MANUEL DE FORMATION DE BASE DE L'AGENT SANITAIRE EN AFRIQUE

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SII:.VIO PAMPIG~IONE

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DIPARTIMENTO PERLA COOPERAZONE ALLO SVILUPPO. MIN1STERO DEGU AFFARI ESTERI DELLA REPUBBUCA ITAUANA IST11UTO ITAL没-AFRICANO


Silvio Pampiglione Professeur de Parasitologie de l'Université de Bologne, Italie: ancien Directeur de la Chaire d'Hygiène et Action Sanitaire et Sociale de l'Université d'Alger, Algérie et du Département de Santé de Communautés de l'Université "Eduardo Mondlane" de Maputo, Mowrnb1quo: consultant de I'Organizallon Mondiale de la Santé et Cle l'UNICEF.

MANUEL DE FORMATION DE BASE DE L'AGENT SANITAIRE EN AFRIQUE

Illustrations de Wolfango Peretti Poggi, Luciano Vignali et Marisa Montecorboli

Dipartimento per la Cooperazione allo Sviluppo Ministero degli Affari Esteri della Repubblica ltaliana lstituto ltalo-Africano Roma 1985

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Introduction Par le terme d'Agent Sanitaire (A.S.), nous voulons indiquer le responsable direct de la santé d'une collectivité de 5.000 à 20.000 habitants, quel que soit son véritable titre dans les différentes langues nationales et son degré dans la hiérarchie du Ministère de la Santé dont il dépend. En général, il est responsable de la direction d'un Centre Sanitaire, auquel pourront être annexés, dans certains cas, un petit Hôpital (1 0 à 20 lits) ou une petite Maternité, et parfois un Laboratoire. Sous ses ordres travailleront quelques agents sanitaires de base, quelques auxiliaires médicaux: secouristes, sages-femmes, techniciens de laboratoire et autres subalternes. Ses principales fonctions sont au nombre de 4: • soigner les malades qui se présentent tous les jours; • prévenir les maladies qui pourraient se manifester au sein de la collectivité; • éduquer et mobiliser la population au sujet des problèmes sanitaires; • contrôlerJ éduquer, mobiliser et, le cas échéant, former le personnel sanitaire dont il est responsable.

Ces quatre fonctions sont toutes également importantes et étroitement liées. Pour la première de ses fonctions, l'AS. devra avoir une bonne préparation médicale, il devra savoi r reconnaître les manifestations des différentes maladies, il devra savoir établir un diagnostic exact et prescrire un traitement approprié. Pour la seconde, il devra connaître les mesures de protection maternelle et infantile, les techniques d'hygiène et d'assainissement du milieu, les modes de transmission des maladies infectieuses et parasitaires et l'application des différentes mesures de prophylaxie; if devra savoir tenir correctement le registre de son travail et relever exactement les données statistiques les plus importantes au sein de la collectivité dont il est responsable. Pour la troisième de ses fonctions, il devra connaître les principes et les techniques d'éducation et d'organisation sanitaire de la collectivité. Pour la quatrième, enfin, il devra être capable de transmettre le maximum de son expérience et de ses connaissances techniques au personnel sanitaire subalterne pour en augmenter les capacités de travail, le niveau

d'instruction et la conscience professionnelle. L' A.S. constitue, à notre avis, le point le plus délicat du réseau sanitaire rural, l'anneau de liaison entre l'Agent Sanitaire de base, à l'échelon périphérique~ et le Médecin, à un niveau plus central. C'est lui en effet qui devra résoudre les plus grosses difficultés d'organisation et prer~dre les décisions "sur le terrain" , au niveau des populations, et c'est sur lui que pèseront les plus lourdes responsabilités vis-à-vis du Ministère de la Santé d'une part et de la collectivité d'autre part. Il arrive très souvent qu'après avoir rejoint son poste de travail et se trouvant donc loin du milieu scolaire où il a été formé, l'A. S. n'ait sous la main ni de textes à consulter ni personne de plus compétent que lui, à qui demander un rapide conseil. C'est en partie pour combler cette lacune que le présent Manuel a été conçu: son but est essentiellement de fournir à I'A.S. un abrégé, en un seul volume, de toutes les notions de Médicine Curative et de Médicine Préventive nécessaires dans la pratique quotidienne, un ouvrage qui représenterait- dans un certain sens"un compagnon plus expert" à consulter au moment opportun. De fait il pourra y trouver les principales notions d'Anatomie et de Physiologie, de Nutrition, d'Hygiène du milieu, de Pathologie, de Sémiotique, de Médicine clinique, de Médicine préventive, les principales Techniques sanitaires et de premiers soins, quelques éléments d'Education sanitaire, de Planification familiale, d'Educations du personnel subalterne, quelques notions essentielles de Statistiques sanitaires, quelques Tableaux aide-mémoire et autres renseignements utiles pour son travail. Et, au dernier chapitre, un glossaire des termes médicaux utilisés mais qui ne sont pas expliqués dans le texte. Pour rendre les concepts exposés plus animés.et plus faciles à comprendre et à retenir, la représentation graphique a été confiée à des artistes renommés qui l'ont particulièrement soignée. La rédaction de ce Manuel a été longue et laborieuse et l'auteur s'excuse dès à présent des lacunes, voire des erreurs qui pourront s'y trouver. Il compte sur la compréhension et sur la collaboration de ses collègues, de ses élèves et surtout des A. S. qui utiliseront ce Manuel, pour corriger et combler ces lacunes.

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Index

1. L'ORGANISME HUMAIN

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Appareil locomoteur Appareil circulatoire . Appareil digestif Appareil respiratoire Appareil urinaire Appareil génital ou de la reproduction Système nerveux Organes des sens Organe de la vue Organe de l'odorat Organe du goût Organe de l'ouïe Organe du toucher Système endocrinien Hypophyse Thyroïde Parathyroïdes Thymus Pancréas endocrinien Surrénales Testicules Ovaires

22 25 28 32 34 36

38 41 41

43 43 43 43 44 44 44 44 44 44 44

44 44

Cycle menstruel Appareil hématopoietique et sang Ap pareil tégumentaire ou de revêtement

46 48 50

2. NUTRITION ET MALNUTRITION

53

L'eau Les aliments Les calories L'alimentation du nourrisson 10 principes essentiels pour l'alimentation du nourrisson Quelques exemples d'aliments pour enfants de 4 mois à 2 ans faciles à préparer __ _ ' Malnutrition chez l'enfant Quelques causes de malnutrition chez l'enfant Prévention de la malnutrition chez l'enfant Malnutrition chez l'adulte

55 55 61 62

3. LES MALADIES ET LEURS CAUSES

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L'état de maladie

73

63 63

65 67 67 69


Les causes des maladies Les processus de défense de l'organisme L'inflammation L'immunité L'allergie La fièvre Lésions et états pathologiques élémentaires Lésions élémentaires de la peau ~ésions t raumatiques élémentaires Etats pathologiques plus complexes

73 74 75 75 77 77 80 83 84 86

4. l'INDIVIDU MALADE ET LES MANIFESTATIONS DE DIFFÉRENTES MALADIES

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Anamnèse Examen Objectif Inspection Palpation Percussion Auscultation Projection de certains organes sur les parois du corps. Régions abdominales Schéma d 'Examen Objectif S~héma d' Examen Objectif d 'extrême urgence L'Etat Général La couleur de la peau, la langue, les lèvres Le pouls La respiration Ln tension artérielle 1~ température corporelle Différents faciès nougcolcux l',uotrcJrquc 1'lill uquo 11illltOIIIIIqliO 1

lu'" 11 lq11o

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92 92 92 93 93 93 93 95 95 96 96 97 97 97 98 98 99 99 99 100 100 100

Cachectique Néphrétique Phtisique Varioleux Trypanosomiasique (période initiale) Trypanosomiasique {période finale) Lépreux, dimorphe ou "borderline" Lépreux, léonin Lépreux, tubercoloïde Du Lymphome de Burkitt Ankylostomiasique Tétanique Actinomycosique Du Mal de Pott Du Charbon De l'Impétigo De l'Anthrax De I'Erysipèle De l'Herpès Simplex De l'Herpès Zoster Du Lupus Erythémateux De l'Abcès dentaire De la Mastoïdite Scrofuleux De la Gangosa Du Gundu Du Noma Drépanocytique Pellagreux Basedowien De Carence en vitamine A De Carence en vitamine 92 De Carence en vitamine C De Bec-de-lièvre Albinos Mongoloïde Mains caractéristiques Desquamation toxique

101 101 101 102 102 102 103 103 103 104 104 104 105 105 105 106 106 106 107 107 107 108 108 108 109 109 109 110 110 110 11 1 111 111 112 112 112 113 11 4


Phlegmon de la main 114 Panaris 114 Eczéma 114 Pellagre 00 115 Vitiligo 115 Gale 0 _0, 00 115 Pian, dépigmentations 116 Arthrose déformante 116 Spina ventosa (dactylite tuberculeuse) 0 116 Lèpre, réaction _ 117 Lèpre, mutilations 117 Doigts en baguette de tambour 118 Drépanocytose 118 Tétanie 118 Lesions gènitales caractéristiques 119 Maladies transmises sexuellement 120 Position des principaux nerfs palpables en cas de lèpre 124 Zones de projection de la douleur provenant d'organes profonds 0·00000000 00- 125 Degrès de grossissement de la rate 128 Diagnostics différentiels 129 130 Asthénie intense 131 Blessures Brûlure aux yeux, sensation de 132 Brûlures 133 Céphalée intense 134 Diarrhée aiguë 0 135 Douleur abdominale 0 0 0136 Douleurs articulaires _ 00 _ _ 137 Douleur thoracique _ 138 139 Dyspnée Fièvre élevée 140 Fracture 142 Ganglions lymphatiques tuméfiés 143 Helminthes dans les selles 144 145 Lésions oculaires diverses Mal de gorge 146 000 00 0. . 147 Manifestations cutanées 0000 Pertes vaginales non hémorragiques 149 H

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Pleurs continus du nourrisson Toux opiniâtre Ulcérations cutanées Vomissements Signes d'alarme Anou rie ou oligurie Ascite Crises asthmatiformes Coma Confusion mentale Convulsions avec perte de conscience Déshydratation rapide Douleur intense et prolongée rétrosternale avec , sensation d'angoisse Eléphantiasis État de choc ou collapsus Hallucinations Hémorragies ou pertes de sang _0 Sang dans les urines Sang dans les selles Sang dans l'expectoration Sang dans les vomissements Sang provenant du vagin Sang provenant du mamelon Sang provenant de l'oreille Sang provenant du nez Hémorragies internes abdominales Ictère ou sub-ictère Lésions de la cornée Œdèmes des membres inférieurs Paralysie soudaine d'une moitié du corps ou d'un membre Perte soudaine et momentanée de la conscience Perforation du palais Rétention aiguë d'urine Rigidité de la paroi abdominale Splénomégalie Trisme Ulcération des organes génitaux 0

00

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150 151 152 153 154 154 154 154 154 155 155 155

155 155 155 155 155 155 155 156 156 156 156 156 0000 156 156 157 157 157 157 157 157 157 0157 158 158 0•0158


5. MALADIES TRANSMISSIBLES

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Agents de maladies transmissibles _ Portes d'entrée des agents de maladies transmissibles Action des agents de maladie Voies de sortie et modes de transmission ______________ _ Les porteurs d'infection Les principales maladies transmissibles __ Amibiase Ankylostomiase Ascaridiase Blennorragie ou Gonorrhée Cholera Coqueluche Diarrhées aiguës des enfants Diphtérie Dracunculose . Fièvre jaune Fièvres recurrentes Fièvre typhoïdes et autres salmonelloses Filariose éléphantiasique Gale Hépatite virale Leishmaniose Lèpre ou Hanseniase Loase Méningite cérébro-spinale Mycétome ou Pied de Madura Onchocercose Paludisme Poste P1an Poliomyélite ou Paralysie infantile llii!JO llouooolo ',, 11 1~ l o:~omi ase ou Bilharziose '•Vpltllln l ulllt 11 111 nu Mycoses superficielles

161 162 162 162 163 163 164 166 168 170 172 174 176 178 180 182 184 186 188 190 192 194 196 198 200 202 204 206 208 210 212 214 216 218 220 222

Tétanos Trachome Trypanosomiase Tuberculose Typhus à tiques Typhus exanthematique Zoonoses Maladies infectieuses spécifiques des animaux domestiques Charbon bactéridien _____ . Cysticercose ou Ladrerie ·--- ___ Trichinose ____ ---·---------Brucellose Echinococcose - Hydatidose Fièvre aphteuse Peste bovine Peripneumonie contagieuse bovine Theileriose bovine . Trypanosomiase bovine (Nagana) .. ..... .. Peste porcine africaine .. Pseudopeste aviaire (Maladie de Newcastle)

224 226 228 230 232 234 236 237 238 240 242 244 246 248 250 252 254 256 258 260

6. HYGIÈNE PERSONNELLE ET DU MILIEU AMBIANT 263 Hygiène de notre corps Hygiène du milieu ambiant Eau potable Captage hygiènique Canalisation hygiènique ____ Comment rendre l'eau potable Conservation _ _______ Élimination des selles et des urines Cabinet à fosse absorbante 10 erreurs de construction et d'entretien d'un cabinet à fosse absorbante Fosse étanche --·------Double fosse étanche (type vietnamien)

265 266 267 267 272 273 274 274 275 276 277

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~osse septique à évacuation continue Elimination des ordures ménagères lutte contre les insectes vecteurs de maladies Lutte contre les insectes adultes Lutte contre les larves Protection des individus exposés Hygiène des aliments Hygiène des habitations Hygiène des animaux domestiques Hygiène des écoles et des crèches L'état de santé des maîtres et des autres membres du personnel de l'école L'état de santé des enfants Les conditions d'hygiène de l'école La prophylaxie des maladies transmissibles La cantine scolaire L'éducation physique L'éducation et dynamisation sanitaires Hygiène des usines, des mines, et autres milieux de travail Hygiène des Hôpitaux, des Infirmeries, des Dispensaires Risques pour la collectivité Risques pour les malades Risques pour le personnel sanitaire Autres problèmes dérivant du fonctionnement d'un hôpital

279 280 281 282 283 284 284 287 289 289

7. PROTECTION MATERNELLE ET INFANTILE

297

Déroulement normal de la grossesse Diagnostic de la grossesse Examen de la femme enceinte l es examens de contrôle à la première visite Examens à effectuer lors des visites suivantes Situations d 'alerte pendant la grossesse 5 situations dangereuses dépistables à la seule anamnèse 5 situations dangereuses dépistables à I'E.O. général 5 situations dangereuses dépistables à l'examen gynécologique

299 301 303 303 305 305 305 305 305

289 289 289 289 290 290 290 290 293 293 294 294 294

Situation du fœtus . _ ___ Palpation de l'abdomen Détermination du niveau atteint par le fond de l'utérus Détermination de la situation du fœtus Détermination de l'emplacement de la tête Contrôle de l'engagement éventuel dans le bassin de la partie présentée Médecine préventive durant la grossesse Alimentation de la femme enceinte Prophylaxie anti-anémique Prophylaxie antipaludéenne Prophylaxie antitétanique _ Prophylaxie de l'ascaridiase _ Prophylaxie de l'ankylostomiase Préparation à l'accouchement Matériel que la femme enceinte doit préparer et garder à disposition pour l'accouchement, dès le 7e mois . Matériel qui doit être toujours gardé à disposition par la personne qui assistera la mère pendant l'accouchement les premiers signes de l'accouchement Déroulement normal de l'accouchement Assistance à l'accouchement normal 5 signes d 'alerte pendant l'accouchement 5 états pathologiques extrêmement importants durant la grossesse ou lors de l'accouchement Grossesse extra-utérine Avortement Placenta praevia Rupture de l'utérus gravide Eclampsie Hémorragies pendant la grossesse Déroulement normal des suites de couches 5 situations d'alerte durant les suites de couches, qui signifient un danger grave pour la mère 5 situations d'alerte pour le nouveau-né Dangers auxquels l'enfant est exposé pendant les premières années de son existence 5 risques d'accidents mortels

305 307 307 307 307 307 309 309 309 309 309 309 309 310 310 310 311 311 314 315 315 315 316 316 316 317

317 319 319 319 320 320


tO maladies dangereuses pendant les 5 prémières années d'existence Diarrhée Broncho-pneumonie due au froid Maladies infectieuses Tuberculose Paludisme Ascaridiase Ankylostomiase Schistosomiase ou Bilharziose Malnutrition Anémie . 1 0 actions préventives contre les maladies pendant les 5 premières années de vie Prévention de la diarrhée Prévention des broncho-pneumonies Prévention des maladies infectieuses Prévention de la tuberculose Prévention du paludisme Prévention de l'ascaridiase Prévention de l'ankylostomiase Prévention de la bilharziose Prévention de la malnutrition Jardin potager Prévention de l'anémie

322 322 323 323 323 323 323 323 323 324 324

t 1J

Journal mural Kamishibai Calendrier d'éducation sanitaire Flanellographe Boite-à-images Marionnettes et pantins Peintures murales Dances, drames, farces Chansons Diapositives, films Radio T êlévision, Vidéocassettes Erreurs de l'éducateur sanitaire

324 324 326 326 327 327 328 328 328 328 329 333

Évaluation du travail effectué par I'A.S.B. Tâches de l'Agent Sanitaire de Base 20 médicaments essentiels fournis à l' A.S.n . Médicaments à usage interne Médicaments à usage externe Désinfectants 10 suggestions en matière d'organisntlon 1 thHIIH•t

8. ÉDUCATION POUR LA SANTÉ

335

10. PLANIFICATION FAMILIAL ·

Buts de l'éducation pour la santé Qualités fondamentales d' un bon éducateur sanitaire Qualités fondamentales d 'un message éducatif Catégories les plus receptives au message éducatif Quelques moyens didactiques s imples à utiliser en éducation pour la santé Affiches

337 338 338

Méthodes de contrôle des naissunour. Méthode des jours féconds et dtJ~• JOill '• h111 •• •'' ,, h1 Préservatif Diaphragme Pommades et mousses sponntc:lclw. Lavements vaginaux spern11C1c..l<"· Application intra-utérine d'un !:lculhlf 1111 pl•t •llqtH 1111111111 Pillules contraceptives

338 338 339

9. ÉDUCATION ET FORMATION DU Pt:flt,tJNNI 1 SUBALTERNE

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Interruption volontaire de la grossesse par curetage ou par aspiration Stérilisation Coït interrompu Choix de la méthode

361 361 361 361

11. TECHNIQUES SA NITAIRES ET DE PREMIERS SOINS

363

Techniques sanitaires Bandages Cataplasmes Pose de ventouses Construction d'un brancard de fortune Lavement Fumigations Gargarisme Compresses chaudes Compresses froides Injections intramu.sculaires Injections sous-cutanées Injections intradermiques Injections intraveineuses Perfusions sous-cutanées et intraveineuses Instillations auriculaires Instillations nasales Instillations oculaires Lavage auriculaires Lavement vaginale Lavage des mains Entretien du matériel sanitaire Mesure de la Tension Artérielle Mesure de la Température Corporelle Stérilisation du matériel sanitaire Techniques de premiers soins Principes généraux Lésions traumatiques

365 365 365 369 369 370 370 371 371 372 373 374 374 375 376 376 376 376 376 377

378 378 378 379 379 381 381 382

Traumatisme au thorax ou à l'abdomen Traumatisme crânien Syndrome dû à un écrasement Fracture d'un membre Fracture du bassin Fracture de la colonne vertébrale Fracture de la clavicule Fracture de côtes Réduction d'une luxation Soins d'une plaie Médications successives Suture d'une plaie Application d'agrafes Blessure à un œil Pertes de conscience Position latérale de sécurité (PLS) d'un patient incoscient Evanouissement ou lipothymie Coma Convulsions Coup de chaleur Coup de soleil (insolation) Lésions au niveau de l'appareil respiratoire Asphyxie Noyade Corps étranger obstruant les voies respiratoires Respiration artificielle bouche-à-bouche Massage cardiaque Respiration artificielle sur un patient allongé sur le dos Respiration artificielle sur un patient allongé sur le ventre Lésions au niveau de l'appareil circulatoire Hémorragies Principes généraux à observer pour soigner les hémorragies Interventions en cas d'hémorragie interne Interventions en cas d'hémorragie externe Application d'un tourniquet de fortune Intervention en cas de choc Tamponnement nasal antérieur Tamponnement vaginal

382 382 383 383 385 385 386 386 387 387 388 388 389 389 389 389 390 390 390 391 391 391 391 391 392 392 393 393 394 395 395 395 395 396 397 397 398 398


1 Malnutrition infantile grave Déshydratation de l'enfant Réhydratation par voie nasa-gastrique Réhydratation par perfusion intraveineuse Brûlures _ .... Principes généraux à observer pour soigner les brûlures graves Comment soigner des brûlures pas graves Lésions causées par éléctrocution Interve ntions au niveau de l'appareil urinaire Cathétérisme urétral masculin urgent Cathétérisme urétral féminin Empoisonnements Règles générales Lavage d'estomac Autres interventions de premiers soins Maux de dents Mal d'oreille --·· ..... Corps étranger dans l'oreille Corps étranger dans le nez Corps étranger dans l'œil Piqûre de scorpion Piqûres et autres lésions provoquées par des insectes Piqûre de tique __ Sangsue dans le pharynx .. Morsure de serpent ....... Morsure de chien ou d'autre animal suspect rabique Mesures à prendre en cas de morsure de chien ou d'autre animal suspect rabique

399 399 400 400 401 402 402 403 403 403 403 404 404 405 405 405 405 _406 406 406 406 406 406 407 407 407

12. STATISTIQUES MÉDICALES

409

Quelques définitions utiles Fiche de recensement pour famille Registre de la population Registre du cabinet de consultation Compte-rendu mensuel des visites médicales effectuées

412 413 414 414 415

Fiche de contrôle des personnes atteintes de maladies d'importance sociale Fiche de notification semestrielles ou annuelles des Vaccinations Registre des activités de Santé Communautaire Compte-rendu de réunion Fiche sanitaire du village Compte-rendu mensuel des visites effectuées par I'A.S.B.

416 416 417 417 418 419

13. QUELQUES TABLEAUX AIDE-MÉMOIRE ET AUTRES 421 RENSEIGNEMENTS UTILES Quelques Abréviations Croissance corporelle normale par rapport au poids Croissance normale de l'embryon dans l'utérus maternel Croissance normale du nourrisson Prise de poids journalière moyenne du nourrisson Papier tue-mouches, comment le préparer Causes de décès les plus fréquentes dans les hôpitaux africains Les 5 causes les plus fréquentes de décès des parturientes en Afrique Ventouses, fabrication Composition et valeur calorique de certains aliments Calendrier d'Éducation Sanitaire, exemple pratique Mesures équivalentes approximatives en poids et en longuE.'ur Groupes sanguins Fabrication artisanale du savon . · Livres utiles · Fiche pour la cueillette de plantes médicinales Tableau optométrique pour le contrôle de l'acuité visuelle Vaccinations, example de calendrier Contre-indications aux vaccinations Quelques Valeurs Normales chez un sujet sain adulte

423 424 425 425 425 425 425

14. GLOSSAIRE DES TERMES MÉDICAUX

439

425 425 426 428 430 430 433 431 432 435 436 436 437

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1. L'ORGANISME HUMAIN



1. L'ORGANISME HUMAIN

Tous les êtres vivants sont constitués de particules élémentaires, très petites, uniquement visibles au microscope, appelées cellules. Le corps humain est composé de millions de millions de cellules. Pour avoir une idée des dimensions d'une cellule, il suffit de penser que l'épaisseur d'un cheveu est au moins 50 fois plus grosse qu'une cellule du sang (globule rouge}. La forme des cellules est différente en fonction du rôle que celles-ci doivent jouer: cellules plates, arrondies, cubiques, cylindriques, réticulaires, fusiformes, ramifiées. Certaines cellules ont la faculté de sécréter des substances qui, en durcissant, forment les os (cellules osseuses), d'autres produisent des liquides utiles à la digestion des aliments et à d'autres fonctions importantes de l'organisme (cellules sécrétrices ou glandulaires), d'autres peuvent accumuler des graisses (cellules adipeuses) ou d'autres substances de réserve, d'autres cellules sont élastiques et peuvent se contracter (cellules musculaires), d'autres enfin, grâce à leurs longs prolongements, peuvent transmettre à différents points de l'()rganisme des impulsions nerveuses (cellules nerveuses).

Lorsque plusieurs cellules sont groupées, elles forment un tissu. Il existe 4 différents types de tissus, assurant des fonctions diverses: tissu épithélial ou de revêtement (qui peut être plat, cubique, cylindrique, glandulaire). tissu conjpnctif ou de soutien (qui comprend le tissu osseux, tendineux, fibreux, élastique, adipeux et cartilagineux). tissu musculaire ou contractile, et enfin tissu nerveux ou de transmission.

Lorque plusieurs tissus sont groupés, ils constituent un organe: le cœur, par exemple; le foie, la rate, l'estomac, le pancréas, les poumons, le cerveau sont tous des organes.

A leur tour, plusieurs organes constituent un appareil ou système, et les divers appareils regroupés forment l'organisme. L'organisme de l'homme est formé de 10 appareils. 19


1. Locomoteur

Les 10 appareils 20

2. Circulatoire

3. Digestif

4. Respiratoire

h 1/til" lill


6. Génital

7. Nerveux

8. Endocrinien

9. Hématopoïétique 1O. De revêtement

21


APPAREIL LOCOMOTEUR

Il est constitué par: le squelette, qui est formé de 208 os, articulés entre eux, sur lesquels se fixent plus de 500 muscles. Fonctions: structure de soutien, protection d'organes délicats, mouvements du corps humain. Les os se différencient des autres tissus du corp·s humain par leur grande dureté. ils constituent la structure de soutien du corps humain. Certains d'entre eux ont aussi pour fonction de protéger des organes internes très délicats: c'est le cas des os du crâne qui protègent le cerveau, ou bien des vertèbres de la colonne qui protègent la moelle épinière. Les os sont unis entre eux par les articulations. Les extrémités articulaires des os sont revêtues d'un tissu mou et lisse, élastique et résistant, appelé cartilage, et sont constamment baignées par un liquide spécial appelé synovie dont la fonction est de lubrifier les 22

articulations. L'intérieur des os comprend une partie spongieuse qui contient la moelle osseuse, tissu conjonctif complexe chargé de la production des cellules du sang (globules rouges, globules blancs et plaquettes). Les muscles sont caractérisés par une grande élasticité, qui leur permet de s'allonger ou de se raccourcir. On distingue: • les muscles squelettiques ou volontaires: fixés sur les os par les tendons, ils assurent, par leur contraction ou leur relâchement et sous l'influence de notre volonté, les mouvements du tronc, des membres, du visage, des mâchoires et du cou; •les muscles lisses ou involontaires: présents dans presque tous nos organes, ils se contractent et se relâchent rythmiquement, suivant des mécanismes indépendants de notre volonté, et règlent les mouvements des divers appareils nécessaires à la vie: mouvements du cœr, de la respiration, de la digestion et ainsi de suite.


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art1cUiat on du coude

cubitus adius

cubrtus radrus

bassin

sacrum carp"' metacaroe

1

arllculatron de la har,clle carpe métacarpe

phalanges

phalanges

sacrum symphyse pub1enne

membre mferîeur

coccyx

péroné

articulatron du genou

t bfa

artrculahon t1bto-tars que metatarse phalanges

Appareil Locomoteur: le Squelette

peroné tarse

phalanges m11lléola e>Ct talor1


1!111TlfffinmTinT1TI11n11 •T111111000111 •!•" 1 1 1~1

l VI

!II~ I ~ I U~IVIVUI~Utt1 -----~----·-----------·----------

frontal orbiculaire des paupières zygomatique orbiculaire des

----------~n·,

...-

------------i.;~~-..~:_

_____ masséter

lèvres ----------~.:!.....:...,

sterno-cléido-mastoidien

-----------~·-...

H k-,..:....-:Wr- - - - - - - sous-épineux

_.,,.:iH-------- grand rond

grand dentelé - - - - - - - - ,;-:.• • grand oblique - - - - - - - - : - - -'-A--e biceps brachial linea alba ombilic long supinateur rond pronateur grand palmaire petit palmaire ligament du carpe fléchisseur du pouce tendon fléchisseur des doigts

r-- - - - - - - - triceps brachial

~Hk------- grand

dorsal

- - - - - --::r..------t~~L-..!:.~

oblique externe

- - -- - -.:__..1

--------:~illr.j~i't

--- - - - - - extenseur commun des doigts

- -- - - -"t"ŒI.r"'f

adducteur propre du pouce

- - -- -=e --~'"Wl~,.,\,

------""--""'"-__.;;;.-- demi-tendineux e-:'--:+'--+.-.,...F--- - - - - - - - demi-membraneux

..-- -- - - - - - - vaste externe du quadriceps biceps fémoral

e7:-~---------

jambier antérieur - - - - - - - - - - : -•

Appareil Locomoteur.- les Muscles tendon d'Achille


APPAREIL CIRCULATOIRE

Il est constitué par: c~ur, artères, v ein es, cap illaires , v aisseaux lymph atiques et ganglions lymph atiques. Fonctions: transport, par le sang et la lymphe, des sub-

stances assurant la croissance, le fonctionnemént et la protection de tout l'organisme, ainsi que l'élimination d e certains déchets. Les ganglions lymphatiques servent de filtre contre les bactéries et assurent la production des lymphocytes et des anti-corps. , Le cœ ur, organe doté d'une paroi musculaire qui se contracte rythmiquement, fonctionne comme une pompe qui assure la propulsion de la masse sanguine dans les vaisseaux, c'est à dire la circulation du sang. De fait, le sang est envoyé par les contractions cardiaques dans les artères (réseau artériel) du centre vers la périphérie où, grâce à un réseau toujours plus fin (réseau capillaire), il est distribué dans tout l'organisme. De la périphérie, le sang revient vers le centre par le réseau veineux et aboutit de nouveau au cœur. C'est ce que l'on appelle la grande circulation. Dans le cœur, le sang veineux ne se mélange pas au sang artériel car il existe, à l'intérieur de cet organe, une paroi ou cloison qui sépare le sang au départ (artérie l) du sang à l'arrivée (veineux). Au retour, le sang veineux qui est chargé des déchets provenant des différents organes, est à nouveaux pompé par le cœur et envoyé aux poumons où, dans le réseau capillaire des alvéoles pulmonaires, il est dépuré et oxygéné pour revenir ensuite au cœur {pet ite circulation ou circulation pulmonaire), d'où il est à nouveau envoyé dans la grande circulation. Ces mouvements s 'effectuent sans l'interruption pendant toute la vie. Parallèlement à la circulation du sang, il existe une circulation lymphatique. La grande circulation tout comme la circulation pul-

monaire sont des systèmes fermés; autrement dit, le sang qui y circule ne peut sortir des vaisseaux, mais il est continuellement poussé par les impulsions de la pompe cardiaque. Cependant, au niveau du réseau capillaire, les substances nutritives contenues dans le sang peuvent travaser les parois très minces des capillaires et se répandre sous la forme d'un liquide transparent, la lymphe, dans les espaces microscopiques intercellulaires des différents tissus. Après avoir distribué les substances nutritives et recueilli les déchets au niveau des cellules, la lymphe reprend son chemin en sens inverse en passant par un réseau spécial de vaisseaux appelé réseau lymphatique. Ce réseau, qui prend naissance au niveau des capillaires des espaces intercellulaires, est constitué par des vaisseaux au diamètre toujours plus grand qui vont confluer dans le canal thoracique. C'est par ce canal que la lymphe passe dans la circulation veineuse, juste avant son arrivée au cœur. Mêlée au sang veineux, la lymphe est dépurée et oxygénée dans les poumons grâce à la circulation pulmonaire, puis elle se mélange complètement au sang artériel. Dans le résea-q lymphatique, on trouve de temps en temps les ganglio n s lymphatiques, petits organes filtres assurant d'importantes fonctions de défense de l'organisme. En effet, ils filtrent la lymphe et arrêtent les microbes ou les substances nuisibles qui ont pénétré accidentellement dans l'organisme (à la faveur d'une plaie par exemple). Ils ont également pour fonction de produire des cellules spéciales du sang, les lymphocytes, éléments essentiels pour la défense de l'organisme vu qu'ils produisent desanticorps. Le corps humain compte près de 800 ganglions lymphatiques, dont 300 au niveau du cou et les autres disséminés un peu partout, en particulier à l'aine, aux aisselles, dans le pli du genou (creux poplité), au coude, etc .. 25


v

mor aph 1e Interne

Appareil Circulatoire: Ganglions lymphatiques superficiels et profonds, Artères et Veines, CĹ“ur. 26


cap1lla•rcs vaasseaux lymphatiques afférents artérioles

vcanulcs

aisseau lymphatique efférent

Ganglion lymphatique (très agrandi, coupe)

Petite et grande circulation

Réseau capillaire 27


APPAREIL DIGESTIF

Il est constitué par: bouche, dents, langue, parotides et autres glandes salivaires, pharynx, œsophage, estomac, pancréas, foie, vésicule biliaire, intestin grêle (comprenant à son tour, duodénum, jéjunum, iléon), côlon ou gros intestin, rectum, anus. Fonctions: ingestion des aliments, leur broyage, leur

préparation pour l'absorption ou la digestion grâce à des liquides spéciaux (salive, suc gastrique, suc pancréatique, bile, suc intestinal), absorption des diverses substances nutritives par les villosités intestinales et expulsion des déchets dans les selles. Les aliments sont ingérés par la bouche ou cavité buccale, orifice qui peut s'ouvrir ou se fermer à volonté grâce à la contraction d'organes musculaires (les lèvres et les joues), et aux mouvements de la mandibule. C'est à l'intérieur de la bouche qu'a lieu la phase de préparation du bol alimentaire qui passe ensuite dans le tube di28

gestif. Les dents sont des organes durs implantés dans des cavités prévues à cet effet (alvéoles dentaires) dans les os maxillaires, auxquels elles sont fixées par des ligaments (ligaments alvéolo-dentaires). Les dents servent à couper, à déchirer, à lacérer, à broyer et à réduire en bouillie les aliments solides portés à la bouche. Chaque dent se compose de la racine, invisible de l'extérieur, du collet, recouvert par la gencive, et de la couronne, partie visible de la dent. 'A l'intérieur de chaque dent, il y a une petite cavité ou chambre pulpaire qui communique par les racines (canal dentaire) avec le tissu des os maxillaires. Dans chaque canal radical passe une ramification du nerf, de la veine et de l'artère dentaire qui assure aux dents la sensibilité et la nutrition des tissus. L~ substance dure qui forme la dent est appelée dentine ou ivoire. Au niveau de la couronne, cette substance est recouverte d 'émail, tissu blanc très dur, et au niveau des racines de cément, tissu similaire à l'os. Suivant leur forme et la fonction qu'elles doivent remplir, les dents se distinguent en: incisives, à la couronne tranchante, qui servent à couper les aliments; canines, pointues, pour déchirer; prémolaires et molaires, plus aplaties, pour écraser et broyer.


coupe de vlllostté intestinale (très agrandie) det~ts--------~~~~·~~--M----------------- pha~nx

't-=ff~pJI-.lf.:------------ glandes salivaires œsophage

foie _________., vésicule biliaire __________,. duodénum - - - - - " "

rectum

Appareil Digestif 29



Les dents sont au nombre de 20 chez l'enfant (prem1ère dentition ou dents de lait) ct do 32 cho~ l'mlulto (socondo dentition ou dentition permanente). Généralement les promiùres dents de lait (incisives inférieures) apparaissent vers 6 à 8 mois, et les dernières (secondes mola1res supéneures) entre 20 et 30 mois. Les dents peuvent apparaître en retard ou en avance de quelques molS, sans que cela n'a1t aucune sigmf•cat•on pathologique; mais si le retard est de plusieurs mois, cela peut être dü à des carences alimentaires (sels mméraux. v1tammesl. Dans l'image à côté est indiqué le calendrier approx1mat1f de l'appantion des dents de lait. Les dents permanentes apparail;scnt approximativement aux vantes: prem1ères moirures, à 6 ans inCISIVes m6d1anos mféneures. à 6 ans incullves méd1anes supéneure!l, à 7 ans mc1s1ves latérales. à 8 ans prem1éres pr6mola1tes, à 9 ans canmes. à 10 ans secondes prômolanes, à 11 ans secondes molaire!:l, à 12 ans troisaèmcs molu1rcs, do 18 à 21 ans (dents de sagesse).

(le suc gastrique, le suc paJJcroatique, la bile, le suc intestinal). Les aliments amst tran<;formb; cL rendus pratiquement liquides, sont absorbés par les vJllosiLés inteswwlvs. Colles-ci sont des formalions microscopique:, allouoécs en forme de doigt, qut par milliards tapiSsent toute la paroi mtestmale. Un réseau capillaire sanguin et lymphattqtJP pPrmet aux Jiqmdes absorbés d'entrer dans la cuculatlon vcmeuso ct lymphat•quo cl de so répandre dans tout l'organisme. Les substances restduelles que l'organisme n'assimile et n'absor· be pas. étant mutiles. contmucnt à descendre dans l'intestrn grêle, puts dans Je gros mtestin, d'où elles sont expulsées, en même temps que les autres déchets provenant des cellules des parois intesllnales. sous for mo do mat1àrcs fécales. Outre la production do la bllc, néccssauc à la digestion des graisses alimentaires. Jo foie assure d'autres fonctions très importantes· productton de substances nécessaires à la coagulation du sang, réscrvu do substuncos n6cessauos à la formation des globules rouges. filtrage ot noutralisulion do substances toxiques ingérées par l'indtvJdu (alcool, mcotme, autres poisons), transformation de diverses substances alimcntrures absorbées par les villosites intestinales (hydr<ltcs do carbone, protéines), accumulation et distribution do ces mômes substunccs suivant les besoins de l'organisme. Le fote est un des organes les plus tmportants et les plus complexes do notre corps.

Pendant la masticallon, les aliments sont continuellement brassés, déplacés cL mélangé~> par la langue, organe musculaire et gustatif, jusqu'à ce que, réduits en bouillie, ils puissent être facilement avalés.

La vésicule biliaire ost un réservoir on forme de poire rattaché au foie. Elle serL à recueillir la bile quo lo foie ~écrète. Pendant le repas, la vésicule dôvorso son contenu do bile duns l'intestin pour faciliter la digestion dos matières grosses.

Tandis quo los douts ct lu lungue broient ct mélangent les aliments, les parotides et los autres glandes salivaires secrètent des liquides capables de dissoudre en partie les substances plus sunples, pouvant ôtro as!:lnnilée~; par l'orgrulismc. Cotte trrulsformation (digestion) aura lieu de façon plus complète dans J'estomac et dans J'intestm grêle grâce à l'action d'autres liqu1des spéciaux

Le pancréas est uno grosso glande. située en o.rrière de J'estomac, qui prodUlt, lui aussi, un liquide nécessaire à la digestion des aliments (suc pancréatique). D élaboto également une substance spéciale (insu/wc) mdisponsablo pour l'assimilation des sucres dans l'organisme. L'absence ou une quantité msuffisante d'msuline est la cause d'une malaclte appelée d1abéte. 31


APPAREIL RESPIRATOIRE

n est constitné par: voies aériennes supérieures (nez et bouche), larynx (dans lequel se trouvent les cordes vocales), trachée, bronches, poumons (constitués par les bronchioles et par les al· véoles p11lmonaires). cage thoracique et muscles respiratoires (muscles intercostaux et diaphragme). FoDctions: il garantlt l'apport d'oxygene aux alvéoles

pulmona.ims, l'échange d'oxygène et de gaz carboni· que au nt veau des alvéoles-, l'expulsion du gaz carboni· que hors de l'organisme. Les cercles vocales, situées à l'intéôew: du larynx, per· mettent la modulation des sons dans le langage et dans le chant. Grâce à l'action des muscles respiratoires. l'air du milieu exté· rieur pénètre dans l'arbre respiratoire (inspiration) et en est ensui· te rejeté (expiration). C'est de cette façon que l' oJcygène, un gaz at· 32

mosphérique indispensable à la vie de toutes nos cellules, arrive dans les alvéoles pulmonaires, qui sont les denùêres rarrùfica· tions IDJcroscopiques c;le l'arbre respiratoire et quise comptent par plusieurs centaines de millions; en même temps le gaz carbon/· que, déchet provenant du travaîl de ces mêmes cellules. en est expulsé. L'oxygène, pour être distribué des alvéoles pulmonaires a toutes les cellules de l'organisme - et en sens contraire le gal'. car· boni que pour arriver des cellules de l'orgarùsme aux alvéoles pu!· monal res- s e sen de la circulation du sang. n existe, en effet, autour de chaque alvéole pulmonaîre un réseau de vaisseaux capi.l· laires dans lequel passe le saug veineux de la circulation pulmonaire donL les globules rouges sont chargés de gaz carbonique. C'est à travers la paroi alvéolaire, qui est très mince, que s'effectue l'échange entre le gaz carbonique, éliminé par les globules rouges. el l'oxygène qui est absozbê par ces derniers. Le sang veineux devient airlsi sang artériel. Les globules rouges cùa.rgés d'oxygène retournent au cœur, d'où ils sont envoyés dans la grande circulation pour apporter l'oxygène à toutes les cellules de l'organisme.


alvĂŠole pulmonaire (tres agrandie. coupe)

pharynx larynx capillaire

--------- ~--------------------------------

cartilage thyroĂŻdien

A

trachee

bronchiole bronches

poumons

diaphragme

Appareil respiratoire 33


APPAREIL URINAIRE

Il est constitué par: reins, uretères, vessie, urètre. Fonction s: é limination des déchets (urine). régulations

de l'équilibre hydrique et électrolytique (eau et sels mi· néraux) de tout l'organisme. L'organisme utilise différents systèmes pour éliminer les substan· ces nuisibles et les déchets, provenant du travail cellulaire ou de l'ingestion d'aliments. Parmi ces systèmes, ou tre l'expulsion de l'air expiré, l'évacuation des matières fécales et la neutralisation chimique au niveau du foie, l'appareil urinaire revêt une importan· ce fondamentale. Les reins constituent un véritable filtre à travers lequel passent de grandes q u antités de sang (près de 1800 litres 34

par jour) qui est dépuré de ses substances nuisibles. Le néphron est l'élément ou l'unité filtrante du rein. Chaque né· phron est constitué par un peloton vasculaire (glomérule) à peine vi· sible à l'œil nu, à travers lequel le sang artériel passe en filtrant ies substances qui d oivent être éliminées, et par u n petit tube très étroit et con torné (le tube urinifère) qui recu eille les substances fil· trées. Dans chaque rein, il existe u n miUion de néphrons environ. Grâce à un mécanisme complexe de filtration et de réabsorption à tra ve rs les parois du néph ron, les rein s maintiennent à un n iveau constant la quantité d'eau dans l'organisme et celle des différents sels minéraux essentiels à la vie des cellules. Les substances nuisi· bles et le surplus d'eau absorbé sont éliminés sous forme d'urine qui, à partir des néphrons et en passant d'abord par les bassinets et ensuite par les uretères, est recueillie dans la vessie, puis expulsée de l'organisme par l'urètre.


Appareil Urinaire 35


APPAREIL GÉNITAL OU DE LA REPRODUCTION Il est constitué par: • appareil génital de la femme: ovaires, trompes, utérus, vagin, vulve, glandes mammaires; placenta (uniquement durant la grossesse); • appareil génital de l'homme: testicules, scrotum, épididymes, canaux déférents, vésicules séminales, prostate, urètre, pénis. Fonctions: Appareil génital feminin: production des cellules sexuelles femelles ou ovules (ovaires), récep-

tion des cellules sexue}les mâles (vagin, utérus), développement de l'œuf fecondé en embrion, également appelé fœtus {utérus), expulsion du fœtus parvenu à terme, (utérus, vagin), nutrition de l'embryon par le placenta et du nouveau-né après l'accouchement par le lait (glandes mammaires), production des hormones sexuelles femelles (ovaires); Appareil génital masculin: production des cellules sexuelles mâles ou spermatozoïdes (testicules, épididymes), sécrétion de liquide pour le transport des spermatozoïdes (vésicules séminales, prostate). transmission des spermatozoïdes de l'homme à la femme (canaux déférents, urètre, pénis), production de l'hormone sexuelle mâle (testicules) . L'appareil génital a pour tâche d'assurer lacrJntinuité de la vie, des parents aux enfants, par la reproduction. La reproduction se fait par la rencontre d 'une cellule sexuelle m<3le, le spermatozoïde, et d'une cellule sexuelle femelle, l'ovule. Les testicules produisent une quantité énorme de spermatozoïdes. Pendant l'acte sexuel, près de 300 millions de spermatozoïdes sont éjaculés dans la vagin féminin et, grâce à la présence d'une espèce de queue (le flagelle) qui assure leur déplacement, ils remontent dans l'utérus à la recherche d'un ovule. Les ovules sont produits par les ovaires, organes sexuels femelles internes situés de chaque c.Jté ci.e l'utérus. Les ovaires contiennent un grand nom36

bre de petites formations sphériques ....ppelées follicules; un ovule se développe à l'intérieur de chaque follicule. Tous les 28 jours, un follicule parvient à maturation et éclate, en libérant ainsi l'ovule qui tombe dans la trompe utérine correspondante (conduit reliant les deux ovaires à l'utérus appelé également trompe de Fallope). Si l'ovule rencontre un spermatozoïde- ce qui a lieu généralement dans la trompe même- c'est la fécondation . Un se~! des nombreux spermatozoïdes présents prend part à la fécondation. Les autres dégénèrent et meurent. L'ovule fécondé suit le conduit et se niche dans l'utérus, organe destiné à contenir l'embryon pendant toute la grossesse. Si l'ovule se fixe en dehors de l'utérus (dans une trompe, par exemple). c'est une grossesse extra-utérine, ce qui est très grave et qui peut causer la mort de la femme (voir page 315). Une fois niché dans l'utérus, l'ovule fécondé se transforme lentement en un embryon appelé aussi fœtus. C'est alors qu'à l'intérieur de l'utérus, se forme un organe spécial appelé placenta, destiné à assurer la liaison entre le sang maternel, qui circule dans les vaisseaux des parois de l'utérus, et la circulation du fœtus, par le cordon ombilical. Le placenta sera expulsé, au terme de l'accouchement, quand sa tâche sera accomplie. En plus du placenta à l'intérieur de l'utérus, dès le début de la grossesse, se forme tout autour du fœtus une membrane remplie de liquide qui assure la protection du fœtus pendant toute la durée de sa vie intra-utérine (sac amniotique). La nourriture indispensable pour la croissance du fœtus est transportée par le sang maternel, qui est filtré par le placenta et qui passe par le cordon ombilical. Si l'ovule parvenu à maturation n'est pas fécondé, il dégénère au bout de quelques jours et meurt. n est ensuite éliminé dans la menstruation (règles). La production périodique d'un ovule et la menstruation sont réglées par un !necc...~s.ne hormonal complexe partant de l'hypophyse (voir page 47). Le cycle menstruel normal débute à la puberté, généralement vers 10 à 14 ans, selon la constitution individuelle et la race. Il s'interrompt pendant la grossesse et se termine vers 40 à 50 ans, à la ménopause, c'est-à-dire lorsque les ovaires ne produisent plus d'ovules.


rectum

,......,..--- - - ' - - -,:...-_ _ col de l'utérus canal déféreni---- -.A--__:..------':......:

~.;.___ _

vèstcules séminales J--..,...--- prostate

Appareil génital de la femme (coupe)

Appareil génital de l'homme (coupe) 37


SYSTÈME NERVEUX

Il est constitué par: • Système nerveux cérébro-spinal (ou central): cerveau, cervelet, moelle épinière. • Nerfs périphériques: fibres nerveuses sensitives, fibres nerveuses motrices. • Système nerveux autonome ou neurovégétatif: système orthosympathique et système parasympathique ou vague. • Organes des sens: vue, ouïe, odorat, goût et toucher. Fonctions: liaison et contrôle de toutes les fonctions de

l'organisme, activité mentale et psychique (cerveau), transmission des messages nerveux du centre vers la périphérie et de la périphérie vers le centre (nerfs périphériques), autorégulation des fonctions viscérales (système neurovégétatif), perceptions sensorielles (organes des sens).

La boîte crânienne renferme l'organe principal du système nerveux, le cerveau, constitué par des milliards de cellules n erveuses. Le cerveau est le siège de la pensée et de toute l'activité psychique, le centre de liaison et de contrôle de toutes les activités de l'organisme. Il se sert de la moelle épinière et des nerfs périphériques pour transmettre, du centre vers la périphérie et de la périphérie vers le centre, les impulsions ou messages nerveux à toutes les parties du corps. Le cerveau comprend de s zones particulières ou des centres exerçant des fonctions spécifiques. Par exemple, le centre de la motricité qui préside aux mouvements des muscles volontaires du corps entier (une lésion de cette région entraîne la perte des mouvements, c'est-à-dire une paralysie); le centre de la sensibilité, où a 38

lieu la perception des stimuli du toucher, provenant de la peau au niveau de n'importe quelle partie du corps. Une lésion de cette région provoque la perte de cette fonction. Il y a ensuite des centres pour la perception des sons (centre de l'audition), pour la perception des images (centre de l a vision), pour la perception des odeurs (centre olfactif), pour la p erception des saveurs (centre gustatif), pour le langage parlé et écrit, pour l'activité psychique, etc .. Les lésions de ces régions, dues à des traumatismes ou à des maladies, peuvent entraîner la perte des fonctions correspondantes. Relié au cerveau, situé juste en dessous vers la nuque et logé également dans la boîte crânienne, se trouve le cervelet, organe qui intervient dans l'équilibration du corps et dans la coordination des m ouvements plus complexes. Un homme ivre n'a plus son équilibre parce que l'alcool absorbé provoque une intoxication des cellules nerveuses du cervelet. Du cerveau, part vers le bas la moelle épinière, contenue dans la colonne vertébrale. Le cervea u, le cervelet et la moelle épinière sont revêtus de membranes délicates, les méninges, et baignés par un liquide particulier appelé liquide céphalo -rachidien; ces membranes et ce liquide assurent la protection de ces organes. Une infection des méninges provoque une maladie très grave appelée méningite. L'analyse du liquide céphalo-rachidien, prélevé en faisant une ponction au niveau des vertèbres lombaires (ponct ion lombaire ), permet au médecin d'obtenir des éléments importants pour établir le diagnostic d'une maladie du cerveau et des méninges. Les,nerfs périphériques assurent la liaison entre le système ner·· veux central ou cérébro-spinal e t la périphérie et transmettent les messages nerveux d ans les deux sens. Du centre vers la périphérie, ils servent de conducteurs des impulsions pour les mouvements (nerfs moteurs) alors que de la périphérie vers le centre, ils


Système Nerveux Central

Cerveau et Cervelet (vue de dessous)

Nerfs périphériques (blancs) et Systéme neurovégétatif (rose et noir)


Centres du cerveau

Organe de la vue


servent de conducteurs des sensations perçues au niveau de la peau et des muqueuses (nerfs sensitifs). Il existe enfin une troisième partie du système nerveux appelée système nerveux autonome ou neurovégétatif, qui assure l'au· toréguldtion nerveuse des organes internes (c'est-à-dire indépendamment de notre volonté et sans que l'on en ait conscience). En effet, c'est de ce 8ystème que dépendent les mouvements d'accélération ou de ralentissement du rythme cardiaque,la dilatation ou le rétrécissement des bronches, les mouvements de l'estomac et de l'intestin, la sécrétion de la sueur d e la part des glandes sudr,ripares de la peau, la dilatation ou le rétrécissement des pupilles, le maintien à un niveau constant de la température du corps, etc .. Ce système est constitué par une série de petits centres nerveux situés ù l'intérieur de la moelle épinière, par deux chaînes de ganglions nerveux situées de chaque côté de la colonne vertébrale et par un grand nombre de libres nerveuses mêlées aux nerfs périphériques. Le système neurovégétatif exerce son action sur les différents •.H ganes de façon très complexe: il agit par l'intermédiaire de deux systèmes de fibres nerveuses, antagonistes - le système orthosympathique et le système parasympathique - qui équilibrent leurs actions en fonction des besoins de l'organe auquel elles sont destinées. Chaque organe reçoit de:;; fibres nerveuses aussi bien du premier que du second système. Ainsi, pour ne citer qu 'un exemple, le parasympathique rétrécit les pupilles , alors que l'ortho<wmpathique les dilate. Suivant les besoins plus ou moins grands de lumière- si l'on se trouve dans l'obscurité ou bien au soleil - un des deux systèmes l'emporte sur l'autre, dilatant ou rétré · cissant les pupilles. Ces mouvements se font inconsciemment, de manière autonome. Il en est de même pour tout autre organe qui dépenci des deux systè mes de fibres nerveuses. Il existe des médicaments qui stimulent uniquement l'orthosympathique ou bien uniqueme nt le parasympathique, et qui permettent donc de corriger certaines maladies dues à un mauvais fonctionnement de ce système. Les 5 organes des sens font également partie du système ner-

veux. Ils ont pour fonction de recevoir des sensations différentes qui, envoyées au cerveau par l'intermédiaire de nerfs particuliers, sont reconnues et différenciées au niveau des centres cérébraux spéciaux (centre de la vision, centre auditif, centre olfactif, etc.) .

ORGANES DES SENS

• Organe de la vue L'œil est l'organe de la vue. Il est formé de 3 membranes et de milieux transparents. Les membranes sont les suivantes: la sclérotique, membrane externe, résistante, blanchâtre (le blanc de l'œil), qui devient transparente dans sa partie antérieure (cornée) de sorte que la lumièr8 puisse passer à l'intérieur de l'œil; la choroïde, membrane intermédiaire, riche en vaisseaux sanguins, se continuant en avant par un anneau musculaire coloré (iris) qui, en rétrécissant ou en dilatant son orifice central {pupille) suivant les besoins, règle la quantité de lumière pénétrant dans l'œil; enfin, la rétine, membrane interne, sensorielle, riche en cellules susceptibles de recevoir des stimulations lumineuses et en filaments nerveux (près d'un million) qui confluent dans la chambre postérieure de l'œil vers le nerf optique. Les milieux transparents de l'œil sont:!'humeur aqueuse, liquide contenu dans l'espace qui sépare la cornée de l'iris; le cristallin, lentille élastique biconvexe placée en arrière de l'iris, capable de modifier sa courbure de manière à assurer une vision nette des objets, qu'ils soient éloignés ou rapprochés (accommodation); le corps vitré, masse gélatineuse contenue dans presque tout le globe oculaire, entre le cristallin et la rétine. Les images visuelles passent à travers la pupille et convergent sur la rétine qui est reliée du centre cérébral de la vision par le nerfoptique, ce qui permet au cerveau de percevoir les images et de voir. Si, à la suite d'une maladie de l'œil, les couches transparentes par 41


base de la langue eth moidaux semi-circulaires

nerf olfactif bulbe olfactif

conduit auditif externe pavillon

palais sinus frontaux

nerf aCCIUSliiOUe

épiglotte

langue

fosses nasales

lobe tympan

orifice de la trompe d'Eustache narines

pharynx

oreille moyenne papilles gustatives

Organe de l'adora{ ou appareil olfactif 42 --

- - - - - -- - - -

Organe du goût ou appareil gustatif

trompe d'Eustache limaçon ou cochlée

Organe de l'ouïe ou appareil auditif


où passent les images deviennent opaques, il y a cécité partielle ou totale suivant l'importance des lésions. Il en est de même en cas de lésions de la rétine, du nerf optique ou du centre de la vision du cerveau. L'œil est protégé par les paupières qui, en fait, ne sont rien d'autres que deux replis de la peau, revêtus à l'intérieur d'une muqueus (conjonctive) et pouvant s'ouvrir et se fermer à volonté.

• Organe de l'odorat Il est représenté par le nez. Les odeurs, pénétrées à travers les narines dans les cavités nasales, sont perçues au niveau du bulbe olfactif qui possède des cellules sensitives particulières et qui est relié au centre olfactif du cerveau par le nerf olfactif.

Un rhume peut faire perdre momentanément l'odorat à la suite de l'inflammation de la muqueuse nasale qui, à cause de l'abondante sécrétion muqueuse et purulente, empêche les cellules olfactives de fonctionner.

• Organe de l' ouïe Il est constitué par l'oreille. Pénétrant par l'oreille externe, les sons frappent la membrane du tympan qui, grâce à des osselets, transmet les vibrations sonores à l'oreille interne (limaçon). Celleci est reliée au centre auditif du cerveau par le nerf auditif. Dans l'oreille interne, il existe un organe particulier qui assure l'équilibration du corps (canaux semi-circulaires). La cavité où sont logés les osselets est appelée oreille moyenne. L'oreille moyenne est en communication avec le pharynx à travers un conduit long de 3 à 4 cm, appélé trompe d'Eustache. Des lésions du tympan, de l'oreille moyenne, de l'oreille interne et du nerf auditif peuvent causer des troubles de l'ouïe allant jusqu'à la surdité. Si la surdité se déclaire tpendant l'enfance, elle peut être accompagnée de mutisme du moment que, ne pouvant entendre les mots, l'enfant est incapable d'apprendre à parler.

• Organe du toucher Il est représenté par un ensemble de récepteurs nerveux spéciaux,

• Organe du goût Il est constitué par la langue, organe musculaire revêtu d'un épith élium formé de récepteurs sensitifs spéciaux appelés papilles gustatives. Il existe sur la langue plusieurs types de papilles, reliées au

situés surtout au niveau de la peau et de certaines muqueuses (sexuelles, buccales, conjonctivales, nasales, etc.), reliés aux centres sensitifs cérébraux par les fibres sensitives des nerfs périphériques. Il existe des récepteurs spéciaux pour le froid, la chaleur, la douleur, le toucher superficiel, le toucher ou pression en profondeur (page 50).

centre gustatif du cerveau par un nerf sensitif. Les papilles nous permettent de distinguer 4 sensations différentes: la saveur amère, acide, douce, salée. Les autres saveurs sont dues à des combinaisons de ces 4 sensations principales avec des odeurs et des sensations tactiles de la langue. La sensation olfactive intervient certainement dans la perception des saveurs: en effet, un gros rhume atténue non seulement les odeurs, mais aussile goùt. 43


SYSTÈME ENDOCRINIEN Il est constitué par les glandes à sécrétion interne appelées également glandes endocrines: a) hypophyse, b} thyroïde, c) parathyroïdes, d) thymus, e) pancréas endocrinien, f) surrénales, g) testicules (seulement chez l'homme). h) ovaires (seulement chez la femme). Fonctions: production des hormones (ou messagers

chimiques), substances spéciales qui, liberées dans le sang, se répandent à travers la circulation dans tout l'organisme en agissant sur les organes et tissus, avec les tâches specifiques suivantes:

• Hypophyse: règle la croissance corporelle, coordonne les fonctions des autres glandes à sécrétion interne, notamment les glandes sexuelles (maturation et stimulation. Chez la femme , elle règle le cycle menstruel, la grossesse et l'allaitement) et les surrénales. Si elle fonctionne peu, il peut y avoir: nanisme, maigreur excessive. Si elle fonctionne trop, il peut y avoir: gigantisme, acromf:galie, troubles de l'appareil sexuel. • Thyroïde: règle les échanges énergétiques ou métabolisme. Si elle fonctionne peu, il peut y avoir: torpeur de tous les processus de l'organisme (myxœdème) , goitre hypofonctionant, crétinisme. Si elle fonctionne trop, il peut y avoir: accélération de tous les processus de l'organisme, maladie de Basedow, goitre hyperfonctionnant. • Parathyroïdes: règlent le taux du calcium et du phosphore. Si elles fonctionnent peu, il peut y avoir des contractures musculaires (tétanie ). • Thymus: produit les cellules blanches du sang (lymphocytes) et 44

stimule la formation des anticorps, surtout chez l'enfant. S'il fonctionne peu, il peut y avoir unf: diminution de résistance aux infections.

• Pancréas endocrinien: règle le taux des hydrates de carbone ou sucres (voir page 56) e n produisant de l'insuline. S'il ne fonctionne pas bien il peut y avoir le diabète. I.e pancréas n'est pas seulement une glande endocrine : il est aussi une importante glande intestinale qui produit diverses substances nf-cessaires à la digestion des aliments (suc pancréatique). • Surrénales: interviennent dans la régulation du taux des sels minéraux. et des sucres, et assurent le maintien de la tension artérielle; elles influent sur les caractères sexuels secondai:::es (poils, maturation des organes sexuels de l'homme et de la femme) ; elles possèdent des propriétés anti-inflammatoires, anti-allergiques (cortisone); stimulées par le système nerveux sympathique, elles mobilisent les énergies de défense de tout l'organisme (adrénaline). Si elles fonctionnent peu, il peut y avoir: baisse de la tension artérielle, asthénie intense (maladie d'Addison}, troubles de l'appareil sexuel. • Testicules: déterminent l'apparition et le maintien des cara-ctères sexuels secondaires masculins (poils, barbe, mue de la voix à la puberté, proportions masculines du corps). S'ils fonctionnent peu, il peut y avoir: troubles de l'appareil sexuel, eunuchoïdisme , stériEt.é.

• Ovaires: déterminent l'apparition et le maintien des caractères sexu!':ls secondaires féminins (poils, croissance des seins, proportions féminines du corps}, règlent en partie les menstruations. S'ils fonctionnent peu, il peut y avoir: troubles de l'appareil sexuel, frigidité, stérilité.


Appareil endocrinien testicules ----;-------~足

(!

45


Cycle menstruel

A partir de la puberté, l'hypophyse commence à produire des hormones destinées à régler, au niveau des ovaires. la production cyclique des ovules, à raison d'un ovule tous les 28 jours. Ces hormones sont: la folliculo-stimuline et la lutéostimuline. Au cours des 14 premiers jours de chaque cycle, la première de ces hormones sti.mule dans l'ovaire la croissance d'un follicule jusqu'à ce que ce dernier éclate et libère l'ovule qu'il contient; la seconde hormone, qui n'est produite que pendant la seconde moitié du cycle, règle la formation de ce que l'on appelle le corps jaune (ce qui reste du follicule après qu'il ait éclaté). Pendant la première moitié du cycle, le follicule ovarien sécrète à son tour une hormone, la folliculine, destinée à stimuler la croissance de la muqueuse utérine; pendant la seconde moitié ducycle, le corps jaune sécrète la lutéine (appelée aussi progestérone) qui stimule la sécrétion de mucus au niveau de la muqueuse utérine, nécessaire pour recevoir l'ovule au cas où il serait fécondé. Si, entretemps, la fécondation n'a pas eu lieu, le corps jaune s'atrophie par suite de la diminution de la production de l'hormone hypo46

physaire et ne fournit plus de lutéine; de ce fait, n'étant plus stimulée, la muqueuse utérine dégénère, se détache et est expulsée dans une hémorragie locale (menstruation) en même temps que l'ovule non fécondé. C'est à partir de ce moment que reprend la production de l'hormone hypophysaire, la folliculo-stimuline, qui aboutira à la maturation d 'un nouveau follicule et ainsi de suite, tous les 28 jours (cycle menstruel), jusqu'à l'âge de la ménopause, âge auquel les ovaires ont épuisé le ur capacité d e production d'ovules et s'atrophient. Par contre, s'il y a eu fécondation pendant un des cycles, le corps jaune, au lieu de s'atrophier, continue à se développer en produisant une plus grande quantité de lutéine. Celle-ci stimule encore plus la prolifération de la muqueuse utérine de façon à faciliter la nidation de l'ovule fécondé et la formation du placenta. Pour ce même motif, il n'y aura plus de menstruation pendant toute la grossesse et même pendant l'allaitement, c'est-à-dire jusqu'à ce que le cycle régulier de ce mécanisme hormonal complexe recommence, une fois tous les 28 jours.


Cycle menstruel

Grossesse 47


APPAREIL HÉMATOPOÏÉTIQUE ET SANG L'appareil hématopoïétique est constitué par: moelle osseuse, ganglions lymphatiques, follicules lymphatiques de la rate et du foie. Fonctions: production des différents éléments du sang.

Le sang est constitué par une partie cellulaire, uniquement visible au microscope, et par une partie entièrement liquide, le plasma. La partie cellulaire comprend à son tour: les globules rouges ou hématies, les globules blancs ou leucocytes- qui se divisent en leucocytes polynucléaires ou granulocytes, en leucocytes mononucl(1aires ou monocytes et en lymphocytes - et les plaquettes ou thrombocytes. Fonctions du sang: transport de l'oxygène et du gaz carbonique (globules rouges), des hormones, des sub-

stances nutritives.pour les cellules, df3S déchets; élimination des déchets par les reins; défense contre les bactéries (globules blancs), production d'anticorps (globules blancs); les plaquettes assurent, en cas de blessure, la coagulation du sang en agissant en même temps que des facteurs plasmatiques et des facteurs dérivant des tissus. On peut considérer le sang comme un tissu liquide. Il circule sans cesse dans l'organisme, tel un fleuve bienfaisant apportant la vie à toutes les cellules. Il correspond à peu près à un douzième du poids du corps, ce qui signifie qu'un individu pesant 70 kg devrait avoir environ 6 litres de sang. Un millimètre cube de sang compte environ 5 millions de globules ,rouges, 5000 globules blancs et 200.000 plaquettes. Alors que les globules rouges assurent surtout le trasport de l'oxygène et du 48

gaz carbonique (voir les paragraphes sur la circulation et la respiration), les globules blancs assurent la défense de l'organisme contre les bactéries et les autres micro-organismes pathogènes. En effet, les globules blancs peuvent effectuer des mouvements actifs et, au besoin, sortir du sang en traversant la paroi des vaisseaux sanguins, sans la rompre, pour aller attaquer directement les microbes qui ont pénétré dans l'organisme, et les englober dans leur corps en les détruisant (phagocytose) (page 76). En outre, certains globules blancs (lymphocytes) produisent les anticorps, substances indispensables pour la défense cte l'organisme contre un grand nombre d'agents pathogènes (page 75). Les plaquettes participent aux phénomènes de la coagulation du sang, en cas de plaie, en bloquant l'hémorragie . La production des éléments du sang est appelée hématopoïese et est assurée par les organes hématopoietiques. Présente dans la partie spongieuse des os plats et dans les extrémités des os lon~ s. la moelle osseuse produit les globules roug~s. une partie des globules blancs et les plaquettes. Grâce à ses follicules lymphatiques, la rate produit une autre partie des globules blancs (lymphocytes). principaux producteurs d'anticorps. En outre, la rate a pour fonction de détruire les vieux globule rouges (les globule rouges ne vivent pas plus de 120 jours) et de récupérer le fer qui y est contenu, important pour la production d'autres globules rouges. La rate est aussi un réservoir du sang en cas d'hémorragie, vu qu'elle est constituée par des tissus très élastiques qui peuvent, le cas échéant, se contracter et envoyer dans la circulation ce sang de réserve. Lr:Js ganglions lymphatiques sont eux aussi de gros producteurs de lymphocytes et donc d'anticorps. Enfin, bien qu'il ne participe pas directement à la production des éléments du sang, le foie a pour tâche d'emmagasiner et de céder, au besoin, certaines substances indispensables à la production des globules rouges (Vitamine B 12 et acique folique).


Appareil hématopoïétique

Sang (au microscope) 49


APPAREIL TÉGUMENTAIRE OU DE REVÊTEMENT

Il est constitué par: peau, annexes cutanées (poils, ongles, glandes sudoripares et sébacées), muqueuses visibles (conjonctive, muqueuse buccale et nasale, muqueuse des organes sexuels). Fonctions: protection de tout l'organisme contre les

agents pathogènes extérieurs; régulation de la température (par la sueur); élimination, toujours par la sueur, de certaines substances toxiques; perception des sensations de contact, de douleur, de chaud, de froid et de pression. La peau ou épiderme recouvre toute la surface extérieure du corps, en formant ainsi une barrière efficace de défense de tout l'organisme contre la chaleur et le froid, contre la pénétration des poussières et de l'humidité, mais surtout contre la pénétration de micro-organismes pathogènes et de d ivers parasites. Il faut donc avoir grand soin de la peau et la maintenir toujours propre en la la50

vant à l'eau et au savon. Grâce à la sueur, la peau est égalment un régulateur efficace de la température corporelle: la sueur, provoquée par une forte sensation de chaleur, refroidit la peau et maintient la température interne à un niveau constant. C'est aussi par la sueur que l'organisme élimine des substances toxiques, secondant l'action des reins de dépuration du sang. Enfin la peau est le siège de 5 differents types de sensat ions - le _toucher, la douleur, le chaud, le froid, la pression- qui sont perçues par des récepteurs nerveaux spéciaux reliés aux centres sensitifs

cérébraux par des n erfs périphériques (fibres sensitives). Ces récepteurs cutanés sont beaucoup plus nombreux dans les zones "sensibles" de la peau, telles que les doigts des mains, les lèvres, les seins, les organes génitaux. La perte des sensations cutanées peut être un signe d'une grave maladie du système nerveux, comme par exemple dans le cas de la lèpre (page 196).


ép1darme

recepteur sensonel de la chaleur

récepteur sensonel de la douleur

Peau (coupe

au miCroscope)

derme

recepteur s nsor d du ro1d

recepteur s nso

1 du contact

Appareil de revêtement et Organe du toucher 51


2. NUTRITION ET MALNUTRITION L'organisme humain, comme celui de tout animal et de toute plante, a besoin d'un approvisionnement régulier et suffisant en eau et en substances alimentaires - c'est-à-dire de nourriture - pour grandir, pour se mouvoir, pour travailler, pour réparer les tissus et les cellules qui s'usent et se d étruisent chaque jour, pour vivre en somme en bonne santé. Un approvisionnement irrégulier ou insuffisant aboutit à des troubles de la santé et, dans les cas les plus graves, à la mort. Un feu s'éteint si J'on ne continue pas à l'alimenter régulièrement avec du bois, au fur et à mesure qu'il brûle. Un camion s'arrête si l'on n'y met pas régulièrement de l'essence, au fur et à mesure qu'elle est consommée. Il en est de même pour l'organisme humain. Le domaine d'étude qui traite la composition des substances alimentaires et les phénomènes biologiques par lesquels l'organisme humain tire des aliments les substances nutritives dont il a besoin, et les utilise pour sa croissance et pour le maintien de ses fonctions, s'appelle Science de la Nutrition. De toute évidence il représente un des chapitres les plus importants de la lutte pour la santé, car sans une nourriture suffisante non seulement la santé se détériore, mais la vie elle-même peut cesser. Nous traiterons brièvement ici les plus importants chapitres d e la nutrition et des maladies dues à une mauvaise nutrition, en rappelant à tous ceux qui veulent approfondir la matière que d' excellents livres spécialisés et consacrés aux pays en voie de développement ont été récemment publiés et déjà traduits dans les principales langues (voir page 433).

L'EAU L'eau est un élément essentiel à la vie du corps humain. Près des 4 du poids de notre corps sont composés d'eau. La plupart des processus biochimiques qui s'effectuent à l'intérieur du corps hu3/

main ont l'eau comme milieu indispensable. Une perte excessive d'eau s'accompagne de graves troubles de l'organisme; lorsque cette perte va au-delà de 20%, la mort survient. Le b esoin d'eau se traduit p ar la sensation de soif. L'organisme consomme environ deux litres à deux litres et demi d'eau par jour. Il la trouve soit dans les aliments solides (dont certains, tels que les fruits et les légumes, sont riches en eau) soit dans les aliments liquides (lait, bouillon, thé, café), ou bien directement, oous forme d'eau pure. Par la suite, l'organisme l'expulse sous forme d'urine, de sueur, d'humidité de l'haleine et des selles. C 'est dans cette eau que l'organisme élimine ses déchets.L'évaporation de l'eau à travers la peau, par l'intermédiaire de la sueur, constitue l'un çl.es facteurs les plus importants dans la régulat ion de la température du corps.

LES ALIMENTS Les alime nts que nous absorbons jouent trois rôles fondamentaux dans la vie de l'organisme:

• fournir à l'organisme l'énergie nécessaire pour se mouvoir, pour travailler, pour soutenir les complexes fonctions internes (digestion, respiration, etc.) et produire la chaleur nécessaire au ~aintien de la température du corps à un degré constant (thermorégulation); • fournir à l'organisme les substances nécessaires à la construction des tissus et des organes pendant l'enfance et l'adolescence, de manière à assurer sa croissance continue, et à renou,elersans cesse les différents tissus et les organes usés, grâce à l'apport de nouvelles cellules et de nouveaux tissus, aussi bien chez l'adulte que chez l'enfant.

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• fournir à l'organisme des substances de protection contre les différentes maladies, en particulièr contre les maladies infectieuses. C'est pour ces raisons que l'organisme a besoin d'une alimentation complète, c'est-à-dire une alimentation comprenant tous les principes nécessaires aux trois rôles susdits et, plus exactement, cinq différents types de substances nutritives, en plus de l'eau. Ces substances sont les suivantes: • les hydrates de carbone ou glucides, substances essentiellement énergétiques, contenues dans la farine, le pain, la canne à sucre, le miel, le riz, les pommes de terre, le maïs , le manioc, l'igname, le topinambour, les bananes; • les graisses ou lipides, également énergétiques; elles sont constituées par l'huile (de palme, d'arachides, d'olive), par le beurre, la margarine, le saindoux, le lard ; elles sont contenues aussi, en différentes quantités, dans les fromages, les arachides, l'avocat et dans les graines de plusieurs plantes; • les protéines ou protides, substances essentiellement constructives, contenues dans les viandes, les poissons, les volailles, les œufs, le lait, le fromage, dans certains insectes et mollusques c omestibles, ainsi que dans certains végétaux tels que les haricots, les petits pois, les pois chiches, les arachides et le soja; • les sels minéraux, substances nécessaires pour certaines fonctions spéciales (coagulation du sang, résistance des os et des dents, fonctionnement de la thyroïde; composition régulière des globules rouges, etc .. Ces sels se trouvent dans le lait, le fromage, les œufs, les légumes, le foie, la viande, le poisson, les fruits du baobab, les noix, le raisin, les noix de coco, le riz, etc .. L'organisme n'en consomme que des quantités minimes (des milligrammes ou des fractions encore plus petites). Cependant, il ne peut pas s'en passer, car ces substances sont indispensables pour ses fonctions et ne peuv ent être remplacées par d'autres. 56

• les v itamines, substances protectrices avec des fonction s très particulières. Ell.'S aussi sont consommées en très petites quamités, sont nécessl'lires à la vie et ne peuvent être remplacées par d'autres substances.

Les plus importantes sont les suivantes :

Vitamine A: contenue dans les fruits jaunâtres tels que la papaye la mangue, l'orange, le melon, ainsi que dans certains légumes (épinards, carottes, feuilles de manioc et d 'amarante), d ans les tomates, les œufs, le beurre, l'huile rouge de palme, dai,:; l'huile de foie de poissons, dans les poissons fumés. La carence de cette vitamine provoque des troubles de la vision (héméralopie), des taches blanchâtres sur la conjonctiv e ou sur l& cornée (xérophtalmie) (voir page 111), des lésions au niveau de la peau et des muqueuses, une diminution de la résistance aux infections, des retards dans le développement. Vitamines du complexe B (B 1 , B 2 , B 6 ,B 12 , PP, acide folique et autres): contenues dans les bourgeons, dans les g raines et dans la cuticule (pellicule superficielle) du riz et des autres céréale s , dans les légumes, ainsi que dans la levure, le foie, les œufs, le lait et dans certains légumes verts (l'acide folique). La carence en vitamine B 1 • provoque le béribéri, maladie caractérisée par des atrophie~: musculaires, par des œdèmes, des lésions du cœur et des lésions du système nerveux (névrites, paralysies). La carence en vitamine B 2 , provoque des lésions de la peau et des muqueuses (stomatite angulaire, glossite, chéilite, derm atite du scrotum, conjonctivite) (page 111). La carence en vitamine B 6 , provoque des lésions cutanées (derma tite séborrhéique) ainsi que des troubles au niveau du système nerveux périphérique. La carence en vitamine B 12 , cause l'anémie pernicieuse. La carence en vitamine PP provoque la pellagre, maladie caractérisée par des lésions de la peau dans les zones les plu s ex p osées à la


Substances énergétiques Substances de construction SubstatJC8;:, de protection

Les 3 finalités des aliments

Hydrates de carbvne ou glucides Matières grasses ou lipides Protéines ou protides Sels minéraux Vitamines

Les 5 types de substances nutritives des aliments !J I


58 - - - -•r

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Aliments de construction 59


Aliments de protection 60


''""',.,''' (vl!>age, bras, cou, mains, jambes et pieds). par de la diar''"'" "' purfots par des troubles psychiques (page 110). 1,,, t'atllltco d'aotde folique cause wtlype particulier d'anémie, sur'""' l'lwz les femmes enceintes. Vluunlne C . contenue dans beaucoup de fruits frais. comme l'o' "'""· Il' Citron, la mandarine, la papaye, l'ananas, la mangue, •l•u••• 1er. fnms du baobab, dans la goyave. ainsi que dans les feuil" , tl'•tntruanlc el d'autres végétaux comestibles, dans les toma""'"' dnns les poivrons. La carence de cette Vltam.ine pLovoque le • t~rllut, maladie caractérisée par le gonflement et le saignement hu IIL•ncives. ainsi que par des infections de la bouche et la chute """' l""' :1 (page 111), par de fJéquentcs hémorragies capillaires au !liVI'• Ill des muqueuses, de la peau e~ d'autres tissus, parlais _par """ tt•.t h6me matquée. t'ltm< Ilot. enfants allaJtés au biberon, elle peut provoquer des tumél•wtlntw douloureuses aux cutsses ct au thorax. par suite d'hêmaIll se formant sous le périoste.

' """"Ci

V luunloe D . contenu e dans les œufs, le lait, le beurre et dans l'luul!' de roto de po1sson. Elle se forme aussi au niveau de la peau .• '"'' l', u::tton des rayons solalres. 1, 1 o·r u••Hce de cotte vitamine provoque le rachitisme, maladie des 1 lltlttlll>l qui sc manifeste par des troubles du dévoloppement des '"' (jpto obus arquées, thorax étroit et déformé, crâne déformé, co'""'"' vc. rt<?bralc déviée); choz: les femmes elle peut provoquer l'rlllltltllnalaclc (fractures spontanées, douleurs osseuses, deforllllttltlU du bassm). Vltmulne K contenue dans bon nombre de légumes, tels que les le chou, los feuille& de mantoc e~ autres plantes à feuilles 1 ''"'""'ohio:;, dons les tomates, les carottes, les pommes de teJTe et ' '"'' ' <'l'olams lrutls. """ t oiii•IIC!l' ên Vttamlne K peut provoquer des troubles delacoa1/ 11111111111 1111 t.t.tny. avec hémouagtes faciles •1tllllutdu,

Pour qu'ils soient b1en assitnUês par l'organisme, les aliments doivent être convenablement lnturés par les dents et mélangés par la swte aux sucs digestifs (salive. suc gastrique, bile, sucs intestinaux et du pancréas): ces sucs sont sécrétés par des glandes spèetales dans la boucbo. dans l'estomac et ùans l'uaLostiu. Les sucs dtgestifs «ansformenL les dtffétents composants des alnnents en substances simples, susceptibles d'être abs orbées par la muqueuse intestinale, et donc d'être utilisées par l'orgamsme. Les substances qu1 ne sont pas absorbées sont expulsêes sous forme de selles.

LES CALORIES

La calorie est l'uruté de mesure utilisée pour détermineT la quantité d'énergie q'un alunent peut founur à l'organlsme; elle équivaut à la quantité de chaleur nécessa1re pour élever d'un degré latempérature d'un litre d'eau. On a calculé que 100 grammes de pzotéinos ou de glucides fournissent 400 calories, tandis que 100 grammes de lipides en fourmssent900. Le besoin en calones de l'organisme varie suivant l'âge et le genre d'activité physique exercée. Un exemple en fonction de l'âge: un enfan~ d'un an a besoin de

1100 calories par jour: un enfant de 2 à 8 ans a besoin do 1200à 1600 calories par il:> ur 1700à2100 ·~ un enfant de9 à 12 ans abesom de calories par JOUT un adolescent de 13à 16ansa besoin de 2100â2500 calories paJ jour un adulte a be som de 2200à3500 calones par jom 51


Selon l'ac tivité physique, un adulte pesant environ 70 kg consomme:

dans des travaux sédentaires (employés, gardiens)

2200à2400 calories par jour;

dans des travaux musctùaires légers (tailleurs, enseignants, médecins)

2500à3000 calories par jour;

dans des travaux musculaires moyens (menuisiers, artisans en général)

3000à3500 calories par jour;

dans des travaux musculaires lourds (maçons, paysans, soldats, sportifs)

3500à4500 calories par jour;

dans des travaux musculaires très lourds (bûcherons, mineurs, porteurs, paysans pendant la récolte)

4500à6000 calories par jour.

Toutefois, une bonne alimentation doit contenir non seulement un nombre suffisant de calories, mais encore tous les différents composants nécessaires à la protection de l'organisme et à son fonctionnement (vitamines et sels minéraux), ainsi qu'au renouvellement et à la reconstruction des tissus usés (protéines). S'il s'agit d'un organisme d'enfant, ces éléments constructifs et protecteurs sont encore plus nécessaires afin de permettre une croissance et un développement harmonieux. On dit qu'une alimentation contenant des quantités suffisantes d'aliments énergétiques , constructifs et protecteurs est une alimentation équilibrée. . Une alimentation insuffisante soit en quantité (peu d'aliments) soit en qualité (déséquilibrée, pauvre surtout en protéines ou en vitamines) n'assure pas le développement normal d'un enfant, ne suffit pas à l'activité normal d'un adulte et cause ainsi ce que l'on appelle la malnutrition.

L'ALIMENTATION DU NOURRISSON

Le l~it de la mère est le meilleur aliment pour le nouveau-né: il contient toutes les substances nécessaires pour sa croissance régulière, il fournit toutes les calories indispensables à son activité, toutes les vitamines essentielles pour défendre sa santé et harmoniser sa croissance, il contient en plus des substances protectrices (anticorps) (voir page 75) qui le défendront contre les agents des maladies infectieuses pendant les premiers mois de vie, période pendant laquelle son organisme n'est pas encore capable de les fabriquer. Dans le cas où le nouveau-né serait privé de l'allaitement maternel, à cause de la mort de sa mère ou d'une infection du sein ou autre grave maladie qui empècherait la montée du lait, on pourrait utiliser le lait d'une autre femme, à condition d'être sûr que cette nourrice ne soit pas atteinte d 'une grave maladie transmissible (sy philis, tuberculose, lèpre); les agents de ces maladies pourraient passer dans l'intestin et successivement dans le sang du nourrisson et l'infecter. Un des moments les plus délicats dans la vie de chaque nourrisson est celui du sevrage, c'est à dire le moment de l'arrêt de l'allaitement au sein et le début d 'une alimentation semblable à celle de l'adulte. Si le passage est brutal - comme quelquefois il peut se produire à cause d'une grave maladie de la mère ou à cause de sa mort ou, si le sevrage se fait avec des aliments mal appropriés -l'enfant peut avoir des troubles graves. Son organisme, n'étant pas habitué aux nouveaux aliments, peut réagir avec diarrhée, vomissements, déshydratation et arrèt de la croissance. Il faut donc que le sevrage soit progressir, a base d'aliments assimilables facilement, réduits en bouillie, sans substances irritantes pour la muqueuse délicate du nourrisson ni encombrante pour son tube digestif d e petit calibre encore. Les conseils que nous donnons sur cet argument pourront servir à l'AS. dans ses entretiens d'éducation alimentaire avec les mères.

de 0 à 3 mois: du lait maternel seulement au 4e mois: en plus du lait maternel, on peut donner quelques cuillerées de jus de fruits, ainsi que des bouil-

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lies de farine grillée (voir page 64) du Gll au 128 mois: dès que les bouillies sont bien tolérées, et toujours comme complément du lait maternel, on peut introduire de façon graduelle et en petites quantités un nouvel aliment tel qu'un jaune d'œuf, de la viande ou du poisson bouilli bien écrasés, des arachides grillées réduites en purée, des potages de légumes, des bouillies de riz, en partageant ces aliments à raison de trois ou quatre fois par jour du 128 au 248 mois: il est bon d'augmenter graduellement la quantité de bouillies, de riz, de viande, de poisson, de légumes verts (cuits). de banane, de foie, le tout découpé en tout petits morceaux et préparé hygièniquement. L'enfant doit être allaité le plus longtemps possible avec du lait maternel (surtout si l'enfant est malade).

10 principes essentiels pour l'alimentation du nourrisson • Le lait maternel est le meilleur aliment pour l'enfant: il a une composition parfaite, il est toujours pur et à une température juste; avec le lait maternel on n'a pas besoin ni de la cuiller ni du biberon. • Une bonne mère allaite son enfant le plus longtemps possible, même jusqu'à deux ans ou plus encore. • L'allaitement artificiel au biberon peut être très dangereux; il peut provoquer des diarrhées, la malnutrition et même la mort. Le biberon est une source dangereuse de maladies pour l'enfant. Si la mère n 'a pas de lait, il vaut mieux utiliser une petite cuiller et une tasse • Une fois sevré, l'enfant a besoin de manger chaque jour des aliments protecteurs (vitamines et sels mineraux), des aliments constructifs (protéines) et des aliments énergétiques {graisses et hydrates de èarbo'ne). Il a donc besoin d'une alimentation équilibrée.

La seule bouillie ne suffit pas. • Un enfant sevré doit manger au moins quatre fois par jour. • Par rapport à ses dimensions; un enfant a besoin de beaucoup plus de nourriture qu'un adulte parce que son organisme est en croissance continuelle: en effet un enfant qui a moins de cinq ans, pour bien grandir a besoin de manger chaque jour près de la moitié de la nourriture qu'il faut à son père. • Un enfant de moins de cinq ans ne doit pas manger dans la même assiette que les adultes, parce qu'il risque de ne pas manger assez. Par conséquent, il doit avoir une assiette bien à lui (une calebasse ou n'importe quel autre récipient), où sa mère ou son père mettront, avant d e servir les autres, la quantité de nourriture nécessaire à ses besoins alimentaires. • Un enfant qui a la diarrhée doit boire des liquides pour ne pas se déshydrater. S'il continue à se déshydrater et s'il vomit malgré les liquides qu'on lui donne à boire, il faut intervenir (si possible .à l'hôpital) en lui administrant des liquides par voie nasogastrique ou intraveineuse (solution de glucose à 5% ,·'solution physiologique) (page 400). • Une femme enceinte ou qui allaite a besoin chaque jour d'une alimentation équilibrée et abondante, riche surtout en protéines, en vitamines, en calcium et en fer. • La collectivité doit réserver les meilleurs aliments aux enfants, aux femmes enceintes et à celles qui allaitent. Il serait important pouvoir organiser dans chaque village un petit réfectoire gratuit pour les enfants, les femmes enceintes et les nourrices.

QUELQUES EXEMPLES D'ALIMENTS POUR ENFANTS DE 4 MOIS À 2 ANS, FACILES À PRÉPARER.

• Fruits. C'est le premier aliment qu'il faut introduire dans le régime de l'enfant. On peut lui donner un peu de jus de mandarine ou d'orange, avec une petite cuiller, pur ou mélangé à une purée d'autres fruits. Pourvu qu'ils soient mûrs et bien écrasés à l'aide d'une fourchette ou d'une cuiller. on peut donner à l'enfant de petits 63


morceaux de papaye, de banane, de mangue, d'avocat, de goyave, d'ananas, d'abricot, selon la production et la disponibilité locale. On peut aussi mélanger à la purée de fruits un peu de lait en poudre. S'il y a des oranges ou des mandarines donnez une petite euH~ 1er de leur jus, une à trois fois par jour. • Bouillie de farine grillée. Mettre une à deux cuillerées de semoule (ou farine de blé, de riz, de millet, d'orge, d'avoine) dans une casserole sur le feu, sans eau ni matières grasses; remuer sans arrêt avec une cuiller en bois jusqu'à ce que la semoule devienne brune. Ajouter par la suite une demi-cuillerée d'huile ou de beurre ou de margarine, et bien incorporer la matière gtasse à la semoule, en mélangeant rapidement le tout. Ajouter petit à petit une tasse d'eau froide, en remuant constamment sur le feu. Cuire à petit feu pendant un quart d'heure. Ajouter à la fin une petite cuillerée de sucre et, si on en trouve dans la région, une petite cuillerée de fromage râpé (avec le couteau ou avec une râpe à fromage). • Soupe de légumes. Mélanger ensemble, en petite quantité, plusieurs types de légumes: pommes de terre épluchées, igname, carottes, navets, haricots, pois chiches, lentilles, choux, épinards, blettes, etc. selon la saison et la disponibilité. Faire cuire longuement dans un litre d'eau, jusqu'à ce que celle-ci soit réduite à la moitié. Passer au tamis ou à travers un mouchoir bien propre. Bien mélanger avec leur bouillon. Ajouter par la suite une ou deux tranches de pain grillé sur le feu et émietté, ou une petite cuillerée de riz, de tapioca ou d'une autre farine. Faire cuire pendant quinze à vingt minutes, de façon à épaissir la soupe. • Oeuf à la coque. Plonger un œuf frais entier avec sa coquille dans de l'eau froide. Mettre sur le feu et porter à l'ébullition. Laisser bouillir pendant une seule minute. Servir l'œuf avec un tout petit peu de sel, et le donner à l'enfant à l'aide d'une petite cuiller, après avoir cassé l'un des deux bouts de la coquille. • Bouillie de riz et de haricots. 2 c;uillères à soupe de haricots secs ou de pois-chiches, 2 cuillères à soupe de riz, 1 tasse d'eau, 1 cuillère à soupe de sucre et 1 de lait en poudre (facultatif). Piler dans un mortier ou moudre les haricots et le riz jusqu'àles réduire en poudre. Mélanger cette farine avec l'eau, en l'ajoutant peu à 64

peu, dans une petite casserole sur le feu. Faire bouillir pendant 15 minutes sans arrêter de mélanger. Ajouter le lait et le sucre et, si nécessaire, encore un peu d'eau, laissant cuire pendant encore 5 minutes. • Purée de haricots et légumes. Un morceau de patate douce ~~··u de pomme de terre ou d'igname ou de taro) grand comme un poing d'enfant, une poignée de feuilles de manioc (ou d'épinards ou de blettes ou d'amarante) hâchées finement à l'aide d'un couteau, une pincée de sel, 2 cuillères à soupe de farine de haricots secs au de pois chiches, 1 cuillère à soupe de lait en poudre (ou 4 cuillères de lait naturel). 1 tasse d'eau. Peler la patate, la couper en 8 morceaux et la mettre à cuire avec la farine de haricots dans peu d'eau, pendant 15 à 20 minutes. Ajouter les feuilles de manioc et 1~ sel et faire cuire pendant 5 minutes encore. Passer au tamis, pressant bien le tout à l'aide d'un fond de verre. Ajouter le lait et faire bouillir encore 5 minutes sans arrêter de mélanger. • Bouillie de bananes et d'arachides. Faire griller lentern~::nt trois cuillères à soupe pleines de cacahuètes épluchées, jusqu'à ce qu'elles deviennent marron clair. Les piler dans le mortier. Eplucher une banane, l'écraser le plus possible à l'aide d'une fourchette et la mélanger aux cacahuètes pilées. Ajouter un peu d'eau bouillie jusqu'à obtenir une espèce de crème. Ajouter éventuellement un peu de lait en poudre. • Viande, poulet, foie ou poisson. Prendre un peu de viande ou de poulet ou de foie ou de poisson. bouillis ou rôtis; découper d'abord en tout petits morceaux qu'on écrasera bien en les battant avec la lame d'un couteau sur une planche en bois. Le donner à l'enfant à l'aide d'une petite cuiller, après avoir ajouté un peu de sel. Tous les aliments décrits ci- dessus doivent être donnés à l'enfant immédiatement après avoir été préparés. il né faut jamais les conserver pendant un ou plusieurs jours parce qu'ils peuvent soit s'altérer par fermentation soit être contaminés par les mouches ou les cafards (voir page 285~ et donc nuire à la santé. La personne qui prépare à manger devra avoir les mains parfaitement propres et


respecter scrupuleusement les règles de l'hygiène.

MALNUTRITION CHEZ L'ENFANT

bonne nutrition

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malnutrition

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Mesure de la circonférence du bras chez l'enfant

On peut distinguer chez l'enfant une malnutrition légère et une malnutrition grave. La m alnutrition légère est souvent difficile à diagnostiquer au cours d'un seule visite médicale. L'enfant sousalimenté ne grandit pas autant qu'il devrait pour son âge, et son poids n'augmente pas d'une façon régulière. Par conséquent, pour comprendre si l'enfant est sous-alimenté, il faut le peser tous les mois en notant le poids et l'âge (en mois) sur une fiche faite exprès afin de vérifier sa courbe de croissance et comparant les valeurs notées à la courbe normale. Remplir cette fiche peut sembler difficile mais, avec l'aide d'une personne experimentée, on apprend à le faire en quelques minutes. Les chiffres inscrits horizontalement représentent les mois de l'enfant. Dans les cases qui se trouvent au-dessous de ces chiffres on doit écrire le nom du mois au cours duquel la visite a eu lieu. Les chiffres inscrits verticalement représentent le poids de l'enfant, en kilos. La courbe de croissance est normale lorsque son tracé demeure entièrement dans la zone blanche. Si par contre elle descend au-dessous, l'enfant est sous-alimenté. Dans le dessin on a tracé, comme exemple, trois courbes de croissance: celle d'un enfant normal (en rouge), celle d'un enfant sous-alimenté aboutissant à la mort (en noir), et celle d'un enfant souffrant d'une malnutrition passagère, rééquilibrée par la suite (en bleu) . Si 1' on ne dispose pas d'une balance pèse-bébés, on peut déceler la malnutrition en mesurant la circonférence d'un bras de l'enfant. Chez l'enfant sous-alimenté, (âgé de 1 à 5 ans), cette circonférence est inférieure à 12,5 cm. Pour procéder à 'cette opération l'AS. peut fabriquer lui-même un instrument de mesure en découpant une petite bande en plastique {par exemple, dans une vieille radiographie) ou en tissu, d'un demi-centimètre de large environ, et en y marquant d'un trait de couleur la mesure de 12,5 cm. La circonférence doit être mesurée à mi-hauteur du bras, tenu baissé le long 65


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Si la petite bande est en tissu ii faut faire attention qu'elle tt'll..récisse pas au lavage (la recôntroler avec un mètre). 11: 11 ( ;o qui concerne la malnutrition grave chez l'enfant, on peut la Htt;o unoître presque toujours à première vue. Elle se manifeste 111 nu; d eux formes: • l11 1;o r p s .

Quelques causes de malnutrition chez l'enfant

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• Kwashiorkor, dû essentiellement à un apport insuffisant de protéines à l'organisme (même si les autres s ubstances y sont en abondance); • Marasme, dû à un apport insuffisant de la nourriture dans son ensemble, c'est-à-dire, de la quantité globale des aliments. Lus s ignes de malnutrition grave chez l'enfant sont resumés à la puge 68.

n ans le kwashiorkor, la présence d'œdèmes peut masquer la perte de poids musculaire et parfois même provoquer une augmentation du poids par rapport à la normale. C'est seulement par une observation attentive que l'on pourra remarquer que l'enfant, plus que g ras, est gonflé, œdémateux. L'œdème se localise surtout dans les régions déclives du corps: a ux chevilles, au dos du pied, dans la région antérieure du tibia, dans la région sacrale. Pour le mettre en ·évidence il suffit d'appuyer un doigt sur le point qu'on examine et de g arder la pression pendant quelques instants; l'empreinte due à la pression demeure visible plusieurs secondes dans un tissu œdémateux, tandis qu'elle disparaît rapidement dans les tissus normaux graçe à l'élasticité de la peau. Dans le marasme, au contraire, le poids est toujours inférieur à la normale et l'enfant a un aspect décharné, squelettique, un visage marqué par une expression vieillie très caractéristique. Si on soulève la peau du ventre, en la pinçant avec deux doigts, le pli qui s'est formé reste évident pendant quelques secondes à cause de la perte d'élasticité et la réduction de la couche souscutanée.

• Misère (mauvaise récolte, calamités naturelles, pauvreté chronique) • ignorance-des parents (alimentation e rronée ou insuffisante, alimentation au biberon) • paludisme • autres maladies infectieuses qui affaiblissent l'organisme (rougeole, coqueluche, varicelle, oreillons, tuberculose) • gastro-entérites aigües et chroniques • helmint hiases intestinales (ascaridiose, ankylostomiase, schistosomiase) • mère décédée ou séparée du mari ou gravement malade (tuberculose, lèpre, etc.) • naissance d'un autre enfant.

Prévention de la malnutrition chez l'enfant Le meilleur système pour prévenir la malnutrition chez les enfants (tout comme chez les adultes) est sans aucun doute l'augmentation de la production alimentaire dans la collectivité, qu'il s'agisse d'aliments végétaux ou d'origine animale (viande, poisson, lait, fromages), et leur distribution selon les besoins de chacun et non selon les intérêts égoïstiques des plus puissants· ou des plus malins. Mais, en attendant de telles améliorations, qui pourraient demander des mois ou même des années, l'AS. pourra déjà, de lui-même, prendre certaines initiatives importantes au sein de la collectivité: • pour éliminer les pertes dues à une mauvaise conservation de aliments; • pour orienter la population sur les problèmes de la nutrition (éducation sanitaire). Les pertes d'aliments dues à une mauvaise conservation carres67


Les signes de malnutrition grave chez l'enfant kwashiorkor retard de croissance muscles hypotrophiés tissu sous-cutané reduit œdèmes cheveux fragiles et décoloréS" lésions cutanées appétit conservé diarrhée déshydratation foie augmenté de volume anémie humeur irritable facilité aux infections faciès typique

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68


1" IIH lt •tt L:.~o u vent à 20-30% des récoltes . Les rats en sont les princi1" 1' 1x 1 tli :pottsables ayant une prédilection particulière pour le lll tllll , lw; céré ales, les légumes et généralement pour tout ce qui 1111 1 H'l('o l1.6 dans les campagnes africaines. La lutte contre les rats (1 Hl{ll ' ?,81) - à l'aide de pièges, de poisons, de chats, et par la cons1t ttol.t<>n d'entrepôts où les rats ne peuvent pénétrer - est une conltlltltllon importante que l'A.S. peut apporter à la lutte pour une 1111 ' 1llo t1 re nutrition. Encourager le perfectionnement des systèmes l1 t1dit.ionnels de dessication, de fumage et de salaison, pour une tttt nllc ure conservation de certains aliments (poisson, viande, cer11111 tl-i végétaux), est un autre apport valable à la portée de l'A.S .. litt 11utre secteur où l'A.S. peut faire preuve de nombreuses initiativoH est l'orientation de la collectivité, et en premier lieu des pattlttls d'enfants qui ont moins de 5 ans, sur les problèmes de la nu'' it.ion. Etant donné que les enfants représentent les futurs adul1o:; ct, de ce fait, l'avenir de la nation, la collectivité doit avoir des 11 Uc ntions particulières à leur égard. Pour grandir harmonieusetiiOnt, les enfants doivent être bien nourris: par conséquent, la colloctivité doit leur réserver les meilleurs aliments. Et vu que l'enlnnt commen ce à se former dans le ventre de sa mère et que, plus ta rd, sa croissance est conditionnée par la quantité et par la bonne qualité du lait maternel, la collectivité devra destiner les meilleurs aliments également aux femmes enceintes et à celles qui allaitent. Ce sont là des principes que l'AS. devra faire accepter par la collectivité. Mais les obstacles à surmonter seront nombreux car, comme partout dans le monde, il est difficile de changer les habitudes séculaires des populations dans ce domaine. Mais l'AS. ne devra pas pour autant se décourager et abandonner l'action entreprise ; il devra agir en ayant toujours pleinement conscience du fait que son œuvre pour une meilleure nutrition est de la plus grande importance et qu'elle représente un des éléments fondamentaux de la lutte pour la santé. Les initiatives pratiques que l'A.S. peut prendre au niveau des familles, des collectivités d'écoliers et de tout la population seront traitées dans le chapitre de la prévention maternelle et infantile

(page 329). Nous voulons ici souligner un principe essentiel qui doit toujours être tenu en compte par l'A.S.: il devra commencer son action éducatrice seulement après avoir constitué un Comité de Santé de village bien solide, capable de lui fournir un appui pour faire face aux différentes initiatives intéressant toute la collectivité. n est donc très important qu'il sache bien choisir ses alliés et qu'il aborde dès le début la question de la responsabilité politique et sociale avec les divers leaders de la région. Sans ce Comité des responsables, tout initiative dans le domaine de la nutrition, ainsi que dans n'importe quel autre domaine de la santé, sera très difficile, et même impossible à réaliser.

MALNUTRITION CHEZ L'ADULTE Chez l'adulte également, une alimentation insuffisante soit en quantité soit en qualité (insuffisance de protéines ou de vitamines) peut provoquer la malnutrition. Ses causes, à part la misère chronique avec une conséqu.ente assomption insuffisante d 'aliments, peuvent être dues à une maladie infectieuse grave et de longue durée (tuberculose, trypanosomiase, leishmaniose viscérale, etc.). à une affection chronique du tube digestif (ulcère gastro-duodénal, diarrhées récidivantes ou chronique, amibiase), à une tumeur maligne de l'intestin, à des facteurs d'isolement social des personnes agées ou invalides restées sans parents qui les assistent (des malades mentaux ou des lepreux abandonnés par les parents et les amis). Les principaux signes de malnutrition sont représentés par : l'amaigrissement du corps, t out d'abord au niveau sous-cutané,.puis au niveau des masses musculaires, les œdèmes aux jambes, la peau sèche, gercée et squameuse, parfois une hipertrophie des glandes parotides (un signe qui peut rester permanent même après la guérison de la malnutrition), anémie, basse tension artérielle, sensation de fatigue, signes d'avitaminoses tels que la stomatite angulaire, la pellagre et autres . Les conséquences de la malnutrition sont: un rendement inférieur 69


sur le travail à cause de l'insuffisance d'énergie physique, une réceptivité élevée pour les maladies infectieuses (par exemple, la tuberculose ou la lèpre) par suite du manque de défenses organiques, une attitude mentale de résignation et de fatalisme passif, un amaigrissement toujours plus accentué allant jusqu'à la cachexie (voir page 101) et aboutissant à la mort. La lutte contre la malnutrition des adultes est liée, à part les cas de maladies organiques, à l'augmentation de la production alimentaire dans la communauté, comme on a souligné à propos de la malnutrition des enfants et à une distribution plus juste soit de la terre soit des aliments produits. Le problème n'est pas si simple à résoudre. L'A.S. doit en analyser les raisons, cas par cas, en intervenant avec la thérapie ou avec l'éducation; dans les cas au dehors de ses possibilités, en stimulant la communauté à une prise de conscience de la réalité dans le but de chercher ensemble les solutions plus appropriées. La malnutrition des adultes représente un problème chronique dans beaucoup de pays du continent africain et ne doit pas être considérée comme si elle constituait un problème aigu et passager qu'on pourrait résoudre à court terme avec des mesures d'émergence. Pour cette raison les aliments envoyés, dans plusieurs occasions, par les organismes internationaux ou par des nations étrangères, pourront être utiles seulement pendant des moments d'émergence exceptionnelle (guerre, tremblement de terre, inondation ou dans les camps des réfugiés); mais s'ils seront distribués pendant de longues périodes à des populations indigeantes, ils deviendront toujours dangereux car ils détourneront la communauté des initiatives qu'elle aurait pu prendre, ils l'habitueront à une attente passive et à une attitude de mendicité, ils donneront de l'essor aux commerces malhonnêtes, à la facile corruption, aux favoritismes.

70


3. LES MALADIES ET LEURS CAUSES Quand dit-on qu'une personne est malade? Qu'est-ce en réalité que la maladie? Quelles sont les causes qui provoquent les différentes maladies? De quelle façon sont-elles provoquées? Quelles sont les lésions élémentaires et les plus complexes qui déterminent les manifestations des maladies? Quelles sont les réactions de défence de l'organisme? L'A.S. doit savoir répondre à toutes ces questions, car les réponses précises, scientifiques, à ces questions constituent ses meilleures armes pour lutter contre l'ignorance, la superstition, les tabous dans le domaine de la santé.

L'ÉTAT DE MALADIE La santé est un équilibre parfait de l'organisme qui se manifeste par un bien-être p hysique, mental et social. Lorsque cet équilibre est troublé par une cause q uelconque (et c es causes p euvent être nombreuses) la maladie survient. La maladie est donc un état de déséquilibre de l'organisme, dans l'une de ses structures ou dans l'une de ses fonctions.

LES CAUSES DES MALADIES Les causes provoquant les maladies sont appelées facteurs ou

agents causaux des maladies. Toutefois, pour qu'une maladie se développe, il faut que l'agent causal rencontre dans l'organisme une réceptivité ou prédisposition. Cette r éceptivité peut être grandement influencée par les conditions sociales et économiques de l'individu (par exemple, mis è re, dénutrition, fatigue) et varier en fonction de l'G.ge, d e l'ali-

mentation, du climat, d'une diminution de résistance due à des maladies qui ont précédemment affaibli l'organisme, à des intoxications ou encore à une constitution physique plus fragile de l'individu et à la présence ou non d'anticorps (page 76) . C'est la raison pour laquelle, en présence d'un même agent causal, certains individus tombent malades et d'autres non. Les causes provoquant les différentes maladies de l'organisme humain peuvent être groupées de la manière suivante :

• agents physiques: chaleur, froid., traumatismes; • agents chimiques: substances chimiques diverses, poisons , drogues, alcool, médicaments à trop fortes doses; • agents infectieux et parasitaires: virus, bactéries, protozoaires, champignons, h elminthes; • facteurs carentiels: avitaminoses, .carences de protéines , de calories, de sels minéraux; • facteurs dégénératifs: par usure des cellules, des tissus et des organes, comme en cas de diabète et de rhumatisme chronique (les causes de ces altérations ne sont pas bien connues) ; • facteurs psychiques: dûs à des conflits entre l'individu et son environnement social, ils peuvent provoquer des maladies mentales ainsi que des maladies physiques (dites psychosomatique); • facteurs héréditaires: c' est-à-dire transmis héréditairement dans les familles, comme certaines maladies du sang (drépanocytoses), l'albinisme, etc.; • tumeurs: leur origine n'est pas entièrement connue. Elles se divisent en tumeurs bénignes et en tumeurs malignes.

