Go Out! N°58 Février 2018

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N°58

février.18

LE M AGA ZINE CULTUREL GENEVOIS info@gooutmag.ch www.gooutmag.ch




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ÉDITO Non à No Billag C’est avec la vigueur d’une fusée que Genève s’extirpe de sa léthargie des fêtes de fin d’année pour aborder 2018. La raison ? Une programmation culturelle aussi électrique que la polémique qui secoue les médias locaux. Mises à mal par les campagnes de licenciements au sein des gros titres, les libertés de la presse et la qualité de l’information voient venir un nouveau fléau : l’initiative No Billag. À l’ère où les fake news et autres alternative facts menacent le bien fondé des jugements de chacun, il n’est pas certain que voir les chaînes nationales soumises à une logique de rentabilité soit une réponse des plus judicieuses. Clémenceau voyait la guerre comme une affaire trop sérieuse pour être confiée aux militaires, il en est aujourd’hui de même pour l’information, elle ne peut se voir confinée à une logique marchande. Appréhender un sujet dans sa complexité, voir les avis se confronter et prendre du recul pour mieux saisir les tenants et aboutissants demeure par essence fastidieux, beaucoup moins excitant que le sensationnalisme véhiculé par les faits divers, brèves percutantes et autres junk news. Privée du fruit des redevances, la diversité du paysage médiatique se verrait menacée, l’impartialité des médias et de la qualité de leur information aussi. Il en est de même du côté des acteurs culturels locaux qui, jusqu’ à aujourd’hui, bénéficient d’une visibilité conséquente à l’image du cinéma suisse. Sans répondre à la question, que donneraient des médias entièrement soumis à des impératifs économiques et d’audimats ? Autrement formulée, que donnerait une société dans laquelle, avant d’être citoyen, on est consommateur ?

Mina Sidi Ali & Mabrouk Hosni Ibn Aleya

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OLAFUR ELIASSON Objets définis par l’activité

Projet initié par Laurence Dreyfus exposition du mercredi 24 janvier au samedi 28 avril 2018

ESPACEMURAILLE.COM


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36. 39.

HIGHLIGHTS

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COUPS DE CŒUR, COUPS DE GRIFFE

CULTURE

EN FAMILLE

44. 47.

COSMÉTIQUES

71.

72.

BIEN-ÊTRE

AILLEURS

77.

HORLOGERIE

DÉCOUVERTE

81.

AUTOMOBILE

40.

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COLLABORATION DU MOIS

DANSE

ARCHITECTURE

STAY COOL

51n83

RDV PRIS

85n97

13n49 EXPO, CLASSIQUE, THÉÂTRE, DANSE, 52.

MADE IN GENEVA

55. 15. 19.

LIVRE DU MOIS 20. 25.

ART/EXPO CLASSIQUE

32.

THÉÂTRE

OBJET DU MOIS 57.

FOCUS 59.

CINÉMA, LIVE, AILLEURS

VINS

COUP DE FOOD 63.

COCKTAIL

64.

HOTSPOTS 68.

HÔTEL

Crédits photos : À gauche : Centre des Arts Au centre : Maserati Polo Tour 2018 À droite : Shirin Yousefi, Blanche ur

EN COUVERTURE

IMPRESSUM

KENGO KUMA

Editeur Association Go Out !

Pierre-Emmanuel Fehr, François Graz,

Présidente Renate Cornu

Alexandre Kaspar, Olivier Müller, Soraya

Hoshakuji Station Kengo Kuma and Associates

Rédacteurs Quentin Arnoux, Anne Fatout,

Vice-présidente Eve Lozeron-Gentile

Nefil, Premières Loges, Fanny Scuderi,

Trésorière Mayla Chevrolet

Yessine Sidi Ali, Ameidie Terumalai, The

Directrice de la publication

Line, Alexis Valticos, Alexandre Venezia

Mina Sidi Ali • mina@gooutmag.ch

Coordination de production

Vice-directeur de la publication

Musumeci S.p.A., Quart (AO)

Mabrouk Hosni Ibn Aleya • mabrouk@gooutmag.ch

CONTACTS

Secrétaire générale de la rédaction

info@gooutmag.ch

Nyata Riad

www.gooutmag.ch

Graphiste Martin Besson

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HIGHLIGHTS

L’art de se taper l’affiche

Genève demeure le berceau de l’affiche artistique suisse ; pour en rendre compte, la Bibliothèque de Genève consacre un jeudi par mois, à midi, un cycle de conférence mettant en exergue sa riche collection. De l’affiche typographique du XIXe siècle aux posters contemporains, ce sont plus de 130'000 pièces illustrant les aspects sociaux, politiques, artistiques et marketing de la vie quotidienne qui feront l’objet d’un focus. Ainsi le 1er mars verra Jean-Daniel Clerc, collectionneur chevronné et expert internationalement reconnu de l'affiche ancienne, se livrer à une lecture sémiologique des réalisations d’Erik Nitsche pour la General Dynamics (1955–1960) avec pour thématique : l’atome. Les jeudis midi de l’affiche Les 1er mars, 12 avril et 17 mai de 12h15 à 13h Bibliothèque de Genève Promenade des Bastions 1 022 418 28 00 www.bge-geneve.ch

Derrière la plage, les vinyles …

Si le monokini était à l'origine une culotte avec bretelles dévoilant des seins, c’est aussi un vinyle shop planqué derrière "La Plage", un bar carougeois qui, repris en janvier, a fait le judicieux choix de couper ses breuvages d’une sélection de son allant des années 50 à demain en passant par aujourd’hui. Au menu de la pêche, éclairage aux couleurs vaporwave, sélection composée de blues, soul, funk, jazz, surf, garage et surtout, de la bière, souriante, fraîche et bienveillante. Monokini Records 10 rue Vautier - 1227 Carouge 022 342 20 98 www.facebook.com/monokinirecords

Foound sera mieux demain

Open space pour super-créatifs, Foound file fonder sa nouvelle colonie à quelques mètres de son emplacement d’origine. Étiqueté à tort ou à raison fief d’arty-fashions, il mêle sans façon l’artiste au petit commerçant, l’artisan au designer. L’espace se dévoile in fine comme un lieu de vie propice à l’inspiration et à ceux qui veulent franchir le pas. Pour agrémenter le tout, une programmation musicale convie les talents confirmés ou hésitants à venir distiller leurs créations lors des heures d’apéros. Un lieu synonyme d’autosuffisance où l'on mange des tamagoyakien en se faisant tatouer le cou, réparer la courroie de son vélo, couper les cheveux et vernir l’expo d’un pote en s'en jetant deux derrière une cravate designée par un créateur local. Un bacchanal d’inspirations à découvrir dans son nouvel écrin en compagnie de nouvelles enseignes parmi lesquelles Street Gourmet. Futur Foound 2, rue Jean Gutenberg 2 - 1201 Genève www.foound.ch

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COLLABORATION DU MOIS

SAC MAMCO x JOHN ARMLEDER ©MAMCO, Genève Go Out! magazine

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HERMÈS

coups de c�ur d'hermès L’AMA à la folie

Si le lama est certes un animal cracheur à l’image de mon nouveau compère (ou rival ?) Mishima, je n’en apprécie pas moins son tempérament aussi fier que le mien mais aussi le fait qu’il figure, en toute logique, sur le logo de l’AMAmusique, l’Association pour les Musiciens adultes Amateurs. Celle-ci fête ce 24 février ses 25 ans d’existence en musique représentant tous les genres, en compagnie de près de 200 de ses membres, face à un public amateur comme averti et, bien sûr, en ma présence ! Je remuerai de la queue en battements saccadés au fil des concerts et montrerai à tous mes talents de chanteur en miaou majeur, d’accordéoniste à coussinets et de danseur de tango au déhanché chaloupé durant les cours et ateliers qui rythmeront cette folle journée ! Le 24 février de 11h à 23h Centre d’Ivernois 7, rue François d’Ivernois - 1205 Genève amamusique.ch

Plumes indomptables

Dans un contexte fort morose pour la presse, c’est avec une joie non dissimulée et allègrement exprimée à coups de ronronnements sonores que j’ai célébré le 5 janvier dernier les 150 ans du Courrier. Il a bien changé en un siècle et demi, passant d’hebdomadaire religieux et conservateur au quotidien progressiste et humaniste (disons plutôt féliniste!) que l’on connaît aujourd’hui. Pour l’occasion, le canard indépendant a paré sa une d’anniversaire d’un volatile de cette espèce, avec un mot d’ordre: irréductible ! Œil d’or et pelage noir, j’aurais évidemment eu plus belle allure que cet anatidé, mais je ne peux qu’adhérer à son credo, également titre de l’exposition itinérante consacrée au Courrier, son vénérable parcours et les thématiques qui lui tiennent à cœur avec la même vigueur que celle que je déploie pour dévorer mes pâtés au thon. Longue vie à toi, canard rebelle ! lecourrier.ch www.irreductible.ch

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MISHIMA

coups de griffe de mishima

MEOW-RCI NOEMI

J’avais toujours nourri l’espoir de faire carrière dans la danse classique. Mais l’idée de me faire surnommer petit rat eut raison de moi. Rapidement, je me ravisais à devenir un adepte des salles de spectacles où admirer les silhouettes sveltes des danseurs entamant des pas de chat. Très vite, je découvris l’infini grâce et la générosité de Noemi Lapzeson, co-fondatrice de l’Association pour la danse contemporaine (ADC). Que ne fût ma tristesse lorsque j’appris que cette danseuse, chorégraphe et pédagogue n’était plus. Je rends ici un humble hommage à cet atome d’élégance qui m’avait bouleversé par sa sensibilité et sa créativité. Pensées à ses proches et sa famille.

CH-AT S FURIEUX !

À peine ai-je pris mes dignes fonctions de miauleur en chef (n’en déplaise à mon compère Hermès), que j’apprends, les oreilles outrées et repliées, que l’Agence télégraphique suisse (ATS) va subir une vague de licenciements – que dis-je, un tsunami ! – au sein de sa rédaction. Or, il s’avère que mes confrères de l’ATS sont à la source même de l’information dans notre pays, se démenant le museau à l’affût et les pattes aux claviers 24 heures sur 24 pour relayer les aléas de l’actualité auprès des médias de la presse, de la radio et de la télévision. C’est donc toutes griffes dehors et les coussinets raidis que je feule ma rage au visage de ceux qui entendent faire passer le profit avant la qualité de l’information. Aux aguets de l’évolution des suites de cette annonce, restons pattes et poings levés en soutien à nos infatigables collègues !

www.sda.ch/fr/

Noemi Lapzeson ©Magali Girardin

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Le bon ne peut pas être payé en espèces. Le bon d’achat n’est pas cessible. Des bons présentés ultérieurement pourront ne plus être acceptés. Il doit être présenté au moment de la réservation et il n’est pas cumulable avec d’autres off res. Un seul bon peut être validé. Valable jusqu’au 31.12.2019

VIVRE RÉELLEMENT LES LANGUES

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PROMOCODE «MKT_INS1»


Croquis du projet SunnyHills à Minami-Aoyama, Tokyo ©Kengo Kuma & Associates

Culture

DE KENGO KUMA MUSÉE L'ÉLYSÉE FMAC

TONY ROMANIELLO CYBERLOVE TRIFONOV LA COMÉDIE LES AMIS DE L'OSR AVETIS

CONCERT HALL CICR CENTRE

PIERRE ET LE LOUP

MUSÉE DE MAMCO DES ARTS L'HÉRMITAGE ART GENÈVE GROOVE'N'MOVE Go Out! magazine

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L’art pour réparer les blessures

Dans Unwanted, Dorothée Munyaneza dit et danse la douleur des femmes rwandaises

© Christophe Raynaud de Lage

1er mars à 20h30

forum-meyrin.ch


FOCUS

ANTIGEL DÉGIVRE GENÈVE

©Antigel

Le festival Antigel prend ses quartiers pour la huitième année consécutive au cœur de l’hiver genevois et ce jusqu’au 17 février. La durée (trois semaines) de l’événement et la saison dans laquelle il s’inscrit ne sont pas les seuls signes manifestes de son originalité survoltée. En effet, comme à l’accoutumée, il porte haut l’étendard de l’insolite et de l’ouverture, repoussant les limites entre les disciplines artistiques et les générations, abolissant les frontières géographiques entre centre et périphérie pour distiller à travers tout le canton et au-delà sa vision de l’art, de la culture et de la fête, qui s’exprime par des projets délirants et parfois démesurés. Go Out! vous invite ici à une exploration non exhaustive des pérégrinations hors des sentiers battus accomplies par Antigel, le festival qui part à l’assaut du champ des (im)possibles, où des lieux de toutes natures deviennent des terreaux de créativité et durant lequel les festivaliers abandonnent avec bonheur leur zone de confort. Par NYATA NATALIE RIAD

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FOCUS

À l’heure où nous mettons sous presse, la 8ème édition d’A ntigel commence tout juste à souffler son vent d’effervescence sur le canton, que le festival fait sortir de sa torpeur hivernale pendant trois semaines à revigorants coups de concerts, performances, spectacles de danse, soirées et activités. Les plus braves d’entre vous auront d’ailleurs vaillamment lancé l’approche des festivités en défiant la pluie le 20 janvier dernier lors du désormais traditionnel Antigel Run, que ce soit dans sa déclinaison diurne ou nocturne bien que bariolée de lumière. Et ce n’est pas un hasard si le festival débute par de la course à pied: non seulement son codirecteur Eric Linder – plus connu sous son pseudo de musicien, Polar – est un ancien coureur de fond, mais c’est aussi peut-être bien car l’exercice symbolise le déploiement d’énergie inhérent à Antigel, qui invite à arpenter le canton en long et en large en s’ouvrant à une foule de formes d’expressions artistiques. Cette hypothèse se vérifie sans doute un peu plus cette année, le mot d’ordre de la manifestation étant « Explore Genève ».

comme une planète extraterrestre au gré d’un conte sensoriel, d’assister à des duels artistiques en un lieu brut et martial ou encore d’ « écouter » les carrières du Salève le temps d’une performance en mode plan-séquence massif. À n’en pas douter, les organisateurs d’Antigel ont eu fort à faire pour mettre sur pied ces expériences qui s’avéreront certainement impressionnantes et déroutantes !

D’ailleurs, louvoyant vers le Grand Genève, la fibre aventureuse des organisateurs les a poussés pour la première fois jusqu’au-delà des frontières cantonales et même nationales, à la conquête de la France voisine, pour des événements siglés « Made in Antigel ». Ces projets ultra originaux, à l’interface des disciplines et investissant des lieux hors du commun, sont devenus au fil des éditions la griffe qui distingue sans conteste le festival de ses homologues comme la Bâtie. Usine d’incinération des Cheneviers, entrepôt des TPG, sous-sols du Bois de la Bâtie, Bains de Cressy, parking du Vélodrome et autres lieux improbables pour performances mémorables se sont succédés au gré des cuvées précédentes, laissant la place cette année à quatre créations : « Archi Trip » à l’école En-Sauvy de Lancy, « Botanica » au Jardin botanique, « Duels au Fort l’Ecluse » et « Les foudres du Salève » à Etrembières. Il s’agira respectivement de rendre hommage en danse et géométrie à l’architecte Paul Waltenspühl, d’envisager le Jardin botanique

Antigel 2018 Roller Skate Party ©Amdophoto

Les événements plus consensuels ne désertent pas non plus la périphérie, puisque l’essentiel des festivités se déroule hors de la ville, la commune de Lancy tenant le haut du panier, notamment grâce au Grand Central qu’elle héberge. Lieu d’inauguration (Roller Skate Party) et de clôture (Happy End Party) du festival, il accueille également les soirées en collaboration avec le Motel Campo et celles placées sous les latitudes d’Egypte et d’Afrique du Sud dans le cadre des créations « Africa, what’s up? », en coproduction avec des acteurs du développement et de la culture. C’est aussi le lieu où se sustenter, puisque du jeudi au dimanche la vue panoramique de la tour s’agrémente de saveurs orientales, sous l’appellation « Syria Diorama », au cours de repas organisés en collaboration avec le restaurant Ou bien encore (pas de tajine d’agneau au menu donc, c’est du 100% végétarien) au sein du projet « Antidote ». Autre innovation de cette 8 ème mouture, celui-ci incarne la volonté des organisateurs d’intégrer – avec des partenaires tels que l’Hospice général ou la Croix-Rouge genevoise – une dimension sociale au festival qui, en 2018, s’adresse en particulier aux requérants d’asile et aux jeunes en insertion professionnelle et sociale, par exemple en leur offrant des stages au cœur du staff ou encore en ayant encadré leurs entraînements pour l’A ntigel Run.

Jardin Botanique ©Antigel

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FOCUS

Au-delà du point de gravité du Grand Central, les festivaliers les plus prévenants auront pu notamment se délecter de la country folk rocailleuse du pourtant tout jeune Colter Wall à l’Eglise d’Aire-la-Ville ou admirer la danseuse et chorégraphe Cindy Van Acker, épaulée par les photographies de Christian Lutz lors d’un spectacle donné au Musée international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (deux des événements sold out au moment de rédiger ces lignes). Parmi les événements pris d’assaut, citons entre autres les activités comme le « Yoga sound system & brunch detox », qui paraissent cependant un peu trop surfer sur la vague tendance pour un festival à l’ADN aussi iconoclaste qu’Antigel. Les festivaliers plus adeptes du last minute pourront avec un peu de chance – mais les billets de cette 8ème édition semblent s’arracher comme des petits pains ! – profiter de concerts dans des lieux insolites tels la piscine du Lignon, que les natifs de Bristol Idles et les Californiens de Wand feront résonner de rock, ou la chapelle de Collex en goûtant à l’improvisation contemporaine éthérée de Peter Broderick. Les salles communales ne sont pas en reste, puisque l’on y retrouvera le 15 février les célèbres Young Gods précédés du bon gros metal de Nostromo et de Prométhée (au Lignon, où se produira également Charlotte Gainsbourg le 17). La ville de Genève a aussi droit à sa part de ce pléthorique gâteau : Jane susurrera les mots de Serge sur fond d’orchestre symphonique au Victoria Hall, Aurélien Dougé fera vivre Sacre, son dispositif mouvant, soit une installation participative de sable, sel et glace (conçue avec Perrine Cado) à la Halle Nord tandis que l’Alhambra verra défiler les chantres de toutes les musiques et que la plasticienne Maëlle Gross déambulera dans le quartier des Pâquis, à la rencontre de ses habitants et de leurs œuvres d’art.

Antigel 2018, « Un samedi à la campagne » ©Aline Bovard

Éclectique, surprenant, innovant, fourni, Antigel s’impose à chaque nouvelle édition comme résolument incontournable sur la scène culturelle, ce que confirment la hausse constante du nombre de spectateurs (50’000 en 2017) et le fait que les communes sollicitent désormais directement les organisateurs afin de participer à l’aventure de ce festival qui promet de donner un bienvenu coup de fouet à encore bien des hivers de la région genevoise.

