Go Out! n°83 septembre

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N°83 septembre.20 LE MAGAZINE CULTUREL GENEVOIS info@gooutmag.ch - www.gooutmag.ch


Dubu et Jean Dubu et, un barbare en Europe Exposition temporaire

Un musée Ville de Genève www.meg-geneve.ch

8 septembre 2020 28 février 2021


Exposition réalisée en coproduction avec

Avec le concours de

Avec la collaboration de

Partenaires média

Jean Dubuffet, Ontogénèse (détail), 1974, Le Havre, musée d’art moderne André Malraux © IVAM / Juan García Rosell © 2020, ProLitteris, Zurich / Design : Nask


Your exclusive hideaway in the heart of Geneva old town. Stay for a night or live for a year.

thehamlet.com



Performance et design au cœur du quartier des banques ...

Sous présentation de ce magazine, nous vous offrons 1 mois d’abonnement* *Sous réserve d’une souscription à un abonnement annuel.

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ÉDITO Ce mois de septembre se dévoile comme d’ordinaire touffu mais également tout fou pour notre rédaction qui déménage ses bureaux, direction son quartier originel: Les Bains! Nos nouvelles pénates où vous êtes tous convier à y venir trainer vos pattes, investiront les hauteurs du 36 rue des Maraîchers aux côtés d’une équipe aussi créative qu’inspirante: celle du duo Colucci: Claudio et Fabio. C’est notre scoop de l’été. Mais pas le seul, je vous rassure. C’est la rentrée, et chez Go Out! le seul retour aux habitudes et de poursuivre sa mission de défriche culturelle et son amour du partage. Ainsi, dans ce numéro, vous pourrez découvrir plusieurs programmations dont celle de l’incontournable festival de la Bâtie qui s’est bâti une solide réputation dans les productions interdisciplinaires et qui a défié le COVID pour maintenir sa présence à la rentrée sans jamais douter de sa force. Parmi sa luxuriante offre culturelle, on a très arbitrairement retenu l’éblouissante performance de Jasmin Moran, Lumen, la présence du brillant Trajal Harrell et notre chouchou Kaori Ito - qu’on suit depuis ses débuts et qui ici présente en binôme avec l’excellent Yoshi Oïda, une pièce de théâtre nô. Pour remporter des places, il vous suffira simplement de nous suivre sur les réseaux sociaux. Comme vous avez pu le souligner, nous avons opté pour une cover signé de l'artiste chinois Johnson Tsang. Connu pour ses sculptures surréalistes représentant des visages en porcelaine blanche, il présente ici une œuvre - STILL IN ONE PIECE II - qui reflète notre réalité actuelle. Confectionnés avec une dextérité époustouflante dans les moindres détails - des élastiques aux coutures - les deux masques sont sculptés l'un près de l'autre, au moment précis d'un baiser. On a rarement vu un artiste maîtriser la sculpture de porcelaine avec une telle perfection. Ici, il nous offre un message d’espoir qui nous a profondément touché et que nous souhaitions transmettre. Malgré les contraintes du port du masque, il reste la beauté et l’amour. Le message de cet artiste - ancien policier et ayant découvert son talent que très tardivement - est une piqure de rappel: il est essentiel de préserver cette capacité humaine à percevoir la beauté au quotidien. J’espère que cette oeuvre vous inspirera comme nous, amour et partage! Bonne lecture et bonne rentrée!

Mina Sidi Ali


SECONDE VIE BALEXERT RECYCLE SES SUPPORTS PUBLICITAIRES EN SACS UNIQUES !


N°83 12n13

IMAGE DU MOIS

49. 50.

14n15

AILLEURS

78.

LIVRES DU MOIS 53.

MODE

COSMÉTIQUE 81.

82.

BEAUTÉ

AUTOMOBILE

HERMÈS & MISHIMA

CULTURE 17n55

18. 31.

ART/EXPO

STAY COOL 57n 83

59.

COUP DE FOOD

ARCHITECTURE THÉÂTRE

35. 39.

60. 65.

MUSIQUE

45.

CINÉMA

46.

THÉÂTRE

HOTSPOT

68. 75.

VIN

HOTÊL

BIEN-ÊTRE

77.

BEAUTÉ

RDV PRIS

85n 89

EXPO, LIVE

Crédits photos : À gauche : Le défilé L’amour, en plein air et retransmis en direct sur le compte Instagram de @ Jacquemus photo © Virgile Guinard pour Vogue Au centre : © Maserati À droite : Work in progress from Ackermann’s studio, Photo: Oresti Tsonopoulos, © Rita Ackermann, Courtesy the artist and Hauser & Wirt

EN COUVERTURE

IMPRESSION

Rédacteurs Aurore de Granier, Quentin

© "STILL IN ONE PIECE III"

Editeur Association Go Out !

Arnoux, Rayane M’Zouri, Ambre Oggier,

JOHNSON TSANG PORCELAIN, 2020

Directrice de la publication

Mathieu Roux, Pierre-Emmanuel Fehr

Mina Sidi Ali • mina@gooutmag.ch

Ameidie Terumalai

N°83

Adjoint à la rédaction Vincent Magnenat

CONTACTS

Cheffe d'édition Aurore de Granier

info@gooutmag.ch

Graphiste Gharib M'Zouri

www.gooutmag.ch

Resp. rubrique art contemporain Quentin Arnoux septembre.20 LE MAGAZINE CULTUREL GENEVOIS info@gooutmag.ch - www.gooutmag.ch

Go Out! magazine

Resp. rubrique théâtre Ameidie Terumalai

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BOURSES DE LA VILLE DE GENÈVE 2020 BERTHOUD, LISSIGNOL-CHEVALIER ET GALLAND POUR LA JEUNE CRÉATION CONTEMPORAINE

Vernissage et proclamation des lauréat-e-s jeudi 17.09 à 18h Exposition 18.09 – 11.10 Centre d’Art Contemporain Genève Rue des Vieux-Grenadiers 10, 1205 Genève www.centre.ch

AMI Nicolas Cilins Gustave Didelot Giulia Essyad Sébastian Gross David Knuckey Lucia Martinez Garcia Laurence Rasti Simon Senn Jeanne Tara Ye Xe Eva Zornio


IMAGE DU MOIS

IMAGE DU MOIS

Les mots nous manquent à la rédaction de Go Out. Comme tout le monde, nous avons tourné notre regard vers le Liban qui le 4 août dernier voyait sa capitale ravagée par une explosion d’une violence indescriptible. Sur cette image on ne distingue plus rien. Les structures de métal se mêlent aux toits effondrés, la fumée noyant la ville dans un nuage de peur et d’angoisse. Des images d’une ville ravagée, de vies détruites, et une incertitude quant à un futur encombré par les ruines, le drame qui a secoué Beyrouth nous a laissé sans voix. Mais nous l’avons retrouvée. Pour vous en parler, pour ne pas oublier, même ici à des centaines de kilomètres, que la vie est fragile et que parfois la seule chose qui nous reste c’est la solidarité et le soutien des autres. Un mois après cette catastrophe, Beyrouth est toujours dans notre esprit alors que l’espoir d’un avenir meilleur se distingue derrière la fumée qui se disperse. Nous ne l’oublions pas.

Go Out! magazine

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HERMÈS & MISHIMA

coups de c�ur d'hermès

CHAT DÉMÉNAGE!

ROUR A BIEN QUI ROUR A LE DERNIER

Il n’en aura pas fallu beaucoup pour me rendre plus heureux quand j’ai appris que nous déménagions à une rue de la casa! Retour dans mon quartier préféré Les Bains! C’est d’un pas chat-loupé que j’ai posé mon baluchon depuis cet été au 36 rue des Maraîchers. Si l’envie vous prenait de venir partager un bol de lait, appelez mes esclaves..oups je voulais dire ma secrétaire Mina ou mon assitant personnel Rayane, ils se feront un plaisir de vous guider jusqu’à moi. En vous attendant, je vais déjà mettre la griffe sur les belles poutres apparentes de ce génial lieu partagé avec la team féline du duo père-fils Colucci. Designers, je vais leur faire creuser les méninges pour qu’ils me créent un trône impérial ultra stylé pour leur montrer qui est le boss ici! Miaou!

Jimmy, le vidéaste, réalisateur et nouveau chouchou de la team, me vole la vedette! Il va falloir que je lui explique qui est le boss ici. J’avoue qu’il a bien saisi les basiques félins pour embobiner qui il veut. Regard félin et sibyllin, une sérénité inébranlable le jour et je suis certain, une vie de folie la nuit! Je vais le cerner mieux que quiconque. Il nous cache des choses, mais lesquels… va savoir! Je mène désormais mon enquête sur ce sage fauve mâtiné de matou multi-talents qui me parait trop parfait pour être vrai. Ne te fais pas de mauvais miaou, Jimmy avec moi, même les secrets les plus inavouables sont bien gardés. Alors fais moi gagner du temps et dis moi illico presto qu’est ce que tu manigances lorsqu’ils ont tous le dos tourné? !

Go Out! Magazine 36 rue des Maraîchers 1205 Genève www.gooutmag.ch

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HERMÈS & MISHIMA

coups de griffe de mishima

CULTURE NOCTURNE CHÂTIÉE

Pire qu’un shampoing forcé ou la coupe de mon beau pelage pendant l’été, la situation de certains acteurs culturels, comme ceux du monde de la nuit me fait hérisser le poil! Déjà qu’ils sont moins soutenus que d’autres, les voici contraints à la fermeture jusqu’au 16 novembre! Je me léchais déjà les babines à l’idée de rentrer à nouveau dans une salle sombre pour écouter un bon son graveleux sur lequel mouvoir ma silhouette féline et pouvoir oublier tous mes déboires! Je peux oublier cette idée pour un moment, je vais devoir affronter la réalité sans pouvoir me défoncer sur une piste de danse afin d’évacuer! Ce que je ne saisis pas, c’est que les acteurs culturels nocturnes ont soi disant la possibilité d’ouvrir sous forme de bar ou d’organiser des soirées privées. Mais c’est complètement surréalistes et je comprends tout à fait que la plupart de ses pourvoyeurs de bons moments soient à bout. En soutien, je lève la patte pour l’ensemble des cats qui font bouger la night à Genève et pour qui les temps n’ont jamais été aussi rudes. Courage!

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Gioacchino Rossini

La Cenerentola 14 – 26.9.2020

Cendrillon va au bal De 7 à 107 ans

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CULTURE

Ceramic sculpture treeface © Johnson Tsang

KIKI SMITH ARIANA EAU-FORTE VIOLET LE DUC 13ÈME ART BODMER BIENNALE VEVEY LA BATIE VERNIER DÉFILÉ JAQUEMUS LABEL SUISSE


ART/EXPO

KIKI SMITH, LA LUMIÈRE ONIRIQUE Par AURORE DE GRANIER

Entre énigme et onirisme, l’artiste Kiki Smith ne cesse d’interroger et d’intriguer. Reconnue dans le monde entier pour ses oeuvres aux symbolismes fascinants et son travail des artefacts du passé, l’artiste américaine vient accrocher ses oeuvres cet automne aux murs de la galerie Pace qui accueillera l’exposition Light. Jouant de la culture visuelle du passé et de ses symboliques, la créatrice pluridisciplinaire se consacre ici à la lumière et à son travail, mais par-dessus tout à ses significations. Lumière sur une énigme de l’art contemporain. C’est une artiste énigmatique, vénérée mais qui semble ne jamais dévoiler ses mystères. Kiki Smith revient à Genève 30 ans après son exposition au Centre d’Art Contemporain, s’installant cet automne à la galerie Pace. Figure majeure du monde de l’art contemporain, elle fut l’objet de nombreuses expositions dans des galeries mais aussi des musées du monde entier, faisant voyager ses compositions chargées d’idées novatrices et d’un onirisme décadent. Curieuse d’un monde appartenant au passé, de ses artefacts et de ses mythes, l’artiste s’emploie à communiquer à travers ses créations la condition humaine, usant des significations et des symboles visuels pour faire vivre son message. À travers Light, Kiki Smith nous transporte dans le monde étrange et fascinant de la lumière, se focalisant sur les significations à la fois symboliques et littérales de cette matière insaisissable. Artiste pluridisciplinaire par excellence, elle apprend tout d’abord la sculpture auprès de son père Tony Smith, avant d’entrer à la Hartford Art School qu’elle quitte rapidement. Elle intégrera alors le collectif de Collaborative Projects à New York, refusant le système commercial de l’art des galeries pour préférer un art communautaire, accessible, et ancré dans une réalité plus terre à terre. Durant cette période elle découvre la gravure, aujourd’hui un des médiums principaux de sa pratique. La technique de l’impression cyanotype est largement représentée dans l’exposition, une pratique reposant sur le travail de la lumière qui vient marquer les feuilles de papier sur lesquelles sont déposées des plaques de plexiglass gravées. Mais Light ne se contente pas de présenter des oeuvres de cette la série « light of the world » réalisée en 2017 qui vient étudier à la fois l’esthétique et la mécanique de la lumière. Sur les murs de la galerie s’intercalent tapisseries, estampes, sculptures et gravures, mais aussi travaux sur papier, réalisés entre 1997 et 2019, partageant la lumière et ses mystères Septembre.20

Kiki Smith, Oak Leaves IV, 2018, bronze © Kiki Smith, courtesy Pace Gallery

comme point d’union. Expérimentant avec divers procédés et matériaux, Kiki Smith s’attèle par-dessus tout à placer les éléments de la nature sur un pied d’égalité. Végétaux, animaux, et êtres humains animant ses créations nous donnent une leçon de démocratie d’un esthétisme sans pareil. Des délicates feuilles de chêne en bronze de son oeuvre Oak Leaves IV (2018) à Earth (2018), une monumentale série de tapisseries, la rêveuse Kiki Smith nous ouvre les yeux sur un monde qui nous entoure mais que nous ne voyons pas. Un monde diversifié, égalitaire, qui ne demande qu’à être compris. Kiki Smith, « Light » du 9 septembre au 31 octobre 2020, Galerie Pace 15-17 Quai des Bergues, 1201 Genève www.pacegallery.com/galleries/geneva/

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ART/EXPO

Kiki Smith, Sungrazer VI, 2019, bronze Š Kiki Smith, courtesy Pace Gallery

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Design & DA © twks.ch

Cie Alias

Yann Frisch Scopitone & Cie

Camille Akoreacro

Marie-Hélène Estienne Yolande Moreau

Dorian Rossel

Mélissa Von Vépy

Maguy Marin

Peter Brook

Compagnie de cirque « eia »

Guilherme Botelho

David Geselson Pierre Guillois

The Young Gods

Gilles Colliard

Dorothée Munyaneza

Saison 20–21 forum-meyrin.ch


ART/EXPO

NOUVEL ÉCLAIRAGE Par MINA SIDI ALI

Parmi les initiatives les plus innovantes durant le confinement, une, lancée au pied levé, avait attiré tout notre attention: celle du Musée Ariana et son exposition participative: « En noir et blanc ou en couleurs ? ». Celle-ci a convié son public à endosser le rôle de commissaire d'exposition en choisissant les œuvres de la prochaine rétrospective du musée! L’institution a toujours eu plus d’un tour dans son sac et nous l’a souvent prouvé à travers une offre artistique originale étoffée de collaborations et animations inédites. Ainsi, cet été, on s’est rué à l’Ariana pour découvrir le résultat de cette exposition participative ayant fait des émules. Parmi les initiatives les plus innovantes durant le confinement, une, lancée au pied levé, avait attiré tout notre attention: celle du Musée Ariana et son exposition participative: « En noir et blanc ou en couleurs ? ». Celleci a convié son public à endosser le rôle de commissaire d'exposition en choisissant les œuvres de la prochaine rétrospective du musée! L’institution a toujours eu plus d’un tour dans son sac et nous l’a souvent prouvé à travers une offre artistique originale étoffée de collaborations et animations inédites. Ainsi, cet été, on s’est rué à l’Ariana pour découvrir le résultat de cette exposition participative ayant fait des émules.

© Succession Akio Takamori, Ariana, Genève 2020

Face à l’impossibilité d’organiser l’exposition « Pièces à problèmes. Richard Slee et Robert Dawson, TwentyTwenty », les oeuvres et les artistes ne pouvant voyager, le musée de l’Ariana a su rebondir en proposant une expérience inédite auparavant. Convier le public à choisir les œuvres de la prochaine exposition estivale! Intitulé « En noir et blanc ou en couleurs ? », il y avait le choix parmi une quarantaine de pièces sur les 4 000 conservées dans les réserves et pour certaines jamais exposées. Cette démarche participative a permis au musée de renouer avec le public après deux mois de fermeture en transformant le visiteur passif en un acteur du musée. Les objets d'art proposés, issus du corpus de céramiques contemporaines, étaient classés par catégories : noir, blanc, rouge et multicolore. Il suffisait d’élire une seule œuvre par rubrique. Par exemple, dans la catégorie « noir », on pouvait opté parmi plusieurs sculptures, allant d'un buste de Batman venant de Pologne à une coupe ailée en passant par un corbeau. Le processus était ultra simple puisque il n’y avait qu'à cliquer sur la case correspondant à son objet favori sur la page web du musée.

Près de 1000 participations plus tard, l’exposition a vu le jour fin juin. Seules huit œuvres, les plus plébiscitées, ont été retenues et présentées. A partir de celles-ci, AnneClaire Schumacher, commissaire et conservatrice en chef, a imaginé avec dextérité un ensemble cohérent, avec comme fil conducteur, la couleur. Elle s'est notamment concentrée sur les couleurs primaires et franches: la blancheur immaculée de la porcelaine, le noir profond de la terre manganèse, le pourpre de Cassius, le cuivre qui donne à la fois le rouge et le turquoise. Au-delà de l’esthétique des œuvres exposées et de la poésie qui s’en dégage, la scénographie exprime toute l’ambivalence de cette année particulière; le passage du noir et blanc à la couleur, tout en faisant appel à notre libre arbitre sur le futur de notre société. Une exposition à la pluralité de styles qui convie à la contemplation et à la réflexion. «En noir et blanc ou en couleurs? Les choix du public» Jusqu’au 27 septembre 2020 Musée Ariana - Musée suisse de la céramique et du verre 10 Avenue de la Paix, 1202 Genève Tél: +41 22 418 54 50 ariana@ville-ge.ch

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ART/EXPO

LA PERSISTANCE D'’UN ART PRÉCIEUX : JACQUELINE FASEL ET LA PEINTURE SUR PORCELAINE Par QUENTIN ARNOUX

Les arts décoratifs sont largement sous-cotés depuis le deuxième tiers du XXème siècle. Parmi eux, la peinture sur porcelaine. Bien qu’elle représente actuellement pour les jeunes générations un art suranné que l’on retrouve soit au musée, soit chez les membres âgés de sa famille, elle se distinguait pourtant anciennement par l’originalité de ses supports et sa finesse d’exécution qui ensemble, donnaient lieu à des prouesses artistiques et techniques. Il ne fait aucun doute que la culture du consommer plus et moins cher a sonné le glas de cet art couteux qui demande patience, précision et savoir-faire, mais qui rassemble toujours des adeptes, notamment à Genève. Jacqueline Fasel est l’une d’elles et a accepté de revenir sur une passion qui est devenue son métier. Comment en êtes-vous arrivée à vouloir peindre sur de la porcelaine ? Je ne vais pas dire que je suis tombée dedans par hasard, mais ça s’en rapproche. Pendant mon enfance à Châtelaine, mon voisin était pris en charge par une dame de jour qui prenait elle-même des cours de peinture sur porcelaine. J’ai commencé à l’accompagner, sans rien peindre dans un premier temps. Je crois que je prenais simplement plaisir à les regarder et progressivement j’ai commencé à m’y mettre. Je devais avoir environ cinq ans. Bien entendu j’étais loin de penser que j’allais en faire mon métier ; surtout que mon père qui était luimême issu du milieu des Beaux-Arts ne voulait pas que je rentre là-dedans. Vous avez donc appris de manière autodidacte ? Dans un premier temps si on veut. Pendant mes études je peignais surtout à titre de loisir. Après mon collège, je suis partie à Münich pour un échange et on m’a parlé de la Fachschule fur Porzelan de la ville de Selb en Bavière. C’était intéressant de voir que ce qui représentait pour moi un hobby était là-bas un secteur très lucratif qui faisait vivre de nombreux corps de métier. Je m’y suis rendue par curiosité et j’y suis finalement restée trois ans et demi. Ma technique devait bien sûr être améliorée, mais puisque je pratiquais déjà on m’a fait grâce de six mois de formation et j’ai pu rentrer intégrer les cours en milieu d’année. D’ordinaire, les élèves de ces écoles

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© Jacqueline Fasel

étudient puis se font la main hors des ateliers alors que j’étais dans une dynamique inverse. C’était pas mal parce qu’on gérait la production du début jusqu’à la fin. Il y avait une partie ingénieure où on créait véritablement les pièces en mélangeant les terres, faisant nos mélanges d’émail et de couleur en broyant les pigments et une partie décoration avec la peinture a proprement parlé. Pendant six mois on dessinait, effaçait et recommençait pour savoir comment bien poser le pinceau.

