Atlas du Sud-Est mauritanien Dynamiques rurales
Les frontières et les limites administratives reprÊsentÊes sur les cartes n’ont pas de valeur juridique.
R
ĂŠsumĂŠ
Depuis les annÊes 1970-80, pÊriode de la  grande sÊcheresse , l’image du Sahel renvoyÊe par la plupart des mÊdias laisse à penser que la situation agricole et alimentaire de la rÊgion s’est largement dÊgradÊe. En Mauritanie, cette image est relayÊe par de nombreux acteurs qui font ainsi Êtat d’un appauvrissement gÊnÊ Cet Atlas questionne cette reprÊsentation dominante à partir de l’examen de la situation de cinq rÊgions du sudest mauritanien : Gorgol, Guidimakha, Assaba, Hodh El Gharbi et Hodh Echargui. Il se base sur une Êtude rÊtrospective des dynamiques rurales observÊes au cours du 20ème siècle, construite grâce à l’analyse de donnÊes statistiques, bibliographiques et de la recherche-action conduite par le GRDR et ses partenaires dans le cadre du projet SPAP et d’actions antÊrieures. ! "
cielles sont incomplètes et parfois contradictoires. La revue bibliographique suggère en outre que le dÊveloppement rural n’a jamais constituÊ une prioritÊ rÊelle de l’Etat qui a davantage concentrÊ ses moyens sur les secteurs des mines, de la pêche, les services de base (santÊ, Êducation) et sur l’amÊnagement de la ville de Nouakchott. Le Sud-Est mauritanien a pourtant profondÊment ÊvoluÊ.
La population rurale, stagnante durant la première moitiÊ du 20ème siècle, a depuis les annÊes 1960 quasiment doublÊ tandis qu’à l’Êchelle nationale les taux d’urbanisation et de sÊdentarisation passaient respectivement de 5 à 50% et de 20 à 90%. La mobilitÊ de la population # $ connexions territoriales, entre campagnes et villes d’une part, entre la Mauritanie, l’Afrique de l’Ouest et d’autres rÊgions du monde (Europe, Moyen-Orient) d’autre part. Ces connexions ont, dans une certaine mesure, permis aux familles comptant des migrants de s’affranchir des contraintes climatiques et socio-Êconomiques locales. En outre, la mise en œuvre d’une politique de sÊcuritÊ alimentaire basÊe depuis les annÊes 1970 sur les importations cÊrÊalières et la stabilisation du prix des denrÊes de base a contribuÊ à sÊcuriser la situation alimentaire des familles, même si de fortes disparitÊs existent. Le dÊveloppement des connexions territoriales et les politiques publiques ont profondÊment marquÊ l’Êconomie locale. Les systèmes de production relativement spÊcialisÊs, oÚ prÊvalait un degrÊ ÊlevÊ de division sociale du travail, ont laissÊ place à des systèmes incluant des activitÊs variÊes et comprenant des actifs polyvalents. Quasiment tous les ruraux pratiquent dÊsormais l’agriculture et l’Êlevage et retirent des revenus des mi-
grations. Dans le même temps, la main d’œuvre servile, base de l’Êconomie rurale au dÊbut du 20ème siècle, s’est progressivement affranchie tandis que le mÊtayage et le salariat agricole se dÊveloppaient. Si la cÊrÊaliculture en sec contribue à hauteur de 60% de la production nationale et est pratiquÊe par quasiment toutes les unitÊs de production, son importance Êconomique n’a cessÊ de dÊcliner : le changement des habitudes alimentaires et la compÊtition avec les impor & $ et maïs produits localement. La production de cÊrÊales pluviales permet davantage de marquer l’espace que de soutenir l’Êconomie domestique. Les importants efforts consentis à partir des annÊes 1980 pour dÊvelopper la ' tÊs : sur la pÊriode 2000-2009, la production irriguÊe se $* + $ / ' preneurs aisÊs. L’Êlevage a en revanche conservÊ un poids Êconomique important ; la Mauritanie contribue à alimenter en viande rouge de nombreux centres urbains de la sous-rÊgion (Dakar, Nouakchott, Abidjan‌). Si les caprins et ovins jouent un rôle dÊterminant au plan alimentaire et Êconomique pour quasiment toutes les unitÊs de production, le cheptel de bovins et camelins n’a cessÊ de se RÊsumÊ - 5
concentrer entre les mains de grands propriĂŠtaires. Dernière ĂŠvolution notoire : la dĂŠconnexion progressive $ 3 $ 4 attaque de criquetsâ&#x20AC;Ś) et alimentaires. La dernière < =4 $ >??@B>??F4 *$ davantage dâ&#x20AC;&#x2122;une baisse du pouvoir dâ&#x20AC;&#x2122;achat en milieu urbain et rural que dâ&#x20AC;&#x2122;une crise de production. J 4 K tiques de la Mauritanie en matière de sĂŠcuritĂŠ alimentaire et dĂŠveloppement rural se trouve largement questionnĂŠe. T U T 4 V 4 4 W 4 X 4 X 4 $ 4 4 4 * ' $ K4 $ 4 4 4 4 4 $
6 - Atlas du Sud-Est mauritanien. Dynamiques rurales
R
emerciements
Le prĂŠsent document a ĂŠtĂŠ rĂŠalisĂŠ dans le cadre du projet ÂŤ SĂŠcurisation de la production agro-pastorale dans les zones prĂŠ-sahĂŠliennes de Mauritanie Âť (SPAP), dĂŠveloppĂŠ par le consortium ACORD-GRDR. Mis en Ĺ&#x201C;uvre de mai 2007 Ă avril 2011 dans cinq rĂŠgions du sud-est mauritanien (le Gorgol, lâ&#x20AC;&#x2122;Assaba, le Guidimakha, le Hodh Garbi et le Hodh Echargui), il visait Ă y ÂŤ sĂŠcuriser durablement et de façon concertĂŠe la production agro-pastorale Âť1. Le partenariat GRDR-ACORD remercie les partenaires du projet (ECODEV, ARDM et ADICOR), les services dĂŠconcentrĂŠs du MDR ainsi que lâ&#x20AC;&#x2122;ensemble des institutions * $ U Z Catholique contre la Faim et pour le DĂŠveloppement (CCFD), le ComitĂŠ Français de SolidaritĂŠ Internationale (CFSI), lâ&#x20AC;&#x2122;Union EuropĂŠenne (UE), la CoopĂŠration Française, lâ&#x20AC;&#x2122;Agencia EspaĂąola de CooperaciĂłn Internacional para el Desarrollo (AECID) et JOA.
(Direction de lâ&#x20AC;&#x2122;Elevage), Mohamed Ould Sidi Bolle (Direction de lâ&#x20AC;&#x2122;Agriculture), Mamadou Diarra (FAO), Hamady Samba Sy (Consultant indĂŠpendant), Marie-Laure Robert (DĂŠlĂŠgation UE), Ahmed Barro (ACORD), Mohamed Laglhal (GRDR) et Habaye Ansari (GRDR). ` $ sâ&#x20AC;&#x2122;investir dans la relecture du manuscrit (Alain Bleu, Lina Z T Z K4 T Z 4 T Z w * 4 Z 4 T ` K4 Mohamed Laghlal, Annie LevenĂŠ et Samba Yatera) de mĂŞme que Mamadou Yero Ba, Demba M. Sow et Bertrand Vincent pour leur investissement dans le projet.
Le partenariat remercie ĂŠgalement les membres du / K $ U TT El Moctar Ould Ramdane (DĂŠpartement de GĂŠographie â&#x20AC;&#x201C; UniversitĂŠ de Nouakchott), El Yedaly Ould Mohameden 1- ACORD et GRDR, 2006. Formulaire de demande de subvention - 32 Remerciements - 7
Mare en hivernage, Guidimakha
I
ntroduction
Les principales sources dâ&#x20AC;&#x2122;information sur le milieu rural
$ + U < $ =4 < =4 < =4 < } =4 < =4 < K = core  insÊcuritÊ alimentaire  comptent parmi les termes les plus frÊquemment utilisÊs pour dÊcrire le quotidien et ' $ K V littÊrature : sa tendance à ne prÊsenter que des analyses conjoncturelles elles-mêmes basÊes sur un nombre très * 4 $ K 4 4
K / que, chaque annĂŠe, la population rurale se trouverait prise $ ' Z K * $ U * souvent un rĂ´le dĂŠterminant au ÂŤ milieu naturel Âť, particulièrement Ă la pluviomĂŠtrie, dans les situations dâ&#x20AC;&#x2122;urgence < ` = $ K
T < = < K ' $ = K / ' K Mais, si le poids du ÂŤ milieu naturel Âť est si important,
K 4 # matique, des familles ĂŠconomiquement prĂŠcaires coha-
bitent avec des familles en situation dâ&#x20AC;&#x2122;abondance matĂŠ ~
K mauritanienne ait quasiment doublĂŠ depuis les annĂŠes 1960 dans un milieu qui serait en perpĂŠtuelle dĂŠgrada ~ K mĂŞmes contraintes climatiques que la Mauritanie, comme Â&#x20AC; 4 K $ cĂŠrĂŠaliers proches de 100% tandis que la Mauritanie importe 70% de sa consommation cĂŠrĂŠalière ? V B VZÂ&#x201A; / ' K * U Ă&#x201D; les
facteurs socio-politiques pèsent aussi lourdement sinon davantage que les facteurs climatiques dans les dynamiques rurales ;
Ă&#x201D; une
analyse rĂŠtrospective et systĂŠmique sur le ' 4 4
` $ & En premier lieu : produire une description du milieu physique complète mais accessible et prÊsenter une analyse rÊtrospective simple des dynamiques nationales ou rÊgionales (dÊmographie, production agricole et animale, $ 4 4 + K -
tairesâ&#x20AC;Ś) sous la forme dâ&#x20AC;&#x2122;un ensemble de cartes mobili
+ K ' Â&#x201E; $ K nĂŠes et rĂŠfĂŠrences bibliographiques est ainsi regroupĂŠ K * & U * lyse en valorisant les rĂŠsultats de la recherche-action conduite Ă des ĂŠchelles restreintes dans le cadre du pro& J V 3 4
4 4 * ' $ KÂ&#x2020; $ K fondamentale abordant lâ&#x20AC;&#x2122;historique du ÂŤ Sud-Est mauri = 4 ' K B + * Â&#x201A; 4 4 ne vise pas nĂŠcessairement la recherche du consensus ou de la neutralitĂŠ, ambitionne indirectement de faire ĂŠvoluer les termes du dĂŠbat sur la paysannerie mauritanienne et K * $ PrĂŠsentation succincte de la mĂŠthodologie Les cinq rĂŠgions qui font lâ&#x20AC;&#x2122;objet dâ&#x20AC;&#x2122;une attention particulière 3 4 W 4 V 4 X X Â&#x2020; / près de 90% de la population rurale (45% de la population Introduction - 9
Carte de localisation des régions étudiées
Carte 1 Chef-lieu régional Chef-lieu régional
Capitale Capitale Principales routes revêtues Principales routes revêtues ou par ellement améliorées ou par ellement améliorées
Régions d'étude (Assaba, Gorgol,
Sahara Occidental
Régions d'étude Guidimakha, Hodh El Gharbi, Hodh Echargui. Assaba, Gorgol, Guidimakha,de la Mauritanie) Cf. plus loin, carte administra ve Hodh El Gharbi, Hodh Echargui. Cf. plus loin, carte administra ve de la Mauritanie)
Zoueira
Nouadhibou
Atar Akjoujt
Algérie
Mauritanie
Mali
Tidjkdja
Nouakcho
Kidal Aleg Kiffa
Rosso Sén Kaedi Saint-Louis égal Louga Matam
Dakar
er
Ziguinchor
Kolda
Gao
Sélibaby
Sénégal
Gambie
Tombouctou
Néma Nig
Thiès Diourbel
Kaolack Kaffrine Fa ck
Aïoun
Mop
Kayes
Niger
Tambacounda
Bamako
Kédougou
Ségou
Burkina Faso
Sédhiou
Guinée Bissau
Sources : Cartothèque du CSAO pour le tracé et la sélection des routes au Mali et au Sénégal www.oecd.org/csao/cartes (données 2005). Pour la Mauritanie : base de données du Ministère des Mines et de l'Industrie. Seulement les routes revêtues ou en cours de revêtement sont représentées (données 2011)
10 - Atlas du Sud-Est mauritanien. Dynamiques rurales
Rép. de Guinée
Sikasso 0
255
510 Km
Bénin
Â&#x2C6; population et la production agro-pastorale nationale. `' $ ' ' / / 3 4 wilaya, communes, terroirs, * ' $ K4 * ' $ 4 * Â&#x2020; / $ / ' 3 4 ' Â&#x2020; La revue historique, dont des ĂŠlĂŠments sont intĂŠgrĂŠs Ă 4 $ 4
4 Â&#x2C6;FF?B>?Â&#x2C6;? riodes principales : Â&#x2030; 1880-1900 : pĂŠriode prĂŠcoloniale, marquĂŠe par + K T Â&#x160;
Â&#x2030; 1900-1970 : pĂŠriode correspondant Ă la genèse T Â&#x160; Â&#x2030; Â&#x2C6;Â&#x2039;@?B>?Â&#x2C6;? U / ' ' Les sources consultĂŠes et les donnĂŠes produites pour ' ' ' & ' $ 3 * Â&#x2C6;Â&#x152;
' Â&#x2020; ` * $ Z $ ' 4 ' $ ' T 3 ' $ 4 'V 4 4 Z 4 J $ ' $ Â&#x2020;4 Â?VÂ&#x201A; T 4 'Â&#x201E; $ Â&#x20AC; W 3 Â&#x2020;4 'Â&#x201E; T ' K < = ' 4 * $ / $ 3 Â&#x2020;
Â&#x17D; 4 $ 4 $ K mentale consultĂŠs et les rĂŠsultats de la recherche-action $ ' 3X X Â&#x2020; K * U / ' 4 * ' $ K4 * ' $ * $ '# K V 4 ' K 4 * U ' $ K B ' ' ' & # $ ' $ ' ment un rĂ´le important. Z K ' ' 3 Â&#x2020;4 / 4 4 K '
Â?
nationale), produisent environ 50% des cÊrÊales (90% de la production non irriguÊe) et regroupent près de 90% du cheptel national. Elles ont en consÊquence un poids ' $ peuvent, dans leur diversitÊ, donner une image juste de la $ / '
Une khaima Introduction - 11
La Mauritanie dans la sous-région 1/2
Carte 2
Organismes de coopération interétatique
Population rurale en 2010
Tunisie Maroc Algérie Libye Sahara Occidental
Mauritanie Niger
Mali
Tchad
Sénégal Gambie Guinée Bissau
Burkina Faso Guinée
Bénin
Sierra Leone
Li
Côte d'Ivoire
be
Nigeria Ghana
Togo
ria
0 0
500
Communauté des Etats Sahélo-Sahariens (CENSAD)
500
1 000 Km
1 000 Km
Popula on rurale (% sur popula on totale) 57
Communauté Economique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO)
58 - 59 Union du Maghreb Arabe
60 - 67
Comité Permanent Inter-Etats de Lutte contre la Sécheresse au Sahel (CILLS)
68 - 70
Popula on totale (nombre d'habitants) 1 515 224 - 3 459 773 3 459 774 - 9 981 590 9 981 591 - 12 433 728
71 - 80 Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA)
Sources : CSAO/OCDE et CEDEAO (2009)
12 - Atlas du Sud-Est mauritanien. Dynamiques rurales
12 433 729 - 16 468 714
Sources : Banque Mondiale http://donnees.banquemondiale.org/ (consulté en octobre 2011)
La Mauritanie dans la sous-rĂŠgion 2/2
Carte 3
Commerce de produits agricoles
Aide publique au dĂŠveloppement Ratio importations agricoles / exportations agricoles
58%
86%
457%
73%
409%
729%
La valeur des importations alimentaires est infĂŠrieure Ă celle des exportations alimentaires au Mali, au Burkina Faso et en GuinĂŠe Bissau. Dans les autres pays, elle est de 4 Ă 7 fois supĂŠrieure.
0
500
1 000 Km
90%
0
80% 70%
Part des importa ons alimentaires dans les importa ons totales
60% 50% 40% 30%
Part des exporta ons agricoles dans les exporta ons totales
20% 10%
500
500
1 000 Km
1 000 Km
Aide publique au DÊveloppement nette reçue par habitant (dollars amÊricains constants) moyenne 2006-2009
25 26 - 64
0% Burkina Faso
GuinĂŠe Conakry
GuinĂŠe Bissau
Mauritanie
Mali
SĂŠnĂŠgal
Sources :
FAO stat (http://faostat.fao.org/site/342/default.aspx). ConsultĂŠ en octobre 2011, donnĂŠes 2005. Les statistiques
! !
" #$ donc que partiellement la dĂŠpendance alimentaire des diffĂŠrents pays. Par rapport Ă celle-ci, des biais supplĂŠmentaires sont introduits par la prise en compte du coton et, inversement, par la non intĂŠgration des produits issus de la pĂŞche).
65 - 67 68 - 81 82 - 89 Sources : Banque Mondiale (http://donnees.banquemondiale.org/indicateur/ DT.ODA.ODAT.PC.ZS), consultĂŠ en septembre 2011.
Introduction - 13
Sources consultĂŠes et/ou donnĂŠes produites
DonnĂŠes statistiques de lâ&#x20AC;&#x2122;Etat (MDRE, CSA, DATAR, ONS) et des agences des Nations Unies (FAO, PAM).
Documents ÂŤ dâ&#x20AC;&#x2122;orientation stratĂŠgique Âť : politique de dĂŠveloppement rural et autres politiques sectorielles, document cadre de rĂŠduction de la pauvretĂŠ, ĂŠtudes sectorielles (ĂŠlevage, irrigation, migration). Sources : Etat, Agences des Nations Unies, OMC, Banque Mondiale.
DonnÊes collectÊes dans le cadre du projet SPAP U 4 4 $ leur du milieu, typologie des systèmes de production, dynamique du peuplement Sources : GRDR et ses partenaires.
PĂŠriode historique concernĂŠe
Objectifs
Principales conclusions sur les donnĂŠes et sources
1970-2000
Comprendre le rĂ´le des informations statistiques en Mauritanie (usages) ; $ tant entre elles et aux autres sources dâ&#x20AC;&#x2122;information ; Â&#x201A; $ ' nationales et rĂŠgionales : population, production agro-pastorale, ressources en eau,â&#x20AC;Ś
4 4 Â&#x160; 4 * Â&#x160; litĂŠ pas toujours avĂŠrĂŠe.
1990-2010
Documents remontant aux annĂŠes 1960 * Â&#x2C6;Â&#x2039;F? $ $ 3 naires pour engager une politique de dĂŠvesur les programmes dâ&#x20AC;&#x2122;investissement par loppement rural. exemple).
Principalement annĂŠes 2000
Â&#x17D; $ K 3Â? 4 T Â&#x2020; ' < J B Est mauritanien Âť.
1850-1990
3 * Â&#x2020;4 $ 3 GRDR, de ses partenaires et dâ&#x20AC;&#x2122;autres organismes de coopĂŠration), de produits issus de traitement de tĂŠlĂŠdĂŠtection (fournis par diffĂŠrentes institutions) de cartes et atlas existants.
Essentiellement 1950-2010
Â&#x17D; Â&#x2C6; J ' '
14 - Atlas du Sud-Est mauritanien. Dynamiques rurales
Zoom sur des dynamiques localisĂŠes (terroir $ 4 4 * ' $ ruraux) ; w * Â&#x201C; / ' / plus importantes.
T & * Â&#x160; ' namiques rĂŠgionales et nationales et pour $ B (systèmes de production).
Peu de productions rĂŠcentes ; peu de ! $ ' X Â&#x160; K et produire une analyse systĂŠmique.
J
4 $ * / /
Carte 4
Découpage administratif de la Mauritanie et régions d’étude
Capitale Chef-lieu régional Route revêtue Route revêtue en construction © GRDR
Région Région d'étude
0
275
L’école de Bir El Barka, Gorgol
TIRIS ZEMMOUR
550 Km
Zoueiratt
DAKHLET NOUADHIBOU ADRAR
Atar
Nouadhibou
INCHIRI Akjoujt Habitat rural, Assaba
Tidjkja
TAGANT
TRARZA
Nouakcho
HODH ECHARGUI
Aleg Rosso
BRAKNA Kaedi
Kiffa
Aïoun
ASSABA
HODH EL GHARBI
GORGOL
Néma
Sélibaby
GUIDIMAKHA Habitat rural, Gorgol Introduction - 15
Première Partie Milieu physique
Lâ&#x20AC;&#x2122;oued Niorodel, Guidimakha
18 - Atlas du Sud-Est mauritanien. Dynamiques rurales
L
es ressources en eaux : des rĂŠserves souterraines mal connues et fragiles, des eaux superďŹ cielles abondantes mais mal rĂŠparties dans lâ&#x20AC;&#x2122;espace
Les unitĂŠs gĂŠologiques
Carte 5
Bas si
Tindouf e nd
Les ressources en eau de la Mauritanie ne sont que partiellement connues. On estime que des rĂŠserves importantes existent dans le sous-sol, localisĂŠes essentiellement dans le bassin cĂ´tier et dans certaines parties du bassin de Taoudenni. La chaĂŽne des Mauritanides et la dorsale de Regueibat, ĂŠtant composĂŠes de roches peu permĂŠables, nâ&#x20AC;&#x2122;accueillent que * 4 tion, les rĂŠgions ĂŠtudiĂŠes occupent une place relativement privilĂŠgiĂŠe.
at
eib egu
eR
sal r o D
M
Bassin de Taoudenni
au rit an ide
Bassin cĂ´tier
s Sources : Synthèse et simplification à partir des documents cartographiques suivants : % $ & * - Carte hydrogÊologique schÊmatique de la Mauritanie (CARITE, 1989) + ; % * * < ;=>?@H QVWV! - Carte gÊologique (Atlas Jeune Afrique. Mauritanie, 1977) + ; * = X =Y * < QV[[!
0
150
300 Km
Une importante rĂŠserve dâ&#x20AC;&#x2122;eau a ĂŠtĂŠ iden Â&#x20AC; U ' ' aquifère continu caractĂŠrisĂŠ par de bons dĂŠbits et dont le niveau statique se situe entre 40 et 70 mètres. Des rĂŠserves dâ&#x20AC;&#x2122;eau sont prĂŠsentes aussi plus Ă lâ&#x20AC;&#x2122;ouest, oĂš un aquifère discontinu et aux dĂŠbits variables offre, pourtant, une eau de bonne qualitĂŠ. Dans lâ&#x20AC;&#x2122;AffolĂŠ les rĂŠserves, bien que non homogènes, sont importantes et il existe de nombreuses sources naturelles, donnant naissance Ă de multiples plans
' 4 4 mations dunaires qui occupent la marge mĂŠridionale du bassin de Taoudenni, les gueltas (rĂŠsurgences dâ&#x20AC;&#x2122;eau souterraine) et les oasis tĂŠmoignent de la prĂŠsence de + ` W 4 'V saba sont moins riches en eaux souterraines, Ă lâ&#x20AC;&#x2122;exception de quelques nappes localisĂŠes dans la zone de Mâ&#x20AC;&#x2122;Bout et de J 4 $ + $ SĂŠnĂŠgal. Cependant, si lâ&#x20AC;&#x2122;on connaĂŽt relativement * taines de leurs caractĂŠristiques gĂŠnĂŠrales, les quantitĂŠs dâ&#x20AC;&#x2122;eau stockĂŠe ne sont pas connues ou alors elles correspondent Ă des estimations de maxima. Or, sâ&#x20AC;&#x2122;il est vrai que la prospection hydrogĂŠologique est longue et coĂťteuse, les dĂŠpenses engen < = ne sont pas Ă sous-estimer (ĂŠchecs rĂŠpĂŠtĂŠs lors de la construction des puits et forages, pĂŠrennitĂŠ de lâ&#x20AC;&#x2122;exploitation non assurĂŠe, salinisation non maitrisĂŠe) ; ni, Première partie. Milieu physique - 19
Visualisation des eaux souterraines
Carte 6
100
200 Km
Plate au d
0
humance et caractÊrise les zones de concentration de saison sèche du sud du pays. Les eaux souterraines sont / ' '
e
ba ssa l'A
AffolĂŠ
Beaucoup plus importantes, les ressources en eaux super / Â&#x2C6;Â&#x2C6; ??? 3 (presque 40 fois les rĂŠserves en eaux souterraines). Lâ&#x20AC;&#x2122;essentiel du système hydrographique est constituĂŠ par le bassin du
s nte es ura nair e l ff du sa s pe ation p Na form s de
Les aquifères du bassin cĂ´tier ont fait lâ&#x20AC;&#x2122;objet de nom-
rit
au
M
Dhar NĂŠma
ide
an
Hodh
breuses ĂŠtudes et sont certainement les mieux connus de la Mauritanie, notamment parce quâ&#x20AC;&#x2122;ils contribuent Ă lâ&#x20AC;&#x2122;ali-
s
mentation des villes de Nouadhibou et de Nouakchott. Ce-
Bassin cĂ´tier
pendant, estimer les rĂŠserves disponibles nâ&#x20AC;&#x2122;est pas aisĂŠ et lâ&#x20AC;&#x2122;analyse bibliographique montre de fortes disparitĂŠs dans les estimations.
Sources : Carte desSource eaux souterraines, Êtablie :par Bassirou et Samba ThiÊyÊ, 2007. cartographique Carte des Diagana eaux soutÊrraines, Êtablie par Bassirou Diagana et Samba ThiÊyÊ, 2007. L'importance relative des aquifères est ici ÊvoquÊe sur la base des sources suivantes : L'importance relative des aquifères est ici ÊvoquÊe sur la base des sources suivantes : - Les aquifères (IEMVT, 1988) - Les aquifères (IEMVT, 1988) - Monographies rÊgionales (DATAR, 1996)
- Monographies rĂŠgionales (DATAR, 1996)
Selon certaines sources (RIM, 2001), les rĂŠserves en eau ÂŤ reconnues Âť du bassin cĂ´tier seraient dâ&#x20AC;&#x2122;1 milliard de m3 dâ&#x20AC;&#x2122;eau. Selon dâ&#x20AC;&#x2122;autres (UNICEF, sans date), 4 des 6 nappes du bassin cĂ´tier recèleraient 4 milliards de m3 dâ&#x20AC;&#x2122;eau exploi-
dâ&#x20AC;&#x2122;ailleurs, les risques associĂŠs Ă la surexploitation des ressources. Ce dernier aspect est particulièrement important puisque la majoritĂŠ des ressources souterraines de la Mauritanie est fossile et ne se renouvelle pas avec les prĂŠcipitations ; le seuil de recharge admis correspond Ă un total de pluies annuelles de 400 mm (Toupet, 1983), ce qui se retrouve seulement dans la pointe mĂŠridionale du pays. Finalement, dâ&#x20AC;&#x2122;après la FAO, la partie renouvelable serait de 300 millions de m3 par an (cf. tableau 2), pour lâ&#x20AC;&#x2122;ensemble des eaux souterraines mauritaniennes. 4 ' $ K tent quâ&#x20AC;&#x2122;une petite partie des ressources hydriques mau20 - Atlas du Sud-Est mauritanien. Dynamiques rurales
3 K K Â&#x2020; rĂ´le est nĂŠanmoins essentiel, notamment pour lâ&#x20AC;&#x2122;approvisionnement des populations et pour lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠlevage. Dans les rĂŠgions ici ĂŠtudiĂŠes, les puits permettent souvent lâ&#x20AC;&#x2122;exploitation de pâturages autrement inaccessibles (les eaux de surface nâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠtant disponibles que pendant une courte pĂŠriode). Des puisards temporaires sont systĂŠmatiquement utilisĂŠs pour lâ&#x20AC;&#x2122;abreuvement du cheptel pendant la saison sèche, parfois dĂŠjĂ en saison froide. CreusĂŠs le plus souvent dans les nappes alluviales (formĂŠes par les ĂŠpandages des cours dâ&#x20AC;&#x2122;eau), leur profondeur est faible (dĂŠpassant rarement 5 mètres) et leur dĂŠbit variable, mais ils permettent lâ&#x20AC;&#x2122;abreuvement des animaux pendant plusieurs mois. Leur localisation structure les axes de trans-
table. La Direction de lâ&#x20AC;&#x2122;Hydraulique et de lâ&#x20AC;&#x2122;Assainissement (RIM-DHA, 2003) estime que la nappe du Trarza (lâ&#x20AC;&#x2122;une des 6 donc) stocke 20 milliards de m3 dâ&#x20AC;&#x2122;eau, quantitĂŠ qui serait 10 fois plus importante si lâ&#x20AC;&#x2122;on considère le système de lâ&#x20AC;&#x2122;aquifère dans son ensemble (en incluant la nappe du + $ J $ K sa partie occidentale et mĂŠridionale). Dans dâ&#x20AC;&#x2122;autres do 3Â&#x201A; X & 4 Â&#x2C6;Â&#x2039;Â&#x2039;FÂ&#x2020;4 4 $ souterraines totales de la Mauritanie (y compris le bassin cĂ´tier) sont ramenĂŠes plutĂ´t Ă 50 milliards de m3. Pour les autres aquifères, les informations sont aussi hĂŠtĂŠrogènes et, par ailleurs, plus lacunaires. Nous avons pour cette raison dĂŠcidĂŠ de ne citer que peu de donnĂŠes quantitatives.
Le rĂŠseau hydrographique
Carte 7
Sources : Les donnÊes graphiques (cours d'eau et zones inondables) ont ÊtÊ acquises en 2008, auprès du Ministère des Mines et de l'Industrie. La dÊnomination des cours d'eau a ÊtÊ ajoutÊe à partir des cartes 1/200.00 de l'IGN et des * ^ _ % ` ` * consultÊs, ainsi que quelques oueds remarquables indiquÊs par nos interlocuteurs sur le terrain. Des corrections ont ÊtÊ apportÊes aussi à la couche des zones inondables. Par comparaison avec les cartes IGN, ? * & Y `?{_ | } | } | ~ }
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3 ' 4 >Â&#x2020; ` 3 / ' Â&#x2020; 3$ ' Â&#x2020; $ # U 4 4 Â&#x20AC; 4 Â&#x201D; W ! ' K + J T ` 4 ' 4 K $ X 4 $ + $ $ 4 & '
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Noir
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Puisard creusÊ près de BouguirbÊ maure, Guidimakha
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Cours d'eau
Zone inondable 0
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4 K / 4 K K ' Â&#x201E; Â&#x160; ' ' ' 4 " 4 ' $ $ $ Â&#x201C; 4 ' 4 K4 # ' $ K 4 ' ' #
100
200 km
Â&#x201E; $ U ' & ' Â&#x160; / B ' & K ` $ 4 ' 3 4 4 ' Â&#x2020; $ ' / ' 3 / Â&#x2C6; W 2Â&#x2020;4 4 $ $ ' $ 4 $ Première partie. Milieu physique - 21
Carte 8
Evolution des surfaces d’eau pendant l’hivernage 2010 (Superficie détectée à partir d’1 km2)
1er juillet
1er octobre
1er août
1er novembre Surface Surfaced'eau d'eau Terrain Terrainhumide humideavec avecvégétation végétation Source : Small Water Bodies (SWB), VGT4Africa. Le produit SWB est disponible en téléchargement gratuit sur le site http://www.devcocast.eu Il est issu des données SPOT VGTS10, d'après une méthodologie mise au point par le Centre Sources : commun de recherche - Commission Européenne (CCR-IES), Italie. L'exactitude du produit Small Water Bodies (SWB), VGT4Africa. Le SWB est téléchargement sur le site http://www.devcocast.eu estproduit estimée à disponible 90%. Laenfréquence degratuit livraison est de 10 jours. Les données sont disponibles Il est issu des données SPOT VGTS10, d'après une méthodologie mise au point par le Centre commun de recherche - Commission à partir (CCR-IES), de la Italie. décade 11du produit juilletest estimée 1999.à 90%. La fréquence de livraison est de 10 jours. Européenne L'exactitude Les données sont disponibles à partir de la décade 11 juillet 1999.
1er septembre 22 - Atlas du Sud-Est mauritanien. Dynamiques rurales
0
200
400 Km
Carte 9
Variation interannuelle des surfaces d’eau au 1er septembre, entre 1999 et 2010 (Superficie détectée à partir d’1 km2)
1999
2001
2003
2005
2007
2009 Première partie. Milieu physique - 23
Pour les surfaces plus petites, il nâ&#x20AC;&#x2122;existe que peu de donnĂŠes, issues dâ&#x20AC;&#x2122;inventaires de terrain, rĂŠalisĂŠs dans & Z exhaustives (seulement certaines zones sont couvertes), ni homogènes (pour les mĂŠthodes de collecte, les attributs recensĂŠs, les dates de rĂŠalisation des campagnes de
Inventaire des plans dâ&#x20AC;&#x2122;eau
Carte 10 0
terrain), ce qui limite les analyses possibles. NĂŠanmoins, ces donnĂŠes permettent une visualisation dâ&#x20AC;&#x2122;ensemble qui laisse envisager lâ&#x20AC;&#x2122;importance de plus petits plans dâ&#x20AC;&#x2122;eau.
100
200 km
Ressources en eaux renouvelables (km3/an, moyen) K $ produites Ă lâ&#x20AC;&#x2122;intĂŠrieur du pays
0,1
K $ produites Ă lâ&#x20AC;&#x2122;extĂŠrieur du pays
11
11,1
Eaux souterraines renouvelables produites Ă lâ&#x20AC;&#x2122;intĂŠrieur du pays
0,3
Eaux souterraines renouvelables produites Ă lâ&#x20AC;&#x2122;extĂŠrieur du pays
0
0,3
TOTAL RESSOURCES EN EAUX RENOUVELABLES
11,4
TOTAL PRELEVEMENTS EN 2000
1,7
Tableau 2. Tableau rĂŠcapitulatif des ressources en eaux (Source : FAO, base AQUASTAT, consultĂŠe en dĂŠcembre 2010)
DonnĂŠesDonnĂŠes issues issues des enquĂŞtes et collectes des enquĂŞtes et collectesde de terrain terrain Surface Surface d'eau d'eau Sources
Zone de puisards des oueds
Zone de puisards des oueds
DonnĂŠes issues des produits de tĂŠlĂŠdĂŠtection
DonnĂŠes issues des produits de tĂŠlĂŠdĂŠtection Surface d'eau ( >= 1km2)
2 Surface Terrain d'eau humide ( >= 1km avec) vĂŠgĂŠtation ( >= 1km2) 2
Terrain humide avec vĂŠgĂŠtation ( >= 1km )
24 - Atlas du Sud-Est mauritanien. Dynamiques rurales
Les donnĂŠes de terrain sont issues des enquĂŞtes et relevĂŠs rĂŠalisĂŠs par la GTZ (Projet Sources : et le GRDR (Projet SPAP, 2010). Dans les deux cas, il s'agit d'inventaires GRN, 2007) Les donnĂŠes debase terraindes sont issues desfournies enquĂŞtespar et les relevĂŠs rĂŠalisĂŠs parsur la GTZ (ProjetDans GRN,le effectuĂŠs sur la indications interlocuteurs le terrain. 2007) le GRDRGRDR, (Projet le SPAP, 2010). cas desetrelevĂŠs recensement a portĂŠ sur les plans d'eau d'intĂŠrĂŞt pastoral. Les Dans les deux cas, il s'agit d'inventaires effectuĂŠs sur la base des indications fournies par les tournĂŠes de terrain se sont dĂŠroulĂŠes essentiellement entre l'ouest du Dhar Nema et l'Assaba. interlocuteurs sur le terrain. Les donnĂŠes de tĂŠlĂŠdĂŠtection proviennent des SWB, VGT4Africa (au 1 septembre 2010) Dans le cas des relevĂŠs GRDR, le recensement a portĂŠ sur les plans d'eau d'intĂŠrĂŞt pastoral. Les tournĂŠes de terrain se sont dĂŠroulĂŠes essentiellement entre l'ouest du Dhar NĂŠma et l'Assaba. Les donnĂŠes de tĂŠlĂŠdĂŠtection proviennent des SWB, VGT4Africa (au 1er septembre 2010)
© GRDR
Au puits à Lemleyzmatt, Gorgol
M. Yero Bâ © GRDR, 2010
Le Fleuve Sénégal à Kaedi, Gorgol
La mare de Melghayisse dans la commune de Bassikounou, Hodh Echargui
La mare de Kankossa, Assaba Première partie. Milieu physique - 25
Un oued en crue près de Sélibaby, Guidimakha
26 - Atlas du Sud-Est mauritanien. Dynamiques rurales
D
es prĂŠcipitations irrĂŠgulièresâ&#x20AC;Ś dans la longue durĂŠe ' $ 4 K + Â?!Â&#x17D; V ' Â&#x2014; 4 Â?!Â&#x17D; $ 4 $ $ ` J B typiquement sahĂŠlien qui devient progressivement saha / ' $ Les apports pluviomĂŠtriques, enregistrĂŠs dans plusieurs 4 >?? Â&#x2022;??
Â&#x2013;
Station
Arc-en-ciel
` & & $ & B ' + 3Â?!Â&#x17D;Â&#x2020; `' $ Â?!Â&#x17D; ' de phĂŠnomènes orageux sporadiques ; alors que des / Â&#x2C6;Â&#x2022;?Â&#x2013;>?? W * ` $ Â&#x160; * ' 4 B& B 3 ' ' $ Â&#x2020; NĂŠanmoins, mĂŞme en plein hivernage, des interruptions
Pluie moyenne (mm)
Ecart type (mm)
de variation (%)
J
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Â&#x17D; Â&#x2122; T $ tions de la zone dâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠtude 3 U B 4 >?Â&#x2C6;?Â&#x2020; 3Â&#x2C6;Â&#x2039;Â&#x2022;?B >??@4 Â&#x2C6;Â&#x2039;Â&#x161;Â&#x2122; / >??@ Â&#x201D; Â&#x2020;
Orage
En dehors du gradient nord-sud qui est le plus ĂŠvident, ' / ' 'V Â&#x201D; Â&#x2DC; # Â&#x201D; 3$ Â&#x2020;4 $ 'V} Â&#x20AC; en gĂŠnĂŠral moins arrosĂŠes. T $ ' $ Â&#x160; * $ >??Â&#x2039; >?Â&#x2C6;? Première partie. Milieu physique - 27
Les isohyètes
Carte 11
Isohyète calculÊe sur la pÊriode1940-1967 50
Isohyète calculÊe sur la pÊriode 1968-2000
100 150
250
200
200
200
0
30
0 600
0
45
35
0
40
1961-91, FAO 1940-67, OCDE 1968-2000, OCDE
600
Sources : FAO, 2000 OCDE, 2005
Les isohyètes des rÊgions ÊtudiÊes
Carte 12
Kiffa
AĂŻoun
M'Bout 5
Kaedi
NĂŠma
450
1990-2007
1970-1989
1950-1969
250
Kiffa
AĂŻoun
Kiffa
NĂŠma
350
50
Kaedi
M'Bout
35
0
Kaedi
M'Bout 55
0
350
45 0
45
0
650
NĂŠma
AĂŻoun
SĂŠlibaby
SĂŠlibaby
SĂŠlibaby 0
69 -19 9 6
500 Km
1950-1969
50
19
250
19
89
19
0-
7 19
70
-19
89
1990-2007
19
90
-2
00
7
28 - Atlas du Sud-Est mauritanien. Dynamiques rurales
350 mm/an 450 mm/an
Source GRDR Kaedi, Sources : des GRDR, an Dia
(2010). Le calcul des isohyètes a portĂŠ sur les sĂŠries pluviomĂŠtriques des stations suivantes : SĂŠlibaby, BoghĂŠ, Kaedi, Aleg, AĂŻoun, Kiffa, M'Bout et NĂŠma. Â&#x192; QVÂ&#x201E;Â&#x2026;+QVÂ&#x2020;V QV[Â&#x2026;+QVWV ! & & `
Cumuls pluviomĂŠtriques des hivernages 2009 et 2010
Carte 13
500 mm 400 mm 300 mm 200 mm 150 mm 100 mm
200
400 mm 300 mm 200 mm 150 mm 100 mm 50 mm
50 mm
Cumuls pluviomĂŠtriques 2009
0
500 mm
VariabilitĂŠ et hĂŠtĂŠrogĂŠnĂŠitĂŠ portent sur les quantitĂŠs absolues, mais aussi sur les modalitĂŠs des prĂŠcipitations (intensitĂŠ et frĂŠquence des pluies et espacement des ĂŠpisodes pluvieux). Lâ&#x20AC;&#x2122;analyse de la pluviomĂŠtrie des * 4 T 4 prĂŠcise ces aspects (Nouaceur, 2009) : des annĂŠes Ă bonne pluviomĂŠtrie (annĂŠes â&#x20AC;&#x2122;50) ont ĂŠtĂŠ suivies par une 3 '@? 'F?Â&#x2020;4 que, depuis une dizaine dâ&#x20AC;&#x2122;annĂŠes, de courtes pĂŠriodes humides alternent avec des annĂŠes sèches. Par ailleurs, le nombre de jours de pluies serait en diminution, alors que le nombre des forts orages augmenteraient. Dans ce contexte, la comprĂŠhension des phĂŠnomènes physiques (base des activitĂŠs agro-pastorales) nâ&#x20AC;&#x2122;est pas aisĂŠe et les dĂŠmarches intellectuelles qui (implicitement ou explicitement) sont Ă la base des pratiques agro-pastorales prennent lâ&#x20AC;&#x2122;allure dâ&#x20AC;&#x2122;un ÂŤ calcul des probabilitĂŠs Âť dĂŠlicat
400 Km
Sources : Â&#x2021;Y _ <
Cumuls pluviomĂŠtriques 2010
Quand lâ&#x20AC;&#x2122;hivernage dĂŠbute-il ? ÂŤ Dire que lâ&#x20AC;&#x2122;hivernage dĂŠbute avec la première pluie ne correspond pas Ă la situation pour la
La pĂŠriode maximale de 21 jours est choisie car en cas de pluies plus espacĂŠes une quantitĂŠ
vĂŠgĂŠtation, car une première pluie sans que dâ&#x20AC;&#x2122;autres succèdent nâ&#x20AC;&#x2122;entraĂŽne pas le dĂŠveloppe-
Â&#x161;?
/ $ 4 $
$ $ ` ' $
& Â&#x203A; Â&#x161;?
$ &
se sont accumulĂŠs Ă partir de la première pluie dâ&#x20AC;&#x2122;au moins 15 mm, si ce cumul est atteint dans
de lâ&#x20AC;&#x2122;hivernage.
K >Â&#x2C6; & J Â&#x161;?
' >Â&#x2C6; &
! "
& Â&#x203A; F?
de critères plus reprĂŠsentatifs montre une grande diffĂŠrence. Lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠcart entre les deux para-
`' / * Â&#x2C6;Â&#x2022;
* $ ' ' *
pas prendre en compte les pluies de très faible quantitĂŠ dont lâ&#x20AC;&#x2122;impact sur le couvert vĂŠgĂŠtal
' ' $ $
est quasi-nul. Leur importance est nĂŠanmoins plus grande lorsquâ&#x20AC;&#x2122;une première grosse pluie a
les activitĂŠs ĂŠconomiques dĂŠpendant de ce dernier, telles que lâ&#x20AC;&#x2122;agriculture et lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠlevage Âť.