73


LES PROCESSUS DE DÉFENSE DE L'ORGANISME

Les causes des maladies agissent sur l'organisme de façon différentes, provoquant selon leur nature et leur importance des lésions au niveau des cellules, des tissus, des organes ou de l'organisme tout entier. L'organisme réagit de différentes manières grâce à des mécanismes de défense soit locaux, soit généraux.

L'inflammation L'inflammation ou phlogose est un processus de défense local contre les agents nocifs aux cellules et aux tissus, qui ont pénétré dans l'organisme; elle se manifeste par l'action d e groupes de cellules spéciales (cellules du tissu conjonctif et cellules du sang) qui englobent, détruisent et éliminent les agents nocifs; et par des humeurs s'écoulant à travers les parois vasculaires dans le foyer d'inflammation et qui exercent une action neutralisante, agglutinante, d'anticorps, etc .. L'ensemble de ces éléments constitue ce que l'on appelle l'exsudat. L'écoulement d'humeurs à travers la paroi des vaisseaux est rendu possible par une perméabilité particulière des parois, qui sont habituellement parfaitement imperméables au sang. L'exsudat, selon sa composition, peut être défini: catarrhal ou mu-

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Inflammation due à la pénétration d 'une épine

queux, séreux, fibrineux, purulent, hémorragique, muco-purulent, séro-fibrineux, etc..

Le processus de défense est caractérisé localement par les phénomènes suivants:

• dilatation des vaisseux locaux avec augmentation locale de la circulation et par conséquent un afflux majeur de sang dans la zone enflammée; • pennéabilisation des vaisseaux avec transsudation de liquide plasmatique et de cellules spécialisées

(exsudat) ayant des fonctions défensives et agressives; • destruction éventuelle des agents de la maladie par les composants de l'exsudat. Du point de vue clinique, un foyer inflammatoue présente locale-

74


ment cinq caractéristiques: tuméfaction chaleur rougeur (quand la peau est claire) douleur trouble de la fonction de l'organe atteint.

En fonction de sa durée et de son évolution, l'inflammation peut se manifester sous

• formes aiguës: de brève durée, à évolution rapide; • formes chroniques: de longue durée, à évolution lente; • formes spécifiques: elles sont dues à des agents d'infection particuliers (comme le bacille de la tuberculose, le tréponème de la syphilis, le bacille de la lèpre), présentant une évolution caractéristique propre à cha~ cune d'entre elles et qui les différencie de toutes les autres formes d'inflammation. Souvent à la réaction locale de défense fait suite une participation générale de l'organisme qui peut se manifester avec·une élévation de la température - la fièvre - accompagnée par une sensation de malaise diffusé, courbature, maux de tête, perte de l'appétit. Tous ces troubles relèvent d'une action due aux poisons microbiens ou toxines, sécrétés au niveau du foyer primitif. L'organisme entier participe finalement à sa défense avec des réactions générales particulières qui font partie du chapitre de l'immunité .

L'immunité L'immunité est un état de résistance de l'organisme à des substances étran gères, généralement de nature protéique et non alimentaire, qui ont pénétré à l'intérieur de l'organisme même. Toutefois, ce terme s'applique plus particulièrement à l'immunité con-

tre les agents des maladies infectieuses, les virus et les bactéries, c'est-à -dire à la résistance de l'organisme aux infections. L'immunité fait donc partie des mécanismes généraux de défense de l'organisme contre les agents infectieux. Les caractères distinctifs de l'immunité sont: • la formation d'anticorps, c'est-à-dire de substances défensives produites par des éléments du sang et du tissu conjonctif, par des ganglions lymphatiques et par la rate, capables de bloquer, de tuer et de détruire les agents infectieux; • la spécificité ou capacité de produire des anticorps spéciaux agissant exclusivement contre une catégorie de microbes donnée. En d'autres termes, la pénétration d'un virus ou d'une bactérie provoque la formation d'anticorps agissant spécifiquemènt contre ce microbe et non contre les microbes des autres maladies; • sa longue durée dans le temps, c'est-à-dire la capacité de conserver, pendant plusieurs années, cette résistance spécifique. C'est la raison pour laquelle de nombreuses maladies, une fois contractées pendant l'enfance, ne se contractent pas une deuxième fois à l'âge adulte,l'organisme ayant conservé la faculté immédiate de reformer, si cela est nécessaire, un grand nombre d'anticorps spécifiques. Les figures à la page 76 donnent un exemple simplifié des phénomènes immunitaires qui se produisent normalement dans le corps humain à la suite de la pénétration de deux différents virus. L'immunité peut être naturelle, c'est-à-dire résultant spontanément de la pénétration accidentelle de différents microbes, ou bien artificielle, c'est-à-dire provoquée par des moyens artificiels (vaccination). Nous pouvons donc considérer la vaccination comme une méthode destinée à assurer une immunité artificielle par l'introduction de microbes (virus ou bactéries) ou de leurs produits (comme les toxines) dûment atténués de manière à ne pas être dangereux pour l'organisme, mais capables toutefois de provoquer la formation d'anticorps . En outre, l'immunité peut être active, c'est-à-dire déterminée par 75


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1. Pénétration d'un virus (rougeole) dans J'organisme. On peut voir, à droite, une cellule de défense (lymphocyte) au repos.

2. Apparition d'anticorps spécifiques (antirougeoleux) par stimulation du lymphocyte, due à la présence du vi rus (substance étrangèr'e à l'organisme).

3. Destruction du virus par les anticorps spécifiques.

5. Pénétration d'un second virus (varicelle) dans l'organisme. Les anticorps antirougeoleux présents ne l'atlaquent pas.

6. Apparition de nouveaux anticorps spécifiques contre le virus de la vari celle, due à la nouvelle stimulation du lymphocyte.

7. Destruction du virus de la varicelle par les nouveaux anticorps. Les anticorps antirougeoleux n·y participent pas.

Exemples de réactions immunitaires dues à la pénétration de virus dans l'organisme 76

4. Persistance des anticorps spécifiques, pendant une longue période dans l'organisme, même si Je virus de la rougeole a désormais d1sparu. Ces anticorps sont prêts à assurer la défense au cas où le virus réapparaîtrait.

8. Persistance des anticorps spécifiques, aussi bien contre le premier que contre Je second virus, pendant une longue période, pour assurer la défense contre une autre pénétration éventuelle des 2 virus.


Ja réaction de défense de l'organisme, comme dans le cas de la vaccination, ou bien passive si les anticorps nécessaires sont fournis l;out prêts à l'organisme en injectant un sérum qui les contient<iéjà (par exemple, un sérum antitétanique ou antidiphtérique, prélevés du sang des animaux ou des personnes déjà immunisées contre ces maladies).

L'allergie Etroitement liée aux phénomènes immunitaires parce que fondée sur les mêmes mecanismes de réaction, mais avec une signification pathologique, l'allergie est cette susceptibilité particulière, ou hypersensibilité, que certains organismes manifestent à l'égard de diverses substances inoffensives en elles-mêmes (pollen des plantes, certains aliments, certains médicaments, quelques détersifs, etc.) venues en contact avec eux. Cette intolérance à 1' égard de ces substances, dont fait preuve 1' organisme de certains individus, se manifeste par des tableaux cliniques différents selon la zone de l'organisme intéressée: forme bronchique, avec manifestations asthmatiques; forme nasoconjonctivale, accompagnée de larmoiement, éternuements et écoulement du nez; forme intestinale, avec diarrhée; forme cutanée, avec urticaire ou eczéma. Si cette intolérance est généralisée, il peut y avoir des manifestations particulièrement graves et violentes appelées choc anaphylactique. Ce choc peut se produire lorsqu'on introduit un sérum ou un médicament par voie intraveineuse ·ou intramusculaire, alors que l'organisme a déjà été sensibilisé à cette substance par une injection précédente.

et son action sont encore mal expliquées par la science. Elle est due essentiellement à une altération du mécanisme de la thermorégulation, ce qui fait que la température du corps s'élève et se maintient pendant une période, qui peut être brève ou longue, à un niveau supérieur à la normale. En plus de l'augmentation de la température (au-dessus de 37°37.4° C.) la fièvre est caractérisée par une accéleration du pouls et de la respiration, par de l'épuisement, par un manque d'appétit, parfois par des maux-de-tête ou par des douleurs musculaires. Dans certains cas, le paludisme par exemple, elle est précédée de frissons. On distingue les différents types de fièvre suivants:

• fièvre continue: lorsque les variations entre température maximale et minimale durant 24 heures ne dépassent pas un degré; • fièvre rémittente: quand ces variations vont de 1 à 3 degrés; • fièvre intermittente: quand ces variations baissent de plusieurs degrés, allant jusqu'à des périodes de température normale ou a pyrexie; • fièvre récurrente: accès de fièvre continue et élevée, de la durée de quelques jours, entrecoupés de périodes de rémission; • fébricule: élévation de la température de la durée de quelques heures, oscillant entre 37° et 38° C. et qui réapparaît chaque jour parfois pendant de très longues périodes, généralement aux mêmes heures.

La fièvre Elle constitue un phénomène assez complexe, peut-être lié aux processus généraux de défense de l'organisme, mais son origine

La disparition de la fièvre peut se produire rapidement, en quelques heures (par crise), ou bien graduellement en quelques jours (par lysis). 77



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79


LÉSIONS ET ÉTATS PATHOLOGIQUES ÉLÉMENTAIRES

Ci de suite nous énumerons les lésions élémentaires et les tableaux pathologiques plus communs, suivis de leur définitions. Pour aider l'A.S. à en connaître non seulement l'aspect extérieur mais aussi la structure au dessous de la peau, nous en reportons aussi le dessin schématique illustrant leur formation vue en section. Abcès : collection circonscrite de pus qui se développe dans une cavité formée par la fusion de tissus, à la suite d ' une inflammation de type aigu. En général cette inflammation est causée par des bactéries (staphylocoques ou streptocoques ou autres espèces) dites pyogénes (entraînant la formation du pus). Le t issu mort qui se délimite et se détache à l'intérieur de l'abcès est appelé bourbil-

abcès

furoncle

phlegmon

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kyste

tumeur maligne

thrombose et embolie

lon.

Furoncle: abcès se développant au niveau de la racine d'un poil (appareil pilo-sébacé). Phlegmon: inflammation diffuse du tissu cellulaire (conjonctü), qui tend à s'infiltrer et à s'étend re. TI peut être superficiel ou profond. Panaris: inflammation purulente au niveau des parties molles favus ou anthrax d'un doigt (voir page 114). Anthrax: agglomération de plusieurs furoncles tendant à se réunir et à s'étendre. Son siège est dans le derme et le tissu sous-cutané (voir page 106). TI est causé par des pyogènes. Abcès froid: collection de pus qui s'est formé lentement dans un tissu, sans signes apparents d'inflammation, causée par des germes de maladies particulières dits spécifiques (de la tuberculose, de la syphilis, de l'actinomycose}. na tendance à devenir chronique. Kyste : tuméfaction creuse, ayant ses propres parois; son contenu peut être: liquide, crémeux, purulent, solide, etc .. Tumeur: formation pathologique d ue à la croissance de cellules qui se multiplient de façon indépendante et irrégulière, autrement dit en dehors du développement normal d'organes et d'appareils. tumeur bénigne 80


On distingue les tumeurs bénignes et les tumeurs malignes. Tumeur bénigne: il s'agit d'une tumeur qui, tout en se développant, demeure bien circonscrite sans envahir d'autres tissus et sans se répandre dans l'organisme. Elle ne met pas la vie en danger, à moins qu'elle ne touche le cerveau ou d'autres organes importants. Tumeur maligne: il s'agit d'une tumeur qui s'accroît en s'infiltrant dans les tissus voisins et en se répandant jusqu'à d'autres organes, au moyen de colonies de cellules tumorales (métastases}, par voie circulatoire ou lymphatique. Elle met la vie en danger. Nécrose: mort de tissus ou de cellules, dans l'organisme vivant. Gangrène : mortification étendue de tissus, parfois avec décomposition et putréfaction, dans l'organisme vivant. Varice : dilatation permanente d'une veine ou d'un vaisseau lymphatique avec altératiqn de la structure de ses parois. Thrombose: formation à l'intérieur du cœur ou d'un vaisseau sanguin d'un caillot dérivé des éléments composant le sang. TI peut être causé par des alt érations des parois des vaisseaux, par un ralentissement du courant circulatoire, par des altérations des composants du sang. Embolie: passage dans la circulation d'un corps solide (caillot sanguin qui s'est détaché) ou fluide (globules graisseux) ou gazeux (bulles d'air) susceptible d'obturer un vaisseau en bloquant ainsi la circulation du sang dans le territoire de tissu irrigué par ce vaisseau. Infarctus: nécrose de tissus dans un organe, due à l'arrêt local du flux de sang artériel, et causée en général par une embolie ou par une thrombose. Œdème: infiltration de liquide dans les tissus. Si l'œdème est généralisé à tout le corps, on l'appelle anasarque. L'œdème peut être dû à des causes mécaniques (obstacles au niveau de la circulation veineuse, force cardiaque affaiblie), à des causes inflammatoires (altération de la perméabilité des vaisseaux) ou bien à une altération dans la composition du sang ou du liquide des tissus (œdèmes dyscrasiques) comme dans les anémies graves, dans les leucémies, dans la malnutrition grave, la cachexie, les affections réna-

les. Ascite : épanchement de liquide dans la cavité péritonéale. Elle peut être due également à des causes mécaniques (stase circulatoire dans l'insuffisance cardiaque, débit difficile de la veine porte ou de la veine cave dans la cirrhose du foie, dans la bilharziose, dans le cancer du foie), à des causes inflammatoires au niveau du péritoine (péritonite tuberculeuse, cancéreuse, etc.), à des altérations de la composition du sang (anémies graves, malnutrition grave, cachéxie, affections rénales). Stase sanguine: ralentissement de la circulation hématique qui provoque une stagnation de sang dans le système veineux d'une région déterminée du corps. Elle est accompagnée généralement d'un œdème et, si elle intéresse le système de la veine porte, d'une ascite. Anoxie: état de souffrance cellulaire dû à un apport insuffisant d'oxygène dans les tissus. Elle peut être provoquée par des maladies de cœur, par des hémorragies, par des thromboses, par une mauvaise oxygénation pulmonaire (asphyxie, asthme, œdème pulmonaire aigu), ou par un état de choc. Emphysème: gonflement d es tissus par infiltration d'air ou de gaz. Dans l'emphysème pulmonaire s'ajoute aussi une per":e d' élasticité du tissu pulmonaire, avec dilatation permanente des alvéoles. Hémorragie: écoulement de sang hors des vaisseaux sanguins. Selon les vaisseaux concernés, on distingue les hémorragies artérielles, veineuses, capillaires et mixtes. Selon leur siège, on distingue les hémorragies internes, intéressant les organes profonds ou les cavités internes; les hémorragies internes extériorisées, intéressant les canaux communiquant avec l'extérieur (tube digestif, voies aériennes, voies uro-génitales) et les hémorragies externes, avec écoulement de sang directement à l'extérieur de la peau ou des muqueuses apparentes, dues à des plaies ou à d'autres causes. 81


Cicatrice: une cicatrice est constituée d'un tissu de nouvelle formation qui a remplacé les tiSl?US détruits par une blessure ou une perte de substance d'au tre .origine (ulcération, brûlure ou procés inflammatoire destructif). Une cicatrice peut être normale ou vicieuse (rétractile, douloureuse, etc.) ou chéloide (avec formation d'un cordon fibreux épais et dur). Le tissu cicatrisé est de toute façon toujours fibreux et peu élastique. La cicatrisation peut être rapide, en peu de jours, et s'effectuer par première intention, comme dans le cas d'une coupure lineaire bien s~turée et où il n'y a ni infection ni perte de substance; ou plus len- Guérison d'une plaie avec formation de tissu cicatriciel tement, pendant des semaines ou des mois, par seconde intention, s'il y a eu perte de substance ou un procès infeciieux qui a empéché la guérison et retardé la soudure des bords de la lésion. Carie dentaire: processus pathologique d 'origine pas e ncore tout à fait connue. Elle commence par la surface externe de la dent et conduit à la n écrose des tissus durs, entraînant le ur ramollissement et évoluant vers la formation d'une cavité. Brûlure: altération des tissus provoquée par l'action locale de la chaleur, sous des formes différentes (flamme, liquides bouillants, vapeurs). On distingue les brûlures du premier, du deuxième e t du troisième degré. Une brûlure du premier degré atteint l'épiderme et les couch es superficielles du derme ; elle provoque un œdème local, une sensation intense de chaleur, une d ouleur aiguë; s'il s'agit de peau claire, un éryth ème se rend visible localement. Une brûlure de deuxième degré atteint tout le d e rme et une partie du tissu sous-cutané; en p lus ·des manifestations précédentes, on a la formation des phlyctènes. Une brûlure du troisième degré atteint les couches plus profondes - telles que les muscles, les tendons,les os - et détermine la nécrose des tissus. La zone est insensible à cause de la destruction des terminaisons nerveuses. Par suite d'une chale ur particulièrement intense et prolongée il peut se vérifier la carbonisation des tissus. 82

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Carie dentaire et son évolution

3e degré avec carbonisation des tissus

30 degré

Différents types de brulûres


LÉSIONS ÉLÉMENTAIRES DE LA PEAU Tache: altération d e la couleur de la peau, circonscrite, non rélevée, de forme, de couleur et de dime nsions variables, ne s 'effaçant pas sous la pression. Erythème: rougeur circonscrite ou diffuse due à une augmentation de la circulation locale (hypérémie), qui disparaît sous la pression. Il n'est visible que sur le s peaux claires. Vésicule : petite élevure de l'épiderme, circonscrite et qui contient un liquide séreux. Bulle: élevure légèrement plus volumineuse que la vésicule, localisée dans l'épiderme ou entre l'épiderme et le derme, contenant du sérum. La bulle causée par une brûlure s'appelle phlyctène. Pustule: petite élevure circonscrit e, re mplie de pus, localisée dans l'épiderme. Plaque ortiée ou urticarienne: é lément éruptif de l'urticaire, constitué par une plaque saillante circonscrite, arrondie ou avalaire, de consistance ferme, de dimensions d'une lentille à une large nappe, le plus souvent multiple et confluent. Elle s'accompagne toujours de démangeaiso ns vives qui portent au grattage. Sur la peau claire la plaque à une coloration rose. Papule: petite élevure circonscrite, solide, siégeant dans l'épiderme, persistante mais se résolvant spontanément. Nodule : infiltrat solide localisé, de forme arrondie, persistant, qui se situe dans le derme (tubercule) ou dans l'hypoderme (gomme). Erosion: perte de substance très superficielle qui guérit sans laisser de cicatrice. Elle est due à des causes non traumatiques, mais généralement infectieuses ou allergiques. Excoriation: perte de substance très superficielle (au niveau de l'épiderme), due à un léger traumatisme et qui guérit sans cicatrice. Ulcération: perte de substance au niveau des téguments, causée par un processus pathologique destructif des tissus ou par une gangrène . Rhagade: ulcération linéaire en forme de fissure, dans les zones

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où les téguments sont soumis à des tensions (sphincter anal, sphincter oral).

LÉSIONS TRAUMATIQUES ÉLÉMENTAIRES

Contusion: lésion causée par un traumatisme avec meurtrissure des tissus, mais sans rupture de la peau. Ecchymose:> léger épanchement de sang dans les tissus, visible sur la peau, dû à la rupture de petits vaisseaux sous-cutanés; le plus souvent elle est provoquée par une contusion. Hématome: épanchement de sang dans les tissus dû à la rupture de vaisseaux plus importants. Plaie: lésion traumatiqu e produite par un agent mécanique (épine, clou, couteau, etc.), interrompant la continuité de la peau ou d'une muqueuse. Suivant la nature de cet agent on peut distingu é: les piqûres, les coupures et les plaies par ûne arme à feu. Les coupures peuvent être simples ou linéaires, con tuses, en lambeaux et avec perte de substance. Selon leur profondité, on distingue les plaies en: superficielles, profondes, pénétrantes dans une cavité, transperçentes de part en part. Déchirure musculaire: ruptur9 plus ou moins étendue des fibres d'un muscle, durant et sous l'influ e nce de sa çontraction. Entorse ou foulure: altéra tion au niveau d'une articulation et des tissus périarticulaires due à une distension brutale des ligaments. On distingue les entorses discrètes et les entorses graves (ruptures ou arrachement des ligaments). Luxation: déboîtement des deux extrémités osseuses d'une articulation de telle sorte qu'elles ne s'articulent plus. Fracture: rupture au niveau d'un os. Elle peut être incomplète (fêlure) ou complète, simple ou multiple (avec 2 à 3 fragments ou plus), sans déplacement ou avec déplacement, fermée ou ouverte (dans ce cas elle s'accompagne d'une plaiè). 84

contusion

ecchymose

par un instrument piquant

par un instrument tranchant

avec perte de substance lacérée et confuse

Différents types de plaies

hématome

en lambeau

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luxation

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multiple

ouverte

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Différents types de fractures 85


ÉTATSPATHOLOGIOUESPLUSCOMPLEXES

Coma : perte de conscience prolongée et complète avec la seule

conservation des fonctions fondamentales de la vie végétative (respiration, circulation, thermorégulation), due à des stimulations anormales des centres cérébraux. Les causes du coma peuvent avoir: • une origine à l'intérieur de la boîte crânienne: hémorragie cérébrale due à la rupture d'un vaisseau, épilepsie, méningite, encéphalite; • une origine hors de la boîte crânienne: coma diabétique, coma hépatique, coma urémique ou rénal, coma paludéen, coma tétanique, intoxication par barbituriques, par stupéfiants, par poisons, par alcool. Syncope: perte de conscience soudaine et momentanée, due à une anoxie cérébrale aiguë, liée le plus souvent à une absence d'afflux du sang au cerveau. Elle peut être due à des troubles cardiaques ou apparaître à la suite d'une altération de la circulation (hémorragies aiguës internes ou externes, douleurs soudaines, émotions violentes, coups à l'épigastre). Choc ou collapsus : dépression rapide et générale des fonctions de l'organisme due à une diminution de la masse de sang en circulation et à la diminution consécutive de l'apport d'oxygène aux cellules (anoxie). Cette diminution de la masse du sang est due à une rapide perméabilité des capillaires qui laissent s'écouler les liquides plasmatiques de l'appareil circulatoire dans les tissus. Le choc se manifeste par un engourdissement psychique, une asthénie intense, un pouls petit, rapide et faible, un abaissement de la tension artérielle, une respiration superficielle et rapide, des sueurs froides, une dilatation de la pupille, de la pâleur. Ses causes peuvent être nombreuses: hémorragie aiguë externe ou interne, douleurs ou gros traumatismes (écrasement d'un membre ou du thorax, forte contusion). fractures, interventions chirurgicales, quelques infections graves, brûlures, infarctus du myocarde, diarrhée profuse avec déshydratation, émotions violentes, réactions allergiques

enqourdissement psychique dilatation des puptlles

pâleur et sueurs froides nausee

respiration superficielle et rapide

asthénie intense hypotension

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pouls petit, rap1de et mou.

Choc 86


violentes (choc anaphylactique). Crise asthmatique: un spasme au niveau des bronches provoque une difficulté de respiration qui peut durer des heures ou des jours, avec des accès spasmodiques et une forte sensation d' étouffement. Les causes de la crise peuvent avoir des origines diverses: irritation ou inflammation des voies aériennes supérieures, phénomènes allergiques (pollen des plantes). émotions et autres causes psychiques (forme psychosomatique) . L'asthme peut également provenir d'une insuffisance cardiaque (asthme cardiaque) ou d'une insuffisance rénale (asthme urémique); dans ces cas, il présente des caractéristiques un peu différentes de l'asthme bronchique. Crise convulsive (épilepsie): elle est constituée par une succession rapide de brèves contractions musculaires involontaires dans tout le corps ou dans une de ses parties, précédées d'un spasme musculaire généralisé avec perte de conscience et parfois émission involontaire d'urine. Elle est due à une irritation de certaines zones du cerveau, pouvant relever de différentes causes: lésions traumatiques du crâne, maladies cérébrales ou méningées (encéphalite, paludisme, tétanos, rage, méningite), phénomènes toxiques accompagnés de fièvre élevée (chez les enfants), helminthes intestinaux (idem), empoisonnements, tumeur intracrânienne. Si la perte de conscience n'a pas lieu, il faut penser à une crise purement nerveuse (hystérie) ou à une insuffisance des glandes parathyroïdes (tétanie). Vomissement : émission involontaire du contenu de l'estomac par la bouche. n peut être causé par des affections du tube digestif (indigestion, ulcè re s gastroduodénaux, gastro-entérites aiguës), par le choléra, la péritonite, l'appendicite, des coliques hépatiques ou ré nales, des maladies du système nerveux central (méningites, en céphalites, tumeurs cérébrales), par les vertiges, le mal de mer ou d'auto, des empoisonnements, l'helminthiase intestinale (ascaridiase, voir page 168). Ictère ou jaunisse: coloration jaunâtre des muqueuses et de la peau (en cas d e peau claire) due au passage d a ns le sang de piglne nts provenant de la bile ou de l'hémoglobine. On distingue 3 types d'ictère :

• mécanique, causé par l'obstruction des voies biliaires par un cal-

cul ou par une tumeur; • hépatocellulaire, à la suite de maladies intéressant les cellules

du foie , telles que l'hépatite virale ou une intoxication du foie due à des médicaments; • hémolytique, à la suite de la destruction de globules rouges dans le sang, comme en cas de l'anémie drépanocytiqu e , de certaines maladies infectieuses graves (paludisme, septicémies), de l'empoisonnement dû à une morsure de serpent ou à l'ingestion de champignons vénéneux, des intoxications dues à des médicaments.

87


4. L'INDIVIDU MALADE ET LES MANIFESTATIONS DE DIFFÉRENTES MALADIES

Il faut distinguer: une Médecine Préventive qui, en éliminant les causes ou les possibilités de diffusion des maladies, cherche à prévenir, à vaincre les maladies mêmes avant qu'elles ne se déclarent; e t une Médecine Curative qui intervient lorsque l'individu est déjà malade pour le soigner et le rétablir. La première est évidemment plus importante que la seconde, car il est plus logique de prévenir une maladie, si l'on peut, que de devoir ensuite la soigner. Mais la seconde aussi a une énorme importance et surtout une grande valeur humaine car son but est d'aider immédiatement l'individu dans la douleur, l'abattement, la peur, c'est-à-dire quand il a besoin d'aide. Tant qu'il y aura des maladies, la Médecine Curat ive aura par conséquence une valeur d'aide envers ceux qui en souffrent et ne pourra donc jamais être négligée sur le plan humain. Tandis que les éléments de la Médecine Préventive sont exposés dans d'autres chapitres, nous donnons ici les éléments de base nécessaires pour pratiquer la Médecine Curative. Pour bien soigner, pour appliquer le traitement approprié en vue de la guérison du malade, il faut que l'AS. sache:

• écouter avec attention ce que le malade lui raconte, en le guidant dans son récit et en l'interrogeant pour recueillir les informations les plus importantes pour le diagnostic (c'est ce que l'on appelle l'Anamnèse);

• observer avec attention l'aspect général et détaillé du malade, à l'aide des yeux (inspection), des mains (palpation, percussion), de l'ouïe (auscultation). Ce contrôle methodique du malade s'appelle Examen Objectif (E. 0 .) ; il sert à relever les manifestations de différentes maladies, manifestations qui sont appelées symptômes lorsqu'elles sont perçues par le malade même, et signes quand celui-ci ne les remarque pas. Pour mettre en évidence les manifestations de maladies qu'on ne pourrait pas déceler autrement, on peut, dans certains cas, recourir à des examens de laboratoire ou à d'autres recherches spéciales (radiographies, etc.); • établir, sur la base de l'anamnèse et de l'E.O., un diagnostic exact, en différenciant la maladie en cause des autres maladies qui pourraient lui ressembler; • en prévoir le caractère plus ou moins dangereux, l'issue à court ou à long terme; c'est ce qui s'appelle le pronostic; • ce n'est qu'à ce stade que l'A. S. pourra prescrire un traitement approprié, ou décider l'éventuelle hospitalisation du malade. 91


ANAMNÈSE

EXAMEN OBJECTIF

Interroger avec gentillesse, écouter avec patience et attention ce que dit le malade, le guider dans ses réponses mais sans l'influencer: tout cela fait déjà partie, dans un certain sens, du traitement. En agissant ainsi, le malade aura immédiatement confiance dans l'AS., il sera soulagé de toute crainte et il sera aidé moralement à guérir. Le fait d'écouter distraitement, d'interroger de façon arrogante et autoritaire, ne peut que provoquer l'effet contraire sans obtenir de données valables. Pour chaque symptôme signalé, demander au malade comment et depuis quand cela a commencé, s'il se manifeste de manière continue ou par intermittence. Une anamnèse approfondie comprend les données suivantes : • Nom, âge, lieu de naissance, lieu de résidence, profession, état civil, habitudes quotidiennes (alcools, tabac, drogues). • Maladies importantes dans la famille (parents, frères et sœurs), nombre d'enfants venus au monde, d'avortements ou de mort-nés, d'enfants morts en bas âge. • Maladies importantes dans le passé: le malade n'a-t-il jamais craché de sang? a-t-il eu du sang dans les urines ou dans les selles? a-t-il eu des maladies vénériennes? a-t-il déjà été hospitalisé? a-t-il subi des opérations? a-t-il eu d'autres maladies graves? • Maladie actuelle: quand a-t-elle commencée? comment a-t-elle commencée? l'évolution, les soins pratiqués, la cause d'apparition attribuée par le malade. Tousse-t-il? a-t-il l'impression d'avoir de la fièvre? manque-t-il d'appétit? va-t-il régulièrement à la selle? urine-t-il régulièrement? a-t-il soif? a-t-il des douleurs quelque part? Si c'est oui, quel genre de douleur (qui pique? qui mord? qui brûle?) à quel endroit? se propage-t-elle ailleurs? combien de temps dure~elle? ·

L'E.O. du malade se fonde sur les quatre opérations suivantes:

92

1

inspection, palpation, percussion, auscultation.

Inspection L'inspection, ou l'observation approfondie d'un malade, est peutêtre l'acte le plus important de l'E.O .. On ne l'apprend qu'avec l'expérience et sous la conduite d'un bon maître. La simple inspection peut déjà donner à l'AS . de nombreuses et précieuses indications pour parvenir à un diagnostic correct. Par exemple, le visage du malade, son expression, le regard, certaines déformations évidentes du crâne, les manifestations pathologiques qui peuvent apparaître sur la surface cutanée, le teint, en définitive tout l'ensemble de l'aspect que l'on appelle faciès peut déjà révéler d'un coup d'œil la maladie dont souffre le malade avant même qu'il n'ait parlé. La manière de se tenir debout, de marcher ou d'être étendu, la façon dont il remue la tête, un bras ou une jambe malade, la façon dont il respire, et beaucoup d'autres petits signes peuvent également révéler à un œil attentif, par la simple inspection, de quelle maladie il s'agit. C'est pourquoi nous conseillons à l'A.S. d'exercer le plus possible ses facultés d'observation, d'avoir le "coup d'œil professionnel" . Nous avons donc décrit à la page 99 divers faciès caractéristiques et à la page 114 différentes mains caractéristiques pour l'habituer . à les reconnaître dans la pratique médicale, uniquement par la simple inspection.


Auscultation ' '" 111 nin est un organe de perception très important qui peut nous l1 tfo1rne r sur l'état du malade: sur sa température corporelle, sur la ' '' 11tlonnation de sa peau; sur la forme,le volume,les reliefs, etc. de , lé ~tl.riins organes profonds (rate, foie, reins, ganglions lymphatil fll (Hl ) ou des tuméfactions; sur leur consistance, leur possibilité de 1111 d é placer, leur sensibilité à la douleur. 1,11 palpation, comme on l'a déjà dit pour l'inspection, ne s'apprend ttti'A.vec la pratique et sous la conduite d'un bon maître. Rappelons noulcment qu'elle ne doit jamais être brutale mais délicate. On ollorchera à palper d'abord en surface puis en profondeur et l'on l.l ondra la main, si possible, parallèle au bord de l'organe que l'on vout palper. Il faut observer attentivement l'expression du visage 1lu malade pendant la palpation pour y lire les signes éventuels de ln douleur que l'on aura provoquée.

On peut procéder à l'auscultation avec ou sans l'intermédiaire d'un instrument spécial appelé stéthoscope ou phonendoscope, capable de concentrer le son provenant d'une zone choisie et donc de le faire entendre plus distinctement. Par l'auscultation on cherche à découvrir à l'intérieur du corps humain, à l'aide de l'ouïe,les changements éventuels qui se sont produits dans les battements cardiaques, dans les bruits respiratoires ou dans les bruits abdominaux, révélateurs d'affections des organes. A titre d'exemple: sur un foyer de pneumonie, on peut entendre des râles crépitants que l'on n'entend jamais dans un poumon sain; sur un abdomen avec occlusion, on n'entend pas les bruits normaux·dûs au passage des aliments pendant la digestion. Dans ce cas aussi l'expérience et l'enseignement direct sont indispensables et les meilleurs maîtres.

Percussion La percussion permet de délimiter un organe ou une portion d'organe ou de comparer une partie saine à une partie malade, en tira nt parti de la différence des sons provoqués par nos coups. Cette technique, elle aussi, ne peut s'acqué rir que par l'enseignement d'une personne expérimentée et par l'expérience personnelle. Il faut se rappeler que moins un organe est solide (c'est-à-dire plus riche en air). plus le son provoqué par la percussion sera fort, profond et long (faire l'essai sur son propre thorax en différents points). Plus un organe est solide (plus pauvre en air), plus le son sera haut, faible et bref (faire l'essai sur sa propre cuisse). A titre d'exemple, nous dirons qu'un lobe pulmonaire atteint de pneumonie donne un son de percussion plus aigu qu'une zone d'un poumon normal; sur une base pulmonaire avec épanchement pleural, le son sera également plus aigu que sur un poumon normal. Il sera bon de toujours comparer le son de percussion entre la zone malade et la zone saine pour en déterminer plus facilement la différence.

PROJECTION DE CERTAINS ORGANES SUR LES PAROIS DU CORPS. RÉGIONS ABDOMINALES

Afin de permettre à l'AS. de se souvenir plus facilment de la localisation des organes profonds du thorax et de l'abdomen qui, normalement, ne sont jamais visibles de l'extérieur, nous avons représenté, sur la paroi antérieure et postérieure du corps, les contours des principaux organes sous-jacents, comme s'ils étaient vus en transparence. Lors de l'E.O., l'abdomen est généralement subdivisé en 9 régions, suivant un schéma traditionnel indiqué sur le dessin. Il est nécessaire que l'A.S. connaisse exactement les limites de ces .régions ainsi que leur dénomination, vu l'usage courant qu'il en fera dans la pratique. 93


Vue en projection sur la paroi corporelle des organes internes 1. Cœur- 2. Poumon droit- 3. Poumon gauche - 4. Foie - 5. Estomac6. Côlon - 7. Rate - 8. Rein droit - 9. Rein gauche.

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Les régions de l'abdomen 1. Hypocondre droit - 2. Epigastre - 3. Hypocondre, gauche - 4. Hanche droite - 5. Mésogastre - 6. Hanche gauche - 7. Fosse iliaque droite - 8. Hypogastre 9. Fosse iliaque gauche


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J11':MA D'EXAMEN OBJECTIF

1J • 11: <>. c.;omplet correspond à un examen systématique de tous les 1V 11 111J!l!oils . Mais pour savoir pratiquer cet E.O. il ne suffit pas de ••wH di UJ un livre comme celui-ci; il faut avoir avant tout un bon '''''' '" • qui explique et enseigne avec patience et précision, et acfllltt tt o ns uite l'expérience pratique. C'est pourquoi nous nous liIll li 1 " "' à. énumérer ici, comme aide-mémoire, seulement les pha111111 ( lo l'E.O. et nous laissons au maître la tâche des explications.

examen aussi approfondi et il faut se limiter à un examen plus rapide, intéressant seulement les fonctions principales. Un examen hâtif et incomplet expose toujours l' A.S. à de graves erreurs de diagnostic. Afin d'éviter cela, c'est-à-dire pour acquérir à la fois rapidité et précision dans le diagnostic, il faut donc une grande expérience et une méthode exacte. Dans tous les cas, il sera très important de pratiquer l'inspection attentive du malade selon le s chéma suivant: Schéma d'Examen Objectif d'extrême urgence (au premier

• Etat général, état sensoriel, position et attitude du corps. • Constitution corporelle. Taille. Poids. • Conditions de la peau, des tissus sous-cutanés, des _ muscles, des os et des articulations. Présence d'œdèmes éventuels. • Pouls, respiration, tension artérielle, température. • Examen de la tête: faciès, yeux, pupilles, nez, oreilles, bouche, langue, dents, gencives, palais, pharynx, amygdales, haleine et voix. • Examen du cou: thyroïde, vaissea~ jugulaires, ganglions lymphatiques. • Examen du thorax: poumons, cœur, seins. • Examen de l'abdomen: foie, rate, colon, reins, orifices herniaires, endroits éventuellement douloureux, contractures éventuelles de la paroi. • Examen des organes génitaux externes. Exploration. rectale. Exploration vaginale. • Examen du système nerveux: motricité et trophisme, 'réflexes, sensibilité, sens spécifiques, psychisme. • Recherches spéciales: urines, selles, expectoration, examens radiologiques, etc.. Mais souvent, dans des cas d'urgence ou lorsqu'une foule de malades attend à la porte du dispensaire, on n'a pas le temps de faire un

coup d'œil) Observer: • Etat général, état sensoriel, position et attitude du corps • Couleurs des muqueuses et de la peau • Languè et lèvres • Pouls • Respiration • Tension artérielle • ·Température • Signes locaux • Eventuelles manifestations d 'alarme. Demander:

• • • • •

depuis quand le malade se porte aussi mal s'il souffr.e s'il vomit s'il saigne selles et urines: comment elles se présentent.

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L'État Général (E.G.)

J.a couleur de la peau, la langue, les lèvres

Dans quel état se trouve le sujet que nous examinons? Est-il vraiment malade? Est-il ou n'est-il pas en danger réel? En répondant à ces question, nous définissons ce que nous appelons l'État Général. Comprendre quel est l'E.G. signüie aussi comprendre immédiatement le degré d'urgence avec lequel on devra intervenir. À l'E.G. se rattache l'état sensoriel terme qui désigne l'ensemble de toutes les fonctions sensorielles. Un état sensoriel obnubilé, est un signe d'engourdissement de la conscience, qui peut être constaté dans certaines infections ou intoxications graves accompagnées de phénomènes toxiques cérébraux, ou bien qui peut être causé par un traumatisme crânien. Un état sensoriel "vigile" indique par contre que le patient est entièrement conscient de ce qui se passe autour de lui, autre ment dit que son c e rveau et ses sens n'ont pas été atteints par la maladie.

La couleur de la peau et des muqueuses peut fournir à un œil exercé des indications précieuses pour le diagnostic de certaines maladies du sang (anémies), du foie (ictère), de graves maladies du cœur ou des poumons. Un africain fortement anémié (à cause de l'ankylostomiase ou du paludisme), malgré sa peau sombre, a toujours un teint différent de la normale, presqu e terreux ou légèrement jaunâtre, surtout sur le visage et sur la paume des mains. ll est évident qu'il est plus facile de se rendre compte de la pâleur chez des individus à la peau claire. La couleur des conjonctives, des gencives, de la langue, de l'intérieur des joues, des ongles, est encore plus signüicative, sauf en cas d'inflammation locale (conjonctivite) masquant la pâleur. Dans l'ictère la couleur jaunâtre des conjonctives (et de la peau aussi, chez les gens à la peau claire) est très typique et permet presque toujours un diagnostic au premier coup d'œil. Chez les malades du cœur et des poumons, les lèvres peuvent devenir bleuâtres, un signe évident d'une mauvaise oxygénation du sang due au fonctionnement insuffisant de ces organes. La sécheresse de la langue et des lèvres révèle une déshydratation grave (voir page 323), ou bien un très mauvais état dérivant d'infections généralisées comme dans le typhus pétéchial (page 234) ou dans la péritonite aiguë (page 100).

La position du corps - la tacon de rester debout, assis ou couché ainsi que l'attitude prise par le patient pendant la visite, fournissent, au premier coup d'œil, un élément important pour le diagnostic. Par exemple, si le malade est couché sans force ou bien se tient à peine debout, cela signifie une grande faiblesse, anormale chez un individu sain. Dans certaines infections graves, l'attitude du corps peut devenir typique: dans la méningite, par exemple, il y a une rigidité typique des muscles de la nuque (voir page 200); dans le tétanos, il peut y avoir un spasme musculaire généralisé typique, avec raidissement de tout le corps (voir page 222); dans la pleurésie et dans la pneumonie,le malade s'allonge généralement sur le côté souffrant, pour permettre au poumon sain de mieux respirer; dans l'asthme, le malade préfère rester assis, le tronc bien droit et les mains pouvant saisir un appui; dans l'abcès hépatique amibien, le malade marche avec le bras droit plié et immobile, comme pour protéger son foie; dans certaines fractures, le membre fracturé est tenu d'une façon caractéristique, de défense, ou bien est immobile et comme détaché du reste du corps , etc.. 96

Une langue pâteuse indique souvent le mauvais fonctionnement de l'appareil digestif. Cela peut être dû soit à une cause irritative qui agit directement le long de son parcours (gastrite, entérite, duodénite, colite) soit à la présence de maladies infectieuses g énéralisées qui dérangent indirectement les fontions digestives.


Le pouls Chez n'importe quel ma.! ade, à plus forte raison s'il est dans un état g.rave, une palpation correcte du pouls est toujours une aide précieuse pour établir le diagnostic exact. Le cœur agit comme une pompe et, en enyoyant continùellement du sang nouveàu dans les artères, il provoque dans celles-ci, qui sont déjà pleines de sang, une expansion élastique à chaque pulsation. Cette onde d'expansion est ce que nous appelons le pouls artériel. Il est facilement perceptible en appuyant les doigts sur une artère superficielle, telle que l'artère radiale du poignet, mais aussi dans d'autres parties du corps (sur l'artère carotide au cou, sur l'aorte abdominale située profondénu;;nt dans l'abdomen, etc.) Lorsqu'on prend le pouls, il faut tenir compte de ses différents caractères: • la fréquence ou nombre de pulsations par minute. On compte normalement 70 pulsations par minute chez l'adulte, tandis que chez le n,ouveau-né, près de 140, pour diminuer graduellement par rapport à l'âge. La fréquence des pulsations peut être augmentée par de simples exercices de gymnastique, des efforts, des émotions psychiques, par l'action de certains médicaments (caféine), ou durctut la fièvre, à cause d'une hémorragie aiguë, dans les états de choc, dans les cas de diarrhées aiguës avec déshydratation, de péritonite, d'hyperthyroïdisme, etc.; elle peut diminuer dans certaines lésions cérébrales (traumatisme craniens), lésions cardiaques (bloc cardiaque), etc .. Pour compter la fréquence des pulsations du pouls on utilise une montre, calculant le nombre de battements que l'on perçoit en une minute. Si on n'a pas de montre, on peut utiliser une vieille méthod e pratiquée en Chine depuis 3000 ans: la comparaison entre la respiration de l'AS. et les pulsations du patient. Chaque respiration complète (inspiration et expiration) d'un individu normal au repos correspond en effet dans l'adulte à 4-5 pulsations. Si les pul-

sations sont moins de 4, on a la bradycardie; si elles sont plus de 5, la tachicardie. Il vaut mieux compter les pulsations pendant plusieurs respirations et en faire la moyenne. • le rithme ou régularité des pulsations dans le temps. Il est dû à un fonctionnement régulier du cœur. De petites variations passagères (extrasystoles) ont en général peu d'importance et peuvent se produire chez les individus normaux. Des lésions cardiaques graves peuvent au contraire se manifester par une irrégularité marquée du rythme qui se prolonge dans le temps, appellée arythmie totale du cœur; • la dureté ou tension du pouls. Elle est déterminée par le niveau de la tension artérielle. C'est pourquoi nous aurons un pouls dur en cas de tension élevée et un pouls mou en cas de tension basse; • Le volume ou force de l'onde. Elle est liée à la quantité de sang qui passe pendant chaque pulsation (et donc à la force du cœur), à l'élasticité des artères et à'la tension artérielle. Un pouls non seulement mou et rapide mais aussi petit est typique de l'état de choc. Un pouls plein est signe de bonne santé, mais s'il est trop plein il peut indiauer une tension trop élevée.

La respiration Observer comment respire le mGlade - de façon normale, ou bien plus profondément ou plus superficiellement et avec quelle fréquence (combien d'inspirations par minute)- est toujours utile et peut parfois se révéler de h plus grande importance. Par exemple, en cas de pneumonie chez l'enfant, il y a une augmentation bien nette de la fréquence de respiration: 60 ou 80 ou plus inspirations par minute, au lieu des 20 ou 30 normales. En cas d'asthme bronchique, la façon de respirer du malade est si typique qu'après l'avoir observée une seule fois , il est facile par la suite d'en établir le diagnostic. 97


La ten sion artérielle La tension artérielle (T.A.) est la force exercée par le sang sur les parois élastiques des artères. La source d'énergie qui pousse le sang est constituée par les contractions du ventricule gauche du cœur. On distingue une tension maxima ou pression systolique, correspondant au moment de la contraction du cœur (systole), et une tension minima ou pression diastolique, représentant la pression qui se maintient dans les artères pendant la période de repos du cœur (diastole). Pour mesurer avec précision la T.A. il faut un ::.~.ppareil spécial, le sphygmotensiométre (page 379). Mais, à défaut de cet appareil et lorsqu'on a une certaine expérience, on peut se rendre compte si la tension est plus ou moins élevée en prenant simplement le pouls. La tension élevée est appelée hypertension, la tension basse, hypotension. L'hypertension se manifeste en cas de coup de chaleur ou de coup de soleil, dans la prééclampsil9 et l'éclampsie (page 317), dans certaines maladies d e cœur et des vaisseaux, dans des maladies rénales et dans l'hypertension essentielle. Par contre l'hypotension se manifeste en cas de fièvres, d 'hémorragies, de diarrhées et surtout de déshydratation et de choc (page 86).

La température corporelle Lne hausse de la température accompagne souvent les maladies infectieuses. Le contrôle régulie r de la température d'un malade, je 2 à 4 f')iS par jour, aux mêmes heures (matin, midi, après-midi et soir), peut nous révéler l'évolution de la maladie. La courbe de la fièvre peut, dans certains cas, être typique de certaines maladies (page 78-79) et nous donner ainsi un élément de diagnostic. Faute d'un thermomètre, on peut comprendre si un malade a de la fièvre en lui touchant le front, qui est plus chaud que d'habitude, et en observant ses yeux, qui s ont plus brillants.

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FACIÈS CARACTÉRISTIQUES Pour habituer l'AS. à reconnaître certains faciès typiques d'éta Lu morbides bie n d éfinis, nous en avons indiqué ci-dessus quelques uns d es plus caractéristiques, en signalant les éléments essent ielli qui p erm ett ent de les distinguer.


Rougeoleux Manifestation typique de la rougeole (page 216), maladie qui atteint surtout les enfants . Le visage apparaît un peu gonflé par la présence de nombreuses petites taches lenticulaires (macules) légèrement soulevées, roses si la peau est claire, peu visibles au début mais palpables sur une peau foncée, répandues aussi sur le reste du corps. Yeux lannoyants, conjonctives enflammées, photophobie, fièvre et toux. Pendant la convalescence, une légère desquamation furfuracée.

Parotidique Manifestation de la parotidite épidémique ou oreillons. Chez les enfants ou les jeunes gens. Les glandes parotides. situées en avant des oreilles, se gonflent d'une manière caractéristique. La tuméfaction est accompagnée de fièvre et d'un malaise général; elle disparaît à la guérison. Chez les adultes, il peut y avoir des complications aux glandes sexuelles: orchite chez les hommes, ovarite chez les femmes. Une tuméfact10n analogue, peut se produire à la suite d'une malnutrition grave.

Pianique Manifestation du pian (page 210) en phase de dissémination secondaire. Habituellement chez les enfants, précédée ou accompagnée de fièvre et de douleurs ostéo-articulaires. Eruption de papules enflées, bourgeonnantes, de grandeurs diverses, souvent confluentes, surtout près de la bouche et des narines, avec des croûtes jaunâtres. Si l'on enlève la croûte, la papule apparaît rougeâtre et exsude un liquide visqueux. Sans cicatrices après la guérison. 99


Péritoni tique Appelé également hippocratique du nom de l'ancien médecin grec Hippocrate. C'est toujours un signe de danger grave pour la vie. n indique une infection aiguë du péritoine. à évolution rapide. Les yeux sont enfoncés et vitreux, les oreilles froides, Je nez effilé, les tempes et les joues creuses, les lèvres et la langue sèches, la soü intense.

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Cholérique Dans le choléra (page 172) et dans certaines diarrhées graves avec déshydratation. Aspect cadavérique, teint terreux (pâleur livide s1 la peau est claire), sueur froide et VIsqueuse, apathie ou abattement profond, yeux vitreux enfoncés, regard fixe, soif intense, dépress10n des parois abdominales, anurie, quelquefois crampes musculaires et vomissements.

Typhique Manifestation due à des phénomènes toxiques cérébraux dans le typhus (page 234) et dans quelques autres maladies graves (fièvre typhoïde, paludisme pernicieux). Aspect stupéfié, somnolent, parfois associé à: délire, forte céphalée, prostration, fièvre élevée persistante. Conjonctives rouges, regard fixe dans le vide; langue pâteuse, fuligineuse, brunâtre, tremblante. Respiration profonde, un peu haletante. E.G. grave.


Cachectique Dans différentes maladies chroniques fortement débilitantes et souvent mortelles (tumeurs malignes, maladies hépatiques graves , maladie du sommeil) ou en raison de très graves carences alimentaires. Le visage est creux, émacié par atrophie des muscles et du tissu sous-cutané, les yeux enfoncés, le nez effilé. Tout le corps présente le même aspect (cachexie) les os sont saillants ct la peau sc plisse.

Néphrétique Dans de nombreuses maladies graves des reins (néphrite aiguë, nephrose hpoidique). L'un des premiers signes qu1 apparaît est un œdème du visage. L'œdème est souvent localisé aux paup1ères (néphrite aiguë) ou peut se généraliser à tout le corps (néphrose). Les urines sont peu abondantes et peuvent contenir du sang (néphrite) ou une grande quantité d'albumine (néphrose).

Phtisique Dans la tuberculose pulmonaire chronique (page 230) ou dans d'autres maladies pulmonaires chroniques graves. L'expression est souffrante, les joues et les tempes creuses, les yeux brillants, le regard apeuré, la respiration difficile. On note toujours de la t oux, de la fièvre, un thorax décharné, une maigreur de tout le corps.

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Va rioleux Apparition de véstcules qui se transforment en pustules ombiliquées répandues sur le corps mais localisées surtout au v1sa ge et aux membres. Manifestations accompagnées de fièvre élevée. d'un E.G. grave, de p~o~tration. Si le malade ne meurt pas, les les10ns 9Uétissent en 15 jours, en lrussa?t d~s cicatrices. Quand les yeux sont attemts tl Y a danger de cécité. Aujourd'hui, la maladie a disparu grâce à la vaccination.

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Trypanosomiasique {période initiale) Une mamfestat10n précoce de l'invasion des trypanosomes dans l'orgarusme est révélee par l'hypertroph1e bilatérale des ganglions lymphatiques du tnru1gle postérieur du cou; ceux-ci peuvent étre plus ou moms douloureux, plus ou moms gros, en général durs élastiques ct mobiles; il peut y avoir auss1 um· augmentat10n de volume des ganghons dans d'autres parttes du corps; on note, par ailleurs: uèvre, pouls rapide, presence de trypanosomes dans le sang.

Trypanosomiasique (période finale) Quand la maladte est en phase avancée, c'est-à dirt' quand les t.ypanosomes ont envah1 Je hquide céphalo-rachidien, le sujet est atteint de la "malad1e du sommeil": céphalée mtense, somnolence accentuée, tremblements, amaignssement allant jusqu'a la cachexie. troubles psychiques. Le Vlsage app;uatt émacié, les yeux apeurés, les muqueuscb pâles; le malade est faible et abattu, il parait 1solé du monde extérieur.


Lépreux, dimorphe ou "borderline"

Lépreux, léonin

Lépreux, tubercoloide

Dans cette forme d e lèpre (page 196) les lésions sont formées par de nombreuses plaques de couleu r u n p e u t erne, a ux contours p as très nets, qui ne manifestent aucune tendance à guérir spontanémen t. n peut se produire des lésions des nerfs qui devienn ent donc plus épais e t palpables (page 124).

Dans la fo rme lépromateu se de la lèpre, le vis a ge peut apparaître comme gonflé, par d e s é p aississements irréguliers dûs à des n odules ou à des plaques , spécialement sur le fro nt, les oreilles, les s ourcils, le nez et les pommettes. On note la chute des sourcils, p arfois des lésions oculaires. La muqueuse nasale peut être envahie par des lésions ulcérées de même que les mains et les pieds. Certains troncs nerveux sont palpables.

Dans la forme tubercoloïde de la lèpre, les lésions sont constituées par des plaques de couleur plus claire que la peau saine, bien définie, aux bords nets et un peu relevés, avec diminution de la sensibilité locale. On remarque parfois une tendance spontanée à la guerison locale au centre. Les nerfs sont souvent atteints. Sur la figure, le nerf auditif, épaissi, est visible au niveau du cou (normalement, il n'est ni visible ni palpable) . 103


Du Lymphome de Burkitt Un des premters signes de cette maladte est la tuméfactiOn au niveau d'un des maxillaires ou d'autres os du visage. Si les os de l' orbtte sont touchés, J'œil est déplacé en avant. Il n'y a jamais d'ulcérations. Des tuméfactions peuvent apparaïtre au niveau du foie, de la thyroïde, des reins , des testicules, des ovaues. Il semble que cette maladie soit causée par un virus. Les sujets le plus souvent atteints sont les enfants de 2 à 4 ans. L'évolution est rapide. 104

Ankylostomiasique Dans l'ankylostomiase (page 166) il y a touJOUrs une anémte qui peut attemdre dans certams cas une forme très accentuée: la peau (chez les SUJets à la peau darre), la langue et les muqueuses visibles sont extrêmement pâles; il peut se prodmre un léger œdème du vtsage; il y a touJours une faiblesse intense et des brûlures ou des douleurs êptgastnques dues à la localisation dans le duodénum des ankylostomes.

Tétanique L'un des premters symptômes du tétanos (page 224) s e traduit par le fatt que le malade ne reussit pas à ouvrir la bouche (trismus) phénomène dü à la contracture des muscles masttcateurs. Dans l'effort qu'il fait pour l'ouvnr les coms de la b ouch e s ont étirés vers l'extérieur et vers le bas da n s une expression de sourire douloureux a p pelé "rire sardonique".


Actinomycosique Nodosités sous-maxillaires peu douloureuses, dures et ligneuses, puis se ramollissant. avec formation de plaques adhérant à l'os et de fistules secrétant un pus mal lié contenant des grains jaunâtres. (reproduits amplifiés dans le cercle). Pour les mettre en évidence, déposer du pus dans une éprouvette avec de l'eau, bien secouer et regarder au fond de l'éprouvette. C'est une maladie grave, chronique, due à des bactéries spécifiques.

Du Mal de Pott Il est dû à la localisation du bacille de la tuberculose dans une vertèbre. L'os malade est écrasé sous le poids de la partie supérieure de la colonne, provocant une déformation permanente qui se répercute aussi sur le thorax. Les premiers symptômes (qu'il faut déceler précocement si l'on veut sauver l'os) se manifestent par une douleur à une vertèbre et une rigidité dans les mouvements de flexion de la colonne . Formation d'abcès froids et paralysies par compression de la moelle épinière.

Du Charbon Après une brève période de prurit et de brûlure, localisée à l'endroit où a pénétré le microbe, se développe une papule qui se transforme en vésicule puis en escarre noirâtre. Autour de la première lésion se forment d'autres vésicules et une zone d'infiltration dure. œdémateuse. On note de la fièvre et une douleur locale . Si la maladie n'est pas soignée, elle peut être mortelle. Elle est due au bacille du charbon (page 238). Localisations plus fréquentes au visage et aux mains. 105


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De l'Impétigo

De l'Anthrax

Formation de croûtes d'un jaune brunâtre sur une base à peine irritée; la peau autour des croûtes n'est pas altérée. Les croûtes se forment par dessication rapide de petites pustules qui naissent sur une peau saine, sur une égratignure ou sur d'autres petites lésions infectées par des bactéries (staphylocoques ou streptocoques). Guérison sans cicatrice. Les lésions peuvent guérir à un endroit et apparaître à un autre tout proche.

C'est une agglomération de furoncles (page 80) qui ont conflués en produisant une nécrose sous-cutanée plus ou moins vaste. L'anthrax commence par une tuméfaction dure, douloureuse avec œdème dans la zone environnante, souvent accompagnée de fièvre élevée. Au bout de 4 ou 5 jours, plusieurs petits cratères s'ouvrent en sécrétant du pus. C'est une maladie grave, si elle n'est pas soignée, surtout si le sujet est diabétique.

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De l'Érysipèle Une égratignure ou une petite blessure, inféctée par des streptocoques, peut provoquer l'érysipèle. On note de la fièvre, parfois des frissons et localement une tension douloureuse de la peau qui est rouge, si la peau est claire, et un peu dure; entre la zone malade et la zone saine, on reconnaît souvent au toucher une limite nette. Quand elle n'est pas soignée, la maladie est dangereuse, surtout si elle est localisée au visage. Elle peut se transmettre, en particulier dans les services de chirurgie.


De l'Herpès Simple x Eruption axguë de petites vésicules groupées en un nombre vanant de quelques unités à phtsJeurs d1zames. qlll naissent sur une base irritée (rouge si la peau est claire) el qui se déssèchent rapidement avec une ermite jaune-bzun; elles apparaissent surtout autour de la bouche, du nez et des régions gémtales. La maladte guérit d'elle-mëme, mais peut récid1ver, presque toujours au même endroit. Elle est causée par un virus.

De l'Herpes Zoste r Après une brève période de prurit. de brûlure, de douleur locale, apparition de groupes de vésicules sur une base enflammée (rouge si la peau est claire). correspondant à la dtstnbuuon cutanée d'un nerf spinal. Elles se transfo11nent raptdement en petites escarres croûteuses. L'éruption très douloureuse, apparaît d'un seul côté, plus fréquemment au thorax, mats aussi au visage, à l'abdomen ou aux membres. Elle est causée par un v1rus .

Du Lupus Erythémateux Mam.festation cutanée d'une maladie générale grave. Les léstons (plaques) sont s ymétriques, en "papillon". se développ a n t sur les deux JOues el sur une partie du nez, peuvant ausst attemdre, le cu1r chevelu, les mains. Les lésions sont déhmitécs (roses si la peau est claire). couvertes de petites squames adhérentes et tendent à s'atrophler au centre. Sensibihté conservée. En général, l'évolution est lente, mats elle peut être rapide, avec fièvre, douleurs articulaires, lésions cardiaques, E.G. grave. 107


De l'Abcès Dentaire La joue est gonflée, douloureuse, chaude à l'endroit où une dent faisait malles jours ou les mo1s précédents. ll peut y a vou de la fièvre et des maux de tête. TI peut se former une fistule sur une genc1ve ou à l'extérieur de la joue d'où suinte du pus. L'abcès dentaire peut provoquer des infections généralisées dangereuses (septicèmie).

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De la Mastoïdite Douleur vive située derrière l'oreille avec fièvre et formation d'une tuméfaction qui décolle le pavùlon de l'oreille. D'habitude, la mastoïdite est précédée d'une otite qui a réc1d1vé plus1eurs fois. L'infection a pénétré dans l'os et est très dangereuse car elle peut se propager aux méninges et au cerveau.

Scrofuleux Forme chromque de tuberculose localisée aux ganglions lymphatiques du c ou, chez les enfants ou les adolescents. Un ou p luSieurs groupes de ganglions augmentent de volume certains devenant plus d urs, d 'autres restant mous; ils ne sont pas douloureux et restent mobiles sur les cou ch es profondes. Parfois l'un d'eux se ramollit, forme un abcès froid et se vide à l'extérieur. Les cicatrices sont caractéristiques.


D e la Gangosa

Manifestation tardive du Pian (page 210), résultat de graves lésions qui ont détrUit une partie des os du nez, du palais et des tissus mous adjacents. Les médicaments appropriés (pénicilline), tout en bloquant la progression des lésions, ne pourront jamais reconstruire les tissu s détruits, ce qui fait que le malade garde pendant toute sa vie des cicatrices qui le défigurent et lui donnent un aspect repoussant.

DuGundu TI semble que ce soit égalemet une manifestation du Pian. Le grossissement des os du nez et des parties nasales des maxillaires supérieures est d'habitude bilatéral et symétrique, et est associé à un écoulement purulent hématique des narines et à une céphalée intense. Si la maladie n'est pas soignée. elle tend à progresser. TI n'y a pas de douleur locale et la peau ne s'ulcère pas. Elle atteint habituellement les jeunes et les enfants. C'est une maladie rare.

DuNoma

La maladie atteint les sujets en bas âge surt out ceux qui s ont très affaiblis par d'autres maladies graves . Les lésions destructives commencent par une petite ulcération à l'intérieur de la bouche qui s'étend rapidement aux lèvres, aux joues et aux gencives, en détruisant les tissus mous jusqu'à l'os. Puanteur, fièvre élevée, état général grave . Si elle n'est pas soignée de toute urgence, elle conduit en peu de jours à la mort ou à des destructions irréparables. 109


Dré panocytique La maladie appelée drépanocytose peut provoquer des déformations des os du crâne. Le front est saillant avec des bosses frontales accentuées. Le malade est sujet à des crises d'anémie aiguë dues à la rupture des globules rouges qui se révèlent très fragiles, et à des crises douloureuses a vec tuméfaction soudaine des mains ou des pieds. La maladie se manifeste dès l'enfance. Elle est due à une altération héréditaue clcs globules rouges (hémoglobinopathie). 11()

Pellagreux Une carence en vitamine PP {alimentation très pauvre) peut causer la pellagre. Le patient est atteint par des lésiOns cutanées sur les zones les plus exposees à la lumière: front. JOues menton, cou, dos des mams, bras, pwds et Jambes. Les lésions sont constituées par des plaques où la peau devient ande, vJellle et rêche, compliquées de la présence de cloques. crevasses et desquamationsenlambeaux.Lamaladte est accompaynee Lie troubles psycluques (mélancolie). diarrhées, amaignssement, faiblesse.

Basedo wien Typique de la Maladie de Basedow, maladie due à un foncti01mernent exagéré de la thyroïde. Les yeus sont saillants, brillants; la sclérotique est vtsible tout autour de l'iris au lieu d'être en partie couverte par les paupières. Les battements des paupières sont moins fréquents que dans le sujet normal. On note la présence d'un goitre plus ou moins prononcé, de légers tremblotements des mains, de la nervosité, parfois d'un peu de fièvre, d'insonnie, d'amaigrissement. d'un pouJs rapide (tachycardie) .


De Care nce en vitamine A L'un des signes les plus importants est l'apparition sur la sclérotique , à côté de l'iris, de petites plaques sèches, blanchâtres, rugueuses (xérophtalmie). A vec le temps, m ais souvent en peu de jours, celles-ci provoquent des ulcérations qui peuvent mener à la cécité (kératomalacie). n peut y a voir aussi des lésions cutanées et au niveau des muqueuses. Cette carence se manifeste parfois comme complication de la r ougeole.

De Carence en vitamine B2 Lèyres sèches, avec présence de croûtes, crevasses aux coins de la bouche sans tendence à la guériso n . La langue peut devenir couleur rouge foncé, tout d'abord granuleuse puis, par la suite, lisse atrophique. n peut y avoir une sensation de brûlure aux yeux, des alt érations de la peau aux plis nase-labiaux, aux paupières, aux oreilles, au scrotum, à la vulve et à l'anus.

De Carence en vitam ine C Gencives enflées entre les dents, d'un rouge bleuâtre, douloureuses et saignant facilement. Elles s'ulcèrent souvent. Haleine fétide. Hémorragies faciles aussi bien dans la peau (pétéchies) que dans les muqueuses; asthénie, douleurs vagues surtout au niveau des jambes (hématomes sous-périostiques).

111


De Bec-de-lièvre Expression d'une malformation congénitale où les tissus embryonnaires de la lèvre supérieure, ou même des os maxillaires supérieurs, ne se sont pas parfaitement soudés. Déjà à la naissance, on s'aperçoit que la lèvre supérieure de· l'enfant est fendue par une incision plus ou moins profonde qui peut atteindre également l'os et le palais. L'enfant suce avec difficulté le lait du sein. On peut opérer en obtenant souvent d'excellents résultats. 112

Albinos Présent dès la naissance (maladie héréditaire), chez des sujets par ailleurs en bonne santé et psychiquement normaux. La peau est claire non seulement sur le visage mais également sur tout le corps, par manque du pigment brun normal. Les cheveux et les sourcils sont blancs, les yeux rouges avec photophobie prononcée. La maladie ne guérit jamais, mais elle n'est pas contagieuse.

Mongoloïde Présent dès la naissance (maladie congénitale). Les yeux ont une forme spéciale qui rappelle celle des Mongols ou des Chinois, les pommettes sont saillantes, le visage un peu plat, la bouche suvent ouverte, la lan gue grosse et fendillée. Le sourire est stupi· de, le développement mental retardé. Bien que le mongolisme soit incurable, il fal.tl traiter les sujets avec douceur et leur ap prendre à faire de petits travaux. Malad ttt rare, non contagieuse.


MAINS CARACTÉRISTIQUES Les ma ms peuvent avoir un aspec~ caraclêristique qui permet le dtagnosttc exact de la maladte. L'A.S. doi~ apprendre à les reconnaïtre par la seula mspectton à prellUère vue. 113


..

Desquamation toxique On peut avoir une desquamation toxique des mains à la suite de traitements avec des médicaments à base d'arsenic (utilisés par exemple dans la trypanosomiase). Elle peut persister longtemps après la suppression du médicament. Peut selocaliser aussi aux pieds, cou et visage .

114

Phlegmon de la main Par pénétration de microbes à travers une blessure inféctée d'un doigt ou de la main: la main est gonflée, tendue, chaude, très douloureuse. Le malade sent "battre" le sang dans la main. n y a de la fièvre. Le cas peut devenir très grave s'il n'est pas soigné.

Panaris Infection purulente à un doigt, par pénétration de microbes à travers une blessure parfois très petite. On note : gonflement, chaleur, douleur, pulsations internes et difficulté à bouger le doigt. S'il n'est pas soigné, il peut s'étendre à la main ou provoquer une infection généralisée.

Ec zéma Eruption de minuscules vesicules avec suintement séro-fibrineux, formation de croûtes et œdème léger. Sur les peaux claires, on note u n e rougeur. Par la suite se forment des é rosions, des desquama tions et des épaissements de la peau. Il est souvent dû au contact a ve c des substance s chimiqu es (allergie): ciment, détersifs, etc.

1


Pellagre

Vit illgo

Gale

C'est à la suite d'une carence 011 vitanuno PP q~e la ;r,aladie sc manifeste dans les zônes du corps exposée~ à la lumu)ro. C'est en effet touJOurs sur le dos des mams.le vi sage, le cou, les pieds, qu'apparaissent dos lêsions délunitécs. typ1ques; avec Jo temps, la peau devient épaisse. récho, gercée ct sc desquame en lambeaux.

Présence do plaques de peau claire, bien délimitées, généralemet confluontes ot symétriques. sans autres troubles do l'orga· msme. Plus souvent sur le dos dos mams ct los avant-bras, Je visage, Jo cou. Malacùe d'ongmo obscure, non contagieuse qut, en général. ne guérit jamais.

!.os espaces Interdig itaux des doigts et les poignets sont los endroits quo préfère J'acarus de la gale. On note des lésions do différents typos: courts sillons, fins, gnsâtres (à peu1o vis1blos à l'œil nu), papules, vésicules, pustules. lésions do grattage. Pnuit intense, ~;urtout la nu1t, lésions également à d'autres parties du corps (page 190)

115


Pian, dépigmentations A la suite de lésions pianiques guenes, avec des cicatrices étendues, la peau devient atrophique et perd son pigment. Les plaques sont semblables à celles du vitiligo mais avec la présence de cicatrices et l'origine en est différente. Il existe aussi d'autres dépigmentations semblables de la peau, d'origine inconnue.

116

Arthrose déformante Chez des sujets âgés, les doigts se déforment, se tordent en prenant des directions obliques. Des nodules consistants, attachés à l'os, se forment sur la partie latérale des dernières articulations interphalangiennes. Lors de mouvements, on perçoit de légers craquements.

Spina ventosa (dactylite tuberculeuse) Plus fréquente chez les enfants. Un ou plusieurs doigts se gonflent en fuseau à cause d'une inflammation de l'os. La lésion tend à s'ulcérer avec écoulement séreux grisâtre . Elle est généralement associée à d'autreR lésions : les adénites, la kérato-conjonctivi· te phlycténulaire, l'érythème noueux 011 des formes pulmonaires. On peut observe1 des formes semblables dans le pian.


Lèpre, réaction Manifestation aiguë d'hypersensibilité (probable allergie aux mêmes bacilles de la lèpre) en cours de lèpre. Les mains sont gonflées et douloureuses. Le gonflement atteint également le visage, d'autres zones où il y a déjà des lésions, et certaines troncs nerveux avec troubles de la sensibilité ou de la mot ricité {paralysie). On note la présence de fièvre.

Lèpre, mutilations A cause de lésions des nerfs, les tissus de la main ou du pied qui ont p e rdu la sensibilité sont soumis à des traumat ismes involontaires (brûlures, blessures) suivis d'infections; il s'ensuit des ulcérations et des pertes de substance qui vont jusqu'à la destruction de l'os.

Lèpre, paralysies En raison de lésions des nerfs de l'avantbras (median et ulnaire) on assiste au cours de la lèpre à des paralysies caractéristiques. La main prend une position dite "simiesque" ou "en griffe" . Les mouvements pour saisir ou garder un objet quelconque sont difficiles.

117

L


Doigts en baguette de tambour Dans les maladies chroniques du cœur (souvent congénitales} ou des poumons, on peut remarquer un grossissement caractéristique de l'extrémité des doigts. L'ongle pre nt un aspect arrondi appelé "en verre de montre".

IIH

Dré panocytose Chez les enfants de 6 mois à 3 ans, avec faCiès drépanocytique (page 110). Les mains gonflent soudainement, en devenant dou loureuses et chaudes comme s'il s'agissait d'une inflammation de l'os. La phase douloureuse dure de 1 à 2 semaines. Elle est provoquée par de petites tromboses au mveau des capillares de la main, souvent en cours de paludisme.

Tétanie. En raison de troubles du métabolisme d t• calcium (mauvais fonctionnement de parathyroïdes) on peut avoir, spécialement chez les femmes et les enfants, des crises d'asthénie intense avec sensations d'évanouissement, accompagnées de contractions musculaires aux mains et aux pieds, qui durent des minutes ou des heures. La main prend une attitude caractéristique (main obstetricale).


LÉSIONS GÉNITALES CARACTÉRISTIQUES Les organes gérùtaux peuvent être.s1èges de procés inflammatoires, manifestastions de maladies transrruses par voie sexuelle. L'A.S. devra savoir reconnaître ces maladies à travers la simple inspection et 1'annannèse, de façon à pouvoir les soigner d'une façon précoce et empêcher à temps leur transmission à d'autms individus; ou du moins il devra êtrè capable de les soupçonner pour envoyer le patient chez le médecin et pour faire les analyses de laboratoire nécéssaires au diagnostic. Pour la blénnorragie et la syphilis voir à la page 170 et 220.

119


MALADIES TRANSMISES SEXUELLEMENT

agent pathogène

Syphilis

Blennorragie ou Gonorrhée

Granulome vénérien (Donovanose)

Treponema pallidum

Neisseria goJJonbeae (rmcrobe) 2 à 14 JOUIS (en général 3 à 4 jours).

Donovama granulomatis

Écoulement purulent jaune verdâtre par l'urètre, brûlure en unnant; chez la femme il peut y avoir de légères mani· festat10ns mais toujours des pertes jaunâtres et il peut se produire des douleurs aux ovaires (annexite) et d'autres complicat ions (bartolinite, cy· stite). Prostatite et orchite chez l'homme; des complica· tians peuvent apparaître même à distance (arthrite, en· docardite). Formes chroniques avec sténose urétrale chez l'homme. Chez le nouveau-né, accouché d'une mère l:)lenorragi· que, on peut avoir des formes conjonctivales très graves (opbtalmoblennorré) .

Papule puis ulcération molle, veloutée, rougeâtre, granula· mateuse, aux bords ondulés, non douloureuse, ne touchant pas les ganglions lymphatiques, sans man1festations générales de maladie. Évolution lente. serpigineuse, avec lé· sions progressives par conti· guité.

(spirochète)

incubation manifestations cliniques

10 à 90 jours (en général15 à 30 jours)

Période primaire: érosion pws ulcération indolore arrondie. sur base infiltrée, lymphadénite, ingumale constante (cilancre et adénite satellite). Période secondaire: après 60

à 70 jours de la contagion, micropolyadénopathie. roséole (difficile â voir sur la peau noire), puis papules lenticulaires muqueuses et cutanées, parfois confluentes en plaques ·(condylomes plats). Période tertiaire: après 1 à 3 ans. ulcérations gommeuses à divers endroits, à lente évolution et indolores; lésions vi· scéra1es et osseuses; lésions du système nerveux et psychiques.

120

(microbe) de 2 jours â 5 mois (en général15 à 30 jours).

diagnostic de laboratoire

Examen microscopique en champ obscur d 'exsudats de Ja lésion. Réactions sérologi· ques spécifiques (RBW, VDRL).

Examen microscopique de l'exsudat, coloré au bleu de méthylène {mèthode Janet) ou au Gram (Gram· en grain de café, intraleucocytait:e).

Examen microscopique d'exsudat ou de curetage de l'ul· cère, ou biopsie, coloré au Giemsa.

traitement

Pénicilline 1-2 millions U . par JOUr pendant 10 jours, ou Tétracycline 2 g par ·jour pendant 10 jours. A répéter au bout d'un mois en se réglant ensuite avec les résultats des examens sérologiques.

Pénicilline 2 millions U par jour pendant 5 jours, ou Cotri· moxazole 4 comp. par jour pen· dant 5 jours, ou Tétracycline: 2 g par jour pendant 5 jours. En cas d e récidive, Pénicilline 5 millions par jour pendant 5 jours.

Nettoyage local avec antisepLi· ques. Tétracycline 2 gpar JOUI pendant 12 à 20 jours ou CAl•' idem, ou Streptomycine 1 q par jour pendant 10 à 20 jo w u


Ulcère mou

Lymphogranulomatose inguinale

Trichomoniase

Condylomes acuminés ou Crêtes-de-coq Papillome-vinzs

Haemophilus ducreyi

Clllamydia de la Iymplwgra·

TzyclwmoJJas vaginalis

(microbe )

nulomatose inguinale (microbe)

(protozoaire)

2 à 12 jours (en g én é ral2 à 3 jours )

2 à 30jours (en g é néral 10 à 20 jours)

2 à 14 jours

20 à 30 jours

Ulcérat ion mu.lt1ple ou simple , douloureuse. molle, aux bords irrégullers. pus ]aune verdâ tre. Evolution rapide. Les ganglions lymphatiques inguinaux ne sont pas atteints dans tous les cas mais seulement comme complication si la maladie est négligée.

Petite ulcération initiale sou-

Écoulement verdâtre ou jaunâtre, brûlure et prurit local, rares complications à l'utérus (endométrite) et aux ovaires (annexite) ; chez l' homme, seulement brûlures à la miction ou léger écoulement urétral muqueux.

Papillomes rougeâtres pédonculés, parfois confluents en chou- fleur, suppurations possibles, sans douleurs. sans ganglions lymphatiques tumefiés.

vent méconnue. Après 50 à 100 jours, fièvre, frisson, douleurs articulaires, gros ganglion lymphatique ingwnal suivi de plusieurs autres ganglions tuméfiés, ave c participation des tissus e nvironnants, en plastron, avec fistules multiple s ; pus blanchâtres: gnuneleux, liqu:ide ; cicatrices rétractées; rétrécissements rectaux chez les femmes à un stade avancé. Formes oculaires et pulmonaires dans les nouveau-nés accouch{:s de mères avec la lymphogranulomatose.

Examen microscopique de L'exsudat du chancre, coloré au Gram.

Test cutané de FreJ

Examen microscopique direct ou avec coloration (Giemsa)

Pas nécessaire

Nel;toyage local avec antiseptiques, Streptomycine 1g par jour pendant 10 jours, ou Télracycline 2 g par JOUI ou Cot.rimoxazole 4 comp. par jour pendant 10 jours.

Compresses chaudes, Tétracycline 2 g par jour pendant 10 à 14 JOUrs. ou CAF idem, ou Cotrimoxazole 4 comp. par JOUr pendant 10 jours.

Lavements vaginaux avec eau et vinaigre (1 cUiller à café dans un litre d'eau) ou acide boriqué 3 %; Metronidazole 800 mg par jour pendant 6 jours.

Ablation chirurgicale (curetage) ou applications de Po do phylline ou Nitrate d'argent 1 fois par semaine, compresses avec Permanganate depotassium 1 : 10.000. 121


Syphilis



POSITION DES PRINCIPAUX NERFS PALPABLES EN CAS DE

LÈPRE Dans la lèpre (voir page 196 ) certains nerfs, atteints par le processus infectieux, peuvent augmenter d'épaisseur jusqu'à devenir facilement palpables, alors qu'ils ne le sont pas, chez l'individu normal. C'est pourquoi il est important de connaître le parcours de ces nerfs qui, étant plus superficiels, sont faciles à contrôler lors de l'E.O., par simple palp a tion. Dans tou t cas suspect de lèpre, il faut 124

faire ce contrôle méthodiquement, zone par zone, en commençant par la tête et en allant jusqu'aux pieds. Les nerfs à contrôler ::;ont les suivants: 1) le nerf supra-orbitaire,environ à mi-sourcil; 2) le nerf sous-orbitaire, au-dessous de l'œil; 3) le nerf grand auriculaire, dans le cou, en oblique sous l'oreille; 4) le nerfradial. sur le côté externe du bras; 5)le nerf ulnaire, à l'intérieur du coude; 6) la branche cutanée du nerf radial, qui ressort dans le poignet latéralement vers le dos de la main; 7) le nerf médian, à l'interiéur du poignet; 8) le nerf poplité externe, derrière le genou, vers l'extérieur; 9) le nerf tibial p ostérieur, dans le pied, derrière la malléole interne.


4

1. 2. 3. 4.

Douleur hépatique ou vésiculaire Douleur intestinale (intestin grèle) Douleur intestinale (côlon) Douleur rectale

...-.~·

5. 6. 7. 8. 9.

Douleur à l'œsophage Douleur gastro-duodénale Douleur splénique Douleur appendiculaire Douleur herniaire

~ONES DE PROJECTION DE LA DOULEUR PROVENANT D'OR· GANESPROFONDS

Jne affection d'un viscère profond peut se manifester par une dou.eur localisée à la surface externe du corps, certaines fois aussi

1O. 11. 12. 13.

,

Nœud hystérique Douleurs intercostales Douleurs des annexes Douleur vésicale ou utérine

dans une région éloignée du viscère même. Nous donnons ici quelques exemples de cette projection de la douleur sur la peau, avec une origine soit des organes thoraciques soit abdominaux, dans différentes maladies internes. Les dessins sont pûrement indicatifs car il peut se vérifier des variations individuelles plus ou moins marquées. 125


14. Douleur bronchique 15. Douleurs dues à une toux persistente

126

16. Douleurs pleurétiques 17. Douleurs pleurétiques ou pulmonaires

18. Douleur en cas d'infarctus cardiaque 19. lrradiaUon dans l'angine de poitrine 20. Projection douloureuse dans l'herpès zoster thoracique


21. Douleurs des voies urinaires (coliques rénales, urétérales et vesicales)

22. Coliques rénales 23. Douleur vésiculaire 24. Douleurs pleuret1ques 25. Lumbago 26. Dôuleurs sciatiques.

Degrés d 'hypertrophie de la rate Rate 1 Rate 2 Rate 3

Rate 4 Rate 5

127


DEGRÉS DE GROSSISSEMENT DE LA RATE

La rate, en condition normale, n'est pas palpable . Mais elle peut augmenter de volume et devenir palpable à la suite d'une maladie tel que le paludisme, la schistosomiase, plusieurs maladies infectieuses, la léucemie, etc. (voir à la page 158). Le degrès de g rossissement de la rate est classifié selon la suivante éch elle: Rate 0 : représente la rate normale, non palpable. Rate 1 : rate palpable seulement en profonde inspira-

tion: Rate 2 : rate palpable également en expiration, mais ne

dépassant pas, comme limite maximale de descente, une ligne imaginaire parallèle à l'arcade costale gauche à mi-chemin entre cette arcade costale et le nombril. Rate 3 : rate qui franchit cette ligne mais sans dépasser le nombril. Rate 4 : rate qui dépasse le nombril mais n'atteint pas encore la fosse iliaque. Rate 5 : rate qui arrive dans la fosse iliaque gauche ou même dans la droite.

128


DIAGNOSTICS DIFFERENTIELS Dans la pratique quotidienne, l'AS. peut être appelé par un malade qui présente certains troubles comme par exemple des maux de tête, de la fièvre ou un état de faiblesse. Ces signes peuvent représenter des manifestations de maladies très diverses. Souvent même, le trouble peut être insignifiant en apparence mais cacher d'autres signes plus importants et plus· utiles pour établir le diagnostic exact. L'A.S. devra donc savoir reconnaître dans les différentes situations, quels sont les signes d'alarme (les signes qui font soupçonner la vraie cause du mal) , les mettre en évidence s'ils ne sont que peu apparents ou si le malade ne les accuse pas, et être capable de les mettre en rapport rapidement avec la maladie réelle en cours. C'est pourquoi nous avons énuméré ci-après différentes situations dans lesquelles le patient peut se présenter à l'AS., en indiquant quelles sont les manifestations d'alarme qu'il faut rechercher, quelles maladies peuvent être soupçonnées dans le cas où ces manifestations sont présentes et quelle est pour l'AS. la conduite à suivre. Le traitement conseillé est seulement indicatif car il doit dans tous les cas se conformer aux dispositions du Ministère de la Santé de son pays et aux médicaments disponibles. 129


/

Asthénie intense mdJJÜesta tions d 'alarme

maladie à soupçonner

que faire

pâleur mtense des muqueuses et de la peau

anémie

fer, médicaments polyvllol miniques, meilleure alinwu tat1on

pâleur mtense des muqueùses et de la peau, brûlures ou douleurs à l'épigastre, surtout à JeUn

aukylostomiaso (page 166)

examen des selles ; sïl nul postti[, bephenium ou 11111 bondazo lc, fer et. médwn monts polyvitaminiques

pâleur, selles norrâtres, pouls fréquent petit et mou, début aigu

hémorragi e gastnque ou mtestinale

compresse froid e s ur l'allclu men. hémostatiques, h ObJ 11 talisation u rg en te (av ec 1111 pare n t pour donne r son sang)

pâleur, hématurie q u oticlienn e

bilharziose urinaire (page218)

exam e n d es u ri nes; s'il ('fil p ositif, nirid a zole (hosplll.l h satlon)

püleur, paludisme t écent, splénomégalie

séquelles de paludisme ou palurlisme roco urran t (page206)

goutte épaisse; si elle est po sitive, antipaludéen s et fe r

fièvre dépuis plusieurs semaines, toux, amalgnssement, manque d'appétit

wl"'Hculosr> pulmomure (p age230)

examen mtcroscopique dt 1 l'expectoration; s'il est post ttf, traitement antituberc\1 leux pendan t 1 à 2 an s

chez une femme avec aménorrhée depuis 1 â 2 mo1s, début a1gu, pouls fréquent faible et filant, quelques pertes de sang foncé par le vagin, douleur abdommale

grossesse extra-uterme (page 315)

compresse froide sur l'abdo men, hémostatiques, h osp1 tahsation urgente (avec lm parent pour donner son sang)

!.oudame sans fièvre m douleur, mais sensauon de froid aux mams e~ aux pieds qui se raidissent, surtout chez une femme ou un eniant

tétanie

vttarrunc D, b icarbonate dn soude, rassurer le m a lade

maigreur accentuée. œdèmes des pieds et cheVIlles, !ès10ns cutanées de type pellagroïde, misère év1dente

malnutrition due à pauvreté

alimentatiOn appropriée, sol!danté de la part d e la com munauté


Blessures manifestations d'alarme

maladie à soupçonner

que faire

pénétrant une cav1tê

lésions fonds

d 'organes pro-

pansement, ant1biot•ques. antltcl<:lmquc. hospltalisatiOII d'lllgence

mfection, tétanos, lésions d'organes profonds

pansemem. .1111 •b•ouques, anutétamque, compœsses chaudes, hos p•tahsatJOn éventuelle

infection, dommage fonctionnel

pansement, antibiOtiques, hospitalisation éventuelle

lésion d'un vaisseau

tamponner; s• elle ne s'atréte pas. hospttabsat1on d'urgence (éventuellement avec application d'un tounuquet)

infection, tétanos

pansement, ant•b•ouques, antitétamquc, hospitalisaLion d 'urgence

depws plus1eurs jours, avec fièvre, enflure, tension de la peau

mfectwn, érysJpèle (page 106)

pansement, antibiotiques ou sulfamides, antitétanique

à un œil

lésion grave allant jusqu 'à la cécité

couvnr l'ani avec bandage sténle, antibiotiques, chez l'oculiste d'urgence

lésions de tendons ou

hosp1tahsat•on pour suture préClSC

profonde, par un mstrument p1quant avec faible épanchement de sang

avec perte de substance avec hémorragie

avec rétention de corps étranger

profonde, au p01guet ou à la mam, par une poin· te ou une lame

nerfs

131


Brûlure aux yeux, sensation de (voir également: lésions oculaires)

manifesta tions d 'alarme

maladie à soupçonner

que faire

rougeur conJOnctivale, bilatérale, avec ou sans fièvre, sécrétion muqueuse ou purulente

conjonctivité aiguë

collyre à l'argirol ou p tochtll similaire, compresses clt:111 des

rougeur conjonctivale unùatérale avec corps étranger dans un cul·de-sac conjonctival, Jar· moiement

rétention d'un corps étranger

extraction du corps étranuc•c (ou hospitalisation), collyre'

trachome

pommade ophtalmique â l'a uréomycine: chez l'ocuh!l te

rougeur conjonctiVale btlatérale, granulations à l'mténeur de la paupière supéneure

(pagé 226)

cils re pliés vers la cornée, rougeur conjonctiva· le, bord palpébral épajssi

trachome

pommade ophtalmique à l'auréomycine, chez l'ocuhs tc pour intervention

petite plaque ulcérée sur la cornée avec rou· geur conjonctivale

ulcère cornéen

pommade ophtalmique, an· tibiotiques, chez l'oculiste d'urgence

petites plaques blanchâtres sèches et rugueu· ses, au niveau de la cornée, avec ou sans ulcé· rations, chez l'enfant qui voit malle soir

avitaminose A (page 111) (parfois durant la rougeo· le) avec xérophtalmie

Vllarninc A, carottes, mangues, papayes; éventuellement chez l'oculiste

malaise général avec ou sans fièvre, rougeur bilatérale de la conJonctiVe, chez l'enfant qui n'a pas eu la rougeole

début de rougeole

aspJTine, v1tamme A, alimen· tat1on légère avec boissons abondantes

rougeur tout autour de l'ms, uru·ou bilatérale, pupille avec bord mterne irrégulier

onchocercose, lèpre, syphilis, autre iridocyclite

chez l'oculiste d'urgence

chez le nouveau-né de 1 à 2 jours, avec pus et gonflement palpébrale marqué

conjonctivite blenorragique (page 170)

pémcdlme, hospitalisation d'urgence


Brûlures manifestations d'alarme

maladie à soup çonner

chez l'enfant, avec surface brûlée supëneure à

brûlure grave

que faire

9%

chez l'adulte, avec surface brûlée supérieure à

brûlure grave

18%

profonde avec destruction de l1ssus (carbonisations)

brûlure grave

avec fièvre, oligurie, infection de la zone brûlée

brûlure compliquée

avec état de choc

brûlure compliquée

touchant une zone articulaire

risque de suites cicatn cielles a vec réduction des mouvements

touchant le visage

risque de lésions qui défi• gurent

touchant les organes génitaux

risque de lésions perm a · nentes

touchant les vo1es respiratoires

danger de mort imminen te par asphyxie

application d'eau gaze vaselinée

superficielle, sur une surface lirmtëc

avec des flictènes, sur une surface ne dépassant pas 9% (enfant) ou 18% (adulte)

traitement d'urgence: couvrir la zone brûlée avec des gazes stériles, réhydratation orale, aspirine ou codéine et hospitalisation du malade d'urgence (voir aussi page 402) en le faisant accompagner d'un parent qui puisse c:ionner son sono pour transfusion

brûlure du 2"degré

froide,

badigeonnages au mercuro· chrome, protection contre les mouches ou gaze vaseli· née

133


Céphalée intense manüestations d 'alarme

maladie à soupçonner

que faire

C1èvrc élevée, molaiSC, courbature, sans d 'autres symptomes Importants

début d'une maladie mfcctieuse aigue

E O. so1gné, attente vigilante. goutte épaisse, aspirine

fièvre élevée, fnssons, nsthëme mtense, pàleur

paludisme (page 206)

vom1ssemont, ng1c1Jté de la nuque. fièvre, fontanelle saJllante che7. les nourrissons, somnolence

méningite (page200)

goutte épa1sse. 81 elle est poSitive, antipaludéens pêmcllline ou sulfamides, hospüahsation d'urgence

écoulement de pus d'une oreille, ot1te aiguë, lièvre

otite aiguë

idem. avec gonflement derrière l'oreille

mastOïdite (pago 108)

chez los adultes, sans fièvre, persistante

llypertenswn

ch oz une jeu no personne ou un adulte, sans fièvre, saltuairemenL

cephalée essentiell e

ontù)IOtiques. hospitalisation d'urgence pnse de la tension artérielle, régtme sans sel, hospitalisation éventuelle ospirinc, ventouses à 1a nu-

s'irradiam d'un U!ll qu1 apparaît dur, rouge. avec pupille cWatéc, parfois vomissement

glaucome mgu

chez l'oculiste d'urgence

pendant la grossesse, œdèmes aux pieds et aux chevliles, vomissement ou nausée

prééclampsw (page 317)

examen des unnes. prise de la tension artérielle. hospitalisation d'urgence

à la suite d'une insolation. avec sensation d 'évanomsscmont

coup de soleil

à l'ombre. eau froide ou glace sur la tète

à la su1te d'un rhumc,localisée à la zone frontale avec ou sans écoulement nasal

sinusite

vaporisations, aspliÏne, éventuellement. antibiOtiques ou sulfamides

à la suite d'un coup sur la tête ou d'une chute, avec vomissement, troubles de l'orientation avec ou sans convulsions

hémorragie mcracranien ne (artère méningée)

hospitalisatiOn d'urgence (avec un parent pour donner son sang)

prolongée, persistante, pouls fréquent, avec ou sans fièvre, en zone de trypanosomiase, E.G. préoccupont

trypanosomiase (page228)

hosp1talisat10n

prolongée, persistante, avec pouls lent, vomissement. sans f1èvrc, avec pa rfolS troubles de la vue

tumeur intracrânienne

hosp1tahsation

compresses chaudes, annbiotiques ou sulfamides

que


Diarrhée aiguë manifestations d'alarme

maladie à soupçonner

que faire

évacuations fréquentes ct liquides. chez l'enfant avec ou sans vontlsscment, avec ou sans lièvre, agitation. les yeux un peu enfoncés, pouls accêlerë

déshydratation légère ou modérée due à diverses causes (gastro-entérite ruguë, paludisme ou autre maladie infectieuse)

réhydratation orale ou nasagastrique; en cas do f1èvre, chloramphénycol ou sulfatmdes; goutte épatssc; en cas de vom1ssement hospitalisatton

idem, mais E.G. grave, yeux très enfoncés mams et pteds froids, pouls presque tm perceptible. resptration rap1de

déshydratation grave (page 322)

réhydratation orale mais hospitalisatiOn d'urgence pour perfUSIOn I.V.

évacuations très fréquentes, liquides, chez l'a duite ou l'enfant, crampes musculaires, vomissement, unnes peu abondantes, E.G. grave

choléra ou diarrhée cho· 16riforme, intoxication alimentaire

réhydratation orale ou nasagastrique ou l.V., tetracycline ou sulfanudes , analeptiques, hospitalisation

selles crémeuses ou liqu1dcs, fréquentes ou non. fièvre élevée, état d'étourdtssement, pouls peu fréquent pm rapport à la température

fièvre typhoïde (page 186)

chlornmphénicol ou tétracycline

mucus et sang dans les selles, douleurs abdominales, ténesme, avec ou sans ftèvre, évacuations fréquentes ou non

amibiase, bilharziose, dysenterie bacillaire

examen des selles pllls, selon les résultats, métronidazole ou clloqumol ou nindazole ou sulfamtdes;

3 à 4 évacuations par jour, E G. mèdtocre sans ou avec peu de fièvre

giardiase, trichomowase mtestinale, amibiase, mauvaise alimentation (chez les nourissons)

examen des selles. alimentatiOn réglée, éventuellement métrontdazole

135


Douleur abdominale manifes tations d'alarme

maladie à s oupçonner

que faire

à la fosse 11Jaque droite ou à l'épigastre. fièvre. vom1sscment

appendicite aiguë

compresse froide locale, ho:> pitalisation d'urgence

ventre ng1de, dur, vomissement, fièvre, lèvres sèches, fac1ès péntonitique (page 100)

péritonite a1guë

tétracycline, hospitalisation d'urgence

avec ou sans f1èvre, avec ou sans vomissement, douleur mtenmttente, état général satisfai· sant, sans diarrhée

colique intestmale due a des helminthes ou au froid, aux aliments indi· gestès ou d'origine infec· tieuse

anamnèse approfondie, exa· men des selles, antihelmin· thique ou antispasmodique ou aspirine, selon le cas

avec ou sans fièvre, avec ou sans vomissement, localisée à l'hypocondre droit avec irradiation dorsale

colique llopatiquc, abcès amibien hépatique, hé· pa tite aiguë

antispasmodique, hospitali· sation

à l'épigastre. plutôt à jeun ou la nuit, se calme momentanément avec la nourriture

ulcère gastro·duod6nal, ankylostorniaso, anguil· lu/ose

recherche d'autres signes (anémie), examen des selles, puis bephenium ou a n tispasmodiques ou hospitalisation

avec hernie dure, qui n'est plus réductible môme si olle est pet1te

hernie étranglée

hospitalisation d'urgence

à l'hypogastre, surtout en urinant, avec ou sans fièvre

cystite aiguë, bilharziose

examen des urines, nitrofurantoïne ou niridazole

à l'hypogastre, avec rétention d'urine, gros glo· be vés1cal, chez un homme

hypertrophie prostatl· que, sténose urétrale post-blennorragique

bain de siège chaud, hospi· talisation d'urgence pour cathétérisme ou autres in· terventions

au bas ventre, avec irradiation au dos, d'un seul côté, très intense, par mterm1ttence

colique ré naJa

compresses chaudes locales, antispasmodiques. hospitalisation d 'urgence

chez une femme enceinte d'un à 2 mois, avec pet1te perte de sang par le vagin, sensation d'é· vanou1sscment, pouls fréquent, faible et lilant

grossesse (page 315)

extrautérmc

compresse froide locale, hémostatiques, hospitalisation d'urgence (avec un parent qui donne son sang)

chez une femme enceinte de plus de 6 moiS, perte de sang par le vagm, fortes douleurs

décollement prématuré du placenta (page 318)

hospitalisation d'urgence (avec un parent qui donne son sang)


Douieurs articulaires manifestations d'alarme

maladie à soupçonner

que faire

chez l'enfant au-dessous de 3 ans, avec front proérninent,aux mains ou aux pieds qui sont. gonflés, soudames

drépanocytose (page 110)

goutte é pa1sse, compresses chaudes, antipaludéen, hospitalisation éventuelle

chez l'enfant ou l'adolescent, depu1s plusieurs semaines. à une seule articulation avec ou sans fièvre, avec llimtatJon des mouvements

tuberculose ostéo-articu· Jaire

hosp1tallsat1on

idem, fixe en un pomt de la colonne vertébrale, llinitation des mouvements de la colonne

mal de Pott (tuberculose vertébrale) (page 105)

hospitalisation d'urgence

avec fièvre. mtense, seulement à une articulation, après une maladie infectieuse (blennorragie, pneumonie, méningite, ote.) ou après une blessure infectée

arthrite infectieuse aiguë, arthrite due à des pyogènes

anub1otiques, aspirine, hospitalisation éventuelle

sans fièvre , seulement à une articulation qui a subi un traumatisme récent

arthrite traumatique

bandage, repos, aspinne, hospitalisallon é ventue lle

avec fièvre élevée, à plusieurs articulations, sans gonflement

début de diverses maladies infectieuses, debut de paludisme

goutte épa1sse, aspmne ou antipaludéen

avec fièvre élevée, à plus10urs articulations avec gonflement, chez l'enfant ou l'adolescent

rhwnatisme a rticulaJTe aigu

aspmne ou salicylate à fortes doses, pénicilline. hospitalisation

sans fièvre, à évolution chromquc, avec déformation des doigts, chez l'homme âgé

arthrite rhumatoïde

1oduro de potass1um, pommade ant1rhumat1sma\e

137


Douleur thoracique manifestations d'alarme

maladie à soupçonner

que faire

mtense, d'un seul côté, persistante, non musculaire, s'accentuant avec les mouvements resplratoues, f1èvrc

pneumonie. broncho-pneumonie, pleurésie

antibtotlques ou sulfamides, hospitalisation éventuelle

rétrosternale, persistante, avec sensation d'ango1sse, chez l'adulte, mdépendamment de la resptration

infarctus Cil1d1aquc

anamnèse approfondie, hospitabsatton d'urgence

1dem avec trradtation douloureuse au bras gaucho

angina pectoris

hospitabsatton

dorsale, plus marquée d'un côté, musculaire, avec ou sans fièvre, à lasuiteou non d'un effort

myalgie, lumbago

asptrine, repos, pomm~de antirhumatismale et compresses chaudes locales

diffuse un peu dans tout le thorax, musculaire, avec fièvre

grippe, pnludismo, nutres ma ladies infectieu-

ses

aspirine, goutte épaisse, é ventuellement a ntipaludéens

soudame, plus marquée d'un côtè, avec dyspnèc intense, manque d'air, lèvres foncées

pneumothorax spontané

hospitalisation d'urgence

après contuSIOn thoracique, à 11n seul hémithorax, s'accentuant avec la toux

fracture costale

E.O. soigné, bande de sparadrap sur la base de l'hèmithorax

d'un seul côté. avec sensation de brûlure, smvie ou précédée par une eruption de vescicules regroupees au long d'une côte. de longue durée

llerpes zoster (page 107)

vttamme B complexG


Dyspnée manifestations d'alarme

maladie à soupçonner

que faire

fièvre élevée. factès souffrant, a•les du nez haletantes chez l'enfant

pneumonie, broncbo·pneumonie

anttbtot1ques

idem, chez l'enfant, avec respnatJOn stnduleuse, E.G. grave

bronchite capillaire

ant1b1otiques, éphédnne (seulement si l'enfam a plus d'un an) hospttahsat1on d'urgence

idem, chez l'enfant, avec ou sans taches blanchâtres sur1es amygdales mms avec tirage

dipl1 térie (page 178)

hospttallsauon d'urgence, tsolemont et serum anudtphténquc

bruits thoractques bronchiques, resptration asthmatiforme. avec ou sans fièvre

asrllme broncbique

anttasthmaltques, hospltabsaliOn eventuelle

idem, avec ou sans œdèmes a ux pteds, troubles cardiaques dans l'histoire, gros foie

asthme cardiaque

hospitalisation

hémoptysie, dëpénssemcnl ou non, fiè vre ou non, doule urs thoraciques ou non

t ubercolose pulmonaire

hémostatiques, hospttalisation d'urgence

d é but subtt, après intectton de sérum antitétanique ou de pénicilline ou d'un auue prodUits, prurit diUus. sueur fro1de. llfttca!Te, pouls fatble, filant

clwc anaphylactique

(page230)

antihtstammiqucs, hospitahsauon d'urgence

139


Fièvre élevée manifestations d'alarme

maladie à soupçonner

que faire

maladie infectieuse ai·

gué à son début

anamnèse ct E.O. approfondis; en observation; aspirine

nez qui coule, toux légère, gorge rouge, cour· ba ture

grippe

aspirine

grosses amygdales, rouges avec ou sans plaques jaunâtres

angine

gargansmes avec eau chaude et bicarbonate, antibiotiques ou sulfamides

frissons, asthénie mtense, avec ou sans céphalée, douleurs musculaires ou articulaires

paludisme, autres maladies infectieuses aiguës à leur début

goutte épaisse, puis antipaludéen ou aspirine

Idem, avec douleurs aux reins et dysurie

pyélonéphrite aigu

coma, contractures musculaires ou non, convulsions ou non, surtout chez l'enfant ou l'ado· lescent, E.G. grave

paludisme, t étanos

goutte épaisse, antipalu· déens T.V., hospitalisation d'urgence

céphalée intense. vomissement, rigidité de la nuque, fontanelle saillante chez le nourisson, E.G. grave

méningite, poliomyélite, paludisme

goutte épaisse; selon les résultats, antipaludéens ou antibiotiques, hospitalisation d'urgence

idem, après une msolat1on

coup de soleil

compresses froides sur la tête, ventilation

diarrhée avec mucus cl sang, coliques abdominales fa1bles ou mtenses

dysentene bacillazre, schistomiase, amibiase. paludisme

antibiOtiques ou sulfamides, examen des selles, goutte épaisse, hospitalisation évent.uolle

sans autres symptômes ou signes

a

examen des urines. antibiotiques ou sulfamides, hospitalisation é ventuelle


qua faU.

malodleà soupçonner

m.a,n ilestatJons d•aJarme ditlrrhi-a <.1vcc rnucus. doutew obdomwn1e

!1Ull0 ClltNJh..~d'Cirtf1tn'1..4l Vlltlt... . .

ICtère, douleur t:p.gastnque. c:tpbel.,.,, rlou !ours musculalres dilluses vonus&emcnl.. E G !Jrave

douleurs abdouunales )o1Jr-tnat dan& l:J abaque droue. ~omîs.sc!menlou non

(li'Vt(!

#flUnO. ttni)OJ<;On•

nC'mcnt. pt~/ud~ttmD.