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ART/EXPO

C’était rébarbatif bien que nécessaire et l’intérêt de cette formation était aussi qu’on ne bénéficiait pas d’aide si ce n’est les conseils des professeurs. On n’avait ni manuel ni modèle et les motifs étaient, bien sûr, tous reproduits à la main, on ne décalquait pas. Avec beaucoup d’exercice on y parvenait. Et même si la formation était en peinture sur porcelaine, on s’essayait à d’autre médiums. J’ai par exemple suivi un semestre supplémentaire pour réaliser des décors sur des matériaux divers (tapisserie, soie, émaux). C’était instructif, mais la peinture sur porcelaine m’attirait davantage. D’ordinaire, je ne suis pas quelqu’un de patient. Néanmoins, quand je me suis rendu compte que je pouvais passer des heures sur une pièce sans être distraite, j’ai su que c’était ce dans quoi je voulais me diriger.

Carouge était par exemple aussi reconnue pour sa production de faïence, or plus rien ne subsiste. Le savoir-faire se perd et les magasins qui vendent des pièces de porcelaine blanche se font plus rare. Il reste quelques fournisseurs qui sont en réalité des revendeurs et qui ne connaissent pas les pièces qu’ils proposent.

Y-a-t-il une histoire de la peinture sur porcelaine en Suisse ? Il y a une histoire de la peinture sur porcelaine en Suisse romande représentée par l’école de Langenthal (1906-présent) dans le canton de Berne et surtout par l’école de Nyon (1781-1979), connue pour ses bleuets, mais aussi pour ses paysages. Cette manufacture était très réputée et aurait par exemple reçu la commande d’un service à Dîner pour Caroline Bonaparte, sœur de Napoléon et Reine de Naples à la fin XVIIIème siècle, dont les pièces sont encore visibles au Musée de Nyon actuellement1.

Cette difficulté à s’approvisionner s’accompagne t’elle d’un manque de commande ? Oui. Pourtant Genève est une ville propice au mécénat avec la présence de grandes familles. J’ai eu l’occasion de réaliser quelques projets conséquents de décoration de salles de bains ou de cuisines. C’était particulièrement épanouissant parce que je travaillais sur plan. Maintenant, les demandes consistent davantage en des objets isolés. Il peut, entre autres, s’agir de plats, de lampes ou de services. J’ai dû changer ma manière de travailler et c’est aussi pour cela que j’ai commencé à donner des cours particuliers ; d’abord à la Migros, puis à Meyrin et dans une galerie que j’avais ouverte sur la rue Jacques Dalphin à Carouge en 1980 et enfin chez moi. La dynamique change lorsqu’il s’agit de peindre pour soi ou pour les autres et donner des cours.

Entre 1976 et 1977 j’y ai travaillé, principalement de la fine faïence - la différence avec la porcelaine étant qu’il n’y a pas de kaolin. La manufacture de Nyon a depuis fermé et c’est une perte considérable. Les arts décoratifs n’avaient plus la côte et à l’époque et certains des actionnaires qui géraient la manufacture, voulaient vendre. Personne n’a rien fait pour tenter de la sauver. Ni Nyon, ni le canton de Vaud ni Berne, en définitive, puisqu’il s’agit d’un savoir-faire et d’un patrimoine national. Dans les greniers de la manufacture il y avait des moules qui dataient du XVIIIème siècle. J’ai tenté de les racheter à la fermeture, mais ils ont préféré les détruire. Encore à ce jour je ne comprends pas cette décision. Mon ex-mari et moi devions également organiser une exposition pour les 200 ans de la maison en 1981 en faisant recréer des pièces à partir de ces mêmes moules. L’idée était de peindre ces pièces dans le style Meissen auquel j’avais été formé en Allemagne. Le temps nous a malheureusement manqué.

Avez-vous déjà exposé ? J’organise des expositions de temps à autre lors desquelles il m’arrive de peindre en live afin que les gens puissent mieux cerner le métier. C’est souvent aussi une bonne occasion pour vendre des pièces. J’ai organisé des événements en Valais, au château de Dardagny, à Carouge et je prévois d’organiser une exposition en décembre 2021 à Sion. Jacqueline Fasel

Le cas de Nyon est triste, mais indique une dynamique générale. Les manufactures ferment les unes après les autres ou sont rachetées par des grands groupes.

Prise de cours possible 079 624 47 22 http://j-fasel.ch j-fasel@bluewin.ch

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NOUVELLES TECHNOLOGIES

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CERTIFICAT DU MARCHÉ DE L’ART MODERNE ET CONTEMPORAIN Objectifs :

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ART/EXPO

LE TEMPLE DU LIVRE ET DE SES MERVEILLES FAIT PEAU NEUVE Par AURORE DE GRANIER

C’est une fondation des plus remarquables et des plus importantes au monde en matière de bibliophilie. La Fondation Martin Bodmer, abritant quelques 150 000 manuscrits, incunables et autres livres anciens, voit son décor changé en cette rentrée. Après trois années de travaux, et vingt ans après que l’architecte Mario Botta en ai dessiné l’extension, le public est enfin convié pour en découvrir les nombreuses nouveautés mais également les innovations de ce lieu d’exception sur les hauteurs du lac. On y découvre chaque année des expositions aussi fascinantes qu’étonnantes. En plus de la collection permanente, les curateurs du musée nous surprennent par des sujets aussi étonnants qu’esthétiques. Alors que la rentrée s’annonce et que l’été se retire peu à peu, nous découvrons une fondation qui a fait peau neuve. Après trois années de travaux réalisés par le cabinet Lausannois Archilab, les nouveaux espaces de la Fondation Martin Bodmer voient enfin le jour pour le plus grand bonheur des bibliophiles et des amateurs de beaux objets. Ces audacieux changements sont également l’aboutissement d’un projet pensé il y a déjà vingt ans par l’architecte tessinois Mario Botta. Amoureux de géométrie et friand de formes primaires, il imagine pour la fondation qui domine le lac des nouveaux espaces dans lesquels le public se perdra avec joie. L’architecte suisse avait déjà en 2003 mené à bien le projet d’ouverture de la bibliothèque au public, imaginant un espace souterrain qui se voit aujourd’hui en partie transformé et modernisé. Pour le public, au-delà des espaces d’exposition, ce sont les lieux de médiations qui se transforment et se multiplient. Une nouvelle salle où s’organiseront activités et discussions, mais aussi une salle de cinéma, une cafétéria aux goûts du jour, une librairie, et des jardins enchanteurs qui nous invitent à découvrir la magnifique vue sur le Léman pour prolonger notre expérience muséale. Mais les changements se font aussi en coulisses, notamment avec un nouveau laboratoire de restauration aux techniques de pointe qui permettra à la fondation d’accueillir des projets aussi gargantuesques que délicats. Agrémentée de baies vitrées, cette nouvelle salle laissera pénétrer la Go Out! magazine

Nouveaux espaces de la Fondation Bodmer

lumière du jour, mais invitera également les visiteurs curieux à jeter un oeil dans ce lieu où la magie se produit. Enfin, du côté des réserves le système de conservation des livres a été amélioré, mais également augmenté, pour accueillir les futures acquisitions du musée. Un nouvel écrin qui nous invite à redécouvrir la fondation et à rêver de son futur si prometteur. Fondation Martin Bodmer Journée portes ouverts et réouverture de la Fondation le 27 septembre 2020 19 Route Martin-Bodmer, 1223 Cologny, Genève https://fondationbodmer.ch

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ART/EXPO

GRAVURES DE MODERNITÉ Par AURORE DE GRANIER

C’est une technique qui apparait dès le Moyen-Âge, et devient au 16ème siècle une méthode de gravure plébiscitée et largement répandue, avant d’être abandonnée au profit d’autres formes de représentation. Mais au milieu du 20ème siècle, l’eau-forte est redécouverte, et réinventée sous la main assurée de nombreux artistes qui allient cette technique ancienne aux sujets modernes de leur époque. Présente tout au long de l’Histoire de l’Art, elle constitue une technique souvent marginale, utilisée notamment pour la reproduction d’oeuvres et rarement appréciée pour ses traits propres. Mais les artistes modernes voient en cette gravure une possibilité de créer un renouveau, et de faire de l’eau-forte non plus un art secondaire, mais un lieu de recherche artistique majeur qui devient un espace d’innovations tant au niveau technique qu’esthétique. La modernité accorde alors à l’eau-forte ses lettres de noblesse et fait de ses fruits des oeuvres à part entière, que même un certain Charles Baudelaire qualifia de moderne. « L’eau-forte est à la mode », déclarait Charles Baudelaire dans un article paru en avril 1862. Symbole de la modernité, le poète et critique d’art adoubait alors une technique artistique presque ancestrale, faisant sa première apparition au Moyen-Âge sous les gestes des orfèvres arabes. Cette technique artistique complexe consiste en une gravure réalisée indirectement. Une plaque de cuivre est recouverte de vernis où s’enfoncent des aiguilles de différentes tailles qui créent le motif. La plaque est ensuite traitée par un acide menant au phénomène de « morsure », qui donne vie aux lignes qui seront imprimées. Malgré ce long processus de création, elle devient plus commune dès le 15ème siècle, et enfin célébrée pour sa finesse notamment dans les oeuvres d’Albrecht Dürer. Cette méthode de gravure resta néanmoins marginale, consacrée à des sujets n’étant pas considérés comme nobles, tels que les paysages. Mais l’eau-forte reste avant tout un moyen de diffuser les oeuvres majeures, qu’il s’agisse de sculptures ou de peintures. Leur reproduction est commune, et la technique complexe est largement consacrée à cet usage durant le 18ème et le 19ème siècle. Si l’eau-forte est alors présente tout au long de l’Histoire de l’Art, et très répandue pendant certaines périodes, elle fait un retour spectaculaire et en toute noblesse au coeur du 20ème siècle, alors que la modernité bat son plein. Dès 1840 les artistes redécouvrent ce médium et decident de

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Charles Meyron (1821 – 1868), La Galerie Notre-Dame, 1853, Eau-forte et pointe sèche, état III/V, Inv. E 2004-0017 © Musée d’art et d’histoire, Genève

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ART/EXPO

Félix Bracquemond (1833 – 1914), Imprimé par Auguste Delâtre (1822 – 1907) , Edité par la Société des Aquafortistes, L’Inconnu. La Tortue et le canard, 1862, Eau-forte, état III/III, Inv. E 2011-2137 © Musée d’art et d’histoire, Genève

l’utiliser pour la réalisation d’oeuvres indépendantes, ne se contenant plus de la simple reproduction. Les sujets deviennent de plus en plus variés, élargissant la technique aux portraits, et trouvant dans cette méthode élaborée une autre manière de dessiner. Mais bien plus que de simplement reprendre une technique médiévale, les jeunes artistes modernes la complexifie. Ils jouent avec l’encre et les lignes, mais travaillent également avec les différentes tonalités du papier, à la recherche de nouvelles textures, de nouvelles esthétiques. Le renouveau de l’eau-forte à la période moderne accorde alors à ses fruits le statut d’oeuvre à part entière. C’est cette période qui est mise à l’honneur dans la nouvelle exposition du Cabinet d’Arts Graphiques de Genève qui nous propose de découvrir ses chefsd’oeuvres dont nombres sont issus de la collection du Cabinet. L’exposition est divisée en quatre thématiques, chacune venant explorer une innovation apportée par cette période. Dans la première salle, nous découvrons le concept de la ligne claire, une méthode utilisée pour réduire le réalisme de l’oeuvre. Les traits sont réduits, les détails disparaissent presque, et viennent ainsi dépasser le figuratif pour aboutir à un rendu pictural dépassant le réalisme pour servir l’effet. Dans cette première salle de l’exposition nous pourrons par exemple découvrir une oeuvre de Rodin représentant Victor Hugo en employant cette nouvelle esthétique. Dans la salle suivante,

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les oeuvres sont liées au thème de l’espace et de sa compréhension, notamment de l’espace moderne de la ville représenté avec une précision nouvelle grâce à l’eauforte. En salle 3, c’est la question des nuances et effets qui est abordée, notamment à travers la représentation de paysages et des effets météorologiques et lumineux. Cette recherche aboutie à une condensation des lignes, et force donc les artistes à penser une autre technique de travail, aboutissant à des oeuvres à la précision infime et définitivement modernes. Enfin, cette nouvelle technique nous mène à la salle 4, consacrée à l’obscurité. Grâce aux progrès techniques, il est possible de réaliser des paysages nocturnes tout en gardant la lecture de l’oeuvre aisée, démontrant alors que la période moderne a définitivement su maitriser cette technique ancienne. Une exposition qui retrace un âge d’or encore peu connu de l’eau-forte, et pourtant acclamée par la figure même de la modernité, Charles Baudelaire, avec qui l’on ne peut que s’accorder. Informations pratiques : « L’eau-forte est à la mode » 1840-1910 du 4 septembre au 13 décembre 2020 Cabinet d’Arts Graphiques du Musée d’Art et d’Histoire, 5 Promenade du Pin, 1204 Genève www.mah-geneve.ch

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ART/EXPO

L’'ART DU HASARD Par AURORE DE GRANIER

L’art semble parfois avoir le don de prédire l’avenir. La Biennale d’Images de Vevey nous le prouve avec sa thématique Unexpected, choisie il y a dix mois de cela, et reflétant à merveille la situation actuelle où l’incertitude s’est faite maitresse. Les artistes conviés en cette édition si particulière font alors la part belle au destin et à ses méandres, ses surprises, sa nature indomptable à travers des créations aux mille et unes humeurs et interprétations. Zoom sur un événement dans l’air du temps.

Omniprésent, indomptable, imprévisible et surprenant, le hasard s’invite chaque jour dans nos vies et vient les rythmer à sa guise. En cette période si particulière, le destin et ses eaux troubles semblent dicter nos existences, réduites à l’attente d’un futur impossible à prédire, encore moins à maitriser. La Biennale d’Images de Vevey fait alors de ce terme à la fois effrayant et fascinant son sujet d’honneur en cette année si particulière. Prenant place en toute sécurité, l’événement réunira cette année des artistes confirmés, mais également de jeunes talents, qui viendront exposer leur vision du destin et du hasard à travers des oeuvres dispersées aux quatre coins de la ville. Souvent monumentales, toujours exposées dans des contextes choisis avec soin, les photographies de l’édition 2020 de la Biennale brillent par leur diversité. Fortement influencés par le confinement et ses étrangetés, les artistes sélectionnés cette année n’ont pas manqué d’immortaliser ces mois singuliers, à l’image de Taiyo Onorato et Nico Krebs qui ont photographié les rues désertées d’une ville sicilienne, ou encore les balades solitaires de l’artiste colombienne Stéphanie Montes dans les montagnes suisses. Entre petites joies et mélancolie, le hasard semble avoir pris tout son sens en cette période si particulière. Déstabilisés dans leur routine et leur pratique, les artistes n’ont pas pour autant perdu pied, mais nous prouvent avec brio que les eaux agitées d’un hasard déchainé poussent à la réflexion, à la réinvention, démontrant par leurs créations que face à la crise et au désespoir, l’art reste un refuge des plus précieux. En cette rentée 2020 encore placée sous le signe de l’incertitude, la Biennale nous invite à regarder en arrière vers ces derniers mois marqués d’une singularité inédite, tout en nous intimant d’accueillir le futur avec un regard plus clément sur l’imprévu. Car si le hasard n’est pas toujours heureux, il fait de la vie ce qu’elle est : une succession de surprises, dont certaines

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Aya © Yann Gross & Arguiñe Escandón

furent immortalisées par les artistes de cette Biennale qui nous rappellent que l’art est lui aussi imprévisible. Unexpected, Le hasard des choses, Festival Images Vevey Biennale des Arts Visuels du 5 au 27 septembre 2020, dans toute la ville de Vevey, programme complet et lieus d’exposition à découvrir sur images.ch

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ART/EXPO

Escape from paradise © Benoît Jeannet

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DANSE • CHANT • DÈS 6 ANS

CAR / MEN

PHILIPPE LAFEUILLE, CHICOS MAMBO VENDREDI 18 SEPTEMBRE 2020 20H • SALLE DU LIGNON

Culture et communication · 022 306 07 80 · scc@vernier.ch www.vernier.ch/billetterie · VilledeVernier


ARCHITECTURE

ARCHIVES D’'UNE FLAMBOYANTE METAMORPHOSE Par AMBRE OGGIER

La Bibliothèque de Genève présente dans le Couloir des coups d’œil une sélection de précieux documents illustrant la restauration, entreprise dans les années 1870-1880, de la chapelle des Macchabées. Parmi les documents exposés, de rares dessins du célèbre architecte français Viollet-le-Duc illustrent les différents projets envisagés pour redonner à la chapelle son aspect flamboyant et médiéval. Les différents dessins et plans exposés témoignent des réflexions entreprises à l’époque concernant la manière de restaurer un ancien monument et du regard porté sur la conservation du patrimoine. Contrairement au reste de la cathédrale Saint-Pierre qui manifeste une sobriété typiquement protestante, la chapelle des Macchabées se distingue par ses décors remarquablement colorés et lumineux d’une richesse extraordinaire. Construite entre 1397 et 1405, la chapelle des Macchabées (qui s’appelait alors la chapelle collégiale Notre-Dame avant de changer de nom en 1460) est le premier édifice de style gothique flamboyant de Suisse. Commandée par l’influent cardinal Jean de Brogny, la chapelle a été prévue pour accueillir sa sépulture, ce qui explique le soin particulier apporté à la décoration. En août 1553, lors de la Réforme, la cathédrale change de statut et devient un lieu de culte protestant, le mobilier liturgique est réemployé, détruit ou vendu, les murs sont recouverts de badigeon et la chapelle des Macchabées est délaissée puis devient un dépôt. En 1566, la chapelle est réaménagée afin d’abriter l’auditoire de théologie de l’Académie. Les transformations opérées dissimulent les origines médiévales de la chapelle.

joué un rôle fondamental en mettant en lumière la richesse des décors anciens de la chapelle qui étaient alors dissimulés sous les badigeons. En 1874, Eugène Emmanuel Viollet-le-Duc, qui s’est réfugié en Suisse après avoir été condamné à mort par la Commune de Paris, est choisi pour proposer un projet de restauration de la chapelle. Ces idées inventives qui prennent pour modèle la Sainte-Chapelle de Paris ne verront finalement jamais le jour mais elles témoignent du regard autrefois porté sur la restauration qui se base sur une forme de réinterprétation d’un passé médiéval fantasmé et non sur l’analyse des données archéologiques.

