N° 106 deC.22 Jan. 23 LE MAGAZINE CULTUREL GENEVOIS info@gooutmag.ch - www.gooutmag.ch
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Les éditos de fin d’année ne sont pas les plus aisés. C’est le temps du bilan, du best ou worst-of. Mais la plupart du temps, le sens d’une année passée n’apparaît que rétrospectivement longtemps après les événements vécus, à l’image d’une énigme qui défile sur une filandreuse période. 2022 a filé à l’allure d’une fusée. Pas le temps de penser, ni de réaliser ce qui s’est réellement passé. Ce qu’on a retenu chez Go Out ! c’est que les partenaires culturels ont déployé le meilleur de leur créativité dans des programmes aussi généreux que brillants. Et ce n’est pas terminé. Ce mois de décembre se dévoile prolifique. Pour cette dernière édition de l’année, on a déniché une sélection du meilleur. On débute les festivités avec une rencontre, celle de la pétillante Isabelle Muller qui a su avec dextérité donner vie au lieu dont elle est la directrice : Le Centre des arts de l’Ecole Internationale de Genève.
Deux performances raviront les amoureux de danse contemporaine avec Leçons de Ténèbres et Earth, à aller admirer au Pavillon ADC. Le théâtre Am Stram Gram accueillera quant à lui un spectacle original, entre danse et skate - Ollie - signé Nicolas Musin, directeur de Urban Move Academy. Puis, on se délectera avec une comédie ultra drôle : Le Père noël est une benne à ordures, à découvrir au théâtre le Poche.
Plus loin hors de nos contrées genevoises, c’est direction le Musée Photo Elysée à Lausanne qu’on découvre la superbe rétrospective dédiée au légendaire photographe Josef Koudelka en revenant sur l’ensemble de son œuvre. Puis à Berne, c’est l’un des créateurs les plus importants du 20ème siècle, ayant sans cesse exploré les limites et les liens entre art et design - Isamu Noguchi - qui est mis en lumière à travers une exposition au Zentrum Paul Klee. Il signe également notre cover pour cette édition bimestrielle avec son installation Cave of the Heart en collaboration avec Martha Graham - peut-être la plus importante chorégraphe et danseuse américaine moderne ! Le cliché nous a rappelé un arbre de Noël graphique et minimaliste.
Enfin, on vous recommande chaudement l’exposition du plus Américain des Genevois : Christian Marclay. Soutenu par la Banque Mirabaud, le Centre Pompidou à Paris lui consacre une superbe et ample exposition. Détournant vinyles, bandes magnétiques, onomatopées et films depuis 40 ans, le génial artiste multimédia dont on avait adoré cet été l’œuvre audiovisuelle d’une durée de vingt-quatre heures au cinéma LE PLAZA !
Toute la team féline de Go Out ! se joint à moi pour vous souhaiter une année 2023 gorgée de passion, d’une cascade de trépidantes actions, d’érudition et d'effrénées sensations.
Hermès, Mishima, Lucie, Aurore, Ambre, Lisa, Rreza, Félicie et Mina
ÉD`ITO
9 Go Out! magazine
26–29.01.2023
12 n 15 RÉSOLUTIONS STAY COOL 61 n 80
14 n 17 RÉSOLUTIONS
RDV PRIS 81 n 85
Crédits photos
À gauche : Ollie, une chorégraphie théâtrale de Nicolas Musin
Au centre : Zimmer Veli & Amos © Zürich Tourismus
À droite : Lubaina Himid, There could be an endless ocean
© THE NOGUCHI MUSEUM ARCHIVES IMPRESSUM
Éditeur Association Go Out !
Directrice de la publication
Mina Sidi Ali • mina@gooutmag.ch
Cheffe d'édition Aurore de Granier
Graphiste Lucie Goujat
Resp. art contemporain
Ambre Oggier
Réseaux sociaux Félicie Deprez
Rédacteurs Rrezarta Bislimi, Aurore de Granier, Lisa Lorenzelli, Ambre Oggier, Bernard Pichon
CONTACT
info@gooutmag.ch
www.gooutmag.ch
EN COUVERTURE
HIGHLIGHT
19. ART / EXPO 39. MUSIQUE 42. DANSE 49. THÉÂTRE 53. ARCHITECTURE 56. DESIGN 59. LIVRES
N° 106 12 n 13
CULTURE 17 n 60
HÔTEL
BEAUTÉ
MODE
SPORT
63.
73.
77.
79.
11 Go Out! magazine
LES RÉSOLUTIONS DE LA TEAM POUR 2023
Chaque début d’année s’accompagne d’une cascade d’injonctions. Mais comme le disait Alexandre Dumas fils : “Les résolutions sont comme les anguilles ; on les prend aisément. Le diable est de les tenir.” Bonne année 2023 à tous !
Déc 22- Jan 23 12
HERMÈS
Matou que je suis, je ne prends pas souvent des résolutions. Je les trouve dénuées de sens si elles ne sont pas respectées. En fait, je réalise qu’elles sont faites pour se donner bonne conscience. Perso, je me trouve assez parfait. J'accomplis mes tâches de félin au quotidien avec discrétion et diligence. C’est ce que j’essaie d’enseigner tant bien que mal à mon padawan Mishima en tentant de réfréner ses ardeurs et lui apprenant à ne pas se faire prendre la patte dans le sac ainsi que de le motiver à rédiger sa chronique. Il a un poil dans la patte celui-là ! Au fond pour 2023, je souhaite juste que le monde entier se sente aussi bien que moi dans ses bottines fourrées. Miaou.
MISHIMA
Dissident dans l’âme, il m’est impossible de prendre une quelconque résolution. Je pense plutôt que je vais garder ma ligne de conduite qui devrait inspirer tout un chacun et poursuivre ma quête de bien-être personnel. En résumé, je vais continuer à soudoyer mon entourage pour du saumon fumé, entourlouper Hermès pour lui piquer sa pâtée, miauler de façon déraisonnée dès 6h du matin pour réveiller la maisonnée, saccager la garde-robe adorée de Mina, griffer les canapés et admirer des heures durant mon joli minois devant les miroirs. Ah oui j’allais oublier, et surtout inspirer par ma majestuosité et ma beauté le monde entier ! Prenez-en de la graine ! Miaou.
À chaque nouvelle année, les résolutions refont leurs petits nids dans nos têtes. Cette tradition remonte aux babyloniens. Du latin resolutio, le mot signifie originellement « action de dénouer, désagrégation, décomposition d’un tout », « action de résoudre », indique Le Trésor de la langue française. Elle contient en elle l’idée salvatrice de pouvoir remettre les compteurs à zéro, au moins une fois par an. Elle offre une possible renaissance, la perspective que rien n’est jamais totalement figé et qu’il suffit d’une nouvelle aube pour congédier nuisibles habitudes, imbroglios et méli-mélos. Mais ces bonnes résolutions sont la plupart du temps vouées à disparaître sous le flot de nos quotidiens, mais qu’importe leur durée, leur mérite est simplement de nous offrir un espace de questionnement. Car l’enjeu ici réside dans l’introspection qu’elles supposent et l’idée de défi à relever. Mais peut-être que nous devrions tout simplement revenir à leur emploi originel dans le domaine médical quand elles qualifiaient un « relâchement ». Ainsi, ici pas de reprise en main ou d’action à prendre, après réflexion et qui sera vainement respectée mais au contraire juste un lâcher-prise. Alors à l’ivresse des résolutions, je préfère me souhaiter ainsi qu’à vous tous de prendre soin de nous et de nous prendre moins le chou !
MINA
13 Go Out! magazine
AURORE
Nouvelle année, nouveau moi ? Après tant de Nouvel An à faire mille promesses, que je ne tiens jamais, j’ai décidé en 2023 de ne pas prendre de résolution. Sans cesse tiraillée entre le travailler plus, mais travailler moins, bouger plus, mais prendre plus de temps à lézarder dans le canapé, manger mieux, faire plus de sport, bla bla bla. La seule promesse que je peux me faire en 2023 c’est peut-être alors tout simplement de ne rien m’imposer, et puis de laisser cette nouvelle année me surprendre, pour le meilleur, en espérant laisser le pire en 2022 !
AMBRE
Le terme « résolution » vient du latin « resolvo » qui signifie « dénouer, relâcher, détendre ». Alors pour la nouvelle année, j’ai décidé de suivre le concept original et donc de me détendre. Relâcher la pression en évitant de s’imposer des résolutions qu’on ne pourra pas tenir, c’est peut-être ça la clef du bonheur en 2023 ?
Le tabac c’est tabou, on en viendra tous à bout…L’année prochaine c’est décidé, je ne glisserai plus entre mes lèvres « ce truc qui tue » comme disait Augustus à Hazel. Fini de forcer mon copain à m’accompagner fumer ou de l’embrasser avec une odeur de cendrier froid. En 2023, les pauses clopes café, c’est terminé ! Mes poumons peuvent trinquer à la nouvelle année ! Mais…Il est 10h…Petite pause ?
LISA
Déc 22- Jan 23 14
RREZA
Respecter ma limite d’une heure sur Instagram. Ça fait déjà un an que j’ai limité mon Instagram à une heure, et que « j’oublie pour aujourd’hui » à chaque fois. Je maudis ce mec qui a inventé le feed illimité ! Je suis plus forte que ça, et j’ai surtout autre chose à foutre que de mater ce gamin de 13 ans danser 1000 fois mieux que moi sur le dernier son de Taylor Swift. Vite, il ne me reste plus que 5 minutes, tiens, elle devient quoi Britney Spears ?
FÉLICIE
Félicie DOIT remplir ces foutus carnets ! Des carnets j’en ai beaucoup, beaucoup trop. Collage, dessins, schémas, cartes mentales, listes ou simplement texte, il faut bien sortir sur papier ce qui tourne dans cette tête ! Ils m’aident à ne pas crier ou pleurer à chaque petit, tout petit, minuscule événement. J’avance peu à peu dans ces carnets, mais c’est sans fin. Où est la solution, dois-je écrire davantage, pour moi, pour ne pas laisser ces jolis carnets vides, ou…. arrêter d’en acheter de nouveaux, surtout quand c’est seulement pour leur jolies couvertures ? Mea culpa à tous ceux qui auraient eu la malchance de me croiser un jour sans carnet, sorry pour la mauvaise humeur !
LUCIE
En éternelle cat-lover que je suis, c’est auprès des vénérés matous que je fréquente que je puise l’inspiration pour mes bonnes résolutions. Les voir se prélasser à longueur de journée me rappelle à quel point le repos devrait se hisser au rang de mes priorités. Plus chat sauvage que chat de salon de nature, en 2023, à moi le canapé. Qu’on me laisse dormir et lézarder en paix, sous peine de me voir sortir les griffes ! Afin de ne pas retomber dans mes travers, il est d’ailleurs urgent que je m’entoure d’un félin flâneur pour en prendre de la graine.
15 Go Out! magazine
CULTURE
NOGUCHI ARIANA KOUDELKA BRAFA ART FAIR
PAVILLON SICLI MIRABAUD X POMPIDOU
ECOLINT ROOM 808 OCG USINE PAVILLON ADC
AM STRAM GRAM VERNIER POCHE
THÉÂTRE DE SAINT-GERVAIS OMG FUND
H&M X UNCOMMON MATTERS LIVRES
Isamu Noguchi, Globular, 1928, Laiton, base de marbre, 50,8 × 23,2 × 29,2 cm, The Isamu Noguchi Foundation and Garden Museum, New York, The Noguchi Museum Archives © INFGM / 2021, ProLitteris, Zurich
musée suisse de la céramique et du verre genève
schweizerisches museum für keramik und glasand glass genf
swiss museum for ceramics geneva
Déc 22- Jan 23 18
ISAMU NOGUCHI, CRÉATEUR SANS FRONTIÈRES
Il est l’exemple incarné de la dissolution de la séparation entre art et design. Isamu Noguchi est l’un des créateurs les plus importants du 20ème siècle, ayant sans cesse exploré les limites et les liens entre ces deux univers, plaçant l’expérimentation au cœur de son travail. Jusqu’au 8 janvier prochain, le Zentrum Paul Klee de Bern consacre une exposition exhaustive à l’œuvre d’Isamu Noguchi, découpant son travail en dix thématiques, témoins en elles-mêmes de la variété de sa création. Des objets lumineux aux allures d’origami, aux sculptures organiques, en passant par des éléments d’aires de jeux et du mobilier épuré, le designer et artiste américano-japonais nous entraîne dans un univers à la frontière des disciplines. En pénétrant dans la halle principale du Zentrum Paul Klee, c’est dans l’esprit du créateur que nous entrons, et dont après nous ne voulons plus ressortir.
par AURORE DE GRANIER
ART / EXPO 19 Go Out! magazine
Isamu Noguchi dans son atelier à Gentilly près de Paris, 1927 Photographie : Atelier Stone, The Noguchi Museum Archives, 03716 © INFGM / 2021, ProLitteris, Zurich
LA GENÈSE D’UN CRÉATEUR
C’est un nom qui résonnera comme familier pour beaucoup, mais Isamu Noguchi, en Europe, n’est pas la star qu’il fut et est encore aux Etats-Unis. L’exposition consacrée au designer artiste n’en n’est pas à sa première étape, et atterrit à Berne après un passage au Barbican de Londres, avant de quitter la Suisse pour Lille et Cologne. Une tournée des musées qui vient mettre en lumière le regain d’intérêt pour le créateur dont les lampes emblématiques et le mobilier organique sont aujourd’hui plus que jamais convoités. Un succès qui commence aux Etats-Unis pour ce fils d’auteurs. Né d’une mère américaine écrivaine et d’un père poète d’origine japonaise, il voit le jour à Los Angeles avant de partir avec son père au Japon. Ce n’est qu’après son onzième anniversaire
qu’il retrouve les Etats-Unis, mais dès lors la double culture est inscrite en lui, et ses deux influences se retrouveront tout au long de sa carrière. Enfant déjà, il décide de devenir sculpteur, un choix de jeunesse qui allait bel et bien se réaliser pour celui né dans une famille d’artistes, dont la demi-sœur allait devenir danseuse. Une histoire familiale impossible à détacher de son travail où les influences artistiques, les philosophies du design, de ses deux nations se mêlent, où la poésie est omniprésente, et l’art de la scène tient une place de choix. Nomade par nature, il voyage à travers l’Europe, l’Asie et l’Amérique, se formant à Paris auprès de Brâncusi, passant par la Suisse après la Seconde Guerre Mondiale, mais sa notoriété se développe dans ses deux pays d’origine, où aujourd’hui encore il reste l’une des figures majeures du design et de la sculpture.
ART / EXPO Déc 22- Jan 23 20
Isamu Noguchi, Akari, Modèles 27N, 2N, BB3-70FF, BB2-S1, 14A, BB1-YA1, 31N, Crayon, bambou, métal Photo : The Kagawa Museum © INFGM / 2021, ProLitteris, Zurich
LE MAÎTRE DE L’INTERDISCIPLINARITÉ
Cette exposition est la première d’une telle ampleur à prendre place sur le territoire suisse. Rassemblant une importante sélection d'œuvres, elle couvre la totalité de la carrière de l’artiste, de ses débuts dans les années 1920 démontrant déjà sa maitrise de la technique de sculpture, à ses travaux les plus récents où l’opposition des matière occupe une place de choix dans ses créations. Lors de sa formation parisienne auprès de Constantin Brâncusi, il apprend des techniques de sculpture nouvelle, mais également à appréhender l’objet dans l’espace. Un trait de sa création qui allait le suivre tout au long de sa carrière, et mener à des objets et œuvres d’art ayant pour objectif de créer un effet sur l’espace dans lequel ils sont présentés. Ses nombreux voyages ont également largement influencé sa création, notamment celui qu’il réalisa en Arizona dans les années 1940. Il est alors fasciné par le désert et l’effet de la lumière sur le paysage. Après de nombreuses expérimentations où Noguchi tente de transposer cet effet en objet plastique, il aboutit dans les années 1950 aux lampes en papier Akari, signifiant en japonais la lumière dans le sens de la conscience, et la légèreté dans le sens de l’essence. Le Zentrum Paul Klee propose dans son exposition une importante sélection de ces objets lumineux, flottant dans l’espace et dont la lumière vient subtilement modifier l’environnement qu’elle éclaire. Des objets emblématiques à la fois sculpturaux et fruits d’une importante expérimentation dans le domaine du design.
Le mobilier et les luminaires représentent une partie importante de la production de l’artiste américano-japonais, et constituent aujourd’hui des classiques du design. Le ZPK nous propose ainsi de découvrir différentes pièces de mobilier où le travail de la matière se fait central, l’objet en soi conservant une forme organique et épurée. Là aussi ce sont ses voyages qui l’ont inspiré, notamment sa découverte des carrières de marbre en Italie et en Grèce le poussant à rechercher de nouvelles formes pour mettre en valeur ce matériau. Le travail de la forme allait lui aussi occuper une importante partie de sa carrière, et se manifester dans des objets de plus petite taille, mais aussi à des échelles bien plus grandes. Noguchi a en effet créé des décors de théâtre et de ballets, appliquant son travail sur l’espace sur la scène. Fasciné par le jeu sous toutes ses formes, il est aussi à l’origine de pièces dédiées à être installées dans des aires de jeux, dont l’une d’entre elles est présentée au ZPK, et est bel et bien un toboggan malgré ses airs de sculptures. Encore une fois, les pistes sont brouillées et les limites entre les disciplines effacées. Une exposition vaste qui parvient à rassembler en un lieu unique les différents aspects d’une carrière riche et complète, sans cesse influencée par les voyages de ce nomade dont la curiosité était un bien beau défaut.