Cflll

œhydrulD.ti(Jn Ordle. ctùo r;1mpht'mcot ou sullourudcs ·li'WlllJlt'">t.' ~•PJJruJOJJtJW.:

y•Mtt

te lt':prus:se, hoapttal&.:~illlOn

a_rdu lo1o comptcsse ho1dG localu. ho:i puahSD.Uon d'wgcna-

(O~ll

doulotu pers.-tantc dcpws longtemps a l'hy· poconcùa drolt, gros !ote. mauvillS E G

alxio5 lrtipiiUf/UI' 8tlltboM. œnccr du lom

onnmnkc et E O. approfon·

fn.ssons. uanspuauon. douleurs le lono tloa WltS$ettux tympbauque.t; d une J:tmbo

ill;mo.o (/111!111 IBRJ. Jym

anamnèse approfonWo. d:iéthylcnrbam.n'2tnC, anlt.blQU·

phnugtt<• JIJ!CCIIntiSO (plall> mloeto)

dut, hO!JpJta.ltsa.hon

qu~s.

ho~p1tahsatJon

ooo

scoll<l<l

torpeur, oophnlec:, venue ballonna uvf!c ou

Mvre rypholdc

ch1ou• mphâmcot. ou totrncy·

snn& daarrbée. avec ou sa11s exanthème (tiur ta peau clatta)

(P.100 186)

chno.

tucllo

typbut< (pagtt 234)

Oven·

n.nub1ouques. méd1camm11.! polyv1tarmmques, r:ompres· ses chnltdes loc:dos, J)UI.ShQS pll.11asatllm pour mctSlOnchl· narg•coto

doulc:m à un rnusclo qu1 est dlrt or. tendu

ch~ uno femme qul t.l oc:eouc:h6 dêpllt:,;. puu dt.1 JOUI'&:, accompagnée da lnssons, mauvaum

ho~tr.ntaltsauon

HQP.Yt<' pucrp6r.liO, Jjr'w postp(ftLW1f

pl>iô

uuUbiOUquos, topos ou ~t, eventucHc hœpltah!mlloa

odeur du vaom. nvec: ou sans douleurs 0 uuu IIU'.rtbe

141


Fracture manifestations d'alarme

maladie à soupçonner

que faire

avec blessure dans la zone de la fracture, avec ou sans hémorragie

fracture ouverte

immobiliser le membre, anti· biotiques, hospitalisation d'urgence

avec un portant déplacement des os ou en plusieurs morceaux

réduction difficile

réduire le déplacement seu· lement s i l'on est expen, immobiliser le membre, hospi· taliser d'urgence

avec p â leur, sensation de froid, évanou issement, pouls fréquent, faible et filant

état de choc (page86)

idem, couverture, boisson chaude, position contre le choc (page 398), hospitalisation d'urgence

avec écrasement d'tan membre

synd rome d'écrasement

ligature à la base du mem· bre, bicarbonate de soudP ou citrate par voie orale, hospi· talisation d'urgence

do la colonne vertébrale

lésions médullaires

déplacer le malade avec une extrême précaution (3 à 4 personnes ) (page 385), hos· pitalisation d'urgence sur brancard

d u crâ n e

lésions ou hémorragies cérébrales

hospitaltsation mais en éva· luant les inconvénients d'un transport traumatisant, oreil· 1er sous la tête


Ganglions lymphatiques tuméfiés manifestations d'a larme

1•

début aigU, fièvre élevée, douleur, avec ou sans trace de cordon sur la peau, près d'une plate ré· cente, un seul ganglion attemt fièvre élevée, frissons ou non, ganglion lym· phatique enflé ct douloureux, surtout a l'ame, avec petite ulcération sur la Jambe

que faire

plaie infectée,Iympbadé· rote, lymphangite

repos, anttbtotiques ou sul· famtdes

typhus à tiaues

tétracycline ou chloramphé· mcol. hospitalisation éventuelle

(page232)

fièvre élevée, E.G. grave, ganghon lymphati· que trés enflé et doulouJeux, avec mfiltrauon des tissus adJacents, à l'ame ou à l'a1sselle ou au cou

pPste /)llbom·que (page208)

tetracycline ou chloramphé· rucol, isolement et déclara· tion urgente, DDT contre les puces

nombreux ganglions lymphatiques tuméfiés, surtout à la nuque, sans douleur, mais avec fic· vre et tachycardie, dans les régions cie trypano· somiase

trypanosomiase (page228)

hospitabsauon pour contrô· les

nombreux ganglions lymphatiques tumèfiés, surtout à l'aine avec fièvre et lymphangites ré· currentes aux jambes

filariose (page 188)

goutte épaisse, hosp1t.alisa· tlon pour contrôles

syphilis, ulcere m~u, lym· phogranulomatose véné· rienne (page 120)

hospitalisnuon pour contrô· les, pémctlline, tra1tcment du partenaire, déclaration

au cou, avec ulcérations d'où il sumte un pus grisâtre avec ou sans fièvre. sans douleur

tubercolose lympllog/an· dulmre (page 108)

hospltahsation

un seul gros ganghon,très dur, sans fièvre m dowew

tumeur mahgne

hosp1tahsatton pour contrô· les

nombreux ganglions lymphatiques tuméfiés, mal de gorge. douleurs osseuses, nez ou genc1· ves qui satgnent, fièvre, pâleur, asthénie

leucémie

bospJtahsatlon

à l'aine avec ulcération aux organes gémtaux

• •

maladie à soupçonner

143

L


Helminthes dans les selles manifestations d'alarme

maladie à soupçonner

que faire

cylindnques, gros. blanchâtres. pouvant atteindre 20 cm, moblles ou immobiles, associés à des douleurs abdominales même violentes

ascarides (page 168)

pipérazine ou lèvamisole

cylmdnques, petits, blanchâtres, mobiles, avec prunt anal et/ou prunt vulvarre (chez les petites filles)

oxyures

pipérazme, pommade anale, petits lavements d'eau (1 verre) et lflllrugre (1 cuillérèe)

cylindriques, petits (environ 1 cm). ngides (morts), associés à des brulures épigastriques et à de l'anémie

ankylostomes (présence rare dans les selles; leurs œufs microscopiques sont fréquents) (page 166)

examen des selles; s'il est positii, naphtoate de béphéniwn ou mébendazole

a vec une partie du corps très fine et une partie plus grosse, comme un fouet minuscule, longs do 2 à 5 cm, associés à de petites douleurs abdominales

trichocéphales (présence rare dans les sei/os, leurs œufs microscopiques sont fréquents)

examen des selles; s 'il est positif, mèbendazole

plats, longs ou courts, blanchâtres, mobiles ou immobùcs

ténias (page 240)

ténifuge, pris a jeun , suivi d'un purgatif salin

éffllochés, aux bords méguliers, jaunâtres ou blanchâtres, longs ou courts

ce

ne sont pas des vers

mais des rés1dus végétaux

rassurer le patient


Lésions oculaires diverses m a nife stations d 'alarme

maladie à s oupçonner

que faire

1 petit nodule sur le bord d'une seule paupière.

orgelet

compr esses chaudes, pommade ophtalmique

2 large tache de sang sous-conjonctivale dont le bord postérieur n'est pas déterminable, apparaissant 4 ou 5 heures après un coup à la tête

fracture de la base du crâne

hémostatiques, oreiller sous la tête, hospitalisation s'il s 'aggrave (en évaluant le risque du transport)

3 épaissement charnu qui s'allonge du coin de l'œil vers la pupille, irritant la conjonctive

ptérygion

compresses chaudes, puis chez l'oculiste pour intervention {sans urgence)

4 pus ou sang derrière la cornée (la conjonctive

hypopion hyphéma

antibiotiques, bander l'œil, chez l'oculiste d"urgence

5 enflure et douleur sous le coin interne d'un œil; si l'on presse, écoulement de pus dans la conjonctive; larmoiement

dacryocystite

compresses chaudes, collyre ou pommade ophtalmique antibiotique, chez l'oculiste

6 opacité centrale derrière la cornée

cataracte

chez l'oculiste (sans urgence)

7 petite tache de sang sans douleur. dans la zone blanche de l'œil, après un effort ou une forte toux

l2émorragie conjonctivale

rassurer; elle passe toute seule

8 plaque opaque sur la cornée avec ou sans douleur, punctiforme ou plus grande, unique ou multiple

conséquence d 'une lésion traumatique, lépre, onchocercose ou tracbo -. me

anamnèse, chercher d'autres signes, chez J'oculiste

peu douloureux, rouge si la peau est claire

est fortement injectée)

145


Lésions oculaires diverses manifes tations d'ala rme

maladie à soupç onner

que faire

1 petit nodule sur le bord d'une seu le paupière, peu douloureux, rouge si la peau est claire

orgelet

compresses chaudes, pommade ophtalmique

2 large tache de sang sous-conjonctivale dont le bord postérieur n'est pas déterminable, apparaissant 4 ou 5 heures après un coup à la tête

fracture de la b ase du crâne

hémostatiques, oreiller sous la t ête, hospitalisation s'il s'aggrave (en évaluant le risque d u transport)

3 épaissement charnu qui s'allonge du coin de l'œil vers la pupille, irritant la conjonct ive

ptérygion

compresses chaudes, puis chez J'oculiste pour intervention (san s urgence)

4 pus ou sang derrière la cornée (la conjonctive

hypopion hypbéma

antibiotiques, b a nder l'œil, chez l'oculiste d" urgence

5 enflure et douleur sous le coin interne d'un œ il; si l'on presse, écoulement de pus dans la conjonctive; larmoiement

dacryocystite

compresses ch audes, collyre ou pommade ophtalmique antibiotique, chez l'oculiste

6 opacité centrale derrière la cornée

cataracte

chez l'oculiste (sans urgence)

7 petite tache de sang sans douleur, dans la zone blanche de l'œil, après un effort ou une forte toux

hémorragie conjonctivale

rassurer; elle passe toute seule

8 plaque opaque sur la cornée a vec ou sans douleur, punctiforme ou plus grande, unique ou multiple

conséquence d'une lésion traumatique, lépre, onchocercose ou tracho -. me

anamnèse, chercher d'autres signes, chez l'oculiste

est fortement injectée)

145


Mal degorge maladie à soupçonne r

que faire

avec fièvre, gorge rouge, avec ou sans pomts ou plaques Jaunâtres sur les amygdales

angine

péruclllme ou autre antibiotique, gargarisme avec eau chaude et bicarbonate

avec fièvre, forte tuméfaction et rougeur d'une amygdale, difficulté à avaler

abcès amygdal1e11

ant1b1otiques. gargansmes ct vaponsations chaudes, hospttaùsatlOn éventuelle pour incision, régime liquide ou crémeux

avec fièvre, plaques blanchâtres sur les amygdales ou sur la luette

clip/Jtérie (paqe 178)

hospitalisatiOn d'urgence, déclaration et isolement

1dcm, avec resp1rat10n difficùe

diphtérie laryngée

hosptLalisation d'urgence, pour é ventuelle trachéoto mie

avec tnsmo, avec ou sans l ièvre

tétanos (pag e 224), appa ritw n de la dent de sagesse qui émerge avec clifficvltê

anamnèse et E.O. appro rondis. hospitalisation d'urgence: si c'est la dent de sagesse, compresses chaudes et aspirine

avec hémorragies gmgivales, gros ganglions lymphatiques, ftèvre, asthéme, douleurs osseuses

leucémie

hospitalisation

manif~stations

d'alarme


Manifestations

cutanées

(voir aussi: Ulcérations cutanées)

• •

• •

• • ••• •

••

• • •

manifestations d'alarme

1naladieà s oupçonner

que faire

une ou plusieurs plaques pâles, insensibles ou peu sensibles, avec ou sans nerfs palpables

l èpre {page 196)

anamnèse et E.O. approfondis, hospitalisation pour examens mkroscopiques

peau chaude, irrégulière en raison de nombreuses petites papules apparues en 24 heures (roses si la peau est claire) surtout au visage et sur le tronc, photophobie, fièvre; surtout chez l'enfant, rare chez l'adulte

rougeole (page216)

aspirine, vitamine A, régime hquide ou crémeux; en cas de complications, antibiotiques ou hospitalisation; en cas de diarrhée, réhydratation orale

petites pustules avec croûtes, regroupées sur le visage ou sur les membres, sans fièvre ni répercussion générale, chez l'enfant

impétigo {page 106)

badigeonner avec merthiolate, bonne alimentation, vitammes, couper les ongles

fièvre élevée, E.G . grave, vésicules puis pustules ombiliquées diffuses surtout au visage ct aux e xtremités, fnssons, abattement

vaJ1ole {page 102)

isolement, déclaration urgente, pénicilline, diète liquide ou crémeuse

faible fièvre, vésicules puis pustules dispersées mais rares, plus sur le tronc, sans abatte· ment, surtout chez les enfants

varicelle

bonne alimentation, repos

petites vés1cules rapprochées les unes des au· tres, avec douleur brûlante, regroupées sur une même ligne, sur le thorax ou aiUeurs mais d'un seul côté

Herpès Zoster (page 107), dermatite due â un insecte vésicant

complexe vitaminique B, pommade désinfectante, merthiolate

147


• • • • •

••

• •• • •

••

••

••

• •

• •• •

••

manifeatatio1111 d 'alarme

maladie à soupçonner

que faire

prunt mtense entre les doiqts, aux poignets, a1sselles, fesses,v<>ntre,surtout pendant la nuit, sans fièvre, avec des vés1cuJes perlées et de petites trainées sinueuses, chez plusieurs sujets d'une même famille

gale (page 190)

bain chaud avec savon, produits antigale, bouillir la literie et le linge de toute la famille

plaques blanchâtres avec squames et croûtes sur le cuir chevelu

teigne

rasage, alcool iodé, fongicides

lésion serpigineuse filiforme qui progresse un pou chaque jour, surtout aux pieds

larve m1gronte

thiabendazole pommade pendant 3 jours, avec bandage occlusif

peau de "lézard" ou d'"éléphant", nodules indolores sous-cutanés sur les côtes ou le bassin ou la tête, prurit répandu, par périodes

onchocercose (page204)

ablation des nodules, diethylcarbamazine et antilùstanùniques

peau rugueuse, squameuse et avec fissures, seulement dans les zones exposées à la lumière (visage, cou, membres); parfois troubles psychiques et gastro-intestinaux

pellagre

vitamine PP, complexe vitaminique B. surtout meilleure alimantation

prurit intense, soudain, avec plaques d'urticaire fugaces sur tout le corps. parfois avec de la fièvre

allergie au sérum ou à d'autres causes

talc. antihistaminiques

nombreuses vésicules punctiformes hunùdes. avec croûtes, surtout aux mains, aux bras ou au visage, sur base un peu œdémateuse, prurigineuse

eczéma (page 114)

compresses d'une solution d'acide borique (3%) ou d'infusion de camomille, anamnèse approfondie pour découvrir la cause (ciment, détersifs~ etc.), pommades an ti-eczéma)

(page222)

(page 56)


Pertes vaginales non hémorragiques manifestations d'alarme

maladie à s oupçonner

que faire

chez la fillette

corps étiangec dans le vagin, oxyures

examen s01gné, enlèvement du corps étranger; s'tl s'agit d'oxyures. petlt lavement avec eau vma1grée, vaseline banquée

jaunâtres. brûlures à la mtction, avec ou sans douleurs au bas-ventre. avec ou sans fièvre

gonorrhée (page 170)

pémclllme

blanchâtres, avec prunt vagmal, sans f1èvrc ni douleur

moniliase

lavements vaginaux avec eau bicarbonatée

jaunâtres ou verdâtres, sans fièvre, irritat1on vaginale, avec ou sans douleurs

tricllomoniase

métromdazole, lavements vaginaux avec eau vmaigrêe

après accouchement ou avortements, avec {icvre, douleurs au bas ventre, brunâtres ct féti-

rétention de résidus placentaires

antibiotiques, hospitalisation d'urgence

idem avec fièvre élevôe at frissons. E.G. grave

septicémie puerpérale

antibiotiques. hospitalisation d'urgence

avec ulcération untque ou multiple dans le vagin ou sur le col de l'utérus. sans douleur

syphilis (page220)

hospitalisation pour contrôles

aqueuses, brunâtres ou lêgèrement sanglantes, fétides, chez la femme de plus de 35 ans

cancer de l'utérus

hospttalisation pour contrôles

des

149


Pleurs continus du nourrisson manifestations d'alarme

maladie à soupçonner

que faire

avec évacuations dtarrhétques ou gazeuses, abdomen tendu

coliques abdommalcs dues à des causes va riées, coliques gazeuses

réhydrater en cas de diatrhêe, thé léger ou camomille

rigidtté de la nuque, fontanelle saillante et tendue, vonussement, fièvre

ménmgit • (page200)

péructlline ou sulfamides, hospitalisation d'urgence

fièvre, douleur en tirant le lobe d'une oreille ou pus qui coule de l'oreille

otite aiguë

antibiOtiques. compresses chaudes, gouttes de glycérine phéniquée dans l'oreille

avec les mains ct les pieds gonflés et très douloureux, factès caractéristique

d répa110cytosc (page 110)

goutte épaisse, compresses chaudes, a11tipaludèens, hospitalisation éventuelle

ftèvre sans autres manifestations

début do maladie infectieuse

aspinne, compresses frotdes sur le front et les mollets, camomille, goutte épaisse, surveillance


Toux opiniâtre que faire

manifestations d'alarme

maladie à soupçonner

avec douleur thorac1quc perSIStante, fièvre élevée

broncho-pneumonie, monie, pleurésie

pneu-

antibiotiques, hospitalisation êventuellc

chez l'enfant, avec resp1rauon diffiCile, halètement des ailes du nez, (lèvre élevée

pneullJonie, broncho-pneumonie, bronchite capilla1re

ant1b10tiques, éphédrine, bosp1talisat1on éventuelle

chez J'enfant. avec ou sans fièvre. par accès, avec inspiration s1bùante, vomissement. yeux rouges

coqueluche (page 174)

chloramphémcol, s1rop pectoral

avec hémoptysies. fièvre, amatgrisssement, asthénie

tuberculose pulmonaire (page <!:JO)

hêmostat1ques, hospitalisation d'urgence

persistante depuis plus de 3 semaines, avec fièvre ou fébricule, douleurs thorac1qucs, asthérue, amaigrissement

tuberculose pulmonaire

hospitalisation pour contrôles (examen du crachat)

pendant ou après une gnppe, avec ou sans fièv re, avec douleurs thoraciques, catarrhe

bronchi te

aspmne, s irop pectoral, vaporisations, compresses chaudes sur le thorax

151


Ulcérations cutanées manifestations d'alarme

maladie à soupçonner

que fa ire

umque, mdolore, à la main ou au pied, insensible

lèpre (page 196)

E.O. approfondi, bospitallsation

unique, en relation à un gros ganglion lymphatique sousjacent ou à une lésion osseuse; écoulement de pus grisâtre

abcès fro1d ulcèré tuber-

hospitalisation

unique, à la jambe, profonde avec bord net, qui dure depuis plusieurs semaines ou des mois

ulcère tropical

nettoyage quotidien avec des compresses lumides antiseptiques, à l'Hôpital pour contrôles

unique, à une jambe, près d'une veine variqueuse, chez l'adulte ou le vieillard, qui dure depuis des semaines ou des mois

ulcère variqueux

compresse humides avec sérum physiologique, éventuellement à l'Hôpital

unique, avec bord net, en cratère, chez l'adulte ou le vieillard, au visage (nez, tempe), indolore avec ou sans ganglion lymphatique satellite tum éfié ct dur

tumeur maligne cutanée

hospitalisation

unique ou multiple. semblable à un furoncle, à un membre inférieur douloureux: écoulement de liquide si on la touche avec de l'eau froide ·

dracunculose (page 180)

à l'Hôpital pour contrôles

unique ou multiple, non douloureuse, avec croûte adhérente, sur base épaissie, avec ganglions lymphatiques satellites souvent tuméfiés

leishmaniose cu ta née (page 194)

à l'Hôpital pour contrôles

multiple mais dans une seule région du corps, bords relevés et croûteux sans prurit ni douleur

syphilis, pian, leJsllma niose cutanée

anamnèse approfondie, à l'Hôpital pour contrôles

sur les organes génitaux, unique ou multiple

syphilis, chnnrrr> mou, granulome vénérien (page 120)

anamnèse approfondie, à l'Hôpital pour contrôles, avec le partenaire

sur le sein, chez une femme jeune ou âgée, avec rétraction ou non du mamelon, avec ou sans gangllons lymphatiques tuméfiés à l'aisselle

cancer du sein

hospit<-lisation

à la plante du pied chez un jeune ou un adulte, du type crevasse, multiples, douloureuses

pian tertiaire (page 210)

pénicilline

culeux


Vomissements

manifestations d'alarme

maladie à soupçonner

que faire

douleurs abdommales mtermittent es, sans fièvre, sans diarrhée, bon E .G.

colique intestinale à helminthes

examen des se iles. antispasmodiques; éventuellem ent pipérazme ou levamtsole

doulews abdommales, ventre dur. fièvre. faciès péritorutique, E.G. grave

p éritonite, appendicite aiguë perforée

antibiotiques. tion d'wgence

avec hernie douloureuse, d ure, non réductible m ême si elle est pet1te

l1emie étranglée

hospitalisation d'urgence

p endant la grossesse. av ec céph alée, p1eds et che villes gonflés

prééclampsie (page 317)

analyse d'urine, prise d e la tension a rtëriolle, hospitalisation d ' urgence

fièvre élevée, rigidité d e la nuque. fontanelle saillante chez le nourisson, avec ou san s convulsions

méningite (page ZOO)

p é nicilline . hospitalisation d'urgence

diarrhée fréque nte e t aqu e u se, cram p es musculaires. déshydratation. avec ou sans fiè vre

choléra ou diarrllée cholérifo.r me, taxi-infection alimentaire

réhydratation orale ou nasegastrique ou l.V.. tétracyclin e, analeptiques. hospitalisation

fièvre élevée, avec ou sans convuls1ons,. avec ou sans frissons, mal de tête intense, courbatures

début de maladie infectieuse aiguë, paludisme

asptrine, goutte épa1sse, ê ventuellome nt antipaludéen

ventre ballonê. sans é miSSIOn de gaz ni de selles depuis plus de 2 jours

occlusion intestinale

hospitalisation d 'urgence

chez une personne âgée, avec des troubles gastriques dans l'histoue, une masse palpable à l'épigastre. un ganglion dur retroclavéaire décelé à la palpation

cancer de l'estomac

hospitalisation pour contrôles

chez une femme enceinte au x prenuers mo1s, fréquents. affaiblissants

!Jypérémi:se gravidique

repas legers et fréquents, vitamine Br.. é ve ntue l contrôle du spécialiste

hospitalisa-

153


SIGNES D'ALARME

Les signes énumérés ci-après sont toujours des signes d'alarme qui doivent faire penser à des maladies graves nécessitant l'hospitalisation d'urgence ou, en tous cas, si l'urgence n'est pas immédiate, une visite chez le spécialiste. En cas d'hospitalisation, il faut toujours faire accompagner le malade par une personne qui sache expliquer ce qui lui est arrivé et joindre une fiche sur laquelle on a écrit clairement les données anarnnestiques, le diagnostic, le traitement effectué, l'heure et le jour de la visite. La conduite thérapeutique que l'A.S. devra suivre, et qui est à peine signalée dans ce chapitre, sera reprise dans le chapitre concernant les techniques des Premiers Soins {page 365).

Anurie ou oligurie provoquée par maladies renales graves, maladies infectieuses aiguës graves (choléra, pernicieuse malarique, fièvre typhoïde, typhus). fièvre biliaire hémoglobinurique, coup de chaleur, brûlures graves, empoisonnements. Conduite à suivre: compresses chaudes sur la région rénale, perfusion avec sérum glucosé, traitement de la maladie causant l'anurie. Hospitaliser d'urgence.

Ascite dû à une cirrhose hépatique bilharzienne ou par d'autres causes, tumeurs malignes abdominales (le liquide est hémorragique), tuberculose péritonéale, filariose (le liquide est blanchâtre), maladies cardiaques, maladies rénales graves, avitaminoses graves. Conduite a suivre: hospitaliser. 154

Crises asthmatifonnes dues à spasme bronchique de diverses natures (asthme bronchique), souvent allergiques, parfois en relation à un facteur psychosomatique; maladies de cœur (asthme cardiaque), corps étranger dans le larynx ou la trachée; adénopathie trachèo-bronchique tuberculeuse (chez l'enfant). bronchite capillaire. Conduite a suivre: antispasmodiques et antihistaminiques, repos ; hospitaliser en cas de nécessité (pour contrôle et pour traitement plus précis: antibiotiques, dérivés cortisoniques, cardiotoniques,

Coma

• dû à des causes à l'interieur de la boîte crânienne: lésions cérébrales causées par des traumatismes crâniens, tumeurs primitives ou métastatiques, méningites, encéphalites, certaines maladies infectieuses graves avec localisations cérébrales (trypanosomiase . rage, paludisme cérébral), coup de soleil. hémorragies ou thromboses cérébrales, épilepsie; • dû à des causes a l'exterieur de la boîte crânienne: coma hépatique en cours de bilharziose avancée ou de graves maladies du foie (cirrhoses, hépatites graves, cancer du foie), maladies infectieuses graves (typhus, fièvre typhoïde, variole, peste, tétanos, leptospirose), fièvre biliaire hemoglobinurique, diabète, hypoglycémie par insuline, empoisonnement par barbittuiques, autres empoisonnements, morsures de serpent, coup de chaleur, infarctus du myocarde. Conduite a suivre: hospitaliser d'urgence, sauf dans les cas où il vous semble plus prudent d'attendre (traumatisme crânien, coup de soleil ou de chaleur, hémorragies cérébrales). Soigner la maladie en cause. Confusion mentale en cas de fièvre typhoïde, typhus. autres maladies infectieuses


avec fièvre élevée (paludisme, méningite, encéphalite), traumatisme crânien, épilepsie, psychose puerpérale, hémorragie cérébrale, hypoglycémie par insuline, par autres médicaments (niridazole, diazepa.n), alcoolisme aigu, infections urinaires chez les personnes âgées, maladies mentales. Conduite à suivre: combattre la maladie en cause si elle est décelée. Hospitaliser en gardant le malade sous surveillance stricte.

Conduite à suivre: réhydrater par voie b uccale (page 324) ou, e n cas de vomissement, par voie nasa -gastrique ou par p e rfusion (page 400) ; analeptiques, év entuellement antibiotiques ou sulfamides; ou hospitaliser d'urgence. La réhydratation par voie orale doit toujours être tentée.

Douleur intense et prolongée rétrosternale avec sensation d 'angois se Convuls ions avec p erte de cons cien ce dues à épilepsie, éclampsie (chez la femme enceinte), accès pernicieux paludéen (surtout chez l'enfant), autres maladies infectieuses aiguës avec fièvre élevée (toujours spécialement chez l' enfant). méningites, encéphalites, tumeurs cérébrales, cysticercoses cérébrales, hémorragie ou thrombose cérébrale (chez les personn es âgées, hypertendues), tétanos (spasmes plus que convulsions réelles), hélminthiases intestinales (ascarides, oxyures chez l 'enfant). Diagnostic différentiel: convulsions sans perte de conscience: hystérie. Spasmes musculaires surtout aux mains, bras et jambes: tétanie. Conduite à suivre: se tenir près du malade sans vouloir intervenir dans la crise mais en lui protegeant la tête des coups sur le sol (oreiller) et la langue des morsures (manche de cuillère bandé entre les dents); lorsque la crise est passée, donner des barbituriques ou du diazepan par bouche ( si le malade a repris conscience) ou par injection. Hospitalisation éventuelle.

Déshydrat ation rap ide due à: gastro-entérite aiguë, choléra, autres diarrhées graves, vomissements répétés.

due à: infarctus du myocarde, angine de poitrine. Conduite à suivre: repos absolu, hospitaliser d'urgence avec précaution s si le voyage est long et pénible.

Éléphantias is causée par la filariose (page 188). Conduite à suivre: hospitaliser (ce n'est cependant pas urgent), pourvoir si une intervention chirurgicale est possible .

État de choc ou collapsus dû à: hémorragie interne ou externe, grossesse extra-utérine, diarrhées graves, fractures ou luxations, infarctus du myocarde, brûlures graves, maladies infectieuses graves (sept icémies), anaphylaxies. Conduite à suivre: soulever les membres inférieurs (page 398). garder le malade au chaud, perfusions de solution physiologique ou glucosée, traitement causal (analgésiques si n é cessaire, hémostatiques en cas d'hémorragie, antibiotiques en cas de septicémie), hospitaliser d'urgence (pour transfusion de p lasma ou de sang, oxygène). Surveiller le pouls et la T .A. (à noter sur la fiche d'accompagnement) . 155


Hallucinations dues à maladie mentale, intoxications par des substances hallucinogènes, empoisonnements, maladies infectieuses aiguës avec fièvre élevée {paludisme, trypanosomiase, peste, fièvre jaune), alcoolisme chronique. Conduite à suivre: combattre la cause si elle est décelée, hospitaliser en gardant le malade sous surveillence stricte.

Hémorragies ou pertes de sang esang dans les urines (hématurie) dû à: bilharziose urinaire, infection des voies urinaires causée par des bactéries (néphrites, pyélites, cystites). calculs urinaires, tumeurs bénignes ou malignes des voies urinaires, certaines graves maladies infectieuses aiguës (leptospirose, typhus, paludisme, fièvre jaune), lésions tral!matiques des voies urinaires, tuberculose des voies urinaires. esang dans les selles (entérorragie , méléna) dû à: infections intestinales causées par des protozoaires (amibiase), par des bactéries (dissentérie, salmonellose) ou par des helminthes (bilharziose intestinale), ulcères gastriques ou duodénaux, tumeurs gastriques ou intestinales,lésions des capillaires dues à des produits toxiques ou.à des médicaments (empoisonnements, sensibilité particulière à l'aspirine, quinine, etc.), maladies chirurgicales intestinales, (diverticules, polypes, iiwagination intestinale des nouveau-nés), hémorroïdes, prolapsus rectal.

tion mais sans grande importance.

esang dans les vomissements (hématémèse) dû à: ulcère gastrique ou duodénal, varices œsophagiennes (cirrhose hépatique, bilharziose), lésions des capillaires dues à des produits toxiques ou à des médicaments (empoisonnements, lésions par aspi- · rine, quinine, etc.) cancer de l'estomac, cancer de l'œsophage, fièvre jaune, diverticules œsophagiens. e Sang provenant du vagin en dehors des menstruations (métrorragie) ou exagérément durant les périodes menstruelles (ménorragie) (voir également page 317): • chez la jeune fille non enceinte: d'origine endocrinienne (méno-métrorragie de la puberté), maladies hémorragiques générales, tumeurs; • chez la femme enceinte: menace d'avortement ou avortement en cours, grossesse extra-utérine, môle vèsiculaire, tumeurs utérines, rupture ou menace de rupture d'utérus en état de grossesse, placenta praevia ou décollement prématuré de placenta normalement inséré; • pendant l'accouchement: lacération du col de l'utérus, rupture ou menace de rupture de l'utérus, placenta ou décollement prématuré du placenta normalement inséré, atonie de l'utérus, délivrance incomplète, rupture de varices vaginales; • pendant les suites de couches: délivrance incomplète , infection de l'utérus, tumeurs (chorio-épithéliome); • en dehors des périodes de grossesse: tumeurs bénignes (fibromes) ou malignes (cancer). esang provenant du mamelon: tumeurs malignes du sein, traumatismes du sein.

e Sang dans l'expectoration (hémoptysie) dû à: tuberculose pulmonaire, bronchectasies, pneumonies et broncho-pneumonies, certaines maladies cardiaques (sténose de la valvule mitrale), tumeurs du poumon, infarctus pulmonaire; des gingivites ou stomatites peuvent faire apparaître du sang dans l'expectora156

esang provenant de l'oreille (otorragie) après un traumatisme crânien dû à: fracture de la base du crâne. esang provenant du nez (épistaxis) dû à : inflammation de la


muqueuse nasale, fragilité particulière des capillaires de la muqueuse, hypertension (chez les adultes ou lés personnes âgées), traumatisme. Peu important, en général, à moins que cela ne se prolonge trop.

e Hémorragies internes abdominales:

causées par grossesse extra-utérine, perforation intestinale pour diverses raisons (amibiase, fièvre typhoïde), ulcère gastrique ou duodénal perforé, rupture de l'utérus, décollement prématuré de placenta normalement inséré (pendant l'accouchement), traumatismes avec rupture d'organes abdominaux (rate, foie, reins).

Conduite à suivre en cas de pertes de sang:

nées sur la fiche d'accompagnement, avec l'heure exacte du moment de l'examen.

Ictère ou sub-ictère dans les maladies du foie (hépatites, calculoses, tumeurs du pancréas obstruant les voies biliares, tumeurs du foie), maladies infectieuses graves (paludisme, leptospirose, fièvre récurrente, fièvre jaune, septicémie, fièvre biliaire hémoglobinurique, drépanocytose), empoisonnements, intoxications par médicaments (dapsone, hycantone, chlorpromazine, phénylbutazone). Conduite à suivre: soigner la maladie en cause, hospitaliser.

e en cas de pertes abondantes de sang, accompagnées de symptômes alarmants pour la vie et E .G. grave:

Lésions de la cornée

• arrêter l'hémorragie si possible: compression ou tamponnement,

ligature de vaisseaux, petites transfusions répétées, hémostatiques; • oxygéner les centres vitaux: position avec la tête basse, bassin et membres inférieurs relevés; • rétablir la masse de sang en circult!tion: transfusion de sang ou de plasma; faute de mieux, perfusion de solution physiologique ou glucosée à 5%, mais une fois que l'hémorragie est freinée;

dues à: trachome, lèpre, avitaminose A, blennorragie oculaire (nouveau-nés), syphilis, variole, onchocercose. Conduite à suivre: à l'Hôpital pour contrôles

• hospitaliser d'urgence, en évaluant le risque de mort sur le trajet si l'hôpital est trop loin, et en faisant accompagner le malade par un parent qui puisse donner son sang pour la transfusion.

provoqués par: maladies rénales graves; maladies cardiaques graves (insuffisance cardio-circulatoire), ankylostomiase grave, malnutrition chez l'adulte, kwashiorkor, béribéri, phlébites des membres inférieurs, lymphangites (filariose). cirrhose hépatique. En cas de grossesse: néphropathies gravidiques, prééclampsies. Conduite à suivre: soigner la maladie en cause, hospitalisation éventuelle.

e en cas d'unE. G. satisfaisant, de faible perte de sang, d'absence d'autres signes alarmants, il faut selon les cas: • envoyer d'urgence à l'hôpital si l'on estüne que l'hémorragie va

Œdèmes des membres inférieurs

reprendre ou augmenter; • injecter des hémostatiques LM.; • tamponner localement l'hémorragie si possible. Surveiller en tout cas fe pouls, la respira tion, la T.A., le degré de sécheresse des lèvres, la couleur des muqueuses en notant les don-

Paralysie soudaine d'une moitié du corps ou d'un membre due à: hémorragie cérébrale, thrombose cérébütle, tumeur céré157


braie, poliomyélite. Conduite à suivre: hospitaliser mais avec précaution, le voyage peut être dangereux si le parcours est long et pénible.

Conduite à suivre: goutte épaisse; selon les cas, antibiotiques, antipaludéen, hospitaliser d'urgence. Rigidité d e la paroi abdominale

Perforation du palais cau sée par: pian syphilis, formes congénitales (bec-de-lièvre). Conduite à suivre: soigner la maladie en cause, éventuellement hospitaliser.

provoquée par: péritonite due à des causes diverses, (perforations intestinales, appendicite, etc.), pyomyosite des muscles de la paroi abdominale. Conduite à suivre: E.O. et anamnèse approfondis, hospitaliser d'urgence, éventuellement antibiotiques.

Perte soudaine et momentanée de la conscience (s yncope ou lipothymie )

Splénomé g a lie

due à: petites hémorragies internes (ulcère gastrique ou duodénal), grossesse extra-utérine, petites embolies ou infarctus, émotions graves. Conduite à suivre: anamnèse soignée, hospitaliser éventuellement de toute urgence en faisant accompagner le malade par un parent qui puisse donner son sang pour une transfusion.

due à: maladies infectieuses ou parasitaires (paludisme, bilharziose, leishmaniose, brucellose, charbon, septicémie, etc.), leucémies, cirrhoses hépatiques, infarctus de la rate, thrombophlébites de la veine splénique, tumeurs ou kystes de la rate. Conduite à suivre: traitement de la maladie en cause, é ventuellement hospitaliser.

Rétention aiguë d'urine

Trism e

suite d'urétrite gonococcique, hypertrophie prostatique, tumeurs de la prostate, calcul vésical ou urétral bloqué, cystite aiguë. Conduite à suivre: hospitaliser d'urgence pour cathétérisme vésical; antispasmodiques, éventuellement antibiotiques et sulfamides.

dû à: tétanos, dysodontiase de la dent de sagesse, abcès pharyngien. Conduite à suivre: hospitaliser d'urgence (en cas de tétanos), antibiotiques et compresses chaudes et humides dans les autres cas.

Ulcération des organes g énitaux Rigidité de la nuque causée par : méningite, encéphalite, méningisme dû à des maladies infectieuses graves (paludisme cérébral, poliomyélite, leptospirose , fièvres récurrentes, typhus, fièvre typhoïde), tétanos. 158

provoquée par : syphilis, chancre mou, granulome vénérien. Conduite à suivre: en hôpital pour contrôles; traitement causal (page 120) au malade ainsi qu'au partenaire.


5. MALADIES TRANSMISSIBLES Les Maladies transmissibles, comme son nom l'indique, sont toutes les maladies causées par des agents infectieux- virus, bact éries , mycètes, protozoaires , helminthes, acares - pouvant être transmises dans les collectivités humaines directement, de sujet malade à sujet sain, ou indirectement par l'eau, les aliments, les mouches , les insectes piqueurs, les mains sales, etc .. On les appelle égalem ent maladies infectieuses et parasitaires, mais le terme de Maladies transmissibles est préférable car il définit leur caractère principal: la transmissibilité. AGENTS DE MALADIES TRANSMISSIBLES Virus Bactéries Mycètes ou Champignons microscopiques Protozoaires Helminthes ou Vers Acares et Insectes

l l

appelés génériquement Microbes

la forme et la structure d'un très grand nombre d'agents de maladies transmissibles mais aussi de n ombre ux d é tails sur leur vie, leur mode de reproduction, la façon dont ils pénètrent dans l'organisme humain, et comment ils provoquent les maladies. On est parvenu également à en cultiver un certain nombre dans des terrains de culture spéciaux et à les inoculer à des animaux afin de pouvoir étudier la maladie provoquée artificiellement en laboratoire. Pour ce qui concerne le s insectes, leur importance en relation aux maladies trasmiss ible s n'est pas tellement liée aux rares espèce s, agents de maladie (les chiques par exemple ou le s larves des mouches qui provoquent des infestations cutanées appelées myiases) mais plutôt à la fonction de vecteurs d'agents de maladie exercée par plusieurs espèces , en particulier celles qui se nourissent de s ang. C'est le cas des moustiques, des puces, des glossines, des poux, vecteurs respectivement des a gents du paludisme, d e lapeste, d e la maladie du sommeil, du typhus (voir page 281), pour en citer quelque exemple.

appelés génériquement Parasites

1

La plus g rande partie de ces agents de malad ie -tous les microbes, les mycètes, les protozoaires et les acares - s ont des êtres microscopiques, c'est-à-dire invisibles à l'œil nu. Les helminthes, bien que visibles à l'état adulte , ont des œufs et des larves microscopiques. C'est ce caractère d'être invisible à l'œil nu qui a empêché l'homme, pendant plusieurs siècles, de comprende l'origine réelle d es maladies transmissibles. Mais après l'invention du microscope, datant d'un peu plus de 300 ans, ce monde microscopique jusqu'alors caché s'est soudain révélé à la science. Depuis lors, de grands progrès ont été accomplis et aujourd'hui on connaît non seulement

PORTES D'ENTRÉE DES AGENTS DE MALADIES TRANSMISSIBLES

Les principales portes d'ent rée dans l'organisme pour les agents de maladies t ransmissibles - que nous appellerons dans l'ensemble "germes"- sont les suivantes :

• Voie cutanée, c'est-à-dire à travers la peau. C'est la voie suivie par les parasites du paludisme, qui passent à t rave rs la peau par l'intermédiaire de la piqûre d'un moustique; par les microbes du tétanos, qui s'introduisent dans l'organisme par l' intermédiaire d'un clou, d'une épine, etc.; par les larves microscopiques des ankylostomes et des bilharzies qui vive nt dans le sol ou dans 161


l'eau contaminés et pénètrent activement à travers la peau.

• Voie digestive, c'est-à -dire par la bouche, avec les aliments contaminés, l'eau contaminée, etc .. C'est le cas des agents de nombreuses diarrhées, des verminoses intestinales, de certaines maladies à virus (hépatite virale, poliomyélite). • Voie respiratoire, c'est-à-dire à travers l'air que nous respirons. C'est le cas de nombreuses maladies pulmonaires (comme la tuberculose, la grippe, la diphtérie et la coqueluche) . • Voie génitale: c'est la voie suivie pa~ les microbes de la blennorragie, de la syphilis et des autres maladies dites sexuelles. • Voie transplacentaire ou congénitale: représentée parle passage des germes de la mère enceinte à son propre fœtus, à travers le placenta. En effet, le placenta est un merveilleux filtre qui protège le fœtus de la plupart des germes que la mère peut avoir. Mais certains germes réussissent cependant à le franchir et provoquent la maladie chez le fœtus . C'est le cas de la syphilis, par exemple, et de quelques autres maladies. ACTION DES AGENTS DE MALADIE

Une fois pénétré dans l'organisme, les différents germes s'accroissent, se reproduisent rapidement et soustraient à l'organisme des substances nutritives, des globules du sang, du plasma ou d'autres éléments importants pour la santé de l'individu, en mettant en même temps en circulation des substances toxiques. Ils provoquent ainsi de la fièvre, des douleurs, de la diarrhée, des maux de tête et autres manifestations de maladie. VOIES DE SORTIE ET MODES DE TRANSMISSION

Par la suite, en suivant certaines voies naturelles, les germes trou162

veront une voie de sortie de l'organisme infecté et pourront ainsi contaminer le milieu ambiant et se transmettre à d 'autres organismes. C'est ce qui se produit pour les germes qui sortent du tube digestif par les selles (diarrhé es, choléra), des poumons par la toux et les crachats (tuberculose pulmonaire), des voies urinaires par l'urine (bilharziose urinaire), de la peau par les croûtes ou le pus (impétigo, gale, teignes), des voies génitales par les sécrétions inflammatoires (maladies sexuelles), du placenta par le sang (syphilis). Les germes qui sortent du sujet malade peuvent infecter un sujet sain suivant des mécanismes différents:

• Par contagion d irecte, qui peut se produire simplement par les mains, le corps, les organes sexuels ou par l'haleine (tuberculose). • Par contagion indirecte, par des vêtements, des mouchoirs ou des serviettes contaminés, la poussière du sol contaminée, l'eau ou les aliments contaminés; ou par la piqûre d'insectes hématophages (c'est-à-dire qui se nourissent de sang). Ce sont souvent les mouches qui transportent les microbes des selles ou des crachats d'un malade sur les aliments, de même que les blattes, ou les rats. Dans le cas de la bilharziose, ce sont des mollusques d'eau douce qui, contaminés par les urines ou les selles de malades, contamineront ensuite abondamment les eaux, où les gens attrapperont la maladie en se baignant ou en buvant. Dans le case du paludisme et de la filariose, ce sont les moustiques qui, s'étant infectés sur un malade, transmettront par la suite la maladie aux sujets sains. LES PORTEURS D'INFECTION

Nous avons déjà vu (page 75), que l'organisme se défend contre les germes en produisant des substances qui leur sont contraires, appelées anticorps. Si ces anticorps sont produits en grande quantité par l'organisme, ils réussissent à tuer tous les germes pénétrés et


à vaincre la maladie . Dans ce cas, l'individu guérit. Mais dans d'autres cas, les anticorps peu nombreux et faibles ne parviennent pas à tuer tous les germes et certains d'entre eux survivent dans l'organisme, même en nombre restreint. Ainsi se forme une maladie chronique ou une maladie qui, après un premier moment de guérison apparente, se manifeste à nouveau, c'est-à-dire récidive. Dans d'autres cas les germes, entrés dans l'organisme, réussissent à survivre longtemps (des semaines, des mois ou même des années) avant d'être complètement détruits par les anticorps. La maladie a déjà disparu, l'individu est donc cliniquement guéri, mais les germes résistent encore. Dans ce cas, ceux-ci peuvent être encore transmis par cet organisme à d'autres personnes saines . Les personnes guéries de la maladie, mais qui peuvent encore transmettre des germes aux autres, s'appellent porteurs convalescents. D'autres fois encore, ces germes entrés dans un organisme très résistant n'ont pas été capables de provoquer un état de maladie, mais ils ont seulement réussi à survivre pendant un certain temps à l'intérieur de celui-ci. Les personnes qui abritent ces germes dans leur propre organisme sans manifester la maladie, sont toutefois encore capables de la transmettre à d'autres. Ce sont les porteurs sains. La découverte des porteurs sains et des porteurs convalescents a marqué un énorme progrès pour la science, parce qu'on a pu comprendre finalement pourquoi de nombreuses maladies infectieuses pouvaient se transmettre d'un village à l'autre , d 'une communauté à l'autre, même sans que des individus malades se soient déplacés. On a pu comprendre également qu'une grande partie de la chaine d'infection de ces maladies était formée par des porteurs sains ou convalescents- donc inapparents - et seulement une petite partie par des personnes vraiment malades. L'étude approfondie des modes de transmission des maladies et de leur apparition parmi les populations (épidémiologie) a permis à la science d'appliquer des mesures appropriées pour interrompre la chaîne d'infection de beaucoup d'entre elles et d'engager ainsi une action de protection (prophylaxie) aussi bien pour l'individu que pour la collectivité.

LES PRINCIPALES MALADIES TRANSMISSIBLES Les maladies transmissibles les p lus importantes du contine nt africain, classées par ordre alphabétique, sont ci de suite illustrées . Pour chaque maladie nous avons adopté un sch éma fixe permettant d'avoir sous les yeux à chaque ouverture de page une maladie complète dans ses aspects principaux, de la source d'infection à la thérapie . Pour rendre p lus compréhensible l'exposition des arguments, nous avons simplifié dans la représent ation graphique certains particuliers trop complexes et, là où il était necéssaire, nous en avons agrandi d'autres au delà du réel pour en mettre en évidence quelques détails plus importants, en allant même jusqu'à visualiser des p h énomènes visibles seulement à l'aide du microscope (comme la présence de virus ou de bactéries dans l'haleine des malades, par exemple) . Les organismes microscopiques ont été toujours entourés sur le dessin par un cercle, représentant le champ visuel du microscope. Tous les virus, qui ne sont pas visibles au microscope usuel ou optique mais seulement au microscope électronique, on été entourés d'un double cercle. Les agents et les vecteurs des maladies, visibles à l'œil nu (Anquilostomes, Scliistosomes et mollusques qui les transmettent, insectes et tiques vecteurs) ont été dessinés à grandeur naturelle ou un peu agrandis, avec un petit trait à côté indiquant la grandeur réelle. Le Dracunculus , qui peut atteindre la longueur d'un mètre, a été réduit dans l'image pour des raisons d'espace, ainsi que l'Ascaris . Le traitement de chaque maladie a été indiqué de façon synthétique, surtout pour les maladies à soigner à l'hôpital ou sous strict contrôle médical. Les AS. devront de toute façon adapter les doses et les médicaments aux schémas suggérés par le Ministère de la Santé de leur pays. Le tableau situé en haut de chaque page, sur la droite, résume synthétiquement les données essentielles de chaque maladie contenues dans le texte et sert ainsi d'aide-mémoire. 163


AMIBIASE

SOURCE D'INFECTION Personnes atteintes d'amibiase, aussi bien avec maladie en cours que convalescentes ou porteuses apparemment saines du parasite. AGENT D'INFECTION Amibe (En tamoeba histolyti ca): organisme microscopique appartenant aux protozoaires; il vit dans la muqueuse du gros intestin où il se reproduit en grand nombre sous forme végétative. Pour survivre

164

dans le milieu extérieur le parasite prend la forme d 'un kyste qui représente ainsi la forme de résistance d a ns le sol ou dans l'eau et en même temps la forme infectante pour d'autres personnes.

selles infectées, aux aliments.

TRANSMISSION Par l'intermédiaire de mains sales, d'aliments contaminés, d'eau contaminée ; les mouches jou e nt un grand rôle dans le transport des kystes du parasite, contenus dans les

RISQUE D'INFECTION Collectivités manquant d'hygiène, dépourvues de latrines, là où la défécation dans le milieu ambiant se pratique librement; villages avec beaucoup de mouches.

PORTE D'ENTRÉE Voie digestive.

MESURES DE PROTECTION Protection individuelle: Se laver soigneusement les mains avant de manger ou de toucher les aliments ; ne pas boire d'eau douteuse mais la faire bouillir, la filtrer ou la désinfecter; laver avec soin les légumes crus; protéger les a liments des mouches.

Protection collective: Éducation sanitaire; construction et entretien hygiènique des latrines; contrôle


source d'infection : • personnes atteintes d'amibiase ou porteurs agent d 'infection: • amibe transmission: • mains, eau, aliments contaminés, mouches porte d'entrée: • bouche risque d'infection: • manque d'hygiène, défécation libre , mouches protection: • éducation, se laver les mains, latrines, eau potable, lutte contre les mouches incubation: • 1 mois troubles principaux: • diarrhée avec du sang, douleurs abdominales. ténesme, complications graves diagnostic: • examen des selles traitement: • métronidazole, tétracycline

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hyg ièrùque des eaux ; lutte contre le s mouches ; utiliser l'engrais humain c omme fertilisant pour les cultures potagères seulement après plusieurs mois de fermentation; traitement de tous les cas certains d'amibiase.

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Incubation: De 4 jours à 4 mois, en général 15 à 30 jours.

av ec mucus et sang (10 à 30 évacuations par jour) accompagnée de douleurs abdominales et ténesme rectal. Parfois graves complications au foie dues au passage d'amibes dans cet organe et formation d'"abcès hépatique" amibien. For· mes chroniques débilitantes avec alternance de périodes d e diarrhée et de constipation. Formes asymp tomatiques possibles.

Troubles principaux: Diarrhée

Diagnostic de laboratoire : Exa-

IDENTIFICATION DE LA MALADIE

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men microscopique des selles pour déceler les formes végétatives des amibes (sur selles diarrhéiques) ou les kystes (selles formées). Le labo· rantin doit savoir reconnaître les amibes pathogènes (E.hystolytica) des amibes non pathogènes (E. coli, etc). TRAITEMENT Métronidazole comp. à 250 mg: 6 à 8 comp. par jour p endant 8 jours, à répéter après un mois (ne pas don· ner dans les premiers trois mois de

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grossesse) ; ou Tétracycline gél. à 250 mg: 2 g par jour pendant 8 jours, à répéter après un mois; ou Dihydrohémétine ampoules 1 à 11/2 par jour par voie s.e. pendant 7 jours à répéter après 14 jours (cal· culer 1 mg/kg de poids par jour); Clioqu inol comp. à 250 mg: 3 à 6 par jour pendant 10 jours. Si l'on soupçonne un abcès hépatique, hospi· taliser d'urgence (le pus devra être évacué au moyen d'une ponction hépatique).

165


ANKYLOSTOMIASE

SOURCE D'INFECTION Personnes atteintes d'ankylostomiase. Sols où ont déféqué des personnes atteintes d'ankylostomiase. AGENT D'INFECTION Ankylostomes (ArlCylostoma duodenale et Necator americanus): vers parasites d'environ 1 cm de long, qui vivent. Ùé::lll~ l'intestin gréle, suspendus par de petits crochets buccaux à la muqueuse; ils provoquent de petites plaies de la paroi intestinale à travers lesquel166

les ils sucent le sang. lis produisent des œufs microscopiques qui, mêlés aux selles de l'individu parasité, tombent dans le sol. Là, l'œuf éclôt pour libérer une larve, toujours microscopique, qui au bout de deux semaines est capable d'infecter d'autres personnes. Les larves peuvent survivre dans des sols humides c t ombragés pendant plusieurs semaines. TRANSMISSION Contact avec un sol contaminé par d e s s elles d'individus atteints d'an-

kylostomiase, et où se sont développées les larves infectantes. PORTE D'ENTRÉE Voie cutanée. Les larves infectantes sont capables, si elles entrent en contact avec un pied humain, de pénétrer en traversant la peau ct atteindre ainsi la circulation veineuse. C'est par là qu'elles parviennent au cœur et, du cœur, à la circulation pulmonaire; comme elles ne réussissent pas à passer le filtre p ulmonaire, elles perforent

les alvéoles ct remontent l'arbre respiratoire JUSq'au larynx. Passées dans le pharynx elles sont avalées, tombent dans l'œsophage et descendent jusqu'au duodénum où elles se développent en vers adultes en s 'accrochant à la muqueuse et en exerçant leur action de parasites. Les ankylostomes peuvent vivre plusieurs années ct produire des milliers d'œufs chaque jour. RISQUE D'INFECTION Collectivités manquant d 'h ygiène,


source d'infection: • personnes atteintes d'arikylostomiase agent d'infection: • ankylostomes transmission: • sol contaminé porte d'entrée: • peau risque d'infection: • manque d'hygiène, defecation libre. sol humide protection: • éducation, latrines. chaussures. contrôles périodiques incubation: • 1 mois troubles principaux • douleurs épigastriques, anémie, faiblesse diagnostic: • examen de selles traitement: • mèbendazote, bêlènium

depourvues de latrines et où la défécation. dans le milieu ambiant se pratique librement; il est dangereux de marcher pieds nus à proximité des lieux de défécation. MESURES DE PROTECTION Protection individuelle: Éviter de marcher pieds nus dans des terrains suspects. Protection collective: Construction et entretien hygiémque des latrines; port de chaussures, contrôle périoclique (au microscope) des

selles pour les catégories sous risque (ouvriers agricoles préposés aux plantations demandant des sols humides, maraîchers, mineurs, potiers); contrôle des selles des enfants et des femmes enceintes. IDENTIFICATION DE LA MALADIE Incubation: De 4 à 8 semaines. Troubles principaux: La pénétra· tion des larves provoque, au point d'entrée, de petites lésions prUligineuses , qui peuvent cependant

passer inaperçues. Le passage des dans 1' arbre respira taire provoque une toux sèche pendant 2 à 3 jours. L'installation des vers adultes dans le duodénum cause tout d'abord des douleurs épigastriques, surtour à jeun, puis de l'anémie (par soustraction de sang). L'anemie peut être légère ou grave, selon le nombre de vers présents. Elle se manifeste toujours par de la faiblesse , peu d'envie de travailler, de la pâleur (observer la couleur de la conjonctive, de la langue, des larv~s

gencives et des ongles). Si l'anémie est grave, elle peut provoquer un œdème des jambes, une asthénie grave et même la mort. Diagnostic de laboratoire: Examen microscopique des selles pour déceler les œufs du parasite. TRAITEMENT Mébendazole: 1 à 3 camp. pendant 2 jours ou Tétrarnisole camp. à 150 mg en prise unique; ou Bephenium hydroxynaphtolé à 5 g en prise uni· que, dans un peu d'eau ou de lait. 167


ASCARIDIASE / rn

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SOURCE D'INFECTION Personnes atteintes d'ascaridiase; sols où ont déféqué des personnes atteintes d'ascaridiase. AGENT D'INFECTION Ascarides, appelés aussi Ascaris: vers intestinaux longs de 15 à 30 cm. lls vivent dans l'intestin grèle où ils se nourissent d'aliments déjà en partie digérés, en les soustrayant à la digestion de la personne atteinte. La femelle produit une énorme quantité d'œufs microsco168

piques (jusqu'à 200.000 par jour) qui, mêlés aux selles, tombent dans le sol et le contaminent. A l'intérieur de l'œuf, au bout de 1 à 2 semaines, se développe une larve qui peut survivre longtemps dans le milieu externe (des mois ou même quelques années). Une fois avalé avec des aliments contaminés, l'œuf éclôt dans l'estomac et libère la larve. Celle-ci traverse la paroi intestinale, gagne la circulation veineuse, puis la circulation pulmonaire; par perforation des alvéoles pul-

monaires, elle remonte l'arbre respiratoire jusqu'au larynx. Passée dans le pharynx, elle tombe dans l'œsophage, passe dans l'estomac et se localise dans l'intestin grèle où elle se développe en ver adulte. Une fois parvenus à la maturité sexuelle, les vers adultes s'accouplent, pondent des œufs et exercent leur action parasitaire. lls ne vivent pas plus d'un an.

RISQUE D'INFECTION Collectivités manquant d'hygiène, sans latrines, où la défécation se pratique librement.

TRANSMISSION Par l'intermédiaire de mains sales,

Protection individuelle: Hygiène

d'aliments ou d'eau contaminés par les œufs du parasite: par ingestion directe de terre contaminée PORTE D'ENTRÉE Voie digestive.

MESURES DE PROTECTION


source d'infection: • personnes atteintes d'ascaridiase. sol contaminé agent d'infection: • ascarides transmission: • mains, eau, aliments. sol porte d'entrée: • bouche risque d'infection: • manque d'hygiène. défécation libre protection: • éducation, latrines. engrais humain bien fermenté, traitements périodiques incuballon: • 2 mois troubles principaux • douleurs abdominales diagnostic: • examen de selles traitement: • pipérazine. tétramisole

des mains et des aliments; ne pas boire d'eau douteuse mais la faire bouillir ou la filtrer ou la désiufecter; laver soigneusement les salades et tous les légumes qui se mangent crus. Protection collective : Éducation sanitaire; construction et entretien hygiénique des latrines ; utilisation d'engrais humain comme fertilisant des cultures potagères seulement après 2 à 3 mois de fermentation; surveillance des enfants pour qu'ils ne mangent pas de terre; hy-

giène des ntains spécialement chez les écoliers (se laver les mains avant de manger); traitements périodiques, avec un vermifuge approprié, des enfants et des femmes enceintes en cas de collectivité particulièrement atteinte; alimentation équilibrée chez les enfants et les femmes enceintes géophagiques. IDENTIFICATION DELA MALADIE Incubation: De 60 à 80 jours.

Troubles principaux: Coliques abdominales; chez les enfants de moins de 5 a ns, l'abdomen est ballonné, il peut y avoir vomissement avec émission d 'ascarides par la bouche ou par le nez; pâleur. En cas d'infestation par un grand nombre d'ascarides, il peut se produire une occlusion intestinale nécessitant l'intervention chirurgicale. Diagnostic de laboratoire: Examen microscopique des selles pour déceler les œufs du parasite. Un ascaride adulte expulsé dans les

selles ou par vomissement, doit faire suspecter la présence d'autres exemplaires dans l'intestin.

TRAITEMENT Pipérazine adipate (ou autre sel de pipérazine) 7 mg/kg en prise unique ou répétée le jour suivant, par voie buccale ou Tétramisole comp. à 150 mg en prise unique

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SOURCE D'INFECTION Personnes atteintes de blennorragie avec maladie encours. ou apparamment guéries (porteurs de formes cluoniques inapparentes).

également plus profondément dans l'organisme, en causant des lésions de l'appareil génital, des articulations et du cœur.

AGENT D'INFECTION Gonocoque: organisme microscopique qui vit de préférence dans les muqueuses des basses voies urinaires (urètre) en provoquant une inflammation avec sécrétion mucopurulente, mais qui peut s'infiltrer

TRANSMISSION Contagion sexuelle directe de malade à personne saine ou contagion indirecte par les mains ou des serviettes contaminées; contagion de la mère à l'enfant pendant l'accouchement (forme oculaire des nouveau-nés ou ophtalmoblennorrhée).

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PORTE D'ENTRÉE A travers les muqueuses des organes sexuels; à travers la conjonctive (chez le nouveau-né). RISQUE D'INFECTION Pendant un rapport sexuel avec une personne blennorragique (mais qui peut être apparamment saine); pendant l'accouchement si la mère est blennorragique. MESURES DE PROTECTION Protection individuelle : Éviter

les rapports sexuels avec des personnes suspectes (c'est-à-dire qui ont des rapports sexuels fréquents avec d'a utres personnes) ; usage de préservatif ou de pommade antiseptique pendant le rapport sexuel. Protection collective: Éducation sanitaire et sexuelle, surtout chez les jeunes gens. L'éducation sexuelle do1t être d6jà pratiquée au niveau de l'école secondaire, à partir de 12 ans. ou encore plus tôt. il


source d'infection: • personnes atteintes de blennorragie agent d'Infection: • gonocoque transmission: • contagion sexuelle. contagion du nouveau-né pendant raccouchernent de fern me blennorragique porte d'entrée: • muqueuses génitales; conjonctives risque d ï nfection: • rapport sexuel imprudent: pendant l'accouchement de femme blennorragique protection: • éducation sexuelle: prophylaxie alaCrédê incubation: • 3 jours troubles principau x • coulemenlurétral purulent; conjonctivite grave du noveau-nè complications internes diagnostic: • anamnèse, symptomes. examen microscopique du pus traitement: • pénicilline,tétracycline

faut réussir à faire comprendre aux jeunes que la maladie doit être soignée le plus tôt possible et qu'une personne atteinte de blennorragie, si elle ne se soigne pas, est dangereuse pour les autres parce qu'elle peut facilement infecter son conjoint ou toute autre personne avec qui elle a un rapport sexuel. Mettre des gouttes désinfectantes (collyre à 1'argirol) dans les yeux de tous les nouveau-nés immédiatement après la naissance (prophylaxie à la Credé).

IDENTIFICATION DE LA MALADIE Incuba tion: De 1 à 8 jours, habi· tuellement 3 jours. Trouble s principaux: Coulement purulent par le canal urétral. avec sensation locale de briUure à la miction; au bout de quelques temps, si le sujet ne se soigr1e pas, peuvent survenir des complications aux organes sexuels profonds (ovaires, utérus, prostate, testicules). aux articulations (arthrite) et plus rare-

ment au cœur (endocardite). L'une des conséquences peut être aussi la stérilité permanente, aussi bien chez l'bqmme que chez la femme. Dans l'ophtalmo-blennorrhée des nouveau-nés, la grave conjonctivite purulente peut provoquer la cécité. Diagnos tic de laboratoire : Ex amen microscopique du pus pour déceler les gonocoques.

TRAITEMENT Pénicilline (non en solutions huileuses) 2 millions U .I. par jour pendant 5 jours, ou Cotrimoxazole 4 comp. par jour pendant 10 jours, ou Tétracycline 2 g par jour pend ant 5 jours. Dal"\S l'ophtalmo-blennorrbëe des nou 'l[eau-nés, Pénicilline 500 .000.U. 2 fois par jour et instillations locales de collyre antibiotique (hospitalisation).

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CHOLÉRA.

SOURCE D'INFECTION Personnes atteintes de choléra ou convalescentes ou porteurs sains de l'agent infectieux. AGENT D'INFECTION Vibrion du choléra: Organisme microscopique appelé aussi, à cause de sa forme, bacille virgule. n pullule dans les selles et dans le vomissement de personnes ayant le choléra; il peut survivre dans l'eau plusieurs jours. 172

TRANSMISSION Par l'intermédiaire d'eau ou d'aliments contaminés, de linges souillés par des personnes atteintes de choléra, de mains sales. Les mouches peuvent transporter facilement les vibrions des selles des malades aux aliments. PORTE D'ENTRÉE Voie digestive. RISQUE D'INFECTION Saisons chaudes, dans les collecti

vités pauvres qui manquent d'hygiène, sans cabinets et qui boivent de l'eau polluée. MESURES DE PROTECTION Protection individuelle : Hygiène scrupuleuse, surtout en ce qui concerne l'eau (y compris les glaces et les glaçons), et les aliments (lait, bouillon, fruits de mer, légumes crus); vaccination anticholérique (efficace pour 6 mois). Protection collective : L'éducation sanitaire et l'hygiène du milieu ambiant sont les deux points-cléfs

de la prophylaxie. Déclaration des cas, même si ce n'est qu'un cas suspect; cordon sanjtaire autour du village pour bloquer le risque d'une épidémie rapide dans la région. Isolement des malades; désinfection de leurs selles et de leurs vomissements; lutte contre les mouches. Surveillance hygiénique de l'eau potable, du lait et des aliments quj se consomment crus. Vaccination anticholérique (mais l'hygiène du milieu et l'éducation sanitaire sont les mesures les plus importantes).


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vomossemcnts. crampes. deshydrnrahon d•aonostoe . • symptomes. examen cu1turel desselles

11011cmcnr • por1uS<On 1 v twacvclrnc, s rreptomydne, sulladoxlne

Chim ioprop hllEIXle encerclanto au· tour des cas, a vec sulfadoxlno corop. 0.50 x 4 po.r bouche en dose uniqu e. IDENTIFICATION DE LA MALADIE Incubation: Oo 1 il 6rours. Troubles principoux La malodlo se manifeste par uno dtnnhoc aqueuse (plus de 30 il 40 livncuntioos par JOur). purs vornrssemcnt, sueurs fTordes, crampes muscula1 res. L'évolution llSt en g<:n6ral ra pl· de, de quelques roUis ct parfoiS en

mOmR do 24 bourcs (fonnes fouLo sutet aueu'lt de cholèrn fond â vuo d'coU, Ua un visage. soutrrnnt (masque cblolôrique, pogo 100). avec les yeux et les toues creuses. Ses selles sont hqw· dos. blancllfllres, semblables à de l'cau do rt.?., parfo•s eUes peuvent ôtro Jaunàucs. verdiitres ou hèmorragrques Ln tompémture est bas· Sll, la peau VlSQUCUSe et froide. n l'XJsto oussr des formes artenuees et des formes wapparentes (por· tours sams) droyonu~s)

Diagnostic de lobora tolre: Lo la ciès. l'E.G. et la symptomotologtc font suspecter la rnaladJe; lo clin· gnoslic do laboratoire s'effectua avec la culture du vlbnon dos sol les, dans dos laboratottes 6qu1pf>s et avec dos examens sêrologrq"Uos. TRAITEMENT Le trattemontest urgerw perlusron l.V. rap1de de solutron phys•ologr que· 500 tnloo quelquos mo nu tes, à répéter au bout. d'une heure plu" lentement, pws avec solutron glu cosèe à 5"' à répéter plusteurs fots.

Dès que le vomrssement cesse, u fout donner par vo1e buccale une r.olution rêhydratnmo, à la cuillere (Sucra 20 1), Sel do curslnc 3,5 g, BiCIItbonato de soude 2,5 g, Clùorure do potossrum 1,5 g dans un litre d'cau boutlhe) En cas d ' Jmpossibt· hté dn fatre la perfusion, il fatrt do toute façon tenter la réhydlatatlon orale. Tètrocycbne 2 g par JOUI ou Sttcptomycmc 1 g par JOUr T.M. pondant 5 tours. Sulfo.dol<lne un.. de 1,5 à 2 g on dose unique. Traitement à la Cortisone à l'Hôpital 173


COQUELUCHE

SOURCE D'INFECTION Personnes atteintes de coqueluche; dans la plupart des cas, des enfants, malades ou convalescents. AGENT D'INFECTIOI~ Bacille de la coqueluche, organisme microscopique. n vit dans les muqueuses des voies respiratoires; il a peu de résistance dans le milieu extérieur.

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TRANSMISSION Transmission directe de personne malade à personne same par la toux, l'haleine, la sécrétion nasale, l'expectoration et le vomissement. La transmission indirecte par l'intermédiaire des mouchoirs, des verres ou des couverts contammés est rare. PORTE D'ENTRÉE Voie respiratoire.

RISQUE D'INFECTION Partout où l'on ne pratique pas la vaccination contre la coqueluche; dans des communautés d'enfants (écoles). MESURES DE PROTECTION Protection individuelle : ÉVIter toute approche de personnes malades de coqueluche; vaccination, imrnunoprophylaxie (gammaglobulines, riches en anticorps contre la coqueluche mais coûteuses)

Protection colle ctive: Éducation sanitaire des parents afin qu'ils collaborent soit pour faire pratiquer la vaccmation contre la coqueluche pendant la première année de vic des enfants (2 injections, à répéter après 3 à 4 ans), soit pour garder en isolement les enfants malades, c'est-à-dire loin d'autres enfants, au moins pendant les trois premières semaines de la maladie. Désinfection de l'expectoration et du vomissement des malades.


source d'infection: • personnes atteintes de coqueluche agent d'infection: • bacille de la coqueluche transmission: • toux, haleine, vomissements porte d'entrés: • voies respiratoires risque d'infection: • enfants non vaccinés protection: • éducalion des parents, vaccînation

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Le traitement précoce des sujets malades fait diminuer les probabilités de contagion pour les sujets vivant à proximité.

IDENTIFICATION DE LA MALADIE Incubation : De 7 à 14 jours. Troubles principaux : La maladie commence d'une manière insidieuse par un rhume, avec ou sans fièvre, de la toux d'abord non caractéristique, puis de type convulsive (quintes) : accès de secousses ex-

incubation: • 10 jours troubles principaux • tou x typique avec quintes el hurlement inspiratoire diagnostic: • clinique traitement: • erytromicine, chloramphénicol

piratoires qui se succèdent de plus en plus rapprochés jusqu'à ce que le malade reste en expiration forcée. Après quelques secondes de pause survient la reprise inspiratoire. profonde et sifflante (hurlement inspiratoire). Souvent l'accès de toux est suivi de vomisse· ment ou d'expectoration de mucus filant. Les quintes se produisent plutôt pendant la nuit ou à l'aube et peuvent se répéter pendant quelques mois. La fièvre reste discr&te. Des complications broncho-pulmo-

naires sont possibles ainsi que des hémorragies sous-conjonctivales, la rupture d'uh t ym p an ou l'ulcération du filet de la langue comme conséquences des efforts pendant les quintes. Chez les e n fants qui ont moins de deux ans, la maladie est plus dangereuse. Diaguostic de laboratoire : Les quintes terminant avec le hurle· ment inspiratoire sont caractéristiques et pennettent d'établir le diagnostic, sans devoir s'adresser au laboratoire. n existe aussi dos réac-

tions sérologiques.

TRAITEMENT Erythrom ycine ou Ch loramphénico} : 1 / 2 à 1 g par jour pendant 6 jours. Sirops calmants pour la toux. Si des complications broncho-pulmonaires surviennent: Tétracycline ou Ampicilline. Alimentation avec des repas peu abondants et fréquents.

175


DIARRHÉES AIGUËS DES ENFANTS

SOURCE D'INFECTION Enfants et adultes atteints de diarrhée ou porteurs sains d'agents infectieux de diarrhée.

TRANSMISSION Par l'intermediaire des mains sales, d'aliments contaminés, d'eau contaminée, des mouches.

AGENT D'INFECTION PORTE D'ENTRÉE Divers organismes microscopiVoie digestive. ques: souvent des virus et des bactéries, quelquefois des protozoaireset certains vers intestinaux (an- RISQUE D'INFECTION guillules) peuvent être la cause de Collectivités manquant d'hygiène, sans cabinets, où la défécation s'efdiarrhée. fectue librement dans le milieu ambiant, où l'eau potable est contami176

née par les matières fécales (puits mal tenus, sources mal captées), où il y a beaucoup de mouches. MESURES DE PROTECTION Protection individuelle: Hygiène en général, spécialement des mains; protéger les aliments des mouches. Ne pas boire d'eau contaminée mais la faire bouillir auparavant ou la désinfecter ou la filtrer. Ne pas manger d'aliments qui pourraient être contaminés.

Prote ction c ollective: Éducation sanitaire de la population, pour la sensibiliser sur les points suivants: hygiène de l'eau (prioritaire) et des aliments, construction et entretien hygiénique des cabinets, lutte contre les mouches par tous les moyens. Les parents, dans chaque collectivité, doivent être instruits sur l'importance du trajtement précoce des diarrhées au moyen de la solution réhydratante orale, avant que ne survienne la déshydratation. Chaque mère, chaque père


source d 'infection: • personnes atteintes de diarrhée ou porteurs agent d'infection: • virus, bactéries, protozoaires intestinaux transmission: • mains, eau, aliments contammés, mouches porte d'entrée: • bouche risque d'infection: • manque d'hygiène, défécation fibré:, mains sales, mouches protection : • éducation, latrines, eau potable. lutte contre les mouches. savon incubation: • 2 à 3 jours troubles principaux • évacuation de selles liquides fréquentes. déshydratation diagnostic: • clinique traitement: • réhydratation. chloramphénîcol ou sulfamides

doivent savoir préparer e t administrer la solution par voie orale e n cas de besoin.

IDENTIFICATION DE LA MALADIE Incubation: De quelque s h e ures à quelque s jours. Trouble s principaux: Êvacuation de selles liquides, plusieurs fois par jour, parfois avec du sang, avec ou s ans fiè vre . n peut y avoir vomissement (élé ment dangereux) . L'état

g é néral, si l'on n'intervient pas, peut empirer rapidement et provoquer une déshydratation grave en quelques jours ou en quelques heures. Diagnostic de la boratoire : Le type de troubles est caractéristique; l'examen des selles ou d'aut res examens de laboratoire peuvent fournir l'identification exacte de l'agent causal, mais souvent cette identification a p e u d'importance.

TRAITEMENT S'il n'y a pas de fiè vre, donner seulement une solution réhydratante (pages 326 et 353). La solution doit être donnée à la ctullère. Elle peut être préparée facilement par un des parents avec du sel, du sucre et de l'eau bouillie (si le bicarbonate de soude et le chlorure de potassium manquent, elle est également efficace; on peut y ajouter un peu de jus d'orange ou de citron qui contiennent du potassium). Si l'enfant est nourri au sein. continuer

l'allaitement maternel en plus de la solution réhydratante. S'il y a de la fièvre, ou du sang dans les selles, Sulfaguanicline ou Phtalylsulfatiazole, ou Chloramphénicol par voie buccale ou Clioquinol. En cas de vomissement, il faut réhydrater par voie nasa-gastrique (page 400) ou par perfusion LV. physiologique glucosée (hospitalisation d 'urgence, tout en essayant de faire boire au malade de petites cuillérées de la s olution réhydratante pendant le transport). 177


DIPHTÉRIE

SOURCE D'INFECTION Personnes atteintes de diphtérie ou convalescentes, porteurs asymptomatiques de bacilles diphtériques. AGENT D'INFECTION Bacille de la d iphtérie: organisme microscopique qui, en se localisant dans le pharynx, à l'intérieur du nez, sur les amygdales ou dans le larynx, se multiplie et forme des membranes blanchâtres superficielles, sans se répandre dans l'organisme; ces microbes produisent cependant une toxine qui provo178

que des lésiOns à distance dans les différents organes, ce qui peut causer la mort. Le bacille de la diphtérie peut se locaiiser également dans la peau, sur une petite plaie, et provoquer des ulcérations. TRANSMISSION Transmission directe de malade ou porteur à personne saine, par l'haleine, la toux, ou indirectement par l'intermédiaire de mouchoirs, de mouches, de poussière, de lait contaminé. PORTE D'ENTRÉE

En général par voie respiratoire, plus rarement pat voie digestive ou à travers la peau. RISQUE D 'INFECTION Près d'un individu diphtérique ou guéri depuis peu; plus fréquent chez les enfants ou les adolescents. MESURES DE PROTECTION Protection individuelle : Éviter le contacts avec des personnes atteintes de diphtérie ou convalescentes; vaccination antidiphtérique. Protec tion collective: Éducation

sanitaire des parents. Dans les régions où la maladie est fréquente, il faut vacciner systématiquement tous les enfants (2 injections à un intervalle de 4 à 6 semaines l'une de l'autre pendant la première année de vie, à répéter au bout de 6 ans). C'est l'une des vaccinations les plus efficaces: elle a fait disparaître la diphtérie dans de nombreux pays. Tous les cas suspects doivent être isolés et signalés aux autorités sanitaires; désinfection de tous les objets et du linge de la cbarnbre du malade; traitement immédiat de chaque cas.


source d'infection : • personnes atteintes de diphtérie ou porteurs agent d'infection: • bacille de la diphtérie transmission: • haleine, toux porte d'entrée: • voies respiratoires risque d 'infection: • près de malades de diphtérie ou de porteurs protection: • éducation des parents, vaccination, désinfection. déclaration et isolement incubation: • Sjours troubles principaux • mal de gorge avec pseudomembranes, dyspnèe grave dans le croup diagnostic: • clinique, tampon faringé et · examen culturél traitement: • sérum antidiphtérique, érythrom ycine, traquéotomie si nécessaire

IDENTIFICATION DE LA MALADIE Incubation : De 2 à 8 jours, rarement plus. Troubles prin cipa u x: Forme pharyngée (angine diphtérique): la fié vre est généralement discrète, il y a mal de gorge avec formation sur les amygdales, la luette ou les piliers du pharynx de plaques blanchâtres (pseu do-m e m bra n es) sur base rouge; les ganglions lymphatiques du cou peuvent être tuméfiés. L'haleine est douceâtre ou fétide. Forme laryngée (appelée croup): c'est la forme la p lus grave pouvant pro-

voquer rapidement la mort. Les strabisme). et mort en quelques fausses membranes localisées jours ou pendant la convalescence. dans le larynx gênent la respiration, la voix et la toux sont rauques, une dyspnée inspiratoire survient Diagnos tic d e la bora toire: Dans avec tirage, sifflement laryngien un laboratoire équipé, examen de (cornage), et crise d'asphyxie. l'exsudat, prélevé avec un tampon Dans une forme comme dans l'austérile: la maladie peut être sustre, on peut avoir, outre les manifepectée par l'aspect blanchâtre des stations locales, des complications générales dues à l'action de la toxi- pseudo-membranes (qui détane diphtérique sur le cœur (myocar- chées avec un abaisse-langue et didite), sur le système nerveux (para- luées dans l'eau ne se dissocient lysie du voile du palais avec renvoi · pas, contrairement aux enduits des de liquide par les narines et voix angines banales) et par la symptonasale, paralysies oculaires avec matologie respiratoire.

TRAITEMENT Sérum antidiphtérique 10.000 U.I. I.M ., Erythromycine comp. à 500 mg ou sirop 1(2) g par jour pendant 10 jours. Régime liquide ou crémeux. Pulvérisations ou vaporisations et gargarismes avec eau chaude bicarbonatée ou eau légèrement salée. Instillations nasales de gouttes de Protargole ou Argyrole à 3%. Dans certains cas, il est nécessaire d'intervenir chirurgicalement (toujours à l'hôpital) en ouvrant la trachée (trachéotomie) pour sauver la vie du malade.

17g


DRACUNCULOSE

m

SOURCE D'INFECTION Personnes atteintes de dracunculose; certains animaux (chiens, singes, bovins) atteints de dracunculose. AGENT D'INFECTION Dracunculus : ver filiforme appelé également "ver de Guinée" ; il peut atteindre 1 m de long. n vit dans le tissu sous-cutané et dans les tissus plus profonds des membres inférieurs, en provoquant sur la peau une ulcération qui ressem180

ble à un furoncle. De cette ulcération émerge la partie terminale (utérus) du ver, qui libère des larves microscopiques chaque fois que la peau entre en contact de J'eau (en entrant par exemple dans une mare ou dans un étang). Les larves nagent dans l'eau et deviènnent facilement La proie de petits crustacés aquatiques (copépodes) à peine visibles à l'œil nu. A l'intérieur de ces crustacés, les larves vivent des semaines ou des mois.

TRANSMISSION En buvant de l'eau, par ingestion involontaire des crustacés infectés; dès que les crustacés sont ingérés, les larves qu'ils contenaient sortent dans l'intestin du porteur, se répandent dans son organisme et croissent jusqu'à devenir des vers adultes qui se localisent dans les membres inférieurs.

PORTE D'ENTRÉE Voie digestive.

RISQUE D 'INFECTION Collectivités manquant d'hygiène, où les personnes puisent l'eau à boire dans des puits ou des é!;angs en y entrant avec les pieds. MESURES DE PROTECTION Protection individuelle: Éviter de boire de l'eau douteuse, mais d'abord la stériliser en la faisant bouillir ou la fùtrer ou la désinfecter. Protection collective: Éducation sanitaire: il faut informer la popula-


source a 11\leciiOfl •

pe~sonnes

ou anomaux aneonts

do dracunculosc

agent d'1nlect100 • dUICUIICUIUS transm•ss10n • ~:aucontononllescopèpodes 1nleclèS pOrte d ontrec • boucl>o 11squed n1fcchon • oauabolrput~Oodnnsdcsétangs ou dcA rossas p&oteott011' • èdueallon. dés.nleclton de l'eau ou foffrat•on

oncubabon. • 1 annco t&oubtes proropaux • ~udoluronclo à la rambe ou

oupocd dtagnoshc • cltnoque.cxamoomte:roscopoqued\1 IIQUIOO suontanl de la lésion trademenl • mo!bcndazaw,oxtraçbc)ngrad\le!le

Lion do la nature el des modes d'mlocuon, orgomser une discipline hyu1êniquo en ce qui concerne l'approV'Islonncmont de l'eau, de ma n1èro Il empêcher coux qui la ptusent d'y oorrcr avec les pieds Clôture des houx de pUISage de l'eau pour ompéchcr l'accl:s aux ooV'Ins ou aux au Ires anunaux Tnutement do tous les 1nd1V1dus anemts La destructiOn des crustacés infectes peut s'effcctuor en filtrant, en faisant oou1U&r ou en dt!Smfectant l 'oau ovant do la ooue. On pem

également uti!Jsor des désmrectants on los versant directemelll dans los puits ot dans lus étangs.

IDENTIFICATION DE LA MALADIE lncubat.i on Envuon 1 an. Troubles prindpaux · Fwoncle qu1 s ' ulcère à un p~ed ou à une jambe, parfo111 maiS pas tOUJOUTS, avec une parue du ver palpable ou viSt bio sous la peau à l'endroit correspondant S'tl se trouve prês d'une aruculatton, tl peut y avorr gonfle-

mont do l'articulation ot difficulté à marcher. Une complication grave pout iltro duo au tétanos, avec por· Lo d'ontrêo à Lrovors la lés1on (\Uonculouao du parasite. DIAgnosùc: de laboratoire: t.'o~<­ pect de la h)s•on suffit souvent pour établu le cilagnost1c. En stunulant les lés&ons avoc de l'eau fco&de. on provoquo l'cm•ss10n hors de l'ulcè-

re dos larves du paras1tc,

TRAITEMENT Thlubondozolc ou Mêbondazolo 3 contp. en prase un1quc, â répéter oprus 10 jours, ou Ntrfda:eole 25 mg/ kg pur fOUr pondant 7 JOUIS avec Phénobarbital comp. 100 mg pru JOUI . Extracuon g&aduelle du ver en l'emoul<lnt uu fur Cl à mesure autour d'un POIIL baton selon la mô· th ode uadmonneUe .

ulllQU~>­

mcnt VISibles au m1croscopo.

181


FIÈVRE JAUNE 1 /

1

SOURCE D 'INFECTION Singes atteints par le virus de la fièvre jaune; personnes ayant la fièvre jaune. AGENT D'INFECTION Virus de la fièvre jaune (organisme ultramicroscopique). Une fois pénétré dans l'organisme, il vit d'abord dans les ganglions lymphatiques, puis dans le sang et dans les viscères (foie, rate, moelle osseuse, reins, muqueuse intestinale) où il provoque la destruction des cellu182

les. TRANSMISSION Par la piqûre de moustiques appartenant au genre Aedes. Ces moustiques déposent leurs œufs (visibles à l'œil nu) dans l'eau; il suffit pour cette ponte d 'une faible quantité d'eau comme celle qui s'accumule avec la pluie dans des vieilles boites de conserve, dans des tessons de bouteilles ou d'autres récipients occasionnels abandonnés dans les ordures autour des

villages. De ces œufs sortent dans l'eau les larves (foyer larvaire) qui se transforment en nymphes flottant dans l'eau, puis en moustiques adultes' qui s'envoleront pour piquer et sucer le sang, de préférence la nuit mais aussi pendant le jour. PORTE D 'ENTRÉE Voie cutanée. RISQUE D 'INFECTION Dans les zones de forêts où vivent les singes contaminés, mais aussi

dans les villages ou les villes où prolifèrent les moustiques vecteurs. MESURES DE PROTECTION Prote ction individuelle : Vaccination anti-amarile (elle dure 10 ans) ; utilisation de moustiquaires sur lés hts et aux fenêtres de la maison; répulsifs sur la peau. Protection collective: L'éducation sanitaire doit viser surtout à organiser la lutte contre les moustiques par tous les moyens: ne pas


source d'infection: • singes ou personnes infectées agentd'infeclion: • virus transmission: • piqûre de moustique (Aedes) porte d 'entrée: • peau

IIDDO

risque d'infection: • forêts, localités oû il y a des moustiques protection: • éducation, lutte contre les moustiques, vaccination incubation: • 5 jours troubles principaux • f1èvre élevée subite, maux de té te, douleurs musculaires, vomissementes noirâtres, subictère diagnostîc: • clinique. examen du sang traitement: • extraits protecteurs hépatiques alimentation liquide

garder de récipients d'eau sans couvercle (bidons, casseroles, pots) autour des habitations; détruire tous les foyers larvaires possibles en organisant le ramassage et la dest ruction systématique {par enfouissement) de tous les tessons abandonnés autour du village, des vieilles boites de conserve, des vieux pneus; drainer et combler toutes les petites retenues d'eau stagnante. Utilisation de moustiquaires la nuit. n faut inciter la population à rechercher des substan-

ces répulsives {extraits de plantes, beurres végétaux, etc.) à utiliser sur la peau et des substances à brûler pour éloigner les moustiques. Déclaration urgente des cas de maladie aux autorités sanitaires. Isolement des malades sous moustiquaire, surtout les premiers jours de la maladie. Vaccination de masse seulement dans les zones où la maladie sévit.

IDENTIFICATION DE LA MALADIE Incub a t ion: De 3 à 6 jours. Troubles principaux: Début brusque avec fièvre élevée, prostration, céphalée, douleurs dans le dos, douleurs épigastriques, vomissement hématique (vomissement noir), léger ictère {observer la conjonctive), pouls relativement lent par rapport à la fièvre. n existe des formes l égères et des formes graves et mortelles (décès dans 30 à 40% des cas).

Diagnostic de laboratoire : Examen du sang et examen de fragments de tissu hépatique (biopsie ou autopsie) dans des centres équipés. TRAITEMENT Extraits hépatiques injectables: 1 am p. par jour l.M. pendant 10 jours. Protecteurs hépatiques (Complexe vitarninjque B, Méthionine, Inositol, Vitamine B 12). Alimentation liquide ou crémeuse durant les premiers jours. 183


FIÈVRES RÉCURRENTES

I

SOURCE D'INFECTION Personnes atteintes de fièvres récurrentes; rats atteints par la maladie. AGENT D'INFECTION Borrelia: organismes microscopiques du groupe des spirochètes. n en existe deux espèces différentes qui donnent des maladies semblables: Borrelia recurrentis et Borrelia duttoni. La première est plus répandue en Afrique Orientale, la se-

184

conde dans le reste de l'Afnque. TRANSMISSION Au moyen des poux du corps (B. recurrentis) et des tiques (B. duttoni). Les poux vivent dans les vêtements et sur le corps, déposent leurs œufs daps les filaments des tissus ou dans les coutures et se nourrissent du sang de leur hôte; ce n'est pas leur piqûre qui est infectante, mais ce sont leurs excréments. Ceux-ci, contenant de nom-

breuses Borrelias, sont évacués sur la peau pendant la piqûre; les Borrelias entreront dans la peau soit à travers la piqûre, soit à travers les égratignures produites par les ongles en se grattant. Les tiques vectrices de B. duttoni (Ornithodoros) vivent dans le sol, dans les fissures du terrain, au pied des cases ou des murs; elles en sortent pendant la nuit pour piquer les hommes et les animaux (rats) et retournent ensuite se cacher dans leurs refuges. Les

rat représente le réservait habituel de cette Borrelia. Une tique infectée peut également donner naissance à des dizaines d'autres tiques déjà infectées (infection transovarienne). Les tiques transmettent la maladie à l'homme soit par la piqûre, soit par l'intermediaire d'un liquide particulier qui suinte de leurs pattes. PORTE D'ENTRÉE Voie cutanée.


source d'infection: • personnes atte1ntes do la maladie, rongeurs porteurs agent d'infection: • borrélias transmiss1on: • poux du corps, tiques porte d'entrée: • peau risque d'Infection: • communautes pauvres avec des poux ou des tiques protection: • éducation. lutte contre les poux, les tiques et les rats incubation: • 7 JOurs troubles principaux • lièvre élevée subito, récurrente, avec frisson, courbatures, céphalée diagnostic: • frottis et goutte épaisse pendant lafièvro t raitement: • pénicilline

RISQUE D'INFECTION Dans les collectivités pauvres où l'on trouve fréquemment des poux ou des tiques. La fièvre transmise par les poux, peut être l'origme d 'épidémies; celle des tiques sc manifeste de manière endémique. MESURES DE PROTECTION Protection individuelle: Éviter tout contact avec les malades: éviter de dormir dans des maisons suspectes (là où les poux ou les tiques

sont présents); utilisation d'insecticides, surtout dans la pièce où l'on dort; répulsifs dans les vëtements et les chaussures. Protection collective: Education sanitaire; lutte contre les poux et les tiques. Isolement des malades; désinfection de l'habitation, du lit, du linge de chaque malade; lutte contre les rats.

IDENTIFICATION DE LA MALADIE Incuba tion: De 2 à 12 jours, en moyenne 7 jours. Troubles principaux: Début brutal avec frisson et fièvre élevée qui dure 4 à 7 jours; céphalée, douleurs musculaires, parfois vomissement et ictère. Par la suite amélioration, puis rechute au bout d'1 à 2 semaines, 2 ou 3 fois ou plus (peu de fois dans la forme due aux poux, de nombreuses fois et de plus brève

durée dans la forme due aux tiques). Parfois formes mortelles. Diagnostic de laboratoire : Examen du sang (frottis, goutte épaisse) prélevés pendant l'accès de fièvre (autrement, les Borrelias ne sont pas présentes dans le sang de la cuculatJon pénphénque). TRAITEMENT Pénicilline 2 millions U.I. 2 fois par jour pendant 5 jours.

185


FIÈVRE TYPHOÏDE ET AUTRES SALMONELLOSES

...

... 1

SOURCE D'INFECTION Pour la fièvre typhoïde: personnes malades de la typhoïde, convalëscents ou porteurs sains de l'agent infectieux. Pour les autres salmonelloses: en plus des porteurs humains, les volailles, les porcs, les rats et autres animaux infectés, AGENT D'INFECTION Bacille de l a fièvre typhoïde, bacilles paratyphiques et autres (plus de 200 espèces) appartenant au groupe des Salmonelles: orgamsmes microscopiques qui vivent 186

dans le tube digestif ct dans les urines de leur hôte. Elles peuvent survivre plus d'un mOls dans l'eau et dans les aliments infectés. TRANSMISSION Par l'eau et les aliments contami· nés. La contamination provient des selles ou des urines des porteurs. Les mouches et les blattes conta· minent facilement les aliments, tout comme des mains sales. Pour les salmonelles d'origine animale, l'infection se produit par l'inges· tion d'eau ou d'aliments contami-

nés par les selles ou les urines des animaux, ou par ingestion de viande ou d'œufs d'anunaux infe'ctës. PORTE D 'ENTRÉE Vme digestive. Les bacilles arri· vent dans l'intestin, passent dans le sang et envahissent l'organisme. RISQUE D'INFECTION Saisons chaudes, avec un grand nombre de mouches; collectivités manquant d'hygiène, sans cabinets ou bien avec des cabinets mal placés (contaminant les puits) et où l'on boit de l'eau contaminee.

MESURES DE PROTECTION Pro tec t ion individuelle : Hygiène scrupuleuse. surtout de l'eau à boi· re ct des aliments à manger crus (légumes. lait, fru1ts de mer; dans les villes, les glaces aussi). Protection collective: Éducation de toutes les personnes qui manipulent des aliments (boucheries, magasms d'alimentation, marchés, cantines d'école). Éducation sanitaire de la collectivité, surtout au SUJet de l'eau potable, du lait, des cabinets (qui ne doivent pas être si-


DOQ[l

source d 'infection: • personnes malades ou porteurs du bacille, animaux porteurs agent d 'in fection: • bacille de la fièvre typhoide, paratyph ïques et autres salmonelles transmission: • eau. aliments; mains, mouches. cafards porte d'entree: • bouche risque d'infection: • manque d'hygiène, défécation libre, mouches, eau contaminee protection: • éducation, hygiène de l'eau et des aliments. lutte aux mouches et aux cafards incubation: • 15 jours; 12 heures troubles principaux • fièvre typique. somnolence, langue pâteuse, gastroentérite aiguë diagnostic: • hémoculture, réaction de Widal. coproculture. traitement: • chloramphénicol

tués à proximité de puits ou de cours d'eau), des engrais (à utiliser pour le potager uniquement après 2 à 3 mois de fermentation). Lutte contre les mouches. Désinfection des selles et des urines des malades. Protection des aliments contre les mouches et les blattes. IDENTIFICATION DE LA MALADIE Incub ation: De 1 à 3 semaines, e n moyenne de 10 à 15 jours (pour le bacille de la typhoïde); 3 à 4 jours pour les paratyphiques. Pour les

autres salmonelloses, 8 à 24 heures. Troubles principaux: Les manifestations sont différentes selon qu'il s'agisse de bacille de la typhoîde, des paratyphiques ou des autres salmonelles. Dans le premier cas, début sournois, maux de tête, fièvre augmentant progressivement (page 78), fatigue et perte d'appétit ; au bout d'une semaine, fièvre élevée, langue pâteuse, lèvres sèches, abdomen tendu, quelques petites taches rosées (sur peau

claire), selles crémeuses ou liquides, état de somnolence torpide (typhos). Dans les cas favorables la fièvre diminue lentement par lysis (page 79); convalescence longue. Complications: perforation intestinale et péritonite, hémorragie intestinale, coma toxique, otite, cholécystite. Dans les autres salmonelloses, le tableau clinique est semblable à celui d'une intoxication alimentaire: diarrhée aiguë, parfois de type cholérique, vomissements, fièvre

élevée. Grave chez les enfants. Dia gnostic de labora toire : Un diagnostic précis nécessite l'aide d'un bon laboratoire: hémoculture, réactions sérologiques (r. de Widal), coproculture. TRAITEMENT Chloramphénicol 2 à 3 g par jour pendant 10 jours avec complexe vitaminique B. Ou bien Tétracycline idem, de préférence à l'hôpital. Alimentation liquide ou crémeuse. Réhydratation orale ou nasogastrique ou T.V. en cas de forte diarrhée. 187


FILARIOSE ÉLÉPHANTIASIQUE f

\

I

SOURCE D'INFECTION Personnes atteintes de filariose. AGENT D'INFECTiON Filaires : vers filiformes, longs de 4 à 10 cm, qui vivent dans les ganglions lymphatiques où ils peuvent provoquer des troubles graves de la circulation lymphatique, et causer l'éléphantiasis. Les filaires produisent pendant leur vie des millions de petites filaires microscopiques, appelées microfilaires. Celles-ci passent dans la circulation du sang surtout pendant la nuit (filaire 188

nocturne). Si un moustique pique le malade, il suce le sang ct, avec lui, des microfilaires qui, se développant dans son organisme, peuvent ensuite être transmises à une autre personne lors d'une nouvelle piqûre. Les filaires vivent plusieurs années. TRANSMISSION Par piqûre de moustiques des espèces Culex, Anopheles, Aëdes et Mansonia. PORTE D'ENTRÉE

Voie cutanée. Les filaires qui ont pénétré dans le sang pendant la pi· qûre du moustique passeront en quelques mois de la dimension microscopique à l'état adulte et iront se fixer dans les ganglions lymphatiques.

dépose ses œufs surtout dans les eaux sales, comme les rigoles des eaux ménagères près des habita· tions). Les moustiques piquent de préférence la nuit ou au crépuscule et prolifèrent davantage pendant la saison des pluies.

RISQUE D'INFECTION Dans les villages à proxirruté de marais, d'eaux peu courantes, de zones maraicageuses; mais aussi dans les centres urbains, partout où l'on trouve les foyers larvaires des moustiques vecteurs (Culex

MESURES DE PROTECTION Protection individuelle : Défense mécanique contre les moustiques à l'aide de moustiquaires; répulsifs sur la peau. Protection collective: Êducation sanitairP basée surtout sm l'orga-


source d'infection: • personnes atteintes de filariose agent d'infection: • filaires transmission: • piqui'e de moustiques porte d'entrée: • peau risque d'infection: • là oû il y a des moustiques, saisons de pluie protection: • éducation, lutte contre tes moustiques, moustiquaires. chimioprophylaxie incubation: • 6 mois troubles principaux • lymphangites, oedèmes. ganglions lymphatiques hypertrophiés, élêtantiase, hydrocèle diagnostic: • goutte épaisse traitement: • dièthylcarbamazine

nisat1on collective de la lutte contre les moustiques: élimination des eaux stagnantes et de tout foyer larvaire possible dans un rayon d'au moins 3 km autour du village, assainissement des terrains marécageux, élimination des rigoles d 'écoulement des eaux grasses; protection contre les moustique s p a r la diffus ion de moustiquaire s et l'utilisation de fumées antimoust iqu es (chrysanthèmes) pendant la nuit ; pulvérisation de D.D.T. ou d'autres insecticides sur les parois internes des habitations. s eulement si elle est organisée au niveau

ministériel. Chimioprophylaxie avec Diéthylcarbamazine: 6 à 9 cp. dans une seule journée 1 fois par mois, pendant une année. IDENTIFICATION DE LA MALADIE Incubation : De 3 mois à 3 ans. Troubles principa ux : La maladie commence par des troubles de la circulation lymphatique: inflammation des v a isseaux lymphatiques et des ganglions, d'habitude à une jambe, avec gonflement , fièvre, hypertrophie des ganglions lymphatiques inguinaux, pouvant

apparemment guérir pour se renouveler ensuite et se compliquer, après des années, avec œdème du pied ou de la jambe et épaississement de la peau (éléphantiasis). Parfois chez l'homme, épanchement de liquide dans le sac scrotale (bydrocèle) et éléphantiasis du scrotum. L'éléphantiasis peut aussi se développer au niveau d'un bras, d'un seiri, de la vulve, etc .. Parfois urines laiteuses par rupture de vaisseaux lymphatiques dans !es voies urinaires (chylurie). Diagnostic de laboratoire: Examen microscopique du sarig (gout-

te épaisse) pour déceler les microfilaires, à pratiquer cte préférence pendant la nuit.

TRAITEMENT Diéthylcarbamazine 4 camp. par jour pendant 3 jours, puis 8 comp. par jour pendant 3 jours, puis 12 camp. par jour pendant 3 semaines, avec antihistaminiques (les médicaments peuvent provoquer des réactions allergiques désagréables). Dans l'éléphantiase, quelquefois des opérations permettent une amélioration locale. 189


GALE

• •

• •

SOURCE D'INFECTION Personnes atteintes de gale. AGENT D'INFECTION Acarus a p pelé aussi Sarcop te. C' est un très petit arachnide (un tiers d e millimètre), presque invisible à l'œil nu, qui vit dan s l'épaisseur de la pe au, où il creuse d e très minces galeries dans lesquelles il d é pose ses œufs; il provoque ainsi de l'irritation et des démangeais ons. Les acarus ne sucent pas le sang, mais se nourrissent de dé190

chets cellulaires et de l'exsudat provoqué par leur action irritante. ils peuvent vivre dans la peau humaine pendant des années, en se reproduisant périodiquement. Il existe des acarus appartenant à des espèces différentes qui parasitent les animaux et peuvent également parasiter l'homme, mais seulement pendant quelques semaines. TRANSMISSION Tr ansmission directe des a carus de

sujet infecté à sujet sain, ou, plus rarement, transmission indirecte, par l'intermédiaire de vêtements contenant des acarus ou bien en couchant dans un lit où vient de d o rmir une personne atteinte de gale. PORTE D'ENTRÉE n n'y a pas de pénétration proprement dite, mais du parasitisme extérieur, vu que les acarus vivent en surface, dans l'épaisseur de l'épiderme.

RISQUE D'INFECTION Collectivités pauvres. où l'hygiène personnelle est déficiente, où l'on ne se sert par de savon et où plusieurs personnes vivent dans la promiscuité. MESURES DE PROTECTION Protection individuelle : Hygiène des mains et de la peau; éviter tout contact avec des personnes que l'on suspecte atteintes de gale; ne pas dormir dans leurs lits et ne s e servir ni de leurs vêtements ni de


source d'Infection: • personnes atteintes de gale agent d'infection: • acarus transmission: • contagion directe cutanée ou indirecte (lit, vêtemen ts)

porte d'entrée: • peau risque d'Infection: • manque d'hygiène corporelle et de savon

protection: • éducation, savon, traitement précoce, désinfestation des vêtements et des draps

-

incubation: • 15jours

..

trou bles principaux • démangeaison intense, lésions et localisations typiques diagnostic: • climque, examen du frottis cutané traitement: • benzoate de benzyle

leurs serviettes. Protec tion collective: Éducation sanitaire visant surtout à diffuser les règles d'hygiène personnelle, l'usage habituel du savon pour l'hygiène du corps et des mains et à faire connaître les causes de la gale (acarus), le cycle de vie des acarus et les modes d 'infection. Le traite· ment précoce de tous les cas de gale, accompagné de mesUJ·es de désinfection des vêtements, des serviettes, des draps et des couvertures, en les faisant bouillir, pré-

vient la diffusion de la gale dans les familles. IDENTIFICATION DE LA MALADIE Incubation: De 3 à 30 jours. Troubles principaux: Démangeaison intense, surtout la nuit, dans plusieurs parties du corps: entre les doigts de la main, aux poignets, dans les plis du coude, aux seins, au thorax, aux. fesses, à la taille; chez les nourrissons la démangeaison se situe aussi à la

plante des pieds, aux chevilles et aux paumes des mains. Formation de vésicules perlées ainsi que de sillons sinueux courts et fins (visibles à l'aide d'une loupe); lésions de grattage et lésions dues à des infections cutanées surajoutées.

Diagnostic de laboratoire : Lalocalisation de la démangeaison et l'aspect des lésions sont caractéristiques; l'examen microscopique du curetage cutané peut mettre en évidence les acarus.

TRAITEMENT Faire un bain chaud complet. suivi d'applications d'émulsion savon neuse de Benzoate de Benzyle à 25% ou de pommade antigale, à répéter pendant deux jours consécutifs. En même temps, stériliser les draps, les serviettes et les vête· ments {par ébullition). Soigner aussi tous les autres membres de la famille qui ont la gale.

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HÉPATITE VIRALE

SOURCE D'INFECTION Personnes malades ou porteurs sains de l'agent infectieux. AGENT D'INFECTION Virus de l'hépatite virale: organisme ultramicroscopique. ll en existe 2 types : le type A et le type B. Le premier, qui pénètre par voie orale, passe dans le sang, va jusqu'aux viscères (foie) où il est éliminé en 1 ou plusieurs mois dans les selles; il résiste plusieurs semaines dans le milieu extérieur. Le second, 192

qui pénètre à travers la peau, passe dans le sang où il demeure longtemps (40 à 200 jours) et dans les organes (foie); il est peu résistant dans le milieu extérieur. TRANSMISSION Pour le type A: par ingestion d'eau ou d'aliments contaminés par l'intermédiaire des mains sales ou par les mouches qui transportent les virus des selles infectées. Pour le type B: par l'intermédiaire de piqûres avec des aiguilles infectées

(pas suffisamment stérilisées), de transfusions de sang dont les donneurs sont porteurs inapparents du virus; opérations avec instruments non stériles (circoncisions); tatouages. n est possible que des insectes piqueurs comme les moustiques ou les taons puissent transmettre eux aussi le virus. L'infection peut également se transmettre lors de l'acte sexuel. PORTE D'ENTRÉE Voie digesüve, pour le type A. Voie

cutanée (inJections, transfusions, piqûres d'insectes, opérations chirurgicales), pour le type B. RISQUE D 'INFECTION Type A: plus fréquent chez les enfants et les jeunes, dans les collectivités manquant d'hygiène, sans cabinets, avec beaucoup de mouches. Pour le type B: à l'hôpital, si les infirmiers sont peu compétents (forme provenant des piqûres) et si la stérilisation des seringues n'est pas effectuée comme ille faudrait;


source d'infection: • personnes atteintes d 'hepatite ou porteurs agent d'infection: • virus (type A et 8) transmiss1on: • A: eau, aliments, mams, mouches 8: injections, transfusions porte d'entrée: • A: bouche B:peau risque dïnfechon: • A: manque d'hygiène, défécation libre, mouches 8: hôpitaux sans hyg1ène protection: • A: education,latnnes, lutte aux mouches B: educatton des Infirmiers, incubation: • 1 à 2 mois troubles principaux • fièvre. ictère, asthénie, vomissemen ts, foie douloureux diagnostic: • clinique, examen de sang et d'urine traitement: • protecteurs et extraits hôpat1ques, alimentation appropriée, repo s

pendant les cérémonies de circoncision ou d'autrcsopérat10ns rituelles avec des mstruments non sténlisés. MESURES DE PROTECTION Protection individuelle : Prophylaxie médicamenteuse avec gammaglobulmes (coùteuse); hygiène soignée des mams ct des aliments. bonne stérilisation des senngucs et des instruments chirurgicaux. Protection collective: Éducation sanitaire: déclaration de tous les

cas aux autorités sanitaires; isolement du malade et désinfection de ses selles; hygiène de l'eau ct des aliments; lutte contre les mouches: construction et entretien hygiénique des cabinets; amélioration de la préparation technique ct de la conscience professionnelle des infumiers. IDENTIFICATION DELA MALADIE Incubation: De 3 semaines à 6 mois.

Troubles principaux: Fièvre, perte de l'appétit, vomissement&, ictère (observer les conjonctives), forte asthénie, selles pâles, foie augmenté de volume et douloureux. Dans c...-rtains cas le décès peut survenir. En cas de guérison, il peut y avoir une convalescence prolongée avec asthénie ct mauvais fonctionnement du foie. La maladie est très grave si elle se déclare chez une femme enceinte. Diagnostic de laboratoire: Examen du sang dans un laboratoi-

re équipé; examen des urines. TRAITEMENT Extraits de foie par vote LM., Protecteurs hépatiques (complexe vitaminique B, méthionine, inositol, vitamine B 12). L'efficacité de ces médicaments est toutefois douteuse. Aliinentation sans trop de graisse, sans fritures, avec beaucoup d'éléments frais (nches en vitamine). Surtout, repos au lit.

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LEISHMANIOSE

SOURCE D'INFECTION Rongeurs, chiens, et autres petits mammifères sauvages (iiax) atteints de leishmaniose, souvent sous une forme mapparente. AGENT D'INFECTION Leishmanias: protozoaiies parasites. Certaines espèces de leishmania v1vent dans le sang, la moelle des os, le foie, la rate, les ganglions lymphatiques du porteur, en détruisant les cellules et en provoquant une grave diminution des globules blancs, des globules rou-

ges et des plaquettes (forme viscérale); d'autres espèces, au contraire, vivent seulement au niveau de la peau en provoquant des nodules ulcérés (forme cutanée). TRANSMISSION Par la piqûre de moucherons appelés phlébotomes. Ces moucherons se cachent pendant le jour dans des lieux protégés (tanières, grottes, étables, cabmets) et sortent au coucher du soleil ou la nUlt pour piquer. Ils ont un vol sautillant ct court. Ils apparaissent toujours à la

même saison. En suçant le sang d'arlimaux inf~ctés, le phlébotomo mgère les leishmanias qui. en peu de jour, se multiplient énormément dans son tube digestif; quand le phlébotome piquera plus tard un homme, il lui transmettra par la piqûre l'infection. PORTE D'ENTRÉE Voie cutanée. RISQUE D'INFECTION Dans les zones où il existe des phlébotomes, pendant la saison propice, au (répuscule et la nuit.

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MESURES DE PROTECTION Protectior. individuelle: RépulSifs sur la peau. insecticides sur les parois des habitat10ns. spécialement autour des fenêtres. Pro tect1o n collective Éducation samtaJre,lutte contre les phlébotomes (organisée au niveau central) avec D.D.T ou autres insecticides; abattage ou éloignement des ammaux sauvages qui sont la source d'infections (rats, chiens errants, etc.).


source d'infection: • rongeurs ou chiens porteurs agent d'infection: eleisllmanias transmission: • piqûres de phlébotomes porte d'entrée: • peau risque d'infection: • là ou il y a des phlébotones, pendant la nuit protection: • lutte contre les phlébotones incubation: • 1 mois troubles principaux • visceral: fièvre irreguliere. anémie, rate et foie augmentés de volume cutanée: nodule ulcéré chronique, sans douleurs diagnostic • examen microscopique, examens sérologiques traitement: • antimoine

IDENTIFICATION DE LA MALADIE Incubation: De quelques semaines à plus d'un an. Troubles principaux: Forme viscérale dite également kala-azar: elle est caractérisée par une fièvre irrégulière, en général élevée, avec frisson et sudation, augmentation de volume du foie et de la rate, amaigrissement, anémie grave, faiblesse extrême. Le malade meurt souvent après plusieurs mois ou au bout de 1 à 2 ans. Il existe aussi des

formes atténuées qui guérissent en quelques semaines et des infections inapparentes.

Forme cutanée, dite bouton d'Orient: i\ l'endroit où le phlébotome a piqué, se forme au bout d'1 à 2 mois un petit nodule qui grandit et s'ulcère; parfois apparaissent 2 ou plus ulcères. Les formes cutallèes diffuses sont signalées en Afrique orientale. L'ulcère est croûteux, avec des croûtes adhérentes et ne provoque pas de douleurs; il tend à devenir chronique. Les ganglions

lymphatiques satellites peuvent augmenter de volume. Les lésions apparaissent au visage et aux membres. Diagnostic de laboratoire: Examen microscopique de tissu prélevé par curettage sur les lésions (forme cutanée) ou par biopsie de la moelle des os, de la rate ou du foie (forme viscérale); examens du sang dans des laboratoires spécialisés, intradermo-réaction à la leishmanine.

