N°61
mai.18
LE M AGA ZINE CULTUREL GENEVOIS info@gooutmag.ch www.gooutmag.ch
AFRIQUE
LES RELIGIONS DE L’EXTASE
Exposition temporaire Du 18 mai 2018 au 6 janvier 2019
INNOVANT ET RÉVOLUTIONNAIRE
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ÉDITO Saison bucolique en perspective pour ce 61ème numéro qui célèbre l’aboutissement d’une passion. Celle de l’autodidacte de la photo, Samuel Zeller qui voit les talents bourgeonner à l’image de la ville qui voit les expositions se succéder ce mois. A commencer par celle du MEG qui se consacre à dévoiler les religions de l’extase en Afrique. Prenant à contrepied les tragédies confessionnelles, elle souffle un vent d’espoir en rappelant que la nébuleuse des croyances qu’elle recèle se rejoignent toutes dans cette soif de transcendance qui définit chaque être humain. Loin des dogmes et des barrières. Un postulat auquel l’art adhère pleinement en continuant de briser les barrières de la perception. Une dynamique que prône à tambour battant Serge Vuille, le nouveau directeur de l’Ensemble Contrechamp pour qui la musique contemporaine ne saurait être pleinement vécue sans briser les cloisons dont elle s’est, tout au long de son histoire, entourée. Côté Quartier des Bains, la mousson printanière s’apprête à s’abattre sur les galeries du coin avec un Vernissage en Commun agencé le 17 mai. L’occasion de précéder l’événement en esquissant un crochet au Musée Rath pour présenter ses hommages à l’un des monuments de la peinture suisse : Ferdinand Hodler. Hors de la ville de Genève, le bourgeonnement continue, notamment au Boléro pour une session déambulatoire entre usines Renault, paysans d'URSS et shootings mode pour Vogue en compagnie du photographe Robert Doisneau. Point d’atterrissage devenu coutumier, le Festival Théâtre aux jardins reprend à nouveau vie sous la baguette de la pétillante Pascale Méla. L’occasion de s’imbiber des multiples subtilités de la langue, revoir des classiques et peut-être y découvrir une dystopie. À vous de jeter vos clés, sortir et ne plus jamais rentrer.
Mina Sidi Ali & Mabrouk Hosni Ibn Aleya
Go Out! magazine
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Johann Le Guillerm artiste de cirque hors norme présente
Le Pas Grand Chose un spectacle-conférence à nul autre pareil !
© Elizabeth Carecchio
4 mai
forum-meyrin.ch
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IMAGE DU MOIS HIGHLIGHTS
CULTURE
13n61
LIVRES
FESTIVALS
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COUPS DE CŒUR, COUPS DE GRIFFE
CONFÉRENCES
50.
AILLEURS 55.
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LIVE
GENEVOIS DU MOIS
80. 82.
TECHNOLOGIE AUTOMOBILE
RDV PRIS
85n 97
STAY COOL
EXPO, CLASSIQUE, THÉÂTRE, DANSE, CINÉMA, LIVE, AILLEURS
63n83 14. 19. 27.
HOTSPOTS
ART/EXPO
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OBJET DU MOIS
CLASSIQUE
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COUP DE FOOD
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THÉÂTRE
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FOCUS
DANSE
EN FAMILLE
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Crédits photos : À gauche : Christoph Eschenbach ©Luca Piva Au centre : Cheese Knife, Thomas Manil À droite : Basil Besler, Hortus eystettensis Le Jardin d'Eichstatt-Altdorf, 1613, collection privée
VINS
NEWS BEAUTÉ 79.
SPORT
EN COUVERTURE
IMPRESSUM
Rédacteurs Quentin Arnoux, Eleonora
SAMUEL_ZELLER HOXTON MINI PRESS BOTANICAL
Editeur Association Go Out !
Del Duca, Anne Fatout, Pierre-Emmanuel Fehr,
Directrice de la publication
François Graz, Soraya Nefil, Fanny Scuderi,
Mina Sidi Ali • mina@gooutmag.ch
Yessine Sidi Ali, The Line, Alexis Valticos,
Vice-directeur de la publication
Stagiaire Mélissa N'Dila
Mabrouk Hosni Ibn Aleya •
Coordination de production
mabrouk@gooutmag.ch
Musumeci S.p.A., Quart (AO)
Secrétaire générale de la rédaction Nyata Riad
CONTACTS
Graphiste Martin Besson
info@gooutmag.ch
Resp. rubrique art contemporain
www.gooutmag.ch
Lucia Von Gunten Resp. rubrique théatre Ameidie Terumalai
Go Out! magazine
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IMAGE DU MOIS
DAVID DENIL Let Us Not Fall Asleep While Walk ©David Denil Dans le cadre des Journées photographiques de Bienne 2018 Du 4 au 27 mai | bielerfototage.ch
Mai 2018
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HIGHLIGHTS
WE AU PLURIEL
ILÔT LIT TÉR AIRE
Après avoir érigé le Kimono au rang de bannière anti-obsolescence à l’ère du vêtement jetable, le mois dernier au Flux, Hi Bye revient secouer le cocotier sans en mettant plein phare sur un anarchiste à l’avant-garde du Designx : Martin Margiela. Anti ego tripé, fuyant les flashes comme la peste, il privilégie le « nous » de l’équipe au « je » prodigieux du directeur artistique. Chez lui la création relève d’un processus horizontal et collectif mué par une philosophie et non une personne. Une particularité qui confère à la Maison Margiela l’irrévérence qu'on lui connaît. Pour lui rendre hommage presqu’une année après sa mort, Hi Bye projette le documentaire We Margiela le jeudi 10 mai au Spoutnik à 20h30. Jeune collectif formé par trois diplômées en design mode de la HEAD, Beata Modrzynska, Hélène Gagliardi et Sophie Fellay, Hi Bye déchire les dentelles de la mode pour en soulever – via des conférences, des workshops et des projections – les problèmes éthiques et socio-écologiques dont elle est plus que jamais l’objet.
A la bonne heure ! La Librairie de l’Ile, haut-lieu de recharge artistique, nous a fait la fleur d’ouvrir fraîchement son paradis de la connaissance en ce rayonnant printemps et nous arrose de nouveautés et activités en beauté pour désaltérer nos soifs culturelles. On retrouvera avec bonheur les plantations littéraires déjà existantes : architecture, design, photographie, livres d’art, et le fameux coin dédié aux culottes courtes. Ainsi, pour notre plus grand plaisir, le nouveau jardinier à semé de nouvelles graines, avec des activités fruitées d’initiation à l’art, des expositions permanentes d’artistes locaux, et une sélection des dernières sorties en littératures suisses et françaises. Et pour les plus gourmands, chaque mois, une box livre à choisir selon les thèmes art, jeunesse, littérature, classique ou pléiades, en bouquin grand format ou deux livres de poche, des goodies et surprises à déguster. Le tout, livré dans votre boîte à lait ! Un cadre de rêve, pour découvrir, apprendre, développer sa créativité, se faire plaisir et voyager sur l’île aux trésors.
We Margiela 10.05 à 20h30 Cinéma le Spoutnik Place des Volontaires 4, 1204 Genève www.spoutnik.info
Go Out! magazine
Librairie de L’Ile 1 place de L’Ile, 1204 Genève www.librairiedelile.ch
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HERMÈS
coups de c�ur d'hermès GUIDE SPIRITUEL
Déjà six ans que le magazine et le monde se sont vus arrachés un homme au coeur de velours : Michel Chevrolet (1972-2012). Il avait tenté de me cat-napper la veille de son départ afin de m’initier à la bouillonnante vie nocturne genevoise qu’il connaissait comme sa poche! Interdit de sortie — j’étais trop petit — je ne garde qu’une image de lui : celle d’un malin félin débordant de vie, passionné, fougueux voir impétueux ! Il aura insufflé sur Genève un vent de renouveau tandis que sa soif d’ouverture aura redonné vie au magazine. Fort de son héritage, l’équipe et moi-même lui rendons hommage en poursuivant notre mission : promouvoir notre cité adorée. Des pensées effrénées à Mayla et Renata, sa soeur et sa maman, les deux femmes de sa vie qu’il chérissait plus que tout.
CARTE BL ANCHE POUR UN BA SIQUE
On nous reproche souvent, à ma maîtresse Mina et moi, de ne privilégier qu’une couleur, le noir. J’ai toujours estimé que c’était la seule teinte qui seyait à tous et qu’on est toujours très chic tout de noir poilu. Je rétorque aussi souvent que les couleurs sont dans mon esprit. Ce printemps j’ai quand même décidé de faire une entorse à mon dresscode usuel en m’accaparant le nouveau tee-shirt blanc créé par la charmante Angélique Freytag. Sa nouvelle marque Le Blanc, produit 100% local et sigle tous ses tee-shirt de pictogrammes décalés propre à Genève. On y retrouve entre autres le cygne du lac, ou le phare qui se niche au bout de la jetée des Bains des Pâquis. Je me demande pourquoi elle n’a pas songé à m’y ajouter. Je suis pourtant un symbole de cette ville. Quelque peu présomptueux certes mais un logo de chat, ça ne peut que fonctionner. Roar ! Le Blanc par Angélique Freytag www.leblanc-ge.ch
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MISHIMA
coups de griffe de mishima
LEÇON DE VIE
Je ne voyais pas pourquoi toute la team avait le droit de sillonner le monde entier et moi de juste les admirer ! Ainsi, ce mois j’ai pris mes pattes à mon cou et je suis parti à l’aventure. J’ai essayé de convaincre Hermès de me suivre, mais ce dernier s’est rétracté, arguant qu’il ne voulait pas se faire priver de saumon fumé ! Je n’ai pas fait long feu dans la jungle urbaine de la Jonction. En moins de 24h, on m’a retrouvé en face de la maison dans un chantier. Ça m’apprendra à vouloir trop d’indépendance! Au fond, je suis bien loti là où je suis. Je suis devenu un poil trop genevois, jamais vraiment satisfait de ce qu’il a dans son assiette. Cela m’aura servi de leçon : se contenter de ce que l’on a est la plus grande richesse ! Parole de chat.
Go Out! magazine
L A PRESSE RÉDUITE À PEAU DE CHAGRIN
J’ai appris le mois dernier que le journal local Les Nouvelles arrêtait sa diffusion. Ma maîtresse avait collaboré à ce mensuel gratuit très apprécié des Genevois. L’une de nos stagiaires, Vanesa Dacuña Rodriguez en était devenue la rédactrice en chef. On ne se fait pas trop de souci pour ce félin malin qui on l’espère rebondira très vite sur ses pattes. Avec Hermès on a décidé de lever la patte en signe de protestation ! La presse est indispensable à nos activités quotidiennes : squats des écrans d’ordis à tout va afin de tester la solidité des nerfs de la team, jeux de papiers imprimantes entremêlés - très utiles pour ceux qui n’ont pas une bonne mémoire - cache-cache des stylos afin de faire bouger des rédacteurs trop enlisés sur leur siège toute la journée (travail cardio-vasculaire essentiel)… et plus encore! Si vous adhérez à ce combat comme nous, battez-vous à nos côtés en soutenant la presse écrite, en la lisant et lui envoyant des croquettes Purina au 16 Rue du Diorama. Hermès et moi sommes à la réception de 12h à 12h30. Le reste de l’équipe s’en chargera lorsque nous sommes affairés à nos siestes essentielles au bon fonctionnement d’une rédaction. Meow-rci d’avance pour le soutien !
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Graphisme : Frédéric Held
Culture
Botanical, Samuel Zeller
THÉÂTRE AUX JARDINS NUIT
QUARTIER DES BAINS
MENUHIN DES MUSÉES FÊTE DU SLIP APÉROS DE L'HISTOIRE GSTAAD FESTIVAL MAPPING FESTIVAL MARCEL MAI AU PARC AVETIS SELF HELP KHALIFÉ L'A NNÉE HODLER
SAMUEL ZELLER MEG
VIENNE RELIGIONS AFRIQUE
YUKA OISHI ROBERT DOISNEAU LES 4 CHAPERONS ROUGES Go Out! magazine
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CONTRECHAMPS
FOCUS
PROCHAINE ESCALE : L’EXTASE
Metamorphosis 7 par Mohau Modisakeng (1986- ), Afrique du Sud, 2015. Prêt de Mohau Modisakeng et WHATIFTHEWORLD & Ron Mandos, Le Cap.
Le Musée d’ethnographie de Genève (MEG) a pour credo de faire voyager ses visiteurs, titiller leur curiosité envers le peu familier voire le parfaitement insoupçonné, ce en soulevant des pans de voile sur les productions et pratiques culturelles (artistiques, religieuses, sociales, etc.) bien souvent éloignées de celles que nous connaissons. Après nous avoir invité à suivre le fil du souffle chamanique en Amazonie en 2016 et à découvrir, l’année suivante, les arts aborigènes d’Australie au cours des aléas historiques traversés par les populations locales, le MEG – lauréat du prestigieux Prix du Musée européen 2017 – propose au public, dès le 18 mai, de mettre le cap sur le continent africain. Par cette nouvelle exposition temporaire intitulée Afrique. Les religions de l’extase, le MEG entend bien nous faire sillonner le continent de part en part, à l’exploration des bigarrées expressions de la ferveur, dont une partie des innombrables manifestations se révèle ici au gré d’un périple scénographique mêlant objets, photographies et installations vidéos ; autant de médiums témoignant des multiples visages dont se pare la quête vers la lumière de l’invisible. Départ immédiat en direction des sentiers de la foi. Par NYATA NATALIE RIAD
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FOCUS
QUESTION DE TITRE
Au premier abord, le titre choisi par le MEG pour sa nouvelle grande exposition temporaire interpelle, voire dérange. On pourrait craindre que l’Afrique y soit considérée comme un tout, et la connexion entre le continent, les « religions » – terme au fort potentiel fourre-tout – et la notion d’extase semble contenir les écueils d’interprétations hasardeuses. C’est évidemment sous-estimer la qualité du musée genevois ! Comme l’explique Boris Wastiau, directeur de l’institution et commissaire de l’exposition Afrique. Les religions de l’extase, l’idée est justement d’abandonner les lieux communs tout en adoptant une démarche globale, sans prétentions d’exhaustivité mais avec pertinence, afin de permettre à un large public d’explorer un domaine culturel méconnu. Le choix de l’angle « extatique » invite à une lecture plus subjective et émotionnelle des phénomènes liés à la foi, posture d’où émerge également le recours important à la photographie et à la vidéo. En parallèle des 323 objets issus des collections du MEG, ce sont 199 photos – dont de superbes clichés de l’ethnologue Jacques Faublée (1912-2003) –, 29 portraits vidéo et 5 installations vidéos qui sont à admirer. Ces dernières sont conçues par l’artiste Theo Eshetu, dont les œuvres visuelles et sonores jouent avec les perceptions sensorielles, et rythment le déroulement de l’exposition, divisée en quatre sections que Go Out! vous propose de survoler brièvement avant de les admirer de tous vos sens.
Célébration de la Pâque orthodoxe, Fasika, à l’église de Bet Medham Alem de Lalibela par Anthony Pappone, Éthiopie. 2011
ville sainte de Lalibela. Lieu de pèlerinage et monument impressionnant, la basilique fait partie d’un complexe d’églises taillées à même la montagne au cours du XIIIe siècle. La colonisation européenne et l’esclavagisme massif se mettent en place dès le XVe siècle, important en terres africaines les missionnaires, dont l’influence reste relative jusqu’au XIXe lorsque l’évangélisation devient prioritaire, laissant une empreinte indélébile sur un grand nombre de régions. Suite à des processus d’appropriation, notamment par le biais de mouvements prophétiques liés aux luttes pour l’indépendance, les Eglises locales s’émancipent et connaissent une vaste diversification après la décolonisation: catholiques et réformées à l’origine, beaucoup sont abandonnées au profit de cultes pentecôtistes, évangélistes ou baptistes, principalement. A découvrir au MEG, la série Train Church (1986) du photographe sud-africain Santu Mofokeng qui s’est intéressé aux wagons de train transformés en chapelles roulantes sur la ligne SowetoJohannesburg, cadre d’un rituel quotidien aux vertus cathartiques pour les fidèles.
LES MONOTHÉISMES
Les trois religions monothéistes – christianisme, islam et judaïsme – se sont implantées très tôt en Afrique. S’agissant du christianisme, il y est instauré entre le IIe et le Ve siècle par des Pères de l’Eglise d’origine berbère. Le monde chrétien a longtemps été gouverné par la Pentarchie formée par les cinq premières églises majeures, soit celles de Rome, Constantinople, Antioche, Jérusalem et, sur le continent africain, l’Eglise d’Alexandrie, en Egypte, où les mystiques ont promu une vision ascétique en quête d’extase religieuse. La chrétienté africaine revêt aujourd’hui de multiples aspects, parmi lesquels figure l’église orthodoxe éthiopienne et érythréenne, l’une des plus anciennes. Dotée d’une liturgie et d’une mystique propres, elle est à découvrir dans le cadre de l’exposition notamment via le travail du photographe italien Anthony Pappone, dont les clichés dévoilent les cultes pratiqués lors de la Pâque orthodoxe dans l’église de Saint-Georges de la
Go Out! magazine
Largement moins présent que les autres religions monothéistes, le judaïsme a cependant marqué l’Afrique du Nord, entre autres dans l’artisanat. Des communautés juives s’y sont installées suite à divers aléas de l’histoire: invasions wisigothiques ou Reconquista notamment. Sans oublier les Juifs d’Ethiopie, déplacés en Israël à la fin du siècle dernier, rencontrant souvent de grandes difficultés liées au racisme sur place.
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FOCUS
S’agissant de l’islam, celui-ci s’impose en Afrique du Nord dès ses origines, au VIIe siècle, par l’entremise de la conquête militaire, avant d’élargir son champ d’influence à l’est et à l’ouest du continent lors des siècles suivants, avant de s’essouffler face à la mainmise de l’Europe coloniale. Les mouvements d’indépendance s’accompagnent d’un regain de diverses traditions islamiques, en particulier sunnite coexistant, parfois au prix de fortes tensions, avec les confréries mystiques soufies pratiquant l’ascèse, la transe, la méditation, le chant, la danse ou encore la flagellation, autant de moyens d’accéder à l’extase religieuse. La diversité de l’islam africain se dévoile également par sa cohabitation, en Afrique subsaharienne surtout, avec des pratiques autochtones : cultes de possession, divination, exorcisme. Le MEG propose aux visiteurs de découvrir certains aspects de l’islam africain par le biais du regard du photographe Christian Lutz, qui a rencontré la communauté mouride genevoise. Cette confrérie maraboutique sénégalaise très influente est également capturée sur les clichés du belgo-béninois Fabrice Monteiro, qui mettent en exergue la dévotion des fidèles lors du pèlerinage en direction du tombeau des fondateurs à Touba.
auxquels la population fait toutefois de temps en temps recours afin de rétablir un équilibre entre le monde d’ici-bas et celui des esprits trépassés. Toujours sur le thème du sacrifice, une installation vidéo aux accents kaléidoscopiques de Theo Eshetu intitulée The Festival of Sacrifice met en évidence les liens entre la donne spirituelle d’un tel événement et la culture islamique.
Scène de sacrifice par Jonathan Watts, Burkina Faso, province du Mouhoun, village de Moundasso. 2006 LA TRANSE DE POSSESSION
La transe, élément fondamental des cultes de possession, fait l’objet de nombreux fantasmes et simplifications qui masquent leur diversité et la richesse de ces puissants rituels : il n’y a pas que le vaudou ! Une constante se détache cependant, celle de l’usage de chants et percussions au cours des rites qui mènent à la transe, impressionnant état d’une exaltation ultime où la conscience de l’individu s’altère pour faire place à la mainmise d’un esprit. Ces cultes possèdent souvent des vertus curatives (se libérer d’un esprit trop envahissant, favoriser la fertilité) ou de mise en relation avec des divinités, comme c’est le cas dans le vaudou.
LA DIVINATION
Bien entendu, avant l’implantation des divers monothéismes l’Afrique comptait d’innombrables systèmes religieux, au sein desquels le culte des ancêtres s’exprimait entre autres par des pratiques divinatoires. Ou plutôt s’exprime, puisque la vivacité de ces pratiques perdure dans le temps malgré une certaine érosion. La divination joue plusieurs rôles-clés: elle permet de révéler l’influence d’esprits qui détiendraient un pouvoir sur les vies humaines, qu’il s’agisse de dieux ou d’ancêtres connectant différents univers visibles ou invisibles. Elle est réalisée par l’entremise de devins qui usent de techniques variées comme le recours à des oracles (paniers contenant des figurines, animaux, jeux, poisons, autopsies, lectures des entrailles, etc.) ou à des processus de possession et de transe. Les cultes aux ancêtres prennent une grande diversité de formes; plusieurs sont décrites dans le cadre de l’exposition du MEG, où cette thématique est notamment abordée sous l’angle des rites sacrificiels avec les travaux de Jonathan Watts, le photographe du musée depuis 1993. Il a ainsi immortalisé des cérémonies d’offrandes et sacrifices chez la communauté Bobo du Burkina Faso, qui pratique l’immolation de chèvres et poulets, sélectionnés selon leur sexe et apparence et le lien de ces caractéristiques avec la puissance surnaturelle des esprits invoqués. Le photographe s’est également rendu chez les Luvale de Zambie, où le culte des ancêtres et les sacrifices y relatifs ont perdu de leur vigueur mais Mai 2018
Au sein de sa nouvelle exposition, le MEG présente les cultes de possession par plusieurs biais. En plus des nombreuses explications, y sont visibles des vidéos – Zar Possession de Theo Eshetu, réalisé au Caire et qui recrée l’expérience visuelle des adeptes mis en transe en musique par la réinterprétation du Zâr, culte d’origine éthiopienne –, des photographies – dont celles de Jonathan Watts sur le vaudou béninois ou la série de Jean-Pierre Grandjean consacrée aux adeptes du vodou à Haïti, où une foule de divinités africaines ont été importées –, mais aussi des objets en lien avec ces rituels.
