Petit Cormoran n°220

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Le Petit Cormoran n° 220 Mai - Juin 2017

Bulletin de liaison des membres du Groupe Ornithologique Normand

Sommaire • Pages 2 à 6 : Vie du Groupe • Pages 7 et 10 : Ornithologie • Pages 11 & 12 : Protection

À la recherche des indices de nidification C’est le printemps ! et c’est, de plus, le nouvel atlas des oiseaux : vous obtiendrez certainement des indices de nidification sans même les chercher ; ayez la gentillesse, même si vous n’êtes pas inscrit comme participant à l’enquête, de nous faire parvenir ces données précieuses : un nid dans une haie, un transport de nourriture, un jeune non volant : tout est bon à prendre et nous prenons tout ! Évidemment, en participant pleinement à l’enquête, et en cherchant les indices de nidification sur une carte, vous en trouverez bien plus qu’occasionnellement. La recherche peut parfois être laborieuse comme ici à Chausey sur la piste des jeunes tadornes mais quel plaisir de découvrir, d’observer et d’admirer. Pâques est derrière nous mais les œufs sont à découvrir partout dans les nids cachés dans les haies, dans l’herbe du marais, la laisse du haut de plage, sur le bord de votre toit ? Ouvrez l’œil, tendez l’oreille et vous serez émerveillés.

Journal gratuit sans publicité

Gérard Debout


Mai - Juin 2017

Le Petit Cormoran n° 220

Rappels

page et en ligne (Guillaume Debout) et à la responsable de l’envoi de ce PC (Annie Chêne). Responsable de la publication : Gérard Debout. Lorsque, par oubli ou non, un texte n’est pas signé, il est évidemment assumé par le directeur de la publication comme c’est toujours le cas dans une publication. La parution de ce Petit Cormoran est aidée financièrement par la DREAL de Normandie.

Pour profiter d’informations de base sur la vie de l’association, il existe un site Internet. Nous vous engageons vivement à vous y connecter : www.gonm.org. Les Nouvelles du GONm sont mensuelles sur le site du GONm grâce à « GONm Actu » que vous propose P. Gachet ; le dernier paru est consultable avec le lien suivant : http:// www.gonm.org/index.php?post/GONmActu-FEVRIER-2017-N%C2%B027 Pour des informations constamment actualisées et des échanges sur l’ornithologie, les réserves, la vie du GONm, il existe un forum : http://forum.gonm.org Vous pouvez également nous retrouver sur Facebook : /GroupeOrnithologiqueNormand Il existe aussi Cormoclic, groupe de discussion ouvert aux seuls adhérents du GONm avec un compte Yahoo:cormoclic_gonm@ yahoogroups.fr

Les enquêtes 2017 Enquêtes permanentes

• Tendances : 15 avril – 15 mai puis 15 juin – 15 juillet • STOC EPS - Claire Debout claire.debout@gmail.com • Enquête rapaces nocturnes - Bruno Chevalier bruno-chevalier@neuf.fr • Enquêtes Atlas - Atlas : les nicheurs - Bruno Chevalier & Gérard Debout atlasnormand@gmail.com

Le Petit Cormoran est un bulletin de liaison qui paraît tous les deux mois. Il apporte aux adhérents du GONm un très grand nombre d’informations sur la vie de l’association et sur les oiseaux. Il est désormais mis en ligne et est consultable sur notre site : www.gonm. org Si vous voulez vous adresser à l’association en tant que structure, adressez-vous à : http://www.gonm.org/index.php?contact

Adhésions 2017

L’adhésion au GONm est due par année civile : n’attendez pas pour réadhérer à votre association. Le GONm compte sur vous pour nous adresser votre réadhésion au plus tôt sans nous obliger à de fastidieuses et gênantes relances. Nous comptons sur votre diligence. Pour vous simplifier la tâche, vous pouvez régler en toute sécurité votre adhésion en ligne en vous rendant sur : http://gonm. org/index.php?pages/adhesion. Rappelons que le GONm est une association reconnue d’utilité publique et que, à ce titre, il peut recevoir dons et legs.

Le prochain Petit Cormoran paraîtra à la fin du mois de juin 2017, les textes devront nous parvenir avant le 10 juin 2017. Je rappelle que vos textes ne doivent pas dépasser une page et qu’ils doivent renvoyer, si nécessaire, à un document plus complet qui sera mis en ligne sur le site du GONm : www.gonm.org Merci aux auteurs, illustrateurs, correcteurs (Alain Barrier et Claire Debout), metteur en 2


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Vie de l’association rents rapports relatifs à l’année écoulée.

