Options Carrières Secondaire 2015

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magazineoptionscarrieres.com

VOLUME X, AUTOMNE 2015

LE MARCHÉ DE

L’EMPLOI EST DIFFICILE?

SCOTT WILSON, INTRÉPIDE

VOYAGEUR,

FAIT DE LA POUR REBONDIR! PLANÈTE PROFITEZ-EN

SON BUREAU

TROP JEUNE

POUR INVESTIR?

PENSEZ-Y À

DEUX FOIS!


Tu as de l’énergie? Choisis la construction! Un choix de plus de 30 métiers et occupations Un programme facilitant l’accès des femmes aux chantiers Des salaires avantageux Une industrie de choix pour une carrière passionnante

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NOUS AIMERIONS EMERCIER NOS ANNONCEURS… 18 Association des conseillères et des conseillers d’orientation scolaire de l’Ontario

CONTENU

26 Association des industries de l’automobile du Canada 13 Collège Bart 26 Collège de Valleyfield 27 Comité sectoriel de main-d’œuvre en transformation alimentaire (CSMOTA) 2 Commission de la construction du Québec 24, 26 Conseil sur l’articulation et le transfert de l’Ontario (CATON) 28 École des arts numériques, de l’animation et du design 4 HortiCompétences (Comité sectoriel de main-d’œuvre en horticulture ornementale) 26 Institut de technologie agroalimentaire 17 Les Syndicats des métiers de la construction du Canada

n handicap U invisible ne se manifeste pas physiquement, tel que les problèmes de santé mentale page 20

7 Salon Carrière Formation de Québec

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OPTIONS CARRIÈRES Le dernier numéro d’Options Carrières est toujours disponible en ligne à magazineoptionscarrieres.com. Pendant que vous y êtes, naviguez sur le reste de notre site Web. Vous y découvrirez d’autres excellents articles vedettes de numéros antérieurs de la revue. magazineoptionscarrieres.com

BLOGSPOT est le coin réservé

aux blogueurs invités. Vous y trouverez des réflexions sur différents sujets : les études postsecondaires, l’intégration au marché du travail, la quête du « bon » emploi et comment mettre sa carrière sur les rails. Envoyez vos idées de blogue à magazineoptionscarrieres.com/blogspot

PINTEREST, c’est le média

social dernier cri, et Options Carrières a sauté dans le train en marche. Ce tableau d’affichage virtuel sert à partager des photos et des idées – nous nous en servons pour aider des étudiants et de nouveaux diplômés à progresser dans tous les aspects de leur carrière. Surveillez nos dernières fiches : conseils pour réussir son entrevue avec un employeur; tenues vestimentaires pour le bureau; recettes de lunch faciles; décoration de bureau; les livres à lire, et plus encore. Allez à pinterest.com/careeroptions Restez au courant et suivez options carrières sur Twitter, Facebook, LinkedIn ou sur notre fil RSS. Vous y trouverez les derniers conseils, nouvelles et opinions en matière de carrière.

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LE SYSTÈME DE SUIVI DES CANDIDATURE : Votre empreinte numérique est décisive.

Par Joseph Mathieu

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TROP TÔT POUR INVESTIR? DÉTROMPEZ-VOUS! Au moment de la retraite, vous serez content d’avoir commencé jeune. Par Kyle Provost

LE RECRUTEMENT NUMÉRIQUE : Faitesvous remarquer dans le paysage numérique.

Par Alex Scantlebury

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VOYAGER POUR APPRENDRE – À SE CONNAÎTRE : Le jour de l’obtention du diplôme approche, et la perspective de décider de son avenir devient inquiétante. Par Vanessa Mullin

LEARTIC E T VEDET

DEPARTURES EST SEULEMENT LE POINT DE DEPARTS : Entrevue avec un spécialiste des voyages extrêmes : Scott Wilson.

Par Pierre Hamel ÉTUDIER SANS SE RUINER : Dès notre tout jeune âge, on nous dit que les plus belles années de notre QUITTER LE vie seront pendant nos COCON : études universitaires. On dit souvent que les Par Stuart Jeffery voyages sont les seules dépenses qui peuvent enrichir une personne.

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MOMENT DÉCISIF : QUAND LA CARRIÈRE S’ÉCROULE Quand une porte se ferme, une autre s’ouvre. Par Tamara Peyton

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Par David Meffe

Frais d’études : Se serrer un peu la ceinture pour ne pas crouler sous les dettes. page 14

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VOLUME X, AUTOMNE 2015

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MOT DU RÉDACTEUR

Rédacteur en chef Paul D. Smith

LE RECRUTEMENT EN LIGNE OU QUAND LES MOTS SONT CLÉS

Directeur de la rédaction | gordongroup Pierre Hamel Gestion de projet | gordongroup Omer Abdallah Direction artistique / Gestion de l’impression | gordongroup Leslie Miles Conception et montage | gordongroup Emily Barclay Directeur des ventes publicitaires | gordongroup Kirill Kornilov Ventes publicitaires | gordongroup Colleen Hayes Coordinateur de la distribution | gordongroup Omer Abdallah Collaborateurs Pierre Hamel Joseph Mathieu Vanessa Mullin Kyle Provost

Stuart Jeffery David Meffe Tamara Peyton Alex Scantlebury

La revue Options Carrières est publiée un fois par l’an par l’Association canadienne des spécialistes en emploi et des employeurs (ACSEE), 720, av. Spadina, bureau 202, Toronto (Ontario) M5S 2T9. Pour toute information sur l’abonnement, veuillez contacter Kirill Kornilov : Téléphone : 514-233-7510  Télécopieur : 416-929-5256 Courriel : kkornilov@gordongroup.com  Site Web : magazineoptionscarrieres.com Pour toute information sur la publicité, veuillez contacter Kirill Kornilov, Directeur des ventes publicitaires chez gordongroup : Téléphone : 613-288-5363  Télécopieur : 613-722-6496 Courriel : kkornilov@gordongroup.com  Site Web : gordongroup.com ISSN : 1712-1183 L’Association canadienne des spécialistes en emploi et des employeurs (ACSEE) est une association à but non lucratif réunissant deux groupes partenaires, les employeurs-recruteurs et les experts des centres de carrières. Notre mission est de fournir aux employeurs, aux spécialistes en emploi et aux étudiants de l’information et des conseils qui font autorité ainsi que des occasions de perfectionnement professionnel et de nombreux autres services. NOTE : Les opinions exprimées dans cette publication sont celles des auteurs et ne représentent pas nécessairement celles de l’ACSEE. Toute reproduction, en totalité ou en partie, est interdite sans l’autorisation écrite du rédacteur en chef.

Avant d’entrer dans le vif du sujet, mettons tout de suite les choses au point. Je n’ai pas l’intention de vous parler des réseaux sociaux ou de votre vie en ligne – c’est votre spécialité à vous, génération Y et Z. Non, je vais plutôt vous parler de ces grandes organisations dirigées par la génération X et les baby-boomers qui utilisent de nouvelles règles pour convoquer des candidats (c’est-à-dire vous) à un entretien d’embauche. Étant donné que les règles sont nouvelles, vous aurez une longueur d’avance si vous les connaissez. Il n’y a pas si longtemps, les campagnes de recrutement se faisaient sur les campus. Toutes les étapes avaient lieu en personne, de la première prise de contact jusqu’au premier jour de travail. Ce n’est plus à la mode. Nous sommes à l’ère du recrutement en ligne, et l’interaction humaine arrive beaucoup plus tard dans le processus d’embauche. Autrefois, on apprenait qu’une entreprise recrutait des candidats en fréquentant des salons de l’emploi, ou en assistant à une séance d’information, en classe ou ailleurs. Maintenant, ces renseignements vous parviendront par Twitter, LinkedIn ou toute autre plateforme de médias sociaux. Autrefois, vous remettiez une trousse de candidature (CV, lettre de motivation et relevé de notes) sur un support papier. Maintenant, vous devrez plutôt vous rendre sur le site Web de l’entreprise et saisir vos renseignements dans un « système de suivi des candidatures » -- une plateforme recueillant vos données et permettant à l’entreprise de faire des recherches de candidats par mots-clés. C’est ainsi qu’elle trouvera les meilleurs « profils » et qu’elle convoquera les élus à un entretien d’embauche. Vous vous dites peut-être, « Ah, je vois. Je comprends. » Tant mieux. Ce n’est pas compliqué, mais comme le disent nos amis anglophones, « le diable est dans les détails ». Alors, si votre premier travail est de trouver les organisations qui vous intéressent et de les suivre, le second sera de nommer avec précision les qualités qu’elles recherchent chez le candidat idéal. Ici, les mots sont clés, c’est pour cela qu’on les appelle « mots-clés » : ils ouvrent des portes. Votre plus grand défi? Trouver les mots-clés qui correspondent à ceux de l’employeur convoité. C’est le seul moyen de les intégrer à votre candidature et d’être convoqué à une entrevue. Si vous ne connaissez pas ces mots, l’employeur ne vous rencontrera jamais. Mais si vous les connaissez, vous aurez mis un pied dans la porte. OC Paul D. Smith, Rédacteur en chef Paul D. Smith est le directeur exécutif de l’Association canadienne des spécialistes en emploi et des employeurs et rédacteur en chef du magazine Options Carrières. Vous pouvez adresser un courriel à Paul à pauls@cacee.com. POUR PLUS DE RENSEIGNEMENTS, VEUILLEZ CONSULTER : acsee.com, magazineoptionscarrieres.com

