LES WEEK-ENDS PROLONGÉS
WEEK-ENDS PROLONGÉS DE MAI
En mai à la Comédie
SPECTACLES
⬤ 03–13.05 MATRICIDE
Catherine Travelletti | théâtre
⬤ 19–27.05 IRINA
Marika Dreistadt & Simon Guélat | théâtre
PONT DES ARTS
⬤ 21.05 ENFIN DIMANCHE !
⬤ 26.05 GREG OU RIEN
Guillaume Favre / Lola Giouse / Martin Perret | lecture-performance
⬤ 30.05–03.06 OUT OF THE BOX
biennale des arts inclusifs
comedie.ch Le théâtre d’expériences démultipliées
Mai 2023. 11 années à vibrer pour ce média né d’un imbroglio improbable : Go Out ! depuis a parcouru du chemin afin de palper les multiformes tourbillons et frissons culturels des Genevois avec une certitude : jamais l’inclination et la passion pour en partager son paroxysme n’ont décliné ! Exit les challenges tumultueux, notre aventure médiatique a su rebondir grâce aux mille initiatives de nos partenaires diversifiant leurs offres artistiques et boostant l’envie de sortir, voir ailleurs, ouvrir notre regard. Notre enthousiasme abyssal nous a fait perdre la notion du temps et ces 11 années sont passées à une vitesse effrénée. Notre mini team a conservé la volonté de nous immiscer partout avec la même soif ardente pour tout découvrir, tout saisir, tout mordre et en démordre. Et pour briser tous murs contraignants, ceux de nos appréhensions et de routines balisées, nous pensons qu’il n’existe qu’un talisman : la frénésie créative et la rébellion (indissociable) ! Le chiffre 11 prend tout son sens ici puisqu’il revêt cette dimension, celles des luttes antérieures et de la dissonance. Afin d’illustrer ces 11 ans aux allures d’hallucination, quoi de plus évocateur qu’une cover à contre-courant, subversive, un peu à l’image du magazine Go Out ! qui s’est rebellé contre les diktats des médias mainstream ? Pour ce, on a opté pour les visuels hybrides de l’artiste autodidacte d’origine turc : Ugur Gallenkus qui nous offre ici une inédite façon d’observer autour de nous via un nouvel éveil sur le monde. Ces clichés-collages chocs ne peuvent vous laisser sans réflexion. Telle est également notre mission, secouer, faire cogiter mais aussi partager nos envies du moment.
Je dédie cet édito tout d’abord à mon équipe de rêve sans qui cette aventure aussi enrichissante que grisante ne serait possible. Merci à l’infini à Lucie, Aurore, Ambre, Lisa, Rreza, Olivier, Mathieu, Bernard, Hermès et Mishima. Puis à nos fidèles lecteurs, followers et partenaires aussi exquis qu'exemplaires nous témoignant au quotidien leur confiance et sans lesquels le magazine ne serait, j’exprime mon ineffable et incommensurable reconnaissance entre autres à : Olivier Gurtner (La Comédie), Sarah Margot Calame, Armelle Combre, Céline Nambride Streit et Sami Kaanan (Département de la culture et de la transition numérique), Myriam Jakir Duran et Valérie Walther-Palli (Ville de Vernier), Marietta Budiner (HJD Production), Ushanga Elébé et Jade Bouchet (Théâtre Forum Meyrin), Alix Hoffmeyer et Philippe Borri (OSR), Sophie Menkes et Nadia Shine Kehrli (Nescens Clinique Genolier), Sandra Mudronja (Fondation Plaza), Iris Jimenez, Claudia Lanz (HEAD), Emmanuelle Stevan (Théâtre Saint-Gervais), Géraldine Poncin (Le Métropole Hotel), Lior Brys (President Wilson), Taufiq Abdillah et Stéphanie Luizzi (SIG), Justine Zamataro (Clarins) Fabien et Murielle (North Communication), Pascale Mela (Le Rosey Concert Hall), Line Recordon (Valmont), Stéphanie Oliver (W Verbier), Mélina Neuhaus (SWATCH), Laure Zurbuchen (La Redoute), Nadine Bonard (Fondation Bodmer), Jean-Pierre Kazemi (BMU), Véronique Zehntner (Z comme..), Irène Franco (Genisis), Yaël Bruigom, Omar Chanan (Soulitude), Véronique Fouré et Anne Gamper (Théâtre le Crève-Coeur), Mathieu Arsac (Shiseido), Olivier Delhoume (Boléro), Daniel Faigaux et Nicolas Merckling (Mirabaud & Cie SA), Irène Kaiser (TMG), Mathieu Dekeukelaire (GEM), Marion Talbot (Migros), Florence Notter, Alexandre Pugin et Raphaël Pasquali (The Workshop), Mathieu Bertholet (Le Poche), (Contrechamps), Cynthia Odier (Fondation Fluxum), Anne-Sophie Aubrée (Evian Resort), Nabila Bouzouina ( FTC communication), Varduhi Khachatryan et Aram Melikyan (Avetis), Caroline Buisson (Service culturel Plan-les-Ouates), Laurence Ganter (Musée Ariana), Sylvie Treglia-Detraz et Jesus Gonzalez (MAH), Thomas Hug (Artgenève), Laurence Brenner et Charlotte Diwan (Palexpo), Cecilia Campeas (Carouge), Denis Beausoleil (Genève Terroir), Isabelle Muller (Centre des Arts), Marion Rouaux (Chevrier), Marcio Nunes (BGE), Sarah Turin (Verbier Festival), Helena Remmert (Sisley), Sarah Maes (Cinéma Grütli), Danièle McClellan (Electron) et bien d’autres encore…
Éditeur Association Go Out ! Directrice de la publication
Mina Sidi Ali • mina@gooutmag.ch
Cheffe d'édition Aurore de Granier
Graphiste Lucie Goujat Resp. art contemporain Ambre Oggier
15 n 17 TEAM REBELLE
Crédits photos
À gauche : Beyrouth – Les temps du design au MUDAC
Au centre : Le spa by Clarins dans l'hôtel
Elkonin de Tel Aviv
À droite : Nicky de Saint-Phale
Rédacteurs Rrezarta Bislimi, Aurore de Granier, Lisa Lorenzelli, Ambre Oggier, Bernard Pichon
CONTACT
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La Première Guerre mondiale a pris fin à 11 heures le 11e jour du 11e mois de 1918.
ONZE 1 2
Savoirs inutiles sur le chiffre 11
Le chiffre 11 en numérologie fait référence à la révélation. Il peut s'agir d'une révélation faite par une proche, mais aussi, et surtout, une révélation divine.
3 7
Le 1er janvier 1999, 11 pays de l'Union européenne adoptent l'euro.
11 En nombre d'années de mariage : les noces de corail ou de zinc.
Le cycle d'activité magnétique du soleil dure 11 ans (1984-1995-2006…)
La vitamine B 11, ou carnitine (car elle est présente dans la viande) brûle les graisses.
Le 11e signe du Zodiaque est le Verseau et dans l’astrologie chinoise c’est le Chien.
La 11e carte du tarot de Marseille représente « La Force ou la Femme victorieuse du Lion ». Il ne s’agit pas de la puissance - ou de la brutalité - animale, mais de la vraie vertu de force, nourrie d’intelligence, reposant sur une maîtrise de soi.
4 5 6 8 9 10 11
Un « bouillon de onze heures » est un breuvage empoisonné.
Trois films ont à ce jour connu le triomphe exceptionnel de remporter 11 Oscars, dont celui du "Meilleur film". Ce sont : Ben-Hur, film de William Wyler, (1959) ; Titanic, film de James Cameron (1997) ; Le Seigneur des anneaux : Le Retour du roi, film de Peter Jackson (2003).
La touche F11 commande le plein écran. Sur Mac, elle cache les fenêtres.
Se rebeller ou comment être un pionnier et pas un pion
Être rebelle, ce n’est pas collectionner des livres de renégats, fantasmer sur des complots ou encore rêver de maquis en Corse ! Chez Go Out !, un agitateur dans l’âme bouscule les hasards, fait vaciller les dimensions mais avant tout est fidèle à soi-même sa propre norme et s’en tient à soi quoi qu’il en coûte. Car après tout, embrasser l'inconfort, penser de manière non conventionnelle et briser les normes établies aboutit souvent à des projets productifs. Preuve en est avec le magazine Go Out ! qui n’a jamais suivi les règles. Ici la team Go Out ! vous partage une anecdote personnelle sur l’art de se rebeller.
HERMÈS
Souvent, l'éducation que les humains ont reçue leur a appris qu’il faut obéir alors que cela peut être bien de se confronter à l'autre… Selon mon avis félin, le rebelle a plus de créativité, il veut faire bouger les choses. Il est original et spontané. Tel un chat, il suit son instinct. Mon conseil ? Puisez dans votre rebelle intérieur ! Observez nous attentivement, et apprenez la leçon. Il est essentiel d’être rebelle, afin de s’éveiller, être un être bienveillant, gardien de son phare intérieur, être en paix avec soi-même, par la conscience de son libre-arbitre. Il faut constamment pousser les murs pour décloisonner les genres. Comment croyez-vous que Mishima et moi avons percé dans l’art de se faire respecter et imposer tous nos caprices de diva ? Par une kyrielle de forfaits digne de la : marquage de territoire, refus d’obtempérer lors de flagrant délit félin, agression à pattes armées, guet-apens ma-chat-viéliques…Miaou.
MISHIMA
Tous les mouvements de contestations ont clairement pour figure de proue, un félin. C’est certain. Car chez nous chats, l’opposition frontale à l’autorité même sans raison est innée. D’ailleurs, dans notre communauté, le rebelle est respecté voir adulé ! Il a clairement une dimension positive, il sait s’adapter et réagir à toute type d’abus comme le non respect des horaires de lunch ! Si Mina ou toutes autres esclaves à notre botte se permet de l'oublier, Hermès et moi lui réservons une jolie leçon. La plus belle en date dernièrement ? Un re-design du vestiaire de Mina griffé par mes soins ! Une manière de la faire se questionner sur elle-même et réfléchir à ses propres valeurs. Je crois qu’elle a compris la leçon. Je l’ai même vu porter une robe Yohji Yamamoto écorchée vive ! Cela lui permet d’exprimer son unicité, l’essence même de la rébellion. Rooar.
MINA
C’est très jeune que j’ai fait la part belle à mon esprit rebelle ! Depuis aussi loin que je me souvienne, je n’ai jamais suivi la meute. Ado outsider, j’ai peaufiné une attitude underground et ai poli ma rébellion dans les arcanes de l’écriture avec mon groupe de rap baptisé 1surG pour insurgé. Ainsi, anti-capitaliste et vegan à 15 ans dans les années 90, on pouvait prédire mon avenir. Mon but dans la vie ? Décoder autrui. Je refusais quand tout le monde acquiesçait, je préférais me mettre tout le monde à dos plutôt que de me mettre à plat ventre. Je voulais être celle qui découvrait ce qu’on avait mis de côté, celle qui restait quand il n’y avait plus d’espoir…Je voulais assumer ma différence, ma personnalité non ancrée dans des carcans communs. Bien évidemment parfois je m’en suis pris plein la face. J’ai même joué un rôle, je me suis déguisée, travestie et trahie même ! Mais j’ai très tôt assumé mes préférences, mes différences, ma personnalité. Lorsqu’on détient cette indépendance d’esprit, qu’on se positionne selon ses propres valeurs, ses codes, on peut être rejeté du troupeau. Rien ne nous stoppe. Il faut avoir le courage de prendre ses décisions pour sauvegarder ses libertés, poursuivre sa route et surtout rester fidèle à soi-même !
AURORE
Je n’ai jamais été de nature rebelle. Toujours dans les clous, à suivre les codes, passant ma vie à colorier sans dépasser les lignes. Mon copain lui, c’est tout le contraire. Rebel inconditionnel il se moque gentiment quand je me plie aux règles les plus idiotes, tel un bon petit soldat. Ma rébellion est arrivée plus récemment donc, en grande partie grâce à lui. Je ne sors toujours pas trop des clous, non, mais pour moi elle se manifeste dans ma capacité nouvelle à ne plus me faire marcher dessus. Cela peut paraître tout bête, mais quand on finit par dire non après avoir passé des années à acquiescer, le regard des autres changent, et leur attitude avec. Car la rébellion ce n’est pas toujours d’aller contre les codes, mais parfois seulement de faire respecter les siens.
LISA
Amoureuse de la night depuis mon adolescence comme tout félidé, il m’est souvent arrivée d’enfiler ma plus belle tenue paillettée et de faire le mur… pas question de tomber dans les bras de Morphée quand on peut aller danser. Le nec plus ultra ? Une petite sœur qui me couvrait pour toutes mes soirées endiablées. Encore aujourd’hui, j’aime beaucoup les virées (nocturnes), Cela n’a pas vraiment changé. L’art d’être rebelle, ça s’entretient !
AMBRE
Il y a quelques années, arrivée devant le club, on nous annonce que le lieu est plein, que personne ne pourra plus rentrer. Ni une ni deux, on analyse la situation et là on voit une petite brèche sous la clôture. Me voilà à plat ventre en train de ramper pour rentrer en soirée. Ni vue, ni connue, j’ai passé une super soirée et j’ai même pas payé.
LUCIE
À la fois brimée par la volonté de faire l’unanimité, et animée par une colère vive contre l’injustice et l’hypocrisie, c’est en prenant mes cliques et mes claques à 17 ans pour intégrer une école d’art que j’ai pris le virage qui me semblait nécessaire. Mes parents et professeurs n’ont pas manqué d’exprimer leur désapprobation face à cet écart sur la route de la « réussite » qu’ils avaient tracée pour l’élève modèle que j’étais. Cette décision n’a pas été facile à assumer seule mais elle a révélé un besoin inconditionnel d’indépendance. La rébellion ne consiste pas simplement à transgresser par principe, mais à honorer ses valeurs et convictions, même si cela implique de nager à contre-courant. C’est accepter de décevoir pour ne pas se trahir soi. C’est prendre des décisions controversées parce que là où la peur de ne pas plaire à tout le monde paralyse, la révolte met en mouvement.
RREZARTA
L’un des highlights en tant qu’experte rebelle est lorsque j’ai annoncé à mes parents que mon copain était serbe, à l’aube de ma majorité. Cela peut paraître anodin, sous la perspective occidentale, mais lorsqu’on est d’origine kosovare et que votre père était soldat à l’Armée de Libération du Kosovo pendant la guerre de 1999, cet acte est perçu comme un acte de haute trahison. En comparaison, vous pouvez vous imaginer une histoire d’amour entre une Palestinienne et un Israélien. Résultat ?
Mon père ne m’a pas parlé pendant deux ans. Mais mon esprit rebelle n’a pas flanché, j’ai sorti les griffes et résisté. Et je ne regrette rien, cet acte de rébellion était un acte d’émancipation des traditions et d’affirmation de ma liberté d’être. On ne naît pas rebelle, on le devient !
ORCHESTRE DE LA SUISSE ROMANDE
Nouvelle saison 2023-24
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Beyrouth conjugue le design
par AURORE DE GRANIERC’est un des secrets du design les mieux gardés. À Beyrouth, dans cette ville à l’histoire complexe et mouvementée, est né dans les années 1940 un véritable mouvement du renouveau. Alors que le pays écrit une nouvelle page de son histoire, la capitale libanaise fait naître de nouveaux quartiers, attirant architectes-designers qui allaient donner forme et vie à un design aujourd’hui presque disparu. Et puis la guerre, les destructions, et au début des années 2000, une ville qui une nouvelle fois renaît de ses cendres. Les designers sont de retour, produisent des pièces d’une grande rareté, qui nous parlent de l’histoire d’un lieu, de l’histoire personnelle de chacun dans cette ville inclassable. Le MUDAC nous ouvre les yeux sur ce pan inconnu de la culture de Beyrouth. Une production d’une grande qualité, qui encore aujourd’hui ne transcende que rarement ses frontières. Beyrouth - Les temps du design, est bien plus qu’une exposition d’objets. C’est une leçon d’Histoire racontée par ceux derrière les objets qui la jalonnent.
