Go Out! n°89 Avril

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N°89 avril 21

LE MAGAZINE CULTUREL GENEVOIS

info@gooutmag.ch - www.gooutmag.ch


RUBRIQUE

LU – VE 16H À 20H VOTRE RADIO EN DAB+ ET SUR PLAY RTS Avril.21

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DESIGN : MONOKINI.CH

RUBRIQUE

Go Out! magazine

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Un musée Ville de Genève

RUBRIQUE

geneve.ch

CONTRADICTIONS EXPOSITION JUSQU’AU 4 JUILLET 2021

Avril.21

Avec le généreux soutien de :

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ÉD`ITO En ce mois d’avril, on ne peut que poursuivre notre perpétuelle mission. Celle de rendre concret le précepte de Paul Valéry, « croire en ce qui accroît ». Ainsi, on continue tels des chasseurs de nouveaux concepts, à débusquer, dégoter, traquer. Car notre immuable manifeste, c’est de rester alerte. Le « mainstream », ça n’a jamais été notre truc. Toujours en quête de sens, on recherche et pointe du doigt cette déferlante d'électrons libres qui font aujourd'hui la culture de demain. Cette édition est truffée de nouveautés occupant singulièrement un espace, imposant une approche particulière ou proposant une idée inouïe. On y expose les mille manières que nous avons d’être reliés à ce qui nous entoure – la nature et le local. Ainsi, on vous embarque en Thurgovie avec cette cover qui fait rêver, direction une verdoyante voie lactée en bordure du lac de Constance pour découvrir les hôtels bulle – Himmelbett et surtout une région suisse pas assez visitée par les genevois. La crise que nous vivons nous pousse à réfléchir différemment et de manière positive à consommer plus localement. On vous fait découvrir un label – local – chez Manor, qui depuis maintenant 20 ans collabore avec des fournisseurs issus d’un rayon de 30 km d’un magasin devenu une institution à Genève. Puis, on vous emmène visiter les plus belles expositions du moment. Direction la Fondation de l’Hermitage qui nous dévoile une sélection des plus grands chefs-d’œuvre de la prestigieuse collection privée de Georges Bemberg (1915-2011). Puis dans notre cité calvine, c’est à la galerie Wilde que notre attention a été happée par la dernière exposition du peintre suisse Léopold Rabus, « Les propriétés des choses ». Mêlant plusieurs médiums, ce dernier questionne les frontières perméables entre le réel et l’imaginaire, le naturel et le fantastique, l’habituel et l’étrange. On notera le très éloquent accrochage de David Brian Smith – Walking in the air – à la galerie Xippas. Il y expose six superbes toiles aux couleurs pop et flamboyantes. À découvrir parmi toutes nos autres idées pour vous changer les idées ce mois-ci ! L’avenir est là. Il nous attend, avec ses menaces et ses promesses. Il n’y a pas d’autre choix que d’y entrer avec hardiesse pour le transformer s’il le faut et pour le rendre aussi semblable que possible à nos espoirs et à nos rêves. C’est un nouvel art de vivre. Adoptons-le avec audace.

Mina Sidi Ali

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RUBRIQUE

Toute la Suisse sur vos écrans. Un accès illimité aux programmes de la SSR, sans frais supplémentaires.

Inscrivez-vous maintenant playsuisse.ch Avril.21

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une idée SRG SSR


N°89 8n9

HIGHLIGHT

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40.

ÉDITO MODE

45.

HORLOGERIE 51.

COUPS DE CŒUR, COUPS DE GRIFFE

54.

MODE

72.

MAKE-UP

75. 77.

HÔTEL

PARFUM DU MOIS

LIVRES

CULTURE

STAY COOL

RDV PRIS

13n56

57n78

79n88

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ART/EXPO

25. 29. 35.

CINÉMA

MUSIQUE

ARCHITECTURE 36.

DESIGN

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COUP DE FOOD 60.

62.

HOT SPOT

DESTINATION

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BIEN-ÊTRE

71.

Crédits photos  À Gauche : © « Walking in the Air », Exhibition view, Xippas Geneva – Photo : Julien Gremaud Au centre : © Thurgau Tourismus Michel Photography À droite : © MAMCO

BEAUTÉ

EN COUVERTURE

IMPRESSUM

Rédacteurs Aurore de Granier, Ambre

© HÔTEL BULLE HIMMELBETT

Éditeur Association Go Out!

Oggier, Rocaya Ramadhan, Mathieu Roux,

OFFICE DU TOURISME DE THURGOVIE

Directrice de la publication

Quentin Arnoux, Rayane M'zouri, The Line

Mina Sidi Ali • mina@gooutmag.ch

Edito mode Mina Sidi Ali & Monya Hassini

Cheffe d'édition Aurore de Granier

Photographe Pedro Neto

Graphiste Lucie Goujat Resp. rubrique art contemporain

CONTACT

Ambre Oggier

info@gooutmag.ch

Resp. rubrique théâtre

www.gooutmag.ch

Ameidie Terumalai

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RUBRIQUE

MASQUES & THÉÂTRE

EN PARTENARIAT AVEC

16 OCTOBRE 2020 8 AOÛT 2021

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HIGHLIGHT

VENTE AUX ENCHÈRES SOLIDAIRE

Faute de visiteurs, le Mandarin Oriental ne s’endort pas pour autant et propose de mettre aux enchères une expérience unique dans son Royal Penthouse ! L’hôtel 5 étoiles s’associe ainsi à son partenaire historique l’OSR – l’Orchestre de la Suisse Romande – pour une offre de séjour unique, destinée à soutenir les musiciens indépendants, en mettant à la disposition des amoureux de musique classique, un concert privé appelé 1:1 Concerts ©. Le concept ? Réunir musiciens, auditeurs et hôtes par le biais d’institutions, qui les coordonnent afin de participer à la préservation du paysage culturel. Dans le cadre de cette action solidaire soutenue par l’OSR, le Mandarin Oriental accueille dans sa prestigieuse suite avec vue sur la vieilleville et les montagnes, ce rendez-vous musical original ! L’hôtel a imaginé un concert privé de 30 minutes avec le premier violon solo de l’OSR, Bogdan Zvoristeanu. Le musicien, lauréat de nombreux concours internationaux, joue sur un violon « Nicolo Gagliano » daté 1761, au sein du Royal Penthouse. La Royal Penthouse offre 325 mètres carrés d’élégance contemporaine et est dotée

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d’une magnifique terrasse panoramique de 175 mètres carrés avec vue exceptionnelle sur la ville. Ainsi l’offre combine un concert privé de 30 minutes, un accueil au Champagne pendant le concert privé, une nuitée au sein du luxueux Royal Penthouse, un dîner au restaurant Yakumanka et les petits déjeuners dans l’intimité de la suite. Avis aux mélomanes qui souhaitent réserver cette expérience pour la nuit du 23 avril ! La participation à la vente aux enchères solidaire se tiendra du 15 au 21 avril. Prix à partir de CHF 1’000. Valeur estimée du lot CHF 15’000. L’intégralité des fonds recueillis sera reversée, en solidarité avec les musiciens indépendants, en faveur de la fondation de l’USDAM (Union Suisse des Artistes Musiciens), qui offre un soutien financier aux membres se trouvant dans une situation d’urgence avérée en raison de l’annulation d'événements due à la situation sanitaire.

osr.ch/mogeneva


HERMÈS & MISHIMA

coups de c�ur d'hermès

VIVE LA NATURE !

Qui dit fête, dit Hermès est de la partie ! C’est vrai que cette année, je n’ai pas eu beaucoup l’opportunité d’aller faire la nouba mais qu’à cela ne tienne, une année de répit et de repos ne fait de mal à personne. Croyez-moi dès qu’on pourra à nouveau organiser des fiestas, tout sera excuse pour moi pour glisser sur la piste et éblouir l’auditoire de mes pas chaloupés ! Et si je commençais le 21 mai prochain ? Parole de félin fêlé, quoique les annonces officielles nous débinent, je sortirai fêter la nature à travers un festival qui célèbre ses 10 ans nous promettant une édition exceptionnelle et étoilée! Pour la soirée de lancement, cette Fête de la Nature s'associe à « La nuit est belle » et éteint la lumière. Comment ? En proposant à toutes les communes de Suisse romande

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d'éteindre simultanément leur éclairage public. Une initiative que j’adore, car avec mon pelage noir, je pourrai commettre tous les forfaits possibles, ni vu ni connu! Cela permettra aussi à bon nombre d’animaux nocturnes de sortir leur petit minois sans effroi face aux luminaires artificiels parfois très agressifs. Les dix jours suivant du festival, la biodiversité nocturne sera certes mise à l’honneur mais il y aura également une prog diurne qui promet de faire deux heureux : mon acolyte Mishima et moi ! La Fête de la Nature Du 21 au 30 mai 2021 www.fetedelanature.ch

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HERMÈS & MISHIMA

coups de griffe de mishima

HOMMAGE À UN CHAMAN

Ho les pattes blanches ! Si vous cherchez de la chat-leur, tendez votre cœur à celui qui sait mettre en mot ce qui risque de se perdre: la poésie de la vie. Et pour y remédier, nos mémoires peuvent sourire en pensant au poète vaudois Philippe Jaccotet, un astre félin présent dans la brillance infinie de la lueur de mon regard et qui vient de nous quitter en catimini. A jamais, je me réjouis d’être chatouillé par la placidité, expirée entre les silences arrosés de vers, sur l’herbe fraîche déposée à la rosée de l’illimitée. Et comme j’aime à le rappeler, l’amour, c’est laisser l’autre s’envoler car on sait qu’il existe à jamais. J’entends tes rires et tes pas, je te vois même quand tu n’es plus là. Merci, Maître à panser, pour tes ellipses de oui-dit nourrissant mes bourdonnements. Bon vol, ineffaçable splendeur ! RIP Philippe Jaccottet (1925-2021)

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ORCHESTRE DE LA SUISSE ROMANDE saison 2021-22 : abonnez-vous ! OSR.CH/abo

JONATHAN NOTT Directeur musical et artistique

Grands mécènes

Partenaire de saison

Partenaire de prestige

Partenaire de diffusion

Partenaire institutionnel

Partenaire du Festival

Autorités subventionnantes

DA & Design : basedesign.com — Photographie : federal.li

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CULTURE

M.O. WAHLER WILDE GALLERY CLÉMENT PAURD

GALERIE XIPPAS FONDATION DE L’HERMITAGE OVNI(S) LA MAISON MATRICE METEO GRAND MORILLON

IKEA X DANIEL ARSHAM DESIGN FLORAL HAUT LES MAINS GENUS WATCH SWATCH X MOMA PRADA UNIQLO X LE LOUVRE LIVRES


RUBRIQUE


ILLUSTRATION

DESSINE MOI UN NOUVEAU BACHELOR ! par

MINA SIDI ALI

Pour la rentrée 2021, la HEAD s’enrichit d’un nouveau Bachelor en Illustration. L’idée ? Transmettre un maximum d'outils et de ressources afin de permettre aux étudiants de développer un univers visuel et narratif personnel et des pratiques nourries d'une culture graphique au sens large. Éclaircis sur cette nouvelle formation dédiée à la BD, l’illustration et l’animation avec Clément Paurd, responsable de ce nouveau Bachelor. L’option Image-récit que vous enseignez depuis se transforme dès la rentrée en Orientation illustration. Pourquoi et qu’est ce qui va changer ? Dès mon arrivée, assez rapidement en discutant avec mes collègues de l’équipe composée de Helge Reumann, Benjamin Stroun, Claudy Iannone et Olivier Riechsteiner, on a réalisé qu’il y avait une problématique dans l’option proposée. En effet, cette dernière répartie sur 3 ans, comprenait une année de tronc commun avec une autre formation en graphisme appelée Espace média (qui se transforme en Orientation communication visuelle). La première année était quelque peu mangée par cette dernière. On s’est dit que ce serait plus intéressant d’avoir plus d’autonomie et surtout d’avoir 3 ans pour développer un programme très spécifique dédié à l’illustration, la bande-dessinée et l’animation. Ainsi, dès la rentrée on aura deux orientations bien distinctes : illustration et communication visuelle. Est-ce vous allez tout de même conserver des ponts entre ces deux formations ?

Un nouveau Bachelor en Illustration à la HEAD ©️ Quentien Coet

Comment avez-vous atterri à la HEAD à Genève ? En 2018, j’enseignais à Paris dans une petite école de BD, formation bande dessinée et illustration: Cesan et aux Gobelins - École de l’image et j’étais en train de boucler ma bande dessinée « La Traversée » j’ai appris qu’il y avait un poste ouvert dans le département Communication visuelle de la HEAD pour la direction de l’option Imagerécit. Plusieurs personnes m’en avaient parlé, et j’ai décidé de postuler. Le lendemain, on m’annonçait que j’étais engagé ! Go Out! magazine

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Effectivement, il y a tout de même une volonté de collaboration entre les deux formations. Car aujourd’hui un illustrateur, un animateur ou un auteur de bande dessinée a régulièrement besoin de savoir faire un lettrage, une mise en page, d’avoir des notions de graphisme qui sont des fondamentaux. Idem pour les graphistes qui ont besoin de notions en création d’images. La HEAD ici se distingue face aux autres écoles d’illustration et de graphisme par cette volonté de pluridisciplinarité. Ainsi, on conserve des cours communs sur les 3 ans dans les deux filières. HEAD – Genève, Haute école d'art et de design Bachelor Illustration – Département Communication visuelle https://www.hesge.ch/head/


ART / EXPO

L'I’ NQUIÉTANTE ÉTRANGETÉ DES PROPRIÉTÉS DES CHOSES par

AMBRE OGGIER

Léopold Rabus, Les propriétés des choses, 2020, huile sur toile, 300 x 400 cm © Galerie Wilde

En ce début de printemps alors que les oiseaux commencent à chanter le renouveau printanier et la reverdie, la galerie Wilde présente la dernière exposition du peintre suisse Léopold Rabus, « Les propriétés des choses ». Mêlant plusieurs médiums, cette exposition questionne les frontières perméables entre le réel et l’imaginaire, le naturel et le fantastique, l’habituel et l’étrange. Présentées sur deux salles, les œuvres réalisées par Léopold Rabus racontent toutes une histoire à la fois émotive et silencieuse dont l’atmosphère pesante et fascinante incite à la contemplation et à la réflexion. Une exposition qui ne laisse pas de marbre, à voir jusqu’au 1er mai. Avril.21

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ART / EXPO

de particularités physiques étonnantes et inattendues. L’installation mécanique « Le rappel des oiseaux » fait défiler une bâche sur laquelle l’artiste a peint une histoire, créant ainsi une véritable narration. Accompagné d’effets sonores renforçant l’expérience visuelle, ce tableau mouvant enivre de son charme simple et brut, rendant ainsi au spectateur son âme d’enfant. Enfin, l’œuvre phare de l’exposition, une immense toile représentant un arbre peuplé d’innombrables volatiles de différentes espèces symbolise l’idéal de classification du Livre des propriétés des choses. Cette peinture est un clin d’œil assumé aux concerts d’oiseaux peints par les maîtres flamands Frans Snyders et Jan Breughel le Jeune. Une belle ode à la nature et au monde qui nous entoure. Quant au titre de l’exposition « Les propriétés des choses », il fait référence au célèbre livre « De proprietatibus rerum » écrit par le franciscain Barthélémy l’Anglais au XIIIe siècle. Cet ouvrage encyclopédique, divisé en dix-neuf livres, s’intéresse à la classification du vivant et à la mise en ordre des connaissances. Il connut un immense succès au Moyen ge et fut traduit en plusieurs langues dont le français sur commande du roi Charles V.