U ' ' ' /
dĂŠterminer lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠtat du couvert vĂŠgĂŠtal. Première partie. Milieu physique - 29
ÂŤ Bonne annĂŠe, mauvaise annĂŠe Âť Dans le cadre du Projet de Gestion des Ressources Naturelles mis en Ĺ&#x201C;uvre par la GTZ, une + K / $ J V} 4 < $ =4 K $ Â&#x20AC; J ` * 3 K 4 $ Â&#x2020;4 ' $ 3 4 ' * Â&#x2C6;er Â&#x2014; Â&#x2020;4 $ K 3 Â&#x2C6;Â&#x2022; &
$ 4 $ * ' $ Â&#x2020; ` * * $ U < ' ' K 4 ' J ' * $ $ 4 '
$ ' * 4 = Z / 4 4 activitĂŠs pastorales. ` $ $ $ / $ Â&#x2C6;Â&#x2039;Â&#x2039;@ < = 4 * -
4 $ ' J 4 $ < / =4 ' * K 4 / $ 3Â&#x2C6;Â&#x2039;Â&#x161;Â&#x2122; >??Â&#x2022;4 K Â&#x2020; ' / 4
K 4 $ $ $ 3Â&#x2C6;Â&#x2039;Â&#x2039;Â&#x2122; Â&#x2C6;Â&#x2039;Â&#x2039;Â&#x2022;Â&#x2020; Â&#x20AC; & 4 4 $ $ 3 ' $ ' # 4 ' vient au milieu dâ&#x20AC;&#x2122;une pĂŠriode humide, ou après des annĂŠes sèches). ! 4 4 $ / Z $ 3 ' & Â&#x2020;4 Â? / ' ĂŠleveurs font des diffĂŠrentes annĂŠes pastorales. Au cours des ĂŠtudes de terrain rĂŠalisĂŠes par & J V 4 ' ' # sur ce point, mais tous les interlocuteurs au Guidimakha ĂŠtaient dâ&#x20AC;&#x2122;accord pour considĂŠrer >??Â&#x2122;
< * $ ' $ = Â&#x201A; 4 4 $ 4 ' K $ Z * $ * * K K $ B
> Z $ 3
Â&#x2020; / J ' $ 3J $ U ' J Â&#x2020; 30 - Atlas du Sud-Est mauritanien. Dynamiques rurales
M. Yero Bâ © GRDR, 2010
Première partie. Milieu physique - 31 Approvisionnement en eau dans une mare, Assaba
Plant de niébé (coopérative féminine de Gouraye), Guidimakha
32 - Atlas du Sud-Est mauritanien. Dynamiques rurales
R
etour sur la « sécheresse »
V F4 $ $* * T 4 $ $ 4 $ 3 4 4 4 >?? ` 4 '
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* F4 $ 3 U / 4 $ F ? $ V 4 ? 4
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Z > @ > @
J ' ` / ' 4 $ ' * V 4 W
$ @ @ 3 ! 4 @ Première partie. Milieu physique - 33
Variation de la pluviométrie entre 1971 et 1990
Carte 14
1976-1980
1971-1975
1981-1985 0
500
1 000 Km
Variations de la pluviométrie Supérieure moyennepluviométrique pluviométriquede de période considérée, Supérieure àà lala moyenne la la période considérée, mais mais inférieure ààl'écart compris entre 0,50 et 0,99) inférieure l'écarttype. type.(IPM (IPMpositif, positif, compris entre 0,50 et 0,99) Légèrement supérieure pluviométrique de la considérée Légèrement supérieureà àlalamoyenne moyenne pluviométrique depériode la période considérée (IPM positif, 0,49) (IPM positif,compris comprisentre entre0 0etet 0,49) Légèrement inférieure pluviométrique de de la période considérée Légèrement inférieureà àlalamoyenne moyenne pluviométrique la période considérée (IMP négatif, compris entre 0 et 0,49) (IMP négatif, compris entre 0 et 0,49) Inférieure à la moyenne pluviométrique de la période considérée, mais ne
Inférieure à la moyenne pluviométrique de la période considérée, mais ne dépassant pas l'écart type. (IPM négatif, compris entre 0,50 et 0,99) dépassant pas l'écart type. (IPM négatif, compris entre 0,50 et 0,99) Inférieure à la moyenne pluviométrique de la période considérée et supérieure
Inférieure à la moyenne de1,49) la période considérée et supérieure à l'écart type. (IPM négatif, pluviométrique compris entre 1 et à l'écart type. (IPM négatif, compris entre 1 et 1,49)
1986-1990 34 - Atlas du Sud-Est mauritanien. Dynamiques rurales
Sources : : Nouaceur Source NOUACEUR (1995)
(1995)
La variation de la pluviométrie est ici évaluée à partir de la variation des indices pluviométriques moyens (IPM). Cette méthode permet de visualiser l’intensité relative des variations quinquennales par rapport à la moyenne de la période considérée comme référence (qui s'étale ici de 1941 à 1995). L'IPM permet d'identifier les régions ayant été davantage tou chées par les variations pluviométriques, ainsi que l'évolution spatio-temporelle du phénomène. L'IPM ne renseigne pas sur la dimension quantitative absolue du phénomène et encore moins sur son impact sur le milieu et les activités.
On sâ&#x20AC;&#x2122;est beaucoup interrogĂŠ sur les causes de la sĂŠcheresse et lâ&#x20AC;&#x2122;importance des facteurs anthropiques a souvent ĂŠtĂŠ ĂŠvoquĂŠe. Plusieurs auteurs (Pitte, 1975, Toupet, Â&#x2C6;Â&#x2039;Â&#x2039;Â&#x2022;Â&#x2020; Â? & ciales et ĂŠconomiques qui, ayant engendrĂŠ une hausse $ 4 ' K ' '@? Z cations remontent parfois Ă lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠpoque coloniale et sâ&#x20AC;&#x2122;accentuent avec lâ&#x20AC;&#x2122;indĂŠpendance : mesures favorisant la sĂŠdentarisation des nomades, amĂŠlioration du système 4 $ 4 + K de pasteurs et agriculteurs vers le Sahel, pendant les annĂŠes humides qui caractĂŠrisent la dĂŠcennie 1951-60.
K 4 du risque passe essentiellement par la rĂŠduction de la vulnĂŠrabilitĂŠ. On reviendra dans les chapitres suivants 3+ K 4 complĂŠmentaritĂŠs des activitĂŠs, â&#x20AC;Ś) mises en Ĺ&#x201C;uvre par
la paysannerie mauritanienne. On reviendra ĂŠgalement sur les risques anthropiques 3 ' * K ressources, notamment) qui, en augmentant la vulnĂŠrabilitĂŠ, fragilisent ces stratĂŠgies et augmentent les risques dâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠchecs.
La sĂŠcheresse : un phĂŠnomène Ă dimension naturelle et politique J * 3 / K Â&#x2020;4
' < ' * =4 & ' 3 / lâ&#x20AC;&#x2122;eau, considĂŠrĂŠ comme habituel) avec les besoins en eau des utilisateurs. La sĂŠcheresse intervient quand les quantitĂŠs dâ&#x20AC;&#x2122;eau attendues 3 # Â&#x2020; ' ` $
$ ' besoins en eau, mais aussi quand les attentes ne sont pas rĂŠalistes. Z * 4 ' 4 K 3 * &/ $ / K Â&#x2020; 4 ' 4 /
Â&#x20AC; $ / K comprendre le fonctionnement du climat. Si beaucoup dâ&#x20AC;&#x2122;aspects ont ĂŠtĂŠ ĂŠclaircis ces dernières annĂŠes, de nombreuses incertitudes demeurent. Les points de vue restent 4 ' ' $ cations Ă venir. Face Ă lâ&#x20AC;&#x2122;hypothèse dâ&#x20AC;&#x2122;une baisse progressive des prĂŠcipitations au Sahel, liĂŠe Ă un changement climatique majeur, certains auteurs, en remontant lâ&#x20AC;&#x2122;histoire, soulignent la variabilitĂŠ du climat sahĂŠlien, aussi bien sur la longue pĂŠriode quâ&#x20AC;&#x2122;Ă lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠchelle de lâ&#x20AC;&#x2122;histoire humaine. Dâ&#x20AC;&#x2122;autre part, depuis quelques annĂŠes, on observe une hausse des T K `' terprĂŠtation quâ&#x20AC;&#x2122;il faut donner Ă ces phĂŠnomènes ne fait pourtant pas lâ&#x20AC;&#x2122;unanimitĂŠ : si pour certains la sĂŠcheresse continue, pour dâ&#x20AC;&#x2122;autres ce serait le retour Ă une pĂŠriode humide (Nouaceur, 2009), certains allant jusquâ&#x20AC;&#x2122;Ă envisager un reverdissement du Sahel (Brooks, 2006).
' # 3 4 4ÂĄÂ&#x2020; $ 4 ' / ' sociales, les ressources nĂŠcessaires ont tendance Ă augmenter, parfois assez rapidement. En revanche, les ÂŤ ressources pluviomĂŠtriques, (â&#x20AC;Ś) ne connaissent pas de tendance (â&#x20AC;Ś), mais des #
$ K modes dâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠvolution naĂŽt le risque de sĂŠcheresse Âť. 4 / 4 3 4 $ K $ 4 * KÂ&#x2020; auquel se dĂŠclenche la sĂŠcheresse, ainsi que sa portĂŠe. ÂŤ Câ&#x20AC;&#x2122;est la dimension politique de la sĂŠcheresse Âť. (Charre, 1977 dâ&#x20AC;&#x2122;oĂš sont tirĂŠes les citations)
Histoire du climat au Sahara Les derniers 40 000 ans ont vu lâ&#x20AC;&#x2122;alternance de pĂŠriodes arides et pĂŠriodes humides. Lors de la dernière pĂŠriode aride (il y a 12 ??? Â&#x2020;4 J ' & ' ` / K $ K # ' Sahara constellĂŠ de lacs. Les conditions dĂŠsertiques, telles que nous les connaissons aujourdâ&#x20AC;&#x2122;hui, apparaissent il y a environ 5 000 ans. Cependant, la longue pĂŠriode humide qui sâ&#x20AC;&#x2122;est dĂŠroulĂŠe entre 10 000 et 3 000 avant notre ère, a connu plusieurs phases sèches, dont certaines violentes et abruptes, se prolongeant parfois pendant plusieurs siècles. Selon certains auteurs, le dĂŠveloppement de lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠlevage nomade serait Ă mettre en relation avec le dessèchement du milieu (et ' $ ' 4 $ # ' Â&#x2020; V$ $ $* 4 *$ K $ Z KB '
4 & ' K 4 ' ' le risque climatique qui reste donc la donnĂŠe de dĂŠpart
3 $ $ $ 4 Â&#x203A; ' $ K Â&#x2020; Ensuite ils descendent vers le sud oĂš nous les trouvons encore aujourdâ&#x20AC;&#x2122;hui, tandis que chèvres et moutons les remplacent (Brooks, 2006). Première partie. Milieu physique - 35
Paysage près de Kaedi
36 - Atlas du Sud-Est mauritanien. Dynamiques rurales
L
es terres : une grande diversitĂŠ de milieux propice Ă des formes variĂŠes dâ&#x20AC;&#x2122;agriculture et dâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠlevage Dans le Sud-Est mauritanien, les terres cultivĂŠes ont occupĂŠ, entre 1999 et 2007, une surface moyenne dâ&#x20AC;&#x2122;un peu moins de 280 000 hectares (soit environ 3% de la Â&#x2020; Il sâ&#x20AC;&#x2122;agit avant tout de terres de diĂŠri. EmpruntĂŠ Ă la langue poulaar, ce terme dĂŠsignait Ă lâ&#x20AC;&#x2122;origine les terres $ 4 & + $ J Par extension, il est utilisĂŠ aujourdâ&#x20AC;&#x2122;hui pour indiquer toute surface non sujette Ă inondation et cultivĂŠe sous pluie.
Aperçu morphologique
Carte 15 Altitude en mètres Altitude en mètres
0
100
200 Km
1 - 65
1 - 65
66 - 125
- 125 12666 - 177 178 - 211
126 - 177
212 - 248
178 - 211
249 - 286
287212 - 338-
248
339 - 633
249 - 286 287 - 338 339 - 633
Source : ASTER Global Digital Elevation Model (ASTER GDEM) Sources : numĂŠrique de terrain rĂŠalisĂŠ en collaboration par la NASA et le Ministère de lâ&#x20AC;&#x2122;Economie, du Commerce Modèle ASTER Global Digital Elevation Model (ASTER GDEM) Pas de 30 mètres.TĂŠlĂŠchargeable gratuitement Ă l'adresse : www.gdem.aster.ersdac.or.jp Modèle numĂŠrique de terrain rĂŠalisĂŠ en collaboration par la NASA et le Ministère de lâ&#x20AC;&#x2122;Economie, du Commerce et de lâ&#x20AC;&#x2122;Industrie du Japon. Pas de 30 mètres.TĂŠlĂŠchargeable gratuitement Ă l'adresse : www.gdem.aster.ersdac.or.jp
et de lâ&#x20AC;&#x2122;Industrie du Japon.
Dans les zones caillouteuses, mais bien arrosĂŠes (que ' $ W Â&#x2020;4 culture de diĂŠri est parfois pratiquĂŠe sur les cuirasses $ 4 + rocheux pourvus de sols plus ou moins riches selon la nature du substratum, sur les dunes fossiles ou, le plus souvent, sur les plaines caractĂŠrisĂŠes par des sols plutĂ´t sablonneux. Dans les zones gravillonaires moins 3 V X 4
Â&#x2020;4 est essentiellement pratiquĂŠe sur les terres bordant les Â&#x160; 4 localise sur les sols dunaires. Les cultures de diĂŠri reprĂŠsentent en moyenne 86% des surfaces cultivĂŠes et elles sont prĂŠdominantes dans lâ&#x20AC;&#x2122;ensemble des rĂŠgions ĂŠtudiĂŠes, Ă lâ&#x20AC;&#x2122;exception du Gorgol. Première partie. Milieu physique - 37
LEVEES
DIACRE'
LIT MINEUR
HAUTES LEVEES
CUVETTES ARGILEUSES
TERRASSE ET DUNES
FONDE
WALO
DIERI
Sols finement sableux
Sols sargileux ou très argileux
Sols sableux ou très sableux
FALO
Sols sableux ou sablo-argileux
LevĂŠes et cuvettes
DĂŠpĂ´ts sableux
Lit du fleuve
Â?
Â? Â&#x2C6; Z $ + $ J 3 T 4 Â&#x2C6;Â&#x2039;@Â&#x2122;Â&#x2020;
Vue panoramique vers Blajmil, Assaba 38 - Atlas du Sud-Est mauritanien. Dynamiques rurales
Les terres inondables, cultivĂŠes en dĂŠcrue, occupent Â&#x2C6;>Â&#x; Â&#x201E; 3>Â&#x;Â&#x2020; + $ J 3 ' walo de Â&#x2020;4
& '/ ¢ W ` $ $ B Â&#x2014; & '/ V / K4 $ 4
$ Â&#x203A; ' ' /
` $ $ 3 Â&#x152;? & Â&#x2020; K4 $ K $ ' K 4 4 Â&#x20AC; Â&#x201D; W 3Â&#x2C6;?Â&#x;Â&#x2020;4 ' $ 4 ' ' * ! $ les oasis $ 4 3 4 4 4 ÂĄÂ&#x2020; 3 4 ÂĄÂ&#x2020; ` / ' K 4 4 Â&#x2C6;Â&#x2039;Â&#x2039;Â&#x2022; U Â&#x161;Â&#x2C6; 'V 4 Â&#x2122;Â&#x152; X Â&#x2C6;Â&#x2C6; X ` $ Â&#x2C6; ?@Â&#x2122;4 @?Â&#x2022; Â&#x2C6;FÂ&#x152; 3 !TBT 4 Â&#x2C6;Â&#x2039;Â&#x2039;Â&#x2022;Â&#x2020; '@?4 4 ' ' pĂŠrimètres irriguĂŠs, $ + $ / ' ` * 3Â&#x2022;?? / > ??? Â&#x2020;4 '
Localisation des barrages
0
150
300 Km
C. Demanou Š GRDR, 2010
Carte 16
Buttes Ă Trigue Savra, Hodh El Gharbi
Barrage BarrageFonctionnel Fonctionnel Non fonctionnel
Surface exploitable (en hectares) Surface exploitable 1 Ă 200 (en hectares) 1001 Ă 1868 1 Ă 200 201 Ă 1000
1001 Ă 1868
Non fonctionnel
201 Ă 1000 * Les donnĂŠes sur les surfaces exploitĂŠes ne sont pas disponibles
SONADER, que sur des surfaces plus modestes, dont / K ÂŁ * par des privĂŠs. Pour lâ&#x20AC;&#x2122;ensemble de la vallĂŠe, la super $ < " ' = serait dâ&#x20AC;&#x2122;environ 42 000 ha (RIM â&#x20AC;&#x201C; MDRE, 2001), rĂŠpartie comme indiquĂŠ dans le tableau 4. ! $ $ $ ' / ' !
Sources : DAR, 2008
serait aisĂŠ dâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠvoquer, encore une fois, la variabilitĂŠ du climat sahĂŠlien et notamment des prĂŠcipitations. Câ&#x20AC;&#x2122;est pourtant le diĂŠri, culture sous pluie, qui prĂŠsente les va 3 $ $ Â&#x2C6;@Â&#x;Â&#x2020; ` * 3 $ < " ' =Â&#x2020; >FÂ&#x; 3 $ vĂŠes ne reprĂŠsentent quâ&#x20AC;&#x2122;environ 50% de celles amĂŠ Â&#x2020; Â&#x160; $ Â&#x2022;@Â&#x; walo 3 < " = construction du barrage de Manantali et dont le niveau
Š GRDR, 2009
* Les donnĂŠes sur les surfaces exploitĂŠes ne sont pas disponibles
Diguette en pierre dans la commune de Arr, Guidimakha Première partie. Milieu physique - 39
Type de pÊrimètre
Surfaces brutes en ha Trarza
Brakna
Gorgol
Guidimakha
TOTAL
*
3 310
1 200
5 150
-
9 660
*
7 367
3 466
2 946
852
14 631
* $
16 765
1 124
-
-
17 889
27 442
5 790
8 096
852
42 180
TOTAL
Â&#x17D; Â&#x152; J < " = ' 3 !T ¤ T 4 >??Â&#x2C6;Â&#x2020;
Carte 17
0
SuperďŹ cie et typologie des terres cultivĂŠes : une forte prĂŠdominance du ÂŤ diĂŠri Âť (Moyenne, calculĂŠe sur les campagnes agricoles de 1999/2000 Ă 2007/2008) 75
150 Km
23 000 ha
31 500 ha 61 600 ha
12 300 ha 19 500 ha
Synthèses pour les 5 rÊgions
DiĂŠri (culture sous pluie) Bas-fond (retenue d'eau naturelle ou artificielle) Walo (crue du fleuve SĂŠnĂŠgal et de ses affluents) IrriguĂŠ (irrigation par moyens artificiels)
40 - Atlas du Sud-Est mauritanien. Dynamiques rurales
DiĂŠri Bas-fonds Walo IrriguĂŠ
Surfaces moyennes (en hectares)
109 800 28 789 5 647 3 598
Ecart type
Coefficient de variation
18 309 9 807 3 234 1 019
17% 34% 57% 28% Sources : MDRE, statistiques agricoles
dâ&#x20AC;&#x2122;eau est essentiellement dĂŠterminĂŠ par les pluies sou Â&#x2020; 4
/ 4 '
Â&#x160; 4 K $ loppement jouent sans doute un rĂ´le dĂŠterminant. Ce & $
Mare de Kankossa, Assaba
Paysage dunaire, Assaba
Sur les rives du Gorgol Noir
Au Guidimakha Première partie. Milieu physique - 41
M. Yero Bâ © GRDR, 2010
Butte ensablée dans l'Affolé, Hodh El Gharbi
42 - Atlas du Sud-Est mauritanien. Dynamiques rurales
es pâturages : une grande diversitÊ et une Êvolution globalement positive
ÂŤ Lâ&#x20AC;&#x2122;Atlas des ressources pastorales Âť (IEMVT, 1989) est, Ă notre connaissance, le seul document qui dĂŠcrit et cartographie, Ă la mĂŞme ĂŠchelle et suivant une mĂŞme approche, le couvert vĂŠgĂŠtal de lâ&#x20AC;&#x2122;ensemble du Sud mauritanien2. La prise en compte des diffĂŠrents facteurs qui engendrent la diffĂŠrenciation du tapis herbacĂŠ et ligneux (climat, morphologie, hydrographie et pĂŠdologie) permet de distinguer les principaux regroupements. LocalisĂŠes essentiellement Ă lâ&#x20AC;&#x2122;est du Hodh Echargui et sur les limites orientales de la chaĂŽne de lâ&#x20AC;&#x2122;Assaba, les formations dunaires sont caractĂŠrisĂŠes par une steppe arbustive très clairsemĂŠe3 qui sâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠpaissit par endroits, selon la morphologie locale. Les dunes vives et les ondulations semi-mobiles, caractĂŠrisĂŠes par un tapis herbacĂŠ très discontinu, fournissent en gĂŠnĂŠral des pâturages assez lâches, utilisĂŠs souvent seulement après ĂŠpuisement des autres espaces fourragers ou alors par les troupeaux de passage lors de la transhumance. En revanche, les dĂŠpressions dunaires reprĂŠsentent des zones de pâturages dâ&#x20AC;&#x2122;hivernage et de dĂŠbut de saison froide apprĂŠciĂŠs pour leurs qualitĂŠs nutritives et pour la persistance ' $ * Z cependant une extension rĂŠduite, et lors des annĂŠes
pluvieuses, elles sont plutĂ´t rĂŠservĂŠes aux activitĂŠs agricoles. Plus abondant, le tapis herbacĂŠ des formations sableuses non dunaires couvre lâ&#x20AC;&#x2122;essentiel des espaces pastoraux entre les deux Hodh. Les ressources fourragères occupent de vastes ĂŠtendues de très apprĂŠciĂŠ par les bovins et les ovins et aisĂŠment exploitables grâce aux nombreux points dâ&#x20AC;&#x2122;eau naturels de la rĂŠgion. Si les zones humides qui entourent ces points dâ&#x20AC;&#x2122;eau sont parfois utilisĂŠes pour les cultures, le diĂŠri $ $ / ' $ Z Â&#x201C; cependant très dĂŠpendants des variations pluviomĂŠtriques, et leur productivitĂŠ peut doubler dâ&#x20AC;&#x2122;une annĂŠe
Jean-Jacques Lemasson Š IRD, 1997
L
! "
Ă lâ&#x20AC;&#x2122;autre. Ainsi, dans les mauvaises annĂŠes, la pression des troupeaux sâ&#x20AC;&#x2122;accroĂŽt sur les formations humides, au $ $ $
> B ` + $ Z 4 ' $ ' $ * 3
4 Â&#x2020; Â&#x201E; * U Z * 4 >??? 3 - Le terme steppe est ici utilisĂŠ dans son acception gĂŠnĂŠrique, pour indiquer une formation ouverte. Première partie. Milieu physique - 43
Le couvert vĂŠgĂŠtal
Carte 18
0
DV, OD, CD, d
SO LS
SP SL
GR
GL SG
R et PC LR
VA
125
250 Km
Les formations dunaires hĂŠbergent une strate ligneuse très lâche caractĂŠrisĂŠe par Balanites aegyptiaca, Commiphora africana, Combretum glutinosum, Ziziphus mauritania et diffĂŠrentes espèces dâ&#x20AC;&#x2122;acacias (Acacia tortilis, Acacia senegal, Acacia seyal). La vĂŠgĂŠtation herbacĂŠe est dominĂŠe par Cenchrus biflorus, auquel sâ&#x20AC;&#x2122;ajoutent dâ&#x20AC;&#x2122;autres graminĂŠes sahĂŠliennes (Cenchrus prieurii, Aristida mutabilis, Leptothrium senegalense, Dactyloctenium aegyptium et Aristida sieberiana). La production herbacĂŠe moyenne, de lâ&#x20AC;&#x2122;ordre de 100 kg de matière sèche par hectare sur les dunes vives (DV), peut atteindre 1 000 kg sur les cordons dunaires (CD) et jusquâ&#x20AC;&#x2122;Ă 1 500 dans les dĂŠpressions dunaires. Les formations sableuses non dunaires des plaines lĂŠgèrement ondulĂŠes (SO) sont caractĂŠrisĂŠes par une strate ligneuse arbustive et peu dense, dominĂŠe par Combretum glutinosum : on y retrouve aussi Balanites aegyptiaca, Acacia senegal et, dans les cuvettes, Ziziphus mauritania. Le tapis herbacĂŠ est constituĂŠ de Cenchrus biflorus, et, par endroit, dâ&#x20AC;&#x2122;Aristida stipoides ou de chamĂŠphytes. La production de matière sèche herbacĂŠe se situe entre 1 000 Ă 2 000 kg par hectare, selon lâ&#x20AC;&#x2122;abondance des pluies. Ces plaines sont entaillĂŠes par des vallĂŠes fossiles (LS) oĂš lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠcoulement actuel peut former par endroit des retenues dâ&#x20AC;&#x2122;eau. Le couvert vĂŠgĂŠtal est alors assez diversifiĂŠ, selon la topographie locale. Les plaines sableuses dont le substrat devient limoneux en profondeur (SP) peuvent hĂŠberger une steppe arbustive dâ&#x20AC;&#x2122;Acacia senegal et Combretum glutinosum, avec lâ&#x20AC;&#x2122;apparition de Sclerocarya birrea (en formations localisĂŠes au nord, comme espèce dominante au sud) et, dans les sites les plus arrosĂŠs, quelques exemplaires de baobabs (Adansonia digitata). Selon la morphologie et la pluviomĂŠtrie, ces formations peuvent atteindre jusquâ&#x20AC;&#x2122;Ă 2 500 kg de matière sèche herbacĂŠe par hectare. Enfin, les anciens dĂŠpĂ´ts alluviaux (SL), densĂŠment cultivĂŠs, ont une strate ligneuse assez pauvre reprĂŠsentĂŠe par Pilostigma reticulata. Le tapis herbacĂŠ reste cependant important et caractĂŠrisĂŠ par une strate haute et dense de Schizachyrium exile, Panicum walense, Jacquemontia tamnifolia, Leptadenia hastata.
Les formations sur reg (GR et GL) prĂŠsentent en gĂŠnĂŠral une couverture ligneuse arbustive très clairsemĂŠe dâ&#x20AC;&#x2122;Acacia ehrenbergiana, et une strate herbacĂŠe discontinue de Schoenefeldia gracilis et Aristida adscensionis ; la production estimĂŠe de matière sèche herbacĂŠe est de lâ&#x20AC;&#x2122;ordre de 300 kg par hectare. Cependant, lĂ oĂš les prĂŠcipitations sont plus importantes, notamment dans le Guidimakha, le reg est entaillĂŠ par de nombreux ravins autour desquels une vĂŠgĂŠtation arborĂŠe sâ&#x20AC;&#x2122;installe avec lâ&#x20AC;&#x2122;apparition dâ&#x20AC;&#x2122;espèces sud-sahĂŠliennes (Combretum nigricans, Adansonia digitata, Bombax constatum). La couverture herbacĂŠe comporte de hautes herbes (Celosia argentea, Eragrostis namaquensis), avec parfois des andropogonĂŠes sciaphiles (Diheteropogon hagerupii) et une strate plus basse (Sphaeranthus senegalensis). La production de matière sèche herbacĂŠe augmente alors sensiblement et peut atteindre 1 100 kg par hectare. Quand le substrat est gravillo-limoneux et recouvert par une strate sableuse (SG), les formations vĂŠgĂŠtales sâ&#x20AC;&#x2122;enrichissent davantage, en espèces et en production herbacĂŠe. Celle-ci peut alors atteindre, selon la pluviomĂŠtrie, 1 200 Ă 2 500 kg par hectare. Affleurements rocheux, buttes isolĂŠes et plateaux cuirassĂŠs (R et PC) sont caractĂŠrisĂŠs par une vĂŠgĂŠtation sporadique et dispersĂŠe qui se dĂŠveloppe dans les interstices oĂš une couche de sol peut se former. De qualitĂŠ diffĂŠrente selon les caractĂŠristiques locales, cette couverture produit une matière sèche herbacĂŠe estimĂŠe entre 200 et 500 kg par hectare. Cependant, ces zones sont souvent caractĂŠrisĂŠes par des piĂŠmonts limoneux (LR) qui reçoivent les eaux des reliefs et peuvent hĂŠberger par endroit une steppe arbustive dense (Dalbergia melanoxylon, Grewia bicolor) avec une strate herbacĂŠe serrĂŠe (Pennisetum pedicellatum, Peristrophe bicalyculata, Achyranthes sicula). Sur les vertisols (VA) de la vallĂŠe du fleuve SĂŠnĂŠgal et de quelques uns de ses affluents, le couvert vĂŠgĂŠtal est caractĂŠrisĂŠ par la prĂŠsence dâ&#x20AC;&#x2122;espèces prisĂŠes comme Panicum laetum, Panicum subalbidum, Eragrostis pilosa, Melochia corchorifolia. Dans les zones humides, on retrouve par ailleurs Cyperus procerus, Echinochloa colona, Echinochloa stagnina. La matière sèche herbacĂŠe est estimĂŠe Ă 1 800 kg par hectare, mais les superficies destinĂŠes au pâturage sont rĂŠduites Ă cause de la prĂŠsence importante de champs cultivĂŠs.
44 - Atlas du Sud-Est mauritanien. Dynamiques rurales
Sources : Â&#x2039; Â&#x152; =Â? _ ?H<Â&#x17D;@ QVWV! NB. * Â?Â&#x17D; Â&#x2021;Â? Â&#x2018;! Y Y & ?H<Â&#x17D;@ QVWV Â&#x2019;
Â&#x2019;
Š GRDR M. Yero B⠊ GRDR, 2010
VĂŠgĂŠtation aquatique autour de la mare de Vany, Hodh Echargui
Presque partout ailleurs, le substrat caillouteux domine, hĂŠbergeant des steppes arbustives clairsemĂŠes et un tapis herbacĂŠ irrĂŠgulier. En Assaba et dans la partie septentrionale des Hodh, lâ&#x20AC;&#x2122;ensablement du reg permet le dĂŠveloppement dâ&#x20AC;&#x2122;aires de pâturage parfois riches en production fourragère, bien que dispersĂŠes selon les
' ` $ $ tal varie ĂŠgalement avec le gradient pluviomĂŠtrique, les caractĂŠristiques de la saison pluvieuse et les phĂŠno-
mènes locaux de ruissellement. Ainsi, malgrĂŠ leur faible productivitĂŠ gĂŠnĂŠrale, les surfaces caillouteuses du Sud (Guidimakha et Hodh Echargui) reprĂŠsentent des aires de pâturage prisĂŠes en saison sèche. En fait, grâce Ă une pluviomĂŠtrie relativement importante, ces plaines sont entaillĂŠes par de nombreux ravins, parcourus par un rĂŠseau dense dâ&#x20AC;&#x2122;oueds temporaires. De nos jours, ces cours dâ&#x20AC;&#x2122;eau sont de plus en plus cultivĂŠs et le couvert vĂŠgĂŠtal sensiblement rĂŠduit, mais dans les ÂŤ enclaves Âť
Steppe à balanites près de Dhar El Avia, Gorgol
non investies par lâ&#x20AC;&#x2122;agriculture, des surfaces fourragères persistent. Ces pâturages sont souvent utilisĂŠs en dĂŠbut de saison sèche, lorsque les puisards creusĂŠs le long des oueds deviennent les points dâ&#x20AC;&#x2122;abreuvement privilĂŠgiĂŠs et que les activitĂŠs agricoles nâ&#x20AC;&#x2122;ont pas commencĂŠ. Par ailleurs, ces cours dâ&#x20AC;&#x2122;eau portent une vĂŠgĂŠtation riveraine arborĂŠe dont les bourgeons sont assez prisĂŠs par * $ 4 troupeaux descendent alors le long des oueds, zigza $ ` # * se retrouve le long des cours dâ&#x20AC;&#x2122;eau qui entaillent le reg gravillonaire plus au nord (ouest de lâ&#x20AC;&#x2122;Assaba et nord du Gorgol). Si la pluviomĂŠtrie est ici moins favorable, les rives moins cultivĂŠes fournissent des espaces fourragers < + = Première partie. Milieu physique - 45
C. Demanou Š GRDR, 2010 Jean-Jacques Lemasson Š IRD, 2004
% (jujubier)
46 - Atlas du Sud-Est mauritanien. Dynamiques rurales
C. Demanou Š GRDR, 2010
Š GRDR
$ & (palmier)
Jean-Claude Leprun Š IRD, 1981
Gilles FÊdière Š IRD, 2007
C. Demanou Š GRDR, 2010
$ (fonio)
Fruits d' # (gommier)
(cramcram)
*
© GRDR
C. Demanou © GRDR, 2010
Acacia seyal (gommier)
C. Demanou © GRDR 2010
Balanites aegyptiaca (dattier du désert)
Calatropis procera
C. Demanou © GRDR, 2010
© GRDR
Jean-Jacques Lemasson © IRD, 2004
Maytenus senegalensis
Leptadenia pyrotechnica (genêt d'Afrique) et Guiera senegalensis
Adansonia digitata (baobab)
Fruit d'Adansonia digitata (baobab) Première partie. Milieu physique - 47
La description des pâturages peut ĂŞtre prĂŠcisĂŠe par endroits, en sâ&#x20AC;&#x2122;appuyant sur des ĂŠtudes rĂŠcentes plus dĂŠtaillĂŠes qui permettent par ailleurs de mettre en ĂŠvidence 3 Â&#x2020; survenues dans les dernières 20 annĂŠes. ` Â&#x17D;ÂŚ K couvert vĂŠgĂŠtal au Guidimakha. La première (Kuberow, 2002) est une comparaison par tĂŠlĂŠdĂŠtection de la densitĂŠ des formations vĂŠgĂŠtales entre 1988 et 1999. Les observations montrent une augmentation des surfaces ayant une densitĂŠ de vĂŠgĂŠtation infĂŠrieure Ă 30% (ce qui pour lâ&#x20AC;&#x2122;auteur reprĂŠsente un ÂŤ terrain dĂŠgradĂŠ Âť) et un recul des formations denses et des galeries forestières. % sur totale rĂŠgionale 1988
% sur totale rĂŠgionale 1998
4,5
15,1
22,9
25,4
16,1
16,4
13,3
6,1
Galeries forestières clairsemÊes
6,9
4,9
Galeries forestières denses
>4Â&#x152;@
0,9
Lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠtude ne permet pas dâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠtablir les causes de cette dĂŠgradation et il nâ&#x20AC;&#x2122;est donc pas possible de faire la part des " des prĂŠcipitations et celles dues aux activitĂŠs anthropiques. Cependant, la ÂŤdĂŠgradation Âť nâ&#x20AC;&#x2122;est pas uniforme et certaines zones (notamment entre Baydiam et Ghabou) semblent plus touchĂŠes que dâ&#x20AC;&#x2122;autres (pour la visualisation cartographique, nous renvoyons Ă lâ&#x20AC;&#x2122;Atlas du Guidimakha, GTZ, 2006). La deuxième ĂŠtude (Krause, 2010) permet de mettre Ă jour ce tableau. Elle prend en compte la pĂŠriode 1999/2009. On remarque tout dâ&#x20AC;&#x2122;abord une certaine sta-
bilitĂŠ du couvert vĂŠgĂŠtal ; sur un peu plus de la moitiĂŠ de la rĂŠgion aucun changement nâ&#x20AC;&#x2122;est en effet dĂŠtectĂŠ4. Par 4 $ 4 puisque le bilan entre surfaces dĂŠgradĂŠes (moins denses quâ&#x20AC;&#x2122;en 1999) et surfaces ÂŤ rĂŠgĂŠnĂŠrĂŠes (plus denses quâ&#x20AC;&#x2122;en 1999) Âť est positif sur 15% de la surface soumise Ă changement (on note en effet une amĂŠlioration sur 32% Â&#x2C6;@Â&#x;Â&#x2020; ÂŁ K diffĂŠrentes unitĂŠs vĂŠgĂŠtales, ce sont essentiellement les formations arbustives (-20%) qui ont reculĂŠ. Les surfaces arborĂŠes se sont largement ĂŠtendues (+10%), tandis quâ&#x20AC;&#x2122;un accroissement modĂŠrĂŠ est observĂŠ sur les 3ÂŹÂ&#x2022;Â&#x;Â&#x2020; # 3ÂŹÂ&#x2C6;Â&#x;Â&#x2020; 4
Terres dĂŠgradĂŠes DensitĂŠ de la vĂŠgĂŠtation < Ă 10%
Terres dĂŠgradĂŠes DensitĂŠ de la vĂŠgĂŠtation < Ă 30%
Formations clairsemĂŠes DensitĂŠ de la vĂŠgĂŠtation entre 30% et 60%
Formations denses DensitĂŠ de la vĂŠgĂŠtation entre 60% et 80%
Â&#x17D; Â&#x2022; T $ $ au Guidimakha dâ&#x20AC;&#x2122;après Kuberow, 2002 (Seules les formations principales sont ici indiquĂŠes)
Pâturages dâ&#x20AC;&#x2122;hivernage près de Boully, Guidimakha
4 - Comme dans lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠtude prĂŠcĂŠdente, lâ&#x20AC;&#x2122;analyse porte sur la densitĂŠ du couvert vĂŠgĂŠtal. Pour une zone donnĂŠe, on considère que le couvert vĂŠgĂŠtal sâ&#x20AC;&#x2122;est dĂŠgradĂŠ si la densitĂŠ de vĂŠgĂŠtation a diminuĂŠ (par exemple, si une steppe arborĂŠe dense a ĂŠtĂŠ remplacĂŠe par une steppe arborĂŠe clairsemĂŠe). 48 - Atlas du Sud-Est mauritanien. Dynamiques rurales
3 $ Â&#x2020; Â&#x152;Â&#x; 4 $ $ W ' K * '
* 4 $ # $ Â&#x160; $ $ $ $ ' K4
Â&#x17D; ' 4 $ $ 3 Â&#x152;Â&#x152;Â&#x; ' Â&#x2020; $ $ ` 3
' K $ Â&#x2020; $ 3 $ > Â&#x2C6;?Â&#x;Â&#x2020; ` 3 # Â&#x2020; * 3 4 Â&#x2122; / >Â&#x;Â&#x2020; X 4
-
W 4 / 3 Â&#x2020; 4 $ 4 $ $ ' ' ' $ ! 4 4 * K 4 ' $ + / & K 3 $ $ Â&#x2020;
` # X $
Carte 19
0
ModiďŹ cation du couvert vĂŠgĂŠtal au Guidimakha entre 1999 et 2009 25
50 Km
Couvert vĂŠgĂŠtal inchangĂŠ Sources : DonnĂŠes GTZ - Krause, 2010
Â?
Bilan nĂŠgatif (diminution de la densitĂŠ du couvert vĂŠgĂŠtal) Bilan positif (augmentation de la densitĂŠ du couvert vĂŠgĂŠtal)
Couverture vÊgÊtale dense, Gorgol Première partie. Milieu physique - 49
A notre connaissance, pour les rĂŠgions ĂŠtudiĂŠes la seule analyse disponible est celle rĂŠalisĂŠe dans le cadre du projet SPAP (GRDR-Demanou, 2010) dans le Hodh El Gharbi (la totalitĂŠ presque de la wilaya a ĂŠtĂŠ ĂŠtudiĂŠe) et dans lâ&#x20AC;&#x2122;Assaba (sur une partie de la moughataa de Kankossa). Les relevĂŠs de terrains (143 sites ĂŠtudiĂŠs) rĂŠvèlent # & 21 familles et 47 espèces de ligneux ont ĂŠtĂŠ globalement rĂŠpertoriĂŠes, tandis que 7 espèces diffĂŠrentes sont prĂŠsentes en moyenne sur chaque site. Par ailleurs, certaines espèces sembleraient avoir da$ quelques unes dâ&#x20AC;&#x2122;entre elles (Chrozophora brochiana et Balanites aegyptiaca, par exemple), la progression constatĂŠe est peut-ĂŞtre Ă mettre en relation avec les pratiques humaines : apprĂŠciĂŠes par les troupeaux, ces es-
pèces auraient eu davantage dâ&#x20AC;&#x2122;opportunitĂŠs de coloniser lâ&#x20AC;&#x2122;espace, transportĂŠes par les animaux. De la mĂŞme manière, la rĂŠgression dâ&#x20AC;&#x2122;Acacia ehrenbergiana pourrait avoir ĂŠtĂŠ accĂŠlĂŠrĂŠe par la pratique largement rĂŠpandue de la coupe du bois. Mais le mĂŞme sort nâ&#x20AC;&#x2122;a pas ĂŠtĂŠ rĂŠservĂŠ Ă Dalbergia melanoxon (espèce connue pour fournir le meilleur charbon de bois) qui, en disparition Ă lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠpoque de lâ&#x20AC;&#x2122;atlas de lâ&#x20AC;&#x2122;IEMVT, est pourtant toujours prĂŠsente (ĂŠpargnĂŠe peut-ĂŞtre puisque souvent localisĂŠe dans des endroits moins accessibles). Encore une fois, les donnĂŠes ne nous permettent pas dâ&#x20AC;&#x2122;aller plus loin. En effet, les autres ĂŠtudes disponibles ne sont pas homogènes dans les approches et ne couvrent pas les mĂŞmes espaces. Autant dâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠlĂŠments quâ&#x20AC;&#x2122;il faut avant tout imputer au fait quâ&#x20AC;&#x2122;ils sont le plus souvent le rĂŠsultat de dĂŠmarches disparates, liĂŠes aux besoins ponctuels de quelques projets. Le manque dâ&#x20AC;&#x2122;une approche concertĂŠe et cohĂŠrente
Â&#x152; Â? K $ (Source : GRDR-Demanou, 2010) 50 - Atlas du Sud-Est mauritanien. Dynamiques rurales
3
organismes ĂŠtatiques peuvent assurer) est ici particulièrement criant. Pour clore cette prĂŠsentation, il paraĂŽt important dâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠvoquer
! $ Dans la plupart des pays sahĂŠliens, de nombreux programmes ont vu le jour ces dernières annĂŠes pour estimer la production des pâturages. Les diffĂŠrentes mĂŠthodes mises au point, combinent normalement des approches variĂŠes (mesures directes, modĂŠlisation, ...), des informations issues des sources diverses (relevĂŠs terrain, informations satellitaires) et prennent en compte plusieurs facteurs (pluviomĂŠtrie, pĂŠdologie, conditions atmosphĂŠriques, â&#x20AC;Ś). Malheureusement, une telle dynamique nâ&#x20AC;&#x2122;existe pas encore en Mauritanie. Les donnĂŠes disponibles (cf. plus loin, CILSS, FAO, Nations Unies) restent gĂŠnĂŠrales, c'estĂ -dire produites Ă des ĂŠchelles peu dĂŠtaillĂŠes. Tandis que les produits gratuits issus des acquisitions satellitaires ne peuvent ĂŞtre utilisĂŠs que pour des analyses qualitatives $ 3 Â&#x203A; mique vĂŠgĂŠtale est plus ou moins importante, variabilitĂŠ interannuelle, ...). Les informations produites dans le cadre du SIPSA (Système dâ&#x20AC;&#x2122;Information sur le Pastoralisme au Sahel), donnent, pour la pĂŠriode 1998-2009 des valeurs moyennes comprises entre 50 et 1 600 kg de matière sèche par hectare (CILSS, sans date). La FAO (FAO, 2002) et les Nations Unies (Nations Unies, 2002) donnent quelques ĂŠlĂŠments quantitatifs sur les surfaces de pâturage (qui reprĂŠsenteraient environ 14% de la surface totale du pays) et sur la production fourragère, dans le but de dresser un bilan fourrager du cheptel. Dâ&#x20AC;&#x2122;après le document des Nations Unies, les pâturages maurita-
M. Yero B⠊ GRDR, 2010
niens auraient une production de 6,3 milliards dâ&#x20AC;&#x2122;unitĂŠs fourragères (UF), permettant de subvenir aux besoins de 2,5 millions dâ&#x20AC;&#x2122;unitĂŠs de bĂŠtail tropical (UBT). Cela indiquerait pour 2001 ÂŤ un large dĂŠpassement de la capacitĂŠ de la charge de lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠcosystème pastoral Âť, le cheptel ĂŠtant estimĂŠ en 2001 Ă 3,5 millions dâ&#x20AC;&#x2122;UBT. Le bilan de la FAO, toujours pour 2001, est plus mitigĂŠ et indique que la matière sèche produite (9 182 725 tonnes) aurait dĂŠpassĂŠ lĂŠgèrement les besoins globaux des troupeaux mauritaniens (8 474 580 tonnes). Les deux documents soulignent nĂŠanmoins que les * Il faut ajouter que mĂŞme quand les donnĂŠes de base (surfaces des pâturages, production primaire, nombre ' K4 ÂĄÂ&#x2020; 3 B/B $ des mĂŠthodes rigoureuses et dont on connaĂŽt lâ&#x20AC;&#x2122;erreur), le calcul de la charge reste une estimation. Elle est souvent exprimĂŠe avec un intervalle de valeurs (capacitĂŠ de charge maximale et minimale) et le rapport entre les extrĂŞmes peut ĂŞtre de 1 pour 5 (FAO, sans date). Sans oublier lâ&#x20AC;&#x2122;importance de distinguer la charge saisonnière des pâturages (certaines rĂŠgions pouvant subvenir correctement aux besoins du cheptel en hivernage, mais pas en saison sèche), ainsi que les diffĂŠrences microzonales (certains pâturages ĂŠtant peu ou pas exploitĂŠs puisque dĂŠpourvus de points dâ&#x20AC;&#x2122;eau). K 4 " 4
/ la question du surpâturage. MĂŞme si lâ&#x20AC;&#x2122;on voulait admettre quâ&#x20AC;&#x2122;une surcharge animale existe en Mauritanie, il resterait Ă en prendre la mesure et Ă la caractĂŠriser (quelles sont les zones touchĂŠes ? Lâ&#x20AC;&#x2122;ensemble de lâ&#x20AC;&#x2122;espace est-il saturĂŠ ou des zones sous-exploitĂŠes subsistent-elles ? â&#x20AC;Ś), sans oublier sa dimension anthropique (les règles dâ&#x20AC;&#x2122;accès aux ressources sont-elles responsables de la ÂŤ mauvaise
Mare de Kafre, près de Ould Yenge, Guidimakha
gestion des pâturages Âť ? Les facteurs politiques ont-ils / K ~ ÂĄÂ&#x2020; Dâ&#x20AC;&#x2122;autant plus que le milieu est caractĂŠrisĂŠ par une dynamique importante. Les dernières annĂŠes ont vu le retour de saisons pluvieuses plus abondantes et le cheptel a grandi pour rejoindre voire dĂŠpasser (camelins) les effectifs de 1968. En mĂŞme temps les pratiques pastorales ĂŠvoluent. Â? 4 K 3 -
sante, changements importants et rapides), il paraĂŽt $ 4 en sâ&#x20AC;&#x2122;appuyant sur une connaissance plus solide du milieu. Pourtant, les services de lâ&#x20AC;&#x2122;Etat mauritanien nâ&#x20AC;&#x2122;ont jamais vraiment consenti lâ&#x20AC;&#x2122;effort nĂŠcessaire Ă la production dâ&#x20AC;&#x2122;une telle connaissance qui reste aujourdâ&#x20AC;&#x2122;hui patrimoine presque exclusif des bergers, sans $ / + K tionnels. Cet aspect sera repris et approfondi dans les paragraphes suivants. Première partie. Milieu physique - 51
Carte 20a
52 - Atlas du Sud-Est mauritanien. Dynamiques rurales
Indice normalisé de végétation, comparaison interannuelle
21 août 2004
21 août 2005
21 août 2006
21 août 2007
Indice normalisé de végétation, comparaison interannuelle
Carte 20b
21 août 2008 0
250
500 Km
21 août 2009
Indice normalisé de végétation (NDVI) de - 0,1 à 0,1 (peu ou pas de végétation) 0,1 - 0,29 (steppe arbustive) 0,3 - 0,5 (steppe arbustive) 0,5 et plus (végétation dense) Indice normalisé de végétation (NDVI) de - 0,1 à 0,1 (peu ou pas de végétation) 0,1 - 0,29 (steppe arbustive) 0,3 - 0,5 (steppe arbustive) 0,5 et plus (végétation dense)
21 août 2010
Sources : S10 NDVI, VGT4Africa. Le produit S10 NDVI est disponible en téléchargement gratuit sur le site http://www.devcocast.eu Il est une synthèse de 10 jours, réalisée en utilisant l'algorithme MVC (composite de valeur maximum) à partit des données SPOT VGTS10. L'exactitude est de 300 m et la résolution d'1 km. Les données sont disponibles à partir de la décade 1er janvier 2004. Le NDVI est une mesure relative de la présence de la végétation. Les libellés de la légende ne sont donnés qu'à titre indicatif.