TRAITEMENT Pour la forme viscérale, préparations d'Antimoine (Glucantime, Neostibosan) I.M. ou I.V. en cycles de 10 à 12 jours, en commençant par une dose réduite les deux premiers jours; Complexe vitaminique B. Pour la forme cutanée, on peut tenter l'infiltration autour de la lésion, avec les mêmes médicaments, ou le traitement comme pour la forme viscérale.

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LÈPRE OU HANSENIASE

AGENT D'INFECTION Bacille de Hansen ou de la lèpre: organisme microscopique. n peut survivre dans le milieu ambiant de 2 à 9 jours. Dans l'organisme humain il se localise de préférence dans les nerfs, la peau ct les muqueuses.

en phase d'élimination des micro·· bes, par l'haleine, la toux, le mucus nasal, les crachats, les lésions ulcérées, les insectes (mouches? blattes?). La transmission de la maladie est cependant difficile parce qu'elle est influencée par des facteurs individuels de prédisposition. C'est ainsi que, si les sujets contaminés par le bacille sont nombreux, ceux chez qui la maladie se développera sont peu nombreux.

TRANSMISSION Contacts répétés avec des lépreux

PORTE D'ENTRÉE Plus probablement par voie respira-

SOURCE D'INFECTION Personnes atteintes de lèpre. ll n'existe pas, semble-t-il, d'animaux qui soient source d'infection.

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toire que par voie cutanée ou digesti·1e. RISQUE D'INFECTION Promiscuité avec des lépreux en phase d'élimination des bacilles (forme lépromateuse) et qui ne se soignent pas; collectivités manquant d'hygiène et mal nourries. MESURES DE PROTECTION Protection individuelle: Éviter la promiscuité avec des lépreux qui ne se soignent pas; hygiène scrupuleuse; bonne nutrition. Protection collective: Éducation

sanitaire et lutte contre les préjugés des populations favorisant l'isolement social des lépreux; recherche systématique, identification précoce, au moyen de contrôles pénod1ques de groupes de populations (écoliers, soldats, etc.) par des équipes spécialisées, et traitement contrôlé de tous les lépreux. Hygiène personnelle et des habitations des lépreux; intégration des lépreux dans la société à condition qu'ils se soignent régu· lièrcmont; amélioration de l'hygiè-


source d'infection: • lépreux agentd'infection: • bacJIIedeHansen transmission: • haleine, toux, mucus nasal, crachats porte d'entrée: • voie respiratoire risque d'Infection: • près de lepreux qu1 ne se soignent pas, manque d'hygiène, malnutrition protection: • éducation, depistage systématique et traitement contràle, hygiène, bonne alimentation, réintegration soctale incubation: • 2 ans !roubles principaux • lésions cutanées avec perte de la sensibilité, nerfs palpables, paralysies, mutilations spontanées diagnostic: • examen microscopique du curelage nasal ou des lésions traitement: • DOS 1.

ne et de la nourriture de la collectJvité. Lutte contre les mouches. IDENTIFICATION DE LA MALADIE Incubation: De 1 à 2 ans, ou plus_ Troubles principaux: Taches ou nodules sur la peau, avec perte de sensibilité; grossissement de troncs nerveux (voir page 124); parfois fa ciès "léonin" (page 1 03); ulcérations suivies de mutilations spontanées aux mains (page 117). aux pieds; atrophies musculaires, para-

lysies, complications oculaires. Les ulcérat10ns sont dues à des infections produites par des épines, des bouts de verre, etc., qui se sont introduits dans les pieds ou les mains à 1'insu du malade (insensibilité due aux lésions des nerfs sensitifs). 11 existe 3 fvrmes cliniques de lèpre, manifestations d'une différente réaction d'immunité de l'individu: la forme tuberculoide (L T), qui est la plus atténuée, la forme bor· derline (LB) ou dimorphe, intermedlaire et la forme lépromateuse

(LL), la plus grave. Cette dernière est aussi la plus dangereuse sur le plan de la contagion car elle diffuse les bacilles dans le milieu extérieur. On distingue aussi une forme in· déterminée (IJ), stade initial d'évolution vers n'in1porte laquelle des trois autres formes. Diagnostic de laboratoire: Examen microscopique du curetage nasal et de la sérosité des lésions cutanées; l'aspect des lésions, la perte de la sensibilité et les troncs nerveux palpables doi-

vent faire suspecter la maladie.

TRAITEMENT DDS 1 comp. à 25 mg, 1 fois par semaine pendant 4 semaines, puis 2 comp. idem, puis 4 corn p. 1 fois par semaine pendant 2 ou plusieurs années. Cortisone et Antihistaminiques en cas de réactions au DDS. D y a aussi d'autres médicaments (Clofazimine, Rifampicine, etc.) et d 'autres schémas de dosage, mais il vaut toujours nùeux suivre les dispositions du Ministère de la Santé. 197


LOASE

f

SOURCE D'INFECTION Personnes, peut-être les singes aussi (mandrills), atteints de loase. AGENT D'INFECTION Loa-loa: vers filiformes (filaires) longs de 3 à 7 cm; ils vivent dans le tissu conjonctif de l'hôte en se déplaçant dans différentes parties du corps. On peut les voir apparaître et disparaître dans le tissu sous-cutané ou sous la conjonctive. La femelle émet des larves microscopiques (microfüaires) , qui libérées 198

dans le sang circulant durant la journée (filariose diurne), peuvent être sucées par des insectes piqueurs diurnes (taons).

être réinoculées à un sujet sain.

TRANSMISSION Par l'intermédiaire de la piqûre de taons (Chzysops) , grosses mouches piqueuses qui vivent à proximité des fleuves . Le taon s'infecte en suçant le sang des sujets atteints de loase, riche en rnicrofilaires. A l'intérieur du tao n, les microfilaires se multiplient et peuvent

RISQUE D'INFECTION Dans les zones où se trouvent les taons vecteurs (forêts ombragées, près des fleuves) pendant les heures diurnes, en saisons de pluie.

PORTE D'ENTRÉE Voie cutanée.

MESURES DE PROTECTION Protection individuelle: Répulsifs sur la peau; éviter les zones où

l'on sait que la m aladie est fréquente. Protection collective: Éducation sanitaire, lutte contre les taons vecteurs (difficile). Dans ce but , il est très important d'inciter la population à identifier avec précision l'espèce de taon vectrice, à étudier ses habitudes et son cycle de vie afin d'organiser, en liaison avec les autorités ministérielles, une recherche des moyens les plus efficaces pour son contrôle. Par exemple, la recherche de substances répulsi-


source d'infection: • personnes atteintes de loase agent d'infection: • Loaloa transmiSsion: • piqûre de taons porte d'entrée: • peau risque d'infection:. rorêts, près de rivières protection: • éducations, lutte contre les taons incubation: • 6mois troubles principaux: • œdèmes de Calabar, démangeaison diagnostic: • goutte épaisse traitement: • diéthylcarbamazine

ves extraites des plantes, le repérage des lieux de ponte et la façon la plus efficace de les détruire. En réalité, la prévention des collectivités contre la loase n'a jamais dormé de resultats satisfaisants justement à cause de notre tgnorance sur la vie des taons, du coût trop élevé des répulsifs en vente et de l'absence de participation de la collectivité à ces recherches et à cette lutte.

IDENTIFICATION DE LA MALADIE Incubation: De 3 mois à 3 ans. Troubles principaux: La maladie commence en général par des gonflements localisés aux mains ou aux bras, près des articulations ou du visage, accompagnés d'une sensation de chaleur et de prurit (œdème de Calabar), quelquefois avec douleur; ces gonflements durent quelques jours, disparaissent puis réapparaissent d'un autre côté. Ils sont en rapport avec des

phénomènes allergiques dûs au passage du ver dans le tissu souscutarté. Le ver peut devenir visible au moment où il passe sous la peau, mais surtout s'il passe sous la conjonctive. Diagnostic de laboratoire: Examen microscopique du sang (goutte épaisse) pour mettre en évidence les microfilaires.

cale: commencer par 0.05 3 fois par jour, en augmentant graduellement jusqu'à 4 comp. 3 fois par jour, pendant 3 semaines. Pour atténuer les réactions allergiques désagréables provoquées par le médicament, donner des Antihistaminiques. Lorsque le ver passe sous la conjonctive, il peut être extirpé chirurgicalement, après anesthésie locale.

TRAITEMENT Diéthylcarbamazine par voie buc199


MÉNINGITE CÉRÉBRO-SPINALE

SOURCE D'INFECTION Personnes attemtes de méningite ou convalescentes; souvent sujets apparemment sains mais porteurs des micro-orgamsmes qui causent la méningite. AGENT D'INFECTION Méningocoque: organisme microscopique. n vit habituellement dans les muqueuses du nez et du pharynx: dans certains cas, il passe dans le sang et se localise dans les

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méninges en provoquant la maladie. TRASMJSSION Trasmission directe de porteur du microbe (malade ou apparemment sain) à personne saine, par l'haleine, la toux, les éternuements, le mucus nasal,les baisers; rare est la transmission indirecte par l'intermédiaire de mouchoirs contaminés, de couverts, de verres; le meningocoque meurt en effet très ra-

pidement dans le milieu extérieur. PORTE D'ENTRÉE Par voie respiratoire.

vidus ma1s peut, par l'intermédiaire des porteurs sains, s'étendre ensuite à des villages ou à des quartiers urbains.

RISQUE D'INFECTION Plutôt en saison froide, habitations surpeuplées et malsaines, plus fréquent chez les enfants et les jeunes adultes; parfois épidémies circonscrites dans des casernes ou des écoles, où cependant la maladie ne se manifeste pas chez tous les indi-

MESURES DE PROTECTION Protection individuelle: Hygiène en général; chimioprophylaxie avec sulfamides. Protection collective : Éducation sanitaire, isolement pendant 2 semaines apres le début du traitemont et dêclaration de chaque cas


source d mfectton • personnes atte1ntes de menmg1te ou porteurs agent d'infection: • mèningocoque transmission: • halemc, toux, mucus nasal porte d'entree: • voie respiratoire nsque d'infection: • onfanls et jeunes adultes protect1on • ch1m1oprophylaxie, vaccination, déclarahon incubalton • 3tours troubles pnnc1paux • lièvre. cephalee. vomissements, ng1ditè nucale, convulsions diagnostiC. • examen du LCR, tampon nasal ctfanngien traitement: • pénicilline, sulfamides

aux autontes sarutaires, mëme s1 ce n'est qu'un cas suspect; traitement précoce de tout sujet atteint. La chimioprophylaxie et la vaccmation de masse sont urgentes pour la population de la zone où le cas s'est manüesté. La recherche des porteurs sains n 'est cependant possible qu'avec l'aide des autontés centrales (laboratoires bien équi pés).

IDENTIFICATION DE LA MALADIE Incubation: De 2 à 5 jours, rarement jusqu'à 10 jours. Troubles principaux : Fièvre élevée, souvent avec frissons, VIOlents maux de tête, vomissement, ngiclité de la nuque (à rechercher en essayant de fléchir en avant la tète du malade étendu sur le dos). Parfois convulsions, délire, coma et mort. Si le traitement est précoce, le malade peut guérir. il peut subsister

surdité, cécité ou paralysies. Les formes atténuées, avec peu de

symptômes, bérugnes. sont fréquentes (pharyngite ct catarrhe nasal).

Dia gnos tic de labora toire: Tampon nasal et pharyngien et examen de sang ou du L.C.R. mais en laboratoires équipés. Le L.C.R. obtenu par ponction lombaire est trouble et purulent. En l'absence de laboratoire la ngidité nucale est le pre-

mier signe qui doit faire penser à la maladie. TRAITEMENT Hospitalisation d'urgence. Pénicilline 10 à 20 millions U.L par jour LM. ou I. V., ou Ampicilline 2 g par jour si possible par voie buccale, autrement LM. ou LV .. Sulfadiazine, 10 à 20 mg/kg par jour par voie buccale, Complexe vitaminique B.

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MYCÉTOME OU PIED DE MADURA

SOURCE D'INFECTION Sols contenant les formes de résistance (spores) de l'agent de la maladie. AGENT D'INFECTION Mycètes (Champignons microscopiques) . Le champignon qui provoque cette maladie vit normalement, sous forme de spores microscopiques, dans le sol, pouvant résistor pendant des années d ans le milieu ambiant. Si elles s ont a cci-

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dentellement introduites à travers une plaie, dans les tissus, elles peuvent provoquer le mycétome. TRANSMISSION Par pénétration de particules de terre, d'une épine, d'un éclat, d'un clou véhiculant les spores du champig non dans les tissus du pied, rarement du genou, de la main ou de l'avant-bras.

PORTE D'ENTRÉE Voie cutanée. RISQUE D'INFECTION il est plus fréquent dans des zones

serni-arides, mais possible ailleurs aussi; chez des individus marchant nu-pieds et, par cela même, plus exposés à des plaies souillées aux pieds.

MESURES DE PROTECTION Protection individuelle: Port de chaussures. Protection colle ctive : Éducation sanitaire, port de chaussures, même de simples sandales faites avec des morceaux de vieux pneus, ou de sabots en bois.


source d'tnfeclton: • sols contenant les spores agentdïnfectton: • mycetes transmtssion: • epmes, clous porte d'entree: • peau risque d'infection: • zones semt-arides pteds nus proteclion: • éducahon. chaussures incubat1on: • 1 an troubles principaux: • enflure lente et graduelle du ptcd avec formation de nodules, fistules suintant du pus caracteristique diagnoshc: • cllmque. examen du pus traitement: • amputation

IDENTIFICATION DE LA MALADIE Incubation: De quelques semaines à plusteurs a nuees. Troubles principaux: La maladie commence d'une mamère insidieuse, avec une légère enflure du pied, sans douleur ru hèvre, après une lente évolution, apparitton de nodules qui s'ulcèrent., laissant suinter un pus caractéristique, contenant de petits granules Jaunâtres, noirs ou rougeâtres, visibles à J'œil

nu Par la suite on assiste à l'invasion des os du pied, ce qui provoque de graves léstons irréversibles, déformant le pied, transformé petit à petit en une masse pleine de bosses, de fistu1es et de croutes, sans aucune tendance à la guénson.

Diagnostic de laboratoire : Examen microscopique du pus, mats l'aspect du pied suffit déjà pour établir le diagnostic.

TRAITEMENT L'amputation chirurgicale est le seul moyen thérapeutique quand la maladie est parvenue à un stade avancé. Si l'on parvient à faire un diagnostic exact quand Je mycétome est encore à un stade précoce, le malade do1t être envoyé dans un hôpital êqutpé pour essayer un trattement à base de médicaments antimycosiques ou l'excision chirurgicale du nodule initial.

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ONCHOCERCO

SOURCE D 'INFECTION Personnes attemtes d'onchocercose.

peuvent aussi envah1r les tissus de l'œil et y provoquer de graves lesions.

AGENT D'INFECTION Onchoce rca volvulus. Vers filiformes appartenant au g rou pe des filaa es; ils vivent peloto nnés dans des nodules situés dans le t1ssu conjo nctif, en part1culler dans le tissu sous cutané. Les femelles, de 50 cm d e long, donnent naissance à des fila ires fi lles, microscopiques (microfüaires) qui vont vivre dans l'épaisseur de la pe a u; mais e lles

TRANSMISSION Par l'irltermédiaire de la piqûre de petits moucherons, nommés Simulies. Ces m o ucherons vivent près des eaux à écoulement rnp1de (rapides, cascades) où ils pondent leurs œufs, en les collant sur des herbes ou des pierres à fleur d'eau. Les œufs donnent lieu rapidement à des larves, qui vivent également collées a ux herb es aqna t iques pen-

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clant quelques semames, se transformant par la suite en nymphes ct en msectes adultes. Les msectes adultes volent en nuées et vont pi quer l'homme et d'autres mammifères, pour se nourrir de leur sang. PORTE D'ENTRÉE V01e cutanée. RISQUE D'INFECTION A proximité des eaux courantes, des rapid es ou de s casc a des; durant la journée ou au c rép uscule.

MESURES DE PROTECTION Protection individuelle : Répulsifs sur la peau. éviter les zones où 1~ maladiC sévit. Protection collective: Construction des villages .lom des zones sous ri.squc; dans certams cas ù est \;Ousc!llé d'abandonner le village et de le 1cconstruue ailleurs, s1Ja maladie provoque des cas fréquents de cécité. L'éducation sam taire doit viser ~~ fa1re connaitrc a la popu lation le cycle de vie dtl parasite. ams1 que les habitudes et le cycle de vw des s1mulies; elle d oit aussi


source dïnfechon: • personnes atte1ntes d'onchocercose agent d'mlectiOn. • Onchocerca volvulus transmiSSion: • p1qurc de s1mulies porte d entree· • peau risque d mtectton • a prox1m1te de cascades, rap1des protect1on: • educations, lutte contre les, s1muhes. nodutectomie incubation: • 6 mo1s troubles principaux: • peau de lezard, nodules, cec1tè diagnostic: • examen dos nodules et dos sn1ps cu tanès traitement: • nodulectom1c, diéthylcarbamazine, mêbcnda.wlc

VlSCr a organiser des groupes de personnes qu1 sc mettent a la re· cherche de nouvelles mèthodes de lutte, avec des moyens à portée de mam: recherche de plantes toxi ques pour les larve:. aquatiques, recherche de substances rêpulsives contre les moucherons, etc.. La populatton doit être auss1 eduquee à aider les équtpes d'mfmmors spécialisés quo le Mmi&tère envoie pour la lutte mgamsêc contre la maladie. Cotte lutte so base sur la découverte du plus grand nombre possible d'mdiviclus présentant

des nodules (oncbocercomes) palpables sous la peau; sur l'extirpa ti on chirurgicale tmmédJate des nodules (nodulectomie) et sur i'épandage programmé dans les eaux de D.D.T. ou d'autres msecttctdes (réalisé à niveau inter-état).

de rugostté (peau de lézard ou d'é16pllant), am~a que la formation de

IDENTIFICATION DE LA MALADIE Incuba tion: De deux mots à un an. Troubles principaux: Les oncho cerca provoquent un eprusstsse· ment de vastes zones de la peau, accompagné de démangeaisons ot

c6cJtc.

nodules sous-cutanés avec siège de prédilection entre la peau et une saiU!e osseuse: crète iliaque, sacrum, trochanter, gril costal, crâne. ns provoquent ausst des troubles de la vue qut peuvent aboutir à la Diagnostic de laboratoire: Examen d'un fragment cutané très fm (smp) prélevé avec une lame ou des ciseaux très superficiellement, sans raue saigner, pour deceler au rrucroscope les mtcrofilaires. Examen

des nodules extlrpés clururgicale· ment. TRAITEMENT Extirpation chirurgiCale des nodules. Diéthylcarbanazinc camp. à 100 mg; commencer a vec 1111 de cornp. (25 mg par JOUI pendant 7 JOurs, pUis 1/ 2 comp. une fois par sema me pendant six semaines). Mébendazole camp. 1 à 2 g par jour, pendant 1 mois. Pour atténuer les réacuons allergiques provoquées par les médicaments admmistrer un Antthistaminiquc. 205


PALUDISME

SOURCE D'INFECTION Personnes atteintes de paludisme (même sans fièvre, mais qui l'ont eu quelques semaines ou des mo1s auparavant). AGENT D'INFECTION Plasmodiums : protozoaires parasites qui vivent dans les globules rouges du sang, en les détruisant. il en existe 4 espèces: P. vi vax, P.malariae, P.falciparum et P. oval e.

TRANSMISSION Par l'intermédiaire de la piqûre de moustiques (Anophèles). Les mous206

tiques s'infectent en suçant le sang de personnes atteintes de paludlssme. Chez le moust1que, le parasite se reproduit énormément, il envahit tout son corps ct se fixe cnfm dans ses glandes salivaires. Lorsqu'ils piquent, les moustiques mjectent leur salive qui sert à rendre la peau insensible à la p1qûre. C'est ainsi qu'ils inoculent également les plasmodiums. Les moustiques déposent leurs œufs en eau stagnante. De ces œufs naissent des larves qui, au bout de quelques jours se transforment en nympl2es (phase de préparation à la maturation de

l'insecte) et finalement en adultes qui s'envoleront hors de l'eau. PORTE D'ENTRÉE Voie cutanée. RISQUE D'INFECTION À proxtmité de marais, d'eaux stagnantes ou peu courantes; pendant la nuit, en toutes saisons mais spéCialement en saison de plme. MESURES DE PROTECTION Protection individuelle : Protection, la nuit, avec moustiquaire; le soir, répulsifs sur la peau. Médica-

mcnts prophylactiques (chloroquiOf , pyriméthamme. proguarul, ::-tc.) Protection collective: Éducation samtairc. elle dott v1ser à faiTe connaître le cycle de vic du parasite et du mousttque, à orgaruser des groupes d'mdiv1dus pour la lutte contre les moustiques (élimination des eaux stagnantes et de tout autre g'ite larvaire dans un rayon de 3 km autour du village), à augmenter la fabrication artisanale de moustiquaires, à stimuler la recherche de produtts répulsifs antimoustiques, extraits de substances naturelles.


source d'infection: • personnes atteintes de paludisme agent dïnfect1on. • plasmodiums transmtssion: • piqûre de moushques (Anophèles) porte d'entree: • peau ri~qued'infection :

• à proximité d'eaux stagnantes, pendant la nUit, en saison de pluie

protection: • éducabon, lutte contre les moustiques. moustiquaires. ch1mioprophylaxie mcubation: • 2à3semaines troubles principaux: • fievre élevée intermittente avec frisson, foie et rate augmentés de volume diagnostic: • frottis et goutte épaisse traitement: • cloroqUine. qU1n1ne

L'élimination des gît e s larvaires est fondamentale : chaque trou, chaque marrus, chaque étang près du village doit ê tre éliminé, en creusant d e s canaux, rempllssa nt les fosses ct planta nt des arbres qui absorbent beaucoup d'eau par les racmes (eucalyptus) . La propllylaxie médicamenteuse (chumoprophylaxie) avec chloroqume ou autres antipaludéens sera pratiquée pour les catégories les plus exposées aux conséquences dangereuses (femmes enceintes).

IDENTIFICATION DE LA MALADIE Incubation: De 10 jours à 6 semaines (rarement quelques mois). Troubles principaux: Fièvre élevée avec long frisson , suivie d'une transpiration abondante; la fièvre est en général intermittente de type tierce, ou quarte (page 79).ll y a grande faiblesse et pâleur, grossissemef\t de la rate et du foie. Danger de vie (accès pernicieux) surtout dans les primo-infections et chez les enfants. Risque d'avortement chez les femmes enceintes.

Diagnostic de laboratoire : Examen 1mcroscopique du sang prélevé d'un doigt (frottis et goutte épaisse). TRAITEMENT Chloroquine camp. 600 mg + 300 mg après 6 heures le 1 e r jour, puis 300 mg par jour pendant 2 jours. Pour les sujets à demi immunisés (c'est-à-dire qui ont déjà eu une infection paludéenne) prise unique de 600 mg. Dans les régions où il existe des Plasmodiums qui résistent à la Chloroquine, utiliser

d'autres antipaludéens (Pirimétanine, etc.). En cas d'urgence (E.G. grave, coma ou précoma): Quinine chlorhydrate, solution injectable 250 mg par T.V. lente ou en phléboclyse glucosée à 5%, 3 flacons en 8 heures. à répéter si nécessaire. n existe aussi des préparations de Quinine ou de Chloroquine l.M.. Ne pas injecter de Chloroquine aux enfants (dangereux). Pendant la convalescence: préparations à base de fer, alimentation riche en viande, si possible, et en légumes frais.

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PESTE

SOURCE D'INFECTION Les rats ou les autres rongeurs infectés représentent la source habituelle de la maladie; pendant les épidémies, les sujets malades le deviennent aussi.

1'organisme, en provoquant des lésions ainsi que des phénomènes toxiques géné1aux. Dans le ganglion atteint se forme le bubon, abcès purulent caractéristique.

AGENT D'INFECTION Bacille de la peste. Organisme microscopique. Une fois pénétrés dans l'organisme, les bacilles selocalisent d'abord dans les ganglions lymphatiques près de la zone de pénétration; par la suite ils passent dans le sang et se répand ent dans

TRANSMISSION Par l'intermédiaire de la piqûre des puces (soit du rat, soit du chat ou de l'homme). La puce s'infecte en piquant un rat pesteux et peut réinoculer à un a u tre rat ou à l'homme l'agent de la maladie. Lorsqu 'un rat pesteux meurt, les puces l'abandonnent et sautent sur d'autres

rats, ou sur d'autres animaux ou bien sur l'homme qui se trouvent à proximité. La contagion directe par l'haleine, de sujet malade à sujet sain, a lieu dans la forme pulmonaire; la contagion par les urines, les selles, le vomissement ou le pus du malade est p o ssible. PORTE D'ENTRÉE Voie cutanée; dans la forme pulmonaire, voie respiratoire. RISQUE D'INFECTION A proximité de sujets atteints de la

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peste. dans les ~mnes où vivent los rats ou d'autres rongeurs suscepti bles de la contracter (zones d' endé mie). Toutefois les rats pesteux peuvent être transportés de manie re accidentelle sur des bateaux. des trains ou des camjons, en diHu sant ainsi la maladie à de graJ1do~1 distances. MESURES DE PROTECTION Protection individuelle: Évit<'• tout contact avec les malades rlp peste, ne pas entrer dans leurs lll ëll sons si cela n 'est pas indispcnsil


source d'Infection: • rongeurs ou personnes atteintes de peste agentd'rnfection: • bacille de la peste transmission: • piqûre des puces porte d'entrée: • peau risque d'infection: • zone d 'endémie protection: • éducation, cordon sanitaire, i!lsecticides, lutte contre les rongeurs incubation: • 5 jours troubles principaux: • bubon, lièvre et frissons. E. G. grave diagnostic: • examen de la serositè du bubon traitement: • tétracycline, streptomycine

ble; insecticides contre les puces, répulsifs sur la peau. Vaccination seulement en cas d'épidémies: elle ne protège que pour six mois. Protection collective: Éducation sanitaire. Déclaration urgente des cas de peste aux autorités sanit<tires (risque de grandes épidémies); isolement complet des malades et cordon sanitaire autour du village atteint; désinfection des habitations, insecticides contre les puces, destruction des rats. Vaccination mas~ive seulement en cas de danger immédiat. Ceux qui soignent

les malades de peste pulmon<llre doivent porter un masque de gaze protecteur sur le nez et la bouche; dans tous les cas, mettre un insecticide dans les chaussures et les chaussettes.

IDENTIFICATION OF. LA MALADIE Incubation: De 1 à 10 jours. La forme pulmonaire a un temps d 'incubation de 24 à 48 heures. Troubles principau;K : Grossisse· ment douloureux d'une glande (bubon) à l'aine, à l'aisselle ou au cou,

fièvre élevée, frissons, langue n oirâtre et seche, vomissement, délire, E.G. très altéré. Au d é but, le bubon est dur et bien dessiné, par la suite les tissus qui l'entourent s'enflamment, et la masse ainsi formée, qui peut être grosse comme u n poing, suppure et s'ouvre spontanément; d e cette plaie coule lill pus séro-sanguinolent avec des lambeaux nécrotiques. Si des complications pulmonaires surviennent, elles s o nt t oujours graves. La mort est fréquente; toutefois il y a des cas avec fièvre discrète et des gué-

risons spontanées. Diagnostic de laboratoire: Ex amen microscopique de la sérosité obtenue en piquant le bubon; examen du sang et de l'expectoration pour déceler les bacilles de la peste. TRAITEMENT Tétracycline comp. 2 à 4 g par jour p e ndant 10 jours ; ou Streptomycine 1 ,5 gparjouri.M. ou Clorampbénicol camp. 2 g par jour pendant 10 jours, ou Sulfadiazine camp. 12 g par jour pendant 7 jours. Incision du bubon s'il est mûr.

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PIAN

SOURCE D'INFECTION Personnes atteintes de pian. AGENT D'INFECTION Tréponema pertenue: organisme microscopique, appartenant au même groupe que l'agent de la syphilis. Une fois pénétré dans l'organis me, il se reproduit au niveau de la muqueuse ou de la peau dans la zone de pénétration, puis il se répand dans l'organisme au moyen de la circulation pour se localiser enfin dans des foyers cutanés et 210

muqueux dans différentes parties du corps. Dans les formes chroniques, il attaque souvent les os. Il meurt rapidement dans le milieu extérieur, mais il peut survivre des heures ou des jours protégé dans les croûtes ou dans le pus.

de mouches recueillant le tréponème d'une lésion ouverte et le déposant sur une plaie ou sur la bouche d'un sujet sain.

jourd'hui à un petit nombre de populations plutôt isolées, surtout en régions de forêt (Pygmées, par exemple).

PORTE D'ENTRÉE Voie cutanée.

TRANSMISSION Contagion directe sur la peau ou sur les muqueuses, de malade à personne saine. ou indirecte par l'intermédiaire de vêtements contaminés, de cuillères contaminées,

RISQUE D'INFECTION Auprès des malades atteints de pian, dans les collectivités ayant peu d'hygiène et beaucoup de mouches. Plus fréquente chez les enfants. La maladie est limitée au-

MESURES DE PROTECTION Protection individuelle: Èviter les contacts avec les malades; hygiène des mains; hygiène en général. Protection collective: Èducation sanitaire; traitement précoce de tous les individus atteints de pian (la pénicilline est très efficace); iso-


source d'infection: • personnes atteintes de pian agent d'infection: • Tréponéma perténuè transmission: • contagion directe ou indirecte (vêtements, cuillères, mouches) porte d'entrée: • peau risque d'infection: • populations de forêt, mouches, promiscuité protection: • éducation. traitement précoce, hygiène, savon incubation: • 1 mois troubles principaux: • lésions cutanées et muqueuses mamelonnées et ulcerees jaunâtres, typique; lésions, osseuses tardives diagnostic: • clinique, examens sérologiques traitemeni: • pénicilline

lement du sujet malade jusqu'à la guérison des lés10ns apparentes, et son éducation afin qu' il ne contamine pas les gens autour de lui, en se conformant aux règles d'hygiène, spécialement en ce qui concerne la fourchette ou la cuillere, la literie, les vêtements; lutte contre les mouches; hygiène du milieu am· biant et personnelle (savon).

IDENTIFICATION DE LA MALADIE Incubation: De 2 semaines à 3

mois. Troubles principaux: La maladie commence par une lésion cutanée (papule ulcérée ou chancre) à une extrémité ou au visage ou sur d'autres parties du corps, suivie au bout d'1 à 3 mois d'une généralisation de l'infection qui se traduit par des lésions cutanées typiques, mamelonnées, bourgeonnantes avec croûtes 1aunâtres. Ces lésions peuvent apparaître sur ~out le corps mais les environs des orifices sont les lieux de prédilection. n peut y

avoir par la suite des manifestations de différent type (nodosités, lésions ulcerées, gommes, périostites, ostéites). Des manifestations de chronicité sont les crevasses à la plante des pieds, les lésions aux os de la main, aux mâchoires, aux os du nez (gaJlgosa), les déformations des tibias (en sabre). La maladie peut durer des années et aboutir au décès du patient en raison d'autres infections surajoutées.

Diagnostic de laboratoire: L'a-

spect des lésions suffit généralement pour établir le diagnostic. Examens de sang seulement en laboratoires spécialisés. TRAITEMENT Pénicilline-aluminium-monostearate, 1 million et detni, LM., dose unique à répéter après 6 mois. On peut également utiliser la Pénicilline procaïne 1 à 2 millions par jour pendant 5 jours, à répéter après 6 mois. 211


POLIOMYÉLITE OU PARALYSIE INFANTILE

SOURCE D'INFECTION Personnes malade s de poliomyélite ou, plus fré quemme nt, porteurs de l'agent infectie ux sans s ignes apparents de maladie (porteurs sains). AGENT D'INFECTION Vinas de la poliomyélite: organisme ultramicroscopique. Le virus est présent dans le pharynx pendant l'incubation et les premiers jours de maladie; par la suite il e s t

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éliminé dans les selles qui repré sentent, par cela même, le véhicule de diffusion le plus fréquent dans le milieu extérieur. S1le virus pénètre dans le système nerveux (méninges, cerve au et m oelle épinière) il provoque la form e paralytique. Tout e fois , les cas de paralysw ne représentent qu'une part!C mfime des suje ts atteints p ar l'mfect10n; en effet, ils apparaissent comme des cas is olés, mais en réalité ils sont reliés entre eux, la contagion

ayant e.l.l'lieu par des porteurs mapparents. La plupart des sujets atteints guérissent spontanément sans signes de maladie, ou bien avec des manifestations légères. TRANSMISSION Par l'mtermédiaire des aliments ou de l'eau contaminés par les selles des porteurs, par les mouches contaminées, par les mains sales. La transmission directe par l'haleine est rare.

PORTE D'ENTRÉE V01e digestive. rarement v01e respuatoire. RISQUE D'INFECT ION Chez les enfants et dans les collectivités manquant d'hygtène, dépourvues de latrines et avec beaucoup de mouches. MESURES DE PROTECTION Protection individuelle: La vaccination (par vo1e orale, en trois do-


source d'infection: • personnes atteintes de polio ou p011eurs agent d'infection: • virus transmission: • eau, aliments, mouches, mains porte d'entrée: • bouche rlsqued'infectton: • enfants, manque d'hygiène, défécation libre, mouches protection: • education des parents. vaccinaUon, latrines. hygiène de l'eau et des alîments, lutte contre les mouches. savon incubation: • 15 jours troubles principaux: • fièvre, diarrhée, paralysies diagnostic: • clinique traitement: • inefficace dans la phase aiguë, phystothérapique et ortopedique a prés

ses) représente pour ainsi elire la seule anne de défense contre la mala•tie. Elle est plus efficace si elle est administrée pendant. la première année de vie, avec rappels à 18 mois et à 6 ans. Protection collective: Education sanitaire; vaccination de tous les enfants; déclaration de tous les cas de paralysie aux autorités sarùtai res. Isolement du malade pendant deux semaines; desinfection de sa maison et, particulièrement, de ses

selles. Hygiène du village, construction et entTetfcn de latrines, lutte contre les mouch es. IDENTIFICATION DE LA MALADIE Incubation: De 3 â 35 jours. Troubles principaux: Fièvre, maux de tête, vomissements, trou· bles intestinaux, paralysie (souvent aux jambes}; parfois décès. Certaines fois la paralysie intervient à l'1mproviste, sans être pré-

cédée de signes de maladie. Par la suite s'établissent des atrophies musculaires et des contractures qui restent pendant toute la vie.

Diagnostic de la boratoire : Les manifestations paralytiques et l'anamnèse suffisent pour établir le diaCJilost ic. Examen du sang et des selles seulement en laboratoires spécialisés.

TRAITEMENT Tous les médicaments connus s ont inefficaces . Souvent, d es interve ntions chir urgicales s ont n é cessaires, pour corriger des d ifformités et pour permettre un meilleur usag e des membres p aralys é s; le s mas sages et la gymnastique médic ale (physiothérapie) sont t ou jours uti· les.

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l

RAGE

l SOURCE D'INFECTION Chiens ou d'autres animaux atteints de la rage (chacals, renards, hyènes, mangoustes, etc.). AGENT D'INFECTION Virus de la rage (organiSme ultra-

microscopique). n s'installe dans le système nerveux et passe facilement dans la salive. ll est détruit en quelques minutes dans le milieu e:ct:érieur, mais il résiste plusieurs jours à l'intérieur des tissus d'une charogne.

TRANSMISSION Contagion directe par morsure ou lèchement d'animal infecté, ou par manipulation de la charogne d'un animal mort de rage. La période de contagion d 'un animal infecté commence 4 à 5 jours avant la manifestation des symptômes, et dure ensuite pendant toute l'évolution de la maladie et même quelques jours après la mort. PORTE D'ENTRÉE Voie cutanée; rarement la voie respiratoire.

RISQUE D'INFECTION Dans les zones où la maladie est présente, la morsure d'un chien ou de n'importe quel animal doit être considérée comme suspecte de rage. MESURES DE PROTECTION Protection in dividuelle: Ne pas s'approcher de chiens errants ou demi-errants; en cas de morsure d'animal suspect, nettoyer SOIgneusement la plaie et, si possible, garder l'animal sous observation pendant dix jours; commencer tout

de suite la vaccmation antirabique (1 inJection s.e. par )our). Toujours

prévemr le servtce vétérinaire. Stle chien sous observation manifeste des symptomes de rage (changement d'humeur, agressivité sans rmson apparente, aboiement rauque, bave qu1 coule de la bouche ouverte, paralysie et mort au bout d'une dlzame de JOurs), continuer la vaccmation et m)ecter aussi d\l sérum anttrabique. S1, en revanche, l'arùmal en observation n'a manifesté aucun stgnf' de rage, arrêt er la vaccination au bout de cinq jours.

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source d'infection: • chiens et autres animaux infectés de rage agent d'infection: • virus transmission: • morsure ou léchemenl d'animal infecté porte d'entrée: • peau risque d'infection: • n'importe quelle morsure d'animal protection: • éducation, vaccination des chiens incubation: • 1 mois troubles principaux; • céphalée, excitations, spasmes musculaires, fièvre, allucinallons, mort diagnostic: • observation de l'animal qui a mordu pendant 10jours traitement: • cautérisation de la morsure, vaccination, sérothérapie

Si l'animal s'est enfui ou a été tué, il faut faire la vaccination complète (quatorze injections). , Protection collective: Education sanitaire des propriétaires de chiens. Vaccination de tous les chiens domestiques. En outre, il faut tuer tous les chiens errants, capturer et garder en observation tous les animaux qui ont mordu quelqu'un et sont suspects d'être atteints de la rage. Vaccination antirabique de toute personne qui a été mordue par un animal emagé ou suspect de rage, si celui-ci n'a pas été capturé.

IDENTIFICATION DE LA MALADIE Incubation: De 10 jours à plusieurs mois; en général de 20 à 60 jours. Troubles principaux: Début brusque avec insomnie, maux de tête, excitation douleur dans la.zone de la morsure, spasmes musculaires intermittents ou paralysie progressive, respiration spasmodique irrégulière, fièv e élevée, voix rauque, hallucinations, m ort au bout de quelques jours. Diagnostic de laboratoire: L'ob-

servation pendant dix jours de l'animal qui a mordu permet d'établir le diagnostic de la maladie ou de l'exclure. L'examen du cerveau du chien clans des laboratoires spécialisés met en évidence, en cas de rage, des fo.rmations rnicroscopi· ques spéciales (corps d e Negri). U existe d'autres examens de laboratoire mais uniquement dans des laboratoires spécialisés.

TRAITEMENT En cas de morsure d'animal enragé et au cas où la morsure aurait eu

lieu quelques minutes auparavant, on cautérise la plaie avec un fer rouge ou bien avec de l'acide nitrique ou sulfurique. Faute de mieux, laver la plaie avec de l'eau et du savon et la désinfecter au moyen d'une compresse de teinture d'iode ou d'alcool. Le patient doit être envoyé de toute urgence à n1Ôpital pour la vaccination et la sérothérapie. En cas de maladie déclarée, administrer des médicaments symptomatiques (Diazepan, des Opiacés) pour calmer les souffrances. La maladie est toujours mortelle.

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ROUGEOLE

l SOURCE D'INFECTION Personnes malades de rougeole ou convalescentes, généralement des enfants. AGENT D'INFECTION Virus de la rougeole (organisme ultramicroscopique). n vit dans les sécrétions du nez, de la bouche, des conjonctives et des voies respiratoires; pendant la maladie il passe aussi dans le sang, la peau et le système nerveux. n meurt facilement dans le milieu extérieur. 216

TRANSMISSION Transmission directe de sujet malade à sujet sain, par l'haleine, la toux, les éternuements; plus rare la transmission indirecte, par l'intermédiaire des mouchoirs, des draps ou des vêtements contaminés. PORTE D'ENTRÉE À travers les conjonctives ou par la voie respiratoire. RISQUE D'INFECTION Chez tous les enfants non vaccinés

contre la rougeole ou n'ayant pas eu auparavant la maladie. La rougeole est rare chez les adultes parce que, une fois contractée, elle laisse une immunité permanente spécifique. ll est fort rare qu'un individu l'attrappe deux fois au cours de sa vie. MESURES DE PROTECTION Protectio n individuelle: Eviter que les enfants entrent en contact avec d'autres enfants malades ou convalescents de rougeole ; vacci-

nation contre la rougeole, irnmunoprophylaxie (gammaglobulines, contenant des anticorps antirougeole). Protection collective: L'éducation sanitaire des parents doit surtout v1ser à faire vacciner contre la rougeole tous les enfants, avant l'age de trois ans (mieux à 9 mois) et à apprendre aux parents que, en cas de maladie, il ne faut pas avoir recours aux serv1ces sanitaires à la dernière minute seulement, quand l'enfant est en train de mourir. Une

r


source d'infection: • personnes malades de rougeole ou convalescentes agent d'infection: • vtrus transmîsslon: • haleine, toux porte d'entrée: • conjonctives, vole respiratoire risque d'infection: • enfants non vaccinés protection: • éducation des parents, vaccination mcubalion: • 1o jours troubles principaux: • photophobie, catarrhe oculo-nasal, fièvre,toux, exanthème et éna thème diagnostic: • clinique traitement: • aspirine, vitamine A , antibiotiques dans les compl ications, régime liquide ou crémeux

hygiène alimentaire est toujours utile parce qu'elle donne aux enfants, en cas de maladie, une plus grande résistance. IDENTIFICATION

IDE LA MALADIE

Incubation: De 8 à 14 jours, rarement davantage. Troubles principaux: Fièvre. d'abord discrète puis élevée, malaise général, photophobie, catarrhe oculo-nasal, toux sèche et rauque, gorge rouge, petttes taches blan-

ches avec un halo rouge sur la voùte du palais et à l'intérieur des joues (taches de Koplick) ; par la suite éruption de macules légère· ment soulevées (exanthème) d'abord sur le visage et le cou, p uis sur tout le corps (rougeâtres sur la peau claire); parfois elles sont confluentes; elles apparaissent aussi sur les muqueuses (énanthème); la bronchite et la diarrhée sont fréquentes. Complications possibles: broncho-pneumonies t oujours graves, otites, lésions conjonctivales

causées par une carence aiguë en vitamine A (elles peuvent aller jusqu 'à provoquer la cecîté), encéphalites presque toujours mortelles. Pendant la convalescence, desquamation fine, furfuracée de la peau. Diagnostic de laboratoire: Le type d'éruption, l'histoire de la maladie, l'âge du malade et les modes d'apparition (épidémies) sont des caractéristiques qui suffisent pour établir un diagnostic.

TRAITEMENT Aspirine. Alimentation liquide ou crémeuse. Vitamine A par voie orale ou LM. (papayes ou mangues pilées ou carottes rapées, si l'on ne dispose pas de produits pharmaceutiques). Sirop calmant la toux; antibiotiques en cas de complications.

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SCHISTOSOMIASE OU BILHARZIOSE

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I

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SOURCE D'INFECTION Personnes atteintes de sclustosomiase; dans certaines régions, probablement aussi des rongeurs et des singes atteints de schistosomiase. AGENT D'INFECTION Schistosomes : vers plats, d'un peu plus de 1 cm de long, qui se localisent à l'intérieur de petites veines de l'intestin et de la vessie (plexus mésentérique et p lexus vésical), en y pouvant vivre pendant dos années. Ils pondent des œufs microscopiques qui sont munis 218

d'un éperon capable de perforer les vaisseaux; les œufs peuvent ainsi passer dans l'intestin ou dans la vessie urinarre par rupture des capillaires superficiels des muqueuses et tomber dans le milieu extérieur, évacués par les selles ou les urines. S'ils tombent en milieu soc ils ne survivent pas; si par contre ils tombent dans des eaw.. douces ils peuvent poursuivre leur cycle: un embryon capable de nager éclora dans l'eau, où il recherchera un mollusque spécifique à l'intérieur duquel il poursuivra son développement en se multipliant en nom-

bre extraordinaire, sans besoin d'aucune fécondation. Ainsi, à partir d'un embryon, des milliers d' embryons fils se formeront en quelques semaines, à l'intérieur du mollusque. Ces embryons, appelés cercaires, et dont la grandeur est à la limite du visible, sortiront du mollusque hôte et pourront mfecter toute personne qui marche dans l'eau ou qui prend un bam en pénétrant à travers sa peau. TRANSMISSION Par l'intermédiaire de petits mollusques d'eau douce (Bulinus ou

B1omphalana) hôtes spécifiques du

parastte quand Ils est au stade embryonnat.re. PORTE D'ENTRÉE Voie cutanée. Les cercaires, qui représentent la forme infectante du paras1te, pénètrent à travers Ja peau ct atteignent la circulation veineuse. En quelques semaines elles dcv1cnnent des vers adultes, ct s'établissent dans les vaisseaux qui sont autour de l'intestin et de ln vessie, oû ils s'accouplent et corn mencent à déposer des œufs.


source d'mfecllon: • personnes allcmtes de schrstosomrase agentd rnfection: • petit mollusques d'eau douce transmrssron: • eaux stagnantes. petits cours d'eau porte d'entrée: • peau nsque d rnfectron· • unnes ou selles avec du sang protection· • éducatrons. latnnes,lutte contre les mo!lusques incubation: • 2 mois troubles principaux: • !01e et rate augmentes de volume d1agnost1c: • examen microscopique des selles ou des urines traitement: • Praziquantel ou Oxamniqulne ou Metrifonate

RISQUE D'INFECTION Eaux douces donnantes, petits cours d'eau. canaux, lacs el barrages où se trouvent les mollusques vecteurs, villages dépourvus de latrines. MESURES DE PROTECTION Protection individuelle Èvlter de se baigner dans des eaux suspectes ct surtout de les boue. Protection collective: L éducation samtatrc est cssenncllc pour: prévenir la contammation des eaux par les selles ct les urines (pouvant contenir les œufs du parasite) en

construisant des latrines et en s'en servant; détruire les mollusques vecteurs en extirpant. les plantes aquatiques sur lesquelles ils sc réfugient ou en repandant dans l'eau des substances molluscicides (en Etluop1e on a découvert que là où poussent certaines plantes savonneuses les mollusques ne Vivent pas et on a découvert ainsi un mol lusctctde naturel), ou en élevant des pmssons et des canards qm s'en nourrissent. Dans ces buts, 11 faut encourager la population à ob scrver et à expénmenter. En Clunc on a réalisé de grands progrès dans

la lutte contre ces parasites grâce aux observations et aux initiatives populaires. IDENTIFICATION DE LA MALADIE Incubation: De 4 â 10 semames. Troubles principaux : Démangeaison au contact des eaux infectées, fièvre, toux, urines contenant du sans- (forme urinaire), mucosités sanguinolantes dans les selles (forma intestinal~). grossissement du foie ct de ra rate; parfois graves complications hépatiques (cirrhose). ·

Diagnostic de laboratoire : Examen microscopique de l'urine (forme urinaire) ou des selles (forme intestmalc) pour déceler les œufs du parasite. TRAITEMENT lli!itiaaQie eemp à 699

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par-je\:ir eH Ele1eMe feis , }!)eRàaflt s ept j ottt'9, }3FI8 aux tq:sae, evee àu Pfiét-.a13ar13i~al 199 ffi9 p ar JO!u:.;.-etiPraziquantel40 mg/kg en dose unique, ou Metriphonate 7,5 mg/kg en 3 doses, une fois chaque 15 jours, par bouche.

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SYPHILIS

SOURCE D'INFECTION Personnes malades de syphi11s. AGENT D'INFECTION Treponema pallidum: organisme m icroscopique appartenent au groupe des spirochètes. Une fois pénctré dans l'organisme, il vit d 'a bord dans la zone de pénétration, mais au bout de 3 à 4 semairJes, il sc repand dans tout l'organisme par la circolation du sang. n se localise fréquemment dans les muqueuses génitales et de la bouche, où il provoque aes lésions (plaques muq u euses) qu1 sont souvent la sour220

ce de contagion pour d'autres per sonnes. il se localise ausst dans des organes profonds, dans les os, etc .. TRASMISSION Contagion sexuelle ctirecte, contagion irltra-utérine d e la mère enceirlte au fœtus . PORTE D'ENTRÉE À t ravers les muqueuses des organes sexuels ou de la bouche. RISQUE D'INFECTION Pendant les rapport sexuels avec des personnes s yphilitiques; pour

le fœtus . pendant la grossesse, s1la mère est syphilitique. MESURES DE PROTECTION Protectio n individuelle : Éviter tout contact sexuel avec des personnes suspectes (c'est-à-dire qu1 ont des rapports sexuels fréquents avec d'autres personnes ausst) ; usage de préservatif ou de pommades antiseptiques pendant le rapport sexuel. Protection collective : Éducation sanitaire et sexuelle: il faut absoluments que les jeunes, hommes ct femmes, soient coscients des c-on-

séquences graves que La maladie aura pour eux-memes et pour leurs enfants, s1 elle n'est pas soignee, de l'importance des soms précoces (pour éhmmer raptdament le risque des contagions) ct de la responsabilité a l'égard de leur procham. Chaque malade doll amener chez le médccm le partenaire qui lUI a trasmts la maladie, pour qu'il smt exammé ct smgnè JUSqu'à la guérison totale. Les malades dmvent être fidtùs Qt contrôlés régulière ment; s'ils ne se présentent pas spontanément au controte, tls doivent èlre recherchés.


source d'infection: • personnes atteintes de syphilis agent d'infection: • Tréponémapallidum transmission: • contagion sexuelle porte d'entrée: • muqueuses génitales nsque d'infection: . relations sexuelles imprudentes protection: • éducation sexuelle, préservatif incubation: • 1 mols troubles principaux: • chancre, ganglion satellite grossi, diffusion successive (condilomes, gommes) diagnostic: • réactionBW, VDRL traitement: • pénicilline

IDENTIFICATION DE LA MALADIE Incubation: De 10 à 90 JOUIS; en moyenne, de 15 à 30 jours. Troubles principaux: La malad1e èommence (période primahe) par une érosion qui blCntàt devient une ulcération (chancre) plus ou moins arrondie, sur les organes génitaux ou dans la bouche, là où les tréponèmes ont pénétré. L'ulcèralion est superficielle, non douloureuse, reposant sur Uile base légèrement indurée. La lésiOn init1ale peut ètre double ou multiple et elle est touJOUrs accompagnée de hypertro-

ph.te mdolore d'un ganglion lymphatique vmsin (adénopathie satellite), en général à l'aine. 60 70 jours après la pènètratJOn de l'agent infectant, J'infection se répand dans l'organisme (périodesecondahe): il y a de la fébricule, des maux de tête, des manifestatios cutanées et muqueuses disséminées, parfois confluentes en plaques. Au bout de 1 à 3 ans, si aucun traitement n'à été fait, on passe à la période tertiaire, qui se manifeste par des ulcérations en plusieurs endroits, à évolution lente, sécrétant un liquide filant (gommes syphilitiques),

a

non douloureuses mals qui laissent des cicatrices rétractées. Possibilité de lésions osseuses, viscérales et nerveuses graves. Chez les femmes enceintes, on assiste facilement à un avortement ou des lésions congénitales apparaissent chez l'enfant nouveau-né, quj restera taré pendant toute sa vie ou mourra en bas âge.

Diagnostic de laboratoire: Examen du sang: réaction de BordetWassermann (BW), VDRL ou autres; examen mtcroscopique de l'exsudat prélévé des ulcération prt-

maires ou

secondair~s .

TRAITEMENT Pénicilline procaine: 2 milions U.l. par jour en deux fois pendant dix jours I.M. ou bien 2.400.000 U.I. de P .A.M. une fois par semaine pendant quatre semaines. A répéter après un mois; agir par la suite suivant les résultats des analyses du sang. Préparations de Bismuth et Tétracicline en cas de réactions allergiques à la pénicilline.

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source d'infection: • personnes tergneuses agent d'infection: • mycètes transmissron: • contagron drrecte cutanee ou indirecte (peigne, chapeau) porte d'entree: • peau risque d'infection: • manque d'hygrène el de savon protection: • éducation, savon, cheveux courts. hygiene personnelle incubation: • 1 mois troubles principaux: • plaquesdéprlées, croüteuses arrondies, aux bords bren définis diagnostic: • clinique, examen du raclage des lesrons ou des poils alleints traitement: • rasage, alcool iodè, pommade au soufre, grrsèfulvlnc

source d'infection est un animal domestique. il faut suivre les mstructions du vét6nnaue. IDENTIFICATION DE LA MALADIE Incubation· De quelques JOurs à plusieurs mois. Troubles principaux . Dans les formes qui attergnent le cuir chevelu, on note des pla ques de dépilation avec des croutes ot parfois des suppurations. Les cheveux apparaissent cassés à leur racine. La

peau n'est pas enflammée. Certaines espèces de champignons causent de grosses croûtes jaw1âtres (teagne faveuse) qw latssent dos crcatrices laides permanentes. Dans les formes cutanées, apparaissent des plaques rondes ou ovales de grandeurs diverses, aux bords bien définis, plus ou moins squameuses et un peu soulevées. Des croûtes peuvent se former. Il n'y a ni démaingeaison ni douleur, ru perte çle sensibilité locale (cc qui est important pour différencier ces

lésions de celles de la lèpre, qui sont anesthésiques). Les lésions n'ont pas tendance à guérir spontanément et peuvent durer pendant des années. Diagnostic de laboratoire: Examen au microscope du raclage provenant des lésions ou des poils prélevés aux bords de la lésion; souvent le diagnostic peut être déjà établi à l'œil nu. TRAITEMENT Rasage des cheveux dans les for-

mes qui atteignent le cuir chevelu, avec trartement local: AJcool iodé (au 2%) ou pommade au Soufre (au 10%) et acide salicylique (au 4%). Le traitement est long et il faut insister pendant plusreurs semaines. Protection de la tête du malade par une coüfe en tissu, souvent stérilisée par ébullilion. Pour les formes cutanées, traitement avec des pommades fongicides ou des teintures, et, par voie orale,avec Grisefuivine camp. 0,500 par jour pendant 30 jours.

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TÉTANOS

SOURCE D'INFECTION Terre ou possiè re de la rue; excréments d'herbivore s contena nt l'age nt d'infection; fumier. AGENT D'INFECTION Bacille du tétanos: organisme microscopique qui vit d 'habitude dans l'intestin des herbivores, sans action pathogène. Il est évacué par les excré ments d e l'herbivore, dans le milieu extérie ur où il donne naissance à une spore, forme de résistence capable de conserve r sa vitalité pendant des anné es. Les spores peuvent pénétrer accidentelle-

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ment dan s l'orgamsme à la faveur d'une p late; dans ce n ouveau milieu, elles émettent une substance e xtrê mement toxique (toxine) qu1 est la cau s e de la maladie nommée t étanos. TRASMISSION Par cont a minatiOn d'une plaie so uillée d e terre o u de poussière contenant les spores du tétanos; con tamination du cordon ombilical chez un nouveau-né, ou d es voies génit ales fé minines pendant l'accouche m e nt . à cause de l'emplm de matériel conta miné (couteau,

mams, etc.). PORTE D'ENTRÉE Vote cutanée, à la faveur d une plaie; au niveau du cordon ombilical, dans les cas des nouveau-nés, au n iveau de la muqueuse uténne chez les parturientes. RISQUE D'INFECTION Dans n'importe quelle régton où habitent des animaux herbivores, en cas de p la ie souillée de terre, en particulier la p laie contuse ou profonde contenant des c orps étrangers, les blessures agricoles o u de

guerre ou d'acctdents de vmttue, en cas de coupure du cordon ombilical avec un couteau sale, lors des accouchements ou des avortements prattqués sans aucune précaution d'hygiène (mams sales, instruments non stérilisés). MESURES DE PROTECTION Protection individuelle: Vaccmatlon antitétaruque, nettoyage et désmfection systématique de toutes les plates, avec rappel ou répétilton éventuelle do la vaccination (si la vaccmatton à été faite des années auparavant) en cas de blessu-


source d 'infection: • sol, poussière. excrémen ts d'herbivores agent d'infection: • bacilledutétanos transmission: • plaies cordon ombilical. muqueuse uterine porte d'entrée: • peau. voie ombilicale ou utérine risque d'infection • plaies souillées. plaies contuses assistance a l'accouchement sans hygiène protection: • éducation, vaccination, hygiène dans les soins des plaies et dans l'accouchement incubation: • 10 jours troubles principaux: • trisme. contractures musculaires en crises spasmodiques diagnostic: • clinique traitement: • sérum, vaccin, pénicilline, diazepan

re suspecte. Prote ction c o lle ctive: Éducation sanjtaire; instruction appropnée des infirmiers, des sages-femmes, des secouristes, au sujet des modes les plus fréquents d'infection tétanique et des précautions prophylactiques à prendre; vaccinalion antitétanique des catégories sous risque (femmes enceintes, soldats, manœuvres) hyg1ène scrupuleuse quand on coupe le cordon ombilical, pendant l'assistance à J'accouchement et aux suites de couches.

IDENTIFICATION DE LA MALADIE Incuba tion: De 3 à 15 jours, rarement plus. Troubles princ ipaux : La maladie commence par une contracture spasmodique des mandibules (trisme) : le patient ne réussit pas à ouvrir la bouche et, dans l'effort qu'il fait, il a une sorte de sourire douloureux (rire sardonique). Bientôt apparaissent des contractures musculaires d'abord localisées, puis généralisées à tout le corp, se manifestant en crises paraxystiques très dm.ùoureuses. Ces crises sont pro-

voquées par une excitation telle quelalumiére, un bruit, unchoc, un mouvement brusque. La fièvre d'abord modéré, atteint et dépasse 40° C. avant la mort. L'esprit reste lucide. La mort survient souvent en peu de jours. Des formes attenuées peuvent avoir lieu.

Dia gnostic de laboratoire: L'aspect et l'histoire du malade suffisent en général pour le cliagnostic. Le trismus doit toujours faire suspecter le tétanos.

TRAITEMENT Hospitaliser d'urgence le malade; s'il s'agit d'un nouveu-né, hospitaliser aussi la mère (on donnera le lait maternel au nourrison à l'aide d'une sonde nasale). Toilette crururgicale de la plaie. Pénicilline 5 à 10 millions U.l. par jour pendant plusieurs jours. Vaccin antitétanique (anatoxine) : 2 ml à répéter après 14 jours. Sérum antitétaru· que 150.000 U.iv. im, s.e.. Alimentation avec sonde nasale. Diazepan 300 mg par jour im, Phénobarbital 500 mg par jour Lm.

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SOURCE D'INFECTION Personnes malades du trachome.

PORTE D'ENTRÉE À travers la conjonctive.

AGENT D'INFECTION Bactérie du trachome (Chlamydia): organisme microscopique, qui vit en parasite, localisé dans les cellules de la conjonctive .et de la cornée.

RISQUE D'INFECTION À proximité de personnes malades du trachome, dans les collectivités manquant d'hygiène, avec beaucoup de mouches, et une alimentation pauvre. Les en fans agés do 5 à 10 ans sont les plus souvent atteints.

TRASMISSION Par l'intermédiaire des mains, des mouchoirs, des serviettes contaminées, ou des mouches qui se posent sur les yeux.

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MESURES DE PROTECTION Protection individuelle : Éviter tout contact avec des sujets at-

teints de trachome; hygiène scrupuleuse des mains; collyres ou pommades ophtalmiques comme mesures prophylactiques, si l'on doit vivre pendant de brèves périodes dans de zones fortement endémiques. Protection collective: L'éducation sanitaire, la lutte contre les mouches et l'hygiène de l'environnement représentent les pomts fondamentaux pour une action prophylactique de masse, basée sur les forces locales. Aussi faut-il, en premier lieu, résoudre le problè-

me des ordures et des lieux d 'aisances, afin d'éviter d'attuer les mouches et de favoriser leur multiplication. La lutte contre les mouches doit être effectuée par tous les moyens. La population doit être incitée à inventer des p1èges et à trouver des appâts pour capturer et éliminer les mouches. Avec l'aide d'équipes spectalisées du Ministère il sera très important d'identifier précocement tous les cas de trachome, particulièrement dans les écoles, et de los soigner régulièrement (le résul-


source d'infection: • personnes atteintes de trachome agent d'infection: • chlamydia transmission: • mains, mouches, mouchoirs porte d 'en trée: • conjonctives risque d'infection: • manque d'hygiène. mouches, alimentation pauvre, enfants protection: • education,lutte contre les mouches, hygiène, identification et traitement prècoce incubation: • 1 mois lroubles principaux: • conjonctivite, fotophobie, entropion, pannus tracomateux, cécile diagnostic: • clinique traitement: • pommade opllthalmique à la tétracycline, sulfamides

tat est une guérison parfaite), de corriger chirurgicalement les cas de dé\Tiation des cils contre la cornée (entropion) aboutissant fatalement à la cécité, et d'appliquer la chimioprophylaxie de masse à base de sulfamides ou de pommades ophtalmiques. n est également important d'améliorer l'alimentation de la population enfantine. IDENTIFICATION DE LA MALADIE Incubation: De quelques jours à plusieurs mois.

Trouble s p rincipau x: La maladie commence d'une manière discrète, avec une légère rougeur de la conjonctive palpébrale, sur laquelle se forment de petites granulations blanc-jaunâtre. Souvent, le malade n'a pas de troubles au début et on découvre la maladie seulement si l'on examine la conjonctive palpébrale, en la retournant vers l'extérieur avec une méthode appropriée. Par la suite, la conjonctive rougit davantage, les granulations devieun·ent plus volumineuses et confluentes. Les troubles sont en-

core peu gênants: un peu de photophobie, une sensation de brûlure, un écoulement collant le bord des paupières. Ensuite on observe une phase de rétraction cicatricielle: Je tissu enflammé en se rétractant tire vers l'intétieur le bord palpébrale (en tropion). C'est alors que se produit le frottement des cils contre la cornée, qui perd sa transparance et qui apparaîtra injectée de petits vaisseaux superficiels dans sa partie supérieure. Ainsi se forme ce que l'on appelle le pannus trachomateux, zone cicatricielle

opaque qui cause la cécité. Dia gnostic de laboratoire: L'aspect de la conjonctive et des lésions de la cornée suffit pour établir le diagnostic. T RAITEMENT Pommade ophtalmique à la Tetracycline; Sulfadoxine ou Cotrimoxazol camp.. Interventions clllturgicales pour rectifier l'entropion.

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TRYPANOSOMIAS

SOURCE D'INFECTION Personnes attemtes de trypanosomiase; pour la forme rhodésienne, aussi certains animaux sauvages (antilopes) atteints par le parasite; pour la forme gambienne peut-être aussi le porc et le mouton. AGENT D'INFECTION Trypanos omes : protozoaires parasites qui se trouvent dans différentes régions de l'Afrique tropicale (T.gambiense dans l'Afrique occidentale et centrale, T.rhodésiense dans l'Afrique sud-orientale). Au début ils se multiplient dans les tissus, tout autour du point de pé·

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nétration, puis ils passent dans le sang, envahissant tout l'organisme. Quand ils réussissent à pénétrer dans le L.C.R., il provoquent de graves lésions au cerveau et aux méninges (maladie du sommeil). TRASMISSION Par la piqûre des mouches t sé-t sé (Glossines), mouches qui se nourrissent de sang. Lors de la piqüre les trypanosomes présents dans le sang du sujet malade sont trasmis à la glossine et se multiplient dans son tube digestif. A l'occasion d'une nouvelle piqüre ils seront retransmis par l'insecte au nouveau

sujet piqué, le contaminant. Parmi les espèces de glossines, quelques unes seulement transmettent l'infection à l'homme, d'autres sont vecteurs exclusifs de trypanosomes pathogènes pour les animaux domestiques (page 260). PORTE D 'ENTRÉ.E Voie cutanée. RISQUE D'INFECTION Dans les zones ombragées des rivières en zones de forêt humides; dans les forêts-galeries et dans la savane boisée, où les mouches tsétsé sont présentes.

MESURES DE PROTECTION Prote ction individuelle : Éviter d 'entrer dans les zones de trypanosomiase. Répulsifs sur la peau. Protection colle ctive : Education s anitaire; lutte contre les mouches tsé-tsé par tous les moyens à disposition ; cette action doit être conduite avec les équipes spécialisées du Ministère. Dans les zones de maladie, ces équipes doivent contrôler au moins tous les 6 mois la population afin de découvrir les cas à leur début: palpation des ganglions lymphatiques de la nuque, examens du L.C.R. dans le cas de


source d'infection: • personnes ou animaux atteints de trypanosomiase agentdlnfection: • trypanosomes transmission: • p1qüre de mouche tsé-tsé porte d'entrée: • voie cutanèe risque d'infection: • forets·galeries. savane protection: • éducation, lutte contre les tsé-tsé. contrôle de la population incubation: • 1 mo1s troubles principaux: • fièvre, trachycardic. ganglions lynphaliques grossis. maladie du sommeil diagnostic: • examen du suc ganglionnaire. du sang et du LCA traitement: • suramine. arsobal, pentamidine

sujets avec troubles neuropsychi· ques. Dans certaines zones il peut être utile de tuer les antilopes, ré· servoirs des trypa nosomes, et d'instituer des postes de contrôle le long des grandes routes pour trai· ter aux insecticides toutes les voi· tures transitant de façon à empêcher le transport accidentel des glossines d 'une régjon à l'autre. Déclaration de tous les cas aux autorités sanitaires. IDENTIFICATION DE LA MALADIE Incubation: De 1 à 3 semaines, jusqu'à plusieurs mois.

Troubles principaux: La maladie commence par l'apparition d'une papule enflammée (pseudo-furon cle}, légèrement douloureuse dans la zone où la glossine a piqué. Adénopathie satellite. L'invasion des trypanosomes dans l'organisme se manifeste par de la fièvre irrégulière, une tuméfaction des ganglions lymphatiques en particulier à la nuque (page 102), une tachycardie permanente (même sans fièvre), des œdèmes fugaces malléolaires. E.G. altéré. Le passage du parasite dans le L.C.R au bout de quelques mois, provoque une symptomatolo·

gie nerveuse grave, appelée maladie du sommeil: céphalée intense et continuelle, asthénie, tremble· ments, torpeur intellectuelle, somnolence. Des états d'excitation et des désordres psychiques peuvent apparaître. Le malade maigrit beaucoup et devient t riste, il ne mange plus et meurt cachectique en quelques mois (page 102). Dia gnostic de labora toire: Examen microscopique du suc gan· glionnaire, du sang ou du L.C.R, selon la phase de la maladie. Examens sérologiques dans des laboratoires spécialisés.

TRAITEMENT Les médicaments dont on se sert sont toujours très tox1ques: pour cette raison il est préférable de les administrer à l'hôpital: Suramine I.V. 1 g. dans 10 ml de solution une fois par semaine; Arsobal LV. 1 roll 10 kg par jour pendant 4 jours de suite, à répéter après 30 jours, pour 3 cycles. Pentamidine LM. 150 à 200 mg par jour pendant 10 jours.

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TUBERCULOSE

SOURCE D'INFECTION Personnes malades de tuberculose et qui ne sc soignent pas; bovins malades de tuberculose.

par la toux, de sujet malade à sujet sain; indirecte, par les crachats, les mouches, les aliments contammés; lait de vache infectée.

AGENT D'INFECTION Bacille de la tuberculose, organisme microscopique nommé aussi Bacille de Koch. ll est très résistant dans le milieu extérieur, surtout s'il est à l'abri des rayons solaires (crachats à l'intérieur d'une maison).

PORTE D'ENTRÉE Voie respiratoire; parfois la voie digestive; rarement la voie cutanée (piqûre avec du matériel infecté).

TRANSMISSION Contagion directe par l'haleine ou

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RISQUE D'INFECTION À proximité de personnes tuberculeuses qui toussent ou crachent par terre, sans aucune précaution hygiénique, spécialement dans des locaux non ensoleillés (huttes, éco-

les). En consommant du lait d'une vache atteinte de la maladie. MESURES DE PROTECTION Protection individuelle: Hygiène générale; éviter tout contact avec des tuberculeux, ainsi que la vie en commun avec eux, s'ils ne se SOIgnent pas; bonne alimentation. Prote ction collective: Éducation sanitaire; amélioration de l'hygiène en général, ainsi que de la nutrition; vaccination des enfants; identification systématique de tous les cas de tuberculose pulmonaire par l'intermédiaire de campagnes de

masse, comprenant un examen microscopique de l'expectoration de tous les sujets suspects (toux qui dure depuis 3 ou 4 semaines, fièvre ct amaigrissement); traitement de tous les tuberculeux selon le schéma établi par le Ministère, fichage des malades et contrôle périodique. IDENTIFICATION DE LA MALADIE Incubation: D'un à plusieurs mois. Troubles principa ux: Premier stade; la pénétration dans l'organisme du bacille de Koch, soit par


sourced'tnfeclion: • personnes et bovînsaueinls de tuberculose agent d 'infection: • bacille de la tubercu lose transmission : • haleine, toux, cracha1s, mouches, lait porte d'entrée: • voie respiratoire, voie digestive risque d' infection : • à proximîté de tuberculeux qui ne se traitent pas, manque d'hygiène protection: • éducation, vaccination, dépistage et traitement précoce et corttrôlé incubation: • 1 â 2 mois troubles principaux: • lièvre, toux, asthénie. amaigrissement, phtisie diagnostic: • examen du crachat traitement: • isoniazide. èthambutol. rifampicine, streptomîcine

voie respiratoire soit par voie diges· tive, est suivie de la formation d'un foyer inflammatoire local avec une réaction des ganglions lymphatiques voisins (complexe primaire). On observe de l'asthènie et un manque d'appétit, parfois dela fièvre, qui peut cependant être discrète. Cette forme peut évoluer spontanément vers la guérison. Mais si elle ne guérît pas. le complexe primaire évolue vers un deu xième stade, avec diffusion des ba· cilles dans tout l'organisme (formes graves: méningite tuberculeuse, tuberculose miliaire), ou bien

avec une localisation dans un organe, généralement le poumon. Les localisations sont aussi possibles ailleurs: os, appareil génito-urinai· re, ganglions lymphatiques, peau, etc.. La forme pulmonaire se manifeste par: fièvre élevée, toux rebel· le, transpiration, hémoptysie, douleurs du thorax, amaigrissement. Les lésions pulmonaires provoquent la formation d'ulcérations et de cavernes pulmonaires (phtisie) qui peuvent conduire à la mort par de soudaines hémoptysies. par insuffisance cardio-respiratoire ou encore par une diffusion générali-

sée de l'infection.

Diagnostic de laboratoire: Examen microscopique de l'expectoration pour déceler les bacilles de Koch; intradermo-réaction à la tuberculine; examens radiologiques. TRAITEMENT Les schémas de traitement sont en général fixés par le Ministére, selon une stratégie de lutte qui peut varier d'une nation à l'autre. Nous donnons ici les noms des médicaments, ainsi que les doses les plus couramment employées, à titre pu·

rement indicatif: Isoniazide 4 à 10 mg/kg par jour; Ethambutol 20 mg/ kg par jour; Rifampicine 10 mg/l{g par jour pendant 3 à 4 mois, par voie orale; en cas d'intolérance remplacer par: Streptornicine 1 g par jour I.M. (ne pas dépasser les 60 g en tout) PAS comp. à '0.50: 10 à 15 g par jour fractionnés en plusieurs prises. Thiacetazone : comp. 150 mg par jour.

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TYPHUS À TIQUES

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.. •

. .

'•

SOURCE D'INFECTION Chien ou autres animaux {rongeurs?) infectés par l'agent causal. même sans signes de maladie. AGENT D'INFECTION Rickettsia (R.conori): organisme microscopique. Chez le sujet atteint, il s'attaque d'abord aux cellules des vaisseaux lymphatiques et sanguins qui se trouvent près de la zone de pénétration, ensuite il se répand dans la circulation et provo-

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que l'infection de tout l'organisme.

n est peu résistant dans le milieu

'

,

PORT~ D'ENTRÉE Voie cutanée.

extérieur. TRANSMISSION Par la piqûre de certaines espèces de tiques soit adultes, soit à l'état de larves (et donc extrêmement petites, à peine visibles à l'œil nu). La contagion d'homme à homme n'existe pas.

RISQUE D 'INFECTION . Dans les zones rurales ou de savane où existent les tiques vectrices et l'infection chez les chiens ou d'autres animaux sauvages. Pendant la saison d'éclosion des tiques.

...

MESURES DE PROTECTION Protection individuelle : Ixodiddes ou liquides répulsüs contre les tiques dans les chaussures et les .::haussettes; éviter de pénétrer dans les zones où l'on sait que la maladie existe, pendant certaines saisons. Protection collective: Éducation sanitaire; pendant la saison où les tiques apparaissent, brûler les herbes près des villages, où l'on ne ris· que pas de provoquer de dégâts,


source d'infection: • chiens et autres animaux porteurs agent d'infection: • rickettsias transmission: • piqûre de tiques porte d'entrée: • voie cutanée risque dïnfection: • zones rurales, savane protection: • éducation, lutte aux tiques Incubation: • 10 jours troubles principaux: • fièvre élevée, frissons. céphalée, lache noire el ganglion satellite tumefiés diagnostic: • clinique, réaction de Weil-Felix traitement: • létracicline

•· afin de détruire le plus grand nombre de tiques possible. IDENTIFICATION DE LA MALADIE Incubation : De 7 à 15 jours. Troubles p rin cipaux: Le début est en général brusque, avec fièvre élevée, frissons, asthénie, malaise, courbatures, maux de tête.· On observe parfois la rigidité de la nuque (méningisroe). U y a toujours une petite lésion cutanée initiale né-

erotique (tache notre), localisée à une cheville, à une jambe ou à une autre partie du corps, à l'endroit où la tique a piqué. Toutefois il est rare de surprendre la tique au moment de la piqûre. On note, par ailleurs, une augmentation de volume d'un ganglion lymphatique de la zone plus proche au point piqué (gan glion satéllite), et par cela même, en général. à l'aine. Le ganglion lymphatique est douloureux et reste tuméfié pendant plusieurs se-

maines. La fièvre dure de 5 à 15 jours. Une forte asthénie persiste pendant quelques semaines. La lésion cutanée guérit spontanément; à l'endroit de la piqûre il reste une tache foncée. Diagnost ic de laboratoire: Examen du sang (réaction de Weil-Felix) dans un laboratoire équipé. En général, la présence de la lésion primaire, la lymphadénite inguinale et la fièvre accompagnée de fris-

sons, pendant la saison des t iques, permettent déjà de d iagnostiquer la maladie. TRAITEMENT Tétracycline ou Chloramphénicol 2 g par jour par voie male. Complexe vitaminique B. L'hospitalisation n'est pas nécessaire.

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TYPHUS EXANTHÉMATIQUE

SOURCE D'INFECTION Personnes malades de typhus ou en convalescence. AGENT D'I.NFECTION Ricketts ia: (R. prowazeki) organisme microscopique Chez le sujet atteint il parasite d'abord les cellules des vaisseaux sanguins proches de la zone de pénétration et il passe ensuite dans le sang, en se répandant dans tout l'organisme.

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TRANSMISSION Par l'intermédiaire des déjections d'un pou du corps infecté. Quand le pou pique la peau il émet des déjections liquides noiràtres, pleines de Rickettsies. La piqûre provoque une démangeaison; la personne piquée, en se grattant, facilite la pénétration des Rickettsies à travers les lesions de grattage. Dans les déjection du pou, même sèches, les Rickettsies résistent plusieurs jours. Il n 'y a pas de contagion d'homme à homme.

PORTE D'ENTRÉE À travers la peau, blessée par la piqûre du pou ou par le grattage. RISQUE D'INFECTION Dans les collectivités pauvres, avec présence des poux du corps. MESURES DE PROTECTION Protection individuelle: Insecticides (D.D.T. en poudre à 10%) ou liquides répulsifs sur les vêtements; éviter tout contact inutile avec les malades de typhus car ils

peuvent avoir des poux. Pzotec tion colle ctive : Éducation sanitaire; isolement complet des malades; avertir d'urgence les autorités sanitaires; cordon sanitaire autour du village (risque d'épidémies) et organisation rapide de postes sanitaires spéciaux ou de camps de quarantaine pour l'épouillage ct l'observation des personnes provenant des zones infectées; répandre des insecticides en abondance dans les habitations, dans les lits, sur les vêtements des


source d'infection: • personnes malades ou convalescentes de typhus agent d'infection: • ncketts1as transmission: • pou du corps porte d'entrée: • vo1e cutanee risque d'infection: • collectivités pauvres, présence de poux protection: .• education, cordon sanitaire, insecticides incuballon: • 2 semaines troubles principaux: • fièvre élevée, frissons, céphalée. courbatures, langue sèche et brun âtre. état typhique diagnostic: • réaction de Weil-Felix traitement: • tétraclcline

malades et de toute personne provenant de zones infectées. Vaccination antityphique. IDENTIFICATION DE LA MALADIE Incubation: De 6 à 15 jours ou da· vantage. Troubles principaux: Le début est brutal avec fièvre élev~e. frissons, courbatures, maux de tête in· tenses, malaise, vomissement, conjonctives rouges, langue brunâtre. sèche et tremblante. La fiè-

vre reste constamment élevée, pendant 10 à 15 jours. Au bout de 3 à 4 jours une éruption de petites taches hémorragiques apparaît sur le corps (exanthème), presque jamais sur le visage; elle est très peu visi· ble surlapeaunoire. L'état de prostration est grave et souvent accompagné par un état de stupeur, ap· pelé "typhique" avec le regard fixe dans le vide (page 100). Somnolence, entrecoupée d'agitation et de délire. Èvolution fréquemment mortelle (de 5 à 30% des cas). Si le

malade n'est pas mort, au bout de deux semaines environ chute brusque de la fièvre, par crise, et amé· lioration graduelle. Longue convalescence; parfois des complications: gangrènes aux pieds ou aux bourses, broncho-pneumonie, paratites, otites, noma, escarres; chez la femme enceinte, avortement facile. Formes atténuées, spécialement chez l'enfant. Diagnostic de laboratoire : Examen du sang (Réaction Weil-Felix), dans des laboratoires équipés.

TRAITEMENT Tétracycline ou Chloramphénicol comp. 2 g par jour pendant 10 jours. Complexe vitaminique B. Hospitalisation, seulement. si un isolement sérieux est possible. Autrement il vaut mieux isoler le malade chez lui, tout en a vertissant les autorités sanitaires.

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ZOONOSES li y a certaines maladies infectieuses qui atteignent les animaux

mais qui peuvent être transmises à l'homme aussi. On leur donne le nom de zoonoses. Nous en avons déjà décrit quelques-unes qui intéressent des animaux sauvages: la fièvre jaune, par exemple, la leishmaniose, la peste, la rage, le thypus à tiques,la trypanosomiase. li y en a d'autres, par contre, qui atteignent surtout les animaux domestiques. Nous en citons ici quelques-unes parmi les plus importantes. Bien qu'elles soient de la compétence du vetérinaire, il est nécessaire que 1' A. S. sache les reconnaître, à cause des graves conséquences qu'elles peuvent entraîner pour la santé de l'homme. Elles sont représentées par: le charbon, la cysticercose, la trichinose, la brucellose, l' hydatidos e . Dans le cas des trois premières, l'homme est généralement infecté par l'ingestion des viandes provenant d'un animal malade: pour le charbon, par la viande de mouton, de chèvre ou de bovin; pour la cysticercose, par la viande de porc ou de bovin; pour la trichinose, par la viande de porc, de cochons sauvages ou d'autres animaux de brousse (rongeurs). Pour ce qui est du charbon, l'infection peut 236

aussi se produire par voie respiratoire ou par voie cutanée, pendant la préparation des laines ou des peaux. Quant à la brucellose, la maladie chez l'homme est en général provoquée par l'ingestion du lait d'un animal infecté (bovin, ovin, caprin, dromadaire), ou même lors de l'assistance à la délivrance ou à l'avortement. Pour ce qui est de l'hydatidose, par contre, c'est l'ingestion involontaire des œufs microscopiques du pru:asite qui provoque la maladie; le chien - qui vit si souvent à proximité de l'homme - représente la source de cette infection, en souillant avec ses excréments infectes le milieu ambiant. L'AS. doit être capable de suspecter la présence de ces zoonoses dans le cas où des manifestations de maladie apparaîtront chez les animaux ou des lésions caractéristiques seraient présentes dans les viandes au moment de l'abattage. L'A.S. doit alors demander de l'aide aux autorités vétérinaires, aussi bien pour confirmer le diagnostic, que pour prendre des mesures appropriées afin d'empêcher la contagion de la maladie aux autres animaux de la région et surtout à l'homme.


MALADIES INFECTIEUSES SPECIFIQUES DES ANI MAUX DOMESTIQUES

n existe enfin d'autres

maladies des animaux domestiques qui, bien que n'intéressant pas directement l'homme, ont une grande importance pour la collectivité parce qu'elles peuvent être mortelles pour un nombre élevé d'animaux- parfois même pour l'entier cheptel d'une région - ou bien les rendre faibles, maigres et peu productifs. C'estpource1a que l'A.S., bien que n'étant pas un technicien vétérinaire, doit en connaître l'existence et en reconnaître les manifestations les plus caractéristiques, pour être capable d'avertir de toute urgence les autorités vétérinaires. Si une mesure de prévention est prise à temps, on peut sauver parfois des dizaines de milliers de têtes de bétail, évitant ainsi des pertes économiques immenses et la famine dans la région. Nous citons sept de ces maladies, parmi le? plus importantes et les plus faciles à recom1aitre: la fièvre aphteuse, la peste bovine, la péripneumonie contagieuse des bovidés, la theilériose bovi-

ne, la trypanosomiase bovine, la peste porcine africaine, la pseudopeste aviaire. Pour illustrer ces maladies (zoonoses et maladies des animaux domestiques) nous avons suivi dans les illustrations le même o rdre que pour les maladies infectieuses de l'homme. De gauche à droite: la source d'infection, l'agent de maladie, les modalités plus fréquentes de transmission, la porte d'entrée de l' agent infectant, les risques plus fréquents d'infection. Nous y avons ajouté la liste de différentes espèces animales réceptives, les manifestations les plus évidentes de la maladie chez l'animal vivant, les lésions observées à l'abattage (lésions anatomo-pathologiques) et les méthodes de diagnostic utilisées dans les laboratoires vétérinaires. Dans le texte, les mesures de prophylaxie décrites sont toujours considérées comme des mesures collectives à niveau régional ou national, programmées par les Services Vétérinaires locaux. 237


CHARBON BACTÉRIDIEN

SOURCE D'INFECTION Sol contaminé, carcasses d'herbivores mfectés; peaux et laines d'herbivores infectés. AGENT D'INFECTION

Bacllle du charbon : organisme microscopique (bactérie) qui se multtplie dans Je sang des sujets atteints et envahlt tout l'organisme. Dans le milieu extérieur, au contact de l'oxygéna de J'air, il forme des spores et peut ainsi survivre dans la terre pendant des années, en résistant à la putréfaction et à la dessication. Les spores sont disséminées dans le milieu am238

biant par les carnivores,Jes oiseaux nécrophages, par les insectes ou les lombrics. TRANSMISSION Les animaux s'infectent par ingestion des spores adhérant aux herbes des pâturages ou dans les étables par l'intermédiaire des fourrages ou des provendes contaminés; la contagion indirecte est plus rare (spores transportées par des mouches et déposées sur des blessures; insectes piqueurs); rare est aussi J'infection par ingestion .de viandes (carnivores, porcins). Quant à l'homme, il s'infecte soit

par ingestion de viandes d'animaux malades, soit par contact avec des peaux ou des laines d'animaux charbonneux, soit par inhalation de poussiéres (tanneries, dépôts de peaux ou de laines). PORTE D'ENTRÉE La voie digestive est la plus courante; la voie cutanée (une excoriation est nécessaire) et la voie respiratoire sont plus rares. RISQUE D'INFECTION Pour les animaux, pâturage sur les "champs maudits'' (des zones qui restent contaminées pendant des

années à cause des spores), pendant les satsons chaudes et humides (plutes), plus fréquent chez les Sujets jeunes ou en mauvais état de santé; pour l'homme, pendant le travall des peaux (tanneries) ou des lames, ou s'il mange de la viande des anunaux morts de charbon. MESURES DE PROTECTION Vaccination des animaux; évtter les pâturages sur les "champs maudits"; mterdtre l'abattage, l'égorgement ou même la simple ouverture des carcasses d'animaux charbonneux (contamination du sol); détruire les carcasses par le


feu, l'enterrement étant insuffisant: les spores réapparaissent à la surface transportées par les lombrics ou par les infiltrations d'eaux souterraines.

ESPÈCES RÉCEPTIVES Chèvre, mouton, bovin, cheval, âne, buffle, porc, dromadaire, chien, homme.

IDENTIFICATION DE LA MALADIE

Incubation De 3 à 14jours.

Manifestations cliniques

'

Chez le bovin et le mouton. Formes p l us fréquentes: fièvre élevée,

dyspnée, hémorragies, diarrhée hématique, lait jaunâtre ou mêlé d e sang, parfois avortement, mort dans 70 à 90% des cas. Formes chroniques: à évolution lente, plus rares. Chez le porc. Formes l ocalisées: tu-

méfaction à la gorge (angine), avec d es troubles de la déglutition et de la respiration. Chez l'homme: pustule maligne

(ulcération accompagnée d'escarre noirâtre au visage ou aux membres supérieUTs, avec un halo œdéma-

teux, ly mphangite et lymphadénite (voir page 105), puis fièvre et troubles généraux; f orme pulmonaire (mortelle) et forme intestinal e (grave).

Lésions anatomo-pathologiques Lésions générales de septicémie hémorragique; taches hém orragiques multiples diffuses aux organes, aux muqueuses, aux membranes séreuses; ganglions lymphatiques tuméfiés et hémorragiques; souvent, mais pas toujours, rate augmentée de 4 à 8 fois son v olume, ramollie, noirâtre; sang noirâtre, mal coagulé.

Diagnostic de laboratoire Frottis sanguin, coloré au b leu de l.oeffler; cultures du bacille a v ec développement typique d es colonies (Caput M ed usœ); inoculation d'un cobaye ou d'une s ouris; examens sérologiques div e rs (dans des laboratoires spécialisés). TRAITEMENT Quant aux animaux, il est préférable de les abattre. Dans l'infection humaine, on utilise la Pénicilline, la Tétracycline et les Sulfamides.

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SOURCE D'INFECTION Homme atteint du parasite adulte. L'homme s'infecte en mangeant des viandes parasitées, peu cuites ou crues, de bœuf ou de porc.

(cysticerques), bien visibles à l'œil nu, vivent dans les muscles de l'animal hôte et provoquent la cysticercose ou ladrerie des via11des.

AGENT D'INFECTION Ténias (vers rubanés de 3 à 10 métres de long): T.sagi11ata, espèce propre au bovin; T.solium, espèce propre au porc. Ils vivent, à l'état adulte, dans l'intestin de l'homme, pouvant vivre pendant vingt ans ou même plus, en libérant quatre cents segments par an, contenant chacun de 8.000 à 50.000 œufs microscopiques. Les formes larvaires

TRANSMISSION Ingestion, de la part du bovin ou du porc, des œufs du parasite éliminés dans les selles humaines et contaminant le sol, les pâturages, le foin ou les eaux d 'abreuvage. Les œufs peuvent résister dans le milieu extérieur pendant 4 à 6 mois. L'homme s'infecte en mangeant des viandes contenant les cysticerques (dans le cas de T.soliwn, l'homme aussi peut s'infecter par les œufs

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du parasite, s'ils sont présents dans ses selles, par auto-inféction). PORTE D'ENTRÉE Voie digestive. Les œufs ingérés descendent dans l'estomac de l'animal. Les larves qui sortent des œufs traversent la paroi de l'intestin, passent dans la circulation et se localisent par la suite dans les muscles de tout le corps où elles forment les cysticerques . RISQUE D'INFECTION Pour les animaux: partout où la parasitose humaine est présente et où l'homme défèque librement

dans tes pâturages ou dans les étables. Pour l'homme : par ingestion de viandes de bœuf ou de porc peu cuites ou crues. MESURES DE PROTECTION Éducation sanitaire; construction et entretien de latrines; traitement de tous les cas humains; élevage des animaux dans des étables ou à l'intérieur d 'enceintes; inspection des viandes avec saisie des carcasses parasitées et leur traitement par congélation à -5° C. pendant quinze jours ou fumage pendant vingt jours ou salaison pendant trente jours ou cuisson prolongée.


Interdictton d'utiliser les purins des fosses septique pour la fertilisation des pâturages, à moins qu'ils ne soient duement fermentés (2 à 3 mois). ESPÈCES RÉCEPTIVES Bovin (T.saginata), porc (T.solium). D'autres espèces comme le mouton et le dromadaire, peuvent être atteintes par les cysticerques d'autres ténias, inoffensives pour l'homme. L'homme peut être atteint seulement par les cysticerques de T. solium.

IDENTIFICATION DE LA MALADIE Incubation De 10 à 12 semaines pour que le cysticerque se développe et devienne infectant. Chez 1'homme, de 4!:> à 60 jours pour le développement du téma adulte.

Manifestations cliniques Les signes de maladie ne se manifestent pas de manière évidente chez le bovin vivant. Chez le porc, on peut parfois palper les cysticerques sous le langue. Chez l'homme. les cysticerques de T.solium peuvent se localiser dans

le système nerveux central et à l'intérieur de l'œil, en provoquant des crises convulsives, des lésions cé· rébrales ou des lésions oculaires.

segments (d'un cm de long environ) groupés souvent en chaînes; ou. au microscope, des œufs séparés. typiques.

Lésions anatomo-pathologiques Chez les animaux, les cysticerques se localisent dans le muscles masticateurs, dans la langue, dans le cœur, dans les muscles de l'épaule et dans d'autres muscles.

TRAITEMENT Il n'y a pas de traitement pour le bo· vin ou le porc. La forme adulte peut être expulsée de l'intestin humain à l'aide de ténifuges (graines de courge epluchées, Niclosamide) .

Diagnostic de l4boratoire Examen des viandes (cœur, mus· cles masticateurs, langue) pour dé· celer les cysticerques (de 0,5 à 2 cm). Dans les selles humaines. des 241


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.. SOURCE D'INFECTION Suidés sauvages (sangliers, phacochères, potamochères, hylochères) et domestiques, chacals, hyènes, léopards, lions et autres carnivores parasités par les trichines ; rats parasités. AGENT D'INFECTION Trichines (vers cylindriques.longs de 1 à 3 mm):· pendant presque toute leur v1e elles vivent enkystées dans les muscles de l'animal hôte. TRANSMISSION Les animaux s'infectent par l'inges-

242

tion des larves, enkyst é es dans les muscles d 'autres ammaux qu'ils dévorent ou dans des carcas ses abandonnées sur le s ol ou dans des déchets de viande provenant de l'abattage ou des ordures. L'hom· me s'infecte généralement en mangeant de la viande de porc pa rasité soit domestique soit sauva ge. PORTE D'ENTRÉE Voie digestive. Vingt-quatre heures après l'ingestion des viandes parasitées, les vers adultes, qui ne vivent que quelques semaines, se développent dans l'mtestin. Une

f01e fécondée, la femelle libère des larves qui, à travers la paroi intestinale, entrent dans la circulation sanguine et arrivent Jusqu'aux muscles où elles forment des kystes microscopiques (forme de réSistance du parasite); elles peuvent ainsi survivre pendant des mois. Elle s infecteront un autre hôte quand elles seront à leur tour avalées par un nouveau prédateur. RISQUE D'INFECTION Partout où le cycle existe chez des anunaux sauvages et où les porcms, élevés à l'état demi-sauvage,

peuvent se nourrir des charognes d'animaux parasités. Là où la population consomme de la viande de cochon (domestique ou sauvage) ou de rats, peu cuite ou crue. MESURES DE PROTECTION Éducation sanitaire; contrôle vétérinaire des viandes porcines au moyen d'un appareil spéc1al (tnchinoscope); cuisson prolongée ou congélation à -15° C. pendant vingt jours des viandes suspectes {le simple fumage est inefficace); élevage des cochons contrôlé et hygiène alimentaire. dératisation pé-


rioclique dans les porcheries et dans les abattmrs ESPÈCES RÉCEPTIVES P orc, chat, chien, homme. IDENTIFICATION DE LA MALADIE Incubation Premières symptômes, chez le porc, après 3 à 4 jours. Chez l'hom· me après 2 à 7 jours.

Manifestations cliniques Chez la plupart des porcins le cours de la maladie est asymptomatique.

Quand il s'agit d'infections massives: cliarrhèe, coliques abdominales, ·douleurs musculaues, cedèmes palpébraux et aux membres, dysphonie, dysphagte, dyspnée. La mort n'est pas fréquente. Chez l'homme, manifestations légères ou graves (avec mort en 4 à 5 semaines) selon la quantité de larves ingérées: cliarrhèe, coliques, fièvre à 40°; cedèmes palpébraux, douleurs musculaires avec contractions, dyspnée, myocardite. La maladie humaine apparaît sous forme de petits foyers épidémiques (personnes ayant mangé la viande du

même animal parasité).

Lésions anatomo-pathologiques Inflammation de la muqueuse de l'intestin grêle (pénode intestinale) sm vie de myosites (lésions uniquement visibles au microscope). Les kystes sont v1sibles à l'œil nu seulement lorsqu'ils se calcifient, au bout de quelques mois ou de quelques armées.

men microscopique (trichinoscope). Chez l'homme: réactions immunologiques (fixation du complément, unmunofluorescence indirecte, etc.) ou examen d'un fragment de muscle (biOpsie) dans un laboratoire équipé. TRAITEMENT il n'y a pas de traitement pour Le porc. Pout l'homme. Thiabendazole et prodwts cortisoniques.

Diagnostic de laboratoire Chez le pm .... découverte de larves dans les muscles (diaphragme, œsophage langue) grâce à l'exa243


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SOURCE D'INFECTION Bovins, buffles, chèvres. ovins, porcms infectés, en phase de malarue ou porteurs asymptomatiques.

dans le mille u e xté rieur et au soleil, mais elles peuvent résister à La putrefaction pe ndant des semav·es dans les organes des animaux.

AGENT D'INFECTION Brucella : petites bactéries qui, bien qu'envahissant tout l'orga,njsme, se localisent de préférence dans l'utérus gravide et dans les mamelles des animaux réceptifs. ll y en a plusieurs espèces: B.abortus est la plus pathogène pour les bovins; B.melitensJS, pour les chèvres, les ovins et l'homme. Les brucella sont peu rés1stantes

TRAN~MISSION

244

La contagion est très facile: directe, par les enveloppes et les liquides fœtaux, Le fœtus, le placenta infecté, les écoulements vulvaires, le lait infeclé, le s excréments infectés ; indlrecte, due à l'ingestion d'aliments contaminés ou par des ustensiles souillés (seaux, seringues, etc.). L' homme s 'infecte surtout par l'ingestion du lait, des fro-

mage s frais ou par manipulation de fœtus ou de placentas d'animaux mfectés (assistance à la mtse bas de l'animal). PORTE D'ENTRÉE Voie digestive, voie cutanée (même sur des peaux saines), voie conjonctivale, voie génitale, vo1e respiratoire. RISQUE D'INFECTION Quand des animaux domestiques avortent, la présence de la brucellose est toujours à suspecter. La contagiOn pour l'homme est alors très facile.

MESURES DE PROTECTION Dlfficiles à réallser. Pour être efficace, la prophylaxie doit être organisée au niveau national: elle est basée sur le dépistage s ystématique (avec réaction sérologique) de tous les animaux infectés, l'abatage d e tous les sujets positifs, la vaccination de masse et le repeuplement. Au niveau local il serait utile en tous cas, que l'A.S. détruise par le feu tous les placentas, les avortons et les enveloppes fœtales des animaux qui ont avorté, qu'il désinfecte l'étable avec de La sou de caustique ou du formol, et si les avortements se répètent, il faudra


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qu'il avertisse les Services Véténnaires. Si l'on suspecte le lait, il ne faudra le boire qu'après ébullition, manger les fromages seulement s'ils sont bien faits.

ESPÈCES RÉCEPTIVES Bovin, buffle, chèvre, mouton, porc, chien, cheval, dromadaire, homme.

IDENTIFICATION DE LA MALADIE l.ncubation De 1 à 8 mois.

Manifestations cliniques Chez le bovin, la chèvre et le mouton : tandis qu'en Europe l'mfection ne donne en général d e s signes que chez les femelles gravides (avortements tardifs se répétant deux ou trois fois, rétention du placenta, parfois stérilité), en Afrique la maladie est caractérisée par des arthrites aux genoux ou des abcès souscutanés. Les avortements sont auss1 présents mais souv ent avec alternance de vêlages normaux. L'infection est chronique et elle réduit la quantité du lait produit. Chez le porc: avortement au 2" ou

3" mois, paralysie des pattes de derrière, boiterie. Chez l 'homJDe: fièvre ondulante, rémittente ou du genre fébricule, avec des douleurs articulaires, transpiration, hypertroplùe de la rate, asthénie. On confond souvent la maladie avec d'autres maladies fébriles . Lésions a natomo-pathologiques Dans la cavité utérine, exsudat visqueux, grisâtre, inodore; placentite, avec des adhérences ; chez le fœtus gastro-entérite catarrhale ou hémorragique, épanchements fibrineux dans les séreuses, pété-

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chies, grosse rate et gros gan· glions lymphatiques. Diagnostic de laboratoire Chez les animaux comme chez l'homme, le diagnostic n'est possible que s1 l'on dispose de l'aide d'un laboratOlre équipé; réactions sérologiques (fixation du complément, agglutinations). isolement en culture, identification de l'agent au microscope. TRAITEMENT Déconseillé chez les a nimaux. Pour l'homme: Tétracyclines.

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CCOSE- HYDATIDOSE

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• SOURCE D'INFECTION Chien, autres carudès sauvages (chacal, lycaon) lions et hyènes infectés. AGENT D'INFECTION Échinocoque: petit ver rubané (5 mm de long) vivant dans l'intestin grêle du chien (hôte définitif); il peut vivre JUSqu'à vingt mois, en produisant 10.000 œufs microscoptques par mois, un chien peut abriter des centaines voire des milliers d'exemplaires. La forme larvatre (kyste hydatique) se développe dans les vtscères de plu· steurs herbivores et omnivores

246

(hôtes mtermédirures). Un kyste: hydatique est constttué par une formation véstculaue, plus ou moins volumineuse, élastique, remplie de liquide transpatent, à l'intérieur de laquelle prolifèrent des centaines de milliers d'embryons fils (scolex) capables d'mfecter le chien au cas où tl mangerait le viscère. TRANSMISSION Par l'ingestion des œufs du parasite évacués dans les pâturages ou les eaux d'abreuvage; dans le milieu extérieur, les œufs peuvent survivre pendant 4 à 6 mois. Le

chten s'infecte en dévorant des viscères parasités. Comme les kystes contiennent un très grand nombre de scolex, il s'agit toujours d'infections mass1ves. Dans les viscères en putréfaction les kystes peuvent survivre 8 jours. PORTE D'ENTRÉE Voie digestive. Une fois ingérés par les animaux réceptifs les œufs éclosent et libèrent un embryon qui traverse la parm intestinale et gagne per la voie sanguine le foie ou les poumons ou plus rarement les autres organes, pour évoluer en kyste hydatique.

RISQUE D'INFECTION Partout où tl y a des carudés, des lions, des hyènes parasttés: là où le contrôle des chiens est inextstant ou mefficace. MESURES DE PROTECTION Éducation sanitaire; contrôle de l'abattage, satsie des viscères parasttés·et leur destruction ou bien leur cUisson; administrations périodiques de ténifuges aux chiens domestiques; élurunation des chtens errants. ESPÈCES RÉCEPTIVES Mouton, bovin. porc, dromadaire,

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cheval, âne, chèvre, buffle et holnme. IDENTIFICATION DE LA MALADIE Incubation Chez les hôtes .intermédiaires le kyste hydatique se dév eloppe en quelques m ois. Chez l'ho mme, son développement peut durer des ann é e s; chez Le chien les œufs dans le s selles apparaissent après 6 à 8 sema ines. Manifestations cliniques Souvent chez les animaux les signes de la maladie ne sont pas évi-

dents, mais il y a une baisse du rendement économique due à une réduction de la production de lait, de laine, de viande , etc.. La ntpture d'un kyste peut causer la mort soudaine de l'hôte (choc anaphylactique). Chez l'homme les manifestations sont liées au siège de localis a tion du kyste, et de ce fait, elles peuvent être très diffé rentes. Les p lus fréquentes sont la forme hépatique et la forme pulmonaire, qui se manifestent en général avec des signes localisés à ces organes. L'infection secondail:e d'un kyste peut provoquer la formation d'u n abcè s, toujours dangereux.

Lésions anatomo-pathologiques Kystes hydatiqueslocalisés dans le foie, les poumons ou d 'autres viscèr es; ils ont un diamètre qui va de quelques millimètres à quelques centimètres ; souvent ils sont multiples. Parfois, des kystes fils existent à l'intérieur des kystes primitifs. Lésions par compression des organes parasités. Diagnostic de laboratoire Chez les arnmaux à l'abbatage le diagnostic est en général facile, par .inspection des viscères. En cas de doute, les scolex et leurs crochets, pré se nts dans le liquide du kyste,

peuvent être observés au microscope. Gllez l'homme, on utilise plusieurs réa ctions sérologiques et 1'intradermo-réaction. TRAITEMENT

n n'y a pas de médicament efficace contre les kystes. Contre le ver adulte, chez lè chien, on utilise le Praziquautel ou d 'autres ténifuges. Le traitement des cas humains se fait exclusivement par intervention chirurgicale .

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SOURCE D'INFECTION Bovins et autres ongulés à ongles fendu, soit domestiques (ovin, chèvre, porcin, dromadaire) soit sauvages (buffle, antilope, gazelle, gnou, éléphant, sanglier, phacochère, potamochère, hilochère) malades ou porteur convalescents du vrrus, ou bten tout à fait asymptomatiques. AGENT D'INFECTION Virus de la fièvre aphteuse : il se multiplie au niveau du point de pénétration (vésicule primaire); il passe par la suite dans le sang, les

248

muscles, les ganglions lymphatiques, la moelle des os, les organes internes et se localise dans les aphtes secondaires sur les muqueuses et sur des zones cutanées particulières (voir symptomatologie). TRANSMISSION Contagion clirecte pat contact avec des animaux infectés (même en phase d'incubation) ou indirecte à travers des objets, des aliments, des lieux contaminés: puits, abreuvoirs, ustensiles divers, sacs, lait, provendes, . déchets d'abattage,

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fom, terrain. Par l'intermédiaire de véhicules, pieds, vêtements, J'hom· me peut porter le virus d'un élevage à l'autre. PORTE D'ENTRÉE Voie digestive, voie respiratoire, voie cutanée (peau lésée), voie génitale, voie transplacentaire. RISQUE D'INFECTION Zones où il n'existe aucun contrôle vétérinaire des élevages et des marchés de bétail; plus fréquente panni des sujets jeunes et apparte-

nant à des races importées. MESURES DE PROTECTION Vaccination spécifique de bovirls, ovms et capnns dès le troisième mois; hygiène et contrôle sanitaire des étables; désinfection des étables et des animaux (soude caustique ou formol); destruction des carcasses; abattage de tous les animaux dans les foyers de première apparition; cordon sanitaire avec vaccination d'encerclement, quarantaine des animaux récem-


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ment importés; interdiction des marchés et des déplacements du bétail dans les zones atteintes. ESPÈCES RÉCEPTIVES Tous les ongulés à l'ongle fendu (artiodactyles): bovins. cochons, ovins, chèvres, buffles, dromadaires; l'homme. exceptionnellement. IDENTIFICATION DE LA MALADIE Incuba tion E.G. non grave, fièvre seulement au début, salivation abondante,

perte d'appétit; apparition des vésicules aphteuses, de quelque mm à 5 cm de ctiamètre,localisées sur la langue, les gencives. les lèvres, le palais, l'intérieur des joues, les espaces interdigités et les mamelles, boiterie, abattement. Complications causées par l'infection secondaire des vésicules: gastroentérite, broncho-pneumome, mastite. D'abitude la mortalité est peu élevée, mais les animaux maigrissent, ce qui comporte une perte économique pour les éleveurs. P,os-

sibilité d'avortements. Pour ce qui est de l'homme, atteint exceptionnellement. des vésicules peuvent apparaître dans la bouche, sur les mains, sur les pieds, accompagnées de fièvre qui ne dure que peu de temps. Lésions anatomo-pathologiques Vésicules et érosions au rùveau de toutes les muqueuses, et en particulier à la bouche, au dos de la langue, aux espaces interdigités, aux mamelles, aux piliers du rumen, à l'intestin; myocardite; plaque hé-

morragtques sur les muqueuses et les séreuses.

Diagnos tic de laboratoire Inoculation à un bovin indemne (dans l'épithélium de la langue) ou dans le péritoine d'une souris ou bien à un cobaye, de matériel suspect (vésicules, sang), réactions sérologiques dans des laboratoires spécialisés. TRAITEMENT Symptomatique mais non conseillé.

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SOURCE D'INFECTION Bovins infectés, malades ou convalescents; ovins, chèvres, porcins domestiques ou sauvages, buffles, antilopes, girafes, gnous, malades, convalescents ou porteurs asymptomatiques. AGENT D'INFECTION Virus de la peste bovine: il est peu résistant dans le milieu extérieur; il est présent dans le sang. dans divers tissus, dans les sécrétiOns et excrétions des sujets at-

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temts. TRANSMISSION Contagion directe des bovins sams à travers le contact avec des bovins infectés ou avec leurs déjections, lait et bave; ou bien avec leur sang, des déchets de l'abattage, des carcasses contaminées; la transmis· sion indirecte est moins importante à cause du peu de résistance du vi· rus dans le milieu extérieur. La maladie n'est pas transmtssible à l'homme.

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PORTE D'ENTRÉE Voie respiratoire, voie alimentaire, voie cutanée (taons?), voie génitale. RISQUE D 'INFECTION Dans n'importe quel élevage de bovms ou marché bovin manquant de contrôle vétérinaire; bovms non vaccinés. MESURES DE PROTECTION Isolement pour protéger l'élevage

d'éventuelles contagtons avec les animaux atteints du virus, sauvages ou domestiques; vaccirtation; abattage des animaux malades et destruction des carcasses; désin· factions; zones de quarantairte; interdiction d'accès aux marchès et de déplacements de bétail dans les zones atteirttes. ESPÈCES RÉCEPTIVES Bovin, buffle; rarement ovirl, chè vre, porcirt.


