Go Out! Magazine N°59 Mars 2018

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N°59

mars.18

LE M AGA ZINE CULTUREL GENEVOIS info@gooutmag.ch www.gooutmag.ch


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ÉDITO Qu’il s’agisse de se prononcer contre les coupes budgétaires, pour l’agrandissement du Théâtre de Carouge, de militer pour une politique culturelle coordonnée à l’échelle cantonale ou de se mobiliser pour la sauvegarde de la qualité et de l’indépendance de nos chaînes nationales, la culture n’a jamais autant été politique que ces derniers temps. Une tendance qui se confirme ce mois-ci avec le projet du Pavillon de la danse que des riverains tentent de faire avorter avec un référendum. Inversement, la politique constitue à son tour le sujet culturel et artistique du mois avec notamment la tenue de la 16ème édition du Festival du film et forum international sur les droits humains de Genève (FIFDH) qui présentera en avant-première Suisse le documentaire Human Flow de l’artiste protéiforme Ai Weiwei. Go Out ! a eu la chance de rencontrer en septembre dernier cet humaniste touchant de sensibilité. L’anecdote vaut le détour narratif. Après une 1ère rencontre fortuite à l’aéroport de Venise lors de la Biennale en avril 2017, Ai Weiwei, promet une rencontre prochaine. Sans échange de cordonnées, le destin est scellé : l’artiste se voit convier à Lausanne pour une exposition au Musée des Beaux-Arts en automne dernier. Le sort nous jouera de malins tours puisqu’un changement de train impromptu (du jamais vu au CFF) nous fera rater le train pour Lausanne et notre interview (d’une durée prévue de 10 minutes). Après maintes tractations avec le manager et en arguant avoir eu une promesse sans preuve donc un peu foireuse de l’artiste, ce dernier accepte de nous recevoir pendant son déjeuner à condition de nous reconnaître. Attelé avec son équipe à une table d’un boui boui chinois insoupconnable, Ai Weiwei nous convie naturellement à les rejoindre pour partager un bol de nouilles. L’interview prendra des airs de repas de famille agrémenté de quelques confidences pêchées sur le vif entre deux dims sums goulument avalés et 3 selfies capturés la bouche pleine. L’épopée finira par un shooting photo improvisé et qu’on a décidé de vous partager en cover. On ne saura jamais le fin mot de cette aventure : nous aura t’il reconnu ? Nous, oui. :)

Mina Sidi Ali & Mabrouk Hosni Ibn Aleya

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CULTURE

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52.

AUTOMOBILE

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82.

HORLOGERIE

STAY COOL

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OBJET DU MOIS 59.

21. 27.

63.

ART/EXPO

THÉÂTRE

HOTSPOTS

ÉDUCATION 64.

CLASSIQUE

32. 38.

FOCUS

VIN

69.

SPORT

EN FAMILLE

70.

MODE

43.

LIVRES

85n 97

EXPO, CLASSIQUE, THÉÂTRE, DANSE, CINÉMA, LIVE, AILLEURS

Crédits photos : À gauche : Human Flow, Ai Weiwei Au centre : Delaktig, IKEA x Tom Dixon À droite : Slick Rick

COLLAB' DU MOIS

DÉCOUVERTE

41.

RDV PRIS

DESIGN

66. 67.

EXPÉRIENCE

79.

57.

15.

77.

AILLEURS

50.

HIGHLIGHTS

COUPS DE CŒUR, COUPS DE GRIFFE

SCIENCE

47.

73.

BEAUTÉ

EN COUVERTURE

IMPRESSUM

Rédacteurs Quentin Arnoux, Arthur

AI WEIWEI

Editeur Association Go Out !

Bonatti, Eleonora Del Duca, Anne Fatout,

©Pierre-Emmanuel Fehr

Présidente Renate Cornu

Pierre-Emmanuel Fehr, François Graz,

Vice-présidente Eve Lozeron-Gentile

Jeanne Gressot, Olivier Müller, Soraya Nefil,

Trésorière Mayla Chevrolet

Mathieu Roux, Fanny Scuderi, Yessine Sidi Ali,

Directrice de la publication

Ameidie Terumalai, The Line, Alexis Valticos,

Mina Sidi Ali • mina@gooutmag.ch

Alexandre Venezia, Lucia Von Gunten

Vice-directeur de la publication

Stagiaire Mélissa N'Dila

Mabrouk Hosni Ibn Aleya •

Coordination de production

mabrouk@gooutmag.ch

Musumeci S.p.A., Quart (AO)

Secrétaire générale de la rédaction Nyata Riad

CONTACTS

Graphiste Martin Besson

info@gooutmag.ch www.gooutmag.ch

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HIGHLIGHTS

DANS VOS MODEMS : NOTRE NOUVEAU SITE WEB

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HIGHLIGHTS

INSTALL ATION LONGUE DURÉE

Côtoyer les chefs de file de l’art minimal et conceptuel dans l’intimité d’un chez-soi ? Rendez-vous au troisième étage du MAMCO, à « L’Appartement », une reconstitution fidèle du lieu de vie imaginé et occupé par le collectionneur français Ghislain Mollet-Viéville à Paris entre 1975 et 1991. Déposé au Mamco dès 1994, et depuis peu propriété du musée, « L’Appartement » présente dans une scénographie singulière des pièces phares de ces deux mouvements symboles de la rupture artistique initiée aux Etats-Unis à la fin des années 60. Scrupuleusement choisis et aménagés par Mollet-Viéville pendant quinze ans, les œuvres d’une vingtaine d’artistes dont Carl André, Daniel Buren, Dan Flavin, On Kawara et Sol LeWitt se répondent et s’équilibrent dans un espace pensé au millimètre. Une approche muséale originale pour un lieu où il fait bon flâner. L’Appartement (1975-1991) MAMCO 10, rue des Vieux-Grenadiers 1205 Genève mamco.ch

NOUVEAUX COLOCS

A graver sur le mur de sa porte d’entrée : le vendredi 2 mars, un nouveau QG , Voisins 105, inaugure son nouvel espace ! Ce nouveau lieu, situé dans le quartier de la Praille, propose pas moins de 4 étages sur 850 m2 et une myriade de ré-créativités. Le rez-de-chaussée dispose d’un café-restaurant et de l’accueil pour les visiteurs et co-workers. Quant au premier étage, il propose de chouettes bureaux, espaces de travail partagés à places fixes et de salles polyvalentes. Au second, on retrouve des bureaux, cette fois, un espace de co-working avec des postes nomades ainsi qu’une salle d’événements modulable. Et le meilleur pour la fin, le rooftop au dernier étage avec sa terrasse de 240 m2, composée d’un lieu consacré aux plaisirs culinaires et aux festivités, ouvert à tous. Incontournable. Voisins 105 105 route des Jeunes, 1227 Carouge www.voisins.ch/voisins-105-la-praille

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HERMÈS

coups de c�ur d'hermès

F -ANNE !

Je dois dire que je suis assez gâté depuis la fin de l’année dernière. Ma maîtresse a rencontré une jolie minette à l’esprit chatoyant qui a rejoint depuis l’équipe de serviles félins sous mon joug. Danseuse de tango émérite et violoniste accomplie, ce petit minois de chat m’épate par sa douceur, sa bonne humeur et son engouement pour le métier intrépide de journaliste culturel. Je ne me fais aucun souci pour ce félin malin qui réussira tout ce qu’elle entreprendra. Parole de chat.

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RWANDA TRIOMPHANT

Miaous de joie, pour la première fois, un film rwandais est programmé et primé à la Berlinale tenue du 15 au 25 Février dernier. L’élu, Samuel Ishimwe, diplômé de la HEAD en 2017, nous fait grâce d’un sublime et émouvant court-métrage, tourné dans son pays d’origine, à mater de toute urgence. « Imfura » relate l’histoire de Gisa, jeune rwandais qui retourne dans le village de sa mère, victime du génocide. Celui-ci se retrouve plongé dans un conflit familial sur les ruines d’une habitation bâtie par sa mère. Entre les contradictions d’une société en plein changement et le désir de retrouver sa place dans la mémoire collective, Gisa se recherche. Ce témoignage de la réalité rwandaise nous invite chez l’habitant dans l’intimité et le quotidien d’un pays meurtri par son passé. Sur la pointe de mes coussinets, je lève mon verre de lait, suivi d’ovation féline pour féliciter ce talentueux réalisateur, à suivre de très près. Bestial !

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MISHIMA

coups de griffe de mishima CHAHUT-BOHU

Chat-griné par la perte de la déesse de la danse, Noemi Lapzeson, je chaloupais à souhait à l’annonce du lancement du projet pour le pavillon de la danse le 7 février dernier. J’invitais même Hermès à fêter ça entre chats. Cela fait plus de trente ans, d’après ma maîtresse, que l’association pour la danse contemporaine existe, et depuis 1997 que le projet de pavillon a été lancé. Enfin un lieu consacré à l’art chorégraphique, dieu a entendu mes prières! En amateur et adepte des danses non-chat-lantes, artiste félin anonyme à temps partiel, je salue le geste, en bombant le dos. Cependant j’ai changé de couleur façon œil-de-chat en découvrant le lancement d’un référendum contre ce projet. Quand on confond le cha cha cha et la danse contemporaine, on confirme que cet édifice nous est nécessaire, parole de matou mutin.

CL AP DE FIN POUR LE M ÀD

Je viens d’apprendre que le mythique MàD de Genève ferme ses portes. Après 42 années de bons et dansants services, ce fameux lieu culturel n’est plus. Il ne trouvait plus de soutien et a fait faillite. Ca me chagrine car ma maîtresse aimait à me narrer les chatoyantes festivités lorsque le MàD se trouvait encore à la rue du Stand en face du Palladium et où elle avait mis en pratique son fameux pas de chat à plusieurs reprises. Je vais accorder un ronronnement de silence à cette triste annonce.

©ADC Genève

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—TALKING HEADS Conférences

En discussion avec Javier Fernandez Contreras, architecte responsable du Département Design d’espace à la HEAD – Genève La conférence a lieu à la HEAD – Genève Bd James-Fazy 15, auditoire, 19 h

— Benedetta Tagliabue Architecte, Barcelone 25.04.2018


Culture

Human Flow d'Ai Weiwei

THÉÂTRE FESTIVAL DAF FIFDH GRAND KAKAKIDS AI WEIWEI OLAFUR ELIASSON

24H DE LA VIE D'UN FRIGO

BOLÉRO HOT MATH BUN HAY MEAN

BMU

ARCHIPEL

NUIT SEMAINE DU THIS IS GVA ! HANG UP DES BAINS CERVEAU CENTRE DE LA PHOTOGRAPHIE RAM DAM JAM Go Out! magazine

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THÉÂTRE

QUELQU’UN D’AUTRE DE VALÉRIE POIRIER DU 6 MARS AU 1ER AVRIL 2018

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FOCUS

LE SOUHAIT D’ÊTRE LIBRE

The Silence of Others de Almudena Carracedo et Robert Bahar

L’affiche de la 16ème édition du Festival du film et forum international sur les droits humains (FIFDH) a été réalisée par l’artiste chinois Li Wei. Une évidence quand on y pense. Qui d’autres que lui aurait pu exprimer cette notion de liberté ? Celui dont les photographies en suspension nous arrachent de la terre ferme en défiant la gravité, comme l’explique Isabelle Gattiker, directrice du Festival : « A travers Li Wei, nous avons voulu rendre hommage aux artistes qui se jouent de la pesanteur et font fi du vertige. Nous refusons d’être cloués au sol, nous souhaitons mettre en lumière un monde en mouvement, donner envie de changer de point de vue et ne jamais renoncer à prendre de la hauteur ». Vous l’aurez compris, c’est sous le signe de la liberté que se tiendra la manifestation cette année. Par MATHIEU ROUX

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FOCUS

Depuis quinze éditions le FIFDH ouvre une fenêtre sur le monde contemporain. Un monde peu réjouissant, charriant son lot de problématiques, de tensions et d’instabilités. Depuis quinze éditions, le FIFDH remue. Il bouleverse les idées reçues, interroge les évidences et remet en question les certitudes. Tout ceci constitue son ADN, sa vocation première. Confronter le/la spectateur. trice a une réalité souvent difficile tout en offrant la possibilité de réfléchir aux situations, ou tout du moins d’en prendre connaissance. Pour citer à nouveau Isabelle Gattiker : « Ce Festival ne sera jamais celui des réponses toutes faites, mais il se veut celui qui pose les bonnes questions. Pendant dix jours, notre défi sera de redonner du sens aux mots engagement, vérité, liberté, justice, désir. Appropriez-vous ce Festival, explorez-le, vivez-le : il est à vous ! »

The Silence of Others de Almudena Carracedo et Robert Bahar

A vous cher public ! qui pourra compter sur un nombre incalculables d’œuvres en tout genre. Les citer toutes reviendrait à se lancer dans une énumération sans grand intérêt. Mais passer à côté de certaines, entre ces lignes, constituerait un crime de lèse-majesté envers celui que l’on pourrait qualifier de souverain des festivals. Le FIFDH est en effet la plus importante manifestation internationale alliant cinéma et droits humains. Son concept unique a fait ses preuves : des projections cinématographiques suivies de débats. La particularité de cette année concerne la Déclaration des droits de l’homme et son 70ème anniversaire. Pour le célébrer, notre président de la Confédération Alain Berset ainsi que Zeid Ra’ad Al Hussein, Haut Commissaire de l’ONU, ouvriront l’édition. L’ouverture sera suivie du film Freedom for the Wolf du réalisateur Rupert Russel. Un documentaire traitant de la démocratie malmenée par un autoritarisme de plus en plus affirmé.

Libye, Anatomie d'un crime de Cécile Allegra

Le FIFDH explore également des pistes pour repenser la façon d’aborder certaines problématiques. Cette année il s’agira de réfléchir à de nouvelles manières d’appliquer la justice, notamment dans le cas des victimes du franquisme. Un débat qui sera précédé du documentaire The Silence of Others des réalisateurs Almudena Carracedo et Robert Bahar. A ne pas rater, dans la même catégorie, la première mondiale du documentaire Libye: Anatomie d’un crime de Cécile Allegra. Il traite d’un thème sordide puisqu’il s’agit du viol utilisé comme arme de guerre dans un pays complètement ravagé depuis la mort du colonel Kadhafi. Ce crime, de plus en plus répandu depuis trente ans dans les zones de conflit, a la triste particularité de toucher surtout les hommes libyens.

Freedom for the Wolf de Rupert Russell

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FOCUS

La manifestation se penchera aussi sur la technologie et les droits humains. Quelles peuvent être les conséquences sur ces derniers ? Si d’un côté, les réseaux sociaux permettent la libération de la parole, faut-il voir d’un bon œil l’intelligence artificielle ou pire, la technologie appliquée à des fins militaire ? Pour en discuter, des experts issus de différents horizons répondront présent. Stephen Goose, Evgeny Morozov ou encore Lorna McGregor feront part de leur point de vue respectif.

Genève 9 –18 mars 2018

FESTIVAL DU FILM ET FORUM INTERNATIONAL SUR LES DROITS HUMAINS www.fifdh.org

D’autres thèmes trouvent leur place dans la programmation du FIFDH, à l’instar des études genre via l’intersexuation. Un mot qui tend à remplacer le terme « hermaphrodisme » jugé insultant. L’intersexuation concerne le fait de naître avec des caractéristiques sexuelles empruntées aux deux sexes, mâle et femelle. Ceci est dû à des variations au niveau chromosomique, hormonale, gonadique ou anatomique qui peuvent s’observer sur le plan physique. Comme par exemple l’apparence des organes génitaux, la distribution de la pilosité, la répartition des graisses ou de la masse musculaire. Pour discuter des identités genre, la mannequin intersexe Hanne Gaby Odiele ainsi que l’athlète indienne Dutee Chand seront présentes. L’athlète sud-africaine Caster Semenya est également considérée comme intersexe.

Affiche du FIFDH 2018

Infos pratiques

De nombreuses personnalités sont attendues, toujours au service des causes défendues. Parmi les plus connues, Gael Garcia Bernal condamnera l’impunité qui règne au Mexique, Benoît Hamon reviendra sur le revenu de base inconditionnel tandis que l’actrice française Aïssa Maïga et l’avocat suisse Philippe Cottier constitueront une partie du Jury du Grand Prix fiction.

Festival du film et forum international sur les droits humains

En clôture de l’évènement sera projeté le film Human Flow de l’artiste Ai Weiwei. Un signal d’alarme concernant une crise majeure actuelle : la tragédie des migrants. En espérant que l’œuvre du cinéaste sensibilise la population et provoque une réaction rapide face à l’ampleur de la catastrophe. Ai Weiwei sera soutenu dans son entreprise par Filippo Grandi, Haut-Commissaire de l’ONU aux réfugiés et par Joanne Liu présidente de MSF. Les films et les débats ne représentent qu’une partie du programme auxquels il faut ajouter le stand-up, la BD, les expositions et la littérature. Bref, de nouveaux horizons qui n’attendent qu’à être explorés.

Instagram : www.instagram.com/festival_fifdh

(FIFDH) Du 9 au 18 mars 2018 à Genève, réparti sur 18 lieux Lieu central : Maison des arts du Grütli Site web : www.fifdh.org Facebook : www.facebook.com/droits.humains Twitter : twitter.com/fifdh

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Youtube : www.youtube.com/channel/UCIHXgt5p_8Itrup1j1MRS1g

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FOCUS

HUMAN TOUCH

©Pierrem Fehr

Sculpteur, réalisateur, performeur, photographe et blogueur, l’artiste multicasquette Ai Weiwei ne se présente plus. Son engagement ? On l’avait saisi à travers son impressionnante installation dans une salle de concerts berlinoise, où il avait empilé 3000 gilets de sauvetage enlisés sur l’île de Lesbos ou encore via La Loi du voyage, un canot gonflable long de 70 mètres avec, à son bord, 258 figures de réfugiés. Son film Human Flow poursuit tout naturellement ce travail de sensibilisation sur la question migratoire à travers d’étourdissantes images et d'intervenants pertinemment choisis. Conçu à partir de millier d’heures de rushs, durée traduisant le désir de tendre au maximum vers une forme d’exhaustivité qui n’oublierait personne, le film hante des semaines après nos esprits de visions apocalyptiques d’exilés harassés par des jours de marche et paralysés aux frontières. Un doc choc ayant le mérite d’extirper ces réfugiés à l’implacable grammaire des journaux télés. Ai Weiwei souligne la parenté qui lie tous ces hommes en naviguant savamment entre angles intimistes et macroscopiques. Sans moral, ni pathos accablant ou véritable message à délivrer, il réussit brillement une réflexion sur la condition humaine et à offrir un refuge cinématographique à ces vies tronquées. Bulle discursive autour d’un bol de nouille avec un artiste extra-ordinaire aussi humble que profond. Par MINA SIDI ALI

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FOCUS

D’où est né votre intérêt pour la question migratoire ? Le travail artistique sur cette thématique est né bien avant mon incarcération en Chine. Je l’ai mis en place et lorsque j’étais enfermé, j’ai poursuivi mon travail depuis les barreaux de ma prison avec les moyens disponibles. Assigné à résidence, je n’avais pas le droit de voyager car on m’avait confisqué mon passeport. Vous avez été restreint dans vos déplacements alors que vos sujets dans Human Flow sont forcés de partir. En quoi le fait d'être privé de la liberté de se déplacer se compare-t-il à devoir voyager pour survivre ? Je me sens également concerné car j’ai moi-même grandi avec un père en exil car anticommuniste. Pendant toute ma jeunesse, j’ai été témoin des pires traitements, des pires discriminations et des pires exactions infligées à un être humain. Pour faire face à ce sentiment de dislocation, mon père me disait d’imaginer que je provenais de là où j’habitais, de le penser fort. Mais lorsque vous êtes étranger, le sentiment d’appartenance à une nouvelle communauté n’est jamais réellement consolidé. Si une plante est coupée, elle meurt, l’homme a quant à lui est doté d’une nature exacerbée à survivre. Il n’oublie jamais vraiment d’où il vient. Les réfugiés que j’ai suivis ne viennent pas en Europe pour des raisons économiques. Non, ils ne risqueraient pas leur vie pour cela ! Ecoutez-les, leurs histoires sont déchirantes. Des parents envoient leurs enfants afin de leur donner une meilleure chance de survivre que de rester auprès d’eux. Qui ferait-cela ?

