N°75 octobre 19 LE MAGAZINE CULTUREL GENEVOIS info@gooutmag.ch - www.gooutmag.ch
Découvrez notre nouveau vestiaire, des pièces soignées, faciles à porter, à mixer avec les produits tendances de la saison.
La mode fait sa rentrĂŠe sur laredoute.ch
Claudio Monteverdi
ORFEO
28–29 octobre 2019
GTG.CH
ÉDITO
Avec cette cover signée de l’artiste suisse Not Vital, ce numéro 75 clame encore haut et fort son attachement à la Ville de Genève et aux nombreuses initiatives artistiques initiées par des institutions locales à l’image de la banque genevoise Mirabaud. Cette dernière qui célèbre son bicentenaire cette année ne cesse de nous surprendre par sa générosité et ses nombreux dons, à l’image de cet accès gratuit à tous aux expositions du MAMCO jusqu’à la fin de l’année. Ici elle offre aux genevois et à la Ville de Genève une oeuvre en acier inoxydable intitulée Moon (Lune) exposée dans l’espace public à Plainpalais et qui rejoint la collection du Fonds d’art contemporain (FMAC). Autre témoin de cet élan local artistique, celui des deux bourses de la Ville de Genève qui renouvelle leur engagement auprès de la communauté artistique et ce depuis 64 ans. La cité attribue deux soutiens à des artistes en devenir, l'un dans le domaine des arts appliqués, le second dans celui des arts plastiques. Chez Go Out!, on vous recommande furieusement d'aller découvrir au Centre d'Art Contemporain de Genève le travail de ces douze jeunes talents émergents sélectionnés (p.14-15). Du côté théâtre, c’est à la Comédie qu’on posera notre attention sur l’interactive création Invisible (p.26-27). La nouvelle pièce proposée par Yan Duyvendak dévoile un jeu immersif et collectif où le spectateur devient perforer et initiateur parmi un groupe d’une dizaine de personnes. Alors prêt à relevez le challenge ? Sortez, explorez et faites preuve d’audace!
Mina Sidi Ali
D E D A N S E 29 octobre 20 novembre 30 novembre du 17 au 19 décembre 4 février 19 février 5 mars
Amor Un break à Mozart 1.1 aSH Threshold Des air(e)s d’anges Pierre et le Loup Elektrik
forum-meyrin.ch
Threshold © Rolline Laporte
U N F U R I E U X D É S I R
N°75 8n9
IMAGE DU MOIS HIGHLIGHTS
43. 47.
MODE
ARCHITECTURE
10n11
13n45
14.
79.
51n79
52.
HOTSTUFF
THÉÂTRE
53.
HOTSPOTS
CLASSIQUE
31. 37.
STAY COOL
ART/EXPO
26.
BD DU MOIS 38.
41.
DESIGN
ART/EXPO
58. 63. 67.
© JÖRG BROCKMANN VILLE DE GENÈVE
VIN
COUP DE FOOD
COLLABORATION DU MOIS 68.
EN COUVERTURE
74.
DESIGN
COSMÉTIQUE 76.
COUPS DE CŒUR, COUPS DE GRIFFE
CULTURE
73.
BEAUTÉ
OBJET DU MOIS
RDV PRIS 81n93
EXPO, CLASSIQUE, THÉÂTRE, DANSE, CINÉMA, LIVE, AILLEURS
Crédits photos : À gauche : © Balay Thomas Au centre : © La Redoute À droite : Dan Shake © Dan Medhurst
TRIP
IMPRESSUM
Rédacteurs Quentin Arnoux, Aurore de
Editeur Association Go Out !
Granier, Lucas Delmenico, François Graz,
Directrice de la publication
Pierre-Emmanuel Fehr, Ameidie Terumalai,
Mina Sidi Ali • mina@gooutmag.ch
Soraya Nefil
Adjoint à la rédaction
N°75
Vincent Magnenat Cheffe d'édition Aurore de Granier
CONTACTS
Graphiste Gharib M'Zouri
info@gooutmag.ch
Resp. rubrique art contemporain
www.gooutmag.ch
Quentin Arnoux octobre 19 LE MAGAZINE CULTUREL GENEVOIS
Resp. rubrique théâtre
info@gooutmag.ch - www.gooutmag.ch
Ameidie Terumalai
Go Out! magazine
7
R D
IMAGE DU MOIS
VALENTIN FLAURAUD VFLPIX.COM Une année après son projet à la Perle du Lac, l’artiste Saype revient à Genève avec deux fresques végétales dans deux parcs genevois: les Bastions et le parc La Grange. L'artiste français entend célébrer l'entraide et l'unité au travers de l’œuvre «Beyond Walls». Il veut créer la plus grande chaîne humaine du monde. À Paris, la fresque a été vue par plus de 500 millions de personnes, grâce, notamment, à internet. A aller admirer avant que l’herbe n’ait repoussé.
Octobre.19
8
HIGHLIGHT
TOUS LES COUPS SONT PERMIS! Par MINA SIDI ALI
Espace de Colore ta vie snc
Cet été on a découvert un nouveau concept aussi arty que cathartique: Colore ta vie. L’expérience immersive à vivre en solo, en duo ou en groupe, vous plonge dans l’univers de la peinture. Après avoir enfilé une combi et des lunettes de protection, on se retrouve dans un box fermé pour une session variant de 15 à 60 minutes! Là, le choix nous est proposé d’user d’une kyrielle d’objets pour le moins déroutants: gants de boxe, raquette de tennis, corde, ballon, pistolet à eau, bombe de peinture… l’offre est vaste mais permet de pouvoir se défouler sur une toile blanche afin de laisser virevolter émotions et créations! De la musique et des lumières chamarrées accompagnent cette expérience visuelle, auditive, olfactive et tactile.
Go Out! magazine
Ouverts aux petits comme aux grands, ce défouloir créatif est l’oeuvre d’un duo d’artistes: Damien et Olivier. Sis dans le bâtiment historique de l’ancienne école de Montolivet à Lausanne, leur concept nous a séduit. A tester en team building, en duo de lovers, pour un anniversaire ou tout simplement en solo pour se laisser complètement aller le temps d’une session colorée. Colore ta vie snc Ch. de Montolivet 19 1006 Lausanne Tél +41 (0)79 537 32 17 www.colore-ta-vie.com
9
HERMÈS
coups de c�ur d'hermès
© SPE
© Furoshiki EMBALLEZ- MOI
PETIT S ÉDITEUR S, GR ANDS ÉCRIVAINS
Les fêtes de fin d’année approchant à grandes pattes, j’ai trouvé la manière d’emballer mes prochains cadeaux. De nature écolo, j’avoue que je n’y avais pas songé auparavant: le furoshiki. Pour éviter de jeter des tonnes de papier cadeaux, je m'inspire désormais de cette technique d'emballage japonaise "zéro déchet ». Je l’ai découverte au Japon il y a fort longtemps mais c’est en errant dans le quartier des Eaux-Vives que je suis tombée sur la boutique de Francine Mancini : Livres et Voyages. Cette amoureuse et experte du Japon propose de vous dévoiler comment emballer un livre, une bouteille, une boîte…. à la nippone. En octobre, elle est exceptionnellement ouverte le dimanche 13 de 15h à 18h! Alors emballez par l'idée?
Chaque année je me fais plaisir en allant trainer ma patte au Salon des Petits Editeurs. Cette année la manifestation a lieu à la salle Jean-Jacques Gautier, à Chêne-Bougeries. 35 maisons d’édition y seront présentes toute la journée. Les activités ne manquent pas puisqu’on peut même assister à plein de débats, entrer dans l'intimité des textes, participer à un rallye, écouter des lectures sur le thème de l'eau ou encore découvrir la/le lauréat.e. du Prix littéraire chênois ! Mais moi, ce que je préfère par dessus, c’est de pouvoir laper un verre de lait en miaulant mon contentement auprès d'un écrivain. Le 2 novembre de 9h à 18h Salle Jean-Jacques Gautier
Francine Mancini
Chêne-Bougeries
Livres et Voyages
https://www.petitsediteurs.ch
3 avenue théodore flournoy 1207 Geneve Tél. 022 786 07 08 www.francinemancini.ch
Octobre.19
10
MISHIMA
coups de griffe de mishima
VÉLO EN LIBRE SERVICE
Depuis ma tendre enfance, je circule sur le panier de ma maitresse. Et j’aime l’idée que tout le monde roule en vélo dans la ville. Ecolo, comme mon co-équipier Hermès, je trouve qu’il n’y a pas meilleur transport. Grraow. Je viens d’apprendre qu’il n’y a plus de vélo en libre service à Genève. Il n’y avait jusque là qu’un prestataire - Vélospot - et il a abandonné notre cité. L’entreprise biennoise a jetté l’éponge. Faut dire qu’’on lui avait pas facilité la tâche. Elle ne pouvait pas entreposer ses véhicules sur le domaine public de la Ville de Genève mais uniquement sur les parcelles privées… je comprends qu’elle ait déguerpi. Je trouve très dommage pour ceux qui souhaitent s’habituer avant de devenir de vrais usagers. La Ville de Genève vient de lancer un appel d’offre. Espérons qu’on trouve rapidement un prestataire de vélos électriques et normaux. Il manquerait plus qu’on soit à la traîne en la matière!
Go Out! magazine
11
Bd des Philosophes 6 1205 Genève T.+41 22 320 50 01
Para de David Van Reybrouck
10 > 14 oct 2019
Raven Ruëll
Requiem pour L. d’après le Requiem de Mozart
1er et 2 nov 2019
Fabrizio Cassol / Alain Platel
comedie.ch
image : Niels Ackermann / Lundi13, graphisme : monokini.ch
au Bâtiment des Forces Motrices (BFM)
image : Niels Ackermann / Lundi13, graphisme : monokini.ch
CULTURE
© Jörg Brockmann - Ville de Genève
CITÉ DE LA MUSIQUE SALON DU DESIGN FASHION WEEK VERNIER SUR ROCK
AVV BOURSE DE LA VILLE SWATCH
PAUL ELISABERG ROBERT MONTGOMERY
ART/EXPO
L4ES ARTISTES DE DEMAIN Par AURORE DE GRANIER
© Gaia Vincensini
Cette année, et ce depuis 64 ans, la Ville de Genève renouvelle son engagement auprès de la communauté artistique de la cité par l'attribution de deux bourses de soutien à des artistes en devenir, l'un dans le domaine des arts appliqués, le second dans celui des arts plastiques. Faire de cette passion une réalité est une tâche complexe et longue, où l'argent joue également son rôle. La ville, désireuse de participer aux succès de la création contemporaine genevoise, a en septembre dernier choisi ses deux lauréats qui pourront alors produire une œuvre originale contribuant à l'évolution de leur carrière en temps que créateur. Comme depuis maintenant vingt-et-un ans, le Centre d'Art Contemporain de Genève exposera également le travail des douze jeunes talents sélectionnés, permettant alors à leur travail d'obtenir une résonnance internationale de premier ordre. Rencontre avec les lauréats de cette année.
Octobre.19
14
ART/EXPO
LA RÉALITÉ D'UN RÊVE
Le domaine de l'art contemporain attire toujours de plus en plus de jeunes artistes talentueux, mais les moyens leur étant attribués restent malheureusement faibles. À Genève cependant, une chance unique est offerte aux créateurs de la vie artistique de la cité, qui chaque année, peuvent prétendre à l'obtention d'une bourse d'une valeur de 10'000 francs dans le but de financer une œuvre de leur choix. Cette opportunité leur est rendue possible grâce à la générosité de trois philanthropes genevois ayant légué leurs fortunes à la ville, et constituant aujourd'hui les Fonds Berthoud, Galland, et Lissignol-Chevalier, en place depuis 1955. Exceptionnellement cette année, seulement deux bourses complètes seront attribuées, contrairement aux trois habituelles. En effet, après avoir pris connaissances des travaux des douze candidats, la ville a décidé d'attribuer 1'000 francs à chacun des jeunes nominés ne remportant pas les prix, permettant ainsi à un plus grand nombre de talents naissant de faire grandir et mûrir leurs projets artistiques. Derrière cette décision transparait la lucidité de la ville sur les conditions de travail des jeunes artistes et les difficultés qu'ils traversent tant au niveau de la rémunération que de la reconnaissance. Le Centre d'A rt Contemporain soutient lui aussi les nominés tout comme les gagnants de la bourse en proposant une exposition leur étant consacré durant un mois. Une opportunité pour les jeunes créateurs de se faire connaitre, mais également une chance pour le public genevois de découvrir des talents locaux et plein de promesses.
© Coline Mir
de sélection pour son caractère unique. Second lauréat dans la catégorie des arts plastiques, Jean-Marie Fahy propose quant à lui une œuvre profondément ancrée dans la réalité de notre époque. Mêlant graphisme, mise en page, installation et illustration, il retrace ses voyages à travers des textes, des interviews, des mots échangés via internet, lors de son séjour entre Israël et le Liban. Son point convergeant ? Les sites de rencontre Tinder et Grindr. À travers ces échanges, il nous propose de découvrir les peurs mais aussi les désirs d'une jeunesse évoluant dans un contexte complexe, mêlant instabilité politique et course à la consommation. À quoi rêventils ? À leur futur, ils rêvent de se soulever et de toute changer, mais pensent aussi à leurs prochains voyages, à leurs futures rencontres. Un projet qui s'apparente à un travail de recherche impliquant personnellement l'artiste qui nous laisse lire sans retenu ses échanges. Une œuvre qui nous invite à voir notre monde à travers les yeux d'inconnus vivant une autre réalité que la nôtre.
UN FUTUR PROMETTEUR
Le jury, notamment composé cette année de Marco Constantini, conservateur au MUDAC, à Lausanne, de Julien Fronzacq, conservateur en chef du MAMCO, ou encore de l'artiste et enseignante à la HEAD, Delphine Reist, a choisi cette année comme grands gagnants Coline Mir dans la catégorie des arts plastiques, et Jean-Marie Fahy dans le domaine des arts appliqués. La première lauréate, Coline Mir, propose avec son projet Automotiv une approche sculpturale d'un objet de design au premier abord commun, la chaise. Cet objet fait pour que l'on puisse s'assoir devient sous les mains de la jeune créatrice tout autrement complexe alors que s'y ajoute les langages et les enjeux de l'art contemporain. Son travail technique vient alors apporter une ambiguïté certaine à la chaise qui devient sculpture de son occupant absent, une représentation du corps qui l'a quitté sans pour autant le remplacer. Les objets métamorphosés s'imbriquent les uns dans les autres, l'absence de corps prend place sur la chaise qui est maintenant sculpture. Un travail choisi et salué par le comité Go Out! magazine
Encore une fois cette année les lauréats des bourses de la ville nous proposent des œuvres inspirantes qui nous rappellent avec brio que Genève est sans aucun doute une cité aux nombreux talents, un paysage où évolue les artistes de demain. Bourses de la Ville de Genève 2019, Berthoud, Lissignol-Chevalier et Galland pour la Jeune Création Contemporaine, Centre d'Art Contemporain Genève, du 13 septembre au 13 octobre 2019, 10 Rue des Vieux-Grenadiers, 1205 Genève.
15
DÉCOUVREZ LES FUTU RES STARS DE LA SCÈNE INTERNATIONALE !
P E R C U S S I O N & C O M P O S I T I O N | 8 – 2 1 N O V. 2 0 1 9 Programme & billets sur concoursgeneve.ch
D E S I G N : T H E W O R K S H O P. C H — P H O T O Y U - Y I N G C H A N G , L A U R É A T E 2 0 0 9 © B E R T R A N D C O T T E T
74 e C O N C O U R S D E G E N È V E I N T E R N AT I O N A L MUSIC COMPETITION
ART/EXPO
FIGURATION IMAGINAIRE Par QUENTIN ARNOUX
Suite au legs de 451 œuvres sur papier de la fille de Paul Eliasberg en 2016, le Cabinet d’arts graphiques inaugure une exposition d’envergure qui réunit une centaine d’entre elles (aquarelles, dessins, eau-forte) sur cet artiste d’origine allemande actif en France et que l’historiographie a de la peine à classer. En effet, si ses contemporains s’inscrivent dans une démarche ou bien figurative ou bien abstraite, Paul Eliasberg (1907-1983) présente une production alternant tantôt avec l’une tantôt avec l’autre. Les paysages et l’architecture tiennent une place importante qui se comprend au vu des nombreux voyages que l’artiste réalise, principalement en Grèce. Néanmoins, comme la précision topographique n’est pas le but recherché, une certaine dose de mystère subsiste. ATMOSPHÈRES
L’exposition est pensée comme une vue d’ensemble de la production de Paul Eliasberg. Elle propose donc un parcours thématique qui s’articule autour de différents aspects particulièrement saillants : les voyages en Grèce, son interprétation de l’architecture gothique, le contexte artistique dans lequel il évolue et enfin le cadre dans lequel ses contemporains l’ont situé́. Un rapide coup d’œil sur la production de ceux-ci -Roger Bissière et Gerhard Altenbourg entre autres dont les œuvres sont également montrées- permet de noter des différences. Si Bissière est un membre actif de la nouvelle École de Paris qui promeut les débuts de la peinture non-figurative, la capacité de Eliasberg à retranscrire un paysage ou un bâtiment pour figer une mémoire, l’éloigne de ce projet. Par ailleurs, l’utilisation d’un stylo tubulaire de Chine, d’ordinaire employé par les architectes et dont la finesse du trait est constante, témoigne d’une volonté de précision et de facto, d’un certain désir de figuration. Ainsi, il n’est pas surprenant de constater que Paul Eliasberg s’intéresse à l’architecture gothique, car il s’agit bien là d’un type d’architecture qui fait l’éloge de la ligne ; verticale et constante tel un trait de stylo. Toutefois, on remarque bien vite que les lieux représentés en tant que tels ne sont pas reconnaissables. Ils caractérisent davantage des endroits génériques et ne cherchent pas l’apparence d’une réalité. Au final, il importe peu de reconnaitre avec précision l’endroit peint du moment qu’il en reflète sa complexité et qu’il exprime les pensées ou humeurs du peintre. Une abondance de pigment vert signifie par exemple une
© A. Longchamp
jungle luxuriante de l’Ile Maurice. Il conviendrait alors de parler de semi-figuration chez Eliasberg. Paul Elisaberg. Paysages de l’âme Cabinets d’art graphique Du 1 Novembre 2019 au 2 Février 2020 5, Promenade du Pin 1204 Genève
Go Out! magazine
17
ART/EXPO
AVV 2019 Par QUENTIN ARNOUX
© Art en Vieille-Ville de Genève, Automne 2019
Le rythme d’une double manifestation annuelle d’Art en Vieille-Ville confirme le succès de cette formule qui permet à la fois au public de pénétrer dans des galeries qu’il connait peu et aux galeries elles-mêmes de confirmer leur importance dans le monde du marché de l’art auquel on prête souvent, à tort, des visées uniquement cupides. Les seize membres de l’édition de cet automne, dont la nouvelle venue la Librairie L’Exemplaire, confirment que l’éclectisme est de mise pour signifier la fécondité de la scène artistique genevoise. Tour d’horizon séléctif.
Octobre.19
18
ART/EXPO
DE L’ART DES MOTS
DE L’ART DE LA PHOTOGRAPHIE
La Galerie de Jonckheere fait le pari novateur d’aborder ses œuvres par des textes. Pas si novateur toutefois, car la relation entre littérature et œuvre d’art est fondamentale. La littérature permet en effet de diffuser une œuvre, mais surtout, de la rendre vivante. C’est par exemple grâce à une description qu’une œuvre devient parlante aux yeux de celui qui la regarde ; le touche. A ce titre on se souvient des nombreuses références de Proust dans A la Recherche du temps perdu relatifs à des peintres des Pays-Bas du Sud qui font littéralement voir des œuvres alors qu’elles ne sont pas présentes. Les mots peuvent également servir à formuler une critique à l’encontre des œuvres ou bien à l’élaboration d’un récit romancé. Des textes d’A ntonin Artaud, Maurice Maeterlinck ou encore Dominique Rolin serviront de grilles pour lire et apprécier des tableaux des XVI et XVIIe siècles. La littérature est aussi mise à l’honneur dans la librairie L’Exemplaire, mais d’un point de vue matériel avec tout un choix de reliures du XXème siècle. Les bibliophiles retrouvent des pièces d’ateliers importants tels que celui de Paul Bonet ou Jeanne Langrand et les patriotes, celles de l’atelier genevois de Jean Luc Honegger.