VESTIGES DU PASSÉ
En montant les marches qui mènent à l’espace d’exposition du MUDAC, nous sommes immédiatement transportés dans la capitale libanaise. Affichée sur le mur, une carte monumentale de la ville nous accueille. Sur celle-ci, des points, puis des cartes postales, des documents d’hôtels, nous font partir à la découverte d’un passé glorieux, où Beyrouth, au lendemain de son indépendance en 1943, décide de faire place à la modernité. Les nouveaux quartiers situés à l’Ouest de la ville n’ont rien à voir avec le centre marqué par une urbanisation mêlant Empire Ottoman et protectorat français. À l’inverse, le pays a pour volonté de projeter les 13 communautés religieuses qui l’habitent dans un futur à l’idéologie commune. La richesse apportée par les pipelines de pétrole accélère les choses, et de 1943 à 1975, date de début de la guerre civile, Beyrouth se transforme. Ainsi, des hôtels de luxe apparaissent, des nouveaux quartiers sont bâtis, et c’est ici que s’installent les architectes-designers qui allaient donner forme à cette modernité tant recherchée. Et pourtant, moins d’un siècle après le début de ce chamboulement, il ne reste que peu de traces de ces décennies dorées. La guerre civile est passée par là, et Marco Costantini, commissaire de l’exposition, se lance alors dans une véritable chasse aux trésors pour reconstituer la trame de ce passé disparu. « Pour moi ce projet a commencé un peu par hasard. J’avais inclus une pièce d’un designer libanais dans une de mes expositions au MUDAC, puis j’en ai rencontré une autre à Paris, et je me suis alors demandé ce qu’il en était de la production contemporaine au Liban. Ça, c’était il y a dix ans. Et puis un voyage à Beyrouth plus tard, la découverte d’un design d’une énorme richesse
dont personne ne semblait conscient, et le projet d’exposition prenait racines. Il aura fallu huit ans pour le mettre sur pied, des années de recherches et de rencontres, de hasard et de chance, qui ne sont en réalité que le début d’un travail colossal » confie-t-il. Car oui, Beyrouth - Les temps du design, n’est pas une simple exposition. C’est également la première recherche réalisée sur le design du Liban. Tout commence alors avec les designers contemporains que le commissaire découvre à Beyrouth. Mais une interrogation lui vient alors, pourquoi cette ville et pas une autre ? C’est ici que commence le voyage vers le passé, à la découverte d’une capitale qui allait accueillir des architectes-designers venus d’ici et d’ailleurs, certains originaires du pays, d’autres venus d’Europe. La première partie de l’exposition fait revivre à travers les documents retrouvés ces hôtels disparus, cette architecture moderne, mais aussi le mobilier alors créé par ces mêmes architectes enfilant deux casquettes. Magazines, photographies, plans, interviews, et quelques objets, dont certains ont été sauvés in extremis de la décharge par Marco Costantini, à l’image des chaises Quo Vadis designées par le duo italien Piccaluga. On retrouve également les travaux de Raymond Soriani et Jean Royères, ou encore une image du célèbre lustre la Torche de la culture de Sami El Kazen. Un voyage vers le passé qui témoigne d’une production intense dans le domaine de l’architecture et du design, dont les vestiges ici présentés constituent les premières pièces d’un plus large projet : la création d’archives du design au Liban. Une idée qui en a fait naître une autre. En effet, il n’en existe pas non plus pour le design suisse, le MUDAC a alors récemment entamé la constitution d’une archive du design roman.
RÉSURGENCE DU PRÉSENT
La seconde partie de l’exposition nous entraîne dans le temps présent. Dans une scénographie signée par le studio libanais Ghaith & Jad, inspirée de la ruine et de ce qui peut en naître, nous nous retrouvons face à près de 70 pièces contemporaines, imaginées par 14 studios de designers. Une curation qui s’est révélée d’une grande complexité. « Il nous a fallu être très flexibles concernant les objets présentés. Au départ, la condition était qu’ils aient été créés par des designers installés à Beyrouth et dont la production se déroulait dans le pays. Mais l’explosion du port le 4 août 2020 a tout changé. De nombreux designers sont partis à l’étranger, des pièces ont été détruites, l’une de celles exposées ici a été endommagée. Nous avons dû reprendre le corpus à zéro. Cette difficulté vient cependant poser la question suivante : comment surmonter l’état de crise à travers la création ? L’histoire du Liban est complexe, et chacune des pièces présentées dans cette partie vient parler de cette histoire, et de l’expérience personnelle de chacun des designers » commente Marco Costantini. La réalité d'un état de crise qui impacte le design. En effet, ici pas de production de masse, mais des objets de collection, uniques ou produits en séries très limitées, conférant au design du Liban une valeur hors du commun. Nous découvrons dans ce labyrinthe à l’esthétisme exquis des créations de Karen Chekerdjian, Richard Yasmine, Thomas Trad, mais aussi Carla Baz ou encore Carlo Massoud. Des noms que vous ne connaissez peut-être pas encore, mais dont les créations risquent de laisser une trace indélébile dans votre esprit.
PROMESSES DU FUTUR
La crise qui touche actuellement le pays n’a pas mis fin à sa production, mais à l’inverse voit naître des initiatives. C’est le cas du projet Minjara, installé dans la ville de Tripoli, dans l’ancienne foire de 1974 laissée à l’abandon suite au début de la guerre. Dans cet espace dessiné par Oscar Niemeyer, c’est un centre pour le travail du bois qui a été créé. Rassemblant ébénistes et charpentiers, mais aussi designers, ce lieu d’émulation créative réunit ces artisans prodigieux et les créateurs d’aujourd’hui. Nous retrouvons ainsi l’héritage du Moyen-Orient, avec des pièces en bois bénéficiant de techniques complexes et ancestrales, s’associant à des formes contemporaines objets de tous les désirs. Un alliage entre héritage et avenir qui se manifeste également dans la dernière pièce de l’exposition : une chaise pensée par les jeunes créateurs d’Exile Collective. Un design simple et efficace, qui se projette à merveille dans le futur. Pensée pour être totalement produite au Liban, cette simple chaise est en réalité un engagement social, politique et économique. Créant de l’emploi, elle est vendue à bas prix, dans un emballage petit et pratique, en faisant un objet universel produit localement. La boucle est ainsi bouclée, mais l’histoire du Liban et du design est quant à elle loin d’être terminée.
Beyrouth - Les temps du design
Jusqu’au 6 août 2023
MUDAC - Musée cantonal de design et d’arts appliqués contemporains Place de la gare 17,1003 Lausanne
www.mudac.ch
Sami El Kazen, The Torch of Cultur, ap. 1965 Collection privée © Courtoisie Bonhams 2022La Nuit des Musées : la quintessence des cinq sens
par LISA LORENZELLIEt si on se mettait dans la peau de Larry Daley alias l’agent de sécurité qui se fait embaucher au Musée d'histoire naturelle de New York. Mais cette fois-ci, on a moins de responsabilités, notre mission consiste seulement à partir à la découverte de plusieurs lieux inédits se regroupant sous le nom de « Nuit des Musées ». L’aventure débute samedi 13 mai dès 17h00. 24 institutions culturelles et scientifiques ouvrent leurs portes au public pour cette 9e édition sous le signe des 5 sens. Des activités diverses qui feront appel au petit aventurier qui sommeille en vous. Pour un rendez-vous culturel plus que palpitant, on sait où se rendre ce printemps !
La Quintessence ! Le meilleur, le nec plus ultra, l'essentiel, la substantifique moelle....C’est autour du thème des 5 sens que la nouvelle édition de la Nuit des Musées s’articule cette saison. Et pour une expérience encore plus divine 24 institutions, qui ne sont pas inconnues pour certains, sont conviées. Il s’agit de : la Fondation Martin Bodmer, le Musée de Carouge, l’Association pour le Patrimoine Industriel, Les Délices, Musée international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, le Musée Ariana, le Conservatoire et Jardin botaniques de Genève, le Musée d’histoire des sciences, le Musée des Sapeurs-Pompiers, Le Muzoo – La collection du Théâtre du Loup, le MEG — Musée d’ethnographie de Genève, le SEU – Salle d’exposition de l’UNIGE, le MAMCO, le Centre d’art contemporain Genève, le Centre de la photographie Genève, la Collection des moulages de l’UNIGE, la Fondation Baur, le Musée des arts d’Extrême-Orient, le Muséum d'histoire naturelle, le Musée d'art et d'histoire, le Site archéologique de la Cathédrale Saint-Pierre, le Musée Tatiana Zoubov, le Musée Barbier-Mueller, le Musée international de la Réforme, la Maison Rousseau et Littérature. Ces établissements se sont accordés pour vous proposer des activités inédites et des expériences surprenantes.
UNE ÉDITION QUI ÉVEILLE LA SENSORIALITÉ Goûter, sentir, voir, entendre ou toucher : pour cette nouvelle édition de la Nuit des musées, ce sont les 5 sens qui ont servi de fil rouge à l’élaboration de la programmation, proposée par les 24 institutions partenaires de la manifestation. Une édition qui va éveiller votre sensorialité par des activités immersives et insolites. La Nuit des musées a pour objectif d’offrir une manière différente de découvrir des savoirs, des objets et des œuvres, des animaux et des plantes. Explication des caméras thermiques, fabriquer des images avec une intelligence artificielle ou encore « œil pour œil » un site archéologique. Cet évènement follement palpitant réveillera l’aventurier qui est en vous pour une toute nouvelle quête. Il ne reste plus qu’à savoir qui sera prêt à relever le défi.
Durant la soirée du 13 mai, chacun des lieux sélectionné va s’employer à surprendre son public, à susciter son intérêt mais pas seulement. Rapport à la thématique choisie, chaque élément viendra titiller et réveiller votre peau, votre nez, vos papilles, vos yeux et vos oreilles : vos sens. Alors, on ferme les yeux et on se laisse guider pour un plaisir décuplé. Lors de la Nuit des musées le regard change. Les musées, centres d’art et associations déploient des trésors de créativité et font montre d’une énergie sans bornes afin de mettre sur pied une programmation exceptionnelle. En famille, entre amis ou même solo, chacun pourra trouver son compte et ressortir des étoiles plein les yeux.
Nuits des musées 1201, Genève www.nuitdesmusees-geneve.ch
Nuit des musées © Photographie : Nathalie Mastail HirosawaFabienne Levy, de Lausanne à Genève
par AURORE DE GRANIERSi seulement quelques kilomètres séparent les villes de Genève et Lausanne, rares sont ceux qui les parcourent pour venir découvrir l’offre culturelle voisine. C’est de cette réalisation qu’est parti le désir de Fabienne Levy de s’établir à Genève, au cœur du Quartier des Bains. Après avoir ouvert la première adresse de Fabienne Levy Gallery en 2019, non loin de Plateforme 10, c’est au début de l’année 2023 que l’aventure genevoise démarrait. Après quelques mois d’activité, et un premier show rempli de succès aux deux adresses, nous avons pu échanger avec la galeriste qui nous parle de son parcours, de ses projets, et d’art bien sûr.
Pouvez-vous revenir brièvement sur votre parcours et ce qui vous a amené au monde du marché de l’art ? Je suis née dans une famille de collectionneurs. Mes parents étaient passionnés d'art. C'est ma mère qui m'a appris l'importance de la curiosité. Elle nous emmenait, ma sœur et moi, dans les musées, les ruines et les expositions du monde entier. L’art est devenu partie intégrante de ma vie. Je suis diplômée en histoire de l’art à New York University. Après avoir travaillé chez un photographe, Todd Eberle, je suis devenue conseillère en art. En 2019 j’ai fondé Fabienne Levy Gallery, galerie d’art contemporain dans le voisinage de Plateforme 10 à Lausanne dans la volonté de créer des synergies entre les galeries, les musées et les habitants. La galerie présente cinq à six expositions par année, favorisant des projets in situ qui permettent d’aborder les questions essentielles à travers le regard d’artistes.
Vous vous êtes établie à Lausanne en 2019, et depuis nombreuses sont vos expositions qui ont rencontré un grand succès. Comment choisissez-vous vos artistes ?
L’art est une rencontre entre le visuel et l'émotion, et la recherche d'un dialogue entre les deux. Mes choix se portent sur des artistes qui questionnent leur temps. Je les trouve de bouches à oreilles, dans les foires, sur Instagram. Les expositions sont presque toutes une carte blanche. Comme l’espace n’est pas facile, je leur demande de sortir de leur zone de confort et de créer une exposition spécialement pour le lieu. Chaque show prend plus d’un un an de préparation et je crois que le succès vient de l’investissement que chaque artiste met dans ses expositions.
En 2023 la seconde adresse Fabienne Levy a ouvert ses portes au cœur du Quartier des Bains de Genève. Aviez-vous toujours pensé un jour, vous installer dans la ville ? Qu’est-ce qui a motivé cette décision ?
Non je ne pensais pas du tout ouvrir une autre galerie et encore moins à 62 km de la première ! Dès la seconde année je me suis aperçue que genevois et lausannois se déplaçaient souvent à Zurich et à l’étranger pour découvrir des artistes, mais pas d’une ville à l’autre. Genève et Lausanne sont très actives culturellement et j’ai été séduite par l’idée d’être présente dans les deux. J’avais envie d’ouvrir un passage entre ces villes, de créer une tentation de découvrir plus. Avec Vanessa Safavi, le public a suivi et il y a eu des visites d’une galerie à l’autre. Deux adresses maintenant, mais toujours un seul artiste à la fois avec une exposition simultanée entre Genève et Lausanne. Pour quelles raisons avoir choisi cette stratégie plutôt que la création de deux expositions présentant des artistes différents ?
Exposer le même artiste simultanément m’a semblé évident dans un monde qui est de plus en plus chargé de programmes culturels variés. Réduire d’une certaine façon le choix et créer plus en profondeur. L’artiste ne fait pas une extension d’un show mais plutôt deux propositions différentes pour deux espaces uniques. Les visiteurs ont la possibilité de connaître plus sur le travail de l’artiste. La galerie se renforce localement et ceci donne une double visibilité à mon programme.
Enfin, après Lausanne et Genève, peut-on nous attendre à retrouver Fabienne Levy ailleurs en Suisse, ou dans le monde ?
Je ne pense pas. Le monde de l’art a beaucoup évolué ces dernières années. En plus, la pandémie a multiplié les coûts de tout. Je fais beaucoup de foires pour présenter le travail de mes artistes aux collectionneurs et curateurs à l’étranger, car malgré la force d’Instagram, une œuvre doit être vue réellement. Souvent les œuvres dégagent un magnétisme qui est indétectable sur les réseaux sociaux. Je ne veux pas être une galerie qui a un bureau dans toutes les villes, au contraire j’ai envie de collaborer avec d’autres galeries, d’autres projets. Par exemple, je viens d’entrer dans le comité de la foire Art Paris au côté de Guillaume Piens et je me réjouis de ce nouveau défi.
Fabienne Levy GalleryNouvelle exposition de Ben Arpéa
Dès le 11 mai à Genève et le 26 mai à Lausanne
Rue des Vieux Grenadiers 2 1205 Genève
https ://www.fabiennelevy.com
Ugur Gallenkus : un monde, deux réalités
par MINA SIDI ALIUn cliché de modèles filiformes en file indienne accolée à une ligne infinie de migrants Rohingya fuyant la Birmanie, une salle de bains de luxe collée à une baignoire de fortune installée dans des débris... des visuels diamétralement opposées créés par un maître dans l’art de l’illusion : Ugur Gallenkus. Ses images orchestrant des situations cocasses d'une violence rare dénoncent l'incohérence de notre monde. Le message ? Réveiller nos consciences en effilochant des idées toutes tissées sur notre monde. L’artiste numérique défile ses clichés-collages chocs swipés sur nos smartphones comme une panacée contre des poncifs médiatisés à bride abattue et pour museler les nombreux prismes que revêt l’ignorance. Ainsi, derrière la force engagée de ses clichés composites d’une éloquence obsédante, se profile de vrais questionnements sur le décalage entre riche et pauvre, l’instabilité du monde et ses basculements vers l’inhumain et avant tout notre responsabilité collective. L’artiste autodidacte d’origine turc nous offre ici une inédite façon d’observer autour de nous via un nouvel état méditatif sur le monde d’aujourd’hui. Close-up sur ses visuels hybrides qui nous font traverser les miroirs de l’imaginaire défiant notre équilibre mental et physique et jouant avec nos sens et nos pensées.