Le contact humain est la clé de voûte de ce documentaire. On vous voit d’ailleurs dans une scène intime et touchante, couper les cheveux d’un réfugié… Si je n’avais pas été artiste ou cinéaste, j’aurais probablement pu gagner ma vie en tant que coiffeur. Je coupe les cheveux des gens depuis que mon plus jeune âge parce qu’à l’époque ma famille n’avait pas d’argent. Même pour mes camarades de classe ! Ce qui m’a énormément marqué lors de mes interactions avec les réfugiés, c’est le sens du partage et de générosité de ces derniers. Ils m’offraient de la nourriture bien qu’ils en avaient très peu pour eux. Le sentiment de joie qui se lisait sur leur visage lorsque je mangeais, est indicible. Ils vous font sentir que vous êtes des leurs. Qu'est-ce que l'humanité ? Quelque chose qui permet de nous identifier à travers nos actions. Partager un repas en est l’expression. C'est dans notre sang, au-delà de nos connaissances, au-delà de notre sagesse. Nous sommes pareils. Nous avons une paire d’yeux pour regarder les mêmes images. Quand nous avons faim et froid, nous ressentons la même chose.

Pourriez-vous nous décrire votre première interaction avec ces exilés ? J’étais sur cette belle plage et je vois un bateau dériver, s'approcher paisiblement du port juste en face de moi. J'ai allumé iPhone en mode vidéo et j'ai commencé à filmer. Ce que j'ai vu était choquant et incroyable : un bébé était balloté du canot, des femmes en sortaient sans que personne ne les accueillent. Je suis allé les aider et entendre leurs histoires. Certains avaient marché jusqu’à 70 heures uniquement pour atteindre le lieu où s’enregistrer. Ils dormaient sur la route, sous la pluie sous toutes les intempéries possibles et imaginables. Cela m'a rendu si curieux. Les réfugiés sont des gens fiers. Ils ont de la dignité. Ce ne sont pas des mendiants. Ils viennent pour survivre. Ils ne demandent pas la pitié. Go Out! magazine

Human flow En avant-première le 19 mars pendant le Festival du film et forum international sur les droits humains de Genève avec la présence d’Ai Weiwei www.fifdh.org

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ART/EXPO

BAINS VERNIS Pour 2018, l’association du Quartier des Bains a décidé de dissocier les légendaires Nuits des Bains (7 juin et 11 octobre) des vernissages communs (22 mars, 17 mai et 13 septembre). Lors de ces derniers, la majorité des membres de l’association sera ouverte et vernira leur nouvelle exposition. Hors celles-ci, deux Nuits des Bains regrouperont les dix-huit entités culturelles avec en prime, « quelques surprises » dixit Stéphane Ribordy, le Président de l’association. Les deux événements restent l’occasion de naviguer entre verres de vin et artistes émergents, l’art ayant ceci de supérieur à l’alcool qu’il peut être consommé sans modération. Petit cocktail - très subjectif - de ce qui se prépare chez Art Bärtschi & Cie et et à la galerie Laurence Bernard . Par ALEXANDRE VENEZIA

BARBEZAT-VILLETARD CHEZ LAURENCE BERNARD

NAN GOLDIN CHEZ ART BÄRTSCHI & CIE

Conformément à son habitude, Laurence Bernard a donné carte blanche à un commissaire invité pour l’organisation d’une exposition dans l’espace de sa galerie. Cette année, Hélène Mariéthoz, ancienne directrice de la Villa Bernasconi et présidente de l’association aparté consacrée à la promotion d’artistes émergents, a choisi le duo franco-suisse Barbezat-Villetard, formé en 2013. Sous le titre « Voyage Out » - qui n’est d’ailleurs pas sans rappeler le premier roman de Virginia Woolf dédié au thème du voyage initiatique - les deux artistes présentent une série d’installations lumineuses. Habillées de néons, ces sculptures révèlent de nouvelles formes architecturales qui questionnent l’environnement qu’elles investissent ainsi que nos repères. Une recherche chère au duo qui dans le même esprit s’est illustré avec « dissident room », une intervention réalisée en 2015 sur l’extérieur du Musée d’art du Valais, et dernièrement au Centre culturel suisse de Paris avec « Like Ripples on a Blank Shore » (2017).

Sans doute l’événement de ce vernissage commun, la galerie Guy Bärtschy prépare une exposition de la photographe américaine Nan Goldin. Connue pour son portrait intime et tragique du milieu de la nuit new-yorkaise des années 70 et 80, son travail a depuis évolué vers plus de douceur, flirtant parfois avec la mode. Nan Goldin conçoit la photographie comme le meilleur moyen de capturer des moments de vie, autant de portraits intimes, à l’humanité flagrante qui forment la mémoire l’artiste. Et même lorsqu’elle montre le plus ardent; fête, drogue, sexe, milieu gay, drag queens, ou encore ses amis emportés par le sida, elle le fait sans jamais tomber dans le voyeurisme ou la monstration, mais avec justesse et intimité. Une artiste majeure de la photographie américaine à (re)découvrir.

Barbezat-Villetard, Voyage Out Vernissage le 22 mars dès 18h en présence des artistes Du 23 mars au 5 mai 2018 Galerie Laurence Bernard 37, rue des Bains, 1205 Genève galerielaurencebernard.ch Nan Goldin, Veils, 2011-2014, photographie c-print Courtesy of Nan Goldin and Art Bärtschi & Cie

www.quartierdesbains.ch

Nan Goldin, exposition personnelle Jusqu’au 10 mai Art Bärtschi & Cie 24, rue du Vieux-Billard, 1205 Genève www.bartschi.ch Go Out! magazine

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ART/EXPO

OLAFUR ELIASSON HYPNOTISE GENÈVE

Olafur Eliasson devant The we mirror, 2017 ©2018 Olafur Eliasson

On a jamais vu Espace muraille aussi bondé. Et pour cause, les Genevois se délectent de la première exposition solo en Suisse d’Olafur Eliasson (1967). Un rendez-vous incontournable pour les visiteurs qui peuvent admirer les dernières productions de l’artiste scandinave connu du grand public pour ses installations monumentales engagées. Déjà en 2003, avec The Weather project qui revêtit le hall central de la Tate Gallery de Londres d’un halo de lumière projeté par un gigantesque soleil. Récemment en marge de la COP 21 l’artiste réalise Ice Watch, des blocs de glace déposés sur la place du Panthéon à Paris afin de sensibiliser au réchauffement climatique. A Espace Muraille, l’exposition intitulée « Objets définis par l’activité » fait écho aux trois fontaines du même nom, clou de l’expérience visuelle et spatiale parfois troublante proposée par l’artiste. Par LUCIA VON GUNTEN

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ART/EXPO DANS L’UNIVERS D’ELIASSON

Olafur Eliasson forme et déforme pour mieux confronter. A travers des procédés artistiques reposant essentiellement sur les lois de la géométrie, de la couleur, de la lumière et de la matière, l’artiste s’attaque à nos repères, habituellement si chers à notre appréhension du monde. Il parvient ainsi à transporter le visiteur dans une dimension où celui-ci délaisse son rôle d’observateur passif pour prendre part à l’expérimentation des œuvres qu’il contemple. A commencer par l’espace où l’expérience prend place - le « white cube » caractérisé par la stérilité de ses murs blancs - qui sous l’effet des pièces exposées, se métamorphose en lieu devenu théâtre de perceptions subtiles. UNE RECHERCHE DE SENS

©Lucas Fascini

Au cœur de l’expérience proposée par Eliasson : Everywhere compass (2017), une œuvre surplombant l’escalier de la galerie et autour de laquelle s’opèrent les transformations imaginées par l’artiste grâce à un recours privilégié au matériau du verre. Tout d’abord travaillé en miroir, le verre engendre la perception d’un environnement où la relation de l’individu à l’œuvre se trouve complétée par la présence d’autres œuvres et des visiteurs. Un effet particulièrement réussi dans Wavelength lamp (2017) qui fait du regardeur une œuvre parmi les autres, mais aussi Colour window (2017) où le miroir agrémenté de verres colorés agencés dans une géométrie complexe donne lieu à des visions plurielles. Dans l’autre extrême, Day and night lava (2017) soustrait le spectateur à lui-même ainsi qu’à son environnement afin que seule la matière terrestre subsiste. Peut-être un moyen pour l’artiste de rendre hommage à cette nature brute et toute puissante, source d’inspiration inépuisable. FINAL HYPNOTIQUE

Ses jeux de déformation, Eliasson les décline dans une série de propositions qui atteignent leur plus parfaite démonstration au sous-sol de la galerie, derrière un rideau noir. Face à Black glass sun (2017), une métaphore d’éclipse solaire plongeant l’espace dans une intimité inquiétante, s’ouvre une découverte visuelle aux confins du réel. Un instant hors du temps, bien que défini par trois temporalités distinctes - l’alors, le maintenant et le bientôt - qui révèlent l’eau dans un état suspendu grâce au recours à la lumière stroboscopique. Sous ces trois déclinaisons, Object defined by activity (2009) achève de chambouler le tant soit peu de certitudes qui auraient pu subsister jusqu’à ce moment crucial du soulevé de rideau. Un beau bouquet final qui participe pour beaucoup à la qualité de l’exposition et rappelle le talent tout particulier de l’artiste pour les installations monumentales. Go Out! magazine

Olafur Eliasson, Day and night lava, 2018 ©2018 Olafur Eliasson

Olafur Eliasson, Objets définis par l’activité Projet initié par Laurence Dreyfus Jusqu’au 28 avril 2018 Espace Muraille 5, pl. des Casemates - 1204 Genève 022 310 42 92 espacemuraille.com

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ART/EXPO

TRIPTYQUE PHOTOGRAPHIQUE

François Vermot, Série Palais des Nations, courtoisie du CPG et de l'artiste

Trois photographes, trois séries et trois regards singuliers posés sur la même ville, voilà ce que propose ça c’est genève ! THIS IS GVA !, la nouvelle exposition collective du Centre de la Photographie de Genève. Entre détails architecturaux qui passent inaperçus aux yeux des habitants et intérieurs de bâtiments peu fréquentés, les photographes proposent de (re)découvrir tout un éventail de lieux genevois. Sous une allure de photographie de commande, Alain Julliard, Francis Traunig et François Vermot tentent, à leur manière, de faire le point sur une Genève vouée au changement. En présentant le travail de ces trois artistes, le CPG perpétue son exploration visuelle de la ville et offre au public une nouvelle trace de Genève, avant les réaménagements urbanistiques de celle-ci. A découvrir jusqu’au 13 mai ! Par ELEONORA DEL DUCA

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ART/EXPO

Le dénominateur commun d’Alain Julliard, Francis Traunig et François Vermot ? la volonté de rendre hommage à une ville. Si les sujets de représentations diffèrent, les œuvres se répondent. ça c’est Genève ! THIS IS GVA ! suggère, exhibe et dévoile aux visiteurs, par une recherche visuelle détaillée, ce qu’eux-mêmes ont oublié. Le citadin habitué ou le promeneur distrait est alors confronté à ce que son œil ne distingue plus. Les lieux et emplacements genevois, parfois discrets et clos, parfois trop fréquentés pour être remarqués ou encore trop nombreux pour s’individualiser, ont pourtant été capturés par l’objectif des photographes. Tout au long de l’exposition, les détails se divulguent et le public découvre Genève au rythme des artistes, à travers leurs yeux et leurs vies. Alain Julliard et Francis Traunig, originaires tous deux de la Cité de Calvin, se laissent porter par la ville. Tels des promeneurs et des “dériveurs”, ils déambulent entre avenues, chemins, parcs et boulevards. Le premier dirige son attention sur quelques lieux de Genève particulièrement fréquentés : Plainpalais, les quartiers de la Jonction et de Rive, les autoroutes ou encore les parcs. Mais le Genevois se concentre pourtant sur les vides béants des places, sur le brouillard qui entoure certains quartiers; il dirige notre regard sur une façade ou le laisse filer au loin, mettant parfois la ville au second plan. Les photographies d’Alain Julliard s’éloignent peut-être de l’esthétique de la carte postale mais, rassemblées, elles deviennent le répertoire d’une ville. Quant à Francis Traunig, il réalise un inventaire des vitrines, des devantures, des arcades qui caractérisent Genève. Interfaces qui permettent de jeter un coup d’œil à l’intérieur mais séparent les maisons de la rue, elles sont immortalisées avec une pointe d’humour par le photographe. La vitrine devient le cadre des images de Francis Traunig et, au risque de s’y refléter, l’artiste isole et met au premier plan des espaces habituellement délaissés du regard, pourtant omniprésents dans l’architecture de la ville. François Vermot, Fribourgeois d’adoption, s’est lui concentré sur un lieu en particulier : le Palais des Nations. Entièrement rénové d’ici 2023, l’intérieur de ce bâtiment est le témoin d’un passé architectural allant des années 30 aux années 70. Dans ses clichés dépeuplés, fantomatiques, le photographe rend visible les différentes époques, l’évolution du mobilier et le passage du temps qui se manifeste dans l’usure des lieux. Alors que les espaces et les aménagements disparaitront bientôt, François Vermot fixe éternellement en images des détails promis au changement.

Alain Julliard, sans titre (Rue du Grütli, Genève, 2011), tirage et d’encre sous verre acrylique 75 x 100 cm, courtoisie du CPG et de l’artiste

Ça c’est Genève ! THIS IS GVA ! Jusqu’au 13 mai 2018 Centre de la Photographie Genève BAC – Bâtiment d’Art Contemporain 28, rue des Bains - 1205 Genève www.centrephotogeneve.ch

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Cavalleria rusticana I Pagliacci PIETRO MASCAGNI MISE EN SCÈNE EMMA DANTE

RUGGERO LEONCAVALLO MISE EN SCÈNE SERENA SINIGAGLIA

17>29.03.2018 À L'OPÉRA DES NATIONS

DIRECTION MUSICALE ALEXANDER JOEL

CAVALLERIA RUSTICANA DÉCORS CARMINE MARINGOLA | COSTUMES VANESSA SANNINO | LUMIÈRES CRISTIAN ZUCARO | ALFIO ROMAN BURDENKO | LOLA MELODY LOULEDJIAN* | SANTUZZA OKSANA VOLKOVA | MAMMA LUCIA STEFANIA TOCZYSKA | TURIDDU MARCELLO GIORDANI I PAGLIACCI DÉCORS MARIA SPAZZI | COSTUMES CARLA TETI | LUMIÈRES CLAUDIO DE PACE | CANIO DIEGO TORRE | NEDDA NINO MACHAIDZE | TONIO ROMAN BURDENKO | BEPPO MIGRAN AGADZHANYAN * | SILVIO ANDRÈ SCHUEN

CHŒUR DU GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE | ORCHESTRE DE LA SUISSE ROMANDE MAÎTRISE DU CONSERVATOIRE POPULAIRE DE MUSIQUE, DANSE ET THÉÂTRE

WWW.GENEVEOPERA.CH | T +41 22 322 5050

SAISON1718


CLASSIQUE

DROP IT LIKE IT’S MATH Complice naturel du festival Archipel, Contrechamps agite sa formation musicale le 22 mars comme une tempête de sable précédée par un sirocco dans un concert-clé de bras tendu aux phalangistes de la musique tonale. Répondant au nom de Hot Math, l’événement s’ouvrira par une impro jazz spasmodique qui rendra hommage à son auteur, le compositeur don Donatoni. Instable, agité et virevoltant, l’air frictionné par le saxophone honorera le nom de la pièce : Hot. Calorifère, la rigueur scientifique de Iannis Xenakis accourra tempérer les ardeurs du cénacle et faire vaciller les électroacousticiens. Compositeur, architecte et assistant du Corbusier, Xenakis demeure le premier européen à faire de l’ordinateur un support de composition. Tandis que Donatoni prônait l’écriture organique par le retrait total du compositeur (négativisme), Xenakis la malaxe avec une série de probabilités et de procédures mathématiques. Père de la musique stochastique, il lie le son à l’architecture et au visuel. En digne héritier Alberto Posadas apposera sa cerise sonore sur l’édifice avec Fata Morgana, sa dernière création née de l’inspiration fractale et des forces physiques. Par MABROUK HOSNI IBN ALEYA

Dans cette perspective Atrées – composée et exécutée en hommage au père des probabilités, Blaise Pascal – (signifiant les inflexibles lois de la Nécessité) est entièrement le fruit des calculs de l’ordinateur IBM 7090 exécutés à la place Vendôme en 1960.

HOT

Première pièce marquant l’ouverture du jubilé, Hot se présente comme la version déconstruite d’un jam d’impro jazz. Commandée par l'Association des Saxophonistes de France, Franco Donatoni s’est jeté dans l’écriture de la pièce avec l’idée de restituer ce genre musical après l’avoir laissé macérer de son imaginaire. Pour agrémenter la gymnastique, Donatoni y transpose sa spécialité, l’écriture automatique héritée de sa période négativiste. Convaincu que l’expressivité naît de l’écriture elle-même, Donatoni prône un retrait total du compositeur au profit d’une « biosphère » permettant à l’œuvre se générer de façon organique et quasi-autonome. Dans le cas de Hot, la biosphère est fournie par le jazz édulcoré par l’imaginaire du Donatoni, qui, comme il se plaisait à l’énoncer « L’invention c’est la capacité de voir une chose comme elle pourrait être autrement; non pas en rêve mais en étant capable de réaliser un second geste différent du précédent. »

Hot Math Le 22 mars Conférence du compositeur Alberto Posadas à 19h Concert à 20 h Ensemble Contrechamps Studio Ernest-Ansermet 2, passage de la Radio 2 - 1205 Genève www.contrechamps.ch

MATH

Combinant la composition, d’une part, à des références à la physique et aux mathématiques et ,d’autre part, à un art de la plastique sonore, Iannis Xenakis demeure celui qui a forgé le visage de la musique d’avant-garde. Pionnier de l’électroacoustique, inventeur des concepts de masses musicales, de musique stochastique et de musique symbolique, il est l'un des premiers à se servir de l'ordinateur pour le calcul de la forme musicale. Go Out! magazine

Iannis Xenakis dans son atelier, Paris, vers 1970 ©Michèle Daniel

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CLASSIQUE

SYMPHONIE DES CIRCUITS IMPRIMÉS

Arno Fabre, Astragale Zénon l'arpenteur (2006)

Dans un contexte où l’émergence de l’intelligence artificielle suscite un concours de beauté de scénarios dystopiques chantant l’apocalypse et l’avènement du règne algorithmique, la 27ème édition du Festival Archipel célèbre quant à elle le printemps. Celle de l’union féconde entre musiciens et machines du début du XXème siècle à aujourd’hui. Avec pour nom Ece Robot, dix concerts, cinq spectacles, autant de conférences et trois installations, la manifestation retracera du 15 au 25 mars soixante ans de recherche artistique touchant à l'industrie et à l'intelligence artificielle. De l’électroacoustique à la noise en passant par la musique stochastique, le festival passera en revue l’impact de l’avènement de l'ordinateur dans les années 1950. Tour du circuit imprimé. Par MABROUK HOSNI IBN ALEYA

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CLASSIQUE

Festival international de création musicale fondé en 1992 à Genève, Archipel contribue à faire des musiques d'aujourd'hui un élément important et reconnu de la vie culturelle suisse. En tant qu’un des principaux festivals suisses entièrement consacré à l’art contemporain, la manifestation s’efforce de mettre en exergue toutes les formes de la création musicale incluant la danse, le cinéma, la vidéo ou encore les arts plastiques. Pendant dix jours, concerts de musique instrumentale et vocale, œuvres scéniques et multimédias, improvisations, électroacoustique, installations sonores rythment la vie musicale genevoise. Le 15 mars, l’art contemporain sera à l’honneur pour la soirée d’ouverture au MAH (Musée d’art et d’histoire) avec le vernissage d’installations plastiques et sonores d’Arno Fabre. Doté d’un regard humoristique sur la bio-mécanique humaine, ce dernier présentera six robots parleurs à roulettes, bavards et versatiles, qui circuleront parmi le public pour lui parler à l’oreille avant de prendre la poudre d’escampette. Autre pièce majeure de la soirée : l’orchestre de trente jambes articulées et chaussées qui joueront une partition numérique faite de piétinements, frottements de semelles, claquements de talons, coups de pied au ciel à travers une chorégraphie sonore fascinante par son mimétisme physiologique. Le lendemain, c’est au tour de deux créations mondiales de Stefano Gervasoni et David Hudry de résonner aux côté du Lemanic Modern Ensemble. Une plongée dans le cœur même de la cohabitation entre l’homme et la machine : l’usine. Une pièce fruit d’une immersion de David Hudry dans les usines de décolletage de la Vallée de l’Arve dans laquelle timbre et bruit mécanique reflètent la complémentarité entre l’homme et la machine.

