N°72 juin 19 LE MAGAZINE CULTUREL GENEVOIS info@gooutmag.ch - www.gooutmag.ch
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WWW.EASTPAK.COM Go Out! magazine
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Indépendant depuis 200 ans et résolument ancré dans le présent, Mirabaud conçoit la diversité comme une richesse. C’est pourquoi nos services en Wealth Management, Asset Management et Securities s’adaptent à la réalité de chacun, au quotidien. www.mirabaud.com PA RT ENAIRE
W E ALT H M AN AGE M ENT - A SSE T MA NA G EMENT - SE CUR IT IE S
ÉDITO
Le mois de juin a cette singularité de nous offrir une nuit réduite à peau de chagrin. Ainsi ce numéro place le soleil au centre de ses attentions pour en aborder ses rayonnements. A commencer par celui de la Biennale d’Art de Venise, chapeautée par SWATCH et qui voit surgir des flots les plus audacieuses oeuvres contemporaines de la planète pour mieux nous en immerger. Bien que l’événement prenne de plus en plus les allures d’un concours Eurovision, il nous laisse tout le soin de tâter la température artistique du moment. On a ainsi décidé de consacrer notre cover au Pavillon de la Lituanie qui a remporté le Lion d’or avec son projet Sun & Sea. Du côté de notre cité, la scène artistique contemporaine n’est pas en reste! Dans la constellation muséale genevoise, on notera l’exposition a u Musée d’Ethnographie de Genève (MEG) inaugurée le mois dernier : « La fabrique des contes » consacrée aux contes européens. Puis à l’Ariana, c’est l'artiste franco-suisse Jacques Kaufmann qui marque les esprits avec ses cinq pièces monumentales, avec pour matériau commun la brique. A Versoix, la galerie du Boléro inaugure une exposition thématique sur les arbres et forêts et chez Pace on ne manquera pas la très belle exposition de Robert Mangold, The Gold Man, résumant les cinquante ans de sa production. Pour poursuivre cette ascension artistique, on ne loupera pour rien au monde une autre biennale, plus locale: BIG aka la Biennale Interstellaire des espaces d’art de Genève (BIG), un festival d’art comprenant des dizaines de galeries, des clubs, des ateliers, des collectifs, des initiatives, des luronnes et lurons en tous genre qu’on pourra découvrir sur le chantier du futur 110 rue de Lyon, dans cette zone industrielle et artisanale, en face du nouveau bâtiment de la HEAD et de Planète Charmilles! Il ne vous reste qu’à sortir, découvrir, explorer pour ne plus jamais rentrer!
Mina Sidi Ali
N°72 8n9
MODE
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72.
IMAGE DU MOIS HIGHLIGHTS
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10n11
83.
COUPS DE CŒUR, COUPS DE GRIFFE
CULTURE 13n51
15.
53n83
ART/EXPO
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THÉÂTRE
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FESTIVAL
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MUSIQUE
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STAY COOL
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57. 60.
VINS
COUP DE FOOD 66.
LIVRES
EN FAMILLE
HOTSPOTS
69. 70.
SPORT
BEAUTÉ
COSMÉTIQUE
TRIP
EN ROUTE
COLLABORATION DU MOIS
RDV PRIS
85n 97
EXPO, CLASSIQUE, THÉÂTRE, DANSE, CINÉMA, LIVE, AILLEURS
Crédits photos : À gauche : Pavillon de la Lituanie Sun & Sea (Marina) / La Biennale de Venise Au centre : Le Bol d'Or © Mirabaud À droite : Une fusée pour pépé
© Johanne Roualet
EN COUVERTURE
IMPRESSUM
Rédacteurs Quentin Arnoux, Aurore de
PAVILLON DE LA LITUANIE SUN & SEA (MARINA)
Editeur Association Go Out !
Granier, Lucas Delmenico, Pierre-Emmanuel
Directrice de la publication
Fehr, Rayane M’Zouri, Ameidie Terumalai
Mina Sidi Ali • mina@gooutmag.ch
Stagiaire Aurore de Granier
N°72
Adjoint à la rédaction Vincent Magnenat
CONTACTS
Cheffe d'édition Nyata Natalie Riad
info@gooutmag.ch
Graphiste Gharib M'Zouri
www.gooutmag.ch
Resp. rubrique art contemporain Quentin Arnoux juin 19 LE MAGAZINE CULTUREL GENEVOIS
Resp. rubrique théâtre
info@gooutmag.ch - www.gooutmag.ch
Ameidie Terumalai
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IMAGE DU MOIS
PRIX DU LIVRE IMAGES VEVEY 2019/2020 Gloria Oyarzabal (Espagne) Woman No Go’ Gree La proposition de livre de Gloria Oyarzabal explore le féminisme et les a priori raciaux et culturels avec une approche postcoloniale du genre et de la race. Le titre du projet, Woman No Go’Gree, est tiré d’une chanson de Fela Kuti, alors que le concept s’inspire, lui, de l’essai du sociologue nigérian Oyèrónké Oyèwùmi intitulé “The Invention of Women: Making an African Sense of Western Gender Discourses” (« L’invention des femmes : perspectives africaines sur les discours de genre en Occident »). www.gloriaoyarzabal.com www.images.ch/fr
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HIGHLIGHT
ESPACE NOUT PAR VINCENT M AGNENAT
© 105 Voisins
© NOUT
Depuis la canopée céleste, un rai astral fend mathématiquement le ciel où qu’on se trouve. C’est la voie lactée, ce bras de galaxie dans lequel notre système solaire virevolte à plus ou moins 320 km/s. Les Egyptiens anciens nommèrent ce firmament “Nout”, pour personnifier le ciel, la source des astres, une des déesses originelles. Nout c’est à présent aussi un espace d’exposition artistique qui s’implante aux Pâquis et n’est en réalité que l’esquisse de son ambition future.
techno. Un espace de jour qui permettra de promouvoir les artistes locaux, valoriser les productions féminines, diffuser des artistes et des labels non-européens, un lieu de partage et de développement des connaissances. Plus concrètement, il s’agira de vendre des disques, des cassettes audio (!), des cours de DJing, la tenue d’ateliers et de vernissages, de la vente de livres et de magazines spécialisés, de la location et réparation de platines vinyle, un débit de boissons avec un espace pour des soirées de soutien et encore d’autres propositions. C’est à travers un financement participatif que les fonds nécessaires seront rassemblés, guettez donc vos réseaux divers.
Un trio de jeunes acteurs culturels genevois, Aline, Jade et Neil, qui avaient déjà fait joué leurs talents dans plusieurs initiatives et salles de la Cité au cours des dernières années, ont pris les devant et investi une arcade pâquisarde du 6 rue Sismondi. Comme susmentionné, ce n’est là qu’un début puisque notre équipe doublée des trois du comité de l’association Nout, ont des visées qui sont bien plus larges que les murs de la jeune arcade ne le laisse immédiatement deviner. Une vitrine c’est bien, mais Nout se réclamant mère des astres, se devait de voir plus loin en visant un espace futur d’échanges et de partage autour de la musique électronique en général, mais tout de même plus particulièrement de house et de Go Out! magazine
Pour l’heure, c’est Boris Edelstein et Andrea Nucamendi qui seront les prochains à exposer leur stravaux du 19 au 23 juin avec peinture, installation de lumières et projections, avant d’accueillir Elorri Charriton en juillet. Espace NOUT 6, rue Sismondi - 1201 Genève nout.ch
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HERMÈS
coups de c�ur d'hermès
Trois contes de borges
© L’arbre, à la racine de nos vies CHAT PERCHÉ
BANDES À PART
A la belle saison, le kif ultime pour mon gang de matous et moi réside dans le griffage de tronc d’arbres et surtout l’escalade de ceux-ci dans le but de se trouver une branche bien chill d’où observer de haut le monde que l’on domine (à tous points de vue). Vous, nigauds de bipèdes, cessez pour la plupart de vous intéresser aux arbres une fois évaporés vos 12 ans et le trip d’y construire une cabane. Vous avez tort, et une expo assortie d’une foule d’activités ludiques et scientifiques vient vous le rappeler. Les SIG et le Bioscope de l’UNIGE s’associent pour démontrer que les arbres entretiennent des liens étroits avec plein d’êtres vivants, dont vous faites partie, nom d’un chat ! Alors faites comme moi, mettez le museau dehors et allez vous dégourdir les pattes en partant à la découverte des arbres et de tout ce qu’ils vous offrent.
Il est de notoriété féline et publique que nous chats sommes de bons critiques cinématographiques. Avis aux matous qui veulent mater « Les Trois contes de Borges » de Maxime Martinot : le réalisateur sera présent le 29 juin prochain pour présenter son film dans notre salle de projection préférée: le Spoutnik. Plus qu’une adaptation, le film du jeune cinéaste et du collectif Comet interprète les écrits de l’une des grandes figures des lettres argentines, Jorge Luis Borges (mort en 1986 à Genève). Montrez-moi patte blanche dans la salle si vous avez besoin de miauler votre contentement à mes côtés! Les Trois contes de Borges Sortie le mercredi 29 juin au Cinéma Spoutnik de Genève, en présence du réalisateur Maxime Martinot www.spountik.ch
L’arbre, à la racine de nos vies Du 3 juin au 6 octobre 2019 Quartier Libre SIG 1, Pont de la Machine – 1204 Genève Et divers lieux et activités www.unige.ch/-/arbre
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MISHIMA
coups de griffe de mishima
© DR
L ÂCHEZ-NOUS L A CHAT TE!
ON NAGE EN PLEIN DÉLIRE
L’attaque est frontale. Et Hermès et moi sommes du combat! Notre maîtresse nous a inculqué une conscience collective et notre billet nous permet chaque mois de miauler contre les injustices. Quand est venue à nos oreilles toujours aux aguets la nouvelle qu’en Alabama une loi des plus répressives en matière d’interruption volontaire de grossesse (IVG) venait d’être votée, nos moustaches se sont frisées comme lorsqu’on avait appris que Trump avait gagné les élections présidentielles! Ce décret prévoit en outre une peine de 10 à 99 ans de prison pour les médecins pratiquant un avortement, soit une punition plus sévère que pour un viol. Mais où va donc le monde? Laissez-nous le diriger pour vous, tout sera tellement miaou-eux! Une chose est sûre, chaque féline pourra disposer de sa chatte et en faire ce que bon lui semble.
Bien que l’eau et moi on est copains qu’à distance raisonnable – que ma maîtresse essaie ne serait-ce que de me faire prendre une douche et elle découvrira toute l’étendue de mes ninja skills griffus ! –, constater la manière dont vous les humains traitez les océans me fait gonfler les babines de rage. Chaque année, vous y versez sans vergogne 13 millions de tonnes de déchets plastique, assassinant par la même occasion 100'000 animaux marins ! Cela sans considération pour les rôles essentiels que jouent les océans : source principale d’oxygène, de nourriture et de médicaments, ils constituent aussi un élément fondamental dans l’équilibre de la biosphère. La Journée mondiale de l’océan du 8 juin est là pour vous y sensibiliser, alors à défaut de pouvoir les nettoyer directement, gérez vos déchets avec responsabilité. Parce que moi, je ne veux pas manger du pâté de poisson fourré aux microplastiques ! Et vous ?
Journée mondiale de l’océan Le 8 juin www.un.org/fr/events/oceansday
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©Ninon Carrier — blvdr 2019
Crédit image : ©Collection privée
CULTURE
Arsenale © Photo Andrea Avezzù / Biennale de Venise
BOLÉRO MADAME DE STAËL JOAN BAEZ PNL BIENNALE DE VENISE BIG MEG DIMEH MET DIEU DU CARNAGE ARIANA W VERBIER SWATCH AFRODYSSÉE Go Out! magazine
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Nos désirs sont désordres Découvrez notre saison 2019–2020
forum-meyrin.ch
ART/EXPO
MEG, RACONTE-MOI UNE HISTOIRE Par NYATA NATALIE RIAD
Installation de Jonathan Watts avec les collection du MEG © J. Watts /ME
« Il était une fois… » : tout un chacun sait bien que ces quatre petits mots assemblés présagent d’un conte qui va se dérouler. Récits inscrits dans la tradition populaire – que ce soit par l’oralité et/ou l’écrit –, les contes connaissent autant de variations qu’il existe de lieux et d’époques, leur conférant une immense richesse et nimbant leurs origine de mystère. Le Musée d’ethnographie de Genève (MEG) leur consacre sa nouvelle exposition temporaire intitulée « La fabrique des contes », à arpenter jusqu’en janvier prochain. Bien entendu, ces histoires qui servent tant à instruire qu’à divertir se retrouvent à travers le monde ; c’est cependant sur l’Europe que le musée a choisi de poser son perspicace regard d’ethnologue, et par la même occasion nous invite donc à plonger dans cet univers onirique qui puise ses racines au plus profond du terreau de l’histoire humaine et de sa transmission.
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ART/EXPO
SCÉNOGRAPHIER LE PATRIMOINE IMMATÉRIEL
Depuis sa réouverture en 2014, le MEG a parcouru les continents au gré de ses grandes expositions temporaires, nous emmenant de la Précolombie à l’Afrique, en passant par le Japon, l’A mazonie et l’Australie. Cela en mettant à chaque fois en exergue un sujet d’étude cher aux ethnologues, notamment art, rites et religions, tels qu’ils s’expriment au sein d’une ou plusieurs sociétés données. Le MEG se concentre cette année sur le Vieux Continent et ses contes, où ceux-ci sont inextricablement liés aux origines de l’ethnographie européenne. Avec cette thématique se pose toutefois une difficulté : comment présenter de manière exhaustive et originale les tenants et aboutissants de ces récits populaires, tels qu’observés par les ethnologues et non des spécialistes de la littérature ? Car, en effet, si l’on a tendance à surtout connaître les contes édités sous forme de livres – souvent pour enfants –, c’est que l’on oublie leur transmission orale. Qu’ils soient racontés puis écrits ou l’inverse, leur prégnance dans l’imaginaire collectif est également déterminante. En somme, on se retrouve face à un exemple typique de ce que la notion moderne de « patrimoine immatériel » recouvre. Ainsi, pour la scénographie de « La fabrique des contes », le MEG a usé d’astuce en sus de la présentation de 453 objets issus de ses collections ou de prêts (dont un manuscrit original des contes de Grimm de 1810 grâce à la Fondation Bodmer !). Déployée en trois volets, l’exposition prend le parti d’immerger le visiteur dans un monde où règne la magie, mais où celle-ci révèle aussi ses secrets… Particulièrement immersive, la scénographie pensée par le bureau zurichois spécialiste des musées Holzer Kobler Architekturen titille incontestablement les sens, et ce dès le sas d’entrée résonnant d’ « il était une fois… » distillés en diverses langues du continent. Une fois cette mise en condition franchie, place à l’astuce susmentionnée : le MEG se fait alors conteur, mais aussi en quelque sorte « déconstructeur » de contes. Ce premier rôle, l’institution l’endosse en mettant en scène les réinterprétations de huit récits peu connus par chez nous sous forme de « théâtres de l’imaginaire ». Quant au second, il se traduit par un parcours dédié aux « ficelles des contes », soit une exploration des usages et fonctions qui leur sont associés. Promenons-nous donc plus en avant dans ces bois culturels…
L'ours amoureux. Installation de Jonathan Watts © MEG/ J. Watts IMAGINAIRE EN SCÈNE
Ces « théâtres de l’imaginaire » se déclinent en huit contes qui ne nous sont a priori pas familiers. Ceux-ci, tous issus du répertoire traditionnel européen, sont réécrits sur un ton carrément contemporain pour l’occasion par Fabrice Melquiot, auteur savoyard spécialisé dans le théâtre, qui a invité pour illustrer ses textes quatre artistes. Les illustrateurs en question – l’Italien Lorenzo Mattotti, la Française Camille Garoche, le Flamand Carll Kneut et le Genevois Jean-Philippe Kalonji – ont ainsi retranscrit par leurs dessins, peintures et œuvres en papier découpé afin de donner vie à leur vision à ces récits, complétés par des objets fournis par les collections du MEG. Parmi les thèmes évoqués, on retrouve certains thèmes classiques. L’amour, bien sûr, mais dans sa forme plus pragmatique avec « Le fuseau, la navette et l’aiguille », ou une narration relative à la difficulté de trouver son conjoint, ou plus largement de réconcilier les irréconciliables ; problème qui ô combien traverse les époques… Le rôle que tout un chacun joue dans l’équilibre social est quant à lui explicité à travers « Le pêcheur, sa femme et le poisson d’or », une histoire que l’on retrouve de la Flandre aux pays slaves sous diverses formes. Ici, de cupides personnages sont condamnés par la nature pour leur avidité sans limites. A contrario, le personnage principal du « Pantalon du Diable » est exempté de toute malédiction, car il met ses richesses à profit de ceux qui se trouvent dans le besoin. Il s’agit-là d’une illustration du fait que, traditionnellement, c’est plus l’avarice que l’abondance qui se trouve critiquée. L’équilibre, encore, mais celui qui dicte justice et destin, se trouve explicité par « La mort marraine », un conte popularisé dans d’innombrables versions par les frères Grimm mais qui leur est bien antérieur. Les diverses évolutions de « La vigne et le vin », dont les origines remontent à l’Antiquité, questionnent via la consommation d’alcool l’opposition entre le Bien et le Mal, ainsi que la nécessité de dominer
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la nature pour en tirer le meilleur profit. Une nature qui connaît toutefois ses rythmes propres, ainsi qu’en atteste « La lune et la louve », reflet de connaissances agraires profondément enfouies… L’influence paysanne se retrouve également au travers des « Bibles populaires », dont le MEG fournit un exemple avec « Le pain de Marie », un conte mêlant symboles chrétiens et thématiques que l’on retrouve au sein de nombreuses mythologies, tels les enfants malins. « L’ours amoureux » (où est décrite la liaison fertile entre un ours et une jeune fille) est un récit issu des Alpes occidentales qui témoigne d’une vivace observation de la nature tout autant qu’il illustre les contes érotiques, qui s’avèrent par ailleurs être très nombreux. Eh oui, les contes ne sont pas des histoires faites que pour les enfants !
Stories of Old par E. Hoskyn illustré par L. Tennant. 1912 © MEG. J. Watts
Si le MEG s’intéresse aux sources écrites des contes, il ne fait pas l’impasse sur leur transmission orale, rendue possible par l’art oratoire du conteur, parfois secondé par les effets d’une musique appropriée. Une narration réussie repose sur tout un lit de techniques, ainsi que l’expliquent Philippe Campiche et Casilda Rigueiro, deux professionnels genevois de cet art que présente le musée. Lequel n’omet pas non plus de mettre le doigt sur l’importance du visuel (les images d’Epinal notamment), support qui a permis une popularisation et une imprégnation d’autant plus forte de l’imaginaire collectif. De l’image recouvrant une histoire jusqu’au spectacle, il n’y a qu’un pas, allègrement franchi entre les XVIIIème et XIXème siècles, période dès laquelle les contes les plus populaires font l’objet – dans des versions stéréotypées – d’adaptations animées : lanternes magiques, théâtres de marionnettes ou d’ombres. Inscrits de plus en plus intensément dans la tradition et l’imaginaire populaire, les contes, souvent devenus « de fées », ont été employés à diverses fins : divertir et instruire, mais aussi moraliser et endoctriner, au point de servir les nationalismes en donnant à ces récits des accents d’éléments d’ « âme du peuple » ou, par opposition, d’altérité qui exclut. Ou comment faire raconter des histoires à des histoires…
CÔTÉ COULISSES
Les récits précités tout comme ceux qui nous sont bien plus familiers ont ceci de commun qu’ils sont issus de sources écrites. Entre la Renaissance et le XVIIIème siècle, les contes et ce qu’ils disaient des croyances populaires ont fait l’objet d’un véritable intérêt de la part des élites lettrées, d’où l’essor de recueils à cette période et la rupture avec la tradition orale qui prévalait jusqu’alors. Ce au point de devenir un genre littéraire en soi, en particulier grâce à l’entremise préalable de Charles Perrault et des frères Grimm, prédécesseurs de Lewis Carroll (« Alice au pays des merveilles) ou Christian Andersen (« La petite sirène ») en la matière, à la différence près que chez les deux derniers l’ambition intègre plus d’éléments issus de l’imagination des auteurs.
La fabrique des contes Jusqu’au 5 janvier 2020 Musée d’ethnographie de Genève 65, boulevard Carl-Vogt – 1205 Genève www.ville-ge.ch/meg
Stories of Old par E. Hoskyn illustré par L. Tennant. 1912 © MEG. J. Watts
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ART/EXPO
ROBERT MANGOLD, THE GOLD MAN Par QUENTIN ARNOUX
Robert Mangold en 1968 © John A. Ferrari. Fischbach Gallery records. Archives of American Art, Smithsonian Institution
La galerie Pace expose une sélection d’œuvres de Robert Mangold qui résume cinquante ans de sa production. C’est l’occasion de découvrir la première exposition solo de l’Américain depuis dix ans en Suisse, mais aussi d’apprécier la production d’un artiste connu, mais peu vu. Entretien avec la directrice de la Pace Gallery, Valentina Volchkova.
