Go Out! n°62

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N°62

juin.18

LE M AGA ZINE CULTUREL GENEVOIS info@gooutmag.ch www.gooutmag.ch


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ÉDITO Notoire pour accueillir à bras ouverts les asilés fiscaux, les cheikhs du Golfe, les oligarques russes et multinationales, on oublie assez rapidement que Genève a été durant trente ans le théâtre d’un mouvement squat luxuriant et ultra dynamique, autorisé par les autorités par un contexte particulier entre spéculation immobilière et pénurie de logements. Dans les années 1990, on comptait ainsi plus de cent soixante lieux occupés simultanément par quelque deux mille personnes. Plainpalais était l'un des quartiers les plus squattés d'Europe ! 10 ans après, ces espaces véritables incubateurs créatifs pour la culture alternative peinent à retrouver leur énergie novatrice. Go Out ! est parti sur les traces de Genève la rebelle à travers les virées proposées par Marie-Hélène Grinevald aka Marylou, ancienne squatteuse et militante dont le parcours se confond avec l’histoire de ces espaces de liberté. Pour illustrer ces promenades autour des squats, on s'est remémoré l'excellent et éloquent ouvrage – Squats. Genève 2002-2012 – de Julien Gregorio, lui-même ex-squatter publié il y a 6 ans mais dont la force d'expression reste aujourd'hui intact. Une cover à l'image de l'esprit frondeur de Go Out! et avant tout hommage à l'ADN d'une Genève « plus hospitalière à la diversité des personnes et des manières de vivre », « une ville capable de faire place aux projets les plus fous et les plus fragiles, une ville où l’absence d’argent ne signifiait pas automatiquement la mise au ban » dixit le sociologue Luca Pattaroni ayant signé la préface du livre de Julien Gregorio. Bonne lecture !

Mina Sidi Ali

Go Out! magazine

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IMAGE DU MOIS HIGHLIGHTS

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COUPS DE CŒUR, COUPS DE GRIFFE

49.

GENEVOISES DU MOIS 52.

LIVRES

STAY COOL

55n83

RDV PRIS

85n97

CULTURE

15n53

EXPO, CLASSIQUE, THÉÂTRE, DANSE, CINÉMA, LIVE, AILLEURS

56. 61.

HOTSPOTS

COLLAB' DU MOIS 65. 69.

ART/EXPO

16. 26.

45.

CLASSIQUE

35.

THÉÂTRE

36.

HISTOIRE

39.

FESTIVAL

40.

AILLEURS

VINS

Crédits photos : À gauche : Squats. Genève 2002-2012, Julien Gregorio Au centre : SESC 24 de Maio © Leonardo Finotti À droite : Ecolabo

COCKTAILS 71.

HÔTEL

75.

SPORT

76.

AUTOMOBILE

79.

HORLOGERIE

ARCHITECTURE

EN COUVERTURE

IMPRESSUM

Rédacteurs Quentin Arnoux, Fabien Bergerat,

JULIEN GREGORIO SQUATS. GENÈVE 2002-2012

Editeur Association Go Out !

Eleonora Del Luca, Anne Fatout, Pierre-Emmanuel

Directrice de la publication

Fehr, François Graz, Alexandre Kaspar, Marie

Mina Sidi Ali • mina@gooutmag.ch

Mégevand, Olivier Müller, Soraya Nefil, Yessine

Cheffe d'édition

Sidi Ali, Ameidie Terumalai, Alexis Valticos, Lucia

Nyata Natalie Riad

Von Gunten

Graphiste Martin Besson

Stagiaire Mélissa N'Dila

Resp. rubrique art contemporain

Coordination de production

Lucia Von Gunten

Musumeci S.p.A., Quart (AO)

Resp. rubrique théatre

Go Out! magazine

Ameidie Terumalai

CONTACTS

Resp. rubrique musique classique

info@gooutmag.ch

Fabien Bergerat

www.gooutmag.ch

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IMAGE DU MOIS

JACQUES HENRI LARTIGUE Florette, Monte-Carlo Beach, 1958 Photographie © Ministère de la Culture France/AAJHL Dans le cadre de l'exposition La vie en couleurs au musée de l'Élysée, Lausanne Du 30 mai au 23 septembre | www.elysee.ch

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HIGHLIGHT

© Street Food Festival

LUNCH À CIEL OUVERT

Depuis que les repas, et plus particulièrement celui du midi, s'ingurgitent à vive allure et désormais sous diverses diaprures – poke bowl, salade, sandwich...– les food-trucks et autres concepts culinaires dans la rue ont la côte ! On ne s'en lasse pas. Ainsi, on ne manquera pas l'incontournable Geneva Street Food Festival qui reprend ses quartiers du 8 au 10 juin. Pour cette nouvelle édition estivale - toujours en Vieille-Ville – le festival vient encenser les panses les plus exigeantes. On y retrouve des food trucks avec du végétarien aérien, du BBQ (I love you !), du sang gluten (amen !), de la bière débonnaire, des asperges courtes sur pattes, des pâtes sur rollerblader à qui on roulerait bien des patins...Bref, des mets à l'emporter pour lesquels vous vous emportez en exigeant plus de mayo moins de ketchup nom d'une pin-up ! Geneva Street Food Festival du 8 au 10 juin Promenade Saint-Antoine 1204 Genève www.gvastreetfoodfestival.ch

Go Out! magazine

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HERMÈS

coups de c�ur d'hermès

MY FELLAS ARE BACK ! FABIEN

Ce malin félin, non plus je ne pensais pas le revoir apposer à nouveau sa griffe de génie dans le magazine ! C'est la foire aux bonnes nouvelles ce mois de juin ! Moi qui suis un novice en musique classique, je vais pouvoir à nouveau me laisser guider les yeux fermées par la plume avisée de cet oiseau rare. Diablement efficace au travail, ce sacré matou a plus d'un tour dans son sac ! Pas étonnant qu'il ait réussi haut la patte son master à la Pratt Institute à New York. Roooar !

VINCENT

Je pensais ne plus jamais revoir sa moustache et son look de hipster divin dans le coin mais quelle n'a pas été ma surprise d'apprendre que Vincent reviendrait apposer sa patte d'acrobate verbal chez Go Out ! Vais-je devoir me remettre à consommer des substances illicites pour saisir ses voyages didactiques ? D'après certains matous, il se serait assagi à mon image. Enfin, c'est ce qu'on fait tous croire, non ? Ainsi, ce fidèle félin ami de longue date de ma maîtresse va paraît-il se marier cet été avec une charmante minette du nom d'Aida. J'ai décidé de m'y incruster en catimini histoire de m'assurer que leur soirée sera aussi barrée que les légendes le narrent !

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MISHIMA

coups de griffe de mishima

MELOCAT

Je viens d’apprendre la fermeture imminente de l'antenne neuchâteloise de la Haute école de musique (HEM) de Genève pour des raisons économiques. J’admets que cela me fait une trotte pour m’y rendre mais fervents défenseurs de la culture, mon acolyte Hermès et moi sommes prêts à monter au front pour soutenir cette école qui permet à plein de félins amoureux de la musique de se former professionnellement. L’initiative en faveur du maintien de cette antenne sera lancée d’ici quelques jours. Les initiants auront alors six mois pour récolter 4500 signatures. Si comme pour nous, vous avez la patte sur le coeur et l’amour de la culture, rugissez et surtout signez !

CHAT-PRIE-STI !

Vous voulez prendre vos pattes à votre coup et fuir le 21 juin, jour de la visite du Pape ? Faîtes le avant ou restez terré chez vous, car toute la circulation sera encline à des perturbations et l'accès à l'aéroport ne sera pas garanti! Pieux ou pas, je préfère vous prévenir. Hermès et moi, on a déjà booké un vol pour l'ìle des chats au Japon histoire de fuir les cris, litanies et autres hérésies ! Nya nya !

Go Out! magazine

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Découvrez notre programmation dès le 13 juin à 20 h forum-meyrin.ch

Design & DA © the Workshop — Photo © Jean-Louis Fernandez

Saison 2018 –2019


Culture

Squats. Genève 2002-2012 © Julien Gregorio

PAULO MENDÈS DA ROCHA

VERBIER FESTIVAL ALCHIMIC ECOLABO

JOE BRADLEY ATELIER DE GRANDI GAGOSIAN MANOLO VALDÈS MAH HISTOIRE DES SQUATS

SEPTEMBRE MUSICAL

LE CABANON BAZ'ART ART BASEL Go Out! magazine

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OSR


ART/EXPO

FRESQUES ANIMÉES

Le Festin chez Trimalcion, Arrivée du bateau d’or, 2010 Collage numérique, impression sur papier, Diasec Collection Galerie Triumph, Moscou © AES+F

Le Musée d’art et d’Histoire (MAH) accueille, depuis le 18 mai et jusqu'au 7 octobre, le quatuor moscovite AES+F pour sa première exposition muséale en Suisse. Syncrétisme sur autel de l’art : le collectif versé dans l’art numérique décroche de leurs cimes les sujets classiques de l’art occidental teintés de "mytho-logie" et de religieux, et les pourfend de l’éclair esthétique contemporain, qui y glisse un monde ultra-stylisé et qui en met la plein la vue – immersif dirons-nous. Le MAH, en collaboration avec la Galerie Triumph de Moscou, propose de s’attarder en slow motion sur trois installations vidéo et plus généralement sur une rétrospective du travail d’AES+F des dix années défilées où l’art, l’homme et la société évoluent conjointement sur la scène du Theatrum Mundi, de l’Enfer au Paradis. Par QUENTIN ARNOUX

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ART/EXPO

ENFERS

La Dernière Révolte s’écarte de cet aspect religieux propre pour s’attaquer à un plus figuré : la culture du jeu vidéo religieusement suivie par l’adolescence. Chaque génération se crée une mythologie de l’enfance et la jeunesse d’aujourd’hui n’y échappe pas. Actuellement, la culture du virtuel et du jeu est l’apanage du monde adolescent à qui est proposé nonchalamment des armes de destruction. Un schéma de douce violence s’instaure où le bien et le mal ne sont pas perçus et où la mort n’est que passagère grâce aux vies multiples. La violence des actions contraste avec l’accompagnement musical de Wagner et l’aspect lissé et propret des figurants dont le maquillage et les habits à la mode ne reflètent pas ce qu’ils font. Cet imaginaire infernal du jeu est suggéré par les photos en forme classique de tondo qui sont accrochées sur des échafaudages. Ils rappellent cet imaginaire du jeu et du théâtre au sommet duquel quelqu’un tire peut-être les ficelles.

La Dernière Révolte. Tondo 15, 2007 Collage numérique, impression numérique sur toile Collection Galerie Triumph, Moscou © AES+F

PURGATOIRE

Allegoria Sacra dialogue avec une œuvre du XVème siècle de l’artiste Giovanni Bellini qui pense-t-on représente le purgatoire. Dans la lignée des œuvres de la Renaissance italienne dont celles de Bellini, cette photographie d’AES+F qui s’accompagne d’une vidéo, montre ce goût pour les foules où rien n’est distinguable dans son ensemble en même temps que tout est lisible dans les détails. Les figures chrétiennes sont transformées : les pouti habituellement représentés laissent place à deux jumelles glaçantes et Paul muni de son épée se mue en un policier agenouillé aux pieds d’un centaure roux. Mais le Purgatoire pour AES+F c’est aussi un aéroport. L’attente des vols fait s’accumuler la foule et crée un melting pot social. L’homme d’affaire côtoie le migrant venu du sud et tous deux sont accueillis par trois hôtesses de l’air à l’allure des trois Grâces antiques. Avec eux sont matérialisés quelques-uns des enjeux cruciaux du monde actuel qui forment une nouvelle réalité.

La dernière révolte. Tondo 23, 2007 Collage numérique, impression numérique sur toile Collection Galerie Triumph, Moscou © AES+F

hauteur d’hommes – le chat se transforme en un hybride ailé ou une hydre qui nous surveille de haut. Le thème de l’Inquisition est aussi repris : la femme devient le bourreau et l’homme le châtié. Mais la souffrance se mue en caresse érotique et la violence est, ici aussi, atténuée par l’effet lisse des meubles à la Ikea qui servent d’autel de sacrifice. Le monde renversé semble devenir le monde normal. À moins qu’il ne le soit déjà.

PARADIS

Inverso mundus reprend le thème carnavalesque du monde à l’envers, présent depuis la Renaissance en Europe. Ce changement étrange déjà présent lors des Saturnales romaines renverse les rôles établis et questionne les rapports de pouvoir entre les actifs et les passifs dans un jeu délicieusement excessif. L’excès de ces fêtes est représenté avec un subtil clin d’œil à l’antique festin orgiaque de Trimalcion. Mais la luxure tourne vite en dépression et le monde s’inverse. Dans un rapport entre le haut et le bas, est offert aux cuisiniers asiatiques, le temps d’une vidéo, de se transformer en joueurs de golf milliardaires et aux animaux, de voler à Go Out! magazine

Theatrum Mundi Du 18 mai au 7 octobre 2018 Musée d’art et d’histoire 2, Rue Charles-Galland - 1206 Genève institutions.ville-geneve.ch/fr/mah

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ROBERT DOISNEAU PHOTOGRAPHIES

EXPOSITION DU 26.05 AU 29.07.2018 VERNISSAGE 26 MAI 18H - 20H

GALERIE DU BOLÉRO - VERSOIX

Chemin Jean-Baptiste Vandelle 8 - 1290 Versoix - Suisse www.bolero-versoix.ch - T +41 22 950 84 00 - bolero@versoix.ch Entrée libre, du mardi au dimanche, de 15h à 18h


SCULPTURE GARDEN

Ugo Rondinone, flower moon, 2011

Dans la lignée de l’exposition de sculptures en marge d’artgenève en 2016, la première Biennale de sculptures retrouve le parc des Eaux-Vives dès le 8 juin. En plus de proposer un événement gratuit d’envergure muséale au public pour cet été 2018, la Biennale offre surtout à Genève une seconde date qui étoffe la liste des manifestations d’art contemporain. En parallèle, l’Hôtel-Restaurant du parc des Eaux-Vives propose des brunchs dominicaux qui lient le culinaire, la culture et les activités en famille.

détour d’un bosquet ombragé qu’un champignon géant au chapeau surdimensionné fait irruption aux côtés de cabines téléphoniques dénaturées de leur fonction d’appel et d’un arbre éclaté, desséché par la nature, tout d’aluminium vêtu. Sculpture Garden Du 8 juin au 8 septembre 2018 Parc des Eaux-Vives Genève www.artgeneve.ch

Diverses réalisations monumentales du Musée d’art moderne et contemporain (MAMCO), du Fonds d’art contemporain (FMAC) et de collections privées trouvent leur socle dans le parc séculaire. Certaines d’entre elles sont même créées pour l’occasion. Entre dialogue avec la nature et contraste avec des thématiques urbaines, les statues égrainées çà et là ou rassemblées en grappes se dévoilent au promeneur solitaire ou accompagné au gré d’une balade. C’est au

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LA MOBITHÈQUE SE MET AU VERT 3 JUILLET - 24 AOÛT 2018 PROGRAMME COMPLET (DÈS MI-JUIN) SUR : WWW.MEDIATIONBM.CH

de parc en parc avec les bm

PARC DE L’ARIANA

du 17 au 27 juillet

PARC DE LA PERLE DU LAC du 14 au 24 août

PARC DE LA GRANGE

PARC BERTRAND du 31 juillet au 10 août

création : www.superposition.info

du 3 au 13 juillet


ART/EXPO

ENTRE LES LIGNES Plus connu pour ses grandes toiles de peinture aux vifs contrastes d’aplats, de formes et de couleurs, l’artiste américain Joe Bradley est avant tout un dessinateur. L’intérêt pour le dessin remonte à sa jeunesse passée sur la côte est des Etats-Unis dans les années 1980 et 1990, au contact d’une culture underground symbolisée notamment par ses « comix », des bandes dessinées aux contenus provocateurs et satiriques. De fortes influences qui ponctuent la série de récents dessins (2016-2018) sélectionnés par l’artiste pour une exposition à voir chez Gagosian jusqu’au 28 juillet. Par LUCIA VON GUNTEN

un papier quelconque déchiré d’un bloc à anneaux, est exposé encadré précieusement d’un passe-partout. Voilà un bel exemple de la contradiction qui habite l’artiste américain lequel grandit en pleine Zine Revolution entouré des nombreuses publications amateur, indépendantes et à petit tirage qui la caractérisent. Autant de magazines et autres livrets où le dessin humoristique et caricatural se déploie librement pour témoigner des travers et tabous de la société de l’époque. Parmi les initiateurs de ce mouvement de la bande dessinée underground, les américains S. Clay Wilson et Robert Crumb attirent les lecteurs dès les années 1960 avec des histoires et des personnages provocants souvent teintés de sexualité et de violence. Une thématique récurrente qui fait écho à la pratique de Bradley et notamment à l’attention portée au corps humain, un corps nu représenté dans son état le plus primitif, parfois malmené et disgracieux. Des visages aussi, qui à leur tour oscillent entre réel et fiction. De manière générale, dans ses dessins tout comme dans ses peintures monumentales et ses sculptures, l’art de Bradley révèle une certaine audace mêlée à un sentiment de désinvolture. Un héritage qui fait écho à ses années d’études d’art à Providence (Rhode Island) où il côtoie les milieux underground de Fort Thunder ainsi que le collectif d’artistes et musiciens Forcefield dont les influences perdurent encore aujourd’hui derrière un minimalisme d’apparence.

Joe Bradley, Untitled, 2018, Charcoal on paper 30.5x22.9cm © Gagosian

Disposés sur un unique axe horizontal le long des trois murs de la galerie, les dix-neuf dessins de Bradley donnent lieu à des illustrations qui se confondent dans un traitement sommaire parfois proche du gribouillage. Ces dessins n’ont cependant rien d’inabouti ou de préparatoire malgré ce que pourraient laisser croire des traits de crayon interrompus et hésitants, une feuille de papier mal découpée ou un dessin portant les stigmates de semelles de chaussures.

