N°67
déc.18-jan.19
LE M AGA ZINE CULTUREL GENEVOIS info@gooutmag.ch www.gooutmag.ch
/ 31.01-03.02.2019 / artgeneve.ch
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ÉDITO Ah les fêtes de fin d’années, ses nuées de jeu de lumières et sa féerie amplifiée par ce syndrome de Peter Pan qui frappe tout un chacun ! Une véritable période de rêverie et de paix qu’on aimerait voir s’éterniser. Pour arpenter les sorties de cette fin d’année et celle de janvier, prenez votre meilleure doudoune ! Au menu de cette cuisine d’hiver, on se réchauffe le 11 décembre prochain avec la sublime prêtresse dansante, mère de la danse contemporaine africaine, Germaine Acogny et son spectacle - À un endroit du début -au Théâtre Forum Meyrin. On frissonne avec Welcome to the Dark Corporation, la nouvelle série du photographe Cédric Delsaux à La galerie Patrick Gutknecht ! Interrogeant la frontière entre réalité et fiction, l’artiste dévoile un monde totalement envahi par une obscure organisation régit par des droïdes... L’homme a créé la technologie, mais s’y est rapidement fait dépasser. A découvrir jusqu’au 9 février. Puis pour un warm-up, on ira à Kalvingrad se chauffer les muscles le 21 décembre prochain aux rythmes de Pigalle, le groupe de François Hadji-Lazaro, légende vivante de la chanson française ! Toujours dans ce bimestriel décembre-janvier, on s’est imaginé le Père Noël astiquer ses plus beaux souliers pour aller célébrer notre festival international de films indépendants préféré - le Black Movie - qui célèbre ce janvier ses 20 ans ! Happy birthday Kate et Maria ! On ne manquera pas le deuxième grand rendez-vous de la rentrée, la très attendue et courue foire d’art genevoise ArtGenève, qui pointe le museau de sa 8ème édition. En attendant cette dernière, toute l’équipe de Go Out! se joint à Hermès, Mishima et moi pour vous souhaiter une magique nouvelle année aussi riche d’ouverture que de culture. Sortez, contemplez et ne rentrer plus jamais !
Mina Sidi Ali
Go Out! magazine
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N°67 10n11
IMAGE DU MOIS HIGHLIGHTS
12n13
COUPS DE CŒUR, COUPS DE GRIFFE
CULTURE
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46.
38.
DESIGN
40.
CINÉMA
LIVE ET FESTIVALS 48.
AILLEURS
STAY COOL
51n83
74.
SHOPPING 79.
82.
SPORT
HORLOGERIE
RDV PRIS
85n97
EXPO, CLASSIQUE, THÉÂTRE, DANSE, 52.
HOTSPOTS 57.
16. 24.
ART/EXPO
COUP DE FOOD
CLASSIQUE 29.
30.
61.
62.
DANSE
67.
EN FAMILLE 33. 37.
LIVRES MODE
VINS
Crédits photos : À gauche : A un endroit du debut ©Thomas Dorn Au centre : Hôtel Palafitte À droite : ©Pierre Grosbois
BIEN-ÊTRE 69.
70.
TRIP
CINÉMA, LIVE, AILLEURS
HÔTEL
COSMÉTIQUES 73.
BEAUTÉ
EN COUVERTURE
IMPRESSUM
Rédacteurs Quentin Arnoux, Fabien
NEON FORMS ©CERITH WYN EVANS, 2018
Editeur Association Go Out !
Bergerat, Martin Besson, Florinda Cairoli, Pierre-
Directrice de la publication
Emmanuel Fehr, François Graz, Olivier Müller,
Mina Sidi Ali • mina@gooutmag.ch
Soraya Nefil, Virginie Nopper, Mathieu Roux
Adjoint à la rédaction
Stagiaire Florinda Cairoli
Vincent Magnenat
Coordination de production
Cheffe d'édition Nyata Natalie Riad
Musumeci S.p.A., Quart (AO)
Graphiste Martin Besson Resp. rubrique art contemporain
CONTACTS
Quentin Arnoux
info@gooutmag.ch
Resp. rubrique théâtre
www.gooutmag.ch
Ameidie Terumalai Resp. rubrique musique classique Fabien Bergerat
Go Out! magazine
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IMAGE DU MOIS
FADE Quynh Bui Double consécration pour Quynh Bui lors du Défilé HEAD 2018, elle remporte le Prix La Redoute x HEAD 2018 et le Prix Master Mercedes-Benz 2018. « Ce prix récompense son audace et sa sensibilité et nous espérons qu’il l’accompagnera dans la réalisation de ses projets futurs » a déclaré Olivier Theyskens, Président du jury. © Raphaelle Mueller
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HIGHLIGHT
HIGHLIGHTS
NOËL AUX BA STIONS
NORTHERN LIGHT S FESTIVAL
Noël étant originellement une fête de la lumière, c’est avant tout pour se rassembler et lutter ensemble contre l’hiver qui semble interminable. Or, jusque-là à Genève, les marchés de Noël sentaient le bâclé, où l’on pensait encore suffisant d’agglomérer quelques chalets d’artisans sur le bord de l’autoroute.
En plus d’une aurore boréale, Camille Degors est une jeune consultante en communication, avec une entrepreneuse et une organisatrice d’évènement (une curatrice ça s’appelle, mais le mot sonne moche). Après avoir roulé sa bosse en aidant plusieurs projets créatifs autour d’elle à Genève principalement et après être tombé sur l’endroit rêvé, elle a eu envie de se lancer dans ce projet qui lui tenait particulièrement à cœur.
Cette année, la Ville se lance avec cette fois un vrai esprit de Noël spatial dans le bas du parc. Des stands, une grande tente à fondues, une patinoire, des yourtes à jouets, un carrousel ancien et moult animations bariolées. Cette fois, les moyens sont venus avec les ambitions, concoctés par une équipe mixte romande et suisse-allemande de spécialistes.
Au lieu de barjaquer, mettons simplement qu’il s’agit de la première édition de ce festival. L’idée : rassembler en un event cosy et varié toute une foule de projets créatifs, tangibles ou non, comestibles ou non, autour de la thématique scandinave. On parle ici de l’épuré utile, du vintage futuriste, des köttbullar aux airelles, de la vikinguette ou du viking calé dans son fauteuil design au coin du feu mais que ça soit intelligent, inclusif et conscient de son impact.
Noël aux Bastions Promenade des Bastions Du 6 au 31 décembre 11h-21h Lu-Ma-Me 11h-22h Je-Ve-Sa
Northern Light Festival
11h-20h Dimanche
Les 15 et 16 décembre
Le chalet à fondue finit 2h plus tard
De 10h à 19h
noelauxbastions.ch
% Bahama Yellow 47 Prévost-Martin northernlightsfest.com
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HERMÈS
coups de c�ur d'hermès ET L A LUMIÈRE FÛT!
Depuis déjà maintenant 4 ans, je me fais une joie en fin d’année de traîner la patte dans les ruelles du centre-ville en quête des nouvelles installations lumineuses du festival Geneva Lux. Il y a 25 œuvres au total et elles allient modernité, tradition et innovation technique et artistique! J’en reste chaque fois les yeux ébahis ! Ce que j’aime par dessus tout, c’est qu’elles sont gratuites, en plein air et accessibles à tous. C’est comme un musée urbain de sculptures et d’œuvres de lumière ! C’est l’occasion de découvrir ou redécouvrir certaines rues ou certains bâtiments qu’on ne remarque plus sauf si on me suit à la trace vu que je suis forcément toujours en train de dénicher ce que le commun des mortels ne se donne plus la peine de voir. Familiers dans la clarté du jour, ces lieux se métamorphosent au soleil couchant. Avis aux âmes arty et poétiques à l’image de la mienne ! Miaou.
Lignes (Pas) Sages de Camille Nesonson
Geneva Lux Divers lieux dans Genève Du 29 novembre 2018 au 13 janvier 2019 http://genevalux.ch
TO MY CAT GANG
Cette fin d’année est le temps pour moi de faire le bilan d’une année quelque peu mouvementée ! Après un déménagement aux côtés de nouveaux félins malins aka la team Horde (Mathieu et Sylvain) tous droits venus d’une autre galaxie nommée Lausanne, mon allure de félin fluffy nonchalant tire une conclusion des plus capitales : je suis un veinard ! Mon équipe de melting-potes composée de félidés fêlés que je chat-peaute avec une patte de velours, est la plus fantastique ! Loyale et fidèle (bien évidemment beaucoup plus que le commun des chats) ma team m’impressionne par sa passion pour l’érudition, sa générosité et son soutien en tout temps. Je lui dédie ce mini billet pour la remercier d’autant rayonner à mes côtés et me pourvoir de sa bonne énergie et me permettre d’avancer dans cette aventure hors-du-commun. Meow-rci à l’infini à mes amours de compagnons félins : Nyata, Martin, Quentin, Vincent, Fabien, Soraya Ameidie, Mathieu, François, Florinda, Yessine, Yas, Pierrem, Olivier, Virginie, Alexandre, Eleonora, Anne. Déc.18 - jan.19
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MISHIMA
coups de griffe de mishima
“ SI L A PREMIÈRE VIOLENCE EST SOCIALE”
Vous sentez la sensation atroce de ma griffe contre votre épiderme ? Ça me rappelle cette marque de croquettes, les Whiskas jaunes; sauf que là ce n’est pas du poulet qui donne ce jaune sur l’emballage magenta d’ordinaire, là c’est du gilet de signalisation jaune fluo, même si en vrai je ne vois que des teintes de (misti-)gris. Un collègue félin qui se taille des sapes dans des beaux tissus, comme moi dans vos rideau, Karl L., a dit un jour pour une publicité de la prévention routière française qu’un « gilet jaune, c’est moche, ça ne va avec rien, mais [que] ça peut sauver des vies ». Je le comprends, moi mes belles griffes se prennent trop facilement dans ces gilets inventés sûrement par des humains à chiens, que le Grand Cat le croque. Moi quand on m’enlève ma pitance, mes griffes, mon pelage et qu’on me réprimande si je feule, c’est sûr que je vais commencer à avoir la boule de poil qui me monte à la gueule. De l’autre bord, ça n’a de cesse de pêcher par condescendance, comme quand j’ignore ma maîtresse qui me met en garde quant je chasse sur le rebord du balcon : je n’en fais qu’à ma truffe et je finis souvent par tomber, même si c’est sur mes quatre pattes. De mémoire féline, ça faisait en effet longtemps que le chat-ssé-croisé entre humains policiers et humains tout courts n’avait plus été aussi intense, ai-je entendu distraitement sur Radio-Chats Paris. On dirait que ça se tend plus fortement que d’habitude cette fois, comme si ces humains n’arrivaient toujours pas à se parler. Parce que oui, moi je peux miauler ce que je veux et je le fais rarement pour être compris, moi ce qui m’intéresse c’est le chaos. Mais là, on a des humains qui n’aiment pas le chaos mélangés avec ceux qui aiment ça… Je ne sais plus quoi penser, déchirer cette écharpe en cachemire de ma maîtresse devrait me remettre les idées en place.
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Opéra des Nations 21.12.18 › 03.01.19
Le convenienze ed
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inconvenienze teatrali
la
m
Gaetano Donizetti Gergely Madaras Laurent Pelly
Nouvelle production
Direction musicale Gergely Madaras Mise en scène & costumes Laurent Pelly
Costumes Chantal Thomas | Lumières Joël Adams Mamma Agata Laurent Naouri | Daria, prima donna Patrizia Ciofi | Procolo, son mari David Bizic Luigia, seconda donna Melody Louledjian | Guglielmo, primo tenore Luciano Botelho | Biscroma Strappaviscere, chef d’orchestre Pietro Di Bianco | Cesare Salsapariglia, poète Enric Martinez-Castignani Pippetto Katherine Aitken | Le Directeur du théâtre Rodrigo Garcia
Chœur du Grand Théâtre de Genève Direction Alan Woodbridge L’Orchestre de Chambre de Genève
geneveopera.ch
+41 22 322 5050
Culture
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ART/EXPO
WELCOME TO...
©Cédric Delsaux
La galerie Patrick Gutknecht et le photographe Cédric Delsaux présentent Welcome to the Dark Corporation, soit un monde totalement envahi par une obscure organisation. Cette entité se manifeste par la présence de robots à l’aspect humanoïde, ou d’humains à l’aspect de droïdes, c’est selon. Delsaux renoue avec la tradition des séries qui est la sienne et poursuit son projet entamé avec Dark Lens il y a quatorze ans qui interrogeait la frontière entre réalité et fiction. Il s’avère que la frontière a désormais disparu. Ce nouvel opus présente un fictif qui empiète sur le réel. On est donc loin du surgissement dans le monde réel de figures issues de l’univers Star Wars qui caractérisait ses débuts. Les personnages et motifs de cette Dark Corporation, en partie inspirés de la saga, se sont autonomisés et semblent s’être installés sur Terre. Leur équipement est recréé à partir d’éléments empruntés au monde des hommes. Ce nouveau monde « à la Terrienne », sans présence apparente de l’homme, interroge aussi sur le statut de la technologie. Par QUENTIN ARNOUX
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ART/EXPO
PHOTOGRAPHIE ET RÉEL
Selon Cédric Delsaux, on a souvent tendance à penser que la photographie est un moyen de transparence pour représenter le réel et que tout ce qui ne s’en rapproche pas n’est pas considéré comme de la photographie, mais de l’art utilisant la photo. Un art détourné dirons-nous. D’un autre côté, la fiction est souvent opposée au monde réel. Dans cette optique, les séries du photographe, Dark Lens dans un premier temps, puis Welcome to the Dark Corporation actuellement, ne peuvent pas être reconnues comme réalistes. Or, la littérature et le cinéma créent sans cesse des fictions qui sont malgré tout vraisemblables. Rien ne prive alors la photographie de suivre cette même voie. Et c’est bien parce qu’on perçoit le réel sur la représentation qu’on s’en fait que l’exposition de Cédric Delsaux trouve son fondement. La Dark Corporation, DS comme Delsaux Cédric, ne se targue pas de représenter un réel universel, mais un réel propre au photographe auquel chacun est libre d’adhérer ou non.
Mea culpa ©Cédric Delsaux
réminiscences évidentes – dans les vaisseaux spatiaux notamment –, tout est recréé avec une équipe de professionnels, dont un designer industriel, et se base sur des technologies humaines ou des technologies non-réalisables par l’homme actuellement, mais qui seraient indispensables à leur bon fonctionnement. L’apport Star Wars est donc en majorité gommé. Un speeder-bike issu du Retour du Jedi est par exemple revisité et est investi d’éléments constitutifs d’un avion de chasse.
L’HISTOIRE EN TRAIN DE SE FAIRE
A la base, un monde binaire : Star Wars d’un côté, monde réel de l’autre. Quelques incursions çà et là de l’un dans l’autre ont permis de montrer que ces deux mondes étaient en effet communicants. L’intégration est réussie et va au rebours de ce courant un peu railleur qui plaçait des figurines de la saga pour montrer à quel point elles ne s’intégraient pas. Avec Welcome to the Dark Corporation, le leitmotiv diffère parce que Cédric Delsaux sent qu’il a encore des thématiques à développer.
PRÉSENT POTENTIEL
Plus qu’un présent unique, Welcome to the Dark Corporation examine un présent potentiel. En effet, à défaut de ce qui est, Cédric Delsaux se penche sur ce qui serait. Au lieu d’une fuite vers un ailleurs comme dans Star Wars, l’ailleurs représenté par ces droïdes est ici ramené sur terre et interagit en miroir avec le monde des hommes. L’homme a créé la technologie, mais s’est rapidement fait dépasser par elle dès lors qu’elle s’est autonomisée – notre vie de tous les jours en témoigne. La présence de cette technologie fantastique influence le réel et est empreinte d’une sorte de souffle épique qui permet de tout revisiter. Exit l’Odyssée et l’Enéide qui ont fait leur temps. L’homme contemporain qui est en mal de grands récits auxquels se référer se crée une épopée postmoderne dont la divinité n’est pas lui, mais la technologie. Ironie du sort, il est a priori absent de cette histoire qu’il s’est lui-même créée.
Au lieu de faire surgir le surnaturel dans un monde réel et l’extraordinaire dans le banal comme dans ses premières séries, il désire que l’extraordinaire devienne aussi banal que le monde réel et que le réel devienne aussi extraordinaire que le soi-disant extraordinaire. Loin d’une redondance, il s’agit d’adopter avant tout un nouveau point de vue. Pour plus de réalisme, toutes les actions se déroulent sur terre dans des lieux aisément reconnaissables, à contrario de Star Wars où notre planète n’est pas mentionnée. Les figures ont aussi tendance à s’éloigner de celles que l’on a pu apercevoir dans la saga. En ce sens, il est donc compliqué de tisser une comparaison entre Welcome to the Dark Corporation et elle. Bien que les férus des films reconnaîtront quelques
Welcome to the Dark Corporation Jusqu’au 9 février 2019 Galerie Patrick Gutknecht Rue de Saint-Léger 28 - 1204 Genève 022 312 32 14 www.gutknecht-gallery.com/
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—HEAD Genève 18.01 14 h 30 – 19 h
Portes ouvertes 2019
Thomas Lelan, Work.Master, 2018, © photo Emily Bonnet
Formations Bachelor et Master Arts visuels Cinéma Architecture d’intérieur, Espace et communication Communication visuelle/illustration Media et Interaction Design Design Mode Design Produit/bijou, montre et accessoires
19.01 10 h – 18 h
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ART/EXPO
DEALER D’ART
Flash Wall, 2016 ©Kiwon Park
La fin du mois de janvier amorce le calendrier des grandes foires d’art en Europe. Emboîtant de peu le pas à la Brussels Art Fair, artgenève remet le couvert pour une 8ème édition du 31 janvier au 3 février sous les auspices de la hauteur et réaffirme l’engagement pour un salon d’art à taille humaine et au rayonnement international. Dans le paysage saturé des foires d’art, l’événement genevois se singularise en accueillant de nouvelles galeries prestigieuses qui côtoient les traditionnelles expositions institutionnelles. De retour cette année, l’Estate Show atteint les cimes de Palexpo en exposant une œuvre monumentale et le PAD fait salon avec un espace uniquement dédié au design et à l’art décoratif. Les collaborations sont multiples, mais celle avec la Ville de Genève et les galeries participantes est particulièrement féconde puisqu’elle donne lieu à artgenève/ sculptures en parallèle du salon. Par QUENTIN ARNOUX
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ART/EXPO
Roberto Longo ©Untilted (Sheer Virtue), 2018 UN ÉVÉNEMENT À DIMENSION HUMAINE
GALERIES D’ICI ET D’AILLEURS
A défaut de tout montrer et de multiplier les exposants, artgenève fait le choix audacieux de se limiter à environ 80 stands pour son salon et 40 pour le Pavillon des Arts et du Design (PAD). La loi des quotas a de la peine à se frayer un chemin en Suisse et peut faire grincer des dents. Néanmoins, dans le cadre du salon d’art genevois, cette démarche porte ses fruits et garantit une dynamique et un dialogue intéressant entre les galeries et avec les visiteurs. Un cycle de dix conférences en partenariat avec la maison de vente Christie’s encourage également à tisser des liens entre des œuvres et des thématiques développées au sein du salon.
La programmation de 2019 accueille de nombreuses nouvelles galeries dont de grands noms de la scène contemporaine européenne et d’outre-Atlantique comme Marlborough Contemporary, Hauser&Wirth ou Raffaella Cortese. Cette nouvelle édition permet également de faire place aux galeries venues d’Asie telles que ShanghART ou la Tang Contemporary Art dont l’offre en art contemporain est très étoffée. Ces deux occurrences ne sont qu’un exemple parmi les nombreuses galeries qualitatives d’art qui se multiplient en Asie depuis quelques années et qui sont le symptôme de ce gout pour la production contemporaine. A cela s’ajoute les galeries qui se proposent de faire découvrir de nouvelles productions. C’est notamment le cas avec la venue de la galerie de Téhéran AB-ANBAR qui opère une entrée remarquée de l’art iranien dans le salon genevois. La génération qui suit la Révolution de 1979 s’aventure volontiers en peinture ou en photographie et plus généralement dans les nouveaux médias. Ce bouillonnement de l’art contemporain en Iran est très bien représenté bien qu’il reste malheureusement souvent cantonné aux foires d’art régionales du Moyen-Orient et d’Asie centrale.
Les galeries fidèles à l’événement à l’instar de Pace ou Gagosian côtoient de nouveaux venus ainsi que les traditionnelles expositions institutionnelles, suisses pour la plupart. Ce mouvement de la suissitude est relativement bien représenté avec la collection du Zurichois Michael Ringier, la présence assidue de la Fondation Beyeler et surtout avec la Kunsthaus Baselland qui dans une démarche d’émulation artistique, paye des artistes pour l’occasion afin de bénéficier de nouvelles œuvres.
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DES INSTALLATIONS STRATOSPHÉRIQUES
Pour la cinquième année consécutive, artgenève présente sa traditionnelle section « The Estate Show » qui est consacrée à l’œuvre d’un artiste historique et qui traduit l’ambition grandissante de s’adonner à des projets toujours plus ambitieux. Cette année anniversaire est placée plus que jamais sous les auspices de la monumentalité. En effet, après la banquise toute de polystyrène vêtue de General Idea en 2015, le gigantesque wall drawing de 40 mètres de long de Sol LeWitt en 2016, les cônes lumineux crépusculaires d’A nthony McCall en 2017 et enfin du parc de sculptures de Max Bill en 2018, l’édition de cette année honore l’artiste américain Chris Burden et poursuit cette apologie de la grandeur. L’installation architecturale de Burden joue sur la verticalité déjà introduite en filigrane dans l’édition de 2018 avec l’arbre de Penone et avoisine les 13 mètres de haut. Un imposant néon de l’artiste Cerith Wyn Evans pour la galerie White Cub complète cette ascension. En prenant en considération que le plafond des halles bute à 18 mètres, ces installations qui s’approchent plus de buildings que de sculptures, relèvent un défi qui ne laissera le public assurément pas penaud.
