Go Out! Magazine N°64 septembre 2018

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N°64

septembre.18

LE M AGA ZINE CULTUREL GENEVOIS info@gooutmag.ch www.gooutmag.ch


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ÉDITO Démarrage en trombe. Comme d’ordinaire la rentrée culturelle crisse des pneus et trace sans prendre le temps de se perdre en prologue. Un hold-up artistique dans lequel la Bâtie nous convie depuis le 30 août à prendre part à son jackpot, celui d’une édition placée résolument sous la bannière de la nouvelle direction de Claude Ratzé. Ainsi, notre cover - signée du chorégraphe et performeur suisse Martin Schick - est dédiée à ce festival incontournable dans le paysage culturel genevois ! Dans les fracas de ce tour de force, Vernier se profile comme une planque idéale cet automne avec sa programmation en forme de tableau de chasse aussi pointue qu’accessible à tous ! Dans ce combo à la Bonnie & Clyde, le théâtre Saint-Gervais n’est pas en reste et nous dévoile dans cette édition haute en couleur sa saison sous la houlette de sa délicieuse nouvelle directrice Sandrine Kuster. Côté pupilles, elles se dilateront à travers plusieurs expositions, dont celle dédiée à Nicolas Bouvier à la Bibliothèque de Genève dès le 19 septembre. On ne manquera pas d’aller guigner les Bourses de la ville de Genève mettant en exergue les talents émergents et confirmés locaux au Centre d’Art Contemporain. Et pour terminer ce chatoyant chassé-croisé culturel, on vous laisse découvrir dans nos pages musique deux duos genevois : Ramin & Reda et Cyril Cyril qui chacun dégaine leur arbalète pour arborer un son cinglant de talent. Plongez en profondeur dans ce bouillonnant tourbillon artistique sans attendre ; qui sait, vous risquerez au pire d’en sortir plus averti !

Mina Sidi Ali

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18 _ 19 saison _ ensemble faire bouger les lignes

La Bâtie–Festival de Genève

__ La Côte d’Azur

__ commandes pluridisciplinaires

(Romy et Alain sont dans une piscine) texte_Guillaume Poix mise en scène_Manon Krüttli 03–16.12

31.08–09.09 GVE > MEX > GVE POCHE /GVE accueille DramaFest

// Je

n’ai peur de rien au monde sauf de moi. //

__ Bajo el signo de Tespis

__ Havre

(Sous le signe de Thespis) texte_José Manuel Hidalgo mise en scène_mAthieu Bertholet 20–23.09

texte_Mishka Lavigne mise en scène_Anne Bisang 28.01–17.03

__ El funesto destino de Karl Klotz

__ La chute des comètes et des cosmonautes

(Le destin tragique de Karl Klotz) texte_Lukas Linder mise en scène_Damián Cervantes 26–29.09

maintenant : c’est un instant étranger. //

texte_Marina Skalova mise en scène_Nathalie Cuenet 04.02–17.03 // Vous

ensemble1-6

__ la résistance thermale texte_Ferdinand Schmalz mise en scène_Jean-Daniel Piguet 15.10–16.12 // Les

// Ici,

n’auriez pas une autre planète ? //

__ Le brasier texte_David Paquet mise en scène_Florence Minder 04.03–17.03 // Je

t’avale, tu m’avales, on s’avalanche. //

bains à ceux qui prennent la tasse ! //

__ La Largeur du Bassin texte_Perrine Gérard mise en scène_Lucile Carré 12.11–16.12 // C’est

dans l’eau que j’aime voir flou. //

accueil4

__ L’Histoire mondiale de ton âme texte_Enzo Cormann mise en scène_Philippe Delaigue 01.04–14.04 // la

Théâtre / Vieille-Ville +41 22 310 37 59 / poche---gve.ch

grande cavale de l’esprit //


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46.

COUPS DE CŒUR, COUPS DE GRIFFE

CULTURE

LÀ-BAS

51.

IMAGE DU MOIS HIGHLIGHTS

10n11

MADE IN GENEVA

53.

FORMATION

STAY COOL

RDV PRIS

85n97

57n83

13n55

EXPO, CLASSIQUE, THÉÂTRE, DANSE, CINÉMA, LIVE, AILLEURS

58.

HOTSPOTS 63.

67.

ART/EXPO

15.

68.

VINS

BEAUTÉ

COSMÉTIQUES

CLASSIQUE

73.

COLLAB' DU MOIS

29.

THÉÂTRE

75.

35.

CINÉMA

DÉVELOPPEMENT DURABLE

22.

39. 40.

77.

LIVRES

MUSIQUE

Crédits photos : À gauche : Mos Espa Au centre : Swatch X Rijksmuseum À droite : Ian Bonhôte ITW / Alexander McCqueen

SPORT

78.

AUTOMOBILE

81.

HORLOGERIE

EN COUVERTURE

IMPRESSUM

Rédacteurs Quentin Arnoux, Fabien

MARTIN SCHICK NATURE POLITICS ©Martin Schick

Editeur Association Go Out !

Bergerat, Eleonora Del Duca, Anne Fatout,

Directrice de la publication

Pierre-Emmanuel Fehr, François Graz,

Mina Sidi Ali • mina@gooutmag.ch

Alexandre Kaspar, Olivier Müller, Soraya

Adjoint à la rédaction

Nefil, Virginie Nopper, Yessine Sidi Ali,

Vincent Magnenat

Ameidie Terumalai, The Line

Cheffe d'édition Nyata Natalie Riad

Stagiaire Florinda Cairoli

Graphiste Martin Besson

Coordination de production

Resp. rubrique art contemporain

Musumeci S.p.A., Quart (AO)

Lucia Von Gunten Resp. rubrique théâtre

CONTACTS

Ameidie Terumalai

info@gooutmag.ch

Resp. rubrique musique classique

www.gooutmag.ch

Fabien Bergerat

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IMAGE DU MOIS

SUSAN BARNETT "Not In Your Face", Striped Bikini © Susan Barnett, Courtesy ClampArt, NY Dans le cadre du Festival Images Vevey.

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HIGHLIGHT

HIGHLIGHTS

LE BUREAU CULTUREL À L A RUE (ET À VOUS)

Il y a de fortes chances qu’au détour d’une ballade urbaine, tous nos lecteurs soient déjà au moins une fois tombés sur les stands de fortune de "La Ville est à Vous". Vente et troc d’escarpins vintage, tee-shirts plus ou moins douteux, un réveil-matin Seiko made in Japan des années 80, et tout le restant de la colère du consumérisme. L’édition pâquisarde de la fête accueillera pour la troisième fois le Bureau Culturel qui proposera à la vente des outils audiovisuels et informatiques. On trouvera aussi des œuvres des utilisateurs du Bureau Culturel à la vente. Le Bureau Culturel est une initiative conjointe de la Ville et du Pour-cent culturel Migros qui soutient les jeunes artistes et les collectifs d’artistes à Genève.

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HERMÈS

coups de c�ur d'hermès CHALTERNATIF

Le réchauffement climatique m’effraie et vous devriez le craindre aussi, même si vous n’êtes pas dotés de mon inamovible, épaisse et néanmoins somptueuse fourrure ! Il en va de même pour la croissance des inégalités, le pillage des ressources et tant d’autres des facettes les plus sombres véhiculées par votre espèce, et causées en bonne partie par un consumérisme aussi intense qu’irréfléchi. Face à un tel constat, hors de question que je reste les pattes croisées en attendant d’épuiser ma neuvième vie, alors le 22 septembre je me faufilerai au Parc des Bastions pour rejoindre à la 4ème édition du festival Alternatiba Léman celles et ceux qui pensent aussi qu’un autre monde est possible. Au gré des stands présents, j’apprendrai comment faire pousser mon herbe à chat tout seul ou rabibocher mes chaussons protège-coussinets et même concocter des produits eco-friendly pour nettoyer les saletés de Mishima, irai minauder du côté de mes copains des médias engagés, m’initierai au shiatsu et, qui sait, me laisserai convaincre de mettre la patte sur un catbike pliable. Tout cela après avoir passé la semaine du 17 septembre à me cultiver au fil des conférences, films et débats également au programme. Festival Alternatiba Léman Le 22 septembre Parc des Bastions – Genève Divers événements dès le 17 septembre alternatibaleman.org

ALOR S, ON DANSE ?

J’avais mal saisi quand Mina m’a prévenu de l’arrivée au bureau cet été d’un petit rat du Grand Théâtre. Paré comme jamais à l’accueillir - regard aiguisé et griffes affûtées - je m’apprêtais à révéler à toute la team mes talents de chasseur sous-estimés ! Le jour J, j’ai vu débarqué un atome d’élégance au charme félin et à l’aura solaire : Virginie. Ex-ballerine du Grand Théâtre, ce jolie brin de fille au pas chaloupé, a décidé de changer de vie (il lui en reste 8) pour s’orienter sur une carrière dans la communication. J’espère qu’elle restera longtemps près de moi, son énergie chatoyante a fait chaviré mon cœur. Miaou !

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MISHIMA

coups de griffe de mishima

DERNIER RONRON POUR BOLERO

J’en ai décidément ras la cat-squette ! Faut-il donc que chaque mois je me fasse les griffes sur les mêmes carpettes, à savoir ces bonimenteurs de grands éditeurs ? Leur dernier coup fourré en date est d’annoncer la fin de la version en langue française du magazine mode et lifestyle Bolero, couperet qui tombera au terme de l’année 2018 (et je vous passe les détails du massacre façon jeu du chat et de la souris sauce gore auquel ils se sont adonnés pour leurs titres de l’autre côté du Röstigraben). Moi qui aime tant fureter dans les pages de Bolero, où je déniche plein de tips me permettant de séduire les belles minettes et, je l’avoue à demi-miaou, où j’apprécie de poser mes grands yeux sur de charmantes humaines toujours dotées d’une classe féline, que vais-je devenir ? Hors de question que je me mette au Katzendütsch, alors je garde la patte levée et les babines retroussées pour feuler ma révolte contre cette destruction à petit feu de la presse romande.

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Culture

La bâtie : Laetitia Dosch, HATE ©Dorothée Thébert Filliger

CYRIL CYRIL

MOS ESPA ESPACE VÉLODROME

NICOLAS BOUVIER IAN BONHÔTE ITW / ALEXANDER MCCQUEEN

NURBAN CONCEPT VERBIER AVETIS SAINT GERVAIS VERNIER BOURSES DE LA VILLE MÉTAMORPHOSE ÉCOLE CLUB MIGROS

LA BÂTIE KISS THE DESIGN RAMIN & REDA Go Out! magazine

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FESTIVALS

UNE BÂTIE HAUTE COUTURE

Miss Morian ©DR

Chaud chaud, La Bâtie s’annonce sensuelle ! Pour cette 42ème édition, les visuels émoustillent la curiosité. Tout commence avec ceux du programme : des bouts de peaux dans des géographies corporelles incertaines, des drapés, du mystère, de la suggestion. Le nouveau directeur Claude Ratzé injecte un souffle chaud à cette mouture toujours imaginative et affirme d’emblée dans son édito : « c’est une foultitude de projets ». Entre créations et commandes pluridisciplinaires, La Bâtie s’apprête à nous faire passer le cap de la rentrée en immersion culturelle avec du beau monde, y compris international. En option, des spectacles kinky vraiment pour adultes, d’autres pour enfants, et aussi du clubbing et de quoi se nourrir au vert. Du 30 août au 16 septembre, La Bâtie quadrille les alentours, du Grütli au Théâtre du Loup, en passant par Château rouge ou Kugler, et ramifie jusqu’à Divonne, Annemasse, ou St-Genis-Pouilly. L’équipe de La Bâtie nous attend de pied ferme. Par ANNE FATOUT

Go Out! magazine

et

ALEXANDRE KASPAR

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FESTIVALS

Rule of Three de Jan Martens ©Phile Deprez

Macbettu ©Alessandro Serra ARTS TRÈS VIVANTS

DANSE DENSE

Si La Bâtie a le chic pour nous sortir de notre zone de confort avec des spectacles qui marquent et emmènent où bon lui semble, le registre de la danse n’y échappe pas, en version souvent expérimentale, sinon obsédante, jouant aussi parfois avec les limites du dérangeant. On en perd son latin, on ressort essorés, partagés ou touchés mais La Bâtie fait mouche. Cette année encore, munissons-nous d’une bonne dose de curiosité, d’une once d’humour et laissons-nous séduire, apprivoiser, conquérir. Le programme aiguise l’envie, décrivant chaque proposition avec pléthore d’adjectifs aiguisés comme des flèches. Citons notamment Jan Martens, qui avait coupé le souffle dans The dog days are over, et dont il est prédit qu’il collera le public au plafond avec Rule of three. L’ex-dramaturge de Pina Bausch Raimund Hoghe transperce avec Canzone per Ornella, chorégraphie portrait sur textes de Pasolini. Le très attendu Hofesh Shechter fédère dans une pièce monumentale pour dix danseurs et Dimitris Papaioannou (chorégraphe des jeux d’Athènes) joue les magiciens avec poésie. Pour les esprits les plus débridés, place au kinky avec la danoise Mette Ingvartsen qui se livre audacieusement dans 21 pornographies, ou le duo Simone Aughterlony & Jen Rosenblit qui lui use de chaînes et de cuir. Jérôme Bel ouvre le bal en début d’édition avec Gala : pro et amateurs fusionnent en communauté pour se mouvoir décomplexés, sans jugement. Quant à Eric Arnal Burtschy, il bluffe avec un concept lumineux ! Côté création, Théo Mercier et Steven Michel incorporent Ikea non sans cynisme. La Ribot s’acoquine avec la compagnie portugaise Dançando com a diferança pour Happy Island. La boxe flirte avec la danse entre puissance et fragilité dans (B), de Koen Augustijnen et Rosalba Torres Guerrero.

Côté théâtre and co, les planches du festival seront foulées par une myriade d’artistes aux projets aussi surprenants qu’intéressants. Les couleurs qui s’en dégagent portent les noms d’Aurélien Patouillard et Marion Duval, Thibaud Croisy, François Grémaud pour 2b company, Alessandro Serra ou encore Amir Reza Koohestani. L’Iranien dont le nom n’est plus à faire revient à La Bâtie pour Summerless, le dernier volet d’une trilogie dont les deux autres avaient fait l’unanimité sur les planches bâtisiennes il y a quelques années. Après Téhéran, place à la Sardaigne où Alessandro Serra place son Macbeth devenu Macbettu au contact de la belle île italienne. Quant à la 2b company, François Grémaud se charge de nous proposer Conférence de choses, véritable encyclopédie participative décalée dont on ne sort pas plus bête. Et si l’envie d’apprendre ne nous prenait pas, si à tout hasard vous étiez plutôt dans un mood kinky, vous pourriez compter sur Thibaud Croisy pour vous donner les palpitations que vous attendiez. Car dans la pièce, il fera chaud. Témoignage d’un homme qui n’avait pas envie d’en castrer un autre, c’est un sol moelleux, la détente qui vous invite, c’est le son de la voix hésitante de l’auteur et de cet inconnu, se livrant, expliquant

Happy Island de La Ribot & Dançando com a Diferença ©Caroline Morel Fontaine

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FESTIVALS

ses pratiques sadomasochistes à vos oreilles tendues. Votre imagination se chargera de mettre ces récits en image. Vous ne résisterez pas. Dans un autre registre, l’innocent Hulul, hibou naïf et sage de notre enfance vous invitera pour un moment intime à la légèreté plaisante. Accessible aux plus petits, la pièce met en scène l’oiseau, joué par Marion Duval, au cœur de ses questionnements. Alors qu’il va se coucher, il prend le public à partie et se demande, par exemple, si la lune le regarde ou si l’hiver voudrait entrer se réchauffer quelques instants. Sur les planches cette année, il y en a pour tous les goûts : familiers ou non des arts vivants, vous n’aurez aucune excuse. MÉLOMAMÈNES

Les mélomanes se réjouiront. La Bâtie c’est aussi de la musique. Une programmation aux petits oignons pour le plus grand plaisir de nos oreilles. Pour les amoureux du hip-hop qui aiment le boom-bap bien oldschool, il ne faudra pas rater le grand Grems, prêt à mettre le feu avec son très chaud Fantômas Tour 2018. Jeudi 6, ça se passe évidemment à la Gravière avec le jeune T/O et B77 suivi d’un after DJ set par les boys du collectif hapax 21. Vendredi, l’A lhambra tremblera au rythme de Nakhane et celui d’Émilie Zoé pour commencer le weekend comme il se doit. Pendant la semaine, d’autres concerts nous emmèneront loin, comme celui des percussionnistes d'Eklekto. L’excellente Derya Yildirim, chanteuse et instrumentiste germano-turque, se produira au shop de Bongo Joe pour un moment qui s’annonce inoubliable. Coup de foudre garanti. Si vous aviez aimé l’intro tout en hip-hop, il faudra goûter à la cuvée bien de chez nous le vendredi 14 à l’Alhambra avec Di-Meh et ses invités pour le Di-meh Focus 2 Tour. Une trap bien lourde et une énergie sans faille pour faire jumper la foule de la cité. Si les jambes tiennent – et elles tiendront –, elles vous mèneront à l’Usine le lendemain pour une folle soirée avec la tant attendue Total Bongo Joe Night dont les protagonistes ne sont ni plus ni moins que Cyril Cyril, Bégayer et les Bongo Joe DJ’s. Pour les nyctalopes, on ne passe pas à côté du Club, spot fou à la sélection pointue et goûteuse : vous pourrez compter sur des sommités comme Brian Shimkovitz de Awesome Tapes From Africa, le bien de chez nous Aloko, et également le duo du bout du lac des Diplomates ou encore un B2B furieux Folamour et Ethylène. Enfin, une belle quinzaine pour se déhancher sur tous les rythmes et faire de belles découvertes. A vous le dancefloor, à vous la fosse.

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Affordable Solution for Better Living de Théo Mercier et Steven Michel ©Erwan Fichou

La Bâtie – Festival de Genève Du 30 août au 16 septembre Divers lieux de Genève 022 738 19 19 www.batie.ch

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SAISON 2018-2019 Opérette fantastique - Création

du 30 octobre au 25 novembre 2018

Les Trois Baisers du Diable Jacques Offenbach One-man-show - Accueil

du 4 au 16 décembre 2018

Molière-Montfaucon 1-1 Lionel Frésard Comédie - Création

du 22 janvier au 17 février 2019

Chemin de Ruth 16 | Cologny | Genève 022 786 86 00 lecrevecoeur.ch

Central Park West Woody Allen Tragi-comédie - Création

du 19 mars au 14 avril 2019

Hamlet Cirkus William Shakespeare Cabaret musical - Accueil

du 7 mai au 2 juin 2019

Joli foutoir Les Muskatnuss


ART/EXPO

LE TEMPS D’UNE ESCALE 20 ans contre 150 affiches exposées dans l’espace public, le ratio est avantageux pour cette exposition commémorant la disparition de Nicolas Bouvier. Follement visuel, un automne en images avec Nicolas Bouvier est pensé en quatre temps pour offrir un survol aussi complet que possible de la production de cet aventurier aux multiples casquettes pour qui l’écriture naît du voyage et de la contemplation que ce dernier lui procure. L’espace public, le voyage imagé, l’iconographie et l’affichage sont autant d’angles sous lesquels appréhender l’écrivain, dans les rues de Genève dès le 19 septembre ou dans l’atmosphère calfeutrée de la Bibliothèque de Genève aux Bastions, du 4 octobre 2018 au 2 février 2019. Par QUENTIN ARNOUX

leur côté changeant, ne sont en rien fugaces. Grâce à la photo, il relève la ressemblance entre l’expression du visage et celle du corps. Cela détonne par rapport à la photographie de portrait trop artificielle alors en vogue dans le monde occidental où le visage reflète peu ce que le corps exprime ; où il sert davantage à faire voir un statut social à défaut d’un réel sentiment. UN VOYAGEUR QUI ÉCRIT, UN ÉCRIVAIN QUI VOYAGE ?

