N°65
octobre.18
LE M AGA ZINE CULTUREL GENEVOIS info@gooutmag.ch www.gooutmag.ch
Saison 18-19 Ensemble Cantatio 7 octobre 2018 Orchestre de la Suisse Romande 4 novembre 2018 Orchestre Philharmonique de Séoul 25 novembre 2018 Ciné-concert Le Mécano de la Générale de Buster Keaton 16 décembre 2018 L’Orchestre de Chambre de Genève 17 février 2019 Cappella Mediterranea 3 mars 2019 Lemanic Modern Ensemble 7 avril 2019 Carte blanche au Concours de Genève 12 mai 2019
Genève, ville de culture www.ville-geneve.ch
Les concerts du dimanche
Victoria Hall
Scène culturelle de la Ville de GenèVe
Programme complet sur www.ville-ge.ch/vh
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ÉDITO Cette 65ème édition affiche haut et fort avec sa couverture signée du genevois Juan Carlos Pita Castro, l’ancrage toujours plus profond de Go Out! dans la réalité culturelle locale. Le magazine a toujours eu cette volonté d’explorer et fureter les talents émergents genevois et suisses. Ainsi, dans le viseur ce mois, un photographe aussi talentueux que discret : Juan Carlos Pita Castro. Ces clichés principalement monochromes, soulèvent principalement l’idée d’identité à travers des portraits d’inconnus shooté de manière furtive dans les rues qu’il sillonne entre Genève et l’Espagne. Il y a là un sens du cadrage et de la lumière exceptionnels et une beauté de l’image qui réside dans la spontanéité du cliché. Au-delà de la technique, on est avant tout touché par l’éloquence de ces photos, véritables concentré d’espièglerie, d’émotion, de tendresse et de malice. Merci à ce talent à talonner de partager avec nous tel un anthropologue ces instants photos à portée humaniste. Autre témoin de cet élan local culturel, la foisonnante programmation théâtre, danse, cinéma, musique et art de la ville que je vous convie à découvrir sans plus attendre dans les pages qui suivent. Sortez, contemplez et ne rentrez plus jamais !
Mina Sidi Ali
Go Out! magazine
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ART EN VIEILLE-VILLE GENÈVE
Aliska Lahusen Barque Errante, 2017 Bois et laque / 56 x 390 x 72 cm Galerie Rosa Turetsky
VERNISSAGES
JEUDI 8 NOVEMBRE 2018 DÈS 18 HEURES GAGOSIAN GALLERY
GALERIE ANTON MEIER
GALERIE GOWEN CONTEMPORARY
GALERIE SCHIFFERLI
Art moderne et contemporain
Art moderne et contemporain
Art contemporain
GALERIE GRAND-RUE
Tableaux, œuvres sur papier et sculptures modernes
Aquarelles, gouaches et gravures des XVIIIe – XIXe siècles
GALERIE ROSA TURETSKY
GROB GALLERY
GALERIE SONIA ZANNETTACCI
Art contemporain
Photographie, peinture, sculpture et œuvres sur papier du XXe
GALERIE PATRICK GUTKNECHT
Art contemporain
MUSÉE BARBIER-MUELLER
Arts des XX et XXI siècles
Arts d’Afrique, d’Océanie, d’Asie et de l’Antiquité
DE JONCKHEERE
MUSÉE D’ART ET D’HISTOIRE
GALERIE SALOMON LILIAN
FONDATION BAUR
e
e
Tableaux de Maîtres
Beaux-arts, archéologie, arts appliqués
Tableaux hollandais du XVIIe siècle
Musée des arts d’Extrême-Orient
AVV.CH
association culturelle de référence
OUVERTURE EXCEPTIONNELLE LE SAMEDI 10 NOVEMBRE 2018 – DE 11 h à 17 h
N°65 8n9
40.
IMAGE DU MOIS HIGHLIGHTS
10n11
COUPS DE CŒUR, COUPS DE GRIFFE
AILLEURS
39.
43. 45.
LIVRES
FESTIVAL
MADE IN GENEVA
STAY COOL
49n83
CULTURE
13n47
77.
DÉVELOPPEMENT DURABLE 78. AUTOMOBILE 81.
HORLOGERIE
RDV PRIS
85n97
EXPO, CLASSIQUE, THÉÂTRE, DANSE, 51.
HOTSPOTS 57.
15. 24.
ART/EXPO CLASSIQUE
29.
THÉÂTRE
31.
CINÉMA
34.
EN FAMILLE 37.
DESIGN
60. 63.
VINS
COUP DE FOOD
COLLAB' QUI CLAQUE 66. 71.
CINÉMA, LIVE, AILLEURS
Crédits photos : À gauche : Hannes Meyer, Co-op room, Basel, 1926 ©Archiv ETH Zürich Au centre : Frédérique Constant, Horological Smartwatch À droite : ©Concours de Genève
BEAUTÉ
OBJET DU MOIS 72.
SHOPPING 74.
TRIP
EN COUVERTURE
IMPRESSUM
Rédacteurs Quentin Arnoux, Fabien
JUAN-CARLOS PITA
Editeur Association Go Out !
Bergerat, Eleonora Del Duca, Anne Fatout,
Directrice de la publication
Pierre-Emmanuel Fehr, François Graz,
Mina Sidi Ali • mina@gooutmag.ch
Mathieu Roux, Olivier Müller, Florinda Cairoli,
Adjoint à la rédaction
Soraya Nefil, Yessine Sidi Ali, The Line,
Vincent Magnenat
Marie D.
Cheffe d'édition Nyata Natalie Riad
Stagiaire Florinda Cairoli
Graphiste Martin Besson
Coordination de production
Resp. rubrique art contemporain
Musumeci S.p.A., Quart (AO)
Quentin Arnoux Resp. rubrique théâtre
CONTACTS
Ameidie Terumalai
info@gooutmag.ch
Resp. rubrique musique classique
www.gooutmag.ch
Fabien Bergerat
Go Out! magazine
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IMAGE DU MOIS
SAYPE "Message from the Future" Fresque végétale dans le parc de la Perle du Lac
©SAYPE Artist
octobre 2018
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HIGHLIGHT
HIGHLIGHTS
Sans titre @John Armleder
©Go Out ! Magazine
AR MLEDER À L A GARE
Dans la cadre de l’initiative Art & Tram, c’est le genevois John Armleder qui s’est chargé de redorer le passage sous-gare de Montbrillant avec ses néons rectilignes. Voilà qui pourra aider à y voir plus clair cet hiver et qui sait, peut-être broyer un peu moins de noir. On peut voir par ailleurs le long de la ligne 14 certaines des œuvres qui ont déjà été réalisées par d’autres artistes.
Go Out! magazine
La Ville de Genève, à travers son édile Guillaume Barazzone, a décidé de s’occuper du problème des mégots de cigarettes qui nous empoisonnent le par-terre et tout ce qui va avec. Voilà un signe rassurant pour le XXIe siècle genevois, même si le niveau de l’eau monte, ce n’est pas une raison pour qu’il soit pollué en plus !
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HERMÈS
coups de c�ur d'hermès
RONRON MOBILE
Vous me connaissez, je suis un véritable chantre de l’écologie et pas avare en miaulements d’encouragement lorsqu’il s’agit de saluer des initiatives locales dont bénéficie l’environnement. Mes moustaches se sont donc mises en mode joyeux frétillement lorsque j’ai appris que la Ville de Genève et celle de Carouge venaient de mettre à disposition de leurs bipèdes d’habitants une flotte de vélos-cargos électriques en partage. Ils sont parfaits pour transporter des chargements un peu encombrants, balader des enfants ou encore ramener des grosses courses (ça pèse, les croquettes !). En ce qui me concerne, ma chère maîtresse n’a donc plus d’excuses pour ne pas m’emmener avec elle faire les commissions et me laisser choisir mon menu, dès lors qu’il existe désormais des carrosses écolos ! www.carvelo2go.ch DE L A PLUME AUX PAT TES
Lecteur acharné et dénicheur de pépites littéraires au flair sans pareil, j’arbore une mine au museau réjoui depuis que j’ai appris que l’Office fédéral de la culture apportera durant les deux ans à venir son soutien financier à trente-cinq petites maisons d’édition du pays. Ces primes d’encouragement vise à faire prendre conscience au grand public tout l’éventail des activités effectuées par les éditeurs (lecture des manuscrits, contacts avec les auteurs, médiation entre librairies et lecteurs, etc.) qui jouent un rôle majeur dans le paysage culturel helvétique. Je compte donc sur eux pour continuer à publier des ouvrages qui me mettent les sens sans dessus dessous et que je dévorerai à coups de coussinets en en tournant frénétiquement les pages, tout en songeant au jour où je me mettrai à la rédaction de ma palpitante autobiographie.
©merlinprincess/flickr
www.bak.admin.ch
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MISHIMA
coups de griffe de mishima
ÉTOILE FÉLINE
Le 19 septembre dernier, une scintillante étoile s’est éteinte avec la disparition du chorégraphe et danseur de ballet afro-américain Arthur Mitchell, qui a rejoint le paradis dévolu aux êtres les plus gracieux à l’âge de 84 ans. Bien plus qu’un humain ayant eu la chance d’être doté d’une agilité et d’une sophistication résolument félines, Arthur Mitchell fut également un pionnier puisqu’il est devenu, en 1955, le premier danseur afro-américain du prestigieux New York City Ballet, au sein duquel il a rapidement été promu premier danseur et a joué de nombreux premiers rôles – notamment dans Agon, pièce lors de laquelle il a formé un duo avec la ballerine blanche Diana Adams, déclenchant à l’époque un tonnerre de stupides feulements. Activiste de la grâce et de la lutte pour les droits civiques, il a, un an après l’assassinat de Martin Luther King, cofondé le Dance Theatre of Harlem, une école de danse classique professionnelle ouverte en priorité aux jeunes afro-américains issus des classes populaires, rapidement reconnue et pépinière de nombreux talents. C’est donc la babine tremblotante et le coussinet triste que j’écris ces quelques mots en la mémoire de cet homme à l’élégance, à la souplesse et à la force de caractère que je ne pensais réservés qu’à mes fauves compères.
Arthur Mitchell ©Jack Mitchell_ Getty Images
Go Out! magazine
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Une exposition organisée en partenariat avec le MAMCO
Image : Robert Filliou, Poï-poï (détail), 1961 Collection MAMCO, Genève
Culture
©Juan-Carlos Pita
ASSOCIATION DESTRESS
SÉLÉCTION DE LIVRES
CAECILIA MUSÉE DE L'ÉLYSÉE PICTO VERNIER SUR ROCK FIAC ATELIER DE GRANDI ESPACE 3353 KISS THE DESIGN FÊTE DU THÉÂTRE FONDATION BODMER PRO NATURA
MUDAC CONCOURS DE GENÈVE JOHN C REILLY Go Out! magazine
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Bd des Philosophes 6 1205 Genève T+41 22 320 50 01 comedie.ch
Mourir, dormir, rêver peut-être 9 > 21 oct 2018
Denis Maillefer – Cie Théâtre en Flammes
photographie : Niels Ackermann
What if They Went to Moscow ? 29 oct > 3 nov 2018 d’après Les Trois Soeurs de Anton Tchekhov
Christiane Jatahy
ART/EXPO
# UNIQUES Dès le 20 octobre, la Fondation Martin Bodmer, en partenariat avec le MAMCO, ouvre ses malles pour faire découvrir une partie de sa mine inépuisable jusque-là inconnue : des œuvres inimprimées. Soit parce qu’elles furent oubliées, soit parce qu’elles souffrirent – à tort – du statut d’œuvres inachevées et de fait, jugées moins intéressantes que celles terminées, les cahiers, dessins et autres travaux non publiés cultivent toutefois une unicité certaine. Plus que de simples brouillons, ils permettent de faire voir divers univers et de nous renseigner sur la genèse d’une œuvre. L’exposition Cahiers écrits, dessinés, inimprimés est avant tout la promesse d’une mise en lumière singulière et contemporaine des échafaudages de notre littérature et de l’art plus actuel. Elle permet également de cerner les liens qu’ils peuvent entretenir ou de découvrir des ouvrages jamais exposés. Par QUENTIN ARNOUX
comme volonté et comme représentation, de même que les constantes modifications manuscrites de Marcel Proust sur son cycle narratif Les Intermittences du cœur qui sera modifié à la dernière minute en A la Recherche du temps perdu, prennent tout leur sens et introduisent des nuances et des angles de réflexion jusque-là inabordés. Cette réunion d’objets très divers offre la possibilité de (re)découvrir la collection de la Fondation Martin Bodmer tout en la mettant en perspective avec des pièces plus contemporaines dont certaines sont issues de la collection du Musée d’art moderne contemporain tels que les cahiers de l’artiste croate Julije Knifer qui interroge le statut du journal. Brouillon pour certains, mais à la fois savamment ordonné et paré de couleur, le cahier accède au rang d’œuvre d’art à part entière.
Sans titre, Frédéric Bruly Bouabré ©Fondation Martin Bodmer PARALLÉLISMES
A défaut d’une affiliation chronologique, c’est par parallèles plastiques que sont réunies les œuvres présentées. Qu’il s’agisse de parenté graphique ou iconographique, les différents ouvrages s’interrogent et se répondent pour former un langage commun. C’est ainsi qu’un évangile pictographique mexicain du 16 ème siècle – évangile raconté sous la forme d’images figuratives au lieu de textes – est habilement mis en perspective avec l’introduction dactylographiée de l’ouvrage de l’artiste ivoirien Frédéric Bruly Bouabré, dont les figures assimilables à des grotesques trouvent étrangement leur pendant avec le Codex Testeriano d’A mérique centrale.
Unique. Cahiers écrits, dessinés, inimprimés Du 20 octobre 2018 au 25 août 2019 Fondation Bodmer 19-21, route Martin Bodmer - 1223 Cologny 022 707 44 33 www.fondationbodmer.ch
Le parallèle se retrouve également dans les carnets d’écrivains eux-mêmes, dans la mesure où ils représentent une clef parfois indispensable à la compréhension d’une œuvre et de sa genèse. Dès lors, les multiples ajouts, d’A rthur Schopenhauer sur son traité Le Monde Go Out! magazine
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ART/EXPO
LA THÉORIE DES CORDES D’ACCROCHAGE
À présent que la température reprend des moyennes gérables, il est temps de recommencer notre quête sisyphienne de sens, artistique entre autres. Go Out ! est allé à la rencontre de trois curateurs pleins d’avenir, Camille Kaiser, Julie Marmet et Vicente Lesser, qui lancent à la fois leur collectif HOY et un espace d’exposition, l’Espace 3353, à la rue du Tunnel à Carouge. Par VINCENT MAGNENAT
octobre 2018
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ART/EXPO
N A D I A E L A M LY ( V D ) C O L L E C T I F G A LTA ( G E ) RETO MÜLLER (ZU) M A R I E M A Y O LY & SEBASTIAN VARGAS (ZU)
Le trio a choisi comme nom de collectif le mot espagnol HOY (demain) pour souligner sa volonté de promouvoir du travail frais et ambitieux. L’Espace 3353 vise en réalité à accueillir des artistes en deçà de la trentaine, de différentes nationalités (car l’échange reste l’essence de l’expérience humaine), et qui font appel à différents médiums (ou media pour les latinistes). Il s’agit pour le collectif d’être en mesure de proposer des approches nouvelles en ce qu’elles croisent des démarches, des publics et des moyens qui encore en 2018 restent trop souvent cloisonnés. Il y a aussi la volonté de proposer des thèmes qui suivent une certaine ligne au long de l’exercice annuel, un thème idéel autour duquel l’inventivité ainsi rassemblée pourra se tisser. On reconnaît la démarche avec le sous-titre “espace d’arts dédiés aux pratiques critiques et de recherche”, qui indique qu’on n’est pas là pour parler d’une énième reproduction de “Black Bean” de Warhol gravé dans un lissoir de Duchamp.
AUJOURD’HUI POUR OUBLIER
Nommé d’après le numéro de la parcelle, l’Espace 3353 se trouve sur l’emplacement du regretté Hangar 9 dans lequel Julie a officié pendant les deux ans de son éphémère existence, ce qui l’avait amenée à rencontrer Vicente qui y sévissait également. Julie avait aussi co-officié à la programmation du KiosK, l’aubette art déco de la place des Augustins. Camille quant à elle, ancienne commissaire résidente à TOPIC, avait connu Vicente à l’ECAV de Sierre (à ne pas confondre avec le sinistre acronyme homonyme genevois) et avait été invitée à participer à la programmation dudit KiosK.
19.10-25.11 VERNISSAGE LE 18.10 à 18H00
Cela peut sembler non-essentiel à certains, mais pour d’autres c’est leur indice de masse corporelle qui est en jeu ! Et comme l’artiste est un travailleur (presque) comme les autres, il convient donc d’avoir des barèmes, des standards, des conventions collectives et tout autre vecteur permettant la survie de l’artiste. Dans cette perspective à l’actualité brûlante, HOY met en avant l’application à titre indicatif des règles de W.A.G.E. qui est une certification issue des États-Unis vidant à harmoniser les rémunérations d’artistes. C’est en fait de savoir à combien un artiste, un collectif a droit en fonction de son travail (première représentation ou non, etc.).
Pour sortir du théorique, la première exposition, qui se confond avec l’inauguration de l’Espace lui-même le 18 octobre, verra se frotter le Collectif Galta (architectes, Genève), Nadia Elamly (chercheuse, Lausanne), Reto Müller (plasticien, Zürich) et l’Association Contrepoint (Marie Mayoly & Sebastian Vargas) (designers, Zürich). La thématique qui transpire déjà du titre, “Aujourd’hui pour oublier”, vise à aborder le vivre-ensemble dans l’espace urbain. C’est que la vitesse du progrès appelle à une réflexion décuplée d’autant.
