avril.19
LE M AGA ZINE CULTUREL GENEVOIS info@gooutmag.ch www.gooutmag.ch
by
LA BOUTIQUE DES MARQUES DE LUXE SUR LAREDOUTE.CH
WWW.EASTPAK.COM
Indépendant depuis 200 ans et résolument ancré dans le présent, Mirabaud conçoit la diversité comme une richesse. C’est pourquoi nos services en Wealth Management, Asset Management et Securities s’adaptent à la réalité de chacun, au quotidien. www.mirabaud.com PARTENAIRE
WE ALT H MAN AG E ME NT - A S S E T M A NA G E M E NT - S E C UR I T I E S
ÉDITO 7 années à palper les multiples et diverses tourbillons et frissons culturels des Genevois et une certitude: jamais l’inclination et la passion pour en partager son paroxysme n’ont été aussi vives! Exit les challenges houleux, Genève accroit les initiatives, multiplie et diversifie ses offres artistiques boostant chez Go Out! l’envie de poursuivre son engagement culturel. L’enthousiasme chauffé à blanc nous font perdre la notion du temps et ces 7 années sont passées à une vitesse délirante. La volonté de s’immiscer partout avec la même soif ardente pour tout découvrir, tout saisir, tout mordre et en démordre avec un éventuel cloisonnement sociétal. Pour briser ces murs contraignants, ceux de nos appréhensions et de routines balisées et afin d’entraver nos horizons, nous pensons qu’il n’existe qu’un talisman: la frénésie artistique d’une ville, la notre, Genève et sa diversité exaltante! Celle-ci déborde, à nous de toujours plus nous dépasser pour vous encourager à y succomber!
Faigaux et Nicolas Merckling (Mirabaud & Cie SA), Lucie Notari (Pepper Communication), Pascale Cela (Le Rosey Concert Hall), Cyrille Polla et Sophie Menkes (Forever Institut), Mélissa Schlemmer (Le Melrose), Sandrine Kuster et Emmanuelle Stevan (Théâtre Saint-Gervais), Maria Watzlawick et Kate Radis (BlackMovie), Romaine, Géraldine Poncin et Christophe Hilty (Le Richemond), Sarah Hammershlag et Julien Daubas (President Wilson) Fabien et Murielle (North Communication), Jean Reimann (Etude de Me Claude Aberle), Christine Ferrier, Hélène Noiset et Guillaume (La Comédie), Julie Grobet (Valéor Communication), Chloé Brunner (Globus), Line Recordon (Valmont), Sandra Mudronja, Claudia Lanz et Jean-Pierre Greff (HEAD), Sidonie Perroud (SWATCH), Me Bruno Mégevand (Coromandel), Laure Zurbuchen (La Redoute), (Nadine Bonard (Fondation Bodmer), Myriam Jakir Duran et Valérie Walther-Palli (Ville de Vernier), Jean-Pierre Kazemi (BMU), Alix Hoffmeyer et Philippe Borri (OSR), Véronique Zehntner (Z comme..), Yaël Bruigom, Pamela Redaelli (PR &Co), Romaine, Franco Foglia, Sarah Battikha (Frame), Omar Chanan (Soulitude), Véronique Fouré et Anne Gamper (Théâtre le Crève-Coeur), Mathieu Arsac et Véronique Georg (Shiseido), Olivier Delhoume (Boléro), Taufiq Abdillah et Stéphanie Luizzi (SIG), Camille Dubois (la Bâtie), Emilie Derian (Amstramgram), Irène Kaiser (TMG), Marion Talbot (Grand Hotel Kempinski), Florence Notter, Alexandre Pugin et Raphaël Pasquali (The Workshop), Julia Schaad et Mathieu Bertholet (Le Poche), Alessia Barbezat (Musée de la Croix-Rouge), Pia De Carli (Samsung), Kataline Masur (Contrechamps), Cynthia Odier (Fondation Fluxum), Pascale Amsalem (Evian Resort), Nabila Bouzouina ( FTC communication), Varduhi Khachatryan et Aram Melikyan (Avetis), Caroline Buisson (Service culturel Plan-les-Ouates), Laurence Ganter (Musée Ariana), Sylvie Treglia-Detraz et Jesus Gonzalez (MAH), Thomas Hug (Artgenève), Laurence Brenner et Charlotte Diwan (Palexpo), Elsa Matias (Hôtel D’Angleterre), Lucy Tallo (PR/ticular), Althea et Jessy (Sparkle), Cecilia Campeas (Carouge), Carlos Benitez (Perroni), Denis Beausoleil (Genève Terroir), Isabelle Muller (Centre des Arts), Marion Rouaux (Chevrier), Marcio Nunes (BGE), Stéphanie (W Verbier), Sarah Turin (Verbier Festival), Helena Remmert (Sisley), Sarah Maes (Cinéma Grütli), Danièle McClellan (Electron)…
Afin d’illustrer ces 7 ans aux allures d’hallucination, quoi de plus évocateur qu’une montgolfière en cover? Cette odyssée aérienne s’apparente au sentiment enflammé et exalté ressenti durant les 70 bouclages du magazine. Gonfler un ballon demande de la patience et le processus se dévoile éreintant mais fascinant. Le mot d’ordre restant le même: ne jamais se dégonfler et toujours voir au-delà des arcs-en-ciel pour atteindre le meilleur de soi. Si on ne rêve pas un tant soi peu, à quoi bon poursuivre un projet rédactionnel indépendant à l’image de Go Out! ? C’est le sentiment que toute la team Go Out! souhaite vous transmettre. Profitez et surtout n’oubliez jamais de rêver. Je dédie cet édito tout d’abord à mon équipe de rêve sans qui cette aventure aussi enrichissante que grisante ne serait possible. Merci à l’infini à Quentin, Nyata, Fabien, Vincent, Soraya, Yas, Virginie, François, Pierrem, Olivier, Ameidie, Anne, Eléonore, Alexandre, Rayane, Mathieu, Aurore, Hermès et Mishima. Puis à mes partenaires les plus fidèles sans quoi le magazine ne serait, j’exprime mon ineffable reconnaissance: Mariette Budiner (HJD Production), Mathieu Tornare et Sylvain Conus (Horde), Olivier Gurtner (Grand Théâtre de Genève), Monya Hassini (Modreammaker) Sarah Margot Calame, Armelle Combre, Sophie Gallay et Sami Kaanan (Département de la culture et du sport), Ushanga Elébé et Chloé Briquet (Théâtre Forum Meyrin), Daniel
Go Out! magazine
Mina Sidi Ali
7
Bd des Philosophes 6 1205 Genève T+41 22 320 50 01
Festival Soli You are not alone Raquel André / Rébecca Balestra / Tiphanie Bovay-Klameth / Audrey Cavelius / Marion Chabloz / Pamina de Coulon / Latifa Djerbi / Cédric Leproust / Eve-Marie Savelli / Nastassja Tanner / Trân Tran /
comedie.ch
images : Niels Ackermann / Lundi13
30 avril > 12 mai 2019
N°70 10n11
IMAGE DU MOIS HIGHLIGHTS
39. 42.
COUPS DE CŒUR, COUPS DE GRIFFE
EN FAMILLE
45.
12n13
DESIGN
AILLEURS
47.
LIVRES
RDV PRIS 85n97
STAY COOL
CULTURE 15n49
EXPO, CLASSIQUE, THÉÂTRE, DANSE, CINÉMA, LIVE, AILLEURS
51n83 52. 55.
ART/EXPO
17. 26.
ARTISANAT
29.
CLASSIQUE 30.
35.
HORLOGERIE VINS
COUP DE FOOD 71.
DANSE
FESTIVALS
HOTSPOTS
57. 65.
Crédits photos : À gauche : ©Roy Export Au centre : ©Pilotto À droite : ©Xavier Ripolles
BEAUTÉ
77. 83.
TRIP
AUTOMOBILE
EN COUVERTURE
IMPRESSUM
Rédacteurs Quentin Arnoux, Aurore de
©DR CIEL D'AFRIQUE
Editeur Association Go Out !
Granier, Pierre-Emmanuel Fehr, François Graz,
Directrice de la publication
Rayane M'Zouri, Soraya Nefil, Virginie Nopper
Mina Sidi Ali • mina@gooutmag.ch
Stagiaire Aurore de Granier
Adjoint à la rédaction
Coordination de production
Vincent Magnenat
Musumeci S.p.A., Quart (AO)
Cheffe d'édition Nyata Natalie Riad Graphiste Fabien Bergerat
CONTACTS
Resp. rubrique art contemporain
info@gooutmag.ch
Quentin Arnoux
www.gooutmag.ch
Resp. rubrique théâtre avril.19
LE M AGA ZINE CULTUREL GENEVOIS info@gooutmag.ch www.gooutmag.ch
Ameidie Terumalai Resp. rubrique musique classique Fabien Bergerat
Go Out! magazine
9
IMAGE DU MOIS
©Ikbal Arafa
ÉLOGE DE LA DIFFÉRENCE Ce mois, on a opté pour un documentaire : Au-delà de l’ombre de la réalisatrice Nada Mezni Hafaiedh et diffusé prochainement dans le cadre du FIFOG, Festival International du Film Oriental de Genève qui aura lieu du 29 avril au 5 mai prochain. La thématique principale de cette manifestation incontournable dans le paysage des festivals de cinéma à Genève est l’éloge de la différence. Ce qui explique le choix de ce film sur la situation dramatique des LGBT en Tunisie.
Au-delà de l’ombre de Nada Mezni FIFOG, Festival International du Film Oriental de Genève Du 29 avril au 5 mai 2019 www.fifog.com
Avril.19
10
HIGHLIGHT
HIGHLIGHTS
Anne Libby, Form constant RIBORDY THÉTA Z , ÇA DÉMÉNAGE !
La Galerie Ribordy Thétaz, anciennement Ribordy Contemporary, migre et s’extrait du Boulevard d’Yvoy, fantomatique non-lieu à l’arrière de Science II. Là se jouait la partition de cette galerie qui tenait bon en étant aussi le siège de l’association Quartier des Bains et la coordination des regrettées Nuits des Bains, re-protestantisées depuis. Entre-temps, Letitia Thétaz a rejoint Stéphane Ribordy et bien vite le désir s’est fait ressentir d’espace et, osera-t’on, d’exposition. Tout le long du processus de recherche et de rénovation du futur lieu, le secret est resté entier et ce n’est qu’à l’occasion du vernissage en mars dernier que le 12 rue de Monthoux s’est fait jour. Les Pâquis, tel lieu de perdition que les plus coincés et craintifs voient les anciens faubourgs comme un véritable coupe-gorge, alors qu’on le sait, cette réputation est bien surfaite et le quartier n’est rien de plus qu’un quartier résolument vivant selon des critères extra-helvétiques. Même ainsi, s’installer aux Pâquis relève du pari. D’aucun crieront (et ont crié) à la gentrification, mais tout cela n’est que cours ordinaire de la vie en matière immobilière. Dès le 4 avril, une double exposition se vernira dans cet ancien garage, l’étasunienne Anne Libby avec Form Constant, exposition à dominante textile et de l’indigène Mathis Gasser avec Heroes and Ghosts à l’huile peinte. VM Galerie Ribordy Thétaz 12 rue de Monthoux - 1201 Genève Mardi à vendredi 11h-18h, samedi 14h-17h ribordythetaz.com
Go Out! magazine
11
HERMÈS
coups de c�ur d'hermès
NOUVELLE RECRUE
Il faut se lever aux aurores pour pouvoir suivre la nouvelle de l’équipe: Aurore, spécialisée en art contemporain et mode! Matinale et diligente - tout le contraire de moi - cette jolie minette miaule plus vite que mon ombre! Elle va finir par me voler la vedette! La team conquise, il ne me reste plus qu’à lui tendre quelques pièges par-ci, par-là afin qu’elle comprenne qui est le chouchou dans cette pépinière de matous aussi talentueux les uns que les autres. Que le meilleur gagne, ma petite!
MONTRER CE SEIN QUE JE NE SAUR AIS VOIR…
Je pensais que Manon, ma minette chérie partie bien trop tôt de chez Go Out! avait pour passion les chats et surtout moi! Quelle ne fut mon feulement de colère quand j’appris que je m’étais fourvoyé sur son compte Instagram! Là, j’y découvris une kyrielle de minettes toutes aussi séduisantes les unes que les autres exhibant leurs nénés de manière très ludique je dois l’avouer à travers la photo et l’illustration en aquarelle. Ici, Manon et son gang y dénoncent et mettent en lumière la censure qui persiste autour des seins, une partie du corps qui choque autant qu’elle fascine chez les êtres humains. Chez les matous, 0 tabou corporel, on exhibe tout! Ma chatte créative ne m’avait jamais dévoilé autant de talents! A quand le Cat Glow club? @youglowgirls.club
Avril.19
12
MISHIMA
coups de griffe de mishima
MIAULEMENT À BOYCOT T
Il y a bien une chose sur laquelle Hermès et moi-même ne tergiversons pas: la discrimination! Lui black, persan et moi d’origine américaine sommes tous deux libéraux et tolérons tout le monde y compris les humains qui soufflent souvent trop au-dessus de leur museau. Lorsqu’on a vu que Georges Clooney et sa clique chat-oyante de stars Hollywoodienne appelaient au boycott des hôtels liés au Sultan de Brunei - Hassanal Bolkiah - qui applique désormais la Charia en lapidant l’homosexualité et l’adultère - on a décidé de lever la patte et de nous aussi condamner ce type de forfait. Minettes et minets du monde entier, feulons à l’unisson contre ce vilain matou sans tolérance ni non-violence !
Go Out! magazine
13
Mardi 30 avril 2019
FRANCIS HUSTER CLAIRE-MARIE LE GUAY Horowitz, le pianiste du siècle Dimanche 5 mai 2019
ENSEMBLE PAUL KLEE IVO STUDER Yoyo Mania Mercredi 15 mai 2019
QUATUOR HERMÈS Ravel, Dvořák Dimanche 19 mai 2019
CÉDRIC PESCIA Bach, Bloch, Schumann, Beethoven Samedi 25 mai 2019
MARTHE KELLER, ROMAN TREKEL FABRIZIO CHIOVETTA Brahms, Die schöne Magelone Culture et communication · 022 306 07 80 · culturecom@vernier.ch www.vernier.ch/billetterie · VilledeVernier
Culture
©DR Ciel d'Afrique
BERGES DE VESSY CHARLIE CHAPLIN C LAUDE LORRAIN LES DERNIERS IMPRES SIONNISTES CULLY JAZZ ELECTRON FL UXUM HEAD JEMA JEUNES BALLETS KH ATIA BUNIATISHVILI MUSÉE DE LA CROI X ROUGE SALON DU LIVRE VIK MUNIZ
Go Out! magazine
15
U NI QUE S CAHIER ÉCRITS DESSINÉS INIMPRIMÉS
Une exposition organisée en partenariat avec le MAMCO Image : Jorge Luis Borges, Dos semblanzas de Coleridge, 1939 Collection Fondation Martin Bodmer, Cologny
20 octobre 2018 25 août 2019
ART/EXPO
COUVRE-CHEFS Penser l’architecture revient aussi à s’intéresser à ce qui la couvre : le toit. Cet élément d’apparence anodin est fondamental car il crée véritablement un bâtiment. L’association Les Berges de Vessy, dont SIG fait partie, accueille jusqu’au 31 octobre une exposition singulière qui retrace au travers d’images, de dessins et de maquettes, l’histoire des toitures de Genève et d’ailleurs, ainsi que leur évolution et leur interaction avec le génie de l’homme bâtisseur. Par QUENTIN ARNOUX
à vocation sociale plus conséquents comme les édifices religieux se voient affublés de lauze ou de tuiles, plus solides. Les toits de ces édifices jouent un rôle assurément essentiel puisque les dômes et autres flèches sont en effet mis au service du principe ascensionnel qui soustend les religions. Outre la protection des fidèles, ils acquièrent ainsi une dimension symbolique. Les toits deviennent représentatifs des cultures dans lesquelles ils sont construits et peu à peu, évoluent ainsi d’un élément purement structurel à un élément esthétique. © Pierre Vallier
ET M AINTENANT ?
Le toit au XXIème siècle continue de mêler praticité et esthétisme tout en se dotant d’enjeux écologiques. L’exposition sensibilise le public à cette question environnementale qu’il faut désormais prendre en compte. De protecteurs, les toits se transforment en récepteurs et producteurs. Ces larges surfaces disponibles sont utilisées pour récolter de l’eau, du soleil et même pour faire pousser des plantes. Dans un contexte urbain ou les espaces verts se raréfient, ils peuvent devenir des jardins communautaires et transformer de pâles successions de couleur grisonnantes en étendues verdoyantes.
LES ORIGINES
Aux origines de l’architecture, il y a la cabane primitive. Cette notion formulée par l’architecte romain Vitruve au Ier siècle qualifie les débuts de la culture du bâti. Si l’homme vit dans des cavernes, il s’en extirpe peu à peu et construit ses propres structures. L’imbrication d’éléments verticaux et horizontaux donnent naissance aux premiers murs et toits. Ensemble, ils délimitent le dehors du dedans, regroupent les individus et créent un espace sécurisé qui est d’abord dévolu à l’habitation. Par la suite, la typologie classique du toit en bâtière de la cabane primitive évolue et adopte des formes toujours plus abouties selon les besoins, les pratiques culturelles et l’inventivité. Grâce à sa praticité, son usage se généralise progressivement à toutes les constructions humaines qui nécessitent de s’abriter. Les avancées techniques permettent aussi l’emploi de nouveaux matériaux qui sont adaptés à la fonction du bâtiment. Le toit d’une aire marchande présente plus volontiers une structure en chaume ou en branchages tandis que d’autres bâtiments Go Out! magazine
Tous sous le même toit Du 20 mars au 31 octobre Les Berges de Vessy Route de Vessy 49 - 1234 Vessy www.lesbergesdevessy.ch
17
ART/EXPO
ESTAMPILLÉ LORRAIN
George William Joy, The Bayswater Omnibus, 1895 © George William Joy / Museum of London
La tour carrée, 1637 ©Cabinet d'arts graphiques des Musées d'art et d'histoire
C’est le parcours de Claude Gellée, dit le Lorrain, que retrace le Cabinet d’arts graphiques. Cette exposition est un judicieux prétexte pour montrer un ensemble d’estampes du peintre-graveur acquis en 2011 grâce à la Société des amis du Musée d’art et d’histoire et plusieurs mécènes genevois, mais aussi pour mettre en valeur les nombreuses œuvres d’après le Lorrain qui témoignent toutes d’un goût prédominant pour l‘artiste français. Par QUENTIN ARNOUX
Avril.19
18
ART/EXPO
Il est vrai que le grand défi de la gravure est de pouvoir représenter la lumière afin de véhiculer une idée de profondeur. Sans faire appel à la couleur, il parvient à jouer avec les différents plans et creuse l’espace grâce à un perfectionnement du processus de gravure et au jeu tonal. Le Lorrain retranscrit dans la gravure avec finesse les mêmes effets de lumière et de contre-jour que dans ses toiles avec comme seuls matériaux, de l’encre noir et du papier. Le papier assume un double rôle du fait qu’il est à la fois le support de l’œuvre et sa lumière par sa blancheur inhérente.
CONSTRUCTION D ’UNE IDÉE
La tradition picturale du XVIIème siècle dans laquelle évolue le Lorrain traite le paysage via le prisme de la pastorale et de l’antique, le paysage autonome n’étant pas encore perçu comme un genre en soi. Les peintres représentent des paysages idéalisés dont la fonction n’est que de servir de cadre aux scènes convenues mythologiques ou bibliques. Néanmoins, une approche particulière de Claude se dessine avec les nombreuses sorties dans la campagne romaine qu’il réalise pendant son voyage en Italie et durant lesquelles il consigne ce qu’il voit dans des carnets. Alors que les artistes du nord des Alpes comme Dürer proposent déjà des observations d’après nature gravées ou aquarellées depuis le début du XVIème siècle, cette démarche reste inédite chez les artistes du sud. Le Lorrain innove en s’imprégnant d’une réalité naturelle qu’il essaye de restituer par la suite dans ses œuvres. Si l’impression qui ressort de ces dessins est prise d’après nature, les œuvres finales ne représentent pas une vue réelle, mais construisent une idée de ce qui pourrait l’être. Les œuvres restent un travail de composition.
LE GOUT POUR LE LORR AIN
Pratiquement mises sous clef de son vivant, les estampes du Lorrain circulent largement à sa mort. Au début du XVIIIème siècle, un marché secondaire commence à se mettre en place lorsque les premiers acquéreurs de ses œuvres commencent à les vendre aux riches aristocrates anglais qui sont présents en Italie à l’occasion du Grand Tour. De là, sont réalisées un nombre relativement volumineux de reproductions de ses œuvres – peintes ou gravées.