Première partie. Milieu physique - 53
Indice normalisé de végétation, évolution au cours de l’année 2009
Carte 21
Avril
Janvier
Indice de végétation normalisé
Indice de végétation normalisé
de -0,1 à 0,09
0,1 - 0,2 de -0,1 à 0,09 0,3 - 0,4
0,09 - 0,1
0,2 - 0,3 0,09 - 0,1 0,4 et plus0,2 - 0,3
0,1 - 0,2
0,4 et plus
Juillet 54 - Atlas du Sud-Est mauritanien. Dynamiques rurales
0
250
500 Km
0,3 - 0,4 Sources : S10 NDVI, VGT4Africa
Octobre
CaractÊristiques des parcours entre novembre et janvier (Assaba du Sud et Hodh El Gharbi) Les pâturages de saison froide sont dominÊs par Aristida mutabilis, Schoenefeldia gracilis et
` 4 $ 4 * -
" des espèces abondantes en Mauritanie, peu ou pas consommÊes par les
$ ' 4 ' $ / 4 # ' -
bovins et les ovins pendant lâ&#x20AC;&#x2122;hivernage.
vantage. Ce phĂŠnomène, liĂŠ au rĂŠgime pluviomĂŠtrique, est assez frĂŠquent et il a ĂŠtĂŠ observĂŠ pendant la saison froide 2009/2010 (prĂŠcĂŠdĂŠe pourtant par un hivernage aux prĂŠcipitations abondantes), sur des larges ĂŠtendues au sud de Laweinatt et au nord de Voulaniya. Cela entraĂŽne une baisse de la valeur alimentaire des pâturages de saison froide, dâ&#x20AC;&#x2122;autant plus que les espèces Ă cycle court, comme Tribulus terrestris, se dessèchent prĂŠcocement. Ainsi, de nombreux cas de pica (maladie liĂŠe Ă une carence lourde en sels minĂŠraux) sont observĂŠs, et K Â&#x201C; K $ / 4 # $ Z situation est surtout caractĂŠristique des zones oĂš les sols sableux prĂŠdominent. Sur les sols sablo-limoneux, les lĂŠgumineuses telles Zornia glochidiata et Cassia obtusifolia, plus nutritives que les graminĂŠes annuelles, sont prĂŠsentes parfois en abondance, surtout dans le sud. Si la première sèche vite, la seconde constitue une source importante de protĂŠines surtout pour les $ Â&#x201C; $ $ 4 Panicum laetum qui forme des plages localisĂŠes sous les peuplements dâ&#x20AC;&#x2122;Acacia seyal, de Bauhinia rufescens ou dâ&#x20AC;&#x2122;Acacia nilotica. Source : GRDR-DEMANOU, 2010
Recouvrement du sol supĂŠrieur Ă 50%
Recouvrement du sol infĂŠrieur Ă 25%
Recouvrement du sol entre 25 et 50%
Graphique 5. CaractÊristiques des pâturages en saison froide (novembre-janvier) lÊgende xoxoox oxox oxox ox xoxo
Pâturages de saison froide, Guidimakha Première partie. Milieu physique - 55
Les zones humides du Hodh El Gharbi Les zones humides sont des Êcosystèmes originaux qui se constituent autour des eaux de sur-
Elles sont alimentĂŠes par les pluies, le ruissellement et les nappes souterraines. En suivant la
face et qui hĂŠbergent un panel très riche dâ&#x20AC;&#x2122;espèces vĂŠgĂŠtales et animales. Les plans dâ&#x20AC;&#x2122;eau sont
topographie et le niveau dâ&#x20AC;&#x2122;inondation, la vĂŠgĂŠtation sâ&#x20AC;&#x2122;organise de manière concentrique et se
en majoritĂŠ temporaires, leur ĂŠtendue et permanence pouvant varier avec la pluviomĂŠtrie. Dâ&#x20AC;&#x2122;une
dĂŠveloppe en fonction du retrait de lâ&#x20AC;&#x2122;eau. Dans la partie la plus longuement inondĂŠe, la strate
annĂŠe Ă lâ&#x20AC;&#x2122;autre, elles peuvent changer de taille et de forme et rester parfois assĂŠchĂŠes pendant
arborĂŠe est dominĂŠe par Acacia nilotica et diffĂŠrents types de plantes aquatiques ou semi-
plusieurs annĂŠes.
aquatiques (Cyperus sp., Nymphea sp., Sporobolus helvolus, Oryza barthii, Ipomea aquatica). Sur les contours, la strate arborĂŠe sâ&#x20AC;&#x2122;enrichit de diffĂŠrents Acacias (Acacia seyal,
Localisation des principales zones humides
Carte 22
+ ), et dâ&#x20AC;&#x2122;espèces ne pouvant tolĂŠrer quâ&#x20AC;&#x2122;une plus courte inondation (Ziziphus mauritania, Indigofera sp., Bauhinia rufescens), tandis que le tapis herbacĂŠ est caractĂŠrisĂŠ par un nombre assez important dâ&#x20AC;&#x2122;espèces (Heliotropium sp., Eragrostis tremula, Cyperus esculentus, Panicum laetum, Echinochloa colonaÂ&#x2020;
%%
Tamourt Edreyguiye
%% %
environs, nous retrouvons la vĂŠgĂŠtation arborĂŠe typique des zones plus arides (Lep-
% %
tadenia pyrotechnica, Acacia raddiana, Balanites aegyptiaca, Combretum aculeatum) et parfois une strate herbacÊe très apprÊciÊe par le cheptel (Cenchrus sp., Panicum
%
Oued Tamchekett
turgidumÂ&#x2020; `' + ' K ' K '
%% %
$ K $ 4 $ Â&#x160;
Tamourt Elkirane Tamourt Kibedi
% % %% % % % Tamourt Eyer % % % % % % % Tamourt Kour Tamourt Rachida % % %% % % % %Tichillit %Boichiche R'Deidatt % % %Tamourt % %% %% % % % % %Tamourt Leiweije Chargui % Tamourt Guelta Chelkha Tamourt Chlim % %% % Douerara % % % % % Oum%Lelli % Sebkha Endrein Essbeikha % % Tamourt %% % % % Tamourt % Oasis Liebe %Tamourt Sahaba Gounguel % % % % % Gaât Sawana % Lemssile Gharghar % % %Tamourt %% % %Tamourt Oum Lekcheb Tentregwej % % % % % %% % Tamourt Koubeir % %% % Touemerit %Tamourt Bouhleiviye % % % % Taleb Sidi % % KhadarTamourt Oum Azvavail % %Tamourt Tali%El% % % % % % % %% % % % % %Gaât Touil % % % %% % % % %%Gaât Kervi % %% % % % Oued %% %Tamourt Agmeimine % Ould Angueila % % % % % % % %
du nord (depuis lâ&#x20AC;&#x2122;Europe), en quittant la saison froide. Selon les annĂŠes et la pluviomĂŠtrie, ils utilisent ces sites comme refuge dâ&#x20AC;&#x2122;hivernage ou comme point de relais. La faune aquatique compte nombreuses espèces de poissons, reptiles et amphibiens, ayant dĂŠveloppĂŠ diffĂŠrentes stratĂŠgies de survie aux pĂŠriodes sèches : les crocodiles (crocodilus niloticusÂ&#x2020; $ $ Â&#x160; Protopterus (un poisson pourvu de poumons) sâ&#x20AC;&#x2122;enfonce dans la boue oĂš il peut rester plusieurs annĂŠes en diapause. Bien que moins abondants, de nombreux mammifères peuplent aussi ces sites et leurs alentours. Les zones humides du Hodh El Gharbi constituent donc des sites de grand intĂŠrĂŞt ĂŠcologique, caractĂŠrisĂŠs par une importante biodiversitĂŠ. Trois dâ&#x20AC;&#x2122;entre elles (Chlim, Sawana/Oum Lelli et Mahmouda) ont ĂŠtĂŠ proposĂŠes comme sites dâ&#x20AC;&#x2122;intĂŠrĂŞt international dans la cadre de la convention de Ramsar5 (1971). NĂŠanmoins, les zones humides constituent aujourdâ&#x20AC;&#x2122;hui des espaces fortement anthropisĂŠs, exploitĂŠs par les populations locales, qui distinguent ces sites selon leurs caractĂŠristiques physiques : ĂŠtendue, durĂŠe de prĂŠsence de la surface dâ&#x20AC;&#x2122;eau, subs 4 4 + 4ÂĄ V
Tamourt El Ahmed Teberou
Tamourt Sambou
Tichillit El Barka
% Localisation des zones humides rĂŠpertoriĂŠes Localisation des zones humides rĂŠpertoriĂŠes %% Localisation et dĂŠnomination des zones humides ĂŠtudiĂŠes
%
56 - Atlas du Sud-Est mauritanien. Dynamiques rurales
0
45
90 km Sources : ProGRN, 2007
dâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠlĂŠments qui concourent Ă orienter les pratiques et lâ&#x20AC;&#x2122;utilisation de ces milieux. Les tamourts sont de vastes dĂŠpressions densĂŠment boisĂŠes. La strate arborĂŠe est 5 - En sâ&#x20AC;&#x2122;appuyant sur la coopĂŠration internationale, celle-ci vise Ă la protection et Ă lâ&#x20AC;&#x2122;utilisation durable des zones humides de la planète. La Mauritanie a adhĂŠrĂŠ Ă cette convention en 1987.
Typologie des zones humides
Carte 23
dominĂŠe par Acacia nilotica, tandis que le tapis herbacĂŠ fournit des fourrages de saison sèche très apprĂŠciĂŠs pour la prĂŠsence de sels minĂŠraux. Ils sont prioritairement rĂŠservĂŠs Ă lâ&#x20AC;&#x2122;activitĂŠ pastorale, comme points dâ&#x20AC;&#x2122;abreuvement (permettant lâ&#x20AC;&#x2122;exploitation des vastes ressources pastorales situĂŠes sur les sols sableux environnants) et comme lieu de pâturage, souvent jusquâ&#x20AC;&#x2122;en saison sèche avancĂŠe. Ainsi, dans la petite tamourt Boichiche plus de 3 000 animaux viennent sâ&#x20AC;&#x2122;abreuver chaque jour ; la tamourt Goungel (oĂš, les annĂŠes pluvieuses, lâ&#x20AC;&#x2122;eau reste pendant 12 mois) reçoit quant Ă elle plus de 7 000 tĂŞtes pendant le mois de fĂŠvrier et presque 15 000 en avril, quand de nombreuses zones humides environnantes sont assĂŠchĂŠes. A Oum Lelli, le nombre dâ&#x20AC;&#x2122;animaux venant sâ&#x20AC;&#x2122;abreuver entre dĂŠcembre et avril est estimĂŠ Ă plus de 65 000. Dâ&#x20AC;&#x2122;une manière gĂŠnĂŠrale, dans les plus grandes tamourts, plus de 10 000 animaux (sĂŠdentaires ou transhumants) viennent sâ&#x20AC;&#x2122;abreuver chaque jour. Lâ&#x20AC;&#x2122;activitĂŠ agricole y est ĂŠgalement rĂŠpandue. Câ&#x20AC;&#x2122;est dans le gaâs, le plus souvent moins profond, que lâ&#x20AC;&#x2122;on prĂŠfère cultiver : lâ&#x20AC;&#x2122;eau y disparaĂŽt rapidement après la saison des pluies et le couvert vĂŠgĂŠtal est moins abondant. Lâ&#x20AC;&#x2122;activitĂŠ agricole prend donc le relais sur lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠlevage : semis prĂŠcoce en dĂŠcrue, agriculture derrière barrage et maraĂŽchage. Bien que lâ&#x20AC;&#x2122;activitĂŠ reste largement tributaire des alĂŠas pluviomĂŠtriques, les amĂŠnagements en terre sont nombreux et le rĂŠseau de puits assez dense. Les super $ 3 ' Â&#x2020;4 gaâs
0
50
100 km
Sources : ProGRN, 2007
oÚ la production cÊrÊalière peut être importante, comme à Sawana oÚ, dans les annÊes humides, environ 800 ha sont mis en culture (sorgho surtout, mais aussi niÊbÊ et maïs). Source : GTZ, 2007
DurĂŠe de l'inondation
Carte 24
Carte 25
Surfaces inondables
Source : ProGRN, 2007
%
% % %
% %
Surface moyenne inondable en hectares PÊriode de prÊsence de l'eau Hivernage PÊriode de prÊsence Saison sèche froide de l'eau
moins de 50
%
50 Ă 310
%
Saison sèche chaude
Saison sèche froide
311 - 700
Surface permanente Saison sèche chaude 0
50
Sources : ProGRN, 2007 100 km
%%%
701 - 1200
1201 - 2000 2001 - 4000
%
%
%
%
%
%
% %
% %
%
701 - 1200 50 Ă 310
%%% 1201 - 2000
%
%
%
%%
%
%
%
moyenne inondable en hectares 311 - 700 %Surface moins de 50
Hivernage
Surface permanente
%
%
%
%%
%
%
%
% % %
%
Sources : ProGRN, 2007
2001 4000
Première partie. Milieu physique - 57
Deuxième Partie Territoires et peuplement
Š Bibliothèque Nationale de France, 1908
/ + 0 +
+ 2 0 + 3456
60 - Atlas du Sud-Est mauritanien. Dynamiques rurales
la veille de la colonisation : de multiples Etats dĂŠjĂ ouverts sur lâ&#x20AC;&#x2122;extĂŠrieur Les ensembles territoriaux Ă lâ&#x20AC;&#x2122;origine du sud de la Mauritanie contemporaine Le Guidimakha, au centre sud, ĂŠtait pour lâ&#x20AC;&#x2122;essentiel composĂŠ dâ&#x20AC;&#x2122;un ensemble de villages relativement autonomes dans la gestion de leur terroir, nouant des alliances militaires entre eux en cas de menace. Il sâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠtendait au-delĂ de la rive gauche du Karakoro, au niveau de lâ&#x20AC;&#x2122;actuel Mali. Au Taganet (nord de lâ&#x20AC;&#x2122;actuel Gorgol et de lâ&#x20AC;&#x2122;Assaba) et dans les Hodh, des tribus nomades ' 4 Â? Â&#x17D; ' ' + $ J 4 ' Â&#x17E; W & '/ T 3< $ =Â&#x2020; Dans le discours commun, chacun de ces territoires est associĂŠ Ă une communautĂŠ donnĂŠe : le Guidimakha apparaĂŽt souvent comme le ÂŤ soninkĂŠ =4 Â? Â&#x17D;
< halpularâ&#x20AC;&#x2122;en =4 Â&#x17D; X
< maures = J Â? ' K Â&#x2DC; $ /
4 il apparaĂŽt quâ&#x20AC;&#x2122;ils ont ĂŠtĂŠ occupĂŠs très tĂ´t par des populations dâ&#x20AC;&#x2122;origine et de langues diffĂŠrentes, gĂŠrant leur espace de vie se * 4 4 K Â? Â&#x17D; Â&#x17D; 4 (Leservoi-
Carte 26
EntitÊs politiques existantes vers la moitiÊ du XIXème siècle
sier, 1994). TantĂ´t englobĂŠs (dominants), ces territoires
tĂ´t quâ&#x20AC;&#x2122;homogènes. Leurs
nistration
coloniale
çaise (Schmitz, 1994).
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jusquâ&#x20AC;&#x2122;Ă lâ&#x20AC;&#x2122;action de lâ&#x20AC;&#x2122;admi-
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Cette histoire aboutit Ă une
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Lâ&#x20AC;&#x2122;Etat mauritanien contemporain sâ&#x20AC;&#x2122;est constituĂŠ en englobant tout ou partie dâ&#x20AC;&#x2122;ensembles politiques prĂŠexistants. Au niveau de la rĂŠgion considĂŠrĂŠe dans le prĂŠsent document, la littĂŠrature et les sources orales contemporaines font ainsi ĂŠtat de lâ&#x20AC;&#x2122;existence de quatre grands ensembles territoriaux qui sont toujours prĂŠsents dans les reprĂŠsentations sociales actuelles (cf. carte 26). On peut relever des points communs dans les modalitĂŠs de gestion de ces quatre territoires. Câ&#x20AC;&#x2122;est ainsi quâ&#x20AC;&#x2122;on note lâ&#x20AC;&#x2122;existence dâ&#x20AC;&#x2122;un clergĂŠ qui dĂŠtient souvent le capital ĂŠconomique (maĂŽtrise des règles de gestion de lâ&#x20AC;&#x2122;espace - notamment des points dâ&#x20AC;&#x2122;eau- et dans une large mesure des règles de rĂŠpartition des ressources et de la production agro-pastorale, dĂŠtention dâ&#x20AC;&#x2122;un cheptel important, accès privilĂŠgiĂŠ aux rĂŠseaux commerciaux) et social (maĂŽtrise de lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠcriture et des textes religieux). Cette classe religieuse entretient des relations privilĂŠgiĂŠes avec une ÂŤ strate militaire Âť qui veille Ă lâ&#x20AC;&#x2122;intĂŠgritĂŠ du territoire, ĂŠventuellement Ă son expansion. Celle-ci joue souvent un rĂ´le ĂŠconomique important, particulièrement pour les ensembles du Nord, en protĂŠgeant les ressources clĂŠs (points dâ&#x20AC;&#x2122;eau, greniersâ&#x20AC;Ś) ou en contribuant Ă lâ&#x20AC;&#x2122;accumulation de biens (razzia sur le bĂŠtailâ&#x20AC;Ś). Il arrive que ces deux catĂŠgories sociales soient confondues, certains notables exerçant Ă la fois des fonctions religieuses et militaires. Ces deux premières catĂŠgories forment souvent la base
Ca yo r
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Sources : Bonte, 1981 ; Kamara et Leservoisier, 2000 ; Chastanet, 1983 et 2002 ; Sy, 2000 ; Ardoin, 1988
0
100
200 Km
NB. Â&#x2019; Â&#x2019; & Â&#x2019; Y % *
Deuxième partie. Territoires et peuplement - 61
Les ÂŤ ethnies Âť en Mauritanie ÂŤ Peul Âť, ÂŤ Halpuularâ&#x20AC;&#x2122;en Âť, ÂŤ Toucouleur Âť, ÂŤ Fulabe Âť, ÂŤ Fulbe jeeriÂť, ÂŤ Fulbe walo Âť, ÂŤ nĂŠgro africain Âť, ÂŤ nĂŠgro mauritanien Âť, ÂŤ arabo berbère Âť, ÂŤ maure blanc / bidan Âť, ÂŤ maure noir / sudan : haratin / abid Âť, ÂŤ soninkĂŠ Âť, ÂŤ sarakolĂŠ Âť, ÂŤ gens de la vallĂŠe Âťâ&#x20AC;Śsont quelques uns des termes rencontrĂŠs dans la littĂŠrature pour dĂŠsigner les composantes de la population maurita Z ' 4 ' 4 '
< = 3V T' W 4 Â&#x2C6;Â&#x2039;Â&#x2039;Â&#x2039;Â&#x2020;4
' + ' Â&#x2DC; 4 ' ` < = ser ces catĂŠgories pour reproduire voire renforcer certaines inĂŠgalitĂŠs (Magistro, 1993) alors que dans le mĂŞme temps, les < = ' $ K 3 4 >???Â&#x2020; 4 $ formalisation, le sens de ces expressions peut varier en fonction du locuteur et du contexte. / $ ' # < =4 / + aux ĂŠlĂŠments ĂŠvoquĂŠs ci-dessus, il apparaĂŽt prudent de limiter au maximum le recours Ă ces expressions.
Les axes commerciaux et les ressources en eau et pâturage apparaissent comme des ĂŠlĂŠments structurants des territoires. Dès leur conquĂŞte par la hache (dĂŠfrichage), les armes ou les alliances matrimoniales, les parties de lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠcosystème oĂš lâ&#x20AC;&#x2122;eau est accessible de façon pĂŠrenne (nappes $ $ $ 4 + $ J Â&#x2020; durant plusieurs mois de lâ&#x20AC;&#x2122;annĂŠe (mares temporaires, oueds) font lâ&#x20AC;&#x2122;objet dâ&#x20AC;&#x2122;un contrĂ´le strict. Ces ĂŠlĂŠments, accessibles le plus souvent Ă lâ&#x20AC;&#x2122;ensemble de la communautĂŠ (tribu ou village selon les cas) bien que de façon diffĂŠrenciĂŠe, forment le cĹ&#x201C;ur des territoires car ils garantissent lâ&#x20AC;&#x2122;abreuvement et lâ&#x20AC;&#x2122;alimentation du bĂŠtail qui constitue un des piliers ĂŠconomiques de lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠmirat du Tagant, des Hodh et, dans une moindre mesure, du Fuuta Tooro et du Guidimakha. Câ&#x20AC;&#x2122;est aussi Ă ce niveau
$ 3 B Â&#x2020; ` phĂŠriques, pour lâ&#x20AC;&#x2122;essentiel des terres de diĂŠri dĂŠvolues au pâturage et Ă la production de sorgho hâtif (nienico), font lâ&#x20AC;&#x2122;objet dâ&#x20AC;&#x2122;une pression foncière bien moindre. Loin de constituer des unitĂŠs ĂŠconomiques autarciques reposant uniquement sur la production agro-pastorale, ces rĂŠgions sâ&#x20AC;&#x2122;ouvrent très tĂ´t Ă dâ&#x20AC;&#x2122;autres espaces (Maghreb, Europe et Afrique de lâ&#x20AC;&#x2122;Ouest) via le biais dâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠchanges commerciaux dynamiques et souvent intenses. Selon les cas, on y importe ou on en exporte esclaves, sel gemme, or, gomme arabique, cĂŠrĂŠales, bĂŠtail et produits manufacturĂŠs. La pratique dâ&#x20AC;&#x2122;une activitĂŠ commerciale constitue un critère de diffĂŠrenciation important entre habitants de ces zones rurales. Elle est ainsi rĂŠservĂŠe Ă une minoritĂŠ souvent proche des classes dominantes. K 4 + $ J 4 $ -
quâ&#x20AC;&#x2122;il est possible de produire des cĂŠrĂŠales, dâ&#x20AC;&#x2122;implanter des palmiers dattiers et de rĂŠcolter de la gomme arabique, de
breuses escales (Kaedi, Matam, Bakelâ&#x20AC;Ś) et ses crues fertiles, concentre Ă lui seul tous les avantages comparatifs ; ' & K +
Š SociÊtÊ de GÊographie, sans date mais avant 1923
dâ&#x20AC;&#x2122;une oligarchie foncière. Lâ&#x20AC;&#x2122;espace quâ&#x20AC;&#x2122;ils contrĂ´lent est valorisĂŠ par une classe servile, majoritaire au plan dĂŠmographique : les esclaves ou les affranchis fournissent lâ&#x20AC;&#x2122;essentiel de la main-dâ&#x20AC;&#x2122;Ĺ&#x201C;uvre agricole mais se chargent aussi de lâ&#x20AC;&#x2122;entretien des animaux, de la cueillette (gomme arabique, fruits et feuilles de baobabs, fonioâ&#x20AC;Ś), ĂŠventuellement de la chasse et de la pĂŞche. 4 < = 3 B ' vile) et artisans (forgerons, â&#x20AC;Ś) constituent une classe sociale intermĂŠdiaire et hĂŠtĂŠrogène. Z 4 $ très complexes et diverses, ne doit pas occulter lâ&#x20AC;&#x2122;exis ' + 4 * niveau du Taganet (Villasante de Beauvais, 1997 et Schmitz, 1986). A lâ&#x20AC;&#x2122;opposĂŠ, Sy (2000) met lâ&#x20AC;&#x2122;accent sur lâ&#x20AC;&#x2122;extrĂŞme conservatisme de certains villages du Guidimakha social. Il relève ĂŠgalement lâ&#x20AC;&#x2122;existence de statuts divers au sein de la classe servile.
Jeune ÊlÊphant tuÊ près de Tembedra vers 1929 62 - Atlas du Sud-Est mauritanien. Dynamiques rurales
pêcher et de chasser. Aussi, les terres inondÊes et fertilisÊes chaque annÊe par + $ J 3 walo) ou des oueds (chemana) sont dès la première moitiÊ du 20ème siècle oc-
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La cuvette argileuse (hollaldeÂ&#x2020; + $ le cĹ&#x201C;ur des leydi. Les parties les plus basses de la cuvette, systĂŠmatiquement inondĂŠes, sont contrĂ´lĂŠes par les agriculteurs de statut noble (tooroodo - classe religieuse - et ceddo - classe militaire) tandis que la pĂŠriphĂŠrie est accessible aux autres catĂŠgories. Les cuvettes sont ensemencĂŠes en cĂŠrĂŠales (sorgho, maĂŻs) et lĂŠgumineuses (niĂŠbĂŠ) dès le retrait des eaux. Elles sont ainsi occupĂŠes dâ&#x20AC;&#x2122;octobre Ă mars. A lâ&#x20AC;&#x2122;issue de la rĂŠcolte (mars-avril), le bĂŠtail des pullo y accède et pro Â&#x201C; V lâ&#x20AC;&#x2122;hivernage, ces cuvettes sont naturellement ensemencĂŠes en alevins qui bĂŠnĂŠ & $ Â&#x201C; Â&#x160; les pĂŞcheurs y trouveront une ressource importante avant que les agriculteurs nâ&#x20AC;&#x2122;ensemencent de nouveau les parties exondĂŠes. Lâ&#x20AC;&#x2122;accès Ă cette partie de lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠcosystème apparaĂŽt donc comme stratĂŠgique pour les diffĂŠrents systèmes de production composant le leydi. Le dĂŠveloppement des pĂŠrimètres irriguĂŠs villageois et lâ&#x20AC;&#x2122;essor de lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠmigration dans les annĂŠes 1970 bouleverseront cette organisation territoriale. Source : Boutillier et Schmitz, (1987)
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Deuxième partie. Territoires et peuplement - 63
Š Bibliothèque Nationale de France, 1908
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64 - Atlas du Sud-Est mauritanien. Dynamiques rurales
e la colonisation Ă nos jours : une construction administrative en ĂŠvolution, des acteurs de plus en plus nombreux dans la gestion de lâ&#x20AC;&#x2122;espace
La conquĂŞte militaire du futur territoire mauritanien par ' Â&#x2DC; 4 < cation Âť, sâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠtendra de 1899 Ă 1932. Lâ&#x20AC;&#x2122;ouest du territoire constitue la ÂŤ Mauritanie Âť. Il sera rattachĂŠ Ă ÂŤ lâ&#x20AC;&#x2122;Afrique Occidentale Française Âť tandis que les Hodh constitueront une partie du ÂŤ Soudan Français Âť (cf. carte 27). Cette conquĂŞte marque lâ&#x20AC;&#x2122;apparition dâ&#x20AC;&#x2122;un nouvel acteur territorial important. En premier lieu, les administrateurs cherchent Ă comprendre et Ă formaliser par ĂŠcrit les règles de gestion de lâ&#x20AC;&#x2122;espace. Ils sont ainsi amenĂŠs Ă dĂŠvelopper des liens privilĂŠgiĂŠs avec la classe religieuse qui le plus souvent exerce le contrĂ´le foncier. A Mâ&#x20AC;&#x2122;Bout, le colonisateur ĂŠtablit un registre foncier Ă partir des annĂŠes 1930, procède au dĂŠcoupage des terres et attribue des titres Ă certains leaders tribaux ĂŠvoluant autour du Gorgol blanc et Gorgol 4 $ + 3Â&#x201D; ` $ 4 >??? Â&#x160; ` $ 4 Â&#x2C6;Â&#x2039;Â&#x2039;Â&#x152;Â&#x2020; 4 il procède directement Ă diverses opĂŠrations dâ&#x20AC;&#x2122;amĂŠnagement du territoire ; le dĂŠveloppement des oasis, des premiers petits barrages en dur et forages se fait sous son impulsion. Cette reconnaissance des règles locales de gestion de lâ&#x20AC;&#x2122;espace par lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠcrit et la titrisation ne concernera cependant quâ&#x20AC;&#x2122;une minoritĂŠ, proche et favorable au colonisa 4 ' & /
Š SociÊtÊ de GÊographie, sans date mais avant 1929
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Fête à Tadjakaut, près de M'Bout
+ ` / ' de la notion ÂŤ dâ&#x20AC;&#x2122;ethnie Âť et Ă son intĂŠgration par la population. Autant de choix qui seront lourds de consĂŠquence pour la Mauritanie indĂŠpendante. Câ&#x20AC;&#x2122;est par ailleurs avec la colonisation que les prĂŠmisses de lâ&#x20AC;&#x2122;organisation administrative contemporaine se mettent en place. A la veille de lâ&#x20AC;&#x2122;indĂŠpendance, la ville de Nouakchott est crĂŠĂŠe en vue dâ&#x20AC;&#x2122;en faire la future capitale, tandis que les Hodh sont rattachĂŠs Ă la Mauritanie. Le dĂŠcoupage
' " & ' $ (cf. carte 28). Il se fera en considĂŠrant dans certains cas les ensembles territoriaux prĂŠexistants. Le Taganet sera toutefois ĂŠclatĂŠ en plusieurs rĂŠgions (wilaya) tandis que le Fuuta Tooro sera scindĂŠ en deux avec la crĂŠation de la frontière entre le SĂŠnĂŠgal et la Mauritanie. Lâ&#x20AC;&#x2122;Etat indĂŠpendant reprend initialement les dispositions Deuxième partie. Territoires et peuplement - 65
Les étapes de la conquête militaire française et les premières phases du découpage administratif de la Mauritanie
Carte 27
Vers 1895
Vers 1887
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Saint-Louis
Saint-Louis
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Ziguinchor
Bamako
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Guinée française
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Conakry
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1884
1884
Localités principales et
Limite de colonie
Localités principales et année d’occupation année d’occupation Capitale de colonie Capitale de colonie
Territoire contrôlé par la France
Nouvelle limite de la Mauritanie (1944) Afrique Occidentale Française (AOF) limite de la Mauritanie (1944) et de laNouvelle Haute Volta (1947) Afrique Occidentale Française (AOF)
et de la Haute Volta (1947)
Capitale de l'AOF Atar 1909
Sénégal
Oualata 1912
Toumbouctou
Agadez 1897 Gao 1899
Nioro Kayes Haut-Sénégal
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Guinée française
Territoire militaire du Niger
et Niger
Dahomey
Dakar
Niamey
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Guinée Française Côte d'Ivoire
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Niger
Sénégal
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Saint-Louis
Haute Volta
Sikasso 1898
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Niamey 1901
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Sassandra
66 - Atlas du Sud-Est mauritanien. Dynamiques rurales
Conakry Cotonou
0
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Mauritanie
Zinder 1899
Ségou Ouagadougou Bamako 1897
Ziguinchor
OrganisationAlgérie administrative de l'AOF vers 1936
Vers 1919
Territoire civil Tichit 1912 des pays Boutilimit maures
Saint-Louis
Sources :Sources : Brasseur Brasseur (1995) (1995) BernierL'Illustration (1976), L'Illustration (1936) Bernier (1976), (1936) www.histoire-afrique.org www.histoire-afrique.org
Territoire contrôlé par la France
Limite de colonie
Capitale de l'AOF
1902 Medredra 1901
Cotonou
Côte d'Ivoire
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250 500 Km
Dahomey
Porto Novo Abidjan
Genèse des limites administratives et rÊgionales
Carte 28
En 1944 la Mauritanie est une colonie de l'AOF subdivisĂŠe en 9 cercles
Adrar
Baie du Levrier Port-Etienne
En 1958 la Mauritanie est un territoire d'Outre-mer de l'AOF ; elle
Adrar Baie du Levrier
Akjoujt Atar
Akjoujt
Port-Etienne
Atar
Akjoujt
Chef-lieu ou de wila
Tagant Trarza Boutilimit
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Brakna Aleg
Tagant
Capitale
Nouakchott Assaba
0
Kiffa
Chef-lieu de cercle ou de rĂŠgion ou de wilaya
Guidimakha
SĂŠlibaby
Trarza
Boutilimit
25
Kaedi
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Akjoujt
Tidjika
Gorgol
Kaedi
SĂŠlibaby
En 1969 la Mauritanie est une rĂŠpublique islamique indĂŠpendante, subdivisĂŠe en 7 rĂŠgions
250
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Capitale
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Brakna Aleg Assaba
Guidimakha
En 2011 la Mauritanie compte dĂŠsormais 13 wilayas
Tiris Zemmour
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Dakhlet Nouadhibou Adrar
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6ème
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3ème Kaedi
4ème
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2ème
Sources : ources WHKMLA Historical:Atlas, 2010 ; DATAR, 1996 ; El Hacen, 1989 ; Munier, 1952
1ère NÊma
Nouakchott
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5ème
Nouakchott
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Brakna As Kiffa AĂŻoun sa Rosso ba Hodh El Kaedi Gharbi Gorgol Aleg
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7ème
NĂŠma
Guidimakha Deuxième partie. Territoires et peuplement - 67
Lâ&#x20AC;&#x2122;ordonnance foncière de 1983 comme moteur du dĂŠveloppement des coopĂŠratives rurales En abolissant la propriĂŠtĂŠ collective via lâ&#x20AC;&#x2122;ordonnance foncière de 1983, lâ&#x20AC;&#x2122;Etat menace directement les notables contrĂ´lant le foncier. Pour rĂŠpondre Ă cette menace, ces derniers crĂŠent des coopĂŠratives agricoles, les font enregistrer lĂŠgalement et sâ&#x20AC;&#x2122;attribuent les postes clĂŠs de lâ&#x20AC;&#x2122;organisation (prĂŠsidence, secrĂŠtariat). Ils prĂŠservent ainsi leurs pleines prĂŠrogatives sur la gestion de lâ&#x20AC;&#x2122;espace. Par la suite, de nombreux acteurs du dĂŠveloppement rural feront de lâ&#x20AC;&#x2122;existence de coopĂŠratives une condition prĂŠalable Ă leur intervention. Les coopĂŠratives se dĂŠvelopperont en consĂŠquence.
rales, elle affaiblira la lĂŠgitimitĂŠ de lâ&#x20AC;&#x2122;Etat Ă intervenir sur le foncier. Dans dâ&#x20AC;&#x2122;autres, elle incitera lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠlite rurale Ă investir lâ&#x20AC;&#x2122;administration pour conserver ses droits. La dĂŠcentralisation, engagĂŠe dès 1987 mais qui ne se concrĂŠtise quâ&#x20AC;&#x2122;Ă partir des annĂŠes 2000, entraĂŽne la crĂŠation de communes6 dont le dĂŠcoupage ne sâ&#x20AC;&#x2122;adosse que peu aux logiques territoriales existantes (cf. notamment
lâ&#x20AC;&#x2122;exemple du terroir de Arr, qui sera scindĂŠ en deux entre la commune de Arr et celle de Woumpou). Les ĂŠlus locaux se voient attribuer certaines compĂŠtences, notamment dans la gestion de lâ&#x20AC;&#x2122;accès Ă lâ&#x20AC;&#x2122;eau potable ou de certaines infrastructures scolaires et sanitaires. Toutefois, lâ&#x20AC;&#x2122;essentiel des dĂŠcisions relatives Ă lâ&#x20AC;&#x2122;amĂŠnagement du territoire reste dans les faits centralisĂŠes.
Š SociÊtÊ de GÊographie, sans date mais avant 1929
du colonisateur sur le foncier ; les droits locaux collectifs sont ainsi reconnus tandis que les espaces non valorisĂŠs depuis plus de 10 ans font, selon la loi, partie du domaine ĂŠtatique. Lâ&#x20AC;&#x2122;ordonnance foncière de 1983 constitue un vĂŠritable tournant car elle abolit la propriĂŠtĂŠ collective, sauf pour les coopĂŠratives agricoles et le mĂŠtayage. Le gouvernement de lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠpoque fait du dĂŠveloppement de la propriĂŠtĂŠ privĂŠe individuelle un objectif central de sa politique considĂŠrant que la gĂŠnĂŠralisation de ce type de tenure est une condition nĂŠcessaire au dĂŠveloppement de * 4 tera quâ&#x20AC;&#x2122;Ă une minoritĂŠ de nĂŠo-agriculteurs (urbains riches) et constituera un des ferments des ĂŠvènements de 1989 (cf. encadrĂŠ chapitre suivant). Dans certaines localitĂŠs ru-
Au poste de Mâ&#x20AC;&#x2122;Bout 6 - Pour la rĂŠpartition administrative rĂŠgionale contemporaine, cf. ÂŤ Les cartes rĂŠgionales Âť dans les annexes. 68 - Atlas du Sud-Est mauritanien. Dynamiques rurales
Deuxième partie. Territoires et peuplement - 69
M. Yero B⠊ GRDR, 2010
Famille en transhumance
70 - Atlas du Sud-Est mauritanien. Dynamiques rurales
N
omadisme et sĂŠdentarisation en milieu rural : des dĂŠterminants climatiques mais aussi socio-ĂŠconomiques
V Â&#x2C6;Â&#x2039;ème * 4 $ + $ J 4 / ' T 4 / Â&#x2039;?Â&#x; / @?Â&#x; ÂŻ Â&#x2C6;Â&#x2039;Â&#x152;?4 ' + K 3razzia B 4 ' Â&#x2DC; Â&#x2C6;FÂ&#x2039;Â&#x2039; Â&#x2C6;Â&#x2039;Â&#x2122;>Â&#x2020;4 ' ' & $ / B 3Z 4 Â&#x2C6;Â&#x2039;FÂ&#x2122;4 Â&#x2C6;Â&#x2039;Â&#x2039;Â&#x2C6; 4 X $ ° Â&#x2C6;Â&#x2039;@FÂ&#x2020; `' Â&#x2DC;
& ' 3 Â&#x2C6;Â&#x2039;Â&#x2C6;Â&#x152;BÂ&#x2C6;Â&#x2039;Â&#x2C6;F Â&#x2C6;Â&#x2039;Â&#x2122;Â&#x2039;BÂ&#x2C6;Â&#x2039;Â&#x152;Â&#x2022;Â&#x2020; ` Â&#x2C6;Â&#x2039;>Â&#x2039; ' $ K 4 $ ' Â? Z Â? 4 # ' ' + $ J ' 4 $ $ * ' $ K / * 4 ' * 3Â&#x2C6;Â&#x2039;Â&#x152;Â&#x2C6;4 Â&#x2C6;Â&#x2039;Â&#x152;>4 Â&#x2C6;Â&#x2039;Â&#x152;Â&#x152;Â&#x2020; ` * K $ " ` '
3 4 $ Â&#x2020; * 3Â&#x17E; 4 >???Â&#x2020; V$ " ' ' niale, qui sâ&#x20AC;&#x2122;oppose aux razzias4 ' # '
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$ 4 * Â&#x2C6;Â&#x2039;Â&#x161;Â&#x2022;4 * Â&#x2122; ` $ Â&#x20AC; W 4 Â&#x2C6;Â&#x2039;Â&#x2022;F4 & ' $ ' / Â&#x2C6;Â&#x2122;Â&#x2022; ??? Â&#x2C6;Â&#x2039;@@ ` * & ' / * Â&#x2022;?Â&#x; / Â&#x2039;Â&#x2022;Â&#x; ` Â&#x2C6;? / Â&#x2C6; 3 Â&#x161;Â&#x2020; * * >?ème * ' ' $ / U $ 3 Â&#x201D; W V Â&#x2020;4 B 3 } 'V 4 K Â&#x2020; < $ = ' $ $ Z' * 4 $ Â&#x2C6;Â&#x2039;Â&#x161;FBÂ&#x2C6;Â&#x2039;@>4 ' ' U Â&#x2C6;Â&#x2039;Â&#x161;Â&#x2022; Â&#x2C6;Â&#x2039;@@4 -
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' B 'Âą $ $ 3 500 000 3 000 000 2 500 000 2 000 000 1 500 000 1 000 000 500 000 0
Â&#x161; $ Â&#x2C6;Â&#x2039;Â&#x161;Â&#x2022; >??Â&#x2022; V 3Â&#x2C6;Â&#x2039;@@Â&#x2020;4 V 3>??Â&#x2039;Â&#x2020; Deuxième partie. Territoires et peuplement - 71
Sur cette pĂŠriode la sĂŠdentarisation concerne ainsi majoritairement les populations originaires du Taganet et des Hodh, et plus particulièrement la classe servile. On peut estimer quâ&#x20AC;&#x2122;au dĂŠbut des annĂŠes 1960, cette classe reprĂŠsente environ 60% de la population. La crise climatique qui surgit au tournant des annĂŠes 1960 aura comme consĂŠquence de dĂŠstabiliser fortement les liens de dĂŠpendance entre esclaves et maĂŽtres. Après plusieurs mauvaises annĂŠes, les minces rĂŠserves cĂŠrĂŠalières, quand elles K 4 ' 4 pluviomĂŠtrique induit de fortes pertes dans le cheptel (cf. première partie de lâ&#x20AC;&#x2122;atlas). Lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠlevage constituant la base ĂŠconomique de nombreuses tribus, de nombreux maĂŽtres ne sont plus en mesure dâ&#x20AC;&#x2122;assumer un de leur devoir essentiel, nourrir leurs dĂŠpendants, et se voient souvent contraints dâ&#x20AC;&#x2122;accentuer les prĂŠlèvements sur les rĂŠcoltes. Câ&#x20AC;&#x2122;est dans ce contexte que de plus en plus dâ&#x20AC;&#x2122;esclaves
4 $ & $ + $ J W V 4 + K B dâ&#x20AC;&#x2122;Ĺ&#x201C;uvre, entamĂŠ depuis le dĂŠbut du 20ème siècle, a permis aux autoritĂŠs du Fuuta Tooro de renforcer leur emprise sur $ + $ razzias qui perdurent jusque dans les annĂŠes 1930 (Leservoisier, 1997). Durant la pĂŠriode 1960-1980, il permet au Guidimakha, au Jaahounou et au Gorgol, de compenser la perte de maindâ&#x20AC;&#x2122;Ĺ&#x201C;uvre agricole liĂŠe Ă lâ&#x20AC;&#x2122;essor des migrations de longue durĂŠe observĂŠ Ă partir des annĂŠes 1960. Dans la plupart des cas, il semble que les esclaves migrants trouvent une situation presque aussi dĂŠfavorable K '
4 $ quĂŠrir de droits durables sur les espaces quâ&#x20AC;&#x2122;ils exploitent. Ils se retrouvent sous le coup dâ&#x20AC;&#x2122;une double dĂŠpendance : celle de leur tribu dâ&#x20AC;&#x2122;origine, dont ils ne sont pas complètement affranchis, et celle des autoritĂŠs rĂŠgissant lâ&#x20AC;&#x2122;accès
aux terres quâ&#x20AC;&#x2122;ils exploitent. Cette situation facilitera lâ&#x20AC;&#x2122;instrumentalisation dâ&#x20AC;&#x2122;une partie de ces ÂŤ affranchis Âť lors des ÂŤ affrontements de 1989 Âť. Cette quasi guerre civile a des consĂŠquences importantes sur le plan du peuplement des rĂŠgions considĂŠrĂŠes, plus particulièrement du Gorgol oĂš plusieurs milliers dâ&#x20AC;&#x2122;habitants sont expulsĂŠs. Les mouvements pastoraux ' 4 tière entre le SĂŠnĂŠgal et la Mauritanie restant fermĂŠe de 1989 Ă 1992. Lâ&#x20AC;&#x2122;action de lâ&#x20AC;&#x2122;Etat mauritanien contribuera Ă orienter assez fortement les dynamiques et formes de sĂŠdentarisation (construction du barrage de Foum Gleita au Gorgol, rĂŠali * + $ J gal, distribution dâ&#x20AC;&#x2122;aide alimentaire, investissement dans les infrastructures routièresâ&#x20AC;Ś).