On pourrait appeler ça joindre l’utile à l’artistique. Espace 3353
En plus de prendre en charge la gestion du lieu, notre collectif de curateurs veut aborder la question salariale pour les artistes, en particulier en Suisse. Votre serviteur ne saurait comment mieux reformuler la chose, à part peut-être avec une comparaison avec la fameuse blague qui tourne chez les graphistes et tout auteur de contenu. Lorsqu’un quidam déboule en demandant un “petit logo” qui soit “vite fait” et qui “ne coûte pas cher” puisque c’est “facile à faire”. Go Out! magazine
Inauguration le 18 octobre 9, rue du Tunnel - 1227 Carouge espace3353.ch @espace3353
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Opéra des Nations 28.10 › 15.11.18
Modeste Moussorgski Paolo Arrivabeni Matthias Hartmann
Nouvelle production
Direction musicale Paolo Arrivabeni Mise en scène Matthias Hartmann
Décors Volker Hintermeier | Costumes Malte Lübben | Lumières Peter Bandl Boris Godounov Mikhail Petrenko / Alexey Tikhomirov | Xenia Melody Louledjian | Fiodor Marina Viotti Grigori Serghej Khomov | Pimène Vitalij Kowaljow | Prince Vassili Chouïski Andreas Conrad Andreï Chtchelkalov Roman Burdenko | Varlaam Alexey Tikhomirov / Oleg Budaratskiy | Missaïl Andrei Zorin
Chœur du Grand Théâtre de Genève Direction Alan Woodbridge Orchestre de la Suisse Romande
Maîtrise du Conservatoire populaire de Musique Danse & Théâtre Direction Magali Dami & Fruzsina Szuromi
geneveopera.ch +41 22 322 5050
ART/EXPO
UNE VIOLENCE INDICIBLE Avec sa nouvelle exposition signée Matthias Bruggmann Un acte d’une violence indicible, lauréate de la deuxième édition du Prix Elysée, le Musée de l’Elysée réaffirme son engagement pour l’art de la photographie en tant que langage visuel à même d’observer et de traduire une actualité complexe dont les frontières sont toujours plus perméables. Du 17 octobre 2018 au 27 janvier 2019, le photographe suisse ramène à nous la question syrienne afin que nous puissions bénéficier d’un support visuel relatif à une actualité présente au quotidien dans nos médias qui nous marque sans nous toucher. Les clichés pris sur place forcent le spectateur à prendre conscience de la violence inhérente qui sous-tend ce conflit et tant d’autres en exposant les acteurs et les victimes. Par QUENTIN ARNOUX
Bien qu’en théorie ces photographies présentent un seul conflit, elles en éclairent une multitude. En marge de l’exposition, un catalogue édité conjointement par les Éditions Xavier Barral et le Musée de l’Elysée introduit des textes de plusieurs spécialistes qui accompagnent les images de Matthias Bruggmann et celles prises via des téléphones portables par les acteurs du conflit qui combattent l’état islamique sur le terrain au quotidien. Mais en définitive, qu’il s’agisse de l’état islamique, de l’armée étatique, de l’armée syrienne libre ou du front kurde syrien, le vainqueur de cette guerre à polarisation multiple est une catastrophe humaine qui met en scène ces hommes, accroupis sur le rebord de la tombe de leur frère, ces soldats et ces populations victimes d’attaques chimiques.
Sur la route d’Irak ©Matthias Bruggmann PHOTOJOURNALISME ARTISTIQUE
Commencé en 2012 dans le contexte du printemps arabe, le projet de Matthias Bruggmann nous plonge dans le conflit syrien. Emboîtant le pas aux nombreuses photos de guerres prises par des photographes locaux qui sont passées inaperçues en Europe, le photographe suisse innove en laissant apparaître des images plus nuancées d’un conflit armé dans l’espoir de susciter une prise de conscience individuelle. Voir pour comprendre, l’exposition renseigne sur cette actualité dont nous sommes abondamment informés en montrant concrètement comment se manifeste une violence insidieuse et silencieuse. A mi-chemin entre un regard critique sur les affres d’une guerre qui annihile tout et un rendu artistique, ses images jouent sur l’ambiguïté morale qui nous fait juger une image en fonction de ce que l’on connaît d’un contexte. Matthias Bruggmann nous laisse donc définir le statut de ses photographies, leur plasticité et la manière dont on les appréhende. Go Out! magazine
Un acte d’une violence indicible Matthias Bruggmann Du 17 octobre 2018 au 27 janvier 2019 Musée de l’Elysée 18, avenue de l’Elysée- 1006 Lausanne 021 316 99 11 www.elysee.ch
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ART/EXPO
MUDAC FACON BAUHAUS
Raum für Alle, Adrian Sauer, 2015 ©VG Bild Kunst Bonn
Le 20 septembre s’est ouverte la nouvelle exposition du mudac, le musée de design et des arts appliqués contemporains de Lausanne. Intitulée The Bauhaus #itsalldesign, l’exposition a été conçue par le Vitra Design Museum mais revisitée, pour l’occasion, par l’équipe lausannoise. En présentant des œuvres rares ou jamais exposées – qui touchent tant au design et à l’art qu’à l’architecture, au film et à la photographie – l’exposition retrace l’histoire du Bauhaus et offre un aperçu complet de la production au sein de ce mouvement. Mais ça ne s’arrête pas là. Le concept de design développé au Bauhaus est mis en perspective et confronté à des œuvres de designers, artistes et architectes contemporains. The Bauhaus #itsalldesign souligne les liens possibles avec une création actuelle et interroge la constante actualité d’une institution qui, en 2019, fêtera son centenaire. C’est parti pour un petit tour d’horizon. Par ELEONORA DEL DUCA
octobre 2018
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ART/EXPO
LE BAUHAUS : QUÈSACO ?
Avant de devenir un courant artistique internationalement connu, le Bauhaus était une école pluridisciplinaire. Fondée par l’architecte et designer Walter Gropius en 1919, la formation offerte avait pour ambition de concilier les arts plastiques, l’artisanat et l’architecture avec les connaissances sur la mentalité humaine ou les processus de perception. Les cours, organisés tels des ateliers, poussaient les apprentis à produire meubles, tapisseries, vaisselles, livres ou affiches. Sous la direction d’artisans et d’artistes reconnus (on pense à Wassily Kandinsky ou Paul Klee), les élèves devaient acquérir des savoirs pluriels afin de répondre à une mission de création complète et produire des objets répondant aux besoins du quotidien. La volonté de Gropius de fondre tous les arts ensemble a ainsi permis au Bauhaus de s’imposer rapidement, de par son innovation. Et malgré la fermeture imposée de l’école en 1933 par le régime nazi, le Bauhaus et ses principes ont profondément continué à marquer l’esthétique contemporaine.
Photographie issue d’un manuel d’utilisation des outils, Thonet Frères, 1935 Collection Alexander von Vegesack, Domaine de Boisbuchet
ET LE MUDAC PRÉSENTE…
…cinq chapitres pour une plongée complète dans des idées complexes. L’exposition se structure selon cinq parties, chacune rattachée à une thématique différente. Le spectateur plonge tout d’abord dans le contexte historique, culturel et social qui a vu naître le Bauhaus, alors que dans la deuxième partie, c’est la double formation offerte par l’école, c’est-à-dire la mise en lien de la pratique avec les questionnements théoriques, qui est présentée. Ensuite, la question de l’espace est abordée. Danse, théâtre et scène étaient devenus des lieux importants pour les membres du Bauhaus, où ils pouvaient y développer leurs conceptions de l’espace. La quatrième partie porte sur les stratégies de communication du mouvement alors que la dernière questionne la formation d’une image et d’un mythe emblématique du Bauhaus, encore palpable aujourd’hui.
Et afin de souligner encore un peu plus l’ancrage constant du mouvement, l’exposition juxtapose le tout à des œuvres, des manifestes ou des interviews de designers contemporains. Quatre des projets exposés ont d’ailleurs été conçus spécifiquement pour The Bauhaus #itsalldesign. Les confrontations proposées montrent comment Bauhaus et design actuel se rejoignent l’un l’autre : grâce à des univers riches, où la création d’objets du quotidien se mélange au désir de réinventer la société, où le rôle du designer est questionné et où les possibilités offertes par des matériaux divers sont exploitées. On a jusqu’au 6 janvier pour découvrir tout cela !
A l’image du mouvement, l’exposition lausannoise est pluridisciplinaire. Certaines œuvres emblématiques se mêlent à des objets méconnus, réalisés tant par les apprentis que par les maîtres. Des objets artistiques, des ébauches de scènes, des papiers peints ou des tapisseries accompagnent des réflexions sur le logement minimaliste et les méthodes industrielles. Des manifestes et articles de journaux s’unissent à des livres ou à des séries de publications. A travers tout cela, le spectateur est amené à comprendre les synergies entre architecture, vie, technologie et art qui caractérisent le Bauhaus.
The Bauhaus #itsalldesign Jusqu’au 6 janvier 2019 Ma-di, 11h-18h mudac musée de design et des arts appliqués contemporains 6, place de la Cathédrale - 1005 Lausanne www.mudac.ch
Go Out! magazine
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Avec le soutien de la Ville de Genève et de la République et canton de Genève et du canton de Vaud
N O U V E A U T É S
RETROUVEZ TOUS NOS ABONNEMENTS SUR OSR.CH
S A I S O N
2 0 1 8 - 2 0 1 9
ABONNEMENTS 4 CONCERTS
28 DÈS
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Abonnements thématiques L’opportunité d’entendre son compositeur ou son courant artistique préféré sur 4 concerts dans la saison
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Pass liberté
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Réservez dès à présent vos places pour 4 concerts de votre choix avant l’ouverture de la location !
ABONNEMENTS 3 CONCERTS
DÈS
Concerts en famille**
12.-
Découvrez de façon originale, détendue et ludique des chefs-d’œuvre du répertoire le samedi matin
24.S È D
Les midis de l’OSR* Offrez-vous une pause musicale d’une durée de 60’ sans entracte à l’heure du déjeuner
* Places non numérotées
POINTS DE VENTE À nos bureaux Rue des Maraîchers 36 – 1205 Genève Lundi – Vendredi : 13h00 – 18h00 Jusqu’à 15h30 les jours de concert
Par internet www.osr.ch Par téléphone 022 807 00 00
Service Culturel Migros
ART/EXPO
L’APPEL DU MODERNISME Il y a un an, l’atelier à la mémoire des frères Italo et Vincent de Grandi et des peintres suisses ouvrait ses portes à Corseaux dans une splendide bâtisse Esprit Nouveau signée du turinois Alberto Sartoris. Après avoir fait la part belle à la peinture, l’Atelier de Grandi consacre une exposition dédiée à l’architecture jusqu’au 29 novembre autour d’un projet ambitieux qui retrace l’émergence de la villa dite de style international sur la Riviera vaudoise pendant l’entre-deux-guerres. En collaboration avec l’équipe des Archives de la construction moderne de l’EPFL, Archizoom et d’autres institutions, les descendants de Grandi et Salvatore Aprea, commissaire de l’exposition, présentent Habiter la modernité au travers de dessins, photographies ou maquettes. Par QUENTIN ARNOUX
Grâce à sa position privilégiée à l’abris des tensions qui remuent l’Europe de l’entre-deux-guerres, l’arc lémanique, et la Suisse romande de manière plus élargie, est un terreau de modernité où les architectes construisent des bâtisses qui cristallisent les idées novatrices de l’architecture du début du XXème siècle. Aussi, les nombreux commanditaires – plus ouverts au changement qu’ailleurs – qui habitent la région et qui font appel à des artistes dont le langage architectural est mu par une vision progressiste semblable à celle qui remue leurs contemporains sans toutefois y apporter l’activisme qui les habitent, favorisent l’apparition de ce style dit international.
Grandi est un point de départ idéal pour vivre spatialement l’expérience d’une maison minimale dont la façade brute, le toit plat et les fenêtres en bandeau surmontées çà et là de pilotis rappellent furieusement la Villa Le Lac construite en contrebas par le Corbusier en 1924. C’est ce rapport de filiation architecturale, lequel se retrouve également dans des réalisations signées René Bonnard, Hermann Henselmann ou Jacques Favarger, que met en avant l’exposition dirigée par Salvatore Aprea en proposant de partir à la découverte de ces villas disposées en grappes sur le pourtour Léman.
UN NOUVEL HABITAT
Jusqu’au 29 novembre
Habiter la modernité
En rupture avec le style Beaux-Arts qui faisait office de référence jusqu’à la fin de la Belle Epoque, le style international, amorcé dans les années 1920 avec les recherches du Bauhaus ou de Le Corbusier avec ses Cinq points de l’architecture, caractérise les débuts d’une architecture moderne, plus fonctionnelle. La villa-atelier des frères de Go Out! magazine
Atelier de Grandi 7, chemin d’Entre-deux-villes - 1802 Corseaux/Vevey 021 922 43 43 www.atelierdegrandi.ch
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CLASSIQUE
DANS LES COULISSES DE CAECILIA
Beatrice Rana à La Roque dAntheron ©DR
Chaleureux et enthousiaste, Steve Roger parle de son métier de co-directeur artistique avec passion. Il a rejoint la prestigieuse agence artistique Caecilia en 2012 après quinze ans passés à la tête de l’OSR. En homme qui aime le challenge, il souhaitait s’engager vers de nouvelles collaborations et sortir de sa zone de confort pour épicer encore davantage une vie qu’il mène intense. C’est avec succès que l’associé de Pedro Kranz a mis sa touche dans la notoriété de sa nouvelle maison, et réussi en équilibriste brillant à conjuguer les différentes activités qui lui incombent. Malgré un emploi du temps de folie, il a su trouver le temps pour partager généreusement son expérience et parler à cœur ouvert de son travail chez Caecilia autour d’un café macchiato. Si la maison est bien connue pour sa série « Grands interprètes » à Genève et Zurich, elle est aussi officiellement pourvoyeuse de talents, mais pas seulement... Par ANNE FATOUT
octobre 2018
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CLASSIQUE
Comment s’annonce le programme de la saison ? Pour la série « Les Grands Interprètes » au Victoria Hall, le piano est toujours ligne directrice. Nous programmons au minimum quatre récitals de piano sur la série de huit concerts, et même cinq cette année! En plus de cela, nous avons en général un pianiste invité avec un orchestre, et pour compléter la série, nous invitons d’autres instrumentistes. Cette année, nous aurons deux concerts qui sortent des sentiers battus avec l’Orchestre de Cadaqués et le concerto d’Aranjuez, pour guitare, puis le Requiem Allemand de Brahms, avec l’Orchestre Symphonique de Bâle et l’excellent Chœur MDR de la Radio de Leipzig, dirigés par Marek Janowski. Pour les récitals de piano, l’agence est fidèle à des artistes que le public a toujours plaisir à réentendre, comme Grigory Sokolov ou Murray Perahia. Ces musiciens incontournables viennent environ tous les deux ans à Genève grâce à Caecilia. Cette année, Barenboim sera de la partie, ainsi que Pollini, qui revient ici après de nombreuses années d’absence. Béatrice Rana complète le casting, en jeune pianiste prometteuse au jeu raffiné. Parallèlement, la série de musique de chambre qui avait lieu à la Place De Neuve déménage pour deux saisons à la salle centrale (Vieille Ville) pour des raisons de rénovation. Cette série s’articule essentiellement autour du quatuor à cordes, même s’il y a parfois quelques écarts comme cette édition avec un duo violon piano (Renaud Capuçon et David Frey).
Steve Roger ©Philippe Christin
sur les aspects administratifs. Il y a aussi beaucoup de relationnel et de contacts avec les artistes ou avec les autres agents ou directeurs de salle. D’ailleurs, le fait de faire partie de nombreux conseils de fondations et d’avoir des années de carrière me permet à la fois de cultiver un réseau et de me faire recommander en toute confiance de nouveaux musiciens qui n’ont pas seulement du talent, mais aussi le petit plus qui fera la différence. Par exemple, Martha Argerich a été la première à me parler de Babayan il y a quatre ou cinq ans et qui est désormais très demandé. Le conseil de ces experts et leurs mises en lumière avisées sont des sources précieuses. C’est formidable et je les écoute ! --Le temps a passé vite et soudain il devait filer, mais restons sur ces impressions : celle d’un passionné qui a côtoyé pléthore d’artistes, dont certains sont aussi devenus des amis. Steve Roger est définitivement un codirecteur qui apprécie avec gratitude les collaborations qu’il a pu cultiver, et le magnifique luxe de pouvoir compter sur ces liens tissés comme une terreau fertile à des productions artistiques de haute qualité, pour notre plaisir à nous.
Y a-t-il eu des changements depuis votre arrivée chez Caecilia ? En effet, nous avons développé des concerts hors abonnement à Genève, ce qui ne se faisait pas il y a sept ans. Depuis, nous sommes fiers d’avoir pu faire venir deux fois l’Orchestre Philharmonique de Berlin, et deux fois le Philharmonique de Vienne, chaque fois avec succès. Cette année, nous aurons quatre concerts hors abonnement, avec entre autres le duo de pianistes ArgerichKovacevich et Gergiev avec Mariinsky. Le piano reste en tout cas l’instrument phare dans nos saisons, entre solistes confirmés et jeunes prometteurs. D’ailleurs, Caecilia est aussi une agence de représentation d’artistes qui compte beaucoup de pianistes. Comment s’articulent vos journées ? Dans la mesure où Caecilia est très active dans trois domaines, il n’y a pas de routine et j’adore ça ! La maison assume à la fois les rôles de représentation, de tourneur et d’organisateurs de concerts. Je commence toujours par superviser les chiffres pour m’assurer d’une vue globale sur la fréquentation des concerts à venir, et j’agis en conséquence. Et aujourd’hui par exemple, je me concentrerai Go Out! magazine
www.caecilia.ch
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CLASSIQUE
AUX OLYMPIADES MUSICALES GENEVOISES
©Concours de Genève
On ne présente plus le Concours international d’exécution musicale de Genève, qui depuis 1939 sert aux jeunes prodiges de tremplin pour la scène musicale internationale. Contrairement aux autres grands et illustres concours internationaux – à l’exception notoire du Tchaikovsky de Moscou et ses quatre disciplines – le Concours de Genève se distingue par son caractère pluridisciplinaire, n’étant non seulement pas limité à un seul instrument mais offrant également une place de choix au chant et à la composition. Remporté l’an dernier par le compositeur coréen Jaehyuck Choi, le concours se consacrera cette année au piano et à la clarinette. Une 73ème édition qui aura lieu du 29 octobre au 14 novembre et sera accueillie par un large éventail de lieux à Genève. Par FABIEN BERGERAT
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CLASSIQUE
UNE POPULARITÉ EN AUGMENTATION
Plus de 400 jeunes musiciens agés de 17 à 29 ans se sont inscrits à ce cru, un chiffre qui illustre la popularité indubitable du concours. Alors que les pianistes sont 48 à avoir été retenus, les clarinettistes seront, eux, 42 au premier tour. C’est sur dossier que cette première sélection s’est effectuée, chaque candidat étant prié de soumettre un enregistrement vidéo au jury.
BATAILLE DE NOTES
Cette 73 ème edition sera inaugurée par les premiers récitals de piano, durant trois jours, où les candidats choisiront des œuvres parmi les répertoires de Brahms, Chopin, Schubert, Schumann, Mozart, Haydn et Beethoven. Sera imposée une œuvre commandée à un compositeur suisse. Le deuxième tour verra seize pianistes s’affronter sur Beethoven et Debussy, ainsi que sur une œuvre moderne. La demi-finale mettra Mozart à l’honneur parallèlement aux pièces choisies par les candidats, puis le 8 novembre aura lieu la finale au Victoria Hall – accompagnée par l’Orchestre de la Suisse Romande sous la baguette du canadien Peter Oundjian – lors de laquelle les trois finalistes interpréteront naturellement un grand concerto du répertoire. La partie clarinette débutera quant à elle le 4 novembre avec une Fantasiestücke de Schumann comme œuvre imposée, suivie d’un deuxième tour composé de Brahms et d’œuvres à choix. La finale aura lieu le 14 novembre en notre superbe Bâtiment des Force Motrices, où les trois lauréats s’affronteront pour la première place au son d’une composition de Jaehyuck Choi, vainqueur de l’édition 2017, ainsi que d’un concerto à choix du répertoire. L’Orchestre de Chambre de Genève sera de la partie, dirigé par le français Pierre Bleuse.