La Galerie Patrick Gutknecht s’inscrit dans l’actualité en invitant le public à s’interroger sur les photographies capturées par Thomas Balay qui figurent des végétaux en voie de disparition dans leur milieu naturel. La mise en scène de ces végétaux sur un fond noir permet de faire ressortir et d’apprécier leur élégance et leur spécificité, toutes deux malheureusement en train de faner à cause de l’inaction de l’homme. La Galerie Gowen Contemporary frôle quant à elle l’idolâtrie avec le travail de Marta Zgierska. L’artiste polonaise reprend à son compte la thématique de l’offrande religieuse faite dans le cadre des guérisons. Elle recouvre des parties de son corps d’une couche de cire de la même manière qu’on créait des figurines en cire du membre injurié qu’on demandait à Dieu de soigner. Elle devient donc elle-même un sujet de dévotion, le tout avec le plus beau filtre rose poudré digne d’Instagram. Par contraste entre l’aspect esthétique de ses œuvres et le processus physique brut et pénible de la cire chaude sur la peau, elle nous invite à réfléchir sur la superficialité ainsi que sur la pression exercée sur la femme de manière contemporaine.
DE L’ART DU MALI
Le Musée Barbier-Mueller propose un regard singulier sur la production du photographe malien Malick Sidibé et rend par la même occasion un hommage vibrant à Monique Barbier Mueller décédée récemment. En effet, l’exposition Sous l’œil de Malick Sidibé. Et un chant contre le SIDA introduit une quinzaine de photos prises lors d’un événement organisé par l’artiste et la collectionneuse genevoise en 2005 en faveur de la prévention du SIDA. Les visages résolument souriants des protagonistes, finalistes de ce concours, rappellent la détermination des habitants du Mali à stabiliser la transmission du virus. DE L’ART D’ASIE
La fondation Baur inaugure l’exposition De Terre et de Soie et propose une rencontre improbable entre la céramiste française Marie-Laure Guerrier et la brodeuse coréenne In-Sook Son. Les deux artistes ne se sont jamais rencontrées et la première n’est même jamais aller en Asie, mais un certain dialogisme transcende leur production. Qu’il s’agisse d’une unité chromatique ou de leur capacité à laisser transparaitre une image de leur médium complètement différente que celle de base, il faut constater que les œuvres rentrent réussissent à communiquer. Marie-Laure Guerrier parvient à donner à la porcelaine un aspect textile en jouant sur la finesse du grès tandis que In-Sook Son suggère une certaine sculpturalité avec ses pièces de tissu. Go Out! magazine
19
s t er c n o C s Le
he
c du Diman
SAISON 2019-2020 LES SOLISTES DE L’ACADEMIE MENUHIN ORCHESTRE RESIDENT DU ROSEY CONCERT HALL Konzertmeister : Oleg Kaskiv
20 OCTOBRE 2019, 17H 10 NOVEMBRE 2019, 17H 26 JANVIER 2020, 17H 23 FÉVRIER 2020, 17H
Programme sous réserve de modifications - Mai 2019
19 AVRIL 2020, 17H
Partenaire média :
7 JUIN 2020, 17H Entrée libre, collecte
ncert Hall
Rosey Co
• Rolle
rthall.ch
seyconce
www.ro , Suisse •
ART/EXPO
L'AMOUR DES MOTS Par AURORE DE GRANIER
Et si l'apparence venait dépasser le contenu ? Irma Blank, artiste passionnée d'écriture et de littérature, a voué son œuvre à la découverte de ce médium en le dénuant de son sens, gardant seulement l'emprunte, la carcasse, la vision des mots, et abandonnant ainsi leur essence. Artiste femme délaissée et boudée par le monde de l'art comme bien d'autres, Irma Blank reçoit aujourd'hui, à l'âge de 85 ans, toute la reconnaissance qui lui est due. En cette nouvelle saison, le MAMCO consacrera alors à l'artiste et à ses illusions de textes une exposition saluant l'ensemble de sa carrière. C'est l'amour qui fut à l'origine de la naissance de cette artiste. Irma Blank, née en Allemagne, quitte son pays natal pour suivre son époux, lui italien, en Sicile. Làbas, elle se heurte à la barrière de la langue, ne pouvant comprendre les termes qu'elle déchiffre. Amoureuse de littérature, fascinée par les méandres du langage, elle fera naître de son déracinement son art, basé sur les mots, mais qui en réalité les ignore. De cette errance linguistique naitra dans les années 1960 sa première série, Eigenschiften, "auto-écritures", qui tente de décomposer le processus même de la rédaction, reprenant sa forme mais étant dépourvu de sens, impossible à comprendre, une écriture dite asémique. Pour l'artiste, ce travail fut tout d'abord celui de la solitude, de l'impossibilité de se faire comprendre dans ce nouveau pays, créant alors un langage n'étant celui d'aucune culture. Cette première série très personnelle la mènera ensuite aux Trascrizioni, une série d'œuvres où l'apparence du texte domine. Elle y recopie l'aspect d'articles de journaux, mais aussi de pages de poésie, n'imitant que la forme de ces écrits, et se débarrassant des termes et de leurs sens. L'enjeu de son travail se dessine alors de plus en plus clairement, dénuer les mots de leurs significations pour les faire exister par leur unique apparence, venant poser la question d'un langage universel. La présence de la couleur dans ses œuvres vient cependant ponctuer l'absence de définition. Le bleu et le rose dominent, la première étant la couleur de l'encre, et la seconde celle qu'elle associe à l'analyse, ces distinctions venant alors décrire avec discrétion la démarche de l'artiste. Le MAMCO retrace à travers son exposition la totalité de son œuvre, représentant également sa dernière série, Gehen, où l'artiste droitière a dû réapprendre à écrire, utilisant pour la première fois sa main gauche suite à de graves problèmes de santé rendant son travail impossible. Une série où la lenteur et la redécouverte du trait dominent, et où le corps de l'auteure impose sa présence. Go Out! magazine
Irma Blank dans son studio, photographiée par son époux, Milan, 1970
Magicienne des mots, elle développera au cours de sa longue carrière un dialogue passionnant entre écriture et art plastique, nous proposant de nous interroger sur l'apparence du langage et d'oublier l'espace d'un instant sa signification. Elle n'est pas auteure, mais au premier abord parvient à nous duper par ses illusions. Ses créations évoluent alors vers une quête d'un langage universel, d'une expression basée sur le signe que tous pourraient comprendre, nous obligeant à lire entre les lignes. De ses prémices à ses dernières œuvres, cette exposition nous invite à découvrir une artiste unique trop longtemps ignorée. Un hommage en toutes lettres, ou presque. Irma Blank, MAMCO, du 9 octobre 2019 au 2 février 2020, 10 rue des Vieux-Grenadiers, 1205 Genève, www.mamco.ch
21
+41 22 786 86 00 | LECREVECOEUR.CH
CHEMIN DE RUTH 16 | COLOGNY | GENÈVE
DU 24 SEPTEMBRE AU 20 OCTOBRE 2019
THÉÂTRE, COMÉDIE | CRÉATION
LE MALADE IMAGINAIRE MOLIÈRE
ART/EXPO
POÉSIE PUBLIC Par MINA SIDI ALI
De piscines vides aux aéroports en passant par des plages désertes, l’artiste et poète Robert Montgomery est avant tout connu pour transposer ses écrits dans d’immenses installations néon. Adulé du grand public, ses fans se tatouent ses manifestes lyriques à même la peau. En septembre dernier, il inaugurait une nouvelle exposition - The beginning of hope - dans une de nos galeries favorites: Analix Forever fraichement sise à Chêne-Bourg. Il y présente, outre ses oeuvres néons et photographies, une nouvelle série de peinture-mantra au phrasé exaltant la paix et l’espoir. Extraits.
ALL PALACES, 2013 © Robert Montgomery
Souvent jugé vandale, artiste de rue, post-situationniste ou encore artiste punk, le poète écossais Robert Montgomery s'est consciemment frayé un chemin dans la catégorie inclassable et il aime s'en jouer. Son travail lyrique qu’il étale sur la place publique au format visuel accrocheur ne laisse personne indifférent. Ces oeuvres hantent même certains des semaines après l’avoir visualisé. Le contenu de ses poèmes se dévoilent avant tout lyriques, rêveurs et tendant souvent vers l’espoir comme un devoir de sa part.
comme dans la méditation: la fin du chagrin (The end of grief), le début de l’espoir (The beginning of hope), l'argent est une superstition (L’argent est une superstition)… De mini pensées de guérison qui permettent au lecteur de nettoyer son esprit. Robert Montgomery décide ici qu'il est temps de tendre vers l’espoir et la paix. Le poète pacifiste nous incite à être non-violent, dans nos pensées, dans nos paroles, sur nos actions, à l’image de ses oeuvres et propose de prendre exemple sur les héros anonymes de la gentillesse plutôt que les héros respectés de la guerre à qui on a l’habitude de faire l’éloge.
Ainsi, le flux continu d'informations violentes et apocalyptiques que nous subissons au quotidien l’ont poussé à réalisé une nouvelle série de peinture-mantras qu’il a baptisé The beginning of hope. C’est cette dernière qu’il présente à la Galerie Analix chez Barbara Polla. Les textes s’y dévoilent très simples et doivent se percevoir comme des rappels positifs à répéter quotidiennement Go Out! magazine
The beginning of hope de Robert Montgomery Galerie Analix Forever 10 rue du Gothard 1225 Chêne-Bourg https://analixforever.com
23
www.superposition.info
avec le soutien de
ART/EXPO
RYLSEE X CARAN D'ACHE Par AURORE DE GRANIER
C'est avec bonheur que nous retrouvons l'artiste Rylsee pour une nouvelle exposition cet automne en partenariat avec la marque Caran d'Ache. Grey Zone, une exposition interactive, s'installe dans la ville natale de l'artiste qui nous propose de découvrir ses dernières œuvres en date, des créations hybrides, impossibles à catégoriser. Partenaire de cette exposition, la marque suisse Caran d'Ache, à travers les créations de l'artiste genevois, met à l'honneur sa dernière collection en date, les crayons de couleur Luminance. Découverte d'un duo électrique. Ryslee, artiste ou graphiste ? Lui-même ne saurait dire. Autodidacte ayant fait ses armes à force de travail, Cyril Vouilloz de son véritable nom, revient aujourd'hui dans sa ville natale où tout à commencé. Son œuvre que l'on pourrait qualifier d'hybride, pourrait se résumer comme une rencontre entre typographie et street art au leitmotiv constant : la lettre. Omniprésente, elle se décline sous toutes les formes, se jouant des lettrages, des couleurs, devenant personnage d'une histoire. Son exposition Grey Zone dévoile par son titre l'ambiguïté de l'artiste. Mais c'est avec bonheur que nous nous promenons dans cette zone grise où la créativité de l'artiste n'a plus de limites. Le dessin, au cœur de l'exposition, tient une place centrale, mais Rylsee n'a pas hésité à jouer avec divers matériaux, s'amusant à donner forme au bois, au plexiglass, mais aussi à coudre ses lettres presque personnifiées. Cette exposition se veut alors comme une série d'énigmes que le visiteur devra découvrir au fil des œuvres. Derrière chaque lettre mise en situation, un mot à deviner, une devinette à percer. En plus de ces interactions constantes avec les œuvres, le public sera aussi invité à participer à des ateliers créatifs où l'artiste nous plongera dans son univers si particulier et passionnant. Au menu, cours de lettrage et découvertes des bottes secrètes de ce maître de la lettre. Une exposition qui se veut alors comme un lieu idéal pour stimuler notre créativité et notre imagination.
Rylsee x Caran d'Ache / © Gabriel Balagué
la dernière création en date de la marque, le crayon de couleur Luminance. Cette nouvelle gamme conçue spécialement pour les artistes se veut comme une merveille de technologie : un crayon de couleur qui ne pâli pas lorsqu'exposé aux rayons du soleil. Testées pendant trois mois dans le désert de l'Arizona, 76 couleurs ont passé le test et sont ressorties de cette épreuve aussi éclatantes qu'au premier jour. Une prouesse qui saura séduire les artistes amoureux de la mine mais conscients de ses faiblesses que la marque suisse à su effacer. Premier séduit, Rylsee lui-même. Deux de ses dessins exposés lors de cet accrochage furent réaliser avec les crayons Luminance, des pièces éclatantes de couleurs et qui le resteront à jamais. Quand la couleur devient une source d'inspiration intarissable pour cet artiste inclassable.
LUMINANCE, LE TRAIT DE L'ARTISTE
Caran d'Ache, partenaire de cette exposition soutient l'artiste dans ses ateliers, mettant à disposition tout le matériel nécessaire pour laisser notre créativité exploser. Vous aurez également la chance de découvrir
Go Out! magazine
Rylsee, Grey Zone, en partenariat avec Caran d'Ache, du 20 septembre au 4 octobre 2019, Bahama Yellow, 47 Rue Prévost-Martin, 1205 Genève.
25
THÉÂTRE
DANS LA PEAU D'UN " INVISIBLE" Par AMEIDIE TERUMALAI
Invisible © Niels Knelis Meijer
Avez-vous déjà souhaité.e être de l’autre côté de la caméra cachée ? Dans la confidence d’un spectacle improvisé ? Et si vous quittiez vos confortables chaussons de spectateur.trice lors de votre prochain événement culturel, pour faire partie du show au même titre qu’un.e comédien.ne ? Le théâtre de la Comédie vous offre l’opportunité de devenir performeur. se hors de ses murs dans le but de créer une situation invisible au milieu de notre jungle urbaine. Il s’agit d’un jeu immersif et collectif proposé par Yan Duyvendak, dont vous êtes l’initiateur.trice parmi un groupe d’une dizaine de personnes. Ce groupe en question aura pour mission d’altérer minutieusement une situation du quotidien tout en évitant soigneusement de ne pas dévoiler leur rôle, de manière à créer un effet subtil sur le public cible du jour. Quarante jeux à situations différentes vous seront proposés les mercredis et samedis à partir du 9 octobre jusqu’au 28 mars 2020. Êtes-vous prêt.e.s à relever le défi ?
Octobre.19
26
THÉÂTRE
ORIGINE
Ce jeu si simpliste en apparence doit son origine à des recherches basées sur les réflexions de Claude LeviStrauss, John Dewey et Augusto Boal (pour ne citer qu’eux). Mêlant ainsi des principes hétérogènes provenant de l’anthropologie, la sociologie, la philosophie, la psychologie, la politique ou encore le théâtre. Le projet invisible est né lors d’un projet de recherches en 20172018 à la Haute Ecole de Théâtre de Suisse romande - La Manufacture à Lausanne, pour ensuite se développer lors de trois workshops à Groningen aux Pays-Bas, à Goa en Inde et à Belgrade en Serbie. En chef de file et génie derrière cette idée, l’artiste performeur d’origine néerlandaise Yan Duyvendak, issu des arts visuels et adepte de la performance depuis 1995. Ce dernier a réussi avec son équipe à mener à bien ce projet participatif, lequel rentre dans sa lignée de « dispositifs qui supposent d’établir des règles du jeu, selon des modalités réinventées à chaque performance ». RÈGLES DU JEU
Comme tout jeu qui se respecte, invisible répond à un certain nombre de règles. Toute personne intéressée doit s’enregistrer en ligne et choisir un scénario qui sera ensuite développer. La personne sera alors incluse dans un groupe de 8 à 12 individus pour créer ensemble une situation subtile. Des talents particuliers ne sont pas requis, mais votre capacité à garder un secret sera nécessaire. Les participants se retrouveront une demi-heure avant avec le passeur ou la passeuse. La troupe se déplacera dans un lieu public pour performer en catimini durant deux heures environ. La situation variera à chaque fois, en pouvant être un bref acte politique, comique ou étrange. Plus les personnes en dehors de la confidence seront surprises, plus le jeu aura « réussi ». Un debriefing sera prévu à la fin de la performance avec tous les confidents du jeu. Les joueurs et joueuses pourront retrouver leur âme d’enfant en participant à cette espièglerie tout en apprenant l’importance de l’observation et le pouvoir de l’effet de groupe. Puisque peu importe le rôle que vous déciderez d’endosser, le projet ne pourra aboutir que si chacun collabore. Si l’envie vous prend, le jeu pourra perdurer avec vos nouveaux compagnons de scène, puisque le groupe Whatsapp utilisé pour communiquer n’est pas destiné à un usage unique.
L'artiste performeur, Yan Duyvendak © Gneborg, 2019
Le quatrième mur n’existe plus, car on a affaire à la réciproque d’une pièce de théâtre : la réalité devient un prétexte à la fiction. N’est-ce pas là le rêve de tout grand enfant ? Alors lancez-vous et rejoignez la communauté des performeurs.euses civil.e.s ! Si vous êtes cependant trop timides pour vous inscrire, gardez donc l’œil ouvert, car un invisible se trouve peut-être assis là, juste à côté de vous…% Invisible (spectacle hors les murs) Comédie de Genève 6 Boulevard des Philosophes, 1205 Genève +41 22 320 50 01 www.comedie.ch
BUT
Vous l’aurez compris, cette performance à la croisée du théâtre et du jeu, requiert un lâcher-prise et une curiosité pour l’absurde. Une absurdité qui se révèle être totalement ancrée dans la réalité et le présent puisqu’il s’agit de bâtir une performance à partir de ceux-ci.
Go Out! magazine
27
EN FAMILLE
LA JEUNESSE N'’ A PAS D'ÂGE Par SORAYA NEFIL
Tu comprendras quand tu seras grand
Pour sa 90ème saison le Théâtre des Marionnettes de Genève décide de marquer le coup en proposant une programmation incontestablement savoureuse et festive. Entre mémoire et avenir, la tradition et la modernité s’entremêlent pour offrir au public des « créations maison » rafraîchissantes et pertinentes, des collaborations remarquables et des « spectacles invités » venus d’ici et d’ailleurs. Cette année encore, le spectateur de tout âge aura l’occasion de voyager dans des contrées lointaines grâce notamment à la diversité des techniques de marionnettes utilisées: théâtre d’ombres ou d’objets, marionnettes à gaine ou de table, tous les moyens seront beaux pour faire rêver petits et grands. Et bien entendu, pour son 90ème anniversaire, l’institution genevoise incontournable a concocté des événements spéciaux à découvrir au fil de la saison.
Octobre.19
28
EN FAMILLE
UNE PIONNIÈRE AUX COMMANDES
VIVE LE TMG
Comment célébrer l’anniversaire du théâtre des Marionnettes de Genève et mesurer son chemin parcouru sans dire un mot sur sa fondatrice, Marcelle Moynier? Si certains ont pu découvrir cette année son nom accolé temporairement à celui du Boulevard du Théâtre dans le cadre de l’initiative « 100Elles », Marcelle Moynier, née dans une famille de la haute société protestante genevoise, est une personnalité créatrice et avant-gardiste qui a consacré une bonne partie de sa vie à la musique puis au théâtre. Elève d’Emile Jacques-Dalcroze avant de devenir enseignante dans l’institut du même nom, elle décide d’ouvrir le premier théâtre de marionnette à fil de Genève. Persévérante, elle fonde les petits Tréteaux, l’ancêtre du TMG, en 1929. La troupe représentera la Suisse à l’exposition universelle de Paris de 1937 avant de devenir quatre ans plus tard le Théâtre de Marionnettes de Genève. Le TMG acquiert une renommée internationale et Marcelle Moynier recevra des distinctions pour son travail à deux reprises. Aujourd’hui dirigé par Isabelle Matter, le TMG est reconnu pour être l’un des seuls théâtres européens consacré exclusivement à la création marionnettique.