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FOCUS
ceux en lien avec la sorcellerie. Une foule d’accessoires permettraient donc de jeter des maléfices, mais évidemment aussi de s’en prémunir. Le MEG présente aussi des « objets-force » du XIXe siècle, issus de la communauté Kongo, appelés minkisi (sing. nkisi). Dotés de substances « magiques », ceux-ci sont réputés détenir des pouvoirs qui favorisent le succès, résolvent les conflits ou encore nuisent à autrui… A défaut de pouvoir vous transmettre des facultés surnaturelles rien qu’en admirant ces derniers, l’exposition présentée au MEG cette année risque bien, et pour le moins, de vous transporter en terres inconnues, qu’elles fassent partie de ce monde ou d’un autre… Afrique. Les religions de l’extase Du 18 mai 2018 au 6 janvier 2019 Vernissage public le 17 mai dès 18h Musée d’ethnographie de Genève 65, boulevard Carl-Vogt - 1205 Genève www.meg-geneve.ch
Fête des Guédé du 1er et 2 novembre au cimetière de Port-auPrince par Jean-Pierre Grandjean, Haïti, Port-au-Prince. 2003
LES UNIVERS MAGICO-RELIGIEUX
Comme tout système composite, les univers spirituels africains ne peuvent se définir que par les parties évoquées ici ; suivant une logique holistique, ils s’avèrent modeler la vie des individus bien plus intensément qu’à des occasions circonscrites. Ainsi, l’on recense des cycles initiatiques qui jalonnent les vies, des masques à forte signification, des systèmes pour contrer la sorcellerie ou encore la valeur symbolique liée à la naissance de jumeaux. Dans le cas de la gémellité, qui a partout et en tous temps suscité des interrogations, les diverses sociétés étudiées ont traditionnellement des points de vue très divergents: pour certaines d’entre elles, la naissance de jumeaux est abhorrée ou à l’opposé considérée comme une bénédiction. Les masques constituent quant à eux une classe à part parmi les objets, portant souvent une dimension sacrée de par l’incarnation visible de l’esprit qu’ils représentent. Ils jouent parfois un rôle lors de rites initiatiques qui rythment les vécus, ou de rituels funéraires et agraires, et la puissance qu’ils dégagent est dans certaines situations à même de mettre dans un état de transe les non-initiés qui s’en approcheraient de trop près… voire bien pire. D’autres objets sont considérés comme recelant des caractéristiques magiques, par exemple Go Out! magazine
Objet-force nkisi RD Congo, région du Mayombe Kongo, Yombe. 19e siècle Bois, miroir, fer, pigments, textile, matériaux organiques ©MEG, J. Watts
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Un musée Ville de Genève www.mah-geneve.ch
MUSÉE RATH, GENÈVE 20 AVRIL - 19 AOÛT 2018
AVEC LE GÉNÉREUX SOUTIEN DE :
UNE CO-PRODUCTION :
ART/EXPO
DOISNEAU : OISEAU RARE
Le Baiser de l'Hôtel de ville, 1950 ©Robert Doisneau
Le Baiser de l'Hôtel de Ville, les usines Renault, les milliardaires de Palm Springs, les paysans d´URSS, les shootings mode pour Vogue, les écoliers à culottes courtes… Robert Doisneau a tout photographié ! Normal que le Boléro, décide d’exposer ce géant de la photographie. Sous l’impulsion créative d’Olivier Delhoume, responsable culturel de la ville de Versoix, la galerie propose dès le 26 mai prochain une rétrospective inédite en Suisse avec 70 photographies originales. L’œil vissé sur son appareil, ce génial photoreporter était avant tout connu pour partir à la rencontre de cafés désuets et de gens immuables, dans une France, dont le charme saute aujourd’hui aux yeux et prend la gorge : des séquences de vie devenues icônes intemporelles ! Ainsi, d’une image à l’autre, d’une époque à une autre, des années 30 à celles des années 60, on embarque aux côtés de ce chasseur d’instants, en découvrant des clichés saisissants, des témoignages piquants pris sur le vif, et portraits touchants. À travers le regard intense et forcément subjectif d’un artiste-artisan soucieux de saisir la réalité, telle qu’elle est, avec pudeur et simplicité, on se laisse emporter par un road-picture à la manière d’un Kerouac ou la poésie d’un Prévert. Et le temps semble alors suspendu… Bulle discursive sur cette rétrospective avec Olivier Delhoume, expert ès photo. Par MINA SIDI ALI
Go Out! magazine
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ART/EXPO
Comment avez-vous organisé cette rétrospective sur Robert Doisneau et comment s’est opéré le choix des photos ? Il s’agit d’une collaboration avec les deux filles de Robert Doisneau : Francine Doisneau-Deroudille et Annette Doisneau qui animent l’Atelier Robert Doisneau et gèrent le fonds photographique de 450 000 négatifs de leur père. On a tout d’abord regardé les séries proposées et j’ai opté pour un ensemble comprenant les plus célèbres chefs d’œuvre afin de répondre à l’attente du public. Puis, comme l’exposition se déroule jusqu’à l’été, j’ai souhaité y ajouter la suite Les grandes vacances. À partir de 1936, les congés payés ont fait souffler un grand esprit de liberté. C’est l’invention des premières grandes vacances et le début des loisirs pour tous : on part sur les routes de campagne ou découvrir la mer avec d’improbables moyens de locomotion et l’arrivée de l’automobile. Cet âge d’or fut particulièrement bien saisi par Robert Doisneau également après-guerre et dans les années 60. C’est une sorte d’album de famille qui capte les émotions d’une société dans ses changements.
Les pains de Picasso, Vallauris, 1952 ©Robert Doisneau
Quand vous parlez d’instantané, on sait que certaines de ses oeuvres étaient des commandes avec des mises en scène. On pense au Baiser de l’Hôtel de Ville, une photo prise pour le compte du magazine américain Life. Photo posée ou photo volée ? Si Robert Doisneau a le plus souvent agit comme un témoin-reporter, il a pu lui arriver de recomposer avec des amis une scène qui lui avait échappée sur le vif et ce ne serait pas condamnable. Il a aussi travaillé sur commande en plaçant ses sujets. Il faut savoir que beaucoup de photographes interviennent comme les metteurs en scène de leurs images et l’on n’y voit généralement pas de problème ; il s’agit alors de compositions créatives et d’expression artistique. Mais pour Doisneau dont on attend des instantanés, cela aurait pu surprendre. Cependant, la question qui s’est posée pour ce « Baiser », est plus le droit à une rémunération des personnes photographiées que véritablement une question d’authenticité de la démarche artistique. Lorsqu’une image prise un après-midi amical devient une icône du XXe siècle, il se peut que vos amis demandent à percevoir quelque rétribution. Et c’est, je crois, ce qui est arrivé. Cette photographie reste une œuvre majeure et le baiser semble bien sincère.
Robert Doisneau n’est-il qu’un photographe de son époque ou un artiste dont l’œuvre serait devenue intemporelle ? Je suis intimement convaincu que l’œuvre de Robert Doisneau est intemporel. S’il fut tout d’abord reporter, il a compris rapidement que ses images dépassaient le simple témoignage visuel de son temps. L’intérêt d’un large public et d’intellectuels ainsi que la publication de nombreux ouvrages de son vivant en attestent. Avec sensibilité et parfois humour, Doisneau a photographié ses contemporains. Mais à travers les sujets qu’il traite, il aborde des thèmes universels. L’exposition du Boléro s’intéresse au cœur de son travail en noir et blanc ; ce qui permet d’être au plus près de l’humain, sans l’artifice de la couleur. S’il fait preuve parfois d’humour, Doisneau reste toujours bienveillant avec son sujet. Ce maître de l’instantané est pleinement un artiste. Un sourire d’enfant, une explosion de joie ou le temps des misères tels que Robert Doisneau a pu les révéler sont éternels.
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ART/EXPO
La dame indignée, Paris,1948 ©Robert Doisneau
Qu’avez-vous prévu autour de l’exposition ? Nous organisons un week-end, en entrée libre, au cœur de la galerie du 25 au 27 mai. Le vendredi à 20h30, nous proposons un concert du Quartet Charles-Guillaume Méla qui revisite tous les standards du jazz. Nous poursuivons le samedi avec le vernissage officiel à 18h. Puis, le dimanche à 18h, nous offrons un apéro-concert avec l’ensemble Les Vents Blanc. En juin, nous prévoyons de projeter le documentaire Robert Doisneau, le révolté du merveilleux, une co-production ARTE réalisée par sa petite-fille, Clémentine Deroudille. Cette exposition au Boléro constitue le premier grand hommage suisse rendu à ce photographe majeur de l’histoire de l’art.
Go Out! magazine
Robert Doisneau, photographies Exposition du 26 mai au 29 juillet 2018 Vernissage samedi 26 mai de 18h à 20h Entrée libre du mardi au dimanche de 15h à 18h bolero@versoix.ch www.bolero-versoix.ch Tél. 022 950 84 00
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INDÉPENDANT DEPUIS 200 ANS, MIRABAUD CONÇOIT LA DIFFÉRENCE COMME UNE RICHESSE. C’EST POURQUOI NOS SERVICES EN WEALTH MANAGEMENT, ASSET MANAGEMENT ET BROKERAGE S’ADAPTENT À LA RÉALITÉ DE CHACUN. ENSEMBLE, PARTAGEONS DE NOUVELLES PERSPECTIVES.
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ART/EXPO
VERNISSAGE DE PRINTEMPS AUX BAINS Le 17 mai a lieu le prochain vernissage commun de l’Association du Quartier des Bains. Alors, que voir en ce doux mois de mai qui attise notre envie de sorties et de découvertes ? Pour vous éclairer, Go Out! a sélectionné deux expositions qui raviront les amateurs d’un art contemporain aux accents subversifs particulièrement intrigants. D’abord du côté des USA avec la très prometteuse relève artistique menée par Zak Kitnick, puis avec la grande artiste britannique Cornelia Parker. Par ailleurs, mention spéciale pour le Centre de photographie de Genève qui, dans une scénographie relevant à la fois du décor et du jeu, présente une exposition dédiée au travail du photographe genevois Christophe Rey. Par LUCIA VON GUNTEN
narrations captivantes à l’image de « No Man’s Land » à découvrir jusqu’à l’été.
ENTRE FONCTION ET FICTION
A lui seul le titre de l’exposition « Craftsman by Sears at Kmart » en dit long sur l’univers artistique de Zak Kitnick (1984), figure montante de l’art contemporain américain. Ces trois noms d’enseignes font référence à un empire de la grande distribution aux Etats-Unis et qui se partagent chacune des étapes de la confection d’un produit, de sa production à sa commercialisation. Mais pas seulement. En réalité ces trois noms font écho à un univers bien plus vaste, symbole du système de consommation de masse qui régit notre économie, symptomatique de nos modes de vie et d’un rapport aux objets tiraillé entre réel et imaginaire.
Cornelia Parker, « No Man’s Land » Du 17 mai au 29 juin Vernissage le jeudi 17 mai dès 18h Art Bärtschi & Cie 24, rue du Vieux-Billard - 1205 Genève www.bartschi.ch SUR LES TRACES D’UN GENEVOIS
En rejoignant en début d’année l’association du Quartier des Bains, le Centre de la photographie a renforcé sa position d’institution incontournable de la scène artistique contemporaine genevoise. À travers plus de 400 clichés disposés à la manière d’une frise le long des murs de l’exposition, « D’un touriste » témoigne des voyages du photographe Christophe Rey aux quatre coins du globe et du développement exponentiel de l’industrie du tourisme. Cependant, derrière les prises de vues récurrentes de sites culturels et historiques devenus symboles, se détachent des sujets nouveaux aux thématiques à première vue moins évidentes mais dont la présence répétée fini par happer le regard. Un voyage de 77 mètres qui donne à voir au-delà de l’évidence.
Zak Kitnick « Craftsman by Sears at Kmart » Du 17 mai au 6 juillet Vernissage en présence de l’artiste le jeudi 17 mai à 18h ribordy contemporary 7b, boulevard d’Yvoy - 1205 Genève www.ribordycontemporary.com UNE AUTRE HISTOIRE
Après Nan Goldin, c’est au tour de Cornelia Parker (1956) d’investir l’espace de Art Bärtschi & Cie. Depuis près de trente ans l’artiste anglaise renouvelle l’histoire à partir d’objets dont il ne subsiste parfois que des reliques, et qui confinés dans leur contexte initial ont perdu toute valeur et signification. Au gré de manipulations subtiles ce n’est pas une seconde vie mais une autre vie qui prend forme, souvent par le biais d’installations déroutantes, voir inquiétantes, où s’épanouissent objets et débris collectés méticuleusement par l’artiste. En résultent des
Christophe Rey, « D’un touriste » Du 23 mai au 19 août Vernissage le mardi 22 mai à 18h Deux visites en présence de l’artiste le samedi 26 mai (Nuit des musées) à 19h et 20h Centre de la photographie Genève Bâtiment d’Art Contemporain
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28, rue des Bains 1205 Genève www.centrephotogeneve.ch
ART/EXPO
FAISONS UN PARALLÈLE, VEUX-TU ?
Ferdinand Hodler (1853-1918), Autoportrait ©Museum zu Allerheiligen Schaffhausen
On attendait l’exposition consacrée à Ferdinand Hodler au Musée Rath depuis plusieurs mois. Pour le centenaire de sa mort, le Musée d’art et d’histoire et le Kunstmuseum de Berne s’associent pour présenter son œuvre sous le prisme du parallélisme. Avec une centaine de tableaux réunis grâce à la générosité d’institutions publiques et privées, ainsi qu’à celle de collectionneurs de Suisse et d’ailleurs, l’événement phare de ce début de printemps est en place jusqu’au 19 août. Portraits, paysages, scènes historiques ou fresques d’inspiration symboliste : les toiles aux compositions épurées et équilibrées émeuvent, éblouissent, et prêtent même pour certaines, à la méditation. Focus sur une expérience visuelle dont le visiteur sortira nourri de beauté et ovation pour ce grand peintre suisse dont l’œil a su saisir l’essentiel ! Par QUENTIN ARNOUX
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ANNE FATOUT
ART/EXPO CONSCIENCE ARTISTIQUE
Le parallélisme, voilà bien un courant en -isme dont les représentants dans l’art européen de la fin du XVIIème et principalement du XVIIIème siècle ne manquent pas. D’ordinaire apposé anachroniquement par la critique, c’est pourtant bien dans les mots de Ferdinand Hodler que naît ce terme, reflet d’une pleine conscience artistique et à l’origine de l’école qu’il fonde. Ce système de représentation fait de mesure, d’harmonie et d’unité pose la base de ce que Ferdinand Hodler a nommé la mission de l’artiste en 1897. Dès lors, toute sa production est mue par ce fil rectiligne rouge désireux de redonner ordre et simplification dans un contexte où les codes esthétiques de l’Art nouveau prêchent davantage l’usage d’une ligne ondulante. PLONGÉE INITIATRICE DANS L’UNIVERS DU PEINTRE
Dans le cadre de cette exposition, le Musée Rath s’est transformé en cocon, avec un travail notoire sur la lumière qui prête à admirer les œuvres sous différents éclairages évolutifs sublimant les couleurs. La première section explore le parallélisme de la nature et celui de la figure humaine. Hodler expliquait : « Si j’entre dans une forêt de sapins [...] J’ai autour de moi une ligne verticale, une même ligne répétée de nombreuses fois à l’infini [...] la cause de cette impression d’unité, est le parallélisme des troncs de sapin... ». De ses nombreux paysages, les plus connus restent ceux des montagnes, mais on découvre ici d’autres scènes de nature avec des cadrages originaux qui font entrer le spectateur dans le tableau et donnent foison de détails, peints d’un trait linéaire qui lui est si caractéristique.
Ferdinand Hodler (1853-1918), La Jungfrau dans le brouillard, 1908 ©Musée d'art et d'histoire de Genève, photo N. Sabato
Le peintre suisse s’intéresse aussi à la symétrie dans le corps. Une série dans la première salle, intitulée « chant lointain » saisit d’emblée le spectateur par la simplicité éloquente dans le traitement de la silhouette féminine. Le traitement pictural soulève l’intérêt par tant de beauté traduite dans l’harmonie et la simplicité. Parfois aussi, Hodler met le personnage en résonance avec son environnement, et alors le travail des drapés rappelle encore son obsession de la ligne, et d’un équilibre dans les jeux de parallélisme. Quant aux grandes scènes épiques, comme la « bataille de Morat » peinte en 1917, ou « Guillaume Tell », le parti pris d’un plan rapproché donne une lecture de la scène extrêmement graphique et structurée.
Ferdinand Hodler (1853-1918), La Nuit, 1889-1890 ©Kunstmuseum Bern
d’Hodler et en constitue, à vrai dire, l’apanage : les toiles dont les figures se ressemblent, mais dont les émotions alternent, de l’angoisse à la joie, sont mises en correspondance. Le passage de l’une à l’autre représente leur point commun ; et ce qui unit les individus prime sur ce qui les différencie. Les figures peuvent se ressembler – souvent, et semblent même parfois se dupliquer, car elles sont toutes mues par ces mêmes « forces élémentaires » caractérisées par la faim, la mort ou la lumière comme l’expliquait le peintre.
UNIFOR MITÉ CORRESPONDANTE
Cette volonté de parer ses œuvres d’une véritable architecture interne doit se penser eu égard à son observation des maîtres anciens. De la verticalité des représentations égyptiennes à la symétrie d’un Raphaël, Ferdinand Hodler observe, assimile et propose une interprétation dont l’inspiration originelle devient à peine perceptible et tend à s’effacer devant un résultat final uniforme. Ce principe d’unité se retrouve de manière notoire dans le projet artistique
Hodler//Parallélisme Jusqu’au 19 août Musée Rath 1, place de Neuve - 1204 Genève 022 418 33 40 institutions.ville-geneve.ch/fr/mah/
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Vendredi 25.05.2018, 20h Studio Ernest-Ansermet Genève GORDON KAMPE SALVATORE SCIARRINO
Salome Kammer soprano Solistes de l’Ensemble Contrechamps Ensemble Contrechamps Michael Wendeberg direction 18h45 Conférence avant-concert par Brice Pauset Concert enregistré par Espace 2
+41 (0)22 329 24 00 www.contrechamps.ch
CLASSIQUE
BAS LES MASQUES ! Après avoir joué des liens de filiations au fil des partitions, Avetis revient brouiller les genres en faisant claquer les cordes vocales de son illustre co-fondatrice : Varduhi Khachatryan. Lauréate du Grand Prix Maria Callas, la soprano se produira le 18 mai au Victoria Hall lors d’un événement intitulé « Les Masques d’Opéra ». Avec des airs éponymes au programme, elle se prêtera, en compagnie du Filarmonica Dell’Opera Italiana dirigé par Fabricio da Ros, au jeu d’une double interprétation en incarnant des rôles masculins dans un premier temps, pour ensuite laisser éclater sa féminité en seconde partie. De l’impérieux « Parto, parto – Sesto » de la Clemenza di Tito au déchirant « Pace, pace » de La Forza del destino, Varduhi Khachatryan ira jusqu’à se travestir intégralement pour se fondre dans le genre assigné au rôle. Une performance qui n’est pas sans rappeler, dans un autre registre, celle de l’album Sacrificium dans lequel Cecilia Bartoli rend hommage aux plus illustres castrats en s’affichant flanquée d’un corps masculin sur la cover. Par MABROUK HOSNI IBN ALEYA
Originaire de la capitale arménienne, Varduhi Khachatryan commence son apprentissage de piano et de chant à l’âge de 7 ans. Diplômée post-grade du conservatoire d’Erevan, elle y devient soliste au Théâtre National d’Opéra avant de prendre son envol en Italie, en Belgique puis au Canada pour aiguiser sa voix lors de masterclasses animées par Janet Baker et Teresa Berganza. Suivant le pas, sa carrière de mezzo-soprano décolle en 1999 et l’amène à se représenter successivement dans les plus prestigieuses institutions, parmi lesquelles citons le Théâtre du Bolchoï, le Bunka Kaikan à Tokyo, l’Opéra Bastille, le Teatro di Verdi (à Sassari), le Théâtre de Caio Melisa ou le Théâtre Gayarre de Pampelune.
Varduhi Khachatryan ©Armen Aghayan
Après avoir fait la part belle aux liens familiaux des solistes en conviant Lusine Khachatryan accompagnée de son célèbre frère Sergey, et Khatia Buniatishvili en duo avec sa sœur, Gvantsa, Avetis continue d’innover pour mieux cultiver l’ouverture au fil des saisons. De Pergolesi à Stravinsky, en passant par Vivaldi, Brahms, Ravel et Liszt, l’Association persiste dans sa lancée et bouscule la frontière des genres avec « Les Masques d’Opéra ». Une performance scénique lors de laquelle la fondatrice d’Avetis, Varduhi Khachatryan, livrera une série d’irruptions vocales en interprétant des airs d’opéra incarnés d’abord par des figures masculines et, ensuite, par des personnages du sexe opposé. Le rôle se joignant à la voix, ce sera entièrement travestie que la cantatrice apparaîtra en première partie avant de retrouver sa féminité. L’occasion rêvée de dévoiler le parcours de cette prolifique personnalité de la scène locale et internationale.
Parallèlement, elle enchaîne les festivals à l’image du Musicastello, du Festival Castell de Pralada en Espagne, du MIDEM à Cannes, le « Suoni di Primavera » ou du Festival d’Ambronay et se voit décernée, en 2004, le Prix National « Artavazd » de la meilleure actrice d’opéra de l’année. Avec, à son actif des collaborations regroupant Montserrat Caballé, José Cura, Cecilia Gasdia, Jose Carreras, Angela Gheorghiu, Roberto Alagna, PierreDominique Ponnelle, Evelino Pido, Josep Caballé, Leonardo Garcia Alarcon ou bien Pablo Pavon, elle fonde en 2011, aux côtés de son époux, l’association Avetis. Les Masques d’Opéra Le 18 mai à 20h Victoria Hall 14, rue du Général-Dufour 14 - 1204 Genève www.avetis.ch
Go Out! magazine
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CLASSIQUE
LÀ-HAUT SUR LA MONTAGNE
Jaapvan Zweden ©Marco Borggreve 2007
Avec de la musique de chambre, de belles pages symphoniques, des créations et même une comédie musicale, côté Gstaad, la montagne bruissera comme une fourmilière mélodique. Pour sa 62ème édition, le Gstaad Menuhin Festival annonce plus de soixante concerts. Du 13 juillet au 1er septembre, tout le gotha de la scène internationale classique y est, avec une belle place réservée aussi aux nouvelles étoiles montantes. Dans les coulisses, son directeur artistique Christoph Müller veille au grain. Avec finesse et sensibilité, il a travaillé méticuleusement à l'orchestration de cet événement phénoménal, pour l'élaboration d'une programmation équilibrée. Articulée autour du thème des Alpes cette année, elle exploite aussi différents axes pour ravir le public et satisfaire aux goûts de tous, du néophyte curieux au mélomane éclairé. Par ANNE FATOUT
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CLASSIQUE
FONTAINE D'ABONDANCE
Avec parfois plusieurs concerts par jour, tous les styles sont abordés, dans toutes les formations possibles, honorés par toutes les familles d'instruments et la voix. Les concerts symphoniques seront donnés par des orchestres tels que la Scala de Milan ou le Théâtre Mariinsky, dirigés par Valery Gergiev ou Christoph Eschenbach. Le flow musical est dense et une proximité privilégiée avec les artistes est cultivée grâce aux multiples concerts donnés dans les églises de la région. Ici Daniil Trifonov, Hélène Grimaud, là Jonas Kaufmann, Regula Mühlemann, mais aussi Philippe Jaroussky, Christophe Coin, le German Brass, les King's Singer, et encore Maxim Vengerov, Frank Peter Zimmermann. Il serait indécent de tous les citer. Si les Alpes donnent le fil rouge cette année, on se balade dans les styles et les époques, avec des combos originaux et des pièces sortant des chemins battus. Daniel Hope revisite les saisons de Vivaldi, Nigel Kennedy concocte une soirée Bach-Gershwin et Roby Lakatos assure le décollement de racines avec ses mélodies tziganes. Sol Gabetta et Patricia Kopatchinskaja donneront un récital contemporain, avec les trois compositions finalistes au concours lancé par le festival sur les réseaux sociaux en début d'année. Et pour swinguer un coup, la projection de la comédie musicale West Side Story sera accompagnée par l'Orchestre Symphonique de Bâle.