Le jour du seigneur à 15h, les salons de musique dévoileront une présentation tout à fait originale des étranges sculptures parlantes, chantantes et pensantes du plasticien britannique Martin Riches. Il s’agira alors d’entendre des pépites vintages pour robots et percussions, rencontrer les compositeurs et les interprètes, le tout dans le cadre d'une émission de radio présentée et diffusée sur Espace 2. Festival Archipel Du 15 au 25 mars Divers lieux

Samedi 17 mars, dès 20h, deux ciné-concerts prendront le relais à l’Alhambra. Le premier, Maudite soit la guerre, film muet colorisé à la main et réalisé par Alfred Machin, se dévoile comme une immersion en 1914 à la veille de la Première guerre mondiale. La projection du film sera accompagnée en direct par l'ensemble parisien 2e2m qui interprétera une partition originale d'Olga Neuwirth, A Film Music War Requiem. S’ensuivra à 21h30 la projection du mythique Metropolis, film culte de Fritz Lang, accompagné en direct par le laptopiste et compositeur Xavier Garcia qui mixera des samples de Iannis Xenakis et du DJ Richie Hawtin. A ne rater que sous ordonnance médicale. Go Out! magazine

www.archipel.org

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J O N AT H A N N O T T Directeur musical et artistique

INVITATION VENDREDI 16 MARS 2018 Victoria Hall — 18h30 ENTRÉE LIBRE

PREM1ER SIÈCLE 1918–2018 Cap sur la Saison 2018–2019

P R E M 1 E R S I È C L E OSR

1 9 1 8 –2 0 1 8

photo : OSR/Enrique Pardo

En présence de l’OSR dirigé par Jonathan Nott


CLASSIQUE

DEUX TRAHISONS EN UNE SOIRÉE Saint-Valentin termine tout juste de saupoudrer ses ondes sucrées sur Genève que le Grand Théâtre jette l'éponge. Du 17 au 29 mars, les histoires d'amour finissent mal à l'opéra, avec deux intrigues dramatiques programmées en binôme. Cavalleria rusticana de P.Mascagni et I Paggliacci de R. Leoncavallo racontent l'amour trahi, la passion dévorante et la soif de justice. La pagaille des sentiments transportera le public chez les Italiens au sang chaud. Puccini n'est pas loin. Par ANNE FATOUT

L'orchestre de la Suisse romande sera dirigé par le chef d'orchestre britannique Alexander Joël, avec cependant deux metteures en scène italiennes, Emma Dante et Serena Sinigaglia, et deux distributions de chanteurs lyriques essentiellement russes et italiens. Ce sont autant de couleurs de voix pour vibrer et frémir, notamment sur celle du jeune baryton Roman Burdenko, présent dans les deux parties. Dans cette musique aux inspirations populaires, le chœur du Grand Théâtre s'en donnera à cœur joie, en incarnant la foule dans deux partitions très exposées. Et pour qui voudrait plus de détails sur le spectacle, un musicologue donne quelques clés d'écoute, trente minutes avant le début des représentations, sur la mezzanine du foyer de l'Opéra des Nations (excepté le 29 mars).

ODEUR DE SOUFRE SOUS LE SOLEIL DU SUD.

En matière d'honneur, les Italiens sont chatouilleux, c'est un fait ! En première partie de soirée, la Cavalleria rusticana (« chevalerie campagnarde ») plante le décor dans un village de la Sicile chrétienne, pendant la messe de Pâques. Sanduzza gravera les mémoires, en héroïne meurtrie et déshonorée qui provoque dans un égarement de désespoir haineux la mort de Turriddu, son amant volage. Composé en 1890, l'opéra en un acte a connu un succès phénoménal dès sa création. La musique de Mascagni se rapproche souvent de la chanson populaire du sud de l'Italie, avec des thèmes qui resteront gravés en tête et de grands pans de musique symphonique qui portent la tragédie avec un romantisme bouleversant. ABÎME CLOWNESQUE

Après l'entracte, l'opéra de Leoncavallo promet un deuxième drame. Écrit en 1892, I Pagliacci (« Les clowns ») reprend l'histoire vraie d'un fait divers sanglant: au cours d'une représentation de théâtre donnée par une troupe ambulante dans un village de Calabre, le comédien Canio – dit Pagliaccio –, tue sa femme et l'amant de celle-ci, alors que les spectateurs ne comprennent que trop tard le télescopage entre le jeu et la réalité. L'opéra s'est rendu célèbre par son manifeste qui appelle à rapprocher fiction et vie réelle, jusqu'à ne plus savoir distinguer l'une de l'autre. Entre les moments musicaux burlesques et fanfarons, et des airs tristes et amers à fendre l'âme, l'auditeur est mené à travers des tableaux de vie propres à la musique vériste.

Cavalleria rusticana ©Andrea Ranzi Cavalleria rusticana I Pagliacci Du 17 au 29 mars Opéras des Nations

INSÉPARABLES

Si l'écriture musicale des deux compositeurs diffèrent, leurs deux opéras ont pour tradition de se partager l'affiche depuis 1895, autant dire depuis toujours !

40, avenue de France 1202 Genève 022 322 50 50 www.geneveopera.ch

Go Out! magazine

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THÉÂTRE

KARMA EXPECTATIF Petit théâtre presque privé, l’Alchimic propose à l’image de son espace une programmation souvent intimiste. Même si les thématiques restent très variées, les pièces proposées ont souvent en commun une réalité familière cachée derrière l’absurde. Les œuvres jouées sont pour la plupart drôles au premier abord puis touchantes, dans un second temps, grâce à des personnages identifiables. L’Ours et Théâtre sans animaux s’inscrivent en particulier dans cette réflexion sur l’humain, à travers une métaphore cocasse qui a pour sujet certaines questions existentielles. Hang up ! prolonge cette réflexion faite sur la base d’une comédie philosophique. Cocktail parfait entre cirque, théâtre et poésie, ce spectacle promet de vous plonger dans une catharsis digne du XXIème siècle. Par AMEIDIE TERUMALAI

UN SUJET QUI SE TIENT

Alors que la mort est un sujet récurrent dans le théâtre, la compagnie Diptik a décidé d’aller plus loin, en faisant du thème principal de leur œuvre la réincarnation. Deux personnages lévitent sur scène, accrochés tels des manteaux vivants dans l’attente du début de leur seconde vie. L’attente, ici de leur sanction et de leur délivrance, rappelle celle des illustres Vladimir et Estragon de Beckett. Pourtant tout comme dans la pièce du dramaturge irlandais, l’espace temporel et spatial laisse place à la parole de nos protagonistes. Parole qui vogue comme une âme d’un sujet à un autre, pour finir sur l’existence et la liberté humaine. Le temps d’une pirouette, les clowns se transformeront donc en philosophes et vous feront rire à en décrocher votre âme.

©Marion Savoy

DU CIRQUE AU THÉÂTRE

Hang up! est une création de la Compagnie LES DIPTIK, formée par le duo de clowns Céline Rey et David Melendy. Ceux-ci se sont rencontrés alors qu’ils n’étaient qu’apprentis et ont évolué et tourné ensemble dans toute la Suisse. C’est à Fribourg, en 2015, qu’ils ont construit et réalisé leur premier spectacle Hang up! en collaboration avec Marjolaine Minot, artiste aux multiples casquettes provenant également du milieu du cirque. Le nom de la compagnie est bien trouvé car, comme tout duo comique, les deux clowns sont inséparables et se complètent aussi bien que Laurel et Hardy ou de Funès et Bourvil.

Mars 2018

Hang up! Du 13 au 25 mars 2018 Théâtre Alchimic 10, avenue Industrielle - 1227 Carouge 022 301 68 38 www.alchimic.ch

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9 mars – 31 octobre 2018 Entrée libre Route de Vessy 49 1234 Vessy lesbergesdevessy.ch

Expositions

Destination Croix-Rouge Architectures d’urgence Exodes – Exo Mattresses


THÉÂTRE

RIRE DÉBRIDÉ, JAMAIS JAUNE

©Facebook Bun Hay Mean

Interviewer Chinois Marrant aka Bun Hay Mean s’apparente à un shoot au gaz hilarant. Propice à la formule, prodigue à la réplique, ce comique ayant foulé les planches du Jamel Comedy Club vanne comme il respire, affûte des calembours et piétine les plates bandes de l'insipide avec un phrasé panaché à flanquer de l'urticaire à une escouade de comiques en herbe. Son bagout brut de décoffrage fait sauter les verrous de la comédie. Ici, l'humour est corrosif, excessif, décoiffant, taillé dans l'éclatant. Il y drille son auditoire avec spontanéité, passe les clichés au rayon X et flingue sur tous les fronts : racisme, homophobie, religion, politique, stéréotypes du quotidien. Le tir est continu, fourni par un Bun Hay Mean égrenant les blagues à la même vitesse que Bruce Lee les allers-retours de nunchaku. Stand-up, sketchs et digressions incessantes, tout est désopilant, à pleurer de rire, à se tordre de plaisir, les adjectifs pourraient s'empiler sans y trouver à redire. Toujours est-il que par sa faute nos zygomatiques sont soumis à la plus délectable des tortures : entre fou rire et délire qu’on se réjouit de subir à nouveau le 16 mars prochain au Théâtre du Léman. Ping-pong verbal avec un comique sensible, irrésistible et à l’humour caustique. Par MINA SIDI ALI

Mars 2018

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THÉÂTRE

Bun Hay Mean ? Traduction ? Avant de fuir le Cambodge dans les années 70 sous le régime du dictateur Pol Pot, mon père était pêcheur. Bun Hay signifie ainsi : le bonheur qui vient de la mer. Mon nom de famille est en fait Ly, et pas Mean mais mes parents ont passé pas mal de temps en centres de réfugiés. Et c’est à force d’entendre « what does it mean ? » que mon père a décidé qu’on s’appellerait ainsi. Votre histoire familiale, un véritable périple humain que vous partagez à travers diverses thématiques abordées dans votre spectacle… Mes grands-parents avaient déjà fui la Chine, puis mes parents le Cambodge. Ce sont des espèces d’intermittents de la vie. Je dois avoir dans mes gènes cette notion d’étranger qui est ancrée. J’ai grandi en France et je dois dire que j’ai plutôt vécu une discrimination positive. Certains termes peuvent blesser les gens. J’essaie toujours de dédramatiser. Vous avez pourtant un langage loin d’être châtié, plutôt cru… Je suis comme ça. Je n’ai pas envie de mettre des mots qui ne sont pas les miens. Quand je suis sur scène, je fais du stand up, c’est de l’impro, du spontané ! On me fait souvent des remarques, d’enlever certaines expressions. Mais, je parle comme as (verlan de comme ça). Je n’ai pas envie de me dire que je filtre mes mots, j’aurais peur de dénaturer mes pensées.

Portrait de Bun Hay Mean ©FIFOU

Vous n’avez peur de rien sur les planches ? Non, tout peut arriver. Il y a peu aussi, une femme au premier rang reçoit un appel sur son téléphone. Je bondis pour répondre à sa place. C’était sa fille. Je lui réponds que je suis en train de la ken (faire l’amour) à sa mère et qu’il faut rappeler plus tard. Mais le téléphone sonne à nouveau et on apprend que le mari a eu un malaise, une crise de cardiaque. C’était difficile. Il y a eu un gros froid. Je me suis arrangé pour qu’elle parte en prenant mon numéro et qu’il me donne des nouvelles. Pendant le rappel, j’apprends en coulisse que le père est en vie et qu’il va bien. J’en ai parlé au public en invitant la famille à revenir revoir mon spectacle en entier et qu’on prévoira cette fois une ambulance !

Comment se travaille le stand-up ? Je ne cherche pas des idées, je suis davantage une forme d’antenne. J’écoute et je laisse les vannes venir. Elles sont dans l’air, dans le temps et je laisse mûrir les choses. Je fais aussi des cures de méditation, des retraites de silence de deux-trois jours. Sans téléphone, ni contact social, je me retrouve seul avec moi-même. C’est l’une des principales peurs chez les gens : se retrouver seul avec soi-même. Je commence à connaître mes défauts. Parfois, j’ai été lâche ou méchant, j’essaie d’analyser et de comprendre pourquoi et de travailler sur ces failles. Moi je suis un cancre, j’ai besoin de commettre les mêmes erreurs plusieurs fois avant de les arrêter (rires).

Votre actualité ? J’écris des films. Je suis surtout en train d’écrire mon deuxième spectacle prévu pour 2019. Je sais c’est long, mais ça prend du temps, j’ai rencontré beaucoup de personne dont les histoires m’ont ému et dont j’aimerais parler.

Des anecdotes marquantes sur scène ? Dernièrement, il y avait une très jolie fille au premier rang dans le public. Elle m’a dit être célibataire depuis trois ans, donc je lui ai demandé comment c’était possible. Elle m’a répondu que c’était parce qu’elle avait été en prison. Ca plombe forcément l’ambiance. Mais j’ai dédramatisé la situation et j’ai trouvé le moyen de rebondir en jouant sur cette expérience rare derrière les barreaux. Go Out! magazine

Bun Hay Mean dans Chinois Marrant Le 16 mars à 20h30 Théâtre du Léman 19, quai du Mont-Blanc - 1201 Genève www.theatreduleman.com

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MÉTIERS D’ART

Conception © CFP Arts, Genève, Laurène Perego – Graphisme : trivialmass.com

FUTURS EN TRANSMISSION

20-21-22 AVRIL 2018 DÉCOUVREZ LES SAVOIRS-FAIRE DES ARTISANS À GENÈVE

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Partenaires nationaux


THÉÂTRE

Quand le théâtre passe à table – eh non, il ne s’agit pas uniquement de nourriture spirituelle, mais du festival Midi, théâtre ! (4ème édition) programmé à l'heure du déjeuner. Pour le prix d'un menu du jour, on assiste à une création théâtrale de 30 à 40 minutes accompagnée d’un plat confectionné pour l'occasion. Ce mois-ci, cap sur le théâtre du Grütli pour un spectacle satirique qui concerne tout un chacun : 24 heures de la vie d’un frigo. Par JEANNE GRESSOT

Une heure, un lunch, un spectacle : voilà une idée motivante pour saupoudrer de théâtre son train-train quotidien. L’avantage indéniable de la formule : son horaire atypique, en plein milieu de la journée de boulot, à un moment où toute la population active se trouve au centre-ville... alors qu’une fois la dernière heure atteinte… on déserte souvent en direction du logis pour n’en plus revenir ! Alors que partager un repas convivial devant une caricature vivante des usages du frigidaire, c’est la promesse d’un bon stock de discussions entre collègues. ©Isabelle Cerf

« Un frigo, c’est personnel ! Chacun y a son produit incontournable, non ? » Ce qui est certain, c'est que l'indispensable élément électro-ménager se trouvera au centre des intérêts et des rituels de personnages poétiques et clownesques, mus par des fringales à satisfaire, mais pas uniquement. Le spectacle placera le viseur sur cet objet sur lequel on compte tant… et que l’on oublie, par un arbitraire banalisé, de célébrer. Oui, il convient de faire justice à cet utilitaire bien précieux, vers qui volent nos convoitises, alternativement champ de bataille ou havre de paix, parfois accueillant compagnon d’insomnies ou sauveur des gamins affamés au goûter, tour à tour (selon ses utilisateurs, et c’est là que le bât blesse) frigo vide du désespoir ou garde-manger du type « fourré-de-partout », paré contre la prochaine attaque atomique – imminente, comme chacun sait.

Go Out! magazine

24 h de la vie d’un frigo Conception et jeu Fanny Rossel, Ophélie Steinmann et Branch Worsham Le 24 mars à 12h15 Théâtre du Grütli Maison des Arts du Grütli 16, rue Général-Dufour, 1204 Genève 022 888 44 84 www.grutli.ch Billets en vente pour 30 CHF (collation comprise)

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DÉCOUVERTE

À LIVRE OUVERT

Bibliotèque de la Servette ©Rémy Gindroz

Cette année encore, nous n’attendrons pas le mauvais temps pour nous rendre à la bibliothèque. La programmation proposée par les Bibliothèques municipales de la ville de Genève (BM) a de quoi ravir petits et grands. Avec un réseau de sept bibliothèques, un espace consacré au sport, un service de quatre bibliobus et un véhicule équipé pour promouvoir hors murs leurs prestations et leurs collections actualisées en permanence, les BM proposent des événements culturels de qualité pour tous les goûts et toutes les générations. Spectacles, lectures, ateliers ou conférences, personne ne sera déçu. Grâce à ces authentiques espaces de convivialité, de sociabilité, de rencontre et de mixité, la connaissance, la culture et l’information sont accessibles à toutes et à tous. De quoi devenir de véritables petits rats de bibliothèque ! Par SORAYA NEFIL

Mars 2018

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DÉCOUVERTE

DE BON HUMOUR

En 2018, les Bibliothèques municipales proposent d’explorer l’univers de l’humour par le biais d’événements tant diversifiés qu’originaux. Dans le cadre de cette thématique annuelle, les petits pourront assister à différents spectacles dont celui un peu loufoque de Caroline Langerndorf qui transforme les contes classique de notre enfance en histoires étonnantes et drôles. Ils pourront également participer à des ateliers tels que celui présenté par Franceline Dupraz et qui met la créativité des enfants au service de l’humour en utilisant les arts plastiques pour fabriquer des accessoires comiques et burlesques. Les adultes ne seront pas pour autant mis à l’écart… La Cie Campanazo leur proposera un spectacle, SORS ta CIERE, qui parle de la sorcière qui est en nous avec un humour déroutant. Ils pourront également assister aux douze scénettes de Valérie Mauriac qui propose de rire de notre quotidien, humour décapant à ne pas manquer ! Toujours pour célébrer l’humour, les BM accueilleront également entre leurs murs, le collectif Friture (maison d’édition en plein essor qui réalise à la main des ouvrages orientés jeunesse) qui proposera tout au long de la saison, à raison d’un jour par mois, des ateliers et spectacles décalés, pour tout public. Ainsi on pourra, en famille, écouter des contes humoristiques japonais, s’essayer à l’Origami-Wasabi, participer à un atelier de Pomme de terre et crayon gras ou encore faire la fête lors d’une Céleri rave party. On l’aura compris, burlesque, noir, comique de situation, parodie, contestataire ou décalé, l’humour sera décliné sous toutes ses formes et à toutes les attentions.

Bibliothèque de la Cité ©Luca Fascini

Exposition autour du numérique « Qu'en lira-t-on ? »

POUR LES MINUS !