UN MUSÉE MEUBLÉ
La scénographie proposée par Fabienne Eggelhöfer, commissaire de l’exposition au ZPK, innove par la liberté qu’elle propose aux visiteurs. Si les commissaires de l’exposition ont bien défini dix thématiques intitulées par exemple « Lumière et légèreté » ou encore « Nature brute et perfection », la halle du musée laisse libre cours à nos déambulations. Nous passons d’un thème à l’autre en contournant les meubles et sculptures, nous baladant non plus dans un musée, mais dans un appartement géant, sans cloisons, meublé par Noguchi. Ici la curiosité du créateur déteint sur nous, et c’est ainsi par une lumière, par une forme, par une texture que nous sommes attirés, hésitant sans cesse entre ces deux termes : art et design. Une césure qui en réalité n’a pas lieu d’être, tout simplement refusée par Noguchi. Sculpture ou table basse, Akari ou aire de jeu, il ne distinguait pas l’art de l’art appliqué, mettant l’accent avant tout sur l’impact de l’objet sur l’espace. Effaçant d’un coup de gomme les murailles bâties entre les disciplines, cet esprit créatif redéfinit l’art et le design à travers des œuvres nous obligeant à accepter que les séparer ne fait aucun sens.
Isamu Noguchi
Jusqu’au 8 janvier 2023
Zentrum Paul Klee
Monument im Fruchtland 3, 3006 Bern
www.zpk.org
ART / EXPO 21 Go Out! magazine
Isamu Noguchi, Strange Bird (To the Sunflower), 1945, Ardoise verte, 143,8 x 55,6 x 50,8 cm, The Isamu Noguchi Foundation and Garden Museum, New York, Photographie : Kevin Noble, The Noguchi Museum Archives, 00113 © INFGM / 2021, ProLitteris, Zurich
Déc 22- Jan 23 22 — Emmanuel Eggermont — Bryana Fritz & Thibault Lac — Nadia Beugré — Phia Ménard — Marie-Caroline Hominal & David Hominal — Ásrún Magnúsdóttir & Alexander Roberts — Miet Warlop — Thomas Hauert — Salva Sanchis / Alma Söderberg / La Manufacture — La Ribot Ensemble janvier — juin 2023 Pavillon adc Association pour la danse contemporaine Place Sturm 1 1206 Genève pavillon-adc.ch
VOYAGE AU MONDE DE LA CÉRAMIQUE
par AMBRE OGGIER
En septembre dernier se tenait à Genève le cinquantième congrès de l’Académie Internationale de la Céramique (AIC), qui célèbre cette année son septantième anniversaire. À cette occasion, le Musée Ariana – Musée suisse de la céramique et du verre – a organisé trois expositions entre ses murs : MIGRATION(S), CONNEXIONS et VOCATION. La plus importante des trois, MIGRATION(S), présente le travail de trente-trois artistes contemporains aux approches et aux styles très différents. Autour de l’idée de « Melting Pot », qui était le thème du congrès jubilé de l’AIC, les œuvres exposées jouent ingénieusement avec les différents niveaux de lecture possibles de ce concept. Une exposition singulière qui met en lumière la puissance expressive et les nombreuses possibilités offertes par l’art de la céramique.
Le dictionnaire Larousse définit le « melting pot » comme un « endroit où se mêlent des éléments d’origines très variées, où se rencontrent des idées différentes ». Ce terme anglophone traduit parfaitement l’idée qui anime le parcours éclectique développé à travers l’espace du sous-sol du Musée Ariana. Fruit d’un appel à candidature lancé par l’Académie et le Musée, l’exposition met subtilement en scène des œuvres en céramique aussi novatrices qu’inattendues. Au programme, trente-trois artistes issus de vingt nationalités différentes dépoussièrent l’art de la céramique en proposant des créations modernes, pertinentes et audacieuses. Mêlant diverses inspirations, les sculptures sélectionnées explorent l’idée de la migration à travers le prisme technique, artistique, politique mais aussi spirituel et culturel. En regroupant des créations diverses et variées tant du point de vue de la forme que du fond, l’exposition MIGRATION(S) offre à voir sous un nouveau jour l’art de la céramique et ses multiples possibilités. Parmi les nombreuses œuvres présentées, certaines valent véritablement le détour comme le service à thé en forme de locomotive conçu par l’artiste ukrainien Yuriy Musatov qui fusionne céramique et design ; les épatantes maquettes d’architecture de la chinoise Yanze Jiang ; les plaques de porcelaine illuminées imaginées par la finlandaise Eliisa Isoniemi qui offrent une vision onirique des migrations de vaches pendant la guerre et le projet artistique de la suissesse Magdalena Gerber fondé autour de la confiance (TRUST). Une nouvelle manière d’appréhender la céramique à découvrir jusqu’au 19 mars.
Fondée en 1952, l’Académie Internationale de la Céramique, dont le siège se trouve au Musée Ariana à Genève, compte aujourd’hui plus de mille membres venus des quatre coins du monde. Tous les deux ans, un congrès international est organisé afin de discuter des enjeux liés à cet art. Son objectif est de promouvoir et de soutenir la céramique en offrant un espace propice aux échanges intellectuels et artistiques.
MIGRATION(S)
Jusqu’au 19 mars 2023
Musée Ariana
Avenue de la Paix 10, 1202 Genève
www.musee-ariana.ch
ART / EXPO 23 Go Out! magazine
© Migrations, Boris Dunand, 09-2022
LA LÉGENDE KOUDELKA
par AURORE DE GRANIER
« J’ai toujours photographié des choses en train de disparaître » déclarait Josef Koudelka lors du vernissage de sa nouvelle exposition. Photographe de légende, il a immortalisé par ses clichés de grands et petits moments de l’Histoire, le temps qui passe se figeant sur sa pellicule. Le musée Photo Elysée lui consacre cet automne une rétrospective intitulée « Ikonar - Constellations d’archives » et revient sur l’ensemble de son œuvre. Cette exposition constitue la première sur le territoire suisse depuis l’année 1977 et est accompagnée de la publication d’un ouvrage contenant de nombreuses images inédites issues de ses archives personnelles. Sur les murs de Photo Elysée, nous retrouvons les premières photographies qui allaient faire passer Koudelka de l’anonymat à la légende, avec ses séries réalisées durant l’invasion soviétique de Prague, mais aussi les nombreuses images qu’il réalisa de la communauté gitane alors qu’il n’était à l’époque qu’un passionné, utilisant son temps libre pour sortir son appareil. Une exposition qui revient sur le parcours d’une légende bien réelle.
ART / EXPO Déc 22- Jan 23 24
Josef Koudelka, Invasion. Prague, 1968 © Josef Koudelka/Magnum Photos, courtesy of the Josef Koudelka Foundation
DE L’ANONYMAT À L’ELYSÉE
Né en Tchécoslovaquie en 1938, Josef Koudelka ne semblait pas destiné à la photographie. Sa carrière, il la construit en tant qu’ingénieur aéronautique, mais rapidement sa passion pour la prise d’images se développe et vient occuper tout son temps libre. Dès 1962, il part alors à la rencontre des communautés gitanes qu’il commence à photographier, les immortalisant comme des acteurs de théâtre sur scène, nous raconte le commissaire de l’exposition Lars Willumeit. Mais c’est un événement politique qui va changer la donne. En 1968 Prague est envahi par l’armée soviétique, une invasion que Koudelka immortalise avec des clichés aujourd’hui devenus emblématiques de cet événement. C’est sous le pseudonyme P. P. (Prague Photographer) qu’il divulgue ses images, restant dans l’anonymat. Mais cette prise d’action dans l’ombre se fait remarquer, et en 1969 l’Overseas Press Club lui décerne à titre anonyme l’une des plus hautes distinctions dans ce domaine, la médaille d’or Robert Capa. L’invasion soviétique en Tchécoslovaquie le pousse à quitter sa terre natale en 1970 et à trouver l’asile en Europe Occidentale, où il rejoint peu de temps après la célèbre agence Magnum, en 1974. Un parcours déjà légendaire en lui-même, avec ce photographe de l’ombre recevant un prix pour sa capacité à capturer une époque, un événement, mais avant tout la manière dont le peuple allait le vivre. Sur les murs de Photo Elysée nous retrouvons nombre de ses clichés de l’époque, des négatifs qu’il a conservé, et qui encore aujourd’hui sont emblématiques du travail de ce photographe nomade à l'œil et à l’objectif aiguisés.
LE NOMADE COLLECTIONNEUR
L’exposition « Ikonar - Constellations d’archives » propose aux visiteurs de se plonger dans les archives de ce photographe qui allait voyager de part le monde et immortaliser les grands moments de l’Histoire. En 2020, peu après avoir réalisé sa série Ruines venant fixer dans l’objectif les vestiges des sites archéologiques sur tout le pourtour méditerranéen, il déclarait déjà alors dans un entretien, « J’ai toujours photographié des choses en train de disparaître ». Un adage difficile à contredire en observant les images accrochées au mur du musée. Les photographies clés de sa carrière se mêlent alors à des clichés plus confidentiels, endormis dans les archives du photographe accumulant 30 000 planches contact entre 1960 et 2012. « Ikonar comprend également une installation entièrement dédiée à ses archives qui s’attache à analyser leur place dans le parcours personnel et artistique d’un des acteurs principaux de la photographie du XXème siècle » confie Lars Willumeit, commissaire de l’exposition. Dans ces clichés couvrant plus de cinquante années de travail, deux leitmotivs se
démarquent : l’exil et la vie en marge de la société. D’une certaine façon, Koudelka semble n’avoir jamais quitté ses premières photographies. Aux communautés de Roms se succèdent les marginaux de la société, les exilés, qui comme lui se sont transformés en nomades malgré eux. Mais au-delà de ces clichés inédits et des sujets qu’ils représentent, l’exposition de Photo Elysée nous ouvre également une fenêtre sur la pratique du photographe. Nous découvrons alors les différents choix de cadrage propres à ses créations, son editing par séquences de prises de vue, mais aussi des clichés immortalisant ses notes, des plaques portant le nom de rues qu’il souhaite ne pas laisser échapper à sa mémoire, des métadonnées encadrant son travail qu’il fait également passer par la photographie et conserve depuis tant d’années.
KOUDELKA, ICÔNE
Le titre de l’exposition ne doit rien au hasard explique le commissaire Lars Willumeit, "Il a noué des liens avec ces communautés Roms durant plusieurs décennies. L'une d'elles lui a d'ailleurs donné le surnom d'Ikonar - faiseur d'icônes - car elle utilisait ses photos dans des lieux de prière ». Un nom, un titre, qui entre en parfaite adéquation avec le travail de Josef Koudelka, qui, au cours de ces quelques cinq décennies de travail rassemblées à Photo Elysée fut à l’origine de bien plus d’une image iconique. Sur les murs de l’institution de Plateforme 10, nous retrouvons le cliché de cet homme dont on ne voit que le bras, la montre au poignet, devant une rue de Prague désertée pendant l’invasion soviétique, ou encore un gitan avec son cheval, les deux protagonistes s’observant, puis des hommes aux allures de révolutionnaires dans les rues de Prague, le portrait d’un couple durant l’occupation. Toutes réalisées en noir et blanc, ces photographies n’ont pas besoin de faire appel à la couleur pour nous plonger dans le moment passé. Face à ces clichés, ce sont à des temps forts historiques que nous sommes confrontés, vestiges d’une époque disparue, mais preuve de son existence que l’on ne doit pas, ni que l’on ne peut, oublier. Enfin, lors du vernissage de son exposition lausannoise, Josef Koudelka avait ces mots, « Une bonne photographie entre dans la mémoire, on ne peut alors plus l’oublier ». Quelques temps après avoir découvert Ikonar - Constellations d’archives, nous n’avons toujours pas réussi à nous sortir ces images de l’esprit.
Jusqu’au 29 janvier 2023
Photo Elysée
Place de la Gare 17, 1003 Lausanne elysee.ch
Josef Koudleka, Ikonar - Constellations d’archives
ART / EXPO 25 Go Out! magazine
LA BRAFA SUBLIME L'ART NOUVEAU
Les amateurs d’art peuvent se réjouir : la BRAFA se tiendra du dimanche 29 janvier au dimanche 5 février. Pour l’occasion, cent-trente galeries et marchands d’art, dont onze nouveaux arrivants, exposeront leurs plus beaux chefs-d’œuvre à travers les 21'000 mètres carrés des deux halls de Brussels Expo mis à disposition. Cette 68e édition qui s’annonce déjà grandiose mettra à l’honneur l’art nouveau, dont la ville de Bruxelles est l’un des fleurons mondiaux. De quoi faire rêver les nombreux visiteurs, professionnels et amateurs d’art, fidèles et nouveaux, qui se pressent chaque année à la BRAFA pour admirer nombreuses des plus belles pièces du marché de l’art actuel.
par AMBRE OGGIER
ART / EXPO Déc 22- Jan 23 26
BRAFA Art Fair 2022 - View of the Fair © Photographie : Fabrice Debatty
Les salons et foires d’art possèdent indéniablement un charme particulier très éloigné du cadre serein et figé des musées. Entre les nombreuses allées, marchands et curieux déambulent activement, désireux de découvrir la prochaine œuvre d’exception qui ravira leurs yeux. L’atmosphère effervescente de ce tumulte artistique et commercial entraîne les visiteurs dans un univers où rareté, beauté et magnificence sont les maîtres-mots. Au menu, trésors archéologiques, tableaux de maîtres et peintures contemporaines, sculptures petites comme grandes, joaillerie d’exception et bien d’autres encore. Une escapade enchanteresse dans le monde normalement si privée du marché de l’art qui rappelle qu’avant de se trouver dans des musées, les œuvres d’art étaient surtout produites pour des privés qui dépensaient parfois des sommes considérables pour acquérir une œuvre de belle facture.
En 2023, la foire mettra à l’honneur l’art nouveau. Ce courant artistique datant de la fin du XIXe et du début du XXe siècle, bien qu’il n’ait duré que quelques années, a marqué de son emprunt indélébile le monde de l’art et particulièrement la capitale belge. Ainsi, le salon sera apprêté d’un monumental tapis, mesurant 10'000 m2 (rien que ça !), dont le motif reprend des dessins originaux du célèbre architecte et principal acteur de l’art nouveau en Belgique : Victor Horta. Outre cette pièce de tapisserie inédite, plusieurs galeries proposeront une sélection de pièces de style art nouveau toutes plus exceptionnelles les unes que les autres. De plus, deux conférences « Brafa Art Talks » seront dévoués à ce mouvement artistique si particulier.
Créée en 1956 par un groupe restreint d’antiquaires bruxellois, la Foire des Antiquaires de Belgique, rebaptisée par la suite Brussels Art Fair (BRAFA), n’a cessé d’évoluer et de se réinventer au fil du temps, fidélisant ainsi un public éclectique et international composé de professionnels et de particuliers à la recherche de sensations esthétiques. Présentant une vaste sélection des plus belles œuvres du marché de l’art actuel, la foire est ouverte à toutes les époques, à tous les mouvements artistiques et à tous les médiums. Parmi la multitude d’exposants belges et internationaux, plusieurs galeries genevoises viendront présenter les trésors de leur collection dont la galerie De Jonckheere d’origine bruxelloise, la galerie Schifferli, la galerie Grand-Rue Marie-Laure Rondeau, Simon Studer Art, Opera Gallery et la galerie Bailly. Un rendez-vous artistique à ne pas manquer, qui tombe juste après Art Genève notre foire locale !
BRAFA Art Fair 2023
Du 29 janvier au 5 février 2023
Brussels Expo / Heysel, Halls 3 et 4
1 Place de la Belgique, 1020 Bruxelles www.brafa.art/fr
Philippe Wolfers, Tiare - Broche en forme de paon Art nouveau, Epoque Fine Jewels
ART / EXPO 27 Go Out! magazine
Le Musée Horta à Bruxelles
DÈS CHF 17.– GTG.CH PHOTO : PAOLO PELLEGRIN Maria Stuarda Opéra de Gaetano Donizetti 17 — 29.12 2022
EXPO BÉTON
par LISA LORENZELLI
Pour fêter le 50ème anniversaire de Prelco, l’entreprise experte dans le domaine de la préfabrication, quoi de mieux qu’une exposition qui relate les grands moments de l’entreprise ? « L’art de la préfabrication : une culture locale » retrace ainsi la trajectoire de l’établissement genevois fondée en 1972 et dont les prémices de l’activité datent de la fin des années 1950. Elle est à retrouver du 2 au 9 décembre prochain au Pavillon Sicli. Cette installation s'appuie sur le livre L’art de la préfabrication de Bruno Marchand. Mettez vos ceintures, on part découvrir plus d’un demi-siècle de l’histoire de la construction et de l’urbanisme à Genève !