Peu avant le milieu du XIXe siècle, l’art du Moyen Âge bénéficie d’un soudain engouement auprès des intellectuels et des artistes de l’époque. Victor Hugo dénonce l’état désastreux de Notre-Dame de Paris de son roman éponyme publié en 1831. Le public prend alors conscience de la valeur historique de ces monuments. À ce même moment, la chapelle des Macchabées n’est pas mieux lotie, son état est si mauvais que l’idée de démolir la chapelle est envisagée. Finalement en 1845, l’architecte genevois Jean-Daniel Blavignac est engagé afin d’établir un projet de restauration. Bien que ces propositions n’aient jamais abouti, il a néanmoins Go Out! magazine

VIOLLET-LE-DUC À SAINT-PIERRE Jusqu’au 12 septembre 2020 Bibliothèque de Genève 1 Promenade des Bastions www.blog.bge-geneve.ch/viollet-le-duc/

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JOAILLIER DE LA NATURE 10 JUILLET - 15 NOVEMBRE 2020 MUSÉE D’ART ET D’HISTOIRE, GENÈVE


ARCHITECTURE

RENAISSANCE ROMANE Par AMBRE OGGIER

Alors qu’elle menaçait de s’écrouler il y a quelques années, l’abbatiale de Payerne rouvre ses portes au public plus resplendissante que jamais. Fermé depuis 2016, ce prodigieux bijou d’art roman retrouve aujourd’hui un nouveau souffle grâce à une restauration mesurée et un nouveau parcours didactique qui permet de découvrir l’histoire du lieu de manière ludique et interactive. Un voyage dans le temps à la rencontre des vestiges d’une époque révolue qui émerveillera petits et grands. S’élevant au milieu de la Place du Marché, l’abbatiale trône majestueusement au centre de la petite ville de Payerne depuis maintenant presque un millénaire. Construite dès le premier tiers du XIe siècle, la grande église romane témoigne de l’importance au Moyen Âge du Prieuré de Payerne qui était alors rattaché à l’abbaye bénédictine de Cluny depuis la fin de l’an mille. Possédant une nef large à six travées, l’abbatiale de Payerne présente des dimensions considérables qui en font le plus grand monument de style roman de Suisse. En pénétrant dans l’abbatiale, on découvre un grand narthex fermé dont les murs sont recouverts de peintures murales passablement bien conservées. À gauche en entrant se trouve une représentation du Christ de l’apocalypse accompagnée d’une vision de l’enfer et des vieillards de l’apocalypse. De l’autre côté à droite, la représentation du Christ du Jugement dernier entouré des apôtres présente des personnages aux traits individualisés. Peintes au XIIIe siècle, ces peintures sont d’étonnants témoins de l’art médiéval en Suisse. Après avoir passé les monumentales portes séparant le narthex de la nef, on découvre un immense espace où règne un calme monastique. Conçu avec sobriété comme un écrin de lumière naturelle, les nombreuses fenêtres créent une impression immédiate de clarté et de grandeur qui est renforcée par les différences de taille des fenêtres du chœur. Les murs intérieurs de l’église recèlent de nombreux trésors artistiques. Outre les chapiteaux historiés placés en hauteur et mettant en scène de petits personnages aux grosses têtes, les restants de polychromie ancienne offrent aux spectateurs une vision colorée et enchanteresse de cet ancien édifice bénédictin. Les chapelles transformées et décorées dès le XIVe siècle par les prieurs créent un

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mélange étonnant entre le style roman de l’architecture et le style gothique des peintures plus tardives. Cet édifice unique en Suisse est à découvrir un jour de beau temps afin de ne rien rater des effets quasiment divins de la luminosité si particulière de cet ancien lieu de culte médiéval. Avis aux Indiana Jones en herbe, le tombeau de la reine Berthe de Souabe, qui est à l’origine de la fondation du monastère de Payerne, reste à trouver ! Abbatiale de Payerne 3 Place du Marché, 1530 Payerne 026.662.67.04 10h-17h30 (tous les jours sauf les lundis) www.abbatiale-payerne.ch

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SAISON 2020-2021 Opéra-Théâtre / Humour / Création

22 . 9 — 18 . 10 . 2O Encore une fois Cie Comiqu’opéra Dimanche 11 . 10 . 2O Le Live de Robert Sandoz One man show / Humour / Accueil

17 . 11 — 13 . 12 . 2O Charrette ! Simon Romang Théâtre / Tragi-comédie / Création

12 . 1 — 7 . 2 . 21 Trahisons Harold Pinter Les Live de Mélanie Croubalian

Dimanche 31 . 1 . 21 Le Live de Valentin Rossier Théâtre / Comédie / Création

2 . 3 — 28 . 3 . 21 Couple ouvert à deux battants Franca Rame et Dario Fo

Traduction-Adaptation : Toni Cecchinato et Nicole Colchat Théâtre / Comédie / Création

27 . 4 — 23 . 5 . 21 D’Eux Rémi De Vos Les Live de Mélanie Croubalian

Dimanche 16 . 5 . 21 Le Live de Joan Mompart Théâtre / Jeune Public / Accueil

2 + 5 + 6 . 6 . 21 Les Minuscules Roald Dahl

Chemin de Ruth 16 | Cologny | Genève | 022 786 86 00 | lecrevecoeur.ch

Les Live de Mélanie Croubalian


THÉÂTRE

POÉSIE MÉDITATIVE Par AMEIDIE TERUMULAI

Le génial chorégraphe genevois Gilles Jobin ne cesse de nous surprendre et nous en mettre plein les yeux! L’hyper-distance imposée par le Covid-19 a stimulé son imaginaire et il revient bousculer les arts vivants avec sa compagnie de danse numérique. Ici, il nous dévoile La Comédie Virtuelle, un travail sur la maquette numérique du future bâtiment de la Comédie de Genève, véritable théâtre en construction. Cette performance réunit des danseurs de trois régions du monde - Genève, Sydney et Bangalore - dans un environnement de réalité virtuelle (VR) en temps réel. Le public regarde également le travail en VR. Ce dernier représente une avancée majeure dans la mise en relation des artistes et du public autour de l'œuvre à un moment où la crise du COVID-19 a pratiquement rompu nos connexions. La Comédie Virtuelle incarne la puissance des technologies immersives et interactives pour générer de nouvelles esthétiques et de nouvelles façons de travailler et de collaborer à travers le monde de la danse. Grâce à cette oeuvre, la Comédie de Genève devient l’un des satellites officiels de la Mostra de Venise pour sa section Venice VR Expanded. Ainsi, l’ensemble des projets de réalité virtuelle de la Biennale (plus de 30 projets) est à découvrir à Genève, à la Comédie, pendant 10 jours. Entre documentaire et fiction: plongée immersive. A rentrée singulière, performance inédite! Gilles Jobin et sa compagnie de danse numérique ont créé La Comédie Virtuelle la maquette numérique de la nouvelle Comédie de Genève. Le chorégraphe genevois nous offre ici une véritable expérience sociale multi-utilisateurs accessible en VR et avec des ordinateurs de bureau. Tout comme un vrai théâtre, le public, représenté sous forme d'avatars, peut se rassembler pour visiter le bâtiment, se parler, interagir et assister à des performances en temps réel. Après son lancement, La Comédie Virtuelle fonctionnera comme un pôle XR actif de recherche et de production pour le programme numérique régulier de la Comédie de Genève. Sélectionné et retenu par la Biennale de Venise, ce travail fédérateur sera présenté en temps réel tous les jours du festival, du 2 au 12 septembre.

La Comédie virtuelle © Gilles Jobin

Genève, Sydney et Bangalore. Aucune réservation n’est nécessaire en amont, puisque l’entrée est libre. Cinq postes sont à disposition où le spectateur se verra équipé de casques de réalité virtuelle (nettoyés avec soin) et pourra choisir les mondes qu’il souhaite explorer!

Ainsi, durant le festival, la Comédie de Genève devient l’un des satellites officiels de la Mostra de Venise pour sa section Venice VR Expanded. Ainsi, l’ensemble des projets de réalité virtuelle de la Biennale (plus de 30 projets) est à découvrir à Genève, à la Comédie, pendant 10 jours. Sur inscription, le public pourra assister à des événements virtuels en direct, dont La Comédie virtuelle, jouée en live avec des danseurs en studio à

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Du 2 septembre au 12 septembre 2020 Comédie de Genève 6 Boulevard des Philosophes, 1205 Genève Tél. +41 22 320 50 01 www.comedie.ch billetterie@comedie.ch www.abbatiale-payerne.ch

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ART/EXPO

PÉPITES D'’ESPOIR Par AURORE DE GRANIER

La crise n’aura pas eu raison de l’incontournable festival genevois de La Bâtie. Se relevant au milieu des cendres des derniers mois, l’événement qui a malheureusement du subir quelques annulations répondra cependant bien présent en ce mois de septembre, nous entraînant dans Genève et ses alentours pour un voyage culturel à la croisée des arts. Au-delà de sa volonté de répondre présent pour son public, le festival laisse également pousser un soupir de soulagement aux artistes du monde des arts vivants, parmi les premières victimes de ce chamboulement mondial. Danse, théâtre, hybrides, mais aussi soirées clubs, restaurants et siestes acoustiques rythmeront cette édition 2020 dans le respect des règles sanitaires. La culture renait alors, nous prouvant qu’en suivant quelques règles simples et en respectant son prochain, elle peut continuer à nous enchanter. Alors visages masqués et gel hydroalcoolique en main on file se ressourcer dans la programmation rafraichissante de La Bâtie. Toujours placé sous le signe de l’éclectisme, le festival de La Bâtie revient cette année avec une programmation enchanteresse et rafraîchissante qui nous rappelle à quel point la culture est vitale. Mêlant les arts vivants à l’image du théâtre et de la danse, mais regardant aussi du côté de la vie nocturne, des restaurants, et des expositions, le festival regroupe toutes les victimes de cette crise qui a frappé le milieu culturel de plein fouet. Désireux de mettre en avant des artistes locaux, mais également venus de contrées plus lointaines, les organisateurs du festival nous plongent dans un melting pot culturel qui nous convie à découvrir la culture dans tous ses états. Coup d’œil sur les pépites que nous réservent cette édition au doux son de l’espoir. LES ARTS VIVANTS RETROUVENT LA SCÈNE

Après une trop longue pause, les danseurs, acteurs, performers, retrouvent la scène pour notre plus grand bonheur. On découvrira alors avec des yeux émerveillés la dernière création tant attendue de Jasmine Moran, Lumen, qui nous parle à travers des jeux de lumière et des mouvements des corps de nos peurs, de nos fantasmes, jouant avec les reflets et nous entraînant dans une expérience éblouissante où nos sens seront en éveil. Le « danseur de l’année » selon le magazine Tanz sera également présent au festival. Trajal Harrell, danseur américain à la réputation plus que brillante, viendra alors interroger ce titre. Que signifie-t-il ? Que danser

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« Hiboux », Les trois points de suspension © Sylvain Marchand

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ART/EXPO

« Lumen », Jasmine Morand © Sylvain Marchand

après avoir reçu une telle récompense ? Quelle estime de soi est-il possible d’avoir après une telle consécration? Revisitant son héritage chorégraphique, il nous entraine à travers l’histoire de la danse dans une introspection à l’élégance sans pareil. Côté théâtre, on nous interroge sur notre rapport avec nos proches disparus. Autour d’une table, le collectif des Trois Points de Suspension évoque avec émotion les rites de la mort, mais aussi la question de l’éternité, dans leur Hiboux mêlant théâtre, musique et arts plastiques autour d’une thématique complexe discutée avec délicatesse et tendresse. Teatro Amazonas s’encre lui dans une réalité bien sombre. Le collectif espagnol Azkona&Toloza nous invite à porter un regard critique sur le néocolonialisme à travers une enquête retraçant la construction d’un des plus grands opéras du Brésil. Un spectacle tristement ancré dans l’ère du temps qui sera présenté pour la première fois dans le cadre du festival. Pour plus de légèreté, on accourra pour découvrir Histoires sans gloire et pratiquement sans péril pour 4 voix sur pente raide du Collectif Moitié Moitié Moitié. Dans une succession de tableaux pittoresques et traditionnels, ces joyeux lurons nous racontent avec humour leurs aventures rocambolesques, entre balade

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champêtre qui ne se termine pas comme prévu, et folie bovine. Une pépite de rire et de tradition qui vient encore enrichir le programme des arts vivants de cette édition où tous les espoirs sont permis.

La Bâtie Festival Genève du 28 août au 13 septembre 2020 Programmation complète et réservation sur www.batie.ch

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LA FABRIQUE DES MONSTRES DANS LA BANDE DESSINÉE BIBLIOTHÈQUE DE LA CITÉ DU 5 SEPTEMBRE 2020 AU 31 JANVIER 2021 WWW.BM-GENEVE.CH

UNE EXPOSITION CONÇUE PAR LE CENTRE BD DE LA VILLE DE LAUSANNE ETADAPTÉE PAR LES BIBLIOTHÈQUES MUNICIPALES. EN PARTENARIAT AVEC ESBDI ET SCAA


MUSIQUE

13 EME ART MUSIC:

UN LABEL MARSEILLAIS À VOCATION SOCIALE Par MATHIEU ROUX

Au commencement, il y eu l’info l’année dernière qu’un Festival gratuit de culture urbaine appelé le Castellival [Le Festival se déroule pendant trois jours dans le quartier de La Castellane, NDR] se tenait en juillet à Marseille…hélas, aucun moyen d’y assister, les dates de mon séjour dans la cité phocéenne tombaient à côté. Cette année, alors que j’essayais de caler mes vacances sur la période du Castellival, j’apprenais que le label 13ème Art Music soutenait l’évènement. Malheureusement, rebelote. Manu Daher, chargé de projet social au sein du label, me confirmait que le Festival était annulé pour une raison que tout le monde connaît. Voilà pour la petite histoire…Le point positif dans tout ça, c’est que Manu était disponible pour une interview. Ni une, ni deux : Au lieu d’écouter du rap marseillais en live, j’irai écouter dans les bureaux du label un ancien éducateur du quartier pour qui les projets ne se limitent pas à la musique. A lire avec l’accent marseillais!

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MUSIQUE

Affiche du Castellival, édition 2019

pas un qui venait. Par contre, si il y a une voiture volée, ils sont là. Tu vois un peu la gamberge? A Marseille les médias aiment bien appuyer sur le côté gangster, kalash. Alors que c’est comme dans toutes les grandes villes. Et à force de dire aux gens que tu es le vilain petit canard, tu commences à le penser. Une fois, j’avais créé un championnat de foot à la Castellane avec les fédérations et tout, j’étais content. J’ai fait venir un journaliste qui a vu les petits s’entraîner, il assisté au truc. Le lendemain, qu’est-ce qu’il écrit dans le journal ? : « Entre kalashs et ballons ». J’ai pété une durite. Si il y avait eu ne serait-ce qu’une petite bagarre lors du Castellival l’année dernière, ça serait ressorti.

EN PLUS DE LA MUSIQUE À PROPREMENT PARLER, J’AI LU QUE LE LABEL AVAIT ÉGALEMENT UNE PORTÉE SOCIALE. POURRIEZ-VOUS REVENIR SUR CET ASPECT DU LABEL?

A la base j’ai pas commencé dans la musique. J’ai grandi à la Castellane, c’était moi l’éducateur jeunesse là-bas. J’ai commencé à 17 ans, animateur BAFA. Après d’années en années, j’ai pris des responsabilités: Le pôle jeunesse et puis le pôle jeunesse adulte. Comme je suis attaché au quartier, j’ai eu envie de faire des trucs pour les jeunes, voilà comment j’ai intégré 13ème Art Music. Parce que dans le label, les trois-quarts sont issus de la Castellane et ça me tenait à cœur de leur faire plaisir. AU SUJET DU CASTELLIVAL, J’AI L’IMPRESSION QUE PEU DE MÉDIAS LOCAUX EN PARLE. EST-CE LIÉ À LA SITUATION DES QUARTIERS NORDS, UN SECTEUR UN PEU OUBLIÉ?

ET LE BILAN DE LA DERNIÈRE ÉDITION DU COUP?

Nickel. Aucun problème, au contraire. La première journée, appelée « Kstekermesse » était dédiée aux enfants,

Non concernant le Festival, c’est un choix, on ne voulait pas trop communiquer non plus. Il faut gérer aussi le flux de personnes le soir des concerts. Ils sont gratuits, il y a des têtes d’affiche. Si il y a trop de monde, c’est ingérable. Ça peut devenir dangereux si il y a un mouvement de foule par exemple. L’aspect sécuritaire, c’est le principal. L’année dernière, il y a eu 12'000 personnes sur les trois jours. A la base dans le quartier, il y a plus de 5'000 habitants. Alors pas tout le monde va venir, mais il faut compter sur les gens extérieurs. Il y en a qui venaient de Toulouse, de Toulon, de Nice, tout le sud. Mais pour revenir aux médias, c’est vrai que j’ai beaucoup travaillé à la Castellane, j’ai fait des grosses actions et t’y en avais Châteaux gonflables prêts!

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MUSIQUE

c’est comme une kermesse: t’y avais des châteaux gonflables, des stands de pêche à la ligne, des goûters pour les petits, des box de bonbons à offrir aux enfants. Ensuite t’y as la deuxième journée, intitulée « Kste Family », organisée avec les mamans et les jeunes: c’est un grand repas avec la mise en avant des associations sportives, culturelles. T’y avais des démos de sport, des défilés de mode. Surtout le plus beau, c’était le bal de promo, ça c’est mon bébé: je récompense tous les diplômés de la Castellane. On les habille un peu à l’américaine avec les chapeaux, en bleu, blanc et rouge. On fait en sorte que ça représente une action citoyenne, on est tous français. En plus c’est tombé sur la journée où il y avait la finale de la Coupe d’Afrique des Nations Algérie-Sénégal. Retransmission en direct avec un repas et plus de mille couverts. C’était vraiment quelque chose. Après je te montre des vidéos [Effectivement, une grosse organisation pour un évènement festif et convivial. Pour les genevois/es, imaginez le parc des bastions un jour de fête de la musique, NDR]. Et le dernier soir, il y a les « Ksteconcerts » dont je parlais avant. Pour moi le plus important, ce sont les deux premiers jours. C’est pour faire plaisir à tout le monde des plus petits jusqu’aux séniors. Dans beaucoup de quartiers en France la situation se dégrade, donc ça fait plaisir de ramener des sourires, ça fait du bien et on en a besoin. Et on donne de la lumières aux autres, « Venez-vous mettre en avant ! ». Les petits créateurs d’habits de la Casté’, faites votre défilé de mode, les petits chanteurs, lancez-vous aussi. Tout ce que l’on peut mettre en avant, on le met en avant. Après mon rêve serait que le Castellival devienne LE festival de culture

Manu, en noir, avec des jeunes de la Castellane

urbaine à Marseille. Des ateliers graffs d’un côté, des battles par-ci, des défilés de mode, des concerts… Y-A-T-IL D’AUTRES PROJETS QUI GRAVITENT AUTOUR DU CASTELLIVAL?

Oui, ça ne se termine pas comme ça. Il y a les trois jours de fête plus des sorties. En partenariat avec la mairie, on fait une sortie avec les mamans pour les remercier. Et ensuite, une sortie pour les jeunes. J’ai ramené cent vingt jeunes à Aqualand l’année passée. En fait, il y a toute une dynamique sur presque six mois. T’y as l’avant où tu prépares avec les jeunes, t’y as les trois jours et après on remercie les gens. C’est bien que les gens s’investissent mais c’est bien aussi qu’on les remercie. C’est un bon concept. C’est pour ça que je suis venu à 13ème Art. C’est pour développer cette partie sociale. ET PAR RAPPORT À LA MUSIQUE DU COUP, VOUS VOUS OCCUPEZ DE QUELQUE CHOSE OU DE QUELQU’UN EN PARTICULIER?