©Nostromo

Festival Antigel Jusqu’au 17 février Divers lieux www.antigel.ch

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—HEAD Genève

Arts visuels Cinéma Architecture d’intérieur/Espaces et communication Communication visuelle/Media Design Design Mode/Design Produit/bijou et accessoires Inscriptions en ligne Bachelor jusqu’au 18 mars 2017 Master jusqu’au 10 avril 2017 www.head-geneve.ch Suivez-nous sur #headgeneve

Penultimo, Margaux Charvolin, Jessica Friedling, © photo HEAD – Genève, Michel Giesbrecht

Admissions 2018


LIVRE DU MOIS

AMOUR COSMIQUE Au temps de l’amour par wifi interposé, Ann-Kathrin Kuhn, artiste plasticienne et créatrice de mode, nous livre le premier tome d’une épopée futuriste et cosmique sous la forme d’un magazine chatoyant, répondant au mystérieux nom de « Cyberlove ». Par ALEXANDRE VENEZIA

Première et quatrième de couverture de Cyberlove, ©Ann-Kathrin Kuhn

Au départ, l’objet était destiné à devenir un catalogue afin d’y exposer sa collection de bijoux, mais au fil des deux ans nécessaires à sa création, il s’est émancipé pour devenir un objet hybride, un livre d’artiste, entre magazine de mode et travail plastique, où le photomontage est roi et l’univers de la jeune créatrice se déploie pleinement. D’ailleurs si l’on y retrouve ses bijoux, ceuxci ne sont plus à vendre, vestiges de collections passées, devenus « non-produits » qui n’existent plus que par leur image sur papier glacé. Premier volet d’une septalogie, le projet est épique, nous contant le parcours de Venus, qui ayant croqué dans une pomme aux vertus mystiques, se retrouve propulsée dans un monde parallèle où elle règne par sa sensualité. À la fois futuriste et mythologique, elle défie la colorimétrie pour mieux dénouer le fil narratif, car l’essentiel est esthétique.

Page intérieur de Cyberlove, ©Ann-Kathrin Kuhn

Cyberlove Ann-Kathrin Kuhn Vernissage le 22 février à 18h Le Terminus 1, rue du Terminus - 1020 Renens www.annkathrinkuhn.com Facebook : /annkathrinkuhnbijoux Instagram : @annkathrin.kuhn Page intérieur de Cyberlove, ©Ann-Kathrin Kuhn Go Out! magazine

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ART/EXPO

TRENTE ANS À ROMPRE LES CHAÎ NES

La chambre des témoins de l'exposition permanente : « l'Aventure Humaine » ©MICR photo Alain Germond

Le Musée international de la Croix Rouge et du Croissant Rouge (MICR) fête cette année son trentenaire, un âge rond synonyme de célébrations. Pour l’occasion, le Musée lance l’opération « Tous humains » qui vise à former la plus longue chaîne humaine digitale au monde grâce au lancement d’une application disponible sur tous les smartphones. L’initiative, certes, un brin fleur bleue, rend hommage à la philosophie de son engagement sans pour autant englober la richesse d’une institution méritant tous les hommages. Par ALEXIS VALTICOS

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ART/EXPO

Depuis 1988, le MICR s’efforce à mettre à l’honneur la relation humaine comme prémisse de l’action humanitaire. L’idée de fonder un musée retraçant les grandes étapes de l’histoire humanitaire avant et après la création de la Croix Rouge avait déjà germé en 1975 dans l’esprit du délégué du CICR Laurent Marti qui la propose à son directeur Jean Pictet. Devenu le premier directeur du Musée dès sa création, Laurent Marti va s’employer, avec la contribution de douze sociétés nationales de la Croix Rouge issues des quatre coins du monde, à rassembler une collection représentant l’action passée et présente de la Croix Rouge. Atrium du MICR ©CICR

Roger Mayou, l’actuel directeur du Musée, lance à son arrivée en 1998 une grande réflexion sur l’exposition permanente qui se traduit par sa complète refonte entre 2011 et 2013, année du 150ème anniversaire du CICR, et la création de l’exposition actuelle : l’Aventure humanitaire, très technologique et beaucoup plus basée sur les témoignages et les vécus. Une réussite accentuée par une série d’expositions permettant à l’institution de se distinguer via une programmation aussi riche qu’audacieuse. Questionnant tantôt notre société à l’image de l’exposition sur le SIDA ou l’anorexie chez les ados (2016-17), tantôt l’Histoire avec ses expositions sur les guerres mondiales et les camps, le MICR ne reste jamais figé et tente même le grand écart entre l’art et l’humanitaire. En 2014, il s’est associé au MAMCO dans le cadre de l’exposition « Trop humain », creusant la notion de souffrance dans l’art des XXe et XXIe siècles avec notamment les œuvres de Louise Bourgeois et de Picasso. Une thématique faisant écho à l’exposition « Le silence » en 2000 qui, menée en collaboration avec l’association « ART for the world », traite du génocide rwandais par le biais d’installations créées par l’artiste chilien Alfredo Jaar.

Bref, si le MICR s’est laissé gagner par la fièvre des nouvelles technologies et de la viralité, son aptitude à interroger et mettre en exergue les multiples facettes de la souffrance humaine reste intacte. Preuve en est, le 14 mars prochain, l’exposition EXIL, une collaboration avec l’agence Magnum Photos, nous interrogera sur le voyage et le déplacement depuis la guerre d’Espagne au conflit syrien actuel.

« Tous humains », une chaîne pour la dignité humaine Musée international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge 17, avenue de la Paix - 1202 Genève 022 748 95 11 www.redcrossmuseum.ch 30ans.redcrossmuseum.ch/fr

Pour marquer ses 30 ans, le MICR table sur un coup de communication en faisant le pari de former la plus grande chaîne humaine digitale. Nom de code de l’opération : « Tous humains », deux mots formant le postulat d’Henry Dunant à l’aune de la fondation du CICR. Un postulat que le Musée s’est efforcé de propager avec succès depuis 1988 au point où il donne à l’opération un goût d’inaccompli. « Tous humains », une chaîne pour la dignité humaine

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ART/EXPO

WORK IN PROGRESS Le 7ème salon d’art contemporain de Genève, artgenève ouvre ses portes du 1 au 4 février. La foire, désormais bien installée dans le calendrier des manifestations dédiées au marché de l’art, étend son offre artistique en invitant le PAD (Pavillon des Arts et du Design), incluant ainsi dans l'offre proposée aux visiteurs les arts décoratifs, le design historique et contemporain et les arts premiers. Parmi la centaine d’exposants, le Musée d'art moderne et contemporain (MAMCO) se distingue avec un projet proposé pour la seconde année consécutive : In course of acquisition. Le concept soutenu entre autres par le groupe Mirabaud, acteur très engagé de la scène artistique contemporaine, est simple : un stand entièrement vide au début de la foire qui se remplit au fur et a mesure de celle-ci, les cinq jours durant. Close up. Par ALEXANDRE KASPAR

HORROR VACUI

À artgeneve, les Genevois sont tous là. Et parmi cette 7ème édition, il y en a un qui ne passe pas inaperçu, c’est le Musée d'art moderne et contemporain (MAMCO), puisqu’il est vide ! Non, rassurez-vous, il ne s’agit pas d’un concept post-post-minimaliste. Pour la deuxième année de suite, Lionel Bovier, le directeur, propose In course of acquisition, un concept très original, où l’espace se remplit successivement durant les cinq jours de la foire. Grâce à un budget spécial, assuré entre autres par la banque Mirabaud et l’association des amis du Mamco, l’institution muséale va remplir le stand d’achats effectués chez les autres exposants afin d’exalter ses propres collections. Ainsi, aux aguets, l’œil vif, l’équipe du MAMCO choisira, avec des critères d’achat qui restent les mêmes que dans d’autres contexte, comment vider certains stands pour remplir le leur.

Vue de l'exposition In course of acquisition ©Annik Wetter

artgenève Du 1er au 4 février 2018, de 12h à 20h Palexpo Genève Route François-Peyrot 30, 1218 Le Grand-Saconnex

TRANSPARENCE

Une façon pour l’institution genevoise de dévoiler, en temps réel, les coulisses et les mécanismes qui entrent en jeu lors de l’enrichissement d’une collection publique. Les critères d’acquisition restent les mêmes que dans d’autres circonstances, à savoir : la pertinence de l’artiste et de l’œuvre pour la collection ainsi que la correspondance de son prix aux moyens disponibles. Ainsi on retiendra, l’année dernière, l’acquisition entre autres des œuvres du Suisse Sylvain Croci-Torti et de l’A méricain Stephen Prina. Le projet permet au MAMCO de souligner la place qu’il occupe dans l’écosphère de l’art en tant que partenaire actif et spécifique pour les artistes, les galeries, les collectionneurs et le public de l’art. Février 2018

www.artgeneve.ch

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ART/EXPO

UNE FOIRE POUR LE FONDS ET LA FORME Le 1er février, à l’occasion de l’ouverture de la septième édition d’artgenève, sera verni le catalogue des acquisitions du Fonds d’art contemporain de la Ville de Genève (FMAC). Le vernissage prendra place sur le stand du FMAC, lequel sera totalement consacré à la publication du catalogue intitulé « Fonds d’art contemporain de la Ville de Genève (FMAC – Collection 2004 – 2016) ». Par ailleurs, des performances et d’autres formes d’art accompagneront, sur le stand, cette journée inaugurale. Par ALEXANDRE KASPAR

2015 pour les 20 ans du MAMCO. Un projet qui a permis de mettre en commun une sélection d’œuvres de l’institution genevoise avec celles du Fonds cantonal (FCAC) et du FMAC. Au travers de ce stand, le FMAC propose donc une sensibilisation à l’art et celle-ci vise aussi les plus jeunes grâce notamment à un projet au nom évocateur, Une œuvre, mon doudou et moi qui a été mis en place en 2011 et qui consiste à initier les enfants des crèches à l’art. Au contact des œuvres, les petits apprennent à définir leur goût, accepter et respecter celui des autres. De quoi se réjouir des prochaines générations chez qui le regard sera, espérons-le, tourné vers l’art et la culture.

LE TROISIÈME CATALOGUE : CARTE BLANCHE AUX GRAPHISTES

Les graphistes Nicolas Todeschini et David Mamie, qui se sont occupés de la réalisation du catalogue « Fonds d’art contemporain de la Ville de Genève (FMAC – Collection 2004 – 2016) » qui retrace les acquisitions du FMAC entre 2004 et 2016, ont aussi réalisé la conception du stand du FMAC avec la sélection et la disposition de 130 œuvres directement tirées du fonds. Celles-ci seront présentées par ordre chronologique d’acquisition, reprenant ainsi la composition du catalogue. Quant à l’accrochage, il se rapprochera du type « cabinet de curiosités » et présentera ces œuvres dans un jeu de rapport en permettant de souligner d’une part les différences et d’autres part les ressemblances qui constituent l’ensemble de cette sélection, à l’image du reste de la collection. Ce catalogue sera le troisième depuis création du FMAC en 1950. Le premier couvrait la période de 1950 à 1990 et le deuxième de 1991 à 2003. Le troisième catalogue rassemble les œuvres acquises ces treize dernières années, ce qui représente 780 œuvres mobiles et 23 interventions artistiques dans l’espace urbain.

Fonds d’art contemporain de la Ville de Genève FMAC Collection 2004-20∂6

L’ART DE TOUS ET POUR TOUS

Le FMAC a été fondé en 1950 avec pour objectif de soutenir les artistes locaux et les institutions, mais aussi de constituer une collection publique représentative de l’histoire des arts à Genève et de son évolution. La collection regroupe aujourd’hui plus de 3100 œuvres auxquelles se sont ajoutées 1300 œuvres vidéo après la fermeture du Centre pour l’image contemporaine. Le fonds se veut le miroir de la scène artistique genevoise contemporaine, de sa diversité et de son dynamisme, enfin son garant, notamment à travers de multiples projets comme Neon Parallax ou encore l’exposition Bien publics organisée en Go Out! magazine

Couverture du catalogue FMAC

Fonds d’art contemporain de la Ville de Genève (FMAC) Collection 2004-2016 Publié par arts & fiction Relié, 880 pages, 165 x 223 x 51 mm 58 CHF / 45 EUR

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EXPOSITION · ATELIER

GalEriEs ForUm MeyRin 1er noVemBre 2017 > 24 MarS 2018 OUVERTURE ME – SA ▽ 14:00 – 18:00

www.meyrinculture.ch


CLASSIQUE

FRÖ HLICH NEUES JAHR !

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Quoi de plus beau qu’une soirée avec Diana Damrau ? Une avec Xavier de Maistre et la soprano ! Ainsi les Amis de l’Orchestre de la Suisse romande (OSR) proposaient de célébrer la nouvelle année ! La diva allemande est venue chanter en français des œuvres de Meyerbeer, l’occasion d’un concert pour réchauffer les cœurs d’hiver. Par PREMIÈRES LOGES

HARPE EN FÊTE

Sur scène, l’interprète marque la salle par sa performance puissante, marquante, fine, délicate et complète sur la harpe. Une belle manière de remettre sur le devant de la scène cet instrument souvent cantonné à l’accompagnement et parfois à peine entendu (Wagner a dû en convoquer six afin d’êtres audibles, à la fin de l’Or du Rhin !). On découvre la complexité de la harpe, capable comme le piano de créer deux voix distinctes et une immense palette expressive, maniée d’une main de maître par l’interprète. Un bis en fin de concert réunira superbement Diana Damrau et Xavier de Maistre. ©Enrique Pardo

Dans un Victoria Hall superbement rehaussé par Fleuriot, Alexandre Bloch signe deux ouvertures d’opéra, Guillaume Tell et Il Signor Bruschino de Rossini, avec une lecture riche en énergie et en timbres. Il s’est également attaqué à La Valse, poème chorégraphique de Ravel, avec de réelles difficultés et une battue brouillonne, ce qui est particulièrement malaisé vue l’importance de l’effectif orchestral (sept contrebasses !). Peut-être moins d’effets de manche et une respiration plus marquée lui auraient permis de rester plus concentré. Peut-être cela changera-t-il avec le temps ? Laissons-lui un œil réellement bienveillant à l’endroit des solistes, laissant leur rythme respirer avec sa cadence.

Le 10 janvier dernier, l’Orchestre de la Suisse romande a respiré au rythme d’une belle et altière soprano : l’allemande Diana Damrau, une voix qui chante en compagnie des plus grands, comme Simon Keenlyside, Juan Diego Florez ou encore Joyce DiDonato. Sous la direction du jeune Alexandre Bloch, elle a interprété des airs tirés de quelques raretés : Les Huguenots, Robert le diable et Dinorah, trois œuvres signées Giacomo Meyerbeer, dont les deux premières marquent la pierre fondatrice du « grand opéra » à la française. À chaque fois, la cantatrice allemande éblouit par sa maîtrise vocale et technique, oscillant entre aigus et graves, déploiement et murmure délicat. Malheureusement, un jeu scénique empesé et un vibrato excessif rendent la prestation quelque peu impersonnelle et désincarnée. Dommage pour ces belles raretés.

Sonya Yoncheva, June Anderson il y a quelques années… maintenant Diana Damrau. Pas de doute, l’association genevoise des Amis de l’OSR sait toujours séduire ses publics et faire de ce concert de l’An une réelle fête ! Rendez-vous l’année prochaine ?

XAVIER EN MAÎTRE HARPISTE

Véritable clou de la soirée, Xavier de Maistre révèle un doigté aussi expressif que raffiné. Son morceau de bravoure, l’excellent et trop peu connu Concerto pour harpe et orchestre d’Alberto Ginastera, un artiste musical argentin établi à Genève, comme tant d’autres : les pianistes Marta Argerich, Nelson Goerner, les chefs Leonardo García Alárcon et Gabriel Garrido. Il est d’ailleurs enterré au cimetière des Rois.

www.amisosr.ch * Bonne année !

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CLASSIQUE

DEUX STARS DANS UN OVNI

Cecilia Bartoli et Maxim Vengerov ©Le Rosey

Le 17 janvier dernier, les 900 places du Rosey Concert Hall ont été prises d'assaut et la liste d'attente s’est allongée de fans qui n'avaient pas vu venir l'évidence d'un concert sold out. C'était une première, Cecilia Bartoli et Maxim Vengerov se sont réunis sur la scène de cet édifice moderne aux allures de soucoupe volante argentée pour un programme sur mesure. Accompagnés par les musiciens de la Menuhin Academy (IMMA), ils y ont interprété Bach, Vivaldi, Mozart et Mendelssohnn et, la veille, ont accordé la grâce d'une petite interview à Go Out! lors d'un moment suspendu avant le début des répétitions. Par ANNE FATOUT

Février 2018

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CLASSIQUE

Racontez-nous votre rencontre… Cecilia Bartoli : Nous nous connaissons depuis très longtemps ! Je me rappelle, c'était il y a vingt ans, à Berlin... Nous étions tous les deux programmés dans le même concert de gala dirigé par Claudio Abbado et je ne le connaissais pas vraiment. On frappe à ma loge, et je vois surgir un timide jeune homme, très pâle (il était malade). Il m'a demandé un autographe, nous avons échangé quelques phrases. Ce n'est qu'après que j'ai réalisé qui il était ! Je l'ai entendu joué et j'ai pensé : mamma mia ! Ce son qu'il a, c'est comme la voix du meilleur chanteur du siècle !

C.B. : Le répertoire de la musique ancienne me tient d'ailleurs particulièrement à cœur. Il y a quelques années, j'ai éprouvé le besoin d'aller puiser aux sources et de connaître ces compositeurs clé qui avaient inspiré Mozart ou Rossini. En comprenant leur musique, l'interprétation ressort plus mûrie par l'approche globale. Et nous avons prévu une surprise pour le bis. Vous semblez très complices et vous avez tous deux des caractères forts, qui en imposent d'emblée ! C.B. : Ce sont probablement mes racines italiennes... Ma grand-mère était d'ailleurs un personnage ! Maxim l'a rencontrée et en sait quelque chose. Mais j'ai aussi rencontré la sienne et visiblement les racines russes ne sont pas en reste en matière de tempérament ! C'est un trésor d'avoir cette force presque naturelle en nous, même si la discipline reste un élément essentiel pour grandir et assimiler.

Maxim Vengerov rit et enchaîne : J'étais fan de Cecilia depuis très longtemps ! J'ai été sensibilisé au pouvoir et à la beauté de la voix très tôt car ma mère était chanteuse. Enfant, j'ai choisi le violon dans l'idée de pouvoir produire des sons qui se rapprocheraient de la voix humaine. Cette obsession ne m’a d'ailleurs jamais quitté et je dis toujours à mes élèves : ne pensez pas, faites comme si vous chantiez. Cecilia a toujours été une source d'inspiration, je l'adulais. C'était d'ailleurs un rêve pour moi que nous puissions travailler ensemble. Il se réalise à présent.

Maxim Vengerov, souriant : Je suis tout à fait d'accord... D'ailleurs c'est l'heure d'aller travailler ! Parions que nous les retrouverons sur scène ensemble à d'autres occasions. Leur connivence s'exprime d'emblée. Et il faudra alors être au taquet pour en être. Ces deux géants de la musique classique partagent en pagaille joie, rire et professionnalisme pour nous donner le meilleur avec une générosité passionnée. Au moment où nous repartions du Rosey, ils étaient plongés dans les partitions avec une intense concentration. Le concert sera sublime.

Justement, parlez-nous du concert de demain… Maxim Vengerov : Ce sera une très belle soirée ! Sans compter notre plaisir, déjà aujourd'hui de commencer la collaboration dans de si bonnes conditions. Jouer au Rosey Concert Hall est une chance. La salle a une acoustique absolument fantastique. Probablement une des meilleures de Suisse, avec celle de Lucerne, et peutêtre d'Europe. D'autre part, les musiciens de la Menuhin Academy se réjouissent de rencontrer Cecilia et de tirer enseignement des répétitions. Je compare ce type de belles rencontres à des graines qu'on planterait. Une expérience comme celle-ci aura un impact très positif dans leur développement personnel.

