N°54 Mars 2011
Edito
Militer pour la reconnaissance des femmes... dans la Musique ? Quelle idée ! Et pourtant. Dans ce domaine aussi, hommes et femmes ne jouent toujours pas la même partition, ou si peu. Cela tient d’abord et avant tout à un héritage culturel : aux hommes la composition des œuvres, la scène, les honneurs, la renommée et la reconnaissance publique de leur « esprit créatif » et aux demoiselles l’apprentissage d’une musique de salon, destinée à divertir le foyer et à plaire à leur futur mari... Cette disparité est longtemps passée inaperçue, car de l’histoire officielle de la musique, seules des têtes masculines dépassaient ! Depuis une dizaine d’années pourtant, cette histoire se réécrit, au fil des études, des thèses et des recherches, rendant hommage aux premières compositrices qui ont bravé un domaine aussi machiste que tous les autres à l’époque... Ce nouveau regard va de pair avec l’avènement de formes musicales différentes de la musique savante, d’une liberté de ton et d’une indépendance artistique largement revendiquées d’Izia à Zazie, en passant par Juliette, Camille ou Emilie Simon. Ironie de l’histoire, le chant « classique », longtemps réservé aux hommes lorsque liturgique, est aujourd’hui pratiqué au travers de centaines de chœurs par une majorité de femmes. Et d’autre part, les progrès de l’enseignement public de la musique ont permis à de nouvelles générations de femmes musiciennes de développer leur art, jusqu’à revendiquer chaque jour un peu plus leur place au sein des orchestres, sur scène, et au pupitre de chef. Le chemin semble encore long jusqu’à ce qu’aucune différence ne saute plus aux yeux, notamment celles constatées encore tous les jours au sein de certains orchestres philharmoniques. Comme autant de bastions d’une misogynie hors d’âge. Aline VERGNON BONDARNAUD Présidente du GRAIF
FEMMES ET MUSIQUE
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a place accordée aux femmes dans le domaine de la musique a souvent été clandestine, informelle, confidentielle. Et dans tous les cas de second rang. Par manque de créativité ? de génie artistique ? À comparer aux hommes évidemment... Une histoire de la musique s’est longtemps écrite sans elles et dans les grands orchestres certains pupitres prestigieux sont restés des chasses gardées. Des questions totalement dépassées, mais toujours marquées du sceau d’une supériorité « naturelle ». Les mentalités évoluent lentement et les pratiques musicales tout autant. Pourtant, en ce début de 21ème siècle, la reconnaissance se fait jour, celle du talent, de l’apport de ces dizaines de compositrices qui passent de l’ombre à la lumière, de ces femmes « techniciennes » qui pratiquent des métiers fortement connotés comme étant masculins. Parce que les Arts et la Musique forment aussi un domaine professionnel comme les autres, où l’on retrouve les mêmes préjugés et les mêmes discriminations : plus les postes sont élevés dans la hiérarchie, moins il y a de femmes... De l’histoire des premières compositrices à la situation actuelle – et très préoccupante - des intermittentes, du phénomène des chorales qui fleurissent dans toute la région à des créations et spectacles originaux et courageux, les partitions jouées au féminin sont nombreuses. Et il est grand temps d’éclairer la scène ! Certains chercheurs, des écrivains et des mélomanes s’y emploient.
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«Maîtresse silencieuse». ©Vaviolino
LES PIONNIÈRES
Alma Mahler
DE LA MUSIQUE CLASSIQUE
Elisabeth Jacquet de la Guerre
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ans un dictionnaire de musique classique, les portraits de compositeurs se succèdent, toutes barbiches, favoris ou moustaches dehors, aux côtés, de temps à autre, de leur épouse. Pas un prénom féminin à l’horizon, ou si peu, perdu parmi cent, deux cents ou mille hommes illustres. Alors ? Où sont- elles passées ? Ont-elles jamais existé avant le 20ème siècle ? Officiellement, ces « pionnières » pourraient se compter sur les doigts des deux mains. Celles dont les historiens de la musique ont pu retrouver des témoignages, des partitions éditées à force de ténacité et de courage, contre les critiques. Encore en 1880, le critique américain George Upton, n’hésitait pas à écrire que les femmes n’avaient pas « le type d’intelligence nécessaire » pour accomplir une composition musicale, « dans toute sa plénitude et la grandeur de ses formes harmoniques »... « Une impossibilité naturelle » fort commode pour qui ne veut rien entendre et se conforme à une vision Rousseauiste du rôle de la femme, « toute l’éducation des femmes doit être relative aux hommes. Leur plaire, leur être utile, se faire aimer et honorer d’eux, les élever jeunes, les soigner grands, les conseiller, les consoler, leur rendre la vie agréable et douce : voilà les devoirs des femmes en tout temps, et ce qu’on doit leur apprendre dès l’enfance » écrit l’auteur de l’Emile en 1762.