Joe Bradley : Drawings Jusqu’au 28 juillet 2018 Du mardi au samedi, de 10h à 18h Gagosian Gallery

Chez Bradley le rendu déroutant est voulu et maîtrisé, à l’image d’un petit dessin de bonhomme qui détonne par sa précision, dont l’allure et le style semblent être un hommage à l’art de la bande dessinée et dont le support, Go Out! magazine

19, place de Longemalle - 1204 Genève gagosian.com

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ART/EXPO

LA VERVE DE VALDÉS

Manolo Valdés © LaReserve

Le mois dernier les colossales sculptures de l'artiste espagnol Manolo Valdés ont investi avec poésie La Réserve Genève. Elles font écho à une expo à l'Opera Gallery où l'artiste multimédium dévoile une série de peintures offrant un aperçu d'un langage visuel novateur. Son inspiration à foison, il la puise à travers des œuvres qui ont marqué sa formation pour rendre vie aux enseignements du passé par le biais de trouvailles du présent. Il revisite avec une dextérité singulière de la forme, de la couleur et de la matière, et ce de façon quasi obsessionnelle, nos classiques en leur donnant une présence d’une modernité inouïe. Ainsi, chez Pablo Picasso il fait écho à la géométrie du portrait cubiste, chez Diego Velázquez il affronte les mystères des Ménines ou encore chez Henri Matisse il rend hommage au premier tableau fauviste intitulé La femme au chapeau. Un travail qui s'observe à travers la loupe de l'histoire de l'art et dont cet artiste érudit assume complètement la réinterprétation. On l'a rencontré à La Réserve Genève, jetlagué mais avec un bagout de fou à la fougue exaltante. Morceaux choisis. Par MINA SIDI ALI

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ART/EXPO

Vous avez débuté comme peintre et avez évolué sur les autres médiums artistiques. Pourriez-vous nous narrer cette transition et quelle est aujourd’hui votre support de prédilection ? Les artistes traversent très facilement les disciplines, qu'il s'agisse d'illustrations, de peintures ou de sculptures. Je parle non seulement d'aujourd'hui, mais également du XXème siècle où des artistes comme Matisse et Picasso le faisaient aisément. Dans mon cas, je prends une image d'un autre artiste et la relis ou la réinterprète, donc, en plus de faire une peinture, si je fais aussi une sculpture de la même image, alors la lecture et l'interprétation de l'image originale deviendront plus profondes, plus complexes. Je ne sais jamais si je vais être plus intéressé par une peinture ou une sculpture, alors je travaille sur les deux simultanément. Il y aura des périodes où je me concentrerai davantage sur un média et des périodes où je me concentrerai davantage sur l'autre.

Azul y Blanco IV, 110x81x59 cm, Alabaster and Painted Iron

Et comment procédez-vous pour choisir l'œuvre d'art sur laquelle vous souhaitez répondre et réinterpréter ? Je n'interprète ou ne commente que des peintures et des œuvres que j'aime. La peinture que je crée reste autonome par rapport à l'image originale. Je me place devant l'image originale de la même manière qu'un artiste s’assoirait devant un arbre, un lac ou un paysage. Le point de départ est toujours le même. Je ne pourrais jamais répondre à une image que je n'aime pas.

Fiore III, 83x167x61 cm, Alabaster and Iron

Votre échelle est évidemment beaucoup plus grande que l'original... Généralement, oui. Concrètement, mon point de départ est l'œuvre de Velázquez, par exemple. Ensuite, à partir d'une de ses peinture, je choisis un fragment. Généralement, c'est une tête. Entre le moment où cette tête a été créée au XVIIème siècle et maintenant, tant de choses se sont passées dans l'histoire de l'art : l'abstrait, les Nouveaux Réalistes, le pop art... Alors je me demande ce que le pop art nous a enseigné ? Cela nous a appris à grande échelle et j'en retiens l’importance des images et plus particulièrement leur valeur iconique. Alors quand je regarde et relis la peinture de Velázquez, je ne peux m'empêcher de penser et de bloquer tout ce qui s'est passé dans l'histoire de l'art entre cette période et aujourd'hui. Tout cette période passée devient un outil afin réinterpréter l'image originale.

La femme, votre source d'inspiration principale: comment a-t-elle évolué à travers le temps et comment la définiriez-vous ? Les sculptures dans les rues sont souvent commémoratives et elles sont souvent là pour rendre hommage à des hommes. De manière générale, la femme a toujours été très présente dans l'histoire de l'art ainsi je trouvais normal de la sublimer à travers la sculpture. Je ne pense pas à une muse en particulier et je la représente toujours libre. Jusqu'en août 2018 Trois pièces monumentales sont à découvrir au hasard d'une promenade à l'extérieur et trois autres sont situées au sein du lobby et du Café Lauren. La Réserve Genève 301, route de Lausanne 301 - 1293 Bellevue www.lareserve.ch Jusqu'au 15 juin Opera Gallery 10-12 Place Longemalle - 1204 Genève www.operagallery.com/geneva

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Parc des Eaux-Vives | 8 juin – 8 septembre 2018

artists Rasheed Araeen | Max Bill | Alexander Calder | Elmgreen & Dragset |

Sam Falls | Sylvie Fleury | Subodh Gupta | Carsten Höller | Anita Molinero | Louise Nevelson | Mai-Thu Perret | Ugo Rondinone | Takis | Oscar Tuazon performances Roman Signer, Jet d’eau | Paulina Olowska, 7 Ingredients of Pavilionesque | Martina-Sofie Wildberger | Denis Savary, Roma Roma Roma more details: artgeneve.ch/biennale


ART/EXPO

GIMMI A GRANDI L’Atelier de Grandi poursuit son panorama des artistes suisses chers au cœur des deux frères de Grandi et présente, jusqu’au 1er juillet, Wilhelm Gimmi. Peintre, dessinateur et lithographe, le Zurichois à la production particulièrement féconde est peu connu en Suisse, et moins encore en Romandie, alors que ses œuvres ont fait mouche dans le Paris de l’entre-deux-guerres. L’exposition embrasse sa production de 1910 à 1955 et offre au regard du spectateur quarante œuvres – dont trente huiles sur toiles et une dizaine de dessins, toutes issues de la Fondation Wilhelm Gimmi. Par QUENTIN ARNOUX

le sentiment antigermanique tenace qui s’y développe dans la première moitié du XXème et a contrario, par le solide attrait qu’exerce la culture française depuis toujours sur des artistes romands. Comme ses compères, le Zurichois se mouille à Paris mais s’installe ensuite à Chexbres dès 1940 et les peintures de nus laissent place à des paysages plus en lien avec son nouvel habitat. DESSINER CES DAMES

Un mode d’observation et un fondement de la peinture, le dessin est pour Gimmi le moyen de prendre connaissance des motifs. Sans pour autant les insérer dans son processus artistique, ces esquisses, études de la nature, sont parfois reprises et certains détails sont isolés puis remployés sur ses toiles. C’est aussi sous le prisme du dessin que peuvent s’appréhender les représentations de nus féminin qu’exalte Gimmi. Le fusain fait onduler la ligne d’un corps plantureux, où le galbé voluptueux du trait donne aux figures un aspect sculptural et mystérieusement lascif. Wilhelm Gimmi, Une vie pour la peinture

Wlhelm Gimmi, Nu au fauteuil de dos, 1930

Du 19 avril au 1er juillet 2018 Atelier de Grandi 1802 Corseaux

AVANT QUOI ?

D’abord fondateur du Moderne Bund – dont les groupes expressionnistes allemands avec en tête d’affiche Die Brücke et der Blaue Reiter avaient valeur d’influenceurs, Wilhelm Gimmi est de ces artistes modernes suisses qui promeuvent l’Avant-garde Outre-Sarine. S’ensuit une relative reconnaissance lorsqu’il expose aux côtés d’artistes internationaux et parisiens. Humant le vent des nouveautés et digérant peu à peu les influences avant-gardistes, l’artiste zurichois se constitue progressivement un style personnel. Mais, aléa de l’histoire, il tombe dans l’oubli ! L’effacement de Gimmi dans le paysage artistique romand peut s’appréhender avec Go Out! magazine

022 922 43 43 www.atelierdegrandi.ch

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CLASSIQUE

LA FÊTE AU BAGNES

Vue depuis le Verbier Festival, en arrière-plan les Combins

Voilà vingt-cinq étés que l’incontournable Verbier Festival offre aux plus brillants talents l’occasion de résonner entre les monts du val de Bagnes, portant leur écho bien au-delà de nos étroites frontières. Créé en 1994 par le mélomane suédo-vaudois Martin Engström, ce rendez-vous s’érige vite en titan de la scène classique internationale. Cette vingt-cinquième édition se veut festive, réunissant un inégalable palmarès de virtuoses autour de 59 concerts et d’un très chic gala d’anniversaire. Direction les alpes valaisannes, du 19 juillet au 5 août, pour un cru qui atteindra assurément des sommets. Par FABIEN BERGERAT

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CLASSIQUE NOUVEAU MAÎTRE À BORD

Honorant assidûment ses invitations à Verbier depuis 2004, Valery Gergiev reprend cette saison la direction musicale du festival, menant dès le premier soir le Verbier Festival Orchestra accompagné de Daniel Lozakovich au violon, George Li au piano et de l’inimitable soprano Pretty Yende. Un concert d’ouverture qui se veut la vitrine de la relève, mêlant Saint-Saëns et Mendelssohn au russe Rimski-Korsakov, ce dernier ayant donné son nom au conservatoire où Gergiev a commencé sa carrière musicale. Connu pour son rôle de directeur du Mariinsky, le chef entretient une relation fidèle avec le public bagnard, qu’il a bercé quasi annuellement avec son orchestre. RÉUNION DE CLASSE

Martin Engström a voulu rassembler autour de cette célébration les personnalités marquantes qui ont fait le festival. Un gala-concert réunira le 25 juillet un cortège de grands noms pour l’exécution d’un programme secret, avec Martha Argerich, Sergei Babayan, les frères Capuçon, Janine Jansen, Evgeny Kissin, Daniil Trifonov et bien d’autres. Une grand-messe sous le toit de la salle des Combins, avec à la barre le capitaine Gergiev.

Pretty Yende © Gregor Hohenberg Courtesy of Sony Music Entertainment

Le jeune Seong-Jin Cho, lauréat du Concours Chopin que nous avions suivi à Varsovie en 2015, poursuit sa conquête de la scène internationale en faisant escale dans nos montagnes pour un récital solo de Chopin, Debussy et Schuman, ainsi qu’un récital de chambre avec le jeune violoncelliste Andrei Ionit‚ă.

ENVOLÉES LYRIQUES

Une fois n’est pas coutume, le Verbier Festival perpétue son attachement historique au répertoire lyrique. À la une de cette édition, l’opéra Adriana Lecouvreur, chefd’œuvre de tragédie lyrique signé Francesco Cilea, avec la soprano russe Tatiana Serjan dans le rôle-titre. Les jeunes chanteurs de l’académie du festival interpréteront quant à eux Rigoletto de Verdi, sous la baguette de Stanislav Kochanovsky, après avoir suivi trois semaines de masterclasses avec les têtes d’affiche de la saison. L’occasion pour l’institution de réitérer son engagement pour le lien entre les générations d’artistes et la formation de la relève, mettant en avant son Academy dont les jeunes talents sont choisis parmi plus de 1’600 candidats – ainsi que le Verbier Festival Orchestra, composé de jeunes de 18 à 28 ans, et le Verbier Festival Junior Orchestra pour les 15-18 ans.

MUSIQUE ÉCLECTIQUE

Le monument symphonique marquant de cette édition est la 4ème de Gustav Mahler, interprétée par le Verbier Festival Orchestra sous la baguette de Christoph Eschenbach. La soprano Ying Fang y ajoutera ses couleurs, avant sa performance plus intime d’une cantate de Bach, le lendemain, accompagnée par l’orchestre de chambre du festival. Pour les publics moins guindés, ou pour ceux à qui l’altitude donne d’étranges idées, le chanteur Rufus Wainwright, rendu célèbre par le Moulin Rouge! de Baz Luhrmann en 2001, viendra interpréter ses chansons pop entouré de musiciens classiques. Enfin, le Fest’Off apportera sa dose d’ambiance à la station avec un éventail varié d’évènements gratuits, notamment des concerts de jazz, avant que Verbier ne s’endorme à nouveau pour quelques mois jusqu’à l’invasion des skieurs et, souhaitons-le, de la neige.

PIANISTES BIEN NOTÉS

Le légendaire roumain Radu Lupu, lausannois d’adoption, fera son apparition à cette édition anniversaire, accompagné de son ami Gábor Takács-Nagy et de sa baguette, pour une interprétation unique du concerto pour piano n°4 de Beethoven. A noter également la 21ème participation du grand Evgeny Kissin, qui se produira en récital avant de se joindre au Verbier Festival Orchestra pour interpréter l’illustrissime concerto pour piano n°2 de Rachmaninoff. Autre soirée à ne pas manquer, le récital solo d’un habitué des lieux, Daniil Trifonov, qui interprétera un échantillon varié de son vaste répertoire.

Verbier Festival Du 19 juillet au 5 août Divers lieux à Verbier www.verbierfestival.com

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CLASSIQUE

VERNISSAGE DE PRINTEMPS AUX BAINS

Orchestre et Chœur Teatro Regio Torino

Pour sa 73ème édition, le célèbre festival de musique classique Montreux-Vevey alias Septembre Musical reste fidèle à sa renommée et propose à nouveau une programmation de grande qualité. Brillants solistes, grands orchestres de la scène internationale et jeunes talents émergents seront à l’affiche du 31 août au 9 septembre pour offrir au public des performances inoubliables. Durant ces onze jours, Septembre Musical accueille 14 solistes, 425 musiciens et 8 chefs d’orchestre pour le plus grand plaisir des amateurs de musique classique qui pourront profiter de ces concerts exceptionnels dans des lieux qui ne le sont pas moins, tels que le château de Chillon ou l’auditorium Stravinsky à Montreux. Sans aucun doute, cette nouvelle édition permettra encore une fois aux spectateurs de vivre une expérience musicale unique. Partage et émotions garantis ! Par SORAYA NEFIL

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CLASSIQUE

TÊTES D’AFFICHE

Pour la première fois à Montreux, le fameux chef Gianandrea Noseda dirigera son orchestre et chœur du Teatro Regio Torino pour le grand concert inaugural du festival. Fondé à la fin du XIXème siècle, l’Orchestre a assuré de nombreuses créations mondiales et enchaîne depuis des années des tournées internationales. A cette occasion, plus de 170 musiciens et choristes seront sur scène pour jouer, entre autres, l’œuvre emblématique de Verdi, I quattro pezzi sacri. Les spectateurs pourront également aller écouter le brillant Pierre Amoyal (et son célèbre violon le Kochansky Stradivarius de 1717). Nommé Chevalier des Arts et Lettres à deux reprises puis élevé au grade de Chevalier de l’Ordre National du Mérite, il est l’un des violonistes le plus talentueux de sa génération. Pour cette édition, il se produira avec son nouvel ensemble musical, CameratAmoyal et le célèbre organiste Georges Athanasiadès. Quant au concert final, il sera assuré par Martha Argerich, pianiste incontournable depuis les années soixante ; on ne se lasse pas d’écouter cette artiste passionnée et fascinante. Quelques surprises sont aussi annoncées…

Noseda Gianandrea © Photo Sherman 2014

New era orchestra et Tatiana Kalininchenko EN OFF

Cette année encore, le festival se déclinera en Off afin d’offrir aux familles et aux jeunes la possibilité de découvrir la musique classique. Le public pourra ainsi circuler librement pendant des concerts gratuits de genres musicaux variés. Grâce à cette formule, la musique classique se révèle hors des murs des salles de concert traditionnelles pour séduire un nouveau public. Côté artistes, le festival Off permet de mettre en avant des ensembles de jeunes musiciens de toute la Suisse et on aime ça !

Isata Kanneh-Mason

JEUNE GÉNÉRATION

En plus de ces artistes confirmés, le festival est également tourné vers l’avenir et prend son rôle de tremplin pour les jeunes musiciens très à cœur. En effet, cette édition 2018 proposera notamment au public des orchestres de jeunes musiciens, tels que l’Orchestre Français des Jeunes, l’European Philharmonic of Switzerland, le Youth Orchestra of Bahia du Brésil ou le New Era Orchestra, jeune orchestre ukrainien dirigé par Tatiana Kalinichenko. Les lauréats de différents prix notoires seront également mis à l’honneur aux Château de Chillon qui accueillera entre autres l’altiste Timothy Ridout, (1er prix au Concours international Lionel Tertis en 2016), le jeune Sheku Kanneh-Mason, violoncelliste virtuose et sa sœur, Isata Kanneh-Mason, pianiste d’excellence (ils font partie d’une fratrie exceptionnelle de sept musiciens). Ils ont tous deux remporté de nombreux prix internationaux. Go Out! magazine

Septembre Musical Festival de Musique Classique Montreux-Vevey Du 31 août au 9 septembre Divers lieux à Montreux et Vevey www.septmus.ch

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© 1961 Metro-Goldwyn-Mayer Studios Inc. All rights

WEST SIDE STORY

«WEST SIDE STORY» sur grand écran et orchestre «live» Dimanche 19 août: une soirée dans les étoiles avec l’Orchestre symphonique de Bâle et l’une des plus célèbres comédies musicales américaines – jouée ET projetée sur grand écran sous la Tente de Gstaad! Joli clin d’œil au centenaire de Leonard Bernstein. Location 033 748 81 82 – www.gstaadmenuhinfestival.ch


CLASSIQUE

L’OSR, SAISON 101

© Rafa Martin

Le 30 novembre prochain à 8h30 du matin, un siècle se sera écoulé depuis la création par Ernest Ansermet de l’Orchestre de la Suisse Romande (OSR), dont il assura la direction pendant les 49 premières années, quand les 61 suivantes ont vu se succéder neuf chefs ! La saison annonce un programme riche en grands interprètes et en adroites baguettes, un hommage à l’institution qui a offert à Genève son extraordinaire rayonnement musical. Le maestro Jonathan Nott fera passer le cap à la phalange, qu’il mène avec brio depuis bientôt deux ans, en spécialiste des répertoires français et russe sur lesquels l’OSR a construit sa réputation. Nombreux sont les rendez-vous qui rythmeront cette saison du siècle, en voici quelques-uns à agender de suite. Par FABIEN BERGERAT

Go Out! magazine

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CLASSIQUE

ERNEST LE PRODIGIEUX

FOCUS CHEFS-D’ŒUVRE

Monter un orchestre de province au lendemain d’une guerre qui ravage l’Europe, puis réussir à en faire une institution incontournable bourlinguant les plus prestigieuses scènes internationales. Joli tour de force ! Après l’Espagne en 2017 et sa tournée très remarquée en Amérique du Sud en 2018, l’OSR et son chef donneront neuf concerts en Asie l’an prochain. À noter également une première cette saison : la participation de l’OSR aux BBC Proms, le 16 août à Londres, en compagnie de Renaud Capuçon, où seront interprétées des œuvres de Ravel, Debussy et Stravinsky. Le même concert sera donné à l’irremplaçable KKL de Lucerne trois jours plus tard.

