Hiver / Printemps 2014 - Secondaire

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options carrières pour les étudiants des cégeps, collèges et universités

magazineoptionscarrieres.com hiver/printemps 2014 / Volume 28 No 1

Lancezvous dans votre carrière avec un stage coop n Sectio le a i c é p s et des au sujins So té de san

07 Tournant

professionnel : Le bénévolat vous enrichit

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À faire et à ne pas faire pendant le stage Coop

16 Un stage a l’étranger : Ma meilleure décision




options carrières RÉDACTEUR EN CHEF

Paul D. Smith DIRECTEUR DE LA RÉDACTION | GORDONGROUP

Simon Osborne

encore plus

options carrières Le dernier numéro d’Options Carrières est toujours disponible en ligne à magazineoptionscarrieres. com. Pendant que vous y êtes, naviguez sur le reste de notre site Web. Vous y découvrirez d’autres excellents articles vedettes de numéros antérieurs de la revue.

GESTION DE PROJET | GORDONGROUP

Omer Abdallah RÉVISEURE | GORDONGROUP

Jordan Adams DIRECTION ARTISTIQUE | GESTION DE L’IMPRESSION GORDONGROUP

Leslie Miles CONCEPTION ET MONTAGE | GORDONGROUP

Kelly Read-Lyon, Alina Oliveira DIRECTEUR DES VENTES PUBLICITAIRES | GORDONGROUP

Kirill Kornilov VENTES PUBLICITAIRES | GORDONGROUP

Pauline de Gonzague, Colleen Hayes REPRÉSENTANT DE DISTRIBUTION | GORDONGROUP

Rocio Valencia SOUTIEN ADMINISTRATIF | GORDONGROUP

Alexander Smith

BLOGSPOT est le coin réservé aux blogueurs invités. Vous y trouverez des réflexions sur différents sujets : les études postsecondaires, l’intégration au marché du travail, la quête du « bon » emploi et comment mettre sa carrière sur les rails. Envoyez vos idées de blogue à magazineoptionscarriere.com/blogspot

COLLABORATEURS

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La revue Options Carrières est publiée deux fois l’an, en janvier et en septembre, par l’Association canadienne des spécialistes en emploi et des employeurs (ACSEE), 720, av. Spadina, bureau 202, Toronto (Ontario) M5S 2T9 POUR TOUTE INFORMATION SUR L’ABONNEMENT, VEUILLEZ CONTACTER PAUL D. SMITH : Téléphone : 613-634-2359 Télécopieur : 416-929-5256 Courriel : pauls@cacee.com Site Web : magazineoptionscarrières.com POUR TOUTE INFORMATION SUR LA PUBLICITÉ, VEUILLEZ CONTACTER KIRILL KORNILOV, Directeur des ventes publicitaires chez gordongroup : Téléphone : 613-288-5363 Télécopieur : 613-722-6496 Courriel : kkornilov@gordongroup.com Site Web : gordongroup.com

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ISSN : 1712-1183 L’Association canadienne des spécialistes en emploi et des employeurs (ACSEE) est une association à but non lucratif réunissant deux groupes partenaires, les employeurs-recruteurs et les experts des centres de carrières. Notre mission est de fournir aux employeurs, aux spécialistes en emploi et aux étudiants de l’information et des conseils qui font autorité ainsi que des occasions de perfectionnement professionnel et de nombreux autres services. La revue Options Carrières est distribuée gratuitement aux étudiants dans les établissements d’enseignement postsecondaire du Canada par l’intermédiaire des centres de carrières. NOTE : Les opinions exprimées dans cette publication sont celles des auteurs et ne représentent pas nécessairement celles de l’ACSEE. Toute reproduction, en totalité ou en partie, est interdite sans l’autorisation écrite du rédacteur en chef. the publisher. Ressource nationale pour les étudiants présentée par : L’Association canadienne des spécialistes en emploi et des employeurs 720, av. Spadina, bureau 202, Toronto (Ontario) M5S 2T9 acsee.com

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nous aimerions remercier NOS ANNONCEURS... Options Carrières

Options Carrières Soins de santé

14, 26 Collège de Valleyfield 13 Commission Scolaire Kativik 2-3,26 Conseil sur l’articulation et le transfert de l’Ontario 17, 26 Enterprise location d’autos – Amérique du nord 10 Fédération des cégeps 28 Jobillico 26 Ordre des conseillers et des conseillères d’orientation du Quebec 5 Salon Bilingue Canada 15 School of Wine & Spirits Business, Groupe ESC Dijon – Bourgogne 6 Université Laval

25 Centre de santé Inuulitsivik 20 Centre de Santé Tulattavik de l’Ungava 21 CSSS Dorval-Lachine-LaSalle 24 Groupe SchoolFinder 22 L’Événement Carrières 22 Marskell Group and Health Careers Interaction 21, 26 Ministère de la Santé et des Services Sociaux (MSSS)

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options carrières hiver / printemps 2014

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Vous n’obtenez pas de l’expérience sans travailler, et pas de travail sans expérience. La solution c’est un stage coop

7 TOURNANT

11 Les régimes coop

Le bénévolat : un élément clé de votre croissance personnelle et professionnelle Par William Johnson

Les choses à faire et à ne pas faire

PROFESSIONNEL

8 Les régimes

coop et l’apprentissage par l’expérience Des bénéfices qui en valent la peine Par Danielle Klassen

et les stages

internationale

16

Un stage à l’étranger

Pourquoi travailler en Europe a été l’une de mes meilleures décisions Par Kayla Redstone

23

Section SpÉcialE

18 Incursion

dans le monde des sciences infirmières Par Grace Kennedy

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23 Qu’est-ce qu’un adjoint au médecin? Par Jordan Adams

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mot du rédacteur

Au sujet de l’apprentissage par l’éxperience

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’Association canadienne des spécialistes en emploi et des employeurs (ACSEE) est heureuse de vous présenter ce numéro d’Options Carrières portant sur l’apprentissage par l’expérience, le meilleur outil disponible pour aider les étudiants et étudiantes à se préparer au monde du travail. Nous nous réjouissons tout particulièrement que nos amis de l’Association canadienne de l’enseignement coopératif (ACDEC) aient accepté de nous aider en fournissant du contenu et leur expertise, à commencer par celle de notre éditorialiste invitée, Jeela Jones. Jeela est présidente de l’ACDEC et directrice adjointe au régime coop de l’Université d’Ottawa. Ici elle plaide avec éloquence en faveur des programmes d’enseignement coopératif, et nous partageons avec enthousiasme ses commentaires. Si vous êtes déjà inscrits à un programme coop ou à un programme d’apprentissage par l’expérience, félicitations et bonne chance. Si ce n’est pas le cas, nous espérons que nous saurons vous donner le goût d’examiner les options offertes par votre établissement. Bonne lecture! Les étudiants me demandent souvent : « Quels sont les avantages de l’enseignement coopératif? » Et ma réponse est toujours la même : « Il y en a plusieurs! » D’un point de vue éducatif, le régime coop est une stratégie importante pour l’apprentissage sur le plan scolaire et le développement professionnel dans des programmes aussi variés que le génie, les communications, les sciences politiques, l’administration et bien d’autres. Tant au premier cycle qu’aux études supérieures, les étudiants et étudiantes coop alternent entre des périodes de travail et des périodes d’étude. Cela leur donne l’occasion de réfléchir sur leurs expériences dans des cadres universitaires et professionnels, et d’intégrer la théorie et la pratique. Cette intégration permet d’approfondir et d’enrichir l’ensemble de l’expérience éducative des étudiants. D’un point de vue pratique, le régime coop est important en matière d’employabilité et de réussite. En occupant des emplois en lien avec leur programme d’études, les étudiants et étudiantes acquièrent une précieuse expérience de travail – une expérience qui leur permet de créer un réseau de contacts et d’ajouter à leur CV des compétences hautement prisées.