Je suis chargé du projet de Bayssou, je l’accompagne. Il a besoin d’être entouré : « Occupe-toi de ta musique, nous on gère le reste ». Gérer les réseaux sociaux, faire de la promo. Je suis aussi un peu garant de l’organisation générale du label: quels sont les objectifs ? si on doit recruter un petit, se séparer d’un autre, se lancer dans l’organisation de concerts. On va faire une boutade, mais je suis un peu un couteau suisse [Rires]. Site et réseaux du label : https://13emeart.com/ https://www.youtube.com/channel/UCK8EZls0Sf0TZx7g9qCpATQ Les diplômé.e.s de la Castellane

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https://www.facebook.com/13emeArtMusic13

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Photographie : federal.li DA & Design : basedesign.com

ORCHESTRE DE LA SUISSE ROMANDE saison 2020-21

découvrez le programme ! OSR.CH

JONATHAN NOTT Directeur musical et artistique


MUSIQUE

LE BAL DES LABELS Par MATHIEU ROUX

The Line Diète de bringues indubitable, le festival Label Suisse nous délivre de cette torpeur virale avec sa cascade de sons intensifs. Réanimation garantie! Accouché en 2004 par la RTS, cette biennale nous régale de la fine fleur musicale helvète, en nous offrant gracieusement un éventail multi-sonore de lives et créations originales durant 3 jours. Cette 9ème édition ondule sur divers lieux du centre-ville, privilégiant les découvertes et échanges. Un véritable rendez-vous pour les amoureux et acteurs en manque d’adrénaline non-coupée ou souffrant de sous-production d’endorphines. Une centaine d’artistes prescriront les so(i) ns multivitaminés dont nous avons urgemment besoin. Morceaux choisis. Le festival Label Suisse revient pour sa 9ème édition. Au programme? Pour ce qui est de la musique actuelle - une réanimation sensorielle avec les monumentaux et salvateurs Young Gods, le rock sexy de The Animen, des chansons à textes doux avec Phanee de Pool, ou piquants avec Les Fils du Facteur, et de dignes représentants du Hip-Hop tels que La Gale et Slimka. On pourra également faire le plein énergétique avec une myriade d’autres références fantastiques dont, Nik Bärtsch, Professor Wouassa et Klaus Johann Grobe. Du côté de ceux qui assurent le futur, on se rechargera les batteries avec entre autre de l’Afrobeat d’anticipation produit par Amami, de l’électro qui déplace les palmiers avec Ramin & Reda ou du psyché turc à moustache de Saitün Sprüng. Le choix est vraiment vaste et donne l’eau à la bouche. Dont ce vernissage enchanteur, le projet Therminal C de la suprenante Coralie Ehinger, (Dr. ès thérémine et créatrice du festival N.O.D.E) un bain frémissant des modulations de son synthétiseur illustré à l’aide d’un ombromane en l’Église Saint-Francois. On compte également d’autres réjouissances, auxquelles se rendre les yeux fermés. Niveau jazz entre autres, nous auront le droit au meilleur, avec la double crème de la crème; le Erik Truffaz quartet, le Julie Campiche Quartet, Hans Koch Trio, ou encore pour la nouvelle vague, le Shems Bendali Quintet.

La musique classique et contemporaine en contenteront plus d’un avec un cycle Beethoven, dont les œuvres seront interprétées par différentes formations, comme Antoine Chessex, HYPER DUO, le Collegium Novum Zürich ou les Swiss Chamber Soloists. Sans oublier la Neue Volksmusik, Yodel et armaillis à l’honneur, qui bondissent de nos pâturages à la country texane, avec La Triada et Traktorkestar feat. Erika Stucky et bien d’autres. Un indispensable trip qu’on vous conseille de prendre pour assurer une rémission sensationnelle. Du 18 au 20 septembre Divers lieux, Lausanne centre https://labelsuisse.ch/

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La Bâtie — Festival de Genève 28.08 — 13.09.2020 — www.batie.ch


CINÉMA

KLAXON FATAL Par MINA SIDI ALI

Est-ce que vous avez déjà passé un sale journée? Une vrai journée où tout se passe à l’inverse de ce que vous fantasmiez? C’est ce que va vivre un homme au bout du rouleau campé par Russell Crowe méconnaissable physiquement (bouffi, barbu, le regard vide et glaçant), dans le dernier film de Derrick Borte: Enragé. Ce dernier se fait doubler par une mère de famille (Caren Pistorius) pressée qui abuse sur le klaxon, ce qui va faire péter les plombs de notre acteur fétiche à qui le rôle du conducteur sous pression sied comme une prothèse. Déjà bien échauffé dans son pick-up, cette ultime étincelle va le faire littéralement fulminer de rage. Entre rebondissements haletants et violence décadente, Russel Crowe a décidé de faire régner sa loi et de punir les incivilités au volant. Il suinte toute sa haine de l'humanité dans un rôle qui nous rappelle celui de Michael Douglas dans « Chute libre » (1993), de Joel Schumacher à la trame très similaire et la même critique sur l'aliénation de la vie urbaine américaine. Zoom avec notre gladiator néo-zélandais transformé en fou du volant! On n’a clairement pas l’habitude de vous retrouvez dans un rôle de fou furieux… Comment avez-vous travaillé ce personnage ?

C’est certain que ce n'est pas ce à quoi le public doit s’attendre de ma part. Il faut savoir que tous les personnages que j’ai incarné sont des voyages très différents. Pour moi, tout est une question de défriche, de nouveau terrain à explorer. Cela a toujours été le cas. J’évite de m’aventurer dans des rôles trop semblables. Et aussi extrême que soit ce film, ce rôle me semblait intéressant à embrasser. Ce qui m’a plu dans ce personnage, c’est son côté moins complexe et plus brutal! Il n’y a rien de rationnel chez lui. Lorsque j’ai lu le scénario, j’ai eu peur. J’ai d’abord pensé refuser le rôle. Mais plus je le présentais à mon entourage, plus j’imaginais la manière dont je pourrais l’appréhender. Ma première impression était simplement guidée par une réalité: nous vivons dans une société régit par une violence quotidienne qui nous effraie.

Est-ce que vous avez déjà été impliqué dans une altercation sur la route qui met les nerfs à vifs? Comment gérez cela selon vous?

Je me souviens en particulier d’une altercation à Sydney avec un chauffeur de taxi. On approchait Noël. Les rues étaient saturées et je circulais sur Willam street. J’essayais de passer le feu rouge mais les voitures coupaient la route. Le taxi derrière moi perdait patience et n’arrêtait pas de klaxonner. Je n’ai pas pu rouler et cela l’exaspérait. Alors j’ai coupé le moteur, je suis sorti de mon véhicule et je me suis dirigé vers le chauffeur impatient. J’ai vu son faciès radicalement changé d’expression, passant de la rage à l’étonnement. Il m’avait reconnu (rires)! Je me suis approché de sa vitre et je lui ai lancé: bonnes fêtes de Noël mec! Je ne saurai jamais comment il a pris cela, mais une chose est sûre: il aura une drôle d’histoire à raconter à ses potes.

En effet, le monde va mal, les gens ont les nerfs à vif, manquent de respect, deviennent agressifs…comment percevez vous cette violence dénoncée dans le film?

Si vous essayez d’expliquer cette violence, dans un sens vous la justifiez. Ainsi, je préfère ne pas lui donner de sens. C’est une décision individuelle pour certains d’agir ainsi, de manière violente et sans raison. Je ne cautionne nullement ce type d’attitude. Je suis contre tout type de violence.

Enragé, de Derrick Borte (Unhinged, États-Unis, 1h30). Avec Russell Crowe, Caren Pistorius, Gabriel Bateman. En salles.

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THÉÂTRE

VERNIER, DESTINATION CULTURELLE À L'’ÉCLECTISME SANS PAREIL Par AURORE DE GRANIER

C’est un lieu où la culture s’offre à tous, et est offerte par chacun. Dans la commune de Vernier, l’accent est mis sur l’excellence, mais également sur l’inclusion, la proximité, la diversité. Sa programmation aux sortir d’un été laborieux pour le monde de la culture à de quoi nous redonner le sourire et nous remplir d’espoir. Encore une fois cette année, impossible de ne pas trouver chaussure à son pied. La Salle du Lignon est parvenue à devenir un haut lieu de la culture genevoise ces dernières années, mêlant avec un équilibre digne des plus grands acrobates productions locales et internationales, mélangeant sans complexe les divers arts de la scène, parvenant à trouver des langages pour s’adresser à chacun, des plus jeunes aux plus aguerris, en accordant une attention toute particulière aux familles cette année. Du rire, des larmes, de la danse, de l’action, de la poésie, et un grain de folie, la saison 20-21 de Vernier est impossible à définir. Et c’est bien cela qui la rend déjà incontournable. ECHAPPÉES MERVEILLEUSES

L’éclectisme est au programme sur la scène de la Salle du Lignon, et c’est avec joie que l’on accueille cette nouvelle saison aussi variée que dépaysante après une période d’une obscurité terrifiante. Les arts vivants reviennent en force - mais bien évidemment en toute sécurité - avec au programme danse, musique, théâtre et opéra pour ravir les goûts de chacun. On se laissera bien volontiers entrainer par le quatuor Nevermind dès septembre qui parcourt l’Europe et séduit un public de plus en plus nombreux avec ses créations et ses interprétations aussi délicates qu’envoûtantes. Mêlant le jazz à la musique ancienne dans une originalité unique en son genre, les jeunes musiciens nous transportent dans un monde à la croisée du temps. Et puis on voyagera avec la chanteuse andalouse Rocío Márquez qui nous emmène sur ses terres natales au rythme d’un flamenco endiablé. Côté opéra, Vernier accueillera en cette année le Théâtre Orchestre Bienne Soleure pour l’interprétation de Zaïs, un opéra pastoral qui nous emmène en quatre temps du monde des fées aux légendes du Moyen-Orient.

Sous la neige, Cie les Bestioles © Martine Waniowski

Les amoureux des arts vivants et de la pluridisciplinarité seront enchantés par Dancing Cello, un spectacle où s’unissent violoncelles, percussions et ballet moderne autour d’une problématique qui flirte sans honte avec la philosophie : comment trouver son individualité dans une société étouffante ? Les artistes de cet ensemble nous répondront en musique et en mouvements. Mais hors de question de rester sérieux

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THÉÂTRE

trop longtemps, car à Vernier on y vient aussi pour rire. Et parmi les représentations qui se chargeront de nous donner la banane, on retrouve le collectif Les filles de Simone et leur dernière production Les Secrets d’un gainage efficace. Elles nous parlent du corps de la femme, de ses tabous, ses hontes, mais aussi de son histoire, le tout avec humour et autodérision pour notre plus grand bonheur. LA FAMILLE À L’HONNEUR

Si les érudits, fans de musique, férus de théâtre, n’auront aucune difficulté à trouver leur bonheur dans cette programmation foisonnant de pépites, les famille n’ont pas été laissées de côté par les organisateurs, au contraire. On retrouvera pour cette saison aux saveurs d’espoir et de changement d’air une ribambelle de spectacles dédiés à la fois aux petits et aux plus grands, alors que devant la scène de la salle du Lignon se réuniront toutes les générations. Pour commencer cet automne, on embarque sa marmaille et on fonce à Vernier, direction la forêt avec la production À petits pas dans les bois. Le public se voit alors transporté au milieu d’une clairière, alors que la forêt, mystérieuse et effrayante, se dévoile. Dans un univers rassurant et charmant, les comédiens nous invitent à nous frotter au grand méchant loup avec douceur, interrogeant petits et grands sur cette peur que nous inspire l’animal poilu. Et puis on quitte la forêt pour un univers recouvert d’un manteau blanc. Dans Sous la neige, c’est un monde magique qui s’éveille devant nos yeux écarquillés, fait de papier de soie, s’animant avec délicatesse pour faire découvrir aux plus petits un monde imaginaire à la douceur exquise, tout en rappelant aux plus grands que la magie n’est jamais très loin quand on sait où la chercher. Mais trêve de douceur, direction un road trip endiablé où l’aventure et la famille sont au coeur même de l’histoire. La Mécanique du hasard nous raconte la drôle de lignée d’un adolescent pourchassé par la malchance se retrouvant en camp de redressement pour un vol qu’il n’a pas commis. Enfermé là-bas et condamné à creuser un lac asséché, mais ce sont des secrets de famille et autres histoires rocambolesques qu’il déterre pour notre plus grand plaisir. On notera également Yooo !!! où le hip hop règne en maitre et fait découvrir à nos bambins l’énergie de la danse et toute la poésie que cet art du mouvement exprime. À Vernier, la culture n’a décidément pas d’âge ni de frontières.

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Dancing Cello, Dance Area & Cie Caractère © Magali Girardin Vernier Culture, Saison 2020-2021 Salle du Lignon, 16 Place du Lignon, 1219 Le Lignon. Programmation complète et réservation sur www.vernier.ch

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FESTIVAL INTERNATIONAL DU

FILM D’ANIMATION GENÈVE

ANIMATOU

FILM D’ANIMATION GENÈVE

ANIMATOU Illustration : Thomas Perrodin

FESTIVAL INTERNATIONAL DU


AILLEURS

FERVEUR PALPABLE Par RAYANE MZOURI

Entre plaines et montagnes, villes et villages, bourgades et forêts de mélèzes du Valais, le PALP festival déploie sa programmation interdisciplinaire et itinérante hors des sentiers battus à travers des découvertes artistiques, musicales et gourmandes. Pour sa 10ème édition, son directeur Sébastien Olesen a redoublé de réactivité et créativité en défiant le COVID, et en offrant à son public une mouture anniversaire à taille humaine. Chapeau bas! Mêlant musique, art contemporain, découverte du patrimoine, expérience culinaire dans des cadres tant bucoliques que vertigineux, le PALP Festival nous avait surpris par sa formule inédite. Découverte cet été à Verbier, la manifestation qui fêtait pourtant ses 10 ans ne nous avait pas laissé de marbre. Il faut dire qu’il n’y avait pas de quoi s’ennuyer. On avait eu la chance d'écouter des concerts de musique pointus - Mia Oud, Alice Torrent et Yellow Teeth- dans un lieu peu conventionnel: la montagne! On y avait dégusté une délicieuse raclette, brunché sur barrage et flâné dans un village - Bruson - tout en visitant une mémorable et sensorielle exposition interactive d’art contemporain autour du son baptisée Bruisson (contraction de Bruson et son) déployée à l’intérieur de raccards en bois d’antan ou d'anciennes granges marquées par le temps, au bord des pâturages et le long des ruelles. Une sorte de cabine permet d’écouter les sons en direct de trois endroits. Un bâtiment diffuse une musique créée à partir de sons du village et une collection de cloches aux sonorités originales sont suspendues dans une grange.

Cyril Perregaux, Palp Festival

contemporaine et traditions ancestrales s’exporte déjà à l’étranger mais devrait surtout inspirer ses cantons voisins. A bon entendeur! Jusqu’au 21 novembre 2020 Palp Festival Divers lieux www.palpfestival.ch

Dans un contexte aussi délicat, le directeur Sébastien Olesen et son équipe ont su relever le défi d’organiser une des rares manifestations estivales à la programmation plurielle s’étendant sur tout le Valais et perdurant jusqu’en novembre. Le festival redonne espoir et fait figure d’ambassadeur pour le canton. En 10 ans, il a franchi un nouvelle étape avec la promotion d’une culture contemporaine entre terroir et traditions valaisannes. Début août, le PALP lancera à Bruson un centre de culture et d’innovation en région de montagne. La manifestation interdisciplinaire estival, dynamise le terroir valaisan et s’imposant comme acteur culturel incontournable dans la région. Sa recette mixant culture Go Out! magazine

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LIVRES DU MOIS

RENTRÉE LITTÉRAIRE : L’'ART ET LA NATURE À L'’HONNEUR Par AURORE DE GRANIER

une odyssée photographique sans filtre et à l’objectif critique. Un ouvrage capital réalisé avec talent mais dont la valeur va bien au-delà de celle des photographies de cet homme engagé. The End of the Game Peter Beard, Editions Taschen sortie prévue en septembre 2020 www.taschen.com

© Taschen THE END OF THE GA ME, PETER BEARD

«Plus l’homme blanc s’est enfoncé en Afrique, plus la vie s’y est effacée, quittant les plaines, le bush… Jusqu’à disparaître en hectares de trophées, de peaux et de carcasses.» Ces mots sont ceux du photographe Peter Beard, amoureux de la nature et désireux de montrer par ses images et ses textes le génocide animalier dont est victime l’Afrique. À travers sa publication The End of the Game il rassemble plus de vingt ans de recherche sur les ravages causés par l’homme sur la faune africaine. Dans cette nouvelle édition, on retrouve les mots de ces hommes et de ces femmes qui ont laissé leur emprunte sur l’Afrique, des explorateurs, des chasseurs, participant sans vergogne à la disparition de la population de rhinocéros, de lions, d’éléphants. Mais dans cette édition revisitée et publiée quelques mois après la disparition du célèbre photographe qui nous quittait en avril dernier, nous trouvons également un entretien avec le défenseur de l’environnement Esmond Bradley Martin, et la contribution en toutes lettres d’écologistes engagés auprès de cette faune menacée. Témoignage des erreurs humaines, ce livre rassemblant écrits et images poignantes nous entraine sur les traces d’un passé qui ressemble encore trop à notre présent. Cimetière d’éléphants affamés et assoiffés, trophées de chase, fourrures, ou encore le simple désir de l’homme de tuer plus fort, plus grand que lui, Peter Beard nous emmène dans Septembre.20

© Flammarion BRUEGEL , FR ANÇOISE ROBERT S -JONES ET PHILIPPE ROBERT-JONES

Véritable mystère de l’histoire de l’art, Bruegel l’A ncien ne cesse de fasciner. À la frontière entre art médiéval et Renaissance, liant par ses œuvres le Nord et le Sud, le peintre à la renommée à l’épreuve du temps continu de fasciner et de faire couler l’encre des historiens de l’art. En cette rentrée chargée en culture, un nouvel ouvrage voit le jour chez Flammarion sous la direction de Françoise Roberts-Jones et Philippe Robert-Jones qui s’attèlent à décortiquer l’oeuvre de cet artiste au style

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LIVRES DU MOIS

aussi mystérieux que déroutant. Connu du grand public pour ses scènes hivernales et ses paysages rustiques, l’artiste flamand a cependant gracier de sa touche des sujets bien plus variés qui sont présentés dans cet ouvrage désireux de présenter le style Bruegel l’Ancien dans sa totalité. Scènes énigmatiques, représentation du temps qui passe à travers les saisons et leurs variations, peintures religieuses, les quelques 40 toiles qui nous restent aujourd’hui du peintre démontrent la diversité de son génie et l’adaptation de sa touche à tous types de sujets. Mais si les toiles peintes sont peu nombreuses, une profusion de dessins peuplent le catalogue de Bruegel l’Ancien. Dans ces croquis élaborés, toute son imagination débridée se donne libre cours, notamment dans une interprétation des Péchés capitaux pour le moins originale. Au-delà des dessins, les historiens de l’art à l’origine de ce nouvel ouvrage s’attèlent également à l’étude des nombreuses gravures de l’artiste témoignant d’une époque à la croisée des genres. Si Bruegel l’Ancien fascine, rares sont les ouvrages consacrés à l’entièreté de son oeuvre, de la peinture au dessin, mais se penchant également sur la vie de ce personnage énigmatique. Cette publication saura fasciner les amoureux d’histoire de l’art et tous ceux d’entre nous qui ne cessent d’être interpellés par les créations uniques et originales de cet artiste incomparable.

© Editions Alternatives

HABITER L’AIR , MICHÈLE BONI

Si nous devions répondre à la question, « où habitez vous ? » l’air serait une réponse valable. Lieu de vie commun de chacun, il nous entoure tandis que nous le remplissons de nos corps et de nos constructions. Mais lorsqu’il s’agit d’habitation, l’air s’avère être une matière novatrice et aux mille et uns possibles que les architectes travaillent avec un regard résolument tourné vers l’avenir. Habiter l’air nous invite à la découverte de trente habitations où l’invisible devient indispensable. Si l'on connaît déjà bien les structures gonflables, de véritables bulles d’air coupées du monde et pourtant bien respirables, aujourd’hui les architectes vont encore plus loin. Grâce à d’ingénieux systèmes de parois, l’air est isolé, créant des espaces architecturaux en pleine ville ou alors perdus au milieu de la nature. Pensées avec les préoccupations écologies du moment, ces innovations aux dispositifs bioclimatiques permettent à l’air de créer des espaces où le confort est bel et bien présent tout en respectant la nature. Habités par une volonté de s’adapter à un futur toujours plus complexe où le climat et l’écologie sont au centre de nos préoccupations, les architectes de demain se doivent de penser à une occupation de l’espace à la fois respectueuse et répondant aux exigences des hommes. Habiter l’air nous démontre que parfois les murs sont inutiles, que l’ouverture sur l’extérieur est nécessaire, et par-dessus tout que cet air qui nous est vital est notre allié. Un allié à protéger et à intégrer dans notre mode de vie futur où l’écologie tient une place capitale et non négociable. Un gros bol d’air frais entre quatre murs imaginaires.