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Pourtant, certaines fortes têtes n’ont eu de cesse de tracer un chemin de traverse. A commencer au Moyenâge par Hildegarde von Bingen (1098-1179). Outre le legs d’une œuvre littéraire et scientifique importante, Hildegarde a composé des chants et des hymnes ainsi qu’un drame liturgique, au grand ‘’dam’’ de sa hiérarchie contre laquelle elle s’est longtemps battue... Et le temps passe. Sans d’autres traces que quelques écrits de femmes troubadours, de « trobairitz », telle la comtesse Béatrice de Die (1160-
1212), épouse de Guillaume de Poitiers, dont un seul texte avec sa musique, en langue d’Oc, est parvenu jusqu’à nous. L’Europe sort de la féodalité pour entrer dans une modernité toute relative pour la gente féminine. Musiciennes ? De plus en plus, dans les ordres, ou bien à la maison ou dans les salons, à l’accompagnement, au clavecin (avant le piano), à la harpe, à la viole. Les cours, très onéreux, sont donnés par des maîtres de musique aux nobles dans un premier temps, puis à la grande bourgeoisie, mais tout cela est tenu pour un « art d’agrément » dans des cercles fermés. Au lendemain de la Révolution Française, la création du conservatoire de musique de Paris (1795) va ouvrir les portes d’un enseignement de qualité aux femmes, mais va aussi créer un nouveau champ de conquêtes. « 35 ans après la création du conservatoire, en 1830, (...) il n’y a que deux professeures-femmes sur un total de 41 (...) mais en dehors des classes de chants, solfège et vocalisation » qui comptent beaucoup de filles, celles de contrepoint, composition lyrique, orgue, violon, bassevioloncelle, contrebasse, flûte, hautbois, clarinette, basson n’en comptent aucune... et à Denis Harvard de la Montaigne de conclure : « les femmes ne pouvaient être que chanteuses ou pianistes ! ». Les habitudes ont décidément la vie dure. Au cours du 19ème siècle, de grands noms vont cependant passer à la postérité... mais sans les prénoms ! Robert Schumann, est par exemple plus illustre que Clara, sa femme (1819-1896). Pourtant, cette pianiste et compositrice allemande écrivit une quarantaine d’œuvres, mais elle consacra une grande partie de sa vie à servir les compositions de son mari, en les jouant et en les faisant connaître, entre deux maternités... elle lui donna huit enfants. Une manière, pour le mari, de « ralentir » sa carrière, selon certains mélomanes, tout en faisant quelques « emprunts » à ses oeuvres. C’est dans l’ombre et même parfois dans les partitions de Félix Mendelssohn, que se cache, toujours et encore, Fanny Hensel Mendelssohn (1805-1847), sa sœur. La carrière musicale du fils fut acceptée et encouragée par leur père, mais celui-ci refusa que sa fille en fit son métier... Félix aura cependant l’avantage d’emprunter à sa sœur six Lieder (1) et de les signer.
Fanny Mendelssohn
Ce ne fut heureusement pas le destin de Louise Farrenc (1804-1875). Son mari, le compositeur et éditeur de musique marseillais Aristide Farrenc l’encouragea et devint son impresario. Outre un nombre de compositions abondantes, cette enseignante du conservatoire de Paris y mena d’importants combats, « pour l’égalité des émoluments entre les professeurs-hommes et les professeuresfemmes et obtint gain de cause ! » note le compositeur Jean-François Grancher (2) et pour la reconnaissance de son métier, elle parvint à ce que « les académiciens mettent le mot compositrice dans le dictionnaire ! ». Faut-il encore aujourd’hui que les compositions des artistes citées ou bien celles d’Alma Mahler (1879-1964), de Cécile Chaminade (1857-1944) ou de Lili Boulanger (1893-1918) puissent être entendues et... programmées. On trouve aujourd’hui dans les conservatoires plus de professeurs hommes que de professeuresfemmes, et paradoxalement, plus d’élèves filles... D’autre part, certains pupitres d’orchestre sont toujours jalousement gardés par la gent masculine. Jusqu’à quand ? ________________________________ 1- Poème allemand chanté par une voix, accompagné par un piano ou un ensemble instrumental. 2- A lire sur le site internet : Musica et Memoria, qui rassemble biographies et documents de compositeurs et compositrices « délaissées ».
RENCONTRE AVEC HERVÉ DEROEUX,
5ème siècle : Le concile d’Autun interdit aux femmes de chanter à l’église.
conférencier mélomane siècle, les classes de composition étaient interdites aux femmes. D’ailleurs Louise Farrenc a dû composer sous le nom de son mari... Justement, nous retrouvons au fil de l’histoire des femmes et de la musique beaucoup de « femmes de... ». Certains musiciens n’ont d’ailleurs pas hésité à signer des partitions composées par leur femme !
