Go Out! n°84 octobre

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N°84 octobre.20 LE MAGAZINE CULTUREL GENEVOIS info@gooutmag.ch - www.gooutmag.ch


Rue des Maraîchers 36, 1205 Genève


@coluccidesign

Architecture d’intérieur Visual Merchandising Design de produit Scénographie


Your exclusive hideaway in the heart of Geneva old town. Stay for a night or live for a year.

thehamlet.com




ÉDITO

L’été indien s’achève déjà et on se surprend à regarder dans le rétroviseur avec nostalgie. Et pourtant, c’est droit devant nous que tout se passe. La vie culturelle semble enfin avoir repris son cours, et nous nous pressons dans les théâtres et musées, visage masqué et gel hydroalcoolique en main. Les premiers frissons de l’automne nous ont donné envie de vous redonner un coup de peps ce mois-ci, et de vous embarquer dans un périple culturel aussi hétéroclite que passionnant. Décollage culturel imminent. En ce mois d’octobre, le voyage culturel s’avère riche et coloré comme vous l’annonce notre couverture. Jean Dubuffet s’expose au Musée d’Ethnographie de Genève. Oui, vous avez bien lu, Dubuffet au MEG. Ça vous surprend ? Et pourtant l’artiste aux mille et une formes et couleurs avait lui-même visité le musée des années en arrière. En quête de rébellion, désireux d’aller à l’encontre d’un art élitiste au snobisme lui étant devenu insupportable, il se passionne pour l’ethnographie. Si cette exposition se veut lieu d’inspiration créative, elle met également en avant la philosophie de Dubuffet quant à la hiérarchisation des arts, un artiste rejetant l’idée même de l’art primitif, coupant la frange à l’histoire de l’art, égalisant tout. Un rêve d’artiste encore trop loin de la réalité. Notre périple culturel se poursuit avec un aller-retour express entre Los Angeles et la Suisse. Deux régions si lointaines et pourtant unies par une passion, celle du Krump, dont on décrypte pour vous, des origines à l’atterrissage sur le territoire Suisse. Chez Go Out ! on se passionne aussi pour les jeunes talents, les artistes de demain, en vous faisant découvrir les deux lauréats des si prisées Bourses de la Ville de Genève. Le futur de l’art n’a jamais paru aussi honnête. Pour finir on part sur les routes à la découverte d’hôtels resplendissants aux destinations pas si lointaines, mais pas moins idyllique. L’été indien est fini, mais rien de tel que la culture pour oublier sa nostalgie.

Aurore De Granier


THÉÂTRE

Retrouver le théâtre

OCT 20 — FÉV 21 Avant l’ouverture de la Comédie aux Eaux-Vives en 2021, nous avons souhaité vous retrouver dans des espaces (ré)inventés pour continuer à vivre le théâtre ensemble. Des spectacles partout, pour se retrouver enfin. Le programme sur

comedie.ch


N°84 11n12

IMAGE DU MOIS

12n13

45. 46.

SPORT

DESIGN / BIJOUX

49.

75. 79.

OBJET DU MOIS

MODE ECOLO

75.

HERMÈS & MISHIMA 82.

CULTURE 15n 53

18.

ART/EXPO

28.

42.

THÉÂTRE

30.

MUSIQUE

41.

FESTIVAL

LIVRES DU MOIS

STAY COOL 55n83

57.

59.

INNOVATION DU MOIS

COUP DE FOOD 60.

63.

HOTSPOT

COUP DE FOOD 68.

BEAUTÉ

BEAUTÉ

DÉCORATION

RDV PRIS

85n 89

EXPO, LIVE

Crédits photos : À gauche : Alix aka « Bad Liks » Au centre : © Hôtel Eden Spiez AG, Photographie: Christoph Stöh Grünig À droite : Denis Savary, Shunga VII, 2019.

HÔTEL

EN COUVERTURE

IMPRESSION

Rédacteurs : Aurore de Granier, The Line,

BOWERY BUM, JEAN DUBUFFET

Editeur Association Go Out !

Rayane M’Zouri, Ambre Oggier, Mathieu

NEW YORK, ÉTATS-UNIS, 1952

Directrice de la publication

Roux, Sebastien Delacombaz

N°84

Mina Sidi Ali • mina@gooutmag.ch Adjoint à la rédaction

CONTACTS

Monya Hassini

info@gooutmag.ch

Cheffe d'édition Aurore de Granier

www.gooutmag.ch

Graphiste Gharib M'Zouri Resp. rubrique art contemporain Ambre Oggier

octobre.20 LE MAGAZINE CULTUREL GENEVOIS info@gooutmag.ch - www.gooutmag.ch

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Resp. rubrique théâtre Ameidie Terumalai

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VERNIER JAZZ

LOST SHIPS ELINA DUNI & ROB LUFT FEAT. FRED THOMAS & MATTHIEU MICHEL

VENDREDI 16 & SAMEDI 17 OCTOBRE 2020 20H30 • SALLE DU LIGNON

Culture et communication · 022 306 07 80 · scc@vernier.ch www.vernier.ch/billetterie · VilledeVernier


IMAGE DU MOIS

MÉTAMORPHOSE

© Unige

En art aussi l’écologie se prend trop souvent les pieds dans le tapis. Mais oh joie ! Les mentalités changent enfin et notre âme de genevois se réjouit de voir les choses changer en plein coeur de la ville. Après un an de travaux, la bâche qui recouvrait la façade du bâtiment de l’aile Jura d’Uni Bastions sera démontée au début de ce mois d’octobre pour lui donner une seconde vie. Cette oeuvre réalisée par Mathieu Bernard-Reymond qui a été mise en situation par le Collectif 1m83, groupe déterminé à accompagner le réaménagement des villes de façon artistique, la toile Métamorphose a su enchanter les passants et étudiants genevois pendant plus d’une année. Mais quel avenir pour cette oeuvre monumentale ? L’association Métiers d’Art Genève nous apporte une réponse des plus durable et démocratique. Ainsi, à quelques jours du décrochage de la toile, un concours créatif est lancé dans le but de recycler cette oeuvre à la fois poétique et gigantesque (quelques 410 m2…). Designers et artisans d’art venus de tous horizons, sont invités à proposer leurs créations en tous genres jusqu’au 15 novembre prochain. Le lauréat du concours, qui aura su présenter une proposition originale où son avoir-faire aura été mis en valeur, verra sa création produite et commercialisée. En bref, la toile Métamorphose n’aurait pas pu mieux porter son nom.

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HERMÈS & MISHIMA

coups de c�ur d'hermès

M ATOU STUDIO

QWSTION DE GOÛT

J’avoue que j’ai toujours du mal à célébrer d’autres félins que moi. Mais là, il s’agit de mon maître spirituel - pirate diplomate et jaguar loubard - aka RMZ à qui je lève la patte. Pas très adepte, du tube cathodique d’ordinaire, je vais changer mes habitudes histoire de suivre de plus près ses nouvelles aventures audio-visuelles. Avec sa voix de crooner, son phrasé velouté et son charisme à faire chat-virer toutes les minettes du quartier, il va tous les faire succomber. J’attends qu’il me dédicace une de ces émissions ou qu’il me convie sur un plateau télé à ses côtés car tout le monde sait pertinemment que nous félins faisons le buzz. Gare à ton vestiaire tant chéri, si tu ne tiens pas promesse! Miaou.

Adepte des nouveaux concepts, je traine ma dégaine à The Hamlet depuis qu’ils ont lancé leur nouvelle boutique éphémère début octobre en collaboration avec QWSTION, enseigne ultra stylée de sacs suisses. Je veux bien qu’on me ballade dans leur nouveau modèle - le Flap Tote, crée en en fibre de bananier, un tissu écologique. Issu à 100% de fibres naturelles d’abaca, une sorte de bananier non fruitier cultivé aux Philippines, ce matériau représente une excellente alternative au synthétique. Amoureux de la nature, je suis pour une mode durable. Je veux bien que QWSTION ouvre une 3ème boutique après celle de Zürich et Lausanne, meublée comme ici par Artek et Vitra, les meilleures pourvoyeur de mobilier design. Là c’est définitif, j’y ferai mon nid.

Octobre-décembre QWSTION Pop Up The Hamlet meublé par Artek & Vitra 12-14 Rue Etienne-Dumont, 1204 Genève www.qwstion.com

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HERMÈS & MISHIMA

coups de griffe de mishima

BELLE TR A JECTOIRE

Comme un air triste de déjà-vu: mes oreilles habituellement pointées vers le ciel se sont à nouveau abattues à l’écoute de cette énième annonce de rabotage dans l’univers de la presse romande. Cette fois, c’est le magazine Trajectoire qui fait les frais d’un COVID dévastateur. Ce sera donc terminé de laper mon bol de lait en lisant ce magazine de qualité pour lequel ma maitresse avait écrit à ses débuts. A quand la fin de l’hécatombe? Mes poils s’hérissent chaque fois qu’on m’annonce la disparition d’un confrère presse. Je ne peux accepter un monde uniquement dédié au numérique. Mes petits yeux de félin vont en pâtir et mon intérêt rapidement partir! Je lève la patte à toute l’équipe de Trajectoire. Spéciaux miaous à la douce Delphine, la solaire Yousra et l’intrépide et féline Siphra.

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Leoš Janáček

L’Affaire Makropoulos 26.10 – 6.11.2020

DÈS CHF 17.-

GTG.CH


CULTURE

Le triomphateur, costume pour Coucou Bazar, Jean Dubuffet, Septembre 1973 Tarlatane amidonnée, bristol d’époxy et latex. 260 x 145 x 55 cm, Collection Fondation Dubuffet, Paris pour la Suisse © Fondation Dubuffet / 2020, ProLitteris, Zurich / pour la France © Fondation Dubuffet / 2020, ADAGP, Paris

JEAN DUBUFFET MIELE LUFF BALEXERT COQ SPORTIF

KRUMP

POM ANTWERP

JAZZ CONTREBANDE TFM ALI KAZMA CROIX ROUGE QUARTIER LIBRE ELI-O


© Batardon © Gregory Mario Del Curto

Vous croyez savoir

ce qu’est une rencontre ? Danse – du 27 octobre au 1er novembre

in C Cie Alias – The Young Gods Co-accueil

forum-meyrin.ch


ART/EXPO

MONSIEUR ART BRUT! Par MINA SIDI ALI

Jean Dubuffet devant un mur de graffiti, John Craven France, Alpes-Maritimes, Vence, 1959 Tirage moderne © Archives Fondation Dubuffet, Paris / photo, John Craven

Peintre, sculpteur et plasticien, initiateur de l'art brut, on ne présente plus Jean Dubuffet. Devenu artiste sur le tard au début des années 1940, cet ancien négociant en vins prend un malin plaisir à maltraiter, à enlaidir et à aplatir ses illustres modèles, qu’il croque comme des paysages. Son dessein artistique? Mettre sens dessus dessous les conventions artistiques et à subvertir les systèmes de valeur! Rebelle aux préceptes académiques, il fera cavalier seul pour bousculer le spectateur, l’amener à questionner son propre regard! Incisif de bout en bout, ce parfait trublion n’en fit qu’à sa tête, sculpta, se dispersa, signa mais persista en s’armant de matières et de mélanges fertiles, maniant comme personne d’autre un dessin naïf ébloui de lumière. Afin d’aborder dans sa totalité ce fascinant artiste prolifique et pluriel, le Musée d'ethnographie de Genève (MEG) propose jusqu’au 28 février 2021« Jean Dubuffet, un barbare en Europe ». Une expo qui convie son public à un parcours ludique pour les enfants, des visites commentées, des balade hors les murs, des rencontres avec des artistes, chercheurs et chercheuses, d’ateliers plastiques ou vocaux… de quoi expérimenter Dubuffet de manière débridée! Go Out! magazine

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ART/EXPO

Ontogénèse, Jean Dubuffet, 1974-1975, Peinture vinylique sur panneau stratifié. 251 x 316 cm Don de l’artiste en 1977, Musée d’art moderne André Malraux, MuMa, LeHavre Photo © IVAM, Juan García Rosell, pour la Suisse © 2020, ProLitteris, Zurich / pour la France © 2020, ADAGP, Paris

Jean Dubuffet (1901-1985) s’est toujours distingué par son profil d’insoumis dans le monde de l'art. Tout d’abord, parce que né en 1901, il a 43 ans lorsqu'il bénéficie de sa première exposition personnelle. Ce qui est relativement tard. Avant cela, il est marchand de vins. Passionné autant de musique que de littérature et de peinture, il n’entend point se tourner les pouces sans marquer de sa forte présence un art qui, au lendemain de la Première Guerre mondiale, peine, selon lui, à trouver son identité, réagissant a contrario aux acquis audacieux du début du siècle. Ainsi, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, il crée l'Art brut. Et l’anecdote est locale, puisque c’est à Genève en 1945 en compagnie de l'architecte Le Corbusier et de l'écrivain Jean Paulhan que l’expression va voir le jour. Dans la Cité de Calvin, il rencontre Eugène Pittard, directeur du MEG. L’anthropologue lui fait découvrir les masques pour le Tschäggättä du Lötschental puis l’introduit au médecin aliéniste genevois Charles Ladame, qui lui fera découvrir ce qu’il décidera d’appeler lors de son séjour, l’A rt

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brut. Il paraissait évident qu’aujourd’hui le MEG propose une exposition sur cette visite déterminante dans le parcours de cet artiste décrié par ses contemporains.

Banc salon, Jean Dubuffet, 1970 Résine époxy peinte au polyuréthane. 63 x 549 x 405 cm, Collection Fondation Dubuffet, Paris pour la Suisse © Fondation Dubuffet / 2020, ProLitteris, Zurich, pour la France © Fondation Dubuffet / 2020, ADAGP, Paris

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ART/EXPO

Galeries Lafayettes, Jean Dubuffet, 8 mai 1961. Gouache sur papier. 49 x 66 cm, Don de M. et Mme Jean Dubuffet en 1968 Musée des arts décoratifs, Paris © MAD, Paris / Jean Tholance pour la Suisse © 2020, ProLitteris, Zurich/ pour la France © 2020, ADAGP, Paris

D’abord dévoilée en 2019 au Mucem (Musée des civilisations de l'Europe et de la Méditerranée) de Marseille puis à l’IVAM (Institut d’art moderne de Valence, Espagne), l’exposition « Jean Dubuffet, un barbare en Europe » présente 300 œuvres issues des plus grandes collections françaises et européennes : le Centre Pompidou, le musée national d’art moderne et la Fondation Dubuffet à Paris. A travers ses explorations en Afrique, en Océanie, chez les enfants, dans les milieux psychiatriques au Sahara et même dans le métro parisien, Dubuffet relative les notions de proche et de lointain. L’art supposé « primitif » et l’idéologie qui le sous-tend, le primitivisme, sont nettement remis en cause. Il est plutôt rare de voir concentré en un seul événement un artiste français à la découverte de l’esprit suisse ; il fallait pour cela un marginal, Dubuffet, porté par l’audace des directeurs de musées. On la dépeint en barbare en Europe, parce qu’il a essayé de remettre en cause l'entendement qu'on avait jusqu'alors de l'art et des manières de fonctionner autour de la question de l'art à la fin de la guerre.

Mais ces oeuvres - qui révoquent certes la perspective et le modèle traditionnel de l’époque - sont surtout des antidotes aux heures sombres des années 40. On se régale de ces petits personnages grotesques et rigolards, campés de manière sommaire et enfantine. Autant de charges joyeuses contre la culture bourgeoise emportée par la Seconde Guerre mondiale - le conflit armé planétaire le plus coûteux en vies humaines de toute l’histoire de l’humanité. Exit les paysages sublimes ou les charmantes vues pastorales. Tout ce qui est exceptionnel est rigoureusement banni de son registre. Car c’est de banalité dont Jean Dubuffet était féru convaincu que l’homme pouvait s’enivrer de tout, pour peu qu’il soit troublé, bousculé. Sacré Dubuffet!

Jusqu’au 28 février 2021 Jean Dubuffet, un barbare en Europe MEG 65 Boulevard Carl-Vogt, 1205 Genève www.ville-ge.ch/meg/

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FANNY ARDANT comédienne

CLÉMENCE TILQUIN soprano

MÉLODIE RUVIO contralto

VINCENT LIÈVRE-PICARD

Lundi 2 novembre 2020 · 20h Bâtiment des Forces Motrices FNAC : www.fnactickets.ch · GECA : www.genevacamerata.com

ténor

BENOÎT ARNOULD baryton-basse

ENS. VOCAL DE LAUSANNE BLE

chœur

DAVID GREILSAMMER direction

© Artwork by Alaska · Visual by Émeric Chantier

POUR L’AMOUR DES ÉTOILES


ART/EXPO

WORKINGIRL Par MINA SIDI ALI

Depuis 20 ans, l’artiste Ali Kazma travaille exclusivement le support vidéo, tirant parti de la manière dont la révolution numérique a rendu ces types d'appareils photo professionnels disponibles à la consommation publique. Ici exit les longs métrages ou la fiction, Ali Kazma privilégie le monde physique, en se concentrant sur les activités symboliques qui existent entre l’être humain et la réalité. Son dessein? Inciter le spectateur à réévaluer la relation entre la notion de corps et son environnement physique et spatial. Chez Analix Forever, il présente sa première exposition à thème: Woman at work. Close-up. L’artiste Ali Kazma parcourt la planète à la recherche de situations, de lieux et de bâtiments où entre en jeu l’aptitude de l’homme à transformer le monde. Sa quête? Sonder le sens de l’activité humaine qui se déploie dans les champs économique, industriel, scientifique, médical, social et artistique. Ainsi, chacune de ses installations audio-visuelles met en exergue certaines évolutions à l’œuvre dans nos sociétés, constituant ainsi progressivement une vaste archive de la condition humaine. Pour son exposition monographique intitulé - Woman at work - à la galerie Analix Forever, il est allé pioché dans la soixantaine de vidéos qu’il a réalisé ses 20 dernières années pour y mettre en avant celles consacrées à des femmes au travail. La thématique de la figure féminine n’apparaît pas d’emblée comme évidente dans le travail d’Ali Kazma mais c’est parce que comme il l’explique lui-même: « Pendant longtemps, quand je filmais, je ne pensais pas « femme » ou « homme », en tous cas pas consciemment. La manière dont je choisissais mes sujets n’était nullement genrée, mais guidée par mon intérêt pour un domaine, ou une personne particulière. Et en pensant à des femmes puissantes, je ne pensais pas non plus “genre“, car, à l’époque, je ne voyais pas vraiment de différence entre une femme puissante et un homme puissant. »

Film (2013) montre Isabella Rossellini en tournage.

je les appelle, des femmes qui explorent de nouveaux espaces et mon travail va contribuer à faire savoir aux femmes, mais aussi aux hommes, qu’il est de nombreux domaines où elles sont aussi fortes, voire plus fortes qu’eux. » Ainsi, à travers cette exposition, Ali Kazma rend hommage à la femme et son travail qu’elles soient ouvrières du textile (Jean Factory, 2008 et Casa di Moda, 2009), danseuse (Dance with me video, 2017), archéologues (Past, 2010), céramiste ou metteure en scène et actrice (Studio Ceramist, 2007 ; Kinbaku, 2013 ; Filmer le film, 2013), ou encore dragster (Top fuel, 2019). Women at work Jusqu’au 20 novembre 2020

Mais en 2019, en filmant la championne de dragster Anita Mäkelä, Ali Kazma prend conscience qu’il existe dans de ce qu’il est en train de filmer plusieurs spécificités féminines. Dès lors, il décide de réexaminer son propre travail, et de creuser cette question du genre. Il se dit fier de ces réalisations : « Toutes les femmes que j’ai filmées sont des femmes extraordinaires et il m’est apparu qu’elles devaient se parler, dialoguer au sein d’un même espace d’exposition et nous donner à penser, à repenser nos positions. Nombre des femmes que j’ai filmées sont des “femmes– frontières“ comme

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Galerie Analix Forever, 1225 Chêne Bourg https://analixforever.com/

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ART/EXPO

LE PRIX DE LA PAIX Par AURORE DE GRANIER

Une exposition de messages de paix au Musée du Génocide à Sarajevo. Le tourisme de guerre contribue en grande partie à l’économie de la ville, 2017, ©Ron Haviv / VII

Qu’est-ce que la paix en réalité ? À quoi ressemble-t-elle quand enfin elle survient dans une zone où la guerre et le conflit furent le leitmotiv durant des années ? C’est sur cette problématique que s’interroge la nouvelle exposition du Musée International de la CroixRouge et du Croissant-Rouge. Car la paix, en vérité, est bien lointaine des images qu’il est facile de s’en faire. Dans un désir de vérité, des grands noms de la photographie retournent, parfois vingt ans après, sur les zones de conflit qu’ils ont couvert. Car à quoi est-ce que ressemble réellement la paix à Beyrouth, après des années de conflit ? Comment est-ce que s’est relevée la capitale ? Et le Cambodge ? À quoi est-ce que ce pays défiguré par les guerres ressemble-t-il aujourd’hui ? Pensée en collaboration avec la VII Fondation, cette nouvelle exposition « Imagine : Penser la paix » est également l’aboutissement d’un ouvrage sans précédent qui interroge les réalités de ce mot empli d’espoir qui cache parfois une réalité des plus sombres.

