Campagne du 16 Juin 2014

CAMPAGNE DU 16 JUIN 2014 DOSSIER DE FIN D’ÉTUDES ENSAV LA CAMBRE, CÉRAMIQUE LAURA KATALIN KOSSACK

CAMPAGNE DU 16 JUIN 2014 DOSSIER DE FIN D’ÉTUDES ENSAV LA CAMBRE, CÉRAMIQUE LAURA KATALIN KOSSACK

« Tout le succès d’une opération réside dans sa préparation » — Sun Tzu

Jour J-40

Je tente de construire un chemin qui traverse les murs.

D’origine hongroise par ma mère et allemande du côté de mon père, je suis née à Debrecen dans les années 80. Je connais la privation parce que j’ai fréquenté les interdits du régime communiste.

Nos supermarchés essayaient de rattraper le modernisme de l’Ouest : il y avait des étagères, des allées, mais… pas de clients et pas de produits. Peut-être que ceci explique ma frénésie de production ?

En même temps, la vie m’a appris que derrière l’abondance il peut y avoir de la misère. Inversement, beaucoup de richesse peut se cacher derrière la pauvreté. Dans les pays riches la distinction entre être et avoir est confuse.

Avec la société de consommation le profit et l’éphémère augmentent au détriment des valeurs et de la durée. Le consommateur

accumule tout au long de sa vie mais au moment du grand voyage il n’emporte rien.

Pour ce travail de fi n d’études j’ai éprouvé énormément de joie et de sécurité en multipliant les pièces (jusqu’à 800). Même si j’ai vécu dans des pays vaincus, j’ai eu une enfance heureuse en Hongrie et en Allemagne. Le fait que ma famille se soit installée en Bavière m’a donné le goût de franchir les frontières et le désir de m’ouvrir au monde.

Après un séjour en France et au Luxembourg, en 2008, j’ai été conquise par la culture et l’importance accordée à l’expression. J’ai décidé d’habiter en Belgique parce que je ne connaissais pas ce pays et que je pouvais y étudier en français.

CE QUI M’INSPIRE C’EST LE QUESTIONNEMENT AUTOUR DE LA LIBERTÉ.

J’AIME JOUER AVEC LES APPARENCES ET ALLER AU-DELÀ.

Jour J-36

Ma manière de vivre et de travailler a quelque chose de nomade. En bonne héritière des cavaliers qui traversent la Puszta, j’ai beaucoup voyagé (Hongrie, Allemagne, France, Luxembourg, Belgique) et les obstacles ne m’arrêtent pas.

Quand je crée, je reviens naturellement à mes souvenirs d’enfance et à cette expérience de la liberté.

Mon univers en est empreint.

Mais je peux aussi voir le côté drôle et rire des situations les plus dramatiques.

J’avais 7 ans en arrivant à l’Ouest. Le mur devint imaginaire. Avec ma soeur et des amis, nous jouions à la survie, nous construisions des maisons, cuisinions une soupe d’herbes délicieuse et servions du thé, tout comme lorsque nous étions à l’Est. Les théières incarnent pour moi ces moments de partage, d’entente et de convivialité.

Avec La Grande Armée (20132014, grès rouge coulé, 1150°C, 32m2), je pose la question : qu’est-ce qui est plus glorieux qu’une invitation à

la détente, à la diplomatie, à l’alliance, lorsque les ennemis d’hier peuvent retrouver leur innocence ?

Une de mes préoccupations en tant que femme-artiste est la réconciliation des opposés.

Dans mon travail, j’induis gravité et/ou légèreté en associant des paradoxes.

Et si mourir était un jeu d’enfant ? Si la mort était une renaissance ? Je détourne l’arme de sa cible en optant pour les tons pastels, doux comme l’enfance (La Guerre est morte, 2013-14, porcelaine coulée et teintée dans la masse, 1280°C, de 10 à 20cm).

Mon approche est ludique.

Depuis ma 3ème année à La Cambre, je décline les multiples facettes, du duel au duo, d’un couple détonnant : une théière et un pistolet.

Quand je suis dans mon atelier, je suis à la fois le général en chef qui conçoit ce projet et le soldat de base qui exécute toutes les tâches nécessaires.

Je produis autant que possible possible dans 4m2.

Ma table mesure 1m x 1m, je peux y placer 14 moules en même temps.