Quelques grands interprètes et compositions notables étoffent ce programme. Habitué des lieux, Nicholas Angelich interprétera les 17, 18 et 19 octobre les 1er et 2ème concerti de Brahms au cours de trois soirées agrémentées d’œuvres de Berg et de Schoenberg. Le 26 novembre débutera la semaine anniversaire, ouverte par deux soirées lors desquelles l’OSR fera retentir la 6ème symphonie de Beethoven – plus connue sous le nom de Pastorale – et auxquelles se joindra le pianiste PierreLaurent Aimard avec son interprétation du 1er concerto de Bartók. Le 30 novembre aura lieu au Victoria Hall la grande soirée d’anniversaire de l’orchestre, avec un programme concocté et tenu secret par le Maestro Nott qui, cela va sans dire, manœuvrera la baguette pour l’occasion. La nouvelle année débutera avec le traditionnel concert de l’An des Amis de l’OSR, qui cèdera la baguette à Emmanuel Krivine et le clavier à l’immense Evgeny Kissin, pour un programme aux notes de Liszt et Zemlinsky. Mars sera le mois des grands tubes. L’ensemble de musique de chambre de l’OSR jouera le 1er trio élégiaque de Rachmaninoff le 17. La soirée du 20, dirigée par Susanna Mälkki, sera

Jonathan Nott, directeur musical et artistique de l'Orchestre de la Suisse romande © Enrique Pardo - OSR EVENTAIL THÉMATIQUE

Jonathan Nott et sa phalange proposent de ponctuer cette saison de cinq volets thématiques, permettant au public de se focaliser sur un compositeur ou un courant musical. Le premier est consacrée à Brahms, avec sa 1ère symphonie et son fameux double concerto. Le second s’intéressera au romantisme allemand (Beethoven, Schumann, Mahler), le troisième à Bartók, le quatrième à Stravinsky, et enfin l’ultime à la spécialité de l’OSR, la musique russe. Résonneront entre autres le concerto pour main gauche de Prokofiev, le polarisant 4ème concerto de Rachmaninoff et la 7ème symphonie de Chostakovitch. L’orchestre entame ce second siècle avec de nouvelles séries aux noms résolument plus musicaux que les précédentes : Appassionato, Espressivo, Grazioso et Giocoso. Ayana Tsuji © Warner Classics

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CLASSIQUE

Susanna Mälkki © Sakari Viika FESTIVITÉS VARIÉES

l’occasion pour tous de réentendre les loups blancs de Mozart, avec la dramatique ouverture de Don Giovanni et le fameux 23ème concerto, interprété par Yeol Eum Son. Enfin, le 28, c’est la violoniste Ayana Tsuji qui rejoindra Jonathan Nott pour l’illustrissime concerto pour violon de Mendelssohn, suivi de la 6ème symphonie de Mahler.

Des évènements particuliers sont prévus pour marquer ces cent ans. Une semaine anniversaire verra les drapeaux du pont du Mont-Blanc arborer les couleurs de l’OSR. Des expositions photographiques sont prévues dans plusieurs lieux de la ville, à commencer par le quai Wilson. Un recueil de nouvelles participatif romand sera publié et un spectacle son et lumière animera la Fête de la Musique. Enfin, c’est le Victoria Hall, résidence de notre orchestre bien aimé, qui prendra des couleurs lumineuses à la fin du mois de novembre.

L’épilogue de cette saison sera marqué par l’interprétation du concerto pour piano de Grieg dans le cadre de la Fête de la Musique, le 21 juin au Victoria Hall, par un cru du terroir qu’on ne présente plus, le jeune Louis Schwizgebel, avec Fabien Gabel à la direction.

ABONNEMENTS À LA CARTE

Les habituels abonnements sont disponibles pour chaque série, mais également pour chacun des cinq nouveaux volets thématiques. A noter également l’introduction des Midis de l’OSR, pauses musicales d’une heure sans entracte qui proposent d’assaisonner un déjeuner en ville de quelques notes, pour lesquels un abonnement est également disponible. Le Pass liberté consiste quant à lui en un abonnement à la carte pour quatre concerts, et l’abonnement Concerts en famille prévoit une introduction ludique aux grandes pièces du répertoire le samedi matin. Avec cette flexibilité nouvelle, chacun trouvera indubitablement un abonnement adapté pour vivre de près l’intensité de ce programme d’anniversaire chargé. Une saison 2018-2019 prometteuse qui réserve encore son lot de surprises festives !

Louis Schwizgebel

Orchestre de la Suisse romande www.osr.ch

Go Out! magazine

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Invitation au lancement de saison mardi 12 juin 2018 à 19h30. Entrée libre . Sans réservation.

photo : Niels Ackermann

Et dès le 13 juin 2018, la programmation de NKDM Natacha Koutchoumov et Denis Maillefer sur comedie.ch

Comédie de Genève - Bd des Philosophes 6 - 1205 Genève - T +41 22 320 50 01 - comedie.ch


THÉÂTRE

DANSE DE MORT REVISITÉE Alors que pratiquement tous les théâtres genevois ont terminé leur saison au mois de mai, le chaleureux et intime Théâtre de l’Alchimic frappe fort pour sa dernière pièce jouée en juin. En effet, avec Play Strindberg de Friedrich Dürrenmatt, on retrouve non seulement un hommage à notre célèbre auteur suisse, mais également une référence au grand dramaturge suédois qu’est August Strindberg. Play Strindberg est une relecture et une adaptation de la célèbre Danse de mort, huis clos dans lequel trois personnages deviennent l’Enfer des autres. L’Alchimic prête donc sa scène à la metteure en scène Véronique Ros de la Grange pour cette fermeture de rideau forte en émotions et en catharsis qui marque la fin de la saison 2017-2018 du théâtre. Par AMEIDIE TERUMALAI

DE STRINDBERG À DÜRRENMATT

La Danse de mort représente une des pièces emblématiques du dramaturge suédois. L’auteur de Mademoiselle Julie offre avec cette pièce une lutte des sexes à l’aide d’un couple animé de haine l’un pour l’autre mais ne pouvant vivre l’un sans l’autre. L’arrivée d’un troisième personnage confronte le trio à ses problèmes et à sa situation infernale. Dürrenmatt exploite la trame de cette triangulation pour la revisiter en lui apportant des traits d’humour et d’acidité, tout en la recontextualisant dans une société contemporaine et plus identifiable. Un message sans aucun doute sur le mariage de solitude qui rappelle qu’entre amour et haine, il n’y a qu’un pas.

C’est donc un combat sans fin qui attend les trois comédiens, se battant à coups de joutes verbales afin de définir celui qui en ressortira vivant. Un combat loin d’être juste et où le plus fourbe finit vainqueur. Un piano présent sur scène sert de témoin et de lien entre Alice, Edgar et Kurt (cousin et ex-amant d’Alice). Cet objet se place au cœur des confrontations sans en faire partie, un rôle ambivalent reflétant la dramaturgie de Dürrenmatt, qui inclut son public dans un drame réaliste puis lui rappelle par une farce qu’il s’agit d’une fiction. On file donc voir ce clash des titans pour des comédiens au sommet de leur art et un bouquet final explosif de la saison de l’Alchimic. Play Strindberg

BOUQUET FINAL

Maria Mettral, Pierre Banderet et Jacques Michel fouleront donc la scène les derniers avant la pause estivale du théâtre. « L’Enfer c’est l’autre » a énoncé Sartre dans sa pièce Huis clos (elle aussi basée sur la pièce de Strindberg). Go Out! magazine

Jusqu'au 20 juin Théâtre de l’Alchimic 10, avenue Industrielle - 1227 Carouge 022 301 68 30 35

www.alchimic.ch


HISTOIRE

SUR LES TRACES DE GENÈVE LA REBELLE

Le squat du Rhino

Genève ce n’est pas seulement les banques et l’horloge fleurie. Genève c’est une ville qui a été une rebelle et a lutté contre la spéculation immobilière durant des années. Les squats des années 80 et 90 en étaient la meilleure expression. Marylou, ancienne squatteuse et militante dont le parcours se confond avec l’histoire de ces espaces de liberté, nous propose aujourd’hui de nous replonger au cœur de cette époque grâce à ses balades et causeries autour des squats de Genève. Go out! est allé à sa rencontre. Par ALEXIS VALTICOS

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HISTOIRE

« C’est fou de voir que les squats fascinent toujours autant… » Marylou, la cinquantaine, s’étonne toujours du succès de ses balades autour des squats à Genève. « Même des jeunes de 15 ans me demandent comment on fait pour squatter ! » Chez cette vétérane du militantisme genevois, rien ne laisse penser à son passé alternatif si ce n’est sa paire de Doc Martens bleue. « Même si je ne suis plus dans tout ça, je continue à suivre ce monde contestataire. » C’est vrai que Genève a bien changé depuis les années 80. De la ville la plus squattée du monde par habitant dans les années 90 avec près de 200 squats, il ne reste aujourd’hui plus grand chose de cette époque à l’exception de quelques manifs comme "Prenons la Ville" en mars dernier. Pourtant, la crise du logement, elle, est encore bien présente et semble avoir de beaux jours devant elle. Mais qu’est-ce qui a pu pousser Marylou, fille de fonctionnaire international, à devenir une squatteuse ? Encore ado à la mort de son père, Marylou vit une jeunesse révoltée. Elle rêve de devenir journaliste, fait des quelques sujets pour la RSR. C’est à cette période, dans les années 1977-1978, qu’émerge le mouvement "Relocation Forcée" qui milite pour la défense de loyers bons marchés à une époque où la spéculation immobilière fait s’envoler les prix. Le mouvement initié par la Fédération des Associations de Quartiers et d’Habitants (FAQH) est très vite soutenu par différents syndicats qui lui donnent un appui politique.

Marylou, guide sur la trace des squats genevois

la spéculation immobilière par des propriétaires et des entrepreneurs peu scrupuleux. Marylou garde de très bons souvenirs du C.G. (Conseil-Général) où ils étaient en très bons termes avec leurs voisins et participaient activement à la vie de quartier. Finalement en fin 1984, après plus de trois ans d’occupation, elle retourne chez sa mère pour mener à bien sa formation de libraire. La fin d’une époque pour Marylou. « Dans les années 90, des copains m’ont proposé de venir vivre à Rhino mais il est difficile de faire machine arrière. »

Suite à quelques mois dans une école d’animation de radio à Paris, Marylou rentre chez sa mère à Genève. On est début 1981, elle a 19 ans et "fugue" du foyer maternel. Après avoir habité chez quelques amis, elle commence à squatter à la rue des Grottes avec deux toxicomanes dans un lieu rudimentaire avec seulement des matelas au sol. A cette époque, le quartier des Grottes abrite de nombreux squats. « La Ville y possédait beaucoup de logements qui, malgré une forte demande, n’étaient pas réattribués au départ de leurs locataires. Le mouvement "Relocation Forcée" y a installé des demandeurs de logement. » A une réunion du mouvement, elle rencontre celle qui devient son amie et lui propose de venir s’installer dans un squat plus confortable. Ainsi elle emménage au 10 avenue du Mail. C’est là que Marylou s’engage et participe à la défense de la dernière maison maraîchère de Plainpalais à la rue Gourgas, menacée de destruction et finalement rasée.

En 2016, elle obtient le diplôme de guide "Culture et Tourisme" de la Ville de Genève dans le but de transmettre sa riche expérience de ce milieu. C’est ainsi que naissent ses balades thématiques qui connaissent un succès grandissant auprès d’un public nostalgique d’une période où Genève ne se laissait pas faire… Prochaines balades les dimanches 3 juin et 1er juillet : Plainpalais et 10 juin et 8 juillet : Les Eaux-Vives Renseignements et réservation : www.geneve-kalvingrad.ch Facebook : Histoire des Squats à Genève

Du Mail, elle se déplace au 18 rue du Conseil-Général dans un immeuble vide où sont logés illégalement par leurs employeurs des saisonniers dans des conditions insalubres. Les syndicats dénoncent ici les conditions de vie des saisonniers mais aussi leur utilisation dans Go Out! magazine

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théâtre danse musique cirque

SAISON 2018 / 2019 www.vernier.ch/culture

Culture et communication • 022 306 07 80 www.vernier.ch/billetterie


FESTIVAL

C’EST L’BAZ’ART ! Depuis neuf ans que Baz’art existe, la rue Lissignol devient un peu dingue et complètement artiste le temps d’un weekend de juin. Les co-programmatrices Simone Aubert (musicienne du groupe HyperKult) et Claire Mayet (plasticienne) s’en donnent à cœur joie pour décloisonner les genres et cultiver la convivialité en invitant un florilège d’artistes détonants à se lâcher en toute confiance. Elles ont reçu le prix de la médiation culturelle l’an passé pour cet événement gratuit qui entraîne dans la bonne humeur sur les sillons de la découverte. Par ANNE FATOUT

Le cocktail de la programmation s’équilibre avec deux tiers de projets locaux pour un tiers de projets étrangers, dont une vingtaine de concerts et installations sonores, en plein air ou dans des appartements privés, et une douzaine de projets plastiques. Samedi s’annonce tonique et rock, et dimanche plutôt planant, avec foison de choix qu’il s’agira de picorer ici et là, en se posant parfois. Le bar éphémère toujours réinventé par le collectif Rucksack Gogolplex servira les palais déshydratés en quête de breuvages festifs.

Noire. En plein air, Seabuckthorn tissera une folk propice à planer et Saint Sadrill amène de Lyon sa pop étrange. Après plus d’un an de rénovations conséquentes, durant lesquelles plusieurs de ses lieux emblématiques avaient fermé, la rue Lissignol est pimpante de pied en cap pour accueillir Baz’art et sa foule melting-pot dans une ambiance inclusive et chaleureuse. Derrière les volets multicolores du n°1-3, on se prépare de la cave au grenier, le bar LGBT le Phare est paré, et au n°8, la cour sera méconnaissable.

Samedi, la parisienne Cécile Le Talec ouvre le festival avec une performance qui déjoue l’idolâtrie de la guitare. Karelle Menine et Brice Catrain lisent une histoire… Mais lire, est-ce bien le mot ? Aeroflot s’acoquine avec Goodbye Ivan pour une pop atmosphérique, tandis que les Bernois The Jackets et Dounia Stanjic envoient du gros son. Pour qui ne pourrait trouver le sommeil ensuite, RDV en after à l’Écurie. Dimanche débute en fanfare à 13h30 avec un orchestre déambulatoire espiègle. En contraste, des concerts intimistes auront lieu dans des appartements privés. A noter, Joelle Kehrli, la violoniste Agathe Max, ALICE, Selva Nuda, ou encore le trio expérimental Bise Go Out! magazine

Baz’art 16 juin (13h30 – 23h00) et 17 juin (13h30 – 21h00) Rue Lissignol 1201 Genève www.baz-art.ch Pré-party vendredi 15 à l’Usine After party à l’Écurie (samedi 16) After party à la Cave 12 (dimanche 17)

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AILLEURS

MAGIE ET FEMALE GAZE

Maëlle Gross, The gaze is on us © Le Cabanon

Situé à l’Université de Lausanne, Le Cabanon est un espace d’art contemporain mais aussi une plateforme d’échange entre le monde de l’art actuel et le milieu académique. Composé exclusivement d’étudiants, le comité se renouvelle régulièrement et offre une première expérience professionnelle à de jeunes historiens de l’art. Entre expositions d’artistes de la région, évènements autour de la curation et collaborations avec d’autres espaces d’art, Le Cabanon s’est peu à peu frayé sa place dans l’horizon artistique lausannois. Zoom sur son programme estival. Par ELEONORA DEL LUCA

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AILLEURS

Programme chargé (et féminin) pour Le Cabanon cet été. Du 11 juin au 6 juillet, les travaux de Xénia Laffely se déploient entre les colonnes de l’espace. Des tapis imprimés, posés au sol, remplissent l’espace et évoquent l’esprit de femmes oubliées. Xénia Laffely s’est inspirée de figures comme Ellen Hollender (actrice et chorégraphe) ou Harriet Shelley (femme de Percy Shelley) pour créer Ghost fever. Le tapis, normalement objet domestique, sert d’intermédiaire magique afin d’invoquer ces figures et les faire revivre. De lieu d’exposition, l’espace du Cabanon devient lieu d’incantation mais aussi cimetière pour des femmes jusqu’ici invisibilisées et tenues au silence. Le 11 juin, soir du vernissage de Ghost fever, se tiendra aussi la performance DOING HER – the slur edition de Valérie Reding. Déjà présentée à Zürich en 2017, cette nouvelle édition de DOING HER interroge la notion d’injure. Comme dans un shooting photographique, le participant se trouve en face à face avec la performeuse, dans l’espace restreint de la cabane en bois – avatar de l’espace d’art du Cabanon. Toujours au croisement de la performance, de la danse et de la photographie, l’artiste interroge les normes et les stéréotypes de genre, d’identités et de sexualités. DOING HER ne déroge pas à la règle. Le corps de Valérie Reding devient un lieu de construction et de déconstruction ; le spectateur est poussé à questionner son approche et sa compréhension de l’insulte.