Programme : Bach, concerto pour violon en la m Mendelssohn, symphonie n°9 Vivaldi, concerto pour 4 violons Sovvente il sole Mozart, Ch’io mi scordi di te? Non temer, amato bene (récitatif et rondo) Exultate,

C.B. : C'est vrai que l'acoustique ici est une merveille. J'ai enregistré ici l'an passé, et malgré six jours à chanter sans interruption, je n'ai pas subi cette fatigue propre au travail intense. C'était sans effort. Le son ici est porté, pur. Tout semble plus facile !

jubilate K. 165 (motet pour soprano et orchestre)

Comment avez-vous choisi le programme ? M.V. : Nous avons sélectionné les œuvres pour leur ensemble cohérent et harmonieux. Mozart, par exemple, a beaucoup mis en avant le violon et le chant dans son écriture. Les œuvres de Vivaldi et Bach sont aussi des pièces magnifiques, qui correspondent à la fois à la voix de Cecilia et à mon jeu.

www.roseyconcerthall.ch

Go Out! magazine

Rosey Concert Hall Route des Quatres Communes, 1180 Rolle 021 822 55 00

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21 > 25.02.2018

Voces Un Ballet de Flamenco de Sara Baras DIRECTION MUSICALE & COMPOSITION KEKO BALDOMERO DÉCORS RAS ARTESANOS COSTUMES TORRES-COSANO LUMIÈRES OSCAR GÓMEZ DE LOS REYES AVEC LA COLLABORATION DE CARLOS HERRERA, J. JIMÉNEZ « CHABOLI », SERGIO MONROY, JOSÉ SERRANO


CLASSIQUE

L'EFFET TRIFONOV Rien que lui tout seul, au Victoria Hall. Lundi 12 février, Daniil Trifonov se produit pour la première fois en récital à Genève dans un programme en hommage à Chopin. Lauréat de plusieurs concours internationaux réputés de haute voltige, le jeune pianiste russe établi à Cleveland est un oiseau rare et prisé que la presse couvre d'éloges dithyrambiques. Pour ceux qui ne le connaissent pas (encore), ce sera l'occasion d'entrer dans la communauté des trifonovistes, de ceux qui l'évoquent, les yeux plein de ferveur. Ceux qui savent déjà. Par ANNE FATOUT

Monpou variations sur un thème de Chopin, Tchaikovski un poco de Chopin opus 72, et Rachmaninov, avec la pièce de bravoure variations sur un thème de Chopin opus 22. L'hommage est fort. Seul le nocturne de Barber, écrit en hommage à John Field, interpelle, mais il s'avère que son écriture est proche de celle du grand maître polonais. En seconde partie, Chopin, toujours Chopin. Sans lassitude pourtant, car offert aux mains d'or d'un pianiste hors normes. Daniil Trifonov jouera la sonate n°2 opus 35. Et dire qu'en plus le jeune virtuose compose aussi. Cet homme est un prodige, une pépite. Il fréquente d'ailleurs les scènes internationales les plus importantes: Carnegie Hall, Verbier Festival, Festival Menuhin de Gstaad, La Roque d’Anthéron, la Philharmonie de Berlin, la Tonhalle de Zurich. Le 12 février, rendez-vous au Victoria Hall.

Daniil Trifonov ©Dario Acosta

LES DEUX VISAGES DE DANIIL

La première impression quand on rencontre Daniil Trifonov est d'avoir affaire à un jeune homme lunaire et discret. Le Daniil en tenue de ville est un timide, souriant et gentil. Puis vient le moment où il s'assoit au piano. Changement de registre. Le choc. L'aura de l'artiste se déploie, et l'artiste métamorphosé ne touche plus terre, il habite les œuvres, le regard perdu. Ses mains courent sur le clavier avec une aisance virtuose et le son est vivant. On touche à la grâce. Même la très grande Marta Argerich a déclaré après l'avoir entendu au concours Chopin en 2010 « La nuit dernière, je l'ai écouté à nouveau sur YouTube. Il possède tout, et plus encore. Ce qu'il fait avec ses mains est techniquement incroyable. Je n'ai jamais entendu quelque chose de semblable ». Ses concerts restent ancrés en tête, il est de ceux qui vous mettent en lévitation.

Daniil Trifonov Lundi 12 février à 20h00 Victoria Hall 14, rue du Général-Dufour - 1204 Genève 022 418 35 00 Réservations : 0800 418 418 billetterie-culture.ville-ge.ch www.ch.fnacspectacles.com

CHOPIN EN MONO DIÈTE, SANS MONOTONIE

Le programme annonce un éventail varié à travers la période romantique. En première partie, Chopin sera cité à travers les compositions de Grieg étude extrait des sept impressions opus, Schumann extrait du carnaval opus 9, Go Out! magazine

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Sortie du troisième catalogue raisonné de la collection du FMAC

Fon de l ds d’a FM a Ville rt con de G tem Col AC lect enè pora in ve ion 200 4-2 0∂6

À la manière d’un livre d’images, ce nouvel ouvrage présente chacune des huit cent trois œuvres acquises auprès de cent quatre-vingt-six artistes contemporains genevois, suisses et internationaux qui ont marqué la période 2004-2016.

Le catalogue est en vente au salon artgenève (Palexpo, 1er- 4 février 2018) et sur le site de l’éditeur : www.artfiction.ch Il est également disponible sur commande dans toutes les bonnes librairies de Suisse romande.


CLASSIQUE

CLAVIERS ENFLAMMÉS « Martha Argerich en devenir », « prodige géorgienne » ou « Betty Boop du piano »… Chacune de ses apparitions est secondée d’une nuée d’éloges noyée dans une marée d’épithètes. Du haut de ses 30 ans, Khatia Buniatishvili en compte 27 de piano à son actif et, semble-t-il, presqu’autant à peaufiner une image antinomique aux codes du classique. Sulfureuse, on peut difficilement échapper à sa carrure d’actrice un soupçon burlesque ou à sa mèche presque provocatrice. Experte du contraste, entre airs graves et sourires allègres, elle ne cache pas les émotions qui la traversent lorsqu’elle est au clavier. Si le too much associé à son allure prête parfois à sourire, on succombe à son doigté si personnel qu’il caresse la mélodie tout en la sculptant, conférant à Khatia un caractère unique. Un caractère à l’image de son cocon familial, soudé, à qui l’Association Avetis rend hommage en la produisant en compagnie de sa sœur, Gvantsa, dans un récital dédié à la Journée de la Femme, le 8 mars au Victoria Hall. Par MABROUK HOSNI IBN ALEYA

Tchekhov et Mann. Un loisir qui se muera en une véritable obsession dont elle tirera une myopie des nuits passées à lire à la lueur d’une bougie. Elle attendra quand même son dixième anniversaire pour entamer sa première tournée à l’étranger. Diplômée du Conservatoire d’Etat de Tbilissi à la fin de son adolescence, la jeune femme saute rapidement d’un tremplin à l’autre et se retrouve entre Gstaad et New York, Lugano, Tel Aviv, Vienne et Berlin, pour finalement poser ses valises dans la Ville Lumière. Avec une carrière flirtant avec les sommets, c’est tout le cocon familial qui se consacre désormais à maintenir l’épopée intacte. Avec Gvantsa comme manager et la matriarche, Natalie, comme styliste, Khatia Buniatishvili se révèle être une redoutable communicante en plus d’une virtuose. Son look tapageur se révèle une forme de protestation qui fait écho à son jeu, volcanique, mais aussi farouche visà-vis des compositeurs dont elle aime s’émanciper lors de ses interprétations. En témoigneront la suite n°2 pour deux pianos de Rachmaninov, la Rhapsodie hongroise de Franz Liszt et la suite Scaramouche de Milhaud le 8 mars au Victoria Hall.

Khatia Buniatishvili ©Jean-Baptiste Mondino

Après avoir réuni, le 24 novembre dernier, la jeune pianiste Lusine Khachatryan et son frère, le violoniste Sergey Khachatryan, l’Association Avetis récidive et continue à faire vibrer le son à travers les liens du sang. Le 8 mars, ce sera au tour des deux sœurs Buniatishvili, Khatia et Gvantsa, de faire tinter les claviers lors d’un récital dédié à la Journée Internationale des Femmes. Une journée à laquelle le parcours familial et la fulgurante ascension de Khatia rendent pleinement hommage. Née en Géorgie soviétique en 1987, Khatia Buniatishvili se met au piano à 3 ans. Elle partage son clavier avec sa sœur aînée Gvantsa et, ensemble, elles évoluent à quatre mains sous la baguette d’une mère qui se bat quotidiennement pour que leur berceau de créativité survive aux terribles difficultés traversées par leur pays. À 6 ans, Khatia monte sur scène. À 9 ans, elle se détend en dévorant Dostoïevski, Go Out! magazine

Récital de Khatia et Gvantsa Buniatishvili Avetis Le 8 mars à 20h00 Victoria Hall 14 rue du Général-Dufour 14 - 1204 Genève www.ville-ge.ch/culture/victoria_hall

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THÉÂTRE

LE NOUVEL ELDORADO DU RIRE

Catch Impro 2017 ©Compagnie Lesarts

On crie, on rit,on pleure (de rire) : les spectacles d’impro conquièrent un large public. En famille, entre amis ou tout seul, il est possible d’aller s’émerveiller devant la verve et le talent des comédiens improvisateurs. Et à la Compagnie Lesarts, le public n’est pas en reste ! « Fight Club », « les contes spontanés », les championnats ou encore les «apartés» sont des déclinaisons de spectacles d’improvisation que promet chaque année la troupe. Née il y a une quinzaine d’année, elle propose le mondial d’improvisation en mars prochain. Comédiens du Québec, de France de Belgique et de Suisse se retrouvent pour des batailles théâtrales époustouflantes. L’occasion de rencontrer le directeur de la compagnie, Tony Romaniello. Par FANNY SCUDERI

Février 2018

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THÉÂTRE

Comment est née la compagnie ? Tony Romaniello : C’est tout d’abord l’histoire de trois copains qui faisaient de l’impro dans une maison de quartier. De fil en aiguille, nous avons voulu organiser plus rigoureusement les spectacles que nous faisions. Ainsi est née la Compagnie Lesarts. Depuis une quinzaine d’années, nous créons des spectacles d’improvisation et de théâtre et nous donnons aussi des cours. Nous avons aussi créé une structure qui organise des spectacles pour les entreprises.

Catch Impro 2017 ©Compagnie Lesarts

Quels sont les projets de la compagnie pour 2018 ? T.R. : Tout d’abord, ce sera la quinzième édition du mondial d’improvisation, le Catch impro ! C’est un mondial professionnel, durant cinq soirs les équipes du Québec, de Belgique, de Suisse et de France s’affrontent. Jeudi de l’Ascension, nous organisons pour la deuxième fois la journée de l’improvisation, au centre Marignac. Le but est de rassembler tous les improvisateurs de Genève qui sont intéressés, amateurs, professionnel et le public qui souhaite se mêler aux spectacles pour une journée. Les équipes d’improvisation sont nombreuses à Genève, c’est donc l’occasion de tous jouer sous le même toit.

Est-ce facile pour les comédiens d’improvisation de trouver leur public ? T.R. : Avant les années 2000, il fallait expliquer ce qu’était l’improvisation aux gens. Aujourd’hui tout le monde connaît. C’est un peu comme le hip-hop, la discipline se faisait dans la rue, puis il a été possible de se produire sur scène. L’improvisation se popularise, ce qui est une bonne chose. Qu’est-ce que l’impro apporte par rapport au théâtre « classique » ? T.R. : Nous faisons les deux. L’improvisation, c’est aussi de la comédie. La différence se voit surtout avec le rapport au public. Il y a des interactions, des échanges vifs durant les shows. C’est ce qui plaît aux spectateurs mais le côté inclusif déplaît aussi. Certaines personnes préfèrent la forme plus traditionnelle du théâtre. Le contenu d’un spectacle d’impro est toujours différent, alors que lorsqu’un spectateur va voir une pièce classique, il sait quelle histoire sera jouée. A la Compagnie Lesarts, notre but est de donner le sourire aux gens. L’improvisation se base surtout sur des valeurs de vie : pour offrir une belle performance, il faut écouter l’autre, l’accepter et partager la scène.

Aujourd’hui directeur de la compagnie, quel est votre parcours artistique ? T.R. : J’ai commencé il y a 25 ans, comme amateur. Je suis autodidacte, je me suis formé en dramaturgie et en performance du texte ainsi qu’à la mise en scène. J’ai aussi co-fondé le Festival du rire de Genève. J’ai toujours plein de projets en tête concernant l’improvisation. J’espère pouvoir mettre en place une scène qui permettrait aux jeunes talents de lancer leur carrière, de se faire découvrir par le public !

Catch impro 2018 Du 14 au 18 mars à 20h Casino-Théâtre Rue de Carouge 42

Quels sont les préjugés auxquels les improvisateurs sont confrontés ? T.R. : Les « matchs d’impro » produisent une énergie folle, avec beaucoup de rires. Mais ce n’est pas seulement des blagues, contrairement à ce que l’on croit. Les spectacles d’improvisation peuvent prendre des formes créatives, avec des thèmes spécifiques, un fil rouge qui mène les comédiens à improviser autour. Cela demande beaucoup d’expérience.

Go Out! magazine

1205 Genève www.lesarts.ch

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Les gens sont plus sympathiques, la nuit.  //

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cargo6

19.02–11.03

Bois Impériaux texte Pauline Peyrade conception Das Plateau mise en scène Céleste Germe

jeu

Antonio Buil, Maxime Gorbatchevsky, Maëlys Ricordeau

production Das Plateau coproduction et résidence POCHE /GVE, Espace culturel Boris Vian – Les Ulis, La Comédie de Reims – CDN soutiens DRAC Île-de-France ; ce texte a reçu l’aide à la création d’Artcena.

Théâtre / Vieille-Ville +41 22 310 37 59 poche---gve.ch


THÉÂTRE

COMÉDIE RÉVOLUTIONNAIRE Pour sa deuxième pièce de l’année 2018, la Comédie poursuit son périple d’insurrection et de critique sociale avec une pièce iconique. En effet, Joan Mompart met en scène Le Mariage de Figaro de Beaumarchais, œuvre dramaturgique perçue comme un signe avant-coureur de la Révolution française. Le spectacle a été censuré à plusieurs reprises et interdit par le roi en personne. Cette comédie est celle qui a connu le plus grand succès de l’Ancien Régime et continue toujours à souffler un vent de révolte auprès de son public. Même si les combats ne sont plus exactement les mêmes, Mompart voit dans l’œuvre de Beaumarchais une révolution des mœurs du côté des femmes. Il énonce que « sans Suzanne et la Comtesse, Figaro et Almaviva ne seraient rien ». Au-delà de la question égalitaire des genres, la pièce se pérennise par une quête des protagonistes vers leur propre bonheur, leur propre liberté et leurs propres droits. Par AMEIDIE TERUMALAI

UNE RIBAMBELLE DE PERSONNAGES

Si Le Mariage de Figaro a connu le plus grand succès de l’Ancien Régime, il détient également le record de longueur, comprenant bien plus d’intrigues et de personnages que les autres pièces de l’époque. Décrit comme « une folle journée », un qualificatif effectivement bien choisi pour ce florilège d’actions qui vous font perdre la tête par leur multiplicité ahurissante. Comme son metteur en scène l’énonce si bien : « Le théâtre est là pour déraisonner ». Cela signifie que bien plus que du divertissement ou de la réflexion, le spectacle promet d’aller à l’encontre de la cohérence et de la raison. Après tout, toute bonne histoire ne requiert-elle pas de son public une participation imaginative saupoudrée par des grains de folie ?

©Comédie de Genève UN TRAVAIL D’ORFÈVRE

Joan Mompart est désormais un metteur en scène connu du théâtre genevois, pour avoir présenté, notamment à la Comédie, les très réussis On ne paie pas, on ne paie pas ! en 2013-2014 et l’Opéra de quat’sous de Brecht en 2016-2017. Un succès mérité pour cet artiste dont l’origine du travail de mise en scène reste la réciprocité de celui-ci envers le public. Pour Le Mariage de Figaro, plusieurs éléments l’ont aidé à construire son travail, dont le Manuscrit du souffleur de la création en 1784 à la Comédie-Française. Il tire de ce texte « une fulgurance de la langue, des situations, des rapports, qui n’existe pas dans les versions éditées ». Un travail en amont qui a permis à Joan Mompart de s’éloigner encore une fois de l’académisme pour aller vers quelque chose de plus organique, de plus vrai et de plus identifiable. Go Out! magazine

Le Mariage de Figaro Du 28 février au 11 mars 2018 Comédie de Genève Boulevard des Philosophes 6 - 1205 Genève 022 320 50 01 www.comedie.ch

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DANSE

QUAND GENÈVE GROOVE

©Groove'n'move

Avec la grisaille de l'hiver, Genève semble parfois austère, souvent en hibernation. Le Groove'N'Move Festival contrecarre cette image pour lui donner des allures de ville cool, rythmée au gré de la danse urbaine explorée sous toutes les coutures. En fait, ça va bouger aux quatre coins de Genève sur trame de hip-hop, popping, break dance, funk, dance hall, hustle et house. Avec des performances d'artistes internationaux et de stars montantes, des stages et ateliers animés par des pontes du milieu et des professeurs de la région, un documentaire et une comédie musicale, deux battles, il y en aura pour tous les goûts, pour qui aime le rythme. L'occasion d'échauffer l'enthousiasme, voire même de réchauffer le corps, puisqu'il est aussi offert de tester les disciplines avec les cours d'initiation, et le soir, de clubber (avec même une soirée gratuite)... RDV du 24 février au 4 mars pour la 8ème édition du festival qui vous met la pêche. Par ANNE FATOUT

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DANSE

MATE UN PEU ÇA

Le programme tisse un plan large sur le monde des danses urbaines. A travers tous types d'expression, il met en avant l’écriture chorégraphique dans un format à taille humaine qui se veut chaleureux et authentique, selon les propos de son directeur Sébastien Bouchet, lui-même danseur de renom. Deux battles verront s'affronter des danseurs en herbe passionnés, avec un cru maison le 25 février, qui met à l'honneur les catégories de danse popping et all style, en mode Bonnie & Clyde pour cette dernière (chaque équipe est composée d'un garçon et d'une fille). Dimanche 4 mars, ça chauffera à l'Undertown avec un autre genre, cette fois consacré au break dance. Côté écrans, on attend le documentaire Les promesses du solsera, suivi d'une discussion en présence du réalisateur. Le lendemain, du hip hop en mode vintage sera offert avec la projection de la comédie musicale Breakin de Joel Silberg au Cinélux. Concernant la scène, du gratin connu avec la compagnie Jessica Noita, en passant par les graines prometteuses comme les compagnies 33 tours ou Piste 02, la sélection compte rien moins que cinq performances (dont le solo tribal de Abdou N'Gom de la compagnie Stylistik), comme cinq tableaux radicalement contrastés où le mouvement sera exploré, maîtrisé, abouti, feinté, saccadé ou fondu avec l'émotion d'un langage direct et sans fard.

©Groove'n'move ET SURTOUT DÉTENDS TOI

...Avec deux occasions en or de se mêler à la foule des fans de danses urbaines dans un contexte alliant détente et clubbing. D'abord avec la soirée d'ouverture musicalisée par le DJ genevois Scarlino, qui fera prendre la mayonnaise en douceur, avec l'intégration progressive des arrivants parmi la foule de ceux qui auront suivi le cours d'introduction à la dance hall. Dimanche 4 mars, on remet ça avec la Closing Party. Cette fois, la soirée gratuite à l'Undertown promet l'ondulation enfiévrée des corps sur une vague mélangée de hip-hop, funk, house, avec des DJ internationaux, dès 20h.