Bruegel Françoise Roberts-Jones et Philippe Robert-Jones, Editions Flammarion parution prévue le 9 septembre 2020 www.editions.flammarion.com

Habiter l’air Michèle Boni, sortie prévue le 1er octobre 2020 Editions Alternatives http://www.editionsalternatives.com Go Out! magazine

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TEACH YOURSELF TO FLY 18.09 – 17.10.2020 Vernissage: 17 septembre à 18h Un projet d’exposition avec Nastasia Meyrat, Sarah Margnetti, Camilla Paolino, Sabrina Röthlisberger, Mina Squalli-Houssaïni et Gaia Vincensini Sur une invitation de Sarah Margnetti

LiveinYourHead Espace d’exposition Cinéma Salle Robert Kramer HEAD – Genève Bâtiment Général-Dufour Rue de Hesse 5, 1204 Genève

LIVEINYOURHEAD


MODE

MIROIR MAGIQUE Par AURORE DE GRANIER

Le monde de la mode s’est vu largement impacté par la crise sanitaire de cette année, devant se réinventer et trouver de nouvelles solutions à des problèmes encore inédits. Dans un univers où les Fashion Weeks rythment les saisons, l’impossibilité d’organiser les défilés a présenté un nouveau défi aux marques de luxe. Oubliez les palais parisiens et les musées envahis par les stars et les reines de la mode, venant peupler de leurs tenues extravagantes ces lieux d’exception réservés à une élite triée sur le volet. La solution en cette année si différente ? Le web, bien évidemment. Dior, Jacquemus, Valentino, Gucci, toutes les marques ont répondu présentes et pour la première fois ont convié non pas seulement les prêtresses de la mode et les pachas du style, mais le commun des mortels. De l’adolescente aux rêves de carrière dans la mode à la mère de famille fascinée par l’artisanat textile, tout le monde était convié à la fashion week de cet été 2020. Et si la pandémie avait enfin rendue la haute-couture démocratique ? UNE CRISE QUI CHANGEA LA HAUTE-COUTURE

C’est un univers réglé comme du papier à musique qui a vu son programme bien rangé s’écrouler face à la crise sanitaire qui a balayé ce début d’année. Les maisons de création, forcées de fermer boutiques, mais voyant également leurs ventes chuter, ont du aussi mettre un terme à l’un des événements phare de leur année, la fashion week. Si ces semaines de la mode implantées dans les capitales européennes et la ville de New York ont toujours su donner le ton à la prochaine saison, en cette année particulière une brise portant une odeur de doute l’a terrassé en un seul souffle. Oubliez les défilés rassemblant des centaines de personnes, les foules s’agglutinant devant les entrées des lieux réservés à ces événements, les hordes de photographes pourchassant les grandes tiges allurées qui battent le trottoirs, courant de présentation en défilé. Le visage de la mode ne peut plus être le même. Son économie, mais aussi sa façon d’être, ont subi une onde de choc sans précédent qui pousse les créateurs et directeurs des maisons à s’interroger. Et si la copie était à revoir ? Si pour certains la tragédie de l’épidémie a enfin poussé à un changement considéré comme nécessaire, à l’image de Michale Kors qui déclarait « Je pense depuis longtemps que le calendrier de la mode doit changer », pour d’autres la technologie semble être la solution. Dans notre numéro special Stay in (ndlr n°80) on vous parlait d’un besoin de renouveau vital pour la mode, d’une nécessité de réduire le rythme, de produire moins, de mieux acheter mais aussi de mieux penser la mode. La première fashion week faisant suite

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Le défilé L’amour, en plein air et retransmis en direct sur le compte Instagram de @ Jacquemus photo © Virgile Guinard pour Vogue

à la déclaration de l’épidémie nous montre que la voie à suivre n’a pas été la même pour toutes les maisons de couture. Chez Thierry Mugler, on calme la cadence, les ateliers parisiens travaillent à leur rythme, et puis

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MODE

Image extraite du film Le Mythe Dior, Collection Haute Couture Automne Hiver 2020-2021 © Dior

tant pis pour la fashion week, après tout la mode ne vit pas que l’espace d’une semaine. Mais pour d’autres marques à l’image de Dior, le jeune label Jacquemus ou la maison italienne Valentino, la mode tel un rêve doit continuer de vivre, et quand toutes les portes sont fermées, une fenêtre s’ouvre : celle du web et de ses mille et uns possibles.

paradoxe vit dans la mode. Elle n’est pas assez bien, importante, sérieuse, pour être reconnue comme objet d’art, et pourtant celle-ci se veut bien plus exclusive que l’art classique et contemporain réunis. Le commun des mortels peut se presser devant un Monet à L’Orangerie, une certaine Joconde au Louvre, admirer les oeuvres d’un dénommé Jeff Koons, mais ne peut pas approcher la dernière robe Valentino. La mode, considérée pendant des siècles, et encore assez largement aujourd’hui par nombreux, comme un monde futile et superficiel est pourtant l’un des univers les plus exclusifs et confidentiels de la planète. Une futilité largement convoitée qui laisse un goût amer dans la bouche de tous les exclus, c’est-à-dire à peu près tout le monde. La haute-couture qui s’amuse depuis quelques décennies à brouiller les pistes entre art et mode, par des créations impossibles à porter, ou alors des pièces si complexes à réaliser que leur place est dans une réserve et non une boutique, n’a pas encore ouvert ses portes au commun des mortels. Sauf que si. Cet été, pas le choix pour les designers. Oubliez les rendez-vous d’exception, la haute-couture débarque dans les salons pour survivre, et on a presque envie de pousser un énorme soupir… Enfin !

LE PRIVILÈGE DE LA FUTILITÉ

Il fut difficile de faire des jaloux en cette dernière fashion week. Pas de jolis cartons d’invitation, ni de rendez-vous secret, encore moins de décor onirique réservé à l’élite de la mode. Pour assister aux défilés, stars de cinéma et étudiantes étaient assises sur les mêmes bancs : leurs canapés. On imagine volontiers la tristesse des habitués, la déception des pourris gâtés, et la détresse des fashionistas privées de séances photos devant les lieux de présentation. Mais un nouveau vent à soufflé sur cette fashion week, une brise si nouvelle qu’on a presque eu du mal à la reconnaitre. Démocratie vous avez dit ? Un nouveau parfum qui est venu envahir les réseaux sociaux des grandes maisons de luxe et que l’on a inhalé avec plaisir. On pourra toujours nous traiter de jaloux, mais après tout, tout cela n’était-il pas un peu trop injuste ? Pourquoi est-ce que seule une petite poignée de privilégiés pourraient aller admirer les créations merveilleuses de Maria Grazia Chiuri pour Dior de leurs propres yeux, alors que le reste de la planète devraient se contenter des écrans de leurs téléphones et du papier glacé des magazines de mode ? Car un véritable

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MODE

LE WEB, FUTUR DÉMOCRATIQUE DE LA MODE ?

Alors la crise nous aurait-elle tous rendus égaux dans le monde privilégié de la mode ? À cette question on répond par un petit oui. Si ces derniers défilés nous ont rappelé que les privilèges tombaient quand la crise grondait, rien ne nous assure que la mode continuera de lever son rideau pour les amoureux lambdas du vêtement. Et pourtant la simplicité de ces derniers défilés nous invite à rêver d’un futur démocratique. Pour être aux premières loges, il suffisait d’ouvrir son application Instagram. On y découvrait le défilé « L’Amour » par Jacquemus, tout droit sorti d’un rêve, au milieu des champs de blé où déambulaient des mannequins en robes légères, un panier à la main, une simplicité onirique flottant dans les airs. Chez Dior on partageait un film unique en son genre, Le Mythe Dior, présentant dans un univers onirique et cinématographique la dernière collection haute couture. Loin des podiums, la directrice artistique a su réinventer un monde dans lequel nous étions tous conviés. Burberry, Gucci, Valentino, et nombre d’autres maisons se sont joint à cette valse des réseaux sociaux, désireux de poursuivre les présentations tout en indiquant pour la plupart vouloir ralentir un rythme effréné. Plus que deux défilés par an pour de nombreuses maisons, des collections saisonnières qui prendront le temps d’être vendues avant que la prochaine fournée n’arrive avec fracas, une réelle volonté de ralentir qui s’associe à une prise des conscience de l’importance des réseaux. Jamais nous n’avons passé autant de temps collés à nos écrans qu’à l’heure de la crise. Pour le travail, pour rester en contact avec sa famille, ses amis, pour accéder à la culture, le virtuel a démontré son importance et sa nécessité, et la mode n’a pas pu y échapper. Pourtant la tâche semblait compliqué. Si les défilés sont l’occasion de montrer à leur public la beauté des pièces, ils sont également un espace créé pour raconter une histoire, une vision, plonger son spectateur dans un univers qui va au-delà du simple vêtement. La manière même dont les collections sont présentées devaient alors changer, la mode venant presque flirter avec le cinéma, recréant à travers le médium de la vidéo ce que la réalité aurait montré. Une réalité dans laquelle nous ne sommes pas tous égaux, mais quand la crise gronde, les privilèges s’écroulent presque tous comme un château de cartes, et quand on nous dit de rester chez nous, un carton d’invitation chez Chanel n’a aucun effet. On entend souvent parler du grand méchant web, mais pendant cette crise nos écrans se sont transformés en miroirs magiques, nous transportant à l’autre bout du monde, dans les coulisses d’univers qui nous étaient jusqu’à lors

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Le décor du défilé L’amour, en plein air et retransmis en direct sur le compte Instagram de @Jacquemus, photo © Virgile Guinard pour Vogue

interdits. Peut-être que cette brise démocratique n’était que passagère, mais pourquoi s’empêcher de rêver d’un futur où la mode elle aussi pourrait se savourer comme un beau tableau accroché au mur d’un musée ?

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STAY COOL

Ceramic sculpture treeface © Johnson Tsang

NAMAKA RIVE GAUCHE LE DHABA LITTLE BARREL ONDA LE 82 VIN RESTAURANT DES BERGERS THE WAY

IL SERENO FOREVER MASERATI


BY DEVORE

TERRE HAUTE

GATHER TOGETHER EAT BETTER VERBIER LE 12 SEPTEMBRE

Un voyage culinaire pour une gastronomie consciente Réservez vos tickets sur www.devore.ch/terre-haute


COUP DE FOOD

TABLE DÉLECTABLE Par RAYANE M'ZOURI

On vous parlait le mois dernier de l’ouverture du 82, notre nouvelle adresse gastronomique coup de coeur sise au restaurant du Parc des Eaux-Vives. Elle a repris vie aujourd’hui grâce au talent et à la créativité de son chef: Jérôme Manifacier. Aussi humble que talentueux, ce dernier nous dévoile une gastronomie épurée, simple, goûteuse et aussi gourmande que graphique. Ici exit l’addition salée comme la mer, on y déguste une cuisine française avec de petites touches d’inspiration asiatique, fruits de ses récents voyages, à des prix doux. Ses cuissons précises et ses extraordinaires harmonies de goût, nous ont séduites le temps d’un dîner qu’on ne rêve depuis que de réitérer.

On n’avait pas mis nos papilles en émoi au restaurant du Parc des Eaux-Vives depuis fort longtemps. Mais depuis l’arrivée de son nouveau chef Jérôme Manifacier, il en est tout autre. Avec un parcours exemplaire - un passage au Martinez de Cannes aux côtés de Christian Willer, puis un apprentissage chez Gérard Rabaey, auréolé de ses trois étoiles au Pont de Brent, et un macaron cueilli à l’Hôtel de la Paix à Genève pour sa table gastronomique du lieu, le Vertig’O, on attendait avec impatience d’aller tester sa table au Parc des Eaux-Vives dans ce nouvel espace qui lui sied comme un gant. Ouverte à l’envie, fermée à l’ennui sa cuisine se distingue par des cuissons parfaites, de très belles harmonies de saveurs et une mise en valeur de produits soigneusement sélectionnés. Sans fausses notes, elle raisonne dans nos têtes des semaines après l’avoir testée. Comment résister à un menu composé entre autres d’une langoustine en croûte de noix de cajou et purée de pois chiche à l’huile de sésame noir ou au ris de veau, écrevisse et jus de crustacés parfumé à la cardamome? On n'y est pas du tout parvenu. On s’est laissé emporter par son menu découverte avec une carte blanche donnée au chef et qui nous a permis de vivre une expérience complète.

© Le 82

Les Terrasses du 82 Du mardi au samedi de 18 heures à minuit pour le bar et de 19 heures à minuit pour le restaurant. 82 Quai Gustave-Ador, 1207 Genève 022 849 75 75 www.metropole.ch

Avis aux épicuriens!

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VIN

SUD ET VINS DE SABLE La

chronique œnologique de

PIERRE-EMMANUEL FEHR

Le Sud l’été. Le soleil abrutissant, le bruissement des cigales, quelques olives, s’endormir sur la chaise longue, quelques olives, lire distraitement, tremper les pieds, quelques olives… et prendre l’apéro. Sans oublier quelques visites de caves. Ce programme exigeant nous a mené dans le mythique Hôtel de La Ponche à Saint-Tropez, pour remonter en ligne droite à Châteauneuf-du-Pape et visiter deux domaines aux vignes sur des terroirs de sable, dont on s’étonne qu’ils restent encore (presque) secrets.

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VIN

L’HÔTEL DE LA PONCHE, ÎLOT DE NOSTALGIE SUR SAINT-TROPEZ L’étonnante gesticulation entourant les yachts immobiles ne résume pas Saint-Tropez. Derrière ce fronton-façade tapageur se devine encore l’âme de la ville de pêcheur lorsque l’on rejoint le vieux quartier aux ruelles encore entrelacées qui nous conduisent innocemment à l’Hôtel de La Ponche, modeste bar de pêcheur transformé à l’après-guerre en maison de refuge des peintres, écrivains et mythes, à commencer par Brigitte Bardot, Juliette Gréco, Boris Vian derrière le zinc, ou encore Françoise Sagan. Le plus secret et mythique hôtel de Saint-Tropez a aujourd’hui 82 ans, et sa propriétaire Simone Duckstein y règne avec tendresse, se refusant à vendre sa « maison », qui combine aujourd’hui habilement, authenticité, luxe, chaleur et simplicité. En 1938 pourtant, lorsque ses parents achètent La Ponche, les amis se moquent de cet achat ridicule dans le quartier le plus pauvre de Saint-Tropez. Elle nous confie malicieusement que selon de récentes rumeurs, elle aurait accepté de vendre l’Hôtel ! « Mais que me resterait-il si je vendais ? C’est ma maison natale, ici je reçois chez moi et les clients y sont heureux. Il y a un couple de New-Yorkais qui revient depuis plus de 30 ans: ils prennent la même chambre, font le tour de l’Hôtel pour voir si quelque chose a changé; de vrais inspecteurs des travaux finis, mais si attachants ». Nous restons attablés avec elle à l’écouter nous livrer son Saint-Tropez, ses secrets, en regardant au loin le

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va-et-vient des touristes sur la Plage de la Ponche. Ses yeux scintillent, tantôt joueurs, vagues, puis à nouveau rieurs, lorsqu’elle partage ses souvenirs d’enfance, alors qu’elle sautait entre les « pointus » qui revenaient de la pêche et éclaboussait leurs filets de coton, ou qu’elle raconte les plus grandes légendes passées entre les murs de sa maison. « Je me souviens de Sartre et de Simone de Beauvoir sur la terrasse de l’Hôtel: elle avec son oeuf sur la tête et lui ses lunettes loupe. On peut dire qu’ils étaient assez exotiques et ne cadraient pas trop avec les autres habitants. Lorsque Vadim est venu tourner « Et Dieu créa la femme », c’était encore une ambiance de province, les hommes pêchaient, les femmes remmaillaient les filets sur le quai de la Pesquière. Puis l’un après l’autre sont venus Pierre Brasseur, Paul Eluard, Françoise Sagan, Juliette Greco, et finalement le Tout-Saint-Germaindes-Prés intellectuel et artistique d’après-guerre qui en a fait rapidement son quartier général estival ». Les mûrs de sa maison sont aussi le témoin de ses amours, avec une grande collection des peintures de Jacques Cordier, décédé dans un accident de voiture à 37 ans. Aujourd’hui encore, elle veille avec amour à entretenir la diffusion de sa peinture et nous scrute avec approbation lorsque nous relevons la justesse du trait de ses dessins à l’encre de chine. Nous pourrions rester des heures à l’écouter nous égrener au compte-gouttes les anecdotes les plus secrètes, entre Bardot qui faisait de la salle du bar sa loge et se dénudait aux yeux de tous, aux fidélités

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cave du centre du village. A l’époque tenue par Eddie, vigneron d’une sympathie à toute épreuve et au regard limpide, nous nous rappelions ses vins au rapport qualité/prix imbattable pour l’appellation, qui représentaient à merveille un certain style, d’une densité phénoménale, que 10 années de cave parvenaient à tempérer pour nous amener vers une sagesse presque inespérée. Une marionnette mi-soiffard, mi-gnome perchée sur un tonneau à l’entrée de la cave, laisse déjà présager d’une convivialité sans chichi et d’un plaisir de recevoir à la cave. Nous faisons tinter la sonnette. C’est Marie, d’une voix gaillarde, qui lance un « j’arriiive » prometteur à l’accent déjà généreux. Descendant le pas vif, elle rebondit à notre présentation « Ah mais vous êtes venus il y a 15 ans ?! Alors vous ne connaissiez pas encore Yannick, c’est le fils d’Eddie, je vais voir s’il est là » ! Par chance, Yannick n’est pas occupé dans leurs vignes de 5 hectares seulement, lui qui a repris le domaine en 2011 une fois sa licence de chimie et diplôme d’œnologue en poche. Regard bleu azur, même franchise et sourire que le père, il nous montre leurs vignes sur la carte de Châteauneuf du Pape, magnifiquement situées à l’est de l'appellation sur des terroirs de safres et des grès sablonneux, sur les lieux-dits « Grand Pierre », « Le Pointu » et les bois du « Rayas ». Depuis qu’il a rejoint Eddie, il a travaillé avec plus de précision la vigne, sans chercher à chambouler les méthodes mais en essayant de révéler au mieux l’élégance de ses Grenache, qu’il vinifie non égrappés et sans levure exogène, en cuves béton puis 18 mois dans des foudres hors d’âge. Nous descendons à la cave, dont le fumet n’a pas changé. Tout semble hors du temps, les cuves fossilisées dans le mur, tout est dans son jus ! On s’imagine à merveille que tout cet écosystème participe allègrement à la patine des vins. Nous goûtons sur fût les 2019 encore bien fougueux, des 2018 d’une fluidité et d’un velouté déconcertant compte tenu du millésime solaire, puis en bouteille les 2017 (aux tannins encore sévères mais prometteurs), 2016 (un toucher de bouche incroyablement soyeux pour un millésime de grande garde) et 2015 (généreux, mais dynamique). Puis Yannick nous sort une cuvée particulière qu’il a décidé de vinifié séparée des autres. Pourquoi, alors que la tradition de Châteauneuf n’est pas tellement au parcellaire? « Lorsque je sens la cuve provenant de cette parcelle, je me dis que je ne peux pas la mélanger au reste, c’est comme ça ». Yannick avait humblement omis de mentionner que les trois parcelles des Raisins Bleus sont enclavées dans les bois de Rayas, le coeur des sables de Châteauneuf du Pape… C’est un vin fougueux, net comme une lame japonaise, mais c’est encore un lion en cage. Attendons, nous serons récompensés. Puis en