Ressource nationale pour les étudiants présentée par : L’Association canadienne des spécialistes en emploi et des employeurs 720, av. Spadina, bureau 202, Toronto (Ontario) M5S 2T9 acsee.com

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LE

Par Joseph Mathieu

SYSTÈME

DE SUIVI

DES CANDIDATURES

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Melissa Larson, de Recrutement RBC, œuvre depuis quatre ans au recrutement sur les campus. Son objectif est d’établir de solides relations entre les étudiants et RBC, ce qu’elle fait depuis un an et demi. RBC utilise un système automatisé de suivi complexe, visant spécifiquement les diplômés universitaires.

« RBC attire, recrute, forme et fait progresser les plus performants, des collaborateurs résilients et des penseurs progressistes qui veulent aider notre entreprise à répondre à sa promesse : fournir des conseils dignes de confiance à nos clients pour contribuer à leur prospérités », affirme Mme Larson.

CERTAINS ÉTUDIANTS COMMUNIQUENT AVEC NOUS ET POSENT DES QUESTIONS QUI CAPTENT NOTRE ATTENTION.

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uand on cherche un emploi, le plus difficile, c’est de réussir à mettre un pied dans la porte. Les doigts croisés, vous envoyez des copies de votre CV en espérant l’avoir bien ficelé : et vous attendez de voir si vous serez sélectionné. Mais récemment, les entreprises prêtes à se choisir des candidats qui viennent de terminer leurs études postsecondaires se mettent à envoyer leurs propres données dans le sens inverse. Chaque année, les principaux employeurs mettent à jour leurs méthodes de recrutement, en intégrant les médias sociaux à la recherche des bons candidats. Et ils ne se contentent pas de publier des offres d’emploi sur LinkedIn, YouTube, Facebook et Twitter : ils veulent aussi offrir aux étudiants qu’ils espèrent embaucher de précieuses informations sur leur secteur d’activité. Dans l’ensemble, ce nouveau processus visant à attirer, recruter et embaucher de nouveaux candidats est appelé un système automatisé de suivi. Il peut être aussi simple qu’un portail de filtrage des CV et aussi élaboré qu’un processus complet de recrutement et de mentorat.

A M A

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« Par les réseaux sociaux, certains étudiants communiquent avec nous et posent des questions qui captent notre attention, dit Mme Larson. Les médias sociaux les aident à obtenir les renseignements dont ils ont besoin pour être mieux informés sur les postes disponibles. » Bon nombre de grandes compagnies ont leur propre version d’un système automatisé de suivi. RBC décrit le sien comme un moyen d’« améliorer l’expérience » en matière de recrutement, tant en ligne que sur les campus. Si les médias sociaux servent à briser la glace, ce qui attire vraiment les futurs employés, c’est le portail « Carrières » sur le site Web de RBC. Comme pour tout système automatisé de suivi, tous les candidats soumettent une lettre de présentation et leur CV pour le poste qui les intéresse. Chez RBC, le système surveille la progression du candidat pendant tout le processus de candidature. Des postes peuvent se libérer une fois que les étudiants ont rencontré le recruteur ou le responsable du recrutement. Les équipes de recrutement peuvent ensuite prendre la relève et aider les étudiants à en apprendre plus au sujet des postes spécifiques, des événements et d’occasions offertes par l’entreprise. Les séances de clavardage sur la page LinkedIn de RBC sont un parfait exemple d’activités sur mesure conçus pour aider les étudiants à faire leurs premiers pas vers une carrière. Ces conversations estivales hebdomadaires mettent en évidence différents secteurs de RBC. Des employés sont présents et répondent à toutes les questions. Ces séances

ont lieu à un moment précis de la journée, mais un étudiant qui n’a pu y assister en direct peut y revenir plus tard. Pour les employeurs, l’étape suivante consiste à améliorer l’expérience des étudiants, grâce à un recrutement plus personnalisé. RBC dispose des dernières technologies en matière de recrutement et d’une équipe de recrutement très efficace. De nombreuses autres organisations utilisent cette même approche, ou des approches semblables. Bon nombre de celles qui font du recrutement sur les campus se servent de ces technologies pour améliorer le plus possible les choix des étudiants. C’est le meilleur des mondes des systèmes automatisés de suivi, et tous peuvent en bénéficier, qu’ils soient étudiants ou non, et apprendre comment tirer profit de ces nouvelles technologies. OC

Établi à Grenville-Nord, Joseph Mathieu est rédacteur et réviseur bilingue. Il met en valeur des marques, explore la musique et raconte des styles de vie qui méritent d’être célébrés. Il est présent sur Twitter @JRMwords

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LE RECRUTEMENT NUMÉRIQUE Par Alex Scantlebury

L

e recrutement professionnel a beaucoup changé au cours des dix dernières années. Auparavant, les entreprises envoyaient des représentants « courtiser » en personne des employés éventuels, un peu comme les universités et collèges envoient leurs dépisteurs pour recruter les meilleurs athlètes. Aujourd’hui, avec la révolution des médias sociaux, le recrutement professionnel a pris un tournant numérique. Si cela a permis aux employeurs et aux employés de se trouver mutuellement plus facilement, tant les employeurs que les employés doivent être beaucoup plus conscients de ce qu’ils disent en ligne et de la façon dont ils le disent. En tant qu’auteur pigiste et consultant en communication, je profite quotidiennement des possibilités offertes par le monde des médias sociaux. Soixante-dix pour cent de ma clientèle proviennent des relations que j’ai établies en ligne. La capacité à partager instantanément des contenus, des réflexions et des idées avec le monde entier a eu un effet déterminant sur la façon dont je me positionne professionnellement. Pour rester sur la voie du succès, je dois entretenir mon image de marque, en m’assurant d’examiner attentivement tout ce que je publie ou dis en ligne, même si le contenu peut sembler bien anodin. Je ne suis absolument pas un expert en matière de techniques de recrutement professionnel de ces compagnies qui sont à la recherche des employés les plus brillants. Je sais ce qui fonctionne pour moi et je m’y tiens, en apportant au besoin les changements qui s’imposent. J’ai toutefois eu la chance de m’entretenir avec un expert dans le domaine du recrutement numérique. Andy Headworth est le fondateur de Sirona Consulting, un cabinet d’experts-conseils qui aide les entreprises à tirer profit des médias sociaux et des technologies pour améliorer leurs stratégies de 8