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ART/EXPO
Yellow Double Square / Loop © Pace Gallery
Pour la première fois depuis dix ans, Robert Mangold est exposé en solo en Suisse. Qu’est-ce qui motive ce choix et quel est votre intérêt d’embrasser une période de production si large ( 1966-2015) ? De nombreuses institutions telles que le Metropolitan Museum, le MoMA ou le Bonnenfantenmuseum de Maastricht possèdent dans leur collection des œuvres de Robert Mangold. En Suisse, le Kunsthaus de Zurich, et les Kunstmuseums de Bâle et Winterthour conservent des pièces de l’artiste, mais il reste toutefois peu vu du grand public. A ce titre, il s’agit de la première exposition solo de l’artiste en Suisse et sa quinzième à la galerie Pace. L’intérêt d’embrasser une production si large est de montrer la récurrence de formes que l’on pourrait appeler primitives. Depuis le début de sa carrière, Mangold combine des motifs élémentaires tels que la couleur, la ligne et la forme. Ensembles, ils créent une production abstraite qui tend à une simplification maximale.
le rapport entre dessin et surface peinte. Le geste est apparent et participe à ce hand craft qui témoigne d’un retour à l’essentiel. Mais l’ensemble doit rester cohérent et ne doit pas faire s’empiéter les éléments les uns sur les autres. La couleur ne doit pas défier la forme, c’est pourquoi les premières œuvres de Mangold sont peintes dans des couleurs relativement neutres. Peu à peu, elles évoluent et tendent vers l’ocre et l’oranger pour par la suite, devenir plus flashy dans les pièces les plus récentes. Peut-on parler d’une autonomisation des formes ? En partie. Il est vrai que certaines pièces sont constituées de différentes parties détachables- à la manière d’un polyptique renaissant, et qu’une certaine sculpturalité se dégage des œuvres de manière générale, mais les formes créées par les lignes sinueuses et qui structurent ses compositions sont intimement liées à la peinture. Elles fonctionnent comme des fenêtres qui font voir ce qui se trouve derrière. Il n’est donc pas surprenant de voir que certaines œuvres comme le Yellow Double Square/Loop présentent des trous au travers desquels le mur est apparent.
Ses œuvres font donc se côtoyer dessin, formes géométriques et couleurs. Pourquoi revenir à ces essentiels qui peuvent paraitre anodins ? Dans les années 1960, des courants comme le pop art et autres arts industriels ont tendance à totalement occulter la peinture et la production manuelle. En ce sens, Mangold se démarque de ses contemporains, car il peint et dessine lui-même ses œuvres. A la manière de peintres de la Renaissance comme Pietro Della Francesca dont il a connaissance, Mangold établit une sorte d’architecture au sein de ses œuvres. Il trace à la main, fait des dessins préparatoires et explore les possibilités octroyées par Go Out! magazine
Robert Mangold Galerie Pace Jusqu’au 31 Juillet 2019 Quai des Bergues 15-17 - 1201 Genève 022 900 16 50 www.pacegallery.com
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© HEAD – Genève, Michel Giesbrecht
FASHIONHEAD
10 ans de mode à la HEAD… FASHIONHEAD propose une immersion dans le « laboratoire HEAD ». Un lieu où la mode réinvente sa place « quelque part entre notre planète et notre peau ». En vente sur www.head-geneve.ch | Save the date—08.11.2019—DÉFILÉ HEAD
ART/EXPO
LA BIENNALE NOUS EMBALLE! Par MINA SIDI ALI
Flags de Joe Tilson
Avec 89 nations participantes entre l'Arsenal et les Giardini, cette 58ème édition de la Biennale d’art contemporain de Venise baptisée « Puissiez-vous vivre en des temps intéressants » et signée Ralph Rugoff, se dévoile aussi spectaculaire, numérique qu'engagée. Signe des temps, les artistes se soucient de l’écologie à l’image du pavillon lituanien qui a remporté le Lion d’or et que nous avons décidé de mettre en cover. Quant à la trépidante histoire d'amour entre Swatch & l'art contemporain, elle poursuit sa flamme pour la cinquième édition consécutive. La créative marque horlogère suisse reprend son rôle de partenaire principal. Son génial directeur artistique Carlo Giordanetti y dévoile Swatch Faces 2019, les travaux de ses artistes résidents au Swatch Art Peace Hotel à Shanghai ainsi que l’originale collaboration avec Joe Tilson. L’artiste britannique adepte des couleurs vives y a installé The Flags (les drapeaux), une œuvre exclusivement montée sur place. Pour fêter son 90ème anniversaire et ses 70 années de carrière artistique, Swatch lance la montre the Joe Tilson Venetian Watch une édition limitée à 2019 pièces. À admirer jusqu’au 24 novembre sur la lagune!
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ART/EXPO
Joe Tilson et sa montre Joe Tilson Venetian Watch en édition limitée à 2019 pièces.
Venetian Watch une édition limitée à 2019 pièces. La montre vénitienne de l’artiste s’inspire des vitraux de Venise, avec un jeu d’arlequin dans la géométrie colorée du bracelet. Ce projet diffuse le message « Swatch loves Art » qui contribue à inspirer et animer un dialogue créatif. Quant au pavillon, l’artiste britannique a crée une série de 24 drapeaux à double face d’une taille impressionnante: alignés sur trois rangées, ils mesurent chacun 150 x 285 cm. L’artiste y exprime la volonté de s’ancrer dans d’anciens systèmes de pensée intemporels et de façons qui donnent du sens au monde. A méditer!
JOE TILSON X SWATCH
Adepte du mouvement pop britannique, les expériences ultracolorées de Joe Tilson ont fait fureur sur la scène artistique contemporaine dans les années 1960. Un désenchantement croissant pour le consumérisme et une préoccupation croissante pour les éléments fondamentaux de notre monde - terre, feu et eau - ont coïncidé avec une nouvelle direction radicale de son art. Ses pièces insidieusement spirituelles inspirées de la culture américaine ont transfiguré vers une réflexion artistique plus abstraite et symbolique. En perpétuel quête d’innovation - malgré ses notantes ans - cet étonnant artiste en font un partenaire logique de Swatch, la marque de montres pop par excellence! L’enseigne suisse est partenaire principal de la Biennale de Venise depuis 2011. Les pavillons Swatch, situés à l'A rsenale Nord et aux Giardini, ont ainsi mis en valeur les fruits de collaborations artistiques protéiformes et notamment des œuvres à grande échelle. Outre la Biennale, l’enseigne horlogère collabore avec des artistes depuis 1984 et le Swatch Art Specials où elle s’associa cette année-là avec le génial Keith Haring. Dernièrement, Swatch laissait carte blanche à Damien Hirst et Ian Davenport (édition 2017 de la Biennale de Venise). Pour fêter le 90ème anniversaire et les 70 années de carrière artistique de Joe Tilson, l’enseigne suisse a lancé la montre the Joe Tilson
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LITANIE LITUANIENNE
Contrairement aux rumeurs qui bruissaient les allées des Giardini lors des trois jours de vernissage, ni la France, ni le Ghana ne figurent au palmarès de la 58ème édition de la Biennale. Parmi les 89 pavillons nationaux, le jury -a préféré celui de la Lituanie et son opéra balnéaire. Lina Lapelyte, Vaiva Grainyte et Rugile Barzdziukaite ont su se distinguer avec leur oeuvre dénonçant le bouleversement climatique. Il faut dire que la scénographie était très surprenante et inattendue : dans un vieux entrepôt du port de l’Arsenal, les spectateurs regardent d’un balcon les estivants en maillots de bains, lunettes de soleil et corps enduit de crème solaire, chanter le désastre écologique allongés
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Pavillon de la Lituanie, Sun & Sea (Marina) © Photo Andrea Avezzù, Italo Rondinella, Francesco Galli, Jacopo Salvi.
sur une plage artificielle qui a nécessité 35 tonnes de sable! À Venise, cette œuvre du trio de jeunes femmes lituaniennes évoquant subtilement la lassitude des hommes et de la planète, a pris une dimension supplémentaire, car Venise menace de sombrer, le niveau de l’eau s’élevant toujours plus. Un vrai coup de coeur à la rédaction qui explique le choix de notre cover pour cette édition estivale! A découvrir jusqu’à la fin de la Biennale d’Art de Venise Jusqu’au 24 novembre www.swatch.com www.labiennale.org
Pavillon de la Lituanie - Sun & Sea (Marina) 58ème Biennale de Venise
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U NI QUE S CAHIER ÉCRITS DESSINÉS INIMPRIMÉS
Une exposition organisée en partenariat avec le MAMCO Juin.19
Image : Jorge Luis Borges, Dos semblanzas de Coleridge, 1939 24 Collection Fondation Martin Bodmer, Cologny
20 octobre 2018 25 août 2019
ART/EXPO
PRÉCIEUSES BRIQUES Par AURORE DE GRANIER
Le mur se veut depuis toujours comme un symbole fort, signe de séparation, d'exclusion, mais est aujourd'hui réinterprété dans le parc du musée de l'Ariana à travers cinq œuvres de l'artiste franco-suisse Jacques Kaufmann. Son projet initial se voit décliné en cinq pièces monumentales qui utilisent un matériau commun : la brique. Avec ce matériau, et à travers cette thématique forte mais aussi politique qu'est celle du mur, l'artiste ponctue le parc de ses pièces énigmatiques s'inscrivant à merveille dans le paysage.
Depuis vingt-cinq ans, Jacques Kaufmann, céramiste de renom, parcours le monde et y implante avec grâce et simplicité ses pièces uniques et monumentales, s'inscrivant souvent dans une démarche architecturale, en utilisant son matériau fétiche : la brique. Il la découvre au début de sa carrière lors d'un voyage au Rwanda, et prend conscience de son potentiel qu'il commencera dès lors à inscrire dans ce qu'il appelle « le paysage céramique ». Depuis ce voyage, la brique ne le quitte plus et vient s'inscrire dans son identité artistique. Il construit de nombreux murs et édifices architecturaux en utilisant ce matériau, mais tentant sans cesse de dépasser l'idée de séparation qu'il crée. Ses œuvres, à l'image de sa personnalité, sont énigmatiques et paradoxales. Il construit des murs pour mieux pouvoir les contourner, les détruire, créant des séparations tout en souhaitant s'ouvrir à l'autre, aller voir de l'autre côté du mur.
Jacques Kaufmann, Filigrane / © Musée de l'Ariana
entre les pièces extérieures et celles qui seront exposées dans les salles d'exposition. Dernière pièce, et l'une des plus complexes de l'exposition, la Mud Fired House, une maison faite de terre cuite de l'intérieur. Cette œuvre monumentale est l'aboutissement d'un projet dont l'artiste a toujours rêvé, et qui se réalise maintenant à l'A riana. Jacques Kaufmann, à travers ses cinq pièces utilisant ce matériau modeste qu'est la brique, nous démontre qu'elle recèle un énorme potentiel. Pour reprendre ses mots, "presque insignifiante, la brique porte les rêves des humains, des plus doux aux plus fous".
L'exposition proposé à l'A riana démontre à merveille ce paradoxe. Un mur de briques serpente dans le parc, et, malgré sa fonction première de séparation, sert déjà aujourd'hui d'alcôves à la fois intimes et ouvertes sur le monde aux visiteurs du parc. À l'arrière du musée un mur fait de briques est lui proposé comme une toile vierge, que chacun pourra lors d'événements organisés par le musée venir taguer et décorer à sa guise, avant qu'il ne soit détruit à la fin de l'exposition et que chaque brique ne soit vendue au profit d'une association. Un mur détruit qui rapproche. Autre pièce notable, deux murs de briques dites nids d'abeille qui viennent jouer avec l'ombre et la lumière, nous laissant découvrir à travers elles le bâtiment du musée en Filigrane. Ce jeu entre les œuvres et le musée se fait encore plus évident dans la construction faite de tuiles et de bois qui, telle une passerelle, nous fait passer par la fenêtre de l'extérieur à l'intérieur du musée, une jolie transition qui fera le lien
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Mur | Murs Jacques Kaufmann, Architectures Céramiques Jusqu’au 10 novembre 2019 Musée de l'Ariana Avenue de la Paix 10 - 1202 Genève institutions.ville-geneve.ch/fr/ariana/
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ART/EXPO
ODES SYLVESTRES Par QUENTIN ARNOUX
© Ansel Adams, Fondation Auer Ory
Sous des approches diverses, la galerie du Boléro inaugure une exposition thématique sur les arbres et forêts. Pendant longtemps représenté en peinture, le motif de la forêt fascine toujours de manière contemporaine, mais est désormais photographié. Six ensembles ainsi que la présentation de l’Arboretum National du Vallon de l’Aubonne retracent cet intérêt pour la nature. Une table ronde et la lecture d’une nouvelle de Jean Giono relative à la thématique s’enracineront en parallèle de l’événement, le dimanche 16 juin.
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ART/EXPO
Forêt japonaise © Arboretum
Le point de départ de l’exposition peut être incarné par le travail de l’artiste Philippe Ayral, originaire de Toulouse. Ses photographies illustrent un procédé historique qui consiste à tirer une photographie grâce à un mélange composé de platine et palladium. Le rendu noir et blanc couplé à la permanence des produits utilisés offre des clichés qui mettent en valeur la lumière et l’ombre d’une nature environnante intrigante. Avec sa série Tracés, Nicolas Crispini s’intéresse quant à lui à l’errance dans la nature. L’utilisation d’un GPS lui permet d’enregistrer les étapes de ses longues marches, qui sont extraites par la suite sous forme de diagrammes, et que l’artiste insère dans une photographie prise lors de sa course.
Pour sa part, la fondation Auer Ory ressort pour l’occasion des clichés historiques – dont des originaux – réalisés par des notables tels que le photographe et écologiste Ansel Adams ou Aaron Siskind entre autres. FORÊT JAPONAISE
Dans le Hall du Boléro, l’A rboretum National du Vallon de l’Aubonne est mis à l’honneur avec la présentation de leur forêt japonaise. Depuis 1968, l’A rboretum fonctionne comme une base de données en plein air qui regroupe des arbres et arbustes du monde entier. La collaboration à la fin des années 1970 entre le fondateur de l’Arboretum, Sylvain Meier, et le centre de recherche forestier national de Tsukuba a mené à l’acquisition de semences qui ont permis la création d’une forêt de cèdres. Les collaborations entre la Suisse et le Japon sont toujours d’actualité. Elles permettent d’acquérir de nouvelles essences et sont désormais axées autour de la recherche scientifique. Il s’avère que les conditions dans le Vallon de l’Aubonne sont particulièrement favorables au développement de ces espèces d’Extrême-Orient et permettent de conserver des spécimens éteints ou d’en éclairer les faiblesses – face aux changements climatiques notamment.
Les pérégrinations sont également développées par Jean-Pierre Sudre qui capture des images de sous-bois ou par Cyrille Girardet qui s’attache à retranscrire le paysage de la forêt d’Aletsch avec une chambre photographique. Des hivers longs et froids, des étés courts et secs, seulement deux essences d'arbres supportent le climat difficile qui règne dans la forêt d’A letsch : les arolles et les mélèzes. Depuis la mise sous protection de la zone en 1933, les arbres tombés sont laissés sur place et créent un paysage silencieux saisissant qui devient parlant après avoir été capturé par le photographe genevois. Le dernier des cinq artistes exposés est Jean Bernard, dont les clichés pris replacent les arbres dans un paysage de la Haute-Provence.
Arbres & Forêts Galerie du Boléro Jusqu’au 18 août 2019 Chemin J.B. Vandelle 8 - 1290 Versoix 022 950 84 00 www.versoix.ch
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théâtre danse musique cirque
SAISON 2019 / 2020 www.vernier.ch/culture
Culture et communication · 022 306 07 80 · culturecom@vernier.ch www.vernier.ch/billetterie · VilledeVernier
THÉÂTRE
RETOUR À L'ÉPOQUE DES LUMIÈRES Par AURORE DE GRANIER
Du 17 au 20 juin prochain se tiendra au Château de Coppet la 9ème édition du festival de théâtre Madame de Staël. Lors de ces quatre jours, une équipe composée d’acteurs, de musiciens, de chanteurs, mais aussi de metteurs en scène et de muses, vous offrira une chance de replonger dans le Coppet de l’époque des Lumières. Lieu éminent de la vie intellectuelle des XVIIIème et XIXème siècles, Coppet retrouvera pendant le temps de son festival désormais emblématique son esprit des Lumières à travers une figure majeure, Madame de Staël. Le festival Madame de Staël s’inscrit dans une tradition théâtrale remontant au XVIIIème siècle, époque où le château accueillait régulièrement les figures éminentes du courant de pensée des Lumières. Madame de Staël se présente alors comme une figure majeure de cette époque en Europe, regroupant à Coppet des personnages emblématiques tels que Jean Sismondi ou Benjamin Constant. Bien plus que de simples amateurs de théâtre, ce cercle composé de grands intellectuels voit cet art comme un moyen de réflexion où sont alors discutés à travers pièces et monologues des sujets politiques et philosophiques chers à cette génération. Le festival aujourd’hui organisé par un groupe de passionnés, mené notamment par l’avocat Marc Bonnant et le comédien et metteur en scène Alain Carré, vient célébrer cette époque, lointaine de 200 ans déjà, qui aujourd’hui reste encore une grande source d’inspiration.
Alain Carré © DR
fera part à travers la mise en scène de ses nombreux écrits, des pensées, des réflexions, et des joies de cette femme énigmatique et emblématique. Enfin, pour clôturer le festival, Figaroh ! Lors de cette représentation se mêleront l’œuvre de Mozart et celle de Beaumarchais, le théâtre venant se fondre dans l’opéra, pour vous proposer un spectacle étonnant et passionnant.
Les nombreux écrits de l’époque ont alors inspiré la direction du festival et abouti à la création de deux pièces originales et d’une rencontre entre théâtre et opéra lors du dernier soir. Le festival débutera par la mise en scène du Candide de Voltaire, venant alors s’inscrire dans la thématique de l’événement cette année : Voltaire et Dieu. Avant la représentation de cette mise en scène originale dirigée par Alain Carré, l’avocat et intellectuel genevois Marc Bonnant donnera sa plaidoirie qui ouvre le festival depuis l’édition de 2011, et lancera ainsi la thématique 2019 avant de laisser place aux représentations théâtrales. Le 18 juin, c’est un monologue lui aussi créé spécialement pour le festival qui viendra mettre en scène Germaine de Staël, dite Minette, et qui nous permettra de mieux comprendre cette figure unique, écrivaine et comédienne, mais aussi seule femme ayant participé au lancement du romantisme. Un monologue qui nous Go Out! magazine
Un festival qui vous replongera dans l’esprit des Lumières et vous proposera l’espace de ces quelques jours de vous rêver en intellectuel du XVIIIème siècle dans la cour du château de Coppet, à l’endroit même où se tenait notre très chère Madame de Staël il y a quelques 200 ans de cela. Festival de Coppet Madame de Staël du 17 au 20 juin Château de Coppet 2, rue de la Gare – 1296 Coppet festivaldestael.ch
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THÉÂTRE
CARNAGE EN VAGABONDAGE Par AMEIDIE TERUMALAI
La Tour Vagabonde © Corentin M
Entre une balade dominicale ou un rapide passage à vélo à travers le parc Trembley, vous vous êtes sûrement arrêtés pour admirer la magnifique réplique du théâtre du Globe plantée dans les hauteurs du parc. La version plus menue du théâtre shakespearien n’est autre que l’emblème de la Tour Vagabonde Théâtre Festival, laquelle a quitté ses beaux quartiers de Fribourg pour une halte de trois spectacles à Genève. Après Les Précieuses ridicules de Molière et L’île des esclaves de Marivaux, c’est un autre classique qui nous est présenté. En effet, la scène élisabéthaine accueillera la célèbre pièce Le Dieu du carnage de Yasmina Reza, du 4 au 20 juin, mise en scène par le Genevois Georges Guerreiro. Clôture du festival donc, toute en joutes verbales et en rixes lyriques pour les quatre comédiens de ce « carnage » burlesque. Juin.19
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THÉÂTRE
© Le Dieu du Carnage
étoiles de Guerreiro; à savoir Marie Druc, Carine Barbey, Vincent Bonillo et Valentin Rossier. Des costumes, aux expressions ou à leur verve, chaque personnage est singulièrement identifiable et rendu, par la même occasion, drôlement détestable par son interprète. Cette tragicomédie, dont l’ingéniosité se trouve dans le fait que les parents se retrouvent plus infantiles que les enfants, offre une réelle réflexion sur nos mœurs sociales et civiles, parfois plus prêchées qu’appliquées. Le décor sobre met en exergue la résonance des mots, des silences et des dégâts causés par ce dieu ravageur de la pulsion. Le pathos ne retombera pourtant pas, car il s’agit d’une farce et l’humour subtil de la situation, affûté au sarcasme des différents personnages, vous permettra d’aller vous coucher en ayant passé une bonne soirée. Si vous voulez poursuivre les réjouissances, des DJ sets seront organisés au sein même de la Tour Vagabonde les 8 et 15 juin. Après le Dieu du carnage, pourquoi ne pas invoquer le Dieu de la danse pour un peu de répit ?
