, en compagnie de Kai Lenny et Robby Naish.


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J

’ai vraiment de la chance. Depuis l’âge de 17 ans, j’ai toujours vécu à Maui. J’ai eu l’opportunité de voyager partout dans le monde. J’ai surfé dans toutes les conditions imaginables. Je pensais les avoir toutes rencontrées, quand j’ai été invité à passer deux semaines à Tavarua avec le photographe Tom Servais. Dans ma famille, nous avons tous un goût immodéré pour l’océan. Aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours été près de l’eau, avec pour jouets du matos de surf, de kite, de windsurf ou tout autre objet ayant un rapport avec un sport de glisse. J’ai appris à surfer à l’âge de quatre ans, windsurfé deux ans plus tard et commencé le kite et le stand up paddle à l’aube de mes neuf ans. J’ai très vite été influencé par Robby Naish, Laird Hamilton, Dave Kalama

et Buzzy Kerbox. Ils pratiquaient tous les sports de glisse que je découvrais et chargeaient des monstres liquides plus que de raison. Des modèles. En grandissant, ils sont restés à mes côtés, me poussant à élever mon niveau, mais toujours en gardant cette notion de plaisir. J’ai eu de la chance d’avoir ces gars comme mentors. En 2009, j’ai commencé la compétition en vagues sur la PWA, le circuit pro de windsurf. J’ai donc voyagé au CapVert, en Europe, aux Canaries, au Japon, en Thaïlande, en Australie, au Mexique, à Tahiti et à Fiji. Aujourd’hui, je continue mon périple à travers le monde. J’y ai ajouté le circuit mondial de stand up paddle. Quand je voyage, je pars toujours avec du matos pour chacune des disciplines que je pratique. Qui sait ce que Dame Nature me réserve ? Partir avec un quiver de surf en short board, mon kit de

Kai Lenny switche dans le tube


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Robby Naish au line up

windsurf, comprenant notamment deux planches et des voiles, mon quiver de kite, avec deux ailes et une planche, et mes deux planches de SUP, est devenu la norme. Je pars donc « léger » avec cinq gros bags et quelques fringues dans une petite valise. Mes amis sont étonnés par le coût financier et la fatigue engendrés par mes voyages, mais je m’en fiche un peu. Fiji est un de mes spots favoris. J’ai été à Namotu, un spot extraordinaire, gavé de vagues. J’y ai plein d’amis. Quand on a parlé de partir sur Tavarua, j’avais peur que le trip coïncide avec une de mes dates de compétition. Heureusement, il n’en fut rien. J’ai pu m’absenter de l’école et eu le plaisir d’apprendre que Robby Naish serait aussi de la fête. La grande question était : qu’emmener ? Tavarua est une île dont la vague est très creuse dans l’inside. Je voulais être

Quand je voyage, je pars toujours avec du matos pour chacune des disciplines … prêt pour cela. Tom m’a mis en contact avec les locaux et je leur ai demandé leur avis sur le choix à opérer dans tout mon arsenal. Je savais aussi que les locaux n’acceptent que des surfers en short boards et devais donc prendre cela en compte dans mon choix de matos. Mais Fiji est parfois venté ; embarquer mon matos de windsurf et de kite pouvait être une bonne option, Tavarua étant selon moi Namotu sous stéroïdes. La première semaine, je suis resté « au calme » en faisant connaissance avec le spot aux côtés des jeunes de l’île. La seconde fut plus animée; j’ai suivi les locaux les plus engagés, Jeff Booth et Robert Girardin. Merci à eux de nous avoir, Robby et moi, laissé partager leur terrain de jeu très privé. En surfant avec une voile ou un kite, j’ai appris à être courtois et respectueux. Ma vague principale à Maui, Hookipa,

exhibe plusieurs visages durant une même journée. Il y a souvent du vent, voilà pourquoi on surfe tôt le matin, avant que le vent ne se lève. Quand les surfers quittent le peak, c’est parfait pour windsurfer. Le windsurf est un excellent complément du surf car il permet de voir la vague sous une autre perspective. C’est une discipline que je compare volontiers au moto-cross. Le stand up est également incroyable, car il procure beaucoup de plaisir sur des vagues médiocres ; votre progression est tangible sur de bonnes vagues. De nombreuses vagues ne sont pas surfées à Maui car le peak est trop loin ou parce qu’elles ne sont pas assez bonnes en short board. Souvent, on se met à l’eau au vent pour descendre en stand up et surfer les outside reefs sur 8 kilomètres. J’aime aussi le kite car il permet d’envoyer de gros moves aériens quand les vagues sont médiocres. Au final, chacun de ces sports m’aide à progresser sur la vague. Durant cette première semaine, dite « d’acclimatation », j’ai surfé Tavarua par 2 ou 3 pieds, parfois 6. En surf ou en SUP, c’était très ludique. A la fin de la première semaine, le


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Robby déchire la lèvre.

photographe Tom m’a annoncé que je pourrais toucher du vent le dernier jour. Avant de quitter Maui, tout le monde m’avait prévenu que je ne pourrais pas avoir de vent. Au fond de moi, j’étais persuadé du contraire. Robby m’avait raconté comment il avait ridé en windsurf une vague de Tavarua, Cloudbreak. Pour cela, il voulait à tout prix rééditer cette expérience, même si pourcela il devait revenir plusieurs fois et faire chou blanc. Buzzy aussi m’avait dit avoir windsurfé ce avec Laird quelques années auparavant. J’ai windsurfé de très belles vagues sur la planète. Ponta Preta, au Cap-Vert, est l’une de mes préférées. Après avoir ridé Cloudbreak, il sera difficile de trouver mieux. La vague creusait sur moi ; c’était tellement bon... Je garde encore à l’esprit cette session inoubliable. Robby est arrivé pour la deuxième semaine du trip et, bien entendu, le swell est tombé. On a pris du bon temps en kite en envoyant de gros airs. Robby est assez marrant. Il invente toujours de nouveaux jeux pour repousser ses limites. Il est ainsi monté à 40 pieds (environ 13 mètres) dans un big air reposé parfaitement et en douceur. Mais il est vite reparti sur Maui, les conditions n’étant pas bonnes et son boulot l’obligeant à écourter son trip. Il est revenu à Tavarua avec le swell. Les prévisions étaient très optimistes. J’attendais donc cette taille avec impatience. J’ai windsurfé Hookipa et les Outside reefs de Maui en tombant du berceau. Avec de nombreux mâts cassés à mon actif et un solide 15 pieds ridé, je connais la puissance de la lèvre quand la vague prend une dimension hors norme. J’ai aussi expérimenté de nombreux wipe out (chutes, ndlr)