Des visages du monde entier, ceux des Asiatiques font partie de ceux qui s’offrent le moins facilement à l’objectif. Fierté, honneur mais aussi crainte, une fois cette barrière franchie, c’est tout un univers qui se déploie et qui constitue son œuvre phare : L’Usage du monde, un savant mélange entre une image et un texte relatif à l’image – une expérience. Du voyage et de l’image, Nicolas Bouvier tire des mots, réfléchit et propose. La culture de l’image se fond avec justesse dans la culture du texte, à une époque où la technologie prend, penset-on, le dessus. A contrario, l’iconographie dans laquelle il se verse progressivement opère un trajet inverse par l’illustration de mots. C’est sur ce métier d’ordinaire peu connu que se propose de revenir la Bibliothèque de Genève avec une soirée exceptionnelle le jeudi 4 octobre à 18h30 à l’Espace Ami Lullin aux Bastions

©Eliane Bouvier L’IMAGE ET SES LEÇONS

En guise d’hommage à Nicolas Bouvier, la Bibliothèque de Genève a sélectionné quinze images du fonds d’archives de l’écrivain pour les exposer dans les rues de la ville. Pour cet artiste dont le rôle de la photographie est avant tout d’être un art varié, sensible et accessible à tous, voir son travail être exposé sur la voie publique était un rêve. Il est à présent réalisé. En parallèle, l’exposition du journal photographique de son voyage en Asie de 1953-1955 dans le Couloir des coups d’œil de la Bibliothèque fait entrevoir la passion dont est épris Bouvier pour cet art de l’instantané et de sa capacité à se suffire à lui-même, à l’inverse d’un texte qui nécessite une traduction, une interprétation. Cette facilité de compréhension est mise en avant pour permettre au public de découvrir les leçons de l’image comme il les appelait justement. Ces leçons représentent ces visages, ces paysages, ces routes qu’il s’est appliqué à immortaliser sur la route de l’Extrême-Orient et qui, malgré

Follement visuel, un automne en images avec Nicolas Bouvier Expositions du 19 septembre 2018 à février 2019 Bibliothèque de Genève Soirée exceptionnelle « Bouvier iconographe » le 4 octobre à 18h30 Promenade des Bastions 1 Entrée libre institutions.ville-geneve.ch 022 418 28 00

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ART/EXPO

RENTRÉE DES CLASSES La rentrée est là et, comme à son habitude, le Centre d’Art Contemporain accueille l’exposition des bourses, en collaboration avec la ville de Genève. Des quatorze artistes présentant leurs œuvres entre les murs du Centre d’art, trois sont désigné.e.s lauréat.e.s. lors du vernissage. Attribuées à des artistes de moins de 35 ans, ces bourses ont vu le jour afin de soutenir la jeune création contemporaine et ainsi permettre à ces artistes de développer ou approfondir leurs recherches personnelles. Close-up sur l’édition 2018. Par ELEONORA DEL DUCA

recherches esthétiques et interrogations sur la nature de la sculpture. Jérémy Chevalier présente, quant à lui, l’installation « bruit du papier » dont le format est emprunté aux affichages de rue. L’artiste continue ainsi ses recherches autour de la question de l’archive, de la mémoire et à la manière dont l’éphémère peut (ou non) être capté. Les questions de mémorisation sont abordées également par Alice Franchetti ; à travers sa pratique en design graphique, la genevoise interroge aussi la nécessité de la reconstitution. Kleio Obergfell expose la série photographique « Intérieurs », où des maisons de poupées sont le point de départ à une recherche autour de la notion d’espace intérieur et privé. Par ce biais, la photographe interroge le rôle de la femme, qui est à la fois esprit du foyer et maîtresse de maison. Tout cela sans oublier : les travaux numériques de Marion Bareil, les dessins à l’encre de Christoffer Ellegaard, le dispositif d’écoute Radio Pleine Lune de Jeanne Gillard, l’installation d’Arthur Jaquier inspirée de conflits récurrents entre le « devoir à accomplir » et le « désir de contemplation », les huiles de François Jeannin autour des mondes visibles et sensoriels, les travaux à double nature (objet et/ou peinture) de David Knuckey, les ballons imprimés du designer graphique Boris Meister, les interrogations sur les relations émotionnelles du duo Real Madrid, les installations vidéos de Melissa Tun Tun, et l’approche ironique d’Anaïs Wenger.

Aurélien Martin, Sans titre (Twins), 2018, acier thermolaqué, mousse, tissu, aluminium, cordon élastique, vinyle adhésif, 70 x 20 cm, édition de 2. Courtoisie de l’artiste et du Centre d’Art Contemporain

Les bourses sont devenues un rendez-vous incontournable dans l’horizon artistique genevois. Du côté des participants, l’exposition est un tremplin vers une visibilité supplémentaire mais il s’agit aussi d’une occasion pour les artistes de développer des œuvres spécifiques faisant écho à leur démarche artistique ; pour le public, les bourses peuvent être vues comme une plateforme de découverte autour de la nouvelle génération d’artistes.

A noter qu’en plus de ces trois bourses – possibles grâce aux Fonds Berthoud, Lissignol-Chevalier et Galland – trois autres prix ont été décernés à la même occasion pour un.e artiste de plus de 35 ans, une médiation en art contemporain et un projet photographique documentaire.

Pendant le mois que dure l’exposition, le public est invité à déambuler d’œuvres en œuvres, entre arts plastiques et arts appliqués. Il pourra notamment découvrir les sculptures d’Aurélien Martin qui, en naviguant entre design et ready-made, crée des œuvres aux statuts incertains et fluctuants. Les objets suggèrent alors beaucoup : gestes industriels et artisanaux, lexique conceptuel et formel, Go Out! magazine

Bourses de la ville de Genève Du 5 septembre au 7 octobre Centre d’Art Contemporain Genève 10, rue des Vieux-Grenadiers – 1205 Genève mar.-dim. 11h – 18h www.centre.ch

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CLASSIQUE

VERBIER VALAIS BIEN LE DÉTOUR

Les Combins ©Nicolas Brodard Verbier Festival

Cette année, redescendre du Verbier Festival n’a pas suffi, il a fallu réatterrir. Nous l’avons fait avec quelques certitudes : la première, c’est que Martin Engström a frappé fort, très fort, il y a 25 ans lorsqu’il a parié sur la création de ce qui est devenu l’un des rendez-vous les plus importants du classique. La seconde, c’est que cette édition a été marquée par des soirées qui resteront indubitablement dans les annales. La troisième, enfin, c’est l’inégalable challenge auquel le directeur fera face lorsqu’il s’agira de concocter une affiche au moins aussi excellente l’an prochain. Retour sur les derniers moments de l’événement incontournable d’un été aux couleurs classique. Par FABIEN BERGERAT

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CLASSIQUE

Quel bonheur de quitter l’infernale plaine au moment où l’on apprend que le Léman est sur le point de troquer ses puces de canard contre des méduses ! Verbier nous fait oublier la canicule, avec sa traditionnelle météo capricieuse et ses imprévisibles orages. Mais le climat n’est pas le seul oreiller de fraîcheur qui nous est offert car, comme chaque année, la station grouille d’une jeunesse venue des quatre coins du monde pour faire retentir de mille notes les Verbier Festival Orchestra, Verbier Festival Chamber Orchestra et Verbier Festival Academy. Le programme est presque tous les jours le même : répétition générale à 9 heures et demie, puis concerts à 11 et 19 heures. Les salles sont pleines ou presque, les billets étant partis comme des petits pains avec un succès en augmentation de 16% par rapport à l’année dernière, soit environ 38'000 places vendues. Chapeau ! Chapeau, oui, mais aussi lapins : c’est le jubilé de tous les records, ventes comme annulations, principalement venues de grandes têtes d’affiche, comme Martha Argerich, Denis Matsuev, Radu Lupu ou encore Janine Jansen. Une situation délicate à laquelle les équipes de Martin Engström ont pu remédier, grâce à un travail d’arrache-pied pour trouver des remplaçants parmi les artistes présents dans la station. C’est ainsi qu’on a pu voir, par exemple, Iván Fischer remplacé par nul autre que Sir Simon Rattle, qui nous a offert une magistrale interprétation de la 5ème symphonie de Beethoven dont les vals et montagnes environnants, assurément, se souviendront. Un chef qui sait créer une unique symbiose avec chacun des jeunes musiciens du VFO, qui ce soir-là ont donné le meilleur d’eux-mêmes.

La Salle des Combins de nuit © Aline Paley Verbier Festival

La Salle des Combins a vibré très intensément au cours des deux derniers soirs du festival, avec deux œuvres orchestrales et quatre concerti pour piano de Prokofiev. À la baguette, Gianandrea Noseda, grand maestro de sa génération et habitué de nos contrées, qui sait porter la qualité du VFO à son paroxysme. Mémorablement endiablé, presque possédé, Daniil Trifonov a suspendu le cours du temps par sa sublimation du 2ème concerto du compositeur russe. Le premier mouvement à peine entamé – malgré une légèreté qui contraste avec les suivants – les cheveux mi-longs du jeune pianiste transpiraient l’illustre difficulté de la pièce sur un clavier en eaux, glorifiant ce défi technique en un cri du cœur d’une virtuosité implacable, unique, tonitruante et lacrymogène. Le lendemain, au concert de clôture, l’illustre 3ème concerto a résonné à son tour, précédé du 5ème, avec l’imposante Yuja Wang comme soliste. Ses airs fragiles à la ville s’évaporent à la scène, sa présence la muant en une inégalable bête de charisme. Une interprétation élégante et accomplie, dont l’espièglerie aux antipodes des ténèbres de Trifonov n’entame pourtant en rien le brio.

C’est dans l’ambiance intime de l’Église, aménagée en salle de récital allouant à ses bancs leur lot de spectateurs annuel, que le grand Mikhaïl Pletnev a orné la soirée du 1er août de toutes ses couleurs. Aussi délicat que rigide, aussi nuancé que soviétique, il a livré toute sa sensibilité à travers l’idiome rachmaninovien, livrant son cœur à son public à défaut de lui octroyer un sourire.

Bien que le public demeure majoritairement grisonnant, on comprend vite que le Festival vit de sa jeunesse. Des centaines de musiciens à peine sortis de l’adolescence travaillent infatigablement durant trois semaines, conférant aux phalanges du Festival leur incroyable qualité. À eux s’ajoute une kyrielle de bénévoles, souvent du même âge, qui font le pied de grue aux quatre coins de la station et courent d’un coin à l’autre quand on a besoin d’eux. Un ensemble qui marche fort et illustre une relève déterminée, laissant présager un avenir triomphal pour ce rendez-vous annuel que nous ne manquerons sous aucun prétexte.

Sous le même clocher, on retiendra l’extraordinaire performance de Jan Lisiecki, pianiste canadien de 23 ans a la singulière maturité, frappant par le naturel avec lequel il interprète les chefs-d’œuvre du répertoire romantique. Schumann, Ravel, Rachmaninoff et Chopin ont été sublimés par son doigté de soie, dans ce qui n’était qu’un échauffement pour son grand concert du même soir à la Salle des Combins. Le jeune virtuose y a interprété le Concerto pour piano de Schumann, rétrocédant un brin de légitimité à une soirée dirigée par un Pablo Heras-Casado qui, de toute évidence, découvrait la célèbre partition avec une mesure de retard sur son orchestre.

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www.verbierfestival.com

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L’OSR dans l’œil du photographe Niels Ackermann Septembre 2018 Quai Wilson Genève Avec le soutien de

CLASSIQUE ?


CLASSIQUE

UN CONCERT AVETIS EN VAUT DEUX La plus en plus célèbre Association Avetis, fondée par Varduhi Khachatryan, s’est érigée en quelques années en acteur clé de la scène classique genevoise. Sa série de concerts à succès « Viva » est de retour cet automne. Après des hommages à Vivaldi, Maria Callas et à l’opéra, c’est le violoncelle qui est à l’honneur pour cette édition réunissant la jeune star française Edgar Moreau et le violoncelliste d’origine arménienne Narek Hakhnazaryan. Un répertoire varié pour sublimer un instrument profondément humain, lors d’un immanquable rendez-vous auquel le Victoria Hall ouvre ses portes le 12 octobre à 20 heures. Par FABIEN BERGERAT

C’est avec un autre arménien que ce prometteur duo partagera la scène pour quelques-unes des compositions au programme. Hayk Melikyan, doyen des trois bien qu’encore jeune, est né à Yerevan où il apprend le piano et la composition. Très célèbre en Arménie, il se distingue par une grande maîtrise des pièces modernes et contemporaines. Fondée par la mezzo-soprano d’origine arménienne Varduhi Khachatryan, l’Association Avetis a pour objectif la promotion de la culture et de la langue arménienne à travers des productions artistiques essentiellement musicales, afin de créer des synergies entre Genève et l’Arménie. Ces dernières années, Avetis a marqué la scène musicale genevoise avec des évènements mettant en avant des grands noms du classique. Il y eut notamment une soirée à succès autour des sœurs Buniatishvili et un récital de Maxim Vengerov et Vag Papian. La liste des virtuoses s’allonge dans le répertoire d’Avetis, qui compte désormais sur son propre orchestre pour un avenir flamboyant !

C’est accompagnés du pianiste Hayk Melikyan que les deux virtuoses feront jaillir de leurs cordes les notes – principalement romantiques – de Franck, Chostakovitch, Tchaïkovski, Chopin, Massenet, Fauré, Saint-Saëns, Paganini et Piazzolla. Comme souvent dans les murs du Victoria Hall, les musiques française et russe tiennent le haut de l’affiche. A seulement 23 ans, Edgar Moreau ne se présente même plus. Le jeune français compte déjà parmi les grands solistes de sa génération et ne cesse de bourlinguer d’une scène prestigieuse à une autre. On note que le talent est visiblement affaire de famille, puisque sa petite sœur Raphaëlle semble lui emboîter le pas. Le but de l’Association Avetis étant de créer un pont culturel avec l’Arménie, c’est Narek Hakhnazaryan qui lui donnera la réplique. Les deux sont lauréats de l’édition 2011 du Concours International Tchaïkovski, Moreau ayant remporté le deuxième prix et Hakhnazaryan le premier prix et la médaille d’or. Go Out! magazine

Viva Cello Chefs-d’œuvre pour violoncelle Le 12 octobre 2018 à 20h Victoria Hall 14, rue du Général-Dufour 14 – 1204 Genève www.avetis.ch

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THÉÂTRE

VERNIER EN VERVE

Un poyo rojo, Luciano Rosso et Alfonso Barón

Et c’est reparti pour un tour ! Avec cette détermination sans faille à vouloir faciliter l’accès à la culture à un public toujours plus large et diversifié, la commune de Vernier propose pour cette nouvelle saison 2018-2019 une palette étendue de spectacles inspirés d’univers artistiques bien différents. L’accent sera mis, cette année, sur les créations et les découvertes avec plus de trente spectacles joués au fil des semaines et qui auront pour mission d’offrir aux spectateurs des moments de rêve, d’évasion mais également d’enchantement et de réflexion. La programmation fera également la part belle aux enfants en proposant une offre famille pensée et conçue spécialement pour nos tout-petits dans le but d’attiser leur curiosité et peut-être ainsi leurs donner envie de découvrir un peu plus les arts du spectacle et la culture en général. Mise en bouche. Par SORAYA NEFIL

septembre 2018

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THÉÂTRE

D’année en année, la programmation culturelle de Vernier nous surprend. En brassant large, de la danse à la musique, de l’humour au cirque, en mettant l’accent sur le public familial, la deuxième ville du canton se distingue par son éclectisme et son choix de spectacles de qualité aussi pointue qu’accessible à tous. THÉÂTRE AU FÉMININ

On ne manquera pas de rire à gorges déployées dès le début de saison à Vernier avec une mise à l’honneur des femmes ! On commence ainsi avec la Genevoise Marina Rollman le 21 septembre avec « Un spectacle drôle ! ». L’artiste pose un regard espiègle sur notre étrange société : de l’absurde et du rire avant tout. La révélation 2017 de l’humour belge, Manon Lepomme, foule elle aussi les planches de la Salle du Lignon, le 5 octobre avec « Non, je n’irai pas chez le psy ». Puis, Mélisse Magny (18 janvier) présente une pièce terriblement humaine, « 85 B ». Accompagnée d’objets et de marionnettes, elle raconte avec beaucoup de pudeur l’histoire de Chloé, 28 ans, touchée par le cancer. Enfin, c’est Eva Rami, l’étoile montante découverte à Avignon, qui revient avec « T’es toi ! » sa nouvelle performance ; au travers du personnage d’Elsa, elle raconte son parcours d’apprentie comédienne.

My ladies rock, Jean-Claude Gallotta

EN FAMILLE

DANSE

Pour être certain de faire plaisir aux enfants, quoi de mieux que de les amener au cirque ! Acrobaties, jonglage, musique et pitreries en tout genre raviront toujours le cœur de nos chérubins et cette année c’est la Compagnie Elefanto qui s’y colle avec sa « Balade sans chaussettes » les 29 et 30 septembre prochains. Tout en prenant du bon temps, les enfants pourront s’interroger sur les questions de la différence, du respect et du rapport aux autres, qui, tous les jours, font l’actualité de notre société. Pour rester dans les mêmes thèmes mais avec un art complètement différent, le spectacle de marionnettes « Moustaches » (3 et 4 novembre), de la Compagnie Zapoï, rappellera aux plus jeunes spectateurs qu’il existe une face cachée aux choses… A ne pas manquer le 8 décembre prochain, le spectacle de Kader Attou qui promet encore une fois d’être tourbillonnant. Une des grandes figures du hip-hop français y proposera un spectacle tout en légèreté, rythmé, acrobatique, et parsemé de graines d’humour, le tout déployé en de petites saynètes inspirées du cinéma burlesque.

Côté danse, c’est Jean-Claude Gallotta, qui revient cette année avec un nouvel opus pour onze danseurs, « My Ladies rock ». Le chorégraphe y convoque les voix des femmes, rockeuses et pionnières. Un ballet poétique, enragé de liberté confirmant l’amour de Jean-Claude Gallotta pour le rock and roll et les femmes. Mais le spectacle le plus attendu reste l’oeuvre inclassable « Un poyo rojo » créée par les Argentins Luciano Rosso et Alfonso Barón, le 25 janvier prochain : une performance sensorielle étonnante entre la compétition sportive, le combat de coqs, l’acrobatie et la danse. Puis, on ne manquera pas Faded de Ioannis Mandafounis (du 4 au 6 avril), sa dernière pièce en tant que danseur, réalisée en coproduction avec la Ville de Vernier et le Theater Freiburg. Ce véritable marathon dansé le verra exécuter jusqu’à l’épuisement une série de variations, partageant avec son public l’envers du décor en déroulant son quotidien de danseur au jour le jour. Un magnifique hommage au destin des danseurs en fin de parcours. Programme disponible sur www.vernier.ch/culture

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Opéra des Nations 10 › 27.09.18

Carmen Georges Bizet John Fiore Reinhild Hoffmann

Direction musicale John Fiore Mise en scène & scénographie Reinhild Hoffmann

Costumes Andrea Schmidt-Futterer | Lumières Alexander Koppelmann Carmen Ekaterina Sergeeva / Héloïse Mas | Don José Sébastien Guèze / Sergej Khomov | Escamillo Ildebrando D’Arcangelo Micaëla Mary Feminear / Adriana González | Mercédès Héloïse Mas / Carine Séchaye | Frasquita Melody Louledjan Le Dancaïre Ivan Thirion | Le Remendado Rodolphe Briand | Zuniga Martin Winkler | Moralès Jérôme Boutillier Lilias Pastia Alonso Leal Morado | Le Couple Brigitte Cuvelier & Jean Chaize

Chœur du Grand Théâtre de Genève Direction Alan Woodbridge Orchestre de la Suisse Romande Maîtrise du Conservatoire populaire de Musique Danse & Théâtre Direction Magali Dami & Fruzsina Szuromi

geneveopera.ch

+41 22 322 5050


THÉÂTRE

DIABLERIES Pour la commémoration du centenaire de l’œuvre Histoire du Soldat, la saison culturelle de Plan-les-Ouates et la Compagnie « Sous Traitement » font se relever cette légende du folklore russe reprise sous forme de pièce écrite par Charles-Ferdinand Ramuz et mise en musique par Igor Strawinski en 1918. L’Espace Vélodrome recrée, du 18 au 23 septembre, l’atmosphère de la Grande Guerre où l’homme fait face à la tentation d’une richesse qu’il n’a pas sous une forme bien malicieuse. Vague clin d’œil à Faust et légende rythment cette course pour savoir lequel dupera l’autre. Par QUENTIN ARNOUX

livre synonyme de savoir et d’une richesse prochaine. Frappé par l’envie ou simplement abruti par la guerre, il est difficile pour le soldat de refuser deux éléments qui représentent un dilemme pour tous. Sa nouvelle condition d’homme libre et fortuné finit par lui être fatale, et même une rencontre amoureuse ne peut rien y changer. Les beaux horizons initiaux s’amenuisent au fur et à mesure, et le désir de tout avoir se mue en avoir rien. INÉDIT