La base foncière des ÂŤ affrontements de 1989 Âť Les ÂŤ affrontements de 1989 Âť ont profondĂŠment affectĂŠ les rĂŠgions considĂŠrĂŠes, plus largement la Mauritanie toute entière ainsi que le SĂŠnĂŠgal et, dans une moindre mesure, le Mali. Le gouvernement mauritanien ĂŠdicte une loi foncière et domaniale en 1983, de façon concomitante Ă la mise en Ĺ&#x201C;uvre dâ&#x20AC;&#x2122;une politique de dĂŠveloppement de lâ&#x20AC;&#x2122;irrigation conçue dans le cadre de ' + $ J Z < & ' * K $ / K $ ¤ harâtĂŽn - et, secondairement, Ă ceux qui ont les capacitĂŠs * ' $ 4 <
' =4 K / $ Â&#x20AC; W 'V = 3J 4 Â&#x2C6;Â&#x2039;Â&#x2039;Â&#x2122;Â&#x2020; Dans les annĂŠes 1980, la politique de promotion de lâ&#x20AC;&#x2122;irrigation sâ&#x20AC;&#x2122;accompagne de mesures incitatives importantes (subvention en intrants, accès aux crĂŠdits, prix garantis et rĂŠmunĂŠrateurs) qui, dans 4 / K ' V 4 Â&#x2C6;Â&#x2039;F@4 Â&#x17D; 4 Â&#x2C6;? ??? 4 $ 4 / >@> privĂŠs individuels contre 3 350 hectares pour 112 pĂŠrimètres collectifs. Lâ&#x20AC;&#x2122;installation de ces exploitations de type capitaliste bouleverse lâ&#x20AC;&#x2122;organisation territoriale locale, plus particulièrement les mouvements dâ&#x20AC;&#x2122;animaux. Elle suscite dès lors de vives rĂŠactions des habitants du Trarza : tribus dites ÂŤ maures Âť (Idawâ&#x20AC;&#x2122;li, Zambatti,â&#x20AC;Ś) mais aussi de la communautĂŠ ÂŤ wolof Âť. Au sud du Brakna, oĂš le prĂŠfet de BoghĂŠ attribue en 1988 neuf parcelles de 20 Ă 689 hectares Ă des opĂŠrateurs privĂŠs, des leaders religieux appellent la population Ă crĂŠer des milices pour sâ&#x20AC;&#x2122;opposer physiquement / ' * 4 +
' $ Z 4 par lâ&#x20AC;&#x2122;Etat et relayĂŠ par des leaders tribaux, trouve un ĂŠcho auprès de certains harâtĂŽn, pour la plupart des ÂŤ paysans sans terre Âť, dans un contexte marquĂŠ par une tentative de putsch militaire menĂŠ $ Â&#x201E; $ W * ' < ĂŠvènements de 1989 Âť. Des milliers de halpuularâ&#x20AC;&#x2122;en sont alors expulsĂŠs vers le SĂŠnĂŠgal ou le Mali, tandis que les villages ainsi vidĂŠs sont rĂŠoccupĂŠs par des harâtĂŽn et que la communautĂŠ maure expatriĂŠe au SĂŠnĂŠgal subit des reprĂŠsailles ; dans ce contexte, la communautĂŠ soninkĂŠ apparaĂŽt comme relativement ĂŠpargnĂŠe. V 4 ' < = K < = 4 $* ' $ une partie de la communautĂŠ harâtĂŽn. En contribuant Ă diviser la population de la vallĂŠe, ils rompent durablement la possible alliance entre les groupes dâ&#x20AC;&#x2122;origine servile issus de la communautĂŠ halpuularâ&#x20AC;&#x2122;en et maure (harâtĂŽn). 72 - Atlas du Sud-Est mauritanien. Dynamiques rurales
Sources : Magistro, 1993 et Schmitz, 1993
U
n phĂŠnomène de sĂŠdentarisation rĂŠel... mais Ă relativiser : la mobilitĂŠ humaine au cĹ&#x201C;ur des dynamiques rurales
RĂŠpartition des ĂŠmigrĂŠs mauritaniens dans le monde au dĂŠbut des annĂŠes 2000 selon les donnĂŠes ofďŹ cielles
Carte 29 2 000 Km 0 1 000
2 000 Km France
Ă&#x17D;les Canaries (Espagne) Ă&#x2030;mirats Arabes
Arabie Saoudite
Mali
Niger
CĂ´te d'Ivoire
SĂŠnĂŠgal GuinĂŠe Bissau Gambie
Nombre d'immigrĂŠs mauritaniens prĂŠsents dans le pays
0
0
00 0 10
0 00
00
00 50
10
1
Autres pays d'Afrique
5
00
0
d'immigrĂŠs mauritaniens prĂŠsents dans le pays 0
Nombre Reste du monde
nde
0
00
0
00
0
00
0
00
00
0
Sources : Ministère des Affaires Etrangères et de la CoopÊration, 2004 (D'après CARIM, 2010)
Congo
Le phĂŠnomène de sĂŠdentarisation apparaĂŽt comme relatif au regard de lâ&#x20AC;&#x2122;importance des dynamiques migratoires saisonnières ou de longue durĂŠe ; la mobilitĂŠ humaine demeure une des caractĂŠristiques essentielles de la population. En 2004, le Ministère des affaires ĂŠtrangères et de la coopĂŠration estime que près de 9% des Mauritaniens (250 000 personnes) vivent Ă lâ&#x20AC;&#x2122;extĂŠrieur du pays. Le SĂŠnĂŠgal, la Gambie, la CĂ´te dâ&#x20AC;&#x2122;Ivoire et le Mali accueilleraient Ă eux seuls près de 60% des ĂŠmigrĂŠs mauritaniens ; la France et le golfe arabo-persique respectivement 12 et 15%, lâ&#x20AC;&#x2122;Afrique centrale (Angola, Congo), les Etats-Unis et la Chine environ 10% chacun. Ces chiffres sont probablement sous ĂŠvaluĂŠs : ils reprĂŠsentent en effet les donnĂŠes transmises par les ambassades de Mauritanie dans le monde et nâ&#x20AC;&#x2122;incluent pas les ĂŠmigrĂŠs non enregistrĂŠs. On ĂŠvoque volontiers des chiffres 2 Ă 3 la rĂŠalitĂŠ du phĂŠnomène. Lâ&#x20AC;&#x2122;importance de lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠmigration pour la Mauritanie se mesure notamment lorsque lâ&#x20AC;&#x2122;on considère les transferts K V ' K 4 ' la Banque Nationale de Mauritanie Ă SĂŠlibaby dĂŠclare recevoir plus de 400 000 euros par mois alors quâ&#x20AC;&#x2122;elle ne constitue quâ&#x20AC;&#x2122;un des canaux de transfert et que le salaire mensuel dâ&#x20AC;&#x2122;un instituteur ne dĂŠpasse pas 200 euros. Ces Deuxième partie. Territoires et peuplement - 73
transferts sont vitaux pour les rĂŠgions rurales Ă tel point que les dynamiques rurales ne peuvent se comprendre sans rĂŠfĂŠrence Ă celles liĂŠes Ă la migration (cf. partie sur la dynamique des systèmes dâ&#x20AC;&#x2122;activitĂŠs ruraux). Toutes les rĂŠgions considĂŠrĂŠes sont concernĂŠes par les migrations de longue durĂŠe. Il existe toutefois des spĂŠ Â&#x160; K ' teurs dâ&#x20AC;&#x2122;activitĂŠs varient ainsi fortement (Bredeloup 1993, Santoir 1974, TraorĂŠ 2004 et tableau ci-dessous).
Histoire rĂŠcente de lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠmigration au Guidimakha Sur la pĂŠriode 1900-1930, le bassin arachidier sĂŠnĂŠgalo-gambien attire de nombreux guidimanxĂŠs, initialement des notables puis des esclaves en recherche dâ&#x20AC;&#x2122;indĂŠpendance ĂŠconomique. A partir des annĂŠes 1920, les migrants cherchent / $ $ U $ W 4 ZÂ? '!$ 4 Z Â&#x203A; $ commerçants ou matelots. Une communautĂŠ de ressortissants du Guidimakha, se constitue progressivement Ă partir des annĂŠes 1930 dans la ville de Marseille (France). Des liens durables sâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠtablissent entre la France et cette partie de la Mauritanie. Le Guidimakha fournira des soldats puis des ouvriers. Avec la guerre dâ&#x20AC;&#x2122;AlgĂŠrie (1958-1962), la France, dont lâ&#x20AC;&#x2122;industrie connaĂŽt alors un essor 4 $ + $ J Â&#x2C6;Â&#x2039;@?4 la population active masculine de la moughaata de SĂŠlibaby vit et travaille en France (la moitiĂŠ, si lâ&#x20AC;&#x2122;on considère seulement
Wilaya Guidimakha
Principaux pays dâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠmigration France, SĂŠnĂŠgal, Gambie, Mali et CĂ´te dâ&#x20AC;&#x2122;Ivoire
les moins de 30 ans). Carte 30
RĂŠpartition des ĂŠmigrĂŠs originaires de la wilaya du Guidimakha dans les annĂŠes 2000
Pourcentage d'ĂŠmigrants sur population totale
Gorgol (ÂŤ moyenne vallĂŠe Âť)
France, SĂŠnĂŠgal, Gambie, Mali, Angola, Liberia et Congo
ntage d'ĂŠmigrants sur population totale 13 000
Assaba
Mali, CĂ´te dâ&#x20AC;&#x2122;Ivoire, golfe arabo-persique
Hodh
Tableau 6. Principaux pays dâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠmigration des ressortissants originaires du Guidimakha, du Gorgol, de lâ&#x20AC;&#x2122;Assaba et des Hodh Les migrations saisonnières ont assez fortement ĂŠvoluĂŠ au cours de lâ&#x20AC;&#x2122;histoire rĂŠcente, principalement en fonction des dynamiques socio-ĂŠconomiques de la Mauritanie, du Mali et du SĂŠnĂŠgal et du contexte politique. Lâ&#x20AC;&#x2122;introduction de lâ&#x20AC;&#x2122;impĂ´t pendant la pĂŠriode coloniale a fortement encouragĂŠ le phĂŠnomène car il induit une Â&#x160; dĂŠveloppement de la culture dâ&#x20AC;&#x2122;arachide au SĂŠnĂŠgal au ème
dĂŠbut du 20
siècle, du secteur minier (annĂŠes 1960) et de la pĂŞche (annĂŠes 1970) en Mauritanie constituent des exemples de moteurs de lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠmigration saisonnière.
74 - Atlas du Sud-Est mauritanien. Dynamiques rurales
des migrants. Près des troisquarts des ÊmigrÊs originaires
Vingt pour cent se rĂŠpartissent
Nombre par commune opulationd'ĂŠmigrants totale e
de 60% des mĂŠnages comptent
jourdâ&#x20AC;&#x2122;hui en France et en Espagne.
Population totale ombre d'ĂŠmigrants
100 - 500 d'ĂŠmigrants
quête du GRDR suggère que plus
du Guidimakha se trouvent au-
3 000 Nombre d'ĂŠmigrants
Mali, CĂ´te dâ&#x20AC;&#x2122;Ivoire, golfe arabo-persique
Quarante ans plus tard, une en-
par commune
entre lâ&#x20AC;&#x2122;Afrique de lâ&#x20AC;&#x2122;Ouest (SĂŠnĂŠgal, Gambie, Mali et CĂ´te dâ&#x20AC;&#x2122;Ivoire)
00 -501 500- 2000
et lâ&#x20AC;&#x2122;Afrique Centrale (RĂŠpublique
01 -2001 2000 - 3500
DĂŠmocratique du Congo, Congo
0013501 - 3500 - 5000
et Angola) tandis que la Chine,
5015001 - 5000 - 10000
les Etats-Unis et les pays du
001 - 10000
golfe arabo-persique accueillent moins de 10% dâ&#x20AC;&#x2122;entre eux. Toutes les communes de la wilaya sont
4% 2%
2%
concernÊes par le phÊnomène, Europe
20%
% 2%
2%
dans des proportions variables
Afrique
toutefois. Lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠmigration, essentiel-
Pays arabes
lement masculine au dĂŠbut du
AmĂŠriques
siècle, concerne aujourdâ&#x20AC;&#x2122;hui les
72%
Asie
Europe
femmes et les hommes.
Afrique
Sources : Chastanet, 1999 ; Kane
Sources : Les donnĂŠes sur le nombre d'ĂŠmigrĂŠs sont issues des enquĂŞtes rĂŠalisĂŠes par le GRDR dans le cadre du Projet PAIDEL (GRDR, 2009). Les donnĂŠes sur la population en 2009 ont ĂŠtĂŠ estimĂŠes Ă partir des rĂŠsultats du recensement de la Population (ONS, 2000), en appliquant le taux de croissance utilisĂŠ par l'ONS pour les projections 2007 (ONS, 2008)
et Lericollais, 1975 ; GRDR, 2009
Dans les rĂŠgions considĂŠrĂŠes, la typologie et lâ&#x20AC;&#x2122;effectif de la population ĂŠvoluent nettement en fonction des ĂŠpoques de lâ&#x20AC;&#x2122;annĂŠe. Dans beaucoup de localitĂŠs rurales, elle diminue fortement après le dernier sarclage des cultures pluviales (septembre-octobre). Les hommes actifs quittent alors le village pour sâ&#x20AC;&#x2122;engager le plus souvent dans des activitĂŠs journalières diverses, ce qui induit un phĂŠnomène de ÂŤ fĂŠminisation temporaire Âť de nombreuses localitĂŠs (RIM-MDR, 2007). Nouakchott et Nouadhibou polarisent ces migrations saisonnières. Les $ + $ K de Mauritanie, du SĂŠnĂŠgal (Tambacoundaâ&#x20AC;Ś) et du Mali (Kayesâ&#x20AC;Ś) offrent ĂŠgalement des opportunitĂŠs dâ&#x20AC;&#x2122;activitĂŠs saisonnières. Ces actifs mobiles, mi-urbains mi-ruraux, peuvent rejoindre leur localitĂŠ dâ&#x20AC;&#x2122;origine au grĂŠ de la pluviomĂŠtrie et des opportunitĂŠs rencontrĂŠes en milieu rural. Les programmes dâ&#x20AC;&#x2122;aide alimentaire, qui interviennent systĂŠmatiquement dans le pays depuis les annĂŠes 1970, contribuent ainsi Ă orienter les dynamiques migratoires saisonnières. Les migrations apparaissent comme essentielles Ă lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠconomie du Gorgol, du Guidimakha, de lâ&#x20AC;&#x2122;Assaba et des deux Hodh (cf. partie sur les systèmes dâ&#x20AC;&#x2122;activitĂŠs ruraux). MalgrĂŠ ces importants mouvements migratoires, de 1977 Ă 2000 la population a crĂť dans lâ&#x20AC;&#x2122;ensemble des rĂŠgions, de façon assez diffĂŠrenciĂŠe toutefois. Les taux de croissance les plus importants sâ&#x20AC;&#x2122;observent au sud des Hodh et de lâ&#x20AC;&#x2122;Assaba oĂš, dâ&#x20AC;&#x2122;après lâ&#x20AC;&#x2122;ONS, la population a ĂŠtĂŠ multipliĂŠe par un facteur compris entre 4 et 7 selon la moughaata considĂŠrĂŠe. Au Guidimakha, la population a triplĂŠ. Elle a doublĂŠ au Gorgol. Cependant, les Hodh et lâ&#x20AC;&#x2122;Assaba demeurent les zones les moins densĂŠment peuplĂŠes, avec des densitĂŠs maximales estimĂŠes Ă 10 habi-
Cour familiale 2
tants au km en 2000. Le sud du Guidimakha et le Gorgol 4 entre 20 et 25 habitants au km2. ` 3 + $ SĂŠnĂŠgal, les oueds Niorodel, Garfa, Karakoro et les nombreuses mares prĂŠsentes dans la rĂŠgion) et des axes routiers goudronnĂŠs (ÂŤ route de lâ&#x20AC;&#x2122;espoir Âť achevĂŠe en 1982 reliant les Hodh et lâ&#x20AC;&#x2122;Assaba Ă Nouakchott, axe KaediMâ&#x20AC;&#x2122;Bout-SĂŠlibaby en cours de construction) a fortement + dès le dĂŠbut du 20ème siècle. De très nombreuses localitĂŠs comptent moins de 300 habitants. Les localitĂŠs rurales de plus grande taille (au-delĂ
de 5 000 habitants) se situent majoritairement dans les 3$ + $ sud Guidimakha). Les capitales rĂŠgionales (Kaedi, SĂŠlibaby, Kiffa, AĂŻoun et NĂŠma) concentrent entre 13 et 30 000 personnes chacune, soit entre 5 et 15% de la population rĂŠgionale. Ce descriptif laisse Ă penser que la population des rĂŠgions considĂŠrĂŠes est largement rurale et sĂŠdentaire. Cependant, les liens ĂŠtroits que leurs habitants ont dĂŠveloppĂŠs avec de nombreuses villes du pays ou de lâ&#x20AC;&#x2122;extĂŠrieur par le biais des migrations ĂŠvoquent plutĂ´t une population ÂŤ urbaine Âť, ĂŠvoluant tantĂ´t en milieu rural, tantĂ´t en milieu urbain voire sur les deux espaces Ă la fois. Deuxième partie. Territoires et peuplement - 75
Evolution de la densitĂŠ de la population des moughataa entre 1977 et 2000
Carte 31a
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1977
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250
2000
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22 30 - 2 9 10 - 1 1 00 15 - 1 1 50 20 - 2 1 00 30 - 3 1 00 -3 68
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Nombre d'habitants par Km2 0-1 2-5 6 - 10
11 - 15 16 - 20 21 - 25
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76 - Atlas du Sud-Est mauritanien. Dynamiques rurales
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500 Km
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! Sources : Recensements de la population (ONS 1977 et 2000)
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0
Nombre de localitĂŠs !
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! 250
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500 Km
Carte 31b
Evolution de la population des moughataa entre 1977 et 2000
1977
2000
0
250
500 Km
Croissance entre 1977 et 2000
Nombre d'habitants par moughataa 2988 - 5000
50 001 - 80 000
5001 - 10 000
80 001 - 100 000
10 001 - 20 000
100 001 - 128 311
20 001 - 50 000
Coefficient de croissance 1,09 -1,89
3,21 - 4,39
1,90 - 2,47
4,40 - 5,75
2,48 - 3,20
Sources : Recensements de la population (ONS 1977 et 2000)
Deuxième partie. Territoires et peuplement - 77
Evolution de la densité de la population des communes entre 1977 et 2000
Carte 32a
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Nombre Nombre de de localités localités
Sources : Recensement de la population (ONS, 2000)
78 - Atlas du Sud-Est mauritanien. Dynamiques rurales
1
5
plus de 120
-5
jusqu'à 40
-2
jusqu'à 120
26
jusqu'à 10
0
jusqu'à 80
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jusqu'à 5
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! 150
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Nombre d'habitants par Km2
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9
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-1
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-9
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0
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10
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52
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! 300 Km
Evolution de la population des moughataa entre 1977 et 2000
Carte 32b
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150
!
!
300 Km
!
! Nombre d'habitants
Nombre dede localités Nombre localités
0 - 3771
9859 - 13759
3772 - 6743
13759 - 21700
6743 - 9859
21700 - 36007
!
!
!
!
9
!
!
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!
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89
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-1
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0
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10
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1
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-9
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52
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5
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-5
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-2
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0
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!
!
!
26
!
Sources : Recensement de la population (ONS, 2000)
Deuxième partie. Territoires et peuplement - 79
Répartition des localités
Carte Carte 3327
0
Nombre d'habitants par localité Chef-lieu de wilaya
13
32
73
Chef-lieu de commune Autre localité (données ONS)
13
26
0
-3
-1 39
57
10
59
8
4 67 26
75
-5
-2
-9
6 99
6 30
1
-3
95
05
Chef-lieu de moughataa
Autre localité (estimation GRDR, 2001 à 2008) Route revêtue Route non revêtue
80 - Atlas du Sud-Est mauritanien. Dynamiques rurales
100
200 Km
dans les rĂŠgions ĂŠtudiĂŠes Sources et mĂŠthodes Les donnĂŠes sur la population sont issues du dernier recensement de la population (ONS, 2000). Pour chaque localitĂŠ recensĂŠe, le document de lâ&#x20AC;&#x2122;ONS que nous avons utilisĂŠ spĂŠ ' 4 moughataa
4 '/ ' K T 7 ' $ $ J 3 Â&#x2020;4 3VZÂ&#x201A; 4 ZÂ&#x201A; w Â&#x17D; J Â&#x2020; >??? >?Â&#x2C6;? ` K ' / $ @?Â&#x; 'Â&#x201A;Â&#x20AC;J 3> @>Â&#x2039; Â&#x2122; Â&#x2039;>?Â&#x2020; Â&#x201E; ' # $ Â&#x20AC; 4 $ '
32%
98% 60% 78%
97%
95%
89%
84%
89% 90%
97%
86%
92%
98%
84%
87%
87%
57% 70%
78%
98%
77%
Nous avons fait le choix de ne retenir que '
Â&#x2014; ' 4 FÂ&#x2022;Â&#x; population recensĂŠe par lâ&#x20AC;&#x2122;ONS. La carte cicontre donne le dĂŠtail par moughataa de la $ $ 4 460 localitĂŠs recensĂŠes lors du travail de 'Â&#x201A;Â&#x20AC;J ! ' ' # Â&#x160; B# ' $ J' ' / $ localitĂŠ, nous avons nĂŠanmoins ajoutĂŠ 16 ' / $ 3 Â&#x2020; ! ' $ W Â&#x203A; $ / Pour les donnĂŠes de population, nous $
Part de la population recensĂŠe par lâ&#x20AC;&#x2122;ONS reprĂŠsentĂŠe sur la carte
@ B Â&#x20AC; $ VÂ&#x17D;V Z $ Â&#x2C6;Â&#x2039;Â&#x2039;Â&#x2022;Â&#x2013;Â&#x2039;Â&#x161;4 ' & $ 3 ' * ' $ # VÂ&#x17D;V Â&#x2020; ÂŁ $ Deuxième partie. Territoires et peuplement - 81
Dynamique du peuplement et droits fonciers : lâ&#x20AC;&#x2122;exemple du village de Arr et de BouguirbĂŠ Maure (Guidimakha) Le village de Arr, situĂŠ Ă lâ&#x20AC;&#x2122;est du Guidimakha dans la commune ĂŠpo-
Exemple dâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠvolution administrative
Carte 34
nyme, sâ&#x20AC;&#x2122;est ĂŠtabli en 1901 en bordure de lâ&#x20AC;&#x2122;oued Niorodel. Lâ&#x20AC;&#x2122;oligarchie villageoise de lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠpoque sâ&#x20AC;&#x2122;est progressivement constituĂŠe un capital
1910
1950
foncier, grâce au travail dâ&#x20AC;&#x2122;une main-dâ&#x20AC;&#x2122;Ĺ&#x201C;uvre servile abondante mobili-
Ha
ou
iss
ĂŠ
sĂŠe pour dĂŠfricher les bas-fonds et cultiver la terre. Lâ&#x20AC;&#x2122;emprise foncière TourimĂŠ
TourimĂŠ
En 1950, 3 nouvelles localitĂŠs ĂŠtaient constituĂŠes dans la zone dâ&#x20AC;&#x2122;in-
Arr
Arr
du village sâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠtendait alors sur un rayon de plusieurs kilomètres. + $ Â&#x2C6;Â&#x2039;FÂ&#x2022;4 * Â&#x2C6;? ' blies, dont le village de BouguirbĂŠ Maure, fondĂŠ en 1973 par des es-
Nioro
Niorodel
del
claves affranchis. Wompou
Wompou SĂŠ
nĂŠ
Ces derniers ont pu sâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠtablir avec lâ&#x20AC;&#x2122;accord des autoritĂŠs de Arr sur un SĂŠn
+ ' Â&#x20AC; 4 / Z
ĂŠga
ga
l
l
installation nâ&#x20AC;&#x2122;a pas donnĂŠ lieu Ă contrepartie matĂŠrielle. On peut toutefois noter que les habitants de Arr font rĂŠgulièrement appel Ă ceux
CrĂŠation de la localitĂŠ
74
5
6 1
7 51
5
17
0
avant 1910 1911 - 1950 1951 - 1985 1986 - 2011
2
Nombre d'habitants par localitĂŠ (carte 2011) 30
de BouguirbĂŠ Maure lors des pointes de travaux agricoles (sarclages,
5
rĂŠcolte). Un service intĂŠressant pour un village dont plus du tiers de la 0
donnĂŠe non disponible
5
10 Km
Limite communale contemporaine
population active masculine a ĂŠmigrĂŠ durablement. Quarante ans après la crĂŠation de BouguirbĂŠ, si les habitants du village se disent ÂŤ maĂŽtres des terres Âť quâ&#x20AC;&#x2122;ils cultivent, le point de vue des
1985
autoritÊs de Arr diffère sensiblement. Dans le cadre de la rÊalisation
2011 BouguirbĂŠ maure
BouguirbĂŠ maure
TourimĂŠ
Arr
/ Â&#x17E; >??Â&#x2039;4 *
Commune de Arr
Arr
TourimĂŠ
/ ' ' vaient le droit de rĂŠcupĂŠrer les terres amĂŠnagĂŠes si elles le jugeaient nĂŠcessaire. En rĂŠponse, les habitants de BouguirbĂŠ ont ĂŠvoquĂŠ lâ&#x20AC;&#x2122;existence dâ&#x20AC;&#x2122;un titre foncier colonial stipulant que lâ&#x20AC;&#x2122;emprise foncière de leur
Niorod
Nioro
el
del
tribu dâ&#x20AC;&#x2122;origine englobe le terroir de BouguirbĂŠ Maure.
Wompou Commune de Wompou
Wompou SĂŠ
nĂŠg
al
SĂŠ
nĂŠg
al
Cet exemple illustre la situation vĂŠcue par de nombreux descendants dâ&#x20AC;&#x2122;esclaves issus des tribus nomades. Alors quâ&#x20AC;&#x2122;ils cherchent Ă sâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠmanciper de leur tutelle, ils sont contraints, dans certains contextes, Ă
Sources : NB. Seules les localitĂŠs appartenant aujourd'hui aux communes de Arr et de Wompou sont ici reprĂŠsentĂŠes Source pour population : ONS, 2000
mettre en avant leurs origines. Ils ne disposent souvent que de droits prĂŠcaires sur les terres quâ&#x20AC;&#x2122;ils exploitent et ĂŠvoluent sous le coup dâ&#x20AC;&#x2122;une double dĂŠpendance. Sources : GRDR et Ruff (1991)
82 - Atlas du Sud-Est mauritanien. Dynamiques rurales
Le château d’eau
Le collège
Le poste de santé
Le puits
Le terrain de football
Vue du village © GRDR, 2007
Le robinet
La grande mosquée Infrastructures en milieu rural : Wouloum Néré, Gorgol Deuxième partie. Territoires et peuplement - 83
Troisième Partie Politiques publiques de développement rural et sécurité alimentaire
Le marché du petit bétail à Nouakchott
86 - Atlas du Sud-Est mauritanien. Dynamiques rurales
L
e dĂŠveloppement rural, secteur de second ordre pour les pouvoirs publics
Z ' T cherche Ă sĂŠcuriser son approvisionnement en cĂŠrĂŠales 3 4 4 } Â&#x2020;
K razzias. ÂŻ Â&#x2C6;Â&#x2039;Â&#x2022;?4 ' 4 Â&#x17D; 4 ' 4 < $ = T $ ' $ 3J B` 4 W ÂĄÂ&#x2020; Â&#x203A; 3 Â&#x2020; ` <
K = Â&#x2C6;Â&#x2039;Â&#x152;?4 + $ J $ $ ' & " K K ! 3Â&#x17E; B 4 Â&#x2C6;Â&#x2039;Â&#x2022;Â&#x2C6;Â&#x2020; `' * $ K
3 >Â&#x2020; 4 $ 3V V Â&#x2020;4 4 4 ' $ B 3 graĂŻr 'V Â&#x2020; Z
Lâ&#x20AC;&#x2122;isohyète 200 mm, ÂŤ frontière naturelle Âť de la production cĂŠrĂŠalière non irriguĂŠe ? T 4 ' * >??
$
< * = / ' $ Â&#x17E; 3Â&#x2C6;Â&#x2039;FÂ&#x161;Â&#x2020; 4 $ * $ V 4 Â&#x203A; $ Â&#x2C6;Â&#x2C6;?
3ÂŹÂ&#x2013;B Â&#x2022;?
Â&#x2020; Z K ' 3 $ K Â&#x2020;4 K Â&#x203A; 3 K $ Â&#x2020; ` ' Â&#x2C6;Â&#x2022;? / F?? Â&#x2122;?? / Â&#x2C6; >?? * >Â&#x2022; ??? 3 Â&#x2C6;Â&#x2039;Â&#x2122;?Â&#x2020; V$ ÂŤ lâ&#x20AC;&#x2122;introduction des cĂŠrĂŠales obtenues grâce Ă lâ&#x20AC;&#x2122;aide alimentaire internationale Âť depuis les annĂŠes 1970 (pour ' Â&#x2020; ' B 'Âą $ $ 4 ' Â&#x160; ` * 'V * Â&#x201A; ' * >??
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0 ] ] # ] @ 3 4 Â&#x2C6;Â&#x2039;@@Â&#x2020;
& ' $ / $ K 4 K B 3 K * Â&#x2020; J ' $ '# 4 ' B ` < = 4 $ Â&#x2C6;Â&#x2039;Â&#x2122;?4 $ $ $ $ J 4
$ / * `' Â&#x2DC; $ 4
3 K * Â&#x2020;4 $ ` Â&#x2C6;FÂ&#x152;F < ' ' $ =4 le dĂŠcret de 1905 relatif Ă la libertĂŠ dans le territoire de 'VÂ&#x201A;Â?4 ' & ' $ T 4
J 4 < $ = $ 4 # 4 ' 3 W BÂ&#x17E; W Â&#x2020; Z 4 $ # ' Â? ' B 'Âą $ & $ 4 ' $ $ Â&#x160; $ 4 * W Z B 3Â&#x2122; Â&#x2020;4 $ -
Troisième partie. Politiques publiques de dÊveloppement rural et sÊcuritÊ alimentaire - 87
Figure 2. Principaux axes de commercialisation et centres de consommation de bétail au début des années 1950. Extrait de Bonnet-Dupeyron (1951) 88 - Atlas du Sud-Est mauritanien. Dynamiques rurales
tĂŠs religieuses et coloniales, permettent aux affranchis de gagner en autonomie ĂŠconomique tout en libĂŠrant les propriĂŠtaires terriens de leurs obligations matĂŠrielles envers leurs anciens esclaves (Leservoisier, 1995). La dĂŠcouverte de gisements de fer au nord-ouest du pays Ă la veille de lâ&#x20AC;&#x2122;indĂŠpendance puis lâ&#x20AC;&#x2122;exploitation des ressources halieutiques relèguent le ÂŤ dĂŠveloppement rural Âť au second plan des prioritĂŠs des dirigeants successifs de la Mauritanie. Aussi, alors que la production agropastorale contribue Ă hauteur de 30% du Produit IntĂŠrieur Brut (PIB), et occupe, au moins Ă temps partiel, plus des trois-quarts de la population, la part du secteur rural dans le budget du 1er plan (annĂŠes 1960) est infĂŠrieure Ă 10%. Lâ&#x20AC;&#x2122;action du gouvernement de lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠpoque sâ&#x20AC;&#x2122;inscrit assez largement dans la continuitĂŠ de lâ&#x20AC;&#x2122;action coloniale ; la Mauritanie reprend en particulier lâ&#x20AC;&#x2122;ensemble des dispositions
Importance du secteur minier et de la pĂŞche en Mauritanie En 2006, les exportations de fer et de poissons reprĂŠsentent près de 90% de la valeur totale des exportations de la Mauritanie, hors pĂŠtrole. Ces deux secteurs font lâ&#x20AC;&#x2122;objet dâ&#x20AC;&#x2122;une attention particulière de lâ&#x20AC;&#x2122;Etat, cela depuis lâ&#x20AC;&#x2122;indĂŠpendance. Cet intĂŠrĂŞt pour le secteur minier sâ&#x20AC;&#x2122;est renforcĂŠ suite Ă la dĂŠcouverte de rĂŠserves pĂŠtrolières, au dĂŠbut des annĂŠes 2000, et Ă la mise Ă jour de nombreux gisements dâ&#x20AC;&#x2122;or sur le territoire national. Lâ&#x20AC;&#x2122;essentiel des gisements exploitĂŠs se situe aujourdâ&#x20AC;&#x2122;hui au large des cĂ´tes et dans les rĂŠgions septentrionales du pays, mais il apparaĂŽt que le Sud-Est mauritanien, plus particulièrement le Karakoro et le sud Guidimakha, pourrait disposer de ressources minières. Si la prĂŠsence de ressources est avĂŠrĂŠe, le dĂŠveloppement de ce secteur pourrait bouleverser les dynamiques territoriales. Sources : OMC, 2002 et GRDR
sur le foncier (cf. deuxième partie). ` Â&#x2C6;Â&#x2039;@? prioritĂŠs nationales. Alors que le pays engage toujours $ + 4 + $ 4 Â&#x2C6;Â&#x2022;Â&#x; Â&#x2C6;Â&#x2039;@Â&#x161; Â&#x2C6;Â&#x2039;@@ 3Â&#x17E; 4 Â&#x2C6;Â&#x2039;FÂ&#x2039;Â&#x2020; La Mauritanie connaĂŽt Ă cette mĂŞme pĂŠriode plusieurs $ tion cĂŠrĂŠalière mais surtout lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠlevage, base ĂŠconomique de nombreux mĂŠnages ruraux. Lâ&#x20AC;&#x2122;Etat mobilise lâ&#x20AC;&#x2122;aide alimentaire internationale et sâ&#x20AC;&#x2122;engage dans une politique de dĂŠveloppement de la riziculture irriguĂŠe. Le budget consacrĂŠ Ă lâ&#x20AC;&#x2122;agriculture est multipliĂŠ par 18 en lâ&#x20AC;&#x2122;espace de 15 ans ; il se concentrera sur le dĂŠveloppement de lâ&#x20AC;&#x2122;irrigation (cf. encadrĂŠ page 90). Le Trarza et le Brakna concentrent Ă eux seuls plus de FÂ&#x2022;Â&#x; ' 3 mière partie). Lâ&#x20AC;&#x2122;Assaba, les deux Hodh et le Guidimakha ' $
' 4 * B 3Â&#x2C6;Â&#x2039;@FÂ&#x2020; et de Foum Gleita (1985) sont les seules rĂŠalisations $ `' 4 ' @?? 4 * ' pagne suscitent de violentes rĂŠactions des ÂŤ propriĂŠtaires traditionnels Âť qui nâ&#x20AC;&#x2122;acceptent pas que des terres soient attribuĂŠes Ă des cultivateurs de condition servile ; ces der K * ` / K + + $ $ $ ' * + $ ne sont pas conçues pour permettre lâ&#x20AC;&#x2122;entrĂŠe des animaux aux parcelles Ă lâ&#x20AC;&#x2122;issue de la rĂŠcolte (Leservoisier, 1995). Cette politique aura ĂŠgalement des effets indirects certains. La rĂŠforme foncière de 1983 qui lâ&#x20AC;&#x2122;accompagne vise la promotion de la propriĂŠtĂŠ privĂŠe individuelle, abolit le
mĂŠtayage ainsi que la propriĂŠtĂŠ traditionnelle et stipule que la terre appartient Ă celui qui la met en valeur ; elle menace donc directement les familles qui, minoritaires au plan dĂŠmographique, contrĂ´lent lâ&#x20AC;&#x2122;accès Ă la terre et vivent sur les ressources gĂŠnĂŠrĂŠes par le mĂŠtayage. Par ailleurs, le dĂŠveloppement des pĂŠrimètres privĂŠs dans le Trarza dans les annĂŠes 1980 suscite de vives inquiĂŠtudes et contestations dans tout le sud du pays et contribuera Ă la genèse des ÂŤ ĂŠvènements de 1989 Âť ; 120 000 personnes, dont certaines installĂŠes au Gorgol, au Guidimakha, en Assaba et dans les Hodh, seront expulsĂŠes vers le SĂŠnĂŠgal et le Mali (voir deuxième partie). Ces ĂŠvènements ont largement remis en question la lĂŠgitimitĂŠ de lâ&#x20AC;&#x2122;Etat Ă intervenir sur le foncier en milieu rural. Les inĂŠgalitĂŠs de droits dâ&#x20AC;&#x2122;accès Ă la terre se sont largement maintenues et de nombreux cultivateurs travaillent dans la prĂŠcaritĂŠ foncière.
@ $ lâ&#x20AC;&#x2122;irrigation (en ha) Sources : Bonte (1994) et MDRE (1999)
Troisième partie. Politiques publiques de dÊveloppement rural et sÊcuritÊ alimentaire - 89
Le dĂŠveloppement de la riziculture irriguĂŠe en Mauritanie : ĂŠmergence dâ&#x20AC;&#x2122;une agriculture duale Â&#x2C6;Â&#x2039;@>4 T 4 T J 'Â&#x201A; T w + $ J 3Â&#x201A;TwJÂ&#x2020;4 $ & ' ' Â&#x160; T 4 $ respectivement en 1986 et 1988, sont rĂŠalisĂŠs pour faciliter la maĂŽtrise de lâ&#x20AC;&#x2122;eau pour la production dâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠlectricitĂŠ et lâ&#x20AC;&#x2122;irrigation. La publication dâ&#x20AC;&#x2122;une ordonnance foncière en 1983 marque une ĂŠtape supplĂŠmentaire dans la mise en Ĺ&#x201C;uvre de la politique de dĂŠveloppement de lâ&#x20AC;&#x2122;irrigation. Lâ&#x20AC;&#x2122;action de la SociĂŠtĂŠ Nationale dâ&#x20AC;&#x2122;Import-Export (SONIMEX), structure dâ&#x20AC;&#x2122;Etat chargĂŠe de lâ&#x20AC;&#x2122;achat et de la commercialisation du riz Ă un prix garanti et rĂŠmunĂŠrateur, vient complĂŠter le dispositif. Z ' # ' $ $ ' Â&#x2C6;Â&#x2039;F? Â&#x2C6;Â&#x2039;Â&#x2039;Â&#x152;4 * privĂŠs, concentrĂŠs pour plus de 90% au Trarza, passe ainsi de 600 Ă 20 000 hectares, valorisĂŠs par 632 ÂŤ propriĂŠtaires privĂŠs Âť Lâ&#x20AC;&#x2122;Etat amĂŠnage parallèlement des ÂŤ grands pĂŠrimètres collectifs Âť (500 Ă 2 000 hectares) et ÂŤ petits pĂŠrimètres villageois Âť (20-100 ha) au Brakna et au Gorgol, cogĂŠrĂŠs par des organisations de producteurs et la SociĂŠtĂŠ Nationale de DĂŠveloppement Rural (SONADER). Lâ&#x20AC;&#x2122;Union Nationale du CrĂŠdit Agricole (UNCACEM) attribue des crĂŠdits Ă lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠquipement, Ă la production et Ă la
` $ * $ K 4 /
# / B 'Âą $ Â&#x160; 4 ment entre celles comptant des expatriĂŠs, et les autres. V Â&#x2C6;Â&#x2039;F?4 4 & < =4 ' / 4 jugĂŠe ÂŤ traditionnelle Âť et ÂŤ archaĂŻque Âť. La promotion de lâ&#x20AC;&#x2122;entreprenariat privĂŠ nâ&#x20AC;&#x2122;aura pourtant pas les effets positifs escomptĂŠs. Sources : Magistro, 1993 ; RIM-MDRE, 1999 ; OMC, 2002 et Serghini, 2001
En dĂŠpit des efforts consentis, les importations cĂŠrĂŠalières augmentent très fortement (cf. graphique 8). Cette tendance impose une remise en question des options de dĂŠveloppement prises dans les annĂŠes 1980. Les annĂŠes 1990 marquent ainsi le dĂŠbut dâ&#x20AC;&#x2122;une ère de libĂŠralisation de lâ&#x20AC;&#x2122;agriculture. Lâ&#x20AC;&#x2122;Etat mauritanien, qui compte parmi les plus endettĂŠs au monde, se dĂŠsengage progressivement de la production rizicole puis de la commercialisation. Sur la pĂŠriode 2000-2008, les statistiques nationales suggèrent que la production rizicole irriguĂŠe ÂŤ avec maĂŽtrise ' = 3 Â&#x2020;4 ' ' 4 + la production en sec (sorgho et maĂŻs pluvial et dĂŠcrue). Cette dernière, pourtant jugĂŠe ÂŤ archaĂŻque Âť, contribue 90 - Atlas du Sud-Est mauritanien. Dynamiques rurales
en moyenne Ă au moins 50% de la production cĂŠrĂŠalière nationale et concerne la quasi-totalitĂŠ des actifs ruraux (cf. carte 35 et graphiques). Avec lâ&#x20AC;&#x2122;urbanisation et lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠvolution des habitudes alimentaires, la production maraĂŽchère irriguĂŠe (choux, aubergine, menthe..) ou en sec (patates douces de dĂŠcrue, gombo, bissap, cucurbitacĂŠes en pluvial) connaĂŽt un essor certain bien que relatif : les principaux marchĂŠs de consommation du pays (Nouakchott, Nouadhibou), relativement excentrĂŠs des zones de production mauritaniennes, sont largement approvisionnĂŠs par les importations (oignons de Hollande et tomates du Maroc, dans le cadre dâ&#x20AC;&#x2122;un accord de libre-ĂŠchange) tandis que les marchĂŠs de la sous-rĂŠgion les plus proches des rĂŠgions ici considĂŠrĂŠes (Kayes au Mali, Tambacounda au SĂŠnĂŠgal) sâ&#x20AC;&#x2122;alimentent Ă travers
Graphique 8. Evolution des importations cĂŠrĂŠalières et des surfaces amĂŠnagĂŠes pour la riziculture irriguĂŠe entre 1980 et 2000 En 2000, les importations cĂŠrĂŠalières sont composĂŠes pour 80% de blĂŠ et 20% de riz. Dâ&#x20AC;&#x2122;après Bonte (1994) et RIM/CILSS/OCDE (2009)
* &/ ` raĂŽchère nationale sert surtout Ă approvisionner les gros bourgs ruraux et chefs-lieux des rĂŠgions excentrĂŠes de Nouakchott et de la façade atlantique. Le seul secteur dont lâ&#x20AC;&#x2122;essor ne sâ&#x20AC;&#x2122;est pas dĂŠmenti est celui de lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠlevage : la Mauritanie, largement excĂŠdentaire en viande rouge (environ 375 000 tĂŞtes par an), contribue Ă lâ&#x20AC;&#x2122;approvisionnement de Nouakchott mais aussi de Dakar, Bamako, Banjul et de nombreux centres urbains secondaires (cf. carte 36). En dĂŠpit de son importance ĂŠconomique, ce secteur nâ&#x20AC;&#x2122;a pourtant pas fait lâ&#x20AC;&#x2122;objet dâ&#x20AC;&#x2122;une attention plus marquĂŠe que lâ&#x20AC;&#x2122;agriculture. ` * # 4 part de lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠlevage dans le budget du secteur rural ayant ĂŠtĂŠ systĂŠmatiquement infĂŠrieure Ă celle consacrĂŠe
Production céréalière
Carte 35
Production brute en tonnes
céréales en tonnes )
iguée e
du besoin théorique
0
Production brute de céréales en tonnes (moyenne 1999-2008)
250
500 Km
Taux de couverture du besoin théorique .... en céréales cccc
26 000
0à1% 2 à 21 %
Production non irriguée
22 à 44 %
Production irriguée
45 à 56 % 57 à 87 %
Sources : MDR, Suivi des campagnes agricoles 1999/2000 à 2007/2008, pour les données sur la production ; Banque Mondiale (http://donnees.banquemondiale.org/, consulté en décembre 2010) et ONS, 2008 pour les données sur la population (pour les années non indiquées, la population a été calculée en appliquant un taux de croissance de 2,6%) ; les besoins en céréales ont été calculés à partir d'une consommation théorique en 180 kg par personne et par an
Troisième partie. Politiques publiques de développement rural et sécurité alimentaire - 91
Ă lâ&#x20AC;&#x2122;agriculture (Bonte, 1994), avec des investissements centrĂŠs sur lâ&#x20AC;&#x2122;hydraulique pastorale et la santĂŠ animale.
Le port de pĂŞche Ă Nouakchott
Avec la remontĂŠe des cours du fer et la dĂŠcouverte de pĂŠtrole au dĂŠbut des annĂŠes 2000, lâ&#x20AC;&#x2122;Etat, tout en intervenant fortement en milieu rural Ă travers la distribution dâ&#x20AC;&#x2122;aide alimentaire, recentre son action sur le milieu urbain : lâ&#x20AC;&#x2122;agriculture, lâ&#x20AC;&#x2122;hydraulique villageoise et pastorale et le gĂŠnie rural ne reprĂŠsentent ainsi plus que 6% du programme dâ&#x20AC;&#x2122;investissement public 2011-2013 tandis que lâ&#x20AC;&#x2122;hydraulique urbaine et les infrastructures reprĂŠsentent Ă elles seules plus de 50% du budget (RIM, 2010). Les options
Flux annuel de bĂŠtail sur pied
Carte 36
Rabat
Nouakchott
Principaux flux de bĂŠtail sur pied
Dakar
Dromadaires Bovins
Banjul
Petits ruminants Principaux centres de consommations de la viande produite en Mauritanie
Sources : Ould Souei A., 2001. Les effectifs considĂŠrĂŠs dans l'ĂŠtude sont ceux indiquĂŠs par la FAO. Les pourcentages sont calculĂŠs sur l'ensemble des quantitĂŠs exportĂŠes, soit environ 392 000 tĂŞtes
92 - Atlas du Sud-Est mauritanien. Dynamiques rurales
Abidjan
politiques prises lors de la libĂŠralisation dans le cadre de lâ&#x20AC;&#x2122;ajustement structurel ne semblent pas fondamentalement remises en question, cela en dĂŠpit de la hausse marquĂŠe du cours des cĂŠrĂŠales qui composent la base de lâ&#x20AC;&#x2122;alimentation en Mauritanie et des dĂŠceptions dĂŠcoulant des premières annĂŠes dâ&#x20AC;&#x2122;exploitation du pĂŠtrole. En 2007, dans un ĂŠtat des lieux du secteur agricole, le MDR faisait le constat suivant : ÂŤ la gestion du secteur 4 K 4 $ sation dans la programmation et la mise en Ĺ&#x201C;uvre des campagnes agricoles et plus globalement par une mau$ $ deniers publics Âť (RIM-MDR, 2007). Tandis que, tout rĂŠcemment des associations de la sociĂŠtĂŠ civile pointent du doigt de nouveaux risques dâ&#x20AC;&#x2122;expulsion liĂŠs Ă lâ&#x20AC;&#x2122;octroi de / $ + $ Brakna (Peuples Solidaires, 2011).