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En participant à un programme coop, les étudiants et étudiantes acquièrent de l’expérience dans leur domaine. Ils ont l’occasion de travailler dans des milieux différents et dans divers secteurs du marché du travail. Cela leur donne une meilleure idée de ce qu’ils aiment et de ce qu’ils n’aiment pas, leur permettant ainsi d’y voir plus clair dans leur cheminement de carrière à venir. Un grand nombre d’étudiants arrivent à compenser les coûts d’un enseignement supérieur et en viennent souvent à rembourser leurs prêts étudiants tout en étant inscrits au régime coop, parce que les sessions de travail sont généralement des emplois rémunérés à temps plein. Il est important de souligner que nombre d’étudiants décrochent un emploi qualifié après l’obtention de leur diplôme, grâce à la vaste expérience acquise au régime coop. Une étude récente montre que les étudiants coop sont plus susceptibles de toucher des salaires élevés et de décrocher des postes prestigieux après leur diplôme que des étudiants qui n’ont pas choisi l’option coop. Ainsi, l’enseignement coopératif présente des avantages immédiats et à long terme, sur les plans scolaire et professionnel, personnel et financier. En un mot, le régime coop est une stratégie éducative aux répercussions importantes. Pour toutes ces raisons, je vous invite à intégrer l’enseignement coopératif à votre projet! OC Jeela Jones, M.Éd., Ph.D. Présidente, Association canadienne de l’enseignement coopératif (ACDEC) www.cafce.ca/fr Paul D. Smith est le directeur exécutif de l’Association canadienne des spécialistes en emploi et des employeurs et rédacteur en chef du magazine Options Carrières. Vous pouvez adresser un courriel à Paul à pauls@cacee.com

Pour plus de renseignements, veuillez consulter : acsee.com, magazineoptionscarrieres.com

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Tournant professionnel

Développez vos compétences et votre confiance : Que ce soit en siégeant à un comité, en appuyant la logistique lors d’un événement ou en agissant comme tuteur pour un cours difficile, vous pouvez développer des compétences pratiques en faisant du bénévolat. De cette façon, le bénévolat soutient de façon directe l’évolution d’une carrière. Quand vous faites quelque chose pour la première fois ou que vous êtes en interaction avec des gens dans un milieu étranger, inévitablement vous développez votre capacité d’autocritique, ce qui est inestimable pour le développement personnel et vous permet à l’avenir de travailler de façon délibérée quand il s’agit d’acquérir des compétences.

Par William Johnson

Le bénévolat : un élément clé de votre croissance personnelle et professionnelle

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’importance du bénévolat comme moyen de développement de la société est ancrée en la plupart d’entre nous dès notre enfance. À l’école primaire et secondaire, on enseigne aux élèves que le bénévolat est un excellent moyen de mieux connaître sa communauté et de redonner un peu de ce qu’on a reçu. En effet, le fait de donner simplement de son temps à un projet, que ce soit une collecte d’aliments ou une marche au profit d’une œuvre caritative, peut avoir un impact considérable sur une cause sociale. T ­ outefois, il est tout aussi important de mettre l’accent sur l’impact positif du bénévolat sur le bénévole lui-même, tant sur le coup qu’à long terme. Quand j’étais jeune, les bénéfices des activités parascolaires comme le bénévolat n’étaient pas toujours évidents pour moi. Mais je peux aujourd’hui affirmer que mes enseignants et toutes les personnes qui m’ont poussé à participer à ces expériences savaient quelque chose que j’ignorais : l’apprentissage par l’expérience, en agissant et en faisant des choses, est un élément clé du développement personnel et professionnel. Benjamin Franklin le savait. Il y a plus de 250 ans, il écrivit cet adage éternel : « Tu me dis, j’oublie. Tu m’enseignes, je me souviens. Tu m’impliques, j’apprends. » Il savait que les gens grandissent non seulement en lisant, en voyant et en entendant, mais aussi en faisant. Les occasions d’apprentissage par l’expérience – coop, stages et activités de bénévolat, par exemple – peuvent aider les gens à développer leurs connaissances et leurs habiletés de façon particulière; elles présentent également tout un lot de gratifications utiles directement liées à l’évolution d’une carrière.

Découvrez et apprenez : En vous engageant activement avec d’autres dans des expériences d’apprentissage, contrairement au fait de vous assoir dans un cubicule ou d’étudier seul, vous vous donnez la chance d’apprendre, comme le disent certains éducateurs, en tirant des leçons des conséquences naturelles. Il se peut que vous fassiez des erreurs, dont vous pourrez apprendre quelque chose; il se peut que vous preniez conscience que vous avez des talents cachés; vous découvrirez peut-être le type de milieu physique et culturel dans lequel vous pourrez vous épanouir. Toutes ces choses ne peuvent se produire que lorsque vous côtoyez vos pairs et que vous vous investissez dans une activité concrète.

Quel impact le bénévolat a-til eu sur votre cheminement de carrière?

Démarquez-vous : Les expériences concrètes constituent le moyen par lequel vous créez votre Partagez votre histoire histoire, votre culture personnelle avec blog@careeroptionsmagazine.com et ou votre récit – les détails qui vous pourriez voir votre texte publié sur le vont vous démarquer de tous les blogue d’OC! autres dans votre domaine. Quand des étudiants me demandent de réviser leur CV ou leur lettre de présentation, je les supplie d’écrire les choses que personne d’autre ne peut écrire. Je leur dis : « Si tout le monde a un diplôme, alors personne n’a de diplôme. » Ils doivent transmettre les mérites de leur mélange exclusif de compétences, de connaissances et d’expériences pour le poste qu’ils convoitent. Mais pour ce faire, il vous faut effectivement un mélange unique, et vous devez reconnaître que les occasions d’apprentissage par l’expérience sont la voie parfaite à la fois pour poser sa candidature et pour parfaire sa connaissance de soi et du monde qui vous entoure. OC

William Johnson est un professionnel des communications et de l’engagement étudiant, basé à Ottawa, qui travaille au niveau postsecondaire. Il blogue sur des sujets comme la productivité, le développement personnel et la culture numérique. Vous pouvez suivre ses réflexions au williamjohnson.ca et sur Twitter @socialeccentric.

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Les régimes

et Coop l’apprentissage

Par Danielle Klassen

par l’expérience des Bénéfices qui en valent la peine

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u cours de la dernière année, pratiquement tous les médias canadiens ont présenté des reportages sur des étudiants de niveau postsecondaire prêts à entrer sur le marché du travail, incapables de se trouver un emploi dans leur domaine en raison d’un manque d’expérience, mais incapables d’acquérir de l’expérience sans avoir un emploi. Nous avons entendu des histoires controversées de stages où de jeunes gens talentueux se résignent à donner leur temps de travail au profit d’une entreprise rentable.

L’enseignement coopératif, c’est un emploi qui offre des applications pratiques contribuant à la réussite scolaire d’un étudiant. L’étudiant est payé pour son travail, supervisé et évalué à la fois par l’employeur et par l’établissement d’enseignement.

Aujourd’hui encore, dans les médias, on passe sous silence l’existence de programmes établis depuis longtemps qui donnent aux étudiants et étudiantes l’occasion de vivre une expérience de travail stimulant, et rémunéré, dans leur domaine.

L’Université de Waterloo a été la première université canadienne à offrir un régime coop. Aujourd’hui, son programme est le plus important au monde, avec 60 pour cent de la population étudiante qui y participe.

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Les régimes coop sont offerts dans pratiquement tous les domaines et offrent divers types d’expériences, de la recherche documentaire au travail de première ligne, et tout ce qu’on peut trouver entre les deux.