Je revois Robby dans le tube, sa pagaie au-dessus de lui, déchirant le haut de la lèvre. et cela me sert encore aujourd’hui. Cloudbreak, avec de la taille, est vraiment une vague effrayante. J’ai surfé, stand up paddlé et windsurfé Teahupoo (vague mythique et tubulaire de Tahiti, ndlr) plusieurs fois au cours de ma jeune carrière. Même si ce n’était pas démesuré, c’était assez gros pour demander l’aide de Dieu. Cloudbreak m’a fait penser à la vague de Tahiti, tout aussi radicale, même si on n’a pas un grand channel comme à Teahupoo. Ce jour-là, il y a avait 10 pieds, selon les locaux. Assez gros pour que Jon Roseman parte en tow in. Robby et moi sommes sortis en SUP. Nous avons scoré des vagues fantastiques. Je revois Robby dans le tube, sa pagaie au-dessus de lui, déchirant le haut de la lèvre. Je n’oublierai jamais ce moment. Avec toute sa connaissance de la vague et sa puissance, Robby a si bien ridé... J’espère pouvoir avoir la chance de rider Cloudbreak encore une fois. A marée basse, nous sommes allés sur Restaurants. Heureusement, je n’ai pas mangé sur cette vague ; les conséquences auraient été graves. A la fin de la journée, Robby m’a confié qu’il y avait longtemps qu’il n’avait pas pris d’aussi bonnes vagues. Pour ma part, j’en retire une expérience très riche. Pas seulement sur le plan du surf, mais aussi pour les moments partagés avec les locaux. Et quelle chance de se dire qu’il faut maintenant rentrer à la maison, à Maui. » Aloha Kai Lenny, US1112


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Kai Lenny en snap pour boucler sa courbe.

Tavarua par Robby Naish « J’ai été à Fiji plusieurs fois durant ces vingt dernières années et plusieurs fois sur la petite île privée de Namotu. Il y a trois bonnes vagues sur cette île : Namotu Lefts, Swimming Pools (une droite) et Wilks (une droite aussi). Il y a toujours de quoi surfer. Je suis ami avec le propriétaire des lieux, Scotty O’Connor, et j’ai vu son surf camp spartiate évoluer, jusqu’à devenir un cossu ressort. Jusqu’à cet été, je n’avais jamais été sur la plus grande et la plus réputée des îles de Fiji, située à l’est de Namotu, Tavarua. Pour bien des surfers, Tavarua incarne un rêve. Durant les deux dernières décennies, les meilleurs riders pro se sont affrontés sur ce spot avec des vagues de classe mondiale, Cloudbreak et Restaurants. Les deux sont des gauches, les deux fracassent. Cloudbreak est un outer reef exposé aux hauts-fonds. Entre 2 et 6 pieds, la vague creuse et permet de se caler en barrels. Quand le swell est plus gros, le spot devient très technique. Restaurants est à droite de Tavarua, à quelques encablures de la plage. Il s’agit d’une des plus rapides et parfaites gauches jamais vues. A marée basse, ça casse sur le reef à sec. Pour être

complet, ajoutons qu’il y a aussi une droite assez sympa (Tavarua Rights) et une petite vague sur la plage, appelée Kiddieland. Mais la réputation de Tavarua tient surtout à Cloudbreak et Restaurants. J’avais été, avec Kai, invité par le photographe Tom Servais à passer deux semaines à Tavarua. Tom passe plusieurs mois de l’année à faire des images sur ce spot. Jon Roseman, le proprio, avait donné son accord pour que nous ridions en SUP. Je ne pouvais rester pendant toute la durée du trip. Kai s’est donc échauffé seul, avant que je revienne avec une bonne taille de swell. Après un premier passage éclair à kiter (non concluant en SUP), j’attrapai donc un vol d’Honolulu à Samoa, puis de Samoa à Nadi, avec dans mes bagages quatre SUP de production : un 10’8 Gun, une 8’10, une 8’4’’ et une 7’3’’. Je suis arrivé le samedi soir. Kai sortait juste de sa session de windsurf à Cloudbreak. Il avait scoré un bon 4 pieds ; le vent était parfaitement orienté et il était comme un dingue. J’avais loupé cette session mais je savais que le lendemain serait encore meilleur en stand up paddle. A 6 heures du matin, nous étions dans le bateau


88 qui nous amenait à Cloudbreak. Le vent était tombé et le swell arborait un bon 5 pieds hawaiiens, avec des séries à 8. Il y avait six gars à l’eau, nous en SUP, trois short boards et un longboard. Si nous avions été à Maui, nous aurions été plus de cent à l’eau. Kai avait pris sa planche fétiche, une 8’0, et moi une 8’10. Les vagues étaient parfaites. La marée permettait d’avoir une section assez sûre dans l’inside, le reef étant apparent à marée basse. A la moindre erreur, on y est vite dans de sales draps. Avec la marée qui remontait, cela nous permettait de passer sur les coraux acérés et de faire le tour ensuite, évitant ainsi les vagues qui cassaient sur le reef. Beaucoup de rame, mais jouable. Le plus sage était de ne pas plonger trop à l’intérieur, et si par mégarde vous vous y aventuriez, votre planche s’approchait alors de l’enfer. Il fallait alors sortir avant que la suivante prenne de la hauteur. Plus on prenait de risques ici, plus on avait de chances de payer une note salée, surtout sur un SUP. Kai assurait mais perdit sa pagaie dans l’inside et passa une demi-heure à la retrouver. En vain. Les courants étaient trop forts. Un bateau lui en ramena une autre, mais 30 minutes plus tard, il la perdit aussi. La leçon à retenir, même si nous n’avions jamais rencontré ce problème, est qu’au large, il faut pouvoir facilement identifier sa pagaie, à l’aide d’une marque de couleur, surtout quand le ciel est nuageux et qu’il est impossible de discerner une pagaie dans l’eau. Kai ridait des deux côtés, frontside et backside, avec la même aisance. Il switchait mieux que personne. J’étais, pour ma part, au paradis sur ces gauches. Etant goofy, je pouvais enfin rider frontside, dessus. Nous avons fait un break, la marée étant un peu haute. L’après-midi s’annonçait grandiose. Après une petite collation, nous avons remis cela dans du