Hervé DEROEUX
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es « muses de l’ombre », tel est le titre de l’une des conférences que donne à l’année et dans toute la région Hervé Deroeux. Ce passionné de musique classique, plus particulièrement de Chopin et de Liszt, retrace lors de cette intervention, jalonnée d’extraits musicaux, le parcours de plusieurs musiciennes et compositrices, peu, voire pas, connues du public. Et pour cause. L’Education à la musique reste une question centrale de votre conférence, quelle a été son évolution ? Que cela soit au 18ème et au 19ème siècle ou bien dans la première moitié du 20ème siècle, la fille – la future femme – n’était pas considérée comme « un cadeau » pour la famille. Le fils était l’héritier, la fille était un poids ...une « faible » femme, de condition moindre, à qui il fallait une dot. L’éducation allait dans ce sens, la femme devait être disciplinée, savoir rester à sa place et rester vierge de toute tentation extérieure. On va alors lui apprendre « les bonnes manières », à devenir « une bonne épouse », à entretenir la maison, ainsi que les Arts. Mais ne nous y trompons pas, quand un père disait « ma fille joue du piano », il pouvait tout aussi bien dire « ma fille fait de la couture ». La composition, c’est tout autre chose. Ce n’est pas un loisir, c’est un métier. Jusqu’à la moitié du 19ème
REPÈRES CHRONOLOGIQUES
A l’époque, les femmes qui ont réussi sont, en règle générale, issues d’un milieu aristocratique, aisé et fréquentant le plus souvent le monde musical. Il n’y a pas d’extraction populaire. La femme était sous la coupe de l’homme, à l’image de Fanny Mendelssohn ou Clara Schumann. Et effectivement, les hommes ont profité de leur femme pour se faire mousser, en signant eux-mêmes leurs oeuvres, à la fois pour en profiter mais aussi pour qu’elles ne fassent pas d’ombre à leur travail... Si on compare le couple à un iceberg, seul l’homme devait émerger. Certaines femmes ont fait un autre choix, sans doute au prix d’une vie de couple ou d’une vie de famille, celui de se libérer, d’être indépendantes pour poursuivre leur passion : la musique. Elles se sont souvent attiré les foudres des critiques, ont dû subir des campagnes de dénigrement, souvent liées à leur vie privée et intime. Le premier exemple est celui de l’Antique Sappho, compositrice et musicienne.
Ethel SMITH
17ème siècle : A Rome, il est interdit aux femmes de chanter en scène. Le rôle titre de l’Orféo, l’opéra de Monteverdi, est confié à un castrat. En France, les femmes organistes ne sont titulaires d’aucune tribune importante et se contentent de jouer dans des petites paroisses ou des couvents. 1795 : Création du conservatoire de Paris et enseignement ouvert théoriquement aux hommes et aux femmes mais les habitudes demeurent dans les choix des pratiques. 19ème siècle : L’enseignement privé de la musique augmente. L’ouverture des salles de spectacles démocratise la musique. L’opérette voit le jour. 1903 : Hélène Fleury-Roy est la première femme admise à se présenter au Grand Prix de Rome, elle obtient le deuxième grand prix en 1904. 1913 : Lili Boulanger est la première femme à remporter le grand prix de Rome de composition musicale.
L’une de ces compositrices, Ethel Smith est devenue une figure du féminisme anglais. Ethel Smith était une femme extraordinaire, une combattante, une féministe pure et dure. Elle a participé activement au mouvement des suffragettes anglaises et a composé leur hymne ! [« La marche des femmes » en 1911]. Cette musique, c’est un peu le ciment qui a rassemblé toutes ces femmes, luttant pour leur émancipation et l’avancée de leurs droits, à l’image d’Olympe de Gouges. Ce mouvement des femmes se retrouve d’ailleurs toujours dans les moments les plus graves. Il en a été ainsi lors de la Révolution Française comme lors de la Commune de Paris.
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UNE FEMME TROUBADOUR dans les quartiers de Marseille Guylaine RENAUD
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uylaine Renaud est une « femme-troubadour », une appellation rare qu’elle utilise pour définir sa démarche. Elle dirige depuis 10 ans ‘’ Associations d’idées’’ et organise dans le quartier de Belsunce à Marseille et à Arles des rencontres avec les habitants, pour partager des moments privilégiés, de chant, de musique, de poème et d’histoire. Pourquoi troubadour ? « Dire que je n’étais que «chanteuse», ou que «conteuse» était un peu réducteur » indique-t-elle en préambule. « Comme je travaille au carrefour de la parole et de la musique et évolue dans le milieu traditionnel, celui de l’Occitanie, très vite m’est apparue l’idée de troubadour. » Certes, c’est avant tout « un mouvement poétique allant du 11ème au 13ème siècle en Provence, et qui a été repris ensuite en langue d’Oil, par les «trouvères» » tient à rappeler Guylaine Renaud. « C’étaient des poètes, des lettrés,