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Selon l’Association canadienne de l’enseignement coopératif, un programme coop propose en alternance des périodes d’études et des périodes de travail, contrairement au stage, qui correspond à une seule période de travail. Le programme de l’Université de Waterloo est structuré de cette façon. « Le principe derrière le programme est que si les étudiants et étudiantes ont la possibilité d’appliquer ce qu’ils apprennent dans leurs cours à une situation de travail, ils le comprendront encore mieux lorsqu’ils reviendront en classe », déclare Peggy Jarvie, la directrice générale de la Co-operative Education and Career Action pour l’université. L’alternance est conçue de façon à permettre aux étudiants et étudiantes de tester les connaissances théoriques acquises en classe, tout en leur offrant l’occasion d’explorer diverses possibilités de carrières dans de multiples postes. Pour les étudiants du régime coop de l’Université de Waterloo, chaque session dure quatre mois. Quand ils obtiennent leur diplôme, les étudiants et étudiantes ont réalisé en tout jusqu’à deux ans de travail professionnel, généralement au sein de plusieurs entreprises différentes. « Comparés aux autres étudiants, ils ont une bien meilleure idée du type de travail qu’ils veulent faire une fois leur diplôme obtenu et du type d’endroit où ils souhaitent travailler, simplement grâce à la variété de ces expériences », ajoute Mme Jarvie. Les postes coop sont considérés comme des plateformes de formation qui fournissent une expérience ciblée et offrent une rémunération bien plus intéressante que les emplois pour étudiants habituels. Bradley Jung est en quatrième année de génie aérospatial à l’Université Carleton. Il a déjà fait plus d’une année de travail lié précisément à sa carrière grâce à un programme coop. Il souligne que les régimes coop offrent des privilèges d’embauche rarement offerts sur le marché du travail. « Ce sont des emplois spécifiquement attribués à des étudiants. Une fois que vous avez reçu votre diplôme, vous vous retrouvez en concurrence avec l’ensemble du marché », affirme M. Jung. Il y a deux ans, Graham Lewis a obtenu un diplôme en génie civil, un des nombreux programmes où le régime coop est obligatoire à l’Université de Waterloo. Il dit que le fait de participer au programme coop permet d’avoir une vision plus globale, en classe et à l’extérieur.

« Avant d’occuper un emploi à temps plein, vous avez un échantillon de six compagnies différentes – si ça ne vous convient pas, vous n’êtes là que pour quatre mois. Si votre emploi est pourri, vous repartez et vous essayez autre chose », dit-il. Pendant six sessions dans le cadre de son programme de cinq ans, il a occupé nombre de postes pour différentes compagnies, de l’inspection des sites à la gestion de la construction. « Une fois les sessions terminées, mon CV avait des années d’avance sur tous les autres étudiants provenant des autres programmes, auxquels je devais me mesurer », affirme M. Lewis. D’après une étude réalisée par l’Université de Waterloo, M. Lewis est loin d’être une exception. Les diplômés des programmes coop ont plus de chances de dénicher des emplois de niveau supérieur et mieux rémunérés que ceux qui n’ont pas participé à un tel programme, quel que soit leur milieu socioéconomique et leurs réalisations scolaires.

« C’est difficile. Une fois le programme coop commencé… on est à la recherche d’un emploi pendant chaque session d’étude », affirme Mme Jarvie. En plus d’un horaire d’étude chargé, les étudiants et étudiantes doivent envoyer des CV et planifier des entrevues, constamment à la recherche de leur prochain poste. Dès son inscription à Carleton, M. Jung prévoyait participer au régime coop. « J’ai trouvé ça plutôt difficile. Les compagnies qui travaillent précisément dans l’aérospatiale ne sont pas si nombreuses. » Désireux de prendre une longueur d’avance en matière d’expérience, M. Jung a commencé la chasse aux emplois dès la deuxième année, alors que la plupart de ses pairs ont choisi d’attendre à leur troisième année.

Les diplômés des programmes coop ont plus de chances de dénicher des emplois de niveau supérieur et mieux rémunérés que ceux qui n’ont pas participé à un tel programme.

Avec l’augmentation constante des frais de scolarité, les postes coop peuvent créer une situation plus juste pour les étudiants sur le plan financier. Les programmes étant conçus pour donner lieu à des périodes d’emploi rémunéré, ils leur permettent de subvenir à leurs besoins pendant leurs études. Ce fut le cas pour M. Lewis; ce dernier affirme avoir réussi à faire quelques économies pendant ses études à l’université, même après avoir réglé ses frais de scolarité et de subsistance.

Le salaire n’est qu’un des bénéfices des régimes coop; les postes offrent en plus des avantages qui durent toute une carrière. « Entre autres choses, on apprend comment se comporter dans un milieu de travail : des choses comme la clarté des communications, le travail d’équipe, l’esprit d’initiative – tout cela fait l’objet d’attentes et de gratifications différentes dans le milieu de travail et dans le milieu universitaire », déclare Mme Jarvie. Elle ajoute que les étudiants et étudiantes qui ont complété un programme coop peuvent se vanter d’être en mesure de mieux gérer leur temps et d’avoir de meilleures compétences en matière d’organisation. Même si les régimes coop offrent bien des avantages, il ne faut pas croire qu’il s’agit d’une partie de plaisir. Op t io n s Ca rrières

« Je me disais que si je pouvais trouver un poste dès maintenant, je saurais mieux sur quoi me concentrer dans les années suivantes », dit M. Jung. On lui a offert un poste au Conseil national de recherches du Canada à la fin de sa deuxième année. Monsieur Jung a accepté un programme coop de 16 mois au Centre de dépouillement des enregistreurs de vol. « Avant de faire partie du programme coop, j’avais une idée vague de ce que je voulais faire. La plupart des étudiants en génie aérospatial étudient dans ce domaine parce qu’ils aiment voler ou aiment les engins spatiaux », dit-il. Les tâches quotidiennes de M. Jung ont consisté à analyser des données de vol, mais à la fin de son stage de travail, il avait conçu toute une application informatique destinée aux professionnels dans le domaine. En côtoyant des programmeurs, Jung disposait de ressources bien plus vastes qu’un manuel de cours pour le guider dans sa démarche. hiv er / p rin t em p s 2 0 14

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Contrairement à l’Université de Waterloo, à l’Université Carleton tous les étudiants en génie n’ont pas l’obligation de suivre un programme coop. Même si cela ajoutait une année à son diplôme de baccalauréat, M. Jung était convaincu que le temps investi serait profitable. « Je pensais que ce serait une bonne option. Je ne crois pas que beaucoup d’étudiants la choisissent, dit-il. J’estime que cela m’a donné une approche plus réaliste à la recherche d’emploi. » Même s’ils s’inscrivent au régime coop, les étudiants et étudiantes ne sont pas assurés d’obtenir un placement. Les étudiants se disputent un petit nombre de postes. « La plupart des étudiants, une fois leur diplôme obtenu, ont passé plus d’entrevues que je l’ai fait dans toute ma carrière. Ils doivent donc apprendre à bien se présenter, tant sur papier qu’en personne », déclare Mme Jarvie. Si le programme coop représente certainement un défi, il s’agit d’une voie inestimable pour la progression d’un cheminement de carrière.

« Vous mettez un pied dans la porte, votre confiance en vous est renforcée, vous tissez des liens et vous obtenez de l’expérience dans l’industrie, affirme M. Jung. Je ne pense pas qu’on puisse y perdre quoi que ce soit. » Madame Jarvie souligne que les programmes sont bénéfiques pour toutes les personnes impliquées : les étudiants, les employeurs et les établissements d’enseignement postsecondaire. « Les bénéfices valent assurément le travail supplémentaire, mais il faut s’y engager en toute connaissance de cause », dit Mme Jarvie. Le régime coop a permis à M. Lewis de recevoir, à l’obtention de son diplôme, plusieurs propositions d’emploi. « Non seulement j’avais des emplois

immédiatement disponibles, mais cela a permis la transition vers mon poste actuel. Je n’ai même pas eu à chercher », dit-il. Il a accepté un poste avec la compagnie où il avait fait ses deux derniers stages de travail. « Si j’avais à le recommander à quelqu’un, je ferais tout exactement de la même façon. Je n’ai rien de négatif à en dire. » OC

Pour en savoir plus

sur les programmes coop présentés dans cet article, consultez les sites uwaterloo.ca/co-operative-education et carleton.ca/cc

Grâce à ses études à l’Université Carleton, Danielle Klassen a connu de première main la valeur de l’expérience appliquée et ces leçons restent avec elle dans sa carrière comme journaliste, maintenant situé à Toronto. Elle aime entendre des étudiants réussites, alors connecter avec elle sur Twitter @daniklassen.