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recrutement, leurs méthodes de recrutement et leur marketing en matière de recrutement. Il est l’auteur du meilleur vendeur sur Amazon Social Media Recruitment – How to Successfully Integrate Social Media into Recruitment Strategy, publié en mai 2015 chez Kogan Page. Il est également l’auteur d’un blogue primé sur le recrutement. Le Huffington Post l’a nommé parmi les 100 experts en ressources humaines les plus sociaux sur Twitter, et ERE le classe parmi les 50 personnes les plus influentes sur Twitter en matière de recrutement. On ne risque pas de se tromper en affirmant qu’il sait de quoi il parle. Options Carrieres (OC) : À mesure que les médias sociaux et le recrutement numérique continuent d’évoluer, croyez-vous qu’un jour notre réputation et notre marque personnelle en ligne auront plus de poids que nos compétences et notre expérience? Andy Headworth (AH) : C’est là une question intéressante, parce que c’est déjà en train de se produire. Plusieurs entreprises choisissent d’examiner les candidatures en ligne d’abord. La première chose qu’elles voient, c’est cette « marque personnelle » présentée sur les différentes plateformes de médias sociaux. Les réseaux sociaux ayant un bon classement dans les moteurs de recherche comme Google, il y a de fortes chances que ces profils arrivent en tête des résultats de recherche. La première impression est importante, depuis vos images de profil jusqu’aux phrases descriptives que vous utilisez pour vous positionner. Si celles-ci ne sont pas intéressantes (du point de vue des personnes qui les voient), alors il est peu probable que les gens aillent plus loin pour connaître vos compétences et votre expérience. Les recruteurs et les professionnels des RH sont pressés et prennent leurs décisions en

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fonction de ce qu’ils voient. Il est donc important aujourd’hui d’avoir un solide ensemble de profils sur les médias sociaux pour représenter votre marque personnelle. OC : Traditionnellement, faire du recrutement personnel, ça voulait dire envoyer quelqu’un partager un repas avec de possibles recrues. Croyez-vous que la révolution des médias sociaux ait permis d’ouvrir les portes du marché du travail à des personnes qui seraient passées inaperçues avec les méthodes traditionnelles de recrutement? AH : Les médias sociaux permettent aux recruteurs de rejoindre et d’intéresser des gens provenant de différents milieux. Je crois qu’ils (les recruteurs) arrivent découvrir plus efficacement les personnes qui sont à la recherche d’un premier emploi. Ils peuvent aussi les suivre pendant leurs études, en échangeant avec elles des histoires, des contenus et des informations pertinentes. Les employeurs peuvent facilement trouver des étudiants dans des domaines précis en effectuant une recherche de base sur LinkedIn et Facebook. Les recruteurs sont ensuite chargés d’établir des relations personnelles avec eux. Ainsi, leur entreprise est bien positionnée quand ces jeunes doivent choisir un employeur. Par ailleurs, les étudiants peuvent aussi se mettre très tôt à la recherche d’un employeur. Il suffit de cibler, en ciblant certains employeurs et leurs recruteurs. Ils peuvent les suivre et être en lien avec eux, commencer à leur faire part de leur intérêt, leur faire connaître leurs compétences, leurs connaissances et leurs intentions, tout cela pendant leurs années d’études. OC : Tous vous considèrent comme un spécialiste du recrutement au moyen des médias sociaux. À votre avis, quelle serait la règle la plus importante à suivre pour que les médias sociaux servent nos aspirations professionnelles? AH : Je vais répondre en disant ce qu’il ne faut pas faire au départ : la pire erreur que les gens font en affichant leur vie personnelle sur les médias sociaux, c’est de ne pas se fixer d’objectifs. En d’autres mots, ils ignorent pourquoi ils le font ce qu’ils font, sinon qu’ils croient – ou qu’on leur a dit – que c’est ce qu’ils devraient faire. Mon conseil est simple : sachez dès le départ pourquoi vous utilisez les médias sociaux. Quand vous aurez réglé cette question, concentrezvous sur les gens que vous voulez rejoindre, puis publiez des contenus pertinents qui correspondent à leurs intérêts et à leurs besoins. OC : En tant qu’expert du recrutement numérique, quelles seraient les choses que vous rechercheriez personnellement si vous scrutiez le monde des médias sociaux pour trouver une personne susceptible de travailler dans votre entreprise? Est-ce que vous seriez prêt à tenter votre chance avec une personne qui a publié du contenu ou des commentaires controversés sur les médias sociaux? AH : Si quelqu’un a publié du contenu ou des commentaires controversés dans les médias sociaux, cela m’inciterait à aller voir plus loin. Tout le monde sait que les sites de médias sociaux sont publics et faciles à trouver. Alors, si quelqu’un décide en toute connaissance de cause de publier ce type de contenu, cela soulève pour moi quelques inquiétudes. J’aurais tendance à remettre en question son intégrité ou les raisons pour lesquelles il l’a fait et je me demanderais : « Est-ce que je veux que cette personne représente mon entreprise? »

Je recherche des personnes qui ont une compréhension approfondie des médias sociaux, de leur façon d’utiliser des contenus différents sur différentes plateformes et de communiquer avec les gens. Je recherche aussi des personnes qui établissent des liens et échangent avec les gens, partagent leurs contenus mais, en même temps, qui ont leur propre personnalité. Le monde a beaucoup rétréci au cours des dix dernières années. Pratiquement tous les gestes que nous faisons collectivement, ou individuellement, risquent d’être diffusés à grande échelle, souvent auprès de parfaits inconnus. La diffusion à grande échelle ou le libre partage peut être soit notre plus grande force, soit notre talon d’Achille. C’est un levier qui peut élever des candidats ou les descendre. Les erreurs peuvent être dramatiques, mais en « jouant vos cartes » correctement comme le suggère Andy Headworth, vous pouvez ouvrir les portes du succès. OC

Pour en apprendre plus sur Andy suivez-le sur Twitter @andyheadworth

POUR DE MEILLEURS RÉSULTATS,

assurez-vous que votre image dans les médias sociaux est toujours

NETTE ET COHÉRENTE Saviez-vous que 93 % des recruteurs examineront vos profils dans les médias sociaux avant de prendre la décision de vous embaucher ou non? Et 55 % de ces mêmes recruteurs reviennent sur leur décision après avoir consulté vos comptes dans les médias sociaux. a triste réalité, c’est que 61 % de ces examens déboucheront L sur une décision négative. Certains des plus grands sujets d’inquiétude qui incitent des recruteurs à ne pas vous embaucher sont l’utilisation de blasphème ou d’autres formes de langage déplacé, le fait de parler de drogues illicites et la publication de contenu à caractère sexuel. Même si vous veiller déjà à ce que toutes vos publications soient polies et professionnelles, le succès n’est pas garanti pour autant : les fautes d’orthographe et de grammaire diminuent largement vos chances de décrocher un emploi. N’oubliez pas : une fois que c’est publié, c’est publié, alors donnez-vous toutes les chances de réussir.

ALEX SCANTLEBURY est le fondateur de EBM Professional Writing Services et diplômé du Collège Algonquin. Suivez-le sur Twitter @ebmprowriting.

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ÉTUDIER

Par Stuart Jeffery

SANS SE RUINER Dès notre tout jeune âge, on nous dit que les plus belles années de notre vie seront pendant nos études universitaires.

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ais quand il faut rembourser ses prêts étudiants quelques mois à peine après avoir terminé ses études, on se dit que le prix de ces plus belles années est plutôt exorbitant. Les études postsecondaires coûtent cher et, malheureusement, il est très difficile d’économiser de telles sommes, tant pour les jeunes que pour les parents qui veulent assurer l’avenir de leurs enfants. Dans le contexte économique actuel, c’est un travail en soi. Par conséquent, pour payer les frais associés à leurs études, nombreux sont ceux qui doivent se tourner vers les prêts étudiants ou vers des marges de crédit. Toutefois, après les études, ces dettes peuvent devenir écrasantes puisqu’elles atteignent la somme moyenne de 26 000 $ par étudiant. On encourage les étudiants à viser les plus hauts sommets tout en profitant de cette époque de leur vie, mais sans leur donner les outils et les stratégies dont ils ont besoin pour la planifier financièrement. Et pour compliquer les choses, un diplôme universitaire ne garantit plus un emploi stable et bien rémunéré. Cette époque-là est bel et bien révolue. La dure réalité est celle-ci : il faut se battre pour trouver un emploi dans son domaine d’études et, dans l’intervalle, gagner son pain quotidien en accumulant des emplois mal rémunérés. Toutefois, il y a des trucs pour réduire le montant des emprunts étudiants. On peut par exemple demander une bourse ou trouver un 10