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+ IDENTIFICATION DE LA MALADIE

Incubation De 3 à 9 jours. Manifestations cliniques Fièvre élevée soudaine, E.G. grave dès les premiers jours; museau sec, frissons, congestion des muqueuses oculaires, orales et génitales avec larmoiement et écoulement muco-purulent. Des taches hémorragiques apparaissent sur les mu-

queuses de la bouche, s'élargissent et se transforment en ulcérations irrégulières enflammées et douloureuses accompagnées d'exsudat jaune-grisâtre, souvent saignantes. La face dorsale de la langue n'en est pas atteinte. Ulcérations vaginales. Par la suite la fièvre descend; il y a alors une diarrhée abondante striée de sang et du ténesme; parfois, pneumonie; avortements éventuels. Mort en hypothermie et coma en 4 à 21 jours .

Formes aiguës et subaiguës, formes chroniques cachectisantes. formes atténuées, formes atypiques, formes non apparentes.

Lésions anatomo-pathologiques Carcasse émacié, muco-pus grumelé aux paupières, au museau, aux parties génitales; cuisses et queue souillées par les excréments. Lésions hémorragiques typiques, souvent ulcérées, dans l'appareil digestif mais en particulier dans l' abomasus et dans le gros

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intestin; érosions fibrineuses et néerotiques sur les gencives, le palais, la face ventrale de la langue,le pharynx et l'œsophage. Ganglions lymphatiques augmentés de volume, œdémateux et mous. Diagnostic de laboratoire Réactions sérologiques dans des laboratoires spécialisés.

TRAITEMENT N'existe pas. 251


PERIPNEUMONIE CONTAGIEUSE BOVINE

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., SOURCE D'INFECTION Bovms atteints par la maladie. spéCialement sous sa forme chromque, ou apparemment guéris (foyers néerotiques puhnonaues capsulés). AGENT D'INFECTION Mycoplasma mycoides: Microorganisme à peme visible au microscope. Dans l'organisme parasité il se localise aux tissus pulmonaires. Ua peu de résistance dans le milieu extérieur.

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TRANSMISSION Contagion directe par l'mtermédiaire des gouttelettes contaminées émises pendant les accès de toux, les ébrouements ou avec l'au expiré par les animaux malades. La maladie n'est pas transmissible à l'homme. PORTE D'ENTRÉE Voie respiratoire.

RISQUE D'INFECTION Les bovins adultes sont les plus vulnerables spécialement si déjà en mauvaises conditions de santé; la maladie se transmet plus facilement dans les étables que dans les pâturages. MESURES DE PROTECTION Examens de sang pour dépister les sujets contaminés et les abattre. Vaccination setùement dans les régions où la maladie est fréquente; interdiction d'accès aux marchés et

de déplacements du bétail dans les zones atteintes. ESPÈCESRÉCEPTrvES Bovm, buffle. IDENTIFICATION DE LA MALADIE Incubation D'une semaine à 3 mois; en général de 3 à 4 semaines.

Manifestations cliniques Période d'invasion qui dure 2 à 3 se-


•• •• + maines, avec des symptômes vagues: fièvre modérée, manque d'appétit, toux faible. L'animal est plus ou moins abattu et reste volontiers en arrière du troupeau. Période de maladie évidente: fièvre plus élevéé, toux plus forte et pénible, naseaux dilatés, dyspnée, douleur thoracique, position écartée des membres antérieurs. Signes cliniques de pleuropneumonie. Formes subaiguës; formes chroniques de longue dmée, avec forma-

tion d'àbcès ou de foyers nécroti-

ques pulmonaires et cachexie. Formes asymptomatiques. Mortalité dans 30 à 50% des cas. Lésions anatomo-pathologiques Lésions pleuropulmonaires prépondérantes, en général dans un seul poumon. Suivant le stade de l'évolution: au début, petits foyers multiples blancs-jaunâtres; en suite foyers lobulaires de bronchopneumOJùe, sous-pleuraux, rouge foncés ou grisâtres accompagnés d'un réseau interlobulaire de stries

de tissu connectif jaunâtres (vaisseaux lymphatiques dilatés); enfin, pneumonie lobaire provenant de foyers confluents. Les coupes fajtes dans l'épaisseur du poumon ont un aspect marbré. La plèvre est couverte d'une couche sèro-fibrineuse, grumeleuse, molle, épaisse. À tme periode avancé, abcès et zones nécrotiques. Lésions secondaires: péricardite, péritonité, arthrite.

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Diagnostic de l aboratoire Culture du mycoplasme dans des terrains spécifiques et examens sérologiques dans des laboratoires équipés. TRAITEMENT Inefficace.

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THEILÉRIOSE BOVIN

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SOURCE D'INFECTION Bovins ou buffles malades de theilériose ou seulement porteurs non apparents (ils peuvent être porteurs pendant plus de dix ans). AGENT D'INFECTION Theiléries (protozoaues); orgamsmes rrucroscopiques VlVant dans le globules rouges et les globules blancs du sang, dans les cellules des ganghons lymphatiques et dans la rate.

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TRANSMISSION Par l'intermédiaire de la piqûre des Tiques (Rhipicepbalus, Hyalom ma, etc.). Les tiques peuvent rester infectées pendant plusieures mois. Le paiasite se loca1Jse dans leurs glandes salivaires. La malad1e n'est pas transmissible à l'homme.

RISQUE D'INFECTION Dans des zones où il y a des ammaux malades de theilériose (ou bien convalescents ou porteurs asymptomatiques) et où existent les tiques transmetteuses. Plus fréquemment parm1 des races bovines Importées.

PORTE D'ENTRÉE Voie cutanée.

MESURES DE PROTECTION Débarasser les animaux des tiques à l'aide de produits spécifiques (bains ixodicid es dans des fosses

spéciales, Irrorations), changement périodique de pâturages et mcendle des pâturages abandonnés pour détruire les tiques, ou bien les utiliser pour des animaux non réceptifs (moutons, chevaux) ; hygiène des étables; traitement des ammaux malades, ou bten leur abattage. ESPÈCESRÉCEPTfVES Bovin, bufOe.


IDENTIFICATION DE LA MALADIE Incubation De 1 à 4 semames.

Manifestations cliniques Fièvre élevée, respiration dyspnéique, perte d'appétit, abattement. tuméfaction des ganglions lymphatiques (notamment les préscapula tres et les précruraux), larmoiem ent, enflure des paupières et des o reilles, jetage, diarrhée muqueuse

mêlée de sang; émactat10n rapide, arrêt de la lactat10n et éventuel avortement; mort frequent (JUSqu'à 100% panni les amrnaux tmportés); formes chroruques plus atténuées. Lésions anatomo-pathologiques Ganglions lymphatiques grossis et hémorragiques; foie volurruneux avec des hémorragies sous capsulaires: rate volurnmeuse; ulcérations de la muqueuse de l'estomac

(abomasus) et de l'intestm; poumons congestionnés et œdémateux, épanchements pleurétiques et péricardtques: reins congestionnés, avec des mfarctus hémorragtques: cœur avec suffus10ns hémorrag;ques.

de sang coloré au Giemsa: globules rouges parasttés (mais seulement dans une phase tardive); autres examens dans des laboratoires spéciahsés. TRAITEMENT Tétracychne, pamaquine.

Diagnostic de laboratoire Ponction des ganglions lymphatiques ou de la rate pour déceler, au microscope, les globules blancs ou autres cellules parasitées. Frottis 255


• TRYPANOSOMIASE BOVINE

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SOURCE D'INFECTION Plusieurs espèces de rurrunants et autres mamrrufères (près de cmquanta espèces s01t domestiques que sauvages) atteints de trypanosomiase ou convalescents ou encore porteurs asymptomatiques. AGENT D'INFECTION Trypanosomes (T.congolense, T. vi vax. T.bruce1. etc.}: organismes microscopiques (protozoaues), vivant dans le sang, la moelle des os,

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les ganglions lymphatiques, parfois dans le système nerveux des sujets parasités. TRANSMISSION Par l'intermédiaire de la piqûre des Glossines, appelées mouches tsétsé, ou des Taons, Stomoxys et autres mouches piqueuses. La maladie du bovin n'est pas transmissible à l'homme (qui toutefois peut être frappé par des trypanosomes appartenant à d'autres espèces)

(voir page 232). Les glossirles donnent naissance à des larves qui vivent quelques semaines dans le sol (terrains ombrageux) avant de devenu adultes. PORTE D'ENTRÉE Voie cutanée, par J'intermédiaire de la piqûre de l'insecte infecté. RISQUE D'INFECTION Dans toutes les zone où vivent les insectes transmetteurs soit en sa-

vane qu'en forât. Plus fréquemment parmi le bétail importé et les animaux adultes. MESURES DE PROTECTION Ne pas faJCe entrer le bétail dans les zones à glossmes ; lutte contre les msectes transmetteurs (couper les arbres près des villages pour éliminer les zones d'ombre sur les terrams où vivent les glossines; insecticides; msutuer des postes de contrôle le loug des grandes routes


pour trruter aux insecticides toute voiture transitant de façon à empêcher le transport accidentel des glossines d'une région à l'autre ; traitement ou abattage des animaux malades, chimioprophylaxie des bêtes exposées à l'infection .

ESPÈCESRÉCEPTrvES Bovin, ovin, chèvre, chien, porcin, cheval, mulet, âne, dromadaue.

IDENTIFICATION DE LA MALADIE

Incubation De 1 semaine JUSqu'à deux mois. Manifestations cliniques Fièvres intermittentes, anémie, abattement, amaigrissement prononcé, œdèmes, grossissement du foie et de la rate, lésions oculaires. Formes aiguës: mortelles: formes subaiguës et formes chroniques. Cas asymptomatiques.

Lésions anatomo-pathologlques Lésions non spécifiques: ganglions lymphatiques hypertrophiques et œdémateux, foie et rate volumineux, muscles pâles, sang aqueux, hémorragies sur la su rface du cœur et des poumons, opacité cornéenne, œdèmes des extremités et de la partie inférieure du ventre; lésions à foyer dans le cortex cérébral. Diagnostic de labomtoire Examen rmcroscopique du sang (prélevé de la veine de l'oreille, de

préférence le matin) pour mettre en évidence les trypanosomes: frottis et goutte épaisse colorés au Giemsa; ponction de ganglions lymphatiques, subinoculation de sang de l'animal suspect à des rats (T.congolense, T.brucei) ou à d'autres animaux de laboratoire (T.vivax à la chèvre et au monton). TRAITEMENT Bérényl, Antrycide. Ouinapyramine, etc..

Homidium,

257


SOURCE D'INFECTION Sangliers, phacochères, potamochères et hilochères, porteurs le plus souvent non apparents de l'infection : cochons contaminés, malades ou convalescents; peut-être aussi des hippopotames. AGENT D'INFECTION Virus de la peste pordne afrlc:ai· ne: il se répand rapidement dans tout l'organisme; il est présent dans le sang dès les premiers jours; il ne résiste que quelques jours dans l'urine et les excréments, 258

deux semaines dans des organes en putréfaction, mais plusieurs mois dans des viandes fumées, salées ou réfrigérées. TRANSMISSION Directe par contact avec des animaux contaminés ou avec leurs excréments ou sécrétions diverses ou avec des déchets de leur abattage, ~.-arcasses contaminées. Contagion indirecte par l'intermédiaire du sol, poussières contaminées et transportées par les chaussures ou les pieds nus, par les roues, etc.; trans-

portées peut-être aussi par le vent, les oiseaux ou les insectes; très probablement par l'intermédiaire des piqûres de tiques ou de mouches hématophages infectées sur des porteurs du virus. La maladie n'est pas transmissible à l'homme. PORTE D'ENTRÉE Voie digestive, voie cutanée (arthropodes), voie conjonctivale, voie re· spiratoire, voie génitale. RISQUE D'INFECTION Dans n'importe quelle zone où des

cochons domestiques peuvent entrer en contact avec des porcins sauvages; dans des élevages de cochons sans contrôle vétérinaire; dans les marchés de porcins non contrôlés. MESURES DE PROTECTION Isolement des élevages pour éviter la contagion avec des porcins sauvages; mesures de lutte contre les tiques et les insectes hématophages; abattage de tous les animaux malades; désinfection à la soude caustique; incinération du matériel


1

en bois et destruction des carcasses; interdiction des marchés, accès interdit dans les élevages aux étrangers; quarantaine d'au moins ~rois semaines pour des porcins récemment acquis; éviter de nourrir les porcins avec des déchets de cuisine ou d'abattage porcin; il n'existe pas de vaccination efficace. ESPÈCES RÉCEPTIVES Porcin seulement. IPENTIFICATION DE LA MALADIE

Incuba tion De 4 à 24 jours, en général de 5 à 6 jours.

mort en 1 à 2 jours. Formes subaiguës: mort en 15 à 30 jours. Formes chroniques: rares. Formes 110n apparentes: parmi les porcins sauva-

Manifestations cliniques Fièvre, suivi cie perte totale d'appétit, engourdissement, incoordination des mouvements, cyanose des muqueuses ou de la peau, avec des taches hémorragiques sur le ventre et aux fesses ; dyspnée, vomissement, diarrhée hématique, conjonctivite. Évolution rapide (sept jours en moyenne). Avortements éventuels. Formes byperaiguës:

ges. Lésions ana tomo-pathologiques Aspect général d'une septicémie hémorragique; hémorragies et thromboses dans les différents organes: hémorragies sur la surface du cœur, en forme d'éclaboussure ou de toile d'araignée; gastroentérite hémorragique; infarctus hé· morragiques aux reins; splénomégalie hémorragique; ganglions

lymphatiques abdominaux nécrotico-hémorragiques; épanchements hémorragiques pleuraux et péritonéaux; œdème pulmonaire à l'aspect gélatineux hémorragique; taches hémorragiqu.es sur les mu· queuse.s et sur la peau. Diagnostic de laboratoire Réactions sérologiques et inoculation de sang suspect à un porcin réceptif, seulement dans des laboratoires spécialisés. TRAITEMENT N'existe pas. 259


PSEUDO!

T"

Maladie

IAIRE astle)

SOURCE D'INFECTION Poulets, pigeons et autres espèces de volailles domestiques et sauvages malades, convalescents ou porteurs non apparents du vuus. AGENT D'INFECTION Virus de Newcastle ; il est présent

dans tous les organes. dans le sang et dans les sécrétions et excrétions des sujets atteints.

260

TRANSMISSION Contag10n directe par contact. des animaux sains avec des animaux infectés, ou indirecte par l'intermédiaire de leurs déjections ou sécrétions, ou bien par des provendes, des sacs, cages, abreuvmrs contatitinés, de la terre ou poussière contaminées, peut-être par ptqûres d'acarus infectés. La maladie est extrêmement contagieuse.

PORTE D'ENTRÉE VOie respuatoire; voie digestive; voie cutanée (par piqûre d'acarus?); voie cOnJOnctivale; voie génitale. RISQUE D'INFECTION Partout ou il y a des élevages de volailles. non vaccirlées.

sans une quarantaine préalable (quatorze JOUrs) ; éVIter le contact avec des volailles sauvages; désinfection des chaussures à l'entrée du poulailler . éviter l'entrée de visiteurs dans le poulailler; désinfection du sol en cas de présence de poulets suspects ou malades. Abattage et destruction de ceux-ci.

MESURES DE PROTECTION Vaccination; hygiène du poulailler; évtter l'introduction d'animaux

ESPÈCES RÉCEPTIVES Poulet, dindon, pigeon, perdrix, pintade. faisan, autruche; chez


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~ '0 l'homme, seulement accidentellement. IDENTIFICATION DE LA MALADIE Incubation De 3 à 15 jours; en général. 5 jours.

Manifestations cliniques Fièvre, somnolence, manque d'ap· pétit, pluD?es hérissées, jetage muqueux dans le bec et dans le pharynx, conjonctivite, parfois dysp-

-::..

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.

-

o.

née avec sifflement, diarrhée gris· verdâtre, symptômes nerveux (convulsions, torticolis, paralysies). Mort au bout de 2 à 4 Jours de 90 à 100% des bêtes. n existe des formes chroniques à longue évolution, ainsi que des formes .oon apparentes. Chez l'homme, la maladie se manifeste seulement sous forme atténuée, avec une légère mflam· mation conjonctivale ef faible toux. très semblable à une légère grippe.

0

-

-

Lésions anatomo-pathologiques Pétéchies et ecchymoses disséminées SUI les séreuses, SUI les muqueuses des premières voies respiratoires et dans L'intestin. Les ulcé· rations nécrotiques hémorragiques sUI la muqueuse de l'intestin grêle et les petites hémorragies à niveau de l'estomac glandulaire, sont des lésions typiques, mais peuvent parfois manquer.

Diagnostic de laboratoire Réaction (sérologique) d'inhibition de l'hémoagglutination; isolement du virus par inoculation du matériel suspect sur ernbrion de poulet ou dans le poussin, dans des laboratoires spécialisés. TRAITEMENT Symptomatique.

261


. ....

6. HIGIENE PERSONNELLE ET DU MILIEU AMBIANT

HYGIÈNE DE NOTRE CORPS L'hygiène personnelle est un facteur important pour mainterùr notre organisme sain. Les microbes agents de maladies, les champignons producteurs de teignes, les parasites de la gale, les larves de mouches, les puces et les tiques peuvent proliférer sur une peau sale; des boutons, des abcès et des ulcérations peuvent se former et il peut en dériver des infections au niveau des couches plus profondes. Les mains, en particulier, avec lesquelles nous portons les aliments à la bouche, peuvent nous transmettre des maladies graves dont elles ont recueilli les agents, sans le vouloir, en touchant d'autres personnes ou des animaux porteurs de ces mêmes maladies, ou bien en se salissant de terre, de selles, de sang, d'urine ou d'autres substances riches en microbes pathogènes. Le fait d'utiliser du papier hygiènique ou des feuilles, après avoir déféqué, ne constitue pas une protection suffisante des mains contre les microbes ou les autres parasites présents dans nos propre;> selles. Ainsi nos mains peuvent représenter un danger pour lés autres, pour nos enfants que nous caressons et pour nous-mêmes. C'est pour cela qu'il faut apprendre à tous et surtout aux enfants (qui se salissent les mains plus souvent que les adultes) à bien se laver les mains - avec du savon si possible ou autrement avec de l'eau propre - après avoir déféqué et avant chaque repas. En

plus, une fois par jour au moins, le matin ou le soir, il est nécessaire de se laver également le visage, la bouche, les dents, les organes génitaux et les pieds. Le corps tout entier doit être lavé à l'eau et au savon une fois par semaine au moins; il vaudrait mieux, cependant le faire plus souvent, même tous les jours, si l'on dispose d'eau et de savon, et en tout cas chaque fois que cela est nécessaire, à cause de la sueur ou de la pousssière qui salissent le corps durant le travail, la marche, la vie quotidienne. il faut accorder un soin particulier au nettoyage des dents: à l'aide d'un bâtonnet traditionnel ou à l'aide d 'une brosse à dents, de dentifrice et d'eau propre, les dents doivent être lavées chaque soir et chaque matin avec soin afin d'éliminer tout résidu d'aliment dans leurs interstices. n faut éviter de donner aux enfants des bonbons car ces aliments trop riches en sucre favorisent la carie dentaire. L'Hygiène personnelle doit intéresser aussi nos vêtements et l'endroit où l'on dort. Des vêtements sales et un lit sale sont non seulement un abri pour les microbes, mais sentent mauvais, attirent les mouches et peuvent devenir le refuge de parasites (poux, acarus de la gale, puces) qui transmettent des maladies. Des vêtements trop lourds ou trop légers peuvent provoquer chez la personne qui les porte, et chez les enfants surtout, des coups de chaleur ou des refroidissements qui risquent d'entraîner des complications au niveau des organes internes (pneumonies, entérites, cystites dues au froid, coup de chaleur). Chez les 265


tout petits enfants, il faut faire attention que les vêtements ou les couvertures de leur lit ne soient pas mouillés ou souillés d'excréments ou de nourriture et qu'ils n'abritent pas de poux ou de larves de mouches. Pendant la nuit, les enfants doivent être surveillés: ils doivent être bien couverts s'il fait froid et à l'abri des courants d'air et de l'humidité de la nuit. Marcher pieds nus serait très utile pour un développement harmonieux du pied de l'enfant, s'il n'existait pas certains risques qui rendent le port de chaussures, ouvertes (sandales) ou fermées, fortement conseillé. Les dangers qui menacent la personne marchant pieds nus sont les suivants: la pénétrations de larves d'ankylostomes (page 166) ou d'anguillules si fréquents dans les pays tropicaux, la pénétration de chiques et les blessures causées par des bouts de verre, des clous, des épines, etc., qui comportent le risque du tétanos (page 224), du mycétome (page 202) ou d'autres infections profondes. Les chaussures doivent avoir le plus possible la forme du pied. Par conséquent toutes les chaussures pointues sont à déconseiller, de même que celles à talons hauts qui déforment et fatiguent le pied. Les sandales sont des chaussures confortables et économiques; elles peuvent être fabriquées de manière artisanale avec du cuir ou, si l'on ne dispose pas de cuir, avec des bouts de caoutchouc provenant de vieux pneus d'automobile ou en bois. Bien qu'ils ne protègent pas complètement le pied des larves d'ankylostomes et des chiques, les sandales ou les sabots diminuent considérablement les probabilités d'infection de la part de ces parasites.

HYGIÈNE DU MILIEU AMBIANT Le milieu dans lequel nous vivons, en d'autres termes notre maison, notre village, a une importance énorme pour encourager ou au contraire entraver l'apparition de maladies dans notre corps. De fait, dans un milieu sale, où l'eau de boisson est sale, où les 266

ordures sont jetées partout sans aucune précaution et où les animaux domestiques vivent dans les mêmes logements que les hommes, les microbes agents de maladies trouveront des conditions de vie excellentes et pourront s'introduire facilement dans l'organisme des hommes, par_les aliments, l'eau sale, les mains sales, la peau sale, ou bien ils seront transportés par les mouches, les moustiques ou par d'autres insectes nuisibles. Au contraire, un milieu propre offre aux microbes et aux parasites beaucoup moins de possibilités de survie, ce qui fait que les individus auront beaucoup moins de probabilités de tomber malades. Maintenir propre ou sale le milieu où l'on vit dépend donc de nous. Nous pouvons donc nous-mêmes faciliter ou empêcher l'apparition d'un grand nombre de maladies. Ce sont nos manières de vivre et de se comporter qui conditionnent notre santé. Mais il est évident qu'une personne qui est née et a toujours vécu dans un milieu sans hygiène ne peut pas comprendre tout cela facilement et d'elle-même; il ne lui est pas facile de modifier toute seule son comportement, de changer ses habitudes, de changer sa façon de vivre. Et il en est de même pour la collectivité: si elle n'est pas guidée intelligemment par une personne possédant des compétences sanitaires et une vision claire des problèmes du milieu, il lui sera difficile de s'en sortir et d'améliorer sa situation. Par conséquent, dans cet important secteur de la médecine préventive, les objectifs que l'A.S. devra poursuivre seront les suivants:

• instruire la collectivité sur les rapports existant entre l'hygiène du milieu et la transmission des miùadies; ela sensibiliser afin qu'elle prenne part à la solution des différents problèmes existants; •la faire participer à l'action d'assainissement du milieu; •l'organiser pour qu'elle apprenne à gérer sa propre santé

sans déléguer à quiconque la défense d'une richesse si importante.


Les problèmes de l'hygiène du milieu ambiant ne se résolvent jamais d'eux-mêmes, ni par suite de l'action isolée de l'AS. mais au contraire avec la participation active de toute la collectivité. L'AS. pourra certes être des plus capables mais s'il ne sait pas engager la population à participer à la solution des différents problèmes de l'hygiène du milieu, son œuvre ne sera ni durable, ni vraiment efficace. C'est donc pour ces motifs que l'A.S. devra savoir sensibiliser la collectivité sur de tels arguments grâce à l' éducation sanitaire, constituer dans le village un comité permanent de la santé communautaire respons able de l'hygiène du milieu, mettre sur pied des équipes de travail et d 'entretien, démontrer sa propre bonne volonté par son t ravail physique et d'organisation, bref, être toujours au premier rang, représenter constamment un exemple pour tous.

Elle représente un point fondamental pour la protection de la santé des collectivités. Tout effort doit être entrepris pour rendre potable l'eau de chaque ville, village ou agglomération, en d'autres termes pour que l'eau ne soit pas contaminée par des microbes pathogènes et ne soit donc pas une source de maladies au lieu d'être une source de santé. L'eau potable doit être:

• captée hygiéniquement, qu'elle provienne d'une source, d'un puits, d'une rivière, d'un lac ou qu'il s'agisse d'eau de pluie. • canalisée hygiéniquement • si elle n'est pas déjà potable, elle doit être rendue potable par filtrage, désinfection ou ébullition. • conservée hygiéniquement

Les problèmes les plus importants en matière d'hygiène du milieu ambiant sont les 10 suivants:

Captage hygiénique • eau potable • élimination hygiènique des selles et des urines • élimination hygiènique des ordures ménagères elutte contre les insectes qui transmettent les maladies • hygiène des aliments • hygiène des logements • hygiène d e s étables et problèmes relatifs aux animaux domestiques • hygiène des écoles et des crèches • hygiène des usines, des mines et autres lieux de travail • hygiène d e s hôpitaux, des infirmeries et des dispensaires.

De ces 10 problèmes, les 4 premiers sont absolument prioritaires. EAU POTABLE

Eau de pluie: elle doit être recueillie dans des récipients ou citernes bien propres, maintenue à l'abri des mouches, des cafards et autres insectes. Les citernes doivent être toujours très propres, hérmetiquement fermées afin d'être protégées non seulement des contaminations humaines ou animales, mais aussi de la pénétration de poussière, de feuilles, de graines de plantes. Elles doivent être blanchies à la chaux chaque année. Les .récipients, en terre cuite, en plastique ou en métal, doivent être eux aussi munis d'un couvercle ou protégés par un linge et gardés dans un endroit frais et à l'ombre. Ils ne doivent être utilisés que pour recueillir et conserver l"eau et en aucun cas pour d'autres usages. Eau de lac: l'eau doit être captée loin des centres habités, avec les mêmes précautions que pour l'eau de rivière (voire après). Si le lac est petit, il ne faut surtout pas oublier qu'il suffit de l'installat ion d'un seul cabinet sur ses rives pour que toute son eau ne soit plus potable. 267


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Captation de l'eau d'un fleuve Eau de rivière: l'eau doit être captée en amont du centre habité, en amont des points où les animaux vont s'abreuver des écoulements de lavoirs. des hôpitaux, des cabinets, des écoulements industriels. La prise de captage, constituée par un gros tuyau, doit être installée au centre de la rivière où l'eau est plus profonde, à un mètre au moins au-dessous du niveau de l'eau; l'orifice du tuyau de captage doit être protégé par une crépine afin d'empêcher la pénétration de poissons, de serpents, d'insectes, etc .. 268

Eau de Source: elle doit être captée non pas au point où elle jaillit apparemment, mais, en suivant la veine d'eau sur la couche superficielle du sol, au point où elle jaillit géologiquement, dans' le soussol. Les travaux doivent être effectués durant la saison la plus sèche de l'année. La collaboration d'un vrai maçon est nécessaire. Le captage consiste à construire une chambre de réception en maçonnerie de briques ou de pierres, ou bien une galerie, soudée aux couches imperméables qui délimitent la couche d'eau ou nappe


Captation d'une source aquifère, afin d'éliminer les infiltrations d'eaux superficielles qui doivent être canalisées ailleurs. Il faut prévoir également une zone de protection, en amont du point 'de captage et tout autour, afin d'éviter l'infiltration des eaux superficielles et la pollution du sol de cette zone par des personnes ou des animaux. Il est conseillé de protéger les orifices d'écoulement de la chambre de réception à l'aide de filets métalliques ou de grillages pour que les rats, les serpents ou les insectes ne puissent pas y pénétrer. Si le débit de l'eau

est important, il vaut mieux construire une chambre de réception à deux cuves, la première pour la décantation et la seconde pour l'accumulation des eaux d'où part le tuyau d'écoulement. Les caractéristiques d'une bonne source sont les s uivantes: tem· pérature constante pendant toutes 1es saisons, limpidité cristalline, débit qui n'est pas immédiatement influencé par les pluies, saveur agréable, absence de microbes pathogènes ou d'indices de contamination fécale (analyse chimique et bactériologique). 269


Types de puits: 1. puits superficiel; 2. puits profond; 3. puits artésien; 4. nappe superficielle; 5. nappe profonde. Eau de puits: les puits sont de trois types différents: superficiels, puisant l'eau dans des nappes superficielles qui ne sont pas protégées par des couches de terrain imperméable; profonds, puisant l'eau dans des nappes profondes et protégées par des couches de terrain imperméable; artésiens, puisant l'eau dans des couches profondes et protégées, caractérisées en outre par une charge de pression hydrostatique positive (en d'autres termes l'eau jaillit d'elle-même d ans le puits vu que son point de jaillissement dans le sous-sol est plus élevé que le niveau du puits.) 270

Les puits peuvent être creusés par excavation effectuée généralement par deux hommes (diamètre: 1 ou 2 mètres au maximum). ou bien par forage; dans ce dernier cas, le puits consiste en un gros tuyau métallique enfoncé dans le sol jusqu'à la nappe aquifère. Pour obtenir une bonne eau de puits potable, il faut construire le puits le plus loin possible- au moins à 30 mètres - des cabinets, des fosses à fumier, des lavoirs, et en tout cas toujours en amont de ces endroits; il faut construire autour du puits une plate-forme en ciment d'au moins 10 cm d'épaisseur et de 1,5 à 2 m de largeur afin


le-

ou os

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fin

Principales causes de pollution d'un puits d'éviter toute infiltration directe des eaux superficielles; il faut prolonger le bord du puits au-desus du sol par une margelle de 80 à 100 cm, pour les raisons déjà citées; il faut fermer l'orifice du puits à l'aide d'un couvercle métallique ou en ciment ou en bois et puiser l'eau du puits avec des récipients très propres et uniquement destinés à cet usage, qui descendent et remontent dans les puits à l'aide d'une corde et d'une poulie; il vaudrait mieux équiper le puits d'une pompe à main ou à vent (il en existe différents modèles), en suivant dans ces cas les conseils du service technique des

Travaux Publics. Les meilleurs modèles de pompes sont les plus simples. Si on utilise un seau, ce seau ne doit pas être abandonné sur le sol; afin qu'il ne se salisse pas, il doit être placé sur un support spécialement prévu à cet effet à proximité du p u its. Les excavations doivent être effectuées pendant la saison la plus sèche de l'année. Lorsque cela est possible, il faut creuser le puits dans la nappe aquifère sur une profondeur de 1 à 2 mètres et construire les parois en pierres sèches afin de faciliter r écoulement de 271


l'eau de la nappe au puits; p our le restant des parois du pmts, la maçonnerie en pierres ou en briques doit être revêtue à l'extérieur d'argile battue et à l'intérieur de ciment, à moins que la paroi ellemême ne soit constituée de gros anneaux en ciment qui empêchent les infiltrations d'eau de nappes superficielle dans le puits. Les principales causes de pollution des puits sont les suivantes: • absence d'une plate-forme de protection. • mauvais entretien (récipients de tirage de l'eau sale , fermeture insuffisante ou absence totale de fermeture; • contamination de la nappe aquifère par des cabinets, par des fosses à fumier ou des fosses de bains parasiticides pour bovins (possibilité d'empoisonnement par arsenic et autres substances antiparasitaires); • infiltrations de nappes aquifères superficielles contaminées à travers les parois du puits.

Canalisation hygièniqu e Les aqueducs les plus simples sont constitués par des conduites, enfouies ou externes mais toujours couvertes, faites en m açonnerie imperméabilisée (ciment), en bambou, en métal ou en plastique. Les canalisations à conduite forcée sont constitu ées par des tuyaux métalliques ou en plastique très résistants et étanches , où l'eau coule sous pression et à plein débit. Cette dernière solution est la meilleure sur le plan de l'hygiène, mais plus difficile à réaliser. n faut éviter les canalisations ouvertes car les substances fécales et autres peuvent les contaminer plus facilement. Comment rendre l'eau potable

Caractéristiques d 'un puits bien construit 272

Les systèmes les plus courants, utilisés pour rendre l'eau potable sont au n ombre de trois:


e l'éb ullitio n, qui tue rapidement grâce à la température de l'eau les microbes pathogènes; e la désin fectio n, qui tue les microbes pathogènes à l'aide de composés qui libèrent du chlore ou d'autres substances chimiques à action très efficace contre ces microbes: ele filtrag e, à l'aide de filtres simples ou complexes qui retiennent les microbes pathogènes et les empêchent de passer dans l'eau à boire.

Un filtre simple, qui peut être aisément construit dans les villages, est constitué par un récipient double en terre cuite (voir illustration). La partie inférieure sert à recueillir l'eau propre alors que la partie supérieure contient le filtre proprement dit. Ce filtre comprend une couche de graviers de 4 doigts d'épaisseur, une couche de sable propre qui arrive à la moitié du récipient, une couche de charbon de bois pilé de 3 doigts d'épaisseur et une autre couche de graviers plus fins de 2 doigts d'épaisseur. Le sable peut être remplacé par de la paille de noix de coco bien préssée et le charbon de bois par du charbon de vannure de riz qui est déjà en poudre très fine et qui filtre très bien. Le récipient supérieur doit avoir un petit trou sur le fond pour laisser passer l 'eau, mais non les graviers. Si l'eau est très trouble, il vaut mieux la laisser déposer avant de la filtrer. Pour plus de sûreté, on peut utiliser 2 ou 3 filtres les uns sur les autres. Le filtre peut être utilisé pendant 3 mois environ; après cette période il doit être renouvelé. Il existe également des filtres déjà tout prêts, qui comprennent deux récipients superposés: le récipient supérieur contient ce que l'on appelle la bougie filtrante, en porcelaine poreuse, dans laquelle passe l'eau introduite du haut; le récipient inférieur recueille l'eau filtrée et il est équipé d'un robinet. Ce filtre est très pratique, mais coûte cher et doit être maintenu très propre: tous les 7 jours, il faut dévisser la bougie,la laver et la brosser, puis la faire bouillir pendant 20 minutes.

Ebullition

Filtrage

Désinfection

Les trois méthodes pour rendre J'eau potable

Différents types de filtres 273


Des filtres de grandes dimensions pour plusieurs familles ou pour toute la collectivité peuvent être construits suivant les mêmes critères que les filtres à sable et à graviers dans des citernes en ciment ou en tôle zinguée, ou bien suivant des systèmes plus complexes; dans ce cas, il est conseillé d'avoir recours à l'aide technique des services des Travaux Publics.

Conservation

Les récipients destinés à contenir l'eau potable (bouteilles, vases, seaux, outres, etc.) doivent être toujours maintenus dans un état de propreté padaite et être uniquement destinés à cet usage. Si l'orifice du récipient est large, il devra être protégé par un linge ou par un couvercle. Ces récipients devront être lavés à intervalles réguliers, surtout le fond où se forment des dépôts. Les citernes doivent être souterraines, construites e n pierres et ciment, et l'intérieur en ciment doit être lisse. Elles doivent avoir un orifice pas trop grand, permettant le passage d'un seau, et qui devra demeurer fermé après chaque prélèvement d'eau. Le couvercle doit assurer une étanchéité parfaite afin d'éviter que la saleté, la poussière ou des insectes puissent tomber dans la citerne. Les citernes doivent être toujours surve illées afin que des enfants ne puissent pas y tomber. Le seau doit être toujours très propre et uniquement destiné au tirage de l'eau.

ÉLIMINATION DES SELLES ET DES URINES

Les excréments humains sont une des sources principales des maladies transmissibles et Je cabinet de toilette représente une des armes les plus importantes pour lutter contre ces maladies.

Filtre à sable, charbon et gravier, pour plusieurs familles 274

Dans les selles et les urines, sont expulsés de l'organisme un grand nombre de virus, de bactéries, de protozoaires et d'helminthes, agents non seulement de maladies intestinales (gastro-en térites, choléra, amibiases, dysenterie bacillaire, helminthiases), mais également de maladies généralisées ou localisées au niveau


d'auttes appareils (tuberculose, poliomyélite, hépatite virale, fièvre typhoïde, etc.). Pour éliminer ces excréments, il existe un grand nombrè de systèmes plus ou moins complexes, visant principalement à: • détruire les microbes pathogènes; • empêcher la pollution des nappes aquifères utilisées pour

l'eau potable (puits, sources); • permettre l'utilisation du purin comme engrais.

Ce dernier problème doit être mis en évidence par l'AS .. Les excréments humains, dangereux lorsqu'ils sont à peine évacués, se transforment, après une fermentation qui dure de 2 à 3 mois, en un e ngrais excellent, capable d'enrichir la terre. Cet engrais rend la terre plus fertile et son utilisation fait augmenter la production agricole. Dans plusieurs pays du monde les excréments humains, comme ceux d'origine animale sont utilisés comme fertilisants, souvent même ils sont vendus comme matériel précieux pour l'agriculture. Ne pas utiliser ce matériel représente un véritable gaspillage et cela doit être combattu en expliquant, en encourageant, en donnant soi-même l'exemple. L' A.S. doit avec patience réussir à convaincre la collectivité de l'importance de ce problème et il doit profiter de l'occasion pour faire ressortir dans ces discussions les avantages hygiéniques que l'on obtient avec la construction de cabinets, aux avantages économiques que l'on obtient grâce à l'augmentation de la production agricole. Dans les figures ci-jointes on illustre plusieurs types de cabinet, certains très simples et faciles à construire, d'autres plus complexes et qui nécessitent l'aide d 'un vrai maçon.

Cabinet à fosse absorbante De construction facile et rapide, ce cabinet est constitué d'un trou ou d'une fosse creusé dans le sol, d'une plate-forme installée audessus de la fosse (en planches de bois ou mieux en ciment armé).

Cabinet à fosse absorbante 275


avec un trou au milieu pour permettre la chute des matières fécales, et d'une cabane construite avec des matériaux faciles à trouver sur place qui met à l'abri des regard et des intempéries lapersonne qui utilise le cabinet. La latrine doit être toujours installée à une distance de 10 mètres au moins de la maison et à 30 mètres au moins des puits d'eau potable, et toujours en aval du puits. Si, en creusant la fosse, on atteint une nappe d'eau, il faut changer d'endroit et adopter un autre système (cabinet de type vietnamien). La fosse doit avoir une profondeur d'au moins 2 rn et un diamètre de 80 cm environ, arrondi ou quadrangulaire. Si la terre est trop friable, les parois de la fosse doivent être renforcées à l'aide de pieux, de cannes de bambou ou bien à l'aide de tôle (vieux bidons d'essence, sans fond). Une fois creusé, le trou doit être recouvert avec des pie.u x ou des planches, ou mieux avec une plate-forme en ciment armé, carrée, de 1 à 1 mètre 20 de côté, trouée au centre afin de permettre la chu· te des matières fécales, et de 10 cm d'épaisseur environ. Le trou permettant la chute des matières fécales, de 20 cm de diamètre environ (une paume), devrà avoir un couvercle en bois ou en ciment pour pouvoir être hermétiquement fermé. La cabane sera construite avec des pieux et avec du matériel local: canne, roseaux, feuilles de palmier ou autre materiel semblable; elle aura trois murs plus une porte pivotant sur des charnières; si l'on ne dispose pas de charnières métalliques, on peut en fabriquer à l'aide de vieux pneus de voiture ou bien en bois avec des branches flexibles. Le toit peut être en tôle ondulée ou bien construit avec le même matériel que les parois, avec une légère inclination permettant l'écoulement des eaux de pluie. Il est inutile que la cabane ait des dimensions trop grandes; i1 suffit d'avoir une largeur de 1 mètre 30 et una hauteur de 1 mètre 80 ou même moins. On ne devra pas jeter de l'eau dans la fosse, mais uniquement des selles et des urines. Le sol du cabinet devra être toujours maintenu très propre. Lorsque le cabinet n'est pas utilisé, le trou doit être toujours fermé par son couvercle. Quand la fosse est presque entièrement remplie (matières fécales à un niveau de 50 cm au-dessous du sol). elle doit être comblée de terre, la cabane doit être démontée et une nouvelle fosse doit être 276

creusée ailleurs; la première fosse doit être laissée fermée, bien couverte de terre, pendant 2 à 4 mois. Son contenu pourra être utilisé ensuite comme engrais. Ce type de cabinet peut être perfectionné en y ajoutant un tuyau vertical de ventilation, qui de la fosse s'élève au-dessus du toit de la cabane et qui sert à éliminer: les mauvaises odeurs. Les latrines attirent toujours les mouches et les moustiques. Pour cette raison il est très utile d'installer sur le tuyau de ventilation un piège, construit facilement à l'aide d'une vieille boîte de conserve ou avec un morceau de bambou et du grillage fin. Le piège sera vidé de temps en temps des insectes morts. La durée d'une fosse de ce type est de 1 à 6 mois suivant le nombre des personnes composant la famille, la nature du terrain plus ou moins compact, plus ou moins absorbant, et suivant les saisons. Un groupe de 4 personnes bien préparées et disposant du matériel nécessaire (pelle, pioche, pieux, plate-forme de base, roseaux, etc.) peut construire un cabinet de ce genre en quelques heures sur un sol de moyenne compacité. Deux concepts importants doivent être en tout cas respectés: • si le cabinet n'est pas toujours parfaitement entretenu et maintenu propre, il devient rapidement un endroit dégoûtant, envahi par les mouches et les mauvaises odeurs, avec en plus le risque de contagions dû aux parasites (ankylostomes); • si l'on choisit ce type de cabinet, il faut que dans cette même zone le puits d'eau potable soit bien construit et profond, à une distance de plus de 30 mètres, toujours en amont du cabinet, autrement il risque d'être pollué à la suite de la contamination de la nappe aquifère d'où il puise son eau.

10 erreurs de construction et d'entretien d'un cabinet à fosse absorbante • Ne pas avoir discuté la construction du cabinet avec les personnes qui devront l'utiliser, en d'autres termes sans avoir fait participer la population à la décision de le construire, sans en avoir discuté les détails, sans avoir sondé les résistances dues aux traditions


et aux coutumes locales; • le construire à moins de 30 mètres d'un puits ou d'une source ou de la rive d'un lac ou d'une rivière (pollution des eaux); • le construire dans un sàl friabie (sableux), sans avoir prévu des renforts en bois (pieux, bambou) ou en tôle (vieux bidons sans fond) qui empêchent la terre de s'effondrer; e le construire dans un sol marécageux ou avec une nappe aquifère très superficielle (la fosse s'élargit facilement; dans ce cas, il faut construire une fosse de type vietnamien); • faire un trou trop grand, ce qui fait qu'il est difficile ensuite de le fermer à l'aide de pieux sans comporter qu'il faut avoir des planches ou des pieux très longs pour construire le plancher de la cabane (gaspillage de matériel et écroulement probable de la cabane); • construire la cabane trop grande (gaspillage de matériel); • faire le trou du cabinet trop large (danger pour les enfants qui peuvent y tomber) ou trop étroit (se salit continuellement): • ne pas fabriquer un couvercle sur mesure pour fermer le trou du cabinet ou bien, une fois fabriqué, ne pas l'utiliser et laisser le trou toujours ouvert (mouches, puanteur); • ne pas élever un remblai en terre battue tout autour, à l'extérieur des parois de la cabane, de façon à protéger la fosse des infiltrations d'eau de pluie (inondation de la fosse, effondrement); • ne pas maintenir toujours très propre le sol de la cabane (~isque d'infections dues aux ankylostomes, aux mouches, puanteur). Fosse étanche

Elle comprend une cuve en maçonnerie, souterraine, revêtue à l'intérieur d'une couche de ciment destinée à en assurer l'imperméabilité. La voûte de la fosse doit être équipée d'une trappe suffisamment étanche. La fosse ne doit pas se trouver à moins d'un mètre des murs de l'habitation et à moins de 20 mètres d'un puits, d'une citerne ou d'une canalisation d'eau potable afin d'éviter toute possibilité de pollution de l'eau par suite des infiltrations des eauxvannes. La fosse doit être en tout cas creusée en aval du puits d 'eau potable. Quant à sa capacité, on calcule qu'une fosse de 1

Cabinet avec fosse septique étanche 277


mètre cube suffit pour 4 personnes, si on la vide tous les 2 mois. Une canalisation métallique ou en ciment part du cabinet et aboutit à la fosse et assure l'évacuation des matières fécales. Une autre canalisation, de diamètre inférieur, qui aboutit au-dessus de la maison, assure l'aération et l'élimination des mauvaises odeurs. n est opportun que la canalisation du cabinet destinée aux matières fécales soit dotée d'un siphon à double courbe et soit toujours maintenue propre à l'aide d'eau et d'un petit balai prévu à cet effet. Ce type de fosse doit être vidée périodiquement; son contenu peut être utilisé comme engrais dans l'agriculture, mais seulement après que les fermentations spontanées aient éliminé les microbes pathogènes, les kystes et les œufs ou larves de parasites. Pour que cela se fasse, 2 mois au minimum sont nécessaires. Pour cette même raison, lorsque cela est possible, il vaut mieux construire 2 fosses au lieu d'une et les utiliser 60 jours chacune de manière à avoir une bonne marge de sécurité pour la fermentation des eaux-vannes.

Double fosse étanche (type vietnamien) Un perfectionnement de la fosse étanche avec deux cuves utilisées a lternativement pour permettre aux matières fécales de se transformer en engrais, a été mis au point par les vietnamiens pendant leur guerre de libération nationale. Elle est semblable au type précédent, mais avec ces différences: les 2 fosses sont construites l'une à côté de l'autre au-dessus du sol et non pas creusées dans le sol ; elles sont posées sur un socle en ciment et pierres de 10 cm environ. Les urines ne pénètrent pas dans la fosse, mais sont déviées dans une canalisation placée devant l'orifice de défécation dans des récipients séparés (seau), puis éliminées ailleurs. Après chaque défécation, il faut jeter dans la fosse un peu de cendre de cuisine pour éliminer la mauvaise odeur et sécher les matières fécales. L'orifice de défécation doit être hermétiquement fermé à l'aide de son couvercle chaque fois qu'il a été utilisé; le sol en ciment doit être toujours maintenu propre. La paroi postérieure de chaque fosse est dotée d'un trou carré, hermétiquement clos durant l'utilisation de la fosse, mais pouvant être ouvert par la suite pour prélever 278

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Cabinet de type vietnamien


l'engrais. Au début de l'utilisation de la fosse, il faut déposer sur le fond une couche de terre de 10 cm environ. Une fois que la fosse est remplie aux deux tiers de matières fécales, il faut les recouvrir entièrement de terre après les avoir nivelées à l'aide d 'un bâton et fermer hermétiquement le trou de défécation pour permettre aux fermentations anaérobies (c'est-à-dire sans oxygène) de tuer tous les microbes pathogènes et les parasites et donc de transformer les selles en un excellent engrais. Pour être complète, cette transformation demande 45 jours. Les vietnamiens calculent que, pour une famille de 5 ou 6 personnes, il est nécessaire de construire 2 fosses aux dimensions suivantes: cm 120 de longueur, cm 80 de largeur, cm 70 de hauteur. Une cabane de bois et de paille est construite tout autour afin d'abriter les personnes qui utilisent le cabinet. On a calculé que les frais de construction d'une fosse de ce genre sont compensés en quelques mois par la production d'un engrais excellent outre naturellement l'énorme avantage hygiénique qui en dérive.

Fosse septique à évacuation continue Un type de fosse encore plus perfectionnée est la fosse septique à évacuation continue du purin dans le sous-sol. ll s'agit d'une fosse en maçonnerie divisée en deux compartiments par une cloison, où les matières fécales subissent une fermentation avant d'être évacuées au moyen d'un tuyau dans le sous-sol. La figure fournit les dimensions d'une fosse de ce type pour une famille de 5 personnes, ainsi que les détails de construction. Ce type d'installation est excellent, mais la fosse doit être nettoyée chaque année de la boue qui se dépose sur le fond et en outre il faut de l'eau pour la faire fonctionner (un seau d'eau lors de chaque utilisation) . n est également possible d'y d éverser les eaux de cuisine, si une telle installation existe, ou bien d'un évier, afin de faciliter l'écoulement des eaux-vannes. Cette fosse peut être raccordée à une seconde fosse de fermentation pour purifier les liquides qui s'écoulent. Pour construire une fosse de ce genre il faut l'aide d'un vrai maçon.

Cabinet avec fosse septique à évacuation continue 279


Elimination des ordures ménagères ÉLIMINATION DES ORDURES MÉNAGÈRES

L'éloignement des ordures ménagères de l'habitation ou leur destruction ou leur transformation en engrais utiles pour l'agriculture sont d'autant plus nécessaires que les ordures ménagères constituent une source d'attraction, d'alimentation et prolifération pour un grand nombre d'insectes et d'autres animaux nuisibles, notamment pour les mouches et les rats. 280

Les mouches sont des insectes qui peuvent transmettre de nombreuses maladies: tubercolose, amibiase, gastro-entérites infanti· les, poliomy.élite, hépatite virale, fièvre typhoïde, choléra, trachome; ce sont là des affections graves dont les agents peuvent être transportés par les pattes des mouches et déposés sur les aliments. Les maladies sont généralement fréquentes là où il y a beaucoup de mouches. La destruction des ordures entraîne automatiquement la diminution du nombre des mouches et c'est donc


une mesure essentielle pour la lutte contre les maladies. Quant aux rats, porteurs de quelques maladies infectieuses très graves telles que la peste, et destructeurs voraces des damées alimentaires, ils sont eux aussi attirés par les ordures. Éliminer les ordures des agglomérations équivaut donc à faire diminuer le nombre des rats. Les système s d'évacuation des ordures dans les communautés agricoles sont au nombre de deux:

• mise en fosse et transformation successive en terrau à destiner aux cultures agricoles ; • incinération.

Mise en fosse: réalisation d 'une fosse de 2 m environ de profondeur, sur 1 m 50 de large et 2 rn ou plus de long, suivant la quantité

des ordures à éliminer. Les ordures son t déposées sur le fond, puis recouvertes d'une couche de terre, ni trop épaisse ni trop mince. Chaque jour, on dépose une couche d'ordures dans la fosse et on la recouvre d'une couche de terre , et ceci jusqu'à ce que la fosse soit pleine. On recouvre ensuite le tout d'une couche de terre plus épaisse et on laisse reposer pendant un minimum de 6 mois afin de permettre la transformation des ordures en e ngrais. En effet. mélangées à la terre, les ordures se désagrègent et se transforment en un excellent engrais. Si le sol ne le permet pas, on peut choisir l'incinération. On peut aisément construire un incinérateur, pour y brûler les ordures, à l'aide de briques et de ciment (voir figure); autrement on peut utiliser un vieux bidon, ouvert vers le haut et avec une ouverture vers le bas pour le tirage; à l'intérieur du bidon, on doit fixer, à 20 cm du fond, un grillage métallique, ou bien on doit construire une base d'appui en briques ou en pierre pour que les ordures à brûler demeurent soulevées au-dessus du sol et que le tirage de l'air soit facilité. Un incinérateur est toujours nécessaire pour brûler les ordures provenant du Poste sanitaire, des Hôpitaux, des Maternités.

LUTTE CONTRE LES INSECTES VECTEURS DE MALADIES Les insectes piqueurs, tout comme bon nombre d'autres arthropodes (tiques, acariens) parasites de l'homme, représentent un problème sérieux de santé publique. Certains d'entre eux provoquent seulement une gêne passagère au moment de la piqûre avec d,es réactions inflammatoires dues à l'action traumatique ou bien à l'injection de substances irritantes ou allergiques ou toxiques; ils peuvent aussi causer des petites infections locales dues à la pénétration des germes déjà présents sur la peau. C'est le cas des acarus de la gale, des chiques, des larves de certaines mouches qui s'infiltrent sous l'épiderme, des poux, des puces, des punaises, des tiques et d'un grand nombre de mouches, de moucherons et de moustiques. D 'autres insectes par contre exercent une action bien plus nuisible car ils peuvent transmettre des maladies infectieuses très graves. Nous fournissons ci-après la liste de ces insectes: Moustiques du geme Anophèles Paludisme, Filariose Moustiques du genre Culex, Mansonia, Aed~s Filariose, Fièvre jaune et autres viroses Mouches du genre Glossina (tsé-tsé) Trypanosomiase Moucherons du genre Simulium Onchocercose Moucherons du gerue Phlebotomus Fièvre de 3 jours, Leishmanioses Taons du genre Cbrysops Loase Puces Peste, Rickettsiose à puces Poux Typhus exanthématique, Fièvres récurrentes Tiques du geme Omithodoros Fièvres récuuentes, Rickettsioses Tiques d'autres genres Rickettsioses, Virus de différentes maladies 281


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Lutte contre les mouches D'autres insectes enfin, les cafards ou blattes outre les mouches déjà citée·s , exercent une action nuisible en transportant mécaniquement avec leurs pattes des microbes, des virus et différents parasites recueillis sur des matières infectées (selles, crachats, urines, vomissures), et en les déposant sur les aliments. La lutte contre les msectes vecteurs de maladie se fonde sur les principes suivants: • Lutte contre les insectes adultes: élimination mécanique des insectes à l'aide de tue-mouches (mouches. mouches tsé-tsé, 282

Lutte contre les rats taons) ou de pièges en gaze ou d'appâts insecticides (substances collantes ou toxiques pour les insectes);pulvérisations de D.D.T.ou d'autre insecticides (moustiques, moucherons, mouches tsé·tsé), épandages d 'insecticides en poudre (puces, poux, tiques). Si l'on observe attentivement la façon de vivre de ces 4lsectes, on peut mettre au point des systèmes simples et économiques, mais très efficaces, pour les détruire, comme par exemple les méthodes illustrées sur les figures ci-contre ainsi que d'autres systèmes; il sera bon d'intéresser les enfants à de tels arguments dans les écoles, en les mettant en compétition les uns contre les autres et en

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Assainissement du sol dans la lutte contre les moustiaues leur expliquant l'importance d e ces actions pour l'intérêt de la collectivité. • Lutte contre les larves: à l'aide d'insecticides; en détruisant les lie ux où les larves vivent et se nourrissent (élimination des ordures, des s elles et des urines; abattage d'arbres p our éliminer certaines espèces de glossines dont les larves vivent dans des terrains à l'om bre; assainissement du sol en éliminant les étangs, les flaques d'eau ou les récipients abandonnés où les moustiques peuvent d époser leurs œufs, dans un rayon de 3 kilomètres autour d es agglomérations); élevage de poissons qui dévorent les larves

(pour les moustiques) dans des étangs ou des marécages. ll ne faut p as oublier qu'il suffit d'un peu d'eau de pluie dans u n e vieille boîte de conserve, dans un vieux pneu, dans n'importe quel récipient abandonné, pou r que des centaines de larves de moustiques se multiplient en quelques jours. Il faut d onc détruire ou ent errer tous ces récipients. ll ne faut pas oublier en outre d'observer, de vérifier avec la population et les médecins traditionnels, s 'il existe des p lantes ou d'autres substances naturelles qui permettent d e tu er les larves de moustiques dans les étangs, sans pour autant nuire aux p oissons ou aux animaux qui viennent boire dam; 283


ces eaux. li en est de même pour les substances qui tuent les mollusques vecteurs de la bilharziose. Ces recherches peuvent aboutir à des résultats très importants, dont il sera possible de tirer parti dans la lutte contre les insectes ou les mollusques, quelquesfois à l'échell~ nationale ou même à une plus grande échelle. Il existe certaines espèces de poissons (gambusies, tilapies) qui sont des prédateurs voraces de larves de moustiques. Une fois acclimatés dans un étang, ils exercent une action des plus utiles, réduisant considérablement le nombre des larves présentes. S'adresser aux services techniques du Ministère pour toute information à cet égard et pour obtenir, si possible ces poissons.

• Protection des individus exposés: moustiquaires (elles représentent une excellente solution si elles sont bien entretenues et sans trous), répulsifs sur la peau ou dans les habitations (fumigations avec des herbes spéciales comme les chrysanthèmes, badigeonnages avec des liquides rép ulsifs); éviter, pour la construction des villages, les lieux à proximité de cascades (les larves de simulies vivent dans les eaux des rapides et des cascades) ou les zones infestées par les mouches tsé-tsé ou avec de nombreux étangs (moustiques); élevages d'animaux domestiques qui peuvent détourner les moustiques des habitations et les attirer dans les étables. Pour ces actions de protection, l'observation au niveau de la-population et de la médecine traditionnelle peut également fournir des indications t rès utiles: quelles sont les herbes qui, en brûlant, sont le plus efficaces pour éloigner les·moustiques? Est-ce qu'il existe des arbres ou des arbustes qui éloignent les moustiques? des pommades ou des huiles à appliquer sur la peau qui empêchent les moustiques de piquer l'homme? Existe-t-il des médicaments traditionnels qui, pris par voie buccale font que les moustiques ne sont plus attirés par notre corps? Il serait très important de découvrir quelque remède de ce genre et l'AS. doit encourager la population dans cette recherche, afin que tous puissent apporter leur contribution. 284

HIGIÈNE DES ALIMENTS Les agents pathogènes de nombreuses maladies intestinales (amibiase, ascaridiose, autres parasitoses, gastro-entérites aiguës) ainsi que de certaines maladies générales (fièvre typhoïde, choléra, hépatite virale, poliomyélite) peuvent pénétrer dans l'organisme par la bouche avec les aliments qui ont été contaminés de plusieurs façons: par des mains sales, par les mouches, par des cafards, par des rats ou autres rongeurs. Les aliments peuvent être également contaminés par du terrau souillé ou, ce qui est pire, par de l'engrais humain, comme par exemple les légumes qui se mangent crus et qui ont été engraissés avec du purin n'ayant pas suffisamment fermenté; ou bien par des germes éliminés par des bovins ou des chèvres malades dans leur lait (tuberculose, brucellose). Les viandes de bovin, de cochon et d'autres aimaux domestiques peuvent contenir des parasites (cysticerques, trichines) ou des microbes (bacilles du charbon, bacille de la tuberculose, sal-monelles) capables d'infecter l'homme, surtout si elles sont mangées crues ou pas assez cuites. Enfin certaines moisissures, qui se sont formées sur des aliments mal conservés, peuvent être nuisibles pour la santé: les moisissures qui se forment sur les arachides peuvent, par exemple, exercer une action toxique lente qui semble être à l'origine du cancer du foie. C'est pour ces raisons que l'AS. doit faire très attention à l'hygiène des aliments, expliquer sans cesse à la population combien la présence des mouches est dangereuse, à quel point il est important de se nettoyer soigneusement les mains, de détruire les cafards et de lutter contre les rats. Tous les légumes qui se mangent crus doivent être soigneusement lavés avec une grande quantité d'eau potable. Tous les aliments doivent être manipulés de façon très propre et conservés à r abri des mouches et des cafards. Quant au lait, qui est un aliment excellent et sain quand il est frais et non contami:Ré, il peut devenir une source dangereuse de maladie s'il est souillé par des mouches ou par des saletés; il doit donc être conservé à l'abri et si possible au frais et, si l'on n'est pas sûr qu'il soit stérile, il doit être bouilli avant d'être bu. Le lait acide est


rats

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larves de mouches

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Différents modes de contamination des aliments moins susceptible de transmettre des maladies que le lait frais car son acidité tue presque tous les germes pathogènes. Les viandes doivent provenir d'animaux abattus en bonne santé, bien saignés (en coupant les vaisseaux du cou) et surtout non contaminés par des maladies pouvant atteindre l'homme telles que le charbon (page 238), la tuberculose, la cysticercose (page 240). Si certains viscères (foie, poumons) présentent des kystes (hydatidoses), ils doivent être détruits par le feu ou bien coupés en morceaux et bouillis dans une casserole; en aucun cas ils ne doivent être donnés à manger crus aux chlens car ces animaux pourraient

aliments en boite détériorés

en être infectés et provoquer ensuite l'infection de leurs maîtres (page 246). En ce qui concerne les aliments en boite, chaque fois que la boîte : est rouillée ou gonflée par les gaz qui se sont développés à l'intérieur, il est dangereux de consommer ces aliments car ils sont certainement vieux et détériorés: ils peuvent provoquer la diarrhée, la fièvre et aussi un empoisonnement mortel, le botulisme. • L'AS. doit donc toujours s'assurer que les vendeurs de denrées alimentaires respectent les règles élémentaires d'hygiène, conservent les aliments à l'abri des mouches, les touchent avec des 285


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Hygiène du marché

Protection contre les rats

mains bien propres, ne vendent pas des aliments avariés, des viandes d'animaux malades ou des denrées altérées (lait additionné d'eau, par exemple) . L'A.S. doit surveiller en particulier les marchés, en éduquant les vendeurs et en instruisant la collectivité sur les risques découlant du manque d'hygiène. On devra installer dans chaque m arché des récipients munis de couvercle (bidons ou autres récipients semblables) pour pouvoir y jeter les déchets· et les ordures, qui attirent toujours les mouches; les ordures ainsi rassemblées seront enterrées ou brûlées tous les jours.

Pour assurer la protection des denrées alimentaires contre les rat s, il suffira d'adopter quelques mesures des plus simples pour les empêcher d'accéder aux dépôts de grains, de maïs, etc., comme illustré sur la figure : des cônes en tôle ouverts vers le bas, ou bien de vieilles boîtes de conserve, placés sur chaque poteau à la base du dépôt, dont le but est d'empêcher l'approche des rats. Il faut se rappeler que les rats sont très voraces et prolifèrent énormement. Une famille de rats peut manger en quelques semaines ce qu'une famille peut manger en quelques mois. Un couple de rats peut se reproduire 8 fois par an; chaque fois naissent 6 à 8 ratons,

Hygiène de l'abattage

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Défense mécanique contre les moustiques qui à l'âge de quatre mois sont déjà adultes et peuvent à leur tour se reproduire. La lutte contre les rats est donc un moyen important de défense de nos aliments et de notre économie. Il faut donc mettre en pratique tous les moyens possibles pour tuer les rats: les pièges (il en existe de plusieurs sortes, quelques-uns sont très simples et ne coûtent rien), les poisons, (attention de ne pas empoisonner les poules ou les autres animaux domestiques), ou avoir à la maison des chats ou d'autres animaux qui soient des ennemis naturels des rats.

...,,.,.,,...,ufion à pour conserver l'eau potable

HYGIÈNE DES HABITATIONS Lors de la construction d'une maison, qui doit être effectuée suivant les conseils des pouvoirs locaux ou suivant la tradition, il faut tenir compte de quelques principes essentiels: le toit doit être entièrement imperméable et, si possible, il doit pouvoir protéger aussi bien de la chaleur que de la pluie; le sol ne doit jamais être humide; les fenêtres doivent assurer une bonne circulation de l'air; l'endroit où l'on dort ou bien le lit doivent être légèrement soule287


Hygiène des élevages d'animaux domestiques vés de terre (certains modèles de lits traditionnels, avec des pieds de 20 cm environ de haut, sont une excellente solution); le foyer doit être si possible construit en pierres ou en briques et ciment; les foyers constitués par 3 pierres seulement sur lesquelles on pose la marmite, non seulement dispersent la chaleur et donc consomment une plus grande quantité de bois, mais représentent un danger continu pour les enfants qui peuvent se brûler avec les braises ou bien avec des marmites pleines de liquides bouillants, étant trop facilement à la portée de leurs mains. Les animaux domestiques ne doivent pas vivre dans les maisons 288

et ne doivent même pas y entrer; la maison doit être toujours très propre, sans déchets alimentaires sur le sol ou sur la table; la vaisselle ne doit jamais rester sale; l'eau doit être gardée dans l'endroit le plus frais, dans des récipients en terre cuite, en plastique ou en verre, protégés par un linge ou par un couvercle; les aliments doivent être gardés à l'abri des insectes. Le cabinet construit à côté.de la maison doit être toujours extrêmement propre. Dans les maisons, il faut faire attention à certains dangers pour les enfants (voir page 320). Pendant la nuit. s'il fait froid et si les habitants des maisons veu-


Hygiène des élevages d'animaux domestiques vés de terre (certains modèles de lits traditionnels, avec des pieds de 20 cm environ de haut, sont une excellente solution); le foyer doit être si possible construit en pierres ou en briques et ciment; les foyers constitués par 3 pierres seulement sur lesquelles on pose la marmite, non seulement dispersent la chaleur et donc consomment une plus grande quantité de bois, mais représentent un danger continu pour les enfants qui peuvent se brûler avec les braises ou bien avec des marmites pleines de liquides bouillants, étant trop facilement à la portée de leurs mains. Les animaux domestiques ne doivent pas vivre dans les maisons 288

et ne doivent même pas y entrer; la maison doit être toujours très propre, sans déchets alimentaires sur le sol ou sur la table; la vaisselle ne doit jamais rester sale; l'eau doit être gardée dans l'endroit le plus frais, dans des récipients en terre cuite, en plastique ou en verre, protégés par un linge ou par un couvercle; les aliments doivent être gardés à l'abri des insectes. Le cabinet construit à côté.de la maison doit être toujours extrêmement propre. Dans les maisons, il faut faire attention à certains dangers pour les enfants (voir page 320). Pendant la nuit. s'il fait froid et si les habitants des maisons veu-


lent se chauffer en laissant un brasier allumé, n'oubliez pas que la braise produit un gaz toxique, le gaz carbonique, qui peut silencieusement provoquer la mort pendant le sommeil. TI est donc conseillé de ne pas utiliser des brasiers ou bien d'expliquer aux personnes qu'elles doivent toujours faire circuler un peu d'air dans la pièce de manière â évacuer le gaz toxique et que, dans le cas contraire, il y a danger de mort. Contre les moustiques, on doit utiliser si possible les moustiquaires, les grillages aux fenêtres ou les fumigations avec des substances antimoustiques. Pou réduire le nombre de moustiques dans la zone, il faut ne pas oublier, comme on a déjà dit â la page 283, la lutte contre les larves.

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trouve aux environs il vaut mieux l'appeler d'urgence et isoler l'animal entre-temps. Si, lors de l'inspection des viandes d'un bovin ou d'un porc, on remarque des cysticerques dans les muscles (observer surtout le cœur, les mu.s cles de la mâchoire et la langue) (page 240) , ces viandes doive~t être consommées seulement bien cuites et jamais crues ou à' peine grillées.

HYGIÈNE DES ÉCOLES ET DES CRÈCHES

L'école et la crèche sont des lieux où les enfants passent une bonne partie de leur journée, où ils étudient, où ils sont en contact aveo d'autres enfants et avec des adultes, leurs 1naîtres. Par conséquent, l'AS. doit tenir compte des faits suivants:

HYGIÈNE DES ANIMAUX DOMESTIQUES

Comme nous l'avons déjà dit, les animaux domestiques ne doi'l!ent pas vivre dans les maisons. Et cela pour plusieurs raisons:

• parce que leurs excréments attirent les mouches; • parce que leur corps attire les arthropodes piqueurs (moustiques , phlébotomes, mouches tsé-tsé et tiques); • parce qu'ils peuvent être vecteurs de maladies trru1smissibles à l'homme (charbon, brucellose, hydatidose, rage, tuberculose) Les animaux domestiques ne devront jamais traverser le village car ils en souilleraient les rues avec leurs excréments. En outre ils ne devront jamais s'abreuver en amont du captage des eaux destinées â l'homme, en cas de rivières, ni dans des puits utilisés par l'homme. Les animaux représentent une source d'aliments importants pour l'homme. ils doivent donc être bien entretenus, gardés dans un enclos bien solide, éventuellement doté d'un abri, bien nourris et surveillés au point de vue hygiènique et médical. Si un animal est atteint d'une maladie grave il doit être immédiatement abattu et brûlé ou au moins enterré à 2 rn de profondeur. Sî un vétérinaire se

• L'étàt de santé des maîtres et des autres membres dupersonnel de l'école En d'autres termes, il faut exclure la possibilité qu'il ait des maîtres atteints de tuberculose, trachome, lèpre ou d'autres graves maladies pouvant être transmises aux enfants. • L'état de santé des enfants

n est conseillé de faire passer aux enfants une visite médicale lors de leur entrée à l'école, puis des visites annuelles afin de contrôler leur état de nutrition et de sanguification (anémies), pour s'assurer qu'ils ne souffrent pas de maladies infectieuses en cours (paludisme, lèpre, trachome, maladies infectieuses infantiles), fièvre, toux, troubles de la vue ou de l'ouïe, troubles nerveux ou psychiques .

• Les con ditions d'hygiène de l'école L'AS. doit contrôler les conditions de propreté de l'école, s'assurer que les écoliers respectent les règles d'hygiène fondamentale (lavage des mains avant les repas , utilisation correcte des cabinets1 etc.) vérifier que les équipements scolaires soient appropriés (bancs pas trop petits en fonction de 1'âge des enfants; s'ils le sont, 289


il vaut mieux ne pas les utiliser et faire asseoir les enfants sur le

sol, les jambes croisées; un bon toit protégeant de la pluie et du soleil, un bon éclairage, un sol pas humide), ou du moins que des structures inadéquates ne soient pas la cause de maladies telles que les déviations de la colonne vertébrale dues à une mauvaise position de l'enfant, les troubles de la vue à cause d'un éclairage insuffisant dans les locaux, les douleurs articulaires dues à un sol humide. Les cabinets de l'école devront être construits à la perfection et représenter ce qu'il y a de mieux dans le village de manière à donner un exemple pour toute la collectivité; les maîtres devront apprendre aux enfants comment les utiliser et comment se laver les mains tout de su ite après.

• La prophylaxie des maladies transmissibles L'AS. doit veiller à ce que toutes les vaccinations obligatoires soient effectuées chez les écoliers, à ce que soient prises toutes les mesures nécessaires contre le paludisme (chirnioprophylaxie durant les saisons de contagion, assainissement des zones paludéennes autour du village) , contre les helminthiases intéstinales (réalisation et entretien des cabinets, eau potable), contre les autres maladies infectieuses éventuellement présentes dans la zone (trachome, lèpre, bilharziose, etc.). En cas d'apparition tle maladies contagieuses parmi les écoliers, l'AS. doit également faire le nécessaire pour que des mesures appropriées soient prises, comme l'éloignement de l'école du sujet malade, son isolement éventuel, la déclaration du cas aux autorités sanitaires compétentes et l'exécution des mesures délibérées ensuite par ces mêmes autorités. • La cantine scolaire Les enfants prennent un repas dans un grand nombre d'écoles. L' A.S. doit conseiller et contrôler que les rations alimentaires soient suffisantes, que les aliments soient rationnellement é quilibrés et qu'ils soient le cas échéant additionnés de substances de complément (vitamines, préparations de fer contre les a:nérnies) et surtout que les aliments soient préparés avec une hygiène méticu290

leuse. C'est là un argument particulièrement important dans les crèches et les jardins d'enfants, où les enfants sont encore en bas âge et chez lesquels les conséquences d'une alimentation insuffisante se font ressentir de manière plus évidente.

• L'éducation physique TI est nécessaire que l' A.S. contrôle les activités d'éducation physique des écoliers, lorsqu'elles ont déjà été prévues, ou bien qu'il en devienne le promoteur si elles n'existent pas encore au niveau scolaire; pour cela il pourra mettre sur pied des équipes de foot-ball ou d'autres activités sportives suivant les traditions locales et le type d e terrain. • L'éducation et dynamisation sanitaires Les enfants constituent la couche de la population la plus réceptive vis-à-vis de l'éducation sanitaire. Un~ fois intéressés à ces arguments, ils peuvent devenir les promoteurs dynamiques de nombreuses initiatives d'assainissement du milieu ambiant et de lutte contre les maladies infectieuses. Chaque école doit devenir un centre actif d'éducation sanitaire et l'A.S. doit encourager une telle activité en devenant le conseiller techique des écoliers. C'est là une des tâches les plus importantes qui lui incombent . HYGIÈNE DES USINES, DES MINES, ET AUTRES MILIEUX DE TRAVAIL TI est indispensable que l'AS. visite les lieux de travail des catégories productives de la population afin de pouvoir se rendre compte des problèmes sanitaires qui y existent; face à un mauvais état de santé des travailleurs, il doit contrôler s'il n'est pas dû au mode de travail proprement dit (travail trop fatigant .pour un physique faible, efforts trop prolongés), aux structures où le travail est accompli (humidité de l'atmosphère, aération insuffisante, chaleur excessive), s'il y a le risque d'absorption de substances toxiques (peintures, sels de plomb, goudron, parasiticides pour usage agri-


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Maladies professionne((es:

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1. contact ou inhalation de spores contenues dans la laine (charbon) 2. pénétraüon de cercaires a travers la peau (schistosomiase) 3. vibrations violentes (fractures) 4. contact avec des substances trritantes ou allergisantes (eczémas)

cole ou sanitaire), d'action irritante ou allergique de poudres ou <.J'autres subtances (sciure de certains bois, peintures, ciment. s ucs de plantes comme dans le cas des fruits de cajou), de transmiSSion d'agents infectieux (charbon, dans l'usinage des cuirs et ri os la mes) ou parasitaires (ankylostomes chez les mineurs. bri· qucticrs. ouvriers de plantations agricoles; scbistosomes dans les

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rizières ou autres cultures irriguées), d 'inha lation de poussières nuisibles avec réaction fibrotique du tissu pulmonaire ou pneumoconiose (tailleurs de pierres. mineurs, ouvriers de diverses usines où la poussière demeure en suspension dans l'air) et amsi de suite. Dans ces cas également il serait opportun que tous les sujets pas· sent une visite médicale dès Je début de leur activité afin qu'ils 291


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Maladies professionnelles:

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efforts prolonges (hermies, déchirures. arthroses de la c--olonne) inhalation de poussières (pneumoconiose) absorptiOn a travers la peau do vernis toxiques (anémte. cancer, lesions hépatiques) pénétration à travers la peau de larves d'ankylostomes puissent être sélectlotmôs on fonction du genre de travail â accom· teu.r ot de promoteur dynamique pour le secteur intéressé. L'A.S.

plir; on devra exclure toutes los personnes p loysiquement maptes ou atteintes de maladies dangereuses. il est évident que, dès que possible, on devra prévotr pour ca genre de secteur des infirmiers ou des medecins unJquementchargés de l'hygiène du travail et de la santé des catégones de production, qu'li s'agisse d'ouvriers ou de paysans: mrus, en leur absence, c'est I'A.S. QUl devra faire fonction de conselllcr techmque, de responsable samtaue. d'éduca· 292

devra veiller aussi â la présence éventuelle de pollutions :indu· stl'ieUos (pollution do l'environnement causée par les déchets pro· venant des usines) pouvant on trainer des transtormations du mt· lieu, nUisibles pour los plantations, les anunaux et les personnes. Tout dommage potenucl de cc genre. ou dommage effectif, doit être signalé aux autorités sanitatres compétentes: la population do1t en être mformée.


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'. Hygiène des Hôpitaux HYGIÈNE DES HÔPITAUX, DES INFIRMERIES, DES DISPENSAIRES

Un hôpital, une infirmerie ou un dispensaire, bien qu'étant surtout des "centres de santé", en d'autres termes des lieux où les malades se rendent pour recouvrer leur santé et d'où doivent partir un grand nombre d'initiatives de prévention et d'éducation sanitaire au profit de toute la collectivité, sont aussi malgré tout des lieux où des individus malades, atteints souvent de maladies contagieuses, se concentrent pendant des périodes plus ou moins longues;

ils peuvent de ce fait être considérés, d'un point de vue hygiènique, comme des foyers potentiels de maladies ou des "centres de maladies". L'AS. responsable de l'hygiène d'un hôpital, grand ou petit qu'il soit, d'une infirmerie ou d'un dispensaire, devra par conséquent tenir compte des p oints suivants: Risques pour la collectivité • Déchets, notamment septiques (gazes et bandes imprégnées de 293


pus et de sang, crachoirs en carton, d ents extraites, placentas, etc.), provenant du poste de secours, de la salle d'opération, de la salle d'accouchement, du laboratoire d'analyses, riches en germes pathogènes. Pour cette raison, dans chaque hôpital ou infirmerie ou dispénsaire, on devra prévoir un incinérateur, qui pourra être constitué par un vieux bidon d'essence ou bien aisément construit avec quelques briques et de la chaux pour pouvoir éliminer sur place, chaque jour, les déchets septiques (voir page 280), d~ns un coin du jardin de l'Hôpital.

• Selles, urines, et eaux sales provenant en général des salles d'hospitalisation; elles aussi très riches en germes pathogènes, en œufs d'helminthes et en kystes d'amibes. Elles représentent un grand danger pour la collectivité. Chaque hôpital devra donc disposer d'un système d'élimination des eaux sales qui garantira la destruction des germes pathogènes. Une telle initiative sera organisée sous le contrôle d'un médecin, mais l'A.S. devra encourager la collectivité à effectuer les travaux nécessaires et stimuler les autorités sanitaires a fin qu'elles fournissent leurs conseils et éventuellement les matériaux nécessaires à la construction d'un tel système.

• Mouches et autres insectes nwsibles qui, en se posant sur les matériaux pathogènes provenant des malades (crachats, selles, blessures infectées, pansements sales). iront ensuite porter les germes au-dehors de l'Hôpital en provoquant des infections dangereuses pour la collectivité (tuberculose, choléra, salmonellose). Ceci explique la nécessité de la lutte par tous les moyens contre les mouches et les autres insectes nuisibles. Pour empêcher les mouches et les moustique de pénétrer dans les locaux, il faudra appliquer aux fenêtres des grillages en plastique ou métalliques.

• Convalescents sortant de l'hôpital apparemment guéris, mais encore porteurs de germes pathogènes. Prudence donc, lorsqu'on laisse sortir de l'hôpital des malades atteints de maladies contagieuses. 294

Risques pour les malades • Risque de contracter d'autres maladies infectieuses par simple contact avec d'autres malades ou par suite de négligences du personnel, si l'on ne respecte pas dans l'hôpitalles normes rigoureuses d'hygiène et de prophylaxie. Chaque hôpital devra donc avoir à sa disposition un petit service où les malades contagieux pourront être isolés en cas de nécessité. L'hygiène générale devra être scrupuleuse. En cas de problèmes, d'inaccomplissement des tâches prescrites, etc. les membres du personnel et les responsables de la collectivité devront tenir une assemblée afin de prendre des décisions et d'appliquer des sanctions opportunes avec courage et un sens profond des responsabilités. • Risque d'aggraver les maladies en éloignant les sujets malades de leur milieu familial (pour les enfants surtout, parfois pour les personnes âgées et les malades psychiques). Avec les enfants, les personnes âgées et les malades psychiques, et en général avec tous les malades, il faut faire preuve de gentillesse, avoir de la patience, de la sympathie et de l'affection fraternelle. Un mot gentil ou bien un sourire contribuent souvent à la guérison de nombreux malades. Quant aux enfants en bas âge, surtout s'ils sont atteints de maladies graves oh ils ont besoin de beaucoup de soins, il est bon de permettre aux mères de vivre à l'hôpital à leurs côtés.

Risques pour le personnel sanitaire Le personnel est constamment exposé à un "bombardement" microbien: par l'haleine et la toux des malades qu'il visite ou qu'il soigne; parce qu'il doit manipuler des récipients contenant des urines, selles, vomissures, crachats infectés; parce qu'il doit toucher des draps sales, des bandes et des pansements infectés. Par conséquent tout le personnel doit être contrôlé au moins tous les 6 à 12 mois par un médecin afin qu'il soit possible de détecter en temps utile les éventuels états pathologiques dangereux (comme par exemple la tuberculose pulmonaire).


Autres problèmes dérivant du fonctionnement d 'un hôpit al • Stérilisation des seringues e t des instruments C'est un argument très délicat et d'une grande responsabilité pour l'AS.. Nous en parlerons en détail à la page 379. Ne pas oublier que désinfecter est une chose et que stériliser en est une autre. Désinfection: destruction des germes pathogènes. Stérilisation: destruction de tous les germes, pathogènes

etnon pathogènes. La désinfection n'est pas suffisante pour les instruments chirurgicaux ou les seringues; ils doivent être stérilisés, car certains germes, normalement non pathogènes, peuvent quand même donner des réactions pathologiques s'ils sont introduits dans l'organisme artificiellement (par une injection. par exemple, ou à travers une plaie chirurgicale). Se rappeler que les instruments et tout matériel stérile perdent rapidement leur stérilité une fois exposés à l'airou touchés avec les mains ou avec du matériel non stérile. Si l'on veut maintenir stérile le matériel, il faut aussi que le récipient le contenant soit stérilisé et gardé hermétiquement fermé jusqu'au moment de l'utilisation.

• Aliment ation des malades Une fois hospitalisé , le malade doit être nourri de manière adéquate: régime équilibré et en quantité suffisante, aliments préparés de façon hygiénique et protégés des mouches et des cafards. n faut accorder un soin particulier à l'alimentation des enfants qui devra être programmée par un médecin et observée avec précision. Pour les enfants malades, l'alimentation est une partie essentielle de la thérapeutique. Si les parents des malades apportent la nourriture à l'hôpital, ils devront être conseillés afin d'apporter des aliments utiles et non pas nuisibles. Dans les services de pédiatrie, il est très utile de permettre aux mères d'aider leurs enfants en demeurant au chevet des petits

malades jour et nuit. Ainsi l'enfant ne se sentira pas éloigné de son milieu familial, il mangera mieux et il sera sous surveillance en cas d'apparition de symptômes dangereux (conv ulsions, vomissement, dyspnée, etc.). En outre, sila mère demeure à l'hôpital, on peut commencer une action d'éducation sanitaire (sur l'alimentation, sur l'hygiène corporelle et du milieu, sur l'origine des maladies) qui pourra par la suite être développée et donner ses fruits une fois que le malade est revenu chez lui. Les m ères peuvent apprendre beaucoup à l'hôpital, d'autant p lus qu'elles s 'inquiètent généralement de la santé de leurs enfants et qu'elles sont particulièrement sensibilisées lorsqu'un de leurs enfants est hospitalisé.

• Prëservation de l'équipement sanitaire et, en général, du pat rimoine de l'hôpital L'A. S. devra constamment surveiller que les draps ou les couvertures, les instruments chirurgicaux (ciseaux, seringues, aiguilles, pinces), tout autre matériel de l'hôpital (seaux, serviettes, savon, détersifs) ou bien les médicaments ne disparaîssent pas par suite de vols de la part du personn el où des malades. n devra s'assurer également qu'il n'y ait pas de vols au niveau des 4 points faibles classiques de l'Hôpital: les cuisines (boîtes de conserve, œufs, viande), les dépôts (savon, détersifs, couvertures) , la pharmacie (médicaments, alcool, lait en poudre), le garage (essence, instruments de travail); qu'il n'y ait pas de favoritismes à l'égard de malades recommandés, de parents ou d'amis, qu'il n'y ait pas de gaspillage de matériel p ar manque de soin ou par ignorance; qu'on n'utilise pas les voitures de l'hôpital à titre privé, pour des promenades et des voyages de plaisir, pour transporter des animaux ou des marchandises. Tout vol, tout manquement doivent être dénoncés, jugés et discutés par le p e rsonnel au cours d'une assemblée et sévèrement punis. L'équipement et le patrimoine de l'hôpital appartiennent à la collectivité et à l'État et chacun doit s'en sentir responsable vis-à vis de la collectivité et vis-à-vis de l'État. 295


• Éducation sanitaire des malades On ne doit jamais se fatiguer de mettre en œuvre l'Éducation Sanitaire. A l'hôpital, à l'infirmerie, au dispensaire, des réunions périodiques (une fois par semaine) doivent être organisées afm que l'on puisse discuter des problèmes d 'éducation sanitaire avec les malades et avec la collectivité. • Conscience professionnelle L'A. S. devra garder le secret sur tout ce qu'il aura appris des malades au sujet de leur vie privée, il ne devra jamais raconter pourquoi les malades sont venus le consulter, il ne devra jamais profiter de sa position pour obtenir des privilèges ou des faveurs, ou bien pour imposer des actes malhonnêtes. n devra toujours servir d'exemple aux autres, par son travail et par son comportement. Il devra affronter toutes les difficultés avec courage, dénoncer tout abus ou manquem ent, éduqu e r sans cesse la collectivité.

296


7 . PROTECTION MATERNELLE ET INFANTILE

Les femmes pendant la période de la maternité (grossesse, accouchement et suites de couches) et les enfants de 0 à 5 ans constituent les catégories de personnes les plus délicates de toute la population, les plus facilement atteintes par les maladies; ce sont donc des catégories appelées "de risque". D'autre part, c'est de ces deux catégories que dépend l'avenir de toute nation. Des femmes enceintes en bonne santé mettent au monde et allaitent des enfants sains et robustes; et des enfants sains et robustes deviennent des hommes et des femmes sains et robustes qui donneront force et santé à la nation. Bien que n'étant ni obstétricien, ni pédiatre, l'AS. devra toutefois posséder les connaissances d'obstétrique et de pédiatrie qui sont indispensables pour assurer la protection en temps opportun des femmes enceintes et des enfants contre les graves dangers qui pourraient les menacer; il devra savoir reconnaître les signes d'alerte de toute situation dangereuse, pendant la grossesse, l'accouchement et les suites de couches chez la mère, durant les premiers instants de la vie et les premières années chez l'enfant; il devra en outre apprendre à organiser certaines interventions prophylactiques de masse afin de protéger la collectivité infantile et les mères des risques les plus fréquents de maladie. DÉROULEMENT NORMAL DE LA GROSSESSE

Après la fécondation, en d'autres termes après la rencontre de la cel1ule sexuelle mâle (spermatozoïde) et de la cellule sexuelle femelle (ovule), la grossesse commence chez la femme. L'œuf fécon-

dé se niche dans la cavité utérine, se fixe à la muqueuse de l'utérus et commence à se développer; son volume augmente tout d'abord lentement, puis toujours plus rapidement , et forme l'embryon. Dès le deuxième mois de la grossesse, l'embryon est appelé également fœtus. À l'intérieur de J'utérus, l'embryon est protégé par plusieurs membranes qui forment la cavité amniotique, ainsi que par un liquide contenu dans la cavité susdite appelé liquide amniotique. Il faut normalement 9 mois (280 jours ou 40 semaines) pour que le fœtus se développe complètement et soit prêt à vivre normalement à l'extérieur après l'acchouchement. Le fœtus peut naître avec un ou deux mois d'avance (accouchement prématuré), mais il meurt souvent dans ces cas-là, s'il n'a pas pu bénéficier de soins appropriés (couveuses). À l'intérieur de l'utérus, le fœtus est relié à la mère par le cordon ombilical et le placenta. Le cordon ombilical, qui est long à peu près 50 cm, part du nombril du fœtus et aboutit au placenta. n contient la veine et les artères ombilicales, vaisseaux qui servent à faire passer le sang veineux et artériel de la mère au fœtus et du fœtus à la mère, afin de nourrir le fœtus pendant toute la grossesse et d'éliminer les substances que le fœtus rejette (gas carbonique) .. Le placenta est une sorte de coussin charnu qui sert de filtre e t de protection entre la mère et le fœtus; d'un côté il adhère à la paroi de l'utérus d'où il tire le sang nécessaire au fœtus, de l'autre il .est uni aux vaisseaux du cordon ombilical. Le fœtus peut ainsi se développer graduellement, nourri par le sang de sa mère et bien protégé par les membranes et par le liquide amniotique, par le placenta et par l'utérus proprement dit. n est évident que la santé et le déve299


trompe (coupe) - -- - - ovaire (coupe) - - - - - - . . ovule

corps de rutérus (coupe part1elle) placenta cordon ombilical _ _ _ _ _ __ _ _ _ _ _ _-;...--~~~ ' cavité amniotique _ _ _ _

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fœtus d e neuf mois _ _ _ _ __

embryon d'un mo1s -----!---~:.:;::...:...::.• cordon ombilical -----+--~;;.u.

Descente de l'ovule

Formation et développement du fœtus


lvppement du fœtus dépendent étroitem ent et directement de la HéiJJté et de l'aliment ation de la mère. Si la mère a une maladie, cel-

le-ci pourra avoir des répercussions sur la santé du fœtus; si l'alimentation de la mère est insuffisante, le fœtus lui aussi en subira les conséquences, avec un développement inférieur à la normale. Après la naissance de l'enfant, le placenta se décolle spontanément et il est expulsé, vu qu'il n'a plus de raison d'être. À la naissance, le fœtus normal pèse un peu plus de 3 kilogrammes, avec de faibles variations en fonction du sexe et de la race. Le placenta pèse 500 grammes environ.

DIAGNOSTIC DE LA GROSSESSE Comment fait-on pour savoir si une femme est enceinte? C'est un état qui peut être difficile à déterminer, surtout au cou'rs des premières semaines et même des premiers mois. L'AS. devra tenir compte des symptômes et des signes suivants, dépistables à l'anamnèse et à l'E.O. général.

• Aménorrhée. Dès le début de la grossesse, la femme n'a plus ses règles. Dans certains cas, les règles peuvent se manifester pendant un ou deux mois encore, mais moins abondamment que d'habitude; toutefois elles disparaissent généralrnent dès le premier mois. • Malaises. Dès le premier mois de la grossesse et le matin surtout, la femme a déjà l'impression d'avoir un poids sur l'estomac', souffre de nausées, de manque d'appétit, parfois de vomissements. Ces troubles disparaissent généralement après le 2e ou le 3e mois. • Modifica tions des sein s et de la vu lve. Ces signes font en général leur apparition après un mois, un mois et demi La femme sent les mamelons de ses seins plus gonflés et tendus. L'aréole autour du mamelon devient plus foncée et s'élargit, avec des petites protubérances. La vulve et le vagin deviennent légèrement bleuâtres. Le col de l'utérus (sil'A.S. est capable de procéder à un

toucher vaginal) devient p lus mou, ce qui est un signe typique. • Symptômes vés icaux. Dès le 2e ou le 3e mois, la femme enceinte a envie fi' uriner plus fréquemment que d'habitude. • Masqtie de la grossesse. Certaines femmes enceintes ont un aspect particulier, appelé masque de la grossesse, très évident sur les peaux claires, moins sur les peaux sombres. • Augmentation du v olume de l'utérus . L'augmentation de l'utérus peut s'observer lors du toucher vaginal dès les deux premiers mois; par palpation externe de l'abdomen, à partir du 3e mois environ; à l'œil nu, dès le 4e mois. Au furetàmesureque l'utérus se développe, on peut en palper le fond qui remonte toujours plus haut dans l'abdomen. Après avoir acquis une certaine pratique, on peut déterminer le mois de la grossesse à partir de la hauteur atteinte par le fond de l'utérus dans l'abdomen. • Mouvements d u fœtus. La mère sent bouger le fœtus dès le 4e mois. Les mouvements du fœtus peuvent être perçus même de l'extérietu par palpation de l'abdomen, après le 4 <> mois. • Battement du c œ ur du fœtus. On peut écouter le battement du cœur du fœtus dès le Ge mois à l'aide d'un stétoscope. Le cœur du fœtus bat à un rythme beaucoup plus rapide que celui de la mère, il a environ 120 à 140 pulsations à la minute. Généralement on l'entend très bien à 2 ou 3 doigts au-dessous du nombril.

EXAMEN DE LA FEMME ENCEINTE L'AS. doit contrôler l'évolution régulière de la grossesse et savoir reconnaître les signes éventuels d'anomalies dangereuses, appelés signes d'alerte. TI devra donc procéder à une visite méthodique de la femme enceinte, lui expliquer l'importance d'un contrôle répété périodiquement et lui préciser la date de la visite suivante. L'A.S. devra remplir une fiche (de préférence une fiche déjà imprimée, spéciale pour femmes enceintes; autrement, il pourra utiliser une fiche médicale quelconque, après y avoir apporté les modifications nécessaires). Cette fiche de grossesse sera confiée à la femme enceinte après lui avoir expliqué qu'elle devra en avoir grand soin et l'ap301


..

DĂŠveloppement de l'utĂŠrus au cours de la grossesse (les numĂŠros correspondent aux mois) 302


stature

pot ter lors de chaque examen. Ou bien cette fiche sera gardée aup rès du Centre sanitaire, suivant le degré de la collaboration prêt ëe par la femme enceinte. La visite de contrôle est effectuée géné' nlcment au début de la grossesse pour la première fois, puis tous les mois. Toutefois, si l'AS. est surcharg é de travail et si la femme onceintè habite très loin du dispensaire, cette visite peut être prat tquée tous les deux ou trois mois; dans ce cas, il convient d'avertir ln femme enceinte de venir se faire e xaminer e n cas de malaises (e xpliquer quels sont les troubles et signes d'alerte qui peuvent se manifester). Si possible, la visite de contrôle doit être effectuée c haque mois au moins, pendant les trois d erniers mois.

couleur des muqueuses température mamelons tension artérielle

dimension de l'utérus bassin

Les examens de contrôle à la première visite vulve

Les examens à effectuer lors de la p remiè re visite pour le contrôle de la femme enceinte sont les suivan ts: urines

• poids • stature • recherche de signes d'anémie (conjonctives, langue, genci-

ves, ongles. peau) • recherche d'œdèmes aux chevilles • examen des mamelons • examen du bassin: évaluation de la capacité du bassin à

faire passer le foetus à terme dans l'accouchement • examen de l'abdomen: évaluation des dimension atteintes

par l'utérus

œdèmes aux chevilles

• examen des urines: recherche de l'albumine • prise de la tension artérielle • inspection de la vulv.e, examen vaginal et évaluation des dimensions de l'utérus par voie vaginale (uniquement si

l'on possède une expérience suffisante en matière de toucher vaginal).

poids

Première visite d'uné femme enceinte 303


absence de mbuvements du fœtus position transversale du fœtus douleurs

pertes de sang

tens1on arterielle augmentee

bassm etro1t

anémie œdèmes aux chevilles céphalée intense

Principales situations dangereuses pendant la grossesse 304


Examens à effectuer lors d es visites suivantes

• examens des urines: elles doivent être s ans albumine. • contrôl e du poids: la femme enceinte d ott pre ndre w 1 kilo-

gramme environ par mois. • contrôle de la tension artérielle: ne doit pas dép a sse r 140

de maxima. • examen de J'a bdomen: le fond de l'utérus d oit remonter ré-

gulièrement s utvant l'époque de la grossesse; le fœtus d oit assumer une position longitudinale , le b attement du cœu 1 du fœtus doit ê tre perçu dès le se mois. • recherche d'œdémes éventuels a ux chevilles. SITUATIONS DE RISQUE PENDANT LA GROSSESSE (où la femm e enceinte doit être controlée par un spécialiste ou bien hospitalisée, parce que la grossesse ou l'accouchement pourraient être danger eux)

5 situations dangereuses dépistables à la seule anamnèse • la femme enceinte a déjà eu au cours de grossesses précédentes des hémorragies. des convulsions. des interruptions de grossesse répétées ou une césarienne; • elle a eu des maladies graves (tuberculose, lèpre, insuffisance cardiaque, maladies rénales, diabète); • elle a déjà accouché plus de 6 fois; • elle déclare souffrir de vomissements répétés depuis plusieurs jours (hyperémèse) ou de violents maux de tête (prééclampsie); • elle déclare avoir des évanouissements, même brefs, accompagnés de d o• l"'urs abdominales et de petites hémorragies (grossesse ext t<Jrine à soupçonner).

5 situations dangereuses dépistables à l'E.O. général • stature inférieu re à rn 1,45 (bassin étroit), ou poids inférieur à 40 kg (bassin étroit ou état de dénutrition grave ou maladie grave);

• âge inférieur à 18 ans (bassin étroit, utérus infantile); • pâleur intense des muqueuses visibles et éventuellement de la peau (état évident d'anémie); • œdème des chevilles, accompagné par la présence d'albumine dans les urines, céphalée et tension artérielle dépassant 140 mm de Hg (prééclampsie); • s ignes de maladies infectieuses en cours (sécrétion purulente des organes génitaux, ou bien fièvre, toux persistante, éruptions cutanées diffuses, etc.).

5 s it uations dangereus e s dé p ist ables à l'e xamen gynécologique • bassin évidemment étroit, de type infantile; • absence de mouvements de l'enfant (mort du fœtus); • position oblique ou transversale du fœtus (présentation de l'épaule} au lieu de la position normale longitudinale; • pertes de sang plus ou moins abondantes des organes génitaux (menace d'avortement ou avortement en cours); • douleurs abdominales au niveau de l'utérus. SITUATION DU FŒTUS

Normalement le fœtus se trouve dans l'utérus en situation longitudinale, la tête vers le bas (présentation de la tête ou céphalique) , ce qui fait que la tête sera la première à sortir de la vulve à l'accouchement. Toutefois le fœtus peut se trouver dans une situation différente, la tête vers le haut par exemple (présentation du siège) , ou bien en situation transversale, c'est-à-dire la tête tournée vers un des deux côtés (présentation de l'é paule). Lorsque l'enfant a la tête vers le haut, l'accouchement est moins facile que lorsqu'il est en situation normale et présente quelques risques, mais il peut cependant se dérouler régulièrement. Lorsque l'enfant se présente en situation transversale (présentation de l'épaule), l'accouchement s'arrête à un certain point parce que l'enfant reste bloqué dans le b assin par une épaule. Ne pouvant pas sortir, 305


Présentation céphalique 306

Présentation du siège

Présentation de l'épaule


l'enfant va vers u n e mort certame; quant à la mère, elle risque d~ graves complications telles que la rupture de l'utérus, presque toujours mortelle si elle n'est pas opérée d'urgence. Il est donc de la plus grande importance de sa voir reconnaître la situation transversale de l'enfant pour pouvoir sauver sa vie et celle de sa mère: dans ce cas, il faut hospitaliser d'urgence la future mère dans un service de chirurgie. Le diagnostic de la situation transversale de l'enfant n'est pas difficile à établir mais, pour ce faire, l'AS. doit posséder une grande expérience en matière de palpation exteme de l'abdomen gravide et doit savoir reconnaître avec ses mains où se trouve la tête de l'enfant. C'est un savoir qui ne s'acquiert qu'avec la pratique et sous le contrôle direct d'une personne déjà experte. En tout cas nous fournissons ici quelques conseils généraux car la palpation de l'abdomen est une des méthodes les plus efficaces et les plus simples que l'A.S. ait à sa disposition pour obtenir des informations utiles soit sur l'évolution dela grossesse que, plus tard, sur le déroulement de l'accouchement.

effectuée suivc:.nt la technique appropriée suivante:

PALPATION DE L'ABDOMEN

• Détermination du niveau atteint par le fond de l'utérus Le bord ulnaire de la main avec laquelle on procède à la palpation délimite très bien vers le haut le fond de l'utérus, dès le 4° mois de la grossesse. Il est important d'apprécier également la forme de 1' utérus. sa consistance, et d'en essayer doucement la fluctuation due au liquide amniotique en provoquant le phénomène de balancement des parties fœtales. Ceci afin de différencier un utérus gravide des tumeurs ou d'autres tuméfactions abdominales pouvant simuler une grossesse. • Détermination de la situation du fœtus Afin de déterminer si l'utérus se trouve dans une situation longitudinale (la plus courante) ou transversale, il faut placer les deux mains à plat sur les côtés de l'utérus et essayer de réduire son diamètre transversal en le comprimant avec une pression adéquate et avec une grande prudence, sans provoquer aucune douleur. Si le fœtus est en position longitudinale, cette manœuvre s'effectue aisément; par contre, s'il est en position transversale, elle se heurte à une résistance nette.

La palpation de l'abdomen est donc un des moment les plus importants pe l'examen gynécologique. Si elle est effectuée de manière adéquate, elle peut fournir à l'AS. des informations suffisantes qui lui permettront de comprendre l'évolution de la grossesse sans devoir recourir au toucher vaginal (réservé aux personnes ayant déjà une connaissance approfondie en la matière et ayant eu l'occasion de l'acquérir dans la pratique sous les instructions d'une personne experte). Grâce à la palpation, on peut se rendre compte du degré de développement de l'utérus, de la situation de l'enfant (longitudinale ou transversale), de sa présentation (par le sommet, par le siège ou par l'épaule). si la partie présentée est engagée dans le bassin (c'est-à-dire si elle est descendu e profondément comme c'est le cas pendant l'accouchement) ou bien pas encore. Pour la palpation, la femme enceinte doit être allongée et doit avoir uriné depuis peu (c'est-à-dire à vessie vide). La palpation doit être

• Détermination de l'emplacement de la tête Si le fœtus est en situation longitudinale, afin de savoir si sa tête est placée en bas (comme elle doit l'être normalement), ou en haut (comme dans la présentation par le siège), il faut palper d 'une ou des deux mains la partie inférieure, p uis la partie supérieure de l'utérus. Ainsi on peut faire facilement la différence entre la tête et le siège vu que la tête est plus grosse, plus dure, plus ronde. En outre, après avoir déterminé l'emplacement de la tête, on peut différencier la face lisse et convexe du dos de la face ventrale, irrégulière à cause de la présence des membres repliés. Si l'enfant est en position transversale, on devra s'en assurer en déterminant par palpation l'emplacement de la tête sur un des deux côtés. • Contrôle de l'engagement é v entuel dans le bassin de la partie présentée Avec des mouvements prudents et appropriés d es deux mains. 307


Détermination du niveau du fond de l'utérus

Détermination de la situation du fœtus

Détermination de l'emplacement de la tête

Détermination du niveau d'engagement de la partie présentée


on parvient à évaluer l'imponance do l'engagement dans le bassin de la partie présentée amsi que la mobilité ou la fuoté de cette dernière. Gràce à la palpatton. nous pouvons obterur égalemen~ d'autres informations soit sur l'évolution de la grossesse (grossesse gémellaire) que, plus tacd, sw le déroulement de l'accou· chement (type de doulews, symptômes de menace de rupture de l'utérus, décollement du placenta lors de la déltvrance, etc.).

pendant quelques mois ou même pendant toute la grossesse, le

cas échéant. Les préparations de fer ne coûtent pas chet et peuvent même être préparées sous forme de pülules ou sachets par les petits laboratoues pharmaceutiques locaux. li existe aussi des aliments qui contiennent un peu de fer: par exemple les épinards, les feuilles de mamoc. les lentilles, les ha.cicots, les pois ciJJches, le foie, le cœur, les reins, la viande et te poisson en général, les larves de divers insectes. li est donc opportuu de conseiller ce~; aliments aux femmes enceintes.

MÉDECINE PRÉVENTIVE DURANT LA GROSSESSE Alimentation de la femme enceinte La femme enceinte dmt avoir une bonne alimentation: aliments

vruiês et de bonne qualité, fmits [rats, œufs, lait, viande, poisson, en plus des aliments habttuèls. En d 'auttes termes, un Iégime éq\IÎlibré, à même de satisfaue à toutes les eltigences de croissance du fœtus (protéines), énergéttques de la mère (hydra\es de car· bone et maoêres g1asses) et d'assutet la protecoou de la ruèJe et. de l'enfant (vitamines, sels minéraux). L' A.S. devra donc assurer l'éducation nutntîonnelle de Lnutes les feuunes enceantes au cours de rlimmous tenues toutes les semwnes ou tous les quinze JOUrs eL, s1 possible, charger toute la collectivité d'organiser une cantine collective pour les femmes enceintes, les accouchées et tes enfants de mows de 5 attS, auxquels ou réservera les meilleurs aliments disponibles au sein de la colltolctivite. Prophylaxie anti·anémique Les femmes encemtes manquent souvent de fer, snbstance indîs· pensable pour la formation des globules rouges du sang. C'est pour cette raison qu'un grand nombre de femmes enceintes man· gent la tene de certaines localités parce que. comme l'affirme la aadit1on, "cela fait du bien ''. Cela fa•t du bien parce que la terre contient du fer. Mais cela peut également {aue du mal parce que la torre peul. conl:enil des œufs de parasites et des microbes pathogènes. Par conséquent U sera opportun que l'A. S. ait toujours, dans ses réserves de médicantents, des c<J!Jlprimès ou des pillu1es de fer à donner aux .femmes encemtes, à ratson d'un ou deux par jour

Prophylaxie antipaludéenne Tous les 7 ou lous les 15 jours, suivant les indications fournjes pru la SeJvice antipaludéen national. il faut admtmstrer à la femme en· cemte, pendant toute la ducoe de la grossesse, de la cbloroquine

ou autre médicament prophylactique antipaludéen afin de libéTet l'organisme des éventuels parasttes paludéens déjà présents et de prevemr les cnses de paludisme, toujours dangereuses pour un bon déroulement de la grossesse. Prophylaxie antitétanique

Le 1-étanos est une maladîe très grave, souvent monelle, qui dérive d'LU'le mauva1se hygiène durant l'accouchement ou pendant les suites de couches (contamination des voies génitales par des mrunssales). Afin de prévenir le tetanos, il faut non seulemenl as surer aux sages· femmes un ensetgnement et une prépara oon adequats (chose fondament.ale), mais aussi soumettre la femme enceinte a la vaccmatwn antitetSJuque. Celle· ci s'cffootue après le 4" ou le 5"' mois de IJrossesse, â ratson de 2 mjections de vaccin â 3 semaines d'in~ervaUe ou plus· jusqu 'à un maximum de 3 mois l'une de l'autre. Celte vaccmation immunisera également J'enfant. Prophylaxie de l'as caridiase Les ascans sont des vers intestinaUlc qui se nourrissent des ali· ments en les soustrayaut de l'intestin de leurhùte (page 168), li est donc important que l'intestin de la femme enceinte ne soit pas mfestè par les ascaris. Pour l'êvtter, il faut admlnistrer â la ferrune enceinte une dose d.e p1pérazme (4 cuillerées ùe suop ou 4 compn· 309


més) - médicament très efficace contre cette espèce de ver - une fois au moins au cours de la grossesse.

Prophylaxie de l'ankylostomiase Les ankylostomes (page 166) sont une autre espèce d'helminthes des plus fréquents dans bon nombre de régions d'Afrique. Leur présence est cause d'anémie, plus ou moins marquée en fonction du nombre plus ou moins élevé des parasites présents. Pour ces helminthes également, il faut s'assurer que la femme enceinte ne soit pas parasitée. L'examen des selles met en évidence la présenc e des œufs. Dans ce cas, administrer l'anthelminthique adéquat {Befenium) une fois au moins au cours de la grossesse. PRÉPARATION A L'ACCOUCHEMENT

En collaboration avec la sage-femme ou avec toute autre personne responsable des accouchements, l'A. S. devra expliquer à la temme e nceinte quel est le matériel qu'elle-même devra préparer et garder à disposition pour l'accouchement, les précautions à prendre pendant la grossesse, les manifestations d'alerte qui doivent être immédiatement signalées si elles se présentent, et le déroulement normal de l'accouchement, afin que la future mère soit capable de l'affronter avec sérénité. Il devra également s'assurer qu' e n cas d'hospitalisation u rgente, il existe des moyens de transport en vue d 'un voyage le plus rapide et le moins fatigant possible. Lors de chaque visite,l' A. S. devra fournir à la femme enceinte le fer et la chloroquine suffisant pour le mois suivant, et fixer avec elle une date précise pour la prochaine visite de contrôle .