Beatrice Rana ©NicolasBets
Le mastodonte musical compte aussi cinq académies. En plus des sections vocale et baroque, le Gstaad Festival Orchestra (GFO) permet aux jeunes musiciens professionnels de se perfectionner sous la baguette de Jaap Van Sweden, qui mène aussi la prestigieuse académie de direction, unique en son genre. Avec plus de trois cents demandes cette année, seuls quinze candidats ont été retenus. L'académie d'orchestre dédiée aux amateurs (adultes et enfants) est désormais prise d'assaut. Les élèves sollicitent leur réinscription, à peine le festival terminé! Très à la page, le festival a développé une plate-forme qui permet d'écouter en streaming une sélection d’œuvres jouées durant l'été. On peut aussi y suivre en direct les masterclasses de direction d'orchestre et y trouver différents clips de présentation, des interviews et des séances making off. Restons connectés à la musique.
Roby Lakatos ©Istvan Lajtos DE LA JEUNESSE À LA PELLE
Comme Lord Menuhin, Christophe Müller s'engage en faveur de la jeune génération. Dans la série « jeunes étoiles », il mentionne la violoniste géorgienne Vericko Tchumburidze. Tout comme à son sujet, il ne tarit pas d'éloges à propos de la pianiste Beatrice Rana et de la trompettiste Lucienne Renaudin. Parallèlement, le programme Menuhin's héritage Artists offre une résidence de cinq ans consécutifs au festival pour consolider la notoriété des jeunes artistes. Dans la volée actuelle, on trouve le Quatuor Chiaroscuro, le clarinettiste Andreas Ottensamer et le claveciniste Jean Rondeau. Go Out! magazine
Gstaad Menuhin Festival Du 13 juillet au 1er septembre Gstaad et environs 033 748 83 38 www.gstaadmenuhinfestival.ch
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Vertige Romantique Fallen
ANDREW SKEELS
Return to Nothingness NATALIA HORECNA
28.06 > 04.07.2018 À L'OPÉRA DES NATIONS
DEUX CRÉATIONS CHORÉGRAPHIQUES MONDIALES
FALLEN CHORÉGRAPHIE ANDREW SKEELS | SCÉNOGRAPHIE & COSTUMES ON AURA TOUT VU | LUMIÈRES RÉMI NICOLAS RETURN TO NOTHINGNESS CHORÉGRAPHIE NATALIA HORECNA | SCÉNOGRAPHIE & COSTUMES CHRISTIANE ACHATZI | LUMIÈRES THOMAS DIEK BALLET DU GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE DIRECTION PHILIPPE COHEN WWW.GENEVEOPERA.CH | T +41 22 322 5050 SAISON1718
CLASSIQUE
SONS SANS CLOISONS Successeur de Brice Pauset à la tête de la direction artistique de l’Ensemble Contrechamps, Serge Vuille aligne un parcours sonore aussi dopé qu’un condensé de jus de gingembre. Percussionniste diplômé avec distinction du Royal College of Music de Londres et du conservatoire neuchâtelois, il a officié au sein du London Sinfonietta, de l’Ensemble Ictus, de l’Orchestre symphonique de la BBC, pour ne citer qu’eux. Ses partitions fruits d’un défrichage à la machette sont jouées en Suisse, en Angleterre, en Allemagne et au Brésil et ses performances intègrent tant la musique théâtrale, le punk (avec le groupe Martin Creed Band au sein duquel il officie comme batteur) que la musique expérimentale. Titulaire du 3ème prix au Concours Nicati en 2011, il fonde trois ans auparavant We Spoke : New Music Company, collectif suisse (premier à avoir effectué une résidence au de l’Académie Internationale de Darmstdat) avec lequel il s’attèle à repousser les frontières de la musique contemporaine pour mieux en explorer la complexité et piquer de nouvelles sensibilités. Réfractaire à l’élitisme qui entache un registre souvent mal compris, il aspire à ériger l’audace, l’ouverture et l’éclectisme au rang de points cardinaux de sa ligne curatoriale. Morceaux choisis. Par MABROUK HOSNI IBN ALEYA
On vous sait actif à Lausanne auprès de We Spoke et à Londres au sein du Kammer Klang, quel cheminement vous amené à prendre la tête d’Ensemble Contrechamps ? De la même façon que j’ai été amené à passer une audition au Royal College of Music, sur les conseils d’Antoine Françoise, un ami pianiste qui m’a averti qu’Ensemble Contrechamps recherchait un nouveau directeur artistique et qui m’a enjoint d’y pointer comme il l’a fait la première fois, m’y étant déjà produit dans le cadre de performances. J’ai immédiatement postulé pour, à ma grande joie, me voir aujourd’hui des leurs.
De nouvelles collaborations incluant des artistes donc... A qui songez-vous ? Et d’autres institutions aussi... A ce stade, je ne peux pas vous donner de noms, toutefois je peux évoquer la curatrice de Kammer Klang, des artistes plasticiens telles que Maud Constantin et Tatiana Rihs qui chapeautaient la Fondation Ford il y a quelques années et avec lesquelles j’ai eu la chance de collaborer dans le cadre de Be Spoke au Bourg. Pour revenir à ces collaborations, hormis l’idée de compiler diverses disciplines, l’idée visera surtout à décloisonner la musique contemporaine en créant de nouveaux contextes plus propices à leur réception. Le concert étant en soit est une performance à part entière, elle doit selon moi aller de pair avec la pièce musicale et la valoriser. Une diversité dans ce sens est nécessaire tout comme elle l'est dans la programmation musicale en allant chercher des points de convergence avec d’autres styles, à l’image de la musique électronique et la noise. On peut parfaitement imaginer les œuvres de Brian Ferneyhough, par exemple, combinées avec un répertoire expérimental et underground plus complexe: deux approches artistiques qui peuvent se révéler extrêmement proches pour, au final, déboucher sur deux formes de résultats différentes.
Un des apports majeurs de votre prédécesseur demeure la série Breaking News, à savoir des concerts en fonction de l’actualité. Cette formule continuera-t-elle d’exister ? La saison 2018-2019 étant déjà bouclée par Brice Pauset, les concerts hors-saison dont fait partie Breaking News constituent le sas idéal pour lier mes activités précédentes (au sein du Kammer Klang et de Be Spoke) avec celles de Contrechamps et commencer à mettre en place de nouveaux formats de concerts plus favorables aux compositions et plus ouverts au public. Il s’agira donc de décloisonner la musique contemporaine en cassant par exemple le classique rituel du concert, que nous connaissons tous, pour aller vers des dispositifs qui incluront d’autres disciplines artistiques et qui iront piquer d’autres sensibilités. Pour cela, les concerts hors séries sont l’idéal. Go Out! magazine
Ensemble Contrechamps www.contrechamps.ch
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THÉÂTRE
NARCISSE DU BONHEUR
©Self-help
Panneaux publicitaires, réseaux sociaux,discussions entre copains, tout nous dicte que nous vivons dans une ère de perfection inaccessible. Lorsqu’on y pense, nous sommes encerclés d’éléments qui nous poussent à devenir plus sains, plus beaux, plus empathiques, plus généreux, plus sportifs, plus riches, plus débrouillards et surtout plus heureux. Une poursuite du bonheur qui paradoxalement pousse à des déviances néfastes, narcissiques et obsessionnelles. K7 Productions et la FUR Compagnie ont créé ensemble le projet Self-help, en création au Théâtre de l’Usine du 3 au 9 mai, dans le but de cogiter sur cette problématique de quête individuellement universelle. Rencontre philosophique avec les metteurs en scène, auteurs et comédiens Tomas Gonzalez, Igor Cardellini et Rébecca Balestra. Par AMEIDIE TERUMALAI
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THÉÂTRE
Comment la rencontre s’est-elle faite entre K7 Production et la FUR Compagnie ? T.G. : A l’origine Igor et moi avions pensé à ce spectacle sur le développement personnel avec K7 Productions et on avait envie de travailler avec Rébecca. On était au Conservatoire de Genève ensemble et à la Manufacture à Lausanne. On s’était toujours dit qu’on collaborerait un jour. Igor et moi avons écrit à Rébecca pour savoir si le projet l’intéresserait et ça s’est vite imposé comme une co-production des deux compagnies. Comment le projet est-il né ? T.G. : C’est parti de notre envie de travailler sur le développement personnel et sur l’histoire de deux coachs de vie, Lynne Rosen et John Littig. Le couple animait une émission de radio intitulée The pursuit of happiness et s’est suicidé à l’hélium en 2013. I.C. : Ce fait divers est très fort. Les deux coachs représentent des archétypes ; ils incarnent une volonté de tendre vers un idéal, qui les conduit au drame. T.G. : Comme on est deux sur scène [Tomas Gonzalez et Rébecca Balestra, ndlr], on les représente. Dans le spectacle, on part de la transcription d’une de leurs émissions radios. C’est le texte qu’on traverse et qu’on essaie de représenter.
Rébecca Balestra ©Anne-Laure Lechat
T.G. : De Twin Peaks on a gardé l’idée d’un non-espace. Dans la série, il y a cette fameuse pièce hors du temps, il s’agit d’un non-lieu qui nous a fait réfléchir à la scénographie du spectacle. I.C. : On a travaillé avec Gregory Brunisholz diplômé de l’ECAL. Il nous a fait des propositions dont une très belle forme géométrique faite de miroirs. Cette structure rappelle les installations de Yayoi Kusama.
Vos anciens projets O.V.N.I et Blockbuster abordent des sujets contemporains et pertinents à notre époque sur un ton humoristique, est-ce le cas aussi pour Self-help ? T.G. : Je pense en tous les cas qu’on prend de la distance par rapport au matériau de base. Même ceux qui pensent être le plus éloignés de ces questions se retrouvent rattrapés par ces préceptes du développement personnel. Ce sont des questions qu’on se pose réellement et on se rejoint sur une chose avec Rébecca, c’est qu’on trouve facilement de l’humour dans les choses. C’est une stratégie afin de réussir à se confronter, à dédramatiser.
Quels sont vos futurs projets ? T.G. : On s’est dit qu’on aimerait bien continuer à travailler ensemble. Dans l’immédiat, j’ai reçu une bourse de compagnonnage de la ville de Lausanne et du Canton de Vaud, je vais d’ailleurs travailler avec Yan Duyvendak et Milo Rau. Dans ce cadre, je vais aussi monter une autre pièce sur les lieux d’autorité avec Igor. R.B. : J’ai un projet de slam en mai prochain à la Comédie qui s’intitulera Olympia , je participe au Festival de la Bâtie avec Frank Vercruyssen et l’année prochaine je fais partie de l’équipe du Poche sur cinq mois, une forme de sloop plus long car là une équipe de comédiens-résidents se fera diriger par divers metteurs en scène.
Le projet fait-il l’objet de médiation scolaire ? T.G. : On revient d’une tournée des cycles de Genève avec O.V.N.I. Pour ce projet, nous sommes en contact avec quelques classes du secondaire déjà. L’idée serait de les faire réfléchir à ces injonctions au bonheur et à la transformation de soi. C’est aussi une sensibilisation à un autre aspect de la création théâtrale, l’écriture de plateau, auquel ils ne sont pas nécessairement exposés.
Self-help
Il paraît que pour la scénographie il y aura un peu de la série Twin Peaks, faut-il s’attendre à d’autres inspirations ? R.B. : Il y a un peu de Twin Peaks mais, on s’est inspiré, entres autres, du photographe Guy Bourdin. Go Out! magazine
Du 3 au 9 mai Théâtre de l’Usine 11, rue de la Coulouvrenière - 1204 Genève 022 328 08 18 www.theatredelusine.ch
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Pour notre enterrement, il y aura quand même plus de monde.
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CHANGE L'ÉTAT D'AGRÉGATION DE TON CHAGRIN ou QUI NETTOIE LES TRACES DE TA TRISTESSE ? Katja Brunner Marina Skalova mise en scène Anna Van Brée jeu Barbara Baker, Marika Dreistadt, Judith Goudal, Salou Sadras texte
traduction
17_18 saison drüüü
Théâtre / Vieille-Ville Rue du Cheval-Blanc 7 / 1204 Genève +41 22 310 37 59 / billetterie@poche---gve.ch
www.poche---gve.ch
THÉÂTRE
LONGUE VIE AU LOUP ! Pour les 40 ans de la Cie du Loup, le théâtre homonyme rend hommage à cette dernière de manière emblématique. Pour ce faire, quoi de mieux que de revisiter le célèbre conte de la fillette à capuche rouge visitant sa grand-mère ? Dans Les 4 Chaperons rouges, projet en quatre temps, c’est donc quatre interprétations d’une partie du Petit Chaperon rouge qui seront présentées les unes à la suite des autres en connivence. Les quatre metteurs en scène présentant leur travail se sont basés sur l’œuvre de Joël Pommerat, un des dramaturges les plus talentueux du théâtre francophone contemporain. Les 4 Chaperons rouges s’inscrivent par conséquent dans une démarche de célébration du « Loup » en le remettant au goût du jour à travers une nouvelle vague d’artistes « méchamment » talentueux. Par AMEIDIE TERUMALAI
holistique à la pièce, tout en dissociant chacune des parties proposées. Le décor s’inscrira également dans une démarche d’homogénéisation et de retour aux sources. De manière à ne pas dénaturer le conte original, des éléments reconnaissables tels que la forêt et la maison de la grand-mère seront représentés sur scène. Un spectacle à donc découvrir avec de grands yeux et de grandes oreilles pour un moment de plaisir lupin.
SECONDE VIE CONTEMPORAINE
Alors que Pommerat a retravaillé le conte dans le but d’intéresser sa fille Agathe à son travail, il a par la même occasion rendu hommage à sa mère et au récit qu’elle lui contait petit. Sa mère qui marchait tous les jours des kilomètres pour aller à l’école. Un récit de parcours et de courage qui a influencé mère et fils et qui, à travers Le Petit Chaperon rouge de Pommerat, continue à imprégner les générations futures. N’en démontre cette célébration à plusieurs intervenants de la quatrième décennie de la Compagnie du Loup. Vous aurez donc, face à vous, un Chaperon démultiplié qui sera plus riche et plus complexe que les versions des frères Grimm ou de Charles Perrault. CADAVRE EXQUIS
Maude Lançon, Lucie Rausis, Ludovic Chazaud et Cédric Simon se prêteront tour à tour à l’œuvre originale de Joël Pommerat. Comme des quarts d’une pomme, chacun aura sa part mais, l’ensemble gardera son unité. On a donc affaire pour ce projet à un cadavre exquis, lequel comportera, sur une même scène, quatre Chaperons, trois Loups, deux grands-mères, plusieurs « ombres qui parlent » et divers narrateurs. Une autre contrainte a été mise en place pour les metteurs en scène : il s’agit de collaborer dans leur projet avec une personne de la génération précédente et une personne de moins de vingt ans. A l’image du travail de la Cie du Loup qui a toujours souhaité parler à un public multigénérationnel.
Les 4 Chaperons rouges Du 22 mai au 2 juin Théâtre du Loup 10, chemin de la Gravière - 1227 Les Accacias 022 301 31 00
SPECTACLE ORGANIQUE
Comme pour harmoniser le travail de tout ce beau monde, la musique et les bruitages de Simon Aeschimann seront performés en direct de manière Go Out! magazine
www.theatreduloup.ch
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PHOTOGRAPHIE
OU CUISINE DIÉTÉTIQUE LA FORMATION POUR TOUS
THÉÂTRE
SCÉNIQUE - BUCOLIQUE Fort du succès de sa première édition, le Festival Théâtre aux jardins réitère l’expérience et continue d’insuffler au parc du Rosey une atmosphère tout droit tirée des Jardins des délices d’August Macke. Un tableau expressionniste qui sera, du 4 au 9 juin, totalement dédié à l’expression scénique avec, à la clé, une fine sélection directement issues des coups de cœur de Pascale Méla, la fougueuse instigatrice de l’événement. Si l’ambiance se voudra le reflet de sa joviale élégance, la programmation continuera quant à elle de puiser dans le répertoire classique pour faire écho au rang alors occupé par les femmes. Qu’elles soient aux prises d’un amour impossible, captive du point d’honneur, instrument d’intrigue ou l’enjeu d’un droit de cuissage sur fond de lutte des classes, cinq pièces revisitant Marivaux, Molière, Beaumarchais, Victor Hugo et Henrick Ibsen aborderont la thématique en compagnie de metteurs en scène découverts ou redécouverts lors de la dernière édition du Festival d’Avignon. Pour couronner le tout, la venue du comédien français Francis Huster ouvrira le bal avec un récit d’une l’expérience d’une vie passée sur les planches. Par MABROUK HOSNI IBN ALEYA
Dans cette perspective, du 4 au 9 juin, c’est plus de quatre pièces que verra fleurir le jardin du Rosey avec, comme coup de cœur, Une maison de poupée qui sera jouée le mercredi 6 juin. Adaptée par Philippe Person à partir du chef d’œuvre d’Henrik Ibsen, elle met en exergue les contradictions d’une société patriarcale dont l’héroïne, Nora, fera les frais. Contrainte de discrètement emprunter pour assurer les soins de son époux malade, Nora verra son créancier se muer en maître chanteur menaçant de ruiner son couple et son statut de femme honorable. L’époux, pourtant rétabli grâce aux efforts de sa femme, apprendra le forfait et s’en horrifiera au point d’exiger le divorce pour préserver sa dignité. Terrassée, Nora réalise l’absurdité de la situation et s’achemine de fait vers une prise de conscience existentielle au doux parfum de liberté. Censurée dès sa sortie en 1879, l’œuvre a fait l’objet d’une dizaine d’adaptations cinématographiques, parmi lesquelles on retrouve celle de Joseph Losey en 1973 avec Jane Fonda dans le rôle principal. Dans cette lancée, Le Mariage de Figaro soufflera un air de révolution tandis que Le Misanthrope de Molière poussera certainement le cénacle à jeter un regard plus critique sur l’entourage digital qu’il cultive à travers les réseaux sociaux. Les préjugés voulant que les grands classiques soient le reflet d’une époque révolue, Le jeu de l’amour et du Hasard de Marivaux conjuguera les usages de l’Ancien Régime et l’esthétique rockabilly propre aux années 60.
Le Rosey ©Iwan Baan
Déployant la densité d’une programmation regroupant les grands classiques de la littérature à la légèreté toute bucolique du parc du Rosey, une année aura suffi au Festival du Théâtre au Jardin pour faire éclore son nom dans l’esprit d’un public n’ayant pas hésité pas à faire le déplacement depuis Genève et Lausanne. Avec une première édition alignant le célèbre Portrait de Dorian Gray mis en scène par Thomas Le Douarec, la fiévreuse et passionnée correspondance épistolaire entre Victor Hugo et Juliette Drouet arrangée par Jacques Décombe et l’adaptation théâtrale des mémoires d’Alma Mahler par Marc Delaruelle, sa genèse fait écho à la passion que voue Pascale Méla - la fondatrice de l’événement et l’instigatrice du festival Autour de Madame de Staël - à l’art scénique : « Je marche au coup de cœur. Pour cela Il faut que la pièce me plaise autant qu’elle soit susceptible de parler au grand public et de s’intégrer au programme d’étude des élèves du Rosey ». Pour cela, elle mise autant sur les metteurs en scène émergents que les troupes capables de revisiter les classiques du théâtre pour en faire ressortir de nouvelles facette et donc contribuer à leur intemporalité. Go Out! magazine
Festival de Théâtre aux jardins du Rosey Du 4 au 9 juin Château du Rosey - 1180 Rolle 37
www.theatreauxjardins.ch
DANSE
LE BÉJART BALLET FRAPPE UN GRAND KU
Yuka Oishi ©Béjart Ballet Lausanne Gregory Batardon
C’est un plongeon dans le monde onirique de Yuka Oishi. Invitée par Gil Roman à créer une pièce pour le Béjart Ballet, la jeune chorégraphe japonaise a présenté Ku en avant-première lors d’un filage de la troupe qui se prépare pour six spectacles fin juin. La création envoûte. Suspendue sur le fil d’une musique dépaysante, elle met en exergue les danseurs comme autant de personnalités entières et fascinantes dans plusieurs tableaux inspirés de la culture japonaise. Insistant sur le mot « émotion » qui la guide en leitmotiv, Yuka Oishi propose une performance à la fois poétique et tribale qui draine une sensualité dingue et une animalité organique, sans jamais perdre sa dimension spirituelle. Rendez-vous du 22 juin au 28 juin au Palais de Beaulieu à Lausanne, où elle est programmée avec trois autres pièces de Julio Arozarena, Gil Roman et Maurice Béjart. Interview avec une artiste souriante, humble et passionnée. Par ANNE FATOUT
Mai 2018
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DANSE
Que pourriez-vous raconter de Ku ? J’ai grandi dans une famille bouddhiste et cette philosophie m’imprègne beaucoup dans ma vision comme dans mes expériences, avec une conscience très aigüe de l’équilibre. Ku est un terme tibétain abstrait. C’est une notion difficile à traduire par des mots, mais qui tend à exprimer l’indicible, le miracle de la vie qui se perpétue, les mystères de notre monde, comme la vie et la mort, ou encore le processus merveilleux de la croissance des plantes. Ku est un projet très personnel car je me suis beaucoup interrogée sur ce qui se passe en moi, en nous, et sur notre rôle dans ce monde. L’importance n’est pas que le mouvement soit beau, mais qu’il entre en résonance avec son contexte, sa temporalité.