Yannick Féraud, domaine Féraud & Fils

des clients pour leur chambre plus qu’à leur amour, la numéro 10 pour Pompidou, Louis de Funès la 16, Romy Schneider la 22… « Aller jeune homme, fini de discuter avec moi, il faut courir vous baigner vers le ponton avec les derniers rayons de soleil. Filez, je ne veux vous revoir qu’ensuite ». Le soir au coin du bar, nous plongeons dans les trois livres de Simone Duckstein sur son Saint-Tropez d’hier et d’aujourd’hui. A la lecture de « Hôtel de La Ponche, un autre regard sur Saint-Tropez » ou « De Saint-Tropez, lettre à une amie » (Editions Le Cherche Midi), nous ne pouvons nous empêcher d’être envahis par la nostalgie d’un âge d’or que nous n’avons pas connu. Le lendemain, il nous est difficile de sortir de la chambre, tant ce petit cocon de Saint-Tropez semble nous donner l’illusion qu’il est possible d’échapper au temps. Nous ressentons avec délectation la description de Françoise Sagan : « Je me suis levée de mon lit, j’ai ouvert les volets et la mer et le ciel m’ont jeté au visage le même bleu, le même rose, le même bonheur ». DOMAINE FÉRAUD & FILS Après le calme de la mer, il nous fallait retrouver les galets roulés de Châteauneuf du Pape, mais aussi ses vignes sur sable. De passage, nous nous arrêtons au Domaine Féraud & Fils, alors que cela faisait presque 15 ans que nous n’étions pas retournés dans cette petite

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discutant et en lorgnant sur sa cave personnelle, nous apercevons des vins venus de partout, même quelques Suisses, notamment des Dézaley Grand Cru de Louis Fonjallaz et des Ermitage de M.-T. Chappaz… L’homme est curieux et ne cesse de se questionner, d’avancer lentement mais avec une direction claire, en restant en quête. Sa réputation de talent de l’appellation n’est déjà plus à faire et la Revue des Vins de France ne s’y est pas trompée en lui décernant une étoile méritée. Un domaine encore confidentiel, à la renommée grandissante mais aux quantités limitées. MAS SAINT-LOUIS Nous sommes prêts à entamer la remontée vers Genève, mais une rue plus loin, notre regard est accroché par un écriteau indiquant « Mas Saint-Louis ». Tiens, ce nom nous rappelle quelque chose, même si nous n’arrivons pas à mettre le doigt sur le souvenir qui nous y lie. Allons faire un saut. Le vignoble composé majoritairement de Grenache, puis de Syrah et Mourvèdre s’étend au sud de l’appellation proche de Sorgues sur les lieux-dits Crousroute et La Lionne, 30 hectares d’un seul tenant. Accueil millimétré pour la dégustation, sur 3 cuvées différentes, la Grande Réserve, les Arpents des Contrebandiers et la cuvée Tradition. Tout est parfaitement organisé pour déguster l’essentiel des cuvées de 2018 à 2014, que nous nous apprêtons à enchaîner rapidement afin de prendre rapidement la route. Mais au premier nez, nous réalisons que nous allons prendre du retard. Quel que soit le millésime ou la cuvée, la finesse des vins est stupéfiante ! Comment est-ce possible que ce domaine soit passé hors de notre radar avant ce jour ? Le coup de massue arrive avec le millésime 2014, sur la « simple » cuvée Tradition. La fraise nous enveloppe dès le premier nez, puis les pétales de rose séchées nous soulèvent. Nous ne sommes plus là. NOUS SOMMES AILLEURS, enfouis dans le sable. Quelle subtilité… La finesse du Grenache associée au millésime frais 2014 délivre un rendu pinotant et infusé, mais avec les traces de garrigue et ses herbes de Provence. La bouche est gracile, fuselée mais racée, et alors que le corps rétrécit et nous laisse craindre une finale étriquée, c’est presque un pied-de-nez pour mieux nous surprendre avec une acidité et fine amertume qui allonge encore ce vin. Quelle claque ! C’est alors que le jeune maître de chai, Matthieu Faurie-Grépon, fait un passage au caveau entre deux travaux, tout content d’observer notre enthousiasme. Il nous explique que Monique Geniest, à la mort de son mari, a pris des décisions judicieuses, en privilégiant en particulier le travail des sols et en s’entourant des services de l’œnologue conseil Serge Mouriesse et en rajeunissant l’équipe. Elle surveille encore aujourd’hui d’un oeil attentif

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Matthieu Faurie-Grépon, Maître de Chai du domaine Mas Saint-Louis

les travaux, que ce soit à la vigne, vers les cuves ou dans le caveau, du haut de ses 87 ans. Au fil de la discussion avec cet étonnant Matthieu FaurieGrépon, nous comprenons qu’il n’y est pas pour rien dans la poursuite de finesse des vins depuis son arrivée au domaine en 2011. Ses idées sont limpides, il est le reflet d’une jeunesse ancrée, curieuse et confiante qui nous rassure sur la continuité qualitative du domaine. Nous repartons avec les suspensions de la voiture légèrement mises à l’épreuve. De retour, nous furetons sur les forums pour comprendre comment ce domaine a pu nous échapper jusque-là. Nous ne sommes évidemment pas les premiers dénicheurs de talents, le guide Bettane & Dessauve l’avait déjà noté comme révélation en 2015, le qualifiant de future propriété culte de la région… Pour les personnes qui désespèrent de trouver des pépites sur l’appellation Châteauneuf du Pape à des prix encore abordables, cela existe, mais peut-être plus pour très longtemps, tant la qualité de ces deux domaines va assurément encore prendre l’ascenseur.

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La gastronomie sans chichi ! 60, B D. SA I N T- G E O R G E S 1205 G E N Ăˆ V E W W W.O D E O N G E N E V E .C H T. 022 328 55 98


HOTSPOT

SUR LA ROUTE DES INDES Par MINA SIDI ALI

En perpétuelle quête d’exotisme culinaire, nos palais avaient effleuré non sans acuité, la cuisine de Kuldeep Rawat. Le chef indien découvert au Rasoi by Vineet à l’hôtel Mandarin Oriental puis à l’Inda Bar aux Eaux-Vives, offre désormais sa propre expérience gastronomique à Carouge où il a ouvert en septembre dernier, Indian Rasoi. Il y arbore fièrement ses origines et met à l’honneur la fine Indian food. Dans un décor alluré et ouaté niché tout au bout de la rue Jacques-Dalphin, on s’imprègne des odeurs et couleurs d'un pays où cuisine rime avec partage et on se laisse bercer par la dextérité de Kuldeep et son équipe. Entre curry, curcuma et coriandre, un voyage aussi épique qu’épicé! Morceaux choisis. On avait rencontré la première fois Kuldeep Rawat lorsqu’il officiait au Rasoi by Vineet à l’hôtel Mandarin Oriental. Puis, on l’avait suivi les yeux fermés à l’Inda Bar aux côtés de Morad El Hajjaji. Il y avait gagné en indépendance et étoffé son identité culinaire. Et on savait qu’un jour ce chef originaire de New Delhi volerait de ses propres ailes pour ouvrir son lieu. Ainsi, en septembre dernier, 10 ans après son arrivée en Suisse, ce chef aussi humble que généreux, pose ses couteaux et ses épices à la rue Jacques-Dalphin pour le plus grand bonheur des carougeois qui découvre la seule enseigne aux tonalités culinaires indiennes du coin. Il y dévoile Indian Rasoi (cuisine en hindi). Ici, exit la devanture bling bling à la Bollywood, les statues de Ganesh rutilantes et les boiseries sculptées kitsch, on découvre un lieu à la fois cosy à la déco minimaliste.

© Indian Rasoi

miel de Rolle! On retiendra également les notes tendres de son canard grillé accosté de khichdi, mix composé de riz, lentilles et légumes relevé d’une sauce mango makhani. Cerise sur le gâteau: la carte de vins avec une prédilection pour les locaux et surtout le service complice du diligent et chaleureux Tiago en salle.

Au menu? Une offre dégustation dont on salue la technicité au niveau des cuissons et l’art de combiner les épices. Kuldeep rend un vibrant hommage à une cuisine traditionnelle indienne transmise par sa mère et à laquelle il y intègre avec finesse des touches contemporaines. Soucieux de préserver l’exceptionnel patrimoine culinaire indien, il propose des plats somptueux issus du four tandoor qu’il revisite avec créativité! Le tout est divinement parfumé, raffiné et étonnamment léger en commençant par son offre d’entrées haute en saveurs et couleurs: brochettes d'agneau roulé et son toast épicé, samosas, duo de poulet tandoori, gambas marinées aux tomates séchées et basilic et assortiments de naans. Mention spéciale pour une des spécialités du chef: le fondant saumon – norvégien – mariné aux trois moutardes et

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Indian Rasoi 54 Rue Jacques-Dalphin, 1227 Carouge 022 300 06 09 www.indianrasoi.ch

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"L'Hôtel de l'Abbaye et son restaurant l'Artichaut vous accueillent dans leur cadre historique pour un séjour gastronomique en plein coeur de Lyon. »

Infos pratiques : 20 Rue de l'Abbaye d'Ainay, 69002 Lyon Téléphone : 04 78 05 60 40 https://hotelabbayelyon.com/


HOTSPOT

LITTLE BARREL Par AURORE DE GRANIER

Intérieur du restaurant Arakel

Le cocktail imaginé par Lola’s Bar à retrouver sur la carte estivale du © Little Barrel

Rien ne semble mieux annoncer le début des beaux jours qu’un cocktail coloré. Le bar Little Barrel, situé sur les rives du Léman, nous propose de découvrir le premier menu communautaire de la ville, composé de 12 cocktails, dont neuf d’entre eux ont été imaginés par ses partenaires, à l’image du Chat Noir ou de Lola’s Bar. C’est un esprit communautaire animé par un fort désir de se réunir et de se soutenir après cette période compliquée, qui a poussé Little Barrel a imaginer cette carte estivale où les cocktails nous invitent à un voyage gustatif. Désireuse de tirer un trait sur cette sombre période, l’institution genevoise voit aussi cette carte où se rassemblent tous ses partenaires comme un nouveau départ. Après cette pause forcée, l’esprit communautaire est encore plus fort, et c’est dans un effort commun que le bar et ses partenaires vous invitent à retrouver un délicieux verre de réalité, à déguster sur place, ou à emporter pour certains, mais toujours bien accompagné ! Quand le futur se conjugue au pluriel…

ARCHITECTURE

www.littlebarrel.ch

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HOTÊL

SÉRÉNADE À IL SERENO Par MINA SIDI ALI

Vue extérieure de l'Hotêl Il Sereno © Angie-Silverspoon

De nombreuses destinations ont été à la mode au fil des ans, mais le Lac de Côme reste quant à lui, immuable dans sa splendeur - un magnifique terrain de jeu lyrique italien, idoine pour les rendez-vous amoureux. Il ne lui manquait qu’un zeste d’audace, un geste design et un projet génial: Il Sereno. La bâtisse à l’allure allègre détonne architecturalement avec les grandes villas italiennes du XVIIIe siècle de styles néoclassique et néo-renaissance du coin. Pensé par Patricia Urquiola, ce joyau hôtelier au design ultra-moderne a apporté du cool à Côme. Close-up.

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Cet été, on est allé s’aventurer aux pieds des Alpes italiennes, direction le Lac de Côme, au coeur d’un petit village de Torno. Car follower assidue de la designer Patricia Urquiola, on avait eu écho en 2016 du concept hôtelier qu’elle avait alluré avec dextérité pour Luis Contreras, propriétaire du groupe Sereno Hotel, dans ce coin de paradis latin. Joli parti pris architectural bousculant joliment le paysage, la bâtisse, un cube de pierre, de bois et de verre tranche d’emblée avec le style néo-classique de l’architecture alentour. Un chef-d'œuvre moderne. Le design moderne de l’architecte Patricia Urquiola s’intègre si bien au rivage qu’il semble faire partie du lieu depuis toujours. Le jardin vertical luxuriant du célèbre botaniste Patrick Blanc ajoute du zen générale. La touche d’Urquiola est partout: de l’architecture de l’hôtel à la décoration intérieure, en passant par l’intérieur des bateaux Riva sur mesure de l’hôtel, la conception de meubles, tapis, revêtements muraux, lampes, baignoires et sanitaires sur mesure jusqu’aux moindres détails tels que les foulards chics des uniformes. Les 32 chambres sont contemporaines et composées de bois de noyer, de bronze et ornées de pièces des anciennes collections de meubles de la designer espagnole. Toutes dotées des baies vitrées géantes, elles font toutes face au lac scintillant car c’est l’idée: le Lac de Côme est le protagoniste absolu de ce concept. Où que vous soyez, il est présent. Les hôtes peuvent choisir parmi 4 catégories de chambres : Lakefront suites (60 à 66 m²), Corner suites (83 m²), Lake suites comprenant 2 salles de bain, une salle à manger, une terrasse et un jacuzzi, ainsi que 2 Penthouse suites (200 m²) comprenant notamment une très grande terrasse privée, un jardin et une incroyable piscine à débordement en roof-top de 18 mètres de long, suspendue au-dessus de l'eau et du pont. A noter: la surface des chambres - pas moins de 60 mètres carrés - fait rarissime sur les rives à moins de s'offrir une suite. Pour le reste, l'architecte aux doigts de fée livre une décoration des plus audacieuses, jouant habilement avec les perspectives, les transparences et les lignes graphiques. On y retrouve ses créations phares (conçus entre autres pour Cassina, Moroso et B & B Italia), à commencer par les collections outdoor (Crinoline, Canasta'13, Tropicalia), les chaises de bureau Mathilda, les sofas Husk et la baignoire Agape Lariana. Mais on y découvre également quelques pépites créées pour Il Sereno, comme cette table d'hôtes en marbre « Verde Laguna » installée face au bar ou encore ces lampes boules ceintes d'un large galon en cuir.

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Intérieur du Restaurant Berton Al Lago, Hotêl Il Sereno © Patricia-Parinejad

Darsena Suite, Hotêl Il Sereno © JP-Piter

On retiendra? La qualité des matériaux avec en tête, le bois de noyer, omniprésent ; le spectaculaire escalier flottant central bordé de longues tiges en bronze entrecroisées en colimaçon menant au restaurant dirigé par le chef étoilé Raffaele Lenzi, les tonalités cuivrées dans les salles de bains ; la piscine en granit de Verde Karzai et ses reflets chavirant de charme ; la passerelle suspendue entre le jardin et le lobby ; les deux canots Riva pour des balades dans la lagune et avant tout le service haut de gamme, discret et chaleureux, plus que parfait. Un hôtel au concept exceptionnel où s'abandonner à la sérénité. On y reviendra. Il Sereno Hotel 10 Via Torrazza, 22020 Torno CO, Italie Tél. +39 031 547 7800 www.serenohotels.com/

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CUISINE MULTI-SENSORIELLE Par MINA SIDI ALI

Le chef Raffaele Lenzi

Dominant le lac de Côme, dans l'un des plus beaux scénarios que la nature puisse offrir, niché dans un paysage pittoresque au sein du spectaculaire hôtel Il Sereno, on a découvert la table du chef étoilé Raffaele Lenzi: Berton al Lago.Sa philosophie culinaire engagé, passionnée et délicate, bâtie sur les voyages, les expériences, les rencontres et les collaborations se dévoile tel un puzzle de saveurs contrastés. On a voulu qu’il nous en dise davantage sur sa cuisine inspirée d’Orient et traversant largement le monde végétal. Rencontre.

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Né et élevé à Naples, il arrive à Milan après avoir posé ses couteaux à Londres, New York et Valence. Il collabore avec de grands chefs comme Elio Sironi au Bulgari à Milan, Pino Lavarra aux Rossellinis, Stefano Baiocco à la Villa Feltrinelli. Il définit et affine sa technique lui permettant en 2011 de devenir Executive Sous Chef à l'hôtel Armani de Milan. Puis, il effectuera un court intermède au restaurant trois étoiles Michelin Bo Innovation à Hong Kong, puis l'ouverture de Turbigo et Fuori Expo aux côtés du chef Alberto Citterio au Seven Stars Galleria Hotel, le seul hôtel 7 étoiles de Milan. En 2016, il accepte la proposition du chef Andrea Berton et de la famille Contreras (propriétaire de l'hôtel Il Sereno) de chapeauter le Berton al Lago en tant que chef exécutif. Vous prônez un mode de vie sain que vous intégrez à votre cuisine en exaltant fruits, légumes, tubercules et racines…

Effectivement, ma cuisine se veut saine, en harmonie avec le corps. C’est une cuisine qui respecte la terre, que j'interprète comme une source de bien-être pour le palais et l'esprit et qui permet la rencontre entre différentes cultures, tout en préservant ces traits distinctifs qui ont fait la renommée de la cuisine italienne dans le monde entier. du possible, même si le produit est à l'origine étranger - par exemple, si l'ingrédient est coréen, nous allons chercher un producteur local, comme pour le pak choi par exemple.

Qu'est-ce qui vous inspire dans votre sélection et combinaison de saveurs?

Je trouve mon inspiration dans les contrastes - doux et amer, doux et croquant, chaud et froid, mais aussi dans une combinaison de cultures gastronomiques. En règle générale, l'inspiration vient de choses que je ramasse lors de mes voyages ou de visites dans d'autres restaurants. Une grande partie de mon inspiration vient d'Asie et de leur cuisine.

Quelles techniques de cuisson utilisez-vous pour conserver les nutriments dans vos repas?

Cela dépend du produit, mais certaines des techniques que j’ai une prédilection pour la fermentation, l'extraction à froid et, surtout, la cuisson express.

Comment a évolué votre cuisine au fil des ans?

A mes yeux, la nourriture rime avec bonheur. Ainsi, pouvoir être une source de bien-être avec mes mains sur lesquelles construire des souvenirs agréables est l'essence même de mon travail. J'ai toujours cuisiné avec la même philosophie de nourriture légère, saine mais aux saveurs qui surprennent. Dernièrement, je me suis concentré sur l’usage de plus de légumes avec de plus petites portions de protéines animales.

À tester : le menu Fidarsi à 9 plats

Berton al Lago Il Sereno Hotel 10 Via Torrazza, 22020 Torno CO, Italie Tél. +39 031 547 7800 www.serenohotels.com/

D'où vous proviennent vos ingrédients?

La saisonnalité des produits est fondamentale dans ma cuisine ainsi, la plupart de mes ingrédients proviennent de toute l’Italie. Avec mon équipe, nous visons à nous approvisionner en majorité localement dans la mesure

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COUP DE FOOD

DESTINATION GOURMANDE Par RAYANE M'ZOURI

Quoi de plus délectable qu’une nouvelle adresse gourmande à découvrir, entre Divonnesles-Bains et Grilly, dans le pays de Gex à une vingtaine de minutes seulement de la cité Calvine? Friand de nouveautés, on a découvert le mois dernier, le restaurant des Bergers. Sis dans un village au charme bucolique, ce dernier se trouve à l’intérieur d’une fromagerie. Normal ainsi, que sur le menu, on retrouve plusieurs spécialités fromagères faîtes maison. Derrière ce projet gourmand? Un duo aussi chaleureux que généreux - Sandra et Philippe - offrant tout leur savoir-faire dans une cuisine riche, savoureuse et authentique. A tester les yeux fermées et les papilles bien alertes! Depuis cet été, on a déniché une nouvelle cantine à proximité de Divonne et qu'on voulait secrètement garder pour nous. Mais pour remercier nos hôtes - Sandra et Philippe - et votre assiduité à nous suivre dans tous nos périples gustatifs, on se devait de partager cette pépite gourmande avec vous. Entre amour du terroir et du produit, le duo - formé depuis de longues années au métier de la restauration - s’est imposé avec une signature culinaire singulière. Situé à l’intérieur même de la Fromagerie Michelin, le restaurant est orienté autour de spécialités fromagères du Jura. Assis à l’intérieur de l’établissement, on aperçoit les caves d’affinage à travers des très belles baies vitrées! Un cadre alléchant, qui n’empêche pas le menu d’offrir d’autres mets. Ainsi, lors de notre visite, on a dégusté en entrée, une tomate ancienne, burratta, basilic, tapenade, huile d’olive vierge et un croustillant de Reblochon et noix, vinaigre de riz au sésame grillé. Pour le plat de résistance, on a poursuivi avec un filet de bœuf race Montbéliarde grillé, accompagné d’une sauce aux morilles et accosté d’un gratin de pommes de terre. On ne pouvait pas se permettre de rater le plat phare de la maison: la fondue Michelin composé de comté fruité, de vacherin fribourgeois et de gruyère. Délectable! Les échos n’avaient pas gonflé la qualité de ce restaurant qui de prime abord, ne paie de mine! Pour finir sur la touche sucrée, on a craqué pour un Baba généreusement imbibé au rhum arrangé, chantilly maison, et une Ile flottante aux œufs fermiers, éclats de pralines roses, le tout à tomber!