ART / EXPO 29 Go Out! magazine
Le collège Rousseau à Genève © Archives Prelco Print
Claude Grosgurin, Cycle d'orientation de la Golette (1966-1967), Meyrin © Leo Fabrizio
Bassi Carella Marello Architectes, La Chapelle (2011-2013), Lancy © Leo Fabrizio
ART / EXPO Déc 22- Jan 23 30
Bakker et Blanc, Quartier Valouest à Sébeillon (2015-2017), Lausanne © Marco Bakker
Début décembre, le Pavillon Sicli ouvre ses portes pour une aventure inédite. Ce joyau de la construction en béton met en lumière la technique de la préfabrication. Cette tendance fait son entrée dans les années 1950 en Suisse romande et à Genève afin de répondre aux enjeux de la croissance démographique du canton. Cette technique a aussi singulièrement accompagné la réforme du système scolaire genevois. L’exposition
L’art de la préfabrication : une culture locale propose de revenir sur les grands moments de l’entreprise genevoise Prelco et de partir à la découverte de l’histoire du béton préfabriqué, de l’architecture et de l’urbanisme à Genève. L’histoire de l’entreprise se fond dans l’histoire de la région tant ce matériau et ce savoir-faire ont façonné l'image architecturale et urbanistique de la ville.
UNE ESTHÉTIQUE ORIGINALE ET AUDACIEUSE
Afin que cette présentation prenne vie, plusieurs artistes se sont investis dans ce projet d’une grange envergure. L’art de la préfabrication, ouvrage écrit par Bruno Marchand et illustré par le photographe Léo Fabrizio, sera lancé dans le contexte de l’exposition dont la scénographie a été confiée à l’artiste Christian Gonzenbach. On pourra ainsi admirer la préfabrication d’éléments de Construction SA. Dans son vaste vocabulaire de formes et de matériaux, l’artiste plasticien genevois s’approprie le béton pour la réalisation de certaines de ses sculptures. Doté d’une grande créativité, il travaille de nouvelles matières et expérimente différentes dimensions. L’installation promet une esthétique originale et audacieuse dans l’espace singulier du Pavillon Sicli.
50 ANS RETRACÉS DANS LE LIVRE
Exigences esthétiques, technologiques et écologiques sont les maîtres mots de tout ce travail. Bruno Marchand œuvre à restituer un demi-siècle de patrimoine bâti à travers l’évolution des activités de Prelco. Son livre L’art de la préfabrication met à disposition d’un public très large un angle essentiel pour appréhender les spécificités du paysage urbain genevois. Les images du photographe Leo Fabrizio s’insèrent dans la publication telles des respirations contemplatives, s’immisçant dans les images d’archives et plongeant dans la matière et l’intense activité humaine de l’usine.
Si une exposition « béton » vous inspire, vous savez où vous rendre. Le livre et l’exposition sont à découvrir à l’occasion de l’inauguration publique officielle le vendredi 2 décembre. Pour séduire son public jusqu’au bout de la nuit, une soirée festive et musicale est également prévue. Pour croiser les regards sur l’histoire, les enjeux et les perspectives de la préfabrication, des tables rondes auront lieu les après-midis du mardi 6 et du mercredi 7 décembre.
« L’art de la préfabrication : une culture locale »
Exposition du 2 au 9 décembre 2022
Tous les jours de 11h à 19h
Entrée libre
Pavillon Sicli
Route des Acacias 45, 1227 Acacias
www.pavillonsicli.ch
ART / EXPO 31 Go Out! magazine
Usine Preclo, Satigny © Leo Fabrizio
CHRISTIAN MARCLAY : ARGONAUTE DU SON ET DE L'IMAGE
Dans un monde où la musique s’est évaporée dans le nuage numérique, Christian Marclay lui rend toute sa matérialité. Depuis les années 1970, l’artiste helvético-américain Christian Marclay issu de la scène post-punk new-yorkaise transforme le son en images, faisant du vinyle – et de son emballage – les ressources premières de ses collages et autres remix visuels. Son terrain de jeu ? Il s’étend du septième art, aux comics en passant par le manga ! On avait eu la chance de succomber il y a deux étés à - The Clock - une œuvre audio-visuelle d’une durée de vingt-quatre heures au Cinéma Le Plaza. On a eu la chance de découvrir en avant-première le travail de ce plasticien du son au Centre Pompidou pour une rétrospective aussi hypnotique que ludique, accompagnée par la banque genevoise Mirabaud. Extraits.
par MINA SIDI ALI
ART / EXPO 33 Go Out! magazine
Christian Marclay, « Disques vinyles avec annotations, utilisés lors de performances » 1979–198, dimensions variables, collection de l'artiste
Christian Marclay (1955, États-Unis), Utitled (Crying), 2020
ART / EXPO Déc 22- Jan 23 34
Christian Marclay , Téléphones, 1955, Installation vidéo
Haut-parleurs, vinyles, pochettes de disques, cassettes audios ou vieux téléphones, le prolifique artiste Christian Marclay, les assemble, les fragmente, les détourne, les recolle… Un travail à la jonction de plusieurs univers, de la performance acoustique à la photographie, de la vidéo au collage et qu’on a découvert à travers une exposition généreuse au Centre Pompidou de Paris l’automne dernier. L’artiste helvético-américain, l’un des plus brillants de sa génération, nous avait déjà séduit avec The Clock, une œuvre audio-visuelle d’une durée de vingt-quatre heures présentée au Cinéma Le Plaza en 2021 et pour laquelle il avait obtenu le Lion d’Or à la 54e Biennale de Venise ! Son rapport critique à la consommation des images et des sons pointe avec humour et dextérité l’ambigüité idéologique de la culture de masse.
LABYRINTHE CAPTIVANT
C’est la première fois depuis 2007 que l’œuvre de Christian Marclay est largement présentée dans un solo show à Paris. Pensé comme un labyrinthe, sans parcours chronologique, mais selon un réseau d’affinités et d’échos son travail pluridisciplinaire mêle dès le départ, détournements et métamorphoses. Ici, le tracé artistique se déroule sans bornes et sans ordres, permettant au visiteur de déambuler librement entre ces quelques murs déployant toute l'étendue d’une production aussi variée dans les thèmes que dans les médiums explorés par l’artiste. Ce dernier explique qu'il souhaitait « construire dans l'esprit des gens une architecture dans laquelle se perdre ». On commence l’exposition avec l’une de ses toutes premières vidéos datant de 1982, « Fast Music », dans laquelle le l’artiste multimédia dévore des vinyles !
ŒUVRES INTERACTIVES
Plus original et surprenant, l’artiste multitask peu enclin aux réseaux sociaux, a tissé une collaboration avec Snapchat d’où découle son oeuvre « All together ».
Approché par l’application, ce dernier lui a mis à disposition ses ingénieurs. L’idée ? Nous faire réaliser que les sujets des vidéos sont les mêmes, sur toute la planète où seul le son fait la différence. Ainsi, on découvre une installation à base de dix smartphones débitant de courtes vidéos. La façade de la bâtisse du Centre Pompidou s’est également transformée en un instrument de musique à travers une collaboration entre l’artiste et des techniciens de Snap AR. Les visiteurs peuvent tester Playing Pompidou, une expérience en réalité augmentée, audio et visuelle, depuis le parvis du centre.
ASSEMBLAGES VIRTUOSES
Parmi les vidéos et installations, on découvre le génial montage produit spécialement pour l’exposition intitulé Doors : une collection d’une centaine d’extraits de films ultra ingénieuse composée de scènes cinématographiques de passages de portes ! Ici on découvre des personnages entrer par une porte, traverser un espace et ouvrir une autre porte en vue de sortir. La porte constitue le point de coupe et grâce au raccord image, c’est un autre acteur qui entre alors dans le champ dans un mouvement ultra fluide. Un montage virtuose et hypnotique !
Il y également Telephones, la première vidéo dans laquelle ce cinéphile a manifesté son amour fou du cinéma. Entre saluts et adieux rapides, les voix disparates des combinés téléphoniques sont tissées dans une tapisserie de causettes familières façonnant une comédie humaine sans queue ni tête ! Le montage dure sept minutes et présente des acteurs de films hollywoodiens à l’instar de Katharine Hepburn, Whoopi Goldberg, Cary Grant ou Humphrey Bogart - qu’on voit composer, raccrocher, se diriger vers une cabine téléphonique, écraser un récepteur ou regarder avec envie celui qui ne sonne pas !
PARTENAIRE ARTY
La banque genevoise Mirabaud toujours très impliquée dans son soutien à l’art annonce à travers cette exposition, son partenariat pluriannuel avec le centre Pompidou.« Les artistes contemporains nous invitent à garder les yeux et l’esprit ouverts et à être prêts à être surpris et émerveillés par les aspects toujours changeants de la vie. C’est pourquoi Mirabaud s’intéresse particulièrement à l’art contemporain qui, associé aux oeuvres des siècles passés, jette un pont entre tradition et modernité. Cette approche reflète également la vision engagée et à long terme du Groupe dans ses activités de gestion » confie Lionel Aeschlimann, associé gérant de la banque. Et d’ajouter : « L’art nous connecte à nos émotions et à la capacité de nous faire réfléchir plus profondément sur l’humanité et le monde » ! Ainsi, Mirabaud rejoint la communauté des plus de 800 mécènes, qui, depuis 120 ans, contribue à l’enrichissement et au rayonnement des collections du Centre Pompidou.
CHRISTIAN MARCLAY
Jusqu’au 27 février 2023
Centre Pompidou
Place Georges-Pompidou, 75004 Paris, France
www.centrepompidou.fr
TEL UN DJ
ART / EXPO 35 Go Out! magazine
LE CENTRE DES ARTS ENTRE ART ET PÉDAGOGIE
par LISA LORENZELLI
Musique, théâtre, danse et expositions diverses, la fibre artistique fait partie de l’ADN d’Isabelle Muller. Actuellement directrice du Centre des arts de l’Ecole internationale de Genève (ECOLINT), elle tend à mettre en lumière les valeurs du lieu au sein d’une programmation variée et engagée socialement. L’institut constitue une véritable plateforme culturelle de transmission et de partage interdisciplinaire à Genève accessible à une grande diversité des publics. Grâce au développement de partenariats avec les communautés artistiques locales et internationales, le Centre des arts vient enrichir considérablement les programmes d’enseignement de l’ECOLINT.
Tête à tête avec une tête bien faite : Isabelle Muller.
ART
EXPO Déc 22- Jan 23 36
Isabelle Muller
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Pourriez-vous nous présenter votre parcours et nous expliquer comment avez-vous atterri au Centre des arts ?
Cela fait plus de 25 ans que je suis dans le domaine artistique et culturel. À l’origine, j’ai une formation qui n’a rien à voir. J’ai appris le chinois durant mes études de lettres. Toutefois, j’avais déjà un attrait particulier pour l’art. Je faisais de la photographie et de l’histoire de l’art à côté. J’ai toujours été organisatrice d’évènements pour mes proches et ma famille. Très vite tout s’est débouché naturellement. Je me suis rapidement retrouvée comme organisatrice de manifestation, curatrice de festivals également. Petit à petit, j’ai monté mon entreprise avec laquelle j’ai pu organiser plusieurs évènements pour la ville de Genève. Je pense notamment aux premières journées des Métiers d’art. J’ai aussi mis en place des évènements privés en tout genre. J’ai ensuite pris toute la direction artistique de l’ancien club, le MAD. J’ai atterri au Centre des arts à l’ouverture en 2014.
Comment est né ce lieu artistique ?
Le centre des arts est né d’une volonté première de pouvoir accueillir correctement les élèves dans les départements d’art. Avant cette création, il n’y avait pas de bâtiments dédiés à cela pour l’école internationale. Les cours d’art visuel et de théâtre se faisaient dans des classes classiques. On avait vraiment cette envie d’innover. Ce projet a pris de nombreuses années et a été dessiné par l’architecte Jean-Michel Wilmotte. Actuellement, nous avons les départements d’arts visuels, de théâtre, de musique et de danse qui ont lieu dans la bâtisse. On veut ouvrir ce centre avec ses salles de spectacles au public genevois. Participer au développement de cet endroit est aussi une manière de créer un lien avec le gros Genève et la Genève internationale.
De quelle manière composez-vous la programmation ?
Le but de ce centre est de faire profiter aussi bien les élèves que des personnes extérieures. Nous nous sommes attardés sur comment mêler les deux univers et créer un impact important. L’école internationale est une fondation qui porte des valeurs humaines et environnementales très fortes. Le curriculum académique qui est décerné aux élèves reprend toutes ses idées. Ils sont les futurs leaders porteurs de notre monde. Nous souhaitons ainsi leur léguer les outils nécessaires pour les conduire vers un monde meilleur. Transmission, esprit critique, ouverture d’esprit, réflexion, sont au cœur de nos démarches. Nous avons réalisé que mêler le professionnel artistique au pédagogique est unique et une valeur ajoutée extraordinaire. Nos élèves sont en permanence en interaction avec les artistes que l’on invite. Par exemple,
nous travaillons avec un festival de danse afin d’organiser des masters classes. Les élèves peuvent bénéficier de la présence du chorégraphe. Dernièrement, nous avons reçu une soliste de République Dominicaine qui joue au Victoria Hall. Elle a donné une master classe à deux élèves du centre. Nous souhaitons renforcer la théorie et la pratique de nos élèves grâce aux divers parcours de ces artistes. La programmation proposée permet le partage de moments privilégiés entre élèves et artistes.
Qu’est-il prévu pour les mois à venir ?
Concernant le mois de janvier et ceux à venir, nous avons programmé une grande exposition avec Noële Baker. Cette dernière a travaillé sur un poirier qui a été découvert après l’effondrement des tours jumelles à New York. Ainsi, elle nous propose toute une installation sur la vie, la renaissance, l’acceptation, la résilience à travers cet arbre symbole d’espoir. En parallèle, Viviane Skynazy dévoilera des sculptures avec son exposition « Les gardiens de nos songes ». Elle y parle de résilience, de renouveau, de recommencement, de compréhension de cet univers mystique que l’on ne comprend pas toujours. Une représentation des 3 mousquetaires joué par l’école moyenne est aussi prévu au centre des arts. Avec notre expertise, on les aide à monter un véritable spectacle professionnel. On invite vivement la communauté à voir ce que les élèves font.
Avez-vous une prédilection pour la collaboration locale ?
La collaboration locale est très importante. C’est une école internationale, l’ouverture est nécessaire. Cependant, étant Genevoise et suisse, je trouve que la ville est dotée d’un vivier d’artistes impressionnant. C’est extraordinaire ! Il y a des pépites qui se dévoilent. Il faut se lancer et oser, ce n’est pas parce que l’on n’est pas connu que l’on n’a pas sa chance. J’aime me dire que ce centre offre aussi une porte à ces artistes. Je tiens à souligner que nous avons cette volonté d’être ouvert à tous et à toutes.
Centre des arts - Ecole Internationale de Genève
Ecole Internationale de Genève
Route de Chêne 62, 1208 Genève
Tél. +41 22 787 26 25
www.ecolint-cda.ch
ART / EXPO 37 Go Out! magazine
En décembre & janvier à la Comédie
SPECTACLES
⬤ 28.11–02.12 PIECES OF A WOMAN (CZĄSTKI KOBIETY)
Kornél Mundruczó / TR Warszawa théâtre
⬤ 09–11.12 DIEstinguished
La Ribot | danse
⬤ 16–18.12 LES FRÈRES KARAMAZOV
Sylvain Creuzevault | théâtre Complet
⬤ 12–15.01 MES FRÈRES
Arthur Nauzyciel | théâtre
⬤ 17–29.01 JOUER SON RÔLE
Jean-Yves Ruf | théâtre
⬤ 26–29.01 MY EPIFUNNY
*Melk Prod. / Marco Berrettini | danse
PONT DES ARTS
⬤ 11.12 ENFIN DIMANCHE !
comedie.ch Le théâtre d’expériences démultipliées
Déc 22- Jan 23 38 Photo : Magali Dougados / Design : basedesign.com
Esplanade Alice-Bailly 1, 1207 Genève La Comédie de Genève est supervisée par la Fondation d’art dramatique.
première à la Comédie de Genève
808
ROOM : LE NOUVEAU SPOT UNDERGROUND
par RREZARTA BISLIMI
Un tout nouveau concept vient brusquer la vie nocturne transcendante de notre tendre et bien aimée Cité. Room 808, débarque avec une proposition unique. Une soirée mensuelle de musique électronique underground jouée par des artistes locaux et internationaux triés sur le volet à l’OptimHall. Le prochain rendez-vous c’est le 10 décembre avec une line-up à nous faire taper du pied jusqu’à pas d’heure.
LA CULTURE COMME MOTEUR
La première question qui nous vient à l’esprit c’est à quoi fait référence le nom, Room 808 ? Une question pour les novices apparemment puisqu’il fait référence au synthétiseur légendaire TR-808, sorti en 1980, qui est l’un des instruments de musique électronique les plus vénérés au monde et exerçant encore une grande influence sur les productions actuelles. Créé dans une volonté de nourrir la scène culturelle genevoise, souvent qualifiée d’« inanimée », Room 808 place la culture avant le profit. En effet, malgré la dimension éphémère des évènements, et les artistes d’exceptions, les prix resteront dans la même gamme que celle de l’offre nocturne actuelle. Le concept a avant tout été imaginé pour proposer aux férus de musique électronique underground et de diversité culturelle une programmation électronique de choix dans un lieu inédit et extraordinaire : l’OptimHall. Habituellement réservée à Yatouland, une fois par mois, la salle se métamorphosera en Berghain berlinois et accueillera les techno-lovers genevois. Le concept a déjà conquis bon nombre de cœur lors de la soirée d’ouverture du 26 novembre, qui a eu un succès indéniable avec Rodriguez Jr. aux platines, annonce un avenir prometteur pour Room 808.