© Xénia Laffely, Ghosts Fever

HORS LES MURS

Quelle est la place du regard féminin sur nos rapports genrés ? A travers la vidéo inédite The gaze is on us : what is the situation here ?, Maëlle Gross interroge le spectateur et l’emmène dans un voyage vers une autre galaxie, lui permettant de s’extraire du monde patriarcal. Visible du 7 juin au 6 juillet, cette exposition est la première à prendre place dans la nouvelle annexe du Cabanon, The Through Pavilion. Toujours sur le campus mais sur le pôle opposé (quartier Sorge), ce pavillon éphémère – résultat d’une collaboration entre Le Cabanon et Le laboratoire EAST de l’EPFL – proposera aux visiteurs de venir expérimenter, pendant six mois et au fil d’expositions diverses, un travail interdisciplinaire. Et comme cela ne suffit pas, Le Cabanon s’invite au Romandie le 8 juin, aux côtés du collectif QULT. Un concert de Charlotte Nagel et des dj sets de Ella Soto, Garancina et Mânaa auront lieu pour fêter les expositions d’été et remplir le club d’énergie féminine.

Go Out! magazine

Visuel par Tina Gabriel, étudiante en graphisme à l’ECAL

Le Cabanon Entrée libre Lun. - Ven. 8h - 19h, Sam. 10h - 17h Université de Lausanne, Bâtiment Anthropole Quartier Chamberonne lecabanon-unil.ch

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AILLEURS

BÂLE VIBRE AU RYTHME DE L’ART

Robert Longo, Death Star ll, 2017-2018 Courtesy of the artist and Metro Pictures, Galerie Thaddaeus Ropac

L'effervescente ville de Bâle peut s'enorgueuillir de musées à visiter, de pièces architecturales à découvrir et de descentes du Rhin à faire. Mais au mois de juin, pendant une semaine environ, l’offre se fait encore plus riche : du 14 au 17 juin a lieu Art Basel. La fameuse foire d’art contemporain, qui existe depuis quarante-neuf ans, est devenue en quelque sorte incontournable, surtout pour les professionnels du marché de l’art et les collectionneurs. Et même si Art Basel et sa fameuse section Unlimited restent parfois au centre de l’attention et des esprits, les programmes “off ”, les autres foires ou les concours qui se sont développés en parallèle gagnent à être connus. Entre les foires Design Miami/Basel, LISTE et VOLTA, le “Parcours” qui prend place en ville, les Swiss Art and Design Awards ou le prix Kiefer Hablitzel, chacun trouve chaussure à son pied, et parfois même gratuitement. C’est parti pour un tour d’horizon, non exhaustif, de ce qui s’y passe cette année. Par ELEONORA DEL LUCA

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AILLEURS

DEUX FOIRES, DEUX AMBIANCES

Ce ne sont pas moins de 290 galeries qui sont présentes à Art Basel cette année. Aux côtés des grands classiques comme Gagosian, kamel mennour, Metro Pictures ou Pace, le public pourra découvrir cette année des nouveaux venus dont 47 canal, Kadel Willborn ou KOW. Dans la section “Unlimited”, qui permet aux galeries de présenter des travaux dont les formats dépassent ceux usuels des stands, sont exposées 71 œuvres à grandes échelles. Installations monumentales, peintures murales, projections vidéo ou performances s’y déploient alors devant les yeux des visiteurs. Par ailleurs, Art Basel propose deux autres sections hors les murs. Le “Parcours”, curaté par Samuel Leuenberger, où les sculptures et les interventions, pensées explicitement pour le lieu qui les accueille, envahissent la Münsterplatz ; ainsi que le cycle de films d’artistes, projetés au Stadtkino. Parmi seize films montrés, on retient par exemple la projection de courts-métrages, Films from the Postcolony : (Conter)Images from South Africa, qui s’interrogent sur la scène artistique d’Afrique du Sud.

ISTITUTO 2 canali

le public une occasion de voir certains acteurs de la scène artistique suisse actuelle, tous réunis dans le même espace. Parmi les travaux de la cinquantaine de participants, les visiteurs pourront retrouver les images floutées, entre peinture et illustration, de Louisa Gagliardi ; la nouvelle pièce du duo Berbezat-Villetard, un dispositif immersif ; ou la proposition en trois parties de Sophie Nys, composée d’une vidéo, d’une pièce en deux dimensions et d’une publication imprimée en 2'000 exemplaires et proposée au public en libre accès. Du côté de la médiation, cette édition présente cinq candidats dont Elise Lammer. Curatrice, critique et chercheuse, elle a créé la Kunsthalle Roveredo, un espace d’exposition et une résidence d’artistes, située dans les Grisons. Quant au domaine de l’architecture, cinq studios sont nominés. C’est l’occasion de découvrir TYPICALOFFICE, studio basé à Genève et dirigé par Yony Santos et Nura Fernández. Dernièrement, ils ont lancé le projet dataroom qui se veut être un espace de promotion pour l’architecture, accessible h24 et commandé à distance, explorant les relations entre espaces physiques et virtuels.

Ai Weiwei, Tiger, Tiger, Tiger, 2015 © Ai Weiwei Courtesy the artist, Lisson Gallery and neugerriemschneider, Berlin

Quant à LISTE, une foirée née en 1996, elle a posé ses quartiers dans une ancienne brasserie Warteck. La volonté de LISTE est de présenter des galeries émergentes et des artistes jeunes. La promotion d’une génération nouvelle est au centre de leurs préoccupations ; cette foire prend ainsi le contre-pied d’Art Basel et devient un passage obligatoire pour toute personne intéressée à une scène très actuelle et contemporaine. 79 galeries participent cette année, représentant un large spectre de provenances dont des pays comme le Guatemala, le Kosovo, le Pérou ou la Roumanie. LISTE propose aussi le “Performance Project” qui a pour but de soutenir de jeunes artistes ou curateurs pratiquant la performance ; et les “Special Guests”. Diverses institutions suisses dédiées à l’art émergent y sont invitées chaque année et pour 2018, on retrouve notamment l’Istituto Svizzero, plateforme pour la création et l’innovation suisse basée à Rome.

ART BASEL, 14-17 juin Jeu.-Dim. 11h-19h Messe Basel, Hall 1 & 2 https://www.artbasel.com/basel LISTE, 12-17 juin Mar.-Sam. 13h-21h Dim. 12h-18h Burgweg 15 https://www.liste.ch Swiss Art Awards, 12-17 juin Mar.-Sam. 10h-19h

UNE SCÈNE NATIONALE

Les Swiss Art Awards réunissent quant à eux chaque année une sélection d’artistes, médiateurs et architectes suisses (ou basés en Suisse). Concours qui récompense plusieurs lauréats à travers un soutien financier, c’est surtout pour Go Out! magazine

Dim. 10h-18h Messe Basel, Hall 3 http://journal.swissartawards.ch

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JOE BRADLEY Drawings

8 mai–28 juillet 2018 Gagosian Genève 19 place de Longemalle


ARCHITECTURE

ARCHITECTURE TOUT EN ALLURE

Portrait de Paulo Mendes da Rocha

Bétons dansants, verres vertigineux sur espaces ouverts et épurés dévoilent les principales lignes du travail de l'architecte Paulo Mendes da Rocha que la Maison d'Architecture (MA), avec le soutien du Consulat du Brésil, convie le 28 juin prochain à Sicli pour une conférence unique. Dans le monde hypermarqueté du design de charpentes, ses réalisations intemporelles représentent une sorte d'antidote à une impériosité de consumérisme et de corporatisme. Ainsi, ce génie de l'archi qui célèbre cette année ses 90 ans conçoit quelques-unes des bâtisses citadines les plus cohérentes, à l'image du Musée brésilien de la sculpture, la Pinacothèque de São Paulo, le Centre Culturel FIESP ou encore la colossale salle de gym du Club Athletico Paulistano. Prix Pritzker en 2006, on ne s'étonnera guère qu'il rafle également le Lion d’or de Venise en 2016 et le Royal Gold Medal for architecture l'an dernier. Architecte engagé, capable d’inciter ses confrères à bâtir un meilleur environnement, il est un des personnages majeurs du modernisme brésilien. En attendant sa venue, on se délecte d'une exposition inédite et exclusive entre croquis, dessins, maquettes, meubles et documentaires sur cette figure incontournable de l'architecture. Close-up. Par MINA SIDI ALI

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ARCHITECTURE

Paulistano Athletic Club, 1957. Image Courtesy of Paulo Mendes da Rocha

L'exposition Paulo Mendes da Rocha & l'architecture moderne au Brésil chapeautée par la Maison de l'Architecture (MA) avec le soutien du Consulat du Brésil et curatée par l'architecte Catherine Otondo au Pavillon Sicli nous plonge dans l'univers fascinant de Paulo Mendes da Rocha. On y découvre les principales idées de l'architecte et sa façon particulière de penser exprimée dans le dialogue constant entre discours et espace construit – le noyau de son originalité. Afin de réaliser cet ensemble unique, l'équipe a retravaillé les dessins et photographies de ses projets, montrant l'insertion de l'œuvre construite dans son environnement pour montrer une idée chère à l'architecte brésilien : la place du travail dans le tissu urbain – son insertion dans la ville transformant le sens de lieu, point-clé de son action projetée.

En parallèle, on découvre l'exposition L'architecture moderne au Brésil dans la vision d'Alberto Sartoris dans la salle du workshop. Elle est consacrée à l'architecture moderniste du Brésil et permet ainsi de situer le travail de Paulo Mendes da Rocha dans son contexte historique: le courant moderniste brésilien. Elle est réalisée en partenariat avec les Archives de la Construction Modernes de L'EPFL (ACM) sous la direction de Salvatore Aprea. Pour compléter cette scénographie, une mini librairie sur le travail de l'architecte a été mise en place, avec trente titres qui peuvent être consultés librement. L'exposition se clôturera le 28 juin prochain par la venue exceptionnelle de l'architecte lui-même.

Le récent projet de SESC 24 de Maio est mis en exergue par une installation unique dans le dôme principale du Pavillon Sicli. Un modèle à grande échelle a été emmené à Genève depuis son lieu d'origine depuis la rue Barão de Itapetininga à la place du Patriarche ! Il reproduit le bâtiment du SESC et le projet de la place du même nom. Catherine Otondo a réussi à embarquer dans ce projet cinquante meubles originaux – dont les chaises ultra design – conçus par l'architecte, et aimablement prêtés par l'entité.

Jusqu'au 1er juillet 2018

Paulo Mendes da Rocha & l'architecture moderne au Brésil Double exposition

Juin 2018

Pavillon Sicli, grand dôme et workshop 45, route des Acacias - 1227 Les Acacias Finissage : 28 juin en présence de Paulo Mendes da Rocha et de sa fille Joana Mendes da Rocha, réalisatrice. www.ma-ge.ch

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ARCHITECTURE

Paulo Mendes da Rocha, Leonardo Finotti House in Butanta

Paulo-Mendes da Rocha and JoĂŁo de Gennaro1, House-in-ButantĂŁ-

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L’ÉLÉMENT CONTINGENT Exposition 01– 30.06.2018

Une proposition de Bohdan Stehlik et Una Szeemann avec les étudiant-e-s Work.master

HEAD, Bâtiment Général-Dufour Espace d’exposition Cinéma Salle Robert Kramer Rue de Hesse 5 1204 Genève Mer – Sam, 14h – 19h

LiveInYourHead

– –HEAD Genève


MADE IN GENEVA

ÉTHIQUE & ESTHÉTIQUE

Passionnées par la durabilité et l’écologie, Victoria Etchepareborda et Oriane Schadegg, ont décidé conjuguer ces intérêts avec leur amour pour les beaux objets, le design et la mode. Les deux acolytes, respectivement âgées de 25 et 23 ans, se sont rencontrées lors de leurs études de marketing digital à Genève d’où elles sont originaires. De cette rencontre naît un projet, Ecolabo, une alternative très dans l’air du temps pour consommer responsable en restant à la pointe du style. On rencontre Victoria pour découvrir leur projet et se laisser tenter par la fraîcheur du concept. Par ALEXANDRE KASPAR

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MADE IN GENEVA

justes pour l’environnement. Notre recherche a débuté sur Internet via des documentaires mais aussi sur les réseaux sociaux, où il y a une très grande communauté de personnes engagées. On avait toutes deux la volonté de réduire notre impact en adoptant un régime végétarien, puis on s’est rendues compte qu’on pouvait faire bien plus. Chaque objet a un impact, des coûts et des enjeux sociaux. En consommant mieux, on peut redonner le pouvoir aux personnes qui se donnent la peine de créer des produits de qualité tout en préservant l’environnement. On s’est dit qu’on pouvait les mettre en avant, c’est comme cela qu’est né le projet ecolabo. Comment fonctionne le projet ? D’abord il y a la prospection, dans notre petit laboratoire, puis on partage nos découvertes dans notre journal, en expliquant pourquoi on choisit ces articles plutôt que d’autres, ensuite les informations récoltées sont réparties dans les différentes rubriques du site. Il y a aussi le shop qui regroupe une sélection des produits qu’on aime en ce moment. La sélection repose sur trois critères: l’éthique, l’écologie et l’esthétique. On choisit donc des produits séduisants qui combinent aussi ces valeurs. L’un des points les plus importants pour nous est celui de l’impact social, c’est pourquoi on vérifie que chaque marque fonctionne avec une chaîne de production équitable et durable, et qu’elle s’y tient. Ensuite, on se penche sur les coûts environnementaux des produits proposés, comme la composition, les matériaux, les éventuels déchets ou les procédures requises à la fabrication.

Victoria Etchepareborda et Oriane Schadegg, fondatrices d'Ecolabo

Ecolabo, c’est quoi ? Une page Instagram et, depuis très récemment, un site web. Ces deux plateformes nous permettent de mettre en avant notre projet. On se donne pour mission d’inspirer les gens à adopter un lifestyle plus conscient en proposant une sélection de produits écologiques créés par des petites marques responsables. On est persuadées que le consommateur peut être acteur du changement, que chaque achat contribue à définir la société dans laquelle il veut vivre. A travers notre sélection, on l’encourage à consommer de manière consciente et responsable en privilégiant par exemple les produits locaux, la qualité à la quantité, ce genre de principes. Comment est né le projet, vous avez ressenti une demande ? Il est très clair que les mœurs changent, que les gens sont de plus en plus conscients. Il y a une réelle volonté de mieux consommer. On est de plus en plus confrontés à nous-même, à nos habitudes qui sont parfois mauvaises. Et c’est vrai qu’il est difficile de savoir quelle marque est réellement engagée et responsable. L’accès à l’information nous a permis de faire des choix plus Juin 2018

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MADE IN GENEVA

Quels types de produits proposez-vous ? On voulait créer un espace qui puisse inspirer la consommation responsable dans chaque aspect de notre quotidien. On trouve donc des vêtements, des cosmétiques, des objets divers et même de la nourriture. Pour aller plus loin on a aussi créé des petits guides qui présentent nos spots green préférés dans plusieurs villes d’Europe comme Paris, Barcelone, Rome, etc. Il y a aussi le blog, qui abrite toutes nos découvertes, interviews, idées et autres recettes de cuisine. On y trouve plus de détails sur notre lifestyle et comment l’adopter facilement. Comment trouvez-vous ces produits ? On déniche des marques en grande partie sur Instagram. Cette plateforme nous permet aussi d’entrer directement en contact avec les créateurs et de leur poser des questions pour découvrir leurs produits. On choisit toujours des petites structures qui ont toutes les clefs en main pour créer un modèle responsable et durable. Cela nous permet d’éviter les intermédiaires, de rester proches des artisans et de connaître l’origine des produits. Et puis les échanges sont toujours très enrichissants. Quelles sont vos perspectives pour l'avenir ? Dans un premier temps, l’idée est de développer notre concept pour le rendre encore plus adapté aux besoins des gens. On veut avoir un maximum de feed-back pour pouvoir créer du contenu qui aide tout le monde à chaque étape de leur parcours. Ensuite, on souhaiterait développer un modèle qui aide aussi les marques à se développer sur Internet, on voudrait travailler avec et pour elles afin d’augmenter leur visibilité et améliorer leur image. Enfin, notre but premier est de véhiculer nos découvertes sur le sujet de la sustainability (développement durable, ndlr) et d’encourager notre communauté à le faire avec nous. On est dans une période charnière où les gens veulent prendre soin de leur santé, non seulement via la nourriture mais aussi en achetant des produits sains. On est aussi un peu des meufs healthy, on adore partager nos routines santé, nos recettes etc. Ca nous fait énormément plaisir quand les gens nous écrivent pour nous dire qu’ils ont acheté des produits qu’on leur a conseillés ou qu’ils ont testé l’une de nos recettes. On va donc continuer sur cette voie.

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ecolabo.ch www.instagram.com/ecolabo/?hl=fr info@ecolabo.ch

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LIVRES

SÉLECTION DE LIVRES Par NYATA NATALIE RIAD

SOUL S AGAINST THE CONCRETE

Le jeune et talentueux photographe new-yorkais Khalik Allah était début mai de passage à Genève : il en a profité pour présenter au Spoutnik son dernier film, Black Mother, ode nocturne aux femmes de Jamaïque, île d'où il tire une partie de ses racines. Mais il a également fait une halte du côté du Centre de la photographie le temps d'un brunch et histoire d'évoquer son recueil de portraits publié l'année passée, Souls Against the Concrete, soit littéralement "Âmes contre le béton". Résultat des pérégrinations à la nuit tombée de Khalik Allah à un angle de rues réputé chaud du quartier d'Harlem, ce percutant ouvrage rassemble une galerie de portraits de personnes auxquelles nul ne s'était intéressé jusqu'alors. Sensible, l'œil du photographe refuse les stéréotypes et tente de sonder le temps d'un cliché les profondeurs de ces âmes blessées, sublimées par les couleurs saturées des lumières de la ville.

© Khalik Allah.