The Dark Space of Speech ©Amy Sillman, 2018
selon Charlotte Diwan, en charge de la programmation vip, et se remarque avec des expositions à l’instar de celles du Centre d’art contemporain et du MAMCO. Invité habituel du salon, le musée d’art Moderne et Contemporain réitère l’expérience de son exposition In course of acquisition qui fait voir les œuvres achetées au sein du salon de même que le Centre d’art contemporain propose lui-aussi une exposition en lien avec la Biennale de l’Image en Mouvement.
INCEPTION À LA FAÇON ART CONTEMPORAIN
En parallèle et en collaboration avec artgenève ont lieu une multitude de salons qui s’inscrivent dans l’esprit de l’événement et qui constituent de véritables salons dans le salon. A la manière d’un récit enchâssé qui complète un récit cadre, ces événements annexes explorent d’autres possibilités. The living room est une exposition vidéo indépendante – la première du salon – curatée par Samuel Gross qui réunit une dizaine de vidéos choisies par les galeries participantes.
Cette même volonté d’art visible pour tous se poursuit avec artgenève/sculptures. L’emplacement migre cependant des rivages de la Rade au cœur de la ville. Les œuvres des galeries Whitechapel ou Serpentine pour ne citer qu’elles s’invitent au cœur du centre et des places historiques de Genève. Cette manifestation offre aux galeries une plateforme de diffusion supplémentaire en plus du salon hivernal et permet également de faire découvrir l’art contemporain aux passants d’une manière originale.
Le PAD poursuit sa collaboration avec le salon d’art genevois et remploie le dispositif qui avait fait ses preuves l’année dernière. Une quarantaine de galeries spécialisées dans les arts décoratifs et dans l’art premier sont réunies pour rendre accessible, ou plus simplement, pour faire connaitre ces branches de l’art contemporain. Le PAD fera également une incursion à artmonte-carlo au printemps prochain, mais se consacrera plutôt à des expositions monographiques.
Artgenève Salon d’art Du 31 janvier au 3 Février 2019 Palexpo
Dans un autre registre, artgenève et la villa Sarasin s’associent pour présenter une foire parallèle qui pour le coup, relève plus de l’exposition que de la foire économique. En effet, l’accent est mis sur la découverte d’œuvres et d’artistes peu connus. Cette dimension non-pécuniaire constitue une part importante de l’identité d’artgenève puisqu’elle représente environ 30 % Go Out! magazine
022 761 11 11 www.artgeneve.ch
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HAMLET Shakespeare
Rolle, Suisse, Informations et prélocation : www.roseyconcerthall.ch 22 JANVIER 2019 MAXIM VENGEROV
Avec les Solistes de la Menuhin Academy
LA MOUETTE Tchekhov
ANDROMAQUE Racine
7 AVRIL 2019 - DANSE -
LES ITALIENS DE L’OPÉRA DE PARIS 16 AVRIL 2019 PRIX PADEREWSKI Récital de Piano
7 MAI 2019 ORCHESTRE DE CADAQUÉS Jaime Martín Direction Pablo Sáinz Villegas Guitare
TRAHISONS Pinter
MAIS N’TE PROMÈNE DONC PAS TOUTE NUE ! Feydeau
23 MAI 2019 - THÉÂTRE -
LE SOUPER
De Jean-Claude Brisville Avec Daniel et William Mesguich
Le Rosey, Rolle
11 JUIN 2019
3-7 juin 2019
- CINÉ-CONCERT : CHARLIE CHAPLIN -
LA RUÉE VERS L’OR
L'Orchestre de Chambre de Genève Philippe Béran Direction Programme sous réserve de modifications
Dec 2018
Partenaire média :
www.theatreauxjardins.ch
ART/EXPO
MAELSTRÖ M CHATOYANT Qui n’a jamais ressenti ce tiraillement, entre peur et fascination, lorsqu’un orage s’annonce ? Contempler les reflets soudains d’une tempête, vibrer à l’unisson avec le tonnerre, jouer à se faire peur. Lorsque cet écho devient assourdissant il est temps de trouver un abri. L’exposition Chronique de l’Orage qui se déroulera du 6 décembre au 3 janvier 2019, c’est précisément ce refuge, un endroit chaleureux et réconfortant pour comploter tendrement contre ce déluge qui vient. Portrait croisé des quatre lanceurs d’alertes météorologiques à l’origine de cet événement. Par MARTIN BESSON
Point de repère dans notre mythologie collective, elle est devenu l’occasion de transcrire graphiquement les émotions nées de cette journée. Elle marque la beauté de cet équilibre d’un jour, et sa création est la forge de notre micro-communauté. Que nous préparez-vous pour cet événement? Nous préparons une immersion croisée dans nos univers respectifs. Vous y trouverez des oeuvres originales, de impressions en séries limitées, des bijoux, des cartes postales, des tatouages plus ou moins éphémères, une bonne occasion de faire le plein de cadeaux originaux à l'approche des fêtes. Le vernissage sera l'occasion de découvrir nos créations graphiques et artistiques dans une ambiance sonore et visuelle conçue par nos soins!
Comment vous êtes-vous rencontrés ? Nous nous sommes rencontrés à la HEAD—Genève, jardin propice à la réflexion personnelle et aux rencontres enrichissantes: Charles et Aurélien étudiaient en Master Media Design, Bérénice et Benoît en Bachelor Communication Visuelle. Nos affinités nous ont donné envie de travailler ensemble, pour trouver collectivement de nouvelles sources de créativités.
Cet orage, est-ce une métaphore ? L’écho d’une tempête dans laquelle nous somme tous ? Une prise de position par rapport à un état du monde ? Dans un monde où l’ordre et le chaos coexistent, l’orage présent et à venir est surtout à reconnaître. C’est son existence qui nous pousse à collaborer à la création d’un monde nouveau, en mettant l’accent sur ce qui est naturellement vibrant et nous fait du bien. Chronique de l’Orage, c’est le calme pendant la tempête, c’est trouver la force d’ancrer paisiblement nos convictions, d’encrer profondément nos visions, sans nier la dynamique mortifère à laquelle s’attache notre espèce. Paul Klee disait “Il faut porter en soi un chaos pour mettre au monde une étoile qui danse”. C’est l’espoir que de la reconnaissance de sa propre singularité chaotique, de l’acceptation d’un orage émotif, naîtra la beauté et le remède.
Quel est le fil conducteur entre vos travaux et qu’estce qui vous a donné envie de collaborer pour cette exposition ? L’amitié est le fil qui relie nos travaux. Entre amis, on devient encore plus libre d’être soi-même. Ce fil est consolidé par notre amour commun de l’image qui ne nécessite pas de référence préalable mais se laisse appréhender à coeur ouvert. A l’occasion d’un campement sauvage sur la route des cascades en Haute-Savoie, nous avons été confrontés à la façon dont nos manières d’être au monde vibraient à l’unisson. L’expérience brute de la nature, désarmante et primordiale, est propice aux profondes réflexions sur l’existence et le processus créatif. La mise en mots du lien de chacun à cette réalité a nourri notre groupe de nouvelles perspectives enrichissantes. Alors la terre est devenue chaude et le vent s’est gorgé de l’eau de la cascade. L’orage approchait. Survivants d’une tempête qu’il suffisait d’accepter, c’est têtes contre têtes à regarder les étoiles que nous avons décidé d’organiser cette exposition. Go Out! magazine
Chronique de l’Orage Du 6 décembre 2018 au 3 janvier 2019. FOOUND Rue Jean-Gutenberg 2 1201 Genève 079 915 08 31 www.foound.ch 23
CLASSIQUE
YES HE CAHN !
C’est dans un lobby feutré que nous a reçu celui qui, à 43 ans, est sur le point de reprendre la direction du Grand Théâtre de Genève. Directeur de l’Opéra de Berne à seulement 30 ans, Aviel Cahn connaît un parcours fulgurant qui l’emmènera en Chine, en Finlande et en Belgique. Après dix ans à la tête de l’Opéra des Flandres, le zurichois s’apprête à quitter Anvers pour s’établir en nos contrées, chargé d’une mission complexe à la hauteur de ses ambitions : diriger la plus grande institution culturelle de Suisse romande. C’est à l’occasion d’un passage dans sa future cité d’adoption que nous avons eu le plaisir d’un entretien chargé de clairvoyance, dans lequel Aviel Cahn nous présente son projet pour le Grand Théâtre, sa vision pour une Genève de culture, la jeunesse et la création qu’il veut y insuffler et les inépuisables challenges qu’il relèvera. Par FABIEN BERGERAT
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et
MINA SIDI ALI
CLASSIQUE
En neuf ans d’activité, vous avez abaissé l’âge moyen du spectateur de l’Opéra des Flandres de 54 ans à 48 ans. Comment comptez-vous également rajeunir le public genevois ? Comme partout, je pense qu’il est nécessaire de faire de même à Genève. Ce n’est pas évident, et pourtant on constate déjà que l’Opéra des Nations a abaissé la moyenne d’âge et diversifié le public. Outre l’emplacement géographique, c’est un bâtiment moins intimidant que le Grand Théâtre, ce qui a joué un rôle. Il ne représente pas le passé, à l’inverse de nombreux théâtres lyriques. Afin de poursuivre sur cette voie de rajeunissement et de diversification, nous allons proposer des projets au public en étant attentif à la manière dont nous les proposons, c’est à dire comment nous communiquons et comment la maison se présente.
Vous avez grandi à Zurich. À seulement 30 ans vous dirigiez l’Opéra de Berne. Un parcours influencé par l’efficacité et le pragmatisme. Genève est connue pour ses conflits institutionnels entre la Ville et le Canton. Pourquoi avoir choisi cette ville ? Est-ce un challenge ? Pensez-vous que l’on peut y créer le consensus ? On va voir ! Je vais essayer d’apporter ma contribution et mon pragmatisme aux batailles politiques dont les institutions telles que le Grand Théâtre ne devraient pas être victimes. Apaiser ces conflits fera partie de mon travail et je chercherai à être un go-between. Nous travaillerons avec les responsables de la culture afin d’éviter les tensions dans une période à laquelle les initiatives culturelles sont nombreuses et prometteuses à Genève, avec entre autres la Cité de la musique, le Pavillon de la danse et la Nouvelle Comédie. C’est une situation unique en Suisse. Il n’y a pas cela à Zurich et s’il y a un moment clé pour la culture à Genève, c’est bien maintenant !
Vous attachez beaucoup d’importance aux formes contemporaines des arts vivants. Comment diversifier et dépoussiérer l’opéra ? Contrairement à Anvers, Genève n’est pas une ville de mode. En revanche, elle accueille de nombreuses institutions culturelles avec lesquelles nous cherchons à établir des liens forts ou les intensifier. Nous souhaitons développer des collaborations pluridisciplinaires avec les hautes écoles, les musées, les festivals et les théâtres. Il est essentiel de se renforcer les uns les autres au lieu de se considérer dans une logique de concurrence. Pour cela, il faut que nous parlions un langage commun. Nous avons beaucoup travaillé là-dessus en Flandres et nous allons relever ce défi avec la scène genevoise.
Avez-vous envisagé de prendre les rênes de la maison d’opéra de votre Zurich natale ? Premièrement, le poste n’était pas ouvert. Si j’avais eu le choix entre Zurich et Genève, je ne sais pas ce que j’aurais décidé car la question ne s’est pas posée. Toutefois, dans mon travail, j’apprécie d’arriver quelque part avec une vision fraîche. Venir faire de la culture à Genève est intéressant car je ne connais pas trop intimement le terrain et me permets d’apporter des idées nouvelles. Un terrain trop familier, duquel on connaît tous les détails depuis toujours, est un frein à l’inspiration. Genève, pour moi, est la ville la plus éloignée de Zurich sur le plan des mentalités et c’est cela qui la rend intéressante !
Votre prise de fonctions suivra de près le redéménagement de la chaleureuse salle des Nations à l’intimidant temple de la place de Neuve. Est-ce un frein à l’attrait de la jeunesse ? Je ne pense pas que nous perdrons le public que l’Opéra des Nations a attiré. Une personne qui a découvert et apprécié l’art lyrique suivra sans problème l’institution à la place de Neuve. Mais dans son rayonnement général, il faut que nous réfléchissions sur les façons de rendre attractif un lieu où beaucoup ne savent ni comment s’habiller ni comment se comporter. C’est un « temple sacré » qui devrait être un lieu pour tous, qui s’adresse à l’ensemble de la population. Ce bâtiment ne représente pas le monde urbain d’aujourd’hui, mais nous le rendront vivant en organisant des activités dynamiques qui ne se cantonneront pas à la scène principale : workshops, conférences, petits concerts, évènements dans les foyers, développement de l’offre gastronomique et visites guidées. Comme en Flandres, nous allons combattre les préjugés sur l’opéra et montrer que tout le monde y est le bienvenu. Go Out! magazine
Quand vous pensez au Grand Théâtre, cela vous évoque-t-il un moment marquant d’opéra ? Enfant, j’ai été très marqué par une performance de Luciano Pavarotti au Grand Théâtre, que j’ai vue à la télévision. Il chantait un air du Ballo in Maschera de Verdi, qui d’ailleurs sera le dernier opéra de la saison en cours à Genève. J’ai par la suite beaucoup fréquenté le Grand Théâtre, à la période de Jean-Marie Blanchard, lorsque je vivais à Berne. Je me souviens notamment d’une production de La maison des morts de Janáček qui avait eu un impact très fort sur moi.
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CLASSIQUE
Hugues Gall était politologue. Tobias Richter a une formation de philosophie. Vous êtes docteur en droit. En quoi selon vous les sciences humaines sont-elles un atout pour un directeur de maison d’opéra ? Le droit, c’est une science humaine ? [rires] Je pense que c’est toujours bien de ne pas être « l’idiot d’un seul métier ». L’interdiscipinarité est essentielle et le droit me fournit une base de fonctionnement et de réflexion très utile pour être le manager d’une grande institution. Bien sûr, ce n’est pas cette discipline qui m’a donné mes connaissances du lyrique, mais ma fréquentation de l’opéra et ma formation de chant. Le droit m’aide à m’ancrer dans une réalité politique, financière, ainsi que dans un rapport aux responsabilités que représente l’institution. En tant que juriste, je suis très sensible à l’importance de la gestion d’une institution qui reçoit autant d’argent public : nous avons un devoir envers toute la population de la région.
Comment prépare-t-on une saison pour une maison où l’on ne travaille pas encore ? C’est un défi de taille, car nous avons besoin évidemment de l’accord de l’actuelle équipe pour chaque chose que l’on souhaite faire. Nous ne connaissons pas encore toutes les équipes de terrain, ce qui rend les aspects pratiques plus compliqués. Ici, c’est encore plus complexe en raison du déménagement qui intervient en même temps. Les délais, heureusement, ne sont pas trop serrés. Cela fait plus d’une année que je travaille sur ma première saison, ce qui m’aura laissé deux ans d’anticipation. C’est à la fois une chance et un handicap, car une partie des responsables des différents départements partent à la retraite en même temps que Tobias Richter et devront être remplacés l’été prochain. Certes, cela me permet de venir avec mes équipes, mais ces gens qui s’en vont ont une précieuse connaissance des rouages de la maison ! La préparation est un long travail, raison pour laquelle je viens souvent sur place.
Souhaitez-vous offrir une place de choix aux créations contemporaines ? Quelle sont les clefs pour la réussite d’une telle production ? Nous allons chercher à en faire beaucoup, vous verrez lorsque je présenterai notre première saison ! Pour toucher le public, il faut être actuel, donc pour une nouvelle création je ne choisirai pas des thèmes vus et revus tels qu’Hamlet ou Phèdre. Je vais chercher des problématiques de nos jours, pour intéresser les gens en abordant des thèmes qui les touchent. La qualité globale de la production est bien sûr l’élément clef du succès d’une création.
Vous avez grandi dans une famille où la culture avait une grande place. Plus jeune, imaginiez-vous faire la carrière qui est la vôtre aujourd’hui ? Je l’espérais ! A quel âge les arts lyriques ont-ils pris le dessus sur le reste ? C’est intervenu très tôt ! Je viens d’une famille où la musique classique avait une grande place, pourtant mes deux frères ne sont pas du tout tombés dedans. Mon père était journaliste culturel et fréquentait de nombreux artistes, qui venaient souvent à la maison. On m’a emmené au théâtre – tant lyrique que parlé – dès mon plus jeune âge et j’ai vite accroché. Avec les reportages à l’étranger de mon père, nous avons vécu la culture de manière très internationale. À neuf ans, nous avons fait un road trip en Tchécoslovaquie soviétique pour visiter les villes natales des grands compositeurs. Je garde un souvenir extraordinaire d’un petit bijou de théâtre baroque dans la ville natale de Smetana. Ces expériences ont marqué ma curiosité pour la musique et le théâtre de différents pays. Ceci m’a mené à travailler en Chine, en Finlande et en Belgique, tant de terrains inconnus que j’ai voulu découvrir. D’ue certaine façon, c’est ce que je fais maintenant à Genève, où il est d’une certaine manière étrange de voir débarquer un Zurichois ! Mais c’est un défi qui me parle, avec une volonté de retourner aux sources de la Cité : qu’est-ce qui fait Genève ? Quelle est la place du Grand Théâtre ? Ce sont les premières questions que je me suis posées lorsque j’ai décidé de me porter candidat.
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J’aime le risque car je pense qu’il rend un projet intéressant. Je ne suis pas sûr que Genève aime le risque, mais c’est moi qui le prendrai et à Genève de découvrir ce que j’ai à lui offrir, céder à la curiosité, aller voir les pièces. Bien sûr, il est plus difficile de remplir la salle lors d’une création contemporaine, mais heureusement la presse est là et en parle.
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CLASSIQUE
Aviel Cahn ©GTG
En quoi cela est-il un challenge par rapport aux grands classiques ? Le Grand Théâtre est une marque qui peut être perçue comme élitiste et vieillissante, une marque de qualité qui ne se destine qu’à quelques uns. Ce phénomène n’a pas été assez combattu au cours des vingt dernières années. Nous allons y travailler, mais cela ne se fera pas en un jour. J’ai quelques projets dans la poche qui ont pour vocation d’ouvrir l’institution ; cela prendra du temps. Si le Grand Théâtre devient un lieu où l’on sait que l’on sera surpris, inspiré et émerveillé, où l’on sait que l’on découvrira l’inconnu et l’enrichissant, alors on s’y rendra pour cela et non pour revoir un tube déjà vu dix fois et dont on connaît toutes les mélodies par cœur. 13. Ne craignez-vous pas qu’un souffle trop novateur érode un mécénat déjà vieillissant à Genève ? Comment assurer le financement d’une créativité au souffle nouveau ?
Go Out! magazine
Cela demande beaucoup de travail. Aujourd’hui, lorsqu’on pense au mécénat genevois, c’est surtout à certaines familles qui accord un précieux soutien depuis toujours. Mais si, chez ces mécènes privés, les parents sont très généreux, la continuité n’est pas assurée par la génération suivante qui, bien qu’elle connaisse et ait fréquenté l’opéra, ne s’y intéresse plus. Nous devons donc être attentifs aux nouvelles tendances afin d’attirer de nouveaux sponsors tels que des entreprises privées, banques, etc. Bien sûr, ils ne veulent pas financer des routines : ils veulent des projets. C’est en portant de tels projets qu’on attire des fonds privés et qu’on élargit le soutien du public. Alors qu’en restant une institution élitiste, on court le danger de perdre même nos soutiens publics dans les années à venir.
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Activités autour de
Répétition ouverte et apéritif avec les musiciens Dimanche 24 mars 2019 — 16h30 Dans le cadre du concert N’oublions pas le son de la lumière Vendredi 29 mars 2019 à 20h au Studio Ernest-Ansermet En coproduction avec Archipel Conférence de Philippe Albèra Jeudi 23 mai 2019 — 18h45 Dans le cadre du concert Boulez dirigé par son pianiste Jeudi 23 mai 2019 à 20h au Studio Ernest-Ansermet
Plus d’informations et toutes les activités sur www.contrechamps.ch/mediation
Contrechamps Musique contemporaine
BaseGVA, www.basedesign.com
Atelier pour les enfants au MAMCO Samedi-dimanche 8-9 et 15-16 décembre 2018 Cadavre exquis Atelier de création, musique et arts visuels Pour les enfants de 8 à 12 ans accompagnés d’un adulte.
la musique contemporaine
DANSE
A UN ENDROIT DU DÉBUT On a eu un plaisir fou à découvrir ou redécouvrir toutes ces femmes artistes plus fantastiques et engagées les unes que les autres le mois dernier lors du festival Les Créatives, alors restons sur notre lancée. Charismatique, gracieuse, intelligente, talentueuse, sont autant de qualificatifs pour présenter la danseuse et chorégraphe Germaine Acogny. Elle nous présente le 11 décembre au Théâtre Forum Meyrin sa pièce A un endroit du début, mise en scène par Mikaël Serre. Par VIRGINIE NOPPER
A un endroit du debut ©Thomas Dorn
A un endroit du debut ©Thomas Dorn
Cette artiste franco-sénégalaise a eu mille vies : elle fonde en 1968 son premier studio de danse africaine puis dirige l’école de danse Mudra Afrique créée par Maurice Béjart et le président sénégalais L.S Sanghor à Dakar entre 1977 et 1982. Elle décidera plus tard de retourner au Sénégal pour créer en 1998 avec son mari Helmut Vogt l’Ecole des Sables, « Une école pour la vie ». Son style de danse est une synthèse de danses traditionnelle de l’Afrique de l’Ouest (Sahel et région forestière) et des danses contemporaines occidentales. Considérée comme la mère de la danse africaine contemporaine, elle dirige aussi sa propre compagnie Jant-Bi avec laquelle elle parcourt le monde.