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emploi à temps partiel ou saisonnier. On peut aussi établir un budget et mettre de l’argent de côté. On peut comparer les logements sur le campus et examiner les solutions à l’extérieur du campus, puis choisir la solution la plus économique. En suivant ces quelques principes de base, on pourrait bien économiser des milliers de dollars par année et ne pas avoir à emprunter – ou du moins, arriver à diminuer le montant du prêt. Le plus urgent pour réduire le montant de vos prêts étudiants? Commencez à épargner le plus tôt possible. Mes parents, qui sont de grands perfectionnistes dont ma sœur et moi faisions maladroitement les éloges lors d’interminables toasts à leur santé pendant les fêtes de famille, ont commencé à mettre de l’argent de côté pour nos études avant même notre naissance. Malheureusement, peu de jeunes aspirants aux études universitaires ont cette chance. La plupart doivent seulement compter sur l’aide gouvernementale ou sur un maigre pécule accumulé au fil d’emplois à temps partiel, ou les deux. Les économies de nos parents ont couvert les frais de scolarité annuels, mais pendant nos études, on nous a incités à travailler un nombre d’heures raisonnable pour payer les manuels scolaires, le transport, la nourriture et le loyer. On m’a fortement conseillé de trouver un emploi à temps partiel débouchant sur un emploi d’été. C’est le meilleur conseil que j’ai reçu.

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La plupart des collèges et universités mettent des ressources à la disposition des étudiants en quête d’emplois saisonniers ou permanents. Cependant, certains programmes d’études laissent peu de temps libre pendant l’année scolaire. Dans ce cas, plutôt qu’un emploi à temps partiel, il faut chercher un emploi saisonnier, par exemple comme paysagiste, sauveteur ou peintre résidentiel. L’une de mes amies, admise à l’Université de New York, a vendu toutes ses possessions en ligne. Elle a ainsi pu accumuler suffisamment d’argent pour payer ses frais de subsistance pendant ses quatre premiers mois d’études. Elle donc eu le loisir de s’adapter tranquillement à sa nouvelle vie d’étudiante sans subir le stress de trouver immédiatement une source de revenus. Elle a pris des moyens plutôt radicaux qui ne conviennent pas à tout le monde, mais elle a ainsi pu réduire le montant de ses emprunts pendant sa première année d’études universitaires. En général, les étudiants ne manquent pas d’ingéniosité quand il s’agit de gagner un revenu supplémentaire. Alors, cherchez parmi vos compétences celle qui pourrait vous rapporter un peu d’argent et organisez votre horaire en conséquence. Des gens devenus célèbrent sur YouTube, comme Hannah Hart et Tyler Oakley, ont tous deux commencé à pratiquer le vidéoblogage pour rester en contact avec leur famille et leurs amis pendant leurs études postsecondaires. Pour gagner de l’argent, plusieurs de mes amis ont trouvé des contrats de rédacteurs, d’infographistes ou de webmestres. Lorsque vous faites une demande d’admission dans un collège, une université ou une école technique, renseignez-vous sur les bourses offertes par le gouvernement ou par des fondations privées. Bon

nombre d’entre elles ciblent des programmes d’études bien particuliers. L’admissibilité à ces bourses peut aussi dépendre du dossier scolaire ou du revenu de l’étudiant. Contrairement à un prêt, une bourse ne doit pas être remboursée, ce qui allège le fardeau financier. Des centaines de bourses sont disponibles, alors faites des recherches dans les plus brefs délais. Certaines bourses sont ponctuelles, d’autres sont accordées sur plusieurs années. Tout dépend du type de bourse et des modalités. Outre les frais de scolarité, souvent payés avec un prêt, vous aurez d’autres dépenses pendant vos études. À l’université, les étudiants vivent à peine au-dessus du seuil de la pauvreté. C’est donc dire que leur budget est extrêmement serré. Il faut acheter des manuels scolaires, payer le loyer, la nourriture, les services publics, mais aussi investir un minimum dans sa vie sociale. Tout cela peut revenir très cher. Avant même d’arriver à l’université, chaque étudiant devrait savoir comment planifier et respecter un budget. C’est le seul moyen de subvenir à ses besoins d’un mois à l’autre. Parmi mes amis, plusieurs faisaient l’erreur de dépenser les prêts ou bourses accordés en vertu du Régime d’aide financière aux étudiants de l’Ontario bien avant la fin du semestre. Pour continuer à manger, ils étaient donc obligés de demander de l’aide à leurs parents ou à leurs amis. Il vaudrait peut-être mieux ne pas avoir de carte de crédit pendant vos études. Comme bien des étudiants, vous risqueriez de vous retrouver avec des dettes supérieures à un simple prêt étudiant. S’il est constructif d’établir de bons antécédents en matière de crédit, il est également désastreux de crouler sous une dette dont le taux d’intérêt est élevé. Tout compte fait, il vaut mieux résister à cette tentation. Au lieu d’avoir recours au crédit, optez pour des solutions économiques. Par exemple, achetez des manuels scolaires usagers. Une fois le cours terminé, revendez-les à la librairie du campus, en ligne ou encore en plaçant une annonce sur un babillard. Si vous cherchez un logement hors campus, il serait plus rentable de louer un grand appartement ou une grande maison avec plusieurs personnes. L’avantage de cette solution, c’est que vous pouvez sous-louer la maison ou l’appartement à des jeunes qui étudient pendant l’été. Ainsi, vous n’aurez pas à déménager vos affaires au début et à la fin de chaque année scolaire. En fin de compte, ce n’est pas parce que l’on étudie que l’on est condamné à rembourser des dettes pendant une bonne partie de sa vie adulte. Ce n’est pas évident, mais c’est possible. Il suffit d’une bonne planification financière pour que vos études soient l’occasion de simplement récolter un diplôme, de bons amis et de bons souvenirs. OC

STUART JEFFERY habite à Toronto et écrit la plupart du temps sous la douche. Il se demande souvent si c’est bizarre. Pour en savoir plus : janikon.hubpages.com

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Trop tôt pour investir? >>

Par Kyle Provost

DÉTROMPEZVOUS!

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e me rappelle une citation d’Einstein sur laquelle je suis tombé alors que je surfais sans but, sur des articles en ligne. Einstein aurait affirmé que l’intérêt composé était « la plus grande découverte mathématique de tous les temps » et que c’était « la force la plus puissante de l’Univers ». Le fait qu’Albert Einstein n’ait jamais vraiment dit cela ne veut pas dire que ce n’est pas vrai. L’intérêt composé est puissant – pas de la même façon que l’énergie atomique, mais tout aussi puissant. Quand j’essaie d’expliquer aux autres ma révélation, j’aime bien illustrer la réalité de l’intérêt composé à partir des achats de tous les jours. Par exemple, si vous devenez aussi accro à l’épargne qu’un fumeur est accro à la nicotine, vous serez millionnaire à un âge où la plupart des Canadiens ne sont même pas près

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de la retraite. Comment suis-je arrivé à cette conclusion? Si vous investissez vos 15 $ par jour dans des placements largement diversifiés plutôt que dans des cigarettes, à un taux de rendement que la plupart des spécialistes considéreraient raisonnable, soit 8 %, composé mensuellement à partir de l’âge de 18 ans, vous obtiendriez, à 58 ans, des économies de plus de 1,6 million de dollars. À titre de comparaison, si vous commencez à investir à 40 ans, une fois bien établi dans votre carrière, après avoir fondé une famille, emménagé dans la maison de vos rêves, acheté quelques véhicules neufs et fait quelques voyages dispendieux, il vous faudrait investir 50 000 $ par année pendant 18 ans pour obtenir les mêmes économies à 58 ans, en supposant un rendement de 6 %, parce qu’à 40 ans on ne peut pas prendre les mêmes risques qu’à 18. magazineoptionscarrieres.com