Enfin, pour célébrer les 90ans de passion comme il se doit, plusieurs événements spéciaux sont organisés tout au long de la saison. On notera particulièrement l’ouverture de cette dernière, qui pour cette année singulière, prend la forme d’un « mini-festival ». Pour l’occasion, trois spectacles seront joués en parallèle, un film mémoire sera diffusé via le site internet et des visites guidées en ville ainsi que des ateliers d’initiation à la marionnette seront proposés. Et comme toutes les bonnes choses ont une fin, celle de la saison anniversaire du Théâtre des Marionnettes de Genève sera festive et enchantée. Le cabaret de clôture coïncidera jour pour jour avec le lancement du premier spectacle de la compagnie Les Petits Tréteaux le 6 juin 1930. Résolument tourné vers l’avenir, le TMG n’oublie pas pour autant son héritage et son histoire, et c’est probablement un de ses secrets de sa longévité. Joyeux Anniversaire!
SPECTACLES SANS FAILLE
https://www.marionnettes.ch/
Théâtre des Marionnettes de Genève 3 Rue Rodo 1205 Genève
Appréciés pour la qualité de ses spectacles, le TMG ne faillira pas à sa réputation lors de cette saison 2019-20. Parmi les « créations maison » à ne pas manquer, Tu comprendras quand tu seras grand mis en scène par le genevois Steven Matthews aborde le thème de l’école sous le prisme de l’intégration et des différences. Grâce au théâtre d’ombre, technique peu fréquente au sein du TMG, il montrera que tout n’est pas tout blanc ou tout noir. La seconde création à voir absolument, Boulevard du Minuscule a été conçu spécialement pour cette saison anniversaire. Ecrit par Claude-Inga Barbey, véritable connaisseuse du TMG, ce spectacle honore notamment l’esprit pionnier de Marcelle Moynier à travers une fiction inspirée entre autres de l’histoire du TMG. Si la technique des marionnettes à fils est utilisée pour rendre hommage aux débuts du fameux théâtre genevois, d’autres formes seront également employées afin d’illustrer l’évolution des arts de la marionnette tout au long du XXème siècle. Et pour les spectateurs qui ont des envies d’ailleurs, Le Mahâbhârata les plongera au cœur de l’Asie du sud-est. Grâce aux marionnettes d’ombres indonésiennes, le plus ancien texte du monde amènera le public sur la trace des grandes questions existentielles qui préoccupent les hommes depuis toujours.
Go Out! magazine
29
CLASSIQUE
UN NOUVEL ÉCRIN POUR LA MUSIQUE GENEVOISE Par AURORE DE GRANIER
La musique semble jouer un rôle de premier ordre dans la vie culturelle genevoise, et pourtant la cité manque cruellement d'infrastructures quand il s'agit de faire jouer ses musiciens. Une initiative inédite et ambitieuse pourrait venir remédier à ce problème qui touche cet univers depuis maintenant trop longtemps. La Cité de la Musique, un espace rêvé qui viendrait répondre à ce cruel manque et combler les musiciens professionnels, mais aussi les étudiants, et bien évidemment les spectateurs. Portrait d'un projet réglé comme du papier à musique. C'est un rêve partagé par de nombreuses personnes qui verra enfin le jour en 2024. La Cité de la Musique, un espace dédié à cet art et à ses multiples formes, sortira de terre dans quelques années pour venir combler les oreilles du canton. Cette initiative propose de parer à un problème bien réel auquel doivent faire face des institutions à l'image de l'OSR ou encore la Haute Ecole de Musique qui ne trouvent pas de salle idéale pour se produire de manière régulière et qualitative. Cet espace, bien plus qu'une salle de représentation, se voudra comme un campus où étudiants, musiciens professionnels et férus du milieu pourront se rencontrer, échanger, mais aussi apprendre notamment grâce à des projets de résidence. Professeurs, compositeurs, solistes de renom seront également conviés dans cette nouvelle infrastructure, venant enrichir de leur savoir et de leur expérience la vie musicale genevoise. Une opportunité rêvée pour les étudiants de la HEM qui auront la chance de côtoyer des figures majeures du monde de la musique et d'apprendre auprès des meilleurs. Projet ambitieux, La Cité de la Musique sera également le lieu d'innovations quant au format des concerts, un endroit où pourra être pensée la musique de demain, et qui selon les initiateurs du projet n'existe pour le moment pas dans la ville. À la base de cet ambitieux projet, les responsables de la HEM et de l'OSR. L'orchestre se produira à raison de soixante fois par année dans ces nouveaux lieux, proposant au public d'assister à ces représentations pour un prix raisonnable, mais permettant également un accès facilité pour les personnes à la mobilité réduite. Go Out! Out! Magazine magazine
Cité de la musique
Pour les spectateurs, ce campus sera donc un endroit idéal pour apprendre à découvrir la musique, à vivre ses émotions, et tout cela dans un cadre idéal et ouvert à tous, du mélomane au curieux, en passant par un public plus habitué de ce milieu. Situé dans le parc des Feuillantines, ce campus rendra également possible l'accès à cet espace vert, proposant en été des concerts en plein air. Bien plus qu'un lieu de rencontre, de représentation et d'apprentissage, la Cité de la Musique se rêve comme un pôle d'excellence qui fera rayonner les prestations et créations musicales genevoises à une échelle mondiale. Un nouvel espace au service de l'excellence et du partage. Cité de la Musique de Genève, dès 2024
31
CLASSIQUE
UN SIÈCLE D'OSR, UNE NOUVELLE SAISON SOUS LE SIGNE DU PARTAGE Par AURORE DE GRANIER
© Niels Ackermann
L'Orchestre de la Suisse Romande entame cette année un nouveau programme de résidence qui se verra inauguré par le compositeur français Yann Robin, premier invité par l'OSR. Cette nouvelle politique se veut alors comme une invitation à la création alliant innovations musicales et présentations de pièces originales et complexes qui se verront présenter cette saison par le compositeur français. Formation comptant parmi les plus importantes au monde, l'OSR se démarque aujourd'hui par des choix audacieux s'adressant à la fois aux passionnés et aux curieux. Au cœur de cette réussite, la volonté d'inclure un public varié et de s'adapter à ses possibilités, avec des innovations à l'image des 'Concerts du Midi', alliant qualité et ouverture à un public d'amateurs mais aussi de férus. Sa saison 2019-2020 se révèle alors pleine de belles surprises et d'enchantement, une invitation au partage et à la découverte de ce monde au langage universel.
Octobre.19
32
CLASSIQUE
Yann Robin, © Jean Radel
C'est le début d'une nouvelle ère pour l'orchestre suisse. Cette année il entame son second siècle, venant célébrer cent années de beauté et de rêve par un changement de politique ressemblant beaucoup à un retour aux sources. Pour la première fois, la formation accueillera un compositeur en résidence, faisant de l'OSR un lieu où dialogueront en parfaite harmonie création et héritage, où le passé viendra nourrir le présent. Pour cette première résidence, c'est le compositeur français Yann Robin qui viendra partager ses créations. Pendant un an, le public aura l'occasion de découvrir ses recherches et aboutissements, mais aussi ses dernières créations qu'il fera partager dans un esprit de générosité et d'ouverture si cher à l'orchestre depuis ses commencements. C'est sous la direction artistique de Jonathan Nott, à sa tête depuis trois années, que ce projet a vu le jour. Personnage enthousiaste et passionné, il souhaitait innover au sein de l'institution tout en respectant le chemin parcouru par le passé. Une alliance entre deux époques qui est selon lui impossible à ignorer. À ses yeux, "Une mémoire n'a de sens que si elle construit les bases d'un futur" déclare-t-il. Au cœur de son programme de cette saison, on retrouve alors trois figures majeures de la composition européenne : Dimitri Chostakovich, Benjamin Britten, et Richard Strauss. Oscillant entre poésie symphonique chez Strauss, rythme endiablé et lyrisme pour Chostakovich, et l'innovation qui imprègne les créations de Britten, c'est une promesse de
voyage et de découverte que nous propose Jonathan Nott. Sous la direction du premier invité en résidence, Yann Robin, le public se verra offrir l'opportunité de faire l'expérience d'œuvres puissantes et magnétiques où le directeur artistique et son talentueux invité nous proposent de recréer "le feu originel de la musique telle que le compositeur l'a couchée sur le papier". Une promesse fascinante qui annonce une saison unique et puissante, un voyage au cœur de la musique des douze dernières décennies de notre continent à travers ces trois figures emblématiques revisitées par des talents contemporains. Du côté des représentations, résulteront de cette rencontre quatre performances, Quarks cet automne, suivi de Myst en janvier 2020, puis de Art Of Metal III le 27 mars, et enfin Shadows III ce printemps. Les "Midis de l'OSR", mais aussi les "Concerts en Famille" et les "Concerts de Midi" offriront également la possibilité à un public divers d'assister à des représentations à des horaires et dans un cadre plus flexible, une belle preuve du désir de partage qui anime l'OSR. Il ne me reste plus qu'à vous prévenir, car Jonathan Nott accompagné de Yann Robin vous promet que de cette sublime saison "on doit en ressortir changé". L'Orchestre de la Suisse Romande, Saison 2019-2020 et résidence de Yann Robin, programme complet et réservation sur osr.ch
Go Out! magazine
33
CLASSIQUE
CONTREBANDE DE JAZZ Par VINCENT MAGNENAT
© JCB
Pour sa 23ème édition, le Festival JazzContreBande continue son oeuvre rassembleuse autour du Léman & alentours, et ceci bien sûr des deux côtés de la frontière. Depuis 1815, on ne rappellera jamais assez à quel point la réalité géographique doit primer sur la politique : sur Terre nous sommes tous frères/soeurs/apparenté.e.s et à fortiori dans la région franco-valdo-genevoise. Ce sont près de 30 lieux qui sont partenaires du festival, quinze en France et quatorze en Suisse, de Vevey à Annecy. En plus de ces pratiques transfrontalières, le soutien aux jeunes talents est devenu un pilier central de l’institution au fils des années. Sinon comment assurer une relève en partiquant un entre-soi agéiste ?
Octobre.19
34
CLASSIQUE
Le Jazz était à l’origine une musique improvisée qui s’est construite à propos du folklore noir et en partie blanc aux États-Unis, c’est rapidement devenu un terrain élevé soit par son engagement musical ou parfois politique, soit par sa nature même qui ne peut se définir autrement qu’abstraite et donc quelque peu élitiste. Ces dernières lignes feront sans doute bondir certains pontes de l’AMR genevoise, sans refaire le débat toutefois il s’agissait de souligner le nécessaire va-et-vient entre recherche et popularité qui définit le jazz moderne au XXIème siècle. On le voit, redéfinir le jazz brièvement à l’occasion de ce modeste article vise à rappeler son caractère intrinsèquement versatile, c’est un lieu de rencontres culturelles et de recherche acoustique entre acteurs qui veulent avancer ensemble.
KUMA orange © DR
Ces ensembles ont été qualifiés par votre serviteur de “jazz moderne classique”, c’est un scandale mais il faut parfois faire des choix. Ce qui nous amène poliment à la catégorie suivante, plus diverse, éclectique, porteuses de trames culturelles autres; voyons plutôt. Klarhang introduit discrètement le hang dans une pratique musicale plus classique. Le hang est une des fiertés hélvétique en ce que cet instrument de la famille des cuivres a été développé pendant des années par un bernois émérite. On pense à un concert aquatique. L’immense China Moses accompagnée d’André Manoukian viendra écraser le parterre de sa voix terriblement maîtrisée. Les suisse de Mohs viennent défendre une approche acoustico-électronique qui rappelle la drill’n’bass et des nappes saupoudrées de cuivres. Noumoucounda, griot wolof à teinte très street va même rapper la moindre son album “Noumoucan Wilila”, un peu Youssou N’dour feat. Neneh Cherry X Tiken Jah Fakoli feat. DJ Arafat. Ensuite, Fabien Sevilla qui pratique le rite à la contrebasse, on ne sera pas dans de la gabber. Il est temps de parler de Mélanie de Biasio, la musicienne jazzistique la plus excitante du moment. La native de Charleroi est en train de générer un émoi comparable a l’effet qu’a eu Diana Krall. Le Blakat Jam Session va s’occuper secouer le pommier avec beaucoup de funk. Joce Miennel et sa flute traversière va oeuvrer à la mysticisation de l’audience. Insub Meta Orchestra, pour lequel il faut être prêt au grand saut vers la décomposition tonalo-sérielle. Le Portico Quartet laisse une larme aux yeux tant l’émotionnel cède le pas à la provocation artistique. Mentionnons encore les groupe des hard-beboppers d’Italian Saxophone Ensemble.
Pour ce qui est du jazz moderne stricto sensu, il est permis de mentionner Eric Legnini Trio & Kristle Warren dans un registre énergique mais soyeux comme un chemisier en satin. North-East, la collaboration italo-slovène de Gregor Fti ar et Paolo Orlandi aime voguer entre tradition et modernité, des standards bien revisités donc. La suissesse Sophie Ding et son quintet va vernir leur nouvel album “12 couleurs”. EYM trio propose son jazz à géométrie variable, tantôt d’une finesse à donner la chair de poule, tantôt plus revêche. Le Jeff Baud Quintet verra l’ensemble transformer ses succès de 2019. Le grand Moncef Genoud, arrangeur de Youssou N’dour, viendra avec son quartet pour une approche petruscianesque. Louis Billette et Stefano Saccon font leur nuit en hommage à Coltrane et Cannonball, la nuit des professeur de l’ETM. Louis Sclavis et Benjamin Moussay nous transportent dans leur univers fait de saxophone et de piano, tout en finesse forcément. Ben Fontanet vient venir son nouvel album “Soft Flowers”, son saxophone étant d’une suavité qu’on en penserait glisser, mais le trio intervient pour nous y mettre un peu de funk. L’Orage gronde et déversera son invasion sonore continentale dans un registre certes jazz mais résolument moderne. Le trio Un Poco Loco sera très axé standards. Le Cyril Moulas Trio viendra associer son synthétiseur nerveux avec un charleston hyperactif. Le quartet de Gaël Horellou et de Ari Hönig vont péter la kasbah avec leur approche très énergique. Le Shems Bendali Quintet va présenter une vision plus douce, quoique tourbillonnante, avec une trompette presque disciplinée. Beaux solos de basse avec l’Orchestre Franck Tortiller Collectiv, avec le pré-nommé au vibraphone.
Festival JazzContraBand Du 01.10 au 31.10 Divers lieux - Divers horaires (À Genève et ailleurs) Pass réduction : CHF 5.- donnant droit à des réd. jazzcontraband.com
Go Out! magazine
35
GAUTIER CAPUÇON Violoncelle JORGE VILADOMS Piano
Danseurs étoiles du Mariinsky Ballet MARIA KHOREVA XANDER PARISH
GALA CRESCENDO CON LA MUSICA
BFM GENÈVE
Bâtiment des Forces Motrices
25 NOVEMBRE 2019 - 19H30
BILLETTERIE Service Culturel Migros 9 rue du Commerce, Genève - Tél 058 568 29 00 Stand Info Balexert et Migros Nyon-La Combe
www.crescendoconlamusica.com
LA BD DU MOIS
Go Out! magazine
37
DESIGN
LA CRÈME DU DESIGN EUROPÉEN POSE SES VALISES À GENÈVE Par AURORE DE GRANIER
En seulement trois ans, le Salon du Design de Genève a su s'établir comme une institution parmi les salons européens, se démarquant par sa sélection du XXème siècle. Ce beau projet mené par la spécialiste des créations de cette époque, Corine Stübi, propose une petite sélection mettant en avant la qualité des créateurs choisis. Au total, une trentaine d'exposants seront présents lors de cette troisième édition, des propriétaires de galeries ou alors des directeurs de boutique en ligne, passionnés par le design de cette époque tout comme Mme Stübi, elle aussi co-directrice d'une galerie spécialisée. Le Pavillon Sicli accueillera alors cette année différents objets tous datant du XXème, venant illustrer les multiples facettes des décors de cette époque, du Bahaus au design scandinave, n'oubliant pas bien sûr les créations suisses de cette période. Un événement pour tous les amateurs et les passionnés en quête d'objets uniques.
© Yannick Fournier
Octobre.19
38
DESIGN
Le Salon du Design de Genève revient le weekend du 2 et 3 novembre pour sa troisième édition pour une sélection toujours plus passionnante et pointue. En l'espace de trois ans, cet événement s'est imposé comme l'un des pôles majeurs de foires en Europe, rassemblant une prestigieuse sélection de galeries et autres spécialistes du design du XXème siècle. Corine Stübi, personnalité majeure de ce domaine, active dans ce milieu depuis maintenant dix ans avec la galerie Kissthedesign située à Lausanne, nous propose cette année encore une prestigieuse sélection opérée par ses soins, de boutiques et d'objets couvrant divers mouvements et thématiques de cette période. Les directeurs de galeries, dont une vingtaine ont déjà participé aux éditions précédentes, et une dizaine rejoignent pour la première fois la manifestation de cette année, réservent leurs plus belles pièces pour le salon, proposant alors au public des objets d'une grande rareté. Chacune de ces galeries se voient spécialisée dans un domaine spécifique différent, certaines défendant des pièces de designers suédois ou finlandais, mais aussi italiens, d'autres se concentrant sur les acteurs du Bahaus, ou se consacrant alors à l'art céramique. D'autres galeries quant à elles se concentrent sur un artiste spécifique, à l'image de Pierre Paulin ou encore du duo Charles & Ray Eames représentés cette année. La période de 1920 à 1985 sera couverte lors de cette troisième édition, regroupant des pièces de mobiliers modernes et post-modernes, mais aussi des objets rares, emblématiques de cette époque, une sélection prestigieuse qui ravira les visiteurs et les passionnés.
© Nord3
et leur esthétique. Parmi les designers inscrits sur la liste de la galerie, Alvar Aalto, ou encore Lisa JohanssonPape, de grands noms de la mouvance scandinave dont vous pourrez venir admirer les pièces au salon genevois. Enfin, pour les amoureux de créations françaises, Mobilierdesign Vingt sera également présent avec ses pièces élégantes et épurées produites pendant la période des 30 Glorieuses.