APPRENDS À SHAKER TON BOOTY

Groove'N'Move, c'est aussi des stages de danses dont deux jours d'initiation à des styles variés, le samedi 24 février (hustle, dance hall, hip-hop, house) et le samedi 3 mars (break dance, popping). Le lundi 26 février, les danseurs d'un niveau intermédiaire avancé auront quant à eux le luxe de suivre les cours des profs de renommée internationale du jury du battle Groove'N'Move au studio de danse de l'A DC.

Le Festival Groove'N'Move invite à la découverte ou à la redécouverte d'un langage corporel hyper actuel. Il parle à une part de nous-même qui voudrait sauter, bouger, vivre le rythme. C'est l'occasion du partage et de l'expérience d'une immersion dans un monde coloré, jeune, et définitivement vivifiant. Si le Genevois classique émettra peut-être des réserves surtout dues à ses petites habitudes et ses costumes à plis, pourvu que la curiosité le pousse à franchir le cap. Et sinon, les autres s'amuseront et s'émerveilleront sans lui. Groove’N’Move Du 24 février au 4 mars Divers lieux groove-n-move.ch

©Groove'n'move

Go Out! magazine

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Un Fils de notre temps D’après Ödön von Horváth

« Qui décide de notre sort ? Qui dit à l’un : tu seras chef. À l’autre : tu seras un sous-homme » Mannequins, marionnettes bunraku, ombres, comédiens et jeu choral pour restituer le parcours de conscience d’un jeune homme en une époque sombre.

Du 20 février au 4 mars 2018

Adultes, ados, dès 12 ans Une nouvelle création du Théâtre des Marionnettes de Genève. Mise en scène par Isabelle Matter.


EN FAMILLE

NE CRIONS PLUS AU LOUP ! On ne présente plus le célèbre conte musical du compositeur russe Sergeï Prokofiev où un jeune garçon parvient à capturer le grand méchant loup ! Les aventures de Pierre n’ont cessé de traverser les frontières et il existe de nombreuses adaptations de cette œuvre magistrale. La revisite proposée par Christine Vachoud, directrice du théâtre « Couleurs d’Ombres », se distingue par son audace et sa modernité. Si Pierre et le Loup s’adresse traditionnellement aux enfants, les adultes apprécieront sans aucun doute l’originalité de cette version dont la représentation sera donnée dans le cadre des « Spectacles Onésiens ». Par SORAYA NEFIL

BOURRÉE DE TALENTS

En plus des aventures revisitées de Pierre et le Loup, les spectateurs pourront découvrir et apprécier l’univers artistique de Christine Vachoud. Après un début de carrière dans le domaine de la petite enfance à Genève, elle se consacre entièrement à l'art dès les années 2000 : conception de spectacles de marionnettes en famille, puis en solo dans le théâtre d’ombres avant d’imaginer sa technique du Livre-spectacle qu’elle favorise depuis 2006. C’est par ce procédé qu’elle revisite des contes universels grâce à de majestueux décors en carton se faisant et se défaisant au fil des pages et des histoires. Artiste complète, Christine Vachoud gère la conception, la confection du matériel, la mise en scène et la présentation des spectacles.

©Pierre et le loup, Cie Couleurs d'Ombres

ET SI LE LOUP NOUS RACONTAIT…

Et si, pour une fois, le loup avait la possibilité de s’exprimer ? Et s’il n’était pas la bête féroce, terrifiante et sanguinaire installée dans notre imaginaire depuis l'enfance ? C’est au cours d’un spectacle poétique au dénouement surprenant que Christine Vachoud lui donne la parole afin qu’il puisse enfin raconter sa version de l’histoire, si longtemps occultée. Car c’est de la faute des hommes qui, à force de chasser son gibier, le poussent à s’approcher de la maison du grand-père de Pierre… Christine Vachoud nous propose une adaptation singulière et moderne du conte musical de Prokofiev en adéquation avec nos préoccupations, où la condition animale et le respect de la différence sont mis en avant. Le public aura tout de même l’occasion d’écouter la fameuse composition originale de Prokofiev pendant le spectacle et, lors du prologue, les instruments correspondants aux personnages de l’histoire seront présentés, l’objectif principal du compositeur russe ayant été de sensibiliser le jeune public à la musique classique.

DÉJÀ 30 ANS !

On salue au passage les Spectacles Onésiens qui depuis 30 ans proposent une programmation diversifiée, de grande qualité et ouverte sur le monde, la saison 20172018 ne dérogeant pas à cette règle. Spectacles d’humour ou de danse, concerts, pièces de théâtre, en passant par leurs fameux « Récrés-Spectacles » destinés aux enfants, les Spectacles Onésiens s’adressent à un très large public qui répond toujours présent. Pierre et le Loup Cie Couleurs d’Ombres Les 25 et 28 février Salle Le Manège 127, route de Chancy - 1213 Onex www.spectacles-onesiens.ch www.couleursdombres.ch

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AILLEURS

PERSPECTIVE LINÉALE

Man’s Back, Horse’s Back, Camargue, France, 1994 ©Laurent Elie Badessi

Le Musée de L’Elysée propose depuis le 31 Janvier 2018 un subtil alignement photographique de la collection Gilman et Gonzalez-Falla dans une optique de correspondance artistique. En dépit des styles ou des contextes de production, les photographies présentées se regroupent autour de la notion fondamentale de la ligne. Droite, sinusoïdale ou courbée, c’est sous autant de formes que celle-ci est mise à l’honneur et rappelle au spectateur que cet élément trop souvent éclipsé par le rendu final constitue pourtant la base de l’architecture d’une œuvre. Par QUENTIN ARNOUX

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AILLEURS

UNICUM EUROPÉEN

Sous l’impulsion de Morris Zand, directeur de l'agence de marketing et communication qui porte son nom, et après trois ans de discussion, les 1500 photographies issues de la prestigieuse collection américaine Gilman et Gonzalez-Falla et à l’origine de la section photo du musée Whitney sont pour la première fois réunies en Europe. Glanées à partir des seventies, les photographies illustrées au sein de l’exposition confrontent les XXe et XXIe siècles et mettent en perspective différentes influences, méthodes mais également diverses typologies de ligne. La ligne courbe qui, depuis l’Antiquité classique est largement dévolue à la représentation charnelle, est remployée dans la photographie contemporaine et côtoie les lignes de force, plus contrôlées et plus sèches, lesquelles servent avant tout à diriger le regard du spectateur et à structurer l’œuvre. Enfin les lignes à l’état pur, rectilignes, ne mettant en valeur que leur propre réalité, perdent cet ancrage au réel et se croisent pour conduire vers une autre réalité endossée par l’abstraction. Ces lignes divergent mais tendent à converger en un point autour du fil rouge que représente le rapport sensible à la photographie ; et c’est à cela qu’est invité le visiteur.

Ossining (People in Summer, NY State Town), 1931 ©Walker Evans Archive, The Metropolitan Museum of Art

RÉALITÉ MULTIPLE

Qu’il s’agisse de représentation picturale ou de photographie, la fonction d’une œuvre n’est-elle pas pensée en relation avec le spectateur – le charmer, le choquer, l’intriguer ? Avec l’appel du modernisme, les photographes se voient offrir deux façons de se représenter ou de faire se représenter leur sujet au public. Bien que la volonté de témoigner de ce qui est vu perdure, le moyen pour y arriver quant à lui diverge. Tout consiste à savoir s’il est préférable d’opter pour l’illusion mimétique afin de rendre compte, traits pour traits, de la réalité ou s’il convient de mettre en valeur les qualités plastiques de l’image afin d’exalter une beauté plus abstraite que réelle.

Abelardo Morell, Book with Wavy Pages, 2001 ©Abelardo Morell

La beauté des lignes. Chefs d’œuvre de la collection Gilman et Gonzalez Falla Musée de l’Elysée Jusqu’au 6 mai Avenue de l’Elysée 18 - 1006 Lausanne 021 316 99 11 www.elysee.ch

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THÉÂTRE SYLVAIN LEVEY ERIC DEVANTHERY

CRÉATION AM STRAM GRAM DÈS 8 ANS DU 23 FÉV. AU 4 MARS

Production Théâtre Am Stram Gram - Genève en coproduction avec la Compagnie Utopia Le Théâtre Am Stram Gram est subventionné par la Ville de Genève.


AILLEURS

PASTEL-LEMENT ORIGINAL Le pastel est à l’art pictural ce que la pâtisserie est à la gastronomie : un délice exquis. La Fondation de L’Hermitage fait éclore au Printemps ce bourgeon coloré au sein d’un panorama qui flatte les yeux et qui lie de façon délicate deux techniques artistiques : le dessin et la peinture. Prenant comme figure d’inspiration les Danseuses au repos d’Edgar Degas, l’institution lausannoise fera virevolter dans un ballet polychrome les œuvres d’artistes éparpillés entre le XVIe et le XXIe. À chaque siècle son type de représentation et sa technique de pastel favoris. Par QUENTIN ARNOUX

UN ART SÉCULAIRE

Même s’il est complexe d’affirmer de manière univoque les origines d’une technique, il est vraisemblable que les balbutiements du pastel en peinture apparaissent en Italie sous le pinceau de Jacopo Bassano puis de son confrère Le Baroche au XVIe. Appliqué uniquement par touches pour rehausser le dessin, ce n’est réellement qu’au XVIIIe que son usage se popularise grâce à ses couleurs franches et sa capacité à imiter fidèlement les textures et les jeux de lumières, ce qui en fait une technique indissociable de l’art alors en vogue du portrait. Symbole de la grâce de l’Ancien Régime, l’emploi du pastel tombe en désuétude suite à la Révolution mais réapparait à la Belle Epoque chez les impressionnistes pour parer les paysages ou les peintures de genre de son plus bel éclat. La scène artistique suisse du début du XXe fait également la part belle à l’emploi de couleurs pastellisées sous la direction de Cuno Amiet ou d’Eugène Grasset et c’est avec l’avant-garde en quête d’abstraction accompagnée de contemporains tel que Fred Sandback que se perpétue et s’affine l’art du pastel.

Edgar Degas, Les Danseuses au repos, 1898 ©Giorgio Skory

VARIÉTÉ MATÉRIELLE

La légèreté et l’onctuosité de son rendu font du pastel un objet visuel aussi attirant qu’un macaron dans une pâtisserie. La couleur pure, les tons acidulés déposées en camaïeu sur la toile côtoyant le céruléen ou l’opalin autorisent toutes les expérimentations. La multitude des tons utilisés va de pair avec des techniques elles aussi variées, ce qui permet de ne pas confondre un pastel belge très onctueux à un français plus sec. Enfin, durs, à la cire, sous forme de crayons ou à l’huile, ils constituent l’éventail des possibilités pour déposer la couleur sur la surface désirée. Go Out! magazine

Pastels du 16e au 21e siècle Fondation de l’Hermitage Du 2 février au 21 mai 2018 Route du Signal 2 1018 Lausanne 021 320 50 01 info@fondation-hermitage.ch

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DÉCOUVERTE

L'ART AU CENTRE

Le Centre des Arts

Inauguré par l’Ecole Internationale de Genève il y a maintenant un peu plus de trois ans, le Centre des Arts a su se trouver une place de choix sur la scène culturelle genevoise en proposant des spectacles, des expositions et des ateliers variés, de qualité, et souvent liés à l’actualité internationale. Dans un monde en constante évolution, l’Ecole Internationale de Genève mise sur la sensibilisation à l’art afin d’encourager les étudiants et le public en général à développer un sens critique, à encourager la créativité et l’ouverture d’esprit. Conçu par l'archi-star Jean-Michel Wilmotte, le centre démontre également l’attachement de l’Ecole Internationale à Genève et la volonté de construire des relations solides avec les communautés locales et régionales. La saison 2017-2018 tient toutes ses promesses en matière de programmation où les rencontres, l’ouverture sur le monde et le rôle de l’art dans l’éducation ont été les moteurs de sa conception. Par SORAYA NEFIL

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DÉCOUVERTE

ÉCLECTISME ET QUALITÉ

S’il est vrai que la saison a déjà pris son envol avec des événements majeurs tels que l’exposition « Cartoon for Freedom of Expression » qui a eu lieu en la présence de l’excellent Plantu (journaliste caricaturiste) ou encore le concert de Raul de Souza Quartet (considéré comme le plus grand tromboniste de jazz vivant), que le public se rassure, il pourra encore profiter d’une multitude de spectacles, expositions ou concerts aussi remarquables les uns que les autres ! Dans le programme culturel proposé cette année, on notera notamment qu’une grande exposition sur l’art africain est actuellement en cours et qu’elle est une formidable occasion de s’enrichir et de s’ouvrir sur un continent dont l’art est parfois méconnu. Dans un tout autre genre, la compagnie de danse S’Poart présentera sa pièce chorégraphique « Traces » mettant en scène trois danseurs évoluant avec force et sensibilité à travers une danse hip hop qui s’inspire de différents styles. Pour ceux qui ont une envie d’ailleurs, l’Ecole Internationale propose de fêter pendant deux jours le nouvel an du calendrier persan qui coïncide, d’ailleurs, avec l’arrivée du printemps. Différentes performances, ateliers et expositions auront lieu avec la découverte et le partage comme principaux objectifs mais le point fort de cette manifestation sera sans aucun doute le concert de Basel Rajoub, saxophoniste de renommée internationale, avec son projet « Soriana ».

Traces - S'poart ©Philippe Bertheau

LA CERISE SUR LE GÂTEAU

Le célèbre Concours international de violon Yehudi Menuhin se tiendra pour la première fois en Suisse, et c’est à Genève, en avril prochain, qu’il prendra place. Pour l’occasion, le Centre des Arts aura le privilège d’accueillir les 44 compétiteurs de moins de 22 ans pour les étapes préliminaires du concours. Cet événement international incontournable pour les jeunes violonistes qui a lieu tous les deux ans à travers le monde, possède un palmarès impressionnant et compte les plus grands violonistes internationaux du moment parmi ses anciens participants. On notera également que durant les onze jours de compétition se succéderont concerts, masterclasses, conférences et ateliers, procurant ainsi à cet événement une dimension musicale, culturelle et amicale exceptionnelle. MADE IN ECOLINT

À l’heure où l’actualité mondiale est rythmée par les conflits, l’Ecole Internationale de Genève met l’art et la culture au service de l’éducation comme outil pour la paix et la transversalité culturelle. En ce sens, le Centre des Arts se veut comme un lieu de convergence où les artistes professionnels et amateurs mais également les élèves peuvent exprimer leur créativité. On pourra donc trouver dans le programme de la saison plusieurs expositions d’art contemporain, de photographie, des pièces de théâtre et des concerts où le travail des étudiants sera présenté.

Centre des arts Ecole Internationale de Genève 62, route de Chêne - 1208 Genève 022 787 26 75 www.ecolint-arts.ch

Basel Rajoub

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ARCHITECTURE

ARCHITEXTURE

Kengo Kuma ©J.C.Carbonne

Murs textiles, voilures aériennes, manteaux de résille verte ou chênes à la chaîne, il est des architectures sensorielles qui se fondent de manière quasi fusionnelle dans le site qui les environne. Kengo Kuma fait partie de cette clique de créateurs pour qui le flacon importe décidément autant que l'ivresse qu'il doit procurer. Ultra attentif aux matériaux, à la transparence, à l’espace et à la lumière, ses réalisations stimulent tous les sens du visiteur. Avec dextérité, il réimplante la nature dans les villes, et fait surgir dans ce tissu citadin des accidents merveilleux. En témoignent l’emblématique Water/Glass House (Shizuoka, Japon 1995), une maison qui telle un caméléon se fond dans la l’environnement, ou encore le Mur de Bambou (Pékin, 2002), une construction poétique à base de tiges de bambous. Architecte de la sensualité, il transforme les bâtisses les plus utilitaires en oeuvres d'art. Normal qu’il rafle prix et appels d’offre à la pelle ! A Genève, il dérobe avec brio le projet du nouveau campus de l’Institut des Hautes Etudes Internationales et du Développement (IHEID). En janvier dernier, il a été convié par la Maison de l’Architecture pour partager son amour des espaces en osmose. Rencontre avec ce génie du bâti. Par MINA SIDI ALI

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ARCHITECTURE

Kengo Kumo lors de la conférence donnée à Sicli pour la Maison de l’Architecture, le 11 janvier dernier ©Li Weingerl

Vous avez facilement accepté l’invitation de la Maison de l’Architecture à venir présenter votre travail à Genève… Oui, car j’ai plusieurs projets qui me lient à la Suisse romande, dont le nouveau campus de l’Institut des Hautes Etudes Internationales et du Développement (IHEID), un projet avec Rolex à Dallas, en Valais également et celui de l’EPFL pour lequel j’ai réalisé le bâtiment ArtLab. J’entretiens plusieurs connexions ici et j’y apprécie en particulier la qualité des relations professionnelles. En outre, il existe plusieurs similarités entre la Suisse et le Japon au niveau artisanal comme l’usage du bois dans les deux pays. Votre pays a toujours excellé en architecture et spécifiquement dans tout ce qui est matérialité. D’ailleurs, tout comme au Japon, l’usage de matériaux locaux et les nouvelles technologies vont de pair. Ce que j’apprécie ici, c’est la diversité, elle est un atout pour le futur car elle défie la globalisation.

son projet non réalisé pour les Palais de la Société des Nations en 1927. Pour l’instant je ne peux pas vous en dire davantage car nous venons de débuter le projet. Vous avez souvent des réalisations aux enveloppes très impressionnantes. Comment construisez vous l’extérieur et l’intérieur ? Traditionnellement, au Japon, les deux ne sont pas séparés. Il y a une ventilation naturelle, créant des ombres comme solution climatique et durable. Je puise mon inspiration dans ces procédés. Au XXe siècle, les américains ont peu à peu développé cette idée de séparation de l’extérieur et l’intérieur à travers d’imposants murs avec la mise en place d’air conditionné. Je ne suis pas adepte de ce type de proposition. Le toit et les parois peuvent à eux seuls créer un cadre confortable. Mes réalisations tendent vers un type de construction où l’environnement est déterminant. L’objectif est de saisir la lumière naturelle.

Pourriez-vous nous en dire davantage sur la nouvelle résidence pour étudiants du campus de l’IHEID ? Il s’agit de la nouvelle résidence pour étudiants, un projet d’avant-garde sur une parcelle de 10’000 m2 sis à proximité des Nations Unis. C’est un hommage à Le Corbusier, une sorte de réponse à son principe de verticalité et à Février 2018

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ARCHITECTURE

Le Mur de Bambou – Bamboo wall house (Pékin, 2002)

Selon vous, quel est le matériau du futur ? Mon travail est une réflexion contre l'évolution des villes. Avec le béton et l’acier, ces cités du XXe siècle ont été trop éloignées de la nature. Cela correspondait à une production de masse à cette période. Aujourd’hui, les gens souhaitent voir leur habitat réalisé avec des matériaux uniques et locaux. Il y a une volonté de localité. Le béton et l’acier ne sont pas du tout idoines à notre époque. Je privilégie également cette tendance dans l’optique de donner un sens à la construction et la fondre le plus possible dans son environnement. Je nourris cette envie de réintroduire des matériaux naturels, donc j’use tout autant du bois que de la pierre brute trouvés localement mais également de tissu. Il s’agit d’une démarche à la fois écologique et très ancrée dans les traditions japonaises. C’est également une solution au problème du réchauffement climatique, une solution subtile puisque le bois absorbe le CO2 dans l’air, on ne le perçoit pas.

Water/Glass House à Shizuoka au Japon (1995). Un bâtiment qui reflète la volonté de Kengo Kuma à satisfaire son obsession de fusion totale de l'architecture et du paysage.

