Vanitas vanitatum et autres poézies

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ghyslain bertholon vanitas vanitatum & autres poĂŠzies



ghyslain bertholon vanitas vanitatum & autres poĂŠzies


production Centre des monuments natiaonaux ici dans la salle de garde du château de Châteaudun pour l’exposition

2007-2012 Cerf et mouches naturalisés, crânes, bois et bois de cerfs Longueur de l’installation 12 mètres

vanitas

«animaux & monuments» en 2011


CrĂŠdit photo Pierre Arnaud/All rights reserved



sommaire / contents

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L’attrape temps François Barré

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Vanitas

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Vanitatum

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Leda, ma chère Leda Juile Estève

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My spring is back!

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Une demie seconde d’éternité Emmanuel Latreille

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Son of a Biche

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Troché de face, Vache

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Land(e)scapes

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Biographie / Biography

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Taupologies et autres Pots de Taupes

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Deupatosaurus

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Bunny de la Garenne

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Fountain of love

ghyslain bertholon vanitas vanitatum & autres poézies


l’attrape temps François Barré

Comment être au monde un artiste sans imposer une subjectivité toujours incertaine, faite d’épanchements et du constant souci de soi ? Comment y être objectivement sans déroger à la conviction que l’artiste est debout, en éveil et qu’il doit voir et alerter ? Comment n’être pas de ceux qui veulent paraître vite, hument l’air du temps, suivent les courants, et cependant croient résister ? Ghyslain Bertholon s’est posé toutes ces questions avec méthode et humour. La méthode se partage entre les plaisirs oulipiens et de sévères protocoles, convoquant à la fois Queneau et

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Opalka, affirmant que la règle c’est le jeu et que le temps d’une vie peut faire une œuvre. Dans ce cheminement qui conduit un jeune homme à l’idée d’inventer son chemin, Ghyslain Bertholon s’est très vite imaginé en vigie, haut perché, solitaire et solidaire, placé là pour annoncer les terres promises autant que les récifs. Ce fut sans doute le premier choix. Etre artiste et vivre au milieu de ses contemporains, n’est-ce pas, dans le même « temps » partager une conscience de l’appartenance collective et affirmer une singularité ; n’estce pas être avec et en dehors, au milieu de tous les siens, ses semblables et radicalement différent, synchrone et diachrone ? Cet écart, cette trace, palindrome du double jeu, n’est pas un leurre ou une tromperie mais l’affirmation contraire d’une responsabilité assumée. Le protocole du travail de Bertholon appelé Synchrome/Diachrome n’est là que pour régir cette conscience vertigineuse d’être avec tous les autres dans l’absorption des flots d’images déversées par la télévision et de savoir au milieu de ce tumulte se tourner soudain, à la minute dite, à la seconde annoncée vers une personne élue -ami, artiste, complice ou maître- et arrêter le temps, arrêt sur image, extraction chirurgicale du hasard et de la nécessité. Une règle imposée n’aurait qu’une valeur normative sans grande importance si elle n’était le fourreau d’un trait aigu et d’un talent éclatant. Ghyslain Bertholon nous donne à voir, dans cette double pratique de journal du monde et de colloque singulier, une œuvre forte de transcription du


multiple et de recapturation de l’unique. Mais cette image soudain mythifiée est comme un carottage, l’expression de notre unicité immergée, de notre quête de l’autre au milieu de tous les autres. Comment exprimer tout cela qui est grave sans jouer les pontifes et les déclamateurs ? Avec une distance chaleureuse qui est celle de l’humour et du goût de vivre. L’autoportrait par lequel Ghyslain Bertholon se glisse dans le célèbre tableau de Dürer porte une inscription du maître : Moi Albert Dürer, me représentais moi-même ainsi avec des couleurs durables à l’âge de 28 ans… ». On a souvent insisté sur la ressemblance entre le visage de Dürer et celui du Christ. Ghyslain ne prétend pas à cela mais réalise cette œuvre à trente-trois ans, âge fatal et inscrit presque subrepticement son propre portrait avec des couleurs qu’il a choisies « non durables ». Le contre-pied ne manque pas de sens dans cette mise en cause de la pérennité par un artiste qui travaille sur le temps tout en affirmant la validité de ce qui s’efface. Serait-ce une écologie de l’art qui rejetterait à la fois la menue monnaie de l’actualité que dénonçait Walter Benjamin et les postures d’éternité ? Les poézies et autres œuvres présentées recourent au vocabulaire iconographique et aux modèles publicitaires d’énonciation positive pour décaler le réel et le donner à voir dans ses travers et ses détournements symboliques. Mais cette saine entreprise d’hygiène de la vision, toujours pertinente dans ses objectifs et ses révélations, prend un tour amusé et sait dire le vrai sans jamais prétendre à la vérité. Les mécanismes de ce dévoilement créent l’étrangeté par la disjonction des temps et des genres ; l’enfant y perd son babil et l’animal ses élans. L’adulte retrouve les vêtements rêvés de l’enfance toujours éveillée (Que sommes-nous devenus ?) ; le bambin des trois livres d’enfant (Comment réussir ?) est projeté vers l’emploi adulte et ses injonc-