Les organisateurs de l'événement souhaitent également mettre en avant la qualité et la spécialité de cette manifestation. En effet, loin d'être une brocante ou une exposition fourre-tout, le Salon du Design se veut comme une foire spécialisée où la qualité est maitre mot. Venus de toutes l'Europe et de la Suisse, les marchands présents vous proposeront leur expertise et sauront guider les curieux en quête d'un premier achat tout comme les collectionneurs avertis. Parmi les exposants présents, nous pouvons noter la présence d'A rtichoke, boutique en ligne basée à Genève proposant des pièces des grands noms de l'époque tout comme des anonymes aux créations découlant du design italien et suédois. Autre nom présent, la galerie Koen Steen nous replongeant dans le faste des années 1970, et privilégiant des créations belges et hollandaises, restant proche de ses racines. Le design scandinave, très tendance à l'heure actuelle, se verra mis à l'honneur par la galerie zurichoise Nord3. Référence mondiale en la matière, spécialisée dans le mobilier de cette région, la boutique suisse sera au rendez-vous, proposant des pièces danoises et finlandaise de la fin du 20ème à la fois rares et exceptionnelles par leur qualité Go Out! magazine
Au total, trente galeries et boutiques seront représentées au Pavillon Sicli qui verra ses 1'300m2 envahit l'espace d'un weekend par les plus belles créations du siècle dernier. Un événement de grande ampleur rassemblant spécialistes, passionnés et collectionneurs autour d'un amour commun : le savoir-faire et l'histoire des créations de cette époque qui ne cesse de fasciner. Vous l'aurez compris, le Salon du Design de Genève n'est à manquer sous aucun prétexte, il ravira les curieux comme les férus, et replongera chacun dans l'art de vivre du 20ème siècle, nous rappelant avec brio que le design de cette époque n'est à oublier sous aucun prétexte. Salon du Design de Genève, du 2 au 3 novembre 2019, Pavillon Sicli, 45 Route des Acacias, 1227 Genève. Liste complète des exposants à découvrir sur lesalondudesign.ch
39
Indépendant depuis 200 ans et résolument ancré dans le présent, Mirabaud conçoit la diversité comme une richesse. C’est pourquoi nos services en Wealth Management, Asset Management et Securities s’adaptent à la réalité de chacun, au quotidien. www.mirabaud.com PARTENAIRE
W E A LT H M A NA G E M E N T - AS S E T MAN AGE ME N T - S E C U R I T I E S
ART/EXPO
IL ÉTAIT UN POIS Par MINA SIDI ALI
Kusama avec PUMPKIN, 2010 / Courtesy Ota Fine Arts, David Zwirner, and Victoria Miro © Yayoi Kusama
Cloitrée dans son monde coloré, Yayoi Kusama est un ovni dans notre galaxie. A 90 ans, celle qui vit dans une institut psy à Tokyo depuis 40 ans, continue de nous surprendre. Son prochain fait d’art? Sur la place Vendôme pour la Foire Internationale d'Art Contemporain (FIAC) qui se déroulera du 17 au 20 octobre prochain où elle insufflera une oeuvre sulfureuse en forme de citrouille géante soutenue par la banque Mirabaud. Obsédée par les pois, motif fétiche, elle se fiche des conventions et défie tout carcan artistique. On lui a donné carte blanche pour ce projet hors murs et hors norme. Close-up sur une artiste tentaculaire aux oeuvres psychédéliques et hypnotiques. Pour cette 46ème édition de la FIAC, la Place Vendôme va prendre des airs de potager psychédélique. En effet, c’est l’artiste japonaise Yayoi Kusama qui signe cette nouvelle carte blanche chapeautée par la galerie Victoria Miro et la banque genevoise Mirabaud. A la croisée entre le pop art et l’art minimaliste, l'univers poétique de la femme à la chevelure orange nous a toujours séduit. Citrouilles géantes à pois, peintures chamarrées, pois et points obsessionnels…l'artiste japonaise inclassable a fait de son art une ode à la couleur, à la géométrie et à la fantaisie. Ses œuvres rusent de dextérité et de finesse pour un rendu hypnotique toujours orné d’un lyrisme singulier. De nombreuses capitales exposent son travail à l’instar de la galerie Victoria Miro à Londres qui collabore sur cette carte blanche ou encore la Fondation Louis Vuitton où l'une des ses Infinity Mirror Room signature a magnétisé cet été tous les visiteurs.
Go Out! magazine
Ainsi, le 17 octobre prochain, l'artiste japonaise investira et réinterprétera la mythique Place Vendôme. Yayoi Kusama a spécialement conçu pour la foire parisienne une nouvelle oeuvre, qui reprend tous les codes de son univers à savoir les citrouilles gargantuesques et les pois. Ces derniers omniprésents dans son travail revêtent une signification très profonde, à savoir la disparition du moi parmi des milliers d’autres consciences. « Ma vie est un pois perdu parmi des millions d’autres pois » dixit l’intéressée dont le concept d’auto-oblitération en découle. Ainsi, pour Yayoi Kusama, il s’agit d’oublier son individualité et celle des autres, celles des animaux et des plantes, afin d’être unis dans un même univers. Quoi de plus poétique. FIAC Hors les murs, Carte blanche, Place Vendôme, 75001 Paris, du 17 au 20 octobre 2019, accès libre www.fiac.com - www.mirabaud.ch
41
—TALKING HEADS Conférences THÉÂTRE
En conversation avec Javier F. Contreras, responsable du Département Architecture d’intérieur et Charlotte Laubard, responsable du Département Arts visuels
Mardi 08.10.2019 à 18 h 30 HEAD – Genève Bâtiment H Avenue de Châtelaine 7 1203 Genève
— Marina Otero Verzier Architecte, Rotterdam 08.10.2019 Octobre.19
42
MODE
LE PARI DE LA DURABILITÉ Par AURORE DE GRANIER
Il y a un an, Calida lançait sa nouvelle collection I Love Nature. Le pari de cette série ? Créer des vêtements alliant qualité et durabilité, où le confort et le respect de la nature pourraient s'unir sans compromis. Cette initiative, forte de son succès, voit sa collection s'élargit cet hiver, proposant de nouveaux modèles et coloris. I Love Nature symbolise une véritable réussite écologique pour l'industrie de la mode, sans pour autant en oublier l'aspect esthétique ou qualitatif. Une alliance exemplaire qui nous prouve avec brio qu'une mode écoresponsable peut briller sans compromis. LA NATURE COMME INSPIRATION
La marque suisse Calida, depuis ses débuts il y a 75 ans, rime avec qualité et durabilité. Reconnue dans le monde entier comme une référence en matière de lingerie et de loungewear, Calida continue encore aujourd'hui d'atteindre l'excellence tout en assimilant les enjeux que la mode doit affronter à notre époque. Malgré le fait qu'elle soit l'une des industries les plus polluantes par définition, Calida nous prouve avec brio qu'allier durabilité, éco-responsabilité et qualité n'est pas tâche impossible. La ligne I Love Nature s'est vue certifiée par deux organismes majeurs comme durable, détenant alors maintenant les labels Made in Green par Oeko-Tex et Cradle to Cradle, deux étiquettes témoignant de l'engagement de la marque sur le plan écologique. Notons également que Calida fut la première marque à être certifiée par Oeko-Tex, une preuve nouvelle de l'innovation qui la caractérise. Les pièces de la collection sont toutes créées avec de la cellulose issue de forêts à la production durable et respectueuse de l'environnement, faisant alors de ces vêtements des tissus biodégradables, mais aussi recyclables. En effet, les créations Calida appartenant à cette ligne peuvent être transformées et réutilisées, et dans le cas échéant pourront être compostées, se biodégradant tout en apportant au sol des nutriments issus de sa matière première, la cellulose.
© Calida
de loungewear appartenant à cette collection restent fidèles aux cahier des charges de la marque : fonctionnel, confortable, et qualitatif. Le tissu, doux au toucher et souple au porter, permet au corps de conserver une température idéale tout en évacuant l'humidité qu'il produit. Côté esthétique, la marque a développé différents coloris, notamment le Dark Lapis Blue et le Peach rose, élargissant également sa gamme aux pantalons pour femmes, boxers pour hommes, et tee-shirts pour enfants. Le pari d'une mode écologique et responsable a su séduire la clientèle qui est l'origine de cet élargissement de gamme et de coloris, désireuse de voir ces produits qualitatifs et responsables se multiplier. Un pari réussi pour Calida qui apparait alors comme un exemple à suivre, une marque qui a su combiner les attentes et les enjeux d'une époque ou qualité et écologie se doivent d'aller de paire. La nature les remercie.
LA QUALITÉ AU SERVICE DE LA DURABILITÉ
Cette innovation mise en place par la marque, grand précurseur dans ce domaine, démontre avec brio que l'industrie textile est capable d'évoluer vers des solutions durables et respectueuses de l'environnement, sans pour autant sacrifier la qualité ni l'esthétique des pièces issues de ces filières. Les sous-vêtements et pièces Go Out! magazine
Informations : Calida, Collection I Love Nature, disponible dans tous les points de distribution de la marque, calida.com
43
MODE
QUAND LA MODE SE DÉMOCRATISE Par AURORE DE GRANIER
Les hautes sphères de la mode, les défilés, les présentations, la découverte des nouvelles collections, ont toujours été réservés à une certaine élite, gardant à distance de ces événements mondains le commun des mortels. Les fashion weeks restent sans aucun doute l'un des événements les plus inaccessibles, où seul un carton d'invitation vous permettra de passer les portes de ces lieux de choix et de découvrir ce que les créateurs ont concocté pour la nouvelle saison. Et pourtant cette année les amoureux du vêtement sans pédigrée doré ont pour la première fois eu la chance de pousser ces portes et de découvrir les collections de trois designers. À l'origine de cette opportunité, un nouveau programme mis en place lors de la semaine de la mode de Londres qui a permis à des passionnés comme vous et moi de participer à cet événement majeur qui rythme le monde de la mode, faisant défiler les saisons avec style. Coup d'œil sur un monde de privilégiés. LA MODE, LE PRIVILÈGE DE L'ÉLITE
Et si la foule pouvait se mêler au gratin ? C'est l'idée qu'eut le British Council of Fashion pour la semaine de la mode londonienne de cet automne, ouvrant les portes de trois défilés aux curieux et autres amoureux des tendances. Ce milieu élitiste par excellence tente alors de se démocratiser, s'inscrivant à la perfection dans l'idée de "positive fashion" où la discrimination tant au niveau du choix des modèles que de la confidentialité de ce milieu se voit de plus en plus malmenée. Cet univers, depuis toujours très sectaire, comme en témoigne des époques telles que celle de l'âge d'or de la cour de France où seule la noblesse pouvait prétendre aux tenues du moment, n'a fait qu'enfoncer le clou ces dernières années. Toujours plus élitiste, proposant des collections de prêt-à-porter aux prix mirobolants, la majorité de la population s'est retrouvée sur le banc de touche. Le défilé en est très certainement l'une des preuves les plus flagrantes. Pour prétendre y assister être bien habillé est loin de suffire. Les grands noms du cinéma, de la musique, bien évidemment de la mode, mais aussi maintenant les bloggeuses au succès grandissant, sont bien les seuls à accéder à cet univers de luxe et de beauté. Le commun des mortels se voit lui réduit à regarder leur rediffusion sur le site de la marque, ou alors à feuilleter les looks dans les magazines à l'image de Vogue ou Numéro. Une distance indéniable s'est alors établie entre le prêt-àporter de luxe et le peuple, cultivée depuis des siècles, faisant de ce domaine l'un des plus inaccessibles. Enfin, Octobre.19
© Getty Images
jusqu'à la dernière fashion week de Londres. C'était il y a quelques semaines, dans la capitale britannique. Trois designers ouvraient leurs portes à la foule de passionnés traditionnellement laissés sur le carreau, proposant ainsi une approche inédite de ces lieux si confidentiels. Derrière cette initiative nous retrouvons la présidente du British Council of Fashion, Stephanie Phair, désireuse d'offrir une expérience à un public depuis trop longtemps gardé à distance. Et pourtant cette évolution est vue comme nécessaire par la présidente qui argumente que les réseaux sociaux rendent les défilés de plus en plus accessibles, et que la nouvelle génération ne veut plus se contenter d'être spectatrice de ce monde, elle veut y participer activement. Un rêve rendu possible par cette initiative qui proposait de découvrir une collection proche de ce public : celle d'A lexa Chung.
44
MODE
réussi à atteindre les milieux les plus prisés de cet univers, retourne dans le passé, proposant au public actuel ce qu'elle aurait rêvé de faire avant la célébrité : assister à la fashion week et pouvoir tout simplement rêver. La jeune britannique se présente alors comme la parfaite figure de proue de ce mouvement d'ouverture de la mode, et gratifie la foule d'inconnus au bataillon d'une magnifique collection digne des plus grands designers. UNE DÉMOCRATISATION PRESQUE PARFAITE
Si Alexa Chung fut placée au centre de l'attention de ces événements ouverts au public, n'oublions pas pour autant les autres attractions placées au cœur de cette initiative du British Council of Fashion. Deux autres créateurs regroupant leurs défilés pour l'occasion donnèrent également des présentations publiques, les designers de House of Holland et de Self Portrait. En plus de ces trois shows ouvrant leurs portes à la foule, une exposition portant sur l'histoire de House of Holland, un pop-up store proposant les modèles portés quelques instants auparavant par les mannequins, ainsi que diverses conférences données par des figures majeures du monde de la mode londonienne étaient proposés aux détenteurs du ticket doré. Trop beau pour être vrai ? Peut-être bien. En effet, participer à ces événements dits publics à un prix, apposant une barrière bien réelle à leur démocratisation. Pour y assister, profiter de l'exposition et boire les paroles de gourous du milieu il fallait compter 135£ - soit 167.-, faisant de cette ouverture au public un juteux business. Mais nombreux furent ceux qui n'hésitèrent pas à dégainer leur porte-monnaie pour vivre cette expérience depuis longtemps perçue comme lointaine et inatteignable. Ce monde si confidentiel entrouvre alors ses portes, laissant le commun des mortels participer à ce monde glamour. Mais la démocratisation de cet univers reste encore minime, et comme toujours dans la mode, la contribution financière, elle, nécessaire. Une ouverture au monde extérieur timide mais qui témoigne d'un changement majeur dans cet univers unique en son genre, enfin prêt à s'ouvrir à son réel public.
© Vogue UNE FIGURE DE PROUE, ALEXA CHUNG
En cette saison Alexa Chung, mannequin, présentatrice télévision, mais par dessus tout muse et icône mode de notre génération, faisait ses premiers pas sur les podiums en temps que créatrice. Figure du street style, pour son premier défilé elle s'associa alors au British Council of Fashion à l'initiative de ces nouvelles présentations publiques. Après deux saisons, sa marque qu'elle crée en 2017 sur le système du see-now buy-now, où le vêtement se voit immédiatement disponible et mis à la vente, la jeune créatrice londonienne participe pour la première fois en temps que designer à une fashion week. Pour cette première collection elle imagine un aéroport, à la fin des années 1970, où les passagers emprunteraient tous des destinations différentes, plus ou moins ensoleillées, mais toujours avec classe et décontraction. Une association qui défini à la perfection son style mélangeant des pièces masculines à une garde-robe de jeune fille modèle des années 1970 pour créer des looks élégants mais sans prétention. Sur le podium, les mannequins arboraient de longues robes aux motifs typiques des seventies, des mocassins dans lesquels s'étaient glissées de longues chaussettes blanches, ou encore un élément de style majeur pour la jeune britannique, le jean, associé à des motifs vintage et des blouses aux allures de première de la classe. Alexa Chung nous rappelle alors avec brio à quel point la mode est un cycle éternel qui paradoxalement ne cesse de se renouveler. Si le défilé était ouvert au public, les looks proposés par la créatrice l'étaient aussi. Des tenues de la vie réelle, un style du quotidien pimenté par un retour en arrière. Elle nous fait voyager à l'âge d'or des Rolling Stones et des Beatles, mettant en action les photos de ces stars aux looks emblématiques lors de cette présentation, nous transportant dans un aéroport chic du siècle dernier. La présentation de cette collection devient le symbole de cette démocratisation. Alexa Chung, anonyme s'étant faite remarquée, ayant Go Out! magazine
Le défilé House of Holland, © Reuters
45
Réveillez vos émotions sur letheatreemoi.ch
Le théâtre, émoi ! Genève, ville de culture
#PartageonsNosPassions
ARCHITECTURE
SPIRALE ARCHITECTURALE Par MINA SIDI ALI
Vue extérieure du Siège de Swatch
Imaginez un dragon se faufiler au beau milieu de la ville de Bienne. Cette silhouette incurvée déroulant ses écailles de verre et de panneaux photovoltaïques dans une forme argenté rappelant furieusement un reptile n’est autre que le nouveau siège avantgardiste Swatch conçu par le génial architecte japonais: Shigeru Ban. Véritable manifeste environnemental, ce nouveau QG reptilien se dévoile tout d’épicéa vêtue 100% suisse. Ainsi, la bâtisse possède l’une des plus vastes ossatures en bois du monde. A l’intérieur? On y découvre des espaces lumineux sur 240 mètres de long et 35 mètres de large dotés de bureaux ultra-spacieux, deux musées, cinq oliviers noirs et même la première boutique de montres drive-in au monde. Close-up. a toujours apporté à son originalité, son sens de l'économie et son ingéniosité. Pour cette bâtisse sise à Bienne, les normes les plus modernes en matière d’écologie et d’efficience énergétiques ont été appliquées sur une ancienne aire industrielle tombée en friche en plein coeur de la ville. Ainsi, toute la bâtisse a été conçue en épicéa, bois 100% suisse, en tout 1997m2. Après 8 ans de collaboration avec le clan Hayek, le prix Pritzker a déclaré qu’il s’agissait du plus important projet de sa vie. La forme de cette colossale bâtisse - mesurant pas moins de 240 mètres de long et 35 mètres de large - évoque un dragon qu’on laisserait volontiers nous avaler!
UNE ARCHITECTURE DURABLE
Après avoir réalisé le Nicolas Hayek Center et son «Jardin Grimpant» à Tokyo en 2007, l’architecte Shigeru Ban allie à nouveau sa créativité et son savoir-faire à l’enseigne horlogère Swatch. La starchitecte japonaise conçoit ici le nouveau QG de la marque suisse comprenant la Cité du Temps et de la nouvelle manufacture Omega. Porteur d'une architecture durable, Shigeru Ban a toujours privilégié des matériaux comme le bambou, la fibre de papier recyclé, le tissu… Résidences privées, sièges sociaux, musées, salles de concert et équipements publics… Pour chacune de ses réalisations, Shigeru Ban
Go Out! magazine
47
ARCHITECTURE
4600 ÉLÉMENTS EN BOIS Vue extérieure du Siège de Swatch
Vue aérienne du Siège de Swatch
25’000 MÈTRE2
PRÈS DE 400 ESPACES DE CO-WORKING
100 % DE BOIS SUISSE
1 SOUND SYSTEM
1997 MÈTRES DE BOIS SUISSE
5 ÉTAGES
1 TONNE DE VERRE PORTE À L’ENTRÉE
2 BABY-FOOTS
2800 ÉLÉ DE COQU
182 PLACE
DE PARKI
SIÈGE
300 PLACES D
POSSIBLES 145 MARCHES DU REZ-DE-CHA Octobre.19
48
ARCHITECTURE
Hall d'entrée du Siège de Swatch
LÉMENTS QUE DE FAÇADE Vue extérieure du Siège de Swatch
ACES
1 TABLE DE PING PONG
442 PANNEAUX SOLAIRES COURBES Passerelle du Siège de Swatch
KING
© Thierry Porchet
1770 M3 DE SURFACE PHOTOVOLTAÏQUE
E SWATCH
S DE TRAVAIL
HAUSSÉE AU DERNIER ÉTAGE ENVIRON Go Out! magazine
49
Bibliothèques Municipales une fenêtre sur le monde
un
dimanche
Bibliothèque de la Cité Place des Trois-Perdrix 5 1204 Genève www.bm-geneve.ch
pas comme les autres à la
novembre 2019 à avril 2020 13h-17h
cité
HOTSPOT
STAY COOL
© Jörg Brockmann - Ville de Genève
PRÉSIDENT WILSON ROYAL ALP SALON DU DESIGN
HOTEL RICHEMOND
CHAIR AIRLINE NIGHT MARKET VIN LA REDOUTE CHANEL HELIOS IRAN Go Out! magazine
51
HOTSTUFF
Fleur Bleue - nature morte, design@sarathomstudio
UN GIN FLEUR BLEUE Fruit de la collaboration de Niels Rodin et la Maison Morand, le gin Fleur Bleue se dévoile comme la boisson à consommer cet automne! Réalisé à base de yuzu et de framboise, son teint bleuté devient rose lorsqu’on y ajoute du tonic. On a craqué pour cet élixir un brin exotique. Coriandre, écorce de citron, thé des bois, cardamome, cannelle, lavande, concombre : on apprécie le gin pour la richesse de ses arômes ! Même si les baies de genièvre doivent prédominer dans l'ensemble, les parfums d'un gin peuvent se multiplier presque à l’infini. Et c’est l’expert ès agrumes Niels Rodin qu’on doit cette initiative haute en saveurs de créer son propre gin avec la Maison Morand spécialiste en eaux-de-vie et liqueurs de fruits et de plantes depuis 1889. Le duo a réuni son savoir-faire afin de créer la recette idoine pour bien amorcer l’automne.