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ART/EXPO

Aujourd'hui, les vêtements des victimes sont souvent conservés comme des reliques, 2019 © Jack Picone

À des centaines de kilomètres de la Bosnie-Herzégovine ou du Rwanda, il est aisé de voir la paix comme une évidence. Alors que les médias semblent avoir oublié ces pays qui faisaient quotidiennement l’actualité dans leurs périodes les plus sombres, le Musée de la CroixRouge et du Croissant-Rouge, en collaboration avec la VII Fondation, interroge sur le vrai prix de la paix, et de sa quête qui en certains lieux semblent presque vaine. Au-delà des conflits, des gouvernements, les individus eux restent les premières et dernières victimes de ces guerres. Regard inédit sur l’histoire, Imagine : Penser la paix parvient avec brio à nous rendre compte d’un processus de guérison complexe où les cicatrices perdurent, et où le passé douloureux ne veut pas être oublié. Images du passé et du présent se côtoient et se contredisent, ou alors se ressemblent, tandis que les fils de la guerre et de la paix s’entremêlent. Les photographes Don McCullin, Ron Haviv ou encore Roland Neveu, repartent sur ces terrains qu’ils ont couvert pour l’actualité au coeur des conflits. Pour certains, en retournant sur ces mêmes lieux des dizaines d’années plus tard, le passé ressurgit plus clairement que pour d’autres.

sur lesquelles les cendres du présent se déposent. Au Cambodge la paix est plus difficile à trouver. Gary Knight se souvient de son arrivée au pays en 1975. Pendant des années il rapporta au monde la tragédie de ce pays, et présageait déjà de la longue route à parcourir jusque’à sa guérison. Plus de 40 ans plus tard, l’histoire de la paix au Cambodge reste fragile. De cette fin de conflit ressort pour de nombreux cambodgiens un sentiment d’injustice, et une souffrance qui ne les a pas quitté. Dans les faits, la paix est elle aussi subjective. En 2017 Gary Knight retournait sur place, et rencontrait Sophary Sophin, une jeune démineuse s’efforçant d’éduquer les populations sur les dangers des mines terrestres. Ces deux derniers mots témoignent d’une paix difficile à retrouver dans ces lieux meurtris par l’Histoire. Dans ces photographies, une réalité bien plus complexe émerge peu à peu. Ces pays oubliés, ces conflits que l’on apprend à connaitre dans les livres d’Histoire, restent une réalité bien présente dans ces lieux où le conflit a persisté durant des années. Imagine : Penser la paix nous invite à ne pas oublier le passé, et encore moins son impact sur le présent, car si la guerre est terminée, la paix n’est pas toujours trouvée.

Dans la capitale libanaise, frappée par une nouvelle tragédie cet été, Don McCullin découvre un pays allant continuellement de l’avant. Mais les stigmates des conflits passés sont toujours bel et bien visibles, et le reporter distingue encore aujourd’hui le feu du passé

Imagine : Penser la paix du 16 septembre 2020 au 10 janvier 2021 Musée International de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge 17 Avenue de la Paix, 1202 Genève www.redcrossmuseum.ch

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ART/EXPO

DEUX TALENTS POUR UNE BOURSE Par AMBRE OGGIER

© Jean-Marie Fahy et Pierrick Brégeon pour la Ville de Genève

Le 17 septembre dernier se tenait l’annuelle cérémonie des Bourses de la Ville de Genève. Instaurées depuis 1955, ces bourses octroyées grâce aux Fonds Berthoud, LissignolChevalier et Galland (BLCG) ont pour objectif de soutenir la création contemporaine tout en permettant aux lauréats et lauréates de développer leurs projets personnels. Exceptionnellement cette année, ce n’est pas un mais deux jeunes artistes évoluant dans le domaine des arts appliqués qui ont été récompensés. La bourse a donc été scindée en deux afin de saluer et récompenser à la fois le travail de Sébastian Gross et celui de Laurence Rasti, deux artistes engagés dont le travail se rapporte à des thématiques actuelles.

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ART/EXPO

SEBASTIEN GROSS

Sébastian Gross est né en 1989 à Genève. Après un Bachelor en design graphique à l’ECAL, il entreprend actuellement un Master Trans- à la HEAD. À travers son projet collaboratif Loveway, Sébastian Gross offre une performance artistique mêlant un flux vidéo et une plateforme live afin de mettre en lumière le phénomène du « broutage (arnaques en ligne) » et des importantes disparités qui existent encore entre l’Afrique et l’Occident, entre le Sud et le Nord. En mettant en place un cybercafé, il réalise une performance autant visuelle que sonore dont l’objectif est de constituer un lien entre l’ici et l’ailleurs. Il invite alors le spectateur à prendre conscience du système d’exploitation et des préjugés existants afin de les déconstruire. Une belle initiative qui a inéluctablement séduit le jury. LAURENCE RASTI

Fille de parents iraniens, Laurence Rasti a grandi en Suisse. Après avoir obtenu un Bachelor en photographie à l’ECAL, elle entreprend un Master en Arts Visuels à la HEAD qu’elle termine en 2019. Partagée entre la culture iranienne de ses origines et la culture occidentale suisse, elle s’intéresse très rapidement aux codes et aux conventions de ces deux mondes culturels différents qu’elle connait et côtoie. À travers son travail, elle interroge l’influence des genres dans la société, comme avec son livre de photographies There Are No Homosexuals In Iran publié en 2017 et nommé par le New York Times Magazine parmi les dix meilleurs livres photo de cette même année. Avec son projet Venuses (2018-2020), elle fait dialoguer deux combats relatifs à la féminité. En regroupant deux projets initialement distincts, Laurence Rasti met en pendant deux histoires à première vue très différentes mais qui se révèlent finalement étrangement semblables. Par la photographie, l’artiste fait dialoguer l’histoire de Shaya, une femme iranienne transsexuelle vivant en Turquie et celle de Lena, la voisine cisgenre de Laurence Rasti avec qui elle s’est liée d’amitié avant d’apprendre que celle-ci était atteinte d’un cancer du sein. À travers ses photos, elle interroge le rapport aux changements corporels tout en s’interrogeant sur la représentation de l’identité de genre et de la féminité qui ne se limitent pas à un seul prisme. Son travail met en lumière la manière dont ces deux femmes abordent personnellement leur identité et leur féminité. Un projet touchant, honnête et audacieux qui explore les questions d’identité, de genre et de beauté à travers un regard subtil et pertinent.

Venuses», Shaya sur son canapé, © Laurence Rasti

Exposition du 18 septembre au 11 octobre 2020 Du mardi au dimanche de 11h à 18h Centre d’Art Contemporain Genève 10 Rue des Vieux Grenadiers 1205 Genève www.centre.ch

www.Laurencerasti.ch

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Le musée c’est vous,

créez votre mix ! invasion

muséum transparence

séduction

ALTERNATIVE.CH

océan

Inventez votre collection et partagez-la !


ART/EXPO

MUSÉE À CIEL OUVERT Par RAYANE MZOURI

Au départ, il s’agissait juste de poser son blase ou celui de son crew, comme on dit dans le jargon. Et très vite calligraphique, le tag s’est imprégné des univers de la BD et de la culture populaire pour s’émanciper en art figuratif et se muer en mouvement: le street art ou art urbain. Par la force de sa culture, de ses codes, de ses langages, de ses thèmes, de ses techniques, il représente l'un des gros chapitres de l'histoire de l’art. Conviant la mémoire vivante des murs, il possède aujourd’hui un socle très fort bien qu’il soit encore en plein essor. Son histoire est présentée à Quartier Libre SIG, au pont de la Machine qui lui consacre une rétrospective avec 70 œuvres d’acteurs majeurs de la scène artistique historique et actuelle à l’instar de Futura 2000, Taki, L’Atlas, Keith Haring, Banksy, Saype, etc. Des photos et vidéos complèteront cette exposition inédite à Genève à voir jusqu’au 14 mars 2021. ENTRE TAG, GRAFFITI ET STREET-ART

Né il y a environ 50 ans sur la côte Est des Etats-Unis, c’est tout d’abord le tag qui prospère sur les trains et les murs. Fruit d’artistes précurseurs comme Keith Haring ou Taki183 qui ont transformé leur cité en toile à ciel ouvert, ils créent une nouvelle forme d’expression culturelle dans l'espace public. Définissant les codes de cette discipline avec des référents à l’image de Seen, icône du graffiti new-yorkais avec ses couleurs éclatantes ou Futura, l'un des premiers à être dans l’abstrait, le street art voit le jour. A la fin des années 1990, les sujets de société deviennent centraux et les artistes apportent davantage de profondeur à leur expression, comme l'A méricain Shepard Fairey auteur du célèbre portrait stylisé de Barack Obama sur fond rouge et bleu ou Zhang Dali en Chine.

El Seed, Perception, 2016

grands de se mettre dans la peau d’un street artiste ou d’appréhender les techniques de réalisation des œuvres, avec notamment un mur de tag, du spray numérique ou encore un jeu de pixel art. Telle une rétrospective du mouvement, le public découvre les peintures, affiches, photographies ou encore les dessins de Taki 183, Keith Haring, Futura 2000 et, parmi les artistes plus récents, Cope2, Banksy, Invader ou encore Combo. En sortant de l’exposition, les visiteurs voulant en voir plus pourront poursuivre leur découverte du street art de manière tout aussi ludique par une chasse aux œuvres dans les rues de Genève.

DE LA RUE AU MUSÉE

L’histoire de ce mouvement artistique encore en plein essor est présentée au pont de la Machine à travers des œuvres des plus grands artistes suisses et internationaux. Immersive, interactive, et ludique, l’exposition permet aux enfants dès 3 ans de comprendre comment les grandes villes sont devenues de véritables musées à ciel ouvert. Empruntées à des galeries, à des collectionneurs ou aux artistes eux-mêmes, plus de septante œuvres sont exposées. A travers une scénographie résolument urbaine, le visiteur est invité à parcourir ces œuvres en cinq espaces : Tag, blaze et graffitis - L’art vandale dans le métro et le train - L’art dans la rue - A chacun sa technique ! - Un art sans frontières. Tout au long du parcours, les enfants découvrent l’univers drôle, poétique ou engagé des artistes de rue. Des jeux et manipulations permettent aux petits comme aux plus Go Out! magazine

Quartier Libre SIG présente « One, Two... Street Art ! » Du 10 septembre 2020 au 14 mars 2021 Quartier Libre SIG 1 Pont de la Machine, 1204 Genève Tél. 022 420 75 75 ww2.sig-ge.ch

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ART/EXPO

L’'ENSEMBLE DE L'’ENCYCLOPÉDIE OU LE PASSÉ AUTHENTIQUE Par AURORE DE GRANIER

Florent Albrecht, photographie de © B. Martinez

Direction le passé et ses trésors avec l’Ensemble de l’Encyclopédie qui nous replonge dans les partitions du 18ème siècle. Encore tout jeune mais ancré dans une tradition passée qui vient par son nom seul nous faire voyager dans le temps, ce nouveau venu sur la scène musicale genevoise promet déjà de nous surprendre. Nous sommes partis à la rencontre de celui qui se cache derrière ce projet à la croisée des époques, Florent Albrecht. Claviériste de talent au parcours des plus intrigant, il fait naitre aujourd’hui son rêve d’un ensemble composé de musiciens passionnés et désireux de faire revivre les partitions du passé sur des instruments historiques. Conversation en trois temps avec ce passionné qui nous donne le ton à quelques semaines du concert d’inauguration.

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ART/EXPO

Pouvez-vous nous parler de votre parcours professionnel et musical ? Qu’est-ce qui vous a amené à choisir le pianoforte comme instrument ? Il y a 5 ans encore j’étais directeur du marketing et du développement d’une grosse agence d’architecture à Londres. J’étais alors ce qu’on appelle un grand amateur ou musicien semi-professionnel et donnais 2 ou 3 concerts par an, souvent invité par mes amis musiciens professionnels, ce qui m’a permis d’entretenir mon niveau. Il y a un moment où, poussé par mes proches, trentenaire, j’ai choisi de réintégrer un établissement d’enseignement supérieur afin de voir si je pouvais « assumer » le fait de devenir musicien à part entière. La HEM de Genève est extraordinaire en ce sens que son système unique donne la chance à des parcours originaux, quelque soit l’âge de l’étudiant, pourvu qu’il ait le niveau de l’admission très difficile. Cela m’a donné une formidable opportunité de me mettre en piste et de faire des rencontres musicales marquantes qui m’ont mis sur les rails de ma carrière aujourd’hui. Quant à l’instrument, le pianoforte, je l’ai toujours aimé; sensible, intellectuel, encore rare, il a été un compagnon choisi pour ses qualités et mon envie de le faire découvrir au monde entier n’a pas changé. Il y a eu également des rencontres marquantes autour des claviers : Paul Badura Skoda, Malcolm Bilson, pour le pianoforte, Kenneth Weiss pour le clavecin à la HEM justement. Des rencontres qui m’ont menées là où je suis aujourd’hui. La première question qui se pose quand on découvre l’Ensemble de l’Encyclopédie c’est son répertoire. D’où vous vient cet intérêt pour la musique de la seconde moitié du 18ème siècle ? Quelle est l’idée qui se trouve à la base même de ce projet ? Depuis le premier jour de mon intégration à la HEM, en 2016, j’ai parlé à mes camarades de mon envie de créer un ensemble « historiquement informé », ce qui signifie l’interprétation d’un répertoire sur des instruments d’époque. Il semblerait bien vain que d’imaginer retrouver exactement ce qui se passait dans les ensembles à l’époque - beaucoup de musiciens avait un faible niveau technique. En revanche, cette seconde moitié du 18è siècle, que j’adore à tout point de vue artistique, et qui correspond également à mon instrument qui naît à cette époque, est intéressante pour les Révolutions qu’elle a portées. Le « Classicisme » musical n’est pas ennuyeux; on ne peut plus jouer Mozart aujourd’hui comme on le jouait il y a vingt ans et cela est porté par cette recherche sur l’interprétation qui donne beaucoup de dynamique à la vie de musicien. Voilà le moteur de ce projet : se retrouver ensemble, avec mes camarades musiciens, mus par cet enthousiasme et ce questionnement dans l’interprétation. Cela va jusqu’à la forme du concert

Anna Reinhold, soliste Mezzosoprano de l’Ensemble de l’Encyclopédie

: le 27 octobre prochain, pour le gala d’inauguration de l’ensemble, nous reprenons une forme du concert ainsi que cela se pratiquait, avec différents effectifs, des mouvements isolés d’oeuvres... tout ceci autour de trois figures musicales majeures, Mozart, Haydn, Kraus. Comment définiriez-vous l’ADN de votre ensemble ? Et que désirez-vous insuffler à la vie musicale genevoise actuelle à travers l’Ensemble de l’Encyclopédie ? J’utiliserais trois mots pour qualifier l’ensemble de L’Encyclopédie et ses musiciens : l’excellence, l’enthousiasme, et l’humilité. Il semblait manquer à la vie genevoise un ensemble de ce type, dévolu entièrement à ce répertoire. Par mes amitiés musicales de la HEM, mes rencontres déterminantes comme celle avec la violoniste genevoise Chiara Banchini, qui sera notre invitée exceptionnelle en tant que Konzertmeisterin pour ce concert, je me suis rendu compte qu’il y avait une communauté de musiciens magnifiques à Genève, motivés et partants pour une aventure de ce type. Très vite, le soutien des uns et des autres et l’envie de faire de la musique ensemble, ont rendu cette émergence possible, comme si un tel projet avait été attendu par les uns et les autres. Il me semble que le public ne peut qu’être porté par l’énergie que nous y mettons, mais aussi par cette musique juste extraordinaire que l’on interprétera avec le même feu ! Ensemble de l’Encyclopédie Concert d’inauguration le 27 octobre 2020 Studio Ansermet, informations et réservations via ensembleencyclopedie@gmail.com

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MUSIQUE

AU RYTHME DU JAZZCONTREBAND Par THE LINE

Pour cette 24ème édition, le festival transfrontalier voit large et élargit ses gradins avec une programmation panoramique de la crème du jazz régionale, avec 70 concerts au compteur et plus de 200 artistes sur le terrain. Un opus spécialement conçu pour privilégier les interactions et échanges entre le public et les musiciens, ceci, dans pas moins de 29 salles partenaires.