éclabousse de son talent et sa présence. Habillée par des textes et des vidéos, celle qui a été faite "Chevalier de l'Ordre du Mérite", "Officier des Arts et des Lettres" et "Chevalier de l'Ordre de la Légion d'Honneur" par la République Française ainsi que "Chevalier de l'Ordre National du Lion" et "Officier des Arts et des Lettres" par la République Sénégalaise saura vous éblouir. Et s’il vous en fallait plus pour vous convaincre, sachez que, le magazine africain Jeune Afrique a choisi Germaine comme l'une des 100 personnalités qui "font" l'Afrique. Voilà, qui en dit long sur Acogny. On nous a dit : « elle possède l’aura d’une légende, la densité d’un mythe » … Ce n’est pas nous qui allons dire le contraire.
Danseuse-chorégraphe, c’est sa propre histoire, son propre chemin de vie qu’elle dépeint dans A un endroit du début. Une chorégraphie exprimant des problématiques propres à l’Afrique. Un tiraillement entre tradition et émancipation, mais aussi une fresque intimiste où l’on a à se questionner sur notre vécu, nos attentes et nos possibilités. Une très belle mise à nu de cette artiste aux nombreuses aspérités. Cette grande dame nous Go Out! magazine
A un endroit du début Le 11 décembre à 20h30 Théâtre Forum Meyrin Place des Cinq-Continents 1 - 1217 Meyrin 022 989 34 34 www.forum-meyrin.ch
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EN FAMILLE
LA TÊTE DANS LES NUAGES
Qui ne se souvient pas de l’incroyable tour du monde de Solar Impulse, cet avion révolutionnaire, capable de voler de jour comme de nuit grâce à la seule énergie solaire? 43’OOOkm parcourus et 21 pays (ou espaces aériens) survolés sans aucune goutte de carburant, voilà le pari fou réussi par Bertrand Piccard, André Borschberg et leur formidable équipe, il y a maintenant un peu plus de deux ans. Mais si le tour du monde a bel et bien été accompli, l’aventure, elle, est loin d’être terminée, et c’est ce que nous explique la figure féminine principale de l’équipée Solar Impulse, Michèle Piccard, dans son livre destiné aux jeunes lecteurs, « L’avion qui vole avec le soleil – l’extraordinaire tour du monde de Solar Impulse ». L’aventure y est racontée et partagée dans sa globalité, du rêve à sa réalisation, en passant par les défis rencontrés, les anecdotes vécues et l’avenir à envisager. Par SORAYA NEFIL
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EN FAMILLE
UNE PASSION SANS LIMITE
« L’avion qui vole avec le soleil » est un livre ouvertement pédagogique où les enfants pourront vivre, au fil des pages, l’épopée de Bertrand Piccard, héros des temps modernes. Léger, drôle et émouvant à la fois, ce livre incite les plus jeunes d’entre nous à la découverte du monde qui les entoure et surtout à croire en leurs rêves, car c’est bien à partir du rêve d’un homme passionné d’exploration que le projet Solar Impulse est né. Dès les premiers écrits, les jeunes lecteurs comprendront que le tour du monde de cet étonnant avion n’est pas une aventure isolée mais plutôt un événement remarquable qui s’inscrit dans une suite de défis humains, technologiques et scientifiques qui ont fait l’histoire de l’aviation et ont ainsi contribué à l’évolution du monde. Ils saisiront également que le tour du monde de Solar Impulse n’est pas seulement l’histoire d’un avion et de deux pilotes, Bertrand Piccard et André Borschberg, (aussi exceptionnels et talentueux soient-ils!), mais également le fruit d’un formidable travail d’équipe. Enfin, ils découvriront l’avant et l’après, des origines du projet à son héritage, toujours d’actualité.
ET APRÈS?
L’aventure Solar Impulse n’est donc pas terminée, bien au contraire, elle se poursuit dorénavant avec la Fondation Solar Impulse et ses 1000 solutions. La Terre étant le bien commun de tous, comment la préserver au mieux pour que dans le futur, les générations à venir puissent y vivre dans les meilleurs conditions? La réponse de Bertrand Piccard, développée dans « L’avion qui vole avec le soleil », a le mérite d’être concrète. Il propose de mettre en relation des solutions propres, rentables et efficientes (donc déjà existantes) avec les décideurs politiques et économiques de notre planète. Et comme il s’agit d’avenir, le livre incite les enfants à se positionner comme les acteurs du monde de demain.
LIRE POUR DÉCOUVRIR
« L’avion qui vole avec le soleil » est composé de petits textes accompagnés de photos aussi époustouflantes les unes que les autres et d’illustrations aussi amusantes qu’instructives. Avec des mots simples, Michèle Piccard réussit à expliquer des choses compliquées tels que les défis technologiques ou les enjeux écologiques. Si toute l’aventure y est racontée chronologiquement et dans sa globalité, il est aussi possible de parcourir le livre simplement pour y « piquer » les informations qui nous intéressent le plus. Enfin, son aspect ludique (on y trouve même un jeu de l’oie !) permet également aux enfants d’apprendre, de comprendre et d’être sensibilisés aux enjeux environnementaux tout en prenant du plaisir. Ainsi, les jeunes lecteurs peuvent entrer pleinement dans cette aventure si particulière qui, on ne sait jamais, pourrait susciter des vocations... Car ne l’oublions pas, Solar Impulse parle avant tout de l’avenir, d’un futur « propre » à bâtir, « il n’a pas été construit pour transporter des passagers mais pour transporter des messages » comme le dit Bertrand Piccard.
« L’avion qui vole avec le soleil L’extraordinaire tour du monde de Solar Impulse » Racontée par Michèle Piccard Editions Larousse Jeunesse https://solarimpulse.com/
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I C I
D A N S E ! 11 décembre 19 décembre 17 et 18 janvier 13 février 20 mars
À un endroit du début Germaine Acogny Scandale Pierre Rigal Nuit Cie 7273 25 ans de hip-hop Farid Berki Cloud Perrine Valli
forum-meyrin.ch
25 ans de hip-hop © Agathe Poupeney
O N
LIVRES
BESTIAL BESTIAIRE LITTÉRAIRE
©Monsieur Toussaint Louverture, graphisme par Yeaaah Studio
Dénicheuse de trésors enfouis dans le foisonnement de la littérature nord-américaine d’hier et d’aujourd’hui, la petite maison d’édition indépendante Monsieur Toussaint Louverture, basée à Toulouse, s’affiche comme un acteur incontournable dans la sphère de la publication pointue : il s’agit de fait d’une véritable tête chercheuse de chefs-d’œuvre à la marge. Parmi son catalogue bien fourni en perles, une collection intitulée Les Grands Animaux – quatre ouvrages à ce jour – tape immédiatement dans l’œil de par ses jaquettes soignées, précieusement marquées de motifs géométriques scintillants et, sur le dos et la couverture, de ces énigmatiques animaux coiffés de cornes, qu’ils soient cervidés, hippopotame ou béluga. La ramure orientée dans le sens de la lecture, ces créatures invitent le lecteur à s’immerger corps et âme au sein des vertigineux univers dépeints dans ces quatre grandioses mais jusqu’alors relativement méconnus romans américains du siècle dernier, remédiant à l’injustice qui les confinait dans l’ombre. C’est ainsi que Monsieur Toussaint Louverture révèle jusqu’à l’éblouissement toute la lumière que ces écrits portent en eux, et de laquelle Go Out ! vous propose ici quelques fugaces reflets. Par NYATA NATALIE RIAD
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LIVRES
Robert Penn Warren (1905-1989), immense poète, romancier et intellectuel, est à ce jour le seul écrivain à avoir été honoré de trois prix Pulitzer, dont l’un lui a été décerné pour son œuvre Tous les hommes du roi, publiée la première fois en 1946 et pierre angulaire de sa vie et de sa carrière. Dans ce roman construit sur fond de manigances politiques se dégagent les relents poisseux et lourds de culpabilité du Sud des Etats-Unis, les fronts dégoulinants de sueur des notables de province ventripotents y disputant la primauté avec la scélératesse déployée dans la course aux pouvoirs maigres et étendus. Au gré d’allers-retours dans le temps agencés avec finesse, on y suit l’étonnante trajectoire de Willie Stark, alias le Boss, bouseux têtu devenu gouverneur intransigeant, sauf avec le respect de la loi. Le tout sous le regard désabusé du narrateur, Jack Burden, observateur à la fois proche et détaché du Boss, collaborateur et membre de son entourage, ou plutôt de sa cour, qui se retrouve aux premières loges du drame qui se joue au fil des pages.
Fi de lyrisme, Personne ne gagne est le récit brut d’une vie affranchie ; publié en 1926, cet ouvrage autobiographique de Jack Black (né Thomas Callaghan en 1871 et décédé en 1932 dans des conditions mystérieuses), transporte le lecteur dans l’univers en pleine mutation des Etats-Unis à l’orée du XXème siècle, mais reste pourtant terriblement actuel par ce refus des conventions qui l’habite de part en part. Très tôt orphelin de mère, flanqué d’un père qui a d’autres chats à fouetter, le jeune Jack passe vite de la fin de l’internat chez les bonnes sœurs à une vie sur la route et sur les rails, au jour le jour, d’une aventure à l’autre. L’homme étant un animal social, il s’acoquine rapidement de la généralement bienveillante compagnie des hobos rencontrés en chemin et ne perd pas une miette de leurs conseils avisés sur l’art de survivre totalement libre dans l’Ouest américain de la fin du XIXème. De petits larcins en maîtrise de l’art du perçage des coffres-forts, de séjours en prison ponctuels à la cavale quasi permanente, le gamin à la tête pleine de rêves simples se mue au fil des pages en malfrat rodé aux techniques du crime et largement accro aux fumeries d’opium et aux salles de jeux… jusqu’à ce que l’histoire prenne un tour encore différent.
L’intrigue politique sert de fil rouge mais se présente en filigrane, prétexte à dévoiler les rouages sombres de l’âme humaine. Tous les hommes du roi est avant tout un roman qui transporte dans les strates du temps et le poids de son inexorable sentence, et celui de la filiation qui s’insinue ; un ouvrage où la sublime plume tour à tour lyrique puis acérée de Robert Penn Warren se mue en poignard qui se plante dans les tripes du lecteur, les expédiant en des cieux métaphysiques, distillant au passage son encre dans l’esprit de façon marquante. Une œuvre construite comme une toile d’araignée, belle, ciselée, inoubliable de par sa poétique délicatesse tout comme par sa force implacable.
Pas manichéen pour deux sous, Jack Black livre un récit d’une honnêteté déconcertante, une analyse fine de ce qui pousse des individus vers la marge et de la violence inhérente à un système judiciaire qui torture et condamne à mort. Son regard aguerri n’est complaisant ni à l’égard de ceux qui se prélassent dans l’aveuglement bien-pensant, ni sur le prix à payer pour s’en extraire et le combat quotidien pour préserver sa liberté. « Personne ne gagne », en effet, si ce n’est l’intemporalité de cette affirmation. Personne ne gagne
Tous les hommes du roi
De Jack Black
De Robert Penn Warren
480 pages
640 pages
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LIVRES
Plus de vingt personnes et huit ans de travail : voilà le niveau d’exigence qu’ont requis la traduction et l’édition de ce monument de littérature par Monsieur Toussaint Louverture – un acharnement qui mérite la reconnaissance éternelle de nombreux lecteurs francophones. Car Et quelquefois j’ai comme une grande idée de Ken Kesey (1935-2001), plus connu pour avoir écrit Vol au-dessus d’un nid de coucou, est la définition même du chef-d’œuvre : une claque magistrale et inoubliable.
Roman pour partie autobiographique (mais jusqu’où ?), Le dernier stade de la soif pourrait être le manifeste de tous les génies incompris. Génial, Frederick Exley (1929-1992) l’était assurément, et donc forcément une âme à la marge. Alcoolique notoire, lettreux bourré de références, artiste de l’auto-sabotage affectif et professionnel, fan absolu de l’équipe de football américain new-yorkaise des Giants et au bénéfice de plusieurs passages en institutions psychiatriques, Exley le bigarré croque avec autodérision, lucidité et une plume stupéfiante une existence hors norme et parsemée d’échecs. Au fil de ceux-ci, racontés dans une chronologie saccadée par les souvenirs qui remontent à la surface et l’analyse qui en découle, il parcourt les Etats-Unis d’un bout à l’autre au cours des années 50 et 60, ponctuant son périple de séjours à l’asile et de rencontres plus incroyables les unes que les autres ; tellement invraisemblables, d’ailleurs, que ces personnages parfaitement hallucinants doivent obligatoirement tirer leur sève du vécu de l’auteur, ce qui en dit long sur sa densité, croyez-le bien. Bien entendu, Frederick Exley se frotte à la « normalité », s’y insinue et prétend s’y complaire par moments, mais il se trouve toujours comme rattrapé par son authentique lui-même, vaincu par sa propre moelle et une inexorable fatalité.
A l’aube des années soixante dans un petit bled côtier de l’Oregon où tout et tous subsistent grâce au commerce du bois, une communauté de bûcherons en grève rencontre la résistance d’un clan local, les irréductibles Stamper, ces hommes aux yeux verts qui persistent à exploiter la forêt et vendre leur bois à une importante compagnie. Rarement la description de la trame d’un roman n’aura dit si peu à son sujet : si Et quelquefois j’ai comme une grande idée traite des luttes syndicales, celles-ci ne représentent qu’une part infime des combats qui émaillent l’ouvrage, par ailleurs servi par une remarquable écriture, jamais pesante. Combat permanent mené contre la nature – protagoniste principale, somptueusement dépeinte – impitoyable, fourbe, débordante à l’image de la rivière Wakonda Auga, ses flux et reflux, et de ces arbres vaillants qu’il faut abattre ; combat contre la fatalité de la filiation et des rivalités fraternelles, contre l’âcre poison distillé par la rancœur, contre les non-dits qui déforment les vies en silence, jour après jour… Grâce à une narration très habile servie par des astuces typographiques, on navigue entre la description des scènes, les dialogues et les voix intérieures des personnages : le résultat engloutit le lecteur et en marque l’esprit aussi intensément que du vécu hors norme.
L’écrivain maudit ne se laisse cependant jamais happer par l’auto-apitoiement, et livre une œuvre pleine de relief, aussi drôle que touchante, un vrai délice doux-amer. Grâce à son panache et son acuité sur lui-même et le monde qui l’entoure, Frederick Exley se dessine comme un héros : il incarne l’antithèse du rêve américain, et Le dernier stade de la soif se révèle la sublimation qui émane des fissures putrescentes de l’hypocrite masque qui habille ce sournois mirage.
C’est résolument l’un de ces livres, ceux dont on osait à peine rêver l’existence, dont on tourne la dernière page dans la douleur, sans tout à fait réaliser alors qu’il nous aura chamboulé pour toujours ; une lecture indispensable.
Le dernier stade de la soif De Frederick Exley 512 pages
Et quelquefois j’ai comme une grande idée monsieurtoussaintlouverture.com
De Ken Kesey 896 pages
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MODE
OLIVIER THEYSKENS : STYLISTE PROSAÏQUE Désormais incontournable, le très couru défilé annuel de la HEAD (Haute École d’art et de design de Genève) nous a encore scotché le 9 novembre dernier par la qualité et la dextérité de ses diplômés. 240 créations, 67 modèles et 2027 convives, le tout chapeauté par un jury de haut vol présidé par le styliste belge romantico-rock, Olivier Theyskens. Jeune prodige, sa carrière fulgurante débute à ses 20 ans; tout juste diplômé de La Cambre il lance sa marque éponyme, avant de rejoindre Rochas, Nina Ricci, Theory puis de revenir à son premier label en 2016. De sa dernière collection cette année, on évoquera son esprit néo-gothique, ses énormes imprimés des visuels de Hans Bellmer en all over, ses satins noirs ornés de marguerites et des velours irisés genre tie & dye, ses silhouettes amazones ajourées, filiformes raffinées et âpres à la fois. Tête-à-tête preste avec ce génie distillant dans ses créations une bouffée de romantisme où chaque allure déroule une histoire à l’esthétique baudelairienne. Par MINA SIDI ALI
Quelle image aviez-vous de la HEAD avant de devenir le président du jury de son défilé ? Lorsque je travaillais comme directeur artistique chez Nina Ricci, deux étudiants avaient été repérés pour faire un stage dans mon studio. Ils ont été engagés et j’ai ainsi collaboré de nombreuses années avec eux. L’un d’entre eux, Marius Borgeaud, aujourd’hui créateur indépendant, a continué de travailler à mes côtés que ce soit chez Theory aux Etats-Unis ou sur ma marque pour laquelle il crée tous les motifs.
suffit pas, émerger tout seul est exceptionnel: il faut oser se constituer un microcosme. C’est essentiel. Autre point important, quand on est très jeune, parfois il est difficile d’avoir un objectif. Je conseille souvent de commencer avec un but et tendre vers ce dernier. Il faut le formaliser et pas seulement se dire qu’on est là pour terminer l’année. Et si l’objectif est de collaborer à vos côtés ? J’ai toujours un ou deux stagiaires dans mon équipe. Tous ceux qui ont fait leur stage chez moi, je les ai engagés. Cela apporte une nouvelle vibe, ainsi la personnalité est très importante ici. Le stagiaire doit avoir une bonne énergie et savoir interagir et collaborer dans une équipe !
Quels sont les conseils que vous donneriez à ceux qui souhaitent suivre votre voie ? Les étudiants ont souvent tendance à travailler seuls. Il y a beaucoup d’introspection, et ils développent un univers qui tourne énormément autour de soi. Pour ceux qui souhaitent s’engager rapidement dans une voie professionnelle et collaborer avec une maison ou une marque, c’est d’avoir l’esprit d’équipe. Je les enjoins à s’ouvrir et à ouvrir les yeux autour d’eux, à se faire aider, à travailler en équipe. L’objectif est de se faire aider et être soutenu même pour la logistique, envoyer des colis, pour la communication, etc. A plusieurs, on crée plus facilement une émulation, un potentiel plus important pour réaliser une collection. Il faut apprendre à sortir de sa coquille afin de collaborer avec une équipe. Souvent, les étudiants ont un mode de vie très hermétique et après les études, on peut rapidement végéter. Être une perle rare ne Go Out! magazine
HEAD (Haute École d’art et de design de Genève) www.hesge.ch/head/ Olivier Theyskens www.oliviertheyskens.com
©Claessens & Deschamps
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DESIGN
PAR MONTBLANC ET PAR VAUX
Noé Duchaufour-Lawrance
Air France, Hermès ou encore Revol lui ont confié scénographie ou mobilier, normal donc que lorsque Montblanc a décidé de repenser ses 480 points de vente dans le monde, la célèbre marque des élégants instruments d'écriture ait opté pour l’un des designers et architectes les plus doués et intuitifs : Noé Duchaufour-Lawrance! Sophistiqué et immersif à la fois, le concept des boutiques se dévoile tout aussi représentatif du luxe raffiné et artisanal de Montblanc que du langage graphique et sensuel du designer français. Ce dernier a habillé avec habileté ces nouvelles sphères de matériaux nobles alliés à des objets d’époque (laiton et bois). Un goût du passé distillé avec dextérité aux canons actuels. Il démontre qu’un espace, un objet, existe par son allure, son usage mais aussi par les souvenirs qu’il évoque ou les émotions qu’il provoque. On a rencontré ce génial artiste d’intérieur le 7 novembre dernier à Genève pour la réouverture du nouvel écrin de la boutique Montblanc. Extraits. Par MINA SIDI ALI
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DESIGN
Comment s’est déroulée la collaboration avec l’enseigne Montblanc ? Après neuf mois de compétition, le projet a été lancé très rapidement avec une première ouverture à Taipei (Taiwan). C’est la première fois que je travaille sur une série de boutiques. Ce fut une collaboration très intense qui a duré plus de trois ans. J’ai une équipe qui était entièrement dédiée à ce projet très ambitieux et qui a travaillé d’arrache-pied avec un résultat très satisfaisant. On a respecté les codes de l’enseigne mais en apportant beaucoup de changements et d’innovations.
La nouvelle boutique Montblanc repensée par Noé Duchaufour-Lawrance ©Montblanc
Comment concrètement avez-vous cassé cet aspect quelque peu austère ? J’ai voulu créer un espace beaucoup plus accueillant avec des boutiques où l’on se sent un peu chez soi, ce qui explique le choix des matières. Ainsi, j’ai principalement usé de noyer d’Amérique pour le bois, de très grande qualité et qui, je trouve, a apporté une douceur et une chaleur nécessaires à ces espaces. Avec mon équipe, nous nous sommes penchés sur le cœur de la marque, identifiant dans la tradition écrite de Montblanc la clé de leur passé et de leur avenir. Ainsi, le langage que nous avons étayé se traduit par des éléments en noir et blanc, représentant respectivement la laque et le papier texturé, qui illustrent les stylos noirs de la société et l’art de l’écriture. Les lignes sinueuses sont ponctuées d'éléments plus géométriques, créant un mouvement fluide dans les magasins. Et ici, je trouve ainsi idoine de parler de sensualité quand on parle d’une enseigne qui crée des instruments d’écriture, avec un aspect fortement tactile. Il y a cette notion de toucher que je souhaitais appliquer au mobilier. Je trouvais également primordial d’apporter une forme d’interaction entre l’espace, le mobilier, les employés et les clients. J’ai ainsi cassé la grille classique des boutiques Montblanc en y intégrant des courbes plus fluides poussant ces divers éléments à interagir.