sublimant les arômes naturels de ces ingrédients dans un équilibre parfait et gourmand», explique Niels Rodin. Ce dernier cultive depuis 15 ans des agrumes de premier choix sous serre et en plein air. Le yuzu est notamment devenu son fruit fétiche. Très inspiré, il a développé une gamme complète de produits d’épicerie fine. Sa première collaboration avec la Maison Morand avait donné naissance à des liqueurs et eau-de-vie de yuzu, justement. Avis aux hédonistes et aux audacieux en quête de nouvelles saveurs! https://nielsrodin.com www.morand.ch
Doté comme il se doit de baies de genièvre et de fruits distillés, l’élixir marie yuzu et framboise à merveille! Teinté de bleu grâce à l’usage de fleurs de pois bleus, la boisson change de couleur et devient rose en y ajoutant une touche d’acidité, notamment avec du tonic. «Fleur Bleue est un gin à la fois complexe et original, tout en
Octobre.19
52
HOTSPOT
© LUIGIA ACADEMY nord
LUIGIA REVIENT À L’ÉCOLE! On craquait déjà pour leurs pétales de pâte à pizza farcis à la bufala, scamorza fumée, champignons, jambon cuit, salsa tartufata et truffes fraîches de saison, Luigia nous annonce en septembre dernier l’ouverture d’une 9ème annonce et d’une académie pour 2020! Convié à poser à leurs côtés, la première pierre de ce nouveau concept sis au cœur du campus The Hive à Meyrin/Satigny. Ce nouveau chapitre de l’histoire des restaurants Luigia s’inscrit dans une volonté d’offrir une cuisine italienne authentique et de qualité, tout en appliquant les techniques et savoir-faire les plus responsables et innovantes. Luigi Guarnaccia (co-fondateur de Luigia) a dévoilé les détails de cette future académie qui accueillera simultanément une école de formation pour les employés de l’enseigne, mais aussi un lieu de création culinaire, ainsi que d’expérimentation et d’étude environnementale, ouvert à tous.
formation continue et la qualité des produits au centre de son concept, Luigia souhaite non seulement pérenniser son offre, mais aussi ouvrir à de jeunes entrepreneurs un lieu pour appliquer, tester et valider des idées innovantes dans le domaine de la restauration. « Ce sera un véritable laboratoire d'idées, un show-room ouvert à la communauté et un restaurant où l’on pourra voir, apprécier et prendre conscience des évolutions à venir dans le monde de la restauration ». Et d’ajouter : « Nous espérons qu’à l’avenir notre démarche responsable puisse inspirer d'autres de la branche ». www.luigia.ch
Le projet est né de la rencontre entre Luigi Guarnaccia, qui a toujours défendu la qualité des produits, l’authenticité des recettes et une philosophie respectueuse de l’environnement, et Yves Perrin, directeur de HIAG, maître d’ouvrage du Campus The Hive. En mettant la
Go Out! magazine
53
Take a seat and fly. Switzerland’s freshest airline
chair.ch Octobre.19
54
HOTSPOT
SHOPPING NOCTURNE Par MINA SIDI ALI
C’est une première à Genève. Un afterwork marché de nuit 100% local et festif se tiendra le mercredi 30 octobre dans un hôtel ultra arty: le N’vY. Au menu de cette première édition baptisée - Les Inspirantes -? Des talents de la région soigneusement sélectionnés pour présenter leurs créations afin d'encourager à consommer différemment et localement tout en écoutant de la musique live et en se restaurant. On y retrouve quelques favoris de la rédaction: les bijoux géométriques et uniques de Lydia Saurel ou encore les sacs et pochettes sur mesure de René René. On adhère et on adore! Close-up.
Rdv au restaurant Trilby qui sera réaménagé pour l'occasion
Rassemblant créateurs et artisans locaux, le premier Night Market initié par le boutique-hôtel N’vY détonne dans le monde hôtelier de la région. A Genève au contraire d’autres grandes villes dans le monde, on n’a pas pour habitude de découvrir des nouveaux concepts dans un hôtel! On s’y rend principalement pour se restaurer ou aller boire un verre. Et si on changeait nos habitudes pour se ré-approprier ce type de lieu pour s’y inspirer et partager ? C’est un peu le pari audacieux du groupe genevois Manotel. Ici, il s’agit bien de défendre et soutenir la création locale sous toutes ses formes. Ainsi, l’hôtel N’vY sied à merveille pour proposer une telle offre. Avec son look branché au design contemporain et sa kyrielle d’oeuvres d’art parsemé dans tout l’hôtel, on ne pouvait penser à meilleur lieu pour y organiser un marché de créateurs!
Ici, il consiste en un parcours-découverte de talents locaux sur fond de musique branchée et de cocktails. Le fil conducteur pour cette première édition nommée - Les Inspirantes - est le côté local. Tous les créateurs proviennent de Genève ou de la région. Ainsi on y retrouve la joaillière Lydia Saurel, Le Blanc, l'experte en tee shirt blanc, la maroquinière Sylvia Blondin-Magnin et sa marque René René ou encore la reine des Pom’s et ses indispensables bandeaux tricotés main. Côté musique, on découvrira de jeunes talents émergents également de la région avec entre autres Sagalina et Nnavy. Et pour accompagner culinairement ce concept abouti aussi inspirant: des planchettes & cocktails à déguster au bar N’vY! Night Market Les Inspirantes Le 30 octobre de 18h30 à minuit Hotel N’vY Dans la partie basse du Restaurant Trilby 18 Rue de Richemont, 1201 Genève
Go Out! magazine
55
© PRESIDENT WILSON HOTEL 2019 / PHOTOGRAPHIES BY GRANT SYMON
RESTAURANT BAYVIEW 1 étoile Michelin 18/20 au Gault&Millau
by michel roth 47 Quai Wilson CH-1211 Genève 21
*Tarte fine aux cèpes et son sorbet, crumble au cacao torréfié
contact / +41 (0)22 906 6552 bayview@hotelpwilson.com
RESTAURANTBAYVIEW.COM
h
VIN
BRUNO CARROY, ARTISTE DE LA DÉGUSTATION La
chronique œnologique de
PIERRE-EMMANUEL FEHR
Cheveux argentés, regard bleu rêveur, t-shirt noir, jeans clair. Lorsque Bruno Carroy anime les cours ou ateliers de vin de Terre Œnophile à Genève, il est plus que digeste: rafraîchissant, passeur d'expériences, sans aucune prétention et toujours enthousiaste. Simplement rare dans le monde du vin. Interview avec cet enseignant atypique de la dégustation, diplômé de l'Université du vin de Suze-la-Rousse, 3ème meilleur sommelier Suisse en 1996, bardé de prix en Suisse et en Europe de meilleur formateur en vin, mais surtout, un passionné toujours en quête.
Comment est-ce que tu fais pour garder l'enthousiasme après tant d'années passées dans le vin, notamment à donner des cours et ateliers de dégustation ?
Je ne vais pas dire qu'il n'y a pas de période de doutes… mais il y a toujours la question du sens qui finit par se poser, de l'utilité réelle de ce qu'on fait. En fin de compte, j'ai la sensation de faire quelque chose qui me correspond pas trop mal même si j'aurais voulu être un Artiiiiiiste ! Mon enthousiasme, je le puise dans la quête du mieux faire car je sais que ces cours et ateliers de dégustation sont largement perfectibles : c'est un peu l'objectif de l'artisan d'arriver au beau geste. Et puis j'ai le sentiment de servir à quelque chose dans la mesure où l'approche et le contenu des cours se distinguent du positionnement des cours souvent très pointus réservés aux passionnés ou ceux un peu trop grand public.
Extrait de Mimi, Fifi et Glouglou, petit traité de dégustation, Michel Tolmer, Ed. Epure.
faisant et tu le fais juste un peu mieux, ou disons plus vite, en étant guidé. Maintenant... je distingue les cours et les ateliers. Durant les cours d'initiation on pose des bases et c'est du coup plus technique. Si le vin est peu acide et que le participant le trouve très acide (ce qui arrive à peu près tout le temps :-)), là il faut intervenir et montrer où se situe le problème d'interprétation. Par contre, je ne vais pas imposer qu'il faut apprécier le vin en question mais juste souligner qu'il est tout à fait équilibré, qu'on a le droit de ne pas l'aimer mais que quand même, c'est du bon !
Ce qui me frappe dans tes cours, c'est que tu n'imposes jamais ta vision avec des discours analytiques, mais tu essaies de stimuler les ressentis de chacun. Comment est-ce que tu trouves l'équilibre entre satisfaire ceux qui veulent apprendre tout en encourageant la recherche des émotions personnelles ? Je pense que c'est con de vouloir imposer une vision en matière de goût. L'idée est d'organiser les ateliers de dégustation pour que les participants vivent une expérience, avec évidement leur propre ressenti, de laquelle découlera une certaine connaissance. Un formateur me disait que la connaissance n'est pas une maladie oralement transmissible... il a raison ! Tu apprends en
Go Out! magazine
Qu'est-ce ce serait pour toi un atelier pointu et un autre plus accessible ?
Un atelier pointu c'est par exemple une verticale de Grange des Pères. Seulement des gens déjà bien amateurs vont vouloir payer et participer à une dégustation d'un grand vin rouge du Languedoc. Pour la plupart, cela n'aura aucun intérêt. Ça peut être aussi La Géorgie, phœnix viticole. Ça ne va s'adresser qu'à des passionnés.
57
VIN
Bruno Carroy. © Eric Trezza
Par contre Tour d'Italie des grands vins, c'est tout à fait accessible à n'importe quelle personne plus ou moins intéressée par le vin.
» ! Donc au final, comme dans tout, une base classique peut aider à se lâcher. La dégustation s'axe aujourd'hui souvent démesurément autour du nez, au détriment de la texture en bouche. Si je me rappelle bien tu m'avais dit une fois que pour toi le nez c'est l'esprit du vin et la bouche, son corps. En somme, pourquoi restreindre les plaisirs que le vin peut nous procurer ?
Est-ce que selon toi apprendre un vocabulaire complexe de dégustation est parfois contre-productif et formate les émotions ? Quand je propose à certains amis de ne pas forcément essayer de disséquer le vin mais de le décrire par métaphore, cela reflète souvent mieux l'esprit du vin. Est-ce qu'une base de vocabulaire te semble quand-même nécessaire ?
Oui, perso j'attache autant d'importance aux arômes qu'aux diverses sensations tactiles, chimiques, thermiques, plus une idée générale d'énergie propre à chaque vin, d'ampleur aussi. Sans les arômes je ne vois aucun intérêt au vin ni à la nourriture d'ailleurs, sauf pour la survie bien sûr. Et sans texture, le vin n'a pas non plus d'intérêt. Sinon c'est un peu comme si on appréciait que le corps de sa compagne ou compagnon sans aucun intérêt pour ses mots. Ce serait un peu triste à terme. L'inverse finirait aussi par poser problème. Après, il faut juste ne pas trop se focaliser sur le « nez » et tenter à tout prix de citer une foultitude d'arômes. On va observer la complexité, la pureté, la typicité. Si on met le doigt sur une odeur précise tant mieux (ça aide à mémoriser le vin), sinon pas grave. D'ailleurs, plus le vin que tu dégustes est grand, plus subtil il sera et donc difficile à lire.
Vaste débat. Ce que je constate c'est que ce sont les personnes initiées à la dégustation qui militent pour une approche plus métaphorique. Or, je trouve que ça va bien marcher pour la personne déjà initiée puisqu'il va suffire de changer de mots mais qu'il y aura quandmême cette connaissance de base qui permet de savoir quoi, comment et quand observer. Ça marchera peutêtre moins bien pour la personne qui n'a aucune piste. Ceci dit, je ne milite pas non plus pour un vocabulaire compliqué, loin de là. Je pense juste qu'il faut des clés de compréhension pour mieux faire connaissance avec le vin, progresser et s'ouvrir à des vins moins facile d'approche mais qui vont peut-être procurer plus de plaisir. D'ailleurs, c'est presque un faux débat car tous les sommeliers que je connais n'ont pas du tout un discours compliqué en dégustation. Ça peut même aller dans le discours carrément minimaliste genre « c'est un pétard
Octobre.19
58
VIN
bases et c'est du coup plus technique. Si le vin est peu acide et que le participant le trouve très acide (ce qui arrive à peu près tout le temps :-)), là il faut intervenir et montrer où se situe le problème d'interprétation. Par contre, je ne vais pas imposer qu'il faut apprécier le vin en question mais juste souligner qu'il est tout à fait équilibré, qu'on a le droit de ne pas l'aimer mais que quand même, c'est du bon ! Qu'est-ce ce serait pour toi un atelier pointu et un autre plus accessible ?
Un atelier pointu c'est par exemple une verticale de Grange des Pères. Seulement des gens déjà bien amateurs vont vouloir payer et participer à une dégustation d'un grand vin rouge du Languedoc. Pour la plupart, cela n'aura aucun intérêt. Ça peut être aussi La Géorgie, phœnix viticole. Ça ne va s'adresser qu'à des passionnés. Par contre Tour d'Italie des grands vins, c'est tout à fait accessible à n'importe quelle personne plus ou moins intéressée par le vin.
Extrait de Mimi, Fifi et Glouglou, petit traité de dégustation, Michel Tolmer, Ed. Epure.
Comment est-ce que tu fais pour garder l'enthousiasme après tant d'années passées dans le vin, notamment à donner des cours et ateliers de dégustation ?
Est-ce que selon toi apprendre un vocabulaire complexe de dégustation est parfois contre-productif et formate les émotions ? Quand je propose à certains amis de ne pas forcément essayer de disséquer le vin mais de le décrire par métaphore, cela reflète souvent mieux l'esprit du vin. Est-ce qu'une base de vocabulaire te semble quand-même nécessaire ?
Je ne vais pas dire qu'il n'y a pas de période de doutes… mais il y a toujours la question du sens qui finit par se poser, de l'utilité réelle de ce qu'on fait. En fin de compte, j'ai la sensation de faire quelque chose qui me correspond pas trop mal même si j'aurais voulu être un Artiiiiiiste ! Mon enthousiasme, je le puise dans la quête du mieux faire car je sais que ces cours et ateliers de dégustation sont largement perfectibles : c'est un peu l'objectif de l'artisan d'arriver au beau geste. Et puis j'ai le sentiment de servir à quelque chose dans la mesure où l'approche et le contenu des cours se distinguent du positionnement des cours souvent très pointus réservés aux passionnés ou ceux un peu trop grand public.
Vaste débat. Ce que je constate c'est que ce sont les personnes initiées à la dégustation qui militent pour une approche plus métaphorique. Or, je trouve que ça va bien marcher pour la personne déjà initiée puisqu'il va suffire de changer de mots mais qu'il y aura quandmême cette connaissance de base qui permet de savoir quoi, comment et quand observer. Ça marchera peutêtre moins bien pour la personne qui n'a aucune piste. Ceci dit, je ne milite pas non plus pour un vocabulaire compliqué, loin de là. Je pense juste qu'il faut des clés de compréhension pour mieux faire connaissance avec le vin, progresser et s'ouvrir à des vins moins facile d'approche mais qui vont peut-être procurer plus de plaisir. D'ailleurs, c'est presque un faux débat car tous les sommeliers que je connais n'ont pas du tout un discours compliqué en dégustation. Ça peut même aller dans le discours carrément minimaliste genre « c'est un pétard » ! Donc au final, comme dans tout, une base classique peut aider à se lâcher.
Ce qui me frappe dans tes cours, c'est que tu n'imposes jamais ta vision avec des discours analytiques, mais tu essaies de stimuler les ressentis de chacun. Comment est-ce que tu trouves l'équilibre entre satisfaire ceux qui veulent apprendre tout en encourageant la recherche des émotions personnelles ? Je pense que c'est con de vouloir imposer une vision en matière de goût. L'idée est d'organiser les ateliers de dégustation pour que les participants vivent une expérience, avec évidement leur propre ressenti, de laquelle découlera une certaine connaissance. Un formateur me disait que la connaissance n'est pas une maladie oralement transmissible... il a raison ! Tu apprends en faisant et tu le fais juste un peu mieux, ou disons plus vite, en étant guidé. Maintenant... je distingue les cours et les ateliers. Durant les cours d'initiation on pose des Go Out! magazine
59
VIN
La dégustation s'axe aujourd'hui souvent démesurément autour du nez, au détriment de la texture en bouche. Si je me rappelle bien tu m'avais dit une fois que pour toi le nez c'est l'esprit du vin et la bouche, son corps. En somme, pourquoi restreindre les plaisirs que le vin peut nous procurer ?
Oui, perso j'attache autant d'importance aux arômes qu'aux diverses sensations tactiles, chimiques, thermiques, plus une idée générale d'énergie propre à chaque vin, d'ampleur aussi. Sans les arômes je ne vois aucun intérêt au vin ni à la nourriture d'ailleurs, sauf pour la survie bien sûr. Et sans texture, le vin n'a pas non plus d'intérêt. Sinon c'est un peu comme si on appréciait que le corps de sa compagne ou compagnon sans aucun intérêt pour ses mots. Ce serait un peu triste à terme. L'inverse finirait aussi par poser problème. Après, il faut juste ne pas trop se focaliser sur le « nez » et tenter à tout prix de citer une foultitude d'arômes. On va observer la complexité, la pureté, la typicité. Si on met le doigt sur une odeur précise tant mieux (ça aide à mémoriser le vin), sinon pas grave. D'ailleurs, plus le vin que tu dégustes est grand, plus subtil il sera et donc difficile à lire.
Extrait de Mimi, Fifi et Glouglou, petit traité de dégustation, Michel Tolmer, Ed. Epure
tout simplement n'aimaient pas le vin; et bien il s'agissait pour la plupart de personnes ayant « bon goût », qui n'appréciaient pas le vin car elles n'en avaient jamais bu d'intéressant. Moi non plus je n'aime pas le vin, selon ce qu'on va me proposer... En parlant de vin intéressant, comment est-ce que tu t'y prends pour entraîner les participants à décortiquer les degrés de qualité des vins ?
Par la comparaison ! Et en axant la dégustation très clairement sur les… disons 4 points essentiels pour attraper ces différences de qualité : complexité, volume/intensité, longueur, qualité de la fin de bouche. En clair, si le vin est simplet aromatiquement, plat, court et séchard en fin de bouche, on ne va pas crier au miracle !
Est-ce que tu penses que les plus grands plaisir en dégustation passent par un apprentissage et un raffinement des connaissances ? Ou j'aime/j'aime pas peut être aussi puissant ?
J'aime/j'aime pas, c'est naturel. Rien à en dire a priori, sauf si ça devient une posture. Genre « de toute façon moi pas besoin d'aller chercher plus de connaissances, j'aime/j'aime pas, point ». Ça reste toujours respectable mais par contre ça n'avance à rien car on peut aimer des mauvais produits ou penser qu'on les aime étant donné qu'on n'a peut-être pas pu les comparer. Et souvent, nous n'aimons pas des produits qui, à terme, pourraient nous donner bien du plaisir. Et puis, « on » aime en général ce qui est doux, réconfortant, enfantin... le fast food (pain mou, sauce sucrée, viande grasse) ou le café en capsules, souvent sans acidité ni amertume. Une bonne partie de production de vin est guidée par le goût actuel du consommateur et va produire ce que certains appellent des « vins Coca Cola », parce qu'on sait que ça plaît. Donc attention ! Que se passe-t-il s'il n'y a plus assez de gens pour apprécier les vins avec une acidité et tanicité naturelle ? Le vin de terroir fait clairement partie des produits qui demandent une initiation pour être bien apprécié car il y a cette acidité et cette amertume qu'il est difficile d'apprécier spontanément. Mais c'est un sujet complexe et sensible. J'ai croisé quelques personnes qui Octobre.19 Go Out! magazine
Ça passe aussi par des dégustations spécifiques à des terroirs ou des cépages uniques ?
Oui, mais en général toujours en faisant des comparaisons. Ça permet de mieux comprendre les spécificités, par exemple en comparant la force tanique du Cabernet à une Syrah et un Pinot Noir, ou un Saint-Emilion à un Médoc, etc. Les vins que tu compares en dégustation ne sont pas forcément les mêmes que tu aimes boire entre amis. Est-ce que le terme de buvabilité a un rôle à jouer là-dedans ?