LES COLLAGES DIGITAUX D’UGUR GALLENKUS
Gavés d’images à satiété, de sexe, de fric et de faucheuse, notre oeil humain est habitué à des images qui dérangent. Ce qui attise nos regards avant tout, c’est l’esthétique des visuels que nos smartphones dégainent à longueur de secondes. Quand ceux-ci sont juxtaposés avec dextérité avec des photos de nos réalités d’occidentaux privilégiés, l’effet ne peut laisser indifférent. Telle est la démarche de l’artiste numérique Ugur Gallenkus. Inspiré par un engagement inébranlable envers la justice sociale et particulièrement sensible aux événements géopolitiques de ces 10 dernières années, ce dernier, col blanc le jour, a commencé durant la nuit à réaliser des photomontages rendant compte du quotidien de pays instables. Son projet démarre en 2016, en réaction à la photographie montrant le corps sans vie d'Aylan Kurdi, le petit Syrien de 3 ans retrouvé échoué sur une plage de Turquie et devenu le symbole tragique de la crise migratoire de 2015.
MONDE PARALLÈLE ET QUOTIDIEN DISCORDANT
Ses photomontages forts et percutants, publiés sur Instagram, mettent en opposition l'image d'une société aisée, basée sur le confort, le luxe, les plaisirs futiles et celle d'un monde de guerre, de violence, de famine et d'injustice. Des contrastes saisissants nous conviant à la réflexion. Vous pensez à votre boisson Starbucks préférée, Ugur pense à des gens souffrant de la sécheresse, vous pensez à Lady Gaga remportant un Oscar, lui pense à
un enfant qui a la chance d’aller à l’école, vous pensez à un yacht clinquant, lui pense à une embarcation de migrants et ainsi de suite. Les images, bien que totalement différentes, se répondent de manière idoine, et créent une impression de symétrie parfaite qui décuple l’impact des photos sur le spectateur. Toutes ces photos proviennent d'événements réels : guerres, conflits, réfugiés, immigrés, problèmes environnementaux, droits des femmes et des enfants, droits des animaux, surconsommation, famine etc.
UNE QUÊTE POUR ENCOURAGER
LE CHANGEMENT SOCIAL
Le décalage est tranchant, le message clair : Ugur appelle à plus de justice et de solidarité. Son travail nous fait voir le monde en face via ses deux profils à la fois. Deux mondes qui cohabitent dans le même espace-temps avec ceux qui sèment et ceux qui récoltent, ceux qui vivent la guerre et la pauvreté et ceux qui demeurent dans le confort et la richesse. Il nous confronte aux vérités d’un monde qu’on choisit parfois d’ignorer, et soutient notre regard par l’émotion qui se dégage de ses clichés donnant une voix à ceux qui n’en ont pas. Le travail artistique d’Ugur Gallenkussort le spectateur de sa zone de confort, et l’amène à mieux se questionner sur le monde, l’éthique et la morale. Vous vous sentez concernés ? C’est le but.
Ugur Gallenkus www.instagram.com/ugurgallenLe printemps Carougeois rythmé par les rites
par LISA LORENZELLICe printemps Carouge nous réveille avec une programmation culturelle et artistique sensationnelle avec son mythique festival « Printemps Carougeois », de retour du 4 au 14 mai. Une jolie manière d’accueillir la nouvelle saison et le renouveau. Cette année, c’est la fascinante thématique des rites et rituels qui a été choisie. D’ici ou d’ailleurs, présent ou passé, religieux ou laïques, les pratiques font partie de notre quotidien. Notre traditionnel rendez-vous printanier de la cité Sarde saura vous le prouver. Un événement qui promet d’en mettre plein la vue à ses visiteurs.
Mai fleuri, juin brûlant… Même si les beaux jours tardent à montrer le bout de leur nez, le printemps, lui, s’est déjà installé dans notre cité chérie. Les arbres fleuris, un ciel parfois bleu azur au levé, le renouveau de la nature. Pour fêter cette arrivée, rien de mieux qu’un petit détour à Carouge afin de participer à la 58e édition du Printemps Carougeois. ! Spoil alerte ! Cette année, la programmation embrassera l’immense champ des cérémonials, des rituels domestiques et de l’enfance. Spectacles, concerts, expositions et ateliers inviteront le public à explorer les grandes étapes ritualisées de la vie, constitutives de notre identité.
Rites et rituels : c'est le thème de cette 58ème édition du Printemps Carougeois. Et pour ce, pléthore de spectacles et d’animations inédites. Un grand nombre d’artistes de divers horizons est convié sur les scènes Carougeoises et dans les espaces publics pour des rencontres innovantes. Fabien Sevilla, Floriane Facchini & Cie, Nathalie Lombardo prévus au programme de cette année. Un escape Game sous forme de dîner avec la reine vaudoue Marie Lave vous attend également. Méfiez-vous, apparemment, elle n’est pas aussi sympathique qu’elle en a l’air… En tout cas, tout est mis
en place pour passer un moment follement amusant en bonne compagnie. A savoir, la thématique est choisie selon l'actualité qui touche de près ou de loin la ville. Avec l’envie de questionner le sens de ces pratiques récurrentes au sein de notre société, cette festivité est bien tombée.
Les festivités débuteront le 4 mai avec une soirée projection et de remise des prix de Courts Carouge, le concours de courts métrages de la Ville dans la salle du Cinéma Bio. Cette année, il sera présidé par le réalisateur Frédéric Baillif. Jolies pépites et magnifiques découvertes sont au programme de cette soirée. Le programme complet des événements incontournables du festival est à retrouver sur le site en ligne. Et pour en avoir déjà plein la vue, l'historique des éditions précédentes est également disponible. Un moment à partager et surtout à ne pas louper !
Du 4 au 14 mai À Carouge
www.printemps-carougeois.ch
Printemps CarougeoisAfrodyssée : l'Afrique déif fifiée
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par RREZARTA BISLIMIC’est devenu l'événement incontournable réunissant les plus talentueux designers africains du moment. Afrodyssée est de retour pour une sixième édition du 5 au 7 mai prochain. Après deux ans d’absence (imposée), la programmation du festival, qui en fait un rendez-vous majeur en Europe, reste toujours aussi exigeante : défilé et marché des designers mettant en lumière l’excellence africaine, des invités d’exceptions autour de discussions engagées et une afterparty digne d’un Boiler Room. Petit tour d’horizon sur cette manifestation en forme de manifeste à découvrir à la Maison communale de Plainpalais.
AFRICAN FASHION IS NOT A TREND
C’est au travers d’artistes comme Beyoncé, que l’on découvre, depuis peu, les créateurs africains comme Peulh Vagabond, Sarah Diouf ou encore Lafalaise Dion, la reine des cauris, invitée d’honneur de cette édition. Pourtant, comme le dit Aisha Ayensu, la fondatrice de Christie Brown : « La mode africaine n’est pas une tendance, elle existe depuis des années ». C’est en ce sens que la mission d’Afrodyssée est d’ouvrir les frontières aux créateurs africains et d’élargir leurs possibilités à l’internationale, et ce, malgré les barrières diplomatiques. Cette édition le festival a réussi à faire venir plus de 30 créateurs de l’Ouest à l’Est africains triés sur le volet pour leurs designs authentiques, valorisant les savoir-faire ancestraux et durables. Autre que Lafalaise Dion dont les pièces sont ornées de coquillages et entièrement faites mains, la marque Reeyah Swim, tout aussi artisanale, dévoilera ses tenues de bains embrassant la tendance du macramé et du crochet. On découvrira aussi l’univers coloré de Nyambo Masamara, évoquant les voyages de sa vie, du Rwanda au monde. Ou encore la soudanaise Nafisa Hafiz, pour qui « ce qui a été ruiné par la politique, peut être guéri par l’art » avec une collection s’inspirant des designs des peuples nomades des régions du Darfour et revalorisant leurs esthétiques épuisées par la guerre. Tout aussi curative, la marque Kikoromeo (pomme d’Adam en Swahili), fondée en 1996, voit en l'artisanat une forme de thérapie artistique pour les communautés vulnérables, notamment les jeunes mères et les réfugiés. Leurs tissus proviennent principalement de fibres naturelles, notamment de coton, de lin et de soie, ainsi que de fibres alternatives telles que celles dérivées du sisal et de l’écorce d’orange. En plus du savoir-faire artisanal, une grande partie du festival est dédiée aux créateurs éthiques et durables. A l’instar de Threated Tribes, qui milite en perpétuant la tradition de porter des tissus produits localement au Ghana, au Mali, au Burkina Faso et en Côte d'Ivoire. Mais aussi l’enseigne Marche Noir qui privilégie le recyclage de vêtements vintage ou encore Larry Jay dont la philosophie tient à renforcer les compétences artisanales indigènes en les impliquant dans leurs processus de production et en les payant au-dessus du salaire vital.
GLOIRE AUX ACCESSOIRES
Côté accessoire, le talent est tout autant au rendez-vous de la tête aux pieds ! Et on commence avec Osez le foulard, né d’une volonté d’inviter les filles et femmes afro-descendantes à renouer avec leurs racines avec l’art de l’attache du foulard. Il y a aussi, les bijoux sophistiqués de la styliste anglo-nigériane Adèle Dejak, conçus à la main au Kenya à partir de matériaux et recyclés provenant de l’ensemble du continent comme la
corne de vache Ankole ou les perles de verre Massaï et d’Afrique de l’Ouest. Tout aussi patrimoniaux, les bijoux afro-minimalistes Dear Katiopae qui sont un concentré du savoir-faire de cultures africaines centenaires comme celles des Ashanti, Akan, Ewe et Bamiléké que la marque contribue à préserver. Irrésistibles, les sacs colorés Ayessa sont fabriqués à partir de perles complexes et mettent en valeur la richesse de l’artisanat ghanéen ou ceux de Meron Addis Ababa, pionnière de l’industrie des sacs en cuir en Éthiopie. Enfin, les chaussures Phil&Joe ont pour réputation d’aider à se lever du bon pied.
DANCE & TALK
Dès minuit, après le défilé, direction le Groove pour une afterparty exceptionnelle sous le doigté magistral d’Hirma, seule artiste genevoise à avoir mixé pour Boiler Room et de Sebastiao Loopes, DJ attitré des concerts de Makala. Le lendemain, on retrouvera un panel de personnalité comme le rappeur Nemir ou la journaliste Ouafa Mamèche qui aborderons de quelle manière les musiques nord africaines ont influencé les oeuvres de rap & hip hop, se retrouvant par exemple dans des samples - et comment à son tour le rap & hip hop ont pu exercer une influence sur différents genres musicaux comme le raï. Il y aura aussi les thématiques suivantes abordées : les enjeux politiques et thérapeutiques de la danse et de la réappropriation des corps noirs avec cinq invités dont la danseuse et musicienne congolaise Joli Ngemi ou la sonothérapeute (thérapie par le son et les vibrations) et chirologue Eloise Mehard.
Afrodyssée
Du 5 au 7 mai 2023
Salle Communale de Plainpalais
Rue de Carouge 52, 1205 Genève
www.afrodyssee.ch
Burn out Blakout : édition spéciale power-free
par RREZARTA BISLIMIA l’ère des angoisses climatiques et énergétiques, on s’est déjà tous imaginé être privé d’eau courante ou d’électricité. Du 12 au 13 mai, vous aurez l’opportunité d’expérimenter deux soirées sans électricité au Motel Campo et de discuter de solutions hypothétiques à la crise climatique allant de l’écologie psychédélique à l’économie de décroissance. Une expérience inédite qui prouve que la privation mène aux solutions. Frédéric, le cofondateur, nous raconte.
Concrètement, c’est quoi Blackout ?
C’est deux soirée ou l’électricité sera coupée, c’est-àdire, qu’il n’y aura pas de frigo, pas de lumières, pas de machine à cartes bancaire, ni de dj, etc. mais il y aura quand même des boissons, qui seront certes plus fraîche en début de soirée qu’à la fin, le public sera éclairé à la chandelle et les musiciens auront leurs instruments et leur voix sans amplificateur. Nous aurons un groupe de musique traditionnel colombien et italien, le plasticien Laurent Tixadore qui, pour l’occasion, a trouvé 80 disques des années 30 qu’il passera sur un gramophone, fonctionnant mécaniquement par le biais d’une manivelle. Côté cuisine, chaque soir, sur réservation, le chef de Artemisia préparera un repas 5 plats avec du cru et du cuit au feu de bois dans le jardin… Et des conférences sont également prévues. Le but étant de tester ce que peuvent impliquer les restrictions énergétiques lors d’un événement comme celui-ci, une sorte de jeu de rôle collectif entre artistes, public et intervenants.
Pourquoi c’est un évènement sans chaussures ni téléphone ?
C’est devenu une habitude de demander à nos festivaliers d’enlever leurs chaussures lors des évènements MosEspa.
L’anecdote c’est que, à la base, lors d’une édition, il y avait des tapis où les gens devaient se coucher, et pour ne pas les salir, nous demandions aux invités d’enlever leurs chaussures. Finalement, on s’est rendu compte que ça créait une ambiance cozy et des comportements plus sensibles, et que les gens se laissaient plus aller, jusqu’à même s’endormir lors d’écoutes collectives. Alors on a gardé le concept, même lorsqu’il n’y a pas de tapis. Et, dans la même optique, et parce-que c’est une édition sans électricité, les téléphones devront être abandonnés à l’entrée pour éviter l’envie de communiquer avec l’extérieur ou d’archiver et ainsi privilégier la présence.
Pourquoi avoir organisé un évènement Burnout / Black out ?
Burnout parce que je redoutais beaucoup la période post-covid avec les évènements à rattraper, et avec Marion on était assez stressés, et nous nous méfions d’un burn-out. En plus des nouvelles climatiques ou encore de la guerre en Ukraine, je pense qu’on est tous dépassés et angoissés face à l’avenir de la Terre. Cet hiver on a tous dû faire attention à notre consommation d’électricité, alors un événement blackout faisait sens. Enfin, je pense qu’en tant qu'événement culturel subventionné, on peut se permettre de tester de nouvelles choses. En tant que promoteur par exemple, je ne peux pas me permettre d’organiser ce genre de soirées à cause des responsabilités financières derrière. Avec Mosespa, on peut se le permettre et je pense que c’est aussi ça le rôle de la culture.
Comment on organise un évènement sans électricité ?
Et bien c’est un challenge que justement je peux me permettre qu’avec Mosespa. L’absence d’électricité impacte tellement de domaines et implique de faire preuve d’ingéniosité. Alors on pense aux lumières, aux boissons fraîches, à la musique mais il y aussi la création de l’affiche, les photos durant l’événement, la communication, etc. Par exemple, l’affiche a été faite main sur des pochoirs recyclés avec des bonbonnes récupérées ; nous allons remplacer les vidéastes et photographes par la dessinatrice Tina Schwizgebel.
C’est quoi l’écologie psychédélique ?
C’est une théorie qui suggère que la prise de substances psychédéliques permettrait une prise de conscience d’une unité avec le monde animal et végétal et donc une grande empathie pour ce dernier. J’aime dire que si tout le monde prenait du LSD, la situation environnementale se porterait mieux. Avec précautions bien sûr. Par exemple, Albert Hoffman, qui est à l’origine de la découverte du LSD il y a 80 ans, a lui-même vécu cette expérience de prise de conscience. Et nous voulions en parler durant cette édition pour montrer qu’il y a différentes voies possibles pour affronter la crise climatique, et que celle-ci peut en faire partie. En tout cas, le public pourra en discuter avec les conférenciers.
Pourquoi il faut aller au Blackout/ Burnout ?
Si vous aussi vous êtes angoissé face au changement climatique, et que vous vous sentez désarmé et perdu, alors il faut venir ! Vous aurez l’occasion, non seulement d’expérimenter des soirées en conditions de restrictions, mais aussi de rencontrer des conférenciers qui ont réfléchi à des solutions aux questions que vous vous poser. Comme par exemple des économistes qui accompagnent les stations de ski à se réorienter ou encore les activistes de Renovate Switzerland qui expliqueront leurs actions et parleront de leurs solutions. Nous voulons avant tout montrer que les restrictions n’amènent pas la privation mais des solutions. Et je terminerai par dire, qu’il en faut vraiment peu pour être heureux.