U
ne situation alimentaire globalement prĂŠcaire et caractĂŠrisĂŠe par de fortes disparitĂŠs entre mĂŠnages
Jusquâ&#x20AC;&#x2122;aux annĂŠes 1970, le lait et le sorgho forment la base de lâ&#x20AC;&#x2122;alimentation dâ&#x20AC;&#x2122;une population en majoritĂŠ rurale. Le riz, produit en dĂŠcrue au Guidimakha, nâ&#x20AC;&#x2122;est quasiment consommĂŠ que dans cette rĂŠgion, Ă lâ&#x20AC;&#x2122;occasion de fĂŞtes seulement. La constitution de rĂŠserves cĂŠrĂŠalières lors des annĂŠes dâ&#x20AC;&#x2122;excĂŠdent permet, dans une certaine mesure, de gĂŠrer la variabilitĂŠ de la production. La capacitĂŠ Ă gĂŠnĂŠrer des surplus dĂŠpend de la disponibilitĂŠ en main-dâ&#x20AC;&#x2122;Ĺ&#x201C;uvre, majoritairement de statut servile, et des possibilitĂŠs dâ&#x20AC;&#x2122;accès aux espaces disposant dâ&#x20AC;&#x2122;avantages comparatifs pour la production cĂŠrĂŠalière comme le walo (cf. première partie) ; il sâ&#x20AC;&#x2122;agit alors de critères de diffĂŠrenciation essentiels entre unitĂŠs de production dont certaines demeurent prĂŠcaires, y compris en pĂŠriode dâ&#x20AC;&#x2122;abondance. Il faut toutefois rĂŠgulièrement recourir Ă des importations, par le biais de razzias ou dâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠchanges commerciaux ; le bĂŠtail, lâ&#x20AC;&#x2122;or, la gomme arabique ou les captifs constituent des monnaies dâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠchange courantes pour se procurer du sorgho au niveau des rĂŠgions excĂŠdentaires ou des comptoirs rĂŠpartis le long + $ J ` $ 4 vent plus riches en nutriments que les plantes cultivĂŠes, joue ĂŠgalement un ÂŤ rĂ´le rĂŠgulateur (â&#x20AC;Ś), de complĂŠment ou de substitut Âť, selon les circonstances et les unitĂŠs de production considĂŠrĂŠes (Chastanet, 1991 b). Dans lâ&#x20AC;&#x2122;ensemble des rĂŠgions considĂŠrĂŠes, la situation alimentaire demeure en effet globalement prĂŠcaire et se carac-
tĂŠrise par de fortes inĂŠgalitĂŠs entre mĂŠnages. Les sources coloniales et orales locales attestent de lâ&#x20AC;&#x2122;occurrence rĂŠgulière de disettes et de famines. A titre dâ&#x20AC;&#x2122;exemple, de 1896 Ă 1917, la rĂŠgion de Bakel (au sud du Guidimakha) connaĂŽt quatre grandes famines (durĂŠe supĂŠrieure Ă 8 mois) auxquelles ' & 3Z 4 1983). De 1940 Ă 1943, une sĂŠvère crise alimentaire touche lâ&#x20AC;&#x2122;ensemble du territoire mauritanien (Bonte, 2000). Ces crises alimentaires Ă rĂŠpĂŠtition trouvent leur origine dans des causes climatiques mais aussi politiques. Ces rĂŠgions connaissent plusieurs annĂŠes sèches ou marquĂŠes par lâ&#x20AC;&#x2122;attaque de criquets qui amenuisent les stocks cĂŠrĂŠaliers. Dâ&#x20AC;&#x2122;autre part, lâ&#x20AC;&#x2122;impĂ´t colonial se traduit par des ponctions sur les maigres rĂŠserves tandis que les travaux forcĂŠs mobilisent Nom français Fruits du jujubier
Nom latin
Nom soninkĂŠ
Zizyphus mauritania
Fa
tout ou partie de la force de travail. T 4 ' Â? 4 < = $ + $ J duit par lâ&#x20AC;&#x2122;arrĂŞt des razzias et permet ainsi la valorisation des zones de dĂŠcrue pour la production cĂŠrĂŠalière. Lâ&#x20AC;&#x2122;administration coloniale exerce des pressions pour le dĂŠfrichement de nouvelles terres et la constitution de greniers de rĂŠserves. Elle intervient aussi rĂŠgulièrement pour distribuer du mil et du sorgho en cas de crise dès le dĂŠbut du 20ème siècle. A la veille de lâ&#x20AC;&#x2122;indĂŠpendance, seule la moyenne vallĂŠe du + $ J K 4 Â&#x2C6;Â&#x2022; >? ??? / Â&#x2C6;Â&#x2039;Â&#x152;? / Â&#x2022; ??? / Â&#x2C6;Â&#x2039;Â&#x2022;? Z abondance masque de profondes disparitĂŠs entre unitĂŠs de
PĂŠriode de rĂŠcolte
Apports nutritionnels
Octobre Ă janvier Calcium, vitamines et sels minĂŠraux
NĂŠrĂŠ (arbre Ă farine) Parkia biglobosa
Nete
Mai Ă juin
Fruits et feuilles de baobab
Adansonia digitata
Kiide
Janvier-mai pour ProtĂŠines, calcium, vitamine B1 et C, sels les fruits minĂŠraux
Fonio
Panicum laetum
Jaaje
Juillet-septembre Glucides, protĂŠines
Bude
Novembre-fĂŠvrier Glucides, protĂŠines
Fruits de nĂŠnuphars Nymphea sp.
ProtĂŠines, vitamine C, fer, et sels minĂŠraux
Tableau 7. Quelques produits de cueillette consommÊs en appoint ou lors de famines au Guidimakha. AdaptÊ de Chastanet (1991b) Troisième partie. Politiques publiques de dÊveloppement rural et sÊcuritÊ alimentaire - 93
production et ne garantit pas la sĂŠcuritĂŠ alimentaire de tous. Dans la mĂŠmoire collective, la pĂŠriode 1950-1960 apparait toutefois comme une sorte ÂŤ dâ&#x20AC;&#x2122;âge dâ&#x20AC;&#x2122;or Âť. Dâ&#x20AC;&#x2122;une part, la pres 4 ' 4 $ -
* ` * $ tation importante de la production cÊrÊalière et du cheptel ; dans le centre sud mauritanien (Gorgol, Guidimakha et sud
'V Â&#x2020;4 ' K Â&#x161;? Â&#x; Â&#x2C6;Â&#x2039;Â&#x152;?BÂ&#x2C6;Â&#x2039;@? 3X $ ° 4 Â&#x2C6;Â&#x2039;@FÂ&#x2020;
Vendeur de ÂŤ pain de brousse Âť (cuit au feu de bois) Ă Kankossa, Assaba 94 - Atlas du Sud-Est mauritanien. Dynamiques rurales
L
es importations commerciales comme pivot de la politique de sĂŠcuritĂŠ alimentaire de la Mauritanie contemporaine
` $ Â&#x2C6;Â&#x2039;Â&#x161;@BÂ&#x2C6;Â&#x2039;FF ' J entier. Câ&#x20AC;&#x2122;est aussi le plus long sur la pĂŠriode considĂŠrĂŠe. La production cĂŠrĂŠalière baisse de près des trois 4 Â&#x2C6;?? ??? Â&#x2C6;Â&#x2039;Â&#x2022;? / >Â&#x2022; ??? Â&#x2C6;Â&#x2039;@? ` Â&#x201C; * / cements. Les pertes dâ&#x20AC;&#x2122;animaux sont considĂŠrables, bien que variables selon les espèces et les systèmes dâ&#x20AC;&#x2122;acti$ 3 * dâ&#x20AC;&#x2122;activitĂŠs ruraux). Cette crise climatique pèse lourdement sur les relations entre les groupes serviles et leurs maĂŽtres, ces derniers nâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠtant plus en mesure de nourrir les premiers. Lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠmigration de la force de travail vers les centres urbains ou le + $ J nants Ă quitter le milieu rural ou Ă pratiquer lâ&#x20AC;&#x2122;agriculture eux-mĂŞmes. Les systèmes dâ&#x20AC;&#x2122;activitĂŠs relativement spĂŠ >?ème siècle laissent place Ă des sys * * $ 4 ture, ĂŠlevage mais aussi, de plus en plus, revenus extra agro-pastoraux. Les revenus migratoires prennent une place de plus en plus importante dans le revenu familial. Lâ&#x20AC;&#x2122;Etat, prenant la mesure de la gravitĂŠ de la situation, engage trois types dâ&#x20AC;&#x2122;action. Il mobilise en premier lieu
lâ&#x20AC;&#x2122;aide alimentaire internationale ; la Mauritanie signe une convention de partenariat avec le Programme Alimentaire T 3 VTÂ&#x2020; Â&#x2C6;Â&#x2039;Â&#x161;@ le Commissariat Ă la SĂŠcuritĂŠ Alimentaire (CSA). Ce dis $ 3$ Â&#x2039;FÂ&#x2020; 4 $ Ă lâ&#x20AC;&#x2122;exportation du fer et du cuivre, il importe des cĂŠrĂŠales, notamment du riz et du blĂŠ, disponibles Ă des coĂťts rela $ K Â&#x160; Â&#x2039;Â&#x2022; ??? Â&#x2C6;Â&#x2039;F? / Â&#x2122;Â&#x152;? ??? >??? ` JÂ&#x201A;Â&#x20AC;!T Âł4 < ' Â&#x2C6;Â&#x2039;Â&#x161;Â&#x161;4 ' ' $ 3ÂĄÂ&#x2020;4 4 4 ' pacitĂŠs de stockage, de constituer des stocks de sĂŠcuritĂŠ pour ĂŠviter les pĂŠnuries et maintenir sur toute l'ĂŠtendue du territoire national les prix de vente au dĂŠtail Ă un niveau / $ = 4 lâ&#x20AC;&#x2122;Etat tente de dĂŠvelopper la riziculture irriguĂŠe, dans lâ&#x20AC;&#x2122;objectif dâ&#x20AC;&#x2122;amĂŠliorer la couverture des besoins cĂŠrĂŠaliers par la production locale, avec un succès toutefois mitigĂŠ (cf. troisième partie). Z / ` et le blĂŠ importĂŠs sâ&#x20AC;&#x2122;imposent dĂŠsormais comme des ali Â&#x160; 3 4 moindre mesure, maĂŻs et mil) ne sont plus consommĂŠes
quâ&#x20AC;&#x2122;au dĂŽner, en milieu rural presque exclusivement (cf. en Â&#x2039;@Â&#x2020; `' 4 K $ Â&#x201A; lâ&#x20AC;&#x2122;alimentation comme dans celui de la construction une / ' Â&#x160; < = $ $ / * 3 $ Â&#x2020; protĂŠines (poisson, viande de mouton).
Riz en vente au marchĂŠ de Kankossa, Assaba
Troisième partie. Politiques publiques de dÊveloppement rural et sÊcuritÊ alimentaire - 95
Carte 37
DÊpendance cÊrÊalière de la Mauritanie en 2005
Part dans l'approvisionnement total en blĂŠ et en riz de la Mauritanie 0,0003% - 1% Les rĂŠgions constituant la Mauritanie ont de longue date 2% - 6% Les ĂŠchanges non reprĂŠsentĂŠs ici, jouent 7% -transfrontaliers, 10% toujours un rĂ´le important dans lâ&#x20AC;&#x2122;approvisionnement du marchĂŠ mauritanien en sorgho (depuis le Mali) mais aussi 20% - 40% ~ ! ; stratĂŠgie a ĂŠtĂŠ largement reprise par lâ&#x20AC;&#x2122;Etat qui, dès les annĂŠes 1970, a optĂŠ pour une stabilisation de son approAide alimentaire uniquement visionnement en cĂŠrĂŠales via lâ&#x20AC;&#x2122;importation de blĂŠ (Etats Â&#x2039; ? ! ~ @ Â? ! Y Achat uniquement produite en Mauritanie Ă partir de blĂŠ dâ&#x20AC;&#x2122;importation est en < Lâ&#x20AC;&#x2122;aide alimentaire contribue Ă hauteur de 10% de la couverture des besoins cĂŠrĂŠaliers du pays, soit cinq fois plus que
%
;? $ lâ&#x20AC;&#x2122;Etat a concentrĂŠ son action sur la stabilisation du prix des
*
Part dans l'approvisionnement total en blĂŠ et en riz de la Mauritanie 0,0003% - 1% 2% - 6% 7% - 10% 20% - 40%
Aide alimentaire uniquement Achat uniquement
5 000 Km 0
France
Part de l'importation et de l'aide alimentaire sur la quantitĂŠ totale Pays-Bas envoyĂŠe Canada
Aide alimentaire Sources : FAOSTAT Š OAA Division de la Statistique 2010 FAO stat et CSAO/OCDE (2008)
96 - Atlas du Sud-Est mauritanien. Dynamiques rurales
Importations
Italie
20
40
60
80
100 %
Des habitudes alimentaires en forte évolution dans le Guidimakha rural En 1950
Dîner
Petit déjeuner
Déjeuner
Plats
En 2010 Composition
Plats
Composition
To sauce baobab
Farine de sorgho, poudre de feuille de baobab, poisson sec, Riz à la viande champignon, sel
Riz, viande ou poisson de mer ou d’eau douce frais, huile de soja, sel, oignons, patates douces, choux, navet, aubergine noire, aubergine locale, piment, ail, citron, +/- tomate, cube aromatique
To au lait
Farine de sorgho, eau, lait de vache / chèvre caillé
Riz, viande, poisson frais ou sec, pâte d’arachide, cube aromatique, sel, piment, tomate, aubergine locale, poudre de gombo
Bouillie
Mil ou maïs concassé entier, lait caillé de vache / chèvre, sel Riz niébé
Riz, huile, grains de niébé, oignon, cube aromatique, sel
Gros couscous sauce viande
Farine de sorgho, poudre de feuilles de baobab, viande, sel, Gros couscous beurre rance sauce viande
Farine de blé, poudre de feuille de baobab, bœuf / mouton, oignon, sel, huile végétale, cube aromatique
Lait frais
Lait de vache / chèvre
Farine de sorgho ou maïs concassé / riz, sucre, lait caillé, sel
Couscous au lait
Farine de sorgho, poudre de feuille de baobab, lait frais de Café et pain vache ou chèvre
Café lyophilisé, thé noir, quinquéliba, lait en poudre ou concentré, pain (farine de blé)
Bouillie
Farine de sorgho ou maïs concassé / riz, sucre, lait caillé, sel Couscous au lait
Farine de sorgho, poudre de feuille de baobab, lait frais ou en poudre
Couscous sauce feuille niébé
Farine de sorgho, poudre de feuille de baobab, feuille de Couscous sauce niébé, (poisson sec, poudre d’arachide), sel feuille niébé
Farine de sorgho, poudre de feuille de baobab, feuille de niébé, poudre d’arachide, viande / poisson sec, oignon séché, sel, cube aromatique
Lait frais
Lait de vache / chèvre
Macaroni
Pâtes alimentaires de blé, mouton / bœuf / chèvre, huile de soja
Couscous à l’eau
Farine de sorgho, poudre de feuille de baobab, sel
Gros couscous sauce viande
Farine de blé, poudre de feuille de baobab, viande, oignon, sel, huile de soja, cube aromatique
Riz arachide
Bouillie
Il y a soixante ans, les matières grasses provenaient principalement du lait frais ou transformé (lait caillé, huile de beurre), du karité ou des fruits de balanites. Désormais, l’huile de soja importée s’impose comme la source principale de lipides. En 2010, le riz importé (entier ou en brisure) est consommé quasiment par tous pour le déjeuner ; il se substitue au sorgho et au maïs qui, avec le blé, rentrent souvent dans la composition des plats du soir. La consommation de viande (bœuf, mouton ou chèvre), rare il y a 60 ans, est aujourd’hui courante lors du déjeuner. Les poissons consommés au Guidimakha, issus de la pêche continentale dans les années 1950, sont désormais largement importés de la côte (Nouadhibou et Nouakchott). Les cubes aromatiques (« Maggi », « Jumbo ») et l’oignon accommodent de nombreux plats du midi et du soir, y compris les plats dits traditionnels. Les produits de cueillette et de chasse jouent toujours un rôle important dans l’alimentation de certaines familles ; la poudre de feuilles de baobab, très riches en protéines, rentre dans la composition de nombreux plats. En soixante ans, l’alimentation s’est considérablement enrichie en matières grasses, sel et sucre, à un point tel que l’hypertension artérielle et l’obésité sont devenus des problèmes de santé publique. La sédentarisation et la politique alimentaire de la Mauritanie ont induit une homogénéisation des régimes alimentaires, fortement différenciés au milieu du 20ème siècle. Source : GRDR, Kolié et Soumaré, 2011 Troisième partie. Politiques publiques de développement rural et sécurité alimentaire - 97
Un dispositif dâ&#x20AC;&#x2122;aide alimentaire omniprĂŠsent Le dispositif dâ&#x20AC;&#x2122;aide alimentaire mauritanien intervient chaque annĂŠe sur la base du rĂŠsultat dâ&#x20AC;&#x2122;enquĂŞtes de consommation alimentaire pluri-annuelles, mais ĂŠgalement en fonction de la conjoncture politique nationale et internationale. Les enquĂŞtes et analyses produites par ce dispositif peuvent ĂŞtre soumises Ă caution. Une ĂŠtude de lâ&#x20AC;&#x2122;OCDE $ + ' # $ 4 sant lâ&#x20AC;&#x2122;information sur la sĂŠcuritĂŠ alimentaire se chargeant de la distribution de vivres. Par ailleurs, jusquâ&#x20AC;&#x2122;Ă une date rĂŠcente, le CSA et le PAM reconnaissaient eux-mĂŞmes les limites de leurs enquĂŞtes, indiquant par exemple que ÂŤ les prĂŠvalences [de lâ&#x20AC;&#x2122;insĂŠcuritĂŠ alimentaire] fournies au niveau des moughataa [par leurs enquĂŞtes] le sont Ă titre indicatif en raison de la non reprĂŠsentativitĂŠ de lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠchantillon Ă ce niveau Âť. Les analyses produites par le PAM et le CSA suggèrent implicitement que la sĂŠcuritĂŠ alimentaire serait corrĂŠlĂŠe au niveau de production agricole et au prix des denrĂŠes de base qui varient tous deux fortement en fonction de la conjoncture climatique et politique. Finalement, très peu de structures se questionnent sur les causes structurelles de lâ&#x20AC;&#x2122;insĂŠcuritĂŠ alimentaire ; lâ&#x20AC;&#x2122;action du PAM et du CSA se concentre largement sur la distribution et la subvention de vivres (blĂŠ, riz, huile de soja) par diffĂŠrents canaux (ÂŤ Vivres Contre Travail Âť, ÂŤ OpĂŠration Ramadan Âť, ÂŤ Stocks Alimentaires Villageois de SĂŠcuritĂŠ Âť). Après plus de quarante annĂŠes de distribution de vivres, des dĂŠrives importantes sâ&#x20AC;&#x2122;observent. A un point tel que lors des ĂŠlections prĂŠsidentielles de 2009, le Ministère de lâ&#x20AC;&#x2122;intĂŠrieur et de la dĂŠcentralisation demandait, ÂŤ dans le cadre des mesures visant la transparence de lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠchĂŠance prĂŠsidentielle 3ÂĄÂ&#x2020;4 3ÂĄÂ&#x2020; / $ $ $ $ + le libre choix des citoyens. Âť Sources : CSA/PAM, 2008 ; CSAO/OCDE, 2008 ; HervouĂŤt, 1978 et RIM-MID, 2009 98 - Atlas du Sud-Est mauritanien. Dynamiques rurales
Le tiÊboudiène
Fruits de palmier Troisième partie. Politiques publiques de développement rural et sécurité alimentaire - 99
Nettoyage de grains à Kélebelé, Assaba
U
ne corrĂŠlation faible entre production agro-pastorale et sĂŠcuritĂŠ alimentaire
Si, sur la pĂŠriode 2000-2010, la Mauritanie importe en moyenne 70% de sa consommation cĂŠrĂŠalière, on peut considĂŠrer, eu ĂŠgard aux changements dâ&#x20AC;&#x2122;habitudes alimentaires ĂŠvoquĂŠs plus haut, que le pays est quasiment # * 4 lâ&#x20AC;&#x2122;essentiel des protĂŠines vĂŠgĂŠtales et animales est produit sur place. Câ&#x20AC;&#x2122;est donc lâ&#x20AC;&#x2122;accès Ă lâ&#x20AC;&#x2122;alimentation qui pose davantage problème que la disponibilitĂŠ. ' * 4 ' structurelle, indĂŠpendante de la conjoncture climatique et politique, atteindrait entre 7 et 12% de la population des rĂŠgions considĂŠrĂŠes (carte 38). La corrĂŠlation entre production cĂŠrĂŠalière et insĂŠcuritĂŠ alimentaire apparaĂŽt comme particulièrement faible. V ' K 4 4 * $ 4 K ' # manière, il nâ&#x20AC;&#x2122;existe pas de lien ĂŠvident entre production pastorale et insĂŠcuritĂŠ alimentaire (carte 40). Ces ĂŠlĂŠments illustrent le fait que, dans le cadre dâ&#x20AC;&#x2122;une politique de prĂŠvention de lâ&#x20AC;&#x2122;insĂŠcuritĂŠ alimentaire, les conditions de la production comptent tout autant que les niveaux de production. Ils mettent en relief les profondes inĂŠgalitĂŠs qui existent en milieu rural. Au Gorgol et dans tout le sud de la Mauritanie, la cĂŠrĂŠaliculture irriguĂŠe est
Carte 38
InsĂŠcuritĂŠ alimentaire structurelle (IA) InsĂŠcuritĂŠ alimentaire structurelle Nombre de personnes touchĂŠes En valeur absolue
En pourcentage sur population totale
10400
4 Ă 5%
10401 - 14505
7 Ă 10%
14506 - 16900
11Ă 12%
16901 - 27300 27301 - 31200
11% 7% 12% 10%
11%
Sources et mÊthodes : D'après enquêtes ESAM du PAM (juillet et dÊcembre 2008, juillet 2009, mars 2010 et fÊvrier 2011). La carte reprÊsente la plus petite valeur d'IA globale sur la pÊriode considÊrÊe. Elle veut illustrer l'IA structurelle, indÊpendante des conjonctures climatiques, saisonnières ou politiques. NB : dans le Tiris Zemmour, l'Inchiri, Nouadhibou et Nouakchott, le dÊcoupage territorial utilisÊ a changÊ, sur la pÊriode considÊrÊe. Nous avons prÊfÊrÊ ne pas les prendre en compte lors de l'analyse.
concentrĂŠe au niveau de quelques unitĂŠs de production, lâ&#x20AC;&#x2122;essentiel de la population paysanne sâ&#x20AC;&#x2122;adonnant Ă lâ&#x20AC;&#x2122;agri $ # Â&#x2DC; 4 $ crises climatiques et ĂŠconomiques, le cheptel nâ&#x20AC;&#x2122;a cessĂŠ de se concentrer entre les mains de quelques propriĂŠtaires.
' Â? 4 $ tĂŠgie courante en milieu rural : câ&#x20AC;&#x2122;est en abandonnant progressivement la production cĂŠrĂŠalière pour investir la force de travail et les capitaux en leur possession dans des activitĂŠs plus rĂŠmunĂŠratrices et moins risquĂŠes
Troisième partie. Politiques publiques de dÊveloppement rural et sÊcuritÊ alimentaire - 101
Insécurité alimentaire structurelle et disponibilité céréalière dans les années 2000
Carte 39
Céréales sèches
0
250
Céréales irriguées
Céréales sèches et irriguées
Céréales sèches
Céréales irriguées
500 Km
Disponibilité céréalière Disponibilité céréalière Moyenne par personne en kg Moyenne par personne en kg
Moins de 10
Moins de 10 Moins de 50
Moins de 50
Moins de 100
Moins de 100
Moins de 155
Estimation de l'insécurité alimentaire Moins de 155 structurelle (% sur population globale) De 1 à 5 De 6 à 7 de l'insécurité alimentaire Estimation De 8 à 10 (% sur population globale) structurelle Régions non prises en compte (cf. carte 38)
De 1 à 5 De 6 à 7
Céréales sèches et irriguées
Disponibilité céréalière Disponibilité céréalière
Moyenne par personne en kg % sur population globale Moins de 18 Moins Moins de 18de 38
De 8 à 10 Régions non prises en compte (cf. carte 38) Sources : MDRE, Statistiques agricoles (campagne 1999/2000 à 2007/2008) ; Sources : ONS, Recensement et estimation de la population de 2000 à 2007, MDRE, Statistiques agricoles (campagne 1999/2000 à 2007/2008) ; ONS, Recensement et estimation la population de 2000 à 2007 ; PAM, Enquêtes ESAMde(2008 à 2011). PAM, Enquêtes ESAM (2008 à 2011) 102 - Atlas du Sud-Est mauritanien. Dynamiques rurales
IA structurelle
IA structurelle
Moyenne par personne en kg % sur population globale De 1 à 7
De 1 à 7
De 8 à 10
Moins de 65
11
Moins de 38de 80 Moins
12
Moins de 99
0
De 8 à 10 100
200 Km
Moins de 65
11
Moins de 80200 Km 0 100
12
Moins de 99
0
100
200 Km
La ÂŤ crise alimentaire Âť de 2008 en Mauritanie En 2006, 2007 et 2008 la pluviomĂŠtrie se situe dans la moyenne haute de la dĂŠcennie. Fin 2007, le gouvernement, constatant une hausse importante du prix des cĂŠrĂŠales de base (riz et blĂŠ), ĂŠlabore un ÂŤ Plan SpĂŠcial dâ&#x20AC;&#x2122;Intervention Âť (PSI) ÂŤ visant Ă court terme Ă attĂŠnuer les effets de lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠlĂŠvation des prix et Ă moyen et long terme, Ă renforcer la sĂŠcuritĂŠ alimentaire et le pouvoir dâ&#x20AC;&#x2122;achat des populations. Âť Alors que lâ&#x20AC;&#x2122;annĂŠe 2008 a ĂŠtĂŠ dĂŠclarĂŠe ÂŤ annĂŠe de lâ&#x20AC;&#x2122;agriculture Âť et que le PSI doit ÂŤ rĂŠduire dès la campagne suivante [20082009] la dĂŠpendance du pays vis-Ă -vis des importations Âť en encourageant ÂŤlâ&#x20AC;&#x2122;utilisation de substituts aux produits sur lesquels il y a une forte tension (blĂŠ, riz, etc.) Âť, le gouvernement affecte plus de 80% du budget du programme Ă la subvention du riz, du
que les unitĂŠs de production parviennent Ă sĂŠcuriser leur alimentation. Sur le 20ème siècle, on assiste ainsi Ă une dĂŠconnexion $ < $ = 3 viomĂŠtrique, attaque de criquetsâ&#x20AC;Ś) et crise alimentaire. La dernière ÂŤ crise alimentaire Âť, survenue en 20072008, illustre bien cette tendance : il sâ&#x20AC;&#x2122;agit dâ&#x20AC;&#x2122;une crise du pouvoir dâ&#x20AC;&#x2122;achat et non de production.
pain, de lâ&#x20AC;&#x2122;huile et du gaz. Il augmente en mĂŞme temps le salaire des fonctionnaires. Les mesures visant Ă relancer durablement la production agricole se concentrent très largement sur la riziculture irriguĂŠe (garantie de crĂŠdits Ă lâ&#x20AC;&#x2122;UNCACEM). Le PSI vise donc, dans les faits, Ă stabiliser le pouvoir dâ&#x20AC;&#x2122;achat des mĂŠnages urbains et, dans une moindre mesure, des mĂŠnages ruraux. Il sâ&#x20AC;&#x2122;inscrit dans la continuitĂŠ des orientations prises dans les annĂŠes 1990, lors de lâ&#x20AC;&#x2122;ajustement structurel. Source : RIM, 2008
InsĂŠcuritĂŠ alimentaire structurelle et disponibilitĂŠ en bĂŠtail Ă la ďŹ n des annĂŠes 2000
Carte 40
Petits ruminants
Ensemble du cheptel
Ensemble du cheptel
DisponibilitĂŠ en bĂŠtail Nombre de tĂŞtes par personne
0,8 - 2,9 3 - 4,9 5 - 6,9 7 - 8,9
IA structurelle (% sur population globale)
1-7
Petits ruminants DisponibilitĂŠ en bĂŠtail
IA structurelle
Nombre de tĂŞtes par personne
(% sur population globale)
0,8 - 3
1-5
3,1 - 6
6 - 10
6,1 - 7
11 - 12 RĂŠgions non prises en compte (cf. cartes 38 et 42)
0
250
500 Km
8 - 10 11 12
0
125
250 Km
Sources et mĂŠthodes : Pour le bĂŠtail, la disponiblitĂŠ est celle de l'annĂŠe 2007 (cf. carte 4.2 pour la mĂŠthode de calcul) ; PAM, EnquĂŞtes ESAM (2008 Ă 2011)
Troisième partie. Politiques publiques de dÊveloppement rural et sÊcuritÊ alimentaire - 103
Quatrième Partie Systèmes d’activités ruraux
Confection de nattes Ă partir de nervures de feuilles de doumier
106 - Atlas du Sud-Est mauritanien. Dynamiques rurales
P
ermanences et changements dans les systèmes dâ&#x20AC;&#x2122;activitĂŠs ruraux
Â&#x201E; ' W 4 Â? Â&#x17D; 4 ' Â&#x17E; W X " K 3 K * Â&#x2020;4 $ " $ & ÂŻ Â&#x2C6;Â&#x2039;Â&#x161;?4 $ J * 'V $ K 3JV Â&#x2020; Â&#x160; 4 ' 4 $ mais avant tout de la disponibilitĂŠ en esclaves. Pollet ¢ 3Â&#x2C6;Â&#x2039;Â&#x161;FÂ&#x2020; $ dĂŠbut du 20ème siècle dans le jaahounou : ÂŤ (â&#x20AC;Ś) le propriĂŠtaire Âś ' $ ¡ amortissait son prix en trois ans Ă peu près. La production annuelle moyenne de lâ&#x20AC;&#x2122;individu (300 mouds) diminuĂŠe de sa consommation (120 mouds plus la valeur de 80 mouds en divers autres frais de subsistance) reprĂŠsente le tiers du prix d'achat dâ&#x20AC;&#x2122;un esclave (une barre de sel soit 300 mouds). Ce que
> des biens alimentaires, en partie Ă des biens de prestige (chevaux, bijoux). Le mil Âś ¡ produit par lâ&#x20AC;&#x2122;esclave et non converti en dâ&#x20AC;&#x2122;autres biens rĂŠalisait Ă la fois ces deux fonctions : il est la nourriture par excellence et rien ne confère plus au chef de famille le droit dâ&#x20AC;&#x2122;ĂŞtre appelĂŠ
un homme riche quâ&#x20AC;&#x2122;un grenier rempli du mil de plusieurs rĂŠcoltes. De mĂŞme le gros bĂŠtail achetĂŠ au moyen de surplus jouait ces deux rĂ´les. Âť Lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠmancipation, progressive et diffĂŠrenciĂŠe selon les rĂŠgions, de la classe servile apparaĂŽt comme un fait majeur de lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠvolution des SAR sur le 20ème siècle. Ce 4 Â&#x2014; $ $ $ 4 $ ' ' 3 ' $ 4 * Â&#x2C6;Â&#x2039;FÂ&#x2122;Â&#x2020;4 K # 3Â&#x2C6;Â&#x2039;Â&#x152;?BÂ&#x152;Â&#x2122;4 Â&#x2C6;Â&#x2039;Â&#x161;FBÂ&#x2C6;Â&#x2039;FÂ&#x2022;Â&#x2020; 3 Â&#x2C6;Â&#x2039;Â&#x2122;?4 Â&#x2C6;Â&#x2039;F?BÂ&#x2C6;Â&#x2039;Â&#x2039;?Â&#x2020;
$ tions maĂŽtres-esclaves. `' "
$ ' Â&#x17E; W " >?ème * ' $ 4 / Â&#x20AC; W 4 Â&#x160; dizaines de localitĂŠs se sont ainsi crĂŠĂŠes dans les annĂŠes Â&#x2C6;Â&#x2039;@?BF? 3 K * Â&#x2020; Â&#x201A; $ ' < = ' $ / 3walo,â&#x20AC;Ś) et de façon prĂŠ 4 $ U W 4 $
Tourteau dâ&#x20AC;&#x2122;arachide et rakal
& B 'Âą $ $ >?Â&#x2C6;?4 $ $ $ $ $ * raient nĂŠcessaires pour amĂŠliorer la fertilitĂŠ du sol. Seules K Â&#x2C6;Â&#x2039;FÂ&#x2039; / ' K ' K walo, notamment 4 K $ $ $ 4 " 4 3rempecenÂ&#x2020; ' Â&#x2DC; / Quatrième partie. Systèmes d'activitĂŠs ruraux - 107
Graphique 9. Poids dĂŠmographique et foncier des diffĂŠrentes classes sociales dans trois villages du sud Guidimakha. Dâ&#x20AC;&#x2122;après Marchesin, 1992
de ruraux de toute condition, principalement vers lâ&#x20AC;&#x2122;Europe (30% des hommes actifs dans la moughataa de SĂŠlibaby dans les annĂŠes 1970), ont induit une amĂŠlioration du niveau de vie des groupes serviles qui peuvent aujourdâ&#x20AC;&#x2122;hui, dans de nombreuses localitĂŠs, fonder une famille, constituer et transmettre un capital. Toutefois, les inĂŠgalitĂŠs se sont largement maintenues sur le plan social. Esclaves ou assimilĂŠs ne peuvent se marier Ă des gens de condition plus ĂŠlevĂŠe. Ils vivent dans des quartiers distincts et sont enterrĂŠs Ă part (Daddah, 1998 ; Sy, 2000). Autre permanence : minoritaire au plan dĂŠmographique, la classe noble et religieuse conserve la mainmise sur les terres. Cette situation peut paraĂŽtre paradoxale dans la mesure oĂš lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠconomie des groupes nobles sâ&#x20AC;&#x2122;est largement externalisĂŠe et dĂŠpend peu aujourdâ&#x20AC;&#x2122;hui de la production agricole (cf. plus bas). En fait, le contrĂ´le des terres les plus fertiles confère Ă ses dĂŠtenteurs un capital social sans ĂŠquivalent dans le sud mauritanien. Dans un contexte marquĂŠ par une mobilitĂŠ gĂŠographique et sociale importante, la classe noble se doit dâ&#x20AC;&#x2122;occuper lâ&#x20AC;&#x2122;espace ; la promotion du salariat agricole ou la construction dâ&#x20AC;&#x2122;amĂŠnagements (diguettes, pĂŠrimètres irriguĂŠs) sâ&#x20AC;&#x2122;inscrit autant dans une stratĂŠgie de conservation du patrimoine foncier
que dans un objectif de souverainetĂŠ alimentaire. Le dĂŠveloppement du mĂŠtayage et du salariat agricole accompagne le processus dâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠmancipation des groupes serviles et permet aux groupes nobles qui en ont les moyens de maintenir leur emprise foncière sur les espaces les plus convoitĂŠs (walo). Cela explique la stabilitĂŠ de structures foncières profondĂŠment inĂŠgalitaires. Seconde tendance majeure observĂŠe pendant le 20ème siècle : le passage de systèmes relativement spĂŠcialisĂŠs, oĂš prĂŠvalait un degrĂŠ ĂŠlevĂŠ de division sociale du travail, Ă dâ&#x20AC;&#x2122;autres incluant des activitĂŠs variĂŠes et comprenant des actifs polyvalents. Corollaire de lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠmancipation des groupes serviles et de la sĂŠdentarisation, les classes sociales les plus ĂŠlevĂŠes pratiquent dĂŠsormais certaines tâches anciennement dĂŠvolues Ă la classe servile, notamment les tâches rĂŠputĂŠes pĂŠnibles : labour, sarclage, creusement de puisards pour le bĂŠtail. Cette tendance sâ&#x20AC;&#x2122;observe surtout chez la petite noblesse qui, appauvrie par les crises ĂŠconomiques et climatiques, nâ&#x20AC;&#x2122;a pas pu trouver les ressources pour avoir recours au salariat agricole. Câ&#x20AC;&#x2122;est souvent lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠmigration dâ&#x20AC;&#x2122;une partie des actifs qui agit ici comme critère de diffĂŠ-
Caisse villageoise et ĂŠmancipation sociale Entre les annĂŠes 1960-1970, la plupart des ĂŠmigrĂŠs du Guidimakha en France se sont regroupĂŠs au sein de foyers de travailleurs crĂŠĂŠs par lâ&#x20AC;&#x2122;Etat français. Les ĂŠmigrĂŠs originaires dâ&#x20AC;&#x2122;un mĂŞme village se retrouvaient ainsi frĂŠquemment colocataires. Cette $ $ $ La crĂŠation de ÂŤ caisses villageoises Âť au niveau de ces foyers a principalement servi Ă la construction dâ&#x20AC;&#x2122;infrastructures (mosquĂŠe, centres de santĂŠ, pĂŠrimètres irriguĂŠs) ou Ă lâ&#x20AC;&#x2122;alimentation de banques de vivres. Le caractère obligatoire des cotisations, dâ&#x20AC;&#x2122;un montant souvent important au regard du niveau de salaire, a limitĂŠ les capacitĂŠs individuelles dâ&#x20AC;&#x2122;investissement et, partant, les possibilitĂŠs dâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠmancipation des travailleurs dâ&#x20AC;&#x2122;origine ou de condition servile et de leur famille restĂŠe au village. Avec le rajeunissement des ĂŠmigrĂŠs dont certains vivent aujourdâ&#x20AC;&#x2122;hui en habitat dispersĂŠ et aspirent au changement, lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠmanci & ' `' + K U < =
< /B =4 MaraĂŽchage Ă NĂŠrĂŠ Walo, Gorgol 108 - Atlas du Sud-Est mauritanien. Dynamiques rurales
le mariage entre ÂŤ noble Âť et ÂŤ esclave Âť demeure proscrit.
Sources : Sy, 2000 et GRDR
renciation : avec les revenus migratoires, la structure des systèmes peut se maintenir ; sans revenu il est nĂŠcessaire que les actifs acquièrent de nouvelles compĂŠtences. Dans ce contexte, la dichotomie entre ÂŤ agriculteurs Âť et ÂŤ ĂŠleveurs Âť perd de sa pertinence : ÂŤ lâ&#x20AC;&#x2122;agriculture Âť et ÂŤ lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠlevage Âť se pratiquent ensemble, tandis que les mĂŠnages ruraux disposent dĂŠsormais presque tous des sources de revenus extra agro-pastoraux. La combinaison dâ&#x20AC;&#x2122;activitĂŠs diverses apparaĂŽt comme une stratĂŠgie courante de gestion des risques pesant sur lâ&#x20AC;&#x2122;un ou lâ&#x20AC;&#x2122;autre secteur de lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠconomie (cf. graphique ci-dessous). Z $ / monĂŠtarisation de lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠconomie en milieu rural qui a modi * / < $ = K / <
agricole Âť qui caractĂŠrisaient le Sud-Est mauritanien des annĂŠes 1950. Troisième tendance marquante : alors que de plus en plus de personnes sâ&#x20AC;&#x2122;adonnent Ă lâ&#x20AC;&#x2122;agriculture pluviale, le poids relatif de cette activitĂŠ dans lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠconomie locale se rĂŠduit. Si les volumes de sorgho et maĂŻs produits ont très probablement augmentĂŠ depuis les annĂŠes 1980, sous lâ&#x20AC;&#x2122;impulsion de la croissance dĂŠmographique et dâ&#x20AC;&#x2122;une reprise de la pluviomĂŠtrie, la valeur marchande de cette production ' / ' $ aux importations. Le dynamisme du rĂŠseau commerçant
$ ' 4 ' lioration du rĂŠseau routier, la politique dâ&#x20AC;&#x2122;aide alimentaire,
Graphique 10. Des systèmes de production engagĂŠs dans des activitĂŠs très diverses : exemple dâ&#x20AC;&#x2122;une famille de Agma 3V Â&#x2020;4 $ < / = 3Â&#x2122; U 4 Â&#x2C6; U $ Z U saire pour sâ&#x20AC;&#x2122;engager dans lâ&#x20AC;&#x2122;activitĂŠ8 ). Source : enquĂŞte ECODEV et GRDR, 2009a
4
$ notamment depuis le ÂŤ pic des prix de 2007-2008 Âť, la subvention des importations cĂŠrĂŠalières (blĂŠ et riz) ont / ' $ * / / Â&#x2014; $ Les nombreuses contraintes pesant sur la production cĂŠrĂŠalière pluviale (risque hydrique, attaques de prĂŠda 4 * 4 ÂĄÂ&#x2020; & largement le caractère extensif des pratiques. Si, du fait Â&#x2014; 4 ' $ pratiquĂŠe par tous dans les cinq rĂŠgions, sa contribution au revenu familial reste modeste : dâ&#x20AC;&#x2122;après les calculs effectuĂŠs dans le cadre du projet auprès dâ&#x20AC;&#x2122;une centaine de familles rĂŠparties dans douze villages de lâ&#x20AC;&#x2122;Assaba, du Gorgol et du Guidimakha, celle-ci varie entre 5 et 30% (GRDR, 2009). Plus cette part est importante et plus le revenu familial est bas.