En voyant les sets approcher à l’horizon, nous pagayions comme des forcenés. six à huit pieds pendant que Jon Roseman et les lifeguards ridaient en tow in. En observant Jon enchaîner ses barrels, je compris à quel point il maîtrisait le spot. Avec cette taille idéale pour le tow, j’avais l’impression de rêver en SUP. J’étais ravi du comportement de nos planches dans ces conditions. Même si les stand up permettent de prendre plaisir sur des vagues plus petites, nous pouvions conduire nos SUP sur le rail et atteindre un autre niveau. Nous avons pu nous retrouver vraiment dans l’inside une ou deux fois, le jet ski étant là pour nous assurer en cas de casse de leash. En voyant les sets approcher à l’horizon, nous pagayions comme des forcenés. Se retrouver dans l’inside par cette taille était inévitable. Le line up était consistant et deux options étaient jouables : down the line ou à l’intérieur pour un barrel. La journée se terminant, j’étais certain d’avoir eu la meilleure session de stand up de ma vie. Avant le coucher du soleil, nous avons eu le spot parfait, Restaurants, une vague qui casse toujours de la même façon. Tout le monde pourrait surfer, là-bas. Il faut juste prendre garde à ne pas tomber en wipe out ou s’aventurer près du reef à marée basse, les coraux affleurants vous rappelant à l’ordre à la moindre erreur. Mon second trip de deux jours était donc concluant. J’avais parfaitement joué le coup avec les prévisions de houle. Merci à Tom, Jon Roseman, l’équipe de Tavarua et Jeff Booth pour nous avoir laissé le champ libre en stand up paddle. Il me tarde de revenir sur Fiji. Mon spot favori, à n’en point douter. »

Kai calé dans le tube



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Ikaika charge sur sa 10’3

10’3 pour Ikaika Kawai L’Hawaiien se marre. En voyant mon micro arriver, Ikaika plaisante : « Attends, man, faut que je demande à mon manager ! » en montrant Buzzy Kerbox hilare. Et Ikaika de reprendre : « Pour moi, la 10’3 est la planche idéale. Une planche quelles que soient les conditions : petites vagues, grosses vagues… Je fais tout, avec ! ». Huitième avant la grande finale à Hawaii, Ikaika sera, sur Big Island, en terrain connu. Un client pour le moins costaud.

Trois nouvelles Hokua chez Naish Naish France annonce la prochaine sortie (mi-octobre) de trois nouvelles tailles dans la gamme Hokua, déjà plébiscitée par le public. Viendront donc s’ajouter à la 8’10 et à la 8’0, une nouvelle 8’5, 9’0 et 7’3, cette dernière étant destinée à exploiter les beach break creux et rapides que vous pourriez rencontrer. Les deux plus grandes tailles comblent un vide dans la gamme, maintenant fournie en fonction de vos conditions, de votre niveau et de votre gabarit. On attend de tester, dans le prochain Get Up, la 9’0. Tarif conseillé : 1 390 €

Lionel Angibaud roule pour Gerry Lopez Le Vendéen Lionel Angibaud a récupéré, début août, la planche de ses rêves. Il nous la présente et nous donne ses premières impressions : « C’est une Gerry Lopez 8’10, 28’ 1/2, 4’1/4 quattro. La planche est vraiment très agréable. Surfer un shape, c’est tout de suite plus efficace ! Elle est très travaillée, avec un Vee double concave à l’arrière et un rail bien progressif. Il y a aussi un petit concave à l’avant, qui facilite les noses et rend la planche ultra polyvalente. Sur l’eau, c’est vitesse et turns bien serrés. Ça ride précis et facile. J’aime beaucoup ! La planche est ferme dans ses courbes, sans être trop exigeante. J’ai pris le modèle quattro pour surfer les petites vagues d’été de chez nous (les ventres à choux !) La planche devient dure à surfer au-dessus d’1 m-1 m 50, et surtout dans le creux. Ce sont les limites de ce quattro ! Pour être prêt pour l’hiver, je vais prendre la nouvelle Gerry Lopez 8’10, avec un outline plus tendu et un tout petit swallow ».


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Les filles en SUP Vendredi 30 juillet, les filles du groupe coupe du Monde vitesse dames FFS, composé d’Ingrid Jacquemod, Marie Marchand-Arvier, Aurélie Revillet, Margot Bailet, Jeromine Geroudet, Marine Gauthier et Marion Pellissier, leurs coachs Laurent Chretien et Nicolas Brocardi et leur kiné Alexandre Cousin ont participé à une petite séance découverte de stand up paddle et de wake sur le lac d’Annecy. Délaissant pour un temps leurs skis et leur préparation physique de l’intersaison, les skieuses ont dû faire preuve d’équilibre, le plan d’eau étant assez agité après le coup de vent de la veille. Pour certaines, dont Ingrid Jacquemod, le SUP est désormais une discipline appréciée, pratiquée (surtout dans les vagues) et reconnue pour le travail de proprioception. Avec un parc de planches disponibles sur un plan d’eau, il est certain que l’on verrait encore plus souvent ces athlètes en stand up paddle. Cette petite session a été rendue possible grâce à Antoine Badin, dynamique représentant Naish, originaire d’Annecy.