PROCHAIN ÉVÈNEMENT
Et la deuxième soirée est déjà prévue pour le 10 décembre prochain avec une programmation à en faire pâlir plus d’un. En tête d’affiche, la DJ, productrice et patronne du label Mobily Record, Anja Schneider. Pointure de l’industrie de musique électronique allemande, elle a été récompensée en 2021 par l’attribution du prix d’honneur de la Berlin Music Commission pour son « impact exceptionnel sur la scène musicale ». Elle sera accompagnée du duo italien Marvin & Guy, étoiles montantes de la scène alternative, qui proposeront un set dans le style house et groovy. Et puisque l’un des principes fondamentaux de Room 808 est de mettre en avant au moins un artiste local, le Ski Club, un collectif genevois créé en 2018, composé de cinq DJ et producteur, complètera la line-up groovy de cet évènement. En bref, Room 808 amène un vent de fraîcheur en proposant des soirées éphémères aux sets uniques et de haut-standing. En tout cas, attendez-vous à avoir de belles surprises pour l’année 2023, et à probablement nous croiser là-bas.
Room 808
OptimHall Chemin de la Gravière 4, 1227 Carouge
MUSIQUE 39 Go Out! magazine
© Room 808 © Room 808
© Filo Menichetti
COMPAGNIE DE CIRQUE « EIA » DIMANCHE 15 JANVIER 18H • SALLE DU LIGNON CIRQUE DÈS 8 ANS Culture et communication 022 306 07 80 • scc@vernier.ch www.vernier.ch/billetterie Ville de Vernier Saison 2022/2023
NUYE
BOUSCULER LES CODES
par AURORE DE GRANIER
L’Orchestre de Chambre de Genève nous propose une entrée en l’an 2023 qui vient chambouler les codes. Les 27 et 28 janvier, l’orchestre investira un lieu insolite et rarement associé à la musique classique, Le Rez de l’Usine. Pour accompagner les musiciens, le batteur suisse Arthur Hnatek les rejoindra sur scène avec l’un de ses projets électro, tandis que les danseurs du ballet du Grand Théâtre viendront traduire ce méli-mélo de sons en gestes.
Une musique classique plurielle et surprenante : bienvenue dans l’Electrofaunes.
Ce sont trois acteurs de la scène artistique suisse qui se rejoignent pour un projet commun venant casser les codes.
D’un côté la musique classique, de l’autre la section rythmique et musique électronique d’Arthur Hnatek, et enfin les danseurs du Grand Théâtre sous la direction de Sidi Larbi Cherkaoui. Electrofaunes ce sont deux soirées de concert et de performance dans un lieu lui aussi étonnant, Le Rez de l’Usine. Une rencontre entre quatre entités donc qui entre dans les objectifs de l’OCG. « Nous souhaitons atteindre de nouveaux publics, et démontrer que la musique classique est plurielle et peut se décliner dans des projets très variés » nous confit-on. Les musiciens classiques de l’OCG entrent alors en collaboration avec Arthur Hnatek, batteur genevois à l’importance sans cesse grandissante sur la scène internationale. Menant de nombreux projets personnels en groupe ou en solo, il évolue dans l’univers du jazz et de la fusion, mais a également ajouté les cordes de la musique électronique à son arc.
Une rencontre étonnante entre classique et électro, avec une programmation qui promet des compositions inédites du batteur suisse, mais aussi des morceaux célèbres du répertoire classique. Au programme notamment, Debussy, Steve Reich et Lutoslawski, avec à la direction le chef Marc Leroy-Calatayud. Au son, s’ajoute ensuite le geste. Les danseurs du Grand Théâtre, dirigés par leur nouveau directeur de ballet Sidi Larbi Cherkaoui, se prêtent au jeu de la chorégraphie pour cette soirée aux univers changeants. Une aventure exaltante qui invitera le public à se mêler à la danse et à découvrir les solistes de l’OCG dans un cadre inédit, où la musique classique n’est pas attendue, et pourtant semble avoir toujours mérité une place. Electrofaunes c’est une parenthèse inclassable, un projet osé qui paye, une virée dans un monde où l’interdisciplinarité trouve ses lettres, ou plutôt ses notes, de noblesse. Qui a osé dire que la musique classique appartenait au passé ? Venez à l’Usine, on vous fera mentir.
Electrofaunes
Les 27 et 28 janvier 2023
L’Usine, Le Rez
Place des Volontaires 4, 1204 Genève Informations à retrouver sur www.locg.ch et billetterie sur www.billeterie.locg.ch
MUSIQUE 41 Go Out! magazine
© Nicha Rodboon
FIN D'ANNÉE SENSATIONNELLE AU PAVILLON ADC
par RREZARTA BISLIMI
Le Pavillon ADC clôture l’année avec deux performances qui nous invitent à écouter notre imaginaire et à réactiver nos sens. Du 1er au 3 décembre, Betty Tchomanga convoquera les disparus, les ancêtres et les revenants dans Leçons de ténèbres, une chorégraphie fusionnant d’imaginaires et de croyances issues de cultures dominantes et dominées. Puis, du 13 au 15 décembre, c’est le monde du végétal qui sera invoqué par les danseuses de Earths, évoluant sur une scène recouverte de mousse verte. Une expérience multisensorielle puissante pensée par Louise Vanneste.
DANSE Déc 22- Jan 23 42
© Caroline Lessire
LEÇONS DE TÉNÈBRES
Originellement un genre musical liturgique du XVIIe siècle qui met en musique Les Lamentations de Jérémie sur la destruction de Jérusalem, les Leçons de tenèbres de Betty Tchomanga pleurent, elles, la destruction écologique que nous vivons aujourd’hui. Durant ses recherches, l’artiste a été inspiré par plusieurs œuvres dont l’essai Une écologie décoloniale de Malcom Ferdinand où il propose d’aborder la question écologique en la mettant en lien direct avec l’histoire coloniale. Il fait apparaître la figure du navire et plus particulièrement celle du navire négrier comme une métaphore politique qui raconte une autre histoire du monde et de la Terre. La réalisatrice associe l’image du navire négrier au mythe de Mami Wata et le vaudou, où l’embarcation contient une possibilité de rencontres et de circulation de croyances, de pensées et d’imaginaires. Elle y ajoute la notion de transgression qui, selon elle, est une porte d’accès à l’invisible, plus particulièrement la transe. Intrinsèquement reliée au masque, au rythme et à la vibration elle a pu l’expérimenter lors d’une cérémonie Egungun à Ouidah, un culte des revenants qui s’est développé lorsque d’anciens esclaves sont revenus du Brésil sur leur terre d’origine. Ils incarnent les morts d’une famille mais aussi ceux qui sont morts pendant la traversée de l’océan Atlantique à l’époque de la traite. L’élaboration de la danse de cette pièce est marquée par l’énergie du « chest pop » issu du style Krump et basée sur des pratiques physiques et mentales telles que la méditation active Osho qui placent le corps dans une intensité physique ainsi que dans un rapport à la durée et la répétition. Quatre corps se feront les porte-voix d’histoires du monde et de la terre, trois adultes et un enfant, transcendés par une respiration qui les relie. Ils évolueront dans une scénographie au dispositif quadri frontal créant une friction entre l’espace circulaire des cérémonies vaudoues et la frontalité du théâtre occidental.
EARTHS
Selon l’ethnologue Charles Stepanoff, ce que l’on nomme voyage mental (pensées, rêves…) représente la moitié de notre vie car notre imagination est prospective, vivace, en mouvement constant. Elle permet une connexion emphatique et subjective avec ce qui est autre. Avec Earths, Louise Vanneste s’est plongée dans des tentatives de relations avec l’infrasensible. Elle y invite ses danseuses à se débarrasser d’une volonté de construction du mouvement au profit d'une écoute de l’imaginaire et de l’espace environnant à la recherche d’une gestuelle brute et intuitive. Le spectacle se déroule bi-frontalement, dans une salle merveilleusement éclairée par Arnaud Gernier, chargé aussi de la scénographie. Une scène, qui ressemble plus à un espace, recouvert de mousse verte, et qui dégage une odeur si particulière, qu’il nous immerge, dès l’ouverture des portes, dans un univers fantastique. Une fois installés, une vibration sonore prend possession des lieux et s’amplifie au fur à mesure, les danseuses prenant place une à une. C’est l’éveil du monde qui est représenté par les sons, les lumières et les mouvements intrinsèques des danseuses, provenant du plus profond de chacune d’entre elles, inspirés de la nature. Habituel complice de la chorégraphe, le compositeur Cédric Dambrain est à l’origine de la B.O électro-acoustique auxquels s’ajoutent d’autres sonorités brutes comme des bruits de marées, des battements de cœur, des murmures des danseuses. Aux rythmes des sons et de la lumière, les interprètes, vêtues de blanc, évoluent entre douceur et éclat soudain, une rythmique unique et singulière qui vous maintiendra en éveil.
Leçons de Ténèbres
Du jeudi 1er au samedi 3 décembre. Earths
Du mardi 13 au jeudi 15 décembre.
Pavillon ADC
Association pour la danse contemporaine Place Sturm 1, 1206 Genève Informations et réservations sur pavillon-adc.ch
DANSE 43 Go Out! magazine
© Andrew Tshabangu
OLLIE, LA DERNIÈRE FOLIE DE NICOLAS MUSIN
par RREZARTA BISLIMI
Le théâtre Am Stram Gram accueillera du 9 au 18 décembre le nouveau spectacle de Nicolas Musin, Ollie. Cet amoureux de danse et de skate est depuis septembre directeur de Urban Move Academy, la nouvelle école de danse urbaine meyrinoise. Ollie est la carte d’identité de cette nouvelle troupe. La pièce conjugue danse, ride et parkour dans une scénographie totalement hétérogène, à l’image de l’anticonformiste belge. Close-up.
DANSE Déc 22- Jan 23 44
Nicolas Musin © Photographie : Nicolas Schopfer
TRANSGRESSION DES CODES
Urban Move Academy (UMA) est une institution qui ne croit pas à la formation, mais à la création comme outil pédagogique. Ici, on est loin des écoles de danses traditionnelles où tout est dicté. Les élèves d’UMA ont pour seule obligation de s’entraîner le matin, et l’après-midi, ils peuvent la consacrer à la création, de la manière qu’ils veulent. Une fierté pour le directeur, Nicolas Musin, ancien danseur à l'Opéra de Paris, qui a lui-même souffert de l’environnement rigide de ces structures, il nous confie : « Je ne pense pas être né à la bonne époque, je suis fasciné par la liberté d’esprit des jeunes d’aujourd’hui. Ils ne veulent plus d’écoles où ils sont contrôlés. Et moi non plus d’ailleurs !
UMA m’offre une seconde jeunesse. » Il aura fallu huit années de travail pour que naisse l’académie en septembre dernier à Meyrin. Une école tournée vers l’innovation, l’émancipation et la confiance où les élèves ont accès aux locaux jusqu’à pas d’heure. Ce projet pédagogique et artistique offre aux élèves un espace d’exploration et s’inscrivant dans la tendance actuelle des cultures urbaines comme le ride, le parkour et la danse. Selon le directeur, « la jeunesse est un temps d'expérimentation, d'apprentissage, un temps où tout est possible. Les jeunes ont besoin d'être écoutés et soutenus pour trouver des réponses à leurs doutes et à leurs interrogations concernant leur avenir et leurs projets futurs ». UMA s’inscrit dans cette nouvelle volonté de délocaliser, transformer et s’imposer comme un lieu d’expression unique à Genève répondant aux attentes et pratiques de la jeunesse d’aujourd’hui.
LA TRANSVERSALITÉ
Nicolas Musin nous avait déjà surpris en 2017, lorsqu’il avait transformé le skatepark de Plainpalais en théâtre de danse urbaine pour nous présenter sa première création mêlant ride et danse. Après sa rencontre avec le skateboarder canadien Chris Haslam, la même année, il est persuadé qu’un dialogue commun entre disciplines est possible. Il enchaîne alors deux autres spectacles aux JOJ (Jeux Olympique de la Jeunesse) de Lausanne en 2020 et au Théâtre National Populaire Villeurbanne en 2021. Ollie est le premier projet de la troupe UMA et la variation logique à sa série de créations. Une production transversale où il réplique la croisée de l’espace public et de l’espace théâtral. Un clash des mondes et des disciplines ! L’un est perçu comme noble, et l’autre beaucoup moins, comme il le dit si bien : « le skate, c’est un jouet d’enfant qui a été mis aux mains d’un adulte. Il n’est pas pris au sérieux. Alors le mélanger à la danse semble ridicule. Mais moi, j’aime ça, ce côté ludique, le jeu est très formateur et surtout, cet esprit de l’enfant éternel. ». Et pourtant, comme dans la danse classique, pour maîtriser un geste de ride, il faut le répéter, tomber, se relever, réessayer, jusqu’à le réussir, et arriver à ce qu’on appelle « l’état de grâce ». Le titre du spectacle n’a lui-même rien de hasardeux. Dans l’argot des skaters, le Ollie, est un trick indispensable que tout skaters respectable doit pouvoir maîtriser. Sur scène, Ollie évoque des sujets actuels, comme la transidentité, auxquels le jeune public du théâtre Am Stram Gram s’identifiera, se questionnera ou s’intéressera. C’est d’ailleurs l’une des raisons qui l’a poussé à choisir ce lieu : « Lorsque je vais au théâtre ou à l’opéra, je ne vois que des têtes grises. Où sont les jeunes ? Avec la troupe UMA, je veux que l’art soit perçu comme plus accessible, intéressant et surtout moins impressionnant pour le jeune public ». Finalement, ce désir d’atteindre un public plus jeune et hétéroclite, nous rappelle aussi celui du nouveau directeur de la chorégraphie du Grand Théâtre, Sidi Larbi Cherkaoui avec qui Nicolas Musin a déjà collaboré dans le cadre de l’Urban Move Academy. Le ton est donné, à Genève l’art de la scène sera dépoussiéré.
Ollie
Du 9 au 18 décembre
Théâtre Am Stram Gram
Centre international de la création, partenaire de l’enfance et la jeunesse
Route de Frontenex 56
1207 Genève
Informations et réservations sur www.amstramgram.ch
DANSE 45 Go Out! magazine
Ollie, une chorégraphie théâtrale de Nicolas Musin
COLOSSUS : BAL MONUMENTAL
par RREZARTA BISLIMI
Après Sydney, Hong Kong, Taipei, Paris et Madrid, Colossus, de Stephanie Lake investira la Salle du Lignon du 9 au 11 février 2023. Une chorégraphie réalisée avec le Ballet Junior de Genève où les corps évoluent gracieusement et rappellent la danse synchronisée des vols d’étourneaux. En partenariat avec le Festival Antigel, Vernier nous invite à vivre une performance XXL époustouflante. Close-up.
DANSE Déc 22- Jan 23 46
© Mark Gambino
COUP DE COEUR ANTIGEL
C’est en plein covid, sur son feed Facebook, que Gàbor Varga, collaborateur artistique pour Antigel tombe sur une vidéo d’une interprétation de Colossus qui l’interpelle immédiatement : « Cela faisait des mois que je vivais en autarcie et je tombe sur cette merveille de pièce où tous ces corps s'entremêlent l’un sur l’autre et coexistent. C’était la bonne vidéo au bon moment ». La graine Colossus est plantée et Gàbor ne pense plus qu’à la manière dont il va amener cette pièce monumentale à Genève. La première question qui lui vient à l’esprit c’est : « Comment convoquer cinquante personnes sur une scène ? » et la deuxième :
« Où est-ce qu’on pourra les accueillir ? ». Ayant déjà collaboré avec le Ballet Junior de Genève auparavant, il décide de faire appel à ses danseurs pour ce bal démesuré. Et il voit juste, puisque la direction du Ballet accepte immédiatement de relever le défi. En ce qui concerne le lieu, l’architecture et la stature de la Salle du Lignon lui semblent à la hauteur de la pièce. Puisque les bureaux du festival Antigel sont installés à Vernier, il a été facile de convaincre Myriam Jakir Duran, responsable de Vernier Culture de collaborer avec eux. Un choix qui s’est révélé être judicieux aux vues de la moitié des billets déjà vendus !