souvent des seigneurs ayant eu les moyens d’avoir un enseignement. C’étaient aussi des gens qui disaient l’histoire de leur temps, de manière poétique mais avec une démarche fortement politique. Au final, cela correspond bien à mon identité artistique. Le troubadour appartient à un imaginaire bien précis alliant la poésie, la musique et la mobilité, pour colporter la poésie. J’aurais pu utiliser le terme féminin, de « trobairitz » mais il est beaucoup moins connu... ». Son amour de la musique et du chant est venu très tôt. « Je chantais depuis très très jeune en famille. C’est une tradition très présente en Provence, ici, on aime le music- hall, l’opérette, on apprécie les belles voix, sans doute en étant influencé par l’Italie.» Pourtant, « très vite je ne me suis plus satisfaite de l’aspect musical du chant... ». Son parcours va évoluer grâce à deux collaborations. « J’ai d’abord découvert un grand poète anarchiste, Armand Gatti, qui m’a transmis ceci : dire les choses. En utilisant la poésie, pour dire mais surtout pour donner la parole à ceux qui ne l’ont pas ». Une démarche profonde, confortée par sa rencontre avec Maggie Nicols, « une féministe anarchiste qui nous a enseigné « l’acte vocal », avec tout un travail sur le son, le sens des mots ». Au fil du temps, « je suis arrivée à la forme actuelle de mon travail, en lien avec la Provence, le territoire et son histoire. »
Le sexisme, je pensais que j’étais au-dessus de ça ! ... Guylaine Renaud reconnaît volontiers que les femmes ne sont pas très nombreuses dans la musique... « Quant au « sexisme » Je pensais que j’étais au-dessus de tout ça ! » déclare-t-elle. Jusqu’au jour où elle en a souffert. Ce n’est pas quelque chose de manifeste. Il se traduit par une mise à l’écart... C’est difficile dans ce métier pour une femme, lorsqu’elle n’est pas adoubée... si elle n’est pas « la femme de... » ou bien si elle n’est pas exceptionnelle, au point de faire taire les mauvaises langues. Au regard de son expérience, du nombre de personnes qu’elle a pu côtoyer dans ses activités aussi bien sur scène que dans les quartiers, elle en vient aujourd’hui à estimer que « le machisme se situe au-delà des catégories sociales, culturelles ou intellectuelles – ce que les statistiques sur les violences faites aux femmes tendent d’ailleurs à prouver – et pour tout dire, « j’ai rencontré en Occident des hommes beaucoup plus machos qu’en Afrique ! » dit-elle, pour prendre le contrepied d’une idée reçue sur le sujet. De manière générale, « les hommes avec qui cela fonctionne bien « regardent l’acte artistique », sauf que parfois, l’homme ne nous voit pas en tant qu’artiste et collègue, mais d’abord comme une femme, et après comme artiste... »
LE PHÉNOMÈNE DES CHORALES EN PACA
Hélène GUY
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Musique sacrée, opérette, musique du monde, gospel, jazz... Les chorales embrassent quasiment tous les styles et rassemblent de plus en plus de chanteurs ou plutôt de chanteuses. Phénomène peu commun en musique, la majeure partie des membres d’une chorale sont des femmes. Il en est ainsi dans le Var, les Hautes-Alpes, les Alpes-deHaute-Provence ou les Alpes-Maritimes. Entretien
avec choristes, directeurs artistiques et responsables de chorale pour comprendre un peu mieux ce phénomène. « Pour une majorité d’entre-elles c’est d’abord une activité sociale, l’occasion de sortir de la maison ! Puis elles viennent plusieurs fois par semaine... jusqu’à devenir des passionnées » nous confie Kevin Oss. Il ne dirige pas moins de neuf chorales aux répertoires très variés dans les Hautes-Alpes. « Dans toutes les chorales que je dirige, les femmes sont majoritaires » note-t-il avant d’observer des différences de com-
portements selon les âges : « il est assez difficile de faire venir des hommes à une chorale » mais il en est tout autrement des adolescents, « les garçons sont beaucoup plus intéressés, ils participent beaucoup plus ». L’ensemble vocal de Nice rassemble 35 choristes, dont 24 femmes. « Cela n’est pas très dérangeant, nous explique Colette Rodriguez, la présidente de ce chœur fondé en 1977, « comme les voix des hommes sont plus sonores dans les graves, cela s’équilibre musicalement ! ». Ceci étant, en montagne comme sur la côte, la tendance est la même. « Les femmes semblent plus assidues, plus
fidèles. C’est peut-être une manière pour elle de s’investir dans la musique tout en menant une carrière professionnelle indépendante de ce domaine ». Forte de ces 15 ans de présidence de l’ensemble vocal, Colette Rodriguez atteste que certaines choristes ont fait le choix de ne pas faire une carrière professionnelle d’instrumentiste, de trouver un emploi ailleurs, tout en se donnant la possibilité de faire de la musique... et de vivre l’aventure d’une chorale : les répétitions, les challenges, les concerts et surtout, « la convivialité ! » tient-elle à rappeler. L’aventure de la chorale, Lan-Huê, une jeune professeure de Français près de Toulon, l’a débutée il y a quelques mois à peine, au sein de l’ensemble Gardea Contact, dirigé par Hélène Ravier, également professeure de musique au Conservatoire de Toulon. Nocturne de Mozart, Messe en Sol de Schubert, le Cantique de Jean Racine par Fauré sont notamment au programme de l’ensemble