LES ESTA MPES
Quoi qu’il en soit, les procédés techniques du Lorrain marquent ses contemporains et les peintres des générations suivantes. On se souvient notamment du Genevois Pierre-Louis De la Rive dont l’étude attentive de ses estampes et peintures se retrouve dans le traitement des ciels alpestres. D’autres, comme Claude Joseph Vernet, reprennent factuellement ce jeu tonal dans des marines dont un exemplaire de 1754 est exposé.
Avant de se faire remarquer pour sa peinture dans les années 1640, Claude Gellée produit principalement des gravures. A contrario d’un Rubens qui cherche à attirer les foules en faisant circuler des gravures de ses compositions, le Lorrain garde la main mise sur sa production gravée par peur de se faire copier. S’il en réalise certaines à partir de ses œuvres peintes, celles-ci ne sont jamais vendues et ne sont pas totalement similaires au modèle . Ce contrôle de la production qui se manifeste avec la tenue du Liber Veritatis – un relevé où l’artiste liste précisément les titres, les dimensions et les noms des commanditaires de toutes ses œuvres – indique la popularité de sa production. En effet, de nombreuses figures romaines illustres et proches de la papauté possèdent des œuvres estampillées Lorrain. Or, cette notoriété est paradoxale parce qu’en réalité, l’artiste accepte peu, voire aucune commande gravée, et encore moins des commandes de séries. La seule remonte à février 1637 lors du sacre du roi de Rome Ferdinand III et consiste en une série de gravures qui met en scène des feux d’artifice. Le Cabinet d’art graphique expose une feuille de cette série unique dont seuls lui et le Petit Palais de Paris sont en possession. La liberté de la ligne autorisée par le sujet – l’explosion de feux d’artifice – fait de cette estampe une œuvre résolument novatrice en regard de la production contemporaine et confirme la réputation du Lorrain comme maître dans le traitement de la lumière.
Go Out! magazine
Apprivoiser la lumière. Claude Lorrain et la perception du paysage Du 22 mars au 16 juin Cabinet d’arts graphiques du Musée d’art et d’histoire 5, promenade du Pin - 1204 Genève www.ville-ge.ch/mah
19
30.04 › 11.05.19
Marc-Antoine Charpentier Leonardo García Alarcón David McVicar
Direction musicale Georg Fritzsch Mise en scène Dieter Dorn Décors & Costumes Jürgen Rose
Nouvelle production en français Dramaturgie Hans-Joachim Ruckhäberle | Lumières Tobias Löffler enTómás coproduction avec l’English National Opera Weinius | Tom Fox | Ruxandra Donose | Petra Lang | Michael Tómasson Direction musicale Leonardo García Alarcón | Mise en scène David McVicar Médée Anna-Caterina Antonacci | Jason Cyril Auvity | Créon Willard White Chœur du Grand Théâtre de Genève geneveopera.ch Cappella Mediterranea +41 22 322 5050
geneveopera.ch
+41 22 Avril.19
322 5050
20
ART/EXPO
RACINES AFFINES
David Toutain, Vik Muniz et Frédéric Panaïotis
La vinification, science ou art? Pour l’artiste brésilien Vik Muniz, c’est une évidence, la création d’un bon vin est indéniablement imprégnée de créativité! Convié à une résidence dans un vignoble de la maison de champagne Ruinart à Reims, cet artiste-alchimiste no limit en matière de support (confettis, sauce chocolat, ketchup ou encore poussière récupérée dans un musée) a dévoilé en mars dernier Shared Roots, six œuvres photographiques créées en collaboration avec l’enseigne à bulles de renom. L'artiste épicurien y exploite et magnifie les relations humaines et naturelles entre les vignerons et les vignobles ainsi que le terroir. La plus ancienne des maisons de champagne soutenant depuis sa création la vie artistique - on pense notamment au célèbre affichiste Alphonse Mucha figure de proue de l'Art nouveau (1896) - cultive cette démarche depuis 2008 en donnant carte blanche à des artistes contemporains, tels Erwin Olaf (2016) ou encore Liu Bolin (2018). Cette année Ruinart convie, pour une carte blanche inédite, Vik Muniz à s’associer au chef de cave de la maison, Frédéric Panaïotis et le chef deux étoiles David Toutain. Entretien tonique avec un artiste aux talents multiples capable à partir de fragments de paysages, objets et bouts de textes disparates de créer une image inspirée! Par MINA SIDI ALI
Go Out! magazine
21
ART/EXPO
©Vik Muniz
Pour la première fois, Ruinart lance Food for Art, un programme innovant associant art et gastronomie avec pour objectif de créer des expériences culinaires s’inspirant des collaborations artistiques et des différents vins de la Maison. Comment s’est ainsi organisée celle avec le chef David Toutain qui a également été associé au projet?
Quelle thématique avez-vous privilégiée pour cette carte blanche en collaboration avec le chef de cave de chez Ruinart, Frédéric Panaïotis ? J’étais très curieux de travailler avec des gens qui sont passionnés par ce qu’ils font et qui évoluent dans des univers complètement différents du mien. Je suis sans cesse en quête d’apprentissage et j’adore découvrir de nouveaux corps de métier. Ainsi, j’ai travaillé avec des scientifiques, des poètes, des écrivains, des parfumeurs. Je pense que ce contraste crée beaucoup de richesses. Pour la collaboration avec Ruinart, j’ai souhaité travailler sur l’idée de la morphologie des arbres. Quand j'ai rencontré Frédéric Panaïotis, il savait tout à ce sujet. Il peut en dire autant sur les feuilles simplement en les regardant. J’ai été très inspiré par la richesse des connaissances de ce chef de cave. Nous regardons la nature, les arbres et les ceps de vigne avec passion. Frédéric s’attarde sur la morphologie botanique et moi, j’analyse l’aspect visuel de la plante. Nous regardons la même chose mais la voyons différemment. Mon travail est une bataille constante entre l’assemblage des petites parties et la composition dans sa totalité. L’un ne va pas sans l’autre. Ici, mes images représentent ces ceps de vigne, tenus par des mains aussi noueuses que le bois de Frédéric Panaïotis. La dureté du végétal et des chairs est renforcée par des superpositions de morceaux de charbon, eux-mêmes issus de la vigne. L'ensemble, une fois scanné et agrandi, constitue une allégorie de la complexité des étapes de production du champagne. Avril.19
L’histoire relève d’une coïncidence très amusante! Avec ma femme Malu, nous avons un pied-à-terre à Paris et avant de venir parler du projet avec Ruinart nous souhaitions tester une nouvelle adresse culinaire sur Paris la veille. Nous en avons trouvé un au hasard pas très loin de chez nous, il s’agissait du restaurant de David Toutain. L’expérience a été mémorable! C’est génial d’aller essayer une table quand on vous le recommande mais c’est encore mieux lorsque vous n’avez aucune attente et que vous découvrez un lieu tel que celui de David Toutain. Le lendemain du dîner, l’équipe de Ruinart m’a demandé si je connaissais un chef pour participer à la collaboration. J’ai spontanément proposé David et quelle n’a pas été ma surprise de découvrir que c’était le premier de la liste des chefs que Ruinart avait créée! Quelles sont vos racines communes? Nous vivons dans un monde d'images - nous voyons des visuels tout le temps à travers nos téléphones. Mais en quoi une image est-elle une œuvre d'art? Je pense que c'est quelque chose que nous partageons. Lorsqu’une 22
ART/EXPO
personne va au-delà de ce qui se fait habituellement, elle sort de son univers. David Toutain ne fait pas que cuisiner, il prépare des aliments qui vont amener les gens à une réflexion sur la nourriture. Frédéric Panaïotis ne produit pas que du vin, il fait du vin qui pousse les consommateurs à réfléchir sur la fabrication de ce dernier. Ce qui me semble intéressant ici, c’est que, lorsque j’ai rencontré ces deux personnages, ni l’un ni l’autre ne souhaitait se limiter à fabriquer ce qu’il sait faire! Il existe une volonté chez chacun d’entre eux d’aller audelà. Ainsi, l’image devient art lorsque vous la regardez, et vous ne percevez pas seulement l'image de l'art, cela vous incite à changer votre façon de voir les choses. Mon expérience avec ces deux - Frédéric et David - reflète un peu tout cela. Je me souviens d'une conversation avec un photographe japonais, également expert en antiquités asiatiques, Hiroshi Fujimoto. J'étais assis sur une chaise. Il m'a dit que lorsqu'il est assis sur une chaise, il pense à l'arbre que ce dernier était autrefois. Je n'oublierai jamais cela. Par exemple, quand tu manges, tu essaies de penser à l’origine des aliments qui composent ton assiette. J'ai continué à user de cette approche dans mon travail. Ainsi, lorsque vous dessinez un arbre, vous réalisez un croquis avec quelque chose qui provient du sujet en soi. Votre dessin représente dès lors un cycle complet. Je trouve cela magnifique que d’une nature morte physiquement, matériellement, surgisse une idée vive qui fasse perdurer cette nature. En tant que personne profondément investie dans la compréhension de la relation qui existe entre mon esprit et mon environnement, qu’elle soit naturelle, sociale ou autre, je pense que nous tous - artistes, scientifiques, chefs, journalistes - essayons de faire sens entre la réalité et l’esprit. Nous vivons dans une crise de la réalité. Je le sens. Il y a un déficit de réalité assez alarmant. Bien que nous ne puissions pas contrôler ou remédier complètement à cela, ma solution est toujours d'être très expérimental à ce sujet. Et je pense que travailler et sortir du créneau de l'art contemporain a toujours été très enrichissant pour moi. J'ai collaboré avec des personnes dans un dépotoir, je travaille maintenant avec des réfugiés au Bangladesh et là à l’instant, je travaille avec des personnes spécialistes en champagne. L'idée d'ouverture est très importante et j'adore faire partie de projets comme celui-ci; lorsque vous avez ce type d’opportunité qui s’offre à vous, il faut bien évidemment la saisir! Shared Roots se rendra à plus de 30 foires d’art, dont Frieze et Art Basel, avant de retourner chez Ruinart. www.ruinart.com www.vikmuniz.net
Go Out! magazine
23
F O N D AT I O N
C A S I M I R
R E Y M O N D
AULION VD
ART/EXPO
MICR-O AUX PRISONNIERS DU MONDE Par VINCENT MAGNENAT
Ultima Thulé de notre société moderne, l’incarcération reste par définition pour nous autres citoyen.ne.s libres un concept que nous ne maîtrisons pas. Peu semblent vraiment comprendre ce qu’implique d’être emprisonné sauf ceux qui le vivent physiquement, psychologiquement ou les deux. Et c’est bien normal, qui sait ce qu’il se passe dans les égouts d’une ville à part ceux qui plongent dans les selles ? Or, c’est un paradoxe certes voulu mais néanmoins bien étrange, plus de 10 millions de personnes y passent du temps, voire la vie selon les cas. incluse dans un décor carcéral visant à rendre quelques impressions liées à cette “expérience”.
Du modeste groupe tribal d’une quinzaine d’individus à des sociétés en comptant plusieurs milliards, la question du que faire de ceux qui sont considérés trop disruptifs s’est toujours posée, et avec chaque fois le même sentiment emprunté. Châtier, éliminer, isoler, rééduquer comptent parmi les hésitations que les divers groupements humains au cours de l’histoire ont eu à affronter. Et contrairement aux idée reçues, l’emprisonnement de longue durée est un moyen assez récent au regard de l’histoire humaine. D’abord moyen de s’assurer que les accusés restassent à portée de glaive, puis bagne de travail, bagne maritimes et autres joyeusetés qui ne visaient là qu’à utiliser à bon escient cette force de travail gratuite, la chiourme, et à isoler les coupables, la prison n’a que tardivement commencé à se muer en institution de rééducation, c’est-à-dire un moyen de faire prendre conscience aux intéressés de leur conduite et peut-être, par le bât, les convaincre de ne plus réitérer leurs crimes et larcins.
Est-il utile d’emprisonner ? Le prisonnier est-il toujours digne d’humanité ? Ne mérite-t’il pas l’élimination pure et simple ? Comment gérer les familles qui sont très souvent prises entre deux feux ? Tant d’interrogations qui, si elle ne trouveront sans doute pas de réponse définitive à la suite de cette modeste initiative, auront au moins le mérite d’être posées.
De nos jours le débat se tient entre les tenants de l’institution totale, c’est-à-dire la prison comme l’image populaire se la représente, et un modèle plus progressiste qui soutient que la rééducation intelligente doit directement prendre place. Sans s’immiscer trop dans ce débat, l’exposition “Prison” du Musée International de la Croix-Rouge vise avant tout à plonger le visiteur dans la réalité des geôles de notre époque à travers le monde, des prison surpeuplées de trafiquants tout-puissants en Amériques du Sud au laobei chinois, en passant les différents couloirs de la mort et par tant d’autres exemples plus instructifs les uns que les autres. L’exposition est Go Out! magazine
Prison Jusqu’au 18 août De 10h à 18h Musée international de la Croix-Rouge (MICR) 17 av. de la Paix - 1202 Genève Entrée + visite 5 CHF redcrossmuseum.ch
25
ARTISANAT
L'ART DE LA LUMIÈRE Par AURORE DE GRANIER
©Laurent Guiraud
Du 5 au 7 avril 2019 se tiendront les Journées Européennes des Métiers d’Art (JEMA), un événement prenant place à Genève depuis 2012 consacré à la valorisation de ces métiers, souvent peu connus mais indispensables à la création artistique. Grâce à cet événement, nous aurons une nouvelle fois cette année l’opportunité de découvrir des métiers de l’artisanat qui nous sont souvent peu familiers, et ainsi de satisfaire notre curiosité, ou comment savoir ce qui se passe dans les coulisses de nos institutions culturelles genevoises. Ebénistes, émailleurs, ferblantiers, horlogers ou encore sculpteurs sur pierre, les JEMA nous invitent à mieux comprendre ces métiers peu connus mais pourtant fascinants, à l’image du métier de lustrier, que nous vous invitons à découvrir à travers le travail de l’artisan genevois Jacky Riesen. Portrait d’un métier d’art et de son maître. Avril.19
26
ARTISANAT
Les métiers d’art sont omniprésents dans notre quotidien, qu’il s’agisse des coulisses des théâtres ou tout simplement de l’entretien des bâtiments culturels. Les artisans pratiquant ces métiers si importants mais pourtant trop souvent méconnus seront placés sous les feux des projecteurs grâce aux JEMA, évènement qui revient chaque année depuis 2012 dans la ville de Genève. Ces journées sont alors là pour nous rappeler l’importance de l’artisanat et de ses maîtres, et nous montrer ce qui se trouve juste sous notre nez tous les jours, mais que nous ne pensons pas vraiment à observer. Le métier de lustrier en est un parfait exemple, car sans le travail de personnes telles que Jacky Riesen, notre Grand Théâtre serait bien sombre. Lumière sur celui qui fait scintiller Genève. Atelier d’Art, l’atelier de lustrier où exerce Jacky Riesen, est avant tout une histoire de tradition et de transmission. À l’origine de cette entreprise, se trouve un électricien genevois qui souhaite électrifier les lustres et se débarrasser de l’éclairage au gaz et à la bougie. Cette idée mènera alors à la création de cet atelier, repris par son successeur en 1975, avant d’être acquis par Jacky Riesen qui, malgré l’aspect très traditionnel de sa profession, recherche sans cesse l’utilisation des dernières technologies pour mettre en valeur ces pièces anciennes et ancrées dans le passé. Son travail de lustrier est alors indispensable aux anciens bâtiments culturels tels que le Grand Théâtre ou encore le Victoria Hall, dont les luminaires sont entretenus par l’Atelier d’Art. Ce métier peu connu comporte de multiples facettes. En effet, Jacky Riesen n’est pas simplement électricien, son rôle va beaucoup plus loin. Dans son atelier, il crée des luminaires et lustres modernes de sa propre création, mais restaure aussi d’anciennes pièces, et pratique également l’art de la dorure. Un métier d’art qui réclame alors un savoir-faire multiple et complexe, et un œil pour la lumière et ses effets. Car la tâche ne s’arrête pas lorsque les ampoules sont apposées, s’ensuit tout un travail sur les reflets, le placement des cristaux, mais aussi l’insertion de nouvelles techniques d’éclairage dans des pièces anciennes, les rendant encore plus vibrantes et scintillantes. Le travail de lustrier est celui de la maîtrise de la lumière, une mission qui pourrait parfois passer inaperçue et qui pourtant s’avère indispensable. Les grandes institutions culturelles genevoises, sans ces lustres magnifiés, ne brilleraient pas du même éclat. Et c’est pour cette raison que les JEMA constituent un événement majeur, un moment où ces métiers de l’ombre sont enfin remis en lumière,
Go Out! magazine
Jacky Riesen ©JEMA
quelques jours pendant lesquels il nous sera rappelé à quel point sont importants les métiers d’art, sans lesquels nos plus beaux bâtiments ne seraient pas ce qu’ils sont. Une mise en valeur bien méritée.
Journées Européennes des Métiers d’Art Du 5 au 7 avril 2019 www.metiersdart.ch Atelier d’Art – Lustrerie Jacky Riesen 59 route des Jeunes, 1227 Carouge www.atelier-d-art.ch
27
Maryanne
Contrechamps Musique contemporaine Mardi 07.05.2019, 20h Studio Ernest-Ansermet, Genève
Bill Dietz coach et électronique Solistes de l’Ensemble Contrechamps Événement associé Conférence des Éditions Contrechamps – 18h Comment passe le temps : les écrits de Stockhausen
Amacher
+41 (0)22 329 24 00 www.contrechamps.ch
Avec le soutien de la Fondation Stanley Thomas Johnson / En collaboration avec la série Kammer Klang (Londres) / En collaboration avec des musiciens de l’ensemble Zwischentöne / Ce concert sera repris à Londres en juin 2019 / En collaboration avec le Centre de musique électroacoustique de la Haute école de musique de Genève
BaseGVA, www.basedesign.com
MARYANNE AMACHER GLIA (2006, première suisse)
CLASSIQUE
BUCOLIQUE GÉORGIE EN KHATIAMINI
La musique classique, puisque sanctuarisée, est un domaine artistique de personnalités, c’est le royaume de l’être providentiel qui va mener l’interprétation, seule marge laissée à l’artiste. Ces personnalités auront donc très logiquement des profils aussi variés qu’il existe d’humains sur la planète, cependant on ne peut pas se risquer à affirmer que tous les charismes se valent. Or, bien souvent, vu le tissu socio-économique que ce type d’expression draine dans son sillage, il n’est pas rare de voir infliger des personnalités certes très compétentes mais pas toujours au fait de la nature profonde qui nous anime. À savoir qu’à armes égales, on préférera celleux qui auront non seulement la technique mais aussi la présence. P ar VINCENT MAGNENAT
quand il s’agit d’interprétation ? Pour de vieux grigous de la bonne foi, il semble que si encore aujourd’hui, ce qui renvoie à la remarque sur le tissu socio-économique cidessus. Elle a ainsi tout pour plaire, et donc pour ébranler une certaine masculinité qui apparait dès lors des plus fragiles, menacée dans ses bastions par d’impudentes audacieuses. Quelle bonne nouvelle ! Forte de cette satisfaction de moucher la technique et la plastique, Khatia Buniatishvili est aussi d’une classe et d’une gentillesse rares. On sent une personne bien dans ses talons-aiguilles qui va de l’avant. C’est ainsi qu’elle viendra interpréter une sonate et trois lieder de Franz Schubert, ainsi qu’une rhapsodie hongroise et une étude d’exécution transcendantale (!) de Mazeppa de Franz Liszt. À noter d’ailleurs que Liszt est le compositeur qu’elle a choisi pour son premier album paru en 2011 avec notamment la très intense valse de Méphisto, et c’est donc un morceau de cœur pour Khatia on le devine.
©Jean-Baptise Mondino
Le concert est organisé par l’association Avetis, fondée par Varduhi Khachatryan, qui a pour objectifs de valoriser la culture arménienne dans ses expressions artistiques. Certes Khatia est géorgienne, mais la fameuse solidarité de la « montagne des peuples » caucasiens joue sans doute ici, et c’est tant mieux ! L’union fait la force, surtout entre petits.