Cette symbiose improbable entre deux artistes a priori différents qui, au final, sont assez complémentaires, raconte une histoire à laquelle ils ne sont pas tout à fait étrangers. Ramuz se plaît à mettre au premier plan les espoirs et les désirs de l’homme – ubris quand tu nous tiens – tandis que le compositeur russe subit dans son exil hors de sa terre natale les mêmes difficultés matérielles que le protagoniste. Un diable, un soldat et un narrateur. La compagnie « Sous Traitement » offre une distribution manifestement restreinte qui galvanise pourtant au mieux l’effet dramatique et la réflexion sur la liberté d’un sujet. Ici la liberté de décision n’en est pas vraiment une, car toute évidente soit-elle, elle repose sur une contrainte : céder pour obtenir ; et à quel prix. Lequel, du choix du soldat ou de la proposition du diable, est-il le plus pernicieux ? Pas évident ! © Service culturel de Plan-les-Ouates Histoire du soldat Du 18 au 23 septembre Espace Vélodrome

A LA RECHERCHE DE…

Voilà une intrigante légende issue du folklore russe d’Alexandre Afanasiev que reprennent CharlesFerdinand Ramuz et Igor Strawinski après la Grande Guerre. Ensemble, ils développent deux topics bien populaires de la littérature : le diable et surtout, le soldat. Dans un esprit Faustien, ce Méphistophélès propose à un soldat en permission de troquer son violon contre un Go Out! magazine

Chemin de la Mère Voie 60 1228 Plan-les-Ouates www.plan-les-ouates.ch/culture

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THÉÂTRE

NOUVELLE TÊTE À SAINT-GERVAIS

Sandrine Kuster ©Isabelle Meister

Décidément le vent qui souffle sur la scène théâtrale genevoise ne cesse de frapper. Après le Grütli, l’ADC, la Comédie et l’Orangerie, c’est au tour du Saint-Gervais de faire peau neuve. Après vingt-quatre ans de règne à la tête du Théâtre SaintGervais, Philippe Macasdar passe le relai à Sandrine Kuster, ancienne directrice dynamique du théâtre vaudois l’Arsenic. Pour cette femme aux multiples talents – elle est aussi comédienne, metteure en scène et programmatrice théâtrale – le Théâtre Saint-Gervais représente une institution de la scène genevoise depuis de nombreuses années et joue un rôle clé dans la proposition d’un théâtre novateur, engagé et poignant. C’est donc non sans quelques appréhensions mais surtout avec beaucoup d’humilité et de sincérité que la lumineuse Sandrine Kuster s’est livrée à Go Out! concernant son nouveau poste de directrice du Théâtre Saint-Gervais. Par AMEIDIE TERUMALAI

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THÉÂTRE

©David Ellingsen

Vous prenez la suite de Philippe Macasdar, directeur du Théâtre Saint-Gervais de 1995 à 2018, est-ce que cela représente une pression ou un challenge particulier ? C’est une sensation contradictoire dans le sens où un changement de direction est toujours vital pour une structure. Il faut les esthétiques, les approches artistiques et amener un autre point de vue. C’est donc à la fois très stimulant et en même temps un certain poids et une responsabilité d’offrir autre chose. Tant notre amitié que notre collaboration professionnelle sont très anciennes. Philippe représente quelqu’un qui m’a appris beaucoup de choses et avec lequel j’ai collaboré, ce qui fait que j’arrive comme à la maison. Néanmoins, Philippe a marqué le territoire avec une programmation engagée et je n’ai pas la fibre ni les compétences pour proposer la même esthétique. Il réside tout de même une idée de passation, j’espère faire aussi bien que lui à ma manière.

perdue et blessée artistiquement, mais en même temps elle garde une dynamique en ce qui concerne le théâtre. J’arrive à Genève avec d’autres camarades (les directions du Grütli, de la Comédie, de l’ADC et de l’Orangerie sont toutes reprises) dans une atmosphère très stimulante avec l’envie de remailler un tissu culturel. Nous sommes tous conscients que le domaine du théâtre indépendant est différent des productions institutionnelles et souffre en ce moment de précarité. Le monde change à tous les niveaux mais on ne peut plus faire du théâtre hors-sol et désengagé. La pratique du théâtre vient directement de son actualité. Quel est le fil rouge de cette saison ? Je dirais le corps, l’acteur/actrice. Quand on construit une saison, il existe toujours plein de paramètres qui entrent en jeu. On ne programme pas uniquement ce qu’on aime, c’est aussi une rencontre de plusieurs éléments. Une fois la saison programmée, on s’est rendus compte que le fil rouge est constitué par des acteurs et des actrices, surtout une actrice : Marion Duval. Elle vient de la Manufacture et est à la fois interprète et metteure en scène. Il y a six ou sept exemples d’artistes qu’on va retrouver, mais dans un autre contexte. C’est une manière de montrer que les artistes ont des entrées multiples dans le domaine du théâtre. Comme le plateau est petit, on est dans un face-à-face tendu entre gradin et plateau. Ce qui marche fort c’est le corps-à-corps dans ce théâtre.

Vous avez été co-directrice du Théâtre de l’Usine et avez programmé plusieurs éditions du Festival de la Bâtie, puis avez été directrice du théâtre L’Arsenic à Lausanne. Est-ce qu’on peut parler d’un retour aux sources ? Je suis contente de revenir à Genève, j’aime cette ville dans toutes ses contradictions. Je retrouve une Genève un peu septembre 2018

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THÉÂTRE

Hulul ©Dorothee Thebert Filliger

Vingt-sept spectacles au compteur (reprises, créations et accueils), quelles sont les bonnes surprises de cette saison ? J’espère que les bonnes surprises seront les créations car il s’agit toujours d’un pari. J’ai eu envie de proposer une programmation éclectique et protéiforme avec différentes esthétiques. Je parle toujours « des théâtres », il n’existe pas une façon de faire le théâtre aujourd’hui. Au milieu de cette programmation, j’ai souhaité faire trois reprises qui sont « L’effet de Serge » de Philippe Quesne, « Adishatz » de Jonathan Capdevielle et « Claptrap » de Marion Duval. Ils sont coup de poing. « L’effet de Serge » et « Adishatz » ont été une ouverture de bal et ont lancé la carrière de Philippe Quesne et Jonathan Capdevielle. En ce qui concerne Marion Duval, « Claptrap » représente son spectacle testament où elle a voulu tout mettre, parce qu’elle pensait qu’elle allait arrêter le théâtre. C’est un spectacle explosif, suicidaire tellement il est extrême et on peut dire que c’est une claque énorme.

de la diversité. Ce pourquoi je suis ravie d’accueillir des artistes espagnols, belges, … Pour moi, c’est une caractéristique de la Suisse qui n’est pas un pays, mais plutôt une rencontre d’influences d’autres pays. Ce maillage international se ressent aussi dans mon envie d’associer des artistes confirmés et ceux au début d’une carrière. Des nouveautés sont apportées en ce qui concerne l’abonnement ? Le tarif unique n’a malheureusement pas pu se faire cette année pour des raisons logistiques. Nous proposons un abonnement à CHF 100 qui permet de tout voir, c’est un pass pour assister à tous les spectacles autant de fois qu’on le souhaite. On a mis en place rapidement avec les nouveaux directeurs un système qui compte seize structures qui sont d’accord d’offrir une réduction au public par le billet d’un abonnement ou d’une carte. C’est un message au public pour énoncer notre appartenance à un tissu culturel genevois et on essaie d’enlever au maximum cette barrière économique. Je rêve d’un théâtre gratuit, peut-être que ça viendra un jour.

Pourquoi autant d’artistes suisses sont-ils présents dans cette programmation ? Petit à petit des talents suisses sont apparus, notamment grâce à la Manufacture qui fait un travail à la fois de recherche et de repérage d’artistes. Programmer des Suisses c’est très bien ; or, le plus intéressant est de programmer Go Out! magazine

Théâtre Saint-Gervais 5, rue du Temple 5 - 1201 Genève 022 908 20 00 www.saintgervais.ch

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photographie : Niels Ackermann, graphisme : monokini.ch

Bd des Philosophes 6 - 1205 Genève T+41 22 320 50 01 - comedie.ch

Julie’s Party 11 > 30 sept 2018

5 spectacles et 1 film inspirés par Mademoiselle Julie de August Strindberg

En partenariat avec La Bâtie-Festival de Genève

Luk Perceval Christiane Jatahy Amir Reza Koohestani Pascal Rambert Tiago Rodrigues tg STAN


CINÉMA

TRIBUT À MCQUEEN

En salle le 5 septembre prochain, le film de Ian Bonhôte et Peter Ettedgui - McQueen - sur la vie et la carrière de la supernova de la mode britannique Alexander McQueen, révèle un homme dont les démons personnels l'ont conduit à des créations aussi prolifiques que sombres. Au bénéficie d’un accès sans précédent à la famille et la constellation d’amis du designer, le film revisite les moments-clés de la vie de ce génie au talent infini à travers ses archives et inspirations. Au fil de plusieurs saisons de ses collections hétéroclites et iconoclastes, il dépeint un McQueen romantique mais accablé par les exigences du travail et de la renommée, qui s’est éteint d’une manière aussi spectaculaire que ses défilés en 2010. Le binôme Bonhôte/Ettedgui livre avec dextérité un portrait empreint de compassion sur la transformation de « Lee », le gamin de Londres, timide et potelé à la méga-star internationale de la mode Alexander McQueen. Un film-doc poignant en mode immersion, conçu avec une délicatesse d’orfèvre et à la capacité rare de kaléidoscoper euphorie et mélancolie chez le spectateur. Tête-à-tête avec le génial réalisateur genevois Ian Bonhôte, aussi humble que prodigieux. Par MINA SIDI ALI

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CINÉMA

Comment qualifieriez-vous ce projet cinématographique ? Film ou documentaire ? On a toujours insisté avec mon co-réalisateur Peter Ettedgui, sur l’idée du film, un peu dans la même veine que « Amy », « Senna » ou « Pina », que j’appelle movie-doc. Ces derniers contiennent des images d’archive et des interviews mais ce qui détermine avant tout leur nature, c’est leur impact émotionnel sur l’audience. Notre leitmotiv était d’ailleurs « Emotion over information ». Ainsi, si un élément n’apportait que de l’information, on ne le retenait pas car les gens peuvent la trouver sans nous. Il n’y a pas de plus-value. C’est ainsi qu’on dépeint notre héros, Alexander McQueen, à travers toutes ses facettes, défauts et qualités, on souhaitait faire le portrait d’un être humain et casser l’image de l’icône.

ce qu’il avait l’habitude de répéter: « Si vous voulez me connaître, penchez vous sur mon travail » (« If you want to know me, look at my work »). Ainsi on a identifié cinq à six défilés comme fil rouge de son histoire biographique. Il n’y a rien de plus éloquent que ces shows. Ces derniers renvoient toujours à un moment-clé de sa vie, que ce soit sa famille, ses origines, ou des thématiques violentes comme le « Viol de l’Ecosse » (Highland Rapes) en 1995. C’était tout de même il y a vingt ans et Lee a eu l’audace de traiter de cette problématique dans un show. Toutes ces thématiques assez délicates ont érigé Alexander McQueen au rang de secret national avec des personnes qui ont essayé d'endiguer les informations sur lui. Notre film a une démarche très respectueuse envers Lee. Nous n'allions pas ignorer certains éléments incontournables de sa vie et il aurait voulu qu’on parle de lui de manière honnête. Cette volonté de véracité propre au designer a été confortée par les retours de son entourage. La plupart des choses révélées dans le film ont été rapportées par Alexander lui-même.

Comment s’est construit le projet ? Aviez-vous aisément eu accès aux archives et à son entourage ? Depuis la mort de McQueen, les amis, la marque, la famille et la fondation ne souhaitent plus communiquer. Il y avait comme un vœu de silence autour d’Alexander. Depuis sa mort, beaucoup de choses avaient été écrites ou dites, de manière biaisée, c’est ce qui explique l’attitude méfiante des proches. Avec Peter, on a dû se battre pour démontrer que nous avions un autre objectif. Ainsi, on a hissé le drapeau blanc. Dès le départ, on a mis en avant le travail et la créativité du designer. On ne voulait pas s’attarder en particulier sur ses problèmes de drogues ou la fin de sa vie. Ce qui nous intéressait avant tout c’est septembre 2018

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CINÉMA

Comment se sont déroulés les interviews, très touchants et éloquents par moment ? Ce qui s’est passé, c’est que nous avons commencé à rencontrer des gens qui connaissaient Lee au début de sa carrière, comme Rebecca Barton, Alice Smith qui était son agent de facto. La rumeur circulait que nous abordions le sujet d'une manière très respectueuse envers Lee et de manière fidèle à son travail. Plus de personnes ont commencé à accepter de nous parler et d’envisager des interviews. C'était un processus lent qui demandait beaucoup de courage aux proches de partager face caméra devant un public international. Car quand tu partageais la vie d’Alexander McQueen, c’était un holocauste! C’était très intense. Nos interviews les plus importants ont été les derniers, notamment celui réalisé avec Janet, la sœur de Lee. Je pense qu’on avait sous-estimé l’impact de faire un film si peu de temps après la disparition - Lee est parti il y a huit ans. C’est encore très récent mais ça a eut un effet cathartique pour beaucoup des intervenants. Après avoir réalisé le film, on saisit plus aisément l’attitude des gens face à notre projet. Quelle image aviez-vous d’Alexander McQueen avant de débuter ce projet ? Quand je suis arrivé à Londres à 19 ans, Alexander venait de prendre les rênes artistiques de Givenchy. Quand tu arrives de ta Genève natale et que tu débarques en découvrant ce type d’icône, ça te marque à vie! A l’image de Londres, McQueen était multidisciplinaire artistiquement parlant à cette période. Il collaborait avec Tracey Emin, Damien Hirst, avec des musiciens qu’il faisait défiler! Je le voyais partout, il était impossible de ne pas le voir. En plus, à côté de mes études, je travaillais dans un bar, le Blue Note, qui se situait à côté de son studio. Je le croisais constamment mais je ne lui ai jamais adressé la parole. J’étais trop jeune et impressionné pour l’approcher. Lee était une super star, il venait de reprendre une des plus grandes maisons de mode française. Un petit punk anglais qui réussit cet exploit, c’est mythique...

McQueen De Ian Bonhôte et Peter Ettedgui Sortie le mercredi 5 septembre en Suisse romande La suite de l’interview à trouver sur le site de Go Out! : www.gooutmag.ch

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HEAD — Genève HEAD — d’exposition Genève Espace Espace d’exposition du Département du desDépartement Arts visuels des Arts visuels

Rue de Hesse 5, Rue Hesse 5, 1204de Genève 1204 Genève Mer-sam, 14h-19h Mer-sam, 14h-19h

LiveInYourHead LiveInYourHead

www.head-geneve.ch www.facebook.com/Liveinyourhead www.head-geneve.ch Instagram: @liveinyourhead_geneve www.facebook.com/Liveinyourhead Instagram: @liveinyourhead_geneve


LIVRES

NÉONS NIPPONS Par THE LINE

SHIZUKO YOSHIK AWA

A MOUR INFINI

DES BRIS PACIFIQUES

Ah, enfin une monographie présentant la vaste contribution artistique de la peintre Shizuko Yoshikawa. Née au Japon en 1934, elle arrive en Suisse en 1961 où elle travaille comme designer pour le pionnier du graphic design suisse, Josef MüllerBrockmann, avec qui elle se marie en 1967. Elle fut également une des premières et rares étudiantes japonaises à la Ulm School of Design, « Bauhaus d’après-guerre ». Et devient en Suisse un membre de la seconde génération d’artistes d’art concret et du constructivisme. Sa peinture abstraite propose un regard poétique sur une œuvre aux concepts systémiques et implacablement ordonnés. Le livre est complété par un apport du Professeur Midori Yoshimoto sur la vie de l’artiste et de son art à travers le regard japonais, ainsi qu’une œuvre de réflexion de l’historienne d’art Gabrielle Schaad. Suite à cette publication, une exposition aura lieu à Tokyo et à Zurich prochainement.

Celle à qui, enfant, on avait interdit de peindre pour se consacrer à un futur mari riche, a brisé toute les barrières pour rendre son art aussi contagieux que sa magnétique et psychédélique personnalité. Très jeune, elle est sujette à des hallucinations auditives et visuelles qu’elle exorcise, en ayant comme thème de prédilection des points qui la relient au cosmos. En 1957, la première fois qu’elle arrive à New-York avec sa valise pleine de dessins, elle monte au sommet de l’Empire State Building pour contempler la ville, et réalise qu’elle va la conquérir grâce à la montagne de créativité qu’elle sent bouillonner en elle. Elle dessine ses filets extraordinaires dans des formats gigantesques, nous projetant dans l’infini. Aujourd’hui à bientôt 90 ans, elle continue - avec toujours cette même ferveur mystique - de transcender le public avec ses installations aux couleurs vibratoires, ses jeux de miroirs et ses citrouilles, qu’elle considère comme des sources d’énergie irradiante. Un musée lui est même consacré depuis fin 2017 à Tokyo. Normal que la galerie David Zwirner à New-York lui consacre cette monographie indispensable !

Après les terribles tremblement de terre et tsunami qui ont secoué Ishinomaki Miyagi en 2011, le projet Watanoha-smile voit le jour à l’école élémentaire de Watanoha, lieu devenu refuge. Il est proposé par Tomo Inugai, artiste spécialisé dans la sculpture de bois. Vingt étudiants de Watanoha ont utilisé les débris laissés par le tsunami pour fabriquer cent œuvres d'art uniques. Ces épaves ont été travaillées par les enfants en joyeuses créations originales pour redonner le sourire à la ville et ses habitants et transformant une catastrophe où la désolation est annihilée par le désir de renouveau. Un vrai coup de théâtre où les verres vidés sont remplis par des larmes de joie ! Ce projet salvateur révèle la résilience avec laquelle l’homme a le pouvoir d’influencer sur son environnement. Une véritable convergence d’efforts pour ne pas devenir le jouet de cette épreuve et une preuve que rien ne se perd, tout se préserve à travers l’imagination et la créativité dans le regard d’un enfant ignorant l’idée même de capitulation. Un modèle d’optimisme pour conjurer le mauvais sort, à imiter !

Gabrielle Schaad Lars Müller Publisher 248 pages, 236 illustrations

Made By The Children Of Ishinomaki Edition Seigensha A paraître

A paraître le 25 septembre Yayoi Kusama : Festival of Life De Jenni Sorkin Éditions David Zwirner A paraître le 25 septembre

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Watanoha-smile : Recovery Art Objects

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MUSIQUE

DU LÉMAN À L’EUPHRATE

©Leticia Kenkalite

Quel enfant d’immigré n’a pas été forcé d’écouter d’une oreille peu attentive les vinyles de son paternel sur de vieilles platines traînant dans le salon, ou sur cassettes re-scotchées lors de voyages au bled? Ces mêmes vieilleries confinées dans les caves et greniers durant des décennies refont surface et sont maintenant appréciées à leur juste valeur. Des pépites devenues raretés et maintenant pourchassées dans le monde entier par djs et collectionneurs. Ces musiques du monde renaissent depuis le nouveau millénaire de leur métissage musical grâce à la nouvelle génération, aux technologies actuelles, au retour du vinyle, à Internet et aux labels à l’affût de fraîches primeurs sonores. Suite aux révolutions arabes, les productions locales sont catapultées comme des projectiles à faire fondre les projecteurs sur le dancefloor, programmées dans les plus grands festivals et salles de concert, révélant un arc-en-ciel d’expressions artistiques aux couleurs flamboyantes méconnues du grand public. Et ce à travers des artistes ayant un désir profond d’exprimer et de révéler réalités et interdits, jusque-là voilés sous cape. Cette électro-orientale mixant musique traditionnelle orientale et sons synthétiques modernes de l’électronique a ses augustes représentants en terre helvétique sous le blaze de Ramin & Reda. Le premier - Ramin Salem -, d’origine iranienne, est né à Bulle, quant à Reda Sayegh, d’origine marocaine et né en Belgique, a atterri tout jeune dans les vignes vaudoises avant de s’installer à Genève. Interview avec ces cracks de l’électro-exotique aux sets aussi obsédants qu’exaltants. Par THE LINE

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MUSIQUE

Comment vous êtes-vous rencontrés ? Ramin & Reda : C’est lors d’un apéro, il y a environ un an, et par l’intermédiaire de la copine de Ramin que nous nous sommes liés d’amitié. Après avoir discuté pendant des heures de notre passion pour la même musique, nous avons décidé de nous lancer dans une aventure commune.