Graphique 11. Evolution du prix du blÊ sur le marchÊ mondial ($ constant de 2000 par tonne) et des importations cÊrÊalières en Mauritanie9 Source : http://databank.worldbank.org (consultÊ en janvier 2012) et RIM/CILSS/OCDE, 2009
8 - En 2011, un euro = 360 ouguiyas mauritaniens (UM). 9 - Le cours de lâ&#x20AC;&#x2122;ouguiya varie sensiblement comme celui du dollar des Etats-Unis dâ&#x20AC;&#x2122;AmĂŠrique. Quatrième partie. Systèmes d'activitĂŠs ruraux - 109
Quatrième phĂŠnomène : avec le dĂŠveloppement et la gĂŠnĂŠralisation de lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠmigration saisonnière ou de longue durĂŠe sur tout le 20ème siècle, lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠconomie locale sâ&#x20AC;&#x2122;est progressivement dĂŠconnectĂŠe du milieu rural et nâ&#x20AC;&#x2122;a cessĂŠ de sâ&#x20AC;&#x2122;extravertir. Lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠmigration de la main-dâ&#x20AC;&#x2122;Ĺ&#x201C;uvre active masculine, qui se dĂŠveloppe fortement dans les annĂŠes 1960 et 1970, $ ' du Gorgol jusquâ&#x20AC;&#x2122;aux Hodh. Le phĂŠnomène migratoire a dâ&#x20AC;&#x2122;autant plus dâ&#x20AC;&#x2122;importance quâ&#x20AC;&#x2122;il concerne lâ&#x20AC;&#x2122;ensemble des classes sociales mĂŞme si, dans le sud du Guidimakha il semblerait que la classe noble ait ĂŠmigrĂŠ plus prĂŠcocement que les autres. Les transferts de fonds des ĂŠmigrĂŠs, associĂŠs Ă une politique de sĂŠcuritĂŠ alimentaire visant la mise Ă disposition de vivres Ă prix abordables, ont jouĂŠ un rĂ´le dĂŠterminant dans lâ&#x20AC;&#x2122;amĂŠlioration de la disponibilitĂŠ et de lâ&#x20AC;&#x2122;accessibilitĂŠ de lâ&#x20AC;&#x2122;alimentation en milieu rural. A lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠchelle locale, lâ&#x20AC;&#x2122;importance des revenus migratoires est fonction du type de migration pratiquĂŠe (durĂŠe, destination, secteur dâ&#x20AC;&#x2122;activitĂŠs des ĂŠmigrĂŠs) qui elle-mĂŞme dĂŠpend largement des rĂŠseaux sociaux dans lesquels le migrant est inscrit (on voyage souvent Ă la suite dâ&#x20AC;&#x2122;un parent) et de lâ&#x20AC;&#x2122;origine gĂŠographique des migrants (cf. deuxième partie) : ici encore, on peut observer une forte diffĂŠrenciation. Les fonds transfĂŠrĂŠs au niveau des familles rurales sont en premier lieu destinĂŠs Ă lâ&#x20AC;&#x2122;achat de produits alimentaires de base (riz, pâtes alimentaires, huileâ&#x20AC;Ś) ou de luxe (poisson frais, viande de mouton, pain), Ă la santĂŠ et Ă la scolarisation des enfants. Les ĂŠmigrĂŠs les plus riches investissent pour la plupart en milieu urbain (Nouakchott, Dakar, Abidjan et les villes de lâ&#x20AC;&#x2122;intĂŠrieur : SĂŠlibaby, Kaediâ&#x20AC;Ś), dans le foncier et le transport, mais aussi, pour certains, dans la production agricole ou animale. On a en effet vu plus haut lâ&#x20AC;&#x2122;utilitĂŠ de disposer de fonds pour 110 - Atlas du Sud-Est mauritanien. Dynamiques rurales
Irrigation et migration Â&#x2C6;Â&#x2039;F?4 $ + $ J France ont investi dans la production rizicole irriguĂŠe en apportant un soutien actif au dĂŠveloppement de pĂŠrimètres villageois. Une ĂŠtude de capitalisation menĂŠe par le GRDR en 1990 sur le bilan socio-ĂŠconomique de ces initiatives met en relief la faible productivitĂŠ du travail en riziculture irriguĂŠe. Cette ĂŠtude rĂŠvèle que les migrants subventionnent la production et, par consĂŠquence, la consommation de riz local : en allĂŠgeant les charges de production pesant sur les parents restĂŠs au village, ils prennent le relais des sociĂŠtĂŠs dâ&#x20AC;&#x2122;Etat qui se sont dĂŠsengagĂŠes dans les annĂŠes 1980. Leur intervention se traduit ainsi par une augmentation de la productivitĂŠ apparente du travail. Cette stratĂŠgie avait un sens ĂŠconomique ĂŠvident car les coĂťts de production du riz ĂŠtaient Ă lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠpoque infĂŠrieurs aux coĂťts dâ&#x20AC;&#x2122;achat du riz importĂŠ. Toutefois, avec lâ&#x20AC;&#x2122;ouverture des frontières aux importations, le riz local a perdu de sa compĂŠtitivitĂŠ. La $ Â&#x2DC; $ / Â&#x2C6;Â&#x2039;Â&#x2039;? Sources : Lavigne-Delville, 1991 et GRDR
Produits locaux Ă Gouraye, Guidimakha
tanien a vu son niveau de vie se rapprocher des standards utilisĂŠs par les organisations internationales et sa situation alimentaire se stabiliser. Seule permanence claire : le poids ! ! $ En effet, ce secteur contribue Ă hauteur de 30 Ă 80% au revenu familial, la plus faible contribution sâ&#x20AC;&#x2122;observant dans les systèmes les plus prĂŠcaires (GRDR, 2009). Lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠlevage joue un rĂ´le dĂŠterminant dans lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠquilibre alimentaire (apports du lait) et dans ActivitĂŠ de pilage Ă Oudey NiaglĂŠ, Assaba lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠconomie des exploitations (gespayer la main-dâ&#x20AC;&#x2122;Ĺ&#x201C;uvre salariĂŠe. Il faut aussi noter la forte tion de trĂŠsorerie, outil de capitalisation). implication des ressortissants dans le dĂŠveloppement de De fortes disparitĂŠs sâ&#x20AC;&#x2122;observent entre villages comme la petite irrigation villageoise, dans les annĂŠes 1980 parti- entre exploitations (graphiques ci-dessous). La possesculièrement au niveau de la vallĂŠe, dans lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠlevage (stratĂŠ- sion de bovins ou de camelins en grand nombre (dix tĂŞtes gie de capitalisation) et, plus rarement, dans lâ&#x20AC;&#x2122;arboricul- et plus) distinguent les exploitations aisĂŠes de celles ture (plantation de manguiers et bananiers). Le commerce modestes, surtout dĂŠtentrices de petits ruminants. Les de produits alimentaires (achat / revente) intĂŠresse aussi effectifs varient ainsi considĂŠrablement en sachant quâ&#x20AC;&#x2122;il certains migrants. est rare de rencontrer une exploitation possĂŠdant moins ConsĂŠquence du dĂŠveloppement des rĂŠseaux migra- dâ&#x20AC;&#x2122;une demi-douzaine de petits ruminants. toires : lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠconomie du Sud-Est mauritanien et de ses unitĂŠs de production, dĂŠjĂ ouverte sur lâ&#x20AC;&#x2122;extĂŠrieur au dĂŠbut ! ' * du 20ème siècle, dĂŠpend aujourdâ&#x20AC;&#x2122;hui autant du contexte < = socio ĂŠconomique prĂŠvalent en Mauritanie que de celui de la sous rĂŠgion, de lâ&#x20AC;&#x2122;Europe de lâ&#x20AC;&#x2122;Ouest, du Maghreb et du Proche-Orient. Les interdĂŠpendances territoriales nâ&#x20AC;&#x2122;ont ainsi cessĂŠ de sâ&#x20AC;&#x2122;accentuer sur tout le 20ème siècle. Câ&#x20AC;&#x2122;est probablement grâce Ă ce phĂŠnomène, et cela en dĂŠpit dâ&#x20AC;&#x2122;un contexte socio politique local et national sou$ 4 -
+ > $ La revue des dynamiques esquissĂŠe ci-dessus fait ressortir trois critères essentiels de diffĂŠrenciation : Â&#x2030; Lâ&#x20AC;&#x2122;ascendance qui fonde largement le droit sur les terres et les points dâ&#x20AC;&#x2122;eau : les exploitants issus des classes nobles ont conservĂŠ un accès privilĂŠgiĂŠ Ă la ressource tandis que ceux issus des classes
serviles demeurent souvent en situation prĂŠcaire ; Â&#x2030; + ! pratiquĂŠ par des actifs de la famille, souvent fonction de leur origine gĂŠographique, et son importance (nombre dâ&#x20AC;&#x2122;actifs concernĂŠs) ; Â&#x2030; par lâ&#x20AC;&#x2122;exploitation (effectif et composition).
Graphique 12. Des disparitĂŠs importantes entre villages : lâ&#x20AC;&#x2122;exemple du bĂŠtail (unitĂŠ : tĂŞte/mĂŠnage) Source : GRDR, 2009a
Graphique 13. Des disparitÊs importantes entre exploitations : exemple du village de Boitieck Ehel Aly au Gorgol (unitÊ : tête par mÊnage) Source : GRDR, 2009b Quatrième partie. Systèmes d'activitÊs ruraux - 111
Dromadaires en pĂŠriphĂŠrie de Nouakchott
112 - Atlas du Sud-Est mauritanien. Dynamiques rurales
L'
ĂŠlevage : un des piliers de lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠconomie rurale marquĂŠ par la concentration croissante de la propriĂŠtĂŠ du cheptel
Il nâ&#x20AC;&#x2122;est pas possible de dresser ici une typologie complète et dĂŠtaillĂŠe des diffĂŠrentes formes dâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠlevage que lâ&#x20AC;&#x2122;on rencontre dans les rĂŠgions concernĂŠes. Tout au plus peut on prĂŠsenter trois grandes catĂŠgories, se diffĂŠrenciant essentiellement par le degrĂŠ de mobilitĂŠ, la composition (espèces, races et effectifs) des troupeaux et lâ&#x20AC;&#x2122;intensitĂŠ en capital et travail (cf. tableau 8 ci-contre). Une ĂŠtude de la FAO conduite en 2002 suggère que le système transhumant reprĂŠsente près de 60% du cheptel national, avec des diffĂŠrences très nettes en fonction des espèces considĂŠrĂŠes (cf. tableau 9 ci-contre). Le ÂŤ système embouche Âť apparaĂŽt comme le plus intensif en travail et en capital. Il se rencontre dans lâ&#x20AC;&#x2122;ensemble des cinq rĂŠgions. Lâ&#x20AC;&#x2122;embouche ovine, qui domine largement, est le plus souvent le fait des femmes qui, pendant plusieurs mois (3 Ă 6 mois), engraissent des animaux (gĂŠnĂŠralement une Ă deux tĂŞtes de mâle) en claustration ou au piquet. Le son de cĂŠrĂŠales (blĂŠ, sorgho, riz), la paille de sorgho, les fanes de lĂŠgumineuses (arachide, niĂŠbĂŠ), les graines de niĂŠbĂŠ et de sorgho constituent la base de lâ&#x20AC;&#x2122;alimentation. Ces animaux peuvent faire lâ&#x20AC;&#x2122;objet dâ&#x20AC;&#x2122;un dĂŠparasitage intestinal de manière Ă amĂŠliorer le croĂŽt. Si ce système ne concerne probablement que des effec 4 $ pour les unitĂŠs de production qui le pratiquent presque
Composition Alimentation MobilitĂŠ du troupeau
IntensitĂŠ en travail
Une Ă tĂŞtes [O] [B] [C]
Importante Moyenne
$ sĂŠdentaire
Plusieurs dizaines [B, O, C] [O, C]
LimitÊe Pâturages, LimitÊe paille, son de (aller-retour sorgho/blÊ journalier)
$ transhumant
Plusieurs dizaines Ă plusieurs centaines [O, B, C] [O, C] [Cam, O, C]
Pâturages, paille de cÊrÊales
DĂŠnomination
cinq Paille, son de Nulle sorgho/blĂŠ, niĂŠbĂŠ, tourteaux dâ&#x20AC;&#x2122;arachide
Importante LimitĂŠe De 25 Ă plus de 1 000 km
IntensitĂŠ en capital
LimitĂŠe
Statut du berger
Objectif
(le cas ĂŠchĂŠant)
-
Vente
Issu de la Auto famille (jeune consommagarçon) tion (lait) Vente
G ĂŠ n ĂŠ r a l e - SalariĂŠ (+/-) Capitalisation ment limitĂŠe rĂŠmunĂŠration Vente mais en voie en nature dâ&#x20AC;&#x2122;intensification
Â&#x17D; F Â&#x17D; ' $ J B O : Ovins, Cam : Camelins, B : Bovins, C : Caprins Rural Système transhumant
Urbain
SĂŠdentaire et embouche SĂŠdentaire
Bovins
95%
5%
-
Camelins
99%
1%
-
Ovins
60%
40%
-
Caprins 18% 80% Tableau 9. RĂŠpartition du cheptel dans les diffĂŠrents systèmes dâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠlevage Dâ&#x20AC;&#x2122;après ĂŠtude FAO citĂŠe par Ould M'Khaitir et Bâ (2006)
2%
Quatrième partie. Systèmes d'activitÊs ruraux - 113
ÂŤ Lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠlevage sĂŠdentaire Âť concerne des effectifs signi 4 * 4 se rencontre ĂŠgalement dans lâ&#x20AC;&#x2122;ensemble des rĂŠgions. Il correspond aux troupeaux mixtes (bovins, ovins et ca Â&#x2020; $ W * autour des localitĂŠs. Les bovins sont conduits sous la surveillance de jeunes garçons tandis que les petits ruminants sont le plus souvent libres : câ&#x20AC;&#x2122;est la fameuse
Les dĂŠplacements journaliers ont pour objet lâ&#x20AC;&#x2122;abreuvement des animaux et la recherche de pâturages : rĂŠsidus de culture, pâturages herbacĂŠs, arbustifs (verts ou secs), paille de sorgho, selon la saison. Ces animaux sont le plus souvent vaccinĂŠs et peuvent faire lâ&#x20AC;&#x2122;objet de soins complĂŠmentaires (dĂŠparasitage intestinal). La reproduction est libre. Z ' $ & Â? * cative pendant plusieurs mois de lâ&#x20AC;&#x2122;annĂŠe, gĂŠnĂŠralement consommĂŠ par la famille du propriĂŠtaire. Câ&#x20AC;&#x2122;est ĂŠgalement ce type dâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠlevage quâ&#x20AC;&#x2122;on mobilise lors de la visite dâ&#x20AC;&#x2122;un hĂ´te de marque (abattage de caprin) ou en cas de besoins monĂŠtaires ; la vente de lait en pĂŠriode dâ&#x20AC;&#x2122;abondance (aoĂťt-septembre) ou de quelques tĂŞtes de petits ruminants contribue aux dĂŠpenses courantes ou, selon les cas, permet de rĂŠpondre aux alĂŠas (soins de santĂŠ, achat de nourriture). J $ * ' $ $ rie en fonction de la conduite (intensitĂŠ de lâ&#x20AC;&#x2122;alimentation et des soins vĂŠtĂŠrinaires), des races et prix considĂŠrĂŠs, leur importance ĂŠconomique ressort clairement lorsque ' * ' ' $ dâ&#x20AC;&#x2122;une demi douzaine de petits ruminants, un ÂŤ troupeau $ = 4 * de revenu quâ&#x20AC;&#x2122;un hectare de terre valorisĂŠ pour produire du sorgho associĂŠ au niĂŠbĂŠ (entre 100 et 120 000 UM). Z * ' $ jeunes enfants lors de tâches peu pĂŠnibles et peu exigeantes en travail : la productivitĂŠ du travail de ces sys * $ Â&#x2C6; Â&#x2022;?? Â&#x2122; ??? Â&#x201E;T & $ Â&#x2022;?? $
la peste des petits ruminants ou du botulisme demeure limitĂŠe, grâce Ă une couverture vaccinale gĂŠnĂŠralement satisfaisante (dires dâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠleveurs) ; seules les parasitoses intestinales, induites par la consommation dâ&#x20AC;&#x2122;eau stagnante, limitent rĂŠellement les performances zootechniques. La perte ou le vol dâ&#x20AC;&#x2122;animaux, courants pour le * 4 4 $ $ loppement continu de la demande urbaine et lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠvolution des habitudes alimentaires en milieu rural, les dĂŠbouchĂŠs sont garantis et les termes de lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠchange entre cĂŠrĂŠales
< $ = * de lâ&#x20AC;&#x2122;espace. Le soir venu, ces animaux sont parquĂŠs au niveau du village ; la traite peut alors commencer.
Par ailleurs, les risques associĂŠs Ă ce type de conduite sont faibles comparativement Ă ceux pesant sur lâ&#x20AC;&#x2122;agriculture pluviale ou irriguĂŠe. En premier lieu, la prĂŠvalence de
importĂŠes (blĂŠ, riz) et petits ruminants demeurent favorables aux dĂŠtenteurs dâ&#x20AC;&#x2122;animaux, cela en dĂŠpit des fortes $ * K
Graphique 14. productivitĂŠ brute et nette de lâ&#x20AC;&#x2122;embouche ovine telle quâ&#x20AC;&#x2122;elle se pratique au Gorgol et au Guidimakha Source : enquĂŞte GRDR 2011
114 - Atlas du Sud-Est mauritanien. Dynamiques rurales
Š GRDR, 2008
toujours dans lâ&#x20AC;&#x2122;objectif de gĂŠnĂŠrer un revenu monĂŠtaire (cf. graphique ci-dessous). Au plan social, ce type dâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠlevage joue ĂŠgalement un rĂ´le important, les bĂŞtes engraissĂŠes ĂŠtant consommĂŠes Ă lâ&#x20AC;&#x2122;occasion des fĂŞtes (tabaski, baptĂŞme, mariageâ&#x20AC;Ś).
Veau en claustration, village de MbaghdĂŠ, Guidimakha
Graphique 15. ProductivitĂŠ brute et nette de lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠlevage sĂŠdentaire (ne sont pas ici considĂŠrĂŠs les produits issus de la vente des peaux)
Il existe souvent des liens anciens entre la famille des bergers et des propriĂŠtaires, mĂŞme si, depuis quelques annĂŠes, ĂŠmerge une nouvelle catĂŠgorie de ÂŤ grands ĂŠle-
Poulailler
veurs Âť, urbains et novices dans le domaine, qui contractualisent avec des bergers extĂŠrieurs Ă leur famille. V K ' $ 4 * citĂŠ des animaux conduits en transhumance sont meilleures que celles observĂŠes dans le système sĂŠdentaire ; les revenus gĂŠnĂŠrĂŠs via ce système (non prĂŠsentĂŠs ici), dĂŠductions faites des coĂťts de main-dâ&#x20AC;&#x2122;Ĺ&#x201C;uvre et intrants, des pertes et vols, sont probablement consĂŠquents. Ce type dâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠlevage vise avant tout la constitution et la ' 4 de besoins monĂŠtaires consĂŠquents (investissement immobilier, achat de vĂŠhicule, pèlerinageâ&#x20AC;Ś), dont la valeur $ ' + ' ! joue parallèlement un rĂ´le symbolique important, la possession dâ&#x20AC;&#x2122;un grand troupeau ĂŠtant assimilĂŠ Ă un signe de
M. Yero B⠊ GRDR, 2010
ÂŤ Les systèmes transhumants Âť quant Ă eux dominent toujours largement le secteur de lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠlevage. Il sâ&#x20AC;&#x2122;agit des systèmes les plus extensifs en travail, un seul berger pouvant se charger de 100 Ă 200 tĂŞtes. Les troupeaux sont quelquefois composĂŠs dâ&#x20AC;&#x2122;animaux appartenant Ă des propriĂŠtaires diffĂŠrents, ÂŤ grands ĂŠleveurs Âť vivant Ă Nouakchott ou Ă lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠtranger, descendant des marabouts, nobles ou militaires, ou ÂŤ ĂŠleveurs Âť sĂŠdentarisĂŠs, basĂŠs en milieu rural. Il sâ&#x20AC;&#x2122;agit ici encore de troupeaux mixtes (camelins et ovins, bovins et petits ruminants, petits ruminants). Le berger, rĂŠmunĂŠrĂŠ en nature (lait et prorata de la descendance) et salariĂŠ, assume le plus souvent les choix de conduite (alimentation, reproduction, santĂŠ) ; les propriĂŠtaires nâ&#x20AC;&#x2122;interviennent gĂŠnĂŠralement que lors des opĂŠrations de vente (choix des tĂŞtes â&#x20AC;&#x201C; en accord avec le berger - et de la pĂŠriode de vente, nĂŠgociation des prix).
Š GRDR, 2011
Source : enquĂŞte GRDR 2010 (donnĂŠes zootechniques en annexe)
Campement saisonnier près de la mare de Chibar, lieu de concentration en saison froide, Hodh Echargui Quatrième partie. Systèmes d'activitÊs ruraux - 115
Les déplacements
Carte 41 Déplacements d'hivernage
Déplacements nord-ouest vers sud-est
Déplacements nord-est vers sud-ouest
w
Ko
Puisard des oued
Point de traversée des troupeaux
lB
rgo
Plan d'eau et puisard des plans d'eau Go
Cure salée
Djowol
lan c
Cours d'eau
br
ac
ir
k
Déplacement d'hivernage
Gorgol No
Déplacement de saison froide et/ou saison sèche
Gorgol
M oy
Zone de concentration d'hivernage
w
Silliwol
Ko
Zone de concentration de saison froide Zone de concentration de saison sèche
a
Garf
A
Wouro Bocar
Zone de transhumance des troupeaux maliens en hivernage (source, ACF Mali) Garli
Zone de transhumance des troupeaux mauritaniens en saison sèche au Mali (source, ACF Mali)
h
Moyla
el
rod
Nio
Sedelmé
116 - Atlas du Sud-Est mauritanien. Dynamiques rurales
a
rell
Diaguily Woffou
u To
l
50 Km
wo
25
ujo
0
Diogountourou Sources : Enquêtes GRDR, 2010
Leya Nahaly
u
alo
Mb
Melgue
Go
Les éléments représentés sur les cartes de transhumance (zones de concentration, puisards, cures salées,…) ne sont pas issus d’un inventaire exhaustif. Ils ont été collectés lors d’ateliers de terrain regroupant plusieurs acteurs du monde pastoral (pour la méthodologie d’enquête, cf. annexe « Notice de la carte sur les déplacements de transhumance ») : ils représentent un point de vue sur les lieux principaux et structurants de la transhumance. Par ailleurs, le recours aux périodes de l’année (hivernage, saison froide, saison sèche) dans la légende est un « raccourci » qui ne donne pas raison de la complexité des rythmes des déplacements. Pour une meilleure compréhension des mouvements ici dessinés, cf. annexe « Notice de la carte sur les déplacements de transhumance».
Ould Yenge
Sangsangué
de transhumance
Ao uk Pâtu rag cam es er eli d'h ns ive et
e
r ov nag ins
Dh
Irij i
e
ma Né ar
Pâtu r camages eli d' ns hiv et ern ov ag ins
Quatrième partie. Systèmes d'activités ruraux - 117
Traite du lait, Gorgol
puissance : la possession de bovins ou de dromadaires en grand effectif demeure en effet une caractĂŠristique des classes sociales ĂŠlevĂŠes. Dans le cadre du projet SPAP, un essai de spatialisation des mouvements de transhumance a ĂŠtĂŠ rĂŠalisĂŠ. Nous proposons ici une synthèse cartographique de ce travail dâ&#x20AC;&#x2122;enquĂŞte, une notice dĂŠtaillĂŠe ĂŠtant annexĂŠe. Il convient en premier lieu de souligner que les directions $ gies ĂŠconomiques et sociales fort diffĂŠrentes (bien que globalement considĂŠrĂŠes dans la typologie de lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠlevage transhumant). Ainsi, si les directions nord-sud peuvent facilement ĂŞtre mises en relation avec le gradient pluviomĂŠtrique (et donc avec la volontĂŠ de mettre en relation des espaces ĂŠcologiques complĂŠmentaires Ă diffĂŠrents moment de lâ&#x20AC;&#x2122;annĂŠe), les parcours ÂŤ transversaux Âť (qui se dĂŠroulent sur le mĂŞme espace et Ă la mĂŞme pĂŠriode), laissent envisager le poids de facteurs non directement liĂŠs au milieu naturel. En effet, si la dynamique et lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠtendue des mouvements varient annuellement en fonction
de celle des pâturages et des ressources en eau, la composition des troupeaux, lâ&#x20AC;&#x2122;origine des propriĂŠtaires et bergers, la destination des animaux et le contexte socio + K $ Par exemple, si les mouvements de soudure (ceux qui se dĂŠroulent en relation avec lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠpuisement des pâturages10 ) reprĂŠsentent une contrainte pour les petits ĂŠleveurs (dis ' duits), ils reprĂŠsentent au contraire une opportunitĂŠ pour les gros propriĂŠtaires. Dans le premier cas, les coĂťts des dĂŠplacements sont peu rentabilisĂŠs ; les dĂŠparts tardifs et les retours prĂŠcoces (liĂŠs au besoin de main-dâ&#x20AC;&#x2122;Ĺ&#x201C;uvre familiale dans les travaux agricoles) ne permettent pas Â&#x201C; Â&#x160; transhumance est donc globalement une stratĂŠgie de repli, permettant de faire face Ă lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠpuisement des pâturages. En revanche, les dĂŠplacements reprĂŠsentent pour les gros troupeaux la manière dâ&#x20AC;&#x2122;optimiser lâ&#x20AC;&#x2122;accès aux ressources fourragères multipliĂŠes par la mobilitĂŠ : les dĂŠparts ne se font pas après lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠpuisement des pâtu 4 fourrages Ă la fois abondants et de qualitĂŠ. Dâ&#x20AC;&#x2122;autres diffĂŠrences sont liĂŠes au statut de lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠleveur. Bien que le point dâ&#x20AC;&#x2122;eau appartient Ă la collectivitĂŠ (et quâ&#x20AC;&#x2122;il est donc, thĂŠoriquement, accessible Ă tous), lâ&#x20AC;&#x2122;anciennetĂŠ de la frĂŠquentation dâ&#x20AC;&#x2122;un axe donnĂŠ et les ĂŠventuels investissements rĂŠalisĂŠs pour amĂŠnager ou crĂŠer des points dâ&#x20AC;&#x2122;eau (forage, amĂŠnagement de mareâ&#x20AC;Ś) fondent largement les droits sur la ressource (Ould Cheick, Ould Al Barra, 1996). Les troupeaux appartenant aux classes sociales ĂŠlevĂŠes disposent donc souvent dâ&#x20AC;&#x2122;un accès privilĂŠgiĂŠ Ă lâ&#x20AC;&#x2122;eau, ressource disponible le plus souvent temporairement. Aussi, dans les faits, la frĂŠquentation de certains axes est rĂŠservĂŠe aux bĂŞtes appartenant aux
10 - Il existe en effet dâ&#x20AC;&#x2122;autres types de transhumance. Cf. Annexe : Notice de la carte sur les dĂŠplacements de transhumance. 118 - Atlas du Sud-Est mauritanien. Dynamiques rurales
acteurs disposant de ÂŤ droits dâ&#x20AC;&#x2122;accès privilĂŠgiĂŠ Âť, la ressource sâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠpuisant suite Ă leur passage. ! K peut favoriser ou dĂŠconseiller lâ&#x20AC;&#x2122;utilisation de certains axes ou directions. Les enquĂŞtes menĂŠes ne permettent pas de tirer de conclusions certaines et exhaustives, mais une première comparaison avec lâ&#x20AC;&#x2122; ÂŤ Atlas des potentialitĂŠs agro-pastorales de la Mauritanie Âť ĂŠditĂŠ en 1988 par '! TwÂ&#x17D; cours dans le Guidimakha et le Gorgol. Il semblerait en + $ K 3 T au SĂŠnĂŠgal et vice-versa) soient aujourdâ&#x20AC;&#x2122;hui beaucoup moins importants, tandis que des axes ÂŤ transversaux (le + $ J & ' T Â&#x2020; = rus après 1989. ! $ $ $ ' moyens de production. Câ&#x20AC;&#x2122;est ainsi que les ĂŠleveurs qui investissent dans lâ&#x20AC;&#x2122;achat dâ&#x20AC;&#x2122;aliments (ÂŤ paille de brousse Âť fauchĂŠe dans les zones non pâturĂŠes car dĂŠpourvues de ressource en eau, son de blĂŠ ou riz, blĂŠ entierâ&#x20AC;Ś) ou le transport dâ&#x20AC;&#x2122;eau (camion citerne, outre de grande taille, forage) parviennent Ă sâ&#x20AC;&#x2122;affranchir, au moins partiellement, des contraintes ÂŤ naturelles Âť (disponibilitĂŠ de la ressource) ou sociales (accessibilitĂŠ de la ressource). Toutefois, ces formes dâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠlevage se rencontrent surtout en pĂŠriphĂŠrie de Nouakchott ou dans le sud du Trarza, en lien avec le dĂŠveloppement de lâ&#x20AC;&#x2122;industrie laitière (usine Tiviski), et demeurent marginales dans les rĂŠgions du sud-est. Autre ĂŠlĂŠment relatif aux dynamiques de lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠlevage : les effectifs. Si ceux-ci varient considĂŠrablement en fonction des sources consultĂŠes (du simple au double entre les don-
Evolution du cheptel Ă lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠchelle nationale et rĂŠgionale selon diverses sources
Carte 42
1981
0
1991
500
2007 *
*18P000 000l'A
1 000 Km
* Pour l'Assaba et le Hodh Echargui les donnĂŠes datent de 2004, pour l'Adrar de 2006.
b
t l H dh E h
il
d
ĂŠ
16 000 000 14 000 000 12 000 000
Nombre de tĂŞtes par rĂŠgion DonnĂŠes non disponibles
10 000 000
1 000 001 - 1 600 000
200 000 - 600 000
1 600 001 - 2 000 000
600 001 - 1 000 000
Plus de 2 000 000
(*)
(*) 2 080 000 en 1981 2 224 000 en 1991 3 026 100 en 2007
8 000 000
FAO
6 000 000
Projet PADEL
4 000 000
MDRE
2 000 000 0 1993
Sources : Pour les donnÊes 1981 et 1991 : DATAR, 1996 Pour les donnÊes 2007 : MDRE d'près ONS, 2008
nĂŠes de la FAO et celles du MDRE, par exemple), les tendances qui apparaissent sont similaires : depuis le dĂŠbut des annĂŠes 1980, la taille du cheptel nâ&#x20AC;&#x2122;aurait cessĂŠ dâ&#x20AC;&#x2122;augmenter. On pourrait ainsi considĂŠrer que les effectifs actuels rejoignent ceux des annĂŠes 1950-1960 et que, les effets de la crise climatique des annĂŠes 1970 se sont estompĂŠs.
NB. Il s'agit ici d'une visualisation quelque peu grossière qui ne tient pas compte des diffÊrentes espèces. Des prÊcisions seront apportÊes dans les cartes suivantes, en fonction des thèmes abordÊs.
En rĂŠalitĂŠ, de profonds changements sont intervenus dans la composition du cheptel et dans la rĂŠpartition des animaux entre propriĂŠtaires. Dâ&#x20AC;&#x2122;après les ĂŠleveurs, la proportion de petits ruminants dans le cheptel aurait ainsi augmentĂŠ sensiblement tandis que celle des bovins aurait reculĂŠ, une tendance logique si lâ&#x20AC;&#x2122;on compare le diffĂŠrentiel de pertes enregistrĂŠes dans
1995
1997
1999
2001
2003
2005
2007
Evolu on des eďŹ&#x20AC;ec fs na onaux entre 1993 et 2007 dâ&#x20AC;&#x2122;après diďŹ&#x20AC;ĂŠrentes sources
Â&#x2C6;Â&#x2039;@?4 K tives des espèces. La rusticitĂŠ des petits ruminants, particulièrement des caprins, et lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠvolution des dĂŠbouchĂŠs commerciaux, en constante augmentation et en faveur de la viande ovine, ont ĂŠgalement contribuĂŠ Ă orienter le choix des ĂŠleveurs. La croissance du cheptel (+ 20% sur 15 ans selon le Quatrième partie. Systèmes d'activitĂŠs ruraux - 119
Evolution de la disponibilité théorique moyenne d’animaux par habitant entre 1977 et 2007
Carte 43 Cheptel total
Ovins et caprins
Bovins
1
0
0,7
0,5
0,6
0,5
0,7
0,5
1,3
1,2 0,7
Camelins
0,4
0,4
0,4
0,4
1
0,5
0,4
0,7 0,7
0,5
0,7
0,7
1,4
0
Variation du nombre de têtes par habitant entre 1977 et 2007 (les chiffres indiquent le coefficient multiplicateur) <1 1
Diminution Stabilité
Cheptel total
Sources : Pour les données 1981 : DATAR, 1996 Pour les données 2007 : MDRE d'après ONS, 2008 Pour la méthode de calcul, voir carte 44
120 - Atlas du Sud-Est mauritanien. Dynamiques rurales
>1
Augmentation Données non disponibles
Ovins et caprins
Bovins
<=0,3
Forte diminution
<=0,6
Moyenne diminution
<=0,9 1
Faible diminution Stabilité
Camelins
>1
Augmentation
500
1 000 K
La crise climatique des annĂŠes 1970 comme rĂŠvĂŠlateur dâ&#x20AC;&#x2122;un accès diffĂŠrenciĂŠ Ă la mobilitĂŠ et catalyseur de la concentration de la propriĂŠtĂŠ des animaux
De nombreux autres types dâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠlevage
Â&#x2C6;Â&#x2039;@Â&#x152;4 * Â&#x152; $ 4 $ ' $ * @Â&#x2022;Â&#x; $
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Sources : HervouĂŤt, 1978 et Bonte, 2000
Z K Z B & >?ème * U 3Â&#x2C6;Â&#x2039;Â&#x2C6;Â&#x2122;4 Â&#x2C6;Â&#x2039;Â&#x152;?BÂ&#x2C6;Â&#x2039;Â&#x152;>4 Â&#x2C6;Â&#x2039;@?BÂ&#x2C6;Â&#x2039;F?Â&#x2020;4 3< $* Â&#x2C6;Â&#x2039;FÂ&#x2039; =Â&#x2020; 3 Â&#x2C6;Â&#x2039;Â&#x2122;? Â&#x2C6;Â&#x2039;F?Â&#x2020; $ tĂŠ entre les mains des ĂŠleveurs les plus capitalisĂŠs tan $ $ `
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Quatrième partie. Systèmes d'activitÊs ruraux - 121
Cheptel régional
Carte 44
Cheptel total 1981
2007
1991 2,0
4,2
3,0
3,3
11,9
17,9 7,1
13,3
8,8
4,3
3,7
10,6
10,3
8,6
10,2
14,9
8,3 7,1 5,5
8,4 7,2
Nombre de têtes par habitant
8,9
5,2
4,6
5,6
6,9 5,9 3,7
12,4
Moins de 1
De 3 à 4,9
De 7 à 8,9
De 1 à 2,9
De 5 à 6,9
9 ou plus
Données non disponibles
Bovins 1981
1991
2007 0
0
0
0
0
0 0,7
0,8
2,4
0,4
0,4 0,8
1,8
0,4 0,5
0,6 1,9
2,2
1 1,2
122 - Atlas du Sud-Est mauritanien. Dynamiques rurales
1,5 0,8 0,9
1,7
0,8 0,4 1,1
1,0
1,2
par habitant Petits ruminants 2007
1991
1981
0,3
0,9
2,0
0,8 3,3
8,5
0,8
11,6 5,3
10,2
6,5
3,2
2,5
7,9
9,2
7,6
7,7 7,4 6,0
12,1
7,0
4,4
3,6 6,3 6,2 4,5
5,7
9,9
4,4
5,4 2,2
Camelins 1981
1991
2007
1,7
2,1
2,5
3,3 6,2
3,4 1,1
1,5
0,6
0,6
0,7
0,8
0,3
0,3 0,5 0,1 0
0,7
0,6
0,3
0,6 0,5 0,1 0,2
0,8
Sources et méthodes : Les densités 1981 sont calculées en utilisant le recensement de 1977 pour la population et les estimations de 1981 pour le cheptel (données ONS et DATAR, 1996). Les densités 1991 sont calculées en utilisant le recensement de 1988 pour la population et les estimations de 1991 pour le cheptel (monographies régionales ONS, 2008 et DATAR, 1996). Les densités 2007 sont calculées en utilisant les projections pour 2008 pour la population et les estimations de 2007* pour le cheptel (monographies régionales ONS, 2008 et DATAR, 1996). * Pour l'Assaba et le Hodh Echargui les données datent de 2004, pour l'Adrar de 2006.
0,3
0,3
0 0,3
0
250
500 Km
Quatrième partie. Systèmes d'activités ruraux - 123
Un périmètre maraîcher du village de Agwoïnit, Guidimakha
124 - Atlas du Sud-Est mauritanien. Dynamiques rurales
griculture : une activitĂŠ majoritaire manuelle, faiblement productive mais stratĂŠgique
Premier changement majeur : le dĂŠveloppement de la @ ! J # ' nĂŠgal et en pĂŠriphĂŠrie des centres urbains et des gros bourgs de lâ&#x20AC;&#x2122;intĂŠrieur, essentiellement pour la production de lĂŠgumes de consommation courante. ` K4 4 diakhatou 3 * Â&#x2020;4 4 ÂĄ 3 Â&#x2020;
$ les plats Ă base de riz, sont ainsi produits dans un objectif de vente. Les pĂŠrimètres individuels, assez courants dans W 4 $ nombreux pĂŠrimètres collectifs le plus souvent exploitĂŠs ` * $ * / milliers de mètres carrĂŠs. En culture purement manuelle, $ F?? 2. On trouve ici des systèmes de culture variĂŠs, fonctionnant avec des dispositifs dâ&#x20AC;&#x2122;exhaure et de distribution de lâ&#x20AC;&#x2122;eau diffĂŠrents : les dispositifs dâ&#x20AC;&#x2122;exhaure manuel, probablement majoritaires, cohabitent avec des dispositifs
K 3 4 / Â&#x2020; Z "chère : les coĂťts de production, beaucoup plus ĂŠle$ $ 3 4 ÂĄÂ&#x2020;4 $ 3 K ' 4 Â&#x2020;4 K # $ / & 4 4 4 sonnier de lâ&#x20AC;&#x2122;eau. V * " doit beaucoup Ă lâ&#x20AC;&#x2122;action des projets mis en Ĺ&#x201C;uvre par Â&#x201A;Â&#x20AC; U & < " = $ $ / amĂŠliorer la nutrition des populations. En rĂŠalitĂŠ, dans
Culture dâ&#x20AC;&#x2122;arachide
Â&#x203A; ' ' (profondeur des puits, tarissement) et les potentialitĂŠs de
4 Ă se pĂŠrenniser : les contraintes, notamment la pĂŠnibilitĂŠ $ $ 4 $ ' $ K W & ! cies cultivĂŠes en cĂŠrĂŠaliculture pluviale. Â&#x17E; ' ' 4 ' * 4 Â&#x2C6;Â&#x2039;Â&#x161;? >?Â&#x2C6;?4 4 K ' $ ' -
Â? 4 >??F
Avec le doublement de la population en milieu rural (voire mĂŞme le triplement dans certaines zones du Sud-Est mauritanien), lâ&#x20AC;&#x2122;urbanisation de la population et lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠvolution 4 ĂŠtudiĂŠes a sensiblement ĂŠvoluĂŠ depuis les annĂŠes 1960.
Â? 4 >??F
A
Culture de maĂŻs près de lâ&#x20AC;&#x2122;oued Garfa Quatrième partie. Systèmes d'activitĂŠs ruraux - 125
Š GRDR, 2008
Vannage du sorgho
semble des rĂŠgions se sont traduites par la multiplication des parcelles cultivĂŠes en sorgho. Deux types de systèmes de culture dominent actuellement la production pluviale. Le premier, exclusivement manuel, se rencontre en amont de la toposĂŠquence, au niveau des zones de diĂŠri oĂš lâ&#x20AC;&#x2122;on cultive le sorgho nienico, variĂŠtĂŠ Ă panicule lâche qui sâ&#x20AC;&#x2122;accommode de sols
K cit hydrique. Cette variĂŠtĂŠ, souvent cultivĂŠe en association avec des courges et du niĂŠbĂŠ, est la moins prisĂŠe des consommateurs ; on la cultive surtout pour gĂŠrer la soudure alimentaire car elle se rĂŠcolte trois mois seulement après le semis, gĂŠnĂŠralement en octobre. Aux abords des oueds (zones inondables) et des mares, les producteurs pratiquent un deuxième système de culture, Ă base de sorgho fella, associĂŠ au niĂŠbĂŠ, gombo, courgesâ&#x20AC;Ś qui se rĂŠcolte de 4 Ă 6 mois après le semis (entre dĂŠcembre et janvier). Il sâ&#x20AC;&#x2122;agit dâ&#x20AC;&#x2122;un sorgho Ă panicule compacte, apprĂŠciĂŠ pour sa farine blanche, sa K K 3 ' Â&#x2020; rendements qui peuvent dĂŠpasser une tonne par hectare lors des bonnes annĂŠes. Câ&#x20AC;&#x2122;est une variĂŠtĂŠ qui rĂŠsiste aux inondations temporaires. Ces deux systèmes de culture existaient dĂŠjĂ dans les annĂŠes 1960, mais dans des proportions diffĂŠrentes de celles observĂŠes aujourdâ&#x20AC;&#x2122;hui : la part relative du système de culture Ă base de sorgho nienico a probable + "
de sorgho fella. Plusieurs raisons Ă cela. En premier lieu, les exploitants confrontĂŠs Ă une pĂŠriode de soudure alimentaire sont sans doute moins nombreux que dans Â&#x2C6;Â&#x2039;Â&#x161;? U ' $ ' compte dĂŠsormais sur des revenus extra-agricoles pour lâ&#x20AC;&#x2122;achat de nourriture. Dans ce contexte, la production de sorgho nienico a moins dâ&#x20AC;&#x2122;intĂŠrĂŞt que par le passĂŠ. K * U ' $ la zone de diĂŠri dont la fertilitĂŠ a dĂŠcru avec lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠrosion. Troisième raison : la baisse de la disponibilitĂŠ en maindâ&#x20AC;&#x2122;Ĺ&#x201C;uvre et lâ&#x20AC;&#x2122;augmentation de la pression foncière dans les zones de bas-fonds. Les exploitations ne disposent souvent ni de la main-dâ&#x20AC;&#x2122;Ĺ&#x201C;uvre familiale ni des moyens monĂŠtaires pour payer la main-dâ&#x20AC;&#x2122;Ĺ&#x201C;uvre salariĂŠe qui leur permettrait de valoriser de front les zones de diĂŠri et de walo. Aussi, contrairement Ă une idĂŠe assez rĂŠpandue en Mauritanie, beaucoup dâ&#x20AC;&#x2122;exploitants ont dĂŠlaissĂŠ le nienico pour se concentrer sur le fella, variĂŠtĂŠ apprĂŠciĂŠe et
DiversitĂŠ des ĂŠcotypes de sorgho, hĂŠtĂŠrogĂŠnĂŠitĂŠ variĂŠtale et gestion des risques de production En 2010, le CNRADA a rĂŠalisĂŠ en partenariat avec le GRDR un inventaire des ĂŠcotypes de sorgho cultivĂŠs au Gorgol et au Guidimakha. Ce travail met en relief lâ&#x20AC;&#x2122;importante diversitĂŠ des sorgho de ces rĂŠgions : une cinquantaine dâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠcotypes ont ĂŠtĂŠ rĂŠpertoriĂŠs alors que le catalogue national ne compte quâ&#x20AC;&#x2122;une seule variĂŠtĂŠ locale. Fruit de la sĂŠlection paysanne et des ĂŠchanges entre producteurs, ce patrimoine permet aux producteurs disposant de la main-dâ&#x20AC;&#x2122;Ĺ&#x201C;uvre nĂŠcessaire de valoriser diffĂŠrentes parties ' * 4 ' ' ' Par ailleurs, la sĂŠlection massale pratiquĂŠe par les producteurs, qui dans ces rĂŠgions auto-produisent leurs semences de 4 / ' $
* / plan de la fertilitĂŠ et de la charge hydrique. Aussi, dans le contexte du Sud-Est mauritanien, les variĂŠtĂŠs paysannes se rĂŠvèlent plus adaptĂŠes et en consĂŠquence plus performantes que les variĂŠtĂŠs dites ÂŤ amĂŠliorĂŠes Âť. Ces dernières nâ&#x20AC;&#x2122;expriment leurs potentialitĂŠs que dans un environnement contrĂ´lĂŠ et homogène et perdent leurs caractĂŠristiques après deux ou trois cycles culturaux.
Sources : Milleville, 1988b ; Le Coq, Sow, 2011
Š GRDR, 2008
' #
* ' / B # $ *
Plantation de patates douces 126 - Atlas du Sud-Est mauritanien. Dynamiques rurales
valorisĂŠe sur le marchĂŠ ; la culture de fella permet indirectement de sĂŠcuriser lâ&#x20AC;&#x2122;accès aux bas-fonds. Illustration de cette tendance : lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠvolution du terroir du village de KĂŠlebelĂŠ peulh (sud Assaba) dont le bas-fond a ĂŠtĂŠ dĂŠfrichĂŠ dans les annĂŠes 1970 pour permettre la production de fella tandis que le diĂŠri, anciennement dĂŠdiĂŠ Ă la production de nienico, est aujourdâ&#x20AC;&#x2122;hui exclusivement valorisĂŠ pour le pâturage des animaux. `' K 4 vent prĂŠsentĂŠe comme une entrave Ă lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠlevage, a induit * 4 dâ&#x20AC;&#x2122;une qualitĂŠ nutritive avĂŠrĂŠe (paille et son de cĂŠrĂŠales, fanes de niĂŠbĂŠ et arachides). Ce fourrage, prĂŠcieusement stockĂŠ Ă lâ&#x20AC;&#x2122;issue de la rĂŠcolte, contribue Ă lâ&#x20AC;&#x2122;alimentation du bĂŠtail, particulièrement pendant la soudure (mars-juin). Le dĂŠveloppement de lâ&#x20AC;&#x2122;agriculture pluviale apparaĂŽt donc de ce point de vue plutĂ´t favorable Ă celui de lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠlevage.
Graphique 16. Utilisation de la production de sorgho hivernal dans les communes de Mâ&#x20AC;&#x2122;Bout (Gorgol) et de Arr (Guidimakha) en pourcentage du volume produit (ĂŠchantillon de 79 exploitations rĂŠparties dans 16 villages) Source : GRDR, 2009 b
En système manuel, un actif peut valoriser environ 0,5 hectares de terre et produire ainsi entre 100 et 600 kg de sorgho, selon lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠcotype et les annĂŠes considĂŠrĂŠes, en y consacrant 120 journĂŠes de travail (hors surveillance de la parcelle). Compte tenu de lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠvolution des habitudes alimentaires, on peut estimer que de nombreux mĂŠnages 4 $ K U consomme dĂŠsormais cette cĂŠrĂŠale quâ&#x20AC;&#x2122;une fois par jour, soit environ 60 kg par personne et par an. Les excĂŠdents servent Ă lâ&#x20AC;&#x2122;alimentation des membres dĂŠpendants du mĂŠnage (jeunes enfants et personnes âgĂŠes), sont ĂŠchangĂŠs ou vendus pour lâ&#x20AC;&#x2122;achat de blĂŠ et de riz ou sont donnĂŠs Ă des tiers. Les ÂŤ dons de sorgho Âť correspondent le plus souvent Ă une rĂŠtribution des propriĂŠtaires terriens dans le cadre des contrats de mĂŠtayage ou Ă lâ&#x20AC;&#x2122;azakat. Pour les mĂŠtayers, la possibilitĂŠ de produire des excĂŠdents apparaĂŽt bien moindre que pour les autres.