DE L’ENFANT À L’ADULTE
Alors que le festival s’inscrit dans un projet pédagogique en proposant aux étudiants du secondaire I et II de découvrir trois œuvres classiques à portée contemporaine, l’œuvre de Yasmina Reza commence ironiquement par un conflit entre deux enfants (l’un a cassé les dents de l’autre en lui donnant un coup de bâton) qui amène leurs parents à discuter diplomatiquement des conséquences de ce litige. Conséquences qui vont se décupler, car «Le Dieu du carnage» sème la zizanie auprès des deux couples et les pousse rapidement à se battre sur le ring de la raison. Les masques tombent: d’une part, Véronique et Michel Houillé et, d’autre part, Annette et Alain Reille. Les quatre personnages oublient les préceptes du début de la pièce inculqués à leurs enfants pour faire fi de la bienséance et pour se livrer à une cynique et violente guerre verbale (voire physique par moments) les uns contre les autres. DE L’ORANGERIE À LA TOUR VAGABONDE
Georges Guerreiro a enclenché, pour la première fois, la machine infernale de ce huis-clos en 2016 au Théâtre de l’Orangerie et, suite à une tournée réussie, propose une session de rattrapage à la Tour Vagabonde. Les célébrités hollywoodiennes de la version de 2011 de Polanski ne font pas d’ombre au casting genevois cinq
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Le Dieu du carnage Du 4 du 20 juin Tour Vagabonde Théâtre Festival Parc Trembley – 1202 Genève www.tour-vagabonde-festival.ch
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schweizerisches museum für keramik und glas genf
MUR|MURS JACQUES KAUFMANN —
architectures céramiques
Un musée Ville de Genève www.ariana-geneve.ch
17 mai — 10 novembre 2019
swiss museum for ceramics and glass geneva
graphisme — atelierdebleu.ch
musée suisse de la céramique et du verre genève
FESTIVAL
ON NE SERA PAS LES TERNIERS Par VINCENT MAGNENAT
Le Festival Transforme qui aura lieu les 27 et 28 juin au CFPC De-Ternier en est à sa deuxième édition, après une première qui a enflammé et propulsé toute une génération vers l’avenir. Festival hip-hop avant tout, Transforme pourrait être perçu comme la branche jeune de son mentor Antigel et ceci pour les meilleures des raisons.
La gérontocratie, c’est-à-dire la plus grande facilité pour des seniors plus ou moins jeunes à occuper un terrain donné que leurs collègues plus juniors, est un problème auquel ces mêmes juniors sont confrontés depuis la nuit des temps. Il est vrai que des personnes plus avancées en âge se perçoivent et sont largement perçues comme méritant tous les honneurs puisque non seulement elles se sont investies mais qu’en plus elles ont réussi. Tout cela n’est pas injuste, mais il faut bien considérer que la manière qu’une société a de traiter sa jeunesse, de l’encourager et finalement de l’aider à percer le plafond de verre de l’âge adulte donne la mesure de son investissement pour l’avenir.
© www.volpe.photography
Le génie du Transforme c’est sa compréhension très fine et adaptée des envies et des besoins d’une portion certaine de la jeunesse genevoise, particulièrement celle née entre 95 et 2002, qui a permis la mise en place d’un réseau si cohérent qu’on pourrait le comparer à un écosystème au sens entrepreneurial. L’association a mis ses forces en symbiose avec le CPFC, Antigel, le canton et l’émission 2.0 Tataki pour proposer un festival connu par les apprentis pour nous et pour eux-mêmes. L’idée est de dépasser un concept d’inclusion basé sur la charité pour passer à une réelle prise en main quasiment autogérée, qui met en avant ses participantes féminines à un moment où elles découvrent pour beaucoup d’entre elles le travail qu’il reste à faire et qui justifie le 14 juin.
conçu avec Tranzport, du parkour avec KBS Parkour, et Scène Active pour un défilé streetwear dansé et moult workshops.
Transforme Festival Les 27 et 28 juin De 15h à 1h CFPC 18 ch. De-Ternier, 1213 Petit-Lancy Tarif normal 27 CHF Tarif élève genevois secondaire 9 CHF Autres réductions disponibles www.festival-transforme.ch
On parle d’IAMDDB, énorme succès du hip-hop mancunien, Dosseh et son flow damsonien, 13 Blocks et son pe-ra patibulaire; plus localement la très bosseuse Ella Sotto en rnb, le collectif Women at Work en mode gang de meufs, un featuring de Rouhnaa et Gio Dallas qui défoncent correctement, un skatepark Go Out! magazine
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MODE
LA MODE AFRICAINE S'INVITE À GENÈVE Par AURORE DE GRANIER
© Liputa Swagga
Devenue aujourd’hui incontournable, la mode africaine fait désormais partie de nos repère esthétiques et culturels, prenant de plus en plus d'importance dans le monde de la mode européenne. Chaque année depuis maintenant cinq ans, Afrodyssée met l'accent sur les tendances et les designers venus d'Afrique, invités à venir présenter leurs créations pour deux jours de présentation dans la ville de Genève. Cet événement qui met l'accent sur la mode et les tendances venues d'ailleurs n'en n'oublie pourtant pas des enjeux et questions qui occupent notre époque et notre société. Bien plus qu'une présentation de designers et de création, Afrodyssée garde en tête des problèmes majeurs tel que la question environnementale, mais également vise à faire évoluer notre vision sur l'Afrique contemporaine, balayant tous préjugés. Un événement mode qui porte en lui des valeurs et visées dépassant les apparences.
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MODE
améliorer et élargir leur réseau, une opportunité qui leur permet alors de s'ouvrir à l'international et de faire voyager leurs créations portant leurs traditions. L'enjeu de cet événement s'avère alors considérable pour les designers présentés à qui est offerte la chance de présenter leur travail dans le cadre d'un fashion weekend qui attira l'an dernier quelques 2000 visiteurs. Mais le but d'Afrodyssée est double. En favorisant le commerce et l'exposition de ces designers africains, il touche également à un autre but : changer le regard que l'Europe porte sur l'Afrique contemporaine. La mise en avant de la qualité à la fois technique et esthétique du travail des designers venus d'Afrique propose une vision positive et valorisante de la création africaine. La possibilité d'un contact direct avec les créateurs ajoute à ce changement de mentalité et permet un véritable échange, ce qui fait le caractère unique de cet événement. Le choix de la ville de Genève n'est lui non plus pas anodin. Cité à l'A DN métissé, terre d'accueil pour les organisations internationales majeures à l'image de l'ONU ou encore de l'OMS, Genève est une ville où cultures et traditions diverses se côtoient quotidiennement. La ville semble alors suivre les mêmes préceptes et volontés qu'A frodyssée : favoriser le partage et l'accueil d'autres cultures, mais aussi l'échange. Pour citer les organisateurs de l’événement, "l’idée qui sous-tend Afrodyssée est de créer un lieu de rencontre, qui permet la découverte de nouvelles cultures et traditions, comme de donner la possibilité à différentes communautés (africaines et non-africaines) d’échanger dans une atmosphère festive et glamour." Un événement mode, mais pas seulement, à ne rater sous aucun prétexte.
© HAMAJI
Depuis maintenant quelques années, la mode africaine attire de plus en plus le marché européen, et est devenue une part entière de notre esthétique. Par ses motifs et ses couleurs, mais aussi ses coupes et techniques, la mode venue d'Afrique inspire et passionne, et depuis déjà cinq années maintenant, vient s'exposer à Genève le temps d'un weekend. Afrodyssée, l'une des manifestations de mode africaine parmi les plus importantes d'Europe revient donc en Suisse cette année pour présenter le travail de 40 designers africains, venus d'une trentaine de pays différents. Le but de cet événement ? Dévoiler au public une mode ancrée dans ses traditions ancestrales, mais également désireuse de s'inscrire dans son temps et de suivre les enjeux actuels. Le choix des designers présentés lors de chaque édition se fait sur quatre critères : la qualité des conditions de production, le respect de l'environnement, la participation des femmes dans la production, et la conservation de savoir-faire artisanaux et ancestraux. Quatre critères qui favorisent des questions éthiques, sociales, et écologiques actuelles, tout en mettant l'accent sur l'aspect unique de la mode africaine et de ses techniques traditionnelles. Afrodyssée, c'est aussi une plateforme, un endroit où les designers sélectionnés pourront vendre leurs créations, mais également
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Afrodyssée - 5ème édition Les 14 et 15 juin Maison Pitoëff 52, rue de Carouge - 1205 Genève afrodyssee.ch
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UNE BIENNALE BIGARRÉE: GROSSE BAGARRE Par VINCENT MAGNENAT
Alain Carré © DR
© The Montesinos Foundation
La Biennale Interstellaire des espaces d’art de Genève (BIG) est un festival d’art qui se tient une année sur deux, dans lequel des dizaines de galeries, des clubs, des ateliers, des collectifs, des initiatives, des luronnes et lurons en tous genre.s.x. auront comme point commun de se retrouver sur le terre-plein du chantier du futur 110 rue de Lyon, dans cette zone industrielle et artisanale (et “stellaire”) qui tend à s’urbaniser en face du nouveau bâtiment de la HEAD et de Planète Charmilles.
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FESTIVAL
Depuis qu’on dressa des menhirs pour signifier notre envie de nous rassembler, la vie n’allait jamais plus être pareil. Stonehenge, Carnac, Blieskastel ou Göbekli Tepe et maintenant la troisième édition de la BIG : la fête se poursuit ! Donc voici à présent depuis 2015 que se tient cette extraordinaire entreprise cosmogonique sur la plaine de Plainpalais. Pour rappel, les moins mal informés avaient pu distinguer déjà de loin un amoncellement de containers de fret aux antipodes tant de leur usage ferro-portuaire que de leur port d’attache, aussi franc soit-il. Les containers étaient volontiers investis et transformés sans aucun égard pour le qu’en dira-t’on : cabine de douches sprinters pour festivaliers en peignoir, boîte de nuit à cassettes audio, installations artistiques à faire pâlir un train fantôme, musiciens ça et là en pagaille, des débits de boissons parfois aussi perchés qu’un stylite moderne qui passa son temps juché sur une plateforme ligneuse à plus de dix mètres d’altitude.
© 2019 Séverin Guelpa
Cette année c’est 69 espaces d’arts qui sont listés au programme, et qui vont se répartir en trois catégories, avec les capsules, les espaces satellites et l’Antenne, sorte de lieu central dédié à la collecte, l’archivage et la distribution de la biennale en mode méta où le concept sera généré en direct, avec la BIG Gazette produite par l’association Alaazic, des émissions de radio avec Radio Vostok, l’émission féministe Crépidules, et Radio Cosmique proposée par l’Espace Vélodrome. Ensuite, il y aura bien entendu les capsules, et là les magistraux mais étouffants containers bleus seront remplacés par des serres modulables et fluides qui laisseront passer espoir et lumière réalisés par le Laboratoire d’Architecture. Le public aura l’occasion de découvrir parmi une trentaine d’autres projets, dont un qui récupère des anciens distributeurs de clopes et en fait des espace de création, le kaléidoscope géant par le collectif Yakari Spaceship, le Fesse-tival qui qui pose un nouveau discours autour des sexualités ou encore une collaboration entre le collectif Dénominateurs communs et Le 99 - Espace de quartier des Charmilles. Concernant les espaces mobiles, il y a la boîte à outils de La Manivelle, le festival Baz’art qui mettra en orbite un camping interstellaire ou encore un bateau transformé en navette-fusée SEED proposée par L’Epicerie de l’agonie et Andreas Kressig. On notera aussi qu’aura lieu BIG BANG, une installation monumentale donnera voix à plusieurs collectifs oeuvrant localement.
En réalité, un badaud ballant se baladant là, n’aura pu manquer l’évènement et se risquant quelques pas à l’intérieur du cercle aura été propulsé dans une ambiance peu genevoise d’échanges spontanés, de rires partagés avec des inconnus, une sorte de liberté ivre d’elle-même que tout le monde était libre de s’approprier. Il est des manifestations plus habituelles qui rassemblent un nombre congru de personnes et de stands, le tout dans un ordre et un horaire certain. Là, hors l’horaire tenu par l’état de droit et la maréchaussée, le reste était en envol permanent, l’euphorie frappait quasiment instantanément. De là à se sentir comme un passionné de jeux virtuels qui se verrait proposer d’habiter dans sa console préférée, il n‘y avait qu’un pas. Il est par ailleurs normal de considérer prévoir un peu d’animation musicale pour tout margotton ou kermesse locale qui se respecte, mais là on parlait d’(au moins) un dancefloor qui résonnait comme une redite locale de l’Homme qui Brûle, avec moins de dérives du néolibéralisme, c’est l’idée. On constate dès lors quelques petites modifications sur le programme de cette édition vis-à-vis de ses prédécesseurs : la plaine de Plainpalais qui avait accueilli les deux premières éditions souffrait de manque de disponibilités, c’est donc ailleurs que la BIG va venir malaxer la pachamama : en plein quartier des Charmilles qui se transforme en profondeur et qui donc disposait de lieux idoines. Sautant chaleureusement sur l’occasion, des initiatives dirigées spécialement vers les riverains seront prévues telle la parade fanfaresque reliant Plainpalais et les Charmilles par exemple.
La Biennale a pour ambition de montrer toujours plus à la population genevoise comment elle se vit ellemême, ce que signifie le mot “culture” employé dans ce contexte dit alternatif, de mettre en lumière l’investissement constant et passionné des gens qui la vivent. La culture lutte, rendez-vous au prochain chantier ! BIG - Biennale Interstellaire des espaces d’art de Genève Du 28 au 30 juin Chantier du 110 rue de Lyon 1203 Genève bigbiennale.ch
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FESTIVAL
J O N AT H A N N O T T
SAISON 2019–2020 O S R .C H / D E C O U V R I R AUTORITÉS SUBVENTIONNANTES
PARTENAIRE DE PRESTIGE
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GRANDS MÉCÈNES
PARTENAIRE DE SAISON
PARTENAIRE DE DIFFUSION
PARTENAIRE INSTITUTIONNEL
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Photographie et conception graphique : © Enrique Pardo
Directeur musical et artistique
FESTIVAL
BAEZ-ER D’'ADIEU À MONTREUX Par NYATA NATALIE RIAD
Indétrônable icône de la folk contestataire, Joan Baez, 78 ans (!), parcourt une dernière fois les scènes mondiales à l’aune de son ultime tournée. Son Fare Thee Well Tour l’emmène bien entendu faire une halte au Montreux Jazz Festival, incontournable étape pour ce monstre sacré de la musique. Si sa voix a naturellement changé et n’est plus aussi modulable qu’à l’époque – raison pour laquelle la chanteuse tire sa révérence –, nul doute que ce 3 juillet, l’Auditorium Stravinski peinera à contenir toute l’émotion que suscitera d’évidence la performance de cette pasionaria à l’engagement et au sourire intacts depuis plus de soixante ans. Portrait. Née en 1941 à New York, Joan Baez a bien vite réalisé qu’elle disposait d’un don fort rare : sa voix ; nous y reviendrons. Entre deux ballottements à l’étranger et aux Etats-Unis dus au poste à l’UNESCO qu’occupe son père, la petite Joan triture du ukulélé, mais c’est un concert-révélation de Pete Seeger auquel elle assiste à l’âge de 13 ans qui la lancera sur la voie de sa destinée. Elle reprend ses chansons puis commence à se produire par-ci, par-là, avant d’acquérir sa première guitare acoustique à 17 ans – une Gibson. Désormais installée avec sa famille à Boston – alors berceau d’une scène folk en pleine ébullition – elle se fait un nom dans le milieu et le grave pour la postérité lors de sa prestation au Newport Folk Festival de 1959, suite auquel elle enregistre son premier album. S’enchaînent alors les succès, les concerts sold out et les albums, sur fond de marches pour les droits civiques des Afro-américains, contre la guerre au Vietnam et autres nobles causes au gré des injustices que le monde ne cesse de fomenter durant les décennies suivantes.
Joan Baez en 1961 et 2010 © DR
contre toutes les formes d’oppression : racisme (qu’elle a elle-même subi en raison de ses origines mexicaines), homophobie, guerres, atteintes contre l’environnement, etc. De la lutte pour les droits civiques à Occupy Wall Street, en passant par des sit-in dans des arbres menacés, elle donne de sa voix et de sa personne pour tous les combats, jusqu’à trasher Donald Trump dans son bien-nommé morceau Nasty Man posté sur YouTube en 2017. Alors, pour toutes ces inoubliables chansons et émotions, pour cette énergie sans faille dévolue à la résistance, merci et farewell Joan, vous êtes un exemple qu’il est plus que jamais nécessaire de suivre.
Surtout connue pour ses qualités d’interprète (de Woody Guthrie, Leonard Cohen, Stevie Wonder, Pete Seeger, des Beatles, des Stones, …), Joan Baez participe à faire de Bob Dylan une star en reprenant ses morceaux. Et pour cause, sa voix cristalline de soprano, capable de toutes les modulations et d’accrocher les aigus avec intensité sans jamais heurter les oreilles, souligne à merveille les textes poétiques et engagés de celui qui fut aussi l’un de ses grands amours. Une relation qui inspirera par ailleurs à Joan Baez l’une des plus belles chansons qu’elle ait écrite, Diamonds and rust. Si l’amour la guide dans ses textes et dans le choix de ses interprétations, c’est avant tout le militantisme qui l’anime. Pacifiste jusqu’à la moelle, la « Reine de la folk » chante depuis soixante ans Go Out! magazine
Joan Baez Fare Thee Well Tour Le 3 juillet Montreux Jazz Festival Auditorium Stravinski www.montreuxjazzfestival.com
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MUSIQUE
2 2 FRÈRES ENTRENT DANS LA LÉGENDE Par LUCAS DELMENICO
© PNL
Ça y est, l’album le plus attendu de la sphère rap français est enfin sorti ce printemps : « Deux frères », le troisième opus autoproduit de PNL. En quelques années ils sont passés de leur hall d’entrée au sommet de la tour Eiffel. L’occasion pour nous de faire un tour dans leur « zoo ».
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MUSIQUE
© PNL - Deux-Frères
dans le même couplet ? Ces questions démontrent bien que la musique de PNL comporte bien plus de facettes qu’attendues. Si le climat est sombre, l’humour s’y arroge à quelques occasions une place de choix.
DANS LA JUNGLE AVEC MOWGLI ET SIMBA
Au-delà du langage terriblement vulgaire de PNL, il y a deux frères qui se protègent de la lumière. Avec eux pas d’outsider, pas d’opportunisme, pas de featuring, on est bien en famille alors on le reste. Les paroles narrent inlassablement le temps où Tarik (Ademo) et Nabil (N.O.S) arpentaient les couloirs de la cité des Tarterêts dans l’Essonne, au services des cliquos (comprenez clients). Le ton lui, se veut résolument désillusionné, au lieu de prôner la vente au détail comme leurs contemporains, ils endossent leurs capes d’anti-héros. Ce deal intempestif, ils n’en sont pas fiers sans le renier pour autant, ce constat amer fait partie intégrante de leur univers. Depuis que le monde leur appartient, les deux comparses ne perdent plus leur temps à inonder les réseaux sociaux, ni se perdre dans d’innombrables interviews. Ce qui fait la force mais aussi la particularité de PNL c’est précisément cette communication savamment dosée.
SOLUTION ALCALI VOLATIL
Comme bien souvent la résolution négative ne mène à rien d’autre que la destruction, pourtant dans de rares cas c’est l’illumination, la réussite totale. Le cloud rap de « 2 Frères » est un contraste entre ombre et lumière, il suffit de regarder les clips « au DD » et « Deux frères » pour se rendre compte de l’état d’esprit des deux comparses. L’ère des fesses en 4k, des grosses voitures avec garniture mammaire est-elle en perte de vitesse ? Si pour eux « La misère est si belle », c’est qu’elle est authentique, presque aliénante. Le souvenir impérissable de journées passées à subvenir aux besoins de la « famille » en montant petit à petit au sommet, sans major ni maison de disque derrière eux pour les soutenir. Le talent sans le travail n’est rien, comme on aime tant nous le répéter et PNL fait figure méritoire face à ce constat. Si les efforts ne sont pas toujours couronnés de réussite, il y a fort à parier que la réussite, elle, est inlassablement jonchée d’efforts.
INTROSPECTION MUSICALE
A l’heure où tout va trop vite, leur musique lente et atmosphérique laisse libre cours à leur sens particulier de la mélodie. L’auto-tune est ici central et inéluctable, mais contrairement à la concurrence il est utilisé comme un instrument à part entière et contribue à mettre en lumière certains mots-clés typiques du lexique de PNL. Comment peuvent se jouxter accusations graves et répliques d’enfants de 4 ans ? Qui d’autre peut se targuer de parler de seum (haine) et de goûter à base de Nutella
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PNL Album Deux frères Sorti le 5 avril 2019 sous le label QLF
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présente Crans - près - Céligny
05 - 09
§veC auSsi BARNS COURTNEY - THE LIMIÑANAS - JEANNE ADDED -MINUIT - AGAR AGAR- MARIUS BEAR- KAZY LAMBIST MONUMENTAL MEN - VITALIC - GEORGIO - SOFIANE - DI-MEH - BLU SAMU
InfOs et bilLetTerie sur C§riBAna.ch Juin.19
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conception Emile Bigler, CIFOM EAA | réalisation graphique atelier-zuppinger.ch
LIVe
juin 2019 nEkfeu Robin schulz franZ FeRDin§Nd - MorChEeba - VAlD kOdaline - syNapSon - boulEvaRd DeS airs - car§vAn p§laCE skip the uSE - tRoIs cAfés gOurmandS b§stiAn baker - ninho - vegedream LeS NégRESseS VErtes
MUSIQUE
PRISE DE MIC SURPRISE Par LUCAS DELMENICO
Le rappeur suisse le plus créatif du moment, Di-Meh, organise un live unique le 7 juin prochain en collaboration avec Redbull à l’occasion de la sortie de son dernier EP « FAKE LOVE ». L’artiste genevois sera accompagné de ses acolytes Slimka et Malaka et quelques guest surprises français et belges, pour offrir un show mémorable à 2000 personnes dans un lieu dévoilé le jour même du concert! Pour y assister, un seul moyen : gagner le précieux sésame en exclusivité en ligne par tirage au sort!
