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MADAME BOVARY, LE PORTRAIT

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Madame Bovary, le portrait

Gloria Giménez Dramaturgie photographique Dramaturgia fotográfica

Madame Bovary le portrait

Gloria Giménez Dramaturgie photographique Dramaturgia fotográfica

Madame Bovary

le portrait retrouvé

Dramaturgie photographique

Photographies, dramaturgie, habillement et introduction à l’imaginaire de l’époque, interprétation psychologique

Gloria Giménez

Actrice Belén Fabra

Qui était Madame Bovary?

Emma Bovary prend vie à travers de le portrait retrouvée.

Création de l’iconographie Bovary : Belén Fabra, cette actrice qui par son œuvre théâtrale confère à la dramaturgie photographique que je lui ai proposée, le caractère, le maquillage, l’habillement, le décor qui participent à construire une reconstitution historique de l’imaginaire collectif.

Quelle est la figure de Bovary issue de l’imaginaire collectif?

Le choix de l’image iconographique d’Emma Bovary devait coïncider esthétiquement avec l’imaginaire du monde Bovary décrit dans le roman. Emma n’existe que dans l’esprit des lecteurs. Le portrait choisie, créée à partir de négatifs saturés de grains et de diapositives extrêmement sensitives, a été relayée de manière virale sur les réseaux sociaux. Elle s’inspire des documents de l’époque dans le but d’obtenir une crédibilité esthétique et de créer l’iconographie de «l’authentique» Bovary.

Madame Bovary, le portrait «retrouvée»

Emma Bovary prend vie à travers de le portrait retrouvée. Création de l’iconographie Bovary : j’ai publié sur internet un faux portrait de Madame Bovary dont j’ai fait croire qu’il avait été récemment retrouvé dans un vieux grenier à Paris. La crédibilité des réseaux a entraîné la création de l’iconographie et son acceptation : le portrait a récolté 20 000 vues en l’espace de trois mois. Personne ne l’a remise en question et elle a été acceptée comme telle, éloge de la beauté d’Emma.

D’après la photographie réalisée de l’actrice Belén Fabra, personnage principal de la mise en scène théâtrale, j’ai inicié le processus de recréer l’inconscient des derniers instants de sa vie, sa défaite, sa tristesse, sa souffrance et son suicide comme unique délivrance de son emprisonnement psychologique et social.

Emma, née dans un environnement rural et élevée dans un couvent, comme il était de rigueur à l’époque de « la bonne éducation féminine », a cherché la beauté dans sa vie, celle de l’amour idyllique des revues qui offraient de magnifiques aperçus de la vie des salons, foisonnant de costumes fastes et d’amours impossibles.

La beauté éternelle recherchée et seulement par moments subtilement atteinte conduisait à l’insatisfaction perpétuelle d’Emma Bovary. La réalité brute et décevante la frustrait dans l’amour et sa sexualité. Elle allait de salon en salon comme une poupée de porcelaine, avec la fragilité de celle qui ne songeait pas à se protéger des coups et des blessures.

À cause de son acharnement à vouloir trouver l’amour hors des convenances et des modèles préétablis de l’époque, elle ne partageait rien de son monde quotidien avec les autres femmes : sa vie était intérieure bien qu’elle paraissait superficielle aux yeux des autres.

Elle n’a pas su trouver une solution à sa crise existentielle, cherchant un sens à son existence dans la beauté extérieure et le plaisir éphémère.

Elle était très dispendieuse et a privé sa fille de son amour maternel. Son besoin de vivre à travers l’autre pour exister était tel qu’il l’a conduit à une souffrance quotidienne qui glaçait ses sentiments. Elle traitait ses amants comme des objets et ces-derniers la traitaient aussi comme tel. L’insatisfaction l’a conduite au désespoir, à l’anhédonie, et enfin à la mort comme unique voie de sortie à la beauté.

Dans la recherche de la figure définitive du portrait de Madame Bovary, le traitement photographique du noir sur noir dans la lumière des damas dorés et argentés recréant l’imaginaire de ses vêtements et autres objets luxueux, transmet sa sensualité, sa beauté dans un esthétisme éternel pour atteindre la recherche de la lumière à travers sa propre mort en utilisant le blanc sur blanc des châles brodées de soie, des déshabillés et nuisettes satinées sous des vêtements de velours, austères, noirs de jais, voiles recouvrant les virginités cachées et les cotillons ajustés, prisonnière de baleines métalliques à pression qui, liées par une cordelette de coton, freinaient tout désir érotique et parfois le souffle même.

La lumière et le blanc comme synonymes de liberté dans la mort.

La texture de la copie (encre sur 100 % coton) de la plaque photographique originale définit la vie et la mort du portrait retrouvé de Madame Bovary dans la malle d’un vieux grenier à Paris.

Madame Bovary de Gloria Giménez

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