Matériel que la femme enceinte doit préparer et garder à disposition pour l'accouchement, dès le 7e mois • 1 cuvette pour se laver les mains • 1 morceau de savon • 4 serviettes ou morceaux de tissu bien lavés et repassés, ou autrement bien séchés au soleil • 2 serviettes de toilette propres (une pour les mains de l'A.S., l'au310

tre pour le nouveau-né) • 1 drap propre • 1 casserole pour faire bouillir de l'eau (au moms deux litres d'eau bouillie et refroidie serviront lors de l'accouchement pour laver les organes génitaux, plus l'eau pour se laver les mains) • 1 couverture propre • 1 vê tement pour le futur nouveau-né

Matériel qui doit être toujours gardé à disposition par la personne qui assistera la mère pendant l'accouchement (sagefemme ou autre personne responsable ou, en leur absence, l'A.S.)

• 1 aspirateur de mucus (très important; s'il n'est pas disponible, on peut en improviser un à l'aide d'une seringue: fixer sur le bec un petit tuyau en caouctchouc de 10 cm de long environ) • 1 paire de ciseaux ou du moins une lame d e rasoir ou un bon couteau (pour couper le cordon ombilical) • 2 pinces Kocher (pour pincer le cordon ombilical en deux endroits au milieu desquels il sera coupé à l'aide des ciseaux) • 1 paquet de compresses de gaze stérile (10 cm x 10 cm) • 1 paquet de coton hydrophile (100 g) • 1 flacon contenant un fil robuste immergé dans de l'alcool (pour lier le cordon) • 1 bande de gaze (pour fixer le cordon ombilical) • 1 t ablier en plastique (non indispensable) • 1 blouse • 1 petit rasoir pour raser les poils à proximité de la vulve • 1 paire de gants en caoutchouc • 1 flacon de teinture d'iode ou de merthiolate • 1 thermomètre clinique • 1 appareil pour prendre la tension, si possible • 1 flacon compte-gouttes cor.tenant du collyre d'argirol (pour la prophylaxîe de l'ophtalmoblennorrhée chez le nouveau-né) Les pinces, les ciseaux et les gants doivent être stérilisés avant d'être utilisés, soit en les faisant bouillir dans de l'eau, soit à l'aide de substances chimiques (Dettol par exemple) . Si l'on ne dispose pas de gants en caoutchouc, il faut se laver les mains très soigneusement, les passer à l'alcool et, si l'on doit introduire une main


.dans le vagin, la désinfecter auparavant à la teinture d'iode. Nous avons dtt que l'AS. doit suivre l'accouchement seulement en l'ab· sence d'une sage-femme responsable ou b;en également si celle-ci demande SQn aide. D devra se limiter à étre un observateur atten· tif, à encourager la {emme aw. moments ditftcJ]es de l'accouche· ment, mais sans interverur directement sut l'abdomen ou dans le vagm, à moms qu 'il n'ait déjà acquis précédemment uneborme ex· périence sous la conduite d'une personne experle. S'il y a une sage-femme dans la collectivité, l'A.S. devra entretenir avec elle de bonnes relations de collaboration et lw proposer des cèunions périodiques une fois par semaine afin de discuter ensemble des actions de prophylaxie à entreprendre. de préparer les sl.atlstîques samtaires et démographiques. d'échanger des mformat.tons et des nou';teUes sur les femmes enceintes, sur les accouchements prevus souslJeu ou déjà advenus. Si la sage-femme Je lui demande, l'AS. doit rester à sa disposition encas de besoin. Deux personnes peuvent ensemble mieux raisonner qu'une seule et. parfois. résou· dre un problème difficile. LES PREMIERS SIGNES DE L'ACCOUCHEMENT

L'AS. doit savoir reconnaitre les premiers signes qw armoncent l'accouchement. L'accouchement commence: • Quand l'utérus commence à se contracter d ·une manière visible et palpable; il devjent dur et se soulève pendant une derni-rnirlu· te a peu près, pms se dëtenù, avec des pauses do 10 à 20 minutes entre cbaque contraction. • La femme ressent les contractions comme une douleur plus ou moins mtense, intermittente. Cette douleur est JocalJsëe dans le bas du venLro ou dans le dos, au niveau de la région du sacrum el des reins. • La femme perd un peu de sang mêle de mucus. Ceci signJfie que la dilatation de l'orifice externe de l'utérus a commencé. • Entre·temps se (orme ce que J'on apppelle la "poc/1e des eaux", constituée par la partie des membranes enveloppant te fœtus et plemes de liquide amniotique, qui est la prennère a so présenter

à l'onfice externe de l'uténts sous la pression des con tractions et QUI, au tot1cher, est comme un coussinet élastique. Toutefois, pour la palper. il faut procéder au toucher vaginal (expérience et prudence!) DÉROULEMENT NORMAL DE L'ACCOUCHEMENT

L'accou.chement a lieu normalement aux euvuon du 280· JOW après les dernières règles (llO semaines ou 9 mois). D est caractéri· ~épar:

La pbase Initiale, qui commence avec l'appacition des pJemiéres douleurs. Elle peut durer phtsteurs heures pour un premer accou· cbement, quelques heures à peme ou même être absente chez les femmes ayant déjà accoucbé plusieurs fois. La phase de la dila tation, qw dure 12 à l3 heures c hez un!3 femme aaaoucb.ant pour la première fois et 8 à 9 heures chez une fern· me ayant déjà accouché. Elle commeuce avec les prarmères perles de sang et de mucus des organes gémtaux. Ou dit que la femme "saigne" pour la prellllèrc t01s. Les douleurs se rapprochent de plus en plus, toutes les 5 à 10 rn mutes, et durent de30 secondes a 1 minute environ La phase de la dilatation se termine par la rupture de la poche des eaux et t:'est alors que commence la phase de J'expulsion. La phase de l'expulsion, qw dure en moyenne une heure à une heure et demie. La-femme "saigue" pour la seconde fols. c'est-à· dire qu'eUe pe1d UJJ peu de sang à cause de petites déchirures de l'orifice de l'utérus, dilaté au maximum sous Ta presston de la tête de l'enfant. La femme ressent le besoin de pousser: les douleurs sont de plus e11 plus rapprochées, toutes les 3 à 5 minutes. el durent à chaque fois près d'une minute La tête de l'enfant apparait dans le vagin. tout d'abord pendant la douleur. pws toujours plus nettement Jusqu'à ce qu'elle sorte complètement, suivte des épau Les, puis de rout le corps. Une fOls que la tête est sortie, le tos te elu corps sort en géneral facilenJent el rapidement. La pbase de la déllvradl:e. L'expulston de l'enfant est su•v•e d'li ne periode de répit, d'une pause: l'ulêrus ne se contracte IJhl:•, lo

"''


Évolution normale de l'accouchement (vue de face et vue de profil)



.

mère se repose. Mais 15 à 30 minutes après, 2 heures au m aximum, les douleurs reprennent et l'utérus expulse le placenta. La délivrance met un terme à l'accouchement.

ASSISTANCE À L'ACCOUCHEMENT NORMAL Dès le 7 6 mois, mais surtout à proximité de la date de l'accouchement, nous avons dit que la sage-femme ou la personne qui la remplace doit expliquer à la future mère ce qu'elle doit préparer comme matériel à u t iliser pour l'accouchement. Par conséquent, dès les premiers signes de l'accouchement, tout ce m atériel doit être mis à la disposition de la sage-femme, dans une ch ambre propre, sur une petite table bien propre. Le lit d'accouche ment doit êtrè également prêt: suivant les traditions locales, le lit peut être plus ou moins soulevé au-dessus du sol ou même être remplacé par une natte bien propre. n vaut mieux toutefois qu'il soit soulevé au-dessus du sol et rigide. Lorsque le travail cormue nce il faut dire à la femme d'uriner et, si possible, de déféquer afin de libérer le plus possible sa vessie et son intestin. La femme doit ensuite s'allonge r sur le lit. Après s'êtrebien lavé les mains à l'eau et au savon, lapersonne qui l'assiste doit laver soigneusement les organes génitaux externes de la femme, toujours à l 'eau et au savon, et couper ou raser les poils à proximité de la vulve. A ce point, l'assistance à l'accouchement se limite à attendre pour ainsi dire les bras croisés. 0nJ.1e peut intervenir que si l'on possède une b onne expérience, toujours avec une prudence extrême et uniquement si cela est nécessaire. Autrement, il vaut mieux se limiter à observer et, en cas de signes d'alerte, faire hospitaliser la femme d'urgence. Lors de l'expulsion, lorsque la tête apparaît, il faut mainterùrla vulve et le périnée bien propres à l'aide de coton imbibé d 'eau bouillie et soutenir le périnée pour empêcher toute déchirure. TI faut faire attention de ne pas faire tomber l'enfant lorsqu'il sort; on le saisit fermement, on le maintient la tête en bas et les pieds en haut pendant une demi-minute: les pieds doivent être à la hauteti.r 314

du lit de manière à ce que le corps de l'enfant soit plus bas que le corps de sa m è re; cett e position facilite l'afflux de sang dans le corps de l' enfant par le cordon ombilical. Après avoir déposé l'enfant entre les jambes de sa mère, il faut nettoyer son visage à l'aide d'une gaze et aspirer les mucos it és de la bouche, de la gorge et du nez à l'aide de l'aspirateur. On attend que l'enfant ait respiré et, tout-de-suiLe après, on coupe le cordon ombilical après l'avoir pincé avec les d~ux pinces kocher. On noue ensuite le cordon en fai sant une boucle ave c un fil sté rile, à, une distance de 4 doigts du nombril. On applique une gaze stérile sur le cordon et on maintient le tout en place à l' aide d'une bande enroulée deux ou trois fois autour du ve ntre de l'enfant. Au bout de 30 minutes, si le placenta n'est pas sorti, on peut masser puis comprimer l'utérus d'abord délicatement, ensuite plus fortement (mais jamais avec violence), par le fond, de manière à faire sortir le placenta. Généralement le placenta sort tout seul sans que l'on ait besoin de comprimer le ventre. ll suffit seulement de savoir attendre. Toutefois il ne faut pas attendre plus de deux heures. Une fois que le placenta est expulsé, il faut s'assurer, avant de le jeter, qu'il soit sorti en entier et qu'il ne soit pas incomplet . Entre-temps, on peut verser quelques gouttes d'argyrol dans les yeux du nouveau-nè. L'argyrol est un désinfectant qui tue les germes de la blennorragie éventuellement présents dans les voies génitales de la mère et qui pourraient avoir contaminé les yeux du nouveau-né (ophtalmoblennorrhée). IL faut laver délicatement les organes génitaux externes de la mère à l'eau bouillie re froidie e t les couvrir de gaze stérile ou d'un linge stérile. Par la suite, les organes génitaux doivent être lavés deux fois par jours de la même façon, en faisant couler de haut de l'eau bouillie et refroidie. L'accouchée doit être enveloppée dans une couverture car elle peut avoir quelques frissons de froid. Elle doit rester au repos pendant quelques jours, mais elle peut se lever et faire quelques pas dès le premier jour s i elle en a envie; il est opportun toutefois qu'elle ne travaille pas pendant 7 jours au moins. Elle ne doit pas avoir de rapports sexuels pendant les 40 jours des suites de couches.

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5 signes d'a lerte pendant l'a c c ouc hement qui peuvent signi~ fier un d a nger pour la vie de la m è re ou de l'enfant , o u d es deux (dans ces cas hospitaliser d'urgence) • Présentation d 'une main ou d'un bras du fœtus dans le vagin (présentation d e J'épaule = très grand danger pour la mère et pour l'enfant). • Disparition des douleurs alors que l'accouchement a déjà commencé et que la poche des eaux s 'est rompue (inerties utérine = danger surtout pour l' enfant). • Forte céphalée, vomissement et convulsion s (éclampsie = grand danger pour la mère et pour l'enfant). • Pertes de sang abondantes avant le début du travail proprement dit (placenta praavia, décollement du placenta normalement inseré) ou bien durant le travail (rupture de J'utérus, déchirure du col de l'utérus) ou tout de suite après l'expulsion de l'enfant (atonie utérine, rétention du placenta). • 30 à 60 minutes (au maximum 2 heures) après l'expulsion de l'enfant, le placenta n'a pas encore été expulsé (réten tion du placenta).

5 ÉTATS PATHOLOGIQUES EXTRÊMEMENT IMPORTANTS DURANT LA GROSSESSE OU LORS DE L'ACCOUCHEMENT Au cours de notre exposé des sit uations d'alerte, nous avons mentionné quelques états pathologiques extrêmement importants car dangereux pour la vie de la mère et de l'enfant . Or, l'AS. doit connaître un peu plus en détail au moins 5 de ces états, les plus fré· quents, afin de les diagnostiquer au premier symptôme, d'en corn· p rendre le mécanisme et d'évaluer plus exactement le risque couru par la mère et par l'enfant. L'A.S. doit savoir que les urgences les plus dramatiques, vraiment urgentes, sont les cas suivants:

Gross e sse e xtra-utérin e Si l'ovule, une fois fécondé, se niche non pas dans l'utérus, mais dans une trompe, on a ce que l'on appelle une grossesse extra-utérine ou tubaire, type de grossesse destinée à ne pas parvenir à terme et donc à provoquer la mort tant de la mère que de l'enfant ou. dans la meilleure des hypothèses, de l'enfant seulement. Pourquoi la grossesse extra-utérine est-elle si dangereuse? Parce que la trompe ne peut pas se dilater comme le fait l'utérus et, après avoir atteint un certain degré de dilatation- d éjà au cours du 1er ou d u 2<' mois, rarement au-delà- commence à se rompre et enfin se déchire; elle provoque tout d'abord de petites hémorragies à l 'intérieur de l'abdomen, puis une grave hémorragie interne qui signifie la mort certaine de l'enfant et souvent aussi de la mère. Dès le 1er ou le 2e mois, la mère accuse des douleurs plus ou moins fortes d'un côté de l'abdomen et vers le bas, de courts . évanouissements (dûs aux hémorragies internes), des pertes de sang peu abortdantes et de couleur foncée, différentes des pertes habituelles des organes génitaux, et enfin elle peut entrer soudain en état de choc (pouls rapide, petit, faible, puis à peine perceptible) à cause de l'hémorragie plus forte qui se vérifie à l'intérieur de l'abdomen. TI y a peu de temps à perdre . Il faut hospitaliser la femme d'urgence , afin d'arrêter l'hémorragie et enlever le fœtus déjà mort, et lui faire une transfusion car elle est déjà très anémiée (envoyer également ses proches à l'hôpital pour qu'ils puissent d onner le sang nécessaire à la transfusion) _ n ne faut pas oublier que, si la grossesse en est au 1er m ois , la femme peut ne pas s'être rendue compte qu'elle est enceinte. Par c onséquent, demandez-lui toujours la date des dernières règles, si elles avaient été normales, peu abondantes ou bien absentes , Avortement L'avortement est ce que l'on appelle une interruption de la grossesse au cours des six premiers mois de gestation (180 jours). Durant certaines grossesses, à la suite de maladies, d'un surmena315


ge, de traumatismes ou d'autres motifs, la femme peut avoir ce que l'on appelle une menace d'avortement; dans d'autres cas, plus graves, on peut avoir l'avortement proprement dit. On se trouve en présence d'une menace d'avortement lorsque l'ovule fécondé, qui s'était niché normalement dans l'utérus, commence à se décoller; cependant il ne se décolle pas entièrement et cause la rupture de petits vaisseaux de liaison entre l'uténts et le placenta. La femme a alors de petites douleurs dans le bas-ventre et de petites pertes de sang. Si l'on observe l'orifice du col de l'utérus, de la vulve à l'aide d'un spéculum (seule une sage-femme experte peut procéder à cette opération), on peut voir qu'il est encore fermé. Dans ces cas, on peut espérer que la grossesse se poursuivra régulièrement en mettant la femme enceinte au repos, au lit, pendant 5 à 10 jours. Par contre il peut se produire que la menace d'avorte:. ment se transforme en avortement en cours ou que cette situation grave se manifeste dès le début. La femme a des douleurs fortes au bas-ventre et au dos, presqu'un petit accouchement; le fœtus déjà mort tout oomme le placenta sont alors expulsés, accompagnés d'abondantes pertes de sang. Ceci se produit assez rarement dès le 1er ou le ze mois; dès que le placenta est expulsé, l'hémorragie cesse et la femme est guérie. Mais, dans la plupart des cas, l'avortement est incomplet, c'est-à-dire qu'il reste à l'intérieur de l'utérus des fragments du placenta ou des membranes amniotiques; 1'utérus commence alors à saigner car il ne réussit pas à se contracter et à se refermer. Si on laisse la femme dans de telles conditions, elle perd tout son sang et meurt. Par conséquent, en cas d'avrortement, il est nécessaire d'hospitaliserla femme d'urgence afin que l'on puisse procéder à un examen de la cavité utérine (curetage), extraire les fragments demeurés à l'intérieur, arrêter l'hémorragie et, le cas échéant, procéder à une transfusion de sang. Avant d'envoyer la femme à l'hôpital, mieux vaut procéder à un tamponnement vaginal bien bourré (page 398) si on est capable de le faire, ou bien introduire dans le vagin, après s'être désinfecté les mains à l'alcool ou à la teinture d'iode, du coton stérile et des serviettes hygiéniques, le plus profondément possible, avec force mais aussi avec délicatesse. On peut faire à la malade une piqûre hémostati316

que, même si elle n'aura qu'une efficacité limitée tant que des fragments placentaires maintiendront l'utérus ouvert.

Placenta praevia Placenta praevia qualifie le placenta situé devant le fœtus, c'est-à-

dire à proximité de l'orifice de l'utérus et non pas sur une paroi latérale ou au fond de l'utérus, ce qui est la situation normale. Dans ce cas, à cause de la dilatation importante de l'utérus, durant les 3 derniers mois de la grossesse, ou bien seulement au début de l'accouchement, la femme commence à avoir des pertes de sang parce que le placenta se décolle avant le passage de l'enfant. C'est un cas très dangereux qui peut aboutir à la mort tant de la mère que de l'enfant. Par conséquent, face à une hémorragie même limitée, chez une femme qui généralement devrait se trouver dans un état de parfait bien-être, sans motif apparent et sans douleurs, pendant les 3 derniers mois de la grossesse ou bien au début de l'accouchement, il faut hospitaliser la femme d'urgence car la situation peut précipiter à l'improviste et l'on peut se trouver face à une très grave hémorragie due à un placenta praevia. À l'hôpital, l'examen gynécologique permettra d'établir un diagnostic précis et, d'après la position exacte du placenta, on pourra opter pour lacésarienne ou bien décider d'attendre en gardant la femme enceinte sous surveillance.

Rupture de l'utérus gravide L'utérus a une paroi musculaire très élastique et résistante; toutefois, dans certains cas, à cause d'anomalie de développement, de cicatrices dues à des interventions chirurgicales antérieures, d'accidents (tentative d'avortement provoqué, manœuvres gynécologiques violentes) et plus souvent à cause d'une présentation de l'épaule du fœtus négligée, ou d'un bassin étroit qui ne laisse pas passer 1'enfant à terme ou parce que 1' enfant a une tête grosse par rapport au bassin (hydrocéphale), la paroi de l'utérus peut se rompre. C'est une complication très grave, souvent mortelle. La fern -

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me a des douleurs violentes, insupportables, au ventre et dans la région lombaire; elle peut avoir de la fièvre, un pouls très rapide. L'utérus se contracte sans mterruption, pms tout mouvement cesse. La femme peut entrer en état de choc aussi bien à cause de la douleur qu'à cause de J'hémorragie interne. Le sang qui s'écoule à l'extérieur n'est pas très abondant, mais le pouls est rapide, petit et faible, ce qui prouve qu'il y a une hémorragie mterne. L'urgence est grande. Hospitalisation immédiate; tamponnement du vagin pour le voyage comme dans le cas de l'avortement tout en espérant que la femme ait une grande résistance. A l'hôpital, après avoir ouvert l'abdomen, le chlrurgien décidera si procéder à l'ablation totale de l'utérus ou bien recoudre seulement la paroi utérine lacérée. Vu que la transfusion est nécessaire, envoyez à l'hôpital un parent de la malade afin qu'il puisse donner du sang.

Eclampsie L'éclampsie est une grave manifestation morbide qui peut surgir durant les trois dernier mois de la grossesse ou pendant l'accouchement; elle est caractérisée par la perte de conscience et par des convulsions généralisées suivies du coma. Si on n'intervient pas immédiatement, elle peut provoquer la mort. Elle est due à des lésions au niveau des reins, accompagnées de l'intoxication de l'organisme due à des substances toxiques qui se sont formées avec la grossesse. EllE> est toujours précédée d'une prééclampsie, ensemble dE:! manifestations qu'il est très important de savoir reconnaitre pour prendre en temps opportun les mesures nécessaires à bloquer l'éclampsie. Lorsque l'éclampsie est en cours, il est plus difficile de sauver tant la mère que l'enfant; durant la phase de prééclampsie, c'est plus facile. Les signes les plus importants de la prééclampste sont les sUIvants:

• augmentation de la tenswn artenelle (plus de 150 mm maxuna et 90 mm minima); • œdëmes aux chevilles (signe de mauvais fouc-

tionnement des reins): • présence d'albumine dans les urines Ensuite, avec l'aggravation de la prééclampsie, on a les signes suivants: • • • • •

maux de tête continuels vomissements répétés vertiges douleur épigastrique en barre essoufflement,

Comme complication, on peut avoir le décollement du placenta, avec hémorragie grave, mort du fœLus et grand danger de mort pour la mère. Si l'on n 'intervient pas, la prêéclampsie se transforme en éclampsie, avec les sign es q ue nous avons cités précédemment. Face à une femme en proie à des convulsions pondant les 3 derniers mois de la grossesse, il est indispensable de procéder à son hospitalisation d'urgence. Même en cas des premiers signes, il faut envoyer la femme à l'hôpital d'urgence; cela permettra de soigner la prééclampsie et de sauver la mère et l'enfant. Il ne faut surtout pas attendre que les signes plus graves apparaissent.

HÉMORRAGIES PENDANT LA GROSSESSE

Dans les états pathologiques que nous venons de décrire, nous avons vu qu'il y avait souvent des pertes de sang des organes génitaux. Vu que c'est là ,un élément précteux pour le diagnostic, nous donnons ici un tableau qui pourra ètre très utiles à l'AS . et qui lui permettra de reco1maitre l'état pathologique d'après les caractéristiques du sang sortant du vagin. 317


Hémorragies pendant la grossesse {Diagnostic établi suivant les caractéristiques de l'hémorragie du vagin et d es phénomènes qui l'accompagnent)

Caractères de l'hémoiTagie

Grossesse extra-utérine

Av ortem e nt

Placenta prae via

Rupture de l'utérus

Décollement du placenta normalement inséré

Couleur

foncée

claire

claire

claire

claire

Quantité et fréquence d'émission

limitée, intermittente

limitée et intermittente puis abondante et continue

limitée et intermittente puis abondante et continue

limitée continue

limitée ou abondante

Présence de caillots

non

oui

oui

oui

non ou oui

Présence d'au tres éléments

non

fragments de tissus, membranes

non

non

non

D ouleur s concomi tant es

légères puis fortes

légères puis fortes

absentes

très fortes

fortes

Période d'app arition

3 premiers mois

6 premiers mois

3demiers mois

dernier mois ou pendant l'accouchement

3 derniers mois ou pendant 1' accouchement

Choc concomitant

oui mais b ref et répété au début, puis grave

non, puis oui si hémorragie abondante

non, puis oui, si hémorragie abondante

oui

non, puis oui

318

t

~

1


DÉROULEMENT NORMAL DES SUITES DE COUCHES

Après l'expulsion de l'enfant et ensuite du placenta, l'accouchement proprement dit est terminé; c'est alors que commence pour la femme la période dite des suites de couches qui dure 40 jours (6 semaines environ). C'est une période délicate pendant laquelle il faut observer une hygiène scrupuleuse des voies génitales (lavage une fois par jour au moins des organes génitaux externes à l'eau bouillie et refroidie) afin d'éviter toute infection dangereuse; en plus la mere ne doit pas effectuer de gros travaux et doit bien se nourrir, avoir une alimentation équilibrée pour que le lait qui se forme dans ses seins soit riche en substances nutritives et de protection à transmettre au nouveau-né par l'allaitement. Immédiatement après l'expulsion du placenta, l'utérus prend là forme d'un globe, devient dur et se rétrécit; le fond de ]'utérus peut ainsi descendre vers le bas. La femme a encore quelques douleurs. Au cours des jours suivants, l'utérus se rétrécit encore plus jusqu'à se nicher entièrement dans 1e bassin, vers la fin de la seconde semaine; il n 'est plus possible alors de le palper dans l' abdomen. Entre-temps, immédiatement après l'accouchement et pendant deux jours environ, il sortira du vagin un liquide sanglant (expulsion des lochies) qui deviendra ensuite séreux, puis crémeux, puis disparaîtra totalement au bout de 3 à 4 semaines. L'utérus refait sa muqueuse et expulse les débris de tissu morts après la dure épreuve de l'accouchement, débris que l'on appele lochies. On observe chez la femme qui a accouché un phënomène caractéristique: la formation du lait; le lait commence à sortir dès le premier ou deuxième jour, puis la quantité sécrétée augmente graduellement dès que l'enfant est mis au sein et suce régulièrement. Le lait est un aliment nutritif parfait, qui contient en abondance toutes les substances nécessaires à l'enfant pour qu'il devienne sain et robuste. L'allaitement doit commencer le plus tôt possible dans les premières heures suivant l'accouchement, en tenant compte des réactions du nourrisson mis en contact avec le sein de sa mère. Par la suite la règle meilleure à suivre sera de mettre le nourrisson au sein toutes les fois qu'ille réclamera, la tétée s'arrê-

tant lorsque l'enfant ne tirera plus . En gënéralles mères africaines sont, d'une façon instinctive, de très bonnes nourrices et il vaut mieux qu'elles suivent la tradition locale, vérifiée par des siècles d'expérience, plutôt que d'imiter les méthodes européennes, souvent dangereuses dans le Illi.4eu tropical. La mère devra allaiter son enfant le plus longtemps possible; elle devra compléter l'alilUentation dès le 4e ou Ge mois avec d'autres substances. comme nous l'avons déjà précisé au chapitre sur la Nutrition. Les contre-indications à l'allaitement maternel sont exclusivement d'ordre médical, résultant d'une maladie grave comme une tuberculose pulmonaire en évolution, le tétanos, la lèpre, Je choléra,. etc.; l'apparition d'un abcès mammaire, très douloureux pour la mère, ou l'existence d'une malformation buccale chez le nouveauné (bec de lièvre, voir page 112) peut causer une gêne pour la suctian.

5 situations d'alerte durant les suites de couches, qui signifient un danger grave pour la mère (hospitaliser d 1urgence) • fièvre dépassant 38° C., frisson (septicémie puerpérale, paludisme) • difficulté à ouvrir la bouche (trismus = tétanos) • lochies ayant une mauvaise odeur, douleurs au bas-ventre, avec ou sans fièvre (rétention de fragments de placenta, métrite) • abdomen toujours très proéminent, lochies ayant une mauvaise odeur, avec ou sans fièvre (rétention d'un jumeau) • douleurs le long dela veine d'unejambe ou d'une cuisse, avec fiè vre (phlébite puerpérale)

5 situations d'alerte pour le n ouveau-né Nous avons déjà vu que, dès l'expulsion de l'enfant, l'AS. devra s'occuper également de lui et pas seulement de sa m ère. Etant donné qu'il existe aussi pour le nouveau-né des situations d'alerte qui, si elles s ont négligées, peuvent aboutir à sa mort ou bien lui faire courir de gros risques, il est nécessaire que l'AS. connaisse 319


ces situations et sache comment întervenir efficacement. • Le nouveau-né ne respire pas (asphyxie). • Le nouveau-né ne bouge pas soit un bras, ~oit une jambe (fracture d 'un os suite à un traumatisme pendant l'accouchement). • Durant les 2 ou 3 premiers jours, gonflement des paupières d'un ou des deux yeux, avec pus et fièvre (conjonctivite blennorragique appelée aussi ophtalmoblennorrhée des nouveau-nés). C'est une complication grave qui peut causer la cécité. • Durant les 2 ou 3 premiers jours, mauvaise odeur et pus du cordon ombilical (infection du cordon). • Durant les jours suivants, raidissement du corps, convulsions, mâchoires serrées (tétanos) . Les mesures à prendre, de toute urgence, sont les suivantes: • E n cas d'asphyxie (l'enfant est livide), il faut stimuler la respiration tout d 'abord par des moyens simples, après avoir bien aspiré les mucosités de la bouche, de la gorge et du nez à l'aide de l'aspirateur. Ces mucosités ont pu pénétrer par les voies aériennes sup érieures et bloquer mécaniquement la respiration. En suite il faut donner quelques claques ou mieux de petits coups sur la plante des pieds (stimulation continue) en maintenant le nouveau-né la tête basse. Si malgré tout, l'enfant ne respire pas et il est pâle (ou bien s'il est pâle depuis le début) et non pas livide, il faut procéder d'urgence à la réanimation; après avoir aspiré les mucosités, on coupe rapidement le cordon ombilical entre les deux pinces Kocher, on enveloppe le nouveau-né dans une serviette propre et on le pose sur la table; on procède immédiatement à la respiration artificielle bouche à bouche {page 397) ou suivant toute autre méthode dont on possède une certaine e)(périencê. Pour la respiration bouche à bouche, il faut souiller délicatement avec la bouche bien ouverte dans les narines et dans la bouche de l'enfant pendant 1 à 2 secondes, jusqu'à ce que le thorax se soulève. On doit ensuite laisser l'air sortir pendant 1 à 2 secondes. Cette opération peut être répétée plusieurs fois pendant 10 320

à 15 minutes s'ille fa ut, avec une fréquence de 15 respirations par minute. Afin que les voies respiratoires soient libres , il faut renverser en arrière la tête du nouveau-né. Si le cœur bat lentement ou s'il ne bat pas du tout, l 'A. S. procèdera à la stimulation cardiaque en exerçant d e légères pressions sur la paroi antérieu re du thorax, au niveau de la moitié inférieure du sternum: 1 à 2 fois par seconde, en alternant éventuellement une respiration bouche à bouche après 3 à 4 stimulations du cœur. • Si l'on présume qu'il s'agit d'une fracture, due à un traumatisme obstétrique, de la clavicule, de l'humérus ou du fémur, il vaut mieux hospitaliser l'enfant. • n est important d'instiller quelques gouttes de collyre dans les yeux du nouveau-né tout de suite après la naissance, comme mesure de prophylaxie de l'ophtalmoblennorrhée. Toutefois , si l'hophtalmol.Jlennorrhée apparaît parce que le collyre n'a pas été administré, il faut intervenir immédiatement car c ette maladie est grave et peut causer la cécité. On doit injecter par voie intr amusculaire 500.000 unités de pénicilline et envoyer d'urgence l'enfant à l'hôpital. • De même en cas d'infection du cordon ombilical, il faut injecter par voie intramusculaire 500.000 unités de pénicilline. Le cordon doit être enveloppé dans une gaze stérile. • Le tétanos entraîne souvent la mort chez le nouveau-né. C'est seulement à l'hôpital, avec des soins très délicats et une alimentation artificielle à l'aide d'une petite sonde gastrique introduite par voie nasale, que l'on peut espérer sauver l'enfant. Il faut donc 1'hospitaliser immédiatement.

DANGERS AUXQUELS L'ENFANT EST EXPOSÉ PENDANT LES PREMIÈRES ANNEES DE SON EXISTENCE Pendant ses premières années d'existence, l'enfant qui n'a aucune expérience des dangers que présente le monde autour de lui, peut risquer de mourir si l'on ne s'occupe pas de lui ou b ien si ses parents ignorent les graves dangers qu'il peut courir. L'A .S. devra mettre les parents, et la mère surtout, au courant de ces dan-


5 risques d 'accidents mortels pour l'enfant 321


gers et préciser les mesures de prévention à observer.

5 risques d 'accidents mortels ou en tout cas avec des conséquences graves: • brûlures causées par un feu non surveillé ou par un récipient d'eau bouillante, d'huile bouillante, etc.; • empoisonnement par suite de l'ingestion de médicaments laissés à la portée de l'enfant, de mort-aux-rats, de produits phytosanitaires (parasiticides), de pétrole; • asphyxie causée par un brasier laissé allumé dans une pièce avec portes et fenêtres fermées; • étouffement avec un sachet en plastique que l'enfant aura enfilé sur sa tête pour jouer; • noyade ou fracture à la suite d'une chute dans un trou non gardé, une fosse d'aisances laissée ouverte, un puits avec une margelle de protection trop basse. Les mesures de prévention sont les suivantes: • Lorsque l'on a un enfant âgé de 1 à 3 ans chez soi, il faut toujours faire très attention au feu et aux casseroles sur le feu. À l'aide de briques et de ciment ou bien de pierres et de ciment, on peut construire un foyer sûr, fermé et surélevé. n ne faut jamais laisser un enfant seul chez lui lorsqu'il y a des casseroles ou d'autres récipients contenant des liquides bouillants. • li est dangereux de laisser traîner à la portée des enfants des médicaments, de la mort-aux-rats, des produits parasiticides et du pétrole. Les enfants peuvent les prendre, les mettre dans la bouche et en mourir. • Un brasier allumé produit de l'oxyde de carbone. C'est un gaz inodore, mais très dangereux soit pour les adultes que pour les enfants. n ne faut jamais laisser un brasier allumé dans une pièce avec les portes et les fenêtres fermées parce qu'un tel danger est mortel et toute la famille peut être asphyxiée. 322

• Si un enfant respire en jouant avec la tête enfilée dans un sachet en plastique, il consomme tout l'oxygène nécessaire à la respiration; l'enfant peut mourir étouffé en quelques minutes. Par conséquent il ne faut jamais laisser les sachets en plastique à la portée des enfants. • n ne iaut jamais laisser des trous pleins d'eau, des puits ou des fosses d'aisances ouverts et non surveillés. Il suffit d'un moment de distraction pour que l'enfant y tombe et se noie. Les trou s doivent être comblés, les puits protégés par une margelle et un couvercle et les fosses d'aisances fermées par une trappe en ciment ou en pierres.

10 MALADIES DANGEREUSES PENDANT LES 5 PREMIÈRES ANNÉES D'EXISTENCE

Nous fournissons ci-après la liste de 10 maladies importantes qui peuvent affecter l'enfant durant les premières années de son existence , avec des conséquences graves, et pour lesquelles l'A.S. assurera la prévention, en éduquant les mères et en prenant en temps opportun toutes les mesures prophylactiques nécessaires.

Diarrhée (voir également page 176) C'est la cause la plus fréquente de la mort des enfants au cours des premières années de vie, dans la plupart des pays chauds. La diarrhée peut causer la mort d'un enfant robuste en quelques jours et même en quelques heures. L'enfant qui a la diarrhée perd beaucoup d'eau et beaucoup de sels minéraux; si les selles liquides deviennent très fréquentes - surtout si elles sont accompagnées de vomissements -l'enfant peut mourir de déshydratation, terme qui signifie justement manque d'eau. Afin de se rendre compte si un enfant est en état de déshydratation initiale, modérée ou grave, l'AS. doit observer les signes cliniques suivants:


signes cliniques

formes initiales et ltlodérées

formes graves

état général

discret, m ais agitation et soif

grave, enfant trop faible pour boire, apathie puis coma

élastJCité

peu diminuée

très diminuée, mains e t pieds froids

pouls

rapide (plus de 140 pulsations à la minute)

rapide, petit et faible , puis imperceptible encas d 'état de choc

fontanelle

normale ou à peine affaissée

très affaissée

yeux

creux mais regard vif

t rès creux et regard terne

r espiration

normale

rapide et profonde

urine

normale

peu abondante puis anurie

dela peau

J

Maladies infectieuses Les enfants en Afrique risquent d 'attraper un grand nombre de graves maladies infectieuses: la rougeole , la poliomyélite, la diphtérie, la coqueluche, sont parmi, les p lus importantes. La rougeole (page 216), enp~iculier est une maladie d a n gereuse et fréquente; elle tu e chaque année des centaines de milliers d'enfants. Bien que n 'étant pas aussi répandu e, la poliomyélite est una maladie à craindre car elle paralyse et fait des sujets atteints des estropiés pour la vie (page 212). La diphtérie (pag e 178),est plus rare en Afrique au sud du Sahara, mais dans les régions où elle se manifeste, elle doit être considérée toujours d angereuse pour la vie de l'enfant. La coqueluche (page 174) est r e sponsable a ussi de plusieurs décès parmi les enfants en Afrique mais surtout de débilitations et complications au niveau de l'appareil respiratoire, avec répercus- · sions sur la s anté d u sujet atteint pendant tout le reste de sa vie.

Tuberculose (voir page 230) C'est une des m aladies infectieuses les plus graves. Elle est si importante que nou s lui avons consacré un paragraphe à part. L'enfant l'attrape au contact de sujets adultes vivants dans la même maison que lui et atteints par la tuberculose pulmonaire; en toussant et en crachant, ces a d ultes rép andent des microbes dans le milieu ambiant sans aucun égard pour la collectivité. Chez l'enfant, la tuberculose peut soit se manifester sous une forme pulmonaire, soit se localiser ailleurs (glandés, os, articulations, etc.); la méningite tuberculeuse est la forme la plus dangereuse.

Broncho-pneumonie due au froid

Paludisme (voir page 206)

C'e s t une autre cause très fréquente de mort chez les enfant s habitant des régions caractérisées par de grandes différences de tempé rature entre le jour et la nuit ou avec des saisons froides . L'enfant ne résiste pas au froid comme l'adulte parce que son organisme e st e ncore très délicat ; donc; s'il n'est pas bien couve rt, il peut lo mbe r malade et mourir.

De toutes les maladies parasitaires, c'est celle qui provoque le plus fréquemment la mort des enfants en Afrique. On calcule qu'à peu pr ès un million d'enfants meurent chaque anné e de paludisme dans ce continent. Elle est aussi une fréquente cause d'avortement chez les femmes enceintes, ou bien les enfants naissent avec un poids inférieur à la l10rmale, c 'est-à-dire faibles et moins résis323


tants qu'un enfant normal.

Ascaridiase (voir page 168) C'est une des venninoses intestinales qui frappe le plus fréquemment les enfants. Les ascaris sont des vers qui se nourrissent en soustrayant directement les aliments de l'intestin de l'hôte. Les enfants parasités ont donc une croissance limitée par rapport à ce qu'ils mangent; ils ont souvent un gros ventre proéminent et souffrent de douleurs fréquentes à l'abdomen. Si les ascaris atteignent l'estomac, ils peuvent provoquer des vomissements et être ainsi expulsés à l'extérieur. Les enfants sont infestés en avalant les œufs microscopiques du parasite, ce qui arrive facilement en se mettant des doigts sales dans la bouche ou bien en buvant de 1' eau ou en mangeant des aliments souillés ou même de la terre. Ankylo sto miase (page 166) C'est une autre parasitose due à des helminthes, elle aussi très fréquente en Afrique. Bien que plus petits que les ascaris, les ankylostomes sont encore plus dangereux parce qu'ils se nourrissent de sang. ils vivent accrochés à la muqueuse de l'intestin de l'enfant et provoqUent des petites blessures d'où ils sucent le sang. Les enfants s'infectent en marchant pieds nus sur des sols contaminés par des excréments humains. Une fois parasités, les enfants souffrent de brûlures d'estomac, sont très fatigués et peuvent devenir très pâles et anémiés En cas d'infection par un gran nombre d'ankylostomes, l'enfant peut même mourir. Scbist osomiase ou Bilh arziose (page 218) C'est une parasitose grave. Elle provoque des troubles du foie, de l'intestin, de la vessie ainsi que l'anémie. Elle peut même mener à la mort. Les enfants sont les plus atteints.Ils s'infectent en jouant dans l'eau de fossés, d'étangs ou de ruisseaux où vivent les mollusques qui transmettent cette maladie. Malnut rition Ce n'est pas une maladie infectieuse, mais elle aussi peut causer la 324

mort. La principale conséquence est une mauvruse crmssance de l'enfant qui, de ce fait, n'oppose qu'une faible résistance aux infections. Elle est due à plusieurs causes (voir page 67) qui mènent toutes au même résultat: ingestion d'une quantité insuffisante d'aliments, surtout de protéin.es. L'enfant y est particulièrement sensible car, au contraire des adultes, il a un grand besoin de substances qui assurent la croissance de son organisme.

Aném ie Elle peut être due à différentes causes. Les plus fréquentes sont: une quantité insuffisante de fer dans les aliments et les maladies parasitaires (surtout paludisme, ankylost omiase, bilharziose). L~ sujet anémié est très pâle, il oppose peu de résistance aux infections et se fatigue très facilement.

10 ACTIONS PRÉVENTIVES CONTRE LES MALADIES PENDANT LES 5 PREMIÈRES ANNÉES DE VIE

Prévent ion d e la d ia rrh ée La meilleure prévention de la diarrhée est la propreté et l'hygiène scrupuleuse du milieu où l'enfant vit. Là où le puits de l'eau à boire est toujours propre, là où les personnes utilisent toujours les cabinets et ne laissent pas d'excréments dans le milieu où ils vivent, là où les ordures sont toujours enterrées ou brûlées et donc n'attirent pas les mouches {principaux vecteurs des microbeSi qui causent la diarrhée), là où les aliments sont protégés de la contamination des mouches, des blattes et des rats, les diarrhées n'existent p as. Mais les conditions d'hygiène de l'habitat sont souvent tout autres. L'AS. doit donc assurer 1' éducation sailltaire de la collectivité à cet égard, mettre sur pied le Comité responsable de la santé dans le village et, en collaboration avec ce Comité, prendre des initiatives concrètes d'assainissement de l'habitat, surtout en ce qui a trait aux trois principaux chapitres liés au problème de la diarrhée:


PrĂŠparation de la potion pour la rĂŠhydratation orale 325


l'eau, les selles et les ordures. Entre-temps il doit savoir reconnaître les premiers signès de la déshydratation, dès qu'un cas de diarrhée se présente, et organiser la prévention de la déshydratation gr.ave quand il est encore temps. Nous avons vu le tableau récapitulant les signes cliniques qui permettront à l'AS. de comprendre quand la déshydratation est seulement initiale, limitée ou bien grave. Cette distinction est importante parce que, dans les deux premiers cas, il est presque toujours possible de sauver l'enfant en ayant recours à la réhydratation orale faite d'urgence dans le village. Par contre, en cas de déshydratation grave, l'enfant doit être transporté d'urgence à l'hôpital pour que l'on puisse tenter de le sauver par réhydratation nasa-gastrique ou intraveineuse. Voyons avec plus de précision les actions que l' A.S. doit entreprendre à ce sujet. L'A.S. doit enseigner à toutes les mères de la collectivité: • • • • •

quelles sont les causes de la diarrhée; ce qu'est la Çléshydratation et quels en sont les dangers; quels sont les signes cliniques de la déshydratation; comment on prépare et comment on administre la potion contre la déshydratation.

La potion contre la déshydratation est un médicament que chaque mère peut préparer chez elle de façon très simple. Il suffit d'avoir de l'eau potable, un peu de sel, un peu de sucre et éventuellement un peu de bicarbonate et une demi-orange {pas indispensable). La potion se prépare de la manière suivante: faire bouillir un litre d 'eau, ôter du feu et ajouter deux cuillerées à soupe de sucre (ou bien un peu moins d'une poignée si l'on n'a pas de cuiller), une pincée de sel, une pincée de bicarbonate (si l'on n'a pas de bicarbonate, mettre deux pincées de sel). On p eut mesurer le sel non pas par "pincées", mais avec une cuiller à café; une pincée équivaut à un tiers d'une cuiller à café. Si l'on a une demi-orange, en verser le jus dans la potion, lorsque elle est tiède ou froide. Administrer la potion à l'enfant à l'aide d'une cuiller à café ou, si l'on n'a pas de cuil326

1er à café, avec une feuille bien propre. S'il y a urgence, l'E.G. étant grave, c'est mieux donner à l'enfant de l'eau bue habituellement dans le village, en attendant que l'eau soit bouillie. L'AS. doit enseigner la préparation de cette potion à toutes les mères de la collectivité; il po1:1rra ainsi sauver la vie d'un grand nombre d'enfant . Chaque fois que les parents observeront chez leur enfant des selles diarrhéiques - même s 'il est appare1pment en bonne santé- ils devront se rappeler que la déshydratation peut commencer à leur insu, puis s'aggraver rapidament; ils devront donc préparer la potion et la donner à l'enfant . Le liquide doit être administré sans interruption à raison d'une cuillerée chaque minute environ ou chaque demi-minute, pendant plusieurs heures. Il faut que la mère ou le père s'installent au chevet du malade et le nourrissent à la cuiller comme nous venons de le préciser, patiemment, sans forcer l'enfant à boire trop, car cela pourrait le faire vomir. Si l'enfant vomit, il faut insister en continuant à administrer la potion à petites doses. Si la mère allaite l'enfant, elle peut continuer à lui donner son lait, mais jamais de lait artificiel. Si l'enfant continue à vomir, on peut introduire le liquide à l'aide d'une petite sonde dans l'estomac en passant par le nez (page 400), mais il vaut mieux que ceci soit fait à l'hôpital. Si la déshydratation est grave, il faut transporter l'enfant à l'hôpital pour procéder à la réhydratation intraveineuse (page 400) ou à travers le péritoine. Pendant le voyage jusqu'à l'hôpital, il faut continuer à essayer de donner la potion à la cuiller, si l'enfant est capable de la boire. Au cas où l'AS. voudrait préparer la potion P<?Ur l'infirmerie ou le petit hôpital de la collectivité afin de l'avoir à disposition en cas de diarrhée, sa composition exacte est la suivante: Eau bouillie 1 Chlorure de sodium (ou sel de cuisine) 3,5 Bicarbonate de soude 2,5 1,5 Chlorure de potassium Glucose (ou sucre commun) 20

litre grammes grammes grammes grammes


Si l'on ne dispose pas de chlorure de potassium, ')n peut utiliser le jus d'orange qui contient un peu de potasse (toutefois cela n 'est pas indispensable) . Alors que les sels remplacent ceux que l'enfant a perdu avec la diarrhée, le sucre facilite l'absorption intestinale tant des sels que de l'eau et assure aussi un certain apport nutritif (aliment énergétique).

Prévention des broncho-pneumon ies L'A.S. devra expliquer aux mères que les enfants ont des e xigences différentes de celles des adultes parce qu'ils sont plus délicats et pas encore habitués à se protéger du froid. S'il y a une couverture dans la maison, elle devra être réservée aux e nfants pendant les nuits froides. En cas de broncho-pneumonies, l'AS. doit la soigner urgemment avec des antibiotiques ou avec des sulfamides. Pré v ention des maladies infectieuses La meilleure arme de prévention des maladies infectieuses - sans oublier l'importance des mesures d'assainissement du milieu- est la vaccination. L'A.S. devra éduquer les populations à ce sujet en suivant les directives des campagnes nationales de vaccination. Il faut expliquer aux parents que, pour certaines maladies comme la rougeole et la poliomyélite, la vaccination est le seul moyen vraiment efficace pour empêcher la maladie. On pourra citer l'exemple de la variole qui a disparu aujourd'hui grâce à la vaccination. Certaines vaccinations sont souvent organisées à l'échelle nationale pendant des campagnes de masse et leur exé cution est confiée à des équipes mobiles spécialisées. Dans ces cas, l'AS. devra uniquement sensibiliser la population et apporter son aide lors du passage des équipes. D'autres fois, par contre, c'est l'A.S. qui garde un certain nombre de doses des vaccins d'usage courant et qui est responsable des vaccine:::ions. Nous sommes d'avis qu'aucun AS. ne procède à des vaccinations tout seul s'il n'en a pas effectuées auoa ravant sous la surveillance d'une personne p lus expert e ; nour; nous limitons d onc ici à fournir quelques conseils comme a ide-mémoire. A la page 436, nous donnons un schéma de calendrier des vaccinations et les contre-indications correspondantes.

Dans n'importe quel pays du monde, le système des vaccinations requiert une chaîne de froid parfaite. Autreme nt dit, depuis le moment où il est fabriqué jusqu'au moment de son utilisation, le vaccin doit être conservé en réfrigérateur à une température de 2° à 8° C. pour certains vaccins (DTCoq, DT, Tétanos, BCG, anticholérique, etc., diluants divers) ou bien en congélateur, à une température inférieure à 0° C. (pour l'antipolio et le vaccin contre la rougeole) . S'ils doivent être transportés, les vaccins doivent être contenus dans des récipients thermostatiques spéciaux. Une augmentation de la température supérieure à 10° C. annule le pouvoir des vaccins en très peu de temps: 2 semaines pour le BCG, 4 joo.rs pour le DTCoq, 1 jour pour l' antipolio et 1 heure pour le vaccin contre la rougeole. Procéder aux vaccinations avec un vaccin demeuré pendant des jours ou des semaines dans un local non réfrigéré (aéroports, entrepôts, camions, réfrigérateurs électriques avec inter~ption de courant prolongées) voudrait dire tromper les populations. Une des raisons pour lesquelles, dans bon nombre de pays, des enfants vaccinés contre la rougeole ou la poliomyélite ont contracté ces maladies par la suite, est que ces vaccins étaient devenus inactifs parce que la "chaîne de froid" avait été interrompue. il ne faut pas oubliel que le fait de remettre en réfrigérateur un vaccin inactif ne signifie pas le rendre à nouveau actif. Il est tout aussi important que le vaccin soit toujours valable: par conséquent, contrôler toujours la date d'échéance indiquée sur l'emballage. Se rappeler que les ampoules des vaccins ne doivent jamais être laissée s au soleil, êtrè ouvertes pour être utilisées les jours suivants; les vaccinations ne doivent jamais être effectuées avec des seringues e t des aiguilles trempés dans un antiseptique : tout le matériel doit être stérilisé à la chaleur (autoclave ou récipient sous pression ou ébullition) et non pas à l'alcool, au cétavlon etc. Pour le dosage et le mode d 'administration, il suffit de suivre le s instructions fournies dans les boîtes des différents vaccin s . En cas de vaccinations de masse, il ne faut pas oublier- en prévision du grand nombre de personnes venant se faire vaccine r - de bien organiser le parcours des patients dans les locaux, a vec un 327


service d'ordre efficace à l'entrée et à la sortie, en faisant appel, le cas échéant, à des volontaires, au personne! scolaire, etc., pour éviter que les locaux se remplissent de monde sans ordre ni disci~ pline, chose fatigante pour tous.

Prévention de la tuberculose Pour entreprendre une action utile de prévention de la tuberculose, l'A. S. pourra agir de la manière suivante: expliquer aux populations comment la tuberculose se transmet, comment les enfants sont particulièrement réceptifs et comment cette maladie peut être grave chez eux; surveiller les cas connus de tuberculose dans les collectivités afin que ces personnes effectuent les traitements et respectent les règles d'hygiène; pour tous les cas suspects (toux depuis plus de 3 semaines, fièvre et amaigrissement), procéder à l'examen des crachats; éloigner les enfants des personnes atteintes de tuberculose pulmonaire qui ne se soignent pas régulièrement, car elles sont très dangereuses pour eux (émission de bacilles par la toux, par les crachats, par l'haleine). Prévention du paludisme Les actions de prévention du paludisme que l'A. S. pourra mettre en œuvre sont les suivantes: organiser des équipes de travailleurs volontaires pour combler les trous et les flaques; assainir les petites zones marécageuses à proximité des habitations· en creusant des canaux et en plantant des arbres; élimmer de toute la zone les tessons de bouteille, les vieilles boîtes de conserve, les vieux pneus de voiture et tous autres récipients abandonnés qui, avec la pluie, se transforment normalement en foyers de développement pour les larves des moustiques; couper les herbes tout autour des maisons (les moustiques adultes s'y réfugient pendant le jour); enseigner aux populations l'importance de la moustiquaire (le cas échéant, suggérer de tisser le tissu de la moustiquaire sur ,place); faire cueillir des fleurs de pyrèthre (facile à cultiver) et les faire brûler dans les cabanes pour éloigner les moustiques; chercher avec la population d'autres plantes pouvant être utilisées dans ce même but ou d'où il est possible d'extraire des substances à appli328

quer sur la peau comme répellents antirnoustiques; expliquer aux mères l'importance de la prophylaxie à base de chloroquine et s'organiser pour recevoire régulièrement de la part du Bureau Sanitaire Régional la quantité de chloroquine servant à assurer la prophylaxie au moins des enfants.

Prévention de l'ascaridiase La prévention de cette parasitose est en relation étroite avec l'assainissement du milieu et avec l'hygiène de l'eau, des aliments et des mains. Toute action 'éducative devra concerner l'ensemble de la collectivité et être fondée sur des initiatives concrètes et à long terme: construction de puits rationnels et maintien de ces puits dans des conditions d'hygiène parfaite, construction et entretien des latrines, fabrication locale de savon, habituer les enfants à se laver les mains avant chaque repas. Prévention de l'ankv1ostomiase Elle est liée ène aussi ·à l'assainissement du milieu ambiant et plus particulièrement au problème des latrines. Quand toutes les familles feront leurs besoins dans des latrines construites et entretenues de façon hygiénique,l'ankylostomiase disparaîtra. Donc il est nécessaire de prendre des mesures concrètes et d'associer ce problème au précédent. Pour l'ankylostomiase plus particulièrement. il peut être utile aussi d'attirer l'attention de la collectivité sur la nécessité de porter des chaussures pour protéger les pieds des enfants; elles pourront être ranriquées sur place à l'aide de vieux pneus ou de peaux d'animaux. Mais ce problèmé ne doit pas détourner l'attention du problème principal, qui est celui de la construction des latrines. Il sera toujours utile, si possible, d'utiliser un petit microscope dans un but éducatif et démontratif, ce qui permettra de montrer à la population comment sont faits les œufs des vers, les larves , etc .. Prévention de la bilharziose C'est une des tâches les plus difficiles. L'A.S. devra commencer par expliquer le cycle de la vie du parasite, montrer les mollusques


qui le transmettent (demander l'aide des services sanitaires pour leur identification) et exposer les modes de contamination. Puis, avec la collectivité, il devra mettre sur pieds les actions de luttê contre la parasitose: empêcher que les enfants aillent jouer dans les eaux contaminées, faire utiliser les cabinets surtout par les enfants, détruire la végétation sur les rives des lacs et des étangs pour que les mollusques qui transmettent le parasite ne puissent pas s'y installer, rechercher la présence dans la zone de plantes ou de poissons ennemis de ces mollusques. On a déjà cité qu'en Éthiopie, on a découvert qu'en presénce de saponaires, des plantes utilisées par les femmes depuis des siècles pour laver le linge, les mollusques ne peuvent pas vivre. Dans d'autres pays, on utilise des variétés spéciales de poissons, comme les gambusies et les tilapies, ou bien des volatiles comme les canards qui mangent les mollusques. Toute observation à ce sujet a son importance. Il faut donc sensibiliser la population à ce problème. Il est bon de sensibiliser aussi les guérisseurs traditionnels et les herboristes, de leur demander un avis, de les encourager à rechercher des médicaments naturels pouvant être utilisés contre la bilharziose.

Pré ve nt ion de la malnutrition Comme nous avons déjà eu l'occasion de le préciser dans le chapitre sur la Nutrition (page 67), la meilleure action de prévention de la malnutrition consiste à accroître la production des aliments, à améliorer la situation économique des collectivités et une juste distribution des terres à cultiver. Le problème est donc très vaste et intéresse les secteurs de l'agriculture, de l'élevage et de l'industrie et, naturellement, le secteur médical proprement dit. Toutefois, l'AS. peut prendre quelques initiatives qui, même de faible portée en apparence, pourront.exercer une action très utile en profondeur dans la lutte contre la malnutrition. Voici, dans la pratique, les principales directives pour ses interventions.

• Action au sein des familles Etant donné que l'enfant passe les premières années de sa vie au sein de sa famille, celle-ci - et plus particulièrement le père et la mère ou, pour les orphelins, les oncles, et les grands-parents - est

la principale responsable de sa nutrition. L'AS. devra donc: - Expliquer aux parents l'importance d'une alimentation équilibrée, c'est-à-dire composée d'aliments nutritifs, énergétiques et de protection chaque jour. n ne suffit pas de remplir le ventre de l'enfant uniquement de manioc ou de farine de maïs ou de farine de millet ou de riz, mais il faut donner chaque jour à l'enfant une variété d'aliments qui lui permettront de grandir, d'être robuste et de se défendre contre les maladies. Leur expliquer que la période la plus difficile pour l'enfant, sur le plan nutritionnel, est le sevrage. Au moment du sevrage, l'enfant a besoin d'une alimentation particulière (voir page 62) à base de bouillies et de soupes préparées exprès pour lui; il ne peut pas commencer à manger des aliments pour adultes, du jour au lendemain, immédiatement après avoir cessé de têter sa mère. Les aliments qui lui sont destinés doivent être réduits en miettes, certains (haricots, lentilles, fèves) doivent être préparés en purées ou écrasés; tous ces aliments doivent toujours être bien cuits. Les fruits doivent être bien mûrs et réduits en bouillie à l'aide d'un couteau ou d'une fourchette. Le tout petit enfant doit aussi être le premier à manger, dans son assiette ou dans un autre récipient (en bois, dans une petite calebasse) qui lui est réservé; en effet, ayant un estomac encore trop petit et une toute petite main, il finirait par ne pas manger assez s'il devait rivaliser avec les adultes et prendre ses aliments tout seul dans un récipient commun, en même temps que les antres membres de sa famille. Expliquer que l'enfant doit être nourri quatre fois par jour au moins, àvec deux repas complets et deux autres repas à base de fruits . Le mieux serait qu'il ait cinq repas par jour, trois complets et deux à base de fruits. Expliquer que les aliments doivent être hygiéniquement préparés avec des mains propres (eau et savon) et en faisant très attention aux mouches (risque de diarrhées). Mais il ne suffit pas d'expliquer seulement. n est important surtout organiser des démonstrations pratiques pour les mères: en petits groupes ~lle.s doivent apprendre à preparer les aliments de sevrage poùr leurs enfants, dans un premier temps en observant et ensuite en faisant 329


avec leurs propres mains.

• Action au sem des collectivités infantiles Après avoir appris à marcher et être devenu ainsi indépendan.t , l'enfant passera la plus grande partie de son temps dans des collectivités infantiles (crèches ou jardins d'enfants). C'est donc là que l'AS. pourra combattre efficacement la malnutrition en organisant une cantine scolaire, une à deux fois par jour, afin de pallier les carences (\limE;}ntaires qu'il aura pu constater au sein des familles. C'est surtout pendant les saisons de maigres récoltes, alors que l'alimentation devient difficile pour tout le village, que les enfants de 2 à 6 ans souffrent les premiers de la carence alimentaire. Il sera donc indispensable d'organiser pendant la bonne saison quelques réserves alimentaires destinées aux enfants (et il en est de même pour les femmes enceintes et pour celles qui allaitent) et de mettre sur pied pendant la mauvaise saison un service de cantine pour les enfants avec ces réserves. L'AS. devra penser à faire construire dans ce but un petit dépôt (attention aux rats, aux vols, aux favoritismes et aux abus de la part de per-sonnes malhonnêtes) ainsi qu'une cuisine, en partageant les décisions et les responsabilités avec les représentants politiques du village (Comité). S'il n'est pas possible de f~ire fonctionner la cuisine toute l'année, elle d e vra fonctionner au moins pendant les mauvaises saisons. • Action au sein de la collectivité Afin de parvenir à l'objectif indiqué dans le précédent paragraphe, l'A.S. devra organiser de nombreuses réunions avec les responsables politiques du village e t avec toute la collectivité; au cours Cie ces réunions, le problème sera amplement débattu, toutes les explications scientifiques nécessaires seront fournies et le cas échéant, on demandera l'app~i des aut res autorité s sanitaires de la région. Ce ne sera pas là une tâche aisée, mais il est indispensable d'entreprendre une telle actiOJ?- si l'on veut a ccomplir un_progrès réel dans la lutte contre la malnutrition infant ile. La constance, le choix des thèmes adéquats, l'honnêteté de l'AS. ainsi que sa 330

ternie convinction quant à une action politiquement et scientifiquement juste auront toutefois le dessus sur l'ignorance, sur les égoïsmes, sur les traditions liées au passé et dépassées. Afin que la collectivité infantile soit autonome, c'est-à-dire indépendante des ravitaillements extérieurs qui pourraient aussi être très irréguliers, l'action la plus efficace que l'A. S. pourra-organiser s~ra la création, toujours avec l'appui et la responsabilité partagée des représentants politiques de la collectivité, d'unjardinpotager réservé au ravitaillement des enfants, entre 2 et 6 ans.

Jardin p o tager Ce jardin potager devra produire surtout des substances de protection (vitamines) et de construction (protéines). Il sera placé sous la responsabilité du Comité du village; son entretien sera assuré non seulement par les écoliers, mais par des membres de la collectivité qui auront été désignés et qui y travailleront à tour de rôle; il sera permanent. Il devra être placé, si possible, à proximité du jardin d'enfant et près d'une réserve d'eau '(puits, citerne, fleuve ou lac) afin que l'on puisse arroser les légumes. Pour la création de ce jardin potager, il est conseillé à l'AS. de demander l'avis des personnes les plus compétentes en la matière dans le village ou bien l'aide des techniciens du Ministère de l'Agriculture, afin de pouvoir varier tant les cultures que les techniques agricoles en fonction du climat, du type de terrain, des traditions locales. Quoi qu'il en soit, nous fournissons ci-après quelques directives qui, adaptées aux conditions locales, pourront servir à l'.A.S. dans son travail d'organisateur et de promoteur. Le jardin potager devrait avoir une superficie de près de 2500 m2 pour une collectivité Cie 50 enfants, c'est-à-dire s'étendre sur un rectangle de terre de 65 x 40 m. Il devrait se trouver en plaine, ou bien légèrement en pente, et à l'abri des vents les plus violents grâce à une haie ou à une palissade. La haie doit être épaisse et dotée d'une porte grillagée qui pourra être fermée pendant la nuit et empêcher l'accès aux chiens, aux cochons ou aux autres animaux. Le jardin potager comprendra six sections:


1

.)ardin potager 1. potager, 2. fosse à fumier, 3. verger, 4. pépinière, 5. dépôt des outils, 6. poulailler ou clapier, 7. fosse à brûler, B. puits 331


• le potager proprement dit • la fosse à fumier ele verger • la pépinière • le dépôt des outils • le clapier et le poulailler.

Le potager proprement dit devra être à son tour divisé en 5 parties, destinées aux cultures suivantes: • légumineuses: arachides, haricots, fèves, petits pois, etc.; elégumes verts: salades de différentes sortes, chou pommé, chou-fleur, épinards, bette, céleri, basilic, persil, amarante, etc.; • plantes à fruits, à bulbes ou à racines: tomates, oignons, ails, carottes, aubergines, courges, etc.; . • plantes à tubercules: patates douces, pommes de terre, taros, ignames, etc.; • plantes médicinales: chrysanthèmes (dont les fleurs séchées et brûlées ont un certain effet contre les moustiques); camomille (très utile pour les tisanes contre les coliques intestinales des enfants, pour les compresses oculaires en cas de conjonctivites et d'orgelets, pour compresses humides en cas de crises d'eczéma, d'hémorroïdes, pour lavages intestinaux émollients, etc.); citronnelle (utilisée aussi en tisanes et possédant des propriétés antimoustique); menthe'(excellente en tisane pour1es douleurs d'estomac); autres plantes, suivant les conseils des. herborist es locaux. Les plantes médicinales à cultiver ne devront pas être vénéneuses et seront destinées au traitement des maladies courantes. Etant donné que toute criTtur~ intensïve appauviifle so1, il faudra prévoir l'assolement des différentes cultures, chaque année, dans les différentes sections du jardin potager. Ainsi, on plantera, au cçmrs de la première année, des légumineuses dans la première plate-bande, des légumes verts dans le deuxième, des plantes à 332

fruits dans la troisième, des tubércules dans la quatrième, etc.; mais la seconde année on plantera des tubércules dans la première, des légumineuses dans la deuxième, des légumes verts dans la troisième, des plantes à fruits dans la quatrième, et ainsi de suite P.n alternant les cultures chaque année. À proximité du jardin potager, il faudra creuser une petite fosse (d' 1 mètre sur 1 mètre et d'une paume de p rofondeur) pour y brûler les plantes malades et les mauvaises herbes arrachées des platesbandes. La cendre obtenue pourra être utilisée directement dans les plates-bandes du jardin potager ou bien mélangée au terreau et aux feuilles mortes dans la fosse à fumier afin d'augmenter la valeur nutritive'du fumier (voir le paragraphe suivant).

Fosse à fumier - Tout comme les animaux et tout comme l'homme, les plantes se nourrissent de substances diverses pour pousser e t produire. Ces substances, en plus de l'énergie solaire, de l'oxygène de l'air et de l'eau de pluie, proviennent du sol et sont absorbées par leurs racines. Si le t errain est pauvre, la plante sera chétive et maladive ; si le terrain est riche, la plante poussera vigoureuse et robuste. Etant donné que, dans un jardin potager, les plantes sont nombreuses et exploitent le terrain sans interruption, il faut penser à amender artificiellement la terre par de l'engrais. Il existe des engrais animaux (déjections de bovins, d'ovins, de poules, de lapins, etc., e xcréments humains dûment fermentés), des engrais végétaux (feuilles mortes, autres déchets végétaux) et des engrais artificiels (sels minéraux, expressément composés par des entreprises spécialisées). D'ordinaire il est difficile rl.'obtenir des engrais de ce dernier type car ils sont chers et réservés aux grandes cultures agricoles, donc nous n'en parle rons pas. Par contre, il pourrait être possible d' avoir des engrais animaux. Dans ce cas, ce sera une très bonne chose d'en tirer parti et de fumer abonda~­ ment le terrain aussi bien à la création du jardin potager qu'au début de chaque année, lors du piochage initial avant les semailles. Mais s'il n'est pas possible d'obtenir cet engrais, un excellent système consiste à utiliser l'engrais végétal qui peut être obtenu, dans le jardin potager même, des déchets végétaux dérivant du


tr:avail de la terre et de la production. La fosse à fumier sera installée dans un coin du jardin potager, entre 4 pieux, avêc les proportions suivantes: 1,50 x 2 mètres de base sur une hauteur de 1 mètre. On y entassera au fur et à mesure toutes les mauvaises herbes et les feuilles sèches, les pelures de fruits et tout autre déchet végétal par couches d'une paume environ, alternées à des couches de terre d'environ deux doigts d'épaisseur. La terre doit être bat tue à la pelle pour rendre plus compacte la couche des végétaux. S'il pleut beaucoup, la fosse à fumier doit être protégée par un auvent ou bien à l'aide de quelques feuilles de plastique maintenues en place par des pierres. Une fosse à fumier de ce genre permettra d'obtenir, en 2 à 3 mois, un excellent terreau.

Verger - Le verger scolaire a pour but d'assurer aux enfants le ravitaillement en fruits pendant toute l'année, ou du moins pendant une bonne partie; on devra accorder la préférence aux arbres fruitiers à production abondante, avec des fruits riches en vitamin es et en sels miné·r aux. Etant donné que les arbres fruitiers ne produisent qu'au bout de un à deux ans, la création du verger devra être étudiée suivant une perspective à long terme, d'après les conseils des paysans experts et avec l'aide des techniciens du Ministère de l'Agriculture. Le verger devra comprendre, par ordre de préférence, les plantes suivantes: agrumes (oranges, mandarines, citrons, pamplemousses), papayes, ananas, avocats, goyaves, bananes; dans les régions où d 'autres fruits poussent (raisin, figues, abricots, prunes, pèches, poires, pommes, etc.), on aura l'embarras du choix, l'important est d'assurer la récolte pendant le plus grand nombre de mois possible. Bien que la mangue soit un fruit excellent, nourissant et riche en vitamines, elle ne doit pas être plantée dans un verger scolaire car sa croissance est trop lente e~ parce que son ombre couvre une zone trop vaste. Cet arbre doit donc être réservé à d'autres zones du village; l'A.S. doit encourager sa plantation systématique dans tout le village, le long d'allées; avec le temps, ces arbres constitueront une source précieuse de nourriture ainsi que des zones d'om-

bre agréables pour toute la collectivité.

La pépinière - La pépinière est l'endroit où l'on sème les plantes les plus délicates avant de les planter définitivement dans les plates-bandes du jardin potager ou dans le verger. Elle doit être protégée du soleil trop fort par un auvent de roseaux ou de feuilles, et du vent par des haies ou d'autres systèmes de protection. L'ensemencement peut se faire soit dans des plates-bandes, soit dans des caissettes, soit dans des pots, des vieux bidons en tôle ou des récipients analogues. Si l'on opte pour ce type d'ensemencement, il est conseillé de prévoir sur le fond des caissettes ou des pots une couche de gravier et une couche de feuilles sèches, sur lesquelles on versera la terre par couches. La culture des petites plant es dans la pépinière doit être confiée à une personne compétente, déjà experte en m a tière d'ensemencement. Dépôt- Le dépôt s ervira à garder tous les outil!j> nécessaires au travail de la terre, deux ou plusieurs seaux pour l'eau, quelques pots, des caissettes, des roseaux, des bâtons, et tout autre matériel utile pour les travaux dans le jardin potager. Ce dépôt peut être construit en bois, en roseaux ou en argile et roseaux ou en briques, suivant les disponibilités de l'endroit. Clapier ou poulailler- Si chaque Centre d'intégration nutritionn e lle pouvait disposer d'un .petit élevage de lapins ou de poules, cela représenterait une aide très importante pour la lutte contre la malnutrition. Les difficultés qui s 'y opposent sont nombreuses, mais souvent peuvent être surmontées. il est opportun donc de demander l'avis et l'aide des autorités régionales. Il ne faut pas oublier que le lapin est un animal facile à élever, qui se nourrit d'herbes des champs (tout ce que mange une chèvre peut être mangé par un lapin) et qui se reproduit 5 à 6 fois par an, vu que les femelles commencent la reproduction quatre mois à peine après leur naissance et qu'elles mettent bas 6 petits en moyenne chaque fois . Toutefois, comme tout élevage d'animaux, l'élevage du lapin pré sente des difficultés et des risques, ne serait-ce que le m a t ériel 333


pour construire les clapiers qUl n'est pas toujours facile à trouver. Les meilleurs clapiers sont en grillage métallique é lectrosoudé, montés sur pieds de manière que les déjections passent à travers les mailles du grillage et ne s'accumulent jamais à l'intérieur du clapier; ils sont dotés également d'une natte ou d'un auvent de protection. Mais on peut les construire aussi en bambou ou avec un autre type de bois. n y a aussi les risques représentés par les .animaux prédateurs (mangoustes, serpents, oiseaux de proie, chats sauvages, chiens) et par les maladies transmissibles (coccidioses, colibacilloses, clostridioses, myxomatoses, etc.). Etant donné que, pour la plupart de ces maladies,la prophylaxie par vaccination est possible, il est important d'avoir toujours l'avis des experts du Ministère de l'Agriculture, qui sont généralement favorables à appuyer des initiatives de ce genre, même dans un but expérimental. Il en est de même pour les poules où le danger d'épidé~ies causant la mort de l'élevage tout entier est encore plus fréquent. Les œufs des poules ont un grand pouvoir nutritif, tout comme leur chair. Mais, pour bien produire, les poules doivent être nourries de manière rationnelle (elles ont besoin elles aussi d'un régime équilibré); elles doivent vivre dans de bonnes conditions d'hygiène, dans d es abris protégés du soleil et de la pluie et hors de la portée des animaux prédateurs; elles doivent être vaccinées contre les maladies des volailles les plus fréquentes dans la région.

Prévention de l'anémie La meilleure prévention de l'anémie chez les enfants est représentée par l'administration de préparations à base de fer à toutes les femmes enceintes, surtout au cours des 4 derniers mois de la grossesse. Substance indispensa.Qle pour la formation des globules rouges dans le sang. le fer passera ainsi de la mère au fœtus, par la circulation placentaire, et l'enfant naîtra avec une bonne réserve de fer. Si l'on peut disposer de préparations à base de fer en gouttes, il est conseillé d'administrer du fer à petites doses, mais pen-

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dant plusieurs mois, à tous les enfants, même aux nourrissons. En outre, le fer doit être administré après les crises de paludisme et à tous les sujets ayant eu des vers intestinaux, plus particulièrement des ankylostomes.


8. ÉDUCATION POUR LA SANTÉ / , ' f du cation pour la santé, ou éducation sanitaire, est la phase préluninaire indispensable sur laquelle doit se fonder toute action de ttJt )d ecine préventive. lil l' A. S. veut réaliser au sein de la collectivité une œuvre de prévontion efficace, il devra être avant tout un éducateur sanitaire. ~o n s cela, son travail resterà superficiel et stérile. 01 1e ls sont les buts de l'éducation pour la santé? Quelles sont les 1IL' a lités qu'un éducateur sanitaire doit posséder pour effectuer un t1:wail profitable? Quelles sont les catégories particulièrement rét:optives auxquelles il devra s'adresser? Quel matériel didactique d e vra-t-il utiliser? Quelles erreurs pourra-t-il commettre au cours d e sa tâche? Nous essayerons de répondre brièvement à ces question, non par<.:c qu'il s'agit d'un chapitre peu important, mais parce que nous s ommes persuadés que l'éducation pour la santé s'apprend surLeut par la pratique, au contact de la collectivité, et non par la théorie. Ces quelques pages pourront servir d'aide-mémoire pour ceux qui en ont déjà étudié les principes fondamentaux, et d'encouragement pour ceux qui abordent ce thème pour la première fois. Rappelons toutefois que l'éducation pour la santé n'est pas une matière en soi, séparée du reste de la médecine; elle doit au contraire faire partie intégrale de toute activité médicale. À chaque instant, au cours de toute action curative ou préventive, nous pouvons et nous devons, si nous voulons que notre action soit efficace et durable, faire œuvre d'éducation pour la santé.

BUTS DE L'ÉDUCATION POUR LA SANTÉ

• Modifier le comportement et les habitudes de la collectivité, dans le but de protéger et d'améliorer l'état de santé de ses membres .

• Entraîner toute la population afin que chacun de ses membres, de spectateur passif devienne un participant actif intéressé. • Mobiliser et rendre responsables les individus et les groupes dans les· décisions qui intéressent la santé de la collectivité, les actions de lutte ou de gestion qui en découlent, ainsi que dp.ns l'évaluation des résultats. QUALITÉS FONDAMENTALES D'UN BON ÉDUCATEUR

• Aimer sincèrement la collectivité, les personnes que l'on veut éduqueL • Traiter toujours les individus avec affabilité et humanité, sans arrogance ni sarcasme. • Avoir énormément cie patience. • Avoir énormément d'énergie. • Ne pas être pédant, ni ennuyeux dans sa façon de parler; il faut savoir au contraire ajouter à ses propos un rien d'humour. • Utiliser toujours un langage simple, compréhensible pour l'interlocuteur, en partant d'exemples concrets et bien connus, pour passer ensuite à des aidées nouvelles. • Savoir planifier son temps, être ponctuel, éviter de perdre du temps, éviter les actions inutiles et dispersives. • Ne pas attendre que toute les instructions soient données par un Ministère mais participer à l'action sanitaire en prenant des initiatives à la base. • Avoir confiance en ses propres forces avant tout, et ne pas toujours se baser sur une aide supérieure pour entreprendre n'importe quelle action. • Savoir se mettre à la place des autres, c'est-à-dire savoir examiner les problèmes du point de vue des autres afin de comprendre les difficultés d'interprétation et de collaboration qu'ils peuve n t 337


• • •

soulever et prendre ensuite les mesures les plus appropriées pour les résoudre. Prévoir que tout changement dans les habitudes et dans les idées de la collectivité se heurtera nécessairement à une résistance; trouver par conséquent, chaque fois, le moyen de vaincre ces résistances . Ne pas oublier, dans l'enseignement que "ce que j'entends, je l'oublie; ce que je vois, je me le rappelle; ce que je fais, je le sais; ce que je découvre, je l'utilise". Savoir communiquer son enthousiasme à la collectivité dans laquelle on travaille. Savoir apprendre de la collectivité, avant de vouloir lui enseigner. Ne jamais mépriser la tradition, mais essayer d'en comprendre la signification profonde. Si quelques pratiques t raditionnelles sont dangereuses pour la santé, il faut les modifier, mais avec précaution, sans les critiquer: il est parfois préférable de les remplacer par de nouvelles pratiques afin que les anciennes soient spontanément abandonnées.

QUALITÉS FONDAMENTALES D 'UN MESSAGE ÉDUCATIF

• Correspondre à la verité scientifique. • Fournir une information complète, même si elle est donnée dans ses grandes lignes (ne laisser aucun point peu clair, confus ou mystérieux) . • Le message doit être exposé clairement et simplement, à l'aide de comparaisons prises dans la réalité locale et d'images familiè. res. • Le message doit être transmis dans le langage utilisé par la population, en évitant les mots trop difficiles. CATÉGORIES LES PLUS RÉCEPTIVES AU MESSAGE ÉDUCATIF

• les animateurs politiques. les milices populaires 338

• • • • •

les maîtres et maîtresses des écoles primaires et secondaires les enfants de 6 à 15 ans les femmes enceintes et les jeunes mères les militaires les malades de l'hôpital et du dispensaire

En réalité toutes les catégoires sont réceptives à condition que l'on sache bien tirer parti des arguments et des méthodes appropriées et bien organiser les collaborations et les programmes d'action.

QUELQUES MOYENS DIDACTIQUES SIMPLES À UTILISER EN ÉDUCATION POUR LA SANTÉ

En plus du matériel qui lui sera éventuellement envoyé par les autorités sanitaires (affiches, brochures, diapositives, films, etc.), l'AS. pourra se servir avec profit de certains moyens didactiques pouvant être réalisés sur place à peu de frais, pour illustrer et expliquer plus facilement à la collectivité les différents sujets.

• Affiches Faire une affiche n'est pas difficile. Ce qui est difficile, c'est de la faire bien, pour qu'elle soit efficace. Il ne faut pas vouloir en dire trop en une seule fois, ce qui en rendrait la lecture ennuyeuse; il faut écrire en gros caractères, faciles à lire même de loin, et soigner aussi l'aspect esthétique, c'est-à-dire ajou ter un dessin, des bandes de couleur, pour la rendre plus agréable. L'affiche doit être exposée dans un lieu bien en vue, très fréquenté, et où l'on peut s'arrêter aisément pour la lire. Elle perd de son efficacité si elle reste pendant plusieurs semaines au même endroit (sauf s'il s'agit d'un marché, d'un dispensaire, par exemple, fréquentés par des personnes différentes); il faudra donc renouveler souvent l'affiche ou changer d'emplacement.


• Journal mural Un journal mural, vu de loin, ressemble à une affiche, mais, vu de près, on découvre qu'il est composé d'un ensemble de petites images , didascalies, collages, etc., quelques unes fixes, d'autres changeables de manière à pouvoir varier les informations qu'on veut donner sur un argument considéré (pour une campagne de lutte contre les mouches dans une école, par exemple, les résultats quotidiens des mouches tuées dans chaque classe; le nombre de latrines réalisées ou autres initiatives prises par des ouvriers d 'une ferme ou d'une usine, etc.). Il en résulte un message plus complexe et specialisé, adressé à une catégorie spécifique de gens, message qui doit être mis-à -jour chaque semaine ou chaque 15 jours pour intéresse r les lecteurs périodiquement. Habituellement on expose le journal mural dans un local à l'abri du s oleil et de la pluie, sous un auvent ou dans une salle d'entrée. Les cate gories à qui on pourra a dresser ce type de message avec utilité sont: les écoliers , les malades d'un hôpital, les ouvriers d'une usine ou d 'une mine, les militaires d 'une caserne. Plus le journal mural sera agréable à regarder (entouré d 'un cadre e n couleurs, enrichi par des d essins ou des collages) et p lus il fixera l'attention des gens à qui le message est adressé. Pour garnir le journal mural et le rendre agréable on pourra utiliser soit des d essin soit des images découpées d'un magazine, d'une réclame, d'une vielle affiche ou recalquées d'un livre; on pourra y insérer des coupures de journal, de bandes déssinées en couleur, des didascalies découpées d es journaux ou y coller une fleur ou des feuilles etc .. Chercher de programmer le journal mural avec les gens mêmes à qui le message est adressé.

e n bois ou en carton, dont les dimensions sont visibles sur le dessin. Placé sur un chevalet ou sur une table devant un auditoire, il attire beaucoup plus l' attention des personnes qui écoutent que d e s imples feuillets ou des cartons accrochés a u mur, surtout si les spectateurs sont des enfants dont l'esprit est certainement plus curieux que celui d es adultes. Sa construction est simple et demande très peu de matériel: un vieux carto n ou une vieille caisse. Les dessins et les tableaux à exposer sont glissées au début de la séance dans une fente aménagée sur le côté, empilés les uns sur les autres suivant l'ordre choisi, et ensuite enlevés un à un progressivement au fur et à mesure que l'orateur expose son sujet (voir page 341).

• Kamis hibai Il s 'agit d'un petit théâtre (inventé au Japon, d'où son nom japonais) qui peut être utilisé pour montrer à des écoliers ou à un public de 20 à 30 personnes, ou plus, des tableaux, des dessins ou des histoires complètes illustrées. Il est constitué par une sorte de boîte

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• Calendrier d'é ducat ion sanit aire Il s'agit d'un calendrier normal auquel on a ajouté, pour chaque mois, un dessin évocatif d'un problème d'hygiène du milieu ou de lutte contre une maladie. Ce calendrier peut être réalisé soit à niveau central, imprimé c'est-à-dire dans une typographie par compte d'un Ministère, soit à niveau périphérique, dans une école par exemple, et constitué dans ce cas par peu de copies faites à la main. Chaque dessin doit être accompagné par un titre ou slogan bien choisi (par exemple, au dessous du dessin d'une latrine on peut écrire "Qui utilise la latrine, lutte contre les maladies") et par une explication simple et claire sur ce que le dessin veut communiquer. De cette façon 12 messages seront communiquées à la population, un pour chaque mois, et chaque message restera pendant un mois sur le mur où il sera affiché, le même pour tout le monde. Le calendrier doit être gai, en couleurs possiblement et il doit se rapporter à des arguments vraiment prioritaires, choisis avec attention après une discussion approfondie avec la population. Il ne suffit pas de distribuer les calendriers, une fois réalisés, ou de les coller au mur et penser d'avoir fait de l'éducation sanitaire, mais il faut aussi organiser un programme de discussions sur les messages donnés et d'initiatives pratiques liées aux besoins de la population pour rendre chaque mois les argoments plus vivants. • Flanellographe Il est constitué par un morceau de flanelle rectangulaire de 80x60 cm de côté (mais on peut adopter d 'autres dimensions) que l'on fixe , sur le mur à l'aide de 4 clous ou, de préférence, sur un contreplaqué ou sur un panneau en bois. Sur ce tissu, légèrement pelucheux, qui servira de toile de fond, on fixe aisément, par une légère pression, des morceaux d'une autre flanelle découpés selon des dessins que l'A. S. fera lui-même ou fera faire par un élève de l' école. Les dessins peuvent être également exécutés sur du papier, en couleu r, découpés et ensuite collés sur des petits morceaux de fla340

nelle ou de papier de verre qui adhèrent bien sur la flanelle du fond. On peut construire ainsi une scène avec beaucoup d'images, la transformer au fur et à mesure de l'explication, animant le dessin à volonté. Il faut bien préparer le matériel nécessaire avant l'arrivée du public, bien tendre la flanelle de fond et la placer légèrement en oblique pour que les dessins ne tombent pas. En plein air, il faut se mettre à l'abri du vent qui pourrait faire tomber les dessins. • Boite-à -images En collant des dessins sur des morceaux de carton ou sur des feuilles de papier épais et en les reliant avec une baguette de bois ou une bande de carton clouée ou collée le long du bord supérieur, on obtient un album d'}rnages. L'A. S. peut le feuilleter devant l'auditoire pour illustrer l'exposé du sujet qu'il se propose de traiter. L'album est placé sur une table ou sur une chaise, ou même par terre, s'il est de grandes dimensions. En cas de besoin, l'A.S. pourra écrire derrière chaque carton quelques mots relatifs au sujet traité, qu'il pourra lire sans que le public s'en aperçoive. Dans ce cas, il faut avoir soin d'écrire le texte non pas sur le carton correspondant au dessin, mais sur la partie p ostérieure du dessin précédent. Avec un peu d'habilité, on pourra lire le texte sans que le publics' en aperçoive, et paraître plus sûr de soi et plus expert qu'on ne l'est. Par la suite, la pratique aidant, il ne sera plus nécessaire de lire le texte. • Marionnettes et pantins Dans certains pays, on utilise pour l'éducation sanitaire des marionnettes ou des pantins de différentes tailles qui sont actionnés par une ou plusieurs personnes, et qui représentent sur un décor improvisé une histoire éducative donnée. Plusieurs méthodes - ru-



dimentaires, plus compliquées ou même raffinées- peuvent être employées pour les construire. Tout le corps, ou une partie seulement (tête et mains) peut être taillé dans le bois, selon les traditions locales africaines ou modelé en papier maché, tandis que le reste peut être fait de tissu ou de paille tréssée.

• Peintures murales Les peintures murales ou "muralès" sont constituées par des images dessinées en couleurs indélébiles sur une paroi externe d'un bâtiment public, executées par un ensemble de personnes (un groupe d'écoliers ou d'ouvriers, par exemple) sous la direction d'un artiste ou d'un professeur. Les peintures murales peuvent être uniques ou composées de plusieurs scènes en série successive, comme dans une grande bande dessinée. Elles doivent être spectaculaires, possiblement de grandes dimensions et avoir des couleurs attrayantes. Les muralès sont appropriés spécialement dans une école, une usine, une caserne, un centre de santé, un hôpital.

• Dances, drames, farces Tout en suivant la tradition africaine et en utilisant des techniques vieilles de plusieurs siècles, on peut réaliser par ces moyens, pour un vaste public, des spectacles d'éducation sanitaire très efficaces. Il serait d'un intérêt primordial de créer, avec l'aide des artistes locaux, des nouveaux masques représentant des personnages en rapport avec le domaine sanitaire, de les rendre populaires et de les intégrer ainsi à la culture du peuple: le sorcier, l'infirmier, la maladie, les microbes, etc .. Des récits dansés ou joués transmettraient ainsi à la collectivité les différentes messages de lutte contre les maladies et pour conquérir la santé. Dans ce but, il faut en particulier faire appel aux jeunes qui apporteront, par leur imagination et leur exubérance, des contributions de contenu artistique et culturel parfois de grande valeur. 342

• Chansons La chanson elle aussi fait partie de la tradition africaine et peut servir à transmettre aux populations des messages sanitaires de grand intérêt. L'AS. devra discuter de ce problème avec les chanteurs ambulants populaires, les maîtres d'école et les meilleurs chanteurs locaux et leurs suggérer des sujets d'histoires chantées sur les problèmes sanitaires actuels, à la portée des masses. Le poids du message chanté peut être accentué à l'aide de panneaux représentant les parties les plus importantes de l'histoire; le chanteur pourra étendre sur le sol, ou fixer sur un arbre,le panneau dessiné, indiquant au fur et à mesure les scènes du chant. Les élèves des écoles et leurs maîtres pourront participer, en collaboration avec les chanteurs, à la création des panneaux illustrés.

• Diapositives, films Ce matériel ne peut être réalisé qu'à l'échelon central (Ministère ou Centre spécialisé). S'il est bien conçu, il peut être extrêmement utile, mais il doit toujours être précédé d'une explication adéquate de l'A.S. et suivi d'une discussion ou mieux d'un débat avec les spectateurs. Toutefois, ces moyens modernes ne sont pas aussi efficaces que l'on pourrait le croire. En effet, ils ne sont pas toujours bien faits, il ne correspondent pas au langage populaire et à la vie de la collectivité; ils ont un côté artificiel et ils sont trop différents des moyens traditionnels de communication de la population. Ce matériel devrait être réalisé en collaboration avec la collectivité, en suivant ses conseils et avec sa participation, ce qui permettrait de choisir des expressions familières , facilement compréhensibles. Les films et les diapositives demandent en outre un projecteur et de l'électricité qui ne sont pas toujours disponibles.


•Radio 1.n ra dio constitue de nos jours un moyen important pour trannme ttre aux masses des messages en général, et donc des messaocs sanitaires. Actuellement, les programmes sont presque touJOurs préparés à l'échelon central (Ministère); ils sont parfois bons. pa rfois médiocres . Il n'est pas facile, en effet, de p réparer un bon pwgramme de ce genre, avec un langage simple, approprié aux diffé rentes couches de la population. Si le programme radiodiffusé tl' e st pas relié à un programme d'action sanitaire, le message peut rester sans effet. L'A.S. devra de toute manière essayer d'utiliser c es programmes le mieux possible, en invitant la population à les é couter, en organisant éventuellement des réunions d'écoute suivies de débats sur les problèmes traités et, le cas échéant, des actions concrètes en fonction de ce qui a été écouté. Pour rendre plus intéressant un programme il faudrait y insérer des interviews, des discussions, des échanges de correspondance a vec les auditeurs, une petite histoire comique. Le résultat que donnera la seule lecture d'une information sanitaire, énoncée d'une voix souvent monotone et pédante, est que tout le monde éteindra la radio au lieu d'écouter le programme.

• Télévision, Vidéocasse ttes La télévision pourrait, encore plus que la radio, être efficace dans la diffusion de messages d'éducation sanitaire aux masses, dans la mesure où celles-ci seraient dotées d'appareils récepteurs et où les messages seraient é!-PPropriés . Il nous semble prématuré de traiter ce sujet, surtout parce que nous avons la plus grande confiance dans les moyens à la portée de la collectivité, qui sont issus de la tradition et de l'inspiration populaire, plutôt que dans les moyens coûteux d'inspiration européenne, éloignés de la réalité africaine. Les vidéocassettes représenteront sûrement dans un proche avenir, un intéressant moyen de diffusion de messages éducatifs pour

des groupes de population homogènes, spécialement dans les écoles et dans les usines. En relation aux régions rurales d'Afrique, leur diffusion nous parait inactuelle et pourrait résulter aussi préjudiciable, en créant des dépendances téchnologiques, à moins qu'on ne réussisse à les produire dans le pays même et que la demande de leur emploi ne naisse d'un libre choix des populations . ERREURS DEL'EDUCATEUR SANITAIRE

• Confondre l'information sur des sujets médicaux et l'éducation sanitaire; • se décourager, parce qu'à la suite d'une action d'éducation sanitaire, les choses ne changent pas du jour au lendemain; • tenir des réunions où l'éducateur est le seul à parler sans encourager les autres à lui faire confiance et à lui exposer leurs problèmes médicaux, individuels et collectifs; • vouloir en dire trop, parler de trop de sujets au cours d'unè seule réunion; • considérer les personnes qui ne le comprennent pas comme stupides. Si les élèves ne comprennent pas, c'est toujours de la faute du maître; • estimer que l'éducation sanitaire est une réalité détachée de la pratique médicale, à utiliser seulement de temps en temps et d'une importance limitée; • préparer des affiches trop encombrées de d étails et de sujets; • placer les affiches à des endroits mal choisis, ou les y laisser trop longtemps; • penser qu'il suffit de coller une affiche ou d'accrocher un journal mural pour faire de l'éducation sanitaire; • croire que sans moyens modernes et coûte ux (films, photographies, etc.) on n e peut pas faire d e la bonne éducation sanitaire (qui, au contraire, se fait très bien avec des moyens simples, appartenant souvent à la tradition populaire); • proposer des solutions difficiles ou irréalisables sur le plan m a té343


riel, ou qui n'ont pas été précédées par une préparation adéquate au niveau de la population; • suggérer trop souvent aux gens ce qu'ils doivent faire, imposant nos solutions, leur empêchant ainsi de découvrir leurs solutions, qui auraient renforcées le sentiment du collectif et la responsabilité de chacun.

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9 . EDUCATION ET FORMATION DU PERSONNEL SUBALTERNE

Éduquer, instruire, former ceux qui n'ont pas eu la possibilité d'étudier ce sont là des devoirs prioritaires de chaque Africain, en ce moment, quel que soit son niveau et quel que soit le secteur de la science, de la technique ou de l'art dans lequel il travaille. C'est encore plus vrai dans le secteur sanitaire où les lacunes sont si profondes et où il est si urgent de former le plus de cadres possible. L'AS. enclin à garder pour lui son savoir, à tenir secrètes les techniques transmises par ses maîtres, à monopoliser son "pouvoir" médical, a une attitude fausse du point de vue technique, morale et politique et il ne sera jamais un bon AS ..De la même façon qu'il a reçu de ceux qui en savaient plus que lui, il doit donner à pleines mains, transmettre à ceux qui en savent moins. Il a le devoir de semer, de planter et, s'il a bien planté et semé, il recuillera des fruits abondant s sous forme de collaboration, de reconnaissance et d' affection de la part de ses élèves. Le personnel qui dépend de l'AS., en particulier les Agents Sanitaires de Base (AS.B.), sont habituellement formés selon des programmes centralisés par des instructeurs du Ministère de la Sant é. Ce stage de formation n'entre donc pas dans les attributions de l'AS .. Mais le plus souvent la formation reçue ne suffit pas pour

transformer l'A.S.B. en un technicien sûr et expert, capable de résoudre les problèmes nombreux et complexes qu'il devra affronter dans la pratique quotidienne. Sans un contrôle cont inuel, une correction de ses erreurs, une éducation permanente, un soutien et un encouragement continuel, l'A .S.B. risque de s'arrêter dans ses progrès, et de ne pas acquérir d'éléments techniques supplémentaires; s'il prend conscience de ses lacunes, il se découragera en conséquence; s'il ne prend pas conscience, il se transformera en un individu ignorant et prétentieux, capable de commettre de graves erreurs de diagnostic, de thérapeutique et de prophylaxie. Le rôle que doit jouer l'AS. est justement celui de contrôler, aider et éduquer en même temps. En effet, qui mieux que lui est au courant des difficultés du travail dans les villages et dans les familles? Qui mieux que lui sait combien il est pénible de marcher durant des heures sous le soleil ou la pluie, le jour ou la nuit, parfois sans avoir mangé ou sans avoir dormi? Oui mieux que lui sait combien il est dur de travailler tout seul, sans l'aide d'une personne plus experte qui puisse l'aider à dissiper les doutes et les perplexités, qui puisse l'encourager ne seraitce que par un mot, ou par une appréciation sur le travail effectué? 347


ÉVALUATION DU TRAVAIL EFFECTUÉ PAR L'A .S.B.

TÂCHES DE L'AGENT SANITAIRE DE BAS E

Dès qu'il aura rejoint son poste, l'AS. devra donc contrôler le plus rapidement possible le niveau technique de s es subordonnés et évaluer leurs erreurs et leurs insuffisances. Cha que collaborateur est-il à la hauteur des tâches qui lui ont été confiées? Le travail estil accompli avec efficacité et assiduité? S'il ne l'est pas il faut en rechercher les causes. La population estime-t-elle l'AS.B.? L'AS.B. est-il lui-même satisfait de son travail? A-t-il envie d'acqu érir de plus grandes capacités techniques, de développer son champ d'action?

Mobilisation de la popu lation s ur les problè m es de sant é: e l'A.S.B. doit être en mesure de rendre la population consciente de l'importance du facteur santé pour le développement économique, social et politique du village (meilleur rendement scolaire, m eille ur développement pl:lysique, productivité agricole accrue, plus grand bien-être général) ; • il doit constituer un Comité sanitaire du village composé de représentants des différentes catégories et groupes (jeunesse, femmes, hommes, enseignants, dirigeants politiques et éventuellement leaders traditonnels); ce comité sera responsable d'un programme d'action sanitaire local; • il doit réussir à faire participer activement toute la population à ce programme: par des discussions collectives servant à découvrir les problèmes, à choisir ceux qui sont prioritaires, à décider des interventions appropriées et des temps de réalisation, à recueillir les moyens économiques nécessaires.

L'A.S. devra discuter avec chaque A .S.B.les points difficiles de son travail, lui apprendre ce qu'il peut enseigner loyalement (sans vouloir paraître plus compétent qu'il ne l'est), donner les conseils appropriés à chaque cas particulier, consulter à son tour du personnel plus expert si le problème lui paraît difficile à résoudre, vérifier après plusieurs semaines si son enseignement a été compris par l'A.S.B . et a eu effet sur son comportement professionnel.

Les tâches de l'A.S.B. consistent en ce que l'on appelle communément "Soins de Santé Primaires"; ce sont les mêmes tâches de l'AS. mais à un niveau p lus limité et p lus élémentaire (village de 500 à 5000 habitants). Nous donnons ci-après une liste de ces tâches afin que l'A.S. s'en souvienne mieux et trouve de lui-même les do maines où il devra intervenir si la préparation de l'AS.B. se révélait inadéquate. Nous pensons q u e ce livre pourra être utilisé par l'A.S. surtout comme un 'instrument de travail dans son rôle de maître et d'éducateur, mettant à sa disposition une documentat ion et des illustrations sur tous les arguments principaux.

Utilisation de la communau té ainsi mobilisée pour les actions colle-:tives d'as sainissement du milieu, en ce qui concerne notamment les quatre problèmes prioritaires: eau potable, latrines, ordures, lutte contre les insectes qui transmettent des maladies (mouches et moustiques surtout). Pré v e ntion m aternelle e t infantile, en fonction d'un schéma simplifié visant surtout: • à reconnaître les situations d'alerte durant la grossesse, l'accouchement, les suites de couches et, en ce qui concerne l'enfant, à la naissance et durant les premières années d e vie; • à appliquer les normes de prophylaxie pour la mère et pour l'enfant, contre l'anémie, les verminoses intestinales, le paludisme, le tétanos; • à organiser la prévention de la malnutrition infantile par un con-

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11 ôlc d e la croissance normale des enfants au-dessous de 5 ans, par 1'6clucation alimentaire des mères, par l'organisation et le contrôle d o la ré fection scolaire ou de la cantine pour les enfants de 3 à 5 ans u6 rée par la collectivité, par l'organisation et le contrôle d'un petaocr nutritionnel.

Prévention des maladies infectieuses et p arasitaires fréquentes dans la zone, au moyen: de l'éducation sanitaire (de petites ré unions ou de vraies assemblées, pour discuter de l'origine et des modes de transmission d'une maladie déterminée); de travaux d'assainissement du milie u; de vaccinations prévues dans les programmes gouvernementaux (pendant les campagnes de vaccination, en partièulier, la mobilisation de la collectivité incombe à I'A.S.B); de visites systématiques des écoliers et des femmes enceintes sur indication du dirigeant sanitaire pour combattre les a némies et les helminthiases intestinales . Prévention de certaines maladies transmissibles qui ont une importance sociale pour la nation: elle se fait en application des programmes gouvernementaux, selon des m é thodes établies à l'échelon central: tuberculose par exemple, ou lèpre ou bilharziose, etc .. Établissement du diagnostic et application du traitement pour au moins 5 des maladies les plus fréquentes dans la région: paludisme, diarrhé es des enfants et des adultes, infections aiguës des voies respiratoires supérieures, conjonctivite aiguë, gale. Identification et hospitalisation d'urgence pour chacune des . 10 maladies suivantes: tétanos, méningite , mastoïdite, bronchopneumonie infantile, tuberculose pulmonaire, péritonite aiguë, hernie étranglée, occlusion intestinale, rétention aiguë d'urine, lésions oculaires dangereuses. Traitement des autres maladies plus courantes et moins gra-

ves pour lesquelles les habitants du village s'adressent d'habitude au dispensaire: maladies souvent sans fièvre, qui sont davantage des troubles que des maladies proprement dites (maux de tête, constipation occasionnelle, légère diarrhée, brûlures d'estomac, douleurs articulaires chez les_personnes âgées, lumbago, etc.). Pour ces maladies, l'A.S.B. pourra avoir recours soit à de simples conseils dictés par le bon sens ou l'expérience, soit à ces vingt médicaments essentiels dont son dispensaire sera pourvu. L'AS. devra s'assurer que l'A.S .B. connaît parfaitement les effets pharmacologiques de ces·médicaments et qu'ils sont donc utilisés à bon escient et aux doses exactes. Nous donnons à la page 350 une liste de ces médicaments et quelques notes sur leurs indications et leurs dosages. Techniques sanitaires courantes relativement aux actions thérapeutiques suivantes: pansements, vaporisations, application de ventouses, de compresses froides, préparation de liquide pour réhydratation, administration d'un lavement, d'un lavement vaginal, d'un lavage d'estomac, d'un lavage du conduit auriculaire externe. Techniques de premiers soins pour au moins 10 situations d'urgence: pansement de plaies, respiration artificielle, réduction et immobilisation de fractures, transport d'un blessé avec fracture grave, traitement d'un brûlé, traitement d'un patient en état de choc, conduite à adopter en cas de morsure d'un animal que l'on soupçonne d'avoir la rage, en cas de morsure par serpent, en cas d'hémorragie, devant un patient dans le coma. Relevé des données statistiques de base relatives aux mouve:r;nents de population et à l'activité sanitaire développée jour après jour aussi bien au niveau des soins qu'à celui de la prévention. 3 r e gistres sont prévus à cet effet: • Registre de la population présente où sont marqués chaque nais sance et chaque décès, chaque émigration et chaque immigration ainsi que le relevé mensuel et annuel des informations enregi-


strées; • Registre du dispensaire: on y indique toutes les visites médicales effectuées jour après jour ainsi que le relevé mensuel et annueL Sur ce registre, sont également mentionnées les vaccinations faites ainsi q u e les visites de contrôle des femmes enceintes et des enfants en bonne santé (prévention maternelle et infantile); • Registre sanitaire de la collectivité: on y insc rit toutes les inspections exécutées dans le cadre de l'h ygiène d u milieu (visites des maisons, des écoles, de la cantine, des puits ou d'autres réservoirs d 'eau, des latrines etc.). toutes les réunions d'éducation sanitaire a vec les d ifférents groupes de la population et chaque initiative prise avec la popu lation sur le plan sanitaire.

aimable et respectueux, jamais blessant ni pédant. S'il ne réussit pas du premier coup, il devra recommencer une deuxième fois, une troisième ou une quatrième fois s'ille faut, en changeant de méthode et e n abordant le problème d'une manière différente. Tout le temps perdu en apparence po1,1r enseigner quelque chose de nouveau à quelqu'un sera ensuite récompensé par l'enthousiasme de l'élève et le sérieux avec lesquels il accomplira son travail. L'AS. ne devra jamais oublier ce principe: l'éducation du personnel subalterne est une tâche primordiale pour tout responsable de la santé. Quelles que soient ses autres fonctions, il devra toujours tro uver le temps nécessaire pour remplir ce devoir.

Il est bien évident que, dans tous ces champs d'action, l'AS. peut t rouver matière d'enseignement pour l'AS.B., et lui transmettre des messages éducatifs. Même avec le reste du personnel sanitaire, qu'il s'agisse de simples employés de service, de secouriste, de chauffeurs ou d'hommes de peine, l'AS. aura toujours la possibilité d'accomplir une œuvre éducatrice pendant le travail en commun: leçons d'h ygiène perso nnelle, sur le matériel sanitaire utilisé dans le centre, sur l'hygiène des locaux, sur les problèmes d'organisation du travail, sur les rapports avec les malades et leur famille, etc .. Pour éduquer le personnel placé sous son autorité, l'A.S. pourra suivre différentes méthodes :

20 MÉDICAMENTS ESSENTIELS FOURNIS À L' A.S.B.

• enseignement individuel (discussion avec analyse en commun d'une situation donnée, étude collective); • organisation de leçons proprement dites à p lusieurs personnes réunies; • création de groupes d'études pour des problèmes ou des situations déterminés à la solution desquels tout le personnel est appelé à participer. Grq.ce a s on bon sens, l'AS. choisira la méthode à adopter, en fonction des sujets, du m oment et des personnes. Il devra être toujours 350

L'AS.B. aura à sa disposition une certaine quantité de médicaments. Leur nombre et leur quantité pourront varier selon les dispositions du Ministère de la Santé du lieu et selon les besoins engendrés par les maladies les plus fréquentes dans la région. Toutefois une vingtaine d 'entre eux au moins peut être considérée comme essentielle et doit se trouver dans la pharmacie de tout A.S.B. africain. Nous en donnons une liste ci-après, accompagnée d'une brève explication sur leurs indications et leurs dosages. Le nom de ces médicaments pouvant varier selon le produit commercial mis en vente par les différentes industries pharmaceutiques des diverses nations, nous indiquons la dénomination chimique d'origine qui est commune à tous les pays du monde. L' A.S.B. ne devra jamais laisser les médicaments au soleil o u dans des locaux humides; il ne devra jamais les laisser sans surveillance, surtout s'il y a des enfants à proximité (danger d'empoisonnement), et ne jamais les laisser débouchés s'ils s ont liquides. Les doses devront être indiquées sur chaque boîte pour chaque médicament. L'AS.B. devra expliquer patiemment aux malades le dosage prescrit, répétant 1' explication plusieurs fois si cela est nécessaire, toujours avec gentillesse et précision.

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Médicaments à usage interne

1) Acide acé tyls alicylique, comprimés de 500 mg. Indications: contre la fièvre en général, contre les douleurs articulaires ou musculaires, les céphalées et les maux de dents. Effets: fait baisser la température (fébrifuge). atténue les douleurs (analgésique) . Doses: adultes, 1 comprimé 3 fois par jour, de préférence après avoir mangé, pendant 3 jours; enfants, la moitié ou le quart de cette dose. 2) Bica rbonate de soude, poudre. Indications: gastrites, aigreurs d'estomac, vomissements, micases orales des nouveau-nés (muguet) , aphthes, moniliase vaginale, angines, bronchites. Contraception. Effets: il neutralise l'acide de l'estomac atténuant momentanément les aigreurs, stimule la secrétion biliaire, rend fluide les mucosité, empêche la croissance de certaines micètes. Localement dans le vagin il exerce une action spermicide. Doses:de 1 à 5 g (de 1/4 à 1 petite cuillère) dans un peu d'eau, au besoin. Contre le vomissement: un demi verre d'eau, une petite cuillère de sucre, une demie petite cuillère de bicarbonate de soude et le jus d'un citron. Dans la solution antidiarrhéique, voir page 326. Pour lavements vaginaux, fumigations; collutoirs et en fonction spermicide: 1 cuillère à soupe dans 1 litre d'eau. Dans le muguet: toucher 4 à 5 fois par jour la muqueuse buccale avec du coton imbibé de la solution, pendant plusieurs jours.