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MUSIQUE

Arthur Hnatek © M. Benkler

Un des objectifs de ce festival est de mettre les projecteurs sur une scène à l’essor sans égal, délivrée à cet effet pour nous offrir son élixir sonore. À ce propos, les jeunes formations sont invitées à participer au tremplin le 11 Octobre prochain, à l’ETM. Ce concours a été remporté l’an dernier par le Louis Matute 4tet, et se voit pour le coup, programmé cette année dans divers lieux. On découvrira également la co-production du JazzContreBand pour cette saison, le fougueux projet jazz-rock indien du violoniste Baiju Bhatt entouré du groupe transalpin Red Sun, avec des concerts à la carte pour plusieurs dates, après une période en résidence. L’incroyable variété de styles et de courants présents dans cet univers musical recouvre tous les genres et sera au rendez-vous pour satisfaire tout un chacun. Un Jazz qui n’a pas de limite, sage, sauvage ou suave, l’improvisation et la maîtrise des tempos feront vibrer nos cœur sur des rythmes syncopés. On notera entre autres la présence de musique du monde tels que la musique arabe avec une vague orientale et fairuzante jouée par Manal and Friends, de l’éthio-jazz aux touches electro-hip-hop avec l’Abyssinie Club, ou le blues exotique teinté de garage du duo Fred et Rose. Pour les inconditionnels de Django Reinhardt, le jazz manouche sera représenté avec brio par Dario Napoli

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et le Modern Manouche Project accompagné par Baiju Bhatt, ainsi qu’un Masterclass avec Railo Hamstettler ayant pour thème « Musique manouche et métissages », suivi du concert de Nomadim projet du trio mené par le violoniste Marc Crofts. Une sélection aussi qualitative que quantitative, on aura de tout façon droit au meilleur avec à l’honneur, d’illustres artistes, tels, l’étincelant Erik Truffaz, la sublime Natacha Atlas ou le génialissime Chassol. La musique classique, ainsi que d’innombrables formations de jazz seront de la partie et raviront les mordus de musique. La soirée d’ouverture aura lieu à Château Rouge, où on retrouvera les lauréats du tremplin 2019, le saxophoniste Guillaume Perret, créateur et fureteur de sons envoûtants, et pour finir en beauté, l’électrique percussionniste Arthur Hnatek. Ce mois d’octobre au programme revitalisant nous promet des occasions exceptionnelles de se réunir autour du Jazz avec une myriade de concerts, 3 Masterclass et un tremplin, ce plein de rencontres, c’est sûr, comblera nos manques sensoriels. 1er au 31 Octobre Divers lieux

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 � Partenaire mÊdia :


MUSIQUE

UNION MERVEILLEUSE Par AURORE DE GRANIER

L’Association Avetis est de retour cet automne pour un projet d’exception unissant musique et cinéma d’animation. En collaboration avec l’Atelier des Lutins, ils nous invitent à partager un concert performance à la croisée de l’art visuel et de la musique, où seront interprétées des oeuvres emblématiques de Verdi et de Saint-Saëns. Sur scène, c’est avec joie que nous retrouverons, l’Avetis Festival Orchestra accompagné pour l’occasion de deux solistes d’exception, Martha Argerich et Nicholas Angelich. Une représentation conviant tous nos sens pour une soirée placée sous le signe de l’excellence. UN PROJET D’UNION DES ARTS

Dans le cadre de son nouveau spectacle, l’association Avetis s’unie à l’Atelier des Lutins à travers un projet à la croisée de deux arts. Sur la scène du Victoria Hall, dessins d’animation et musique classique s’unissent dans un spectacle à la fois étonnant et poétique. Les illustrations des artistes Sandra Albukrek et Julia Dasic seront mêlées aux dessins des enfants de l’Atelier des Lutins, centre consacré à l’apprentissage de la création pour les petits et les plus grands. De cette collaboration entre artistes et enfants nait alors un film d’animation tendre et original, s’alliant à la perfection aux « Quatre Saisons » de Verdi et au « Carnaval des Animaux » de Saint-Saëns. Le merveilleux de ce film d’animation s’unit à l’interprétation exceptionnelle de ces deux pièces par les musiciens de l’Avetis Festival Orchestra, accompagnés de Nicholas Angelich, Sergey Ostrovsky, et l’incomparable Martha Argerich.

Martha Argerich © Adriano Heitman

ouvre les portes de ce monde si fermé. Dans cet univers conditionné, la musicienne se présente en femme libre, allant à l’encontre même de l’image que l’on se fait de la musicienne classique. Aujourd’hui encore, la technique extraordinaire de la pianiste, sa sonorité unique, et la fraicheur qu’elle parvient à insuffler à des pièces centenaires, continuent de fasciner. Le 23 novembre prochain en compagnie de l’Avetis Festival Orchestra et des deux autres solistes invités, elle interprétera Vivaldi et Saint-Saëns avec un feu et une perfection qui l’animent depuis sa plus tendre enfance. Sous les doigts de Martha Argerich, les notes du passé reprennent alors vie avec grâce et caractère pour notre plus grand plaisir.

UNE SOLISTE D’EXCEPTION

C’est une pianiste qui a marqué les dernières décennies de sa maîtrise technique de l’instrument et de sa forte personnalité musicale, qui se produira le 23 novembre prochain sur la scène du Victoria Hall. Martha Argerich, pianiste originaire d’A rgentine qui s’est produite dans son pays natal depuis son plus jeune âge, a parcouru la planète pour faire partager son art, jouant sur les plus grandes scènes internationales tout en conservant son identité artistique. Après ses années de jeunes prodiges passées à perfectionner sa technique et à se produire dans les salles les plus importantes de son pays, elle quitte l’Amérique du Sud pour rejoindre Vienne et poursuivre sa formation musicale auprès du virtuose Friedrich Gulda. Quelques années plus tard, elle remporte le Concours Chopin de Varsovie qui lui

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Concert de l’Association Avetis & d'Atelier des Lutins avec Martha Argerich et Nicholas Angelich le lundi 23 novembre 2020 Victoria Hall, 14 Rue du Général Dufour, 1204 Genève informations et réservations sur www.avetis.ch

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LA FABRIQUE DES MONSTRES DANS LA BANDE DESSINÉE BIBLIOTHÈQUE DE LA CITÉ DU 5 SEPTEMBRE 2020 AU 31 JANVIER 2021 WWW.BM-GENEVE.CH

UNE EXPOSITION CONÇUE PAR LE CENTRE BD DE LA VILLE DE LAUSANNE ETADAPTÉE PAR LES BIBLIOTHÈQUES MUNICIPALES. EN PARTENARIAT AVEC ESBDI ET SCAA


MUSIQUE

KRUMP: AUX. ORIGINES QUASI-MYSTIQUES D'’UNE PRATIQUE BIEN RÉELLE Par MATHIEU ROUX

Vue panoramique de Los Angeles, © Photo Wander Ponder

Quelle est cette forme d’expression invoquant à la fois partage et compétition, apparue aux Etats-Unis et adoptée jusqu’en Suisse? Retour sur les origines du Krump, une danse spectaculaire. K.R.U.M.P. est l’acronyme de Kingdom Radically Uplifted Mighty Praise, dont la traduction française pourrait être «Éloge Puissant d’un Royaume Radicalement Élevé». Une dimension spirituelle1 revendiquée par ses créateurs, Tight Eyez et Big Mijo, aujourd’hui trentenaires, tous deux issus des ghettos de Los Angeles. Petit rappel historique avant d’évoquer une danse cathartique, pratiquée aussi bien dans les zones criminogènes des mégapoles américaines que dans différentes villes de Suisse.

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MUSIQUE

LOS ANGELES, SOUTH CENTRAL.

EXUTOIRE & POSITIVITÉ

Années 1990. Localisation: sud/sud-est de Los Angeles, 300 000 habitant.e.s. Une région paupérisée, tristement célèbre pour sa violence endémique. Rien d’inhabituel, malheureusement, sur les avenues de la Cité des Anges. La ville n’échappe pas aux troubles sociaux liés aux grands centres urbains américains: ségrégation, délinquance, abus policiers, chômage… À cette poudrière instable s’ajoutent les tensions raciales suite à l’arrivée, dans les années 1980, des populations hispaniques et coréennes dans le secteur. C’est dans ce climat explosif qu’une bavure policière, entre autres incidents, influera sur le cours des événements2 .

La même année au même endroit, comme une réponse positive face au déterminisme chaotique, Thomas Johnson propose une alternative en plein désastre ambiant. Citoyen de South Central, il devient « Tommy the Clown », animateur le temps d’un goûter d’anniversaire. Grimé et maquillé pour l’occasion, il invente une danse appelée le clowning afin de divertir les enfants. Ils ne le savaient pas encore, mais deux gamins alors âgés de sept ans, spectateurs amusés, deviendront créateurs du Krump en se réappropriant ses mouvements. C’est parfois au milieu des pires tempêtes que les éclaircies se font les plus perçantes.

Un soir de 1991, une course-poursuite s’engage entre le LAPD (Los Angeles Police Department) et trois hommes noirs à bord d’un véhicule. La voiture finit par s’arrêter sur le bas-côté après treize kilomètres de fuite. Encerclés par les forces de l’ordre, deux des trois passagers se soumettent aux injonctions policières et sortent du véhicule, tandis que le troisième refuse d’obtempérer. Sous la menace d’une arme, ce dernier finit par obéir et se couche à plat ventre sur la route, à côté de la voiture. Quatre hommes tentent de le neutraliser, en vain. L’homme se débat tant et si bien que les policiers se replient. Face à l’individu non maitrisé, le sergent Stacey Koon dégaine alors son taser et tire une première fois. L’homme tombe à genoux mais se relève. Koon recommence: un deuxième tir atteint l’homme et le projette au sol. Conscient mais hagard, il se redresse de tout son long jusqu’à tenir debout, une fois de plus, du haut de son mètre nonante-et-un. Une pluie de coups s’abat alors sur l’inarrêtable machine qui finit par chuter. Les officiers Laurence Powell et Timothy Wind utilisent leur bâton. L’officier Briseno portera un violent coup de pied à la tête de la victime. La vingtaine de policiers dépêchés entre temps sur les lieux n’interviendront pas. Rodney King subira ce soir-là cinquante-six coups de bâton et six coups de pied.

Clowning: https://www.youtube.com/watch?v=_CbqrGNw3bY Années 2000. En ados aguerris, Tight Eyez et Big Mijo développent une nouvelle forme d’expression basée sur la « danse du clown ». Ils y apportent une touche spirituelle personnelle en la rebaptisant Krump. Danser serait une façon d’exprimer ses louanges et se rapprocher du divin. Il n’en demeure pas moins que sa fonction principale réside dans la sublimation. Véritable purge émotionnelle, le Krump canalise et extériorise les sentiments négatifs. La danse évite ainsi de retourner la violence intériorisée contre soi ou autrui et offre un cadre préventif face aux problématiques délinquantes. Un dernier rempart, un garde-fou avant l’engrenage vers une spirale infernale. Une nécessité doublement bénéfique. La dimension cathartique du Krump en fait une danse explosive et expressive de premier choix. Les mouvements sont énergiques, saccadés et amples. Ces derniers sont improvisés sur la base de quatre mouvements qui se déclinent de différentes façons. Il s’agit du stomp (taper des pieds sur le sol), du chest pop (mouvement convulsif du torse vers l’avant ou l’arrière), du arm swing (jet des bras) ainsi que du jab (jet puis arrêt du mouvement) 5. Malgré le lexique combatif et l‘apparent défouloir, aucune agressivité ne transparaît. Juste le principe de transformer l’énergie négative en positive, à l’instar du socle philosophique qui accompagnait le Hip Hop à ses débuts: De la violence des blocs aux Block Parties.

Par chance, George Holliday, habitant du quartier et copwatcher3 avant l’heure, filmera une partie de la scène : https://www.youtube.com/watch?v=icZV1w5uLcE En mars 1992 débute le procès des quatre policiers inculpés. Accusés d’« usage excessif de la force », ils sont acquittés le 29 avril, après sept jours de délibération. C’en est trop, les soupapes communautaires ne parviennent pas à réguler et contenir le trop-plein de colère populaire. Moins de deux heures après le verdict, des émeutes éclatent à Los Angeles. Six jours, cinquante-cinq morts, quelques 3'600 incendies. La ville est à feu et à sang4.

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Le Krump implique avant tout une notion de partage. Les krumpers et krumpeuses évoluent en collectivité, en familles, appelées fam. Chacun.e obtient un blaze (un alias écrit) octroyé par la personne créatrice de ladite family. La pratique peut varier dans la forme : il peut s’agir de « sessions » pratiquées au sein d’un même crew

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MUSIQUE

Alix aka « Bad Liks »

ou de battles, dont l’objectif consiste à se mesurer à des participant.e.s d’autres crews. Toujours est-il que tout se fait en groupe, aux sons de la hype (les cris) encourageant la personne en train de danser. L’échange d’énergie se fait à tous les niveaux6.

Débuts d’explications avec Alix, 34 ans, fondateur du mouvement Krump avec son crew les Warriorz. « Au début, nous n’étions que deux sur Genève, Chris « Dakodak » et moi. Nous avions vu une vidéo des MTV Awards en 2004, au cours de laquelle des krumpeurs dansaient. On a été scotché alors qu’ils n’avaient dansé qu’une minute! Et comme on avait enregistré l’événement sur cassettes VHS, on arrêtait pas de se repasser le moment. On adorait ». Puis, l’envie de reproduire les mouvements fera le reste. La pratique était encore balbutiante jusqu’à ce que les Yatouman, le nom de leur premier crew, entendent parler de deux autres krumpeurs établis à Bienne, Jaques « Yar Jack » et Salim « Dream » . C’est ainsi que les Warriorz naissent en 2004. A partir de là, l’envie de partager leur passion s’étend à toute la Suisse: Entraînements en commun, voyages, compétitions. Une communauté éclot aux quatre coins du pays. En 2008, les Warriorz gagnent les championnats d’Europe et se produisent à un rythme soutenu, les événements occupent tout leur temps. Ils choisissent alors de lever le pied pour former la nouvelle génération. Un autre élément déterminant sera le documentaire Rize7, sorti en 2005, qui authentifiera leur pratique du

Best of Tight Eyez: https://www.youtube.com/watch?v=_cA9DAVfniI SUISSE.

2020. Localisation: Europe centrale, 8.6 millions d’habitant.e.s Un pays éloigné tant géographiquement que sociologiquement du berceau de la Krump. Pourtant, la danse trouve ici une résonance particulière. Qui en sont les instigateurs et quelles peuvent bien en être les raisons? Regards croisés avec Alix alias « Bad Liks » et Solie alias « Girl Mainevent »,deux figures de leur génération.

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MUSIQUE

Alix aka Bad Liks" en pleine performance ©️ Alix M.

vous obtiendrez un mouvement suisse de Krump, solide à tous points de vue.

Krump: « Dès que Rize est sorti, nous avons eu une meilleure vision, on savait que ce nous faisions était juste ». Même son de cloche chez Solie, 27 ans, championne du monde de Krump en 2019. Elle raconte avoir été envoûtée par le film. S'il fallait dresser l’arbre généalogique suisse du Krump, Solie pourrait être considérée comme la petite fille d’A lix. « J’ai formé la personne qui l’a formée » précise-t-il. La danseuse, établie à Martigny, insiste sur le travail fourni. Une notion occupant une place importante au sein d’une communauté assidue à la tâche: «C’est parce que depuis le départ de ce mouvement, nous nous entraînons tous les week-ends, nous voyageons pour des compétitions, nous organisons un événement de danse en Valais, nous avons obtenu des résultats de tout notre travail, ce qui nous a fait connaître internationalement ».

Queen Twiggz vs Girl Mainevent | Female Final | EBS World Final 2019: https://www.youtube.com/ watch?v=Ahy97zw-smg

Switzerland vs Japan | Crew Final | EBS World Final 2019 : https://www.youtube.com/watch?v=Z2FJUWYK_qo Et comme pour confirmer les dires d’Alix, Solie évoque également un milieu rassembleur et ouvert: « Dès le départ (…), il y avait des danseurs d’ailleurs, c’est-à-dire Fribourg, Neuchâtel, Lausanne, le Haut-Valais, etc. Donc il n’y a pas uniquement des Valaisan.ne.s» Avant de conclure: «Il y a tellement d’amour, de respect, d’entraide, de rigolade dans notre groupe que les gens le sentent et y restent en général ». Pour la recette de l’engouement, prenez donc un à un les ingrédients tels que le travail acharné, une implication sans faille, une communauté soudée, une passion intacte ainsi qu’une franche camaraderie. Mélangez le tout et Octobre.20

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MUSIQUE

1. Bien que présente au début, la dimension spirituelle est petit à petit laissée au second plan. De nos jours, elle est jugée optionnelle par les adeptes du krump.

4. Frédéric Martel, De la culture en Amérique, Paris, Gallimard, 2006, (ISBN 2070779319), p. 455 5.h t t p s://w w w.l e m o n d e.f r/s c e n e s/a r t i c l e/2 018/01/29/ l e -k r u m p - d e s- g h e t t o s- d e -l o s- a n g e l e s- a -l- o p e ra - d e - p a ris_5248561_1654999.html

2. Cynthia Ghorra-Gobin. Multiculturalisme et marginalisation à Los Angeles. De Watts (1965) à South Central (1992). In: Vingtième Siècle, revue d'histoire, n°40, octobre-décembre 1993. pp. 23-32.

6.https://www.lenouvelliste.ch/articles/valais/canton/danse-ilssont-valaisans-dansent-le-krump-et-nous-posent-les-bases-827201

3. Littéralement: « Observateur de flics ». Le plus souvent un.e citoyen.ne qui parvient à capturer en photo ou vidéo les images d’agressions policières. Illustré récemment par la tristement célèbre affaire Georges Floyd. En France, le réalisateur Ladj Ly pratiquait le copwatching dans les années 2000.

7. Film documentaire retraçant l’origine de plusieurs danses, dont le Krump. Réalisé par David Lachapelle, Rize agit comme un véritable détonateur à sa sortie en 2005 et inspire de nombreux. ses aspirants.tes danseurs.ses à travers le monde.

Solie aka “Girl Mainevent”

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FESTIVAL

I LUFF YOU! Par THE LINE

Des mois de prières plus tard, nos vœux sont exaucés, Le Lausanne Underground Film & Music Festival (LUFF ) aura bel et bien lieu. Ouf! Soupir salvateur, ce 19ème opus abracadabrant promet de foudroyer nos idées noires et stériliser nos viles craintes - défouloir assuré! Durant 5 jours, une cure culturelle hors du commun garantit d’apaiser notre soif de visuels décalés et de breuvages sonores intenses, véritables tatouages sensoriels. Extraits.