Léopold Rabus, Scène médiévale, 2021 huile sur toile, 210 x 160 cm © Galerie Wilde

Léopold Rabus, Les propriétés des choses

Léopold Rabus fait partie des peintres suisses contemporains reconnus et exposés dans de nombreuses galeries en Suisse et à l’international. Il est né à Neuchâtel en 1977 où il commence sa formation à l’Académie de Meuron avant d’entrer à l’École d’arts appliqués de la Chauxde-Fonds, puis de finalement rejoindre la prestigieuse Cité Internationale des Arts à Paris. Aujourd’hui, il est de retour dans sa ville natale où il vit et travaille. Il est le frère cadet de l’artiste-peintre Till Rabus. Profondément inspiré par la peinture classique et les paysages naturels de la région neuchâteloise, Léopold Rabus réalise des peintures figuratives ainsi que de surprenantes installations qui déroutent le spectateur en proposant une ouverture sur un monde à l’atmosphère étrange et surréaliste où rêves et cauchemars se côtoient et s’entremêlent. Parmi les œuvres présentées à la galerie Wilde, une « scène médiévale » à la composition saugrenue et absurde met en scène un chevalier en armure arrêté au milieu d’un cours d’eau enneigé et rempli d’agrumes. À côté, un autoportrait inquiétant questionne l’image de soi alors que la salle suivante est remplie de peintures de différents formats représentant des oiseaux et autres volatiles. Ces réalisations rappellent indubitablement la peinture animalière flamande du XVIIe siècle. Néanmoins, ces oiseaux qui semblent à première vue tout à fait normaux sont en réalité fantasmagoriques et chimériques, souvent dotés Go Out! magazine

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Jusqu’au 1 mai 2021 Wilde Gallery 24 rue du Vieux-Billard, 1205 Genève www.wildegallery.ch


Un lieu de vie et de théâtre pour accueillir à bras le cœur tous les publics.

Pour vivre des toujours

et provoquer la réflexion. Avril.21

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comedie.ch


ART/EXPO

CHOC CULTUREL par

AURORE DE GRANIER

“Marcher sur l'eau” bouscule les codes et invite l’artiste Jakob Lena Knebl à investir les nombreux espaces du musée pour les réinventer à sa façon. Artiste indéfinissable qui se plaît à brouiller les pistes entre les genres et les médiums, accolant à la grande histoire de l’Art la culture populaire, le design, ou encore la mode, elle vient perturber notre perception du monde, et notre définition de l’art. Marcher sur l’eau se veut alors comme une expérience. Un essai à une chose nouvelle à laquelle les visiteurs sont conviés, puis déstabilisés, et enfin invités à porter un regard nouveau sur un objet, oubliant son contexte, et brouillant les pistes d’une hiérarchie parfois intimidante. Alors objet décoratif ou œuvre d’art ? Pour en faire l'expérience, il ne vous reste qu’une chose à faire : vos premiers pas sur l’eau. du mobilier. Ce large catalogue aboutit à l’investissement d’un grand nombre des salles du parcours permanent du musée et à une expérience unique en son genre qui brouille les pistes de la culture et nous entraîne dans un délicieux cafouillage, nous forçant à regarder à deux fois. L’objectif d’un tel projet ? Forcer le visiteur à redécouvrir les pièces du musée, mais par-dessus tout à se débarrasser de ses préjugés et appréhensions, et simplement se laisser aller à regarder d’un œil nouveau l’objet avec un grand O. Canapé, montre, sculpture classique, toile de maître, peu importe sa nature. Ici la hiérarchie se casse la figure et nous demande simplement de nous laisser surprendre par sa malléabilité. UN ANCIEN PARCOURS SOUS UN NOUVEAU REGARD

Marcher sur l’eau, Hubertus Design, Affiche d’exposition © MAH, 2020 PERTURBATIONS CULTURELLES

C’est un titre qui nous intrigue, et nous entraîne dans un voyage culturel qui brûle les étapes, et passe sans compromis de Konrad Witz à Deep Purple. D’un côté, le volet latéral du retable de Witz qui représente le Christ marchant sur l’eau dans la rade de Genève, de l’autre Smoke on the Water, titre de la chanson de Deep Purple inspiré par l’incendie du Casino de Montreux en 1971. Le seul lien qui semble unir ces deux œuvres est la Suisse. Au-delà, personne n’oserait juxtaposer un chef-d'œuvre religieux à de la musique rock. Personne, sauf peut-être Jakob Lena Knebl. L’artiste connue pour son refus de la classification hiérarchique des arts et de ses dérivés à l’image du design, investit le Musée d’Art et d’Histoire pour secouer un peu ses collections, et par la même occasion, ses visiteurs. Après l’avoir vue intervenir au Mumok de Vienne puis au Lentos Museum de Linz, Genève se prête à l’exercice tout en en changeant les règles. En effet, la grande variété de sa collection permet à l’artiste de sélectionner des tableaux, mais aussi des pièces horlogères, joaillières, des artefacts archéologiques, ou encore Go Out! magazine

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Nous nous laissons alors aller à la surprise, ou dans les termes de Jakob Lena Knebl, à marcher sur l’eau. Dès notre entrée dans la première salle, la salle AMAM, le choc culturel se fait ressentir. Nous sommes invités à devenir acteur du musée, à nous installer dans ce canapé à mémoire de formes, de nous y lover, sous le regard de l’impressionnante Grande Océanide d’Henri Laurens qui nous observe alors que nous doutons malgré nous de notre légitimité dans ce canapé. Dans la même salle, trois sculptures s’adonnent à leur toilette dans des cabines de douches, décorées d'œuvres elles aussi liées aux bains. La Vénus de Canova et Le Lesteur d’Henri Desmond prennent alors une allure bien plus familière dans cet espace, nous transportant bien loin du musée. La visite vient de commencer, nous nous prêtons à l’expérience, et nous avons déjà perdu tous nos repères. Et ça y est, nous marchons sur l’eau. Marcher sur l’eau, du 28 janvier au 27 juin 2021 Exposition commissionnée par l’artiste plasticienne Jakob Lena Knebl, Musée d’Art et d’Histoire, 2 Rue Charles-Galland, 1206 Genève http://institutions.ville-geneve.ch/fr/mah/


ART / EXPO

DESSINE MOI UN MOUNTON par

AMBRE OGGIER

Great Expectation – Apley Estate, 2021, peinture à l’huile et feuille d’or sur toile, 90 x 130 cm © « Walking in the Air », Exhibition view, Xippas Geneva, 2021

La galerie Xippas présente en ce moment une exposition du peintre britannique David Brian Smith intitulée « Walking in the air ». Au menu, six superbes toiles aux couleurs pop et flamboyantes caractéristiques de la production de l’artiste et reprenant des thèmes et des schémas de composition qui lui sont chers. Le spectateur aura alors le plaisir de retrouver le fameux motif du berger entouré de son troupeau de moutons ainsi que les paysages ruraux aux allures psychédéliques qui éveillent l’esprit et l’entraînent dans une profonde méditation inconsciente et spirituelle

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ART / EXPO

© « Walking in the Air », Exhibition view, Xippas Geneva, 2021 – Photo : Julien Gremaud

Né en 1981 à Wolverhampton au Royaume-Uni, David Brian Smith est diplômé de l’Université de Wolverhampton et du Chelsea College of Art and Design de Londres. En 2005, il reçoit le Royal Academy Landscape Painting Award puis le Creekside Open Award en 2013. Il vit et travaille actuellement à Londres. Issu du monde rural britannique, David Brian Smith s’inspire de son vécu afin de proposer des compositions rappelant les décors bucoliques des campagnes anglaises. Son travail prend appui sur la tradition picturale du paysage et du portrait. Le motif du berger, qui est récurrent dans l’œuvre du peintre, fait référence à son père, qui était lui-même berger, et provient d’une photo tirée d’un journal des années 1930 qui l’a particulièrement marquée. L’artiste a inséré à de nombreuses reprises ce même berger dans ses tableaux, proposant ainsi des compositions nouvelles autour de ce personnage emblématique qui fonctionne comme un point d’ancrage.

rappelle les étoffes de laine traditionnelles des britanniques et permet au peintre de donner du relief et de la matérialité à ses peintures, de même que la peinture à l’huile qui est appliquée par touches successives. Afin de produire un véritable effet visuel et chromatique, le peintre ajoute parfois des touches de feuilles d’or ou d’argent, permettant ainsi de réaliser des œuvres étonnamment chatoyantes aux subtils jeux de couleurs. Les personnages souvent solitaires et contemplatifs mis en scène au milieu de paysages oniriques aux couleurs riches et frénétiques plongent le spectateur dans une atmosphère tantôt joviale, tantôt mélancolique. Avec ses toiles, le peintre explore le subconscient et le monde lointain des mythes et du folklore populaire. Une fabuleuse parenthèse qui mettra à contribution votre imagination et vous plongera dans un univers onirique, à découvrir avant le 1er mai. David Brian Smith, Walking in the air

Ainsi, le travail de David Brian Smith se caractérise par une démarche artistique singulière et étroitement liée à son expérience personnelle. En effet, ses tableaux sont peints sur du lin à chevrons. Cette matière rugueuse

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Jusqu’au 1 mai 2021 Galerie Xippas 6 rue des Sablons, 1205 Genève www.xippas.com


ART / EXPO

LES MERVEILLES TOULOUSAINES S'’INVITENT À LAUSANNE par

AURORE DE GARNIER

Georges Braque, Fenêtre sur l’Escaut, 1906 Huile sur toile 46 x 38,2 cm, Toulouse, Fondation Bemberg © RMN-Grand Palais | Fondation Bemberg | Mathieu Rabeau © 2020, ProLitteris, Zurich

Véronèse, Monet, Cranach, Signac, Vigée Le Brun, des noms qui font rêver et nous transportent dans un voyage dans le passé d’une Histoire de l’Art aussi glorieuse que merveilleuse. Des noms, tous réunis l’espace de quelques mois sous les toits de l’Hermitage, qui nous invite encore une fois à la découverte d’un accrochage d’exception. Ces chefsd’oeuvres sont tous issus d’une collection qu’il est devenu presque inutile de présentée, la collection Bemberg. Homme de Lettres aux passions débordantes Georges Bemberg a accumulé tout au long de sa vie une impressionnante sélection de tableaux, de dessins, mais aussi d’objets d’art, qui allait aboutir à la création d’un fondation, puis d’un musée. Depuis son ouverture en 1995, le musée bordelais expose ces pièces de l’Histoire de l’Art aussi emblématiques qu’uniques qui viennent s’aérer sur les bords du Lac Léman pour quelques semaines chéries. L’air ensoleillé de Toulouse souffle sur Lausanne pour le bonheur de nos pupilles curieuses. Avril.21

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ART / EXPO

Il était de ces hommes que la passion dévorait. Comme tout collectionneur d’exception, Georges Bemberg n’avait pas la notion des limites, encore moins du « trop », et alors que les richesses qu’il a accumulées s’offrent à nos yeux nous ne pouvons que remercier sa curiosité et sa passion pour l’art. La Collection Bemberg, habituellement exposée dans un hôtel particulier de Toulouse, l’hôtel d'Assézat, se montre au public depuis l’inauguration des lieux en 1995, l’hôtel alors devenu musée. Parmi les artistes présents dans sa collection, la modestie n’a pas sa place. Claude Monet, Georges Braques, Elisabeth Vigée Le Brun, Edgar Degas ou encore Auguste Renoir, nous assurent la meilleure compagnie possible. Alors quand l’exceptionnelle collection de Georges Bemberg pose ses valises à la Fondation de l’Hermitage de Lausanne, on ne se donne pas même le temps de la réflexion et on gravit les rues sinueuses qui nous mènent sur les hauteurs de la ville, nous préparant à un voyage encore plus grand, autour de l’Europe, et qui nous emmène sur les traces du passé. Pour les œuvres de la collection, ce voyage est inédit. Jamais auparavant elles n’avaient quitté les murs de l’hôtel particulier, mais s’offrent un grand bol d’air lacustre le temps des travaux de rénovation de leur écrin. Au total, ce ne sont pas moins de 132 peintures et dessins qui s’accrochent aux murs de l’Hermitage, s’offrant un nouveau décor l’espace de quelques mois. À travers l’exposition, nous en apprenons plus sur ce collectionneur passionné, et son goût qui ne commet aucune faute. Difficile de ne pas rester ébahi devant le délicat pastel de Renoir, les couleurs vives de Pierre Bonnard, ou la délicatesse de la touche d'Elisabeth Vigée Le Brun. Ces chefs d'œuvres se découvrent à travers cinq thématiques découpant la collection de manière

chronologique. Le parcours nous fait voyager dans la France et les Pays-Bas des 15ème et 16ème siècles, où l’on s’émerveille devant les œuvres de Gérard David et François Clouet l’Ancien. Puis direction l’Italie des deux siècles suivants. Dans cette nouvelle étape nous dévorons des yeux des paysages et des portraits que nous devons à Véronèse, le Tintoret, ou encore Canaletto dont la touche si détaillée continue de fasciner. Plus loin, une salle est consacrée à la peinture sur panneau de bois, et nous sommes irrévocablement attirés par « Les Amants mal assortis » de Cranach l’A ncien, un des peintres flamands les plus importants de son époque et qui continue de traverser l’Histoire de l’Art avec panache. Enfin, dans la dernière salle consacrée à la peinture ancienne, le Siècle des Lumières est mis à l’honneur et nous dévoile des merveilles réalisées de la main d’Hubert Richard, ou encore de Louis Léopold Boilly. La visite se poursuit, dans l’espace et dans le temps, tandis que nous faisons notre entrée dans la peinture moderne. Les maîtres de l’Impressionnisme sont tous là. Monet, Caillebotte, Sisley, qui laissent ensuite place à leurs successeurs, à l’image de Signac, avant de basculer dans l’avant-garde du 20ème siècle. Picasso, Modigliani, Braque et Matisse sont eux aussi de la partie. La visite se termine par une pièce consacrée à Pierre Bonnard, dont la collection Bemberg représente l’ensemble le plus important de ses peintures possédées en collection privée. Au total, une trentaine d'œuvres nous donnant un aperçu des plus complets du travail de l’artiste. L’exposition « Chefs d’oeuvre de la collection Bemberg » est bien plus qu’un morceau de Toulouse qui s’invite à Lausanne. C’est avant tout un véritable voyage dans l’Histoire de l’A rt, une leçon qui nous est donnée par le meilleur des professeurs : la passion. Chefs d’oeuvre de la collection Bemberg du 2 mars au 30 mai 2021, Fondation de l’Hermitage, Route du Signal 2, 1018 Lausanne www.fondation-hermitage.ch

Claude Monet, Bateaux sur la plage à Étretat, 1883 Huile sur toile, 65 x 81 cm, Toulouse, Fondation Bemberg © RMN-Grand Palais | Fondation Bemberg | Mathieu Rabeau

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RUBRIQUE

RÊVONS ENSEMBLE

© Gabin Corredor / Beaver Dam

à une réouverture prochaine !

théâtre danse musique cirque

www.vernier.ch/culture

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Culture et communication · 022 306 07 80 · scc@vernier.ch www.vernier.ch/billetterie VilledeVernier 24 ·


CINÉMA

OVNI(S : OBJET VISUEL NON IDENTIFIÉ par

MATHIEU ROUX

« La France et les séries ne se mélangent pas, c’est un peu comme l’huile et l’eau ». Cette phrase, figée dans le temps, on pouvait l’entendre à l’époque où les productions les plus connues du paysage audiovisuel français étaient également les moins méritantes : « Julie Lescaut », « Joséphine ange gardien », « Sous le Soleil », et beaucoup d’autres. Il aura fallu attendre le boom des séries et une certaine chaîne payante pour que les choses bougent… Depuis, la qualité des séries françaises a atteint celle de ses homologues américaines ou britanniques avec des titres comme « Engrenages », « Le Bureau des Légendes » ou… « Ovni(s) ».