Vous avez pas mal de projets à venir aux Etats-Unis… Oui, j’ai un projet assez fou sur un vaste site de plusieurs hectares dans les Hamptons mêlant architecture, paysage et landart en collaboration avec mon ami et landscape designer Bas Smets. C’est une maison pour un particulier, à l’architecture radicale, c’est presque un manifeste en soi! Et je m’y retrouve curateur du projet qui dérive sur une fondation d’art contemporain où on conviera d’autres architectes pour y créer des pièces, d’autres éléments. J’ai également fini un appartement à Soho dans un des rares bâtiments historiques de la ville. Et je viens de terminer un condominium dans le New Jersey. Je travaille beaucoup avec un éditeur américain: Bernardt design. Puis, je viens d’avoir une réponse positive pour un projet au Qatar de mobilier sur mesure. Et vos projets personnels ? Je suis basé entre Paris et Lisbonne où j’ai créé une nouvelle société. On va y travailler avec des artisans et lancer un projet tous les deux mois à partir de septembre 2019. Ce serait assez intense et soutenu dans un nouvel espace qui fera galerie, lieu de travail et workshop. On y collaborera qu’avec des artisans avec l’idée suivante: un matériau, un artisan et un type de volume. Chaque fois, ce sera une collection de 5 ou 10 pièces en fonction des possibilités. Je ne sais pas ce que je vais dessiner avant de rencontrer l’artisan contrairement à ce qu’on fait d’ordinaire. En général, on sait en amont ce que va réaliser. Là, il n’y rien avant et le dessin vient après ou pendant la rencontre. Il s’agit d’une autre démarche, complètement expérimentale, avec aucune velléité lucrative. C’est du pur plaisir d’explorer, de collaborer avec les artisans et créer des moments uniques avec une approche interdisciplinaire. Lisbonne est un lieu qui se prête à merveille à ce projet puisque c’est une ville en pleine effervescence et développement artistiques.
La sensualité, c’est un peu votre signature finalement… Pour moi ce n’est même pas une marque de fabrication, c’est le plus évident et le plus cohérent possible dans un projet. Un objet, un meuble doit être proche du corps, il doit se lier à l’humain, interagir avec. Il y a également chez moi parfois le besoin d’exprimer de la violence, des éléments plus durs, plus noirs. Cela dépend vraiment du contexte et du moment. Mais je me retrouve plus dans des valeurs qui prônent l’interaction, l’échange, la porosité. J’aime aussi m’amuser à explorer d’autres terrains car je ne pense pas qu’on puisse me cantonner à un style d’écriture car ne je m’y retrouve pas. Il y a des éléments qui reviennent logiquement créant un univers mais lorsque je travaille sur le moment, je ne me dis jamais « allez, applique ta recette, fais comme d’habitude » ! A mes yeux, ce serait la fin de la création! C’est n’est pas un style, mais je parlerai davantage d’une démarche.
Boutique Montblanc Genève Place du Port 1, 1204 Genève www.montblanc.com Noé Duchaufour-Lawrance www.noeduchaufourlawrance.com
Go Out! magazine
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CINÉMA
VINGT ANS DE BONS ET LOYAUX SERVICES
L’interprète de La Bohème, disparu cette année, l’a jadis chanté : « Je te parle d’un temps que les moins de vingt ans… ». Pour eux, au mieux, les prémices du Festival leur ont été comptées autour d’un feu. Au pire, hélas, ils n’en ont jamais entendu parler. En revanche, il est tout à fait possible d’avoir connu le Black Movie (BM) avant vingt ans et d’y avoir assisté ! Y retourner est hautement recommandé ! Plus encore l’année-anniversaire du Festival qui lui se tiendra du 18 au 27 janvier 2019. Mais en attendant, voici un portrait succin de la manifestation, dont la ligne directrice n’a pas bougé d’un iota avec les années (avec en prime l’extrait d’un parchemin d’époque qui daterait de l’apparition du Festival quelques siècles avant sa création. Légende ou vérité ?) Par MATHIEU ROUX
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CINÉMA
Edouard Waintrop ©DR
« Il y a bien longtemps, par une nuit froide et brumeuse, trois cent vaillants soldats – poussés à la conquête territorial par un duc mégalomane – prirent d’assaut les murailles d’une cité encore endormie, dernier rempart entre la civilisation et la barbarie. Les assaillants munis d’armures noircies pour assurer la discrétion et favoriser l’effet de surprise escaladèrent les barricades… l’issue du combat, connue de tous, scellera le destin du Black Movie genevois... »
complètement en décalage avec les normes sociales en vigueur. Elle continua de l’être et devint même une icône de la scène punk en Allemagne dans les années 80. Mais quel rapport avec le BM me direz-vous ? Et bien il s’est toujours positionné en marge des autres Festivals, osé, impertinent, INDEPENDANT. Voilà pour l’acronyme : Festival International de Films Indépendants. Vingt ans d’indépendance, de projections pour adultes et enfants, de découvertes partagées avec un public de plus en plus nombreux.
L’époque actuelle est aux rebaptisations plus ou moins heureuses et plus ou moins complètes. Après le ravalement de façade du Festival Tous Ecrans devenu GIFF il y a quelques temps, voici venu le sous-titre FIFI accolé au Black Movie. Gardez-vous toutefois, lecteurs/trices, de juger la manifestation à la bizarrerie de son acronyme. En revanche si vous vous demandez, en lisant ces lignes, quelle peut être la signification de ce dernier, le pari est gagné. Car non seulement vous continuerez la lecture pour le savoir, mais vous vous rendrez compte qu’un mot, un seul, résume tout l’état d’esprit du BM depuis ses débuts.
XX E ÉDITION
Vingt ans d’indépendance, de projections pour adultes et enfants, de découvertes partagées avec un public de plus en plus nombreux. Cette année, une rétrospective composée de six films constituera la section « carte blanche » d’Edouard Waintrop. Ces longs-métrages projetés lors d’éditions antérieures côtoieront des œuvres plus récentes. Et comme à son habitude, le BM nous fera voyager: Argentine, Danemark, Japon, Kirghizistan, Mexique, Sénégal, Syrie… Et pour susciter l’envie, il n’y a pas à dire, ils savent s’y prendre: un teaser du feu de Dieu circule sur Facebook, à regarder au plus vite !
Alors FIFI, comme dans Riri, Fifi, Loulou ? Fifi Brindacier ou Fifi le pékinois ? Et bien non, le Black Movie ne saurait être tout ça à la fois. Quoique… il partage un point commun avec le personnage créé par l’auteure suédoise Astrid Lindgren. Féministe avant l’âge (9 ans), la petite rouquine aux deux nattes ne fit pas l’unanimité lors de sa première apparition en 1945. Pas assez conventionnelle, trop libre, Fifi Brindacier correspondait au stéréotype sexiste du « garçon manqué ». Et pourquoi pas « fille réussie », hein ? Bref, toujours est-il qu’elle se positionnait Go Out! magazine
Festival Black Movie Du 18 au 27 janvier 2019 www.blackmovie.ch Facebook : www.facebook.com/BlackMovieFestival Twitter:@BlackMovie_Fest Instagram:@Black_Movie
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Une exposition organisée en partenariat avec le MAMCO
Image : Robert Filliou, Poï-poï (détail), 1961 Collection MAMCO, Genève
CINÉMA
LE PIANISTE ET SON CHAUFFEUR
Viggo Mortensen, beauté scandinave indomptée, yeux bleus délavés, coupe négligée et attitude farouche ne se présente plus. Cet acteur culte déclame vrai, se gausse des apparences et exhale l’intelligence. Hier, il conduisait son peuple, fier Aragorn, vers la Terre du Milieu dans Le Seigneur des anneaux de Peter Jackson. Aujourd’hui, il enfile pour Peter Farelly (en solo, sans son duo fraternel), la panoplie de l’Italien macho façon Parrain pour driver le pianiste virtuose afro-américain Don Shirley - campé par le suave Mahershala Ali - dans Green Book (nom d’un guide fort utile aux afro-américains en voyage dans le Sud pour éviter les établissements peu hospitaliers, et encourager les plus accueillants). Tiré d'une histoire vraie, le film narre le road-trip de ces deux personnages à la dynamique étonnante, devenus amis jusqu’à la fin de leur vie. C’est au Zurich Film Festival (ZFF), en septembre dernier, qu’on a rencontré Viggo Mortensen. Confidences d'un artiste polymorphe et polyglotte, rompu à l'exercice de la confession. Par MINA SIDI ALI
Go Out! magazine
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CINÉMA
Bien que les thématiques abordées soient assez complexes, comme la ségrégation, Green Book est un feel good movie. On en ressort heureux… Oui et j’ai eu beaucoup de feedbacks de la presse qui après avoir apprécié le film en le visionnant me faisait la même remarque : « Il est bien mais c’est un film de divertissement ! ». Et est-ce négatif du coup ? (rires) Je sais que pour certains critiques, il faut trouver un élément qui cloche, je ne pense pas que ce soit toujours nécessaire. Je trouve personnellement qu’il est très délicat de réussir à réaliser un film qui vous fasse à la fois rire, ressentir des émotions puis également prendre conscience de certaines problématiques sociales. Cela paraît facile de prime abord, mais l’exercice relève de l’exploit. En bref, je trouve que c’est une façon rafraîchissante de dealer avec des questions socio-historiques et de faire ouvrir l’esprit des spectateurs polarisés politiquement et idéologiquement. Le film a un aspect rassembleur qui me plaît.
Est-ce que vous aviez déjà entendu auparavant parler de ce Green Book, ce guide pour afro-américains en voyage dans le Sud des Etats Unis ? Peu de gens le connaissent, même au sein de la communauté afro-américaine. J’étais tombé dessus par hasard dans une libraire. J’ai acheté un livre pour enfants Ruth and the Green book. Cela se déroule également dans les années 1960, et narre l’histoire d’une petite fille qui va visiter avec sa famille sa grand-mère. Ils partent de Chicago pour aller dans le sud. Les parents usent de ce guide très fonctionnel qui leur permet de préserver leur fille du racisme institutionnalisé à cette époque ! A quel point le personnage de Tony Lip fut-il un challenge pour vous ? Est-ce que vous vous sentez proche de cet homme ? J’étais nerveux au départ. Bien que je trouvais le script très intéressant, qu’il m’ait fait rire et ému, j’ai clairement suggéré à Peter (Farelly, le réalisateur) qu’il devrait plutôt caster un bon acteur italo-américain pour ce rôle ! A mes yeux, il y avait tellement de talents grandioses pour camper Tony mieux que moi. Mais il m’a répondu qu’il voulait un acteur qu’on attendait pas dans ce rôle. Il s’est avéré que j’avais tort et qu’il avait raison (rires). Ce qui m’a surpris en bien également, c’est que plusieurs membres de la famille de Vallelonga participent aux film alors qu’ils ne sont pas acteurs et n’ont jamais joué de leur vie. Ce fut parfois chaotique mais magnifique ! Il y a plusieurs anecdotes drôles à ce sujet, comme par exemple quand certains mangeaient toute la nourriture qu’ils trouvaient sur les plateaux et le metteur en scène avait beau leur expliquer que c’était pour les scènes, ils continuaient en riant !
Vous campez le personnage d’Anthony Vallelonga aka Tony Lip. Sa personnalité bouillante et un brin raciste d’italo-américain du Bronx habitué à vider des clubs avec ses poings va beaucoup évoluer dans le film. Pourriez-vous nous en parler ? Je pense que les deux protagonistes principaux évoluent tous deux énormément dans le film. Les deux hommes se rencontrent, leur ego à la main, dansant chacun autour de l’autre avec curiosité, suspicion, amusement et peur, puis ils réalisent que chacun possède des strates que l’autre ne soupçonnait pas. Mon personnage, Tony, est certes rempli d’a priori sur la communauté noire bien qu’il vive dans le Bronx, mais on voit également qu’il connaît mieux la culture afro-américaine que Don Shirley lui-même issu de cette communauté. Ce dernier perçoit Tony comme une personne bête, brutale, peu cultivée et ignorante. Il ne voit pas d’intérêt à lui parler ou interagir davantage que cela. Il est habitué à se faire conduire par des chauffeurs peu bavards. Don Shirley réalise au fur à mesure que Tony n’est pas stupide, qu’il est doté d’une certaine intelligence naturelle et qu’il peut saisir ce personnage beaucoup plus complexe et intéressant qu’il n’y paraît ! Il ne faut jamais se fier aux apparences car dans la vie on peut se retrouver avec des gens radicalement différents de nous et s’apercevoir qu’on partage plus de points en commun qu’avec notre propre entourage !
Il y a tellement de nourriture dans ce film d’ailleurs ! Votre personnage passe son temps à manger ! Quand j’ai rencontré la famille de Tony, j’ai appris à connaître le personnage. Ils en rajoutaient des tonnes (rires) ! Ils disaient que c’était le meilleur dans tout, qu’il pouvait traverser l’Hudson River en moins d’une demi-heure, qu’il pouvait gagner un concours de danse accompagné de deux danseuses à la fois, qu’il ne perdait jamais aux cartes…J’avais saisi qu’il était bon dans tout. Mais quand je leur ai demandé qu’elles étaient ses activités préférées, ce qu’il adorait faire par dessus tout, ils m’ont tous répondu: manger et fumer ou fumer et manger ou les deux à la fois souvent (rires) ! Green Book Drame biographique de Peter Farrelly. Avec Viggo Mortensen, Mahershala Ali, Linda Cardellini, Don Stark. États-Unis, 2018, 130 min.
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CINÉMA
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LIVE ET FESTIVALS
LE PRINCE DE PIGALLE
Parfois on est assis trop près de l’étiquette pour pouvoir la lire, parfois on est trop dans le présent pour pouvoir percevoir le passé du point de vue du futur. Pigalle, le groupe de François Hadji-Lazaro fait partie de ces légendes vivantes qui pourraient bien être élevés au rang des plus grands du patrimoine culturel populaire français (au sens de prolétaire - ici sans signification marxiste, mais quand même). Par VINCENT MAGNENAT
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LIVE ET FESTIVALS
Que ce soit Dans la salle du bar-tabac de la rue des Martyrs, Si on m’avait dit et on s’en tiendra là pour le name-dropping, il est fort probable qu’on aie tous entendu du Pigalle, sur le coin d’un zinc cabossé en stade terminal d’oxydation, qu’on l’aie voulu, ou moyennement. Pigalle d’abord, c’est un sculpteur de la noblesse française qui a donné son nom à la fameuse place du 9e arrondissement lutécien. Puis les professions de joies nocturnes ont pris le relais et ses facettes de briganderie ont pris le relai, laissant là un pseudonyme de scène lourd de sens mais tout trouvé. La scène de la chanson française de l’après-guerre, puis des années septante, a été frappée de plein fouet par l’hégémonie du folk-rock étasunien, puis du punk britannique comme tout le monde. Evidemment, le substrat culturo-musical franco-parisien était tout sauf prêt à se laisser conter fleurette et l’âme de Georges, d’Edith et de Serge n’étaient pas là pour faire de la figuration. Les Béruriers noirs ont eu leur mot à dire dans l’affaire également.
Aujourd’hui on compte plus ou moins huit albums, on ne peut pas parler d’une prolificité à tout épreuve, mais ça laisse des indices sur la qualité de ceux-là. On parlait de naturalisme et de réalisme ailleurs dans d’autres Arts classiques, ici c’est l’hyper-réalisme qui domine. C’est un zoom particulièrement intense, c’est accepter l’absurde comme une composante essentielle du monde, une honnêteté choquante encore aujourd’hui pour certains, hier on n’en parle pas. Une certaine idée de la thérapie sociale en somme, mais tout cela n’est qu’interprétation. En vrai, Pigalle c’est une claque de présent qu’on ramasse, dont on ressort avec des cordes de banjo coincées entre les gencives et un coquard “tout neuf” fait à l’aide d’un accordéon lancé à pleine vitesse dans le museau.
En 1985, un groupe de copains constitué de François Hadji-Lazaro et de trois autres (aujourd’hui tous trois retournés à une vie plus calme) se lance sur une veine rock-folk musette avec des accents punks. Avant, le François avait commencé dans le métro en plus d’être vaguement enseignant, un apprentissage de l’humilité, ça rend “catcheur au grand cœur”. D’ailleurs il mène en parallèle le pogo avec les Garçons Bouchers, générant une contribution au punk français non-négligeable, aussi avec Boucherie Productions. On ne mentionnera pas les gueules de bois (musicales ou non) avec Manu Chao, Didier Wampas, un gus des Rita Mitsuko et on en passe, c’était le contexte de la scène. Avec sa dégaine de physionomiste d’abattoir crâne rasé en bretelles skinhead originel, on ne s’en émeut pas.
On est dans le vrai, on y est ensemble, on partage. Pigalle & Guests 21 décembre // Portes 21h
Pigalle c’est de la troubardise pure et simple, c’est une expression d’identité prolétaire et ouvrière sans être identitaire. Être capable de placer ce patrimoine musical qui fait plutôt repoussant et suranné comme le mélodéon, l’orgue de barbarie, l’accordéon, la vielle à roue, la mandoline ou les rythmes de gigue par exemple, c’est fort. De plus, on sait aujourd’hui que les milieux traditionnellement communistes ont une tendance naturelle à lorgner de l’autre coté de l’échiquier surtout de nos jours. Or là, François on peut lui faire confiance pour dire et accuser sans faire dans la facilité.
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Kalvingrad, 4 pl. des Volontaires – 1204 Genève 18 CHF en préloc (petzi.ch) 22 CHF pour les autres kalvingrad.com pigallepigalle.fr
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AILLEURS
BRAFART
©Jan Van Kessel, Costermans
A Bruxelles, entre une console en bois et une Madonne à l’enfant, la Brussels Art Fair cultive son éclectisme. La foire d’art reprend ses quartiers du 26 janvier au 3 février 2019 dans les célèbres entrepôts Tours et Taxis pour une 64ème édition et prouve que la soixantaine rime aussi avec dynamisme. Ce rendez-vous phare de début d’année réunit un nombre de visiteurs croissant et témoigne de l’intérêt pour un événement voulu généraliste et dont la mission serait de renouveler le regard sur l’art. Beau projet ou véritable envie, dans tous les cas, la Brafa présente un fil rouge de la production artistique, de l’Antiquité à l’art tribal en passant par l’art contemporain, le tout, réparti entre 133 exposants dont seize nouveaux. Il est difficile de surprendre les visiteurs année après année, mais la venue de Gilbert & George comme invité d’honneur de ce cru 64 promet pour sûr un dialogue intéressant entre l’excentricité britannique confrontée au pays d’un Magritte surréaliste. Par QUENTIN ARNOUX
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AILLEURS
ART ET CHIFFRES
En constant renouvellement, la Brafa tente d’atténuer le lieu commun de la foire d’art comme événement de marchant pour marchands en attirant un public toujours plus large. Sous le couvert de cette diversité, on devine aisément que l’aspect foire prime sur l’aspect exposition que recherche un visiteur lambda, bien que d’importants efforts soient mis en place pour atténuer cela – au premier abord les prix sont rarement visibles. Initialement, l’art premier – passé colonial de la Belgique oblige – et l’archéologie sont les fers de lance de la Brussels art fair, mais au fil des ans, les exposants d’art contemporain se multiplient pour satisfaire ce gout du modernisme qui gagne toujours plus de terrain. Et c’est bien parce que la spécificité de la Brafa est de ne point en avoir que les stands se multiplient sans se ressembler. Mention faite toutefois à quelques thématiques qui se retrouvent çà et là.
©Gilbert&George
prendre un chemin plus glissant et emmène patiner dans son monde contemporain avec une œuvre optique de Carlos Cruz Diez. L’artiste vénézuélien exploite le rapport couleur-spectateur. Cette notion a priori vague s’intéresse en réalité à la couleur et aux illusions qu’elle produit et qui font ressortir la faillibilité de l’œil. Cet aspect plus cognitif de l’appréhension de la couleur engendre un rapport captivant entre vision et représentation que chacun est invité à tester.
ÉCLECTISME
La galerie Porfirius et sa Kunstkammer représentent habilement une sorte de salon dans le salon où une multitude d’objet d’époques et de fonctions variées prennent place. Apparu à la Renaissance, la tradition des cabinets de curiosités témoigne de la volonté d’appréhender scientifiquement le monde. Tous les objets sont répartis en quatre catégories : naturalia ; artificialia ; scientifica ; exotica. Cette profusion d’objets octroie la possibilité d’en trouver de toutes les tailles et à tous les prix. L’originalité est également le maître-mot de la galerie de Didier Claes. Cette année encore, elle apporte un focus intéressant sur l’art tribal africain qui pendant longtemps était trop bien souvent réduit au statut de curiosité et se résumait à quelques pièces ramenées par les colons au XIXème siècle pour renseigner sur la façon dont vivaient les peuples extra-européens.
GILBERT & GEORGE
Présenter Gilbert & George est le côté agréablement croustillant d’une foire qui réussit à ne pas s’empâter. Ce duo pince-sans-rire à l’allure sculpturale un peu chic et choc promet son lot de surprise et d’excentricité. Les cinq images qui seront présentées sont sélectionnées par Gilbert & George et sont issues de leurs séries récentes. Les London Pictures constituent un ensemble d’images créé à partir de 4000 posters de journaux volés par les artistes et qui est classé par thèmes. Il dresse un portrait lucide et acerbe de la société contemporaine britannique dans tout ce qu’elle a d’éphémère voire de violent. La série des Beard Pictures propose quant à elle le récit lancinant d’une épopée moderne où règnent la folie, la destruction et la paranoïa. Les couleurs vives et les paysages absurdes agressent le regard et dépeignent un monde sans raison, mais dont la barbe est le dénominateur commun.
La dimension de curiosité est aussi déroulée avec le tableau des Oiseaux exotiques de Jan Van Kessel par la galerie séculaire Costermans. En effet, l’étude d’oiseaux fait typiquement partie du genre d’ensemble que l’on retrouvait dans les cabinets de marqueterie à Anvers au XVIIème siècle. Actuellement peu raccrocheur, le goût pour ces représentations anormalement colorées se diffuse pourtant rapidement à l’époque et mène au démantèlement des ensembles et à leur vente individuelle. Peut-être que cela explique en partie l’incompréhension face à une représentation d’oiseaux au final assez banale, sans aucun point de repère pour le spectateur contemporain si ce n’est la finesse des couleurs et du travail.