Pour cette 19ème édition du Lausanne Underground Film & Music Festival (LUFF ), les exclusivités seront nombreuses. Parmi elles, 6 premières mondiales, 2 premières internationales, 5 premières européennes et 33 premières suisses! Au programme? 5 compétitions internationales de courts et longs métrages, 4 cinéramas et 97 longs et courts métrages. Du côté du bruit de façade, 24 performances sonores s’impatientent de nous injecter leurs ondes régénératrices. Le LUFF partage une plage de cette édition avec des festivals amis, qui faute du Covid ont eu leur programmation annulée. Ainsi, La fête du slip qui verra une compétition de courts métrages avec un slip d’or de mise. 2300 plan 9 sera représenté par le sanguinolent Hail Satan?, documentaire sur Satan Temple une communauté qui prêche le mal pour le bien, ainsi que le long-métrage scandinave Koko-di Koko-da, film d’horreur sur fond de couple en détresse. Le festival débute par une première mondiale, en nous balançant une comédie hallucinante, Wonderful Paradise, du réalisateur kamikaze nippon Masashi Yamamoto, avec en lumière une prodigieuse rétrospective dotée de quatre oeuvres reflétant ces 40 ans de punkitude dont Saint Terrorism (1980), Robinson’s Garden (1987) et Junk Food (1997). Le réalisateur devrait d’ailleurs être présent au festival pour présenter ses films. À l’affiche également, un documentaire qui retracera la vie sulfureuse du zircon de la no-wave Lydia Lunch, suivie d’une horde déchaînée de disciples qui tritureront et tortureront leurs instruments, générateurs d’endorphines. Préparez vous à un joyeux bordel organisé, vos tympans vous en remercieront plus tard. Les festivités se clôtureront avec une autre première, le film Shakespeare's Shitstorm de Lloyd Kaufman. Une édition à marquer d’une pierre blanche.

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© LUFF2020

Festival de Film et de Musique Underground Du 14 au 18 octobre 2020 www.luff.ch

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LIVRES DU MOIS

XXAF Par THE LINE

Les pittoresques éditions art & fiction nous invitent à souffler leurs 20 bougies une à une délicatement présentées dans 13 espaces complices, avec 90 convives de mèche. La maison met le feu au poudre à son catalogue pour célébrer ses livres en invitant les artistes à choisir et réinterpréter un ou plusieurs ouvrages, parmi plus de 350 publications. Une sublime équation artistique extraite des imprimés s’exprime à travers 20 surprenantes rêve-visions. Des installations, performances, lectures, projections, autres cartes blanches et libertés explorent et exploitent les deux décennies d’éditions d’artistes pour permettre à tout le monde d’être à la page. Le festival pense à tout et à tous et prévoit des rendez-vous virtuels dont celui donné sur Instagram, avec un post hebdomadaire de livres sublimés en image par Dolorès Rothe, fille de Bertram Roth contributeur de la maison et collectionneur d’art et de fiction. Une autre rencontre en ligne aura lieu, avec une expérience sous forme de kaléidoscope à usage unique inspiré par l’inventaire des lieux de Laurent Boissier. Ce projet est élaboré par le concepteur d’images, David Gagnebin-de Bons, et la réalisatrice d’environnement et de contenus numérique, Amandine Oricheta, proposant par la suite la possibilité de voir le dispositif chez art&fiction. Nous serons également vernis du côté des expositions et librairies, de connivence avec divers lieux fantastiques dont le Le Kiosque, Les Arches et la Placette à Lausanne, les Dilettantes à Sion, Locus Solus à Prilly, ainsi que les librairies (partenaires) shushus, la liste étant disponible sur le site.

castagniééé. Un compendium illustré de 36 ouvrages de la littérature mondiale, constitué de 24 pages chacun au format 5x8cm seront à imprimer et assembler soi même, en collaboration avec le sérigraphe Christian Humbert-Droz, des éditions Drozophile. Aussi un multitude de réjouissances sont prévues pour célébrer cette anniversaire avec entre autre une lecture de Roland Vouilloz au Manoir de Martigny, jusqu’aux conférences et performances au Centre culturel suisse à Paris en partenariat avec Pro Helvetia. 20 fulgurantes possibilités de marquer le coup des 20 ans de cette fascinante maison d’édition.

À Genève, c’est à la ferme de la Chapelle qu’on nous emmène visiter le travail de l’artiste Jérôme Stettler qui a habillé les lieux de ses illustrations. En parallèle de cette offrande visuelle, il présente avec l’artiste Philippe Fretz, (tout deux contributeurs et membres d’art&fiction), leur collection Sonar et les 17 titres publiés et dédiés à la pratique du dessin. Le vernissage est prévu le 10 Octobre, avec à l’affiche un concert joué par le collectif genevois, l’Ensemble Batida, suivi d’une performance des percussionnistes Karla Isidorou et Alexandra Bellon. Le festival se poursuit également au salon du livre avec Stéphane Bovon illustrateur et fondateur des éditions castagniééé, qui opérera sur les magnifiques classiques

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art&fiction - 20 ans d’édition d’artistes 22.08 - 21.11 Divers lieux https://artfiction.ch/contenu/uploads/2020/08/affiche_XXaf_ light.pdf

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LIVRES DU MOIS

OVNI GASTRONOMIQUE Par THE LINE

Pour son quarantième anniversaire, les éditions Macula publient un fascinant ouvrage culinaire façonné avec soin et à dévorer avec les yeux: «Servez citron». Le livre regorge d’images appétissantes, véritables fresques culinaires, toutes droit sorties d’assiettes desservies chez Trois-Gros, maison céleste aux 3 étoiles Michelin depuis plus de cinquante ans. Cette résultante postprandiale capturées par l’œil affuté d’Eric Poitevin laisse d’étonnants restes qui donnent faim, agrémentés de 41 recettes démasquées et concoctées par César et Michel, relevées d’un essai sur les manières de table par Jean-Claude Lebensztejn.

Bois sans feuille © Photo Eric Poitevin

Macula créa une revue de 1976 à 1979, éditée par un groupe de penseurs, historiens d’art, plasticiens et amateurs constitué autour du journaliste et historien d’art, Jean Clay. En 1980, la maison d’édition voit le jour, miroir de la pensée qui habite l’art, mettant l’accent sur les traductions de grands classique de l’histoire de l’art, tout en éclairant les nouvelles idées de jeunes théoriciens dans le domaine. En 2010, en voie de disparition, Macula opère sa mue et devient une fondation, cercle dirigé par Véronique Yersin, contribuant ainsi à la survivance et à la renaissance de ces publications au design épuré et au contenu pointu. Des ouvrages qui nous invitent à pénétrer dans une atmosphère jubilatoire, irrésistible première bouchée mue en référence littéraire. Servez Citron d’Eric Poitevin, Michel et César Troisgros et Jean-Claude Lebensztejn Coll. Prière de ne pas toucher les étoiles éditions Macula, 2020 www.editionsmacula.com

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JOAILLIER DE LA NATURE 10 JUILLET - 15 NOVEMBRE 2020 MUSÉE D’ART ET D’HISTOIRE, GENÈVE


MODE

VIRAGE VÉGÉTAL Par MINA SIDI ALI

De l’enseigne hexagonale Le Coq Sportif, on avait surtout retenu sa saga sportive des années 60 à 80 aux côtés d’Eddy Merckx, Platini, Rossi, Arthur Ashe, Yannick Noah sans oublier la mythique « main de Dieu » de Maradona. Depuis son come-back ces dernières années, la marque tricolore ne cesse de se réinventer. Son coq bombe le torse et chante depuis les vertus du véganisme avec ses derniers lancements: deux baskets à base de cuir végétal crée à partir de résidus de raisins et baptisés Gaia et Néré! Santé! APPROCHE VERTUEUSE

Pas à pas, les efforts et prouesses techniques en matière de production végétale fleurissent dans la mode. Le consommateur souhaite des produits laissant une empreinte écologique et carbone la plus faible possible. Le Coq Sportif emboite le pas de cette tendance et choisit de ne plus utiliser de plastique dérivé du pétrole pour élaborer ses chaussures. Ainsi, cette saison l’enseigne hexagonale lance ses toutes premières lignes entièrement végétales avec deux modèles, baptisés Gaia - en référence à la terre dans la mythologie grecque et Nérée qui renvoie au dieu de la mer. Des appellations qui font référence à la nature mais au look plutôt rétro inspiré notamment des grandes heures de la marque et de ses icônes tennistiques à l’instar d'A rthur Ashe à Yannick Noah. MATÉRIAUX 100 % ÉCOLO

Semelle extérieure en caoutchouc, semelle intérieure en liège, lacets en coton... Cette fabrication entièrement végétale, réalisée au Portugal, est un concept inédit dans le secteur de la chaussure, pour une gamme responsable. Alors que de nombreuses marques sont déjà passées au cuir d’ananas ou de pomme, c’est vers le raisin que s’est tourné Le Coq Sportif. Le cuir est obtenu à partir de raisin, à partir de ses résidus non utilisés après que le jus en soit extrait pour produire du vin ou de la grappa. Cerise sur le gâteau vegan, sur chaque chaussure est apposé le millésime du raisin récolté.

© Le Coq Sportif

Modèle Gaia et Nérée 139 CHF et 149 CHF Le Coq Sportif 29 Rue Saint-Laurent, 1003 Lausanne www.lecoqsportif.com/ch

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DESIGN / BIJOUX

TRÉSORS SOLAIRES Par AURORE DE GRANIER

© ELI-O

La Grèce et ses merveilles du passé se sont invitées dans l’atelier d’Elisa Pantazopoulos, en plein coeur de Genève. Avec sa marque ELI-O, la jeune créatrice fascinée par le travail du métal et passionnée de l’histoire et de l’héritage venus de la Grèce Antique, s’est lancée à la reconquête du passé. Solaires, délicates, et authentiques, ses créations aux allures de talismans éternels nous invitent à retourner dans une époque que l’on ne connait que par les musées, tout en se tournant résolument vers l’avenir. Fière de ses racines et de ses origines grecques, Elisa a fait de sa passion son métier en réinterprétant à sa manière les bijoux d’un passé passionnant. Au coeur de d’ELI-O, un profond attachement au travail bien fait et à la mythologie, mais par-dessus tout le désir d’une marque où l’éco-responsabilité et l’éthique occupent une place de choix. Rencontre avec une créatrice à la frontière entre passé et futur.

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DESIGN / BIJOUX

Comment avez-vous commencé votre aventure ELI-O ? Et quelle est l’histoire de votre découverte des bijoux de la Grèce Antique ? J’ai toujours été très inspirée par les pièces antiques, ayant moi-même des origines grecques. Je suis très attachée à mes racines, et j’ai toujours été passionnée par ce pays et cette culture, par son architecture, son univers. Au fil des ans je me suis rendue compte que je passais beaucoup de temps dans la partie bijoux et métallurgie des musées grecs. J’adorais la façon dont les pièces antiques avaient été mangées par le temps, et j’ai eu l’idée de créer mes propres bijoux dans cette même esthétique. Je voulais qu’on ait l’impression qu’ils avaient une histoire, qu’ils avaient déjà été portés. Et ELI-O est né. J’ai commencé à travailler la technique de la cire perdue. C’est une méthode antique qui permet de réaliser des pièces organiques et irrégulières. Je crée mes prototypes en cire, puis je les fonds en or 18 carats ou en argent recyclés. Je voulais créer des pièces qui durent dans le temps, qui peuvent se transmettre de génération en génération, donc j’étais obligée d’utiliser des métaux précieux. Au-delà de l’esthétique, je souhaitais réellement arriver à un point éco-responsable. Mes métaux ne sont pas plaqués et peuvent être recyclés à l’infini. De plus je n’ai quasiment pas de stock, je travaille à la demande. De cette façon la cliente comprend que la pièce est vraiment faite pour elle. C’est pour quoi je propose aussi de modifier mes dessins à la demande, par exemple des gravures peuvent être ajoutées, ou on peut choisir sa couleur d’or. Je propose aussi un service sur mesure avec des pièces uniques, pour les alliances et les bagues de fiançailles notamment.

© ELI-O

qu’ELI-O soit à la fois une marque éco-responsable, locale et éthique, que mon travail ait un sens dans la société actuelle. Comment sont imaginés vos designs ? Faites-vous beaucoup de recherches quant à la signification des symboles de la Grèce Antique, mais aussi l’esthétique de cette époque ? J’adore la mythologie, et la plupart de mes pièces ont un nom de déesse ou de dieu de la mythologie grecque. Je m’inspire énormément de cette culture et de son passé, mais je ne copie pas. Chacune de mes pièces est gravée à la main dans la cire, je ne moule pas de pièces préexistantes pour les retravailler. Tous mes designs sont les miens. Mais oui, j’adore me plonger dans l’iconographie grecque, puis graver dans la cire, travailler directement le matériau. Je m’inspire beaucoup de mes voyages à l’étranger, même si la Grèce reste ma source d’inspiration principale.

Quelle est la philosophie d’ELI-O ? Vous parlez d’imperfection et d’héritage, mais aussi d’une volonté de voir vos pièces transmises de générations en générations, êtes vous inspirée par la philosophie du passé qui était loin d’être aussi consumériste que la nôtre ? J’avais une réelle envie de retourner à la façon dont on travaillait à l’époque, à une période où on était d’accord d’attendre quelques semaines pour obtenir sa création. Ma priorité était d’aller à l’encontre de la consommation de masse. Pour arriver à cela il faut investir dans des métaux recyclés, mais aussi créer des pièces qui résistent à la vie, et rester local. Tous mes fournisseurs sont suisses. Je me fournis ici pour les métaux recyclés, et mon fondeur est à quelques rues de mon atelier, à Genève. Et puis j’essaye également d’amener une dimension sociale à mon travail. Certains de mes fournisseurs, notamment pour la papeterie ainsi que l’impression sur les emballages de mes produits, embauchent des personnes handicapées ou en difficulté sociale. Je veux Go Out! magazine

Quelle est la pièce de votre collection qui vous est la plus chère, et quelle est son histoire ? C’est difficile de choisir, mais je dirais la bague et le pendentif Stohastria, qui signifie la femme qui médite, une des premières pièces que j’ai créé. Ou alors le pendentif Neaera, un porte-bonheur que l’on offre à la nouvelle année dans la tradition grecque. Mais évidemment je les aime tous, elles ont toutes une histoire pour moi, une histoire que je souhaite partager. www.eli-o.ch

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20 -2 2 NOV EMBRE 2020

ENTRÉE G R ATUITE

SUR INSCRIP TION: AUTOMN A LE S .CH

G E NÈ V E

SALON DES THÉRAPIES NATURELLES

PA LE X P O


MODE ECOLO

SACS À S'ACCAPARER Par MINA SIDI ALI

D’anciens supports publicitaires, que peut-on faire? Balexert a décidé de donner une seconde vie à ces derniers en les transformant en sacs recyclés uniques. Une action écologique, sociale et locale née d’une collaboration avec la fondation Pro, basée à Genève. Close-up. Il est une ressource dont nous disposons en quantités illimitées : les déchets ! Jusqu’ici sous-exploité, son potentiel est immense et permet aux créatifs de puiser une nouvelle forme d’inspiration. Doucement mais sûrement, l’économie circulaire s’impose comme le modèle de production industriel de demain. Trier et recycler ses déchets deviennent ainsi des gestes naturels pour la plupart d’entre nous. C’est dans cette logique de développement durable que Balexert s’est lancé dans la récupération d’un grand nombre de ses supports publicitaires (oriflammes, barrières de parking, bâches travaux …) afin d’en faire des sacs de qualité, originaux et uniques. De ce projet à portée environnementale et sociale, près de 800 sacs et 500 portes-clés ont été produits. Chacun des modèles proposés est fait à la main par des couturières professionnelles. L’idée est née d’une fructueuse collaboration avec Pro, une fondation genevoise offrant un cadre de travail responsabilisant à des personnes en situation de handicap et des jeunes en réinsertion. Balexert souhaitait s’engager dans une démarche sociale et locale en soutenant la fondation dans sa mission professionnelle. Le centre lui a donc confié ses supports de communication pour la réalisation de sacs uniques.

© Balexert

Pour finir d’inscrire cette opération dans une démarche complète de développement durable, Balexert a décidé de reverser l’intégralité des recettes de ces futures ventes en faveur de la fondation Non-Violence Project Foundation, une organisation genevoise dont la mission est de lutter contre diverses formes de violence en développant des programmes de formation et de prévention.

Les trois modèles de sac sont en vente au Stand Info de Balexert, situé au rez-de-chaussée du centre. Ils seront proposés à différents prix : CHF 7.– pour le sac à commissions, CHF 25.– pour le cabas et CHF 34.– pour le sac à bandoulière. Les porte-clés seront également proposés au prix de CHF 3,50 l’unité.

À partir du 14 septembre 2020 En vente sur www.balexert.ch

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MODE

NE JETEZ PAS, REPASSEZ ! Par AURORE DE GRANIER

Design de Céline Quadri, “La durabilité n’est pas de l’art”.

La culture du gaspillage s’est infiltrée dans nos foyers, notre société, et a fini par s’y installer. Électroménager, vêtement, mobilier, dans un monde où la tendance l’emporte encore sur l’éco-responsabilité, jeter et remplacer au lieu de réparer est devenu un réflexe tristement adopté par nombre d’entre nous. Face à cette aberration écologique, la marque Miele s’engage et incite à donner une seconde vie à nos textiles passés de mode. En collaboration avec trois créateurs, le designer industriel Adrien Rovero, l’artiste de rue Céline Quadri, et le designer mode Julian Zigerli, la marque crée une collection de designs repassables à appliquer sur vos tissus en quête d’une nouvelle vie. La campagne Same Shirt Different s’engage alors dans une quête éco-responsable visant à faire prendre conscience au public de la réalité d’un gaspillage excessif. Alors oubliez la poubelle, et dégainez vos fers à repasser !

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Adrien Rovero avec le design à repasser et le FashionMaster de Miele.

Tout part d’une simple formule : réparer au lieu de jeter. Tel est le point de départ de cette campagne organisée par la marque Miele en collaboration avec trois créateurs partageant cette devise tristement oubliée. Dans une société où la quête de la nouveauté et le désir de sans cesse posséder plus sont devenus banalité, on en finit presque par oublier qu’une fois la saison passée, la place de nos vêtements n’est pas dans une poubelle.

créant une série de designs humoristiques et variés à appliquer sur nos coussins et vieux tee-shirts sans modération ! Enfin pour l’artiste de rue Céline Quadri, connue sous le pseudonyme de C-Line, l’important était de mettre en avant les enjeux écologiques actuels qui dessineront notre avenir. Elle explique qu’à ses yeux « la durabilité n’est pas de l’art, mais de la solidarité ». Pour faire passer son message, elle se concentre sur la création de designs ludiques et à l’esthétique street illustrant des problématiques actuelles fortes : l’alimentation durable, les moyens de transport alternatifs, ou encore la responsabilité environnementale de chacun.

Pour faire prendre conscience aux consommateurs, Miele s’associe à trois artistes engagés à travers la création de designs à repasser sur toutes sortes de tissus. Simple comme bonjour, l’opération ne réclame qu’un fer à repasser et quelques minutes de travail pour voir votre vêtement transformé. Pour le designer industriel Adrien Rovero, une devise dicte ses habitudes de consommation : réparer. Peu importe l’objet, le réparer c’est prolonger sa longévité, aller à l’encontre d’une société de consommation du toujours plus toujours mieux, et s’engager dans la lutte contre le gaspillage. Un petit geste qui ne demande parfois pas grand chose, mais qui répété à l’infini par des milliers de consommateurs fera la différence. Le designer qui compte parmi ses clients le Centre Pompidou ou encore Hermès a imaginé pour cette collaboration inédite un design tricolore à la fois ludique et moderne, qui saura redonner du peps à n’importe quel guenille. Le designer mode Julian Zigerli pousse encore plus loin l’idée du surcyclage. Pour la réalisation de sa planche, il a pioché dans son atelier,

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À travers la campagne Same Shirt Different, Miele met en avant la nécessité d’un surcyclage en lieu et place d’une mode éphémère où le gaspillage se fait roi. La qualité et les messages portés par les designs imaginés par les trois artistes, mais aussi la facilité de leur application sur le tissu de votre choix, ne peuvent qu’encourager une démarche éco-responsable auprès d’un public de plus en plus lucide. Un pas de plus dans la bonne direction où le fer à repasser devient la solution !