LE PHÉNOMÈNE LAKE
Figure de la scène contemporaine australienne, Stephanie Lake, d’abord remarquée comme interprète hors pair dans de célèbres compagnies océaniennes, s’impose rapidement dans la sphère chorégraphique en montant sa compagnie en 2013 à Melbourne. Elle est aujourd’hui applaudie dans le monde entier pour sa danse paradoxalement fluide et brute, où le corps semble à la fois désarticulé et gracieux. « J’explore depuis plusieurs années les tensions qui existent entre l’individu et le groupe, que ce soit la beauté générée par l’action collective ou la laideur des émeutes. Je crois que le collectif est très puissant. » Le titre de sa pièce, Colossus, signifiant « statue géante », rassemble une masse de corps représentant un seul organisme : le corps politique. Les mouvements des danseurs se font ainsi images du pouvoir de l’individu sur les masses. À
ce contact soudain, les individus émergent comme des maillons d’une chaîne de réactions corporelles. Une expression physique de la loi newtonienne au travers des corps, presque surnaturel. Un élan fluide et languissant, se déplaçant soudainement dans l’impossiblement serré et rigide mais toujours avec une aisance inouïe. Dans le journal La Terrasse, l’artiste melbournienne nous explique « On pourrait donc dire que c’est mon subconscient qui parle à travers mes choix chorégraphiques. Le monde est plein de couleurs, de stimulations et de changements rapides. À la fois beau et brutal, on peut y voir une sorte de reflet de l’existence humaine, avec toutes les torsions et variations que nous expérimentons à tout moment et tout au long de la vie ».
PROCESSUS DE RECRÉATION
Produire une chorégraphie à cinquante danseurs à l’autre bout de la planète peut sembler mission impossible. Pourtant, Colossus a déjà fait le tour du monde sans que la chorégraphe n’ait à se déplacer à chaque représentation. Un processus de recréation qui fonctionne alors même en son absence physique. Pour nombre de ses productions européennes, la chorégraphe travaille à distance en utilisant des outils à l’image de Zoom, mais par-dessus tout en s’appuyant sur ses assistants, et certains de ses danseurs se rendant quant à eux sur place. Concernant la série de représentations genevoises, Stephanie Lake ne se déplacera pas à Vernier mais peut compter sur la précieuse aide de deux assistants et d’une sélection de danseurs de la troupe Lake. De la chorégraphie aux costumes, en passant par les jeux de lumière, la chorégraphe australienne supervisera ainsi à distance l’ensemble de la production, garantissant au public genevois un bal tout simplement phénoménal.
Colossus
Du 9 au 11 février 2023
Salle du Lignon, Place du Lignon 16, 1219 Le Lignon
www.vernier.ch/billeterie
www.antigel.ch
DANSE 47 Go Out! magazine
© Mark Gambino
NOËL AU POCHE
par LISA LORENZELLI
Noël approche, les plaids et les chocolats chauds sont bientôt de sortie. On s’imagine déjà devant une bonne comédie comme Le père noël est une ordure de la célèbre troupe du Spendid. Mais en 2022, on innove, et pourquoi pas considérer une transformation de ce chef d’œuvre français ? Pour cela, rien de plus simple. Guillaume Poix et Manon Krüttli en ont fait leur affaire. Du 28 novembre au 23 décembre, Le père noël est une benne à ordures est au programme au POCHE/GVE.
PLONGER DANS UN DÉCOR BURLESQUE ET DÉCALÉ
Le POCHE/GVE accueille la nouvelle pièce de Guillaume Poix Le père noël est une benne à ordures. « Quarante ans après ce légendaire réveillon, Guillaume Poix s’inspire de ce grand classique de la comédie populaire française pour proposer sa version d’une nuit de réveillon où tout brûle à l’acide de la comédie », nous confirme Mathieu Bertholet, directeur du théâtre. Le texte de l'écrivain français s’attache à reprendre « le cadre, les motifs et les dynamiques dramaturgiques tout en modifiant la densité du mythique réveillon », affirme Manon Krüttli, la metteure en scène. L’histoire d’origine est reprise mais fortement exagérée et ce, avec de multiples références contemporaines. Cette fois-ci : Félix (Louka Petit-Taborelli) est cul de jatte, Josette (Bénédicte Amsler Denogent) mère porteuse, Katia (Simon Guélat) timbre au FN, Preskovich est ukrainien et Thérèse (Rébecca Balestra) et Pierre (Jérôme Denis) sont plus débauchés que jamais. « On a demandé à Guillaume Poix de réfléchir à la manière dont ce texte dérangeant dans les années 80 a réussi à se fondre dans la culture populaire », nous confie Mathieu Bertholet lors d’une répétition ouverte au public. Ce spectacle promet de plonger son public dans un décor burlesque et décalé et de lui offrir un réveillon très mouvementé.
Hormis le ton de cette comédie, d’autres éléments sont à prendre en compte. Le lieu de cette représentation, par exemple, n’est pas anodin. Le théâtre de POCHE/GVE se distingue par ses pièces d’avant-garde, ses créations surprenantes et sa mission dédiée aux textes contemporains depuis sa naissance en 1948. Radicalement ancré dans le monde actuel, il propose une programmation variée pour cette saison. On retrouve notamment : « Une oreille nue à la patte de l’amour ou comment filer une puce malgré soi, Edmée ainsi que Le père noël est une benne à ordures », annonce-t-il. Ces spectacles sont prévus du 14 novembre au 20 décembre, du 16 janvier au 5 février et du 28 novembre au 23 décembre pour celui de Guillaume Poix. Plus déroutant encore, un seul et même décor est prévu pour ces trois pièces qui retracent trois époques différentes. La magie de la mise en scène bouleverse complètement l’espace et promet des représentations grandioses.
NOËL AVANT ET APRÈS L’HEURE
Les décorations, les illuminations, le sapin et les moments de partage avec nos proches. Les fêtes de fin d’années égaient notre quotidien pendant une longue période. Pour faire durer ce plaisir, noël se poursuivra au POCHE/GVE jusqu’à la fin du mois. Le théâtre Genevois prévoit également une représentation du Père noël est une benne à ordures le 31 décembre prochain. Manon Krüttli et ses comédiens n’attendent plus que vous. Vous laisseriez-vous tenter par cette « dystopie délicieuse » qui assure de vous faire rire ?
Rue du Cheval-Blanc 7, 1204 Genève
Tél. 022 310 42 21
www.poche---gve.ch
Le Père noël est une benne à ordures POCHE /GVE
THÉÂTRE 49 Go Out! magazine
Scène de répétition @ManonKrüttli – @ Poche/GVE, Genève
LA MACHINE DANS LA FORÊT , LE RETOUR
par LISA LORENZELLI
Après un premier passage au Théâtre Saint-Gervais du 28 septembre jusqu’au 1er octobre dernier, Alexandre Doublet réactionne sa « Machine dans la forêt ». La pièce s’immisce 4 fois de plus au fil de la saison 22-23 dans le théâtre au nom du quartier éponyme. Prochain rendez-vous ? Du 25 au 28 janvier 2023.
THÉÂTRE Déc 22- Jan 23 50
La Machine dans la forêt, Alexandre Doublet, Compagnie ADVQ © Photographie : Valérie Quennoz
« Je suis entrée. J’ai vu la nature. Par bribes j’ai reconnu la maison. Comme une machine dans le jardin. Une machine dans la forêt. » Voici le récit d’un rêve, celui d’une personne « qui, sur la pointe des pieds, retourne sur le lieu de son enfance, une nuit hors du temps, effleurer du bout des doigts les objets, sous la poussière, les souvenirs remontent à la surface. Un livre d’image se projette sur le corps de l’interprète et l’environnement qui l’entoure, un arbre, un mur, une fenêtre », annonce la programmation. De nouveau, le spectacle s’immisce dans les murs du théâtre Saint-Gervais.
UN MONOLOGUE INTIME DEVENU RÉALITÉ
Créée en 2021, La Machine dans la forêt naît d’un monologue intime venu à Alexandre Doublet durant le confinement. L’histoire est simple. « Une personne entre quelque part, s’installe, commence son récit et raconte, par la force d’un rêve vécu, un retour imaginaire dans la maison de son enfance », confie l’auteur. Sur scène, cinq interprètes (Arianna Camilli, Christian Cordonnier, Pierre-Isaïe Duc, Dominique Favre Bulle, Anne Sée), se passent le relais pour « donner corps à ce moment de consolation lumineux où l’esprit répond positivement à notre besoin de voyage d’idéal. Une échappée belle. », affirme le théâtre Genevois. Des images projetées, un accompagnement musical. Tout est mis en place pour
faire vagabonder les pensées du public convié. « Des états de lumière, des saturations, des décalages, des variations de formats et de rythmes, des mouvements. Projeter ce film d’images comme on se projette une maison d’enfance sur les ruines de notre mémoire », explique Alexandre Doublet. Ce spectacle devient alors un livre que l’on projette sur le corps de son interprète.
Pour réaliser toute cette mise en scène, nombreux sont ceux qui ont inspiré l’artiste. Il s’agit des maisons sociales Les jours meilleurs conceptualisés par l’architecte Jean Prouvé, Le jardin en mouvement de Gilles Clément, La joie spacieuse de Jean-Louis Chrétien, Écrire de Marguerite Duras, Des espaces autres de Michel Foucault, de sa vie et de la vie des autres. Toutes ces références ont permis à l’auteur de donner naissance à « sa machine dans la forêt » durant la pandémie mondiale. Cette pièce s’appuie sur une technique accessible lui permettant d’être joué toute la saison dans les lieux ordinaires comme des loges ou des locaux techniques appartenant au théâtre.
LA MACHINE S’INVITE ÉGALEMENT DANS VOS SALONS
Bien qu’il paraisse presque impossible de voir une pièce dans un autre lieu qu’un théâtre, La Machine dans la forêt d’Alexandre Doublet vous le permet. Dans votre jardin, votre salon, dans une salle commune, tout est réalisable avec cette représentation. Une nouveauté originale qui la rend accessible à tous. « Oui ! Vous souhaitez accueillir ce spectacle chez vous pour une soirée inédite ? Inviter dix convives ou accueillir dix inconnus ? La Machine dans la forêt n’a besoin que d’une prise électrique pour trouver sa place dans votre « chez-vous ». Rendez-vous sur notre site internet et sélectionnez La Machine dans la forêt – Chez soi », affirme la programmation. Ce spectacle promet à son public, quel qu’il soit, un moment inédit et pourquoi pas une reconnexion à son âme d’enfant.
La Machine dans la forêt
Alexandre Doublet, Compagnie ADVQ
Du 9 au 12 novembre, du 25 au 28 janvier, du 15 au 18 mars et du 14 au 17 juin
Théâtre de Saint-Gervais
Rue du Temple 5, 1201 Genève
Tél. 022 908 20 00
www.saintgervais.ch
THÉÂTRE 51 Go Out! magazine
La Machine dans la forêt, Alexandre Doublet, Compagnie ADVQ © Photographie : Valérie Quennoz
Déc 22- Jan 23 52 HEBERGEMENT contact +41 (0)22 906 6113 resa@hotelpresident.ch RESTAURATION contact +41 (0)22 906 6524 fb@hotelpresident.ch découvrez nos menus du réveillon et notre programme complet des fêtes de fin d’année sur notre site internet hotelpresidentwilson.com et téléchargez notre brochure 47 Quai Wilson / 1211 Genève hotelpresidentwilson.com
ARCHI-FOLLE
Quand on est enfants, on ne donne pas de limites à ses rêves. Vivre dans un pot de plante paraît plausible, passer une nuit blotti dans les pétales d’une fleur tout à fait jouable, se cacher dans une boîte de céréales, un projet qui a de l’avenir. Bref, l’imagination n’a pas de cesse, mais avec les années la rationalité prend le dessus. Ainsi, nos maisons, nos appartements, sont faits de lignes droites, de quatre murs et un toit, rien d’extravagant. Mais le géant de la location de vacances Air B’n’B a décidé de redonner ses lettres de noblesse à la folie des grandeurs. Avec son concours OMG ! Fund lancé au début de l’été dernier, il invitait tous les créatifs débordant d’idées à envoyer leurs projets de logement hors du commun. Tout récemment les lauréats étaient désignés, et nous n’avons qu’une chose à vous dire : vivement l’an prochain pour passer l’été dans une boîte de céréales géante. Coup d'œil sur un concours qui donne forme à nos rêves d’enfant.
par AURORE DE GRANIER
ARCHITECTURE 53 Go Out! magazine
Le paradis des amateurs de céréales par Trey D. aux États-Unis
Maison durable en forme de ruche dans la forêt tropicale par Esteban A. au Costa Rica
ARCHITECTURE Déc 22- Jan 23 54
Appareil photo géant au sommet d'une montagne de Géorgie par Matthew F. aux États-Unis
DES IDÉES À GOGO
Au début de l’été 2022 la plateforme Air B’n’B lançait son OMG ! Fund, ou Fond Wow dans la langue - approximative - de Molière. Le principe ? La plateforme invitait tous les créatifs en trop-plein d’idées à venir proposer le logement loufoque de leurs rêves. Un projet donc, couché sur le papier, dont la technicité avait également son rôle à jouer. La récompense alors ? Les lauréats sélectionnés recevront chacun 100’000$ sur les 10 000 000$ prévus pour le projet, à utiliser pour construire leur logement. L’objectif étant de voir celui-ci terminé pour l’été 2023, et rejoindre la catégorie de la plateforme de location déjà nommée OMG et rassemblant des demeures tout simplement hors du commun. Les habitations insolites disponibles à la location sont déjà nombreuses sur le site Air B’n’B, nous emmenant tantôt dans une pomme de terre, tantôt dans un sous-marin au milieu des bois. Mais les participants au concours semblent avoir été encore plus loin, offrant des propositions aussi étonnantes qu’un avocat en suspension. En quelques jours, les projets affluent, des thèmes récurrents se croisant sur les quelques dizaines de milliers de dessins. Les fruits sont populaires, tout comme les habitations offrant une vue exceptionnelle sur le ciel, d’autres s’inspirant des fonds marins, de la science-fiction, mais aussi de la musique et, étonnement, 509 des projets ont été dérivés des champignons. S’inspirant de la nature à une époque où l’écologie n’est plus une option, ou alors des traditions d’un lieu, en passant par l’inépuisable source d’idées que constitue la vie sauvage, chacun de ces Air B’n’B en devenir se rassemble autour d’un point commun : la garantie d’un séjour qui se transforme en expérience. Par des formes folles donc, mais aussi des localisations hors du commun, à l’image de ce que propose l’un des lauréats qui va désormais pouvoir concrétiser son rêve en construisant un logement en forme de crâne de dinosaure au milieu du désert. Sans aucun doute un rêve d’enfant devenu réalité.
TRI SÉLECTIF
Lancer le concours était la partie simple du projet, mais les choses se corsent quand il faut sélectionner 100 gagnants sur les dizaines de milliers de designers inspirés. Pour juger et désigner, un jury de connaisseurs a été rassemblé : Iris Apfel, figure incontournable du monde de la mode et du design d’intérieur ; Krisite Wolfe, designer et architecte se cachant derrière certains des logements Air B’n’B de leur catégorie OMG ! (y compris la pomme de terre) ; Koichi Takada, architecte installé à Sydney et construisant des bâtiments inspirés de la nature ; et enfin Bruce Vaughn vice-président d’Air B’n’B. Pour se décider, ils pouvaient s’appuyer sur les quatre
piliers nécessaires à chaque projet pour tirer son épingle du jeu. Si l’originalité est une évidence, la faisabilité du projet était également capitale. Dans les consignes, tout est clair : doit être réalisable, et ce d’ici à août 2023. Si l’apparence extérieure est primordiale, l’intérieur des lieux doit lui aussi être pensé de A à Z, garantissant ainsi une expérience totale aux invités. Enfin, l’approche écologique du projet était impossible à ne pas inclure. Energies renouvelables, matériaux recyclés, empreinte carbone réduite, tant de caractéristiques ayant joué un rôle de premier plan dans la sélection des lauréats. Les designers et architectes ont bien compris la leçon, avec 7931 participants ayant fait le choix d’intégrer une énergie solaire à leurs plans. « Il y a tellement d’histoires et de destinations fascinantes dont je n’avais jamais entendu parler jusque là et que je meurs maintenant d’envie de visiter ! En tant que designer, j’ai hâte de voir ces idées prendre vie. Ce sont plus que de simples endroits où passer une nuit, chacun de ces projets offre une expérience à part entière » confiait Kristie Wolfe suite à l’annonce des lauréats. En voyant les projets choisis, on ne doute pas de sa parole un seul instant.
ET LES VAINQUEURS SONT…
Evidemment avec 100 lauréats, la liste est longue. Mais pour vous nous avons sélectionné quelques-uns des projets les plus fous et les plus remarquables de cette édition. Parmi eux, la Maison Ruche perdue au beau milieu de la forêt amazonienne nous donne des envies de disparition au milieu de la nature du Costa Rica. Réalisée en bois, elle superpose des blocs reprenant la forme des alvéoles d’une ruche, chacune d’entre elle abritant ici une fonction de l’habitation. La boîte de céréales géante imaginée par Trey D., aux Etats-Unis, séduit sans effet par ses couleurs pop mais avant tout la sensation de faire partie du film Chérie, j’ai rétréci les gosses. Pour les fans de photographie on se laisse à rêver de séjourner dans un appareil photo géant, passant la nuit dans l’objectif, ou alors allongés sous le toit vitré pour admirer les étoiles. Et puis avouons-le, il serait difficile de faire plus dépaysant qu’une nuit au milieu de pétales de fleurs en suspension dans les airs, ou dans le crâne d’un tricératops perdu au milieu du désert. Alors, cap ou pas cap de dormir là-bas ?