Brussels Art Fair Du 26 janvier au 3 février 2019 Tours & Taxis Avenue du Port 88 1000 Bruxelles http://www.brafa.art +32 2 513 48 31
La galerie Valérie Bach de la patinoire Royale fait
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DAN DÅ DAN DOG THÉÂTRE RASMUS LINDBERG PASCALE DANIEL-LACOMBE THÉÂTRE DU RIVAGE DÈS 14 ANS DU 30 NOVEMBRE AU 2 DÉCEMBRE
MAELSTRÖM THÉÂTRE FABRICE MELQUIOT PASCALE DANIEL-LACOMBE THÉÂTRE DU RIVAGE DÈS 14 ANS DU 29 NOVEMBRE AU 2 DÉCEMBRE
W.A.M. WE ARE MONCHICHI
LA BRIOCHE DES MIOCHES
DANSE / THÉÂTRE HONJI WANG / SÉBASTIEN RAMIREZ CIE WANG RAMIREZ
MUSIQUE / THÉÂTRE ELVETT
DÈS 7 ANS DU 14 AU 16 DÉCEMBRE
DÈS 4 ANS DU 13 JANVIER AU 17 FÉVRIER
SINUS & DISTO
Théâtre Am Stram Gram Route de Frontenex 56, 1207 Genève / 022 735 79 24 / www.amstramgram.ch
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BELGA
C’est l’histoire de deux jeunes chasseurs de têtes belges employés dans la Cité de Calvin depuis quelques années qui, au détour d’une soirée plus chaleureuse que les autres ont constaté avec dépit qu’en matière de technologie culinaire belge, Genève était à la traîne et ce de manière critique. C’est vrai qu’on rigole, mais qui sait où trouver de la sauce samouraï ou une Vedette à Genève ?
mitraillette, Bicky Burger et autre croquettes d’un niveau difficilement résistible. Inutile de vous dire que niveau bières, tout va très bien aussi et nous ne ferons pas l’affront à ce corps de métier d’encore tenter d’épiloguer sur le sujet trop longtemps, on mentionnera simplement la présence de Duvel en fût, ce qui devrait convaincre les derniers puristes hésitants.
Forts de cette étude de marché à la sauce belge, les deux compères Julien et Nicolas ont donc lancé leur concept, leurs économies et des citations assassines de Benoît Poelvoorde dans “C’est arrivé près de chez vous” dans l’aventure et on fondé Belga à la rue Dancet. Les briques rouges (qui sont de leur cru d’ailleurs), la vitrine faussement glauque mais très authentique, le portrait très seyant du couple royal belge et on vous laisse la primauté des équipements cuisiniers qui trahissent une orientation assez claire vers l’expertise fritesque.
Et bien entendu les sauces, andalouses et samouraï pour les plus toughs, américaine, brasil, cocktail, joppie, ketchup-curry, mayonnaise, riche ou tartare. En plus, ces technologues culinaires sont ouverts jusqu’à minuit du lundi au samedi. Frites Belga Lu-Sa, de 11h30 à 00h 5 rue Dancet 1205 Genève
On y mange donc de frites “double cuisson à la graisse de bœuf” qui forcément assoient le respect. Passons aux fricadelles, qui arrachent une larmette de contentement à votre serviteur lors de la rédaction, qui sont donc on le sait des saucisses panées. On ne vous parle que brièvement des autres déclinaisons de viandelles, sandwich Déc.18 - jan.19
022 808 02 27 fritesbelga.com
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HOTSPOTS
LE RAVY
Pour beaucoup, sortir représente un investissement pour lequel il faut souvent opérer une pesée d’intérêts assez lourde. Sortir c’est pouvoir s’offrir la liberté de ne pas calculer son coût d’opportunité de payer un café, un repas, une entrée, etc. Et à première vue, surtout si on dispose soi-même de cet argent disponible, on ne remarque peu voire pas qu’une sortie coûte cher. Normal, un peu comme le citadin qui ne réalise pas l’importance de déplacements en voiture une fois perdu dans la lande.
Un restaurant qui non seulement pratique des prix très corrects mais emploie aussi des jeunes en rupture. C’est là une initiative quelque peu différente des autres en ce qu’elle se positionne directement dans “l’économie réelle”, c’est-à-dire ouverte à tous. Du point de vue des campagnes sur l’alimentation, Le Ravy propose une vraie alternative aux burgers en conserve et autres nuggets liquides. Quatre plats du jour avec des légumes cultivés dans les serres de Caritas (Inserre) qui elles aussi, on s’en doutent, œuvrent à l’intégration. À l’instar de l’antenne de Plainpalais qui le fait le jeudi soir, les ateliers d’élaboration de plats sains à petits prix sont proposés les mercredis soirs.
On pourrait être amené à penser que c’est un luxe réservé à ceux qui le méritent, mais c’est là un autre débat. Sortir, qu’on en ait les moyens ou non, c’est une petite rupture volontaire de routine qui par définition est rafraîchissante. Or, puisque nos démocraties-providences imposent la solidarité, ce qui allège l’existence la rend meilleure marché pour la collectivité. C’est le débat sur les pauvres : faut-il aider les personnes en difficulté (financière ou autre d’ailleurs) ou les laisser se débrouiller ? Vaste débat que nous n’avons que l’intention d’évoquer furtivement ici.
Café-Restaurant Le Ravy 58 ch. de la Mère Voie 1228 Plan-les-Ouates 022 322 05 55 caritas-geneve.ch
Ainsi sortir à des frais très contrôlés représente une vraie bouffée d’oxygène pour ceux qui disposent de trop peu. Caritas vient donc d’ouvrir le Ravy après avoir concouru auprès de la commune de Plan-les-Ouates. Go Out! magazine
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JAZZ À LA GRANGE DU 14 AU 16 DÉCEMBRE 2018 Dans le cadre de la troisième édition du festival d’hiver Jazz à la Grange, l’Hôtel Ermitage**** vous propose un week-end au cours duquel la musique règne en maître.
Vivez une expérience musicale exceptionnelle à la Grange au Lac, célèbre salle de concert créée pour Mstislav Rostropovitch et située à deux pas de l’hôtel. Programme détaillé sur : www.lagrangeaulac.com
W W W. H O T E L - E R M I TA G E - E V I A N . C O M ÉVIAN - LAC LÉMAN - FRANCE - À 45 KM DE GENÈVE UN HÔTEL
Renseignements et réservations : +33 (0)4 50 26 95 80
HOTSPOTS
SENTEURS D’AILLEURS
TOUT KURZ
Le mois dernier, c’est à Globus qu’on a découvert deux nouvelles enseignes à l’ADN originale. La première, BYREDO, explose les codes de la parfumerie. Fondée en 2006 par Ben Gorham, ex-basketteur reconverti, la marque suédoise se dévoile comme un projet créatif autour des odeurs et de la mémoire. On a craqué pour son minimalisme esthétique et holistique ultra pointu, une enseigne plus à classer au rayon lifestyle que parfumerie. En sus de ses collabs inattendues, les produits de soin et la ligne de maroquinerie, on recommande les intemporels parfums Bal d’Afrique (vétiver musqué), Gyspsy Water (ambré encensé), Blanche (floral épuré) aux écrins ultra design. La seconde découverte olfactive se nomme Floraïku et nous transporte au pays du Soleil levant ! Inspirée de la tradition nippone, elle nous offre des senteurs naturelles alliées à la prose japonaise, le haïku. L’adage « tout parfum est un poème » décrit à la perfection la marque. La collection compte 13 parfums ayant chacun son haïku gravé au dos. Sur le stand, Floraïku on s’immerge de l’univers nippon grâce à une scénographie, à l’image d’un ryokan, où l’on peut participer à une cérémonie du thé version express. Une expérience encensante au sein d’un véritable temple du luxe innovant.
En novembre dernier, la célèbre boutique KURZ sise sur le rue de la confédération a fait peau neuve en dévoilant une scénographie à l’atmosphère feutrée et intime signée par le cabinet d’architecture Fischbach & Aberegg! Les diverses formes géométriques des incrustations de marbre, les lustres en laiton d'origine et les éléments de design classiques confèrent au lieu l'ambiance d'un boutique-hôtel ! KURZ BADER se distingue surtout par son savoir-faire joaillier, la proximité et le luxe accessible. Une fois le pied foulé, le lieu chaleureux convie les adeptes de bijoux et joaillerie à s’attarder sur les diverses collections dans un havre de tranquillité et de professionnalisme. Autre nouveauté, la boutique KURZ de Genève, connue depuis longtemps sous le nom de KURZ BADER, s’appelle désormais KURZ Bijoux & Montres. KURZ Bijoux & Montres Rue de la Confédération 11, 1204 Genève http://www.kurzschmuckuhren.ch
BYREDO byredo.eu Floraïku floraiku.com Globus Rue du Rhône 48, 1204 Genève Tél. 058 578 50 50 Go Out! magazine
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VINS
CHAMPAGNE OU BULLES GENEVOISES ? La
chronique œnologique de
PIERRE-EMMANUEL FEHR
Et PAF, ça sent l'article patriote! Saviez-vous que les premières techniques de mousseux en Suisse ont été utilisées depuis le XVIIIème siècle ? Même si les Champenois ont produit le premier "péteux" dans un territoire déterminé au début de ce même siècle, nous n'étions pas loin derrière. Hormis ces considérations historiques, pourquoi à l'approche des fêtes achetons-nous du Champagne plutôt qu'un mousseux suisse ou genevois ? "Ben c'est un peu ringard d'apporter du mousseux pour le fêtes "... Et oui, car au niveau de la qualité, force est de reconnaître que ce ne sont pas les petits et qualitatifs vignerons étrangers qui sont représentés dans les supermarchés... et boire un grand nom de Champagne produit en quantités industrielles et au goût standardisé d'année en année, c'est un peu la même surprise sensorielle qu'à l'ouverture d'une Heineken. Mais où donc chercher les bulles manipulées avec amour, de la préparation spécifique à la vigne, à l'élevage le plus qualitatif par la méthode traditionnelle avec prise de mousse en bouteille ? Si vous avez des attentes pointues et que vous voulez retrouver le profil crayeux de la Champagne, demandez à votre caviste du coin de vous dégoter des bulles de terroir, telles au hasard celles du mythique Jacquesson ou celles vieillies patiemment par des plus petites maisons comme Didié Doué, Benoit Marguet ou Marie-Noëlle Ledru. Mais dans toute autre hypothèse, tentez les bulles indigènes, elles seront moins secouées par le voyage ! Et puis rappelons tout de même que lors de nombreuses dégustations à l'aveugle mélangeant effervescents suisses et champenois, les experts présents n'ont pas distingué leurs provenances... Go Out! magazine
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VINS
MÉTHODE TR ADITIONNELLE
"90% de la qualité de la bulle se fait le jour de la vendange". Et oui ! Avant d'obtenir de la mousse par refermentation en bouteille, il y a du vin. L'essentiel d'un grand vin effervescent se joue dans la maturité optimale de la vendange, puis le pressurage, qui vont influencer très largement la qualité de la crème et de la bulle. Les raisins sont vendangés en général une à deux semaines avant les vins tranquilles, en faisant très attention à ne pas écraser les raisins pour ne prendre que le jus de la pulpe, toujours vinifiés en vendanges entières, de manière à toucher le moins possible à la pellicule et obtenir le moins d'acide gras, anti-mousseux par excellence.
PARTICUL ARITÉS DES EFFERVESCENT S SUISSES
Une des forces du vignoble suisse, c'est la multiplicité des cépages cultivés. Même constat chez les mousseux suisses, élaborés traditionnellement avec une base de Chardonnay et Pinot Noir, mais parfois avec du Kerner, Amigne, Pinot Blanc ou Gris, Raüschling, Gamay, Merlot, Chasselas, Garanoir, Doral, Savagnin, Riesling-Sylvaner, Petite Arvine, Humagne Blanc, Humagne Rouge, Syrah, Gewürztraminer, Muscat… qui offrent un éventail assez stupéfiant de variations au niveau de la structure, fraîcheur ou aromatique. Bien sûr, le résultat s'éloignera de celui des Champenois à base de cépages classiques, mais à quoi bon toujours vouloir ressembler et comparer. Car force est de constater que nos terroirs conviennent particulièrement bien à l'élaboration d'effervescents!
Xavier Chevallay ne conçoit pas la fabrication de ses mousseux autrement qu'avec la méthode traditionnelle (une fermentation qui se fait dans chaque bouteille), principalement en opposition avec la méthode de la "cuve close" (fermentation qui se fait dans une cuve de 10'000 litres). Une nette différence qualitative, avec un temps d'élevage minimum de neuf mois, ce qui permet un échange entre le jus et les lies plus important, qui influera sur la complexité et le volume en bouche. Lors de cette deuxième fermentation en bouteille qui va durer de quatre à huit semaines, le sucre se transforme en alcool avec un dégagement de gaz carbonique, ce qui va permettre la prise de mousse. Vient la phase du remuage, pour lentement concentrer les lies vers le bas, puis celle du dégorgement pour les éliminer, en les glaçant à la machine ou de manière spectaculaire pour les puristes, "à la volée". Xavier Chevallay n'a pas perdu le coup de main, il laisse remonter la bulle, et BOUM, fait péter le bouchon pour expulser les lies manuellement en limitant avec agilité toute perte. Il rajoute ensuite la liqueur d'expédition, sucre qui déterminera l'équilibre acidité/sucre et les catégories, extra-brut, brut, etc.
X AVIER CHEVALL AY, L A BULLE AU VENTRE
Relativement peu de vignerons, une fois la vendange et le vin de base terminé, effectuent eux-mêmes la prise de mousse, le remuage et le tirage final. Le processus étant très technique et requérant de gros investissements, une grande partie des vignerons sous-traite à un expert de la bulle, dont l'un des plus réputés en Suisse est Xavier Chevallay. Nous nous rendons donc à Cartigny chez l'œnologue, ancien professeur à Changins, mais surtout grand passionné de toutes bulles! Il nous reçoit dans son immense hangar, historiquement une grange à pommes de terre depuis 1957, où sont stockés quelques centaines de milliers des meilleures bulles de Suisse... avis aux voleurs désireux d'organiser une rafle "spéciale fêtes": elles ne sont pas étiquetées et vous serez reçus par une salve de bouchons dégorgés "à la volée". Il abrite aussi un laboratoire œnologique, seule structure de ce type à Genève, qui lui permet de suivre et conseiller différents vignerons tout au long de leur vinification. En Suisse, en plus de Mauler et Daniel Marendaz, il est un des trois grands faiseurs de méthode traditionnelle de bulles, avec près de 100'000 bouteilles par année.
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DÉGUST-BULLONS
Pour Xavier Chevallay, une belle bulle doit chatouiller, presque au point de nous faire rigoler, en glissant contre la langue, de manière perlée... Et plus elle est grosse, plus elle agresse. Coca-Cola, c'est l'exemple parfait d'une piètre bulle d'acide carbonique, si agressive pour la langue, qui si elle n'était enrobée par tellement de sucre, serait imbuvable.
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VINS
La Cave de Genève, Baccarat brut, La Grande cuvée, 2015 Assemblage de Chardonnay et Pinot Gris jouant sur le fruit autant que la structure. Une cuvée qui a reposé deux ans sur lattes, avec un nez de sous-bois. La vinosité en bouche équilibre l'amertume un peu terreuse. La bulle ne gâche rien au plaisir, avec une jolie attaque, qui mollit un rien en milieu de bouche. Une belle épaisseur pour cette Grande cuvée de Baccarat !
Domaine de la Printanière, Barjak, 2016 Coup de cœur pour cet assemblage Pinot noir/Chardonnay de Céline Dugerdil! Pour ceux qui cherchent une expression classique des cépages traditionnels, ils seront servis. Le Pinot Noir apporte un côté torréfié et des notes évolutives, le Chardonnay, des notes d'agrumes. Il y a là une structure et de l'amplitude. La recherche est moins sur la fraîcheur aromatique, que sur l'intensité et la vinosité. Quelle longueur de bouche ! La bulle est fine et continue...
Domaine du Clos des Pins, Blanc de Blanc Extra-Brut, 2016 Quelle aromatique pour ce mousseux, vinifié et élaboré à Dardagny par Marc Ramu! Le Muscat ne passe pas inaperçu malgré le Pinot Blanc, ça envoie du cassis et muguet à volonté. C'est le côté flatteur et frais qui est recherché sur ce vin, élevé douze mois sur lattes. Il y a une parfaite cohérence nez-bouche, une explosivité, un très léger sucre qui vivifie les arômes en douceur, tout en restant brut.
Domaine de la Planta, Azimute Extra-Brut, 2012 Un pur Chardonnay de 2012 (!), élevé une année en barrique, puis trois ans en bouteille. Si vous aimez les vins très structurés avec élevage en barrique, voilà un must! Point de fraîcheur, mais du lacté-beurré, une structure folle, une bulle de qualité. Un extra-terrestre dans la catégorie des mousseux genevois, du corpulent pour ce domaine, un des fleurons de la mousse genevoise. Si vous cherchez un cru plus classique, leur Bartholie est une valeur sûre et est passé devant beaucoup de grands noms de la Champagne dans un concours à l'aveugle à Vérone...
Sophie Dugerdil, Flûtes enchantées, 2016 Voilà un zéro sucre, à base de Chardonnay et Pinot Gris, cultivés sur le lieu-dit les Pins, 1er Cru à Dardagny. Un magnifique défi, tant on sait qu'il est difficile d'obtenir un brut sans sucre et présentant malgré tout de la rondeur. Une belle réussite, avec son nez de mie de pain, une bouche beurrée et acide, à la texture fine sur l'ensemble du trajet papilleux, la bulle fine et onctueuse, la finale à l'amertume pamplemousse.
Domaine le Grand-Clos, Brut Rosé, 2016 100% Pinot Noir de Jean-Michel Novelle, voilà du bel ouvrage, quand on sait le doigté nécessaire à la réalisation d'un beau rosé à la fine bulle... presque un Brut 0 avec ses quelques grammes de sucre seulement, pour ce nez de "fraise pâtissière", avec un volume et une gourmandise en rien écœurante, car compensée par une parfaite acidité. Grande classe. Avec le festival de cépages que l'effervescent suisse propose, pas de quoi s'ennuyer. Il ne manque pas grandchose aux bulles suisses, si ce n'est de se trouver un nom plus alléchant que cet invendable "mousseux", un public plus réceptif aux efforts de produire des bulles d'exception hors Champagne, et des vignerons ambitieux souhaitant rechercher des élevages longs, pour encore plus de vinosité, de complexité et d'intégration des bulles au vin. Mais le terroir et le savoir sont là! Après nos vaches à cornes, n'oublions pas nos vins à bulles !
Domaine de La Mermière, Brut d'Altesse Un domaine à suivre, dont nous saluons les efforts à la vigne et le respect de la terre. L'Altesse, cépage savoyard (appelé aussi Roussette), est rarement cultivé en vin tranquille, encore moins en mousseux. Le cépage est délicat à cultiver et s'il est dompté, présente une acidité d'une élégance folle. L'utiliser pour l'effervescent est particulièrement intéressant, puisque malgré une certaine rusticité au nez, il attaque la langue avec une parfaite vivacité. Il y a là du citron, du mordant, avec une finale d'herbe verte fraîchement coupée. Une lame tranchante !
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La haute joaillerie olfactive Storie Veneziane, une série pensée comme une collection de haute joaillerie olfactive: des essences pures, ciselées comme des joyaux, des flacons précieux, une tenue longue durée. Une série de cinq contes olfactifs qui révèlent une Venise tour à tour séductrice, énigmatique, légendaire et sans cesse réinventée.
Rue de la Poste 1936 Verbier
Tel: +41 27 771 34 05 www.valmontcosmetics.com
COUP DE FOOD
CUISINE SUR ORBITE Par MINA SIDI ALI
Cette automne, on a mis la patte sur LA pépite culinaire : le Cinquième Jour ! Le chef Walter El Nagar aka Mad Chef y distribue des claques émotionnelles de haute volée avec son nouveau concept inédit à Genève. Les 4 premiers jours sont ouverts aux adeptes d’une cuisine sur orbite, précise dans la saveur et cinglante à chaque bouchée, le cinquième lui est dédié aux plus démunis à qui Walter El Nagar, mélange d'extra et de terrestre, véritable objet gastronomique non identifié, offre un repas servi sur un plateau de générosité et de dextérité. Close-up sur ce chef aussi doué que barré et sa table façon quatrième dimension où rien est à comprendre, rien à expliquer, juste à déguster.
à son nouveau projet culinaire, le Cinquième Jour un restaurant avec une approche humaniste, un concept tout à fait créatif et inédit à Genève. Chaque semaine, Walter El Nagar ouvre son lieu du mardi au vendredi à tous les publics où il y déploie deux menus locavores, créatifs, bio et saisonniers: vegan/ végétarien et omnivore. Il met son énergie et son talent au service du terroir à vitaliser en privilégiant des produits dénichés à moins de 100 km à la ronde. Puis le samedi, le cinquième jour qui donne son nom au concept que se dévoile le coeur du projet: le chef offre le repas à des personnes plus démunis identifiées par des associations partenaires au restaurant, telle que des ONG locales, la Croix-Rouge et Carrefour. A sa table, réservée pour 12 convives maximum, un comptoir en U évoquant un omakase japonais ouvert sur la cuisine, on rêve les yeux ouverts et se délecte sur orbite. Des saveurs inédites, des textures comme jamais. Ici, l'huître se consomme façon tartare saisi d’une pincée d’orange et carapacé d’une feuille de chou. Le cénovis se hisse poudré sur le beurre qu’on tartine sur des tranches de pain toasts à dévorer pendant le repas ou en plat. Walter El Nagar nous file le grand frisson des sillons et on en redemande. Toque basse !