Je dispose d’un mur d’étagères : sur 3 d’entre elles, je place les pièces sorties des moules pour les sécher et ensuite les poncer. Les pièces biscuitées sont rangées dans des cartons qui se trouvent sur les autres étagères, sous la table et partout où il reste de la place dans 4m2.

La terre prête à l’usage occupe 40 seaux de 10l.

Quotidiennement je puis fabriquer au maximum 3 pièces par moule si les conditions sont favorables, c’est-à-dire si le moule n’est pas trop humide et que je travaille de 7h30 à 17h45 (horaire d’ouverture de l’école).

Le soir avant de partir, je place les moules à sécher sur les fours. Toutes ces opérations exigent beaucoup de force physique : je suis debout toute la journée ; un moule vide pèse entre 8 et 12kg.

Le jour où j’ai découvert que le grès utilisé pour les théières provient du Westerwald en Allemagne, j’ai été émue.

Je ne sais pas pourquoi.

Peut-être parce que c’est avec la terre de mon pays que je tourne en dérision l’esprit de conquête ?

Peut-être est-ce parce que je travaille la terre qui a bu le sang et s’est nourrie des cendres de ceux qu’on a exterminé au nom de la race aryenne ? Peut-être aussi parce qu’aujourd’hui l’Allemagne est un acteur de changement de société ?

L’humanité et la beauté sont éphémères. Je mets en scène ce qui est précieux pour installer dans le coeur du spectateur ce sentiment de gratitude ! Je nourris le fantasme de créer une oeuvre en collaboration avec la terre-mère.

Jour J-32

La céramique est un médium lié à la lenteur qui enseigne la patience et l’humilité.

A travers ma réalisation Vaincre sans combattre (20132014, porcelaine coulée, émail, 1250°C, 30cm), la nomade que je suis ralentit joyeusement sa course contre le temps.

Mes créations enracinent, relient au cycle des saisons et à celui de la vie. Quand je suis dans mon atelier, je travaille les quatre éléments comme un alchimiste: la terre, l’eau qui rendra la terre malléable, l’air qui séchera l’objet créé et le feu qui le solidifiera.

J’exécute des gestes qui correspondent à des étapes dans le processus de création.

Ce sont aussi des métaphores qui parlent du voyage que tout homme entreprend pour grandir.

IL EST TEMPS DE PRENDRE LES CHOSES EN MAIN. Théières pour gaucher/droitier 22 x 11 x 9 cm, contenu 33cl , grès blanc tourné et moulé, émail alimentaire blanc brillant 1250 degrés

Quand le canon et la crosse d’un revolver se séparent, l’eau chaude coule à la place du sang, le barillet ne tourne plus. Commence alors un duel entre force et retenue, tension et pression, et cette séduction dangereuse nous pénètre pour nous entrainer dans l’accomplissement d’une révolution prodigieuse !

Ne cherchez pas la queue de détente, car il n’est plus question de tuer ou détruire mais de saisir l’instant et intégrer le cycle de la vie.

La théière et le revolver s’épousent et dévoilent aux yeux de tous leur univers intime.

Que vous soyez droitier ou gaucher, faites le bon choix car il est temps de prendre les choses en mains !

LE PAVILLON BOSIO

THE MONACO PROJECT FOR THE ARTS

ART & RAPY

Affiche de l’exposition « Keep in Touch » à Monaco dans le cadre du réseau Ecart (European Ceramic Art & research team)

Jour J-26

Anagramme. Nom féminin. Du grec ana, “renversement”, et gramma, “lettre”.

L’anagramme consiste à mélanger les lettres d’un mot, d’une expression, en vue de former un nouveau mot. Il est un moyen d’interroger les noms et aussi un art aux vertus révélatrices.

Galilée communiquait certaines de ses découvertes sous forme d’anagrammes.

Au XVIe et au XVIIe siècles, c’était un jeu savant dans les cours d’Europe.

Puis, la coutume s’établit, pour les écrivains et artistes, de signer leurs oeuvres par l’anagramme de leur nom.

Dans le livre “Anagrammes renversantes”, Etienne Klein et Jacques Perry-Salkow révèlent le sens caché du monde. A leur manière, j’ai cherché les anagrammes cachés dans les titres de mes oeuvres.