DE MYSTÈRE À MISTER
Si le lieu est tenu secret pour l’instant, le nom de Di-Meh lui n’est inconnu d’aucun amateur de rap francophone. Sous ce pseudonyme à peine déguisé se trouve un rappeur genevois des Palettes, qui ne cache pas ses ambitions et ne mâche pas ses mots. À seulement 23 ans, cela fait déjà une décade qu’il tient le micro, autant dire qu’il n’en est pas à son coup d’essai. C’est avec son ancien crew 13 Sarkastick qu’il fait ses armes et son nom. Le succès grandissant du collectif lui permet de se produire sur Paris et côtoyer ainsi des pointures telles que Nekfeu ou Lomepal. Quatre EP plus tard et fort de ces nombreuses expériences, c’est avec SuperWakClique aux côtés de Makala et Slimka qu’il exerce. Malgré des allers-retours à Paris aussi fréquents que Lausanne pour les pendulaires, Genève reste la ville de son cœur. C’est ici qu’il concocte ses meilleures recettes, qu’il construit son monde et imagine le futur de sa musique sous le label genevois Colors Records.
Di-Meh © Mehdi Benkler / Analog Photography
du concert. Cette communion naturelle avec la musique est la seule chose qu’il n’a jamais délibérément cherché, et aujourd’hui on ne peut que saluer le chemin parcouru. Pour palper la créativité et la fougue de Di-Meh, il ne vous reste qu’à vous connecter.
UN LION
Avec un flow prestigieux, Di-Meh a déjà tout d’une tête d’affiche. Il suffit qu’il débarque en freestyle sur Skyrock pour littéralement mettre le feu et emporter tout le studio dans un tourbillon incandescent. A l’aide de productions hip-hop, trap et électro, son flow rapide et millimétré nous transporte dans son univers où les références pleuvent comme des balles. Au fur et à mesure que l’orage passe, on se laisse transporter, on voyage en dansant sur place car il est impossible de rester de marbre devant un tel déferlement d’énergie. Pourtant c’est véritablement sur scène que Di-Meh révèle l’étendue de son potentiel. Véritable charmeur de serpent, il harangue son public et l’invite à faire partie intégrante
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Di-Meh Le 7 juin 2019 Lieu tenu secret jusqu'au dernier moment Pour gagner des billets: www.redbull.ch/secretgig Le 8 juin Caribana Festival, scène du Lac www.caribana-festival.ch/fr
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LIVRES
SÉLECTION DE LIVRES Par NYATA NATALIE RIAD
Vous avez probablement déjà admiré l’une ou l’autre des singulières photographies prises par Harold Edgerton sans en connaître l’auteur, par exemple celle montrant une balle de calibre 30mm transperçant une pomme ou encore l’incandescence émise par une explosion nucléaire à l’instant où elle se déclenche, formant une bizarroïde boule boursouflée. Harold Edgerton (19031990) – également connu sous les fort à-propos blazes de « Doc » et « Papa Flash » – mena une brillante carrière de professeur d’ingénierie électrique au prestigieux MIT de Boston, au sein duquel il participa au développement du sonar, de la photographie sous-marine (à la recherche de Nessie notamment !) ainsi que du stroboscope. Des travaux qui ont conduit cet insatiable curieux à la photographie par flashes électroniques ultra rapides à la fin des années 1930. Grâce à un équipement stroboscopique capable de flasher à des temps d’exposition réduit jusqu’au millionième de seconde, Edgerton est parvenu à rendre visible ce que la cinétique cache habituellement à l’œil humain.
Ainsi, outre les fruits déchiquetés et les bombes, ses prises de vue ont notamment arrêté le temps sur des sujets aussi variés que le vol des colibris, le swing de la tenniswoman Gussie Moran ou une goutte de lait pour n’en citer que quelques-uns parmi les plus emblématiques. Ces images sont à retrouver dans Seeing the unseen publié ce mois par les éditions Steidl, tout comme de nombreux clichés moins connus mais tout aussi esthétiques, le tout agrémenté de textes d’anciens étudiants ou collaborateurs de cet artiste-geek, ainsi que d’extraits de ses carnets de laboratoire. Sans oublier l’apport des curateurs du musée du MIT mettant en évidence la contribution de ce sacré Doc à l’histoire de la photographie, à la technologie et à la culture en général. Pigeon Release (1965) © Harold Edgerton Steidl and MIT Museum
Seeing the unseen Harold Edgerton 224 pages, 158 images Ed. Steidl en collaboration avec le MIT Museum Sortie le 6 juin 2019 (éd. en anglais) steidl.de
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LIVRES
Avec Alpes – Calligraphies sauvages, paru fin 2018, les éditions Slatkine nous gratifient d’un pur bijou en très grand format. Le peintre naturaliste Eric Alibert, né en 1958 en France et établi à Genève de longue date, dévoile dans cet ouvrage immersif un éventail de près de 150 de ses œuvres : encre, aquarelle, mine de plomb y sont mises à contribution en autant d’empreintes laissées par les palpitations du monde sauvage alpin, captées par l’artiste au cours de trois décennies à arpenter cet univers si secret. Bouquetins, renards, mésanges, chocards, tétras lyre ou chamois virevoltent au bout de son pinceau, se révélant tantôt tels qu’ils sont, tantôt ne se manifestant que dans le sillage de leur abstraction, par leurs « calligraphies sauvages »… Les œuvres sont assorties avec parcimonie de textes de Farid Abdelouahab, lesquels éclairent sur la démarche d’Eric Alibert et le rapport profond qu’il entretient avec la nature, ainsi qu’avec l’art qui permet de souligner les contours de sa fragile beauté. Des extraits de poèmes – on retrouve notamment les plumes de Kenneth White et Philippe Jaccottet – viennent également émailler les délicates images, concourant d’autant à la dimension poétique, presque mystique, qui émane de l’ouvrage, évoquant une version livresque et alpine d’un film de Terrence Malick. Tout comme dans les réalisations de l’énigmatique cinéaste, on retrouve dans Alpes – Calligraphies sauvages l’expression vertigineuse du lien qui unit les êtres vivants et la nature ; archaïque, puissant, éternel et indéfectible malgré les assauts menés par l’homme à son encontre. Bouleversant.
© Eric Alibert
Alpes – Calligraphies sauvages Œuvres d’Eric Alibert Textes de Farid Abdelouahab 176 pages 2018 Ed. Slatkine www.slatkine.com
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musée
PRISON exposition
en co-production avec
date
6.02 — 18.08.2019
EN FAMILLE
CIRCULEZ, IL Y A TOUT À RACONTER ! Par MINA SIDI ALI
Depuis le mois de mai, on peut découvrir ici et là dans toute la cité des stickers constellant bâtisses, murs et trottoirs. Ornés d’un code QR, ils signalent que le lieu traversé est chargé d’une histoire à découvrir. Comment? A travers une nouvelle application smartphone gratuite: « Traverse ». Initiée par le maire de la ville, Sami Kanaan, l’initiative «Raconte-moi Genève» se dévoile aussi ludique qu’enrichissante. Cette mémoire riche, qui sommeillait jusque-là dans les bibliothèques, dans des bases de données informatiques ou encore dans les têtes des citoyens, va désormais pouvoir devenir accessible au plus grand nombre, in-situ et avec transversalités. Du mur des Réformateurs à Artamis, en passant par le marronnier de la Treille, la rue du Marché, le feu au Grand Passage ou encore le skatepark, la ville a des choses à nous raconter! Alors, sortez, marchez, explorez, scrutez et revivez ou découvrez les moments historiques de la cité! Toute ville regorge d’histoire marquantes, d’anecdotes encensantes, de récits inouïs. Pour pouvoir les narrer et les partager de manière ludique, la Ville de Genève propose une ingénieuse application - Traverse - liée à un projet baptisé Raconte-moi Genève. Ici, son initiateur, le maire de Genève Sami Kanaan, a insisté sur l'idée qu’il voulait: «grâce à cette app mobile, inviter à poser un regard nouveau, à (re)découvrir son espace quotidien au fil de pérégrinations dans les rues de Genève, mais plus largement que chacun-e puisse faire siennes les petites et grandes histoires qui font Genève, et les partager !» S’appuyant sur l’application open source Traverse, développée à l’origine par le Canton de Vaud avec une visée patrimoniale, Raconte-moi Genève y joint des fonctionnalités supplémentaires qui permettent notamment de scanner des QR-codes et d’offrir une navigation thématique. L’artiste Ulrich Fischer ayant développé le projet explique: « Nous avons tous un ou plusieurs lieux emblématiques dans la ville qui déclenchent des souvenirs. L’effet «madeleine de Proust» dans notre propre espace de vie est puissant: il n'y a pas besoin de forcer la mémoire pour que le passé resurgisse, propulsé par notre présence dans un lieu particulier ». Genève a des histoires à raconter ! Des récits drôles, politiques, singuliers et atypiques sommeillant trop souvent dans des livres d’histoires, au sein de méandres des plateformes vidéo ou plus simplement dans les souvenirs personnels. Raconte-moi Genève propose de les mettre
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© Raconte moi Genève
en lumière, de les rendre accessibles à toutes et tous, sur le lieu même qui les concernent. A vous de les découvrir!
Raconte-moi Genève Application mobile Traverse, téléchargeable sur le site de la ville de Genève, Play Google ou sur iTunes; carte interactive disponible sur Maphub.net www.geneve.ch/racontemoi
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Summertime
En exclusivitĂŠ sur laredoute.ch
MODE
QUAND LA MODE SE DONNE EN SPECTACLE Par AURORE DE GRANIER
© Vittorio Zunino Celotto Getty Images for The Metropolitan Museum of Art
Le 6 mai dernier se tenait l'événement annuel du monde de la mode, devenu une véritable institution, le Gala du Metropolitan Museum of Art. Cette année le thème choisi par la rédactrice en chef du Vogue America, Anna Wintour, en laissa perplexe plus d'un, "Camp : Notes on Fashion". Et pourtant, la prêtresse de la mode n'aurait pas pu trouver meilleur thème pour notre époque, où les créations se donnent sans cesse en spectacle. Actrices et chanteuses, stars du show-business et mannequins nous ont alors offert une démonstration lors de cette édition, où se succédèrent sur le tapis rouge des tenues parfois improbables, mais souvent uniques en leur genre, de vraies pièces de maîtres qui tentèrent de suivre la vision de la mode donnée par l'essayiste Susan Sontag, inspirant le thème de cette année. Une nouvelle édition qui nous prouve encore une fois que la mode est bien plus qu'habits, c'est un monde à part où beauté, excellence, extravagance et spectacle ne font qu'un.
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MODE
Lana Condor en Giambattista Valli © Dia Dipasupil / Getty Images for The Met MuseumVogue
mode et son extravagance. Pour Sontag, bien plus que la marque d'une appartenance à un groupe, le camp joue un rôle de premier plan dans l'évolution de la société à travers son esthétique. La culture queer et l'exubérance d'une mode que l'on pourrait simplement résumer de "trop", trop excentrique, trop folle, trop exagérée, se distinguait certainement de manière plus claire à l'époque où l'essayiste américaine écrivait son manifeste. Mais aujourd'hui, l'exubérance se traduisant à travers la mode et l'apparence semble faire partie de notre paysage. La pop culture parait avoir avalé et digéré cette culture queer qui symbolisait le camp au siècle précédent, et aujourd'hui ce phénomène que Sontag qualifiait d'"ésotérique (...) un code privé" est partie intégrante de notre paysage socio-culturel. "L’essence du Camp est son amour pour tout ce qui n’est pas naturel : l’artifice et l’exagération” écrit Sontag. Cette citation colle parfaitement à la mode d'aujourd'hui, qu'elle se trouve dans la rue ou sur les podiums, car elle semble avoir fait du phénomène du camp une caractéristique de son identité actuelle. On l'a maintenant bien compris, le thème du MET Gala de cette année n'avait aucun rapport avec le camping, loin de là.
UN THÈME ÉNIGMATIQUE
Le choix d'A nna Wintour pour le thème de cette année 2019 en perturba plus d'un. Camp : Notes on Fashion. C'est-à-dire ? La mode au camping ? Susan Sontag, à l'origine du texte qui inspira le thème de cette année, aurait certainement éclaté de rire en entendant les nombreuses mauvaises interprétations et la perplexité générale que provoquèrent l'annonce du motif à suivre cette année. Pour mieux comprendre le thème de cette édition 2019 du MET Gala, il nous faudra retourner quelques siècles en arrière, plus exactement à l'époque de la cour de Versailles, où le terme "se camper" fit sa première apparition. À cette époque là, cette expression ne faisait sens que dans le milieu de la cour, "se camper" symbolisant la manière d'être et de paraître nécessaire pour plaire et briller devant le roi et sa cour. Mais loin d'être oubliée, la formule traversa les époques, pour désigner les dandys du XIXème siècle avant de venir définir la culture queer, à laquelle Sontag dans son essai Notes on Camp datant de 1964 fait référence. Malgré les changements que cette expression subit à travers les siècles, un point resta inchangé : se camper passe par la Juin.19
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MODE
UN TAPIS ROUGE HAUT EN COULEUR ET SURPRENANT
Cette thématique complexe, tirée d'un essai sociologique, dut cependant à un certain moment se transformer en quelque chose d'aussi concret qu'une tenue pour les stars, actrices, et autres personnalités du show-business invitées à ce prestigieux gala. L'extravagance, l'exagération, tout comme l'humour, voire le flirt avec le mauvais goût, furent bel et bien au rendez-vous le 6 mai dernier sur le tapis rouge du MET. Certaines célébrités ont préféré jouer la carte de la mode comme parure, une robe comme écrin élégant, à l'image de Lana Condor en Giambattista Valli, entourée de tulle rose, comme flottante. Ici, la tenue est extravagante par sa forme et son volume, et met en avant non seulement le fait qu'extravagance et élégance peuvent aller de pair, mais aussi l'importance de l'artisanat dans le monde de la mode. Une robe complexe à réaliser, qui n'a qu'un seul et unique but : être vue et surprendre. Preuve simple que la haute-couture d'aujourd'hui aspire à l'essence même du camp fashion de Sontag : l'excentricité et l'exagération. D'autres personnalités comme Irina Shayk habillée par Burberry, ou encore Dakota Johnson en Gucci, ont elles aussi préféré jouer la carte de l'extravagance tout en restant dans le bon goût et le style certes très excentrique, mais bien connu des tapis rouges des dernières années. Une interprétation timide des analyses de Sontag qui ne contredit néanmoins pas ses propos, mais qui ne peut être considérée que comme fade et frileuse face à d'autres looks. À l'image de la tenue de Lady Gaga, arrivant dissimulée sous une gigantesque robe rose fluo signée Brandon Maxwell, suivie de sa traine interminable, avant de l'ôter pour nous dévoiler ses sous-vêtements. La cour de Versailles n'aurait peut-être pas apprécié cette manière de se camper, mais en 2019, la tenue choisie par la chanteuse paraît parfaitement s'intégrer dans la société désireuse de se débarrasser de ses tabous dans laquelle nous vivons désormais. Elle ne fut pas la seule à flirter avec les extrêmes, Katy Perry elle aussi n'hésita pas à pousser le thème à son paroxysme, arrivant habillée en chandelier, avant de se changer en hamburger (!). La mode semble même avoir disparu, pour laisser place au spectacle et à l'humour. L'extravagance, parfois plus fashion comme avec une Cara Delevingne en combinaison Dior et couvre-chef constitué de bananes, dentiers, et autres mains en plastique, ou encore Jared Leto vêtu d'une robe Gucci, un double de sa tête à la main, fut en tous les cas le maître-mot de cette édition, flirtant parfois avec le mauvais goût et le kitsch. Cette année, certains poussèrent alors le thème à son summum, venant faire bien plus que démontrer que Susan Sontag était encore
Lady Gaga en Brandon Maxwell © Dimitrios Kambouris Getty Images for The Met MuseumVogue
loin de ce qu'allait devenir la mode et le camp, allant jusqu'à questionner la mode de nos jours, et son avenir. LA MODE, PLUS QU'UN VÊTEMENT
Pourrait-on aller encore plus loin dans la mode ? C'est la question que nous ne pouvons pas nous empêcher de nous poser en regardant défiler les photos du MET Gala 2019. Chaque année, grâce au thème de sa soirée, mais également de l'exposition présentée à l'Institut de la Mode, cet univers de la création vestimentaire se dévoile sous un jour toujours plus étonnant, toujours plus extravagant, à la limite du décadent. Mais en parallèle de ces looks excentriques se profile un autre aspect de la mode que le MET n'hésite pas à mettre en avant : la qualité esthétique du vêtement, qui passe à la fois par l'imagination des tenues, et leur réalisation artisanale. Sur le tapis rouge, mais également au sein de l'exposition présentée au musée, des modèles uniques, des tenues ayant demandé des heures de travail et des techniques complexes, pour aboutir à des robes qui sont au final bien plus que de simples vêtements. Cet événement annuel vient donc poser une question plus grande, qui est celle du statut de la mode. Ces pièces uniques se rapprochent de plus en plus d'œuvres d'art. Exposées dans un musée, portées une seule fois lors du gala, ou même jamais, ces tenues trouvent leur place au musée. La mode ne se porte plus, maintenant elle s'expose, et se laisse regarder comme une sculpture, laissant derrière elle ses fonctions premières pour laisser place à un unique rôle : être admirée. La mode est alors peut-être allée plus loin que Suzanne Sontag ne l'avait imaginé. Camp : Notes on Fashion Jusqu’au 8 septembre 2019 Metropolitan Musem of New York metmuseum.org
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RESTAURANT / BAR HOTEL PRESIDENT WILSON 47 Quai Wilson / 1211 Genève 1 fb@hotelpwilson.com T +41 (0)22 906 6524
TERRASSEPOOLGARDEN.COM
STAY COOL
Corderie © Giulio Squillacciotti - Biennale de Venise
SEBASTIEN QUAZZOLA LESS SAVE THE PLANET
VIN
MONTENEGRO IKEA MIRABAUD LE MELROSE LE BOLOGNE HYDRAFACIAL
W VERBIER HYDROFACIAL FERRARI Go Out! magazine
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HOTSPOT
Restaurant Le Bologne © gaultmillau
Vélos de la plage
PIERRE-EMMANUEL FEHR X LE BOLOGNE
COQUILLAGES ET CRÉATIVITÉ!
De la part de Pierre-Emmanuel Fehr aka Pierrem, notre expert ès
On avait tatoué dans notre crâne de poisson rouge que l’été 2020
vin, rien ne nous surprend plus! On savait déjà qu’il maîtrisait son
marquerait l’avénement d’une nouvelle plage aux Eaux-Vives!
sujet – l’oenologie – avec génie, maniait les mots avec dextérité, pho-
Initiative de la Ville de Genève, on voit le projet prendre vie un brin
tographiait avec un œil affûté, qu’il exerçait sa profession juridique
plus tôt avec un concept qui en jette: les Vélos de la Plage. Dès le
avec diligence. A son ordinaire, il nous en met plein les yeux et les
22 juin, on pourra fouler les abords de notre bord du Lac pour y
papilles puisqu’ici il s’associe avec le génial chef Florian Le Bouhec
trinquer à ce nouveau hot spot estival. L’approche eco-responsable
et son restaurant le Bologne, pour lequel il met sa cave à disposition!
est managée par l’experte ès restauration: Monya Hassini. Ultrafan
Rien que ça! Pierre-Emmanuel complète également la carte de vins
de son aura solaire et de sa diligence légendaire, ce rayon de lumière
du restaurant de quelques crus rares et à maturité en quantités
nous fera découvrir ce concept où triporteurs électriques sillonnent la
confidentielles. Chaque mois, il mettra son savoir à disposition à
plage en proposant boissons et mets 100 % suisses et zéro déchets!
travers une petite sélection de vins ayant eu le temps de se bonifier
Au menu? Des sandwichs, des salades, tapas et glaces fabriqués
en cave quelques années voire plus. A déguster sans modération!
artisanalement! Cerise sur le gâteau? Le sourire de Monya!