Les 12, 13 et 14 mai 2023
Motel Campo
Route des Jeunes 13, Les Acacias, Genève www.mosespa.ch
Burnout / Blackout – Festival Mos_EspaIbrahim Maalouf : le gout du cuivre
par MINA SIDI ALICompositeur césarisé, trompettiste virtuose, talent inclassable, Ibrahim Maalouf ne se présente plus. L’écouter, c’est se faire des films. L’absence de paroles grise l’imaginaire. Ainsi, les albums de ce musicien sans frontières narrent des histoires qui nous embarquent dans un voyage autour du monde sonore, à la croisée des chemins du blues, du jazz, du rock, du hip-hop, du classique et des musiques orientales. Depuis près de 20 ans, des pointures comme Sting, Mathieu Chedid, Vanessa Paradis, Arthur H ou Grand Corps Malade se l’arrachent. Le 30 mai prochain, c’est le Geneva Camerata qui pour clôturer sa saison 22/23 kidnappe ce garçon dans le vent le temps d’un concert inouï au Bâtiment des Forces Motrices. Tête à tête entêtant avec celui qui convertit mieux que quiconque une idée en mélodie.
Ce n’est pas votre première performance en Suisse mais c’est votre première collaboration avec l’orchestre symphonique suisse du GECA. Comment s’est déroulée cette dernière ?
Je suis très impatient de collaborer car je n’ai jamais travaillé avec eux directement mais j’avais beaucoup entendu parler d’eux. Ainsi, forcément, je suis très heureux de cette collaboration. Je sais qu’ils sont très créatifs et qu’ils sont capables de beaucoup de choses même en dehors de la musique classique. Les discussions que je partage avec David Greilsammer (Directeur musical et artistique du Geneva Camerata) sont vraiment passionnantes. Je suis impatient de voir ce que cela va donner !
Quel programme nous y réservez-vous ?
C’est un programme classique et dans lequel on a intégré un certain nombre des musiques de mon répertoire de mes albums réarrangés par une équipe travaillant avec GECA. Cela va être un concert très varié.
Vous êtes très attaché à l’idée d’improvisation quand retrouve dans votre 17ème et dernier album Capacity to Love sorti en 2022 avec un vrai saut dans l’univers du Hip-Hop et rap américain… Oui l’improvisation est vraiment une passion au-delà de l’aspect musical qui est évident, c’est surtout une philosophie, c’est faire face à l’imprévu, développer des rapports humains qui sont différents, une forme d’humanité,
d’empathie, l’envie de vivre ensemble. Ici, le parallèle social est fabuleux et s’applique sur la musique et on le voit dans cette dernière qui est précurseur de ce que la société peut et pourrait devenir. Je dis souvent que c’est en sachant lire la musique et l’art en général qu’on peut lire l’avenir ! Et en travaillant avec les musiques urbaines comme je l’ai fait sur cet album, il y avait une envie de montrer à quel point cette culture est inclusive, passionnante et sans cesse en train de se renouveler. Ce qui n’est pas le cas de toutes les musiques. Et pourtant, je joue beaucoup de jazz, de musique classique…etc. Je suis passionné par toutes sortes de musiques mais la musique urbaine a quelque chose en elle qui ne vieillit pas.
Quelle image avez-vous de Genève et sa scène musicale ? Je n’ai pas vraiment d’image exacte sur la scène locale. Je sais juste que le public Genevois et Suisse m’a toujours accueilli avec beaucoup de gentillesse et de générosité. Je suis très ravi de pouvoir revenir proposer quelque chose d’assez nouveau par rapport à ce que j’ai pu offrir précédemment.
Concert Prestige #5
L’Oasis vagabonde avec Ibrahim Maalouf Mardi 30 mai 2023 à 20h
Bâtiment des Forces Motrices, 1205 Genève
www.genevacamerata.com
MATRICIDE : une expérience sensorielle et fantasmagorique
par LISA LORENZELLIEnvie de s’évader pendant le mois de mai ? Et pourquoi pas s’installer dans l’un des fauteuils de la Comédie de Genève pour assister au nouveau projet de Catherine Travelletti : MATRICIDE. Une mascarade joyeuse et cinglée pour évoquer les pulsions matricides, qui mettent en péril notre monde car cette mère qu’on assassine, c’est la Terre. Pour ce, des tableaux animés de figures archétypales décalées, des masques faits de bric et de broc et surtout de plastique, une burlesque thérapie de groupe libérant les instincts primitifs les plus féroces. De quoi passer un moment hilarant en bonne compagnie. Ce spectacle est à découvrir du 3 au 13 mai 2023. Coup de projecteur sur cette expérience sensorielle et fantasmagorique qui assure de vous faire rire aux éclats.
Du 3 au 13 mai, MATRICE, une pièce signée Catherine Travellett, est à découvrir à La Comédie de Genève. Sur un ton décalé et complètement barré, la metteuse en scène souhaite évoquer les pulsions matricides de notre mère à tous, celle qui nous donne la vie et pourtant que l’on assassine : la Terre. Pour ce, cette dernière utilise les outils du théâtre et de la dramathérapie pour nous prouver qu'un mode de vie plus éco-responsable est possible « Il y a ces masques inspirés, de loin, par ceux que l’on voit au Lötschental. Faits de matériaux disparates et pourtant saisissants. Et il y a cette séance, justement, menée par une animatrice largement allumée. Nous avons jubilé de cet univers si personnel, profond, furieusement drôle, avec des personnages si loin si près de nous », confient Natacha Koutchoumov et Denis Maillefer, qui codirigent depuis le 1er juillet 2017 la Comédie de Genève. Une manière d’éveiller les consciences avec une pointe d’humour bien choisie.
SORTIR LES PROBLÉMATIQUES ENFOUIES
SOUS LE TAPIS
Par le biais de ces œuvres, Catherine Travelletti souhaite pouvoir exprimer toutes sortes de sujet avec sa compagnie théâtrale. Plus de tabous, plus de questions qui restent en suspens. Ses projets s’emparent aussi bien de thématiques politiques que sociales mais aussi intimes. En s’appropriant des archétypes de la littérature au sens large, les performers jouissent d’un espace conséquent pour parler, échanger et pourquoi pas même envisager le monde d’une manière nouvelle. "La fondatrice de Catatac n’hésite pas à mettre sous le nez du spectateur des problématique qu’il s’efforce de cacher sous le tapis. Un exercice de lucidité difficile mais nécessaire pour tenter de modifier durablement nos
croyances sclérosantes et changer nos écosystèmes intérieurs", assurent les dirigeants de la Comédie de Genève. Artiste aux multiples influences, Catherine Travelletti travaille pour de nombreux metteurs en scène en Suisse et à l’étranger après avoir été diplômé de la Haute Ecole de Théâtre de Suisse Romande la Manufacture. Elle s’empare également de la dramathérapie, une des formes d’art- thérapie par le théâtre. Son bagage pluriel lui permet ainsi de faire découvrir à ses acteurs un travail théâtral innovant qui ne manquera pas d’être présent à la Comédie de Genève. Sa pratique de comédienne, son expérience de l’écriture de plateau à la flamande, ses formations et sa passion pour la musique la guident constamment dans chaque projet qu’elle entreprend.
Une nouvelle aventure signée Catherine Travelletti, vous attend dès le 3 mai à la Comédie de Genève. Alors pas question de rester chez soi, on enfile son manteau et on sort de chez soi pour découvrir une nouvelle histoire fantasmagorique. Le théâtre est le lieu du présent : chaque représentation est unique en elle-même, et également unique du point de vue de chaque spectateur. C’est comme un petit trésor que l’on nous offre, que nous finissons de façonner nous-même par le regard que l’on y porte.
Matricide
Catherine Travelletti
Du 3 au 13 mai
Comédie de Genève | Salle Modulable
Esplanade Alice-Bailly 1, 1207 Genève
www.comedie.ch/fr/matricide
Partenaires
CHUCHO VALDES QUARTET
Victoria Hall
13 MAI 2023
EMMANUEL PAHUD
KOLJA BLACHER
JENNIFER STUMM
JENS-PETER MAINTZ
CHRISTINE SCHORNSHEIM
Conservatoire de Genève
Victoria Hall
30 MAI 2023
MAXIM VENGEROV STEVEN ISSERLIS
SIMON TRPCESKI
Victoria Hall
5 JUIN 2023
GAUTIER CAPUÇON
& LES CAPUCELLI
Victoria Hall
Billetteries
Partenaires
Billetteries
Partenaires
Billetteries
Partenaires
Billetteries
Vivarium de tous les désirs
par AURORE DE GRANIERGEM Genève est de retour du 11 au 14 mai 2023 pour sa 6ème édition. Rencontrant un succès toujours grandissant, l’événement consacré aux pierres précieuses et à la création joaillière rassemblera 187 exposants ce printemps, la plus haute participation jusqu’alors. Mais au-delà de cette présence professionnelle, GEM Genève ce sont aussi 210 exposants, une incursion dans le passé, l’histoire, la culture, puis dans le futur, avec les créateurs d’aujourd’hui et de demain, la présence d’écoles et de jeunes talents venus du monde entier. L’événement aux multiples facettes retrouve ses codes, à l’image du Designer Vivarium. Dans cet espace, dont la commission a été confiée à l’historienne de la joaillerie Vivienne Becker, la crème de la joaillerie contemporaine se dévoile sous nos yeux. Cette édition, ce sont cinq jeunes créateurs qui ont été sélectionnés, nous offrant un aperçu de cet artisanat pluriel, aux frontières de l’art. À quelques semaines de l’ouverture du salon, nous avons pu discuter avec Vivienne Becker et le jeune créateur Leen Hayne, participant au Designer Vivarium. Morceaux choisis.
Vivienne Becker, vous êtes la commissaire du Design Vivarium de GEM Genève. Pouvez-vous nous dire quels sont vos critères dans la sélection des joailliers du Design Vivarium ?
Je me base toujours sur les mêmes points : l’originalité, l’ingéniosité, et une vision créative et singulière. La sophistication et l’excellence de l’artisanat sont également au cœur de mes critères de sélection. Pour moi, les joailliers et orfèvres du Vivarium doivent se démarquer en s’inscrivant dans la tradition de cet art, tout en apportant un point de vue totalement novateur, qui va pousser la pratique toujours plus loin. J’ai sélectionné cinq créateurs cette année, et chacun d’entre eux se distingue par une approche très différente, car montrer la variété des créations et des styles est capital. Comme en art contemporain, en joaillerie un objet doit refléter son époque, et je pense que les designers de cette édition en sont le parfait exemple.
Cinq designers, dont les styles sont ici tous très singuliers. Pouvez-vous nous dire quelques mots sur chacun d’entre eux, et ce à quoi les visiteurs du Vivarium pourront s’attendre ?
Oushaba est, je pense, une des marques qui s’inscrit le plus dans les problématiques actuelles. Les bijoux sont créés à partir de e-déchets, des composants de téléphones, ou de clés USB, qui deviennent la pièce centrale de la création. Nous avons la sensation d’avoir à faire à des objets d’un autre temps, mais qui s’inscrivent parfaitement dans le présent. L’originalité d’Oushaba réside notamment dans la cohabitation entre e-déchets et une technique d’orfèvrerie ancestrale. Lia Lam s’attaque de son côté à des thématiques bien connues de la joaillerie : l’amour et l’engagement. Mais son approche est d’une très grande modernité, minimale, structurale, et porteuse d’un message fort. NVW propose ici une collection qui s’articule autour du motif du corbeau, une nature qui inspire également la designer Elena Okutava qui revient au Vivarium pour la seconde fois. Elle s’imprègne du folklore, de la nature, et des légendes, pour créer des pièces d’une très grande délicatesse. Enfin, Leen Heyne est un orfèvre que j’admire depuis plusieurs années maintenant. Sa technique unique en son genre aboutit à des créations à la fois abstraites et organiques qui me font penser à des racines s’entremêlant autour d’une pierre. Chacun de ces cinq designers propose un travail très singulier, mais c’est ceci qui fait toute la richesse du Vivarium. Certains sont inspirés par la nature, d’autres par la matière, la durabilité, le folklore. Et leurs techniques, toutes porteuses d’excellence, sont elles aussi variées, démontrant que la joaillerie contemporaine est plurielle et multiple.
Une des création de Leen Hayne Elena Okurova, Japanese Pines EarringsLeen Hayne, pouvez-vous nous en dire plus sur vos pièces et ce qui vous a poussé à aborder l’orfèvrerie de cette façon si particulière ?
J’ai toujours aimé travailler avec mes mains, créer. Déjà petit, quand mes parents m’emmenaient au musée j’étais fasciné par l’artisanat. Mais étonnement je ne suis pas de nature précise ni patiente, à l’inverse je me qualifierais plutôt de pressé, voire précipité ! Ce caractère ne correspond pas aux techniques anciennes d’orfèvrerie. Je voulais travailler vite et avec force, ce qui m’a amené à travailler le métal en le tordant. Je le laisse ainsi décider de la forme, tout en l’influençant par la pression qui j’y apporte. Mes créations comportant une pierre précieuse ou un diamant ne nécessitent ainsi pas de griffes pour les tenir en place ; je les emprisonne dans le métal. Je tiens à une esthétique minimaliste, d’une seule pièce de métal, et cette méthode pour intégrer une pierre permet de conserver ce caractère fluide. Je pense que cette approche technique est également plus fidèle à la nature du métal. J’essaye de comprendre ce qu’il veut. Mon travail commence par un dessin, puis un essai sur du nickel pour comprendre les pressions à appliquer, et enfin je réalise la pièce en or, ou plus récemment en acier.
Et pour ce qui est de vos inspirations ?
En réalité, le métal lui-même est ma source d’inspiration. Ses mouvements, sa nature, sa force, mais aussi sa flexibilité. Je le laisse guider mon travail. Mais plus récemment j’ai commencé à travailler avec des pierres de formes plus complexes, et dans ce cas ce sont elles qui vont décider du design. La matière en elle-même est ma source d’inspiration.
Vivienne, le Vivarium est aussi l’occasion d’appréhender le futur de cet artisanat en observant ses créations contemporaines. Selon vous, quels sont les défis que doivent relever les orfèvres et joailliers aujourd’hui ?
Les défis sont nombreux, à commencer par le coût des matériaux et la rareté des pierres précieuses. Mais la disparition de l’artisanat est également une problématique auxquels ils doivent faire face, ainsi qu’un marché surchargé qui rend difficile pour les jeunes designers indépendants de distribuer leurs pièces. Mais je pense aussi que le monde de la joaillerie connaît un véritable tournant à l’heure actuelle. La quête de l’individualité qui occupe notre société, nos modes de vie, la volonté d’une durabilité et d’une éthique dans notre consommation, viennent remettre en question cet univers. La joaillerie doit parler à une génération plus jeune qui partage de nouvelles valeurs, où l’objet est moins formel, mais aussi à une société où la fluidité du genre vient également changer le bijou. D’un point de vue plus pratique, les nouvelles techniques et matériaux viennent également chambouler cet art. Mais tous ces changements sont avant tout l’occasion de bousculer les conventions, de stimuler l’imagination, et d’écrire le futur de la joaillerie.
GEM Genève, du 11 au 14 mai 2023 Palexpo Halle 1 Route Francois-Peyrot 30 1218 – Le Grand-Saconnex GELIFESTYLE Stay cool
Le Chef Kato ravive nos papilles chez Izumi
par MINA SIDI ALIAprès avoir écumé les Four Seasons du monde entier, le Chef Toshikazu Kato a posé l’automne dernier ses katanas affutés et sa sagesse solaire au FS Genève. Sa cuisine Nikkei au métissage suave nous a séduite dès la première bouchée. Dans ses assiettes rondement menées ? Des nouveautés aux saveurs zébrées et corsées : tacos croustillants au homard, accostés d’une sauce crémeuse au wasabi, tempura de perches du Léman, côtelettes d’agneau anticucho et turbot rôti en sauce coriandre et jalapeño. Un ballet culinaire minutieusement chorégraphié qui des jours après l’avoir testé zouque encore dans nos mémoires gustatives. Rencontre avec un chef chavirant de talent qui a su méduser nos palais indolents.