Imaginé par les Bibliothèques Municipales de Genève, le fameux Prix P’tits Mômes récompense depuis 2006 un album original destiné aux tout petits (2-4 ans). Et c’est là toute l’originalité, le prix littéraire est décerné par les enfants eux-mêmes ! Les albums sélectionnés leurs seront présentés et lus par des éducatrices lors de séances à la bibliothèque, puis ils voteront pour celui qu’ils préfèrent et rencontreront la lauréate ou le lauréat au mois de mai. En plus de faire découvrir de nouveaux albums, ce prix permet de plonger les jeunes enfants dans le monde de la lecture et de les interroger sur leur sens critique.

TOUS LES GOÛTS SONT PER MIS

Les Bibliothèques municipales c’est également un invité chaque mois, des événements en lien avec l’actualité et des découvertes culturelles. On notera notamment la présence en avril de Benoît Jacques, auteur et illustrateur belge qui viendra sans aucun doute avec son carnet de croquis et plein d’anecdotes à partager avec ses lecteurs. Dans le cadre de la Semaine de l’égalité 2018, on retiendra la soirée spéciale consacrée à Isabelle Eberhardt et d'autres figures de la littérature féminine suisse. A cette occasion, on apprendra comment à un moment donné de leur vie, elles ont toutes dû dépasser les codes du genre pour pouvoir exister en tant que femme dans un monde littéraire essentiellement masculin. Et pour ceux qui ont des envies d’ailleurs, on pourra découvrir le Maghreb à travers ses femmes. Elles proposeront un atelier de calligraphie, des témoignages et un concert didactique.

Go Out! magazine

Bibliothèques municipales de la Ville de Genève Administration centrale 10, rue de la Tour-de-Boël - 1204 Genève 022 418 32 50 institutions.ville-geneve.ch/fr/bm

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Cendres

« Un village norvégien ravagé par les flammes de la folie. »

Du 20 au 25 mars 2018

Adultes, ados, dès 14 ans

Théâtre des Marionnettes de Genève Rue Rodo 3 –1205 Genève www.marionnettes.ch


EN FAMILLE

MÉTISSEZ, C’EST GAGNÉ ! Qui peut vous offrir en l’espace d’un week-end un voyage musical vers les plus belles destinations des Caraïbes, Trinidad et Tobago, Cuba, la Jamaïque ? Qui pour vous faire découvrir en même temps les rythmes de la Côte d’Ivoire, du Bénin en passant par le Brésil ? Ce n’est pas Kuoni ni Hotelplan. C’est Ram Dam Jam, le festival imaginé et conçu par les Ateliers d’ethnomusicologie (ADEM) et le Musée d’ethnographie (MEG) pour les enfants de 0 à 10 ans, dédié à l’éveil et l’introduction à la musique métissée. Par ALEXIS VALTICOS

en plus les visites musicales ou non des collections du MEG, on obtient une programmation d’une grande diversité et un festival jeunesse de qualité. Dans ce planning dense et rigoureusement minuté, la fanfare Olaïtan du Bénin avec ses percussions et ses cuivres sera, telle la mouche du coche, l’électron libre du festival avec ses interventions surprise tout au long du week-end dans les différents lieux du MEG. Et comme il sera question d’échanges tout le week-end, l’organisation encourage aussi les parents à s’impliquer avec leurs enfants dans les différents ateliers afin de créer un moment de partage autour d’activités ludiques et de découverte.

©Priscilla Kata

Pour Alexis Toubhantz, des ateliers d’ethnomusicologie, l’idée de Ram Dam Jam est de s’adresser à la relève et de sensibiliser le jeune public non seulement à la musique mais aussi à l’altérité et au métissage, moyen également de se questionner sur soi-même. Le métissage parlons-en car plus qu’un thème, ce sera le fil rouge de cette deuxième édition à l’image de nombreuses musiques d’Afrique occidentale ou d’Amérique latine enrichies de diverses influences. Les artistes eux-mêmes sont des parfaits représentants du métissage, provenant en grande partie des diasporas en compagnie d’européens passionnés de musique d’ailleurs.

Festival Ram Dam Jam Les 24 et 25 mars Musée d’ethnographie de Genève 65, boulevard Carl-Vogt 65 - 1205 Genève Evénements de 9h30 à 17h Petit-déjeuner musical offert jusqu’à 10h30 www.ville-ge.ch/meg/ramdamjamfestival

Pour sa deuxième édition, ce festival pour le jeune public propose plus de 70 événements éveillant à la musique et à la danse du monde. De l’éveil musical autour d’instruments de musique pour les 0-2 ans à la confection de parures Bollywood avec ses turbans, ses tissus colorés et ses clochettes pour les plus grands, tout le monde y trouvera son compte. D’autant plus que ces ateliers sont entrecoupés par 13 concerts colorés allant de la calypso caribéenne à la danse urbaine ivoirienne. Si on y ajoute Go Out! magazine

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Avec Parental Advisory, Thomas Mailender emprunte les chemins sans issues et sans censures des détournements d’interdits et de règles de conduite pour parents et enfants avertis mais non convertis. Les images, glanées sur le web, rendent hommage à l’irrévérencieux dans l’art d’éduquer sans contraintes morales. En véritable contre-attaque de la quête de perfection, ses instantanés d’idées spontanés brisent tous les codes du bon parent. A exposer de toute urgence, à la face des donneurs de leçons et calvinistes paternalistes en devenir ! Ce sixième opus en noir et blanc façon archive de l’artiste multimédia français boucle sa série incongrue sacralisant les ratages et bâclages absurdes récoltés sur le web. Parental Advisory de Thomas Mailaender Edition limitée à 200 copies chez RVB Brooks rvb-books.com

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LIVRES

REVIVAL ORIENTAL

Kay Nielsen, illustre illustrateur danois de livres pour enfant du XXème siècle réalisa de sublimes dessins des Mille et Une Nuits, en vue de versions traduites pour les publics anglophones et francophones. Au vu du contexte économique de l’époque, son livre ne fut malheureusement jamais publié. Shéhérazade devra attendre bien plus de mille et une nuitées pour bercer nos yeux de ces draps de papier. Ce recueil d’histoires légendaires inscrites dans la tradition orale de la culture arabe est publié pour la première fois dans une magistrale édition limitée et numérotée, dotée d’un portfolio accompagné d’un livret imprimé en cinq couleurs et or avec des reproductions des seuls originaux existants. Un ouvrage spectaculaire et magique qui redonne vie à ce classique littéraire universel grâce à la merveilleuse plume du prodigieux Kay Nielsen. Envoûtant. Les Mille et Une Nuits illustrées par Kay Nielsen Édition limitée à 5000 exemplaires numérotés (mars 2018) chez Taschen www.taschen.com

PAIN SEC M AIS PA S PERDU

Pour éviter le gaspillage, soyez assurés que Massimo Bottura, élu meilleur chef du monde en 2016, et ses plus de cinquante acolytes vous procureront avec Le Pain est d’or plus d’un antidote culinaire. Cet ouvrage est consacré a la reconquête du pain, rassi, sec ou abîmé. Sont concoctées ici plus de 150 recettes croustillantes, faciles et abordables. A partir de produits simples, le pain retrouve la vie à travers des préparations gastronomiques transformant la perte en mets inimaginables et succulents. Bottura nous sensibilise au gâchis alimentaire, redore le blason de cet aliment incontournable et donne ses secrets pour toujours voir la mie du bon côté. Une cuisine engagée et novatrice qui revisite les bases panées. A vos fourneaux, vous n’aurez plus l’excuse d’être dans le pétrin. Le pain est d’or Massimo Bottura & Friends Phaidon www.phaidon.com

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LIVRES

DE FIL EN GÉNIE

Première rétrospective de la reine du fil à tordre, l’extraordinaire Sheila Hicks, tisseuse artiste, déshabille nos regards pour mieux découvrir nos sens. Ses œuvres inclassables et magnétiques nous offrent l’effet d’un cocon dévidé pour se retrouver en harmonie avec soi. Des fils tout en couleur qui nous tirent vers le haut, des cordes accordées au décor de la vie présente et future, tapissant nos émotions de liberté. L’artiste plasticienne aux créations tapis de fibre humaine coud en nous des sensations de relaxation. Un vaste survol de l’œuvre tressée sur plus de 60 ans est actuellement en exposition au Centre Pompidou jusqu’au 30 avril. Sheila Hicks, Lignes de vie (Lifelines) de Michel Gauthier Éditions du Centre Pompidou (janvier 2018) editions.centrepompidou.fr

PROPRE !

Prescrit comme un booster pour fracture rétinale, le Toilet Paper de Maurizio Cattelan n’est pas près de stopper l’effusion de larmes, d’émois et de cris d’excitation, au vu de ses derniers crus visuels. De mèche avec Pierpaolo Ferrari, il y convie le génial photographe, Martin Parr, pour faire la part belle aux paraboles sur pellicules, offrant à nos sens le septième ciel du sensationnel insensé. Un rêve éveillé en images, parfumé d’ironie et de provocation qui maintiendra notre taux de subversion à l’œil. Une édition collector donc limitée avec un sac chic et, alerte spoiler, une surprise pour le prochain numéro prévu en mai ! A consommer sans modération hors de portée des vieux envieux ! ToiletMartin PaperParr de Martin Parr, Maurizio Cattelan, et Pierpaolo Ferrari Edition collector à 1000 exemplaires (janvier 2018)

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Le bon ne peut pas être payé en espèces. Le bon d’achat n’est pas cessible. Des bons présentés ultérieurement pourront ne plus être acceptés. Il doit être présenté au moment de la réservation et il n’est pas cumulable avec d’autres off res. Un seul bon peut être validé. Valable jusqu’au 31.12.2019

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SCIENCE

CERVEAU : TOUT UN CHANTIER !

Connections et structures de cerveaux de foetus à différents stades de développement Tiré de l'article : Transcriptional landscape of the prenatal human brain par Lein et al. in Nature volume 508, pages 199–206 (10 avril 2014)

Pour la vingtième année consécutive, l’UNIGE, et plus précisément son renommé Centre interfacultaire de Neurosciences, offre au grand public la promesse d’une mise en abîme étourdissante en partant à la découverte de l’organe le plus fabuleux qui soit : le cerveau. Durant la Semaine du cerveau qui se tiendra du 12 au 16 mars, d’éminentes têtes chercheuses de l’institution se succéderont au gré de conférences à l’Uni Dufour pour faire chauffer votre matière grise, avec comme idée fixe les questions inhérentes, cette année, au développement cérébral et cognitif. Circuits neuronaux, épigénétique, acquisition du langage,… Autant de thématiques qui seront décortiquées à la lumière des recherches les plus récentes puisqu’elles jouent des rôles majeurs lors des étapes essentielles à la formation d’un cerveau made in Homo sapiens. Une semaine à se creuser les méninges intensément, mais qui s’achèvera pour sûr avec la tête plus pleine ! Par NYATA NATALIE RIAD

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SCIENCE

GÈNES ET ALENTOUR

On l’aura compris, le code génétique stricto sensu ne détermine pas tout ! Depuis un certain nombre d’années on sait que l’expression des gènes est soumise à l’environnement et à l’expérience de vie via des mécanismes qui relèvent de ce que l’on appelle l’épigénétique (pensez par exemple aux divergences entre vrais jumeaux au fil du temps). C’est à Ariane Giacobino, Médecin adjoint au Service de Médecine Génétique des HUG et Privat docente à la Faculté de médecine de l’UNIGE que reviendra l’honneur d’expliquer ce phénomène d’une importance capitale. Mieux compris, les facteurs (alimentaires, toxiques, psychologiques, etc.) influençant ces mécanismes permettront éventuellement de diminuer les risques de survenue de certaines maladies… Son intervention sera précédée, ce mardi 13 mars, par celle d’Alexandre Dayer, Professeur à la Faculté de médecine et directeur du NCCR Synapsy de l’UNIGE, laboratoire qui s’intéresse aux bases synaptiques des maladies mentales par deux axes de recherche : génétique et cerveau d’une part et, d’autre part, environnement et cerveau. Le Prof. Dayer montrera en quoi les gènes jouent un rôle déterminant dans l’énigmatique éclosion de la diversité des neurones à l’œuvre dans le développement cérébral, mais également les apports de la recherche translationnelle en neuroscience (qui vise à traduire sur le plan thérapeutique les découvertes en recherche fondamentale). Appliquée à l’impact des modifications génétiques sur les circuits cérébraux en devenir, elle renseigne sur la vulnérabilité aux maladies neuro-développementales.

CÉLÉBRATION CÉRÉBRALE

Si les précédentes moutures de la Semaine du cerveau ont notamment été dévolues aux émotions, à la peur, à la mémoire ou encore aux liens entre cerveau et alimentation, l’édition 2018 se concentrera sur les aspects qui se trouvent à la base de la construction cérébrale. Ce cycle de conférences permettra de comprendre comment des éléments biologiques, cognitifs et environnementaux s’articulent entre eux pour donner naissance à un organe cérébral fonctionnel dès les débuts de la vie. Une aventure passionnante ! GENÈSE

La première conférence de cette semaine consacrée au développement du cerveau fera tout naturellement la part belle aux premières étapes mises en œuvre dans l’ébauche de cet organe fascinant. C’est en effet déjà in utero que les circuits essentiels s’assemblent pour garantir son bon fonctionnement. Le Professeur à la Faculté de médecine et directeur du Geneva Neurocenter de l'Université de Genève Denis Jabaudon présentera donc les recherches de son laboratoire spécialisé dans la formation des circuits corticaux afin d’expliquer comment ceux-ci se mettent en place – il s’agit-là d’une véritable chorégraphie neuronale ! – pour donner naissance aux substrats de ce qui deviendra par la suite pensées, actes, émotions et sentiments, entre autres capacités. Sans oublier que le tout est influencé par les gènes et l’environnement et résulte d’une dynamique extraordinairement complexe. Un domaine de recherche foisonnant, particulièrement bien servi par les progrès récents dans le domaine des techniques d’analyse. Sa conférence sera suivie par celle de Joël Fluss, médecin-adjoint agrégé de l’Unité de neurologie pédiatrique des HUG. Il exposera des situations cliniques qui permettent d’appréhender deux aspects déterminants du développement cérébral aux stades préalables et initiaux de la vie: sa plasticité et sa vulnérabilité. Celle-ci est due à la folle complexité qui régit ces moments-clés d’élaboration, les rendant sensibles à la moindre « fausse note ». De fait, il arrive que le cerveau du fœtus ou du nouveau-né soit soumis à des affections de diverses natures (génétiques, infectieuses, vasculaires, etc.), que sa fabuleuse plasticité parvient dans nombre de cas à contrer en modifiant son architecture fonctionnelle, ne laissant parfois quasiment aucune séquelle repérable. Mars 2018

ESQUISSES COGNITIVES

La troisième soirée de conférences se penchera sur les premières années de la vie et l’émergence des capacités cognitives chez les bambins. C’est tout un panel de processus mentaux qui se met en place, et qui a forcément intrigué tous les parents ou quiconque a eu l’occasion d’observer jour après jour l’évolution d’un enfant. Edouard Gentaz, Professeur à la Faculté de Psychologie et des Sciences de l’Education de l’UNIGE, tentera de mettre en lumière ce qui se passe dans la tête de ces chères têtes blondes. Affectifs, sociaux, neuro-cognitifs ou sensori-moteurs, les besoins et compétences des enfants passent par différentes étapes de développement. Mieux les cerner permet évidemment de mieux accompagner l’épanouissement des petits! Parmi eux, certains sont nés très prématurément; Petra Huppi, Professeure à la Faculté de médecine de l'UNIGE et médecin-cheffe de service aux HUG expliquera que, malheureusement, il arrive que les enfants nés bien avant l’heure présentent des troubles cognitifs, même des années plus tard. Or, il est désormais possible 48


SCIENCE

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grâce aux procédés d’imagerie à résonance magnétique (IRM) d’identifier les circuits cérébraux les plus vulnérables chez les grands prématurés et l’impact positif de certaines interventions – notamment par le biais de la musique – sur le développement cérébral des nourrissons. Des quoi nourrir des perspectives réjouissantes pour l’avenir !

Du lundi 12 au vendredi 16 mars

LES BALBUTIEMENTS DU LANGAGE

Le jeudi 15 mars, ce ne sont pas deux mais trois intervenants qui se partageront l’estrade d’Uni Dufour, et pour cause! Ils ne seront pas trop pour évoquer la capacité cognitive peut-être la plus complexe qui soit: le langage. Plus précisément, il s’agira pour eux de lever une partie du voile de mystère qui entoure les problématiques d’acquisition du langage. En effet, comment un enfant est-il capable de maîtriser en quelques années les bases si complexes de sa langue maternelle ? Pascal Zesiger, Professeur et Doyen de la Faculté de psychologie et sciences de l’éducation de l’UNIGE explorera quelques pistes de réponses, données par les recherches récentes relatives à l’acquisition des sons, puis ultérieurement des mots et de la combinaison de ceux-ci, le tout se déroulant entre l’âge de 1 et 4 ans. Il cédera ensuite la parole à Narly Golestani, Professeure à la Faculté de médecine de l’UNIGE. Son laboratoire questionne les liens entre cerveau et langage plus spécifiquement sous l’angle du multilinguisme. Il est bien connu que les enfants acquièrent plus aisément que les adultes la maîtrise de plusieurs langues ; cela semble dû à l’existence de périodes optimales dans le développement, favorisant l’apprentissage de la phonologie, des mots et de la syntaxe. La Professeure présentera des études, pour l’instant assez rares, portant sur le cerveau d’enfants bilingues, l’imagerie cérébrale et le langage chez le nouveau-né. Enfin, Hélène Delage, logopédiste et chercheuse à la Faculté de psychologie et sciences de l’éducation de l’UNIGE, interrogera les notions de retard et de trouble du langage. L’apprentissage du langage oral ne pose aucun problème à la majorité des petits, mais certains d’entre eux rencontrent des difficultés dans ce domaine. Qu’elles soient dues à des pathologies identifiées et connues (surdité, autisme, etc.) ou non, les professionnels de la petite enfance se doivent de reconnaître les divers besoins de prise en charge, en particulier lorsqu’ils doivent être mis en place précocement.

cognitif de l’enfant. Marc Ratcliff, Maître d'enseignement et de recherche à la Faculté de psychologie et sciences de l’éducation de l’UNIGE se penchera sur le postulat piagétien qui relie cerveau et esprit par la notion de plasticité, une théorie élaborée au milieu du XXème siècle et qui a durablement influencé la psychologie moderne. Bien que celle-ci se soit progressivement distanciée des conceptions de Piaget, Pierre Barrouillet, Professeur à la Faculté de psychologie et sciences de l’éducation de l’UNIGE montrera que cette approche rencontre, de manière plutôt inattendue, un certain renouveau au travers de recherches récentes.