On appelle aussi ça l’indice de « picolabilité » ! Oui, ça peut être très différent mais tout dépend de ce qu’on attend de la bouteille qu’on va ouvrir entre amis. Il peut y avoir une différence nette entre déguster et boire même si les deux actes se chevauchent à mon avis. Boire c’est pour moi déjà un acte nutritif : il faut que le vin me donne de l’énergie. Je cherche à me sentir physiquement mieux après le premier verre. C’est d’ailleurs tout l’intérêt pour moi des bons vins naturels, leur coté 60
VIN
vivifiant. Maintenant, je ne suis pas non plus adepte des vins « glouglou », c’est-à-dire des vins très légers et fluides dont la principale qualité est de soi-disant désoiffer. Respect total pour ces vins mais moi j’ai besoin d’un peu de race, d’un peu de texture et de longueur.
grand-chose de très bon ne peut sortir d’une terre morte. Le vin est aussi aujourd'hui un sujet de discussion de bonne société, dont l'usage est bien différent d'une certaine consommation à l'antiquité, plus rituelle, du partage d'une expérience cognitive, une ouverture à une autre dimension, à la beauté, au sacré.
Tes plus beaux vins bus en dégustation ?
La liste serait longue mais les grands vins de plus de 50 ans d’âge et qui sont toujours en vie procurent une émotion particulière. Château d’Yquem 1935 et Château Lafite Rothschild 1947 sont deux beaux souvenirs de dégustation. Tu dégustes pas du vin là, tu touches les étoiles. En millésime plus récent, un des plus grands vins que j’ai dégusté c’est l’Ermitage Cuvée Cathelin 1998 de Jean-Louis Chave, un vin d’une profondeur incroyable, une rareté.
Est-ce que tu retrouves dans certains aspects du monde du vin aujourd'hui encore une approche spirituelle ?
Cette approche dont tu parles était réservée à une élite. La classe paysanne ne buvait pas la même chose, pas de la même façon et pas dans le même but. La dimension spirituelle fait à mon sens bien partie de l’attrait du vin pour les amateurs de vins de terroir (qu’il faut distinguer du vin de consommation de masse qui a toujours existé et domine totalement la production en volume). D’ailleurs, une soirée de dégustation avec plusieurs participants a quelque chose de la communion… On est là ensemble à partager une sensibilité similaire, un attrait pour le mystérieux et un moment d’ouverture sur le monde sensible. Amen :-)
Tes plus belles émotions dans une soirée entre amis ?
Liste bien longue aussi… Pour citer un vin blanc cette fois-ci, un vieux Savagnin Ouillé 1998 de Pierre Overnoy (Jura). Une intensité, une complexité et une longueur incroyables ! Même chose avec les vins jaunes du Jura; peu de vins me procurent autant de sensations…
Après tout ce que tu as dégusté, comment ne pas être blasé ? Un vin simple peut-il encore te toucher?
Quelques domaines coup de cœur en Suisse ?
Il y a beaucoup d’excellents vins en Suisse, difficile de citer tout le monde. J’aime beaucoup les vins de Thomas Studach (Grisons), du domaine Cornulus (Valais) et j’ai toujours eu un faible pour la cuvée Grain Noir de Marie-Thérèse Chappaz (Valais). Mon ami et intervenant chez Terre Œnophile, Marc Balzan fait des vins naturels remarquables avec sa compagne Andrea. Leur Pinot Noir Le Clos est un des meilleurs Pinots Noirs de Suisse. À Genève ?
Je suis très intéressé par les vins à tendance « nature » que certains domaines expérimentent avec succès depuis quelques années maintenant, comme Damien Mermoud, Paul-Henri Soler ou encore le domaine des Curiades. Il y a pas mal de vins bio, biodynamiques et dits « nature » dans ceux que tu cites. Il y a une vision que tu préfères ou c'est surtout le travail de la terre qui compte, qu'elle soit en agriculture
Afin de ne vexer personne lors d'une soirée, comment décrirais-tu un vin au goût standardisé, ni bon ni franchement mauvais?
Ça va dépendre des circonstances mais en général, je vais m'abstenir de commenter, si je peux éviter... ce qui en soi est un commentaire ! Pour finir, une de tes métaphores en atelier ?
Je compare volontiers un vin avec Madonna ou Kate Moss ou encore à une danseuse étoile ou à un rugbyman… Sinon la dernière en date qui a bien fait rire : « ce vin sent la jeune belette planquée à 200 mètres derrière un sapin »!
conventionnelle ou non ?
Ce qui compte pour moi c’est le résultat dans le verre. Je m’aperçois simplement qu’il y a plus de vie, plus de nuances dans un vin à tendance bio, biodynamique ou encore nature. Encore faut-il bien sûr que ce soit fait avec talent, maîtrise et sincérité. Sinon, globalement je fais effectivement partie de ceux qui pensent que pas Go Out! magazine
Bien sûr que oui ! Si le vin est cohérent avec lui-même et s'il est mis en valeur dans les bonnes circonstances. Ça fait aussi partie du plaisir, de la quête de l'amateur, de toucher à quelque chose de « juste ». Certains disent qu'en fait l'amateur de vin est en quête de vérité ou d'une vérité en tout cas.
61
TRIP
COUP DE FOOD
CUISINE SOLAIRE Par MINA SIDI ALI
Dans une ruelle discrète des Eaux-Vives, à deux encablures du Jet d’eau, on a découvert cet été un spot bistronomique: Hélios. Même si le nom évoque la Grèce, la carte elle se dévoile d’inspiration franco-italienne. On y déguste des mets terre et mer avec entre autres un tendre poulpe grillé relevé d’une sauce chimichurri ou un exquis suprême de volaille à la sauce basilique. Mathieu Lefrançois, maître des lieux nous reçoit avec son équipe à l’aura aussi lumineuse que le dieu Hélios. Morceaux choisis. MENU HAUT EN SAVEURS En se baladant dans cette ruelle improbable, rue des Pierres-du-Niton - on ne s’attend nullement à tomber sur une pépite culinaire au design si contemporain. Baies vitrées, canapés en velours et kyrielle de miroirs ne laissent indifférent aucun esthète. Une fois le sol foulé du restaurant Hélios, l’ambiance est très chaleureuse et c’est Mathieu Lefrançois, maître des lieux qui nous reçoit dans un lieu doté d’un grand bar à la gauche et quelques tables intimistes. L’enseigne à la consonance grecque n’a de lien niveau cuisine que le côté solaire et peut être quelques influences méditerranéennes. Ouvert il y a quelques mois, le restaurant propose une carte aux mets aussi graphiques que délectables. Dans notre assiette ce jour-là ? Des calamarettis farcis et un filet de bar corse en papillon vinaigrette de tomates. Raffinés, tendres à chaque bouchées on a validé les mets dès l’entrée. La carte est élaborée par le chef – et propriétaire – Christophe Balestra qui propose deux plats du jour à midi avec une option pour les végétariens et en soirée, une dizaines de plats. La carte authentique et créative se dévoile minimaliste mais tout est fait maison et relève d’une fraicheur à laquelle une offre plus large ne pourrait combler. On soulignera le très beau chariot de fromages ainsi que la diversité de créations de cocktails signature proposée.
© Helios
Hélios restaurant 5 Rue des Pierres-du-Niton Genève Tél. 022 736 93 93 www.helios-restaurant.ch
Go Out! magazine
63
HOTEL
UN CHALET ROYAL Par MINA SIDI ALI
Chalet RoyAlp
Suite du RoyAlp Junior
Plat du Chef Grégory Halgand
Octobre.19
64
HOTEL
Chalet RoyAlp, extérieur en été
En quête de paix, on fantasmait tout l’été sur des balades contemplatives et un bouquin lu au coin d’une cheminée dans un refuge hôtelier pour VIP. Ce lieu orné de 5 étoiles supérieur, on l’a découvert niché dans les Préalpes vaudoises à 1300 mètres d’altitude dans la station de Villars-sur-Ollon: le Chalet RoyalAlp Hôtel & Spa. On aurait voulu jalousement le garder pour nous mais lecteurs assidus que vous êtes on a décidé de vous partager cette adresse secrète d’initiés qu’on est certain vous allez appréciez. Extraits d’un week end prolongé. LE CANTON DE VAUD HAUTEMENT ET AUTREMENT Eté comme hiver, on a tendance à privilégier le Valais pour skier ou faire une randonnée. C’est qu’on ne connaissait pas assez bien nos voisins vaudois. Ainsi, cet été on a décidé de tester une nouvelle destination: Villars-sur-Ollon. Débarqués en train depuis Genève en à peine 2 heures, nous voici bel et bien à la montagne! La station qui existe depuis plus de 150 ans, séduit par son charme cosy. À quelques encablures de l’arrêt de train, le chalet RoyAlp Hôtel & Spa s’impose par son architecture tout à la fois traditionnelle et moderne. Une fois le sol foulé de la réception, on y découvre Inauguré en 2008, l’hôtel 5 étoiles a su marier tous les charmes de la montagne à un mobilier design et contemporain où se marient à merveille objets chinés et quelques oeuvres artistiques. On y retrouve les codes couleurs et matériaux d’un chalet classique: bois et tonalités chaudes. Dans l’ascenseur on notera la tapisserie peau de vache, clin d’oeil subtil au contexte animalier de la station.
Halgand (formé chez Bernard Loiseau, au Georges V et à La Tour d’Argent à Paris). On a eu la chance de pouvoir participer à un cours à ses côtés (l’hôtel le propose à ses clients) et être initiés par sa cuisine raffinée, goûtue et très graphique. UNE DESTINATION AUX ACTIVITÉS PLURIELLES Ce ne sont pas les activités qui manquent au Chalet RoyAlp Hôtel & Spa! Au-delà de son Spa comprenant une piscine, un hammam et un sauna, le lieu propose une kyrielle de soins pour tous ceux qui sont en quête de bien-être et de repos. Outre, son cinéma et sa salle de jeux, l’hôtel jouxte un terrain de tennis avec lequel ce dernier a tissé un partenariat. La station de ski se transforme évidemment en lieu de balade et de parcours de randonnées aux paysages à couper le souffle les beaux jours arrivés. On peut également pratique le VTT et il existe même un parcours de golf! Pour nous la destination rimera davantage avec repos et répit. Après un été épique, notre week end prolongé nous aura servi à se ressourcer dans ce chalet au service cinq étoiles plus.
UNE FAIM, TROIS OFFRES CULINAIRES Avec ses trois restaurants, le chalet RoyAlp Hôtel & Spa offre la possibilité de se restaurer sans jamais voir son assiette s’ennuyer. Ainsi, le lieu compte la brasserie « Le Rochegrise », le « BeAR’s Bar » pour savourer un snack à tout moment de la journée et le restaurant gastronomique ouvert sur réservation « Le Jardin des Alpes » chapeauté par l’excellent Chef Grégory Go Out! magazine
Domaine de Rochegrise Route du Col de la Croix 1884 Villars-sur-Ollon VD Tél. 024 495 90 90 www.royalp.ch/
65
8 — 17 novembre 2019 Palexpo, Genève
automnales.ch
COLLABORATION DU MOIS
+ © Chiaozza
Lump-Nubbins © Chiaozza
CHIAOZZA X HERMES Ce mois, on a découvert un duo d’artistes Newyorkais au talent fou: Chiaozza aka Adam Frezza et Terri Chiao. Le duo marié parents d’un délicieuse Tove créé des installations artistiques gigantesques pour des clients à l’instar de Coachella en 2017 ou encore d’IKEA en mai dernier où ils ont réalisé un tapis en édition limitée. Leur univers fantastique paré de sculptures, installations, collages et photographes ultra colorés et polymorphe renvoie à Alice au pays des merveilles. Cet automne, ils habillent avec habilité les vitrines de la maison Hermès à la rue du Rhône. A aller zieuter avec des yeux d’enfants jusqu’au 14 novembre!
=
Hermes.com www.eternitystew.com
Vitrine Hermès © Michel Giesbrecht
Go Out! magazine
67
DESTINATION
L’IRAN DÉVOILÉE Par QUENTIN ARNOUX
© Quentin Arnoux
La Perse, appelée Iran par les Occidentaux dès 1935 est un carrefour culturel peu visité. La conséquence peut-être de la Révolution islamique de 1979 à la suite de laquelle on dit de l’Iran qu’elle s’est fermée à l’Occident. La réciproque est également vraie. Par ailleurs, trop souvent réduite à un pays arabe, l’Iran possède une identité singulière au sein de la civilisation musulmane qui rayonne au-delà de ses frontières et qui s’apprécie avec le temps. L’Iran possède au total 31 provinces et le proverbe insinuant qu’il faudrait rester environ 1 année dans chacune d’elle pour connaitre entièrement le pays en laisse entrevoir la richesse. La succession des différents empires qui ont régnés sur son territoire ont en effet laissé une trace indélébile dans ce pays que l’on peut volontiers assimiler à un millefeuille archéologique. Chaque ville est en effet le reflet d’un temps de l’histoire et d’un empire. Les vestiges des premières civilisations côtoient des villes mythiques telles que Pasargades ou Persépolis qui attisa l’admiration d’Alexandre le Grand, mais aussi des temples zoroastriens de même que les mosquées aux faïences finement travaillées d’Isfahan.
Octobre.19
68
DESTINATION
TEHRAN Capitale de la dynastie Qajar (1786-1925), Tehran est toujours la capitale actuelle. Ses 20 millions d’habitants en font une mégalopole qui est souvent négligée par les visiteurs. Elle recèle pourtant quelques endroits intéressants. Le plus connu est sans doute le palais royal du Golestan, petit Versailles iranien constitué de huit structures palatiales avec des éléments décoratifs importés d’Europe qui épousent l’art traditionnel. Les traces de la dynastie Pahlavi, dernière avant la Révolution, peuvent quant à elles être aperçues dans le complexe de Niavaran dans le nord de la vile. Le départ en exil précipité de Mohammad Reza Shah et de son épouse Farah en 1979 a en effet permis de conserver un grand nombre d’effets personnels qui nous laissent apprécier leur quotidien d’alors. Il faut par ailleurs mentionner le quartier afghan, plus ancien quartier de Tehran, où le va-et-vient des boulangers et des vendeurs de figues fait office de bulle au sein d’une ville en constante agitation. ISFAHAN Isfahan, nommée poétiquement la moitié du monde (Nesf-e Jahan) et régulièrement citée dans les annales des voyageurs occidentaux dès le XVIIe siècle, cristallise l’aboutissement du raffinement de l’art iranien. Citée jardin dans un désert aride, elle présente une cohérence architecturale rare depuis qu’elle est choisie comme capitale de la dynastie Safavide (1501-1722) en 1598. La politique de grands travaux entamée dès le début des années 1600 et poursuivie par les différents Shahs dote la ville d’infrastructures conséquentes en lien avec son nouveau statut. La place monumentale de Naqsh-e jahan, conçue comme une enceinte de jardin de paradis, est également un centre politique majeur. Le palais royal Ali Qapou construit à partir des années 1590 est dévolu au Shah et à ses proches tout en étant utilisé à des fins diplomatiques avec la réception de délégations étrangères venues d’Europe notamment. De part et d’autre se dressent la mosquée du Cheikh Lotfollah, construite
© Quentin Arnoux
en 1618, et la mosquée du Shah qui date de 1630 et dont les nuances bleutées des faïences comme des iwans participent à sa renommée. L’architecture royale est donc mise au service du pouvoir pour le magnifier et rappeler sa légitimité. Tout autour du square, un bazaar, des écoles coraniques, d’anciens hammams et des maisons traditionnelles fastueuses indiquent l’essor économique, politique et religieux de la capitale. Parmi elles, la Mollabashi House (actuellement connue comme Motamedi House) dont la valeur patrimoniale lui a permis d’être enregistrée sur la liste des biens culturels d’importance nationale. Cette demeure a été achetée par Mollabashi, l’astronome de Nasser Al-Din Shah Qajar et comporte deux cours intérieures reliées entre elles par un corridor intérieur peint. Si la structure d’origine remonte au dernier tiers du XVIIe, l’ornementation a été remaniée aux XVIIIe et XIXe siècles. Une alcôve à plan octogonal fidèlement restaurée et richement ornée rappelle la fonction politique de la pièce, car le poste d’astronome revient à être un proche conseiller du roi. Les parties plus anciennes se distinguent par un emploi plus prononcé d’arcades en pierre et muqarnas -surtout pour les cheminées- alors que les parties plus récentes bénéficient de portes en bois à vitrail et déploient des décors stuqués garnis de miroirs et de peintures de paysages dans un style européen. Enfin, on remarque que la répartition
© MotamediHouse
Go Out! magazine
69
DESTINATION
de la maison en deux pôles s’explique par des raisons climatiques. La partie orientée plein sud est dévolue à la saison hivernale pour capter un maximum de lumière et celle orientée nord-ouest, à l’estivale, pour maintenir plus de fraicheur. Sa transformation en boutique hôtel à l’horizon du printemps 2020 en fera une destination de choix pour les férus d’histoire qui peuvent toutefois déjà la visiter. KASHAN Les premières traces de civilisation apparue dans la région de Mésopotamie se retrouvent également dans la ville de Kashan, dans la province d’Isfahan, avec le site archéologique de Sialk. Les restes d’habitation et de nécropole datés du VIIe millénaire, pour les plus anciens, au IIe pour les plus récents, indiquent une occupation au moins aussi ancienne que la région de Sumer et de Uruk en Irak avec lesquelles elles partagent des similitudes. La formation géologique de Tepe Sialk s’apparente à une colline et s’explique par l’accumulation des différentes couches d’habitations humaines étalée sur 4 mille ans. Yazd © Quentin Arnoux
YAZD Encore plus aride qu’Isfahan, Yazd a pourtant su s’adapter aux fortes chaleurs et cela se remarque avec les dizaines de tours à vent en brique aux airs de gratteciels. Ces constructions ingénieuses sont percées à leur extrémité pour capter le vent avant de le rediriger sur un point d’eau qui dégage un air frais dans les pièces à vivre : c’est l’ancêtre de la climatisation. Yazd concentre
également une importante communauté zoroastrienne, l’une des plus anciennes religions pratiquées sur le territoire iranien avant l’Islam. Le culte du feu, toujours pratiqué en ville dans des temples s’accompagnent des Tours du Silence, hors de la ville par mesure de salubrité, au sommet desquelles on plaçait les cadavres pour qu’ils soient dévorés par les oiseaux. L’apparition des cimetières modernes a mis fin à cette pratique, mais l’on peut toujours visiter ces tours. A ne pas manquer : une escapade dans le désert sablonneux du Kavir tout proche pour se la jouer Lawrence de Perse. KERMAN Bien que Kerman se situe en dehors du parcours touristique traditionnel, une halte s’impose dans cette ville du sud-est riche en caravansérails et réputée pour sa manufacture de tapis. Le centre historique est articulé autour du complexe de Ganjali Khan qui comprend entre autres un beau bazaar avec des cours intérieures faïencées munies de fontaines et de jardins à thé, un hammam avec des décors stuqués et des céramiques figuratives en très bon état ainsi qu’une mosquée du XVIe. La proximité de la citadelle antique de Rayen, mais surtout de Bam, longtemps qualifiée d’inexpugnable, offre de belles perspectives de visites archéologiques. Bien que la République Islamique d’Iran rechigne d’ordinaire à restaurer les monuments qui ne sont pas reliés à l’islam, on salue le fantastique travail de restauration
© Quentin Arnoux
Octobre.19
70
DESTINATION
© Quentin Arnoux
opéré à Bam suite au tremblement de terre de 2003 qui l’avait en grande partie détruite. Non loin de là se trouve le désert rocailleux de Kalut dont les températures avoisinantes les 60 degrés en font l’un des points les plus chauds sur terre. Avec stupéfaction, de l’eau fraiche et potable coule sous ces étendues arides. Grâce à des canalisations construites plusieurs siècles avant notre ère (Qanats), de l’eau est en effet acheminée des montagnes aux villages de la plaine.
de la Perse achéménide (550-330 avant). Les efforts mis en place pour la valorisation et la conservation de ces sites exceptionnels du Ve siècle témoignent d’une prise de conscience quant à leur importance historique pour la culture perse. Le tombeau de Darius situé à Pasargades présente la spécificité d’être l’un des plus anciens monuments à base isolée et donc, d’être résistant aux tremblements de terre. Smart.