3) Chloroquine, comprimés de 100 mg et solution à 10% (1 goutte: 5mg). Indications: paludisme. Effets: tue le plasmodium du paludisme aussi bien dans le sang que dans les organes internes. Doses: peut être utilisée soit dans la thérapeutique du paludisme, soit dans la prophylaxie (chimioprophylaxie). Adultes (traitement), 6 comprimés par jour pendant 2 jours et par la suite 3 comprimés par jour pendant 3 jours encore. Si le sujet a eu dans le passé des accès fébriles palustres, une dose unique de 600 mg. est suffisante. Adultes (prophylaxie), 2 comprimés par semaine en une ou deux fois. Enfants de 6 à 12 ans (traitement): 3 comprimés par jour pendant 2 jours, et ensuite 2 comprimés par jour pendant encore 3 jours. . Enfants d e 6 à 12 ans (prophylaxie): 1 comprimé par semaine. Enfants de 0 à 5 ans (traitement): 10 gouttes par jour par année d'âge (ou bien un d e mi-comprimé bien écrasé) les deux premiers jours, puis 5 gouttes (ou le quart d'un comprimé) par jour durant les 3 jours suivants. Enfants de 0 à 5 ans (prophylaxie): 10 gouttes ou un demi-comprimé par semaine.

4) Fer (sel ferreux), comprimés ou pilules de 100 mg et gouttes. Indications: anémie due à des carences alimentaires, au paludisme, à la bilharziose, à l'ankylostomiase ou à d'autres causes, anémie pendant la grossesse. Effets: facilite la formation d'hémoglobine dans les globules rouges. Doses: Adultes : 1 à 2 comprimés par jour pendant au moins 4 semaines, pendant les repas. Enfants: 4 gouttes, 1 à 3 fois par jour selon l'âge, pendant 4 semaines ou plus. Peut être administré pendant plusieurs mois si nécessaire. 3!:>1


5) Pipérazine adipate, sirop à 10% ou comprimés de 300 mg. Indications: helminthiase intestinale due aux ascaris ou aux oxyures. Effets: paralyse ces deux espèces de vers intestinaux (vermifuge) qui sont ainsi expulsés dans les selles. Elle n'a pas d'action sur les ankylostomes ni sur les autres espèces de vers qui infectent l'homme. Doses: Enfants de moins de 5 ans: 1 comprimé 3 fois par jour ou 1 ou 2 cuillerées à café par jour sous forme de sirop (pendant 2 jours contre les ascaris et pendant 5 jours contre les oXyures; répéter le traitement au bout de 10 jours); Enfants de 5 à 12 ans: 2 comprimés 3 fois par jour ou 1 ou 2 cuillerées à soupe par jour (pendant 2 jours contre les ascaris, pendant 5 jours contre les oxyures; recommencer le cycle au bout de 10 jours). Enfants de plus de 5 ans et adultes: 4 comprimés 3 fois par jour (pendant 2 jours contre les ascaris, pendant 5 jours contre les oxyures). 6) Complexe polyvitaminique, comprimés et gouttes Indications: carences alimentaires, particulièrement chez les enfants et les femmes enceintes, rougeole ou autres maladies infectieuses graves, allaitement artificiel. Effets: apporte à l'organisme les 4 vitamines principales (A, complexe B, C, D) en cas de carences. Doses: Adultes: 1 à 2 comprimés par jour pendant 5 à 10 jours. Enfants: 5 à 10 gouttes par jour pendant 1 semaine ou plus, selon les besoins. 7) Sirop pectoral Indications: catarrhe bronchique, toux d'origines diverses,

bronchites et broncho-pneumonies.

8) Sulfate de magnésium, en poudre. Indications: constipation, brûlures d'estomac, p e ut ê tre utilisé après un vermifuge du genre thiabendazole pour expulser rapidement le s vers tués. Effets: à petites doses, il pro.voque l'élimination de la bile (cholagogue); à doses élevées, il est purgatif. Doses: comme cholagogue, la moitié d'une cuillerée à café le matin à jeun, dissous dans un demi verre d'eau chaude, pendant 3 à 4 jours; comme laxatif, 1 ou 2 cuillerées dissoutes dans un demi verre d'eau chaude, le matin à jeun. 9) Sulfadiazine, comprimés de 500 mg Indications: infections aiguës dues à des microbes (streptocoques, pneumocoques, méningocoques, gonocoques) au nive au de la gorge, de l'oreille, des poumons, de plaies infectées, diarrhées aiguës avec fièvre, e tc .. Effets: bloque le développement de nombreuses espèces de bactéries dans le sang, dans l'intestin et dans d'aut res parties du corps. Doses: Adultes: 1 comprimé 6 fois par jour durant 4 à 7 jours. Enfants: la moitié ou le quart de la dose selon l'âge. Faire boire de l'e au ou du thé pendant le traitement à plusie urs re prises durant la journée. 10) Mébendazole, comprimés de 100 mg. Indications: helminthiases intestinales causées par des ankylostomes, des trichocephales, des anguillules et dans les formes mixtes. Effets: agit contre la p lupart des vers cylindriques (vermifuge). Doses: Adultes: 2 comprimés par jour durant 3 jours. Enfants de 6 à 12 ans: 1 comprimé par jour durant 3 jours. Enfants de 2 à 5 ans ; 1/2 comprimé par jour durant 3 jours.

Effets: rend les sécrétions des bronches plus fluide·s , facilitant

l'expectoration par la toux. Doses: Adultes: 1 cuillerée à soupe 3 à 5 fois par jour.

Enfants: 1/2 ou 1 cuillerée 3 à 5 fois par jour. 352

11) Antidiarrhéiques. Il existe plusieurs médicaments utilisés comme antidiarrhéiques. Leur efficacité est variable, du moment que les causes de la diarrhée peuvent être très différen-


tes les unes des autres, ce qui fait qu'un certain médicament utilisé sur le même sujet peut se révéler efficace dans un cas, et inefficace dans un autre. Dans les diarrhées aiguës il est surtout important de réhydrater le malade pour éviter un état de déshydratation; pour cette raison on conseille à l'ASB, d 'utiliser, à la place, d'un antidiarrhéique achetéenpharrriacie·, undesmédicaments traditionnels qui, sous forme de boisson, peut très bien avoir cette fonction. Parmi les nombreuses plantes utilisées dans ce but on en cite deux pour permettre un choix alternatif, dans le cas ou l'une ou l'autre ne seraient pas présentes dans la région d'activité de l'A.S.B ..

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Goyavier, feuilles (Psidium guajava) Préparation: faire une infusion avec 1litre d'eau bouillante et une poignée de feuilles sèches ou vertes de goyavier. Doses: 1 verre de cette infusion 4 à 5 fois par jour, aussi bien

pour les enfants que pour le adultes.

e

Baobab pulpe (Adansonia digitata) Preparation: Mettre à macérer dans un demi-verre d'eau bouil-

lie et refroidie 20 mg (2 cuillerées bien remplies) de farine obtenue en pilant dans un mortier la pulpe sèche du fruit (enlever d'abord les grains noirs et les fibres rougeâtres). Ajouter un peu de sucre ou de miel. Doses: Faire boire un demi-verre de ce liquide 3 fois par jour, aussi bien à l'enfant qu'à l'adulte. Il est toujours utile, dans la réhydratation, d'administrer des sels minéraux (formule à la page 326, ou confectionnés en sachets par l'UNICEF). Il faut les ajouter à 1litre d'eau bouillie et les administrer à la cuillerée à dessert ou à soupe selon l'âge et le degré de déshydratation.

Médicaments à usage externe

12) Argyrol, gouttes pour les yeux. Indications: conjonctivites d'origines diverses, prophylaxie de l'ophtalmoblennorrhée du nouveau-né; dans le nez, pendant la rougeole ou pour d'autres maladies se manifestant par un écoulement nasal. Effets: antiseptique local, d étruit les m icrobes de nombreuses conjonctivites. Doses: 1 à 2 gouttes dans le sac conjonctival 2 à 3 fois par jour durant 3 à 5 jours. Comme mesure prophylactique il doit être instillé immédiatement après la naissance, dans les deux yeux. 13) Glycérine phéniquée, gouttes pour les oreilles. Indications: douleurs à l'oreille (associée à la sulfadiazine), bouchons de cérumen, pénétration d'insectes d ·,ms le conduit auditif externe. Effets: atténue la douleur, désinfecte localement, ramollit le cérumen. Emploi: en gouttes, dans l'oreille; d.ms le cas d'un bouchon de cérumen, elle est intrqduite la veille du lavage, pour rendre l'extraction du bouchon plus facile. 14) Baume analgésique, pommade ou liquide. Indications: douleurs articulaires d'origines diverses, lumbagos. Effets: atténue la douleur localement, en pénétrant facileme nt 353


dans la peau.

Désinfectants

Doses: par applications locales 1 à 2 fois par jour, en massant

légèrement. 15) Mixture contre la gale, liquide ou en pommade. Indications: gale Effets: tue les acarus dans la peau. Doses: après avoir bien lavé la peau à l'eau chaude et au savon et essuyé le corps, appliquer le médicament sur toute la peau (en évitant soigneusement les yeux); laisser sécher et mettre des vêtements propres. Répéter l'opération, si nécessaire, pendant 2 à 3 jours de suite. 16) Violet de gentiane, solution aqueuse à 2%. Indications: mycoses cutanées, moniliases vaginales, brûlures deze degré. Effets: tue de nombreuses espèces de champignons. Doses: par badigeonnages locaux, en insistant pendant plusieurs semaines. 17) Vaseline, pommade. Indications: brûlures, fissures palmaires ou plantaires, dérwm-

geaison à l'anus, oxyuriase, cathétérisme urétral. Effets: anti-inflammatoire, il agglutine et tue les œufs des

oxyures, lubrifiant.

18) Alcool dénaturé Indications: désinfection de la peau avant une injection, désinfection des mains; à brûler, pour la stérilisation d'urgence des instruments. Effets: désinfectant. Doses: frictions locales avec un tampon de coton.

19) Teinture de merthiolate ou bien teinture d'iode, liquide. Indications: stérilisation de la peau avant des opérations ou autour d'une plaie après un nettoyage soigné; impétigo, brûlures du deuxième degré. Effets: tue tous les microbes présents dans la zone. Emploie: par badigeonnages locaux, avec un tampon d'ouate. Ne doit jamais 3tre ingérée.

Doses: dans les brûlures, chauffer la vaseline jusqu'à l'ébulli-

tion dans une cuillère sur le feu et la verser, ainsi liquefiée, sur une gaze stérile; faire refroidir; appliquer la gaze ainsi préparée sur la peau brûlée et bander. Dans la démangeaison de l'anus et dans l'oxyuriase, appliquer la vaseline tous les soirs sur l'anus. Dans les fissures cutanées, usage local. Dans le cathétérisme, en fonction de lubrifiant.

354

20) Cetavlon ou Dettol ou Desogène ou Dakin, liquide . Indications: désinfection de la peau ou des bords d'une plaie, stérilisation des instruments, è.ésinfection des mains, du matériel infecté. Effets: tue tous les microbes pathogènes, dissout les substances grasses et la saleté de la peau. Emploi: dilué dans de l'eau (1 %) pour nettoyage et désinfection locale, des plaies, des mains, pour immersion des instruments afin de les maintenir stériles, pour désinfection du matériel infecté des malades (assiettes, couverts, crachoirs, etc.).


10 SUGGESTIONS EN MATIÈRE D'ORGANISATION À DONNER ÀL'A.S.B.

• Etablir un emploi du temps - journalier, hebdomadaire et mensuel - et le respecter strictement, suivant un schéma de ce genre:

• Établir un nombre maximum de visites par matinée (pas plus de 20), en plus des urgences.

• temps consacré à la Médecine curative: 2 à 3 heures par jour • temps consacré à la Médecine préventive et à l'éducation sanitaire: 3 à 4 heures par jour • temps consacré à l'organisation de son propre travail, aux prise·s de contact avec les autorités et aux statistiques du travail accompli: 1 à 2 heures par jour • temps consacré à l'étude: 30 minutes à 1 heure par jour.

• Acquérir un.e connaissance parfaite des méd icaments à sa disposition ainsi que de leur dosage pour les adultes et les enfants.

il est évident que d'autres schémas peuvent être adoptés, spécialement si l'A.S.B. est bénévole, mais il est essentiel d'accorder

• Demand er à l'A. S. les conse ils et les enseignements nécessaires chaque fois que le cas se présentera.

une bonne partie du temps à la Médecine préventive et à l'Organisation et de ne pas se laisser déborder par la Médecine curative.

• Présenter en temps utile la demande de médicaments pour le trimestre suivant. • Faire une réunion hebà.omadaire avec le Comité sanitaire du village p our évaluer le travail efféctué et organiser le travail futur.

• Fixer sur la porte du Centre sanitaire un écriteau donnant les horaires de réception du public.

• Participer à la réunion mensuelle de tous les A .S.B. de la zone, organisée par l'A .S. pour discuter des problèmes nouveaux et pour se mettre au courant de la situation sanitaire générale de la zone, ainsi que des dernières dispositions du ministère, pour demander des médicaments, etc ..

• Faire toujours connaître aux responsables du village s e s déplacements en dehors du village de manière à pouvoir être toujours rejoint en cas d'urgence.

• Toujours tenir en haute considération les opinions, les critiques et les désirs de la collectivité, en informant l'AS. surtout si les critiques sont en contraste avec les programmes en cours. 355


10. PLANIFICATION FAMILIALE

•1

La naissance d'un enfant est-elle toujours source de joie et d'enrichissement pour une famille? Pour une femme qui doit déjà élever une nombreuse progéniture, pour une femme malade et fatiguée, pour une femme qui a des grossesses trop rapprochées , ou qui ne dispose même pas du nécessaire pour elle-même, la naissance d'un autre enfant, loin d'être une joie, peut constituer une nouvelle charge, des soucis supplémentaires. Dans ce cas, la femme préfèrerait éviter d'être enceinte; il vaudrait donc mieux que le couple puisse contrôler les nouvelles naissances. On appelle precisement planification familiale - ou planning familial ou contrôle des naissances -le fait de pouvoir "programmer" le nombre d'enfants que l'on veut mettre au monde. Pour un père et une mère, il semblerait certes plus lqgique d'avoir 3 ou 4 enfants bien nourris, sains et instruits, au lieu de 10 à 12 enfants sous-alimentés, malades et ignorants. Le plus souvent d'ailleurs , la moitié ou le quart seulement de ces 10 à 12 enfants survit alors que les autres meurent de maladies infectieuses ou de dénutrition au cours des premières années d'existence . Il est également certain que des grossesses trop rapprochées (chaque année ou tous les 2 ans) font vieillir la femme plus rapidement, et peuvent avoir des répercussions négatives sur sa santé. Il serait donc préférable que chaque femme ait des enfants

seulement tous les 3 ou 4 ans et non chaque année ou tous les 2 ans. Le problème est cependant beaucoup plus complexe qu'il ne semble et sa solution dépend de plusieurs facteurs qui peuvent être d'ordre purement hygiènique mais aussi économiques et sociaux, religieux et politiques; il n'est pas souvent facile de trouver le juste équilibre. A l'échelon national, il appartient aux responsables de la planification générale d'intervenir ou non dans le contrôle des nais sances, c'est-à-dire de programmer ou non l'augmentation de la population dans la perspective des intérêts de la collectivité; les directive s ne sont donc pas établies au niveau périphérique. Il est bon toutefois qu'à l'échelon individuel l' A.S. connaisse l'existence des diverses méthodes de contrôle des naissances, et leurs différentes modalités d'application, du moment que l'on pourrait lui demander son conseil dans les cas examinés ci-dessus pour sauvegarder la santé de la mère ou dans l'intérêt de la famille. C'est pour cela que nous donnons rapidement une liste des différentes méthodes de contrôle des naissances ou méthodes de contraception, utilisées de nos jours. 359


MÉTHODES DE CONTRÔLE DES NAISSANCES

sont nécessaires. Il faut en outre utiliser une pommade spéciale, pour faire adhérer le diaphragme à l'utérus . Cette méthode est bonne, mais il faut avoir à disposition de l'eau courant e pour laver soigneusement le diaphragme après l'usage et acheter périodiquement la pommade. A la place de la pommade ou peut utiliser du beurre ou de la graisse végétale.

Méthode des jours féconds et des jours inféconds On a noté que les rapports qui ont lieu au cours des cinq jours suivant immédiatement la fin des règles et au cours des cinq jours précédant immédiatement les règles sont difficilement féconds, c'est-à-dire que la femme restera difficilement enceinte durant cette période. En limitant les rapports à ces deux périodes, le couple diminue donc ses possibilités d'avoir des enfants. Il s'agit cependant d'un système qui n'est pas toujours sûr pouvant échouer dans certains cas.

Préservatif Le préservatif est une mince gaine de caoutchouc que l'on enfile sur le pénis en érection avant l'acte sexuel, et qui empêche donc le sperme de se répandre à l'interieur du vagin. C'est un système mécanique très simple et très sûr. Si on le lave à l'eau et au savon après l'usage, il peut être réutilisé deux ou plusieurs fois. Il peut arriver que certains hommes le supportent mal. C'est aussi un excellent moyen de prophylaxie contre de nombreuses maladies sexuelles.

Diaphragme ~e

diaphragme est une calotte en caoutchouc en forme de coupole qui est placée par la femme dans le vagin de manière à protéger le col de l'utérus. Pour apprendre à mettre en place convenablement le diaphragme, les conseils d'une sage-femme ou d'un médecin 360

Pommades et mousses spermicides Il existe des pommades ou des substances moussantes qui tuent les spermatozoïdes et empêchent de ce fait la conception. Toutefois, elles sont coûteuses.

Lavements vaginaux spermicides Une méthode assez simple est constituée par un lavement vaginal effectué avec de l'eau ( 2litres) additionnée de bicarbonate de soude (2 cuillerées à soupe) tout de suite après le rapport. Pour cela, on utilise un simple bock muni d'une canule pour injection vaginale. Ce procédé n'est toutefois pas sûr à 100%.

Application intra-utérine d'un stérilet L'application à l'intérieur de la cavité utérine, par un médecin expérimenté, d'une spirale spéciale en plastique ou en métal (sterilet) q~i reste ensuite de façon permanente (durant des années) dans l'utérus, empêche l'œuf, lors de la descente mensuelle, de se fixer dans la muqueuse utérine et en accélère, le cas échéant, son expulsion. C'est un système à utiliser dans les centres où il e xiste un service de contrôle obstétrique bien développé. Il fonctionne souvent bien et il est très pratique pour la femme. Il s'agit de l'une des méthodes les plus simpl~s et les plus efficaces, à condit ion que les règles d'hygiène soient observées strictement.


I'Unlo" contraceptives Il

d es pilules spéciales contenant des hormones sexuelles l. tc.:ltlièr es qui empêchent la grossesse. C'est le système actuelln rrr(Hlll c plus utilisé dans les pays industrialisés, mais il n'est pas t ii'II >O llt vu d e dangers et il est coûteux. Les pilules, pour être efficar'' 111, t lo ive nt être prises très régulièrement chaque jour pendant 21 jo trH; ch a que mois, avec 7 jours d'interruption entre un cycle et l'1r1rl.ro. ll faut rappeler que l'utilisation des pilules contraceptives pc11 tl causer des troubles, quelquefois très sérieux: des maux de t AI.O, des nausées, le gonflement des seins jusqu'à des troubles circ•tllo Loire s avec formation de thrombus cérébraux, cardiaques ou 1>ulm onaires. On ne devra jamais conseiller l'utilisation des pilules ri u no fe mme qui souffre du cœur ou de maux de tête habituels ou qui u ou une hépatite. nxu;t.o

1Htr

Interruption volontaire de la grossesse par curetage ou par aspiration /\u cours des premiers mois, la grossesse peut être interrompue pa r une intervention chirurgicale: le curetage utérin. n consiste à racler la muqueuse utérine avec une cuiller chirurgicale spéciale (curette) et à extirper l'œuf fécondé . Le curetage doit cependant ê tre pratiqué par un médecin expérimenté, possédant une technique parfaite et observant une rigoureuse asepsie, sans lesquelles il peut nuire gravement à la santé de la femme et parfois même provoquer sa mort. Un autre système d'interruption de la grossesse est l'aspiration; pratiquée à l'aide d'une ventouse spéciale, qui exige également une stricte asepsie et une technique parfaite, dans un local équipé.

Stérilisation C'est un acte opératoire (elle peut toutefois être occasionnée par

les Rayons X) qui entraîne pour toujours l'impossibilité, pour un homme ou une femme, d'avoir des enfants, tout en leur conservant la faculté d'avoir des rapports normaux. Elle consiste à sectionner les canaux par lesquels passe le sperme (vasectomie ou section des canaux déférents) ou les conduits par lesquels passe l'œuf (tubectomie ou section des trompes utérines) de manière à ce que les uns ou les autres soient définitivement interrompus. Alors que la vasectomie peut être faite au dispensaire même, après anesthésie locale, par un personnel bien formé, la section des trompes s'effectue uniquement en salle opératoire; si elle n'est pas pratiquée avec une techniquè parfaite et une asepsie rigoureuse, la femme s'expose à des risques sérieux.

Coït interrompu Un système très ancien et utilisé dans de nombreuses parties du monde réside dans l'interruption du rapport de la part de l'homme juste avant l'éjaculation du sperme dans le vagin. L'acte est terminé à l'extérieur du vagin; c'est une méthode qui n'est pas toujours bien acceptée par le couple car elle peut diminuer l'intensité du plaisir. Dans certains cas elle est toutefois bien acceptée et considérée comme satisfaisante, particulièrement si le couple est parfaitement adapté. Mais ce système aussi n'est pas toujours infaillible.

CHOIX DE LA MÉTHODE Le choix de la méthode doit être effectué en fonction de nombreux facteurs: conditions économiques et sociales du couple, possibilité de se procurer regulièrement les pilules, les pommades ou les préservatifs dans la zone, eau en abondance, etc.. D'une manière générale, aucune méthode n'est idéale: elles présentent toutes quelques inconvénients et ne sont jamais efficaces à 100%. Pour 361


les zones rurales de l'Afrique, on peut dire que les méthodes les plus simples doivent être considérées comme les meilleures: les rapports dans les jours inféconds, le préservatif, le lavement vaginal avec de l'eau additionnée de bicarbonate ou le coït interrompu. Pour les couples qui ont déjà eu un nombre suffisant d'enfants et qui ne veulent plus jamais en avoir, on peut envisager les systèmes de stérilisation , très répandus à l'heure ::~.ctuelle en Inde mais qui, une fois pratiqués, sont irréversibles.

362


11 . TECHNIQUES SANITAIRES ET DE PREMIERS SOINS

Nous donnons dans ce chapitre une brève description des techniques sanitaires et de premiers soins les plus couramment employées. Les premières sont généralement assez simples, plus difficiles à décrire dans un livre qu'à appliquer dans la pratique; l'AS. les apprend dès les premiers mois de ses études médicales. Ce sont des gestes manuels qui lui serviront tous les jours, ce qui fait qu'il devra les effectuer avec une maîtrise parfaite. Nous n'en avons illustré que quelques-uns, lorsque l'image pouvait être utile pour faire comprendre plus immédiatement un mou vement, une idée difficile à décrire si ce n'est qu'à l'aide de longues phrases.

Les techniques de premiers soins c'est-à-dire celles qu e l'on applique sur des patients en danger de mort ou sur ceux qui ont besoin d'une intervention urgente, demandent une maîtrise encore plus parfaite et une grande précision, justement à cause du caractère urgent et délicat des interventions et des conséquences que peut avoir un premier traitement sur l'évolu tion de la maladie. L'AS. doit donc s'entraîne r diligemment à les appliquer, en les étudiant dans les moindres détails, afin d'être en mesure de les mettre en pratique à tout moment et en tout lieu.

TECHNIOÙES SANITAIRES Bandage s Pour bien apprendre à faire un bandage, il faut surtout beaucoup d'expérience. Il est donc conseillé de faire et de refaire les différent s types de bandages, les premières fois tout seul, à l'aide d'une bande, sur un ami ou sur un parent, ou en se faisant aider par une personne déjà experte. Les dessins ci-contre servent seulement d'indication pour perfectionner le bandage sur diverses zones anatomiques et sont destinés à ceux qui n'auraient pas encore acquis une bonne maîtrise ou bien qui en auraient oublié la technique. Au début, on doit enrouler la b ande deux fois autour d'un même point (le premier tour légèrement en oblique par rapport au second) de manière à c~ qu'elle demeure bien en place et ne glisse pas lorsque l'on continue à l'enrouler; une fois enroulée, la bande doit être fixée à l'aide d'un petit morceau de sparadrap, ou bien par un nœud et une boucle en coupant dans le sens de la longueu r ,avec des ciseaux, la partie terminale de la bande, de manière à avoir deux bandelettes de 15 à 20 cm. Pour bander des blessures ou p our s outenir ou immobiliser des membres contusionnés ou fracturés, on peut utiliser de gros mouchoirs triangulaires au lieu de bandes. C'est un système très pratique et qui assure d'excellents résultats. On réutilise les triangles après les avoir lavés à l'eau chaude et au savon. 365


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Utilisation du triangle de toile pour bander diverses parties du corps. 368


Cat aplasmes

Matériel: farine de lin fraîchement moulue, ou farine d'autres graines oléagineuses connues dans la région pour leurs qualités émollientes et non irritantes (200 g); eau propre (2 à 3 verres); gaze ou toile (un rectangle de 20x30 cm environ); une petite casserole, une cuiller et un réchaud. Technique de préparation: délayer la farine dans un peu d'eau froide, en parts égales, et faire chauffer lentement dans la casserole jusqu'à obtenir une consistance pâteuse, en ayant soin de remuer sans arrêt pour ne pas la faire brûler. Etendre cette bouillie sur la moitié de la gaze de manière à avoir une couche d'un centimètre d'épaisseur environ. Rabattre l'autre m oitié de la gaze de façon à renfermer la pâte comme dans une poche. Le cataplasme doit être appliqué sur la partie malade bien chaud, mais jamais brûlant, et maintenu en place à l'aide d'une bande ou d'un mouchoir. Au lieu de la farine de lin, on peut utiliser des pommes de terre bouillies et écrasées bien chaudes, à appliquer directement sur la peau. Indications: utile sur les phlegmons, furoncles et abcès divers. Pose de ventouses

Matériel: 2 à 4 ventouses en bois (bambou) ou en verre, ou, à défaut, petits verres ou petites tasses à café; quelques morceaux de coton, de l'alcool dénaturé. Si l'on veut poser des ventouses scarifiées, il faut également un bistouri stérile ou une petite lame Gillette. Technique: désinfecter la peau de la région du corps où l'on doit poser les ventouses; faire brûler à l'intérieur de chaque ventouse un morceau de coton et rapidement, avant qu'il s'éteigne, retourner la ventouse et la faire adhérer à la peau (faire attention de ne pas brûler le malade ; essayer sur soi-même, sur une cuisse par exemple, pour prendre l'habitude) de manière à faire le vide à l'intérieur et à avoir l'aspiration des tissus dans la ventouse. Si l'on veut poser des ventouses scarifiées, appliquer la ventouse et

la maintenir en place pendant 30 à 60 secondes, puis l'enlever et faire sur la partie congestionnée, une dizaine de scarifications linéaires légères. Procéder de nouveau à la pose des ventouses et laisser agir; panser ensuite avec de la gaze stérile. Les ventouses doivent être laissées sur place pendant 10 à 20 minut es.

Indications: utiles pour atténuer la douleur. en cas de pneumonies, de pleurésies, de lumbagos, de colique hépatique, de forte céphalée. Les ventouses se posent sur la partie douloureuse; pour la céphalée, sur la nuque. Construction d 'un brancard de fortune Pour transporter un malade grave, si l'on ne dispose pas d'un véritable brancard on peut utiliser un lit, une porte, une échelle, une natte solide. On peut aussi construire un brancard de fortune, à l'aide d'une couverture et de bâtons de la manière suivante: • Type hamac Matériel: un gros bâton solide de 2 mètres de long environ, une couverture solide et assez grande.

Technique: étendre la couverture sur le sol, y coucher le mala1de, nouer à l'aide d'un double nœud les deux coins supérieurs (du côté de la tête) et les deux coins inférieurs (du côté des pieds) de la couve rture, faire passer le morceau de bois sous les nœuds, au-dessus du malade, soulever la couverture renfermant le malade comme un hamac. Ce brancard doit être porté sur les épaules de 2 personnes. Si la couverture glisse sur le bois, l'attacher avec de la ficelle. • Type civ ière Matériel: deux bâtons de 2 mètres de long environ, deux autres bâtons de 60 à 80 cm de long, une couverture solide, 4 morceaux de ficelle de 50 cm environ. Technique: poser sur le sol leE' 2 bâtons plus longs, e n position parallèle et à une distance de 50 cm. l'un de l'aut re . Attachm 369


avec de la ficelle les 2 bâtons plus courts, posés transversalement sur les deux premiers bâtons, à 20 cm environ des deux extrémités de manière à obtenir un cadre rectangulaire . Fixer la couverture, pliée en deux, sur ce cadre en nouant solidement les coins aux bâtons. Si la couverture risque de ne pas supporter le poids du malade, renforcer le brancard en fixant transversalement d'autres bâtons courts sur deux ou trois points sur toute la longueur. Ce brancard peut être portée par 2 ou 4 hommes.

Lavement Matériel: récipient spécial (bock) en verre, en métal ou en plastique; tube en caoutchouc d'environ 1,50 rn de long, d'un côté relié au bock et de l'autre muni d'un robinet en plastique; une canule rectale en caoutchouc ou en plastique pouvant être introduite dans l'orifice du robinet; quelques gouttes de liquide lubrifiant (huile ou vaseline); du papier hygiénique; de l'eau propre tiède additionnée d'un peu de sel (1 cuillerée pour un litre d'eau) ou bien une infusion de camomille, de mauve ou d'autres herbes connues dans la région pour leur action émolliente et calmante; une alèse ou un morceau de plastique pour protéger le lit au cas où l'on répandrait du liquide; un pot de chambre ou un autre récipient pour y faire déféquer le patient. Technique: le patient doit être allongé sur le côté gauche, sur un lit ou une natte. Le récipient doit être maintenu soulevé au-dessus de lui, à 80 cm ou lm, par un aide ou bien suspendu à un clou au mur. Si l'on ne dispose pas du récipient approprié on peut utiliser un entonnoir fixé au tube en caoutchouc qui sera tenu par l'aide pendant qu'on y versera l'eau. Expliquer au patient ce qu'on doit lui faire. Avant d'introduire la canule dans l'anus, taue couler un peu d'eau dans le tube pour éliminer l'air et pour s'assurer, sur le dos de la main, que l'eau ne soit pas trop chaude. Introduire avec délicatesse la canule dans l'anus, de 10 cm à peu près. Ouvrir le robinet et faire couler l'eau assez lentement. En 370

cas de spasmes, fermer le robinet, puis le rouvrir progressivement. Une fois tout le liquide pénétré (1 litre et demi chez l'adulte), enlever la canule et recommander au patient de retenir l'eau dans l'intestin pendant quelques minutes, sans pousser. Il est opportun que le liquide demeure 5 à 10 minutes dans l'intestin. Nettoyer la canule avec du papier hygiénique, puis la laver à l'eau et au savon, la faire bouillir et l'essuyer avant de la ranger. Parfois, en cas de constipation prolongée, un lavement normal peut ne pas être suffisant; il faut alors ajouter de l'huile (200 g) ou de la glycérine ( 1 à 2 cuillerées) pour ramollir les masse fécales, ou bien recourir au toucher rectal, la main munie d'un gant, pour vider le rectum.

Indications: inflammations du rectum dues à des causes diverses, non diarrhéiques; constipation causée par des aliments ou bien, chez les vieillards, par un alitement prolongé; chez les enfants, en cas d'états fébriles de différente nature; chez les femme, pour libérer le rectum avant un accouchement; à l'hôpital après une opé ration. Le lavement est contre-indiqué si l'état général du malade est grave, en cas de fortes douleurs abdominales, si l'on craint une appendicite, une péritonite, en cas de diarrhée aiguës

Fumigations Matériel: cuvette, eau bouillante, médicament approprié (feuilles d'eucalyptus, aiguilles de pin ou d'autres plantes résineuses ou balsamiques, camomille, bicarbonate de soude), une grande serviette ou un autre linge pour se couvrir la tête. Techniques: placer la cuvette contenant l'eau bouillante et le médicament sur une table ou sur le sol de manière à ce qu'elle soit bien stable et ne puisse pas se renverser. S'asseoir de façon à pouvoir inspirer les vapeurs, le visage au-dessus de la cuvette et la tête recouverte d'une serviette. Inspirer la bouche ouverte, juste au-dessus de la cuvette, sans se brûler, en disposant laser-


Gargarisme Matériel: un verre, de l'eau bouillie (chaude ou tiède). médicament approprié (4 à 5 gouttes d'argyrol, ou une demi-cuillerée à café de bicarbonate de soude, ou une cuillerée à café de jus de citron ou de vinaigre, ou une pincée de sel) . Technique: dissoudre le médicament dans l'eau et se gargariser méthodiquement, pendant 10 à 20 secondes, la tête renversée, puis cracher et recommencer à plusieurs reprises, jusqu'à la fin du liquide. Faire les gargarismes 3 à 4 fois par jour, toujours ave c d e l'eau bie n chaude. Indications: pharyngites, angines, maux de gorge.

Contpresses chaudes

Fumigations viette de manière à éviter la dispersion des vape urs qui doivent être les plus chaudes possibles. Continuer ainsi pendant 10 à 15 minutes. Répéter l'inhalation 3 fois par jour au moins.

Indications: sinusites, rhino-pharyngites, otites, laryngo-trachéites, bronchites (surtout pendant la phase "sèche", avec des accès violents de toux). La vaporisation chaude de la fomentation peut être utilisée également sur d'autres parties du corps: sur la région anale, en cas d'hémorroïdes enflammées, rhagades de l'anus, abcès périanaux; sur un membre, en cas d'abcès, de phlegmons, de pyomyosites.

Matériel: un gros mouchoir ou un morceau de toile (40x60 cm environ) , un morceau de tissu de laine un peu plus grand que le précédent ou une serviette, une petite casserole contenant de l'eau bien chaude. Technique: t remper le mouchoir dans l'eau chaude, le retirer et bien l'essore r, l'applique r chaud (mais non brûlant) sur la partie malade, le recouvrir immédiatement et soigneusement avec le morceau d e tissu de laine. Si l'on dispose d'un morceau de plastique, on peut l'utiliser pour recouvrir le tissu de laine de manière à maintenir plus longtemps la chaleur humide sur la région malad e . Répéter l'application, lorsque le mouchoir est devenu froid. Indications: coliques hépatiques, coliques rénales, coliques intestinales accompagnées ou non de diarrhée, douleurs vésicale s, n é vralgies, pyomyosites. Elle s sont cont re-indiquées lorsque l'on craint une hémorragie interne. 371


Compresses froides partielles et totales

Compresses froides Matériel: le même que pour les compresses chaudes. mais ave c de l'eau froide. Si la compresse doit être appliquée sur tout le corps, utiliser un drap mouillé et une couverture pour le recouvrir. Technique: procéder comme pour ~es compresses chaudes. L'eau 372

doit être à la température ambiante. La compresse doit être laissée sur la partie malade de 20 minutes à une heure, c'est-à-dire jusqu'à ce que le drap soit sec. Pour une compresse sur tout le corps, laisser agir pendant 20 minutes; si le malade transpire, le faire boire souvent. Pour une compresse sur le front, il suffit d'un mouchoir plié en quatre, trempé dans de l'eau froide et appliqué à plusieurs reprises, bien essoré.

Indications: céphalée, fièvre élevée (sur la tête, sur les mollets, ou sur tout le corps), coliques abdominales.


Injections intra musculaires (1. M.) Matëriel: seringue et aiguille stérilisées (généralement par ébul-

2.

lition pendant 10 minutes avec le piston hors de la seringue et l'aiguille avec mandrin), coton hydrophile, alcool ou autre désinfectant pour l'épiderme, médicament à injecter par voie I.M., petite lime pour ouvrir l'ampoule, eau et savon pour se laver les mains et serviette propre pour les essuyer.

Techmque: après s'être lavé les mains à l'eau et au savon et les avoir bien essuyées, ôter du feu la petite casserole contenant la seringue, jeter l'eau en maintenant la petite casserole entrouverte à l'aide de son couvercle de façon que la seringue ne tombe pas par tene. Attendre quelques minutes pour que la seringue se refroidisse , puis, en tenant le piston à partir de sa base, le faire glisser dans la seringue, délicatement. Prendre l'aiguille par le pavillon et, après avoir ôté le mandrin, la fixer à·la seringue. Ne jamais toucher les autres points de l'aiguille et du piston. S'il vous arrive de le faire accidentellement, il faut stériliser de nou· veau. Limer l'ampoule et aspirer le médicament avec la seringue. Débarasser la seringue de l'air en tenant l'aiguille vers le haut. Ne pas laisser l'aiguille trop longtemps exposée à l'air mais la protéger en la laissant enfilée dans l'ampoule vide. Poser la seringue ainsi préparée et protégée sur une table bien propre. Faire allonger le patient sur le ventre (si l'on doit faire l'injection dans les muscles de la fesse). Frotter avec un tampon d.e coton imbibé d'alcool la partie choisie pour l'injection, généralement la région fessière, attendre quelques secondes pour que le liquide s'évapore mais sans jamais souffler dessus·. Pendant que, de la main gauche, on tend la peau, de la droite on introduit l'aiguille dans la zone choisie, d'un coup, d'un mouvement sec, en profondeur, en maintenant la seringue perpendiculairement à la peau. Aspirer avec la seringue pour s'assurer que l'on n'a pas pénétré dans une veine profonde (s'il pénètre du sang dans la seringue, extraire immédiatement l'aiguille et essaver de l'autre côté). Injecter lentement le médicament. en s'ar-

• ~-

Technique de l'injection /.M. 1. Mise en place de l'aiguille sur la seringue 2. Remplissage de la seringue 3. Désinfection de la peau 4. Introduction de l'aiguille 5. Aspiration de contrôle 6. Injection du liquide 7. Désinfection finale 373


··1

rêtant et en continuant si le malade se plaint parce que cela fait mal ou que cela brûle. Une fois tout le liquid e pénétré, enlever l'aiguille d'un mouvement sec et désinfecter en massant légèrement avec le coton imbibé d'alcooL Laver immédiatement la seringue avec de l'eau froide propre, la sécher et la ranger dans son étui, après avoir envoyé plusieurs fois de l'air dans l'aiguille à l'aide de la seringue pour bien la sécher à l'intérieur. Quelques conseils utiles: lorsque l'on introduit l'aiguille dans la région des muscles fessiers, veiller à toujours le faire plutôt vers le haut et à l'extérieur (au-dessus d'une ligne imaginaire passant à l'horizontale au-dessus de la partie plus haute du sillon fessier). n y a d'autres zones où l'on peut faire l'injection intramusculaire; elles sont représentées en rou ge dans le dessin; d ans certains cas on peut faire l'injection au patient assis ou debout. Une autre technique d e l'in jection consis te à enfonc er d'abord dans le muscle l'aiguille seulement, à fixer ensuite la seringue déjà plein e à l'aiguille et à injecter enfin le liquide. Avec cette méthode, on voit immédiatement si l'aiguille a atteint a ccidentellement une veine parce que le sang sort de l'aiguille. Si on doit faire l'injection à un enfant, on d oit l'immobiliser sur le lit ou en t ravers sur les cuisses de sa mère en lui bloquant le bassin, les jambes et les bras.

Injections sous -cut anées (S. C.) Même technique que précédemment, mais l'aiguille doit être introduite non pas perpendiculairement, mais obliquement de façon à ce qu'elle ne pénètre pas en profondeur. On peut a u ssi p incer de la main gauche un gros pli de la peau et introduire l'aiguille parallèlement à la peau. Les zones sont différentes d e celles choisies habituellement pour les inject ions I.M. (voir figure) . Intramusculaire

Sous-cutanée

Zones de choix pour les injections 374

Injections intradermiques (1. D.) On utilise des aiguilles courtes et fines spéciales pou r "in trader-


miques". Introduire seulement la pointe de l'aiguille dans l'épaisseur du derme, en tenant la seringue parallèle à la peau; injecter la quantité de médicament suffisant à former une petite papule . L'injection doit être indolore, à peine perceptible comme une piqûre de moustique. On a recours à l'injection l. D. surtout dans un but diagnostique (intradermo-réaction à la tuberculine, à la leishmanine, etc.); la lecture de la :éaction se fait 48 heures après. Elle est considérée positive lorsqu'il se forme une papule de plus de 3 mm de diamètre, persistante 48 heures après.

Injections intraveineuses (1. V.) La technique est très différente de celle des autres injections. Le patient est allongé sur le dos ou assis, le coude du bras choisi pour l'injection bien appuyé sur un coussin ou un autre support. Appliquer un garrot au-dessus du coude, de manière à faire gonfler les veines (ne pas trop serrer pour éviter d'arrêter la circulation artérielle}. En palpant de l'index gauche les veines, choisir celle qui se présente le mieux; désinfecter à l'alcool; piquer la veine choisie en tenant la seringue presque parallèlement à Ja surface cutanée. Aspirer légèrement pour s'assurer que l'aiguille est bien dans la veine et, une fois que le sang afflue dans la seringue, enlever le garrot et injecter lentement. Observer le malade et s'arrêter en cas de réactions négatives. Si l'aiguille n'est pas dans la veine, appliquer de nouveau le garrot et essayer sur la même veine ou bien sur une autre, le cas échéant en changeant de bras. Une fois l'injection terminée, retirer rapidement l'aiguille de la veine, appliquer sur l'endroit de la piqûre un tampon de coton imbibé d'alcool, soulever le bras et le maintenir vers le haut pendant 10 à 20 secondes. Quelques conseils utiles: si le patient est sur le point de s'évanouir pendant l'injection, interrompre et le faire s'allonger par terre, sans coussin; avant de procéder à l'injection, lire les indications sur la boîte et contrôler qu'il s'agit bien d'un médicament pour injection intraveineuse; ne jamais injecter des médicaments

Intraveineuse

Intradermique

Zones de choix pour les injections 375


~7 pour lesquels il n'est pas écrit sur la boîte "pour intraveineuse", ni des médicaments dont la date de validité est expirée, ni enfin des ampoules ouvertes depuis plusieurs heures. Si on ne réussit pas facilement à prendre les veines danS' le pli du coude, on peut utiliser, spécialement en cas d'urgence, les veines d'autres régions (de la main, de la cheville, de la tempe, du cou, etc.) .

Perfusions sous-cutanées et intraveineuses . La technique d'introduction des aiguilles est la même que celle utilisée pour les injections sous-cutanées et ir.traveineuses; vu que l'on injecte des quantités majeures de liquides, et souvent sur des patients dans un état général grave, il faut agir avec précision et une prudence extrême. On utilise des appareils particuliers (flacons, tubes de plastique, supports pour les flacons, goutte-à-goutte pour faire couler le liquide à la vitesse voulue, etc.). La méthode s'apprend directement à l'hôpital, sous la conduite d'une personne experte. Dans le cas des perfusions intraveineuses, il est très important que l'aiguille soit bien introduite dans la veine et fixée à l'extérieur sur le bras par deux sparadraps; le bras doit être parfaitement immobilisé sur le lit à l'aide d'une bande. Dans le cas des perfusions sous-cutanées, appliquer des compresses chaudes et humides, sur la zone de l'injection pour atténuer la sensation désagréable de gonflement. Instillat ions auriculaires Matériel: médicament à instiller, un tampon de coton, un compte-gouttes. Technique: le patient doit avoir la tête inclinée d'un côté de façon que l'oreille où l'on doit instiller le médicament se présente avec l'orifice auditif vers le haut. Tirer le lobe de l'oreille pour élargir le plus possible le conduit auditif. A l'aide du comptegouttes, faire tomber les gouttes dans le conduit auditif. Attendre 2 minutes en faisant faire au malade des mouvements de mandibule (ouvrir et fermer la bouche). Introduire un petit tampon de coton dans l'orifice auditif sans toutefois pousser trop en profondeur. Répéter ces opérations, le cas échéant, dans l'autre 376

oreille. Les instillations doivent être effectuées matin et soir pendant plusieurs jours. Pour éviter la sensation désagréable causée par le médicament froid dans le conduit auditif, on peut réchauffer le médicament en faisant tomber quelques gouttes dans une cuiller chauffée légèrement sur le feu, puis en faisant tomber les gouttes de la cuiller dans l'oreille . Indications: otites aiguës et chroniques.

Instillations nasales Matériel: médicament à instiller, compte-gouttes. Technique: le patient doit être debout ou assis, la tête en arrière de manière que les narines soient vers le haut. Instiller rapidement 3 gouttes dans chaque narine et faire inspirer le patient par le nez pour que le médicament atteigne rapidement le pharynx. Indications: rhinites, pharyngites.

Instillations oculaires Matéri&l: collyre, compte-gouttes, mains bien propres. Technique: le patient étant assis ou allongé, tirer la paupière inférieure vers le bas ~vec l'index gauche et déposer délicatement 2 gouttes de collyre dans le cul-de-sac conjonctival inférieur. Dire au patient de faire tourner son œil avec les paupières closes. S'il faut appliquer de la pommade ophtalmique au lieu du collyre, procéder de la même façon et y déposer un demi centimètre de pommade. Indications: conjonctivites aiguës et chroniques.

Lavage auriculaire Matériel: spéculum auriculaire, grosse seringue pour lavages auriculaires (ou seringue d,e 20 ml). récipient avec de l'eau bouillie (1 litre), cuvette où faire couler: l'eau de reflux, éventuellement une serviette pour protéger le patient. Technique: Il est .conseillé d'instiller, le jour avant, quelques gouttes de glycérine ou d'eau additionnée de bicarbonate pour ramollir le bouchon de cérumen. Avant de commencer le lavage,


contrôler surtout, à l'aide du spéculum, qu'il s'agit bien d'un bouchon de cérumen et non pas d'une otite. Faire asseoir le patient qui devra garder la tête droite et tenir de sa main la cuvette appuyée sur son épaule du côté du lavage. L'eau doit être tiède. Introduire l'eau dans le conduit auditif dé façon ininterrompue et avec une certaine pression, mais sans pour autant faire du mal au patient. L'eau doit couler du bas vers le haut et légèrement de l'avant vers l'arrière. Répéter plusieurs fois l'opération jusqu'à ce que le liquide de reflux sorte limpide. Indications: bouchon de cérumen, insecte ou corps étranger de petites dimensions dans le conduit auditif (mais contre-indiqué en cas de graine ou de petit morceau de bois car ils gonflent avec l'eau; dans ces cas, instiller quelques gouttes d'alcool). Contreindiqué en cas d'otite.

Lavement vaginal Matériel: irrigateur ; canule stérilisée, en caoutchouc ou en verre; tube en caoutchouc ou en plastique d'environ 1 mètre et demi de long raccordé d'un côté à l'irrigateur, de l'autre à la canule, de préférence muni d'un robinet pour régler le débit; 2 litres d'eau bouillie, tiède; le médicament approprié (bicarbonate de soude, à raison d'une petite cuillère pour 1litre d'eau; ou bien du vinaigre. à raison d'une cuillerée pour 1litre d'eau; ou bien de l'acide borique, à raison d'une cuillerée; ou infusion de camomille ou similaire); une _cuvette ou -y.ne bassine pour l'eau de reflux; une alèze ou une feuitle tle plastique pour ne pas mouiller le lit. Technique: le lavement doit être pratiqué sur la patiente allongée sur le dos, les jambes repliées et écartées, le bassin légèrement soulevé et appuyé sur la bassine. Introduire délicatement la canule dans le vagin, le long de. la paroi postérieure; ouvrir le robinet et régler le débit du liquide de manière à ne provoquer aucune gêne à la patiente. En l'absence d'un robinet, on peut utiliser une pince à linge, ou bien la patiente elle-même peut régler le débit en pinçant le tube avec ses doigts. Si l'on soulève l'irrigateur, le liquide arrive avec plus de force. Indications: Inflammations du vagin de diverse nature, accompa-

Lavage auriculaire

Lavement vaginal 377


gnées d'exsudat catarrhal, séro-fibrineux, etc .. Contre-indiqué pendant les règles.

Lavage des mains Matériel: eau propre et savon, une cuvette, une serviette propre Technique: l'AS. doit se laver les mains très soigneusement, en les savonnant bien des deux côtés, en les rinçant à l'eau propre, en les savonnant à nouveau si nécessaire, en les rinçant encore et en les essuyant avec une serviette bien propre. Un bon savonnage est plus utile qu'une désinfection à l'alcool: le savon dégraisse et élimine de la peau une plus grande quantité de saleté. L'AS. doit souvent se laver les mains et expliquer l'importance des mains propres à la population. Indications: le lavage des mains est une mesure d'hygiène des plus importantes et efficaces et l'A.S. doit l'observer très souvent au cours de son travail. Notamment, avant de faire une injection, avant de faire une médication, avant de visiter les malades, après avoir visité un malade contagieux, avant de peser un enfant, chaque fois qu'il a touché du matériel sale ou après avoir déféqué ou uriné. Entretien du matériel sanitaire Pour que le matériel qui lui est fourni dure longtemps et demeure en bon état, l'A.S. doit en avoir particulièrement soin. • Laver le matériel quel qu'il soit (instruments chirurgicaux, seringues, gants, etc.) immédiatement après usage, à l'eau froide propre (on peut y ajouter du détergent, mais il faut ensuite rincer à l'eau claire) . • Si le matériel est démontable (seringues, ciseaux, certains types d e pinces), le démonter et laver soigneusement tous les éléments. S'il s'agit de matériel infecté, il faut tout d'abord le passer dans une solution désinfectante (Dettol, Cetavlon ou similaire) . Les gants doivent toujours être passés dans du désinfectant; il faut en outre contrôler qu'ils n'aient pas de trous. Faire passer de l'eau dans les aiguilles, sondes et tubes. • Passer le tout à l'alcool ou autre désinfectant. 378

• Essuyer. • Ranger dans des récipients de verre ou de métal prévus à cet effet, le matériel qui n'est pas d'usage courant, ou bien qui doit être stérilisé au moment de son utilisation par ébullition ou à l'aide de désinfectants liquides. • Stériliser le matériel que l'on doit toujours avoir sous la main, de préférence en autoclave, dans une cocotte-minute ou dans le poupine! (page 380) bien rangé dans des boites métalliques spéciales. • Si l'on garde le matériel toujours prêt à l'usage dans Ùn liquide stérilisant (gants, pinces, bistouris, aiguilles et porte-aiguilles, fil), contrôler que le liquide recouvre entièrement le matériel et le changer lorsqu'il est utilisé depuis longtemps

Mesure de la Tension Artérielle Matériel: appareil pour mesurer la tension, appelé sphygmomanomètre; stéthoscope. Technique: le patient doit être commodément allongé sur le dos ou bien assis, le bras droit (ou gauche) détendu et appuyé sur une table ou sur le lit, la paume de la main tournée vers le haut. Expliquer au patient ce que nous allons faire. Le patient ne doit pas être agité ou apeuré, car cela pourrait avoir une influence sur la tension. Fixer le manchon de l'appareil au bras du patient sans gêner le pli du coude; localiser le pouls de l'artère humérale (presque à la moitié du pli du coude, à l'intérieur du tendon du biceps) et y poser la membrane du stéthoscope; palper simultanément le pouls de l'artère radiale du même bras. Bloquer la vis de la poire en caoutchouc et gonfler le manchon jusqu'à ce que les pulsations de l'artère radiale disparaîssent. Dévisser progressivement la vis pour dégonfler le manchon jusqu'à ce que les premiers battements de l'artère humérale puissent être entendus (tension maximale). Continuer à dégonfler le manchon jusqu'à ce que les battements entendus au pli du coude disparaîssent (tension minimale). En l'absence d'un stéthoscope, la tension (maximale seulement) peut être prise par palpation, c'est-à-dire en palpant,

1


au poignet, le pouls de l'artère radiale qui réapparaît, pendant la décompression du manchon, lorsque l'on a atteint la tension maximale.

Mesure de la Température Corporelle La température corporelle se mesure à l'aide d'un thermomètre médical. Il existe des thermomètres t rès sensibles qui indiquent la température au bout d'une minute seulement, et d'autres moins sensibles qui ont besoin de 10 minutes. Avant de prendre la température, il faut abaisser le niveau du mercure au-dessous de 37 degrés (écrire 37°) en secouant le thermomètre avec la main. Chez les enfants , il est plus pratique de prendre la température par voie rectale (normale jusqu'à 3703) en ayant soin de maintenir l'enfant immobile pour ne pas casser le thermomètre; chez les adultes, la température est prise sous l'aisselle (axillaire) ou à l'aine (inguinale) (normale jusqu'à 37°) ou bien par la bouche (normale jusqu'à 37°3). Nettoyer toujours le thermomètre aprés l'usage à l'aide d'un coton hydrophile imbibé d'alcool. Lorsqu'il n'est pas utilisé, le thermomètre doit être rangé dans son étui. En l'absence d'un thermomètre on peut se faire une idée de la température en touchant le front du malade (qui e st toujours très chaud en cas d e fièvre), en palpant le pouls (qui est plus rapide que la normale) et en observant les yeux (qui sont plus brillants que d'habitude). Stérilisation du matériel .sanitaire Les seringues, les aiguilles, les fils, les pinces, etc. ne doivent être utilisés que s'ils ont été stérilisés, c'est-à-dire dépourvus totalement de microbes, afin d'éviter des infections des blessures, de la peau, des tissus profonds, localisées ou généralisées. Il existe différents systèmes de stérilisation: • l'ébullition pendant 10 minutes (temps calculé à partir du moment où l'eau commence à bouillir) ; • la chaleur humide sous pression: réalisable à l'ai-

de de l'autoclave ou de la cocotte-minute (qui est une petite autoclave commode et économique); • la chaleur sèche: réalisable à l'aide du poupine] (étuve à atmosphère sèche) ou à l'aide du feu (flambage);

• certaines substances chimiches telles que le Dettol, le Cetavlon, l'Hibitan, la teinture d'iode etc. (se rappeler que l'alcool seul ne suffit pas à stériliser). Dans un village, le moyen le plus simple de stérilisation est l'ébullition: faire bouillir le matériel dans de l'eau claire, dans un petit récipient muni d'un couvercle. Le matériel à stériliser doit être immergé dans l'eau froide après avoir été bien nettoyé, sans t races de sang ni de pus, sans croûtes ni dépôts de saleté. Si l'on fait bouillir une seringue, mettre un petit linge ou une gaze au fond d e la cassserole. Après la stérilisation, jeter l'eau en la faisant couler du récipient entrouvert, c'est-à-dire sans enlever totalement le couvercle et sans y mettre les mains. De cette manière le matériel reste stérile dans le récipient, prêt à l'usage même plus tard (pas plus de quelques heures, toutefois). Après l'usage le matériel doit être soigneusement lavé, bien essuyé et rangé dans un récipient à l'abri de la poussière et des mouches. Pour stériliser de toute urgence la pointe d'une aiguille ou d'une pince on peut les passer quelques instants sur une flamme (flambage), jusqu'à ce que le métal devienne rouge; puis le laisser refroidir sans y souffler dessus. Pour stériliser de la gaze ou une serviette on peut les repasser avec un fer bien chaud, des deux côtés. Faute de mieux, on peut u tiliser un four à pain pour stériliser les fers, les compresses de gaze etc .. L'autoclave et le poupine! sont des appareils qu'on utilise normalement à l'Hôpital ou au Centre de Santé. La cocotte-minute peut être également utilisée dans une petite Unité de Santé, son fonctionnement étant des plus simples. De toute façon , des personnes déjà expertes doivent enseigner comment se servir de ces appareils vu qu'il existe différents modèles avec des mod es 379


d'emploi divers. Nous indiquons ci-après les temps nécessair~s à une stérilisation efficace en autoclave et dans le poupine!, suivant les différents matériels à stériliser:

• Autoclave température

temps

fils pour sutures

110°

10 minutes

objets en verre, gants en caoutchouc, flacons avec solution physiologique

120°

30 minutes

fers, gazes, linge et tissus divers

125°

matériel

1

40 minutes

• Poupinel

Pince pour prélever le ·matériel stérilisé 380

uniquement pour le matériel métallique ou de verre (ne pas y stériliser du matériel en tissu ou en caoutchouc car ou il se déforme ou il brûle). Température: 160°. Temps: 1 heure, calculée à partir du moment où l'étuve a atteint la température de 160° et non pas à partir du moment où elle est branchée. Ne pas oublier que. si l'on a stérilisé une certaine quantité de matériel bien rangé dans les récipients métalliques spéciaux et que l'on désire en utiliser une partie seulement, il faut prélever ce dont on a besoin avec une pince stérile (dont la pointe est demeurée immergée dans un liquide antiseptique, type Cetavlon ou Dettol, contenu dans un récipient réservé à cet effet), mais jamais directement avec les mains, en prenant seulement le matériel n écessaire, sans toucher les autres objets stérilisés et en refermant immédiatement le récipient de stérilisation. Ne pas parler, ne pa'S éternuer, ne pas tousser lorsque ce dernier est ouvert. Ce faisant , le matériel demeurera stérile pendant quelques jours.


TECHNIQUES DE PREMIERS SOINS

Principes g énéraux • Agir avec calme, rapidité et méthode. • Comprendre ce qui est arrivé, de manière à établir un diagnostic exact pour pouvoir entreprendre les soins appropriés. • Encourager et mettre en confiance le patient. • Tout d'abord, préserver le patient d'éventuels dangers de mort: • en cas d'hémorragie, la bloquer; • en cas de perte de conscience, installer le patient dans une position de sécurité (cf. page 389) de façon que les voies aériennes laissent passer l'air jusqu'aux poumons et ne soient pas obstruées par des vomissements, etc.; • recourir, le cas échéant, à la respiration artificielle; • recourir, le cas échéant, au massage du cœur. • Faire en sorte que la situation ne s'aggrave pas: • en cas de fracture d'un membre, immobiliser le membre sur place; • en cas de fracture de la colonne vertébrale, ne pas bouger le

malade si ce n'est qu'en ayant recours à la technique appropriée, afin de ne pas provoquer de lésions à la moelle épinière; • en cas de fracture ouverte, ne pas tenter des réductions difficiles qui peuvent provoquer des infections et des hémorragies; • en cas de plaie, la protéger avec de la gaze stérile sur place; • en cas de choc ou d'hémorragie, soigner sur place; • dans tous les cas, éviter de bouger inutilement le malade, ne pas le déshabiller ou ne pas lui enlever ses chaussures si cela n'est pas nécessaire, l'installer à l'abri du soleil ou du froid, éloig·ner les curieux inutiles (quelques personnes seulement peuvent effectivement aider). • Ne rien administrer par la bouche au patient s'il est inconscient ou si l'on craint une lésion interne (abdominale ou thoracique) ou si l'on pense qu'il sera conduit sous peu en salle d'opération et anesthésié. • Organiser rapidement le transport à l'hôpital: personnes autorisées à accompagner le malade, brancard, couverture et oreiller, position correcte du malade, moyen de transport, fich e d'accompagnement rédigée avec précision. 381


LÉSIONS TRAUMATIQUES

Traumatisme au thorax ou à l'abdomen • avec plaie: couvrir immédiatement la plaie à l'aide de cornpresses de gaze stériles (en mettre plusieurs couches) sans essayer d'explorer en profondeur et sans y introduire des désinfectants, mais en badigeonnant la peau tout autour de la plaie à l'alcool iodé ou au merthiolate. Fixer la gaze avec du sparadrap. Envoyer d'urgence le blessé à l'hôpital (service chirurgie) après lui avoir fait une injection d'antibiotiques et avoir rédigé la f1che d'accompagnement. Le malade doit être transporté semi-assis ou assis, dans la position qui est la plus commode pour lui, les jambes repliées, soutenues par un coussin (plaies à l'abdomen) ou allongées. Contrôler qu'il n'y ait pas d'hémorragie ou de choc (pouls). Si ces complications se manifestent, consulter les chapitres s 'y rapportant. Ne rien donner à boire au malade; s'il a très soif, lui humecter les lèvres de temps en temps.

1.

• sans plaie: essayer de comprendre à quel endroit le patient a mal, en le bougeant le moins possible. Si l'état général est grave ou si l'on craint une fracture ou une hémorragie interne, envoyer d'urgence le malade à l'hôpital. Si l'état général est satisfaisant, analyser la situation calmement et attendre pour voir si le patient se reprend bien, sans administrer de médicaments inutiles. Observer la respiration, le pouls, la tension, les lèvres (sèches?, pâles?). Contrôler la couleur des urines (présence de sang?). Traumatisme crânien • Si le patient est évanoui, le tourner sur le côté en position latérale de sécurité. Contrôler la respiration et le pouls. • S'il est conscient, l'allonger, la tête légèrement soulevée et de côté au cas où il vomirait. • Si la respiration s'arrête, essayer la respiration artificielle bouche-à-bouche. 382

Premiers soins pour une blessure au thorax


• S'il y a écoulement de sang par le nez ou par l'oreille sans traumatisme direct de ces organes, il est probable qu'il y ait une fracture de la base crânienne: injecter un médicament hémostatique et hospitaliser le malade d'urgence, si l'hôpital n'est pas trop loin et la route est bonne. • Si la route est mauvaise et le voyage est long, envisager le risque d'un nouveau traumatisme occasionné par le déplacement: considerer aussi qu'il est inutile d'envoyer le malade à l'hôpital si aucun chirurgien ne sera par la suite à sa disposition.

Syndrome dû à un écrasement • Dégager le malade le plus rapidement possible de la terre, des pierres ou de tout autre matériel sous lequel il est écrasé. • Laisser le malade allongé, les jambes soulevées et la tête au niveau du sol (non soulevée) (position contre le choc). • Contrôler qu'il n'y ait pas fracture des membres, du thorax, de la colonne vertébrale, du crâne, du bassin. • Dans le cas d'un membre écrasé depuis 1 heure ou plus, appliquer un garrot à la base du membre et envoyer le malade d'urgence à l'hôpital. Le garrot doit être desserré pendant 1 minute tous les quarts d'heure: autrement des toxines passent du membre écrasé dans le sang et peuvent provoquer de graves lésions au niveau des reins.

• •

Fracture d 'un membre • • Immobiliser sur place le membre fracturé, si possible, à l'aide d'attelles de bois ou de planchettes; si cela n'est pas possible, utiliser de simples branches, des bâtons, des cahiers, des journaux ou des revues enroulées autour du membre, ou des morceaux de natte (une excellente solution est aussi: un morceau de bambou de grosse épaisseur, coupé en deux, pour les fractures de l'avant-bras ou de la jambe). • Rembourrer l'espace entre les attelles et le membre avec du coton ou du linge; immobiliser le tout à l'aide de bandes ou de

mouchoirs. Une immobilisation bien faite calme la .douleur et empêche de nouvelles lésions au niveau d'autres tissus, des nerfs et des vaisseaux, et est une excellente mesure préventive contre le choc. Lorsque l'on i.rnrpobilise le membre, il faut bloquer les 2 articulations proches de la fracture, c'est-à-dire l'articulation située immédiatement au-dessus et celle située au-dessous, de manière que l'os fracturé ne puisse plus bouger. Si la douleur est intense, administrer de l'aspirine ou de la codéine. On peut faire une injection de novocaïne à 10% dans le foyer de la fracture, mais en ayant soin de désinfecter soigneusement l'épiderme à la teinture d'iode et en utilisant du matériel parfaitement stérilisé (danger d'ostéomyélite). Si le malade est en état de choc, ce qui est souvent le cas , agir en conséquence : couvrir le malade avec des couvertures, maintenir les membres soulevés (position contre le choc). Si le membre se présente non plus aligné dans l'axe ou raccourci, le ramener délicatement dans la position la plus naturelle possible en exerçant une traction lente et continue. Ne pas forcer, surtout si l'on manque d'expérience. Dans le cas d'une fracture ouverte, avec des fragments d'os en saillie, il vaut mieux couvrir la plaie de gaze stérile, maintenue par une bande ou du sparadrap, sans essayer de remettre l'os en place. Envoyer le malade d'urgence à l'hôpital après lui avoir fait une injection d'antibiotique et une antitétanique. S'il agit d'une fracture à un membre supérieur, on peut l'immobiliser en fixant le bras plié contre le thorax à l'aide d'une écharpe ou d'un linge plié en triangle ou de bandes liés autour du cou. S'il s'agit d'une fracture à un membre inférieur, elle doit être immobilisée, le patient étant allongé; si l'on ne dispose pas d'attelles, les deux membres inférieurs peuvent être attachés l'un à l'autre de manière que le membre sain fasse fonction de soutien et protège le membre fracturé. Pour les fractures du fémur, l'attelle doit être suffisamment longue de façon à s'appuyer vers le haut sur le bassin, et vers le bas sur le pied. 383


6

7

1. Fracture du poignet avec déplacement, 2. Réduction du déplacement, 3.4. Immobilisations provisoires de fractures de l'avant-bras ou du bras, 5. 6. 7 Immobilisations provisoires d'une fracture de l'umérus, ae la jambe et du fémur.


Fracture du bassin • Bouger le malade le moins possible et envisager la possibilité de lésions des voies urinaires (vessie, urètre) et d'hémorragies internes. • Aider le malade à trouver la position qui est la plus commode pour lui; s'il préfère être semi-assis, disposer des coussins derrière le dos; s'il préfère rest-er les genoux pliés, les assurer à l'aide d'un coussin ou d'une couverture pliée. • Pour le transport à l'hôpital, ümnobiliser le malade en essayant d'entraver les mouvements des ja1nbes; sur un brancard rigide, attacher les membres inférieurs l'un à l'autre, avec des bandes ou des mouchoirs, en plusieurs endroits (avec un linge plié entre les genoux). Soutenir le bassin, si nécessaire, en l'enveloppant dans u'ne grosse écharpe, ou dans un drap plié en écharpe, qui devra être noué du côté non fracturé.

• •

Fracture de la colonne vertébrale • Attention de ne pas provoquer, en bougeant le malade, des lésions à la moelle épinière qui auraient comme conséquence des paralysies très graves, définitives, ou bien la mort du malade. • Ne pas bouger le malade si l'on est seul ou à deux. n faut au moins 3 12érsonnes, encore mieux 4 ou 5 personnes, pour le soulever sans aggraver son état et le déposer sur un brancard. • Les personnes devant soulever le malade doivent toutes agir au même moment, 3 ou 4 placées au niveau du corps et des jambes, 1 soutenant la tête, de manière que la colonne vertébrale soit maintenue rigide, sans la moindre contrainte et sans possibilité de se plier. • Le brancard doit être rigide; si l'on n'en dispose pas on peut en improviser un avec une table, une porte, un lit, une échelle.

Précautions à prendre pour transporter une personne avec fracture de la colonne vertébrale 385


Fracture de la clavicule • Pendant que le patient soutient son coude du côté de la fracture, entourer chacune des deux épaules d'une bande ou d'un grand mouchoir triangulaire passant sous l'aisselle, et nouer en faisant un double nœud. • En passant derrière le malade, nouer les 2 bandes l'une à l'autre, sur le dos, à l'aide d'une troisième bande qui devra maintenir les deux premières en traction ou bien en croisant et en attachant l'une à l'autre les deux extrémités des deux bandes. • Placer un linge plié ou du coton pour rembourrer l'espace sous les bandes ab'n qu'elles soient bien tendues. • Soutenir le coude du côté de la fracture avec un triangle ou un linge noué en écharpe autour du cou.

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Immobilisation d'une fracture de la clavicule droite Fracture de côtes

Immobilisation d 'une fracture costale droite 386

• Bloquer les mouvements de la moitié du thorax correspondant à la fracture à l'aide d'une ou de deux bandes de tissu ou mieux de sparadrap large appliquées à la base de la moitié du thorax intéressé et allant du sternum à la colonne vertébrale. • li n'est pas nécessaire d'hospitaliser le malade car il ne peut pas être plâtré et aussi parce que le diagnostic peut être déjà établi cliniquement (observer, palper, noter la douleur provoquée par la pression du sternum) sans besoin de radiographie. • n vaut mieux que le malade dorme semi-assis ou assis et non pas allongé. S'il tousse, administrer un sirop calmant. • Si la fracture est ouvert~. si l'on constate qu'il y a aspiration d'air par la plaie, recouvrir immédiatement la partie de compresses de gaze stérile et de sparadrap et envoyer d'urgence le malade à l'hôpital.


Ré duction d'une luxation • Ne pas tenter de réduire la luxation si l'on ne possède pas une bonne expérience. TI vaut mieux envoyer d'urgence le malade à l'hôpital avec un bandage de soutien plutôt que de risquer de provoquer des lésions plus graves. • Procéder aux tractions nécessaires, avec force mais sans mouvements brusques, progressivement, sans interruption, si c'est nécessaire pendant plusieurs minutes, de manière à vaù1cre le spasme musculaire réflexe. • Après la réduction, immobiliser la partie avec beaucoup de coton et de bandages. Ne pas oublier que toute luxation comporte des déchirures de ligaments et des épanchements articulaires et périarticulaires et qu'il faut donc du temps (des semaines) pour que L'articulation retrouve son état normal. • Si l'on craint une fracture ou une réduction mal réussie, envoyer le malade à l'hôpital.

Reduction d'une luxation de la hanche Soins d'une plaie • Le matériel nécessaire qui doit être toujours prêt, est le suivant: eau stérilisée, savon, solution désifectante (type Dakin ou Cetavlon ou Dettol) ou eau oxygénée, teinture d'iode (ou alcool iodé) ou teinture de merthiolate, un grand nombre de compresses de gaze stériles, coton hydrophile, bandes de gaze, pinces et ciseaux stériles, éventuellement gants stériles, fil, aiguilles et pinces stériles pour les sutures. • Se laver soigneusement les mains à l'eau et au savon avant de toucher le matériel nécessaire. • Expliquer au malade ce que l'on doit faire et l'installer confortablement, de préférence allongé. • Dégager la région de la plaie, si elle est couverte par des vêtements ou par une médication improvisée, en coupant le cas échéant le tissu ou les liens de la médication. S'il y a des poils,les couper ou les raser largement tout autour de la plaie.

Reduction d'une luxation de l'é paule 387


• Si la plaie est souillée de terre, de saletés, de corps étrangers, la laver à l'eau et au savon, en procédant de l'intérieur vers l'extérieur; puis , la relaver avec un désinfectant léger (Dakin). de l'eau oxygénée ou de l'eau stérile . Le cas échéant, nettoyer l'intérieur de la p laie à l'aide d'une pince et de gaze stérile afin d'enlever tout corps étranger s'y étant introduit et toute trace de saleté; il faut agir avec décison (tout corps étranger qui demeure dan s la plaie la fera suppurer), mais sans faire saign er inutilement. • Observer l'intérieur de la plaie et envisager la possibilité de lésions profondes qui pourraient avoir blessé des tendons, des nerfs , des os ou des organes internes . Si l'on a cette crainte, explorer le fond de la plaie avec précautio n à l'aide d 'une pince stérile. Dans les cas de lésions de ce genre, envoyer le malade à l'hôpital après avoir effectué une méd ication stérile. • Désinfecter la peau autour de la plaie à la teinture d'iode ou de merthiolate . Ne jamais désinfecter l'intérieur de la plaie, mais la protéger, pendant la désinfection cutanée, avec une compresse de gaze stérile (la désinfection de l'intérieur de la p laie ne peut que nuire car elle détruit les défenses naturelles des tissus). • Couvrir la plaie de compresses de gaze stériles et bander avec une bande de gaze ou avec un triangle de toile. • Faire un vaccin antitétanique ou un sérum (si on l'a à disposition) en observant toutes les précautions d'emploi nécessaires (lire la notice qui accompagne le sérum; prendre garde aux réactions provoquées par le sérum). • S'il s'agit d'une plaie profo nde, faire la suture (consulter le chapitre co rrespondant) en régularisant, le cas échéant, les lèvres de la plaie à l'aide de ciseaux ou d'un bisto uri, si les tissus sont meurtris ou nécrotiqu es (il vaut mieux que ces opérations soient faites à l'hôpital). • La région blessée doit demeurer au repos: s'il s'agit d'un membre supérieur, l'immobiliser en le mettant en écharpe; s 'il s'agit d'une main, l'immobiliser en plaçant dans la paume une grosse boule de coton, puis ban der la main fermée et l'attacher également en écharpe; s'il s'agit d'un membre inférieur, il vaut mieux que le patient ne marche pas et soit transporté sur un brancard . 388

• Protéger la médication de la poussière d e la route et des mouches à l'aide d'un m ouchoir ou d'un triangle de tissu.

Médications successives • La première médication successive doit être faite 2 à 3 jours après, à moins que l'on ne remarq ue, au bout de quelques heures, que le bandage est imbibé de sang ou que la fièvre a fait son apparition et que la plaie est devenue douloureuse. Dans ces cas , ôter la médication, la répéter et bien bander la plaie, en comprimant (en cas d'hémorragie) ou en administrant des antibiotiques (en cas d 'infection). Eventuellement envoyer le malade à l'hôpital. • S'il n'y a aucune complication, après avoir enlevé le bandage, décoller très délicatement la gaze de la plaie, sans jamais faire saigner. Utiliser éventuellement de l'eau oxygénée ou de l'eau bouillie ou bien encore un léger désinfectant (Dakin). • Changer la gaze et la bande. S'il y a une légère suppuration, nettoyer en pressant légèrement. Prendre la température du malade si l'on craint une infection. • Faire revenir le malade 3 à 5 jours après .

Suture d'une plaie • Le matériel nécessaire stérilisé, qui doit être toujours prêt, est le suivant: fil de soie n . 2 et 4 (pour épiderme), catgut n . 00 (pour muqueuses ou couches profondes); auguilles courbes n . 2 (pour cuir chevelu), n . 4 (pour épiderme d'adulte), plus fines (pour épiderme d'enfant ou pour visage); pince, ciseaux, porte-aiguilles, compresses de gaze, bandes de gaze, petits carrés <;le toile ou m ouchoirs , quelques bandes de caoutchouc pou r drains (obtenues en coupant des vieux gants). gants en caoutchouc. Avoir aussi de la teinture d'iode ou de merthiolate, du coton et des bandes de gaze . • Se laver soigneusement les mains. Si l'on ne dispose pas de gants stériles, se désinfecter les mains.


• Avant d'être suturée, ld plaie doit être bien nettoyée et la peau tout autour désinfectée à la teinture d'iode. S 'il y a des tissus morts, des bords irréguliers présentant des franges ou des cavités, régulariser délicatement à l'aide de ciseaux ou d'un bistouri. • Les points de suture doivent être espacés, de p référen ce à une distance d'1 cm l'un de l'autre et arrêtés par un double nœud non pas au-dessus de la plaie, mais sur un côté du point de suture. Chaque point doit pénétrer profondément dans les couches inférieures qui avaient été séparées par la plaie et ne pas demeurer en surface ; ceci provoquerait la formation de cavités en dessous de la plaie. On apprend à faire les points de suture en travaillant au côté d'une personne plus experte qui sait enseigner la techniq u e exacte. • Si la plaie est très grande, avec décollements, pertes de substance, corps étrangers et saletés, placer un drain à une ou aux deux extrémités de la suture; le drain doit être enlevé 1 o u 2 jours après. • Couvrir la suture avec de la gaze stérile et bander. Immobiliser la ré gion de la plaie. • Ne contrôler la plaie que 48 heures après , à moins qu'apparaissent des douleurs, une enflure, de la fièvre ou une hémorragie à peine après quelques heures. En cas de pus, faire sauter avec des ciseaux 1 ou 2 points de suture. En cas de fièvre, administrer des nntibiotiques. • (,à 7 jours après, enlev er les points de suture: désinfecter à la teinture d'iode la peau et les fils, tirer vers le haut le nœud du point pour le dégager de la peau, couper immédiatement le fil justc a u-dessous du nœud, extraire le fil délicatement en le tirant vers le haut, sans faire de mal. Couvrir avec de la gaze stérile et bander. • Si la plaie doit être suturée et si vous ne disposez pas du matériel ,j pproprié vous pouvez refermer la plaie en appliquant transver.nlement u n sparadrap qui maintienne en traction ses deux lèv ' c s: appliquer tout d'abord la moitié du sparadrap d'u n côté de la p laie et s'assurer qu'il soit bien collé; en maintenant la plaie l11on fermée, appliquer l'autre m oitié du sparadrap de l'autre

côté. Le sparadrap ne doit pas être enlevé avant 5 jours au moins. Le détacher à J'aide d'alcool ou d 'essence.

Ap plication d 'agrafes Certaines coupures ni trop profondes, ni trop étendues, peuvent être suturées avec des agrafes métalliques au lieu de points de suture. Les agrafes s'appliquent avec une pince spéciale, en maintenant avec une autre pince les 2lèvres de la plaie bien rapprochées. Pour les enlever, utiliser le bec de l'extrémité postérieure de la même pince.

Blessure à un œil • La considérer toujours comme t;rès dangereuse. • Poser une gaze stérile pliée en quatre sur l'œil et la maintenir en place avec du sparadrap. • Faire une injection intramusculaire de pénicilline (1 à 2 millions d'unités) et une vaccination antitétanique. • Envoyer d 'urgence le malade dans un hôpital où il y ait un oculiste ou un médecin expert en la matière.

PERTES DE CONSCIENCE Posit ion laté rale de sécurité (PLS) d'un patient inconscient Toute personne ayant perdu conscience pour n'importe quel motif, doit toujours être mise dans cette position. C'est une position simple mais très importante à apprendre parce qu' elle évite la mort par étou ffement due, dar1s de nombreux cas, à l'aspiration dans les voies aériennes de vomissures ou de sang, ou bien à la chute interne de la base de la langue qui obstrue le pharynx . • Le patient est étendu à terre. S'agenouiller à côté de lui et, eu le tirant par l'épaule ou par la hanche, le tourner sur un côté. • Replier le bras et la jambe, situés au-dessus, presque à ang le 389


lever les jambes pour que le sang afflue à la tête. • Observer s'il respire bien, tâter le pouls, prendre la tension. S'il respire mal, le placer dans la position latérale de sécurité (mais, en cas de lipothymie, la perte de conscience est généralement de courte durée et sans troubles respiratoires). • Desserrer éventuellement ses vêtements s'ils sont trop étroits autour du cou, du thorax et de l'abdomen. • Éventer sur le visage du patient et réveiller la sensibilité de sa peau par de petites aspersions d'eau froide. • Ne s'éloigner que lorsque Je patient pourra se remettre debout. • Ne pas permettre au patient de s'éloigner tout seul; il doit être accompagn~ par quelqu'un.

Coma

Position latérale de sécurité d 'un patient inconscient droit par rapport au corps, de manière à rendre la position plus stable. • Contrôler que la bouche ne contienne pas d'aliments, de matières vomies, de mucus, de sang ou de corps étrangers en passant à l'intérieur un doigt enveloppé de gaze ou d'un mouchoir. • Placer la tête du patient légèrement en extension et, si le patient respire avec difficulté, introduire à l'intérieur de la bouche un ou deux doigts en tirant le menton vers l'avant, de manière à faciliter le passage de l'air dans le pharynx.

Evanouissement ou lipothymie • Allonger le patient, sans coussin sous la tête. Si nécessaire, sou390

• S'assurer que les voies aériennes soient libres, en débarassant la cavité orale, a ve c deux doigts enveloppés dans de la gaze ou dans un mouchoir, de mucus, de vomissure, de sang, etc., et placer le patient dans la p os ition latérale de sécurité. • Contrôler que le patient respire et que son cœur batte: au cas contraire, pratiquer la respiration a rtificielle et, si nécessaire, le massage cardiaque. • Déterminer le degré d'inconscience: coma profond? come superficiel? état de torpeur? lipoth ymte? et essayer d'en trouver la cause en interrogeant les parents et en observant les signes éventuels: antécédents, pupilles dilatées ou asymétriques, respiration rapide, fréquence et intensité du pouls, couleur des muqueuses, odeur de l'haleine, hémorragies externes, convulsions, contractures, positions particulières des bras ou des jambes. Envisager la possibilité d'hémorragies internes. • Hospitaliser d'urgence, en prenant note avec précision de toutes les observations que vous avez faites et de l'heure du d épart du pat ient vers l'hôpital sur la fiche d'accompagnement.


Convulsions • Placer sous la tête du patient un coussin ou une couverture pliée afin qu'il ne puisse pas se faire du mal. • Introduire le manche d'une cuiller ou un bâtonnet (éventuellement enveloppés d'une bande ou d'un mouchoir) entre les dents du patient, pour l'empêcher de se mordre la langue. • Ne pas essayer d'immobiliser le patient pendant les mouvements convulsifs. • Faire une injection de Phénobarbital ou de Diazepan.

Coup de chaleur • Installer le malade à l'ombre, en position de sécurité s'il est inconscient, ou assis ou à demi allongé s'il est conscient. Eloigner les personnes qui se sont assemblées auteur de lui (une ou deux suffisent pour aider). • Eventer le malade, avec n'importe quel éventail improvisé. • Faire boire au malade de l'eau potable additionnée d'une pincée de sel ou de bicarbonate (ne pas le faire s'il est inconscient). • Mettre des compresses fraîches sur la tête du malade, éventuellement sur les mollets ou sur tout le corps à l'aide d'un drap mouillé, après l'avoir déshabillé. Frictionner ensuite tout le corps avec les mains. Contrôler la température.

Coup de soleil (insola tion) • Installer immédiatement le malade à l'ombre. • Compresses froides sur la tête. • Faire boire au malade de l'eau additionnée de bicarbonate (1 cuiller pour .1 litre). ou du thé tiède sucré. Jamais de boissons trop froides .

LÉSIONS AU NIVEAU DE L'APPAREIL RESPIRATOIRE

Elles représentent des urgences absolues (danger de mort imminent) et exigent donc une intervention extrêmement rapide et précise.

Asphyxie • Ôter immédiatement la cause éventuelle de l'asphyxie: corde au cou, corps étranger dans la gorge, sachet en plastique sur la tête, brasier dans une pièce fermée, bouteille à gaz, etc .. • Contrôler que les voies aériennes soient libres, en observant bien la cavité orale, en passant deux doigts enveloppés dans de la gaze à l'intérieur et en s'assurant que la langue n'empêche pas la respiration. Tirer éventuellement la langue hors de la bouche ou déplacer la mâchoire en avant. • Placer le patient e n position de sécurité seulement s'il vomit ou a vomi; autrement, procéder tout de suite à la respiration artificielle et, le cas échéant, au massage cardiaque.

Noya de • Sortir le patient de l'eau. • Essayer de lui faire rejeter le liquide éventuellement présent dans les voies aériennes en le soulevant par les pieds, le thorax appuyé au sol et le visage tourné vers le bas, en lui tapant sur le dos avec le plat de la main (se faire aider par une ou deux personnes). S'il s'agit d'un enfant, le soulever complètement du sol en le tenant par les pieds, la tête en bas, et lui taper sur le dos avec le plat de la main. • Si le patient respire, le placer en position de sécurité. • S'il ne respire pas, respiration artificielle bouche-à-bouche e t massage cardiaque. 391


Corps étranger obstruant les voies respiratoires Lorsqu'un corps étranger (noyau de fruit, feuille, pièce de monnaie, etc.) s'arrête accidentellement dans la gorge, presque toujours chez un enfant, et provoque l'étouffement, si l'on ne réussit pas à le voir ou à le prendre avec deux doigts, effectuer rapidement les opérations suivantes: • S'il s'agit d'un petit enfant, le soulever d'une main par les pieds, la tête en bas, et de l'autre main, lui donner 4 à 5 coups sur le dos au milieu des omoplates. • S'il s'agit d'un adulte ou d'un adolescent, le mettre à plat ventre sur une table, la tête et le thorax pendants en-dehors de la table et repliés vers le bas; ou bien l'étendre sur votre genou, toujours à plat ventre. De la main ouverte, donner des coups sur le dos, comme indiqué précédemment. • Si nécessaire, une fois que les voies respiratoires sont libérées, faire la respiration artificielle.

Respiration artificielle bouche-à-bouche

Comment enlever un corps étranger obstruant les voies respiratoires d'un enfant et d'un nouveau-né 392

• Etendre le patient à même le sol, sur le dos. Si un coussin est disponibile, le placer sous les épaules et non pas sous la tête. • Contrôler que les voies aériennes soient libres. • Renverser la tête du patient en arrière (d'une main pousser le front en arrière, de l'autre relever le menton). • Déplacer la mâchoire en la poussant à partir de son angle externe vers l'avant ou bien en la tirant en avant à l'aide du pouce întroduit dans la bouche et qui accroche de l'intérieur l'arcade dentaire inférieure. • De la main qui tient le front, pincer les narines du patient (avec le pouce et l'index); de l'autre, maintenir la mâchoire dans la position adéquate. • Inspirer profondément, appliquer la bouche sur la bouche du patient (si l'on a un mouchoir, le placer entre les deux bouches) et souffler, pas trop fort mais de façon continue, pendant 4 à 5 se-


condes jusqu'à ce qu'il soit possible de sentir la résistance du poumon gonflé et de voir le thorax se soulever. Si cela ne se produit pas, cela signifie qu'il y a obstruction des voies repiratoires: contrôler la position de la tête et de la mâchoire. • Détacher votre bouche de celle du patient et attendre quelques secondes, en observant l'abaissement du thorax. Inspirer. • Répéter l'insufflation rapidement 4 à 5 fois de suite de façon à fournir la plus grande quantité d'oxigène aux poumons dans le temps le plus bref possible. Continuer de cette manière en soufflant rythmiquement toutes les 3 à 5 secondes jusqu'à ce que le patient commence à respirer spontanément. • S'il s 'agit d'un enfant, appliquer votre bouche de manière à couvrir la bouche et le nez du patient; souffler plus délicatement que pour un adulte, afin de ne pas provoquer de lésions pulmonaires. • Si le patient ne respire toujours pas, procéder au massage cardiaque pendant 15 à 20 secondes, puis reprendre la respiration bouche-à-bouche.

Respiration artificielle bouche-à-bouche Massage c ardiaque • Le patient est allongé sur le dos. le réanimateur placé à coté. • Avec les paumes des deux mains, placées l'une sur l'autre, exercer une pression rapide et intense sur la m oitié inférieure du sternum, de façon que celui-ci s'abaisse de 2 à 3 cm, pendant 1 seconde . Pour un enfant, une pression légère, de 2 doigts, suffit. • Répéter ces mouvements plusieurs fois et rapidementj les bras bien tendus, une pulsation par seconde 15 à 20 fois. Effectuer ensuite 2 insufflations rapides dans les poumons, bouche-à-bou· che, puis répéter la compression cardiaque. • Continuer jusqu'à remarquer une amélioration: lorsque les pupilles se rapetissent, le pouls bat régulièrement, la couleur des muqueuses devient rose, cela signifie que le massage cardiaque a réussi.

Massage cardiaque 393


Respil"ation artificielle sur un patient allongé sur le dos (Méthode Sylvester)

Cette méthode doit ê tre appliquée lorsque la respiration boucheà-bouche ne peut pas être pratiquée à cause de lésions faciales, par esemple, ou bien de maladies infectieuses contagieuses. • Le patient doit être allongé, le dos appuyé sur un coussin ou sur une couverture pliée en quatre. Le réanimateur est agenouillé, la tête du patient immobilisée entre ses genoux. Voies aériennes libres. • Saisir les poignets du patient et, après les avoir croisés sur son thorax, s'y appuyer dessus de tout votre poids, les bras tendus, en vous penchant en avant de manière à comprimer fortement la cage thoracique (expiration forcée). • Interrompre la compression, tirerles bras du patîent vers le haut et sur les côtés (inspiration forcée) . • Répéter les mouvements décris, rythmiquement toutes les 4 à 5 secondes jusqu'à ce que le patient commence à respirer spontanément. Respiration artificielle sur un patient allongé sur le ventre (Mé thode Holger-Nie/sen)

A pratiquer aussi en cas de lésions faciales ou si l'on craint des vomissements • Le patient est allongé sur le ventre, les bras relevés et les coudes pliés, la tête tournée sur le côté. Le réanimateur, un genou à terre, maintient la tête du patient immobilisée entre son genou et le pied de l'autre jambe. • Appuyer les paumes des mains bien ouvertes, les pouces se touchant, juste sous les omoplates du patient et, les bras tendus, comprimer le thorax en faisant pression de tout votre poids (expiration forcée) et en vous penchant en avant. • En vous redressant en arrière, prendie les coude$ du patient et les tirer vers le haut (inspiration forcée) . • Répéter le mouvement de compression du thorax et celui de redressement du tronc toutes les 4 à 5 secondes, jusqu'à ce que le patient commence à respirer spontanément. 394


l.I~SIONS AU NIVEAU DEL 'APPAREIL CIRCULATOIRE

IW1'S représentent très souvent des urgences absolues car le pal.tOIIl. est e n danger de mort imminent.

dans les urines ou dans le vagin; au niveau de l'encéphale à la suite d'une fracture de la base crânienne, avec écoulement de sang par l'oreille ou par le nez ou sous-conjonctival; • externes: écoulement direct de s ang à travers la peau ou les muqueuses visibles blessées.

lfc!morragies Principes généraux à observer pour soigner les hémorragies IO:IIt! s

se subdivisent, d'après leur degré de gravité, en:

• hémorragies légères : à la suite d'une rupture de capillaires ou d <J petites veines ; elles tendent à s'arrêter spontanément; • hémorragies graves : à la suite d'une rupture d'artères ou de VI' IIIOS; elles tendent à saigner si on n'intervient pas immédiatett 11' 11 L.

Htttv;mt les vaisseaux intéressés, on distingue les hémorragies: • artérielles: sang rouge vil, écoulement en saccades au rythme l l l's PLùsations cardiaques,les bords de la plaie ne sont pas souillés tlt t1;ong ; • v eineuses: sang plutôt rouge foncé, écoulement lent et continu, •lobordant de la plaie qui est donc remplie et souillée; • capillaires: sang rouge vif, écoulement en gouttelettes à traVI' t r: plusieurs points de la zone intéressée. ne provenant pas de V1 11sseaux visibles à l'œil nu, ne correspondant pas au rythme des ttttlti<ti.JOns cardiaques; • anixtes : sang plus ou moins rouge, suivanlla composante artê' tnlle . veineuse ou capillaire plus ou moins marquée. !~ utv ;,urL leurs siège, on distingue les hémorragies: • internes : au niveau d'organes profonds, renfermées dans des 1 ·,tv tl'. és internes; • Internes extériorisées: au niveau du tube digestif, avec écou.le11\0 lll. de sang par la bouche ou par l'anus; au niveau des voies .aét tWtnes, avec écoulement de sang par la bouche ou par le nez; au tltv e nu des voies urinaires ou génitales, avec écoulement de sang

• Considérer l'hémorragie grave comme une urgence absolue, à soigner en priorité avant toute autre maladie (exception faite de l'asphyxie aigüe, de l'arrêt respiratoire, et parfois du choc). • Dans la plupart des cas d'hémorràgie externe, le pansement compressif suffit à bloquer l'hémorragie. Dans certains cas (lésions d'artères), il faut comprimer l'artère avec le pouce ou bien appliquer un tourniquet; cette dernière mesure toutefois est un t raitement d'exception. • Ne jamais laisser saigner un patient si l'on peut intervenir pour arrêter l'hémorragie; même si la perte de sang est limitée, elle devra être compensée par un gros effort de l'organisme. • Jï:n cas d'hémorragie interne, ne pas avoir trop de confiance dans les injections hémostatiques (utiles mais non résolutives). mais envoyer d'urgence le malade dans un hôpital disposant d'un service de chirurgie. • En cas d'hémorragie abondante, penser à prévenir le chee qui ne ta1·dera pas à faire son apparition. • L'écoulement rapide de plus de 2litres de sang, soit un tiers de la quant ité totale de sang dans le corps humain (qui est de 6 litres environ), entraîne généralement la mort.

Interventions en cas d'hémorragie interne • Ne pas déplacer le blessé, mais le faire transporter d'urgence, sur un brancard, à l'hôpital sans perdre de temps. • En attendant le moyen de transport et les accompagnateurs, procéder à des applications froides sur la zone intéressée (cornpres395


ses; glace, si possible). • Faire des injections hémostatiques. • Prévenir le choc: couverture , membres soulevés, tête abaissée. • Rédiger rapidement la fiche d'accompagnement en notant : la fréquence du pouls et de la respiration, la tension, la température, la couleur des muqueuses.

Interventions en cas d'hémorragie externe

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Points de compression d'artères pour arrêter une hémorragie 1. a. carotide 2. a. humérale 3. a. radiale et a. cubitale 4. a. poplitée 5. a. fémorale 6. a. tibiale ant. et pos:J.._ _ _ _ _ __ _ _ _ _ _ _ __ _ _ ----'

396

• Pansement compressif sur la blessure à l'aide de plusieurs compresses de gaze stériles ou d'un mouchoir plié ou bien d'un autre linge propre, le tout recouvert d'une bande bien posée. Dans la plupart des cas, on parvient à arrêter l'hémorragie. Si le pansement s'imbibe de sang, ne pas l'ôter, mais appliquer dessus un autre pansement. • En cas d'hémorragie à un membre ou au cou, de type artériel, comprimer l'artère, de la main, contre l'os situé au-dessous; si l'on n'y parvient pas, appliquer un tourniquet. Profitant de l'arrêt · momentané de l'hémorragie, faire faire un bandage compressif par un aide. Si l'on arrive à voir dans la plaie le vaisseau d'où le sang s'écoule, on peut essayer de le fermer à l'aide d'une pince Kocher ou d'une autre pince chirurgicale. • En cas d'hémorragie veineuse à un membre, soulever le membre et tamponner ensuite la plaie avec une médication compressive. • Si l'hémorragie est due à la rupture d'un vaisseau important, après la compression immobiliser le membre intéressé et transporter le blessé à l'hôpital pour la ligature du vaisseau. • En cas de choc ou si on le craint, transporter le blessé à l'hôpital pour une transfusion. • Ne jamais faire de perfusions de solutions physiologiques s'il n'est pas possible de bien contrôler l'hémorragie, vu que la hausse de tension provoquée par la perfusion peut faire augmenter l'hémorragie. Par contre, si l'hémorragie est contrôlée, on peut faire une perfusion.


Application d'un tourniquet de fortune • L'appliquer uniquement en cas d'hémorragies artérielles des membres, d'arrachement traumatique d'un membre, d'hémorragies mixtes graves dues à des blessures de guerre, accidents de voiture, etc .. • Appliquer le tourniquet, constitué d'un mouchoir enroulé ou d'une bande ou d'un morceau de tissu, autour du membre blessé audessus de la blessure (c'est-à-dire entre la blessure et le cœur) et faire un nœud à 10 ou 15 cm de la peau. • Faire passer un bâtonnet solide, un bout de branche ou une cuiller entre le nœud et la peau et le faire tourner plusieurs fois de manière à serrer toujours plus le membre à l'aide du mouchoir. • Fixer le bâtonnet avec un autre mouchoir noué un peu plus bas que le premier. • Profiter de l'arrêt momentané de l'hémorragie pour procéder à lo médication ou à J'application du pansement compressif sur la blessure sanglante, si possible. • Ecrire l'heure exacte de la pose du tourniquet sur une feuille de papier qui devra être disposée bien en vue sur le malade (avec un sparadrap sur la poitrine ou sur le front). Le tourniquet ne peut pas rester posé plus de 1 à 2 heures, car il pourrait entraîner la gangrène au niveau du membre. • Après un intervalle de 30 minutes à 1 heure, desserrer progressivement le tourniquet; le resserrer si l'hémorragie reprend. • Le blessé doit être transporté d'urgence à J'hopital, service do chirurgie, pour la ligature de l'artère, transfusion, etc ..

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Intervention e n cas d e choc • Si l'on prévoit le choc, prendre immédiatement les mesures contre le choc. • Se rendre compte de la cause du choc et intervenir avec des mesures spécifiques si possible: à la suite d'une hémorragie, stopper l'hémorragie; à la suite de brûlures, ou à la suite d'une diar-

Application d'un tourniquet de fortune 397


pom une perfusion de plasma et pour les autr-es traitements intensifs à effectuer suivant la cause du choc. Rédiger avec précision la fiche d'accompagnement (pouls, respiration, tension, température, muqueuses \lisibles, état général}.

Tamponnement nasal antérieur

Position anti-choque rhée, réhydrater le malade; à la suite d'une fracture, immobiliser le foyer de la fracture; à la suite d'infections, administrer des antibiotiques. • Installer le malade en position contre le choc (voir figure) qui facilite J'afflux du sang au cerveau, l'm:gane qui a le plus à souffrir du manque de sang oxîgéné: tête plus basse par rapport au corps, membres maintenus soulevés,à l'aide d'un coussin, d'une chaise ou par la personne même qui assiste le malade. • P rotéger le mala d e de la perte de chaleur en le couvrant d'u ne couverture; pendant le choc, le corps tend à se refroidir. • Hospitaliser le malade d'urgence pour une transfusion (le faire accompagner par un de ses parents pouvant donner son sang) ou 398

Pour arrêter une forte hémorragie nasale, aprês avoir essayé des systèmes plus simples, (comme par exemple: pincer la partie antérieure du nez pendant 5 à 10 minutes, appliquer des compresses froides sur le nez, sur le front et de rrière la nuque , toucher le point d'écoulement avec de l'eau oxygénée) n'ayant obtenu aucun succès, procéder au tamponnement nasale antérieur. • N e pas tamponner à l'aveu glet te les fosses nasales , mais suivre une technique précise, avec des moyens appropriés: gaze pour usage nasal ou bandelette de gaze coupée d e 1 cm de large, pince à baïonnette à anneaux pour usage nasal ou pince courante de médication, spéculum nasal (pas indispensable) , bon éclairage. • Après avoir introduit le spéculum et observé la muqueuse, introduire la gaze à l'intérieur du spéculum à l'aide de la pince, en la pliant en couches, de façon systématique. Ne pas pousser la gaze de façon violente. Si l 'on ne dispose pas d'un spéculum. introduire tout de même la gaze délicatement, en maintenant la narine bien ouverte à l'aide de deux doigts. • Laisser le tamponnement en place pendant 12 à 24 heures. • Se rappeler qu'en cas de tension artérielle élevée, l'épistaxis peut être utile pour la faire baisser.

Tamponnement vaginal • Il est pratiqué dans un but hémostatique temporaire en cas d'hémorragie utérine à la suite d'un avortement, e n cas de placenta praevia ou pour d'autres motifs, pourpennettre de transporter la malade à l'hôpital sans lui faire perdre trop de sang. Toutefois il ne faut pas trop compter sur son effet hémostatique et considérer toujours la malade comme un cas à hospitaliser d'urgence.


• Mettre la malade en position gynécologique et après avoir appliqué une valve postérieure, remplir méthodiquement avec des tampons de coton ou avec une longue gaze stérile, à l'aide d'une longue pince, tout d'abord le cul-de-sac vagino-rectal, puis tout le vagin en le bourrant bien. • Garder la malade en position couchée, sans coussin sous la tête, mais éventuellement sous le bassin. Couvrir la malade à l'aide d'une couverture.

MALNUTRITION INFANTILE GRAVE Le traitement de la malnutrition chez l'enfant exige, de la part de l'A.S., une grande attention et souvent une intervention d'urgence. En effet, les dommages causés à l'organisme par cette maladie doivent toujours être considérés comme sérieux et dangereux pour le développement physique et intellectuel du petit malade, et souvent directement dangereux pour sa survie.

en calories, aussi bien de sucre que d'un peu de graisse sous forme d'huile végétale (huile d'arachides ou de palmier ou autre). Après avoir mélangé le lait en poudre et le sucre, ajouter l'huile et bien mélanger. Diluer ensuite avec de l'eau bouillie (que l'on aura laissée refroidir) de manière à obtenir un lait "enrichi" pouvant être aisément administré à l'enfant dans une tasse (ou une calebasse) à l'aide d'une cuiller; si l'enfant refuse de manger, à l'aide d'une petite sonde nasa-gastrique. Il existe différentes formules de composition du lait enrichi; une des plus simples est la suivante:

lait écrémé en poudre ................................ .... . 120 g sucre............................ ...... ..... ... ....................... 30 g huile végétale .................................. ... ..... ... ..... 35 g eau bouillie et refroidie ..................... ... .. ......... llitre

Principes généraux 1. Fournir à l'organisme les substances qui manquaient dans son a limentation (surtout des protéines dans le kwashiorkor, des aliments plus abondants et équilibrés dans le marasme). 2. Soigner les infections associées, très souvent présentes: des voies respiratoires, cutanées, intestinales, paludisme, ankylostomiase, ascaridiase ou autres. 3. Soigner toute autre maladie non infectieuse éventuellement présente, telle que l'anémie (fer) ,le rachitisme (vitamine D), la pellagre (vitamine PP). la déshydratation (liquide réhydratant). 4. Garder la mère à côté de l'enfant même en cas d'hospitalisation, aussi bien pour assurer une assistance attentive et continue au malade (dans de nombreux cas impossible autrement), que pour commencer une action d'éducation à la nutrition avec la mère, en profitant de cette occasion.

Traitement alimentaire L'alimentation est considérée dans la malnutrition, un vrai traitement. L'aliment le plus couramment utilisé est le lait en poudre écrémé (riche en protéines) additionné, pour augmenter sa teneur

Si l'on emploie du lait entier en poudre ou du lait de vache (faute de lait écrémé en poudre), réduire de moitié la dose d'huile végétale. Les doses à administrer à l'enfant sont de 120 à 140 ml par kg de poids par jour, subdivisés en 4 à 6 repas: par exemple, un enfant de 5 kg prendra 600 à 700 ml de lait enrichi par jour, autrement dit, s'il prend 6 repas, 100 ml ou un peu plus pour chaque repas; un enfant de 10 kg prendra le double de cette dose. On peut augmenter ces doses jusqu'à 150 ml par kg de poids par jour, mais il vaut mieux procéder progressivement, surtout en cas d'œdème. Certains enfants avalent volontiers le lait en poudre délayé dans un peu d'eau, c'est-à -dire ayant une consistance crémeuse, et boiven.t ensuite de l' eau s'ils ont soif. Il existe également des aliments déjà préparés et riches en protéines (Casilan-glucose). L'AS. d evra tirer parti de ce dont il peut disposer, en étudiant bien les doses à administrer aux malades et en demandant des explications aux personnes plus expertes en cas d'indications pour lui trop compliquées à comprendre. 399


DÉSHYDRATATION DE L'ENFANT

En cas de déshydratation, il faut toujours essayer de réhydrater l'enfant par la bouche à l'aide d'une tasse et d'une cuiller (voir page 324). Mais si l'on n'y parvient pas par cette voie parce que l'enfant vomit, ou bien est en état de choc ou bien encore ne se laisse pas faire, il faut essayer de procéder à la réhydratation par voie nasa-gastrique, vu que c'est une méthode d es plus simples, avant de procéder par voie LV ..

Réhydratation par voie naso-gastrique Matériel

Sonde mince en caoutchouc: ou petit tube en plastique d'un diamètre interne de 1 mm environ, de 50 à 60 cm de long (le double de la distance entre le nez et l'épigastre. Flacon type pour perfusions intraveineuse, bien propre (il n'est pas nécessaire qu'il soit stérile) avec dispositif "goutte-à-goutte" Sparadrap, pour immobiliser sur la joue du malade le petit tube. Liquide de réhydratation (voir page 326). Seringue d e 5 ou 10 ml. Techniques

• Préparer la solution de réhydratation e t la verser dans le flacon; fixer ce dernier sur son support ou bien à un clou planté dans le mur, à une hauteur supérieure à la tête de l'enfant. • Immobiliser l'enfant, de préférence assis, avec l'aide de la mère ou d'un assistant. Il faut éviter toutefois de faire peur à l'enfant: donc, agir avec des mouvements mesurés et parler calmement. • Saisir la sonde comme un crayon, l'introduire délicatement dans une narine du malade, e n s'assurant qu'elle ne s'enroule pas dans la gorge, qu'elle ne pénètre pas dans le larynx (toux ) et, qu'au terme de l'opération, elle soit bien arrivée dans l'estomac (en aspirant à l'aide d'une seringue, il sort un peu de liquide gastrique). Pour introduire une sonde sans faire du mal au malade, il faut mouiller la pointe ou, si elle est en plastique, passer la pointe sur une flamme pour que la chaleur l'assouplisse. 400

• Fixer la sonde sur la joue à l'aide d'un sparadrap, du nez jusqu'à la tempe. Faire attention à ce que l'enfant n'essaye pas d'arracher le tube de son nez. • Fixer la sonde au flacon et administrer la solution d'après le schéma suivant:

enfant jusqu'à 6 kg: enfant de 6 à 10 kg: enfant de 11 à 15 kg: enfant de plus de 15 kg:

50 à 60 ml/heure 75 à 90 ml/heure 100à 120mllheure 150 ml/heure

=16 à 20 gouttes/minute = 24 à 30 gouttes/minute 32 à 40 gouttes/minute - 50 gouttes/minute

=

• Continuer pendant environ 12 heures, puis agir suivant l'état général: continuer, si l'état est stationnaire (la sonde peut rester enfilée plusieurs jours); ou bien l'enlever si l'enfant peut boire sans vomir et passer à la réhydratation orale à la cuiller; ou bien encore passer à la perfusion intraveineuse, si la situation s'aggrave. En cas de vomissements, diminuer le débit du liquide à 20 gouttes/minute. Si l'on remarque un gonflement des paupières, cela signifie que l'on a administré une trop grande quantité de liquide et que l'on doit interrompre la réhydratation. Faute de flacon, on peut toujours réhydrater par voie nasa-gastrique en utilisant une grosse seringue rattachée au tube et en injectant chaque minute un peu de liquide dans l'estomac. Ne pas oublier qu'un ml correspond à 20 gouttes de liquide.