©Leticia Kenkalite

Comment vous est venue l’idée de créer votre collectif ? Ramin & Reda : Un premier essai concluant le 17 juin 2017 a officialisé notre binôme, et ce, lors de la formation du collectif. Reda ayant fait le pont avec ses sept membres qui sont, outre nous deux, Elias du Bled aka Pekodjinn (Tunisie), Ernesto G (Chili), Yazda (Iran et Italie), Rolv.K (Sierra Leone et Norvège) et Larsaint (Éthiopie).

Pourriez-vous nous parler de votre projet Mozaik ? Ramin : Passionné par la musique turque, j’ai réussi, après avoir insisté auprès de Yann (programmateur de la Gravière, ndlr) de nous associer avec la Gravière. A partir de mars de cette année, les collaborations ont débuté avec Baris K et ensuite Mehmet Aslan. Yann et Yacine nous ont fait tout de suite confiance. Sans eux ce projet n’aurait pas pu voir le jour. On les en remercie. C’est un pari entre ce lieu et nous qui nous a réunis derrière une volonté de poursuivre l’émergence de cette scène.

D’où vient l’idée de votre blaze Toucankhamon ? Ramin & Reda : Le Toucan et Toutankhamon symbolisent la convergence de nos origines orientales, latines et africaines. L’idée de mélanger nos saveurs pour un cocktail éclectique.

Quels sons passent en boucle en ce moment dans vos écouteurs ? Ramin & Reda : Nous écoutons les productions des labels Optimo basé à Glasgow et Hard Fist de Lyon, ils sont bouillonnants de créativité.

Quelle est votre carte d'identité musicale ? Ramin & Reda : Une transversale entre le Maghreb et le Moyen-Orient, et la musique électronique.

Une date ou un lieu qui vous a le plus marqués ? Ramin & Reda : Nous avons pleins de dates gravées à jamais dans nos mémoires, et avons apprécié notre passage lors du Festival Electron dans la Kiss Room du Motel Campo.

Quels sont vos backgrounds musicaux respectifs ? Ramin : Je joue du violon dans l’Orchestre des Nations Unies et j’ai grandi avec les vinyles iraniens de mon père qu’il continue d’écouter en cœur. Reda : J’ai grandi avec la musique marocaine et ai reçu la passion de l’électronique par le biais de mon père ; mêler ces deux genres était une manière de se représenter. Nous sommes fiers de rendre honneur à nos héritages et patrimoines culturels.

Agenda à venir : 05.09 : Mozaïk w/ Cornelius Doctor + Moscoman 08.09 : À la pointe w/ friends 13.09 : La Bâtie Club w/ Les diplomates + Alma Negra 15.09 : Closing du garden w/ Shed aka Head High @ Motel Campo

Quels sont vos inspirations artistiques ? Ramin & Reda : Un gros coup de cœur pour Ko shin Moon (groupe électro-oriental parisien), entre oriental et acid house, le Simple Symmetry car ils sont totalement perchés, ainsi que les Djs Baris K et Mehmet Aslan pour leurs edits, ce sont de dignes représentants de l’électro-turque.

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16.09 : Radio Amazigh by Paloma Colombe @ Le Mellotron 27.09 : La Galicienne, Lausanne (VD) soundcloud.com/tapisvolant

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MUSIQUE

COLOSSALE FINESSE

Pour ceux qui écoutent la radio, un single en particulier retient l’attention en ce moment. C’est « Colosse de Rhodes » du groupe genevois Cyril Cyril. En parlant avec un des deux Cyrils, on comprend qu’il ne s’agit pas d’un pluriel de majesté. Cela n’irait d’ailleurs pas du tout avec les vines respectives de Cyril Bondi et de Cyril Yeterian. Le premier vient d’une sorte de jazz hypnotique (Plaistow, Diatribes, La Tène, Insub Meta Orchestra), le second du rock cajun (Mama Rosin) et le magasin de disques et record label Bongo Joe. Par VINCENT MAGNENAT

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MUSIQUE

Liban, qu’il lui a fallu aller cartharsiser auprès de ses chers géniteurs. Saine occupation s’il en est. L’omniprésence des « pommes analogues », « technofutur, rétrofutur, donne tes données, je te donne mes données » où on devine l’interrogation que nous avons finalement probablement tous sur l’accélération technologique, la violence sociale en général qui renvoie au « Léviathan », la société selon John Hobbes, qui écrase l’humain d’une foule d’inquiétudes. On notera une exploration du côté des Doors, avec un texte chanté en arabe dans « Sayyara ». Votre serviteur n’étant encore que très partiellement locuteur de la langue d’Ibn Khaldoun, il faudra se passer de la signification ici. D’un côté, on nous parle de « folk-transe », de l’autre de « tandem fanfare-fantôme »… Il est en tout cas certain que la légèreté naïve se drape de feutre lourd et c’est vraiment plaisant.

©DR

Cyril Cyril

D’après Yeterian, la collaboration entre ces deux pôles donne qu’avec Cyril Cyril, l’un a l’impression de faire du mainstream, l’autre de l’underground qui tache. Amusante conséquence des rapports humains.

Le 15 septembre à 21h30 Dans le cadre du Festival de la Bâtie pour la Total Bongo Joe Night Kalvingrad – Usine 4, place des Volontaires – 1204 Genève

Le rock n’est toujours pas mort donc, et forts de leurs expériences respectives, le duo reprend ses bases, un banjo au lieu de l’accordéon, des pédales d’effet, une batterie retravaillée et augmentée, une solide introspection et c’est parti !

www.facebook.com/cyrilcyrilband/

L’album « Certaines Ruines », d’où est tiré « Colosse de Rhodes », se balade sur une texture musicale rock psychédélique, de la folk « turquisante » et des percussions étouffées très parlantes et qui dressent une atmosphère de contemplation. On vit une période de dépoussiérage intensif de la musique turque, maghrébine, iranienne et quelque part, voulu ou non, on est ici dans cette thématique. C’est appréciable, on est véritablement entre le mystique et le spoken word. Nicolas Julliard du Temps, le qualifie de « muezzin sans frontières », on valide. Oui car Yeterian parle ses textes, les scande avec talent même, et laisse la chanson aux instruments, alors que Bondi a construit sa batterie avec de multiples objets hétéroclites. Le fond textuel par exemple dans « Sous la mer » évoque le décalage entre l’homme et l’urbain, le sapiens nomade et le col blanc qui « tourne en rond » et on est invité à aller voir « sous la mer » car ç’y est calme. Les passages en arabes de Yeterian renvoient à ses racines d’Arménien du

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Les coups de Cœur

NICCOLÒ CASTIGLIONI JÜRG WYTTENBACH JACQUES WILDBERGER ROLAND MOSER Abonnez-vous ! +41 (0)22 329 24 00 www.contrechamps.ch

Contrechamps Musique contemporaine Mardi 18.09.2018, 20h Studio Ernest-Ansermet Genève Béatrice Laplante hautbois Anne Bassand harpe Stefan Wirth piano Ensemble Contrechamps Heinz Holliger direction 18h45 Rencontre avant-concert avec Heinz Holliger Avec le soutien de la Loterie Romande et de Pro Helvetia

BaseGVA, www.basedesign.com

d’Heinz Holliger


MUSIQUE

VAUDOU PEOPLE : LA COUR DES MIRAK Pour sa 11ème année, le festival Mos Espa organisé par le Motel Campo va se concentrer sur le vaudou haïtien. “Lakou Mirak”, le titre de l’édition, renvoie au lakou (fr. la cour – lieu de vie et/ou de célébration) et mirak (fr. miracle), donnant un pun artistique très apprécié. Forts de leur expérience en Haïti en fin d’année passée à la Ghetto Biennale de Port-au-Prince, les organisateurs ont voulu explorer et présenter le vaudou à un public plus large. Non seulement creuser les origines mais aussi la signification de cette vision du monde ici et maintenant en Suisse, à Genève, dans nos vies et sans plus aucune barrière. Sans plus s’étendre sur le concept, survolons la programmation qui comporte dans le plus pur désordre processions, performances, transes, concerts, fritures, clubbing et peintures. Par VINCENT MAGNENAT

Plus ouvert sur les autres transes, les jeudi, vendredi et samedi verront se succéder notamment Fina Fita (SE), African Ghost Valley (CA/CH), Meta Doca (BR/CH), 2 Boules Vanille (FR) qui feront bouger le jeudi. Le vendredi ça sera Ifriqiya Electrique au MEG à 20h, et dès 23h au Motel Rythme de Vie (CH), Gama (BR), Tresque (CH), Paramida (ALL), Suga Kan’n (FR/C.IVO), pendant que le duo Shiko Ito de par chez nous proposera un cabinet mystique d’offrandes sur gages. Samedi on clôturera avec Son Eminence le hougan précédemment mentionné qui nous bénira au nom du temple Nah-Ri-Veh. On aura droit à Alexandre Joly (FR), Nathalie Rebholz (CH), Nina Nana (CH), Ivan Monteiro (BR/CH), Ange Ndoho & Jackson Thélémaque (Gdlp/ HA), Bonaventure (RDC/CH), Bamao Yendé (FR), et on a dû en passer. Lakou Mirak

Procession rara de blanc vêtu entre le Musée d’ethnographie de Genève (MEG) et le Motel le 26 septembre à 17h, ça c’est bon bagay (la bonne pagaille). Le hougan (prêtre) Jean-Daniel Lafontant nous proposera une conférence sur le vaudou dans l’art contemporain le même jour à 20h. Ce début tonitruant sera suivi à 21h d’une performance zombie de l’artiste Hermane Desormes Bonga. Enfin, un concert de percussions de Tedo Akaza en parallèle d’une session graphique de vévé, soit la cabalistique vaudoue (votre serviteur vous présente ses excuses pour cette dernière imprécision). Go Out! magazine

Mos Espa Du 26 au 29 septembre Principalement au Motel Campo 13, route des Jeunes – 1227 Les Acacias www.mosespa.ch

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MADE IN GENEVA

LES ENVERDISSEURS

©Nurban Concept

Alors que certains se torturent l’esprit en songeant à la perte de la biodiversité ou à la disparition des abeilles, d’autres investissent temps et énergie pour mener à bien des initiatives qui prennent à bras le corps ces problématiques de façon concrète. Les six jeunes gars du cru qui forment l’association Nurban Concept font résolument partie de ceux-là. Leur collectif, dont le financement des projets est basé sur un système de parrainage, propose des solutions simples et sacrément smart pour rendre un peu de vert au milieu urbain genevois et transmettre des connaissances acquises par des cursus en horticulture, sciences de l’environnement et biologie à ses habitants. Basé sur deux pôles – l’apiculture et les potagers urbains – eux-mêmes unis par une démarche de sensibilisation du grand public aux questions de biodiversité, Nurban Concept s’adresse à tout un chacun qui aurait à cœur d’implanter plus de nature dans son quotidien de citadin. Entretien bourdonnant d’enthousiasme et de bonnes idées avec deux de ses membres, Arnaud Aebi et Maxime Shabi. Par NYATA NATALIE RIAD

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1) Présentez-nous l’association Nurban Concept et ses projets. Arnaud Aebi : Nurban Concept, notre toute jeune association à but non lucratif fondée en 2017, a pour objectif principal de faire la promotion de la biodiversité en ville, ce par le biais de différentes activités: la première est l’apiculture urbaine, soit l’installation et la prise en charge par nos soins de ruches en ville, la deuxième est la mise en place de bacs potagers « clé en main » et la troisième — qui en fait est l’élément central qui dirige notre démarche — consiste en des ateliers pédagogiques qui, dans un premier temps, s’adressent surtout à un public jeune mais visent à terme également l’ensemble de la population. ©Nurban Concept

Maxime Shabi : En effet, l’aspect « sensibilisation » aux problématiques d’écologie urbaine nous semble primordial pour une promotion efficace de cette idée globale de « verdir la ville ». Peu de gens savent, par exemple, que le syndrome d’effondrement des colonies d’abeilles domestiques est trois fois plus intense en environnement rural qu’urbain, un constat parmi d’autres qui démontre la pertinence du développement de la biodiversité en ville.

A.A. : Les bacs potagers, quant à eux, s’adressent à tout un chacun, et peuvent être posés tant dans un jardin que sur un carré de béton que quelqu’un voudrait voir verdir ! Pour ce faire, nous proposons la conception et l’installation de structures en palettes de bois recyclées prêtes à accueillir des potagers qui respectent les principes de la permaculture, c’est-à-dire exempts d’engrais et autres traitements chimiques, tout en favorisant des semences issues de variétés anciennes et sans OGM, évidemment. Nous développons également des jardinières et des carrés de potagers en géotextile feutré, de jute ou de coco 100% écologique, ce qui permet à tout Genevois qui dispose d’un peu d’espace en extérieur de produire ses propres denrées alimentaire et développer une certaine autonomie. Nous fournissons aussi des conseils de jardinage et des informations quant aux associations végétales à favoriser, les variétés à cultiver en fonction des saisons, les types de substrats, et ainsi de suite, afin de tirer le maximum de son potager urbain. Nurban Concept se veut véritablement ouvert à tous, et prouve qu’il n’est pas nécessaire d’être une entreprise, une institution ou un particulier fortuné pour concrétiser des initiatives pour plus de biodiversité en ville.

Pouvez-vous nous parler plus en détail des volets apiculture et potagers urbains que vous ​​proposez? A qui s’adressent-ils ? M.S. : Pour ce qui relève des ruches, nous privilégions des endroits particulièrement propices aux abeilles; nous avons ainsi éliminé l’option d’en poser sur les toits, trop ensoleillés et venteux, mais installé treize ruches à Coinsins, près de Nyon, deux à Plan-les-Ouates et trois à la Ferme de Budé, lieu où des structures permettant de donner des cours sont d’ores et déjà existantes, ce qui est idéal pour nous qui souhaitons combiner information et concrétisation. Toutes ces ruches exigent déjà pas mal de travail en entretien et pour la récolte du miel, un produit local, naturel et de qualité dont les bénéfices issus de la vente participent accessoirement au financement de nos activités. Nous en offrons également à nos parrains en guise de remerciement pour leur soutien, indispensable pour mener à bien nos projets.

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MADE IN GENEVA

Comment vous est venue l’idée de monter Nurban Concept ? M.S. : Les six membres de l’association sont tous des passionnés de nature issus du milieu environnemental de près ou de loin, ayant pour certains suivi des formations en horticulture à Lullier et pour d’autres des cursus plus académiques en biologie et sciences de l’environnement au sein des universités de Neuchâtel et de Lausanne. Monter Nurban Concept représente pour nous la concrétisation des savoirs théoriques et pratiques engrangés durant nos études, une manière des les appliquer à une échelle humaine, sans but lucratif, tout en apportant quelque chose sur Genève directement. A.A. : A l’origine, l’un de nous avait émis l’idée de développer la végétalisation des toitures mais cela s’est vite avéré trop ambitieux. Si de notre côté nous étions bien renseignés, grâce à nos formations, de l’effondrement des populations d’abeilles, nous avons aussi réalisé qu’une prise de conscience plus généralisée se mettait gentiment en place et que le développement de l’apiculture urbaine commençait à se faire dans d’autres villes. Comme le rappelait Maxime, les abeilles domestiques se portent plutôt bien en ville alors qu’à la campagne elles souffrent du recours massif aux pesticides et à la monoculture. Lorsque l’on sait qu’environ un tiers de notre consommation alimentaire dépend de la pollinisation effectuée par les abeilles, on comprend l’importance des enjeux ; c’est aussi un élément qui a renforcé notre motivation dans l’élaboration de ce projet, par lequel nous pouvons aussi partager un certain nombre de valeurs liées à notre conscience écologique. Finalement, nous nous enrichissons beaucoup sur le plan personnel, mais pas en argent !

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2) Que répondez-vous aux personnes qui ont une appréhension vis-à-vis des abeilles ? M.S. : La cohabitation entre humains et abeilles n’est pas toujours facile, et c’est justement ce qui rend la démarche de sensibilisation essentielle. Nous souhaitons favoriser une cohabitation qui arrange tout le monde et ne voulons surtout pas imposer nos ruches, ce qui implique de les installer dans les lieux adéquats et, bien entendu, avec toutes les autorisations administratives et sanitaires nécessaires. A.A. : Nous aimerions vraiment mobiliser les ruches installées pour faire de la sensibilisation; nous ne sommes pas là pour produire du miel puisque nous faisons de l’apiculture sans être des apiculteurs professionnels, mais il s’agit d’un outil pour développer les autres volets de notre projet, en particulier la prise de conscience écologique tout en mettant en avant des solutions simples qui s’appliquent à l’environnement urbain. Dans ce cadre, comprendre le rôle crucial que jouent les abeilles est essentiel. 3) Quels sont vos projets à venir, et comment voyezvous l’évolution de l’association ? M.S. : Nous sommes actuellement en train de discuter l’instauration d’ateliers pédagogiques au sein d’écoles primaires du canton pour l’année prochaine. A plus ou moins long terme, nous envisageons de fournir des prestations pédagogiques aussi dans des cadres différents, par exemple lors d’événements culturels pour les enfants ou les adultes, ainsi qu’animer des ateliers tout au long de l’année dans des lieux qui s’y prêtent. Et bien entendu, nous restons ouverts à toutes les bonnes idées !

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De gauche à droite, les membres de Nurban Concept presque au complet (il manque Sylvain Coullery) : Arnaud Aebi, Corentin Descombes, Nicolas Sauthier, Laurent Doyen et Maxime Shabi ©Nurban Concept

A.A. : Nous espérons aussi distribuer un maximum de bacs potagers, continuer à installer des ruches et dans ce cas former de nouvelles personnes au sein de l’association, car elles exigent beaucoup de soins. Et pourquoi pas, à terme, créer une antenne ailleurs que dans le canton de Genève ! 4) A quoi ressemblerait la ville (Genève) idéale du point de vue écologique ? M.S. : Elle serait plus lente, comprendrait moins de trafic lourd, plus d’espaces verts, plus de gens dehors… Une forêt urbaine qui abandonnerait le tout bétonné pour revenir en partie à ses origines, formant un nouvel écosystème équilibré. Une ville créée par et pour ses habitants qui, en s’investissant dans leur espace de vie, en améliorent les conditions. Il est certain que cette dynamique « par le bas », via des projets tels que le nôtre, se révèle efficace et que la participation directe motive l’engagement personnel des individus.

les reconnaître, et bien sûr des lieux de rencontres et de partage qui motivent les gens à sortir de chez eux. Par le biais de notre association, nous espérons parvenir à améliorer ne serait-ce qu’un tout petit peu les choses dans ce sens, à notre échelle. Ce qui nous réjouit, c’est que nous rencontrons chez tous nos interlocuteurs un très grand enthousiasme, qu’il s’agisse de particuliers ou de représentants d’institutions, tout comme de la part des plus jeunes, qui font preuve d’une grande curiosité et de sensibilité vis-à-vis des problématiques environnementales. Informations et parrainages : nurbanconcept.ch www.facebook.com/Nurban-Concept-La-Nature-en-Ville

A.A. : Je la conçois également avec plus d’espaces verts et des jardins familiaux développés; ceux-ci représentent de formidables opportunités d’expériences personnelles valorisantes, ce sont des lieux de production, certes, mais aussi d’apprentissage car on y montre aux enfants comment poussent les légumes ainsi qu’à

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Rolle, Suisse • Informations et prélocation : www.roseyconcerthall.ch

SAISON 2018-2019 10 SEPTEMBRE 2018 IGUDESMAN & JOO : AND NOW MOZART

22 JANVIER 2019 MAXIM VENGEROV

Avec les Solistes de la Menuhin Academy

Musique & Humour

7 AVRIL 2019

Hors abonnement

- DANSE -

LES ITALIENS DE L’OPÉRA DE PARIS

27 SEPTEMBRE 2018 MIND BLOW GALA

16 AVRIL 2019 PRIX PADEREWSKI

Tony Oursler et Idan Segev : l’art et le cerveau

5 OCTOBRE 2018

Récital de Piano

CARMEN

7 MAI 2019 ORCHESTRE DE CADAQUÉS

- OPÉRA -

Production du Grand Théâtre de Genève

Jaime Martín Direction Pablo Sáinz Villegas Guitare

16 OCTOBRE 2018 - THÉÂTRE -

23 MAI 2019

LES MISÉRABLES

- THÉÂTRE -

D’après Victor Hugo

LE SOUPER

De Jean-Claude Brisville Avec Daniel et William Mesguich

12 NOVEMBRE 2018 - JAZZ -

DEE DEE BRIDGEWATER

11 JUIN 2019

- CINÉ-CONCERT : CHARLIE CHAPLIN -

23 NOVEMBRE 2018 SONYA YONCHEVA

LA RUÉE VERS L’OR

Récital avec Antoine Palloc au piano

L'Orchestre de Chambre de Genève Philippe Béran Direction

Programme sous réserve de modifications


LÀ-BAS

MÉTAMORPHOSES Même après Ovide, les métamorphoses continuent, sur territoire genevois cette fois-ci. Du 30 août au 18 septembre, l’exposition Métamorphose de Plan-les-Ouates, photographies & textes se propose de revenir sur le portrait d’une commune en pleine mutation. N’échappant pas à la politique de grands travaux qui agite Genève, de nouvelles structures qui s’alignent dans le souci d’une urbanisation sociale vont être créées à Plan-Les-Ouates. Le service culturel de la commune propose une exposition à cheval entre photographies et textes, sous l’œil et la plume acérés de trois photographes et trois écrivains. Leur regard poétique et réflexif propose un aperçu intéressant des nombreuses identités de Plan-les-Ouates ainsi que de leurs interactions pour éviter l’écueil du « c’était mieux avant ». Par QUENTIN ARNOUX

MÉTISSAGE

Mais ces nouvelles constructions sont également synonymes de plaisir des yeux et de sociabilité. Une multitude de personnes composent et donnent vie à ces quartiers, c’est pourquoi la communication entre les communautés est essentielle pour la création d’un tissu social et d’une intégration solide. Jean-Pierre Grandjean est de ces photographes qui s’attardent longuement sur ces minuscules au rôle majuscule. Sous la forme de portraits en diptyque noir et blanc, cette réflexion donne à voir le visage, les passions et les rêves de chacune des personnalités qui métisse la commune. Les préoccupations des anciens habitants et des plus jeunes s’opposent, mais se complètent pour offrir un panorama aussi large que possible.