Same Shirt Different Campagne Miele en collaboration avec Julian Zigerli, Céline Quadri et Adrien Rovero. Designs à repasser à découvrir et commander sur www.miele.ch/sameshirtdifferent

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POM,. LA MARQUE QUI TRICOTE L’'AVENIR Par AURORE DE GRANIER

© Pom.

C’est une créatrice qui tricote son avenir au rythme des aiguilles et des rangs de laine. Marian Delgra lançait sa marque Pom. il y a tout juste une année, proposant des pulls, bonnets, et écharpes tricotés par ses soins. Passionnée depuis toujours par le travail de la laine, la jeune créatrice aujourd’hui installée dans la ville fourmillante d’Anvers inonde les réseaux sociaux de ses créations de plus en plus populaires, mais parvient à garder sa philosophie. Désireuse de promouvoir une mode durable, universelle, mais également de mettre l’accent sur le véritable coût du travail dans cet univers, elle invite sa clientèle à retrouver la vraie valeur d’une mode bien faite. Et le succès est au rendez-vous. Les commandes afflues tandis qu’on rêve de se perdre dans ses pulls douillets, aux styles originaux et intemporels, d’une qualité sans pareil. Rencontre avec une passionnée qui garde les pieds sur terre.

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Quelle est l’histoire de Pom. et qu’est-ce qui vous a donné l’idée de commencer votre marque ? J’ai commencé à tricoter quand j’avais 14 ans. À cette époque, durant mon adolescence, le tricot n’était pas considérée comme une passion très cool, mais je m’y suis accrochée. Depuis je rêve d’avoir ma marque et de vendre mes créations. Mais créer une micro-entreprise est plutôt terrifiant ! Après y avoir longuement réfléchi, avoir rêvé de ce projet, avoir dessiné des logos, créés des patrons, j’ai fini par lancer Pom. à l’automne 2019. Selon vous, quel est le style de Pom. ? À mes yeux Pom. est adapté aux femmes de tout style et de tout âge. Mes créations sont oversize, confortables, faciles à porter, mais véhiculent un chic naturel. Ce sont des pièces que je porte, elles reflètent vraiment mon style. Et à travers cette marque ma volonté principale est d’attirer l’attention sur le consumérisme excessif, la nécessité de pouvoir offrir des salaires justes dans ce milieu, et bien sûr la réduction du gaspillage vestimentaire.

© Pom.

Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur votre processus de création ? Vous travaillez uniquement sur commande, est-ce que vous pensez que cette manière de faire permettra aux consommateurs de mieux comprendre les valeurs que la mode devraient porter aujourd’hui ? La marque se veut durable et éthique quant à la création. Nous détestons le gaspillage chez Pom., et nous avons donc un stock très limité. C’est pour quoi nous travaillons presque uniquement sur demande - il faut garder en tête qu’un pull tricoté à la main demande 20 à 25 heures de travail !

La ville d’Anvers, et la Belgique en général, sont reconnues dans le monde entier pour la qualité et l’originalité de ses designers mode. Quelle a été votre expérience en lançant votre marque dans un lieu si emblématique ? Est-ce que votre environnement vous a poussé à vous lancer ? Je suis née aux Philippines, et j’ai été élevée dans un petit village dans la province d’A nvers, où l’idée même de la mode était très basique. Tout le monde adoptait le style du moment, et porter quelque chose de légèrement différent attirait immédiatement l’attention. C’est pour cette raison que j’ai autant aimé déménager dans la ville ! Il n’y a aucune pression, tout le monde s’habille comme il le veut. À Anvers, il est en réalité assez difficile de faire tâche. Et c’est surtout ça qui m’angoissait. Ici rien ne semble surprendre ni choquer, il est difficile de sortir du lot et de se faire remarquer. Mais déménager ici a été une des meilleures choses qui me soit arrivée. Il y a une certaine atmosphère que je n’arriverais pas à décrire, et j’en suis tombée totalement amoureuse. Donc oui, cette ville vibrante m’a définitivement encouragé à me lancer.

D’une certaine façon, je pense que cela a un certain charme. L’idée d’attendre pour votre pièce, qui est faite à la main de A à Z, et ce exclusivement pour vous, rend la chose encore plus unique, et ajoute une certaine valeur à votre vêtement. Je pense que les gens comprennent ainsi la vraie valeur de mon travail et la réalité derrière la création d’un vêtement de qualité. Vous exprimez votre attachent à une mode plus lente. Comment est-ce que vous envisagez cela, et est-ce que vous pensez que cette vision du monde de la mode se développera dans un futur proche ? J’adorerais voir de nombreuses marques partageant mes valeurs apparaitre dans les années à venir. Mais malheureusement aujourd’hui l’idée de payer le moins cher possible semble gravé dans notre ADN. Beaucoup de personnes me disent que nos pulls sont trop chers. Mais en disant cela ils admettent qu’ils ne connaissent pas le vrai coût d’un vêtement et le travail qu’il demande. J’espère qu’une mode plus lente et plus éthique deviendra la norme à l’avenir, ou alors cela n’est peut-être qu’utopie… www.pomantwerp.com

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Alessandro Cannata OUVERT DU LUNDI AU VENDREDI DE 11H30 À 15H00 QUAI GÉNÉRAL-GUISAN 34  1204 GENÈVE 022 318 36 63  METROPOLE.CH


STAY COOL

Bon courage, Jean Dubuffet, 24 mai 1982 Acryle sur papier (avec 4 pièces rapportées collées). 100 x 134 cm, Collection Fondation Dubuffet, Paris pour la Suisse © Fondation Dubuffet / 2020, ProLitteris, Zurich / pour la France © Fondation Dubuffet / 2020, ADAGP, Paris

RUINART HÄSTENS FOUR SEASONS

LA RESERVE HOTEL LYON

ODEON

STEAM PHILIPPS BENTO BOX THE WAY

EDEN SPIEZ FENTY

MAMA THAI


SANS GLUTEN

ORIGINALE

LIBERA

Vivez la vie avec style soit avec ou sans gluten

L’icône Dolce Vita qui amène une consistante et élégante texture italienne aux amoureux de la bière à travers le monde

La bière sans alcool la plus stylée

Simplement la même excellente bière d’Italie mais sans gluten, certifiée et approuvée par l’association cœliaque italienne

Live life in style either with or without gluten Simply the same great beer from Italy but without gluten, certified and endorsed by the Italian Coeliac Association

Une bière blonde, croustillante et rafraichissante avec un délicat équilibre entre amertume, citron et notes aromatiques combinées avec une fin claire et rapide

The Dolce Vita icon that brings a crisp, elegant Italian texture to beer lovers around the world A pale golden, crisp and refreshing beer with a delicate balance of bitterness, citrus and aromatic notes combined with a fast, clean finish

Le vrai premier choix pour une bière super premium avec 0.0% d’alcool qui permet aux générations actuelles de buveurs de tirer le meilleur parti au quotidien

The most stylish no alcohol beer The first real choice of a stylish super-premium 0.0% beer. Helping today’s generation of drinkers make the most out of their week


INNOVATION DU MOIS

ÉCRIN ÉCOLO Par MINA SIDI ALI

Avec près de 300 ans d'histoire et de tradition, la Maison Ruinart révolutionne son packaging avec « Seconde peau», un emballage totalement écologique qui maintient l'élégance de la maison. Close-up.

© Ruinart

L'avenir prend un virage obligatoire: la durabilité. La sensibilisation s’effectue à tous les niveaux et - sans surprise - le monde du luxe et tout ce qui tourne autour de lui a été parmi les plus rapides à interpréter les nouveaux besoins des consommateurs. A l’instar de la Maison Ruinart qui confirme son rôle de précurseur dans le monde du champagne et son engagement en matière de responsabilité sociale et environnementale. Première à commercialiser un champagne rosé en 1764, elle est également pionnière dans sa démarche d’acheter les caves de craie millénaires idéales pour le vieillissement du vin. Elle se distingue également avec sa kyrielle de collaboration artistique et entame dès 1896 un mandat avec Alphonse Mucha qui conçoit une des toutes premières campagnes publicitaires pour la promotion de vins! Aujourd'hui, elle est aussi la première à habiller ses bouteilles d'une «seconde peau» écologique.

Il a fallu deux ans de recherche et sept prototypes pour obtenir l'emballage parfait, fabriqué avec du papier provenant de forêts européennes. Sans plastique, 100% recyclable, il est neuf fois plus léger que les coffrets précédents. Une initiative qui permet de réduire de 60% l'empreinte carbone des emballages! Cette seconde peau habillera d’un packaging très raffiné et minimaliste les champagnes Rosé et Blanc de Blancs. Ici, Ruinart n'a pas choisi l'audace d'une couleur, mais la discrétion d'une texture naturelle qui rappelle les Crayères. On soulignera la maîtrise de l'emballage, avec le papier moulé en une seule pièce pour reproduire exactement la forme de la bouteille et l'absence de bords ainsi que le système de fermeture avec bouton pression formé directement sur le boîtier. Un très bel objet bien fait et une fausse raison en plus pour en déguster davantage! L’étui seconde peau disponible dès le 14 septembre 2020 pour une durée d’un mois, exclusivement chez Globus au prix de 89,90 CHF. Après, l’étui seconde peau sera disponible chez les cavistes sélectionnés par la Maison. www.ruinart.com

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-50%

Jusqu’au 17 Novembre -50% dans près de 300 restaurants* Réservation gratuite sur TheFork

*voir conditions sur chaque page restaurant du site


COUP DE FOOD

ODE À L'’ODÉON Par RAYANE M'ZOURI

A deux encablures de notre nouveau bureau, dans le quartier des Bains on a trouvé notre nouvelle cantine: L’Odéon. Le lieu et le nom existe depuis belle lurette mais depuis février 2019, il a été repris par le talentueux Chef Benjamin Garin dont on connaissait déjà la cuisine généreuse déployée entre autres au Vallon et au Calamar. La déco vintage, la carte copieuse et léchée résolvent l’équation du bistrot parfait. Avis aux bons vivants et épicuriens! Institution sise boulevard Saint-Georges depuis 1903, le restaurant Odéon a toujours embrassé parfaitement sa fonction de bistrot dans un quartier culturel, entre la kyrielle de galeries avoisinantes, le Grand Théâtre et le Victoria Hall à proximité. Et bonne nouvelle, depuis 2019, ce café brasserie typique est dirigé par le passionné chef Benjamin Garin. Véritable amoureux des bonnes choses il offre une cuisine goûteuse et généreuse. Après avoir fait ses armes à la Ferme de l’Hospital en France voisine, puis au Vallon où en 9 ans il gravit tous les échelons, il dirigera le Calamar durant 3 ans. Puis, il officiera pendant 5 ans au Denise Burger à Globus avant de voler de ses propres ailes et reprendre les rênes de l’Odéon pour une nouvelle aventure culinaire. Motivé et passionné, il investit ce lieu mythique du quartier des Bains où à travers ses 3 salles, il propose 3 ambiances différentes. Le chef adore chiner, ce qui donne un cachet indéniable au lieu aux murs de pierre apparent! L’envie de partager se fait ressentir jusque dans les détails. Coté menu, fervent adepte des produits locaux, Benjamin Garin met à l’honneur le terroir avec certains plats revisités avec dextérité comme le Tataki d’espadon et sa vinaigrette passion. Plus classique, on craquera pour ses quenelles de brochet sauce nantua ou son araignée de veau rôtie aux morilles à déguster avec l’excellent vin rouge de l’Odéon, un assemblage de Cabernet Sauvignon et Merlot du Domaine de Beauvent Bernex! Pour les douceurs, on succombera pour son craquant crumble aux pommes, biscuit cannelle, glace butternut et mascarpone. Les plats à la carte changent en fonction des saisons au gré du chef et à noter, chose rarissime, ce dernier confectionne lui-même son pain.

L’Odéon Fermé samedi midi et dimanche 60 Boulevard Saint-Georges 1205 Genève Tél. 022 328 55 98

À tester les yeux fermés, les papilles grandes ouvertes! www.odeongeneve.ch

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HOT SPOT

BOUI-BOUI INOUIÏ Par MINA SIDI ALI

Riches en épices parfumés venus d’orient et en exotisme, la cuisine thaï nous a toujours fait voyager. Un nouveau lieu met les saveurs de cette cuisine colorée à l’honneur: Mama Thaï. Rien de tel pour assouvir nos estomacs globe-trotter en manque d’ailleurs. Direction la mythique et effervescente rue de Carouge pour y plonger dans le bol à nouilles d’Auchara, la mama aux fourneaux de ce nouveau hot spot aux murs rose bonbon.

© Mama Thaï

S’il y a bien une rue qu’on ne trouve pas hyper glam, c’est bien la rue de Carouge! On se pose même souvent des questions sur certaines arcades dont on soupçonne parfois une deuxième activité illicite…En septembre dernier, on s’est rendu non sans enthousiaste au numéro 61, à deux encablures de la place des Augustins pour y découvrir une nouvelle adresse culinaire: Mama Thaï. Derrière ce concept gourmand? Un trio - Adil, Kamal et Ali - qui d’un kebab à l’hygiène nébuleuse, on crée avec brio une fraîche cantine pimpante. Aux fourneaux? Auchara, la maman thaï de Kamal qui partage les parfums de sa Bangkok natale à travers une cuisine généreuse et copieuse à l’instar de son curry vert au tofu qui vous met le rose aux joues entre quatre murs couleur pink!

Ses plats uniques inspirées de recettes traditionnelles et d’un savoir-faire ancestral, sont composés de produits ultra frais car la Mama achète local et régional, exit les petites pépites épicées ramenées de Bangkok! Allurés feng-shui, précis dans la saveur, pointus dans l’exotisme, son beauf basilic, son Padthai et ses woks - version curry panneng ou massaman - vous laisserons les papilles ébaubis. Mention spéciale à une spécialité asiatique cuisinée par les communautés musulmanes: le moutabak, une galette de poulet farcie au curry jaune et coriandre à noyer dans sa sauce au vinaigre! Avis aux amateurs d’une cuisine Thaï authentique!

Mama Thaï 61 Rue de Carouge, 1205 Genève Tél. 022 800 33 33

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HOT SPOT

MEZZÉS MODERNISÉS Par MINA SIDI ALI

L’automne amorcé avec âpreté, on ne rêvait que d’une cuisine chaleureuse pour apaiser nos appétits refroidis. C’est direction les Nations, à l’Hôtel Intercontinental qu’on a pu réconforter notre panse avec une cuisine chaleureuse celle du nouveau chef Seif El Bourji. Débarqué en 2019 dans cette institution hôtelière genevoise, il rend ses lettres de noblesse à la gastronomie libanaise. Morceaux choisis.

© Intercontinental

Cet été, c’est au bord de la piscine du mythique hôtel Intercontinental, qu’on a découvert la cuisine libanaise du nouveau chef Seif El Bourji. Fraîchement débarqué en 2019, ce dernier a posé couteaux et savoir-faire au Woods pour y déployer un menu méditerranéen riche en goût et en sensations olfactives à partager. Ici place à un havre de spécialités gustatives orientées sur le Liban. Adeptes de caricatures d’Alhambra ou de palais des Milles et une Nuit, passez votre chemin. L’immersion au pays du cèdre se fait tout en douceur et tout y est subtilement orchestré pour éveiller les sens et titiller notre imaginaire. Le chef Seif El Bourji en véritable porteur d’une vision nouvelle dans une gastronomie par nature traditionnelle dévoile une cuisine audacieuse tout en se révélant soucieux de préserver l’authenticité de la cuisine libanaise. Le poolside fermé c’est au Woods qu’on se rend les yeux fermés. Au menu saveurs du

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monde ? Des mezzés apaisants comme la chaleur du Liban avec un onctueux houmous vierge d’ail et une rafraîchissante salade du Moine, caviar d’aubergines grillées accostés de poivrons, tomates, concombres et oignons. En sus, des traditionnelles grillades mixtes et brochettes Taouk, on fond pour les Samboussek (rissoles), version viande hachée ou fromage! Un véritable vent d’orient dans le assiettes qui souffle inlassablement sur le Woods ! Fermez les yeux et vous serez transporté au Moyen-Orient par d’incontournables du répertoire arabe moderne comme Oum Kalthoum, Ismahen, Farid El Atrache ou encore Mohamed Abdel Wahab! Hôtel Intercontinental Tél. 022 919 39 39 7-9, chemin du Petit-Saconnex 1211 Genève

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mardi au samedi 19:00-22:00 Take-away / +41 (0)22 906 6763 Livraison à domicile / www.hop.delivery

RESTAURANT LIBANAIS HOTEL PRESIDENT WILSON 47 Quai Wilson / 1211 Genève 1 arabesque@hotelpwilson.com T +41 (0)22 906 6763

RESTAURANTARABESQUE.COM


COUP DE FOOD

CHIRASHI IÏ NOUI Par MINA SIDI ALI

De Michel Guérard et son pithiviers de poisson pour Findus dans les années 1970 à Mauro Colagreco revisitant les makis pour Sushi Shop en 2020, les marques ont indéniablement intégré les bienfaits de la collaboration avec des toques. L’hôtellerie, a elle fait la part belle à une restauration de qualité en faisant appel à des chefs souvent constellés. Ainsi, le Mandarin Oriental, pour le lancement de sa boutique en ligne dédiée aux plats à emporter à convié depuis le mois dernier le chef triplement étoilé Kei Kobayashi. Polarisé par l'harmonie des goûts, des textures et par la précision et l'esthétique des dressages, ce chef hors-norme a titillé nos papilles éprises d’hérésie gustative avec un chirashi chavirant de saveurs. Récit.

A peine le nom évoqué de Kei Kobayashi dans le communiqué de presse du Mandarin Oriental intercepté le jour de son annonce le 15 septembre dernier, qu’on avait déjà pris rendez-vous pour un interview avec le chef japonais triplement étoilé pour son restaurant Kei à Paris. Rares mais trop belles sont les collaborations aussi audacieuses que celle entamée par l’hôtel 5 étoiles sis sur les quais Turrettini. Pour lancer sa boutique en ligne dédiée aux plats à emporter, elle a fait appel à l’excellence: Kei Kobayashi. Artiste ciseleur, il transforme tout ce qu'il touche en plats peaufinés.

où on mesure sa formidable créativité inspirée par ses années de fréquentation des chefs très étoilés dont il a pénétré les secrets, les façons de faire et les goûts. Doté « d’une virtuosité technique liée à une compréhension intimes des produits et des traditions culinaires françaises » dixit Ducasse, Kei marie sa cuisine à merveille aux saveurs japonaises. Et le résultat en est bluffant, sa box à l’emporter allurée feng-shui précise dans la saveur, pointue dans l'exotisme, cinglante à chaque bouchée a marqué notre palais de manière indélébile.