Ku répétitions ©Béjart Ballet Lausanne Gregory Batardon
Comment avez-vous rencontré Gil Roman ? C’était en 2015. Je travaillais alors avec John Neumeier, directeur du Hamburg Ballett qui avait proposé que ma pièce Renku (créée en collaboration avec Orkan Dann) soit présentée lors d’un festival au Japon. C’est une pièce très courte ! Gil était dans le public, et lors du cocktail qui a suivi, il est venu me dire combien elle lui avait plu, mais nous n’avons pas évoqué des perspectives de collaboration. C’est seulement quelques années plus tard qu’il m’a invitée à Lausanne. Je suis très honorée.
Comment s’est passée votre collaboration avec les danseurs du Béjart Ballet ? Si j’étais nerveuse au début, j’ai toujours essayé de rester au plus près de qui je suis dans la vie ordinaire. L’authenticité est une valeur essentielle pour moi. Je travaille toujours en abolissant l’idée de hiérarchie pour offrir un maximum de liberté. Je cultive plutôt l’idée de collaboration participative. J’ai moi-même beaucoup appris de ces échanges car ils ont apporté des éléments précieux à la création. Ce sont de fantastiques danseurs, et j’ai voulu faire ressortir leurs personnalités, laisser tomber les masques. Ils ont pu découvrir comment s’exprimer librement et sans faux-semblants, aussi avec l’autorisation de se tromper, de rater. Nous sommes humains, l’imperfection fait partie du jeu ! J’ai été très touchée par leur implication et le résultat de notre travail.
La musique de Ku est très particulière, et articule l’enchaînement de tableaux aux atmosphères contrastées et très exotiques. Comment l’avezvous choisie ? La musique fait partie intégrante du processus de création. Je reste toujours ouverte à des découvertes opportunes, et dès qu’une musique me touche, je creuse plus avant, elle sert l’inspiration et se tisse au mouvement. Pour Ku par exemple, j’ai choisi plusieurs morceaux du compositeur allemand Stephan Micus. Sa musique utilise les instruments traditionnels asiatiques et offre un support très propice à mes idées.
Béjart Ballet Lausanne 22-24 et 26-28 juin Théâtre de Beaulieu 10, avenue des Bergières -1004 Lausanne www.bejart.ch Billetterie : ticketcorner.ch, Manor, La Poste, Coop City
Ku répétitions ©Béjart Ballet Lausanne Gregory Batardon
Go Out! magazine
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EN FAMILLE
VOYAGE AU BOUT DE LA NUIT
Attachez bien vos ceintures car, pour sa 6ème édition, la Nuit des musées Genève propose un grand périple à travers le monde, le temps, le langage et notre conscience ! En effet, pour l’éditions 2018, c’est la thématique du voyage qui sera abordée et explorée par les 31 institutions culturelles participantes à la manifestation organisée par le Département de la culture et du sport de la ville de Genève. Le public, toujours plus nombreux au fil des années, aura la possibilité de se laisser embarquer et surprendre en choisissant parmi les 150 activités originales et ludiques imaginées par les musées, centres d’art et autres associations. La Nuit des musées est un événement populaire et culturel qui donne l’opportunité aux visiteurs de tous âges et de tous horizons, l’espace d’une soirée, de poser un regard neuf, parfois même un peu décalé, sur la culture, au sens large du terme, et son rôle dans notre société. Par SORAYA NEFIL
Mai 2018
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EN FAMILLE
« VOYAGES, VOYAGES »
Grâce à une programmation exceptionnelle, la Nuit des musées nous transporte au gré de nos envies. En son for intérieur, dans le temps, ou au-delà des frontières, un voyage est toujours une expérience unique et enrichissante. Pour les plus intimistes, le MEG proposera donc, grâce à l’expérimentation du sacré, de découvrir des cérémonies d’initiation et des pratiques de méditation pouvant ouvrir l’accès à l’extase. Quant à ceux qui souhaiteraient remonter le temps, ils auront le choix entre plusieurs univers. Les amateurs d’archéologie seront sans doute heureux de découvrir les entrailles de Genève grâce à des visites inédites du site archéologique de la Cathédrale Saint-Pierre. Les passionnés de mythologie égyptienne pourront apprécier de vrais trésors tels que le célèbre « Livre des Morts », entreposé à la fondation Bodmer. Pour un souvenir unique, le Musée international de la Réforme offrira la possibilité aux visiteurs d’imprimer leur propre page sur une presse reproduite à l’image de celle du XVIème siècle ! Les âmes aventurières pourront partir avec les grands explorateurs. A cet effet, le Musée d’histoire des sciences nous éclairera sur les voyages extraordinaires de James Cook et d’Horace Benedict de Saussure, le Jardin Botanique se penchera sur ceux de Pyramus de Candolle, Edmond Boissier, Emile Burnat et Albert Zimmermann. Le Museum abordera les expéditions scientifiques. Pour des envies d’ailleurs, l’Afrique, l’Italie, la Chine, le Népal ou la Grèce seront à l’affiche de différents musées, fondations ou médiathèque tels que le Musée Ariana, le Musée de Carouge ou la Fondation Baur (pour ne citer qu’eux). Enfin, l’exil, thème récurrent de l’actualité mondiale, sera illustré de diverses manières. Dans le cadre de l’exposition Exil, le public pourra rencontrer et échanger avec des migrants et photographes au MICR. Aux Berges de Vessy, trois expositions organisées en collaboration avec la Croix-Rouge genevoise aborderont des thématiques liées à la prévention des catastrophes naturelles, aux habitats d’urgence ainsi qu’aux exodes. La fuite des protestants français persécutés à Genève au XVIème et XVIIIème siècles sera aussi abordée au Musée internationale de la Réforme.
©Nicolas Righetti
de l’art, du sport et du handicap. De plus, la fameuse Collection des moulages de l’UNIGE déménage dans les locaux de l’ancienne SIP, étonnante association entre le style industriel des bâtiments et l’art antique ! L'un des événements marquants de cette édition sera sans aucun doute les visites décalées et déjantées organisées entre les musées (du MEG à la BAC et dans le quartier des Nations), afin de découvrir Genève autrement. Ensuite, à l’occasion de ses 10 ans, le Musée des Sapeurs-Pompiers de la Ville de Genève proposera quelques démonstrations. Enfin, la Parfumerie s’associe à la Nuit des musées pour proposer aux noctambules une soirée années 80 avec en ouverture, une courte pièce de danse-théâtre, The Sensemaker, présentée par la compagnie Woman’s move.
A NE PAS MANQUER
La musique et la danse s’invitent également au sein des musées. Ainsi, le Musée d’art et d’histoire fera danser ses statues grâce à l’Association pour la danse contemporaine, le MEG vibrera au son de la pop Vaudou d’Haïti grâce à Tedo Azaka et le MICR proposera aux étudiants du CFPArts de faire bouger ses visiteurs aux rythmes des musiques du monde. Nuit des musées Le 26 mai www.ville-ge.ch/culture/nuitdesmusees/
QUOI DE NEUF ?
Fort de son succès, la Nuit des musées ne se repose pas sur ses acquis. Bien au contraire, la manifestation propose des nouveautés à chaque édition et cette année ne déroge pas à la règle. Le quartier de Plainpalais accueillera la plupart de ces nouveautés 2018. Tout d’abord, une nouvelle institution, la Biennale Out of the Box s’installe au Commun pour présenter l’exposition Korine et Max E. Ammann – Collectionneurs de mondes, sur les thèmes Go Out! magazine
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Semaine du livre petite enfance et familles Semaine du livre Semaine Semainedu dulivre livre petite enfanceetetfamilles familles petite enfance petite enfance et familles
Bibliotheque laCite Cite Bibliotheque la Bibliotheque dede lade Cite
Du mardi 22 mai au samedi 26 mai 2018
Dumardi mardi 22 samedi 26 mai Du 22mai maiauau samedi 26 2018 mai 2018 Maison de la Creativite
Maison de Creativite Bibliotheque demaila2018 Citeet Samedi 26 mai 2018 Maison delala Mercredi 23 Creativite
Mercredi mai 2018 et Samedi mai 2018de la petite enfance, les Du mardi 22 mai au samedi 2626mai Dans23 le cadre de cette Semaine, élaborée par le 2018 Service Mercredi 23 mai 2018 et Samedi 26 2018 Dans le Bibliothèques cadre de cettemunicipales Semaine, élaborée par le demai la les petite enfance, et la Maison de Service la Créativité, enfants et leurles famille
découvrent l’univers passionnant dude livre travers ludiques et créatives. Bibliothèques municipales et la Maison la au Créativité, les enfants etla leur famille Dans le cadre dela cette Semaine, élaborée par led’animations Service de petite enfance, les Maison de Creativite découvrent l’univers passionnant du livre au travers d’animations ludiques et créatives.
Bibliothèques municipales et la Maison de la Créativité, les enfants et leur famille
Mercredi 23 maipassionnant 2018 etduSamedi 26 mai 2018 ludiques et créatives. découvrent l’univers livre au travers d’animations Dans le cadre de cette Semaine, élaborée par le Service de la petite enfance, les www.bm-geneve.ch www.maisondelacreativite.ch Bibliothèques municipales et la Maison de la Créativité, les enfants et leur famille découvrent l’univers passionnant du livre au travers d’animations ludiques et créatives. www.ville-geneve.ch
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CONFÉRENCES
HISTOIRE D’APÉROS Vous êtes plutôt Lénine ou chardonnay ? Réforme ou planche de charcuterie ? Avec les Apéros de l’Histoire, la question ne se pose plus et on peut enfin allier ces deux disciplines avec délectation. L’histoire genevoise se déguste maintenant entre deux gorgées de bière, ce qui n’est pas pour nous déplaire. Go Out! est allé suivre un de ces apéros savants et a rencontré Arnaud Bosch, créateur de l’événement, véritable passionné d’histoire et de sa transmission. Par ALEXIS VALTICOS
Arnaud Bosch ©Steeve Iuncker Gomez
« Ce que je voulais, c’est aller à l’opposé des cours de l’Université, trop élitistes » Arnaud Bosch, créateur et conférencier des Apéros de l’Histoire croit en la vertu de la vulgarisation. « Même leurs cours publics ne s’adressent pas à tout le monde… » C’est en fouillant dans les archives de l’Université ouvrière genevoise où il travaillait en parallèle de ses études d’Histoire, qu’A rnaud Bosch a découvert que plusieurs savants genevois du début du XXème siècle dont Edouard Claparède et Emile Yung avaient l’habitude de donner des conférences dans les bistros pour toucher le public ouvrier. Une fois diplômé, cet historien médiéviste s’est lancé le défi de relancer ces conférences informelles où boire une bière et interrompre le conférencier sont encouragés.
Dès la première conférence dans la mezzanine du bar d’un ami, Arnaud fut surpris de voir déjà 14 auditeurs au rendez-vous. Le bouche à oreille s’est chargé du reste. Connu maintenant comme le loup blanc dans les milieux de l’histoire locale, il s’est associé à l’émission de Léman Bleu Autrefois Genève qui met en valeur des films historiques de Genève. Il honore également plusieurs commandes de conférences de la part des autorités, d’EMS ou de maisons de quartiers à l’occasion de commémorations. La conférence du soir sur la Genève de 1900 et la diaspora russe est ainsi un partenariat avec le théâtre de Carouge qui présente en mai sa nouvelle pièce Le rêve de Vladimir, récit de la vie de Lénine et bien sûr de son séjour genevois. Et comme l’homme a horreur de l’inaction, il prépare pour début 2019 un livre sur les genferei, ces anecdotes exposant des absurdités si propres à Genève. En fin de compte, l’histoire genevoise n’a jamais été aussi attractive que lorsqu’elle est déroulée avec passion par Arnaud Bosch entre une canette de blonde et un plateau de fromage, et on ne peut que souhaiter que ça continue pour notre plus grand plaisir…
Cela fait cinq ans maintenant qu’Arnaud Bosch prend un malin plaisir à dépoussiérer l’histoire genevoise sous toutes ses coutures devant un public de fidèles, charmé par la méthode. Il présentera d’ailleurs sa centième conférence en juin prochain. Son but est de faire voyager son auditoire dans le temps grâce aux très nombreuses photos et images du centre d’iconographie qui viennent illustrer les conférences. D’un hobby de fin d’études, les Apéros de l’Histoire sont vite devenus son activité principale. Go Out! magazine
aperosdelhistoire.ch
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LIVRES
SÉLECTION DE LIVRES La
sélection de
THE LINE ,
notre experte ès pépites lit tér aires
FRIDGE FOOD SOUL
Par ces temps de chaleur bienvenue, le frigo se mue en sujet rafraîchissant. Reflétant notre mode de vie et rapport à soi, le contenu, frais, périmé ou vide, révèle notre taux d’hospitalité et d’auto-conservation. Olivier Degorce, photographe, musicien et acteur de la scène underground française, a été un précurseur et observateur des débuts de la scène électronique et des raves party à Paris. Il nous invite ici à visiter l’âme des contenants, nos habitudes, décontenancées ou avenantes. Ces en-cas visuels pris sur le fait, entre 1993 et 2017, avec tout type d’instantanés, flashent nos instincts appétissants de nos courses à la mort ou à la vie. Opulence et charbon actif au menu ! De Olivier Degorce Patrick Frey Éditions www.patrickfreyeditions.com
LET TRES D ’A MOUR S INFINIES
Comment cristalliser et faire perdurer l’exaltation ressentie au commencement d’une rencontre ? Un frôlement, un regard, un mot, un geste, différents pour chacun, déclencheurs de peurs et d’envies, accélérateurs de BPM du cœur, décrits ici par des destins intimes et sensations croisés déclinés en dessins et festin de lettres d’amours à l’être aimé. Un moment d’excitation et d’espoir, refuge de l’affect, à figer. Une quête de la réciprocité des sentiments, des débuts amoureux, des idéaux et doutes face à l’engagement sentimental à soi et à l’autre. Des démarrages frissonnants à déguster sans fin ! De Thomas Gosselin Éditions Atrabile atrabile.org
Mai 2018
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LIVRES
L A PROCHAINE FOIS, LE FEU ( THE FIRE NEXT TIME)
James Baldwin écrit en 1963, sans filtre et avec fierté, La prochaine fois le feu, reflétant sa condition d’homme noir vivant au pays des hommes libres et surtout relatant une introspection des relations interraciales dans l’Amérique profonde des années soixante. Mêlant quotidien et valeurs profondes, ce récit intense et authentique sur la lutte du mouvement des droits civiques et ses bouleversements conséquents est complété par 100 images saisissantes et devenues emblématiques, prises par Steve Shapiro, témoin essentiel du mouvement dans le sud des États-Unis, alors en mission pour le magazine Life. Cette merveilleuse édition limitée et collector est typographiée et signée par ce dernier. Indispensable tranche d’histoire. James Baldwin et photos de Steve Shapiro Edition Taschen www.taschen.com
FLYING TOO CLOSE TO THE SUN : MY THS IN ART FROM CL A SSICAL TO CONTEMPOR ARY
Vous pouvez éviter les « parental advisory », et à l’instar d’Icare, vous brûlerez mais uniquement de plaisir en vous livrant à ce livre enivrant. De la tragédie à la victoire, les mythologies grecque et romaine ont toujours été source d’inspiration dans l’art. Cet ouvrage regroupe enfin toutes les périodes et disciplines artistiques, combinant l’art ancien et l’art contemporain. Des origines des dieux et des hommes au mythe d’Œdipe et légendaire Sphinx, de la naissance de la Vénus imaginée par Botticelli à l’Odyssée d’Homère revisitée par les frères Cohen, sont représentés ici plus de 2500 ans d’interprétations des mythes et légendes. Palliatif solaire synthétisant des vitamines culturelles ! De James Cahill Phaidon www.phaidon.com ALFRED BAUR
Le célèbre collectionneur suisse Alfred Baur est né à Andelfingen (ZH) en 1865. Après son apprentissage, il part pour Columbo (Ceylan), où il monte son entreprise d’engrais naturel. Précurseur écologique, il revient en Suisse en 1906, à Genève, ville d’origine de son épouse Eugénie, où il commence sa collection d’objets d’art japonais et chinois. Pour célébrer les 150 ans de la naissance d’Alfred Baur et les 50 ans de sa fondation, les éditions 5 continents nous offrent ce magnifique ouvrage illustré par les photos d’Hugues Dubois, nous invitant à découvrir ce musée des trésors de l’extrême Orient, niché dans un charmant hôtel particulier. ALFRED BAUR, PIONEER AND COLLECTOR Textes de Monique Crick, Helen Loveday et Estelle Niklès van Osselt Photographies d’Hughes Dubois
Go Out! magazine
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26 mai 2018 Billet CHF 10.-
Liste des points de vente sur internet www.nuitdesmusees-geneve.ch
graphisme : trivialmass.com | photo : © Benoît Vieubled — benoit-vieubled.com
Nuit des musées Genève
FESTIVALS
EN MAI, FILE AU PARC! 22 ans, un âge aussi joli qu’un mois de mai qui s’abstient de vénérer les saints de glace! Et, cela tombe bien, c’est aussi celui que célèbre cette année le toujours aussi réjouissant festival lancéen Mai au Parc. Se nichant au coeur du pittoresque parc Bernasconi, le festival y prend ses aises une fois de plus, du 25 au 27 mai, déployant yourtes et chapiteaux en vue d’accueillir un public enthousiaste et de plus en plus nombreux au fil des éditions printanières de la manifestation. Et pour cause, celle-ci offre – littéralement, puisque le festival est gratuit – spectacles, animations et concerts le temps d’un weekend placé sous le signe de la convivialité et, avec un chouïa de chance, sous celui du soleil. En attendant, parcourons le programme ! Par NYATA NATALIE RIAD
18 ans il entame une carrière de chef d’orchestre et à 21 ans, il a déjà son propre groupe et un orchestre de vingt-quatre musiciens, puis il collabore avec Phoenix et Sébastien Tellier notamment. Mélangeur compulsif de sons, images et musique comme cela ressort des projets auxquels il a participé, Chassol est un as du piano et des claviers, qu’il fera résonner de notes jazz et électroniques pour faire vibrer le public du parc Bernasconi le 26 mai. Le festival accueille encore de nombreux artistes, assurant à chacun d’y trouver son compte. Ainsi, parmi d’autres, l’Ivoirien Serge Beynaud promet d’exalter la foule avec un show de coupé-décalé, André Minvielle cisaillera les mots de français ou d’occitan à l’aune de ses talents de chanteur, batteur, scatteur et improvisateur pour un spectacle digne du troubadour des temps modernes qu’il est, tandis que le groupe La Tène vous embarquera pour un voyage sonore à travers sa réinvention hypnotisante des musiques alpines. Se succèderont encore de la poésie contemporaine, du théâtre de rue, une exposition à la Villa Bernasconi, des spectacles pour grands et petits et, pour ces derniers, des ateliers, des jeux géants en bois et un espace tout de bambous réalisé par le collectif PrimaDeLus pour se détendre et se suspendre. Sans oublier que le festival de danse et world music Poussière du monde s’intègre à Mai au Parc le temps de ce weekend, puis se poursuit jusqu’au 10 juin dans les yourtes qui parsèment ce parc résolument enchanteur.
©Villa Bernasconi
L’an dernier, le festival Mai au Parc nous avait particulièrement réjouis avec la venue du guitariste touareg nigérien Bombino accompagné de ses musiciens, et surtout de la génialissime et inclassable prestation de Didier Super, parsemée de cascades foireuses et empreinte d’un cynisme qui a plié le public en quatre. Cette année les têtes d’affiche se profilent dans un tout autre genre avec la participation de Chassol et d’Omar Souleyman. Celui-ci a débuté sa carrière en Syrie en 1994 comme chanteur lors de mariages, réinterprétant la musique traditionnelle à coups de synthétiseurs et boîtes à rythmes, jusqu’à ce qu’un musicien californien en voyage à Damas ne tombe sur l’une de ses cassettes avant de compiler un best of d’Omar Souleyman, ce qui propulsera le cinquantenaire aux inamovibles lunette de soleil et keffieh rouge sur le devant de la scène occidentale. Depuis, il a collaboré avec Björk et a sorti l’an dernier son dernier album To Syria, with love – qu’il présentera à Lancy le 25 mai – sur le label de Diplo. Quant au compositeur français Chassol, Christophe de prénom, il s’agit-là d’un véritable prodige de la musique : il a 4 ans quand il entre au conservatoire, à Go Out! magazine
Mai au Parc Du 25 au 27 mai Parc et Villa Bernasconi 8, route du Gd-Lancy - 1213 Lancy www.villabernasconi.ch
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RepRise de la quinzaine des RéalisateuRs de cannes à genève du 30 mai au 5 juin 2018 www.cinemas-du-grutli.ch
Salle associée de la Salle associée de la
© 2018 Les Cinémas du Grütli | Rue du Général Dufour 16 | 1204 Genève | tél. +41 22 320 78 78
FESTIVALS
HAPPÉ PAR LE MAPPING Pour 2018, Mapping - festival consacrant l’art audiovisuel et les cultures numériques - dévoile une nouvelle formule avec un programme à savourer audio-visuellement sur douze heures en continu de contenus plus concentrés et ce, pendant quatre jours, du 9 au 12 mai prochain. Cette 14ème édition prend cette année ses quartiers à la Haute Ecole d'Art et de Design (HEAD) - son nouveau partenaire - dans le tout nouveau campus urbain à l’Espace Hippomène aux Charmilles. Close-up. Par THE LINE
des bases ou de consolider ses connaissances en codage créatif, Machine Learning, réalité augmentée, fabrication de synthétiseur, prototypage d’interface, visualisation des données et plus encore. En fin de journée, direction le Commun (rue des Bains) pour la performance Manufactory réalisée par le collectif Transforma. ENTRE EXCELLENCE SONO ET ART NUMÉRIQUE
Le week-end du 11 et 12 mai, place à ce qui a fait la renommée de ce festival : les performances audiovisuelles ! On ne manquera pas la symphonie visuelle qui illuminera les bâtiments de la HEAD. Puis départ pour explorer les lives, dj sets et performances encensées, dont un live joué par des robots. On déambulera aux Bains des Pâquis, où émergeront des événements hors-murs, un dispositif de réalité virtuelle participatif et une performance du collectif Transforma. Un programme sensationnel, à découvrir et déguster machinalement.