SHIRAZ Ville du printemps éternel et de poésie, Shiraz était la capitale de la dynastie Zand (1773-1794) et comporte également des édifices Qajars. Verdoyante grâce à ses nombreux jardins typiquement persans où arbres fruitiers et fontaines jonchent les sentiers (jardins d’Eram et de Naranjestan notamment), Shiraz est un lieu de villégiature pour de nombreux Iraniens lors du nouvel an (Norooz). Shiraz accueille également la tombe du poète Hafez devant laquelle se rendent toujours de nombreux iraniens pour réciter quelques vers. A une soixantaine de kilomètres de là, les vestiges de Persépolis et de Pasargades nous remémorent les plus illustres moments
Go Out! magazine
71
du
Le Salon du Design — 2-3.11.19 — troisième édition Pavillon Sicli, Genève, Route des Acacias 45 Sa 10h-20h et Di 10h-18h — www.lesalondudesign.ch Entrée 5 CHF — gratuit pour les moins de 12 ans
Une trentaine de marchands suisses et internationaux triés sur le volet. Mobilier et luminaires signés de 1920 à 1980
pavillon sicli genève
design du XXe siècle
Le
Salon
n Desig 2 et 3 novembre 2019
DESIGN
SHOP NOMADE Par MINA SIDI ALI
Cet automne, notre dealeur de mobilier préféré - La Redoute - innove en ouvrant son premier pop-store romand au coeur de Lausanne non loin de la fontaine Palud à la rue du Pont 1. Le shop éphémère dévoile les pièces maitresses des deux marques de mobilier et de décoration de ses collections: La Redoute Intérieurs et AMPM. L’occasion de découvrir, jusqu’au 28 décembre, l’enseigne au savoir-faire hexagonal faisant la part belle au design, aux formes et aux coloris inédits.
© La Redoute
Acteur majeur du e-commerce, La Redoute dévoile un ADN intemporel et à l’histoire transgénérationnelle fondée sur la création et l’innovation perpétuelle. Depuis sa création, il y a 180 ans, l’ambition, la créativité et l’exigence sont les trois valeurs qui forgent l’ADN de cette maison. Pour son premier pop-up store en terres romandes, la marque a décidé de mettre en exergue la maison et la décoration. Elle y introduit les éléments phares de deux de ses collections: La Redoute Intérieurs et AMPM. Ces dernières se distinguent par les partis pris stylistiques. La Redoute Intérieurs a Go Out! magazine
toujours privilégié du mobilier de qualité mais plus abordable niveau prix. Quant à AMPM, l’enseigne offre une gamme de produits plus design et plus sophistiquée. Pop-Up store La Redoute Jusqu’au 28 décembre Rue du Pont 1, 1003 Lausanne www.laredoute.ch
73
COSMÉTIQUE
VENT DE DOUCEUR Par MINA SIDI ALI
Pluie, vent et météo maussade, l’automne est de retour! Pour se consoler, on se laisse tenter par les nouveautés beauté, douces comme de la soie et chaudes comme une nuit d’été. A nous les soins hydratants et apaisants, dont une crème pour les mains signé Chanel, un soin pour les yeux by Shiseido, un trois-en-un visage de chez Clarins et une crème anti-âge de chez Filorga.
SOIN MULTI-SENSORIEL Plant gold est un «aroma-phyto-soin», un trois en un qui hydrate, nourrit et revitalise la peau. Combiné au pouvoir olfactif des huiles essentielles, cette émulsion-en-huile plonge la peau dans un bain de bien-être. Sans oublier son action visible sur l’éclat. Dans ce flacon pompe jaune soleil? L'iconique Huile Orchidée Bleue de Clarins est couplée à une émulsion 100% d’origine naturelle. Une pression suffit pour que les deux textures se mélangent et délivrent tous les bienfaits des plantes, dont les fameuses huiles de noisette, de macadamia et d’orchidée bleue. Un soin 100% naturel approuvé excellent par Yuka notre nouvelle application chouchou! Plant gold, l’Or des plantes, Clarins (CHF 79.-)
© Clarins
CRÈME ANTI-BISTOURI La nouvelle crème de chez Filorga - Global Repair - est dotée d’un système anti-âge long terme unique. 3 super nutriments agissent en synergie pour redonner souplesse et vitalité à la peau. Ainsi, un puissant acide aminé régénérant qui répare les protéines dermiques glyquées est associé à des minéraux essentiels (manganèse, zinc, fer) aux puissantes vertus détoxifiantes et anti-oxydantes pour renforcer la peau et enrayer le vieillissement cutané ! Inspiré des techniques de médecine esthétique reconnues, Ce soin multi-actif concentré est spécialement conçu pour les peaux dévitalisées. La peau est rajeunie, plus besoin de prendre rdv chez le chirurgien! S’utilise en crème le jour et en sleeping mask la nuit. Global Repair, Filorga (CHF 116.90)
Octobre.19
© Filorga
74
COSMÉTIQUE
EYES KILLER Tout comme les mains ou le cou, nos yeux peuvent trahir notre âge. Car particulièrement délicate, la peau du contour de l’œil trahit facilement un état de fatigue ou d’épuisement. Cette zone extrêmement sensible qui présente des premiers signes de vieillissement dès l’âge de 25 ans, subit des agressions au quotidien. Ultimune Concentré Activateur Yeux Énergisant lutte contre les méfaits des frottements quotidiens, pour protéger la peau du contour de l’œil et révéler sa force intérieure. Ce concentré actif prévient également le dessèchement, l’apparence des rides et les signes de l’âge. Au cœur de la formule Ultimune : la Technologie ImuGenerationTM exclusive de Shiseido. Cette association de puissants ingrédients végétaux – tels le champignon Reishi qui aide à renforcer les défenses cutanées, ou encore l’extrait d’Iris énergisant –, est réputée pour préserver l’équilibre optimal de la peau, même en situation de stress. Son plus? Il fond quasi-instantanément sur la peau et dépose un voile invisible, pour une sensation de bien-être très agréable!
© Shiseido
Ultimune Eye, Shiseido (CHF 88.20)
HAUT LES MAINS! Souvent négligées, nos mains font partie des zones les plus sensibles du corps. Ultra sensibles aux fortes chaleurs, mais surtout aux températures négatives, elles nécessitent qu’on prennent soin d’elles. Chez Chanel, elle se décline désormais dans la ligne LE LIFT. Et parce que l’âge ne se traduit pas seulement sur le visage, mais s’affiche également sur les mains, toujours exposées aux regards, il convient d’en prendre soin avec attention! Ainsi, à partir de photographies de mains de plus de 1000 femmes, la Recherche de CHANEL a identifié les principaux critères de beauté des mains. De belles mains sont des mains à la peau ferme et hydratée, à l’aspect rebondi et sans tache, avec des ongles renforcés et des cuticules souples. L’acide hyaluronique et la glycérine hydratent et repulpent la peau instantanément. Quant aux cires de mimosa, jojoba et tournesol, elles agissent de concert pour assouplir chaque millimètre de peau. Enfin, des lipides d’origine végétale se comportent comme des céramides afin de renforcer la fonction barrière et donc la résilience de la peau face aux agressions. Ergonomique, épousant la main, il suffit de le presser pour libérer la juste dose de crème onctueuse et subtilement constellée de nacres pour sublimer la peau tout de suite.
© Chanel
Le lift la crème main, Galet 50 ml, Chanel (CHF 80.-
Go Out! magazine
75
BEAUTÉ
PEAU TENDUE ESPRIT DÉTENDU Par MINA SIDI ALI
Un double menton, un excès de peau suite à une perte de poids ou une grossesse? La lutte contre le relâchement cutané reste l’une des principales préoccupations esthétiques des gens. Exit la chirurgie esthétique que reste t’il comme méthode efficace pour se défaire de notre excédent épidermique? Une plastie abdominale, un lifting? Elles laissent toutes des cicatrices. Mais on a trouvé la technologie miracle sans scalpel, sans sutures découvert cet automne chez Forever Institut, pionnière en matière de solution sur la peau: Renuvion! Explications.
Octobre.19
76
BEAUTÉ
ainsi le risque de brûlure. La combinaison va créer une rétractation immédiate de la peau, visible après la fin du traitement. La stimulation de la synthèse de collagène et de fibres élastiques générée par l’échauffement des tissus va amplifier l’effet tenseur qui sera optimal après plusieurs semaines.
Renuvion, qu’est-ce donc?
Depuis plusieurs années, plusieurs technologies permettent de retendre la peau sans chirurgie, agissant par voie externe directement sur la peau. C’est le cas de la radiofréquence, des ultrasons micro-focalisés, et de certains lasers qui proposent une action « liftante » sur le visage et le corps. Les résultats existent mais sont souvent limités et nécessitent plusieurs mois avant d’être visibles. Le Renuvion appelé également J-Plasma est une véritable révolution dans le traitement des relâchements cutanés dûs aux variations de poids, aux grossesses ou aux lipoaspirations. Il permet de retendre un excès de peau sans laisser de cicatrices en évitant scalpel et sutures. La technologie est simple d’utilisation et présente peu de risques d’effets secondaires mais elle reste un geste chirurgical. Le Dr Benadiba, expert en chirurgie plastique, reconstructrice et esthétique pratique cette technologie uniquement à Genève au sein du Centre Forever Institut.
Quelles sont les effets indésirables possibles après un tel traitement?
Ce sont les mêmes qu’après une liposuccion classique, avec possibilité de bleus, de rougeurs et de gonflements sur la zone traitée. Le port d’une gaine est vivement conseillé pendant 3 à 4 semaines. Pour quelles parties du corps?
• Le cou et l’ovale du visage, • les faces internes des bras, • le ventre sans tablier abdominal (en particulier post grossesse ou liposuccion), • les faces internes des cuisses et des genoux.
Comment se déroule l’intervention ?
Il s’agit d’une intervention chirurgicale qui peut être réalisée sous anesthésie locale quand il n’y a qu’une seule petite zone à traiter (par exemple pour le cou ou les bras). Pour un traitement sur diverses parties, le chirurgien conseille une sédation ou une courte anesthésie générale. Le Renuvion combine les propriétés du gaz hélium à l'efficacité de la radiofréquence afin de créer un double effet thermique. Le procédé utilise une sorte de pistolet-canule à usage unique qui s’introduit sous la peau. Celui-ci va élever la température sous-cutanée à 85° tout en dispersant de l’hélium, un excellent conducteur des ondes électro-magnétiques qui présente l’avantage de refroidir immédiatement les tissus, évitant Go Out! magazine
Et quels sont les résultats?
Les résultats sur la peau sont visibles quasi-immédiatement. En fin d’intervention on peut déjà voir que l’élasticité de la peau est meilleure. Bien sûr il faudra plusieurs semaines pour apprécier le résultat final après disparition des gonflements et bleus éventuels mais nos premiers cas sont très positifs. Forever Institut 56 rue du Rhône 1204 Genève Tél. 022 319 09 60 www.forever-beauty.com
77
AUTOMOBILE
SMART BODY TRAINING
Le Melrose Ruelle du couchant 11, 1207 Genève le-melrose.ch @lemelrose.geneva
OBJET DU MOIS
IKEA X SONOS
© SYMFONISK
© SYMFONISK
IKEA poursuit ses prolifiques collaborations dans divers univers. Après sa collection capsule de tapis en duo avec des artistes internationaux dont Virgil Abloh ou Chiaozza (p. 67), le géant suédois nous surprend en s’associant avec SONOS, l'un des plus grands spécialistes acoustiques au monde. De cette union sont nés les nouveaux produits SYMFONISK: des enceintes esthétiques offrant une jolie qualité de son, sans câble pour gâcher la déco de chez soi! On a craqué pour l’étagère murale. Ici l’esthétique High-Tech à laquelle tout le monde est habitué est complètement remise en question. Elle peut être exposée n’importe où, mais aussi dissimulée dans une bibliothèque. Fixée au mur, elle s’improvise table de chevet ou étagère suspendue! www.ikea.com
© SYMFONISK
Go Out! magazine
79
FESTIVAL
NUITS DU MONDE
LES
L’AVENTURE DES VOIX
8 – 17 NOVEMBRE 2019 Alhambra Temple St-Gervais Genève www.adem.ch 022 919 04 94 | info@adem.ch
RDV PRIS
© Jörg Brockmann - Ville de Genève
LIVE EXPOSITIONS AILLEURS EN FAMILLE
DANSE
CLASSIQUE
CINÉMA
THÉÂTRE
CINÉMA
ÉCRAN TOTAL Par FRANÇOIS GRAZ
HOR S NOR MES
La paire Toledano/Nakache est de retour sur grand écran avec leur septième film, porté par un autre excellent duo : Vincent Cassel et Reda Kateb. Hors normes c’est le quotidien de deux responsables d’associations d’aide aux enfants et adolescents autistes. Filmée caméra au poing, l’œuvre se veut profondément humaniste. On suit donc Malik et Bruno dans leur travail rythmé par la gestion des patients et la pression constante de l’Inspection Générale des Affaires Sociales. Dixit les cinéastes, Hors Normes était au départ une envie, qui s’est transformée en nécessité. Thématique peu retranscrite au cinéma, le fonctionnement de ces associations uniques en leur genre est ici représenté avec un réalisme certain, bien aidé par la justesse d’interprétation des acteurs. Loin des standards de la comédie sociale façon Intouchables, Hors Normes se veut avant tout être un long-métrage engagé. Une touchante réussite. Hors Normes d’Eric Toledano et Olivier Nakache Sortie le 23 octobre
TRIANGLES AMOUREUX
Pour sa nouvelle saison de projections, le ciné-club UNIGE se focalise sur une thématique régulièrement présente au 7ème art, la romance à trois. Qu’il soit consenti ou indirectement imposé, le triangle amoureux est tout aussi complexe que sensuel. Un trimestre durant, pas moins de douze œuvres internationales en lien avec sujet seront programmées. Parmi elles, le film culte de feu Bernado Bertolucci, The Dreamers, où l’on suit l’étrange relation entre l’étudiant américain Matthew (Michael Pitt) et les jumeaux français Théo et Isabelle (Louis Garrel / Eva Green). Vicky Cristina Barcelona, le long métrage de Woody Allen, expose la romance tumultueuse entre un peintre espagnol et deux amies américaines venues se ressourcer en Catalogne, entre tension et jalousie. Agnès Varda a elle aussi exploré ce phénomène, mis en lumière dans son film Le Bonheur. L’histoire raconte les péripéties de François, père de famille marié qui trompe sa femme avec une postière qui ressemble trait pour trait à cette dernière. Cycle d’automne 2019 du Ciné-Club UNIGE Jusqu’au 16 decembre Programmation complète sur unige.ch
Octobre 2019
82
CINÉMA
LA SÉRIE DU MOIS : GODFATHER OF HARLEM
Immersion totale dans le Harlem des années 60 avec la nouvelle série de Chris Brancato, le créateur de Narcos. Godfather of Harlem dépeint l’engagement de Bumpy Johnson, baron du crime ayant passé 10 ans à Alcatraz, pour les droits civiques de la communauté noire. Considéré aussi bien comme un héros qu’un criminel, Bumpy ira même jusqu’à s’associer avec un certain…Malcolm X ! Son histoire fut déjà portée à l’écran en 1997 avec Les Seigneurs de Harlem de Bill Duke. Pour son format télévisuel, c’est l’imposant Forrest Whitaker qui incarne ce gangster hors du commun, épaulé par un casting de prestige : Vincent d’Onofrio (Les Sept Mercenaires), Giancarlo Esposito (Breaking Bad), Chazz Palminteri (The Usual Suspects) ou encore Paul Sorvino (Les Affranchis). Avec autant d’atouts, il est fort probable que la série soit une franche réussite. Pari gagnant ? Réponse début octobre. Godfather of Harlem, de Chris Brancato et Paul Eckstein Dès maintenant disponible sur Epix. JOKER
Personnage culte de l’univers DC comics, le Joker est régulièrement mis à l’honneur dans une flopée de longs-métrages et séries. Tim Burton, Christopher Nolan ou encore David Ayer lui ont déjà donné vie à l’écran pour des résultats relativement contrastés. Todd Phillips, le papa de Very Bad Trip, avait donc un sacré poids sur les épaules avec son œuvre qui retrace la genèse du super vilain. Pour rappel, la trame suit Arthur Fleck, comédien raté de Gotham City qui peine à se faire une place dans la société, et fini par basculer dans la folie destructrice. Sans entrer dans la comparaison avec ses illustres prédécesseurs (Jack Nicholson et feu Heath Ledger en tête), Joaquin Phoenix s’en sort admirablement bien tant il semble habité par son rôle. Rappelons tout de même que celui-ci a perdu 25 kilos, s’est exercé à rire comme un psychopathe sur commande et s’est inspiré du célèbre tueur en série John Wayne Gacy pour coller parfaitement au personnage. Après un Lion d’Or raflé à la Mostra de Venise, ce sont les Oscars qui risquent bel et bien de succomber, eux aussi, au Joker. Joker de Todd Phillips Sortie le 9 octobre
Go Out! magazine
83
EXPOS ET CONFÉRENCES
DÈS LE 26 SEPTEMBRE IMMERSION CHEZ LES ABORIGÈNES POUR NOËL HÉMON, "TERRE ABORIGÈNE"
C'est à l'origine d'une initiative originale et inédite que se trouve l'artiste Noël Hémon. En effet, le peintre a eu l'opportunité de partir pendant plusieurs semaines vivre en immersion dans la tribu aborigènes Warlukurlangu de Yuendumu, du temps qu'il consacra à la découverte de ces hommes et femmes, de leur mode de vie, mais aussi et surtout de leur art et la spiritualité qui leur est propre. Dès le 26 septembre, le public suisse aura l'occasion de découvrir les fruits de ce voyage dans l'atelier du peintre situé à Lausanne. Parmi les œuvres exposées, des créations originales de Noël Hémon, inspirées de son expérience et de sa découverte de l'art aborigène, mais aussi des pièces réalisées et décrites par les membres de la tribu qui l'ont accueilli. Fasciné par la question de l'identité humaine, l'artiste s'est alors tourné vers ce peuple ancré dans la spiritualité, qui ne transmet son héritage que par le biais de la tradition orale et artistique. Une immersion privilégiée qui nous offre la chance de découvrir un peuple à la fois passionnant et unique. ADG
Atelier Noël Hémon, 11A Rue du Lac, Lausanne-Ouchy, sur rendez-vous.