Ils sont signalés par les tirettes.

LA GRANDE ARMÉE Pourquoi le choix de la théière et de l’assemblage ?

Ce choix témoigne de mes préoccupations. Je suis très sensible à cette forme de guerre que suscite aujourd’hui l’invasion des copies “Made in China”. Une guerre dont la cible est moins le corps physique que l’âme.

Je sais que je n’ai pas fait quelque chose de rentable car j’ai consacré beaucoup d’heures à ma création. Ce qui est essentiel à mes yeux, c’est que j’ai pris le temps de caresser chacune des pièces qui constituent cette oeuvre unique qu’est La Grande Armée.

Je lui ai donné ce titre parce que je trouve tellement dérisoire de faire la guerre. Je veux insister sur l’importance du partage et de la convivialité dont la théière est le symbole.

Ma façon de travailler est en adéquation avec ces valeurs.

EN TANT QUE FEMME-ARTISTE, J’AI L’IMPRESSION DE DONNER LA VIE, C’EST COMME SI LA CRÉATION EMPORTAIT LA VICTOIRE SUR LA MORT. A ma façon, je rends hommage aux disparus de la guerre 1940-45. Cela concerne mon histoire personnelle. Chaque élément est porteur d’un numéro qui rappelle les tatouages bleu-noir gravés dans la chair des juifs déportés.

Chaque élément de La Grande Armée est porteur de cicatrices qui renvoient aux blessures physiques et aux traumatismes transmis de génération en génération jusqu’à leur guérison. Nos sociétés ont ritualisé le devoir de mémoire et aujourd’hui les descendants des combattants se sont heureusement réconciliés.

Jour J-24

La Grande Armée est constituée à partir de 8 modèles*.

Pour chacun d’eux, le corps de la théière est façonné au tour ; le bec et l’anse sont réalisés en forme de pistolet moulés en plâtre et estampés. Après découpage, les différentes parties sont assemblées et utilisées pour créer les moules en plâtre.

Vient ensuite l’étape du coulage au cours de laquelle ces pièces sont multipliées.

J’assiste, amusée, à l’épuisement du moule : plus je produis, plus il se dégrade. D’infimes changements, de pièce en pièce, vont rendre unique chacune d’elle.

C’est comme l’armée chinoise en terre cuite où chaque soldat est différent.

Mon armée n’est pas uniforme.

Par exemple, j’ai voulu qu’il y ait autant de chefs que

de petits soldats parce que je suis sensible au fait que ce sont les non-gradés qui meurent en masse sur les champs de batailles, simple chair à canon envoyée au casse-pipe par des généraux restés tranquillement au sommet de la plaine.

Ils incarnent la manipulation au coeur du fonctionnement des sociétés. Même les grands chefs les plus charismatiques n’y échappent pas: dans leur ombre, se trouvent ceux qui détiennent le pouvoir.

Je n’ai pas pu produire 8000 combattants comme dans l’armée chinoise.

Ensemble, ils composent 8 profils d’hommes assez drôles.

Chaque centaine reflète en effet une tendance de la nature humaine : il y a les courageux, les ambitieux, les lâches, les gourmands, les appliqués, les crédules, les naïfs, les dociles,…

Cette armée n’accompagne pas un empereur dans son voyage vers l’au-delà.

Elle nous parle du goût pour le pouvoir qui toujours

Jour J-22

*Inventaire de La Grande Armée 1. grand 1 bec, 2 anses 2. grand 2 becs, 2 anses 3. bec bas 4. 90 degrés 5. moyen droitier 6. moyen gaucher 7. petit gaucher 8. petit droitier Notation 1. 45/100 800 1. : numéro du modèle 45 : numéro individuel /100 : totalité des pièces par modèles 800 : totalité des pièces Technique: grès rouge coulé, notation avec émail alimentaire transparent brillant avec colorant industriel bleu Interkeram (Hongrie) à 1150 degrés.

EDITION SPÉCIALE SOUVENIR DE LA GRANDE ARMÉE Tiré à 80 pièces avec décalcomanies à l’or fi n Notation 1. 7/10 80 1. : numéro du modèle 7: numéro individuel /100 : totalité des pièces par modèles 800 : totalité des pièces 2014 célèbre le centenaire de la 1ère Guerre Mondiale et le 25e anniversaire de la chute du mur de Berlin. A côté du devoir de mémoire qui a toute sa raison d’être, j’ai voulu souligner l’absurdité de la commercialisation du souvenir d’une Guerre Mondiale qui oppose en fait quelques pays d’Europe.