La productivitĂŠ du travail varie Ă lâ&#x20AC;&#x2122;image des rendements. Elle apparaĂŽt globalement faible (environ 400 UM par journĂŠe de travail) si on la compare Ă celle de lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠlevage et soumise Ă des contraintes et risques ĂŠlevĂŠs. La pluviomĂŠtrie, la pression parasitaire (noctuelle, criquets, oiseauxâ&#x20AC;Ś) et la divagation des animaux, particulièrement des petits ruminants, sont autant de risques conjoncturels que le producteur nâ&#x20AC;&#x2122;est pas incitĂŠ Ă maĂŽtriser au regard des contraintes structurelles pesant sur la production : la prĂŠcaritĂŠ foncière, lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠvolution des habitudes alimentaires et la baisse de disponibilitĂŠ en main-dâ&#x20AC;&#x2122;Ĺ&#x201C;uvre familiale ne jouent pas en la faveur de la production de sorgho. Z K & tère extensif des pratiques paysannes : les parcelles font lâ&#x20AC;&#x2122;objet dâ&#x20AC;&#x2122;un amĂŠnagement restreint (mise en place de haie morte) et le recours Ă des intrants (engrais organiques ou chimiques, pesticides, herbicides) demeure exceptionnel.
Graphique 17. Prix au consommateur des diffÊrentes cÊrÊales disponibles sur le marchÊ mauritanien (UM/kg) (blÊ = farine, prix de maïs manquant pour Nouakchott) Source : GRDR, prix de janvier 2009 Quatrième partie. Systèmes d'activitÊs ruraux - 127
Evolution du terroir de Kélebelé peulh entre
Carte 45
Vers Cheheib
Wedou Bani
Kélebelé peulh Belel Gawde
Th ia ng ol Oued Niaghlé Ké le Village be lé Mare exploitée
Ehel Sehel
Belel Ehel Sehel
Sa
lk
a
Bo
de
Mare non exploitée Village Cour d'eau Mare exploitée Piste
Kélebelé
Kélebelé peulh
Mare non exploitée
Thiangol, salka et thiangal classifica on des Cour:d'eau cours d'eau (ici évoquée par la taille du libellé). Piste Weddou, belel, lougue : plans d'eau plus ou moins Thiangol, salka et thiangal : classifica on des étendus et profonds cours d'eau (ici évoquée par la taille du libellé). Weddou, belel, lougue : plans d'eau plus ou moins Culture sous pluie, de juin à octobre sur diéri étendus et profonds
Kélebelé Lahaba
Th ian ga l
Vers Ouéringuel
Belel Sara
Wedou Pete
Culture de contre saison (cf. encadré), d'octobre à janvier, dans le lit mineur de l'oued sous pluie, de juin à octobre sur diéri (maïs, haricot,Culture pastèque)
Wedou Fetere Culture de àcontre saisonà(cf. encadré),ded'octobre janvier,Roxb., dans le lit mineur de l'oued Aire de pâturage de juin septembre, dominance Cenchrusà biflorus pastèque) Wedou Fetere M'beikere considérée de(maïs, qualitéharicot, médiocre
Airededejuin pâturage de juinà àdominance septembre, dominance de Cenchrus Roxb., biflorus Kunth. Zone appréciée laetum Aire de pâturage à septembre, deàPanicum considérée deet qualité médiocre pour la qualité des pâturages sa salubrité, car plus élevée et ventilée que le reste du terroir
Wedou Fetere Boki
Mbeikere
Wedou Fetere M'beikere
Mbeikere Aire de pâturage d'hivernage, caractérisée par une grande diversité d'herbacées et de ligneux. Kunth.vertes Zone appréciée laetumencore Airededefinpâturage de juin à septembre, à dominance de Panicum Les eaux de surfaces ayant tari cette période le restecar duplus terroir, l’exploitation bas-fond pour la qualité desàpâturages et sa sur salubrité, élevée et ventiléeduque le restepermet du terroir de profiter des dernières ressources facilement accessibles. Airede desaison pâturage deetfinsaison d'hivernage, caractérisée par une grande diversitésecs d'herbacées encore vertes et de ligneux. Aire de pâturage froide sèche. Epargnés en hivernage, les fourrages y sont abondants. Les eaux depuisards surfacescreusés ayant tari à cette période sur le reste du terroir, l’exploitation permet L’abreuvement se fait aux le long de l’oued Kélebelé (une zone leur était réservée,du en bas-fond dehors des champs de profiter ressources de contre saison), tandisdes quedernières les animaux passentfacilement la nuit suraccessibles. les champs de diéri désormais récoltés. Au fur et à mesure que la saison progresse, les troupeaux s'éloignent village, sèche. mais lesEpargnés parcours restent de longueur modeste. En finyde Aire de pâturage de saison froide du et saison en hivernage, les fourrages secs sont abondants. saison chaude,L’abreuvement les animaux pâturent 8 kmpuisards du village. se faitàaux creusés le long de l’oued Kélebelé (une zone leur était réservée, en dehors des champs
Lougue Gouwoyre
de contre saison), tandis que les animaux passent la nuit sur les champs de diéri désormais récoltés. Au fur et à mesure V Lieu où sont installés les animaux pendant la saison pluvieuse pour les éloigner des champs de diéri que la saison progresse, les troupeaux s'éloignent du village, mais les parcours restent de longueur modeste. En fin de saison chaude, les animaux pâturent à 8 km du village. Sources : Lieu où sont installés Enquêtes et relevés terrain GRDR, 2010 Fonds IGN 200.000ème, feuille Kankossa,1969
les animaux pendant la saison pluvieuse pour les éloigner des champs de diéri
128 - Atlas du Sud-Est mauritanien. Dynamiques rurales
0
Vers Gouwoyre Bedha
1,25
2,5 kms
les années 1950 (gauche) et 2010 (droite) 0
1,25
2,5 kms
sa
nkos
Ka Vers
Wedou Bani Gourel
Ehel Sehel Belel Gawde
Th ia ng ol Oued Niaghlé Ké le be lé
Kélebelé peulh
Belel Ehel Sehel
Sa
lka
bo
de
Kélebelé Maure
Chig Ndernaye
Gourel
Kélebelé peulh Kélebelé Lahaba
Th ian ga l
Village Mare exploitée Village
Th ian ga l
Belel Sara
Wedou Pete
Mare non Mare exploitée exploitée Puisard Mare non exploitée Puits Puisard Cours d'eau Puits Piste Cours d'eau Wedo
Piste
Wedou Fetere Boki
Culture sous pluie dans le lit majeur de l'oued (cf. encadré) Mbeikere
Culture sous pluie dans le lit majeur de l'oued (cf. encadré) Périmètre maraîcher
Wedou Fetere M'beikere Mbeikere
0
1,25
2,5 kms
Périmètre maraîcher Aire de pâturage de juillet à la transhumance, ou pendant toute l'année lors des années sans transhumance Aire de pâturage de juillet à la transhumance, ou pendant toute l'année lors des années sans transhumance Lieu où sont installés les animaux Lougue Gouwoyre Lieu où sont installés les animaux
Vers Gouwoyre Bedha Sources : Enquêtes et relevés terrain GRDR, 2010
Quatrième partie. Systèmes d'activités ruraux - 129
Câ&#x20AC;&#x2122;est donc avant tout les faibles coĂťts de production et les enjeux fonciers qui expliquent la pratique gĂŠnĂŠralisĂŠe de la cĂŠrĂŠaliculture pluviale. On cultive du sorgho car il sâ&#x20AC;&#x2122;agit dâ&#x20AC;&#x2122;une activitĂŠ peu coĂťteuse qui contribue Ă matĂŠrialiser des droits de valorisation et de transmission de lâ&#x20AC;&#x2122;espace. Notons ĂŠgalement que les cultures associĂŠes au sorgho ont une importance ĂŠconomique et nutrition $ V ' 4 4 4 / * quart du produit brut gĂŠnĂŠrĂŠ sur une parcelle. Troisième et dernière ĂŠvolution majeure : le recul des systèmes de culture de dĂŠcrue liĂŠ Ă lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠvolution de la " ! # ' ! $ Z * 4 ' + $ J 3 walo) se rencontrent aussi plus 4 * ' 3Â? 4 ÂĄÂ&#x2020; $ `
culture de patate douce et celle du maïs associÊ au niÊbÊ ` systèmes de dÊcrue demeurent les plus intÊressants :
K $ * $ K4 fournissent des aliments et du fourrage (fanes de patate douce et de niĂŠbĂŠ en particulier) de janvier Ă avril en
` $ lĂŠe par lâ&#x20AC;&#x2122;apport des crues ou des eaux de ruissellement et lâ&#x20AC;&#x2122;ensemble des produits est gĂŠnĂŠralement bien valorisĂŠ sur le marchĂŠ. Principales contraintes de ces systèmes de culture : la faible ` propices Ă la dĂŠcrue restent largement sous le contrĂ´le des $ espace Ă travers le mĂŠtayage et le fermage.
Graphique 18. Contribution des diffÊrentes plantes à la constitution de la valeur ajoutÊe brute d'un système de culture pluvial à base de sorgho (UM/ha) Source : GRDR
Un usage limitĂŠ de la traction asine pour la prĂŠparation des sols ` / / K ' du Sud-Est mauritanien mais nâ&#x20AC;&#x2122;est utilisĂŠe que par une mi Z 4 4 K Â? 4 * * K 4 ' ' $ car la sarclo-bineuse nâ&#x20AC;&#x2122;est utilisĂŠe nulle part : le sarclage constitue toujours le ÂŤ goulot dâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠtranglement Âť qui limite ' Â&#x20AC; ' une annĂŠe sur deux : les producteurs indiquent en effet que lâ&#x20AC;&#x2122;usage rĂŠpĂŠtĂŠ de cet outil augmente le risque ĂŠrosif. Source : enquĂŞte GRDR et ECODEV
Â? 4 >??F
' $ 4 $
Semi du maĂŻs Ă lâ&#x20AC;&#x2122;aide du lougal 130 - Atlas du Sud-Est mauritanien. Dynamiques rurales
© GRDR, 2011
Sarclage sur billon
Le gobane et la wafdou
Le tchenguélé
© GRDR, 2011
De gauche à droite : épi de mil, sorgho fella, sorgho nienico
© GRDR, 2011
© GRDR, 2011
© GRDR, 2008
Fronde de gardiennage des champs. Lato en langue puular
© GRDR, 2011
© GRDR, 2011
Outil aratoire pour le labour des sols lourds. Dialo en langue puular.
Semoir
Quatrième partie. Systèmes d'activités ruraux - 131
Travail du coton, Guidimakha
132 - Atlas du Sud-Est mauritanien. Dynamiques rurales
C
onclusion
La mise en perspective des dynamiques rurales esquissĂŠe dans le prĂŠsent document montre que le Sud-Est mauritanien a fortement ĂŠvoluĂŠ durant le 20ème siècle. Notre travail met en relief les dĂŠterminants multiples $ U viomĂŠtrique certes (annĂŠes 1940, annĂŠes 1970-1980) mais aussi, et surtout, orientations politiques prises Ă lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠchelle internationale et nationale. Aussi, la promotion de lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠmigration de la main-dâ&#x20AC;&#x2122;Ĺ&#x201C;uvre masculine vers la France dans les annĂŠes 1950-1970, lâ&#x20AC;&#x2122;amĂŠnage + $ J 4 irriguĂŠe privĂŠe dans les annĂŠes 1980 et loi foncière, ' ' ' tique de sĂŠcuritĂŠ alimentaire basĂŠe sur les importa Â&#x2C6;Â&#x2039;@? + dynamiques rurales. Les nombreuses crises qui ont jalonnĂŠ ces 140 dernières 3 + K Â&#x2C6;Â&#x2039;ème siècle, conquĂŞte coloniale, rĂŠcession ĂŠconomique des annĂŠes 1930 et 1970-1980, ÂŤ ĂŠvènements de 1989 Âť, disettes ou famines des annĂŠes 1910, 1940 et 1970-1980) ont agi comme autant de catalyseurs de processus amorcĂŠs de longue date. Première consĂŠquence majeure des crises Ă rĂŠpĂŠtition
donc : lâ&#x20AC;&#x2122;ouverture croissante de lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠconomie rurale Ă dâ&#x20AC;&#x2122;autres activitĂŠs que lâ&#x20AC;&#x2122;agriculture et lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠlevage et la baisse du poids ĂŠconomique de lâ&#x20AC;&#x2122;agriculture, malgrĂŠ sa diversi 4 $ $ ` K ritoriales ĂŠtablies par le biais des migrations nâ&#x20AC;&#x2122;ont cessĂŠ K
4 4 K fortes contraintes locales. Autre consĂŠquence majeure : lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠmancipation progressive, diffĂŠrenciĂŠe et toujours non achevĂŠe de la classe servile, majoritaire au plan dĂŠmographique dans toutes les communautĂŠs du pays. Certes, le dĂŠveloppement du mĂŠtayage et dâ&#x20AC;&#x2122;un statut foncier prĂŠcaire, peu propice Ă ' 4 tures foncières très inĂŠgalitaires. Mais dâ&#x20AC;&#x2122;un autre cĂ´tĂŠ, K $ gagner en autonomie. Dernier impact notable : lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠvolution et lâ&#x20AC;&#x2122;homogĂŠnĂŠisation des habitudes alimentaires en milieu rural. Si cette $ / " * et de viande rouge (on consomme de plus en plus de lĂŠgumes et de viande), la ration alimentaire de nom K K U 4 4 4 huile vĂŠgĂŠtaleâ&#x20AC;Ś
` J B B lation y a quasiment triplĂŠ en lâ&#x20AC;&#x2122;espace de 60 ans - ou de
' / K B politique et climatique mouvant. A bien des ĂŠgards, le
K ' Z tuĂŠs, plusieurs questions demeurent quant Ă lâ&#x20AC;&#x2122;avenir du Sud-Est mauritanien et de lâ&#x20AC;&#x2122;alimentation du pays tout entier. Après quarante annĂŠes de baisse continue, les cours du / $ Â&#x2C6;Â&#x2039;F? Mauritanie, cette hausse sâ&#x20AC;&#x2122;est rĂŠpercutĂŠe sur le pouvoir dâ&#x20AC;&#x2122;achat de nombreuses familles qui, en ville comme Ă la campagne, achètent lâ&#x20AC;&#x2122;essentiel de leur ration cĂŠrĂŠalière. ` >??@ K ĂŞtre jugulĂŠes par lâ&#x20AC;&#x2122;Etat qui a mobilisĂŠ lâ&#x20AC;&#x2122;aide alimentaire internationale et accentuĂŠ la subvention des importations $ * minières (or, fer, pĂŠtroleâ&#x20AC;Ś) et halieutiques. Les rĂŠsultats $ * ' K trole, les menaces pesant sur les rĂŠserves halieutiques K $ $
K $ Dâ&#x20AC;&#x2122;autant que dâ&#x20AC;&#x2122;après lâ&#x20AC;&#x2122;OMC, le marchĂŠ alimentaire mauritanien ÂŤ se caractĂŠrise par un petit nombre d'importaConclusion - 133
teurs apparemment en position oligopolistique, dont les pratiques de spĂŠculation sont susceptibles de fragiliser la sĂŠcuritĂŠ alimentaire Âť. La sortie de la Mauritanie de lâ&#x20AC;&#x2122;espace CEDEAO en 2001 nâ&#x20AC;&#x2122;a pas remis fondamentalement en question les anciennes logiques dâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠchange territorial : le Sud-Est mauritanien continue dâ&#x20AC;&#x2122;exporter du bĂŠtail vers Nouakchott, Dakar, Abidjanâ&#x20AC;Ś et importe en retour des produits de la sous-rĂŠgion (cĂŠrĂŠales produites localement ou rĂŠexportĂŠes, niĂŠbĂŠ,â&#x20AC;Ś). Lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠmergence dâ&#x20AC;&#x2122;une politique agricole + trans-territoriaux devrait inciter la Mauritanie Ă revoir sa stratĂŠgie initiale pour accompagner davantage lâ&#x20AC;&#x2122;intĂŠgration du pays dans la sous-rĂŠgion. La promotion de la consommation de cĂŠrĂŠales locales (sorgho et maĂŻs) en milieu rural et dans les villes secondaires de lâ&#x20AC;&#x2122;intĂŠrieur pourrait constituer un axe complĂŠmentaire dâ&#x20AC;&#x2122;intervention. Le durcissement des politiques migratoires europĂŠennes et les entraves Ă la mobilitĂŠ sous rĂŠgionale et continentale font peser des menaces supplĂŠmentaires sur lâ&#x20AC;&#x2122;avenir du Sud-Est mauritanien : lâ&#x20AC;&#x2122;avenir de ces territoires apparaĂŽt en effet ĂŠtroitement liĂŠ aux dynamiques migratoires. Le gouvernement et la sociĂŠtĂŠ civile mauritaniens gagneraient Ă davantage intĂŠgrer cette rĂŠalitĂŠ dans leur positionnement. Si dâ&#x20AC;&#x2122;un cĂ´tĂŠ il apparaĂŽt crucial de garantir la pĂŠrennitĂŠ des inter-dĂŠpendances territoriales (donc de la mobilitĂŠ humaine), il faut, en complĂŠment, accompagner lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠmergence de dynamiques ĂŠconomiques locales, moins dĂŠpendantes de lâ&#x20AC;&#x2122;extĂŠrieur. Le dĂŠveloppement continu de la demande urbaine sous rĂŠgionale en produits alimentaires apparait comme une opportunitĂŠ rĂŠelle pour lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠconomie locale. Alors que lâ&#x20AC;&#x2122;agriculture capitalistique retrouve la faveur de nombreux gouvernements de la sous-rĂŠgion, beaucoup 134 - Atlas du Sud-Est mauritanien. Dynamiques rurales
dâ&#x20AC;&#x2122;acteurs de la sociĂŠtĂŠ civile plaident pour un soutien Ă ÂŤ lâ&#x20AC;&#x2122;agriculture familiale Âť au motif quâ&#x20AC;&#x2122;elle serait pourvoyeuse dâ&#x20AC;&#x2122;emploi, plus productive, durable et ĂŠquitable. Lâ&#x20AC;&#x2122;agriculture du Sud-Est mauritanien, typiquement familiale, fait apparaĂŽtre une rĂŠalitĂŠ plus nuancĂŠe dans la mesure oĂš elle se caractĂŠrise par de profondes inĂŠgalitĂŠs entre classes de producteurs. Son fonctionnement produit par ailleurs un cadre peu propice Ă lâ&#x20AC;&#x2122;entretien de la fertilitĂŠ des sols, condition pourtant essentielle Ă sa durabilitĂŠ. Dès lors se pose la question politique des mesures Ă prendre pour accompagner le processus dâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠmancipation de la classe servile et lui faciliter lâ&#x20AC;&#x2122;accès Ă la terre dans des conditions sĂŠcurisĂŠes. Plus largement, la nature du cadre politique Ă promouvoir pour inciter les producteurs Ă mieux gĂŠrer la fertilitĂŠ du sol reste Ă prĂŠciser.
Annexes
$66$%$
Répartition des localités et population en 2000
Tagant
Organisation administrative Tagant Brakna
Moughataa de l'Assaba "
Barkéwol
Chef-lieu de moughataa
Boumdeid
" J
Guerrou
NC Territoire non communalisé
Chef-lieu de wilaya
NC
Elghayre
Kankossa !
Kiffa SANI
Kamou
LAFTAH BOUMDEID
Dénomination de la commune de son chef-lieu
"
HO
AT H UL BO
AG
"
!
KIFFA
!
TT RA
W
" J
ID
! DAGHVEG
! LEBHEIR
!
EL
LEGRANE
MELGUE
!
Lebheir
Gorgol
Kankossa
! LEAWEISSI
SANI
!
KOUROUNDJEL
BLAJMIL !
"
< 1200 8000
!
Guidimakha Piste
19 000 TENAH
> 19 000 Sources : DATAR, pour le fond cartographique ; ONS, Assaba en chiffres (2008) pour les toponymes et leur orthographe. Le tracé des limites n’a pas de valeur juridique et ne saurait engager la responsabilité du GRDR
mal
Population
KANKOSSA
HAMOUD
136 - Atlas du Sud-Est mauritanien. Dynamiques rurales
Effam Lekhdheirat
Legran
JR
EL GHABRA BARKEWOL
!
Lebheir
Y
"
GUELER !
DE
! !
NC
Kiffa
Barkewol
NOUMLEIN
KAMOUR
OU
!
!
!
AR
R'DHEIDHIE
!
GUERROU
A
Hodh Gharbi
Guerou
HSEY TINE
EL GH ! AYR
!
Route goudronnée
Sources : ONS, Recensements de la population 1977 et 2000
Zon mau (sou
Relief, hydrographie et hydrogéologie Altitude en mètres
Aquifères
< 50
Affolé
> 250
Formations dunaires
ass
Mauritanides
ass Task
La dénomination a été ajoutée à partir des cartes 1/200.00 de l'IGN et des enquêtes terrain
Task
Oueds principaux.
Formation gréseuse Oueds secondaires
Gor go l
Kamou
Kamou
Guerou Kou ro ud j
Lebheir
Legran
Effam Lekhdheirat
Effam Lekhdheirat
ol
Legran
Barkewol
Kiffa el
Kouro u l dje
Lebheir
K ar a
Barkewol
Kiffa
kor o
Guerou
Ka r ak o r o
Gor go l
c an Bl
Elghayre
c an Bl
Elghayre
G or
ol
g
Kar ako ro
Lebheir Kankossa
ub
ar
oro
30 Km
b ara
u
Sources : 0 15 : Ministère 30 Réseau hydrographique des Mines et de l’Industrie KilomètresModel (ASTER GDEM) MNT : ASTER Global Digital Elevation
Bo
Kankossa
15
Bo
0
Lebheir
g
naires
euse
Kar ak
G or
Sources : B. Diagana et S. Thiéyé (2007)
ources : éseau Hydro : Ministère des Mines et de l'Industrie Mnt : ASTER Global Digital Elevation Model (ASTER GDEM) urfaces en eau : Small Water Bodies (SWB), VGT4Africa
Annexes - 137
Données sur la population Evolution de la population par moughataa entre 1977 et 2000
Evolution du nombre de localités entre 1977 et 2000
Population en 2000
Population en 1977
1977
2000
1988 27
40
28
8704 - 20000 20001 - 40000
25
40001 - 70000
58
57
30 98
83
200
260
116
70001 - 80000
163
368
221
+724 0
80
Coefficient d'évolution
160 Km
1,1
1977 - 1988
1988 - 2000
+1
1,2 - 2,7 2,8 - 3,0
+ 54
+39560
Nombre de nouvelles
es localités recensées
3,1
+20918
+12
3,2 - 3,1
+52077
+5 +40
+27
+33
+84
+162
Nombre de nouvelles personnes + 21 285
+42578
Coefficient d’évolution
+58
+147
1,43 1,44 - 1,73 1,74 - 2,04 Sources : ONS. recensements 1977 ; 2000. DATAR ; ONS.
138 - Atlas du Sud-Est mauritanien. Dynamiques rurales
2,05 - 4,00
0
40
80 Km
Production céréalière Principales activités agricoles Elevage Cultures
Ouvrages hydro agricoles Cultures de décrue
Oasis (Surface des palmeraies en ha) 0 - 19
20 - 53
54 - 149
Mixtes
Est ici représentée l’activité « dominante » dans les villages, telle qu’indiquée lors d’une assemblée villageoise. Dans les faits, les systèmes de production 0 20 40 Km sont très majoritairement mixtes.
Sources : MDRE, Statistiques agricoles (1999/2000 à 2007/2008) ONS, Assaba en chiffres, 2008
Sources : - Principales activités agricoles : enquête GRDR-2005 - Oasis : RIM, MDRE, Projet Oasis, Annuaire statistique des oasis, 1995
Annexes - 139
Déplacements de transhumance Cure salée Puisard des oued Plan d'eau et puisard des plans d'eau Déplacement de transhumance Zone de concentration d'hivernage Zone de concentration de saison froide Zone de concentration de saison sèche
Vers l'Aft
Zone de transhumance des troupeaux maliens en hivernage (source, ACF Mali) Zone de transhumance des troupeaux mauritaniens en saison sèche au Mali (source, ACF Mali)
al ég én rakoro S le Ka
u rs Ve long d le
Vers le Mali
0
50
100 Km
Sources cartographiques : Les éléments représentés sur la carte de transhumances ne sont pas issus d’un inventaire exhaustif. Ils ont été signalés lors d’ateliers de terrain regroupant plusieurs acteurs du monde pastoral et représentent les lieux principaux et structurants de la transhumance. Par ailleurs, le recours aux périodes de l’année dans la légende n’est qu’un «raccourci» qui ne donne pas raison de la complexité des rythmes de déplacement. Pour une meilleure compréhension des mouvements ici dessinés, cf. annexe « Déplacement de transhumance ».
140 - Atlas du Sud-Est mauritanien. Dynamiques rurales
Sources et méthodes : Les densités 1981 sont calculées en utilisant le recensement de 1977 pour la population et les estimations de 1981 pour le cheptel (monographies régionales ONS et DATAR). Les densités 1991 sont calculées en utilisant le recensement de 1988 pour la population et les estimations de 1991 pour le cheptel (monographies régionales ONS et DATAR). Les densités 2007 sont calculées en utilisant les projections pour 2008 pour la population et les estimations de 2004 pour le cheptel (monographies régionales ONS et DATAR).
*25*2/
Répartition des localités et population en 2000
Brakna
Organisation administrative
0
15
30Km
Assaba
Moughataa du Gorgol Kaedi !
Magama M'Bout MONGUEL
" J
CHELKHET TIYAB
LAHRACH
VOUM GLEITA
DJEWOL
!
!
TIKOBRA
"
SOUVE
M'BOUT TERGUENT EHL MOULAYE ELY
VE
TOKOMADJI
E ND
CI
U TO
!
BEILOUGUET LITAME
! DOLOL CIVE !
TOULEL
Dénomination de la commune et de son chef-lieu
!
Chef-lieu de commune
"
Chef-lieu de moughataa
" J
!DAW
Tifounde Cive
!
Maghama
EDBAYE EHL ! !GUELAYE N'DJABENNI ! GANDEGA
VREA LITAMA ! MAGHAMA
WALI DJANTANG !
Mbout Chorfa
!
FO
"
TOULEL !
Sinthiane Padalal
Toulel
0 - 1902
7875 - 31310
Guidimakha
0
15
30Km
maliens en hivernage (sou
Population Pistes
1903 - 7874 SAGNE !
Mbout Centre
al
LEXEIBA
!
Foum Gleita Centre
Djewol
!
!
KAEDI
Lexeiba
Woloum Nere
ég én e S
!
30 Km
v Fleu
!
!
AZGUEILEM TIYAB
GANKI
15
Kaedi
MELZEM TEICHET ! BATHET MOIT BOKHOL ! "
Monguel
NERE WALO
0
Zone de transhumance de mauritaniens en saison sè (source, ACF Mali)
Route en cours de revêtement
Chef-lieu de wilaya
Sources : DATAR, pour le fond cartographique ; ONS, Gorgol en chiffres (2008) pour les toponymes et leur orthographe Le tracé des limites n’a pas de valeur juridique et ne saurait engager la responsabilité du GRDR
Sources : ONS, Recensements de la population 1977 et 2000
Annexes - 141
Relief, hydrographie et hydrogéologie Altitude en mètres
Juillet
Juillet
> 140
Bassin côtier
Septembre
Oueds principaux.
Biseau sec Mauritanides
Oueds secondaires
Go r g
Lexeiba
Woloum Nere
Zone inondable
Formation gréseuse
G o r g ol
Kaedi
Blanc rgol Go
Blanc rgol Go
La dénomination a été ajoutée à partir des cartes 1/200.00 de l'IGN et des enquêtes terrain
Septembre
ir ol No
G o r g ol
Kaedi Woloum Nere
Foum Gleita Centre
Djewol
Mbout Centre v Fleu
Sé n é g al
10
20Km
Ga rfa
Mauritanides
Mbout Chorfa
l
Biseau sec
0
0
Tifounde Cive
Plateau de l'Assaba
Maghama
Maghama Surfaces en eau (2010)
Sinthiane Padalal
Juillet
Toulel
l de ro Ni o
Septembre
Sinthiane Padalal
Toulel
Sources :
Zone inondable : B. Diagana et S. Thiéyé (2007) Hydrogéologie Sources : Mnt : ASTER Global Digital Elevation Model (ASTER GDEM) Surfaces en eau : Small Water Bodies (SWB), VGT4Africa
142 - Atlas du Sud-Est mauritanien. Dynamiques rurales
Mbout Centre
a ég én e S
Fleuve
Aquifères Bassin côtier
ir ol No
Foum Gleita Centre
Djewol
Mbout Chorfa
Tifounde Cive
Go r g
Lexeiba
Ga rfa
< 20
Surfaces en eau (2010)
Aquifères
Surfaces en eau (2010)
Surfaces en eau : Small Water Bodies (SWB), VGT4Africa Zone inondables : BD Ministère de l’Industrie et des Mines (2008)
el rod Ni o
15
30 Km
Données sur la population Evolution de la population par moughataa entre 1977 et 2000 Population ulation en 1977
Evolution du nombre de localités entre 1977 et 2000
en 1977
1988
1977
Population Populationen en2000 2000
2000
60
78
74
94
197
68
132
98
307
82
347
84
60001 - 90000 40001 - 60000 32558 - 40000
entre 1977 et 2
Coefficient d'évolution 1,72 1,73 - 1,88 1,89
+16936
1,90 - 2,08
+36367
+36546
Taux d'évolution 1977 - 1988
+110
+20
+21285
+54
+40
+4 0 10 20 Km
+14
Nombre de nouvelles personnes Nombre de nouvelles personnes + 21 285
1988 - 2000
+18
+ 54
Nombre de nouvelles localités recensées
+2
Nombre de nouvelles d’évolution localités recensées
+Coefficient 54
1,02 - 1,10
+ 21 285
1,11 - 1,25 0
15
30 Km
1,26 - 1,50 1,51 - 1,80
Annexes - 143
Production céréalière Principales activités agricoles
Ouvrages hydro agricoles Cultures de décrue
Elevage Cultures Mixtes
Kaedi
Lexeiba
Woloum Nere
Foum Gleita Centre Mbout Centre
Djewol
Mbout Chorfa ve S Fleu
ga éné l
Tifounde Cive
Principales activités agricoles
Maghama
Elevage
0
Cultures Sources : MDRE, Statistiques agricoles (1999/2000 à 2007/2008)
Mixtes
Sinthiane Padalal Sources : Principales activités agricoles : enquête GRDR-2005
ONS, Gorgol en chiffres, 2008
144 - Atlas du Sud-Est mauritanien. Dynamiques rurales
Ouvrages hydro agricoles
10
20 Km
Toulel Est ici représentée l’activité « dominante » dans les villages, telle qu’indiquée lors d’une assemblée villageoise. Dans les faits, les systèmes de production sont très majoritairement mixtes.
Déplacements de transhumance Point de traversée des troupeaux 0
25
50 Km
Cours d'eau
Go
Déplacement de saison froide et/ou saison sèche on sèche Déplacement d'hivernage
rgo lB lan c
br
r
ac
Gorgol Noi
y Mo
Gorgol
Silliwol
w Ko
l
ga
né
Sé
Aft
fa
Gar
Wouro Bocar Zone de concentration d'hivernage
Zone de concentration de fin de saison froide et de saison sèche Zone de concentration de saison sèche
Sources : Les éléments représentés sur la carte de transhumances ne sont pas issus d’un inventaire exhaustif. Ils ont été signalés lors d’ateliers de terrain regroupant plusieurs acteurs du monde pastoral et représentent les lieux principaux et structurants de la transhumance. Par ailleurs, le recours aux périodes de l’année dans la légende n’est qu’un «raccourci» qui ne donne pas raison de la complexité des rythmes de déplacement. Pour une meilleure compréhension des mouvements ici dessinés, cf. annexe « Déplacement de transhumance ».
Sources et méthodes : Les densités 1981 sont calculées en utilisant le recensement de 1977 pour la population et les estimations de 1981 pour le cheptel (monographies régionales ONS et DATAR). Les densités 1991 sont calculées en utilisant le recensement de 1988 pour la population et les estimations de 1991 pour le cheptel (monographies régionales ONS et DATAR). Les densités 2007 sont calculées en utilisant les projections pour 2008 pour la population et les estimations de 2007 pour le cheptel (monographies régionales ONS et DATAR). Le nombre de têtes par habitant au niveau national est la moyenne de la valeur calculée pour chaque région pour laquelle les statistiques sont disponibles
Annexes - 145
*8,',0$.+$
Répartition des localités et population en 2000 Assaba Assaba Dboulgui / Douboulde
Organisation administrative
Lehrajgaraj
Bouanze Gorgol
Moughataa du Guidimakha 0 15
30 Km
Thienel Dioubaye !
Ould Yenge Sélibaby ARR
Hassi Laatach
LEHRADJ !
Dénomination de la commune et de son chef-lieu
!
BOUANZ Ajar
!
DAVOUE
!
ARR !
WOMPOU
Hassi Bagara
OULD YENGE
!
Hassi Chegar Mbeidi Ammague
SELIBABI
Seneigue Peul
Hamdallaye
!
Wompou
Sangue Diery
!
Chef-lieu de commune
"
Chef-lieu de moughataa
" J
SOUVI !
Samba Kandji Boutanda
Baidiam Yogui Melgue
Gouraye
BAYDJAM
Guemou
Population en 2000
GHABOU
!
Chef-lieu de wilaya
Sources : DATAR, pour le fond cartographique ; ONS (2008) pour les toponymes et leur orthographe Le tracé des limites n’a pas de valeur juridique et ne saurait engager la responsabilité du GRDR
146 - Atlas du Sud-Est mauritanien. Dynamiques rurales
Doubel Saidou
Isse Baba
Selibaby
Saboucire
Diaguily !
Boully
Ammague Ehl Moctar Ould B
!
GOURAYE
Kalinioro
Testaye
Arr
LEABOULLY
HASSI CHEGAR
" J SELIBABY
Chalkha Dakhna
Waar Laghlal
"
! !
Teghade
Nieleba Soninke Mbeydiya Sakha
Moutalague Meden
TEKTAKE
TACHOUT
Ould Yenge
Tektake
Tachott BotokholoGuidimakha
!
EJAR
Agoinitt
Ajar Ehl Aly
LEAWEINATT
!
Assaba
Hsey Sidi
Ajar Peulh
OULD M'BONNY
OULD YENGE
Dafort
0
15
30 Km
< 1200
Pistes
8000 19 000
Route goudronnée (en construction)
> 19 000
Route Goudronnée
Sources : ONS, Recensements de la population 1977 et 2000
Sollou
Mouslim
Khabou
0
10
20Km
Relief, hydrographie et hydrogéologie
Aquifères
Altitude en mètres
Formations dunaires
> 350
Mauritanides
Wompou
Fl
Tachott Botokholo a H aï rHassi Chegar
de l ro Arr o Ni
Boully
Selibaby eu
ve
Wompou Baidiam
o
ol Go
Ka
ra
k
mations dunaires
Ould Yenge
Tachott Botokholo a H aï rHassi Chegar Boully
Selibaby eu
ve
Baidiam
Sé
sin côtier
or
ow uj
Toure ll
Diaguily
uifères
Mbeydiya Sakha
s
gal né
gal né
Sé
Fl
Karak oro
Agoinitt
Diaguily
Go
ritanides
Sources : Mnt : ASTER Global Digital Elevation Model (ASTER GDEM) Réseau hydrographique : Ministère des Mines et de l’Industrie
Khabou
0
10
20 Km eau de l'Assaba
Sources : B. Diagana et S. Thiéyé (2007)
o
de l ro Arr
Ould Yenge
Assaba
s
Dafort
rf
Khabou
or
o Ni
Mbeydiya Sakha
Ga
ol
Hao uis
Agoinitt
Guidimakha
Dafort
rf
ow
Ga
Bouanze
Hao uis
Oueds secondaires
Formations gréseuses
Bouanze
Karak oro
La dénomination a été ajoutée à partir des cartes 1/200.00 de l'IGN et des enquêtes terrain
uj
Oueds principaux.
Toure l l
< 20
Ka 0
ra
k
10
20 Km
Atlas du Sud-Est mauritanien. Dynamiques rurales - 147
Données sur la population Evolution de la population par moughataa entre 1977 et 2000
ulation en 1977 Population en 1977
Evolution du nombre de localités entre 1977 et 2000
Population en 2000 Population
1977
2000
1988 91
112
136
19988 52729
154
195
271
49396
128311
entre 1977 et 2000
0
10
1988 - 2000
Taux d'évolution 1977 - 1988
20 Km
Coefficient d'évolution +29408
2,43
+75582
Nombre de nouvelles personnes
+24
+21
2,47
+76
+41
+ 29 408
0
+ 54
10
20Km
Nombre de nouvelles localités recensées
Coefficient d'évolution 1,21 - 1,25 1,26 - 1,30 Sources : ONS, Recensements de la population 1977 et 2000
148 - Atlas du Sud-Est mauritanien. Dynamiques rurales
1,31 - 1,40
Production céréalière Marche du bétail
Banque de céréales
Infrastructures agricoles
Service vétérinaire Marché
Parc de vaccination
Abattoir
Ouvrage hydro agricole
0
10
20Km
Cultures de décrue
Bouanze
Dafort Agoinitt
Ould Yenge
Mbeydiya Sakha Tachott Botokholo
Marche du b
Hassi Chegar Boully
Arr
Marché Abattoir Banque de c
Selibaby
Wompou
Service vété Parc de vacc
Baidiam
Ouvrage hyd Cultures de
07
Diaguily Sources : MDRE, Statistiques agricoles (1999/2000 à 2007/2008) ONS, Guidimakha en chiffres, 2008
Sources : Principales activités agricoles : enquête GRDR-2005
Khabou Atlas du Sud-Est mauritanien. Dynamiques rurales - 149
Déplacements de transhumance Point de traversée des troupeaux
Cours d'eau Déplacement de saison froide et/ou saison sèche 0
20
Déplacement d'hivernage
40 Km
ro
Zone de concentration de saison sèche
fa
Ka
ra
ko
Gar
Ould Yenge
Nio
rod
el
Sedelmé
Sé
Leya Nahaly
né
ga
Diogountourou
wo ujo
Diaguily Woffou
Melgue
Go
la
rel
u To
l
l
Sangsangué
Sources cartographiques : Les éléments représentés sur la carte de transhumances ne sont pas issus d’un inventaire exhaustif. Ils ont été signalés lors d’ateliers de terrain regroupant plusieurs acteurs du monde pastoral et représentent les lieux principaux et structurants de la transhumance. Par ailleurs, le recours aux périodes de l’année dans la légende n’est qu’un «raccourci» qui ne donne pas raison de la complexité des rythmes de déplacement. Pour une meilleure compréhension des mouvements ici dessinés, cf. annexe « Déplacement de transhumance ».
150 - Atlas du Sud-Est mauritanien. Dynamiques rurales
Sources et méthodes : Les densités 1981 sont calculées en utilisant le recensement de 1977 pour la population et les estimations de 1981 pour le cheptel (monographies régionales ONS et DATAR). Les densités 1991 sont calculées en utilisant le recensement de 1988 pour la population et les estimations de 1991 pour le cheptel (monographies régionales ONS et DATAR). Les densités 2007 sont calculées en utilisant les projections pour 2008 pour la population et les estimations de 2007 pour le cheptel (monographies régionales ONS et DATAR).
+2'+ (&+$5*8,
Répartition des localités et population en 2000
Organisation administrative
ef-lieu de wilaya
Tagant OUALATA OUALATA
"
30
60Km
Hodh Gharbi
Néma
AC
NEMA EL MABROUK T ! ! UEINI TOUIL O ! G A NOUAL ! R ! A BAV JREIF AOUEINAT TEMBEDRA BERI HASSI ! EZBEL ! ETILE BANGOU O U AV GHLIG ! ! NA M BENEAMANE EHEL KOUMBI DEC H BEYE DJIGUENNI SALEH ! HE
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BOUGADOUM
I
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Tembédra
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BASSIKOUNOU
"
ADEL BAGROU
Bassiknou
DJIGUENNI
Guetaa Mbei AMOURJ
FESSALE
Rachid
Bou Steila
Adel Begrou
Vassale Ner
Erche Ijemm
AMOURJ
0
BASSEKNOU
TEMBEDRA
EL MEGVE
50
100 Km
Moughataa du Hodh Echargui Amourj Bassikonou
TOUIL
!
Djiguenni Néma Oualata
Dénomination de la commune et de son chef-lieu
Population Itinéraire 4x4 0 - 1902
Chef-lieu de commune
"
Chef-lieu de moughataa
" J
Chef-lieu de wilaya
Sources : DATAR, pour le fond cartographique ; ONS (2008) pour les toponymes et leur orthographe Le tracé des limites n’a pas de valeur juridique et ne saurait engager la responsabilité du GRDR
1903 - 7874 7875 - 31310
Piste secondaire Piste principale
Sources : ONS, Recensements de la population 1977 et 2000
Atlas du Sud-Est mauritanien. Dynamiques rurales - 151
Relief, hydrographie et hydrogéologie Altitude en mètres
Oueds principaux.
< 150
La dénomination a été ajoutée à partir des cartes 1/200.00 de l'IGN et des enquêtes terrain
> 350
Aquifères Formations dunaires Massif de l'Affolé
Oueds secondaires
Formations Péliteuses Biseau Sec
0
15 30Km
Oum m S
e b o ua
Bengou
ifères mations aires
Bassiknou
sif de olé
El H r
ou f
Guetaa Mbei Rachid
Bou Steila Erche Ijemm
Adel Begrou
Bassiknou
Guetaa Mbei mations euses
Vassale Ner
Sources : Réseau hydrographique : Ministère des Mines et de l’Industrie MNT : ASTER Global Digital Elevation Model (ASTER GDEM)
Rachid
Sources :au B. Diagana et S. Thiéyé (2007)
0
152 - Atlas du Sud-Est mauritanien. Dynamiques rurales
Bengou
15 30Km
Bou Steila Erche Ijemm
Adel Begrou
Vassale Ner
Données sur la population Evolution de la population par moughataa entre 1977 et 2000
Population lation en 2000
Population ulation en 1977 977
11779
Evolution du nombre de localités entre 1977 et 2000
1977
00
2000
1988 9
11780 - 20000
22
12 20001 - 50000
50001 - 80000
49 74
25
56
102
79
Taux d'évolution
102
123
49
200
238
228
73
354
170
1977 - 1988
1988 - 2000 Nombre de nouvelles localités recensées + 54
Nombre de nouvelles Nombre de nouvelles personnes personnes
Coefficient d’évolution
+ 21 285
+ 21 285
0
40
80 Km
+3
1,43 - 1,50
+10
1,51 - 2,00
+8791
2,01 - 2,20 2,21 - 2,50
+28
+42105 0
80 160 Km
+29685
+42974 +57205
+67
+53
+24 +98
+91
+136
+24
+184
+29516
Coefficient d'évolution 3,06 3,07 - 3,11
Sources : ONS. recensements 1977 ; 2000.
+105
3,93 - 3,94 3,95 - 5,75
3,12 - 3,92
Atlas du Sud-Est mauritanien. Dynamiques rurales - 153
Production céréalière Ouvrages hydro agricoles
Cultures de décrue
Principales activités agricoles
Principales activités agricoles
Cultures de décrue Pi i
Elevage
0 15 30Km
Elevage
Cultures
Cultures
Mixtes
Mixtes
Bengou
Bassiknou Guetaa Mbei Rachid
Bou Steila
Adel Begrou
Vassale
Erche Ijemm Sources : MDRE, Statistiques agricoles (1999/2000 à 2007/2008) ONS, Hodh Echargui en chiffres, 2008
154 - Atlas du Sud-Est mauritanien. Dynamiques rurales
Sources : Principales activités agricoles : enquête GRDR-2005
Est ici représentée l’activité « dominante » dans les villages, telle qu’indiquée lors d’une assemblée villageoise. Dans les faits, les systèmes de production sont très majoritairement mixtes.
Déplacements de transhumance Cure salée 50 Plan d'eau et puisard des0plans d'eau
100 Km
Déplacement de transhumance Zone de concentration de saison froide Zone de concentration de saison sèche Zone de transhumance des troupeaux maliens en hivernage (source, ACF Mali) Zone de transhumance des troupeaux mauritaniens en saison sèche au Mali (source, ACF Mali)
Irij i
Dh a
em rN
Pât ura cam ges eli d'h ns ive et r ov nag ins e
a
Sources : Les éléments représentés sur la carte de transhumances ne sont pas issus d’un inventaire exhaustif. Ils ont été signalés lors d’ateliers de terrain regroupant plusieurs acteurs du monde pastoral et représentent les lieux principaux et structurants de la transhumance. Par ailleurs, le recours aux périodes de l’année dans la légende n’est qu’un «raccourci» qui ne donne pas raison de la complexité des rythmes de déplacement. Pour une meilleure compréhension des mouvements ici dessinés, cf. annexe « Déplacement de transhumance ».
Sources et méthodes : Les densités 1981 sont calculées en utilisant le recensement de 1977 pour la population et les estimations de 1981 pour le cheptel (monographies régionales ONS et DATAR). Les densités 1991 sont calculées en utilisant le recensement de 1988 pour la population et les estimations de 1991 pour le cheptel (monographies régionales ONS et DATAR). Les densités 2007 sont calculées en utilisant les projections pour 2008 pour la population et les estimations de 2007 pour le cheptel (monographies régionales ONS et DATAR). Le nombre de têtes par habitant au niveau national est la moyenne de la valeur calculée pour chaque région pour laquelle les statistiques sont disponibles.
Atlas du Sud-Est mauritanien. Dynamiques rurales - 155
+2'+ (/ *+$5%,
Répartition des localités et population en 2000
Organisation administrative 0
25
50 Km Tamcheket TAMCHEKETT
El Mara
!
Guebnoumer Guellab
MABROUK
TAMCHAKETT
"!