Maison de l’architecture Cycle de conférences 10 ans, 10 regards Prochaines conférences : Tatiana Bilbao, le 8 février / Steven Holl, le 8 mars www.ma-ge.ch Kengo Kuma and Associates kkaa.co.jp

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Under One Roof ©Michel Denance Le bâtiment ArtLab réalisé pour l'EPFL à Lausanne (2016) et dédié au dialogue entre la science et la culture.

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Genève 9 –18 mars 2018

FESTIVAL DU FILM ET FORUM INTERNATIONAL SUR LES DROITS HUMAINS www.fifdh.org


Croquis du projet The Darling Exchange à Sidney ©Kengo Kuma & Associates

stay cool

MASERATI NAAN & GRILL

GLENLIVET

LA FOURCHETTE BELLA THREEKIDS FOREVER

SIHH TOLA

CHEVRIER X GLOBUS

INSTITUT

CUNADOS NEOTUS STREET BEIRUT LA TAQUERIA DE LOS CHRONIQUE

BLACK TAP

SOÏ

BRUNCH LOU ONE Go Out! magazine

CAFÉ BACH ŒNOLOGIQUE

MAZDA 51

LE MELROSE


MADE IN GENEVA

UN BAGEL QUI A DE LA GUEULE ! Par MINA SIDI ALI

©Pedro Neto

Juliette, Tourane et Harold font partie de l'écume de cette nouvelle vague de restaurateurs genevois qui sévissent avec dextérité à Genève. En novembre dernier, les trois amis d’enfance ouvrent Threekids, et permettent au bagel de faire son trou à l’orée de Rive. D’ordinaire orné à l’envi, ici le trio décline le cylindre homemade à travers cinq blazes de quartiers genevois : EauxVives (jambon cru San Daniele, mozzarella, pesto, tomates séchées), Champel (pastrami, cornichons, oignons caramélisés, cheddar, moutarde au miel), Cologny (saumon fumé, oignons, citron, aneth), Grottes (aubergines, chèvre aux noix, tomates séchées, moutarde au miel, salade de saison) et Plainpalais (poulet sauce tartare, gruyère fondu, oignons). Les new Threekids on the block tirent ainsi leur cure-dent du jeu avec ce concept de nourriture ailée à l’identité aboutie. Normal que leurs sandwichs en forme d'anneau s’y vendent comme des petits pains. Chez Go Out !, on a craqué pour ces halos de plaisir à consommer à loisir. Tête-à-tête avec Juliette, l’atome créativité du trio ayant créé ces bagels à faire bégayer. Février 2018

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MADE IN GENEVA

Comment est née l’aventure Threekids ? Je connais Tourane et Harold depuis qu’on est tout petit. On habitait la même rue. J’ai personnellement poursuivi des études à l’Ecole de photo de Vevey, puis à la HEAD pour devenir photographe. Mon travail artistique m’intéressait beaucoup mais je ne me voyais pas poursuivre mes commandes ou travailler pour un tiers, ainsi en octobre 2016 j’ai proposé à mes deux meilleurs amis de créer un projet en commun. Harold, ingénieur du son de formation, rentrait de Bruxelles et souhaitait investir un peu de son argent. En Belgique, il avait travaillé dans un shop de bagels qui nous a transmis gracieusement sa recette de pain confectionné artisanalement. Quant à Tourane, il passait son diplôme à l’Ecole Hôtelière de Genève. Naïvement, après quelques brainstormings, on s’est lancé dans cette aventure !

Le bagel se lève

Votre pain est ainsi produit artisanalement… Au départ, on a remis notre recette à David Paganel, boulanger pâtissier genevois qui produit le pain pour The Hamburger Foundation. Il nous a vivement conseillé de le confectionner nous-même sur place. La spécificité du pain bagel est qu’il est pétri et bouilli avant d’être cuit. Après quelques appréhensions et une kyrielle de tests, on a réussi à produire notre propre pain qui se compose de farine biologique, moulue sur pierre (plus saine et vitaminée) par la ferme des Verpillères, à Choulex. Préparé le matin même, il est proposé nature, au pavot, à l’ail-parmesan ou avec tout ! Tout nos produits sont frais et nos fournisseurs locaux.

La fourche à bagel

Quelle est la prochaine étape ? On a un quatrième mousquetaire qui a rejoint l’équipe : Edouard. Il se charge davantage de l’aspect marketing de notre concept. Par la suite, on envisage d’avoir un foodtruck, de proposer un traiteur pour des événements et éventuellement d’élargir notre carte avec des quartiers genevois qui n’y figurent pas encore à l’image des Pâquis ou Carouge.

Le bagel « Les Grottes »

Threekids Lu-sa 11h30 à 16h30 10 bis, rue du Vieux-Collège - 1204 Genève 022 311 24 24 threekids.ch

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La collection de Flore Girard de Langlade, gagnante du prix de La Redoute x HEAD. À découvrir fin février sur laredoute.ch.

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La Redoute

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OBJET DU MOIS

SCULPTER SON POIVRE Lignes épurées aux proportions flirtant avec la perfection, le poivrier « Lines  » signé par la start-up Néotus hisse l’ustensile de table au rang de chef-d’œuvre artistique. Issu de l’imaginaire du Genevois Michael Eich, il est doté d’un mécanisme en céramique manuellement réglable et affiche des lignes horizontales au tracé aussi pur que les traits de l’artiste Josef Albers. Loin d’être fortuite, l’analogie va de soi puisque conjuguer le design à l’artisanat résume le noyau de la démarche du créateur. Côté matériau, on gravite dans les hautes sphères de la noblesse avec le noyer américain et le bois de cerisier pour en exalter et sublimer les textures. Avec une finition digne de celle d’un joaillier, on en arrive presque à difficilement tolérer la présence d’une assiette lorsque celle-ci est posée sur une table.

2017 Go Out! magazine

299

exemplaires

Poivrier « Lines », édition limitée 55

199

www.neotus.ch

CHF



VINS

DÉGUSTER C'EST SE CULTIVER ? La

chronique œnologique de

PIERRE-EMMANUEL

Photographe, mélomane et plume émérite, c’est aujourd’hui en métaphysicien du gosier que Pierre Emmanuel Fehr nous livre chaque mois les raisins de sa quête œnologique. ressentir l'expression du terroir et compte parmi ses adeptes d'éminents vignerons et dégustateurs. B. On grume le vin. Pas forcément ! Le grumage, action de faire passer de l'air pendant que le vin est en bouche en un sluuuuurp pour favoriser l'analyse des arômes par voie rétronasale, est jugée incomplète par beaucoup de dégustateurs, car ni la langue ni la salive ne se mêlent au vin. L’alternative est de mâcher longuement le vin afin de mieux en ressentir les saveurs, car c'est la salive qui transporte les molécules vers les cellules réceptrices du goût.

"C'est un Châteaux Léoville-Las Cases 1953" Louis de Funès dans l'aile ou la Cuisse

Les verres s'agitent frénétiquement, les sourcils se tordent, on scrute, soupçonneux, on renifle, extatique, puis vient la symphonie triomphante de gargarismes. - La vache, ça tape ! - Enorme, ça se boit comme du p'tit lait... gouleyant à souhait !

C. Merci de recracher le vin après le rinçage en bouche ! Si vous recrachez chez un vigneron valaisan, vous vous exposez à des risques supérieurs que repartir en voiture sans avoir recraché.

Silence ! Le sommelier va s'exprimer. D. Un vin se carafe. Rarement. L'oxygénation d'un vieux vin est trop violente. Seule celle des vins jeunes qui ne disent pas grand-chose au nez est conseillée, mais son impact est relatif et l'oxygénation dans le verre est généralement suffisante. L'ouverture d'une bouteille plusieurs heures à l'avance est elle, recommandée dans la plupart des situations.

- La robe est tuilée. Le nez est crémeux sur des notes toastées, avec une touche de graphite. L'attaque en bouche est sapide, le corps élancé est articulé autour d’une trame ciselée et parachevé par une finale séveuse, légèrement balsamique. Bordeaux, rive gauche, rusticité d'un SaintEstèphe. Belles graves sableuses et argile léger, expression typique d'un Calon Segur dans le millésime solaire 2009. Amen.

E. Il faut boire au goulot. Uniquement avant d’assister à un concert de Lang Lang.

Savoir boire, c'est savoir vivre ! Et oui, dire d'un vin qu'il « est bon », c'est passer pour un con. Vous aimez le vin ? - Oh, moi je n'y connais rien, je ne peux rien dire. SI : j'aime/j'aime pas. Alors abandonnons un moment le vocabulaire du snobelier et démystifions la dégustation en quelques fausses vérités.

Alors que faire maintenant ? Boire ! Chercher le goût qui mène au plaisir des sens, ressentir avec ses propres critères, décrire avec son vocabulaire. Déguster hédoniste, pas uniquement technique. Et dans un bon jour, c'est un paysage qui apparaîtra dans notre verre, la terre craquelée qui assèchera notre palais, le climat venteux qui fouettera notre langue, le rire de la vigneronne qui résonnera dans notre bouche.

A. Le nez est une étape indiscutable de la dégustation. Non ! La primauté des arômes par la dégustation olfactive (analyse sensorielle), bien que généralisée aujourd'hui, est devenue à la mode dans les années 70, parallèlement à la viticulture chimique. Une autre méthode, millénaire (la dégustation géo-sensorielle), saute l'étape du nez en se concentrant sur la texture du vin en bouche pour mieux Go Out! magazine

- T'as bu ? - Nan, je me cultive. Que l'ivresse l'emporte sur le savoir et laissons aux initiés le crachoir ! 57


Domaine de Châteauvieux

Chez Philippe Steak House

Café des Négociants

Le goût de Genève

Le Patio Homard et Bœuf

Denise’s Art of Burger

Café de Peney Bistronomie

WWW.PHILIPPE-CHEVRIER.COM

Marjolaine Cuisines du soleil


COUP DE FOOD

LA FOURCHETTE, 10 ANS ET TOUTES SES DENTS Par MINA SIDI ALI

Bertrand Jelensperger, co-fondateur de LaFourchette

Alors que les applications fleurissent aussi vite que les tendances culinaires, LaFourchette tire ses clicks du jeu digital et souffle ses 10 ans de success story. Créée en 2007 par quatre entrepreneurs à la témérité visionnaire – Bertrand Jelensperger, Patrick Dalsace, Denis Fayolle et Marcos Alves – la plateforme fait saliver en alignant plus de 16 millions de visites mensuelles, 45’000 restaurants partenaires et plus de 600 collaborateurs répartis sur 11 pays. Ce mastodonte ne l’est que par la taille. La philosophie, dont il tire son succès, demeure quant à elle celle de ses origines : simple et proche des restaurateurs et de la passion qui anime ces derniers. Un ancrage local à travers lequel LaFourchette a su progressivement gagner la confiance de ses partenaires, répondre à leurs difficultés et révolutionner le corps du métier. Tête à tête avec le co-fondateur d’un concept gargantuesque : Bertrand Jelensperger. Go Out! magazine

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COUP DE FOOD

Racontez-nous l’aventure LaFourchette! Comment vous est venue l'idée de créer cette plateforme de réservation pour la restauration ? L’aventure démarre avec Patrick Dalsace, passionné par la gastronomie, tout comme moi. Nous travaillions tous deux dans le secteur de la restauration mais plus du côté commercial. Nous interagissions beaucoup avec des chefs. C’est un univers qui nous plaisait et dont nous avions une très bonne connaissance. En parlant avec Alain Ducasse en 2005, il nous conseille sur des outils de travail dont il fait beaucoup usage aux Etats-Unis : la réservation en ligne et les carnets de réservations électroniques. Il nous explique pourquoi dans sa démarche de qualité de service, d’ouverture sur les technologies et de clientèle internationale, cela l’aide dans son travail. Le concept n’existe pas en Europe, et après réflexion sur le business model avec Patrick, on décide de lancer LaFourchette. Il nous manquait un ingénieur pour ce projet, et on a ainsi décidé de s’associer à Denis Fayolle.

l’opportunité se trouvait dans l’idée qu’il existait un outil ayant révolutionné un domaine proche de la restauration, l’aérien et l’hôtellerie : le Yield management, la capacité à ajuster l’offre et la demande en jouant sur les prix. Ainsi, l’avion qui part, avec 10 ou 100 passagers aura les même coûts fixes. C’est le même principe pour les restaurateurs, une table vide, c'est une table de perdue. Quel est le bilan après dix ans ? Lorsqu’on crée une entreprise, on se dit qu’au départ, ce sera difficile mais qu’avec le temps, tout deviendra plus simple. Mais on réalise que plus on grossit plus on découvre des nouveaux champs de possibilité, d’opportunité et de challenge aussi. Les gens sont d’ailleurs beaucoup plus cléments lorsque vous débutez. Ensuite, ils deviennent plus exigeants et moins tolérants sur les erreurs. Comment s’est déroulé le rachat en 2014 par TripAdvisor ? Nous avions décidé à ce moment de vendre la société. TripAdvisor, le géant américain de recommandations touristiques s’est dévoilé comme le meilleur acheteur potentiel car nous sommes culturellement très proche et également parce que personnellement j’admire et j’apprécie le CEO Steve Kaufer. L’objectif, c’était que LaFourchette conserve son autonomie, et qu’elle puisse se développer plus rapidement grâce aux capitaux

Donc l’initiative provient d’Alain Ducasse… Je dirai qu’il a donné l’impulsion au concept, mais en analysant le marché on a réalisé qu’il existait deux manques et une opportunité : un outil pour trouver un bon restaurant en fonction de critères comme un Google du restaurant, puis la réservation en ligne qui n’existait pas à ce moment. En 2006, on réservait son hôtel, le théâtre, son train, son avion mais pas son restaurant. Puis Février 2018

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COUP DE FOOD

Application mobile LaFourchette

Vous prévoyez le lancement de cette formule Insider à Genève en mai prochain. Pourriez-vous nous en dire davantage sur cette offre ? Insider propose aux utilisateurs les meilleures tables du moment selon l’avis des internautes de LaFourchette. Les restaurants qui sont notés au-dessus de 9,4 sur 10 par les internautes sont retenus mais nous tenons compte aussi des évaluations provenant des guides, des blogs et bien sûr les critiques culinaires. Le concept d’Insider va au-delà la critique, car ce qui fonctionne c’est l’agrégation de points de vue.

apportés afin de conquérir plus de marchés étrangers. Cela a effectivement été un grand pas en avant pour nous, puisque cela nous a permis d’accélérer l’essor à l’international de manière fulgurante. Quelles sont ces valeurs partagées ? Il y a en plusieurs mais je citerai tout d’abord la transparence ! Ainsi, jamais un restaurant ne payera pour être mis en avant. On essaie de mettre en exergue les restaurants qui correspondront à l’usager. Puis le fait d’agir en entrepreneur (act as an owner) : on ne souhaite pas créer des entreprises bureaucratiques, politiques mais privilégier la prise d’initiative et le pouvoir de décision. On a le droit de se tromper, mais il faut être engagé. L’investissement y est plus important. Ensuite il y a l’idée de collaborer ensemble (better together), en équipe, se respecter. La liste est longue !

www.lafourchette.ch

Il y a souvent un amalgame entre TripAdvisor et LaFourchette. Est-ce que cela vous porte préjudice ? TripAdvisor est devenu la plateforme où les gens qui souhaitent se plaindre, se rendent afin d’être le plus entendu. Je pense tout de même que le géant américain nous apporte plus qu’il ne nous nuit. Il nous a d’ailleurs aidé à convaincre beaucoup de restaurateurs. Nous sommes très à l’écoute de nos usagers. L’un d’entre eux avait fait la pertinente remarque, qu’il checkait plusieurs audits. C’est pour cela que nous avons lancé Insider. Go Out! magazine

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COCKTAIL

SCOTCHÉ AU VERRE ! Par NYATA NATALIE RIAD

Boisson noble aux infinies variétés, le whisky a la cote et on s’en réjouit! Si ces dernières années les whiskies japonais et même taïwanais ont su s’imposer avec brio sur le marché et sur les podiums, les scotches (comprenez les whiskies écossais) restent une valeur sûre pour tous les amateurs du chic breuvage ambré. Parmi les très nombreuses distilleries écossaises, la fameuse maison The Glenlivet — l’une des, voire la première à avoir été légalisée en 1824 — propose un large éventail de single malts qui réjouissent les palais initiés ou plus novices, notamment grâce à sa bouteille étendard, la Founder’s Reserve. Un tantinet iconoclaste, Go Out! a choisi de vous faire découvrir ce scotch paré d’or pâle en vous proposant une recette de cocktail ! Eh oui, bien que les barmans mixent le plus souvent des blended scotches (i.e. des assemblages), ce single malt doux et équilibré se prête volontiers au jeu de la mosaïque gustative de par ses délicates notes, au nez, de zestes d’agrumes et d’une touche de caramel, prolongées en bouche par de la poire, de la pomme d’amour et du miel relevé d’une pointe d’épices, pour un fini long et crémeux. En somme, le whisky idéal tel quel pour y noyer son chagrin d’un soir d’hiver tout comme y puiser du bonheur. Agrémenté ici de Ginger Ale, d’orange sanguine et de cannelle, The Glenlivet Founder’s Reserve se mue alors en source de félicité à la fois chaleureuse et énergisante. Cheers !

COCKTAIL RIVER LIVET SUNRISE

Ingrédients 50ml de The Glenlivet Founder’s Reserve 15ml de Sirop d’orange sanguine 150ml de Ginger Ale Glaçons Bâton de cannelle Préparation Mélanger tous les ingrédients dans un grand verre type « Tumbler ». Ajouter la moitié de la glace et remuer doucement avec une grande cuillère. Décorer avec une tranche d’orange et un bâton de cannelle. La petite touche en plus Brûler légèrement le bout du bâton de cannelle juste avant de le tremper dans le verre. Une petite faim ? Ce cocktail se marie idéalement avec un dessert à base de chocolat noir, comme un fondant au chocolat. The Glenlivet Founder's Reserve ©TheLikker.com

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HOTSPOTS

SOUS LE SOLEIL DE MEXICO

Portant l’ébullition des Eaux-Vives à son paroxysme, Taqueria Los Cuñados (l’auberge des beaux frères en espagnol) cogne dans l’esprit des Genevois et détonne avec son atmosphère qui ferait jurer que plus d’un quartier de Mexico s’y est transporté. Côté scénographie, même constat. A défaut de se voir téléporté, la quasi-totalité du mobilier, du service et des luminaires sont importés. Tout y est : sur la vitrine, une énorme calavera version pop (tête de mort typiquement mexicaine symbole du Jour des Morts) accueille le visiteur avant qu’il ne débouche sur l’icône de la Vierge trônant au milieu du cénacle. Du côté de la sacro-sainte carte, fruit d’une collaboration avec Los Tacos – référence ultime de la gastronomie mexicaine à Genève – elle se décline en une page regroupant salade de cactus (ensalada de nopales), frijoles refritos (préparation à base d’haricots), guacamole, tacos, quesadillas. Une pure régalade qui vous ferait fredonner les paroles de Luis Mariano.