J’ai utilisé la technique de la décalcomanie à l’or fi n que j’associe au prestige de l’uniforme et à une élite condamnée à la répétition des conflits.

VAINCRE SANS COMBATTRE Avec cette œuvre, je me rends compte que j’ai été inspirée par Louise Bourgeois et Niki de Saint Phalle. Je n’y ai pas réfléchi ! Ce fut comme un accouchement inconscient des nourritures artistiques absorbées durant ces années d’études.

Avec l’évolution des hommes et des femmes depuis le siècle dernier, je me perçois comme héritière des pionnières même si je ne me bats plus pour l’égalité des femmes.

Ce qui m’intéresse, c’est la rencontre dans ce qu’elle a de plus fécond c’est-à-dire dans la réalisation intérieure du couple masculin-féminin…Cela ne m’empêche pas d’interroger la valeur d’une femme-artiste, en comparaison avec celle des hommes, sur le marché de l’art actuel.

Pendant mon stage de 5e année, je suis partie en Hongrie au Centre de Céramique Kecskemet et je suis allée visiter une vieille tante. Elle vit à la campagne, sa ferme est décorée d’un tas d’objets hétéroclites : cornes, bouts de bois, cailloux, pierres, écorces, coquillages, os…

Ma tante m’a expliqué que c’était très rare d’avoir un os entier et elle a accepté de me l’offrir après l’avoir fait cuire et sécher pendant plusieurs heures. Quant je lui ai parlé de mon travail, elle m’a trouvée très étrange !

C’est vrai que mon imagination est fertile. Quand je regarde Vaincre sans combattre, je vois un monde renversérenversant, où le féminin est pénétrant et le masculin pénétré – Aujourd’hui, c’est une femme, Angela Merkel, qui mène l’Europe à la baguette !

Jour J-14

Cette oeuvre reflète le bouleversement des rôles et l’évolution de la société.

Le contour des identités sexuelles est devenu flou.

Les hommes expriment librement leurs émotions, le phallus de la femme est reconnu et les homosexuels bénéficient désormais de droits dans la société !

Le modèle patriarcal est certes toujours présent, mais les valeurs guerrières, la domination du faible par le plus fort, s’associent aujourd’hui sur un pied d’égalité aux valeurs du Féminin, empreintes de relation, d’accueil, d’écoute, et d’empathie,…

Tout cela suscite beaucoup de questions.

A la suite des premiers tests de réalisation du fémur, j’ai remarqué qu’avec la réduction de la porcelaine à la cuisson (de plus ou moins 17%), la forme générale avait perdu son harmonie.

Pour beaucoup d’hommes, la valeur de leur être tient a ces quelques centimètres.

Avec humour, Vaincre sans combattre évoque des gué-guerres et jeux de pouvoir entre sexes.

Les coulures sur l’os sont évocatrices de baiser. Elles font fantasmer: est-ce de la salive ou est-ce du sperme ?

Il s’agit en tout cas d’un débordement et ce pourrait aussi être celui de la pensée, manifestée par des arguments sortant de la bouche comme des projectiles.

Car cette fleur est extrêmement précieuse. En Chine, elle est utilisée pour ses vertus guérisseuses. En se mettant à son service, l’os contribue à la guérison d’une humanité qui gémit et s’auto détruit.

Car les mots blessent, ils peuvent même tuer à l’occasion d’une prise de bec avec l’autre, quand on doit se défendre bec et ongle ou qu’on reste le bec dans l’eau.

L’os la contient, la canalise et la partage paisiblement avec sa fleur. Symbole des émotions, le liquide crée le lien entre la matière os et le parfum distillé par la plante, entre terre et ciel.

L’eau est le troisième élément qui nous sauve des duels.

La guerre n’aura pas lieu : une nouvelle humanité est en train de naître sous nos yeux.

Jour J-12

Technique: Moulage en plâtre d’un fémur de bovidé Coulage porcelaine, Email alimentaire transparent brillant uniquement à l’intérieur, 1250 degrés Consigne d’exposition: Le vase dans lequel une pivoine rose s’épanouit est placé sur une console murale peinte en blanc de dimensions 25cm x 25cm x 35cm.