Khalik Allah Souls Against the Concrete University of Texas Press 2017 UNIVER S - EXPLORER LE MONDE A STRONOMIQUE

208 pages

Avec Univers - Explorer le monde astronomique, les éditions Phaidon nous gratifient une fois encore d'un ouvrage d'une grande beauté, ce d'autant plus que le thème s'y prête si volontiers. Bien que le livre traite des merveilles de l'univers, c'est aussi résolument une part de l'histoire humaine, s'étendant sur des milliers d'années, qui s'y dévoile : de tous temps, les hommes ont été fascinés par les mystères du cosmos et ont tenté de les éclaircir. En vue de la réalisation de cet ouvrage, un comité international de spécialistes d'une variété de disciplines, sous la houlette de Paul Murdin, aujourd'hui astronome à l'Institute of Astronomy à Cambridge et professeur associé à l'université John Moores de Liverpool, a sélectionné 300 images évocatrices de cette inexorable quête humaine tendant à appréhender les splendeurs des cieux et de l'infini. Peintures rupestres, manuscrits médiévaux, art contemporain, astrophotographie, etc., tous les supports sont présentés et permettent de constater similitudes et différences dans l'approche de ce qui reste l'une des énigmes majeures auxquelles doit faire face l'esprit humain. Etourdissant !

utpress.utexas.edu/books

Paul Murdin Univers - Explorer le monde astronomique Ed. Phaidon 2017 350 pages www.phaidon.com

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LIVRES

SQUAT S . GENÈVE 2002-2012

En couverture et au fil des pages de ce 62ème numéro de Go Out!, vous pouvez (re)découvrir quelques clichés parmi les 81 du photographe genevois Julien Gregorio initialement parus dans son livre Squats. Genève 2002-2012, publié il y a huit ans aux éditions Labor et Fides. L'occasion de se remémorer l'époque malheureusement révolue durant laquelle Genève ne brillait pas que par les faces clinquantes des banques, multinationales et institutions internationales qui font sa renommée de par le monde, mais également par la vivacité de son tissu alternatif, alors toléré par les politiques en vigueur dans une ville minée par la crise du logement et la spéculation immobilière. Dans son ouvrage, Julien Gregorio, lui-même ancien squatteur, dresse par ses photographies – complétées par des reproductions d'affiches et autres documents – le portrait fidèle de la dernière décennie du mouvement squat, dont l'apogée remonte aux années 90, lorsque l'on pouvait dénombrer une soixantaine de lieux occupés par environ deux mille personnes qui, outre des logements, ont donné naissance à foule d'espaces communautaires, culturels et festifs. Débrouillardise, partage, désir de vivre hors des carcans imposés et beauté des lieux sont soulignés par le regard à la fois engagé et engageant du photographe, avec pour résultante chez le lecteur un irrépressible souffle de nostalgie. Julien Gregorio Squats. Genève 2002-2012 Éd. Labor et Fides, Genève DARK CIT Y. THE REAL LOS ANGELES NOIR

2012

Les fans de la démentielle œuvre littéraire de James Ellroy et du cinéma dit "noir" ne peuvent que se ruer sur cet ouvrage exceptionnel de Jim Heimann, directeur d'édition pour Taschen Amérique. Anthropologue, historien et illustrateur, Jim Heimann nous plonge avec Dark City dans les tréfonds les plus sombres de Los Angeles entre les années 1920 et 1950. Meurtres à la pelle (dont le plus fameux reste celui d'Elizabeth Short, une jeune actrice appelée depuis lors le "Dahlia noir"), corruption de policiers et politiciens à la chaîne, scandales en pagaille, descentes de flics et arrestations en boucle... Tous ces événements à mille lieues du glamour promulgué par Hollywood sont ici exposés par l'entremise de nombreux documents d'archives, dont certains sont issus de la remarquable collection privée de l'auteur, spécialiste de la culture populaire américaine. Coupures de presse et photographies de l'époque – comportant leur indispensable lot de détectives clopes au bec en imper et chapeau, vitrines ou voitures criblées d'impacts de balles et victimes collatérales de règlements de compte – se succèdent donc ici, faisant miroiter le côté obscur de la si mal nommée Cité des Anges.

130 pages www.laboretfides.com

Jim Heimann Dark City. The Real Los Angeles Noir Ed. Taschen 2018 480 pages ​w ww.taschen.com

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L’âge des extrêmes

Contrechamps Musique contemporaine Saison 2018-2019

Serge Vuille directeur artistique Abonnez-vous ! +41 (0)22 329 24 00 www.contrechamps.ch

BaseGVA, www.basedesign.com

CONCERTS ÉDITIONS MÉDIATION


stay cool

Squats. Genève 2002-2012 © Julien Gregorio

L’IBEROSTAR GRAND HOTEL PORTALS NOUS SUSURU

OR HAS BEEN VEGGIE WEEK LONGCHAMP MET QAFÉ GUIDOLINE INTENSUS SWATCH VOODO MAZDA CX-3 BOCAL BOL LOCAL MIRABAUD REYES THE FRAME

GLENLIVET Go Out! magazine

RASOI

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BOURGOGNE


HOTSPOTS

HOTSPOTS

© Akiko AKIKO

LA ROUTE DES INDES

Emboitant le pas au frauduleux Mike Wong, Akiko ouvre, après celle de Balexert, sa seconde enseigne genevoise dans un quartier en pleine effervescence. La carte fait la part belle à la nourriture asiatique composée aussi bien de sushis que de plats thaïlandais plus traditionnels et propose un service adapté en prenant au mieux en compte les demandes des clients. Plats faits sur place, gluten-free et crevettes sautées à la minute pour un pad thaï sont les exemples de l’attention toute particulière portée par la chaîne à la diversité et à la fraîcheur des produits qu’elle propose. Mention toute particulière à la carte évolutive au fil des saisons qui présente des plats autres que ceux offerts à Balexert et qui ravit par ses prix raisonnables au vu de la qualité proposée ! Une adresse estudiantine comme professionnelle à ne pas manquer où le take away se transforme volontiers en stay.

En quête d'une échappée culinaire aussi exotique que colorée ? Direction le Rasoi by Vineet, enseigne immanquable nichée au bord du Rhône dans l'hôtel 5 étoiles le Mandarin Oriental. Ici, on s'imprègne des odeurs et se pimente des couleurs d'un pays où gastronomie rime avec partage. Dans ce décor alluré et ouaté, un énorme four tandoor en granit constitue la pièce maîtresse du lieu. Le chef Vineet Bhatia, véritable star internationale de la gastronomie indienne actuelle et renommé pour son premier restaurant éponyme à Londres propose une toute nouvelle formule : inspiré par la tradition indienne du partage des mets qui sont servis au centre de la table, les convives composent désormais leur repas en découvrant une plus grande variété de spécialités indiennes modernes qui convient également aux végétariens. A laper sans discontinuité ? Les lassis à la rose ou à la mangue, parfaits pour apaiser le feu des plats épicés !

Akiko 20 Rue du Conseil Général - 1205 Genève

Rasoi by Vineet

022 436 87 66

Mandarin Oriental

www.akiko.company

Quai Turrettini 1, 1201 Genève Tél. 022 909 00 00 mandarinoriental.com/geneva

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HOTSPOTS

Sablé breton et mûres tonifiées par le poivre et fève tonka RITES MIXOLOGIQUES

INTENSUS

Depuis quelques mois, un lieu énigmatique a ouvert ses portes au cœur de la cité de Calvin. Les très nombreux explorateurs s’y étant aventurés érigent tous le même constat : les cocktails sont magiques   Quel sortilège se cache donc derrière cette addiction si soudaine ? L’intrépide rédaction de Go Out! s’est donc empressée de se rendre au sein de ce lieu mystérieux. A mi-chemin entre Haïti et la Nouvelle-Orléans, Voodoo Reyes sert des breuvages alliant qualité des ingrédients et créativité sans limites. Parmi ces potions mystiques, Crocodile Tears, Citrus Paradiso ou encore Black Magic ont de fortes chances de vous ensorceler dès la première gorgée. Ajoutons à cela une décoration soignée au look aussi bien tribal que moderne. Minuit, l’expédition prend fin, à défaut d’avoir aperçu le baron, nous y retournerons un samedi.

Là, autant vous prévenir tout-de-suite, on est chez des guérilleros de la révolution gustative, des protagonistes qui vivent cachés et qui traquent leur clientèle à coup d’appâts tous plus alléchants les uns que les autres. L’Intensus, un pop-up restaurant secret, défend une manière de restaurer qui rappelle une soirée à la Kubrick, ou le mystère, la frustration (juste un doigt) et l’extrême qualité des produits submerge tout. Beaucoup d’excitation et peu d’explications, reprenons. L’idée est que l’humain ne communique pas assez avec ses semblables, que nous accordons trop d’importance à la façade plutôt qu’au fond, et que, avec une qualité et un savoir-faire pareil, il serait dommage de ne pas réussir à en profiter parce qu’on serait bloqué derrière un écran d’illusions. Du coup, pour répondre à cette problématique, Intensus propose des repas secrets : vous payez en avance un forfait tout inclusif, et le mystère demeure jusqu’à 24h avant le repas. On est ensuite conviés à rejoindre nos 11 comparses (une table de 12, rien de plus) qu’on ne connait pas, manger des merveilles en 18 étapes, arrosé de 500 vins et autres spiritueux possibles, le tout cuisiné par un illustre inconnu (c’est le cas de le dire) : il est connu, mais vous ne le connaîtrez pas.

Voodoo Reyes 22, rue du Cendrier - 1204 Genève www.voodooreyes.ch

www.intensus.ch

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HOTSPOTS

VEGGIE WEEK

MET BAR

Prestige et végétarisme se rencontrent derechef lors de la seconde édition de la Veggie Week du 4 au 17 juin. Première manifestation mondiale du genre, cette semaine gourmande se déroule dans douze des restaurants genevois les plus en vue triés sur le volet, et octroie la possibilité aux grands chefs de faire découvrir aux papilles des végétariens avisés comme à celles peu habituées à ce genre de nourriture, leur créativité et les délices que peuvent renfermer les plats sans viande ni poisson. Parmi les restaurants participants, on compte les tables les plus réputées : le domaine de Châteauvieux côtoie la Réserve, le Beau-Rivage, le Richemond, le Mandarin Oriental, l’Intercontinental ainsi que l’hôtel Métropole et le Tiffany. Cette ode au végétal fait figure de porte-étendard du mouvement végétarien qui est de plus en plus saillant dans la culture du repas européen. C’est pour lutter contre le mythe qu’un plat sans protéines animales est insipide que vont rivaliser d’imagination les artistes culinaires pour revisiter des classiques et proposer une réinterprétation healthy et contemporaine.

Emboîtant le pas au 5 Lounge Bar, le MET Rooftop Lounge est la nouvelle adresse incontournable de la période estivale à Genève et vous accueille jusqu’au 30 septembre. Avec une vue imprenable sur la Rade et les Alpes, le MET niche idéalement sur le toit de l’Hôtel Métropole et offre un espace de quelques 300 m2 qui transforme cette escapade au septième ciel en moment de détente. Notre été sera vu par le prisme du « rosé » qui pare ce lounge bar de cette couleur fleurie. Fines bulles et piscines de breuvages raffinés charment les papilles qui s’émoustillent. La faim est rassasiée grâce aux spécialités sur le pouce, locales comme internationales, et aux gourmandises coupables du chef. Assurément trendy, la tranquillité du MET s’anime le soir venu. Les démons de minuit nous entraînent au bout de la nuit : une programmation musicale est assurée par le DJ genevois Stan qui se plaît à présenter un mélange bien orchestré de deep house et de tubes bien connus des années 1970.

Veggie week

34, quai du Général-Guisan - 1204 Genève

MET Jusqu'au 30 septembre Hôtel Métropole

Juin 2018

Du 4 au 17 uin 2018

022 318 33 55

www.veggieweek.ch

www.metropole.ch

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ETAPE RAFRAÎCHISSANTE

Y'EN A DANS LE BOCAL !

Récemment ouvert aux Pâquis, le QG aka Qafé Guidoline à tout pour figurer en tête de peloton des spots hypes de Genève. L’établissement se pare d’une déco industrielle où la verdure côtoie ampoules suspendues et fresque colorée. Les bières y sont fraîches, tout comme les tapas et autres poke bowls qu’on grignote volontiers à toute heure. Pour les férus de vélo, le lieu est directement relié au magasin Hot Point, histoire de poser son biclou en réparation et de se désaltérer après une dure journée ou montée, c’est selon. Parce qu’il n’y a rien de pire que d’avoir la tête dans le guidon avant d’aller au boulot, le QG sert café et viennoiseries dès 7h du matin. La (grande) boucle est bouclée !

A deux pas de la rue Chantepoulet picore un rossignol. Remplacez le r et le o par un li, ouvrez-y une épicerie et vous découvrez le Bocal Local, 10 rue Lissignol. Cette association créée en 2016 est la première à ouvrir une enseigne écoresponsable. Dans un local wooden made – so natural –, l’épicerie propose un nouveau moyen de faire ses emplettes en bannissant tout emballage jetable et en favorisant les produis du terroir, en vrac pour la majorité. L’objectif est de réduire durablement le nombre de déchets, c’est donc tout naturellement que sont mis à disposition des clients des contenants consignés réutilisables, mais les clients peuvent également apporter les leurs. La gamme de produits offerte est assez large ; des produits secs aux boissons, bières brassées localement, en passant par des produits cosmétiques. Le vaste choix de céréales pousse à la découverte et à picorer de nouvelles graines – quinoa suisse, orge ou épeautre. Des ateliers sont également proposés pour sensibiliser les consommateurs, qui deviennent des consom-acteurs, à réduire leur empreinte écologique : objectif zéro déchet dans notre cuisine et création de produits cosmétiques non nocifs pour la peau sont au programme.

Qafé Guidoline 24, rue des Pâquis - 1201 Genève www.qafeguidoline.ch

Le Bocal Local 10, rue Lissignol - 1201 Genève 022 900 15 41 lebocallocal.ch

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COLLECTION SUMMER 2018 SUR LABRANDBOUTIQUE.CH ANNA STUDIO • ANTHOLOGY • ANTIK BATIK • ATHÉ VANESSA BRUNO • BA&SH • BELLEROSE • CACHAREL • CARVEN • CEDRIC CHARLIER • CRAIE • DENIM AND SUPPLY RALPH LAUREN • DIEGA • HARRIS WILSON • HARTFORD • HERSCHEL • J.BRAND • KENDALL + KYLIE • LABDIP • MARGAUX LONNBERG • MARIE SIXTINE • MES DEMOISELLES • NIU • OAKWOOD • PAUL AND JOE • PAUL AND JOE SISTER • RAINS • REIKO • SISTER JANE • SOEUR • THE KOOPLES • TOUPY • VEJA • WILDFOX • ZOE KARSSEN


COLLAB' DU MOIS

TWIST AVANT-GARDISTE Par MINA SIDI ALI

© Longchamp

La collaboration la plus improbable de la stratosphère mode du moment ? Celle de Shayne Oliver et Longchamp ! La célèbre enseigne de bagagerie parisienne qui a fait sa réputation sur des valises en nylon intemporelles, voit le jour en 1948. Quant à Shayne Oliver, connu pour ses looks Ghetto Gothic de sa griffe Hood by Air (HBA), il pointe le bout de son flair créatif en 1988. Deux générations séparent ses deux entités. Le premier, fameux pour ses cartables, le second pour sa ligne streetwear ultra pointue sortant des sentiers battus en offrant de nouvelles pistes originales à l'univers du vêtement. Si ce combo street/ sophistiqué reste improbable il prouve que la magie peut s'opérer quand deux entités que tout oppose décide de s'associer ! Close-up sur ce duo inouï et ces nouveaux sacs à s'accaparer. Go Out! magazine

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COLLAB' DU MOIS

allongera de manière démesuré les poignées, bouleversant les proportions - son idée étant d'envisager les multiples manières de porter ces derniers. Il a également conçu un trio de chaussures pleines d'esprit avec des détails à rabat Longchamp et même de longues lanières qui se transforment en poignées pour pouvoir marcher pieds nus à 2h du matin et les porter aisément. Pratique ! On note aussi une mini collection de t-shirts à logo avec un blouson d'aviateur et un objet OVNI qui s'apparente à un sac à vêtements.

Silhouettes oversized, colorées, et ultra graphiques, les créations de Hood by Air (HBA) de Shayne Oliver tranchent in extenso avec les lignes traditionnelles de Longchamp ! L'enseigne réputée pour ses sacs de voyage et son savoir-faire maroquinier depuis 1948 a tout de même accepté de voir ses codes détournés, signe que la maison est plus téméraire qu'elle n'y paraît ! Pour l'occasion, elle propose à ce jeune créateur adepte de la réflexion sur la théorie du genre, une collection capsule mixte de prêt-à-porter et d'accessoires. Oliver Shayne n'en est pas à sa première collaboration : Helmut Lang, Diesel et un autre chantier non dévoilé pour cette année. Quant à Lonchamp, la marque n'a pas attendu la vague des duos qui buzzent pour s'associer à des pointures provenant d'autres galaxies créatives ! Ce duo fait écho à l'ouverture d'une boutique Longchamp sur la 5ème avenue. Afin de décloisonner la marque devenue un classique du bon goût parisien et la rendre plus New York style, quoi de plus normal que d'envisager une ligne de produits exclusifs avec un designer du coin tel que Shayne Oliver, chef de fil d'un streetwear nouvelle vague ?

Afin d'apposer sa griffe sur à peu près tout ce qu'il a créé pour l'enseigne parisienne, Shayne Olivier ne s'est pas gêné en usant des logotypes à tire-larigot, en se livrant à une véritable romance mot-vêtement à la façon HBA. Les termes « realness » et « hiatus », ultra-dimensionnés scandent le hold-up créatif du génie de la mode sur plusieurs sacs de la collection. La logomania ne s'arrête pas là. Quand l'éclectique et électrisant designer a découvert que la phrase « Longchamp Paris, Marque Deposée, made in France » était séquestrés dans les sacs, il a décidé de la libérer en l'apposant sur l'extérieur afin de lui rendre justice. Elle revendique une identité, pourquoi l'avoir enfermé ? Porter du Longchamp, est un statement, une déclaration d'intentions : Je suis un longchamp, regarde moi bien – Je suis réel ! Fier de cette collaboration vous avez dit ?