Pour le Mandarin Oriental, il concocte un chirashi à base de bœuf wagyu, d'anguille et de crevettes accosté d’une soupe miso aux champignons shimeji et jeunes poireaux et pour clore en beauté un tiramisu au thé vert matcha zouquant gentiment sous le palais. Une expérience gastronomique à l'esthétique gourmande

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Mandarin Oriental 1 Quai Turrettini, 1201 Genève Tél. 022 909 00 00 www.mandarinoriental.fr/geneva

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HÔTEL

LUXE, CALME ET DESIGN Par MINA SIDI ALI

Vue intérieure du bar Eden-Kitchen © La Reserve

En pleine jungle urbaine, on rêve parfois de se retrouver parachuté au milieu des Awà dans l'Amazonie orientale, une zone tribale presque coupée du monde pour échapper à l’effervescence et au stress de la cité où tout simplement retrouver la quiétude. A Zürich, c’est dans le dernier-né du groupe Michel Reybier - La Réserve Eden Lac qu’on a décidé le temps d’un week end de poser nos valises et nos tensions pour nous relaxer dans un décor haut en style. Pensé par le designer Philippe Starck, qui twiste avec dextérité l’ancien et le contemporain, la bâtisse séculaire bluffe par son nouvel écrin. Quarante chambres et suites, un bar, deux restaurants, un toit-terrasse en guise de rooftop… un véritable havre de paix au coeur de l’effervescence citadine zurichoise!

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HÔTEL

Niché dans un bâtiment historique, le mythique Eden Lac, érigé directement sur les rives du lac, se réinvente. Désormais baptisé La Réserve, le lieu a été rénové avec dextérité par le designer-star-architecte Philippe Starck. Il signe ici son premier hôtel pour le groupe Michel Reybier. En s’inspirant d’un Yacht Club imaginaire, ce dernier a voulu garder l’essence mythique d’un hôtel centenaire au bord de l’eau. Ainsi, il déshabille entièrement le bâtiment - de l’intérieur - pour retrouver la structure originelle dont les briques désormais apparentes posent les bases d’un décor urbain. Starck déconstruit pour mieux reconstruire afin de libérer la lumière et révéler les volumes architecturaux de la bâtisse. Ainsi, mixant ancien et contemporain, la Réserve nous réserve bien des surprises. Parquet clair réchauffés de tapis moelleux, mobilier en bois exotique, cuir havane des fauteuils, vasques en marbre brut, photos de voiliers figurent parmi les quelques-uns attributs de cette désormais incontournable adresse zurichoise. Sa localisation très centrale - à proximité des célèbres bains Utoquai et à deux pas de l’Opéra - permet d’abandonner la voiture et de rejoindre à pied tous les centres d’intérêts qu’offre la ville.l

Vue intérieure du restaurant La Muna © La Reserve

et croquant, cru et mariné, acidité et douceur avec des ingrédients soigneusement sourcés, dans des préparations minute conçues pour être partagées. Ainsi, on peut sélectionner des plats Crudo ou Caliente, où les ceviches parfumés aux épices et herbes fraîches côtoient l’entrecôte de bœuf teriyaki sauce truffe, les sashimis voisinent avec la sériole wakame sauce ponzu pour un étonnant et savoureux voyage gourmand. De part et d’autre de la salle à manger, deux grandes terrasses offrant un panorama à 360° sont les spots idéals pour un apéritif, voire un encas durant l’après-midi. Quant aux oiseaux de nuit, ils miseront sur l’excellent bar à cocktails de l’hôtel. Avis aux genevois en manque d’effervescence zurichoise!

Dans les quarante chambres et suites, on apprécie le contraste entre briques apparente briques laissée brute aux tons chaleureux de terracotta et les revêtements muraux en paille de riz et les meubles ou cloisons en acajou. Les lits king size font face aux baies vitrées orienté au sud sans vis-à-vis, pour profiter un maximum de la vue sur le lac. Au rez-de-chaussée de l'hôtel, le restaurant - l’Eden Kitchen & Bar - attirent déjà les Zurichois par leur ambiance détendue et leur offre délectable. Aux commandes de cette cuisine gastronomique? Le chef Marco Ortalani, qui propose une cuisine nourrie d’influences cosmopolites dans une vaste salle à manger lumineuse et ouverte. Chacun peut admirer les gestes experts du chef et sa brigade. Au menu? Burrata, légumes oubliés, basilic ; Quinoa, grenade, avocat, chimichurri ; Macaroni truffe, jambon, gruyère ; Saumon marinade teriyaki yuzu ou d’exceptionnelles pièces de viande suisse préparées au grill. L’ancrage local n’est pas oublié avec le Sauté de veau à la zurichoise et ses rösti, hommage à la ville.

Réserve Eden au lac Ouvert toute l’année 45 Au Utoquai, 8008 Zürich www.lareserve-zurich.com

Autre adresse culinaire à ne pas manquer, celle perché au sixième étage: La Muña. Dans l’ancien grenier du palace, sous une monumentale et magnifique charpente en bois, et surplombant la ville avec un toit terrasse arboré, on y déguste une cuisine Nikkei (saveurs nippo-péruvienne). La cheffe Miya Gunji y propose des plats ultra-frais et hauts en saveurs, associant fondant

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Le sport et plus encore ....

L’USINE SPORTS CLUB Tél. : 022 319 60 30 - www.usinesportsclub.ch Rue Bovy-Lysberg 3-5, CH-1204 Genève


HOTSPOT

CARTE AFFABLE Par MINA SIDI ALI

Lové dans l’emblématique Four Seasons Hôtel des Bergues, Il Lago a réouvert ses portes le 8 septembre passé. L’enseigne qui a toujours su méduser nos palais indolents revient mettre nos estomacs en émoi. Avec sa carte zébrée, baladeuse, osant un métissage suave et orientée sur le partage, le fougueux chef étoilé Massimiliano Sena propose un menu qui mène à la baguette les appétits les plus entêtés. Depuis qu’on a testé cette nouvelle carte, on en fait tout un plat. Morceaux choisis. Après 6 interminables mois de fermeture, le restaurant Il Lago du Four Seasons Hôtel des Bergues rouvrent enfin ses portes. Jusque-là on y dégustait une gastronomie italienne authentique revisitant et sublimant les classiques de la cuisine traditionnelle transalpine. Au-deca de la déco et des couverts savamment subrogés, la carte toujours aussi colorée a été remaniée. Le chef étoilé Massimiliano Sena apporte à cette dernière, une touche de convivialité singulière aux entrées concoctées pour être partagées entre plusieurs convives. On craquera pour le carpaccio de bar sauvage agrémenté d’olives noires, tomates cerises, câpres, basilic et burrata crémeuse, ou encore les crevettes Siciliennes marinées aux agrumes servies avec du fromage Provolone et des truffes noires du Périgord.

© Four Seasons

pain et tomates et son carré d'agneau, servi avec une tarte tatin aux oignons et une glace rafraîchissante au parmesan. La générosité du geste culinaire se double d'une justesse des cuissons, et les saveurs directes nous épatent. Chacun de ses plats est une véritable œuvre d'art et les associations d'arômes sont à la fois subtiles et puissantes. Côté douceur, le Chef pâtissier Jean-Marie Roger a imaginé pour cette nouvelle carte des desserts inédits dont un généreux tiramisu ainsi qu’une sélection de gourmandises chocolatées créées en exclusivité avec Jean-Pascal Sérignat, de la maison Du Rhône Chocolatier. Buon appetito!

Côté plats principaux, on notera l’entrée du « Pasta e Patate de mon enfance » toute droit sortie des souvenirs d’enfance du Chef Massimiliano Sena! Issue d’une recette familiale et ancestrale, transmise de génération en génération, l’assiette se partage à 2. Son contenu? Des pâtes et des pommes de terre, servi généreusement dans une cocotte en terre cuite et qui vous fondent dans la bouche comme une deuxième langue. En fermant les yeux, on se croirait presque attablé chez la maman du chef. Ce plat traditionnel simple et savoureux est revisité avec un savoir-faire et un amour des bons produits de qualité indéniable! On sent que le Chef Massimiliano Sena sélectionne les meilleurs ingrédients autour de la région de Genève et en Italie. Ainsi, les tomates du Piennolo viennent des versants du Vésuve, les citrons de la Côte Amalfitaine, les crevettes sont pêchées à Mazara en Sicile tandis que la viande provient de Suisse, comme l'agneau originaire de la proche ville de Vessy. Pour une découverte des riches saveurs de ce terroir italien, on vacillera pour le turbot cuit sur l’arête avec

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Four Seasons Hôtel des Bergues 33 Quai des Bergues, 1201 Genève Tél. 022 908 70 00 www.fourseasons.com/geneva/

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HÔTEL

HALTE ALTIÈRE Par MINA SIDI ALI

Vue extérieure de l'Hôtel Abbaye

Le temps où les canons de l’élégance rimaient avec 2–3 dorures baignant dans une atmosphère guindée semble désormais désuet. Que ce soit dans l’habillement ou l’agencement d’un espace, s’affirmer revient à manigancer soi-même ses compositions. Finis les standards derrière lesquels on pouvait confortablement se calfeutrer, l’heure est à l’impertinence et à l’audace. Celle d’esthètes aux yeux affûtés n’hésitant pas à faire appel au « do it yourself » pour esquisser leur propre style et voguer dans l’univers ultra-codifié du bon goût. Pour ces derniers, une adresse se dresse dans cette perpétuelle quête de renouveau, en plein cœur de la presqu’île lyonnaise, face à la majestueuse abbaye romane de Saint-Martin d’Ainay : l'Hôtel de l'Abbaye. Son proprio, Arthur Laeuffer a pris le pari de conjuguer le luxe à la nonchalance. Un chic qui, à contre-pied de l’ostentation des palaces, joue la carte de l’intimité d’une maison au design pointu. Close-up. de chez nous.

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HÔTEL

Vue intérieure d'une chambre

Lové au coeur de la vie culturelle bouillonnante de Lyon, à quelques mètres des quais colorés de la Saône et à une dizaine de minutes à pied de la gare de Perrache, de la place Bellecour et du quartier du Vieux-Lyon, l'Hôtel de l’Abbaye offre depuis l’été 2019 l’effervescence d’une grande ville française à portée de pied. Adresse discrète, l’entrée pourtant donne instantanément le ton : celui d’un univers où se conjugue design et patrimoine culturel. C’est que la bâtisse de 900 m2 a vu le jour au 16ème siècle sous la forme d'un presbytère - celui de la somptueuse abbaye à laquelle il faisait face - avant d'être transformée en école publique au début du 20ème siècle, puis revendue par les Hospices Civils. C’est l’audacieux Arthur Laeuffer, qui à seulement 31 ans, transforme ce lieu en seulement 9 mois en un boutique-hôtel 4 étoiles ultra design.

Ils distillent un mobilier de créateurs contemporains créant ainsi des chambres uniques et très différentes et dotées d’un mobilier design, de matières et de matériaux particulièrement pointus qui parsèment l’ensemble de l’hôtel. Parmi un mobilier dessiné sur-mesure par Maison Hand, on trouve des objets chinés aux Puces du Canal, des meubles signés Driade, Moustache, Ligne Roset ou encore des fauteuils Pierre Paulin et des chaises Virginie Lobrot. Dans ces partitions, les tonalités kaki, ocre et brique prédominent pour donner une ambiance très naturelle. Arthur Laeuffer a réussi le pari d’apporter une touche de modernité raffinée à une bâtisse historique. On s’y sent comme à la maison. Challenge très rarement relevé dans l’univers hôtelier pour ne pas le noter.

Ainsi, une fois l’entrée foulée, on est immédiatement charmé par les volumes des espaces, l’escalier en pierre historique, les immenses fenêtres qui laissent entrer la lumière et qui offrent une vue imprenable sur l’abbaye, fraîchement rénovée. Les 21 chambres sur trois étages, ont été pensées comme des appartements. Côté scénographie, Arthur Laeuffer, a sollicité l’oeil affûté de Pierre-Emmanuel Martin et Stéphane Garotin du cabinet de design et d’architecture d’intérieur Maison Hand.

20 rue de l’Abbaye d’Ainay

Hôtel de l’Abbaye

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69002 Lyon Tél. +33 4 78 05 60 40

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HOTÊL

L'’EDEN SPIEZ LE PARADIS RETROUVÉ Par AURORE DE GRANIER & SEBASTIEN DELACOMBAZ

© Hôtel Eden Spiez AG, Photographie: Christoph Stöh Grünig

C’est un cocon lové entre lac et montagne qui nous interpelle par son calme et sa verdure. Une bâtisse ancienne s’élevant sur les rivages du lac de Thoune, un jardin où les fleurs et les fruits s’entremêlent, un air de vacances qui ne le quitte pas de toute l’année, l’Eden Spiez porte merveilleusement bien son nom. À seulement quelques heures de route de Genève, nous sommes transportés dans un univers où la détente semble être le mot d’ordre, digne des paradis perdus les plus éloignés, et pourtant si proche. Mais l’Eden Spiez c’est aussi une histoire, celle d’un hôtel qui sait séduire depuis plus d’un siècle une clientèle exigeante, en recherche de calme et de bienêtre. Son spa, son jardin, son décor hétéroclite, mais aussi ses environs où les activités sont multiples et variées, séduisent sans défaut. À une époque où voyager est devenu difficile, l’Eden Spiez nous rappelle avec charme que parfois le paradis n’est pas si loin de chez nous.

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HOTÊL

L’EDEN SPIEZ, UN HAVRE DE PAIX AU CHARME INTEMPOREL Nous prenons la route, direction Spiez, à seulement deux heures de route de la cité genevoise. Sur le trajet, difficile de ne pas succomber aux paysages qui se déroulent devant nos yeux écarquillés. Les sommets enneigés se succèdent au loin, tandis que le lac de Thoune se rapproche peu à peu. Enfin nous arrivons dans la petite bourgade, aux rues pavées et aux rives fleuries, immédiatement transportés dans un rêve bucolique. L’hôtel se dévoile dans une ruelle à quelques mètres du Château de Spiez, son entrée discrète et sa cour où se déploie un arbre centenaire nous donnant une première idée du paradis qui nous attend. L’Eden Spiez trône sur les rives du Lac de Thoune depuis près de 120 ans, imposant son charme discret dans la petite ville bernoise. Le bâtiment originel est encore celui qui accueille les clients de l’hôtel, et malgré ses travaux successifs au fil des ans il est parvenu à conserver sa structure initiale. Sa façade toute en simplicité, modernisée dans les années 60, réserve cependant de nombreuses surprises d’un autre temps une fois ses portes poussées. Mais avant d’y pénétrer, nous découvrons la perle de cet hôtel qui donne tout son sens à son nom d’Eden. Le jardin, perché sur les rives du lac, s’affirme comme un havre de paix pour tout visiteur en quête de détente et de calme. Les kiosques décorés de rosiers grimpants, le jardin potager où le chef du restaurant vient cueillir herbes aromatiques et fruits rouges, le parcours sensoriels à sillonner pieds nus pour une expérience des plus terre à terre, le jardin de l’Eden Spiez se dévoile tel un paradis retrouvé. Devant nous le lac de Thoune se déroule, tandis que les montagnes nous surplombent, et derrière l’hôtel se dresse à la fois majestueux et discret dans ce cadre idyllique.

© Hôtel Eden Spiez AG, Photographie: Christoph Stöh Grünig

s’offriront constamment à vous dans ces chambres aux larges fenêtres et aux doubles balcons d’où l’on peut observer la ville médiévale et son château qui la domine à quelques mètres de l’hôtel. Le bruit de l’eau qui coule dans la fontaine et le jardin en contrebas ne font que nous rappeler que bien plus qu’un hôtel 4 étoiles, l’Eden Spiez est avant tout un havre de paix. UN HÔTEL 4 ÉTOILES SUPÉRIEUR ET BIEN PLUS ENCORE En venant séjourner dans cet hôtel, bien plus qu’un hébergement luxueux c’est une expérience qui vous est offerte. Au sein même de l’établissement les amoureux de farniente tout comme les amateurs de bonne nourriture et de bon vin sauront trouver leur bonheur. Le spa construit il y a seulement quelques années nous plonge dans un univers de détente et de délectation sans égal. Les saunas, bains turcs, solariums et autres piscines et bains de saumure, se situent dans un complexe luxueux et moderne où la sérénité est reine. Le décor épuré ne fait qu’ajouter aux charmes de ces activités qui se déroulent dans un cadre où le calme règnent en maitre. On notera également la présence d’une cave à vins agrémentée des grands crus de la région et au-delà. Ces nectars d’exception se dégustent dans une cave murée de pierres anciennes, au décor à la fois traditionnel et moderne, en la compagnie du sommelier de l’hôtel. Enfin, côté gastronomie, difficile de ne pas succomber au charme d’une cuisine mêlant traditions régionales et inspirations internationales. Le chef du Restaurant Belle-Epoque, Thomas Pape, met nos papilles en émoi autour de plats régionaux agrémentés d’essences lointaines qui amènent une touche d’originalité dont on ne se lasse pas.

Nous pénétrons dans la bâtisse qui dévoile derrière sa sobre façade moderne un décor à la croisée des époques, où se mêlent avec style détails contemporains et codes Art Déco. On se laisse charmer par les variantes de styles, de l’ultra modernité des décors muraux de la réception, à l’allure élégante de la bibliothèque et du bar, ou encore du fumoir, qui transmettent un sentiment de confort et de charme intemporel par leurs boiseries, leurs cuirs, et leurs éléments de décoration raffinés. Dans les chambres, la simplicité est de mise. Une décoration sobre habille les lieux où le confort est maitre mot. Conçu comme un hôtel pratique où l’on peut venir seul, l’Eden Spiez accommode les voyageurs solitaires et proposent des chambres ouvertes au design aéré. Si le décor se veut sobre et élégant, la vue depuis les balcons resplendit. Le lac et les montagnes

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HOTÊL

© Hôtel Eden Spiez AG, Photographie: Christoph Stöh Grünig

UN CADRE PARADISIAQUE Pour les amoureux de culture, Spiez et ses alentours recèlent de pépites que vous ne voudrez pas rater ! Direction le Château médiéval de Spiez à quelques mètres de l’hôtel. On se délecte de culture et on découvre l’histoire de la ville tout en admirant son architecture. On s’attardera tout particulièrement sur la salle de bal au dernier étage du château, révélant un riche décor en stuc totalement avant-garde pour son époque. À ne pas rater également, la vue imprenable sur le lac et l’église depuis les meurtrières au pied du donjon. Pour en apprendre plus sur la région de Spiez, on se presse ensuite dans les caves à vin qui parsèment la région, reconnue pour ses cuvées de grande qualité. Nous continuons notre bouffée d’air culturel en visitant la ville médiévale, puis direction Thoune à quinze minutes de voiture pour découvrir l’exposition temporaire du Musée d’Art. On se déplace cet automne dans la charmante ville pour y flâner et dévorer du regard l’exposition consacrée aux pièces de Johannes Itten, grand maitre du Bauhaus, qui consacra une large partie de son oeuvre au lac et la région de Thoune, un lieu qui lui était cher. Situé dans une région au cadre idyllique où la culture a su trouver sa place, l’Eden Spiez a tout du paradis perdu dont nous rêvions.