Un paquet de cigarettes par jour ou 50 000 $ par année. Voilà la puissance de l’intérêt composé! Quand on parle de créer de la richesse, l’important n’est pas d’acheter les bonnes actions ou d’inventer le prochain Facebook (même si cela n’est pas une mauvaise idée en soi si vous arrivez à le faire) : c’est simplement le temps passé sur les marchés. En d’autres mots, le nombre d’années pendant lesquelles votre argent est investi et peut générer de l’intérêt sans que vous le dépensiez est beaucoup plus important que le fait d’essayer de comprendre la grande diversité des types d’investissement disponibles. Investir n’est pas si compliqué. Quand on s’arrête pour y réfléchir, l’idée d’utiliser son argent pour produire plus d’argent est plutôt simple. Une action, c’est tout simplement prêter de l’argent à quelqu’un et lui demander


de vous rembourser cet argent et un peu plus pour vos efforts : c’est ce qu’on appelle l’intérêt. Une action ou une part est un petit morceau d’une compagnie que l’on achète. Quand cette compagnie fait de l’argent, elle peut vous en donner une partie sous forme de dividende. Et parce que

INVESTIR N’A PAS BESOIN D’ÊTRE COMPLIQUÉ. QUAND ON S’ARRÊTE POUR Y RÉFLÉCHIR, L’IDÉE D’UTILISER SON ARGENT POUR PRODUIRE PLUS D’ARGENT EST PLUTÔT SIMPLE. la compagnie fait plus d’argent qu’avant, les gens sont prêts à payer davantage pour les actions, résultat : le prix des actions ou des parts augmente. Si une compagnie vous paie 3 % de dividendes sur un an, et que la valeur de ses parts a augmenté de 5 % à la fin de l’année, ça correspond à un rendement total de 8 %. Si vous aviez 100 $ au début de l’année, vous auriez maintenant 108 $ si vous vouliez vendre vos parts ou retirer vos dividendes. Si vous utilisez ces 8 $ pour acheter plus d’actions ou de parts, c’est là qu’entre en jeu la puissance de l’intérêt composé. C’est vraiment aussi simple que cela. La plupart des gens ne veulent pas passer des heures à étudier des graphiques et des diagrammes à propos des actions et des obligations. Heureusement, il existe plusieurs solutions de placement qui ne vous

demandent pas plus de quelques heures par année pour organiser votre portefeuille. Consultez certains des nombreux sites Web sur le sujet, comme YoungandThrifty.ca, où l’on peut obtenir un livre numérique gratuit sur des solutions de placement simples. Vous pouvez aussi chercher sur Google les expressions « Couch Potato Investing », « placements pour les nuls » ou autres. Ce n’est pas si difficile à comprendre. Si vous êtes capable de comprendre les rapports très élémentaires, d’appliquer des pourcentages et de faire appel à un moteur de recherche quand le résultat n’est pas immédiatement clair, alors vous pouvez faire fructifier votre argent. Je connais un grand nombre de fumeurs qui arrivent à trouver 15 $ par jour pour un paquet de cigarettes, mais il existe de meilleures façons d’utiliser cet argent. Cessez de dépenser plus que votre salaire chaque mois, prenez les commandes de vos finances, faites un peu de lecture et faites en sorte que « la force la plus puissante de l’Univers » travaille pour vous. OC

KYLE PREVOST est spécialiste en finances personnelles; il aide les gens à économiser et à investir, sur YoungandThrifty.ca et MyUniversityMoney.com

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DEPARTURES EST SEULEMENT LE POINT DE DEPARTS Par Pierre Hamel

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ARTICLEVEDETTE

OUAND SCOTT WILSON ÉTAIT PETIT, IL PRENAIT LES CARTES PUBLIÉES DANS LES MAGAZINES DU NATIONAL GEOGRAPHIC DE SES PARENTS – DES CARTES DE TOUTES SORTES – ET LES AFFICHAIT AU MUR. À CETTE ÉPOQUE, JAMAIS IL N’AVAIT PENSÉ QU’IL TRAVAILLERAIT À UNE SÉRIE COURONNÉE DE SUCCÈS INTITULÉE DEPARTURES, METTANT EN VEDETTE DEUX VOYAGEURS INTRÉPIDES VIVANT DES AVENTURES AUX QUATRE COINS DU MONDE, SOUVENT BIEN LOIN DES SENTIERS BATTUS. IL S’INTÉRESSAIT SIMPLEMENT AUX CARTES : DE PETITS MORCEAUX D’UN MONDE QUI SEMBLAIT SI GRAND ET SI LOINTAIN. MAIS LE CHEMIN QU’A EMPRUNTÉ LE COCRÉATEUR ET COANIMATEUR DE DEPARTURES POUR ARRIVER JUSQUE-LÀ EST UNE AVENTURE EN SOI, AVEC UNE SÉRIE DE DÉPARTS QUI SEMBLENT INTERCONNECTÉS.

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e premier départ, M. Wilson et son partenaire d’affaires Andre Dupuis l’ont fait lorsqu’ils ont décidé de mettre à profit les compétences de base acquises au collège communautaire pour obtenir un emploi d’été. Après avoir à peine terminé la première année d’un programme en arts médiatiques, ils ont sauté à pieds joints dans le monde de la production média. Echo Bay Media était née. En fait, c’était simplement une façon d’obtenir de petits emplois, de gagner un peu d’argent et, plus important encore, d’améliorer leurs compétences pour la vraie vie. Mais ils n’ont connu cette année-là que des engagements limités et ils ont dû attendre l’obtention de leur diplôme pour commencer à voir l’orientation qu’ils devraient prendre. Ils ont fini par avoir la chance de participer à la production audio et vidéo d’une émission bien établie sur le voyage. Même si l’expérience était enrichissante, ils considéraient que l’émission était démodée; ils ont alors commencé à réfléchir à la forme que pourrait prendre une véritable émission sur le voyage d’aventure. « Nous n’avions rien de bien spécial, dit M. Wilson, nous étions tout simplement jeunes et enthousiastes, et nous voulions explorer le monde. » Il s’est avéré qu’ils avaient quelque chose de spécial, et les gens du réseau Outdoor Life Network (OLN) l’ont tout de suite constaté dans leur argumentaire original. Grâce à une combinaison de facteurs d’excellentes compétences techniques, de fascinantes destinations de voyage et d’une superbe chimie entre les coanimateurs, M. Wilson et son ami de longue date, Justin Lukach, a propulsé la série a été propulsée dans une spirale ascendante permettant aux trois saisons de Departures de capter l’intérêt d’un auditoire parmi les plus fidèles de la chaîne OLN.

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Suivez Scott dans sa nouvelle émission Descending @scottdescending

Mais ce départ ne s’est pas fait sans heurts. « Nous avons dépensé toutes nos économies pour réaliser le pilote de l’émission présentant notre concept dans le cadre d’un voyage en Nouvelle-Zélande, ce qui a pratiquement causé la faillite de la compagnie, révèle M. Wilson. Mais un an plus tard, nous nous sommes retrouvés assis dans une salle de conférence des bureaux d’ONL, à fignoler les détails pour la mise en ondes de l’émission. » Ce n’était pas un itinéraire très courant mais, comme nous l’avons vu, M. Wilson en connaît pas mal sur les cartes. « À l’époque, ces cartes étaient juste de petits morceaux abstraits de la planète. Aujourd’hui, quand je regarde le tout dans l’ensemble de ma vie, le monde est comme un casse-tête avec des millions de pièces, et moi j’ai la chance de commencer à l’assembler. » Departures était la première leçon pratique.