Il est demandé à l’Assemblée de se prononcer sur l’affectation des résultats en réserve financière et il est acté, par ailleurs, que le Conseil d’administration devra affecter le résultat prévisible, chaque année, lors du CA d’octobre. L’Assemblée générale fixe ensuite le montant des cotisations dues au titre de l’exercice 2018, en suivant la proposition du Conseil d’administration. Le budget prévisionnel de l’année 2017 est présenté par la trésorière puis approuvé par l’Assemblée. L’élection du Conseil d’administration porte sur la liste présentée par le CA sortant puisqu’aucune autre candidature ne s’est manifestée. Les membres du CA ayant élu le bureau à l’issue de l’AG (noms en gras ci-dessous), le nouveau CA est composé comme suit :

L’Assemblée générale

L’Assemblée générale du GONm a eu lieu, à la maison des associations de Caen/14, le samedi 25 mars 2017. Seulement 49 membres étaient présents, mais 166 avaient adressé leurs procurations. Le bureau du Conseil d’administration se présente à l’élection du bureau de l’Assemblée générale, il est élu et l’Assemblée, régulièrement constituée, peut valablement délibérer et prendre des décisions à la majorité requise. Le président présente ensuite le rapport moral et le rapport d’activité pour l’exercice 2016, puis la trésorière présente le rapport financier en collaboration avec l’expertcomptable M. F. Corbel et le commissaire aux comptes M. E. Douchin. L’Assemblée générale a approuvé ces difféNom

Prénom

Dpt

Fonction

Debout

Gérard

14

Président

Chevalier

Bruno

50

Riboulet

Joëlle

14

Chartier

Alain

14

Branswyck

Frédéric

76

Desmares

Jocelyn

50

Hamel

Sylvain

14

Lambert

Etienne

61

Hémery

Michel

27

Richter

Jean-Paul

76

Gachet

Philippe

50

Desvaux

Didier

14

Bernardin

Pascal

50

Savigny

Jean-Marc

14

Lecocq

Stéphane

61

Lavorel

Véronique

27

Debout

Claire

14

Lorthiois

Matthieu

76

Les projets d’achats de terrains, à la fois ceux Secrétaire pour lesquels nous pourrions aboutir à court Trésorière terme, et ceux pour lesVice-Président B.-N. quels ce n’est encore Vice-Président H.-N. qu’une hypothèse, sont Délégué départemental 50 présentés. Après discussion, il est accepté Déléguée départementale 14 d’allouer une dépense Délégué départemental 61 propre sur les fonds du Délégué départemental 27 GONm de 30 000 € Délégué départemental 76 au maximum pour l’année 2017 ; au-delà, il Secrétaire adjoint conviendra de convoTrésorier adjoint quer une Assemblée Délégué adjoint 50 extraordinaire. Délégué adjoint 14 Après l’AG, A. Chartier a présenté les preDélégué adjoint 61 miers résultats obtenus Délégué adjoint 27 par l’étude menée sur Représentante de l’Université de Caen la RNR des Marais de Représentant du CRBN la Taute, concernant la 3


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bergeronnette flavéole et le traquet tarier ; puis Bruno Chevalier a présenté les premiers résultats de l’atlas pour la période hivernale.

Voici le rapport du commissaire aux comptes :

ZPS : rappel de l’appel

Pour chaque site, normalement, il y a un responsable bénévole aidé d’un salarié. Mais ce système a ses limites car, malheureusement, trois sites n’ont pas de responsable bénévole : l’estuaire de l’Orne, les forêts et étangs du Perche et l’Estuaire et les marais de la BasseSeine. Un (r)appel est donc lancé vers vous pour ces trois sites. Chaque année, un bilan à diffusion interne, EPSION (état des principaux sites ornithologiques normands) a pour ambition de faire le point sur ces ZPS. Prière de me contacter, merci

Gérard Debout gerard.debout@orange.fr

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Quarante ans d’échanges : le Petit Cormoran n° 8 (avril 1979)