tions infantilisantes et réductrices ; l’animal gambadant est figé en troché de corps verlan et y perd la face, à moins qu’il ne soit cisaillé par une cloison ou l’adjonction de quelque siège à ressort pour faire bascule entre tête et queue. Allez savoir, dans ces glissements brutaux du plaisir, où la raison se niche quand les agneaux ont des faims de loup et les punching ball des peaux de bébé ? Ce qui est vu ici est habituellement dérobé au regard. C’est là encore une restitution/recapturation. Ghyslain Bertholon maintient l’ordre des protocoles en sheriff vigilant assuré sur ses arrières par la présence rassurante des sirops à la menthe et la possession exhibée de son colt et de son téléphone mobile. Les chasseurs de tête, les chasseurs tout court et vraiment très courts, les petits marquis de l’émergence et du passe-temps n’ont qu’à bien se tenir. L’histoire chemine, la vieille taupe continue de creuser ; elle aime les galeries et peut à tout moment sortir de ses pots ou de ses crassiers. On ne peut l’oublier. Elle est l’histoire ancienne, la mémoire au travail, le futur en germe. Ghyslain Bertholon avance lentement lui aussi, comptable avisé et acéré des secondes qui s’égrènent et des rêves de fraternité perdus dans les flots multicolores des canaux et des endormissements. Il nous secoue, nous tire par la manche et ne laisse pas filer entre nos doigts les sables des jours, les dires d’amitié, les premiers regards. Pendant une année il a inscrit chaque jour la première et la dernière phrase entendues ; non celles qu’il disait mais celles qui lui venaient, qui faisaient parler l’autre et le construisaient en même temps, ce même temps qui nous sépare et nous soude. Une œuvre naît. Le temps fait son œuvre et Ghyslain Bertholon son temps. François Barré 2008


vanitas Cerf et mouches naturalisés, crânes, bois et bois de cerfs œuvre work in progress 2007-2012 ci-dessus, à gauche «l’hallali du cerf» de gustave courbet ci-dessous vanitas à grenoble, «le magasin» centre national d’art contemporain en 2009

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VANITAS


Production Centre des monuments natiaonaux

vanitas 2007-2012 Cerf et mouches naturalisés, crânes, bois et bois de cerfs Longueur de l’installation 12 mètres



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VANITATUM

vanitatum 2012-2014 dimentions variables / vanitatum XL/M/S vanitatum XL diam 65cm ; Vanitatum M diam 45cm ; Vanitatum S diam 25cm ci-contre «vanitatum s» pour l’exposition «once in a blue moon» en 2014 solo show à singapour en partenariat avec l’institut français de singapour


Vanitatum 2012-2014 Résine laquée ici pour l’exposition «my spring is back» en 2012 ghyslain bertholon / guest «Mia» de jean nouvel galerie georges verney-carron



ghyslain bertholon artiste en résidence au domaine de la garenne lemot 2013: (autres artistes résidents : Laurent Tixador, Victoria klotz)

vanitatum & résurgences 2011-2014 bronze Production CG loire atlantique 2013 ici au domaine de la garenne lemot pour l’exposition «chasse et chassé»