Le team France de ski en stand up

Un entubé à Wissant Dans Get Up, il n’y en a pas que pour les SUPers héros. Jim Wibaut nous a adressé ces quelques images, faites avec une GoPro, la petite caméra qui fonctionne quand le caisson n’est pas plein de buée. On le précise parce que la nôtre prend souvent du brouillard un quart d’heure après sa mise en route... Enfin, voilà, les photos ont été faites le 3 octobre par vent off de 15 nœuds. Les tubes, ce n’est pas qu’au Brésil !

Skate friendly, skate Bustin ! Le longboard est en train de vivre une nouvelle jeunesse dans le secteur de la glisse. D’un point de vue sportif, on peut voir de plus en plus de personnes s’adonner à ce nouveau sport/loisir traditionnellement américain. Né dans les 70’s, le longboard (ou longskate) a aujourd’hui dépassé ces clichés post-californiens. Des Américains du Maryland partis pour New York ont voulu donner au longboard une dimension urbaine, sans pour autant occulter ses origines, en lançant Bustin Boards. Un pari osé mais validé par la création de planches performantes et polyvalentes, caractérisées par des shapes originaux aux spécificités bien trempées. Cambrure, concave, big tail et nose, tous ces détails font la différence et transforment skatepark, pentes raides et centres urbains en de véritables terrains de jeu. « Fait par des riders pour des riders », ces boards sont le fruit de longues années de réflexion, de travail et de développement. Une réponse

innovante par la « customisation » faisant de ces planches des ORTIS (objets roulants très identifiés) uniques et originaux. A des milliers de kilomètres des usines chinoises, les peintures des planches sont labellisées « homemade ». Les équipements, tels que les roues, sont également conçus et réalisés par Bustin Boards. La distribution des produits est dynamique et internationale. La gamme est composée de six modèles. Les deux derniers, la Strike et la Maestro, font un carton. La première est une planche idéale pour le déplacement urbain, le slide et le carving ; la seconde, plus légère, flexible et maniable, est l’ultime planche

de pushing. Dans l’Hexagone, vous trouverez les adresses des magasins revendeurs sur le site : http://www.urbandriftcompany.com Plus d’infos sur le matos Bustin Boards ? Deux adresses : le site officiel de la marque, http://www.bustinboards. com, pour les chanceux qui parlent la langue de Shakespeare remixée beurre de cacahuète, et http://www.urbandriftcompany.com, pour les frenchies en train de chiller qui n’ont pas envie de se fatiguer ! Merci à Marv et Antoine pour les infos.


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Antoine Delpero, surfer et stand up paddler pro passe aux affaires.

Léo Paul et Tinina Etienne déboulent Antoine Delpero lance sa marque L’un des meilleurs stand up paddlers du monde lance sa marque de planches et un site de vente en ligne de matériel dédié au SUP (planches et accessoires), supaddict.com. Avec son associé, Philippe Moreau, surfer reconnu sur Marseille, Antoine proposera donc une gamme de SUP qui, sur le papier, donne vraiment envie. Pour Get Up, il nous donne quelques informations : « Philippe Moreau a eu l’idée de lancer une boutique en ligne dédiée au stand up paddle. Nous avons référencé des produits qui nous semblaient à la fois de qualité et pertinents. Il y aura des accessoires, des planches ainsi que des pagaies. Parallèlement à cette distribution, nous ajoutons à notre catalogue une série de SUP signée Antoine Delpero Alain Minvielle. Elle sera lancée en production. La marque s’appellera B… Sup. Je ne peux encore vous donner le nom officiel. La gamme sera déclinée en quatre tailles : 8’6, 9’8, 10’6 et 11’7. La 10’6 et la 9’8 seront très polyvalentes, avec des shapes conçus pour surfer. La 11’7 étant la planche pour débuter... Les plus petites tailles sont en fait mes planches revisitées pour le grand public. » A voir aussi très prochainement : http://supaddict.com/

Les kids de Guada, Léo Paul et Tinina, ont du talent à revendre. Ils ont un super niveau en surf et en stand up. Cet été, ils sont restés en métropole pour suivre toutes les compètes organisées pour les jeunes, dont les Teisseire Kid’s. Les SUPers Léo Paul et Benoît Carpentier (protégé de Greg Closier) repartent avec un billet d’avion pour Hawaii. Tinina, elle, a fait tourner bien des têtes, non seulement en raison de ses bikinis Deter, mais aussi par ses bottoms appuyés ! Pour la petite histoire, les deux kids Etienne sont sponsorisés par Lokahi, Cyril Coste le boss de la marque de SUP leur ayant envoyé leurs planches par TGV.

AVP se lance dans le SUP Si vous cherchez une planche de SUP, regardez les shapes d’AVP Paddleboards, du côté de Capbreton. Patrice Remoiville collabore désormais avec David Latastere, alias Davos. Stand up de 9 et 10’ à partir de 1 100 €. L’atelier propose aussi des réparations. AVP Paddleboards, Z.A. les 2 pins, 17 rue du Hapchot, 40130 Capbreton, tél. : 06.68.70.64.48.


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Le bon kit de réparation

Une Pro Am à Hyères Les 30 et 31 octobre, en marge du Ventilo Show, deux journées seront dédiées au SUP, avec des tests, des sessions pour s’initier et une course Pro Am de 3 et 10 kilomètres. Venez nombreux pendant les vacances de la Toussaint !

Votre planche n’a pas résisté à votre arrivée sur les cailloux ? Pas de panique ! Get Up a déniché, chez action Fun, à Lorient, le kit de réparation qui va bien. Les prix sont indicatifs. • Sun Cure instant Resine en microballon, 19 € • Tube quick stick pro polyester • Ultra clear, ding All Rigo, 19 € (choucroute). Sèche Le paquet bleu en polyester, • Nautix : enduit époxy, en 5 minutes, 19 € 19 €. Existe aussi en époxy 24 €. 2 composants. • Epoxy Solarez (en vert), 19 € Facile à poncer, sèche 1 minute (tube bleu), 19 € • Rudy’s instant en une heure. • Ding repear Ding repear 3 minutes, chargé www.ansteysbeach.co.za

La traversée de Paris en SUP Le Naish Tour 2010 s’est terminé sur une superbe finale à Marseille et a compté près de 600 participants sur les différentes étapes. Mais voilà que se profile déjà le tour 2011 avec une belle première : la traversée de Paris sur la Seine, entre le Quai de la Gare et le Quai de Javel, soit 10 kilomètres environ. Cet événement aura lieu en marge du Salon nautique, Le Nautic, qui fête son 50ème anniversaire... Seuls les 100 premiers inscrits seront sur le départ le 4 décembre. Renseignements et inscriptions sur info@naishtoursup.com ou au 02 98 62 88 62.