ARCHITECTURE 55 Go Out! magazine
SILHOUETTES CALIBRÉES POUR BIJOUX D'INTÉRIEUR
On connaissait l’enseigne berlinoise Uncommon Matters pour ces bijoux au design minimaliste et audacieux comptant parmi leurs clients Hermès et Paco Rabanne et parmi leurs fans Viola Davis, Katy Perry ou encore Kylie Jenner. Depuis le 1er décembre, la marque aux joyaux sculpturaux se dévoile sous un nouveau jour à travers une collaboration avec H&M Home et via des accessoires prêts à faire briller nos tablées : vases racés, boîtes laquées galbées et bougeoirs entrelacés. Close-up sur une collection d’objets design ancrés dans la modernité, cadeaux parfaits à (s’)offrir pour Noël.
par MINA SIDI ALI
DESIGN Déc 22- Jan 23 56
La collection H&M home X Uncommon Matters
Le bougeoir
Alors que l’hiver pointe le bout de son nez, on est plus qu’enclin à allumer une bougie voire plusieurs. Cette combinaison de deux motifs imbriqués se dévoile idoine dans le cadre d'un paysage de table festif ce Noël ou sur un buffet pour une déco stylée tout au long de l’année.
Après Jonathan Alder, Simone Rocha et India Mahdavi, c’est au tour de Uncommon Matters d’intégrer la fructueuse liste des connexions créatives avec l’enseigne suédoise H&M Home. Conjuguant avec talent le vocabulaire méticuleux de la bijouterie au design d’intérieur, cette collaboration offre un dialogue gorgé d’audace entre les matières et les volumes, l’usage de l’objet et un sens du design manifeste. Vases racés, boîtes laquées galbées et bougeoirs entrelacés, la collection forte de neuf pièces arbore une palette chromatique percutante aux formes graphiques qui se déclinent dans des tons laqués de rouge à lèvres, de jaune d'œuf et de rose poudré dotés d’accents contrastés d'or et de chrome.
Derrière l’enseigne joaillière Uncommon Matters ? Amélie Riech qui grandit entre Paris et Berlin. Elle étudie l'architecture et le stylisme avant un passage en tant que designer et styliste dans la capitale française. Son passage à la joaillerie via une série d'accessoires en porcelaine couture en 2008 ne faisait pas partie de son grand plan. Cette dernière incursion créative avec H&M Home dévoile cependant une tendance naturelle vers cette voie. Ainsi, avec cette collaboration, la fondatrice et designer du label
Le vase rouge
C’est la pièce fétiche d’Amélie Riech. « Ce vase a une ambiance vintage tout en étant contemporain - un équilibre unique et parfait. Audacieux mais féminin, architectural mais tendre », dit-elle. Et faut se l’avouer, on imagine aisément de jolies fleurs à l’intérieur !
joaillier fait entrer son style signature dans une collection d’objets déco avec des pièces précieuses qui embellissent l’espace, tout comme un bijou rehausse votre look. Inspirée par la forme la plus simple – le cercle – Riech cherchait à incorporer un message d’harmonie et de convivialité dans la collection. Un des bijoux de maison a été développé à partir du point d’une bague et sa forme archétypale qui a toujours été un symbole d'unité, d'amour et de connexion. L'anneau est un élément simple avec Uncommon Matters et H&M Home ont crée des formes imbriquées et des éléments de chaîne.
Celle qui considère les bijoux comme des formes d'art miniatures perçoit cette collection de la même façon que ses créations usuelles : des pièces autonomes qu’on marie aisément à une tenue ou un lieu minimaliste. Nous, une seule idée nous hante depuis qu’on a découvert ces objets affichant des silhouettes calibrées prêtes à être exposées : tout dérober !
À partir du 1er décembre dans une sélection de magasins et sur hm.com/home
DESIGN 57 Go Out! magazine
Déc 22- Jan 23 58 20–29.01.23 Black Movie Festival international de films indépendants, Genève blackmovie.ch
UNE FENÊTRE OUVERTE SUR DAVID HOCKNEY
par AURORE DE GRANIER
MY WINDOW
Célébré à travers le monde pour ses Pool Painting et son célèbre Bigger Splash, le peintre britannique David Hockey fait l’objet d’une nouvelle publication aux éditions Taschen en format XL. Intitulé My Window, l’ouvrage rassemble 120 dessins réalisés à l’aide d’un iPhone et d’un iPad par l’artiste entre 2009 et 2012. Sur chacune des pages de ce livre, c'est une fenêtre qui s’ouvre. Depuis sa maison située dans le Yorkshire, l’artiste britannique reproduit la vue de sa demeure, commençant en 2009, un matin de printemps lors du lever de soleil, avec un dessin réalisé sur iPhone dans des lignes imprécises et des couleurs vives. Quand un an plus tard il choisit de changer de médium et de passer à l’iPad, son univers s'élargit en même temps que son écran et tout à coup ses compositions numériques deviennent plus complexes, détaillées, le champ des couleurs grandissant, le travail de la lumière se faisant plus aisé. Chacune des pages de My Window est la capture d’un moment dans la vie de David Hockney. Les saisons et les heures passent, du printemps coloré aux levers de soleil lilas, les vases et les bouquets déposés sur le rebord de la fenêtre évoluent eux aussi, tel un journal visuel des jours qui s’égrènent. Une occasion sur papier d’entrer dans le quotidien de cet artiste évoluant entre pop art et hyperréalisme à l’ère du digital.
My Window
David Hockney
Parution en décembre 2022
Éditions Taschen
www.taschen.com
LIVRES 59 Go Out! magazine
STAY COOL
MO LUCERNE CHEDI ANDERMATT
NOËL ZÜRICH FIVE LUSH X CRAZY OAF
SEPHORA STELLA MCCARTNEY
NIDECKER X SUPERMATIC
Isamu Noguchi, My Mu, 1950, Seto-céramique, 34,3 x 24,1 x 16,8 cmThe Isamu Noguchi Foundation and Garden Museum, New York
Photographie : Kevin Noble ; The Noguchi Museum Archives, 00212 © INFGM / 2021, ProLitteris, Zurich
LE MO PALACE LUCERNE : PÉPITE HOTELIÈRE
Cette année, Lucerne s’est érigée en troisième place des destinations touristiques en Suisse. Normal pour cette splendeur de la Suisse centrale dont l’art et la nature en font un paradis. Cet automne, cette ville aux tours coiffées de toitures pittoresques tapissant la colline qui surplombe superbement le lac des Quatre Cantons, dévoile son premier hôtel Mandarin Oriental. On a eu la chance d’arpenter ce palais Belle Epoque métamorphosé avec minutie. Récit.
par MINA SIDI ALI
HÔTEL 63 Go Out! magazine
La vue imprenable de la suite-terrasse sur le Mont Pilatus
LUCERNE, VILLE MERVEILLE
Les Romands ont tendance à snober certaines pépites en Suisse alémanique. À tort. Certaines villes à l’image de Lucerne sont de véritables gemmes à saisir. À l’annonce de l’ouverture de Mandarin Oriental Palace (MO), on n’a pas hésité à embarquer dans le premier train direct depuis Genève. Dès notre arrivée, on se rend à quelques encablures de la gare pour visiter l'église des Jésuites, la première de style baroque en Suisse avant d’emprunter en aval de la Reuss, le pont en bois couvert le plus vieux du monde érigé en 1333, le Kapellbrücke. Ici, pas besoin de voiture, tout est accessible à pied. Ainsi, on se laisse transporter par les remparts de la Musegg et les fresques peintes dans les ruelles pavées de la vieille ville avant de rejoindre l’objet de toutes nos curiosités : le MO Lucerne. Arrivé devant la bâtisse bec à bec avec les cygnes du lac des Quatre-Cantons, on est rapidement subjugué par son allure Belle Epoque. Les architectes locaux Iwan Bühler Architekten et les décorateurs d’intérieur londoniens Jestico + Whiles ont transformé cette jolie fleur fanée en préservant le patrimoine historique de la bâtisse en respectant la vision du fondateur de l'hôtel, l’excentrique suisse Franz Josef Bucher. Le résultat ? Une somptueuse retraite d'inspiration méditerranéenne fascinante.
UN PALACE PÉNÉTRÉ D’HISTOIRE
Cette pépite hôtelière a ouvert ses portes en 1906, pendant l'âge d'argent de l'alpinisme, une époque ayant attiré aventuriers et alpinistes vers les sommets, les pentes et les lacs cristallins de la Suisse. Il est resté sous la propriété des fondateurs de la famille Bucher pendant près de 100 ans, résistant à deux guerres mondiales et quatre krachs de Wall Street avant que les pressions financières de la crise économique mondiale de 2008 ne forcent sa vente quelques années plus tard. En 2022, après une rénovation méticuleuse de cinq ans, il réapparaît en tant que Mandarin Oriental, allié au nom de Palace en hommage au passé historique de l’hôtel.
UNE ENTRÉE EN BEAUTÉ
L'expérience d'arrivée a été entièrement repensée. Un couloir axial voûté forme une arcade au magnétisme indéniable. Ce dernier relie l'entrée de l'hôtel directement à la promenade bordée d'arbres jouxtant le lac. À l'intérieur du hall spacieux où loge la réception, un sculptural canapé incurvé, des menuiseries en noyer et des sols en terrazzo. De subtiles références aux origines asiatiques du Mandarin Oriental ornent tous les espaces publics de l'hôtel, en harmonie avec le thème méditerranéen de la propriété. Au rez-de-chaussée, le sol en damier de marbre noir et blanc d'origine contraste parfaitement avec les colonnes romaines en scagliola de corail. Mention spéciale au tapis de l’enseigne suisse Kramis ayant réalisé des créations en photographiant en close-up des détails de peintures à l'huile de l'époque romantique de l’hôtel en les reproduisant avec un zoom pixelisé.
DORMIR DANS LES BRAS DE MO-RPHÉE
Les designers ont puisé leur inspiration dans le paysage environnant pour habiller habilement les 136 chambres toutes uniques. Ainsi conçues pour parfaire le paysage extérieur extraordinaire, elles sont composées d’une palette intérieure entrelacée de chêne naturel, de tonalité corail et de nuances de vert et bleu. Le dialogue entre l'ancien et le nouveau se dévoile fluide mariant subtilement un lustre orbital en laiton aux côtés de murs lambrissés blanc ivoire, des parquets en chêne suisse à du mobilier italien sur mesure Molteni et des moulures de plafond traditionnellement façonnées. Les détails patrimoniaux à l’image des cadres de fenêtre restaurés avec dextérité contrastent à merveille avec un mobilier siglé Molteni. Un parquet en chêne de caractère est associé à des tapis Tisca tissés en Suisse, apportant chaleur et texture à nos pieds. La majorité des chambres disposent d'un balcon privé avec une vue épique sur le lac des Quatre-Cantons et les majestueux fragments du mont Pilatus.
La réception de l'hôtel © Photographie : James McDonald
HÔTEL Déc 22- Jan 23 64
La suite présidentielle du MO Lucerne
SUITES UNIQUES
L'hôtel abrite 48 des plus grandes suites de Lucerne, mais le joyau de la couronne est sans nul doute la suite présidentielle lovée à l'intérieur du dernier étage de la tourelle sous le dôme en cuivre du palais, habillé habilement d'indigos et d'or, on adore ! L'eau, les oiseaux et la nature abondante ont inspiré les détails qui ornent cette suite spéciale. La forme ovale unique du salon a été créée comme pièce maîtresse de cette espace, avec tous les éléments décoratifs découlant de cette géométrie : murs en bois cannelés, sol en mosaïque de bois contemporain et une rosace de plafond en plâtre moderne qui fait écho au clapotis de l'eau. Un lustre déconstruit, réalisé dans un délicat tourbillon de verre soufflé à la bouche, s'inspire des feuilles flottantes et des volées d'oiseaux. Le thème se poursuit dans le tapis tufté à la main qui imite le motif de plumes denses sur l'aile d'un cygne. Deuxième option ? La suite panoramique sur le toit pour sa terrasse éblouissante et ses panoramas à 360 degrés, vertigineux !
4 RESTAURANTS POUR UNE CUISINE DE HAUTE-VOLTIGE
Avec quatre concepts culinaires, le MO satisfera les estomacs les plus délicats. C’est le chef exécutif israélien Gilad Peled - ancien élève du Cordon Bleu London, avec des passages au Gavroche de Michele Roux et au Presser d'Argent de Gordon Ramsay - qui a le défi de remporter trois étoiles Michelin en 2023 ! Un véritable challenge pour deux des restaurants qui n’ouvriront qu’en début d’année prochaine : le Minamo, salle à manger japonaise kaiseki de six places et la Colonnade qui se concentrera sur la haute cuisine française préparée avec des ingrédients suisses frais et associés à une impressionnante collection
de vins provenant du monde entier. Jusque-là, il y a le restaurant méditerranéen Quai 10, qui déborde sur la terrasse et invoque l'élégance des restaurants de la Riviera des années 1920 et proposant des plats italiens, des plats de viande et de poisson grillés. On a surtout testé la brasserie MOzern - le cœur vif de l’hôtel - ouverte toute la journée et pour le dîner. La fusion asiatique est au menu - bao de poitrine de porc cuit à la vapeur (petits pains), salade arc-en-ciel avec vinaigrette au sésame et côtes de bœuf à la mongole. Tout y est délicieux. On a également succombé pour le mémorable petit-déjeuner composé de bols de granola aux noisettes préparés par une équipe de huit femmes à Zurich, des yaourts Höhn produits à l'énergie solaire, des coings et des confitures transmis par cinq générations d'une famille de Hünenberg. Du local, en veux-tu, en voilà !
ÉCO-EFFORT
Une vraie démarche environnementale a été mise en place par le groupe Mandarin Oriental qui a éliminé tous les plastiques à usage unique depuis décembre 2021. Ici, les articles de toilette Diptique sont présentés dans des tubes métalliques chics et l'eau provient du lac tout comme celle des robinets. La climatisation et l'électricité sont également alimentées par le lac et la nourriture est principalement d'origine locale ! Du luxe conscient comme on aime. Chapeau bas.
Le Mandarin Oriental Palace Lucerne Haldenstrasse 10, 6002 Lucerne
www.mandarinoriental.com
HÔTEL 65 Go Out! magazine
La Brasserie Mozern, le cœur vif de l'hôtel
LE WINTER VILLAGE DU CHEDI : PARADIS HIVERNAL
Longtemps, Andermatt renvoyait l’image d’un village assoupi où seuls les mordus de ski se gardaient précieusement de partager sa valeur sportive. Tout a changé dès l’arrivée du Chedi en 2013. Pépite hôtelière audacieuse embrassée de sommets alpins dans la vallée d'Urseren, à 3h30 de Genève, cette dernière se distingue dans le paysage local par son apparence extravagante, son emplacement et son après-ski inouï. Depuis décembre, ce chef-d'œuvre de modernisme pensé par l'architecte belge Jean-Michel Gathy (Aman, One&Only et Cheval Blanc) nous dévoile son nouveau concept : le Winter Village. Au menu ? Le restaurant The Chalet, The Kota pour des moments culinaires plus intimes, une place de village animée d’un marché d’artisans locaux, un sauna tonneau finlandais et un hot tub caché. Tout schuss sur ce nouveau concept enchanteur.
par MINA SIDI ALI
HÔTEL Déc 22- Jan 23 66
Le Village du Chedi : paradis hivernal © DR
STATION DE SKI INOUÏE
Andermatt est peut-être dans l'ombre des stations de ski suisses les plus célèbres à l’instar de Verbier, Zermatt et Saint-Moritz, mais ne vous laissez pas berner par ce statut d'outsider. S’il y a bien une chose qui distingue cette commune d’Uri des autres spots de ski c’est son débit de neige. Grâce à sa haute altitude et sa position orientée au nord, presque toutes les tempêtes qui traversent les Alpes semblent y déverser de l’or blanc. Ses itinéraires hors-piste presque sans fin au sommet de Gemsstock en font un de nos lieux favoris pour y passer tout l’hiver avant, pendant et après. En sus, de cet argument impérieux, difficile de résister à l’hôtel 5 étoiles incontournables de la région : le Chedi Andermatt. On vous avait déjà embarqué dans une odyssée hôtelière dans ce lieu dépassant les diktats stylistiques classiques de la station de montagne à l’architecture alpine moderne s'hybridant de façon idoine à une esthétique de type oriental. L'extérieur a le style des chalets suisses typiques, tandis que l'intérieur présente de hauts plafonds et des murs lambrissés - s'inspirant des temples thaïlandais. Récompensé à plusieurs reprises par le Forbes Travel Guide en 2022, il est l'un des meilleurs hôtels de montagne dans le monde avec ses 123 chambres et suites élégantes, ses cinq exquis restaurants - dont un étoilé Michelin - et son bar à cocktail, son SPA ultramoderne et sa cave à vin exceptionnelle.