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Mais au-delà de l’impeccable aspect télévisuel de ce projet, il y avait le volet affaires et le volet personnel de l’équation. M. Wilson et M. Dupuis, et d’autres personnes participant au projet ont été confrontés à la réalité des budgets. « Soudainement, un vol raté était bien plus compliqué qu’un simple vol raté, parce qu’il fallait refaire des réservations pour toute l’équipe et tout l’équipement », affirme M. Wilson. L’équipement endommagé ou perdu et les jours supplémentaires de voyage devenaient tout à coup bien plus lourds de conséquences. Le départ suivant, cette fois sur le plan personnel, a été d’apprendre que le plus grand maître est le voyage lui-même, pas seulement les faits au sujet des gens, des lieux et de l’histoire. « On a parfois seulement besoin de prendre conscience du fait que tout ne dépend pas de nous, qu’on doit juste attendre de voir ce qui va se passer et qu’on n’a pas toujours le contrôle. »

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Mentionnons aussi les apprentissages en matière de tolérance et de compréhension. « Sur le plan culturel, on n’a pas d’autre choix que de grandir : on apprend tout le temps, parce que c’est là, juste devant nous. On s’est placé soi-même dans ces situations culturelles, et on ne peut rien faire d’autre que regarder et apprendre et comprendre », dit M. Wilson. D’un point de vue entrepreneurial, cet ensemble de compétences s’avère énorme. « Côté affaires, savoir où on est allé, qui on a rencontré et ce qu’on a vu – tout cela nous aide à voir notre entreprise un peu différemment, dit M. Wilson. De plus, quand on cherche de nouveaux voyages pour Departures, Descending (la nouvelle émission de M. Wilson sur OLN) ou autre chose, on sait où on peut aller et où on ne peut pas aller, avec qui on peut travailler, où sont les possibilités – cela nous a donné tout un bagage à utiliser pour planifier et faciliter les projets à venir. » Et la planification est devenue un autre départ pour M. Wilson et Echo Bay Media. Le paysage change constamment dans le monde des médias, et la route ne se termine pas après quelques succès : il faut toujours prévoir autre chose, le prochain projet qui permettra de rester sur la carte. « Le secteur est très différent de ce qu’il était quand nous avons débuté il n’y a pas si longtemps, mais le fait d’avoir un pied dans la porte nous a permis d’évoluer avec lui, affirme M. Wilson. Nous avons d’excellents partenaires, un nouveau distributeur qui nous aide vraiment à atteindre de nouveaux marchés et, bien entendu, Netflix – dans l’ensemble, nous sommes vraiment chanceux d’avoir réussi à nous positionner pour tirer profit de ces changements. »


LES FEMMES DANS LES METIERS DE LA CONSTRUCTION

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UNE INITIATIVE DES SMCC

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« N’ARRÊTEZ JAMAIS DE VOUS DONNER DES DÉFIS. LA PLUPART DES GENS, PLUS TARD DANS LEUR VIE, REGRETTENT LES CHOSES QU’ILS N’ONT PAS RÉALISÉES, PAS LES CHOSES QU’ILS ONT FAITES. » « Nous participons à quelques partenariats, ce qui est nouveau pour nous, déclare M. Wilson. Je ne peux en donner les détails, mais il y a certaines idées et certains projets très intéressants sur lesquels nous voulons vraiment travailler, alors cela nous tient bien occupés, il y a des perspectives excitantes. » Et, comme toujours, il y a aussi les « projets passion » qui donnent de l’énergie à nos deux voyageurs; le dernier projet a été conçu par M. Dupuis, une aventure en voilier qui pourrait être diffusée sous peu. Finalement, il y a la réflexion sur ce qu’est le voyage. « En bien des endroits, même – ou surtout – dans des endroits qu’on dit “dangereux”, nous avons rencontré des gens sincèrement curieux de ce que nous faisions.

OSCA / ACOSO

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Et pas d’une façon qui aurait été menaçante. Ils étaient plutôt étonnés de nous voir là et ils voulaient partager avec nous leurs idées, leurs traditions et leur culture. » Au bout du compte, des gens comme Scott Wilson montrent en quoi le voyage ouvre les portes et les esprits, et pourquoi jamais il ne regrettera ses voyages. Et, plus encore, M. Wilson affirme : « N’arrêtez jamais de vous donner des défis. La plupart des gens, plus tard dans leur vie, regrettent les choses qu’ils n’ont pas réalisées, pas les choses qu’ils ont faites. » Et si vous aimez regarder les cartes, celles qui sont affichées au mur ou ailleurs, vous ne manquerez pas d’y voir le prochain destination de M. Wilson sur un écran pas très loin. OC

PIERRE HAMEL est un rédacteur et réviseur d’expérience, qui se concentre particulièrement sur le milieu de l’enseignement postsecondaire. Suivez-le sur Twitter @ivox_pierre.

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Télécharger ou consulter en ligne au :

www.whatsnextguide.ca OSCA OSCA / ACOSO / ACOSO

Le guide Vas-y t’aidera à choisir ton itinéraire. 18

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QUITTER

Par David Meffe

LE COCON VOIR LE MONDE SANS SE RUINER

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our le meilleur ou pour le pire, le 21e siècle nous a précipités dans une ère de connectivité mondiale sans précédent, marquée par le partage d’information en ligne et la réorganisation de l’espace sociale à l’échelle internationale. Ce nouveau monde est splendide, mais qu’en est-il des gens qui l’habitent? Plus que jamais, les jeunes ressentent le besoin impératif de voyager, non seulement pour satisfaire leur curiosité, mais également pour rêver, repousser les limites de la sécurité, se faire de nouveaux amis ou simplement tenter l’aventure, pour rien, juste pour voir. On dit souvent que les voyages sont les seules dépenses qui peuvent enrichir une personne. Malgré son arrière-goût de formule toute faite, l’idée est touchante. Mais je la prends avec un grain de sel. Effectivement, tout voyage exige une forme ou une autre d’investissement, mais je crois qu’il est possible de voyager sans se ruiner. Ce n’est pas aussi simple qu’une visite guidée, mais si vous êtes prêt à faire des compromis, à sortir quelquefois de votre zone de confort et à travailler un peu pour

gagner votre pain, il pourrait être bien plus économique – et souvent plus satisfaisant – que vous ne le pensez de quitter votre cocon.

ÉTUDIER À L’ÉTRANGER Étudier à l’étranger est une tradition vieille de plusieurs siècles. De nos jours, les universités offrent un tel nombre de programmes d’échanges étudiants que la question n’est pas tant de savoir dans quel domaine vous désirez étudier que l’endroit où vous aimeriez le faire. La plupart des universités canadiennes offrent une foule de possibilités d’études dans des établissements partenaires en Europe et en Asie ou, si l’on préfère ne pas trop se dépayser, en Australie ou aux États-Unis. Étudier à l’étranger peut représenter un excellent moyen de se faire de nouveaux amis ou encore de changer de décor si on est en proie à un mal existentiel ou scolaire qui nous mène au bord de la redoutable « année sabbatique » ou du pur et simple décrochage.

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UN VASTE CORPUS D’ÉTUDES SPÉCIALISÉES, L’EXPÉRIENCE REND PLUS INTELLIGENT ET DONNE À SES ADEPTES UNE LONGUEUR D’AVANCE SUR LE PLAN PROFESSIONNEL.

Mais il semblerait qu’étudier dans un autre contexte culturel ne sert pas seulement à publier de belles photos sur Instagram ou à corriger prétentieusement toute personne qui prononcerait mal un mot étranger. Selon un vaste corpus d’études spécialisées, l’expérience rend plus intelligent et donne à ses adeptes une longueur d’avance sur le plan professionnel. En effet, selon une étude publiée en 2013 par des chercheurs de l’INSEAD (une école internationale de commerce), la capacité d’un étudiant de s’adapter et d’apprendre dans un nouvel environnement culturel en dit long sur le degré de complexité que pourront atteindre ses idées en situation interactive. De plus, un étudiant qui poursuit ses études à l’étranger est 20

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exposé à une nouvelle langue et crée un réseau professionnel international qui, une fois rentré chez lui, lui donnera une longueur d’avance sur la concurrence locale. Si cela ne suffit pas à vous convaincre, parlons d’une récente étude réalisée par l’Union européenne, selon laquelle au cours des 27 dernières années, un million d’enfants ont vu le jour grâce aux programmes européens d’échanges pour étudiants. En effet, une personne sur quatre ayant participé à l’un de ces programmes aurait rencontré l’âme sœur lors de ses études à l’étranger.