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Les régimes coop + les stages

les choses à faire et à ne pas faire

Tout ce que vous devez savoir avant, pendant et après votre expérience

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ous avons demandé à des stagiaires, à des étudiants et experts des régimes coop, de partager avec nous leurs histoires et leurs conseils. Lisez la suite pour connaître leurs réflexions sur la façon de profiter le plus possible de votre programme coop!

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m’ont permis d’étendre mon réseau professionnel, et j’ai désormais un groupe de personnes à qui je peux toujours faire appel quand j’ai besoin de conseils. Nick Donaldson, Coop : Association canadienne des technologues en radiation médicale | Établissement : Collège Algonquin

Partie Deux

avec le recul, je n’ai vraiment aucun regret.

Partie UN

À NE PAS FAIRE : Vous contenter d’attendre des instructions Pas facile d’arriver dans un stage, puis d’être rapidement oublié par son superviseur. Ce sont souvent des gens très occupés, qui n’ont pas le temps de surveiller sans arrêt le ou la stagiaire. Cela peut faire en sorte que les journées de travail ne sont pas très chargées, mais ce n’est pas pour cela que vous faites un stage. Toute tâche ou tout projet dans lequel vous intervenez pendant votre stage pourrait devenir un exemple de réussite à inscrire dans votre CV ou à mentionner lors de votre prochaine entrevue. Même si pendant votre stage vous avez accepté de travailler pour une organisation comme si c’était un emploi, vos employeurs ont accepté de vous donner l’occasion d’apprendre et d’acquérir une précieuse expérience dans le « vrai monde ».

AVANT LE STAGE COOP

À FAIRE : Faites le saut! Tous les étudiants et étudiantes devraient participer à un programme coop. Quand j’étais à l’université, je n’ai jamais profité des régimes coop. Ce n’est qu’au collège, où un programme était offert dans mon domaine, que j’y ai pris part. J’ai sauté sur l’occasion et, avec le recul, je n’ai vraiment aucun regret. Voici pourquoi :

» Cela m’a permis de voir si le domaine d’étude choisi me convenait (c’est le cas).

» J’ai découvert quels aspects du marketing me passionnaient. Le marketing est un domaine si vaste – le programme coop m’a permis de découvrir ce qui me motivait vraiment.

» J’ai fait l’expérience d’une culture du travail professionnel. Dans ma jeunesse, j’avais surtout travaillé dans des restaurants. Même si c’était très amusant, ces emplois ne m’ont jamais donné l’occasion de voir à quoi ressemblait le travail dans un milieu professionnel.

» Le stage m’a mis en relation avec des personnes qui partagent mes intérêts et qui m’ont aidé à comprendre pourquoi j’ai choisi d’étudier en marketing. Mes collègues de travail adoraient leur emploi; ils étaient compétents dans leur travail et respectés dans leur domaine. Ces relations 12

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PENDANT LE STAGE COOP

Si on vous donne peu ou pas de choses à faire, parlez-en avec votre superviseur. Il y a TOUJOURS quelque chose à faire, que ce soit urgent ou non. Ce type de comportement proactif vous permettra d’acquérir une bonne réputation, qui pourrait conduire à une bonne recommandation ou même à une offre d’emploi. Alexander K. Smith, Stagiaire en marketing et communications | ­Établissement : Université d’Ottawa À FAIRE : Tisser des liens Le message est clair : « Ce qui compte, ce n’est pas ce que l’on connaît, mais qui l’on connaît. » Il ne serait pas sage de ne pas en tenir compte, sous prétexte qu’il s’agit d’un cliché. Tout est dans l’établissement de relations, et la sollicitation à froid, les entrevues d’information et les activités de réseautage sont des outils inestimables. En tant que personne introvertie, j’étais très conscient de ce mantra, et tout mon être était programmé pour le réfuter. J’évitais le réseautage comme la peste, m’appuyant sur l’illusion que le fait d’être un étudiant brillant, avec un CV bien rempli, me ferait ressortir du lot et m’obtiendrait des entrevues. Même si j’ai obtenu certains résultats en me cachant la tête dans les tableaux d’affichage d’emplois, l’expérience s’est avérée lente, fastidieuse et décourageante, menant seulement à des emplois qui ne se trouvaient pas sur la voie que je voulais suivre. Les employeurs ne se bousculent pas pour choisir parmi les candidats en ligne. Nous sommes dans un marché d’acheteurs, et ceux et celles qui veulent se démarquer savent comment tirer profit de l’expérience multisensorielle qu’ils sont (vue, ouïe, odorat, toucher) pour impressionner. Le style joue un grand rôle. Ian MacKichan, Stagiaire en marketing | Établissement : Université Carleton

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À NE PAS FAIRE : Vous habiller de façon inappropriée Un principe clé à garder en tête : si vous vous habillez ainsi pour sortir dans un bar ou pour aller au gym, NE vous habillez PAS ainsi pour aller au travail. Vos vêtements doivent toujours être propres et soignés. Les pantalons habillés et les chemises sont appropriés, tant pour les hommes que pour les femmes. Kerry Eamer, Directeur, Services coop et carrières, Université Carleton À FAIRE : Acquérir et maintenir une réputation de personne fiable À la fin d’un placement coop, notre but ultime à tous est d’en repartir avec une brillante référence, en espérant qu’elle nous ouvrira bien des portes à l’avenir. Cet élément essentiel de l’expérience coop repose sur le type de réputation que nous commençons à nous bâtir dès le premier jour. Quand j’ai commencé à remplir mon rôle, ma priorité personnelle a été de démontrer ma fiabilité. Cela s’est traduit par des actions simples, comme terminer mes tâches à temps, fournir un travail de qualité constante, faire preuve de flexibilité et d’ouverture d’esprit lorsque les projets changeaient, accepter au besoin plus de responsabilités et démontrer une attitude généralement positive à l’égard des embûches liées à mon emploi. En montrant que j’étais une personne sur qui on pouvait compter, je me suis vu confier davantage de responsabilités. De plus, j’ai constaté que mes idées étaient valorisées et que j’étais traitée comme une intervenante à part entière du projet. La confiance que mes supérieurs me témoignaient a affermi ma confiance en moi, renforçant la qualité du travail que j’étais capable de produire. Mon désir de me présenter comme un membre estimé de l’équipe a contribué à tous les profits que j’ai tirés de mon expérience. Malinda Pathacharige, Coop : BlackBerry | Établissement : Simon Fraser University À FAIRE : Apprendre de vos collègues Parlez à beaucoup de vos collègues de travail et apprenez le plus possible pendant votre stage. C’est l’occasion parfaite. Vous pouvez apprendre, et pas seulement du travail qu’on vous demande de faire. Vous pouvez apprendre de l’expérience des personnes avec qui vous travaillez… À mon avis, c’est une expérience d’apprentissage qui est vraiment très, très enrichissante, et si vous y plongez comme un étudiant qui recherche toutes les possibilités d’apprendre, vous en tirerez de grands bénéfices. Peggy Jarvie, Directrice administrative, Co-operative Education and Career Action, Université de Waterloo À NE PAS FAIRE : Oublier que vous travaillez dans le vrai monde Surtout si vous passez du monde universitaire à un milieu de travail, vous trouverez que les pressions que vous vivez sont différentes. Dans les travaux que vous faites pendant vos études, vous n’avez pas à gérer des questions liées à l’argent. Tout ce que vous faites dans le monde des affaires doit créer de la valeur pour quelqu’un, pas seulement pour vous. Une entreprise est préoccupée par ses résultats, et vous devez y contribuer d’une façon ou d’une autre. Les motivations qui guident le travail changent assurément. Justin Reis, Stage : Ipsos Reid | Établissement : Loyalist College Op t io n s Ca rrières