Le clarinettiste Kari Kriikku offrira des masterclasses les 15, 16 et 17 novembre ©DR
de concerts, un enregistrement de disque, une tournée internationale, la participation à un festival, ainsi que des ateliers qui abordent avec eux les différents aspects pratiques et enjeux d’une carrière musicale, tels que la scène, le management et l’image. Outre les cours destinés aux lauréats, on notera qu’il est de tradition qu’une masterclass ouverte au public soit dispensée chaque année par un membre du jury, qui aura cette année lieu les 15, 16 et 17 novembre et sera donnée par le clarinettiste finlandais Kari Kriikku, en collaboration avec les Hautes écoles de musique de Genève et Lausanne. L’occasion pour les moins initiés de découvrir les coulisses d’un monde qui conjugue émerveillement et compétition au quotidien !
DES PRIX À LA HAUTEUR
Outre la renommée internationale, le Concours offre à ses lauréats une série de prix officiels pour chacune des deux disciplines, le premier étant constitué d’une enveloppe de CHF 20'000. S’ajoutent à ceux-ci une série de prix spéciaux, tels que des prix du public ou autres récompenses d’institutions privées, ainsi qu’une montre offerte aux gagnants par le sponsor principal, la maison Breguet.
Concours de Genève Piano : du 29 octobre au 8 novembre Clarinette : du 4 au 14 novembre
Une fois le prix en poche, les lauréats n’en ont pas terminé avec le Concours, qui depuis 2003 mène un programme d’accompagnement de carrière. Grâce à l’appui de la Loterie Romande, le programme de soutien aux lauréats offre deux ans de services d’agence
Masterclass (clarinette) ouverte au public du 15 au 17 novembre Divers lieux www.concoursgeneve.ch
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MUSIQUE ∙ DANSE
SALLE DU LIGNON
SUSPIROS DE ESPAÑA MARIA-ANGELES CUEVAS, FRANCESCO BARTOLETTI, ANTONIO PERUJO, ALESSIO NEBIOLO
VENDREDI 9 NOVEMBRE 2018 20H
Culture et communication • 022 306 07 80 www.vernier.ch/billetterie
THÉÂTRE
À LA VILLE COMME À LA SCÈNE Par VINCENT MAGNENAT
Le théâtre des Grecs est à l’origine une célébration religieuse, une manière d’incarner des dieux et des héros qui ne sont normalement présents qu’oralement au sein des mythes et légendes qu’on raconte à leur propos. C’est une forme de transe sociétale jouée, une célébration commune, où les sacrifiés virtuels offrent leur expérience émotionnelle au public et à eux-mêmes.
lectures, performances, visites de backstages dans leur jus, spectacles et fêtes tout court. On notera notamment l’atelier “Jouez les mécènes”, où on se grime en pourvoyeurs de fonds qui doivent décider de l’allocation de financements à tel ou tel projet, initiative particulièrement brillante. La Cour à Germaine, sympathique cour devant le 8 de la rue Lissignol, hautlieu de la culture squat consensuelle, accueille pour sa part son lot d’activité saltimbanquesques. On pourra également assister à un tournoi de football théâtral, c’est-à-dire des comédiens et autre théâtristes qui jouent au football, et non l’inverse. On a aussi un Cluedo GN (grandeur nature) qui prendra place à la Comédie. Enfin, ça sera la teuf au Grütli après le football.
Il est certain qu’en 2018, le théâtre est à la fois nécessaire, disponible et paradoxalement loin d’être autant fréquenté. Or, la Fête du Théâtre incarne justement sa place : décloisonner les trois murs classiques en laissant le quatrième. Et ce fameux quatrième mur, symbole du pacte théâtral, même lui sera questionné, contourné voire réarrangé. Pour sa sixième année, la Fête du Théâtre propose plus d’une soixantaine d’ateliers, projets participatifs, activités hors-les-murs, la chaleureuse “cour à Germaine”,
Fête du Théâtre Du 12 au 14 octobre Différents lieux fetedutheatre.ch
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Pass Musées
Les musées à portée de main!
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museesdegeneve.ch
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CINÉMA
RUÉE VERS L’AUTRE
Western psychanalytique en forme de conte à la fois sombre, optimiste et onirique, le nouveau film de Jacques Audiard (Un Prophète, Dheepan, De rouille et d’os…) - Sisters Brothers - adaptation du roman éponyme de Patrick deWitt, prouve de nouveau la maîtrise parfaite de son art. Le pitch ? Dans un Far West du 19ème siècle, déserté de Dieu, miné par les hommes, deux frères tueurs à gages, Eli et Charlie Sisters traquent, chassent et flinguent sans foi, ni loi leurs proies à coups de revolvers amers et qui comme la peste, précède leur réputation, en vagues noires. On y suit à la trace leur quête, celui du secret d’un chercheur d’or. Brutes barbares, on leur découvre néanmoins des débris d’humanité grâce au génie du cinéaste qui s’intéresse avant tout aux vibrations, au rapport entre les êtres. Comme à son ordinaire, Jacques Audiard filme des parcours intimes et réussit surtout un exercice de style qui n’était pas gagné d’avance. Hollywood ne se montre que rarement magnanime pour les auteurs français qui se risquent sur le genre du western, un terrain si balisé qu’il eût été aisé pour le réalisateur de voir sa dextérité s’y emmêler les bobines de films. Avec son quatuor d’acteur en or - Joaquin Phoenix, John C Reilly, Jake Gyllenhaal et Riz Ahmed - ce dernier fait parler la poudre comme personne et nous a époustouflé par la densité du scénario à la trame narrative sans fioriture, parfois impitoyable mais souvent drôle. Mention spéciale à la photographie sublime de Benoît Debie qui nimbe l’ensemble du film dans une lumière aux accents mordorés. Une pépite inclassable qui crépite encore dans notre esprit des semaines après l’avoir visionné! Chevauchée bavarde avec l’instigateur de ce projet cinématographique et comédien du film : John C. Reilly, l’un des grands seconds rôles du cinéma américain, à l’aise partout, héros nulle part. Par MINA SIDI ALI
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CINÉMA
ait un sens pour les gens. Ce quatuor de protagonistes principaux (les frères Sisters, le détective John Morris et le chimiste Hermann Kermit Warm) représente en quelque sorte l’évolution de l’homme, du chimpanzé à l’illuminé ! (rires) La notion de famille est également très présente dans le film. La figure paternelle apparaît comme essentiel à la compréhension du profil de certains personnages dont celui des frères Sisters mais également celui du détective John Morris… Oui c’est certain ! Les deux frères sont hantés par le fantôme de leur père. Ils sont également guidés dans leur quête d’avidité par le Commodore, qui représente une figure paternel. Charlie (campé ici par Joaquin Phoenix) rappelle à son frère Eli que la violence fait partie de leur sang, qu’elle est inhérente à leur histoire familiale. Et on se pose la question de savoir si on est fatalement lié à son passé et à la génétique ou s’il y a une possibilité de transformation et changement. Et à l’instar de Jacques, je pense que chaque être humain aussi vil qu’il soit de l’intérieur a le potentiel de changer.
John C Reilly dans Sisters and Brothers
Il paraît que c’est votre femme, Alison Dickey, et vous-même qui avait suggéré le scénario du film Sisters Brothers à Jacques Audiard ? En fait, c'est d’abord ma femme Alison Dickey qui m'a conseillé de lire le livre de Patrick deWitt, que j'ai beaucoup aimé. Nous avons acheté les droits et promis à l'auteur d'en faire le meilleur film possible. Et pour le meilleur réalisateur possible, nous avons opté pour Jacques Audiard parce que ma femme et moi-même aimons tous ses films. On l'a rencontré à Toronto et le projet a pris forme. On voulait échapper aux clichés du genre, au Far West habituel, au poids culturel du passé. Jacques Audiard nous semblait le plus approprié. On voulait vraiment un film personnel sur cette histoire de fratrie pour en faire notre histoire avec cette petite voix en plus qui fait toute la différence. Les westerns sont comme des verres. Tout dépend de ce que vous mettez dedans. On ne voulait plus du combat éternel entre les Indiens et les cow-boys ou des questions d'honneur et de vengeance. Ici, il était question de la relation complexe et affectueuse entre deux frères opposés.
On connaît Jacques Audiard pour son sens du verbe. Ainsi, ici les dialogues entre les deux frères se dévoilent très philosophiques. Pour deux salauds barbares, cela sonne quelque peu surprenant, non ? C’est la force du roman de Patrick deWitt ! Dans les westerns classiques, les cowboys sont dépeints comme très machistes, stoïques et illettrés. Ici, les deux frères Sisters ont l’apparence de terribles monstres mais dévoilent un profil subtil, de deux personnes éduqués avec une capacité d’analyse très développée. Ils examinent attentivement ce qui se passent autour d’eux. Ils sont très observateurs et intelligents, ce qui fait d’eux, des gens redoutables et à craindre. Eli se dévoile également très ouvert d’esprit et curieux. Il est à l’affût de toutes les nouveautés comme par exemple l’avénement de la brosse à dent à la fin du 19ème. Il n’hésite pas à en acheter une et la tester !
Vous êtes le frère de ce duo fraternel qui souhaite quitter cette vie de tueur à gage. Et on a le sentiment que le film repose essentiellement sur cette notion de changement. Le film se déroule dans une Amérique en pleine mutation, en phase de modernité… Hier, un ami à Jacques (Audiard, le réalisateur) a définit le film ainsi, celui d’un homme qui suit un homme qui suit un homme qui suit une idée ! (rires) J’ai trouvé que cela résumait le film de manière élégante et simple. Mais je dirai qu’effectivement, cette notion de changement correspond à la perspective que Jacques a souhaité donner à ce projet cinématographique. Il voulait que le film octobre 2018
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CINÉMA
Joaquin Phoenix dans Sisters and Brothers
On a le sentiment que tout le film se déploie à travers la lucarne de votre personnage Eli Sisters. Avezvous l’impression que ce rôle est majeur dans votre imposante carrière cinématographique des grands seconds rôles ? C’est difficile d’avoir ce recul mais j’avoue et j’admets que ce rôle a été l’un des plus importants de ma vie! J’ai eu l’énorme chance de pouvoir camper divers personnages et cela grâce au public qui m’a laissé cette liberté. Parfois ce dernier peut cloisonner les acteurs à certains rôles, celui du gentil, du drôle ou du méchant. Moi, c’est tout le contraire, j’ai pu jouer vraiment tout type de rôle. Pour Sisters Brothers, j’admets n’avoir jamais travaillé sur un personnage aussi longtemps. Le film a pris énormément de temps à être réaliser, environ 7 ans ! Ainsi, il est normal que j’y ai mis davantage de ma personne puisque je l’ai co-produit. L’engagement est forcément plus palpable. Je crois vraiment à la force du livre et au talent de Jacques Audiard. J’espère réussir à
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transmettre au public la fougue qui m’a animé à le jouer et le co-produire ! The Sisters Brothers Jacques Audiard En salle dès le 19 septembre Avec John C. Reilly, Joaquin Phoenix, Jake Gyllenhaal et Riz Ahmed www.ascot-elite.com
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EN FAMILLE
AU GRAND AIR
Sensibiliser nos enfants aux enjeux liés à la défense de l’environnement tout en leurs proposant des activités ludiques et créatives, c’est ce que propose notamment Pro Natura, association suisse active dans la protection de la faune et la flore à Genève depuis maintenant 90 ans. Les amoureux de la verdure ou les citadins à la recherche d’air pur, peuvent également venir découvrir la nature du canton grâce à des activités organisées principalement sur ses deux Centres Natures genevois, le Vallon de l’Allondon et la Pointe à la Bise. Par SORAYA NEFIL
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EN FAMILLE
NATURE CRÉATIVE
Un des principaux objectifs de ProNatura est la sensibilisation du public, et particulièrement des jeunes générations, à la conservation de la nature. La mise en place d’ateliers créatifs et de balades didactiques pour les enfants se fondent totalement dans cette perspective. Ainsi, tout en s’amusant, nos chérubins peuvent apprendre à connaître et à aimer la nature par le biais d’activités telles que la création, puis la mise en scène de marionnettes fabriquées à partir de matériaux naturels récoltés préalablement en forêt (branches, mousses, racines, lichens) ou encore la confection de petites maisons pour les oiseaux qui passent l’hiver dans notre région. Pour ceux qui préfèrent se promener, un Jardin didactique, un sentier ainsi qu’une tour d’observation (spécialement pour les oiseaux migrateurs) sont accessibles à la Pointe à la Bise, sur les bords du lac Léman. Du côté du Vallon de l’A llondon, les enfants sont invités à tenter de suivre les indices laissés par le fameux rongeur aux pattes palmées et à la queue plate emblématique de notre région, le castor. Accompagnés de spécialistes, ils peuvent également profiter d’une promenade en forêt pour découvrir les incessantes communications existantes entre les animaux, les arbres, les plantes et les champignons. Tout est donc mis en œuvre pour faciliter la découverte et la connaissance de la nature !
GREEN SUNDAY
Un « dimanche au vert » hors des murs de notre belle cité ? Pro Natura et son restaurant Les Granges, situé en plein cœur du Vallon de l’Allondon, proposent chaque dimanche aux citadins en mal de nature et qui apprécient la bonne nourriture un brunch à base de produits locaux et respectueux de l’environnement. Les plus motivés sont conviés à parir en balade pour une visite guidée du vallon d’une durée d’environ deux heures et si vous êtes venus en famille, pas de souci, des ateliers gratuits sur le thème de la nature sont également organisés pour les enfants. www.pronatura-ge.ch
ZEN ATTITUDE
Se ressourcer en famille avant d’entamer une nouvelle semaine, c’est aussi possible. Les ateliers de Yoga proposés sont accessibles à toutes les générations. Ainsi, parents et enfants peuvent passer un moment privilégié en pratiquant ce sport ensemble et au centre d’une nature incontestablement extraordinaire.
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Mercredi 31 octobre à 18 h 30 HEAD – Genève, Bâtiment H Avenue de Châtelaine 7, 1203 Genève www.head-geneve.ch
© Mehdi Benkler
—TALKING HEADS Conférence
— Claude Barras Réalisateur 31.10.2018
DESIGN
DÉSIRABLE DESIGN Par VINCENT MAGNENAT
D’aucuns chinent leurs meubles avec des priorités financières, certains en fonction de leur pure efficience, d’autres encore s’attèlent à s’entourer de courbes bien précises. Bien que la tendance actuelle à l’inondation du marché de tout un cortège de mobilier au mieux fadasse fasse qu’une demande existe pour du mobilier design de qualité, il n’est en soi pas si rare que ces trois critères puissent se trouver réunis, comme en l’espèce.
l’inaccessibilité pour un entre-soi particulièrement malsain, le Salon du Design propose justement des prix qui réellement iront de 100 CHF à 10’000 CHF, la palette est large. Il est faux, quoique tentant, de penser que qualité implique forcément démesure, et vice-versa.
D’où la deuxième édition du Salon du Design, et plus précisément celui du XXe siècle, qui se tiendra dans l’inénarrable Pavillon Sicli, monument du modernisme industriel genevois par excellence. C’est Corine Stübi, co-fondatrice de la galerie Kiss the Design à Lausanne, qui s’est attelée à la curation des différents exposants, plus d’une trentaine. Il y a des enseignes genevoises, romandes, suisses-allemandes et tessinoises pour la Suisse. Pour l’extérieur, c’est toute l’Europe de l’Ouest qui est représentée. C’est le besoin ressenti en tant que propriétaire de galerie de retrouver une intimité plus qualitative, une collectivité d’intérêt qui fassent autant de sens qu’on ne vend pas du Cartier à côté des bacs de colifichets faits d’alliages de métaux douteux avec du chien écrasé. Retrouver des manifestations à taille humaine fait aussi partie des mobiles qui ont poussé Corine dans ce sens. Le focus se porte sur le mobilier, lampes et accessoires du XXe siècle (1920 à 1985), originaux d’époque ou anciennes éditions. Cette année, la nouveauté consentie consiste en de la maroquinerie et de la joaillerie vintage de luxe. Et contrairement à des manifestations qui visent
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Le Salon du Design Les 3 et 4 novembre 10h à 20h (sa) et 19h (di) Pavillon Sicli 45, route des Acacias - 1227 Genève lesalondudesign.ch
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QU AND L’ART DE VIE NT PE RF O RM AN CE
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AILLEURS
PAVÉ ÉTOILÉ La Foire Internationale d'Art Contemporain (FIAC) reprend ses quartiers au Grand Palais, du 18 au 21 octobre 2018 prochain, et l'art contemporain investit Paris, du Petit Palais à la place Vendôme en passant par le Jardin des Tuileries! Chaque année cet événement incontournable de la scène artistique internationale rassemble le monde entier autour de 193 galeries d'art venues de 25 pays - dont deux grandes références suisses : Hauser & Wirth et de Gmurzysk . Il permet de contempler un panorama de l'art moderne, de l'art contemporain et de la création émergente dans un écrin rare de la capitale française à l’image de la place Vendôme où la FIAC donne carte blanche à un artiste. Partenaire de ce projet, la banque genevoise Mirabaud propose cette année en collaboration avec la galerie Perrotin, l’oeuvre du duo Elmgreen & Dragset - To Whom It May Concern- sur cette prestigieuse place parisienne. Close-up sur ce projet hors mur et hors norme. Par MARIE D.
s’inscrit dans le prolongement de son soutien actif à l’art contemporain, à l’image de la collection que le Groupe constitue avec passion depuis plusieurs années et des différents partenariats qui le lient avec des institutions artistiques locales dont le MAMCO entre autres. Réfléchir à la place de l'Homme dans le monde et s’engager aux côtés des artistes, voilà des valeurs qui guident la banque depuis sa fondation, voici bientôt 200 ans. Le duo d’artistes Elmgreen & Dragset présente cent étoiles de mer, échouées sur la Place Vendôme. Cette œuvre prend le contre-pied des sculptures monumentales traditionnelles, adoptant l’horizontalité des sculptures minimales de land art et éparpillant sur la place la nuée d’intrus sympathiques qui la compose. Selon la légende, les étoiles de mer sont les reflets sous-marins des astres présents dans le ciel. Ces créatures, bien que dépourvues de cerveau, sont capables de se déplacer et de percevoir le monde qui les entoure par leur instinct et leurs réflexes. La vie de ces êtres mystérieux et magiques est, depuis plusieurs décennies, menacée par la pollution environnementale. La mer semble avoir englouti le centre de Paris, laissant sur la place à son retrait, des étoiles de mer rouges ; un clin d’œil à l’Accord de Paris sur le climat et ses défis !