Khatia Buniatishvili peut se targuer d’avoir réuni ces deux pôles dans son ascension somme toute assez fulgurante. Il est de plus assez amusant, une fois la plastique de la jeune géorgienne fraîchement naturalisée française constatée, de réaliser qu’elle a non seulement un niveau technique extrêmement respectable, une maestra en somme, d’observer la réaction d’un public lambda. En sus, elle s’est aussi fait un renom de se spécialiser au moins un temps dans les pièces « réputées masculines », assertion qui ferait crever le plafond aux plus modérées des féministes. C’est surtout son intensité musicale qui a su faire oublier la prétendue prédestination de ces œuvres. Mais surtout, peut-on sérieusement parler de genre Go Out! magazine
Récital de Khatia Buniatishvili au piano Le vendredi 17 mai de 20h à 22h Victoria Hall 14 rue du Général-Dufour - 1204 Genève avetis.ch
29
DANSE
VALSE D'ÉMOTIONS
Charlie Chaplin, Une Idylle aux champs (Sunnyside), 1919
La Fondation Fluxum, en collaboration avec le Lille Métropole Musée d'art moderne, d'art contemporain et d’art brut (LaM), présente jusqu'au 15 juin 2019 « Danser brut. Le corps instrument ». L’exposition-dossier étudie de façon inédite les liens entre certaines formes de danse et l’art brut avec une approche à la lisière de l’art et de la démence. Ainsi, diverses expressions artistiques sont ici présentées, de la photo au cinéma, en passant par la sculpture et le dessin de la fin du XIXème siècle à nos jours. On y explore l’art brut sous le prisme de la danse et du geste, parfois involontaire, répétitif, saccadé ou hors-norme. Difficile à décrire, cette exposition traversée par le rythme et l’émergence fait partie de celles que l’on doit vivre pour être saisi. Spirales phénoménales, corps serrés et danses extravagantes. Avant-goût. Par MINA SIDI ALI
Avril.19
30
DANSE
Jean-Martin Charcot, Régnard, “Lethargy. Contraction of the stern-mastoidian frontal muscles,” Iconographie, vol. III.
Puis, on passe à des histoires beaucoup plus angoissantes. Des récits où les gens sont possédés par la danse comme pendant l’été 1518 à Strasbourg. Quelques personnes, puis des centaines, sont emportées dans une épidémie de danse frénétique, parfois jusqu’à la mort. Le parcours dévoile également les travaux du médecin Jean-Martin Charcot. Pour lui, certains gestes répétitifs sont maladifs, relevant de l'hystérie ou de l'épilepsie. On voit à travers les photographies de ses patients qu'il y a une succession de gestes qui peut presque être vue comme une forme de danse. Au fil de l’exposition, on découvre également les dessins du célèbre danseur russe Vaslav Nijinski ou encore les films de Charlie Chaplin! C’est là que se trouve la force d’une telle exposition, avec la mise en correspondance de ces divers modes et expressions d’être au monde. Elle pose un regard inédit et transversal sur la danse à partir de l’art brut mais aussi de l’art contemporain, du cinéma ou encore de la musique!
Rares sont les expositions qui proposent une relecture singulière de l’histoire de l’art. En collaboration avec le Lille Métropole Musée d'art moderne, d'art contemporain et d’art brut (LaM), la Fondation Fluxum, dont l’espace à la rue de la Muse a été inauguré en octobre dernier, relève ce challenge. Celui de mettre en exergue certaines œuvres d’art brut sous l’angle des modes d’expressivité du corps. Ici, cela peut aller du simple geste, d’un trait énergique sur une feuille de papier, à la danse et à tout déplacement du corps dans l’espace! Ces mouvements que l’on observe dans des expressions artistiques marginales s’inscrivent souvent dans des contextes inhabituels ou difficiles à remarquer, ils sont parfois involontaires, répétitifs ou témoignent d’un équilibre précaire. Sans relever de la danse, ils en constituent à la fois une expression et une altérité. Ainsi, le parcours de cette exposition laissant une large place à l’interdisciplinarité est d’une impressionnante harmonie grâce au méticuleux travail des deux commissaires d’exposition: Savine Faupin et Christophe Boulanger. Ces deux derniers mettent en correspondance avec sagacité et modernité, différentes façons et expressions d’être au monde, à travers la création artistique : cinéma muet, archives hospitalières, constructions d’art brut, dessins réalisés en état de conscience modifiée, musiques brutes, tracés éphémères, folles impulsions du corps, pantomimes et danses magiques. Dès le pied foulé à la Fondation Fluxum, on y découvre un des surprenants personnages sculptés d’Ulrich Bleiker, bras tendus, seins dressés, coiffée d’un arbre et en train d’accoucher! D’entrée de jeu, l’exposition jette le trouble. Go Out! magazine
Exposition jusqu’au 15 juin 2019 Table Ronde : Le geste dansé : entre émancipation et aliénation Vendredi 3 mai 2019 Conférence de Christian Dumais-Lvowski et projection du film Vaslav Nijinski, une âme en exil le jeudi 16 mai 2019 Fondation Fluxum Genève 5 rue de la Muse, 1207 Genève 022 436 81 91 info@fluxumfoundation.org www.fluxumfoundation.org
31
DANSE
THE AREA OF DANCE « Ti pa ti pa touille gros loup loup », qui signifie dans mon créole maternel « en persévérant on peut accomplir de grandes choses ». Cette expression illustre bien l’état d’esprit de la pléiade de jeunes danseurs qui participera au Festival International Jeunes Ballets du 4 au 6 avril prochains à Genève. Pour sa seconde édition, celui-ci met la barre très haut. Aussi bien du point de vue de la qualité des intervenants que de celui des quatre jeunes ballets invités à se produire sur la scène du Bâtiment des Forces Motrices (BFM) pour deux soirées que l’on augure palpitantes et fougueuses. Par VIRGINIE NOPPER
Après une première édition plus que réussie (1’400 spectateurs sur deux soirées et 140 élèves pour la masterclass), le Festival International Jeune Ballet, organisé par la Dance Area Foundation, nous invite cette fois encore à découvrir de jeunes danseurs à l’orée de leur carrière professionnelle, ainsi qu’à vivre l’expérience inédite d’interagir avec ses principaux acteurs. Le Area Jeune Ballet qui nous avait déjà éblouis par sa qualité, son professionnalisme et l’engagement de ces danseurs préprofessionnels l’année passée promet encore une fois de nous faire vibrer et de nous faire vivre de belles émotions lors de la soirée du vendredi 5 avril au BFM. Cette première soirée sera composée en premier lieu du National Youth ballet of Germany, le jeune ballet national allemand fondé en 2011 par John Neumeier, directeur du Hamburg Ballet. Cette jeune compagnie a comme marque de fabrique de performer dans des espaces insolites (prisons, maisons de retraite). Le BFM s’inscrit lui aussi dans cette lignée ; on se rappelle que ce dernier a d’abord été « L’usine Hydraulique de la Coulouvrenière » avant sa réhabilitation en salle de spectacles dans les années 60. Un endroit qui partage avec ce jeune ballet le même qualificatif : atypique. Ensuite, la Northern School of Contemporary Dance compte quant à elle treize étudiants danseurs en dernière année. Leur jeune Ballet Verve est constitué d’artistes à la physicalité et à l’énergie impressionnantes. Maya Carroll ©Nicole Guarino
Avril.19
32
DANSE
Ballet Junior ©JCCarbonne
par la même occasion d’étendre leur réseau, chose très importante lorsqu’on évolue dans ces sphères.
Passons maintenant à la soirée du samedi 6 avril. On appréciera le Ballet Preljocaj Junior qui a mis en place un dispositif unique en son genre visant à faciliter l’intégration des jeunes danseurs dans la vie professionnelle. Et, pour finir, notre bien connu et apprécié Ballet Junior de Genève qui offre l’opportunité à ses jeunes artistes de danser un répertoire d’une qualité et d’une diversité très convoitée.
Le Festival International Jeune Ballet n’est autre qu’une plaque tournante de la danse qui facilite grandement les échanges entre les écoles des alentours, les jeunes ballets et les directeurs de compagnies. Pour cette nouvelle édition, il est prévu une grande audition pour les jeunes danseurs devant un jury de professionnels. Encore une occasion de se frotter à la réalité du métier. Le public amateur de danse de Genève va être comblé par un tourbillon de créativité, une concentration de talents bruts.
Ce Festival donne avant tout la possibilité inédite à de jeunes danseurs en formation d’ici et d’ailleurs de participer (dans les bâtiments de l’école Dance Area) à des masterclasses (classiques données par Grant Aris, maître de ballet au Grand théâtre) ainsi qu’à des « ateliers répertoire » comme avec Guillaume Siard pour Preljocaj, Yohan Stegli pour NYBG, Tamara Bacci pour le Ballet Junior de Genève et enfin Matthew Robinson pour Verve.
A parier qu’un tel vent de jeunesse et de fougue soufflant sur le bout du lac ne passera pas inaperçu. Festival International Jeunes Ballets
Une occasion rare pour tous ces artistes en herbe d’enrichir leur vocabulaire chorégraphique, d’échanger avec de vrais professionnels de ce milieu et ainsi découvrir des approches très différentes de la technique, de la pédagogie et du travail. Un très bon moyen de se rendre compte de ce que cela implique en général d’être danseur professionnel. Cet évènement leur permet Go Out! magazine
Du 4 au 6 avril Bâtiment des Forces motrices 2, place des Volontaires - 1204 Genève fondationdancearea.ch
33
VERTE THÉÂTRE • CRÉATION 2018/19 MARIE DESPLECHIN LÉNA BRÉBAN DÈS 8 ANS DU 5 AU 7 AVRIL
PARLE À LA POUSSIÈRE THÉÂTRE • CRÉATION 2018/19 FABRICE MELQUIOT HERVÉ ESTEBETEGUY CIE HECHO EN CASA DÈS 9 ANS DU 12 AU 14 AVRIL
Avril.19
34
Théâtre Am Stram Gram Route de Frontenex 56, 1207 Genève 022 735 79 24 / www.amstramgram.ch
FESTIVALS
CULLY, TOUT DE JAZZ ET DOLCE VITA Par NYATA NATALIE RIAD
Ah, le Lavaux ! Avec ses coteaux baignés de soleil, le doux clapotis du lac Léman, les oiseaux qui s’y ébrouent paisiblement et les Alpes qui s’étirent en toile de fond, la région incarne la douceur de vivre, saveur helvétique. Et si l’on vivifiait cette carte postale de quelques notes de piano et de trompette, d’envolées de voix suaves, d’éclats de rire et du joyeux tintement de verres de vin se souhaitant mutuellement bonne santé ? On vous dirait bienvenue au Cully Jazz Festival ! Pour sa 37ème édition (du 5 au 13 avril), la manifestation qui anime le bourg culliéran neuf jours durant reste fidèle à elle-même : une programmation fournie et de haute qualité dans un cadre bucolique et une atmosphère conviviale. Succinct survol de ce qui nous y attend. Le Cully Jazz Festival, c’est cette année plus de 140 concerts, dont 38 font partie de la programmation payant du IN. Ceux-ci sont répartis sur les trois scènes du festival – le Chapiteau, les Next Step et le Temple – et comptent près d’un quart d’artistes suisses. Impossible ici d’en faire le tour, on notera cependant la présence toujours appréciée du trompettiste Erik Truffaz (le 8 avril), accompagné pour l’occasion de son quartet et du rappeur helvétique bercé de rastafarisme Nya, pour une expérience live aux frontières du jazz, du hip hop et d’électronique. A l’ouverture du festival le 5 avril, on se réjouit de retrouver la légendaire chanteuse malienne Oumou Sangaré. Elle revient avec son nouvel album Mogoya, le premier sorti depuis 2009. Véritable portedrapeau du féminisme ouest-africain, Oumou Sangaré – qui est également entrepreneuse à la ville – réchauffera Cully de sa voix puissante. Le 9 avril, c’est le génialissime bassiste Stanley Clarke et son band composé de jeunes talents qui enflammeront le Chapiteau avec un live galvanisé par une énergie funk sans pareil. Grâce à son expérience et sa virtuosité, Stanley Clarke est l’un des rares musiciens à offrir ses lettres de noblesse à la basse, instrument si souvent et injustement relégué au second plan. Enfin, le dernier soir du festival (le 13 avril) verra se produire Yemen Blues, un fabuleux projet musical né de l’initiative du chanteur israélien Ravid Kahalani mêlant sonorités arabisantes, latines et africaines pour un savoureux melting-pot mâtiné de jazz, de funk et de blues. A découvrir absolument ! Go Out! magazine
Cully Jazz 2018 ©Marko Stevic
Quant à l’offre gratuite du OFF, cœur battant de l’événement, dont la qualité et l’ambiance chaleureuse contribuent hautement à la marque de fabrique si plaisante du Cully Jazz Festival, elle se décline en une centaine de concerts sur dix-sept scènes, à écouter en déambulant d’un caveau, café ou scène extérieure à l’autre. Rien de tel pour (re)découvrir des artistes confirmés ainsi que la foule de talents en herbe qui s’y produit, tout en profitant des joies de la viticulture locale, du bourg de Cully et des rivages du lac. En 2018, ceux-ci ont accueilli pas moins de 70'000 spectateurs – alors que la localité ne compte que 1'750 résidents à l’année ; nul doute que cette 37ème édition en attirera au moins autant prêts à jouir de la dolce vita culliérane ! Cully Jazz Festival Du 5 au 13 avril cullyjazz.ch
35
FESTIVALS
ELECTRON : L'EMPIRE DU SOLEIL COUCHANT
Pour son édition sweet sixteen (ça ne nous rajeunit pas !), Electron voit les choses en grand et en néons : habitué à se distinguer par des identités visuelles bien marquées, c’est cette fois carrément au sein d’un univers survolté que LE festival des musiques électroniques de Suisse nous convie. Et pour cause, l’inspiration graphique sort tout droit de Kabukicho, le fameux « quartier chaud » tokyoïte qui, à la nuit tombée, fourmille de clubs, bars, salles de jeux et autres lieux subversifs bondés, le tout sous les auspices électrisants, colorés et sans équivoque des milliers de tubes fluorescents qui les surplombent. Avec sa programmation éclectique regorgeant de pépites énergisantes, Electron a de quoi insuffler une bonne dose du dynamisme de sa muse 2019 à la Cité de Calvin, et résolument transformer son nocturne cœur battant – les Acacias – en véritable enclave de Shinjuku. Par NYATA NATALIE RIAD
Avril.19
36
FESTIVALS
une iconographie réussie évoquant la foisonnante nuit tokyoïte telle qu’elle se déploie à Kabukicho. A travers l’image, le message, toujours, celui qui a pour ambition de faire briller la nuit et les plaisirs qu’elle est la plus à même d’offrir à ses loyaux partisans. Plaisirs qui se traduisent avant tout par la musique, bien entendu. Pour satisfaire les oreilles aiguisées de ses festivaliers, Electron – dont le programme a été annoncé à la manière d’un journal télévisé, et en japonais s’il vous plaît ! – invite comme à l’accoutumée quelques pontes, parmi lesquels Laurent Garnier (qui n’a pas joué à Genève depuis dix ans), l’orfèvre de la deep tech Recondite, le New-Yorkais chantre de la techno underground Function, ou la singulière et percutante Maya Jane Coles. Au moins tout aussi réjouissants, les deux vendredis du festival proposent une programmation thématique prometteuse (et avec un pass à 20 CHF pour la soirée, valable pour tous les clubs). Ainsi, le 26 avril réunit sous le label « First Time, First Class » une ribambelle d’artistes dont il s’agit du premier passage à Genève. On attend tout particulièrement le set de SAMA’, DJ palestinienne de Ramallah qui envoie une techno complexe sans transiger sur l’efficacité, flirtant volontiers avec des percussions tribales. Le 3 mai, la part belle est donnée aux labels et consorts qui dessinent les contours de la musique électronique contemporaine avec l’appellation « Labels de nuit ». A cette occasion, chaque lieu s’acoquinera avec un genre musical et des icônes idoines : techno avec le label berlinois Tresor à Audio ; house et disco avec le collectif queer Honey Soundsystem et Octo Octa à la Gravière ; kuduro et baile funk au Motel Campo avec le label portugais Principe et Dj Nervoso ; UK techno au Zoo avec le label Whities et son fer de lance Nic Tasker.
C’est fort d’une sympathique mascotte ursine façon Kumamon et d’un credo sans ambages que le festival Electron envisage sa 16ème édition : « Replacer la culture de la nuit et de la fête au cœur de Genève ». On le sait, ladite culture a connu des temps pour le moins difficiles, mais semble renaître depuis quelques années en particulier par la revalorisation du PAV comme secteur noctambules friendly, ceux-ci ne boudant pas leur plaisir lorsqu’il s’agit d’aller s’enjailler à la Gravière, au Motel Campo, du côté du dernier-né Audio – l’enfant prodige ! – ou encore lors des évènements ponctuels au Pavillon Sicli, notamment. On ne saurait sous-estimer à ce propos l’apport d’Electron qui, forcé de se réinventer l’an dernier pour cause de complications budgétaires, a pris le parti de se délocaliser du centre-ville en investissant les Acacias, popularisant le coin avec un joli succès à la clé. Le festival réitère l’expérience ce printemps en étendant encore son périmètre d’activité puisqu’en plus du triptyque du PAV et de l’historique Zoo, le petit dôme Sicli fera office de lieu central durant le second weekend de la manifestation et que la buvette de la Pointe sera the place to be le 4 mai. Ce sans compter les événements artistiques connexes, conférences et workshop au Commun, à l’HEPIA et à l’école CREA. Emblème bien trouvé pour réunir les couche-tard sous une même bannière, le lépidoptère nocturne qui ornait les affiches du festival en 2018 laisse la place à
A noter enfin que dans une volonté de rassembler son public, le festival propose plusieurs activités gratuites : une exposition (les installations immersives du studio genevois SIGMASIX), les soirées du jeudi à Audio et à la Gravière, l’espace Sicli pour une ambiance passant graduellement de chill à plus cadencée, le spectacle de danse de la compagnie BudGE et « Cocon », la chambre anéchoïque sise à l’HEPIA (sur inscription). « La chambre quoi ?! ». Anéchoïque, soit une chambre sourde. L’occasion unique d’écouter le silence, au point de n’entendre plus que son propre sang faire son chemin dans ses veines… Une expérience d’autant plus déroutante lorsque savourée entre deux bonnes doses de frénésie servies par Electron. Electron Festival Du 25 avril au 5 mai Divers lieux Sama ©Roddy Bow
Go Out! magazine
www.electronfestival.ch
37
musée
PRISON exposition
en co-production avec Avril.19
38
date
6.02 — 18.08.2019
DESIGN
LA HEAD, UNE MINE DE TALENTS
© HEAD / Raphaëlle Mueller
Genève, une ville qui inspire et qui crée. Et, à l’origine de ces multiples créations et talents, une école, la Haute Ecole d’Art et de Design (HEAD), d’où émergent chaque année des dizaines de créateurs en tous genres, passant par la mode et le design, mais aussi la bijouterie et les arts visuels. Ici nous avons décidé de vous présenter deux de ces jeunes créateurs issus de l’institution genevoise, Manon Autié-Naty, designer mode, et Ambroise Degenève, bijoutier. Tous deux, diplômes en poche, sont aujourd’hui à la direction de leur propre marque et promettent de devenir des figures majeures du milieu. Grâce à son école et aux talents qu’elle attire, Genève s’affirme de plus en plus comme lieu idéal pour la création. Ces deux exemples illustrent parfaitement la réussite de la HEAD, et nous prouvent par a + b que Genève séduit de plus en plus de jeunes pépites. Zoom sur deux talentueux créateurs issus de l’institution genevoise. Par AURORE DE GRANIER
Go Out! magazine
39
DESIGN
techniques anciennes de son art. Le jeune bijoutier semble vouloir faire un pied de nez aux codes de la bijouterie actuelle, et propose des pièces aux formes et coupes brutes, mettant en valeur des métaux peu précieux, et s’amusant d’autres fois à dissimuler diamants et pierres. Cependant, ce jeu avec les matériaux n’impacte en rien la qualité ni la beauté de ses pièces. Une délicatesse certaine s’échappe de ces anneaux bruts dissimulant des pierres précieuses synthétiques, ou encore lorsqu’il décide de rassembler en une pièce la délicatesse de la perle de culture à un argent rendu rugueux et dépourvu de brillance par sa patine. Pour le bijoutier, l’échelle de valeur des matériaux employés par son art ne semble plus exister. Il nous propose une vision nouvelle de la bijouterie où les codes changent, où l’irrégularité de la forme devient une force et un or terne n’en devient que plus éclatant. En bousculant ainsi les codes, il crée dans son travail un anachronisme certain dont il s’amuse et dans lequel il se complaît. Il déclare à la galerie parisienne IBU qui l’expose désormais de manière permanente, « À travers mon travail, je cherche à créer des pièces hybrides. Puisant constamment dans les codes et techniques des différentes époques de l’histoire du bijou, l’anachronisme devient donc une méthode de travail ». Tout semble alors se mêler pour aboutir à des pièces puisant dans le passé tout en se servant des méthodes actuelles et en suivant les tendances du moment. Aujourd’hui, l’étudiant désormais diplômé de la HEAD et à la tête de sa marque, expose ses pièces dans plusieurs galeries genevoises et parisiennes. Ses pièces uniques usant de nouveaux codes tout en s’inscrivant dans la tradition bijoutière nous prouvent que cet art a encore, grâce à des créateurs tels qu’Ambroise, les moyens de nous surprendre.