VILLAGE NORDIQUE MAGIQUE
Pour cette nouvelle saison hivernale, ce joyau hôtelier y déploie sa créativité en offrant un nouveau concept : le Winter Village. Ici. Il transforme sa cour extérieure en un très beau village d’hiver doté de sentiers enneigés et orné de sapins. Après seulement quelques pas de la bâtisse principale, on plonge dans un monde complètement différent. On y découvre la petite place du village, décorée de bottes de paille et de peaux, avec son stand de marché, est conçue comme une clairière constituant le centre de The Winter Village. On s’y retrouve et on
y reprend des forces avec des boissons chaudes, une coupe de champagne et des encas raffinés. Les visiteurs épicuriens pourront aller à la rencontre des producteurs et artisans locaux et même fabriquer leur propre meule dans la fromagerie locale. Des crêpes sucrées et des galettes salées, préparées exclusivement avec des ingrédients régionaux, sont proposées. La farine provient de Realp et les œufs d’Altdorf. Bänz Simmen, entre autres, qui connaît la vallée de l’Urseren comme sa poche, racontera des histoires passionnantes sur Andermatt et ses multiples herbes de montagne, apportées sous la forme de sa propre tisane. En intégrant la population locale et ses produits, The Chedi Andermatt souhaite faire découvrir à ses hôtes les particularités de la région. Il propose également le restaurant pop-up d’hiver The Chalet. Au menu ? Des spécialités typiquement suisses telles que raclette et fondue, charcuterie ou cornettes à la viande hachée. Pour une escapade gastronomique plus intimiste, la cabane des sorcières The Kota est parfaite. Dans cette cabane en bois typiquement scandinave, avec un barbecue au charbon de bois placé au centre, jusqu’à 16 personnes maximum peuvent célébrer des moments gourmands exclusifs. Au-delà de ces instants culinaires, un sauna tonneau finlandais et un hot tub complètent ce mini-village. Si le SPA de l’hôtel vaut à lui seul le détour à Andermatt (doté de six piscines différentes, un hammam et un sauna, une salle de sport et des cours de fitness gratuits), vous craquerez pour ces nouveaux lieux de relaxation et le bien-être en extérieur ! Parfait pour sauter dans la neige directement après une séance de sauna. Une escapade rafraîchissante garantie !
Tout l’hiver à The Chedi Andermatt
Gotthardstrasse 4, Andermatt, Uri
Tél. 041 888 74 88
www.thechediandermatt.com
The Winter Village
HÔTEL 67 Go Out! magazine
Le restaurant The Chalet au coeur de Winter Village
ATTENDRE NOËL, AUTREMENT
par AURORE DE GRANIER
Et si cette année on vivait le calendrier de l’Avent différemment ? Au lieu d’ouvrir une fenêtre en carton ou de manger un chocolat, on se laisse tenter par la découverte des dix cases que nous invite à venir découvrir l’Hôtel Noël Zürich. Dix hôtels, dix chambres, dix artistes, pour dix décors uniques et éphémères jusqu’au 26 décembre. Mais ici pas question de créer une expérience comparable à celle d’un musée, à l’Hôtel Noël l’art cohabite avec les hôtes, faisant partie intégrante du décor. Ce pop-up hors du commun initié par Zürich Tourisme vient alors porter un regard différent sur la période de Noël, interprétée par ces dix artistes. « Noël - nous l’aimons et le détestons tous. Il y a des moments merveilleux, mais aussi des moments agaçants. C’est ce qui fait la tradition : c’est bien de répéter quelque chose qui nous tient à coeur, mais en même temps, on perd souvent ce qui est surprenant » confie Olaf Breuning, l’artiste ayant investi l’Hôtel Rössli. Alors, prêts à vous faire surprendre ?
HÔTEL Déc 22- Jan 23 68
Zimmer Veli & Amos © Zürich Tourismus
UN POP-UP QUI ALLIE TOURISME ET ART
C’est un concept unique en son genre qui vient créer un pont entre expérience hôtelière au cœur de Zürich, et rencontre intimiste avec des œuvres d’art. Hôtel Noël Zürich récidive cette année jusqu’au 26 décembre, et le choix de la période des fêtes est loin d’être hasardeux. Reconnue à travers toute la Suisse pour son marché de Noël et son offre saisonnière qui nous invite à vivre pleinement l’esprit des fêtes de fin d’année, Zürich augmente encore un peu plus son expérience avec ce projet éphémère qui vient mettre du piment dans la tradition. Le thème de Noël se retrouve ainsi dans les consignes du projet pour les dix artistes choisis : The Christmas Paradoxe. Une thématique qui résulte en dix projets aussi surprenants qu’intrigants.
NOS CASES PRÉFÉRÉES DU CALENDRIER
Notre périple à travers la ville débute au Hyatt Place Zürich Airport dont l’une des chambres a été investie par Tobias Gutmann qui approche le paradoxe des fêtes avec des œuvres inscrites dans l’air du temps : « Plus gaies sont les lumières, plus forte est la consommation. Plus il y a d’écrans, plus il y a de solitude. Plus nous en voulons, plus le globe terrestre se réchauffe. Noël – jusqu’à quel point est-ce encore joyeux ? » nous dit-il. Pour parer à cette solitude et offrir une déconnexion totale, il parsème la chambre du Hyatt de phrases-images nous invitant à calmer le jeu, et à nous déconnecter, ne serait-ce que l’espace d’une nuit. Luca Süss, qui investit le B2 Boutique Hotel + Spa se tourne vers un paradoxe similaire, où les
objets parsemés dans la chambre se situent entre nature et artifice, et nous font douter. Un paradoxe qui vient illustrer cette période de Noël, sensée être contemplative, et le monde actuel où la technologie est omniprésente. Pour Shamiran Istifan le paradoxe est différent, mais vit lui aussi bel et bien dans la société où les drames se multiplient, et viennent s’opposer à l’amour inhérent à l’esprit des fêtes. Aux yeux de l’artiste, l’adaptation cinématographique de Roméo et Juliette (1996) est l’exemple parfait du lien incassable entre joie et tragédie. Dans la chambre de l’Hôtel City Zürich qu’elle a investi, préparez-vous à une totale immersion.
L’esprit de Noël au sens plus traditionnel a quant à lui inspiré deux artistes. Au Hameron, le duo huber.huber nous propose de passer la nuit sous un ciel étoilé. Au plafond de la chambre, une centaine d’éclats de véritables météorites ferreuses sont suspendus, interprétant à leur façon l’étoile de Bethlehem. Enfin, pour tous ceux en quête d’une parenthèse vintage et réconfortante, direction le Guesthouse Kalkbreite dont l’une des chambres à été investie par Madame Tricot ! Pour l’artiste, Noël c’est avant tout la célébration de la vie et de la communauté, alors fouillez dans les tiroirs et partez à la découverte de ces doudous réconfortants pour une nuit en bonne compagnie !
Zürich
Hôtel Noël
The Christmas Paradoxe Informations et réservations sur noelzurich.com
HÔTEL 69 Go Out! magazine
© Zürich Tourismus
GIVE ME FIVE ZURICH !
par MINA SIDI ALI
Pour nous Genevois, Zurich a toujours été synonyme de fête. Preuve en est avec son nouvel hôtel ouvert en juillet dernier : le Five ! Doté d’un club où faire la nouba toute la nuit, de 7 restaurants pour des expériences culinaires singulières, d’un SPA et 87 chambres et suites XL, ce nouvel hôtel-destination ne laisse personne indifférent. Voici nos 5 raisons d’aller découvrir cet hôtel atypique mêlant musique, art et design et où aller séjourner, dîner, chiller, boire et danser à la fois !
HÔTEL Déc 22- Jan 23 70
Le restaurant Maiden Shanghai, Five Zurich
1. LE FIVE, HÔTEL-DESTINATION
Un des premiers éléments qui distingue le Five Zurich, qui abritait auparavant l'hôtel Atlantis By Giardino, est qu'il n'est pas situé dans le centre-ville, mais à environ 20 minutes et plus précisément le quartier verdoyant de Wiedikon, en parfaite harmonie avec la nature, bénéficiant d'une vue spectaculaire sur la ville. Il est ainsi ce qu’on appelle un hôtel « destination ». Ici, on profite, mange, rit, danse et on se détend sans avoir à quitter la propriété !
2. AVIS AUX MÉLOMANES !
Avec son club au dernier étage de l’hôtel, le Five s'adresse aux mélomanes avec des événements en live en conviant des DJ internationaux (Joel Corry, Pete Tong, Acraze et Charlie Sloth la nuit, et Dimitri Vegas & Like Mike, Lost). En sus, il organise ses propres playlists (à écouter sur Spotify), mais il a également lancé son propre label musical ! Avant même de franchir la porte d'entrée de l’hôtel, une incroyable sculpture colorée de cors des Alpes de Franz Koster - un forgeron local d’Appenzell - accueille les hôtes, donnant un avant-goût de ce qui les attend au fur et à mesure qu'ils se déplacent dans les espaces. On découvre également du célèbre artiste de rue REDL, une fresque murale spectaculaire de 43 mètres composée de portraits de Rihanna, Freddie Mercury, Muhammad Ali et Elton John, un hommage à l’histoire de la bâtisse ayant accueilli toutes ces mégastars. Et dans une ode saisissante à la musique, un grand lustre en cristal encadre l'escalier central de l'hôtel. S'étendant du toit au rez-de-chaussée, le lustre de forme artistique et colorée est une illustration vivante et visuelle de la façon dont le cerveau humain réagit aux mélodies et aux rythmes de la musique jouée, en plus d'être l'objet de désir pour tout post sur Instagram.
3. LES 7 MERVEILLES CULINAIRES DU FIVE
Le Five propose pas moins de sept lieux de restauration dont entre autres le Maiden Shanghai, un restaurant chinois bio, le Soul Street, qui sert une cuisine de rue de tous les continents, à l’atmosphère bourdonnante et l'élégant Vault Wine Bar offrant une divine version contemporaine de la fondue suisse classique. Deux lieux servent le petit-déjeuner, le Tune In, un café international ouvert toute la journée et le Maiden Shanghai. Dans l'un ou l'autre des deux, la sélection de plats est petite, mais délicieuse, et il y a un menu supplémentaire pour commander des plats chauds si désiré. Le joyau de l'hôtel reste The Penthouse, le restaurant principal et aussi le plus sollicité, où un menu japonais contemporain fusionné à une cuisine française est amoureusement concocté et servi sur une musique préparée par un DJ résident. Il est relié au club avec une terrasse en plein air et une vue panoramique sur l’horizon. Depuis le restaurant, on peut également accéder à un « speakeasy » où il est même permis de fumer.
Malgré les dimensions généreuses du bâtiment, l'hôtel ne compte que 87 chambres dont 45 suites, toutes très spacieuses. La grande majorité d'entre elles sont dotées de deux pièces, la chambre et un salon avec un bureau et un canapé, en plus de la salle de bain. La décoration est plus épurée que le reste de l'hôtel. Chaque chambre dispose d'au moins un balcon, bien que les suites en aient généralement deux. Et toutes les vues donnent sur la ville ou la piscine extérieure. Le plus ? Des œuvres d'art personnalisées apparaissent dans chaque pièce, fruit du travail d'étudiants du Center for Creative Economy de Zurich.
L’hôtel dispose de nombreux espaces de loisirs et de détente, parmi lesquels une piscine extérieure avec un coin doté de chaises longues aux airs d'hôtel de plage. À l'intérieur, Refive Spa, son espace de détente de plus de 560 mètres carrés, propose une piscine intérieure idéale pour nager toute l'année, un sauna, un hammam et toute une gamme de soins et de massages. À tester les yeux fermés et l’esprit délassé !
FIVE Zurich Hotel
Döltschiweg 234, 8055 Zürich
Tél. 044 456 55 55
https ://zurich.fivehotelsandresorts.com
4. OÙ PLONGER DANS LES BRAS DE MORPHÉE
5. DETOX POST-SOIRÉE ARROSÉE
Soul, Five Zurich
HÔTEL 71 Go Out! magazine
The Penthouse, Five Zurich
LUSH X LAZY OAF
par MINA SIDI ALI
Cette automne, LUSH s'associe avec Lazy Oaf pour une collection capsule dévoilant 17 pièces en édition super limitée. Chaussettes graphiques, pyjamas et gants de toilettes, savons au motif damier et bombes de bain colorées : un mix agile entre l'esthétique débridée de Lazy Oaf et l'originalité pétillante du label vegan LUSH. Close-up sur ce service de blanchisserie ultime.
UNE GAMME EXCLUSIVE
Pour ceux qui ne connaissent pas le label londonien, Lazy Oaf, sachez que depuis 20 ans, ce dernier distille dans les armoires, avec humour et avant-garde, sa mode aussi branchée qu’unique ! Ainsi, connue pour son esthétique streetwear décalée et irrévérencieuse, l’enseigne nous dévoile une collab de plus dans sa manche colorée, avec LUSH pour une collection inspirée de la laverie automatique. Leur idée ? Transformer notre maison en sanctuaire ultime pour prendre soin de soi ! La collection de 17 pièces comprend des articles ménagers, du linge, des accessoires et bien évidemment des cosmétiques.
RETOUR VERS LE FUTUR
Tout droit issue des archives, cette collection voit le retour des poudre à laver - showder - emblématiques de LUSH, réinventés ici dans des emballages inspirés des boîtes de détergent à lessive : une poudre de bain effervescente qui génère une mousse savonneuse dont le parfum nous a enivré ! Les showders se déclinent dans une édition lavande « Sleepy » aux côtés d'une version « Intergalactic » de bois de cèdre musqué et de menthe poivrée. On découvre également un nouveau parfum sous la forme d'un spray corporel. Original ! Et la nouveauté pour LUSH, c’est son incursion dans le monde de la mode avec une série de huit pièces lifestyle, dotée des pyjamas, des débarbouillettes, des essuie-mains, un drap de bain et d’une trousse de toilette, le tout à partir de coton 100% biologique. De quoi prendre soin de soi du moment où vous entrez dans le bain à celui où vous enfilez votre pyjama et vous vous parfumez ! LUSH En magasin
et en ligne www.lush.ch
Body Spray Hero, LUSH X LAZY
Sleepy Shower Hero, LUSH X LAZY
BEAUTÉ 73 Go Out! magazine
Face Cloth Hero, LUSH X LAZY
SEPHORA NOUS EN MET PLEIN LES YEUX
par RREZA BISLIMI
Que vous soyez du genre à vous mettre sur votre 31 et à réaliser votre plus beau makeup pour les fêtes de fin d’année, ou à les passer, à la maison devant Rick & Morty, à vous cocooner, Sephora a pensé à toutes les situations. En famille, seul, avec vos amis ou meilleurs ennemis, vous trouverez votre bonheur dans cette collection de fin d’année 2022. Voici les nouveautés qui nous ont fait craquer !
BEAUTÉ Déc 22- Jan 23 74
© Séphora
ME TIME
On est tombé ivre d’amour avec le coffret coloré de Drunk Elephant, la marque qui propose de créer votre propre crème selon vos besoins. Comment ça marche ?
Le coffret est composé d’une crème hydratation de base à laquelle vous allez pouvoir ajouter, à sa surface, la dose de sérum lissant, d’hydratation ou de crème fouettée. Si comme nous vous n’avez aucune idée des produits à utiliser, le quiz Smoothie Finder vous guidera. Il suffit d’énoncer les caractéristiques de votre peau, et vous saurez exactement quoi utiliser. Pour le dosage, toutes les instructions se trouvent dans le kit. Important de le mentionner, la marque de Tiffany Masterson est LA marque par excellence qui s’engage à n’utiliser que des ingrédients bénéfiques pour la santé de la peau.
DON’T TOUCH MY HAIR
Exposés à toutes sortes de tortures - lisseur, sèche-cheveux, boucleur, colorations - nos cheveux sont mis à rude épreuve au quotidien ! Ajoutez le soleil et la pollution, c’est un vrai calvaire d’être un cheveu en 2022. Avec le coffret Olaplex, on a déniché les outils capillaires nécessaires pour traiter nos cheveux à la hauteur de ce qu’ils méritent, qu’ils soient bouclés, ondulés, crépus ou lisses. Nos préférés sont le n°0 qui agit comme un accélérateur de réparation intensive lorsqu’il est associé au N° 3 pour réparer le cheveu en profondeur. Le résultat ? 68% de réparation en plus, et des cheveux 3 fois plus résistants. Vous pouvez continuer à torturer votre crinière sans culpabiliser !
LOVING IS CARING
Dans la kyrielle de coffrets proposés par Sephora, on a sélectionné ceux qu’on aimerait dérober ! On débute avec les soins visage avec le set hydratant et adoucissant de chez Dr. Jart+ - les experts coréens en dermatologie qui font un tabac avec leur crème Cicapair à l’herbe de tigre dont on est totalement fans. Dans leur coffret ? Un sérum Re.Pair, la crème Ceramidin et le masque
Dermask Vital Hydra Solution apaisant et neutralisant les rougeurs pour un teint unifié. Idéal pour les peaux déshydratées en manque de douceur et de souplesse ! Parfait aussi pour votre cousine fan des conseils de Kim K. qui ne se démaquille jamais avant de dormir, le coffret de soins visage Laneige, composé de produits nettoyants et hydratants. A combiner au duo magique Lip Glowy Balm & Lip Sleeping Mask du kit Kiss me day & night qui galbe, lisse, et pulpe les lèvres.