En décembre se tient l’AG en présence de 53 adhérents. Deux adhésions marquantes à noter : au FIR (Fonds d’intervention pour les rapaces) et à la FFSPN, fédération qui deviendra plus tard FNE (France Nature Environnement). Suivant la proposition du FIR, le GONm s’engage à participer à la première enquête rapaces (1979-80). Les « rapaçologues » normands ne sont pas nombreux... B. Braillon, rédacteur du Cormoran, essaie de discipliner les rédacteurs d’articles destinés à la revue. En 1979, le numéro 19-20 est publié, remarquable preuve de dynamisme des observateurs-rédacteurs... à qui il est conseillé pour certains « d’écrire bien lisiblement à la main » ! Diverses annonces clôturent le bulletin dont certaines concernent la vie de l’association : édition d’enveloppes marquées à l’effigie de l’association, fichier voyage centralisant les informations et expériences des adhérents, inscription au stage (sous tente) de juin 79 à Argentan, appel à données inédites (grue, cigognes en BMSM) pour synthèse à venir.

Trois mois avant cette publication, la Normandie, comme le reste de la France, connaît début janvier un épisode de froid remarquable : -19°C à Caen le 6 janvier... Cette vague de froid (coupure générale d’électricité sur tout le pays !) pousse devant elle des migrateurs nordiques : canards, limicoles, grives... « Cette avifaune abondante, épuisée et confiante » va subir une forte pression de chasse. Des « tableaux de plus de 100 pièces » par nuit de gabion sont rapportés, des infractions sont verbalisées (chasse en bateau à moteur, en voiture, espèces protégées...). En Charente, 80 à 100 grues cendrées sont tuées ! Le seul recours reste les courriers de demande de suspension de la chasse auprès des préfets. Il y aura bien des périodes d’accalmie, mais les procédures nationales sont lentes à se mettre en place et le bilan global ne sera pas de notre point de vue satisfaisant malgré les pressions que nous ferons passer par voie de presse. Il faut se souvenir qu’à cette époque, les mentalités ne sont pas aussi sensibles à nos préoccupations que de nos jours. Beaucoup d’espèces vont souffrir et pas seulement les espèces gibier : à Granville, les litornes meurent dans les rues, limicoles, harle piette en baie d’Orne, cisticole, harle huppé à Coutainville... Un peu avant cette vague de froid, un stage en baie du Mont Saint-Michel a lieu en décembre 78. Quarante observateurs, 116 espèces au compteur (grues, goéland à ailes blanches, linotte à bec jaune, bruant lapon...)

Jean Collette

Carte extraite de « La vague de froid en Europe du Nord-Ouest de janvier 1979 et ses conséquences en France dans le domaine de la chasse ». Ed. Ligue belge pour la protection des oiseaux, 1979.

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Stage de formation ornithologique

météorologie globalement favorable, 47 espèces ont été vues dont le rare bécasseau violet, le labbe parasite exceptionnel à cette date, le fulmar boréal aussi et nous avons pu comparer à l’œil nu, tant ils étaient près de nous, le bécasseau variable, le sanderling et le violet avec les tournepierres à collier, de quoi ravir les observateurs. Plus de mille bernaches cravant broutaient sur la prairie en compagnie de tadornes et le soir leurs vols concurrençaient ceux des étourneaux se rendant à leur dortoir. L’alternance théorie et pratique a enchanté les stagiaires qui furent par ailleurs fort satisfaits des conditions d’hébergement sur cette île. Un stage est prévu à l’automne les 13, 14 et 15 octobre 2017. Quatre places sont encore disponibles ; si vous désirez participer, contactez claire.debout@gmail.com

Le GONm a proposé un stage de formation ornithologique à ses adhérents les 3, 4 et 5 mars sur l’île de Tatihou. Vingt personnes ont suivi ce stage, huit du Calvados, quatre de la Manche, une de l’Eure, deux de l’Orne et une de Seine-Maritime, représentant ainsi les cinq départements de la Normandie. De plus, quatre personnes sont venues de Paris, Chartres, de l’Aisne et de l’Oise représentant la fraction des adhérents du GONm résidant en dehors de la Normandie. Nous étions à parité hommes et femmes et les jeunes n’ont pas manqué à l’appel. Les deux animateurs Gérard et Claire Debout ont apporté sous la forme de cours de nombreuses informations sur la biologie et l’écologie des oiseaux, le phénomène de la migration, les techniques de recensement et les méthodes de protection. Entre ces cours, des séances d’observation sur le terrain sont intercalées. Grâce à une

Les participants au stage (Photo Xavier Corteel)

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Ornithologie nières contre 3,3 en 2016 (pour ces deux

espèces il y avait eu invasion en 2016). Quant au pinson des arbres, il tombe à la sixième place avec 2,1 alors qu’il tenait la 4ième place en 2016 avec 3 oiseaux par jardin. On peut mettre cette baisse en relation avec le fait qu’il y a eu très peu de pinsons migrateurs en octobre et novembre 2016, du jamais vu en terme de faiblesse sur la migration postnuptiale à Carolles et ailleurs...