vocal. « J’ai commencé en septembre... et en novembre nous avions déjà un concert ! Et ça demande beaucoup de travail ! » lance-t-elle très enthousiaste. Pendant longtemps, elle a rêvé de devenir une chanteuse de jazz.... « Un milieu très fermé ». Quelques essais et une mauvaise expérience ont bien failli la décourager de chanter. Et malgré la difficulté des œuvres, « la chorale est d’accès plus facile » conclut-elle. Geneviève Sacco et les autres membres de l’ensemble vocal Sol’Aria, ont suivi un parcours bien différent. « Nous nous sommes retrouvées au conservatoire de musique de Digne (Alpes-de-HauteProvence), à prendre des cours de chant sous la direction de Muriel Borello ». Lorsque la directrice a pris sa retraite, « nous avons monté une association pour poursuivre notre activité sous sa direction ! ». La difficulté de trouver des hommes – et de bons ténors – aidant, Sol’Aria est devenue une chorale exclusivement féminine. Cela ne va pas sans poser quelques problèmes de répertoire, « comme les femmes ont été pendant longtemps interdites de chants, en dehors de la musique de couvent (de Vivaldi), le répertoire est très limité... Nous en sommes à chanter des musiques mixtes, les voix d’hommes étant chantées par des femmes ! » Hélène Guy raconte « j’avais 12 ans lorsqu’une trentaine de camarades de vacances se regroupaient pour chanter sur mon initiative…. Plus tard, j’étais professeure aux écoles normales, la rencontre de César Geoffray me poussa vers la pratique de la direction de chorale, comme partage
Chorale de Nice
Chorale Kevin OSS
de la musique et ce fut une passion qui habita toute ma vie. Nombreuses chorales créées et dirigées, responsabilité régionale puis nationale « A Cœur joie », j’ai animé de très nombreux stages de formation de chefs de chœur en France et en Europe et jusqu’en Polynésie…J’ai créé des structures chorales au Conservatoire, au Ministère de la Culture, à l’université, au centre d’études polyphonique en Provence-Alpes-Côte-d’Azur. Aider les choristes à améliorer leur respiration, base du chant, chercher la couleur et le timbre de la voix de chacun, apprendre à écouter soi et autour de soi, vivre avec plaisir dans le sondes et harmoniques que chacun produit dans le groupe, se sentir emporté dans l’œuvre et en vivre. C’est tout un chemin où chacun peut trouver sa place. Et pour le chef de chœur, c’est un partage exaltant. Bien sûr en tant que femme, certains postes fort désirés me furent refusés. Mais le partage de la musique par un travail du corps, de l’intelligence et du cœur, c’est un bonheur . » Marie-Annick Bras est cheffe de chœur de la chorale du Roy d’Espagne à Marseille. Cette chorale
réunit une centaine de choristes amateurs adultes dirigés par MarieAnnick Bras et une chorale d’enfants « les Minots du Roy d’Es » sous la direction de Paule Molto.
Le choeur de la Région Le chœur régional PACA est composé de 110 choristes. Créé en 1989, il est actuellement dirigé par Michel Piquemal et rassemble des chanteurs amateurs issus de la région. Ce grand choeur est l’union de deux formations distinctes, « le Vocal Côte d’Azur » dirigé par Nicole Blanchi, basé à Cagnes-sur-mer et « le Vocal Provence », dirigé par Vincent Recolin et basé à Aix-en-Provence. Au répertoire du chœur régional : Liszt, Poulenc, Vivaldi, Rossini...
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UNE OPÉRETTE À RAVENSBRUCK :
LE CHANT DES FEMMES FACE AU BRUIT DES BOTTES Chombart de Lauwe, de l’arrestation de Germaine Tillion, responsable du réseau du Musée de l’Homme et dénoncée par un abbé qui se révéla être un agent double à la solde des nazis, à l’internement, la survie dans le camp, les maigres pitances distribuées hebdomadairement, les travaux, la terreur et la mort omniprésentes, mais aussi les « petits actes de résistance ». Généralement regroupées par nationalité, les gestes de solidarité des prisonnières se retrouvent dans tous les témoignages, lorsqu’un baraquement était privé de nourriture, ou lorsque l’une d’entreelles tombait malade... « une coalition de l’amitié » qui a permis à la résistante de rester debout, « car j’avais perdu le goût viscéral de vivre » écrit-elle.
Danielle Stephan et Alice Mora lors d’une lecture de textes à Septèmes-les-Vallons, autour du Verfügbar aux enfers (Photo : Danielle Stephan)
La résistante et ethnologue Germaine Tillion (1907-2009) et ses codétenues du camp de Ravensbrück ont écrit une « opérette » durant leur internement. Pendant très longtemps, Germaine Tillion, décédée en 2009, a refusé de la dévoiler par crainte de ne pas être « comprise ». Elle a cependant été adaptée une première fois en 2007 au théâtre du Châtelet. Et la deuxième adaptation tient de la volonté de la metteure en scène, comédienne et chanteuse Danielle Stephan, au théâtre Gyptis à Marseille. Cette opérette est « une œuvre unique en son genre » souligne-t-elle. « C’est un acte de résistance », à l’oppression quotidienne, aux brimades, à l’horreur. Comment a-t-on pu écrire une telle œuvre, « dans cet enfer, en 1944, quand tous les camps d’internement sont devenus des camps de la mort ? ».