Chronostasis by Antoine Schmitt & Franck Vigroux NOUVELLE ANNÉE, NOUVEAU FOR MAT
En perpétuelle quête de découvertes et de renouveau, le Mapping festival revient cette année avec une nouvelle maquette ! Pour cette 14ème édition, sa nouvelle version planante se déploie non plus sur deux semaines, mais sur quatre jours dissociés entre deux premiers jours dédiés à des activités didactiques et deux soirées consacrées aux performances et aux lives. Autre changement: la quasi-totalité des activités se déroulera dans le nouveau campus de la HEAD aux Charmilles! Cela fait du Mapping la première manifestation culturelle ouverte au grand public à se tenir dans les 1200 mètres carrés de l'ancien espace Hippomène, rebaptisé Bâtiment H. En prélude, on notera le 9 mai, la 2ème édition du Forum International Paradigm_Shift qui mettra en lumière les rapports technologiques à l’homme, sous la direction de la curatrice Carmen Salas, et propose une série de conférences et d’interventions sur le thème Humains + Machines : une alliance par nature et non par défaut. Plus tard, la soirée d’inauguration se poursuivra avec la performance Plaid & Félix Machines, joué par le duo britannique Plaid. Le 10 mai sera dédié aux ateliers avec le Mapping LAB. Pour nourrir ses matières grises affamées, une myriade de workshops est co-programmée et co-produite par la plateforme Creativeapplications.net. De quoi acquérir Go Out! magazine
Le Mapping Festival Du 9 au 12 mai Divers lieux : HEAD, Le Commun, Bains des Pâquis www.mappingfestival.com
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AILLEURS
QUATUOR EN OR
Otto Wagner, Eglise Steinhof
Quand en 1918 disparaissent successivement Gustav Klimt, le 6 février d’un infarctus cérébral à 55 ans, Otto Wagner, le 11 avril à 76 ans, Koloman Moser, le 18 octobre d’un cancer à 50 ans et Egon Schiele deux semaines plus tard de la grippe espagnole à 28 ans, Vienne ne s’imagine pas l’impact que ses pionniers du Modernisme auront sur les beaux-arts, prémisse d’un nouveau monde. La capitale nostalgique salue à la fin du XIXème siècle le déclin de l’Empire des Habsbourg, et voit à l’aube de son XXème siècle l’émergence d’une génération de peintres et designers-architectes bouleverser les beaux-arts et la capitale figée dans son passé prestigieux, pour la propulser à un âge d’or. En colère contre l’académisme, Klimt, Schiele, Moser et Wagner, quatre figures de proue du modernisme viennois viennent explorer l'inconscient, faire sauter les tabous, parler de vie et de passion ! En réponse à une période puritaine et doucereuse, ils précipitent Vienne dans la modernité artistique à coups d’expositions, de publications et de ce que l’on n’appelle pas encore des performances. Ils laisseront ainsi une empreinte durable dans la capitale autrichienne et sur le monde. 2018 célèbre le quadruple centenaire de la disparition de ces génies artistiques. Une excuse de plus parmi les mille et unes autres raisons de se rendre à nouveau ou pour la première fois à Vienne, et y découvrir une pléiade de manifestations et de rétrospectives hommages à ces impétueux géants au talent béant. Mini-guide des expos incontournables sur le thème Beauté et abîme. Par MINA SIDI ALI
Mai 2018
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AILLEURS
MODERNISME VIENNOIS
Inspiré dans un premier temps par l’Art nouveau, le Modernisme viennois composé entre autres de ce quatuor hors-norme — Gustav Klimt, Egon Schiele, Koloman Moser et Otto Wagner — s’inscrit dans un contexte d’effervescence artistique également observé dans d’autres grandes villes comme à Paris ou Munich. Vienne n’a pas été précurseur mais elle en a fait quelque chose de particulier. Dans le bouillonnement économique et intellectuell d’un empire austro-hongrois à son zénith, le mouvement naît ainsi d’un télescopage unique de toutes les formes d’art et de la science, jusqu’à la littérature avec Hugo von Hofmannsthal, la musique atonale avec Arnold Schönberg, la psychanalyse avec Sigmund Freud et même les sciences économiques avec Joseph Schumpeter. Ainsi, 2018 marque le centenaire de la mort de quatre des principales figures de ce mouvement qui a bousculé les beaux-arts, Gustav Klimt, Egon Schiele, Koloman Moser et Otto Wagner. Plus d’une dizaine d’expositions sont programmées au cours de l’année dans la capitale autrichienne et en province pour célébrer l’âge d’or de l’art viennois, qui culmina au tournant du XIXème siècle.
À gauche : Nuda Veritas, Klimt, Kunsthistorisches Museum ©KHM-Museumsverband À droite : Poster for the XIII, KOLOMAN MOSER, Leopold Museum
GUSTAV KLIMT
Devenu célèbre pour ces portraits sensuels de femmes de la haute bourgeoisie libérale et pour ce fameux Baiser que recèle le musée du Belvédère, Klimt – qui est aussi un admirable paysagiste – va explorer l’inconscient, ses instincts troubles et va réveiller les tabous enfouis sous les convenances. Pour peindre son éblouissante Danaé, il représente le moment où la pluie d'or de Zeus tombe entre ses cuisses. Là où l'investigation psychanalytique élucide, explique, Klimt retrouve les images oniriques. Il écoute les névroses de son temps, donne à l'une de ses femmes la position en arc de cercle que Charcot a photographiée en soignant les hystériques à l’Hôpital de la Salpêtrière. Klimt va prendre sous son aile son cadet Egon Schiele. Quand bien même la peinture écorchée vive de ce dernier, avec ses lignes anguleuses, ses tonalités sourdes éclaboussées d’éclairs de couleurs crues et son érotisme souvent tragique, s’éloigne des rives élégantes de la Sécession.
DEUX PÈRES DU DESIGN ET DE L’ARCHITECTE MODERNES
Cet hommage au Modernisme viennois est une magnifique occasion de découvrir Koloman Moser. Si souvent aux côtés de Gustav Klimt, il rêve d'unir l'art et la vie à travers d’audacieuses mises en scènes de couleurs, une véritable conquête d'une autonomie de la lumière : une liberté dont se souviendra Kandinsky et la peinture à venir. Otto Wagner conçoit de son côté à Vienne certains des bâtiments les plus avant-gardistes de son temps, dont la Caisse d’épargne postale et l’église de Steinhof. Il redessine le visage de Vienne, persuadé que tout objet tire sa beauté de son utilité : un précepte que l’on ne songe jamais à contester face à ses créations aux lignes parfaites, qu’elles répondent aux austères exigences de l’épure ou se parent de voluptueuses sinuosités florales. Go Out! Out! Magazine magazine
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AILLEURS
EGON SCHIELE
Trop en avance sur son temps et emporté précocement à l'âge de 28 ans, Egon Schiele ne laissait que le souvenir d'un artiste maudit, incompris. un peintre qui poursuit, traque, frôle les limites interdites à travers un crayon fiévreux. Né en 1890 à Tulln, près de vienne où Freud étudiait l'inconscient, lui aussi s'acharne à dévoiler les secrets de l'humain. Son ami, le mime Osen, s'était fait volontairement enfermer dans un asile d'aliénés pour étudier les expressions des hystériques. Le trait de Schiele meurtrit, lacère, arrache. Son dessin tourmenté, expressionniste, recourt à l'obscène, à la pornographie pour que les corps parviennent à traduire tous les méandres de l'âme et une angoisse si profondément moderne. Sous son crayon, dans des tourbillons de couleurs, les corps s'exhibent, s'étreignent. Mais comment mieux exprimer la sensualité et la provocation qu'en entrouvrant le corsage rouge de Wally qui, couchée, nous dévisage effrontément en levant ses jambes ? Quant à sa femme, Edith, venue d'une famille bourgeoise, s'il la déshabille aussi et l'oblige à des poses qui révèlent toute l'intimité de son corps, il change ou détourne son visage, sur sa demande, pour préserver sa pudeur. Bien au-delà de l'érotisme, Egon Schiele tente de saisir, à travers un moment de paroxysme, les vérités cachées. Ancient Greece, Gustav Klimt, Kunsthistorisches Museum ©KHM-Museumsverband
Foncez sur ces visites culturelles aussi exceptionnelles qu’originales ! De nombreux musées ouvrent leur portes en nocturne et certains, comme Le Belvédère où vous pourrez admirer Le Baiser de Klimt, propose une visite qui mélange les beaux-arts et les arts culinaires ! Morceaux choisis : Au Leopold Museum Quoi ? Vienne dans les années 1900. Klimt – Moser – Gerstl – Kokoschka et Egon Schiele. L'exposition anniversaire. Le Leopold Museum met en lumière le travail des deux des figures majeures du modernisme viennois, Gustav Klimt et Koloman Moser (aussi bien dans sa facette de designer que de peintre). En outre, le musée abritant la collection la plus importante d’œuvres d’Egon Schiele, propose une immense exposition retraçant toute la carrière du peintre, avec de nombreux tableaux, croquis et autres lettres présentés. Une exposition extrêmement bien documentée, avec une remise en contexte extensive de chaque thématique et de nombreuses œuvres décortiquées! Quand ? Jusqu’au 18 juin et exposition sur Egon Scheide jusqu’au 4 novembre.
Preacher man (Prediger), Egon Schiele, Leopold Museum Mai 2018
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www.leopoldmuseum.org
AILLEURS
Au Kunsthistorisches Museum Quoi? Le pont Klimt et Nuda Veritas (la Vérité Nue) Comme en 2012 pour les 150 ans du peintre, un pont de 12 mètres de hauteur est érigé afin d’admirer les treize peintures que réalisa Gustav Klimt au-dessus de l'immense escalier du Kunsthistorisches Museum ! En parallèle de cette extraordinaire opportunité d’admirer de près les oeuvres du peintre, le tableau Nuda Veritas est exposé en grand format au milieu du département d'antiquités gréco-romaines du musée, permettant (entre autres) un dialogue sur la représentation du nu à plusieurs millénaires d'écart. A ne surtout pas manquer, cette œuvre de Klimt dans un décor original! Quand ? Jusqu’au 2 septembre 2018. La Sécession
www.khm.at
Au Musée des arts appliqués MAK Quoi ? Le jardin magique de Klimt, une expérience de réalité virtuelle. Une expérience en réalité virtuelle créée par l'artiste Frederick Baker. Elle s'inspire des motifs de la frise Stoclet du palais du même nom à Bruxelles réalisée par Gustav Klimt (dont les dessins préparatoires sont exposés au MAK, au premier étage) et permet d'évoluer dans un décor 3D qui semble tout droit sorti de l'imagination de Klimt. Quand ? Jusqu’au 7 octobre 2018. Quoi ? Post Otto Wagner. De la Caisse d'Épargne postale au post-moderne. L'exposition explore l'influence d'Otto Wagner en tant que « père du modernisme ». Le contexte et les interactions entre Wagner et les autres protagonistes du modernisme précoce y sont abordés, tout comme l'influence de Wagner sur ses contemporains, les étudiants et les futures générations d'architectes et de créateurs. Quand ? Jusqu’au 20 septembre 2018.
La Sécession Quoi ? La Frise Beethoven de Gustav Klimt. La Frise Beethoven de Gustav Klimt est exposée au sous-sol. L'œuvre de 34 mètres de long est une interprétation virtuose de la 9ème symphonie de Beethoven et a été achevée par Klimt pour une exposition en 1902. La devise du groupement d'artistes trône au-dessus du portail d'entrée : À chaque âge son art, à chaque art sa liberté. Le coup de cœur de la rédaction ! Quand ? Tout le temps ! www.secession.at
Où séjourner ? Notre coup de coeur hôtel lors de notre dernière virée à Vienne : l’Hotel Topazz ! En plein centre historique - façade archi-impressionnante - boutique-hôtel design - vue renversante ! 3 Lichtensteg, 1010, Vienne
www.mak.at
www.hoteltopazz.com
Expositions Beauté et abîme. Pour toutes informations supplémentaires : www.wien.info
La Frise Beethoven de Gustav Klimt à la Sécession
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LIVE
LA PAIX AU SON DU OUD On ne présente plus Marcel Khalifé. Compositeur, musicien et interprète, il est indéniablement l’un des plus remarquables ambassadeurs du monde culturel arabe. Depuis les années 70, il parcourt le monde pour partager avec le public son univers musical poétique. Et c’est à l’Alhambra qu’il fera escale le 26 mai prochain. Lors de ce concert exceptionnel organisé par l’Institut des cultures arabes et méditerranéennes (ICAM – L’Olivier), Marcel Khalifé sera accompagné par l’excellent pianiste Rami Khalifé et le talentueux percussionniste Aymeric Westrich. Par SORAYA NEFIL
reconnaissance de son engagement profond et généreux en faveur du patrimoine musical. S’il est vrai que le choix et la portée des mots revêtent une importance capitale pour lui, les non arabophones ne seront pas déçus. La tendresse de sa voix et la richesse de sa musique permettent à tous les spectateurs de se laisser transporter dans son univers empreint d’espoir et de douceur. Marcel Khalifé fait partie de ces artistes qui ont le don, le temps d’une soirée, d’arrêter le temps. On ne ressort pas indemne d’un concert de Marcel Khalifé. La légende de la musique arabe sait illuminer le cœur des spectateurs avec sobriété.
Raconter Marcel Khalifé en quelques mots n’est pas chose aisée, tant il y a à dire. En revenant brièvement sur son enfance, on comprend que sa sensibilité à la musique s’est révélée très tôt. A 4 ans, il s’émeut au son des chants liturgiques de l’église de son village natal, à Amchit, au Liban. Puis il pince les cordes de son premier oud, instrument à cordes par excellence de la musique arabe. Dès lors, sa voie était toute tracée. Diplômé du conservatoire de Beirut en 1972, il y a appris notamment la technique traditionnelle de l’oud. Pourtant, c’est en changeant l’utilisation et l’identité de cet instrument arabe ancestral qu’il se démarque et renouvelle, avec d’autres artistes, l’esthétique musicale classique arabe. Musicien virtuose, il possède également une voix envoûtante. Soliste au sein d’une chorale dans sa jeunesse, c’est notamment en chantant les textes forts et denses du célèbre poète palestinien Mahmoud Darwich qu’il se fait connaître en tant que chanteur auprès du grand public.
Lors de sa performance genevoise, Marcel Khalifé partagera certains de ses titres les plus populaires et sera accompagné de deux musiciens de grande qualité. Tout d’abord, il y aura son fils, Rami Khalifé, compositeur et pianiste virtuose, qui, malgré sa formation classique, n’hésite jamais à tenter de nouvelles expériences musicales. Puis, il y aura aussi Aymeric Westrich, percussionniste initié au hip hop et au jazz mais également à la musique classique. Cette soirée, à ne manquer sous aucun prétexte, promet donc d’être riche en émotions. Marcel Khalifé Accompagné de Rami Khalifé et Aymeric Westrich Samedi 26 mai Salle de l’Alhambra 10, rue de la Rôtisserie -1204 Genève Contact et billetterie:
Personnalité engagée, Marcel Khalifé sème la paix, chante l’amour et se bat pour la vie. En 2005, il est nommé « Artiste de l’UNESCO pour la paix » en
ICAM-L’Olivier 022 731 84 40 admin@icamge.ch www.icamge.ch
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AU CULOT SOUS LA BANNIÈRE DU SLIP !
Mira Fuchs ©Gerhard F Ludwig
La 6ème édition du festival lausannois réservé aux adultes, qui consacre les sexualités et les genres, se tient du 10 au 13 mai 2018. La Fête du Slip promet des rencontres inédites entre les spectateurs et les artistes. Par une approche artistique pluridisciplinaire, le festival espère décloisonner les arts et les genres. Six lieux sont investis par le festival, de quoi lever un vent de liberté dans les rues lausannoises. Les festivités débutent dès le 5 mai aux Docks, avec la venue du collectif Haus of Genevegas, qui mènera des combats étincelants entre drag queens et catcheurs. La 4ème édition du Slip d’Or, qui récompense le meilleur du porno créatif et alternatif, émoustillera les férus du genre. Une soirée et un week-end qui promettent à tout un chacun de se promener hors des carcans sociétaux et de questionner la binarité entre corps et esprit par le prisme artistique. Par FANNY SCUDERI
Mai 2018
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Performances, documentaires, danses, expositions : le festival la Fête du Slip est riche d’expériences artistiques. Viviane Morey et Stéphane Morey sont frère et sœur et forment la direction artistique du festival. Animés par la même volonté de visibiliser le porno alternatif, les thématiques du genre et des sexualités par des médiums comme le cinéma, les arts visuels, la danse, les arts performatifs, la musique ou la littérature, ils fondent le festival des sexualités en 2012. Nommé la Fête du Slip, le festival s’inscrit dans une optique sex-positive. « La sexualité, le genre, le corps : personne n’échappe à ces thématiques. Ce sont des points de polarisation », explique Stéphane Morey. Il poursuit: « Le but n’est pas d’être militant ni partisan, mais de brasser des points de vue, de confronter des idées. » Pour atteindre cet objectif, des artistes locaux et internationaux se côtoient durant ces quelques jours. Dès le 10 mai, Xenia Laffely, artiste lausannoise, explore la dimension politique des émotions à la galerie Forma. Dans le cadre de la performance Dry your feminist tears, elle prépare une belle soupe à l’oignon. Olivier Jourdain, lui, présente la dimension culturelle des femmes-fontaines au Rwanda. Dès le 11 mai, les festivaliers peuvent admirer les films sélectionnés pour la compétition du Slip d’Or. Inévitable haut lieu pour l’industrie du porno créatif, alternatif et féministe, des performeurs et performeuses comme Bishop Black ou Vex Ashley seront présents pour défendre leurs travaux.
©Xenia Laffely
Le festival explore cette année le rapport au corps dans la danse. Melanie James Wolf propose de faire un lap-dance au public dans Mira Fuchs, tandis qu’Emilia Guidicelli et Ioannis Mandafounis invitent les spectateurs à vivre un moment de danse solo, face à l’un d’eux. L’enjeu ? Spectateur et artiste sont nus. Ces performances permettent aux visiteurs de se rendre compte que la dichotomie corps-esprit est dépassée, que le corps n’est pas qu’un contenant, explique Vivane Morey. La révolte féminine constitue l’un des autres fils rouges du festival. A la Galerie Humus, une exposition photographique sur les groupes de rock féminin sera présentée. Un programme voguing et drag est aussi mis à l’honneur. Dans Drag-On, James Morgan présente les similitudes entre drag-queens et dragons. Plusieurs performances sont prévues : celle des drag-queens de la Haus of Genevegas lors de la soirée des Préliminaires le 5 mai, et celle de Queer Tarot par Rose Salvia Bucket. Un workshop pour les plus intéressés des festivaliers est prévu : enfilez des talons et venez améliorer vos moves à la soirée House of Moda au Bourg ! Le festival sonne comme un hymne à s’affranchir des frontières, qu’elles soient artistiques ou imposées par la société. Alors, prêts à venir remettre en questions les normes et à vous nourrir d’audacieuses expériences artistiques ? La Fête du Slip Le 5 mai et du 10 au 13 mai
Queer Tarot ©tvastudies
Divers lieux à Lausanne www.lafeteduslip.ch
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QUATUOR AROD
BEETHOVEN, WEBERN, ZEMLINSKY MERCREDI 9 MAI 2018 • 20H
LIEDERABEND
SOPHIE KARTHÄUSER, PATRICK MESSINA, FABRIZIO CHIOVETTA • SCHUBERT, SPOHR DIMANCHE 13 MAI 2018 • 17H
DEBUSSY ET LE PIANO
ALAIN PLANÈS ET LES ÉTUDIANTS DE LA HEM MERCREDI 16 MAI 2018 • 20H
MASTERCLASSES
ALAIN PLANÈS • ENTRÉE LIBRE DU LUNDI 14 AU MERCREDI 16 MAI 2018 • 10H-18H
Culture et communication • 022 306 07 80 www.vernier.ch/billetterie
GENEVOIS DU MOIS
L’ŒIL VERT DE SAMUEL ZELLER
Botanical, Samuel Zeller
Armé d’un appareil photo avec le naturel d’une ventouse vissée aux tentacules d’un poulpe, Samuel Zeller aligne les clichés aussi spontanément qu’il cligne des yeux. Une vocation qui s’est imposée comme un exutoire, il y a six ans en arrière, lorsque ce jeune designer diplômé de l’école de graphisme des Arts Appliqués traînait sa besogne avec un enthousiasme des plus sisyphiens. Architecture, portraits, paysage et nature, rien n’échappe à l’objectif de son appareil. Réfractaires aux studios et à la direction artistique, ses prises sont primesautières et leur rendu aussi épuré que millimétré. Conjuguant la monomanie à l’hyperactivité, l’œil s’aiguise à mesure que l’index martèle le déclencheur. Son univers visuel prend forme et débouche en mai 2016 sur sa première exposition à la galerie Next Door avec des œuvres dévoilant une vision colorée, épurée et géométrique de l’urbanisme. Célébrant aujourd’hui son premier recueil « Botanical », il prend à contrepied cette démarche, plonge dans la matière organique et dévoile une série de clichés chlorophylles jouant sur la forme et la matière, brouillant les lignes entre la photographie et l’aquarelle. Par MABROUK HOSNI IBN ALEYA
Go Out! magazine
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GENEVOIS DU MOIS
« J’avais proposé de créer le compte Instagram du Jardin Botanique et de l’alimenter gratuitement, En réponse j'ai obetenu une fin de non-recevoir », deux ans, vingt-cinq villes et le quadruple de clichés plus tard, Samuel Zeller inaugure son recueil photographique « Botanical », une immersion dans l’atmosphère figée des jardins nichés sous serres. De nature à susciter l’émerveillement des visiteurs, les plantes dévoilées à travers ses clichés évoquent une curieuse mélancolie, mélange de légèreté bucolique et d’oppression carcérale. Une atmosphère maintenue par les vitres translucides et embuées sur lesquelles feuilles, tiges et branches viennent s’échouer.
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Jouant sur la distorsion créée à travers les parois et sur ce mariage des matières, le rendu réinterprète l’impressionnisme de Renoir ou de Manet. Des tableaux que le jeune photographe suisse dépeint comme autant de reliques tirées des séjours passés dans la ferme de sa grand-mère, où chaque journée était noyée dans l’observation des plantes. Un souvenir restitué au prix d’un édifiant périple l’amenant de Paris à Prague en passant par Edimbourg et Bruxelles, mais aussi d’une passion sans borne pour la photographie. Une passion qui le poussera à délaisser sa profession de designer afin de s’y jeter à pupilles perdues.
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GENEVOIS DU MOIS
Débutant en 2012 comme stagiaire chez les Studios Casagrande, il s’oriente dans la photographie éditoriale avec laquelle il devient ambassadeur de Fujifilm puis fondateur du magazine participatif Fujifeed, qui recense les clichés pris au moyen des appareils de la marque. Très vite remarqué, il enchaîne parallèlement les mandats pour, au final, se voir collaborer avec le célèbre magazine Monocle. Son ouvrage est aujourd’hui disponible au Tate Modern museum de Londres.