©Ambroise Degenève
L A HEAD, PÉPINIÈRE DES TALENT S DE DEM AIN
La HEAD de Genève est une institution ancrée dans sa ville, mais également ouverte aux étudiants de tous horizons. Cette école cosmopolite attachée au développement de la culture genevoise accueille chaque année de nombreux étudiants venant intégrer l’une des formations proposées, allant du cinéma jusqu’à la création d’accessoires. La réussite de la HEAD pourrait se mesurer au nombre de ses intervenants, ou alors aux opportunités offertes aux étudiants durant leur cursus, mais elle se révèle surtout par la réussite de ses diplômés. Aujourd’hui, ses anciens étudiants s’illustrent lors de biennales, de festivals, ou encore lors d’expositions, mais aussi lors de la création de leur propre marque. Aujourd’hui nous vous proposons de découvrir deux de ses talents, l’une dans le domaine de la mode, l’autre dans le domaine de la bijouterie, deux anciens élèves qui par leur réussite démontrent que l’école genevoise est l’un des fiefs d’où émergent les talents d’aujourd’hui et de demain. Portraits.
M ANON AUTIÉ-NAT Y, UNE DESIGNER MODE DANS L’AIR DU TEMPS
La mode est un univers en mouvement perpétuel, et il devient parfois difficile d’en suivre le rythme des tendances. Mais certains aspects de cet art ne se démodent pas, et c’est cet apprentissage à la fois ancestral et en renouvellement perpétuel que propose d’enseigner le master en design de mode de la HEAD. Manon Autié-Naty est l’une des diplômés de ce master, et nous a présenté en novembre dernier sa collection réalisée dans le cadre de son projet de fin d’année. Elle a choisi d’intégrer ce master pour approfondir ses connaissances dans ce domaine. Elle tire de cet enseignement un apprentissage technique soutenu, notamment grâce
A MBROISE DEGENÈVE, UN BI JOUTIER QUI BOUSCULE LES CODES
En mars 2019 a eu lieu la très importante foire Jewels Basel, regroupant de grandes marques confirmées, mais également des designers émergents, célébrant ainsi leur art et leur métier. Lors de cette dernière édition était présent Ambroise Degenève, diplômé de la HEAD en Design Bijou, et qui a alors eu la chance de présenter ses pièces lors de cet événement majeur. Ambroise propose une vision très novatrice de la bijouterie, expérimentant sans cesse avec les matériaux, tout en se basant sur les
Avril.19
40
DESIGN
aux nombreux moyens que la HEAD met à disposition, tels que machines dernier cri et technologies variées, mais apprend également à appréhender le monde de la mode via le domaine commercial. En effet, au-delà de la création physique se voit étudiée la question de la commercialisation et de l’adaptation au marché actuel. De cet apprentissage nourri par les nombreux intervenants et tuteurs, la designer développe son amour pour l’artisanat mais aussi la pluridisciplinarité, et notamment le travail de la bijouterie, une approche proposée par la HEAD qui lui permet alors d’élargir ses horizons créatifs. De ses années d’études au sein de l’école genevoise, la créatrice française tire de nombreux enseignements, et termine son diplôme en apothéose avec sa collection intitulée Même pas peur. Son inspiration ? Le Japon, un pays qui la passionne depuis toujours et sur lequel elle fera de nombreuses recherches, jusqu’à découvrir les bōsōzoku, gang de bikers des années 70 aux codes vestimentaires marqués : pantalons larges et look militaire, un style qui l’interpelle mais qu’elle décide de réinterpréter, toujours en s’inspirant du Japon. Pour édulcorer ce vestiaire masculin elle cherche du côté de la pâtisserie japonaise, pleine de couleurs et de douceur. Un mélange étonnant mais gagnant qui aboutit à une idée originale : un gang de filles, un groupe pacifique et coloré, que l’on pourrait trouver aux quatre coins du monde. Cette collection aux coupes recherchées et aux couleurs pastel marque la fin de son parcours dans l’institution genevoise, et le début d’une carrière ambitieuse. Intéressée par la pluridisciplinarité, elle continue aujourd’hui à varier les matériaux et les médiums, mêlant la mode à l’univers des accessoires et du bijou, tout en gardant à l’esprit une volonté s’inscrivant dans la tendance du moment : créer une mode éthique et intemporelle, faite pour traverser les tendances et les époques. Un autre talent tout droit sorti de la HEAD à ne pas perdre de vue.
©Alicia Dubuis
www.hesge.ch/head/ Manon Autié-Naty, www.manonautienaty.wixsite.com Ambroise Degenève, ww.ambroisedegeneve.com
Go Out! magazine
41
EN FAMILLE
EN PISTE AVEC CHARLIE CHAPLIN!
©Roy Export
Entre le cirque et Charlie Chaplin, il n’y a qu’un pas! Et cette année, à l’occasion du 130e anniversaire de la naissance de cet homme orchestre ayant transformé le cinéma en art, le musée en sa mémoire - le Chaplin’s World - a décidé de le franchir pour le plus grand plaisir des familles. Du 13 au 28 avril, en collaboration avec l’école de cirque de l’Alchimie, petits et grands pourront vivre une expérience inédite au rythme d’acrobaties, de cabrioles, de jonglages, de courses poursuites et même de chasses au trésor... A cet effet, un chapiteau sera installé dans le parc du musée à Corsier-sur-Vevey et des représentations données par des professionnels et des enfants auront lieu quotidiennement pour offrir à tous la possibilité d’entrer dans l’univers étonnant et fantasmagorique de Charlie Chaplin et du cirque des années 1920. Un hommage féerique rendu à cet homme hors pair aux multiples talents! Par SORAYA NEFIL
Avril.19
42
EN FAMILLE
orchestre de jeunes talents jouera certains des plus grands airs des films, composés par Chaplin lui-même, pour accompagner les spectacles et le tout, sous les regards émerveillés des enfants. Et pour véritablement plonger dans l’univers du cinéma muet, le film « The Kid » sera projeté avant chaque représentation. UN AIR DE M AGIE
L’atmosphère du cirque, des années 20 et du divertissement en général sera également prolongée en dehors des frontières du chapiteau grâce à des chasses aux trésors à thème (pour Pâques), un carrousel antique, des artistes ambulants, des maquilleurs et des sculpteurs de ballons. Parmi ces deux semaines de fête, une date sera particulièrement à retenir, celle du mardi 16 avril, jour du 130 ème anniversaire de la naissance de Charlie Chaplin, lors de laquelle les animations seront d’autant plus merveilleuses.
©Roy Export A M ATEUR DE CHAPITEAU
Acteur, pantomime, réalisateur, compositeur, scénariste mais avant tout artiste, une multitude de qualificatifs nous vient à l’esprit lorsque l’on pense à Charlie Chaplin. Cette année, le musée Chaplin’s World s’intéresse à la relation manifeste et sans doute passionnelle qu’il entretenait avec les arts du cirque. Son lien particulier avec la famille Knie et sa présence régulière à leurs spectacles dès son installation en Suisse au début des années 50 en est une des démonstrations. Sans oublier Charlot, son personnage cinématographique mythique, parfois grotesque, avec son chapeau melon, sa canne et ses souliers beaucoup trop grands, qui ne cesse de rappeler, notamment par ses pitreries, le personnage du clown. Il consacrera même un film sur le sujet, « Le Cirque » en 1928, où on peut le voir sous un chapiteau incarner le rôle d’un vagabond qui deviendra, par le plus grand des hasards, un clown malgré lui. Par ailleurs, c’est grâce à ce film qu’il obtiendra son premier « Academy Award » (l’ancêtre de l’Oscar). Le choix du sujet cirque pour le mettre à l’honneur était donc une évidence.
Au cirque avec Charlot! Du 13 au 28 avril Chaplin's World Route de Fenil 2 - 1804 Corsier-sur-Vevey www.chaplinsworld.com
DES ÉTOILES PLEIN LES YEUX
Le programme proposé pour cet anniversaire exceptionnel est à la hauteur de l’événement. Les animations sont nombreuses, diverses et familiales. En plus du musée, dont la réputation n’est plus à faire, les visiteurs pourront voyager dans le temps, direction les années 20, grâce notamment aux représentations données par des professionnels et des artistes en herbe de l’école de cirque L’Alchimie. Sous le chapiteau monté à cette occasion, ils s’inspireront des classiques du cinéaste, pour enthousiasmer petits et grands à coup de jonglages de chapeaux, de courses poursuite bidonnantes, d’acrobaties époustouflantes et d’audacieux numéros de monocycles. Et comme le cinéma de Chaplin est indivisible de sa musique, un Go Out! magazine
©Bubbles Inc
43
J O N AT H A N N O T T
SAISON 2019–2020 O S R .C H / D E C O U V R I R AUTORITÉS SUBVENTIONNANTES
PARTENAIRE DE PRESTIGE
GRANDS MÉCÈNES
PARTENAIRE DE SAISON
PARTENAIRE DE DIFFUSION
PARTENAIRE INSTITUTIONNEL
Photographie et conception graphique : © Enrique Pardo
Directeur musical et artistique
AILLEURS
REGARDS FURTIFS Face à une société française dont l’académisme claquemure le talent, des artistes peintres et quelques sculpteurs réunis sous la bannière de la Société Nouvelle de peintres et de sculpteurs tentent de perpétuer l’idée d’une peinture évocatrice et surtout, sentimentale. Le Palais Lumière d’Évian lève le voile sur ces derniers impressionnistes de la Belle-Époque dont l’intimité qui est le maître-mot nous est dévoilée à la dérobée. Par QUENTIN ARNOUX
qu’ils ont de profond. Cette tension entre impression et expression est à l’origine de l’appellation générique de peintres intimistes. Le motif du paysage est largement répandu chez les artistes de la Société Nouvelle. Le caractère changeant de la nature sied effectivement très bien à la recherche expressive. Si dans un premier temps, certains s’inscrivent dans la lignée de Gustave Courbet en mettant l’accent sur des couleurs sombres pour amplifier la mélancolie et la crudité d’une vie quotidienne bretonne, d’autres optent pour un traitement plus coloré et vaporeux qui n’est pas sans rappeler le traitement brumeux des paysages londoniens de Monet. La restitution de l’objet observé par le sentiment qu’il suscite amène également les artistes à s’intéresser à la peinture de portrait. En effet, qu’est-ce que l’art du portrait sinon faire le choix de représenter une expression parmi plusieurs ; d’exprimer un sentiment. A la manière d’un voyeur, l’œil est attiré par ces instants confidentiels d’ordinaire dérobés où les traits des personnalités ressortent. Ce souci de l’évocation, de la poésie et de la tendresse réussit à nous parler de nousmêmes et fait de ces portraits psychologiques des œuvres très appréciées, tant à l’époque qu’aujourd’hui.
Emile Claus, Pont à Londres, 1918, © Horta
Paris, les arts, le Salon. Depuis la fin du XVIIème siècle, le Salon de peinture et de sculpture, qui devient le Salon des Artistes Français à partir de 1880, fait des émules. Théâtre de rencontres, d’échanges, il lasse aussi par son autoritarisme. L’édition de 1889 est marquée par la scission de deux cents artistes qui fondent leur propre salon dédié aux idées nouvelles et dont l’éclectisme est assumé. Tous issus de la génération des peintres symbolistes et impressionnistes, ils représentent la dernière vague d’artistes qui prend la nature comme motif. L’exposition se concentre principalement sur les peintres fondateurs du mouvement par souci d’unité temporelle et de clarté.
Les derniers Impressionnistes. Le temps de l’intimité Du 16 mars au 2 juin Palais Lumière Quai Charles Albert Besson - 7450 Evian-les-Bains
BELLE NATURE ET BEAU PORTR AIT
Qu’il s’agisse d’une nature stricto sensu ou, plus largement, de la nature humaine, les possibilités sont larges. Tout le dilemme réside dans la capacité à restituer en peinture les objets tels qu’ils sont vus, tout en laissant surgir ce Go Out! magazine
+33 04 50 83 15 90 ville-evian.fr/fr/palais-lumiere
45
Une exposition jouable
Bibliothèque de la Cité du 2 mars au 20 juillet 2019 Les imaginaires de genre dans les jeux vidéo
Le jeu vidéo crée des univers, raconte des histoires, nous fait incarner de multiples rôles. Comment le genre façonne-t-il ces imaginaires ? Quelles places y occupent les femmes et les hommes ? sHeroes, exposition jouable, propose de découvrir des jeux donnant vie à des héro-ïne-s moins stéréotypé-e-s et de prendre les manettes pour comprendre ce qui se joue entre genre et jeu vidéo.
Bibliothèque de la Cité Place des Trois-Perdrix 5, 1204 Genève www.bm-geneve.ch
LITTÉRATURE
LE SALON DU LIVRE A LA BOUGEOTTE Par NYATA NATALIE RIAD
Valeur sûre parmi les événements qui prennent place à Palexpo, le Salon du livre peut se targuer d’une fréquentation stable (87'000 visiteurs l’an dernier), mais cela ne l’empêche pas d’innover. Ainsi, pour la première fois lors de cette 33e édition qui se déroulera du 1er au 5 mai, le Salon du livre prolongera ses activités au-delà de ses murs habituels en investissant la ville de Genève et ses environs d’animations diverses. Quant à l’enceinte elle-même, elle verra éclore un nouvel espace dévolu à la création artistique dans tous ses états, la Planque. Sur le plan des bonnes habitudes à conserver, la présence d’un hôte d’honneur ; cette année c’est la Fédération Belgique Wallonie-Bruxelles qui aura droits aux projecteurs, de même que Barcelone, célébrée sur le pavillon du voyage.Petit tour d’horizon. Grand’messe de la littérature sous toutes ses formes, le Salon du livre prend cette année un tour inédit en complétant sa traditionnelle présence à Palexpo par une vingtaine de rendez-vous extra-muros. C’est le désir d’ancrer la littérature dans des lieux qui lui sont peu communs, de la confronter à d’autres formes d’art et de la promouvoir différemment qui a mu les organisateurs du salon à le faire un peu sortir de sa zone de confort. Ainsi, déjà la veille de l’ouverture du Salon du livre et jusqu’à sa clôture, les curieux pourront profiter de conférences, lectures (dont certaines musicales), projections de films, spectacles, rencontres, d’un atelier de dessin et bien entendu d’un apéro ! Parmi ces activités, citons pêlemêle une conférence sur le thème de la censure donnée avec verve par l’avocat parisien Emmanuel Pierrat à la Fondation Bodmer (le 30 avril), le vernissage des expositions BD Révolution et El Comandante Yankee à la galerie Perspective Art9 (le 2 mai), la projection du drame belge « Duelles » aux Scalas (le 3 mai), l’atelier de dessin à l’encre de Chine pour toute la famille dès 6 ans au Musée d’ethnographie (le 3 mai), ou encore une croisière littéraire en compagnie de l’auteure Gaëlle Josse et du journaliste Luc Debraine. On relève également que le 1er mai sera l’occasion de se balader dans les rues basses et en vieille ville, puisqu’y officieront entre 11h et 14h les « Délivreurs », tous prêts à vous offrir d’impromptus mais bienvenus moments de littérature. Autre initiative appréciable et qui sera sans doute appréciée, quelques animations sont prévues dans le Grand Genève, du côté du château de Ferney-Voltaire et de l’Esplanade du Lac, à Divonne-les-Bains. Go Out! magazine
Il va de soi que le gros de la frénésie se tiendra cependant à Palexpo, dont les huit scènes thématiques – l’apostrophe, le salon africain, BD (les 50 ans des éditions Glénat), bienvivre, imaginaires (expo sur les cultissimes « livres dont vous êtes le héros » !), philo, suisse et le pavillon du voyage (dédié à Barcelone) – seront agrémentées de « la planque », espace assez grand pour réunir une cinquantaine de personnes dont la vocation est de célébrer le livre à l’aune de formats qui sortent des sentiers battus et qui versent volontiers dans l’artistique : projections de films et photos, lecture musicale ou déclamation de poésie y sont notamment prévues. Et fricadelle sur la barquette de frites, c’est la Belgique Wallonie-Bruxelles qui est mise à l’honneur : un stand de 500 m2 permettra de découvrir la richesse de la production littéraire belge francophone, ici représentée par un échantillon d’une quarantaine d’auteurs et joliment escortée d’un bar à bières. Salon du Livre Du 1er au 5 mai Palexpo Route François-Peyrot 30 - 1218 Le Grand-Saconnex salondulivre.ch
salondulivre.ch
47
LIVRES
SÉLECTION DE LIVRES Par NYATA NATALIE RIAD
© Walter Chandoha Archive
C’est par une de ces froides nuits d’hiver que New York connaît si bien que la vie de Walter Chandoha a pris un tournant décisif, en 1948. Alors qu’il rentre chez lui dans le Queens, celui qui est alors un jeune photographe et étudiant, entend un chaton abandonné piailler. Il l’adopte et commence à le prendre en photo, naturellement inspiré par les attitudes souvent démentielles de celui qui s’appelle désormais Loco. Pris au jeu, Walter Chandoha commence alors à capturer des clichés d’autres chats, principalement des refuges du coin, probablement sans se douter alors que la photographie féline occupera sa carrière durant 70 ans et par le biais d’environ 90'000 clichés ! Ceux-ci ont fait le tour du monde, imprimés dans des magazines, sur des cartes postales, des boîtes de croquettes, etc., et lui ont valu un certain nombre de récompenses. Cela se comprend : bien avant l’ère d’Internet et la toute-puissance féline inhérente à celle-ci, Walter Chandoha a su capter comme nul autre ces animaux et leur personnalité. Décédé le 11 janvier dernier à l’âge de 98 ans (auprès de son dernier ami à quatre pattes, Maddie), il disait que les chats faisaient d’excellents modèles « grâce à leur expressivité naturelle ». Que ce soit aidé par son épouse Maria et parfois par leurs enfants pour amadouer avec force imagination les félins farouches Avril.19
afin qu’ils prennent la pose en studio, ou lors de prises de vue sur le vif, Walter Chandoha a de toute évidence tiré le meilleur de cette expressivité, de son amour des animaux et de sa maîtrise de l’art photographique. Il travaillait jusqu’à peu de temps avant sa mort avec les éditions Taschen sur une rétrospective de son travail : le majestueux ouvrage Cats. Photographs 1948-2018 sortira en mai, hommage tout de grâce, de tendresse et de folie douce rendu à la fois aux chats et à celui qui les a le mieux révélés.
Cats. Photographs 1948-2018 Walter Chandoha, Susan Michals 304 pages Editions Taschen Mai 2019
48
LIVRES
© Adrian
Qui n’est pas fasciné par les volcans, ces formations géologiques dont certaines révèlent encore avec plus ou moins de violence l’agitation qui règne au sein des sous-jacentes entrailles de la Terre ? Si tous les volcans actifs émettent des gaz, d’autres s’expriment à coups de roches ou de lave, par le biais d’éruptions explosives ou des coulées, provoquant parfois de terribles catastrophes qui marquent l’histoire de notre planète. La fascination ne faisant pas seule l’aventurier, peu sont ceux qui osent s’y frotter ! Le photographe allemand Adrian Rohnfelder, lui, fait partie de ces intrépides. Pris de passion pour ces imposantes soupapes naturelles suite à l’ascension du El Misti au Pérou, il s’est mis en tête d’être le premier photographe à gravir les volcans les plus élevés de chacun des sept continents : autant d’expéditions dont il a tiré un somptueux livre, Volcanic 7 Summits – Dreams of the unknown, publié par les éditions teNeues en ce mois d’avril. Certains de ces sommets sont chauds bouillants, d’autres sont éteints, mais tous ont représenté un sacré défi pour celui qui se présente comme un « gars normal », comprenez « pas un pro de l’alpinisme ». Ce n’est pourtant pas la transcription de l’impressionnant exploit qui prime dans l’ouvrage, mais bel et bien l’expérience humaine vécue à travers ces ascensions vers les Go Out! magazine
extrêmes, ainsi que l’insolente et si diverse beauté qu’arbore la nature en ses sommets. Ou quand la roche abrupte succède à la luxuriante végétation, alors que les terrasses en travertin se déploient comme un décor de film fantastique, et que le feu et la glace s’adonnent à des liaisons dangereuses.