Ma Léda, ma chère Léda Julie Estève

C’est l’histoire d’une légende mythologique si fertile qu’elle excita l’imaginaire et les mains des artistes depuis l’Antiquité. Léda et le Cygne raconte l’irrévérencieuse union entre une femme et un oiseau, entre la beauté et le pouvoir, entre l’épouse de Tyndare et puis le dieu des dieux alors métamorphosé en cygne pour la séduire : Zeus. Selon certaines versions, le croisement fut un viol, selon d’autres une étreinte sensuelle, à peine quelques caresses, quelques battements d’ailes. Ghyslain Bertholon traverse le mythe, s’enfonce dans ses troubles et fait un remake vénérien de la belle et la bête à tête de sexe. Et ça ressemble à l’amour. Un cygne blanc et puis deux cœurs, démesurés, posés là, au sol, comme un paysage de trophées. L’un est couleur ivoire et l’autre couleur charbon, brûlé, consumé. Alors, seul le désir s’amène, irrépressible et bondit de l’animal, de son bec turgide, gonflé, incandescent. Alors, seul le petit nerf de chair, à vif, roux d’ardeur et ceinturé par un bracelet de force, de ceux que l’on peut voir trainer parfois aux poignets des adolescents, se tend et ne s’arrêtera jamais de se tendre. On dirait un petit diable qui s’acharne à sortir de sa boîte, un dragon sur un corps de canard, une chimère libidinale. Et tout à coup, Zeus est un clown, une aberration sexuelle, un simple coq sur un ring de fièvre. A côté de lui, sur ces cœurs en désaccord qui ne battent plus, embaumés de laque, toutes les artères et les tissus graisseux, les reliefs et les vaines passions s’aiguisent. Car derrière les vernis, les maquillages, se cachent toujours les cicatrices et le souvenir des sentiments. Et voilà un autre oiseau aquatique qui plonge, à pique, cul par-dessus tête, dans les eaux troubles 20

ou profondes de l’existence. Il est maintenant à l’envers du monde. Et c’est une bête à la mer en somme et c’est idiot car une bouée de sauvetage l’a piégée. Et la cabriole, et la galipette dessinent sur les visages des sourires, encore. Et ça ressemble à la mort. Des crânes, par paquets, en pagaille, agglutinés comme des diptères sur un autre, plus grand, plus fort, font rougir la citation biblique tirée de l’Ecclésiastique : « Vanités des vanités, tout est vanité. » Pour dire l’impermanence et la fragilité de la vie, pour écorcher les agitations de l’homme pour les joies, les biens terrestres, pour le pouvoir et les richesses, Bertholon choisit l’outrance des formes, l’hypertrophie visuelle. Ses extravagances sont des gros plans, des excès, des collisions. Alors on se cogne dans les dessous de l’ironie de Ghyslain, lorsque des mouches se posent clandestinement sur des fruits, si défendus, lorsque la petite bête s’épingle comme un bijou, une broche, sur l’origine du monde. Et le sexe des femmes, ici vierge de tout poil, est comme un appel au cri, au crime. La tentation se révèle profonde, irrésistible, trop humaine peut être. Enfin, accrochés en vignette, comme des cartes postales mémorielles et un panorama iconographique de l’érotisme, s’alignent les versions passées de Léda et le Cygne d’après Boucher, Cézanne, Dali ou Da Vinci, entre autres. Glanées dans le flux des images du net, les toiles des maîtres pixellisées s’amusent avec le remix de Bertholon. Et nous aussi on s’amuse comme on se tord dans les poésies excessives de Ghyslain car elles embrassent les passions, celle de l’absurde et puis celle des sentiments. « Amuser les autres est une des façons les plus émouvantes d’exister. » Julie Estève, décembre 2011


diasec / série de 12 boîtes lumineuses 30X30cm ici (de haut en bas) leda d’après paul cézanne, leonardo da vinci, françois boucher.

2010-2014

leda d’après...



2010-2014 diasec / série de 12 boîtes lumineuses 30X30cm ici (de haut en bas) leda d’après veronese, dali, da vinci.

leda d’après...

mon cygne (détail de l’installation) 2012 taxidermie, résine, cuir et acier ici pour l’exposition «ma léda» à la school gallery


ci-dessous/ my spring is back 2012/os, bois de cerf et résine laquée ci-contre Violently happy 2011/résine laquée ici à nanjing en chine pour l’exposition «poézies chinoises» exposition personnelle de ghyslain bertholon à sanjiang university

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Ci-dessus : Crédit photo Jules & Noir+Blanche/All rights reserved



Une demie seconde d’éternité Emmanuel Latreille

On considère généralement que les arts visuels sont davantage ceux de l’espace que ceux du temps, dont la musique, les arts de la scène ou la littérature seraient mieux à même de traiter. Ce point de vue doit surtout à la traditionnelle catégorisation des beaux-arts (peinture, dessin, architecture) et des grands champs esthétiques (principalement l’opposition de la peinture et de la musique), mais il n’a plus la même validité depuis que ces classifications ont été remises en question par les artistes contemporains : l’hybridation constante des moyens employés pour traiter de notre rapport au monde, l’intégration dans les œuvres de signes et d’objets relevant de multiples domaines de l’activité humaine, la place privilégiée du langage et des concepts dans la mise en œuvre des processus artistiques (préférés aux simples objets figés et aux formes arrêtées) ont concouru à rendre possible la prise en compte du temps dans les arts plastiques, bien audelà de ce qu’envisageait la vieille peinture d’histoire ou même le moderne futurisme. Surtout l’homme a pris acte au XXème siècle que toute réalité se situe dans un mélange d’espace et de temps, que l’espace-temps est constitutif de la situation relative de tout être et de toute chose puisque rien n’a d’existence en soi mais seulement en relation avec d’autres réalités définies par d’autres coordonnées spatio-temporelles. Tâcher de saisir comment certains espaces traduisent des passages dans le temps ou, au contraire, comment certaines histoires produisent des inscriptions ou des extensions de l’espace – qu’il soit physique, existentiel ou symbolique – est le projet de nombreux artistes actuels particulièrement attentifs à cette structuration complexe « du monde ». L’unité globale de ce dernier n’est-il