Taq Taq

Taqueria Los Cuñados 17, rue de Montchoisy 17 - 1207 Genève 022 736 51 93

PERCÉE PHÉNICIENNE

Dans la géopolitique du houmous, le quartier des Pâquis occupait incontestablement le rang de superpuissance avec, comme symboles de l’hégémonie, les Parfums de Beyrouth et le restaurant Al Amir. Aujourd’hui, l’arrivée de Street Beirut vient officiellement de rompre l’équilibre. Mastodonte culinaire niché dans le quartier de Plainpalais, sa force de frappe gustative est sans commune mesure avec un caviar d’aubergine d’une saveur absolue, un taboulé à se damner et des kebbehs à vous terrasser d’extase. Fort de sa lancée, il étend aujourd’hui sa renommée comme une traînée de poudre. Ne jurant que par des produits frais au point, leur chich taouk fait déjà l’objet d’un véritable culte. Simple et épuré, l’agencement quant à lui se démarque de ses contemporains en jouant la carte de la culture pop libanaise comme en témoigne le portrait de la chanteuse Fayrouz sur les murs. Street Beirut 2, avenue du Mail - 1205 Genève 022 320 76 74 www.streetbeirut.ch

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HOTSPOTS

THAÏ CANTEEN

Plus qu’un restaurant, il s’agit ici d’un véritable univers tiré d’une immersion en Extrême-Orient. Décliné à l’extrême opposé de tout cliché, le Soï loge dans le panthéon de nos coups de food de l’année. Le concept est ficelé au millimètre prêt, l’agencement du lieu dilate les pupilles par ses clichés, ses illustrations murales et son éclairage formé de longs néons de couleurs électriques. Multicolore, Soï nourrit l’âme de chaque esthète en quête d’inspiration et le convie dans une virée graphique et ludique dans les rues de Bangkok. Côté palais le lieu revendique son identité tirée des bouis-bouis et de la street food locale (Soï signifiant rue). Ici on y sert des grillades (yaang), des soupes (tom) et des salades thaïes (laab) accompagnées de riz collant (khao). In fine, le tester revient à tous les coups à le noyer sous un Chao Phraya (le plus important fleuve de Thaïlande après le Mékong et la Salouen) d’éloges. Soï 6 rue du Prieuré 6 - 1202 Genève 022 547 19 20 www.soisoi.ch

Illustrations de Christoffer Ellegaard ©Soï, Genève

LOUÉ SOIT LE BRUNCH !

Les papilles aussi ont leur messe dominicale : le brunch, moment sacré hors du temps et de la folie qui s’empare de nos vies du lundi au samedi. Et bonne nouvelle, désormais nos palais gourmets peuvent se convertir aux délicates saveurs de la gastronomie chinoise tous les dimanches dès 12h au restaurant Lóu One, ce grâce à la volonté conjointe du directeur de l’établissement, Stéphane Ensini, et du Chef Kwok Keung La qui y officie depuis 1984. Sur fond de vue paradisiaque, il est question d’y partager de multiple variations de Dim Sum, des rouleaux de toutes saisons, sans oublier le filet de bœuf Mongol, comme autant d’actes de vertu envers son sens du goût. Lóu One Grand Hotel Kempinski 19 quai du Mont-Blanc - 1201 Genève 022 732 50 81 www.louone.ch

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HOTSPOTS

CANTATE BAROQUE

Fin de journée, les yeux hors des orbites vous voyez poindre l’humour douteux d’un client convié à signer un contrat d’achat un dîner d’affaires. Le huis clos approche tandis que Sartre vous susurre en boucle « l’enfer, c’est les autres ». Qu’importe, le salut se profile dans les Eaux-Vives avec un nouvel établissement : le Café Bach. Lumière tamisée, elle dissimule la moitié du faciès de votre interlocuteur trop affairé à observer l’élégance du lieu et son agencement contemporain. La carte, bien calibrée, se décline en savoureux mets classiques écartant toute prise de risques. La musique, distillée par un DJ, vous extirpe de votre léthargie. Le zoïle hésite à conclure ? Un Speak Easy dissimulé vous permettra de l’achever en deux trois coups de cocktails savamment assénés. Ne reste plus qu’à l’expédier en taxi pour rester y savourer votre liberté. Café Bach 8, avenue Pictet-de-Rochemont - 1207 Genève 022 736 39 12 www.facebook.com/cafebachgeneva

COM ME AU CHÂTEAU

Le mercredi 28 février 2018, voilà une date à inscrire dans vos agendas! Ce soir-là, le célèbre et ultra sympathique chef Philippe Chevrier – dont le somptueux restaurant du Domaine de Châteauvieux affiche depuis douze années consécutives la note maximale de 19/20 au Gault&Millau ! – promet de transformer le temps d’un long dîner le ***delicatessa de Globus Genève en haut lieu du raffinement culinaire. Le double étoilé au guide Michelin concocte pour l’occasion un exquis menu de quatre plats et de divins vins accordés, qu’il conviendra de déguster dans un esprit chic et convivial, confortablement installé autour des grandes tablées prévues pour cette soirée d’exception, pour laquelle il est nécessaire de s'inscrire, cela va sans dire ! Menu de Philippe Chevrier 190 CHF par personne Le mercredi 28 février de 19h30 à 23h ***delicatessa Globus Genève 48, rue du Rhône - 1204 Genève 058 578 50 50 events.globus.ch Inscription et paiement auprès du Service Clients Globus Genève

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HOTSPOTS

DÉBAUCHE GUSTATIVE

À l’heure du tout végane, tout healthy et tutti quanti, il fallait oser ouvrir un restaurant faisant la part belle en particulier à des milk-shakes tentants comme des arcs-en-ciel de sucre, mais également à des burgers surdimensionnés et des bières U.S. Pari relevé avec brio par Black Tap, enseigne new-yorkaise qui vient de partir à la conquête de l’Europe en commençant par Genève et son échoppe style diner sise à Rive. Beurre de cacahuète, barbe à papa, Oreo et autres saveurs agrémentent des milk-shakes surchargés qui se prennent pour des œuvres d’art, tandis que les mets salés nous rappellent qu’on a toujours pas trouvé plus réconfortant que du gras bien cuisiné. Car il ne faut pas s’y tromper : chez Black Tap on se délecte de fine and fat food, pas de fast food ! La viande est locale, les produits de qualité et travaillés, tout en s’enorgueillissant d’une bonne dose de démesure à l’américaine. Black Tap 6, cours de Rive - 1204 Genève 022 810 83 30 www.blacktap.ch

BOLLYFOOD TO GO

À quelques pas du Musée d’ethnographie se trouve depuis fin décembre le lieu idéal pour satisfaire les papilles en quête de rêves exotiques tout autant que les estomacs implorants : le take away Naan & Grill. Curcuma, cardamome, gingembre, piment, safran, garam masala et bien évidemment cumin et curry se mêlent joyeusement aux viandes, riz, galettes, légumes, yogourts et herbes fraîches pour une savoureuse farandole de saveurs et de couleurs, celle-ci prenant tantôt la forme de délicieux plats indiens classiques (tandoori, tikka masala, khorma, etc.) ou moins connus, tantôt celle de « naanwichs », hyper pratiques pour un lunch express qui bouscule les habitudes. La cerise sur le kheer (riz au lait sucré safrané avec des pistaches) ? Naan & Grill est ouvert 7/7 et livre aussi à domicile ! Naan & Grill 47, boulevard Carl-Vogt - 1205 Genève 022 320 66 33 www.naangrill.ch www.facebook.com/naanandgrill

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HÔTEL

DANS L'ÂME DU TEMPS Par MABROUK HOSNI IBN ALEYA

Salon 1900 ©Bella Tola

Niché dans ce que l’on nomme gracieusement la Station des Étoiles, le Bella Tola fait figure de perle façonnée par l’empreinte des siècles passés. Trônant à l’entrée du village de Saint-Luc, y prendre ses quartiers d’hivers revient à explorer les déclinaisons de l’élégance à travers le temps tout en s’y laissant porter par les récits qui l’habitent. Ceux d’une époque où l’on s’y rendait en chaise à porteurs et où on y « prenait l’air des montagnes » par prescription médicale. Station estivale édifiée en 1859, le Bella Tola figure aujourd’hui parmi les rares établissements où le luxe ne se résume pas par un étalage impersonnel de clinquants mais par une atmosphère gardée intacte où s’entremêlent le chic d’une station balnéaire victorienne et la jovialité alpine. Resté depuis quatre générations sous le giron de la famille Pont, le Bella Tola est repris en 1996 par Anne-Françoise et Claude Buchs qui s’appliqueront depuis près de vingt ans à lui insuffler son lustre d’antan. Reconnu Swiss Historic Hôtel, l’établissement demeure aujourd’hui un joyau incontournable tant pour les mélomanes, les amoureux du patrimoine que les fins palais. Visite guidée. Février 2018

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HÔTEL

Au Bella Tolla, on ne se rend pas dans sa chambre, on s’y faufile à travers l’Histoire. Premier hôtel du Val D’Anniviers édifié en 1859 par Pierre Pont, il était alors principalement fréquenté par la haute société britannique qui venait y prendre ses quartiers d’été. Les sports d’hivers n’existant pas, Saint-Luc demeurait un paisible village se peuplant et se dépeuplant au gré du « remuage », transhumance qui amenait tour à tour les Anniviards soit vers leurs maisons de la plaine, soit vers leurs habitations de montagne. Une pratique aujourd’hui révolue dont le souvenir est perpétué dans le lobby à travers une série de clichés ornant les murs.

Salon Ravel ©Bella Tola

Jouxtant la réception, le salon se présente comme une bibliothèque flanquée d’une cheminée dont les crépitements semblent deviser avec le piano à queue. Scène de multiples récitals de classique, son agencement évoque une gentilhommière dans laquelle les poutres et les meubles rustiques épars viennent murmurer au visiteur l’ambiance d’un chalet. Le mobilier d’origine, subtilement rehaussé par un papier peint anglais, des canapés et une série de luminaires modernes, parfois industriels, finissent de lui conférer ce cachet si singulier mêlant élégamment authenticité et intimité.

Le SPA ©Bella Tola

L’édifice est repris en 1996 par Anne-Françoise et Claude Buchs après être resté durant quatre générations sous le giron de la famille Pont. Omniscient, ce duo de passionnés incarne l’âme de la maison. Tantôt à la réception, au service ou à la tête d’une excursion, ils insufflent au Bella Tola l’essence d’une demeure dans laquelle on se sent convié à plonger en ami et non comme client. Ayant accomplit le tour de force de le rénover sans le dénaturer, ils poussent l’exercice jusqu’à le réinventer pour mieux en sublimer l’authenticité. Les chambres se voient dotées de luminaires des années 1900 à l’image de la robinetterie de la salle de bain et des carreaux de ciment qui côtoient le parquet typique des chalets. Un mariage audacieux à l’image du mobilier tantôt de style victorien tantôt Louis-Philippe qui toise les armoires rustiques sans nullement jurer.

©Bella Tola

Tourmel fait honneur au palais et aux produits avec son filet de bœuf pinot noir, ou avec l’incontournable de la maison, la déroutante linguine aux morilles. Et puisque Bella Tola signifie "belle table" en patois, elle arbore aujourd’hui 13 points auprès du guide Gault & Millau chez lequel elle fait son entrée cette année avec une mention spéciale pour sa légendaire tarte tatin.

Un délire contemplatif qui connaît son paroxysme lorsque l’on foule la cerise de l’édifice : le premier étage et ses salons en enfilade. La première pièce, composée d’un boudoir portant le nom du peintre d’Edouard Ravel, évoque à lui seul deux siècles de parties de bridge rondement menées. La deuxième, le Salon Vallet, se présente comme l’antichambre du majestueux Salon 1900, la salle à manger de l’hôtel. Ornée d’un sublime plafond d’origine, une peinture au motif de tiges de lierres dissimule les fissures, faisant au passage écho à l’artiste contemporain Kader Attia. Côté assiette, le chef Goulven Go Out! magazine

Hôtel Bella Tola Route Principale - 3961 Saint-Luc 027 475 14 44 www.bellatola.ch

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Vous désirez une peau parfaitement épilée ?

Yesica et Olga

Que vous soyez brune ou blonde, de peau claire ou foncée, nous avons une solution durable. Faites confiance à notre expertise en épilation laser et électrique.

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56 rue du Rhône - Genève

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COSMÉTIQUES ROULEZ AISSELLES !

Les déodorants Aesop se mettent au roll-on ! Déjà plébiscités dans leur forme spray, ils combleront ceux en recherche de formule plus crémeuse. La marque australienne offre ici un produit sans aluminium et sans alcool à ceux dont la peau a tendance à être irritée par les déos classiques. Les deux roll-on unisexes sont dotés d’un mélange unique d’huiles essentielles conférant une fragrance rafraîchissante en inhibant efficacement la multiplication des bactéries. On notera la présence de Ricinoléate de zinc et de l’extrait de wasabi, de quoi raviver vos fraîches aisselles ! Déodorants Aesop 50mL, 33 CHF #M AKEUPISMYPOWER

Après avoir lancé Teint Idole Ultra Wear Stick et Teint Idole Ultra Wear Camouflage en 2017, Lancôme repousse les frontières de la personnalisation avec Teint Idole Ultra Wear Custom Glow Drops, son édition limitée d’enlumineurs ultrabrillants en quatre teintes : champagne glow, rose glow, golden glow et bronze glow. Ces enlumineurs aux multiples pouvoirs se targuent d’une concentration élevée en pigments nacrés, et sont conçus afin de permettre à chaque femme d’exprimer pleinement sa personnalité, sous toutes ses facettes. On mélange quelques gouttes à son fond de teint ou on l’applique directement sur la peau par petites touches, au choix. Teint idole ultra wear custom glow drops Lancôme 33 SHADES OF BEIGE

La peau parfaite c’est possible quand on trouve le fond de teint idéal ! NARS délecte nos teints avachis avec sa nouvelle palette de 33 nuances de l’espresso profond aux tons clairs extrêmes. Son plus ? Sa haute couvrance stabilisée par une technologie brevetée qui rend la texture incroyablement légère et souple, pour un fini seconde peau indétectable. Sa formule légère et résistante est infusée avec des extraits de framboises, de pommes et de pastèque qui lissent et améliorent instantanément l'aspect de la peau. La correction dure et résiste plus longtemps, et s’améliore à chaque heure qui passe. Fond de teint longue tenue éclatant naturel NARS 67 CHF

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BIEN-ÊTRE

AU NOM DU MELROSE Par MINA SIDI ALI

©Pedro Neto

Mélissa Schlemmer

Dans l'univers ultra marketé du bien-être et de la beauté surgissent parfois des ovnis qui illuminent nos journées névrosées et navrées. Le Melrose en est. À la ruelle du Couchant, à quelques encablures de Rive, réside ce lieu hors du temps, à l'atmosphère moelleuse et aux effluves bousculées par une émotion empreinte de lyrisme. Ici, calme, simplicité et volupté règnent avec goût. Conçu avec une délicatesse d'orfèvre, la scénographie et l’esprit sont signés avec poésie par Mélissa Schlemmer. Cet atome d’audace et d’élégance a traversé plus de vies que n'importe quel chat. Après avoir parcouru la terre, ses multiples univers et travaillé pour un grand horloger joaillier suisse, elle décide de reposer son génial esprit à Genève et nous faire partager le projet d’une vie : le Melrose, véritable repère d’initiés où on est convié à être soi, s'oxygéner la tête et les cellules pour faire peau neuve. Leçon de talent à haut pouvoir énergétique avec Mélissa Schlemmer dont le zen est inscrit dans son ADN. Février 2018

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BIEN-ÊTRE

« Le Melrose est un ailleurs. Un parcours personnel. Un concentré de vie, de créativité, et d’expertise ». Comment a-t-il pris vie ? C’est une vision qui s’est construite à travers mon parcours personnel et professionnel depuis toujours. Après de longues études, j’ai décidé de partir en Chine au moment de l’ouverture du pays afin d’y perfectionner mon mandarin. J’y ai découvert un pays au-delà des clichés occidentaux, avec une absence de toute politique et une extrême liberté, un boom de l’économie et la soif de réussir des Chinois à l’époque où toutes les marques de luxe pénétraient le marché. Mon profil correspondait aux besoins des marques, c’est ainsi que j’ai débuté ma carrière professionnelle en marketing et communication du luxe. En même temps, j’ai toujours gardé l’envie de défendre des valeurs tout en créant de manière utile. Puis j’ai découvert l’Ashtanga que j’ai pratiqué avec humilité et qui m’a révélée à moi-même. S’accomplir à quarante ans est aussi puissant que le besoin d’émancipation pendant l’adolescence – une renaissance entre autres. Ainsi, j’ai imaginé le Melrose.

Il y a une réelle envie chez vous d’interagir avec autrui et de partager… Oui car le Melrose est le résultat d’un parcours, d’un cycle, d’une vie de femme, d’une vision personnelle qui est la mienne et que je désire partager. J’aimerais que l’expérience émotionnelle du Melrose soit unique, et que chacun reparte en étant simplement touché ou surpris par l’univers affectif et l’énergie qu’il ressent. Cela va bien au-delà du bien-être car il s’agit d’émotions et de ressenti. Si les gens n’éprouvent pas cela, c’est que j’ai échoué et que je dois aller encore plus loin dans le partage et l’attention aux détails.

Le lieu se dévoile comme un mélange d’intentions… Oui, je souhaitais offrir un univers esthétique et émotionnel, afin que les gens s’y sentent bien immédiatement, leur donner des clés pour être bien sur le long terme au-delà de la simple détente, un accompagnement complet pour réapprendre à être soi (exister), et se reconnaître pour réapprendre à vivre. C’est le véritable enseignement que j’ai retenu du yoga et de l’Asie, ma façon de réinterpréter mes origines. Ainsi, le Melrose propose un coaching personnalisé intégrant la pratique physique, l’accompagnement émotionnel, le conseil 360 santé-beauté–nutrition, des thérapies et des nouveaux soins exclusifs ciblés corps et visage siglés CODAGE, des voyages et ateliers, et une conciergerie privée. Rien n'est immuable, tout comme le yoga, c’est un travail sur soi qui n'a pas de fin, un éternel work in progress. Je manque de temps pour mettre en place tous les projets que j’ai en tête. Go Out! magazine

Le Melrose Lu à je 10h-20h, ve 10h-18h, sa 10h-17h 11, ruelle du Couchant - 1207 Genève 022 342 42 50 le-melrose.ch

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BIEN-ÊTRE

MINCE AFFAIRE Par MINA SIDI ALI

Dr. Sophie Menkes, directrice médicale chez Forever Institut ©Pedro Neto

Au départ, avant de découvrir Forever Institut, où l’on se rend désormais les yeux fermés, on pensait qu’à moins de passer par la case lipoaspiration, la cellulite, on se la gardait. Car, comme la majorité des femmes, on rêvait de faire la peau à cette affreuse peau d'orange. Toujours est-il qu’il fallait passer à l'acte. On a donc pris nos capitons à bras-le-corps pour essayer les diverses méthodes proposées (mésothérapie, X-Wave, drainage lymphatique) par l’institut sis rue du Rhône. Après plusieurs séances, l'effet peau d'orange s'est estompé et nos capitons ont pris la poudre d’escampette. Un résultat surprenant qu’on a voulu vous partager à travers quelques questions posées au Dr. Sophie Menkes, experte ès épiderme. Après de brillantes études à Paris, ce génie de la médecine bardé de diplômes s’est spécialisé en mésothérapie. Si vous vous demandez ce qu’elle a étudié, demandez-vous plutôt ce qu’elle ne maîtrise pas. Tête-à-tête avec ce puits de science distillant une séduction en creux et en douce, à la Audrey Hepburn. Février 2018

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BIEN-ÊTRE

Qu’est-ce que la mésothérapie en quelques mots ? C’est peu, rarement et au bon endroit ! Découverte par le Docteur Michel Pistor en 1954, la méthode permet de mettre des principes actifs entre 2 et 4mm de la peau, pour une diffusion lente et efficace. Ces derniers ne seront ni dégradés dans le foie, ni dans les reins puisqu’ils arrivent sous forme active, directement là où ils doivent agir. Par ce biais, on peut injecter des anti-inflammatoires lors d’une tendinite ou des médicaments drainants quand on a de la cellulite par exemple. Ainsi, beaucoup indications que l’on a en médecine traditionnelle se traitent avec la mésothérapie. Même pour le stress, pour remplacer les anxiolytiques, on pique du magnésium, des décontractants au niveau des points plexiques afin de détendre et calmer. En tant que médecin généraliste, cela m’a grandement rendu service.

ainsi que quelques drainages lymphatiques également. Toutes les femmes qui ont un mauvais terrain circulatoire ont de la cellulite. Dans le cas de la fibreuse, des trous apparaissent. Elle peut se traiter avec le Cellfina, un appareil chirurgical qui offre la première solution à long terme pour supprimer la cellulite. Il est révolutionnaire parce qu’on va couper ces cloisons ainsi la peau se lisse et les trous disparaissent. Pour la peau d’orange, on fait appel à la mésothérapie couplée au X-Wave qui est une machine qui permet d’améliorer l’aspect de la peau avec les ondes de choc. Les résultats sont excellents. Comment s’effectue un diagnostic ? J’examine la peau et ensuite je regarde le terrain, si ce dernier est sujet à des troubles circulatoires, l’âge de la personne, ses habitudes alimentaires et si elle pratique du sport.

