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Samuel Laverdière
Chariots, accessoires et prévention
Par Samuel Laverdière, CRIA
Un chariot élévateur, c’est l’fun. Grâce aux différents accessoires qu’on peut lui ajouter, il peut s’adapter à presque toutes les situations et à presque tous les environnements de travail. Avez-vous, dans votre établissement, un chariot contrebalancé avec des fourches et un side-shift? Est-ce un accessoire? Eh bien, oui!
Selon la norme ASME B56.1, un accessoire est un équipement fixe ou amovible, autre que la fourche, qui permet de manipuler une charge. Il peut être fixé directement sur le tablier du chariot, au dispositif de levage du mât ou supporté par les fourches. Le side-shift correspond à cette définition.
Oh! Vous avez aussi un chariot avec une pince à rouleau? Et parfois vos travailleurs ont à utiliser les rallonges de fourches? De temps en temps une potence? Tous ces accessoires représentent un risque potentiel d’accident s’ils ne sont pas installés, utilisés et entretenus correctement. Et je ne parle même pas des accessoires de fabrication «maison» qui sont généralement non conformes à la réglementation.
L’utilisation d’un accessoire modifie les capacités du chariot et entraine de nouveaux risques. L’employeur doit s’assurer de l’installation, de l’entretien, des méthodes de travail et de la formation des travailleurs par rapport à cet équipement. Le cariste, quant
à lui, inspecte son chariot, respecte les procédures de travail, rapporte les bris et respecte les charges et recommandations du fabricant.
Notions de base
Dès la fabrication, le manufacturier du chariot doit déterminer la capacité nominale de celui-ci en prenant en considération la hauteur maximale de levée de la charge, la distance entre le centre de la charge et le talon de la fourche, la hauteur de la charge, le type de roues (bandes rigides ou pneumatiques) et la présence d’un ou plusieurs accessoires sur le chariot. Toutes ces informations se retrouvent sur la plaque signalétique du chariot élévateur (celle-ci est obligatoire).
Dans bien des cas, l’ajout d’un accessoire sur un chariot élévateur entraine une révision à la baisse de la capacité de levage. Cette situation
(Photo: iStock)
s’explique par le fait que l’accessoire ajoute un poids significatif au chariot et/ou qu’il a pour effet d’éloigner le centre de charge. Ça entraine donc la modification de la plaque d’origine ou l’ajout d’une seconde plaque signalétique.
Enfin, il faut valider que le circuit hydraulique de l’accessoire peut supporter la pression générée par le chariot élévateur, mais aussi que le système d’ancrage est compatible avec le tablier pour éviter que celui-ci ne se détache de façon imprévue pendant la manutention de la marchandise.
Exemples en rafale
Votre chariot élévateur est muni de fourches d’une longueur de 48 pouces. Les rallonges ne devront alors pas dépasser 72 pouces (règle du 150 %). Est-ce qu’on peut lever plus lourd avec les rallonges? Non. Est-ce qu’on peut lever une charge plus volumineuse avec des rallonges? Non. Elles ne servent en réalité qu’à assurer le maintien sur toute la longueur de la charge qu’on souhaite déplacer. Attention à ce que le centre de gravité ne dépasse pas 50 % de la longueur des rallonges! La charge pourrait alors tomber ou causer un renversement du chariot.
La potence est parfois utilisée à la place des fourches pour le transport des charges qui ne sont pas sur palette (ex : blocs de béton, composantes de moteur). Le principal danger lors de l’utilisation de la potence est la surcharge du chariot élévateur, car le centre de charge est si loin devant que le risque de renversement frontal augmente considérablement.
Si on utilise une pince à ballot ou à rouleau, la charge ne doit jamais être soulevée sans être sécurisée par un bras de la pince. Il faut aussi s’assurer que le poids total des rouleaux ne dépasse pas la capacité de la pince et du chariot élévateur pour éviter un risque de bris ou de chute de la charge.
L’éperon, la tête rotative, le crochet de levage et la plateforme de levage de travailleurs font également partie de la liste des accessoires de chariot. Pour plus de détails et plus de conseils de prévention, téléchargez et consultez le guide Chariot, accessoires et prévention au viaprevention. com. TR
Samuel Laverdière, CRIA, conseiller en prévention chez Via Prévention, possède un baccalauréat en relations industrielles. Il forme et conseille des gestionnaires et travailleurs des entreprises de transport au Québec. On peut le joindre à samuel. laverdiere@viaprevention.com