pas alors un simple effet de langage, une commodité qui efface la véritable diversité des espaces-temps qui composent le réel ? Toujours devrait-on dire « les mondes ». Ghyslain Bertholon fait partie de ces artistes pour lesquels l’œuvre ne saurait être que l’inscription de leur propre « espacetemps ». Cela signifie que l’art n’a pour lui de sens que s’il permet de rendre compte des relations qui le constituent, relations avec « les autres », les proches ou les rencontres occasionnelles de sa vie sociale, les vivants ou les disparus (par exemple les maîtres du passé), ou encore relations avec les instruments qui permettent aujourd’hui de maîtriser et de compter le temps (horloges, satellites…) ou qui produisent le simulacre d’une mémoire collective (la télévision et les images des médias). (...)Comment j’ai tué le temps (2008) est une œuvre nouvelle qui prend acte de la séparation définitive du temps et du mouvement mécanique dans les horloges contemporaines. A la gravité des poids qui liaient le mouvement mécanique des aiguilles à la pesanteur terrestre et au mouvement cosmique, s’est substituée l’apesanteur insaisissable des satellites, flottant au dessus de nos têtes. Le temps est donc mort à nos corps, il est fait d’ondes dont nous ne pouvons même pas saisir les chiffres dans les miroirs tournés vers l’azur ou flottant dans la nuit, parmi les étoiles. Il est mort, et il est probable que cette mort concerne aussi les corps des êtres qui ne sont faits que de ces relations abstraites qui les tiennent toujours plus éloignés les uns des autres. Ghyslain Bertholon essaye en tout cas d’enregistrer ces fils qui tissent l’espace-temps d’un individu aujourd’hui conscient de lui-même et des autres. Emmanuel Latreille 2008

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ci-dessus / troché de face, sanglier (2013) série des «trochés présentés de face» débutée en 2003 taxidermie et bois/130X100X100cm ci-contre / skinskulls (2013) dessins au rasoir sur peau de bête/200X190cm Production du Domaine de la Garenne Lemot / C.G. de Loire Atlantique



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taxidermie et divers / 90X93X100cm Production du Domaine de la Garenne Lemot / Conseil gĂŠnĂŠral de Loire Atlantique

2013

son of the biche


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troché de face, vache (2008) série des «trochés présentés de face» débutée en 2003. taxidermie et plexiglass/130X100X100cm ici au frac languedoc-roussillon pour la dégelée rabelais.



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LAND(e)SCAPES

Land(e)scape III détail Technique mixte dim. 30X15X16cm



land(e)scape I Technique mixte dim.50X25X25cm


land(e)scapes (série Mao) Technique mixte / dim. variable série de 3 pièces réalisées à singapour en janvier 2014 «Once in a blue moon» exposition personnelle à singapour

Crédit photo CbyFab/All rights reserved


LAND(e)SCAPES série Mao

Crédit photo CbyFab/All rights reserved


biographie / biography ghyslain bertholon

ghyslain bertholon vit et travaille où il se trouve dans une consciencieuse allégresse. Après des études en communication par l’image, Ghyslain Bertholon entre en deuxième année à l’Ecole des Beaux-Arts de Saint-Etienne en 1994. Il en sort quatre ans plus tard avec le DNSEP (diplôme réussi avec les félicitations du jury).

d’images et d’informations (programme de recherches donnant naissance aux Diachromes et aux Synchromes) tandis que le second regroupe, sous le nom de Poézies, l’ensemble de ses réflexions et de son approche sensible sur ce qui constitue notre environnement social et culturel.

Dès 1999 il intègre, à l’invitation de l’urbaniste Jean-Pierre Charbonneau, l’Atelier de Conception, rassemblement d’une quinzaine d’artistes, architectes et designers pour des actions dites de proximité, dans l’espace public. Jusqu’en 2004, il multiplie les collaborations artistiques et crée, ou rejoint, plusieurs collectifs d’artistes. Il réalise dans le même temps plusieurs commandes publiques pour des installations pérennes dans l’espace public.