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Botanical Edition Hoxton Exposition du 11 au 16 mai Vernissage le 11 mai à 18h Librairie de l’Île 1, place de l'Ile 1 - 1204 Genève www.samuelzeller.ch
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LE LUXE, C’EST D’AVOIR LE CHOIX Gagnez un séjour 3 Jours en Europe Deluxe D’une valeur de 299.90 CHF Pour participer, il suffit d’aller sur le site www.gooutmag.ch et de remplir le formulaire contact, jusqu’au 13 mai ! Nous répondrons à tous les participants.
Cette année, à l’occasion de la Fête des Mères, Wonderbox souhaite prendre soin de toutes les mamans. C’est pourquoi 20 coffrets « For Her » ont été remis à l’association Mam’ac, qui aide les mamans en difficulté. Wonderbox, en partenariat avec Go Out Magazine, vous propose une aventure tout confort à deux dans les plus belles villes d’Europe. Avec ses 470 hôtels, châteaux et demeures 4 et 5*, le coffret 3 Jours en Europe Deluxe satisfera toutes vos envies d’ailleurs. Prague, Paris, Istanbul, Londres ou Zagreb… Laissez-vous tenter, vous aurez l’embarras du choix ! Au total, 1 séjour est mis au concours comprenant 2 nuits pour 2 personnes avec petit-déjeuners dans des établissements 4 et 5*.
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Botanical garden, Samuel Zeller ©Samuel Zeller
GOLDEN RELAIS & CHÂTEAUX CHLORELLA SAMSUNG TV CHATEAUVIEUX HEAD MILAN
LOYDS
BOUQUET RUINART HÔTEL BEAU-RIVAGE
CHANEL
CAVES
FLOOR TWO AUTOMOBILES OUVERTES Go Out! magazine
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SEE YOU AT THE FLOORTWO BAR !
BOUQUET FLORAL ET NON FRUGAL
En quête d’un lieu où s’offrir une pause cool et décontractée, on file découvrir la nouvelle scénographie du FloorTwo Bar personnifiant à merveille le chic à la genevoise ! Canapés en cuir coloré, miroirs et lumière tamisée, confèrent au nouveau lieu un côté décontracté et sophistiqué qui résonne avec son slogan, soit « Good vibes only ». Hot spot, le FloorTwo Bar propose une carte de cocktails classiques et inédits, et offre une toile sonore éclectique. Un lieu où l’on se recharge d’ondes positives et où on déguste de bons tapas dans un cadre cosmopolite, original et chic !
Préparez vos papilles à un voyage des sens à travers un concept original proposé par la Maison Ruinart : Le bouquet Ruinart ! Le concept ? Stimuler ses cinq sens avec une dégustation mets & Ruinart, et la création du bouquet de fleurs correspondant. Un dîner exclusif qui aura lieu le 1er juin prochain à l’Hôtel d'Angleterre. Au menu ? Foie gras de canard, gelée de mangue et grué de cacao, un tartare de bar au citron vert, un mignon de veau aux morilles, croustillant de polenta et asperges vertes et pour clore cette alléchante proposition, un mille-feuilles au confit de fraises, framboises coulantes et sorbet citron vert ! Le prix ? 130 CHF par personne.
Le FloorTwo Bar Grand Hotel Kempinski Geneva Quai du Mont-Blanc 19, 1201 Genève
Le 1er juin 2018
Tél. 022 908 92 24
Hôtel d'Angleterre 17, quai du Mont-Blanc - 1201 Genève 022 906 55 55 www.dangleterrehotel.com www.ruinart.com
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Vue du Chalet Hotel Schönegg
La suite Elisabeth Taylor qui avait ses habitudes au Beau-Rivage Genève
DEUX NOUVELLES ENSEIGNES AU LABEL QUI EXCELLE
AU SEPTIÈME CIEL
Depuis plus de soixante ans, l'association d'hôtels et de tables d'exception Relais & Châteaux poursuit sa quête d’excellence dans l’univers de l’hôtellerie et de la gastronomie. Avec plus de 550 chefs et hôteliers dans sa clique, elle claque tous les talents de ses initiés à coups de cuisines étoilées, constellées de dextérité sans failles et de gîtes qui dans nos têtes cogitent encore des mois après les avoir visités. Ses joyaux perlés par des propriétaires qui ont très souvent donné leur vie et créativité à leur propriété, offrent à leurs hôtes plus qu’une odyssée en proposant des activités uniques et des prestations de qualité dans des cadres exceptionnels comme marcher dans les pas de Winston Churchill dans un hôtel de campagne anglais, séjourner dans un lieu digne d’une galerie d’art haïtienne pointue, ou encore lire les écrits de Rainer Maria Rilke dans un salon à l’allure princière… Cette année, elle intègre dix nouveaux membres dont deux nouvelles enseignes suisses : le Palais à Bad Ragaz, classé monument historique et le Chalet Hotel Schönegg à Zermatt avec sa vue directe et unique sur le Cervin et doté de son propre tunnel et un ascenseur privé jusqu‘au centre du village.
L’Hôtel Beau-Rivage, un lieu de rencontre aristocratique, littéraire ou politique, construit en 1853, fait peau neuve avec la création de nouveaux étages Célestes. Leurs dix-sept suites, de 100 à 500 m2, proposent un concept unique en Suisse : une privacité totale. Seuls deux ascenseurs privés permettent aux locataires d’accéder à leurs chambres. Les suites Célestes, c’est le reflet de toute une époque. Chacune des suites est auréolée du nom d’illustres locataires qui ont été de passage à Genève et qui, chacun dans son domaine, ont été des étoiles. Ainsi, les 5ème et 6ème étages font se côtoyer Grâce de Monaco, Antoine de Saint-Exupéry et surtout, Eleanor Roosevelt. La suite dédiée à l’ancienne première dame américaine, la plus grande, la plus belle, mais surtout la plus poétique, permet de rappeler que c’est lors de son séjour au Beau-Rivage que lui sont venues les idées pour écrire la Déclaration universelle des droits de l’homme qu’elle présente au Palais des Nations en 1948. Un voyage dans les étoiles bienvenu, où tout n’est qu’ordre et beauté, luxe, calme et volupté. Hôtel Beau-Rivage
www.relaischateaux.com
Quai du Mont-Blanc 13 1201 Genève www.beau-rivage.ch/fr
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RESTAURANT / BAR
TARTINES & BOWLS CREATIFS
Chez toasted, on y trouve les tartines les plus créatives de Genève mais pas que... L’établissement se lance également dans les bowls aux garnitures recherchées. Végétarien, vegan, intolérant au gluten, carnivore ou adepte de douceurs, il y en a pour tous les goûts! 44 Bvd. du Pont d’Arve 1205 Plainpalais, Genève 022.320.33.00 www.toastedconcept.ch
OBJET DU MOIS
EN FAIRE TOUT UN FROMAGE
Cheese Knife, Thomas Manil
C’est lors du dernier Salon International du Meuble de Milan 2018, et plus précisément au Swiss Design District, qu’on a découvert à l’exposition A Perfect Swiss Cheese Knife l’objet de tous nos désirs : un set de couteau à fromage. Dans le cadre d’un cours dirigé par le designer genevois Claudio Colucci, quatorze étudiants de la filière design produit de la HEAD (Haute École d’art et de design) ont eu à concevoir un couteau pour le Gruyère® AOP flanqué d’une planche à découper. L’ergonomique set de Thomas Manil a remporté les suffrages du jury et le nôtre. Son couteau en acier prend la forme rustique d’une meule de 13 centimètres de diamètre, haute de 2 centimètres avec un étui en hêtre tout en rondeur. Le tout est suffisamment compact pour être rangé dans un sac à main ou un sac à dos pour le pique-nique. Mille pièces de ce joli mix entre création contemporaine et tradition locale sont en cours de production par Swiza, fabricant de couteaux suisses, et seront commercialisées tout bientôt ! www.hesge.ch/head
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COUP DE FOOD
SE DORER LA PANSE Par MINA SIDI ALI
Les toxines nous minent : troubles digestifs, dysfonctionnement rénal, problèmes de peau, teint brouillé. Oui, elles sont là en vous, témoins incontournables des colorants, conservateurs, insecticides déglutis à tire-larigot par manque de zèle pour son corps. Un plan? Purifier, drainer régulièrement son organisme, pour devenir de belles plantes. Pour ce faire, on connaissait les cures à en perdre haleine ou la spiruline en pilule qu’on avait testé en mode vegan dans les 90’ pour faire les pieds à son papa chef cuisinier. On a découvert le mois dernier une micro-algue miracle 100% naturelle : la Golden Chlorella de chez Alver, transformée en poudre dorée dotée de protéines nécessaires à une nutrition saine et équilibrée, elle permet de se débarrasser des toxines accumulées, faire le plein d’énergie et réduire notre empreinte carbone. La méthode? Saupoudrer ses plats au quotidien sans qu’ils perdent un gramme de saveur pendant que nos mauvaises graisses fondent comme crème glacée au soleil. Close-up sur ce nouvel allié bien-être avec Mine Uren, chercheuse alimentaire ex-Nestlé et co-fondatrice d’Alver, jeune entreprise vaudoise qui a déjà raflé plusieurs prix. Mai 2018
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COUP DE FOOD
La Golden Chlorella, kesako ? La Golden Chlorella est la source de nourriture la plus durable et la plus nutritive sur terre. C’est une micro-algue qui regorge de nutriments essentiels à la vie, fermentée naturellement, lui donnant une couleur jaune dorée et un goût subtil. Riche en protéines, vitamines et minéraux 100% naturels, elle détoxifie, renforce le système immunitaire, aide à la digestion et réduit les ballonnements en améliorant la texture de la peau et des cheveux et en fortifiant les os et les muscles. Par ailleurs, elle est bonne pour la planète terre puisqu’elle permet de réduire notre empreinte carbone, car l’on consomme moins de viande. Ainsi, le slogan de Golden Chlorella est: bien pour votre santé, bien pour la planète! Comment est né le projet ? J’ai longtemps travaillé pour Nestlé, un jour j’ai été conviée à la Maison Blanche pour donner une présentation sur les protéines. On y a beaucoup discuté d’algues et leurs potentiels très importants ce qui m’a donné envie d’approfondir le sujet. Il existe plus de 2 millions d’espèces mais j’ai orienté mes recherches sur une chlorelle qui puisse se développer dans le noir et qui ne produit pas de chlorophylle avec ce goût amer de l’algue. J’ai approfondi mes investigations dans les eaux profondes en mer puis dans l’eau douce. Après des années de recherches, j’ai enfin trouvé ce que je cherchais dans une bibliothèque de laboratoire répertoriant des milliers d’algues. J’ai quitté Nestlé fin septembre 2016, puis ai créé ma propre société et me suis associée à Majbritt Byskov-Bridges. En 2017, nous avons lancé une opération de crowdfunding et nous avons débuté une collaboration avec Takinoa qui a cru en nous et est devenu l’un de nos investisseurs. Ainsi, nous avons pu lancer le produit en septembre de l’année dernière.
par jour car je suis vegan mais avec tolérance. Notre cerveau a besoin de protéines pour fonctionner, s’il n’en trouve pas dans notre sang, il va chercher dans nos muscles et nos os. Il est important de ne jamais manquer de protéines. La Golden Chlorella permet d’équilibrer son repas. Le produit correspond parfaitement aux vegan et aux gens qui souhaitent faire une detox. On peut débuter à partir de 3 ans. Comment consomme-t-on la Golden Chlorella ? On prépare son repas comme d’habitude: soupes, smoothies, birchers ou sauces. Puis on y ajoute une cuillère à café de Golden Chlorella qui équivaut en protéines à un oeuf (on peut même l’utiliser comme substitut pour les œufs) et en vitamines à une portion de légumes. Il faut noter que l’algue n’a aucun arôme. On mélange bien. Ainsi, on a un repas équilibré même avec un plat de pâtes sauce tomate! Avez-vous l’intention de décliner des produits déjà prêt avec cette micro-algue ? Chez Takinoa, nous commercialisons des barres céréales puis nous allons introduire des pâtes vegan fin du mois d’avril !
Beaucoup de gens osent ce nouveau type de produit ? Et quel est le profil de vos consommateurs ? Il faut effectivement oser une nouveauté. Il faut savoir que de notre côté nous effectuons régulièrement des tests cliniques. Les gens la plupart du temps débutant par une phase de detox. A travers les recherches que nous avons réalisé, la Golden Chlorella opère deux semaines de grand nettoyage dans l’organisme. Ainsi, nous recommandons de débuter avec 5 grammes par jour afin que le corps s’adapte puis de poursuivre avec 10 grammes. Je prends personnellement 30 grammes Go Out! magazine
Golden Chlorella En vente en pharmacie, boutiques diététiques, chez Takinoa et à Manor www.alver.ch
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COUP DE FOOD
PÈLERINAGE GASTRONOMIQUE Par MABROUK HOSNI IBN ALEYA
Plus qu’un établissement gastronomique ou un hôtel de charme, faire son entrée à Châteauvieux c’est pousser les portes d’un manoir tant les titres qu’il aligne reflètent ses quartiers de noblesse. Grande Tables du Monde et de Suisse, membre de Relais & Châteaux, auréolé d’un 19/20 chez Gault&Millau et de deux macarons Michelin, s’engager dans une description du lieu reviendrait à se risquer irrémédiablement à de pompeuses répétitions d’éloges. Ici l’élégance affiche partout sa présence, à commencer par l’âme qui meuble ses murs. Gracieusement surannée, elle se dévoile telle une bulle intemporelle drapant chaque visiteur pour lui piquer l’imaginaire et lui frictionner les sens. Surplombant fièrement les hauteurs de Satigny, le chef Philippe Chevrier y trône depuis trente-deux ans, faisant écho, depuis ses fourneaux, aux cinq siècles de l’édifice. Pour en mesurer la substance, ce dernier à fait appel à nos papilles lors d’une de ses traditionnelles communions en compagnie des vignerons du crus. L’occasion de découvrir la carte printanière. S’ensuit le homard bleu de Bretagne grillé auquel lequel le Chef voue un véritable culte dans ses fourneaux. Pour lui faire honneur, c’est dans une assiette parée d’artichauts, de fèves et d’une émulsion de carapace qu’il est présenté avant de lever, par la suite, le voile sur la véritable star de la saison : la morille. Avec cette dernière, Philippe Chevrier consacre le printemps par un menu éponyme et un plat iconique : le cœur de filet de veau étuvé d’asperges, auréolé de morilles farcies, de raviole de paleron à l’estragon et mousseline de pommes de terre. Une mousson tropicale vient conclure le périple, cette fois-ci en Indochine avec un rafraîchi et sorbet ananas à la coriandre.
Philippe Chevrier ©Chateauvieux
Préambule des mandibules, faire son entrée dans le Domaine de Châteauvieux revient à entrouvrir une joviale parenthèse dans la frénésie d’un quotidien urbain. Trônant sur les hauteurs de la plus grande commune viticole de Suisse – Satigny - il se dresse comme un îlot suspendu qui laisse tout le loisir d’admirer au loin le tumulte de la ville.
Enfin, loin de se cantonner uniquement à exalter les papilles lors d’interminables odyssées gustatives, Philipe Chevrier rappelle, avec ses menus du marché servi en une heure, que la fonction première du chef est aussi de nourrir richement et rapidement. Pour le reste, les traditions restent ancrées avec ses incontournables masterclasses autour du vin, ses soirées vigneronnes et ses sessions immersives en cuisine.
Entre alors en scène le ballet du personnel annonciateur du menu surprise avec, comme coup d’envoi, l’amuse-bouche printanier dévoilant solennellement la couleur de la carte : tataki de betterave au vieux « balsamique », chips de riz soufflé au charbon végétal, carottes et tartelette de colrave, gel aux fruits rouges. Un détonant mariage de saveurs locales dont les nuances ravivent aussi bien le goût que la texture de chaque ingrédient tiré du terroir. Un équilibre qui se traduit par un secret de polichinelle duquel Philippe Chevrier tire toute sa renommée : innover et combiner sans jamais dénaturer. Go Out! magazine
Domaine de Châteauvieux Chemin de Châteauvieux, 16, Peney-Dessus 16 - 1242 Satigny 022 753 15 11 www.chateauvieux.ch
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VINS
CAVES OUVERTES DE GENÈVE 2018: RARETÉS ! La
chronique œnologique de
PIERRE-EMMANUEL FEHR
©OPAGE
Vendredi 25 mai 2018: voeu d'abstinence (...). Samedi 26 mai 2018: Caves ouvertes des vins de Genève!!! Dimanche 27 mai 2018: passer commande auprès de 90 de nos vignerons, qui malgré le gel qui a décimé leurs vignobles en 2017, nous accueillent généreusement dans leur domaine et gardent le sourire au cri guttural "du rouuuge", voire mieux encore: "je ne bois que dou chaaawwrrdonnnaay". Respect oblige. Eh oui, journée unique à ne manquer sous aucun prétexte, pour nous Genevois, précurseurs en Suisse des caves ouvertes (dur d'entendre ça hein, amis valaisans?)! Plus qu'à acheter le « pass » à 10.-, se munir du verre Spiegelau Expert offert et attaquer la dégust’... Alors plutôt que de parler transport, rives, parlons VIN, plus particulièrement cépages. Avant toute chose: halte aux remarques blasées des buveurs d'étiquettes: les vins genevois sont grands. GRANDS. Un chasselas ciselé, un "simple" gamay à la pureté de fruit émouvante, un aligoté sec au nez silex, un gourmand sauvignon blanc au cassis chatoyant, un viognier abricoté et beurré... Genève a bien un terroir, un goût, des climats. En plus de nos spécialités bien connues et reconnues, certains vignerons excellent aussi avec quelques cépages rares, que nous avons sélectionnés pour vous (par souci de professionnalisme et par superstition pour la météo, nous les avons dégustés 26 fois). Go Out! magazine
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VINS
Divina 2016. Domaine Des Dix Vins (Raphaël Piuz), Hermance Voilà non pas un cépage, mais un assemblage de dix cépages, sept blancs et trois rouges vinifiés en blanc (!), dont le Doral (croisement chasselas-chardonnay réalisé à Changins) et le savagnin blanc et rose, que notre vigneron, DJ, accordéoniste, maraîcher bio, concocte après un grand travail à la vigne! Ça pétarade dans tous les sens comme un chien fou, avec une explosion de pamplemousse rose, fruits exotiques, la langue est salivante et la finale, gourmande.
Riesling Sylvaner 2016. Domaine de la Vigne Blanche (Sarah Meylan), Cologny Incontournable premier arrêt rive gauche dans ce domaine, au vignoble des plus spectaculaires qui surplombe la Rade, toujours très respectueux de l'environnement. Nous voici avec la cuvée préférée de la très talentueuse Sarah Meylan, qui vinifie ce cépage (croisement de riesling et de madeleine royale) de manière à obtenir une grande tension. C'est un nez à croquer goulûment dans une pêche et la suite est charnelle et gourmande, malgré une acidité vive qui tonifie le tout!
Altesse 2016. Les Parcelles (Laurent Villard), Anières. On ne présente plus ce vigneron précis, réputé pour la pureté des arômes de violette de son gamay ou de son pinot noir clair sans adjonction de cépages teinturiers. Son Altesse d'orgine savoyarde (la Roussette de Savoie) s'est acclimatée sans rancœur à nos terres. Des fines notes d'ananas et de citron, une bouche ample, le tout encadré par une belle acidité, qui laisse présager un potentiel de garde intéressant.
Landot Rosé, l'Alouette. Domaine du Château Rougemont (Paul et Annie Dupraz), Soral Attention, extraterrestre! Hormis qu'il s'agit d'un des seuls domaines à Genève à cultiver cette curiosité de cépage hybride, ce rosé rubis de gastronomie combine pulpe et des notes d'évolution. Une explosion de fraise des bois écrasée, légèrement fumée, un velouté en bouche avec un final vineux de peaux de griottes macérées. Un grand rosé (presque rouge !), qui ne plaira pas aux amateurs de rosés provençaux, mais à ceux qui recherchent la goutte de fraise scarlettjohanssonnesque débordant des commissures pour une grillade estivale. Waouw.
Scheurebe 2016. Domaine des Faunes (Frédéric & Ludovic Mistral), Dardagny Croisement entre le Riesling et le Sylvaner, ce cépage allemand se plaît particulièrement à Dardagny. Reflets dorés, parfums qui "sauvignonnent" presque entre melon et cassis frais. En bouche, on retrouve la patte des frères Mistral (présentant chaque année un très bel aligoté), qui vinifient ce cépage généreux sans sucre résiduel. La fraîcheur d'un lancer du bouquet de jeune mariée !
Initial 2015, Domaine de Beauvent (Bernard et Jérôme Cruz), Bernex Voilà un vin cabotin, assemblage de Cabertin et de Cabernet-Jura, deux cépages interspécifiques créés par le Neuchâtelois Valentin Blattner en 1991, les deux à base d'un croisement avec du cabernet sauvignon. C'est pas dingue ça ? Et le tout vinifié sans soufre ajouté, sans que ce soit décelable au nez. Le résultat est bluffant: un vin naturel racé, aux arômes de framboise et noix de muscade, à la bouche légèrement poivronnée et grillée, aux tannins robustes mais pas secs et d'une belle persistance. Une fameuse idée d'avoir planté ces deux cépages il y a seulement neuf ans. Nous suivrons avec intérêt les impulsions à venir de Jérôme Cruz, présent depuis 2017 à la cave, qui avoue son penchant pour les vins nature.
Griset Blanc 2017. Domaine des Charmes (Olivier et Bernard Conne), Satigny Ce magnifique Findling, cépage hongrois très rare (50ht cultivés dans le monde), est la spécialité du domaine. Enfoui dans un bouquet de muguet, la bouche est pleine, avec un bel équilibre entre acidité et gras. Et puisque vous serez de passage au domaine, ne manquez pas leur sauvignon blanc, baiser volé printanier. Gentil Blanc 2014. Domaine des Hutins (Emilienne Hutin Zumbach), Dardagny En voilà un beau savagnin blanc ! On le retrouve habituellement dans le Jura avec de grands vins jaune oxydatifs ou encore en Valais sous le nom d'Heida ou Païen. Cette version genevoise est très expressive, avec des parfums de pomme de pin, de vanille. Une belle acidité en bouche, qui apporte tension et longueur à ce vin de repas (qui mériterait à notre sens tout autant que leur sauvignon blanc de faire partie de la Mémoire des Vins Suisses).