Volcanic 7 Summits – Dreams of the unknown Adrian Rohnfelder 200 pages, 60 photographies couleur Editions teNeues Avril 2019
49
Mairie de Plan-les-Ouates* - rte des Chevaliers www.lacourdescontes.ch * Informations: t + 41 (0)22 884 64 60 du lundi au vendredi Billetterie:
Avril.19
50
stay cool
©DR Ciel d'Afrique
HORTUS FOURCHET TE SWATCH DO NNAFUGATA UR S PIRCHER MICHEL ROTH CAVIAR HOUSE & PRUNIER F OREVER INSTITUT FR A ME M ARR AK ECH CIEL D ’AFRIQUE ROLL S ROYCE
Go Out! magazine
51
HOTSPOTS
CAFÉ HORTUS
Le Café Hortus apporte une dose de nouveauté bienvenue dans l’écoquartier fraîchement construit des Vergers à Meyrin. Chaises en osier à motif ethnique et table en plaqué marbre constituent un jardin clos où l’on se laisse volontiers transporter par le concept d’une cuisine bistronomique qui fait des émules et charme même les plus incrédules. Désireux de séduire le novice et le fin connaisseur, les plats sont raffinés, végétariens ou non et du terroir. On parle notamment de raie, de risotto à l’épeautre ou de blanquette de joues de lotte ; le tout fertilisé avec des vins de la région. Café Hortus 1, place de la Diversité – 1217 Meyrin 022 782 05 05 cafehortus.ch
Avril.19
52
HOTSPOTS
LA FOURCHETTE FESTIVAL
On peut partir du principe que la plupart de nos lecteurs ont au moins entendu parler du concept, et on ne rappellera pas nécessairement que les réductions à faire valoir dans les restaurant parties du réseau La Fourchette sont en soi déjà un incitateur à aller s’aventurer dans les meilleurs restaurants de la ville. Or, aux dates indiquées se tient le festival de La Fourchette, ce qui signifie 50% de réduction dans des lieux d’ordinaire moins accessibles. Si ce n’est pas un rabais global de moitié qui s’applique, la formule est remplacée par un Menu Grand Chef spécialement pensé pour l’occasion : Châteauvieux, le Bayview, le Flacon, le Nomade ou encore le Socrate pour ne citer que quelques exemples de la centaine de restaurant disponibles. Il est grand temps de réserver. La Fourchette Festival Jusqu’au 21 avril Divers restaurants www.lafourchette.ch
Go Out! magazine
53
ELECTRON 25.4 5.5.19 Festival des cultures électroniques de Genève
Audio Le Commun
Crea La Gravière
Motel Campo Sicli
Le Zoo
Adam X Almacalma Anita Kirppis Argonaute Artmaillé & Pascal Viscardi Atone b2b Noar Audrey Danza Blaise Deville Boodaman BuDGE CEM Clemix & Zah r Cornelius Doctor b2b Tushen Raï Danny Daze Das FFN Dave Tarrida Delta Funktionen Difraktive DJ Firmeza DJ Nervoso DJ SawBZ DJ Skurge Ethios 330 E.T.N Ecar b2b Limbo Fermecat & Onii Filterheads Forest Drive West Frieda’s Büxe Function Hermes Hermeth Honoree b2b Daria htn Ivan Smagghe Jason Kendig Jasss
Design : Neo Neo
electron w. f tival.ch es
ww
JCDMC
Job Sifre K.I.M Kaylee Kris Baha Kryptone La Fleur Latchkey Laurent Garnier Lone Madalba Mallory & Freetracks Marek Hemmann Marsman Matrixxman Maya Jane Coles Mimetic Mirlaqi Mor Elian Nvst Octo Octa OKTET Ondrej Ozadya Pearson Sound Pi Why Pig&Dan Psyberpunk Puma b2b Mutu Ramin & Reda Recondite Roland Appel Sama’ Se-Te-Ve b2b Yànkov She Nionika b2b La Forêt Sigmasix Sleeparchive Tasker The Chronics & Chlär The Hacker UVB76 Virginia Waldimir Weith Yanneck Zahida Zozo
gEN VE
HORLOGERIE
TUTTI FRUTTI Par RAYANE M’ZOURI
En mars dernier, Swatch nous a dévoilé sa nouvelle collection printemps-été 2019, une gamme mariant pop art et street art avec une vision complètement futuriste! L’enseigne célèbre pour son design ultra créatif emplit la saison d’ondes positives. On y découvre trois catégories de montres confectionnées avec différentes gammes et modèles distincts: TRANSFORMATION, LISTEN TO ME et ENERGY BOOST. Pour la série TRANSFORMATION, Swatch dévoile des montres aux formes et motifs intégrant tout un spectre de couleurs lumineux et transparent. À travers un nouveau verre polarisé revêtu d’un vernis noir semi-transparent, la lumière fait naître des tons pastels avec des illusions d’optiques. Ici, on cherche à pousser l’imagination hors de ses limites. Pour la gamme LISTEN TO ME, Swatch s’aventure dans la jungle urbaine en proposant un design plein d’action, telle une toile de street artist valorisant l’expression personnelle. Un véritable hommage au street art et pop art! Pour la troisième collection - ENERGY BOOST - on retrouve une gamme en phase avec le printemps. Avec des couleurs électriques et contrastées rappelant les fruits, ce design appétissant nous donne envie de dévorer notre garde-temps! Savoureuse, cette série dope notre vitalité, nous offrant toute l’énergie nécessaire pour préparer notre été. Les trois gammes apportent une touche de gaieté unique, en colorant notre quotidien en carence de vitalité post-période hivernale! www.swatch.com
Go Out! magazine
55
VINS
LES RAISINS DE LA LUMIÈRE
©Fabio Gambina
Sous le soleil sicilien, à Pantelleria, petite île volcanique sise entre la Sicile et la Tunisie, on a découvert un vin d’exception : Donnafugata. Produit par un clan - les Rallo - ces cépages embrassent les raisins indigènes de l’île depuis vingt-cinq ans. La famille y incarne une nouvelle vague des vins siciliens au style visionnaire. L’été dernier, cette dernière nous a révélé son histoire à travers une exposition - Inseguendo Donnafugata (Chassant Donnafugata) - dans le cadre splendide de la Villa Necchi Campiglio au coeur de Milan. Un voyage multisensoriel - entre art et dégustation. Extraits. Par MINA SIDI ALI
Go Out! magazine
57
VINS
LE GANG R ALLO
Depuis maintenant 160 ans la famille Rallo cultive la vigne en Sicile. Mais cela ne fait que 25 ans que l’enseigne Donnafugata existe, et dont le nom a été inspiré de l’histoire d’une reine qui trouva refuge sur les terres siciliennes du domaine. Ses fondateurs Giacomo et Gabriella, visionnaires, épris d’excellence et animés d’une conscience régionale, incarnent la nouvelle vague des vins de la région. Aujourd’hui, la cinquième génération - représentée par leurs enfants Antonio et sa soeur Josè, communicante extravertie à la voix grave de chanteuse de jazz - a repris les rênes de cette affaire familiale en poursuivant son développement mondial. Implantée dans trois régions de la plus grande île de la mer Méditerranée, la Contessa Entellina (270 hectares), la Pantelleria, située sur une île volcanique entre la Sicile et l’Afrique et les caves de Marsala où l’ensemble de la production de vin termine son vieillissement et sa mise en embouteillage, l’enseigne se distingue par ses cépages indigènes et son engagement dans le développement durable.
UNE M ARQUE ECO -RESPONSABLE
Ses bonnes pratiques agricoles (BPA), sa biodiversité et son empreinte carbone témoignent de l’engagement du domaine viticole sicilien en faveur d’un équilibre impressionnant entre qualité et durabilité, de la vigne à la cave. La société n'utilise ni herbicides ni engrais chimiques et a minimisé l'utilisation de pesticides grâce à des techniques de contrôle intégrées, telles que la surveillance des paramètres climatiques (précipitations, température, humidité, etc.) et la lutte contre les insectes (mites) présents dans la vigne, grâce à l'utilisation de pièges à phéromones. Elle use de l'engrais vert, de la fertilisation organique, de l'irrigation d'urgence et de l'éclaircissage de grappes, rationalisant ainsi l'utilisation de ressources naturelles telles que le sol, l'eau, l'air et l'énergie. Donnafugata revendique clairement un profond amour pour son pays et une mise en valeur de ses cépages. Ainsi, sa philosophie se résume ainsi: « De la vigne à la bouteille, il n'y a pas de qualité sans durabilité ».
CÉPAGES AUTOCHTONES
Donnafugata échappe aux cépages traditionnels (souvent appelés internationaux) qui poussent aux quatre coins de la planète. La Sicile est dotée de vignes autochtones qui valent le détour : Nero d’Avola, Zibbibo, Catarratto, Ansonica… Même si Donnafugata utilise certains cépages internationaux dans ses assemblages (tels la Syrah ou le Cabernet sauvignon), elle donne la priorité aux cépages indigènes.
Avril.19
DES ÉTIQUET TES DESIGN
A Milan dans la magnifique Villa Necchi Campiglio, l’exposition Inseguendo Donnafugata (Chassant Donnafugata) présentait cet été le travail de Stefano Vitale et la relation privilégiée qui unit cet illustrateur à la famille Rallo. On y découvre les dessins originaux des œuvres qui ont donné lieu aux très design étiquettes Donnafugata, des petits trésors extrêmement colorés, véritables « visions » qui
58
VINS
©Pilotto
racontent le vin et la Sicile. Le projet d'exposition avait la structure d'une histoire qui, à partir du simple signe et de la couleur pure, visait à dévoiler des thèmes universels tels que le courage, l'innovation et l'amitié. Ainsi, comme dans une odyssée des temps modernes, la narration traversait le temps et l'espace, tandis que des anecdotes révélaient les
protagonistes du récit, ainsi que les sentiments et les valeurs qui guident leurs actions. Ce parcours créatif menait à la dégustation de vins dans le charmant jardin de la Villa Necchi, où les visiteurs achevaient et couronnaient leur expérience multisensorielle en beauté! VISITER DONNAFUGATA
Depuis 1990, l’enseigne reçoit les curieux et passionnés tout au long de l'année pour faire connaître la cave et ses vins au travers de différents types de dégustations. La Maison, accueillant plus de 10’000 visiteurs par année, reçoit pas loin de 30% d’amateurs étrangers. Des guides experts se consacrent à un nombre limité de visiteurs pour leur offrir une expérience de visite approfondie des caves et des techniques de production. Dans la cave Marsala, le visiteur peut choisir parmi six parcours de dégustation différents, qui varient en fonction du nombre de vins dégustés et de leur accord possible avec des plats typiquement siciliens ou de délicieuses spécialités de la cuisine méditerranéenne. A Pantelleria, quatre différentes dégustations en harmonie avec la cuisine typique de l’île sont proposées. Un détour qui se vaut à lui tout seul en Sicile! Donnafugata visit.donnafugata.it www.donnafugata.it
Go Out! magazine
59
VINS
URS PIRCHER, ALPINISTE DU PINOT NOIR l a chronique œnologique de
PIERRE-EMMANUEL FEHR
Bien malheureux celui qui dédaignera les vins Zurichois! Entre Zurich et Schaffhouse se nichent quelques vignes spectaculaires, à flanc de Rhin, étagées sur des collines aux pentes infernales allant jusqu'à un dénivelé de 80%. Le domaine, réputé pour produire un des Pinot Noir vieilles vignes les plus élégants de Suisse, bénéficie d'un micro-climat exceptionnel, protégé des vents par le bois environnant, bercé par un soleil généreux, tempéré par les abords du fleuve. Un petit recoin de paradis, au terroir unique en Suisse, qui n'est pas sans rappeler la vertigineuse Moselle du voisin allemand.
Go Out! magazine
61
VINS
olympique était là aux dernières vendanges. Et à la fin d'une journée de vendanges, ils enchaînent avec leur entraînement".
LE MEILLEUR PINOT NOIR SUISSE?
Le meilleur Pinot Noir Suisse… Il n'y a pas une semaine sans qu'un concours ou un article tente de les départager, de prouver la supériorité de l'un sur l'autre, de les comparer aux bourguignons, adoubant soudain les neuchâtelois, affirmant la domination des grisons, fustigeant la chaleur des valaisans, cantonnant les vaudois et genevois à H. Cruchon ou J.-P. Pellegrin. Une certitude, il n'existe aucune vérité si ce n'est la diversité et qualité de nos différents terroirs, dont le climat tempéré convient à merveille au Pinot Noir, qui représente 28% de la surface viticole suisse. A Genève, on recherche plutôt (eh oui, encore des clichés) le mordant (même si celui de Stéphane Gros est tout en velouté), à Neuchâtel ou Bienne la fraîcheur (et alors, que dire du Lerin de la Maison Carrée, minéral et profond?), dans le Lavaux ou la Côte, le fruit croquant (tel celui de Louis Fonjallaz), en Valais la concentration (un exemple de condensé avec le Cœur du Clos des Corbassières du Domaine Cornulus, bien qu'une récente dégustation du Pinot Noir Vieilles Vignes 2017 de Raphaël Maye nous ait prouvé que concentration et fraîcheur ne sont pas incompatibles en Valais), dans les Grisons, la complexité aromatique (toujours interprétée à merveille par Daniel Marugg avec son Pinot Noir Sélection).
- Et est-ce que comme dans le Lavaux, la légende veut que vos vignes bénéficient des "trois soleils" : direct, réfléchi dans l'eau et par la pierre brûlante des murs en terrasses? - Non non, chez nous un soleil suffit."
Et Zurich dans tout cela? Sorti de l'anonymat depuis le prix de champion du monde du Pinot Noir en 2009 pour Urs Pircher, il n'a pas le profil de ses voisins grisons, souvent plus végétaux et cuivrés, mais offre une rondeur chaleureuse, à l'image de son terroir, où nous nous réfugierons volontiers en plein hiver pour nous installer sur une chaise longue à regarder les vignes se jeter vers le Rhin, en sirotant une merveille de Pinot Noir Stadtberg.
Les plus vieilles vignes de Pinot Noir ont 62 ans. Les ceps sont noueux et en pleine forme malgré leur âge, grâce aussi à la culture raisonnée d'Urs Pircher depuis 1984. Il reprend le domaine à 23 ans. Durant six ans, il reste dans la continuité de son père, mais dès 1985, déjà conscient qu'il faut privilégier la qualité à la quantité, il se prête aux "vendanges en vert" en coupant vers la mi-juillet une partie des grappes pour obtenir une meilleure maturation sur celles restantes. Ce principe qualitatif est aujourd'hui appliqué de manière presque systématique pour les jeunes vignes nécessitant plus de concentration, afin de favoriser la saveur du fruit. Il n'utilise pas d'engrais chimiques, d'insecticides, d'acaricides ou d'herbicides et se convertit au bio. Son filleul Gianmarco Ofer, qui a rejoint le domaine en 2015 après ses études à l'école de Changins et prendra les rênes du domaine dans deux ans, poursuit dans la lignée de son parrain, sans révolution mais avec des essais par petites touches; il prévoit notamment de faire dès cette année un essai en biodynamie sur deux des six hectares. Urs le laisse faire, mais nous lance toutefois un clin d'oeil espiègle lorsqu'il écoute Gianmarco parler de biodynamie. Ce dernier, calme, curieux mais avec les idées claires, ne laisse pas planer le doute sur la qualité future du domaine.
L A PERLE D'EGLISAU
LE PINOT NOIR STADTBERG, M AIS PA S QUE!
Depuis le village d'Eglisau où la bise s'engouffre pernicieusement par ses ruelles, nous apercevons au loin le léger coude du Rhin derrière lequel se cache le domaine Urs Pircher. Après quelques minutes de marche, le soleil se fait plus réconfortant, les courants s'estompent, tout s'apaise, les oiseaux gazouillent, comme si les éléments veillaient de manière bienveillante, réservant leur colère pour les proches environs. Urs Pircher sort d'une petite maison traditionnelle avec un grand sourire, l'œil perçant. "Vous voulez vous balader dans les vignes? Attendez, je vais chercher mon labrador Sina pour qu'elle se balade dans les vignes de Riesling, elles ont le même âge" (8 ans). Les terrasses faites de molasse sont somptueuses, alors que les vignes y sont cultivées depuis l'an 891…
Räuschling 2017 Cépage autochtone très ancien, de la famille de l'Heida. C'est végétal, sec et floral, avec cette molesse en milieu de bouche, très proche de celle typique du Chasselas. Un cépage qui selon Urs Pircher, vieillit bien, pour en avoir récemment goûté un de plus de 90 ans au domaine Schwarzenbach ! Riesling-Sylvaner 2017 Grande fraîcheur, notes de pêche blanche et de poire. Urs en raffole avec la fondue! Avis aux Valaisans... Riesling 2017 La fermentation spontanée n'a pas permis de manger une partie des sucres rédiduels (17gr/L), qui dans ce millésime spécial, offre peu d'acidité. Elle sera probablement vite au rendez-vous pour les prochains millésimes, dans cette petite Moselle suisse prometteuse pour ce cépage.
- Comment récoltez-vous avec cette pente! En hélicoptère? Urs répond avec une malice non dissimulée: "Oh non... nous, nous avons des jeunes hommes en pleine forme. Le Club d'aviron de Zürich vient nous aider, même le champion Avril.19
62
VINS
Strohwein 2017 Vin de paille de Riesling Sylvaner et de Räuschling, flétri sur souche pendant trois semaines (150-160° Öchsle). Nous entendons le bourdonnement de la ruche d'abeilles, rien qu'avec une gorgée de ce nectar. Une grande finesse sans écœurer, il pourrait même accompagner du bleu.
sans aucun végétal. C'est fluide, c'est soyeux, ça serpente doucement comme un ruisseau de sang qui traverse un glacier. Rafraîchissant et gourmand à la fois. Du tout grand Pinot Noir sur un magnifique millésime. Pinot Noir Stadtberg 2010 Connaissant notre intérêt pour les vieux millésimes, Urs Pircher nous ouvre sur cette même cuvée une bouteille qui a vieilli idéalement en bouteille selon lui, à savoir huit ans. Nous sommes directement amplis par de la fraise écrasée, puis c'est un fumé très élégant qui émerge, des épices douces, du clou de girofle… c'est un vin tout en subtilité qui ne veut rien prouver, il se contente d'être là pour nous, comme son maître, sourire en coin mais attentif. La texture est souple, aucune largesse démesurée, mais de la légèreté, un courant de brise rhénane, qui file et trace en bouche, sans lourdeur ni âpreté.
Blauburgunder 2017 Sur ce Pinot Noir passé quatre mois en fût de 2000L, c'est le fruit croquant qui est recherché. C'est un cerisier japonais en fleurs, virevoltant et enivrant! Blauburgunder Auslese 2017 Quelle concentration! C'est pulpeux et sévère à la fois. Sur cette cuvée, ce sont des vignes âgées au petit rendement, qui lui confèrent cette richesse et ses puissants tannins qui le feront vieillir magnifiquement durant dix ans pour les plus patients. Les notes de baies noires se mêlent aux douces épices, avec une pointe de poivre blanc.
Lors de notre dernier passage à la Mémoire des Vins Suisse en 2018, nous avions été soufflés par ce domaine, dont la dégustation des Pinot Noir Stadtberg 2015, 2011, 2007 avait prouvé la capacité de ce Grand Cru à garder fraîcheur et gourmandise avec l'âge. Encore des bouteilles à vite encaver… et boire lentement!