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Sandra et Philippe, gérant du restaurant des Bergers

Au-delà de la cuisine indubitablement délicieuse, avec un menu doté essentiellement de produits locaux et frais, de la qualité des mets à prix doux, c’est avant tout, la gentillesse et l’accueil 5 étoiles de Sandra et Philippe qui nous a marqué. Deux verbes suffiraient à décrire ses deux passionnés : donner et partager. Ici l’amour de la cuisine se ressent dans l’âme de l’assiette et dans l’atmosphère. On reviendra rapidement pour tester leur fameux brunch!

Le restaurant des Bergers 790 route de Divonne, 01220 Grill Tél : +33 9 67 46 46 73 https://restaurantdesbergers.fr/

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W VERBIER HOTEL 5* LUXE

L’évasion au W Verbier cet été Profitez d’un accès privilégié aux activités de plein air.

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BIEN-ÊTRE

L'’EAU, CE NOUVEL ELDORADO DU BIEN-ÊTRE Par MINA SIDI ALI

Bien plus qu'un simple rituel de purification, le bain est perçu comme une immersion émotionnelle qui nous libère de toutes nos tensions. L'eau est le seul endroit où l'on peut totalement lâcher prise. Merci à la poussée d’Archimède! Ainsi, cet été, lorsqu’on a eu écho de l’ouverture du premier centre genevois spécialisé dans la floating therapy - le Namaka Float - on s’est rué pour le tester. Flotter, se sentir en apesanteur en s'isolant dans un caisson façon cocon pour se recentrer sur soi et ses sensations, telle est l’expérience offerte par ce nouveau concept dont on est désormais adepte. Immersion. Dans son travail « The Healing Power of Water », Masaru Emoto, un scientifique japonais, avait théorisé l’idée que les molécules d'eau peuvent influencer nos mots, nos pensées et même nos émotions. Comme une force élévatrice pour tous nos sens, l'eau du bain a la capacité d'absorber toutes les tensions - physiques ou mentales - accumulées lorsque nous nous immergeons. On comprend dès lors l’engouement pour le concept de flottaison dans l’eau. Les recherches scientifiques ont mis au point cette technique dans les années 1950. Le Dr John C. Lilly est le premier à avoir créer un caisson d'isolation sensoriel à base de solution saline à la température du corps. Sa recette? Toute simple : 75% d'eau et 25% de sel d'Epsom pour obtenir une solution d'eau saturée en sel de magnésium qui réduit la gravité, libère les ressources mentales et soulage les douleurs articulaires et musculaires. Réputées améliorer les aptitudes perceptives et motrices des athlètes et la créativité des artistes, les séances de flottaison ont également cette vertu de déplacer la concentration du cerveau de son hémisphère dominant à son hémisphère non dominant. Le concept est devenu très populaire par les stars des années 1970, et a connu un pic de gloire aux Etats-Unis, dans les années 1980 avec des personnalités comme Yoko Ono ou Robin Williams.

Namaka Float © Kovacs Ildiko

longe un couloir épuré pour y accéder à son soin. Là après une douche, on plonge nu comme un ver dans l’eau pour 30 minutes minimum de flottaison. On est guidé par les sons de dauphins qui s’estompent avec des lumières tamisées au bout de quelques minutes et qui reprendront peu avant la fin pour nous signaler que le traitement est terminé. Tous les pods sont fondés sur l'isolation sensorielle, qui protège des stimuli extérieurs et permet au cerveau d'entrer dans une phase méditative. Ainsi, on est rapidement happé par l’effet d'apesanteur obtenu par la flottaison. S’ensuit un état de relaxation mentale totale qui permet de se ressourcer en dehors du temps et de l’espace. Les bienfaits sont multiples avec entre autres, une réduction du stress, un soulagement des douleurs physiques, une amélioration de la concentration, un renforcement la mémoire, un équilibre émotionnel, une libération des maux de tête… Avis aux stressés, déprimés, ou personnes en quête de sensations!

Crée par Antoine Mathys, CEO et cofondateur, le Namaka Float est le tout premier centre genevois spécialisé dans la floating therapy. Sis aux Pâquis, on peut y tester l’expérience de flottaison dans des pods dernier cri dont une cocooning en forme de soucoupe volante qui se referme entièrement et vous plonge dans une obscurité totale. Pour les claustrophobes, il existe une option piscine ouverte à essayer en solo ou en duo. Après avoir laissé chaussures et stress au vestiaire, on Go Out! magazine

125 CHF pour 1h de floating, 70 CHF pour trente minutes. Namaka Float

5 Rue Alfred-Vincent, 1201 Genève Tél. 022 715 00 88

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BEAUTÉ

FAIRE LA PEAU À SA CELLULITE! Par MINA SIDI ALI

Pour dégommer définitivement la cellulite, on n’a plus besoin de recourir au bistouri! Sans anesthésie, sans aiguilles, on a mis la patte sur une pépite, un appareil anticellulite qui permet de mincir sans chirurgie, en faisant fondre les cellules graisseuses grâce aux micro-ondes: le Onda Coolwaves. C’est chez notre expert en beauté Forever Institut -qu’on a découvert cette machine qui raffermit la peau, lisse la cellulite et affine la silhouette en gommant les capitons pour de bon. C’est en somme l'effet lipo sans bobo. Focus. Quand le sport et les crèmes anti-cellulites ne suffisent plus, il reste les appareils anti-cellulite, une alternative efficace s’appuyant sur de nouvelle techniques. On a découvert le Onda Coolwaves dans notre institut chouchou: Forever. POUR QUI ? Ceux et celles qui ont une surcharge graisseuse localisée au niveau du ventre, des flancs, des cuisses ou des bras et/ou de la peau d’orange ainsi qu’un léger relâchement cutané (la chaleur des micro-ondes stimule aussi la synthèse de nouvelles fibres de collagène).

toute la durée de la session. Ainsi, le traitement est très agréable. On ne ressent absolument aucune sensation de chaleur comme avec d’autres technologies. Il n’y a ici aucun risque de brûlures. Un signal sonore avertit la thérapeute lorsque le traitement est terminé pour qu’il puisse dès lors démarrer une autre zone.

COMMENT FONCTIONNE CETTE TECHNIQUE AMINCISSANTE À BASE DE MICRO-ONDES ? Composées de pièces à main, l’appareil génère des micro-ondes spéciales qui sont fortement absorbées par les molécules de graisse. Elles accélèrent le métabolisme des cellules graisseuses qui transpirent jusqu’à disparition. En gros, la membrane des cellules est détruite, puis les acides gras libérés sont pris en charge par les macrophages (les cellules « éboueurs » de l’organisme) et éliminés progressivement par l’organisme en 2 à 3 mois.

QUELLES SONT LES SUITES DU TRAITEMENT AMINCISSANT ONDA ? Il n’y a pas besoin de préparation avant les rendez-vous et il n’y a rien à faire également post-séance. C’est bien là, l’avantage. La peau n’est même pas marquée ou rouge. Une douce sensation chaleur envahit la zone traitée pendant une trentaine de minutes après la séance. Six séances espacées de 3 semaines sont préconisées pour obtenir de bons résultats et voir les effets sur la peau.

COMMENT SE DÉROULE UNE SÉANCE DE ONDA COOLWAVES ? De la vaseline est appliquée sur la zone à traiter. La machine calcule l’énergie qu’elle va délivrer en fonction d’une surface prédéterminée avec la thérapeute, par exemple une zone de 15 cm x 15 cm sur les cuisses. Elle se saisit alors d’une des deux pièces à mains mises à sa disposition et l’applique sur la peau, avant de la déplacer un mouvement circulaire. Le ressenti sur la peau est froid car un système préserve l’épiderme et le derme de la chaleur délivrée par les micro-ondes, pendant Go Out! magazine

Forever Institut 56 rue du Rhône, 1204 Genève Tél. 022 319 09 60 www.forever-beauty.com Forever Boutique 5 Rue Caroline, 1003 Lausanne Tél. 021 566 13 14 www.forever-boutique.ch

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COSMÉTIQUE

TAKE CARE & MAKE UP Par AMBRE OGGIER

Les vacances sont déjà finies et il est l’heure de prendre soin de soi pour rattraper les petits dégâts causés par le soleil, les fortes chaleurs et les baignades à répétition. Alors pour que vous puissiez rayonner à la rentrée, on vous propose quatre produits essentiels qui associent beauté et bien-être.

Effaclar © RochePosey

© NUXE

BEAUTIFUL SKIN

GOLDEN GLOW

Si votre peau en fait souvent des siennes et que malgré les nombreux masques et soins nettoyants certaines petites impuretés restent désespérément incrustées, le nouveau sérum lancé ce mois-ci par la Roche-Posay devrait sûrement vous intéresser. Spécialement conçu pour les peaux à imperfections, sa formule allie un trio d’acides exfoliants et de la Niacinamide (vitamine B3) apaisante afin de réduire efficacement les boutons, points noirs et autres marques qui nous gâchent souvent la vie. Ce concentré s’emploie quotidiennement pour un grain de peau instantanément affiné et des résultats durables.

Les vacances sont peut-être finies mais pas question de pâlir instantanément. Pour profiter d’un teint délicatement doré sur demande, on craque pour la Poudre Eclat Prodigieux de chez Nuxe. Cette poudre compacte peut être utilisée à la fois sur le visage et le corps. Facile à appliquer, sa texture aérienne se dépose avec légèreté pour un teint rayonnant et un effet hâlé naturel longue tenue. On n’hésite pas à s’amuser avec cette poudre en l’utilisant comme bronzeur ou comme ombre à paupière. Mention spéciale pour son parfum enivrant. Poudre Eclat Prodigieux, poudrier 25 g, NUXE www.ch.nuxe.com

EFFACLAR Sérum Ultra Concentré, Anti-imperfections, 30 ml www.laroche-posay.ch

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COSMÉTIQUE

Lip Maximizer © Dior

PERFECT LIPS Qui ne rêve pas d’une bouche délicatement pulpeuse ? Rien de plus simple avec le gloss Dior Lip Maximizer qui hydrate les lèvres tout en les repulpant instantanément. Disponible en huit teintes différentes, ce gloss légèrement pigmenté contient des sphères d’acide hyaluronique gonflantes pour un effet volume étonnant. Une fois appliqué, un léger picotement se fait sentir mais rien à voir avec les gloss de notre adolescence. Un résultat longue tenue qui ne colle pas, on adore !

Hairritual © Sisley_

HAIR GODDESS L’été, la chaleur, les rayons du soleil et l’eau de mer fragilisent fortement les cheveux. On se retrouve alors vite avec des cheveux cassants et des pointes fourchues, ce qui est bien moins glamour que les cheveux de sirènes dont on rêvait. Pour soigner en profondeur les cheveux abîmés, la gamme Hair Rituel by Sisley a créé un baume restructurant nourrissant pour les longueurs et les pointes. Grâce à son complexe nutritif intense très concentré en huiles naturelles, la chevelure est nourrie, la fibre est réparée en surface et restructurée en profondeur. Le soin s’applique sur des cheveux secs avant d’aller dormir pour une chevelure revitalisée dès la première application.

Lip Maximizer, Hyaluronic Lip Plumper, DIOR www.dior.com

SWEET MIST S’il y a bien un soin à adopter en cette période si singulière, c’est la brume Défense Rafraîchissante Ultimune de chez Shiseido! Ce soin hydratant qui n’est pas une émulsion mais un sérum n’a pas besoin d’être massé pour être absorbé. Eh oui, ses particules fines se déposent sur l’épiderme, permettant de ne pas avoir recours aux doigts, ce qui en ces temps de toute puissance hygiénique est clairement un argument. On peut la vaporiser plusieurs fois dans la journée (son petit format nomade est facile à transporter) pour un shoot d’hydratation car elle n’abîme pas le maquillage. En abaissant la température de la peau, non seulement cette brume offre à la peau une sensation de fraîcheur durable mais elle l’aide à équilibrer son système d’auto-défense. Composée d’eau de source de Kirishima, de champignon Reishi (antioxydant), d’extraits de racine d’iris et de feuilles de gingko biloba, ce soin renforce la vitalité de la peau et la désaltère en profondeur. Bien plus qu’un simple mist, il s’agit d’une véritable émulsion en spray laissant la peau aussi hydratée que si l’on avait appliqué une crème. Le plaisir et la fraîcheur en plus. Les peaux déshydratées apprécieront !

Baume restructurant nourrissant pour les longueurs et les pointes 125g, Hair Rituel by SISLEY, 110 CHF www.sisley-paris.com

Brume © Shiseido

Brume Défense Rafraîchissante Ultimune, SHISEIDO www.shiseido.com

Go Out! magazine

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BEAUTÉ

UN TEINT HÂLÉ SANS S'E’4 XPOSER Par MINA SIDI ALI

Comment bronzer sans soleil ? Telle est notre dilemme chaque année avant et postété! Non adepte du concept de la crêpe et pour éviter le bronzage partiel criminel, on a découvert notre nouvel allié pour un teint hâlé: la cabine autobronzante sans UV! Direction la Clinique Rive Gauche pour tester cette solution miracle offrant tous les avantages du bronzage et sans altérer notre capital soleil. Fini les traces et adieu au teint orangé à la Trump! Depuis août dernier, on a trouvé notre solution express et radicale pour un bronzage intégral nickel chrome de la pointe des orteils à la racine des cheveux: une douche autobronzante! C’est à la Clinique Rive Gauche qu’on a découvert leur cabine miracle sans UV. Même les peaux claires y ont droit, le résultat est bluffant d’intensité et de naturel et dure une semaine. Cette méthode de bronzage est sans danger pour la peau, car elle fonctionne sans rayons UV. C’est un principe actif, la DHA (DihydroxyAcétone) qui, au contact de la kératine de la peau, va colorer cette dernière.

en pulvérisation crée une expérience agréable entre chaleur et fraîcheur. Ce n’est pas seulement une pulvérisation d’autobronzant mais 3 pulvérisations de produit pour un résultat uniforme:

LA PRÉPARATION AVANT LE RENDEZ-VOUS Il est important d’exfolier sa peau, corps et visage, 48 heures en amont afin de débarrasser l’épiderme des peaux mortes, ce qui évitera les taches et permettra au soin d’être appliquer harmonieusement. On pensera également à se vêtir d’habits amples et noirs de préférence pour laisser le bronzage prendre effet sur plusieurs heures post-soin sans contraintes épidermiques.

• 1er traitement préparatoire : celui-ci permet d’harmoniser le pH de votre peau pour la préparer à recevoir le produit bronzant. • 2ème traitement bronzant à base de produits naturels (vitamine D, caféine, huile d’avocat).

LA SÉANCE Avant d’entrer dans la cabine, l’esthéticienne vous explique les diverses positions à imiter dans la cabine. Ici, rien de compliqué, il y en a 4 et un guide vocal vous accompagne durant chaque étape du soin en vous rappelant où se placer. La cabine est dotée de commandes par écran tactile afin de choisir en amont la teinte adéquate au type de peau - il y en a 4 - et une option, celle de choisir de sortir bronzé immédiatement ou bronzer progressivement pendant les 5 prochaines heures à venir. On a également le choix de ne faire bronzer qu’une partie du corps en sélectionnant une zone: jambes, visage.

• 3ème traitement hydratant et fixant: il permet au bronzage halé de durer dans le temps. LE RÉSULTAT? Un hâle plus vrai que nature, uniforme offrant un effet bonne mine immédiat et qui n’altère pas le capital soleil de la peau. Immédiatement sec, vous pouvez vous habiller dès la fin de la séance. On évitera de se laver les 8 heures suivant le traitement afin de laisser le soin faire pleinement effet. Le bronzage doré et uniforme commencera à s'estomper au bout d’une semaine. Clinique Rive Gauche 15 Rue Pierre-Fatio, 1204 Genève

C’est parti pour une séance de 10 minutes. La machine vous enlace délicatement et permet à chaque passage Go Out! magazine

Tél. 022 552 95 95 www.clinique-rive-gauche.ch

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AUTOMOBILE

ROAD TRIP TRIPPANT EN MASERATI Par RAYANE M'ZOURI

© Maserati

Dans les nouveautés chez Maserati on tardait de tester le Levante Zegna S Q4. Des mois en amont, on rêvait les yeux ouverts d’arpenter les routes les plus sinueuses à son volant. Réservation faite cet été avec au programme un road trip rodé de l’Italie à l’Helvétie! Le SUV de la firme au célèbre trident - avec son style unique, agressif, élégant et puissant - ne nous a clairement pas déçu. Extraits de notre voyage, direction le Lac de Côme en Italie et le canton des Grisons.

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AUTOMOBILE

MASERATI LEVANTE S Q4 Lancemé en 2016, la Maserati Levante a connu un véritable succès depuis. En effet, le SUV a marqué ses compères en se distinguant complètement. Ses atouts? un plaisir de conduite, grâce à une tenue de route souple, limpide et infantile qui facilite tout type de trajet que ce soit un voyage sur autoroute, un trajet urbain effréné ou une aventure hors-piste. Le modèle Levante S Q4 Zegna offre un confort et une élégance hors norme, et ce grâce au luxueux revêtement en soie signé du couturier Ermenegildo Zegna. Déjà doté de maintes options de série, la large personnalisation possible, tant à l’extérieur qu’à l’intérieur du véhicule, permet de disposer, comme tout pourvoyeur automobile haut de gamme, d’un véhicule unique. Bercé par le son du moteur V8 bi-turbo au 580 chevaux, il ravira tous les amoureux de moteur italien. Et ici simplicité de conduite ne rime pas avec manque de sensation, l’accélération de se gros bolide surprend toujours au premier abord, notamment le mode sport qui libère davantage les échappements et rend la boîte automatique à huit rapports plus réactive. Il est possible de conduire en séquentielle, pour ceux désireux de pousser le moteur. C’est toujours un véritable plaisir de dépasser tous les autres bolides sur la route grâce une réactivité hors norme.

PÉRIPLE PRENANT Des paysages montagneux somptueux aux verdoyantes vallées en passant par un grandiose lac immaculée d’une clarté unique, notre voyage prévoyait de jolis coups de volant pour notre bolide tout terrain. A travers plusieurs routes sinueuses à couper le moteur, on a été surpris avant tout par la hauteur du véhicule. À bord de la Levante S Q4, on domine pleinement et visuellement la route. Un sentiment de sérénitude nous emplit. Le bolide est vraiment idéale pour s’aventurer n’importe où, sans contraintes. On a parqué la voiture à l’hôtel Il Sereno afin de profiter d’un repos pas tellement mérité puisque la conduite n’était pas des plus éreintantes. La Levante S Q4 se conduit les yeux fermés! Pour repartir direction le canton des Grisons, une soudaine pluie battante et un orage enragé nous ont surpris. Il grêlait en plein mois de juillet! Mais pas de panique, le Levante qui possède une excellente adhérence s’est adapté aux conditions météorologiques. Ainsi, qu’il vente, qu’il pleuve ou neige, on est rassuré et en pleine confiance. Une bonne dose de routes bien trempées plus tard et 600 kilomètres plus tard, on est arrivé en Engadine à l’hôtel 7132 pour un dernier stop. Malgré ce long périple, on s’est senti de repartir pour un autre voyage sans fin. Car il y a un véritable engouement à conduire ce SUV Maserati qui joue de ses nombreux atouts et qui a su nous séduire le temps d’une road trip bien rodé.