Mai 2018
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VINS
Kerner 2016 et Grenache 2016. Domaine des Lolliets (Raphaël Dunand), Soral Ce Kerner (croisement entre le Frankenthal et le Riesling) est vinifié à merveille par le jeune et précis vigneron montant de Genève. Un beau doré de tresse sortant du four, qui annonce un vin tout en velouté, au nez d'abricot et de mirabelle, à la bouche ample et beurrée, mais jamais lourde. Son 100% Grenache rouge, un Zorro ciselé et rafraîchissant, rappelle les origines méditerranéennes du cépage, avec des parfums d'olive noire, de poivre, pour une finale sur la cerise noire juteuse. Voilà un domaine à suivre de très près, qui peut attendre le réchauffement climatique de pied ferme.
Etoile de Miolan 2016. Domaine de Miolan (Bertrand Favre). Choulex. Un mousseux en pur Gewurztraminer ? Vous trouvez ça drôle ? Plus après avoir senti son bouquet explosif de litchi, après que ses bulles d'une extrême finesse aient glissé sur votre palais, que le moelleux vous apporte une sensation de douceur béate malgré la trame ciselée. L'extra-sec dosé sur Gewurztraminer, aussi atypique qu'un prêtre dévorant une barbe à papa, ce cépage en méthode traditionnelle est idéal en accompagnement d'un dessert. Mélopée 2011. Les Balisiers (Christophe Pillon), Peney Vous êtes amateurs de liquoreux, mais qui offrent malgré tout une belle acidité pour équilibrer la concentration en sucre ? Voilà un OVNI ! Un chenin blanc, cépage typique de Loire, ici en vendanges tardives. Un bourdonnement de ruches nous envahit, avec ses arômes de raisins secs et de miel, son moelleux en bouche malgré une attaque fraîche: des allures d'Ermitage valaisan flétri sur souche. Un surmaturé genevois de toute grande classe de vignes taillées en lyre, bio depuis trente ans et en biodynamie depuis 2005. Coup de cœur!
Mondeuse 2014. Domaine de la Donzelle (Bernard Vuagnat), Dardagny Une mondeuse bien typée ! Encore un cépage savoyard, qui a bien failli disparaître. La vinification est précise, offrant un nez expressif de baies et d'épices, aux tanins déjà bien intégrés. Elle laisse une agréable sensation de batifolage sauvageon dans les bois. Après quelques années supplémentaires, gageons que des arômes truffés apparaîtront, grâce à Bernard Vuagnat qui excelle pour de la grande garde ! Don Juan 2015 et 39.7, 2016. Vins Guyot (Christian Guyot), Bernex Christian Guyot est un grand amoureux du vin, de la vigne, de ses curiosités. Il témoigne sur chacune de ses cuvées d'un respect de la typicité de ses cépages, presque émouvant. Parmi ses nombreuses expériences, un séjour au Portugal où il apprend à maîtriser le Tempranillo (il contribuera aussi à la venue du Touriga portugais planté avec succès à Genève par Christophe Bosson). Rarement cultivé en monocépage, ici le nez est baril de poudre et fruits noirs séchés, un foulard flamenco de velours enrobe la bouche, la finale est sans chaleur excessive malgré le degré alcoolique. Que dire de son Gallota 39.7, lui aussi si rare en monocépage ? Violacé, myrtille et tannins fondus. Voilà assurément deux grands vins de garde, pour lesquels une allocation s’impose. Go Out! magazine
Sur ce, huilons notre chaîne de vélo (surtout pour les courageux Satigny-Dardagny-Bernex en tandem), vissons notre casquette, crachons un peu (mais pas trop) et n'oublions pas le 26 mai de faire la fête à nos vignerons, qui passent l'année à se préoccuper de nous faire vivre des instants de magie. Office de Promotion des Produits Agricoles de Genève www.geneveterroir.ch info@opage.ch
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HYDRA-GLOBAL SERUM L’Activateur d’Hydratation Anti-Âge NOUVEAU TEXTURE SÉRUM Ce Sérum innovant pénètre au coeur de la peau pour la réhydrater de l’intérieur. Ressourcée en continu, elle est rebondie, lissée.
#HydrationForAll La nouvelle Eau de Parfum
À découvrir sur sisley-paris.ch
NEWS BEAUTÉ Par MINA SIDI ALI
DEUX NOUVELLES M ANIÈRES DE SE PARFUMER
Il y a presque 100 ans, Chanel lançait le désormais légendaire N°5. Fragrance créant un véritable cataclysme dans le monde des senteurs, il fût présenté sous un écrin de cristal à angles vifs. Aujourd’hui, la Maison pare son parfum phare d’une enveloppe plus classique et minimaliste en le déclinant en deux nouveautés : N°5 L’Eau All-Over Spray, un spray parfumant pour le corps et les cheveux et N°5 L’Eau On Hand Cream, une crème hydratante et nourrissante aux senteurs délicates. L’apparence de ces deux nouveaux accessoires de beauté se veut discrète et épurée pour un format pratique poussant à s’embrumer d’un extrait de fraîcheur quel que soit le moment de la journée ! N°5 L’Eau All-Over Spray
N°5 L’Eau On Hand Cream
76 CHF
71 CHF
150 ml
50 ml Édition limitée www.chanel.com
PULPE FICTION
Troublante, émouvante, bouleversante, la bouche fascine. Chez Forever Boutique, elle a le vent en pulpe. Eh oui ! Depuis l’ouverture de ce fief de la féminité et de la beauté en octobre dernier, nos lèvres qu’on rêve gourmandes et avec plus de volume peuvent désormais se doter d’un nouveau soin : INSTALIP. Innovation mondiale dans le domaine cosmétique et fruit d’études cliniques, il a été imaginé par les quatre sœurs Polla, filles du Dr. Luigi L. Polla, pionnier de la médecine esthétique en Suisse depuis trente ans Pour celles en quête de découverte, ce cocktail injectable pour les lèvres, à base d’acide hyaluronique (plus fluide que la composition standard) est indiqué vu qu’il prodigue un effet volumateur éphémère d’une durée d’environ trois semaines ! Instillé de manière subtile et précise, il mettra en valeur le vermillon des lèvres ainsi que l’arc de cupidon. Pulpeuse, charnue, harmonieuse et extrêmement féminine, votre bouche fera de l’œil à tous ceux qui y déposeront leur regard. INSTALIP
5, rue Caroline - 1003 Lausanne
Coût: 250 francs
021 566 13 14
Forever Boutique Lausanne
www.forever-boutique.ch HAIR EXPERT
Frédéric Kebbabi aligne dans son CV plus de célébrités qu'un magazine people ! De l’exigeante et enivrante Isabelle Huppert à la renversante de beauté Kristin Scott Thomas, ce coiffeur directeur artistique transcende les genres à travers l’art de la coupe à sec avec des produits bio et naturels. Normal qu’il pose ses ciseaux de pro dans un des lieux les plus raffinés et lookés de la ville: Le Melrose. Ainsi, chaque mois, il met son talent au service de la femme et de l’homme en donnant du corps à la tête, et à la coiffure son vrai sens, celui d'être simple et embellissant. Après avoir fait tourner la tête et le cuir chevelu de toute la team, on a décidé d’en faire notre allié capillaire ! A marquer d’une pierre blanche, la prochaine venue de ce messie du hairstyling : le 15 mai de 11h à 20h et le 16 mai de 8h30 à 13h. Réservations sur info@le-melrose.ch ou via le formulaire sur le site du Melrose: www.le-melrose.ch Go Out! magazine
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SPORT
SET GAGNANT Par MÉLISSA N’DILA N'ZEY
Déjà présente dans 112 villes européennes, la célèbre enseigne du marché sportif David Lloyd Leisure a décidé de poser ses appareils de sport et muscu à quelques encablures de Genève, à Veigy en France voisine dans le City Green Sports and Health Clubs. Ne lésinant pas sur les moyens, c’est avec un investissement de 7 millions de francs que le groupe leader du domaine offre un lieu de remise en forme et bien-être appelant à tous. D’activités destinées aux plus petits jusqu’aux équipements ultra design pour les plus grands, David Lloyd Leisure va très certainement devenir la raison pour laquelle on courra sans hésitation de l’autre côté de la frontière.
qu'un, combinant arts martiaux et boxe. D’autres innovations, cette fois visuelles, bouleverseront également l’esthétique des lieux par un renouvellement des onze courts de tennis intérieures et extérieurs, ainsi qu'une restructuration de la piscine s’accompagnant de vestiaires modernisés. Et parce qu’après l’effort, on mérite un certain réconfort, David Lloyd Leisure a également prévu un spa dernier cri, mais aussi un café-bar lounge pour une détente tout en distinction. Le groupe mettant au cœur de son action l’esprit familial, il élargit ses services à la petite enfance avec des cours de tennis et de natation parmi d’autres activités parascolaires et stages estivaux. Une explosion de nouveautés qui a déjà fait ses preuves à l’international et qui a même permis au groupe britannique de se classer en 2017 selon le Sunday Times, dans le « top 30 des entreprises U.K. pour lesquelles il fait bon de travailler ». Une place qui laisse courir le bruit d’un succès conséquent en France voisine et en Suisse.
Le marché du sport en salle ne s’est jamais aussi bien porté en Suisse. Une belle opportunité que la célèbre entreprise David Lloyd Leisure a saisi en s’implantant depuis mars 2018 aux abords de Genève avec l’idée d'encore plus dynamiser la zone. La colossale réussite de l’entreprise sportive provient de la carrière de son fondateur, David Lloyd. Ancien tennisman britannique ayant notamment joué en Coupe Davis, c’est en 1982 que le passionné de raquettes décide de se tourner vers l’entrepreneuriat du sport. Forgeant d’abord son succès (quasiment instantané) sur ses terres, c’est quelques années plus tard qu’il poursuit son épopée vers une éminente lancée pan-européenne avant de s’établir à deux pas de notre frontière. Audacieuse, la marque éponyme projette un lifting total du club sis à Veigy : « Nous avons des projets ambitieux qui, selon nous, en fera le meilleur club de santé et de raquettes de la région » dixit Glenn Earlam, Directeur général. Et par « projet ambitieux » l’entreprise entend offrir des cours tant spécifiques qu’holistiques avec des entraînements clés comme le HIIT Blaze, pour n'en citer Go Out! magazine
David Lloyd Leisure 740 Route des Plantets, 74140 Veigy-Foncenex, France Tél. +33 4 50 94 86 24 www.davidlloyd.fr
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TECH
SERIAL ÉCLAIREUR Par MINA SIDI ALI
Ambient Mode ©Samsung
New York. Son état d’esprit d’immortel, son aspect centrifugeuse et sa logique de shaker qui carbure à un rythme frôlant l'infarctus. Pas le temps de reprendre son souffle. Ici pas de demi-mesure, de moitié, de négociation. Difficile de s’en débrancher quand on y est raccordé. Et lorsque l'on quitte cette mégapole, on sent naître au fond de soi une sensation verticale, effervescente. Alors quoi de plus normal que Samsung, le géant de l’électronique, décide le 7 mars dernier d’y dégainer sa nouvelle gamme de TV QLED ! A travers une line-up sous le signe de la maison connectée, la brillante firme sud-coréenne, qui nous avait déjà bluffé l’an dernier, revient innover les codes des écrans high-tech. Les nouveautés plaisent aux plus geeks des adeptes du petit écran mais également à ceux qui n'apprécient pas l'omniprésence d'une TV dans leur salon. Eh oui, cette dernière se fond totalement dans le décor de la maison et en plus, ultra smart comme elle est devenue, elle peut tout faire. Si on le veut bien. Close-up sur cette épopée tripée aux côtés d’une marque à l’expérience visuelle inégalée. Mai 2018
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TECH
Câble Invisible ©Samsung
TÉLÉVISION CA MÉLÉON
TR ANSPARENCE & CONNEXITÉ
Pionnière et leader sur le marché mondial, l’enseigne sud-coréenne Samsung se consacre depuis plusieurs années dans la recherche des imperfections des télévisions. Et c’est progressivement qu’elle réussit à créer une nouvelle série d’écrans high-tech lancée le 7 mars dernier en grande pompe devant plus de 800 personnes à New York : la QLED TV. Samsung signe une nouvelle ère dans l'univers des téléviseurs avec un joyau tant technologique qu'esthétique ! Et c’est à l’American Stock Exchange Building qu’on a découvert les nouveautés du géant de l’électronique sud-coréen. Les modèles (de Q6 à Q9) se dévoilent tous dotés d’une qualité d'image dont on ne soupçonnait pas l’existence: le noir se dévoile le noir le plus profond jamais vu, ce qui met en exergue les autres couleurs. Quant à l'écran, conçu pour absorber la lumière ambiante, il rend l'image encore plus lumineuse plutôt que pleine de reflets nous poussant à fermer les rideaux ! Mais la grande nouveauté de cette gamme QLED, c'est surtout qu'elle a été conçue pour ne pas ressembler à une TV. Un argument fascinant pour les sceptiques du petit écran à notre image. The Frame découvert l’an dernier tendait déjà vers cette optique avec son aspect ultra-plat et son cadre dans lequel on peut voir apparaître des tableaux de maître voire d’autres images. Le salon est ici au cœur des préoccupations de l’enseigne qui a saisi l’envie du consommateur de vivre différemment avec et autour de sa télé.
Pour ce, la firme a mis l’accent sur une fonctionnalité : l’ambient mode. Jusqu’ici disponible uniquement sur les étonnantes dalles du concept The Frame, il s’agit concrètement d’un système visant à rendre la télévision la plus discrète possible lorsqu’elle est éteinte – ou plutôt en veille. Pour ce faire, il faut s’armer de son smartphone et prendre une photo de ce qui se situe derrière la télé. Au moyen d’un logiciel de traitement, et de quelques effets d’ombres habilement appliqués, cette dernière sera capable d’adapter cette image en une sorte de fond d’écran donnant l’illusion qu’elle est transparente. On voit apparaître dès lors certains éléments comme des photos personnelles, la température, les gros titres de la presse, ou d’autres informations pratiques. L’idée consiste à transformer ces nouveaux téléviseurs QLED en panneaux d’affichage intelligents lorsqu’ils ne sont pas sollicités, sachant qu’une télévision est éteinte 80 % du temps en moyenne. En outre, la firme est allée encore plus loin. Pour éviter toute salade de câbles, les branchements sont désormais réduits à un seul fil transparent : le One Connect, contenant la connexion audio et vidéo mais aussi l'alimentation du téléviseur. Enfin, cette nouvelle QLED contient toute la technologie « SmartThings » permettant de la connecter au Cloud, au téléphone, aux lumières, au chauffage. Pour les plus geeks, elle permettra de surveiller la porte, l'enfant qui dort dans sa chambre, la machine à laver, l’état du réfrigérateur ! En bref, Samsung réussit avec cette dextérité tout asiatique à tourner en poésie un objet du quotidien. Elle a saisi l’essentiel : la télévision du futur se doit d’être smart, belle et discrète. Pour plus d’informations: www.samsung.com
Go Out! magazine
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AUTOMOBILE
LES 4 FANTASTIQUES Par YESSINE SIDI ALI
Vous recherchez votre première voiture afin de pouvoir jouir d’une liberté totale ? Vous avez besoin d’un second véhicule compact et qui consomme peu pour vos déplacements urbains mais vous vous êtes fixé un budget maximal de 5’000 CHF ? Vous désirez acquérir une petite automobile branchée tendance ou un modèle carrément sportif en mode kart des villes ? Ne cherchez pas plus loin, Go Out! vous a concocté une sélection de quatre modèles différents et faciles à trouver sur le marché d’occasion pour un budget raisonnable. DE 1’0 0 0 À 5’0 0 0 CHF : CITROËN C1
Vous avez besoin de vous déplacer au quotidien, mais votre budget est réduit. Aucun problème, pour moins de 5’000 CHF, sur le marché de l’occasion, vous pouvez facilement acquérir une Citroën C1. Avec sa petite bouille craquante et ses mensurations menues (moins de 3,5 mètres), cette micro-citadine vous séduira au premier regard. Ultra ludique, elle se faufile partout et, avec elle, exit les soucis de parcage. Cerise sur le gâteau, elle existe en versions trois et cinq portes. Nous vous suggérons particulièrement le 1.0 VTI, extrêmement fiable et qui consomme peu.
DE 5’0 0 0 À 10 ’0 0 0 CHF : FIAT 500
Vous disposez d’un budget plus élevé et êtes un fana de mode qui suivez les tendances actuelles : il vous faut absolument la Fiat 500 ! Relancée en 2007 par la marque italienne, cette icône automobile au design intemporel vous ravira. Maniable, fiable, facile à l’entretien, cette petite italienne ultra compacte et personnalisable à l’envi se déniche très facilement sur le marché de l’occasion. Go Out! vous conseille la version 0.9 Twinair turbo qui incarne le meilleur compromis entre la performance et la consommation.
Mai 2018
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AUTOMOBILE
DE 10’000 À 15’000 CHF : AUDI A1
Vous aimez le luxe, les belles choses et êtes amateur de marques premium tout en faisant attention à votre budget. Avec une somme de 10’000 à 15’000 CHF pour pourrez aisément entrer dans cette sphère de privilégiés en vous offrant une sublime Audi A1. Lancée en 2010, celle que l’on surnomme la reine des citadines est pour beaucoup la voiture de ville idéale. Design d’exception qui reprend les codes stylistiques de la marque et qualité de fabrication parfaite, l’audi A1 rend jaloux les modèles du segment supérieur. Nous vous proposons d’opter pour la 1.4 TFSi de 122 ch, ce moteur étant sans aucun doute celui qui lui correspond le mieux : robuste, hyper performant et tout cela avec un appétit mesuré.
DE 15’0 0 0 À 20 ’0 00 CHF : MINI COOPER
Vous êtes d’un naturel vif, sportif, appréciez vous déplacer d’un point A à un point B le plus vite possible (tout en respectant le code de la route, cela va de soi) et le plaisir de la conduite constitue une véritable priorité pour vous ? Dans ce cas il vous faut sans conteste une Mini Cooper ! Entre 15’000 et 20’000 CHF vous trouverez facilement un modèle de la dernière génération sortie en 2014 de cette légende de l’automobile. Reconnaissable parmi toutes, indémodable, ce véritable kart sur routes urbaines ravit tous les passionnés d’automobile à vocation sportive. Go Out! vous suggère la Mini Cooper S 2.0 192 ch qui est d’évidence la plus sportive et amusante voiture à conduire sur le marché.
Si vous recherchez une voiture d’occasion à prix raisonnable dans un garage, Easy Service Garage Auto est l’adresse idéale. Accueil chaleureux et professionnalisme sont au rendez-vous, que ce soit pour une réparation, un service à effectuer ou l’achat d’un véhicule, allez-y les yeux fermés !
Easy Service Garage Auto 106, rue des Bossons - 1213 Petit-Lancy 022 792 70 33 www.easyserviceauto.ch
Go Out! magazine
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Formations Bachelor et Master Arts visuels Cinéma Architecture d’intérieur/Espaces et communication Communication visuelle/Media Design Design Mode/Design Produit/bijou et accessoires www.head-geneve.ch Suivez-nous sur #headgeneve
Penultimo, Margaux Charvolin, Jessica Friedling, © photo HEAD – Genève, Michel Giesbrecht
—HEAD Genève
rdv pris
Botanical, Samuel Zeller
LIVE EXPOSITIONS AILLEURS
EN FAMILLE DANSE Go Out! magazine
CLASSIQUE
CINÉMA 85
THÉÂTRE
CINÉMA
ÉCRAN TOTAL Par FRANÇOIS GRAZ
EVERYBODY KNOWS
Cinq ans après la consécration du long métrage Le Passé au Festival de Cannes (Prix d'interprétation féminine pour Bérénice Bejo & Prix du Jury Œcuménique) et deux ans après celle de son dernier film Le Client à cette même compétition (Prix d'interprétation masculine pour Shahab Hosseini & Prix du scénario) Asghar Farhadi revient arpenter la Croisette ainsi que nos salles obscures avec Everybody Knows. Un coup d’œil à sa filmographie permet ce constat : l’éminent réalisateur iranien est passé maître dans l’art du drame psychologique. C’est ce thème récurrent que l’on retrouve au menu d’Everybody Knows, ou le récit d’une fête de mariage au cœur d’un vignoble ibérique qui tourne au vinaigre lorsque de bien sombres secrets sont révélés au grand jour. Le cinéaste de 45 ans s’est entouré du couple hispanique Pénélope Cruz/ Javier Bardem (toujours aussi complices dans leur jeu qu’à l’époque de Jamón, jamón) afin de donner du corps à cette œuvre dont le suspense ne s’estompe quasi jamais. Everybody Knows, d’Asghar Farhadi En compétition au Festival de Cannes 2018 Sortie le 16 mai
BL ACK MOTHER
Le New yorkais d'origine irano jamaïcaines, Khalik Allah, à la tête d'une myriade de clichés des rues de Harlem à son actif, a troqué son appareil photo contre une caméra le temps de réaliser son dernier projet en date, Black Mother. Véritable ponte de la street photography, l’artiste de 33 ans est allé shooter la vie nocturne de Kingston, et plus précisément comme le titre du documentaire l’indique, les femmes de l’île. Celui qui a notamment collaboré avec les membres du Wu-Tang Clan par le passé dresse un portrait élogieux de la Jamaïque et de sa société, où le culte du revivalisme est omniprésent. L’atmosphère intimiste des portraits est sublimée par de remarquables visuels. Etincelant. Black Mother de Khalik Allah Projeté le 11 mai au Spoutnik en présence du réalisateur spoutnik.info
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CINÉMA
LA SÉRIE DU MOIS : FIERTÉS
La probabilité de débusquer une bonne série française étant quasi-nulle, quelle ne fut pas notre surprise lors de la découverte de Fiertés. La mini-série en trois épisodes signée Philippe Faucon aborde le sujet de la reconnaissance des droits LGBTI de manière maîtrisée. La fiction invite le spectateur à vivre trois périodes déterminantes de la vie de Victor, qui découvre son homosexualité dès l’adolescence. Le récit s’articule autour des combats menés avec succès par les militants au fil des années, avec pour point d’orgue la validation de la loi du mariage pour tous. Difficile de ne pas faire le parallèle avec 120 battements par minute de Robin Campillo à la vue de cette réalisation. Un portrait résolument intime, mis en scène avec pudeur et qui a récemment remporté le grand prix du Festival des créations télévisuelles de Luchon. Fiertés de Philippe Faucon Dès le 3 mai sur Arte
L A QUINZ AINE DES RÉALISATEUR S 2018
Pour son demi-siècle d’existence, le petit frère du Festival de Cannes s’offre une sélection cinéma d’envergure et surtout issue de contrées diverses. Honneur aux frenchies tout d’abord avec Le monde est à toi de Romain Gavras, pour lequel le taulier de Kourtrajmé fait une fois de plus appel à son acolyte Vincent Cassel suite à Notre jour viendra. Egalement présenté, Les confins du monde de Guillaume Nicloux retrace l’histoire d’un jeune militaire en quête de vengeance sur fond de guerre d’Indochine. Habitué à provoquer moult scandales lors de ses venues à Cannes, Gaspard Noé revient avec son nouveau projet quasi confidentiel, Climax. En dehors de l’hexagone, Edouard Waintrop, délégué général de la quinzaine, met en lumière une foule d’œuvres latino-américaines : Comprame un revolver de Julio Hernandez Cordon, El motoarrebatador de Agustin Toscano et Los silencios de Beatriz Seigner pour ne citer qu’eux. A noter la présence du film d’animation Mirai du cinéaste Mamoru Hosoda, injustement méconnu hors de ses terres asiatiques tant il est promis à un brillant avenir.