Vous pratiquez cette technique depuis 1989, comment a-t-elle évolué depuis ? Elle s’est développée par le biais des moyens surtout. Ainsi, on a vu apparaître des pistolets injecteurs sur le marché. Pour certaines indications, ils sont idoines mais en général je ne m’en sers pas car ils sont plus douloureux et moins précis. Sinon, la technique en soi n’a pas vraiment évolué. Chez Forever Institut, la technique est utilisée uniquement dans un cadre esthétique, principalement pour traiter la cellulite, la chute de cheveux et ensuite pour les zones fripées comme le visage, le cou, le décolleté ou les mains. Dès que la peau est abîmée, on peut la réparer avec de la mésothérapie en injectant de l'acide hyaluronique, des vitamines ou du PRP (Plasma Riche en Plaquettes).

Combien de séance prescrivez-vous ? Il faut faire au minimum huit séances à huit jours d’intervalle. La mésothérapie est une technique permettant une amélioration progressive et cumulative, c’est-à-dire que plus je vais introduire du médicament dans la peau, plus ce sera efficace. Il ne faut pas s’attendre de voir un résultat avant quatre séances. Ainsi, cela exige d’être patient mais les résultats s’inscrivent dans la durée. Il est tout de même recommandé de faire des séances de rappel (en fonction des patientes) pour maintenir. Ici on ne traite pas la cause mais les conséquences.

Forever Institut

Qu’en est-il de la cellulite ? La cellulite, c’est de l’eau cloisonnée avec de la graisse et au fil des années, la fibrose s’y installe. A terme, on se retrouve avec une cellulite qui est aqueuse et fibreuse. On sait que pour améliorer il faut faire circuler. On va donc activer la circulation, drainer et mettre un peu d’acide hyaluronique afin de réparer la peau. A côté de cela, plusieurs actions vont aider dans ce sens comme éviter de manger du sucre, du gras, pratiquer du sport

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56, rue du Rhône 1204 Genève Tél. 022 319 09 60 www.forever-beauty.com

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RÉFLEXION

Une école suisse ouverte sur le monde Portes ouvertes le 9 février de 14H30 à 18H30 Plus d’information sur champittet.ch

CRÉATIVITÉ


HORLOGERIE

L'HORLOGERIE GENEVOISE REPASSE LA PREMIÈRE Par OLIVIER MÜLLER

©Montblanc

Après des mois de conjoncture sinistrée, l’horlogerie se réveille. Les exportations reprennent. Certes, elles ne sont pas faramineuses mais il y a un chiffre qui marque : deux milliards. C’est le montant, en francs, de belles montres exportées en novembre. Hong Kong (+4,4%) a confirmé sa reprise en affichant son huitième mois positif de l'année. La Chine (+39,8%) a enregistré sa plus forte croissance des trente derniers mois. Japon et France ont également renoué avec de beaux scores. Certes, tout reste à confirmer en 2018 mais le SIHH, Salon International de la Haute Horlogerie, n’a pas attendu pour dévoiler de belles pièces marquant un retour à la confiance autant qu’à la sagesse tarifaire. Go Out! magazine

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HORLOGERIE

AU SOMMET DE MONTBLANC

Il y a quelques semaines à Palexpo, chacun semblait avoir retenu la leçon d’une crise qui est entrée dans l’histoire par sa durée et sa violence : le client n’achète plus n’importe quoi à n’importe quel prix. Les dérives tarifaires étaient devenues trop lourdes. Certaines marques n’hésitaient plus à vendre 7000 CHF un garde-temps produit en Chine avec trois aiguilles et une boîte en acier. Le client a dit stop. La correction a été violente. La leçon, apprise. Du moins, pour le moment !

On a donc vu fleurir au SIHH de beaux modèles à des prix redevenus humains. Montblanc, par exemple, après un millésime 2017 qui se cherchait, a dévoilé des collections maîtrisées, respectant son patrimoine, parfaitement exécutées et bien positionnées. À 2500 CHF, le modèle 1858 version « champagne » est par exemple une réussite parfaite. Pour 4000 CHF, on appréciera aussi sa déclinaison chronographe qui exulte l’esprit Minerva, rachetée en 2007 par Montblanc.

©Montblanc

PANERAI FAIT UNE CURE DE FÉMINITÉ

Chez Panerai, c’est une autre musique qui s’est jouée. Elle n’est pas loin d’être révolutionnaire pour une manufacture qui a toujours tout donné aux hommes, aux garde-temps techniques et virils destinés à la plongée : en 2018, Panerai s’habille de multiples couleurs, baisse ses prix et ses diamètres. Le résultat, c’est une très belle collection de Luminor Due, la collection fine et élégante de manufacture. Déclinée en 38 mm, elle séduira en bleu et or les poignets féminins à la recherche d’une horlogerie affirmée et décomplexée.

©Panerai

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HORLOGERIE

CARTIER TROUVE L’ÉQUILIBRE

Elle était l’une des stars du SIHH 2016 : la Drive de Cartier. C’était une nouvelle collection, autrement dit un événement pour la manufacture, une création inédite venant enrichir son gigantesque patrimoine. Avec sa forme coussin, la Drive de Cartier a enfin trouvé son aboutissement esthétique. Après quelques tâtonnements, des complications qui l’alourdissaient, la pièce est dévoilée cette année en version extra-plate. Le cadran est épuré, la finesse de la boite souligne la perfection de ses lignes : il ne fallait pas en rajouter mais, au contraire, en retirer. La Drive extra-plate de Cartier est aujourd’hui parfaite : less is more ! ©Cartier

ULYSSE NARDIN ENLÈVE LE HAUT, LE BAS, ET TOUT LE RESTE

Avec son nouveau CEO fraîchement débarqué de chez Apple, on pouvait appréhender certains choix créatifs chez Ulysse Nardin. Le public n’a pas été déçu : c’est une création érotique qui a fait grand bruit dans les allées feutrées de Palexpo. La pièce est unique et affirme une sexualité débridée. Lorsque la répétition est jouée, les automates (appelés « jaquemarts ») se mettent en branle, jouant une scène réservée à un public averti. Les montres érotiques sont une grande tradition de la Haute Horlogerie mais là, la manufacture a frappé fort. Du jaquemart au braquemard, il n’y a qu’un pas qu’Ulysse Nardin a allègrement franchi !

©Ulysse Nardin

BAUME & MERCIER A TOUT COMPRIS

Qui voudrait d’un calibre qui soit résistant au magnétisme assené par nos téléphones, tablettes, fermoirs ? Avec une précision certifiée chronomètre ? Une semaine de réserve de marche ? À un prix très abordable ? Et surtout aucune révision nécessaire avant cinq ou dix ans ? Tout le monde, sauf que personne ne le fait ou, plus précisément, ne le faisait. Baume & Mercier a pris les devants et l’industrie de court. Son Baumatic remplit allègrement tous ces critères. Il sera disponible au printemps pour environ 2500 CHF, au sein de la collection Clifton. C’est l’une des plus importantes innovations de la maison genevoise. https://sihh.org/

©Baume & Mercier

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Rides, cernes, poches, perte de fermeté : le contour de l’œil est la première zone du visage marquée par l’âge. Nouveau. Sisleÿa crème contour des yeux intègre aujourd’hui les toutes dernières avancées de la Recherche Sisley. Défroissé, lissé, raffermi, le regard est plus ouvert. Visiblement plus jeune.

#MySisleyaEyes À découvrir sur www.sisley-paris.ch


AUTOMOBILE

ODYSSÉE GLACÉE Par YESSINE SIDI ALI

En ce début d’année, Go Out! a eu l’immense privilège de se rendre à la première étape de l’éblouissant Maserati Polo Tour 2018 qui s’est déroulée dans le cadre enchanteur de St-Moritz entre les 26 et 28 janvier, répondant à l’invitation de la prestigieuse marque au trident. Ce ne sont pas moins de 15’000 spectateurs qui ont accouru du monde entier pour prendre place autour du féérique lac gelé de la station grisonne afin d’admirer les champions de ce sport royal et qui, tout comme nous, y ont passé un weekend inoubliable.

©Maserati Polo Tour 2018, St. Moritz

J-1 : Après avoir traversé de bout en bout notre beau pays et ses paysages hivernaux somptueux, nous arrivons enfin à destination, accueillis comme des rois à l’Hôtel Kempinski de St-Moritz. Après un excellent repas à l’Hôtel Bellavista, il est temps d’aller se reposer car le lendemain nous attend une revigorante et excitante séance de conduite sur glace en Maserati… et la découverte du polo !

de grâce, pour accomplir un véritable ballet sur glace ! C’est évidemment avec une pointe de tristesse qu’il faut quitter la Maserati pour se diriger vers le World Polo Tour, mais dès notre arrivée il y a de quoi être réjoui, tant le cadre est magique. Avant le début de la compétition, nous sommes invités pour un lunch princier rassemblant le meilleur de la gastronomie mondiale autour d’un buffet plus que chic. Une fois le palais et l’estomac envoyés au paradis, il est temps d’assister au match de la team Maserati. L’osmose qui règne entre les cavaliers et leurs fières montures tirées à quatre épingles impressionne. Du côté du public, on s’enthousiasme pour ce match rythmée, le tout dans une ambiance détendue. À tous ceux qui ne connaîtraient pas ce sport ou auraient des a priori négatifs à son encontre, une suggestion : allez regarder un match de polo en direct, vous comprendrez pourquoi on le surnomme le sport des rois.

Le lendemain à 8 heures nous partons en direction du lac gelé pour une initiation à la conduite sur ce terrain inhabituel. Vision de rêve; toute la gamme Maserati s’y déployait, la Ghibli, la Quattroporte, la Levante et la Granturismo, comme autant de sublimes prolongements de la beauté à couper le souffle du paysage environnant. Après un cours théorique d’une heure, il est temps de prendre place au volant de la Levante (modèle coup de cœur depuis sa récente sortie). L’appréhension passée, la joie est immense, le plaisir procuré par le véhicule est tel qu’il s’avère difficile à décrire. L’esprit se déconnecte et c’est parti, la Maserati glisse, on braque et contrebraque, ne faisant plus qu’un avec la machine lors de ces instants Go Out! magazine

Maserati Polo Tour 2018 www.maserati.com

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AUTOMOBILE

SAMOURAÏ DU BITUME Par YESSINE SIDI ALI

Mazda CX-5 @Mazda

Fondé en 1920 par Jyujiro Matsuda, Mazda n’a eu cesse depuis lors de révolutionner l’univers automobile : en 1991, c’est le premier constructeur japonais à avoir gagné les 24 Heures du Mans, mais ce sont surtout ses modèles cultes, tels la 323, la MX-5 ou la RX-7 –celle-ci faisant encore les beaux jours des amateurs de tuning de par le monde – qui marquent les esprits. En 2012, la première génération de SUV CX-5 est lancée, immédiatement et unanimement saluée par la critique spécialisée. A présent, l’heure est venue pour la deuxième génération de prendre la relève avec honneur, et Go Out! a eu le privilège de tester et apprécier les performances affûtées comme un katana de la CX-5 dans sa toute fraîche mouture 2018. Février 2018

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AUTOMOBILE

Mazda CX-5 Intérieur @Mazda

Un moteur qui lui va à ravir, puissant, coupleux et dont la consommation se révèle résolument modeste (après deux semaines d’utilisation en milieu urbain, elle n’a pas dépassé les 8 litres au 100 km), véritable miracle pour une voiture de ce gabarit en quatre roues motrices. Grâce à sa motricité permanente, le véhicule enroule les virages à vive allure avec assurance, le tout dans un confort princier pour le conducteur et les passagers. Mazda a su trouver l’équilibre parfait entre le dynamisme et l’aisance !

Premier constat : la nouvelle CX-5 est une réussite au niveau du design. La preuve au-delà des images ? Un petit morceau d’émerveillement entendu aux abords du véhicule parqué « Quel constructeur fabrique un aussi beau 4x4 ? ». Le KODO design, nouvelle direction stylistique de la marque et quasi philosophie du beau, incarne l’âme du mouvement, idéalise l’harmonie des courbes, donnant au véhicule l’impression d’être sur le point de s’élancer avec agilité même lorsqu’il est à l’arrêt. Notre coup de cœur va à la face avant du véhicule, munie d’une grande calandre béante et de phares étirés, elle impose illico le respect tel un samouraï sabre à la main sur sa fière monture !

Disponible dans quatre versions de motorisation – deux diesel de 150 et 175 ch et deux à essence de 165 et 194 ch – la dernière-née Mazda de la série CX-5 trouve sans conteste et dignement sa place dans la lignée de son aïeule. Belle, énergique, confortable et spacieuse, le moindre trajet à son bord se vit comme un moment de zénitude dont seuls les Japonais ont le secret.

À l’intérieur, sensation de zen garantie grâce au tableau de bord épuré, une qualité de fabrication irréprochable et surtout à l’intelligence intuitive qui guide la disposition des différents éléments nécessaires à l’utilisation de la voiture. Il suffit de quelques minutes pour en apprivoiser le fonctionnement, y compris des options. Parmi celles-ci, se démarque l’affichage tête haute qui a de quoi faire pâlir la concurrence, même celle du segment supérieur. On y retrouve également, pêle-mêle, le système d’alerte anti angle mort, l’alerte de franchissement de lignes, la caméra de recul, les phares LED, etc. L’autre grand point fort de la CX-5 réside dans son habitabilité, caractérisée par des espaces généreux dans toutes les zones du véhicule et plus particulièrement au niveau du coffre dont la capacité oscille entre 506 et 1620 litres – l’un des plus volumineux de la catégorie. De quoi voyager sereinement sur des kilomètres avec tout le nécessaire.

Fiche technique Mazda CX-5 Puissance : 175 ch au régime de 4500 tr/min Couple moteur : 420 Nm au régime de 2000 tr/min Performances : vitesse maximum : 206 km/h ​​​accélération : 0/100 km/h : 9,4 s ​​longueur  : 4,56 m Dimensions : largeur : 1,84 m hauteur : 1,67 m 1495 kg Poids à vide :

Mazda (Suisse) S.A. www.mazda.ch

Côté motorisation, la CX-5 d’essai est animée par le 2.2 Sky Active D de 175 ch en boîte automatique. Go Out! magazine

Remerciements à Catherine Sinopoli-Spironelli

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THÉÂTRE SALLE DU LIGNON

VOLE !

EVA RAMI

SAMEDI 3 MARS 2018 20H

© Gabriel Martinez

Un épatant récit autobiographique, mariant humour, tendresse et émotion !

Culture et communication • 022 306 07 80 www.vernier.ch/billetterie


Croquis du projet SunnyHills à Minami-Aoyama, Tokyo ©Kengo Kuma & Associates

rdv pris

LIVE EXPOSITIONS

EN FAMILLE DANSE Go Out! magazine

AILLEURS

CLASSIQUE

CINÉMA 85

THÉÂTRE


CINÉMA

ÉCRAN TOTAL Afin de parer au climat quasi polaire de février, Go Out! a trouvé une parade : se prélasser à l’ombre d’un écran. Deux rétrospectives et deux films ont tapé dans l’œil de la rédaction : I, Tonya; Viølences, le nouveau cinéma danois ; I am not a Witch et la soirée double projection hommage à David Lynch.

FAIT S D ’HIVER

Coup de projecteur sur l’une des effroyables affaires ayant défrayé les chroniques sportives, celle de Tonya Harding. Hiver 1994, la patineuse artistique américaine s’apprête à affronter sa rivale et compatriote Nancy Kerrigan aux Jeux Olympiques de Lillehammer lorsque cette dernière est violemment agressée. L’enquête prouvera la culpabilité de Tonya Harding ainsi que celle de son entourage. Elle sera exclue par la fédération de toute compétition. Nancy Kerrigan, quant à elle, finira par remporter la médaille d’argent aux JO. C’est à partir de cette histoire rocambolesque que Craig Gillespie (Lars and the Real Girl, véritable ovni du cinéma indé) décide de porter à l’écran la vie mouvementée de Tonya Harding. Ce biopic volontairement barré oscille entre passages dramatiques et situations délicieusement absurdes. Portée par une Margot Robbie méconnaissable dans son rôle de patineuse, I,Tonya se dévoile plus passionnant que prévu dans un domaine ô combien glissant pour tout cinéaste. Que Craig Gillespie se rassure, il n’aura pas à avoir recours au même type de stratagème pour écarter ses rivaux des Oscars, la simple projection de son film suffira.

ENTRE FABLE ET SAT YRE

Découvert lors de l’encensant festival Black Movie fin janvier, I am not a Wit c h n ar re l’histoire de Shula, une fillette de 9 ans accusée d’être une sorcière et détenue dans un camp où, comme les autres prisonnières, elle est retenue au sol par un immense ruban. Entourée de femmes bienveillantes, condamnées comme elle par la superstition des hommes, la fillette se croit frappée d’un sortilège : si elle s’enfuit, elle sera maudite et se transformera en chèvre... Mais la petite Shula préfèrera-t-elle vivre prisonnière comme une sorcière ou libre comme une chèvre ? Au drame sociétal, la réalisatrice zambienne Rungano Nyoni préfère la fable avec un humour narquois afin de dénoncer les coutumes patriarcales pratiquées en Afrique. Un remarquable premier film dont l’originalité et l’énergie avaient secoué le dernier Festival de Cannes tout comme nous.

I, Tonya de Craig Gillespie Dès le 28 février

I am not a Witch de Rungano Nyoni Jusqu’au 12 février www.cinemas-du-grutli.ch

Février 2018

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CINÉMA

FRÉNÉSIE NORDIQUE

RÊVE ÉVEILLÉ

L’excellente programmation du Ciné-club universitaire de Genève nous revient en force en ce début d’année avec une horde de scandinaves prêts à en d é c o u d re a ve c le premier venu. Qu’ils soient dealers, vikings ou névrosés, leur violence aussi bien physique que psychologique nous en met plein les yeux ! Inutile d’appeler le 117, ces protagonistes ne sont que pure fiction. Ainsi, un trimestre durant, le Cinéclub universitaire met en lumière les réalisateurs danois. Thomas Vinterberg et Nicolas Winding Refn ont ouvert le bal avec respectivement Festen, portrait au vitriol d’une famille au lourd secret, et la trilogie Pusher, sombre récit ultra réaliste d’un looser toxicomane de Copenhague, incarné par Mads Mikkelsen lors des deux premiers opus. Ce dernier, figure emblématique du septième art danois, a réitéré sa collaboration avec Winding Refn en 2009 pour Valhalla Rising, Le Guerrier Silencieux, épopée mystique et brutale d’un guerrier muet en quête de liberté. Enfin, impossible de faire l’impasse sur la filmographie de Lars Von Trier, réalisateur de Dogme95 et ponte du cinéma aussi reconnu que controversé. Preuve à l’appui avec Antichrist (projeté le 19 février prochain), fable ultra-violente d’un couple en perdition suite au décès de leur enfant, le long-métrage divisa la critique lors de la 63ème édition du festival de Cannes ! Un petit conseil : affuter ses mirettes avant visionnage.