PIAGET : HIER, AUJOURD’HUI, DEMAIN

24, rue du Général-Dufour - 1204 Genève

cerveau Le en construction Conférences

19h | Uni Dufour (24 rue Général-Dufour) Auditoire Piaget (U600, sous-sol)

Entrée libre

www.semaineducerveau.ch

En somme, l’UNIGE, en plus de faire la démonstration qu’elle se situe à la pointe dans le domaine des neurosciences, présente une fois encore avec ce programme palpitant l’opportunité d’en apprendre davantage sur l’infinie complexité de cet organe qui nous réunit de façon déterminante en tant que membres d’une même espèce tout en caractérisant chacun d’entre nous comme individus uniques. A ne pas manquer ! Semaine du cerveau 2018 - Le cerveau en construction Du 12 au 16 mars à 19h Organisée par le Geneva Neurocenter Conférences à l’Uni-Dufour

Cette semaine de conférences se clôturera par des investigations de l’héritage des travaux de Jean Piaget. Le fameux scientifique suisse a notablement laissé son empreinte pionnière sur l’étude du développement Go Out! magazine

Entrée libre www.semaineducerveau.ch neurocenter.unige.ch

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AILLEURS

BALLET CULTUREL

Le Boléro, à deux pas de la gare de Versoix

Hommage au compositeur Maurice Ravel, originaire de Versoix par son grand-père, le Boléro détonne dans le paysage artistique de la région. Sis en face de la gare, il se dresse comme un haut-lieu culturel pluriel doté d’une bibliothèque de 30'000 livres et d’une chavirante vue sur le Mont-Blanc. Avec sa programmation pointue et diaprée chapeautée par le génial Olivier Delhoume, responsable du Service culturel de la Ville – on avait été scotché par l’exposition de Peter Knapp ou encore très touché par l’intervention du fils de Françoise Sagan – l’espace de médiation célèbre en avril prochain ses 3 ans. Cédric Lambert, maire de Versoix, revient sur cette épopée passionnante. Par MINA SIDI ALI

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AILLEURS

Quels sont vos futurs challenges pour ce lieu de vie exceptionnel ? Il y a un effort à faire au niveau de la médiation culturelle. On espère attirer plus d’associations, des écoles, le cycle d’orientation. On souhaite organiser des événements qui attirent toutes les générations car le vœu, c’est de créer un lien entre les habitants pour qu’il partagent et s’approprient l’espace. Pourriez-vous nous parler de Boléro qui célèbre en avril prochain ses 3 ans ? Pour la commune et la région, c’est une très belle réussite. Au départ de cette aventure de construction passionnante, nous n’y connaissions pas grand chose car nous n’avions pas de vraies compétences muséales. Au delà d’un lieu de vie, nous avions la volonté de créer un espace de médiation qui accompagne le projet. On doit beaucoup à Olivier Delhoume, journaliste, écrivain et photographe qui a étroitement travaillé sur le projet. Sa collaboration était inespérée. Aujourd’hui, il gère l’animation et la gestion du lieu. Notre volonté commune était d’ouvrir les yeux aux Versoisiens sur le monde artistique local et international. Ainsi, les deux premières années, nous proposions huit expositions car auparavant, ces dernières investissaient la salle communale le temps d’un weekend. Depuis trois ans, elles s’étalent sur plusieurs semaines. Ainsi, on est passé à six manifestations artistiques annuelles. Tous les supports y sont présentés avec entre autres de la peinture, de la photo et de la sculpture.

Et que nous réserve le Boléro en terme de programmation ces prochaines semaines ? Au mois de mars, nous accueillerons une exposition d’artistes locaux intitulée « Portrait » ensuite nous poursuivrons avec une collaboration avec des artistes belges à l’occasion de l’anniversaire des relations entre la Suisse et la Belgique. Puis, en mai, le Boléro organise la plus grande exposition de Robert Doisneau jamais réalisée auparavant en Suisse. Si vous deviez résumer le Boléro en trois mots ? Rencontre, découverte artistique et ouverture.

Boléro 8, chemin Jean-Baptiste Vandelle 8 - 1290 Versoix www.versoix.ch/sites-bolero-galerie/bolero-galerie

Quels sont les échos des habitants ? Nous avons un public assez fidèle, un socle stable de Versoisiens assidus, très contents. Le Boléro est devenu en trois ans un lieu central dans la commune, il rassemble et c’est un excellent vecteur de rencontres et d’intégration à travers l’échange culturel. En parlant d’échange, on perçoit une forte volonté de collaborer avec d’autres institutions à l’image de l’HEPIA, la Fondation Auer ou le Château de Prangins… Exact. A travers le Boléro, il y a une véritable intention, celle de travailler de concert avec les diverses entités artistiques, culturelles de la région. On essaie également de collaborer étroitement avec les communes voisines et les écoles. Les surprises sont récurrentes. Ainsi, avec le festival Antigel, nous avions manqué de chaises. Plus de 300 personnes sont venues voir la performance ! L’objectif est également de rayonner en dehors de Versoix et d’être encore plus accessible pour tous. On a la chance d’ici la fin de l’année d’avoir un train qui passera toutes les 15 minutes ! Go Out! magazine

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MADE IN GENEVA

SIROCCO SONORE

PAOLO TÉCON | Varietnoise italienne Cassette + boite sérigraphiée à 100 exemplaires. Kakakids records | 1000 Balles Illustration : WILLY TÉNIA

Dans l’autoroute des convenances, ils driftent à contresens. Joint-venture de phalangistes sonores anonymes, le label Kakakids et 1000 balles alignent avec une ferveur multivitaminée 26 sorties et le triple de concerts déployés dans les lieux les plus huppés de la ville : Cave 12, Reliure, Kalvingrad et l’Ecurie. Illustrateurs et spécialistes en propagande sérigraphiée avec laquelle ils fédèrent discrètement leur Jamahiriya (République des Masses) souterraine, ils sont aux canons de l’esthétique ce que le baroque est au calvinisme : une prolifique rupture. En avance sur leur temps avec des lines up entremêlant rap dada, pop astrale, post punk lo-fi, no wave, math rock, cafouillage électronique voir techno de supermarché, ils relèguent le dénominatif des genres au rang de canette vide. Prêchant une ligne artistique aussi dense qu’hybride – loin des poncifs accolés au courant punk dont ils revendiquent l’essence – leurs soudards brassent sur scène la noise à la variété italienne, communient sur du 8 bits, pleurent des larsens et narrent la nostalgie à travers des boucles parsemées de bidouillages magnétiques. Tantôt hypnotiques, tantôt cathartiques, déroutantes, jamais flagrantes, les performances n’épargnent ni les matières, ni les textures, ni même les registres du son. Les lives oscillent entre écoute introspective et transe festive pour se muer en un cache-cache noyé dans une canopée sonore. Dans ce mouvement réfractaire au fun, bâtard de nom mais ô combien illustre en substance, Kakakids et 1000 balles redéfinissent la notion de fête tout en soufflant un vent fraîcheur à Genève. Immersion. Par MABROUK HOSNI IBN ALEYA

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MADE IN GENEVA

DE L’ILLUSTRATION AU SON

Fruit d’une entente cordiale entre Willy Ténia et Buster Yañez, Kakakids voit le jour il y a neuf ans à Nyon. Initialement illustrateurs, imprimeurs et micro-éditeurs chez Charlatan & Fils, c’est dans un squat que le duo décroche son diplôme en gestion événementielle. « Une vocation acquise aux côtés d’un coloc qui aimait bien booker des groupes sans leur organiser de concert » explique Willy Ténia. Rodé à l’exercice de rattraper les lives sur la tangente, les comparses prennent goût à l’exercice et s’emparent de la direction artistique. Le réseau des fanzines rapplique, Jean-Louis Costes ouvre le bal : Kakakids voit le jour. Les concerts défilent, Bob Taguenon et sa pègre 1000 balles rejoignent l’épopée pour déborder à Lausanne puis à Genève. L.P USE | JESSICA 93 | NOIR BOY GEORGE "Live à la Cave 12'' le 30.03 Illustration : Buster Yañez | Mattt Konture | Willy Ténia

LE « PAYS DU CHOCOLAT SALE  »

2013, un audacieux plan de restructuration rase l’atelier depuis lequel Kakakids opérait à Nyon. Sans moyen de contrôle des masses, difficile d’extirper la jeunesse locale des pubs d’autant plus que la sensibilité des habitués s’est révélée plus portée sur le prix de la bière que la qualité des performances. « Curieusement, une partie du public finissait par camper dans le salon jusqu’à trois jours après le concert. C’était curieux, pas pratique… » Confie l’un des membres. Une hégire en RegioExpress s’amorce, elle aboutira à Genève. Place majeure du négoce en produit pétrolier et plaque tournante du trading à haute fréquence, le consortium prend ses aises et s’établit dans l’imprimerie Crache Papier à l’Usine. Le terreau se révélant fertile, le triumvirat redouble ses activités et déploie ses concerts à l’Ecurie, la Reliure, la Cave 12 et Kalvingrad, allant jusqu’à ficeler un festival à la Gravière en 2014, date à laquelle il conçoit l’affiche du festival Animatou. Fidèle à ses activités d’origine, Kakakids enregistre ses concerts qu’il édite en format vinyle, cd et cassette, le tout précieusement emballé dans des sérigraphies réalisées au gré de collaborations tissées avec, entre autres, Freaky, Mattt Konture, Brulex, Pakito Bolino et Cécilien Freakowzki. Côté artistique, Kakakids se démarque et défriche avec une ferveur d’épileptique. Ecumant les salles de concert d’Auvergne à la Sardaigne en passant par Lille et Lyon, le label recrute son corps expéditionnaire et aligne divers registres tel que le rap mi-Dada mi-albinos de Pauvre Coude, la cold wave italo-sentimentale de Ventre de Biche, l’OVNI décomposé de Cancer ou l’électro phono-atomique de Nuclear Cookery, la pop punk lo-fi de Tôle Froide, la no wave de Sida…

Kakakids Records kakakidsrecords.bandcamp.com Prochaines dates : 30 mars à 21h mars à la Cave12 : Vernissage du split Usé- Jessica 93 et Noir Boy George 5 avril à 18h30 chez Urgence disk : vernissage du disque de "Violence et honnêteté" (punk régression) 8 avril à 21h à l'Ecurie : Attic ted + Armelle

La suite de l’article sur le site www.gooutmag.ch

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THÉÂTRE CIE ARIADNE EVAN PLACEY

DÈS 13 ANS DU 9 AU 11 MARS


stay cool

Human Flow d'Ai Weiwei

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BOULANGERIE DUCHESSA


SMALL HOUSE. GREAT INTENTION. www.le-melrose.ch


OBJET DU MOIS

BABAR by SUPERLIFE Par GO OUT! TEAM

Le mot d’ordre du studio suisse SUPERLIFE ? Concevoir des objets fonctionnels. Pari tenu avec Babar, le tabouret utile, puisqu’il permet non seulement de s’asseoir, mais également de ranger des livres, des magazines voir le dernier numéro de Go Out!. A l’image de tous les objets signés par le duo de géniaux designers vaudois – Edrris Gaaloul et Cyrille Verdon – Babar n’a pas été nommé au hasard. Son nom lui vient de sa forme qui, avec ses deux pattes, rappelle celui du célèbre petit éléphant, mythique personnage de fiction et héros de la littérature d'enfance et de jeunesse. Les deux ex-écaliens, très engagés dans la protection de l'environnement, offrent une collection de créations fonctionnelles et durables. Notre coup de cœur ! superlife.ch

SUPERLIFE BABAR, TABOURET EN ACIER THERMOLAQUÉ Dimensions : L 31 x P 31 x H 40 cm 6 coloris

CHF 306.–

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RESTAURANT LIBANAIS HOTEL PRESIDENT WILSON 47 Quai Wilson / 1211 Genève 21 arabesque@hotelpwilson.com T +41 (0)22 906 6763

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HOTSPOTS PETIT BISTROT DEVIENDR A GR AND

Collée à son grand frère niché au 23 rue du Stand, l’enseigne cadette se dévoile comme un petit bar spécialement dédié à l’art du petit-déjeuner à l’anglaise et au déjeuner à la grecque. Un Londres – Athènes qui survole l’assiette pour atterrir en bouche avec un trio matinal composé d’œuf, bacon & beans et une homérique pita en milieu de journée. Véritable coup de food de la Go Out! team, le pain est, par soucis d’authenticité, directement acheminé depuis la Grèce pour être garni de poivrons, oignons rouges, concombres et poitrine de bœuf façon « New Orleans » pour la version « Pulled Beef » ou de Saint Pierre, guacamole, suprême de pamplemousse pour le « Ceviche de Saint Pierre ». Les produits sont ultra fresh, minutieusement préparés au point où il suffit d’y planter une fois ses incisives pour réaliser que simplicité et authenticité riment avec bonheur. Bougrement savoureux et vivifiant ! COUP DE M AÎTRE

A ne pas rater : la formule brunch composée d’œufs, bacon & beans accompagnés d’un café, jus d’orange et laitage pour une mini somme variant de 23 à 30 CHF !

Mise en situation : ce qui était sensé ne se limiter qu’à un innocent verre s’est transformé en une illustre débandade alcoolisée. En panne de batterie, vous oubliez, au cinquième océan de bière écumé, le diner convenu avec votre douce moitié. Vous gémissez le lendemain en voyant l’écran de votre téléphone afficher 45 appels en absence et le double de sms de celle ou celui à qui vous aviez posé un lapin. Le bruit des bottes se fait sentir, la tension est à son comble. Le mal de tête aussi. L’ultime salut se profile... une nouvelle boulangerie ultra haute gamme du doux nom de Duchessa. Son arme ? le petit-déjeuner parfait. Avec une formule aussi garnie qu’un bataillon de casques bleus, elle comprend café, jus d’orange pressé, pain frais, confiture, bircher, salade de fruits ainsi qu’une montagne de viennoiserie, efficace pour se planquer derrière si la surprise tournait au vinaigre. Le tout livré par un duo aussi souriant qu’affable, en charge de fournir la vaisselle et d’effectuer la mise en place (idéal pour retarder l’heure des explications). Le résultat est bluffant, en l’espace de 15 minutes le salon du bien-aimé arbore des airs de Palace 5 étoiles, sa mine semble ravie, vous croisez les doigts...

Le Petit Bistrot 23 Rue de la Coulouvrenière 23, 1204 Genève 022 321 44 45

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PL ACE AUX TAPA S !

La Réserve Genève se distingue par son art singulier de brouiller le sens commun de ses convives. Niché à 10 minutes en voiture de Genève, y séjourner une nuit c’est s’offrir le même dépaysement qu’une destination desservie par un long courrier. Même expérience lorsqu’on se risque à agrémenter son apéritif de tapas, siglés Virginie Basselot, la cheffe des restaurants de l’hôtel. Instantanément happés, ces friands apéritifs vous entrainent dans un périple gastronomique de la méditerranée à la mer du Japon en passant par le Golfe du Mexique. Maki de carpaccio de bœuf et roquette, tempura de crevette, pizza à la truffe et tacos constituent autant d’étapes nécessitant, à chacune d’elle, une rasade de Rosemary, le cocktail signature au gin infusé au thé pamplemousse et romarin, jus de pamplemousse, jus de citron vert, miel de l’hôtel et blanc d’œuf. Un véritable tapas palace !

Cocktail Flower Sling

La Réserve Genève Hotel, Spa and Villas Cocktails & Tapas au bar Route de Lausanne 301, 1293 Bellevue Tél. 022 959 59 59 www.lareserve.ch

FAIRE L A NOCE (DE COTON)

Nichée dans le bouillonnant quartier des Eaux-Vives, la Table du Cotton demeure une des adresses que tout genevois se doit d’avoir testé ne serait-ce qu’une seule fois. L’accès s’y fait depuis le bar éponyme dont l’atmosphère et l’agencement semblent s’être figés dans les années 1980. La salle à manger détonne et se dévoile comme un élégant repère d’initiés au milieu duquel trône une table de 12 personnes ne demandant qu’à être partagée. Fruit de la conception du chef doublement étoilé, Laurent Petit (Le Clos des Sens à Annecy), la carte se savoure en compagnie d’illustres inconnus et dévoile une panoplie de mets dans laquelle le tartare de bœuf à l’huître et à l’écume de mer, la tartelette sablée au parmesan et au butternut ainsi que le foie gras de canard nous ont conquis. La Table du Cotton Rue Louis Duchosal 4, 1207 Genève reservation@latableducotton.ch www.latableducotton.ch

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HOTSPOTS

FOOD -TA STIQUE

Après Genève, le chef Serge Labrosse, associé au fraîchement diplômé de l‘école hôtelière Matthieu Jammers, ouvre sa première arcade dans le canton de Vaud. Lausanne est souvent considérée comme la jumelle de San Francisco à cause de sa ville escarpée, mais avec l’Instant B, le rapprochement entre les deux pays se fait culinairement parlant. L’ambiance street food à la mode outre-Atlantique est remployée ici en proposant divers Burgers revisités et leurs délicieuses frites à la mayonnaise truffée. B comme Burger, Bruschette mais surtout Bonheur ! L’Instant B 11, rue du Petit-Chêne - 1003 Lausanne 021 312 40 12 https://instantb.ch/fr/ 10 ANS, 10 CHEFS, 10 DESTINATIONS

Voilà déjà dix ans que le Eastwest a décliné sa singulière offre hôtelière au cœur des Pâquis. Avec sa scénographie chavirante de charme signée Anne-Marie Morrongiello la propriétaire ayant chiné aux quatre coins du monde, ce mini-palace ne laisse personne indifférent. Pour fêter sa décennie, encore une fois, il surprend avec 10 rendez-vous gastronomiques mensuels où grands chefs du monde entier sont conviés à cuisiner aux côté du jeune et non moins talentueux chef de la maison, Xavier Watrelot. En mars, c’est le Japon qui sera à l’honneur avec Takeo Yamazaki, le chef de Yoshi le seul restaurant japonais de Joël Robuchon. On notera, la présence du Danemark qui poursuivra ce tour du monde aussi gourmand qu’original ! Eastwest Hôtel Rue des Pâquis 6 1201 Genève

LE L ACUSTRE : JA M AIS EN R ADE !

Tél. 022 708 17 17

Le lacustre demeure à Genève l’un des établissements les mieux situés de la ville. Les pieds dans le lac Léman, le restaurant a tout de même connu une histoire mitigée l’ayant, un certain moment, relégué au rang d’attrape touriste. Une déliquescence à laquelle le Molino a décidé un terme en faisant l’acquisition de l’enseigne transformant la scénographie – désormais beaucoup plus moderne - et en réinventant la carte. Centrée sur les richesses aquatiques que recèlent le lac et la mer, celle-ci fait la part belle aux produits frais à l’image des filets de féra du Léman et du traditionnel filet de perche. A tester sur la très belle terrasse avec vue sur la rade de Genève et son défilé de passants affairés.

www.eastwesthotel.ch

Le Lacustre Quai du Général-Guisan 5, 1204 Genève Tél. 022 317 40 00 Go Out! magazine

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molino.ch/fr/restaurant-le-lacustre


peeling microneedling

injections

make-up cosmétique

concept-store de médecine esthétique 5 rue Caroline • 1003 Lausanne 021 566 13 14 • www.forever-boutique.ch


ÉDUCATION

CULTIVER LA TRANSVERSALITÉ Par ARTHUR BONATTI

Issu d’un anticonformisme fruit de 115 ans de perfectionnement, l’expérience d’apprentissage du Collège Champittet portée sur la culture et les arts vient de décrocher l’adhésion de la célèbre Julliard School et de son prestigieux réseau mondial d'artistes. Récit d’une épopée vaudoise.