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Partie Trois

Après LE STAGE COOP

À FAIRE : Rester en contact Connecter par LinkedIn, un dîner annuel ou une pause café, une carte de souhaits, un courriel pour souligner un événement survenu dans la compagnie… autant de gestes pour montrer que vous pensez encore à eux. Kerry Eamer, Directeur, Services coop et carrières, Université Carleton À FAIRE : Demander une rétroaction Facilitez la tâche à votre superviseur et soyez précis. Par exemple : « Pouvez-vous me donner une rétroaction sur mes compétences en communications? Quelles stratégies vous ont semblé les plus efficaces? » Cela aide le superviseur à se concentrer sur un aspect particulier plutôt que sur l’ensemble de votre rendement. Kerry Eamer, Directeur, Services coop et carrières, Université Carleton

À FAIRE » Rester en contact

À FAIRE : Réfléchir sur votre expérience Une fois que vous avez quitté votre poste, il est facile de perdre de vue tout ce que vous avez fait. Conservez un journal de vos projets et des compétences que vous avez acquises dans votre emploi. Cela vous permettra de facilement mettre à jour votre CV le moment venu. Le fait de mettre par écrit les récits de vos réussites et de vos échecs (c.-à-d. les leçons tirées) vous aidera aussi pour vos futures entrevues. Jordan Adams, Stagiaire en journalisme | Établissement : Université Carleton


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Une nouvelle Ecole met l’accent sur le management des vins et spiritueux La School of Wine & Spirits Business et ses programmes n septembre 2013, le Groupe E ESC Dijon-Bourgogne a lancé la School of Wine & Spirits Business, dont le directeur est Jérôme Gallo. Il s’agit de la première école au monde entièrement dédiée à la formation et la recherche en Management des Vins & Spiritueux. Fondée en 1899 grâce à la souscription du négoce des vins de Bourgogne, l’ESC Dijon est historiquement experte dans le management du vin et des spiritueux. Le premier programme français en commerce international du vin a été créé en 1988 pour ensuite devenir le Mastère Spécialisé en Commerce International des Vins et Spiritueux (CIVS) en 1991. Sous la direction de Joëlle Brouard, ce programme est le leader sur le marché francophone et connaît également une grande renommée à l’international grâce à son expertise dans la manière de relier la connaissance des produits au management commercial et marketing. En 2009, l’ESC a fondé le MSc in Wine Business, avec Damien Wilson comme responsable. Au centre du programme se trouve l’enseignement sur la création de demande à travers les nouvelles technologies et médias

sociaux. Les candidats au programme sont au moins titulaires d’un Bachelor, passionnés de vin et ont une première expérience dans l’industrie. Ils envisagent de créer leur propre entreprise ou de devenir des spécialistes de marketing sectoriel, bien que le programme ouvre également d’autres débouchés professionnels. Suite à la réussite du MSc in Wine Business ainsi qu’à une demande forte pour un diplôme spécialisé ouvert à de jeunes titulaires d’un Bachelor sans expérience professionnelle, l’ESC a lancé le MSc in Wine Management en 2013. Pierre Joulié est responsable de ce programme qui propose une vue transversale de l’industrie du vin et de ses métiers, et permet aux diplômés de postuler à toutes les fonctions managériales possibles. Le lien entre vin et culture est fort. Des options traitant de la place du vin dans la civilisation vont être développées et c’est pour cette raison que le Mastère Spécialisé en Management des Entreprises Culturelles et Industries Créatives (MECIC) a été intégré dans la School. Le MECIC, créé en 1990, met l’accent sur le management des entreprises du patrimoine culturel et des industries créatives. Jean-Yves Klein est le responsable de programme.

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Le centre de recherche SWSB Le précédent directeur de la chaire champagne à Reims, Steve Charters, MW, a été recruté à l’ESC Dijon en mai 2013 afin de devenir le directeur du centre de recherche de la future (à l’époque) SWSB. Avec neuf autres enseignantschercheurs permanents, il collabore avec des experts académiques en Australie, en Afrique du Sud, aux Etats-Unis, au Canada et ailleurs dans la publication d’articles académiques, de revues spécialisées de tribunes de presse. Titulaire du fameux Master of Wine de la WSET (seulement 312 Masters of Wine dans le monde), M. Charters donne également des cours sur les vignes et les vins du monde à la SWSB. On peut voir gratuitement une introduction à son module sur Internet à l’adresse suivante : www.youtube.com/ watch?v=l32CTHXkgV0.

La Bourgogne, une région française La région de Bourgogne et ses appellations (romanée-conti, corton-charlemagne, montrachet…) sont mondialement connues par les passionnés du vin. La Bourgogne n’est pas la plus grande région viticole et, pourtant, elle possède le plus grand nombre d’appellations : 98 au total. Ici c’est la notion de terroir qui prime et le vin est l’âme d’une terre labourée de génération en génération. L’art des vignerons fait que les vins bourguignons se vendent au prix fort sur le marché, avec huit vins parmi les dix plus chers au monde, provenant de la région, selon une étude récente. hiv er / p rin t em p s 2 0 14

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internationalE

Un stage à l’étranger

Par Kayla Redstone

Pourquoi travailler en Europe a été l’une de mes meilleures décisions

À

la fin de 2011, en pleine période creuse après mon retour des PaysBas, à la suite d’un semestre d’étude à l’étranger, je reçois un courriel de l’école de journalisme de l’Université Carleton. On y annonce un stage d’été en communications pour un magazine à l’Union postale universelle, une organisation internationale basée en Suisse. La première réflexion qui me vient à l’esprit est : « Il faut que je l’aie! » Un été en Europe ET une précieuse expérience de travail? Quelle aubaine! Puis le doute s’installe. « Je n’ai probablement aucune chance. » Des douzaines d’autres étudiants, avec plus d’expérience que moi, ont probablement déjà posé leur candidature pour l’emploi. Je m’inquiète : « Et si j’obtiens l’emploi, mais que je ne suis pas assez bonne? » « Je ne ferai pas tant d’argent que ça. Je devrais peut-être rester à la maison et économiser pendant l’été. » Le poste venait avec une 16

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allocation suffisante pour vivre, mais certainement pas suffisante pour me permettre d’économiser pour payer ma dernière année d’études. Je trouve des centaines de bonnes raisons de ne pas poser ma candidature, mais je sais qu’aucune n’est assez bonne. Rapidement, je me reprends, j’efface les doutes, j’étudie attentivement mon CV et ma lettre de présentation, et j’envoie le tout avant de changer encore d’idée. Quelques semaines plus tard, je reçois l’offre d’entrevue. Quelques semaines après, la proposition d’emploi. J’ai réussi! J’ai peur, mais j’accepte rapidement.

Pour en savoir plus

sur les voyages, le travail et les échanges internationaux, consultez le site careeroptionsmagazine.com/fr/education/ international/

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Accepter ce stage à l’étranger a été l’une des meilleures décisions dans ma vie. Voici pourquoi. J’ai amélioré mes compétences acquises à l’université. L’université est l’endroit idéal pour apprendre la théorie et les fondements de notre future profession, mais rien ne vaut un apprentissage pratique sur le marché du travail. Dans mes cours, j’ai appris à écrire comme une journaliste, mais je n’avais jamais fait l’expérience d’être vraiment une journaliste. Pour mes cours, je pouvais choisir moi-même mes sujets d’articles et changer de sujet quand je voulais, selon mes besoins. Si l’article ne fonctionnait pas, la seule chose qui en souffrait était ma note. Personne ne dépendait de moi pour faire un bon travail. En tant que stagiaire, mes articles devaient répondre aux attentes de mon éditeur et correspondre au style du magazine. Je devais également respecter de vraies échéances, et j’écrivais pour un vrai public. J’ai dû appeler des sources aux quatre coins de la planète,