Et pour vos beaux yeux, le Soft Glam Deluxe Trio de chez Anastasia Beverly Hills se démarque avec sa palette aux 14 teintes à la texture crémeuse et aux couleurs ultras pigmentées. Mais aussi le kit Xmas 22 Jolly Brown Bunch 3 de chez Benefits, qui a tout pour sublimer les sourcils. Pour votre amie qui ne sort pas de chez elle sans sculpter ses yeux d’un trait d’eye-liner et d’un coup de mascara, le coffret de Perfect Strokes Eye Essentials, de Rare beauty signé Selena Gomez, est idéal. La précision du stylo Perfect Strokes est telle qu’elle pourra tenter tous les styles, que ce soit l’actuel double-winged liner ou le fameux trait à la Amy Whinehouse. En plus, il ne s'estompe pas, ne s'efface pas et ne s'écaille pas. Pourquoi se contenter d'une seule ration quand on peut avoir une double ? Le duo two faced comprend justement deux mascaras Better than sex (en format classique – oui la taille compte) pour un volume voluptueux qui dure, dure et dure…
Autres stars de cette Christmas Edition, le Shape Tape™ Contour Concealer, best-seller de l’enseigne Tarte, et chouchous des maquilleurs Tik-Tok, qui s’est refait une beauté pour les fêtes de fin d’année avec un look pailleté. Dans le coffret Shape Tape, il est accompagné du fabuleux baume à lèvre vegan Maracuja Juicy Rose et du Mini Mascara Meater. Il y a aussi le Soft Pinch Liquid Blush Set de chez Rare Beauty avec le blush liquide devenu culte en trois nuances de rose. Sa formule et se travaille sans effort pour un doux flush de couleur...Deux essentiels à glisser dans les chaussettes de Noël.
SEPHORA COLLECTION
Du maquillage aux soins, du capillaire au parfum, du bain aux compléments alimentaires, Sephora Collection, clôture l’année avec une centaine de produits à (s) offrie ! On est tombé sous le charme du Glow Boost Set avec ses masques dopants à base de vitamine C. On a également craqué pour le Premium Brush Set pour ses pinceaux indispensables et son adorable pochette en velours et enfin le Mini Quartz Face Roller à utiliser pour appliquer les crèmes et sérum du Kit essentiels visage. Et vu que Sephora pense à tout, même au post-holidays blues, le Calendrier de l’Après vous donnera le sentiment d’un doux mois de janvier au prix mini de 32.90 CHF. Beaucoup moins cher qu’une cérémonie d’ayahuasca !
Sephora en vente chez Manor
Manor Genève Ground Floor, Rue de Cornavin 6, 1201 Genève
Balexert Ground Floor, Av. Louis-Casaï 27, 1211 Geneva
Manor Lausanne, Rue Pichard 3 Manor Lausanne
Ground Floor, 1002 Lausanne
www.manor.ch/fr/sephora/
BEAUTÉ 75 Go Out! magazine
Déc 22- Jan 23 76
PAR LES MEILLEURS champagnelaurentperrier www.laurent-perrier.com Photographe : Iris Velghe / Conception Luma
CHOISIE
STELLA MCCARTNEY POSE SES SACS CHEZ BONGÉNIE
par MINA SIDI ALI
Tout juste après avoir lancé sa collection-capsule avec l’un de nos artistes contemporains chouchou - Yoshitomo Nara - Stella McCartney lance ses premières boutiques suisses chez Bongénie Grieder à Genève et Lausanne. Les Romands peuvent enfin découvrir l’univers du luxe conscient de la créatrice britannique et dérober ses derniers sacs, chaussures et accessoires vegan conjuguant minimalisme, glamour et engagement écologique. Close-up.
Depuis que Stella McCartney a lancé sa marque éponyme en 2001, la créatrice s’est distinguée par son éthique éco-responsable en évitant le cuir et la fourrure d'animaux, faisant des options alternatives une nécessité. Toujours pionnière dans ses initiatives, on comprend son choix de collaborer avec Bongénie Grieder, le célèbre magasin de mode Suisse. L’enseigne familiale genevoise, à l’héritage plus que centenaire, a toujours su tirer son mikado du jeu avec une sélection de produits toujours edgy.
Dans les rayons de ses deux corners exclusifs ? On trouve les collections automne-hiver 2022 et les éditions diamantées du sac iconique Falabella. Cet esprit ludique se poursuit dans la collection végétalienne Cowboy, revisitée sous forme de bottines et de talons à lanières ornés de cristaux. La plateforme culte Elyse et la botte Skyla sont également ré-imaginées en mules et en sandales.
Si vous avez déjà siroté du Chardonnay ou un Gamay, vous savez que le vin qui tourbillonne autour de votre verre est le résultat de la compression de la dernière goutte de liquide des raisins. Mais qu'en est-il des restes ? Ils peuvent devenir votre accessoire préféré à retrouver chez Bongénie. Le nouveau sac S-Wave de Stella McCartney est l'une des premières pièces d'un créateur de luxe à utiliser un cuir fabriqué à partir de peaux de raisin. Santé !
Stella McCartney
Bongénie Grieder Genève
Rue du Marché 34, 1204 Genève
Bongénie Grieder Lausanne
Pl. Saint-François 10, 1003 Lausanne
www.bongenie-grieder.ch
MODE 77 Go Out! magazine
Trouve ton défi personnel. #Keeponexploring
L'HIVER DANS LA VALLÉE DE SAAS
C'est le début d'une pause alpine dans les Alpes valaisannes. Entouré de dix-huit sommets de plus de 4000 mètres, ce paysage de montagnes et de glaciers unique en son genre offre de nombreuses possibilités d'aventure. La région de vacances Saas-Fee/Saastal est l'endroit parfait pour tous ceux qui aiment les défis personnels. Que ce soit une randonnée aventureuse sur le glacier, du canyoning alpin dans la fraîche Fee gorge, une via ferrata hivernale aventureuse, la première randonnée à ski ou le franchissement de 1 800 mètres de dénivelé à ski en une seule descente.
Plus
Déc 22- Jan 23 78
d‘informations sur saas-fee.ch
SUPERMATIC : SAINT GRAAL DES FIXATIONS
par MINA SIDI ALI
Avec la toute nouvelle Supermatic, les pionniers suisses du snowboard novateur — Nidecker — combinent une fixation Step-In (fixation sans lanières) qui allie le confort d'une entrée rapide à la précision d'une fixation classique à deux sangles. Pendant près de quatre ans, les développeurs ont réfléchi minutieusement à la manière dont le confort onirique d'une fixation Step-In pouvait être réalisé sans sacrifier la précision, le feeling et le confort de la fixation. Pari réussi avec cette première version automatique universelle adaptée à tous les niveaux de glisse et à toutes les boots ! Snowboardeurs et skieurs sont enfin sur un pied d’égalité lors de la chausse – en un clic ! Mini ride avec le genevois Thierry Kunz, Brand Lead Nidecker et meilleur ambassadeur de l’enseigne pour nous raconter cette aventure bouleversant les codes du snowboard !
Vous étiez un snowboarder sponsorisé par Nidecker lorsque vous étiez pro et maintenant vous êtes directeur de la marque…
Je connais la famille depuis 1988 ! Quand j’ai quitté la compétition, j’ai d’abord créé ma propre marque : Donuts Snowboard produite par Nidecker jusqu’en 2001. Puis, la marque m’a sollicité pour gérer le marketing. J’ai fait une infidélité à l’enseigne en partant travailler pour Quicksilver en 2006 à Saint-Jean-de-Luz. J’ai lancé DC Shoes pour eux. Puis en 2015, les enfants Nidecker sont revenus me chercher pour relancer cette marque de snowboard qui a débuté en 1984 dans le domaine mais qui existe depuis 1887 dans le sport d'hiver. C’est une entreprise 100% familiale, ce qui est rare et précieux de nos jours. Cela change la donne dans la possibilité de réaliser certains projets et dans la recherche et le développement de nos produits. On est devenu depuis n°2 dans le snowboard.
Après chaque trajet en télésiège ou en téléski, on doit fermer ses fixations – assis sur les fesses ou debout dans une position voûtée et bancale. Avec la nouvelle fixation Supermatic, c’est un rêve qui devient réalité ? C’est sûr ! Pour des snowboarders comme moi qui avions envie de pratiquer la discipline plus longtemps, on s’est dit qu’il fallait qu’on développe un système donnant le même feeling qu’une fixation traditionnelle sans plus avoir à se baisser avec les fesses à terre. On voulait également arrêter de se faire railler par les skieurs (rires) ! Notre obsession était d’automatiser une fixation de snowboard tout en gardant exactement ses mêmes spécificités, tant sur
le point de la sensation que de sa fonctionnalité. Toutes les marques se sont penchées sur le sujet et jusqu’à aujourd’hui personne n’y était arrivé. C’est la première fixation automatique à deux sangles ou universelle, adaptée à tous les niveaux de pratique et de bottes.
Et dans n’importe quelles conditions météorologiques ? Exactement. La Supermatic est dotée de trois encoches à l'avant et à l'arrière qui garantissent que la fixation s'enclenche solidement dès le premier clic, même si le verrou est bloqué par la neige. Ce système permet un réglage plus facile et plus de performance à l'usage. Et lorsque les conditions de snowboard sont extrêmes, Supermatic peut toujours être utilisée comme une fixation classique grâce au système à double entrée. La flexibilité et la mobilité sont très importantes chez nous.
SPORT 79 Go Out! magazine
Nidecker Supermatic Prix : 449’95 CHF www.nidecker.com
Déc 22- Jan 23 80
RDV PRIS
OPEN END 2 LUBAINA HIMID
ELIANE GERVASONI ART AU CENTRE LE CONSENTEMENT
Isamu Noguchi, R. Buckminster Fuller, 1929, Bronze chromé, 33,7 x 20 x 25,4 cm, Collection Alexandra Snyder-May
Photographie : F. S. Lincoln © INFGM / Penn State University Libraries / 2021, ProLitteris, Zurich
DU 16 SEPTEMBRE 2022 AU 31 JANVIER 2023
OPEN END 2 « RENÉGOCIATION »
Du 16 septembre 2022 au 31 janvier 2023
Cimetière des Rois, Genève info@asso-dart.ch
Pour la seconde fois, la Ville de Genève accueille l’exposition Open End « Renégociation » jusqu’au 31 janvier 2023. Cette installation est visible au cimetière des Rois, emplacement emblématique du patrimoine genevois. Après une première édition en 2016-17, Open End s’installe au cimetière des Rois où reposent nombre de personnalités genevoises, de Calvin à Jean Piaget, en passant par Jeanne Hersch ou Grisélidis Réal. Organisée par l’association DART, l’exposition propose cette année les œuvres d’une quinzaine d’artistes renommés y traçant un parcours qui questionne le double thème de l’épuisement des ressources et des dérives des nouvelles technologies. Pour monter cette installation artistique, le collectif a choisi Luca Depietri, philosophe et dramaturge. Celui-ci a créé un fil conducteur au sein de l'exposition en rédigeant des textes autour des différentes approches, qu'elles soient poétiques, drôles ou virtuelles. Se proposant dans un univers qui active la mémoire et tout un imaginaire, l’exposition invite les artistes « d'ici et d'ailleurs » à penser à l’avenir. Un lieu de recul et de lenteur. Iriez-vous vous promener dans un cimetière mythique et faire la rencontre d’œuvres uniques et symboliques ?
Œuvre de l'exposition Open End 2022 © Frédérique Laverrière / Ville de Genève ART / EXPO Déc 22- Jan 23 82 Victoria Hall SCÈNE CULTURELLE DE LA VILLE DE GENÈVE victoriahall.geneve.ch
5 Genève, ville de culture www.geneve.ch œuvres de Ariadna Alsina Torres Massicot Maya Rochat, performance visuelle Contrechamps & Massicot Les concerts du dimanche 29.01.2023 17h00
0800 418 418
JUSQU’AU 5 FÉVRIER 2023
LUBAINA HIMID, SO MANY DREAMS
Jusqu’au 5 février 2023
Musée Cantonal des Beaux-Arts (MCBA)
Plateforme 10, Place de la Gare 16, 1003 Lausanne
www.mcba.ch
C’est une première dans une institution suisse que nous offre à découvrir le MCBA de Lausanne. Le musée de Plateforme 10 invite le public à la rencontre de l'œuvre de Lubaina Himid, l’une des figures les plus influentes de l’art contemporain. Au total, ce sont 70 peintures, textes poétiques, mais aussi objets du quotidien et installations sonores qui sont exposés à Lausanne. Durant toute sa carrière, l’artiste a à travers ses œuvres mis en lumière des moments de l’Histoire consciemment faits invisibles, mais aussi des morceaux du quotidien qui par ses créations se font extraordinaires. La scénographie de l’exposition nous rappelle également la formation de Lubaina Himid, à l’origine issue du monde de l’opéra et du théâtre. C’est alors plus qu’une exposition, mais un spectacle immobile auquel nous sommes conviés. Une rétrospective rare à ne certainement pas rater.
DU 24 NOVEMBRE 2022 AU 30 AVRIL 2023
ELIANE GERVASONI, DESSINS ET ESTAMPES CONTEMPORAINES
Du 24 novembre 2022 au 30 avril 2023
Batiplus Design Center
Route du Verney 7, 1070 Puidoux
www.elianegervasoni.net
L’artiste Elieane Gervasoni investiguera une nouvelle fois le showroom du Batiplus Design Center et nous présentera ses oeuvres récentes, Dessins et Estampes Contemporaines dans Modular Compositions. Les séquences aux effets optiques vibrants s’incorporent gracieusement dans les scénographies du showroom. Telles des architectures dans l’architecture, les compositions sérielles dialoguent avec les ambiances et le mobilier design. L’exposition propose une articulation sensible et intime entre les dimensions, une errance entre art et design. Nourrie par ses inspirations architecturales, Eliane Gervasoni explore les formes élémentaires et joue avec la perception de l’espace. Un langage géométrique et poétique qui sonde la mémoire de la forme et compose de subtiles déclinaisons sérielles. Privilégiant les couleurs primaires et les lignes épurées, l’artiste bâloise installée à Lausanne expérimente le rapport entre le vide et le plein, le rythme et le silence.
Lubaina Himid, There could be an endless ocean
ART / EXPO 83 Go Out! magazine
Eliane Gervasoni
THOMAS WIESEL PLATEAU SUISSE
TANIA DUTEL
CHARLES NOUVEAU
ELODIE POUX
ALEX VIZOREK
NATHANAËL ROCHAT
25 – 30 AVRIL 2023
CASINO THÉÂTRE
Déc 22- Jan 23 84
Billetteries: www.rire-geneve.ch
DU 8 DÉCEMBRE 2022 AU 5 MARS 2023
ART AU CENTRE GENÈVE
Du 8 décembre 2022 au 5 mars 2023 www.artaucentregeneve.ch
L’art s’aventure hors les murs et investit le centre-ville de Genève. Créé en réponse à la fermeture des lieux culturels durant la pandémie en 2021, la Halle du Nord présente la 2ème édition de « Art au Centre Genève », une manifestation qui réunit 20 artistes et de collectifs pour valoriser et décloisonner l'art contemporain. Sous la forme d'un parcours d'exposition, ou par hasard, les genevois feront la rencontre d’œuvres spécialement conçues par des artistes contemporains. Chaque artiste investira un espace dans des vitrines en attente de location, un format qui sort du cadre institutionnel habituel. Du quartier des Acacias jusqu'aux Pâquis, cet événement gratuit est visible 24h/24h et des visites guidées, gratuites également, sont organisées tout du long. Ce projet gagnant-gagnant implique ainsi les acteurs locaux, privés et publics dans une perspective considérant une redynamisation de la ville.
DU 14 AU 16 DÉCEMBRE 2022
LE CONSENTEMENT
Du 14 au 16 décembre 2022
Sorcière & Cie
Texte de Vanessa Springora
Mise en scène de Sébastien Davis
Château Rouge
1 route de Bonneville CS 20293
74112 Annemasse CEDEX
L’Arsenic fourmille ce mois de novembre, avec pour commencer une performance chorégraphique intitulée Unending love, or love dies, on repeat like it’s endless qui nous parle d’amour, d’amitié, mais aussi du temps qui passe, irrévocablement, avec pour seule parole le corps et son mouvement. Et puis Pamina de Coulon sera de retour pour poursuivre la saga Fire of Emotions avec Niagara 3000, un nouveau voyage à travers les pensées de l’artiste, ici tout en mots et en voix. Enfin on s’attarde sur la performance Présage, portée par Elie Autin, qui nous raconte une mythologie contemporaine à travers des œuvres afro-futuristes. De Bacchus nous passons aux furies alors que la performeuse reprend un rite propre à ces dernières. À travers ce projet, c’est la manière dont la société occidentale la perçoit que tend à communiquer l’artiste. Un conte pour adulte qui nous parle d’un monde meilleur, possible, quand on regarde ce qu’elle pointe du doigt. La performance dans tous ses états.
THÉÂTRE 85 Go Out! magazine
Le consentement © Christophe Raynaud de Lage
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Déc 22- Jan 23 86
87 Go Out! magazine RUE DE MEDRAN 70 1936 VERBIER wverbier.com EXPERIENCE EXTRA ALTITUDE BIENVENUE AU W VERBIER