Pinot Noir Stadtberg 2016 Sur ce fleuron du domaine, seuls sont utilisés les raisins issus des meilleures parcelles et des plus vieilles vignes. La cerise est presque liquoreuse au nez, d'une légèreté incroyable, à laquelle s'ajoutent des arômes de cuir, de sous-bois, mais Go Out! magazine
63
Avril.19
64
COUP DE FOOD
QUAND LE CAVIAR S'INVITE À VOTRE TABLE Par AURORE DE GRANIER
Le caviar, ce mets si priséet qui paraîtpourtant inaccessible à beaucoup pourrait enfin régaler les papilles de tout un chacun. En effet, la maison Caviar House & Prunier propose dès aujourd’hui de rendre le caviar abordable, tout en conservant un produit de qualité et en respectant la tradition de la maison. Bien plus qu’un simple aliment, le caviar est tout un art, et souvent, si ce n’est automatiquement, associé à l’univers du luxe. Mais Caviar House & Prunier lance la guerreaux préjugés et nous régale. Caviar House & Prunier, c’est avant tout une histoire de traditions et de qualité. Au sein de la maison deux grands noms : Prunier, pour le caviar, et Balik, pour le saumon fumé. Deux mets d’exception, très prisés et qui pourtant paraissent souvent hors de portée, notamment le caviar dont la réputation le réserve aux plus aisés. Cependant, Caviar House & Prunier vient aujourd’hui nous démontrer le contraire.
des plus grands importateurs de ce produit à ce jour. Mais cette fusion n’enlève rien à la tradition de cette entreprise. Les recettes ancestrales tout droit venues de la capitale du caviar située en Russie, Astrakhan, sont aujourd’hui toujours respectées, et contribuent à la prolongation de cette tradition mais aussi au goût à la fois unique et exceptionnel des produits de l’enseigne. Ces recettes, exigeant beaucoup de temps et de savoir-faire, participent au prix du produit autant qu’à sa réputation. Néanmoins, pour déguster ce mets presque légendaire, plus besoin de se ruiner ou de se contenter d’en rêver, car la maison Caviar House & Prunier propose dorénavant deux formats à la portée de toutes les bourses : une boîte de 15 grammes au prix de 15 CHF, pour découvrir le produit, ou alors une boîte de 80 grammes au prix de 80 CHF. Pour en apprécier toutes les saveurs, dégustez-le de la plus simple des manières : à la royale, déposé sur le dos de votre main. La mythique maison aux produits d’exception nous prouve alors que tout le monde peut désormais se payer le luxe de ce produit, sans se ruiner, mais tout en conservant la qualité et les saveurs incomparables proposées par la maison Prunier. Quand la tentation est à portée de main…
La maison Prunier, véritable institution, se situe en France, non loin de Bordeaux, là où sont élevés les esturgeons, poissons à l’origine de ce mets raffiné et si recherché. Les maîtres mots de la maison semblent être la patience et la qualité, deux ingrédients indispensables à la création d’un produit si exceptionnel. Cependant, faisant face à une demande toujours croissante, et ne pouvant y répondre dans cet élevage aux 150’000 esturgeons, Prunier fusionne avec Caviar House, un
Caviar House & Prunier 30 Rue du Rhône - 1204 Genève www.caviarhouse-prunier.ch
©Caviar House & Prunier
Go Out! magazine
65
COUP DE FOOD
RENOUVEAU À LA MAISON WENGER Par MINA SIDI ALI
En mars dernier, on s’est laissé embarquer dans une nouvelle odyssée gastronomique. Guidé par Les Grandes Tables de Suisse, notre opium vade-mecum, on est allé découvrir à Noirmont- au cœur d'un paysage intact du Jura regorgeant d’artisans et de paysans et véritable éden du lait, de la crème et tout ce qui touche à la culture alpestre - la Maison Wenger. Qui ne connaissait pas l’emblématique adresse aux 18 points Gault Millau et 2 étoiles Michelin, dirigée durant 37 ans par Andrea et Georges Wenger? Le couple légendaire avait tiré sa révérence en fin d’année passé pour passer la main au jeune chef Jérémy Desbraux et sa compagne Anaëlle Roze, cheffe de partie du restaurant. Un défi de taille pour ce duo au talent constellé de dextérité et dont la cuisine cogite dans nos têtes encore des semaines après l’avoir testé. Show Devant! À peine trentenaire, Jérémy Desbraux formé notamment auprès de Gérard Rabaey (Le Pont de Brent), Guillaume Raineix (Restaurant Anne Sophie Pic), Benoît Violier puis, en qualité de Sous-Chef de cuisine, auprès de Franck Giovannini à l’Hôtel de Ville de Crissier, est doté d’une maturité bluffante: équilibre des saveurs, refus des artifices, maîtrise des cuissons, créativité gustative et esthétique sans limite, il aligne les atouts qui font déjà de lui un cuisiner de première division. Il n'y a qu'à l’observer, concentré, avec le regard ardent d’un artiste, poète inspiré d'un terroir valorisé, jamais satisfait de lui-même et doté d’une humilité hardi pour comprendre qu'on a affaire à une personnalité sortant de l’ordinaire. Ses assiettes fulgurantes d’inventivité sont, à elles seules, un manifeste. La preuve, par un dîner parfait. Avant un fondant de foie gras mi-cuit caramélisé au Beutchin, les amusebouches de haut vol avaient annoncé la couleur! Des saveurs délicates qui vous tombent sur la langue comme des flocons. De l'art brut qui vous rend doux, une cuisine de repaire sur-naturel. On passe à la royale de scorsonères aux lamelles de truffe noire profonde anticipant une poitrine de pigeon rôti entier flanquée d’un feuilleté de cuisses confites et son jus d’abattis à la presse! Son dressage hypnotisant laisse espérer un nirvana gastronomique, pour peu que la cuisson soit réussie. Elle l’est! La qualité des produits et la perfection de son exécution, est de ceux qui annonce les grands Avril.19
66
COUP DE FOOD
chefs en devenir ! Côté douceur, la transparence glacée d’ananas et sa variations de sirop d’érable achève avec majesté cette série de sensations bouleversantes. Dans la cuisine de Jérémy Desbraux, c'est comme dans sa tête: chaque chose est à sa place. Il a une vision, un style et ne vole rien à personne. Ses assiettes sont d'une lisibilité totale. Pas de foire d'empoigne sur la céramique. Tout est tranchant, volontaire, sincère, hardi et évident à la fois. Le sourire de sa campagne Anaëlle Roze fait vibrer la salle d'ondes positives. La Maison Wenger? La table de la rentrée.
1
Maison Wenger Rue de la Gare 2, Le Noirmont (JU) Tél. 032 957 66 33 www.maisonwenger.ch www.lesgrandestablesdesuisse.ch
2
3
1. Orange sanguine cacahuète 2. Ananas érable 3. Poitrine de pigeon, feuilleté de cuisse confite 4. Royal de salsifis et truffes noires Go Out! magazine
4
67
COUP DE FOOD
LA RECETTE DU CHEF MICHEL ROTH Michel Roth, ne se présente plus. Bocuse d'or, Meilleur Ouvrier de France, Prix Taittinger, 1 étoile Michelin et 18 au Gault Millau pour le restaurant Bayview sis au Président Wilson, ce chef capé fait valser les panses des Genevois depuis plus de cinq ans. Pour Go Out!, il dévoile la recette de sa fameuse asperge blanche au citron de Menton et œufs de caille pochés. Une délicatesse printanière incontournable dans son menu qu’on a tenté de reproduire à la maison pour quatre convives!
INGRÉDIENT S POUR 4 PER SONNES
20 asperges blanches (grosses) 12 œufs de caille 1 citron jaune 30 g de beurre Sel & poivre
Pâte de citron 4 citrons 300 ml d’eau 250 g de sucre semoule Sauce hollandaise 3 jaunes d’œuf 3 jus de citron 200 g de beurre clarifié Viennoise citron 100 g de pâte citron 80 g de beurre pommade 80 g de chapelure Sel & poivre
Avril.19
68
Tuile de gruyère 50 g de vieux gruyère râpé ½ blanc d’œuf Papier de citron 50 g d’eau 10 g de sucre 1 g de pectine 2 g de gélatine 50 g de pulpe de poire 25 g de jus de citron Décor et finition ¼ barquette de pousses d’oseille 12 zestes de citron confit ¼ zeste de citron de Menton
COUP DE FOOD
PROGRESSION DE L A RECET TE
Asperges : cuire les asperges à l’eau bouillante salée et un jus de citron. Dans une casserole, les faire lustrer au beurre et bouillon de volaille.
minute et ajouter la gélatine ramollie. Etaler finement sur une plaque Tefal à pâtisserie Cuire au four 30 minutes à 80 °C.
Sauce hollandaise : monter le sabayon jaune d’œuf et jus de citron au bain-marie. Monter ensuite hors du feu au beurre clarifié fondu. Rectifier l’assaisonnement. Réservez.
Pâte de citron : blanchir 7 fois les citrons à l’eau bouillante et les mettre à confire dans l’eau et le sucre et laisser cuire 2 heures à feu doux. Égoutter les citrons, mixer et passer la pâte de citron au tamis. Dans une casserole d’eau légèrement vinaigrée portée à frémissement, pocher les œufs de caille 1 minute 30, égouttez et réservez.
Viennoise : mélanger tous les ingrédients pour obtenir une pâte homogène. Étaler entre deux papiers sulfurisés d’une épaisseur de 1 mm. Mettre au réfrigérateur. Tuile de gruyère : mélanger le blanc d’œuf et le vieux gruyère pour obtenir une pâte homogène. Étaler sur papier sulfurisé. Cuire au four à 150 °C environ 20 minutes.
Finition et dressage Dans une assiette, disposer la pâte de citron au pinceau, ajouter les asperges blanches au-dessus, la viennoise, les œufs de caille poché, les pousses d’oseille, les zestes de citron. Ajouter quelques points de sauce hollandaise et mettre le reste en saucière.
Papier de citron : faire chauffer la pulpe, l’eau et le jus, incorporer la pectine et le sucre, porter à ébullition 1 Go Out! magazine
69
SMART BODY TRAINING
Avril.19
Le Melrose Ruelle du couchant 11, 1207 Genève le-melrose.ch @lemelrose.geneva 70
BEAUTÉ
BODY HARMONY Il est toujours délicat de demander son âge à une femme. Certains éléments pourtant peuvent aisément orienter l’indiscrétion: le cou, le décolleté et les mains! Très fine, la peau de notre goulot se froisse à vitesse grand V quant à celle de nos dix doigts soumises à toutes les agressions extérieurs (UVs, froid, produits chimiques, etc.), elles ont tout pour se flétrir ultra-rapidement! Pour prévenir ou soigner le relâchement de ces zones et berner les plus indélicats qui tenterait de vous assigner un âge précis, on a trouvé les soins préventifs ou curatifs dans notre institut de beauté favorit, spécialiste ès épiderme: Forever Institut ! Leçons de ruse. Par MINA SIDI ALI
On nous ronronne souvent qu’il faut débuter les soins anti-âge dès 25 ans car c’est l’âge à partir duquel nous commençons tous, très progressivement, à ralentir notre reproduction cellulaire, qui se traduira par un relâchement de la peau, un manque de tonicité. Ici, on se limitera à deux zones délicates: le cou-décolleté et les mains, et pas seulement à leur prévention. Ainsi, voici les soins préventifs et curatifs que nous recommandons: Mains • Le Skinbooster: un soin qui « matelasse » et repulpe la peau du dos des mains, et ainsi faire disparaitre les tendons et les os qui ressortent avec le temps et donnent un air vieilli. (3 séances espacées de 1 mois) • Le laser Alexandrite: il élimine les taches solaires surnommées lentigos.
Autre astuce soufflée par les experts beauté de Forever Institut pour prévenir le vieillissement prématuré des zones sus-citées: à chaque fois qu’on s’offre un peeling visage (idéalement 2 cures de 4 peelings par an), n’hésitez pas à ajouter ces autres zones au traitement! On assure ainsi une peau belle et saine sur le long terme, et surtout on veille à l’harmonie entre le visage, les mains et le décolleté. Car un visage qui fait 40 ans et des mains qui en font 60, c’est rarement un idéal-type qu’on souhaite atteindre! NB : tous les traitements pour les mains et le cou s’appliquent aux hommes autant qu’aux femmes (pas le décolleté en revanche, sorry guys!) – puisque la peau des hommes est également exposée et abîmée par le soleil, le temps qui passe etc.
Cou • L’Ulthera (ultrasons focalisés): il permet de retendre la peau du cou et du décolleté! • La Cryolipolyse (1 cycle / 1 heure): il réduit un éventuel double menton et redéfinit ainsi l’ovale du visage. • Le PRP (plasma riche en plaquettes) ou la mesothérapie injecté qu’on injecte en papules le long des rides horizontales du cou, pour éviter qu’elles ne s’accentuent! Décolleté • Le laser Alexandrite: il élimine les taches brunes / solaires. • Le Skinbooster (3 séances espacées de 1 mois): ici, il défroisse les petites rides et les plis du décolleté. • Le PRP: le soin restaure le capital jeunesse de la peau en relançant sa production de collagène, d’élastine et d’acide hyaluronique, et améliore ses qualités de souplesse et fermeté! Go Out! magazine
Forever Institut Rue du Rhône 56, 1204 Genève 022 319 09 60 www.forever-beauty.com
71
COSMÉTIQUES
Primeurs printanières HALE ESTIVAL
Départ immédiat pour des horizons estivants avec la nouvelle collection Eté Clarins qui nous plonge au cœur du désert, comme dans un rêve d’ailleurs : tons de terre chauffée par le soleil, couleurs et imprimés tribaux, effets de lumière éblouissants... Les nuances chaudes et les touches de couleurs pures claquent sur la peau hâlée! Dans cette nouvelle gamme, on trouve la Poudre Soleil qui se pare de motifs ethniques chics. Imprimés sur le boîtier, ces tons chauds et solaires annoncent la couleur : deux nouvelles harmonies estivales pour s’offrir une peau dorée à la perfection! La gamme de bases de teint Clarins passe elle aussi à l’heure d’été avec deux nouvelles teintes spécialement formulées pour ensoleiller toutes les peaux, mais pas que ! Leurs textures à effet blur illuminent et corrigent instantanément le teint (merci le complexe High Lumitech et les pigments correcteurs!), préparent la peau au maquillage et en prolongent la tenue. Et parce qu’on rêve toutes d’une jolie bouche colorée qui ne laisse pas de traces, cette nouvelle gamme se dote d’une Eau à Lèvres, à la formule effet tattoo résistant jusqu’à 300 baisers ! On notera le nouveau stylo waterproof décliné en bleu vif et franc flashant sur les peaux dorées.
SWISS M ADE
Nouveau label helvétique, Docteur Rheims Cosmetics, fondé en 2015 par le docteur Dominique Rheims, médecin spécialiste en chirurgie plastique, reconstructive et esthétique, débarque dans nos trousses de toilette et étalage ! Son credo? Offrir une gamme de soins de haute cosmétologie aux formules de moins de 10 ingrédients, tous d’origine végétale, combinés autour d’un actif phare, issu de la pharmacopée sacrée. Avec pour mot d’ordre la transparence, chacun des composants, sélectionné pour son efficacité, est clairement identifié sur le packaging des produits. Eclipsage, la première gamme anti-âge de la marque, a été créée à partir d’une plante maya, le Tepezcohuite, surnommé l’arbre à peau pour ses propriétés régénératrices. Près de 25 années de développement ont été nécessaires au Docteur Rheims pour trouver la meilleure synergie phyto-cosmétique avec la plante maya aux vertus spectaculaires. A la rédaction, on a craqué pour les deux derniers de la gamme de ce label lausannois: un Night primer et une crème mains. Eclipsage Night primer (flacon avec réducteur de 100ml, 178 CHF) et Eclipsage Intense Hand Cream (tube airless de 75 ml, 138
Poudre Soleil (59 CHF), SOS primer (43 CHF), eau à Lèvres (30.50 CHF) et stylo Yeux Waterproof (23.50 CHF), collection maquillage
CHF), Docteur Rheims
été 2019, CLARINS
www.dr-rheims-cosmetics.com
Avril.19
72
COSMÉTIQUES
C ’EST DE L A BOMBE BÉBÉ!
Ultra populaires, les bombes de bains connaissent un énorme succès depuis plusieurs années. Ce qui séduit les adeptes, c'est que la bombe colore l'eau d'une ou de plusieurs couleurs. Et le résultat est tellement beau que l'art du bain est né! Parmi les enseignes phares a iriser nos salles d’eau, LUSH se distingue de loin. Chez le pro de la cosmétique vegan, les structures solides en bicarbonate se parent de diverses formes et couleurs grâce à la technologie d’impression 3D pour créer un show étonnant aux multiples avantages une fois tombées dans l’eau de la baignoire. En plus d’exploser en libérant derrière elles une myriade de couleurs et de senteurs, elles continuent de prendre soin de la peau grâce aux beurres et huiles riches qu’elles contiennent. Chacune regorge d’huiles essentielles exquises, qui peuvent améliorer le bien-être de l’esprit et du corps. Pour célébrer les 30 ans de son produit phare, LUSH a rajouté une généreuse louchée de créativité dans la baignoire avec 54 bombes de bain exclusives en vente depuis le 29 mars. A vos bains, plongez!
SOIN ÉCR AN
Full time jobs, sorties, nuits trop courtes et vie ultra-connectée? SisleYouth Anti-Pollution est le soin énergisant et super hydratant qui va apporter une réponse complète pour lutter contre les effets cutanés provoqués par tous les types de pollution. Ce dernier protège le capital jeunesse de la peau en luttant contre les effets cutanés provoqués par la pollution intérieure et extérieure et surtout celle liée aux nouvelles technologies. La Recherche Scientifique prouve aujourd’hui que l’exposition excessive à la lumière bleue des écrans (smartphones, tablettes, TV...) accélère le vieillissement cutané. Celle-ci pénètre plus profondément que les UVA nocifs dans toutes les couches de la peau et entraîne un stress oxydatif au niveau des cellules cutanées. La peau se déshydrate plus vite et vieillit prématurément. La « Bluelightbox » est un dispositif innovant qui permet d’exposer des explants de peau aux longueurs d’ondes de la lumière bleue afin de mesurer ses impacts sur celle-ci. Ce dispositif a permis de mettre en évidence l’efficacité notable de la nouvelle formule de SisleYouth sur les méfaits causés par les excès de la lumière bleue sur la peau. Véritable bol d’air frais pour le visage, ce nouveau soin aide la peau à respirer de nouveau. Doté d’extrait de Ginseng, reconnu pour ses vertus tonifiantes et composé d’extrait de Kiwi, il apporte minéraux et vitamines à la peau qui retrouve toute sa vitalité. Immédiatement, les traits du visage sont reposés, défatigués comme après une bonne nuit de sommeil! Avis aux adeptes d’écrans digitaux en tous genres!
54 nouvelles bombes de bain pour les 30 ans, LUSH www.lush.ch
Sisleyouth Anti-Pollution (40 ml, 189.50 CHF), SISLEY
Go Out! magazine
73
BEAUTÉ
FAIRE PEAU NEUVE A la fin de l'hiver, fatiguée et marquée par le manque de lumière, la pollution et le stress, notre peau fait grise mine! Au-delà d’une routine de soins combinant démaquillage, nettoyage et bonne hydratation, on opte pour des soins supplémentaires ou complémentaires. Avec ses nouveautés technologiques professionnelles de pointe, Sarah Battikha de Frame, experte ès beauté, nous accompagne à ôter notre lourd manteau d'hiver, pour vêtir notre faciès d’un teint léger et éclatant! Par MINA SIDI ALI
Que faire pour pour une transition post-hiver en beauté avec le printemps? L’hiver fragilise notre épiderme ainsi que les changements de température chaud-froid en intérieur-extérieur. Maintenant que le printemps pointe le bout de son joli minois, il est temps de se préparer pour obtenir une peau belle et en bonne santé. Les soins du visage que je recommande à la sortie de l’hiver permettent trois effets: exfolier pour se débarrasser des cellules mortes qui ternissent le teint, nettoyer les pores puis hydrater en profondeur.