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PARTIR À L’ÉTRANGER POUR DONNER DE SOI OU POUR ENSEIGNER? Si les études ne vous intéressent pas, mais que vous souhaitez tout de même changer d’air pour ébranler votre vision du monde , et peut-être donner de vous-mêmes pour contribuer au mieux-être d’autrui, bienvenue dans le monde du développement international. Dans ce secteur en pleine expansion, le travail peut prendre bien des formes : aide au développement et renforcement des capacités dans les pays du sud, ou encore enseignement de l’anglais ou du français langue seconde n’importe où dans le monde. Vous ne devez pas entreprendre ce type de voyage si vous voulez devenir riche ou « sauver le monde ». L’objectif


est plutôt d’apprendre par l’expérience que les échanges culturels sont réciproques : pour chaque chose que vous enseignez à quelqu’un, vous devriez toujours veiller à apprendre quelque chose en retour. Le développement demeure une noble tâche, mais l’éclat du travail bénévole à l’étranger a quelque peu été terni par le supposé « tourisme volontaire ». Vous en avez sans doute entendu parler ou vu des affiches à ce sujet un peu partout sur le campus ou dans les cafés branchés. De jeunes gens sont induits en erreur et payent des frais exorbitants pour se rendre dans un village du « tiers monde » en vue de construire une école ou une église dans une collectivité démunie incapable de subvenir à ses besoins. Ceux qui mordent à l’hameçon risquent souvent de se retrouver dans un hôtel ou un centre de villégiature de luxe pour se reposer après une ou deux longues semaines de travail éreintant. Il ne fait aucun doute que les organisateurs de ces voyages ont au départ de bonnes intentions. Cependant, ils font miroiter l’idée que c’est là le seul moyen de connaître cette autre partie du monde et de lui tendre une main charitable. Si l’on fait abstraction du complexe du sauveur et du narcissisme affiché dans les médias sociaux, il faut regarder les choses en face : les histoires ne manquent pas au sujet de villages ruraux africains dans lesquels croupit une école primaire mal construite, n’ayant jamais servi et tombant en ruines. Pendant ce temps-là, dans ces mêmes villages, la population n’a toujours pas accès à de l’eau potable et n’a jamais appris à lire ou à écrire. Malheureusement, cette industrie est remplie d’escrocs qui non seulement vendent le bénévolat comme l’unique solution durable aux inégalités mondiales, mais en plus adoptent un discours culpabilisant pour amener de jeunes Canadiens à croire qu’il faut vider leurs poches ou celles de leurs parents pour aider autrui. Au lieu de vous précipiter quelque part pour la seule beauté du geste, réfléchissez à ce qui vous passionne vraiment. Ensuite, détournezvous de ceux qui vendent des solutions de fortune et des occasions de flatter votre égo et engagez-vous plutôt auprès d’un organisme de développement international sérieux. Où que vous alliez pour faire du bénévolat, restez-y au moins deux mois, intégrez-vous à la culture locale et prenez un peu de recul pour analyser votre perception de vous-mêmes et le rôle que vous voulez jouer dans le monde.

le conducteur et profiterez d’une compagnie le plus souvent agréable pour faire le chemin. Les plus aventureux se tourneront peut-être vers des communautés en ligne, par exemple couchsurfing.com, un site permettant de loger chez l’habitant (natifs ou expatriés) partout dans le monde, surtout si l’on est prêt à rendre la pareille un jour. Ces solutions semblent peut-être précaires aux yeux du novice, mais pourquoi ne pas faire confiance à la gentillesse de purs inconnus, dont plusieurs ne sont pas si différents de vous que vous le pensez. Dans un récit de voyage épique publié en 2002 (Dark Star Safari), Paul Theroux déclare que « voyager, c’est partir plusieurs mois et revenir transformé – au point où l’on ne revient jamais vraiment à son point de départ ». Alors, au lieu d’épargner pour partir en voyage et de tout dépenser d’un seul coup, pourquoi ne pas envisager l’aventure comme un investissement en vous-mêmes, un chemin qui vous permettra de trouver votre place dans un monde tellement plus grand que vous. OC

DAVID MEFFE est journaliste, photographe et blogueur indépendant de Montréal, dans le domaine des droits de la personne et du développement en Afrique. Il est au pays de Galles où il termine une maîtrise sur les reportages en période de guerre et de conflits.

BOUCLEZ VOTRE SAC À DOS ET PARTEZ Si vous êtes toujours indécis quant à vos études ou à la manière dont vous voulez changer le monde, ne vous en faites pas. Ces questions sont complexes et seul le temps pourra y répondre. Mais voici un conseil tonifiant qui a fait ses preuves à l’intention de ceux qui rêvent de voyages : bouclez un sac à dos et partez. Mais où aller? Certains se bandent les yeux et lancent une fléchette au hasard sur une mappemonde. Cependant, vous pouvez choisir une approche plus raisonnée : choisissez un endroit qui satisfera vos intérêts et votre portefeuille. Dans ce cas, vous pouvez décider de planifier votre voyage ou l’improviser et voir où le vent vous mène. Ces deux options sont bonnes. Vous apprendrez alors l’art du compromis et celui de tirer des leçons – un art que seule la route peut vous montrer. Grâce à l’approvisionnement par la foule et à l’évaluation par les pairs, Internet offre une foule de solutions pour voyager à prix modique. Si vous êtes prêt à renoncer à un hôtel chic ou à un motel isolé et à partager votre chambre avec d’aimables étrangers, songez aux auberges de jeunesse. Elles vous permettront de rencontrer d’autres voyageurs. Commencez par explorer le site hostelworld.com. Plutôt que d’opter pour le transport en autobus ou en train, réservez en ligne une place dans le véhicule de quelqu’un qui va au même endroit que vous – vous partagerez le coût de l’essence avec OC pour les étudiants de niveau secondaire 21


Voyager pour apprendre –

À SE CONNAÎTRE Par Vanessa Mullin

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LE JOUR DE L’OBTENTION DU DIPLÔME APPROCHE, ET LA PERSPECTIVE DE DÉCIDER DE SON AVENIR DEVIENT INQUIÉTANTE.

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ous les étudiants rêvent de décrocher un emploi de bureau bien rémunéré, mais la plupart d’entre nous plongent dans ce monde sans être préparés à vivre la monotonie qui les attend. Étudiante, j’ai toujours eu la tête dans les nuages : je rêvais sans cesse à ma prochaine aventure, à ma porte de sortie. Trois ans après avoir obtenu mon diplôme universitaire, j’étais perdue. J’avais un millier d’idées de l’endroit où je voulais être, un diplôme en arts et une grosse dette d’études. Mais il me manquait un grand nombre des compétences dont j’aurais eu besoin pour réaliser mes rêves. Rétrospectivement, je me dis que j’aurais dû suivre mon cœur plutôt que ma tête, et prendre le temps de parcourir le monde. Aujourd’hui, des années plus tard, le fait de travailler dans l’industrie touristique m’a permis d’avoir accès à quelque chose que bien des gens considèrent comme une utopie. Bien que la plupart des gens voient le voyage comme un moyen de s’évader, on peut apprendre beaucoup en s’aventurant dans l’inconnu. J’ai appris bien davantage dans mes voyages au cours des deux dernières années que pendant toutes mes études. Le fait de voyager pendant une période prolongée, pas seulement le temps d’une petite pause dans un tout-inclus, oblige à apprendre comment faire des calculs. On vit le quotidien en comptant ses sous, en décidant quelles dépenses sont frivoles, et en apprenant à dire non et à savoir quand se faire plaisir. En apprenant la valeur de l’argent, le passionné des voyages acquiert une vision plus réaliste de ce qu’est vraiment la stabilité financière, et il apprend qu’un salaire élevé n’est pas nécessairement synonyme de bonheur. On apprend aussi à apprécier ce qu’on a, parce que plus on possède de choses, plus on a de choses à transporter. Plus le sac à dos est léger, plus on peut aller loin. Moins, c’est plus. Et si l’argent ne peut acheter le bonheur, dépenser un peu plus pour s’offrir une chambre d’hôtel plutôt qu’un petit lit dans une auberge de jeunesse est nettement mieux que de s’acheter un nouveau jeans qu’on devra transporter. La gestion du temps est un élément essentiel au voyage. Les avions, les trains et les tuk-tuks n’attendent pas. Rater une étape importante d’un itinéraire, c’est vraiment un gros problème pour un voyageur : sans compter les coûts liés au changement de réservations (c’est aussi un rappel de l’importance de l’assurance voyage). De la même façon, les habiletés sur le plan de la planification et de l’organisation sont extrêmement importantes. Il faut établir son itinéraire, préparer un budget, faire les réservations pour le transport et l’hébergement, prévoir les visas. Planifier un long voyage, c’est un peu comme planifier son avenir : si on oublie un élément essentiel, on devra se démener pour garder la tête hors de l’eau. Voyager

permet de comprendre l’importance d’être attentif aux détails, une autre caractéristique que tous les gestionnaires recherchent chez des employés potentiels. En plus d’enseigner à n’avoir peur de rien, le voyage apprend à gérer les situations avec un état d’esprit complètement différent. Imaginez être coincé en Argentine, sans argent ni téléphone, après avoir raté votre