Qu’est ce qui vous a guidé vers une carrière de chef ? Je me suis orienté vers la cuisine inspiré par mon oncle qui tenait un izakaya dans la région de Kanto à Honshu, non loin de Tokyo. Adolescent, j’ai commencé à y travailler par intermittence. J’étais attiré par l’ambiance et l’intensité qui régnaient en cuisine. Mes parents eux, rêvaient que j’exerce un autre métier. C’était il y a 25 ans. Les chefs ne disposaient pas du même respect à l’époque.
Vous avez toujours collaboré avec Four Seasons. Racontez-nous votre odyssée culinaire avec l’enseigne dans laquelle vous avez gravi les échelons pour atteindre le rang de Chef Exécutif. Quand j'étais encore à l’école, ma grand-mère m’a parlé d’un Four Seasons à Tokyo - la première adresse du groupe en Asie. Elle me disait que c’était un établissement haut de gamme et m’encourageait à postuler. Je n’avais aucune idée de ce qu’était Four Seasons à l’époque, alors j’y suis d’abord allé dîner. J’ai été époustouflé. Après mes débuts à Tokyo, J’ai poursuivi ma carrière dans d’autres Four Seasons dans le monde entier. Ma première affectation à Mumbai a été un choc culturel. Tout était nouveau et différent, et je ne parlais pas anglais. Je pleurais tous les jours. Mais le Chef exécutif de l’hôtel, originaire d’Italie, savait ce que je ressentais et m’a encouragé à prendre mon temps. Il m’a ouvert les yeux. Six mois plus tard, j’adorais l’Inde. J’ai également fait de belles expériences à Doha, où j’ai passé quatre ans, dont deux en tant que sous-chef au sein du plus grand restaurant Nobu du monde, afin de parfaire les compétences que j’utilise maintenant à Izumi, et à Saint-Pétersbourg, où j’ai obtenu pour la première fois le titre de Chef exécutif.
Quelles sont les qualités requises pour un Chef Exécutif ? Je considère que les principales qualités requises pour mon travail sont de respecter les ingrédients et de répondre aux exigences des clients. Cela fait déjà plusieurs années qu’Izumi s’est imposé comme l’un des meilleurs restaurants de Genève. Je souhaite que nos clients sachent que nous restons à l’avant-garde des tendances et que nous avons à cœur de toujours dépasser leurs attentes.
Qu’est ce qui distingue Izumi des autres offres culinaires nippones à Genève ? Quelle est sa force ?
Izumi a une énergie qui lui est propre ! Avec sa terrasse extérieure, Izumi offre une vue à couper le souffle sur la Rade et son Jet d’eau. Notre souhait ? Qu’il soit le lieu de prédilection des Genevois et des clients de l’hôtel qui veulent y célébrer une occasion spéciale ! La force d’Izumi, c’est aussi que ce dernier compte de nombreux talents en cuisine. Je dirige une équipe d’une douzaine de personnes, pour la plupart originaires d’Europe et tous compétents en matière de cuisine japonaise. Il a été très intéressant pour moi de voir des chefs français, polonais et portugais aussi bien formés.
Comment se traduit votre cuisine ?
J’élabore des plats à partir d’ingrédients d’origine péruvienne, ainsi qu’une sélection de rolls et de nigiris. Adepte d’une approche de la ferme à la table, je privilégie autant que possible les produits locaux et adopte une approche durable pour chaque partie du menu. Je m’approvisionne notamment en perches d'eau douce provenant des lacs suisses et travaille en étroite collaboration avec les agriculteurs locaux pour la viande d'agneau et de bœuf de qualité premium, issus de vaches qui paissent dans les alpages, en plus de la viande wagyu que j’importe de mon Japon natal. Les poissons d'eau salée et les fruits de mer sont sélectionnés auprès de fournisseurs de confiance et proviennent d’une pêche éthique et respectueuse, ou d'élevage responsable.
Quand vous ne cuisinez pas, que faites-vous ?
Je suis heureux de poursuivre ma carrière à Genève, que je perçois comme un petit village mais pour l’instant, je suis trop occupé par mon travail pour faire autre chose que visiter les restaurants locaux pendant mon temps libre. J’aime également être déconnecté du travail et faire la plante, me reposer et me ressourcer ! (Rires) Je dois aussi apprendre le français, un vrai challenge !
Izumi au Four Seasons Hôtel des Bergues Genève 33, Quai des Bergues, 1201 Genève www.fourseasons.com/genevaDidier Steudler : douceurs rebelles
par MINA SIDI ALIPrenez un bon zeste d’inventivité, une larme d'humour, un soupçon de naturel et nappez le tout d'une pincée d’audace, vous obtiendrez un chef pâtissier : Didier Steudler. Officiant depuis plus de 10 ans dans les trois restaurants de l'Hôtel President Wilson, ce dissident du goût n’a jamais craint de faire bouger les lignes de la pâtisserie française traditionnelle en laissant libre cours à sa créativité. Son objectif ? Faire valser nos lassitudes en émoustillant nos papilles gustatives. Tête à tête avec un chef pâtissier aussi edgy qu’une crème chantilly aux orties et pour qui la gastronomie est liée à la réflexion, au mental et à la philosophie.
Qu’est ce qui vous a motivé à embrasser la carrière de chef pâtissier très jeune ?
C’est parce que j’étais très nul à l’école (rires) ! Non, c’est parce que j’ai un oncle qui était boulanger-pâtissier. À l’âge de 8 ans, j’allais faire des croissants, finir deux, trois tartes. De fil en aiguille, j’allais donner des coups de main régulièrement. Puis quand je suis arrivé en 3ème année, il a fallu choisir un métier puisque un parcours académique classique ne me convenait pas. Je m’y ennuyais et cela ne me correspondait pas ce système scolaire français où l’individu est peu valorisé dans ses capacités d’apprentissage. J’ai décidé de faire de la pâtisserie. Ma mère avait parlé à mes professeurs en leur demandant de m’aider dans mon orientation et la professeur de dessin avait noté mon coup de crayon et les gâteaux réalisés en fin d’année pour mes camarades ! Pour elle, ma voie était toute tracée ! Il fallait que je parte en formation. Et comme j’étais trop jeune, j’ai eu droit à 4 ans d’apprentissage ! Et c’était à la dure : 18 heures par jour, réveiller au saut d’eau froid…C’était difficile mais mon maître d’apprentissage m’a beaucoup appris et je ne lui en veux pas. Il était multitask et m’a transmis énormément. Je suis sorti meilleur apprenti de Seine-et-Marne, ce qui m’a permis d’accéder au concours national.
Comment avez-vous atterri en Suisse ?
J’ai enchaîné en boutique pendant 10 ans. Puis, j’ai un de mes collègues qui m’a parlé de son oncle officiant aux Trois Couronnes à Vevey. Il était convaincu que je correspondais à ce qu’il recherchait. Il m’a bien emballé le projet et je suis parti en Suisse ! À 21 ans, j’occupais le poste de chef pâtissier. J’y suis resté 9 mois. Je suis revenu à Paris pour travailler chez Ledoyen pour enchaîner au Plaza Athénée, puis au Fouquet, suivi du Ritz durant 10 ans pour terminer à Genève également depuis une décennie.
J’ai suivi Michel Roth. Cela fait 21 ans que je le côtoie. On s’entend et on se complète très bien.
Pour vous un vrai dessert n’est pas un gâteau. Ainsi vous travaillez davantage vos créations comme cuisinier. Racontez-nous votre dernière création. Effectivement, la pâtisserie de restauration n’est pas de faire des gâteaux. Notre métier est de créer des desserts à l’assiette qui sont cuisinés. Ainsi dernièrement, on a travaillé sur une nouveauté qui se compose d’une sauce entre la mayonnaise et la vinaigrette. C’est un jus de rhubarbe réduit et lorsqu’on met de l’huile cela émulsionne et on parfume cela avec par exemple de la vanille, des zestes d’orange. On essaie d’avoir des compositions qui enrobent les saveurs. C’est plus évident pour un cuisinier que pour un pâtissier. Ainsi, j’essaie de transmettre cela à des jeunes qui ne connaissaient pas trop pâtisserie.
La crème anglaise, c’est bien mais on a vite fait le tour !
Vous être très orienté sur le végétal… Je ne mange que du bio et je suis crudivore. Ainsi, cela me permet de connaître la nature et sa production saisonnière. J’aime la naturalité et j’ai toujours été très végétal. Je vais là où j’aime aller. Je ne m’impose aucune barrière. En ce moment, je suis sur l’ortie car j’ai découvert qu’elle avait beaucoup de protéines assimilables directement, plus dans une côtelette d’agneau ! Si on mélange l’ortie avec une citronnelle, on obtient des choses qui sortent du contexte pâtissier. Parfois je vais trop loin. Par exemple, je mets des champignons en pré-dessert, des petites morilles garnies au caramel avec une pointe de citron. Je suis parfois même à la limite de la salade (rires) ! D’ailleurs, il y a quelques années j’avais proposé en pré-dessert planté dans un pot à manger, une asperge cuite avec une vinaigrette citron et à la vanille et des cèpes. Certaines personnes ne comprenaient pas même en cuisine dans la team. Pour moi, c’était juste pour découvrir le produit et ce que l’on peut en faire. On n’est pas obligé de rester avec ses belles asperges accostées de sa sauce hollandaise. On peut réinterpréter autant qu’on veut. J’essaie d’être plus créatif et de pousser les clients à la réflexion.
Vous aimez bouleverser les codes de la gastronomie ?
Ce n’est pas ça, c’est juste que la notion de gastronomie est très importante à mes yeux et je crois que la plupart des gens n’en ont pas saisi l’essence. Pour moi, lorsqu’on va manger dans un restaurant gastronomique, on déguste, on apprécie. La démarche n’est pas de se restaurer ici mais plutôt de nourrir l’esprit et l’expérience plus que le corps. On n’aura probablement même faim après le repas.
Votre plus grosse claque gastronomique ?
J’en ai eu plusieurs mais celle-ci date de 1995. J’étais allé célébrer mon anniversaire chez Michel Bras. Les assiettes arrivent avec un dessert baptisé la bétonnière. Dans une large assiette, il avait dressé une grosse quenelle de glace vanille et plusieurs tas de sucre aux coloris divers. Le maître d’hôtel nous explique que le concept n’est pas de manger la glace à la vanille mais de goûter les sucres. Ainsi, on mélangeait notre glace comme une bétonneuse avec les différentes propositions dans l’assiette pour aller chercher le sucre et l’alimenter en matière grasse. À l’époque, j’étais au Plaza Athénée qui à cette époque —il y a 20 ans — n’était pas du tout dans la naturalité. C’était impossible que je propose cela. J’avais trouvé cela génial !
www.hotelpresidentwilson.com/fr
Les desserts du chef pâtissier Didier Steudler Hotel Président Wilson, Luxury Collection Hotel, Genève 47, Quai Wilson, 1211 Genève, Tél. +41 22 906 66 66À Bordeaux, le vin a droit de cité
par BERNARD PICHONLa capitale mondiale du vin a tant à offrir que sa visite impose des priorités. Le thème viticole semble incontournable. En 1381, des moines chartreux viennent fonder un couvent sur un terrain marécageux de ce qui est aujourd’hui la Nouvelle Aquitaine. Un faubourg se développe autour du monastère. Il attire au XVIIe siècle des négociants en vins - anglais, flamands et irlandais - bientôt surnommés chartrons par la population bordelaise, en raison de cette proximité ecclésiastique. Peu à peu, de vastes entrepôts de vieillissement et de stockage sont construits le long de la Garonne, ainsi qu’une verrerie. Aujourd’hui le charme de ce quartier, sa convivialité et son art de vivre en font l’un des plus attractifs de la ville.
RENAISSANCE
Les années d’après-guerre voient les grands crus se confiner dans leurs lieux d’origine. Les chais et leurs aménagements – notamment pour rouler les barriques – sont ainsi peu à peu désertés au profit des domaines et châteaux. La zone souffre de cet abandon jusqu’au tournant du XXIe siècle, où d’ambitieux travaux de réhabilitation sont entrepris pour revaloriser les lieux chargés d’histoire. De mal famés, ils se retrouvent tendance, convoités par de nouveaux commerces. A la rue Borie, un musée rend compte de l’ancienne prospérité du quartier. Installée dans une ancienne maison de négoce bâtie vers 1720 par un Irlandais, l’exposition occupe des caves voûtées. La visite se termine par une dégustation de deux vins.
ITINÉRAIRE
Pour Véronique Baggio – authentique Bordelaise et habitante du quartier – « La visite du village peut commencer par la rue Notre-Dame. Un itinéraire coloré, où les boutiques d’antiquités longtemps omniprésentes se mélangent aujourd’hui à de nouvelles enseignes. »
Cette mutation confère aux venelles des airs de Marais ou de Montmartre parisien, très prisés par les locaux et les touristes, de jour comme de nuit. Chaque dimanche, le marché des Chartrons est devenu incontournable. On s’y approvisionne sur les quais auprès des 60 étals, à pied, à vélo, en trottinette ou en skate.
CONVERGENCE
Logiquement, le parcours conduit au totem bordelais : la Cité du Vin, dont l’architecture audacieuse évoque le mouvement du liquide dans un verre de dégustation. Inauguré il y a 7 ans, ce lieu dédié à l’œnologie locale et internationale vient de repenser son exposition permanente, afin d’y intégrer des nouveautés en termes de scénographie, d’équipements numériques et de productions multimédia. Histoire, paysages, culture de la vigne, œnologie, art de vivre … le vin se dévoile sous ses multiples facettes sur 18 espaces thématiques différents. Un projet d’envergure qui s’inscrit dans un programme global de renouvellement sensé offrir aux visiteurs une expérience marquante.
Y aller
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La Cité du Vin
Du 8 avril 2023 au 3 septembre 2023
Ouvert tous les jours de 10h à 19h
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Detox, perte de poids et revitalisation
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Le Barthélemy : éden caribéen
par MINA SIDI ALICet hiver, c’est direction les Antilles françaises qu’on a profité d’une jolie parenthèse déridant doucement la frénésie de nos vies urbaines. Mythe terrestre à elle seule, l’île de Saint-Barth fait partie des plus belles des Caraïbes. On y a déniché notre nouvel idylle hôtelier : Le Barthélemy. Plages de sable blanc préservées et attitude décontractée, eaux émeraudes, coraux à couper le souffle et villas s'étendant jusqu'au bord du récif dévoilant un complexe luxueux parfaitement intégré à la végétation luxuriante de l’île. Impossible de ne pas succomber à ce petit bijou hôtelier à l’accueil altier, éco-responsable et au service complice. Plongée en apnée au cœur d’une destination aux allures d’hallucination.
Débarquer à Saint-Barth s’apparente à une expérience en soi. En effet, atterrir au Paradis, n’est pas chose commune. Après un vol de 13 heures, on arrive enfin sur cette oasis escarpée mais luxuriante entourée de sable blanc et d'eau turquoise. Première sensation ? Un sentiment de dépaysement jubilatoire. Trop robuste pour l'agriculture à grande échelle, cette ancienne possession française de longue date avait été retournée à la Suède en 1784 contre des privilèges commerciaux dans le port de Göteborg. Rendue à la France près d'un siècle plus tard, l'archipel s’apparente aujourd’hui davantage à Monaco qu’à Malmö. L’héritage suédois s’est évaporé. Particulièrement sauvage et modeste au siècle dernier, Saint-Barth a longtemps vécu d’une kyrielle de carrières de sel et de la pêche locale avant d'être sacré par un certain David Rockefeller dans les années 60, comme « the place to be » !
SAINT-BARTH, PERLE DES ANTILLES
Dans le sillage de ce puissant banquier, héritier de l'une des plus puissantes dynasties américaines ? Une faune dorée au lifestyle flamboyant et des voyageurs à l'art de vivre bohème y font petit à petit leur nid. L’archipel évolue au gré des cliques qui la convoitent. Ce qui suscite son intérêt et éclipse tout, c'est sa séduction viscérale : ses collines et ses creux, sa lumière incandescente et ses kilomètres de plage drapés de sable blanc désertes, ses criques turquoise, ses vues à couper le souffle, sa faune abondante et son architecture charmante aux maisons typiques colorées qui la rende si spéciale. Rien ne vaut la beauté grandiose et épique exposée partout. Que l'on aspire à y faire une retraite relax ou faire la nouba jusqu'au bout de la nuit sur un yacht titanesque, chacun y trouve son bonheur.