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Eden Spiez 58 Seestrasse, 3700 Spiez informations et réservations sur www.eden-spiez.ch Exposition Johannes Itten & Thun, Focus on nature jusqu’au 22 novembre 2020 Kunstmuseum Thun, Thunerhof 14 Hofstettenstrasse, 3602 Thoune www.kunstmuseumthun.ch

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BEAUTÉ

CLEAN BEAUTY Par MINA SIDI ALI

Marque de soins naturels, fondée sur la science et créée à partir d'ingrédients biologiques et végétaliens, Codex Beauty débarque en 2019 en Suisse pour chambouler l’univers impitoyable de la beauté! Sa fondatrice Barbara Paldus, n’est pas comme vous et moi. Son histoire est digne d’un scénario hollywoodien. Scientifique, ingénieure et serial entrepreneuse, à 34 ans, elle a déjà co-fondé deux entreprises de la Silicon Valley brassant des millions. Elle décide du jour au lendemain d’user ses méninges de génie pour s’orienter sur la beauté en rachetant Bia, une enseigne irlandaise découverte à l'aéroport de Cork en rentrant aux États-Unis d'un voyage d’affaires. Une succès story qu’on prédit les yeux fermés après avoir testé toute la gamme de l’enseigne. Close-up. Docteur en Biotechnologie, Barbara Paldus est une serial entrepreneur dans la BioTech connue dans la Silicon Valley. Après avoir passé deux décennies à diriger l'innovation dans les domaines de la spectroscopie, des télécommunications et de la biotechnologie, elle décide d’investir dans la beauté naturelle. Le déclic? Elle l’a en recherchant de soins de la peau pour son bébé allergique à certains éléments chimiques qu’on retrouve dans quasi tous les produits de beauté. Elle profite à chaque voyage d’affaires à l’étranger pour quêter des nouveaux soins adaptés à son fils jusqu’au jour elle découvre le sérum Superfood de Bia Beauty à l'aéroport international de Cork. La marque de soins entièrement naturels est fondée par Tracey Ryan, obsédée par la nature et qui a étudié l'horticulture biologique, le développement durable et la phytothérapie. C’est la révélation pour Barbara Paldus qui lui propose d’investir dans sa petite enseigne irlandaise. Elle crée Codex Beauty, une entreprise de beauté dirigée par les bio-sciences. © Codex

LES CODES CODEX Ici, on use essentiellement d’éléments biologiques et végétaliens, des conservateurs à base de plantes et des emballages durables. Ainsi, la première ligne - Bia (pour l’hydratation) - est basée sur des ingrédients originaires des forêts et des côtes rocheuses d’Irlande, pays qui possède des milliers d’hectares de terres classées biologiques, et également connu pour exporter des herbes biologiques ainsi que des algues très puissantes. La deuxième ligne baptisée Antü est dédiée à la protection de la peau et la future collection est vouée à l’anti-âge. Les procédés de fabrication de qualité pharmaceutique s’allient à un système de conservation breveté qui est techniquement comestible, et un contrôle de qualité complet de la chaîne d'approvisionnement qui se

traduit par la connaissance de la provenance de chaque ingrédient. Chez Codex, les chercheurs parcourent la planète et consultent des ethno-botanistes pour découvrir les propriétés curatives des plantes locales et créer des complexes cosmétiques fonctionnels de pointe. Ils récoltent de manière durable et sauvage des ingrédients biologiques uniques et se tournent vers la biotechnologie et les matériaux recyclés pour le reste. Autre plus: les sont conditionnés dans des tubes fabriqués à partir de canne à sucre renouvelable ayant une empreinte de carbone zéro et sont facilement recyclables. De quoi prendre soin de soi grâce à dame nature en préservant celle-ci ! Codex beauty

codexbeauty.com

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BEAUTÉ

SHINE BRIGHT LIKE RIHANNA Par AMBRE OGGIER

Icône incontournable de la musique depuis une dizaine d’années, Rihanna démontre une fois encore qu’elle dispose de bien plus d’une corde à son arc. Outre les nombreuses activités caritatives qu’elle mène activement, la star s’est lancée dans le cinéma, la mode et finalement dans le domaine de la beauté et des cosmétiques. En 2017, elle lance sa propre ligne de maquillage aujourd’hui mondialement connue : Fenty Beauty. Un pari gagnant puisque la chanteuse est aujourd’hui à la tête d’un véritable empire cosmétique. Le secret de ce succès fulgurant : des produits de qualité qui se déclinent en de nombreuses teintes pour convenir à tous les types de peaux et de carnations. Une marque inclusive dans l’air du temps. TAKE A GLOW En lançant sa propre ligne de maquillage, Rihanna a inexorablement bouleversé l’industrie cosmétique et ce de manière définitive. Il faut dire que depuis le lancement de sa marque, les leader du marché de la beauté lui emboitent le pas et ne cessent de s’inspirer de ses idées. En proposant un fond de teint décliné en 50 teintes différentes, Rihanna s’applique à offrir des produits inclusifs afin que chacune y trouve son compte. On craque donc pour ce fond de teint léger et facile d’application qui ne laisse aucune carnation de côté. fenty beauty © lvmh

Pro Filt’r Soft Matte Longwear Foundation, 32ml, 46.90 CH

trop en maquillage, on passe son chemin sur ce produit afin de ne pas faire de carnage…

WILD EYES Rihanna n’a peur de rien, elle ose tout ! Disponible pour une durée limitée, la nouvelle palette de fards à paupière 10-Money présente des teintes étonnantes puisqu’elle contient quatre fards de nuances vertes, un fard brun neutre et un fard doré pailleté pour briller toute la soirée. Les fards sont faciles à appliquer et se combinent parfaitement entre eux pour créer des effets plus nuancés. Alors pourquoi ne pas oser le smokey eyes vert cet automne ?

Full Frontal Mascara Cuz I’m Black, 32.90 CHF

KISS IT BETTER Après les rouges à lèvres et les gloss, Fenty Beauty étend sa gamme en proposant un baume à lèvres. Facile à apprivoiser grâce à son pinceau moelleux biseauté et sa texture crémeuse, il hydrate les lèvres tout en les rendant plus douces et plus lisses. On apprécie sa composition qui allie beurre de karité, de mangue et de fèves de cacao à des huiles tels que l’huile d’argan, de soja et de graine de ricin. Disponible en 4 couleurs différentes.

Snap Palette Shadows Mix & Match Eyeshadow Palette (10 Money), 33.50 CHF

Pour parfaire son make-up des yeux, on termine par appliquer l’unique mascara proposé par Fenty Beauty mais attention, son application s’avère plus compliquée que prévue alors on l’applique doucement pour éviter que les cils ne collent entre eux et si on ne s’y connait pas

Pro Kiss’r Lip Balm, 12 ml, 19.90 CHF FENTY BEAUTY BY RIHANNA En vente chez Manor www.fentybeauty.com

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BEAUTÉ

LE BIEN-ÊTRE EN BOITE Par MINA SIDI ALI

Les boîtes de beauté sont toujours un pari. On les attends comme le Messie, excité comme un gamin un matin de Noël. On espère qu'elles contiennent le Saint Graal de la beauté dont on ne pourra se passer. Cet été on a testé la Swiss Beauty Box, un concept fraichement lancé par l’atome de charme et experte ès beauté: Sandra Guedj. Elle nous convie à sortir de notre zone de confort avec des produits triés sur le volet aussi glam qu’écolo. Parfait pour les adeptes de concepts beauté qui souhaitent essayer les dernières nouveautés et revoir leur routine beauté. D’où est né le concept de Swiss Beauty Box? Je suis tombée dans les parfums à l’âge de 5 ans! C’est ce qui m’a conduit à ma formation dans la vente-conseil avec une spécialisation en parfumerie sélective. J’ai travaillé pour de très belles enseignes comme Shiseido, Sisley ou encore Chanel. Mon moteur, c’est de transmettre ma passion et voir briller les yeux des personnes à qui je prodigue des conseils. J’ai toujours eu à coeur de mettre en valeur des marques atypiques, de niche peu conseillées en grande surface. Ainsi, est née l’envie de donner de la visibilité à de jolies marques et faire découvrir des gestes éco-responsables, des produits naturels voire bio et changer les habitudes cosmétiques bien ancrées. Pour cela, je suis sans cesse en quête de nouveautés afin de les présenter aux personnes intéressées.

© Swiss Beauty Box

A qui sont destinées ces box? A tous ceux qui s’intéressent à la cosmétique et qui on envie de changer leur habitudes ou qui souhaitent découvrir des nouveautés pour soi ou leur amis et qui ne veulent pas mettre n’importe quoi sur leur peau. Ici, l’efficacité est capitale. Je m’attèle à trouver des marques qui ne sont pas seulement naturelles mais effectives.

Comment se présente vos box beauté? La composition de chacune des box se fait par thème. Par exemple, pour celle intitulée - Je me ressource - elle contient un très beau sac-baluchon, multi-usage pour un pique-nique avec des amis, à déplier comme une nappe, pour des achats improvisés dans la journée ou même comme tapis de méditation en pleine nature. A l’intérieur, on découvre plusieurs produits pour son corps mais également pour son chez soi. Ainsi, je propose des bâtons à parfum. J’y intègre également des produits pour se soigner au naturel avec la lithothérapie et les bracelets quartz rose ou encore le roll-on en aromathérapie. A noter que la valeur d’une box est toujours plus basse que les produits achetés séparément car l’idée est de faire découvrir ces marques en minimisant les risques.

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Votre produit phare ou nouveauté du moment? Je vais dire le savon-shampoing solide 3 en 1 de chez Karethic. On peut l’utiliser pour le corps, les cheveux et le visage. Efficace, il ne dessèche pas la peau et surtout il est exempt de plastique. Swiss Beauty Box www.swissbeautybox.ch

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OBJET DU MOIS

SANS FAUX PLIS Par LA RÉDACTION

2 heures! C’est en moyenne le temps que vous passez chaque semaine à repasser votre linge. Et si grâce à un défroisseur, vous optiez à la place pour un ciné ou un moment pour vous relaxer? On a trouvé notre nouveau must-have à emporter même en voyage: le Steam & Go de chez Philips. Avis à ceux qui n’ont pas le temps, aux maniaques, aux paresseux et aux curieux!

© Philips

On s’était fatalement convaincu que le style froissé-négligé était cool et tendance. Certes, pour quelques chemises où t-shirts, cela peut le faire mais la corvée du repassage est un passage obligé pour d’autres pièces phares de notre vestiaire. Mais depuis cet été, on a découvert chez Philips, le Steam & Go, un défroisseur vapeur. Ici exit la table lourde et encombrante à sortir du cagibi et place à un appareil au design compact et conçu de manière ergonomique qui se branche sur secteur. On dispose son vêtement sur un cintre puis le défroisseur déploie la vapeur directement à la verticale ou à l’horizontale sur tous types de textile. En plus de rendre nos vêtements comme sortis d'un séjour au pressing, l'action de la vapeur d'eau chasse les mauvaises odeurs incrustées dans les fibres du tissu. À nous le défroissage rapide et ludique de tous les textiles délicats qui risqueraient d'être abimés par la chaleur directe de la semelle d'un fer classique! Steam & Go Défroisseur à main 99.90 CHF www.philips.ch

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NOUVELLES TECHNOLOGIES

PASSIONNÉ-E D’ART MODERNE ET CONTEMPORAIN ? LANCEZ-VOUS ! NOUVELLE FORMATION

CERTIFICAT DU MARCHÉ DE L’ART MODERNE ET CONTEMPORAIN Objectifs :

• Comprendre le fonctionnement du marché de l’art moderne et contemporain. • Acheter et vendre des oeuvres d’art. • Analyser et évaluer les oeuvres d’art.

Renseignements et inscriptions : www.ifage.ch/art/formation

CONFÉRENCE

Financiarisation, dématérialisation : Les mutations actuelles et à venir dans le marché de l’art moderne et contemporain. Jeudi 8 octobre à 18h Mamco, Genève

Informations et inscriptions : www.ifage.ch/art Places limitées


DÉCORATION

BEAUTÉ D'’INTÉRIEUR Par MINA SIDI ALI

C’est tout au bout de la rue des Eaux-Vives, sis rue du Clos qu’on a découvert l’univers chavirant de charme de Nora Kanoui. Rieuse, distillant une séduction en creux et en douce, à la Audrey Hepburn, elle promène sa griffe de décoratrice d’intérieur avec nonchalance et élégance. Chez elle, le bon goût est inné. Feutré, raffiné et intemporel, son lieu colle à son image, à sa personnalité plus qu’aux tendances déco qui dictent les modes et trépassent d’une saison à l’autre. Par sa maîtrise de la couleur, de la lumière et ce savant grain d’adresse associés à ce souci permanent du confort chez autrui, elle a su conquérir une clientèle internationale et locale. Rencontre. Racontez nous votre parcours. Franco-algérienne, je suis née en Algérie et à 18 ans, mes parents m’ont envoyé à Genève poursuivre mon cursus scolaire. Mon père étant architecte, j’ai baigné dans un univers de chantiers. Après de tests d’orientation professionnelle, on s’est aperçu que la notion du beau était récurrente. Ainsi, je me suis orientée vers une école d’architecture d’intérieur. J’avais trouvé ma voie. Parallèlement à mes études, j’ai été la première femme de chantier de Suisse Romande. J’ai effectué une formation de terrain, de suivi de chantiers, ce qui fut une expérience extraordinaire car cela m’a permis de compléter ma formation de déco avec un travail empirique. J’ai pu adapter les idées à la réalité de l’exécution. Si vous deviez définir votre style… Je fais de la déco pour les gens et non pour moi. Ainsi, ma mission est de comprendre la personne qui me mandate et de découvrir ses envies et besoins. J’ai à coeur de saisir l’objet du client afin de le satisfaire au mieux. Je définirais mon style, par mon sens du détail et des proportions ainsi que le choix des matériaux. Concrètement pour quels services vous sollicite t’on? On peut venir acheter chez moi du tissu afin de confectionner soi-même des rideaux, nappes.. Il y a plusieurs objets de déco à chiner ici ainsi que du mobilier pour tous types de bourses. C’est vraiment à la carte et je suis à l’écoute de toutes demandes en matière de décoration d’intérieur. Et je collabore avec une constellation d’artisans dont je tiens à souligner les compétences en Suisse. Nous sommes entourés entre autres de très bons maçons, serruriers et menuisiers.

Appartement à Champel habillé par Nora Kanoui

Qu’a changé pour vous le COVID? Personnellement, j’ai davantage été sollicitée. Les gens sont restés chez et ont réalisé l’importance de leur intérieur. Ils ont pris conscience que leur maison est un nid à préserver et à choyer. Volume Lumière Matière 1 Rue du Clos, 1207 Genève Tél. 022 818 55 26 https://vlmsarl.ch

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DÉCORATION

ELDORADO DU DODO Par RAYANE M'ZOURI

© hastens

Il délasse les corps fourbus, apaise les esprits et favorise le sommeil du juste. Sur lui se forment nos songes les plus fantastiques. Le lit - objet de toutes nos délires et désirs hantent nos journées et nuitées. Chez Go Out, on a depuis peu trouvé sommier à son corps, en testant la mythique enseigne de lit Hästens. Petite virée dans le Vercors à la Maison Aribert, où on a séjourné une nuitée, le temps de succomber au meilleur lit de la galaxie. Récit d’une odyssée exaltée.

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DÉCORATION

Intérieur du restaurant de la Maison Aribert

S’il y a bien une chose sur laquelle on ne doit rien lésiner c’est le sommeil. Demandez à Brad Pitt, Jay Z et Beyoncé, Dr Dre ou encore Ronaldo! Ils ne jurent tous que par les lits de chez Hästens, la maison de literie haut de gamme suédoise. Quelle meilleure pub? La notre pardi, puisqu’on a eu la chance d’aller tester celle qu’on surnomme la Roll Royce de la literie. Direction la Maison Aribert, à deux heures de Genève pour découvrir les outils garants d'un sommeil réparateur et d'un réveil sans courbatures. A 20 minutes de Grenoble, au cœur du parc d’Uriageles-Bains, on découvre une adresse confidentielle. Sise dans une bâtisse de 1871, la Maison Aribert à tout pour nous plaire: des chambres au design épuré des meubles scandinaves et vintages, des objets design et surtout une literie moelleuse en crin de cheval signés Hästens. Chaque chambre est unique et agencée avec de grandes fenêtres, des couleurs minérales apaisantes et des matières naturelles.

montagne. Le chef Christophe Aribert allie avec dextérité respect de la Terre, écosystème vertueux et envie de partage et de transmission. La collaboration avec l’enseigne familiale Suédoise Hästens prend tout son sens ici. Tous deux partagent une forme d’authenticité, un savoir-faire et l’usage de ressources naturelles. A l’image du repas, dont les saveurs résonnent dans la tête des journées après l’avoir dégusté, il en va de même pour le lit testé. L’expérience sensorielle est ineffable. Une fois allongée, difficile de se lever et s’imaginer dormir sur un autre sommier. Le secret des lits Hästens? Ils épousent la forme de votre corps naturellement. La composition de la literie Hästens est une affaire complexe. En plus du crin de cheval, on y trouve un savant dosage de matériaux durables, produits de façon éthique: la laine, le coton, le lin, tous trois hypoallergéniques, et pour le sommier, du pin suédois. Chaque lit est réalisé sur mesure et fait à la main, même les coutures, ce qui prend environ des centaines d’heures de travail. Par contre, il ne nous aura fallu que quelques secondes pour succomber aux bienfaits de ce nouvel objet du désir qui figure déjà dans notre Bucket list…

Mais avant d’y passer une nuitée mémorable on a dégusté la cuisine du chef Christophe Aribert. Au menu de ce deux étoiles Michelin et quatre toques au Gault et Millau? Une cuisine ultra saine et légère, fermée à l’ennui, ouverte à l’envie mais sans aucun compromis sur les saveurs et l'inventivité qui s'imposent à une table gastronomique. Ici exit, le beurre et la crème et place à des protéines animales en portions précises et issues d'élevages respectueux et durables, et une part belle au végétal, aux légumes et aux herbes sauvages de

Hästens 65 Rue du Rhône, 1204 Genève Tél. 022 300 08 87 www.hastens.com

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Lauréat·e·s 2019 du Fonds cantonal d’art contemporain pour les diplômé·e·s de la HEAD — Genève Tomas Baumgartner Brigida Bocini Virginie Descamps & Nicolas Mazzi Aurélie Blanchette Dubois Juliette Gampert Douna Lim & Théo Pesso Gabriel Nunige Paulo Wirz Exposition à Halle Nord Genève du 09. 10 au 01. 11. 2020 Vernissage le 8.10.2020 de 16 h à 20 h