Quarante années se sont écoulées depuis la sortie d’un des longs-métrages les plus troublants jamais sortis, Eraserhead de David Lynch. Henry Spencer, personnage principal d’Eraserhead cherche désespérément à fuir son quotidien via ses rêves, qui font office de mauvais trip sous LSD. Avec son style surréaliste reconnaissable au premier coup d’œil, le réalisateur de 72 ans prend un malin plaisir à provoquer, voire déranger le spectateur tout en l’invitant à s’interroger sur la condition de l’être humain. Outre Philadelphie, ville qui l’a grandement inspiré, Carnival of Souls, passé inaperçu lors de sa sortie en 1962, constitue l’influence majeure de Lynch. « Ce film a souvent hanté mes rêves » dixit l’intéressé. C’est dans le cadre de son cycle récurrent Films de minuit que le Spoutnik organise une double projection Eraserhead / Carnival of Souls afin de se plonger, le temps d’une soirée, au sein de l’univers le plus fantasmagorique de ce génie du cinéma. Soirée double projection hommage à David Lynch Le 16 février spoutnik.info

Viølences, le nouveau cinéma danois Programmation complète sur : www.unige.ch Jusqu’au 26 mars

Go Out! magazine

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EXPOS ET CONFÉRENCES

JUSQU'AU 25 FÉVRIER MUSÉE BARBIER MUELLER 10, rue Jean-Calvin | 1204 Genève 022 312 02 70 | www.musee-barbier-mueller.org

Rhyton en forme de zébu ©Musée Barbier-Mueller

Créations de Theodora Chorafas © Barbier Mueller

ÉCHOS ET CÉRAMIQUES En parallèle à l’exposition « 6000 ans de réceptacles, la vaisselle des siècles » qui se tient entre ses murs jusqu’au 25 février, le Musée Barbier-Mueller a pris une formidable initiative par l’intermédiaire de la céramiste genevoise Claude Presset: inviter des artistes à créer des pièces inspirées des oeuvres présentées dans le musée. Ainsi, pour ce projet nommé « Échos Céramiques », Anja Seiler, Lise Cassani, Alexandre Tissot, Théodora Chorafas, Denise Millet, Margarita Ecclesiarchou et Carmela Iatropoulou ont imaginé des tasses, des bols, des gobelets à café et

d’autres objets qui entrent en résonance avec les réceptacles de l’exposition, dont certains sont vieux de plusieurs siècles, voire de millénaires, et issus des quatre coins du monde. Les séries produites donnent vie à un fabuleux dialogue entre des cultures et époques passées et une approche esthétique contemporaine, avec la constante intemporelle et universelle de la fonction du réceptacle, que celle-ci relève de l’alimentaire, du rituel ou encore du symbolique. Les objets créés en série sont exposés dans la cour intérieure du musée et peuvent être acquis à la boutique, de même que, le 25 février uniquement, cinq prototypes uniques par artiste.

Création de Margarita Ecclesiarchou ©Musée Barbier-Mueller

Pot de type means ©Musée Barbier-Mueller

Février 2018

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EXPOS ET CONFÉRENCES

JUSQU'AU 16 MARS SALLE D'EXPOSITION DE L'UNIGE Uni Carl-Vogt 66, boulevard Carl-Vogt | 1205 Genève 022 379 73 98 | www.unige.ch

©Laura Vagnetti (2015)

:EMOTIONS PERFORMANCES LES 22 ET 28 FÉVRIER ET LE 8 MARS Souvent, la conjugaison des arts et des sciences offre à l’œil de quoi rester admiratif et à l’esprit d’être interpellé. Ce postulat pourrait d’autant plus se vérifier dans le cas de l’approche artistique de sciences qui ont pour objet d’étude le noyau dur et l'origine de tout art, c’est-à-dire

les émotions. Une mise en abîme mise à l’honneur dans la salle d’exposition de l’Université de Genève jusqu’au 16 mars, puisque l’institution consacre cet espace aux 54 clichés d’une quinzaine d’étudiants passionnés de photographie et partis à l’assaut du Centre interfacultaire en sciences affectives (CISA) de l’UNIGE, sous le couvert d’une exposition intitulée « :emotions: quand les sciences affectives se laissent photographier ». C’est ainsi tout un panel des émotions étudiées par les chercheurs du CISA qui passe par le regard curieux et l’objectif créatif de ces photographes amateurs, ceux-ci menant d’une certaine manière leur propre recherche en figeant leurs interprétations de la fierté, de la douleur, des émotions liées à la musique, etc. Les images sont complétées par des textes explicatifs qui permettent d’en apprendre plus sur ce que la psychologie, les neurosciences et les sciences cognitives révèlent des processus affectifs. Enfin, cette thématique complexe à l'interface du cœur, des tripes et du cerveau sera également abordée sous les angles de la musique (le 22 février à 12h15), de la danse (le 28 février à 12h15) et du théâtre (le 8 mars à 18h15), toujours en associant ces formes artistiques à des développements scientifiques et technologiques.

Concert classique

SCHUMANN, CLARA ET ROBERT Christophe Sturzenegger Compositeur et pianiste

JEUDI 22 FÉVRIER 2018 Ouverture des portes : 19h00 Concert : 19h30

Auditorium Centre des arts Ecole Internationale de Genève 62, route de Chêne – 1208 Genève TPG 5, 12, 25, 61 www.centredesarts.ch

Tarifs Plein tarif CHF 20.Tarif réduit CHF 15.- (staff et parents EIG) Tarif spécial CHF 10.- (élèves EIG, AVS, AI, chômeurs, étudiants, apprentis, - 20 ans)

Billeterie 022 787 26 75 www.centredesarts.ch/billets


CLASSIQUE

DU 1ER AU 18 FÉVRIER OPÉRA DES NATIONS

FAUST Bien que plus méphistophélique, il n’a jamais été question d’oubliettes pour le Faust de Gounod, dont l’air des bijoux nous rappellera avec sourire les prestations assourdissantes de Bianca Castafiore. Au programme, pacte avec le diable, tentation, rêve de jeunesse éternelle et envie du savoir absolu; les rapports entre Faust et le 7ème Prince de l’Enfer ont marqué la littérature et la culture au point que ce chef-d’œuvre soit, après Carmen, l’opéra français le plus célèbre. Pour cette saison, c’est le Français Georges Lavaudant qui en assurera la mise en scène pour ses débuts au Grand Théâtre, avec à la direction musicale Michel Plasson.

40, avenue de France | 1202 Genève www.geneveopera.ch

FAUST, crédit GTG ©Magali Dougados

24 FÉVRIER

20h00 JOSHUA BELL Vous aviez certainement dû voir circuler sur les réseaux sociaux cette vidéo présentant un violoniste qui, bien qu’il interprétait prodigieusement six morceaux de Bach dans le métro de la capitale américaine, ne recueillait que l’indifférence des passagers. Derrière cet artiste de rue se cachait Joshua Bell et un Stradivarius Gibson ex Huberman de 1713. L’expérience initiée par le Washington Post fut relayée par les médias du monde entier et le journaliste à son origine se vit décerné la même année le prix Pulitzer. Avec déjà plus de vingt ans de carrière au compteur, Joshua Bell figure parmi les violonistes les plus demandés à travers le monde. Ayant collaboré avec les plus prestigieux chefs d’orchestre à l’image de Vladimir Ashkenazy, Riccardo Chailly, Christoph von Dohnanyi, Charles Dutoit, Wolfgang Eschenbach, Sergey Ozawa, Franz Welser-Möst et David Zinman, il chapeaute aujourd’hui la direction artistique de l’Academy of St Martin in the Fields. C’est invité par l’agence de concert Caecilia qu’il se produira au Victoria Hall en compagnie du pianiste Sam Haywood.

VICTORIA HALL 14, rue du Général-Dufour | 1204 Genève

Joshua Bell ©Chris Lee

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Breaking Jeudi 22.02.2018, 19h Studio Ernest-Ansermet Genève Ensemble Contrechamps

News

Discussion après-concert : 20h

+41 (0)22 329 24 00 www.contrechamps.ch


THÉÂTRE

DU 9 AU 23 FÉVRIER THÉÂTRE PITOËFF

JE NE SUIS PAS LA FILLE DE NINA SIMONE Le décor est simple : un hôtel. Et dans cet hôtel, une chambre. Là un couple, une femme et un homme. La femme, blanche, la trentaine s’appelle Nina nommée en hommage à Nina Simone, la célèbre chanteuse de jazz. Plus qu’un prénom, il s’agit là d’un héritage voire un appel, une mission. Et ce soir-là, cette figure tutélaire, ce fantôme du passé revient la hanter, la bouleverser et secouer son existence. Lorsque l’évocation du passé resurgit, il peut menacer le présent et réduire à néant tout ce qu’on a pu construire. La metteuse en scène Julie Gilbert nous invite ici à nous interroger sur le poids de l’héritage et la profondeur de l’identité.

52, rue de Carouge | 1205 Genève 022 781 40 58 | www.pitoeff.ch

DU 27 FÉVRIER AU 4 MARS Semaine : 20h/Dim : 18h FALLING & NOBLE ART Dans ce conte fantastique, sans dialogue ni texte, Falling joue sur la simple présence du corps et de l’âme pour toucher le spectateur dans sa plus profonde intimité. S’inspirant des premiers dessins animés de Walt Disney, la création de Pascal Gravat redonne vie à deux figures qui traversent les tableaux de la pièce: le chasseur et sa proie. Dans cette atmosphère trouble et opaque, fruit d’une succession de tableaux et de répliques sensorielles, émerge un monde merveilleux dans lequel le public est amené à se détacher de sa perception rationaliste de l’univers pour en explorer un plus profond et plus vaste.

GALPON Route de Péniches | 1213 Petit-Lancy 022 321 21 76 | https://galpon.ch

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THÉÂTRE/DANSE

DU 28 FÉVRIER AU 11 MARS SALLE DES EAUX-VIVES

/UNITILE L’histoire qui se déroule ici à l’ADC (association pour la danse contemporaine) ne pourrait être plus actuelle : onze citoyens apatrides de ce début de XXI e siècle recherchent les raisons de leur errance et questionnent leur malheur. Ils vont trouver dans les pensées et les gestes oubliés d’un XIXe siècle touchant à sa fin, certaines réponses à leurs questions et la racine de maux actuels. Mais s’y trouve également un remède : une danse sans frontières, imprévisible, régénératrice qui rend hommage à l’unicité de l’humain. /Unitile imaginé par le danseur genevois Foofwa d’Imobilité met à l’affiche huit jeunes danseurs issus des formations suisses dans un univers scénographique déroutant.

82-84, rue des Eaux-Vives | 1207 Genève www.adc-geneve.ch

©ADC 2018

DU 19 FÉVRIER AU 11 MARS POCHE/GVE/THÉÂTRE VIEILLE-VILLE

CARGO6 : BOIS IMPÉRIAUX Thriller psychologique à la construction implacable, Bois Impériaux se présente comme une version contemporaine de Hänsel & Gretel mais avec des calmants au lieu du pain d’épices et des téléphones qui sonnent dans le vide en guise de sorcière. Au centre de la pièce un frère et une sœur. Lui n’a personne d’autre et elle non plus. Seuls, ils s’enfoncent dans la nuit noire parcourant des kilomètres et des kilomètres de route dans la solitude des panneaux au néant clignotant « BISCUITS CHOCOLATS CONFISERIES ». Un aller simple, sans retour en arrière possible, dans lequel ne subsiste que la force des liens qui unit la fratrie. Mise en scène par Céleste Germe sur un texte de Pauline Peyrade, Bois Impériaux promet de plonger le spectateur dans un univers haletant où l’écriture contemporaine se voit amplifié par dispositif immersif à la fois sonore, lumineux et scénographique.

7, rue du Cheval-Blanc | 1204 Genève 022 310 37 59 | https://poche---gve.ch/

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LIVE

15 FÉVRIER

18h20 GRAND VEYMONT Lieu de pèlerinage musical indispensable à Genève, Urgence Disk est l’endroit idéal pour découvrir les projets les plus undergrounds. Le baron, figure emblématique et vitale de l’Usine, hôte majestueux et humble argonaute, nous invite à l’heure de l’apéro à voyager sous panacée musicale pour nourrir et apaiser nos soifs et besoins sonores.

URGENCE DISK 4, place des Volontaires | 1204 Genève 022 781 40 58 | www.urgencedisk.ch

Musique atmosphérique, Grand Veymont, à la base improvisateurs aux mains multiples, s’organise autour d’orgues et de synthétiseurs aux sons organiques. Émissions de sensations chaleureuses et interactions seront assurées en toute intimité.

16 FÉVRIER

21h00

LA GRAVIÈRE

DOUMS & NÉPAL DJ VIDY, BLAISE DEVILLE & DJ LUCC Le duo de 2Fingz nous arrive enfin et en force avec leurs derniers projets solo. L’ultra productif Doums aka Morgan Frémont, membre de l’entourage TXLV et associé de Nekfeu, après nous avoir gratifié d’une myriades de collaborations nous présente son tant attendu premier EP solo intitulé « Pilote ».

9, chemin de la Gravière | 1227 Les Acacias www.lagraviere.ch

Quant à son acolyte Népal, rappeur et beatmaker membre de 75e Session, auteur du magique double ep nommé « 444 nuits », nous dévoile pile après le même nombre de nuits son dernier EP « 445 nuits ». Du rap qui groove avec nonchalance sur des beats aux sonorités mélodieuses et vaporeuses à inhaler de toute urgence, suivi des Djs helvètes qui élèveront la Trap et la température, un antidote au top pour fusionner avec le dancefloor.

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LIVE

27 FÉVRIER

20h00

LES DOCKS

BAXTER DURY Le crooner punk Baxter Dury s’enlise dans les sables émouvants et partage, tout en résilience et classe, son splendide dernier album « Prince of Tears » sur fond cynique et, d’un ton averti, pose un regard éclairé sur la rupture amoureuse. Un disque exutoire d’une élégance olympienne qui soulage les sens, où sa voix grave et sensuelle glisse sur des sons chatoyants, un spoken Word / chanté-parlé à l’accent cockney, accompagné de chœurs féminins, pour finir à la sauce Gainsbourg dont il clôture cet opus par un morceau hommage.

34, avenue de Sévelin | 1004 Lausanne 021 623 44 44 | www.docks.ch

Un régal pour les sens où l’ironie adoucit les peines de cœur, une salve sonore salvatrice. A ne manquer sous aucun prétexte.

8 MARS

20h00

ATHÉNÉE 4

SOULITUDE PRESENTS BILAL Vous démarrez les lundis avec Inner city blues de Marvin Gaye, ambiancez vos befores sur Pony de Ginuwine et aspirez à vous faire caresser le torse, au moins une fois dans votre vie, par deux mains de rouge vêtues sur Don't Look Any Further de Dennis Edwards ? Soulitude acquiesce et le prouve en conviant pour la journée des Femmes Bilal aka Big Smooz. Poète et soul crooner dont les airs flirtent tantôt avec le jazz tantôt avec la R’N’B, son timbre ferait fondre une rangée de glaçons planquée dans un congélateur. Chanteur, auteur, musicien et producteur, il se distingue surtout avec ses compositions dont Soul Sista occupe le panthéon. Fort de ses multiples collaborations avec The Roots, Common, Erykah Badu, Beyoncé , Syleena Johnson, Robert Glasper, Jaguar Wright, il rafle un Grammy Awards et vient faire vibrer les murs de l’Athénée 4 lors d’un concert teinté d’intimité.

Rue de l'Athénée 4 | 1205 Genève 021 623 44 44 | www.soulitudeevents.com

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AILLEURS

DU 01 AU 11 FÉVRIER

LANGENTHAL PLATTFORM 18 Depuis douze ans, Plattform 18 offre un aperçu de la richesse de la production artistique suisse. L’exposition met en avant la création de douze artistes diplômés dans une haute école d’art suisse dont trois ont terminé la HEAD en juin dernier. Et pour la première fois, deux curatrices genevoises, Bénédicte Lepimpec et Roxane Bovet, ont rejoint l'équipe curatoriale. Chaque année, l’exposition se tient dans une institution artistique renommée, dans un canton différent afin de favoriser les échanges à l’échelle du pays. C’est la Kunsthaus Langenthal qui accueille cette année Plattform 18 du 1er au 11 février. À l’issue de l’exposition, le prix d’art Helvetia et la coquette somme de 15'000 francs seront remis à l’un des artistes exposés dans le but de l’aider à lancer sa carrière. Le jury cette année accorde une importance particulière à l’autonomie et la réflexion.

KUNSTHAUS LANGENTHAL Marktgasse 13 | 4900 Langenthal plattformplattform.ch

©Anais Wenger

©Anais Wenger

©Anais Wenger

DU 22 AU 25 FÉVRIER

NYON LES HIVERNALES YEAH! La 9ème édition du festival déferle sur quatre jours avec plus de trente artistes programmés, neuf scènes dont sept en entrée libre, en somme un détour givré en terre vaudoise pour grelotter de plaisir. Une tempête magnétique et sonore nous est offerte avec des incontournables du hip-hop underground dont les mythiques Delinquent Habits, Sniper, The CunninLynguists, le relais avec Di-Meh, Panama Bende et une avalanche d’autres excellents représentants. Le déluge sera aussi assuré par un programme sensationnel aux styles et découvertes divers, dont Girls in Hawaï, Whomadewho, Montero, entre autres, et un extraordinaire choix de joyaux locaux ainsi que de renversants sets de Djs. Immanquable.

www.leshivernales.ch

CunninLynguists ©Ineffable Music Group Février 2018

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EN FAMILLE

24 FÉVRIER

16h30

SALLE DU LIGNON 16, Place du Lignon | 1219 Vernier 022 306 07 80 | www.vernier.ch

DANS LA GUEULE DU GNOU Dès 5 ans, 50 minutes. Celui qui ose se jeter dans la gueule du gnou s’embarque pour un voyage au long cours. Tant surréaliste que déjanté, ce spectacle est un parfait hybride à l’image du bovin barbu d’Afrique aux longues pattes d’antilopes. Ce drôle d’animal, dont la prononciation seule nous fait voyager dans les hautes herbes de la savane, fournit aux deux personnages, le dompteur et le musicien, l’occasion de nous faire visiter leur univers merveilleux. Ce monde parallèle est plein de surprises et de trouvailles dans lequel mime, magie et musique nous transportent dans un petit cirque imaginaire. Un spectacle plein d’audace rendant aux choses leur poésie grâce à des comédiens d’une grande inventivité.

©Sébastien Isaia

Les concerts du dimanche 2017 – 18

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Dimanche 18 février 2018 à 17h

Orchestre de la HEM

Gábor Takács-Nagy direction Cédric Pescia piano Ludwig van Beethoven Ouverture du Roi Etienne Wolfgang Amadeus Mozart concerto pour piano no 17 en sol majeur K. 453 Piotr Ilitch Tchaïkovski Symphonie no 4 en fa mineur op. 36

18.02 Genève, ville de culture www.ville-ge.ch/vh

2018

Scène culturelle de la Ville de GenèVe

Victoria Hall

Plus d'informations www.ville-ge.ch/vh ou 0800 418 418 (numéro gratuit)


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