QU’IL DURE TROIS JOURS, TROIS MOIS OU PLUS ENCORE, UN VOYAGE PERMET DE SAISIR UN INTENSE SENTIMENT DE LIBERTÉ ET D’INDÉPENDANCE QUI AURA UNE INCIDENCE POSITIVE SUR TOUS LES ASPECTS DE VOTRE AVENIR. vol de retour : le moment est venu d’user de créativité pour trouver une façon de vous en sortir. Ou alors imaginez vous retrouver sans chaussures dans les rues de Londres alors que vous ne parlez pas un mot d’anglais : vous devrez apprendre à encaisser les coups ou vous aboutirez sur un banc les pieds gelés. Il faut apprendre à résoudre les problèmes avec des compétences nouvellement acquises, mais qui ne s’enseignent pas. Cet état d’esprit fournit les éléments fondamentaux qui permettent de créer des innovations radicales et donne la capacité à résoudre tous les problèmes à partir d’une approche unique. Avec votre aptitude à agir avec rapidité et efficacité, vous ne manquerez pas de vous démarquer. Tant que vous avez de la ténacité, de la souplesse et un grand sens de l’aventure, vous reviendrez avec une nouvelle conscience de votre identité. Qu’il dure trois jours, trois mois ou plus encore, un voyage permet de saisir un intense sentiment de liberté et d’indépendance qui aura une incidence positive sur tous les aspects de votre avenir. Après avoir passé du temps la tête dans les nuages et les pieds dans le sable, vous serez d’autant plus préparé à entreprendre d’autres études ou alors à vous installer dans la stabilité et la routine de la jungle de béton. OC

Diplômée de l’Université d’Ottawa, VANESSA MULLIN travaille actuellement pour G Adventures. Passionnée de voyages et d’écriture, elle se sert de ses aventures comme source d’inspiration pour son travail. Blogue :

www.she-rambled-on.tumblr.com

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Par Tamara Peyton

MOMENT DÉCISIF : QUAND LA CARRIÈRE S’ÉCROULE

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out a commencé fin janvier, le jour où le patron de mon patron, le dirigeant principal de l’information, m’a convoquée dans son bureau. « La fusion nous oblige à réduire l’effectif, a-t-il dit. Vous êtes la dernière analyste embauchée et vous êtes la seule sans diplôme universitaire, nous donc obligés de vous mettre à la porte. »

PREMIÈRE LEÇON : Aucun secteur n’est à l’abri de la récession ou des mises à pied. J’aurais dû m’y attendre. Je travaillais depuis cinq ans au département des TI du siège social d’une grande compagnie pharmaceutique, mais je n’étais pas passée par les bancs de l’université. Entre 20 et 30 ans, j’avais progressivement monté les échelons jusqu’à un poste d’analyste principale en TI. Ce jour-là, je me suis rendue à l’évidence : mon bilinguisme et mes premières années d’expérience dans l’industrie de l’Internet ne suffisaient pas à garder un poste que j’aimais beaucoup. Il fallait un diplôme universitaire. J’avais déjà reçu plusieurs signaux d’alarme à cet effet. Je m’étais longtemps inquiétée. Et mes craintes étaient fondées. Pourtant, mes collègues m’avaient toujours rassurée en disant que le secteur pharmaceutique était à l’épreuve des mises à pied. Selon eux, contrairement au secteur des télécommunications où je travaillais auparavant, cette grande industrie ne ferait jamais de congédiements. Toujours selon eux, les services-conseils en informatique étaient également à l’abri des mises à pied. Les postes d’analystes ne pouvaient être touchés par la délocalisation des spécialistes en TI, car nous n’étions pas des machines à fabriquer des codes : nous composions avec l’aspect humain de la technologie et non avec le codage ou l’infrastructure.

DEUXIÈME LEÇON : Ne croyez pas ceux qui disent qu’un emploi est à l’abri des forces de la mondialisation. Ce fut donc l’étape décisive. À 37 ans, je suis retournée aux études à temps

plein. Heureusement, quelques années plus tôt, quand j’étais encore analyste en TI, je m’étais inscrite à temps partiel à un programme d’études en sociologie. Pourquoi la sociologie? Parce que cette discipline me permettait de mieux comprendre les mécanismes de l’action collective. Ce sont les problèmes humains qui engendrent souvent des difficultés en matière d’adoption des technologies. Par conséquent, pour concevoir des solutions technologiques perfectionnées qui aideraient vraiment les gens à travailler ensemble, j’estimais essentiel de comprendre comment les gens fonctionnaient pour collaborer au sein d’une équipe. Bien des gens comprenaient mal pourquoi j’avais choisi la sociologie plutôt que des études branchées en sciences informatiques, mais pour moi c’était limpide. Quand je me suis retrouvée sans emploi, j’ai surchargé mon horaire scolaire pour terminer mon baccalauréat en sociologie en l’espace d’un an. La compagnie pharmaceutique m’avait donné une indemnité de départ. Grâce à ce montant et à des programmes du gouvernement fédéral pour étudiants adultes, j’ai pu terminer mes études en sociologie sans prêts ni bourses. J’avais déposé le montant de mon indemnité de départ dans un REER. Ainsi, une bonne portion de cet argent a été mise à l’abri de l’impôt et j’ai pu puiser dans cette réserve non imposable pour financer mes études.

TROISIÈME LEÇON : Il est possible de faire des études de premier cycle en tant qu’adulte et de les terminer sans l’ombre d’une dette. La mise à pied n’a pas été le seul tournant sur ma trajectoire professionnelle, mais elle a marqué une étape importante. J’ai fait le point sur mes forces, sur mes champs d’intérêt et sur ce que je pourrais entreprendre pour me livrer à quelques-unes de mes passions, par exemple voyager, écrire et travailler avec des gens qui innovent dans le domaine des nouvelles technologies. Grâce à une bourse du gouvernement

fédéral, j’ai ensuite fait des études de maîtrise en sociologie, puis je suis partie aux États-Unis faire un doctorat rémunéré dans un domaine en pleine effervescence : l’interaction humainordinateur. C’est un domaine d’études qui se situe au carrefour de la sociologie, de la psychologie, de l’analyse et de la conception de systèmes et qui permet de trouver des solutions concrètes à des problèmes réels. Cela m’a confirmé dans mon choix de faire des études en sociologie plutôt qu’en sciences informatiques. Certains trouvaient peut-être cela ridicule, mais le temps me montrait que mon instinct était bon. Dorénavant, je pourrais exercer mes compétences dans un domaine conjuguant relations humaines, recherche et rédaction. Maintenant, je mène des recherches sur les besoins des gens en matière de santé, je rédige des documents de spécifications techniques et je conçois des interfaces logicielles mobiles.

QUATRIÈME LEÇON : Il est possible de travailler en sciences informatiques sans jamais toucher une seule ligne de code. Ce qui est étonnant dans tout ça? Je fais à peu près la même chose que lorsque j’étais analyste dans une compagnie pharmaceutique. La différence? Maintenant, j’ai des diplômes. Et mon expérience, ma personnalité et mes compétences sont adaptées aux besoins du marché mondial.

CINQUIÈME LEÇON : Écoutez votre instinct ET votre tête Après avoir été congédiée, je me suis fixé des objectifs très simples, mais réalistes : observer; surveiller les mouvements du marché de l’emploi et intégrer mes passions à mes objectifs professionnels. J’ai pris des risques calculés. Maintenant, je sais que la décision prise le jour de mon congédiement exercera une influence pendant longtemps encore. Particulièrement quand je réintègrerai le marché du travail. OC

TAMARA PEYTON est une Canadienne qui habite aux États-Unis. Elle poursuit des études doctorales en interaction personne-machine à l’Université Penn State.

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