Le Verfügbar aux enfers : une pièce unique en son genre Au fil de la soirée, les deux intervenantes lisent tour à tour des extraits de témoignages laissés par Germaine Tillion bien sûr, mais aussi par Charlotte Delbo, Geneviève de Gaulle Anthonioz, Denise Dufournier ou encore Marie-Jo
L’opérette, ou « plutôt cette comédie musicale est d’une audace inimaginable. C’est une pièce drôle, faite de rires et de chansons, empruntés à un large répertoire - cela va d’ « au clair de la lune » aux chansons « scoutes » jusqu’à la musique d’opéra - dont les paroles ont été détournées ». Dans l’adaptation de Danielle Stephan, cette pièce est interprétée uniquement par des femmes, neuf comédiennes – chanteuses, qui ont la lourde tâche de transmettre ce message d’espoir et ce témoignage en chansons. Lors d’un entretien donné à l’époque de la création de la pièce au Châtelet, Germaine Tillion est revenue sur les circonstances de l’écriture du Verfügbar aux enfers : « Même dans les situations les plus tragiques... on peut rire jusqu’à la dernière minute. C’est un élément revivifiant, c’est le propre de l’Homme disent les naturalistes. Cette pièce (...), c’était l’histoire d’un verfügbar, une analogie avec Orphée aux enfers. En réalité, c’étaient des chansons que nous avions inventées pour marcher au pas, et qui étaient des chansons rigolotes, drôles. J’ai écrit ça [l’opérette. ndr] dans une caisse d’emballage où m’avait cachée une camarade, pour que l’on ne me trouve pas, et les morceaux de papier qui sont là étaient volés par une Tchèque qui s’appelle Valsta. Valsta m’avait donné ces bouts de papier et de quoi écrire, et dans ma caisse j’ai écrit le Verfügbar en dix jours. Et ensuite, il a circulé de main en main, et ça amusait nos camarades, elles riaient. Elles riaient ! »
L’incroyable destin de Germaine Tillion
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Germaine Tillion a très tôt voué sa vie à l’étude de l’autre, à le comprendre. Dans le cadre de ses recherches, la jeune doctorante en ethnologie fait quatre séjours en Algérie, de 1934 à 1940 pour étudier les Chaouis, une ethnie Berbère vivant dans les Aurès. Arrive la guerre, elle s’engage dans la résistance et devient chef du réseau du Musée de l’Homme. Elle est arrêtée en août 42, suite à une dénonciation. Déportée en octobre 43 à Ravensbrück, elle y perdra sa mère. C’est durant cette période qu’elle écrit le ‘’Verfügbar aux enfers’’. Rescapée des camps, elle revient en France pour se consacrer à l’histoire de la deuxième Guerre Mondiale, aux crimes nazis et à l’Algérie. Germaine Tillion y fait notamment plusieurs missions d’observation, puis dénonce les conditions de vie du peuple algérien, l’usage de la torture et lutte pour l’émancipation des femmes de Méditerranée. Germaine Tillion use de l’humour et de l’ironie comme de la plus impitoyable des armes contre la bêtise humaine ou sa monstruosité. Une intelligence au service de la condition humaine, toute sa vie durant. Une grande dame.
EN BREF LE PROFIL DES INTERMITTENTS DU SPECTACLE EN PACA
Dans son dernier état des lieux de la Culture en Provence-Alpes-CôteD’Azur, l’Arcade a fait le profil des « intermittents » dans la région PACA. Tous les salariés travaillant dans le spectacle vivant ne sont pas sous ce régime, mais il reste hautement caractéristique des conditions de vie et de travail des artistes et techniciens. La réforme du statut survenue en 2003, qui continue à soulever un véritable tollé, a cependant bouleversé la donne. La région Provence-Alpes-Côte-d’Azur est en troisième position des employeurs d’intermittents. L’Ile-deFrance et la capitale caracolent en tête avec 42 % des emplois à elles seules, suivent les régions Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte-d’Azur avec 19 374 intermittents embauchés par des employeurs du spectacle et 9 457 salariés, employés par des organismes – telles que les collectivités, communes, etc. – dont la principale activité est « hors spectacle ». Les différences entre départements sont criantes : les Bouches-du-Rhône concentrent 42 % des embauches, devant les Alpes-Maritimes avec 23 %, puis le Var avec 18 %. Le Vaucluse (13 %), les Alpes-de-HauteProvence (2 %) et les Hautes-Alpes (2 %) ferment la marche. Elles témoignent à la fois des différences démographiques mais aussi d’une concentration des activités culturelles sur toute la frange littorale...