La technologie en matière de sécurité est sans précédent, la marque au trident sait y faire. Elle démontre qu’elle détient un maintien ainsi qu’une stabilité impressionnante pour un colosse de 2 tonnes grâce à ses spécificités de pointe lui conférant divers systèmes avancés d’aide à la conduite avec entre autres, un contrôle automatique de la stabilité du véhicule lors de dérapage, un contrôle du véhicule intégré, une assistance au maintien de trajectoire et une reconnaissance de la signalisation. Elle peut réagir selon son système de caméra et capteur à 360° et bien d’autres fonctions toutes autant plus pratiques et utiles. À haute vitesse la suspension pneumatique de la voiture s’abaisse afin de diminuer la garde au sol et gagner en aérodynamique.

Pour plus d’informations sur la Maserati La Levante S Q4: www.maserati.com

La Levante S Q4 est donc un véritable bijou automobile, avec une puissance écrasante, un confort sans limite qui confère au SUV de Maserati une place parmi les meilleurs modèles du marché. Pour pleinement apprécier les caractéristiques uniques de ce trident à quatre roues, on a pris le volant direction le Lac de Côme.

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@coluccidesign


RDV PRIS

Lucid Dream II, Here and There © Johnson Tsang

LIVE EXPOSITIONS AILLEURS EN FAMILLE

DANSE

CLASSIQUE

CINÉMA

THÉÂTRE


EXPOS ET CONFÉRENCES

DU 4 SEPTEMBRE AU 3 JANVIER ARTS & CINÉMA du 4 septembre 2020 au 3 janvier 2021 Fondation de l’Hermitage 2 Route du Signal, 1018 Lausanne www.fondation-hermitage.ch

C’est un nouveau chapitre d’étude de la modernité qui s’ouvre en cet fin d’été à la Fondation de l’Hermitage. S’éloignant un instant du monde des beaux-arts pour étudier ses liens avec d’autres univers, cette nouvelle exposition s’intéresse à un art aujourd’hui acquis mais révolutionnaire au 20ème siècle, le cinéma. À travers Arts et Cinéma la Fondation interroge et illustre cette révolution visuelle à travers des thématiques chronologiques, nous entrainant dans le monde des Frères Lumières et de l’impressionnisme, avant de porter un regard curieux sur l’expressionnisme allemand, ou encore l’art au cinéma. Insistant sur les objets plastiques de cette thématique, le musée expose affiches, dessins, photographies et maquettes pour nous entrainer dans les créations étonnantes et fascinantes de Charlie Chaplin, Pablo Picasso, Nicolas de Staël ou encore Fritz Lang. Une exposition pluridisciplinaire qui porte un regard passionné sur un des arts les plus modernes, qui n’a eu de cesse de surprendre à travers le temps. ADG

DU 25 SEPTEMBRE AU 31 JANVIER FRED BOISSONNAS ET LA MÉDITERRANÉE, UNE ODYSSÉE PHOTOGRAPHIQUE du 25 septembre au 31 janvier 2021 Musée Rath, Place Neuve 1204 Genève www.institutions.ville-geneve.ch/fr/mah/ expositions-evenements/expositions/ fred-boissonnas-et-la-mediterranee/

Si le nom de Boissonnas résonne avec un écho familier dans les rues de Genève, c’est un pan encore largement méconnu que nous propose de découvrir le Musée Rath en cette rentrée. Fred Boissonnas, descendant de la célèbre famille de photographes, passa une large partie de sa vie à faire reconnaitre la photographie comme art à part entière, et cette quête de reconnaissance passa par ses nombreux voyages autour de la Méditerranée qui le menèrent à la création d’une série d’oeuvres originales qui allaient contribuer à cette reconnaissance tant recherchée. Explorant les paysages avec sa vision profondément ancrée dans le romantisme de son héritage, Fred Boissonnas aboutira à la production d’une série d’images explorant la question du temps et du réel à travers ses nombreux voyages autour de cette mer adorée qui témoigne aujourd'hui de l’originalité de son oeuvre et de son importance dans l’histoire de la reconnaissance de la photographie. Une exposition qui nous fait voyager sur les eaux agités de l’histoire de la photographie. ADG

© Fred Boissonnas

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EXPOS ET CONFÉRENCES

DU 18 SEPTEMBRE AU 17 OCTOBRE TEACH YOURSELF TO FLY Et si on apprenait à voler ? C’est un projet d’exposition du 18 septembre au 17 octobre 2020 de la HEAD de Genève qui nous invite à cette expérience Un projet d’exposition avec Nastasia Meyrat, à la fois risquée et magique. Peuplé des oeuvres et réaSarah Margnetti, Camilla Paolino, Sabrina Röthlisberger, lisations de Nastasia Meyrat, Sarah Margnetti, Camilla Mina Squalli-Houssaïni et Gaia Vincensini, Paolino, Sabrina Röthlisberger, Mina Squalli-Houssaïni LiveInYourHead, Espace d’exposition et Gaia Vincensini, ce nouveau projet explore le thème Cinéma Salle Robert Kramer, Bâtiment Général-Dufour de la respiration, mais aussi de l’envol, de l’union, de 5 Rue de Hesse, 1204 Genève l’entrelacement de notre souffle avec celui des autres. www.hesge.ch/head/evenement/2020/ Au départ de ce projet, deux figures inspirantes. Amelia exposition-teach-yourself-fly Earhart, disparue lors de son baptême de vol en solo, et Pauline Oliveros, accordéoniste sans pareil à l’écoute de la respiration de son instrument et de celle des autres disparaissait quelques années plus tard. Teach Yourself To Fly nous parle de notre souffle, de notre désir d’envol, de ses mille et une interprétations. Les artistes participant à ce projet d’exposition nous invite alors à prêter notre fonction vitale à leur expérience. Serez-vous prêt à les rejoindre ? ADG

Exposition Teach Yourself to Fly © Sarah Margnetti

DU 19 SEPTEMBRE AU 24 JANVIER “LES DESSINS DE JEUNESSE DE LE CORBUSIER. 1902-1916” du 19 septembre 2020 au 24 janvier 2021 Teatro dell'architettura de l’USI Teatro dell'Architettura Mendrisio 25 Via Turconi, 6850 Mendrisio www.arc.usi.ch

© Le Corbusier

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Architecte suisse reconnu pour ses bâtisses à l’esthétisme incomparable, le Corbusier, Charles-Édouard JeanneretGris de son vrai nom, est cependant moins célèbre pour ses dessins. Et pourtant, durant sa jeunesse, l’architecte multiplie les croquis architecturaux et autres peintures. Etudiant à l’école d’art de la Chaux-de-Fond, il entame une formation de peintre avant de se tourner vers l’art de la construction, constituant alors durant ses années de formation une large collection de dessins. À travers cette nouvelle exposition organisée par le Teatro dell’architettura le public aura alors la chance de découvrir des dessins dont nombres d’entre eux n’ont jamais été montré au public, issus de collections privées et publiques. Réalisés entre 1902 et 1916, ses créations sont avant tout des instruments d’analyse et de recherches, mais aussi un lieu de mémoire où il rassembleuse les souvenirs de ses voyages. Une exposition qui nous fait découvrir l’architecte emblématique sous un nouveau jour. ADG


EXPOS ET CONFÉRENCES

DU 4 AU 6 SEPTEMBRE LE LIVRE SUR LES QUAIS du 4 au 6 septembre 2020 sur les quais de Morges, 1110. Réservation obligatoire sur www.lelivresurlesquais.ch

C’est un rendez-vous très attendu de tous les amoureux de littérature qui sera maintenu en ce mois de septembre dans la jolie ville de Morges. Le festival littéraire du Livre sur les Quais sera bien de retour cette année, avec une programmation et des conditions adaptées à la crise sanitaire. Pendant quelques jours, des auteurs et actrices romand-e-s viendront à la rencontre de leur public. Au total, une centaine d’écrivain-e-s seront présents sur les quais tout au long de cette édition, placée sous la présidence de Camille Laurens, et des éditeurs invités les éditions d’en bas. La programmation de cette année très riche se verra ponctuée par de nombreuses médiations et rencontres, des débats et discussions qui viendront s’animer autour de sujets de société, abordant des thèmes aussi vastes et fascinants que celui du monde de demain. Adrien Gygax, Sarah Chiche, Elvire Duvelle-Charles ou encore Juliette Adam seront à retrouver sur les bords du Léman du 4 au 6 septembre pour une parenthèse littéraire enthousiasmante. ADG

DU 30 AOÛT AU 12 SEPTEMBRE OUT & OUT, GENÈVE EN FÊTE ON S’INFILTRE, Rue Lissignol dimanche 30 août 19h30-22h00 ON DANSE Place de la Navigation vendredi 4 septembre 18h30-22h00 ON FLOTTE Pont de la Machine samedi 12 septembre 17-20h informations et renseignements sur www.outandout.ch/ On s’infiltre à Genève en cette rentrée 2020 avec un projet qui ne nous promet que des surprises. La compagnie Folledeparole nous propose de partir la découverte de ses trois performances qui se manifesteront sous forme d’infiltrations. Forçant un peu le passage, sa raison d’être est de se manifester là où elle n’est pas attendue. Surprises et rencontres sont alors au programme avec ces trois manifestations, en trois lieux : on s’infiltrera rue Lissignol, puis on ira danser Place de la Navigation, avant de partir flotter au Pont de la Machine. Entre spectacles de rue, art performatif, danse, mouvements et attente, Out & Out nous invite à réinventer la ville de Genève par son concept intrusif dont on se délecte sans modération. Chants, histoires, percussions, bar ou encore drag-show, les surprises seront nombreuses à s’incruster dans les rues genevoises. Un peu d’imprévu pour donner une saveur surprenante et délicieuse à une rentrée culturelle haute en couleurs ! ADG

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EXPOS ET CONFÉRENCES

À PARTIR DU 11 SEPTEMBRE ZÜRICH ART WEEKEND à partir du 11 septembre 2020 Hauser & Wirth Zürich Publisher’s HQ 5 Rämistrasse, 8001 Zürich www.zurichartweekend.com

Work in progress from Ackermann’s studio, Photo: Oresti Tsonopoulos, © Rita Ackermann, Courtesy the artist and Hauser & Wirt

Direction Zürich pour l’espace d’un weekend placé sous le signe de l’art. En cette rentrée institutionnelle Hauser & Wirth Zürich Publisher’s nous invitent à venir découvrir trois expositions réunissant trois artistes contemporains aux univers éloignés. Matthew Day Jackson nous entraine dans un voyage dans l’espace traitant des mythologies et de la perception de l’héroïsme au 20ème siècle à travers des toiles reprenant la forme des fenêtres des navettes spatiales américaines. Une sélection d’oeuvres qui s’intéresse à l’expérience humaine et à ses perceptions. L’artiste américaine Rita Ackermann présentera quant à elle des oeuvres de sa série Mama, continuant de s’interroger sans relâche sur les formes et les couleurs à travers une peinture dite automatique où les formes disparaissent pour mieux réapparaitre. Enfin, une sélection des pièces de l’artiste belge Georges Vantongerloo retraceront les cinq décennies de carrière de ce pionnier de l’art moderne. Un weekend en triptyque où l’art nous expose ses diverses facettes. ADG

04 10 2020 17h

Les concerts du dimanche

Geneva Camerata David Greilsammer direction Aubrey Logan voix et trombone David Johnstone batterie Let’s Rock

Maurice Ravel Le Tombeau de Couperin Ludwig van Beethoven Symphonie no 3 en mi bémol majeur, « Eroica » Pièces rock, pop, jazz et blues avec Aubrey Logan

Genève, ville de culture www.geneve.ch

Victoria Hall

SCÈNE CULTURELLE DE LA VILLE DE GENÈVE

Renseignements : www.ville-ge.ch/vh ou 0800 418 418


ON décOuvRe! Panorama des festivals estivaux

ON A ReNcONtRé!

ON dANSe!

EN COVER Ginebra latina ou le collectif Calaver’Arts fête les morts

genevois NEO NEO Go out! dévoiLe SoN Nouveau viSaGe voir rouSSeau autremeNt,avec JJr La cuLture S’ouvre aux haNdicapS

Nº3- ÉTÉ 2012- 5 fr.

| Go Out rencontre Claudio Colucci | | Itinéraire à travers la Genève alternative |

5 CHF

Go out verSioN JapoN eNchaNteurS châteaux d’ecoSSe

Juillet-Août 2013 N°13 Mai 2013 N°11

Le magazine culturel genevois Le magazine culturel genevois

www.gooutmag.ch info@gooutmag.ch www.gooutmag.ch info@gooutmag.ch

Septembre 2013 N°14

Le magazine culturel On genevois en parle

| Live > Antigel nous dégèle |

5CHF

Expo ▶ La mort à vivre, au MAMCO Live ▶ Interview avec Pony Pony Run Run

5CHF

| Live > 10 bougies pour Electron |

| On a rencontré > Bellini à la tête du CAC |

| On a rencontré > Tahar Ben Jelloun |

| Danse > Le Sacre fête ses cent printemps |

Là-bas ▶ Go Out! rencontre Wax Tailor

| Classique > Mystique Or du Rhin au Grand Théâtre |

| Théâtre > Oursons insomniaques au Forum Meyrin |

| Alter ego > Trois cocons nippons avec Go Out Japon |

www.gooutmag.ch 1 info@gooutmag.ch

Octobre 2013 N°15

LeOn magazine culturel en parle genevois

www.gooutmag.ch 1 info@gooutmag.ch

Novembre 2013 N°16

Le magazine culturel genevois

www.gooutmag.ch info@gooutmag.ch

Décembre-Janvier 13-14 N°17

Le magazine culturel genevois

Février 2014 N°18

www.gooutmag.ch info@gooutmag.ch

Le magazine culturel genevois

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En cover Swiss Design

(F)estivals en Suisse Wagner: un itinéraire bicentenaire

| Cinéma > Orange Cinema back on the lakeshore |

# UPPORTGOOUT #S SEPTEMBRE 13

| Théâtre > Rencontre avec Philippe Macasdar, du St-Gervais | | Classique > Montreux-Vevey en septembre | | Live > 10 bougies pour Electron | | Alter ego > Fukushima | | On a rencontré > Tahar Ben Jelloun |

5CHF 5CHF

5CHF

| Classique > Mystique Or du Rhin au Grand Théâtre | | Alter ego > Trois cocons nippons avec Go Out Japon |

| Classique > Les Noces de Figaro d’après Guy Joosten | | Danse > Anne Teresa De Keersmaeker à la Bâtie |

| Théâtre > Wagner et Nietzsche: je t’aime moi non plus |

5 CHF

Go Out! OCTOBRE 13

| Expositions > Liberté d’expression avec RSF à l’espace SIG |

Go Out!

| Live > Sexy Sushi aux Docks à Lausanne |

| En cover > Pascal Greco, archi-photographe |

5CHF

5 CHF

| On découvre > Jeunes créateurs sur le tremplin Ville de Genève|

| Expo > Ducret, Feuz, Serval & Ybarra: quatuor curateur |

| Coup de food > Bourgnogne: terroirs d’histoires |

| On a rencontré > Hugh Jackman, le plus suisse des Australiens |

En Cover > Genève dans la Confédération: 200 ans

5CHF

| Expositions > Olivier Föllmi à Quartier Libre |

| Cinéma > Talents émergents au Black Movie |

| On prend le large > éternelle Saint-Pétersbourg |

| On est charmé > Marie Rossi: sombres pastels |

| Expositions > Pablo Bronstein au Centre d’art contemporain |

| Cinéma > Festival Kino, le petit nouveau sur la Russie |

| Cinéma > GoOut rencontre Kore-Eda |

| Live > Antigel, ambassadeur multi-communal |

| Danse/Live > Bourlinguer dans les communes avec Antigel |

| On prend le large > Gruezi Zürich |

| On prend le large > Marrakech, la ville ocre |

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ink Depuis 8 ans, lethmagazine Go Out! a pour vocation de soutenir les initiatives locales et culturelles. L’information en accès libre a malheureusement un coût ce ! и те qui explique notre page de soutien. ход En plein confinement, nos partenaires qui Вы sont essentiellement des acteurs culturels et - que ne nous remercions encore chaleureusement pour la confiance témoignée toutes ses années - ont dû mettre en pause leurs activités. Ainsi, nous avons décidé de lancer une version digitale .14 re n ° 26 ° 25 o bpouvoir poursuivre, N ° 24le confinement. nPour N ° 28 N ° 23 t n ° 27 besoin de votre pendant nous aurons novembre.14 oc septembre.14 Février . 15 juillet-aout â 2014 déc-jan . 14-15 soutien. Votre aide nous permettra d’assurer le maintien de nos activités le temps de la crise.

Le magazine culturel genevois info@gooutmag.ch www.gooutmag.ch En cover: Enjoy Swiss summer!

Le magazine culturel genevois info@gooutmag.ch www.gooutmag.ch En cover: Culture & environnement

5 CHF

5 CHF

Le magazine culturel genevois info@gooutmag.ch www.gooutmag.ch En cover: la Biennale des arts indépendants (BIG)

n ° 32

juin . 15

5 CHF

Le magazine culturel genevois info@gooutmag.ch www.gooutmag.ch En cover: le MEG voit plus haut

Le magazine culturel genevois info@gooutmag.ch www.gooutmag.ch En cover: Neige de printemps, de l’artiste Denis Savary pour artgenève Dossier spécial sur l’édition 2015 du salon d’art

Le magazine culturel genevois info@gooutmag.ch www.gooutmag.ch En cover: Genève, de filons en talons

5 CHF

5 CHF

En cover: Les journées européennes des métiers d’arts

N ° 29

MARS.15

5 CHF

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Le magazine culturel genevois info@gooutmag.ch www.gooutmag.ch En cover: L’agrandissement du MAH

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artgenève fête ses 5 ans!

La CuLture eN Luttes

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Novembre.15

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Janvier.161

N°38

Février.16

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Nos réseaux pour vos messages d’amour :

SEPTEMBRE.16

N°48

N°47

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JUILLET AOÛT.16

JUIN .16

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FÉVRIER.17

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N°53

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Et pour ceux qui peuvent et souhaitent notre folle aventure journalistique :

novembre.17

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déc.17-jan.18

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N°78

septembre.18

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N°76

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N°75

juin.18

N°65

N°64

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N°74

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Architecture ▶ L’Opéra de Lausanne transformé

5 CHF

| Nouvelle Giselle, par Pontus Lidberg | | Francisco Mateus: une architecture du lieu |

GO OUT! SEPTEMBRE

e nuit genevoise en convalescence? |

EVOIS

les communes

Le duo créatif

Atomic Kylie à la Parf’

ré > Hélène Carrère d’Encausse |

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les femmes de culture

Go Out! chérit

EN COVER

ON SORt!

Sou Fujimoto à Genève et Londres |

2014

EN COVER

Interview avec Chinese Man avant Paléo

Gruzis applique sa méthode chez SAKS |

onnus

Go Out!

L’architecte Santiago Calatrava

N°73

Le magazine culturel genevois

Go Out! Go+ Out!

Go Out! Go Out! Go Out!

eN cOuveRtuRe L'exil égyptien de Sandrine Pelletier


Les concerts du dimanche

Saison 2020 2021

Geneva Camerata Let’s Rock 4 octobre 2020 Ensemble Polhymnia et Diego Innocenzi Litanies ! 1er novembre 2020 Orchestre national des Pays de la Loire 22 novembre 2020 Contrechamps, Eklekto et Synergy Vocals 24 janvier 2021 L’Orchestre de Chambre de Genève 21 février 2021 Cappella Mediterranea 21 mars 2021 Ensemble Cantatio 25 avril 2021 Orchestrre de la Suisse Romande 9 mai 2021

Victoria Hall

SCÈNE CULTURELLE DE LA VILLE DE GENÈVE

Programme complet sur www.ville-ge.ch/vh

Genève, ville de culture www.geneve.ch



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