Chaque année, la Foire internationale d'art contemporain, (Fiac) se renouvelle, s'agrandit, permet à un nouveau public d'accéder à un art quelquefois mal compris. Elle s'est imposée comme un événement incontournable de l’automne. Elle capte les plus grands collectionneurs. Au delà de la manifestation qui se déroule principalement au Grand Palais, on chausse ses bottes de sept lieues pour une balade dans Paris afin de découvrir d'autres espaces qui s'intéressent à l'art contemporain. Cette FIAC nommé Hors les murs s’étend des Jardins des Tuileries au Musée Eugène Delacroix en passant par la place Vendôme où on découvre le nouveau partenariat avec la banque genevois Mirabaud : le projet d’Elmgreen & Dragset, To Whom It May Concern. Cette collaboration entre l’une des plus vieilles institutions bancaires suisses, la galerie Perrotin et l’incontournable manifestation arty parisienne permet de présenter des œuvres dans l’espace public. Ainsi, l’an dernier, la mythique Place Vendôme a accueilli une œuvre monumentale de l'artiste américain Oscar Tuazon. L’engagement de Mirabaud aux côtés de la FIAC Go Out! magazine
FIAC Du 18 au 21 octobre Place Vendôme 75001 Paris, France www.fiac.com www.mirabaud.ch www.perrotin.com
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LIVRES
SÉLECTIONS DE LIVRES Par THE LINE
RETOUR VER S LE FUTUR
Le Centre de la photographie nous offre un joyau avec ce translucide ouvrage sur le Palais des Nations. Une charmante opportunité, sans quitter son chez soi, de visiter les différents bâtiments construits dans les années trente, agrandis jusque dans les années septante, et actuellement en rénovation. Le Fribourgeois et autodidacte François Vermot réussit à réinsuffler une âme à ses intérieurs intemporels. L’enchantement se fait d’entrée avec une prenante couverture, alors qu’on croyait connaître cet endroit, patrimoine national, on se laisse surprendre par ses étonnants clichés détonants. Un voyage dans le temps presque utopique aux visuels hypnotiques qui nous laisse léger et songeur. Palais des Nations François Vermot Éditions Centre de la photographie de Genève www.centrephotogeneve.ch
BRILLIANT BA SQUIAT
Atome d’effervescence du mouvement underground Jean-Michel Basquiat, artiste et musicien, ne se présente plus.30 ans après sa disparition prématurée, il continue de satelliser nos pensées. C’est sous l’aile bienveillante de sa mère graphiste et rat de musée, qu’il découvre très jeune le monde de l’art. Adolescent, il fugue et trouve refuge dans l’art de la rue, sous le pseudo SAMO (Same Old Shit - toujours la même merde) où il habille des objets du quotidien et murs de New-York de ses tags et poèmes aux messages bruts.Très vite accueilli dans la cour des grands, il intègrera ses graffitis dans son travail invitant la street dans les galeries. Inspiré par son époque, la bd, le jazz et l’art, torturé par les injustices et le racisme, son parcours est décortiqué et suivi à la trace dans un nouvel ouvrage édité par Taschen. Une sublime monographie au format XXL, la plus exhaustive à ce jour qui accompagne l’exposition qui lui est consacrée actuellement à la Fondation Louis Vuitton à Paris jusqu’au 14 janvier prochain. Sensationnel. Jean-Michel Basquiat L’édition la plus complète à ce jour Hans Werner Holzwarth, Eleanor Nairne Dès octobre 2018 Taschen www.taschen.com
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LIVRES
TR AITÉ SUR LES SORCIER S
Médium visuel, Virginie Rebetez mène ici une enquête photographique pour le Service de la culture du canton de Fribourg sur une pratique locale ancestrale qui vivifie les âmes des différents personnages, objets, paysages et lieux habités par ces guérisseurs, où ces derniers sont nombreux et ont subi une chasse aux sorcières jusqu’au 18ème siècle. Le Malleus Maleficarum (Marteau des sorcières) est un traité utilisé dans le cadre de la chasse aux sorcières qui débute au 13ème siècle en Europe. Les femmes y sont dépeintes comme inférieures et plus faibles et donc d’avantage disposées à être attirées par le démon. Une simple rumeur pouvait à cette époque conduire à la condamnation et on y découvre également comment capturer, mettre en procès, détenir, obtenir des aveux et éliminer les sorcières. Dans cette envoûtante publication les différentes générations de bienfaiteurs, absents et présents s’entrecroisent grâce aux images pénétrantes et au regard magnétique de Virginie Rebetez. Une exposition à la Bibliothèque cantonale et universitaire Fribourg jusqu’au 3 novembre prochain fait écho à la parution du livre. Malleus Maleficarum Virginie Rebetez Enquête photographique fribourgeoise 2018 Photographies : Textes : Elisa Rusca, Olga Yatskevich
VADÉMÉCUM FOR DAD AND MUM
Qui a déjà eu l’honneur d’enfanter un ou des marmouset saura que toute activité devient autrement plus technique. La poussette, l’allaitement, changer les couches, pour ne citer que les plus connus du hitmachine de la nouvelle maman. Emilie Ropp Servettaz avait d’abord conçu un blog (Les Petits Genevois) après avoir conçu l’enfant. Mais forte du considérable succès de son initiative, et ô combien justifié, décision fut prise de rédiger un guide bilingue français et anglais regroupant plus de 200 adresses genevoises qui soient bébés et enfants-friendly: « Genève en famille ». Toutes proportions gardées, ça rappelle un peu le moment où le bouillon Maggi avait été inventé, faisant gagner un temps précieux aux familles de la révolution industrielle. Genève en famille Emilie Ropp Servettaz Illustrations de Juliette Haenni 136 pages www.lespetitsgenevois.com
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FESTIVAL
ROCKING VERNIER VSR pour les intimes, on oublie peut-être parfois que le festival Vernier sur Rock existe cahin-caha depuis 1983. Dès le départ, la manifestation s’est voulue une initiative concertée de plusieurs acteurs privés et institutionnels qui avait pour but d’offrir des opportunités de stage et de formation pour des jeunes en rupture, ou des jeunes tout court. Par VINCENT MAGNENAT
Le groupe Minuit
Il est certain que programmer un festival de ce type, à vocation large mais jeune, en a mené plus d’un à des choix discutables, voire des fashion-faux-pas positivement attristants. À l’évidence, VSR mène sa barque de manière accessible et intéressante en divisant le l’événement en trois blocs distincts : rock le jeudi 11, rap le vendredi 12 et reggae le samedi 13 octobre. Pour le rock, on a Yarol qui se trouve entre autre être l’ancien bassiste des FFF (Fédération Française de Fonck) ; on peut donc prévoir du mouvement latéral. Lulu Gainsbourg sera là aussi, fils bourgeoisement perché du premier et de Bambou, avec ses ballades canal-st-martin-esques fort charmantes. Le troisième larron sera le groupe Minuit, excellentissime auteur de l’album “Vertigo” ou l’on peut entendre notamment “Paris Tropical”. Vendredi c’est rap, avec Lacrim et son ton de voix grasseyant et grave et ses instrus assez gangsta-lilwayno-compatibles. Timal s’ensuit, avec un brin de vocodeur par-ci, un peu de soukouss par-là et même un hommage
téci-compatible à Santana. Pour honorer la scène du cru on a AZ.I avec tire-larigot d’invités. Samedi c’est Jah-isme appuyé avec Groundation, groupephare du reggae roots qui rafraîchit par ses chansons et dont les neuf musiciens apportent un vrai plus musical. Le problème du reggae c’est souvent une certaine complétion structurelle dans la musique de chanvre, or là ça claque. Biga*Ranx à sa suite, un talentueux rude boy assez blanc il faut bien le dire, qui balance bien comme il faut. Il est même l’inventeur du "Vapor Reggae”, la trap chirdé du roots en somme. Pour le local, c’est The Resources Band en crossover reggae-rap. On rappelle que la finale des tremplins VSR aura lieu à l’Abri le 6 octobre. Vernier sur Rock Du 11 au 13 octobre Place du Lignon www.verniersurrock.ch Gratuit !
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PROJECTION
LES GUERRIÈRES DE LA PAIX DE HANNA ASSOULINE ET JESSICA BERTAUX
JEUDI 4 OCTOBRE 2018 19H00 – APÉRITIF
20H30 – DÉBAT
19H30 – PROJECTION
21H00 – APÉRITIF DE CLÔTURE
www.ecolint-arts.ch
Auditorium Centre des arts Ecole Internationale de Genève 62, route de Chêne 1208 Genève
Tarifs Entrée libre sur inscription TPG 5, 12, 25, 61
MADE IN GENEVA
PICTO X VÉLODROME Bilan des 10 ans : La roue a-t-elle tourné ? Par VINCENT MAGNENAT
Genève n’étant pas Pleasantville, certains furent mécontents, voire marris. On se demandait d’un côté du spectre si ce bridage de fête n’était pas le fossoyeur de la vie culturelle. De l’autre côté, certains râlèrent vigoureusement contre ce qui put être perçu comme un traitement de faveur (pour en savoir plus, taper “l’art doit-il être gratuit ?” sur Google). Ainsi, dix ans plus tard, il semble que la roue ait tourné d’après le nom de la soirée anniversaire de l’hoirie artamisienne. Célébration bien méritée donc, le 5 octobre à Picto et le 6 à l’espace Vélodrome dès 18h et jusqu’à respectivement 1h et 4h. ©espace Picto
Your local underground needs you !
Pour ceux qui sont à Piogre depuis assez longtemps, les souvenirs liés à Artamis et sa dramaturgie sont encore vivaces, même après une décade. Pour les autres il conviendra de brosser un bref rappel en guise de toile de fond contextuelle : Artamis, lieu actuel de l’écoquartier Jonction et elle-même ancienne zone industrielle, avait été occupée par des artistes, des collectifs et toutes sortes de conglomérats créatifs. C’était une zone de création et de représentation. Lorsqu’en 2008 les lieux durent être vidés, moult praticiens se retrouvèrent donc sans atelier fixe (voire pas d’atelier du tout). S’est alors entamée une course éperdue pour créer une alternative afin de permettre à ces élans de perdurer. L’Etat s’est engagé, aux côtés d’autres acteurs (dont une mystérieuse fondation donton-ne-doit-pas-citer-le-nom – qu’elle soit néanmoins remerciée) et grâce à la médiation de quelques champions du compromis, deux solutions furent trouvées. C’était la naissance de l’espace Ernest-Pictet (aka “Picto” – à la rue du même nom) ainsi que de l’espace du Vélodrome à la Jonction (car oui, il y avait un vélodrome à l’emplacement de l’actuel CFPC). Les deux espaces étaient d’anciennes surfaces artisanales ou industrielles qui appartenaient à la collectivité. Le Léviathan parvint donc à honorer sa promesse (enfin, partiellement – ainsi va la vie, rien de personnel) en mettant en place ces espaces collectifs de travail qui en revanche ne pouvaient plus accueillir autant de concerts, expositions et autre bars heureux.
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La Roue tourne Les 5 et 6 octobre PICTO 28-30, rue Ernest-Pictet 1203 Genève Le 5 octobre de 18h à 1h espacepicto.ch Vélodrome 2-16, rue du Vélodrome 1205 Genève Le 6 octobre de 18h à 4h levelodrome.org
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DESSTRES TA FÊTE !
"Une photo du BUS 61 dans le cadre du projet Léman Express.Un projet initié par le Canton de Genève en partenariat avec l'association Desstres et différents Graffiti artistes, réalisé entre janvier et février 2017. Artistes sur le bus 61 : Bandi & Joule. ©Carlos Sarmiento."
Cela fait maintenant dix ans que l’association Desstres est active dans le paysage genevois. Active au niveau de la promotion de la culture urbaine sous toutes ses formes : graff principalement, mais également rap, danse, slam et bien d’autres choses… dix ans, ça se fête et ça s’annonce. Ca tombe bien : c’est une des raisons pour lesquelles Noam (actuel président) et Gonzo (membre fondateur de l’association) ont répondu présent à l’appel du dictaphone de Go Out !. L’autre raison tout aussi valable de mener cette interview était simplement le désir de faire découvrir l’association aux gens qui ne la connaissent pas… Par MATHIEU ROUX
octobre 2018
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MADE IN GENEVA
Pour commencer, présentez-vous et présentez l’association s’il-vous-plaît… Noam : Moi c’est Noam, je fais partie de Desstres depuis 2008. A côté je suis travailleur social, j’ai été informaticien avant. A mon arrivée, je m’occupais du site web bénévolement. Ensuite j’ai fait partie du comité et finalement j’ai repris la présidence de Desstres, ça va faire cinq ans. Et puis pour l’assoc’, comme nous avions perdu l’A rtamis [haut lieu autogéré de la culture alternative genevoise, fermé définitivement dans les années 2000, ndlr], l’idée était de combler un manque. Gonzo : Moi c’est Gonzo, j’ai 36 ans, et je suis membre fondateur de Desstres. On était une vingtaine de membres au démarrage, actifs ou moins actifs. Comme l’a dit Noam, la création de l’assoc’ est partie du constat d’un manque de structures existantes, un manque de lieux affectés à la culture urbaine. Une culture urbaine qui était d’autant plus mal vue dans les endroits qui proposaient de la culture « alternative ». L’idée était de pérenniser le Peace, Unity, Love and Having Fun [slogan de la Zulu Nation, ndlr].
"Festival Chatobruyant organisé par l'association la Comète, le 9 juillet 2016, sur la place Chateau Briand aux Pâquis à Genève."
A quoi faut-il s’attendre concernant l’anniversaire des dix ans de l’association ? N : Symboliquement, nous avons décidé de proposer un Festival ouvert sur dix jours, du 18 au 28 octobre 2018, aux halles de la Fonderie à Carouge. C’est une rétrospective de nos dix ans à laquelle nous invitons beaucoup de gens avec qui nous avons collaboré au cours des années précédentes.
Concrètement, qu’avez-vous proposé durant ces dix premières années ? N : Beaucoup de choses assez variées. Au début, c’était nous qui cherchions des évènements, des participations. Au fil du temps, on a été pas mal visible et connu du public. Et finalement ces dernières années, les demandes ont augmenté: festivals, associations, maison de quartiers, foyers pour personnes âgées... on a également organisé des concerts de tous types musicaux, des manifestations liées à la danse ou au graffiti en faisant venir des artistes locaux et internationaux. On a par exemple beaucoup investi la Makhno [salle de concerts et buvette, ndlr] à l’Usine, lieu qui héberge encore actuellement notre émission radio Desstres Urban Session.
G : Du coup nous avons pensé un programme assez complet qui propose une expo’ graffiti visible tous les jours, de l’animation musicale avec des concerts et des Dj, des performances live de graffs, des ateliers de danse, des ateliers pour enfants, le tout avec des gens du cru tels que Jonas, Joe2Plainp, Jaaq, et bien d’autres ! Festiv’Art Desstres Du 18 au 28 octobre Halles de la Fonderie de Carouge
G : Pour résumer, tout est parti d’un petit évènement graffiti au quartier des Grottes qui nous a apporté une bonne visibilité. Un deuxième évènement graffiti à Plainpalais, plus important, a permis de consolider cette visibilité. Et à partir de notre première soirée au Zoo [salle de concerts de l’Usine, ndlr], nous avons intégré la musique à nos prestations. Pour rebondir sur l’offre proposée, nous avons aussi organisé des tours à vélo pour faire découvrir les graffs de la ville (Art2RueEn2Roues), des projections, des ateliers pour enfants et même du body painting avec Desstres ton maillot. Également beaucoup de partenariats durant ces années comme avec l’association La Comète [association à but non lucratif qui promeut différentes formes d’expression culturelle à Genève, nldr] ou les « End Of the Weak » [concours de rap en cinq épreuves, ndlr]. Go Out! magazine
17, av. du Cardinal-Mermillod – 1227 Carouge www.desstres.ch
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LA SUISSE: PAYS INVITE D’HONNEUR
stay cool
©Juan-Carlos Pita
BAHAMA YELLOW
ETAM
BRUNCH BISTROT 23
DAMIEN MERMOUD
PACHAMAMA
PARIS MOTOR SHOW
BENJAMIN BRETON FISK FRÉDÉRIQUE CONSTANT
SARENZA TABOURET MR ET MS RENOU ÉCOLE APC MICHAEL'S COOKIES HERMÈS ÎLE MAURICE Go Out! magazine
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brunch by michel roth tous les dimanches / every sunday de 12:00 à 14:30 CHF 84.- par personne / soft drinks inclus CHF 45.- pour les enfants de 6 à 12 ans (gratuit pour les enfants de moins de 6 ans)
47 Quai Wilson CH-1211 Genève 21 20186524 / fb@hotelpwilson.com +41octobre (0)22 906
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HOTELPRESIDENTWILSON.COM
HOTSPOTS
HOTSPOTS
MICHAEL’S COOKIES
MRS & MR RENOU’ SCHOOL
“ HÂTEZ-VOUS DE CÉDER À LA TENTATION AVANT
Non content de faire de la pâtisserie pour ses boutiques de Carouge et de Plan-les-Ouates, le duo marital et professionnel Mrs & Mr Renou a décidé de lancer ses classes, ouvertes au public en juin de cette année, et Go Out ! était de la partie pour une Classe Pratique ! On a beaucoup apprécié le temps que Mr Renou a passé avec ses élèves et, lors d’un après-midi, pédagogie et véritable goût de la transmission étaient au rendez-vous. Recette en main, marmiton à gauche et Mr Renou à droite, on a passé trois heures bien agréables. Et Mrs Renou dans tout ça ? On la retrouve pour la Classe des Sens, Madame étant analyste sensorielle tout de même. La troisième des classe, “À Partager”, regroupe Christophe et Vanessa Renou ainsi que des invités surprises, professionnels de la gastronomie dessertique.
QU’ELLE NE VOUS PASSE ”
Pour accueillir les assauts très vigoureux de l’automne néanmoins balbutiant, on est allé tester les cookies dudit Michaël. Ancien conseiller en marketing, Michael Graisier s’est reconverti dans les douceurs beurrées il y a peu en commençant par les marchés et autres espaces éphémères de vente. Le marché des Mattines à Perly, celui des Corbeaux à Crans-près-Céligny, chez Zio à la rue de l’Athénée et le Bocal à la rue Lissignol continuent d’en proposer. Mais depuis la fin septembre, l’enseigne “Michaël’s Cookies” a pignon sur rue à la rue Leschot ! Il est donc possible désormais de venir à la source s’approvisionner de quelques uns de ces succulents sablés. Plus de neuf déclinaisons sont disponibles, sans parler des dérapages cookiesques également beaucoup trop réussis.
Mrs & Mr Renou “L’École”
Michael’s Cookies
11bis chemin du Daru – 1228 Plan-les-Ouates
10, rue Leschot – 1205 Genève
www.patisserie-renou.ch/lecole/
022 436 86 85
022 771 01 60
www.michaels-cookies.ch
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Domaine de Châteauvieux – Restaurant gastronomique – Table d’hôtes – Hotel**** +41 (0)22 753 15 11 – www.chateauvieux.ch
MICHELIN
Café des Négociants
Le Patio Homard et Bœuf
Denise’s Art of Burger
Bar grill Chez Philippe
Marjolaine Cuisines du soleil
Le goût de Genève WWW.PHILIPPE-CHEVRIER.COM
HOTSPOTS
IN FOODTRUCK WE TRUST!
CHASSEZ LE NATUREL IL REVIENT CHEZ PACHAMAMA !
Dans la constellation des nouveaux concepts atypiques et gastronomiques, on a déniché le Bahama Yellow. Le concept ? Un petit street-food festival permanent basé sur le principe de la location d’emplacements pour stands et foodtrucksv! Ouvert 5 jours par semaine et tous les matins dès 7h, le lieu se dévoile hors-du-commun : 200 m2 dans un ancien garage mécanique datant de 1954 doté de 4,5 mètres sous plafond, de grande portes papillons ! Ce lieu versatile qu’on doit à l’équipe d’architecte b29, a déjà sa mascotte : un vieux bus VW de 1959 trône devant la devanture, au 47 rue Prévost Martin. Ce lieu éphémère (pour 2 ans) promet d’héberger d’autres nouveaux concepts allant du streetfood-market aux soirées organisées pour les entreprises, popup-stores, « swap meet » en passant par des « Cars and coffee » et des cours de yoga les week ends! A dévorer des yeux et plus si affinités culinaires depuis le 16 juillet !