©Sarah Carp

VILLE-AGE

Du documentarisme en guise de témoignage : qu’il s’agisse d’illustrer le deuil d’un passé rural ou la beauté suggérée par les nouvelles constructions, les textes et photographies de cette exposition font surtout état du passage, plus ou moins optimiste, d’une identité villageoise à celle d’une ville. De nouveaux quartiers, comme celui des Cherpines, vont émerger sur les territoires auparavant agricoles. Pour illustrer ce changement, l’œuvre de la photographe Sarah Carp met en scène de sombres silhouettes qui déambulent çà et là et qui rappellent une procession funéraire. A l’instar des futures habitations dont l’ombre se reflètera dans les rues, ces personnages de noir vêtus se déplacent, se métamorphosent et annoncent la fin d’une époque.

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Métamorphose de Plan-les-Ouates, photographies & textes Jusqu’au 18 septembre Mairie de Plan-les-Ouates 3, route des Chevaliers-de-Malte – 1228 Plan-les-Ouates 022 884 64 60 www.plan-les-ouates.ch/culture

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ABONNEZ -VOUS

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Théâtre Am Stram Gram Route de Frontenex 56, 1207 Genève 022 735 79 24 / www.amstramgram.ch


FORMATION

PÉPINIÈRE AVANT-GARDISTE

Dès le 3 septembre prochain, l'Ecole-club Migros Genève prend ses quartiers à Pont-Rouge, nouveau pôle urbain genevois à moins de deux kilomètres du centre-ville. Issue de la fusion entre les écoles de Genève-centre et Balexert, le lieu proposera des workshops et cours entièrement équipées d’écrans digitaux et interactifs. Détails en primeur avec Jacques Clergeot, Directeur de l’Ecole-club Migros de Genève. Par MINA SIDI ALI

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FORMATION

Que représente ce déménagement à Pont-Rouge pour l'Ecole-Club Migros ? Nous arrivions au terme du bail de notre école la plus ancienne, celle de la rue du Prince ouverte en 1949. Nous en avons donc profité pour reconsidérer notre stratégie d’expansion à Genève, d’autant que nous avions ouvert, en 2017, une autre école de grand format à Balexert. Il nous est vite apparu évident que l’expansion du CEVA et la création des gares sur son parcours pourraient nous offrir de belles opportunités : au bout du compte, Pont-Rouge et ses infrastructures remarquables nous permettraient de proposer tous nos cours et formations en un seul lieu, pensé pour un enseignement moderne, dynamique, se concentrant fondamentalement sur les besoins de nos clients. Nous sommes convaincus que la fidélisation de notre clientèle ne peut se faire que grâce à un accueil hors norme. Nos apprenantes et apprenants sont en attente d’un conseil à la formation de haut niveau, d’infrastructures dernier cri et d’un enseignement performant. Déjà aujourd’hui, nos conseillères et conseillers clientèle sont à même de proposer les cours et formation qui répondent aux attentes de la clientèle. Ces cours sont pensés pour nos clients et avec eux. De plus à Pont-Rouge, nous avons l’ambition d’être « l’école la plus avant-gardiste de Suisse ».

Nos cours de langues vont utiliser la digitalisation sous toutes ses formes (nous allons même tenter la réalité virtuelle pour l’apprentissage de certaines langues !). Les cours créatifs, qui font notre réputation, vont réconcilier les techniques traditionnelles (peinture, dessin, poterie, cuisine…) avec les techniques nouvelles ou les tendances d’aujourd’hui. Nos cours de sports mettront d’avantage l’accent sur la santé individuelle et le bien-être dans une infrastructure particulièrement adaptée. Enfin, nos formations professionnelles et pour les entreprises répondront davantage aux besoins du marché et de la formation des adultes en offrant les formations tendances qui dessinent la réussite personnelle. Notre slogan, pourtant ancien, est toujours d’actualité : « La formation pour tous ».

Dans quel sens peut-on qualifier cette école d’avant-gardiste ? C’est vrai, cette ambition pourrait paraître présomptueuse. Pourtant, un sociologue a récemment souligné que la salle de classe était le seul endroit qui est resté inchangé depuis des décennies : un prof, un tableau, des tables et des chaises. Pourtant, le monde, lui, a changé drastiquement. L’historien des sciences, Michel Serres, faisait remarquer qu’aujourd’hui ses étudiants le mettent au défit pendant les cours en vérifiant sur leurs smartphones les informations qu’il donne. Ce n’est pas facile d’être un prof dans ces conditions ! Nous avons donc voulu profiter de la création de cette nouvelle école pour tenter de réconcilier les technologies digitales avec un enseignement qui donne toute sa place à l’humain.

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Il existe dans ce projet une volonté de créer un lieu social à travers des outils interactifs et digitaux. Pourriez-vous développer ? Nous allons offrir, comme nous l’avons toujours fait, mais dans un cadre plus propice, des cours de qualité dans une ambiance chaleureuse, où il fait bon vivre. Si notre nouvelle infrastructure est dotée des dernières technologies, elle restera à taille humaine et fera honneur aux cours qui ont toujours fait notre réputation. En allant à Pont-Rouge nous réalisons l’ambition profonde

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FORMATION

qui est la nôtre. Votre question est fondamentale : nous avons le projet de donner toute sa place à l’humain en offrant des lieux de rencontres tous différents les uns des autres, adjacents à nos salles de cours. Sur les 6'000 m2 de notre école, près de 25% des surfaces sont réservées à la rencontre, à l’étude collective et même au repos. En même temps que nous suivrons au plus près les évolutions digitales nous souhaitons développer ce qui fait notre ADN : participer activement à la vie d’une société dans laquelle les femmes et les hommes apprennent à vivre ensemble, partagent leur connaissances et explorent les domaines qui les aident à mieux vivre. C’est une des valeurs Migros : « Nous allons placer l’Être humain au centre de nos préoccupations ». L’Ecole-Club Migros offre une expérience en immersion selon le principe de « l'Ambient learning ». Auriez-vous un exemple concret ? « L'Ambient learning » est une prise de conscience et une orientation nouvelle. La digitalisation est aujourd’hui omniprésente et nous allons l’intégrer dans les différents processus d'apprentissage. Notre objectif est de permettre aux personnes d’utiliser au mieux les différents environnements technologiques intelligents dans les processus d’apprentissage. Un exemple : nous avons notamment fait l’acquisition de plus de 45 écrans interactifs « Smartboards ». Les apprenantes et apprenants qui le souhaiteront pourront connecter leur propre matériel (smartphone, tablette) directement à l’écran via une application gratuite : ce que l’enseignant écrit au « tableau » s’inscrira aussi sur leur écran, ils pourront interagir avec l’enseignant et emporter sur leur matériel toutes les notes écrites d’un simple clic ! Quel confort aussi, pour ceux qui sont absents, d’avoir les notes de cours si besoin.

sûr disponible en ligne. Nos clients pourront s’essayer à ces cours et à d’autres lors des journées portes ouvertes des 11 et 22 septembre prochains. Quel est le cours que vous recommandez personnellement ? Je recommanderais volontiers à ceux qui ont une vie trépidante, voire stressante, de venir à Pont-Rouge prendre un cours de relaxation, de Mindfulness ou même de Pilates. Ouverture officielle le 3 septembre

Quelles sont les nouveautés (cours) proposés ? A Pont-Rouge, notre offre de cours est basée sur le portfolio national complété par nos spécificités régionales. Nos cours traditionnels restent bien sûr d’actualité dans une infrastructure adaptée. Parmi nos cours nouveaux, des abonnements de cours de langues en ateliers ciblés, des cours de danse originaux comme la Salsa, Merengue, Bachata,… en solo. Nous offrirons aussi le Nia Move It (alliance de la danse et des arts martiaux), la dégustation des bières dans notre magnifique salle d’œnologie, la fabrication de vitraux Tiffany ou de cosmétique naturelle, des initiations à la photo pour réseaux sociaux. Au cœur de nos formations, celles des impressions ou de la modélisation 3D, ou des cours Apple dans notre salle dédiée. Nous offrirons notamment cette année une formation d’Hôtesse de l’air ou Steward. Notre programme est bien Go Out! magazine

Inauguration publique les 21 et 22 septembre Ecole-Club Migros Pont-Rouge Esplanade de Pont-Rouge 2, 1227 Carouge www.ecole-club.ch

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www.ville-geneve.ch

Exposition du 5 sEptEmbrE au 7 octobrE 2018 cEntrE d’art contEmporain GEnèvE ruE dEs viEux-GrEnadiErs 10 — www.cEntrE.ch

dE La viLLE dE GEnèvE 2018

Fonds bErthoud, LissiGnoL-chEvaLiEr Et GaLLand pour La jEunE création contEmporainE

Genève, ville de culture


stay cool

La bâtie : Theater Artemis, Oorlog (guerre) ©Kurt Van der Elst

ASTON MARTIN

SWATCH CORUM CHÂTEAUVIEUX LES TROIS VERRES LOIC HAUK BAO CANTEEN APC SANTORIN REDBULL CLIFFDIVING MOLINO ETAM X LE COQ SPORTIF Go Out! magazine

PASTA GUSTO

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FOREVER INSTITUT


HOTSPOTS

HOTSPOTS

BRAVO MOLINO !

LES TROIS VERRES LE RETOUR

Molino, qui ne compte pas moins de dix-huit restaurants à travers toute la Suisse, vient d’ouvrir une nouvelle enseigne à Balexert, trente ans jour pour jour après sa première inauguration en 1988 dans le canton de Zurich. Ici tout sent l’Italie, de l’huile d’olive la plus vieille de la grande botte à la housse des banquettes réalisée par Fiat, en passant par les lustres style Murano. Accueilli par un immense four à pizza, deux ambiances s’offrent à vous. L’une proche du bar en marbre, accoudé à de grandes étagères remplies de bouteilles de vin qui, soit dit en passant, sont aussi à vendre sur place, ainsi que des pâtes et la fameuse huile d’olive. Pour l’autre ambiance, c’est une salle plus grande, avec banquettes et petites tables intimistes qui saura accueillir famille, hommes d’affaires et autres amoureux… On se laissera tenter part un large choix d’antipasti, de pâtes et de pizzas. Le tiramisu à lui seul vaut le détour. Le tout orchestré par une équipe souriante et dynamique. Balexert s’est doté là d’un joli souffle à l’italienne...

Pour les aficionados de la place du Cirque, on connaît ce restaurant-oenothèque qui donne sur ladite place avec ses grand espaces qui avait déjà un twist arty, un restaurant à la cuisine résolument padouane. C’est Roberto Benvegnú qui a ouvert l’enseigne il y a déjà sept ans, et cet été fut l’occasion d’un véritable ravalement de façade si l’on peut dire. Désireux de mettre les hors d’œuvres dans les grandes, il a été fait appel à un cabinet de la place pour l’architecture, à un très ancestral atelier de verrerie à Murano pour des lustres sur-mesure en verre noir pour le principal, et un assemblage d’images à la manière de l’op art. Les Trois Verres 1, rue Hornung – 1204 Genève 022 320 84 62 www.lestroisverres.ch

Molino Centre commercial de Balexert Avenue Louis-Casai 27, 1211 Genève www.balexert.ch

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HOTSPOTS

©Hoyam Ben Taleb

LOÏC HAUCK NE MANQUE PAS D’HAIR

CHÂTEAUVIEUX À NEUF

Très vite, les rêves de coiffure de Loïc deviennent réalités. A 14 ans il se lance corps et âme dans sa formation et comme il est déjà très talentueux et particulièrement précoce il se fait vite repérer. Il participera à beaucoup de projets et de voyages à travers le monde où il aura l’occasion de se frotter à différents festivals et autres Fashion weeks. Déterminé et habité d’une audace folle, à l’image des coupes de cheveux qu’il réalise pour des magazines, c’est à Genève dans le quartier des EauxVives qu’il a décidé, à seulement 26 ans, de poser ses valises, sa créativité et ses ciseaux. Se distinguant dans l’univers capillaire calviniste, Loïc rayonne. De gentillesse, de bonne humeur et de professionnalisme. Extrêmement à l’écoute, il sait mettre à l’aise. Il a voulu un lieu aussi beau que chaleureux. Il l’a eu.

Nettoyage d’automne oblige, l’Auberge de Châteauvieux n’allait pas faire exception. Oui mais comment bien traiter cette ancienne auberge communale édifiée en réusage des pierres du château de Peney abattu à la Réforme pour doucher les ambitions savoyardes ? Philippe Chevrier a donc honoré ses devoirs de châtelain en faisant appel à un cabinet de spécialistes pour ré-enchanter le granit brut du domaine. Après une vente aux enchères qui a permis de soumettre le mobilier à un complet recadrage, place nette était faite. Ne dit-on pas que le vrai luxe c’est l’impermanence ? Un jeu d’éclairages refondé transfigure ainsi le lieu mais sans bien sûr poser la main sur la cheminée centrale, dernier four à charbon de la région. L’esprit nouveau reste donc rocheux, mais gagne considérablement en finesse. Ce contraste des extrêmes que l’esthétique japonaise nomme « wabi-sabi » (侘寂) invite à une douceur bien conçue.

Au Lodge by Loïc Hauck 28, boulevard Helvétique – 1204 Genève

Domaine de Châteauvieux

Ouvert mardi, mercredi et vendredi de 10:00 à 19:00 Jeudi de 11:00 à 21:00 Samedi de 09:00 à 18:00

Chemin de Châteauvieux 16, Peney-Dessus – 1242 Satigny 022 753 15 11 www.lafourchette.ch www.chateauvieux.ch

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© PRESIDENT WILSON HOTEL 2018 / PHOTOGRAPHIES BY GRANT SYMON

RESTAURANT BAYVIEW 1 étoile Michelin 18/20 au Gault&Millau

by michel roth 47 Quai Wilson CH-1211 Genève 21

*Tarte fine aux cèpes et son sorbet, crumble au cacao torréfié

contact / +41 (0)22 906 6552 bayview@hotelpwilson.com

RESTAURANTBAYVIEW.COM


HOTSPOTS

BAO CANTEEN

PAGUSTO

À l’heure où on entend certains râler : "encore un nouveau burger ?!" dans notre bonne ville, le Bao Canteen se propose de changer la donne. Le gua bao (割包/刈 包), c’est un sandwich très apprécié à Taïwan fait d’une tranche de pain cuite à la vapeur et d’une tranche de porc caramélisée. Le Bao Canteen propose une déclinaison de neuf possibilités dont trois végétariennes et un menu enfant. Et en dessert des bubble waffles !

Le Gusto de l’Hôtel Métropole se positionne déjà assez haut sur l’échelle des restaurants italiens qualitatifs. Le Chef Alessandro Cannata propose une cuisine traditionnelle “al fresco”, avec notamment des produits frais, locaux et de saison et ses pâtes faites maison. Pour le mois de septembre, l’établissement propose le jeudi soir uniquement un menu spécial à 29 CHF, nommé "Pasta di Gusto" qui comprend une petite salade, une sélection de trois pâtes fraîches maison composées selon l’inspiration dudit Chef. On recommande la terrasse du restaurant, qui donne sur la petite place de la Métropole.

Si l’eau coule déjà de votre orifice oral, sachez que le Bao Canteen ouvre ses porte au début du mois de septembre à Plainpalais ! C’est le premier restaurant ouvert par Good Morning, l’agence de conseil en restauration genevoise, où tous les produits sont fabriqués artisanalement.

Gusto Hôtel Métropole Genève

Bao Canteen

34, quai du Général-Guisan - 1204 Genève

À partir de septembre

Tous les jeudis, menu spécial à 29 CHF

11, rue du Conseil-Général - 1205 Genève

022 318 32 00

Instagram : @baocanteen

www.metropole.ch

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PRIME Steak House Décor minimaliste où le noir et rouge dominent, vue stupéfiante sur le lac Léman et le Mont-Blanc, cuisine ouverte, immense grill et plancha, le ton est donné: Ici les Amateurs de viande seront comblés ! Information et réservation 022 908 9220 legrill.grandhotelgeneva@kempinski.com www.kempinski.com/geneva


VINS

SANTORIN, L'ASSYRTIKO ET SON MAGICIEN HATZIDAKIS La

chronique oenologique de

PIERRE-EMMANUEL FEHR

Haridimos Hatzidakis

Les vendanges 2018 prennent fin sur l'île de Santorin. On ne peut s'empêcher de penser avec émotion à Haridimos Hatzidakis, qui décidait de s'en aller une année auparavant, peu avant ses cinquante ans. C'est en 1996 que Konstantina montra à l'enfant de Crète, vigneron surdoué, les vignes abandonnées par ses parents lors du séisme de 1956. Ils trouvèrent une minuscule kanava, grotte recouverte par la lave et décidèrent d'y installer leur chai. Hatzidakis avait trouvé à Santorin l'écrin pour révéler comme aucun autre l'Assyrtiko et le placer une décennie plus tard au sommet du vin blanc mondial. Regard doux, passionné, il avait compris cette étrange terre volcanique avec laquelle il entretenait une connexion particulière. Les vendanges ne seront plus les mêmes sans celui que l'on surnommait le magicien de Santorin. Avoir la chance de goûter une de ses cuvées de vignes multi-centenaires, c'est entrer dans un monde différent, d'une profondeur et énergie sans équivalent.

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VINS

avis, suivant ses visages, il se rapproche d'un Château Simone, d'un caricante pré-phylloxérique de l'Etna de Marco De Grazia, d'un Cinqueterre Campogrande d'Elio Altare ou d'une Coulée de Serrant de Nicolas Joly. Les Assyrtiko de Hatzidakis se déclinent en cinq cuvées, avec une gradation en complexité, dont deux parcellaires, c'est-à-dire vinifiées avec des raisins provenant de lieux-dits qui révélent ainsi un micro-terroir.

Santorin et les kouloura LE TERROIR UNIQUE DE SANTORIN

Santorin est bien plus qu'un faire-valoir pour influencers Instagram. Derrière sa caldeira et ses villages blanc de touristes d'Oia et de Thira, elle recèle de trésors passés et présents inestimables. La si raffinée civilisation minoenne qui la peuplait fut dévastée par l'éruption cataclysmique du volcan Thêra vers 1600 av. J.-C. Cette lave qui recouvrit l'île allait donner naissance à un des vignobles les plus exceptionnels sur terre, aujourd'hui sûrement le plus vieux au monde en activité, certains ceps dépassant le demi-millénaire... Le sol ne contenant pas d'argile, les vignes ont été épargnées par le phylloxera qui a décimé la quasi intégralité de la vigne en Europe au XIXème siècle et offre une concentration phénoménale aux quelques grappes que produisent ces vieilles vignes franches de pied.