UNE DOUBLE PEINE POUR LES INTERMITTENTES
La réforme du statut des intermittents, intervenue dans le cadre des négociations de l’Union Nationale Interprofessionnelle pour l’Emploi dans l’Industrie et le Commerce [UNEDIC], avait entraîné en 2003 un mouvement historique de la part des professionnels du spectacle, au point d’en arriver à l’annulation de plusieurs manifestations comme le festival d’Avignon ou de Montpellier. « Depuis, nombreux sont les professionnels qui sont sortis du système, la paupérisation s’est accélérée... » dénonce une représentante du Syndicat Français des Artistes Interprètes [SFA]. Un comble pour une région comme la nôtre, pour qui le spectacle vivant est un moteur économique et touristique conséquent. À cette paupérisation, s’ajoute « une autre peine » pour les femmes. Elles dénoncent notamment les difficultés sinon l’impossibilité de pouvoir disposer d’un congé maternité. En septembre 2010, une députée de SeineMaritime avait posé la question au gouvernement. Celui-ci avait refusé toute modification du texte « dérogatoire », indiquant dans
sa réponse que les intermittentes pouvaient bénéficier d’un congé maternité en justifiant « soit d’avoir cotisé au titre des assurances maladie, maternité, invalidité sur un salaire au moins égal à 2 030 fois la valeur du SMIC horaire au cours des douze mois (...), soit d’avoir effectué 800 heures de travail salarié ou assimilé au cours des douze [derniers] mois »... Une réglementation notamment dénoncée par un collectif baptisé « les maternittentes ». Celui-ci demande un « assouplissement de la loi », constatant que beaucoup de femmes ayant un emploi discontinu se sont vu refuser la prise en charge par la sécurité sociale de leur congé maternité, avec en cascade, une baisse de leurs indemnités, voire une sortie du régime d’intermittents pour cause de revenus trop faibles... Forcément.
TECHNICIENNES SON OU LUMIÈRE : LES FEMMES DE L’OMBRE SONT PEU NOMBREUSES 10 %, c’est grosso modo la proportion des femmes dans les métiers de techniciennes du son ou lumière dans le spectacle vivant. Des métiers indispensables à tout concert, quel que soit le style, mais qui restent dans l’ombre. Marion est technicienne du son et intermittente depuis 1 an et demi. « J’ai eu envie de faire ça lorsque je suis allée voir mon premier concert ! (...) J’ai fait un BTS d’audiovisuel, avec une spécialisation dans le son, puis des stages, et je me suis formée sur le tas » : transporter du matériel lourd, « travailler 20h d’affilée. Ce n’est pas un métier comme les autres » fait-elle remarquer. Le milieu est-il si machiste que ça ? « Ça dépend » répond-elle, « d’après mon expérience, beaucoup plus à Paris qu’ici. Après, cela dépend des lieux, des personnes, des boîtes - certaines ne veulent aucune femme... - des professionnels aussi. Les musiciens sont plutôt contents de bosser avec une femme ». Jusqu’à aujourd’hui, la jeune intermittente n’a pas eu de problème pour faire ses heures, même si le calcul laisse songeur : « entre la préparation la veille, une journée de travail de 24h et le rangement du matériel, on va déclarer en tout et pour tout de 8 à 10 heures » constate-t-elle.
CULTURE : DES PRATIQUES CONTRASTÉES SELON LES PAYS EUROPÉENS
Eurostat, qui a en charge la production d’études et de statistiques pour la Commission Européenne, a réalisé en 2007 un premier livret portant sur la Culture dans les 27 Etats membres. Dans cette étude de statistiques comparées de plus de 150 pages, « le champ culturel a été structuré en une soixantaine d’activités au croisement de huit
domaines : patrimoine artistique et monumental, archives, bibliothèques, livres et presse, arts plastiques, architecture, arts du spectacle, audiovisuel/multimédia et six fonctions : conservation, création, production, diffusion, commerce, formation » explique Eurostat. Les résultats sont très contrastés, notamment en matière de musique.
FORMATION SUPÉRIEURE Des différences notables apparaissent d’emblée dans le domaine de l’enseignement supérieur. En 2004-2005, dans l’ensemble de l’Europe, les Lettres et les Arts intéressent une forte majorité d’étudiantes, respectivement 68 % et 61,5 % des étudiants sont des femmes.
L’EMPLOI CULTUREL En Europe, « l’emploi culturel est estimé en 2005 à 4,9 millions de personnes et représente 2,4 % de l’emploi total (...) cette part va de 1,1 % en Roumanie à 3,8 % aux Pays-Bas et aucune différence majeure n’apparaît au niveau européen, dans la répartition par sexe et par âge » indiquent les rapporteurs. Par contre, ils notent que « les personnes qui travaillent dans le domaine culturel ont en général un niveau d’études plus élevé » que leurs homologues travaillant dans d’autres domaines, tandis que « l’emploi culturel offre souvent une sécurité moindre. 16 % des emplois culturels sont temporaires contre seulement 13 % des emplois totaux et 25 % des emplois culturels sont à temps partiel, au lieu de 17 % pour l’ensemble ». Et de détailler : « En Espagne, Slovénie, France, Suède et Portugal, le taux des emplois culturels temporaires est élevé. Dans certains pays comme la France et l’Estonie, par exemple, la part des emplois temporaires est deux fois plus élevée dans l’emploi culturel que dans l’emploi total. »
LES ACTIVITÉS ET PRATIQUES CULTURELLES Certaines activités et pratiques culturelles sont directement liées à la fois au lieu de résidence (zone urbaine) et au pouvoir d’achat, même si quelques tendances apparaissent; on a demandé aux Européennes si une fois au cours des 12 derniers mois elles ont assisté à un spectacle de danse, sont allées dans une galerie ou au cinéma ou dans un musée. Une majorité de femmes préfèrent à l’évidence un spectacle de danse tandis que ces messieurs préfèrent un concert. Quant aux temps culturels ou de loisirs quotidiens l’étude est confondante. Toutes les données attestent du fait que les hommes ont ou s’octroient plus de temps culturel que les femmes... 7
Trois questions à... Christine Mirauchaux, 1ère Vice-Présidente de la Commission Culture, Patrimoine Culturel et Tourisme vivant se sont aggravées depuis 2004 avec l’adoption du nouveau statut des intermittents, et notamment pour les femmes. Cette situation vous semble-t-elle préoccupante ? Comment la région aide –t-elle ces professionnels ?