Coiffure bio, colorations végétales, épilation naturelle, soins du visage et manucure vegan, chez Pachamama, le nouvel espace alliant coiffure et esthétique sis dans l’écoquartier de la Jonction, la beauté se conjugue au naturel ! Ici, exit les produits cosmétiques chimiques et synthétiques et place à une gamme de soins issue de l’agriculture biologique. Adepte de qualité et de transparence, le lieu met parfaitement en exergue des marques engagées et responsables qui sauront satisfaire les plus exigeants. La scénographie oscillant entre béton de chanvre, végétation et magnifiques miroirs géants suspendus colle parfaitement au concept. Un moment suspendu, qu’on rêverait infini ! Pachamama 2 chemin du 23-Août 1205 Genève Tél. 022 547 10 30
Bahama Yellow
www.pachamama.care
47, rue Prévost Martin 1205 Genève
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RÉSERVEZ TÔT, ÇA EN VAUT LA PEINE!
PRIX PLUS BAS JUSQU’AU 31.10.2018
BON CHF 100!
WWW.BOALINGUA.CH/ EARLYBIRD
PROMO-CODE: MKT_INS3
Le bon ne peut pas être payé en espèces. Des bons présentés ultérieurement pourront ne plus être acceptés. Le Bon n’est pas cumulable avec d’autres off res. Un seul bon peut être validé. Valable jusqu’au 31.12.2019
HOTSPOTS
BRUNCH QUI PEUT !
FOU DE FOUGASSE!
Sans cesse en quête de nouveaux concepts, on s’est rué sur le nouveau brunch du Petit Vingt-Trois. L’adresse délicieusement lotie sur la rue de la Coulouvrenière, recèle un cachet insoupçonné dans le quartier avec sa jolie terrasse ensoleillée. Loin de la conventionnelle offre où buffet rime avec tohu-bohu, l’enseigne méduse nos palais indolents. Ici, exit les niaises viennoiseries, les chipies chipolatas, les steppes de crêpes, et place à une palette de mets qui laisse nos estomacs en émoi. Avec sa carte zébrée, baladeuse, osant un métissage healty, le Petit Vingt-Trois propose un menu qui mène à la baguette les appétits les plus entêtés. Depuis qu’on l’a testé, on en fait tout un plat. Pour les estomacs pas prise de tête, on opte pour l’assiette signature composée d’oeufs, de bacon paillette, toasts, jambon blanc à la truffe, légumes glacés, beignets de pomme de terre et fromage, le tout pour 19 CHF. Sinon craquez pour la Veggie Brekkie, mixant salade mesclun, crudités, taboulé libanais, légumes glacés, fèves de soja et nuggets de tofu ! Mention spéciale au service 5 étoiles et à leur smoothie bowl à tester les yeux fermés.
Le Neptune ne finit pas de nous mettre l’estomac en émoi! Après l’ouverture du bar le Tabouret, il y a quelques mois, le génial Nicolas Darnauguilhem tire à nouveau ses baguettes du jeu avec un nouveau concept pour le déjeuner aussi simple qu’efficace : la fougasse ! Sous ses airs de croque-monsieur chic, habillé de produits haut de gamme, notre nouveau coup de food du moment se nappe d’un délectable et croquant pain au levain maison à base de farine genevoise labellisée Bio. Garni au gré des saisons, il s’accompagne de deux entrées et deux desserts au choix ainsi que d’une constellation de boissons faites maison, sans sucre. Avis aux adeptes des bonnes adresses gourmandes ! Fougasse C/o Tabouret Du lundi au vendredi de 11h30 à 14h30 38 rue de la Coulouvrenière 1204 Genève Insta: @fougassegeneva
Le Petit bistrot 23 Rue de la Coulouvrenière 23 1204 Genève www.bistrot23.ch
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VINS
LA SIMPLICITÉ, DU RAISIN AU VIN La
chronique oenologique de
PIERRE-EMMANUEL FEHR
Damien Mermoud ©Pierre-Emmanuel Fehr
- Euh, ce serait pas du pinot ce que tu nous as servi ? - Ahhhh meeerde je pensais ouvrir le Gamay ! Tu vois je me fous de la gueule de ceux qui me reprochent que mes étiquettes se ressemblent… c’est con, c’est le pire moment pour goûter le Pinot, il goûte pas du tout, après deux semaines en bouteilles le fruit est encore juteux, mais là après trois semaines, il s’est refermé, il est plat, sans peps… comment j’ai pu me tomper, j’aurais jamais dû vous le faire goûter ! - Eh ben, c’est un sacrément bon pire moment… Damien Mermoud, c’est la représentation de toute la contradiction qui fait du bien au métier de vigneron : de la simplicité avant tout, de la curiosité, l’apprentissage par l’expérience, une proximité avec la nature sans tomber dans les modes, une recherche constante de l’élégance. Ancien descendeur professionnel en vélo, il sait prendre des risques mesurés, sentir les modulations de la terre, s’arrêter. Et nous transmettre sa passion, le temps d’une soirée, sorte de veillée d’armes avant d’attaquer les vendanges 2018. Go Out! magazine
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VINS
ses plantes et prépare décoctions, tisanes et applique les principes de la biodynamie. "Oui, peut-être que ça fait un peu folklo-mystique, mais ça me paraît finalement plutôt logique de tenir compte du calendrier lunaire pourvu que la météo ait la priorité, mais c'est surtout important d'avoir une approche agronomique qui redonne des outils à l'agriculteur, sans qu'il y ait de recette fixe. C’est une prise en compte globale des conditions de son terroir, des différentes influences et des interactions entre les plantes. C'est un truc de dingo, je sème dans mes vignes du blé, de l'orge, de la féverole, plein d'autres trucs, ça favorise le développement racinaire, plus besoin d'engrais grâce aux trèfles et autres fabacées qui larguent de l'azote, enfin c'est un joyeux bordel dans mes vignes (enfin je te rassure, elles sont bien cadrées quand-même !). 90% de mon boulot se fait à la vigne, rendre la terre riche et fertile. Réaliser des vins techniques, avec des machines pour micro-oxygéner, peu pour moi. Tout ce que je fais est simple : à mon avis, il faut eviter le plus possible les techniques oenologiques pour ne pas masquer le potentiel des terroirs par des pratiques de cave standardisantes". Idem pour les levures: il se dirige vers toujours plus de levure indigènes présentes dans la vigne qu'il cultive en pied de cuve, mais toujours en les analysant au microscope pour être sûr qu'elles ne contiennent pas de levures déviantes.
©Mermoud vignerons
UN TERROIR GENEVOIS, DES CÉPAGES QUI LE RÉVÈLENT
"Les vignes, c'est un peu comme le Monopoly. Si tu tombes sur Paradeplatz, tu es bien servi". Ses 4.7 hectares de vignes Paradeplatz lui suffisent, il n’a pas envie de grandir, pour continuer à tailler ses vignes lui-même, penser précisément chacune de leurs lignes. Sur ses vignes disséminées sur le côteau de Lully, le sol est très changeant. La partie raide de sa parcelle "l'enfer" est composée de mollasse (une roche sous-marine de sols profonds), à la terre rouge, avec peu de stress hydrique mais très calcaire, exposée sud, sud-est, à d'autres endroits morainique, chacune ses particularités qu'il faut comprendre. Ses plus vieilles vignes d’Aligoté en sélection massale ont 40 ans, 38 ans pour le Pinot noir. Et il est particulièrement attaché à chacun de ses ceps, qu’il n’arracherait pour rien au monde, même s'il y en avait de plus adaptés au terroir. Quand on lui demande s’il aurait envie de tester l’adaptation de certains cépages sudistes au sol genevois, sa langue claque : "chacun fait ce qu’il veut, mais pour moi, arracher du Gamay pour planter du Cabernet Sauvignon, c'est pas mon délire. Le Gamay est le cépage le plus intéressant à travailler à Genève, avec le Pinot noir, la Mondeuse et le Cabernet franc. Ils révèlent le terroir genevois, car ce sont des cépages à marqueur faible, avec une belle verticalité" !
Ses idées claires, il les tient de son père qui lui a transmis un vignoble sain, surtout de son caractère de fonceur pragmatique, mais aussi de ses soirées inspirantes passées avec des Overnoy, Ganevat, Denogent. "Ça me fait un peu mal de dire ça, mais bon, les Français c’est quand même de la poésie. Il y a vraiment des petits vignerons qui sont all-in, ils prennent des risques de fou, sont des écorchés-vifs qui roulent en (4L) et sont prêts à tout perdre pour tenter un coup de magie. Je trouve magnifique ce que font Eric Pfifferling, Hervé Souhaut ou Maxime Magnon".
L A BIODYNA MIE, L A NATURE, LE BON SENS
"Si tu attends que le raisin fermente tout seul dans ta cuve, à coup sûr ça part en couille. Quand ça sent le vernis à ongle, tu sais que tu t'es planté quelque part". Pas de tolérance pour la déviance, alors même qu’il est considéré comme un vigneron "nature". Ses vins n’ont pour la majorité pas de soufre ajouté ou dans des quantités minimales à la mise en bouteille pour stabiliser le vin. Mais il ne se revendique pas en bio, biodynamique, nature ou autre. Il traite ses vignes avec des doses minimales, cueille
octobre 2018
©Mermoud vignerons
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VINS
ON EN A QUAND MÊME PROFITÉ POUR SE DÉSALTÉRER
Pinot blanc 2017 : passé en barrique de 228L et en amphore, avec un potentiel de garde de 8-10 ans. 15 mg/L de soufre ajouté à la mise, pas de bâtonnage, pas de soutirage. Le tout est équilibré par une belle acidité qui cisaille et une touche poivrée. Comme il le dit "j'ai pas envie de rechercher des vins gras comme des cochons". Mais malgré cette vivacité, il y a un très beau gras qui accompagne ces parfums de poire Williams, dont on ne voudrait pas se passer. Le millésime 2016 est plus sur la fleur blanche, avec une intéressante amertume (pas "pommadé-chiant" comme dirait Damien).
Cuvée Noémie ©Juliette Tschopp
Muscat 2016 : "ça pète, à l'apéro ça le fait, ça déglace les papilles". Et oui, mais tout cela sans aucun sucre résiduel et un cassis qui sauvignonne. - "La dernière fois qu'on s'est vu, tu disais que tu ne faisais pas des vins de garde. - Disons que faire de la garde pour de la garde, je trouve absurde. J'aime la fraîcheur, mais c'est sûr qu'il ne faut pas qu'un vin soit prêt trop tôt non plus, il faut lui laisser le temps de se faire. Ceux qui sont prêts l'année suivante, il y a anguille sous roche. - Alors, à boire dans les 2 à 6 ans ? - Ecoute, je viens de m'ouvrir une Cuvée Noémie 2001 l'autre jour, c'était bluffant ! Du coup... Enfin tu verras, on a tous les millésimes depuis les années 80 dans presque toutes les cuvées, lorsque tu reviens on se fait un petit retour en arrière. - Ok. Je vais l'écrire pour me le rappeler".
Aligoté 2017 : Wouaw ! Cuvée passée dans une barrique vieille de 12 ans pour ne pas marquer le vin, c'est beurré mais c'est fin, il y a du coing, de la minéralité, superbe vin (aussi sur 2016, mais 2017 s'annonce exceptionnel). Très intéressant de déguster le millésime 2011, étonnant de peps malgré un nez réduit. Il y a des picotements de sauge, une viscosité de chardonnay et toujours cette acidité en fil conducteur, un poil de carbonique, mais surtout pas un début d'oxydation ("dès qu'on sent la noix de l'oxydation, il n'y a plus de retour en arrière, sauf pour les vins jaunes du Jura, où le côté oxydatif est voulu et contrôlé"). Pinot noir 2017 : le contact est léger, peu expressif au nez au vu de sa récente mise en bouteille, mais le toucher est léger et gracile, fluide, une encre de cerise noire coule et persiste. Le Pinot noir 2015 confirme le potentiel du 2017, toujours le même fruit noir et une structure qui ferait presque penser à des grappes entières. Il est droit, franc, il fraisotte. Voilà un grand pinot noir genevois, un tout grand même. Et puis petit retour en arrière avec un Pinot noir 2005 (lieu-dit Bozard, la meilleure parcelle) : à l'aveugle, quelle surprise de trouver tant de fruit pour un pinot genevois de 13 ans, même si la finale est un peu âpre. Un bel exemple du potentiel de garde des vins genevois, avec un cuvage long et peut-être un peu plus d'extraction que dans les cuvées actuelles.
www.mermoud-vignerons.ch
Cabernet franc 2017 : attention attention, grosse bombe en devenir. Un nez artichaut, tomate séchée. Un poivron vert qui ressort en bouche, c'est grand, c'est équilibré, entre fluidité et tension, avec une amertume qui aidera bien au vieillissement.
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COUP DE FOOD
TOTALMENT TOQUÉ ! Par MINA SIDI ALI
Benjamin Breton, le nouveau chef du Fiskbar
Benjamin Breton ne se la raconte pas. Et pourtant il aurait de quoi rouler des mécaniques avec son CV de jeune virtuose de 24 ans qui en ferait pâlir plus d’un. Après avoir affutés couteaux et talents au sein de quelques-unes des meilleures brigades de France, il sévit de son génie chez Bottle Brothers et aux Voisins. Ce 1er octobre, le voilà qu’il jète l’ancre au Fiskebar, le restaurant du Ritz-Carlton Hotel de la Paix. L’y attendait-on ? Pas vraiment, mais son audace et son hardiesse n’ont d’égal que sa dextérité culinaire. On garde en mémoire ses aventures de bouches ineffables où nos palais endoloris avaient repris vie après avoir goûté sa cuisine précise dans la saveur, cinglante à chaque bouchée. On se réjouit de ce qu’il nous réserve au Fiskebar, une adresse qui avait déjà mis nos papilles en liesse. Odyssée copieuse avec un prodige qui s'impose comme l'un des chefs les plus remuants de la région. octobre 2018
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COUP DE FOOD
Que s’est-il passé depuis votre départ du Bottle Brothers cet été ? J’ai terminé le 30 juin chez Bottle. Je suis allée au Guatemala dans le cadre de Présence Suisse. J’ai beaucoup apprécié y découvrir une culture et des produits très différents d’ici. Ensuite, j’ai effectué une semaine de résidence chez Virginie Tinembart et Georgy Blanchet à Bulle! J’y ai pris le contrôle de la cuisine élaboré ma carte. Le concept est de plus en plus courant à Paris. J’aime cela, car ça casse les codes de la cuisine traditionnelle. Comment s’est opérée la collaboration avec le Fiskebar ? J’ai d’abord rencontré Pierre Lelièvre, le manager du Fiskebar. Cela a été un vrai coup de foudre amical sur une vision commune professionnelle et personnelle. A mes yeux, le FISK est davantage un restaurant dans un hôtel plus qu’un restaurant d’hôtel. Il est doté d’une vraie identité. Je suis ensuite passé par le processus de recrutement traditionnel avant d’être choisi pour y officier. L’idée est de poursuivre ce qui a déjà été entamé en allant dans la même lignée gastronomique, nordique. Cette dernière attache beaucoup d’importance à certaines valeurs comme la préservation, une dynamique que je partage. Il y a un vrai engouement pour le locavore, la mise en exergue du produit dans son côté originel, la recherche des méthodes de culture naturel et une vraie tendance vers le bio. En résumé, ma cuisine sera locale et d’inspiration nordique! Ce serait contre-productive de se cloisonner à une cuisine nordique. L’essence même de cette dernière réside dans cet aspect local. Ainsi, cela irait à l’encontre de la philosophie de celle-ci. Il y a déjà une dynamique produit présente et on va davantage la développer ensemble.
entiers, un confit de yuzu, des pickles de carottes au yuzu farcis avec la chair de tourteau... L’idée consiste à jouer avec vraiment 3 ou 4 éléments et les exploiter au mieux à travers différentes textures et sur diverses températures. Ici on ne recherche pas à faire dans la démonstration technique. J’aimerais que cette dernière se fonde dans l’invisible et créer une émotion. C’est le challenge que nous souhaitons, Pierre, l’établissement et moi-même insuffler : proposer une expérience où l’on suscite de l’émotion. Comment percevez-vous le marché de la restauration à Genève ? A Genève, j’ai constaté une effervescence gastronomique depuis 2, 3 ans qui est très positive avec des chefs à l’image de Nicolas Darnauguilhem au Neptune. Il y a vrai retour au produit. La restauration ici est en pleine mutation. Il y avait ce besoin. La responsabilité incombe aux chefs de créer une vraie dynamique, de travailler en local. Il faut casser les codes de la cuisine traditionnelle en se soutenant. On vit les mêmes réalités entre chefs, on est confronté aux mêmes problématiques, ainsi il faut savoir mettre son ego de côté afin de pouvoir trouver des solutions ensemble. Il faut davantage d’interactions entre les divers protagonistes de ce marché. Il y a déjà une volonté d’échanges entre certains d’entre nous. J’espère qu’on pourra très prochainement concrétiser cela en organisant un événement commun, comme des repas à 4 mains.
Qu’est-ce qui vous plait dans ce nouveau lieu ? Le challenge à relever mais surtout le lieu et sa scénographie qui sont magnifiques. Il y a un story-telling à travers une vraie identité. J’ai à coeur de rencontrer les gens derrière les produits, dans les productions maraichères ou dans les vignes et de pouvoir ensuite transmettre leurs histoires, leurs sensibilités de passionnés aux gens. Que nous réservez-vous dans votre menu en cours de réalisation ? La dynamique de la carte sera de recentrer sur le produit. La cuisine que je propose et qui va bien avec l’établissement consiste à travailler sur 3-4 produits maximum. On va décliner par contre avec pour exemple le tourteau carotte, agrume. On collaborera ainsi avec les produits de Niels Rodin qui est vraiment génial! On va penser arborescence et le champ de possible pour ses agrumes. On va concocter des pamplemousses qui seront confits Go Out! magazine
Fiskebar Quai du Mont-Blanc 11, 1211 Genève Tél. 022 909 60 71 www.ritzcarlton.com
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détatouage
au Laser PicoSure dès 150 CHF la séance
Votre tatouage ne vous plaît plus ? Supprimez-le grâce au laser le plus performant du moment !