Ghyslain Bertholon est représenté depuis 2005 par la Galerie Georges Verney-Carron (Lyon/France), à partir de 2008 par la Galerie SynopsisM (Lausanne/Suisse) et depuis 2009 par la School gallery Paris (Paris/France).

A partir de 2005, il écrit sa propre «Poézie» (mise en place du programme artistique Diachromes Synchromes et Poézies) et multiplie les expositions et résidences en France et à l’étranger (Singapour, Berlin, Tallinn, Bruxelles, lausanne, Genève, Riga, Nanjing…). La même année, il fonde le Laboratoire d’Art Impliqué (association pour la sensibilisation des publics à l’art contemporain) et travaille pour l’Ecole des BeauxArts de Saint-Etienne en collaboration avec ELIA (The European League of Institutes of the Arts) sur le programme re:search project. Le travail de Ghyslain Bertholon se structure depuis 2005 autour de deux pôles distincts et complémentaires. Le premier l’entraîne dans une analyse des flux

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ghyslain bertholon lives and works where he is, full of a conscientious elation. He first studied communication, especially through image, and then entered, in 1994, the Fine Arts School in SaintEtienne where he would pass, four years later, his certification (the DNSEP) in Art and Design. In 1999, he joined the “Atelier de Conception”, a group of about fifteen artists, gathering architects and designers, to work in public areas on the so called “actions for proximity”. Untill 2004, he had succeeded in enlisting an increasing number of artistic collaborations and, in the meantime, he had joined, or even created, many gatherings of different artists. Moreover, he then achieved pieces of work ordered by state or local authorities, that can be now seen in public spaces. Ghyslain Bertholon has been writing his own “poezies”, as he would say, since 2005, when he first defined the artistic programm of his “Diachromes Synchrome et Poézies” Besides, in 2005, he created the “Laboratoire d’Arts Impliqués”, an association conveying to public awareness of contemporary art. He also worked for the Higher School of Art and Design of Saint-Etienne, in collaboration with the European League of Institutes of the Arts (ELIA) on the programm called ”Re:search project”. Since then, his expanding exhibitions have led him to take up residence throughout France or in other countries (in Singapore, Berlin, Tallinn, Brussels, Lausanne, Geneva, Riga, Nanjing…). From 2005, Ghyslain Bertholon’s work has been structured around two distinct but

complementary poles: on the one hand, he provides to analyze image and information flows (research programm leading to “Diachromes and Synchromes”), and, on the other, he points out, under the name of “Poezies” his thoughts and sensitive approach to what builds our social and cultural environment up. Ghyslain Bertholon is represented since 2005 by the Georges Verney-Carron gallery in Lyon, France, since 2008 by the SynopsisM gallery in Lausanne, Switzerland, since 2009 by the School gallery Paris, France.


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TAUPOLOGIE

taupologie 2005-20.. projet pour le terril de l’eparre à saint-etienne


CrĂŠdit photo Philippe Berthe/All rights reserved


TAUPOLOGIE

de l’Hôtel de Sully

taupologie de l’hôtel de sully 2011-2012 Bronze et terre/diam. 380cm ; hauteur 180cm Production centre des monuments nationaux



POT de TAUPES

pots de taupes 2005-2014

ci-contre/pots de taupes bronze, terre et terre cuite/diam.45cm ; hauteur 60cm chaque ci-dessus/pots de taupes lumineux bronze et plastique thermoformĂŠ /diam.40cm ; hauteur 80cm


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DEUPATOSAURUS

Crédit photo Bony Mayapress/All rights reserved

deupatosaurus 2006

résine et acier/dim.350X205X170cm à gauche au 104 à paris en 2010 ci-dessus à la sucrière à lyon en 2012


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BUNNY

de la garenne

bunny de la garenne 2013

dessin sur gazon/10X15mètres Domaine de la garenne lemot «chasse et chassé» ci-contre : détail de l’œil du bunny

Crédit photo Domaine de la Garenne Lemot/All rights reserved


CrĂŠdit photo Jules & Noir+Blanche/All rights reserved

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FOUNTAIN of LOVE

to mister Jean-Honoré Fragonard

fountain of love (to mister jean-honoré fragonard) 2006-2014 ici version blanche résine et pierre de taille/ diam. 300cm ; haut. 200cm


ghyslain bertholon vanitas vanitatum & autres poĂŠzies


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