©Collège Champittet

Fondé en 1903 ans, le Collège Champittet ne cesse de se démarquer avec une approche pédagogique qu’il cultive depuis plus de 115 ans. Avec pour mission de faire de l’étudiant l’acteur central de son apprentissage, les arts et la culture constituent le premier vecteur avec lequel l’Institution pique la curiosité de ses élèves pour mieux aiguiser leur créativité et leur sens critique. La méthode directement imprégnée de la tradition humaniste de la transmission du savoir place ainsi la musique et le théâtre au même rang que les sciences, l’histoire, la littérature et les langues. Dans cette optique et afin de développer au mieux les compétences cognitives clés de ses élèves, le Collège de Champittet se lie à la prestigieuse Julliard School et emmène les élèves à travers un vaste répertoire de genres, styles et cultures, regroupés en douze catégories, chacune représentée par une œuvre emblématique. Des catégories comme l'instrument en soliste, le concerto, le monde de Go Out! magazine

l'orchestre, la musique de film, d'improvisation ou narrative, les musiques folkloriques et d'instruments anciens sont ainsi explorées en profondeur. Ateliers et spectacles viennent ponctuer les activités pédagogiques stimulantes enseignées par des spécialistes de premier rang. Préparer les élèves à briller sur la "scène internationale", développer un engagement culturel et une culture générale globale depuis le canton de Vaud, telle est l'une des missions du Collège Champittet avec la mise sur pied d'un tel programme musical, créatif et innovant. Collège Champittet Chemin de Champittet - 1009 Pully-Lausanne 021 721 05 05 www.champittet.ch

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VIN

LE VIN NATURE, CONTRE NATURE ? La

chronique œnologique de

PIERRE-EMMANUEL FEHR

Illustrations tirées de « Mimi, Fifi et Glouglou. Petit traité de dégustation » de Michel Tolmer, Editions de l’Epure, 2013

- Bonsoir, avant de vous présenter le menu, avez-vous des allergies ? - Oui, au vin nature. - (...) Euh... nous n'avons que des vins nature. Mais lorsque vous goûterez à ces vins vivants, vous ne pourrez plus revenir aux vins conventionnels trafiqués au goût standardisé ! - Ah oui, alors pourquoi sentent-ils tous le renard mouillé ? Cette discussion véridique reflète les positions extrêmes des partisans du vin nature, qui s'extasient de son glou-glou, son énergie, sa buvabilité, son côté libre, sa fidélité au terroir... alors que ses détracteurs crachent sur ses défauts et ses arômes d'étable adoubés par les bobos parisiens! Respect de la terre, respect du vert, mais qu'en est-il dans le verre ? Mars 2018

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VIN

VIN EN P.I., BIO, BIODYNA MIQUE OU NATURE

Suite à la prise de conscience des excès chimiques des dernières décennies dans la viticulture, on assiste à la renaissance des vins en production intégrée (quasi-bio et possibilité d'user de produits de synthèse pour lutter contre des maladies), bio (réglementés), biodynamique (certifiés Demeter ou Biodyvin) et nature. Du fait du manque de règlementation ou certification de ces derniers, il n'existe pas de consensus sur leur définition et chaque vigneron fait à peu près ce qu'il veut, d'où la difficulté de s'y retrouver, notamment dans la qualité. En principe, le vigneron nature assure une culture biologique du raisin en bannissant tout produit chimique et n'ajoute aucun intrant durant la vinification. Les principes de la biodynamie sont souvent appliqués par les vignerons nature (travail manuel des vignes, utilisation de levures indigènes, prise en compte des rythmes lunaires), mais sa principale différence, c'est de ne pas ajouter du tout de soufre (SO2 ou sulfite) ou très peu lors de la mise en bouteille (pour le rouge, teneur max. de 150mg/l en conventionnel, 100mg/l en bio, 70mg/l en biodynamie et 40mg/l en nature).

©Maison du Moulin La Côte Y.Passas

sanctification des déviances qualifiées d'expression du terroir ou de défaut acceptable par certains vignerons, sommeliers ou cavistes, restons attentifs aux arômes de pomme caramélisée, beurre rance, sueur, urine, vernis, ou souris, dès lors qu'ils proviennent vraissembablement d'un défaut irréversible... Alors pour faire honneur aux vignerons nature rigoureux et ne pas discréditer ce mouvement, ne confondons pas terroir et écurie ! Saluons leurs efforts d'aller vers moins de soufre, le point crucial restant la qualité des raisins, car sains et mûrs, ils auront naturellement moins besoin de soufre que ceux issus de la viticulture chimique. Peutêtre qu'avant de se poser la question du zéro soufre, mieux vaudrait se pencher sur le type de viticulture et notamment la biodynamie, sujet d'un prochain article !

A BOUT DE SOUFRE

Le soufre est naturellement présent dans le vin en faibles quantités, mais les vignerons en ajoutent depuis le XVème siècle, le soufre n'ayant pas d'égal pour lutter contre l'oxydation, éliminer les microbes et bactéries nuisibles au vin et le stabiliser une fois la fermentation achevée. Sans ajout de soufre, la conservation des vins est délicate et les vins développent plus facilement des déviances. Toutefois avec un ajout excessif, il dénature le vin, d'où les efforts des vignerons respectueux de ne l'utiliser qu'avec modération. Alors quelle solution pour les vignerons nature qui choisissent de se passer de tout soufre ajouté ? Obtenir des raisins sains et garantir une hygiène irréprochable, de la plantation jusqu’à la mise en bouteille, en passant par le travail du sol, les soins de la vigne, la vendange, la vinification et l’élevage. Autant dire, un travail extrêmement délicat et rigoureux. Car à laisser faire la nature sans la contrôler, ça vinaigre ! Mais lorsque la vinification est maîtrisée, le résultat peut être exceptionnel.

Si vous voulez goûter au nature, voilà notamment quelques domaines rigoureux et réputés pour leur maîtrise: La Maison du Moulin (La Côte), Mermoud Vignerons (Lully), Alexandre Bain (Pouilly Fumé), Occhipinti (Sicile), Hatzidakis (Santorin), Sclavos (Céphalonie), Léon Barral (Faugères), Marcel Richaud (Cairanne), Domaine Lapierre (Morgon), Maison Overnoy-Houillon (Jura), Domaine Ganevat (Jura), Domaine des Pierres Sèches (Saint-Joseph), Jean-Michel Stephan (Côte-Rôtie), Thierry Allemand (Cornas), Lucy Margaux Vineyards (Adelaide), Enderle & Moll (Baden).

GOÛT UNIFOR ME OU EXPRESSION DU TERROIR ?

Les "naturistes" jurent fidélité à l'énergie de la terre et au goût du terroir. Pourtant, nombre de vins nature dégustés, alors qu'ils proviennent de différentes régions, ont des profils similaires et certains cépages perdent leur caractère typique. Un paradoxe ! C'est que cette vinification délicate est propice aux déviances, qui lissent l’expression d’origine du terroir et mène à une standardisation d'un goût "nature". Afin de ne pas se laisser bercer par la Go Out! Out! Magazine magazine

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DESIGN

PAPIER FROISSÉ Par GO OUT! TEAM

EASTPAK PADDED SLEEK’R PAPER LAB Après la série en mode vegan – Pad Veggie Leather – en cuir tanné aux légumes, qui avait mis en émoi nos papilles optiques, Eastpak nous met à nouveau une claque avec sa nouvelle ligne lab printemps-été 2018 de sacs en papier kraft. Eclairée alternative végétalienne au cuir, c’est la texture du futur. Avec son aspect de papier froissé, ce matériau n’est pas prêt de chiffonner notre planète Terre. Normal, puisque cette fibre résistante s’inscrit dans la durabilité en respectant l’environnement. On adhère et on adore ! La ligne premium conçue à partir de matières innovantes se compose de deux modèles de sacs à dos : le Padded Sleek’r, version mini de l’iconique Padded Pak'r avec un compartiment principal et une housse pour tablette (149 CHF), et le Sloane, plus raffiné et moins sportif (179 CHF). Les deux créations sont enrichies de ferrures en or rose, contrastant avec le blanc immaculé du papier Kraft. EASTPAK SLOANE PAPER LAB

Eastpak Paper Lab www.eastpak.com

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COLLAB' DU MOIS

PLATEFORME POLYFORME Par MINA SIDI ALI

On se délecte chez IKEA. Après une collaboration avec le génial label Hay, l’enseigne suédoise s’associe à Tom Dixon et décline « Delaktig », un canapé ultra-modulable. Une intuitive réponse aux changements qui s’opèrent dans nos intérieurs. La collection capsule se dote d’un objet modulable évidemment design, mais aussi très similaire aux meubles habituellement proposés par le géant suédois. Close-up. Célèbre pour ses pièces en métal (sa matière fétiche) très graphiques, le designer britannique Tom Dixon a pensé une ligne exclusive pour le géant suédois du mobilier, un objet modulable aux lignes épurées : Delaktig (« être impliqué, concerné », en suédois). Ultra moderne, cette création très Ikea-énne évolue en fonction des attentes de chacun et oscille entre un lit, un canapé, un fauteuil et une banquette ! Autour, on y dine, discute, travaille ou médite. Tout s’organise à proximité de cet objet qui se personnalise à souhait et qui se dote à l’envi d’une table d’appoint, d’une lampe, ou encore d’accoudoirs. On l’imagine aussi aisément dans un mini studio que dans un gigantesque loft. Une jolie opportunité de s’offrir un meuble multifonction pensé par une sommité du design à un prix accessible. Delaktig Disponible depuis février dernier www.ikea.com/ch/fr/

Go Out! magazine

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ANTI-ÂGE / IMPERFECTIONS Entre l’offre Beauté & l’Esthétique Médicale, un nouveau format de consultation pour sublimer votre peau Nutrition Routine de Soin & Solutions Esthétiques Cosmétique Sur-Mesure Stress Management

Réservez votre session - Le Melrose - Clinique Médico-Esthétique de Genève Tel : 077 529 02 90 - contact@agexclusive.ch


SPORT

COACH QUI PEUT ! Par MINA SIDI ALI

Epicurienne jusqu’au bout de sa bedaine, notre team d’hyper-affairés avait besoin de se reprendre en main en ce début d’année. Âpre décision que de devoir troquer entremets effrénés contre une salade de fruits sans sucré ajouté. De ce bilieux bulletin, le salut ne pouvait survenir que d’un coach apte à mettre un coup de pied retourné à notre licence et délectable déliquescence : Jean-Marie Castaing et son nouveau Studio d'entraînement privé, OZ Wellness. D’abord tennisman puis professeur de fitness, ce mentor hors-norme poursuit dans le body-building en raflant titres et renommée. Formé en Qi Gong, Tai Chi et méditation, il pratique également l’art du massage ayurvédique, japonais ou encore le « Chi Nei Tsang ». Le coaching à ses yeux ? Une discipline holistique alliant conditionnement physique, diététique, relaxation et travail fondamental sur la respiration. Entretien musclé avec un coach aux conseils sur-mesure. On perçoit une recrudescence de coachs sportifs en tout genre. Quels est selon vous les critères pour devenir un bon entraîneur ? Selon moi, un coaching réussi repose tout d’abord sur une relation de confiance entre le coach et son élève. Pour avoir des résultats tangibles, la capacité d’écoute et de décodage du corps et de ses réactions est impérative. C’est aussi ressentir et anticiper les besoins et les faiblesses de son élève pour renforcer le mental, accroître sa confiance et sa motivation. C’est un suivi qui permet d’obtenir, sur une période donnée, des résultats concrets et mesurables. Pour bien coacher, volonté et rigueur sont nécessaires mais c’est aussi l’envie de transmettre son savoir, son expérience. Un coaching efficace c’est permettre à son élève de non seulement se renforcer physiquement mais également psychiquement et de puiser de nouvelles ressources d’énergie. Pour résumer, c’est accompagner son élève lors d’un travail important et positif sur lui-même.

Quelle est la particularité de votre studio Oz Wellnes, en quoi est-il différent des autres salles de sport ? Le studio n’est pas une salle de sport comme les autres, c’est davantage un espace d’entraînement et de formation. Le concept du studio est très simple : offrir à mes clients une expérience d’entraînement sportif très personnelle dans un cadre accueillant. L’atmosphère est pour moi très importante, nous l’avons voulu intimiste, confortable et haut de gamme. Je promeus une approche holistique, pour ce faire, tous les entraîneurs et les thérapeutes maîtrisent la physiologie, la biomécanique, la science et technique de l’entraînement, la flexibilité, la nutrition... pour mettre en place des programmes en harmonie avec le corps et l’esprit qui répondent aux besoins spécifiques de chaque client jour après jour. Pour compléter cette démarche, le studio propose également un espace massages et soins minceur, un bureau de consultation pour des thérapeutes spécialisés : nutrition, naturopathie, hypnose, programme détox...

Go Out! magazine

OZ Wellness Rue d'Italie 10, 1204 Genève 022 736 90 00 www.ozwellness.ch

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MODE

CHAUSSÉ-CROISÉ Par GO OUT! TEAM

En quête de bottes de 7 lieues pour écumer la programmation culturelle genevoise, la Go Out ! Team a glissé ses orteils sur le site Sarenza pour en tirer une mini sélection et son mode d’emploi.

NELATON MR SARENZA A porter : pour faire croire à un hipster qu’on les a chinés dans la boîte à gant de la camionnette d’un pucier quelque part en Ecosse. A éviter : les exhiber à un ami pour lui expliquer qu’on les a dénichées sur Sarenza dans un bar à hipster ou dans le nouveau Foound. A assortir : à un costume slim fit et passer pour un agent de la sécurité lors d’un concert au Victoria Hall.

Pour lui ROCKETOLE DE MR SARENZA A porter : à l’Ecurie pour se sentir invisible lors d’un concours de bières renversées. A éviter : au Cercle de la Terrasse pour avoir l’air d’un biker chaussé d’une paire de tractopelles. A essayer : lors d’une soirée salsa pour mesurer la fréquence des aigus de votre partenaire.

REEBOK WORKOUT PLUS A porter : le 8 mars prochain lors du concert de Bilal à l’Athénée 4, parce qu’on aime passer pour un bad ass lors d’un live plein de douceurs (et inversement). A éviter : de les teindre en un grisâtre approximatif lors d’une soirée calcinée au Motel Campo. A essayer : se pointer avec au Studio Ernest Ansermet avec un ghetto blaster crachant du « Doing by not Doing » de Zbigniew Karkowski (disponible sur Youtube) 15 minutes avant le concert Hot Math de l’Ensemble Contrechamps. Juste pour essayer. Mars 2018

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MODE

MADE BY SARENZA CARIOCA CREW ESCARPINS A porter : le 8 mars prochain au Victoria Hall au concert de musique classique des sœurs Khatia Buniatishvili et Gvantsa Buniatishvili pour qu’elles vous jalousent. A éviter : en Vieille-Ville, direction le Musée de la Réforme, pour ruiner les talons de 10 cm lors d’un numéro d’équilibrisme esquissé sur les pavés. A essayer : à la Comédie, lors de la représentation Le Mariage de Figaro (jusqu’au 11 mars) pour être sauvée in extremis de votre cascade hollywoodienne depuis les escaliers par votre futur fiancé, qui sait !

Pour elle

BABETH DE CHEZ WHAT FOR A porter : à la Galerie Laurence Bernard pour faire briller ses mailles tressées en cuir lisse lors du Vernissage Commun le 22 mars prochain. Show off oblige ! A éviter : faire sa maline sur le chemin graveleux du Théâtre du Loup en allant voir le prochain spectacle Le terrier d'Albertine ( 14, 17 et 18 mars) A essayer : les marteler sur une table au Grand Conseil de Genève, en signe de protestation contre le referendum sur le Pavillon de la Danse ! Spéciale dédicace à Khrushchev !

PARTYGLOO DE CHEZ MADE BY SARENZA A porter : lors d’une rétrospective sur Keith Haring ou à la Bibliothèque de Genève le 12 avril prochain en s’affichant graphiquement lors du Jeudi midi de l’affiche présenté par le collectif AMI. A éviter : au Grand Théâtre lors de l’opéra Cavalleria Rusticana / I Pagliacci (du 17 au 29 mars) avec une robe de cocktail pour faire vaciller le cœur d’Olivier Gurtner ! A essayer : au Java, pour esquisser un selfie avec le visagiste qui vous aura au préalable refusé l’entrée (pensant vraiment que vous souhaitiez y entrer !). fr.sarenza.ch

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BEAUTÉ

BEAUTY NEWS SOUFFLE QUI PEUT

The Belly Lab est de retour pour le plus grand bonheur de nos petites bedaines post-festivités de fin d’année ! La belle Joëlle Bildstein revient insuffler un vent de bonnes ondes avec son approche holistique du bien-être mental et physique. Ainsi, pour éviter que les formes ronronnent sous le capot et que les kilos en trop transforment notre allure en celle d’un sumo, on se jette à plat ventre sur la prochaine séance le 14 mars prochain ! Les techniques magiques de cette prêtresse d’une silhouette svelte tablées sur le souffle font travailler le transverse, le plancher pelvien et le périnée et se pratiques où que vous soyez, dans les TPG, au bureau, au lit ou dans un canapé. Avis aux non sportifs ! Le mercredi 14 mars Inscription 40 CHF sur le lien : www.thebellylab.com/lamethode/ venez-decouvrir-la-methode-the-belly-lab/. Hôtel Le Richemond Rue Adhémar-Fabri 8-10, 1201 Genève www.lerichemond.com

HAPPENING BEAUTÉ

En quête d’une nouvelle jeunesse, YSL bouscule les codes d’un marché du luxe quasi statutaire en détonnant dans le paysage de la beauté avec son nouveau concept store : YSL Beauty Experience. Le label aussi chic que novateur a pris le mois dernier ses quartiers éphémères à Manor Lausanne ! Lips wall, make-up masterclass, photobooth, dance floor avec DJ ou encore salon de tatouage, YSL offre une véritable expérience immersive aux beauty addicts et permet à ses dernières de vivre la marque de l’intérieur. Le produit phare ? Le Tatouage Couture, un rouge qui tatoue les lèvres et sur lequel on peut graver son nom ! Outre son aspect point de vente, l’enseigne beauté se dévoile comme un véritable vecteur de rencontre et de partage. Un challenge fort relevé au niveau commercial, dans un contexte économique où l’achat en ligne fait des ravages ! YSL Beauty Club Espace Louve Chez Manor Lausanne Rue Pichard 3 (entrée rue de la Louve) Jusqu’au 17 mars 2018. www.ysl.com www.yslbeauty.fr/beauty-club/beauty-club.html

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BEAUTÉ

SISLEY NE MANQUE PAS D’HAIR Par MÉLISSA N’DILA N'ZEY

En 1976, Sisley innovait dans l’univers de la beauté en choisissant de mettre au cœur de ses formules de soin les meilleurs extraits de plantes. Après plus de 40 ans passés dans le soin de la peau, la crème de l’industrie cosmétique étend aujourd’hui son savoir-faire à l'univers capillaire, donnant lieu au lancement en février dernier à Hair Rituel. La maison de cosmétiques française mêle alors avec génie, luxe, beauté et santé tout en y ajoutant une signature olfactive unique aux notes hespéridées et boisées de verveine, citron et fleur de pêcher. Élégance et vitalité sont alors les mots d’ordre des six nouveaux produits siglés Sisley, mettant à l’honneur tant la chevelure des femmes que celles des hommes ! Close up. Quatre décennies que la Maison Sisley chapeautée par l’entreprise familiale Ornano cimente sa réputation internationale (dans un monde de l'esthétique pourtant ultra saturé) sur un ingénieux concept alliant science végétale et beauté. Jusqu’à présent majoritairement présente dans l’industrie des produits pour la peau, les maquillages et les parfums, c’est dans une volonté intrépide et ambitieuse de conquérir l’entité du monde de l’esthétisme que l’entreprise a décidé de relever le défi de s’implanter dans celui du cheveu. Rien d’étonnant quand on connaît la poigne de la co-fondatrice et comtesse Isabelle d’Ornano, pionnière du domaine, mais ayant surtout côtoyé les plus grands noms du gotha et de la jet-set depuis son enfance (les Kennedy pour ne citer qu’eux). Son attrait pour les belles choses et son goût d'entrepreneuriat ont sans équivoque construit son ambition de changer le monde de la beauté en lui assimilant une envergure plus saine et naturelle. C’est en collaborant avec son mari, spécialiste de la phytobotanique, aujourd’hui décédé, qu’est alors né Sisley. Dorénavant c’est avec les enfants que la marque suit son cours et continue de parfaire les techniques de la Maison. En février dernier, cette dernière lance sa première gamme capillaire : Hair Rituel. Le but ? Proposer des produits exclusivement dédiés aux soins capillaires tout en assurant à sa clientèle le professionnalisme cosmétologique de la Maison. Les quatre mots d’ordre ? Nettoyer, régénérer, fortifier et embellir. En mode rituel, les six produits s’utilisent de manière simple et efficace. Ainsi, on commence par nettoyer et démêler grâce à un soin Go Out! magazine

lavant et une crème démêlante, on régénère avec un masque aux quatre huiles végétales, on fortifie à coups de quelques gouttes de sérum pour le cuir chevelu, puis on embellit en se munissant d’une huile brillance et nutrition. Une cérémonie à pratiquer en boucle !