56 rue du Rhône • 1204 Genève 022 319 09 60 • forever-beauty.com
5 rue Caroline • 1003 Lausanne 021 566 13 14 • forever-boutique.ch
COLLAB’ QUI CLAQUE
made by sarenza x elise chalmin
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Qui ? Made by Sarenza a convié l’illustratrice Elise Chalmin (célèbre pour son t-shirt orné de deux cœurs sur la poitrine) afin d’imaginer une collection capsule unique aussi graphique que chic ! Cette dernière y a apposé deux motifs exclusifs ultra colorés sur du velours ! Quoi ? En tout, quatre modèles de chaussures - une bottine montante aux talons ronds, un escarpin rétro, une basket casual-chic et un mocassin preppy - le tout décliné en deux imprimés vendus sur l’e-shop de Sarenza : www.sarenza.com Pour qui ? Les filles aux caractères affirmés et qui osent afficher leur amour du print ! Quand les porter ? En mode catwalk, à la prochaine Nuit des Bains, le 11 octobre ! Les prix ? De 113.70 CHF à 148 CHF
= PRINT CHIC & GRAPHIQUE Go Out! magazine
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MUSIQUE
SALLE DU LIGNON
FRANÇOIS COUPERIN, LES CONCERTS ROYAUX ENSEMBLE LE CARAVANSÉRAIL • MERCREDI 14 NOVEMBRE ALORS DANSEZ MAINTENANT ! L’ARCHIVOLTE • DIMANCHE 18 NOVEMBRE © François de Troy, via Wikimedia Commons
MUSE, JE VOUS ÉCRIS, DES ISLES FORTUNÉES… ENSEMBLE TEMENOS • MERCREDI 21 NOVEMBRE VERSAILLES SOUS LOUIS XV LE PETIT TRIANON • DIMANCHE 25 NOVEMBRE
Culture et communication • 022 306 07 80 www.vernier.ch/billetterie
COLLAB QUI CLAQUE
La Redoute X Koché
Qui ? Le label en vogue Koché s’associe, le temps d’une collaboration, avec La Redoute pour une collection d’automne à la croisée des chemins avant tout abordable et inspirée par le streetwear. Un vestiaire mêlant féminité, couture, et coolitude. Quoi ? Koché a créé une capsule réinterprétant ses plus grands classiques dans l’esprit qui la caractérise, à savoir féminin et décontracté. Cette dernière se compose d’une robe et d’une blouse entièrement recouvertes de pois, de coeurs et de trèfles, d’un ensemble de survêtement ultra chic et féminin, d’une robe polo, d’un trench, de paires de legging, ou encore d’une parka. Le tout décliné dans une palette assez sobre, faite de noir, de bleu nuit et de kaki.
Go Out! magazine
Pour qui ? Les filles adeptes du métissage culturel et textile, mixant aisément vestiaire du sport et dentelle! Quand les porter ? En mode catwalk trainant sa jolie dégaine au prochain défilé de la HEAD (Haute école d’art et de design) le 9 novembre! Le prix ? De 39.96 à 122.50 CHF www.laredoute.ch
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SPORTY CHIC! 65
BEAUTÉ
news beauté
SHARING IS CARING
TIME FOR RESULT
Une sharing table, quèsaco ? Un nouveau concept que Lancôme propose! L’idée ? Découvrir, toucher, tester les produits de la marque dans une ambiance parisienne qui aidera à arborer ce regard façon yeux de biche perdue au fond des bois qu’on aime tant. On se laisse guider dans ce nouvel espace les yeux fermés par les professionnels du make up de l’enseigne gauloise, dans un lieu ouvert, pensé comme une pièce à vivre de la maison. A noter pour les plus impatientes, ainsi que pour les accros de technologie, la « YouCam » installée dans les miroirs qui permet de tester en réalité augmentée toutes les gammes avec toutes les teintes (avec en bonus le teint parfait en mode photoshop, zéro défaut ) ! Une nouveauté en Suisse qui promet un moment beauté novateur et surtout egobooster !
Chez Resultime, on connaissait avant tout leur ingrédient star : le collagène. Leurs nouveaux soins : le soin collagène 3 en 1 jour-nuit-masque et le sérum combleur rides contour yeux et lèvres dévoilent la troisième génération de collagène ! Plus high-tech c’est le futur ! Avec sa technologie exclusive brevetée, le Micro Collagène Vectorisé, les actifs du collagène sont transportés au coeur de la peau. Les résultats sont impressionnants : en 8 heures les deux soins stimulent la régénération cutanée. Anti-âge, effet seconde peau lissant et hydratant toutes les couches de la peau, ces deux must-have nous ont bluffé ! Leur plu s: le pinceau doux et précis intégré au soin collagène 3 en 1, et l’embout high-tech du sérum pour yeux à l’effet décongestionnant. Resultime www.resultime.com
Espace Lancôme Manor Genève Rue de Coutance 10 www.manor.ch www.loreal.ch
octobre 2018
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BEAUTÉ
FENTY ON DUTY
DES CHEVEUX AÉRIENS
#SephoraLovesFentyBeauty, et nous aussi ! La marque de Rihanna débarque chez Sephora à Manor tel un ovni dans la galaxie très cloisonnée de la beauté! La marque, connue entre autres pour sa philosophie « Beauty for All » / Beauté pour tous, a été lancée il y a un an déjà à New York. Elle arrive enfin à Genève et ce n’est pas passé inaperçu ! Des dizaines de personnes attendaient en file afin de pouvoir tester les produits. Il faut dire que le packaging sobre et sophistiqué nous ouvre les portes d’odeurs irrésistibles et de produits dont la qualité est optimale. Ses atouts ? Son Highlighter « Throphy Wife », parfait mélange entre highlight et paillettes, sa nouvelle palette « Moroccan Spice » à la pigmentation extrême pour des look intenses et ses 40 teintes de fond de teint ! Nos favoris ? Le liquid lipstick rouge au packaging étonnant (il ressemble à un vernis à ongle) et à sa tenue longue durée. Testé post-fondue, il n’a ni bavé ni perdu de son éclat. Quant à la base de teint, dont la texture est semblable à celle d’une crème hydratante, elle tient toutes ses promesses et permet une pose du fond de teint invisible et longue durée. Vous l’aurez donc compris, Fenty Beauty nous a déjà conquis !
Fini les cheveux plats, fins ou en manque de volume! On a découvert le mois dernier,le nouveau « Spray Volume » Hair Rituel by Sisley - la marque dédiée au soin du cuir chevelu - qu’on ne quitte plus depuis. Grâce à sa formule intégrant des protéines de riz qui agissent sur la dissociation des fibres entre elles, ce soin coiffant soutient instantanément le cheveu dès la racine et apporte corps et densité pour un résultat anti-plat longue tenue! Un must-have pour les mauvais temps puisqu’il résiste à l’humidité ! Sisley www.sisley-paris.com
FentyBeauty chez Sephora Manor Rue de Coutance 10 www.manor.ch/Beaute/Fenty www.fentybeauty.com
Go Out! magazine
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BEAUTÉ
Fall IN LOVE Par FLORINDA CAIROLI
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Dans le sillage des derniers rayons de soleil, l’automne se profile aussi rapidement que les gens se rhabillent et, avec lui, l'idée que les rencontres attendront bien quelques mois. Détrompez-vous. La saison des feuilles mortes ravivent les envies de cocooner en duo et de vêtir ses lèvres et ses yeux de couleurs aussi chaudes qu’ardentes. Nuances pourpres, tons audacieux et pigments lumineux, le maquillage s’inspire de l’automne. Close-up.
octobre 2018
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BEAUTÉ
1) The Only One - Dolce & Gabbana On tombe souvent amoureux en premier lieu d’une odeur ou d’un parfum. Ainsi, cette automne on pare nos corps de la dernière fragrance Dolce & Gabbana « The Only One » qui propose de capturer l’essence de la féminité sophistiquée et hypnotique. A l’image d’Emilia Clarke, ce parfum représente cette femme, pleine de joie de vivre qui vit en chacune d’entre nous. L’odeur qui s’en dégage est une parfaite combinaison de violette et de tabac. Un doux mélange qui représente à la fois la douceur et la force d’esprit de la working girl indépendante et assumée.
2) Climax - Nars Une fois captivé par l’odeur, place au deuxième sens qui met en émoi : la vue. Il est l’heure de faire battre de ses beaux et longs cils de bambi grâce au nouveau mascara « climax » par NARS. Des cils plus longs et recourbés, pour un regard intense, sans paquet et, bien entendu, impeccable ! Avec son écrin ultra design, ce bijou de beauté boost les cils à un niveau supérieur et octroie un pouvoir de captation inexorable!
3) Palette 5 couleurs Bois des Indes - Guerlain Pour accentuer cette arme fatale qu’est le regard, miroirs de l’âme, on opte pour la mise en beauté de ses paupières. Pour ce faire, la nouvelle palette de Guerlain est idoine. Avec ses couleurs automnales et chaudes, elle souligne le regard tout en restant assez nude. Le beige rosé irisé, parfait pour la paupière mobile, captive le regard puis, le brun foncé le creusera afin de l’intensifier. Last but not least, le crème, une fois appliqué dans le creux interne de l’œil, illuminera et affinera le look en beauté. On est fin prête à faire chavirer les cœurs grâce à un regard eyekiller !
Go Out! magazine
Photos ©Florinda Cairoli
4) Le rougr allure INK - Chanel Arrive enfin le fatidique et tant attendu sens du goût porté par les lèves à toujours hydrater avant d’habiller. Avec sa tenue longue durée, le liquid lipstick « Le rouge allure INK » by Chanel conquière les bouches les plus farouches. Sa texture se dépose sur les lèvres et sèche rapidement pour se faire vite oublier au toucher, mais certainement pas visuellement. Sans contact, pigmentée et avec une tenue de 8 heures, ce liquid lipstick conclut parfaitement ce look « Fall in love ». Alors, prête à tomber amoureuse?
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SMALL HOUSE. GREAT INTENTION. YOGA,WELLNESS CENTER
Le Melrose Ruelle du couchant 11, 1207 Genève
0223424250 www.le-melrose.ch
OBJET DU MOIS
hermes - punk earring
Extra-longue, décadente et tout en volume exagéré, on a craqué pour la mono boucle d’oreille de la collection Punk de chez Hermès ! Elle nous murmure au creux du tympan des slogans dissidents : « Ni maître, ni Dieu. Dieu, c'est moi » ! Ici Hermès casse les codes du précieux mais pas celles de l’allure. De quoi céder en douceur à une rébellion de genre ! Hermès Rue du Rhône 39, 1204 Genève www.hermes.com
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SHOPPING
ETAM : DÉFILÉ HAUT DE GAMME ! Par MINA SIDI ALI
Pour la onzième année consécutive, la marque de lingerie Etam a dévoilé sa nouvelle collection lors de la Fashionweek de Paris lors défilé auquel on a eu la chance d’assister en septembre dernier sous la nef de l’école des Beaux-Arts. Au programme : des sous-vêtements émoustillants, une armada de 80 mannequins divines, une constellation de convives ravie et un grand show musical claquant tout les talents des talons des cinq chanteuses conviés sur le catwalk : Jain, Jorja Smith, IAMDDB, Cardi B et Zara Larsson ! Debrief post-show haut en dentelle avec le PDG du groupe Etam, Laurent Milchior. octobre 2018
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SHOPPING
Quelles sont vos impressions du show de la veille ? C’était une très belle fête! Notre ADN est ainsi fait, la marque se veut heureuse, sympathique, ainsi l’objectif reste que les gens prennent du plaisir. Je pense que le défilé et le festival qui a suivit ont eu cet effet ! C’est un joli pied de nez à l’univers du luxe que de s’immiscer audacieusement dans le calendrier de la Fashionweeek… C’est important à nos yeux que ce show se fasse durant la Fashionweek et non durant un autre moment du calendrier. On a tout de même pris le temps puisque cela fait 11 ans et je pense qu’on a trouvé le bon mode opératoire pour se glisser au milieu des marques. On est pas là pour concurrencer Dior, Saint-Laurent ou autre. Loin de là, ici il s’agit plus d’organiser une fête avec des modèles joyeuses et aux physiques diversifiés sur le catwalk. C’est ce qui fait notre différence. On se positionne sans prétention là où on doit l’être dans ce milieu. Entre Jorja Smith, Zara Larsson, IAMDDB et Cardi B, le casting musical était très international. Est-ce là une volonté affichée de s’implanter dans le marché américain ? Il est vrai qu’on a pris beaucoup d’artistes français il y a deux ans pour nos 100 ans pour revendiquer notre ADN français. Cette année on a effectivement privilégié des artistes internationaux car on souhaite promouvoir la marque à l’étranger. Notre petite vidéo teaser a l’an dernier généré 50 000 vues, cette année, on a atteint 1million de vues ! C’est très significatif. Cela fait très longtemps qu’on essaie d’intégrer le marché américain mais nous n’avons toujours pas de magasin là-bas. Nous sommes en train de travailler sur un magasin pop-up à Broadway à New York pour très prochainement. L’enjeu est très important pour le marché américain. Il faudra qu’on trouver un partenaire financier ou un retailer. Cela nécessite un gros investissement. Pour l’instant, on est déjà très heureux d’avoir ouvert en septembre dernier une boutique à Lausanne! On a encore pas mal de travail en Europe et une évolution digitale qu’on travaille depuis déjà 17 ans !
70% de la collection aperçue au défilé est déjà disponible à l’achat. Et cette année vous proposez une nouveauté : l’atelier live show. Pourriez-vous nous en parler davantage ? Toutes les tenues spectaculaires qui ont été créées pour le Live Show sont des pièces uniques produites dans nos ateliers en France. On nous a souvent sollicité pour les acquérir. Finalement, on a décidé de les rendre accessibles sur deux points de ventes : notre boutique sur les Champs-Elysées ainsi que dans notre flagship à Lyon. Les intéressées pourront prendre rendez-vous et commandez des pièces faites sur mesure! On parle ici de produits comparables à de la haute-couture et certaines pièces pourront s’élever à plusieurs milliers d’euros. Comment rêveriez-vous d’être perçu à l’étranger ? Etam, c’est une marque avec laquelle on se sent bien et sexy doté d’un petit twist rock et mode à la française ! Ce n’est pas une lingerie pour des bimbos. La femme doit se sentir à l’aise et avant tout libre. On revendique ce trait de caractère propre à la France, celui de la liberté.
Vous êtes très en avance niveau digital. Quelles sont les prochains challenges ? A l’époque, en 2001 je me souviens que mon entourage ne croyait à la vente en ligne. Aujourd’hui, 50% des clientes en magasins ont été en ligne durant les 7 jours précédents. Le trafic web est donc essentiel. Il permet également un meilleur service en magasin.
www.etam.ch
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TRIP
GAVÉ D’ALGARVE Par MINA SIDI ALI
On dit que l’Algarve est la région portugaise de la douceur de vivre. Le taxi qui nous emmène de l'aéroport de Faro jusqu’à l’hôtel fait déjà partie de l’équation. Notre point de chute ? L’ Anantara Vilamoura! Caresser son nom évoque encore en nous la suavité de ce lieu suspendu dans le temps et à jamais graver dans notre mémoire. Plus qu’un lieu de villégiature, il est une destination à lui-seul. Closeup sur une échappée belle qu’on résumerait aisément d’expérience sensorielle. octobre 2018
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TRIP
Au sud du Portugal, la terre y est dorée et dessine un paysage de falaises spectaculaires et de plages douces. En sus de ses criques magiques, son sable blanc, ses grottes, ses 300 jours de plein soleil par an et points de vue à couper le souffle, la région est dotée d’un indéniable sens de l’accueil, une histoire riche, une proximité et une desserte aérienne qui en font une destination de choix. Normal qu’on se soit empressé de prendre un vol direct Genève-Faro pour y tester l'hôtel signé Anantara, célèbre chaîne hôtelière d’origine thaïe. Inauguré l’an dernier, à une trentaine de minutes de l’aéroport international de Faro, à dix minutes des plages et de la marina huppée Vilamoura et face à l’Oceânico Golf Course, dessiné par Arnold Palmer, ce palace monumental est le premier en Europe du grand groupe hôtelier asiatique.
préservant un lien profond avec l'Algarve, qu’on déguste dès son arrivée à la caroube, au thé à la cannelle et au jus d'orange accompagnés des paniers d'amandes et de figues dans une pièce où l’on est guidé pour s’enregistrer avec une tablette ( ce qui nous fait oublier l’usuelle nausée des files d’attente de grandes enseignes hôtelières). Il est désormais temps de vider sa tête et d’abandonner son corps au repos légitime. Les chambres associent l'atmosphère balnéaire du sud à l'exotisme asiatique, facilement inspiré par le vert luxuriant des palmiers. Elles donnent désormais sur l'une des cinq piscines le jardin ou encore sur le parcours de golf. À l'intérieur, le mobilier en bois et les fibres naturelles de la région sont de couleur marron, beige et blanche. C’est le résultat de la modernisation des 280 chambres et suites de l’ancien Tivoli Victoria, qui a réouvert ses portes en avril 2017 et qui a été entièrement transformée conformément à la philosophie de la marque thaïlandaise: tirer parti de l’authenticité des territoires au lieu de s’imposer de manière architecturale ou décorative! Challenge relevé! Cette fusion de cultures atteint un maximum d'excellence dans les 17 suites de l'hôtel, équipées de sacs de plage fabriqués à la main, de tasses en liège et de céramiques typiques. Ceux qui tombent en amour avec les pièces exposées dans les chambres peuvent même les acheter dans un magasin de l'hôtel même. Mention spéciale au restaurant de l’hôtel qu’on découvre au détour des contours des couloirs habillés de créations d'artistes locaux: le Ria. Le chef exécutif Bruno Viegas rend hommage aux excellents fruits de mer, huîtres et palourdes du rebord de Formosa et prépare des spécialités comme le cataplana ou le poisson grillé traditionnel qui à lui seul vaut le voyage Genève-Vilamoura !
Tout oublier à Vilamoura, on se perd dans le vieux Faro. En général, les touristes s’y arrêtent peu ou pas, se dépêchant de prendre possession de leur voiture de location dès l’aéroport avant de rouler vers des destinations plus balnéaires. Erreur magistrale ! Même si le séisme de 1755 n’a finalement laissé que peu de vestiges – quelques ruines romaines au nord de la cité –, la ville, véritable porte d’entrée de la région, mérite que l’on y consacre au minimum une journée! La Cidade Velha, la vieille ville qui jouxte la Marina, a gardé tout son cachet. Trois portes, au choix, pour y pénétrer, dont l’arco da Vila, exemple de l’architecture néoclassique du début XIXème siècle. On se fera l’œil sur les superbes maisons bourgeoises qui bordent la rua do Municipio qui mène à Sé et au largo da Sé, la cathédrale initialement bâtie sur l’ancien forum romain. Reconstruite après le tremblement de terre, elle est à la fois gothique, renaissance et baroque. On adore. L’essence de l'Algarve entre luxe, calme et volupté. Une fois le hall de l’hôtel foulé au son des jingle des ferrinhos, symbole du folklore algarvien, on prend conscience qu’on va perdre cette dernière pour un séjour extatique. Anantara y diffuse subtilement son ADN asiatique tout en Go Out! magazine
Anantara Vilamoura Victoria Gardens, Av. dos Descobrimentos nº 0, 8125-309 Vilamoura Portugal vilamoura.anantara.fr
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DÉVELOPPEMENT DURABLE
GÉANT DE LA PLANTATION Par MARIE D.