Christine MIRAUCHAUX
L’ apprentissage des pratiques culturelles, dès le plus jeune âge, reste au centre des enjeux en matière de Culture à l’échelle régionale, tant pour la lecture que pour la pratique des Arts et de la Musique. Comment le Conseil régional peut-il encourager ces apprentissages ?
L’apprentissage des pratiques culturelles doit s’opérer tout au long de la vie ! Pour le plus jeune âge nous sommes un partenaire des communes pour des équipements structurants, mais aussi des compagnies pour des spectacles jeunes publics ou pour des créations littéraires. Nous sommes également présents pour soutenir l’excellence des orchestres régionaux. Nous pouvons mener ces actions car nous faisons le choix d’aller vers l’action culturelle… alors même que celle-ci n’est pas dans nos compétences premières. Nous sommes un acteur volontariste de la culture et nous encourageons ces connaissances pour nos lycéen-ne-s et apprentie-s avec la mise en place de chèques lecture et culture, des opérations de promotion d’artistes régionaux… Les difficultés des professionnels et des professionnelles du spectacle
Beaucoup oublient que la culture fait vivre un nombre conséquent de salarié-e-s et d’intermittent-e-s dans notre Région : c’est une véritable attractivité culturelle qui existe avec un aspect économique. D’une façon générale – pour les intermittents et tous les acteurs de ce domaine – la meilleure réponse est de pérenniser les structures et les festivals loin du saupoudrage et du « bling-bling ». Les grands festivals d’été ne sont pas la seule priorité pour l’action de notre institution : ils ont leur viabilité propre. Dans certaines villes il n’y a aucune programmation hors de la saison touristique ! Les habitant-e-s de notre Région vivent à l’année ici. Nous soutenons des actions sur la durée et des actions qui s’inscrivent en résonance avec un territoire, une population… Sur les intermittent-e-s : cette politique de fond est leur meilleure protection. Elle permet la consolidation d’un domaine culturel MAIS AUSSI ECONOMIQUE pérenne ; dans le champ de la culture, le meilleur exemple est celui de la création des postes ADAC (Agents de Développement Artistique et Culturel) qui développent vraiment des emplois pérennes. Et j’ajoute que depuis le début, le Président Vauzelle et le VicePrésident à la Culture Patrick Mennucci soutiennent le combat des intermittent-e-s.
Enfin, l’égalité Femme/Homme est bien loin d’être atteinte dans le domaine de la Culture, du spectacle vivant et de la musique, malgré des avancées importantes. Les préjugés pour les métiers « techniques » sont encore très présents, les stéréotypes aussi. Comment la Région appréhende-t-elle cette problématique ? Nous n’avons jamais que l’âge de nos préjugés… le domaine culturel doit être libre des jugements dénués de fond. Le principe d’égalité s’inscrit dans toutes les politiques d’intervention de la Région et notamment l’égalité femmes/hommes. C’est pourquoi la Région a développé un partenariat historique avec le GRAIF – comme vous le savez – mais aussi avec les CIDF ou encore d’autres acteurs comme le Planning Familial. Dans les formations professionnelles techniques et artistiques les jeunes femmes sont de plus en plus présentes. La dynamique est bien présente ! Des opérations valorisant l’apprentissage et la formation professionnelle au féminin existent… Sur les préjugés, la musique est un domaine d’ouverture vers les autres, vers les autres cultures, vers le métissage… aucunement vers les discriminations… Si elles existent, elles sont à combattre…et on les combat ! L’objectif du Président et des élu-e-s de la délégation à la Culture autour de Patrick Mennucci est bien de développer une politique culturelle pour touTES et tous et par touTES et tous, au sein de laquelle les femmes ont toute leur place !
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Agor’elles - Le bulletin bimestriel du GRAIF - Mars 2011 Directrice de la publication : Aline VERGNON BONDARNAUD Comité de lecture : Roseline ARNAUD KANTOR - Luce CAILLOL Marie Odile DUPON- Irène FOUQUET Journaliste : Sylvain FOURNIER Maquette : Geneviève ROTH - Maison Usher - 04 92 54 02 41 Réalisation : L’Estampille Provençale : 04 95 04 54 10 125, bd Camille Flammarion- 13004 Marseille Dépôt légal : 10 décembre 2010- N°ISSN : 1631-8323
14, rue Sainte Barbe 13001 Marseille Tél. : 04 91 99 00 13 Fax : 04 91 99 09 69 Courriel : info@graif.fr Site internet : www.graif.fr