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CINÉMA

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CINÉMA

« REGARDEZ ! LÀ-HAUT DANS LE CIEL ! C’EST… »

Un oiseau ? Un avion ? Non, un ovni ! Pour Objet Volant Non Identifié. D’ailleurs, il est pratiquement inutile de rappeler la signification de l’acronyme, tant les soucoupes volantes et les petits hommes verts ont pénétré la culture populaire. De nombreuses œuvres télévisuelles ont traité le sujet, dont la plus célèbre pourrait être la série «X-Files ». Depuis, les zombies et les narcotrafiquants ont pris le relais, reléguant le thème aux oubliettes. Si bien qu’en 2021, reprendre cette thématique semblait incongru. Mais c’était sans compter sur le principe cyclique infini de Lavoisier : Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme. En lieu et place d’une série fantastique lorgnant du côté de l’horreur (l’épisode Home de « X-Files » ne sera pas rediffusé par la Fox), « Ovni(s) » penche complètement vers la comédie loufoque. RIGOLADES & GAUDRIOLES

« Ovni(s) » fonctionne sur le principe du « poisson hors de l’eau ». Cela signifie qu’un personnage est catapulté dans un milieu inconnu, adoptant si possible un point de vue opposé au sien. C’est ainsi que le pragmatique scientifique Didier Mathure (incarné par Melvil Poupaud) intègre contre sa volonté le « Geipan », un service peuplé d’illuminés (d’où le « s » du titre) chargés d’enquêter sur des phénomènes spatiaux non identifiés. Un pari pas évident dans un genre où l’écriture et le rythme priment. Heureusement, « Ovni(s) » remplit haut la main ce cahier des charges. Scénario, personnages, dialogues : la maitrise est quasi-totale (petit bémol sur la toute fin) et confère au tout un ton burlesque bienvenu. La reconstitution fidèle des années septante ainsi que le casting aux petits oignons place sans aucun doute « Ovni (s) » parmi les séries à suivre en 2021.

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LE GEIPAN, UN SERVICE BIEN RÉEL

C’est lui, l’autre bizarrerie de la série. Le « Geipan », pour Groupe d’Etude et d’Informations sur les Phénomènes Aérospatiaux Non identifiés a été créé à Toulouse en 1977. Dépendant du Centre National d’Etudes Spatiales (CNES), son objectif est d’étudier sérieusement ces phénomènes dénommés « Pan ». Sur le site du service*, en date du 5 mars 2021, des statistiques classent les 2897 cas en catégories correspondant aux quatre premières lettres de l’alphabet. 661 cas de la catégorie A correspondent à des phénomènes parfaitement identifiés (22,8%). la catégorie B et ses 1164 cas correspondent à des phénomènes probablement identifiés (40,2%). 973 cas de la catégorie C renvoient à des phénomènes non identifiés par manque de données (33,6%). Et la dernière catégorie, la D, fait état de 99 cas de phénomènes non identifiés, après enquête. Soit 3,4% des cas. Une catégorie qui aurait fait le bonheur de Mulder & Scully, assurément. www.cnes-geipan.fr


NOUVELLES TECHNOLOGIES

Formations en illustration digitale et dessin professionnel

Certificat de dessin professionnel* Observer, concevoir et concrétiser par l’image une idée ou un concept

2 modules, également disponibles séparément • De la page blanche à la créativité • Le dessin de A à Z

Certificat d’illustration digitale**

Maîtriser les fondamentaux de l’illustration digitale et de la mise en scène graphique afin de créer des illustrations percutantes * Cette formation bénéfice du chèque annuel de formation de Fr. 750.- selon conditions applicables. ** Cette formation bénéfice du chèque annuel de formation de Fr. 500.- selon conditions applicables.

ifage - Fondation pour la formation des adultes Renseignements et inscriptions : creationvisuelle@ifage.ch www.ifage.ch | T. +41 (0)22 807 30 82


PLURIDISCIPLINAIRE

UN TOIT POUR L'ART par

AURORE DE GRANIER

C’est un lieu qui nous rappelle un eldorado, un rêve d’artistes devenu réalité. La MaisonMatrice tire son nom d’une définition qui représente à la perfection ce projet audacieux : un environnement culturel, social, politique, dans lequel quelque chose se développe. Car avant d’être un espace où l’art prend vie, un lieu de résidence, ou encore un toit sous lequel les âmes créatives peuvent se réfugier, la Maison-Matrice est un espace voué à la création de liens. Liens entre les concepts, les sons et les couleurs par la pratique des arts, mais aussi entre les individus, entre les esprits. Situé à Crémines, dans le Jura Bernois, cet espace a été imaginé et investi par un groupe d’amis, des artistes en quête de communauté, désireux de créer un lieu ouvert à tous et géré par tous où l’art s’entend dans son sens le plus large. Une belle aventure qui réclame aujourd’hui toute notre attention alors que la maison et ses dépendances se retrouveront sur le marché dans quelques mois. Rencontre avec Claire Huguenin, une des porteuses de ce projet à ne laisser disparaître pour rien au monde.

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PLURIDISCIPLINAIRE

Livestream d’Hannah Müller, Anatole Buccella, et Dominic Rothlisberger à la © Maison-Matrice

Pouvez-vous nous présenter le projet de Maison - Matrice ? Quelle était l’idée de départ ?

Comment fonctionne votre association ? Notre envie c’est avant tout de créer un espace de liberté dédié à l’art dans le sens le plus large du terme, que nous entendons ici comme un moyen de créer des liens entre des idées, des concepts, des objets et des personnes. La Maison-Matrice fonctionne comme une véritable communauté, chacun apporte ce qu’il peut, que ce soit en bricolant un des bâtiments, en s’occupant du jardin potager, ou en apportant des idées. Cette grande liberté que nous mettons en avant permet à de nombreux projets de germer, mais aussi à l’espace d’évoluer. Notre désir est également de démonétiser les lieux, et donc ici tout fonctionne avec des prix libres, mais aussi l’idée d’échange, de troc. Les résidents de la Maison-Matrice, qu’ils soient de passage, ou présents pour plus ou moins longtemps, participent à la vie de l’association de la manière qui leur convient le mieux, et je pense que c’est ça aussi qui rend le projet unique.

Le projet a commencé il y a deux ans et a largement été inspiré par Le Pantographe, à Moutier. Là-bas s'organisent des résidences d’artistes, mais aussi des festivals pluridisciplinaires, un lieu réellement atypique. Moimême et les autres personnes à l’origine de la MaisonMatrice adorions cet endroit, et lorsque nous avons découvert le potentiel de la maison à Crémine, nous avons immédiatement pensé à reproduire le modèle. De fil en aiguille, l'association est née et nous avons commencé à développer les lieux. Des premiers artistes sont venus en résidence, d’autres personnes se sont installées sur place de façon permanente, et grâce au bouche à oreille, la Maison-Matrice a grandi. Aujourd’hui, 7 adultes et 2 enfants vivent sur place de manière permanente. Du côté des musiciens jazz, mon compagnon Malcolm Braff et moi-même, Alvin Schwaar, Noé Franklé, Chadi Messmer et Martin Theurillat, mais aussi une étudiante, Nyima Sauser, et une artiste visuelle, Yolanda Miere. La maison accueille de nombreux artistes en tout genre en résidence, mais aussi des personnes de passage qui viennent l’espace d’une journée pour travailler dans un espace sympa et différent. En résumé, nous sommes une association d’artistes ayant investi des lieux pour créer une communauté ouverte à tous. Avril.21

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PLURIDISCIPLINAIRE

fondation aura pour mission de maintenir le bâtiment fonctionnel en le louant à prix coûtant à des associations telles que la nôtre, non-lucrative, ouverte à tous, basée sur l’échange, le partage. Ce n’est en rien un business. Mais pour que ce beau projet perdure, la levée de collecte de fonds est vitale, et nous espérons que grâce aux dons la Maison-Matrice pourra continuer d’exister. Comment envisagez-vous l’avenir de la Maison - Matrice ?

Le Foyer, appartement pour résidents de la © Maison-Matrice

La Maison - Matrice se veut comme un espace où l’art se produit au quotidien selon votre définition, mais organisez-vous également des événements ouverts au public ? Comme tout le monde nous avons été frappés de plein fouet par la crise sanitaire, mais ce qui est génial avec une communauté comme celle-ci c’est que les idées sont très nombreuses. Nous avions comme projet d’organiser un mini-festival de musique, et espérons que nous pourrons le faire dans un futur proche. Le théâtre est aussi une activité importante en ce moment, et nous adorerions mettre quelque chose sur pied rapidement. Mais au-delà des événements culturels nous souhaitons également mettre en place des activités liées à l’échange d’objets et à la récupération comme une étagère de livr’échange devant la maison, ou un marché gratuit. Sinon nous avons aussi une immense ludothèque de jeux de sociétés que nous mettons à disposition des habitants, et nous avons aussi organisé un atelier de peinture pour les enfants, encore une fois à prix libre. L’espace fourmille de possibilités. Pouvez-vous nous parler de la collecte de fonds organisée et de sa raison d’être ? Depuis le début, nous louons les lieux, le bâtiment principal qui est immense et qui présente encore plein d’opportunités, mais aussi les bâtiments annexes comme la scierie, et les jardins. Mais il y a quelques temps les propriétaires, qui ont très bien accepté notre projet dès le départ, ont décidé de vendre. Au lieu de voir ça comme la fin du projet, nous avons décidé d’organiser une collecte de fonds sur notre site internet. Nous avons la priorité sur l’achat jusqu’au mois de juin, mais ensuite la propriété sera mise sur le marché. Notre objectif est donc de récolter un maximum d’argent pour faire perdurer ce projet en créant une fondation dotée du bâtiment. Cette Go Out! magazine

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C’est difficile de répondre à cette question car le projet même de la Maison-Matrice réside dans son aspect modulaire, évolutif. Au gré des arrivants, mais aussi de ceux qui décident de partir, l’association change de visage, elle n’est pas fixe. C’est aussi ça qui fait sa force. Les apports d’idées sont nombreux, et les lieux évoluent au gré des inspirations et des opportunités. Évidemment notre souhait commun est que ce projet dure dans le temps, mais sous quelle forme, cela ne nous appartient pas vraiment de le décider. Un autre point qui nous tient tous à cœur cependant c’est de nous implanter un peu plus dans la région. De nous faire connaître des riverains, et d’engager plus d’échanges, plus d’activités, avec les habitants qui résident dans les environs, de leur montrer cette production d’art locale. Pour nous aujourd’hui, si nous réussissons à maximiser l’utilisation des bâtiments et à créer une institution durable, nous aurons déjà atteint un bel objectif. L’avenir se dessinera ensuite de lui-même. La Maison-Matrice Rue de l’Industrie 65, 2746 Crémines www.maison-matrice.org


MUSIQUE

LEVONS LE BROUILLARD SUR METEO par

ROCAYA RAMADHAN

Non, ce n’est pas les températures des prochains jours que propose le web média socio-culturel METEO mais des compilations de musique électronique. Ce qui ne l’empêche pas de faire chauffer nos oreilles et grimper les degrés. Pour ce mois d’avril, Witold Langlois, producteur genevois, DJ et fondateur de cette plateforme numérique nous propose un programme atypique reprenant le passé pop-culturel du temps des Nintendo. On revisite ainsi les bandes originales des célèbres jeux Super Mario Bros, Gyromite, Kung-Fu et on laisse les DJ suisses et français Owelle, Narnox, Pulgasari, Voiron, BJF etc. les manipuler à leur guise. Le créateur de METEO revient vers son projet et ses défis, nous révélant plus d’informations sur cette « cyber » programmation. Avril.21

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MUSIQUE

Quelles sont les nouveautés pour METEO depuis la dernière rencontre avec la rédaction ? La dernière fois qu’on s’est rencontré, c’était en septembre 2019 pour les trois ans de METEO, vous l’aviez d’ailleurs présenté. C’était un bon teaser pour la soirée à l’usine qui suivait. En 2020, la pandémie est arrivée, le 4e épisode, Meteo Science Performance, qui est un projet que je dirige pour les journées photographiques de Bienne chaque printemps et dont le dernier épisode aura lieu en mai cette année, a pu voir le jour malgré l’annulation de tous les festivals. Comme mon projet était aussi déclinable sur le digital puisque c’est du son créé sur un montage vidéo issu d’images scientifiques suisses, c’était parfait. Ce qui relevait d’ailleurs du miracle en début de pandémie ! Sinon, j’ai continué les épisodes de Météoké qui met en valeur le karaoké, mais qui fait chanter des chanteurs professionnels francophones. De nouveaux locaux ont également été investis et cela afin de mettre en place une web radio ainsi qu’un lieu pour des interviews et des concerts filmés. Quels ont été les défis pour vous durant cette pandémie de Covid-19 ? METEO a toujours été du contenu éditorial sur le digital audio et vidéo, mais aussi beaucoup d’événements entre la Suisse et la France ; des événements à Paris, à Genève, dans des festivals suisses comme le Montreux Jazz ou la Bâtie. METEO tourne pas mal en tant qu’organisateur de soirées, qui met en avant la jeune garde émergente de la scène francophone de musique électronique et cela depuis bientôt 5 ans. Finalement, le défi autour de la pandémie, c’était de créer plus de contenu pour contrebalancer cette carence en évènements et en soirées. En quoi consiste votre nouveau projet pour METEO ? C’est une compilation de remixes et le concept s’agit de faire croiser deux visions d’une certaine modernité en musique donc de reprendre des musiques qui étaient très modernes à une époque, comme à l’époque des jeux vidéo Nintendo et de la remettre au goût du jour. C’est finalement un cross-over entre deux générations. METEO, c’est un web média que j’ai créé et l’ADN de celle-ci reflète donc beaucoup mes goûts. Je suis un fan de pop culture, de dessins animés, de jeux vidéo et surtout de l’esthétique qui tourne autour, d’où cette exploitation autour des musiques de la NES ma première console quand j’étais enfant. C’est une manière pour moi de rendre hommage à cette période.

Pourquoi s’être intéressé à l’âge de ASD ? Finalement, comment l’idée vous est venue d’intégrer des sons de jeux vidéo dans ces compilations ? Comme dit précédemment, j’aime la pop culture et tout ce qui s’y rapporte, mais j’aime aussi l’histoire, la jeunesse et les anciens. Par intérêt pour ces générations, je m’abreuve donc du savoir et de l’expérience des plus anciens et je reste aussi curieux de ce qui se passe dans les nouvelles générations. Et en croisant ces deux époques, cela donne selon moi quelque chose de neuf et d’original. On ne peut effectivement pas penser à l’avenir et tenter d’être avant-gardiste si on ne connaît pas son passé et les racines de l’histoire. Avec cette compilation, je reprends ainsi des codes de domaines qui me plaisent comme les jeux vidéo et la musique électronique, les deux appartenant à des temps différents. Il y a pour moi un côté un peu « ovniesque » avec METEO. Le fait d’être anti-clanique et de vouloir croiser les gens, c’est une manière de maintenir une diversité, un métissage. J’essaie de pouvoir faire jouer les gens que j’aime autour d’un projet sérieux mais ludique. La compilation METEO Age of ASD est un ensemble d’artistes de France et de Suisse et elle est un coup de cœur personnel que je n’aurais d’ailleurs pas eu l’idée de commencer sans ma rencontre avec Eve-Lise Blanc Deleuze, la première chargée de distribution de Nintendo France dans les années 80. METEO Project https://meteoproject.com

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RUBRIQUE

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ARCHITECTURE

LA RÉSIDENCE ÉTUDIANTE GRAND MORILLON : ARCHI COOL ! par

MINA SIDI ALI

Après la Maison des étudiants Edgar et Danièle de Picciotto réalisée en 2012, l’Institut de hautes études internationales et du développement (IHEID) livre un nouvel édifice : la résidence étudiante Grand Morillon. Sise dans le quartier international des Nations, elle permet de loger près de 700 étudiants depuis janvier passé. La bâtisse, aux allures d’hallucinations, a été conçue avec génie par la starchitecte japonais Kengo Kuma. Le 23 février dernier était inaugurée la résidence étudiante du Grand Morillon. Le projet accueille les futurs étudiants de l’Institut des hautes études internationales et du développement – IHEID. Il propose deux bâtiments reliés par une passerelle composés de logements pour étudiants internationaux avec près de 700 lits ainsi qu’un ensemble d’espaces communs et d’activités. La bâtisse aux lignes surprenantes sort tout droit du génial imaginaire de l’architecte japonais Kengo Kuma associé au bureau genevois CCHE. Après avoir déjà réalisé en Suisse, le ArtLab sur le site de l’École polytechnique fédéral de Lausanne en 2016 puis supervisé, aux côtés de David Chipperfield, le concours d’architecture de la phase 2 du projet de Pôle muséal lausannois, le starchitecte nippon poursuit son travail en terre genevoise. Ici, il imagine une résidence pour étudiants qui se transforme au fil des heures, la rendant unique à tout moment du jour et de la nuit. Ainsi, la façade est composée des volets pliables de chaque studio, qui s’ouvriront au gré de l’utilisation de chaque habitant et offriront du relief à cette grande masse blanche, compacte. En outre, le lieu qui se distingue par son esprit de communauté offre une série d’espaces partagés, tels que des cuisines, un petit auditorium, une salle d'étude, des salles de réunions, un fitness et au dernier étage un grand espace polyvalent doté d'une terrasse panoramique avec vue sur le lac et le Mont-Blanc. Ces espaces dédiés aux étudiants, deviendront des lieux de vie, d’expériences et d’initiatives communes. On découvre également un petit shop ouvert au public et un café-restaurant actuellement fermé en raison des restrictions liées au COVID-19 mais qu’on a hâte de découvrir. Go Out! magazine

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Grand Morillon : résidence étudiante Rue Michelle Nicod 8, 1202 Genève www.graduateinstitute.ch


DESIGN

IKEA ART EVENT 2021: L'’ART À DOMICILE par

MINA SIDI ALI

L’horloge réalisée par l'artiste Daniel Arsham en collaboration avec le IKEA Art Event 2021

Quand on ne peut pas changer le monde, il faut changer de décor comme le dit si bien Daniel Pennac, l’auteur de la Petite Marchande de prose ! C’est un peu l’enjeu d’IKEA Art Event, collection annuelle du géant suédois depuis 2015, où design et fonctionnalité se rencontrent pour créer des merveilles. Pour cette nouvelle édition 2021, Ikea revisite notre quotidien en collaborant avec cinq visionnaires de l’art et du design : Daniel Arsham, Gelchop, Humans since 1982, Sabine Marcelis et Stefan Marx. On a jeté notre dévolu sur l’une des créations en édition limitée : une horloge comme enveloppée dans un drap blanc flottant signée Daniel Arsham. L’artiste américain fait partie de cette nouvelle élite de créatifs ayant réussi à se libérer de l'art conceptuel de la galerie et à s'immerger pleinement dans le magma multiforme et intersectoriel de la culture contemporaine. Influencé par la culture hype et streetwear, il joue avec dextérité avec les icônes pop post-capitalistes en proposant une critique et en exploitant habilement les mécanismes du marketing. Ici, il nous dévoile les coulisses de cette collaboration canon avec IKEA Art Event. Interview.