devant parfois composer avec les défis reliés aux différents fuseaux horaires, aux moyens technologiques limités et aux barrières des langues. Parfois, le sujet m’était totalement étranger, et j’ai dû mettre à l’épreuve mes habiletés de recherche. J’ai appris des choses qui ne s’enseignent pas dans les salles de cours. J’ai acquis des compétences transférables qui m’accompagneront tout au long de ma vie. Se retrouver loin de chez soi, être plongé dans une autre culture et une langue complètement différente sont des défis posés par la vie et le travail à l’étranger. Que ce soit pour poser des questions de base dans une nouvelle langue, comprendre les coutumes locales ou naviguer dans un nouvel environnement, chaque jour est rempli d’expériences d’apprentissage. Je vivais dans une région germanophone de Suisse et je travaillais pour une organisation qui fonctionne principalement en français et en anglais. Que je sois en train d’essayer d’expliquer quel type de laissez-passer d’autobus je voulais ou de travailler avec un collègue pour qui l’anglais était la deuxième ou troisième langue, je devais faire preuve de patience et affiner mes compétences en communication. Je devais aussi être capable de m’adapter et apprendre à m’ouvrir à de nouvelles façons de penser. Je devais faire preuve d’ingéniosité et m’obliger à sortir de ma zone de confort pour communiquer avec les gens et me faire des amis. Ces compétences générales sont précieuses dans tous les domaines de ma vie et sont des informations intéressantes à ajouter à un CV ou à mentionner au cours d’une entrevue. Je me suis découvert de nouveaux intérêts auxquels je n’aurais jamais pensé. Tout au long de mes études en journalisme, j’ai toujours eu l’impression que les articles de nouvelles traditionnelles n’étaient pas pour moi, mais je n’avais pas eu l’occasion d’expérimenter grand-chose d’autre. Mon expérience de travail dans le département de communications d’une organisation internationale m’a ouvert les yeux sur une nouvelle façon de mettre à profit mes compétences en écriture, et m’a fait prendre conscience que je voudrais peut-être poursuivre dans cette voie.

Globalement, mon stage s’est révélé une expérience des plus précieuse et enrichissante. Pour ceux et celles qui songent à vivre un stage international ou coop, voici quelques conseils :

1 N’ayez pas peur de

soumettre votre candidature!

Il est impossible de savoir exactement ce que recherche un employeur, et il y aura toujours des candidats plus qualifiés que vous – de telles questions ne veulent pas dire que vous devriez laisser passer votre chance de vivre une expérience aussi enrichissante! Si vous craignez de trouver difficile la vie loin de chez vous, dites-vous simplement qu’il y a une date de retour. Il est normal de vivre un choc culturel, mais vous pouvez toujours communiquer avec vos parents et vos amis par Skype lorsque vous vous ennuyez.

2 Dans votre demande,

expliquez en quoi vous constituez un bon choix pour l’employeur et pourquoi vous voulez vivre à l’étranger.

4 Dernier conseil, mais non

le moindre : amusez-vous!

Votre cerveau est comme une éponge, il est prêt à absorber les nouvelles expériences, dans votre milieu de travail et à l’extérieur. Bien sûr, vous êtes là d’abord pour travailler, mais cela ne veut pas dire que vous devez laisser passer la chance d’explorer, de rencontrer des gens et d’essayer de nouvelles choses pendant vos temps libres. Explorez tous les aspects de la ville et voyagez un peu si vous en avez les moyens. OC

Kayla Redstone est récemment diplômée en journalisme de l’Université Carleton. Elle travaille présentement comme aide-enseignante d’anglais à Lyon, en France, et elle espère faire carrière dans les médias à son retour au Canada l’été prochain.

Vivre et travailler à l’étranger représente un défi, alors assurez-vous que votre employeur éventuel sait que vous avez les compétences nécessaires pour relever les défis que vous entrevoyez. Faites des recherches sur l’entreprise et sur la ville où elle est située avant de faire votre demande, pour pouvoir expliquer pourquoi vous voulez y travailler pour eux.

3 Une fois sur place,

recherchez toutes les occasions d’apprentissage.

L’un de mes plus grands regrets est de ne pas avoir mieux profité de mon milieu de travail francophone. Je serais peut-être revenue au Canada parfaitement bilingue si j’avais saisi plus d’occasions de parler français avec mes collègues. Ne faites pas la même erreur! Parlez avec vos collègues et tissez des liens. Une fois de temps en temps, restez plus tard au bureau pour fournir un effort supplémentaire, et n’ayez pas peur d’accepter si on vous offre un projet qui représente un défi – vos collègues savent que vous êtes là pour apprendre et ils seront prêts à vous aider.

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Incursion dans le monde des sciences infirmières Par Grace Kennedy

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e moment est bien choisi pour entreprendre des études en sciences infirmières. En 2016, il y aura plus d’occasions d’emploi que jamais auparavant pour les jeunes infirmières et infirmiers qui souhaitent intégrer le secteur des soins de santé, grâce aux infirmières de la génération des baby-boomers qui prendront leur retraite. Si vous songez à une carrière en sciences infirmières ou si vous venez d’entreprendre votre baccalauréat, au moment de recevoir votre diplôme, vous serez parmi les diplômés les plus recherchés au Canada.

infirmières et infirmiers qui travaillent présentement ont rempli plus de l’équivalent de 12 000 postes à temps plein uniquement en heures supplémentaires, signe d’une énorme pénurie d’infirmières autorisées dans le système.

School of Nursing. Plus de patients viennent à l’hôpital pour des chirurgies d’un jour et retournent à la maison pour leur convalescence. Ils ont besoin des soins à domicile dispensés par une infirmière communautaire qui s’assure qu’ils se rétablissent. »

La pénurie se fait surtout sentir dans les secteurs spécialisés et les soins infirmiers communautaires à l’extérieur des hôpitaux. Cette tendance s’explique en partie par le vieillissement de la population canadienne et l’évolution démographique des patients hospitalisés.

Autrefois, de 70 à 80 pour cent des infirmières et infirmiers étaient concentrés dans les hôpitaux, selon Mme MacMillan, mais aujourd’hui, on les retrouve partout. Leur rôle a été « rééquilibré pour se concentrer autant sur les soins aux personnes malades qu’aux personnes en santé, et pour ­s’assurer que ces dernières demeurent en santé. »

Où se trouvent les emplois : la communauté et les spécialités Selon Linda Silas, présidente de la Fédération canadienne des syndicats d’infirmiers/infirmières, les

« Nous observons assurément une tendance vers des séjours à l’hôpital plus courts et plus intenses, pour des personnes très malades, affirme K ­ athleen MacMillan, directrice de la Dalhousie University

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Avec un nombre croissant de personnes âgées entrant dans le système de santé canadien, Mme MacMillan déclare que les étudiantes et


étudiants sont encouragés à envisager la possibilité de travailler dans les secteurs des soins de longue durée et de la gérontologie. « Pas nécessairement dans des institutions, dit-elle. Ce peut être dans des centres d’accueil de jour ou des visites communautaires auprès de personnes âgées en perte d’autonomie. Les gens ne pensent pas spontanément à ces domaines, mais ce peut être un travail très gratifiant, où des infirmières et infirmiers spécialisés peuvent vraiment faire une différence pour favoriser l’autonomie des personnes et alléger le fardeau des familles qui prennent soin de leurs aînés. » D’après Mme Silas, le concept d’« infirmière visiteuse » est également plus recherché. Ces infirmiers et infirmières visitent leurs patients à domicile pour assurer les suivis reliés à des maladies chroniques ou pour des soins préventifs. Madame Silas souligne également l’importance des infirmières et infirmiers qui travaillent en santé mentale et l’impact positif qu’ils peuvent avoir dans la communauté. En tant qu’infirmière ou infirmier, vous pouvez aussi envisager les soins à la population, plutôt qu’aux individus. Les infirmières et infirmiers en santé publique sont à l’origine d’initiatives qui visent par exemple à augmenter le port du casque de vélo ou à informer les gens sur les dangers reliés au fait de laisser un bébé sans surveillance dans une marchette. Ils collaborent aussi avec les gouvernements pour l’élaboration de politiques. Si le travail communautaire ne vous convient pas, il existe des postes plus spécialisés pour lesquels on prévoit une pénurie de main-d’œuvre. Madame ­MacMillan mentionne les pénuries d’infirmières et d’infirmiers en santé mentale, en cancérologie et en soins périopératoires (travail auprès de patients qui subissent des chirurgies et autres interventions invasives), ainsi qu’à l’urgence. Toutefois, les infirmières et infirmiers qui œuvrent dans ces secteurs ne sont généralement pas de jeunes diplômés, ajoute-t-elle, « car les gens n’intègrent pas les soins intensifs, par exemple, avant d’avoir acquis une certaine expérience; sur le plan démographique, les gens qui travaillent dans ces secteurs spécialisés sont plus âgés et prendront bientôt leur retraite. » Elle note que les nouveaux diplômés auront probablement besoin d’une formation au niveau supérieur pour acquérir les compétences n ­ écessaires pour occuper ces emplois spécialisés. « Œuvrer dans les diverses spécialités, c’est un peu comme occuper divers emplois en soins infirmiers », affirme Mme Silas. C’est là une des raisons pour