Cuvée n°15, 2015 : des notes de fleurs blanches, citron frais, cristallin et iodé en bouche, d'une grande finesse minérale.

Mylos, 2015 : cette cuvée parcellaire de vieilles vignes exceptionnelles est peut-être l'expression la plus pure qui existe de ce cépage. Quelle profondeur aromatique ! On y sent la mer proche, avec une attaque en bouche d'une densité impressionnante, mais sans lourdeur car rapidement encadrée par une minéralité et acidité de fer, avec une finale saline si typique, presque soufrée. Un vin qui mérite quelques heures d'ouverture, voire de carafe.

Bien que ces "buissons" poussant à même le sol semblent à l'état sauvage, la culture de la vigne est minutieuse. Les conditions climatiques extrêmes de l'île ont conduit les vignerons à tresser les sarments en couronnes appelées kouloura, ces niches les protégeant des vents violents du nord et du soleil brûlant. La terre volcanique, composée de tuf, de lave noire et de pierre ponce, capte l'eau de pluie et irrigue progressivement la vigne durant la période sèche d'avril à octobre.

Nykteri, 2015 : un autre symbole des traditions d'antan, qui signifie "faire la nuit". Les raisins sont récoltés en surmaturité de nuit, pour préserver les arômes et la fraîcheur, puis foulés au pied la nuit suivante et vinifiés comme un vin sec. Arômes de mirabelles compotées, pétroleux, avec une finale à la salinité amère et liquoreuse à la fois. Le résultat ressemble dans l'esprit à une combinaison d'un Meursault et d'un whisky fumé japonais.

A SSYRTIKO PARLÉ, DÉGUSTONS

L'Aidani et le Mavrotragano (un cépage rouge autochtone que Hatzidakis a sauvé, qui ressemble furieusement à un Barolo, avec des tannins légèrement moins marqués, du croquant, de la fraîcheur et des épices) sont des cépages qui s'adaptent bien à l'île volcanique, mais sans commune mesure avec l'Assyrtiko, dont l'acidité se mêle à la salinité exceptionnelle du terroir et permet d'équilibrer l'énorme volume en bouche dû à ce climat méditerranéen. Sa complexité est souvent comparée aux plus grands chardonnay de Bourgogne, aux chenin de Loire ou aux riesling d'Alsace. A notre

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VINS

L A TR ANSMISSION DU M AGICIEN

Hatzidakis a été le premier vigneron de l'île à travailler la vigne en bio, à vinifier en parcellaires, à laisser les levures indigènes de cet écosystème unique faire leur travail avec peu d'intervention à la cave, à ne pas filtrer son vin et à ajouter une quantité minimale de soufre. Il aura marqué une génération de vignerons grecs, comme le talentueux Apostolos Thymiopoulos et aura replacé la Grèce sur les plus grandes cartes de vins du monde. Celui qui vinifiait dans une minuscule grotte fermée par un rideau de douche doit être heureux d'observer sa fille de 24 ans Stella reprendre le domaine, accompagnée de l'ancienne œnologue qu'il avait formée il y a dix ans, Helena Alevra, qui après s'être perfectionnée au réputé Clos Stegasta sur l'île de Tinos, est revenue à la source. Même si quelques réserves des millésimes encore vinifiés par Haridimos s'imposent, la relève est assurée. Peu après son décès, une cuve a été retrouvée remplie d'un Assyrtiko qui reposait sur ses lies depuis de nombreux mois, si différente des autres... Ses trois enfants ont décidé d'en faire une cuvée séparée, Skitali ("le témoin"). En la dégustant, leur père aurait comme de coutume sourit avec bienveillance et murmuré un énigmatique: " – Magiko".

Louros, 2015 : cette cuvée parcellaire provient des plus vieilles vignes proche du village de Pyrgos et n'est produite qu'à une centaine de bouteilles par année ! La puissance dégagée par ce vin est inégalée, des arômes de lard fumé, de poire macérée, mais avec cette acidité formidable qui vient rafraîchir le tout ! Quel miracle. Une longueur jusqu'au réveil, une vibration lumineuse dans tout le corps, un vin qui condense l'histoire de Santorin. C'est un vin de méditation, à boire après quelques bouteilles, lorsque corps et esprit sont relâchés, mais que la bouche n'est pas encore trop fatiguée. La soirée bat son plein, les fromages sont sur le point d'être terminés, les âmes se rejoignent et il ne manque plus qu'un vin en point d'orgue. Le Louros coule, calme, ancre et suspend à la fois, c'est une sensation, ce n'est pas un goût... Sans aucun doute un des plus grands vins sur terre, toutes couleurs confondues. Avis aux amateurs, cuvée rarissime (comme disent les Américains, un "Unicorn Wine").

Vinsanto, 2003 : un vin doux naturel à 80% d'Assyrtiko et 20% d’Aidani fait selon les mêmes techniques que sous l’Empire Byzantin... Les raisins récoltés en surmaturité sont passerillés au soleil pendant quinze jours avant d’être pressés, reposés sept mois en cuve inox, puis vieillis sept ans en barrique. La robe est ambre, les saveurs d'abricots secs, de figues cuites, de caramel, de café, avec une finale sur l'orange confite, mais toujours avec cette si particulière acidité de l'Assyrtiko, qui enlève toute lourdeur à ce nectar contenant plus de 300g/l de sucres résiduels. Un grand vin de dessert, de cigare, voire de fromage bleu.

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SMALL HOUSE. GREAT INTENTION. www.le-melrose.ch


COSMÉTIQUES

PIMP YOUR SKIN ! Par NYATA NATALIE RIAD

Qui ne rêve pas de pouvoir arborer une peau jeune et fraîche bien des années au-delà de ce que le code génétique et nos modes de vie plus ou moins (mal) sains avaient prévu comme deadline pour notre minois poupon ? Si votre esprit s’éveille de ce doux songe, vous laissant horrifié.e par la vision de femmes liftées à outrance, tenant plus du batracien ou de l’anatidé que de l’humain ou, pire, des frères Bogdanov, alors réveillez-vous pour de vrai et souriez ! Les années 1990 et son esthétique douteuse sont enterrées et les progrès dans le domaine de la science de la beauté – et donc de son ennemi le vieillissement – sont tels qu’on privilégie aujourd’hui largement la médecine esthétique à la chirurgie. Adieu bistouris, bonjour « Skinbooster® », le champion tout en douceur de Forever Institut pour rendre au visage son éclat printanier... ou le faire durer plus longtemps. Présentation de ce petit prodige. si cette molécule – dont la production naturelle par le corps diminue drastiquement avec l’âge – compose le Skinbooster®, dont l’injection, en une seule séance, via une micro-canule arrondie (qu’on serait tenté d’appeler baguette magique) en assure une dispersion optimale, tout en évitant de blesser les tissus sous-cutanés, que ce soit sur le visage, les lèvres, le cou, le décolleté ou les mains. Le résultat : une peau réhydratée en profondeur, lumineuse, souple, tonique… tout simplement et naturellement rajeunie, et ce pour plusieurs mois ! Du côté de la Forever Boutique à Lausanne, premier concept-store de médecine esthétique proposant dans un cadre ultra agréable des traitements légers et néanmoins bluffants, il est possible de bénéficier des bienfaits de l’acide hyaluronique grâce au soin judicieusement nommé Me-So-Juicy, soit un véritable cocktail désaltérant pour la peau. Pour afficher une mine de plus en plus éclatante et débarrassée de ses ridules, trois séances de micro-injections à des intervalles de deux à trois semaines constituent la cure idéale, fruit de l’alliage parfait entre science, expertise et amour pour le beau.

Fort d’une expérience de plus de trente ans pour tout ce qui relève de la médecine et des soins esthétiques de pointe, et toujours muni de la volonté de révéler la beauté naturelle plutôt que de la transfigurer, le Forever Institut sis à Genève est l’écrin idéal pour chouchouter sa peau. Cet organe hautement complexe y est connu autant qu’il peut l’être à l’aune des avancées scientifiques les plus récentes, lesquelles prouvent sans conteste le rôle majeur joué par l’acide hyaluronique, une macromolécule glucidique naturellement présente dans la matrice extracellulaire (la structure où sont disposées les cellules), avec pour fonction particulière d’y créer un gel hydraté où baignent les cellules. L’acide hyaluronique a aussi comme spécificités de stimuler la production des fibroblastes à l’origine de la synthèse de collagène et d’élastine (protéines permettant de résister à l’étirement, également présentes dans la matrice extracellulaire), tout comme celle de retenir mille fois son volume en eau ! Ce n’est donc pas un hasard Go Out! magazine

Forever Institut 56, rue du Rhône – 1204 Genève 022 319 09 60 www.forever-beauty.com Forever Boutique 5, rue Caroline – 1003 Lausanne 021 566 13 14 www.forever-boutique.ch

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COSMÉTIQUES

AFTER SUMMER Par FLORINDA CAIROLI

MA TRÈS CHAIR

Changer brutalement de climat, prendre l'avion, vivre dans la fumée, passer d'un espace surchauffé à une rue glacée, autant de facteurs déshydratants pour la peau. Or, une peau assoiffée laisse très vite apparaître des ridules insoupçonnées. Avec son cocktail d’antioxydants puissant le nouveau petit bijou taillé sur mesure pour nos peaux par la marque genevoise Alchimie Forever offre une homogénéité du teint et une diminution des ridules. L'objectif est donc de chouchouter son épiderme, en privilégiant équilibre et pureté, de la nourrir pour qu'elle reste, à l'intérieur, bourrée d'énergie ; à l'œil, fraîche et lumineuse. Conçue comme un petit-déjeuner de la peau, on a adopté les yeux fermés ce sérum entre autres sans parabène, végan, et non testé sur les animaux. Advanced retinol sérum by Alchimie forever, en vente chez Forever Institut et Forever Boutique ou en ligne : alchimie-forever.com

SOUS LE SOLEIL EXACTEMENT

On a passé l’été à jouer la crêpe pour peaufiner un bronzage qu’on rêve indien tout comme son été mais on a zappé l’essentiel : le capital solaire de sa peau! Pas de panique, on a trouvé le soin talisman pour préserver un teint radieux et sain : le nouveau Sérum Skin Recovery de chez Codage, la marque parisienne découverte au Melrose ! On l’applique sur le visage et le corps. Il hydrate et apaise sa peau en profondeur et permet à celle-ci de se soulager des agressions solaires. Idéal pour calmer tout type d’irritation de l’épiderme, ce nouveau must-have post-été permet à la peau d’oublier les mésaventures dues au soleil mais également de se protéger du futur froid qui, ne nous voilons pas la face, avance à grand pas ! Serum Skin Recovery by Codage, en vente au Melrose lemelrose.ch

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COSMÉTIQUES

BAS LES MASQUES !

Pas d'été sans soleil et, si aujourd'hui la majorité d’entre nous a conscience de ses dangers, on oublie souvent de bien hydrater son épiderme ! Pour une belle fin d’été on pense masque afin de gorger nos peaux assoiffées d’eau. Direction Sephora, la marque qui ne lésine pas sur le choix de masques ! On a craqué pour la version à la noix de coco reconnue pour les qualités ultra hydratantes de son huile. Nourrissant et apaisant, ses bienfaits sont à prolonger au-delà de l’été ! Masque visage coco by Sephora

WASO RARE

On avait déjà craqué pour la dernière nouvelle gamme de chez Shiseido, Waso ! Avant tout parce qu’on a toujours fait confiance à l’enseigne nippone qui ne nous a jamais déçus mais surtout pour son packaging coloré ultra design et décalé dans l’univers des soins très formatés. Experte ès protection contre les agressions quotidiennes de la peau, la petite dernière de chez Shiseido orientée peau jeune propose deux nouveaux must-have : le WASO Purifying Peel off Mask, élimine les cellules mortes en surface et permet d’avoir une peau plus lisse et le Beauty Sleeping Mask, avec pour action de revitaliser la peau durant le sommeil. Un duo avec brio dont on est déjà accro ! WASO Beauty Sleeping Mask & WASO Purifying Peel off Mask by Shiseido

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PORTES OUVERTES ECOLE-CLUB MIGROS

Ouverture de notre nouvelle école à Pont-Rouge, Genève

21 ET 22 SEPTEMBRE 2018

Vendredi : 8h30 - 19h Samedi : 9h - 18h

JEU CONCOURS

DE NOMBREUX LOTS À GAGNER DONT : Une soirée avec un grand chef Un cours de dégustation de vin

WORKSHOPS GRATUITS Plus d’informations et réservation en amont au : 058 568 80 00 Possibilité d’inscription sur place et sous réserve des places disponibles. • Réalité virtuelle

• Conférences

• Ateliers culinaires

• Séances d’informations

• Développement personnel • Bien-être et fitness

ecole-club.ch

pour des formations • Impression 3D


BEAUTÉ

NEWS BEAUTÉ NUIT BLANCHE

La nuit, un instant magique, mystique, symbolisant une forme de liberté par son intrigante aura. La nouvelle collection pour les yeux de chez Chanel s’inspire de ce moment où le journée laisse place au vespéral, le soleil à la lune et le connu à l’inconnu pour créer produits aux couleurs et intensités +diaprés+ inédites. On y trouve crayons, ombres à paupières et une base idéales pour arborer un nouveau look à la fois sophistiqué et mystérieux, à l’image de cette impénétrable nuit. Serez-vous plutôt « Mystère et Intensité » ou « Splendeur et Audace » ? C’est la seule question qu’il reste à se poser. Eyes Collection 2018 by Chanel

LIPSTICK ALL-IN-ONE

Place à l’incontournable du maquillage : le rouge à lèvre ! L’enseigne experte ès beauté Sisley se le réapproprie à travers son nouveau Phyto Rouge. Plutôt nude ou rouge intense ? Il y en a pour tous les goûts. Mais au-delà de ces couleurs variées, Phyto Rouge offre une hydratation en continue pour des lèvres lisses et embellies. C’est donc non seulement produit de beauté, mais un réel soin que propose Sisley. En effet, les lèvres sont une partie très sensible de notre corps et elles subissent constamment certaines agressions. Dès l’application, la bouche est enveloppée d’un voile anti-déshydratation. Entre le baume à lèvre et le rouge à lèvre, on opte pour le tout-en-un ! Phyto rouge by Sisley

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COLLAB' DU MOIS

ETAM X LE COQ SPORTIF

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Quoi ? L’iconique sneaker R800 Running de chez Le Coq Sportif ! Qui ? Le Coq Sportif, la griffe de sportswear française associe son savoir-faire à la marque frenchy de lingerie et de prêt-à-porter Etam en rééditant son modèle classique R800 en suede noir ébène avec des détails cuivrés. Pour qui ? Les 90’s lovers en mode chic et discrèt ! Le prix ? 109.90CHF Disponible dans une sélection de magasins Etam. www.etam.ch www.lecoqsportif.com

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90’S REVIVAL Go Out! magazine

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DÉVELOPPEMENT DURABLE

HOLY...WOOD ! Par MINA SIDI ALI

L’Oud. On l’utilise en Asie depuis près de 2000 ans. Avec le santal et le clou de girofle, c’est l’un des trois encens sacrés du bouddhisme. Coqueluche des parfumeurs, on le connaît surtout à travers des fragrances d’une rare sensualité (sur plus d’un millier de parfums créés cette année, un sur huit contient de l’oud). Mais cette essence est issue d’une plante en voie de disparition - le bois d’agar qui mérite amplement qu’on s’attarde sur son parcours et sa renaissance à travers Asia Capital Plantation (APC). Considéré comme un des bois les plus chers et précieux au monde, il suscite l’intérêt de tous. Close-up sur cet or noir d’Asie ! en tant qu’espèce menacée d’extinction. Son remède ? Des plantations où les arbres sont provoqués pour produire du bois d’agar à travers un sérum organique tenu secret. Tel est le travail du groupe Asia Plantation Capital (APC). Officiellement établi en 2008, bien que fonctionnant en tant qu’entité privée depuis 2002, le groupe bénéficie aujourd’hui d’une présence institutionnelle, et possède des projets de plantations et d’exploitations agricoles sur quatre continents, ainsi que des projets opérationnels à différents stades, allant de la start-up aux plantations et aux fermes totalement opérationnelles. INVESTIR DIFFÉREM MENT

Acteur majeur dans la gestion durable des forêts et des plantations agricoles, APC - qui a désormais un siège à Genève - offre une nouvelle manière d’investir dans la nature. Convaincu que la responsabilité des entreprises ne doit pas se limiter à générer des profits pour les actionnaires et les clients, ce dernier promeut la contribution au bien de la société et à la préservation de l’environnement. Ainsi, établi en Thaïlande depuis de nombreuses années puis implanté en Malaisie, APC commercialise et distille le bois d’agar dans ses propres structures. Depuis 2015, le groupe s’est doté de nouvelles plantations et a ouvert sa distillerie de pointe fabriquant constamment de l’huile d’oud de haute qualité et étant considérée comme une référence mondiale. Le groupe propose à ses clients d’acheter des parcelles d’arbres, « certifiés CITES », qui seront coupés entre sept et dix ans. Une nouvelle forme d’investissement à caractère durable, écologique et éthique. A découvrir dans un prochain épisode de Go Out!.

L'OUD SORT DE SON BOIS

Se promener en forêt tropicale humide, plus spécifiquement en Asie du Sud-Est (Inde, Thaïlande ou Malaisie), c’est aller à la rencontre d’une multitude d’espèces végétales des plus fascinantes. C’est notamment le cas de l’Aquilaria, un arbre qui révèle des qualités extraordinaires lorsqu’il se trouve en interaction avec certains micro-organismes. Doté d’une allure élancée, une écorce claire et des feuilles d’un vert brillant intense, cet arbre peut facilement dépasser les 12 mètres de hauteur. Il suscite le mystère car on ne peut percevoir à l’oeil nu s’il est infecté et par conséquent susceptible de produire son trésor : le bois d’agar (ou gaharu), nom porté à sa résine. Ainsi, la traque et l’abattage sauvage depuis 2000 années de ce bois sacré, afin de répondre à des besoins religieux et culturels, l’ont menacé de déforestation et il s’est vu listé depuis 1995 par la CITES (Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore) Go Out! magazine

Pour plus d’informations : www.asiaplantationcapital.com

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SPORT

HAUTE VOLTIGE Par MINA SIDI ALI

Vous sauteriez, vous, de 27 mètres de haut ? Les plongeurs du Red Bull Cliff Diving World Series 2018 ne se posent même pas la question : ils sautent, c’est certain!Tournoyant en s’élançant dans les airs, ces athlètes experts en pirouettes se jettent des hauteurs du monde entier battant le ventre des falaises à l’aise. Début août, c’est à Sisikon, à Uri, près du lac des Quatre-Cantons, qu’on assistait à une finale hors-norme. Close-up sur un sport en plein essor façonnant fortes sensations et frissons.

championnats du monde de natation en 2013. Que ce soit en milieu naturel ou urbain, les épreuves se déroulent dans des lieux à couper le souffle à l’image de Sisikon, commune de 300 âmes, près du lac des Quatre-Cantons où on a eu la chance d’assister début août à un des tours de la compétition. Sous un ciel de carte postale et sous le regard ébaubi de 8200 spectateurs, l’élite du plongeon de haut vol s’est affrontée à travers des performances acrobatiques inouïes. Ce sont le Britannique Gary Hunt et Lysanne Richard, Canadienne mère de trois enfants, qui ont remporté la victoire devant un auditoire en liesse arrivé en train, en bateau, sur des planches de surf ou des matelas pneumatiques. Un seul Suisse était en lice, l’étudiant en droit Matthias Appenzeller qui participait pour la première fois et s’est distingué à la dixième place. Après cette étape suisse - qui nous fera désormais percevoir les plongeoirs de nos piscines de quartier d’un autre œil - la saison 2018 se poursuit avec des compétitions à Copenhague (DEN) et Mostar (BIH), avant la grande finale le 23 septembre à Polignano a Mare en Italie.