Portrait de Walter el Nagar
Le chef Walter El Nagar s’apparente au Petit Prince de St-Exupéry. Prêt à décrocher les lunes, il planifie des comètes. Après le Fiskebar (Ritz-Carlton hôtel de la Paix) dont il inaugure l’ouverture, le Susuru, bar à ramen japonais dont il crée la carte, il nous en met plein les yeux cet été avec un restaurant éphémère pop-up nommé Polp où chaque mois il proposait un seul et unique plat autour du poulpe. Depuis sa fermeture, il se consacre Go Out! magazine
Le Cinquième jour Mardi au vendredi : 12h – 14h30 (midi 30CHF) 18h30 – 23h (soir 100CHF) Rue des Eaux Vives 25, 1207 Genève http://lecinquiemejour.com/fr/
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TRIP
ISTANBUL, LA TRANSCONTINENTALE Par MINA SIDI ALI
Ville-musée, musulmane, et laïque, orientale et occidentale, noceuse et spirituelle, Istanbul chamboule. En pulvérisant tous les clichés, elle distille sa pleine vérité là où certaine destinations ne parviennent plus à surprendre. Avec ses quinze millions d’habitants dont l’âge moyen est de 25 ans, ce joyau eurasien se dévoile furieusement jeune, au trafic électrisant, passionnante d’histoire et stupéfiante de modernité. Elle participe à cette mondialisation artistique qui réveille les belles endormies européennes. Son architecture, sa nourriture, ses désirs de design, ses coutumes et faciès traduisent une mosaïque culturelle débordante. Mini virée avec notre compagnie aérienne préférée - Turkish Airlines - au bord du Bosphore dans l’antre de ce laboratoire d’identité moderne. Extraits.
46° 12' 13.723'' N 6° 8' 23.852'' E
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IST
Distance depuis GVA : 959,95 km Durée de voyage : 2h44
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TRIP
Sous ses minarets brisant la ligne de l’horizon, l’atypique Istanbul déroule une complexité que l’on a envie d’explorer. Trop souvent réduite à Midnight Express, au Crime de l’Orient-Express ou à sa politique polémique, elle ne peut se résumer aisément. Doté d’un C.V. inégalé dans le monde, celle que les chinois surnommaient « la ville des villes » compterait entre 25 et 30 peuples différents. Ni les attentats, ni les graves crises politiques ne semblent freiner l’élan de cette ville hors-du-commun. Istanbul, ce n'est pas encore l'Europe, arguent les cyniques, quand elle semble s'en approcher sérieusement. D’ailleurs, une majorité de Stambouliotes souhaite toujours intégrer l’Union Européenne. Il est vrai que le pays reste une chance d’ouvrir l’ouest à la civilisation de l’est. L’Europe en a besoin dans ses frontières pour mieux appréhender l’Orient. Et puis la Turquie est un pays jeune et plein d’énergie, très utile pour le continent vieillissant. A en croire le baromètre qui semble être le plus fiable, à savoir la capacité qu'a une ville à créer, Istanbul demeure « forever young ». Trop métissé pour l’intégrisme, cette « humanité énorme » évoquée par Flaubert s’affiche comme la capitale culturelle et artistique du pays, face à l’austère Ankara. Le succès de créateurs, comme Hussein Chalayan, Dice Kayek, ou Rifat Ozbek, ne peuvent que confirmer cette évidence : Istanbul et sa patrie fourmille de talents arty ! Qu'est ce qui permet le mieux de tâter le pouls d'une cité si ce n'est la découvertes de ses lieux culturels, de shopping et de sortie ? Eux seuls, ou presque, peuvent renseigner sur le bon état des fonctions vitales d'une métropole. Close-up sur notre sélection.
Mixer
Mixer L’objectif de ce lieu dédié à l’art, les expos et le design est de rendre la culture accessible à tous. Son espace créatif se dévoile pluridisciplinaire. Deux zones constituent cet espace de 500m2 : la zone principale est une galerie d’expos temporaires, où de jeunes artistes y présentent leurs travaux. La seconde partie est investi par The Project Artlab déploie encore de fougue à la création. Le public est convié à venir interagir avec les artistes au travail ! On y trouve également une mini boutique d’art qui propose des objets, reproductions et autres trouvailles originales aux prix très raisonnables ! Le site web de Mixer se dévoile également comme une plateforme d’artistes partageant leurs œuvres et les commercialisant. Kemankeş Karamustafa Paşa Mahallesi, Mumhane Cd. 46-56, 34425 Beyoğlu/Istanbul
Torna Boutique d’art rebelle, Torna est une librairie sans égale et également un espace d’exposition simple mais bien loin de l’ennuyeux cube blanc typique des galeries ! On y trouve également une maison d’édition aux publications curieuses ! C’est l’un des rares lieux à Istanbul soutenant et publiant des livres d’artistes.
NOURRIR SON ESPRIT
Depo Istanbul Ruche culturelle internationale nichée dans un bâtiment historique sur quatre étages anciennement entrepôt à tabac qui se dévoile comme le lieu culturel par excellence ! Débats, ateliers et conférences diverses aspirent à rassembler les communautés artistiques du pays. L’une des radios indépendantes les plus célèbres de la ville Acik Radyo/Open Radio a rejoint la communauté et émet depuis Depo depuis 2012. Un véritable rendez-vous artistique à ne pas manquer.
Moda Cad. Kefeli Pasajı (Alt Kat), Ressam Şeref Akdik Sokağı, 34710 Kadıköy/Istanbul www.tornaistanbul.com
Luleci Hendek Caddesi 12 Tophane, Istanbul www.depoistanbul.net
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TRIP
SORTIR S'ENIVRER
OÙ FL A MBER SES LIVRES TURQUES
Sur les rives de la mer noire, la pop turque endiablée rythme chaque soir le ballet incessant des chalutiers géants du Bosphore jusqu’au petit matin. Et la nuit Stambouliote vous emporte….
Karaköy Junk Marché aux puces et boutique vintage à la fois, on y dégote des pièces du monde entier sur deux étages ! Chaque objet est doté d’une histoire que le proprio atteint de collectionnite se fera un plaisir de vous narrer avec fougue. A noter, que Karaköy Junk organise régulièrement des ventes vintages et des workshops pour retaper ses vieux meubles !
Beat Voilà une adresse incontournable pour des nuits blanches sur fond sonore ultra pointue ! Club underground sur deux étages, on y écoute sur le rez inférieur un mix de hip hop, R&B et musique du monde. Sur le dancefloor de la terrasse, l’electro y est à l’honneur. Fait assez rare à Istanbul pour être souligner, le lieu est ouvert 7/7 !
Ömer Avni Mh., İnebolu Sk. No:13, 34083 Fatih/Istanbul http://houseofjunk.com
Yeşilçam sokak no:9/A, 34435 beyoğlu/Istanbul http://beatistanbul.com
Babylon Bomonti Le slogan de Babylon Istanbul est « tout commence ici » ! Cette salle de concerts légendaires se révèle à la hauteur de ses promesses : sa conception architecturale et acoustique, son système sonore de pointe et son ambiance unique en font tout simplement la plus grande salle de concerts en Turquie. Depuis son ouverture il y a 15 ans, elle a accueillie des artistes de renom et des musiciens undeground locaux et internationaux! Le lieu compte également un studio Babylon et une boutique autour de la musique. Avis aux amateurs de live!
Kontra Plak Shop de musique, c’est le meilleur endroit pour faire des trouvailles vinyles ! Les ultra cool proprios sont de véritables puits de science en musique et vous guident volontiers dans leur antre musicale du quartier de Beyoglu ! On vous recommande vivement de leur faire confiance, ils passent de délicieuses raretés dans la boutique !
Merkez Mahallesi, Silahşör Caddesi & Birahane Sokak Tarihi Bomonti Bira Fabrikası No:1, 34384 Şişli/Istanbul http://babylon.com.tr/en/
Tomtom Mah., Yeni Çarşı Cad., Galatasaray Lisesi Yanı 60/A, 34433 Beyoğlu/Istanbul
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TRIP
FiLBooks Lieu cosy sur deux étages où le turquoise domine et complètement dédié à la photo, FiLBooks est l’endroit idoine pour tous les adeptes de la photo. L’une des deux propriétaires, Cemre Yeşil, est également photographe et collectionne les livres de photographie depuis son adolescence. Cette librairie-café organise des rencontres avec des artistes, des ateliers, des événements et sert de délicieux cafés, gâteaux et sandwiches !
Bey Karaköy Bey Karaköy est l’une des boutiques incontournables d’Istanbul ! Elle combine une mode masculine scandinave et européenne avec des créateurs locaux talentueux. De nouvelles pièces soigneusement choisies arrivent chaque semaine à Bey Karaköy. Kemankeş Karamustafa Paşa Mahallesi, Mumhane Cd. 54/A, 34425 Beyoğlu/Istanbul www.beykarakoy.com
Kemankeş Karamustafa Paşa Mah, Ali Paşa Değirmeni Sok. No:1/1 Beyoğlu, Istanbul www.facebook.com/filbooks
Plus de hotspots à découvrir en ligne : www.gooutmag.ch
Wohha Notre coup de coeur céramique ! On y déniche les créations artistiques et quelques pièces mode et accessoires de la très talentueuse Asli Sarman !
Vol quotidien vers Istanbul avec Turkish Airlines www.turkishairlines.com
Arnavutköy Mahallesi, Abdülhak Molla Sk. No:9 D:11a, 34345 Beşiktaş/Istanbul https://wohha.com/
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Surplombant le lac, le Fiskebar vous emmène en terres du nord. Le Fiskebar introduit un concept novateur de cuisine nordique, premier en son genre à Genève. L’expérience culinaire, pleine de saveurs audacieuses, met l’accent sur les poissons et fruits de mer de haute qualité ainsi que les produits biologiques et saisonniers.
Découvrez le nouveau menu, haut en goûts et en émotions, créé et exécuté par le Chef Benjamin Breton. Le Fiskebar est ouvert du Mardi au Vendredi: de 12h à 14h et de 19h à 22h, Le Samedi, de 19h à 22h. Menu affaires à 45 CHF.-
The Ritz-Carlton Hotel de la Paix, Geneva Quai du Mont-Blanc, 11 – 1201 Genève T : 022 909 60 71 – Email : geneva.fiskebar@ritzcarlton.com www.geneva-fiskebar.com
BIEN-ÊTRE
LIFTING NATUREL Par MINA SIDI ALI
Mine minée, joli hâle d’été qui s’est fait la malle, manque de fermeté et nécessité de lutter contre les signes du temps ? Aux grands maux les grands moyens, cette fin d’année, on a découvert au Melrose, LE massage visage à tester: le Kobido®! Art traditionnel japonais, reposant sur la même grande rigueur que l’origami ou la cérémonie du thé, ce soin ancestral inspiré du shiatsu va vous surprendre en vous donnant un coup de jeune spectaculaire. Au lieu de remplir les rides, pourquoi ne pas plutôt les déloger? Une alternative naturelle aux injections pour retrouver un visage frais et repulpé que le Melrose a décidé d’associer à sa prodigieuse gamme de produits de beauté Codage. Close-up sur un soin reliftant qui raffermit autant qu’il apaise. A traîner sa dégaine des jours hivernaux à dénicher de quoi rebooster cette dernière, on est tombé sur un soin dont on avait vaguement eu écho : le Kobido® ! C’est au Melrose, espace de bien-être holistique géré avec dextérité et créativité par Mélissa Schlemmer, qu’on a découvert ce soin lifting naturel japonais. Et comme tout secret de beauté, il reste bien caché et ne se conseille qu'entre initiés. Il est ainsi pratiqué seulement par une élite d’une cinquantaine de thérapeutes dans le monde. Signifiant « ancienne voie de beauté », ce soin ancestral datant du XVème siècle était déjà utilisé par les impératrices japonaises pour soigner leur épiderme. Et, comme souvent avec les rituels venus de l’est, ce dernier va bien plus loin qu'un simple soin esthétique de la peau, lui conférant une réelle valeur ajoutée face à d’autres massages plus classiques. S'il comprend bien sûr des gestes de beauté pure, le Kobido fait aussi intervenir des techniques relaxantes ainsi que de la dermapuncture: des pressions sur les points énergétiques du visage, à la façon d’une acupuncture sans aiguilles.
elles, plusieurs variantes sont proposées en fonction de la partie du visage sur laquelle elles sont appliquées. Elles sont réalisées avec une crème, et non une huile pour garder le contact étroit avec les tissus. Ici, c’est la gamme Codage qui s’associe à merveille à ce soin hors du commun. EFFET S IM MÉDIAT S
Avec des manœuvres manuelles sur le contour des yeux, de la bouche, l’ovale du visage ou le décolleté, la peau est pétrie, pincée, massée en torsade ce qui favorise la production de collagène, relance la micro-ciculation sanguine, élimine les toxines et lisse les rides d’expression. On se relève de la table de massage avec la sensation d’un épiderme très ferme. Le résultat est bluffant et visible dès la première séance! La peau, comme neuve, retrouve son bombé et son éclat. Un effet frais coup de fouet qui va vous permettre d’affronter l’hiver en beauté. Où ? Recommandé en cure de 5 ou 10 soins pour plus de résultats.
LE KOBIDO ®, KÉSAKO?
Le Melrose,
Inspiré du shiatsu, ce massage travaille sur l’équilibre du « chi », l’énergie vitale. Il agit sur les méridiens-canaux du corps humain en médecine chinoise traditionnelle du visage pour réactiver l’énergie et tonifier les muscles peauciers. Il stimule également l’ensemble de la circulation énergétique, ceux du gros intestin et de la vessie pour booster l'élimination et agir sur la luminosité du teint, et sur ceux de l'estomac et de la rate pour permettre à la peau de mieux absorber les vitamines et minéraux. Il stimule ainsi la microcirculation cutanée et le flux lymphatique, pour un meilleur apport nutritif aux cellules et drainage des déchets métaboliques. Extrêmement complexe, il est basé sur plus d’un millier de techniques, qui sont divisées en 48 catégories. Dans chacune d’entre
Ruelle du Couchant 11, 1207 Genève
Go Out! magazine
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Coffret Mille et une Nuits 99,90 CHF
Coffret Mille et une Nuits Magic 199,90 CHF
( 1, 2 ou 3 nuits avec petit-déjeuner, accès au spa ou souper : 3’000 séjours dans des châteaux et hôtels 4* en Suisse ou en Europe )
( 1 nuit avec petit-déjeuner, accès au spa ou souper : 2'500 séjours dans des hôtels 4* et 3*, maisons d’hôtes et belles demeures en Suisse ou en Europe )
Coffret Mille et une Nuits Deluxe 349,90 CHF
( 1 ou 2 nuits avec petit-déjeuner, accès au spa ou souper : 430 séjours dans des châteaux, hôtels 5* et 4*, maisons de maîtres et établissements prestigieux en Suisse ou en Europe )
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HÔTEL
LOVER RETREAT Par MINA SIDI ALI
On a trouvé le lieu idéal pour un week end cocooning en amoureux : le Palafitte ! Il suffit de fouler le pied de cet hôtel singulier pour être immédiatement transporté dans une parenthèse extatique. Ici, à deux brasses du Lac de Neuchâtel, l’hôtel sur pilotis appelle à la quiétude et au bien-être avec son nouveau programme hivernal cocooning ! Quatre raisons de partir s’y reposer accompagné de son duo pendant les vacances de fêtes de fin d’année !
Pavillon Lacustre 1. L A BEAUTÉ DES LIEUX
3. SPA TIME
A une heure de Genève, ce lieu aussi improbable que mémorable se dévoile comme un puzzle en forme de yacht amarré orné d’une nuée de pavillons (quarante au total), pour la plupart directement déposés à même les eaux du lac de Neuchâtel. Le panorama dépayse. A l’intérieur du bungalow, le calme y est olympien. Un havre de paix rendu possible par l’autonomie de chaque habitation. Les pavillons possèdent leur propre terrasse avec vue sur le lac et les Alpes, dont vingt-quatre bénéficient d’un accès direct aux eaux du lac. Cet hiver, on plonge avec beaucoup de témérité dans une eau glacée pour rebooster sa circulation sanguine et revenir se réchauffer devant la cheminée dans une chambre à l’atmosphère romantique!
Le séjour est également doté d’une expérience relaxante au Spa de la Villa Florius à Fleurier (situé à 30 minutes de l’hôtel) et elle comprend une entrée au Spa et Fitness accompagnée d’un soin d’une durée de 120 minutes avec gommage, enveloppement et massage! A nous la peau de bébé et les câlins à volonté ! 4. EXPÉRIENCE CULINAIRE
Si l'on ajoute à tout cela un excellent restaurant tout en baies vitrées, « La Table de Palafitte », véritable ode aux produits du marché, on se retrouve à côtoyer une idée de ce à quoi ressemble le bonheur. Ou tout du moins à un séjour idyllique. On notera que le petit petit-déjeuner en chambre est possible ou au restaurant en mode buffet à volonté puis un goûter en forme d’afternoon tea time avec boissons chaudes, mignardises et mini- sandwichs. Avis aux épicuriens friands d’expériences inouïes !
2 . LES PETIT S PLUS
Au delà du cadre magique de ce paradis sur pilotis, le package cocooning offre plusieurs délicates attentions. A la réception, une bougie aux diverses senteurs est proposée afin d’embaumer la chambre d’une évasion fruitée signée Le comptoir de la bougie. Puis, dès l’arrivée en chambre, on découvre deux paires de chaussette toutes douces déposées sur le lit, une bouillotte et des couvertures avec des motifs en cœur qu’on emporte bien évidemment avec soi post-séjour avec la bougie! Go Out! magazine
Hôtel Palafitte Route des Gouttes-d'Or 2, 2008 Neuchâtel 032 723 02 02 www.palafitte.ch Offre jusqu’au 30 avril 2019
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COSMÉTIQUES
Festivités en beauté Par FLORINDA CAIROLI
Chaque fin d’année, c’est la même histoire : planning ultra busy et nuée de réjouissances en perspective avec entre autres le Noël en famille, celui avec les amis et en amoureux, le Nouvel An et son traditionnel brunch ! Nos agendas sont bouleversés et nos esprits remués. Exit la tenue scintillant de mille feux, que choisir pour obtenir un make-up parfait pour électriser toutes ces festivités ? On a opté pour un maquillage glamour qui s’harmonisera aisément à toutes les occasions et tous les outfits. Close-up ! Déc.18 - jan.19
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COSMÉTIQUES
1) Shiseido - Perfect Rouge Or Commençons par la base avec le rouge à lèvres. Mais pas n’importe lequel! Ici un upgrade est nécessaire. Et, pour ce faire, Shiseido arrive à la rescousse avec son Perfect Rouge Or qui ne se contente pas de contenir un pigment rouge intense, mais possède également des paillettes dorées pour en mettre plein la vue à tous nos convives. Already ready to party !
2) NARS - Fort de France Next, on veut briller de mille feux et permettre à notre minois de s’illuminer avec grâce telle la féerique étoile au sommet du sapin. Quoi de mieux pour cela qu’un highlighter ? Celui de chez NARS, Fort de France, fait le travail à merveille grâce à ses tons chauds et dorés qui matchent avec toutes les carnations de peau.
3) Guerlain - Electric Look Palette L’élément fard de notre look ? La palette issue de la Christmas collection de chez Guerlain. L’Electric Look Palette avec ses tons dorés, son rouge, son vert et son violet irisés permettent mille variations et combinaisons différentes de ce look festif. Couleurs qui valoriseront qu’elles soient éclairées à la chandelle ou par des stroboscopes ; de quoi bluffer son monde sous tous les angles.
4) Clarins - Gold Mascara Top Coat Pour clouer le spectacle, et pour transcender ce look à son apogée, on brandit son brand new ( and limited ) Gold Mascara Top Coat by Clarins et on se badigeonne les cils ( sur lesquels on a auparavant mis son mascara noir ) d’or et de séduction. Le petit tip : en mettre uniquement sur les cils inférieurs afin de s’illuminer tout en gardant son regard de biche prête à faire des clins d’oeil aguicheurs à la nouvelle année 2019! Photos & Maquillage ©Florinda Cairoli Modèle Laeticia Fratre
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bye bye les bourrelets CoolSculpting la cryolipolyse élimine la graisse par le froid bras : 990 CHF ventre : 600 - 1000 CHF culotte de cheval : 1200 CHF
56 rue du Rhône . Genève . 022 319 09 60 . forever-beauty.com
BEAUTÉ
SPARADIS Par MINA SIDI ALI
C’est manifestement la nouvelle devise de l’hôtellerie haut de gamme. En quelques années, le SPA est passé du « service plus » à la catégorie indispensable. D’abord simple annexe de bien-être à l’espace de beauté éphémère en passant par le centre de traitement conceptualisé comme proposé à l’hôtel Président Wilson dans son institut siglé La Mer. L’enseigne 5 étoiles déploie désormais une offre affriolante nommée Miracle Days by Spa de La Mer : tous les 2ème jeudis du mois, on peut y découvrir les incontournables de la Mer et à l’achat de 2 produits de son choix, un soin de 45 minutes est offert! Close-up sur ce chouette nouveau concept.
Dans un cadre exceptionnel mêlant élégance contemporaine, confort et luxe discret, l’Hôtel Président Wilson dévoile le seul SPA de La Mer de toute la Suisse. Boudoir de beauté spirituelle de 400m2, il est doté de 5 chambres de soins exclusives au design raffiné ainsi qu’un espace de détente privatif comprenant hammam, sauna et jacuzzi, avec accès à la piscine extérieure chauffée. Sous fond sonore de bruit des vagues, on se laisse transporter par un voyage sensoriel et relaxant du corps. L’espace n’use que des produits La Mer, basés sur des traitements exclusifs mettant l’accent sur les vertus extraordinaires des extraits mythiques d’algues marines, des extraits d’antioxydants protecteurs et de pierres semi-précieuses. A la carte des soins aux pouvoirs miraculeux: des massages et corps d’où l’on ressort littéralement transformé.
être réservés à l’avance sous réserve de l’achat des 2 produits, peu importe le montant de ces derniers. Les expertes de La Mer donneront ainsi des conseils personnalisés sur l’utilisation des produits : comment les associer pour en amplifier les effets et comment les appliquer. A la fin de chaque soin, le SPA offre aux clients champagne, thés detox et petits-fours! Pour sa première édition le 13 décembre prochain, 3 produits seront mis en avant autour du thème préparer sa peau avant l’hiver (Prepare) : l’huile régénérante The Renewal Oil, la crème régénération intense The Moisturizing Cream et le concentré, The Concentrate. Une idée ingénieuse de découvrir une enseigne aux soins exceptionnels sans high tech et 100% manuel et naturel !