Ligne Hair Rituel Sisley En vente depuis février www.sisley-paris.com/fr-CH

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Le Jardin

Le Richemond Genève

FRAIS, LOCAL & DE SAISON LES MEILLEURS PRODUITS DE SAISON UNE CUISINE FRANÇAISE STYLÉE, LÉGÈRE ET FRAÎCHE UN AMBASSADEUR DU TERROIR GENEVOIS UNE TERRASSE MYTHIQUE FACE AU JARDIN BRUNSWICK

Jardin Brunswick | 1201 Genève | Suisse lerichemond.com

#MYRichemond


EXPÉRIENCE

ALLER SANS RETOUR Par MINA SIDI ALI

Qu’on parle la langue de Shakespeare comme une vache espagnole ou qu’on souhaite peaufiner son accent allemand avec pour objectif un job de l’autre côté de la barrière de Röstis, on n’envisage jamais partir en séjour linguistique pour ne pas mieux revenir. Il nous fallait un cas d’école pour mieux saisir les enjeux d’un départ avec Boa Lingua, l’école de langue avec laquelle Myrian Aeby, étudiante suisse, est partie à Hambourg pour un aller sans retour.

mon nouveau lieu de résidence permanent : Hambourg. Les cours étaient instructifs et très bien organisés et les enseignants très amicaux. J’ai eu le sentiment d’être en famille. Et la cerise sur le gâteau a été le groupe de Brésiliens qui partageait l’expérience avec ma cousine et moi. Ils ont remplacé le soleil et sa chaleur, pas très présents à Hambourg. Comment est Hambourg et pourquoi appréciez-vous la ville ? C’est une cité pleine de vie et de musique. On y trouve de tout. Cela s’apparente à un microcosme permettant à chacun de trouver son endroit préféré. La ville est parsemée de petits cafés, de restaurants, de bars. J’adore cette ville parce qu’elle me donne une énorme sensation de bien-être et je me sens désormais chez moi ici. J’y ai trouvé mes repères, mes passions.

Le Deichtorhallen, la maison de la photographie d'Hambourg © Henning Rogge

Myrian Aeby, d’après votre parcours personnel, vous êtes une globetrotteuse dans l’âme. Comment l’expliquez-vous ? En effet, Suissesse d’origine c’est avec ma maman que nous avons beaucoup bougé environ tous les quatre ans. Ainsi, nous avons habité à Ottawa, à Lagos, à Berne, à Francfort, à Berlin, à Montréal et Barcelone. Aujourd’hui, mes parents se trouvent au Brésil. Quant à moi je vis à Hambourg suite à mon séjour linguistique avec Boa Lingua. Je suis dans mon cinquième semestre à la Design Factory International à Altona où j’étudie la communication et le design graphique.

Quels sont vos quatre lieux favoris à Hambourg ? 1. Le bar Aurel à Altona (meilleure caïpirinha, en plus en Happy Hour). J’aime beaucoup la paroi rouge du lieu. 2. Le Deichtorhallen, la maison de la photographie (www.deichtorhallen.de) 3. Etre autour de la rivière l’Alster et m’y promener.

Pourquoi avoir opté pour Boa Lingua ? Boa Lingua nous avait été recommandé par une amie à moi et ma cousine Vanessa Taramarcaz qui m’a suivie à Hambourg. Nous avons beaucoup aimé le service et nous nous sommes senties très bien encadrées.

4. Et la salle de concert Docks (www.docks-prinzenbar.de/)

www.boalingua.ch

Comment s’est déroulée l’expérience avec l’école de langue à Hambourg ? Qu’est ce qui vous a surtout plu ? L’expérience a été géniale. Il y avait plein d’autres compatriotes suisses avec nous ce qui a rendu le séjour plus chaleureux et familier aussi. On a tous eu la chance de découvrir de manière enrichissante ce qui est devenu Go Out! magazine

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HÔTEL & SPA RESTAURANT BAR - LOUNGE TERRASSE PANORAMIQUE

CRANS AMBASSADOR Route du Petit Signal 3 ∙ 3963 Crans-Montana ∙ T +41 (0)27 485 48 48 www.cransambassador.ch ∙ info@cransambassador.ch


AUTOMOBILE

QUATUOR PROMETTEUR Par YESSINE SIDI ALI

Du 8 au 16 mars, Genève accueille la 88ème édition du Salon International de l’Automobile. Adepte de belles mécaniques, l'équipe de Go Out! attend avec impatience la découverte de nouveaux modèles et de concepts qui la feront bondir dans le futur. En attendant l’ouverture du Salon, voici les quatre nouveautés que la rédaction a repérées et se réjouit de tester.

©Jaguar I-Pace

©BMW X4

©Jeep Wrangler

©Mercedes Classe A

www.gims.swiss/fr/

Go Out! magazine

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AUTOMOBILE

MX-5 IS BACK Par YESSINE SIDI ALI

En 1989, Mazda lançait la première MX-5 ; trente ans plus tard et après quatre générations, c’est le roadster le plus vendu de l’histoire avec plus d’un million de véhicules écoulé. Le succès de cette saga MX-5 réside dans le fait qu’il s’agit-là d’un véritable jouet pour adulte qui émerveille chacun de ses propriétaires. A bord d’une MX-5, on se balade aussi bien cheveux au vent autour du lac Léman qu’on se prend pour Keiichi Tsuchiya, la plus grande star du drift japonais. Go Out! a eu le privilège de tester la toute dernière mouture de la Mazda MX-5 et vous en offre ici un petit aperçu.

Mazda MX-5 RF ©Mazda

Depuis quelques mois, l’iconique MX-5 se décline en RF (Retractable Fastback). Le toit rétractable se replie en quelques secondes, et l’on passe du coupé au cabriolet façon Targa en un instant. Son design se distingue parmi tous par son agressivité acérée sur la face avant, qui a même inspiré une prestigieuse marque anglaise pour l’un de ses futurs modèles. Nous n’en dirons pas plus… La MX-5 est compacte et l’on reconnaît bien le style Kodo caractéristique de la marque avec ses lignes tendues et fluides, de quoi se faufiler partout avec aisance.

puissance se révèle largement suffisante pour expédier la tonne de la MX-5 RF de virage en virage à des vitesses décoiffantes. Pour les pilotes les plus aguerris, le véhicule en bonne propulsion autorise de belles dérives dignes d’un ballet, façon Lac des Cygnes du bitume. A son bord, on se dit que l’on conduit une authentique voiture grâce à sa boîte de vitesse courte et précise et son train avant que l’on place au millimètre près. Fini les voitures du XXIème siècle aseptisées, on parle ici de vraie conduite. Mazda perpétue la légende de la MX-5…

L’intérieur se montre sobre et bien fini, présentant une bonne ergonomie, et la position de conduite façon karting rappelle immédiatement que l’on se trouve au volant d’une voiture à vocation sportive. Et quel plaisir de retrouver enfin un frein à main manuel ! Une fois installé, on enclenche le 2,0 Sky-Active-G de 160 ch, et quel régal : il bourdonne, chante dans les tours, sa Mars 2018

www.mazda.ch Remerciements à Catherine Sinopoli-Spironelli

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AUTOMOBILE

SOL-AIR EN STINGER Par YESSINE SIDI ALI

Fondée en 1944 par John Kia-Keys, Kia est le plus ancien constructeur automobile coréen, et une marque aujourd’hui surtout connue pour être la première à garantir ses modèles pour sept ans ou 150’000 km, gage de fiabilité et de robustesse. Depuis quelques mois, une petite révolution se joue au sein de la fabrique asiatique: grâce au génie d’Albert Biermann, ancien ingénieur de chez BMW, Kia se lance dans la berline à hautes performances. Aboutissement de ce nouveau tournant, la Stinger se révèle un véritable coup de maître pour un premier essai, ce que les journalistes spécialisés du monde entier s’accordent à dire. Retour sur une semaine de joie extrême passée au volant de la Kia Stinger.

Kia Stinger ©Kia

Son design capte immédiatement les feux des projecteurs et tous les regards avec. Ce coupé quatre portes, avec ses 4,83 m de muscles, ses lignes acérées et sa face avant qui évoque instantanément un squale prêt à dévorer la concurrence impressionne dès qu’on pose les yeux dessus. Une chose est sûre, son charisme de prédateur du bitume impose le respect! L’intérieur de ce véhicule toutes options se dévoile sobre avec une qualité des finitions qui n’a rien à envier aux marques premium allemandes. L’espace à bord est généreux, en particulier à l’arrière où des gabarits de plus d’1m80 se sentent tout de suite à l’aise, ce malgré le toit fuyant qui confère à la voiture son aspect racé.

en 4,9 secondes et une vitesse de pointe à 270 km/h: l’engin fait tout de suite oublier ses 1,9 tonnes et bondit de virage en virage avec une célérité ahurissante, tout en présentant la capacité à freiner aussi vite qu’il accélère et permet de prendre un immense plaisir à son bord sur routes sinueuses. Notre Kia révèle plusieurs facettes grâce au Drive Mode Select, qui offre le choix entre cinq modes de conduite: Smart, Eco, Confort, Sport et Sport+. La Kia Stinger se présente donc comme le compromis parfait entre une voiture à utiliser au quotidien et une sportive à déployer sur circuit! Pour sa première berline sportive, Kia a réussi un vrai tour de force avec la Stinger, tout cela à un prix défiant toute concurrence pour sa catégorie. Bravo !

Dotée du nouveau 6 cylindres 3.3 T-GDI, la Kia Stinger a la sportivité pour vocation, et autant dire que de ce côté le contrat est respecté. Quatre roues motrices, 370 ch, 510 Nm dès 1300 tr/min, un 0 à 100 km/h abattu Go Out! magazine

www.kia.ch Remerciements à Ilona Hass

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HORLOGERIE

LE SQUELETTE DANS TOUS SES ÉTATS Par OLIVIER MÜLLER

Hysek, IO Tourbillon Squelette

La montre squelette est un paradoxe : moins elle comporte de matière, plus elle est chère ! Qui s’offre ces bijoux horlogers dont chaque composant est évidé à l’extrême ? Les collectionneurs les plus avertis, qui y voient une forme d’art purement horloger dérivé de la micro sculpture. C’est aussi un défi technique majeur : évider un composant affaiblit sa structure physique, met à rude épreuve sa résistance. Tout l’art du squelettage consiste donc à vider un mouvement de sa matière... tout en lui laissant le strict minimum vital pour qu’il puisse fonctionner. Mars 2018

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HORLOGERIE

C’est inscrit dans tous les manuels de marketing : un produit doit avoir un nom attirant, positif, une promesse, être un objet de désir. L’horlogerie suit cet adage dans presque tous les cas. Presque ? Il existe quelques exceptions notables. Premier exemple, le slogan de TAG Heuer : « Don’t crack under pressure ». Il concentre une négation, un ordre impératif et le caractère anxiogène de la pression. Difficile de faire pire et, pourtant, il fait mouche, sous couvert d’une invitation au dépassement de soi. Autre exemple notable : la montre... squelette. Soyons honnête : qui mettrait 100'000 francs dans une montre assimilée à un tas d’os, à la mort ? Réponse : d’innombrables collectionneurs ! Les voies du marketing sont décidément impénétrables. Pourtant, l’alchimie joue à plein. Chaque année, les plus prestigieuses manufactures s’essaient à cet art qui consiste à évider une montre du maximum de sa matière, sans compromettre sa solidité ni, évidemment, sa bonne marche.

Bovet, Ottantasei HORLOGERIE DE L’EXTRÊME

Evidemment, dès qu’un créneau marketing fonctionne, les marques horlogères s’engouffrent dedans. Le squelettage s’est donc vu adresser par une jeune manufacture indépendante, Hysek, qui en a poussé le concept à son plus haut point : le squelettage extrême. Il ne reste en effet plus grand chose de sa IO Tourbillon Squelette, hormis son barillet à 7h et son tourbillon à 11h, liés par un train de rouage en tenue d’Adam.

MISE À NU

La maison genevoise Vacheron Constantin pratique cet art avec conviction. En témoignent notamment les versions squelettes de sa Malte ou de sa Tourbillon Traditionnelle 14 jours, deux modèles dignes d’un orfèvre. Il en va de même pour sa voisine Patek Philippe, laquelle a présenté l’année dernière son modèle phare, la Calatrava, dotée d’un mouvement dont il ne reste plus que l’essentiel.

Même au-delà des Alpes, une telle nudité reste rare. La maison Bovet, sise à Fleurier, a par exemple collaboré avec Pininfarina pour développer une superbe Ottantasei, un modèle à tourbillon volant doté d’une impressionnante réserve de marche de dix jours. Non loin, la florentine Officine Panerai a dévoilé en janvier l’Astronomo, une pièce de haute voltige avec tourbillon, phase de Lune, équation du temps et second fuseau horaire.

Cet art du squelettage (ou squelettisation, selon les humeurs, puisqu’aucun des deux n’existe) a toutefois largement franchi les frontières de la Cité de Calvin. En Vallée de Joux, il est devenu la signature esthétique d’une petite maison indépendante, Claude Meylan. Tous ses modèles sont squelettés, reste à chaque collectionneur à choisir le calibre qu’il souhaite voir ainsi déshabillé. Non loin de là, au Brassus, Audemars Piguet présente régulièrement des créations nues de tout artifice. Le denier SIHH (Salon International de Haute Horlogerie) n’a pas fait exception, avec l’apparition d’une Royal Oak Double Balance Wheel Openworked, ce dernier terme étant utilisé comme synonyme d’un travail de squelettage.

AUX LIMITES DE L A PHYSIQUE

Cet art du squelettage connaitra-t-il une limite ? La réponse est simple : oui, celle des matériaux. Avec l’immense majorité des mouvements réalisés en maillechort (alliage de cuivre, de zinc et de nickel), l’horlogerie fait face à des métaux d’une dureté moyenne. A vouloir (trop) les évider, ils risquent de se briser en cas de choc sur la montre. L’avenir du squelettage passera donc par les matériaux plus résistants, comme le carbone ou, dans un avenir plus lointain, la céramique. Problème : si ces matériaux sont plus résistants, plus denses, ils en deviennent nécessairement plus difficile à usiner et évider ! Une quadrature du cercle qui devrait occuper les horlogers pour encore quelques décennies...

Vacheron Constantin

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rdv pris

Human Flow d'Ai Weiwei

LIVE EXPOSITIONS AILLEURS

EN FAMILLE DANSE Go Out! magazine

CLASSIQUE

CINÉMA 85

THÉÂTRE


CINÉMA

ÉCRAN TOTAL Par FRANÇOIS GRAZ

I A M TRULY A DROP OF SUN ON EARTH

Premier long-métrage d’Elene Naveriani, l’œuvre dépeint la relation naissante entre April, prostituée de Tiblissi, et Djie, réfugié nigérian arrivé par mégarde dans cette ville où il ne se sent pas à sa place. Bien plus qu’une simple critique sur les faiblesses de la société géorgienne, le film dresse le portrait de deux personnes animées par le même désir de s’en sortir, s’offrant une certaine lueur d’espoir face à leurs frustrations respectives. La volonté d’Elene Naveriani d’engager des acteurs non professionnels rend l’interprétation de Khatia Nozadze et de Daniel Antony Onwuka brute de réalisme. Entièrement tourné en noir et blanc, I Am Truly A Drop of Sun on Earth fait office de prise de conscience sur les dérives destructrices du système actuel. Un film poétique et nécessaire. I Am Truly A Drop of Sun on Earth d’Elene Naveriani Le 14 mars au Cinéma du Grütli dans le cadre du FIFDH www.fifdh.org Dès le 21 mars au Spoutnik spoutnik.info HOSTILES

Le western, genre emblématique du cinéma US, se fait relativement discret dans les salles obscures ces dernières années. Bien qu’ayant connu leur apogée dans les années 60-70 avec des réalisateurs comme Sergio Leone, John Ford et Clint Eastwood pour ne citer qu’eux, les films mettant en scène cowboys, apaches et autres confédérés ont quasiment disparu de nos écrans. Avec Hostiles, Scott Cooper parvient à donner un second souffle au western. Sur fond de tension avec le peuple comanche, le capitaine Joseph J. Blocker (Christian Bale) et ses hommes ont pour mission d’escorter Yellow Hawk (Wes Studi), chef de guerre cheyenne mourant ainsi que sa famille. Malgré l’animosité qui règne, la coordination entre les peuples est vitale pour s’assurer de survivre. Dépaysement assuré avec ce road-trip au Nouveau-Mexique en terres hostiles. Hostiles de Scott Cooper Sortie le 14 mars

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CINÉMA

LA SÉRIE DU MOIS : UNSOLVED

Mais qui a tiré sur Tupac ? L’assassinat de Biggie est-il en lien avec la mort de 2Pac ? Suge Knight a-t-il une part de responsabilité dans ces deux homicides tragiques ? Déjà plus de 20 ans que ces trois interrogations subsistent. La première saison d’Unsolved s’est penchée sur ces deux affaires et tente de les élucider. Rappel des faits : alors au sommet de la gloire, les deux légendes du rap que sont Tupac Amaru Shakur et Notorious B.I.G. ont été assassinées respectivement le 13 septembre 1996 et le 9 mars 1997, en pleine guerre des gangs West et East coast. Côté casting on retrouve Josh Duhamel et Jimmi Simpson grimés en inspecteurs du LAPD ou encore Marcc Rose (dont la ressemblance avec Tupac est assez sidérante). Difficile de ne pas devenir accro à ce Cluedo version gangsta. Unsolved d’Anthony Hemingway Actuellement sur Netflix

THE DISA STER ARTIST

« Le Citizen Kane des mauvais films » voilà le sobriquet peu flatteur qui a été attribué au film The Room, sorti en 2003. Scénario ridicule, pléthore de faux raccords, jeu d’acteur nullissime… l’unique réalisation de Tommy Wiseau (et heureusement) a tout du nanar par excellence. C’est sur ce naufrage cinématographique qu’a choisi de voguer James Franco. The Disaster Artist suit donc l’élaboration de ce navet, fruit de la collaboration entre Wiseau (James Franco, littéralement habité par son personnage) et Greg Sestero, comédien en devenir (Dave Franco). Biographie comico-dramatique, le long métrage met en exergue la personnalité excentrique et dérangée de Wiseau et se dote de nombreux caméos (on en a trouvé neuf, record à battre). The Disaster Artist est la preuve qu’un mauvais film peut indirectement en engendrer un excellent. The Disaster Artist de James Franco Sortie le 7 mars

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EXPOS ET CONFÉRENCES

DU 14 MARS AU 25 NOVEMBRE MUSÉE INTERNATIONAL DE LA CROIX-ROUGE ET DU CROISSANT-ROUGE

EXIL

Le Musée international de la Croix-Rouge et du CroissantRouge accueillera, dès le 14 mars, plus de trois cents photographies illustrant les dangers et les espoirs de l’exil. Prises par quarante-deux photographes, dont des figures historiques du photojournalisme comme Robert Capa, Raymond Depardon et Werner Bischof, l’exposition Exil rendra compte des conséquences humaines de ces longues traversées à travers les frontières et questionnera les notions de territorialité et d’étranger. Le travail de photographes contemporains côtoiera ainsi celui des grands noms de l’agence Magnum. De la guerre d’Espagne au conflit des Balkans, du Vietnam au Moyen-Orient, c’est une immersion documentée dans l’histoire du monde que propose l’exposition. La scénographie permettra au visiteur d’être proche des photographies, en pouvant les manipuler. De quoi immerger le spectateur dans les périples de ses contemporains, qu’ils soient d’ailleurs ou d’un autre temps.

17, avenue de la Paix | 1202 Genève 022 748 95 11 | www.redcrossmuseum.ch

Des réfugiés débarquent sur une plage touristique sur l'île grecque de Kos, Grèce, 2016 ©Paolo Pellegrin/Magnum Photos avec le soutien du centre Pulitzer Médias Sociaux

DU 15 MARS AU 8 AVRIL LA GALERIE

CHARLES FEHR

13, rue de l'Industrie | 1201 Genève Mardi au samedi | 19h - 00h

Vous trouvez que l'art n'accorde plus assez d'importance au dessin, que le coup de crayon précis et incisif n'est plus à l'honneur dans les expositions ? Rendez-vous du 15 mars au 8 avril à la Galerie, petit nid que l'on adore au milieu du quartier des Grottes. Dans cette ambiance jeune et alternative, la Galerie met à l'honneur une série d'esquisses de Charles Fehr, croquées sur le vif au bistrot, dans le train, dans les salles d'attente, au trait aiguisé et malicieux. Ce sont 50 ans de dessin, à croquer les sombres banlieues, les solitaires, le quartier des Grottes, le théâtre de la vie.