Le Bologne
Les Vélos de la Plage
Rue Necker 9 - 1201 Genève
De 10h à minuit 7/7
022 732 86 80
www.instagram.com/les_velos_de_la_plage/
www.lebologne.com
HOTSPOT
Collaboration Yoan Caloué & Black Tap
UN BURGER SIGNÉ YOANN CALOUÉ
STARS DU POTAGER
Le temple du burger genevois - Black Tap - a eu l’ingénieuse et
Le végétal est à nouveau à l’honneur pour cette troisième édition de la
délicieuse idée de mandater Yoann Caloué, l’incontournable Chef
Veggie Week qui aura lieu du 3 au 16 juin prochains. Et on a décidé
étoilé du Flacon à Carouge, pour une création unique et éphémère,
d’en faire tout un fromage! Car trop rare sont les manifestations
un sandwich signature: le « Yoann Burger ». Créé sur-mesure pour
aussi délicieuses qu’audacieuses dans le paysage culinaire! Celle-ci
l’enseigne, il se pare d'ingrédients de qualité et de saison, pour une
s’adresse tant aux végétariens ou végétaliens qu’aux carnivores et
noce culinaire délicate de saveurs et un résultat aussi frais qu’équili-
flexitariens gastronomes qui souhaitent découvrir des plats savoureux
bré. Ainsi, l’entrecôte cuite à basse température côtoie ici un cœur de
mettant à l’honneur, spécialement pour cette occasion, les stars du
burrata au fondant unique et le concassé de tomates San Marzano, la
potager. Au menu? Une cuisine saine, éthique, écologique ou sim-
roquette, l’asperge verte ainsi que le vinaigre balsamique se marient
plement originale et dans l’air du temps concoctée par une brochette
en une symphonie de saveurs estivales! Pour chapeauter le tout, une
de chefs aux petits oignons dont Philippe Chevrier & Damien Coche
focaccia travestie en pain à burger, confectionné sur-mesure par la
(Domaine de Châteauvieux), Philippe Bourrel (Le Jardin), Armel
boulangerie Wolfisberg! Et pour rendre ce plat résolument estival,
Bedouet (L’Aparté), Dominique Gauthier (Le Chat Botté)! On compte
le mets servi mi-froid, mi-chaud est flanqué d’une salade estivale. Le
faire découvrir aux papilles des végétariens avisés comme à celles
Chef sort de sa zone de confort en collaborant avec une enseigne
peu habituées à ce genre de nourriture, leur créativité et les délices
qu’il apprécie tout particulièrement. MSA
que peuvent renfermer les plats sans viande ni poisson. Une véritable ode au végétal à consommer sans modération! MSA
Yoann Burger 29 CHF Black Tap
Veggie week
6 Cours de Rive - 1204 Genève
Du 3 au 16 juin
www.blacktap.ch
Voir participants sur site internet www.veggieweek.ch contact@veggieweek.ch
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VINS
LES VIGNERONS VALAISANS FONT LEUR MARCHÉ À GENÈVE La
chronique œnologique de
PIERRE-EMMANUEL FEHR
© Valais-Wallis-Promotion / Christian-Pfammatter
A l'occasion de l'annuel Marché aux vins de la Charte Saint-Théodule à Genève, nous avons pu déguster les différentes cuvées d'une vingtaine de vignerons de l'élite valaisanne. Au terroir exceptionnel et si varié s'ajoute une viticulture qualitative axée sur les petits rendements depuis les années 60, menée par quelques vignerons précurseurs. Un exemple de qualité, solidarité et convivialité qui se perpétue et qui nous permet à chaque venue de nous rendre compte à quel point leurs spécialités font partie des grands vins du monde.
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VIN
LA CONFRÉRIE SAINT-THÉODULE Limiter les rendements, rechercher la qualité avant la quantité. S'en prévaloir aujourd'hui paraît presque démodé, tant l'évidence qualitative est heureusement recherchée par de nombreux vignerons, mais aussi par une partie des consommateurs. Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, la nécessité de produire plus conduira au modèle d’agriculture intensive basée sur les engrais chimiques. Il fallait une sacrée dose de volonté pour revendiquer dans les années 60 les petits rendements et la recherche de l'excellence. Douze pionniers, dont Simon Maye, Charles Caloz et Victor Moulin, tous amoureux de grands vins et respectueux de la nature, se regroupèrent pourtant sous la bannière de la Confrérie Saint-Théodule, pour défendre la qualité des vins par de faibles rendements et une culture raisonnée de la terre. En s'engageant à s'aider, à partager leurs connaissances et progresser (notamment par des voyages à Bordeaux, en Bourgogne ou en Italie et par la création d'une Commission de dégustation), ils sont parvenus à garantir une continuité de valeurs et de qualité. Aujourd'hui, près de 80 vignerons-encaveurs sont signataires de la Charte Saint-Théodule et une partie d'entre eux vient à notre rencontre aux Marchés aux vins à Zurich, Genève, Fribourg, Berne et Lausanne. Autant l'excellence de leurs vins que leur accueil nous rappelle qu'il convient de leur rendre visite au domaine, aussi souvent que possible. LA CRÈME DE LA CRÈME A ce niveau-là, c'est évidemment une question de goût... Voici quelques-unes des perles de notre dégustation, entre vignerons confirmés et une nouvelle génération qui annonce le meilleur. Thierry Constantin, ancien champion suisse de marathon, a l'œil vif et malicieux. Il semble à l'aise, même en terres genevoises, tout comme ses vins, déliés, précis, élégants. Une cohérence que l'on retrouve sur toute sa gamme, avec un Païen 2017 (Savagnin) aux notes rustiques et de pêche blanche, nappé de gras mais cadré par une allonge tendue bien que chaleureuse. Son Amigne une abeille de Vétroz est tout aussi exceptionnelle: rares sont les vignerons qui la vinifient sèche, mais quelle amplitude! C'est abricoté et miellé, un véritable vin des extrêmes, tranchant mais vineux, puissant mais désaltérant, acide mais presque tannique. Ce cépage, uniquement cultivé en Valais sur 38 hectares (27 hectares à Vétroz, ses sols schisteux lui convenant particulièrement), est une rareté qui mérite de vieillir cinq ans en cave...
Mathilde Roux, Cave De L'Orlaya, Fully
Nous nous frayons difficilement un chemin entre les dégustateurs ébaubis devant la rayonnante Mathilde Roux, qui se plaît comme personne sur les terres granitiques de Fully. L'enfant du Vaucluse a repris en 2016 le cave Gérard Roduit et y fait depuis des vins à son image: lumineux, sincères, sans filtre. A la Cave De L'Orlaya, c'est une expression pure et jouissive des cépages. Dans chaque cuvée, il y a du plaisir et de la simplicité. En particulier dans sa Petite Arvine 2018, saline, fraîche, au fruité aérien, un milieu de bouche gras tenu par une acidité pas mordante mais longue, avec une capacité de « reviens-y » dangereuse... Le terroir de gneiss de Fully est si réputé pour la Petite Arvine, que c'est presque son Gamay de Branson vieilles vignes 2018 (25 à 60 ans d'âge) qui nous impressionne le plus sur l'ensemble de la gamme. Il révèle ce terroir granitique à merveille, qui s'exprime si différemment que sur un Gamay sur sol calcaire. C'est rond, croquant, épicé, mais il y a une ligne droite et rigide en bouche qui tient le tout avec une cohérence pierreuse. Un grand Gamay, à la fois de soif, de plaisir et de gastronomie. Autre style à la Cave des Amandiers d'Alexandre Delétraz, avec sa Petite Arvine les Seyes 2018. Le vigneron aime les Petite Arvine sèches. Et à vrai dire, nous n'en connaissons pas de plus sèche, tant elle tire en bouche tout le long de son parcours. Il y a là une tension presque chablisienne chez cet artiste de la Petite Arvine. Une magnifique expression de ce cépage! Petite halte au domaine Sélection Excelsus. C'est Jean-Claude Favre qui a fait le voyage à Genève bien que son fils Renaud Favre ait repris le domaine en 2019. Il sourit à l'évocation de la nouvelle génération de vignerons chamosards: « ils sont différents de nous, mais dans les tripes, ce sont les mêmes ». Leur Cornalin nous rappelle que ce vieux cépage autochtone aussi appelé Rouge du Pays, lascif et sauvage à la fois, est
VIN
constamment. Nous finissons la tournée des rouges en réconfortant notre palais fatigué avec le Pinot Noir Vieilles Vignes 2017 du domaine Simon Maye & Fils. La qualité de l'ensemble des vins est exceptionnelle et la ligne est toujours aussi élégante. Mais Raphaël Maye réussit malgré cela à faire avancer encore d'un cran le domaine, avec un Pinot Noir d'une finesse jusque-là inconnue. Le nez est envoûtant et frais, la cerise vire vers la fraise mure, la bouche est souple mais structurée... Il y a là le soyeux et la grâce d'un tout grand Pinot Noir. Un vin d'esthète qui confirme la vision claire et le talent de Raphaël, qui a repris les rênes du domaine en 2017.
Nicolas Cheseaux, Cave Corbassière, Saillon
un seigneur, qu'il soit vinifié avec ou sans bois. Sur ce Cornalin, c'est la profondeur qui nous frappe au nez, une concentration de fruits noirs sauvages, une magnifique vinosité tenue par une acidité qui enlève toute lourdeur. Voilà un bel exemple d'une culture et vinification de ce cépage capricieux, parfaitement maîtrisée. Domaine découverte de la soirée, la Cave Corbassière à Saillon. Nicolas Cheseaux a repris le domaine en 2011 et la qualité sur tous ses vins impressionne. Humble, curieux, peu sensible aux sirènes commerciales, il garde ses vins en cave quelques années avant de les vendre pour atteindre une maturité minimale. Son Johannisberg 2016 aux notes d'ananas confit est éclatant, mais c'est son Humagne Rouge 2016 qui nous souffle, cultivée sur un terroir rive droite exposé plein sud. Ce cépage qui a failli disparaître en 1960 est trop souvent cantonné à se marier à des plats de chasse alors que l'alliage de sa finesse à sa force sauvage offre une large palette d'accords... C'est ici un vin tout en finesse et sur le fruit. Le nez est serré et épicé, avec des pointes d'encens et de cannelle; la bouche est émouvante, juteuse et épineuse à la fois. Un jeune vigneron à suivre!
Maurice Zufferey, Muraz © DR / Swiss Fine Wine
Un peu de douceur pour conclure le tout chez Maurice Zufferey avec son grain noble. Mais avant cela, il faut se déglacer les papilles avec sa Petite Arvine Grand'Raye 2018, une des plus pures qui soit. Elle ne nous déçoit pas et c'est l'équilibre même! Puis l'onguent suprême: son Grain Noble 2015. Ce Pinot Gris (appelé Malvoisie en Valais), a vieilli sur souche et seules les grappes touchées par la pourriture noble sont récoltées, entre fin décembre 2015 et janvier 2016. Une élaboration risquée où toute la récolte peut être perdue, mais qui lorsqu'elle est réussie, n'a à notre sens pas d'égal dans le monde des liquoreux. Sur ce grain noble, une touche d'Ermitage accompagne le Pinot Gris et lui enlève toute sensation sirupeuse. C'est un vin de réconfort, de milieu d'après-midi, à partager à deux, ou tout seul avec une lecture, ou sans lecture pour lui-même, un vin de bien-être aux parfums d'amande et de pâte de coing. La texture en bouche serpente si onctueusement que le temps s'arrête. Grand et infini.
Nous ne manquons pas de nous arrêter à la Cave Mabillard-Fuchs, tant les 3.5 hectares de vignes de Jean-Yves et Madeleine sont un modèle de justesse et de culture respectueuse. Lors des foires, il est parfois difficile de trouver Madeleine derrière son stand, occupée à déguster les cuvées de ses collègues! Une curiosité pour se confronter, toujours progresser. Difficile pourtant, car sa Syrah 2018 est bien l'une des plus expressives du Valais. Le nez frappe par une orange sauvage et sanguine digne d'un grand Cornas; en bouche, c'est une caresse épineuse et âpre. Sur cette terre de moraine calcaire, la Syrah exprime pleinement son potentiel et retient la minéralité du terroir. Les parfums nous accompagnent patiemment, entre noix de muscade, clou de girofle, poivre blanc... un vin qui évolue et surprend Go Out! magazine
Facile de faire son marché.
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COUP DE FOOD
ROI DES DOUCEURS Par MINA SIDI ALI
Le chef pâtissier Sébastien Quazzola
Pomelo rose, pistaches et sorbet kalamansi, chocolat Santarem croquant, noix de pécan et glace fleur de sureau, perle de fraise rafraîchie à la menthe poivrée et glace à la double crème de Gruyère: notre bouche cavale comme dans un cartoon de Tex Avery à la vue de ce menu sucré! Comment ne pas succomber aux créations ultra calibrées de Sébastien Quazzola, chef pâtissier du restaurant le Jardin à l’Hôtel Le Richemond? Un dessert signé par sa dextérité et un sourire exquis est esquissé! Ces douceurs truffées de sex-appeal et conçues avec une délicatesse d’orfèvre vous roulent en bouche comme une première langue en vous laissant les lèvres ravies. Normal que cet expert ès desserts en trompe-l’œil soit sacré meilleur pâtissier de l’année par le «Gault&Millau» en 2018! On a rencontré cet affoleur de papilles au sourire galopin du goût de ces fraises dérobées dans le jardin du voisin. Morceaux choisis.
Juin.19
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COUP DE FOOD
La pâtisserie? Une passion post-berceau?
Exactement! Je suis issu d’une famille de cuisiniers, la quatrième génération! Mon arrière-grand-père, mon grand-père, mon père étaient tous cuisiniers en Savoie et ma grand-mère et ma mère ont tenus des restaurants. J’ai été conçu et suis né dans une cuisine. J’ai vraiment grandi dans cet univers et j’ai très vite développé une passion pour le sucre et surtout l’aspect créatif du métier, mais cet aspect est venu plus tard. J’ai d’abord quitté l’école pour un préapprentissage à 13 ans. Durant un an, j’ai pu découvrir tous les métiers de la restauration: traiteur, boucherie, boulangerie, le bar… et j’ai finalement choisi la pâtisserie! Je suis passé entre autres par l’Auberge Lamartine au Bourget du Lac, le Chabichou à Courchevelle, la Confiserie de la Fontaine à Coppet puis en 2014, j’ai rejoint le Jardin au Richemond. Pastry chef Sébastien Quazzola
Vos trompe-l’oeil, véritables chefsd’œuvres de précision et de bonheur gustatif, sont vos desserts signature du menu au restaurant Le Jardin….
J’ai lancé ce concept, il y a quatre ans et ils ont toute de suite connu un succès. J’ai donc décidé d’en faire les desserts signature et à chaque saison, mon équipe et moi en créons un avec un fruit de saison! En ce moment, on est sur du pomelo rose avec un sorbet kalamansi, pistache fondante puis on va partir sur l’abricot et on finira sur la pêche de vigne en fin d’été, avant de repartir tout doucement sur la mandarine, la poire. On privilégie des fruits des saisons et locaux. Tout comme pour nos fournisseurs: on collabore avec Stéphanie Vuadens pour le miel, Ronin Primeurs pour les fruits et légumes et plusieurs petits indépendants du coin, de Carouge entre autres, et des petites fermes locales qui nous font découvrir des lavandes, des verveines, du basilic. Des éléments étonnants qu’on se plaît à ajouter dans nos plats.
Dessert signature de Sébastien Quazzola pêche de vigne
servir pour sublimer le goût. A mon apprentissage, on apprenait que pour les fruits confits ou au sirop, on mettait autant d’eau que de sucre. En 2019, on a diminué d’un tiers le sucre. C’est énorme! Je pense que le souci chez les gens, c’est l’aspect gras mais pour moi rien ne peut remplacer la crème ou le beurre! Je ne pourrai jamais me délecter d’un financier à base de margarine ou de beurre végétal! Le goût diffère, c’est indéniable.
Vous craquez pour quel dessert?
Quel est votre secret pour conserver une allure d’athlète svelte tout en étant gourmand ?
Finalement, je suis très simple, je fonds pour une bonne tarte tatin flanquée d’une boule de glace vanille. C’est un dessert que mon grand-père faisait, ma madeleine de Proust. Le contraste chaud-froid m’a toujours fasciné. Le choc thermique dans le palais me procure à chaque bouchée des frissons. Pour certains, il s’agit du sucré-salé, pour moi c’est le chaud-froid!
Je viens au travail en vélo. Je fais près de 20km par jour puis je fais trois à quatre séances de fitness par semaine. Ça me vide la tête et j’ai toujours pratiqué le sport. Les desserts de Sébastien Quazzola A déguster au Jardin à l’Hôtel Le Richemond
Le sucre est proclamé ennemi numéro un pour la santé. Qu’en pensez-vous?
Rue Adhémar-Fabri 8-10 - 1201 Genève 022 715 70 00
Je suis complètement d'accord sur le fait qu’on consomme trop de sucre et que c’est néfaste. Personnellement, j’ai enlevé 25% de sucre sur toutes mes recettes. Pour les fruits, on va se projeter sur sa cuisson, son jus et s’en Go Out! magazine
www.lerichemond.com/fr/restaurant-le-jardin
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Abonnez-vous au Fitness et profitez de tous les privilèges offerts par un Hôtel 5*
Abonnement BRONZE à CHF 2500.- | personne | an Accès de 5:00 à minuit, à la piscine et au fitness
Le Spa Valmont, Grand Hotel Kempinski Geneva Quai du Mont Blanc 19, 1201 Geneva, Switzerland Tél. +41 22 908 94 44 - reservation.lespageneva@kempinski.com
COUP DE FOOD
UNE ADRESSE DULCE DE LECHE Par RAYANE M’ZOURI & MINA SIDI ALI
C'est dans les entrailles des Pâquis, tout au bout de la rue de Berne, qu’on a découvert un repaire de ripailleurs en quête de saveurs venues d’ailleurs: le Miski. Etabli dans le quartier depuis cinq ans, l’enseigne propose une gastronomie péruvienne qui nous a directement propulsés dans la cuisine d'une famille de Lima. Ceviche, leche de tigre, mais pas uniquement, cette gastronomie qui le goût du bonheur, du soleil et du ciel dévoile une palette de saveurs aussi riche que déroutante! En route pour une véritable expérience culinaire dédiée au partage et pour découvrir le Pérou à portée de bouchées! La mixité culturelle des Pâquis n’a pas son pareil dans les autres quartiers! Pour cette édition, c’est direction le Pérou, contrée des saveurs relevées et contrastées, qu’on a décidé d’embarquer. Lové tout au bout de la rue de Berne, on n’avait jamais remarqué le Miski, restaurant péruvien. Sa devanture ne payant pas de mine, impossible d’imaginer que l’enseigne puisse nous emmener au bout du monde pour déguster une cuisine aussi dépaysante que gourmande. En cuisine, les produits sont choisis avec grand soin et s'acoquinent dans des recettes plutôt familiales. La gastronomie péruvienne peut s’avérer déroutante pour un non initié, subtile dans les jus amers pour les poissons découpés, et à la fois très traditionnelle dans les mijotés des viandes et légumes.
Au menu du Miski? On y retrouve les traditionnels ceviche et tiraditos, mais aussi des viandes à dévorer tout seul ou à partager entre amis ou en famille. La chaleur procurée par l’assaisonnement et l’acidité des aliments fusionne, explose en bouche et ravive en vous des souvenirs d’ailleurs. La carte ravit tous les palais, en allant des produits de la mer - poisson crus, frits, calamar, poulpe, fruits de mer - au poulet, bœuf et agneau accompagnés de manioc, de pommes de terres et riz blanc à la sauce péruvienne. Elle est effectivement très complète et savoureuse. Pour les becs à sucre, le chef a imaginé un dessert à se damner au dulce de leche… Et pour trinquer tous ensemble, on se tourne vers les cocktails à base de pisco. Bref, un lieu qui ne paie de pas de mine et qui pourtant dévoile une cuisine péruvienne extrêmement riche où le balancement des goûts reste très évocateur et subtil. Miski Rue de Berne 65 - 1201 Genève 022 732 84 62 & 079 459 73 09 www.miski.ch
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COUP DE FOOD
LA PLANÈTE À COUTEAUX TIRÉS P ar MINA SIDI ALI
Le mois dernier au Four Seasons Hôtel des Bergues Genève, on a découvert un concept culinaire clairvoyant : Less Saves The Planet autrement dit manger moins pour sauver la planète. Fruit d’un duo, Fadi Joseph Abou et Flavio Bucciarelli, tous deux experts dans le secteur culinaire et hôtelier, l’organisation à but non lucratif dévoile sa mission: préserver l’environnement en consommant intelligemment. Pour ce faire, son label mobilise avant tout les acteurs clés de l’industrie hôtelière et de la restauration. Ainsi, à travers divers tips et outils simples mais efficaces, son label s’engage via un livre, véritable manifeste citoyen, à aider les restaurateurs et hôteliers à orienter et gérer leurs établissements afin d’avoir un impact positif sur l’ensemble de la chaîne alimentaire et respecter notre planète. On a testé un de leur dîner garni de ces nouveaux codes de consommation et chapeauté par Chef's Goutatoo Genève, le groupe de chefs genevois. Effet boule de sorbet assuré!
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COUP DE FOOD
Four Seasons Hôtel des Bergues, Genève DUO AVEC BRIO
CONSCIENCE COLLECTIVE
Fadi Joseph Abou a grandi dans le secteur de la production alimentaire. Il favorise et achète des produits biologiques et les distribue à de grands noms de l'industrie de la restauration dans plus de seize pays. Quant à Flavio Bucciarelli, c’est un dirigeant d’hôtel international expérimenté qui a également été vice-président d’un groupe hôtelier international. La synergie créée par leur expertise et leurs valeurs partagées en matière d'aliments sains et délicieux, de préservation de l'environnement et de bien-être des animaux a conduit à la création de leur organisme Less Saves The Planet et l’édition d'un livre.