Peinture Aborigène Originale, 2019
DU 27 SEPTEMBRE AU 22 MARS MAISON TAVEL, PIONNIERS DE LA PHOTOGRAPHIE EN SUISSE ROMANDE Collection Auer Ory, Maison Tavel, 6 Rue du Puits-Saint-Pierre, 1204 Genève
Le 19ème siècle qui a vu naître la photographie n'a pas laissé la Suisse en reste. Dès son invention, cette nouvelle manière de capturer l'image a su séduire le pays. Genève et Lausanne, quelques années après la commercialisation de l'invention datant de 1839, voit ses premières boutiques spécialisées s'ouvrir et les premiers ateliers suisses font leur apparition. La Maison Tavel nous propose cet automne de revenir au début de la photographie suisse, nous invitant à une épopée en images témoignant de cet épisode culturel et artistique majeur. Les clichés exposés issus de la Fondation Auer Ory rassembleront des photographies allant de 1840 à 1860 nous permettant ainsi de découvrir la Communauté Helvétique du 19ème siècle. Le lac Léman, les Alpes, mais aussi les villes aux rues remplies de calèches et vidées de voitures, sont tant de sujets choisis par les pionniers de cet art dans nos contrées. Un regard sur le passé qui mêle à la fois histoire et innovation, une belle exposition qui nous dévoile le point de vue suisse sur les prémices de la photographie. ADG
© Maison Tavel
Octobre.19
84
EXPOS ET CONFÉRENCES
JUSQU'AU 5 JANVIER JAN GROOVER. LABORATOIRE DES FORMES Musée de L’Elysée 18, Avenue de l’Elysée 1014 Lausanne 021 316 99 11
Le Musée de l’Elysée monte une exposition consacrée à la photographe américaine Jan Groover grâce aux quelques 11'633 négatifs, 525 diapositives et 9'485 épreuves et autres impressions du fonds de l’artiste dont il est en possession. Le parcours retrace les années de Groover passées à New York et celles moins connues, en France. Le corpus présenté se divise en deux sections : les clichés construits autour de l’environnement urbain d’une part, la nature morte d’autre part. La première autorise l’exploration de la notion de sérialité tandis que la seconde permet à Groove de tester différents médiums tels que la photographie couleur ou la technique platine/ palladium. Le nombre conséquent d’œuvres témoigne d’une expérimentation constante qui s’accompagne d’un pan exégétique. En effet, un ensemble de documents autographes tels que des notes et des carnets préparatoires inédits accompagne la production photographiée. ADG
© Musée de l’Elysée, Lausanne- fonds Jan Groover
JUSQU'EN JUIN FILFILFIL
Durant la fermeture de la Villa Bernasconi pour travaux, le projet filfilfil s'installe pendant un an au cœur du quartier des Palettes à Lancy, avec le désir de créer des actions artistiques, en collaboration avec les habitant.e.s du quartier. L’équipe pluridisciplinaire menée par Tali Serruya, et composée de l’architecte Thomas Philippon et du duo d’artistes visuels MACACO Press (Sabrina Fernandez Casas et Patricio Gil Flood), souhaite "tisser" avec la réalité locale, pour donner à voir et à entendre autrement, au moyen d'une série de propositions nées de la rencontre entre les artistes et les habitants.e.s du quartier. filfilfil souhaite ainsi donner l’occasion aux différentes énergies locales de trouver leur voie/voix d’expressions, de construire un regard et une pensée critiques et, par la multiplication des expériences, de faire émerger une autre manière d’habiter, de s’approprier l’espace urbain et de faire collectif. ADG
Lieu central du projet : Maison de quartier Sous l’Étoile Espace Palettes Av. des Communes-Réunies 73 1212 Grand-Lancy www.villabernasconi.ch
© filfilfil
Go Out! magazine
85
CLASSIQUE
DU 6 AU 15 OCTOBRE CHOPIN FESTIVAL GENÈVE
Frédéric Chopin, dit aussi Fryderyk Szopen, était donc certes un des tous grands compositeurs européens mais il était aussi polonais et même si l’élite à l’époque se prenaient pour des français comme certains japonais aujourdhui, la culture qui les avait vu naître et les avait nourri ne l’était pas. Ainsi, une certaine fusion a donc pu avoir lieu, un métissage dirait-on aujourd’hui, entre la musique classique romantique et la trame culturelle du Grand-Duché, dans une veine comparable avec ce qui avait lieu simultanément en Scandinavie et dans d’autres périphéries de l’Ancien Monde. Ce seront quatre concerts, avec les interprétations de François Dumont, un des enfants chéris du conservatoire français, Konrad Binienda, polono-étasunien de renom, Pawel Kowalski, grand pianiste polonais et Szymon Nehring, jeune pianiste polonais très en vue également. ADG
Divers lieux, divers horaires (globalement pas trop tard quand même) De CHF 20.- à 45.societe-chopin.ch
© Chopin
DU 11 AU 22 OCTOBRE AIDA DE GIUSEPPE VERDI
Princesse éthiopienne réduite en esclavage après la défaite de son peuple, Aida doit servir à la cour, comme dame d’atours de la princesse Amneris. Pour son malheur, Aida tombe amoureuse du général Radames, qu’Amneris espère épouser. Radames ne brûle évidemment que pour Aida… Ici, le Britannique Phelim McDermott crée une production qui invite le public à jeter un regard nouveau sur les habitants de l’Égypte ancienne et leur culture, tout en réfléchissant au monde dans lequel nous vivons. La mise en scène a des échos visuels éloquents avec les images d’obsèques militaires et civiles des zones de guerre de notre quotidien. À Genève pour la première fois, le chef d’orchestre Antonino Fogliani revisite cette partition avec l’Orchestre de la Suisse Romande et quelques-unes des grandes voix verdiennes du moment. ADG
Grand Théâtre de Genève 5 Place de Neuve 1204 Genève Tél. 022 322 50 50 www.gtg.ch
© Aida
Octobre.19
86
CLASSIQUE
LE 12 OCTOBRE
À 20H30
MALISZOW - MUSIQUE DES CARPATES
Au sud de la Mazovie Polonaise, court la chaîne carpatienne qui marque la frontière sud de la grande plaine germano-polonaise. En son sein règne depuis la chute de l’Empire romain la culture slave, que d’aucuns ont eu l’heur de magnifier à travers les mazurkas que nous entendions au XIXème siècle en Europe occidentale. Chopin ou Saint-Saëns notamment en avaient fait leur beurre, mais on parle ici de la source de cette inspiration : cette danse à trois temps originée au sein du peuple mazurien, une tribu polane qui régnait autour de Varsovie. Maliszow fait référence au village d’où est originaire le groupe familial, Jan Malisz à l’accordéon et ses deux enfants, Zuzanna et Kacper, la première à la percussion, le second au violon alto. La musique slave traditionnelle est un peu au conitent européen ce que les ballades amazigh sont au Maghreb : un répertoire mathusalémien de son identité culturelle et ceux que les mélopées du Seigneur des Anneaux ainsi que de Games of Thrones ont conquis feraient bien de s’y intéresser. ADG
Musée d’Ethnographie 65 bvd Carl-Vogt CHF 12.- à 20.-
© ADEM
DU 21 AU 26 OCTOBRE LE LABORATOIRE
Semaine de recherche, d’échange et d’incubation pour des projets collaboratifs et pluridisciplinaires, Le Laboratoire Contrechamps donne l’occasion à des artistes invités de travailler main dans la main avec quatre musicien-ne-s titulaires de l’Ensemble, pour explorer leur vision artistique, sans échéance ni but précis. Un encouragement à prendre des risques, et à développer une réelle pratique commune. Le work in progress est ouvert au public, de 18h à 19h, le lundi, mercredi, jeudi, et samedi. ADG
Fonderie Kugler Avenue de la Jonction 19 1205 Genève www.contrechamps.ch
© Contrechamps
Go Out! magazine
87
DANCE ET THÉATRE
DU 9 AU 30 OCTOBRE
À 19H00
INVISIBLE
La Comédie de Genève n’est pas la dernière lorsqu’il s’agit de faire sortir son public, on entend hors-les-murs, pas de leurs gonds. Quoique cette fois-ci, on puisse s’approcher d’une expérience plus frontale de la réalité théâtrale avec une expérience propre à interroger comme rarement, soi-même ou le reste du monde. Invisible de Yan Duyvendak propose au spectateurs présents d’accepter une feuille de route, une série de micro-actions à réaliser en groupe dans un espace donné. Ces intervention-pièces ont été écrites au préalable par trentedeux auteurs, viennent également des comptes-rendus des essais précédents. Donc au lieu d’aller se perdre dans une réflexion semi-consciente proche d’une transe méditative comme cela se passe d’habitude au théâtre, on sera plongé dans l’action comme il n’est pas possible de davantage l’être : à l’origine de l’action. On devient démiurge, c’est très excellemment XXIème siècle. ADG
Comédie (Philosophes) CHF 12.comedie.ch
Invisible © Niels Knelis Meijer
DU 11 AU 13 OCTOBRE FÊTE DU THÉÂTRE
7 ans déjà pour la Fête du Théâtre, c’est le temps qu’il faut pour construire un mouvement municipal qui finisse par se faire entendre plus largement. On parle cette année de près de 80 performances, dont des pièces au sens le plus classique, mais aussi les 90 ans d’Amstramgram en collaboration avec la HEAD, d’une parade de la Compagnie Saule Rieur au Molard, de collaborations avec l’Université Ouvrière pour une découverte de Genève hors des lieux communs de prestige, on parle aussi d’une collaboration avec l’Université albanaise où il s’agit pour les participant d’émettre des avis sur ce qu’ils auront vu, d’une collaboration avec la merveilleuse Fondation Trajets dont on voyait la campagne en septembre pour l’intégration des personne atteinte de troubles psychiques et un saisissant concours de discours (à rendre jus’au 09.10 !). Des fiestas se tiendront au Grütli animés par des DJs invités par DIG! Records, le plus vieux magasin de vinyls de Piogre. Et on a là à peine parlé théâtre… ADG
(Très) Divers lieux - Divers horaires Gratuit, mais sur réservation avec code FDT fetedutheatre.ch
© Fête du Théâtre
Octobre.19
88
LIVE ET FESTIVALS
LE 9 OCTOBRE
À 21H00
KIM DOO SOO
“Le Bob Dylan coréen”. Voilà, à présent que l’information principale est passée, nous allons pouvoir développer la moindre sur cet exceptionnel “chanteur mystère”, comme la presse spécialisée se plait à le qualifier. Doo Soo de son prénom, fait partie de ces figures très fortes, le genre d’outsider hypersensible qui finissent volontiers dans la misère et l’anonymat, tels Jackson C. Frank ou Nick Drake. Des coups à se faire refiler un sandwich par un de ses futurs fans, vingt ans plus tard. Le roi de l’acid folk coréenne revient après un premier concert il y a cinq ans, avec ses chanson oniriques tant que politiques, en passant par tout le spectre dépresso-addictif. Ce chanteur-ermite fut coassement “découvert” par les longs-nez que nous sommes par le truchement d’une compilation “International Sad Hits”. L’homme offre peu d’occasions de l’entendre chanter, haro donc ! ADG
Cave 12 CHF ? (Sans doute entre 10 et 15 CHF, les organisateurs ont omis de le préciser…) cave12.org
© Kim Doo Soo
DU 18 AU 20 OCTOBRE GLOBALE LOCALE
La Globale, c’est une peu la transposition des principes du label GRTA de la production et distribution maraîchère à la culture, essentiellement musicale in casu. Parti vraisemblablement d’un apéro qui a du déraper, cette riche idée a ensuite bourgeonné dans l’esprit des différentes équipes qui constituent la gestion de l’audio, du Central Station, de Champsmeslé, du Chat Noir, de la Fonderie et de l’Usine Kugler, de la Gravière, du Motel Campo, du café des Bastions, de la Makhno, de la Petite Reine, du Café Guidoline, du Terreau, de l’Undertown, d’Urgence Disk, du Café des Volontaires, du Zoo et de 105 Voisins (ouf !). Comme il n’y avait pas de raison de laisser la plupart des milieux culturels ou non s’organiser en groupe d’intérêts, lobbies et autres, cette liste d’espaces indépendants ont voulu s’encourager parmi et encourager la culture locale à se mettre en valeur, à se faire voir et bien. Vous l’aurez compris, c’est une fête de village en filigrane des mailles de la Genève plus internationale, si on veut. ADG
(Ve soir au Di matin) CHF 10.- pour une salle CHF 15.- pass 1 jour CHF 25.- pass 2 jours globalelocale.ch
Page d'accueil du site-web
Go Out! magazine
89
LIVE ET FESTIVALS
LE 26 OCTOBRE
À PARTIR DE 00H00
9 ANS DU MOTEL CAMPO
Les pionniers de la teuf en zone Praille-Acacias-Vernets fêtent leurs neuf années patiemment empilées par des milliers de mains levées, nuques renversées vers l’arrière et autres bêtises qu’on fait dans les toilettes. On se rappelle du trio originel de fondateurs, anciens de la scène squat à travers le regretté Escobar, qui a depuis passé la main pour la plupart à la génération Y locale qui fait fleurir l’espace pour leurs collègues et la relève Z bien sûr. On ne compte plus le nombre de fois que l’espace a été remanié, signe du besoin constant de renouvellement d’un lieu d’intérêt public. Pour fêter dignement cet engagement, c’est la canaille de la house qui secouera le béton, Dan Shake, le padawan de Moodymann luimême. C’est faire honneur aux travailleur de la house de la Cité que d’inviter ce machin. Mafalda, NVST, Audrey Danza et GeneVegas seront de la partie également. ADG
Dès minuit et jusqu’à épuisement Motel Campo CHF 10.- avant 1h / 15.- après motelcampo.ch
Dan Shake © Dan Medhurst
LE 26 OCTOBRE CLUB METEO PRÉSENTE : BJF, DOUBLECREST, L3ON, ROUGEHOTEL & WITOLD Club Meteo 47b rte des Jeunes CHF (à préciser) meteoeuf.com
2019 amène son lot de questions, comme chaque année, surtout à la rentrée : l’humanité va-t’elle inventer quelque chose de nouveau ? D’utile ? Qui pourrait nous sortir des sables mouvants systémiques dans lesquels nous sommes apparemment obligés de nous plonger régulièrement ? Musicalement à tout le moins, ce mois-ci et à un niveau tant genevois que francophone on peut répondre oui. Le Club Meteo vient d’ouvrir ses portes au mois de septembre à la route des Jeunes et la programmation est hotissime les enfants ! L’angle choisi ici est celui d’une tendance à la trap-musette-gabber. D’aucun auraient parié sur la turbofolk-khora-batucada, c’est sans doute pour la prochaine tournée. On aura BJF du label ultra-novateur parisien Couvre x Chefs, Doublecrest, L3on et RougeHotel du label de rap de recherche autosuffisant Stranacorpus, et Witold, le présentateur Meteo de nos rêves et ses sets fluidement alambiqués. Grosse grosse fraîcheur, peut-être même l’amorce d’un nouveau genre. ADG
© Méteo
Octobre.19
90
AILLEURS
LE 11 OCTOBRE
À 21H00
PROFESSEUR WOUASSA + ZAFIF
Ça y est, vous avez encore reçu une de ces réclames douteuses de marabout, promettant retour du smartphone égaré, que vos amis claqués se calment ou la stabilisation du climat. Cette fois, vous appelez, vous y allez et là surprise : au lieu de vous faire varloper vos ressources financières sans cause, vous êtes dansant.e.x sur de l’afrobeat passablement claqué. L’afrobeat est forcément claqué, guitare sérielle, percussions fuyantes, voix obsédantes, la recette parfaite pour une soirée de transe légère. D’autant que la première partie sera assurée par Zafif, qui se laisse traduire par “bruissement du vent” en darija algérienne. Projet très valable aussi, qui a la faveur de votre serviteur et qui vous emmène sur les traces sableuses du gnawa, mais doucement. Saz, oud, qrareb vont vous donner envie de faire tourner le pompon. ADG
Le Romandie Lausanne 1A pl. de l’Europe CHF 12.leromandie.ch
Professeur Wouassa © Martina Widmer
LE 12 OCTOBRE
À 20H30
LYSISTRATA + KORTO
Au-delà de la célébrissime comédie antique d’Aristophane dans laquelle les femmes font la grève du sexe pour faire cesser une guerre, Lysistrata c’est aussi un groupe de rock français qui chante en anglais. Et par rock, on entend indé-rock puissant, larsennisé, énergique et qui joue et chante fort. C’est-à-dire que ça beugle, oui monsieur ! Ça vocifère avec une technicité et une spontanéité qui n’est pas sans rappeler At The Drive-In, avec des tignasses de sales jeunes comme on les aime. En première partie, c’est Korto. Groupe français lui aussi, de rock aussi (forcément, ils allaient pas caler le petit cousin de Boobah), et d’une teinte plus kraut, à tendance Vietnam. Bon c’est pas Creedence Clearwater non plus, mais on s’y retrouve très très bien. ADG
De 9€ à 16€ Château Rouge Annemasse 1 rte de Bonneville château-rouge.net
Lysistrata © Anthony Arnaud
Go Out! magazine
91
AILLEURS
LE 24 OCTOBRE
À 19H30
LE MYSTÈRE DES VOIX BULGARES FEAT. LISA GERRARD Le 24.10 à 19h30 (portes) CHF 38.Les Docks Lausanne 34 av. de Sévelin docks.ch
Pour les plus avertis, Le Mystère des Voix Bulgares est un projet qui remonte déjà à assez loin pour en avoir trouvé un exemplaire disc-laser sur l’étagère parentale; c’est même ce que les années 80 faisaient de mieux, malgré leur réification post-coloniale outrageuse (genre la “world music”, for God’s sake) mais passons. Et là où tout bascule, c’est lorsque la chanteuse des Dead Can Dance, fleuron de l’écurie 4AD s’est jointe à leur vibratos. Rappelons qu’elle est à l’origine du plus fameux morceau de Gladiator, lorsque Maximvs Decimvs se fait décimer musicalement par le mal-nommé Commode. C’est un peu Enya mais qui aurait réussi, pour de vrai. ADG Lisa Gerrard @ Lisa Gerrard
Octobre.19
92
EN FAMILLE
DU 28 SEPTEMBRE AU 03 OCTOBRE LES 30 ANS DU THÉÂTRE-CIRQULE
Pour ceux qui ont enfanté, il est clair que le besoin de s’adonner à la représentation de “pestacles” fait partie intégrante de l’esprit humain, d’autant s’il est encore aveuglé par les envolées de la jeunesse. Grâce à l’engagement initial d’Yvette et de Gérard Challandes, la compréhension étatique et l’investissement d’innombrables passionnés, voilà depuis 1989 que le chapiteau de la route de Jussy se dresse fièrement. Cette fête pleine d’émotion, qui verra la plupart des vétérans rejoindre le cercle de paille pour se remémorer et parfois rejouer leurs productions. Le Cirque Trottola des héritiers Challande sera là, ainsi que Le Chiffon Frippé, Sacha, Ramasse Miettes, Cia Cai, Bellini Bim Bam, L’Un Passe, Théâtre l’Articule et Los Babuinos. En bref, l’occasion idéale de fasciner et de repartir avec des enfants repus. ADG
40 rte de Jussy cirqule.com
Vue aérienne du Théâtre Cirqule
DU 11 AU 13 OCTOBRE ACQUA ALTA
Acqua Alta - Noir d’encre raconte une histoire d’amour entre un homme et une femme. Mais l’amour chavire, un jour de pluie. La maison coule, engloutie par une mer d’encre. La femme disparaît. D’elle, il ne reste que ses cheveux en guise de fantôme. Comment perdre? Comment chercher encore? Contre quelle peur danser? Dans les hautes eaux de la compagnie Adrien M et Claire B, les outils numériques font poème. Ils prolongent les corps en mouvement, les déroutent, les dynamitent, les réinventent. En voyant Acqua Alta - Noir d’encre, vous vous direz : comment c’est possible, tant de beauté? Comme si vous aperceviez une licorne à la sortie de l’école ou du bureau. ADG
Théâtre Am Stram Gram 56 route de Frontenex 1207 Genève Tél. 022 735 79 24 www.amstramgram.ch
© Acqua Alta
Go Out! magazine
93
Adrienne Barman
l’odeur de l’herbe sur mes pantalons BIBLIOTHEQUE DE LA CITE
28.9.2019 26.1.2020
Vernissage, vendredi 27 sept. 2019 à 18h30 Bibliothèque de la Cité - Salle Le Multi Place des Trois−Perdrix 5, 1204 Genève www.bm-geneve.ch
THÉÂTRE • HUMOUR
LA LESBIENNE
INVISIBLE
INTERPRÉTÉ PAR MARINE BAOUSSON JEUDI 21 & VENDREDI 22 NOVEMBRE 2019 20H30 • SALLE DU LIGNON EN COLLABORATION AVEC LE FESTIVAL LES CRÉATIVES
Culture et communication · 022 306 07 80 · culturecom@vernier.ch www.vernier.ch/billetterie · VilledeVernier