Ainsi, empruntant les codes au streetwear, le jeune designer repense ici les modèles les plus emblématiques de la marque française comme le sac pliage qui fête cette année ses 25 ans. Ainsi, la collaboration met en vedette dix-neuf articles, des sacs à dos aux sacs à vêtements. En sus du traditionnel noir et rouge de la maison, cette figure charismatique de la scène queer new-yorkaise va ajouter la teinte rose. Pour les sacs, il Juin 2018

https://fr.longchamp.com/

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COLLAB' DU MOIS

LE PLIAGE LONGCHAMP X SHAYNE OLIVER

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Gamay, Gamaret, Pinot noir ... Une belle diversité de cépages et des vins rosés uniques. lesvinsdegeneve.ch


VINS

BOURGOGNE, VIRÉE EN CÔTE DE NUITS La

chronique oenologique de

PIERRE-EMMANUEL FEHR

Richard Manière, collage d'étiquette à l'ancienne © Pierre-Emmanuel Fehr

Gevrey-Chambertin, Chambolle-Musigny, Vosne-Romanée, Nuits-Saint-Georges... autant d'appellations mythiques de la Côte de Nuits en Bourgogne : réparties en échelle de crus, du village aux 1er crus jusqu'à ses 24 grands crus dont la Romanée-Conti, Clos de Bèze, Clos des Lambrays, Echézeaux, Musigny ou encore Clos Vougeot... Evoquer ses grands crus, les convoiter, les effleurer, puis se balader dans les clos historiques, les déguster et s'oublier dans leurs profondeurs. Aujourd'hui, les grands crus bourguignons s'arrachent à des prix stratosphériques et malheureusement rares sont les vignerons chez qui il est possible de venir les déguster. Petite explication sur la notion de terroir et retour sur nos visites de quatre domaines exceptionnels de la Côte de Nuits, aux antipodes les uns des autres, aux prix et bouteilles accessibles ou... plus difficilement accessibles. Go Out! magazine

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VINS

téléphone deux heures avant. A l'heure dite, le portail est fermé, aucun bruit. Trente minutes plus tard, toujours rien. Nous en profitons pour nous dégourdir les jambes autour des vignes mythiques de Vosne-Romanée : la RomanéeConti, la Grand-Rue, les Richebourgs, Romanée SaintVivant. Une heure plus tard, la porte grince : « ah mais il fallait me dire que vous veniez, j'en ai profité pour faire une sieste ». La suite est taiseuse. L'homme laisse parler le vin. Et le laisse couler, en ouvrant généreusement une à une ses bouteilles sur l'exceptionnel millésime 2015. Bourgogne rouge, Vosne Romanée Village, Fixin, Nuits-Saint-Georges 1er cru Les Boudots (les langues commencent à se délier, avec ce vin racé et tannique), Nuits-Saint-Georges 1er cru Les Damodes, puis... VosneRomanée 1er cru Les Suchots: le temps se suspend, un nez floral, de fraise des bois, aérien, une danseuse étoile. En bouche, quelle caresse du palais, tout en finesse bien que structuré. Puis vint l'Echézeaux Grand cru. Il y a des vins mystiques, qui nous emportent dans les profondeurs. Sombres, au nez serré, qui nous aspirent lentement dans l'obscurité, comme dans le Grand Bleu. Richard Manière, un des derniers vignerons à l'ancienne de la Côte de Nuits, qui sait encore ce que le sens de l'accueil signifie.

LES CLIM AT S

Un vin de terroir... Derrière ce terme utilisé à toutes les sauces, se cache un joli marketing pour répondre à nos envies d'authenticité. Notion aujourd'hui un peu galvaudée, la particularité d'un terroir se manifeste dans le goût du vin, qui doit être lié à son lieu. Cette recherche du goût du terroir, nous la devons aux moines cisterciens, qui à force de dégustations ont identifié, observé, puis hiérarchisé qualitativement les micro-terroirs de la Bourgogne en parcelles, selon la nature du sol et les conditions climatiques locales. Ces parcelles classifiées s'appellent en Bourgogne des "Climats", qui confèrent aux vins des caractères différents en fonction de la composition et profondeur des sols, de l'altitude, de l'orientation des parcelles, de l'humidité relative ou encore de la direction des vents. Voilà la magie de la Bourgogne: une volonté de disséquer les terroirs qualitativement par la typicité gustative des vins. LE TERROIR , M AIN DE L'HOM ME

La Bourgogne n'a toutefois pas le monopole du terme "terroir" et comme partout ailleurs, il s'est construit par la main de l'homme. Le propriétaire du plus grand monopole de la Côte-d'Or a par exemple tendance à l'oublier. Lors d'un récent souper, il s'adressa à l'une de nos icônes du vin suisse en ces termes : « en Suisse, vous essayez de faire du vin mais vous n'avez pas de terroir, vous l'avez créé après-coup. » Glurps. Ah bon ? Pourtant les meurgers (murs présents sur les côteaux bourguignons) proviennent de l'extraction de cailloux impropres à la culture de la vigne, l'apport de terres exogènes un peu partout dans la Côte-d'Or a bien servi à compenser l'érosion (en 1749, La Romanée-Conti reçut "150 voitures de terre neuve en gazon, prise sur la montagne"), certains vignerons pour reconstruire des sols épuisés par la culture, utilisent des brise-roches hydrauliques et autres engins pour enlever la terre, broyer et concasser les cailloux sur un demi-mètre de leur roche et Henri Jayer, toujours très respectueux de la nature, s'est bien aidé de la dynamite pour planter ses piquets dans le Cros Parantoux, Climat le plus convoité au monde! Rappel aux plus oublieux : il n’y a pas de terroir sans l'intervention de l’homme, que ce soit en Bourgogne ou ailleurs...

Delphine Courtot, Domaine Georges Roumier ©Pierre-Emmanuel Fehr

DOM AINE GEORGES ROUMIER , CHA MBOLLES MUSIGNY

Nous passons le portail avec la gorge serrée. Les cuvées du domaine sont souvent considérées comme les plus raffinées de la Côte de Nuits, d'une classe à part. Le domaine ne reçoit pas de visite, ne fait pas déguster, ne vend pas: un mythe est un mythe. Delphine Courtot, sœur de Christophe Roumier, nous aborde un verre à la main : « on va déguster » ? Euuh... oui avec plaisir. Nous dégustons le millésime 2017 sur fût. Ce qui frappe, c'est la finesse et l'élégance des tannins sur chaque cuvée, que ce soit avec le simple Chambolle-Musigny village, le Morey-Saint-Denis 1er cru Clos de la Bussière, le Chambolle-Musigny 1er cru les Combottes et les Cras ou

DOM AINE RICHARD M ANIÈRE, VOSNE-ROM ANÉE

Nous avons pris rendez-vous à l'avance, confirmé par Juin 2018

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VINS

le Bonnes Mares Grand Cru (plus massif). Mais au-delà du sublime, ce premier contact avec les "Amoureuses", un 1er cru qui dépasse la plupart des grands crus, à quelques pas du Musigny et du Clos Vougeot. Pourtant seulement en cours d'élevage, ce vin est émouvant de finesse et d'une longueur infinie ! Il nous laisse une énergie mystérieuse, électrique. Un vigneron au sommet de la Bourgogne, qui à force de travail, de rigueur et de bon sens (dès les années 80, a banni les fertilisants, arrêté les herbicides et fait des "vendanges vertes") produit parmi les meilleurs vins du monde. Les Japonais, qui lui vouent un culte depuis les années 90, relient ses vins à l'Umami, le cinquième goût... DOM AINE BRUNO CL AIR , M AR SANNAY-L A- CÔTE

Philippe Brun, œnologue du domaine, ressort soulagé de la cave avec trois convives et dépose son panier de verres avinés. Madame Clair lui annonce que notre rendez-vous a été oublié par erreur. D'un geste résigné, il saisit le panier et d'un pas lent, nous conduit dix mètres sous terre, dans un dédale de fûts. Au fil de la dégustation sur fût, nous sentons l'adéquation des vins et de l'homme : simplicité, gentillesse, rondeur, respect de la terre. Son Marsannay Longeroies est juteux, son Chambolle-Musigny les Véroilles a des petits airs de Bonnes Mares (il se situe juste au-dessus de ce grand cru mais n'est classé que village, car déboisé tardivement), ses Gevrey-Chambertin 1er cru les Cazetiers et la Petite Chapelle sont déjà croquants et denses. Puis... le Clos Saint-Jacques. Une lenteur en bouche, une viscosité et minéralité à la fois. WAOUW. Il sort la pipette du dernier fût et avec un sourire malicieux nous glisse : « aller, je vous aime bien, on monte et on va déguster le Clos Saint-Jacques et Clos de Bèze 2016 ». Un grand moment, des dégustations ancrage, qui appellent une allocation et quelques sacrifices financiers...

François Chavériat, Domaine Chantal Lescure © Pierre-Emmanuel Fehr

bon sens et respectueux de la terre. En biodynamie, il privilégie les petits rendements, les raisins récoltés très mûrs manuellement, les vinifications peu interventionnistes avec levures indigènes et critique le jusqu'au-boutisme actuel de la macération en grappes entières qui lisse la typicité du terroir (« est-ce que toi tu laisses le trognon de pomme quand tu fais une tarte ? »). Voilà donc des vins tout sauf boisés et flatteurs, mais de grande pureté, à laisser vieillir. Coup de cœur pour le duo Pommard les Vaumuriens et les Vignots (le premier est plus fin et austère car exposé nord, le second à l'opposé plein sud est gorgé de fruit et velouté, presque des airs de Gevrey-Chambertin), le Nuits-Saint-Georges 1er cru Les Vallerots, situé dans une combe froide est tendu, minéral et masculin. Puis le Clos Vougeot. Mystique, au-delà des mots.

DOM AINE CHANTAL LESCURE, NUIT S -SAINT- GEORGES

François Chavériat, maître de chai, reprend des vignes en décrépitude en 1997 et par un travail exemplaire, propose aujourd'hui parmi les plus expressifs pinot noir de la Côte-d'Or, à des prix encore abordables. Et quel accueil à la cave... puits de connaissance, deux heures de dégustation didactiques, entre différences de terroir, de culture et de vinification. L'homme est surtout plein de Go Out! magazine

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COCKTAILS

LES LIAISONS DÉLICIEUSES Par NYATA NATALIE RIAD

Souvent injustement catalogué boisson hivernale aux effluves teintées de mélancolie, le whisky se révèle pourtant un vivifiant et rafraîchissant compagnon lors des mois chauds, lorsqu'il est convenablement apprêté. Cela exclut donc l'ignominieux mélange avec du coca; la noblesse du whisky l'invite plutôt à se faire l'amant de saveurs d'agrumes fraîches, de fruits juteux, de café corsé ou de fines bulles de prosecco. Pour tester ces unions gustatives, Go Out! a opté pour le Founder's Reserve de The Glenlivet, un single malt dont les notes de citron, orange douce, poire et pomme d'amour s'achèvent sur un fini long et crémeux idéal. Verdict ? Egayées de glaçons, il s'agit-là d'histoires d'amour qui perdureront bien au-delà de l'été...

THE POMONA SOUR

THE FOUNDER'S WAKEUP CALL

LE GOURMAND

LE STIMULANT

L'ÉLÉGANT

A la fois costaud et rafraîchissant, ce cocktail instille une touche de subtilité et d'impertinence à la très classique recette du whisky sour. Il fera le bonheur de vos invités après un dîner au jardin ou en terrasse, en particulier si vous l'accompagnez d'un crumble aux pommes, auquel il se marie si bien.

On serait tenté de se servir cet exquis coup de fouet caféiné à l'heure du petit-déjeuner, mais mieux vaut se réserver cet espresso martini réinventé pour l'heure de l'afterwork, ou bien encore lorsque la promesse d'une longue nuit d'été se fait de plus en plus concrète...

Allié favori des soirées estivales en terrasse, le spritz ici revisité gagne en caractère grâce au whisky, mais ne craint cependant pas de se montrer délicat, à l'image des fleurs de sureau qui l'habillent de leur suave finesse.

40 ml de Founder's Reserve 20 ml de liqueur de pomme 10 ml de jus de citron frais 10 ml de jus de limette fraîche 10 ml de blanc d'oeuf Un trait de sirop de sucre Un trait d'Angostura

40 ml de Founder's Reserve 20 ml de liqueur de café 20 ml de café Un trait de sirop de vanille Mélanger au shaker avec des glaçons, servir dans une coupe arrondie et agrémenter de chocolat noir râpé.

Mélanger tous les ingrédients au shaker avec des glaçons et servir dans un verre court de type Old fashioned. Go Out! magazine

THE FOUNDER'S SPRITZ

35 ml de Founder's Reserve 15 ml de sirop de fleurs de sureau 100 ml de prosecco Remplir un verre à vin de glaçons, y verser le whisky, le sirop puis terminer avec le prosecco. Garnir de feuilles de menthe et de fines tranches de pêche fraîches. www.theglenlivet.com The Glenlivet Founder’s Reserve disponible à la Coop

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HÔTEL

VIRÉE EN MÉDITERRANÉE Par MARIE MÉGEVAND

© Iberostar Grand Hotel Portals Nous

En réponse aux exigences de la clientèle helvétique en matière de sur-mesure, la très qualitative « Grand Collection » du groupe hôtelier Iberostar, propose une soigneuse sélection des hôtels les plus haut-de-gammes. L’occasion de découvrir certains établissements de charme de la péninsule ibérique, à l'image de l’Iberostar Grand Hotel Portals Nous, situé à quelques encablures de Palma de Majorque et proposant un accès direct à une plage méditerranéenne paradisiaque. Cet hôtel-boutique de 66 chambres exclusives satisfait les plus hautes exigences. Close-up. Go Out! magazine

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HÔTEL

Ouvert en juillet 2017, l'Iberostar Grand Hotel Portals est devenu le premier hôtel Iberostar de catégorie « Grand Collection » en Méditerranée, offrant un subtil mélange d'architecture durable, de design avant-gardiste et de services haut de gamme. Cet hôtel, bourré de charme, réservé aux adultes, se trouve à Portals Nous, juste à la sortie de Puerto Portals, considéré comme l'un des ports de plaisance les plus prestigieux et exclusifs de la Méditerranée. Situé à seulement 11 km de Palma de Majorque et directement relié à la plage, l'Iberostar Grand Hotel Portals Nous bénéficie d'un emplacement exceptionnel. L'intérieur de cet écrin luxueux est signé du célèbre designer néerlandais Marcel Wanders, reconnu internationalement. Avec l'ouverture de ce nouvel hôtel, il casse les codes du design, laissant clairement son empreinte inimitable sur l'Iberostar Grand Hotel Portals Nous. Les 66 chambres exclusives reflètent son sens unique du style grâce à un savant mélange de surfaces blanches réfléchissantes et transparentes, qui convergent pour former un cadre chaleureux et ouvert. Il a habilement transformé l'ensemble de l'hôtel en une œuvre d'art qui ne manquera pas de surprendre et séduire les clients en quête de quelques jours de détente dans un endroit unique au monde. UNE GA STRONOMIE ENCHANTERESSE

La gastronomie du restaurant Astir est à couper le souffle - à l’image des falaises et criques escarpées qui surplombent les plages de la côte méditerranéenne. Caractérisé par une identité purement majorquine, ce restaurant rend hommage à la richesse de l'histoire culturelle de l'île. La qualité de ce patrimoine résulte du travail inlassable des producteurs locaux, qui s’engagent corps et âme pour entretenir l’authenticité et l’identité des saveurs du terroir. Célèbre pour son expérience internationale, Iván Crespo, le nouveau chef du restaurant, a conçu un menu inspiré de l’héritage culturel de Majorque, adapté à tous les goûts et marié à la plus fine sélection de vins.

LUXE ET DESIGN OUI… M AIS DUR ABLE

La durabilité va de pair avec le design avant-gardiste de ce nouvel hôtel signature. Le bâtiment opte pour des éléments respectueux de l'environnement, comme un verre à haute transmission qui optimise les économies d'énergie grâce à ses propriétés exceptionnelles d'isolation thermique. Il dispose aussi d’un système géothermique innovant, qui utilise la chaleur géothermique pour produire de l'eau chaude et froide. En outre, un système de chloration à l'eau salée est utilisé pour traiter l'eau dans les piscines de l'hôtel. Ces innovations portent l’établissement à la pointe de l'efficacité énergétique dans le secteur de l'hôtellerie.

Juin 2018

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HÔTEL

Wellness SPA © Iberostar Grand Hotel Portals Nous WELLNESS ET VOLUP TÉ

Pensé sur mesure pour décupler le bien-être des clients, réduire leur stress, les ressourcer et magnifier leur beauté naturelle, le spa Physica est un espace de détente qui combine les designs avant-gardistes de Marcel Wanders aux soins corporels novateurs. La liste des prestations s’étend des produits de la maison de cosmétiques allemande Babor, reconnue internationalement pour ses valeurs naturelles et durables, aux produits cosmétiques de luxe de Perricone MD, un des plus grands noms sur le plan international.

Iberostar Grand Hotel Portals Nous Calle Falconer, 19, Portals Nous, 07181 Calvià, Malloca Îles Baléares, Espagne www.iberostar.com/Majorque/Portals-Nous

EXPÉRIENCES SUR- MESURE

L’hôtel de Portals Nous fait partie de la catégorie haut de gamme « Grand Collection », qui imagine des expériences parfaitement adaptées à chaque client, en garantissant les services les plus exclusifs : conciergerie, services de majordome et d'étage ainsi que des conseils et recommandations personnalisés.

Go Out! magazine

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SPORT

ON PREND LES VOILES Par MARIE MÉGEVAND

Crée en 1939, le Bol d’Or (BOM) est devenu la plus importante régate du Monde en bassin fermé. Grande fête populaire nautique, cette manifestation, est désormais aussi l’une des grandes classiques du calendrier international des régates. Depuis 10 ans, elle est sponsorisée par Mirabaud. Incarnant l'esprit d'équipe, l'endurance et la ténacité, le BOM rassemble aujourd'hui près de 600 voiliers sur la ligne de départ qui aura lieu le 8 juin prochain. Mini focus sur cette édition anniversaire, la 80ème, à ne surtout pas manquer !

© Loris von Siebenthal

Le départ donnant le feu à la flotte de 600 bateaux n’aura lieu que le 9 juin à 10h, mais déjà la fougue s’empare des adeptes du Bol d’or. La plus grande régate en eaux fermées du monde souffle cette année ses 80 bougies. Un anniversaire qui sera fêter comme il se doit. Car le Bol d'Or Mirabaud (BOM) ne se limite pas à une compétition mais c'est également l'organisation de plusieurs festivités et animations plurielles, permettant même à ceux qui restent à terre, pendant que les marins bravent les éléments, de profiter de l’esprit de la course. Pour cette édition spéciale, la manifestation s'est associée entre autres au célèbre Montreux Jazz festival. Partenaire artistique de la régate, le festival présentera plusieurs concerts sur la Neptune pendant le week-end. La barque lémanique sera, cette année, amarrée devant la terrasse de la Société Nautique de Genève, et y accueillera toutes les cérémonies et concerts.