lesquelles elle considère que les infirmières et infirmiers ont la chance d’avoir autant de possibilités. La spécialisation et les possibilités d’avancement Si vous songez à la possibilité de travailler aux soins intensifs ou dans d’autres domaines spécialisés, attendez-vous à devoir faire des études supérieures. Différentes avenues s’offrent à vous si vous souhaitez obtenir une certification pour diverses spécialités : l’Association des infirmières et infirmiers du Canada offre des examens de certification pour l’urgence, les soins périnataux, la santé au travail, la santé communautaire, les soins intensifs pédiatriques, la périanesthésie et la gérontologie, entre autres. Les collèges, universités et hôpitaux universitaires offrent eux aussi des cours de certification. Planifier votre cheminement de carrière tout en complétant votre baccalauréat pourrait s’avérer très utile lors de votre arrivée dans le domaine, déclare Mme MacMillan. Discutez avec les professeurs de la possibilité de faire des stages les plus variés possible, et des endroits où vous pourrez faire vos stages, car ceux-ci peuvent ajouter ­grandement à votre expérience. Les infirmières et infirmiers devraient aussi penser à aller travailler dans une communauté rurale dans le but d’acquérir une expérience plus vaste, améliorant ainsi leurs perspectives d’emploi. « Dans les communautés rurales, on acquiert une expérience beaucoup plus vaste et on a l’occasion de faire plus de choses que dans un centre urbain », dit Mme MacMillan. Par exemple, une infirmière pourrait travailler à l’urgence, en obstétrique et en chirurgie d’un jour, tout cela dans une même semaine. Si vous souhaitez aller plus loin dans vos études, vous pouvez obtenir une maîtrise. Les infirmières et infirmiers détenteurs d’une maîtrise peuvent accéder à la gestion et à l’administration des services infirmiers, occuper des postes de haute direction dans des établissements de soins et devenir infirmières cliniciennes spécialisées ou infirmières praticiennes. Les infirmières cliniciennes sont souvent des consultantes avec des connaissances spécialisées pour soigner certaines maladies ou pratiquer certaines techniques, alors que les infirmières praticiennes élargissent le rôle d’un médecin et d’une infirmière, en prescrivant des tests et des médicaments aux patients. Op t io n s Ca rrières

Après votre diplôme de maîtrise, vous pourriez poursuivre vos études pour obtenir un doctorat en sciences infirmières, qui conduit à une carrière en recherche ou en enseignement. Madame ­MacMillan aimerait que plus d’étudiants envisagent une carrière universitaire. « Nous sommes inquiets au sujet des professeurs en sciences infirmières,

Possibilités d’emploi pour IA Milieu communautaire • Cliniques de santé • Écoles • Services de santé des collèges et universités • Programme de mieux-être au travail • Cabinets de médecins • Soins à domicile • Cliniques de planification familiale • Centres antipoison • Cliniques prénatales et pour bébés • Centres de réadaptation • Cliniques pour infections transmises sexuellement • Foyers pour patients atteints du sida • Lignes d’infosanté 24 heures (centre antipoison, ligne 811 au Québec, par exemple) • Prestataire de soins Hôpitaux • Urgence • Soins intensifs • Salle d’opération • Postopératoire • Maternité • Cardiovasculaire • Oncologie (cancer) • Psychiatrie • Pédiatrie (enfants) • Soins palliatifs (patients en phase terminale) • Gériatrie (personnes âgées)

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parce que comme partout ailleurs les professeurs sont vieillissants. Nous sommes préoccupés par la relève dans l’enseignement des sciences ­infirmières », ajoute-t-elle. Madame MacMillan affirme qu’on pousse les étudiants et étudiantes à poursuivre leurs études sans interruption s’ils démontrent un intérêt pour les sciences infirmières au niveau universitaire. « Autrefois, on encourageait [les infirmières à travailler sur le terrain avant de faire leur doctorat], parce qu’on estimait que les gens avaient vraiment besoin d’une bonne expérience pratique, mais on réalise que les gens s’habituent à recevoir un salaire et ont moins tendance à revenir aux études », plaisante-t-elle. Bien que les professeurs débutants en sciences infirmières ne sont pas aussi bien rémunérés que les infirmières et infirmiers autorisés, Mme ­MacMillan croit que les étudiants et étudiantes devraient considérer cette option. « Si la recherche et les études vous passionnent vraiment, vous seriez probablement plus heureux dans ce domaine que dans la pratique sur le terrain; il faut donc choisir ce qui vous convient le mieux. » Elle ajoute que les avantages consentis aux professeurs à temps plein sont très intéressants et compétitifs aux paliers supérieurs. Un conseil aux futurs infirmiers et infirmières « À tous ceux et celles qui songent aux études en soins infirmiers, je peux dire que si vous vous fiez à ce que vous voyez à la télévision, vous avez une vision plutôt fausse de la profession, affirme Mme MacMillan. Alors la plupart de nos étudiants arrivent ici en pensant qu’ils vont porter des souliers blancs et un stéthoscope, et travailler à l’urgence. Mais cela correspond à une très petite portion du travail. » Les jeunes infirmières et infirmiers devraient abandonner cette conception romancée du travail. « Si vous n’aimez pas les personnes âgées, les soins infirmiers seront probablement difficiles pour vous. En effet, quand on regarde la population malade au pays de nos jours, elle est surtout composée de personnes âgées fragiles, de gens aux prises avec différentes maladies, de personnes avec des problèmes de santé mentale, dit-elle. Vous devez être animés du désir d’aider les gens à réaliser leur plein potentiel et à être le plus en santé possible, et travailler avec eux. » 20

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Les soins infirmiers en chiffres • De

7 à 9 % : pourcentage ­ ’infirmiers d • De 41 000 $ à 86 000 $ : échelle salariale – en fonction de l’expérience, du lieu et du degré de spécialisation • 25 % : augmentation du nombre de places dans les programmes de sciences infirmières en 2005 • 32 : nombre de programmes de maîtrise en sciences infirmières au Canada • 15 : nombre de programmes de doctorat en sciences infirmières au Canada

Mais pour les nouveaux diplômés à la recherche d’une façon d’entrer dans le domaine, les occasions sont nombreuses, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de la perception courante des soins infirmiers. « Que vous soyez un jeune homme ou une jeune femme qui envisage une carrière [en sciences infirmières], faites un peu de recherche pour découvrir où se trouvent les infirmières et infirmiers et ce qu’ils font, conseille Mme MacMillan. Je crois que les gens seront étonnés de la variété de carrières qui s’offrent à ceux et celles qui ont une formation en sciences infirmières. Vous savez, qu’ils souhaitent devenir universitaires, administrateurs, décideurs politiques ou professionnels en santé publique… ce sont tous des domaines auxquels on peut accéder avec une formation en sciences infirmières. » OC Grace Kennedy est étudiante en journalisme à l’University of King’s College, à Halifax, en Nouvelle-Écosse. Elle a été journaliste pigiste sur la côte Est et sur la côte Ouest du pays, et elle s’intéresse particulièrement au journalisme scientifique.