LE BARTHÉLEMY, HAVRE DE BONHEUR
Cap sur l'extrémité est de Grand Cul-de-Sac, où l’on a découvert Le Barthélemy s’étirant le long d’une des plages les plus pittoresques de l’île, en forme de croissant et aux eaux peu profondes parfaites pour le kayak, la plongée en apnée et la planche à voile. Ouvert depuis l'automne 2016, son emplacement à lui-seul — pris en sandwich entre un lagon et un parc marin abrité —en vaut le détour. L’hôtel n’est qu’à 10 minutes de l’aéroport en voiture et à 20 minutes seulement de la capitale Gustavia. Véhiculé, ne manquez pas de tourner à gauche sur la route principale et d'explorer la Côte Sauvage le long du flanc sud-est de l’île afin d’y explorer des randonnées passionnantes vers des points d'eau soutenus par des paysages qui rappellent davantage la Californie du Nord que les Caraïbes ! L’élément qui distingue ce 5 étoiles dès notre arrivée ? Un parking souterrain, le seul de
l'île - un petit miracle de construction qui signifie qu'il n'y a pratiquement pas de véhicule en vue après notre enregistrement.
UNE SCÉNOGRAPHIE ÉPURÉE ET CHAMBRE AVEC VUE
On constate rapidement que l’hôtel met davantage l'accent sur l'accomplissement plutôt que sur l’ostentation. Ainsi, ici les lignes sont épurées et décorées dans des tons de blanc, bleu et sable conçues par la célèbre designer française Sybille de Margerie. Notre chambre parmi les 44 que l’hôtel propose, donne sur la plage et sa baie vitrée coulisse sans effort. On se laisse rapidement emporter par la vue imprenable sur l’océan ! On ne perd pas non plus une miette de ce spectacle inlassable depuis la piscine en plein air où se trouvent d’autres chambres faisant face au bleu de la piscine, sur le lac, ou encore sur les jardins tropicaux et intimes de l’hôtel. En outre, Le Barthélemy compte 6 chambres sublimes, baptisées Océan Lux Piscine Privées, toutes postées face à la mer, et jouissant de bassins privés sur leur terrasse où se la couler douce ! Deux villas d’exception de 400 m2, au luxe confidentiel et authentique, se blottissent elles sur la plage, face au lagon de Grand Cul-de-Sac.
CHEF ZÉLÉ ET NOURRITURES AILÉES
Le restaurant principal — Amis Saint-Barth — s’inspire de ses vues sur l’océan. Conçu par Michael Malapert, sa pièce maîtresse est une superbe sculpture de verre Murano en verre bleu et vert d'un banc de poissons, qui pend au-dessus des tables et des chaises en rotin et bois. Côté cuisine, le chef Vincent Gomis mène avec maestria un menu aux plats raffinés et zébrés aux saveurs franco-méditerranéennes et caribéennes. Puisant dans les recettes de ses maîtres quelques plats iconiques de la Méditerranée, on découvre dans l’assiette, du crabe mou, signature du chef Christian Sinicropi, ou ses plats fétiches comme une Kefta et ses boulettes d’agneau de lait français et de bœuf Angus au mélange d’épices des Caraïbes, une poitrine de veau confite 48 heures cuite aux herbes provençales et une raviole de langoustine tendre et délicieuse. Adepte du fait-maison, le chef crée lui-même à Saint-Barth ses propres pâtes, ses farces de viande, conçoit ses huiles (basilic, algues...) et son tarama à base d’œuf de mahi-mahi est le seul et l’unique de toute l’île. Mention spéciale à la cuisine zéro-déchet de ce chef qui n’aime pas gâcher. Adepte du recyclage en cuisine, il déploie astuces, précisions et bon goût pour ne rien jeter. On décernera personnellement une étoile à ce chef ultra talentueux qui travaille avec son duo amoureux et bras droit : Marie-Cécile Gomis-Alexandre. Au petit-déjeuner, essayez le toast à l'avocat avec des œufs pochés et la cascade de fruits frais locaux du buffet !
UN HÔTEL ENGAGÉ ET ÉCO-DURABLE
Conscient des enjeux environnementaux et de la fragilité des rivages et des récifs coralliens, Le Barthélemy mène, en partenariat avec l’association insulaire Coral Restoration des actions de protection et de sauvegarde du lagon du Grand Cul- de-Sac. Engagé dans la construction de bâtiments, chambres et villas éco-conçues, le 5 étoiles privilégie le recours aux matériaux écologiques et aux panneaux solaires, et dispose d’une station de dessalement garantissant la production d’une énergie propre et autonome. L’hôtel choisit également l’usage général d’ampoules LED nouvelle génération, un linge de lit en coton bio et un mobilier fabriqué à partir de matériaux à faible impact écologique. Chapeau bas !
ODYSSÉE EN BATEAU
En sus d’un Watersport proposant des masques et tubas pour partir à la rencontre des tortues et poissons du lagon, du paddle pour garder la ligne, des kayaks et canoës pour partir à l’aventure et des jet-skis pour faire le tour de l’île, Le Barthélemy offre des balades d’une demi-journée ou une journée en bateau en collaboration avec des capitaines de yachts. Embarquement direct depuis la plage de l’hôtel à bord du bateau (de 2 à 6 personnes), découverte des rivages de l’île, des maisons de stars ou arrêt sur les plus belles plages – Salines, Gouverneur, Colombier –, exploration en masque et tuba des épaves secrètes de l’île et voyage sous les mers avec poissons et tortues. Un vrai bonheur !
TEMPLE DE BIEN-ÊTRE
Le spa a été conçu comme un sanctuaire où les adeptes prennent soin de leur corps et esprit. On craque pour les soins du visage La Mer, certifiés produits naturels apportent tout ce dont notre peau a besoin. Sans oublier les huiles de massage Myspa, une évasion au-delà de la cosmétique grâce à leurs balades olfactives. Autre découverte surprenante proposée par Le Barthélemy en collaboration avec Grégoire Bosc, un praticien du bien être ? L’Atma Janzu, un art de transformation et de méditation aquatique - intégrant du Janzu, du Taï Chi, du Watsu, du Reiki et du Shiatsu. Ce soin doux et profond aide à la libération des tensions physiques, du stress et des blocages émotionnels. Une séance permet une vraie renaissance tout comme un séjour dans ce 5 étoiles qu’on rêve déjà de revenir visiter !
Plus d’infos : une application et un site Internet sont proposés par le comité du tourisme de Saint-Barth pour préparer son voyage sur l'île : www.saintbarth-tourisme.com
Le Barthélemy, un hôtel engagé et éco-durable Boat Day on Boston © Kenzo KhanVAMOS A LA CORUnA
par AMBRE OGGIERCe printemps, EasyJet a inauguré sa nouvelle ligne reliant Genève à La Corogne. L’occasion de découvrir cette belle région encore méconnue d’Espagne au charme simple et authentique, loin de l’agitation des grandes villes espagnoles comme Barcelone ou Madrid, et pour l’instant encore épargné par le tourisme de masse. Située dans la région de la Galice, au nord-ouest de la péninsule ibérique, la ville de La Corogne (A Coruña en galicien) jouit d’une situation exceptionnelle avec son front de mer de 13 km et ses plages dans le centre-ville. Regorgeant de trésors insoupçonnés, La Corogne est une nouvelle destination pittoresque à seulement deux heures de vol de Genève. Vamos ahora !
ENTRE MYTHES & HISTOIRE
La Corogne est une terre de légendes et de mystères où se mêlent la mythologie gréco-romaine et la mythologie celte. Dominant la péninsule corogonaise depuis plus de deux mille ans, la tour d’Hercule est le monument incontournable de la région. Selon la légende, Hercule aurait vaincu le roi Géryon et il aurait ensuite construit cette tour avec le crâne de son ennemi comme première pierre. Cette histoire se retrouve sur le blason de la ville représentant la tour d’Hercule au-dessus d’une tête de mort. Inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco, elle est le plus ancien phare du monde encore en activité. Bien que complètement restaurée à la fin du XVIIIe siècle, la tour demeure le symbole de la Corogne. Aux pieds de la tour d’Hercule, une rose des vents marque les points cardinaux avec des symboles celtiques, dans un vaste parc protégé qui offre des chemins où se balader sereinement. Ici et là, des parcs de sculptures modernes redéfinissent le panorama, dont un qui ressemble étonnement à celui de Stonehenge mais ne vous y trompez pas, il s’agit d’un monument en hommage aux fusillés sous Franco. Les paysages sublimes et sauvages, mus par un vent souvent hargneux, rappellent sempiternellement que la Galice possède des racines celtes. Un héritage étonnant qui se retrouve dans différents aspects de la culture galicienne, dont la musique. En effet, la « gaita galega », l’instrument traditionnel, n’est autre qu’une cornemuse.
www.torredehercules.com
ARCHITECTURE, VISITES & SHOPPING
La Corogne possède une architecture bien particulière. Les façades des immeubles du front de mer, sur l’Avenida de la Marina, se caractérisent par leur galleria, sorte de petits balcons couverts par des boiseries peintes en blanc. Typiques de la ville, les galleria sont apparues au XIXe siècle afin de permettre à la lumière de pénétrer dans
les appartements tout en évitant la pluie et le vent. Outre les façades du bord de mer, la ville fait la part belle aux immeubles de style art nouveau. Il suffit de lever un peu les yeux pour apercevoir des immeubles agrémentés de décorations végétales et de délicats ornements en ferronnerie. Parmi les immeubles historiques de la ville, celui où vécut Pablo Picasso pendant quatre ans est aujourd’hui un petit musée qui retrace la genèse de l’œuvre de Picasso à travers des fac-similés de ses premiers dessins. Attention si vous souhaitez le visiter, les informations sont uniquement en espagnol… Le Musée des Beaux-Arts renferme une belle collection d’art espagnol dont une superbe série de gravures de Goya. Et si vous n'êtes pas très musées mais plutôt amateurs de bières, la brasserie Estrella Galicia propose un parcours immersif et interactif pour découvrir l’histoire de leurs bières. Une expérience unique mêlant histoire et dégustation qui vaut le détour. Et pour les amateurs de thalasso, la Termaria Casa del Agua promet de vous détendre avec ses bains et installations bien-être. Sinon, niveau shopping, La Corogne ne manque pas de boutiques. Il faut dire que le méga groupe Inditex est basé à Arteixo, dans la province de La Corogne, alors que le siège du groupe Zara se trouve dans la ville. Les magasins appartenant au groupe ont ainsi envahi la ville, mais pas de panique, il reste toujours des boutiques proposant des produits artisanaux et locaux, comme la manufacture de céramique Sargadelos, fondée en 1806 et toujours en activité, qui fabrique des pièces sublimes en porcelaine peinte.
LES PLAISIRS DE LA TABLE
Les Espagnols mangent bien, beaucoup et surtout longtemps. Là-bas, les repas se constituent d’une succession de petits plats aussi gourmands que savoureux, et mieux vaut ne pas être pressé : un repas prend facilement trois-quatre heures. Mais quel plaisir que de prendre son temps pour découvrir la richesse culinaire de la Galice ! La Corogne recèle de restaurants branchés et modernes dirigés par de jeunes chefs qui réinventent avec ingéniosité la traditionnelle cuisine locale. En ville, le restaurant Cantón 23 présente des plats gourmands qui revisitent des classiques de la cuisine mondiale comme la salade russe, le carpaccio de légumes ou encore le steak tartare. La spécialité de la maison, les arroces, des plats de riz agrémentés de poissons ou de viande, vaut clairement le détour, tout comme l’immense glace à la vanille en forme de biscuit à partager : un délice ! Plus excentré, la Taberna 5 Mares, située sur le Monte de San Pedro, ancien lieu de défense de la ville, propose une carte raffinée et originale dans un cadre époustouflant. Son immense baie vitrée offre une vue imprenable sur la ville. Au menu, des poissons et des crustacés fraichement péchés, des légumes locaux et des pièces de viande très tendres. Enfin, dans un esprit jeune et décontracté, le restaurant Pracer allie gastronomie et musique dans un lieu à la décoration excentrique mêlant fresques marines et poissons volants. Mention spéciale pour leurs cocktails aussi innovants que délectables.
www.canton23.com
www.taberna5mares.com
www.restaurantepracerzaleata.com
L’ANECDOTE REBELLE
C’est à La Corogne que fut célébré le premier mariage homosexuel d’Espagne. Le 8 juin 1901 à l’église paroissiale Saint-Georges, Elisa Sánchez Loriga épouse, sous la fausse identité de Mario Sánchez, sa collègue et amante Marcela Gracia Ibeas. Le curé n’y voit que du feu. Finalement, la supercherie est découverte et les deux femmes sont excommuniées et arrêtées. Elles parviennent cependant à s’enfuir et prennent le large direction l’Amérique. Après leur départ, elles n’ont plus jamais fait parler d’elles. L’Eglise n’ayant jamais annulé l’acte de mariage, il demeure à ce jour le premier mariage homosexuel d’Espagne. Cette histoire a été adaptée à l’écran dans le film Elisa & Marcela, disponible sur Netflix.
EASYJET, vols Genève – La Corogne
Les jeudis et les dimanches uniquement. www.easyjet.com
La gastronomie de la Corogne © Ambre OggierSanders, quand l'hotel se fait opéra
par AURORE DE GRANIERSi le travail l’a amené à vivre durant deux ans à Lausanne, où il fut danseur étoile du Ballet Béjart, Alexander Kølpin est de retour depuis plusieurs années dans sa ville d’origine, et de cœur, Copenhague. C’est ici que sa carrière sur les planches a commencé, et maintenant, à quelques mètres seulement du théâtre où il effectua ses premières représentations, c’est un autre spectacle qu’il assure au quotidien. En plein centre de Copenhague ouvrait en 2017 l’Hôtel Sanders. Havre de paix et de luxe discret au milieu de la capitale danoise, l’établissement se distingue par son décor évoluant à mesure des étages, entraînant les hôtes et visiteurs dans un opéra dont ils sont eux aussi les acteurs. Une expérience en soit à laquelle vient s’ajouter un esthétisme qui ravira les amoureux de design, les amateurs de confort, et les voyageurs en quête d’un chez soi temporaire dans la capitale scandinave. Quand l’hôtellerie se fait représentation.
PROLOGUE
Situé dans le quartier culturel de la capitale danoise, à quelques mètres seulement du Théâtre Royal Danois, Sanders est un hôtel avec une histoire. Autrefois, ce bâtiment datant de 1869 à l’architecture au chic discret, était déjà un hôtel : l’Hôtel Opéra, repère des danseurs, chanteurs, acteurs et des amoureux de la scène. Mais les années passent, et les lieux perdent de leur éclat. C’est alors qu’Alexander Kølpin fait son entrée. On pourrait se demander quel est le lien entre le monde de la danse et celui de l’hôtellerie, mais en réalité l’ancien danseur du Ballet Béjart n’en est pas à son premier projet. Déjà propriétaire de deux hôtels dans une station balnéaire danoise, il est également le fils d’un architecte et d’une designer mode, baignant depuis toujours dans l’univers créatif. Un univers qui l’inspire, et après avoir mis fin à sa carrière sur les planches, il fait revivre dans l’hospitalité. C’est en 2016 qu’il fait l’acquisition de l’ancien Hôtel Opéra, le renommant Sanders, son surnom, conférant immédiatement au lieu un caractère personnel. « J’aime raconter des histoires. Je viens de ce milieu de la scène, de la représentation, et dans mon travail j’ai le désir d’entraîner les autres avec moi dans un véritable récit, un spectacle. C’est comme ça que j’ai imaginé Sanders. Il était capital pour moi de conserver l’histoire des lieux, dans laquelle je me retrouve, mais également de totalement repenser l’espace. Au départ, il s’agissait de trois bâtiments distincts que nous avons réunis, et l’hôtel qui possédait de nombreuses chambres a vu son nombre réduit à 54. Tous ces choix ont été décidés bien à l’avance, j’avais tout en tête, je savais quelle histoire je voulais raconter » nous confit-il.