technologie brevetée à trois ondes qui permet d’activer, soulever et renforcer les muscles du visage puis d’accélérer la circulation pour apporter de l’éclat au faciès et finalement augmenter la production de collagène pour aider la peau à réparer les dommages et paraître plus jeune. Quant au Medical Jet, il permet de retrouver une peau réhydratée, lissée et un éclat naturel, ce grâce à une technique de revitalisation 100% naturelle qui traite la peau en surface et en profondeur. En fonction du résultat souhaité, différents principes actifs peuvent être utilisés tels que l’acide hyaluronique pour la volumisation, la vitamine B5 pour l’hydratation, la vitamine C pour l’éclat,…
Quels sont les méthodes recommandées à Frame, votre institut de beauté ? Le BT Micro, le PureLift et pour compléter le Medical Jet! Les deux premiers soins sont des nouvelles technologies s’adressant à ceux qui souhaitent donner un « coup de boost » à leurs traitements visages et un « wow effect » instantané! Ainsi, le BT Micro (technologie professionnelle de pointe d’exfoliation par ultrasons) va permettre une extraction des points noirs rapide, sans douleur et immédiatement visible, et le PureLift va permettre de redessiner l’ovale du visage pour une peau éclatante et liftée. Ce dernier est basé sur une
A quelle fréquence et pourquoi doit-on réitérer de préférence ces soins? Quels sont les tips pour pouvoir prolonger leurs bienfaits? Les traitements professionnels forcent la peau à travailler plus intensément. Avec une routine beauté à la maison utilisée de manière consistante, ils vous permettent d’obtenir des résultats plus rapidement. Ceci est encore plus valable lorsque vous avez une problématique spécifique à améliorer. Il est idéal d’effectuer ces soins une fois par mois car le cycle d’une cellule cutanée en bonne santé est de 28 jours en moyenne. La vitesse à laquelle une cellule cutanée se régénère diminue avec les années. Il est donc nécessaire de régulièrement aider sa peau à se renouveler pour ainsi la maintenir belle. Ainsi, le meilleur moyen d’optimiser et de prolonger les effets de traitements professionnels est d’adopter une routine beauté adaptée à l’état de la peau, sa santé actuelle et ses besoins. Frame par Sarah Battikha Rue Terreaux-du-temple 22, 1201 Genève Tél. 022 738 00 38 www.framesb.ch
Go Out! magazine
75
Abonnez-vous au Fitness et profitez de tous les privilèges offerts par un Hôtel 5*
Abonnement BRONZE à CHF 2500.- | personne | an Accès de 5:00 à minuit, à la piscine et au fitness
Le Spa Valmont, Grand Hotel Kempinski Geneva Quai du Mont Blanc 19, 1201 Geneva, Switzerland Tél. +41 22 908 94 44 - reservation.lespageneva@kempinski.com
TRIP
PERLES DU DÉSERT On dit que le désert, cet immense espace happé de silence, s’apparente à la douceur de vivre. Le voyage qui nous emmène de l'aéroport jusqu’aux premiers contreforts de l’Atlas fait partie de l'équation. Un énorme sentiment d'aventure nous submerge lorsqu'on snobe la ville rouge aka Marrakech direction le désert d’Agafay à une trentaine de kilomètre plus loin. Trois heures à peine après avoir quitté Genève, débarquer au milieu de ces centaines d'hectares de reg irriguées par l'oued avec l'Atlas en toile de fond provoque un sentiment de dépaysement jubilatoire. Dans cet océan de pierre, désert aride, on a testé deux hôtels à ciel ouvert: le Scarabeo Camp et Terres des Étoiles. Récits. Par MINA SIDI ALI
Terre des étoiles
Naguère, on avait découvert Marrakech, smartphone en main saisissant comme les 3/4 des autres tourlos la même photo du fourmillement diurne et nocturne de la place Jemaa El-Fna, de l’instagramable Villa Majorelle et des étals ocre des épices des souks aux mille looks de la ville rouge. Puis, on avait feint de se perdre dans le labyrinthe de la médina entre les stands d’escargots à tire-larigot, ceux de brochettes de viandes et poissons à profusion et les tajines et couscous à la rescousse! Le soir, on avait dormi dans un parmi les myriades de Go Out! magazine
riads. En quête de sensations fortes, il nous manquait depuis les facettes singulières et réellement dépaysantes de cette ville aux divers faciès. Notre prochain voyage se teintait d’un nouvel objectif: s’éloigner des lieux communs pour aller explorer les sentiers battus de Marrakech. Notre mission? Trouver des bivouacs plantés en plein désert où dormir afin de profiter des lumières d'un astronome pour découvrir le ciel étoilé. Challenge relevé! On a trouvé deux hot spots où réaliser notre dessein: le Scarabeo Camp et Terre des Étoiles. 77
TRIP
Scarabeo Camp
SCAR ABEO CA MP
Au Scarabeo Camp, on passe ses journées à jouer à la pétanque, à se reposer, à explorer le désert à dos de chameau, à faire de la randonnée ou du vélo. La nuit, les lanternes marocaines atmosphériques nous donnent l’impression de partir pour une expédition d’un autre temps et avec son ciel non pollué s’allume dès lors une nuée d’étoiles qui nous a laissé béats. Le but ici est de vivre simplement mais dans le confort. On appelle ce type d’expérience du glamping - contraction entre camping et glamour. Le sommeil s'invite rapidement entre les bruits d'animaux nocturnes et le ronflement du poêle à bois. Le chant d'un oiseau annonce le petit-déjeuner: à la lumière rose du soleil qui se lève sur les sommets enneigés de l’Atlas. Au petit-déjeuner, on nous sert une myriade de pains fraîchement cuits au four et de mezzés, comme le zaalouk, une aubergine épicée, et le tchaktchouka à base de poivrons marinés. Il y a du chou-fleur épicé, du couscous et des fèves, ainsi que de succulentes brochettes de poulet bien cuites au four. Dans l'assiette, c'est frais et léger. Et ce n'est pas parce qu'on est au coeur de la mecque du tajine et du couscous que les nourritures se font moins fluettes que les silhouettes des Marocaines. Les pâtisseries et la salade de fruits complètent ce tableau culinaire traditionnel.
Perdu dans le désert d’Agafay, tapi de pierres et de sable, ce bivouac de charme nous propulse dans un autre monde! Entouré par les majestueux sommets de l’Atlas, il s’y dégage une atmosphère unique alliant luxe et nature. L’agitation et le bruit de la médina semble se situer à des années-lumière. Au loin, on aperçoit un groupe de tentes blanches traditionnelles. Les douze bivouacs se parent d’une décoration marocaine authentique, tous dotés de l'esthétique d'un explorateur traditionnel: tapis berbères, tables anciennes, tapis tissés et couvre-lits de mariage authentiques! Magnifiquement scénographié par le photographe et propriétaire belge Vincent T’Sas et sa femme Florence Mottet, c’est comme si vous aviez fait un saut dans le temps! Une fois le tapis berbère de la tente-réception foulé, on découvre un globe du monde rétro, des cartes anciennes et une machine à écrire vintage.
Scarabeo Camp Dans le désert d’Agafay Tél. +212 662 800 823 scarabeocamp.com Scarabeo Camp
Avril.19
78
TRIP
TERRE DES ÉTOILES
A quelques jetée de pierre du Scarabeo Camp, se trouve notre deuxième bivouac orienté éco-lodge : Terre des étoiles. Exit les quads et autres buggies bruyants qui dézinguent la faune et la flore de ces terres brûlées, Pierre-Yves, proprio des lieux, a une âme écolo et respectueuse de l’endroit qui l’accueille ainsi que ses hôtes. Ce lieu entièrement tourné vers la nature nous déconnecte littéralement de notre vie d’accro au smartphone! Ici, on s’ouvre un peu plus à ce qui nous entoure vu qu’il n’y a pas de wifi et qu’on peut oublier la 4G ! On prend le temps de savourer et d’admirer l’horizon qui s’étend à perte de vue ainsi que la voie lactée, allongé sur l’une des nattes. Yoga et méditation sont au programme ainsi que des balades à dos de cheval ou de dromadaire pour découvrir le désert. On peut également s’oublier entre les mains expertes d’une masseuse ou s’adonner à la brasse dans l’une des deux piscines du camp. Les plus sportifs s’essaieront sans doute au VTT ou à une randonnée.
Ultra soucieux de protéger son environnement, le camp est auto-suffisant. Rassurez-vous, dans chaque espace, eau chaude et électricité sont présentes. L’eau servie est extraite du sol, filtrée, potable et surtout recyclée pour l’irrigation du jardin. Les panneaux solaires sont là pour assurer l’éclairage. Et dans l’assiette du restaurant, chaque produit provient du potager bio que l’on peut visiter. Le copieux petit-déjeuner se compose de spécialités marocaines: thé à la menthe, msemen, pain botbot, confitures de figue ou d’orange, salade de fruits, oeufs, jus pressé. Pour le déjeuner et le dîner, entrées et desserts imposés et deux tajines servis (végétarien ou carnivore). Dépaysement total et couchers de soleil incroyables garantis! Terre d’étoiles 12 Derb El baroud, Marrakech 40000, Maroc www.terredesetoiles.fr
Terre des étoiles
Go Out! magazine
79
TRIP
ODYSSÉE EXALTÉE Par RAYANE M’ZOURI
Et si on prenait le large direction le Maroc pour un bol d’air pur à travers une expérience unique: une excursion féerique entre monts et vallées dans le désert d’Agafay, à Marrakech en montgolfière avec Ciel d’Afrique - la référence en matière de vol en ballon gonflable. La cité marocaine fameuse pour sa place Jemaa El Fna, sa kyrielle de souks, son jardin Majorelle et sa palmeraie offre l’escapade idéale pour un trip dans le désert où l’on décèle le plus grand nombre de vols en Afrique et en plus haute altitude. L’aventure n’en est que plus magique lorsqu’elle s’accomplit à l’aube, pour pouvoir profiter pleinement du spectacle époustouflant que procure l’azur marocain au petit matin. Avant-goût. Avril.19
80
TRIP
5h. Réveil frileux pour deux lève-tard en quête de sensations fortes. Le rendez-vous est fixé aux aurores au centre de Marrakech où un 4×4 siglé Ciel d’Afrique vient nous embarquer pour notre excursion hors de la cité sise au pied des montagnes de l’Atlas. Une heure environ plus tard, nous voilà dans un lieu aux allures de campement désertique inspiré des touaregs, où un accueil chaleureux à la marocaine avec thé à la menthe coulant à flot nous attend. L’air est frais, les couvertures affluent ainsi que les premières instructions. Pour que toute l’expérience se déroule à merveille, on nous indique les consignes de sécurité puis le fonctionnement des ballons. Chaque groupe rejoint son ballon et le spectacle débute par un festival de flammes et de crépitements intensifs générés par les préparatifs des ballons en train de gonfler au pré-décollage. Aussi impressionnante que fascinante, la taille des montgolfières nous laisse pantois. On se demande clairement comment elles parviennent à s’élancer dans le ciel avec pour la plus grande une vingtaine de personnes à son bord. On notera l’accès wifi qui nous permettra de faire en live notre expérience hors-norme.
et ce jusqu’au soleil levant sous nos yeux. Spectacle aussi contemplatif que poétique, on est déboussolé par tant d’harmonie. Après le vol d’une durée d’une heure, on a le droit à un petit-déjeuner berbère sous la tente caïdale en attendant la remise de notre certificat de vol personnalisé! Ciel d’Afrique offre décidément une véritable odyssée proche du rêve. L’enseigne existant depuis vingt-neuf années emploie quarante professionnels ultra qualifiés et est dotée de quatre montgolfières pouvant accueillir de six à vingt personnes. Au delà du vol classique, on peut également opter pour un vol royal avec petit-déjeuner à bord de la montgolfière. L’expérience est unique surtout dans les conditions que le ciel marocain offre. Planant au dessus de l’Atlas tel un rapace, elle nous a donné des ailes et nous a fait sentir libres comme l’air.
Une fois installée, le ballon s’envole offrant un large paysage qui s’étend devant nos yeux de merlan frit et le spectacle débute avec magie. Notre chef de bord n’est autre que Daniel Penet, fondateur de Ciel d’Afrique, un véritable oiseau rare, qui pratique le vol depuis presque 40 ans. Expert en culture aéronautique, ce passionné nous fait découvrir la région par les voies du ciel, et nourrit l’excursion avec une rivière d’anecdotes régionales en nous renseignant également sur le fonctionnement du colosse. En quelques minutes, nous survolons le désert d’Agafay qui nous dévoile un large paysage aux multitudes de facettes, passant des montagnes de l’Atlas, à la Médina, Guéliz, des villages ruraux, à la faune sauvage
Go Out! magazine
Ciel d’Afrique Tél: +212 524 43 28 43 contact@cieldafrique.info www.cieldafrique.info
81
Avril.19
82
Communication & Design — Base Design
salondulivre.ch
AUTOMOBILE
ROLLS SUR MESURE En mars dernier, c’est durant le Salon international de l'automobile de Genève qu’on a rencontré Alex Innes! Designer sur mesure de la marque Rolls-Royce, ce jeune prodige s’est propulsé à la tête de la créativité et de la conception de la marque anglo-saxonne. Lors de la foire, il en a dévoilé ses secrets, ses objectifs, son parcours et sa vision. Ce dernier se démarque par sa fonction singulière: il est en charge de toutes les Rolls Royce ultra personnalisées (plusieurs millions de dollars) sortant de la manufacture de Goodwood. Son calme, son dévouement et son expérience ont démontré qu’il avait trouvé sa place au sein de la firme à laquelle il a su redonner la forme. Au service de Rolls-Royce depuis 2008, il perpétue l’authenticité des modèles et améliore l’héritage intemporel d’une des plus grandes enseignes du monde. Entretien. Par RAYANE M’ZOURI
Comment décririez-vous votre parcours chez Rolls-Royce ? J’ai rejoint la firme en 2008. Cette dernière était vraiment différente d’aujourd’hui. Mais pour autant, elle avait cette ambition de se développer et se montrait ouverte d’esprit pour de nouveaux concepts. Je me considère vraiment chanceux de jouer un rôle essentiel dans le design et la création de ces voitures emblématiques à une époque où une nouvelle génération de voitures voient le jour. Rolls-Royce est venu me chercher (rires). J’en étais plus qu’honoré car la concurrence dans ce secteur est très rude. J’essaie de perpétuer leur savoir-faire tout en y laissant mon empreinte. Est-ce que ce sont vos études en art qui vous ont orienté dans ce secteur? Exactement, suite à mon Bachelor en art, j’ai poursuivi avec une spécialisation en design automobile. J’étais clairement plus concentré sur l’architecture au début de mes études. J’adore cette discipline car elle réserve beaucoup de place aux formes, à la géométrie et au développement des matières. Ainsi, le design automobile était au départ juste une sorte d’échappatoire, j’avais une passion pour les voitures. Un de mes professeurs en art m’a énormément influencé et poussé dans cette voie. Et j’ai réalisé que l’architecture se corrèle aisément au design automobile. Je m’estime très chanceux d’avoir été accepté à la Coventry University, qui est un très bon institut.
Selon vous, quel est le futur du design automobile ? C’est une question très difficile! Rolls-Royce sera toujours dans la mouvance. Les prochaines années, il y aura une évolution radicale du design dans le domaine automobile avec une restructuration des formes et de l’ergonomie. L’enseigne a toujours préservé sa place de pionnière et leader sur le marché. Je suis assez optimiste et je suis certain que Rolls-Royce conservera son esprit avant-gardiste. www.rolls-roycemotorcars-geneva.ch
Go Out! magazine
83
MAINTENANT. BLOCKCHAIN. DIGITAL. BOTS. UX. KPI. ICO. BON VIEUX PAPIER. INFLUENCERS. SURPRENDRE. ACTIVATIONS. AGILE. ROI. CONTENUS. TOUT DE SUITE. COMMUNAUTÉ. Le monde a déjà changé depuis hier soir. Peu importe les modes et les canaux de diffusion, nous pensons que la communication se fonde sur la combinaison « stratégie+création » pensée spécifiquement pour votre réalité et celle de vos clients. D’ailleurs, c’est sur cette page que vous venez de nous rencontrer. EN FRANÇAIS. IN ENGLISH. UF SCHWIIZERTÜTSCH. 日本語で.
www.horde.ch Genève | Lausanne
rdv pris
©DR Ciel d'Afrique
FREE SOLO MID90S BERTRAND TAVER NIER THE TWILIGHT ZONE ART EN VIE ILLE VILLE FRONTIÈRES EN TOUS GENR ES GREGOR SAILER L’HYPOTHÈSE DE L’ ÎLE MÉDITATION DU VENDREDI SAINT MÉDÉE LES ITALIENS DE L’OPÉRA DE P ARIS EMERGENTIA VR_I LÉO TARDIN C ARL CRAIG NOSTROMO YOUNG MAR CO ICT DAY EKSTASE CIRCULATION(S) Go Out! magazine
85
CINÉMA
ÉCRAN TOTAL Par FRANÇOIS GRAZ
FREE SOLO
Récent lauréat de la cérémonie des Oscars 2019 en ayant raflé la statuette du meilleur documentaire, l’œuvre d’Elizabeth Chai Vasarhelyi et Jimmy Chin a de quoi donner le vertige. Et pour cause, la caméra suit le périple d’Alex Honnold, l’un des grimpeurs les plus réputés en matière de solo intégral. Pour les non-initiés, une explication s’impose : il s’agit d’escalader un édifice sans aide de matériel. Et on peut dire que notre varappeur trompe-la-mort a le don de s’attaquer à la roche la plus dantesque : El Capitan est une des formations rocheuses les plus compliquées à gravir avec ses 900 mètres de haut. Elle est située dans la vallée de Yosemite aux États-Unis, très connue et redoutée dans le monde de l'escalade. Visionner Free Solo se résume à retenir son souffle pendant une bonne heure et ressentir la même envie d’accéder au sommet que le protagoniste du documentaire. Une bouffée d’air frais vivement conseillée sur grand écran. FG Free Solo d’Elizabeth Chai Vasarhelyi et Jimmy Chin Sortie le 11 avril
MID90S
Pour les afficionados de comédies US un tantinet graveleuses, Jonah Hill a fait figure de proue durant au moins cinq bonnes années. Seulement, l’adolescent salace prêt à tout pour perdre sa virginité qu’il incarnait dans Supergrave a bien changé. Oui car voilà, nous sommes désormais en 2019 et pour sa première réalisation, le natif de Los Angeles signe un véritable bijou sur fond de culture skate période nineties. Le long métrage met en scène Stevie, 13 ans, dont la vie de famille est compliquée entre une mère aux abonnés absents et un grand frère plutôt impulsif. Son existence est donc relativement boring jusqu’à qu’il fasse la connaissance d’une bande d’adeptes de skate qui vont lui faire passer le meilleur été de sa vie. Alors oui, sur le papier le pitch est relativement conventionnel, car la qualité première de cette œuvre réside dans sa mise en scène qui arrive à retranscrire sans mal nos jeunes années de découvertes, et ça c’est fort. On notera également la prestation tout en justesse du jeune acteur principal Sunny Suljic. Une réussite. FG Mid90s de Jonah Hill Sortie le 24 avril
Avril.19
86
CINÉMA
LA SÉRIE DU MOIS : THE T WILIGHT ZONE (2019)
Avec son générique culte reconnaissable entre mille, la série culte des années 60 de Rod Sterling a traumatisé bon nombre de générations. Deux autres moutures télévisuelles ont été adaptées en 1985 et en 2002 ainsi qu’un film en 1983, sans parvenir à égaler le charme vintage de l’originale cependant. Sauf que l’omniprésent Jordan Peele a décidé de nous prouver que l’élève peut dépasser le maître avec son nouveau projet : The Twilight Zone (2019). On attend donc impatiemment de voir ce que vont nous réserver ces dix premiers épisodes aux confins du fantastique. L’un d’entre eux revisitera le fameux Cauchemar à 20 000 pieds, qui dépeignait le voyage d’un homme à bord d’un avion dont les ailes sont attaquées par une créature bien creepy que lui seul semble voir. Côté distribution, les noms d’Adam Scott (Parks & Recreation), Greg Kinnear (House of Cards) ou encore Steven Yeun (Walking Dead) ont déjà filtré. Alors adaptation réussie ? Réponse le 1er avril et ce n’est pas une blague. FG RENCONTRE AVEC BERTR AND TAVERNIER
En avril, l’un des pontes du cinéma français arpentera les salles obscures des cinémas du Grütli. Bertrand Tavernier, tête pensante d’une vingtaine d’œuvres dont Que la fête commence (1975), La vie et rien d’autre (1989), Dans la brume électrique (2009) et plus récemment Quai d’Orsay (2013) honorera le lieu de sa présence deux jours durant. Celui qui officie comme Président de l’Institut Lumière à Lyon présentera notamment son film Laisser-Passer (1992) qui dépeint la vie sur les plateaux de cinéma en pleine Seconde Guerre mondiale. L’œuvre s’inspire des conditions de tournage difficiles de La Main du Diable de Maurice Tourneur, sorti en 1943. Le réalisateur de 77 ans projettera également deux épisodes issus de sa série documentaire hommage au 7ème art français à travers les âges, Voyage à travers le cinéma français. Une compilation personnelle éclectique qui conclura de la plus belle des manière la venue de Bertrand Tavernier en terres helvétiques. FG
The Twilight Zone (2019) de Jordan Peele Disponible le 1er avril sur CBS
Rencontre avec Bertrand Tavernier Du 5 au 6 avril aux cinémas du Grütli
Go Out! magazine
87
EXPOS ET CONFÉRENCES
DÈS LE 2 MAI ART EN VIEILLE VILLE GENÈVE
ART EN VIEILLE VILLE GENÈVE
Vernissages communs le 2 mai dès 18h www.avv.ch
Ce printemps, Art en Vieille-Ville vous convie à sa 25ème édition, vous réservant de nombreuses surprises aux couleurs variées et éclectiques. En parcourant les expositions des quinze galeries et autres cabinets et musées, vous aurez la chance de découvrir des pièces de toutes époques et de tous horizons, allant des mythiques œuvres de Lucas Cranach Le Vieux, aux tirages du photographe franco-vietnamien Jean-Baptiste Huynh. Le vernissage aura lieu le jeudi 2 mai dès 18 heures, et le samedi 4 mai, dès 11 heures, vous pourrez assister à une visite commentée par l’historienne de l’art Paula Rey qui vous guidera à travers ces quinze lieux d’exposition aux sujets et artistes soigneusement sélectionnés pour ce 25ème anniversaire. Notons également que cette année un nouvel espace vient rejoindre le cercle Art En Vieille Ville, l’Espace Muraille, spécialisé dans l’art contemporain. Un événement mêlant genres et pratiques où vous aurez la chance de découvrir et d’admirer des pièces de toutes époques et origines. ADG
JUSQU'AU 18 MAI SALLE D'EXPOSITION DE L'UNIGE
FRONTIÈRES EN TOUS GENRES
66, boulevard Carl-Vogt - 1205 Genève Entrée libre www.unige.ch
L’exposition actuellement en cours dans la salle dédiée de l’Université de Genève est l’un des éléments constitutifs d’un dispositif de recherche et d’enseignement assez particulier. Ainsi, le projet « Frontières en tous genres » regroupe un cours en ligne (ou MOOC pour les plus en phase avec notre époque), une publication du Département de géographie et environnement, un séminaire actuellement donné à l’UNIGE, de même que l’exposition éponyme. Celle-ci décortique donc la notion de frontière par deux approches du terme : en tant que limite interétatique et en tant que ségrégation sociale, en particulier celle qui tend à reléguer les femmes à l’espace domestique. Photographies, projections, témoignages et documents informatifs illustrent de façon pertinente et parfois même ludique (n’oubliez pas de visiter les toilettes, lieu de séparation s’il en est !) la manière dont ces barrières, visibles ou invisibles, structurent le monde en fabriquant « les différences et les identités qui sont de part et d’autre de ces frontières », comme l’explique Raphaël Pieroni, le commissaire de l’exposition. De quoi donner des envies de transgression ! NR
©Elizabeth Richter, 1971
Avril.19
88
EXPOS ET CONFÉRENCES
JUSQU’AU 21 AVRIL CENTRE DE LA PHOTOGRAPHIE GENÈVE
GREGOR SAILER THE POTEMKIN VILLAGE
Bâtiment d’Art Contemporain 28, rue des Bains - 1205 Genève www.centrephotogeneve.ch Intervention de l’artiste le jeudi 4 avril à 19h
The Potemkin Village, ou quand la photographie vient nous bercer d’illusions. L’illusion, un mot qui semble se trouver au centre du travail de Gregor Sailer, photographe d’origine autrichienne, qui, à travers son dernier projet actuellement exposé au Centre de la Photographie, nous propose de dévoiler l’envers d’un décor souvent trompeur. Son objectif ? Nous faire croire que nous nous trouvons face à une série de photos représentant des maisons des quatre coins du monde, mais derrière leurs façades, le vide. Avec ces fausses demeures orientales hébergeant des centres d’entraînement pour les soldats américains, ou encore ces villages fantômes à la frontière suédoise, Gregor Sailer nous fait découvrir ces villages imaginaires, mais incite surtout à ouvrir les yeux sur la manipulation dont la photographie est capable aujourd’hui. Une exposition qui nous invite à lever le voile sur les illusions qui nous entourent. ADG
© Gregor Sailer, The Potemkin Village
JUSQU’AU 6 AVRIL LABORATOIRE D'ART CONTEMPORAIN ANDATA/RITORNO
L'HYPOTHÈSE DE L'ÎLE
Comment un artiste plasticien peut-il encore créer dans le monde d’aujourd’hui, en prenant en compte l’état de notre planète ? Jean-Pierre Brazs semble avoir réussi à allier ces deux thématiques. Ses œuvres in situ fondées sur la création de lieux imaginaires viennent aujourd’hui s’exposer au laboratoire d’art contemporain Andata/ Ritorno avec un nouveau projet, L’Hypothèse de l’Île. Cette nouvelle œuvre se veut comme un compte-rendu bel et bien réel d’une résidence d’artistes fictive se tenant sur une île elle aussi imaginaire. La volonté de Jean-Pierre Brazs va cependant plus loin. À travers son œuvre il tente de faire bien plus que créer pour l’art, il déclenche une sonnette d’alarme, une secousse nous venant du monde de l’art et nous rappelant que chacun a son rôle à jouer. Ses îles spectrales, tout comme sa fresque réalisée in situ au laboratoire, viennent subtilement nous rappeler la tragédie qui se joue sous nos yeux. Quand l’art veut nous sauver de notre terrible destinée. ADG
Jean-Pierre Brazs, L’Hypothèse de l’Île Laboratoire d’art contemporain Andata/Ritorno 37 Rue du Stand - 1204 Genève www.andataritornolab.ch
©Jean-Pierre Brazs
Go Out! magazine
89
Le TFM c’est ça !