Le liseur ©Charles Fehr

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CLASSIQUE

20 MARS

20H00 : Feux d'artifice

BÂTIMENT DES FORCES MOTRICES

PATRICIA KOPATCHINKAJA GENEVA CAMERATA

13, rue de l'Industrie | Genève www.genevacamerata.com

Reconnue comme une artiste libre et indépendante, affectionnant les projets ambitieux, Patricia Kopatchinkaja s’est produite avec les plus grands orchestres et chefs d’aujourd’hui. Dotée d’un répertoire allant du baroque à la musique de nos jours, Patricia Kopatchinskaja a créé dernièrement plusieurs nouvelles compositions dont Le Dialogue pour violon et violoncelle de Mark Anthony Turnage avec Sol Gabetta, Red Inner Light Sculpture de Mauricio Sotelo et un nouveau concerto pour violon de Michael Hersch. En parallèle à sa carrière de soliste, Patricia Kopatchinskaja se produit régulièrement en tant que chambriste et donne de nombreux récitals en solo chaque saison, notamment au Konzerthaus de Berlin, au Wigmore Hall de Londres, au Konzerthaus de Vienne, au Concertgebouw d’Amsterdam et au Mostly Mozart Festival de New York. La discographie de Patricia Kopatchinskaja est très riche et va de performances avec Gidon Kremer et la Kremerata Baltica au Concerto pour violon de Schumann avec le Symphonique de la WDR de Cologne, en passant par le Concerto pour violon de Tchaikovsky avec Teodor Currentzis et Musica Aeterna, chez Sony Classical. De plus, son disque des concertos de Bartók, Ligeti et Eötvös chez Naïve a remporté le prix du « Disque de l’Année » du magazine Gramophone.

DU 12 AU 22 AVRIL DIVERS LIEUX À GENÈVE

MENUHIN COMPETITION

2018.menuhincompetition.org

Créé par Yehudi Menuhin en 1983, le Concours international de violon éponyme s’est imposé comme la plus illustre compétition de jeunes violonistes au monde. Également surnommé « Les Olympiades du violon », l’événement attire des centaines de candidats de plus de 40 pays, dont seulement 44 sont finalement sélectionnés. Se tenant tous les deux ans dans une ville différente, cette année, c’est au tour de Genève d’en être l’hôte. Avec un nombre de candidatures record, le concours déploiera durant 11 jours, 12 auditions, 8 concerts et 9 master class animés par le jury. Parmi eux, comptons l’éternel abonné Maxim Vengerov, Joji Hattori, Josef Špacek, Soyoung Yoon et Pamela Frank. Dirigé par la baguette de Marin Aslop, le concert d’ouverture résonnera le 12 avril sur les notes de la Havanaise de Camille Saint-Saën, le concerto en mi mineur de Mendelssohn et la symphonie No.9 de Dvorák.

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THÉÂTRE

DU 6 MARS AU 1ER AVRIL THÉÂTRE LE CRÈVE-CŒUR

QUELQU’UN D’AUTRE DE VALÉRIE POIRIER Ça pourrait arriver à chacun de nous. Devenir cet autre qui jusqu’ici sommeillait profondément et qui tout à coup surgit, accompagné de son lot de chamboulements. Que ce soit l’incompréhension d’un entourage qui peine à nous reconnaître ou celle du regard que l’on porte sur une nouvelle réalité difficile, sinon impossible, à appréhender. Sur scène, une femme et deux hommes déroulent l’énigme de « Quelqu’un d’autre », une pièce de théâtre où cohabitent drame et humour dans une scénographie sombre, signée Pietro Murillo, rappelant l’esthétique mystérieuse des films noirs. Un voyage aux confins de l’individu et des identités multiples qui l’habitent, thème cher à la dramaturge genevoise Valérie Poirier (1961), lauréate du prix suisse de théâtre 2017.

16, ch. de Ruth | 1223 Cologny 022 786 86 00 | lecrevecoeur.ch

Quelqu'un d'autre ©Le Crève-Coeur

DU 13 AU 25 MARS 2018 LA COMÉDIE

LAMPEDUSA BEACH / LAMPEDUSA SNOW Petite île proche de la Sicile, Lampedusa est plus connue comme théâtre du drame humanitaire qui se joue autour de la migration (notamment avec le terrible naufrage d’octobre 2013 qui a coûté la vie à 366 personnes) que pour ses plages de rêve et sa faune marine. Pour offrir la parole à ceux qui n’ont d’autre choix que l’exil et donner une autre dimension à celle-ci que l’éternelle litanie des journaux télévisés, l’auteure sicilienne Lina Prosa a rédigé deux monologues poétiques, joués ce mois à la Comédie sur des mises en scène de Maryse Estier et Simone Audemars : Lampedusa Beach et Lampedusa Snow. Dans le premier, Shauba, jeune migrante africaine dont le canot fait naufrage raconte son histoire tout en luttant contre la noyade. Le second monologue relate par la voix de Mohamed l’histoire de cent Africains déplacés de Lampedusa aux Alpes, coincés à la frontière italo-suisse, oubliés à 1’800m d’altitude par les autorités…

6, bd. des Philosophes | 1205 Genève 022 320 50 01 | www.comedie.ch

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THÉÂTRE/DANSE

17 MARS

18h00

THÉÂTRE FORUM MEYRIN

PETIT ÉLOGE DE LA NUIT AVEC PIERRE RICHARD Moins connu dans le registre théâtral, l’acteur comique français Pierre Richard (1934) fait une brève apparition le 17 mars prochain au Théâtre Forum Meyrin avec « Petit éloge de la nuit ». Le texte signé Ingrid Astier consiste en un abécédaire de réflexions littéraires, mais pas que, inspirées par la nuit et ses infinies facettes. Onirique, menaçante, troublante, envoûtante, la nuit n’a cessé de captiver à travers les époques et les arts. Accompagné sur scène de la danseuse étoile MarieAgnès Gillot, Pierre Richard plonge dans les entrailles d’une nuit mise en scène par Gérald Garutti, et en compagnie d’Edgar Allan Poe, Guy de Maupassant ou encore Henri Michaux.

1, pl. des Cinq-Continents | 1217 Meyrin 022 989 34 34 | forum-meyrin.ch

Petit éloge de la nuit ©Cosimo Mirco Magliocca

LES 22 ET 23 MARS

20h00

SALLE COMMUNALE D’ONEX

LES CAVALIERS Adapté du palpitant roman éponyme de Joseph Kessel, le spectacle signé par Éric Bouvron Les Cavaliers se montre aussi réussi et apprécié que l’œuvre dont il s’inspire : Molière du meilleur spectacle de théâtre privé en 2016, joué deux années de suite au festival OFF d’Avignon, salles combles à chaque représentation, le succès est au rendez-vous, et pour cause ! Avec peu de moyens – un musicien, trois comédiens et quelques accessoires – mais énormément de créativité, le spectacle tient en haleine le public dans une atmosphère envoûtante servie par le formidable chanteur-bruiteur Khalid K. L’histoire contée est celle du jeune Ouroz, qui participe au plus prestigieux et dangereux tournoi de cavaliers d’Afghanistan, le Bouzkachi du Roi, afin de gagner la reconnaissance de son père, l’impitoyable Tersène. Les choses ne se passent pas comme espéré, et Ouroz se voit alors contraint d’entamer un périple qui se révélera initiatique, accompagné par son serviteur Mokkhi et son fabuleux cheval fou Jehol, ici en partie incarné avec brio par… un tabouret ! Jubilatoire.

131, route de Chancy | 1213 Onex 022 879 59 99 | www.spectacles-onesiens.ch

Les Cavaliers ©Sabine Trensz

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LIVE

9 MARS

20h00

SALLE COMMUNALE D’ONEX

CALYPSO ROSE KOBO TOWN A bientôt 78 ans (!), la reine du calypso – musique afro-caribéenne vocale et hautement rythmée aux origines contestataires – vient ce 9 mars ensoleiller la Salle communale d’Onex, qu’elle a déjà illuminée de ses yeux rieurs et de son talent en 2016, dans le cadre du festival Les Créatives. Calypso Rose peut se targuer d’une carrière hors normes : en soixante ans d’activité, elle a composé plus de 800 chansons et 20 albums, dont le dernier, Far from Home, notamment produit avec Manu Chao, a remporté en 2017 la Victoire de la Musique du meilleur album de la catégorie world music. La native de Trinité-et-Tobago, l’une des seules femmes à avoir percé dans l’univers très masculin du calypso, fera à n’en pas douter la preuve que, chez les grands artistes, l’âge n’entache en rien la capacité à emporter les foules. Elle sera pour l’occasion précédée par Kobo Town, chanteur canadien originaire de Trinité-et-Tobago aux influences caribéennes et hip hop. Un coup de chaud plus que bienvenu en cette saison !

131, route de Chancy | 1213 Onex 022 879 59 99 | www.spectacles-onesiens.ch

Calypso Rose ©Richard Holder

16 MARS

21h30

AMR / SUD DES ALPES

AFTÂB Nusrat Fati Ali Khan nous avait offert le meilleur du qawwâlî, chants dévotionnels soufis pratiqués dans les sanctuaires en Inde et au Pakistan. C’est l’ensemble Aftâb qui nous propose à présent de nous mettre en transe grâce aux poèmes chantés par Shuaib Mushtaq accompagnés de ses deux frères Hubaib Mushtaq,également chanteur, et du tabliste Behlole Mushtaq. Entourés du multi-instrumentiste Fady Zakar et de Ioannis Kasaras qui joue d’instruments faits maison. Faites une offrande à un inconnu en passant le mot et partez à la découverte du sub-continent.

10, rue des Alpes | 1201 Genève 022 716 56 30 | www.amr-geneve.ch

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LIVE

17 MARS

00h-06h

LA GRAVIÈRE

SONO TROPIC ANALOG AFRICA SOUNDSYSTEM Le fascinant label Analog Africa, basé à Francfort, spécialisé en musiques africaines, tropicales et sud-américaines, nous fera l’honneur de faire vibrer nos derrières à la Gravière. Retour en force dans les années soixante et septante, grâce aux palpitantes pépites récoltées par Sami Ben Redjeb, expert du bon goût et des hits underground disparus et introuvables. Ses trésors inconnus révèlent l’excellence de ses productions suintantes de groove d’exception, des trouvailles sans égales. Les djs locaux, Mambo Chick, Jean Toussaint, Simou et Amiral Disko couronneront la soirée de leurs perles sonores, préparez vos déos.

9, chemin de la Gravière | 1227 Les Acacias www.lagraviere.ch

SONO TROPIC ANALOG AFRICA SOUNDSYSTEM MAMBO CHICK (Gravitation / CH) JEAN TOUSSAINT (Gravitation / CH) SIMOU (Le Son des Moulins / FR) AMIRAL DISKO (Les Babtous International / CH) pas obligatoire

DU 19 AU 25 MARS

Divers lieux FESTIVAL VOIX DE FÊTE Dédié à la musique francophone, Voix de Fête souffle ses vingt flammes et arrose nos oreilles d’ondes à la sauce française. Une semaine de gourmandises avec sept scènes, de nombreux concerts gratuits, 48 artistes présents, pour un programme où mijotent des découvertes, des incontournables et le must des créations suisses. Ode nationale et internationale à notre langue maternelle, le festival a mitonné une sélection alléchante avec notamment Rodolphe Burger, Noga, Daara J, Hippocampe Fou, Disiz la Peste, et parmi les représentants locaux, Rox, Projet XVII, Soraya Ksontini et le Beau Lac de Bâle. En guise d’entrée, la dixième édition des Bars en Fête précédera le festival dès le 14 mars, avec onze bars et une vingtaine de concerts à prix libre pour préparer nos esprits au festin.

www.voixdefete.com

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LIVE

22 MARS

19h00

PTR

HEAVEN SHALL BURN AUGUST BURNS RED WHITECHAPEL IN HEARTS WAKE PTR a l’art de réveiller les jeudis soirs genevois, et ce fait se vérifiera une fois de plus de manière fracassante le 22 mars, avec l’un des événements phare de la programmation 2018 déjà connue de l’Usine, toutes associations exploitant le lieu confondues. Revenus en brûlante odeur de sainteté auprès des programmateurs de PTR, deathcore et metalcore se partagent pour l’occasion l’affiche et la scène avec quatre groupes, égéries, voire véritables titans de ces sous-genres du metal: August Burns Red (US), Whitechapel (US), In Hearts Wake (Australie) et surtout Heaven Shall Burn (Allemagne). Ces derniers comptent déjà vingt années au compteur, passées à crier de par le monde leur engagement antifasciste et l’importance du sens critique, notamment envers les religieux de tous bords qui instrumentalisent la foi dans un but politique. On se réjouit d’assister à cet iconoclaste sermon déchaîné.

4, place des Volontaires | 1204 Genève 022 781 40 04 | ptrnet.ch

Heaven Shall Burn ©Anja Hofmann

28 MARS

20h00

ESPACE VÉLODROME

OMAR SOSA ET SECKOU KEITA TRANSPARENT WATER Rencontrés par hasard en 2012, Omar Sosa, compositeur et pianiste cubain et Seckou Keïta, joueur de Kora sénégalais, produisent un album, Transparent Water, sorti l’an dernier. Bouleversants de beauté, leurs sons cristallins de jazz parfumé de touches africaines nous installent subtilement sur un nuage. Omar Sosa et Seckou Keïta fusionnent avec leurs instruments. Des gouttes célestes se dégagent de ceux-ci pour mieux nous laisser embarquer par des accords en vague qui nous entraînent vers l’horizon. Du miel pour les oreilles.

chemin de la Mère Voie 60 | 1228 Plan-les-Ouates

Omar Sosa, pianos, marimba, sampler et voix Seckou Keita, kora, djembe, talking drum, sabar et voix Gustavo Ovalles, batá, culo’e puya, clave, maracas, guataca et calabaza

Omar Sosa et Seckou Keita ©Allan Wilkinson

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AILLEURS

JUSQU’AU 17 MARS CIRCUIT CENTRE D’ART CONTEMPORAIN 9, avenue de Montchoisi | 1001 Lausanne www.circuit.li Table ronde le jeudi 8 mars à 18h30

©CIRCUIT

Du 2 mars au 14 juillet 2018

LAUSANNE L’INCERTITUDE QUI VIENT DES RÊVES Depuis quelques semaines, le centre d’art CIRCUIT présente sa nouvelle exposition : L’incertitude qui vient des rêves, une carte blanche confiée à David Gagnebin-de Bons. L’artiste nous emmène via des cyanotypes, un leporello ou des photogrammes, dans une recherche à travers ses rêves. En écho à l’exposition, une table ronde intitulée Formuler le rêve : entre matérialisation du souvenir et récit d’un état prendra place dans l’espace. En présence de l’artiste, de deux intervenants d’horizons divers – Danaé Panchaud, directrice du Photoforum Pasquart et Francesca Siclari, doctoresse et cheffe de clinique au CIRS – et pour la modération de Jean-Rodolphe Petter, historien d’art ; l’événement propose une réflexion interdisciplinaire sur la notion du rêve. D’une part, les invités s’interrogeront sur la représentation de ce phénomène immatériel et, d’autre part, sur sa narration qui, tout en s’estompant, donne accès à un autre monde.


AILLEURS

31 MARS

20h30/LAUSANNE

LES DOCKS

SLICK RICK THE RULER Si Go Out ! devait choisir une bande son originale pour ses meilleurs souvenirs, direct déclic, figurerait en tête de liste le stylé pirate du bitume au look de pimp fantastique, dieu de la coolitude au flow fluide et mémorable : Slick Rick ! Pour tous ceux en manque de beats qui claquent, de textes/lyrics qui vous plaquent au ciel, de tact au tac au tac et de mélodies délicates, rendez-vous fixé aux Docks pour des shoots de chair de poules non épilées.

avenue de Sévelin 34 | 1004 Lausanne

Slick Rick

JUSQU'AU 8 AVRIL

NYON

CHÂTEAU DE NYON

QUAND LA FONDATION VALMONT EMBELLIT LE CHÂTEAU DE NYON Actif dans plusieurs domaines d’activités dont celui de l’art, c’est naturellement que la Fondation Valmont collabore avec une entité muséale de la stature du Château de Nyon. Tous deux voisins, ils convient le public à découvrir l’exposition « Les affinités électives », du même nom que le roman de Goethe. Jusqu’au 8 avril, la Fondation Valmont partagera une partie collection comprenant des œuvres de Silvano Rubino et Jane Le Besque. Après l’île grecque d’Hydra et un palais à Venise, c’est dans le Château de Nyon que la Fondation Valmont présente une partie de sa collection, trois lieux où l’eau, toujours, est présente, entre mer Egée, mer Adriatique et lac Léman.

Place du Château | 1260 Nyon 022 316 42 73 | www.chateaudenyon.ch

"Plats d'artistes" de Joan Gardy Artigas

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EN FAMILLE

LES 10 ET 11 MARS

Dès 6 ans/16h

LA JULIENNE

GOUPIL Revisiter la cultissime œuvre médiévale le Roman de Renart pour élaborer un spectacle de conte, mime, musique, danse et chant à destination des enfants tout en divertissant les adultes, mais aussi de sorte à être accessible aux personnes sourdes et malentendantes… Eh bien, le défi est joliment relevé par la réécriture de Samivel et la mise en scène de Nicolas Fagart pour la Cie les Compagnons de Pierre Ménard ! Dans Goupil, deux comédiennes miment, dansent, chantent et signent en langue des signes française, le musicien-bruiteur fait corps avec son violoncelle et ses machines, tandis que le conteur prête sa voix aux personnages, parmi lesquels on retrouve en plus du rusé renard et son éternel rival le loup Ysengrin, les autres poussin, moineau, fourmi et comparses qui constituent cette intemporelle et drôlissime galerie de caractères.

116, route de St-Julien | 1228 Plan-les-Ouates www.plan-les-ouates.ch

©Sylvain Caro

DU 20 AU 25 MARS

Dès 14 ans

THÉÂTRE DES MARIONNETTES DE GENÈVE

CENDRES Pendant six jours, la compagnie franco-norvégienne Plexus polaire s’empare de la scène du Théâtre des marionnettes avec « Cendres », une pièce adaptée du roman à succès Avant que je me consume de Gaute Heivoll (2014). L’histoire, inspirée par des faits traumatiques survenus en 1978, oscille entre réalité et imaginaire. La réalité d’un village aux prises avec un pyromane acharné et un imaginaire nourri par la mémoire collective des victimes. Les dessous de ce drame survenu au moment de la naissance de l’auteur norvégien conduisent aux véritable sujet de la pièce: la folie; simple égarement ou véritable démence ? Une frontière très fine questionnée par Heivoll et brillamment transposée au théâtre dans une mise en scène à la fois inquiétante et touchante où acteurs, marionnettes à taille humaine et effets vidéo se répondent.

3, rue Rodo | 1205 Genève 022 807 31 07 | marionnettes.ch

Cendres ©Claire Leroux

Go Out! magazine

97


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MARDI 17 AVRIL 2018

SPEECHLESS VOICES

Speechless Voices © Louise Roy

Cie Greffe, Cindy van Acker

SAMEDI 21 AVRIL 2018

MERCREDI 25 AVRIL 2018

SAMEDI 28 AVRIL 2018

ROCK & GOAL

BEYTNA (OUR HOME)

KRAFFF

Kelemenis & Cie

Maqamat Dance Theatre & guests

Culture et communication • 022 306 07 80 www.vernier.ch/billetterie

Johanny Bert & Yan Raballand


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