A leur yeux, chaque responsable d'hôtel ou de restaurant peut informer et éduquer le public à travers son menu afin qu'il fasse les bons choix en matière d'environnement. L'objectif est de fédérer et de proposer des solutions applicables facilement et rapidement. Ainsi, ici la solution n’est pas de faire arrêter les gens de manger du poisson et de la viande mais de réduire la consommation de protéines animales en limitant, par exemple, les portions de viande à 130 grammes par repas, ce qui réduirait les émissions de gaz à effet de serre de moitié! Le duo propose d’acheter moins et de faire les bons choix de manière réaliste afin de contribuer à sauver la planète. Le label Less Saves The Planet est mis en évidence sur les menus et les établissements adepte du concept. Il permet une présentation systématique et complète l’initiative et de ses recommandations en matière de développement durable. De quoi en prendre de la graine!
DÉVELOPPEMENT DUR ABLE
Dans leur ouvrage, ils expliquent, entre autres, que la production de céréales pour nourrir le bétail est un facteur majeur de réchauffement de la planète et de pollution de l’eau. Ayant aujourd'hui accès aux données collectées par de grandes organisations, telles que l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), ils réalisent que selon une étude de 2006, 80% de la production céréalière est destinée à l'élevage, ce qui génère plus d'émissions de gaz à effet de serre que l'ensemble du secteur des transports!Une production animale intensive et contraire à l'éthique est dangereuse pour l'environnement. Il en va de même pour les ressources marines, où la pêche industrielle à grande échelle menace la biodiversité. De manière alarmante, 89% des ressources marines sont surexploitées et 50% ont déjà disparu.
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Pour plus d’infos: Le livre, accessible en téléchargement gratuit sur le site officiel, est basé sur des données vérifiées, validées par des organisations de renommée mondiale.
www.less-saves-the-planet.com
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SPORT
ON PREND LES VOILES Par MINA SIDI ALI
Bol d'Or Mirabaud
Créé en 1939, le Bol d’Or (BOM) est devenu la plus importante régate du Monde en bassin fermé. Grande fête populaire nautique, cette manifestation est désormais aussi l’une des grandes classiques du calendrier international des régates. Depuis onze ans, elle est sponsorisée par Mirabaud. Incarnant l'esprit d'équipe, l'endurance et la ténacité, le BOM rassemble multicoques, monocoques, amateurs et professionnels. Plus de 500 bateaux et 3'000 concurrents qui s'affronteront le 14 juin prochain. Mini focus avec Nicolas Mirabaud, associé gérant de Mirabaud, sur cette édition spéciale placée sous le signe de la technologie, de la fête et du développement durable, et qui nous réserve quelques surprises.
SPORT
Mirabaud est le partenaire principal de la plus importante régate en bassin fermé. Qu’est-ce que cet événement représente pour vous ?
Cela fait maintenant quatorze ans que Mirabaud soutient cet événement. En tant que sponsor-titre, nous sommes directement impliqués dans l’organisation. Notre engagement est avant tout l’occasion de contribuer au rayonnement de Genève et de l’Arc lémanique et de soutenir un sport qui correspond à nos valeurs : l’effort collectif, la maîtrise des risques, l’innovation et le partage des émotions. Le Bol d’Or Mirabaud est ouvert à toutes et à tous. Il fédère et rapproche les gens et procure des souvenirs inoubliables. C’est notamment pour cela que cette régate parvient à réunir plus de 3000 navigateurs, amateurs ou professionnels, dans un décor des plus splendides : le Lac Léman. Sans compter les centaines de bénévoles qui participent au succès de cette régate, à terre ou sur l’eau. Cette édition s’annonce-t-elle particulièrement placée sous le signe de la technologie, de la fête et du développement durable ?
C’est chaque année que le Bol d’Or Mirabaud allie technologie, développement durable et festivités. L’innovation technologique concerne autant les bateaux que l’organisation de la régate. Nous assistons par exemple à l’apparition des multicoques équipés de foils qui leur permettent de s’élever au-dessus de l’eau en cas de vent puissant. Sur le plan du développement durable, mises à la part les nombreuses initiatives responsables des organisateurs, Mirabaud offre cette année à tous les participants et à tous les bénévoles une pochette réalisée par un atelier protégé, avec des voiles recyclées. Le Bol d’Or Mirabaud n’est pas qu’une régate, c’est également une belle occasion de se réunir entre amis et en famille, de faire la fête. D’ailleurs, la Société nautique de Genève est ouverte au public durant tout le week-end.
Bol d'Or Mirabaud
bénéficier d’une séance photo. Au-delà de cette régate, tout au long de cette année du Bicentenaire, Mirabaud offre d’autres cadeaux, dont l’entrée gratuite au MAMCO pour tout le monde, jusqu’au 31 décembre 2019. Quels sont vos pronostics?
Les résultats dépendront des conditions de vent. Les catamarans volants GC32 pourraient bien s’imposer devant les Décision 35, s’ils peuvent utiliser leurs foils dans un vent soutenu, sans trop de vagues.
Qu’avez-vous prévu en lien avec le bicentenaire pour cette 81ème édition spéciale ? Quelles sont les activités prévues?
Le Bol d'Or Mirabaud 2019
Nous voulions marquer le 200e anniversaire de la création de Mirabaud à Genève avec différents cadeaux pour les participants et le public du Bol d’Or Mirabaud. En plus de la pochette en voile recyclée, Mirabaud va offrir deux concerts de musique : le groupe Time Machine (Musique 70’s et 80’s) se produira le vendredi 14 juin, et le groupe Wintershome (ambiance folk) le samedi 15 juin à la Nautique, sur la Neptune. Par ailleurs, l’équipage qui arrivera en 200e position pourra naviguer sur Mobimo, le vainqueur de l’édition 2018 du Bol d’Or Mirabaud, et
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Du 14 au 16 juin Départ le samedi 15 juin à 10h00 www.boldormirabaud.ch
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SMART BODY TRAINING
Le Melrose Ruelle du couchant 11, 1207 Genève le-melrose.ch @lemelrose.geneva
BEAUTÉ
PEAU ZÉRO DÉFAUT Par MINA SIDI ALI
L’univers de la beauté ne manque jamais d’innovation en matière de nouveaux traitements! Et à chaque nouveau soin de la peau aussi étrange et merveilleux qui se dévoile, on succombe à l'idée de raviver et booster nos faciès de déesses en manque de peps. Ce mois, on a décidé de saisir la nouveauté fraîchement débarquée chez Forever Institut Genève et Forever Boutique Lausanne: l’Hydrafacial. Hautement recommandé pour nettoyer, exfolier et extraire les impuretés du visage de haute technologie, ce soin fait fureur à Hollywood. Apte à traiter toutes sortes de problèmes de peau il est devenu le traitement esthétique non invasif le plus populaire sur le marché à l’étranger. Close-up. On ne sait plus où donner de la tête en matière de soin! Comment choisir celui qui sied le mieux à notre peau? Quel est le traitement le moins invasif? Telles sont les questions que nous nous posons lorsqu’il nous faut choisir un soin du visage. Très en vogue sur les réseaux sociaux et testé par le tout Hollywood, l’Hydrafacial, un super appareil pour un nettoyage et soin du visage en binôme, débarque chez Forever Institut Genève et Forever Boutique Lausanne. La formule brevetée, tout droit venue des Etats-Unis, permet en moins d’une heure top chrono une hydradermabrasion, un peeling doux, une extraction des comédons et une hydratation en profondeur! Le tout sans les désagréments d'un peeling chimique (rougeurs, …). L’avantage de l’hydrafacial est qu'il convient à tous les types de peau et qu’il a diverses indications. Il soigne de nombreux problèmes cutanés sur le visage et pas que l’acné. Il convient également à merveille pour éradiquer les petites rides et lignes d'expression, il agit sur l'élasticité et la fermeté de la peau, sur le teint, sur la texture, sur l'uniformité, la vitalité, l’hyperpigmentation, la peau grasse et congestionnée ainsi que les pores dilatés et nos pires ennemis, les points noirs! Rien que ça!
© Hydrafacial
est indolore, non invasif, non irritant, et convient à toutes les peaux, même les plus sensibles ; ce soin peut se pratiquer toute l’année, même en été et sur une peau bronzée! Que demander de mieux? L’Hydrafacial propose trois protocoles de soins différents: CHF 200 pour l’Hydrafacial « Boost » de 45 minutes CHF 250 pour l’Hydrafacial « Glow » de 75 minutes CHF 300 pour l’Hydrafacial « Pamper » de 90 minutes
SES BIENFAITS La technologie brevetée de l’Hydrafacial inclut un système de succion mécanique qui à l’image d’un aspirateur absorbe toutes les saletés et les excès de sébum jusqu’aux profondeurs de nos pores en chassant les cellules mortes de la peau. Cette action purifiante est associée en parallèle à l’introduction de sérums nettoyants et hydratants riches en antioxydants et acides de fruits, sélectionnés selon notre type de peau et nos besoins. Les bienfaits du soin sont immédiats : on repart avec la peau nette, lisse, lumineuse et revitalisée! En résumé, l’Hydrafacial
Pack de 6 Hydrafacial : -10% & produit Alchimie Forever offert Chez Forever Institut Genève Rue du Rhône 56 - 1204 Genève 022 319 09 60 Forever Boutique Lausanne Rue Caroline 5, 1003 Lausanne 021 566 13 14 www.forever-beauty.com
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COSMÉTIQUES
KIT DE VOYAGE POUR VOGUER LÉGER Partir en voyage ne signifie pas qu’il faut abandonner sa routine beauté en la laissant à la maison. À l’approche de l’été, de nombreuses marques proposent des produits de beauté en format mini. Notre sélection de quatre kits riquiqui qu’on glisse dans son sac de voyage!
EXPLORATIONS OLFACTIVES Pour ceux et celles qui souhaitent découvrir les Eaux de Chanel ou les emporter dans l’air comme en mer, Chanel propose en édition limitée un ingénieux et élégant coffret regroupant trois eaux de toilette: Paris-Deauville, Paris-Biarritz et Paris-Venise. Présentées dans des flacons 50 ml, compatibles avec les exigences des voyages en cabine, elles sont accompagnées d’un pochon en jersey et de trois cartes postales à envoyer lors d’une échappée belle. Comme une fugue immobile, ces eaux procurent en un geste une sensation de fraîcheur aussi vive qu'une impression de voyage! Les Eaux de Chanel - Le Voyage - Chanel En vente en Suisse dans les Boutiques CHANEL et dans une sélection de points de vente. www.chanel.com
NOUVEAU DÉPART Le nouveau coffret de chez Aesop a tout pour nous plaire: composé de sept soins en format nomade pour hydrater la peau des globetrotteurs quelques soient leur déplacement! Compact et pratique, il renferme une sélection de soins pour le visage nourrissants et apaisants: le Masque Hydratant à la Camomille Bleue pour le visage, le spray hydratation immédiate pour le visage et la crème pour les lèvres à la graine d’églantier. Réunis, ces soins rétablissent les réserves en eau des peaux exposées à un environnement sec et déshydratant! Le coffret comprend également le dentifrice et le bain de bouche Aesop, ainsi que le Gel résurrection des mains sans rinçage et le Baume aromatique résurrection pour les mains: tout le nécessaire pour garantir une hygiène impeccable! Coffret Aesop - Départ 7 produits (55 CHF) - Aesop www.aesop.com Juin.19
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COSMÉTIQUES
URBAINE NOMADE Du packaging aux soins, on adore le kit de voyage réparateur d'Oh My Cream. Il contient l'huile démaquillante de la maison, l’émulsion nettoyante, une poudre exfoliante et une huile repulpante onctueuse. Dédié aux peaux normales à sèches et/ou déshydratées, même sensibles, il est indispensable pour tous trajets et pour celles aussi qui souhaitent s'initier à la marque qui a repensé l'offre soin! Kit de Voyage Réparateur, Oh My Cream www.ohmycream.com
KIT ANTI-JETLAG Pour la première fois, Codage s'associe à Lancel pour créer un kit de voyage avec les produits cultes de la maison. Baptisée « «Escapades Lancel », cette édition limitée se constitue d’une Eau Micellaire hydratante de 50 ml permettant de nettoyer la peau tout en douceur ; de deux sérums : Sérum N°01 et Sérum N°03 tous les deux en format 10 ml, le premier hydratant et le second donnant de l’éclat à la peau. « Escapade Lancel » comprend également une Crème de Jour protectrice et une Crème de Nuit, nourrissante et détoxifiante au format 15 ml. Le tout étant disposé dans une pochette, vous aurez alors tout ce qu’il faut pour protéger votre peau contre les aléas du voyage!
Kit de voyage Codage x Lancel www.codageparis.com www.lancel.com
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TRIP
LA DOLCE VITA AVEC BOA LINGUA Par MINA SIDI ALI
Emmanuelle Schaller
Qu’on parle la langue de Shakespeare comme une vache espagnole ou qu’on souhaite peaufiner son accent allemand avec pour objectif un job de l’autre côté de la barrière de Röstis, on n’envisage jamais partir en séjour linguistique pour ne pas mieux revenir. Il nous fallait un autre cas d’école pour mieux saisir les enjeux d’un départ avec Boa Lingua, l’école de langue avec laquelle Emmanuelle Schaller, Lausannoise polyglotte et experte en stratégie digitale, est partie en Italie en 2017 pour un aller sans retour.
TRIP
Vous êtes une globe-trotteuse dans l’âme. A 27 ans seulement, vous avez déjà habité à Berlin, Saint-Gall, New York, Bologne et vous vivez désormais à Milan… Oui, j’ai toujours adoré voyager et je ne me voyais pas rester en Suisse. Ainsi après le collège à 18 ans j’ai pris la poudre d’escampette direction Berlin pour un séjour linguistique avec Boa Lingua pour trois mois! Puis je suis revenue à Lausanne pour des études à l’Ecole Hôtelière de Lausanne, j’ai décidé de poursuivre un Master en marketing et communication à HEC Saint-Gall puis en recherche de travail j’ai à nouveau opté pour un séjour linguistique cette fois-ci en Italie, pour améliorer ma langue maternelle.
Est-ce que cela vous a servi pour obtenir votre emploi actuel, à savoir experte en stratégie en médias sociaux au seine d’une agence de publicité et communication à Milan? L’italien n’était pas requis pour ce job car l’agence est scindée en deux entités entre New York et Milan. Mais j’admets que lors de l’entretien, je me suis sentie très confiante sachant que je maîtrisais mieux l’italien. Maintenant que je vis ici, il m’est difficile d’imaginer vivre et travailler sans la langue. Je me suis intégrée beaucoup plus rapidement et surtout tout ce qui se rapporte à l’administration m’a été nettement plus accessible en pratiquant l’italien.
C’est particulier de partir avec une école de langues pour améliorer sa langue maternelle… Ma mère originaire de Padoue ne nous a jamais vraiment parlé en italien à la maison. Puis j’avais appris la langue au collège mais les cours académiques ne valent pas un séjour linguistique dans le pays! Je l’ai constaté lors de ma première expérience avec Boa Lingua à Berlin. L’italien est une langue nationale toujours utile et je voulais rendre un peu hommage à mon héritage et peut-être trouver un travail au pays de Dante. Ainsi, j’ai décidé de passer un mois à Bologne pour améliorer mon oral et me préparer à d’éventuels entretiens de travail.
Vous comptez rester vivre à Milan ou l’envie d’aller voir ailleurs vous tente? J’ai toujours le besoin de bouger et je pense que j’ai encore beaucoup de villes à découvrir. L’Italie est un pays merveilleux mais je pense que je préférais y être pour y passer mes vacances que pour y travailler. Je suis de nature très organisée et j’aime que tout soit fait avec diligence. Les Italiens sont plus en mode dolce vita. Ici, on me surnomme le soldat suisse (rires)! Si une opportunité s’ouvre à moi je n’hésiterai pas à partir à New York ! Cela reste ma ville rêvée. J’ai aussi en tête Hong Kong. Quelles sont vos expressions italiennes favorites? « Magari! » Une expression très utilisée mais qui n’a pas vraiment de traduction claire en français. Cela peut signifier « j’aimerais bien! », « espérons » ou « peutêtre »! Et les Italiens la placent partout. Il y a également « assurdo! » qui veut dire littéralement « c’est absurde ». Je le traduirais plutôt par « c’est débile » ou « cela n’a pas de sens! ». Et pour terminer, j’ajouterai le fameux « Dai! ». A user sans modération et à toutes les sauces. Ici tout est une question d’intonation. C’est ce qui me plaît dans la langue italienne, les gestes sont également très présents et sont parfois plus éloquents que les mots!
Comment s’est déroulée cette deuxième expérience avec Boa Lingua? Très bien! J’avais été pleinement satisfaite avec la première expérience à Berlin. Je suis partie confiante à Bologne. Lorsqu’on arrive dans une ville inconnue on n’a pas envie de s’y perdre. L’aspect administratif est également très rébarbatif. J’étais prête à payer ce service en plus pour ne pas avoir à m’en occuper. Boa Lingua s’occupe de tout: du logement à l’école jusqu’au suivi! J’ai encore le contact de Stéphanie qui s’est occupée de moi à Bologne. Elle prenait souvent de mes nouvelles pour savoir si tout se passait bien. C’était très rassurant. L’école, le logement et l’organisation m’ont pleinement satisfaite. Tout était parfait! J’ai plus appris en italien en un mois de séjour qu’en trois ans de collège! C’est dire si l’expérience est convaincante. Je recommande vivement à ceux qui souhaitent apprendre une langue de partir dans le pays! L’expérience se dévoile incroyable: on est là par choix et non par obligation ce qui est plus motivant que les études!
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Boa Lingua www.boalingua.ch
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W VERBIER HOTEL 5* LUXE TRIP
Experience Extra Altitude Ouvert toute l’année 123 chambres et suites élégantes 6 bars & restaurants Signature Away® Spa avec les soins La Prairie
W Verbier - Rue de Médran 70 - 1936 Verbier T. 027 472 88 88 E. info.wverbier@whotels.com wverbier.com Juin.19
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TRIP
ENTRE MER ET MONTAGNE Par MINA SIDI ALI
Hôtel l'Iberostar Gran Perast, vue sur la ville de Perast
Le poète Lord Byron un jour avait qualifié la côte adriatique du Monténégro de la plus belle rencontre entre terre et mer. Il ne nous a pas fallu plus qu’une mini virée de trois jours dans la baie balkanique l’été dernier pour réaliser qu’on était entièrement d’accord avec le lettré britannique! C’est à Perast, sis dans la baie de Kotor au Monténégro, qu’on est allé découvrir la dernière pépite hôtelière de la chaîne Iberostar: Iberostar Grand Perast. Le village d’une centaine d’âmes et à l’architecture baroque, déclaré patrimoine mondial UNESCO depuis 1979, est doté d’une infinité d'histoires à raconter. Capitaines et propriétaires de la marine vénitienne en ont fait un bastion commercial et défensif contre l'empire ottoman. Ses rues et bâtisses, parfaitement conservées, deviennent une occasion unique de traverser l’histoire en passant du XVIème au XVIIIe siècles. Extraits.
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TRIP
Hôtel l'Iberostar Gran Perast
UNE VILLE INOUÏE ET UN VOYAGE DANS LE TEMPS Perast. On n’avait jamais entendu ce nom à consonance slave résonner langoureusement dans nos oreilles de pèlerin argonaute. Sis le long de la côte du Monténégro, dans la municipalité de Kotor, cette enclave privilégiée se dévoile aussi authentique que singulière: dotée d’une rue unique, elle regroupe à elle seule 19 palais, 16 églises et 9 tours défensives! C’est dans cet écrin de nature luxuriant, riche d’un patrimoine historique et culturel unique que la chaîne hôtelière Iberostar a décidé de poser ses valises dans le plus grand palais de la ville de Perast, construit au XVIIIe siècle. Sa valeur architecturale est inestimable, ainsi il a été restauré avec soin, afin d’y ressentir pleinement l’histoire et la beauté de la région. Ainsi, l’établissement appartient au nouveau segment des « hôtels chargés d’histoire » et est classé à l’UNESCO tout comme Perast. Normal quand on réalise que cette dernière est un témoignage ultra bien préservé de la diffusion des cultures méditerranéennes dans les Balkans, tant dans son paysage que dans ses monuments historiques. De nombreuses familles s’y sont établies sous l’occupation vénitienne, aux XVIIe et XVIIIe siècles. Ils voulaient bien faire comprendre aux Ottomans qui se trouvaient à proximité qu'ils n'allaient pas leur laisser leur place. Ils ont dès lors construit un lieu de défense,
composé de riches marchands et de navigateurs. Leurs demeures sont principalement des maisons de pierre au style baroque, et on y trouve tout de même neuf tours de guet, un château, un musée et deux petites îles: celle de Notre-Dame des Rochers, avec une église datant de 1630, et celle de San Jorge abritant un monastère bénédictin. LA VIE DE PALACE On trouve de nombreux hôtels cinq étoiles dans la région, mais il faut dire que résider dans un palais du XVIIIème siècle reste une expérience unique. Ce dernier appartenait à la famille Smecchia, faisant partie de la noblesse de Kotor depuis 1779. Les premières traces de cette lignée remontent à la seconde moitié du XVIe siècle, mais c’est au milieu du XVIIIe siècle que Petar Smekja, à bord du bateau « León Coronato », a participé à la mise en place de relations économiques intéressantes entre les pays baltes et Venise, grâce auxquelles il s’est considérablement enrichi. Nommé comte en 1748, il a débuté la construction du palais en 1764 et y a ensuite logé avec ses proches. Aujourd’hui, le monument abrite l’hôtel Iberostar Grand Perast. Le bâtiment est doté de trois étages, avec un point de vue au rez-de-chaussée permettant d’admirer la fascinante baie en vis-à-vis. À l'extérieur, tout a été conservé à l’identique. Seul
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Hôtel l'Iberostar Gran Perast, terrasse extérieure
l'intérieur a été est rénové, dans un style avant-gardiste. L'Iberostar Gran Perast dispose de 129 chambres (réparties en trois bâtiments) proposées en double, double de luxe, suite junior, en suite duplex et en suite royale.
qui ne succombent pas à la plage privée ou la piscine. Parmi les activités les plus cool, on peut survoler le lac Skadar en avion. Le spectacle est ineffable!