Réhydratation par perfusion intraveineuse La réhydratation par voie intraveineuse est certainement la méthode la plus sure pour sauver la vie d'un enfant présentant une déshydratation grave. Cette méthode demande toutefois une b onne expérience et doit être effectuée en milieu hosp italier. Nous fournissons seulement quelques conseils et un tableau des dosages à adopter, convaincus toutefois que la bonne technique ne s 'apprend qu'avec la pratique et avec un bon maître. On utilise généralement une solution glucosée et saline (Darrow lactate de potassium en solution glucosée à 2,5%; ou bien Ringer


lactate en solution' glucosée à 2,5- 5%) déjà préparée dans un flacon spécial avec dispositif "goutte-à-goutte" et tube pour perfusions. Le liquide à introduire doit être dosé avec précision; il faut donc connaître exactement le poids de l'enfant et le tableau des dosages (voir ci-après). La veine doit être choisie avec calme, sous un bon éclairage; l'enfant doit être immobilisé par un assistant, s'il s'agite; il faut expliquer à sa mère ce que l'on doit faire et pour quelles raisons et, par la suite, lui apprendre à suni'eiller la perfusion. Au début, la perfusion doit avoir un débit rapide, près de 20 ml de liquide par kilogramme de poids corporel, les gouttes devant se succéder rapidement (un enfant de 10 kg doit recevoir 200 ml en moins d'une heure). Le dosage pour les 2 heures successives est le suivant: enfant jusqu'à 5 kg: enfant de 6 à 10 kg: enfant de 11 à 15 kg: enfant de plus de 15 kg:

25 ml/heure = 50 ml/heure = 75 ml/heure = 100 ml/heure =

8 gouttes/minute 16 gouttes/minute 25 gouttes/minute 3 gouttes/minute

Pour que la perfusion procède régulièrement, il faut la surveiller toutes les 15 à 30 minutes ou expliquer à la mère de l'enfant comment contrôler le débit du liquide, en lui recommandant de vous signaler de façon urgente toute irrégularité. Au bout de 2 heures, s'il y a encore des signes de déshydratation grave (pouls â plus de 140 pulsations à la minute), il faut répéter la dose rapide de 20 ml par kg de poids, puis la dose plus lente indiquée sur le tableau. Observer le pouls (plus fort et plus lent), la peau (plus élastique), les lèvres (ne sont plus sèches) etles paupières (si elles apparaîssent gonflées, interrompre la réhydratation intraveineuse et continuer seulement par voie buccale). Après avoir enlevé la perfusion, continuer à réhydrater l'enfant par la bouche ou, si sa mère a du lait, avèc le lait maternel. On peut continuer à donner le lait maternel à l'enfant s'il prend le sein, même pendant la perfusion.

BRÛLURES La gravité d'une brûlure dépend de: ela surface intéressée: on con~idère grave une brûlure intéressant plus de 18% de la surface corporelle d'un adulte, plus de 9% d'un enfant: très grave, une brûlure intéressant plus de 27% de la surface corporelle d'un adulte et de plus de 18% d'un enfant. Pour déterminer le pourcentage de la surface atteinte, s'en tenir à la règle suivante (règle des 9): tête et cou, 9% de la surface corporelle totale; membres supérieurs, 18% (9x2); membres inférieus, 36% (18x2); surface antérieure du thorax, 9%; surface antérieure de l'abdomen, 9%; surface postérieure du thorax, 9%; surface postérieure du tronc, 9%; e Ja profondeur intéressée: On distingue deS brÛlUreS dU 1er, 2Cet 3e degré dans la mesure où la brûlure intéresse l'épiderme et les couches superficielles du derme, le derme et les couches sous-cutanées, ou les couches plus profondes (page 82). Une brûlure du 1er degré guérit en quelques jours. Une brûlure du 2e degré guérit en 4 à 6 semaines, mais peut être grave si elle intéresse une grande surface ou bien chez un enfant. Une brûlure du 3° degré est toujours grave et, une fois guérie, il faut plusieurs mois pour obtenir la cicatrisation des tissus et des interventions chirurgicales (greffes cutanées) pour que la partie atteinte retrouve ses fonctions; . ~sa localisa~ion: · les plus graves sont les brûlures au visage,.'aux yeux, aux voies respiratoires et génitales, à la région anale, au cou et aux mains; el'âge du sujet: elles sont plus dangereuses chez les enfants et les personnes âgées que chez les adultes; • l'état de santé préexistant: elles sont plus dangereuses chez les cardiaques, chez les malades des reins, chez les diabétiques. Le .c;iécès peut se produire pour trois motifs principaux: choc, dû aux pertes de liquides plasmatiques qui, au niveau de la région brûlée, s'écoulent des vaisseaux dans les tissus et à l'extérieur; toxémie, due à l'émission de substances toxiques par les tissus brûlés, accompagnée de lésions au foie et aux reins; infection, provo401


Règle des 9 pour évaluer la surface brûlée

nant de l'extériem et qui apparaît quelques jours après à la suite de la contamination de la lésion.

étouffant à l'aide d'une couverture, d'une veste, ou d'autres tissus. • Enlever de la zone brûlée, avant qu'un œdème apparaisse, tout objet serrant: bague, bracelet, collier, ceinture, chaussure. • Appliquer sur la partie brûlé~ des compresses de gaze stérile, ou, faute de miepx, des mouchoirs propres ou un morceau de toile ou de drap ou de serviette (les repasser au fer très chaud pour les stériliser). • Eviter toute manipulation locale inutile sur place, comme par exemple déshabiller le brûlé ou lui appliquer des pommades; ne jamais percer les cloques (phlyctènes) qui se sont formées sur la peau. • Atténuer la douleur, si elle est très forte, avec de l'aspirine ou de la codéine administrée par voie buccale. • Procé der à la réhydratation orale qui devra continuer pendant tout le trajet jusqu'à l'hôpital : dans un litre d'eaubouillante potable, ajouter une demi-cuillerée de sel et une demi-cuillerée de bicarbonate de soude; faute de bicarbonate, administrer seulement de 1' eàu additionnée de sel. Le liquide doit être donné à la cuiller. • Installer le brûlé sur un brancard et le transporter d'urgence à l'hôpital en le faisant accompagner par un de ses parents ou un ami qui puisse lui faire boire, pendant le trajet, le liquide d e réhyd ratation orale. • Si l'on est organisé, pratiquer une perfusion de solution physiologique et glucosée, par voie LV.. Si le brûlé est un enfant, profiter de ce triste événement pour faire de l'éducation sanitaire aux mères. Chaque année, des dizaines de milliers d'enfante; africains meurent ou restent défigurés pour toute la vie, à cause des brûlurs s qu'on aurait pu éviter avec une prophylaxie q.ppropriée (page 322).

Principes généraux à observer pour soigner les brûlures gra· v es

Comment soigner des brûlures pas graves

• Si les vêtements sont encore en feu, éteindre les flammes en les

• Badigeonner au mercurochrome ou au merthiolate la région brû-

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iée et la laisser exposée à l'air, en la protégeant des mouches à l'aide d'un cerceau et d 'un voile. • Autrement, appliquer sur la région brûlée de la gaze préparée pour les brûlures (tulle-gras ou produits ~imilaires) ou de la gaze vaseliné·~ et protéger avec un pansement. Pour préparer la gaze va selinée, faire fondre sur le feu de la vaseline contenue dans tt ne cuiller et la verser ensuite sur des tampons de gaze stérile au moment de l'utilisation; ne l'appliquer que lorsqu'elle est froide.

LÉSIONS CAUSÉES PAR ÉLECTROCUTION

Courant à haute tension (câbles électriques, courants indusl tte ls). • Si le blessé est encore en contact avec le câble, ne pas essayer de lui porter secours avant d'avoir coupé le courant. Vous risquez <wtrement le même sort que lui. • Une fois que le courant est coupé, procéder immédiatement à la 1 espiration artificielle et, le cas échéant, au massage cardiaque. • Soigner les brûlures avec de la gaze stérile (ces brûlures sont généralement du 3e degré) . • 'Transporter d'urgence le blessé à l'h ôpit(:l.l.

Courant à basse tension (fils électriques ménagers) • Si le blessé est encore en contact avec le fil, délivrer celui-ci le plus rapidement possible à l'aide d'un bâton de bois, d'un balai, d'une branche ou de tout autre matériel qui ne soit pas un conducteur d'électricit é (linge sec enroulé, caoutchouc, corde). ou bien couper le courant au moyen de l'interrupteur général (compteur). • Une fois que le courant est coupé, intervenir en fonction de l'état général et p ratiquer la respiration artificielle en cas d'arrêt de la respiration.

INTERVENTIONS AU NIVEAU DE L'APPAREIL URINAIRE

Cathétérisme urétral masctdin urgent • Tout d'abord faire asseoir le malade dans une grançie cuvette contenant de l'eau bien chaude (toutefois sans qu'il se brûle) pour voir s'il réussit à uriner spontanément. • En cas d'échec, préparer le matériel nécessaire: sonde urétrale en caoutchouc ou en plastique (Nélaton n. 16 ou 18) qui aura bouilli pendant 10 minuLes, quelques compresses de gaze stérile, un lubrifiant stérile (pommade antibiotique ou vaseline stérile ou produits similaires), 2 serviettes propres, Cetavlon ou alcool pour la désinfection des mains, mieux encore des gants stériles, du savon et de l'eau claire, une cuvette ou une bassine pour les urines. • Faire allonger le malade, lui expliquer ce qu'on doit lui faire et le fàire inspirer profondément.. Placer les serviettes autour de la région du pénis pour la pro Léger ; laver le gland et le prépuce à l'eau et au savon, essuyer. • Se laver soigneusement les mains à l'eau et au savon, les essuyer et les désinfecter au Cetavlon. Si l'on a des gants , les enfiler. • Lubrifier la sonde urétrale a ve c la pommade; laisser tomber également d eux gouttes d e lubrifia nt sur le m éat urinaire. • De la main gauche, saisir fermement le gland et le tirer vers le haut; de la main droite, prendre ave a une gaze stér.ile la sonde à 5 cm à peu près d e la pointe, comme si c'était un crayon, entre le pouce et l'index , et l'introduire dans le méat urinaire. • Pousser doucement la sonde dans l'urètre, en la faisant tourner légèrement sur elle-même, si nécessaire, jusqu'à s entir la résistance d e Ir- pointe qui est parvenue au niveau des muscles du périnée. A ce point, abaisser le pénis vers l'avant, presqu'à l'horizontale et pousser la sonde d'un mouvement net mais sans trop forcer, pour vaincre la résistance du sphincter urétral et arriver d ans la vessie. Attention de ne pas provoquer de lésions, de fausses routes, d'hémorragies et d'infections. • Lorsque l'urine commence à couler, interrompre le flux de temps à autre en pressaptla sonde des doigts ou à l'aide d'une pince, d e 403


manière que la vessie ne se vide pas trop vite, ce qui provoctuerait une hémorragie. • Si la sonde doit rester à demeure pendant quelques jours, la fixer en croix sur le pénis à l'aide de bandes de sparadrap. • Administrer au malade des sulfamides ou des antibiotiques (tétraciéline) par voie buccale.

Cathétérisme uré tral féminin • Employer une sonde urétrale rigide, n. 16. • La malade doit être allongée sur le dos , les jambes repliées et écartées . Laver les parties génitales à l'eau et au savon. • De la main gauche, écarter les grandes lèvres pour dégager le méat urinaire qui est situé à 1 cm environ au-dessous du clitoris. • Lubrifier la sonde. • Introduire doucement la sonde. Le cathétérisme chez la femme est toujours plus facile à effectuer que chez l'homme vu la petite longueur de son urètre et l'absence de la prostate.

EMPOISONNEMENTS

Règles générales • Si l'empoisonnement n'a pas été provoquée par du pétrole, ou de l'essence, ou des substances caustiques pouvant causer des lésions à la muqueuse de l'œsophage ou à la muqueuse gast1ique et si la victime n'est pas inconsciente, faire vomir en introduisant un doigt d:ms la gorge, ou le manche d'une cuiller ou une plume de poule. • Si l'on ne réussit pas, de cette façon, à faire vomir la victime, utiliser u.n émétique (médicament qui fait vomir) si on en a à disposition (ipécacuane, apomorphine) , ou bien procéder à un lavage d'estomac (inutile cependant si le poison a été avalé plus de 4 be ures auparavant). • Dans les cas où le lavage d'estomac ne peut pas être effectué, di404

luer le contenu de l'estomac en faisant boire à la victime de l'eau ou du lait ou de l'eau additionnée de bicarbonate (à raison d'une cuillerée dans llitre d'eau) ou de l'eau additionnée de farine (à raison de 2 cuillerées dans 1litre d'eau), ou de l'eau additionnée de charbon végétal (à raison de 2 cuillerées dans un verre d'eau). • Ne pas faire boire sila victime a perdu connaissance. Dans ce cas, la placer en position latérale de sécunté. • Respiration axtificielle en cas de troubles respiratoires ; massage cardiaque en cas d'arrêt du cœur. • Transport d'urgence à l'hàpital, en précisant sur la fiche d'accompagnement la substance qui est supposée avoir provoqué l'intoxication.

Lav age d 'estomac • La victime bien immobilisée dans la position indiquée sur la figure, ou bien étendue à plat ventre sur une table, la tête pendante et tournée légèrement de càté, introduire le tube pour le lavage d'estomac par la bouche ou par le nez (tube plus mince). • On doit introduire plus de 40 cm de tube (2 paumes) . • Verser dans le tube le liquide de lavage. • Avant que le liquide n'ait disparu complètement dans le tube, baisser rapidement ce dernier de manière à avoir un reflux d'aspiration et que le liquide sorte de lui-même. Faire tomber le liquide dans un seau. • Répéter le lavage plusieurs fois. • Chez les enfants présentant un empoisonnement par pétroie ou essence, faire attention aux vomissements qui peuvent pénétrer dans les voies respiratoires, en provocant des broncho-pneumonies chimiques très dangereuses. Dans ces cas, surtout si la quantité avalée est limitée, il vaut tnieux renoncer au lavage d'estomac mais faire boire un purgatif salin (sulfate de soude, 2 cuillerees à soupe dans un verre d'eau chaude) pouraccélerer l'élimination du poison de J'intestin. • Le lavage d'estomac est contre-indiqué chez les malades sauf· frant d'ulcère gastrique, de varices de l'œsophage (schistosomiase, cirrhose du foie) et de décompensation cardiaque.

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AUTRES INTERVENTIONS DE PREMIERS SOINS

Maux de dents • Déterminer la cause de la douleur et sa localisation exacte: gingivite? caries du ze et 3e degré? abcès alvéole-dentaire? app~rition d'une dent de sagesse? ou névralgie partant de l'oreille? ou de la gorge?. • Aspirine. Clou de giroflé dans la cavité de la carie (s'il y a carie). Compresses chaudes avec feuilles bouillies de guimauve, épinards ou autres plantes mucilagineuses dans la bouche (dans le cas d'une dent de sagesse ou d'une gingivite). • Antibiotiques en cas de tuméfaction (abcès alvéole-dentaire). • Ne jamais extraire de dents s'il y a une tuméfaction de la joue.

Mal d 'ore ille Outre le traitement spécifique (antibio tiques , en cas d'otite), on peut soulager ce genre de mal en appuyant contre l'oreille une boule de coton chaud (plonger le coton dans de l'eau bouillante ou dans une infusion de camomille bouillante, bien le p resser e t l'appuyer contre l'oreille, bien chaud mais quand même supportable); aspirine, gouttes de protargol dans le nez; gouttes tièd es d e glycérine phéniquée dans l'oreille.

Corps étranger d ans l'oreille

Lavage d'estomac d'un enfant.

Ne pas essayer de l'extraire si l'on n'a pas d 'expérience en la matière et si l'on ne possède pas les instruments appropriés . Si un insecte a pénétré dans le conduit auditü, on peut le tuer avec quelques gouttes d'alcool, d 'huile ou de glycérine, puis l'extraire en effectuant un lavage d'oreille. S'il s'agit d'un corps végétal, tel qu'un haricot ou une autre graine (cas fréquent chez les enfants). ne pas mettre de l'eau, mais de l'alcool (l'eau ferait gonfler la graine). Transporter à l'hôpital si l'on a des düficultés à l'extraire. 405


Corps étranger d ans le nez • Dans ce cas aussi, ne pas intervenir de façon violente surtout s'il s'ag1t d'un enfant et si l'on ne dispose pas d'instruments appropriés, mais mettre le patient dans les mains d'une personne plus experte. • Essayer de faire éternuer en chatouillant l'intérieu r des narines avec de la gaze. • S'il s'agit d'un haricot ou d'une autre graine, ne pas faire de lavage à l'eau car les graines gonfleraient. S'il s'agit de larves de mouche, faire un lavage à l'eau à l'aide d'une seringue (eau additionnée d'un léger anti_s eptique, ou d'un peu de vinaigre).

Corps étranger dans l'œil • Bien s e laver les mains. • Le patient doit être assis ou allongé • Observer méthodiquement tout d 'abord le cul-de-sac inférieur, en tirant la paupière inférieure vers le bas; puis, après avoir tiré la paupière supérieure vers le bas et l'avoir décollée légèrement du bulbe oculaire, faire faire au patient des mouvements de rotation de l'œil Quelquefois le corps étranger apparaît dans le coin de l'œil et peut être extrait avec la pointe d'une gaze. • Si l'on pense que le corps étranger demeure sous la paupière supérieure, celle-ci doit être retournée: il faut tirer tout d'abord la paupière vers le bas, puis la replier d'un geste rapide vers le haut à l'aide de l'index de l'autre main . Cette opération n'est pas facile la prem1ère fois, mais devient simple dès que l'on a acquis un peu d e pratique. Il faut s'exercer sur un ami ou un parent. • Ne pas essayer d 'extraire un corps étranger enfoncé profondément dans l'iris ou dans la pupille, mais transporter le malade d'urgence à l'hôpital après lui avoir fait une injection de pénicilline (1-2 millions d'U.). • Si le corps étranger est un petit insecte , appliquer dans l'œil de la 406

pommade ophtalmique ou quelques gouttes d'huile qui paralysent l'insecte. On pourra ensuite l'extraire avec la pointe d'une gaze.

Piqûre de scorpion • Laver en frottant légèrement à l'eau et au savon la zone de la piqûre, essuyer avec de la gaze stérile, désinfecter avec de la teinture d'iode ou teinture de merthiolate. • Injecter dans le tissu qui a été piqué, en faisant attentio n de ne pas léser de tendons, de vaisseaux ou de nerfs, 2 à 3 cc de novocaïne à 10%. L'effect bénéfique est très rapide. • Si l'on dispose d'un sérum antiscorpion, l'injecter par voie intram u sculaire.

Piqûres et autres lésions provoquée s par des insectes • E xtraire le dard, s'il y est encore . • Désinfecter au merthiolate ou à la teinture d'iode s'il y a une lésion pouvant s'infecter (dermatite v ésiculaire ou nécrotique par contact avec des insectes). • Médicaments antihistaminiques ou à base de cortisone en cas d'urticaire généralisé ou d'œdèmes dangereux pour la respiration (piqûres sur les lèvres , dans la bouche ou dans la gorge). Ces piqûres peuvent être mortelles. Donc hospitaliser si l'E.G. est grave. • Eau additionn ée de bicarbonate de soude sur les piqûres d'abeilles.

Piqûre de tique • Si la tique est encore accrochée, la détacher délicatement après

(


l'avoir m o u ùlée à-l'aide d'un peu d'essence ou de pétrole ou d'alcool ou en la touchant avec une cigarette allumée (si l'on Lire avec violence la tique, son stylet se casse, reste dans la peau et peut provoquer infection). • Désinfecter au merthiolate ou à la teinture d'iode.

• Si l'on a à sa disposition le sérum antivenimeux spècitiqu~..;, 1 1· jecter par n'importe quelle voie (suivre la notice qui accompaq • le sérum) • Envoyer d'urgence à l'hôpital.

Sangsue dans le pharynx

Mors ure d e chie n ou d'autre animal s u spect enragé (voLr d1.JS,:,l à la page 214)

Potu détacher une sangsu e qui s'estfixée dans le pharynx ou dans la bouche, la saisir à l'aide d'une pince en ayant soin d'enrouler les pointes de lapinee avec de la gaze; autrement, la pince glisse et la sangsue ne peut pas être enlevée.

Morsure de serpent • Ne pas considérer toutes les morsures de serpent comme venimeuses. Une bonne partie ne le sont pas. • Calmer et rassurer la personne qui a été mordue. La faire s'allonger ou s'asseoir. • Laver à l'eau et au savon ou avec n'importe quel autre liquide la zone de la morsure pmu enlever les résidus éventuels du venin. Si l'on a de la glace à disposition, l'appliquer sur la peau au-dess u s et autour de la morsure. • S'il s'agit d'un membre, appliquer un garrot (mouchoir enroulé, ficelle) à la base, qui doit être desserre pendant une minute puis r éappliqué toutes les 20 à 30 minutes.lmmobiliser le membre. • Pratiquer une incision :r.:apide de la peau à l'aide d'un bistouri, d'u ne lame de rasoir ou d'un couteau, sur les points de la morsure et faire saigner abondarnrnent afin d'éliminer avec le sang la plus grande quantité possible de venin. Appliquer éventuellement une ventouse pour favoriser le saignement. • Panser avec de la gaze stérile, badige01mer la peau autour de la morsure à la teinture d'iode ou au merthiolate, • Donner des antibiotiques.

• N'importe quel arumal qui m01d, en zone d·endém1e, dmt etre considéré suspect de rage. • Si l'animal qui a mordu a été capturé et ne manifeste pas de signes de rage, il ne faut pas le tuer mais prendre des mesures pour le conserver vivant, bien enfermé dans une cage ou ligote, en observation pendant au moins 10 jours. • Si l'ammal a été tué et s'il existe dans la region un laboratoire équipé pour contrôle de la rage et qu'on peut rejomdre dans une journée ou deux, envoyer la tête de l'anunal, b1en emballée, pour en faire examiner le cerveau (recherche des corps de Negri) _ • En tout cas, laver soigneusement la blessure avec de l'eau et du savon et y appliquer une compresse de gaze 1mbibée d'un antiséptique (teînture d'iode ou de merthiolate, etc.); si l'ammal et.all. sûrement enragé il faut cautériser la blessure avec un fer rouge ou de l'acide nitrique ou du crésyL • lnîecter le sérum antîrabîque (utile seulement dans les premiers 3 jours après la morsure): 40 U.I./kg LM. (1/10 de la dose imme· diatement, 1/4 après 10 minutes, le reste après 10 minutes encore) . • Vaccinatwn après 24 heures: 1 amp. par JOur s.e. pendant 14 jours, à l'abdomen autour de l'ombilic: renforcer son action avec un rappel après 30 jours et un autre après 90 jours. Le vaccin protège pendant une période de 6 mois. C'est-à-dire qu'une nouvelle morsure après cette pénode, oblige à une nouvelle vaccmatton complète. • Si on n'a ru sérum ni vaccin, envoyer d'urgence le n1alade a un hôpital où ces produits sont en dotation. 407


Mesures à prendre en cas de morsure de chien ou d'autre animal suspect de rage type d'exposition à l'Infection

conditions de l'animal

mésures relatives à l'animal

thérapie

lèchement de la peau ou morsure de petite entité sur une partie couverte du corps, à travers les vêtements

suspect capturé

en observation

vaccination à interrompre si après 10 jours l'animal ne manifeste pas la maladie vaccination

suspect enfui envoi de la tête au laboratoire

vaccination et sérum si la reponse du laboratoire est positive

sûrement enragé

abattage et destruction de la charogne

cautérisation de la bléssure sérum et vaccin

suspect capturé

en dbservation

suspect tué

léchement d'une muqueuse ou morsure de grave entité (multiple, au visage ou à la tête ou cou ou aux mains

suspect enfui

408

sérum et vaccin, à interrompre si· l'animal pe manifeste pas la maladie après 10jours sérum et vaccinatwn.

suspect tué

envoi de la tête au laboratoire

sérum et vaccination

sûrement enragé

abattage et destruction de la charogne

sérum et vaccination, cautérisation de la blessure

l


,

12. STATISTIQUES MEDICALES

En plus de toutes ses fonctions, l'AS. doit savoir aussi relever les données statistiques concernant les mouvements naturels de la population (naissances, décès, émigrations, immigrations), le nombre de cas de maladies infectieuses et parasitaires importantes qui se manifestent au sein de la collectivité, les conditions d'hygiène des agglomérations placées sous sa juridiction, et tout autre renseignement susceptible d'être utile pour tracer un tableau complet et exact de la situation locale en ce qui concerne la santé. Faute de données précises sur une situation déterminée, sur un problème déterminé, il est impossible d'établir un programme d'action efficace et d'apporter une solution à cette situation ou à ce problème. Dans une lutte partisane, si nous ne connaissons pas le nombre des ennemis que nous voulons combattre, leurs armements, leurs déplacements, les caractéristiques du terrain sur lequel ils se déplacent, nous ne pouvons espérer la victoire. La lutte pour la santé ressemble à une lutte partisane: diffi-::ile et complexe, nécessitant une connaissance parfaite de l'ennemi (la maladie) et des conditions dans lesquelles il agit (conditions du milieu, nutrition, etc.). Pour toutes ces raisons, quiconque veut vaincre la lutte pour la santé doit posséder des données précises sur un grand nombre de facteurs concernant la vie de la population, la fréquence majeure ou mineure des différentes maladies aux différents âges, les causes les plus fréquentes de décès, et ainsi de suite.

Le relevé de ces données requiert un petit effort au début et l'AS. pourra même être effrayé au premier abord, à la seule pensée d'avoir à faire des calculs mathématiques difficiles et de ne pas être à la hauteur d'une telle tâche. Mais quelques principes mathématiques élémentaires et un minimum d'organisation suffiront, et l'AS. se rendra bientôt compte que l'effort fourni (au début, avec l'aide d'un maître qui expliquera, corrigera et aidera) valait la peine et le temps employés. Une fois relevées avec exactitude et méthode, les données statistiques se révèleront non seulement utiles lors du travail quotidien, mais indispensables pour tout programme sanitaire tant à l'échelon national que de la collectivité locale. Des données statistiques relevées sans méthode ni exactitude seront par contre absolument inutiles et ne pourront serv1r à personne pour un programme d'action. Nous fournissons ici, comme aide-mémoire, une liste des principales données statistiques qu'un A.S. peut relever sans difficultés au sein de la collectivité, accompagnées de leur définition, ainsi que le modèle des fiches à utiliser pour noter ces données; enfin, nous fournissons un exemple des 3 principaux régistres qui devront être tenus aussi bien par l'A. S. que par l'A.S.B. où devront être inscrits le mouvement naturel de la population, le travail de consultation et l'activité d'assainissement du milieu, d'éducation sanitaire, ainsi que toute autre activité réalisée en collaboration avec la collectivité (voir page 349). 1111


QUELQUES DÉFINITIONS UTILES Recensement de la population: dénombrement des personnes vivantes à un moment et dans une région donnés, subdivisées par sexe, âge, état civil, occupation professionnelle, et regroupées par familles. Taux de natalité: nombre des naissances vivantes en un an, divisé par la population présente à la moitié de cette même année, par rapport à mille (c'est-à-dire les naissances vivantes en un an, pour mille habitants). Exemple: si au cours de l'année 30 enfants naissent vivants sur une population de 1500 personnes à moitié de l'année, le taux de natalité sera égale à (30 x 1000) : 1500 = 20. On pourra donc dire qu'ii y a eu 20 naissances pour 1000 habitants (on calculera les taux qui suivent sur le même exemple). Taux de morti-natalité: nombre des mort-nés en un an, divisé par le nombre total des naissances, par rapport à mille. Par le terme de mort-nés on désigne tous les enfants nés déjà morts, à partir du 6° mois de grossesse. Taux de mortalité générale: nombre des décès en un an, divisé par la population présente à la moitié de cette même année, par rapport à mille (c'est-à-dire les décès en un an pour mille habitants). Taux Ge mortalité infantile: nombre des enfants de moins d'un an décédés, en un an, divisé par le nombre des naissances vivantes pendant cette même année, par rapport à mille (décès des enfants de moins d'un an pour 1000 naissances) . Taux de mortalité néo-natale: nombre des enfants décédés durant le premier mois de vie, en un an, divisé par le nombre des naissances vivantes pendant la même année, multiplié par mille. Il indique les facteurs qui ont agi avant et pendant la naissance tels que la santé et l'état de nutrition de la mère, les maladies pendant la grossesse, l'assistance prénatale et lors de l'accouchement, les conditions de vie de l'enfant dans son premier mois d'existence . . 412

Taux de mortalité péri-natale: nombre des enfants décédés dans la première semaine de vie, additionné au noro.bre des enfants mort-nés, divisé par le nombre total des naissances (enfants nés vivants et mort-nés) en un an, par rapport à mille. Il indique plus particulièrement les conditions sociales et du milieu, les facteurs infectieux et nutritionnels qui ont agi sur la mère pendant la grossesse et sur le fœtus pendant et tout cie suite après l'accouchement, en particulier le niveau de l'assistance à l'accouchement. Taux de mortalité post-néo-natale: nombre des enfants décédés à l'âge de 1 à 12 mois, divisé par le nombre des naissances vivantes pendant cette même année, multiplié par mille. Il indique les conditions sociales et de milieu qui ont agi directement sur l'enfant durant sa première année d'existence, telle que la malnutrition et les maladies infectieuses infantiles . Taux des décès maternels: nombre des parturientes décédées en un an, divisé par le nombre des accouchements de la même année, par rapport à 10.000. Taux de létalité: nombre de décès dus à une maladie donnée, divisé par le nombre des malades atteints par cette même maladie, par rapport à 100 ou à 1.000. Taux de morbidité: nombre des malades atteints par une maladie donnée, divisé par le nombre des habitants de la même région, par rapport à 100 ou à 1.000. Accroissement naturel de la population: natalité moins mortalité en un an, par rapport à 100. Prévalance: nombre des cas d'une maladie donnée présente au sein d'une population à un moment déterminé (généralement durant l'enquête). Incidence: nombre des cas d'une maladie donnée présente au sein d'une population pendant une période déterminé (incidence mensuelle, annuelle).


QUELQUES MODÈLES DE FICHES ET DE REGISTRES

Fiche de recensement pour famille

type de cuisine : dans la maison 0 à l'extérieur 0

date province de

V1llage de

Localité ou secteur

feu ouvert 0 D réchaud foyer maçonné 0

0

0

maison no

Rue

Eau:

Ethnie

Nom du chef de famille

au bois 0 au charbon 0 au pétrole 0

Nom du propriétaire de l'habitation

dans la maison D à l'extérieur 0

Ethnie

à quelle distance

Composition de la famille

Enfants 0-5 ans:

6-15 ans:

Adultes:

de sexe masculin:

.. de sexe féminin:

Total :

l'ype de travail du chef de famille Type de travail d'autres membres de la famille

Eclairage:

electrique à pétrole Habitation:

type de murs: briques D argile D bois D D type de toiture:tuiles

tôle paille

D 0 0 0

de quelle origine: puits source rivière lac canalisée

Cabinet:

0 0 0

Nombre de pièces:

dans la maison à l'extérieur type fosse absorbante type fosse en maçonnerie autres types

Autres observations:

type de sol:

ciment bois

D D

Nom du releveur

terre battue 0

(en.majuscules)

D

0 0 0 0 0 0 D

0 0 0 0


Registre de la population

hegistre du cabinet de consultation

date Mois de Population présente au début du mois de dont

de sexe masculin

dont enfants de 0 à 5 ans Naissances vivantes: Mort-nés:

, de 6 à 15 ans (Garço ns

(Garçons

Total des décès:

nom

de sexe féminin

Filles

(Garçons

, de plus de 15

Filles Avortements: Filles

dont décédés durant la 1cann ée dont décédés durant le 1ur m ois

et du 2" au 13"mois

Femmes qui ont accouché Femmes décédées en c.vuches Immigrés d'autres villages Emigrés dans d'autres villages Population totale présente à la fin du mois de dont

de sexe masculin,

dont enfants de 0 à 5 ans

de sexe féminin de 6 à 15 ans

de plus de 15

Nom du releveur

414

âge

adresse

diagnostic

traitement


Compte-rendu mensuel des visites médicales effe ctuées Maladies Dents Bouche- Nez - Gorge Yeux Oreilles App. Respiratoire (TB exclue) App. Digestif App. Circulatoire App. Urinaire App. Génital App. Locomoteur Peau Système Nerveux Maladies mentales Maladies de la Nutrition Anémies Maladies infectieuses Parasites intestinaux Paludisme Tuberculose Filariose Lèpre Tumeurs Morsures d'animaux Accidents divers Autres états pathologiques

(mois de

an

jours du mois

1 2

3 4

5

6

7

8

Total

9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31

Personnes examinées

·'


Fiche dP. contrôle des personnes atteintes de maladies d'importance sociale maladie

nom

adresse

âge

s'est présentée au contrôle le

prochains contrôles

Tuberculose

Lèpre Blennorragie

Syphilis Autres maladies! 1

Fiche de notifications semestrielles ou annuelles des Vaccinations

Groupes d'âge 0 - 5 ans 6 - 15 ans de plus de 15 ans Total des vaccin6s 416

BCG

Triple

Antipolio

Antitétanique

Antirougeole


Registre des activités de Santé Communautaire

Compte-rendu de réunion

(exemples pour compte-rendu sur divers arguments)

Date ........... ....... . -·-- --·

Visite sur place pour vérifier les conditions de l'habitat

Date . Nom du chef de famille Nombre de personnes

Personnes participantes

Arguments discutés . ............. .

Emplacement de la maison .. ... Nombre de pièces .. . _ __ .. _

Décisions prises

Nom du propriétaire Adresse ........... .................. .

Initiatives mises sur pied

Type de maison: murs _ toiture sol ..... Eau .:::abinet Ordures . Eaux stagnantes

Personnes partecipant à l'activité

Eclairage Cuisine . Etable . Propreté en général

Nom du releveur (en majuscules)

Objectifs

Résuhats

Nom du releveur (en majuscules)

417


Fiche sanitaire du village de

Nombre de cabinets:

(province de -·-········-·-

à fosse absorbante à fosse étânche à évacuation continue

date Surface du territoire Nombre d'habitants: Enfants 0 -5 ans:

Nombre de familles dont de sexe M. __ . de sexe F. .. 6-15 ans Adultes:

Catégories de travailleurs :

ouvriers agricoles employés ouvriers commercants

Distance de l'hôpital de

Bâtiments communautaires: crèche école jardin potager scolaire coopérative centre sanitaire

minutes (à pied)

u

Egouts:

militaires

inexistante 0

Eau: canalisée 0 à distance de de puits de rivière u de lac 0 de source 0

0

D

n

0 0 volailles lapins chiens ânes dromadaires

0 0

cantine pour enfants cantine pour femmes enceintes

0

0 D

D

..... 0

Hygiène des routes _ Enlèvement des ordures: (comment: )

canalisés D non existants D

Nombre d'animaux bovins moutons chèvres chevaux porcs

artisans maîtres d'écoles écoliers

type çle route: . mois par an

praticable pendant Electricité: existante 0

Nombre d 'étables:

D

n

organiséO non organisé 0

Hygiène du marché Hygiène des magazins de denrées alimentaires Hygiène de l'abattoir ... ..............-... Eaux stagnantes dans la zone:

Nombre d 'habitations:

e n briques ou en maçonnerie en argile en bois .

.0 0

Type d'engrais utilisé:

0 0

humain animal aucun

0 0

0

Principales cultures agricoles: _ avec toiture: en tuiles en tôle en paille avec cuisine: à l'extérieur à l'intérieur .

0

..0 0 0 0

avec sol: en ciment en bois en terre battue

n 0 0 0

Nom du releveur (en majuscules)


...... Groupes d'âge

MM ® tg) ~ - ---

~

Paludisme

Anémie

Maux de tête

Diarrhée

ToÜx

h.

~ 12: riuitt>

Helminthiases intestinales

t

Gale

' Blessures

Autres maladies

Jt

l'ln<:nit"H""·

Üon

nourissons (0- 12 mois)

enfants (1- 5 a ns )

en!

(6 - 12 ans)

1 hommes

femmes

Compte-rendu mensuel des visites effectuées par l' A.S.B.

Poste sanitarie cte

Mois de

Année


13. QUELQUES TABLEAUX AIDE-MÉMOIRE ET AUTRES RENSEIGNEMENTS UTILES

Quelques Abrévia tions

amp . ana B.C.G.

=

B.H. B.K. co mp.

=

oc.

= = =

DTCoq. E.C.G. = E.E. G. = E.G. E.O . = LV .

F.s .n. gél. Hb H?.O

1 n. 1 D .H

=

= =

ampoule suiva nt la même quantité bacille de Calmette et Guérin (pour la vaccination contre la tuberculose) bacille de Hansen ou de la lèpre bacille de Koch ou de la tuberculose comprimés degrés centésimaux ou Celsius, pour la température vaccin contre la diphtérie, le tétanos et la coqueluche électrocardiogramme électro-encéphalogramme Etat Général Examen Objectif injection intraveineuse faire des sachets au nombre de ...... ... . (sur une ordonnance) gélules hémoglobine eau injection intradermique intradermo-réaction

LM.

=

/kg = L.B . = L.I. L.L. L.T. = L.C .R. ml. ou cc.= mm. deHg=

O .R.L. per os

P.L. P.L.S.

=

= =

P .M.I.

=

RA. A.

=

RAS. R.B.W. = Rp. ouPr. = R.X. S.

=

=

injection intramuscUlaire par kilogramme de poids corporel Lèpre borderline Lèpre indéterminée Lèprelépromateuse Lèpre tuberculoïde Liquide céphalo-rachidien 1 millilitre ou centimètre cube millimètres de mercure (unité de mesu re de la tension artérielle) oto-rhino-laryngologie par la bouche, par voie buccale ponction lombaire position latérale de sécurité protection maternelle et infantile rhumatisme articulaire aigu rien à signaler réaction Bordet-Wassermann il est prescrit co mme suit (au début d'une ordonnance} rayons X ou rayons Ro entgen à prendre aux doses indiquées ci-après 423


s.e.

= =

injection sous-cutanée Système Nerveux Central = suppositories = température = tension artérielle = Unités internationales de mesure (pour certains sérums, vitamines, etc.) V.D.R.L. = réaction du "Venereal Disease Research Laboratory" pour la syphilis VES = vitesse d'érythrosédimentation cf mâle; ~ = femelle % = pour cent; %o = pour mille; 0 1ooo = pour dix mille )( = plus grand que; H = plus petit que +, + +, + + +, - , ± = symboles indiquant une plus petite et une p lus grande intensité, ou la négativité et l'incertitude d u résultat, s'ils sont rapportés à une réaction; une plus petite et une plus g rande fréquence ou intensité, son ab sen ce et inconstance d'apparition, s'ils sont rappo rtés à une manifestation de maladie.

S.N.C. su p. tO T.A. U.I.

main) et 3 cm de large (2 doigts) dans une mixture presque :touillante d'huile de ricin (1 verre) et de résine de pin (2 verres) ou d'autre plante résineuse. Laisser refroidir les bandes de tissu au grand air, pendues à un clou. Les mouches, qui s 'y posent, restent collées et meurent.

Caus es de décè s les plus fréquentes dans les hôpitaux africains (en général) Gastro-entérites et colites Paludisme Pneumonies et broncho-pneumonies Tuberculose pulmonaire Kwashiorkor Rougeole Tétanos Amibiase Coqueltlche Néphropathies

Prise de poids journalière moyenne du nourrisson au cours du 1 c r trimestre: 30 g au cours du 2e trimestre: 25 g

au cours du 3e trimestre: 20 g au cours du 4e trimestre: 15 g

Papier tue-mouches, comment le préparer Plonger des bandes de tissu d'e nviron 50 cm de long (2 paumes de 424

Les 5Causes plus fréquentes de décès des parturientes en Afrique Hémorragies dues à des causes diverses (placenta praevia, décollement du placenta normalement inséré, grossesse extra-utérine, etc.) Infection généralisée puerpérale Eclampsie Rupture de l'utérus Tétanos puerpéral


Croissance corporelle normale p ar rapport au poids

Croissance normale de l'embryon dans l'utérus maternel (en mois lunaires de 4 semaines)

âge

garçons

filles

(en années) stature (en cm) poids (en kg) stature (en cm) poids (en kg) nouveau-né 1 an 2 ans 3 " 4 " 5 " 6 " 7 " 8 " 9 " 10 " 11 " 12 " 13 " 14 " 15 " 16 " 17 " 18 " 19 " 20 "

50 70 80 89 97 103 108 114 119 125 131 135 139 145 151 157 162 163 164 165 166

3,350 9,250 11,500 12,600 13,800 15,500 17,000 18,500 20,400 22,800 25,200 27,400 29,400 34,600 40,200 44,900 51,000 54,300 58,800 61,800 63,000

50 70 77 85 92 98 104 110 1 16 120 126 135 142 146 150 152 153 154 155 155,5 156

3,250 9,250 11,500 12,600 13,800 15,500 17,000 18,500 20,400 22,800 25,200 29,900 34,000 37,000 40,800 43,900 45,400 48,000 49,000 49,600 50,500

(Sur ce tableau comme dans les autres du présent chapitre, les chiffres indiquant la stature et le poids sont purement indicatifs e t peuvent varier en fonction des différents groupes ethniques}.

âge

longueur

t er mois 2e mois 3e mois 4e mois 5e mois Ge mois 7e mois s e mois ge mois 10e mois

lem 4cm 7cm 15cm 25cm 30cm 35cm 40cm 45cm 50 cm

poids

10 g 40 g 70g 120 g 300 g 635 g 1220 g 1700g 2240g 3300 g

Croissance normale du nourrisson âge

poids (en kg)

stature (en cm)

naissance ter mois 2e mois 3e mois 4e mois 5e mois 6e mois ?e mois se mois 9"' mois 1Qe mois 11C mois 12e mois 24e mois

3,300 3,490 4,340 5,140 5,640 6,210 6,510 7,050 7,650 8,070 8,650 8,780 9,320 12,000

50 52.5 54 57 60 62 63.5 65 66.5 68 69 70 71 80 425


Composition et valeur calorique de certains aliments (pour 100 g de partie comestible) aliments

Riz complet Riz décortiqué Maïs Blé Millet Haricots Lentilles Pommes de terre Patates douces Manioc Macaroni Pain Igname Carottes Oignons Feuilles de manioc Feuilles de chou Arachides Tomates Banane

426

calories protides g

357 364 363 350 336 337 340 75 116 149 369 269 102 42 22 91 40 57920 116

8.1 7.2 10 10 6 22 23.7 1.8 1.3 0.8 12.5 9.3 1.8 1.1 1.7 7 3.6 27 1 1

lipides glucides g g

1.6 0.6 4.5 1 1.5 1.6 1.3 0.1 0.3 0.3 1.2 2 0.1 0.2 0.1 1 0.7 45 0.3

76.6 79.7 71 75 75 60.8 60.7 17.9 28.5 36 75.2 57.4 23.8 9.7 4.2 18.3 7.2 17 4 27

Ca mg

Fe mg

22 9 12 16 350 86 68 22 6 35 27 22 51 37 20 303 203 50

2 1.3 2.5 1.5 5 7.6 7 1 0.8 1.1 1.3 1.2 1.2 0.7 0.4 7.6 1.0 2.5 0.4 0.5

5

7

Vit. A U.L

5 5

2500 3000 1200 250 100

Vit. B. 1 mg

Vit. B2 mg

0.36 0.08 0.35 0.08 0.3 0.54 0.46 0.10 0.09 0.06 0.09 0.08 0.10 0.06 0.04 0.26 0.20 0.9 0.06 0.05

0.06 0.03 0.13 0.05 0.10 0.19 0.33 0.04 0.03 0.04 0.09 0.06 0.03 0.05 0.04 0.60 0.31 0.15 0.04 0.05

Vit. B 6 mg

Vit. C mg

5.2 1.6

... ')

0.8 1.4 2.1 2.4 0.7 1.5 0.7 1.7 1.2 0.8 0.6 0.7 2.4 1.7 17 0.7 0.7

3 5 8 16 39

8 8 26 311 92 25 33


Composition et valeur calorique de certains aliments (pour 10Q g de partie comestible) aliments

Citron Goyave Mangue Papaye Ananas Chevreau Mouton Porc Bœuf Poisson frais Poisson séché Lait frais de vache Margarine Beurre Huiles végétales Œufs Sucre

calories protides lipides glucides g g g

36 58 59 39 52 268 262 200 202 75 309 63 720 745 900 158 400

0.7 1 0.5 0.6 0.4 16.6 16.4 18.1 19 16.6 63 3.1 0.6 0.5 13

0.4 0.2

8 13 15.4 9

0.2 21.8 21.2 15.9 14 0.5 6.3 3.5 81 82.5 100 11.5

13.7

5 0.4 0.5 100

Ca mg

Fe

Vit. A

mg

U.I.

22 15 12 20 18 10 10 10 10 20 3000 114 20 4

0.5 1 0.8 0.5 0.5 2.3 2.5 2.7 3 0.7 8.5 0.1

55

2.8

200 450 1000 10

60 70 1500 3000 1000

Vit. B., mg

Vit.B2 mg

Vit. Br; mg

Vit. C mg

0.5 0.05 0 .05 0.03 0.08 0.12 0.14 0.88 0.1 0.15 0.1 0.04

0.04 0.06 0.03 0.04 0.15 0.20 0.21 0.2 0.10 0.2 0.14

0.2 1 0.4 0.2 0.2 4.7 4.7 4 .7 5 3.2 6 0.2

50 200 53 50 61

0.12

0.35

0.1

1

427


Calendrier d'Education Sa nitaire, exemple pratique

prié. plus adapté aux conditions locales, aux problèmes et aux priorités locales et aux choix de la politique sanitaire du Pays. Sous chaque dessin on doit mettre un slogan approprié et une explication la plus brève et simple possible, relative au problème

Mars - &lu propre. source de vie. Eau sale, source de maladie.

Janvier - Les microbes: vol/a la cause des maladies m· lectrcuses.

Avril- Oui util1se la lacrine, combât les maladies.

428

Mai - Les mouches sont des ennemies dangereuses.

Juin · Tuons tes rats: nous romballerons les maladies ct nous protégerons nos ;rliments.


Juillet - Eliminer les eaux stagnantes signifie combattre le palud1sme.

Octobre - L 'instruction aussi est une arme de lutte contre les maladies.

Août - Les vers intestinaux affaiblis!?ent nos enfants.

Novembre - Les meilleurs aliments doivent être réservés aux femmes enceintes, aux nourrices et aux enfants.

auquel le dessin se refère. TI faut contrôler la compréhension des messages ainsi exposés, sur des groupes de la population à laquelle le calendrier est adressé, en y apportant les corrections nécessaires avant la rédaction définitive.

Septembre - En détruisant les ordures on élimine les mouches el la saleté.

Décembre - La vaccination est une arme efficace contre plus(eurs maladies.

TI faut se rappeler que plus la population même aura participé à cette rédaction, beaucoup plus efficace sera la transmission des messages du calendrier.

429


Fabrication artisanale du savo n Fabriquer du savon dans le foyer ou dans le village n'est pas une opération difficile, ni coûteuse. Les ingrédients nécessaires se trouvent aisément partout et ont un prix plus qu'abordable. L 'utilité du savon dans la lutte contre les maladies transmissibles est si évidente et importante que l'on doit encourager sa fabrication partout où il n'est pas disponibile, ou bien si le savon vendu dans le commerce est trop cher. La création d'une coopérative (groupe de femmes ou de jeunes) pour la fabrication du savon peut être le point de départ d'un petit commerce.

Matériel nécessaire • un récipient en fer-blanc, en argile ou en fer émaillé, ou bien un seau en fer (mais pas en aluminium) de 20 litres environ, où l'on fera le savon; • un autre récipient en fer-blanc ou en autre métal similaire de 20 litres; dans le fond de ce récipient, pratiquer à l'aide d'un clou 15 à 20 trous; c'est là que 1' on obtiendra la lessive; • un large récipient en argile ou une bassine en fer émaillé ou bien une grosse calebasse pour recueillir la lessive; • une vieille boîte en fer-blanc ou une petite calebasse à utiliser comme mesure, de n'importe quelle dimension, mieux vaut d'un demi litre; • 3 grosses pierres sur lesquelles le récipient perforé en fer-blanc devra être posé, de manière à être soulevé du sol; • une louche en bois; • des brindilles de bois sec, pour faire 2 couches de filtre grossier, sur le fond du récipient perforé; • de l'herbe sèche ou de la paille, en quantité suffisante pour faire une autre couche au-dessus des brindilles de bois; • un moule rectangulaire en bois ou en fer (30 x.20 cm environ, 5 à 7 cm de haut) où verser le mélange de savon. On peut utiliser aussi une vieille boîte ou des moitiés de noix de coco ou des petites calebasses ou bien encore modeler un moule dans de l'argile; • 2 morceaux de tissu de 20 x 20 cm environ, ou bien 2 feuilles de 430

papier huilé, à placer dans le moule pour éviter que le savon ne se colle au moule.

Ingrédients (pour 1 kg de savon) • cendre de bois (ou d'herbes, d'algues, ou les cendres du foyer domestique), en quantité suffisante pour remplir le seau de 20 litres; • graisse animale (de bœuf, de cheval, de chèvre, de porc, d 'animaux sauvages, de poule) ou végétale (de coco, de palmier, d'arachides, de karité, de soja ou d'autres graines oléagineuses): à raison d'1 bon kg (on obtient un meilleur savon en mélangeant les graisses animales et végétales). Il ne faut pas employer d'huile minérale; • eau (de pluie, de préférence): 10 litres environ. Préparation • Purification de la graisse. Mettre dans une casserole sur le feu une quantité égale de graisse et d'eau. Faire bouillir. Oter du feu, verser le liquide sur un tamis ou bien sur un morceau de tissu et passer le tout. Ajouter 1 partie d'eau froide pour 4 parties de liquide chaud. Laisser refroidir; ôter la graisse qui remonte à la surface. • Extraction de la lessive. Dans bon nombre de régions, la lessive se trouve facilement dans le commerce sous le nom de soude caustique; on peut donc l'acheter et l'employer directement pour la fabrication du savon. Si la quantité de savon à préparer est destinée à une coopérative ou à tout le village, il faut s'organiser avec un commerçant pour en avoir une quantité suffisante. Mais si le savon se fait à l'échelon familial, ou bien si la soude ne se trouve pas ou coûte trop cher, on peut l'obtenir à partir des cendres de bois avec le système suivant: poser le récipient troué sur les 3 pierres de manière à ce qu'il demeure soulevé du sol. Préparer sur le fond de ce récipient un filtre grossier à l'aide de brindilles de bois (2 couches disposées en croix) et de paille. Remplir le récipient de cendre bien tassée. Avec les doigts, faire un creux dans la cendre de manière a pouvoir y verser l'eau sans


la faire déborder du récipient. Placer sous le récipient perforé le récipient à large embouchure dans lequel tombera la lessive. Faire chauffer à part 8 litres d'eau. Verser peu à peu l'eau chaude dans la cendre de façon à remplir le creux; laisser la cendre absorber l'eau, rajouter de l'eau chaude petit à petit, très lentement. La lessive commencera à sortir des trous du fond du récipient sous la forme d'un liquide brunâtre. Une heure doit s'écouler au moins avant que toute l'eau puisse passer et que la lessive extraite ·passe dans le récipient placé au-dessous. Pour vérifier si la lessive a une juste concentration, faire l'essai de l'œuf (ou de la pomme de terre) qui doit flotter dans la lessive, ou bien l'essai de la plume de poule qui, une fois plongée dans la lessive, doit en ressortir abîmée mais pas entièrement corrodée. Si la concentration de la lessive n'est pas assez forte (l'eau est passée trop vite, l'œuf s'enfonce). la verser à nouveau sur la cendre, et rajouter éventuellement de la cendre . Si elle est à peine suffisante, il suffit de la faire bouillir pendant quelques minutes. Si, par contre, on utilise la soude caustique en vente dans le commerce au lieu de la lessive de cendre, il faut la dissoudre dans de l'eau à raison d'une partie de soude et de 3 parties d'eau. Il est plus prudent de verser la soude dans l'eau et non pas l'eau sur la soude, pour éviter des éclaboussures dangereuses. La solution d'eau et de soude produit de la chaleur. Il faut la laisser refroidir avant de la mélanger à la graisse. Attention! La lessive est un poison qui brûle: ne pas la toucher avec les mains, faire attention aux éclaboussures dans les yeux, éloigner les enfants. Elle corrode les récipients en aluminium. • Préparation du savon

Introduire la graisse dans le récipient de 20 litres (celui qui n'est pas perforé) et le mettre à chauffer lentement sur le feu; ajouter petit à petit la lessive, en remuant toujours. La quantité de graisse doit correspondre environ au double de la quantité de lessive (1 mesure de lessive pour 2 mesures de graisse). Faire bouillir le liquide obtenu en mélangeant toujours jusqu'à ce qu'il devienne épais, caoutchouteux et mousseux.

Pour vérifier si les proportions ont été bien calculées, faire tomber une goutte de ce liquide sur une assiette: si une auréole de graisse se forme autour de la goutte solidifiée, cela signifie qu'il y a trop de graisse; si la goutte reste opaque pendant longtemps sans bien se solidifier, cela s~gnifie qu'il y a trop de lessive; si la goutte se transforme entièrement en savon, cela signifie que la proportion est exacte. Oter du feu et laisser refroidir le liquide pendant une heure environ. Si l'on utilise la soude caustique en vente dans le commerce, le feu est inutile car le savon se fait à froid: sur la graisse fondue, verser très lentement la solution de soude dans le récipient, en mélangeant toujours dans le même sens pendant 20 à 30 minutes environ. Laisser reposer et remuer toutes les 15 à 20 minutes pendant quelques heures jusqu'à ce que la mixture prenne la consistance du mieL • Solidification du savon

Placer le moule à même le sol ou bien sur une table, en tapisser l'intérieur de 2 morceaux de papier huilé (ou imprégné d'huile) disposés en croix ou bien de 2 morceaux de chiffon. Ceci empêchera le savon de coller au moule. Verser dans le moule le savon encore fluide. Le savon doit être démoulé au bout de 2 jours, lorsqu'il se sera bien solidifié. Il faut alors le couper à l'aide d'une ficelle ou d'un couteau en morceaux de 20 cm de long sur 10 cm de large environ. Ces morceaux doivent être mis à sécher au grand air, dans un endroit à l'abri de la pluie et du soleil, pendant 2 à 4 semaines, empilés de manière à ne pas coller les uns aux autres. • Corrections

Si les différents ingrédients n'ont pas été bien mélangés ou bien si les proportions n'étaient pas exactes, le savon deviendra granuleux au bout de 48 heures, ou bien présentera des stratification et du liquide sur le fond du moule. Dans ce cas, il faut le remettre à bouillir: couper le savon en petits morceaux, l'introduire 431


à nouveau dans le récipient en y ajoutant environ un litr~ d'eau. Au cas où la lessive se serait stratifiée sur la surface, faire attention de ne pas la toucher avec les mains, mais utiliser une louche en bois. Laisser bouillir pendant 10 minutes, en mélangeant de temps en temps , jusqu'à dissolution des morceaux de savon. Verser à nouveau dans le moule et laisser reposer pendant 2 jours. En cas de graisse rance, p.our en corriger l'odeur, ajouter, au moment de l'ébullition du savon, une cuiller d'essence de citron ou de citronnelle obtenue en faisant bouillir pendant 5 minutes dans une tasse d'eau des écorces de citron ou des feuilles de citronnelle. Groupes sanguins Chez l'espèce humaine, on distingue 4 différents groupes sanguins appelés Groupe A, Groupe B, Groupe AB et Groupe 0 (zéro) . Que sont ces groupes sanguins? Le plasma de certains individus contient des substances spéciales qui peuvent provoquer l'agglutination et donc la destruction d es globules rouges d'autres individus, si les deu x sangs sont mis en contact (comme, par exemple, lorsque l'on effectue une transfusion, opération au cours de laquelle le sang du donneur est injecté dans les veines du receveur). Cette agglutination est le résultat de la rencontre de 2 différentes substances chimiques, les agglutinogènes et les agglutinines, les premiers étant présents dans les hématies du donneur et les secondes dans le plasma du receveur. TI existe des agglutinogènes de t ype A et de type B et des agglutinines anti-A et anti-B. Etant donné que, chez un même individu, il ne peut y avoir la présence d'un agglutinogène et de son opposé (A et anti-A, ou B et anti-B) car ils sont incompatibles avec la vie (le sang s'agglutinérait), il peut y avoir pratiquement 4 différentes combinaisons, appelées groupes sanguins: Groupe A: possède l'agglutinogène A et l'agglutinine anti-B 432

Groupe B: possède l'agglutinogène B et l'agglutinine anti-A Groupe AB: possède l'agglutinogène AB et aucune agglutinine Groupe 0: ne possède aucun agglutinogène, mais a les agglutinines anti-A et anti-B. En cas de transfusion, il est ill!-portante que les hématies du donneur ne soient pas agglutinées par le plasma du receveur. Nous pourrons donc transfuser du sang d'individus appartenant au même groupe, ou bien du sang provenant d'un donneur universel (groupe 0) qui ne provoquera jamais l'agglutination vu qu'il ne possède aucun agglutinogène. En outre, les individus avec sang du groupe AB pourront recevoir le sang de n'importe quel autre groupe vu qu'ils ne possèdent pas d'agglutines; c'est pour ce motif qu'ils sont appelés receveurs universels. Sur le schéma ci-dessous, la direction des flèches indique quelles sont les possibilités de transfusion sans courir le risque d 'agglutination. Dans ces cas, on dit que les groupes sanguins sont compatibles entre eux. Ils sont par contre incompatibles en cas d'agglutination (qui peut m ê me entraîner le décès du receveur) . groupe 0 • groupe B

i

l~.

groupe A groupe AB

Pour déterminer le groupe sanguin d'un individu, on procède aux essais sur lamelles de verre avec des sérums hémodiagnostiques (contenant uniquement des agglutinines). S'il n'y a aucune agglutination (visible à l'œil nu), le groupe examiné est le 0, s'il y a agglutination dans les deux, il s'agit du groupe AB, s 'il y a agglutination seulement dans le premier, ou bien dans le second, il s'agit du groupe A ou B. anti-A anti-B

lü lü l groupe 0

anti-A anti-B

fe&IGW I groupe AB

anti-A anti-B

anti-A anti-B

l®lü l lü l®l groupe A

groupe B


Livres utiles

Fiche pour la cueillette de plantes médicinales

Bailey K. V. - Manuel de nutrition en Santé Publique. OMS. Brazzaville, 1975.

Nom l ocal: Autres dénominations: (Nom latin) Description de la plante (arbre, arbuste, buisson, herbe, liane grimpan-

te, rampante): type de feuilles

type de fleurs

type de fruits

type de graines

type de tige (ou tronc)

type de racines

Courtejoie J. et Rotsa rt de Hertaing J.- Notion de PharmacologieBureau d'Etudes et Recherches pour la Promotion de la Santé, Kango Mayumbe, Zaire 1974. Courtejoie J. et Rotsart de Hertaing J. -Pet it aide-memoire thérapeutique pour le dispensaire. Bureau d'Etudes et Recherches pour la Promotion de la Santé. Kango Mayumbe, Zaire 1973.

Diffusion (rare, fréquente; saisonnière, annuelle, vivace):

Croix-Rouge de Belgique- Manuel du secouriste, Bruxelles 1978.

Type de sol où la plante pousse (sablonneux, argileux, glaireux, pier-

Goarnisson J . et Blanc C.- Guide médicale Africain- Editions SaintPaul, 1982. Issy-les-Molineaux.

reux, rocailleux, etc.): Besoins de lumière et d'lmmidité, (emplacement ombragé, ensoleillé;

humide, sec): Possibilité de cul ture : Parties utilisées pour Je traitement médical (racines, t ubercules, rhizomes, bulbes, écorce, tige, feuilles, fruits, fleurs): Epoque de la cueillette:

Halestrog D.J.- Simple dental care for rural Hospitals - The Medical Missionary Association. London, 1975. Edition disponible en langue française aussi. Holmes A.C.- Les auxiliaires visuels dans l'enseignement de la nutrition. FAO. Rome, 1968. King M. -Medical care in developing countries- Oxford University Press, Nairobi, 1972.

Mode d e conservation de la plante: Préparation du médicament (décoction, macération, pulvérisation, applications locales, etc.):

King M . - A medical Laboratory for developing countries - Oxford University Press, London, 1973.

Dose (cuillerées, cuillerées à café, verre, usag e externe, etc.) : Maladies pour lesquelles elle est utilisée: Expérience clinique (efficace, inefficace, essayée dans ..... .. cas):

Nom du releveur

King. M., King. F. and Martidopoero S.- Primary child care: a manuai for Health workers. Guide for the community leader manager and teacher- Oxford University Press, London, 1978. King. M., King F., Morley D., Burgess L., Burgess A. - Nutrition for developing countries- Oxford University Press - Nairobi, London, 1973- Ed ition disponibile également en espagnol. 433


Lathan M. C. - Human nutrition in tropical Africa. FAO. Rome, 1970.

Rotsart de Hertaing J. et Courtejoie J. dem, 1980.

Lanoix J. N. e Roy M . L.- Manuel du technicien sanitaire. O.M.S., Genève, 1976.

Werner D.- Là où il n'y a pas de docteur. ENDA, Dakar, 1984.

Leiker D.L.- Leprosy. Royal Institut of Tropical Medicine. Tomkirp. Amsterdam, 1974- Traduit également e n portugais par les soins de l'Associazione Naz. Arnici dei Lebbrosi, 1977. Bologne.

Werner D., Bower B.- Helping Health Workers learn. The Esperian Found. Palo Alto, USA, 1982.

McMichael J .K.- Health in the third world, studies from Vietnam. Spokesman Books, Nottingham, 1976. Ministério de Saude (Rep. Pop. de Moçambique) - Formulario nadonal de Medicamentos. Maputo 1977. Ministério de Saude (Rep. Pop. de Moçambique ) - Manual do agente poliva lente elementar. Maputo, 1977. Morley D. - Pédiatrie dans le s pays en développement. Problèmes p rioritaires. Flammarion, Paris, 1977.

~'Enfant

et la Santé. Ibi-

Des catalogues de publications et d'autres matériaux didactiques de grand intérêt pour l'A.S. peuvent être reçus en écrivant aux adresses suivantes: Bureau d'études et recherches pour la promotion de la santé. Kango Mayumbe. Zaire. Teaching Aids at Low Cost (TALC). Institute of Child Health, 30 Guilford street. London WC1N 1EH. Angleterre. ENDA. Boîte Postale 3370. Dakar. Sénégal. AMA. Boîte Postale 267. Yaoundé - Caméroun.

O.M.S. - L'agent de santé communautaire. Guide d'action, guide de formation, guide d'adaptation. Genève, 1981. Pampiglione S. - Guide vétérinaire illustré . .riotions sur les maladies infectieuses et parasitaires des animaux domestiques dans le continent africain. Istituto Italo-Africano, Rome, 1983. Pampiglione S. - Maladies transmissibles. Album a ide-mémoire. Istituto Italo-Africano, Rome, 1979. Ritchie J.A.S. - Manual on child deve lopment, famHy life, nutrition ECA/FAO. United Nations, 1978. Rotsart de Hertaing J . et Courtejoie J. - Maternité et Santé - Ed. Bureau d'Etudes et Recherches pour la Promotion de la Santé. Kango Mayumbe. Zaire, 1976. 434

Mesures équivalentes approximatives en poids et en longueur

le contenu d 'une cuiller à café cuiller à soupe d'un verre d'une tasse

= = = =

une paume un pied un avant-bras (main comprise) un pas

20 à = 25 à = 50 à = 80 à

5 à 8 grammes 10 à 15 granimes 150 à 200 grammes 150 à 250 g rammes 25 centimètres 30 centimètres 60 centimètres 100 centimètres


7/10 81 10 9110

10/10

aeammEwE mawEaEwma EmEawwamaE

Tableau optométrique pour le contrôle de l'acuité visuelle Une méthode très précise, permettant de déterminer les imperfections de l'acuité visuelle, e st la suivante: faire asseoir la personne à examiner à 5 mètres exacts de distance du tableau, qui doit être bien eclairé, tout en faisant attention que la source lumin euse ne dérange pas le patient dans sa lecture. Faire lire au patient les lettres des différentes lignes en commençant par le bas. On pratique l'examen à chaque œil séparément en faisant couvrir au patient l'autre œil de la paume de sa main, sans bouger la

tête. La lecture de la dernière ligne correspond à une vision, de loin, normale (10/10); la lecture jusqu'à l'avant-d ernière ligne seulement, correspond à une légère imperfection (9/10); la lecture de la seconde ligne ou de la première ligne uniquement, correspond à une vision de 8/10 ou de 7/10. Dan s ces deux derniers cas, le patient doit être examiné par un spécialiste, si possible. Pour comprendre si le patie nt examiné voit exactement les signes du tableau, lui faire répéter, par des gestes de la main, la direction des E qu'il lit. 435


Vaccinations, exemple de calendrier 1er mois

BCG

3 9 mois

DTCoq

(1edose),

AP

(1 e dose)

48 mois

DTCoq

(29 dose),

AP

(29 dose)

58 mois

DTCoq

(3 9 dose)

AP

(3e dose)

mois

AR

68 année

DT

(rappel)

BCG

(rappel)

ge

12à 15années

Contre-indications aux vaccinations

Le BCG est injecté par voie I.D. ; il peut être effectué dès la naissance et jusqu'à 15 ans environ. Normalement il est fait à la naissance ou au cours du 3e mois, avec une réactivation à 12-15 ans. Le triple vaccin (DTCoq) est injecté par voie LM.; il est préférable de le faire durant les premiers mois, à un intevalle de 1 à 4 mois entre les injections. Le rappel, à l'âge scolaire, doit être effectué avec un d ouble vaccin (DT), vu que le risque de contracter la coqueluche à cet âge est très limité; à l'âge adulte, des rappels seulement contre le tétanos (catégories sous risque: fe mmes enceintes ou en cas de blessures suspectes). Le vaccin antipoliomyélite (AP) est le seul qui doit être administré par voie orale. Lors de la vaccination, le nourrisson doit rester à jeun 2 heures avant et 2 heures après (les anticorps du lait maternel détruisent le vaccin). Un rappel est conseillé à 18 mois et un autre à 6 ans. Le vaccin contre la rougeole (AR) se fait par voie sous-cutanée ou bien avec un appareil injecteur à pistolet (vaccinations de masse), en dose unique à 9 mois. Jusqu'à 9 mois l'enfant est protégé par les anticorps maternels circulant encore dans son sang. Le vaccin antivariolique (AV) se fait par scarification ou par pres436

sion multiple; le rappel doit être effectué à l'âge scolaire et par la suite lorsqu'il est nécessaire (risque d'épidemie). Cette maladie a t otalement disparu aujourd'hui et dans presque tous les pays du monde la vaccination antivariolique a été abolie. L'exemple de calendrier des vaccinations ·que nous fournissons ici peut être modifié suivant les exigences locales. Observer toujours les directives du Ministère de la sant<§.

• Toute maladie aiguë en cours, accompagnée de fièvre élevée. • Antécédents d e convulsions ou encéphalopathies. • T raitement en cours à base de cortisone. • Maladies chroniques graves en cours: diabète, tuberculose , insuffisance cardiaque décompensée. • Maladies importantes de la peau. • Epidémies d'une autre maladie en cours .

Ventouses, fabrication de On peut fabriquer facilement des ventouses solides et à bon marché, e n les coupant dans une canne de bambou d'un diamètre de 5 à 10 cm. On coupe des segments d e 10 à 12 cm de long tout-de-suite au d e ssous d'un noeud. Polir parfaitement le bord des ventouses ainsi obtenues, pour ne pas ble sser la peau pendant leur application.


Valeurs Normales chez un sujet sain adulte

Respiration 16 à 22 à la minute Urine quantité en 24 heures : 1200 à 1500 ml Cœur capacité chez un adulte : 513 à 757 ml

Salive quantité en 24 heures: 1000 à 1500 ml Sang quantité totale: 4 à 6 L (8-9% du poids corporel) érythrocytes: 4.500.000 à 5.000.000/mm3 leucocytes : 5000 à 8000/mm3 formule leucocytaire: neutrophiles: 60 à 70% lymphocytes: 25 à 33% monocytes: 2 à 6% éosinophiles: 0 à 3% basophiles: 0 à 0,5%

S uc pancréatique quantité produite en 24 heures: 1000 à 1500 ml

plaquettes: 200.000 à 400.000 Hémoglobine: 13 à 16 g/100 ml Hématocrite: 47% 0-42% 0 Valeur globulaire: 0, 9 à 1,1 Temps de stillation: 1 à 3 minutes Temps de coagulation: 6 à 10 minutes (moins de 2 0 ') Te mps de rétraction du caillot: d'1 heure à 24 heures Vitesse de sédimentation des hématies après une heure : 0 à 12 mm (0 ); 0 à 20 mm (0 ). Indice de Katz: 4 à 10 Glycémie : 80 à 110 mg/100 ml, à jeun A zotémie: 25 à 38 mg/100 ml, à jeun Transaminase: 10 à 40 U/ml Bilirubine directe : 0 ,4 mg/100 ml

Sueur très variable en fonction d e la température ambiante

Liquor quantité totale: 130 ml

Fèces quantité en 24 heures : 100 à 370 g durée du transit: 20 à 40 heures composition: matières solide 25%, eau 75% Bile quantité produite en 24 heures : 800 à 1100 ml

Suc gastrique quantité produite en 24 heures: 1000 à 3000 ml

437


14. GLOSSAIRE , DES TERMES MEDICAUX Abcès ossifluent Abcès causé par une inflammation au niveau d'un os, généralement d'origine tuberculeuse ou siphylitique ou pianique (abcès froid).

Analeptique Médicament qui stimule temporairement l'activité circulatoire ou respiratoire.

Abomasum Le quatrième estomac des animaux ruminants.

Anatomie Science qui étudie la structure du corps humain dans ses différents parties. Subdivisée en Anatomie microscopique, qui étudie les tissus et les cellules, et en Anatomie macroscopique qui étudie les organes et les appareils.

Acariens Très petits arthropodes (cf.) à peine visibles à l'œil nu, plus proches des araignées que des insectes, agents de certaines maladies cutanées (gales) aussi bien d e l'homme que des animaux domestiques ou sauvages. Addison, maladie Maladie due à un mauvais fonctionnement des capsules surrénales. Caractérisée par une asthénie, une tension artérielle basse et un dépérissement général. Chez les sujets à peau claire, on remarque également une pigmentation de la peau. Pour cette raison, elle est également appelée

Angine Toute inflammation au niveau des amygdales ou de la gorge. Angine de poitrine Crise douloureuse rétrostemale, irradiée au bras gauche, accompagnée d'une sensation d'angoisse profonde, sans dyspnée ni fièvre. Elle est due à un spasme au niveau d'une artère de la paroi du cœur (artère coronaire) .

maladie bronzée.

Adénite Inflammation d'un ganglion lymphatique. Aérobiose Condition de vie exigeant la présence d'oxygène, relative surtout aux micm-organismes. Algidité Forme clinique, dans le choléra, le paludisme et quelques autres maladies graves, dont un des principaux signes est un refroidissement de la peau, accompagné d'un é tat grave de collapsus. Anaérobiose Condition de vie ne nécessitant pas la présence d'oxygène, relative surtout aux micro-organis mes.

A:nguillulose Parasitose due à la présence de vers intestinaux du genre Strongyloides. Annexite Inflammation au niveau des annexes de l'utérus, c'est-à-dire de l'ovaire ou de la trompe. Anurie Etat pathologique très grave dans lequel le rein ne sécrète plus d'urine. A phthe Petite lésion inflammatoire ulcérée, arrondie, unique ou multiple, souvent douloureuse, qui apparaît sur la muqueuse de la bouche. Appareil püo-sébacé La racine de chaque poil est logée dans une petite ca vité Lubul.t u <• cil'

l o~


peau, appelée follicule pileux, où aboutissent les glandes de la graisse appelées glandes sébacées. Cet ensemble est appelé appareil pilo-sébacé. Son inflammation purulente forme le furoncle. Artériosclérose Maladie des artères, apparaissant généralement à un âge avancé ou durant la vieillesse, qui provoque une perte d'élasticité de la paroi des vaisseaux et la formation de concrétions particulières à l'intérieur des vaisseaux. Arthropodes Animaux caractérisés par la présence d'appendices articulés (pattes, ailes), d'un squelette externe ou exo-squelette, et d'un développement comprenant plusieurs stades dits métamorphoses (œuf, larve, nymphe ou pupe, état adulte). Les crustacés, les insectes et les arachnides sont des arthropodes. A ce dernier groupe app artiennent les tiques et les acariens. Arthrose Maladie chronique à niveau d'une ou plusieurs articulations. Ascite Epanchement de liquide dans la cavité péritonéale. Asthénie Sensation de grande faiblesse.

Azotémie Quantité de substances azotées (azote uréique) dérivées du métabolisme des protides, présentes dans un échantillon de sang. On note une augmentation (hyperazotémie) dans les maladies rénales, dans l'insuffisance cardiaque, le choc, la déshydratation. Bartholinite Inflammation des glandes de Bartholin (situées dans l'épaisseur des petites lèvres de la vulve). Généralement de nature blennorragique, elle représente une complication qui peut retenir les germes de la blennorragie dans l'organisme, même après une guérison apparente de l'urétrite initiale. Bilirubine directe Substance du plasma, dérivée du métabolisme des globules rouges et qui est présente dans le sujet en petites quantités. Son augmentation révèle l'ictère. Bradycardie Ralentissement du rythme cardiaque. Bronchiectasie Dilatation pathologique d'une bronche. Généralement siège d'une inflammation catharrale, elle provoque de cc fait catharre bronchique et toux.

Asthme Difficulté de respiration, par accès, pouvant dépendre de causes diverses (asthme cardiaque, asthme bronchique, etc.)

Bronchite capillaire Inflammation des ramifications plus fines des bronches, typique chez l'enfant. C'est une maladie grave: si elle n'est pas soignée d'urgence, peut entrainer la mort du malade.

Asymétrie pupillaire Différence de diamètre entre les pupilles des yeux chez un même individu; autrement dit, à un même moment une pupille est plus large que l'autre.

Calculose Présence de concrétions dures (calculs) dans les voies biliaires ou dans les voies urinaires (calcUiose biliaire, calculosc urinaire) ou bien dans d'autres voies de l'organisme.

Atonie utérine A la suite du relâchement des muscles qui entraîne une diminution de son excitabilité, l'utérus ne se contracte plus comme il devrait pendant l'accouchement. Une telle situation peut provoquer la mort du fœtus pendant l'accouchement et, après l'accouchement, une hémorragie de la mère.

Ca tara cte Opacité du cristallin de l'œil.

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Céphalée Terme médical indiquant le mal de tête.


Chambre antérieure de l'œil Espace compris entre la cornée et l'iris, rempli d'un liquide transparent appelé humeur aqueuse. La présence de pus dans la chambre antérieure est appelée Hypopyon, la présence de sang Hyphéma.

Claudication Action de boiter. Elle peut être due à des causes organiques (luxation congénitale de la hanche, coxite tuberculeuse, suites de poliorniélite) ou à des causes fonctionnelles (douleurs, spasmes des artères, phlébites).

Chéilite Inflammation des lèvres.

Clignement d'yeux Mouvement spontané de fermeture et d 'ouverture rapide des paupières chez les sujets normaux, pour humidifier et nettoyer la surface de la cornée.

Chimioprophylaxie Prévention d 'une maladie transmissible à l'aide de médicaments pris à des intervalles réguliers. Par exemple, pour le paludisme, la chimioprophylaxie consiste à prendre de la chloroquine une fois par semaine. Chorion Membrane formant le revêtement extérieur de l'œuf fécondé, pendant la grossesse. Chorion-épithéliome Tumeur maligne se formant à partir de l'épithélium du chorion (cf.) de l'utérus. Dans plus de la moitié des cas, il est précédé de la môle (cf.). Penser toujours à un chorion-épithéliome lorsqu'une femme qui a accouché ou avorté a des pertes de sang. Choroïde Partie postérieure de l'uvée (cf.). Chromosomes Formations microscopiques en forme de bâtonnets, à l'interieur du noyau des cellules, où sont localisés les caractères héréditaires de ces mêmes c ellules. Chyme Bouillie des aliments qui ont été en partie digérés, pendant la digestion normale, sous l'action des sucs gastriques. Cirrhose du foie Ensemble de lésions graves au niveau des tissus du foie, dues à des causes diverses, et qui se manifestent par un durcissement de cet organe, son atrophie (plus rarement son hypertrophie), une ascite, des troubles de la circulation, etc. Elle mène à la mort si elle n'est pas soignée à temps.

Clinique Branche de la médecine qui étudie le malade "dans son lit", autrement dit pendant la maladie, sur un sujet vivant et non sur un cadavre ou au laboratoire. Clitoris Petit organe érectile situé à la partie supérieure de la vulve. n joue un rôle important dans l'excitation sexuelle de la femme. Son ablation, ou clitoridectomie, pratiqué encore aujourd'hui dans bon nombre de tribus africaines, est une coutume cruelle et dangereuse qui peut causer des troubles graves pour la femme, et qui doit être absolument condamnée vu qu'elle n'a aucune justification scientifique ou morale. Coccidiose Parasitose intestinale provoquée par des protozoaires (coccidies) qui atteint bon nombre d'animaux domestiques et sauvages. Dans les élevages des volailles et des lapins surtout, elle tue un grand nombre de sujets. Colique Spasme d'un viscère creux (tube digestif, uretères, vésicule biliaire, utérus) qui se manifeste de manière aiguë et qui est accompagné de violentes douleurs. Collutoir Solution désinfectante utilisée pour bains-de-bouche et pour gargarisme. Collyre Médicament pour usage oculaire, généralement en gouttes, pour instillations.

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Condylomes Excroissances charnues qui se développent aux plis cutanés ou à la limite entre la peau et les muqueuses. On distingue les condylomes acuminés ou crêtes-de-coq, qui se développent sur les organes génitaux estérieurs (voir page 121), et les condylomes plats, de nature syphilitique. Congénitale Se dit d'une maladie qui se manifeste déjà dans l'embryon, à la suite d'une infection de la mère pendant la grossesse. A distinguer de la Maladie héréditaire (cf.). Conjonctive p a lpébrale Partie de la conjonctive qui t apisse la face interne des paupières. Coproculture Culture de bactéries, isolées à partir des selles du malade. Cornée M embrane mince et transparente qui recouvre la partie antérieure de l'œil. Elle s e continue en arrière par la schérotique qui par contre est opaque. Corps ca v e rneux Organes complexes constitués par un réseau de cavités intercommunicantes élastiques qui, par l'afflux du sang, augmentent de volume et durcissent. Ils sont appelés organes érectiles pour ce motif. Ils se situent à l'intérieur de la verge, chez l'homme, et dans le clitoris, chez la femme, et jouent un rôle important lors de l'~ccouplement. Corps ciliaire Formation annulaire qui fait partie, avec l'iris, d e la partie antérieure de l'uvée (cf.). Il comprend une partie musculaire ou muscle ciliaire , qui assure les mouvements de l'iris et du cristallin, et une partie vasculaire, les procès ciliaire:s. qui prodÙisent l'humeur aqueuse.

derrière la pupille, entre l'humeur aqueuse, située devant, et l'humeur vitrée, située derrière. Il est renfermé dans une capsule transparente.

Cy a nos e Coloration légèrement bleuâtre de la peau ou des muqueuses (les lèvres surtout) due à d es troubles circulatoires ou respiratoires qui gênent l'oxygénation des tissus. Cys tite Inflammation de la vessie. Dac ryocystit e Inflammation du sac lacrymal de l'œil. Décubitus dorsa l Attitude du corps lorsqu'il repose sur un plan horizontal, sur le dos. Décubitus v entra l Attitude du corps lorsqu'il repose sur un plan horizontal, sur le ventre. Derme Couche de la peau située immédiatement sous l'épiderme. Il est formé principalement de fibres conjonctives élastiques, de capillaires et d'autres petits vaisseaux lymphatiques et sanguins, de cellules de différents types, de poils, de glandes sudoripares et sébacées (graisse cutanée). Déshy d ra tation Diminution de la quantité normale d'eau dans l'organisme qui cause la perte d'élasticité des tissus, la sécheresse de la bouche et de la langue (voir page 322). Elle se produit lors de pertes importantes de liquides à la suite d'une diarrhée intense, de vomissements répétés, etc ..

Coxite Inflammation à niveau de l'articulation de la hanche.

Diabète Maladie c aractérisée par une a ltération de l'échange des hydrates de carbone, ce qui fait qu'une partie de ces derniers, mal assimilés, passe dans le sang et dans l'urine en provoquant des troubles de diverse nature. Il est dû à une insuffisance d e l'hormone pancréatique (insuline).

Cristallin Partie transparente de l'œil, en forme de lentille, placée immédiatement

Disph a g ie Difficulté dans la d églutition des aliments.

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Disphonie Trouble de 1' émission de la voix, qui prend un timbre altéré. Dispnée Difficulté de la respiration qui se manifeste avec une accélération du rytme respiratoire et de l'essoufflement. Diverticule Petite extroflexion pathologique parfois congénitale qui commence à partir de la paroi d'un organe creux (diverticule œsophagien, par exemple, d iverticule intestinal, etc.) . L'inflammation d'un diverticule est appelée div erticulite. Dysenterie bacillaire Inflammation du gros intestin due à des bactéries dites dysentériques et qui est accompagnée de fièvre, de diarrhée, de ténesme et parfois d'un E.G. gravement altéré. Enanthème Apparition soudaine (éruption) sur les muqueuses, surtout de la bouche, du tube digestif et des voies respiratoires, de manifesttions plus ou moins diffuses du genre taches, papules, vésicules, etc .. Généralement accompagné d'exanthème (cf.), il se manifeste dans certaines maladies infectieuses (rougeole, varicelle, variole, etc.). Encéphalite Inflammation au niveau du cerveau. Endémie Maladie donnée, spéciale à une région, où elle réapparaît de façon continue, même dans un petit nombre de cas. En~ocardite

Inflammation de l'endocarde (membrane interne du cœur).

Epidémie Apparition en peu de temps et dans une même région de nombreux cas d'une maladie donnée. Epiderme Couche superficielle de la peau, formée de minces couches de cellules épithéliales et dépourvue de vaisseaux; au niveau de la couche plus profonde, se situent les cellules qui produisent le pigment (la mélanine) donnant à la peau une couleur plus ou moins foncée . Epiglotte Languette fibre-cartilagineuse située au-dessus du larynx; partiellement mobile, elle empêche la communication avec les voies aériennes pendant la déglutition, ce qui permet au bol alimentaire de passer directement dans l'œsophage et non pas dans le larynx. Erythème noueux Maladie fébrile aiguë, a v ec apparition de nodosités aux membres inférieurs et de douleurs articulaires. Escarre Croûte qui se forme sur la peau, à la suite d'une nécrose de< tissus. Eunuchoidisme État pathologique de l'homme dû à un défaut de fonctionnement des hormones testiculaires. Il se manifeste par des caractères sexuels secondaires de type féminin, une voix efféminée,l'absence de la barbe. Souvent accompagné de stérilité. Exanthème Apparition soudaine (éruption) , sur la peau, de taches ou de papules, de vésicules ou de pustules ou autres manifestations cutanées plus ou moins diffuses sur tout le corps; il se manifeste dans plusieurs maladies infectieuses (rougeole, varicelle, variole, typhus, etc.).

Endométrite Inflammation de l'endomètre (muqueuse de l'utérus).

F.A.O. Food Agriculture Organisation. Agence des Nations Unies qui s'occupe des problèmes relatifs à l'alimentation et à l'agriculture dans le monde.

Entérite Inflammation de l'intestin grêle.

Fibrome Tumeur bénigne du tissu fibreux. Le fibrome de l'utérus est en réalité un

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myofibrome, autrement dit une tumeur bénigne musculaire et fibreuse. Fièvre biliaire hêmoglobinurique Complication grave du paludisme du à P. falciparurn, qw se mamfeste par l'émJsslon d'urines rouge·brunàtre, une anémie intense et un E.G. grave. Fièvre de 3 jours Maladie virale uans1111se par des moucherons ptqueurs (phlébotomes). bémgne, de la durée de 3 jours. Fièvre a. Maladie Infectieuse provoquée par des m1cro·orgamsmes du groupe dos rickttsies ct transmise généralement pru des tiques. Fistule Canal d 'ongine pathologique qui s'est formé dans les tissus et QUI fait communiquer avec l"exténcur ou avec une cavîté inlerne un abcès, une

glande ou un organe plus ou moins profond. Formule leucocytaire Proportion en pourcentage (c'est·à·dlre en comptant 100 leucocytes) des différents types de globules blancs dans le sang. Fovéa Appelée aussi macula lutca (tache jaune). Dépression ovale, Située exac· tement au pôle postérieur de l'œil, à l'mtérieur, légèrement au·dessus du point d'arrivée du nerf optique. Frigidité Etat pathologique de la femme du à un foncuonnemem inadéquat des hormones sexuelles. Elle se manüeste par une indifférence ou une avor· s1on pour los rapports sexuels normaux. Géophagie Habitude malsaine de manger de la terre. On peut l'observer chez les en· fants ou les femmes enceintes. Elle semble ètre due à une carence de sels minéraux, ce qui (ait que les individus les recherchent inst.inctivement dans la torre. 446

Gigantism.e Développement anonnalement exagéré de tout le corps, dü à un trouble du fonctionnement des glandes endocnnes (hypophyse). Glaucome Maladie de l'œil caracténsée par une augmentation de la presswn des liquides présents à l'mtérieur du globe oculahe ct qu1 se manifeste entre autres par de fortes douleurs ct une d1mmution de la viSIOn. Glycémie Quantit~ de glucose (sucre) présente dans un é<:hant1llon do sang et qui augmente (hypcrglycènue) dans le dia béte. Gloss ite Inflammation de la langue. Goitre Grossissement pathologtque de la thyroïde, dü à des causes qu1 peuvent être difièrontcs (troubles hormonoux, carence alimentaire. tumeurs). Hallucinations Perceptions sensorielles éprouvées comme rêelles, mais qm ont ét~ pro· duites sans impuls1ons extérieures. dans l'esprit du malade. Elles peuvent ëtre auditives. visuelles ou même mtéresser d 'autres sens. Hallucinogènes Substances chuniques (drogues) qUI provoquent artibcJCIIemenL des bal· lucinatJons. Helminthiase Parasitose due à des helmmthes. Hématocrite Valeur qui indJque le rapport entre le volume constitué par la masse des globles rouges et le volume constitué par le reste des composants du sang. Héméralopie Diminution considérable de la vision dès que la lum1ère baisse ou s'atté·


nue, comme par exemple au coucher du soleil et pendant la nuit.

Hémoculture Culture de bactéries, isolées à partir du sang du malade. Hémorroïdes Dilatations des veines du plexus hémorroïdal (dernière portion du rectum), généralement douloureuses, accompagnées parfois de la sortie de l'anus (hémorroïdes externes). Elles peuvent saigner, s'enflammer et causer un thrombus. Hépatoméga lie Augmentation de volume du foie. Héréditaire Se dit d'u ne maladie transmise par les parents à leurs enfants , à travers les caractères pathologiques des chromosomes. Elle n'est pas congénitale, autrement dit elle n'est pas acquise pendant la grossesse, mâis se trouve déjà dans l'embryon, dès le début de sa formation. Hernie Sortie d'un viscère, généralement d'une anse intestinale, hors de la cavité· naturelle où il se trouve normalement. Elle peut être inguinale, ombilicale, etc .. Hernie étranglée Complication d'une hernie; si on ne peut pas la faire rentrer par des moyens externes ou bien si on n'opère pas d'urgence, elle peut provoquer la mort du malade par occlusion intestinale. Hume ur vitrée Masse transparente et gélatineuse qui, dans l'œil, remplit l'espace corn· pris e ntre la rétine et le cristallin. Hydrocéphale Augmentation pathologique du liquide céphalo·r.;tchidien à l'intérieur de la boîte cranienne. S'il se manifeste dans la période fétale ou dans la première enfance, il peut provoquer une déformation du crâne qui résulte ain· si eccessivement volumineux. Il peut causer des graves complications pendant l'accouchement.

Hypérémie Présence d'un e xcès de sang dans une partie donnée de l'organisme. Hypéresthésie , Augmentation de la sensibilité tactile ou des sensations en général. Elle s'oppose à l'hypoesthésie qui est un affaiblissement de la sensib ilité. Hype rglycémie Augmentation de la quantité de sucre présente normalement dans le sang. C'est un signe de diabète. Elle s'oppose à l'hypoglycémie qui est une diminution de la quantit:é de sucre dans le sang. Hype rtension Élévation temporaire ou permanente de la tension art érielle n ormale. Hypertrophie prostatique Augmentation de. volume de la prostate due à une insuffisance hormona· le, qui se manifèste généralement chez les sujets âgés de plus de 50 ans; provoque des troubles de la vess}e et de la miction. Hyphéma Epanchement de sang dans la chambre antérieure de l'œil. Hypoderme ou couche sou s-cutanée Couche de la peau située s GJus le derme, constituée par un tissu conjonctif lâche dont les mailles sont remplies d 'amas ou de lobules de graisse (cellules adipeuses). ·Hypopyon Suppuration dans la chambre antérieure de l'œil. Hypotension Abaissement temporaire ou permanente.de l'a tension artérielle normale. Hypotrophie musculaire Amaigrissement au niveau des masses musculaires. Hys térie Maladie néuropsychique qui se manifeste à travers une instabilité émotive et un ensemble de troubles fonctionnels nombreux et variables, sans 447


évidence de lésions anatomiques dans les organes et les appareils. Un typique symptôme de l'hystérie est représenté par le "nœud hystérique", sensation désagréable au niveau de la trachée à laquelle ne correspond aucune lésion anatomique et qui appàrait à la suite d'une émotion ou d'une peur etc..

Immunothérapie Prévention d'une maladie transmissible par administration du vaccin ou du sérum riche en anticorps spécifiques. Incubation Période de temps qui s'écoule entre l'entrée de l'agent pathogène dans l'organisme et les premiers signes de la maladie. Indice de Katz Valeur obtenue à partir de la lecture de la vitesse de sédimentation des hématies, en additionnant la valeur obtenue après une heure à la moitié de la valeur obtenue après la seconde heure et en divisant le résultat par deux. Invagination intestinale Pénétration d'une partie de l'intestin à l'intérieur d'une autre partie adjacente de l'intestin, due à des causes diverses, et qui peut provoquer une occlusion intestinale. Iridocyclite Inflammation de l'iris et du muscle ciliaire de l'œil. Elle peut être grave et doit être soignée d'urgence. Iris Formation membraneuse, colorée, située en avant du cristallin et perforée au centre par la pupille. Pouvant élargir ou rétrécir la pupille, il a pour fonction de régler la pénétration des rayons lumineux dans l'œil selon les besoins. Il fait partie de l'uvée. Kérato-conjonctivite Inflammation simultanée de la cornée et de la conjonctive. Lambliase Parasitose due à la présence de Lamblias (protozoaires) dans l'intestin. Se 448

manüeste par une diarrhée qui devient chronique si elle n'est pas soignée. Elle est également appelée Giardiase.

Larva migrans cutanée On désigne par ce nom les larves de quelques helminthes (ankylostomes) propres des chiens, des chats ou d'autres animaux qui, du sol, pénètrent accidentellement dans la peau de l'homme, où elles tracent des sillons en émigrant lentement d'une zone à une autre. Laryngo-trachéite Inflammation du larynx et de la trachée. Se manifeste par une altération de la voix et par de la toux, souvent accompagnée de fièvre. Leptos pirose Maladie infectieuse due à des micro-organismes du groupe des Spirochètes (leptospires). Une forme de cette maladie, avec jaunisse et des hémorragies, est transmise par les urines des rats, ces animaux représentant le principal réservoir d'infection. Leucémie Grave maladie du sang caractérisée par une augmentation importante et permanente du nombre des globules blancs dans le sang. Il existe une forme aiguë et une forme chronique. C'est une maladie mortelle si elle n'est pas soignée; toutefois les soins sont parfois très difficiles. Leucorrhée Augmentation de la sécrétion vaginale normale, qui se manifeste par des pertes de liquide muqueux et séreux du vagin. Limaçon Canal membraneux qui évolue en spirale, comme une coquille d'escargot. Dans ce canal sont situées des cellules et des membranes particulières qui constituent une zone sensitive spécüique de réception de l'ouïe (organe de Corti). Lipothymie Perte de conscience soudaine et momentanée, appelée également évanouissement.


Luette Formation conique qui descend au milieu du palais et divise en deux l'isthme de la gorge.

Micropolyadénopathie Légère augmentation de volume des ganglions lymphatiques, généralisée au niveau de plusieurs glandes lymphatiques.

Lymphangite Inflammation des vaisseaux lymphatiques.

Môle Altération pathologique de l'œuf fécondé, qui se développe dans l'utérus comme une tumeur, semblable à un arnas vésiculeux.

Lympho-adénite Inflammation d'un ganglion lymphatique. Maladies psychosomatiques Maladies dues à des facteurs émotionnels, tels que la peur, des conflits intérieurs, l'insatisfaction , l'inadaptation au milieu où l'on vit, etc .. Certaines formes d'asthme bronchique,l'ulcère gastro-duodénal, certains eczémas en sont des exemples typiques. Mastite Inflammation de la mamelle. Mélancolie Maladie mentale caractérisée par un état de dépression intense et de grave tristesse, parfois par un état de torpeur psychique et physique, qui se manifeste sans raisons apparentes. Elle peut s'alterner. dans le temps, a vec des périodes d 'excitation maniaque Méno-métrorragie de la puberté Hémorragie utérine trop abondante qui se manifeste parfois chez les jeunes filles à l'âge de la puberté, en tant que première apparition des règles. Métastase Migration d'un phénomène pathologique (abcès, tumeur maligne) d'un point d e l'organisme à un autre, chez un même individu, par la circulation du sang ou de la lymphe (métastases à distance} ou bien par contiguïté.

Moniliase vaginale Mycose de la muqueuse vaginale, due à des champignons du genre Monilia.

Mycose Infecti()n due à des champignons microscopiques. Myocarde Tissu musculaire du cœur. Myosite Inflammation d'un muscle. Myxomatose Maladie infectieuse du lapin, épidémique et fortement mortelle pour cet animal, due à un ultravirus et transmise par des moustiques ou d'autres arthropodes. Nanisme Anomalie du développement du corps humain, qui demeure très petit et parfois partiellement difforme, due à une maladie de l'hypophyse (nanisme hypophysaire) ou à une maladie héréditaire complexe (nanisme achondroplasique). Néphrite Maladie inflammatoire du rein.

Météorisme Distension de l'abdomen à cause d'un eccès de production de gaz dans l'intestin. Appelé aussi flatulence .

Néphrose Maladie du rein généralement toxique ou allergique ou dégénérative.

Métrite Inflammation au niveau de l'utérus.

Névralgie Douleur provenant d' u n nerf.

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Névrite Inflammation d'un nerf. Occlusion intestinale Appelée également iléus. Etat morbide provoqué par un arrêt de la progression du contenu intestinal. Elle peut être produite par une obstruction ou par une strangulation (iléus mécanique), ou bien par des causes réflexes, toxiques, infectieuses, etc. (iléus dynamique). Oligurie Etat pathologique dans lequel le rein sécrète une quantité insuffisante d'urine.

Partenaire Désigne le compagnon (pour la femme) ou la compagne (pour l'homme) lors de l'acte sexuel, indépendamment du fait qu'ils soient mari et femme. Pathologie Oui concerne la maladie. On dit, par exemple: état pathologique, anatomie pathologique, etc .. Périné L'ensemble des muscles, des membranes et des ligaments qui délimitent le district Ûtférieur du bassin. ll est traversé par le rectum et par les voies uro-génitales.

O.M.S. Organisation Mondiale de la Santé. Agence des Nations Unies qui s'intéresse des problèmes de la Santé dans le monde.

Périostite, ostéopériostite Inflammation de la membrane extérieure d'un os (périoste).

Orchite Inflammation d 'un ou des testicule s.

Péritonite Inflamm ation du périt oine. Elle peut être a iguë, ou chron ique, généralisée à t~ut le périt oine o u bien localisée.

Orgelet Petit furo ncle dans l'épaisseur de la paupière, à évolution lente. Ostéomalacie Maladie rare qui peut se manifester chez les femmes enceintes ou pendant les couches, due à une carence en vitamine D et, probablement, à des troubles du fonctionnement des parathyroïdes. Les os perdent peu à peu leur forme; le malade souffre de douleurs, d'asthénie. Ostéomyélite Inflammation d'un os, plus exactement de la moelle d'un os. Otite Inflammation d'une oreille. Parentérale Se dit de tonte voie de pénétration d'un médicament, exception faite de la voie buccale.

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Pétéchie Petite hémorragie punctüorme dans l'épaisseur du derme ou d 'une muquf;Use. Photophobie Sensation pénible produite par la lumière chez certains malades qui ne la supportent pas et, donc, plissent ou ferment complétement les yeux. Physiologie Science qui étudie les fonctions des organes et des appareils dans un état normal. Pendant la maladie, ces fonctions sont par contre étudiées par la Physiol>athologie. Pleurésie Inflammation de la plèvre. Pneumoconiose Accumulation de particules minérales ou végétales dans les poumons,


avec réaction fibrotique du tissu pulmonaire, due à l'inhalation répétée de poussières (mineurs, ouvriers de carrières, d'usines ou de magazins où il y a beaucoup de poussière). La pneumoconiose conduit à une réduction ~auvent très marquée de la capacité respiratoire du sujet atteint. Pneumothorax Epanchement spontané de gaz (ou d'air) :!ans la cavité pleurale dû à des causes diverses: blessures, processus inflammatoires, accès de toux chez les malades pulmonaires. Il peut être provoqué à l'aide d'une aiguille et d'un appareil spécial pour insufflation, à des fins thérapeutiques pour le traitement de certaines formes de tuberculose pulmonaire (pneumothorax artificiel). Polypes Petites tumeurs fixées par un pédoncule à une muqueuse qui se développent dans une cavité ou un canal du corps (fosses nasales, utérus, intest in, vessie). Ils peuvent être isolés ou multiples. Position obstétrique Position dans laquelle la femme accouche. Dans le présent ouvrage, elle désigne la position allongée sur le dos, les jambes repliées et les cuisses écartées. Procès cilia ires Série de plis très vascularisés situés dans la partie postérieure du muscle ciliaire et formant autour du cristallin la couronne ciliaire. Ils sécrètent l'humeur aqueuse, à l'int~rieùl de l'œil.

Pyé lonéphrite Inflammation du bassinet et du rein. Pyomyosite Inflammation particulière d'un muscle, qui se manifeste par un abcès, des douleurs et de la fièvre. Maladie africaine typique. Récepteurs sensitifs Terminaisons nerveuses de différents types, ayant pour fonction de per· cevoir les impulsions des différentes sensations (contact, douleur, chaud, froid, pression) et de les transmettre aux fibres des nerfs sensitifs correspondants. Rhino-pharyngite Inflammation de la muqueuse nasale et du pharynx. Rhumatisme articulaire aigu Maladie infectieuse aiguë provoquée par des streptocoques, caractérisée par de la fièvre, des d ouleurs articulaires fugaces et diffuses au niveau de plusieurs articulations, avec rechutes probables et complications cardiaques pouvant être graves. Roséole Lésion élémentaire de la peau consistaHt en petites taches rouges (sur une peau claire) arrondies qui disparaissent sous la pression du doigt pour réapparaître ensuite. Présentes dans le typhus, la syphilis, la fièvre thyphoïde, les rickettsioses diverses.

Prolapsus Relâchement des ligaments d'un organe avec chute lente ou progressive de ce même organe (prolapsus de l'utérus, prolapsus rectal}.

Rubéole Maladie infectieuse aiguë, frappant généralement les enfants, provoquée par 1..10 virus. Elle peut provoquer, chez les femmes enceintes, des lésions au fœtus.

Psychose puerpérale Ensemble de manifestations pathologiques mentales qui peuvent apparaître chez une femme ayant accouché depuis peu, pour des motifs d'origine toxique. Généralement elle se guérit aisément.

Salmonellose Infection due à des micro-organismes àu groupe des Salmonelles (bacté· ries).

Pyélite Inflammation du bassinet d'un rein.

Scarifica tion Lésion superficielle produite artificiellement dans un but thérapeutique, 451


sur la peau, à l'aide de fers spéciaux (scarificateur, bistouri). Utilisée pour les ventouses scarifiées et lors de la v accination antivariolique.

Scarlatine Maladie infectieuse aiguë qui se manifeste par des maux de gorge, une fièvre élevée, un exanthème diffus rougeâtre sur les peaux claires. Elle peut être grave. Sclérotique Enveloppe fibreuse de couleur blanche qui revêt la partie postérieure de l'œil. Elle se continue en avant par une membrane transparente,la cornée. Séméiologie Branche de la médecine qui étudie les signes et les symptômes des maladies. Septicé mie Présence de germes dans le sang, d onc, leur diffusion dans tout l'organis· me. Siè ge Terme qui indique, pendant la grossesse, la partie du corps du fœtus audessous des os iliaques, autrement dit les fesses et les membres infé· rieurs. L'accouchement par le siège indique l'accouchement au cours du· quelle siège se trouve vers le bas (présentation du siège) et, donc, est le premier à sortir. Dans la plupart des grossesses, c'est la tête qui se trouve normalement vers le bas et qui sort la première (présentation de la tête). Signes Manifestations de maladie, qui peuvent toutefois ne pas être remarquées par le malade lui-même. Sinus frontaux Il s'agit de deux cavités, de chaque côté de l'os frontal, creusées dans l'épaisseur de ce même os, qui communiquent chacune avec les fosses nasales par un mince canal. Leur inflammation est appelée sinusite. Il existe d'autres sinus au niveau de l'os ethmoïdal (base du crâne) et du maxillaire supérieur.

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Snipcutané Petit fragment de peau prélevé à l'aide de ciseaux ou d'une pince spéciale, dans un but diagnostique, en cas d'onchocercose. Sp lénomégalie Augmentation de volume de la rate. Sta tistiques démographiques Statistiques concernant les mouvements normaux de la population (naissances, décès, etc.). Sté nose Rétrécissement d'un conduit ou d'un passage naturel de l'organisme (sté· nase de l'urètre, de l'œsophage, etc.). Stomatite Inflammation de la muqueuse buccale. Symptômes Manifestations de maladie signalées par le patient. Système sensoriel ou sens orium Désigne l'ensemble de toutes les fonctions sensorielles. Par "abCJtition du sensorium" on entend la perte des sens, comme dans la lipothymie ou dans le coma. Tachycardie Augmentation du nombre des battements du cœur. Temps de s tillation Temps qui s'écoule entre le moment où l'on pique un doigt ou un lobe de l'oreille à l'aide d'une aiguille pour en faire sortir du sang et le moment où le sang s'arrête de couler. Temps de coagulation Temps employé pour qu'une goutte de sang, déposée sur une lamelle de verre, coagule.


Téne sme Contraction d ouloureuse du sphincter de l'anus ou de la vessie avec envie continuelle de déféquer ou d'uriner. Thrombophlébite Inflammation d 'une veine av ec formation de thrombus à l'intérieur de cette même veine. Toxémie Présence dans le sang de substances toxiques produites par l'organisme (toxémie rénale, toxémie de la grossesse). Transaminase Substance présente normalement en p etites quantités dans le sang. Elle augmente dans l'hépatite virale et dans l'infarctus cardiaque. Trichomonase Infection causée par des protozoaires du genre Trichomonas au niveau dé la muqueuse vaginale (T. vaginalis) ou intestinale (T. intestinalis). Trismus Contracture spasmodique des muscles masticateurs, dont la conséquence est la constriction des maxillaires. Caractéristique du tétanos.

Urétrite Inflammation de la muqueuse de l'urètre. Uvée Formation membraneuse très vascularisée située à l'intérieur de l'œil; elle comprend une partie postérieure appelée choroïde, située à l'intérieur de la sclérotique, et une partie antérieure qui se divise et forme l'iris et le corps ciliaire (cf.). Va ricelle Maladie infectieuse aiguë, provoquée par un virus, frappant généralement les enfants et caractérisée par des lésions cutanées (vésicules, pustules) et un peu de fièvre . Varices Dilatation d'une veine ou d'un groupe de veines (aux jambes, au scrotum, au vagin, etc.). Vecteur Nom par lequel on désigne les insectes, arachnides ou mollusques, qui peuvent transmettre des maladies (Anopheles, pour le paludisme; puces, pour la peste; tiques, pour le typhus).

Trompe d'Eustache Conduit mince qui relie à l'intérieur l'oreille moyenne (caisse du tympan) et le pharynx.

Veine porte Veine très importfl.,-.te formée de la réunion en un seul tronc de 3 grosses veines abdominales : les deux veines mésentériques et la veine de la rate. Elle reçoit tout le sang veineux provenant du tube digestif- de l'estomac jusqu'au rectum- du pancréas et de la rate et le transporte jusqu'au foie, organe dans lequel elle se ramifie.

Trophisme Etat de nutrition d'un tissu.

Virose Infection causée par un virus.

Ulcère gastro-duodénal Ulcération, c 'est-à-dire perte de substances plus ou moins profonde au niveau des muqueuses de l'estomac ou du duodénum, généralment d'origine psychosomatique. UNICEF Agence des Nations Unies qui s'intéres se de la protection des enfants dans le monde.

Vitesse de sédimentation des hématies Temps nécessaire à un échantillon de sang, pris à jeun et rendu incoagulable par du citrate de soude, pour se sédimenter au fond d'un tube spécial pourvu d 'une graduation (c'est-à -dire pour se stratifier en partie corpusculeuse et en partie liquide). Cette vitesse augmente dans presque toutes les maladies infectieuses (en particulier la tuberculose), dans le rhumatisme articulaire aigu, dans l'infarctus du myocarde ainsi que dans de nombreux cas d'anémie et dans les tumeurs malignes. Elle diminue en cas de drépanocytose et d'hémorragies. 453


Remerciements L'Auteur remercie tous les collègues et amis qui ont bien voulu l'aider dans l'amélioration de certains chapitres avec des conseils et critiques ou qui l'ont encouragé et soutenu pendant son travail. En particulier, les drs. M.A.C. Dowling et Manuel R. Boal de l'O.M.S., te dr. Jarl Chabot de la Coopération Hollandaise, Mme Letizia Sorge, Mme Paola Bacchetti et l'ambassadeur Luigi Gasbarri de l'lnstitutltalo-Africain. L'auteur remercie aussi te Trocaire de Dublin (Irlande) et la Croix Rouge de San Marino qui ont contribué avec générosité à couvrir tes dépenses des illustrations. Un vif remerciement va encore à l'Institut ltato-A.fricain et au Département pour la Coopération au Développement du Ministère des Affaires Et rang ères de la Republique Italienne pour avoir financié et réalisé la publication du livre. L'auteur remercie enfin sa femme Jacqueline pour la patience et l'attention démontrées soit dans l'amélioration de la version en langue française soit dans la correction des épreuves.


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