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DESIGN

L’artiste Daniel Arsham

L’horloge de Daniel Arsham x IKEA Art Event

La notion de temps est centrale dans votre travail. Cette dernière revêt une importance toute singulière en cette période de pandémie… Pouvez-vous nous en dire plus sur le choix de créer une horloge murale drapée et mobile pour IKEA Art Event 2021 ?

Ainsi, dans beaucoup de mes expositions, j’ai également pris en compte la façon dont les gens se déplacent physiquement à travers une performance. J’utilise de l’architecture afin de ralentir les gens en intégrant des murs ou des obstacles forcés. Le temps fait partie de la performance.

J'ai réalisé plusieurs œuvres autour de la notion du temps intégrant des horloges en mouvement dans l’architecture. Ainsi, la confusion temporelle et la distorsion sont des choses sur lesquelles j'ai beaucoup travaillé. La collaboration n'a en fait rien à voir avec la pandémie, puisqu’elle a été conçue fin 2019. C’est donc une coïncidence ici. La pandémie a fait accélérer le temps pour certains et ralenti pour d’autres. Le rapport au mouvement du temps et notre expérience vis-à-vis de celui-ci se voit transformer indéniablement. Comment expliquez-vous cette fascination pour cette interaction entre le temps et l’espace ? Quand j'ai fini l'école, mon premier job consistait à un travail de scénographe pour le chorégraphe de danse, Merce Cunningham. Un élément présent dans la danse et la performance, absent dans un musée ou une galerie, c’est cet élément du temps. Ici, on expérimente ce genre d'art en mouvement à travers diverses expressions du temps : parfois la performance va paraître très longue ou très courte. Cela me semble intéressant et très utile.

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Votre approche de la culture hype va de pair avec la décontextualisation des objets. Comment à vos yeux l'art contemporain interagit-il aujourd'hui avec la culture dominante - à l’image de celle d’IKEA ? Ce type de collaboration existe depuis longtemps et je pense aux artistes pop comme Warhol mais on peut remonter plus loin dans l’histoire avec l’appropriation d’icônes à travers les statues ! Ce qui m’intéresse au sujet du projet Ikea, c'est la portée de l'œuvre réalisée. Cette dernière reste toutefois vraiment fidèle à mon travail et se voit réalisée à plus grande échelle. Elle atteindra un public qui ne va pas dans les musées ou les galeries. Ainsi, cette collaboration permet à un auditoire plus large de connaître mon travail.

IKEA ART EVENT 2021 COLLECTION en édition limitée Disponible en ligne depuis le 16 mars 2021 Dès 19.95 CHF www.ikea.com


DESIGN

LANGAGE VISUEL FLEURI par

AURORE DE GRANIER

© Mary Lennox

Ces publicités fleurissent sur nos écrans comme des tulipes au printemps. Des grands noms de l’automobile aux maisons de couture, en passant les joailliers et les très logiques créateurs de parfums, la fleur a la cote. Sur les réseaux sociaux les compositeurs floraux multiplient les likes et bien loin de notre image datée du fleuriste de quartier se transforment en influenceurs à pétales. Fjura, Mary Lennox, Hatti Molloy, tant de noms qui envahissent les pages des magazines et inondent les réseaux sociaux de leurs créations résolument dans l’air du temps. Belle éphémère, la fleur se multiplie, envahit l’espace, et se fait star dans des campagnes de publicité aux allures résolument bucoliques, barrées d’un trait de modernité faisant de l’éphémère le must have du moment. Entre esthétique, écologie, et anti-écologie, la fleur se met dans tous ses états et quitte nos jardins pour devenir star de nos écrans. Quand la pub à la main verte.

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colorées et joyeuses de l’australienne Hatti Molloy, caché entre les pétales graciles et délicates organisées avec soin par la créatrice de Fjura dans la dernière campagne de publicité H&M x Simone Rocha, se dévoile une réalité bien moins poétique. Si ces designers d’un nouveau genre nous vendent du rêve en bouquets, une réalité bien moins attrayante se détache des tiges coupées. HIC ÉCOLO

© Hatti Molloy pour Mercedes Benz Australie BOUQUET DE PUB

À une époque où notre conscience écologique essaye de rattraper la catastrophe climatique qui gronde au-dessus de nos têtes, la fleur coupée devient bizarrement tendance. Instagram en est envahi. Aucune influenceuse n’oserait aujourd’hui montrer une table basse décorée avec goût sans un bouquet de pivoines immaculées ou de tulipes solaires, mais la tendance va désormais plus loin. Il y a quelques années en arrière, le métier de fleuriste était associé aux petites boutiques installées dans nos villes où nous allons acheter nos fleurs coupées, aux compositions pour les mariages, ou plus tristement aux enterrements. Mais désormais cette profession est devenue tendance, au point de faire de ses nouvelles ambassadrices de véritables coqueluches des réseaux sociaux, qui se transforment peu à peu en alliées - les femmes sont à l’honneur - des responsables marketing des plus grandes marques. Depuis un peu plus d’un an, les campagnes de publicité incorporant des éléments végétaux fleurissent sur le net, et loin de se contenter du simple bouquet de fleurs déposé sur une table, font appel à des compositrices florales à l’œil résolument moderne. Le studio berlinois Mary Lennox se joue des nuages de fleurs en suspension, des installations monstrueuses et délicates que sa créatrice, Ruby Barber, a réalisé pour des marques aussi célèbres que Mercedes Benz en ce début d’année, ou encore le joaillier Cartier. En résumé, les fleurs ont la cote. Peu importe le médium à vendre, l’action à communiquer, aujourd’hui les compositions florales envahissent la toile et nous donnent des envie de verdure, de nature, d’air pur. Derrière les créations

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Prôné comme un retour à la nature, une manière d’étancher notre soif de verdure alors que la vie a encore du mal à reprendre son cours habituel, la composition florale apparait cependant comme une énorme contradiction que personne ne semble vouloir regarder en face. L’exemple le plus flagrant reste certainement celui de Mercedes Benz, dont les équipes de communication allemande et australienne ont tout misé sur l’omniprésence du végétal et la délicatesse de la fleur. Le contraste flagrant entre les compositions délicates et légères, et la carrosserie reluisante et robuste du véhicule fonctionne. Tout à coup la voiture est romantique, on pourrait presque la croire écolo. C’est ici que le mariage commence à battre de l’aile. Des fleurs coupées, des véhicules qu’il faut admettre polluant, une allusion à la nature pour nous faire oublier que les belles berlines puissantes, tout cela nous coupe-t-il le souffle au mauvais sens du terme ? Les bronches encombrées, nous étudions la situation. Des fleurs qui poussent sous des serres chauffées pour être présentes toute l’année, alimentées en eau de manière régulière et importante, puis coupées dès qu’elles ont atteint la maturité. Ensuite les voici transportées - les chanceuses prennent même l’avion parfois - dans des espaces réfrigérées, et enfin la main du fleuriste vient les installer. L’image est parfaite, ces nuages de fleurs, ces pétales exotiques, ces couleurs presque trop belles pour être vraies. La photo est prise, la vidéo dans la boite. Avec beaucoup de chance et beaucoup d’entretien les fleurs auront encore l’air à peu près en forme au bout d’une semaine. Ensuite ? Poubelle. La voiture, le sac à main, le parfum, le fauteuil de créateur, tout est vendu. La fleur elle sera compostée, avec un peu de chance, et au final n’aura vécu que quelques instants dans un rêve d’esthétisme parfait, bien loin de l’écologie qu’elle inspirait.


ÉDITO MODE

HAUT LES MAINS !

Quand un hold-up joaillier à la boutique l’Autre et Wua se terminent dans la nature, on en a les bras qui tombent. Bagues sculpturales et ethniques, bracelets en Bakélite, défient les lois de l’attraction naturelle. Ces bijoux au charme tribal autant calibrés pour les hommes que pour les femmes viennent subtilement grimper le long des doigts et des mains pour se fondre dans un décor farouche. Aguicheurs, ils captent l'œil sur le qui-vive d’une mode incisive. Avril.21

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ÉDITO MODE

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ÉDITO MODE

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ÉDITO MODE

Photographe : Pedro Neto Stylisme : Monya Hassini & Mina Sidi Ali Nail art : Eva Morgado aka nailz.eveveveve (instagram) Modèles main : Hawa, Gaelle, Mina, Rayane Lieu : Conservatoire et Jardins Botaniques Bijoux : bracelets et bagues @ L’Autre Place De-Grenus 3, 1201 Genève Tél. 022 738 34 60

Bagues touareg @ WUA LABoutique Rue des Grottes 32, 1201 Genève Tél. 022 525 52 52 https://wua-laboutique.com

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Delémont • Fribourg/Freiburg • Région Genève • Gland • La Chaux-de-Fonds • Lausanne • Neuchâtel • Rolle •Yverdon-les-Bains • Vevey

LET’S MOVE ON! Avril.21

Programme complet et informations sur fetedeladanse.ch

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HORLOGERIE

GENUS WATCHES : CONFIDENCES HORLOGÈRES par

AURORE DE GRANIER

La GNS 1.2 © GENUS

C’est une jeune marque genevoise indépendante qui n’a pas attendu pour s’imposer parmi les meilleurs. GENUS Watches, arrivée sur le marché en juin 2019, remporte seulement quelques mois plus tard, avec son modèle GNS1.2, le si convoité et prestigieux Prix de l’Exception Mécanique, au Grand Prix d’Horlogerie de Genève. Dans un univers aussi compétitif que complexe, les deux cofondateurs, Sébastien Billières, l’horloger derrière le mouvement, et à ses côtés Catherine Henry, s’imposent peu à peu sur la scène internationale. Si le modèle GNS1.2 a su séduire de part le monde, la dernière création de GENUS proposée, en 2021 est encore une fois une première mondiale. Pièce aussi mécaniquement complexe qu’artistique, elle nous rappelle que l’horlogerie est une science qui se mêle chaque instant à l’esthétique, la création et la magie. L’univers horloger de la marque réservera dans le futur encore de nombreuses surprises. Rencontre avec Catherine Henry au pays des merveilles du temps. Go Out! magazine

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HORLOGERIE

Comment a débuté l’aventure GENUS Watches, et quelles sont les valeurs de la marque ?

minutes. La trajectoire est complexe car non linéaire, circulaire et avec intersection. L’objet du second brevet se trouve à la périphérie du bord de boîte. Il s’agit du bloc des heures, qui s’oriente selon le sens de lecture. L’heure se lit de gauche à droite.

Tout est parti d’une rencontre. Sébastien et moi avons fait connaissance lors d’un recrutement, au final reporté. Cette rencontre a été pour nous un véritable coup de foudre professionnel. Sébastien a travaillé pendant des années auprès des plus grands, tels que feu Roger Dubuis, Sven Anderson, ou encore Félix Baumgartner d’Urwerk, il a toujours été dans l’expérimentation, et réfléchir à son propre mouvement faisait alors sens. De mon côté, je suis licenciée en Sciences économiques, et j’ai travaillé au sein de multinationales, je suis également mentore à l’Université de Genève, donc mes compétences complémentaires ont permis la réflexion, le lancement et le développement de GENUS. Nous nous sommes donc jetés à l’eau. Cela peut surprendre quand on sait que le premier modèle a été présenté il y a à peine deux ans car pour aboutir à cette création complexe il a fallu dix années de travail de recherche et de développement. La GNS1.2 est une véritable innovation, une des valeurs de GENUS. Notre désir est de créer des montres uniques en leur genre, novatrices, des objets d’art et de complexité, qui sont bien plus qu’un indicateur de l’heure. Nos montres intriguent, et sont avant tout de véritables sculptures mécaniques horlogères.

Du côté de la production, comment cela se passe-t-il ? GENUS crée et assemble toutes les montres dans son atelier à Genève. Nous sommes une micro-entreprise avec une toute petite équipe et Sébastien réalise chaque montre à la commande. Une montre demande un minimum de 3 mois de travail. Notre objectif n’est en rien de travailler à la chaîne, nous sommes très attachés au travail artisanal, à la création d’une pièce de A à Z par le maître horloger, ce qui confèrent aux montres un aspect très intime, une proximité avec le créateur. En plus de cela, il est possible pour le client de réaliser de multiples personnalisations, qui rendront sa montre unique. Toujours concernant la production, nous désirons nous inscrire dans les enjeux actuels et pour cette raison les matières utilisées sont éthiques et bénéficient d’une traçabilité certifiée.

Pouvez-vous nous en dire plus sur les particularités mécaniques des montres GENUS ? GENUS propose des montres au design incomparable et avant-gardiste, sans toutefois compromettre les principes exigeants de la Haute Horlogerie traditionnelle dont les règles de l’art sont les finitions d’une subtile minutie. La singularité de nos montres d’exception réside dans son affichage libre et hypnotique. Les éléments qui se déplacent imaginés par Sébastien n’ont jamais été exécutés auparavant, et témoignent d’une grande complexité horlogère. GENUS ose un affichage qui suscite ce questionnement. On peut se demander, comment lire l’heure ? En réalité, la lecture de l’heure est captivante et nécessite une petite explication, mais c’est aussi ce qui fait son intérêt. La complication d’affichage est unique au monde et de ce fait attise la curiosité, engage la conversation. Au premier coup d’œil, l’impact esthétique et la richesse architecturale intérieure de la GNS créent une émotion propre à chacun dont nous sommes très fiers. Concernant l’aspect plus technique des complications, la GNS1.2 a fait l’objet de deux brevets d’invention. La première porte sur les éléments qui circulent librement sur la trajectoire en forme de de 8 que l’on distingue au centre du cadran. Ici sont indiquées les dizaines de

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Sébastien Billières, l'horloger derrière GENUS Watches, et son associée Catherine Henry

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HORLOGERIE

La Dragon, dernière création de GENUS Watches

La GNS1.2 a remporté le prestigieux Prix de l’Exception Mécanique au Grand Prix d’Horlogerie de Genève en 2019. Cette étape a-t-elle constitué un tournant pour GENUS ? Nous avons dévoilé la marque GENUS lors de l’inscription au concours GPHG parmi des indépendants au milieu des plus grandes marques horlogères. Nous espérions remporter un prix pour nous faire connaître par un plus large public. Remporter le Prix si convoité de l’Exception Mécanique a été une véritable consécration, une reconnaissance et un accueil de plus grands acteurs du milieu horloger qui fut un tremplin magique. Nous sommes très honorés. Pouvez-vous nous en dire plus sur le modèle récemment révélé ? GENUS présente une spectaculaire pièce mettant en scène un dragon en mouvement qui indique l’heure. Haute Horlogerie, ingénierie en génie mécanique, orfèvrerie d’art, sculpture et gravure à la main. Le résultat est inédit. Un dragon fluide, puissant, expressif. Le dragon est réalisé en or 18K, comme les principaux composants du mouvement qui révèle ici toutes ses capacités. C’est une véritable pièce inaugurale de ce nouveau chapitre dans le développement de GENUS, ce dragon incarne la grande panoplie des symboliques qui entoure l’animal, de par le monde, de par les âges et les cultures.