Pump my ride Matez bien la caisse d’Antoine Badin, représentant Naish. Si c’est pas la classe en ces temps de développement durable ! Ford Econoline 1989 V8, 5,7 litres de cylindrée pour 350 chevaux. De la balle pour rentrer les stand up et rouler avec un couple de folie et une boite automatique des plus gourmande.

Gagner en équilibre Vous perdez l’équilibre, surtout en soirée, après avoir arrosé la session du jour ? Voici un petit bracelet qui vous remettra d’aplomb. Bracelet équilibre, 29 à 35 €

Du tout bon chez Nah Skwell Bruno André ne s’endort pas sur le développement de la gamme de SUP bretons. Il annonce la sortie de nouveaux modèles dans la gamme Nah Skwell. On notera ainsi la prochaine Surf 9’7 (qui complète la 8’8 et la 9’3), avec un Vee double concave tout le long, tail fin pour augmenter la maniabilité, en swallow pour conjuguer vitesse et maniabilité (avec 143 litres, une taille qui devrait en ravir plus d’un, notamment chez les lourds aux appuis puissants), une Get Up 8’6 de 139 litres (comme la 9’6 en plus petite). La Get Up est une planche facile d’accès, stable, maniable, qui se ride assez à plat sous le pied arrière, idéale pour tous ceux qui n’ont pas une grande expérience en surf. Outre ces modèles, sont aussi annoncées une 11’ FIT et une Nahscool 10’.


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Antoine aime les noses Comment faut-il comptabiliser les noses en stand up ? Ne voulant pas entrer dans une polémique, Antoine Delpero précise : « Il y a eu des discussions avec les délégués de la Waterman League. Il y aurait une remise en cause de la notation de cette figure. Cependant, pour en avoir discuté avec des juges, ceux-ci m’ont expliqué que si un nose était réalisé dans la partie critique de la vague, ce serait toujours considéré comme une manœuvre engagée. Je prends un plaisir fou à partir sur le nez de mon SUP. La sensation est extra. Tu as l’impression de voler au dessus de la vague. Je ne vais pas changer pour satisfaire des personnes qui n’aiment pas ce move ! Donc même si c’est revu à la baisse, cela ne me dérange pas ». Pour info, rappelons qu’Antoine Delpero a remporté les deux étapes de coupe de France cet été, la dernière s’étant déroulée à Lacanau, grâce à quelques noses bien sentis !

On a aimé Très sympa, le nouveau DVD Oxbow Waterman Experience. Réalisé par les Poor Boyz Productions , il suit Kai Lenny, Levi Siver, Duane DeSoto, Jason Polakow et Laird Hamilton dans leurs pratiques multiples de Watermen. Intéressant, chouette bande son et belles actions entre Maui et Tahiti.

La bombe Nidecker Sur un plan d’eau assez plat, nous avons pu essayer la planche de race de Nidecker, la All Water Race. La réputation de ce modèle, une 12’6 x 28’’ x 6’’, n’est plus à faire. Eric Terrien prouve en compétition que sa planche de production est un produit abouti, parmi les meilleures stocks race du marché. Nous étions donc impatients de mettre nos pieds sur ce stand up très léger et d’envoyer nos premiers coups de pagaie. Mais avant de glisser, revenons plus avant sur la genèse de cette planche, avec Eric Terrien himself, joint sur son portable : « Il y a eu trois prototypes de cette 12’6, dont un qui nous a servi de base pour tester plusieurs rockers. Nous avions en référence nos planches de 14’ pour la Jever Cup et celles de la battle 2009 en 12’6. Elles étaient très rondes, en 26’’ de large et avec un petit square tail. Sur nos premières esquisses, nous avions ramené le rond de l’avant sous les pieds. L’étrave en V était, elle, assez droite et marquée sur l’extrémité avant. C’était notre planche de référence. Elle était la plus instable et offrait en conséquence beaucoup de sensations. Je me souviens que tu devais tenir l’équilibre dessus. Dans la pratique, c’est moins évident. Du coup, nous avons fait une planche stable, avec dans l’idée de me faire un proto intermédiaire si le proto stable n’était pas assez rapide. Par rapport à notre premier proto, qui était plat, nous avons ajouté un peu de lift à l’arrière, pour

ne pas être collé à l’eau. Les planches étaient satisfaisantes mais je perdais en sensations de vitesse. Pour en avoir le cœur net, j’ai demandé à Manu Taub si je pouvais lui emprunter ses GPS et faire des relevés comparatifs. Nous avons fait des essais dans plusieurs configurations : plat, downwind, vent de face, etc. La planche offrant le moins de sensations, celle qui était le plus stable, était aussi beaucoup plus rapide. Ce dernier proto, doté d’un nez rond (celle qui sera lancé en série, ndlr), donne au final cette fausse impression. On savait qu’elle était plus stable ; cela a été une surprise qu’elle soit beaucoup plus rapide ». Sur l’eau, nous devons avouer que nous n’avons pas senti cet effet décrit par Eric, bien au contraire ! Voilà une planche vivante, légère, très nerveuse et grisante sous les pieds. Deux coups de pagaie et la planche déjauge, elle accélère. On sent que le potentiel est là. La fabrication offre de la rigidité sur l’eau, le pads est très confortable, le souci du détail séduit, notamment avec le débord de pads dans la poignée pour faciliter le transport. Pour conclure, il semble bien

que ce soit au rider d’imprimer un rythme régulier pour exploiter l’énorme potentiel de vitesse. Nous avons aussi senti qu’il faut être mesuré sur ses appuis « latéraux » pour ne pas faire gîter la planche. Une question d’habitude qui peut surprendre les novices, même si les 250 litres sont confortables. Enfin, dans les manœuvres aux bouées, la planche est très stable et saine. Nous devrions avoir l’opportunité de la tester sur un plan d’eau plus agité et de compléter cet essai sur notre blog. L’aileron pour notre essai répond parfaitement au programme ; Eric nous conseille une taille un peu inférieure en downwind agité. « Quand il y a un peu de clapot qui pousse dans le dos ou quand ce dernier vient de côté, je fais mordre le rail pour faire cranter la planche pour me donner un cap et de la stabilité », poursuit ce dernier. Une autre petite astuce à qui voudra pousser la bête dans de chouettes conditions. Pour conclure, la carène en mono concave offre beaucoup de stabilité. Une planche tout en glisse, très séduisante. Assurément un must du moment. Prix : 1 290 €.