L’HÔTEL COMME OPÉRA
En pénétrant dans le hall de l’hôtel, c’est un salon raffiné et rempli d’objets chinés qui nous accueille. Aux murs des dessins, des photos, sur les tables trouvés chez des brocanteurs des lampes en porcelaine, mais aussi partout des livres d’art, des petits objets qui confèrent une âme à cet espace intimiste. C’est au rez-de-chaussée, dans ce cadre dont le confort saute aux yeux, que se trouvent le restaurant de l’hôtel, modestement nommé Sanders Kitchen, ainsi que le bar à cocktail TATA réputé à travers la ville. En empruntant les escaliers pour rejoindre les chambres, les couloirs voient leurs murs ornés de photographies, de dessins, rappelant l’histoire de l’hôtel et son passé, mais aussi celle d’Alexander lui-même. « J’ai conservé certains objets et certaines oeuvres qui appartenaient à l’ancien hôtel, et j’y ai ajouté des pièces plus personnelles, des références à ma carrière de danseur, mais aussi à Copenhague, ma ville. Au dernier étage vous pourrez également trouver une ancienne affiche du Ballet Béjart » souligne-t-il. Dans les chambres, le luxe se fait discret mais omniprésent, dans un esprit de quiet luxury qui se
démarque par la beauté des objets, la touche personnelle apportée par les oeuvres d’art, mais également l’attention au détail. Le dernier étage de l’hôtel est certainement la plus grande surprise. Une véranda et une terrasse où cohabitent mobilier en rotin et plantes se propose comme le dernier acte à un spectacle que l’on ne peut qualifier que de réussi.
LIND + ALMOND + KØLPIN
Pour donner vie à son projet, Alexander Kølpin fait appel au studio londonien Lind + Almond. « J’aimais beaucoup le travail qu’ils avaient réalisé dans d’autres espaces, et leur vision semblait s’aligner parfaitement avec la mienne. Nous avons travaillé en trio, partageant une même vision. C’était une collaboration à six mains » explique le propriétaire des lieux. Ici pas de style scandinave, mais au contraire une chaleur et une richesse qui se manifestent par une palette chromatique piochant dans les verts, les bruns, et les rouges, des coloris naturels. De nombreux objets de mobiliers ont été designés expressément pour les lieux, avec en tête l’idée de créer un mobilier hors du commun, unique, qui traverserait les époques. Pour les designers, l’objectif était de donner au lieu un caractère international, de lui offrir une histoire à travers son décor. Ainsi, le mobilier est influencé par l’Asie, mais aussi les années 30, 50 et 70, tout en incluant une touche résolument contemporaine. « Ce que je souhaitais avant tout c’était de créer une histoire avec cet hôtel, que le design de ce lieu soit tel un opéra que les hôtes traversent en plusieurs actes, et n’oublieront pas » conclut Alexander Kølpin. Un hôtel qui en quelques années est devenu une référence à Copenhague, et qui écrira bientôt le second acte de son histoire à Milan, avec un récit totalement nouveau, pour une expérience que l’on devine déjà digne des plus beaux opéras italiens.
chambres insonorisées – bar 24/7 – Lean Luxury Design Hotels
Une touche de Clarins à Tel Aviv
par MINA SIDI ALIOn ne présente plus Clarins dont l'entreprise familiale a été fondée à Paris en 1954 par l'étudiant en médecine Jacques Courtin-Clarins et qui emploie aujourd'hui plus de 8000 personnes dans le monde. Outre le développement et la production de produits de beauté de qualité, la marque tricolore déploie son savoir-faire via une offre SPA et égrène ainsi son art du toucher dans des hôtels triés sur le volet dans le monde entier. En mars dernier, c’est l’hôtel Elkonin fraîchement ouvert à Tel-Aviv, qui s’est vu investi par l’enseigne dont la nature, les soins et la peau sont au centre de tout. Close-up sur cet exclusif Spa by Clarins qu’on a testé et qui nous a laissé un souvenir indicible.
CLARINS, BEAUTÉ NATURE
Toutes les 4 secondes un Double Sérum Clarins est vendu dans le monde. En moins de temps qu'il n’en faut pour écrire ce paragraphe, deux sont écoulés par l’entreprise française, fondée en 1954 par Jacques Courtin-Clarins ! Ses soins à la gestuelle unique et ses premières huiles 100% extraits de plantes sont un véritable succès pour cette enseigne passée d'une petite entité de cosmétiques naturels à l'une des enseignes les plus renommée au monde continuant de tout produire dans des laboratoires français. Une rareté dans cet univers impitoyable qu’est celui de la beauté ! La vocation holistique de son fondateur ? L’esthétique, le bien-être et la santé, trois volets indissociables. Normal qu’on en soit fan ! Quand on s’est vu convié à l’inauguration d’un nouveau SPA by Clarins dans un nouvel hôtel à Tel Aviv, on n’a pas hésité. Ni une ni deux, on a foncé tête baissée et regard lissée par le soin contour des yeux.
UN LIEU QUI RENAÎT DE SES CENDRES
Le tout premier hôtel de la ville blanche a vu le jour en 1913, créé par le duo Malka et Menahem Elkonin. Albert Einstein, Chaim Weizmann, le roi Abdallah de Jordanie et d'autres convives tous aussi notoires sont arrivés à l'hôtel en calèche. Après plusieurs réincarnations, le bâtiment s’est vu transformé en appartements résidentiels au début des années 1930, jusqu'à ce qu'il soit délaissé repris plus tard par plusieurs ateliers. Il ne reprend vie que sous l'impulsion de l'entrepreneur franco-israélien Dominique Romano. Son but ? Y insuffler un vent de modernité axé sur l’art de recevoir. Ainsi, tel un phénix, le lieu rouvre en février dernier après une minutieuse restauration inspirée par des photographies prises lors de sa création et baptisé Elkonin MGallery.
ELKONIN, ENTRE PASSÉ ET MODERNITÉ
Ce nouvel hôtel est conçu par l'architecte Gidi Bar Orian et est scénographié avec dextérité par la géniale Adriana Schor, directrice artistique et architecte d’intérieur qui confie ; « Sans céder à la nostalgie, j’ai puisé dans l’histoire de Tel Aviv, du métissage culturel à l’avant-garde architecturale. Cette ville ouverte sur la Méditerranée est une promesse de voyage... dont l’Elkonin serait l’escale rêvée. » Ainsi, dans une harmonie de teintes claires lumineuses, le boutique-hôtel se partage le bâtiment historique et la tour de verre dont il a été pourvu, tel un dialogue architectural entre passé et modernité. À mi-chemin entre une maison intimiste et un luxe confidentiel : « Nos clients sont des invités, nos collaborateurs des hôtes, et plus qu’un hôtel, l’Elkonin est une maison. Un véritable lieu de vie où se rencontrent le savoir-faire français et la créativité locale pour des expériences
sur-mesure inoubliables. », confie Morgan Mondoloni, directeur général de l’hôtel. Sis dans le quartier pittoresque et animé de Neve Tzedek, au coeur des galeries d’art, des cafés et de concept stores, ce nouvel lieu de vie se dote de 44 chambres dont 2 suites – aux noms en hommage au couple fondateur des lieux –, un restaurant signé Robuchon (rien que ça !), un rooftop où siroter un verre au bord de la piscine et cerise sur le gâteau un SPA by Clarins, le tout premier en Israël.
LE SPA BY CLARINS ET L’ART DU TOUCHER
En Suisse et à Genève en particulier, on connaît parfaitement les soins prodigués par le SPA by Clarins sis rue de la Terrassière mais dans la ville blanche on a souhaité découvrir le Soin signature Elkonin, spécialement conçu pour l’hôtel et ses hôtes qu’ils soient résidents ou non. On s’est glissé dans l’une des 5 très belles cabines aménagées dans les tonalités de blanc, beige et or, véritable bulle de sérénité. Puis on s’est laissé guider par un protocole exclusif alliant étirements relaxants et manœuvres toniques drainantes, entre douceur et fermeté. Le personnel spécialement formé apprend plus de 400 gestes. Ainsi, tous les traitements sont 100% manuels et enchaînent pas moins de 90 mouvements avec entre autres des produits fabuleux comme les huiles. La déconnexion est totale ; elle peut soit débuter soit se prolonger dans la douceur du hammam où les effluves de jasmin enveloppent le corps et font voyager l’esprit. Le résultat ? Un corps réoxygéné, un visage raffermi, une énergie vitale recentrée et un esprit dynamisé ! Pour la beauté intérieure, un cocktail énergisant, imaginé par le docteur Olivier Courtin-Clarins, est à engloutir pour parfaire le soin visage & corps en beauté. Outre ce soin signature, le SPA offre les rituels « classiques » Clarins - soin visage bonne mine, soin visage expert, massage équilibre aux huiles essentielles…qui valent à eux seuls l’aller-retour à Tel Aviv, où que vous soyez en Israël !
Elkonin Tel Aviv
Lilienblum St 9, Tel Aviv-Yafo, Israël PO Box 6513113
Tél : +61 3 8593 9198
www.clarins.ch
SPA ClarinsValmont : idylle au Lac de COme
par MINA SIDI ALI« Que dire du lac de Côme, sinon plaindre les gens qui n'en sont pas fous ? » interrogeait en 1829 Stendhal dans Promenades dans Rome. Une question qu’on ne se posait plus depuis notre première rêverie à Il Sereno en 2020. Cette visite hantait nos pensées depuis. Inspiré par la couleur du lac et de son eau scintillante, la nature des montagnes spectaculaires et le village adjacent de Torno, l’hôtel réinterprètant avec audace le rationalisme de la Casa del Fascio de Giuseppe Terragni, avec un accent contemporain nous hélait depuis deux années. Normal qu’on ait eu envie d’y retourner séjourner et approfondir l’exploration d’un de ses atouts majeurs : son SPA Valmont qu’on a eu la chance de testé et qu’on recommande les yeux fermés. Close-up.
ODE AU DESIGN ITALIEN
Sur les rivages du Lac de Côme en Italie, à quelques pas de la fontaine plinienne – mentionnée par Pline l'Ancien au 1er siècle av. C. et étudié par Leonardo Da Vinci – gît majestueusement l’hôtel Il Sereno. Géré et rénové avec brio par l’hôtelier Luis Contreras en duo avec la célèbre architecte espagnole contemporaine Patricia Urquiola, le lieu ne laisse personne indifférent. Dès l’arrivée, tous nos sens sont grisés par le jardin horizontal créé par Flavio Pollano avec 183 espèces végétales différentes qui sent bon le myrte et la lavande et qui s'associe au mur végétal du célèbre Patrick Blanc, inventeur du jardin vertical. Ici, un dialogue constant s’instaure entre paysage et architecture, entre design et nature. L’atmosphère des années 50 résonne dans les 40 suites de l'hôtel, influencées par les formes scandinaves et les nuances japonaises, avec des chaises et des lits en corde tressée, des canapés tressés en fils et cuir, la pierre et l'acier alliés au bois. Notre coup de cœur ? Les fenêtres baies vitrées d’où l'on peut admirer inlassablement les reflets verts et bleus du lac.
LE SPA VALMONT ET IL SERENO : UNE ALLIANCE RÉUSSIE
Cette vue imprenable sur le lac de Côme qui joue un rôle de premier plan à Il Sereno tire le meilleur parti de l'intégration de la beauté naturelle des lieux, ce qui est particulièrement intelligemment fait avec le SPA. Patricia Urquiola a su créer un équilibre parfait entre l'ambiance naturelle du lac de renommée mondiale et le summum du confort et du luxe, dans ce qui a été construit à l'origine comme le hangar à bateaux de la propriété il y a plus d'un siècle. Ainsi, installé sous des arches de pierre, les cabines de soins donnent sur des anciens petits débarcadères sous voûte donnant sur l'eau et un bain à remous semi-alfresco (ou un bain frais, selon les températures) dans lequel on a pu se prélasser tout en écoutant les vagues nous jouer une sérénade. L'espace détente comprend également un sauna et un hammam, tous deux recouverts d’une magnifique faïence italienne, et l'espace ne peut être réservé que pour un usage privé par les clients pendant leur séjour - eh oui ici, seuls les privilégiés de l'hôtel y accèdent ! Le thème de l'extérieur à l'intérieur se poursuit via le menu de soins déployant une gamme de soins à la pointe de la technologie inspirées par la nature et usant des produits et du savoir-faire Valmont.
VALMONT, COSMÉTIQUE CELLULAIRE
Lors de notre visite au SPA, on a testé le rituel Hydratation des Bisses. La marque au « V » couronné s’est inspiré de la contemplation d’un système d’irrigation utilisé par les
montagnards du Valais suisse appelé Bisse. C’est cette tradition ancestrale de maîtrise de l’eau que Valmont transfère à la peau dans le soin Hydratation des Bisses. Ici, exit la cosmétique classique, on est sur des soins cellulaire ! L’actif principal des produits provient du monde vivant, animal. Car Valmont use de l’ADN, issu de la laitance du saumon sauvage du Canada extrêmement riche et dont l’ADN est une protéine, un sucre très stimulant. C’est qu’il faut savoir que le saumon a une bio-compatibilité avec l’épiderme. Ainsi, sa macromolécule gorgée d’eau, se dévoile extrêmement hydratante et parfaite pour notre peau de croco.
PEAU DE BÉBÉ AU RENDEZ-VOUS !
Notre soin débute par une préparation de la peau avec la méthode unique Valmont. Cette phase permet de nettoyer et de transformer le visage en une toile vierge prête à recevoir tous les bienfaits du soin mais aussi de stimuler toutes les structures de la peau. Ainsi, les yeux et les lèvres sont d’abord démaquillés. Puis, pour libérer en douceur l’épiderme des cellules mortes qui l’étouffent en surface, on a le droit à un gommage exfoliant. Place au massage où la technicité du soin prend ici toute sa dimension. L’Hydratation des Bisses se concentre sur le système lymphatique. Il s'agit d'un massage délicat et lent en raison de la fragilité du système. Les principaux mouvements sont des pressions lentes, des pressions circulaires, des mouvements de lissage en suivant la direction du système et en drainant vers les ganglions. Les gestes sont réalisés avec précision grâce à la formule du concentré H2O BOOST. Ce sérum de massage super puissant propulse son mélange d’ADN triple, d’acide hyaluronique et de composants hydratants au cœur de la peau. Les résultats sont ensuite fixés par une masque à base de collagène qui diffuse sa magie pendant que les épaules sont massées avec une gestuelle très relaxante. qui s’est révélée post-soin, repulpée, souple et rebondie. Pour terminer en beauté, un enchaînement de produits ciblés comble la peau en actifs anti-âge, et hydratants. Base hydratante, sérum, soin contour des yeux, soin du cou, crème... rien n’est laissé au hasard. Les derniers gestes massent les mains comme un au revoir en beauté qu’on aura du mal à oublier tout comme Il Sereno… Heureusement, on emporte dans nos bagages le nouveau soin Deto2X Eye de Valmont. Le
Eye eye eye
par MINA SIDI ALIPeu importe le nombre d’heures de sommeil manquant ou les litres d’eau ingurgités, tenaces les cernes nous collent à la peau comme une sangsue. Principalement génétiques, elles ont plus à voir avec la composition de notre peau et la pollution qui en exacerbe leur dark side qu’avec notre consommation de café ! Ainsi, après avoir écumé un nombre incalculable d’anti-cernes, cumulé des pots vides de crème pour le contour des yeux tapissant désormais notre armoire à pharmacie et consulté une kyrielle de dermatologues en vain, on a enfin découvert notre nouveau talisman contre la pollution et les effets du temps : le soin Deto2X Eye de Valmont. Focus sur cette solution miracle à la texture onctueuse et oxygénante qui lisse le regard et rajeunit nos mines en 28 jours chrono.