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Quels sont les projets d’avenir de GENUS ? Et que pouvons-nous vous souhaiter pour la suite ? De continuer à innover et grandir. Nous sommes déjà présents dans de nombreuses villes, Genève bien sûr, mais aussi Beijing tout récemment, également au Moyen-Orient, mais évidemment nous travaillons dur pour continuer de nous faire connaître. Notre objectif est de continuer à produire un travail d’excellence et de faire rêver par nos créations. Que nous souhaiter pour la suite ? Que l’aventure continue, car derrière ces créations et ces heures de travail, vit une véritable passion. GENUS Watches www.GENUSwatches.swiss/fr/


HORLOGERIE

SWATCH X MOMA par

MINA SIDI ALI

Swatch X MOMA, « Le rêve » d’Henri Rousseau (1910)

Débarqué dans l’univers horloger en 1983, Swatch s’est toujours distingué par sa créativité. Son concept tout droit sorti du génie de Nicolas G. Hayek ? Une montre peu coûteuse, légère, fiable, dotée d’un mouvement à quartz et au potentiel illimité à customiser ! En 1985, l’enseigne suisse lance Swatch Art Special, un programme offrant aux artistes la possibilité d’appliquer leur esthétique unique sur la « toile » Swatch. Depuis, toutes les griffes s'y sont essayées. Après avoir collaboré avec entre autres avec Kiki Picasso, Keith Haring, Alfred Hofkunst, Jean-Michel Folon, Mimmo Paladino, Mimmo Rotella, Nam June Paik, Not Vital, Akira Kurosawa, Spike Lee ou encore Renzo Piano, la marque horlogère poursuit son exploration du patrimoine artistique avec une nouvelle collaboration avec le Museum of Modern Art (MoMA) de New York ! Une façon ingénieuse de réintroduire l'art dans nos vies, alors que les musées rouvrent à peine en Suisse mais sont encore fermés dans le monde entier. Close-up.

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HORLOGERIE

Swatch X MOMA, une collection spéciale de six modèles signée des chef-d’œuvres de Van Gogh, Klimt, Mondrian, Rousseau et Tadanori

Parmi les 200’000 œuvres que compte la collection du MoMA, six toiles ont été retenues pour figurer sur les bracelets et cadrans de modèles inédits siglés Swatch. En tête, La nuit étoilée (1889) de Vincent Van Gogh dont la technique de peinture à la gouache est identifiable au premier regard. Les œuvres de Gustave Klimt (« L'Espoir II » 1907-1908 ), Piet Mondrian ( « Composition dans un oval avec des plans de couleurs 1 » 1914 ) ou encore le Français Henri Rousseau (« Le rêve » 1910 ) sont également mises à l’honneur. Plus contemporaines cette fois, deux toiles (« La ville et le design, les merveilles de la vie sur Terre Isamu Kurita » 1966 et « New York » 1968) du graphiste et plasticien japonais Tandanori Yokoo, souvent considéré comme le successeur japonais d'Andy Warhol, ont également trouvé leur place dans cette sélection qui fait la part belle à tous les courants artistiques de l'art moderne et contemporain, à l'instar de l'art naïf, du symbolisme ou encore de l'abstraction.

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Avec ces six nouveaux garde-temps épiques présentant certaines des plus belles œuvres d'art dudit musée, Swatch poursuit sa quête de rendre l'art accessible à tous. A des prix toujours très raisonnables - 100 CHF - elles sont disponibles non seulement individuellement, mais aussi en édition collector, au sein d’un coffret spécial, limité à 221 exemplaires dans le monde. Et vous ? Tentez de capturer une œuvre d’art à votre poignet ? Disponible dans les magasins Swatch du monde entier et sur swatch.com, ainsi que dans le MoMA Design Stores mondial et sur la page store.moma.org, depuis le 4 mars 2021.


RUBRIQUE

Nous aidons les élèves à trouver leur place dans le monde en favorisant l’épanouissement individuel, l’excellence académique et l’éducation à la citoyenneté mondiale.

La vie

Nos programmes d’étude et nos activités extrascolaires sont enseignés par les meilleurs professeurs au monde. Nous offrons un parcours d’apprentissage personnalisé à chaque enfant.

Pour

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En tant qu’école internationale suisse, nous plaçons la barre haute dans tout ce que nous faisons. Nous obtenons des résultats exceptionnels, avec un taux de réussite de 98 % dans nos cinq programmes diplômants. Nous nous réjouissons d’accueillir votre enfant de 2 à 18 ans dans notre école internationale ou notre internat. cdl.ch/fr

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MODE

PRADA RHABILLE L’'ÉCOLOGIE par

AURORE DE GRANIER

Le projet Sea Beyond initié par Prada et l’Unesco verra le jour en 2021 suite à un report provoqué par la pandémie. Cette initiative qui unie les deux entités s’inscrit dans un projet de sensibilisation auprès du jeune public quant à la préservation et aux respects de nos océans. Le groupe italien désireux de s’inscrire dans une démarche de plus en plus éco-responsable au fil des années part à l’encontre même du phénomène de mode qui prône l’éphémérité pour encourager à une consommation responsable. Quand Prada vire au vert. Notre première réaction en apprenant que Prada unit ses forces à l’Unesco et à sa Commission intergouvernementale Océanographique est un rictus rempli d’ironie. Un grand groupe de mode, seconde industrie la plus polluante, vient nous donner des leçons sur la préservation de nos océans et notre mode de consommation ? Vraiment ? Oui, vraiment. En réalité, nous ne devrions pas être si étonnés. Depuis quelques années, Prada joue aux élèves modèles, véritable figure de proue de l’effort écologique dans le secteur de la mode à l’échelle d’un si grand groupe. Nous nous souvenons qu’en 2019 la marque italienne contracte un crédit en faveur d’une mode durable, dont les intérêts réduisent en fonction de son engagement environnemental. Véritable première, ce prêt à hauteur de 49 millions d’euros obligeait alors la marque à utiliser du nylon recyclé, mais également à suivre des engagements sociaux auprès de ses salariés. Alors que Prada semble tenir ses promesses, le projet Sea Beyond paraît s’inscrire comme une évidence dans le désir d’effort écologique du label italien. Se profilant dans un projet plus large mené par les Nations Unies regroupant 17 points à compléter d’ici à 2030 en matière de développement durable, Sea Beyond se place à la frontière entre éducation et environnement. À travers un programme qui sera proposé aux élèves du monde entier, Sea Beyond vise à éduquer et sensibiliser les jeunes générations pour leur faire réaliser la nécessité d’adopter un comportement plus responsable envers les océans et les ressources qui en découlent. Nos habitudes de consommation sont donc discutées et remises en questions, incitant le jeune public à penser le futur différemment. Cette initiative qui vise notamment à réduire

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les impacts de la mode sur l’environnement pourrait sembler contradictoire venue d’une maison aussi importante que Prada, pourtant une logique s'en détache. L’engagement de Prada qui pour certains s’apparente à un coup de pub monumental n’est en réalité que l’assurance d’un avenir pour son industrie. L’enseigne de Miuccia Prada, en s’engageant auprès de l’Unesco avec le programme Sea Beyond s’assure un avenir qui s’il n’est pas protégé rendra la mode définitivement meurtrière dans les décennies à venir, ne nous poussant alors plus seulement à la critiquer, mais incitant au boycott de cette industrie destructrice. Le poids de nos bêtises passées repose sur les épaules des générations futures, mais les leçons que nous leur donnons gagneraient à être entendues par chacun d’entre nous.

Pour en savoir plus sur le projet Sea Beyond et ses engagements, rendez-vous sur https://www.pradagroup.com/en/sustainability/ cultural-csr/prada-re-nylon-sea-beyond-unesco.html


MODE

LA MODE AU SECOURS DE L’'ART ? par

AURORE DE GRANIER

La marque japonaise Uniqlo a depuis bien longtemps inondé le marché européen, et a su séduire toutes les générations avec des designs basiques et qualitatifs où le confort est souvent mis à l’honneur. Devenu une référence dans le monde entier, le label japonais s’associe, et ce pour un partenariat de quatre ans, à l’institution culturelle la plus connue de France, le Musée du Louvre. Au programme, vêtements estampillés de ses plus célèbres toiles, toutes réunies autour de la représentation de la femme dans l’histoire de l’art, mais aussi un parrainage qui semble des plus importants à l’heure actuelle. Alors que les portes du musée restent fermées, la marque japonaise s’engage à soutenir l’institution en finançant sa mensuelle nocturne gratuite et son programme dédié aux familles. À l’heure où les institutions culturelles souffrent plus que jamais, cette collaboration vient poser une question inattendue, et si la mode pouvait sauver les musées ?

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MODE

Ce n’est pas une première pour Uniqlo, qui depuis quelques années, à travers sa ligne UT, met l’art à l’honneur. Sur ses tee-shirts et pulls confortables aux coupes résolument basiques que la planète entière s’arrache - la marque compte près de 4’000 boutiques à travers le monde - s’affichent les œuvres d’Andy Warhol ou encore du célèbre Hokusai. Une conjugaison entre mode, art, et culture populaire qui participe aujourd’hui au succès sans cesse grandissant de la marque. Avec cette nouvelle collaboration, Uniqlo semble cependant aller plus loin. Sacralisé à travers le monde, le Musée du Louvre renferme parmi les toiles les plus importantes de l’histoire de l’art, un coffre aux mille et un trésors inestimables. Au cœur de cette nouvelle collection UT prenant place dans un des plus grands musées du monde se détache une thématique précise étant celle de la femme et de la diversité féminine. Sur les designs basiques et unisexes s’affichent alors des visages et des corps, allant du portrait à la femme nue, en passant par l’image de la mère et de son enfant. Source d’inspiration sans fin, Le Louvre fait aboutir Uniqlo à dix designs caméléons faits pour s’adapter à tous les corps, et qui ont rapidement su séduire le public nombreux de la marque. Un succès sans compromis, et pourtant… À travers le regard d’un amoureux de l’histoire de l’art, difficile de ne pas crier au scandale. Les toiles complexes de Léonard de Vinci perdent toutes leurs couleurs, et ne deviennent que contours, un trait graphique bien loin de la toile de maître. Mona Lisa est découpée au cutter et fleurie d’un bouquet coloré peint par le peintre hollandais Jan van Huysum, de son côté la poitrine de la Venus de Milo s’est vue censurée alors que le corps de la femme se veut célébré. La collaboration prend tout à coup des allures de désacralisation, ne passant pas simplement cette fois-ci par la reproduction, mais par la modification de l'œuvre originale, faisant grincer des dents certains. Peut-être à juste titre. Difficile de ne pas plisser les yeux en lisant sur le site de la marque que les designs choisis soulignent davantage la beauté des œuvres que leurs versions originales. L’avis d’Ernst Gombrich serait peut-être le bienvenu pour répondre à cette question. Et pourtant, le succès est immédiat. Nous pouvons verser une larme pour la Grande Odalisque désormais bariolée de motifs résolument pop et graphiques qui auraient - et continuent peut-être - faits tâche au temps de Jean-Auguste-Dominique Ingres, mais l’art classique doit peut-être lui aussi vivre avec son temps après tout. En tous les cas, en cette période si compliquée pour les institutions culturelles, la collaboration apparaît

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comme une bulle d'oxygène. Au-delà de la production de cette collection, nous regardons le mécénat offert au musée français par la marque japonaise, prévu sur une durée de quatre années, comme une étrange lueur d’espoir qui nous pousse à poser la question à laquelle nous n’aurions jusqu’alors jamais pensé : et si la mode sauvait l’art en temps de Covid ? Tous ne seront peutêtre pas de grands amateurs des choix esthétiques de la marque japonaise, mais à une époque où l’art est malgré lui relégué au second rang - la question de la réouverture des musées en France reste encore en suspens à l’heure actuelle - le vêtement sert lui d’affiche ambulante. Une piqûre de rappel pour nous dire que oui, la Joconde est toujours là, et qu’elle nous attend. Au-delà de l’évidente publicité pour les deux parties, l’engagement d’Uniqlo auprès du musée par le financement de ses nocturnes mensuelles, mais aussi le parrainage des visites mini découvertes réservées au famille, nous donne envie de rêver d’un monde où la mode et l’art seraient unis au-delà du matériel, mais dans un soutien aujourd’hui devenu crucial. Un rêve d’entraide dont les grands maîtres de l’Histoire de l’A rt devront peut-être payer le prix. Louvre x Uniqlo, collection et information sur la collaboration à retrouver sur www.uniqlo.com/fr/fr/femme/collections-speciales/utcollection-graphique/louvre-museum


LIVRES

ÉLOGE DE L'H ’ ÉDONISME, LEÇON À LA SAUCE CORSE par

AURORE DE GRANIER

CORSE, PETIT ATLAS HÉDONISTE

À défaut de pouvoir voyager, nous utilisons volontiers les livres pour nous évader. Les éditions Chêne, connues et reconnues pour leurs ouvrages à l’esthétique de rêve, reviennent avec une nouvelle corde à leur arc. La collection du Petit Atlas Hédoniste a su séduire nombre de lecteurs, en quête d'ouvrages à la fois informatifs et esthétiques. Ces livres, tout en nous donnant des pistes et idées pour nos prochaines aventures, remplissent les codes des plus beaux objets que l’on expose volontiers dans son salon. Après l’Islande, le Japon, et Venise, c’est la Corse qui fait l’objet de toute leur attention. Île touristique par excellence, aux paysages sans cesse changeant entre mer et montagnes, la Corse pourrait sembler connue de tous. Mais les deux auteurs derrière Corse, Le Petit Atlas Hédoniste, se sont éloignés des sentiers battus pour nous présenter une île plus vraie. Et le beau livre porte bien son nom. La recherche du plaisir est évidente à chaque nouvelle page qui se tourne, entre balades sur les sentiers oubliés, mets typiques et terriblement appétissants, ou encore productions locales, nous découvrons la Corse avec un nouveau regard. Une fois le livre parcouru, deux envies nous prennent alors : tout recommencer au début, et partir, bientôt, découvrir ces petits plaisirs hédonistes de nos propres yeux.

© Chêne

Corse, Petit Atlas Hédoniste Laura Benedetti et Philippe Santini Photographie de Thibaud Dini Editions Chêne, sortie février 2021. www.editionsduchene.fr/chene/

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LIVRES

DÉCORATION FAUSSEMENT VINTAGE par

AURORE DE GRANIER

DECORATIVE ARTS

La décoration d’intérieur ne cesse d’en faire des siennes. Un jour les années 60 sont tendances, le lendemain c’est la décennie suivante qui a la cote. Alors pour tout savoir sur l’esthétisme du design d’intérieur du passé nous pouvons faire confiance aux éditions Taschen. Avec sa nouvelle collection Decorative Arts, l’éditeur nous fait voyager entre mobilier et déco du passé, consacrant trois ouvrages, le premier aux années 50, puis 60 et 70. Le premier tome nous fait faire un bon de septante ans en arrière, nous faisant découvrir, ou re-découvrir les tendances pas toujours dépassées de cette époque. Plastique à gogo, latex et consommation à l’extrême, les années d’après-guerre ont donné un coup de fouet à la décoration d’intérieur. Aux Etats-Unis cette période laisse place à l’optimisme et à l’idéalisme que nous revisitons à travers ses meubles et créations en tous genres qui ont révolutionné le design d’intérieur des années 50. Dix ans plus tard, un tournant est marqué par la décennie des 60s qui représente un véritable tournant. Entre pop et excès de l’époque hippie, les auteurs de cet ouvrage haut en couleurs nous offrent une étude complète, allant des textiles aux éclairages, en passant par le mobilier, nous proposant un panorama aussi coloré que vintage. Enfin, les années 70 où le futurisme démesuré et les balbutiement des tendances écologiques terriblement rustiques marquent les années. Objets en métal par centaines, explosion de la céramique qui s’invite dans tous les intérieurs, cette décennie ne semble pas si lointaine de la notre à bien y regarder. En tournant les pages de ces ouvrages dont les contenus sont tirés de la pièce de collection Decorative Art, The Studio Yearbook, il nous devient difficile de faire la part entre le passé et le présent. Dans votre maison, levez les yeux, et vous verrez que les années 50, 60 et 70 ne sont pas si lointaines.