Bourses Déliées 2020


RDV PRIS

L’Art Brut préféré aux arts culturels, Jean Dubuffet, Octobre 1949, Catalogue de l’exposition « L’Art Brut », Galerie René Drouin, Paris, Archives de la Collection de l’Art Brut, Lausanne © Marie Humair, Atelier de numérisation – Ville de Lausanne pour la Suisse © Archives Fondation Dubuffet / 2020, ProLitteris, Zurich / pour la France © Archives Fondation Dubuffet / 2020, ADAGP, Paris

LIVE EXPOSITIONS AILLEURS EN FAMILLE

DANSE

CLASSIQUE

CINÉMA

THÉÂTRE


EXPOS ET CONFÉRENCES

DU 3 SEPTEMBRE AU 24 OCTOBRE POLLEN, CAROLINE CORBASSON Galerie Laurence Bernard 37 rue des Bains, 1205 Genève www.galerielaurencebernard.ch

La galerie Laurence Bernard nous invite en cette rentrée à découvrir le travail d’une artiste aussi passionnée que passionnante. Caroline Corbasson, artiste française, nous convie à sa seconde exposition personnelle dans la ville de Genève. Intitulée Pollen, elle rassemble des oeuvres créées sur divers médiums, dessins, esquisses, documents d’archives ou encore photographies, réunis autour de deux thèmes : l’astrophysique et la botanique. L’artiste parvient à réunir dans ses créations ces deux univers distants, qu’elle rassemble en nous invitant à découvrir la corrélation lointaine qui uni le pollen et les étoiles. De cette idée presque folle, à la croisée des sciences, Caroline Corbasson réussit à nous emporter dans un univers d’esthétisme et de beauté où l’art se fond dans la science. Les fleurs et les étoiles semblent communiquer entre elles, le pollen voler dans la pièce qui se transforme en jardin merveilleux, entre ciel et terre. Une exposition à la croisée des mondes et à l’esthétisme surnaturel. ADG

Caroline Corbasson, Tracks I, @ Galerie Laurence Bernard Genève. Photo: © Yann Haeberlin

À PARTIR DU 15 SEPTEMBRE DESSINE-MOI UN MOUTON installation d’Alexia Well à venir découvrir au giratoire des Boulingrins Saint-Légier-La-Chiésaz 1806, Canton de Vaud www.alexiaweill.com

Dessine-moi 7 moutons. C’est inspirée de l’univers bucolique de la commune de Saint-Légier-La-Chiésaz que l’artiste Alexia Weill s’est lancée dans la création de cette oeuvre poétique qui orne désormais le giratoire des Boulingrins. Son souhait ? Interroger les passants sur le devenir de l’enfant que nous avons tous été. Faisant référence au merveilleux conte du Petit Prince, elle nous entraine par ses créations habiles dans un univers fait de douceur et de rêves. Sortis de son imagination, ces sept moutons ont été sculptés par ses soins dans le seul marbre exploité en Suisse, le marbre blanc Cristallina. Son oeuvre d’art architecturale rassemble alors une joyeuse famille qui cache un travail monumental, et une grande complexité d’installation - le plus grand des moutons ne pèse pas moins de 120kg. Mais au-delà de la prouesse technique et des immenses talents de sculpteur d’Alexia Weill, c’est une parenthèse poétique offerte au regard de tous qui nous rappelle avec bonheur et nostalgie la période chérie de l’enfance. ADG

© Magali Koenig

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EXPOS ET CONFÉRENCES

DU 17 SEPTEMBRE AU 15 NOVEMBRE JOSÉ RAMÓ CUERVO-ARANGO, MI PAISAJE Auer Photo Fondation Informations sur www.auer01.auerphoto.com et réservations des visites par email via auer@auerphoto.com

Photographe autodidacte et passionné, José Ramó Cuervo-Arango était destiné à suivre la tradition familiale en devenant médecin. Après ses études et plusieurs années passées à exercer cette profession, il tombe dans la photographie qu’il découvre par son père et son oncle, le premier amoureux de ce médium et le second en ayant fait sa profession. L’artiste espagnol, depuis l’achat de son premier appareil en 1970, n’a cessé de tenter d’immortaliser la lumière. Mais dans cette nouvelle exposition prenant place à la Fondation Auer, ce sont les paysages qui animent ses clichés. Cette série de photographies représente alors une nature qui le fascine, éveille ses sens, l’écrase par ses mystères, mais qu’il désire à tout prix immortaliser. Une émotion certaine se dégage de ses travaux, et ce n’est pas pour déplaire à cet artiste profondément sensible et emprunt de lyrisme. C’est une nature privée, une vision personnelle et intimiste qu’il nous invite à venir découvrir cet automne. ADG

© José R. Cuervo-Arango, Cósima, Gijón, 1980

DU 18 SEPTEMBRE 2020 AU 7 MARS 2021 EUGÈNE BURNAND, À TRAVERS CHAMPS Espace Graffenried 2 Place du Marché, 1860 Aigle www.espacegraffenried.ch

C’est un artiste vaudois connu sur le plan national et international dont l’oeuvre varié a su marquer le monde de l’Histoire de l’Art. Eugène Burnand voit aujourd’hui son travail exposé à l’Espace Graffenried d’Aigle, sa terre natale, qui vient accueillir l’espace d’une exposition exceptionnelle peintures, dessins, gravures et illustrations de cet artiste cosmopolite. À travers ses voyages, il forge son art qui devient emprunt d’une certaine mélancolie, représentant fréquemment des scènes champêtres, où les paysans et leurs animaux furent pendant longtemps ses sujets de prédilection. Par sa touche poétique et de son oeil avisé, il parvient à immortaliser à travers ses toiles une nature humanisée avec grâce et délicatesse. Mais alors que notre regard s’attarde sur ses toiles, les thématiques bibliques transparaissent de plus en plus clairement, animant ses oeuvres d’une nouvelle signification. Une exposition où la poésie et la mélancolie de son oeuvre nous font rêver de simplicité et d’une nature habitée avec simplicité. ADG

© Eugène Burnand

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EXPOS ET CONFÉRENCES

DU 19 SEPTEMBRE AU 15 NOVEMBRE WE ARE SERIOUS, EXPOSITION COLLECTIVE du 19 septembre au 15 novembre 2020 Lemme Art Contemporain, Les Arsenaux 45 rue de Lausanne, 1950 Sion www.lemme.site/

We are serious. C’est ce que clame la nouvelle exposition collective installée dans l’espace Lemme. Située à Sion, cette sculpture tenant le rôle d’espace d’exposition imaginée par l’artiste Pierre Vadi, laisse carte blanche à divers artistes venus d’horizons variés pour occuper les lieux. Cet automne, c’est une exposition collective que nous découvrons dans cette oeuvre-galerie d’un nouveau genre. Parmi les artistes présentés, nous retrouvons Giovonna Belossi, Jérôme Hentsch, Sherrie Levnie, Steve DiBenedetto, Louise Lawler, Denis Savary, et enfin Anouk Tschanz. Tous venus d’horizons différents, mais travaillant également des matières variées, certains peintres, d’autres plasticiens, sculpteurs, ou encore graveurs, réinventent l’espace Lemme pour lui donner un visage multiple, illustrant les mille et une facettes de l’art actuel. Original en son essence, Lemme nous entraine une nouvelle fois à la découverte de son oeuvre-espace avec un regard neuf, exprimant à merveille les richesses de l’art contemporain. ADG

Denis Savary, Shunga VII, 2019

DU 24 SEPTEMBRE AU 21 NOVEMBRE THIERRY VERNET, DANS LA LUMIÈRE ET LA VISION D’UN PEINTRE VOYAGEUR Espace Muraille 5 place des Casemates, 1204 Genève www.espacemuraille.com

Il est la deuxième partie d’un duo devenu emblématique. Thierry Vernet, peintre et illustrateur genevois, était l’ami, mais aussi le compagnon de voyage de l’écrivain et photographe Nicolas Bouvier, avec qui il se lancera dans une longue odyssée à travers l’Europe de l’Est et le Moyen-Orient. L’Espace Muraille accueille aujourd’hui une sélection des oeuvres de Thierry Vernet, dont certaines sont tirées de cette célèbre épopée des deux amis à l’esprit créatif sans limites. Ses peintures, mêlant portraits et paysages, mais aussi ses correspondances, ses dessins, et également ses objets personnels, sont rassemblés dans la galerie tel un hommage rendu à cet artiste à la curiosité débridée. Dans ses oeuvres nous découvrons un travail de la lumière à part entière, un traitement des couleurs et de ses effets qui nous interpelle et nous séduit. Une exposition qui nous en apprend plus sur ce grand voyageur genevois à la créativité débordante. ADG

© Thierry Vernet, Promenade à Orry

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EXPOS ET CONFÉRENCES

JUSQU'AU 24 OCTOBRE PAYSAGES MENTAUX & SIGNES METAPHORIQUES Abdelkader Benchamma, « Signes » Galerie Templon 13A Rue Veydt, 1060 Saint-Gilles, Bruxelles www.templon.com

En cette rentrée, Abdelkader Benchamma investit l’espace de la Galerie Templon à Bruxelles. Pour sa première exposition personnelle en Belgique, l’artiste français expose une série de plusieurs dessins qui se présentent comme de puissantes écritures tant métaphoriques qu’oniriques. Ses œuvres qui s’articulent à la manière d’étonnantes représentations mentales débordent des limites posées par le papier et le cadre pour venir envahir les murs de la galerie à la manière de lierres tortueux, plongeant ainsi le spectateur dans une surprenante forêt picturale qui vacille entre mythologie et psychologie. À travers cette série aussi dense visuellement que symboliquement, l’artiste revient à une forme d’écriture « qui n’en est pas une » mais qui se développe plutôt comme un ensemble de signes transformable au gré de la lecture. Une belle exposition qui mérite le détour mais qui est aussi visible en ligne. AO

Abdelkader Benchamma, Engramme, 2020

01 11 2020 17h

Les concerts du dimanche

Ensemble Polhymnia et Diego Innocenzi Diego Innocenzi orgue Franck Marcon direction Litanies ! Genève, ville de culture www.geneve.ch

Œuvres de Johannes Brahms Felix Mendelssohn Bartholdy Jehan Alain Jean-Louis Gand Marcel Dupré Francis Poulenc

Victoria Hall

SCÈNE CULTURELLE DE LA VILLE DE GENÈVE

Renseignements : www.ville-ge.ch/vh ou 0800 418 418


ON décOuvRe! Panorama des festivals estivaux

ON A ReNcONtRé!

ON dANSe!

EN COVER Ginebra latina ou le collectif Calaver’Arts fête les morts

genevois NEO NEO Go out! dévoiLe SoN Nouveau viSaGe voir rouSSeau autremeNt,avec JJr La cuLture S’ouvre aux haNdicapS

Nº3- ÉTÉ 2012- 5 fr.

| Go Out rencontre Claudio Colucci | | Itinéraire à travers la Genève alternative |

5 CHF

Go out verSioN JapoN eNchaNteurS châteaux d’ecoSSe

Juillet-Août 2013 N°13 Mai 2013 N°11

Le magazine culturel genevois Le magazine culturel genevois

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Septembre 2013 N°14

Le magazine culturel On genevois en parle

| Live > Antigel nous dégèle |

5CHF

Expo ▶ La mort à vivre, au MAMCO Live ▶ Interview avec Pony Pony Run Run

5CHF

| Live > 10 bougies pour Electron |

| On a rencontré > Bellini à la tête du CAC |

| On a rencontré > Tahar Ben Jelloun |

| Danse > Le Sacre fête ses cent printemps |

Là-bas ▶ Go Out! rencontre Wax Tailor

| Classique > Mystique Or du Rhin au Grand Théâtre |

| Théâtre > Oursons insomniaques au Forum Meyrin |

| Alter ego > Trois cocons nippons avec Go Out Japon |

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Octobre 2013 N°15

LeOn magazine culturel en parle genevois

www.gooutmag.ch 1 info@gooutmag.ch

Novembre 2013 N°16

Le magazine culturel genevois

www.gooutmag.ch info@gooutmag.ch

Décembre-Janvier 13-14 N°17

Le magazine culturel genevois

Février 2014 N°18

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Le magazine culturel genevois

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En cover Swiss Design

(F)estivals en Suisse Wagner: un itinéraire bicentenaire

| Cinéma > Orange Cinema back on the lakeshore |

# UPPORTGOOUT #S SEPTEMBRE 13

| Théâtre > Rencontre avec Philippe Macasdar, du St-Gervais | | Classique > Montreux-Vevey en septembre | | Live > 10 bougies pour Electron | | Alter ego > Fukushima | | On a rencontré > Tahar Ben Jelloun |

5CHF 5CHF

5CHF

| Classique > Mystique Or du Rhin au Grand Théâtre | | Alter ego > Trois cocons nippons avec Go Out Japon |

| Classique > Les Noces de Figaro d’après Guy Joosten | | Danse > Anne Teresa De Keersmaeker à la Bâtie |

| Théâtre > Wagner et Nietzsche: je t’aime moi non plus |

5 CHF

Go Out! OCTOBRE 13

| Expositions > Liberté d’expression avec RSF à l’espace SIG |

Go Out!

| Live > Sexy Sushi aux Docks à Lausanne |

| En cover > Pascal Greco, archi-photographe |

5CHF

5 CHF

| On découvre > Jeunes créateurs sur le tremplin Ville de Genève|

| Expo > Ducret, Feuz, Serval & Ybarra: quatuor curateur |

| Coup de food > Bourgnogne: terroirs d’histoires |

| On a rencontré > Hugh Jackman, le plus suisse des Australiens |

En Cover > Genève dans la Confédération: 200 ans

5CHF

| Expositions > Olivier Föllmi à Quartier Libre |

| Cinéma > Talents émergents au Black Movie |

| On prend le large > éternelle Saint-Pétersbourg |

| On est charmé > Marie Rossi: sombres pastels |

| Expositions > Pablo Bronstein au Centre d’art contemporain |

| Cinéma > Festival Kino, le petit nouveau sur la Russie |

| Cinéma > GoOut rencontre Kore-Eda |

| Live > Antigel, ambassadeur multi-communal |

| Danse/Live > Bourlinguer dans les communes avec Antigel |

| On prend le large > Gruezi Zürich |

| On prend le large > Marrakech, la ville ocre |

is vo ne ge rel ltu e cu zin ag.ch sse ga ru ma outm ag.ch re Le go ltu o@ ooutm cu la inf w.g r: ww cove En

ink Depuis 8 ans, lethmagazine Go Out! a pour vocation de soutenir les initiatives locales et culturelles. L’information en accès libre a malheureusement un coût ce ! и те qui explique notre page de soutien. ход En plein confinement, nos partenaires qui Вы sont essentiellement des acteurs culturels et - que ne nous remercions encore chaleureusement pour la confiance témoignée toutes ses années - ont dû mettre en pause leurs activités. Ainsi, nous avons décidé de lancer une version digitale .14 re n ° 26 ° 25 o bpouvoir poursuivre, N ° 24le confinement. nPour N ° 28 N ° 23 t n ° 27 besoin de votre pendant nous aurons novembre.14 oc septembre.14 Février . 15 juillet-aout â 2014 déc-jan . 14-15 soutien. Votre aide nous permettra d’assurer le maintien de nos activités le temps de la crise.

Le magazine culturel genevois info@gooutmag.ch www.gooutmag.ch En cover: Enjoy Swiss summer!

Le magazine culturel genevois info@gooutmag.ch www.gooutmag.ch En cover: Culture & environnement

5 CHF

5 CHF

Le magazine culturel genevois info@gooutmag.ch www.gooutmag.ch En cover: la Biennale des arts indépendants (BIG)

n ° 32

juin . 15

5 CHF

Le magazine culturel genevois info@gooutmag.ch www.gooutmag.ch En cover: le MEG voit plus haut

Le magazine culturel genevois info@gooutmag.ch www.gooutmag.ch En cover: Neige de printemps, de l’artiste Denis Savary pour artgenève Dossier spécial sur l’édition 2015 du salon d’art

Le magazine culturel genevois info@gooutmag.ch www.gooutmag.ch En cover: Genève, de filons en talons

5 CHF

5 CHF

En cover: Les journées européennes des métiers d’arts

N ° 29

MARS.15

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Que vous nous suiviez sur nos réseaux, que vous nous envoyiez des messages d’amitié ou d’amour ou que vous puissiez généreusement soutenir financièrement, toute la team de Go Out! vous remercie pour votre fidélité. Et si votre situation le permet, continuez de consommer localement, soutenez vos commerçants de n° N ° 33 N ° 34 et vos pourvoyeurs de services. quartier N° 36 Décembre. septembre .15 jui llet-aout. 15 Le magazine culturel genevois info@gooutmag.ch www.gooutmag.ch En cover: hommage à Le Corbusier

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5 CHF

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5 CH

artgenève fête ses 5 ans!

La CuLture eN Luttes

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Novembre.15

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Janvier.161

N°38

Février.16

Le magazine cuLtureL genevois info@gooutmag.ch www.gooutmag.ch

Nos réseaux pour vos messages d’amour :

SEPTEMBRE.16

N°48

N°47

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DÉCEMBRE .16 - JANVIER.17

NOVEMBRE .16

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JUILLET AOÛT.16

JUIN .16

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FÉVRIER.17

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JUILLET-AOUT.17

JUIN .17

GENEVOIS

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SEPTEMBRE .17

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N°55

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Et pour ceux qui peuvent et souhaitent notre folle aventure journalistique :

novembre.17

.17

déc.17-jan.18

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février.18

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N°67

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octobre.18

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N°78

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juin.18

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N°74

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Architecture ▶ L’Opéra de Lausanne transformé

5 CHF

| Nouvelle Giselle, par Pontus Lidberg | | Francisco Mateus: une architecture du lieu |

GO OUT! SEPTEMBRE

e nuit genevoise en convalescence? |

EVOIS

les communes

Le duo créatif

Atomic Kylie à la Parf’

ré > Hélène Carrère d’Encausse |

5

les femmes de culture

Go Out! chérit

EN COVER

ON SORt!

Sou Fujimoto à Genève et Londres |

2014

EN COVER

Interview avec Chinese Man avant Paléo

Gruzis applique sa méthode chez SAKS |

onnus

Go Out!

L’architecte Santiago Calatrava

N°73

Le magazine culturel genevois

Go Out! Go+ Out!

Go Out! Go Out! Go Out!

eN cOuveRtuRe L'exil égyptien de Sandrine Pelletier


Réveillez vos émotions

Genève, ville de culture

#PartageonsNosPassions

sur letheatreemoi.ch


Prix Suisse de la Performance Performancepreis Schweiz Premio Svizzero della Performance

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Dorian Sari, BS

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Centre de production et de dif fus

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Jessica-Maria Nassif, G E

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