Cet hiver, l’institut de beauté nous fait découvrir la marque de beauté avec originalité qu’elle a intitulé « Miracle Days by Spa de La Mer » ! Ainsi, tous les 2ème jeudis du mois, l’hôtel fait découvrir à ses clients les incontournable de la saison en leur offrons un soin exclusif de 45 minutes d’une valeur de 2 produits de leur choix qu’ils doivent acquérir le jour même de l’événement. Les soins doivent Go Out! magazine
Miracle Days by Spa de La Mer Dès le 13 décembre et tous les 2ème jeudi Spa La Mer - Hôtel Président Wilson Quai Wilson 47, 1201 Genève Tél. 022 906 61 32 www.spalamer.com
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SHOPPING
Dressing en liesse Par FLORINDA CAIROLI & MINA SIDI ALI
C’est officiel : la chasse aux cadeaux de Noël a débuté et celle de l’ultime look à dégoter et adopter pour les festivités auxquelles elles sont liées ! Comme chaque année, on doit redoubler de créativité. Ainsi, pour vous aider dans votre quête de dégaine qui en jette, on a concocté une sélection de produit avec un budget inférieur à 100 CHF, puis, une où l’on a fait craquer le porte-monnaie en mode no limit pour des allures extravagantes. Avis aux adeptes des looks chics et structurés ! Kiki Riki 36 CHF dollskill.com
Asos 33 CHF asos.com
Asos 90 CHF asos.com
Etam 79,90 CHF etam.ch
Zara 45,90 CHF zara.com
UO 65 CHF urbanoutfitters.com
YRU 60 CHF yru.life
LOW BUDGET Déc.18 - jan.19
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SHOPPING
Urban Renewal 59 CHF urbanoutfitters.com
Zara 49,90 CHF zara.com
Asos 62 CHF asos.com
Topman 50 CHF eu.topman.com
Kiki Riki 93,50 CHF dollskill.com
Kiki Riki - gants 10,90 CHF kikiriki.com
H&M - 34,95 CHF - www2.hm.com
- DE 100 CHF Go Out! magazine
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Unzzy 31,90 CHF unzzy.com
Topshop 30 CHF eu.topshop.com
Zara - 89,90 CHF - zara.com
SHOPPING
Van Cleef & Arpels 690’000 CHF vancleefarpels.com
ERDEM 3818 CHF matchesfashion.com
For Love & Lemons 238 CHF forloveandlemons.com Prada 685 CHF matchesfashion.com Hermes 2825 CHF hermes.com Déc.18 - jan.19
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SHOPPING
Moschino 6995 CHF moschino.com
Valentino 800 CHF matchesfashion.com
Paco Rabanne 390 CHF pacorabanne.com
Just Cavalli 286 CHF zalando.ch
Kiki Riki 500 CHF kikiriki.com
Yves Saint Laurent - Veste 2100 CHF ysl.com
BUDGET ILLIMITÉ Go Out! magazine
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L’arrivée du 3ème Celliss en Suisse !
Suite au succès de Celliss, dernière génération de machine minceur et anti-cellulite, Frame a décidé d’investir dans un 3e appareil et vous permet de profiter d’un prix plus avantageux afin de remodeler votre corps.
Donnez un coup de frais à votre peau avant les fêtes: -20% sur votre peeling Skinceuticals
The Future of Beauty Renseignements et prise de rendez-vous: 022 738 00 38 ou info@framesb.ch
SPORT
L A COUPE DES NOCES DE CHÊNE
DISCO SUR GL ACE
Les noces de chênes après quatre-vingts années d’union maritale est peu ou prou l’occasion qui va occuper les nageurs de la Coupe de Noël cette année. La manifestation tire ses origines d’une occurrence similaire qui se tenait à Paris jusque dans les années trente dans la Seine et qui n’a pas passé le cap du deuxième conflit mondial. Un héritier des Pâtes et Biscuits Doria qui était membre du Cercle des Nageurs de Genève avait donc lancé la Coupe en 1934, et le succès fut au rendez-vous. Des nageurs renommés, des prix gracieusement offerts par la firme paternelle, et surtout une véritable démonstration de force. Il est amusant de constater comme cette frivolité populaire des années folles a tenu la rampe et nous est parvenue à ce jour quasiment intacte, moyennant quelques adaptations ça et là. C’est d’autant plus drôle que nous sommes de nos jours dans l’ère du développement personnel, de l’Xtrem de Verbier et autre enterrement de vie de garçon en trek-raquettes au Spitzberg (avec supplément calendrier chiens de traineaux non-compris). On pense notamment à ce robuste barbu qui vend des workshops de survie nu dans la neige, ce qui est blague à part une très bonne idée semble-t-il puisqu’en plus d’entraîner à avoir moins froid en général (et de passer moins de temps à s’en plaindre), il semblerait que cela traite avantageusement toute une foule d’afflictions qui vont du coup de froid à la dépression en passant par les problèmes cardio-vasculaires. Pour assister à cette sorte de sauterie-recette de grand-mère, c’est gratuit, mais la participation est payante. On mentionnera ici brièvement que le goût naturel de l’être humain à se grimer n’importe comment ne fait pas exception ici et qu’une bonne partie de la troupe sera probablement déguisée de la sorte. Le départ a lieu depuis la jetée du Jet d’Eau et l’arrivée au débarcadère du Jardin Anglais. VM
Pour ne pas monter trop vite dans les tours en matière de sports d’hiver, on peut opter pour les Disco sur Glace organisés par la Ville de Genève. Le concept est vraiment très simple, on prend un jockey de disques, on le met devant l’étendue gelée, on rajoute quelques spots lumineux, et va bien ! Donc, vous l’aurez compris, pour compléter la petite ballade du festif qui ne s’assume pas, vos impôts vous proposent de débuter vos soirées avec un peu de booty-skating. VM Disco sur Glace De 19h30 à minuit Sa 8.12 et 15.12 Me 26.12 Sa 12 et 26.01 et 16.02 Patinoire des Vernets 4, rue Hans-Wilsdorf – 1227 Les Acacias Adultes 6 CHF Jusqu’à 25 ans 3 CHF Location de patins 2 CHF ville-geneve.ch
80 e Coupe de Noël Promenade du Jardin-Anglais Le 16 décembre 2018 De 9h à 15h gn1885.ch/cdn
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SPORT
THE CLUB Par MINA SIDI ALI
Après 234 cocktails aux petits fours loin d’être allégés, 157 vernissages aux mignardises par milliers, 119 dîners de presse aux assiettes non ascètes, le bilan n’est pas des plus rayonnant. Cette belle brochette d’events met certes notre estomac en émoi mais frelate notre moi. Pour atténuer les dégâts, et faire en sorte que les formes ne ronronnent pas davantage sous le capot et que les kilos en trop ne transforment notre silhouette en celle d’un sumo, on a décidé de se reprendre en main et retourner à la salle de sport. Mais pas n’importe laquelle ! Direction le Centre Fitness du Grand Hotel Kempinski Geneva où on a trouver LE coach apte à mettre un coup de pied à notre oisiveté : Cédric Grand. Ce personal trainer chevronné (plus de 20 ans d’expérience), ex-athlète olympique suisse et champion du monde de bobsleigh nous a sauvé la mise. Maniant avec dextérité un coaching mental et physique, cet expert en nutrition nous a concocté un menu personnalisé pour nous aider à atteindre nos objectifs en terme de poids et de forme alliant conseils alimentaires et sport. Avis à notre génération d’hyper-affairés qui veulent dégonfler sans se dégonfler ! Entretien musclé avec ce solaire et pédagogue fitness manager qui dégaine des conseils à plein régime aussi précieux que salutaires ! Déc.18 - jan.19
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SPORT
Qu’est ce qui fait la spécificité du Centre Fitness du Grand Hotel Kempinski ? Plusieurs éléments font du centre un lieu unique avec entre autres les installations de pointe dont une salle dédiée à la pratique des cours collectifs ainsi que la plus grande piscine intérieure de Genève (20m de long ). Nous détenons 26 machines avec système de clés TGS qui contiennent des programmes personnalisés avec progression et adaptation à la condition physique et aux objectifs de chacun. Puis il y a notre équipe qualifiée prête à répondre aux attentes des usagers. C’est ce qui explique mon parcours. Après une carrière de sportif de haut niveau, j’ai complété mon C.V. avec une formation en diététique. Le domaine est très vaste ainsi, il y a 6 ans, je me suis ainsi focalisé sur le système hormonal.
Comment se déroule ainsi l’inscription à la salle de sport ? Lors de l’inscription, nous organisons un entretien individuel avec le nouvel adhérent pour faire le point sur ses objectifs (meilleure condition physique, perte de poids, problème de dos, etc.). Nous faisons un bilan général avec un questionnaire santé et sportif pour évaluer les pathologie à améliorer et déterminer le niveau. Puis, nous établissons un premier rendez-vous pour créer un plan d’entraînement. Le programme est ensuite insérer dans une clé avec les explications des exercices. Puis nous faisons régulièrement un bilan. Quels sont les cours collectifs proposés ? Nous nous adaptons à la demande. Nous proposons des cours basiques et depuis 8 ans j’ai introduit le pilate et le yoga avec deux professeurs complètement différents. Nous avons entre autres de l’aquagym, de l’aquabike, du bodysculpt, du stretching, de la sophrologie…
Qu’en est-il concrètement ? J’ai toujours été contre l’idée de venir faire du sport dans une salle seul sans encadrement de A à Z. C’est comme une voiture, on ne va pas au garage pour la confier à un pâtissier! On la remet à un mécanicien qui connait la mécanique. Il est indispensable de savoir quoi manger en fonction de son métabolisme, sa morphologie. Le problème à la source se situe à ce niveau. Les hormones génèrent notre humeur du jour qui va guider nos envies alimentaires. Si on est de bonne humeur on mangera différemment que si on est de mauvaise humeur. Il est important de déterminer la morphologie hormonale. J’aime beaucoup également touché le profil psychologique des personnes car c’est à ce niveau que se trouve les problèmes à résoudre plus qu’au niveau sportif. Cela permet d’apporter un meilleur rendement sur le bien-être de la personne.
Vous êtes le fitness manager depuis 2010. Qu’est ce qui a changé en 8 ans ? Le prix de nos abonnements! Nous avons beaucoup diminué les tarifs pour nous aligner sur les tarifs de la ville. Le premier prix d’un abonnement débute dès 2500 CHF par an, il donne accès à la piscine et à la salle de fitness mais sans les services (laundry, parking, coaching et massage…). Nous avons trois types d’offre : gold, silver et bronze. Les prix sont vraiment très abordables ! Grand Hôtel Kempinski Genève Quai du Mont-Blanc 19, 1201 Genève Tél. 022 908 90 81 www.kempinski.com
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HORLOGERIE
DU NEUF AVEC DU VIEUX Par OLIVIER MÜLLER
Jean-Claude Biver
La messe est dite : le 9 novembre dernier, le Grand Prix de l’Horlogerie de Genève (GPHG pour les intimes) a sacré les marques, modèles et hommes qui ont tenu le haut du pavé en 2018. Certes, l’exercice a toujours les mêmes limites : des membres du jury qui sont aussi détaillants et dont l’objectivité à défendre des modèles autres que ceux qu’ils vendent laisse sceptique ; des journalistes dont les publications vivent des subsides des marques ; ou encore le fait, non des moindres, qu’il manque encore et toujours des mastodontes de l’industrie (Rolex, Patek Philippe, entre autres) parmi les marques représentées. Toutefois, le GPHG garde le mérite de donner un sérieux coup de projecteur sur la Cité et l’un de ses Arts majeurs, la Haute Horlogerie. Déc.18 - jan.19
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HORLOGERIE
De l’audace, encore de l’audace ! Le GPHG 2018 a de quoi surprendre et c’est une bonne chose. Ses détracteurs trouveront toujours un angle d’attaque : si les pièces récompensées sont attendues, on le dit trop consensuel, voire acheté. S’il mise trop sur les outsiders, on l’accuse de passer à côté de l’essentiel. L’équilibre à trouver est fragile ! Avoir récompensé Jean-Claude Biver (Omega, Blancpain, Hublot, TAG Heuer, Zenith) pour ses 45 ans de passions horlogères était une évidence. Si Nicolas Hayek, avec le Swatch Group, a sauvé l’horlogerie suisse, M. Biver l’a rendue moderne, désirable, voire sexy. L’homme n’a pas (encore) tiré sa révérence et reste un élément central du jeu éco-horloger.
Konstantin Chaykin, Clown
Enfin, on notera la présence de l’horloger russe Konstantin Chaykin dont la « Clown » a fait sourire tout le monde : une montre sans grand défi technique mais avec une esthétique qui décoiffe ! Et, surtout, nul besoin d’être un collectionneur averti pour en saisir le caractère décalé – une belle horlogerie créative comme il devrait y en avoir plus souvent ! CES PIÈCES QUI FRISENT LE MILLION . . .
D’autres pièces ont remporté un consensus quasi total. La Récital 22 « Grand Récital » de Bovet a raflé la consécration suprême, l’Aiguille d’Or. De quoi s’agit-il ? D’un calendrier perpétuel avec phase de Lune, tourbillon et réserve de marche – une véritable Grande Complication (Petite et Grande Sonnerie) qui frise le demi-million de francs, limitée à 60 exemplaires. Elle se rapproche en cela de la Grande Sonnerie de Greubel Forsey qui, elle, passe allègrement la barre des 1,2 million de francs. Elle a gagné le prix de l’Exception Mécanique et le mérite amplement. Fruit de onze ans de développement, forte de plus de 930 composants, la pièce, superlative, ne sera réalisée qu’à huit exemplaires chaque année.
Bovet, Grand Récital
LES SURPRISES DE 2018
Qui connaît Akrivia ? Personne, ou presque. Et Rexhep Rexhepi ? Guère plus de monde. Il est horloger, Akrivia sa marque et son Chronomètre Contemporain a remporté le très convoité Prix de la Montre Masculine. Une audace rare qui contribuera légèrement à la notoriété de la marque : seules 25 pièces de ce modèles seront réalisées ! Le jury s’est ici montré consensuel dans l’approche (mouvement trois aiguilles) mais audacieux dans le choix de cette marque d’ultra niche. Il en fut de même pour d’autres catégories. C’est par exemple la toute jeune marque Singer Reimagined qui a gagné le Prix du Chronographe, conçu par le Genevois Jean-Marc Wiederrecht. Une pièce aussi simple à comprendre que complexe à réaliser : les aiguilles du chrono, au lieu d’être reléguées dans des sous-compteurs illisibles, sont au centre – et c’est l’heure qui est reléguée en périphérie de cadran. L’intérêt d’une telle composition est évident pour un chronographe mais particulièrement ardue à mettre au point (dix ans de développement). Go Out! magazine
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Greubel Forsey, Grande Sonnerie
La poupée cassée Du 5 au 23 décembre 2018 Dès 4 ans Adaptation et mise en scène : Martine Corbat
L’enfance pétillante d’une femme peintre emblématique.
Infos et billets : www.marionnettes.ch Théâtre des Marionnettes de Genève
Tropinzuste Du 16 janvier au 3 février 2019 Tout public, dès 7 ans Texte : Fabrice Melquiot Mise en scène : Isabelle Matter
Elle rode. Elle repère. Qui sera sa prochaine victime ?
Infos et billets : www.marionnettes.ch Théâtre des Marionnettes de Genève
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LIVE EXPOSITIONS AILLEURS
EN FAMILLE DANSE Go Out! magazine
CLASSIQUE
CINÉMA 85
THÉÂTRE
CINÉMA
ÉCRAN TOTAL Par FRANÇOIS GRAZ
GLOBAL MIGR ATION FIL M FESTIVAL
Informer, inspirer, transformer et promouvoir l’inclusion. Telle est la devise du Global Migration Film Festival, qui célèbre sa troisième édition en cette fin d’année. À l’origine de cette initiative, l’Organisation des Nations Unies chargée des migrations s’évertue à proposer une sélection d’œuvres de cinéastes reconnus tout comme débutants afin de partager des récits relatifs à la migration. Présenté dans plus de cent pays, le GMFF se déroule jusqu’au 18 décembre à Genève. Parmi les projections présentées, Strange Daughter de Stephan Lacant ouvrira le bal. Le long-métrage dépeint l’histoire d’amour entre Lena et Farid, malgré le rejet de leurs familles respectives en raison de leur différence de religion et de culture. CittàGiardino de Marco Piccarreda narre quant à lui l’histoire de Sahid et Farouq, deux jeunes réfugiés qui vont tenter de s’évader de leur centre pour émigrés basé en Sicile, suite à la fermeture imminente de celui-ci. On ne peut que saluer un festival qui prône le vivre ensemble et met en image ce qu’est la migration, ses promesses et ses défis.
RÉTROSPECTIVE INGM AR BERGM AN
Un siècle. Déjà cent ans que le génie du 7ème art Ingmar Bergman a vu le jour à Uppsala, en Suède. Pour célébrer cet anniversaire de la meilleure des manières, les cinémas du Grütli organisent une rétrospective hommage comportant une vingtaine d’œuvres du réalisateur. Figure iconique du milieu de par ses films aux thématiques variées, oscillant de l’analyse des mœurs familiales à l’exercice métaphysique, Bergman a su maîtriser les genres aussi différents soient-ils. C’est donc avec une joie certaine que les aficionados tout comme les curieux pourront apprécier, entre autres, Persona (1966) véritable énigme psychique drapée de noir et blanc, ou encore Skammen (1968) récit des heures sombres d’un couple de musiciens en pleine guerre. Au programme également, le documentaire de Jane Magnusson, Bergman, une année dans une vie qui retrace l’immense productivité de celui qui a, excusez du peu, remporté un Ours d’Or, un Lion d’Or, deux prix à Cannes et trois Oscars. Chapeau bas.
Global Migration Film Festival Jusqu’au 18 décembre Divers Lieux Plus d’informations sur www.iom.int/fr/ global-migration-film-festival
Rétrospective Ingmar Bergman Aux cinémas du Grütli jusqu’au 18 décembre
Juillet-août 2018
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CINÉMA
LA SÉRIE DU MOIS : HIPPOCR ATE
Décidemment Canal+ a le don pour nous gratifier de créations originales de qualité. Après Versailles, Baron Noir ou encore Le Bureau des Légendes, la chaîne semi-cryptée diffuse actuellement son nouveau bébé tout juste sorti de la maternité : Hippocrate. Librement adaptée du long métrage éponyme de 2014, la série est également réalisée par le même géniteur, Thomas Lilti. Celui-ci exerce le métier de médecin généraliste en parallèle de ses activités ciné ; guère étonnant, donc, de constater qu’Hippocrate est une fiction infiniment réaliste sur le quotidien du milieu hospitalier. Suite à des mesures sanitaires, les médecins titulaires du service interne se retrouvent confinés chez eux. Trois internes inexpérimentés (Louise Bourgoin, Alice Belaïdi, Zacharie Chasseriaud) et un médecin légiste (Karim Leklou) se retrouvent à devoir gérer la délicate situation. La justesse d’interprétation de l’entièreté du casting couplée à une mise en scène efficace font de cet objet télévisuel une vraie réussite. Pour une fois que l’hôpital ne se fout pas de la charité. L A SAVEUR DES R A MEN
En cette période de l’année dotée d’un climat relativement glacial, un bon ramen ne se refuse pas. Et encore moins lorsqu’il est projeté à l’écran. L’incontournable mets japonais fait figure de pièce maîtresse au sein du nouveau film d’Eric Khoo, le bien nommé La Saveur des Ramen. Un jeune cuisinier adepte du bouillon, Masato (Takumi Saito), perd son père tragiquement et décide de se rendre à Singapour où une partie de sa famille proche réside toujours. Sur fond de secret familial enfoui depuis le décès de sa mère, Masato va peu à peu découvrir la vérité tout en concoctant de savoureux petits plats au fil de l’intrigue. L’art d’associer une œuvre dramatique avec des scènes de préparation / dégustation de ces chaleureux bouillons constitue le charme même du septième long-métrage du réalisateur singapourien. Difficile de ne pas sortir des salles obscures en étant passablement ému, tant le film dispose d’une justesse et d’une sobriété rares. Seul bémol, car il y en a un, l’envie soudaine de déguster un bon bol de soupe après s’être léché les babines durant une heure et demi.
Hippocrate De Thomas Lilti Actuellement sur Canal+
La Saveur des Ramen d’Eric Khoo Sortie le 26 décembre
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SAISON PROFITEZ CULTURELLE DE LA CARTE 2018 / 2019 5 SPECTACLES www.vernier.ch/5spectacles www.vernier.ch/programmeculturel Culture et communication • 022 306 07 80 www.vernier.ch/billetterie
EXPOS ET CONFÉRENCES
LE 11 DÉCEMBRE
De 18h à 22h
BACCO GENÈVE
ART’FORDABLE #1 L’idée d’Art’Fordable est de nous ôter ce goût amer qui peut poindre lorsqu’on quitte une exposition d’artiste connu et cher, en bon semi-bourgeois ou prolétaire deluxe. Pour autant, il ne s’agit pas de brader la qualité, mais de la proposer à moins de 500 CHF, un défi certain. Les artistes sont jeunes et plein de talents, et nous proposeront une large palette de médiums, collage, peinture, dessin, photographie et bien sûr du graphisme (nous sommes tout de même en 2018 que diantre). On compte David Pardo, Onelife, Natacha Oberson, Fred Nierlé et Pika. VM
12-14 rue Etienne-Dumont | 1204 Genève
JUSQU’AU 18 JANVIER 2019 SALLE D’EXPOSITION DE L’UNIGE
CONTINUUM RÉCITS ET SAVOIRS LGBTIQ+
Uni Carl-Vogt 66, boulevard Carl-Vogt | 1205 Genève www.unige.ch
Construite comme un parcours se déroulant sur neuf axes, l’actuelle exposition à découvrir dans la salle de l’UNIGE du bâtiment Carl-Vogt se dessine comme un « état des lieux », sans aucune prétention d’exhaustivité, de la recherche universitaire quant aux réalités de personnes LGBTIQ+, dont certaines y ont livré leurs récits. Ainsi, les neuf thématiques abordées sont les corps, la culture judéo-chrétienne, les luttes, les familles, l'école, le travail, les identités, les vulnérabilités et les gouvernances locales et internationale, et elles le sont par les récits personnels d’une part et par le biais d’un questionnement académique interdisciplinaire d’autre part, faisant appel tant aux sciences biomédicales qu’au droit ou à l’histoire de l’art, notamment. En complément aux quatorze entretiens à écouter, le même nombre de portraits, réalisés par la photographe genevoise Neige Sanchez, sont à admirer.