En parallèle, dès le 31 mai, les curieux de tout bord auront la chance de découvrir une exposition de photos sur les quais de la cité de Calvin, sur la rive droite (Rotonde du Mont-Blanc) et sur la rive gauche (Jardin Anglais). Dix-huit panneaux retraceront certains des moments forts du Bol d’or. Une bande dessinée a même été pensée et sera offerte à tous les participants. C'est le scénariste Patrick Mallet qui a sélectionné douze dessinateurs, pour illustrer les différentes périodes historiques du BOM. Côté sportif, il faut s’attendre à un plateau très relevé de participants. Lors de la conférence de presse, Rodolphe Gautier, président du Bol d’Or Mirabaud annonçait la participation de Loïck Peyron, (triple vainqueur de la Transat anglaise, double gagnant de la Transat JacquesVabre et lauréat de la Route du Rhum en 2014). Il y aura également les catamarans D35. Pour l’équipage d’Alinghi, qui fêtera pour sa part un quart de siècle d’existence, il s’agira également d’une édition spéciale. Du 8 au 10 juin www.boldormirabaud.ch

Go Out! magazine

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AUTO

MAZDA SENSEI Par YESSINE SIDI ALI

© Mazda CX-3

Cela fait désormais plusieurs décennies que Mazda s'affiche comme un acteur incontournable du milieu automobile. Le constructeur de l'Empire du Soleil levant est garant d'une fiabilité devenue légendaire sur tous les continents et présente des moteurs innovants et avant-gardistes salués par l'ensemble de la presse. Rouler en Mazda, c'est rouler en toute sérénité ! Avez-vous déjà entendu un propriétaire d'une Mazda se plaindre de son véhicule ? Le taux de satisfaction doit certainement s'approcher des 100%. Après le succès planétaire de la CX-5, la marque japonaise s'est lancée depuis deux ans dans le segment des crossover urbains avec la CX-3. Go Out! a eu l'immense privilège de passer deux semaines en sa charmante compagnie; tour de piste de ce que la belle a à offrir. Juin 2018

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AUTO

© Mazda CX-3

La nouvelle CX-3 ne passe pas inaperçue dans l'univers des véhicules urbains avec ses lignes épurées et sa face avant agressive voire sportive qui reprend les codes du Kodo design de la marque. Esthétiquement, c'est une réussite à tous les niveaux, malgré ses petites mensurations la voiture dégage beaucoup de charisme et donne l'impression de visualiser une concurrente plus grande du segment supérieur. L'intérieur est tout aussi épuré que l'extérieur et se dévoile sobre et doté d'une qualité de fabrication exemplaire. Exit les milliers de boutons de commandes qui donnent le tournis, ici tout est simple et intuitif.

parfaite conception de son châssis et la dextérité avec laquelle fait jouer ses quatre roues motrices, lui permettant d'enchaîner les virages à une vitesse inavouable pour une voiture de cette catégorie. Notre petite japonaise est multi-tâches, aussi bien à l'aise en ville de par son petit gabarit et sa maniabilité, que sur autoroute ou route de montagne de par la puissance de son moteur, sa tenue de route et son confort. Avec la dernière mouture de la CX-3, Mazda nous prouve donc une fois de plus sa maîtrise de l'art de concevoir des voitures au volant desquelles on aime rouler et l'on se sent zen.

En fonction des finitions choisies, la CX-3 dispose de pléthore d'options dignes des grandes berlines, comme par exemple l'assistant angle mort, l'affichage tête haute, l'alerte de franchissement de ligne, etc. Le confort offert à l'assise est royal grâce à un bon maintien des sièges et une position légèrement surélevée. A l'arrière, deux adultes se sentent parfaitement à l'aise compte tenu du large espace aux jambes et une grande garde au toit. Notre modèle d'essai était animé par le 2.0 Skyactiv de 150 ch : autant vous dire que ce moteur lui va comme un gant! Sobre et performant, il effectue le 0 à 100 km/h en 8,7 secondes et il atteint le 200 km/h. Le véritable point fort de notre CX-3 réside dans sa tenue de route, garantie par la Go Out! magazine

Remerciements à Catherine Sinopoli-Spironelli et à Mazda Suisse fr.mazda.ch

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HORLOGERIE

HORLOGERIE : L’OR EST-IL HAS BEEN ? Par OLIVIER MÜLLER

Fairmined Gold

Titane, alliages, caoutchouc haute performance, nubuck : l’or est de plus en plus malmené en horlogerie. Autrefois valeur refuge, signe ostentatoire de réussite, l’or est rattrapé par deux phénomènes qui le mettent à mal. Le premier est le revers de son succès : trop vu, trop vendu, trop porté, il ne suscite plus la convoitise de collectionneurs qui, depuis, recherchent des matériaux plus originaux. En marge, l’or jaune ne séduit plus les jeunes générations élevées dans une économie morose où l’affichage de sa réussite ne fait plus recette. L’or est-il has been ? Go Out! magazine

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HORLOGERIE

Si « les diamants sont éternels », il n’en va pas de même pour l’or, en particulier l’or jaune. Symbole d’un statut social, son caractère ostentatoire semble avoir vécu. En période de crise, il n’est pas de bon ton d’afficher sa réussite. En parallèle, un contexte d’insécurité généralisée ne favorise pas la démonstration, au poignet, d’objets de grand luxe qui se dérobent facilement.

En marge, les manufactures traditionnelles continuent de proposer leurs icones en or : Vacheron Constantin, Patek Philippe, Jaeger-LeCoultre, A. Lange & Söhne, etc. Le fond de commerce aurifère est assuré. En apparence, du moins, car trois estocades se profilent déjà.

VARIATIONS CHROM ATIQUES

Pour se tenir au goût du jour, l’or a abattu quelques cartes. La plus intéressante est sa déclinaison en variations autres que jaune : rose, rouge, blanc et même beige chez Chanel. Des tons plus cuivrés jusqu’à une finition qui le rapproche de l’acier, l’or a opéré de multiples mutations qui lui ont offert une seconde vie. Aujourd’hui, rares sont les maisons à mettre en avant des modèles en or jaune, préférant systématiquement l’or rose ou blanc. Entre rose, rouge et jaune, la différence peut d’ailleurs être subtile, ne tenant qu’à quelques pourcents de cuivre ajouté. Chaque manufacture y va de sa propre recette, l’inconscient fait le reste.

Audemars Piguet, Frosted Gold GELÉ PAR AUDEM AR S PIGUET

La première est venue d’Audemars Piguet. Emmenée de main de maître par François-Henry Bennahmias, la manufacture a donné le tempo d’un or qu’il fallait renouveler, avec son « Frosted Gold ». A l'occasion du 40e anniversaire de la Royal Oak pour dames, la marque s’est rapprochée de la joaillière Carolina Bucci pour remettre au goût du jour une technique florentine séculaire. Son objet : venir poinçonner à très haute vitesse l’or pour lui imprimer des minuscules reliefs qui, sous les doigts, donnent le sentiment d’une couche de givre. Même matériau, traitement différent : Audemars Piguet imprime un virage décisif à un or vieillissant pour lui apporter quelques saisons de répit.

Richard Mille, RM 07-01

SO EIGHTIES !

Le « revival » des années 80 a également remis l’or en avant. Richard Mille a dégainé le premier en offrant dès 2015 une lourde gourmette en or massif sur ses modèles RM 07-01 et RM 037. A plus de 165'000 CHF pièce, la création s’est vendue en un tour de cadran. La Panthère de Cartier est un autre exemple du retour en force de cette tendance. Juin 2018

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HORLOGERIE

arguments qui ont fait mouche face à un or lourd, qui se raye et s’altère. Hublot, Omega et Rolex l’ont d’ailleurs bien compris en proposant ces dernières années des ors débarrassés de ces propriétés : Magic Gold, SEDNA et Everose, respectivement, réputés inaltérables.

A.Lange & Söhne, Hommage à Walter Lange

ADJUGÉ PAR PHILLIPS

La seconde estocade est venue, de manière plus inattendue, des maisons de vente aux enchères. Ce fut un paradoxe que nul n’avait anticipé : l’or ayant été la matière première de la boîte des garde-temps des plus grandes maisons pendant des décennies, les modèles qui sont aujourd’hui les plus cotés, de très loin, sont... en acier !

Rolex, Oyster Perpetual

L A SECONDE VIE DE L’OR ?

Au final, le salut aurifère viendra peut-être du groupe Chopard. La maison est loin d’être étrangère à la problématique puisqu’elle est non seulement joaillière, horlogère mais possède également sa propre fonderie, à l’instar des Rolex ou Hublot précitées.

En 2016, Phillips a ainsi vendu une Référence 1518 (calendrier quantième perpétuel avec phases de lune) pour 11 millions de francs. La pièce était en acier inoxydable. A. Lange & Söhne a compris la leçon et réitéré l’exercice avec son unique « Hommage à Walter Lange » en acier vendue en mai dernier à Genève par la même maison.

Seulement, à leur différence, Chopard offre aujourd’hui à l’or une seconde jeunesse bien différente : la promesse d’un or 100% équitable. Toutes les créations Chopard seront d’un or qui assurera des conditions d’exploitation et de revenus décents pour l’ensemble de sa chaîne, de l’extraction jusqu’à la transformation. L’initiative pourrait bien faire revenir à l’or une génération millenial sensible aux engagements écologiques et philanthropiques.

Patek Philippe, Référence 1518 DÉMODÉ PAR MILLE

La troisième estocade est venue des matériaux high-tech. C’est, une nouvelle fois, Richard Mille qui a enfoncé la brèche. Carbone NTPT, TPT, Quartz TPT, nanotubes de carbone, céramique TZP-N, ATZ, graphène, les noms semblent barbares mais l’objectif est toujours le même : des boitiers plus légers, plus résistants. Ce sont des Go Out! magazine

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HORLOGERIE

À FLEUR DE SWATCH Par MARTIN BESSON

et

MARIE MÉGEVAND

Quelles que soient les tendances qui inondent la mode, rien de tel qu'un style qui ne demande pas plus d'effort que d'ordinaire à travers un accessoire singulier, sobre et sophistiqué, un garde-temps unique au look un brin vintage, celui de la nouvelle ligne lancée par Swatch le mois dernier : SKIN Irony. Cette dernière parvient à trouver l'équilibre parfait entre minimalisme classique et mode contemporaine. La nouvelle collection intègre la ligne de montres la plus fine de la marque Swiss made – le boîtier ne mesure que 5,8 mm seulement ! On peut donc être certain que son garde-temps seconde-peau ne pèsera pas lourd ! Huit modèles se dévoilent dans des couleurs intemporelles et discrètes de blanc, noir et marron, des nuances sophistiquées de l'argent et de l'or, et des rayures qu'on adapte à son dressing quotidien. Mention spéciale aux modèles en acier inoxydable gold Lingot et silver Skin Pole !

SKINPOLE

SKIN Irony

SKINLINGOT

Juin 2018

www.swatch.com

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HORLOGERIE

SKINNOIRIRON

SKINSPRING Go Out! magazine

SKINALLIAGE 83


© Myconian Utopia Resort

Myconian Utopia Resort, Mykonos, Grèce

OFFREZ LE GOÛT DE L’ESCAPADE Petit-déjeuner cinq étoiles, chambre avec vue à couper le souffle, massage relaxant… Relais & Châteaux fait la promesse d’instants suspendus capturés dans un Coff ret pur luxe. La garantie d’une expérience inoubliable, que l’on opte pour une nuit ou pour un soin au spa suivi d’un dîner étoilé. Il ne vous reste plus qu’à choisir le Coff ret qui vous correspond parmi les 7 off res existantes, à partir de CHF.239 ! Chèques cadeaux également disponibles à partir de CHF.100. Retrouvez nos coff rets sur : www.cadeaux.relaischateaux.com, et chez nos distributeurs (FNAC, Manor…)


rdv pris

Squats. Genève 2002-2012 © Julien Gregorio

LIVE EXPOSITIONS AILLEURS

EN FAMILLE DANSE Go Out! magazine

CLASSIQUE

CINÉMA 85

THÉÂTRE


CINÉMA

ÉCRAN TOTAL Par FRANÇOIS GRAZ

CYCLE DU SPORT AU CINÉM A AU CINÉ CLUB UNIGE

Que les plus paresseux d’entre vous se rassurent, il est tout à fait possible de concilier cinéma et activité sportive alors que le mercure grimpe à vitesse grand V. Lancé début avril, le cycle de printemps du Ciné-club UNIGE réunit chaque lundi une foule d’athlètes dopés… au 7ème art. Au programme pour ces trois dernières dates de remise en forme : On se jette dans le grand bain avec Naissance des pieuvres de Céline Sciamma, une plongée en eaux troubles des premiers émois amoureux. On n’oublie pas ses patins et sa crosse pour visionner Red Army de Gabe Polsky, documentaire consacré au parcours de cinq joueurs emblématiques de l’équipe nationale russe de hockey sur fond d’idéologie communiste. Afin de clôturer ce cycle en lien avec les 75 ans des sports universitaires, l’Auditorium Arditi se muera en terrain de football le temps de la projection de Rudo y Cursi de Carlos Cuarón, ou la quête de gloire de deux frères adeptes du ballon rond que tout oppose.

UNA QUESTIONE PRIVATA

Lors d’un été au cœur du Piémont en 1943, deux partisans, Milton (Luca Marinelli) et son meilleur ami Giorgio (Lorenzo Richelmy) font la connaissance de Fulvia (Valentina Bellè). Une alchimie se crée rapidement entre eux, si bien que Milton tombe sous le charme de la jeune fille. Un an plus tard, alors qu’il rejoint la Résistance, le bel éphèbe apprend que Fulvia aimait en secret son compère Giorgio. Malgré sa rancœur tenace, Milton décide de venir au secours de son ami, arrêté par les fascistes. La dernière œuvre des frères Taviani dépeint un triangle amoureux impossible sur fond de guerre civile. La confusion n’a pas seulement lieu sur le champ de bataille, mais également au sein de l’esprit de Milton, tiraillé entre son devoir et ses sentiments. Una questione privata constitue un drame maîtrisé et habilement mis en images, nous emportant aux confins des Langhes. C’est également l’ultime long métrage de Vittorio, l’aîné des frères Taviani, disparu en début d’année.

Cycle Du sport au cinéma Jusqu’au 18 juin Ciné-club UNIGE Auditorium Arditi Av. du Mail – 1204 Genève culture.unige.ch

Una questione privata, de Vittorio et Paolo Taviani Sortie le 6 juin

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CINÉMA

LA SÉRIE DU MOIS : YELLOWSTONE

Un savant mélange entre Dallas et Danse avec les loups, voilà comment l'on pourrait définir la toute nouvelle production signée Paramount. Comme son nom l’indique, l’action de Yellowstone se déroule au sein de l’un des plus grands parcs naturels des Etats-Unis, où la puissante famille Dutton bataille ferme pour que personne n’empiète sur ses terres. On doit cette cavalcade télévisuelle à Taylor Sheridan, qui avait déjà mis un pied dans le Wyoming avec Wind River, son premier long métrage salué par la critique. Celui qui fut scénariste pour Sicario et Hell or High Water s’attèle cette fois-ci au western moderne, avec en prime un casting de prestige. Kevin Costner, Kelly Reilly, Wes Bentley, Luke Grimes incarnent respectivement père et enfants de ce clan, tous bien décidés à ne pas léguer ne serait-ce qu’un centimètre de leur ranch aux menaces extérieures. Une réussite. Yellowstone de Taylor Sheridan Dès le 20 juin sur Paramount Network BLUE NOTE RECORDS: BEYOND THE NOTES

Miles Davis, Herbie Hancock, Sonny Rollins, Dexter Gordon, John Coltrane, Lou Donaldson, Avishai Cohen… Depuis sa fondation en 1939, Blue Note Records a signé bon nombre de jazzmen qui ont marqué leur époque. Suite à son précédent documentaire sur feu Harry Dean Stanton, la Suissesse Sophie Huber met en lumière cette fois-ci l’histoire du prestigieux label de New York ainsi que l’ascension du mouvement Jazz. A partir d’images d’archives et de témoignages actuels, l’œuvre retrace le parcours atypique du label dont le sobriquet provient de la fameuse note bleue, utilisée par les musiciens et les chanteurs de la mouvance blues/ jazz pour illustrer la nostalgie et la tristesse lors de la narration d'une histoire personnelle. Entre sessions d’enregistrement vintage et interviews de pontes du groove, Blue Note Records: Beyond the Notes nous plonge littéralement dans les coulisses de cette industrie indépendante, 85 minutes bien jazzy en somme. Blue Note Records : Beyond the Notes de Sophie Huber Sortie le 27 juin

Go Out! magazine

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EXPOS ET CONFÉRENCES

JUSQU'AU 16 JUIN PAPIERS GRAS

MARTIAL LEITER

1, place de l'Ile | 1204 Genève www.papiers-gras.com

Le formidable dessinateur et peintre neuchâtelois Martial Leiter (1952) est à l'honneur de l'espace d'exposition du magasin dévolu à la bande dessinée du bâtiment de l'Île Papiers Gras. Particularité de cette exposition qui prend des airs de rétrospective, aucune des oeuvres présentées n'est datée, ce qui révèle d'autant plus la pertinence et l'acuité de l'artiste. Ses dessins aux hachures noires caractéristiques, dont la portée de manifeste se dévoile avec clarté, s'extirpent ainsi d'un conditionnement à un temps précis, dénonçant les aberrations du néo-libéralisme ou les atteintes à l'environnement qui elles-mêmes se situent dans une certaine intemporalité. La plume fine et corrosive de celui qui a dessiné pour de grands titres de presse suisses (Le Temps, la NZZ, le Tagesanzeiger) et européens (Le Monde ou encore Die Zeit) croque avec intelligence et un esprit critique teinté d'humour sombre et grinçant les dérives et désillusions du monde contemporain et pose également beaucoup de questions indispensables qui dérangent. Elle est à (re)découvrir et admirer jusqu'au 16 juin prochain.