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La recette de la « chef » Marie Marchand-Arvier, vice-championne du monde en titre de Super G, fait partie du groupe coupe du Monde de vitesse dames de ski.Nous avons rencontré Marie à Annecy, sur un stand up. Quand elle ne dévale pas des pentes abruptes en ski à des vitesses supersoniques, Marie est passionnée par les bons petits plats. Fins gourmets, nous lui avons proposé de nous concocter une petite recette en prévision d’une longue distance de stand up. La sportive nouvelle ambassadrice de la station des Contamines-Montjoie nous propose donc en prévision d’une course avec départ vers 10 heures ces quelques conseils diététiques : « Avant un effort intensif de trois heures, l’idéal est de faire un bon dîner la veille, avec des céréales complètes, comme du quinoa, du riz complet ou des pâtes complètes, un peu de légumes cuits et un filet d’huile d’olive ou de noix, par exemple. Accompagné de poisson ou éventuellement de viande blanche, selon l’appétit, c’est parfait. Ensuite, un laitage si on le souhaite : yaourt ou fromage blanc. L’idée est de manger assez sainement et pas trop lourd, pour bien digérer. Au petit déjeuner, entre 7 et 8 heures, il faut du pain complet ou des céréales (genre muesli sans sucre ajouté). Ensuite, j’accompagne le pain avec une purée de fruits secs (noisettes ou amandes), qui apporte des protéines végétales et de bonnes graisses. Cela se trouve dans les magasins bio. On peut aussi prendre un peu de beurre et du miel, à la place. Sinon, on peut manger une tranche de jambon ou des œufs brouillés, par exemple (si on n’a pas de purée de fruits secs). Ajoutez un jus de fruits frais ou un fruit, un yaourt nature ou du fromage blanc, ainsi qu’une boisson chaude (thé vert ou café, selon les goûts !) » Retrouvez toutes les recettes de Marie sur http://www.medaille-gourmande.fr/

Quatre planches testées et une housse à 149 E

Des Jimmy Lewis sous nos petits pieds Nous avons eu la chance d’essayer quatre planches Jimmy Lewis, cet été. Commençons par les planches de race. A l’occasion de notre petit trip « Itinéraire Bis », nous sommes montés sur les Blade et Slice pour sentir la différence sur l’eau entre ces deux 12’6. Rien à voir. La Blade, avec son étrave assez droite et marquée, que l’on retrouve sur beaucoup de planches actuelles, est beaucoup plus typée « battle » et un peu plus étroite (29’’). Moins volumineuse, elle est donc un peu moins confortable pour les très lourds. A l’inverse, son plan de carène plus « plat » lui offre une stabilité latérale plus importante. La Slice est elle, avec sa carène plus ronde et son shape plus volumineux, un peu moins stable. Pour ceux qui recherchent une planche très nerveuse et plus performante sur le plat, il faudra certainement se tourner vers la Blade (qui existe par ailleurs dans une superbe édition limitée anniversaire). La Slice est plus adaptée pour des downwind en mer agitée ou pour des poids supérieurs. Avec son étrave moins marquée, elle passe plus facilement dans le clapot. Les deux planches sont remarquablement finies. La construction sandwich est très bien échantillonnée, du beau matos (1 399 €). Nous avons aussi testé en race la pagaie Peahi avec une pale en forme de tuyère pour augmenter la poussée (219 €). Le manche est en fibre et non en carbone, Jimmy Lewis ne pensant pas que ce matériau soit adapté pour un manche (trop rigide et trop fatigant). La pagaie est effectivement très confortable : une bonne option pour les adeptes des très longues distances ou tous ceux sujets à des douleurs. Enfin, en vagues, nous avons eu la chance d’avoir, durant un bon petit swell breton, une Mano 9’9 et une Waverider 9’8. Si les planches sont de taille presque identique, leur comportement est complètement différent. La première est beaucoup plus confortable, avec une largeur de 29’’, une épaisseur

plus importante et un nez assez pointu. Cela se ressent tout de suite dans l’accessibilité. La Mano est un vrai régal au surf. Facile dans la prise de vagues, le déclenchement des bottoms est hyper facile et sain. Nous avons adoré cette planche, à la fois accessible et très performante. Pour qui ride en vague et cherche une planche unique, c’est un excellent choix (pour cette taille, une personne de 85 kg s’y retrouvera facilement). La Waverider 9’8 est, elle, beaucoup moins accessible, avec ses 27’’ de large. A notre premier essai, il y avait du vent et beaucoup de clapot. La planche n’était donc pas vraiment évidente et juste en flottabilité/stabilité. Ce n’est que lors de notre seconde journée que nous avons pu profiter du potentiel de cette 9’8, le plan d’eau étant très clean. Dans des conditions idéales, la planche carve vraiment bien. Pour passer la barre sans chuter, placez vos pieds près du pads, qui est relevé sur les rails à cet endroit. Un excellent repère. Moins accessible, il faudra certainement pour un poids de 85 kg choisir la taille audessus, ce shape étant capable d’encaisser de grosses conditions avec un nez plus rond et un volume mieux réparti sur toute la surface (pour une personne d’environ 70 kg et de niveau intermédiaire, la 9’8 sera parfaite). Deux philosophies de shape différentes, deux tailles assez proches. A choisir, on partirait certainement avec une Mano sous le bras… Question de goût, la finition sur les deux modèles étant toujours remarquable, avec, par exemple, un pads confortable avec une petite marche à l’arrière pour caler son pied. Toujours du beau matos en sandwich époxy. Prix : 1 249 €.