Grand Comptage des Oiseaux de Jardin en Normandie 2017

Le quatorzième GCOJ a eu lieu le week-end des 28 et 29 Janvier. Le formulaire en ligne sur le site web du GONm a très bien fonctionné, remplaçant progressivement le formulaire papier. Il y a eu 1249 comptages conformes au protocole, dont 245 dus à notre partenariat avec la LPO et les relevés de quelques classes autorisées à participer le vendredi ou le lundi. Le nombre de participants s’élève à plus de 1800, il s’agit donc de la plus forte participation depuis le lancement du comptage en 2004. La météo n’était ni trop froide ni trop pluvieuse. En moyenne, il y a eu 33 oiseaux, de 10 espèces par relevé, ce qui situe ce comptage dans la normale basse. Le nombre total d’espèces notées est de 81. Comme tous les ans, les moineaux domestiques sont les plus nombreux, on en constate plus en Haute qu’en Basse-Normandie. Le merle noir est Moineau domestique l’oiseau rencontré Merle noir le plus souvent, en Etourneau sansonnet première place en constance et en Mésange bleue deuxième place en Verdier d’Europe effectif pour la pre- Pinson des arbres mière fois, avec 2,9 Mésange charbonpar jardin. Le rouge- nière gorge, avec 1,5 est Rougegorge familier le plus nombreux depuis 2006 ! Pour les Tourterelle turque vedettes habituelles Chardonneret élégant du comptage, on ne Accenteur mouchet rencontre que 2,7 Pigeon ramier mésanges bleues par jardin contre Corneille noire 4,2 en 2016, et 2,1 Pie bavarde mésanges charbon- Grive musicienne

Par contre toutes les grives sont en augmentation cette année : la grive musicienne est en 15ième place contre 19ième en 2016, la mauvis 18ième au lieu de 30ième, la draine en 22ième (35ième) et la litorne en 23ième (38ième). On a vu à Carolles un beau passage de musicienne et mauvis puis une belle arrivée de litorne en novembre-décembre. Bienvenue aux bernaches du Canada, présentes sur la liste pour la première fois ! et il y a toujours 2 perruches à collier en Seine-Maritime ; les rapaces restent au même niveau. Moyenne Moyenne 2016 Rang 2017 Rang par jardin par jardin

2017 Présence

6,2

1

6,2

1

75,6 %

2,2

7

2,9

2

93,1 %

2,3

6

2,8

3

4,03 %

4,2

2

2,7

4

76,2 %

2,7

5

2,3

5

39,1 %

3,0

4

2,1

6

65,0 %

3,3

3

2,1

7

63,7 %

1,2

10

1,5

8

90,7 %

1,5

9

1,3

9

52,4 %

1,9

8

1,1

10

18,9 %

0,8

12

1,0

11

45,2 %

1,1

11

0,9

12

35,3 %

0,5

15

0,7

13

18,1 %

0,5

13

0,6

14

30,0 %

0,3

19

0,5

15

32,1 %

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Un grand merci aux media normands qui ont soutenu notre comptage, à Vottana Tep qui m’aide constamment à démêler les données informatiques, à Guillaume Debout pour le formulaire en ligne, à Annie Chêne qui trie et m’envoie les e-mails et les formulaires papier et à Matthieu Beaufils qui jette un regard plus professionnel sur les chiffres obtenus. Un bilan plus détaillé paraîtra bientôt sur le site web du GONm. Et merci à vous tous d’avoir envoyé votre relevé, à l’année prochaine !

effectifs de mésange à moustaches et de rousserolle turdoïde, ils sont particulièrement variables d’une année à l’autre, le nombre d’oiseaux repérés demeurant modeste. Mais il ne s’agit là que du nombre de données collectées et une enquête spécifique serait nécessaire afin de cerner réellement les évolutions en cours. Les variations pourraient en effet rendre compte d’un nombre d’études grandissant sur les espèces de roselières, plus que d’une réelle variation positive du nombre d’oiseaux. Le constat est en tout cas concordant avec celui fait au niveau national concernant le bruant des roseaux.