©DR
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EXPOS ET CONFÉRENCES
JUSQU’AU 23 FÉVRIER 2019 ARTDYNASTY GENEVA
SILENCE & PLÉNITUDE
23, Grand-Rue | 1204 Genève 022 310 21 03 www.artdynastygallery.com
Une ode à l’abstraction sereine est à découvrir jusqu’à fin février chez ArtDynasty avec une exposition qui accueille les œuvres de trois artistes aux univers bien distincts. Le jeune moscovite Gleb Skubachevsky, dont les travaux se situent à l’interface de la peinture, de la sculpture et du design, y présente des pièces étonnantes : des sculptures extrêmement fines évoquant notamment des formes de vie primitives. L’architecte, designer et artiste contemporain géorgien Zurab Arabidze affiche quant à lui sa série de photographies Space during the arrival of the observer, une succession de clichés dans différents tons d’où surgit un halo. Les œuvres dénotent quelque chose de primal, de l’ordre de la vie qui apparaît ou s’éteint, de l’émergence d’un monde ou de son déclin. Enfin, les huiles sur toile de la Suissesse Christine Gaillard complètent l’exposition : superpositions de couleurs chatoyantes, ses tableaux exhalent la cotonneuse zénitude de cieux oniriques. NR
Oeuvre de Gleb Skubachevsky ©ArtDynasty
les concerts du dimanche
16 12
2018
18-19
à 17h
Cinéconcert
Le Mécano de la Générale de Buster Keaton
Thomas Ospital orgue
Genève, ville de culture www.ville-ge.ch/vh
Victoria Hall
Scène culturelle de la Ville de GenèVe
Plus d'informations www.ville-ge.ch/vh ou 0800 418 418 (numéro gratuit)
CLASSIQUE
LE 11 DÉCEMBRE 2018
20h
SALLE CENTRALE
QUATUOR BELCEA
Rue de la Madeleine 10 | 1204 Genève www.grandsinterpretes.ch
On ne présente plus le Quatuor Belcea. Fondé en 1994 au Royal College of Music de Londres, cet ensemble aux influences multiples s’illustre par son ambitieuse exploration des répertoires très variés qu’il sait sublimer. Résident à Berlin depuis la saison dernière, le Quatuor est également actif dans l’éducation musicale à travers une fondation d’aide aux jeunes quatuors à cordes. Entre New York et Stockholm, Taiwan et Paris, le Quatuor Belcea nous fait l’honneur d’une halte à Genève, où il a pour habitude de s’arrêter régulièrement : on se souvient notamment de son inégalable interprétation du Quintette de Schubert dans la grange de la Touvière lors de l’une des dernières éditions du défunt Festival Amadeus. Corina Belcea (violon), Axel Schacher (violon), Krzysztof Chorzelski (alto) et Antoine Lederlin (violoncelle) nous feront l’honneur d’interpréter le Quatuor n°22 de Mozart, composé pour le roi Frédéric-Guillaume II de Prusse, le Quatuor n°2 de Janáček, manifeste passionnel d’un compositeur au crépuscule de sa vie, et le Quatuor n°6 de Mendelssohn, douloureux spleen composé en Suisse en guise d’épitaphe à sa sœur Fanny. Un rendez-vous exceptionnel avec la grande musique de chambre, à ne pas manquer, le mardi 11 décembre 2018 à la Salle Centrale. FB
©Marco Borggreve
LE 17 JANVIER 2019
20h
VICTORIA HALL
RÉCITAL D’ANGELA GHEORGHIU
Rue du Général-Dufour 14 | 1204 Genève www.avetis.ch
La célèbre soprano Angela Gheorghiu sera de passage à Genève pour une soirée exceptionnelle en ce début d’année. C’est au Victoria Hall que la grande voix roumaine se produira dans un récital, à l’initiative de l’association culturelle helvético-arménienne Avetis. Voilà plus de trois ans qu’Angela Gheorghiu n’avait pas honoré une scène genevoise de sa présence, après un mémorable récital en mai 2015 au Grand Théâtre, à l’occasion de la soirée du Cercle. Celle qui a enchanté les scènes des plus prestigieuses maisons d’opéra du monde interprétera cette fois des œuvres des plus grands compositeurs italiens, français, russes et roumains, accompagnée par le pianiste français Frédéric Chaslin. Diplômé du très prestigieux Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris – qui a formé de nombreux grands interprètes classiques actuels, tels que les frères Capuçon, Nicholas Angelich, Vincent Boccadoro ou encore Alexandre Tharaud – Frédéric Chaslin est un spécialiste de l’opéra qui endosse également les costumes de compositeur et de chef d’orchestre. Un duo d’exception, pour un voyage au lyrisme intime et puissant, à ne pas manquer, le 17 janvier 2019 à 20h au Victoria Hall.
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THÉÂTRE ET DANSE
LE 15 DÉCEMBRE
20h30
STUDIO DANCE AREA
BACH TO SUFI Les velléités d’adjoindre musique classique et arts non-européens ne date pas d’hier, et si le résultat a souvent été décevant, manquant d’audace et de capacité réelle à produire autre chose qu’une interprétation outrageusement ethnocentrée, ce n’est pas là raison suffisante pour cesser de s’y intéresser. La pianiste turco-anglaise Joanna Goodale mène une carrière musicale atypique, ne semble pas s’embarrasser de quelconque convention et n’hésite pas à pousser l’exploration. Elle cherche à faire converser harmonieusement les répertoires classique et populaires, européens ou non. Pour la partie dansée, c’est Rana Gorgani, kurde iranienne d’extraction et derviche soufie qui performe des rencontres avec différents musiciens. Et Jean-Sebastien Bach n’évoque pas nécessairement un type de composition très compatible avec de la danse lente et lancinante. Vu le talent des deux consœurs, on se réjouit d’autant plus. VM
19, rue de la Coulouvrenière | 1204 Genève placeminute.com
©DR
LE 15 DÉCEMBRE
20h LE LAC DES CYGNES Ultime personnification du ballet classique, la célébrissime œuvre de Tchaïkovski Le Lac des Cygnes porte en elle tous les ingrédients pour faire monter les émotions. Il y a la musique, bien entendu, de celles qui transcendent les époques et transpercent les épidermes. Mais il est aussi question de la difficulté d’exécution que la pièce en quatre actes recèle pour les danseurs, double rôle titre schizophrénique du cygne noir/Odile et du cygne blanc/Odette en tête. Lorsque parfaitement réalisés – ainsi qu’on peut aisément l’attendre du ballet classique A. Batalov de St-Pétersbourg – les gestes millimétrés des danseurs en parfaite communion avec les intenses mouvements symphoniques font naître ce frisson que seule la grâce véritable est en mesure de provoquer. Nul doute que la jeune compagnie A. Batalov, dont l’ADN s’écrit néanmoins dans la plus traditionnelle rigueur du ballet russe, enchantera une nouvelle fois le public genevois en faisant se rencontrer pureté technique et intensité dramatique.
BÂTIMENT DES FORCES MOTRICES 2, place des Volontaires –| 1204 Genève 022 322 12 20 www.bfm.ch
©DR
Déc.18 - jan.19
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THÉÂTRE ET DANSE
LE 19 DÉCEMBRE 20h30 THÉÂTRE FORUM MEYRIN
SCANDALE Le XIXème victorien a installé cette ultra-pudeur dont on commence tout juste à sortir aujourd’hui, un réservoir à indignation morale inépuisable. Or, un élément qui effrayait et faisait Scandale, c’était simplement de se laisser aller à l’extase, à la transe naturelle et sale. Le chorégraphe occitan Pierre Rigal a voulu secouer l’arbre à convenances avec ce spectacle de danse qui emprunte tant au hip-hop qu’au contemporain. Six interprètes se glissent et se hissent, se cabriolent l’espace tels des esprits invoqués, ces esprits qui nous entourent sans doute à chaque instant. Le septième est le chaman, l’être qui propose les rythmes et capte les réponses dansées pour y répondre musicalement. Bien sûr pour les lecteurs les moins mûrs, décrire en 2018 une danse exaltée comme scandaleuse paraît ridicule, mais qu’on la visualise presque n’importe où ailleurs dans l’espace-temps et la question se pose dans toute sa vigueur. VM
1 pl. des Cinq-Continents | 1217 Meyrin forum-meyrin.ch
©Pierre Grosbois
DU 17 AU 28 JANVIER 2019 STUDIO DANCE AREA
LES TROIS SŒURS Tchekhov fut un auteur russe majeur qui avait pour habitude de s’inspirer de ses expériences de vie pour en tirer des scène de genre. Alors qu’il se rendait en Extrême-Orient russe, voir si la vie dans les katorgas de Sakhaline était aussi dure que raconté, Il séjourna un temps à Perm et en tira une pièce de théâtre, Les Trois Sœurws, qui raconte la vie d’une famille bourgeoise dépérissant d’ennui et de conventions. Naturellement, on ne s’attend pas à virevolter de légèreté lorsqu’il s’agit de théâtre russe, mais on est au moins certains d’avoir affaire à des expériences de vie prises au sérieux. Ici, plutôt que de donner simplement la pièce, la troupe sibérienne du Théâtre de la Torche rouge dirigée par Timofei Kouliabine, a appris la langue des signes russe. Évoquer le néant silencieusement, voilà qui tient du génie. La pièce est surtitrée pour une meilleure saisine de la trame; s’armer de patience néanmoins, l’œuvre s’entend sur quatre heures, avec trois salutaires entractes. Des introductions sont offertes avant certaines représentations et le 19 janvier, c’est soirée russe ! VM
La Comédie @ Théâtre du Loup 10, chemin de la Gravière | 1227 Les Acacias comedie.ch
©Frol Podlesny
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LIVE ET FESTIVALS
LE 6 DÉCEMBRE
De 21h à 00h
KALVINGRAD / L’USINE
L’ÉCLAIR + L’ORAGE = LA TEMPÊTE Voilà quelques années déjà que l’on peut sentir des éléments en bandana et moutons retournés qui à nouveau font tourner la roue du rock psychédélique à Piogre. Partis d’un groupe de potes qui font leur cursus obligatoire en attendant patiemment qu’on cesse un peu d’insulter leur spontanéité, c’est d’abord Cosmic Fields ou Cat Never Sleeps qui voient le jour. Puis l’Éclair s’est formé entre gens de bonne compagnie lors d’un séjour à Londres, c’était au départ un duo et il n’a cessé d’enfler. Aucune limite ne semble avoir été fixée et le nombre de musiciens reste ouvert aux envies. Les envies de cette approche néo-psyché c’est d’occuper la scène avec de la musique sans parole, histoire de ne pas systématiquement laisser les planches aux platines. L’Orage est issu de musiciens non moins accomplis et on ne se prononcera pas sur l’assertion légendaire qui voudrait que le groupe avait été créé en vue de mettre le seum à l’Éclair, avant de joindre leurs forces pour d’occasionnels typhons. Ce qui est sûr, c’est que ça envoie au moins autant que le charisme d’une équipe de foot des 70’s. VM
4 pl. des Volontaires | 1204 Genève kalvingrad.com
LE 8 DÉCEMBRE
Dès 00h ORPHEU THE WIZARD & JAMIE TILLER Ceux qui creusent les internets pour trouver de la musique qui satisfasse leur hipothalamus le savent, il est aussi éprouvant de trouver des sources intéressantes que garder les coûts de la santé à des tarifs urbains dans les économies ouest-européennes. Ceux qui s’intéressent plus à débusquer des mix que des tracks l’auront d’autant plus remarqué. Orpheu The Wizard est justement un loustic qui fait oublier le lobby des assurances maladie. Élément fondateur de l’immense web-radio Red Light District, il doit d’ailleurs son épithète qui claque à son talent de surprendre son audience, embusqué dans des déviations aussi naturelles qu’inattendues pour le cerveau conventionné. On se fait emmener et personne n’aura vu passer le sorcier, c’est là le jeu. C’est du niveau James Holden, Ivan Smagghe ou Andrew Weatherall : le coq à l’âne ne marche que pour des neurologies de jockeys bien particulières. Son collègue de all night long sera Jamie Tiller, là on est à nouveau sur du très très lourd. C’est le digger en chef, il reste plus centré stylistiquement mais il sort des plaques impossibles. Tout existe mais il est un des rares à les avoir. VM
MOTEL CAMPO 13 rte des Jeunes | 1227 Les Acacias motelcampo.ch
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LIVE ET FESTIVALS
LE 8 DÉCEMBRE LE ZOO / USINE
MOKUM RECORDS 25 YEARS Depuis les révoltes contre la couronne espagnole, les PaysBas sont une terre majeure d’innovation, qu’on se souvienne d’où est partie la vague reality TV avec Big Brother ou la Vereenigde Oost-Indische Compagnie. À l’aube des années 90, le breakbeat hardcore commence à se différencier de la drum’n’bass dans l’ensemble du monde occidental et en particulier dans le foyer batave. La scène a assez tôt été polluée par des éléments d’extrême-droite en mal de communauté et de sensations fortes, mais l’essentiel du mouvement a toujours fermement rejeté et condamné ces dérives anti-fraternelles. Mokum Records (de mokum - םוקמ- en yiddish qui signifie lieu sûr et désigne ici Amsterdam) est né à cette époque sur les rives de l’Amstel et dans les raves débridées qui ont caractérisé le second summer of love. Mokum, après avoir été absorbé puis dissous, renaît de ses cendres en 2004 et fête ses 25 ans au Zoo avec ses classiques hardcore-gabber. On mentionnera DJ Dano, Chosen Few, DJ Tellurian, Strid the Purrist et DJ Unreal, une dreamteam qui a fait les heures les plus sombres de l’institution au magicien véhément. Le hardcore est certes un genre qui a mauvaise presse, tant pour ses excès sur la santé que son mépris systématique des représentations bourgeoises, mais reste un avatar des mouvements populaires de toujours tels le punk ou le bal musette. VM
4 pl. des Volontaires | 1204 Genève De 00h00 jusqu’au décès 18 CHF avant 1h, 20 CHF après
LE 13 DÉCEMBRE 20h30 PTR / USINE
RISE OF THE NORTHSTAR + DOPE D.O.D Garde aux esgourdes, c’est du très lourd qui se trame à PTR! Après deux EPs en 2010 et 2012, puis l’album Welcame en 2014, le groupe Rise of the Northstar (ROTN) extrait de sa besace à explosifs The Legacy of Shi. La recette est simple et intransigeante. Du métal made in France dont l’univers visuel et lyrique puise dans les mangas et le swag des gangs de bosozoku tokyoïtes des 80’s. Le son, lui, mêle l’agressivité du hardcore à la lourdeur du métal, et où le flow du hip-hop se taille la part belle, dans ce qu’ils nomment du Crossover Metal. Comme le dit Vithia, le chanteur, ROTN « c’est la fiction de nos références qui embrasse la réalité de nos vies. ». Pour rester dans les mixtures musicales détonantes et les atmosphères visuelles léchées, le hip-hop hardcore hybridé au dubstep des Hollandais de Dope D.O.D réveillerait à coup sûr une légion de trépassés. C’est crasseux, dérangeant, obsédant, et ça te tape la tête (fort) en live. Dix ans de carrière, cinq albums – dont l’un avec le grandissime crew hip-hop américain Onyx – et des clips déjantés en cascade, Dope D.O.D te frappera dans l’ombre, par derrière. Une telle alliance, dans une salle confinée comme PTR, c’est immanquable. Deux semaines que les groupes tournent ensemble, ils sont rodés, attention à l’avalanche de décibels ! NR
4, place des Volontaires | 1204 Genève ptrnet.ch
©DR Go Out! magazine
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AILLEURS
JUSQU’AU 3 MARS 2019 MUSÉE NATIONAL SUISSE
SWISS PRESS PHOTO 18 Si l’exposition itinérante consacrée au photojournalisme international World Press Photo 18 vient de s’achever au Musée national suisse – Château de Prangins, son alter ego helvétique qui y a également pris ses quartiers en parallèle depuis le 9 novembre dernier, sera elle visible jusqu’au 3 mars prochain. Cette 27ème édition de Swiss Press Photo démontre une fois encore l’importance des images de presse, au travers desquelles l’information gagne en force et en substance. Six catégories thématiques sont représentées en photo (Actualité, Vie Quotidienne, Reportages Suisses, Portrait, Sports et Étranger), étayant de leur force narrative des événements de tout acabit capturés en 2017, sous forme de séries ou de clichés individuels. Ainsi, le combat d’une femme contre le cancer (par Guillaume Perret) côtoie celui de la vie qui reprend le dessus dans les villages ravagés de l’est de l’Ukraine (par Niels Ackermann) et l’objectif atteint par Lukaku en marquant en pleine lucarne contre le FC Bâle en Champions League (par Toto Marti) résonne avec l’état de liesse des pro-jurassiens suite au vote sur le rattachement de Moutier en 2017 (par Jean-Christophe Bott). A d’ores et déjà noter, le 3 février 2019 s’y tiendra la Journée spéciale photos de presse : l’occasion d’évoquer ces images et d’autres avec plusieurs des photographes primés.
Château de Prangins Av. Général Guiguer 3 | 1197 Prangins 022 994 88 90 www.nationalmuseum.ch
JUSQU’AU 21 AVRIL 2019 MUSÉE ALPIN SUISSE - BIWAK
LE PÉRIL BLANC. GESTION DES AVALANCHES EN SUISSE En marge de l’exposition « La beauté des montagnes. Une question de point de vue » (à découvrir jusqu’en septembre 2019) qui rassemble 120 tableaux issus de la collection du Musée Alpin Suisse, celui-ci propose dans son espace d’exposition annexe, le bien nommé Biwak, d’aller se frotter aux avalanches et de découvrir les moyens développés au fil des générations et des évolutions technologiques pour s’en protéger. Autant dire que dans un pays comme le nôtre, aussi exposé à cette impitoyable force immaculée, une multitude de stratégies ont de tout temps été mises au point, allant des paravalanches aux chiens sauveteurs en passant par l’intuition (oui, oui !), histoire d’éviter et parfois de gérer au mieux les désastres. Film, récits, photographies et objets se succèdent, et racontent entre science et bon sens le rapport que les hommes entretiennent avec ce qui est sans doute le danger qui participe le plus au mythe de l’implacable et pourtant si magnétique univers alpin. NR
Helvetiaplatz 4 | 3005 Berne 031 350 04 40 www.alpinesmuseum.ch
Zermatt Schweifinen 1957 ©Perren Berberini
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EN FAMILLE
AMUSEN C/O NICOLAS HUBER Si les nombreux musées genevois font preuves d’une diversité exceptionnelle, il en manque pourtant un à l’appel... Force est de constater qu’aucun d’entre eux n’est exclusivement destinés aux enfants ! L’Association pour un Musée des Enfants dans la région genvoise (AMusEN) a décidé de remédier à ce vide culturel et propose donc la création d’un musée destiné à notre jeune génération dont l’exposition permanente aura pour thème la diversité de la Suisse (au niveau géographique, traditionnel, politique,...). Grâce à un concept original et à une scénographie interactive, les futurs petits visiteurs pourront pleinement profiter d’un moment divertissant et éducatif en famille. Seul hic, il faudra attendre 2024 pour qu’il voit le jour dans le quartier des Cherpines! Alors oui, la patience est de mise, mais il est certain qu’elle sera récompensée. On se réjouit déjà ! SN
AMusEN 25 chemin Charles-Georg | 1209 Genève 076 360 12 79 contact@amusen.ch www.amusen.ch
© Portland Children's Museum
DU 18 AU 29 JANVIER THÉÂTRE AMSTRAGRAM
MA COLOMBINE Sur un texte onirique de Fabrice Melquiot, Omar Porras propose aux jeunes bouilles dès 8 ans un spectacle fin et coloré. Ce conte sans limites, bourré de symboles naïfs, nous fait rencontrer notamment Friedrich Nietzsche en plus de traverser l’océan en sautant à la perche et de discuter avec la lune. Porras nous délivre un monologue étoilé qui ravit les vieilles oreilles comme les jeunes, où l’on se gave de légèreté. On suit donc le chemin de son alter-ego à travers les Andes, ailleurs encore et plein de questions sont posées, dont les réponses ont une réponse d’enfant, comme une réponse d’adulte. Un vrai pont sur les eaux troublées. VM
56, route de Frontenex | 1207 Genève 022 735 79 24 amstramgram.ch
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Le Royaume
22 jan > 6 fév 2019
d’après Riget / L’Hôpital et ses fantômes, une série téléviseé de Lars von Trier et Niels Vørsel
Le Direktør 8 > 15 fév 2019
D’après une comédie de Lars von Trier
photographie : Niels Ackermann, / Lundi13, graphisme : monokini.ch
Oscar Gómez Mata– Cie L’Alakran
comedie.ch
3 cycles complets au Grand Théâtre de Genève 12.02 › 17.03.19 Der Ring des Nibelungen Das Rheingold ¨ Die Walkure SiEgFrieD ¨ ¨ GOttErDammERung
RING richard wagner
Direction musicale Georg Fritzsch Mise en scène Dieter Dorn Décors & Costumes Jürgen Rose Dramaturgie Hans-Joachim Ruckhäberle | Lumières Tobias Löffler Petra Lang | Tómás Tómasson | Michael Weinius | Tom Fox | Ruxandra Donose
Orchestre de la Suisse Romande geneveopera.ch +41 22 322 5050