C’est dès le réveil que le spectacle prend vie. Les mouettes animées déploient leurs ailes pour prendre leur petit-déjeuner et les bateaux de pêcheurs flânent déjà autour du port. La vie commence à s’étirer nonchalamment dans cette gigantesque cour voisine à la baie de Kotor. Plus de cent kilomètres de côtes entourent une mer entourée de péninsules alanguies, scindées de hautes montagnes glissant à ses pieds, et d’une kyrielle de petits villages perchés comme sur la pointe des pieds. Une véritable invitation à l’hédonisme! On imagine le ressenti des voyageurs avant l'ère Google Maps à se retrouver dans pareil lieu, étrange labyrinthe au charme duquel il est impossible de ne pas succomber. On pourrait passer des heures assis à observer la vie défiler. A noter que la ville se traverse en vingt minutes et la circulation est limitée, cela en fait un endroit très paisible!
La qualité du service, la beauté des lieux, le confort ne sont que
POLITIQUE ECO-RESPONSABLE quelques-unes des qualités de l’hôtel. Le groupe Iberostar se distingue surtout par sa politique de tourisme responsable. Dans l’hôtel, comme dans le reste des établissements du groupe, les plastiques dans les chambres ont été supprimés, les uniformes en polyester ont été remplacés d’autres en plastique recyclé. La chaîne s’est engagée à consommer de manière responsable le poisson, les produits locaux et saisonniers dans leurs restaurants. En outre, elle subventionne des projets de recherche comme ceux sur les récifs coralliens et participe à des études sur l’écologie marine. Une responsabilité que tous les hôteliers devraient avoir! Y aller: EasyJet relie de Genève à Dubrovik (Croatie) en 1h45 de vol direct Iberostar Grand Perast Marka Martinovica, Perast 85336, Monténégro
Au restaurant de l’hôtel, le petit-déjeuner est copieux. Le menu comprend des mets sans gluten, sans lactose, halal… Par ailleurs, l’hôtel organise des excursions en mer et en montagne, des itinéraires vers les parcs naturels, des visites culturelles ou des transferts vers Duvrovnik, à 60 kilomètres. Les tentations sont nombreuses pour ceux
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+382 32 311 400 www.iberostar.com
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QUI VA EN FERRARI, VA LOIN ET SUR Û EMENT ! Par RAYANE M’ZOURI
Musée Enzo Ferrari
Comment refuser une invitation de Ferrari pour visiter l’usine de Maranello (centre de production mondiale de toutes les Ferrari), rencontrer Flavio Manzoni le head designer et maître incontesté du design industriel, ainsi qu’explorer le musée Enzo Ferrari? Comme l’a si bien dit Oscar Wilde: « le seul moyen de se débarrasser d'une tentation est d'y céder ». On n’a pas hésité. Ni une, ni deux, on a embarqué pour un voyage au coeur de la vallée des moteurs en Italie, dans la région de Bologne, à Modène. Pièces détachées.
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les différents projets et concepts de la marque: de la Ferrari F1 (anciennement appelé Scuderia Ferrari) au Rallye, de l’ultra personnalisation d’un modèle, jusqu’à l’essai même de prototypes ou des futures bêtes sur un circuit privé au sein de l’établissement. Cette ville-usine foisonne d’énergie dédiée à l’univers du cheval cabré et permet une proximité constante sur tous les maillons de la chaîne de confection. Quant au fameux musée Enzo Ferrari, il s’apparente à un voyage à travers le temps: du commencement en 1929 jusqu’à nos jours, une retranscription relatant les victoires, les évolutions, les changements et les péripéties de la célèbre firme italienne. Des pépites mécaniques y sont entreposées, de chaque époque, rappelant le cheminement des courbes et la métamorphose des coupes. Lors de cette visite, on a eu la chance d’interviewer Flavio Manzoni, responsable du design des modèles de la marque depuis 2010. Auparavant directeur du design intérieur chez Seat et directeur du design du groupe Volkswagen, Audi, Seat et Maserati, c’est une véritable référence dans la profession. Extraits.
Flavio Manzoni, Responsable design chez Ferrari
L’usine Ferrari, LE lieu où sont imaginés, élaborés et assemblés de véritables bijoux automobiles s’apparentait jusque-là pour nous à un repaire d’initiés auquel seuls quelques privilégiés avaient accès. Aucun cliché n’avait réussi jusqu’à présent à transpercer la toile web et les réseaux sociaux. Difficile d’imaginer le lieu puisque chasse gardée oblige - personne (excepté les employés) n’a eu jamais le droit d’y entrer avec son smartphone ou appareil photo! Interdit les appareil électroniques en tout genre, ici le secret de la conception est bien gardé ! Gare aux colporteurs. Ainsi, convié le mois dernier à pénétrer cet antre de la mécanique automobile, on a accédé à la Ferrari Factory comme d’autres partent en pèlerinage pour aller visiter la Mecque. Véritable usine-ville, les différents bâtiments ont chacun un rôle bien précis dans la conception des voitures de la marque.
Pouvez-vous me donner votre impression sur le nouveau bâtiment de la Factory, le Centro Stile ?
Pour l’enseigne, c’est un vrai rêve qui se réalise. Auparavant, on avait une autre façon de travailler: en 2010 nous étions dix et petit à petit nous avons recruté les meilleurs talents en design industriel du monde afin de créer de la facilité pour le travail des modélistes et des designers. Ce lieu nous a ouvert le champ de visibilité dont nous avions besoin, les fonctionnalités et la perception pour un travail plus clair et en symbiose avec l’imagination et la linéarité du processus de création. C’était fondamental et on a pris le temps de bien choisir l’espace désiré. Il s’agit d’un travail collectif, une famille qui travaille avec une organisation calibrée. Nous souhaitons toujours innover tout en gardant à l’esprit le prestige de la marque tels qu’ils l’ont été et le seront toujours dans le futur. En plus, nous essayons de garder en tête ce qui définit tant les voitures de Ferrari et qui les distingue de toutes les autres marques d’automobile.
De nombreux édifices ont été conçus par des pointures en architecture dont notamment la chaîne d’assemblage signée Jean Nouvel. Le « Centro Stile » conçu par le Design International de Londres et mené par Davide Pado a été inauguré en septembre dernier. Il est le nouveau centre de design où les Ferrari de demain prennent forme aujourd'hui. Le splendide édifice, en face de la cantine de l'entreprise Ferrari - joyau de l'architecture réalisé par Marco Visconti -, se dresse comme une sculpture compacte avant-gardiste afin que toutes les personnes liées à la créativité soient inspirées. Il s’y mêlent tous
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Flavio Manzoni, Responsable design chez Ferrari
comme un hologramme et le travail permet de l’accomplir. La nature est une source d’inspiration, il y’a tellement de magnifiques formes créées par Dieu. Toutes la biodiversité, les animaux, les végétaux, leurs mouvements et leurs fonctions sont proches de notre travail.
Vous avez travaillé pour d’autres enseignes automobiles, réalisé des « city cars » de renom, inspiré bon nombre d’autres constructeurs et vous concevez maintenant toutes les Ferrari. Quelle est la mission d’un designer tout-terrain comme vous?
Comment percevez-vous le futur de l’industrie du design automobile ?
Je dirais que le challenge le plus important pour un designer est de comprendre l’identité de la marque, la respecter, se l’approprier. Tous les projets sont stimulants et intéressants. Une mission au sein de Ferrari s’avère complexe d’un point de vue technique et artistique. Il s’agit de combiner science et art. Les ingénieurs et les designers travaillent main dans la main sur les divers projets. Je m’y connais désormais en aérodynamique. Il est indispensable de saisir le comportement d’une voiture afin d’en envisager son design. Les matériaux et le volume doivent aussi correspondre au code esthétique que l’équipe souhaite apporter à un modèle. Nous recherchons toujours la vie, une forme de sensualité, le ressenti lorsque nous concevons une Ferrari.
On vit vraiment dans une ère particulière difficile à comprendre. Durant les dernières décennies, une certaine nostalgie a envahi le marché avec le retour d’anciens modèles. Plusieurs constructeurs ont souhaité créer la « world car » la voiture parfaite pour un foyer qui allie la praticité et la fonctionnalité. Pour ce cas de figure, ce n’est pas une voiture faite avec passion, avec le coeur, mais juste du marketing. En effet, ce dernier est un acteur très important dans le développement d’un nouveau produit, surtout dans le design automobile. Avant, cet aspect n’existait pas. Je trouve qu’à l’époque tout était davantage basé sur le courage, l’intuition, la passion… En gros, les émotions, c’est ce que j’essaie de transmettre à travers mes divers projets.
Qu’est-ce qui inspire votre travail? Quand j’étais petit, j’ai été énormément inspiré pendant les années 1970 par la calculatrice et la conception de celle-ci. A l’époque, c’était une vraie révolution! Je trouve que tout commence par l’imagination, la visualisation,
Modena Cars SA - Concession Ferrari Officielle Chemin des Aulx 21 - 1228 Plan-les-Ouates 022 757 87 87 www.modenacars.ch www.ferrari.com
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COLLABORATION DU MOIS
C’'EST LE POMPON! Par MINA SIDI ALI
Tilltalande. Un mot qui fait voyager. Ici, IKEA nous fait prendre le large direction la Jordanie et ses couleurs! Lové entre deux mers, le pays peut se targuer d'être un réservoir de merveilles architecturales comme l'impressionnante Pétra. Ce qu’on connaît moins de cette péninsule orientale ce sont ses influences textiles qu’IKEA a décidé de mettre habilement en exergue à travers un projet à portée humanitaire. En collaboration exceptionnelle avec la Jordan River Foundation et des artisanes réfugiées syriennes, le géant suédois nous propose une collection capsule d’objets textiles manufacturés avec dextérité. On y découvre quelques perles du terroir oriental comme les fleurs de cactus d’une éclatante couleur jaune ou rose, ainsi que les pompons que les femmes bédouines ont pour coutume de revêtir le jour de leur mariage. Morceaux choisis. TILLTALANDE, attirant ou attachant en suédois, un terme qui sied à merveille au nouveau projet à porté philanthropique d’IKEA. Ces dernières années, le géant suédois a noué des partenariats avec des entrepreneurs sociaux du monde entier afin de faciliter la création d’emplois et de responsabiliser les économies locales. TILLTALANDE est l’effort le plus récent dans ce domaine, et l’enseigne spécialisé dans le mobilier a fait appel aux talents remarquables de la Jordan River Foundation, une organisation à but non lucratif et d’artisanes locales et réfugiées principalement d’origine syrienne. La collection capsule se dévoile ultra inspirée. Hormis les couleurs des fleurs de cactus, cette dernière s’appuie sur une autre spécificité de la Jordanie: pendant le processus de création, l’une des artisanes jordaniennes avait mentionné que les femmes bédouines se parent traditionnellement de pompons à l’occasion de leur mariage. De là est née l’idée de ces pompons, qui ornent de nombreux produits ce cette collection. Ainsi, on les retrouve sur une housse de coussin décorée d’un cactus imprimé où ils symbolisent ses fleurs. Ils se retrouvent également autour des yeux brodés sur la housse de coussin d’un bleu éclatant, rappelant la parure de mariage traditionnelle, ainsi que sur les coussins d’assise noir et blanc tissés selon la technique bédouine traditionnelle. Mais à votre avis, combien de pompons faut-il pour changer le monde? Ceux de TILLTALANDE changent la vie de centaines de personnes en Jordanie. Ils sont tous fabriqués à la main par des artisanes jordaniennes ainsi que des réfugiés. Le projet permet de rendre les femmes de la région plus autonomes et à les intégrer au travail et à la société. Aujourd’hui, plus de 100 artisans participent
à l’initiative, un nombre qui doublera au cours de l’année prochaine et qui devrait atteindre 400 d’ici à la fin de 2020. Chapeau bas! TILLTALANDE – à partir du 1er juin, en nombre limité dans tous les magasins IKEA de Suisse. ikea.com/ch
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LA COLLABORATION DU MOIS
Artisane de la Jordan River Foundation
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MAINTENANT. BLOCKCHAIN. DIGITAL. BOTS. UX. KPI. ICO. BON VIEUX PAPIER. INFLUENCERS. SURPRENDRE. ACTIVATIONS. AGILE. ROI. CONTENUS. TOUT DE SUITE. COMMUNAUTÉ. Le monde a déjà changé depuis hier soir. Peu importe les modes et les canaux de diffusion, nous pensons que la communication se fonde sur la combinaison « stratégie+création » pensée spécifiquement pour votre réalité et celle de vos clients. D’ailleurs, c’est sur cette page que vous venez de nous rencontrer. EN FRANÇAIS. IN ENGLISH. UF SCHWIIZERTÜTSCH. 日本語で.
www.horde.ch Genève | Lausanne
RDV PRIS
Arsenale, vue d'ensemble © Photo Andrea Avezzù / Biennale de Venise
LIVE EXPOSITIONS AILLEURS EN FAMILLE
DANSE Go Out! magazine
CLASSIQUE
CINÉMA 85
THÉÂTRE
CINÉMA
ÉCRAN TOTAL Par FRANÇOIS GRAZ
THE WHITE CROW
Pour son troisième passage derrière la caméra, l’acteur serbo-britannique Ralph Fiennes (aka Voldemort pour les non-Moldus qui nous lisent) met en lumière le prodige russe du ballet Rudolf Noureev. L’œuvre dépeint la vie de celui qui dut faire face aux pressions du KGB quant à ses fréquentations au sein des nuits parisiennes des années 60, sans jamais renoncer à sa passion : la danse. Préférant miser sur des jeunes acteurs inconnus au bataillon tels que Oleg Ivenko, qui incarne le personnage principal, Ralph Fiennes (également au casting) a tout de même fait appel à plusieurs interprètes français, dont Adèle Exarchopoulos et Raphaël Personnaz. The White Crow jouit d’une mise en scène efficace, ponctuée par plusieurs passages chorégraphiés. L’impeccable photographie fait la part belle aux visuels de la capitale de l’hexagone, tandis que le jeu des acteurs est impressionnant de justesse. Force est de constater qu’en matière de réalisation, Ralph Fiennes mène la danse. The White Crow de Ralph Fiennes Sortie le 19 juin
MON TISSU PRÉFÉRÉ
La première réalisation de Gaya Jiji dépeint la vie de Nahla (Manal Issa), jeune femme de 25 ans qui fait face aux normes sociétales imposées par son pays, la Syrie. Son désir de liberté se heurte au mariage arrangé que sa famille lui propose avec Samir (Saad Lostan), Syrien exilé aux Etats-Unis, alors même que la révolution commence au sein de Damas. Mon tissu préféré est une ode à l’évasion, dont le scénario fut rédigé par la cinéaste lors du printemps arabe de l’année 2011, puis adapté sept ans plus tard sur grand écran. Le long-métrage met en exergue la condition de la femme en Orient à travers les peurs et les désirs de Nahla quant à son possible avenir au sein de la capitale syrienne. La mise en scène tout en retenue est cependant porteuse d’un message puissant, une réussite pour les premiers pas de Gaya Jiji au cinéma. Mon tissu préféré de Gaya Jiji Sortie le 5 juin
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CINÉMA
LA SÉRIE DU MOIS : TOO OLD TO DIE YOUNG
La nouvelle production d’Amazon Prime Vidéo, concurrent direct du géant Netflix, promet d’être binge-watchée en un temps record. Too Old To Die Young met en scène Martin, officier de police de Los Angeles qui ne s’est jamais remis du meurtre de son collègue. Son quotidien se résume à patrouiller dans les bas-fonds de la ville, où les tueurs à gages, yakuzas, cartels mexicains, mafieux russes et les gangs d'adolescents assassins font la loi. Le pitch est certes relativement conventionnel, mais le point fort de cette mini-série de dix épisodes réside dans sa réalisation. En effet, c’est au ponte du cinéma Nicolas Winding Refn que l’on doit ce projet. Le cinéaste, qui nous as déjà gratifié de bon nombre de perles par le passé (La trilogie Pusher, Bronson, Drive et plus récemment The Neon Demon) semble récidiver à vouloir nous en mettre plein la vue avec Too Old To Die Young. Secondé de Cliff Martinez à la BO et de Miles Tellier (Whiplash) dans la peau du personnage principal, le réalisateur danois est bien parti pour nous offrir une pépite télévisuelle. GATEWAYS TO NEW YORK
Too Old To Die Young, de Nicolas Winding Refn
Figures architecturales phares de la ville de New York, les ponts suspendus sont empruntés par des millions de personnes chaque jour et accessoirement photographiés par des instagrameurs en quête de likes. Ce que l’on sait moins en revanche, c’est que la construction de bon nombre de ces édifices est le résultat du travail d’un ingénieur suisse, Othmar Ammann. Le natif de Feuerthalen, dans le canton de Zurich, a émigré aux Etats-Unis en 1904 et a contribué à ériger le pont George Washington, le pont Bronx-Whitestone ou encore le pont Verrazano-Narrows. A travers des images d’archives et des témoignages de ceux qui ont côtoyé l’architecte, Martin Witz rend hommage à ce génie méconnu au sein de son documentaire Gateways to New York. Entre prises de vue vertigineuses et anecdotes relatives à ces chantiers pharaoniques, l’œuvre permet d’apprécier davantage les créations du ponte des ponts.