UNE BOUFFÉE D’AIR DES MONTAGNES SUISSES
Avec l’âge, notre peau perd du collagène et des graisses et renforce ces dernières. Avoir des cernes sous les yeux peut être dû à une mauvaise circulation sanguine qui se manifeste par l'accumulation de pigments dans la peau, entraînant des taches bleutées, grisâtres ou violet foncé. Mais cela peut aussi être dû à d'autres causes. Si la peau est exposée à une pollution atmosphérique élevée et n'a pas été suffisamment protégée, des problèmes de pigmentation peuvent apparaître, tels qu'un teint irrégulier, un teint terne, des cernes sous les yeux et des rides prématurées. De plus, les toxines cellulaires peuvent également rendre les cernes plus visibles. Alors que la peau souffre et s'étouffe, le manque d'oxygène aux cellules accélère le processus de vieillissement. La peau autour des yeux est la plus fine et, par conséquent, là où elle est la plus visible. Chez certains d’entre nous, elles deviennent parfois une obsession. Normal nous direz-vous, puisque toutes nos émotions passent par le regard ! Cette zone fragile et délicate demande une attention particulière. Il est donc important de la préserver. Ce printemps, on a enfin trouvé une solution pour réduire nos indomptables cernes : le soin Deto2X Eye de Valmont.
Ce dernier est créé à partir de cellules souches de pomme suisse Uttwiler Spätlauber sur lesquelles le temps ne semble pas avoir prise. Deto2x Eye incorpore un liposome dérivé des cellules souches de ces fruits, doté d'un potentiel rajeunissant unique pour stimuler le renouvellement cellulaire. En produisant plus de nouvelles cellules, l'épiderme peut naturellement se débarrasser des vieilles cellules chargées de toxines. En outre, le mélange sophistiqué d'un extrait de plante de capucine, permet au complexe O2 de Valmont de libérer de l'oxygène dans les cellules tout en expulsant le CO2. Dans son habitat naturel, cette plante a développé une incroyable capacité « d’auto-nettoyage ». Ses feuilles emprisonnent des bulles d'air à la surface, aidant la fleur à réguler les échanges gazeux nécessaires à sa survie. Ainsi, l'extrait de fleur de capucine agit comme une bouffée d'air profonde, libérant la peau de l'intérieur et restaurant ses mécanismes d'oxygénation.
Côté application, ce nouveau rituel, délicieusement sensoriel, fond sur la peau comme une caresse veloutée pour une expérience unique et efficace dès la première application. Le verdict ? Un coup de jeune instantané , comme une bouffée d'air frais des Alpes suisses et, avec deux applications par jour pendant un mois, un contour lissé et détoxifié !
FLAWLESS BY NIGHT
par AMBRE OGGIERLa nuit tous les chats sont gris. Un peu comme les photos de la lune qu’on tente à chaque fois de réaliser désespérément avec notre smartphone, mais qui s’avèrent être le plus souvent de véritables fiascos. Parce qu’il faut se le dire, la photographie nocturne demeure périlleuse. Pourtant, il y aurait de quoi faire des clichés de dingue le samedi soir en boîte de nuit, entre deux vodka-martini. Comme vous le savez, on aime bien les défis au Go Out ! On a donc enquêté pour trouver les appareils les plus appropriés pour réaliser des superbes photos une fois la nuit tombée. On vous dit tout !
FLASH & WAIT
Aux antipodes des appareils hyper high-technologiques d’aujourd’hui, les appareils-photos jetables ont fait un retour en force ces dernières années. S’inscrivant dans un désir général de réaliser des photos plus authentiques et d’en réaliser moins, parce qu’effectivement les pellicules de nos smartphones sont remplies de doublons, les appareils jetables offrent une excitation unique, car oui, on n’a aucune idée du résultat avant le développement du film entier. Et question photos de nuit, les appareils jetables permettent de faire des photos originales et inattendues. Attention toutefois à ne pas oublier le flash et à prendre les photos de près, car sinon le résultat sera mauvais. Relativement bon-marchés, à condition de ne pas en abuser car les appareils ainsi que le développement ont tout de même un petit coût, ces appareils sont pratiques car faciles à glisser dans un petit sac ou une grande poche. Une fois le film terminé, on le fait développer dans un magasin de photo ou d’impression, et on admire le résultat. Surprises garanties !
Appareils-photo jetables
Disponibles dans la plupart des magasins d’électronique
SHARE THE EPIC WITH SAMSUNG
La photographie de nuit est un véritable enjeu pour les développeurs de smartphone. Le géant coréen Samsung l’a bien compris. L’année passée, il dévoilait le S22 avec ses quatre caméras intégrées. Cette année, il inaugure le S23, avec toujours quatre caméras et un stylo-pen, mais encore plus puissant que le précédent. Focalisé sur la photo et la vidéo de nuit, il possède un appareil-photo ultra-qualitatif qui permet de réaliser des clichés d’une netteté incroyable même en pleine nuit. Grâce à sa technologie, même les vidéos de nuit sont claires et nettes sans flash et sans pour autant créer un faux éclairage qui viendrait tout gâcher. On a testé et effectivement le résultat est époustouflant : les couleurs sont fidèles à la réalité et éclatante et même l’atmosphère nocturne transparaît. En plus, pas besoin d’être bon photographe ni de rester immobile trop longtemps car le temps de pose est relativement court et l’appareil se charge des réglages de manière autonome. Une véritable prouesse technique qui promet de révolutionner de manière épique nos photographies de soirée. Autres avantages, le smartphone est en partie fabriqué à partir de matériaux recyclés et respectueux de l’environnement, et ça on valide fort. Seul petit bémol, la grande taille du smartphone qui le rend un peu difficile à manier, mais on s’y habitue vite.
Samsung S23 Ultra Disponible partoutLES ATHÉNÉENNES
1 — 10 JUIN 2023
MUSIQUE CLASSIQUE, JAZZ ET CRÉATIONS
12E ÉDITION
JOHN MALKOVICH / ANASTASYA TERENKOVA / L’OCG + RAPHAËL MERLIN / YARON HERMAN / ENSEMBLE
JUPITER / THOMAS DUNFORD / VIOLAINE COCHARD / KEYVAN CHEMIRANI / GRÉGOIRE MARET 4TET /
LUCIE ANTUNES / AMAZING KEYSTONE BIG BAND + DAVID ENHCO + NEÏMA NAOURI / VANESSA
WAGNER & WILHEM LATCHOUMIA / EMILIANO
GONZALEZ TORO + THOMAS ENHCO / LOVE MOTEL / JEAN-ALEXANDRE BLANCHET / QUATUOR ZAÏDE /
JULIEN QUENTIN / GABRIEL STERN / SYLVAIN
RIFFLET / ORCHESTRE CONSUELO + VICTOR JULIEN-
LAFERRIÈRE / JEAN-MARC LUISADA / DADO MORONI
+ EDDIE GOMEZ + JOE LABARBERA / NICOLAS
MASSON TRIO / LULUXPO / LEMANIC MODERN
ENSEMBLE + PIERRE BLEUSE / STÉPHANE
GINSBURGH / GARANCE + LALLA MIRA / ZAMAKAN
FEAT. BAIJU BHATT / AUDREY VIGOUREUX / FRANÇOIS SALQUE / PIERRE FOUCHENNERET /
DIMITRI SOUDOPLATOFF / DUVED DUNAYEVSKY
5TET / MARIE KRUTTLI & GANESH GEYMEIER / LEA POHLHAMMER / DR. STOFFEL / TOUT BLEU / ...
BILLETTERIE: LESATHENEENNES.CH
RDV PRIS
Don't miss
© Ugur GallenkusJUSQU’AU 14 MAI 2023
BARBARA IWEINS À L'APPARTEMENT –ESPACE IMAGES VEVEY
Jusqu’au 14 mai
Gare CFF de Vevey
1800 Vevey
www.culturevevey.ch
Après son onzième déménagement éprouvant pour les nerfs et son divorce, Barbara Iweins s'est lancée dans un projet introspectif unique. Cette artiste a décidé de photographier un à un les 12 795 objets de sa maison, de la cuisine à la salle de bain, en passant par le salon, les trois chambres d'enfants et le sous-sol. Elle ne s’est pas arrêtée là. Cette dernière a ensuite catalogué ces objets par couleur, matériau et fréquence d'utilisation. Son inventaire fait écho au poème de Jacques Prévert avec un miroir fascinant de notre société de consommation et comprend des statistiques détaillées comme « 37% des figurines Playmobil de mes enfants sont chauves ». Ce bric à brac coloré est exposé à L'Appartement – Espace Images Vevey et propose un autoportrait intime et universel d'une mère du XXIe siècle. Jusqu’au 14 mai, une visite est organisée. Celle-ci commence dans l'aile ouest de L'Appartement, avec le couloir , la salle à manger , la chambre de Barbara, sa salle de bain, reliés par un long couloir avec des statistiques domestiques et personnelles perspicaces. Le deuil, l’amour, la solitude, la famille, les Playmobil chauves : les objets de l’artiste racontent toute une vie. On ne vous en dit pas plus, on vous laisse imaginer ce qu’elle a pu exposer…
LE JEUDI 4 MAI 2023 DE 16H À 21H
ART EN VIEILLE-VILLE
Vernissages communs le jeudi 4 mai de 16h à 21h
Expositions ensuite visibles selon les horaires des galeries
1206, Vieille-Ville de Genève
www.avv.ch
L’événement artistique semestriel de la Vieille-Ville de Genève revient pour une nouvelle édition de printemps qui s’annonce déjà haute en couleur. Au programme, seize expositions poétiques et singulières, qui présentent un large panorama de l’art ancien comme contemporain. Chez De Jonckheere, la nature est à l’honneur avec une sélection de délicats paysages flamands, tout comme chez Rosa Turetsky qui expose les peintures florales de Ladina Gaudenz et les sculptures de Pierre Marie Lejeune. La galerie Gowen propose un Group Show « Next » mêlant des œuvres oniriques et pop qui percutent avec douceur. La photographie tiendra aussi une place de choix. Ainsi la galerie Sonia Zannettacci présente les « Chambres mentales » insolites de Marc Le Mené, alors que le travail particulier du photographe français Philippe Gronon est montré à Espace Muraille. Un beau programme à découvrir sans tarder.
NIKI DE SAINT PHALLE, LA JOIE DE VIVRE
Du 5 mai au 2 juin 2023
Opera Gallery Geneva
Place Longemalle 10-12, 1204 Genève
https ://www.operagallery.com
C’est une artiste dont le nom et les œuvres résonnent à travers le monde et sont connus de tous. Opera Gallery Geneva accueillera dès le 5 mai prochain une exposition consacrée à Niki de Saint Phalle, artiste majeure du 20ème siècle qui le jalonne de ses sculptures colorées et généreuses. Cette rebelle audacieuse au regard artistique unique en son genre a marqué son travail d’une empreinte indélébile, évocatrice de la joie de vivre. Une expression qui vient donner son nom au show genevois d’Opera Gallery qui présente une vingtaine d'œuvres de Niki de Saint Phalle. Toutes issues de la période entre 1960 et 1990, elles sont l’essence même de sa création, toutes iconiques et inoubliables. Dans une scénographie originale et colorée, elles trouvent leur place à la manière d’un spectacle visuel explosif, nous entraînant dans un monde où la joie tient une place de choix !
DU 26 MAI AU 25 JUIN
BIZARRE, ORDINAIRE : DIFFRACTION MÉTAPHORIQUE
Du 26 Mai au 25 Juin
Théâtre de l'Usine
11, rue de la Coulouvrenière
1204 Genève
www.theatredelusine.ch
Comment imaginer une vie heureuse à l’intérieur des modèles proposés par la société actuelle ? Pouvons-nous vraiment envisager un avenir radieux avec les systèmes en place aujourd’hui ? Est-ce qu’on a le droit de rigoler même si c’est vraiment pas facile tous les jours ? Des questions qui font écho et dont Nelson Irsapoullé aka l’artiste aux multiples facettes, se préoccupe. C’est pourquoi, du 26 Mai au 25 Juin , le Théâtre de l'Usine le convie pour une prestation tout à fait originale. Il s’agit de « Bizarre, ordinaire : diffraction métaphorique », son toute nouvelle performance théâtrale aux allures poétique. Une séance où le mot « échanger » prendra tout son sens. Par ce spectacle, Nelson se réapproprie les codes du stand-up pour tenter de faire face à un monde en crise. Un sacré défi qui ne l’effraie pas le moindre du monde. Décidé à embarquer le public dans son monde, à travers sa quête personnelle de réalisation de soi en milieu hostile ; ce dernier saura vous en mettre plein la vue. Une nouvelle aventure commence au théâtre de l’Usine, accrochez bien vos ceintures.. Vous ne serez pas au bout de vos surprises. Une représentation qui suscite la curiosité et que l’on ne voudrait pas manquer !
mapping festival 18—28 mai 2023 genève visual audio and deviant electronics festival www mapping festival com
LES ATHÉNÉENNES
12ème edition – Du 1er au 10 juin 2023
Musique classique, Jazz et Créations
Ahambra et Alhambar
10, rue de la Rôtisserie 1204 Genève
Temple de la Madeleine
rue de Toutes-Âmes 1204 Genève
www.lesatheneennes.ch/billetterie2023
Les Athénéennes ont fait le choix de rendre hommage au 7ème art pour leur 12ème édition, ou plus précisément, aux liens qui unissent musique et cinéma. À l’image des films rendant hommage à la musique ou aux musiciens ; des films musicaux, du type « comédie musicale » ; ou des musiques de films spécialement composées et devenues aussi « cultes » que les films eux-mêmes tel que « My Heart Will Go On », de Céline Dion. Cette année le Festival explorera donc la grande histoire d’amour entre la musique et le grand écran, avec pour lieu idéal, la salle de l’Alhambra, jadis cinéma, qui fut qualifiée de « plus belle salle de l’image de Suisse » au début du XXe siècle. On entendra des musiques de Bach, Beethoven, Wagner utilisées par les réalisateurs comme Wes Anderson, Sorrentino ou Hitchcock. Et en bonus, la présence de John Malkovich, invité exceptionnel attendu depuis plusieurs éditions. Alors, musique et action !
À DÉCOUVRIR AVEC L'ARRIVÉE DES BEAUX JOURS
LA COMMANDERIE DE PEYRASSOL
Maison Berthaudin
Route des Jeunes 43
1227 Carouge - Genève
www.berthaudin.ch/a-propos
www.peyrassol.com/
Avec l’arrivée des beaux jours et du soleil qui montre le bout de son nez, qui ne rêve pas d’un rosé bien frais pour enchanter nos papilles. Pour ce, la Maison Berthaudin proposait en avril dernier une soirée avec la dégustation des rosés de Provence de la Commanderie de Peyrassol. Servis dans de jolis bouteilles, ces délicats breuvages ont une couleur très particulière. Ce qui les rend encore plus authentiques et élégants. Pour la petite histoire, la Commanderie de Peyrassol naît de l’association d’un oncle et de son neveu pour une aventure qui perdure. Et pour ce cocktail organisé, Alban Cacaret, directeur et neveu du propriétaire Philippe Austruy, a partagé aux convives présents, le savoir-faire du domaine. Ses explications démontrent fièrement que tout est réuni pour donner naissance à un grand terroir. Des sols argilo-calcaires, un cirque naturel protecteur, des expositions variées et une riche diversité des cépages. Le tout, permet ainsi au vignoble Château Peyrassol de produire des vins bientôt certifiés bio. Suite à ces explications délicieuses, la dégustation de ce nouveau cru a ravi tous les palais des invités. Un moment convivial et chaleureux et une découverte fabuleuse.
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Parmi 13 œuvres réalisées par les étudiant·x·es de la HEAD en partenariat avec le Grand-Théâtre de Genève et GemGenève, ici LE TEMPS (avec une perruque noire devenant blanche) est conceptualisé par Juliette Raymond, étudiante de la HEAD – Genève en Bachelor Bijoux, produits et accessoire.
Une œuvre résultant d’un workshop sous la direction de Valentina Brugnatelli, designer en bijoux et joaillerie de luxe.
Toutes les œuvres seront exposées au salon GemGenève du 10 au 14 mai à Palexpo. Le prix du public sera remis le 14 mai à l’étudiant·x·e lauréat·x·e.
Projet Grand théâtre de Genève × HEAD – Genève × GemGenève 2023
Haute école d’art et de design – Genève www.head-geneve.ch