©Romina Amato

Plonger de hauteurs vertigineuses ? Tout un sport. Près de trois secondes de chute et quelques saltos et vrilles plus tard, c’est l’impact. Les plongeurs de haut vol pénètrent dans l’eau à une vitesse de près de 90 km/h. Pratique considérée comme une véritable discipline sportive, elle consiste à s’élancer d’une plateforme ou d’une falaise de plus de 20 mètres afin de plonger dans un lac, une rivière ou une piscine. Cette discipline en vogue depuis plus d’une décennie a pour origine une tradition hawaïenne datant du 18ème siècle. Kamehameha, le roi de l’époque, avait pour habitude de tester la bravoure de ses guerriers d’élite en leur faisant faire le « saut de la foi » du haut d’une falaise de 24 mètres. Aujourd’hui, les quelques dizaines de personnes dans le monde qui pratiquent ce sport extrême maîtrisent parfaitement cette pratique hors-du-commun.

www.redbullcliffdiving.com

Et puisque sauter donne des ailes, on ne s’étonne guère de voir l’enseigne de boissons énergisantes Red Bull chapeauter depuis 2009 une compétition annuelle de plongeon extrême. Depuis, la discipline a intégré les Go Out! magazine

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AUTOMOBILE

LES ASTON MARTIN SONT ÉTERNELLES Par YESSINE SIDI ALI

Aston Martin Vantage © Aston Martin

Depuis 2016, une révolution s’opère chez Aston Martin : le plus prestigieux des constructeurs anglais renouvelle entièrement sa gamme. Après la sortie il y a une année et demi de la splendide DB11, Aston Martin accueille l’héritière de la V8 Vantage, sobrement baptisée Vantage. Après treize ans de bons et loyaux services grâce un design intemporel qui fait toujours l’unanimité, celle que l’on surnommait la « mini DB9 » prend sa retraite. Go Out! a eu l’honneur de tester ce nouveau cru axé sur la performance et le plaisir de conduire, et nous pouvons affirmer que le résultat est sans appel : une réussite totale ! septembre 2018

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AUTOMOBILE

Première révolution, le design. Rien à voir avec la mouture précédente, cette nouvelle génération se veut bien plus agressive, largement inspirée de la DB10 du 24ème film relatant les exploits de James Bond, Spectre. Compacte, musclée, dotée d’une face avant qui évoque un squale prêt à dévorer le bitume, la Vantage se différencie radicalement des autres modèles de la gamme. Vue de derrière, on réalise qu’on a à faire à une véritable bête de course ; becquet, extracteur d’air, tout a été pensé pour favoriser l’aérodynamisme. Cette combativité assumée lui va comme un gant, une véritable œuvre d’art sur roues. L’intérieur n’est pas en reste : la finition et le maintien des sièges sont irréprochables, tandis que le tableau de bord nous rappelle l’aéronautique avec une instrumentation aussi limpide qu’intuitive. Un énorme effort a été fourni de la part du constructeur à ce niveau par rapport à la génération précédente avec, à la clé, un résultat bluffant, conférant à l’usager – conducteur comme passager – le merveilleux sentiment de se sentir à bord de la Vantage aussi bien qu’à la maison. Cette stricte deux places permet toutefois de s’évader bien équipé grâce à un coffre de 350 litres, un volume énorme en comparaison à ce qui est proposé par la concurrence directe.

Aston Martin Vantage. © Aston Martin

Ses performances dignes d’un avion de chasse – avec un 0 à 100 km/h abattu en 3,6 secondes et une vitesse maximale de 314 km/h – laissent son cousin allemand loin derrière. Sa plateforme en aluminium lui confère légèreté ; jamais une Aston Martin n’a été aussi sportive ! La Vantage se téléporte de virage en virage à la vitesse de la lumière et, grâce à son différentiel actif, elle ne prend jamais au dépourvu son conducteur. On l’inscrit dans les courbes au millimètre près, lorsqu’on désire la laisser glisser, elle le fait progressivement, l’osmose est totale entre l’humain et la machine. La boîte automatique ZF à huit rapports accomplit son travail à merveille, elle peut se montrer douce ou rapide comme l’éclair en fonction du mode de conduite choisi. Trois modes sont à disposition, le premier étant le Sport pour les balades au quotidien, le deuxième le Sport+ dès qu’on souhaite s’amuser un peu sur nos idylliques routes de montagne et le troisième est le mode Track, qui transfigure notre belle anglaise en pur missile destiné aux circuits.

Côté moteur, depuis la signature du partenariat avec AMG en 2013, Aston Martin a repris le majestueux V8 4,0 litres Biturbo qu’on retrouve sur la Mercedes AMGGTS. Retravaillé en particulier au niveau de l’échappement, ce bijou de précision a été fait sur mesure pour les Vantage. 510 chevaux, 685 Nm de couple, ce moteur est une véritable prouesse technologique. Plein à tous les régimes, il sait se montrer docile au quotidien et, dès qu’on le souhaite, se transforme en authentique animal de compétition. Il hurle sans s’essouffler jusqu’à 7000 tr/min.

La nouvelle Vantage est une réussite sur toute la ligne. Confortable et ultra sportive, belle à se damner et plus encore, la Vantage se dessine comme un indubitable coup de maître de la part d’Aston Martin. Comme si cela était vraiment nécessaire, le constructeur de Gaydon nous démontre une fois encore qu’il règne en souverain absolu sur l’univers automobile. Aston Martin Geneva, Pegasus Automotive Group 298, route de Saint-Cergue – 1260 Nyon 022 363 80 07

Aston Martin Vantage. © Aston Martin

Go Out! magazine

www.astonmartingeneva.ch

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Graphisme: Studio Frédéric

Held

Le Salon du Design — 3-4.11.18 — deuxième édition Pavillon Sicli, Genève, Route des Acacias 45 Sa 10h-20h et Di 10h-18h — www.lesalondudesign.ch Entrée 5 CHF — gratuit pour les moins de 12 ans

Une trentaine de marchands suisses et internationaux triés sur le volet. Mobilier et luminaires signés de 1920 à 1980

pavillon sicli genève

du Salon

design du XXe siècle

Le

n Desig

3 au 4 novembre 2018


HORLOGERIE

SWATCH POPPE L’ART Par VINCENT MAGNENAT

On savait la maison Swatch ouverte à de multiples influences, mais jamais encore elle n’avait vu son image associée à un musée et encore moins à ses œuvres en tant que telles. Mais lorsque Nicolas Hayek avait lancé la collection Swatch & Art avec une édition limitée de Kiki Picasso en 1985, on pouvait légitimement se douter que l’inspiration inclusive swatchienne n’allait pas s’arrêter là.

Enfin la troisième sort de la peinture à proprement parler pour s’inspirer d’une gravure, celle de Jacob Neefs qui dépeint un navire ceint de volutes de fumées issues d’un feu d’artifice. La « Dutch Skies » reprend cette esthétique bicolore en bleu et blanc avec il faut le dire beaucoup de réussite. On est donc dans une lignée résolument pop et sans limites puisque c’est avant tout l’émotionnel qui parle dans le choix des œuvres, plutôt qu’une quelconque démarche académique, ou pire encore, purement consumériste. La prochaine édition de cette campagne rafraîchissante et légèrement iconoclaste aura lieu dans le sud de l’Europe en automne s’est-on laissé glissé, mais pour l’instant c’est l’omerta. C’est ainsi qu’en juillet dernier, Swatch et son Directeur créatif, Carlo Giordanetti, lançaient une collection de collaborations sur des montres en édition limitée avec différents musées, dont le premier n’était autre que le Rijksmuseum d’Amsterdam. Laquelle institution a accueilli l’évènement au Rijksstudio, haut-lieu de la diffusion des arts classiques à un plus large public.

www.swatch.com

Plutôt que de créer une montre de boutique souvenir (réflexe ô combien prévisible), en utilisant par exemple une œuvre ultra-emblématique d’un peintre flamand, Carlo et ses équipes ont préféré viser des créations moins connues. Cornelis Cornelisz Van Haarlem et son De Zondeval, qui dépeint la scène du serpent qui tente l’infortunée Ève avec la fameuse pomme est la première des trois collaborations, « Pink & Versa ». Sur la montre, on voit une Ève maquillée comme un van de Coachella se prendre en selfie. Pour la seconde, c’est un boîtier à éventail laqué orné de motifs floraux qui a été choisi pour « Lady Buzz », avec une coccinelle (eng. ladybug) sur le cadran. Go Out! magazine

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HORLOGERIE

CORUM IS BACK ! Par OLIVIER MÜLLER

C’est l’un des derniers fleurons de la belle horlogerie créative. Corum a été reprise en main il y a tout juste un an par un CEO tout terrain qui, depuis, redonne à la belle ses lettres de noblesse et sa place sur le marché. Homme de terrain, visionnaire, proche de ses détaillants, de ses clients, Jérôme Biard remet Corum au centre de l’échiquier avec patience et maîtrise. Corum is back ! septembre 2018

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HORLOGERIE

L’horlogerie n’aime pas trop le mouvement, sauf celui qui anime ses montres ! C’est aujourd’hui un marché d’un ordre que l’on croirait devenu immuable. Il y a d’un côté les Big Three (Swatch Group, Richemont, LVMH), complétés de l’indépendant Rolex. A eux seuls, ils rassemblent plus de trente marques couvrant quasiment tout le spectre de l’horlogerie, de quelques dizaines de francs jusqu’à plusieurs millions. De l’autre, pléthore de marques indépendantes, tantôt pour collectionneurs avertis (Richard Mille, Greubel Forsey, Urwerk, MB&F, Bovet, Ferdinand Berthoud, etc.), tantôt pour l’amateur éclairé (Anonimo, Alpina, Bell & Ross, Breitling, Eberhard & Co., Oris, Vulcain, etc.). Entre les deux, il y a... Corum. UN CA S À PART DANS L’HORLOGERIE

Pourquoi cette distinction propre à Corum ? Déjà, son statut : indépendante des grands groupes mais soutenue par un investisseur de taille, Citychamp. Ensuite, par son offre : Corum avance en binôme avec sa marque jumelle Eterna, soutenue par le même groupe mais elle aussi totalement indépendante. Enfin, par son âge : Corum a été fondée en 1955. Elle est donc la cadette des très grandes manufactures genevoises mais, dans le même temps, l’aînée des jeunes pousses « millenials » qui ont changé les règles du jeu par leur audace esthétique et technique.

Portrait de Jérôme Biard

modèles, signe des nouveaux partenariats. Il n’est ici nulle question de stars de cinémas, d’inflenceurs millenials mais d’artistes au talent atypique, sans critère de notoriété ou, pire, d’abonnés sur Instagram. Il en va ainsi de Joachim Horsley. Cet épatant pianiste de formation classique a littéralement été subjugué par la musique cubaine lors d’un séjour à La Havane. A son retour, l’homme entreprit de revoir la totalité de son répertoire classique à la sauce salsa. Voilà comment Bach et Beethoven se sont retrouvés arrangés de sauce épicée, d’un rythme endiablé et de percussions envoûtantes. Corum a su saisir au vol cet improbable talent pour rendre justice à son audace. C’est chose faite, notamment avec un modèle de Golden Bridge qui lui est spécialement dédié. Joachim Horsley est aujourd’hui en train de connaître un succès croissant. En marge, Corum a dévoilé de nouvelles versions de son Admiral. Toujours pas de tentation vintage à l’horizon : cette création nautique étend son champ d’action du pont au ponton, de l’embarcadère au dîner en plein air, révélant sa polyvalence sport-chic à ceux qui veulent sortir des poncifs établis. Même chose pour les dames, l’horlogerie se réinvente, drôle, ludique, effrontée : les Mini Bubble que Corum vient de dévoiler ne ressemblent à rien qui n’existe déjà, avec leur verre saphir en forme de bulle qui dessine une montre bracelet (ou un bracelet montre ?) à l’allure polissonne.

UN RÔLE DE PRÉCUR SEUR

Pour elles, Corum a défriché de nombreux terrains. Il y a, par exemple, le lien entre horlogerie et art contemporain, si cher à MB&F. Il a été conceptualisé par René Bannwart dès la fin des années 50 et perpétué par Séverin Wunderman dans les années 2000, deux CEO historiques de la marque. Il en va de même de la beauté intrinsèque du mouvement, ce calibre si fièrement affiché qu’il se dispense de cadran : c’est l’esprit de la Golden Bridge de Corum avec son mouvement baguette, une géniale invention proposée par le non moins génial Vincent Calabrese en 1977. A cette époque, l’horloger d’origine italienne avait proposé son calibre à bien des marques de renom mais seule Corum eut l’intuition que ce mouvement linéaire, nu, portait en lui les germes d’une nouvelle horlogerie. Calabrese et Corum ont ainsi œuvré à la naissance de la première montre dont le cadran est mouvement et inversement. C’était il y a quarante ans. Aujourd’hui, c’est devenu monnaie courante dans la haute horlogerie. BEETHOVEN À CUBA

Corum évolue aujourd’hui encore en marge des conventions. Alors que la plupart des maisons se cramponnent à la mode du vintage, elle développe des nouveaux Go Out! magazine

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HUMOUR SALLE DU LIGNON

MARINA ROLLMAN UN SPECTACLE DRÔLE ! VENDREDI 21 SEPTEMBRE 2018 20H

MEILLEURE HUMORISTE BELGE 2017 !

HUMOUR SALLE DU LIGNON

MANON LEPOMME NON, JE N’IRAI PAS CHEZ LE PSY ! VENDREDI 5 OCTOBRE 2018 20H

Culture et communication • 022 306 07 80 www.vernier.ch/billetterie


rdv pris

La bâtie : Nakhane ©DR

LIVE EXPOSITIONS AILLEURS

EN FAMILLE DANSE Go Out! magazine

CLASSIQUE

CINÉMA 85

THÉÂTRE


CINÉMA

ÉCRAN TOTAL Par FRANÇOIS GRAZ

DOGM AN

Dans la lignée de son œuvre référence Gomorra, qui dépeignait de façon ultra réaliste la vie de six membres de la mafia napolitaine, Matteo Garrone nous gratifie du très sombre Dogman, ou l’histoire de la descente aux enfers d’un toiletteur pour chiens, dont les mauvaises fréquentations auront raison de ses propres valeurs. Ayant raflé le prix d’interprétation masculine au Festival de Cannes en mai dernier, Marcello Fonte confirme l’obtention de cette distinction avec une performance remarquée. Difficile de ne pas s’émouvoir devant l’injustice dont est victime Marcello, personnage profondément humaniste, qui va malgré lui basculer dans l’illégalité au contact de son proche sorti de prison, le caïd Simoncino (Edoardo Pesce). La candeur du frêle ami des canidés se heurte à l’impulsivité de la brute épaisse rongée par la cocaïne. Dogman fait office de satire résolument amère des travers de la société italienne, et tout comme Gomorra sorti dix ans plus tôt, le constat est toujours aussi accablant. Un drame froid et maîtrisé. Dogman De Matteo Garrone Sortie le 26 septembre

CLIM A X

Une claque. La nouvelle œuvre du réalisateur italo-argentin Gaspar Noé nous assène un violent coup sur la tempe aussi bien au sens propre que figuré. C’est un fait, on ne ressort pas indemne du visionnage de Climax, expérience de cinéma à part entière. Le film met en scène une troupe de danseurs qui décident de passer une dernière soirée dans un local de répétition avant de s’envoler pour les Etats-Unis. Alors que la fête bat son plein, les protagonistes comprennent tardivement que la sangria s’avère être bien plus chargée que prévu. Entre séquences de danse oniriques, plans vertigineux d’orgie psychédélique, violence tout aussi exaltée que désaxée, le cinquième long-métrage de Noé fait office de trip sous psychotropes, euphorisant dans sa première partie puis dérangeant lorsque que le huis-clos bascule aux confins de l’horreur. Toute ces émotions se conjuguent parfaitement avec la bande son de Climax, bijou auditif qui réunit notamment Cerrone, Aphex Twin, Georgio Moroder ou encore Thomas Bangalter. Le voyage était intense, si bien que la cote de popularité de la sangria en soirée risque de fortement baisser. Climax De Gaspar Noé Sortie le 19 septembre

Juillet-août 2018

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CINÉMA

LA SÉRIE DU MOIS : THE DEUCE SAISON 2

La perle télévisuelle de David Simon, (The Wire, Treme…) dont la saison 1 avait été présentée au GIFF 2017, signe son grand retour dès septembre sur HBO. The Deuce, clin d’œil au surnom de la 42ème rue de Manhattan, dépeint la vie de protagonistes new-yorkais qui ont contribué à l’ascension de l’industrie pornographique. Si la première saison se focalisait sur la genèse de ce mouvement au début des années 70, la saison à venir se déroule sept ans plus tard, lorsque le business du X atteint son apogée. Côté casting, on prend les mêmes et on recommence, avec Maggie Gyllenhall aka Candy, ex-prostituée reconvertie dans la production, ainsi que James Franco, qui incarne respectivement Vincent et Frankie Martino, les jumeaux de Time Square dont les relations avec la mafia locale deviennent complexes. Outre l’esthétique vintage et soignée de l’œuvre, David Simon nous plonge comme rarement une série l’a fait dans l’ambiance post 80’ des rues malfamées de NYC ou les vices sont légion. On trépigne d’impatience de retrouver une des plus belles découvertes du petit écran en 2017. L A NUIT DU COURT MÉTR AGE

The Deuce saison 2

Si le dicton « plus c’est long plus c’est bon » est connu de tous, La Nuit du court métrage entend bien imposer son leitmotiv « plus c’est court plus c’est cool » le temps d’une soirée au Grütli. Le projet, à l’initiative du Festival international du court-métrage de Winterthur et en coopération avec l’association Base-Court, va effectuer sa seizième tournée des grandes cités suisses en commençant par celle de Calvin. Au programme : Les Swiss Shorts – la crème (double) des courts métrages helvétiques ; Comme des bêtes – qui révèle l’animal en nous ; La Belgitude des choses – florilège de courts métrages belges pour avoir la frite ; et enfin Life is Short – un programme pour clore la Nuit avec un happy end. L’occasion de s’en mettre plein les mirettes avec une sélection de ce qu’il se fait de mieux niveau petit format. Courte surprise : un film inédit, différent selon les régions, sera dévoilé quelques jours avant la nuitée de projection de chaque ville.

De David Simon et Georges Pelecanos Dès le 9 septembre sur HBO

La Nuit du court métrage Le 21 septembre aux Cinémas du Grütli www.nuitducourt.ch/geneve-2018

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EXPOS ET CONFÉRENCES

DU 17 SEPTEMBRE AU 13 OCTOBRE LA GALERIE

RÉTROSPECTIVE CLAIRE-LISE MONNIER

13, rue de l’Industrie | 1202 Genève

Née à Genève, l’artiste Claire-Lise Monnier (1894-1978) est l’une des rares femmes du XXème siècle dont l’œuvre picturale a été reconnue de son vivant. Aujourd’hui, c’est l’espace d’exposition la Galerie, sis à l’étage surplombant le fameux et inégalable bar du même nom, emblématique du quartier des Grottes, qui propose de (re)découvrir les travaux de cette artiste indépendante et engagée. Les thèmes abordés évoluent selon les périodes et les aléas de la vie traversés par la dessinatrice et peintre : scènes champêtres, de vie nocturne, de cirque, de combats, d’allégories religieuses (elle se convertit au catholicisme en 1944) se succèdent avec, toujours en point de mire, l’humain, évoluant dans la simplicité du quotidien tout comme dans l’héroïsme inhérent aux temps de guerre. Atteinte de problèmes de vue, ClaireLise Monnier la perd complètement durant deux ans puis la recouvre partiellement grâce à une délicate opération en 1948 ; ses créations se teintent alors de plus en plus d’onirisme et de légendes, puis du thème de la mort. A son décès, elle laisse à la postérité une œuvre inclassable, transcendant les mouvements artistiques, parfaitement à l’image de son farouche esprit de liberté.