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U

ne nouvelle profession fait son apparition dans le paysage des soins de santé au Canada et pourrait contribuer à résoudre bien des problèmes que les spécialistes voient poindre à l’horizon. On en entend sans cesse parler : avec le vieillissement des baby-boomers, le nombre de personnes ayant besoin de soins de santé est en augmentation, alors qu’un nombre tout aussi important de travailleurs de la santé prennent leur retraite. Ces phénomènes exerceront une pression considérable sur les médecins, sur les infirmières et infirmiers et sur les autres prestataires de soins de santé. Les adjoints au médecin pourraient contribuer à alléger la pression. Si la profession n’est pas encore très répandue, il s’agit d’une carrière prometteuse pour des gens qui souhaitent travailler dans le domaine de la santé, sans toutefois être prêts à investir le temps et l’argent nécessaire pour devenir un médecin. L’origine de la profession Les adjoints au médecin sont des prestataires de soins de santé hautement qualifiés qui appuient

les médecins dans tous les contextes de soins de santé. La différence entre l’adjoint au médecin et le médecin est que le premier travaille sous la supervision du médecin. La profession est relativement récente au Canada, mais les adjoints au médecin existent dans le système de santé américain depuis des décennies. Comme aux États-Unis, les premiers adjoints au médecin sont apparus au Canada au sein des forces armées. Ils sont largement répandus dans les Forces canadiennes, mais ils ont récemment été introduits dans notre système de santé civil. Le Manitoba a été la première province canadienne à introduire les adjoints au médecin en 1999. L’Ontario, le Nouveau-Brunswick et l’Alberta ont suivi. L’Association canadienne des adjoints au médecin travaille activement à répandre la profession partout au pays, au moyen de campagnes d’information et par la sensibilisation des intervenants. « Ça commence lentement, mais nous espérons que les adjoints au médecin finiront par pratiquer dans toutes les provinces du pays, affirme Natalie

St-Pierre, gestionnaire des communications et du marketing de l’ACAM. « L’ACAM travaille fort avec les intervenants et des groupes partenaires pour tenter de faire progresser la profession dans d’autres provinces. Nous espérons que d’ici quelques années la profession sera pleinement intégrée partout au Canada. » En ce moment, environ 300 adjoints au médecin travaillent au Canada, et 160 étudiants sont inscrits à des programmes de formation; l’ACAM s’attend à voir augmenter ces nombres à mesure que progresse la profession. Que fait un AM? « Un AM ressemble beaucoup à un médecin pour ce qui est des tâches quotidiennes, sauf qu’il doit pratiquer sous la supervision d’un médecin », déclare Chris Rhule, président du conseil d’administration de l’ACAM et premier AM civil réglementé au Canada. Monsieur Rhule travaille en chirurgie cardiaque, l’une des nombreuses options qui s’offrent aux AM. Nancy Aza est adjointe au médecin en médecine d’urgence et coordonnatrice scolaire du programme

Qu’est-ce qu’un

adjoint au médecin? Par Jordan Adams

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d’AM de l’Université McMaster. « En tant qu’AM de l’urgence, je fais toutes sortes de quarts de travail à l’urgence (de jour, de soir, de nuit, la semaine et la fin de semaine), dit-elle. Je reçois des patients de tous les niveaux de gravité, je procède à une évaluation complète de ces patients, je demande des tests (analyses sanguines, imagerie, etc.) et j’en interprète les résultats. Je pratique diverses interventions en salle d’urgence, des points de suture et des plâtres aux ponctions lombaires et aux intubations endotrachéales. Quand un patient reçoit son congé, je fournis les instructions et planifie les suivis nécessaires. Chaque jour et chaque quart de travail sont différents, et c’est pourquoi j’adore travailler à l’urgence! » Madame St-Pierre affirme que les médecins profitent de cette collaboration : « Ils apprécient le fait de travailler avec les adjoints au médecin parce qu’ils sont capables de maintenir un contrôle sur leurs patients tout en améliorant les soins qui sont offerts. »

pour une intervention ou pour obtenir un rendez-vous, parce que le fait d’ajouter les AM à l’équation augmente l’efficacité d’un programme ou d’un médecin et permet à ce dernier de voir les patients plus rapidement, ou même de doubler le nombre de patients vus, parce que l’AM voit certains patients et le médecin en voit d’autres », affirme M. Rhule. « Cela augmente aussi le taux de rétention des médecins, parce qu’ils ne sont plus aussi surchargés qu’avant. Nous contribuons à réduire le nombre de gardes et d’autres contraintes, rendant la pratique beaucoup plus agréable, dit-il. En fait, nous avons réussi à recruter plus facilement des médecins spécialistes et des chirurgiens parce que nous avons des AM pour les appuyer. »

Quel impact sur le système? « Ce que nous avons constaté jusqu’ici au ­Manitoba, c’est la réduction du temps d’attente

Les AM peuvent aussi avoir une influence considérable en offrant des soins dans des collectivités rurales, selon M. Rhule. « On peut avoir un AM qui travaille dans une région rurale, comme c’est le cas ici au Manitoba, et il arrive que le médecin ne soit même pas dans la même ville, il assure alors la supervision à distance. Cela donne la

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possibilité d’offrir des soins médicaux à une communauté qui autrement n’aurait pas accès à un médecin. Les AM aident aussi le personnel des salles d’urgence et des hôpitaux en milieu rural. » Comment devenir adjoint au médecin? Au Canada, quatre établissements offrent une formation d’AM : le Centre d’instruction des Services de santé des Forces canadiennes, l’Université du Manitoba, l’Université McMaster et le Consortium of PA Education (l’Université de Toronto, le Northern Ontario School of Medicine et le Michener Institute of Applied Sciences). Les quatre programmes sont accrédités par les Services de l’agrément de l’Association médicale canadienne. Madame St-Pierre souligne qu’il ne s’agit pas uniquement d’une carrière destinée à ceux et celles qui ne sont pas admis en médecine. « La concurrence est vive pour l’admission au programme, et vraiment, les gens qui y accèdent ne veulent pas devenir médecins. Ils veulent pratiquer la médecine, sans assumer toute la responsabilité reliée au titre de médecin »,


Tâches d’un adjoint au médecin Les tâches varient selon l’entente avec le médecin, mais elles peuvent comprendre : • Entretiens avec des patients, histoire médicale, examens physiques • Réaliser certaines interventions ­diagnostiques et thérapeutiques • Prodiguer des conseils sur les soins de santé préventifs • Assister lors de chirurgies • Demander des tests et interpréter les résultats • Rédiger des ordonnances Source : Association canadienne des adjoints au médecin

Pour en apprendre plus sur la profession d’adjoint au médecin, consultez le site capa-acam.ca

dit-elle. Comme l’indique le site Web de l’ACAM : « Les adjoints au médecin veulent être adjoints au médecin. » La plupart des programmes exigent une formation en sciences de la santé, même si les exigences varient d’un programme à un autre. L’Université McMaster, par exemple, accepte des étudiants et étudiantes indépendamment de leur formation. À part la formation, M. Rhule affirme que la communication, la prise de décision et l’empathie sont trois compétences essentielles pour les personnes qui aspirent à devenir AM. Madame Aza énumère des habiletés semblables : « La pratique interprofessionnelle est la nature même et l’avantage de notre système de santé; un bon AM doit donc être capable de travailler en équipe et être doté de bonnes compétences en communication interpersonnelle, dit-elle. Un esprit critique solide et des capacités de résolution de problèmes sont obligatoires, de même qu’une bonne motivation à l’égard de la formation médicale continue et du développement personnel, de façon à offrir les meilleurs soins possible à nos patients. »

Si vous accédez à l’un des programmes, vos perspectives d’emploi après l’obtention de votre diplôme sont excellentes. Les gouvernements de l’Ontario et du Manitoba, par exemple, ont grandement appuyé la profession d’AM en créant des emplois pour les nouveaux diplômés à mesure qu’ils quittent l’université, déclare Mme St-Pierre. Même s’il n’y a pas de garantie d’emploi, « les probabilités sont très élevées », dit-elle. « Avec le nombre de baby-boomers qui entrent dans le système de santé, on observera une augmentation de la demande de services, affirme Mme St-Pierre. Et parce que le nombre de médecins est limité, on ne peut pas s’attendre à ce qu’ils prennent tous les patients sans obtenir une forme d’aide et de soutien. » OC

Jordan Adams est réviseure et rédacteure pour Options Carrières et diplômé en journalisme de l’Université Carleton.


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