© Taschen

Decorative Arts 50, 60 et 70 Éditions Taschen, sortie printemps 2021, www.taschen.com/pages/fr/

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VO S P R VAC EN A E Z NCE SO S B I IN D E EN-Ê V O TRE US !

SÉJOURS DE JEÛNE, RANDONNÉES, YOGA OU PILATES

Découvrez cette expérience incroyable aux nombreux bienfaits santé. Faites un ‘reset’ et laissez le temps à votre corps de se régénérer et retrouver plus d’énergie.

SÉJOURS CURE DE JUS, RANDONNÉES, YOGA OU PILATES

Vous ne vous sentez pas prêt(e) pour le jeûne ? Nous vous proposons une formule de cure de jus frais bio pour une détox tout en douceur.

Précurseurs en Suisse romande depuis 2016, nous offrons un encadrement d’experts en médecines naturelles et hébergement confortable de standing*** avec grande piscine intérieure chauffée, sauna, hammam... Nos programmes de détox ont pour but de mettre le système digestif au repos pour retrouver plus d’énergie, vitalité, perdre des kilos superflus et booster son système immunitaire... tout ça de manière 100% naturelle.

150.- DE RABAIS * AVEC LE CODE GOINTERLUDE2021 Interlude Bien-Être Champoussin Valais 044 586 5860 Infos, dates et inscriptions sur interludebienetre.ch

* non-remboursable, non-cumulable, utilisable une fois par chambre réservée durant 2021

RUBRIQUE


STAY COOL

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RUBRIQUE

THE ART OF SIPPING VINO

@viiceversa.vino www.viiceversa.ch Avril.21 Produkt-Infos: Carricante Catarratto / D.O.C. Sicilia

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COUP DE FOOD

UN NEGRONI À L'’EMPORTER ! par

RAYANE M’ZOURI & MINA SIDI ALI

Qui ne connaît pas le Negroni ? Un classique parmi les classiques des cocktails qui en 2019, a célébré son centenaire, sans prendre une ride! D'origine italienne et redevenu en vogue à l'apéritif, cette boisson au mélange parfaitement équilibré entre douceur, amertume et notes herbacées se voit mise en bouteille avec dextérité par Alessandro Bortesi, l’homme derrière les meilleurs pizzas de la ville : Kytaly. Baptisé Negroncino, ce nouvel élixir aux saveurs amères-sucrées promet de raviver nos journées édulcorées. Avis aux amateurs d’aperitivo !

Considéré par le Drinks International comme le deuxième cocktail le plus consommé dans les bars, le Negroni ne se présente plus. La recette de cette boisson née à Florence en 1919 ? Ultra simple, elle se compose à parts égales dans un verre de type Old Fashioned rempli de glaçons, de vermouth rouge (dit italien), de liqueur amère (le plus souvent du Campari) et de gin qu’on décore avec une tranche d’orange. Aujourd’hui, elle est revisitée avec ingéniosité par Alessandro Bortesi, propriétaire de Kytaly ! Le pari est tout de même très audacieux, car malgré sa simplicité, la recette doit être savamment dosée. Ici, la volonté n’a pas été de changer la recette en soi de ce fameux cocktail mais juste d’en créer une version composée d’ingrédients de qualité servie prête à être dégustée en bouteille n’importe où. L’enjeu est de taille mais relevé haut la main par Alessandro Bortesi et sa team.

Sa confection a été soigneusement calibrée par son acolyte Giancarlo Mancino. Afin de composer ce cocktail, ce célèbre mixologue italien a fait appel aux meilleurs des produits. Afin d’équilibrer l’amertume du Negroncino, il n’utilise pas moins de trois Vermouths différents, du Vermouth di Torino Secco, infusé de 19 plantes aromatiques, du Vermouth di Torino Rosso, infusé de 36 plantes aromatiques, ainsi que du Vermouth Chinato, réalisé à base du célèbre vin italien Barbera D’asti et de la quinine. À quoi il ajoute du Rinomato Bitter Scuro ainsi que du Piu Cinque Gin, élu meilleur gin italien en 2020. Ce mélange subtil d’arômes fait de cette boisson un cocktail détonnant qui trouve clairement sa place actuellement au vu du regain d'intérêt pour les boissons aux saveurs amères. Chez Go Out!, en sus d’avoir succombé au mélange parfaitement maîtrisé de ce cocktail raffiné, on a craqué pour la très esthétique et attrayante identité graphique du flacon. Chapeau bas !

Negroncino, bouteille de 50cl 42 francs (prix de vente en ligne). En ligne : www.negroncino.com Chez Kytaly Boulevard Georges-Favon 12, 1204 Genève kytaly.ch Au Caveau de Bacchus Cours de Rive 5, 1204 Genève www.caveaudebacchus.ch

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HOT SPOT

MANOR DÉVORE LOCAL par

MINA SIDI ALI

Parfois on passe devant un lieu sans vraiment le voir. Puis on revient au même endroit et on le re-découvre. Ainsi, habitué à faire ses achats à Manor – institution incontournable dans le paysage commerçant genevois, on ratait jusque-là l’essentiel : leur offre estampillée « Local ». Non pas qu’on ne s’intéressait pas à l’enseigne – loin de là – on y allait les yeux fermés tant on ne remettait pas en question la qualité des produits vendus. Souvent perçue comme une très grande enseigne, on avait envie de montrer que Manor s’apparente également à Un magasin de proximité. Ici la marque ne surfe pas sur les nouvelles tendances de consommation mais elle prend pleinement son rôle de laboratoire et de tremplin pour des producteurs locaux. Closeup avec Benoît Barras, Responsable Manor Food Genève, puit de science et maître-ès alimentaire.

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HOT SPOT

Pourriez-vous nous expliquer en quoi consiste le programme « Local » chez Manor Food ? Manor a établi des directives pour un label « Local ». Ces dernières sont garanties par un contrôle détaillé effectué par un organisme de certification indépendant : q.inspecta. Des audits de qualité sont effectués par celleci tant chez le fabricant que dans les filiales de Manor. Pour résumer : le producteur doit être situé dans un rayon de 30 km de la succursale de Manor. Les frontières cantonales sont le Valais et le Tessin. Avez-vous perçu une prise de conscience de la part du consommateur depuis 20 ans (lancement de ce programme) ? Le programme a commencé au milieu des années 90, mais ce n'était pas un choix stratégique. Manor Food a toujours eu des contacts étroits avec les producteurs voisins, cela fait partie de notre ADN. Puis, au fil du temps, l'intérêt des clients s'est développé. A partir de ce moment, nous avons été obligés de créer un label pour définir les lignes directrices. Il s'agit de garantir au client que le produit peut effectivement être défini comme local.

Y a t-il eu une demande de la part du consommateur ou l’offre s’est imposée comme demande ? Aujourd'hui, les produits locaux sont en plein essor. Il y a à la fois une sensibilité écologique (moins de kilomètres) et un soutien à la région. Manor Food a toujours soutenu les producteurs locaux, avec lesquels nous entretenons de très bonnes relations commerciales. Qui s’occupe de choisir ces producteurs ? Le siège de Manor a défini des catégories obligatoires (fruits/légumes, vin, miel, etc.), le reste est choisi par la filiale de Manor. Le choix de laisser le lead à la filiale a été fait afin de s'assurer que l'article « local » correspond à une demande du client et que le produit est authentiquement connu dans la région. Est-ce que vous pourriez nous parler d’un producteur de la région en particulier ? Nous avons de nombreux producteurs dans la région de Genève. Un exemple intéressant est celui des Miels de Stéphanie. Elle collabore avec nous depuis des années. Elle nous fournit du miel local et biologique. Quels sont vos produits phare ? Certainement les fruits et légumes, le vin mais aussi les fromages et la charcuterie. Cela dépend beaucoup de la région. Manor Rue Cornavin 6, 1201 Genève Tél. 022 909 46 99 www.manor.ch

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DESTINATION

RÊVER SOUS LA VOUÛTE CÉLESTE par

MINA SIDI ALI

© Thurgau Tourismus Michel Photography

Châteaux, roulottes, tipis ou encore dans une cabane perchée : les hébergements insolites nous ont toujours transportés. Le créneau apparaît encore plus porteur après plus d’une année d’un contexte sanitaire tendu propice aux envies de grand air et d’ailleurs. Pour dormir un peu plus près des étoiles, on a décidé de tester un concept lancé par l’Office du tourisme de Thurgovie : des chambres bulles dispersées dans une verdoyante voie lactée en bordure du lac de Constance. Ici, la chlorophylle file directement dans notre cerveau pour se diluer dans nos sens grisés. Avis aux citadins à la rétine obstruée par la grisaille de leur flore bétonnée et en quête de nuitées en apesanteur !

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DESTINATION

© Thurgau Tourismus Michel Photography DES BULLES COMME DES ÎLES DÉSERTES

L’heure n’est plus aux escapades lointaines, mais plutôt à l’exploration de notre Helvétie chérie. Néo-gîtes, écolodges, hôtels confidentiels, nos envies s’adaptent aux tendances plus éthiques, solidaires et d’authentiques. Pour cette nouvelle escapade nationale, on est parti vagabonder à l’est du pays au cœur de la Thurgovie et plus précisément à Altnau. Là, disséminées à travers les vergers et pommiers qui plongent nos regards sur le lac de Constance, des bulles appelées Himmelbett complètement transparentes. L’idée de génie provient de l'office de tourisme de Thurgovie. Quoi de plus original et atypique pour découvrir cette magnifique région plus authentique que jamais ? Ces tentes sphériques meublées sont disponibles entre avril et octobre à plusieurs endroits toujours au beau milieu d’un coin de nature verdoyant et en partenariat avec les propriétaires. On a le choix entre un jardin, un verger ou un vignoble. La dernière option sera la nôtre. LIT À CIEL OUVERT

Sous le vaste toit transparent de ces bulles ouvertes vers le ciel, à l'abri des regards, on y découvre un espace toute en quiétude et au paysage à la nature à 360°! On a le sentiment d’être à l’extérieur mais protégé par la bulle en plastique. On pourrait se demander d'où provient tout l'air qui permet à la bulle de se maintenir debout! Un compresseur sous un couvercle en bambou caché dans les arbres alimente le tout. Très silencieux, il permet de changer l’air toutes les 10 minutes. La température de l'air peut même être réglée par un interrupteur. Ainsi, à

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l’intérieur il fait très bon et on renonce nullement à son confort, puisque le mobilier au-delà d’être très beau est très confortable. Il est réalisé à partir de bois suisse, fabriqué par l’association des menuisiers et ébénistes de Thurgovie ainsi que ses partenaires spécialisés. Pour le petit coin et la salle de bain, tous deux se trouvent à quelques mètres seulement de l'endroit où nous dormons. UN BON BOL DE NATURE ET DES ÉTOILES PLEIN LES YEUX

La nuit venue, les yeux rivés vers le ciel en parfaite osmose avec la nature, on se laisse bercer par la beauté environnante et la magnifique vue sur la campagne thurgovienne. Le lit où on se laisse aisément happer par les bras de Morphée, nous garantit des nuits rarement blanches. Le matin réveillés par la lueur du jour naturel, on profite d’un petit-déjeuner inclus déposé avec discrétion au pied de la bulle. Puis, régénérés, on profite d’emprunter les vélos électriques prêtés gracieusement pour aller explorer la région, longer les lisières du sublime lac de Constance en sirotant un jus de pomme, la boisson locale par excellence. Un vrai bol d’air dépaysant qu’on rêve de réitérer prochainement!

De avril à octobre dès 233 fr. avec petit-déjeuner et vélo électrique inclus Hôtel Bulle Himmelbett Feierlenhof Tél. 071 531 01 56 https://thurgau-bodensee.ch https://himmelbett.cloud/fr/hôtels-bulle.html


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BIEN-ÊTRE

CAUDALIE FAIT PEAU NEUVE ! par

MINA SIDI ALI

Faîtes-vous partie de la clique de ceux ayant eu le déclic de consommer avec une éthique plus écologique ? Nous, oui et désormais Caudalie aussi ! Les nettoyants de l’enseigne hexagonale ont fait peau neuve avec une nouvelle formule composée désormais de 97% à 100% d’ingrédients d’origine naturelle (rose, amande, raisin, camomille) et avec un accent sur le zero waste grâce à des flacons en plastique 100% recyclés et recyclables ! Plein phare sur cette révolution écolo à adopter dare-dare.

Saviez-vous que l'industrie mondiale des cosmétiques et de la beauté produit 120 milliards d'unités d'emballage chaque année ? Des chiffres qui font froid dans le dos ! Si vous envisagez de faire du shopping de manière plus durable dans votre routine beauté, optez pour des marques qui font l’effort de réduire leur empreinte carbone à l’image de Caudalie. Depuis janvier dernier, l’enseigne frenchy a ingénieusement reformulé cinq de ses nettoyants Vinoclean, en les dotant de 97% à 100% d’ingrédients d’origine naturelle et avant tout sans silicones et PEG. Les formules sont vegan, et composées surtout de lait d’amande, d’huile de ricin et d’amande douce, d’eau de raisin et d’eau de rose. Côté packaging, les soins sont habillés d’un flacon en plastique 100% recyclé et recyclable. Le fil métallique a été retiré de tous les produits et la pompe du toner hydratant a été remplacée par un capuchon également 100% recyclable. Un engagement zéro déchet vivement salué !

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Vous n'êtes pas familier avec la gamme ? Facile, Caudalie propose diverses textures pour satisfaire toutes les préférences; de la mousse, à l’huile en passant par le lait, le gel et la lotion. Chacun étant adapté à tous les types de peau. Et si vous ne savez pas par où commencer, optez pour l'Eau Micellaire Démaquillante, idéale pour le type de peau normal ou pour les plus paresseux. Quant au Tonique Hydratant, il ôtera toutes les traces de maquillage passées entre les gouttes lors du nettoyage, laissant la peau hydratée. Si vous avez la peau sèche ou sensible, le Lait Démaquillant aux Amandes, se dévoilera efficacement apaisant et doux. Pour les adeptes des textures aériennes, le nettoyant moussant instantané, nettoiera en profondeur. Si vous avez la peau grasse mais appréciez un nettoyant à l’huile ou si vous avez la peau sensible ou mixte, vous craquerez pour l’huile démaquillante soyeuse et démaquillante. Elle éclipsera tout maquillage, y compris le mascara imperméable le plus tenace, tout en laissant la peau nourrie et douce. De quoi prendre soin de soi sans culpabiliser tout en préservant notre précieuse planète Terre ! Caudalie Chez Manor et Globus et en pharmacie. https://be.caudalie.com


BIEN-ÊTRE

MASKNÉ : PEAUX CONFINÉES ! par

MINA SIDI ALI

Le soin Hydrafacial © Forever Institut

Maskné. Le mot – fusion de masque et acné – a débarqué dans la foulée de la pandémie. Car avec ce port de masque imposé et prolongé, nos faciès ne sont plus en liesse. Protégée certes de la pollution, la peau se voit exposée à d'autres facteurs malveillants. Il y a les frottements répétés mais aussi l'humidité créée par notre propre respiration. Irritations, boutons, zones de sécheresse fleurissent sous le masque…notre peau est comme confinée dans un milieu tropical! Pour éviter d’avoir à nouveau 15 ans, quelques réflexes et soins s’imposent. On fait le point avec 3 nouveaux topiques dégotés chez notre institut chouchou, Forever : l’Hydra-focus, le laser vasculaire VBeam Prima et le Peeling anti-acné Purify Peel. Close-up.