Fiertés ©Scarlett Production / 13 Productions
La Quinzaine des réalisateurs 2018 Du 9 au 19 mai www.quinzaine-realisateurs.com
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EXPOS ET CONFÉRENCES
JUSQU’AU 18 MAI CENTRE DES ARTS
VU ET ÊTRE VU. L’AFRIQUE DU SUD VU PAR SA JEUNESSE.
62, route de Chêne | 1208 Genève www.ecolint-arts.ch
En hommage à l'Afrique du Sud et au 100ème anniversaire de Nelson Mandela, le Centre des Arts présente le travail d’Isabelle Descombes et Vijé Franchi. Une exposition présentera les portraits photos et témoignages de 85 adolescents. Le livre dont est tiré l’expo met en exergue l’expérience et la vision des jeunes des ghettos urbains d’Afrique du Sud en reconnaissant leur droit à être vus et entendus. On y découvre des visages remplis d’espoir, qui regardent avec lucidité leur propre vie et le monde qui les entoure. Forts de leurs rêves pour eux-mêmes, pour leur famille et pour leur communauté, ils rendent hommage aux personnes qui les inspirent et les soutiennent et racontent défis et obstacles qui jalonnent leur quotidien et qu’il faut dépasser pour construire un avenir meilleur, pour réaliser une société où tous peuvent jouir des droits, de la liberté et des ressources de cette jeune démocratie.
JUSQU’AU 9 SEPTEMBRE MUSÉE ARIANA
artisanes. L’Intercontinental, dans son désir de s’ancrer dans la vie culturelle genevoise, a lié un partenariat avec ce même Musée Ariana et expose quatre de ses œuvres de céramique contemporaine dans son lobby. Celles-ci seront remplacées tous les six mois et mettront en lumière la très grande richesse des réserves du Musée suisse de la céramique.
institutions.ville-geneve.ch/fr/ariana/ Pour une visite guidée : adp-ariana@ville-ge.ch
POTIÈRES D’AFRIQUE Sortez vos lunettes de soleil et votre lotion solaire ! Le Musée Ariana nous fait voyager en Afrique où potier est un métier de femme. Que dis-je, un métier ? Une identité, une existence… L’exposition Potières d’Afrique, tout droit venue du Musée des Confluences de Lyon, présente la collection réunie par un groupe de céramistes européens qui, de 1991 à 1995, s’est rendu dans plusieurs villages reculés, du Mali jusqu’au Cameroun, pour étudier cette pratique de la céramique si vivante. Laissez-vous charmer par leurs formes rondes et leurs volumes généreux qui indiquent que potière n’est pas une mince affaire. De l’extraction de l’argile à la vente des poteries sur le marché, ces femmes s’occupent de toutes les étapes de production. Les secrets de leur façonnage, de leur décoration puis de la cuisson sont magnifiquement illustrés dans cette exposition qui célèbre la créativité des Mai 2018
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EXPOS ET CONFÉRENCES
JUSQU’AU 9 SEPTEMBRE FONDATION MARTIN BODMER
DES JARDINS & DES LIVRES
19-21 route Martin-Bodmer | 1223 Cologny 022 707 44 36 | fondationbodmer.ch
Une balade sapio-littéraire attend celui qui parvient à franchir les claustras que la littérature pose entre elle et les jardins. Avec sa nouvelle exposition des Jardins & des Livres, la Fondation Bodmer propose d’aborder dans une perspective historique le lien délicat entre ces deux univers. Ce sont au total 150 œuvres de genres différents, de l’Antiquité à nos jours, qui sont proposées et qui illustrent un itinéraire raisonné sur le sentier de la production littéraire en lien avec la nature. Présentes dans les traditions bibliques ou coraniques à l’instar de l’hortus conclusus chrétien et de l’Eden ou dans la miniature persane, au détour de laquelle se cache quelques énigmatiques secrets poétiques derrière les murets d’un jardin de paradis; chacune de ces représentations illustre un aspect spécifique du jardin. Le jardin, c’est également le sujet favori de théoriciens qui le pensent moins sous un aspect poétique que mathématique au service d’une idéologie politique – les jardins royaux de Versailles entre autres. Une floraison d’événements est également proposée en marge de l’exposition avec un cycle de conférences à la Fondation ainsi qu’une visite du Château de Prangins et de la cité médiévale d’Yvoire.
Ann_Exil_MICR_GoOut.qxp 26.03.18 13:20 Page1 Otto Brunfels 1488-1534 in Herbarum(...)
14 mars – 25 novembre 2018
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FESTIVALS
DU 1ER AU 9 JUIN DIVERS LIEUX
LES ATHÉNÉENNES Pour sa 8ème édition, le festival les Athénéennes a l’idée détonnante de proposer une thématique autour de reprises et hommages inattendus, mêlant musique classique, jazz et créations. Du 1er au 9 juin, on pourra sillonner la vieille ville, entre le temple de la Madeleine, l’Abri et l’Alhambra pour profiter de ce programme hors du commun. Avec 150 artistes attendus, dont l’invité exceptionnel Gérard Depardieu et son touchant hommage ravivant les chansons de son amie Barbara, l’ensemble Batida, pianistes et percussionnistes qui réinterprèteront en acoustique teintée d’électronique le Sacre du Printemps de Stravinsky, le pianiste de jazz Bojan Z qui nous ravira grâce aux meilleures mélodies de David Bowie, ainsi que des hommages à Debussy, Mozart, Mahler et autres grandes références de l’histoire de la musique. Une myriades de propositions surprenantes sont à l’honneur avec à la carte des concerts, des ciné-concerts, des expos, et afters pour prolonger nos sensations de plaisirs et revivals musicaux.
www.lesathenennes.ch
DU 25 MAI AU 10 JUIN PARC BERNASCONI
FESTIVAL POUSSIÈRE DU MONDE 2018
Route du Grand-Lancy 8 | 1212 Lancy www.pannalal.ch
Le Festival Poussière du Monde "un espace culturel nomade". Deux grandes yourtes réunies ont donné un grand espace original pouvant accueillir un public aussi large que possible. Pourquoi ses Yourte ? Pour promouvoir une relation public-artistes de qualité. Le Festival propose divers spectacles : des concerts, des marionnettes, des contes, de la danse, des rencontres, des ateliers et des stages. – Vendredi 25 mai à 19h00 : Ham Âwâ (Concert dans le cadre du Festival Mai au Parc 2018, entrée gratuite) – Samedi 26 mai à 19h00 : Al’Mira (Concert dans le cadre du Festival Mai au Parc 2018, entrée gratuite) – Samedi 26 et dimanche 27 mai à 16h00 : Cie 1 2 3 Soleil - "Ernest et Célestine ont perdu Siméon" (Spectacle pour enfants dès 2 ans dans le cadre du Festival Mai au Parc 2018, entrée gratuite) – Mercredi 30 mai à 15h00 : Cie Les Voix Du Conte - "Au fil de l’eau" (Conte pour enfants dès 3 ans) – Jeudi 31 mai à 21h00 : Canan Domurcakli (Concert) – Vendredi 1er juin à 21h00 : Trio Nur (Concert)
Al'Mira
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CLASSIQUE
JUSQU’AU 9 MAI OPÉRA DES NATIONS
KING ARTHUR, OR THE BRITISH WORTHY
40, avenue de France | 1202 Genève 022 322 50 50 | www.geneveopera.ch
Le Grand Théâtre continue sur sa lancée en proposant au public des œuvres méconnues, notamment avec la représentation de King Arthur, or the British Worthy qui fait résonner la cotte de maille du roi mythique à l’Opéra des Nations jusqu’au 9 mai. La trame, a priori austère et froide d’un combat entre Saxons et Bretons, se mue ici en un semi-opéra de cinq actes augmenté d’un prologue et d’un épilogue, où parties jouées et chantées s’intriquent de manière habile. Le metteur en scène, Marcial di Fonzo, propose cette adaptation de l’œuvre composée en 1691 par Henry Purcell basée sur le livret de John Dryden, en collaboration avec le chef d’orchestre spécialiste du répertoire baroque, Leonardo Garcia Arlacon. L’aventure guerrière, teintée de légendes et de fantastique menant à la création du Royaume-Uni, mêle forcément une tension amoureuse où le valeureux roi doit sauver sa promise Emmeline au détour d’un code chevaleresque bien défini – le duel – avec son ennemi saxon Oswald. Une victoire des Bretons, mais surtout une belle victoire de l’amour qui perpétue en nous cet idéal charmant des histoires passionnées au dénouement heureux.
©Carole Parodi/GTG
LE 26 MAI
21h
BATIMENT ARCOOP
de se rapprocher du public ou de disparaître. Ce concert est pensé comme un grand moment d’expérimentation du son. Il n’y aura pas de scène, le public pouvant se déplacer et aller à la rencontre des performeurs.
32 rue des Noirettes | Carouge PIANO MÉCANIQUE – ENSEMBLE MÉCANIQUE
À la fin des années 1940, Conlon Nancarrow, musicien et compositeur américain, achète un piano mécanique. Début d’une longue aventure, il écrira cinquante-et-une études, la dernière en 1993. Outre la particularité d’un instrument qui joue tout seul, elles constituent un corpus unique d’oeuvres de recherche et d’exploration combinée du folklore américain, de la polyphonie et de la polyrythmie. Nancarrow développe avec un style résolument personnel, où la densité de matière et la rapidité de mouvements est en phase avec l’accélération du monde. Sa musique, parfois assez violente, peut ainsi se lire à travers le prisme de la société et des grandes mutations liées à la fin de la guerre, de la bombe nucléaire et du développement massif de la société de consommation À ces pianos étranges, se joint aussi un souffle. Contrepoint à leur marteaux, le tromboniste Jean-Jacques Pedretti nous plonge dans un état de suspension, de matière sensible et organique. À l’opposé de la lourdeur des claviers, l’instrument lui permet de se déplacer,
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Programme : Conlon Nancarrow Œuvres à déterminer Géraldine Schenkel Œuvre à déterminer et improvisations Jean-Jacques Pedretti Improvisations
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THÉÂTRE/DANSE
DU 8 AU 18 MAI ADC - SALLE DES EAUX-VIVES
ROBOT, L’AMOUR ÉTERNEL DE KAORI ITO Entre autoportrait poignant et exploration des contours de l’humanité, le nouveau solo de Kaori Ito – Robot, l’amour éternel – propose une plongée aux côtés de l’artiste, dans une redécouverte d’elle-même. Après avoir partagé la scène avec son père ou son compagnon, la danseuse et chorégraphe japonaise se mêle cette fois à une figure robotique. Les deux dialoguent, le robot devient une sorte de double pour la danseuse, ou un alter-ego. C’est pour mieux comprendre l’humain, ce qu’il a d’automatique et de machinal, que Kaori Ito fait de l’androïde et de l’Iphone des partenaires dans cette dernière création. Et ils lui permettent ainsi de cerner le temps qui passe parfois trop vite, d’accepter la mort et la perte, et d’explorer un certain vécu intime. Robot, l’amour éternel est plus qu’un solo ; le spectacle devient un lieu d’interrogation et peut-être de compréhension de soi.
82-84 rue des Eaux-Vives | 1207 Genève adc-geneve.ch
©J-M Gourreau
LE 18 MAI
22h à 7h
THÉÂTRE SAINT-GERVAIS GENÈVE
NUIT BLANCHE. OU PRESQUE. LA NUIT DE LA CHAMBRE #3 D'EMILIE BLASER /ALEXANDRA BADEA Passer la nuit au théâtre? C'est l'expérience que la pièce Nuit blanche. Ou presque, propose. « Tout le monde l’a déjà vécu : c’est aux inconnus de passage qu’on se confie le plus facilement. La magie des auberges de jeunesse ! Nous voulons faire de cette Nuit un espace où nos bulles individuelles se rencontrent. Éclatent peut-être ? Des destins qui se croisent, une histoire commune qui émerge, par la fiction. Le silence. En réservant une place dans cette Chambre, vous ne viendrez pas voir un spectacle, mais plutôt participer à une expérience dans laquelle le personnage principal sera la Chambre… et vous. Vous serez maîtres du temps, nous serons les passeuses. Avec poésie, bienveillance, respect. Peut-être les choses qui nous manquent le plus, au-dehors. »
5, rue du Temple | 1201 Genève Tél. 022 908 20 00 | www.saintgervais.ch
©Nuit blanche. Ou presque.
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LIVE
LE 5 MAI AUDIO CLUB
JEFF MILLS Depuis son ouverture l’an dernier, l’Audio démontre sa capacité à attirer les plus grands noms des scènes électroniques internationales, preuve en est – s’il en fallait encore une – la venue du sorcier de la techno Jeff Mills ce 5 mai. Incontestable pionnier du genre, le natif de Detroit désormais cinquantenaire fringant n’a rien perdu des talents dont il fait preuve, attelé sur ses trois platines, et qui ont fait sa renommée en tant que DJ. Personnage singulier au discret sourire énigmatique, outre le fait qu’il a mis en transe des milliers de ravers de par le monde en près de trente ans de carrière, Jeff Mills s’est également lancé dans la production vidéo dans le cadre de projets associant musique et image, ou encore joué aux côtés d’un orchestre philharmonique. A n’en pas douter, la venue genevoise de ce génie aux multiples facettes affirmera plus encore la réputation d’un club d’ores et déjà devenu indispensable, et s’inscrira dans les mémoires extasiées de celles et ceux qui y assisteront.
20, rue Boissonnas | 1227 Les Acacias audio-club.ch
Pour notre enterrement, il y aura quand même plus de monde.
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23.04–13.05
CHANGE L'ÉTAT D'AGRÉGATION DE TON CHAGRIN ou QUI NETTOIE LES TRACES DE TA TRISTESSE ? Katja Brunner traduction Marina Skalova mise en scène Anna Van Brée jeu Barbara Baker, Marika Dreistadt, Judith Goudal, Salou Sadras texte
Go Out! magazine
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Théâtre / Vieille-Ville +41 22 310 37 59 poche---gve.ch
LIVE
DU 11 AU 13 MAI DIVERS LIEUX À THÔNEX
LES RENCONTRES MUSICALES Pour sa quatrième édition, le festival thonésien qui fait la part belle reggae et au punk a mis le paquet ! En guise de tête d’affiche, ce ne sont pas moins que les indécrottables Ramoneurs de menhirs qui honoreront la Barakason de riffs furibonds agrémentés de sonorités toutes bretonnes, assénées à coups de biniou et de boîte à rythme endiablée, pour un ensemble qui fleure bon l’insoumission à la sauce celtique. Immanquable ! Le festival offrira aussi la possibilité de découvrir des groupes locaux, parmi lesquels on se réjouit particulièrement d’écouter Les Soul Pleureurs et leur hip hop smart, teinté de soul et de reggae. Côté reggae, la Salle des fêtes de Thônex accueillera notamment deux crews français qui rencontrent un coquet succès, Danakil et I Woks. Enfin, la place Graveson se muera en scène tout public, avec spectacle musical, stands et ateliers à la clé.
www.thonex.ch/agenda/les-rencontres-musicales
Les Ramoneurs de Menhirs ©Forban Photographie
LE 18 MAI L’USINE
DISCONNEKT HOSTED BY RUDELBUMS Attention, le 18 mai prochain, le vénérable et cultissime bâtiment de l’Usine risque bien de vaciller sous l’effet démentiel causé par la soirée qui s’y déroulera. A l’invitation du Zoo et du crew de rave genevois Rudelbums, c’est le collectif organisateur de teufs berlinoises Disconnekt – VSK, Emmanuel Top, Codex Empire ou encore Freddy K sont passés par leurs soirées – qui investira les lieux, Zoo, Makhno et Rez confondus (yeah, une globale !), pour y instiller les basses d’une line-up qui défrise: aux côtés des résidents des deux crews, SNTS, Bas Mooy, 99999999 et Amotik se produiront pour des lives et DJ sets acérés. Mais l’expérience sensorielle ira bien plus loin que les tympans grâce aux aptitudes hypnotiques de collectifs locaux et internationaux de VJs, performeurs et scénographes qui partiront à la conquête de chaque recoin de l’Usine, subjuguant ainsi les esprits des ravers pour une déconnection garantie de toute forme de monotonie, et sans conteste salvatrice.
4, place des Volontaires | 1204 Genève www.lezoo.ch
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AILLEURS
DU 4 AU 27 MAI DIVERS LIEUX À BIENNE 032 322 42 45 | www.bielerfototage.ch
BIENNE JOURNÉES PHOTOGRAPHIQUES DE BIENNE Pour la 22ème fois, Bienne vit son mois de mai au rythme des clics photographiques. Durant quatre semaines (du 4 au 27 mai), la ville bilingue se mue en centre d’expo photo et invite les visiteurs à profiter d’événements qui gravitent autour de ce support. En sus des affichages, rencontres, projections, conférences, concours, promenades et workshops se succèdent, avec pour thématique de cette édition 2018 la notion de bonheur. L’essence même du bonheur et la quête quasi imposée de celui-ci poussent forcément à l’interrogation, traduite dans les images exposées : selfies « optimisés » qui pullulent sur les réseaux sociaux, anarchisme expatrié sur les dunes anglaises, exil sur Mars et tant d’autres manières d’envisager le bonheur et ses travers témoignent de la passionnante complexité du sujet. L’expérience peut être complétée par le recours à l’atelier numérique mobile (alias ADA) mis en place lors du festival : identifiable grâce à un logo, il permet de s’immerger encore davantage au moyen de photographies, applications, réseaux sociaux et jeux en tout lieu.
LES 25 ET 26 MAI
LAUSANNE
BÂTIMENT DES TÉLÉGRAPHES
135 titres de mode internationaux a été réunie et se trouve à disposition du public: chaque visiteur peut repartir avec le magazine de son choix. La scénographie réalisée par la Lausannoise Léonore Noz (à qui l’idée du projet est venue suite à un stage au bureau de presse de Dior) est complétée par deux vidéos d’animation et des témoignages de personnalités du domaine.
16, rue des Côtes-de-Montbenon | 1003 Lausanne instagram: @expodoublepage infodoublepage@gmail.com
DOUBLE PAGE VERNISSAGE LE 24 MAI DÈS 19H L’industrie de la mode a toujours employé le magazine papier comme vecteur de communication, et persiste à le faire aujourd’hui bien que les moyens à disposition se soient diversifiés et que la presse traverse une crise majeure. Ainsi, mises au défi de survivre au sein d’un univers impitoyable, les revues de mode continuent à jouer un rôle prépondérant dans la diffusion du travail des professionnels du milieu, mais ce en affichant des démarches artistiques plus affirmées, parfois en transfigurant le support papier en bel objet et toujours en agissant comme facteur de développement des tendances, notamment en photographie. Ces thématiques (et d’autres) sont au cœur de l’exposition Double Page, pour laquelle une collection de 1116 magazines comprenant
EN FAMILLE
DU 17 AU 27 MAI 2018
DÈS 10 ANS, 50 MINUTES
THÉÂTRE DES MARIONNETTES DE GENÈVE
M. JULES, L’ÉPOPÉE STELLAIRE
Centre Plainpalais Acacias, Rue Rodo 3 | 1211 Genève Cette épopée vertigineuse est contée à partir d’un attirail 022 807 31 07 | https://marionnettes.ch de bibelots kitsch et incongrus, glânés çà et là dans les
brocantes. Une multitude d’objets qui disent le penchant d’une époque et font écho à l’infinité des destins particuliers qui finissent par écrire la grande Histoire. À travers le parcours de Jules, l’homme qui se heurte sans relâche au mur des amours impossibles, les Philosophes Barbares proposent une version chaude de la Guerre Froide, riche en rebondissements et en chocs électriques, et suggèrent sur un mode délirant que chacun porte en soi sa part de responsabilité dans l’histoire de l’humanité.
M.Jules ©Eric Massua
DU 18 AU 20 MAI
DÈS 10 ANS, 60 MINUTES
AM STRAM GRAM LE THÉÂTRE
DANS LES PLIS DU PAYSAGE Par agencement de situations, de poèmes chorégraphiques, de machineries mystérieuses, le Collectif Petit Travers transporte son public dans un voyage perceptif questionnant la vie avec les autres, un voyage qui lui donnerait le désir physique de rejoindre un peuple qui joue et qui danse devant lui… Entre jonglage et danse, ce théâtre sans parole raconte à chacun une histoire différente. Dans les plis du silence ébahi du spectateur, vient ainsi se nicher un spectacle étrange et émouvant.
Route de Frontenex 56 | 1207 Genève 022 735 79 24 | www.amstramgram.ch
Dans les plis du paysage ©Ian Grandjean
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FESTIVALS
LE 5 MAI ALHAMBRA Genève
15H30 LE VOYAGE DE ZIRYAB | COMPAGNIE BAB ASSALAM LES ORIENTS DU LUTH FESTIVAL Né de la rencontre de musiciens syriens et français, Bab Assalam (la Porte de la Paix) propose une évocation musicale des longs chemins de l’exil. La figure de Ziryab, grand musicien du IXe siècle, contraint par un maître jaloux de quitter Bagdad pour s’installer en Andalousie, sert de fil conducteur à ce programme. Bab Assalam propose une introduction séduisante à une musique aux influences multiples, puisant au répertoire des musiciens-poètes qui suivaient les caravanes : superbe alchimie entre tradition et modernité, entre Orient et Occident.
Théâtre des Marionnettes de Genève
M. Jules, l’épopée stellaire Adultes, ados, dès 10 ans
17 au 27 mai 2018 Une version chaude de la Guerre Froide ponctuéeGo d’amours et d’agents secrets. Out! magazine
Rue Rodo 3 –1205 Genève Réservations : www.marionnettes.ch Tél. 97 022 807 31 07
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Francis Huster Marie Tudor Une Maison de Poupée Le Misanthrope Le Jeu de l’Amour et du Hasard Le Mariage de Figaro
4-9 juin 2018 www.theatreauxjardins.ch Billetterie : Ticket Corner
Programme sous réserve de modifications
Le Rosey, Rolle
SMALL HOUSE. GREAT INTENTION. www.le-melrose.ch