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Sheikh Ahmad (en bleu) et Tim Abdelrazek (en blanc) accompagnant Charles Deleau.

Une Altesse Royale en SUP

Lors de mon dernier voyage à Dubaï, j’ai rencontré Son Altesse Royale Sheikh Ahmad Bin Hamdan Al Nayan, personnalité éminente appartenant à la famille royale des Emirats Arabes Unis (E.A.U). Petit-fils du créateur des Emirats, Sheikh Ahmad s’est démarqué dès son jeune âge en démontrant une aptitude de vrai Waterman. Dès lors, la mer et le business seront ses terrains de jeu favopour le week-end. Le membre du club a juste à téléphoner pour ris. Excellent navigateur à la voile, professionnel en parapente, que les beach boys préparent son matos. Sheikh Ahmad et Tim ont il découvre le kitesurf en 2003 et devient un passionné de ce sport. aussi développé un programme de fitness très avancé spécialement En 2004, il organise la Dubai King Of the Air, où il sera battu par le pour les femmes, mélangeant yoga sur planche et autres disciplines. champion du monde Charles Deleau. En 2007, il fait la connaissance Il y a aussi une autre maison flottante qui suit les riders et sert du Suisse Taimeir-Tim Abdelrazek, kitesurfer, pilote de chasse et de d’hôtel lors les déplacements, tout cela avec une petite flottille de ligne. Tim fut la première personne à introduire le SUP dans le Golfe bateaux dédiés à la sécurité et au support technique, ainsi qu’un Persique, présenté en 2008 au plus grand Water Festival du Moyentruck spécialement aménagé pour les boards. L’objectif de Sheikh Orient, le Water Festival Of Mirfa. Liés d’amitié, Sheikh Ahmad Ahmad et de Tim est d’intégrer le SUP dans la vie quotidienne et Tim décident de créer le plus grand club de SUP au Moyen-Orient, des Emiraties afin de les aider à réduire les problèmes d’obésité, le United Arab Emirates Standup Paddling (www.uaesup.com). de cholestérol, d’attaque cardiaque et surtout d’inciter les enfants Ce concept de club n’existe nulle part ailleurs. Du luxe, rien que à faire du sport. Les moyens pour y arriver ne manquent pas, du luxe ! Une plage privée sur la corniche d’Abu Dhabi, un beach Le Prince Héritier des Emirats, initié au SUP par son cousin, Sheikh club, une maison flottante où toutes les boards du club, au nomAhmad, vient d’ordonner son soutien total à l’UAESUP. bre d’une cinquantaine, sont stockées et bichonnées. Cela donne Par Charles Deleau la possibilité au club de bouger n’importe où dans le Golfe Persique Site prochainement en ligne : http://www.uaesup.com

Un premier prix canon pour débuter Enbata distribue une gamme de planches pour débuter à un prix canon (en pack à 450 € avec pagaie alu). Disponibles en 9’ et 11,’ ces planches offrent le confort et la flottabilité nécessaires pour bien s’initier au stand up paddle. Des SUP idéaux pour clubs et écoles avec le pont en mousse polyéthylène. Renseignements sur pottok@enbata.com ou au 05 59 461 870.

Les stages Eric Terrien Greg Closier Les deux compères Eric Terrien et Greg Closier travaillent sur un projet de stages à Fuerteventura pour permettre de progresser en stand up paddle. Ces derniers auraient lieu en janvier et février. Un bon moyen de progresser au soleil dans de bonnes conditions. Stage limité à 8 personnes sans billet d’avion 690 € (sans billet d’avion). Renseignements : northpoint-surfshop@hotmail.fr


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Apprendre avec maître Danny Ne vous fiez pas à notre édito, la vidéo de Danny Ching, Mastering Stand Up Paddle Technique with Danny Ching, est vraiment très bien faite. Danny nous détaille en situation le geste parfait pour pagayer avec efficacité. Pour tout piger, mieux vaut avoir un bon niveau d’anglais mais c’est certainement un très bon investissement. Prix : 26 E

Il a aimé Nathan, de la Clinique de la Planche, nous a envoyé un petit topo sur une de ses planches favorites. Et comme Nathan est un stand up paddler averti et qu’il teste beaucoup de planches, voilà un avis pertinent. La Naish Hokua 9’3». Tout d’abord, les cotes : 9’3»/29» 1/4 / 4» 1/4 et 125 litres « Je fais 1 m 80 pour 83 kg (de muscles, bien entendu...) Ce SUP typé surf permet à tous les riders de se perfectionner en vagues. Grâce à sa stabilité, il permet de passer la barre facilement et rapidement, tout en restant stable. Le take off est un vrai bonheur de vitesse. Même si la vague est un peu molle, la Hokua ne demande qu’à surfer. Une fois dans la section, la conduite se fait naturellement et permet de rider, tranquillement (plutôt sur l’épaule) ou agressif, dans le creux de la vague et proche du pic. Le set d’aileron d’origine permettra une conduite plus allongée dans les bottoms, permettant de shooter des vagues de plus de 2 m en gardant un très bon contrôle. Pour gagner en maniabilité au surf et en réactivité, préférez des dérives plus courtes, de type FCS, avec boîtier US adaptable pour la dérive centrale. En résumé, cette planche aux rails agressifs sur le tail et offrant une très bonne stabilité pour ses cotes permet de taper ses premiers slashes en toute facilité. Elle permet aussi de commencer à chercher le pic de plus en plus près. Le pad intégré offre un bon confort et une très bonne adhésion au SUP. Pour moi et mon niveau, c’est LA planche de l’année 2010. Ni trop grosse, ni trop petite, elle reste très maniable. » Nathan www.cliniquedelaplanche.com blog.cliniquedelaplanche.com Tél. (windsurf, SUP, surf, ski nautique, wakeboard et kayak) : 02 31 84 48 63