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BIEN-ÊTRE

2. Le Laser vasculaire VBeam Prima: il est vivement recommandé afin d’atténuer les rougeurs diffuses causées par l’acné, et faire disparaître les petites taches rouges qui restent après une poussée d’acné. Il est également parfait pour traiter la rosacée, la couperose et les angiomes. Testé, il a transformé notre peau après 3 séances ! Ces dernières se déroulent très rapidement – environ 15 minutes – mais elles peuvent surprendre car on n’a vraiment pas l’habitude de ce type de laser. La dextérité et la douceur de Maria, l’experte en laser de chez Forever, adoucit l’effet choc. Et le résultat est véritablement bluffant! Le laser permet de réactiver le collagène et unifie à merveille le teint de peau. On sent son épiderme régénéré et tout lisse.

Le Laser vasculaire VBeam Prima © Forever Institut UNE PEAU À L'ÉPREUVE DU MASQUE

Depuis maintenant un an, le masque censé être notre allié se dévoile comme un rival. Après quelques heures masquée, on a qu’une envie: s’en débarrasser ! Au départ, il y a juste le constat d’une peau abîmée ou desséchée puis les boutons fleurissent sur le nez, les joues et le menton. Un cauchemar épidermique qui peut aisément porter atteinte à la confiance en soi de certains. Pour remédier à ses problématiques, on est allé découvrir les soins miracle de chez Forever Institut qui propose 3 soins pour calmer ce maskné, atténuer les rougeurs et éviter que les boutons ne laissent des marques (points rouges ou taches brunes) : l’Hydra-focus, le laser vasculaire VBeam Prima et le Peeling anti-acné « Purify Peel ». 1. L’Hydra-focus: il se dévoile en un soin 2 en 1 qui associe le soin « Hydrafacial » et le laser « Picosure Focus ». Il correspond parfaitement aux petits boutons d’acné cumulés par le port du masque. Ainsi, pour ce soin, on débute dans un premier temps par un Hydrafacial de 30 minutes. Pour rappel, ce soin miracle sur lequel on a déjà écrit comprend une microdermabrasion, une extraction de points noirs et comédons et une chromothérapie LED lumière rouge pour calmer les rougeurs. Il est parfait pour nettoyer, hydrater en profondeur l’épiderme et la préparer au soin complémentaire : le laser Picosure Focus. Ce laser picoseconde est une révolution dans le domaine des lasers dermatologiques. Il est capable d’émettre une impulsion picoseconde – c’est-à-dire 100 fois plus courte et plus puissante que d’autres lasers pigmentaires. Celui-ci dure également 30 minutes et permet quant à lui d’unifier le teint, d’éclaircir les taches brunes et de stimuler le processus de réparation de la peau.

Le laser Picosure Focus © Forever Institut

3. Le Peeling anti-acné Purify Peel de la marque Eneomey: il soigne l’inflammation, désincruste les pores et atténue les taches post-acné. La peau est d’abord démaquillée puis nettoyée avec un produit spécialement conçu pour préparer la peau et favoriser la pénétration de la solution de peeling à base d’acide salicylique – aussi appelé peeling Alpha-Beta. Ensuite, le peeling est appliqué au pinceau sur l’ensemble du visage. Pour terminer, on nous applique un masque biothermique à la vitamine A usant de propriétés chauffantes à base de minéraux pour faire pénétrer rapidement et de manière optimale. La température s’élève jusqu’à 37°C, la pose du masque dure 30 minutes, et peut être suivie d’une séance d’extraction de points noirs et autres impuretés de la peau. Toutes ces méthodes sont bonnes pour en découdre avec ce phénomène maskné mais comme d’ordinaire en médecine esthétique, l’association des différentes techniques planifiées dans le temps offre de meilleurs résultats sur le long terme! Parole d’ancienne martyr !

Forever Institut 56 rue du Rhône CH-1204 Genève Tél. 022 319 09 60 www.forever-beauty.com

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BIEN-ÊTRE

CURAPROX : LA ROLLS DE LA BROSSE par

MINA SIDI ALI

La nouvelle brosse CS 12460 velvet © Curaprox

De l’émail aux gencives, le soin buccal est primordial. Rituel quotidien tatillon, il reste le meilleur ami du sourire, du capital dentaire mais aussi de notre santé en général. On est allé à la découverte de la marque helvétique – Curaprox – qui nous a médusé par son marketing original et son savoir-faire abyssal ! Close-up.

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BIEN-ÊTRE

La quête du sourire hollywoodien en tête H24, on n’avait jamais vraiment investigué sur nos produits dentaires jusqu’à réaliser que nos brosses à dent Curaprox étaient made in Switzerland. Génial ! Depuis le début de la pandémie, notre envie de local n’avait que renchérit. Il faut dire que l’univers dentaire, nous était jusque-là que nébuleux. Et pourtant plus de 700 espèces de bactéries différentes, des virus, des champignons squattent notre bouche. On doit absolument prendre soin de cette grande famille - nommé le microbiote buccal - pour aller bien. En clair, il faut se brosser les dents dans l’idéal après chaque repas, pour éviter que le tartre élise domicile sur notre plaque dentaire et par respect pour tout interlocuteur à une distance olfactivement risquée ! L’hygiène bucco-dentaire est tout simplement prioritaire. DES OBJETS DU QUOTIDIEN EXALTÉS

Curaprox appartient à la société Curaden AG, une entreprise familiale sise à Kriens dans le canton de Lucerne et qui détient également Swiss Smile et Megasmile. Depuis 1972, cette dernière ne cesse de penser à des solutions probantes, avec pour objectif, le maintien de la bonne santé de nos bouches. Elle fabrique plus de 120 produits, distribués dans plus de 60 pays. Son point fort ? Ses diverses collaborations avec des professionnels de l’enseignement, de la recherche et de la pratique dentaire (dentistes, professeurs ou encore hygiénistes dentaires), la marque a acquis un véritable savoir-faire dans le domaine. Reconnue dans le monde entier, elle produit du matériel pratique et efficace à la fois design et surtout des goûts en matière de dentifrice très originaux : pastèque, pêche et abricot, pamplemousse et bergamotte, gin tonic et kaki, pomme et aloe vera ou encore blackberry et licorice ! LA NOUVELLE BROSSE CS 12460 VELVET

Côté design, on découvre une gamme de couleur super pop et la nouvelle brosse CS 12460 velvet se décline en 36 couleurs, allant du gris tendance au rose girly ! Côté technique, les brosses à dents manuelles Curaprox ont fait leurs preuves depuis de nombreuses années pour leur efficacité en matière de brossage. La CS 12460 velvet surpasse les modèles précédents en termes de douceur car elle possède deux fois plus de filaments, soit 12’460. Impressionnant et surtout incomparable avec la concurrence ! La finesse de la fibre utilisée, le Curen, rend cette densité d'implantation possible. D'où un brossage tout en douceur et une minutieuse élimination de la plaque dentaire évitant aux bactéries de se développer et à notre mauvaise haleine de rappliquer son odieuse dégaine ! A vos brossettes Curaprox !

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Les brosses à dents sont disponibles en pharmacie, droguerie, chez les dentistes agréés et sur www.curaprox.ch


Collection en bois recyclé sur laredoute.ch


BEAUTÉ

NOUVEAUTÉS PRINTANIÈRES par

MINA SIDI ALI

DOUBLE CORRECTION : ANTI-RIDES +

BEAUTÉ MASCULINE 100% « SWISS MADE »

ANTI-IMPERFECTIONS

On connaissait Biences, cosmétiques suisse alliant le meilleur de la nature et de la science. On découvrait en ce début d’année leur nouvelle gamme de soins visage et corps naturelle dédiée à la gent masculine : The Scientist. Sa particularité ? Sa composition à 99,5% naturelle! Développée sur la base de l’expertise cosmétologique de plus de 30 ans de la maison fribourgeoise, cette nouvelle marque est hautement concentrés en principes actifs et naturels, et garantie sans paraben, sans perturbateur endocrinien, sans silicone, sans PEG, sans huile minérale, sans phtalate, sans nanoparticule, sans phenoxyethanol, sans BHT, sans SLS et ne sont pas testés sur les animaux ! En sus de la qualité des produits, on note le très beau packaging des produits, tout de noir vêtu des 7 produits destinés à nos hommes. De quoi ne plus avoir à planquer ses soins régulièrement piqués par son chéri !

En mars dernier, on découvrait AGE-PURIFY l'anti-âge purifiant des Laboratoires Filorga, développé par des médecins esthétiques et des dermatologues. Avec sa double action, le soin combat les effets de l’âge et les imperfections persistantes comme les pores dilatés, les brillances, les boutons, les points noirs et rougeurs! Ce fluide visage purifie la peau tout en agissant sur l’apparition des premières rides. Grâce à sa texture hydratante et matifiante, il agit également comme un bouclier contre la pollution et les agressions extérieures et procure un confort suprême en laissant un fini velours absolu, pour une peau plus nette et des imperfections clairement réduites. Comment l’appliquer ? De manière biquotidienne, sur l’ensemble du visage matin et soir! Son petit plus ? Pas besoin d’attendre la fin du semi-confinement pour voir les résultats, l’efficacité du fluide AGE-PURIFY est visible dès 7 jours! Et pour un rituel complet, on mise sur la gamme complète, composée du gel nettoyant AGEPURIFY CLEAN, du sérum rééquilibrant AGE-PURIFY INTENSIVE et enfin du masque perfecteur AGE-PURIFY MASK !

AGE-PURIFY de Filorga www.fr.filorga.com

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The Scientist Rte de Chésalles 21B, 1723 Marly Tél. 026 425 87 87 www.the-scientist.ch


MAKE-UP

HERMÈS : MIS EN JOUE ! par

MINA SIDI ALI

Fard à joues rechargeable Rose Plume, et son pinceau en bois laqué et poils naturels, Hermès © Presse Hermès Beauté

Après le rouge à lèvres, le blush arrive cette saison chez Hermès. Disponible en huit nuances fusionnant avec toutes les carnations, la texture poudre du Rose Hermès, inspirée par la douceur des carrés de soie de la maison au tissage en twill, empourpre délicatement nos joues. Effet bonne mine naturelle assuré !

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MAKE-UP

Le dernier lancement d'Hermès Beauté nous a bluffé ! Composée de huit teintes de blush, de deux pinceaux d'application, d'un étui en cuir et de trois teintes de lèvres roses, la collection d’objets nomades, durables et rechargeables Rose Hermès surgit comme une évidence un an après le lancement inaugural du rouge à lèvres Rouge Hermès. Ces teintes naturelles et rosées étaient une progression logique après les couleurs audacieuses qui définissaient les lèvres de la collection précédente. Le rouge est une signature confiante, tandis que le rose exprime la fugacité, la fraîcheur de la sensation… Ici, la palette de nuances dessine les contours sans les fixer et anime le visage en lui donnant du mouvement. Évanescent, progressif, presque flou, Rose Hermès se prête à toutes les transformations et peut être mélangé, ombré, intensifié. Tout lui sied. Pour créer cette collection, Hermès s’est plongé dans ses archives. La maison est allée dénicher des nuances de rose sur une gamme variée d’articles allant des casquettes d'équitation aux parasols, et les a repensées ensuite en teintes cosmétiques. Les textures des produits sont également dérivées des créations emblématiques de la marque, avec des teintes pour les lèvres au fini lisse semblable à leurs produits en cuir bien-aimés, et des fards soyeux au toucher, rappelant la sensation d’un foulard Hermès. Quant au boîtier-galet blanc et or, ultra compact, léger et surtout rechargeable du blush, il a été dessiné par le directeur de la création de la chaussure,

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bijouterie et joaillerie Hermès, Pierre Hardy. Son contenant? Une poudre pressée minérale à la texture aérienne, composée de vitamine E pour une action antioxydante substantielle! Et dans la pérennité des rouges à lèvres, c’est le nez interne, Christine Nagel qui a imaginé la fragrance du blush aux notes d'essence de bois de santal, d’arnica et de thé vert. Le résultat? Une gamme d’objets intemporels qu’on rêve déjà de collectionner.

Collection Rose Hermès À découvrir dès le 15 avril 2021 dans une sélection de points de vente Hermès parmi lesquels, la boutique sise rue du Rhône 39, 1204 Genève Tél. 022 819 07 19 www.hermes.com


WHOTEL VERBIER 5* LUXE RUBRIQUE

Experience Extra Altitude

W Verbier Rue de Médran 70 - 1936 Verbier T. 027 472 88 88 E. info.wverbier@whotels.com Avril.21 wverbier.com

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HÔTEL

ÉVASION HÔOTELIÈRE ! par

MINA SIDI ALI

Noyé en pleine jungle urbaine dans une atmosphère encrêpée par la pandémie, on ne rêvait que de se retrouver parachuté loin de la maison dont on avait marre d’être amarré depuis un an. Plus besoin de fantasmer longtemps, il suffisait pour s’évader de partir quelques nuitées, caresser la paresse et pallier au stress à seulement 10 minutes du centre ville, direction le Hilton Geneva Hotel & Conference Centre. Récit d’un séjour apaisant qui nous a redonné des ailes pour aller de l’avant.

Une idée nous trottait dans la tête depuis belle lurette: plier bagage. Le souci, c’est que nous n’étions même plus à même de prendre le large sans se perdre dans des considérations filandreuses. Il nous fallait retrouver notre fil d’Ariane, un objectif simple, celui de se changer les idées et organiser une odyssée comme dans le passé! Le Covid avait exacerbé chez nous l’envie d’explorer et consommer local. Alors pourquoi ne pas partir à la découverte d’un hôtel fraîchement ouvert aux alentours? Direction le Hilton Geneva Hotel & Conference Centre, sis à quelques encablures de l’aéroport de Genève! Le quatre-étoiles supérieur remplace depuis l’an dernier un hôtel qu’on connaissait bien : le Starling Hôtel. Une cachette de rêve pour oublier notre train-train quotidien importun situé à dix minutes du centre-ville, à deux pas de l’aéroport, de Palexpo et de l’Arena. On ne va pas se voiler la face. La tendance urbaine c’est aussi d’aller dormir à l’hôtel parce que il s’agit du seul lieu où les restaurants sont ouverts! Ici, au Hilton, on est plus que bien servi puisque ce dernier dévoile une offre gastronomique tournée terroir dans son restaurant L’Olivo. On succombera à la burrata artisanal genevoise accostée de betteraves et roquette. Autre coup de coeur? Le Rib de boeuf braisé au Pinot noir de Chouilly et sa purée de céleri rave et carottes au jus. Un régal! Ambassadeur du terroir genevois, l’établissement met un point d’honneur à privilégier des produits locaux, Go Out! magazine

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provenant majoritairement d’un rayon de 200 kilomètres. Traçabilité, approche écologique et réduction du gaspillage alimentaire, telles sont les valeurs que défend le prestigieux groupe international. Engagé pour le développement durable, l’établissement produit également depuis 2016 son propre miel, certifié GRTA, provenant de ruches installées dans ses espaces extérieurs. Autre atout de l’hôtel, la terrasse extérieure de l’Olivo qui se dévoile telle une invitation au dépaysement. On y est accueilli dans un environnement calme et ombragé, parcouru par un point d’eau et coiffé d’un olivier. C’est là que le chef a installé son herbier aromatique dont les plantes entrent dans la composition de ses créations culinaires faites maison. Au-delà des 496 chambres & suites que comptent le Hilton, l’hôtel est surtout doté d’un fitness et d’un espace wellness de plus de 2300 m2 ! Actuellement fermés, on attend leurs ouvertures, histoire de se trouver une excuse de plus pour revenir traîner nos dégaines délestées des quarantaines et à nouveau en quête de flânerie infinie.

Hilton Geneva Hotel & Conference Centre Route François-Peyrot 34 1218 Le Grand-Saconnex Tél. +41 022 747 02 02 geneva.hilton.com


RUBRIQUE

Appel à projets Geneva Pride 2021

Participez à la programmation artistique et culturelle militante de la Geneva Pride 2021!