Le groupe de production d’huiles de bois précieux ASIA Plantation Capital (APC) a posé ses valises à Genève il y a deux ans. Depuis, il poursuit sa mission: développer la production et la distillation du bois d’agar (résine de l’arbre) afin d’obtenir l’huile essentielle la plus chère du monde, l’huile d’oud. Cette dernière est utilisée dans la médecine traditionnelle chinoise, les cérémonies religieuses et culturelles, dans l’industrie pharmaceutique et dans la cosmétique. Close up sur une groupe leader mondial dans la culture d’arbres tropicaux déjà présent en Asie depuis une quinzaine d’années. forestière, de méthodes novatrices d’inoculation, de techniques de récolte, de distillation et de transformation des produits, tout en apportant des avantages économiques importants aux communautés locales. Depuis plus de 10 ans, elle fournit également des services forestiers durables ainsi que des services durables d’acquisition et de développement de terres agricoles pour le secteur agricole et forestier mondial. Une société qui se passionne pour son rôle, non seulement en veillant à ce qu'il y ait des approvisionnements en bois d'agar pour les générations futures, mais qui s’assure également que les produits proviennent de sources éthiques et durables. Avec plus de 650 millions de dollars américains d’actifs détenus ou en gestion, Ce dernier prouve que défendre le côté moral n’affecte pas nécessairement la rentabilité. Il adopte avec enthousiasme la devise «le peuple, la planète, le profit» comme la seule voie à suivre pendant une longue période d’instabilité économique mondiale et visera toujours une tendance constante à la hausse de la valeur des actifs forestiers à long terme. APC prouve que la durabilité et la sensibilisation à l’environnement peuvent s’intégrer dans un modèle commercial performant, offrant des produits sains ainsi que la tranquillité d’esprit - une combinaison rare, peutêtre, de nos jours où les modèles commerciaux durables ne sont pas seulement de plus en plus souhaitables mais de plus en plus nécessaires.
Plantation Capital a été officiellement créée en 2002 au Royaume-Uni, avant de s’installer au Sri Lanka en 2009 en tant que Asia Plantation Capital, suivi par la Thaïlande, Hong Kong, Singapour, la Malaisie et l'Europe. Le groupe s'est développé en 2015 pour inclure Africa Plantation Capital au Kenya. Asia Plantation Capital Group a maintenant une image de marque, des plantations et des projets agricoles avec des opérations à divers stades dans le monde entier, ce qui en fait l'un des plus grands producteurs, fabricants et distributeurs verticalement intégrés de nombreux produits finis tels que l'huile d’Oud, le bois d'agar et le bambou. Asia Plantation Capital, l'une des plus grandes sociétés de gestion de plantations verticalement intégrées, développe, fabrique et distribue des produits finis à valeur ajoutée tels que l'huile d'Oud et les copeaux de bois provenant d'arbres de bois d’agar cultivés de manière durable dans ses propres plantations. Le groupe ouvre la voie en matière de culture de jeunes arbres, de croissance Go Out! magazine
Contact information: Guyve Kalantary Guyve.kalantary@ar.apcgroup.lu www.asiaplantationcapital.com
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AUTOMOBILE
LES BELLES FONT LEUR SHOW Par YESSINE SIDI ALI
A l’occasion du Mondial Paris Motor Show qui ouvre ses portes au cœur de la Ville Lumière du 4 au 14 octobre, Go Out ! vous a sélectionné quatre des nouveautés qui y seront présentées et qui, à coup sûr, rencontreront un franc succès et que l’on s’impatiente de pouvoir admirer sur nos routes. AUDI Q3
La nouvelle Audi Q3 s’attaque à nos routes dotée d’un design plus agressif et sportif que ses anciennes moutures. Autant vous dire qu’elle ne va pas passer inaperçue, on peut même affirmer que vous risquez de la croiser à chaque coin de rue d’ici quelques mois. La nouvelle Q3 a gagné presque 10 centimètres par rapport à la version précédente, ce qui lui assure une habitabilité exceptionnelle pour un SUV urbain. Le point fort promis par Audi pour son dernier-né réside dans sa technologie embarquée qui ferait pâlir d’envie même ses concurrents dans les segments supérieurs. La Q3 sera disponible dès sa sortie en 2 et 4 roues motrices, avec des motorisations qui débutent à 150 ch pour culminer à 230 ch pour les plus pressés
Audi Q3 ©Audi
SEAT TARR ACO
Grande révolution chez Seat cette année ! Après le lancement du SUV Ateca et de sa petite sœur l’Arona, le constructeur espagnol dévoile son premier SUV haut-de-gamme, le Tarraco. Celui-ci promet d’ores et déjà une habitabilité et une qualité de finitions inégalables dans sa gamme. Il sera disponible en cinq ou sept places avec deux motorisations essence, soit le 1,5 TSI de 150 ch et le 2,0 TSI de 190 ch. Côté diesel, le 2,0 TDI se décline également en 150 ch et 190 ch. Seat garantit de vraies capacités de franchissement pour son Tarraco ; à vérifier début 2019 ! La seule chose que l’on peut affirmer avec certitude pour l’heure est la réussite totale de son design : un vrai chef-d’œuvre. octobre 2018
Seat Tarraco ©Seat
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AUTOMOBILE
B MW Z4
Après plus de neuf ans de bons et loyaux services, la BMW Z4 revient sur le devant de la scène avec une toute nouvelle mouture qui nous fait déjà saliver d’envie rien que sur photos. Ses lignes sont sublimes et, bonne nouvelle, on note le retour de la capote en toile, ce qui aura pour effet de rendre notre BMW plus légère pour de meilleures performances. Un important travail a été effectué dans l’habitacle, désormais doté d’un nouveau compteur digital de toute beauté. Dès son lancement, la Z4 sera proposée avec trois motorisations : la S Drive 20i de 197 ch, la S Drive 30i de 258 ch et la tonitruante M40i de 340 ch qui promet de faire très mal à la concurrence !
BMW Z4 ©BMW
B MW SÉRIE 8
Enfin, la voilà ! Le coup de cœur de la rédaction de Go Out ! débarque sur le bitume dès la fin de cette année et elle se révèle tout simplement magistrale. Son design constitue le mariage parfait entre la sportivité et l’élégance. Elle présente des lignes tendues et des feux avant acérés qui ne demandent qu’à dévorer des milliers de kilomètres. La nouvelle Série 8 promet d’ores et déjà de vous faire vibrer à chaque voyage grâce à une qualité de fabrication et un confort dignes de la première classe d’un Airbus A380. A noter, dès son lancement, la voiture sera disponible avec deux motorisations au choix : la diesel 840d qui développe 320 ch et, en essence, la M850i qui pousse ses performances jusqu’à 530 ch.
BMW Série 8 ©BMW
Go Out! magazine
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D É C O U V R E Z LE S F U T U R E S S TA R S D E L A S C È N E C L AS S I Q U E !
P I A N O & C L A R I N E T T E | 2 9 O C T. – 1 4 N OV. 2 0 1 8 Programme & billets : www.concoursgeneve.ch
D E S I G N : T H E W O R K S H O P. C H — P H O T O © A D O B E S T O C K
73e CONCOURS DE GENÈVE I N T E R N AT I O N A L MUSIC COMPETITION
HORLOGERIE
HAPPY BIRTHDAY FRÉDÉRIQUE CONSTANT ! Par OLIVIER MÜLLER
Frederique Constant et Aletta Peter Stas
Frédérique Constant fête ses 30 ans. Cette modeste aventure familiale néerlandaise est devenue un poids lourd de l’industrie horlogère. Elle vient de passer aux mains du groupe Citizen qui ne manquera pas, rapidement, d’en tirer de nouvelles synergies. Retour sur une trajectoire particulièrement atypique de l’horlogerie. Go Out! magazine
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HORLOGERIE
Si, en trente ans, la société a considérablement évolué, son positionnement n’a jamais dérivé. Peter Staas le répète inlassablement depuis trois décennies : « offrir un luxe horloger abordable ». L’idée n’est pas nouvelle. Tissot, Rado, Mido, en sont les chantres. Leur succès n’est d’ailleurs pas anodin. Tissot, notamment, produit plus de quatre millions de pièces par an. TR ANSPARENCE ET DISCRÉTION EN VERTUS CARDINALES
La proposition de Frédérique Constant est simple : des montres classiques, sobres, de bonne qualité et abordables. Pas d’ambassadeur extravagant, de complications hors norme et, plus que tout, une transparence peu commune. Peter Staas, CEO abordable, discret, a de tout temps dévoilé ses investissements, ses réussites, ses échecs, les chiffres clés de son entreprise. Une petite révolution dans un sérail horloger tenu par un secret viscéral ! Au bout du compte, Frédérique Constant a patiemment gagné la confiance de ses partenaires, distributeurs, détaillants et clients. Frédérique Constant est un nom aujourd’hui familier de l’horlogerie. Tant est si bien que l’on oublierait presque son caractère hautement improbable ! Que l’on y pense quelques instants : un lancement en 1988, alors que l’horlogerie mécanique est au plus bas. Des montres Swiss Made, alors qu’en cette période, le quartz Made in Japan & China fait autorité. Une marque dirigée par un couple, totalement inconnu de la place horlogère. Des origines néerlandaises, peu répandues au pays du Swissness. Et, pour couronner le tout, un financement indépendant, comme s’il s’agissait d’une petite boutique familiale. En somme, un business plan voué à l’échec ! Sauf que, trente ans plus tard, la petite aventure du couple Staas s’est mue en un acteur majeur de l’industrie, regroupant trois marques : Frédérique Constant, Alpina et la très confidentielle Ateliers de Monaco. SEP T FOIS PLUS DE MONTRES QUE ZENITH
Aujourd’hui, les chiffres parlent d’eux-mêmes : 150'000 montres Frédérique Constant prévues pour 2018 (10'000 pour Alpina), 3000 points de vente répartis dans 120 pays pour un total frisant les 200 personnes, filiales incluses. Pour avoir un ordre de grandeur, 150'000 pièces par an, c’est peu ou prou le volume de Breitling, 2,5 fois plus que Hublot, 7 fois plus que Zenith ! Un chemin impressionnant pour une marque qui a toujours tout fait seule et en dehors du schéma habituel de construction industrielle.
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HORLOGERIE
27 MOUVEMENT S M AISON EN 30 ANS
Parmi ces homme clés qui ont de suite adhéré au dessein de la marque : Pim Koeslag. Inconnu du grand public, cet horloger néerlandais a rejoint le groupe en 2003. Sa mission est double : doter le groupe d’une marque haut de gamme et créer pour Frédérique Constant ses futurs calibres. La première mission s’incarne par Ateliers de Monaco, une micro niche dans laquelle l’horloger crée à l’envi des modèles haut de gamme. La seconde s’est traduite par le premier mouvement 100% manufacture du groupe, dévoilé il y a tout juste dix ans, en 2008. Aujourd’hui, Frédérique Constant dénombre 27 calibres maisons qui sont pour beaucoup, en réalité, des variations de quelques calibres souches.
Horological Smartwatch
CA SSER LES PRIX (ET LE M ARCHÉ)
Un autre coup d’éclat survient en 2016 : la marque dévoile son premier Quantième Perpétuel, à moins de 8500 euros. Cette complication de la Haute Horlogerie est capable d’indiquer sans erreur, pendant plus d’un siècle, les jours, dates, mois et années ainsi que la phase de Lune. Cette prouesse était précédemment proposée au quintuple du prix affiché par Frédérique Constant, voire au décuple ! D’abord détestée pour avoir fait sauter le tabou d’un réservoir à très confortables marges, Frédérique Constant a ensuite été largement copiée (Montblanc, Girard-Perregaux, etc.).
Hybrid Manufacture
Elle le sera en revanche moins avec ses deux dernières grandes innovations : l’Horological Smartwatch et la Hybrid Manufacture. La première a pris le parti d’une montre connectée habillée des atours d’une montre classique. La seconde est une pièce hybride où la mécanique est couplée à un circuit électronique. Leur développement n’appartient plus tout à fait à Frédérique Constant : depuis deux ans, faute de descendance investie dans l’affaire familiale, le groupe a été cédé à Citizen. Une nouvelle page se tourne.
Go Out! magazine
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YASUJIRO
OZU
À HAUTEUR DE TATAMI DU 24 OCTOBRE AU 16 NOVEMBRE
« Le goût du Saké » de Yasujiro Ozu | Droits réservés | design lelogo.com
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tél. +41 22 320 78 78
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rdv pris
©Juan-Carlos Pita
LIVE EXPOSITIONS AILLEURS
EN FAMILLE DANSE Go Out! magazine
CLASSIQUE
CINÉMA 85
THÉÂTRE
CINÉMA
ÉCRAN TOTAL Par FRANÇOIS GRAZ
LE GR AND BAIN
CYCLE YA SUJIRO OZU
Quand bien même les comédies françaises dans leur ensemble coulent à pic dès leurs sorties en salle en raison soit d’un scénario convenu soit d’une distribution insipide (ou les deux dans 90% des cas), il arrive que certaines surnagent. C’est le cas de la première réalisation de Gilles Lellouche, Le Grand Bain. Le pitch ? Cinq quadragénaires tentent de donner un sens à leur vie par le biais de la natation synchronisée. L’entièreté du casting pléthorique (Guillaume Canet, Benoit Poelvoorde, Mathieu Amalric, Jean-Luc Anglade, Philippe Katerine, Félix Moati, Virginie Efira, Leïla Bekhti, Marina Foïs…) a dû se jeter à l’eau pour ce film, aussi bien au sens propre que figuré. Il faut dire que le plongeon était risqué, mais force est de constater qu’on passe un agréable moment devant ce long-métrage à l’humour décalé, qui déborde d’humanité. Un vrai bain de jouvence.
Les Cinémas du Grütli donnent à nouveau un coup de projecteur sur l’un des pontes du cinéma japonais. Après Naruse, Kurosawa et Mizoguchi, c’est au tour de Yasujiro Ozu – qui se caractérise par la mise en scène extrêmement sobre de ses œuvres – d’avoir droit à une rétrospective. Auteur de pas moins de cinquante-quatre films en l’espace de trente-cinq ans, le prolifique cinéaste s’est adapté au cinéma parlant, puis à la couleur malgré ses réticences. Abordant des sujets universels du quotidien, ses réalisations font office d’histoires intergénérationnelles. Une sélection de ses vingt films les plus marquants, de Printemps Tardif (1949), en passant par Herbes Flottantes (1959), sans oublier son chef-d’œuvre posthume Le Goût du saké (1963) est à (re)découvrir jusqu’à mi-novembre. L’occasion d’apprécier le fameux cadrage récurrent d’Ozu : à hauteur de tatami !
Le Grand Bain
Cycle Yasujiro Ozu
De Gilles Lellouche
Du 24 octobre au 16 novembre aux Cinémas du Grütli
Sortie le 24 octobre
www.cinemas-du-grutli.ch/agenda/22563-yasujiro-ozu
Juillet-août 2018
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CINÉMA
LA SÉRIE DU MOIS : INTO THE DARK
Après Castle Rock, une autre création du site de la vidéo à la demande Hulu risque de faire tressaillir d’effroi les sérievores : Into the dark. Son concept est pour le moins original : la série s’articule sur les douze mois de l’année ainsi que leurs célébrations, chaque épisode possède donc sa propre histoire creepy. Octobre ouvre le bal avec The Body, ou le parcours semé de cadavres d’un tueur en série lors de la nuit d’Halloween. Le mois de novembre n’est pas en reste avec Flesh & Blood, l’histoire d’une traque morbide le jour de Thanksgiving. Côté distribution, Tom Bateman, Rebecca Rittenhouse, Ray Santiago ou encore Dermot Mulroney prendront part aux festivités. Si le pitch des autres épisodes de l’anthologie n’est pas encore connu, on met néanmoins aisément notre main à couper que la fête de Noël s’annonce… sanglante.
CYCLE D ’AUTOMNE DU CINÉ- CLUB UNIGE
Quelle soit douce, latérale, diffuse ou en contre-jour, la lumière fait office de composante primordiale à la réalisation d’un long métrage. Durant deux mois, le ciné-club UNIGE met en exergue les plus belles utilisations de ce doux faisceau lumineux au cinéma avec son nouveau cycle Lumière poétique. Douze chefs-d’œuvre du 7ème art se succèderont ainsi, parmi lesquels Nosferatu le vampire de Murnau, dont les teintes sombres et le jeu d’ombres omniprésent ont façonné l’aspect cryptique de l’œuvre. Véritable film référence du cinéaste italien Dario Argento, Suspiria impressionne toujours autant, quarante ans après sa sortie en salles. L’atmosphère macabre ainsi que l’éclairage rouge écarlate de l’ensemble ne laissent pas indifférent. Enfin, Enter the Void de Gaspar Noé, (encore lui !) est très certainement le film le plus psychédélique jamais tourné, où le fluo et les néons sont rois, accompagnant sans cesse le spectateur tout au long de son voyage cinématographique.
Into the dark De Paul Davis, Paul Fischer et David Alexa Faigen Dès le 5 octobre sur Hulu
Lumière poétique Programmation complète sur www.unige.ch Jusqu’au 17 décembre
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EXPOS ET CONFÉRENCES
LE 11 OCTOBRE
18h-21h
QUARTIER DES BAINS
NUIT DES BAINS
quartierdesbains.ch
La Nuit des Bains, c’est cette année dix-huit espaces d’exposition qui proposent de découvrir les œuvres exposées temporairement en leurs murs. Or, depuis le début de cette initiative fort appréciée d’une partie de la population, la fête avait pu il est vrai prendre une place un chouïa plus importante que l’art lui-même. On ne serait pas à Genève si on pouvait avoir trop de fun, Juan Calvino pourrait se retourner dans son cercueil premier prix. Besoin s’est fait donc ressentir l’année dernière de “clarifier” le rôle de la Nuit des Bains et de l’association qui organise cet évènement. Quatre vernissages communs seront organisés par année et ce n’est plus que deux évènements sous la forme de grand chelem des galeries qui se tiendront par année, dont celle du jeudi 11 octobre.
JUSQU’AU AU 14 OCTOBRE GALERIE DU BOLÉRO
CATHERINE KIRCHHOFF : POP ART
Chemin J.-B. Vandelle 8 CH 1290 Versoix www.versoix.ch/sites-bolero-galerie/bolero-galerie/
Diplômée de l’École supérieure des beaux-arts de Genève, Catherine KIRCHHOFF fait l’événement avec la création de 50’000 cabas artistiques confectionnés avec du plastique recyclé pour le distributeur Migros. Ces objets du quotidien et l’univers des produits de grande consommation ont toujours inspiré cette artiste versoisienne. En filiation avec l’univers du Pop Art, ses œuvres jouent avec les images, les objets et les packagings. Les détournant, elle peint des toiles originales très colorées ou réalise ses œuvres au moyen de différentes techniques. Catherine KIRCHHOFF résume sa démarche ainsi : « Un objet banal n’a pas forcément des formes banales ».