Seule cette fleur sera choisie comme ornement, elle sera renouvelée (ainsi que son eau) pendant le temps de sa floraison.

LA GUERRE EST MORTE “Au petit bazar”, Monsieur Walter vend du tabac, des journaux et des armes. Quand j’en ai franchi la porte, fin 2011, j’ai acheté un pistolet Colt et 3 calibres: un Walther, un Sig-Sauer et un Smith&Wesson.

Ensuite je me suis rendue à mon atelier céramique de l’ENSAV La Cambre, j’y ai construit un mur de planches en bois recouvert de plastique pour protéger les étudiants. M’activant avec mon tour, je m’apprêtais à commettre mon premier crime.

Sur le plateau, la demi-sphère en argile humide s’est mise en mouvement. J’ai revêtu mon tablier, protégé mes yeux et allumé la caméra. J’ai chargé le Colt et pris position, jambes écartées, mains jointes en avant.

Un silence de concentration, un souffle : j’ai vidé le chargeur.

La cible s’est abattue. Giclant sur les jambes de son assassin, le sang de la victime a dessiné un cercle au sol.

La créativité des hommes en matière de guerre est très riche. Ils ont mis au point un grand nombre de formations, qui ont été baptisées entre autres de noms d’animaux : “formation en tortue”, le cheval de Troie, “écailles de poisson”. Ils ont aussi rédigé de nombreux traités sur l’art militaire illustrant le désir de vaincre.

Pendant longtemps, j’ai réfléchi à la mise en scène et celle-ci me semble la plus appropriée parce qu’elle est porteuse de sens, il ne s’agit pas de faire de la décoration.

J’ai créé ma propre formation avec le désir de faire rendre les armes aux belligérants représentés par les pistolets en position. Les uns sont pointés vers le ciel, les autres vers la terre.

Sur ce champ de bataille, le front de l’Est porte l’uniforme blanc. À l’Ouest, l’uniforme est aux couleurs de l’arc-enciel. Le blanc est la couleur de l’innocence et c’est aussi celle du drapeau qui est agité lorsqu’est prise la décision d’arrêter le combat.

L’arc-en-ciel est un moment magique dans nos vies. On vit cette expérience intensément.

Ce phénomène naturel a l’art de nous faire voyager dans le temps, il nous emmène du passé vers le futur avec la certitude qu’après la pluie ou malgré les épreuves de la vie, le soleil et la joie reviendront.

L’arc-en-ciel est une arche qui réunit deux rives qui, sans lui, ne se rejoindraient pas.

Nous redevenons des enfants lorsque, émerveillés, nous assistons à ce spectacle.

C’est comme une apparition, quelque chose apparait qui était invisible, et ce quelque chose est symbole d’harmonie, consolant, réconfortant.

Jour J-6

Pour moi c’est ça, le chemin qui va hors les murs, celui de la certitude que l’enfant capable de voir la magie, d’être émerveillé, enchanté est toujours là, bien présent en nous.

Depuis que j’ai franchi la porte du “Petit Bazar”, une patrouille de 5 policiers et leurs chiens m’ont poursuivie et menacée de leurs armes au début de l’été 2012.

Début 2013, Square des Héros, un homme a pointé son arme sur ma tempe et volé ma voiture et mon sac.

Juin 2014, je suis convoquée à l’audience en jugement du délinquant.

Certains hommes ayant une grosse voiture et une arme manifestent leur virilité en s’attaquant à une femme.

Autant de signes de faiblesse, autant de volonté de contrôle de l’autre.

La violence est présente au quotidien et j’en témoigne car, au final

Cible - technique: Cylindre à double parois tourné avec différentes argiles (porcelaine, grès rouge et blanc), rempli de barbotine (porcelaine, grès rouge et blanc) et fermé pour former une demi-sphère Cuisson à 1250°C Pistolets - technique: 4 formes de pistolets Colt, Walther, Sig-Sauer et Smith&Wesson, moulées en plâtre et ensuite coulées en porcelaine teintée dans la masse.

Cuisson à 1250/1280°C

« Le rire est le propre de l’homme, car l’esprit s’y délivre des apparences » — Alain

Jour de la libĂŠration