PROLONGATION AU 30 AVRIL Cette année la Geneva Pride aura lieu du 8 au 12 septembre 2021 Nous prévoyons également une série d’événements en juin 2021 (sous réserve des mesures sanitaires en vigueur)

En ces temps difficiles, il est essentiel de retisser du lien social, reconstruire des ponts entre nous, visibiliser nos luttes et continuer à éduquer et à former nos communautés et allié.e.x.s. Nous souhaitons que cette prochaine Pride soit le lieu de partages heureux et créatifs. Surprenez-nous ! Avec le slogan « FIER·E·X·S ! » l’équipe de la Geneva Pride 2021 met l’inclusion et les diversités au centre de sa programmation. Une place toute particulière sera faite aux projets locaux présentés sous des formes alternatives : infiltrer les espaces publics, imaginer des projets itinérants à travers des lieux insolites de Genève comme de Suisse romande. Nous cherchons à multiplier les genres artistiques : expositions et installations, fresques, capsules performatives ou performances, musique et concerts, tables rondes, ateliers, projections, mapping … Personnes physiques, collectifs et/ou associations, envoyeznous vos projets avant le 30 avril 2021. Vous trouverez toutes les informations et le formulaire d’inscription sur notre site internet : www.genevapride.ch. artistique@genevapride.ch et culturel@genevapride.ch pour tout renseignement supplémentaires.


PARFUM DU MOIS

JARDIN ZEN par

MINA SIDI ALI

Les parfums printaniers trouvent leur inspiration dans les prairies et les plantations d'agrumes dans lesquelles on se noierait volontiers! Fatalement, on succombe à la nouvelle fragrance – A Drop D’Issey, où le lilas se dévoile au centre d’une expérience olfactive expressive, étoffée par la rose de Damas, la fleur d'oranger etle lait d'amande. Une caresse fragrante à l’écrin ultra design qui a happé tous nos sens.

Inspiré d'une goutte d'eau, le flacon du A Drop D’Issey agit comme une loupe exaltant notre attention dès sa découverte. Atypique, sa rondeur se révèle très agréable en main. Sa fragrance exhalée nous transporte instantanément au beau milieu d’un champ de lilas. C’est avec dextérité que le nez créatif derrière cette nouveauté Issey Miyake – Ane Ayo – réussit à reproduire le parfum de cette fleur impossible à extraire naturellement ! Rehaussé d'une note musquée et d'un accord de lait d’amande, A Drop D’Issey nous embarque dans un jardin zen qui sent les fleurs aquatiques réchauffées par le soleil chaud. Il exprime les gouttes, la forme fondamentale de l’eau, essentielle à l’humanité en tant que source de vie. Et comme le souligne si lyriquement, Ane Ayo : « A l’image d’une goutte d’eau, ce parfum a été reproduit pour révéler ce qui ne peut être vu à l'œil nu ». Go Out! magazine

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A Drop D’Issey 30ml : 75.- CHF / 50ml: 117.- CHF / 90ml: 147.- CHF En vente dès le 14 avril prochain! www.isseymiyake.com


Collection japonaise

Chrysanthèmes, dragons et samouraïs

11 .12. 2020 —– 09.01. 2022 Un musée Ville de Genève Avril.21

www.musee-ariana.ch

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RDV PRIS

art/expo cinéma musique débat en famille archéologie


ART/EXPO

À DÉCOUVRIR LA SAMAH : POUR UN RAYONNEMENT DU MUSÉE D’ART ET D’HISTOIRE Société des Amis du Musée d’Art et d’Histoire http://www.samah.ch +41 79 402 50 64 rens@samah.ch

La reprise de l’activité culturelle ce printemps est l’occasion de découvrir ou redécouvrir la Société des Amis du Musée d’Art et d’Histoire. Fondée en 1897, puis renommée en 1948, la SAMAH est à l’origine de la construction du MAH en 1910 et d’une large part de ses fonds grâce une politique de legs importante. Elle se démarque également par l’organisation de nombreux événements qui participent à la valorisation et au rayonnement du musée. Au travers d’un programme quadrimestriel (hiver-pâques/pâques-été/rentrée-hiver), la SAMAH offre à ses membres des visites privilégiées commentées par des conservateurs, des « visites croisées » auprès d’autres institutions culturelles genevoises ou des excursions en Suisse romande et en Suisse alémanique. L’exposition Marcher sur l’eau scénographiée par Jakob Lena Knebl et Contradictions qui viennent d’être inaugurées et qui rencontrent un franc succès sont de bons exemples de la dynamique de renouvellement qui habite le MAH et à laquelle la SAMAH participe activement. Depuis 2019, l’association propose en outre des cycles de conférences qui ont pour but de dévoiler les coulisses du musée, à l’instar des ateliers de restauration. Forte de son succès et de ses quelques 1300 membres, la SAMAH cherche continuellement à agrandir ses rangs afin de perpétuer une dynamique d’échanges stimulante.

© SAMAH

JEUDI 15 AVRIL 2021 LES NOCTURES AU MAMCO Les Nocturnes au MAMCO 10 rue des Vieux-Grenadiers 1205 Genève, www.mamco.ch/fr

Le 15 avril prochain, on s’invite au MAMCO après ses heures de fermeture. Alors que le musée laissait portes ouvertes à l’occasion de la Nuit des Bains en mars dernier, il réitère l’opération pour nous faire profiter des belles soirées de printemps, en toute culture. Au programme de ces nocturnes, nous retrouvons l’exposition actuelle et visible jusqu’au 21 juin, qui nous fait replonger dans les collections de l’institution. Aussi large temporellement, qu’importante par sa quantité, elle nous entraîne à la découverte de l’art minimal, et conceptuel, mais aussi du body art et du mouvement Fluxus. Les années 70 et 80 sont également mises à l’honneur dans sa collection, avec leur revirement et leur réappropriation que nous découvrons, ou redécouvrons. À leurs côtés, l’héritage de l’abstraction s’offre à nos yeux, alors que la visite se termine par un aperçu de l’art de ces dix dernières années, où la figuration se fait maîtresse. Un échantillon merveilleux qui se savoure à la nuit tombée, l’espace d’une soirée.

© MAMCO

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ART/EXPO

DU 20 MARS AU 29 MAI 2021 THE NORTH FACE, GALERIE FABIENNE LEVY The North Face, Aurélien Martin, Galerie Fabienne Levy, Avenue Louis-Ruchonnet 6, 1003 Lausanne www.fabiennelevy.com

Pour la première fois, l’artiste genevois Aurélien Martin expose en solo sur les terres lausannoises. La galerie Fabienne Levy accueille The North Face, une exposition qui s’inspire de la consommation frénétique de notre époque. Impossible de ne pas penser à l’intrépide Marcel Duchamp en observant les œuvres d’Aurélien Martin. Au centre de ses créations, les objets du quotidien, qui passent parfois trop rapidement dans notre vie, devenant obsolètes, avant que nous ne nous en débarrassions. S’inspirant de ceux-ci, il crée des sculptures aux mille et un matériaux, leur ôtant toute identité par la dissimulation de la main de l’artisan, et de la signature de son auteur. Bien plus qu’un objet, il devient une quête en soi, qui interroge le spectateur. Les formes familières nous rappellent ce que nous connaissons, et pourtant leur utilité disparaît, l’esthétisme prenant le dessus. The North Face est un signe qui nous rappelle que la beauté est omniprésente dans notre quotidien. Il faut simplement savoir la voir.

© Galerie Fabienne Levy

DU 1ER AVRIL AU 27 JUIN 2021 LA RAISON ENTRE LES MAINS MAISON TAVEL La raison entre les mains, Stefano Boccalini, Maison Tavel, Rue du Puits-Saint-Pierre 6, 1204 Genève http://institutions.ville-geneve.ch/fr/mah/

Le langage, sujet de questions par millier, continue de fasciner, et s’interroge dans le cadre d’un travail original dans les murs de la Maison Tavel. La Ragione nelle mani, qui se traduit par La Raison entre les mains, résume par son titre énigmatique le travail de son créateur, Stefano Boccalini. Lauréate du concours Italian Council, l’exposition s’installe à Genève avec toutes ses créations et les questions qu’elles soulèvent. En son centre, la main, instrument de la pensée et de la création humaine, à l’origine de l’art, de l’écriture, traduisant par ses gestes les capacités de l’Homme de juger, de connaître, de transmettre. La pratique de Stefano Boccalini se rassemble alors autour du langage, du mot, de son sens, toujours et encore guidé par la main, mais les matérialisant de façon inédite, bien loin de la graphique que nous connaissons tous. La traduction se place également au centre de ce projet, impliquant artisans et enfants, un projet universel qui place la communication par l’art et les mots au centre de tout.

© Maison Tavel

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CINÉMA

DU 15 AU 25 AVRIL 2021 LA 52E ÉDITION DE VISIONS DU RÉEL www.visionsdureel.ch

Pendant 10 jours, jusqu’au 25 avril, le Festival Visions du Réel proposera 142 longs, moyens et courts métrages originaires de 58 pays. Repensée en version digitale pour assurer au public et professionnel∙les un accès privilégié aux œuvres audacieuses et singulières sélectionnées, le Festival se déploie aussi dans les rues et salles de cinéma de Nyon et accueillera un large nombre de cinéastes, étudiant∙es et professionnel∙les en présentiel. Visions du Réel rend hommage à l’auteur, cinéaste et scénariste français Emmanuel Carrère. Les Ateliers 2021 de l’unique festival dédié au cinéma du réel en Suisse sont consacrés à Tatiana Huezo et Pietro Marcello. 82 films de la Sélection officielle seront présentés en première mondiale et 16 en première internationale. Avec 26 (co)productions helvétiques, le Festival s’affirme aussi cette année comme un partenaire essentiel de la création nationale. 41% des films sélectionnés ont été réalisés par des femmes, 31 films sont des premiers longs métrages.

© Festival Vision du Réel

DU 26 AVRIL AU 2 MAI 2021 Situation sanitaire oblige, les Rencontres 7e Art Lausanne proposent cette année, format inédit, une formule adaptée à cette période si particulière. L’ADN des Rencontres repose sur la projection de chefs-d'œuvre sur grand écran qui pour l’heure n'est pas envisageable, mais aussi sur des rencontres prestigieuses que la manifestation va offrir cette année dans le cadre d’une déclinaison digitale de l’événement. Du lundi 26 avril au dimanche 2 mai, une série de Rencontres exclusives avec des invités prestigieux dans les écoles ECAL et EJMA, et à la Fondation Jan Michalski pour l'Écriture et la Littérature, diffusées exclusivement sur les réseaux sociaux et le site internet seront offertes au public. Dans les invités, on compte entre autres Bertrand Blier, Jean Dujardin, Marthe Keller, Irène Jacob, Keren Ann, Doria Tillier.

RENCONTRES 7E ART LAUSANNE VIVE LE CINÉMA ! Rencontres 7e Art Lausanne 2021 Une édition spéciale. Des rencontres exclusives. Uniquement en digital. www.rencontres7art.ch

© Rencontres 7e Art Lausanne

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MUSIQUE / DÉBAT

JUSQU'AU 30 AVRIL 2021 LE TREMPLIN TRANSFORME RAP FACTORY VERSION FÉMININE ! Inscription gratuite : concours@festival-transforme.ch www.festival-transforme.ch

Le tremplin Transforme Rap Factory s’adresse cette année aux artistes femmes et aux personnes faisant partie d’une minorité de genre sans restriction d’âge. Rap, trap, r’n’b et pop urbaine sont encore une fois à l’honneur ! Pour participer, il n’est pas nécessaire de proposer un produit fini professionnel. Les maquettes, démos, freestyles suffisent. Ce tremplin offrira la possibilité au gagnant de se produire non seulement sur la scène de Transforme Festival en 2021, aux côtés d’artistes internationaux de renom, mais aussi de faire la première partie d’un concert à Antigel en 2022 ! Les candidatures sont à envoyer par email ou en DM sur Instagram. La première phase de sélection aura lieu en ligne. La finale se déroulera devant un public et un jury de professionnels de la musique. Elle sera également disponible en livestream. La fin des inscriptions est fixée au 30 avril. Cette année, le tremplin sera marrainé par la chanteuse et DJ Mara. La genevoise bien connue des scènes francophones, suivra le processus de sélection, de l’appel à candidatures jusqu’au Festival ! La finale du Transforme Rap Factory #03 aura lieu le 8 mai à la célèbre Villa Tacchini.

© Tremplin Transforme

DIMANCHE 2 MAI 2021 CITÉ DE LA MUSIQUE : ENJEUX DES INFRASTRUCTURES CULTURELLES EN VILLE Suivez la table ronde en livestream et participez au débat en posant vos questions directement en ligne Sur leur chaîne Youtube leur page Facebook www.ma-ge.ch

La Maison de l’Architecture ouvre le débat. Aujourd’hui, les discussions qui entourent le projet de la Cité de la Musique à Genève, nous interrogent sur les enjeux des infrastructures culturelles en ville. Quels impacts ont-elles sur le développement économique et social d’un quartier ? Face aux défis climatiques, environnementaux et de biens êtres, comment articuler de manière harmonieuse et concertée l'ensemble des interventions sur le territoire ? Il s'agit alors de croiser les regards en s'interrogeant sur les nouveaux défis des lieux d'enseignement, de culture et d'espaces publics comme composants constitutifs de la cité. Le 26 avril prochain dans le cadre de l'exposition Le Concours Suisse, la MA donnera la parole à un panel d’intervenants multidisciplinaire ainsi qu'au public.

© La Maison de l'Architecture

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ARCHÉOLOGIE

JUSQU'AU 12 MAI 2021 POWER OF COPY, UNIGE Power of Copy, jusqu’au 12 mai 2021 Collection des moulages de l’UNIGE Rue des Vieux-Grenadiers 10, 1205 Genève À découvrir également en lige sur : www.unige.ch/expositions-virtuelles/power-of-copy/

Dans notre société, la copie s’annonce comme une forme de conservation. Un moyen de retrouver les traces du passé, de garder une mémoire matérielle, de préserver le souvenir. L’Unité d’Archéologie Classique de Université de Genève interroge cette manie universelle dans sa nouvelle exposition, Power of Copy. Organisée en collaboration avec le Département d’archéologie et d’études muséales de l’Université Renmin de Chine, située à Pékin, cet accrochage interroge cette culture de la copie à la fois sur les terres occidentales et chinoises. Repartant d’abord dans le passé, nous découvrons les techniques utilisées par les deux sociétés, l’estampage en Chine, le moulage en Occident, avant de nous pencher sur l’impact des nouvelles technologies sur la copie. Si dès l’Antiquité la reproduction en série a été pratiquée, le monde des possibles qui s’offre à cet univers aujourd’hui interroge sur notre besoin de conservation du passé, et le pouvoir même de ces copies. Pour découvrir l’exposition originale, on se précipite avant le 12 mai prochain.

© UNIGE

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EN FAMILLE

DIMANCHE 2 MAI 2021 INAUGURATION DE LA BUISSONNIÈRE Inscription obligatoire sur le site : www.preenbulle.ch

Depuis bientôt 20 ans, l’association Pré en bulle anime le quartier des Grottes et ses environs. Elle intervient principalement dans les parcs, les rues et sur les places. Plus de 1'300 enfants de 5 à 12 ans vivent aujourd'hui dans le secteur, et les prestations existantes ne suffisent plus à absorber la demande des familles. Aussi l’association propose un nouveau projet d'animation : « la Buissonnière ». C'est dans ce lieu « d'expériences écologiques urbaines » que le lieu offre aux enfants un programme spécifique de promotion de la nature de proximité. Du jardinage à l'alimentation en passant par la biodiversité, les possibilités d'activités promettent d'être nombreuses, variées et réjouissantes. L’association convie le public à découvrir cette aventure vivante, bruyante et verdoyante, lors d’une inauguration sous la forme d'une balade d'une heure.

© www.preenbulle.ch

25 04 2021 17h

Les concerts du dimanche

Ensemble Cantatio John Duxbury direction Bénédicte Tauran soprano Thomas Hobbs ténor Stephan MacLeod basse

Victoria Hall

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Joseph Haydn La Création

SCÈNE CULTURELLE DE LA VILLE DE GENÈVE

Programme sous réserve de modifications. Informations complémentaires sur victoriahall.geneve.ch ou 0800 418 418

Genève, ville de culture www.geneve.ch

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Workshop Trashtests conduit par Local 2.7en Bachelor Design Mode, Léanne Claude et Mikaël Lewertoff © Photo HEAD – Genève, Baptiste Coulon, 2019

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