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EXPOS ET CONFÉRENCES
JUSQU’AU AU 15 DÉCEMBRE 2018 GALERIE GAGOSIAN
FIRE AND CLAY
19, place Longemalle | 1204 Genève 022 319 36 19 www.gagosian.com
Artistes ou artisans ? C’est cette appellation que met en lumière la galerie d’art contemporain Gagosian en présentant une exposition dédiée à l’art de la céramique. De sa fonction primaire en tant que récipient dans l’Antiquité, en passant par sa progressive évolution comme sculpture en soi avec les mouvements contemporains Arts and Crafts et California Clay, l’exposition Fire and Clay retrace l’évolution des récipients en céramique. Le questionnement sur la céramique entre sculpturalité et objet traditionnel habite la production de ces artistes pour qui les deux ne sont pas incompatibles. Amphores grecques parées de logos de grandes marques dans un certain esprit pop, ou réalisations nippones comme réminiscence des techniques vernaculaires avec l’usage de l’émail kairagi chez Takuro Kuwata, toutes rappellent qu’une tradition perdure bien qu’elle se tourne vers le présent avec des formats maxi et où l’imperfection qui peut survenir à la cuisson devient beauté : la philosophie wabi-sabi pour les japonese lovers
JUSQU’AU 1ER MARS 2019 MAMCO
MAIL ART
Rue des Vieux-Grenadiers 10 | 1205 Genève www.mamco.ch
Les activités post-Fluxus du groupe d’artistes genevois et de la galerie/maison d’édition Ecart trouvent depuis 2017, grâce à un partenariat entre le MAMCO, la HEAD – Genève, le Cabinet d’arts graphiques du Musée d’art et d’histoire et la complicité de John M Armleder, un lieu de réémergence. L’espace du musée dédié à Ecart permet de présenter le travail d’inventaire en cours, de réactiver des pièces des années 1970 et d’accueillir des projets d’artistes ou des performances.L’exposition actuelle, élaborée à partir des archives Ecart, présente un ensemble d’œuvres et de documents liés au Mail Art, système de communication par voie postale mis en place par des artistes comme alternative aux institutions et aux galeries. Lettres, collages, multiples, mais aussi timbres ou livres d’artistes circulent ainsi au sein d’un réseau informel et international, dont la paternité est souvent attribuée à l’Américain Ray Johnson (1927-1995). Ses échanges avec le Canadien David Zack (1938-1995), présentés ici, attestent la volonté de désacralisation et de de démocratisation de l’œuvre d’art du Mail Art.
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CLASSIQUE
DU 28 OCTOBRE AU 7 NOVEMBRE OPÉRA DE LAUSANNE
COSÌ FAN TUTTE
12, avenue du Théâtre 12 | 1002 Lausanne www.opera-lausanne.ch
Ainsi font-elles toutes, ou l’École des amants. Où Mozart et da Ponte ont-ils été puiser un titre aussi débordant de justesse et d’à-propos ? Le dernier volet de la célèbre trilogie collaborative du librettiste et du compositeur s’inspire d’un fait réel plutôt cocasse, lors duquel deux officiers échangèrent leurs épouses. Aussi virtuoses qu’hilarants, les airs ponctuant ce chef-d’œuvre de l’opéra-bouffe se résument en une morale qui serait aujourd’hui pourfendue à coups de hashtags. Così reproduit les hauts et les bas du jeu de l’amour, résonnant en écho aux dilemmes relationnels d’aujourd’hui qui ont, somme toute, peu évolué. À partir du 28 octobre, l’Opéra de Lausanne nous livrera son interprétation de ce célébrissime imbroglio sous la baguette de Joshua Weilerstein, directeur artistique de l’Orchestre de Chambre de Lausanne, phalange également de la partie. La mise en scène sera assurée par Jean Liermier, directeur du Théâtre de Carouge, ayant déjà mis en scène My Fair Lady à Lausanne en 2015. Notons enfin les débuts d’une genevoise d’adoption dans l’un des rôles principaux : Stéphanie Guérin, mezzo-soprano, étudiante en master soliste à la Haute école de musique de Genève, qui interprétera Dorabella. C’est à Fiordiligi, assurée par la soprano moldave Valentina Nafornita, qu’elle donnera la réplique dans l’aérien trio qu’on ne présente plus : Soave sia il vento.
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L E C I R Q U E S ’
I N V I T E
© Hervé Tartarin
A U T F M !
11 et 12 oct. 7 nov. 5 mars 29 et 30 mars 16 avril
Terabak de Kyiv Le gros sabordage Red Haired Men Esquif Le projet F
forum-meyrin.ch
LIVE
LE 12 OCTOBRE AUDIO
GUI BORATTO Il y a un an, Audio ouvrait ses portes sur son vaste espace brut et bétonné, faisant irruption par la même occasion dans le monde de la nuit genevois, qui avait bien besoin d’un chamboulement de cet acabit. Douze mois plus tard, le club est devenu incontournable et fait les belles nuits d’un public avide de line-up qui envoient du lourd. Un tel succès se doit d’être célébré et pas qu’un peu ; Audio sait remercier ceux qui ont eu confiance en lui à ses débuts et convie donc le Brésilien Gui Boratto, qui avait ambiancé le bar lors de la soirée d’ouverture. Cette fois, il embarquera le public avec lui pour un live de deux heures dans la grande salle, à la hauteur de sa réputation et idéale pour pouvoir se délecter de la house aux saveurs tech et minimal du producteur, compositeur et dj natif de Sao Paulo. Et qui dit anniversaire, dit cadeaux ! Le club offre l’entrée de la soirée aux cent premiers fêtards à se pointer. Parabéns Audio !
20, rue Boissonnas | 1227 Les Acacias audio-club.ch
LE 14 OCTOBRE PRAED Terrain de jeux préféré des fervents d’expérimentations stimulantes, la Cave 12 invite le duo Praed, ovni sonore solaire et salvateur. Composé de l’artiste libanais Raed Yassin au chant et aux claviers, et du musicien suisse Paed Conca à la clarinette et à la basse électrique, leurs productions cosmiques combinent le Shaabi (musique populaire arabe), au free jazz et aux sonorités psychédéliques. Cette invitation à une balade spatiale nous projette dans une constellation de sons galactiques et délicats, propulseurs de frissons. Comme enveloppés soyeusement et déposés délicatement sur un petit nuage, on redemandera à boire de ce thé à la menthe chantilly. Apaisement et apesanteur.
CAVE 12 4, rue de la Prairie | 1202 Genève www.cave12.org
PRAED ©DR
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LES 19 ET 20 OCTOBRE ALHAMBRA Rue de la Rôtisserie 10, 1204 Genève www.contrechamps.ch
PERCUSSION WORKS I HEIMSPIEL Dans un monde bousculé par les crises migratoires, le projet Heimspiel propose de revenir aux racines. Les racines de la percussion d’une part, avec un point d’orgue sur l’utilisation d’instruments intemporels tels que la grosse caisse, la caisse claire, les cymbales... Mais aussi celles de la musique locale, avec des compositeurs suisses qui remettent au goût du jour des instruments traditionnels tels que le hackbrett, le talerschwingen, le tambour bâlois... À travers créations, concerts, installations vidéo sans oublier un bar qui proposera des spécialités locales, Heimspiel explore le geste originel de la percussion.
DU 22 AU 26 OCTOBRE 20h-7h (musique dès 22h30) BÂTIMENT H107 21, av. des Tilleuls | 1203 Genève bambatristeasso.blogspot.ch
FESTIVAL RÊVES & ILLUSIONS Pour ceux qui, en 2018, pensaient encore que sophrologie et art n’était pas associables, il y a moyen de se détromper avec le Festival Rêves & Illusions vol. 2 ! Le projet H107, lieu collectif de recherche artistique principalement lié à la danse, propose pendant cinq jours une nuit de voyage. Cette agence de voyage de la transe douce vous emmènera de 20h au petit matin à 7h dans un cheminement pour le coup vraiment onirique avec Daniel Maszkowicz aka SZKMD qui va titiller vos ondes cérébrales en mode ASMR (lundi 22.10), Chymere et son biotope marin (mardi 23.10), D.C.P. et ses brumes d’échos (mercredi 24.10), Eyyes avec sa drone-prog mélodique (jeudi 25.10), et enfin Longchat en DJ set de nappes phréatiques ronronnantes (vendredi 26.10). Si les expériences sonores interlopes vous interpellent, il est de notre devoir culturel de vous en recommander l’expérience. D’autant que tout ce que nécessite un gracieux réveil (collation, breuvages, etc.) sera disponible sur place.
LIVE
LE 26 OCTOBRE LE ZOO – USINE
UMWELT Le producteur et DJ lyonnais Umwelt, actif depuis près de trente ans, fait mouche à chacun de ses sets sombres et acérés. Biberonné à l’esprit rave qui régnait en France au tout début des années 1990, il a fait ses premières armes underground en mixant à la radio et comme résident dans le premier squat rave de la capitale des deux Gaules, l’Hypnotic. Il s’est ensuite lancé dans la composition, a monté un premier label en 1997 et par la même occasion adopté le blaze qu’on lui connaît depuis lors. Umwelt signifie « environnement » dans la langue de Goethe ; eh bien on peut affirmer que celui dans lequel baigne l’artiste est caractérisé par l’analogique – Umwelt mixe sur vinyles – et un aspect bien dark, à l’image de l’electro qu’il sert. Puissants, flirtant avec la saturation voire la distorsion, les sons qu’il envoie aimantent le public, qui se retrouve alors happé dans une atmosphère pesante qu’il voudrait pourtant ne jamais quitter. Un set vampirisant au programme donc, ce vendredi 26 octobre du côté du Zoo, qui sait résolument sélectionner avec beaucoup de sagacité ses pensionnaires d’un soir.
4, place des Volontaires | 1204 Genève lezoo.ch
DU 1ER AU 11 NOVEMBRE AMR ET ALHAMBRA
FESTIVAL LES NUITS DU MONDE FUSIONS – QUAND LES MUSIQUES S’EN MÊLENT Les Ateliers d’ethnomusicologie (ADEM) nous invitent pour cette nouvelle édition de leur festival Les Nuits du Monde à nous plonger avec délice dans les heureuses intersections existant entre diverses traditions musicales. Avec « Fusions – Quand les musiques s’en mêlent », les ADEM rappellent, musique à l’appui, que les processus de création sonore de par le monde se sont toujours réalisés par le biais d’influences multiples et mouvantes, en constante évolution. Au programme de cette dizaine enchantée, des polyphonies vocales méditerranéennes, du maqâm arabo-jazz, du flamenco sévillan, du violoncelle ottoman, des voix qui suivent les voies soufies et d’autres le souffle des steppes de Mongolie. On doit ce programme riche et alléchant au musicien, enseignant et ethnomusicologue Fabrice Contri, qui a pris la direction des ADEM cet été et qui a le souhait, avec le festival Fusions, de nous inciter à déconstruire et « à briser certains de nos cloisonnement esthétiques » ainsi que de favoriser les moments d’échanges entre musiciens et spectateurs, lesquels en seront sans aucune doute enchantés.
Genève www.adem-geneve.com
©Alexis Maryon
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EN FAMILLE
DU 3 AU 14 OCTOBRE 2018 THÉÂTRE DES MARIONNETTES DE GENÈVE (TMG)
ÉCLIPSE Assis dans son lit, en compagnie de son doudou astronaute, un petit garçon dessine le ciel nocturne. Au fur et à mesure qu’il couche sur le papier lunes, planètes et étoiles filantes, les astres dessinés se matérialisent et s’invitent dans la chambre. Avant de s’endormir, l’enfant plie sa feuille de papier en avion et la lance dans le noir infini... Alors qu’il glisse lentement vers le sommeil, son cosmos imaginaire s’anime pour un voyage tout en douceur et en apesanteur à travers un univers peuplé de planètes virevoltantes, d’astronautes enjoués et de monstres chimériques. Lumière noire, théâtre d’ombres, musique et marionnettes contribuent à produire un espace-temps à part, où tout est flottement et où les frontières entre rêve et réalité, entre monde intérieur et monde extérieur, sont habilement effacées. Créé au TMG en janvier 2017, Éclipse livre un puissant hommage à l’imaginaire enfantin, dont les possibilités infinies n’ont d’égal que l’immensité de l’univers.
Rue Rodo 3 | 1205 Genève www.marionnettes.ch
DU 17 OCTOBRE 2018 AU 15 SEPTEMBRE 2019 MUSÉE D’HISTOIRE DES SCIENCES
ROULEZ LES MÉCANIQUES LA LOI DU MOINDRE EFFORT La mécanique désigne un domaine de la physique visant à étudier le mouvement, les déformations et les états d’équilibre des systèmes physiques. Mais le terme s’emploie également pour évoquer la concrétisation découlant de la compréhension de cette science, soit la conception des machines ; élément reflété par l’étymologie du mot, issu du grec mèchanikê, « l’art de construire une machine ». Dès le 17 octobre et jusqu’au 15 septembre 2019, le Musée d’histoire des sciences (MHS) propose de se pencher de manière très ludique sur les astucieux mécanismes de base – poulie, rouage, vis, levier, roue, essieu ou simple plan incliné – qui nous facilitent tant l’existence au quotidien puisqu’ils sont à l’œuvre à peu près partout, du tournevis au vélo en passant par l’ouvre-bouteille. Avec « Roulez les mécaniques – La loi du moindre effort », le MHS invite grands et petits curieux à comprendre les secrets de ces objets qui nous permettent de décupler nos forces tout en minimisant nos efforts.
Parc de La Perle du Lac 128, rue de Lausanne | 1202 Genève 022 418 50 60 www.museum-geneve.ch
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AILLEURS
DU 5 AU 21 OCTOBRE New-York THE ELEGANT SYMMETRY OF THE GORILLA ITINERANT EXHIBITION 2018-2019 De Berlin à New York et au-delà, la fabuleuse Odyssée d’Ivo, un gorille polyforme bien intriguant, avance avec raisonnement et à pas de géant. La fondation Valmont innove pour sa première exposition en donnant le champ libre à Didier Guillon, qui propose une échappatoire et un destin bien éloigné du sien à cet animal dont il s’est inspiré au zoo de Berlin. Décontenancé par la tristesse des milliers de visages qu’il voit chaque jour depuis sa cage, ce gorille se métamorphose en verre, en papier ou en métal et ses nouvelles facettes anguleuses, dont l’affiliation avec le cubisme semble manifeste, proposent au spectateur de découvrir une variation d’expressions en lien avec un destin variable. Dans une marche à la poursuite du bonheur, ce sont trente représentations qui invitent à appréhender ce gorille sous un angle différent. Et vous, sous quel aspect vous imaginez-vous Ivo ? N’hésitez pas à participer au concours de la Fondation Valmont. Les trois meilleurs dessins gagneront un prix.
393 Broadway Gallery | New York 10013 www.fondationvalmont.com 10 am-6pm
JUSQU’AU 4 NOVEMBRE Zürich ROSETSU – D’UN PINCEAU IMPÉTUEUX Le très beau musée zurichois Rietberg, consacré aux beaux-arts extra-européens, présente depuis le 6 septembre et jusqu’au 4 novembre prochain une sensationnelle exposition dédiée à l’inclassable artiste japonais Nagasawa Rosetsu (1754-1799). Portée par l’emblématique peinture murale du tigre et de son visà-vis le dragon – œuvre qu’il aurait créée en l’espace d’une nuit sur les panneaux coulissants du temple zen Muryoji – l’exposition permet de découvrir les étonnants travaux de l’excentrique Rosetsu, dont certains, comme le tigre et le dragon, pour la première fois hors du Japon. Près de soixante pièces – œuvres murales sur paravents et panneaux ainsi que rouleaux peints – révèlent le caractère incroyablement éclectique de sa production : exploitant une grande diversité de formats, styles, sujets et techniques (encre de Chine au pinceau fin, doigts,...), Rosetsu savait aussi bien faire preuve d’une infinie précision que d’une énergie fantasque et débridée, et des accents étonnamment modernes émanent indubitablement de nombreuses de ses œuvres, laissant le visiteur ébahi par tant d’avant-gardisme et de talent.
MUSÉE RIETBERG Gablerstrasse 15 | 8002 Zürich 044 415 31 31 rietberg.ch
Tigre (1786) Nagasawa Rosestsu ©EPA Walter Bieri
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DU 7 AU 11 NOVEMBRE Lausanne DIVERS LIEUX
JAZZONZE+ FESTIVAL LAUSANNE Le festival lausannois JazzOnze+ – du nom de la tension d’un accord de jazz, « onzième augmentée » – s’apprête à entamer sa 31ème édition, encore tout chaud du succès, toujours croissant, rencontré lors des célébrations du trentenaire de la manifestation en 2017. Bien entendu, la qualité de la programmation est au rendez-vous, notamment grâce à la myriade de têtes d’affiche internationales qui ont répondu présentes : les trompettistes Avishai Cohen et Enrico Rava, le saxophoniste Jan Garbarek, la violoniste Yilian Canizares, le pianiste Omar Sosa, Femi Kuti & The Positive Force ainsi que de nombreux autres artistes se succéderont sur les scènes du Casino de Montbenon et de l’EJMA, mais également en d’autres lieux dont, pour la première fois, la mythique salle des Docks et le superbe BCV Concert Hall de l’HEMU. Et bien sûr, outre la formidable offre payante, il ne faudra pas manquer d’aller zyeuter du côté des représentations gratuites en se rendant à la Datcha, à l’Atrium de l’EJMA et à l’Espace Jazz, lieux qui recèlent tous leur lot de pépites musicales.
Lausanne jazzonzeplus.ch
DU 20 OCTOBRE AU 25 NOVEMBRE Berne ZENTRUM PAUL KLEE
SOUNDING SOILS La fondation Biovision, active depuis vingt ans dans le développement écologique – notamment par la diffusion de méthodes agricoles organiques et durables au sein de régions en voie de développement – propose dès ce 20 octobre de prêter l’oreille... aux sols ! Quelque peu relégués à l’arrière-plan des combats en faveur de l’environnement, les sols, et leur état de santé plus particulièrement, représentent pourtant un élément essentiel de l’équilibre écologique. Avec le projet "Sounding Soils" mené par le scientifique, compositeur et artiste Marcus Maeder aux côtés de la fondation et d’autres institutions, Biovision entend bien leur donner la parole qu’ils méritent. Et il y a fort à parier que nos chers sols ont bien des choses à dire : grâce à l’installation, placée dans un conteneur de navire et dotée d’un système de sonorisation 3D-Surround, les visiteurs pourront écouter les secrets que se chuchotent racines, insectes et autres animaux, parmi lesquels les incontournables vers de terre – première biomasse animale terrestre – qui gouvernent ce fascinant milieu souterrain.
Monument im Fruchtland 3 | 3000 Berne www.biovision.ch
©Biovision
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Opéra des Nations 03 › 07.10.18
The
Beggar’s Opera MIÈRE E R P LA DIE COMÉ ALE ! MUSIC
William Christie Robert Carsen Les Arts Florissants
Nouvelle production en coproduction avec le Théâtre des Bouffes du Nord
Direction musicale & clavecin William Christie Mise en scène & lumières Robert Carsen
Scénographie James Brandily | Costumes Petra Reinhardt | Chorégraphie Rebecca Howell Lumières Peter Van Praet | Dramaturgie Ian Burton | collab. à la mise en scène Christophe Gayral Mr Peachum Robert Burt | Mrs Peachum / Diana Trapes Beverley Klein | Polly Peachum Kate Batter Macheath Benjamin Purkiss | Lockit Kraig Thornber | Lucy Lockit Olivia Brereton Jenny Diver Lyndsey Gardiner | Filch / Manuel Sean Lopeman | Matt Gavin Wilkinson Jack / Gardien de prison Taite-Elliot Drew | Robin Wayne Fitzsimmons | Harry Dominic Owen Molly Natasha Leaver | Betty Emily Dunn | Suky Louise Dalton | Dolly Jocelyn Prah
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éâtre Saint-Gervais Rue du Temple 5, 1201 Genève 022 908 20 00 billetterie@saintgervais.ch www.saintgervais.ch Théâtre Saint-Gervais Rue du Te
THEATRE ST GERVAIS GENEVE
Adishatz /Adieu
Jonathan Capdevielle
13—15.12.2018