Robin Rundle

Variations d’effectifs des oiseaux des roseaux communs

De nombreux oiseaux fréquentent les roselières. Ces milieux sont en régression et, dans un article récent publié dans la revue Alauda, l’auteur remarque que « chez les oiseaux des marais, la tendance des populations est à la décroissance pour les espèces des roselières alors qu’elle est à la croissance pour celles habitant d’autre types de marais. « Qu’en est-il en Normandie ? Si on reprend les mêmes espèces que celles sélectionnées dans la revue, les variations du nombre de données annuelles s’avèrent très différentes d’une espèce à l’autre… En effet, si les effectifs de bruant des roseaux et de busard des roseaux diminuent depuis le changement de siècle, celles de locustelle luscinioïde, de butor étoilé et de rousserolle effarvatte sont en augmentation depuis la mise en place de la base de données du GONm. Quant aux

Celui-ci est maintenant considéré comme « en danger » sur la liste rouge nationale de l’UICN. Le prochain atlas régional pourra sans doute nous donner un éclairage intéressant sur l’évolution de la répartition de ces oiseaux, si dépendants d’un milieu très riche biologiquement.

Frédéric Branswyck Aquarelle de Magda Fuin

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Où voir les oiseaux ? Le Hode

le marais du Hode est un des haut-lieux de l’ornithologie française. Malgré une emprise industrielle extraordinaire, ce site demeure l’un des tous premiers sites ornithologiques français : prairies humides, roselières, vasières et friches industrielles offrent un ensemble de milieux, à la fois vastes et variés, permettant à une grande variété d’oiseaux de séjourner et de nicher. Il ne faut pas être inhibé par l’arrière-plan industriel ni par les nombreuses installations de chasse encore présentes dans la réserve et le spectacle ornithologique qui s’offre alors est remarquable.

Le GONm a longtemps bataillé pour sauver l’estuaire de la Seine ; il l’a fait avec succès puisque non seulement une ZPS a été créée mais aussi une Réserve naturelle nationale. Notre action a donc été déterminante. Depuis, nous y sommes moins actifs même si des études nous sont commandées. Peu d’adhérents se rendent sur ce site pour y effectuer des observations qui, même « opportunistes » comme on dit désormais, n’en sont pas moins la base de notre fichier et de nos connaissances. Il est possible d’aller au Hode et d’y faire encore des observations pour soi bien sûr, mais aussi des observations utiles qu’il faut transmettre au GONm, voire même des découvertes : le site est vaste et n’est pas parcouru en son entier tous les jours loin s’en faut. De Tancarville à l’est au Havre à l’ouest, du rebord du plateau cauchois à la Seine,

La carte ci-après (aimablement mise à notre disposition par la Maison de l’estuaire) présente les lieux principaux d’observation : n’oubliez jamais que vous êtes dans une réserve naturelle et que des interdictions et des limitations d’accès s’y appliquent et que vous devez être exemplaire dans le respect de la réglementation. Sachez que, en

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tant qu’adhèrent du GONm, vous avez le droit, exceptionnel, de rouler sur la route de l’estuaire située entre les deux « sens interdits » : pour cela vous devrez, en cas de contrôle (et il y a des contrôles), présenter votre carte d’adhérent à jour de cotisation (donc celle de 2017 en 2017) et indiquer que vous réalisez des observations pour le GONm dans le cadre de l’arrêté préfectoral n° SPH/CAB/GPMH 2014-70. Évidemment, un carnet avec des observations dûment notées est un minimum tout comme le sera ensuite la transmission de ces données au GONm bien sûr. Les observations d’espèces paludicoles (des roselières) sont particulièrement aisées depuis le sentier de découverte au pied du Pont de Normandie ou depuis la route de l’estuaire ; les oiseaux marins et ceux des vasières pourront être observés depuis le Pont lui-même ou depuis l’observatoire à l’ouest (« espace préservé »). Rappelons ici que le Hode est un des principaux sites ornithologiques français et qu’un

classement de l’intérêt patrimonial des ZPS françaises réalisé il y a quelques années le classait en second sur cette liste nationale, juste derrière la Camargue, et loin devant les sites suivants. Rappelons aussi que le Hode a été désigné en ZPS grâce à l’action du GONm, que les extensions successives de cette ZPS nous sont dues. La création de la Réserve naturelle nationale est elle aussi essentiellement due à notre action. Au cours des années 1990, l’action résolue de notre association portée alors par Jean-Michel Henry s’est concrétisée par des avancées spectaculaires de la protection réglementaire du site. Il est dommage que nous y soyons désormais moins présents et il ne tient qu’aux adhérents du GONm de « redresser la barre » en commençant d’abord par y observer plus intensément et ainsi compléter les études que nous y menons. Gérard Debout