Disponible 14 juin sur Amazon Prime Vidéo
Gateways to New York de Martin Witz Sortie le 19 juin
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EXPOS ET CONFÉRENCES
DU 13 JUIN AU 6 SEPTEMBRE AFRIQUE – 300'000 ANS DE DIVERSITÉ HUMAINE Du 13 juin au 6 septembre 2019 Salle d’exposition de l’UNIGE 66, bd. Carl-Vogt – 1205 Genève www.unige.ch/-/afrique
Pour son exposition estivale, l’UNIGE fait la part belle aux travaux de son Unité d’anthropologie en s’intéressant à la longue histoire de la diversité des populations humaines en Afrique sous divers aspects. De récentes découvertes de fossiles au Maroc (Jebel Irhoud) indiquent qu’Homo sapiens existait déjà il y a 300'000 ans, soit 100'000 ans avant ce que les recherches laissaient penser jusqu’alors ! Autant de millénaires supplémentaires d’histoire humaine au sein du berceau continental de notre espèce lors desquels elle a cohabité avec d’autres représentants du genre Homo, éteints depuis. Disséminés à travers le continent africain, nos ancêtres ont été soumis à la pression sélective d’environnements extrêmement variés et d’importants changements climatiques, à l’origine de variations notamment culturelles (langues, technologie, alimentation) et biologiques (stature, capacité à digérer le lactose, etc.). Des questions passionnantes qui animent généticiens et préhistoriens, présentées ici par une scénographie participative et riche en informations quant à notre histoire, qui continue de s’écrire. NR
© Unige
DU 19 JUIN AU 25 AOÛT OSMOSCOSMOS
Dans le cadre de la 6ème Triennale de la photographie, Le Centre de la Photographie Genève vous propose une exposition au thème à la fois unique et audacieux : Éros & Cosmos. Une série de photographies – et également un dessin – viendront alimenter le rapport entre ces deux entités, démontrer l'existence d'un lien les unissant, très présent dans certaines cultures, mais absent dans notre société. Seront réunies au sein du centre une douzaine d'œuvres venant questionner ou confirmer ce lien. Parmi les artistes exposés, des photographes tels qu'Urs Lüthi, Grazia Toderi, Orhan Pamuk, ou encore Thomas Ruff. À travers ce thème si particulier, les photographes se jouent alors de ses multiples facettes, allant chercher du côté de la politique comme chez Caroline Bernard, ou l'esthétique homosexuelle exprimée par Pierre Keller, ou plus simplement venant mettre en scène l'union sexuelle et sa "sensation d’infini rappelant l’infini cosmique". Une expérience unique, où le spectateur se retrouve plongé dans le noir, seul face à l'infini. ADG
Pour la 6ème édition des 50JPG (50 Jours pour la photographie à Genève) Du 19 juin au 25 août 2019 Centre de la Photographie Genève Rue des Bains 28 – 1205 Genève centrephotogeneve.ch
© Leviam Eden, "Lucie et la Lune"
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EXPOS ET CONFÉRENCES
JUSQU'AU 29 JUIN LE CHOIX D'ALBERT
La galerie genevoise du Quartier des Bains Xippas invite ce printemps, le temps d'une exposition, la galerie belge Albert Baronian, et laisse carte blanche à ce dernier. Figure emblématique du marché de l'art belge, Albert Baronian est l'homme à l'origine de la foire d'art contemporain maintenant mondialement reconnue, Art Brussels, et propriétaire de sa galerie où les 40 dernières années de la création contemporaine se voient représentées. Pour la galerie genevoise, il propose une sélection d'œuvres issues d'un choix personnel réunissant des artistes qu'il présente régulièrement en Belgique. Parmi eux, Marie José Burki, Lionel Estève, Alain Séchas, David Brian Smith ou encore Robert Devriendt. Au total, 17 artistes internationaux, sélectionnés par le galeriste qui se transforme l'espace d'une exposition genevoise en commissaire. Une collaboration au Quartier des Bains qui s'inscrit dans l'ouverture en avril dernier d'une galerie Baronian Xippas à Bruxelles. Un accrochage bruxellois à ne pas manquer dans votre galerie genevoise. ADG
Jusqu’au 29 juin 2019 Xippas Rue des Sablons 6 & Rue des Bains 61 - 1205 Genève xippas.com
© Annik Wetter
JUSQU'AU 27 JUILLET A LINE (A)ROUND AN IDEA Le dessin peut souvent être laissé de côté, oublié, au profit d'œuvres plus plastiques, où le travail de la peinture et de la matière sont plus évidents. Et pourtant, le dessin recèle de nombreuses merveilles. Les artistes sélectionnés par la galerie Gagosian cette saison nous prouvent chacun à leur manière que ce médium, où le papier est maître, peut se jouer de la matière, des reliefs, mais également aboutir à des œuvres qui brillent par la simplicité de leurs traits. Parmi les artistes exposés, des figures aussi incontournables qu'Henri Matisse, Keith Haring, Richard Serra, Hans Hofmann, ou encore Andy Warhol. Artistes contemporains et du siècle dernier, se côtoient sur les murs de la galerie pour mieux dialoguer tout en se mettant en opposition. Une exposition où le dessin est mis à l'honneur, et où chaque artiste présent en propose une version différente, explorant les diverses facettes de ce médium à travers leurs propres esthétiques et techniques. Un événement à ne pas rater pour tous les amoureux de la ligne. ADG
Jusqu’au 27 juillet 2019 Gagosian Place de Longemalle 19 - 1204 Genève gagosian.com
© 2019 The Franz Kline Estate / Artists Rights Society (ARS), New York - Copyright The Artist / Courtesy Gagosian
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Une exposition jouable
Bibliothèque de la Cité du 2 mars au 20 juillet 2019 Les imaginaires de genre dans les jeux vidéo
Le jeu vidéo crée des univers, raconte des histoires, nous fait incarner de multiples rôles. Comment le genre façonne-t-il ces imaginaires ? Quelles places y occupent les femmes et les hommes ? sHeroes, exposition jouable, propose de découvrir des jeux donnant vie à des héro-ïne-s moins stéréotypé-e-s et de prendre les manettes pour comprendre ce qui se joue entre genre et jeu vidéo.
Bibliothèque de la Cité Place des Trois-Perdrix 5, 1204 Genève www.bm-geneve.ch
THÉÂTRE ET DANSE
DU 5 AU 16 JUIN TOUT À VERLAN
Et si on reprenait tout à l'envers ? C'est ce que nous propose Maria Da Silva à travers sa mise en scène unique et ludique de son spectacle Tout à Verlan. Adapté à un jeune public - dès 4 ans - mais aussi aux plus grands, ce spectacle mettra en scène une actrice accompagnée de deux acolytes, qui viendront repeindre le monde à l'envers. Des sujets engagés mais également politiques viendront se mêler de manière subtile à cette mise en scène qui se voudra interactive et vivante. Bien loin de la pièce de théâtre classique, Tout à Verlan laissera aux plus jeunes spectateurs une grande liberté à travers dessins, discussions et autres chansons, qui leur permettra de développer leur créativité et leur sens critique en interagissant avec les acteurs tout au long du spectacle. Une représentation "relax" sera quant à elle adaptée à un public en situation d'handicap, leur permettant alors à eux aussi de profiter du spectacle dans les meilleures conditions possibles. Un spectacle bousculant les idées reçues et apportant un vent de fraîcheur sur notre vision du monde. ADG
Du 5 au 16 juin Le Grütli Rue du Général-Dufour 16 - 1204 Genève www.grutli.ch
© DR
LE 21 JUIN BACK TO THE TREES ! OU POURQUOI J'AI MANGÉ MON PÈRE
Le best seller de Roy Lewis, Pourquoi j'ai mangé mon père, se voit aujourd'hui adapté à Genève en une pièce de théâtre à la fois drôle et réaliste. L'intrigue de cette histoire ? Une famille à l'époque préhistorique, à l'aube de l'humanité, qui s'écartèle et se déchire, face à un réel dilemme : quelle direction faudrait-il prendre pour leur permettre de survivre ? Bien plus qu'une question de points cardinaux, cette pièce humoristique s'amuse à philosopher sur l'avenir de l'humanité. Que va devenir l'Homme si eux, les membres de cette famille évoluant en plein Miocène, décident de prendre telle ou telle décision, avec le feu pour cœur de cette fable qui nous raconte les origines de notre espèce ? Oscillant entre optimisme et désastre, les personnages rocambolesques de cette histoire philosophent avec humour sur le devenir de l’humanité, mettant sur le devant de la scène une réalité actuelle qui dans cette histoire est déjà pensée à l'aube d’Homo sapiens. Un spectacle drôle mais au dialogue et à la vision du monde acérés qui vous dépeignera le monde à travers un regard unique. ADG
Le 21 juin Parc des Cropettes Rue de Montbrillant - 1202 Genève fr-fr.facebook.com/berzerk.theatre/
© Collectif Berzerk
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CLASSIQUE
DU 4 AU 22 JUIN UN BALLO IN MASCHERA
Cette fin de saison lyrique masquée pour l'Opéra de Genève se verra conclure en beauté cette année avec une pièce de Giuseppe Verdi, Un Ballo in Maschera. Son intrigue se voit directement inspirée d'un fait réel, l'assassinat du roi de Suède Gustave III en 1792, qui pris place lors d'un bal masqué. Cette pièce hybride, où se mêlent gaieté et drame, fantastique et mort, vous entraînera dans un univers où la passion, la mort, et l'humour s’invitent tour à tour. Qualifié de spectaculaire et intimiste, cet opéra nous propose de découvrir un autre Verdi, qui joue sur le côté historique de son œuvre, et ne craint pas de se jouer du sombre aspect de cette histoire. Une pièce longtemps censurée et réécrite à de nombreuses reprises par Verdi, déterminé à lui laisser voir le jour, qui témoigne d'une grande maturité dans le travail du compositeur, et vous propose de vous plonger dans ce bal masqué où amour, complot, et déchirement rythmeront chaque instant. Un véritable chef-d’œuvre. ADG
Du 4 au 22 juin Grand Théâtre de Genève 5, place de Neuve - 1204 Genève www.geneveopera.ch
© Un ballo in maschera
LE 11 JUIN ANGLES MORTS AVEC EMILIO POMÀRICO
La musique classique est un univers aux angles morts encore nombreux, angles morts que le compositeur Emilio Pomàrico a voulu explorer, à travers quatre pièces du siècle dernier. Il reprend deux symphonies, un genre qui semblait avoir reçu son dernier morceau avec l'œuvre d'Anton Webern, qu'il reprend ici dans sa pièce. Autre symphonie, celle écrite par Henri Pousseur, qui démontra plus tard dans le siècle que ce genre chargé d'histoire avait encore une chance de survivre et de nous éblouir. Deux pièces presque en opposition, qui seront suivies par le Concerto de Jean Barraqué qui à travers son œuvre composite emprunte des nuances de jazz apportées par la clarinette et le vibraphone, dressant un portrait de son siècle tout en subtilité. Dernière œuvre à laquelle Emilio Pomàrico s'attelle, le Souvenir pour quinze instruments de Franco Donatoni qui marque un point de rupture avec son rapport à la composition, une pièce où répétitions, ruptures et rugissements viendront surprendre vos sens. Quatre chefs-d’œuvre magnifiquement mis en dialogue par l'ensemble de Contrechamps. ADG
Le 11 juin 2019 Studio Ernest-Ansermet Passage de la Radio 2 - 1205 Genève contrechamps.ch
© Ensemble Contrechamps
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EN FAMILLE
DU 8 AU 10 JUIN & DU 15 AU 16 JUIN LA VILLE EST À VOUS
«La ville est à vous» revient pour une 16ème édition placée sous le signe de la nouveauté. Débutée le 4 mai dernier, elle prend ses quartiers en juin à la Jonction (du 8 au 10) et à Saint-Jean le weekend des 15 et 16 juin. Ici, le partage, la convivialité et la proximité se côtoient pour rassembler petits et grands autour d’un vide-grenier et d’une kyrielle d’activités culturelles comme de la musique, de la danse ou encore du théâtre de rue! Les habitants se réapproprient leur quartier et l’espace public en proposant une animation, des jeux, des ateliers ou en tenant un stand de vide-grenier. L'année passée, plus de 40'000 personnes ont activement participé à cette manifestation et environ 135'000 personnes s'y sont rendues. En véritable laboratoire d'expérimentation «La ville est à vous» est l'occasion de tester de nouvelles solutions aux problématiques environnementales, culturelles et sociales. Ainsi, après avoir été la première manifestation de la Ville de Genève à avoir introduit l'usage des gobelets réutilisables il y a dix ans, La ville est à vous propose cette année de les mettre à disposition sans l'habituelle consigne de CHF 2.-. Elle compte sur l'adhésion du public et fait le pari que les gobelets seront ramenés à la buvette, aux stands de nourriture et de tri. Les fêtes n'en seront que plus conviviales! ADG
Du 8 au 10 juin (Jonction) Les 15 et 16 juin (Saint-Jean) www.ville-ge.ch/lavilleestavous
La ville est à vous
LE 19, 22 ET 23 JUIN
À 17H00
UNE FUSÉE POUR PÉPÉ
Et si vous emmeniez vos enfants au théâtre ? Le CrèveCœur vous propose les 19, 22, et 23 juin un spectacle au thème à la fois touchant et profond, pour vos petits bambins dès l'âge de 4 ans ! L'histoire qui leur sera racontée ? Un enfant interrompant par un coup de fil le congrès de deux éminents professeurs d'astronomie. La raison ? Son grand-père vient tout juste de monter au ciel. Cette histoire touchante aux couleurs de l'enfance fera voyager petits et grands dans l'infiniment grand, fait de constellations prenant la forme d'animaux, ou encore de planète en bonbons. De nombreuses surprises attendent les trois aventuriers qui vous emmèneront avec eux dans leur quête de l'infiniment précieux. La Cie Pierre Caillou traite alors avec brio d’une des lois de la vie, tout en la rendant simple et touchante. « Dans toutes ses créations, la Cie Pierre Caillou tente de répondre à des questions d’enfants par des réponses de rêveurs. », une belle prestation à ne pas rater. ADG
Les 19, 22 et 23 juin à 17h Le Crève-Cœur Chemin de Ruth 16 - 1223 Cologny lecrevecoeur.ch
© Johanne Roualet
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LIVE ET FESTIVALS
LE 15 JUIN RAS-LE-KULT ! LA GRAVIÈRE
Les rites et cultes de notre société contemporaine rythment notre vie quotidienne. Mais certains ne veulent plus de ce rythme donné, où la consommation à l'excès, nos croyances aveugles et notre culte de la célébrité nous isole et nous fait perdre toute notion du réel. Ras-le-Kult en a donc marre de tout ça, et vous propose de vous échapper avec eux. Leur volonté première ? Aller à contre-courant, et vous proposer une expérience unique : incarner votre divinité rêvée et de la personnifier le temps d'une soirée aux allures de Bal Masqué. Pour vous accompagner dans l'accomplissement de votre rêve identitaire, un concert acoustique proposé par les Pisco Poppers qui interpréteront en acoustique leur reprise d'hymnes musicaux cultes et connus de tous passés au détergent, avant de laisser la place à plusieurs DJ qui vous feront vibrer et danser dans vos costumes sur mesure tout au long de la nuit. Comment résister à une telle opportunité de pouvoir être soi-même ? ADG
Le 15 juin La Gravière Chemin de la Gravière 9 - 1227 Les Acacias www.lagraviere.ch
© RLK
LE 16 JUIN
Dès 21H00
AFTER BAZ'ART FESTIVAL Et si vous restiez ? L'After Festival Baz'Art vous promet cette année un moment de véritable "roue libre", qui sera rythmé par deux concerts et un dj set qui vous hypnotiseront le temps d'une nuit. Le premier groupe, composé de deux musiciens français, Arnaud Rivière & C_C, explorera une facette actuelle et tendance de la musique électro, utilisant uniquement des équipements électroniques bon marché, de l'électrophone à la limite de son dernier tour de piste, aux boîtes à rythme désynchronisées et autre magnétophone en boucle sur lui-même. Des sons qui vous entraîneront sur la piste, tout en venant questionner l'essence même de la musique. Le suisse Trash Mantra sera également présent, vous envoûtant de ses mélodies mystiques aux tendances lo-fi, dub et cold wave. Après les concerts, place à DJ Vahid qui vous entraînera jusqu'au bout de la nuit avec ses sons aux tendances indiennes et iraniennes. Pas de style de prédilection, mais un seul but, vous faire bouger. Une nuit pleine de promesses à ne pas manquer. ADG
Le 16 juin dès 21h Cave 12 4 rue de la Prairie - 1202 Genève www.cave12.org
© After Baz'art festival
Juin.19
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LIVE ET FESTIVALS
DU 26 JUIN AU 30 JUIN L’AMR AUX CROPETTES
Pour la 37ème fois, l’AMR regagne ses estivales pénates au cœur du parc des Cropettes durant l’espace de quelques jours, en l’occurrence du 26 au 30 juin. Et comme à l’accoutumée, on y retrouvera foule de concerts de jazz gratuits, 27 au total cette année, répartis sur les deux scènes montées pour l’occasion dans ce petit coin de verdure du quartier des Grottes. Qu’ils soient des talents confirmés ou des élèves, les nombreux musiciens présents feront voyager les spectateurs aux quatre coins de la galaxie jazz, histoire de pouvoir profiter de ces doux crépuscules tardifs au son de notes bleues… Et bien entendu, les papilles seront de la partie grâce aux divers stands de délices venus du monde entier, sans oublier de quoi rafraîchir les gosiers tout en permettant à l’esprit de se mettre à la hauteur des envolées improvisées des musiciens. En somme, un festival de qualité, accessible et décontracté comme on les adore ! NR
Du 26 au 30 juin 2019 Parc des Cropettes Rue de Montbrillant – 1201 Genève www.amr-geneve.ch
© DR
LE 28 JUIN
Dès 20H00
CUNNINLYNGUISTS
Attention, mastodonte ! Le crew américain de CunninLynguists, formé par Kno, Deacon the Villain (les fondateurs) et Natti, étrenne son flow depuis 2001 et viendra le poser à PTR le 28 juin. Depuis le premier LP (Will Rap For Food), le rythme des albums, EPs et mixtapes est régulier, jusqu’au dernier album en date, Rose Azura Njano, sorti en 2017. La recette, efficace, reste la même : un flow rythmé distillé par Natti et Deacon the Villain sur des samples recherchés et aboutis. Ici, ni snare exagéré ni grosses basses, mais des nappes sonores fines, multi-instrumentées, piochées dans un large panel musical, souvent planantes ou chantées en chœur, dans un ensemble d’arrangements réglés au millimètre par Kno. Aux antipodes des grosses prods actuelles, les deux membres fondateurs sont très actifs dans les milieux hip-hop indie, produisent de nombreux artistes, et rappellent ce que le hip-hop n’aurait jamais dû cesser d’être. Une énorme carrière passée volontairement loin des sentiers battus, une formation trop méconnue, et une tournée européenne dont la soirée PTR sera la dernière date… autant de raisons pour ne pas manquer ce rendez-vous ! NR
Le 28 juin dès 20h PTR / Usine 4, place des Volontaires – 1204 Genève ptrnet.ch
© Phil Emerson
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AILLEURS
DU 13 JUIN AU 16 JUIN FESTI’NEUCH
L’espace de quatre journées et soirées, le doux clapotis du lac de Neuchâtel et le cadre bucolique des JeunesRives bordant la faculté des lettres et sciences humaines de l’UNINE s’acoquinent à des riffs de guitare, des lyrics hip hop acérés, des lourdes nappes électroniques ou encore des envolées de pop sucrée. Pour cette 19ème édition, Festi’neuch prend peut-être bien un tournant un peu plus rock, mais reste grand public et saura combler tous les goûts. De notre côté, outre la légendaire Patti Smith et les ambianceurs électro-swing de Caravan Palace, on se laissera surtout tenter par les prestations d’artistes moins connus : TootArd, apatrides du plateau du Golan et leur son associant blues saharien, rock et chants arabes ; XIXA, groupe de l’Arizona présentant un rock caillouteux comme le désert et chaleureux comme la cumbia péruvienne ; les gars de KOKOKO ! tout droit venus de RDC avec leurs instruments faits de bric et de broc pour un son diablement efficace ; ou encore Brodinski qui servira sa techno sauce trap très épicée pour nous faire bien sautiller. NR
Du 13 au 16 juin 2019 Jeunes Rives – 2000 Neuchâtel www.festineuch.ch
Patti Smith © DR
DU 13 JUIN AU 16 JUIN ART BASEL
Evénement majeur du domaine de l'art contemporain et principale foire du marché de l'art dans le monde, Art Basel revient cette année avec 300 galeries triées sur le volet, nous réservant de nombreuses surprises et joyaux. Pour cette édition, Bâle accueillera des galeries venues de 34 pays différents, avec 19 nouveaux venus faisant leur appariation dans la foire pour la première fois en ce printemps 2019, tels que la Galerie Crèvecoeur venue de Paris, le Project Native Informant, basé à Londres ou encore David Lewis Gallery arrivant de New York. Une édition qui souffle alors un vent de frîcheur sur le monde de l'art, tout en restant fidèle aux habitués et grands noms de ce milieu. Cette année l'événement désormais incontournable accueillera également parmi ses exposants la Galerie Guido W. Baudach venue de Berlin, la galerie londonienne Stephen Friedman Gallery, passant par Amsterdam avec Annet Gelink, ou la galerie Nicolas Krupp qui jouera à domicile. Une édition à ne pas rater, comme chaque année. ADG
Du 13 au 16 juin Parc des Expositions Messeplatz 10 – 4058 Bâle www.artbasel.com
© Art Basel
Juin.19
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AILLEURS
LE 14 JUIN DERYA YLDRIM + GRUP SIMSEK Le 14 juin au Port Franc (Sion) Derya Yildirim & Grup Simsek (TUR) turkish psychedelic
www.leportfranc.ch On avait succombé à sa voix de sirène ottomane lors des aurores musicales aux Bains des Pâquis en 2017 et durant le Festival de La Bâtie l’an dernier chez Bango Joe. La jeune chanteuse talentueuse Derya Yildirim et le Grup Simsek viennent cette fois encenser la scène du Port Franc à Sion le 14 juin prochain. En collaboration avec le Collectif Femmes Valais, l’espace proposera des concerts, de la photo et une libraire éphémère dans le cadre de la grève nationale des femmes. Derya Yildirim & Grup Simsek (TUR) turkish psychedelic L'artiste germano-turque et son groupe reprennent les musiques traditionnelles turques populaires des années 70 avec une touche pop et psychédélique. Le Grup Simsek viendra rendre hommage aux traditions anatoliennes à travers une musique électrique et dansante, où le saz et les claviers ondulent au gré d'un flot de guitares wah-wah. MSA
© Derya Yldrim + Grup Simsek
DU 28 JUIN AU 27 OCTOBRE OMBRE DE LA RENIASSANCE À NOS JOURS Du 28 juin au 27 octobre 2019 Fondation de l’Hermitage Route du Signal 2 - 1018 Lausanne 021 320 50 01 www.fondation-hermitage.ch
La Fondation de l’Hermitage poursuit son projet d’exploration des grandes thématiques de l’iconographie occidentale en opérant un focus sur les différentes facettes de l’ombre. Avant tout un moyen technique, l’usage de l’ombre permet également d’exprimer une idée et se retrouve dans de nombreuses formes artistiques, des installations en passant par le dessin, l’estampe, la photographie ou la vidéo. C’est pourquoi l’exposition rassemble près de 140 œuvres et traverse 500 ans d’art. La recherche de perspective par Baccio Bandinelli au moyen des ombres durant le Cinquecento à Florence est suivie par celles des Impressionnistes (Monet) et celles plus inquiétantes des artistes symbolistes (Spilliaert, Degouve de Nuncques) et expressionnistes (Munch). QA
© Lee Friedlander, courtesy Fraenkel Gallery, San Francisco
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DÈS LE 5 JUIN SUR WWW.SAINTGERVAIS.CH