Teichtaya AIOUN EL ATROUSS
Legleitatt
N'SAVENNI
SAVA
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Legreive
Oum Lemhar
OUM LAHYDH
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"
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MOD
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!
GLIG EHEL OWJE
15
R'wahel J'reive
30Km
Chef-lieu de commune
Koubenni
"
Chef-lieu de moughataa
TOUIL
Chef-lieu de wilaya
Achweyev
T'wil
Ghariet Tal Ket Wel KOUBENNI Koubenni
Oum El Akri
Emneissira Ejreyv Gougui Zema Voutni
Agreij Ehel Ketwel
Kerkeirett
Em Sveya Toueimrat L
Voulaniya Medbougou
Population en 2000 0 - 389 390 - 1074 1075 - 4848 4849 - 9748
Dénomination de la commune et de son chef-lieu
Sources : DATAR, pour le fond cartographique ; ONS (2008) pour les toponymes et leur orthographe Le tracé des limites n’a pas de valeur juridique et ne saurait engager la responsabilité du GRDR
156 - Atlas du Sud-Est mauritanien. Dynamiques rurales
Hodh Charghi Niemetou La Rezam
GOUGUI ZEMAL
!
" J
Teguewdit Dar El Oula
Sources : ONS, Recensements de la population 1977 et 2000
Tadert
El Ghoutoub
Daghvegue
!
Aïoun
Tintane
50 Km 0
U
UGO
IBO
A IY
AN
UL !
Moughataa du Hodh El Gharbi
Tamchekett
Ain Varba
Assaba
25
Nebket Leat Tichilit El
Egeirj Yeba
"
TOUIL
Lenwar TINTANE
0
KOBENNI
!
Leaweinat
Agharghar 1
HASSI A. BECHNE
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!
!
TIMZINE
AIN VARBE
LEHREIJAT
Dar S'lama Dar El Oula
!
HAMAD ! BENEAMANE HASSI ABDELLAH !
AWEINATT THALLE
Dar Naim
Oum Lahyadh
Egjert 1
El Batha
Tintane
Kre»sl
!
Dar Naim Hassi Ewlad
Z'meite
Liba
RE
TINTANE
Lemlihass
Lighathe
Sondaj Eche
!
IRA
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!
D'mouche Le Dar El Oula
Reyoug 2
Devaa Markz
EGJERT
UE
GUETA TEIDOUME !
Neichan Ntourje
Pistes Route gourdonnée
Relief, hydrographie et hydrogéologie Altitude en mètres < 33
Aquifères
Oueds principaux. La dénomination a été ajoutée à partir des cartes 1/200.00 de l'IGN et des enquêtes terrain
> 542
Massif de l'Affolé
Formations dunaires
Surfaces en eau
Formations Péliteuses
Aout Septembre
Oueds secondaires
as Task
as Task Tamcheket
Tamcheket
Teichtaya
Teichtaya
a
El Ghabra
Doueirara
îy
Tintane
dr ou
îy
Doueirara
N El
dr ou
Tintane
Aioun
N El
Aioun
a
El Ghabra
Ain Varba
0
30 Km
0
Daghvegue Treidat
Koubenni
T'wil
15
Ain Varba
Ou
Sources : Réseau hydrographique : Ministère des Mines et de l’Industrie MNT : ASTER Global Digital Elevation Model (ASTER GDEM)
30 Km
Koubenni
ad o T'wil
Voulaniya Medbougou
15
Treidat
e gu Se
ado u Ou
Segue
Daghvegue
Voulaniya Medbougou
Sources : B. Diagana et S. Thiéyé (2007)
Atlas du Sud-Est mauritanien. Dynamiques rurales - 157
Données sur la population Evolution de la population par moughataa entre 1977 et 2000
Population enen 1977 Population 1977
Evolution du nombre de localités entre 1977 et 2000
Population enen 2000 Population 2000
1988
1977
2000
66
29
110 86
60
60001 - 80000 30761 - 60000 30760
0
98
149
95
194
250
152
272
de nouvelles Augmentation de la populationNb entre 1977 et 2000 personnes + 21 285
+24435
1988 - 2000
1977 - 1988
0
30
60 Km
+25529 +37
+44 +26
+108
Nb de nouvelles personnes
+48099
+55167
15 30 Km
+ 21 285 Coefficient d'évolution 2,23 2,24 - 4,09
Sources : ONS. recensements 1977 ; 2000.
158 - Atlas du Sud-Est mauritanien. Dynamiques rurales
+51
+57
+101
Coefficient d’évolution 1,67
4,10 - 4,39
1,68 - 2,00
4,40 - 4,86
2,01 - 2,26
+120
Production céréalière Ouvrages hydro agricoles
Elevage
Cultures de décrue
Cultures Mixtes
Tamcheket
Teichtaya
Aioun Tintane
Doueirara
E 10000 9000
El Ghabra
8000 7000
0
Daghvegue Ain Varba
15
30Km
6000 5000
Treidat
4000 3000
Koubenni
2000 1000 0 1999
T'wil
Sources : MDRE, Statistiques agricoles (1999/2000 à 2007/2008) ONS, Hodh El Gharbi en chiffres, 2008
Sources : - Principales activités agricoles : enquête GRDR-2005
Voulaniya
Medbougou
Principales activités agricoles
Est ici représentée l’activité « dominante » dans les villages, telle qu’indiquée lors d’une assemblée villageoise. Dans les faits, les systèmes de production sont très majoritairement mixtes. Atlas du Sud-Est mauritanien. Dynamiques rurales - 159
Déplacements de transhumance Cure salée
Zone de concentration de saison sèche
Plan d'eau et puisard des plans d'eau
Zone de transhumance des troupeaux maliens en hivernage (source, ACF Mali)
Déplacement de transhumance Zone de concentration de saison froide
Zone de transhumance des troupeaux mauritaniens en saison sèche au Mali (source, ACF Mali)
Ao u A
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Sources cartographiques : Les éléments représentés sur la carte de transhumances ne sont pas issus d’un inventaire exhaustif. Ils ont été signalés lors d’ateliers de terrain regroupant plusieurs acteurs du monde pastoral et représentent les lieux principaux et structurants de la transhumance. Par ailleurs, le recours aux périodes de l’année dans la légende n’est qu’un «raccourci» qui ne donne pas raison de la complexité des rythmes de déplacement. Pour une meilleure compréhension des mouvements ici dessinés, cf. annexe « Déplacement de transhumance ».
160 - Atlas du Sud-Est mauritanien. Dynamiques rurales
Sources et méthodes : Les densités 1981 sont calculées en utilisant le recensement de 1977 pour la population et les estimations de 1981 pour le cheptel (monographies régionales ONS et DATAR). Les densités 1991 sont calculées en utilisant le recensement de 1988 pour la population et les estimations de 1991 pour le cheptel (monographies régionales ONS et DATAR). Les densités 2007 sont calculées en utilisant les projections pour 2008 pour la population et les estimations de 2004 pour le cheptel (monographies régionales ONS et DATAR). Le nombre de têtes par habitant au niveau national est la moyenne de la valeur calculée pour chaque région pour laquelle des statistiques sont disponibles
N
otice de la carte sur les dĂŠplacements de transhumance
Dans le cadre du projet SPAP, une ĂŠtude Ă ĂŠtĂŠ rĂŠalisĂŠe >?Â&#x2C6;? paux dĂŠplacements des troupeaux dans les rĂŠgions ĂŠtudiĂŠes. Nous prĂŠsentons ici les principales conclusions de ce travail, sachant que les informations reprĂŠsentĂŠes doivent ĂŞtre contextualisĂŠes et mises en relations avec les autres ĂŠlĂŠments (sociaux, ĂŠconomiques, politiques) qui concourent Ă façonner lâ&#x20AC;&#x2122;activitĂŠ pastorale en Mauritanie. Le but de lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠtude nâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠtait pas de dessiner les nombreux itinĂŠraires parcourus par les troupeaux mauritaniens. Chaque famille, chaque berger ayant son propre parcours, dĂŠterminĂŠ par des conditions ĂŠcologiques (caractĂŠristiques de la saison des pluies, composition et taille du cheptel,â&#x20AC;Ś), mais aussi par des facteurs sociaux et ĂŠconomiques (disponibilitĂŠ de main-dâ&#x20AC;&#x2122;Ĺ&#x201C;uvre, familiale ou salariale, facilitĂŠ dâ&#x20AC;&#x2122;accès aux points dâ&#x20AC;&#x2122;eau, dâ&#x20AC;&#x2122;après les règles coutumières ou ĂŠtatiques,â&#x20AC;Ś). Z $ ' 4 Â? des ÂŤ logiques de dĂŠplacement Âť. Il convient par ailleurs de souligner que ces dĂŠplacements, tels que nous les avons dessinĂŠs sur la carte, ne sont pas toujours empruntĂŠs dans leur intĂŠgralitĂŠ. Certains troupeaux se dĂŠplacent exclusivement sur une portion de leur ĂŠtendue. Quelques exemples en Assaba permettront de prĂŠciser ce point (cf. plus loin). NĂŠanmoins, malgrĂŠ les nombreuses diffĂŠrences qui caractĂŠrisent les multiples itinĂŠraires rĂŠels, ces ÂŤ dĂŠpla-
cements logiques Âť permettent de dĂŠgager quelques ĂŠlĂŠments gĂŠnĂŠraux pouvant servir de contexte pour la comprĂŠhension des mouvements de transhumance. Une bonne partie des mouvements de transhumance se dĂŠroule du nord vers le sud et vice versa. Les axes sont parcourus du sud vers le nord Ă partir du mois dâ&#x20AC;&#x2122;aoĂťt : il sâ&#x20AC;&#x2122;agit de mouvements dâ&#x20AC;&#x2122;hivernage, ayant pour but lâ&#x20AC;&#x2122;administration dâ&#x20AC;&#x2122;une cure salĂŠe aux animaux et la recherche de pâturages prisĂŠs. Lâ&#x20AC;&#x2122;Aouker est lâ&#x20AC;&#x2122;une des destinations privilĂŠgiĂŠes de ces dĂŠplacements : camelins et ovins trouvent ici un milieu salubre, des points dâ&#x20AC;&#x2122;eau salĂŠe et des pâturages de qualitĂŠ. Ailleurs, Ă lâ&#x20AC;&#x2122;exception de lâ&#x20AC;&#x2122;Assaba, nous ne retrouvons pas des zones de concentrations dâ&#x20AC;&#x2122;hivernage, les points dâ&#x20AC;&#x2122;eau ĂŠtant diffus sur lâ&#x20AC;&#x2122;espace pastoral. NĂŠanmoins, quelques aires de concentration temporaire, se crĂŠent parfois autour des points salĂŠs situĂŠs plus au sud, frĂŠquentĂŠs surtout par les bovins mauritaniens et par les troupeaux maliens. La durĂŠe du sĂŠjour sur les pâturages dâ&#x20AC;&#x2122;hivernages est assez variable : dans lâ&#x20AC;&#x2122;Aouker, certains troupeaux restent jusquâ&#x20AC;&#x2122;au mois de mars, dâ&#x20AC;&#x2122;autres redescendent dès le mois dâ&#x20AC;&#x2122;octobre. Au sud, les dĂŠplacements sont toujours plus courts et, en gĂŠnĂŠral, les troupeaux Ă dominance bovine sont moins concernĂŠs par ces mouvements (pendant la saison des pluies, ils pâturent le plus souvent dans les environs du village). Les ĂŠleveurs
4 4 * / de lâ&#x20AC;&#x2122;hivernage. A partir de la saison froide, les axes sont donc parcourus en sens inverse. Ce sont les mouvements de soudure qui mènent les troupeaux vers le sud, au fur et Ă mesure de lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠpuisement des pâturages et des ressources en eau. Dans la partie occidentale (Guidimakha et Assaba) nous retrouvons deux grandes aires de rassemblement de saison sèche qui sâ&#x20AC;&#x2122;organisent autour de nombreux puisards creusĂŠs dans la nappe alluviale des oueds. Dans les Hodh, les puisards sont creusĂŠs surtout autour des plans dâ&#x20AC;&#x2122;eau et les rassemblements de saison sèche semblent plus diffus (seules 3 aires plus # # terrain). Par ailleurs, une partie du cheptel traverse la frontière pour rejoindre les zones de concentration de saison sèche au Mali. Dans ce cadre gĂŠnĂŠral, les types de parcours possibles sont, comme nous lâ&#x20AC;&#x2122;avons dit, nombreux. Certains troupeaux (notamment, ceux Ă prĂŠdominance de camelins) exploitent longtemps les pâturages de lâ&#x20AC;&#x2122;Aouker et ne redescendent que tardivement. Dâ&#x20AC;&#x2122;autres (souvent, Ă prĂŠdominance dâ&#x20AC;&#x2122;ovins) ne frĂŠquentent pas lâ&#x20AC;&#x2122;Aouker, mais * Â? $ $ * avec le Mali et continuer bien Ă lâ&#x20AC;&#x2122;intĂŠrieur. Les troupeaux Annexes - 161
de bovins ont tendance Ă rester dans les alentours villageois jusquâ&#x20AC;&#x2122;Ă la saison sèche avancĂŠe. Ils ne partent que très tard, pour ÂŤ accueillir lâ&#x20AC;&#x2122;hivernage Âť au Mali. Trois parcours-type donc, nuancĂŠs par la composition du troupeau (rarement limitĂŠ Ă une seule espèce) et par la marge de manĹ&#x201C;uvre et les stratĂŠgies ĂŠconomiques des ĂŠleveurs. Le Hodh Echargui semble ajouter quelques / V wilaya, un grand # U
dans lâ&#x20AC;&#x2122;Assaba et dans le Hodh El Gharbi, il relie lâ&#x20AC;&#x2122;Aouker au sud plus pluvieux. Par contre, Ă lâ&#x20AC;&#x2122;est et Ă lâ&#x20AC;&#x2122;ouest les parcours se diffĂŠrencient quelque peu du schĂŠma gĂŠnĂŠral. Si les petits ruminants sont prĂŠsents sur lâ&#x20AC;&#x2122;ensemble
de la wilaya, le couloir occidental semble ĂŞtre caractĂŠrisĂŠ par une prĂŠvalence de bovins et les dĂŠplacements sont plus courts. A lâ&#x20AC;&#x2122;est, les camelins sont prĂŠdominants et les mouvements mènent les troupeaux vers la falaise du Dhar NĂŠma ou la zone de pâturages chameliers de lâ&#x20AC;&#x2122;Iriji. Dans le Gorgol, le Guidimakha et une partie de lâ&#x20AC;&#x2122;Assaba les choses se dĂŠroulent diffĂŠremment. Un premier groupe de dĂŠplacements sâ&#x20AC;&#x2122;effectue de nord-ouest vers sud-est. Plusieurs axes parallèles accueillent, en plus du cheptel local, les troupeaux en provenance du Trarza, du Brakna et, plus rarement, de lâ&#x20AC;&#x2122;Inchiri. Dans son intĂŠgralitĂŠ, ces iti-
Parcours de soudure, parcours dâ&#x20AC;&#x2122;hivernage Â&#x20AC; < = ' ' 4 garantir sa reproduction. De manière conventionnelle et quelque peu schĂŠmatique, nous pouvons distinguer entre parcours dâ&#x20AC;&#x2122;hivernage et parcours de soudure. Chronologiquement, les premiers se dĂŠroulent pendant la saison pluvieuse et en dĂŠbut de saison froide ; les deuxièmes sont caractĂŠristiques de la pĂŠriode chaude et sèche. Cependant, ces repères temporels * + U ' 4 / $ Â&#x160; 4
nĂŠraires sont parcourus seulement par les troupeaux qui pratiquent la transhumance longue vers le SĂŠnĂŠgal et le Mali. A partir dâ&#x20AC;&#x2122;octobre, les axes sont empruntĂŠs par les ovins et les camelins ; ils descendent lentement, les pâturages et les points dâ&#x20AC;&#x2122;eaux ĂŠtant abondants. Les premiers rentrent au SĂŠnĂŠgal ou au Mali vers le mois de fĂŠvrier et ils y restent jusquâ&#x20AC;&#x2122;Ă lâ&#x20AC;&#x2122;hivernage. Plus nombreux en amont de lâ&#x20AC;&#x2122;axe, les camelins dĂŠpassent moins souvent la frontière
U + $ J ou dans une zone de concentration au nord de lâ&#x20AC;&#x2122;oued 4 'V 4 Â&#x201C; V ' $ ' 'V nĂŠe puisque les ressources en eau souterraine sont dif 3 / K Â&#x2020; ou alors payantes (forages). Il reste nĂŠanmoins quelques grands troupeaux dont les propriĂŠtaires disposent de
Â&#x160; 4 dans la zone de concentration au nord de lâ&#x20AC;&#x2122;oued Gorgol, K / lâ&#x20AC;&#x2122;hivernage, sont abreuvĂŠs Ă lâ&#x20AC;&#x2122;aide de camions citernes.
* Â&#x160; 4 '
* $ / 4 # / $ V 4 Â&#x201C; ' U + 4 & < = comme une contrainte. En revanche, les dĂŠplacements dâ&#x20AC;&#x2122;hivernage se dĂŠroulent Ă un moment de lâ&#x20AC;&#x2122;annĂŠe oĂš les pâturages et les points dâ&#x20AC;&#x2122;eau sont abondants et facilement accessibles et ils sont considĂŠrĂŠs plutĂ´t comme une optimisation du système de conduite (par rapport Ă la santĂŠ animale ou en relation Ă lâ&#x20AC;&#x2122;amĂŠnagement de lâ&#x20AC;&#x2122;espace villageois). Cependant, dans un cas comme dans lâ&#x20AC;&#x2122;autre, les itinĂŠraires et les pratiques que nous avons recensĂŠes sont loin dâ&#x20AC;&#x2122;ĂŞtre homogènes et les diffĂŠrenciations que nous avons remarquĂŠes laissent ressortir de multiples stratĂŠgies dâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠlevage, qui se dĂŠploient dans des contextes sociaux et ĂŠconomiques caractĂŠrisĂŠs par des degrĂŠs de contrainte fort diffĂŠrents. Les parcours de soudure, tels quâ&#x20AC;&#x2122;ils nous sont dĂŠcrits par nos interlocuteurs, illustrent bien cet aspect. En effet, si tous les ĂŠleveurs se dĂŠplacent Ă la recherche des Â&#x201C; 4 K < * ' Â&#x201C; =4 ' $ K Â&#x160; K ÂŤ maigrissent en transhumance Âť. De lâ&#x20AC;&#x2122;autre cĂ´tĂŠ, ceux qui partent ÂŤ avant lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠpuisement des pâturages Âť Ă la recherche dâ&#x20AC;&#x2122;une meilleure nourriture et dont les animaux ÂŤ se reproduisent plus vite et ils sont en embonpoint Âť grâce Ă la transhumance. A ceci, nous pouvons ajouter ceux dont les troupeaux stationnent dans les mĂŞmes zones de pâturages tout au long de la saison sèche, ĂŠtant abreuvĂŠs aux puisards profonds ou Ă lâ&#x20AC;&#x2122;aide de camions citernes. 162 - Atlas du Sud-Est mauritanien. Dynamiques rurales
Les axes du Gorgol et du Guidimakha sont parcourus par $ 4 / V 4 $ < K = U bovins sont partis en avril en 2009 (considĂŠrĂŠe comme une annĂŠe moyenne), mais dès le mois de janvier en 2003 (considĂŠrĂŠe comme la dernière mauvaise annĂŠe pour lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠlevage, les pluies sâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠtant arrĂŞtĂŠes au milieu de lâ&#x20AC;&#x2122;hivernage >??>Â&#x2020; J ' K tives et en moins de 15 jours sont au Mali ; la plupart, progressent lentement. Un peu avant lâ&#x20AC;&#x2122;arrivĂŠe des premières pluies ils sont dans la grande zone de concentration, centrĂŠe autour des oueds Goujowol, Tourella, SedelmĂŠ, Moylah, Mbalou et Karakoro. Une partie du cheptel traverse + $ J
Plusieurs points de traversĂŠe nous ont ĂŠtĂŠ signalĂŠs entre la Mauritanie dâ&#x20AC;&#x2122;une part, le SĂŠnĂŠgal et le Mali de lâ&#x20AC;&#x2122;autre. Wouro Bocar permet aux troupeaux mauritaniens de rejoindre les forages pastoraux de Ranerou, Hodallaye, Malandou, WindĂŠ et Djhoi au SĂŠnĂŠgal. Woffou et Diougountourou, plus au sud, sont empruntĂŠs surtout par les troupeaux dâ&#x20AC;&#x2122;ovins. Ceux qui traversent Ă Woffou longent ensuite la FalĂŠmĂŠ, parfois jusquâ&#x20AC;&#x2122;en GuinĂŠe. De Diougountourou, les troupeaux se dirigent plutĂ´t vers la rĂŠ Â&#x201D; T J traversĂŠe principal des bovins. Il est important de souligner que sur lâ&#x20AC;&#x2122; ÂŤ atlas des potentialitĂŠs agro-pastorales de la Mauritanie Âť ĂŠditĂŠ en 1988 par lâ&#x20AC;&#x2122;IEMVT, ces axes ne sont pas signalĂŠs. Dâ&#x20AC;&#x2122;après cette ĂŠtude, les troupeaux se dĂŠplaçaient suivant des directions nord-sud, souvent de part et dâ&#x20AC;&#x2122;autre de la frontière entre le SĂŠnĂŠgal et la Mauritanie. Les mouvements dâ&#x20AC;&#x2122;hivernage prĂŠsentent aussi, dans 4 celle ĂŠvoquĂŠe prĂŠcĂŠdemment. Ils sont avant tout moins frĂŠquents. La plupart du cheptel local stationne dans les alentours du village ou dans des petites aires de concentration dâ&#x20AC;&#x2122;intĂŠrĂŞt local qui regroupent les troupeaux des villages environnants. Cette pratique rĂŠpond essentiellement au besoin dâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠloigner les animaux des zones agricoles et elle est davantage adoptĂŠe par les $ 4 privilĂŠgiĂŠs des ÂŤ rĂŠsidus des champs Âť, accessibles * Â&#x201A; Ă des dĂŠplacements importants. Au Gorgol, un seul axe dâ&#x20AC;&#x2122;hivernage nous a ĂŠtĂŠ signalĂŠ. Il est empruntĂŠ par les T 3 * + $ J Â&#x2020; et il se dirige vers une zone de concentration autour des oueds Kow et Silliwol. Certains remontent jusquâ&#x20AC;&#x2122;au
PrĂŠcisions sur la mĂŠthodologie 4 $ ' # $ 3 * 4
Â&#x2020;
$ les bergers, nos interlocuteurs privilĂŠgiĂŠs. Nous avons ensuite organisĂŠ des ateliers rĂŠgionaux de deux jours, regroupant pour chaque rĂŠgion une dizaine de bergers en provenance des diffĂŠrentes moughataa. Lors des ateliers, les axes et couloirs de transhumance ont ĂŠtĂŠ dessinĂŠs et dĂŠcrits (localitĂŠs traversĂŠes, principaux points dâ&#x20AC;&#x2122;eau, zones de concentration, typologie $ K4 ÂĄ Â&#x2020; Z $ * dĂŠlĂŠgations rĂŠgionales de lâ&#x20AC;&#x2122;Elevage et Ă travers les interviews menĂŠes avec plusieurs personnes ressources (vĂŠtĂŠrinaires, $ 4 4 ÂĄ Â&#x2020; 4 $ K 3 ' 4 4 Â&#x2020; ` 4 * ` $ & w!ZÂ&#x201A; Carte 46
Etudes et tournĂŠes de terrain
TournĂŠe terrain mai 2010 TournĂŠe terrain octobre 2010 TournĂŠe terrain dĂŠcembre 2010 Ateliers rĂŠgionaux (Kaedi, SĂŠlibaby, Kankossa, NĂŠma) Villages enquĂŞtĂŠs : Mboul (Gorgol) ; Niorodel (Guidimakha) ; KĂŠlebelĂŠ maure, (Assaba)
TournĂŠe terrain mai 2010 TournĂŠe terrain octobre 2010 TournĂŠe terrain dĂŠcembre 2010 0
75
150 Km
Ateliers rĂŠgionaux (Kaedi, SĂŠlibaby, Kankossa, NĂŠma)
Annexes - 163
lac de M'Bout, vers la zone de Moybrack. Bien quâ&#x20AC;&#x2122;il nâ&#x20AC;&#x2122;y ait pas ici dâ&#x20AC;&#x2122;eaux salĂŠes, on considère que les pâturages prĂŠsents peuvent contrer le pica, on parle donc de la cure salĂŠe de Moybrack. La zone est frĂŠquentĂŠe Ă partir de juillet par les ovins qui restent jusquâ&#x20AC;&#x2122;au mois dâ&#x20AC;&#x2122;octobre. Les bovins arrivent en aoĂťt et restent au moins jusquâ&#x20AC;&#x2122;au dĂŠbut de la saison froide, parfois ils attendent ici la saison sèche. Ces pâturages sont frĂŠquentĂŠs aussi K $ + $ SĂŠnĂŠgal Ă Wouro Bocar et Garli. Au Guidimakha, la transhumance dâ&#x20AC;&#x2122;hivernage est essentiellement pratiquĂŠe par les ĂŠleveurs originaires des rĂŠgions plus septentrionales et qui se sont installĂŠs ici au moment de la sĂŠcheresse (cette zone reprĂŠsentait Ă lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠpoque le point dâ&#x20AC;&#x2122;arrivĂŠe de leur transhumance de soudure). Il sâ&#x20AC;&#x2122;agit par ailleurs de pasteurs qui ne pratiquent pas (ou peu) lâ&#x20AC;&#x2122;agriculture. Câ&#x20AC;&#x2122;est le cas, par exemple, des Peulhs FoulbĂŠ Djeri, ĂŠleveurs de bovins. Originaires de la moughataa de Barkewol, ils rĂŠsident aujourdâ&#x20AC;&#x2122;hui le long du Karakoro (Louboyre, Doubel, â&#x20AC;Ś et quelques autres villages). Chaque annĂŠe, les jeunes bergers cĂŠlibataires conduisent leur cheptel dans la commune de Barkewol oĂš les liens avec la famille sont encore très forts (ce qui assure la possibilitĂŠ dâ&#x20AC;&#x2122;accès aux ressources). Ces ĂŠleveurs considèrent que cette transhumance leur per $ ' $ < vers le nord Âť et de certains pâturages particulièrement ! $ $ animaux dans des espaces très densĂŠment cultivĂŠs. Il sâ&#x20AC;&#x2122;agit par ailleurs dâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠleveurs ayant des troupeaux consĂŠquents. Cette transhumance dĂŠmarre en septembre et dure environ deux mois ; en novembre, les bergers rentrent au village, pour repartir au mois de mars vers le sud. Lâ&#x20AC;&#x2122;exemple de FoulbĂŠ Djeri montre lâ&#x20AC;&#x2122;importance des diffĂŠrents ĂŠlĂŠments dans le choix des par164 - Atlas du Sud-Est mauritanien. Dynamiques rurales
cours : typologie et taille du cheptel (seulement ceux qui ont des gros troupeaux pratiquent cette transhumance dâ&#x20AC;&#x2122;hivernage), caractĂŠristiques de lâ&#x20AC;&#x2122;espace de rĂŠsidence 3 $ + Â&#x2020;4 taches familiales et par lĂ droits dâ&#x20AC;&#x2122;accès aux ressources, disponibilitĂŠs de main-dâ&#x20AC;&#x2122;Ĺ&#x201C;uvre. W 4 des mouvements en provenance de lâ&#x20AC;&#x2122;Assaba. Ces dĂŠplacements sont essentiellement dus aux troupeaux de camelins et dâ&#x20AC;&#x2122;ovins qui descendent vers le sud, dès le mois dâ&#x20AC;&#x2122;octobre. Les troupeaux suivent les principaux oueds Ă la recherche de plantes vertes. Celles-ci sont disponibles jusquâ&#x20AC;&#x2122;au mois de fĂŠvrier. A partir du mois de mars, les mouvements deviennent plus erratiques.
Certains remontent un peu vers le nord, dans des zones rgueiba (terre blanche) de la moughataa dâ&#x20AC;&#x2122;Ould Yenge. ' 'V + $ J nĂŠgal. Ils dĂŠpassent rarement la frontière mauritanienne. Avec lâ&#x20AC;&#x2122;arrivĂŠe de la pluie, les troupeaux prennent le 4 # 4 bourgeonnement des plantes. Le point dâ&#x20AC;&#x2122;arrivĂŠe est parfois lâ&#x20AC;&#x2122;Aouker avec ses pâturages dâ&#x20AC;&#x2122;hivernage.
Conversations Ă Niorodel et Mboul Le samedi est le meilleur jour pour partir. Quand il est bien choisi, il assure la rĂŠussite totale ; mais, quand il nâ&#x20AC;&#x2122;est pas bien choisi, â&#x20AC;Ś câ&#x20AC;&#x2122;est lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠchec total. Ainsi, les jours de dĂŠpart les plus frĂŠquents sont le lundi et le jeudi, jours favorables, mais moins risquĂŠs. Quoi quâ&#x20AC;&#x2122;il en soit, on ne part jamais un mercredi impair, ni le dernier mercredi du mois. Avant de partir il faut vacciner le cheptel et $ w W 4 $ # K * J 4 ' ! / Â&#x201A; $ K $ de lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠlevage. Une fois sâ&#x20AC;&#x2122;ĂŞtre acquittĂŠ dâ&#x20AC;&#x2122;une somme selon la taille du troupeau, on peut obtenir du prĂŠfet lâ&#x20AC;&#x2122;autorisation dâ&#x20AC;&#x2122;entrĂŠe au SĂŠnĂŠgal. Mais avant de se mettre en route, il faut rassembler ce qui sera nĂŠcessaire pour le voyage : pelle, puisette, bâches pour se rĂŠparer de la pluie et construire les huttes sur les campements (souvent cousues Ă partir des sacs de 50 kg, lĂŠgers et rĂŠsistants), bidons en plastique pour lâ&#x20AC;&#x2122;eau, couscous sĂŠchĂŠ, riz, sucre, thĂŠ, huile, arachides, et de lâ&#x20AC;&#x2122;argent. Depuis plusieurs annĂŠes, les femmes ne participent plus Ă la transhumance. Ce sont en gĂŠnĂŠral les hommes entre 10 et 50 ans qui partent. La conduite du troupeau est rĂŠservĂŠe aux plus jeunes, tandis que les plus âgĂŠs sâ&#x20AC;&#x2122;occupent de lâ&#x20AC;&#x2122;organisation, des contacts avec les autoritĂŠs des $ 4 + Â&#x201A; $ 4 Â&#x201C; Pendant la journĂŠe, on sâ&#x20AC;&#x2122;arrĂŞte Ă cĂ´tĂŠ des points dâ&#x20AC;&#x2122;eau pour abreuver les animaux ; tandis que la nuit, les haltes se font toujours * Â&#x201C; ` Â&#x201C; $ $ ' ' pâturages. Câ&#x20AC;&#x2122;est lui qui dĂŠcide sâ&#x20AC;&#x2122;il faut sâ&#x20AC;&#x2122;arrĂŞter ou continuer. On sâ&#x20AC;&#x2122;arrĂŞte lĂ oĂš les ressources sont abondantes et de qualitĂŠ, mais aussi parfois parce que les animaux sont fatiguĂŠs. Pour des courts sĂŠjours, on peut accĂŠder Ă lâ&#x20AC;&#x2122;eau gratuitement ; quand on reste longtemps, il faut creuser son propre puisard. Au SĂŠnĂŠgal et au Mali, lâ&#x20AC;&#x2122;eau est souvent payante et il faut demander lâ&#x20AC;&#x2122;autorisation pour creuser, parfois on nous la refuse. En Mauritanie, nous nâ&#x20AC;&#x2122;avons pas besoin dâ&#x20AC;&#x2122;autorisation, mais sâ&#x20AC;&#x2122;il y a un village Ă cĂ´tĂŠ, il est bien de le prĂŠvenir. Au retour il nâ&#x20AC;&#x2122;y a pas de festivitĂŠs, mais on ĂŠgorge un mouton pour remercier Dieu.
C
alendrier des activitÊs agro-pastorales (d'après Rasse et Mercat, 1994)
Annexes - 165
D
onnées zootechniques et prix de quelques produits d'élevage (source : GRDR)
Age à la Age reproduction réforme
Nombre de Nombre de Mortalité et Perte et Renouvellement portée/an petit/portée morbidité vol
Production laitière Production Nombre de par lactation vendue nette lactation/an ou consommée par le ménage
« VACHE MAURE »
4 ans
14
0,67
1
0,25
0,05
0,07
0,40
0,67
105
BREBIS
1 an
10
1,00
1
0,2
0,05
0,10
0,65
1,00
70
« CHEVRE DIOUGUY »
1 an
10
1,00
1
0,15
0,05
0,10
0,70
1,00
70 UM
Lait (litre)
166 - Atlas du Sud-Est mauritanien. Dynamiques rurales
250
Veau
20 000
Agneau
6 000
Chevreau
3 000
L
iste des sigles
ACORD : Agency for Cooperation and Research in Development AECID : Agencia EspaĂąola de CooperaciĂłn Internacional para el Desarrollo AOF : Afrique Occidentale Française APD : Aide Publique au DĂŠveloppement CARIM : Consortium pour la Recherche AppliquĂŠe sur les Migrations Internationales CCFD : ComitĂŠ Catholique contre la Faim et pour le DĂŠveloppement CFSI : ComitĂŠ Français de SolidaritĂŠ Internationale CILSS : ComitĂŠ permanent Inter-Etats de Lutte contre la SĂŠcheresse dans le Sahel CNRADA : Centre National de la Recherche Agronomique et de DĂŠveloppement Agricole CSA : Commissariat Ă la SĂŠcurite Alimentaire CSAO : Club du Sahel et de l'Afrique de l'Ouest DAR : Direction de lâ&#x20AC;&#x2122;AmĂŠnagement Rural DATAR : Direction de lâ&#x20AC;&#x2122;AmĂŠnagement du Territoire et de lâ&#x20AC;&#x2122;Action RĂŠgionale DHA : Direction de lâ&#x20AC;&#x2122;Hydraulique et de lâ&#x20AC;&#x2122;Assainissement ECODEV : Eco-dĂŠveloppement FAO : Food and Agriculture Organization FIT : Front Intertropical GIZ : Deutsche Gesellschaft fĂźr Internationale Zusammenarbeit (SociĂŠtĂŠ allemande pour la coopĂŠration internationale), ancienne GTZ
GTZ : voir GIZ GRDR : Groupe de Recherche et de RĂŠalisations pour le DĂŠveloppement Rural HJ Hommes /jours IEMVT : Institut dâ&#x20AC;&#x2122;Elevage et de MĂŠdecine VĂŠtĂŠrinaire des pays Tropicaux JICA : Agence Japonaise de CoopĂŠration internationale MDRE : Ministère du DĂŠveloppement Rural et de l'Environnement MDR : Ministère du DĂŠveloppement Rural MID : Ministère de lâ&#x20AC;&#x2122;IntĂŠrieur et de la DĂŠcentralisation NDVI : Normalized Difference Vegetation Index OCDE : Organisation de CoopĂŠration et de DĂŠveloppement Economiques OMC : Organisation Mondiale du Commerce OMVS : Â&#x201A; T w + $ SĂŠnĂŠgal ONS : Â&#x201A; Â&#x20AC; J PAIDEL : Programme d'Appui aux Initiatives de DĂŠveloppement Local PAM : Programme Alimentaire Mondial PAN/LCD : Programme dâ&#x20AC;&#x2122;Action National de Lutte Contre PPG : PĂŠrimètre Pilote du Gorgol PREVICO : Projet de Relance Vivrière Communautaire PSI : Plan SpĂŠcial dâ&#x20AC;&#x2122;Intervention RF : Revenu Familial
RIM : RĂŠpublique Islamique de Mauritanie SAR : Systèmes dâ&#x20AC;&#x2122;ActivitĂŠs Ruraux SIPSA : Système d'information sur le Pastoralisme au Sahel SONADER : SociĂŠtĂŠ Nationale pour le DĂŠveloppement Rural SONIMEX : SociĂŠtĂŠ Nationale dâ&#x20AC;&#x2122;Import-Export SPAP : Projet de ÂŤ SĂŠcurisation de la Production Agro-Pastorale dans les zones prĂŠ sahĂŠliennes de Mauritanie Âť UBT : UnitĂŠ de BĂŠtail Tropical UE : Union EuropĂŠenne UF : UnitĂŠs Fourragères UM : Ouguiya Mauritanienne UNCACEM : Union Nationale du CrĂŠdit Agricole UNICEF : United Nations of International Children's Emergency Fund
Annexes - 167
L
iste des cartes
Carte 1 . Carte de localisation des rĂŠgions ĂŠtudiĂŠes
p 10
Carte 2 . La Mauritanie dans la sous-rĂŠgion 1/2
p 12
Carte 3. La Mauritanie dans la sous-rĂŠgion 2/2
p 13
Carte 4. DĂŠcoupage administratif de la Mauritanie et rĂŠgions dâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠtude
Carte 16. Localisation des barrages
p 39
Carte 17. J cultivĂŠes : une forte prĂŠdominance du ÂŤ diĂŠri Âť (Moyenne, calculĂŠe sur les campagnes agricoles Â&#x2C6;Â&#x2039;Â&#x2039;Â&#x2039;Â&#x2013;>??? / >??@Â&#x2013;>??FÂ&#x2020;
p 40
p 15
Carte 18 . Le couvert vĂŠgĂŠtal
p 44
p 19
Carte 19. T $ $ W Â&#x2C6;Â&#x2039;Â&#x2039;Â&#x2039; >??Â&#x2039;
p 49
Carte 5. Les unitĂŠs gĂŠologiques Carte 6. Visualisation des eaux souterraines
p 20
p 52
Carte 7. Le rĂŠseau hydrographique
p 21
Carte 20a. Indice normalisĂŠ de vĂŠgĂŠtation, comparaison interannuelle
Carte 8. Evolution des surfaces dâ&#x20AC;&#x2122;eau pendant lâ&#x20AC;&#x2122;hi$ >?Â&#x2C6;? 3J / 'Â&#x2C6; W 2)
p 22
Carte 20b. Indice normalisĂŠ de vĂŠgĂŠtation, comparaison interannuelle
p 53
Carte 9. Variation interannuelle des surfaces dâ&#x20AC;&#x2122;eau au 1er 4 Â&#x2C6;Â&#x2039;Â&#x2039;Â&#x2039; >?Â&#x2C6;? 3J / 'Â&#x2C6;W 2)
p 23
Carte 21. Indice normalisĂŠ de vĂŠgĂŠtation, ĂŠvolution au cours de lâ&#x20AC;&#x2122;annĂŠe 2009
p 54
p 24
Carte 22. Localisation des principales zones humides
p 56
Carte 10. Inventaire des plans dâ&#x20AC;&#x2122;eau Carte 11. Les isohyètes
p 28
Carte 23. Typologie des zones humides
p 57
Carte 12 . Les isohyètes des rÊgions ÊtudiÊes
p 28
Carte 24. DurĂŠe de l'inondation
p 57
Carte 13. Cumuls pluviomĂŠtriques des hivernages 2009 et 2010
p 29
Carte 25. Surfaces inondables
p 57
p 34
Carte 26. EntitÊs politiques existantes vers la moitiÊ du XIXème siècle
p 61
Carte 14. Variation de la pluviomĂŠtrie entre 1971 et 1990
p 37
Carte 27. Les Êtapes de la conquête militaire française et les premières phases du dÊcoupage administratif de la Mauritanie
p 66
Carte 15. Aperçu morphologique
168 - Atlas du Sud-Est mauritanien. Dynamiques rurales
Carte 28. * $ rĂŠgionales
p 67
Carte 29 . RĂŠpartition des ĂŠmigrĂŠs mauritaniens
p 73
Carte 30. RĂŠpartition des ĂŠmigrĂŠs originaires de la Âş W
p 74
Carte 31a. Dynamique du peuplement dans les moughataa ĂŠtudiĂŠes (Evolution de la population)
p 76
Carte 31b. Dynamique du peuplement dans les moughataa ĂŠtudiĂŠes (DensitĂŠ de la population)
p 77
Carte 32a. DensitĂŠ de la population dans les communes ĂŠtudiĂŠes (DensitĂŠ au Km2)
p 78
Carte 32b. DensitĂŠ de la population dans les communes ĂŠtudiĂŠes (Valeurs absolues )
p 79
Carte 33. RĂŠpartition des localitĂŠs dans les rĂŠgions ĂŠtudiĂŠes
p 80
Carte 34. Exemple dâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠvolution administrative
p 82
Carte 35. Production cÊrÊalière
p 91
Carte 36 . Flux annuel de bĂŠtail sur pied
p 92
Carte 37. DÊpendance cÊrÊalière de la Mauritanie en 2005
p 96
Carte 38. InsĂŠcuritĂŠ alimentaire structurelle (IA)
p 101
Carte 39. Insécurité alimentaire structurelle et dis- p 102 ponibilité céréalière Carte 40. Insécurité alimentaire structurelle et p 103 disponibilité en bétail Carte 41. Les déplacements de transhumance
p 116
Carte 42. Evolution du cheptel à l’échelle nationale p 119 et régionale selon diverses sources Carte 43. Evolution de la disponibilité théorique p 120 moyenne d’animaux par habitant entre 1977 et 2007 Carte 44. Cheptel régional par habitant
p 122
Carte 45. Evolution du terroir de Kélebelé peulh p 188 entre les années 1950 (gauche) et 2010 (droite)
Cartes régions : ASSABA Organisation administrative Répartition des localités et population en 2000 Relief, hydrographie et hydrogéologie Données sur la population Production céréalière Déplacements de transhumance
p 130
GORGOL Organisation administrative Répartition des localités et population en 2000 Relief, hydrographie et hydrogéologie Données sur la population Production céréalière Déplacements de transhumance
p 135
GUIDIMAKHA Organisation administrative Répartition des localités et population en 2000 Relief, hydrographie et hydrogéologie Données sur la population Production céréalière Déplacements de transhumance
p 140
HODH ECHARGUI Organisation administrative Répartition des localités et population en 2000 Relief, hydrographie et hydrogéologie Données sur la population Production céréalière Déplacements de transhumance
p 145
HODH El GHARBI Organisation administrative Répartition des localités et population en 2000 Relief, hydrographie et hydrogéologie Données sur la population Production céréalière Déplacements de transhumance
p 150
Carte 46. Etudes et tournées de terrain
p 158
Annexes - 169
B
ibliographie
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0 & Villasante de Beauvais M., 1991. Â&#x2021; Annexes - 173
T
able des matières
RĂŠsumĂŠ
p5
Remerciements
p7
Introduction
p9
Première Partie : Milieu physique Les ressources en eaux : des rĂŠserves souterraines mal connues et fragiles, des eaux ties dans lâ&#x20AC;&#x2122;espace
p 19
Des prĂŠcipitations irrĂŠgulièresâ&#x20AC;Ś dans la longue durĂŠe
p 27
K de lâ&#x20AC;&#x2122;espace
Quatrième partie : Systèmes dâ&#x20AC;&#x2122;activitĂŠs ruraux p 71
Permanences et changements dans les systèmes dâ&#x20AC;&#x2122;activitĂŠs ruraux
p 107
Nomadisme et sĂŠdentarisation en milieu rural : des dĂŠterminants climatiques mais aussi socio-ĂŠconomiques
p 113
Un phÊnomène de sÊdentarisation rÊel...
/ $ U cĹ&#x201C;ur des dynamiques rurales
p 73
Lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠlevage : un des piliers de lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠconomie rurale marquĂŠ par la concentration croissante de la propriĂŠtĂŠ du cheptel Agriculture : une activitĂŠ majoritaire manuelle, $
p 125
Troisième partie : Politiques publiques de dÊveloppement rural et sÊcuritÊ alimentaire
Conclusion
Le dĂŠveloppement rural, secteur de second $
p 87
Retour sur la ÂŤ sĂŠcheresse Âť
p 33
Les terres : une grande diversitĂŠ de milieux propice Ă des formes variĂŠes dâ&#x20AC;&#x2122;agriculture et dâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠlevage
p 37
Â&#x201E; caire et caractĂŠrisĂŠe par de fortes disparitĂŠs entre mĂŠnages
p 93
Les pâturages : une grande diversitÊ et une $ $
p 43
Les importations commerciales comme pivot de la politique de sĂŠcuritĂŠ alimentaire de la Mauritanie contemporaine
p 95
Â&#x201E; B pastorale et sĂŠcuritĂŠ alimentaire
p 101
Deuxième partie : Territoires et peuplement A la veille de la colonisation : de multiples Etats dĂŠjĂ ouverts sur lâ&#x20AC;&#x2122;extĂŠrieur
p 61
De la colonisation Ă nos jours : une construction administrative en ĂŠvolution, des acteurs
p 65
174 - Atlas du Sud-Est mauritanien. Dynamiques rurales
p 133
Annexes Les cartes rĂŠgionales ASSABA, GORGOL, GUIDIMAKHA, HODH ECHARGUI, HODH EL GHARBI
p 135
Notice de la carte sur les dĂŠplacements de transhumance
p 161
Calendrier des activitĂŠs agro-pastorales
p 165
DonnĂŠes zootechniques
p 166
Liste des sigles
p 167
Liste des cartes
p 168
Â&#x17E;
p 170
Š GRDR, 2009
Š GRDR, 2009
Š GRDR, 2009 Š GRDR, 2008
Š GRDR, 2009
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M. Yero Bâ 2009 Š GRDR 2010
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