Bruant des roseaux (Photo Gérard Debout)

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Protection : conducteur d’engin (un surdoué du pilotage) la page des réserves parvint à placer l’imposant radeau - une

tonne environ - sur la rive. Il ne nous restait plus (Fabrice, Christian, Céline, Guy, Daniel et moi) qu’à fournir une ultime et vigoureuse poussée pour faire glisser le radeau jusqu’à l’eau. Destinées à accueillir les sternes et à favoriser leur nidification, ainsi que celle des mouettes mélanocéphales (Larus melanocephalus), ces plates-formes seront disposées dans un périmètre de protection, au centre de l’étang, pour assurer la tranquillité des nicheurs. Recouvertes de sable et de gravier, dotées de silhouettes, leurres en bois, et de tuiles rondes pour leur servir d’abri, ces radeaux ne peuvent que séduire les sternes de passage en mal de site de reproduction.

Non ! ce n’était pas le radeau de la Méduse…

Dégradés par le temps et les intempéries, envahis par la végétation, les radeaux disposés depuis des années sur la réserve de la Grande Noë à Val-de-Reuil, ne répondaient plus aux exigences nécessaires à la nidification de la sterne pierregarin (Sterna hirundo). Grâce à la participation de la communauté de communes Seine-Eure et au concours du Lycée horticole d’Evreux (et à l’obstination de Fabrice Gallien), deux plates-formes nouvelles furent confectionnées et mises à l’eau, le 17 mars 2017. Manœuvrant dangereusement mais avec habileté sur le sable mouvant de la roselière, le

Jacques Vassault

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Protection : est d’autres plus directs : le réseau des rela page des refuges fuges compte un certain nombre d’accueils, chambres d’hôtes ou gîtes de tous types Des hommes dont les propriétaires sont des partenaires « de passage » au refuge efficaces pour « passer la bonne parole ». Pour les observateurs d’oiseaux, l’expression « de passage » fait tout de suite penser à l’automne ou au printemps quand les migrateurs circulent entre deux mondes, celui de la saison de reproduction, « au nord », et celui de l’hivernage, « au sud »..., raccourci bien vague ! La Normandie est à la fois le sud des bernaches de nos côtes en hiver et le nord des hirondelles qui réinvestissent leurs nids dans nos garages et étables ! Mais depuis que le mot « tourist » a été inventé par les Anglais au début du 19e siècle, d’autres migrateurs circulent dans nos campagnes... Pour ceux des touristes qui engrangent un peu plus que les vieux bâtiments, les tableaux pendus aux cimaises ou les danses folkloriques dans leurs souvenirs de vacances, le paysage est l’écrin de traces sensibles où le vivant a sa place. Le « tourisme de nature » est devenu un outil de développement non négligeable, pris en charge par les collectivités – conseil départemental, PNR, offices de tourisme... Les associations naturalistes ont souvent été pionnières dans ce domaine, offrant l’opportunité de découvrir les richesses naturelles locales aux estivants curieux. Le GONm a donc une vieille tradition d’animation nature. Le calendrier annuel (qui s’enrichit d’ailleurs en continu au cours de l’année) est une belle source d’inspiration pour les visiteurs. Si le relai naturel passe par les offices de tourisme - quand nous avons pensé à signaler nos animations...-, il en

Les informations échangées lors des relevés annuels de l’avifaune sont un bon terreau d’information pour les touristes dont la curiosité embrasse la vie sauvage de notre région. On retrouve là le même esprit d’échange que celui qui peut animer les fermes en circuit court déjà signalées dans le bulletin de liaison précédent. Le tableau publié sur le site du GONm rassemble les adresses des refuges ayant une activité d’accueil, du moins ceux dont nous avons eu connaissance. Et bonnes vacances à ceux d’entre vous qui passeront par ces refuges ! Merci à Philippe Gachet pour la mise en forme du document à consulter : http://www.gonm.org/index.php?post/ DES-REFUGES-ACCUEILLANTS Pour mémoire, le lien à la liste des producteurs en circuit court sur refuge : http://www.gonm.org/index.php?post/ Des-refuges-GONm-sur-des-exploitations-enbio Jean Collette

Le parc du château de Chantore à Bacilly (Manche), un des refuges du réseau du GONm Photo Christophe Rodier

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