Le billard (1924) Claire-Lise Monnier

LES 21 ET 22 SEPTEMBRE LA SOCIÉTÉ NAUTIQUE DE GENÈVE

ATELIER D'ARTISTE

1, quai de Cologny | 1223 Cologny 022 319 17 66

À l’occasion du 50ème anniversaire de sa première vente en Suisse, Christie’s a le plaisir de présenter « Atelier d’Artiste », une exposition qui incarne le goût des collectionneurs de cette région. Le choix de la Société Nautique de Genève tient à sa situation exceptionnelle sur le lac, avec une vue imprenable sur le port et la ville. Cette exposition inédite réunit une trentaine d’œuvres d’art des XXe et XXIe siècles qui seront présentées dans les ventes d’automne de Londres et de Paris. Elle rassemble des artistes extrêmement recherchés aujourd’hui qui ont marqué leur époque tels que Miró, Gauguin, Calder, Giacometti, Baselitz, Basquiat ou encore Riley. La section de la céramique, représentée notamment par Picasso, Fontana et Schütte, est un clin d’œil à la première vente de Christie’s en Suisse : une rare collection de porcelaines de Meissen qui avait appartenu à une famille royale européenne. Une sélection de bijoux des prochaines ventes de Genève complète également cette exposition exclusive. C’est dans ce contexte de fête que nous avons proposé à Nicolas Trembley – critique d’art et commissaire d’exposition – de revisiter la relation qui unit ces différents domaines artistiques très estimés sur le marché de l’art aujourd’hui. Lieu de l’instant créatif, l’atelier est par définition « là où tout se passe ».

septembre 2018

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THÉÂTRE/AILLEURS

LE 15 SEPTEMBRE

20h

THÉÂTRE LA CITÉ BLEUE

FESTIVAL AFRIK, RIRE & CULTURE Pour celles et ceux qui ne viennent pas du continent africains ou ne sont pas spécialement bien informés sur la question, il n’est pas nécessairement aisé de découvrir notamment le monde du stand-up (si on met de côté le Jamel Comedy Club bien sûr). Eh bien qu’on se le dise, le premier festival dit du « rire africain » aura lieu à la Cité Bleue avec un plateau d’artistes confirmés tels qu’Anthony Maulini, le bouillonnant helvéto-brésilien qui brillait à la Revue, Saidou Abatacha, le grand humoriste et comédien camerounais, Cécile Djunga, Julien Essomé, Sacko Camara, Frederic Bukole, Jean-Claude Muaka et Dj Vidy pour la séance de soukouss qui s’ensuivra.

46, avenue de Miremont | 1206 Genève www.afrik-rire.com

DU 14 AU 16 SEPTEMBRE DIFFÉRENTS LIEUX À LAUSANNE

SWISS LABEL FESTIVAL Depuis huit ans que le Swiss Label nous honore de ses productions à la sauce locale et ultra-locale, l’intérêt ne faiblit pas. La Place centrale de Lausanne sert de point de ralliement à cette célébration considérablement plus intéressante qu’un millionième concert de Cali, ainsi que d’autre lieux festifs de la capitale vaudoise, tels que les Docks, le Romandie, le Bourg, la Salle Métropole et même l’Église Saint-François. La Place de l’Europe verra la centrale de la RTS/SSR qui conduira interviews, showcases et autres friandises audiovisuelles. On notera la présence de Pégasus et Aliose en pop-rock, Cyril Cyril en folk-transe, Jessiquoi en hip-hop électronique d’Outre-Sarine et la pop-folk de Hanreti. La section jazz a visiblement pris du galon avec le septet de Christophe Stiefel, Arthur Hnatek vers plus d’électronismes, ou encore le Lucia Cadotsch Trio. En musique classique on peut mentionner Gilles Grimaître, Eklekto pour des choses plus minimalistes, Reshift (Katharina Rosenberger & Mike Svoboda) et le projet spécial de l’Office fédéral de la culture Orchester Orchester Orchester. Une mention particulière à la scène de la neue Volksmusik, réactualisation très réussie de musiques populaires du XVIIIème siècle suisse. Et le coup de cœur qui va clairement à la sista KT Gorik qui nous a pété la face sur la scène Ella Fitzgerald il y a quelques semaines.

www.labelsuisse.ch

Go Out! magazine

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CLASSIQUE

DU 10 AU 27 SEPTEMBRE OPÉRA DES NATIONS

CARMEN

40, avenue de France | 1202 Genève 022 322 50 50 www.geneveopera.ch

Pour épicer le retour de vacances d’une note sulfureuse sur fond de séduction, la saison musicale ouvre sur un opéra culte. L’un des plus joués dans le monde, et dont les airs sont gravés dans tous les esprits. Qui ne connaît l’amour, oiseau rebelle ? Carmen est une icône. En séductrice affranchie, elle incarne la femme sauvage et intrépide. Le Grand Théâtre annonce une production lyrique prometteuse avec notamment Ekaterina Sergeeva dans le rôle-titre, sous la direction du chef d’orchestre américain John Fiore, habitué du Grand Théâtre. L’Orchestre de la Suisse Romande sera tantôt fougueux et sombre ou sémillant et lumineux dans une musique virtuose aux accents hispaniques. Invitée l’an passé pour son spectacle Callas, Reinild Hoffman signe la mise en scène et évoque un Bizet tout en contrastes, entre tragédie et légèreté. Grande prêtresse du Tanztheater, elle laisse présager un esthétisme presque photographique. Du 10 au 27 septembre, l’Opéra des Nations célébrera l’hymne à la liberté, à honorer quel qu’en soit le prix.

Ekaterina Sergeeva © DR

LE 6 OCTOBRE

20h

AUDITORIUM STRAVINKSI

PAS SI CLASSIQUE ! FABRIZIO VON ARX ET SON STRADIVARIUS

5, avenue Claude-Nobs | 1820 Montreux www.stradivarius-artsound.ch

Stradivarius ? Oui, c’est clairement un de ces termes que beaucoup ont entendu, mais dont peu ont une vraie idée de la portée. Ces violons fabriqués au XVIIIème siècle par le luthier éponyme italien sont tellement réputés qu’on en oublierait presque que tout cela part du fait que ces instruments sont réellement d’une qualité plus qu’exceptionnelle. Ainsi deux forces ont joint leur ventures pour créer un concert exceptionnel. Fabrizio Von Arx, soutenu par Olivier Plan, jouera à la demande du Saint-Siège (!) à la Basilique San Giorgio Maggiore à Venise le 21 septembre dans le cadre de la Biennale de Venise. C’est le 6 octobre qu’il se produira à Montreux avec son Madrileno, ouvrant par là la saison de l’Auditorium Stravinski, ensuite de quoi il enchantera d’autres scènes de par le monde.

© Marcio Toledo

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artwork — atelierdebleu.ch

29/08 — 20H MARIA RITA (BRE) (CHANSON BRÉSILIENNE / MUSIKA / WWW.MUSIKA.CH) 02/09 — 10H MUSIC MARKET / LABELS (LA BÂTIE-FESTIVAL DE GENÈVE / WWW.BATIE.CH) 07/09 — 20H NAKHANE (SAF) & EMILIE ZOE (CH) (POP / LA BÂTIE-FESTIVAL DE GENÈVE / WWW.BATIE.CH) 12/09 — 20H HISSA HILAL / KHALIL TUFEYHAT (SAU) (LECTURE-MUSICALE / LA BÂTIE-FESTIVAL DE GENÈVE / WWW.BATIE.CH) 13/09 — 20H RISING APPALACHIA (US) (FOLK / SPIRITUALMUSIC / WWW.SPIRITUALMUSIC.CH) 14/09 — 20H DI-MEH & GUESTS (CH) (RAP / LA BÂTIE-FESTIVAL DE GENÈVE / WWW.BATIE.CH) 26/09 — 20H PANDA DUB (F) & SUPPORT (DUB / BLUEKAT / WWW.BLUEKAT.CH) 29/09 — 16H FÊTE DE L’OLIVIER (ICAM-INSTITUT DES CULTURES ARABES & MÉDITERRANÉENNES / WWW.ICAMGE.CH) 02/10 — 20H ALIOSE (CH) & SOPHIE DE QUAY (CH) (LA MAIN TENDUE / WWW.143.CH) 05-06-07/10 ANIMATOU (CÉRÉMONIE D’OUVERTURE & COMPÉTITION INTERNATIONALE / FESTIVAL INTERNATIONAL DU FILM D’ANIMATION / WWW.ANIMATOU.COM) 09/10 — 20H BEN MAZUE (F) (CHANSON / BLUEKAT / WWW.BLUEKAT.CH) 11-12/10 — 20H FANFAREDULOUP ORCHESTRA (ENTRE CHIEN & LOUP / WWW.FANFAREDULOUP-ORCHESTRA.CH) 13/10 — 20H MARC LANEGAN (US) & DUKE GARWOOD (GB) (ROCK / TAKK PRODUCTIONS - WWW.TAKK.CH) 14/10 — 17H FÊTE DU THÉATRE (CINÉ-CONCERT: LE PIRATE NOIR / WWW.FETEDUTHEATRE.CH) 19-20/10 — 20H EKLEKTO HEIMSPIEL (MUSIQUE CONTEMPORAINE / WWW.EKLEKTO.CH) 27/10 — 20H HILIGHT TRIBE (F) (TRANCE / BLUEKAT - WWW.BLUEKAT.CH)

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EN FAMILLE

LE 28 SEPTEMBRE

De 17h à 23h

LA NUIT DES CHERCHEURS

LA NUITS DES CHERCHEURS À chaque expérimentation majeure du CERN, les sites complotistes de toutes sortes annoncent la fin du monde, clamant haut et fort que cette fois ça y est, les scientifiques vont finir par ouvrir une faille quantique qui nous engloutira tous et autres fantasmes bien connus de la journalistique moderne. Évidemment, le CERN n’a pas fait qu’inventer internet et donc, pour permettre aux dilettantes intéressés par les science de tous genre de s’en assurer et surtout de contempler le génie humain dans toute sa brulante actualité scientifique, la Nuit des Chercheurs a été instaurée. Dès 12 ans, il est proposé de fabriquer son propre accélérateur de particules, dès 7 ans on peut jouer à Skynet et programmer des robots. La visite du Synchrocyclotron n’a d’égal en splendeur que l’éclat de son nom, et gros rendez-vous en terres inconnues : le casque de réalité virtuelle (VR) qui nous plonge au cœur du détecteur CMS, cet énorme tas de boulons qui ressemble furieusement à une porte interdimensionnelle.

Gratuit + diffusion sur Facebook Live Centre Européen sur la Recherche Nucléaire Esplanade des Particules 385, route de Meyrin | 1217 Meyrin www.cern.ch/nuit

©CERN

DU 12 AU 25 SEPTEMBRE CINÉMAS DU GRÜTLI & COMMUNES

AUTOMNALES DU PETIT BLACK MOVIE Pour cette 6ème édition, les Automnales vont proposer des films pour enfants, où les adultes sont acceptés, sur une thématique des quatre éléments, après avoir exploré des territoires et des auteurs particuliers. Septembre s’est vu assigner l’eau, peut-être pour marquer la nostalgie naissante de l’été. On parle ici de six court-métrages sans dialogue diffusés à la suite, avec des auteurs qui se répartissent entre l’Argentine, l’Australie, l’Espagne, la Lettonie, les Pays-Bas et la Tchéquie. Les diffusions ont lieu en ville de Genève aux cinémas du Grütli (les 16 et 19.09) à des tarifs préférentiels pour les enfants et les jeunes, ainsi que dans plusieurs communes gratuitement telles que Grand-Lancy (19.09 - 15h), Bernex (12.09 - 15h), Onex (18.09 - 16h45), Meyrin (19.09 - 15h), Chêne-Bourg (25.09 - 16h30) et Plan-les-Ouates (03.10 - 15h). En avant pour un peu d’onirisme contemplatif et rendez-vous en octobre pour l’air !

www.blackmovie.ch/interedition

The Little Cousteau

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EXPOSITION

DE LA CITE

22 SEPT. 2018 26 JANV. 2019 EN PARTENARIAT AVEC LE FESTIVAL BDFIL, www.bdfil.ch

Bibliothèque de la Cité, Place des Trois - Perdrix 5, 1204 Genève Informations et horaires : www.bm-geneve.ch

illustration Giacomo Nanni

BIBLIOTHEQUE


LIVE

LE 9 SEPTEMBRE

Dès 18h

LE ZOO – USINE

CALM CLASS L’incontournable Zoo, habitué à accompagner jusqu’à l’aube les fêtards des vendredi et samedi soirs, ouvre grands ses portes ce dimanche 9 septembre de 18h à minuit pour accueillir l’event mitonné par Calm Class, une association à but non lucratif visant à promouvoir les musiques sous-représentées dans les lieux culturels et médias de la région genevoise, objectif noble s’il en est. Pour cette deuxième édition dans l’enceinte du Zoo, Calm Class a prévu de débarquer avec ses tapis et une line-up pointue. Au programme de ce dimanche délicieusement onirique, on retrouve donc cinq lives de musique électronique ensorcelants, variant de l’ambient fournie par Weith (CH) et les Lyonnais de Basses Terres à l’expérimentale du néerlandais multitâches Roel Funcken, avec un détour par la prestation magnétique, doublée d’un show audiovisuel qui l’est tout autant, du petit génie canadien Woulg, sans oublier les Américains d’Arms & Sleepers et leur savant alliage de sons planants et de beats aux influences hip-hop qui évoquent par moments Hugo Kant. De quoi terminer la semaine de la plus belle des manières, dans une atmosphère au charme envoûtant. A quand la prochaine édition ?

4, place des Volontaires | 1204 Genève lezoo.ch | calmclass.ch

Calm Class du 21 janvier 2018 au Zoo ©Antoine Siron

LE 15 SEPTEMBRE MULATU ASTATKE Le négus de l’ethio-jazz, Mulatu Astatke, légendaire compositeur et arrangeur, vient nous honorer de sa présence en nous illuminant par sa musique cosmique et sensationnelle. Parti pour des études d’ingénieur en Angleterre dans les années 60, il rejoint le Trinity College of Music de Londres, avant de devenir à New-York le premier élève africain de la célèbre Berklee College of Music, collaborant notamment avec le grand Duke Ellington. Il revient au pays, avec dans ses bagages l’idée de fusionner le jazz, la soul occidentale et les rythmes latins à (à la diversité de) la musique éthiopienne, un mariage de sons aux résonances ésotériques et rythmes envoûtants. Découvert en 1998 par les initiés dans le volume 4 des compilations Ethiopiques chez Buda Music, et en 2005 par un large public dans la bande originale du film Broken Flowers de Jim Jarmush, Mulatu Astatke continue, depuis plus d’un demi-siècle a fasciner et inspirer un souffle divinatoire sur ses contemporains. Une musique magique, pour tous ceux qui désirent se laisser enivrer et rêvasser sur de sublimes vibrations. Incontournable !

THÉÂTRE DU LÉMAN 19, quai du Mont-Blanc | 1201 Genève www.theatreduleman.com

©Alexis Maryon

septembre 2018

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LIVE

LE 16 SEPTEMBRE 20h KALVINGRAD – USINE

AFRIKA BAMBAATAA Ce n’est pas moins que l’un des fondateurs du hip-hop que Kalvingrad convie pour faire trembler les murs de l’Usine et doper la foule ce dimanche 16 septembre, puisque c’est le légendaire Afrikaa Bambaataa qui tient l’affiche ce soir-là. Poids lourd de la culture hip-hop (dont certains disent qu’il est l’inventeur du terme, rien que ça) qu’il a largement participé à créer et populariser, ce natif du Bronx a très jeune occupé une position dominante au sein du puissant gang des Black Spades, avant que sa vision du monde ne change radicalement suite à un voyage en Afrique et au visionnage du film Zulu (1964). Solidarité et conscience sociale guident alors celui qui se fait désormais appeler Afrika Bambaataa et qui, grâce au hip-hop naissant, parvient à extraire les jeunes de la violence des gangs et forme la fameuse Universal Zulu Nation. Ce mouvement, uni sous la bannière de « peace, love, unity and having fun », insuffle depuis quarante ans un esprit positif et engagé au hip-hop ; on peut donc affirmer qu’en invitant Afrika Bambaataa, Kalvingrad nous offre une belle page d’histoire à la sauce breakbeat et electro funk. On dit merci !

4, place des Volontaires | 1204 Genève kalvingrad.com

LE 29 SEPTEMBRE

De 16h00 à 02h00

ALHAMBRA

FÊTE DE L’OLIVIER 3ÈME FESTIVAL DE MUSIQUES ARABES ET MÉDITERRANÉENNES Incursion dans les ondes magnétiques profondes de la culture méditerranéenne aux effluves d’Occident. Un programme alléchant en vue d’hydrater les assoiffés des ambiances liquides et cristallines de l’Orient. Tout d’abord un saut dans l’univers féerique des contes avec la voix magique de Layla Darwiche. Ensuite une vague de jouissance avec Zafîf (bruissement du vent en arabe) et leur musique méditative, suivie d’une coulée enchanteresse de la musique d’Oman avec six musiciens de l’Opéra de Mascate. Puis un puits de régals avec un couscous arrosé de musique arabo-andalouse infusé de flamenco avec l’Orchestre Hamid Ajbar. En bord de mer, une station pour faire des cures culturelles et s’imbiber de livres, artisanat et délices orientaux, sur fond d’ambiances originales distillés sur vinyles par Dj Yas. Nuée de douceurs et effluves de cèdre assurées.

10, rue de la Rôtisserie | 1204 Genève www.icamge.ch

Go Out! magazine

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LIVE

LE 26 SEPTEMBRE

19h30

ALHAMBRA

PANDA DUB Panda Dub, le petit génie de la riche scène dub indépendante de Lyon, revient avec un nouveau show qui envoie du lourd, intitulé Circle Live et par lequel il ravira le public genevois le 26 septembre prochain dans la belle salle de l’Alhambra. Aujourd’hui jeune trentenaire, Panda Dub ne jurait à l’origine que par le metal, mais sa sœur qui avait pour très bonne habitude de se réveiller au son des grosses basses de l’excellent groupe lyonnais High Tone l’a converti aux délices de la dub, qu’il s’est mis à bidouiller sur son ordinateur dès 2007. Compositeur autodidacte, il a depuis lors produit une foule d’albums (en libre accès sur le label ODG) et a joué sur des scènes de par le monde. Avec Circle Live, Panda Dub double une scénographie basée sur un enchevêtrement hypnotique de cercles lumineux par des sonorités qui prennent aux tripes, teintées d’une multitude de samples issus de la world music, avec, toujours en toile de fond, des rythmiques électroniques massives, pour un résultat à la fois survolté et magnétique. Une expérience intersidérale à ne pas manquer !

10, rue de la Rôtisserie | 1204 Genève www.alhambra-geneve.ch

DU 1ER AU 30 OCTOBRE DIVERS LIEUX

FESTIVAL JAZZCONTREBAND Les astres sont formels, ce mois d’octobre sera placé sous le signe du swing ! En effet, la 22ème édition du festival JazzContreBand qui se tiendra du 1er au 30 octobre promet d’entamer l’automne sous les musicaux auspices de la diversité et du rassemblement puisque, outre une programmation fournie et éclectique qui satisfera les mélomanes de tout poil et qu’il serait vaine de tenter d’égrener ici, les événements se dérouleront dans les cantons de Genève (Chat Noir et AMR en tête), Vaud et Valais, ainsi qu’en Haute-Savoie, dans l’Ain et dans le Jura du côté hexagonal. Parmi les 69 événements que propose la manifestation entre salles intimistes et lieux accueillant jusqu’à 1'500 spectateurs, on se réjouit de la pléthore de concerts, bien entendu, mais également des neuf jam sessions transfrontalières, des trois masterclasses proposées ou encore de découvrir la deuxième édition du tremplin JazzContreBand dévolus aux jeunes artistes de la région. C’est d’ailleurs le groupe OGGY & The Phonics, lauréat du tremplin 2017 et composé de cinq musiciens virtuoses issus des deux côtés de la frontière, qui aura l’honneur d’ouvrir les festivités le 1er octobre à Onex. Billetterie en ligne sur le site web du festival jusqu’au 30 septembre puis dans les salles partenaires.

jazzcontreband.com

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LIVE

LE 15 SEPTEMBRE USINE - LE ZOO CHF 12 avant minuit, 15 après

Dès 23h ANCIENT METHODS : LES VIELLES MARMITES… POSITIVE EDUCATION On aura beau jouer aux singes civilisés, il sera toujours un moment pour notre passé chthonien, ce naturel bestial, de refaire surface en général dans un magasin de porcelaines. Cet inénarrable Chtulu pourra donc se repaître des âmes des plus damné d’entre nous au Zoo le samedi 15 septembre en misant sur Ancient Methods proposé par l’équipe du festival Positive Education qui a par ailleurs lieu en France. Ancient Methods c’est le rêve ultime de tout indus-goto refoulé dans un jeans bourgeois d’ouvrier en Stan Smith, c’est la bande-son des romans de Lovecraft, le rendu sonore d’un rite sacrificiel antédiluvien. Et attention, on ne parle pas ici de noise utlra-fatiguante ; non, ici c’est de l’émotion de bétonneuse en pleine crise identitaire. Comme feudataires de ce chevalier teutonique, nous avons Jensen Interceptor, les Fils de Jacob et Hélione. Bref, tout en finesse et en légèreté.

19 – 23 SEPTEMBRE 2018 THÉÂTRE DU LÉMAN, GENÈVE

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PRÉLOCATIONS :TICKETCORNER.CH, COOP CITY, LIVEMUSIC.CH

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