JUSQU'AU 23 JUIN HALLE NORD / CAPSULE-S

ELENA MONTESINOS UNION TMF 24/7

1, place de l’Ile | 1204 Genève www.halle-nord.ch ENTRÉE LIBRE

Il n’est pas trop tard pour découvrir UNION TMF 24/7 d’Elena Montesinos ! Jusqu’au 23 juin, l’artiste (lauréate du concours Act-Art 2018) et la centaine d’autres figures invitées par ses soins investissent l’espace Halle Nord. Produites sous un mode communautaire, propre à Elena Montesinos, les œuvres et actions sont le résultat d’un travail de groupe. Ces dernières, créées in-situ, prennent place dans les trois vitrines et sont visibles exclusivement par l’extérieur. Quant à la thématique de l’exposition, elle est en continuité avec la démarche de l’artiste... l’argent et le pouvoir sont au cœur des diverses propositions. Autre point important de cette exposition : le programme est en cours de déroulement et le visiteur, afin de découvrir les artistes prévus pour le lendemain, doit se rendre à la capsule 1 de l'espace Halle Nord où les noms apparaissent sur un écran informatif.

Elena Montesinos, Fortuna Juin 2018

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EXPOS ET CONFÉRENCES

JUSQU'AU 30 JUIN VOYAGEURS DU MONDE

CHRISTOPHE LEVET OMAN ENTRE DÉSERT, MONTAGNE, MER & WADIS

19, rue de la Rôtisserie | 1204 Genève 022 518 04 94 | voyageursdumonde.ch

La chaleureuse agence de voyage sise en plein centreville Voyageurs du Monde, qui se mue volontiers en salle d'exposition, invite à venir découvrir jusqu'à la fin du mois une série du photographe grenoblois Christophe Levet. Celui-ci y expose vingt-quatre clichés consacrés aux beautés que recèlent les paysages du si peu connu Sultanat d'Oman. L'habileté du photographe en révèle les saisissants contrastes, à la fois entre les teintes – les bleus profonds côtoient les tons ocres chauds ou pâlis sants et toute la palette des verts – et entre les textures: il s'agit-là d'un pays où les montagnes, les dunes de sable, les lits de rivières (appellées wadis) et l'Océan indien cohabitent dans une harmonie qui se décèle également au travers des photographies en noir et blanc de Christophe Levet. Capturées ainsi, les splendeurs d'Oman font résolument résonner leur appel magnétique dans l'esprit de l'amateur de vrais voyages.

© Christophe Levet

DU 15 AU 30 JUIN CENTRE DES ARTS - LA GRANDE BOISSIÈRE ECOLE INTERNATIONALE DE GENÈVE 62, route de Chêne | 1208 Genève 022 787 26 75 | www.ecolint-arts.ch VERNISSAGE LE 15 JUIN À 17H

Gaël Grivet, détail de Talweg n°1, installation dimensions variables, 2017. Platine et disque vinyle, dispositif sonore, impressions jet d’encre. Microscopie - Laboratoire de Technologie Avancée, UNIGE Go Out! magazine

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EVOLUTION(S)

Un projet inédit voit le jour au Centre des Arts de l'Ecole Internationale de Genève (LGB) : Ecoart - Curatorial Project. Durant toute une année, accompagnés par un curateur indépendant et historien de l'art, Manuel Fadat, ainsi que Isabelle Muller, responsable du Centre, un groupe d'étudiants a pu réaliser une exposition de A à Z. En plusieurs phases (worskhops propédeutiques, conférences, intention curatoriale, sélection des artistes, scénographie, catalogue, communication, conférence de presse, vernissage, montage, médiation...) les étudiants ont appris « en situation » les subtilités du commissariat d'exposition, tout en étant sensibilisés aux autres métiers de l'art et de la culture et aux œuvres d'art contemporain. Autour de la thématique de l'évolution, fantastique matière réflexive qui nous rappelle avec pertinence que tout est perpétuellement en cours de transformation, une exposition a vu le jour réunissant les œuvres de nombreux artistes. Pensée comme ouverte et transversale, désirée autant que possible représentative de la création contemporaine dans ses formes, pratiques et dimensions, Evolution(s) constitue un riche ensemble de rapports à l'existence, à l'art et au monde : un magnifique voyage plein de curiosités en perspective !



EXPOS ET CONFÉRENCES

JUSQU'AU 26 AOÛT MUSÉE D'HISTOIRE DES SCIENCES

BEAUTÉ ANIMALE

128, rue de Lausanne 128 | 1202 Genève 022 418 50 60 | www.museum-geneve.ch

Jusqu'à la fin de l'été, le Musée d'histoire des sciences propose de partir à la rencontre de pièces... artistiques ! Rien d'étonnant à cela en réalité, puisque le musée du bord du lac met à l'honneur les sculptures animalières de trois fabuleux taxidermistes : François Chapelain-Midy (19372007), Yvan Larsen (1924) et Thierri Jaccoud (1945). En effet, si l'indispensable profession de taxidermiste exige des connaissances scientifiques, anatomiques et techniques très poussées, elle va également de pair avec une dimension artistique et créative, l'association de ces deux aspects visant à célébrer le vivant, avec pour objectif de le figer dans sa perfection naturelle. Ainsi, les visiteurs peuvent découvrir les œuvres d'art de ces sculpteurs du vivant, dont notamment les coléoptères de bronze de François Chapelain-Midy ou encore les statues aussi stylisées que réalistes – certaines évoquent l'art égyptien – du Genevois Yvan Larsen, dont on peut par ailleurs découvrir certains des travaux en tout temps au gré des rues carougeoises.

Le Lynx © Yvan Larsen

JUSQU’AU 16 SEPTEMBRE QUARTIER LIBRE SIG

JEAN TINGUELY ET NIKI DE SAINT PHALLE LES AFFICHES

Pont de la Machine | 1204 Genève

Plus que quelques jours pour aller voir à Quartier Libre le premier volet de l’exposition consacrée aux affiches d’un incontournable couple d’artistes de la deuxième moitié du XXème siècle : Jean Tinguely et Niki de Saint Phalle. Dès le 23 juin les oeuvres de Tinguely céderont la place à celles de l’artiste franco-américaine qui habilleront l’espace d’exposition des SIG durant tout l’été. Encore en vue jusqu’au 18 juin, les affiches de Tinguely traduisent fidèlement le style de l’artiste suisse, avec en premier lieu le recours aux vifs contrastes de couleur ainsi qu’aux références à la mécanique qui le fascine tant. Jusqu’à parfois réaliser des affiches, souvent pour l’annonce de ses propres expositions, qui se confondent avec des croquis préparatoires de ses sculptures cinétiques. Une exposition qui dans un cas comme dans l’autre rappelle la richesse de leurs univers artistiques respectifs et souligne une collaboration artistique unique en son genre.

© Quartier Libre SIG

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E R T A E TH S I A V R ST GE GENEVE

DÈS LE 21 JUIN SUR WWW.SAINTGERVAIS.CH Théâtre Saint-Gervais Rue du Temple 5, 1201 Genève 022 908 20 00 billetterie@saintgervais.ch www.saintgervais.ch


THÉÂTRE/CLASSIQUE

DU 19 AU 21 JUIN CHÂTEAU DE COPPET

FESTIVAL DE COPPET MADAME DE STAËL Pour fêter l’arrivée officielle de l’été, on vous propose de retourner au XIXe siècle, à l’époque des Romantiques, au Festival de Madame de Staël. Pour l'occasion, le château de Coppet se pare en effet de ses plus beaux atours afin d'accueillir durant trois jours des spectacles mêlant différents arts scéniques pour les élèves d’école primaire. Le cœur du festival reste cependant les trois soirées qui mettront à l’honneur le théâtre classique pour les plus érudits. Alain Carré, Thierry Roland ou encore Marc Bonnant (qui déclamera une plaidoirie voltairienne) fouleront chacun leur tour la Cour d’honneur du Château et charmeront notre ouïe tels des rossignols chantant un soir de ciel étoilé.

2, rue de la Gare | 1296 Coppet festivaldestael.ch

Thierry Roland

DU 14 AU 24 JUIN CULLY ET VEVEY

LAVAUX CLASSIC Du 14 au 24 juin, la musique est à l’honneur sur les sublimes pentes du Lavaux. S’érigeant bientôt en capitale vaudoise de la musique, Cully accueillera l’inimitable pianiste Nicolas Angelich pour une première soirée au son de Bach, Brahms, Beethoven et Prokofiev. Autre star du clavier, Alexandre Tharaud fera une apparition le 22 juin pour sublimer les partitions de son éternel idole, François Couperin, qu’il agrémentera de Chabrier, Debussy et Ravel pour une soirée résolument française. On ne présente plus István Várdai, violoncelliste lauréat du Concours de Genève et fidèle à la scène romande, quoi interprétera les suites pour violoncelle de Bach le 24 juin. Une fois n’est pas coutume, le Lavaux s’accompagne d’un festival off pour plaire aux bourses serrées et aux agendas capricieux. Notons entre autres la performance d’un duo prometteur le 16 juin : Vincent Boccadoro (piano) et Samuel Hirsch (violon) feront briller Brahms et Ravel.

www.lavauxclassic.ch

© Anne-Laure Lechat

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LIVE

LE 15 JUIN AUDIO CLUB

BOYS NOIZE Celles et ceux qui ont déjà assisté à un set de Boys Noize savent pertinemment qu'il s'agit-là d'une date à ne pas manquer! De son vrai nom Alexander Ridha, le natif d'Hambourg mais Berlinois d'adoption de longue date, insuffle une énergie à l'amplitude pharaonique à chacun des évènements auxquels il participe, emportant avec lui dans son univers survitaminé un public rendu ivre par les pouvoirs quasi surnaturels des sons qu'il distille. Doté d'une technique impressionnante qu'il façonne depuis près de vingt ans (!), Boys Noize s'impose à à peine 35 ans comme un incontournable monstre sacré de la musique électronique. Egalement producteur émérite et féru de collaborations toujours pour le meilleur et jamais pour le pire, cet hyperactif des platines qui a remixé (voire sublimé ?) les plus grands noms viendra – dans le cadre de son Warehaus Tour – une nouvelle fois mettre en transe l'Audio ce 15 juin. Préparez-vous à un puissant set de raw techno puisant allègrement dans une foule éclectique de genres musicaux, et goûtez une recette de potion magique pour ravers dont seul Boys Noize détient le secret.

20, rue Boissonnas | 1227 Les Acacias www.audio-club.ch

LE 16 JUIN LA GRAVIÈRE

GRACY HOPKINS Âgé d'à peine une vingtaine d'années, le rappeur français Gracy Hopkins possède pourtant déjà un univers bien marqué et qui détonne dans le paysage hip-hop local. La première raison en est qu'il pose avec sa voix rauque dans un anglais extrêmement maîtrisé bien qu'il ne s'agit pas de sa langue maternelle, dans un style qui évoque parfois Drake. Il saupoudre cependant ses sons de punchlines dans la langue de Molière. La seconde réside dans la véritable originalité que Gracy Hopkins injecte au genre. Issu de la banlieue parisienne, le rappeur aux racines angolaises et brésiliennes, biberonné à des musiques éclectiques, emprunte à la trap la lourdeur des basses mais se refuse à céder à l'efficace simplicité de ce genre musical. On en veut pour preuve le soin apporté à l'élaboration de son EP sorti en 2017, Atychiphobia : The Higher High dont l'intitulé fait référence à la peur de l'échec et dont les tracks portent le nom d'autres phobies. A la Gravière, il présentera son nouvel EP, For Everyone Around Rage (FEAR), qui se déroule comme la première saison d'une sombre, énergique et addictive série auditive dont les oreilles ne peuvent s'empêcher de se délecter.

9, chemin de la Gravière | 1227 Les Acacias www.lagraviere.ch

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LIVE

LE 29 JUIN LE ZOO - USINE

RESONANCE W/ HELENA HAUFF & GALAXIAN Productrice et fondatrice du label Return to Disorder (dont le catalogue va de la techno au psych-rock), la DJette originaire de Hambourg Helena Hauff est sans conteste devenue l'une des figures de référence de la scène électronique de ces dernières années, désormais incontournable des plus gros évènements tels les festivals Sonár ou Dimensions. A l'aune de ses DJ sets démentiels elle mixe uniquement sur vinyle - Helena Hauff fait suinter une électro acérée et bestiale à coups de touches d'acid, de krautrock crasseux, de post-punk, de synthpop sauce 80's et bien sûr de techno bien brutale, autant d'héritages de ses racines qu'elle puise dans l'underground qui l'a bercée. Se situant à l'exact opposé du mainstream si boring, elle parvient à liquéfier les dancefloors par sa distillation ultra maîtrisée de sons lourds et glacés, nourris d'indu et beaux comme de l'underground matérialisé et sorti de terre juste pour briller à la lumière froide des stroboscopes. Egalement de la partie au Zoo ce 29 juin, Galaxian gratifiera la foule d'un live complètement allumé, à son image.

4, place des Volontaires | 1204 Genève www.lezoo.ch

LE 2 JUILLET PTR - USINE

MEGADETH Attention, un groupe mythique va prendre d'assaut la salle du Rez de l'Usine le 2 juillet prochain. A l'invitation de PTR, Megadeth, qui a largement contribué à populariser le thrash metal avec six albums devenus disques de platine, fera la démonstration que certains cinquantenaires n'ont rien à envier aux plus jeunes lorsqu'il s'agit de bouter le feu à une scène. Arborant fièrement sa rousse et légendaire tignasse, le pilier et chanteur du groupe Dave Mustaine, ex-guitariste déglingué et déjanté de Metallica, peut compter sur ses compères Dave Ellefson (basse), Kiko Loureiro (guitare) et Dirk Verbeuren (batterie) pour perpétuer la saga Megadeth dans le cadre de leur tournée européenne présentant leur dernier album, Dystopia. Guitares incisives, enchaînements de batterie parfaitement calibrés et visuels à la sauce bien dark sont donc au programme de cette soirée au goût d'apocalypse cathartique qui, à n'en pas douter, restera gravée dans les mémoires.

4, place des Volontaires | 1204 Genève ptrnet.ch

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AILLEURS

LES 15 ET 16 JUIN

RENENS FESTIMIXX Tous les trois ans, Renens rend hommage à son identité multiculturelle en fête et en musique avec le festival gratuit Festimixx. Pour cette 7ème édition, les programmateurs offrent de quoi ravir les yeux et les oreilles des grands et des petits, qu'ils soient amateurs de world music, de hip hop, de reggae ou de chanson. La grande scène verra notamment se succéder des artistes confirmés tels le groupe sénégalais Touré Kunda (déjà 40 ans de carrière !), la rayonnante native de Rio de Janeiro Flavia Coelho, les Portugais de Throes + The Shine et leur ardent kuduro, les cuivres du Marko Markovic Brass Band ou encore le duo helvétique d'Aliose, nominé cette année aux Victoires de la Musique. Mais le festival fait également la part belle aux jeunes talents, puisque des élèves du primaire et secondaire de la cité vaudoise sont invités à se produire sur scène. Entre deux concerts, les spectateurs pourront profiter d'une foule d'activités ludiques – origami et déco à la vietnamienne, blind tests, atelier football - sans oublier de satisfaire leur faim du côté des stands du Village du Monde grâce aux spécialités sardes, kurdes, serbes, entre tant d'autres !

Terrain de Verdeaux | Renens www.festimixx.ch ENTRÉE LIBRE

Flavia Coelho © FabMat

DU 14 AU 17 JUIN

NEUCHÂTEL FESTI'NEUCH Le festival qui fait à chaque fin de printemps vibrer le cadre idyllique du bord du lac de Neuchâtel célèbre cette année ses 18 ans, et bien qu'il n'ait pas attendu l'âge de la majorité pour atteindre sa maturité, cette édition propose foule d'artistes majeurs. Pour fêter l'événement, le site des JeunesRives accueille donc pléthore de pointures, parmi lesquelles figurent notamment, pêle-mêle, l'immanquable groupe de trip-hop Morcheeba, l'impertinente égérie pop Lily Allen, le cultissime Roger Hodgson (chanteur et membre fondateur de Supertramp), la rappeuse militante Keny Arkana, la suave Imany ou encore les déchaînés compères du trio teinté de dub Chinese Man. La scène locale n'est pas en reste (Le Roi Angus, The Moonraisers, The Last Moan, entre autres), ni la tendance électronique. Celle-ci sera particulièrement honorée par les sets survoltés de Mr. Oizo et de Vitalic ODC, lequel sera précédé par une belle découverte: Meute, soit une fanfare allemande composée de onze musiciens revisitant la techno avec une admirable habileté et une énergie plus qu'entraînante. Et bien sûr, les festivaliers les plus aguerris pourront prolonger le plaisir – le vendredi et le samedi - en accueillant l'aube en apothéose du côté de la Case à Chocs, où se déroulent les désormais classiques Afternatives.

Jeunes-Rives | 2000 Neuchâtel www.festineuch.ch

Morcheeba © Nicol Vizoli

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AILLEURS

JUSQU'AU 22 AVRIL 2019

NYON UN RÊVE D’ARCHITECTE LA BRIQUE DE VERRE FALCONNIER Pour la première fois, l’oeuvre du nyonnais Gustave Falconnier (1845-1913), qui fut aussi bien architecte que préfet et inventeur de la première brique en verre soufflé en 1886, est étudiée et présentée au sein d’une exposition exceptionnelle. Son invention, remarquée dans le monde de l’architecture, a notamment été primée à l’Exposition universelle de Chicago en 1893 et à celle de Paris en 1900. La fameuse brique de verre permet la réalisation du mur de verre, une innovation à l’époque. Ce matériau aux multiples applications est rapidement adopté pour ses qualités pratiques et esthétiques par des architectes de renom, tels que Hector Guimard – auteur des fameuses entrées de métro à Paris – ou, plus tard, Le Corbusier. Le Château de Nyon a acquis pour ses collections des objets en lien avec Gustave Falconnier depuis nombre d’années et possède, ainsi, un ensemble conséquent d’environ 1800 briques de verre. Grâce à une donation faite en 2009, plusieurs objets inédits seront exposés au Château de Nyon, dont les moules en fonte ayant servi à la fabrication de ces briques remarquables.

Château de Nyon Place du Château | 1260 Nyon www.chateaudenyon.ch

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Boris Godounov Viva la Mamma! Der Ring des Nibelungen Médée Un ballo in maschera Wahada

(Messe en Ut mineur de Mozart)

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