Théâtre, Danse, Musique, Cirque
forum-meyrin.ch
CLASSIQUE
LE 19 AVRIL
15h
TEMPLE DE SAINT-GERVAIS
MÉDITATION DU VENDREDI SAINT LEÇONS DE TÉNÈBRES DE FRANÇOIS COUPERIN
12, rue des Terreaux-du-Temple - 1201 Genève espace-saint-gervais.ch
Depuis la Réforme, la mort de Dieu et la garantie de la liberté de culte, les fêtes religieuses mineures sont moins suivies et connues de nos jours, sans doute la liberté le vaut-elle. Pour ceux qui aiment exercer leur liberté de cette façon, la Méditation du Vendredi Saint jouée dans un temple protestant qui plus est, prend place pour célébrer la mort d’un Galiléen rebelle sur un instrument de torture romain à l’époque très répandu. François Couperin fut un compositeur majeur de pièce de clavecin, illustre pour avoir été de ceux qui surent faire sortir le Royaume de France de sa réserve musicale et embrasser les innovations italiennes qui permettront plus tard à Charpentier d’exister. Qu’il en soit remercié. VM
DU 30 AVRIL AU 11 MAI GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE
MÉDÉE TRAGÉDIE LYRIQUE DE MARC-ANTOINE CHARPENTIER
Boulevard du Théâtre 11 - 1204 Genève Dès 15 CHF geneveopera.ch
Go Out! magazine
Fraîchement rouvert aux velléités musicales du public genevois, le Grand Théâtre continue sur sa lancée mythologique avec un troisième Médée, après Medea et Il Giasone les saisons précédentes. Une thématique toujours très actuelle avec une Médée qui furieuse d’avoir vu son douchebag de Jason convoler avec plus jeune qu’elle, refroidit ses propres enfants et sa rivale. On remarque une hybris somme toute très moderne. La thématique indique que l’Europe et plus précisément la France a commencé à embrasser les Lumières. Charpentier nous délecte de la seule tragédie que Lully lui a laissé créer, un bijou baroque qui couronne la fin de sa carrière. A noter qu’en termes de ce qu’on appelle la médiation culturelle, c’est-à-dire sa vulgarisation, une présentation est offerte pour les intéressés par un musicologue. VM
91
THÉÂTRE ET DANSE
LE 7 AVRIL
20H15
ROSEY CONCERT HALL
LES ITALIENS DE L’OPÉRA DE PARIS
1 ch. du Rosey - 1180 Rolle roseyconcerthall.ch
Le nom de cette troupe de joyeux drilles fait penser à une amicale d’intermittents du spectacle, or c’est bien d’une troupe qu’il s’agit ici. Elle est issue de l’initiative d’Alessio Carbone, ancien premier danseur qui, arrivé à la retraite sportivo-dansée, a voulu faire rebondir sa carrière mais point seul. Il a donc fait appel à des collègues transalpins présents dans la Ville Lumière pour créer ledit spectacle qui fait agrège quelque hits intemporels du ballet classique. Rachmaninoff par Ben Stevenson, Donizetti par Manuel Legris, Thom Willems par Forsythe, John Adams par Simone Valastro, Jacques Brel par Ben van Cauwenberg, Saint-Saëns par Fokine, et on en passe. Depuis l’ouverture du Concert Hall, la directrice Marie-Noëlle Gudin se réjouissait d’accueillir un public exogène au Rosey et c’est à présent une réalité. VM
©Ula Blocksage & Jim Rosenberg
DU 3 AU 13 AVRIL
17h
L'ABRI
EMERGENTIA
Place de la Madeleine 1 - 1204 Genève www.fondationlabri.ch
La fondation genevoise L’Abri accueille depuis maintenant de nombreuses années de jeunes talents, passant par les arts visuels, mais également les arts de la scène. Et ce printemps, L’Abri nous propose un événement consacré à la danse et à ses jeunes talents originaires des quatre coins du monde. Emergentia se voit alors comme un festival soutenant corps et âmes l’art de la chorégraphie et ses figures émergentes. De Genève à Téhéran, en passant par Bucarest ou Yverdon, L’Abri, en collaboration avec l’ADC et le Théâtre de l’Usine, offre l’espace de dix jours la possibilité pour le public genevois de découvrir les nouveaux talents de la chorégraphie contemporaine. Des thématiques variées et complexes seront alors explorées par les danseurs et chorégraphes, traitant du jugement de la féminité, de la question des genres, ou encore de la narration de nos propres histoires. Un événement dynamique qui mettra le corps à l’honneur à travers dix voix, dix manières d’être son corps aujourd’hui. ADG
©Andreea David
Avril.19
92
THÉÂTRE ET DANSE
JUSQU'AU 14 AVRIL COMÉDIE DE GENÈVE
VR_I Là vraiment, un pas sans doute important a été franchi avec ce spectacle de réalité virtuelle. Bien sûr, si vous avez un représentant de la génération Z autour de vous, ou que vous en êtes vous-même, on pourrait dire qu’il se fait des choses déjà bien plus impressionnantes dans les niches agréées. Or là c’est un spectacle justement, qui va s’adresser à un public assez néophyte. C’est le pari de la collaboration entre Gilles Jobin et Artanim de proposer au public une immersion totale dans un monde virtuel où peu d’humains ont mis le néocortex. Imaginez-vous avec un casque de réalité virtuelle, un sac-à-dos bourré d’informatique et une kyrielle de capteurs, et les acteurs qui vont faire la pièce autour de vous, c’est proprement époustouflant. Prenez le plus ronchon de vos amis et il risque fort de se dérider. VM
Séance toutes les 20 minutes 1ère séance : 14h / Dernière : 18h40 ou 19h 6 bd. des Philosophes - 1205 Genève http://comedie.ch http://vr-i.space
©Gilles Jobin
les concerts du dimanche 18-19
Carte blanche au Concours de Genève
Quatuor Terpsycordes et Quatuor Voce & Lauréats du Concours piano, clarinette et flûte
12
05 2019
à 17h
Jaehyuck Choi composition & direction Daniel Esteve mise en scène
Victoria Hall
SCÈNE CULTURELLE DE LA VILLE DE GENÈVE
Plus d'informations www.ville-ge.ch/vh ou 0800 418 418 (numéro gratuit)
Genève, ville de culture www.ville-ge.ch/vh
SCÈNE CULTURELLE DE LA VILLE DE GENÈVE
LIVE ET FESTIVALS
LE 30 AVRIL
20h
AMR - SUD DES ALPES
LÉO TARDIN Ce 30 avril, le pianiste genevois Léo Tardin – premier lauréat de la Montreux Jazz Solo Piano Competition en 1999, qui a notamment collaboré avec Roy Ayers et Erik Truffaz et que beaucoup ont découvert via le projet Grand Pianoramax – viendra présenter à l’AMR son triple album Collection, sorti en octobre dernier. Cette œuvre solo, que l’artiste présente comme « un carnet de souvenirs », est composée d’enregistrements live effectués dans des lieux aussi insolites qu’une piscine lucernoise vide, une cave centenaire de la Chaux-de-Fonds ou encore le Pavillon Sicli bien connu des Genevois, parfois devant un public fourni, parfois dans une atmosphère intimiste. Ressortent ainsi des morceaux toute la singularité des lieux et la magie de l’improvisation, capturant avec virtuosité la force éphémère et précieuse du live. Ce concert sera également enregistré dans le cadre de la Journée internationale du jazz qui tombe ce même jour, et peut faire office de séance de rattrapage (ou de plaisir redoublé !) suite à la prestation de Léo Tardin le 13 avril au Cully Jazz Festival. NR
10, rue des Alpes – 1201 Genève www.amr-geneve.ch
© Xavier Ripolles
LE 13 AVRIL AUDIO
CARL CRAIG A l’aune de ses 50 ans, Carl Craig, l’une des figures de proue du tsunami Detroit techno qui a déferlé sur les clubs de par le monde et révolutionné les musiques électroniques à la fin des 80’s et début des 90’s, continue de distiller avec brio sa techno abreuvée d’influences multiples et diablement efficace. Il faut rappeler que celui qui officie également en tant que producteur émérite puise volontiers dans le jazz (il a notamment collaboré avec Quincy Jones et Herbie Hancock), la new wave, la soul ou même la musique classique (voir son projet Versus avec le pianiste Francesco Tristano), ce qui lui permet une exploration continuellement renouvelée du son. Curieux et prolifique côté studio, Carl Craig et aussi un fin connaisseur des clubs et maîtrise à la perfection la formule magique qui fait vibrer les ravers. Encore une belle soirée à Audio en perspective donc, cette fois organisée en partenariat avec Red Bull Music. NR
20, rue Boissonnas – 1227 Les Acacias audio-club.ch
©DR
Avril.19
94
LIVE ET FESTIVALS
LE 24 AVRIL 21h LA GRAVIÈRE
NOSTROMO RELEASE PARTY “NARRENSCHIFF” Tout le monde se souvient sans doute de ce concert de la Fête de la Musique 1999 derrière l’Alhambra, celui où Knut, Prejudice, Short et Nostromo ont achevé d’ébranler les antédiluviennes murailles de la Vieille-Ville. On les croyait rangés depuis 2005, on pensait pouvoir reprendre une activité normale. Que nenni, les emblématiques légendes du grindcore/ metalcore genevois sont de retour depuis peu, à la suite d’une blague sur les réseaux sociaux qui a un peu trop bien tourné. Ceux qui imposent le respect sur toute la péninsule européenne à minima ont donc repris la voie des studios et sont parés à écraser leur public de leur nouvel EP, intitulé Narrenschiff. On notera l’usage de la langue germanique et le sens dudit titre qui pourrait se traduire par “Le Vaisseau des Illusions” ou encore “Un Véhicule de Mystification”. VM
Portes à 21h, concert à 21h30 20 CHF 9 chemin de la Gravière – 1227 Les Acacias/GE lagraviere.ch
LE 13 AVRIL
23H59
MOTEL CAMPO
YOUNG MARCO B2B MAX ABYSMAL (ANL) C’est une soirée 100% Amsterdam qui s’annonce dans le motel le plus bruyant de l’histoire de l’hôtellerie. On remarque une tendance naturelle chez l’être humain et dans la biologie en général, à porter son attention et se laisser impressionner d’abord par le bruyant et ensuite seulement l’acuité s’affine et la pertinence peut revenir occuper le terrain. Young Marco c’est ce genre d’artiste dont la modestie n’a d’égale que son travail et son talent; producteur très ouvert, il garde un petit goût pour la musique électronique de la péninsule italienne, ajoutant encore en légèreté à la balance du batave. Son collègue du soir, Max Abysmal, nous vient également des bords de l’Amstel et lui aussi aime la musique aérée et high-pitched. Donc ceux qui ont une dent contre l’acid ou la dub-techno, cette soirée vous appartient. VM
À partir de 23h59, jusqu’à raison retrouvée 13 rte des Jeunes - 1227 Les Acacias motelcampo.ch
Go Out! magazine
95
EN FAMILLE
LE 25 AVRIL
De 9h à 11h et de 14h à 16h
CERN GLOBE SCIENCE & INNOVATION
ICT DAY SPÉCIAL FILLES AU CERN Les luttes féministes se renforcent, se diversifient, et il devient (heureusement) normal d’en observer des déclinaisons un peu partout. Si vous avez une fille (ou plusieurs), et que vous êtes de celleux qui n’en peuvent plus du rose pour les filles et du bleu pour les garçons, que vous ne pouvez plus répondre aux question sur la physique quantique et la programmation de l’intelligence artificielle de votre fille, cette activité est pour vous. Le CERN propose deux workshops de deux heures pour enseigner et appliquer la programmation robotique, découvrir comment le CERN utilise déjà plein de machines intelligentes et encore tant d’autres moments d’émerveillement pour les scientifiques en herbe. VM
Inscription obligatoire 385 rte de Meyrin - 1217 Meyrin indico.cern.ch/event/801284/
LE 12 AVRIL
Dès 18h
UN R DE FAMILLE
RESTO EN FAMILLE Lorsque la petite sortie à deux se mue en trois, voire quatre, certaines choses ne seront plus jamais pareilles. Notamment la nonchalance à choisir son établissement de restauration, cet esprit libre et insouciant qui pointe son doigt où bon lui semble. Les crises non-sollicitées, les expériences avec les couverts, les lancers de pain sont ce qui retient les jeunes parents de tenter une sortie. Or, Un R de Famille, le restaurant tenu par Pro Juventute, propose justement d’annuler tout ce qui génère ce mal-être : les gens qui ne sont pas venus avec leur enfant, ou pire qui n’en n’ont pas. Ils ne seront pas là, donc pas besoin de craindre quoique ce soit, où le monde est dans le même youpala. Menus enfants avec petites pâtes et sauces au choix, glaces en dessert, jeux, jouets, livres et activités surveillées par une nounou sur place dans un espace dédié et sécurisé pour les petits terribles. VM
10, rue Goetz-Monin - 1205 Genève Réservation obligatoire 022 328 22 23 unrdefamille.com
Avril.19
96
AILLEURS
DU 4 AVRIL AU 4 AOÛT ZENTRUM PAUL KLEE
EKSTASE Ce printemps le Zentrum Paul Klee de Bern se consacre à un thème à la fois ancien et toujours d’actualité, l’extase. À travers des œuvres d’artistes à la renommée internationale, tels que Meret Oppenheim, Auguste Rodin, Paul Klee, ou encore Marlene Dumas, le centre nous propose une interprétation variée et étonnante de cette thématique ancestrale. L’exposition regroupe 230 œuvres, de l’Antiquité à nos jours, nous proposant ainsi un éventail des plus surprenants, et démontrant au spectateur que l’extase n’a jamais cessé d’intriguer les artistes. La recherche de cet état, passant par la perte de contrôle, la libération, ou encore la transcendance et l’autodestruction, a inspiré des générations d’artistes de tous horizons, et abouti à des œuvres intenses et étonnantes. Ce phénomène culturel datant de la nuit des temps s’expose aujourd’hui au Zentrum Paul Klee, et nous propose à nous aussi spectateurs d’en faire l’expérience, guidés par des artistes emblématiques de notre époque. ADG
Monument im Fruchtland - 3006 Bern www.zpk.org
©Zentrum Paul Klee
DU 20 AVRIL AU 30 JUIN CIRCULATION(S) Le festival Circulation(s) consacré aux jeunes photographes européens fait son retour cette année pour sa sixième édition. Après son incroyable succès en 2018, cette année le festival constituera l’exposition principale du CENTQUATRE-PARIS, un lieu où les jeunes talents de la photographie auront la chance d’être mis sur le devant de la scène. Le but de ce festival ? Offrir la chance à ces talents émergents, originaires de toute l’Europe, de faire connaître leur travail au grand public. Une vitrine rêvée qui nous fera notamment découvrir lors de cette édition quatre photographes roumains, mais également des artistes ukrainiens ou encore danois. Ces jeunes photographes viennent apposer leur patte contemporaine et leur regard nouveau sur des thèmes connus de la photographie, tels que le paysage et le portrait, mais aussi une photographie plus abstraite et contemporaine explorant des thématiques allant des violences domestiques à la documentation d’un folklore en péril face au monde moderne. ADG
FESTIVAL CIRCULATION(S) CENTQUATRE-PARIS 5, rue Curial - 75019 Paris www.festival-circulations.com
Go Out! magazine
97
ABONNEZ-VOUS Et recevez gratuitement un sac FREITAG* ! d'une valeur de CHF 140.-
Les abonnements :
Vous allez adorer recevoir le magazine chaque début de mois pour faire vos choix de sorties. Alors abonnez-vous ou, selon votre humeur du moment, soutenez Go Out ! en utilisant le coupon ci-dessous ou en consultant www.gooutmag.ch En plus du tirage d’inscription, les membres de soutien sont tirés chaque mois au sort pour recevoir des billets pour des représentations, en partenariat avec différentes institutions culturelles et festivals en Suisse.
1. Le Sympathique 50 CHF (abonnement individuel) 2. Le Tonique 100 CHF (abonnement entreprise ou institution) 3. Le Sublime
4. Le Paradis 1000 CHF
Nom
(abonnement institutionnel de soutien)
Prénom Adresse NPA/Localité Courriel Teléphone Abonnement choisi À renvoyer par mail à : info@gooutmag.ch ou par courrier à : GoOut ! magazine L'Arcade 56, Rue de Saint-Jean 1203 Genève
*Dans la limite des stocks disponibles. Veuillez noter que chaque sac FREITAG est unique et que ceux remportés par les vainqueurs seront tous de couleur et de motif différents que celui présenté en photo. Avril.19
250 CHF
(abonnement individuel de soutien)
98
Mercredi 22 mai 2019 à 18 h 30 HEAD – Genève Bâtiment H Avenue de Châtelaine 7 1203 Genève
©
En conversation avec Jean-Pierre Blanc, Directeur de la Villa Noailles, Festival de Hyères, et Youri Kravtchenko, architecte et professeur au Département Architecture d’intérieur
Jose Manuel Alorda
—TALKING HEADS Conférences
— Pierre Yovanovitch Architecte d’intérieur 22.05.2019