10’6 Cabrinha Nous avons pu tester l’un des modèles les plus polyvalents de la gamme Cabrinha. En effet, cette 10’6 offre la flottabilité nécessaire pour se balader sur du plat et prendre quelques bonnes petites vagues. Sur le plat, rien de particulier à signaler. Avec 3,17 en longueur déroulée et 76,5 en largeur (annoncée par 30’’), la planche en tri fin est confortable pour remonter au peak à la pagaie, même pour un poids lourd. Prendre une vague est assez facile ; il faut ensuite avoir des appuis marqués pour faire carver la planche, qui se montre toujours très saine si on prend le soin de se reculer sur des sections plus pentues. Bref, nous avons trouvé que ce modèle, dit « freeride », dans une gamme qui comprend désormais quatre tailles (9’8, 10’, 10’6 et 11’6), remplit parfaitement son programme. Une bonne planche pour s’initier, très polyvalente et très bien finie ; on l’aurait juste souhaitée un peu plus légère pour avoir une 10’6 plus vive sous les pieds. Carène plate sur le nez, qui se transforme en Vee puis en double concave assez marqué sur l’arrière (7mm), puis Vee marqué (4 mm). Tarif conseillé : 1 299 €.

Oxbow étoffe sa gamme Nouvelles tailles chez Oxbow : pas moins de 5 nouveaux modèles arrivent dans les shops. La gamme Scout, avec son arrière en swallow, sera déclinée en 9’4, 10’4, et 10’8, à un tarif toujours attractif allant de 899 à 999 €. Arrivent aussi dans les shops une 9’2 jet Wave (1099 €) et une 12’ Jet Race pour du downwind/loisir, à 1 199 €. Les Cruiser sont toujours disponibles en 11’0, 11’6 et 12’0. Nous avons essayé la 11’0. C’est une planche extrêmement polyvalente, très facile d’accès, pour de la balade. Elle ne rechigne pas non plus à prendre quelques bonnes petites vagues. Le take off est vraiment facile. Il convient alors de se reculer, comme sur un longboard, pour amplifier les prises de carre, en plaçant bien ses pieds sur les rails. Les noses sont faciles, avec une surface avant confortable. La version 2010 n’était pas livrée avec un pads, chose qui devrait être revue pour 2011 sur toute la gamme Oxbow : un très bon point. Une excellente première planche, que l’on pourra garder en loisir pour la famille et qui permettra de seconder une future petite planche plus typée.


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Un été bien rempli pour Alex Grégoire Un trip à Hawaii, une longue distance de 60 bornes chez toi (la Porquerollaise), une descente du Verdon… Le quotidien d’Alex Grégoire semble assez mouvementé. Oui, en plus du shop Mahalo à l’Almanarre, j’ai un emploi du temps chargé. Mais je suis quelqu’un qui avance avec des projets. Je suis allé à Hawaii (pour finale du Naish Tour 2010, ndl). C’était une bonne course dans la houle et avec des rameurs de haut niveau. J’aime la culture de l’archipel pour sa proximité avec l’océan et ses Watermen. J’ai perdu deux places à l’arrivée en course à pied, après 18 kilomètres de rame. Mais je prends une honorable 7ème place et me classe 1er Français. Gaétan Séné, avec qui je me suis battu toute l’année en France, finit loin. Il casse sa rame à 2 kilomètres de l’arrivée. Concernant la Porquerollaise, j’en avais assez de de tourner autour de bouées dans des lacs et des ports. Hawaii a été pour moi un déclic. J’aime le paddle pour le défi, la pleine mer, le downwind. Et si je dois le pratiquer sur du plat, je veux un bel endroit qui me fasse partager l’effort avec la nature. Sinon, je ferais un autre sport. La Porquerollaise a été aussi un autre défi avec 65 kilomètres à la rame. Cette course est reconnu internationalement dans la pirogue en V6 (6 places). Je m’y suis lancé seul en SUP, avec quand même une bonne centaine de kilomètres de rame dans les bras les semaines précédentes. Au final, après 10 heures 30 de rame non-stop avec des conditions contre moi, je termine épuisé. Les trente premiers kilomètres, j’avais un vent de face de 12 à 15 nœuds, qui se renforçait dans les caps. Il y avait aussi une houle de mer et « backwash », puis clapot de face. Alors que je pensais rentrer en downwind, le vent tombe aux Mèdes (pointe de Porquerolles) et tourne. Je rentre donc sous un soleil de plomb pour les 30 derniers kilomètres ! Quand j’arrive, les rameurs français et tahitiens n’en croient pas leurs yeux. Ils m’accueillent avec bière tahitienne Hinano et collier hawaiien ! Stéphanie ma compagne est la seule personne qui m’a fait avancer à certains moments.

Renaud Noyelle sur la Jever Renaud Noyelle est un des meilleurs racer en France (et en Europe, ndl). Normal de le retrouver sur la Jever Cup en Allemagne. « Cette fin de saison, je suis allé sur la Jever Cup, à Hambourg (épreuve dominée par Eric Terrien, ndlr). 10 ème en sprint, il m’était impossible de lutter face aux 14’ ! 14 ème sur les 10 kilomètres, je suis très content de mon résultat, compte tenu de la taille de ma board (Nah Skwell 12’6). J’ai repris l’entraînement depuis septembre, avec le but de combler les lacunes rencontrées cette saison. Au programme, renforcement des abdos pour la saison 2011. »

Kai Lenny : « Le Brésil est un si beau pays. » C’est ainsi que le jeune Waterman et possible champion du Monde 2010 résume son séjour à Ibiraquera. Kai a confirmé son immense talent sur l’eau et sa gentillesse à terre. Enfin, c’est ce que laisse à penser la photo…

Nouvelle gamme ECOMP chez Bic Outre la nouvelle taille dans la gamme ACS, une 10’4 qui vient compléter la 11’4, Bic Sport proposera désormais une nouvelle gamme ECOMP en 10’6 et 11’6 à 899 €. Cette série en stratifié époxy composite est plus légère, rigide et donc très performante. Elle offre un excellent rendu et un rapport qualité/prix avantageux. En plus de ces nouveaux modèles, Bic proposera deux pagaies, une à 59 € et un modèle plus technique à 159 €.


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