0. La démarche La réflexion qui a mené à l’écriture de ce document a débuté il y a plusieurs années, à une époque où il était utopique de croire que Montréal s’intéresserait un jour à l’aménagement de la rue Sainte-Catherine. Depuis, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts, et il est encourageant de constater que les mentalités ont évolué. Ce document, qui avait pour but initial de démontrer l’intérêt de réaménager la rue, s’est alors transformé en une sorte de guide pour s’assurer de la réussite du projet. Pour son écriture, 38 rues commerciales ont été analysées sur place à travers l’Amérique du Nord et l’Europe. Chacune de ces rues possède au moins une ressemblance avec Montréal et la rue Sainte-Catherine, que ce soit les dimensions de la rue, le type de commerce qui la borde, le climat de la ville ou tout autre aspect pertinent. Toutefois, il est important de noter que chaque ville est unique, et qu’aucun cas ne s’applique tel quel à Montréal. Le projet de la rue SainteCatherine ne doit donc pas être une copie directe d’un autre projet, mais bien la fusion de plusieurs aspects intéressants et applicables à notre ville, dans un projet pensé spécifiquement pour Montréal. En plus des rues analysées, plusieurs centres commerciaux ont également fait l’objet d’une brève étude, afin de bien cerner ce qui les rend attirants.
Suite à ces analyses, une liste de critères a été établie. Celle-ci regroupe tous les éléments qui sont essentiels à la réussite du projet de la rue Sainte-Catherine. Certains proviennent de rues nord-américaines alors que d’autres ont été pris dans des cas européens, Montréal était une ville où se côtoient grandement ces deux cultures et qui conjugue régulièrement les valeurs des deux continents. D’autres éléments sont inspirés des centres commerciaux, souvent perçus comme les concurrents de la rue Sainte-Catherine. Parmi cette liste, plusieurs éléments sont détaillés dans ce document. Certains d’entre eux semblent déjà pris en considération par la ville de Montréal. D’autres ont été demandés par de nombreux organismes et citoyens lors des consultations. Toutefois, plusieurs points sont restés silencieux depuis le début, mais mériteraient grandement qu’on s’y intéresse. Les éléments sont classés selon deux grandes catégories, soit une expérience de qualité et l’accès au site. Il s’agit des deux principaux éléments que les gens apprécient dans les centres commerciaux, souvent vus comme concurrents de la rue Sainte-Catherine. En améliorant ces deux aspects, combinés aux avantages déjà présents sur cette artère montréalaise, SainteCatherine serait une destination de magasinage par excellence et une attraction touristique incontournable.
0. La liste 1. Avoir une vision d’ensemble S’assurer d’offrir une expérience de qualité Améliorer les communications 2. Créer une image forte 3. Développer une application pour la rue 4. Mettre en ligne un site Internet pour la rue Améliorer les services offerts 5. Offrir des chèques cadeaux 6. Ouvrir un centre de service Centre de service à la clientèle Centre d’information touristique Centre d’information du chantier 7. Offrir du Wi-fi gratuit Améliorer l’environnement 8. Instaurer une politique de l’architecture Éviter la démolition de bâtiments d’intérêt Éviter la construction de bâtiments sans intérêt Encourager la rénovation des bâtiments en mauvais état Encourager la construction sur les terrains vacants 9. Créer un mobilier urbain S’assurer qu’il soit digne d’une ville de design de l’UNESCO S’assurer qu’il comporte toutes les fonctions nécessaires S’assurer qu’il soit en quantité suffisante 10. Intégrer les espaces verts Intégrer les places et parcs qui bordent la rue Augmenter la quantité de verdure le long du projet 11. Améliorer l’expérience piétonne Offrir plusieurs plages horaires dédiées aux piétons Installer des bornes rétractables Éliminer le stationnement sur rue Aménager les intersections pour faciliter la circulation des piétons S’assurer d’un accès facile 12. S’assurer que l’accès à la rue Sainte-Catherine est facile pour tous Augmenter le nombre de places de stationnement offert autour de la rue Aménager des dépose-minutes Aménager des arrêts de taxi Augmenter le nombre de supports à vélo Augmenter le nombre de stations BIXI Améliorer la signalisation indiquant les stations de métro à proximité 13. S’assurer de l’entretien de la rue au fil du temps
Séparation des projets, situation actuelle
Séparation des projets, situation proposée
1. VISION D’ENSEMBLE Bruxelles / copenhague / Paris / new york
Le principal problème par rapport au projet actuel, est l’absence de vision d’ensemble. Le segment du Quartier des spectacles a fait l’objet d’une revitalisation au cours des dernières années, entre les rues Bleury et Saint-Laurent. Le secteur entre Saint-Laurent et Saint-Hubert est resté tel quel, et ne fait l’objet d’aucun projet, créant un creux dans l’activité de la rue, ce qui nuit aux commerces sur Sainte-Denis qui sont ainsi isolés. Le secteur du Village est fermé aux automobiles depuis plusieurs étés. De l’art urbain est régulièrement ajouté pour donner une identité forte à ce segment, incluant les boules roses, qui en sont devenues un symbole. Toutefois, aucun travail d’aménagement majeur n’a été effectué, et plusieurs équipements semblent temporaires depuis plusieurs années. La rue Prince-Arthur, après avoir été abandonnée pendant plusieurs années, fera l’objet d’un rafraichissement pour le 375e anniversaire de Montréal. Le secteur compris entre les rues Atwater et Bleury est actuellement à l’étude, et sera réaménagé en deux phases. Finalement, une promenade fleuve-montagne est également à l’étude, et traversera la rue Sainte-Catherine de manière perpendiculaire. Bien que tous ces secteurs ont un potentiel extrêmement élevé, le manque de vision d’ensemble nuit grandement à l’épanouissement économique et social de la rue Sainte-Catherine. Afin de remédier à cette situation, il faudrait établir un plan directeur pour l’ensemble de ces projets. La rue Sainte-Catherine devrait être vue comme un tout, divisé en trois secteurs aux fonctions et à la personnalité distinctes. Ainsi, on pourrait y retrouver un fil conducteur, et s’assurer que les visiteurs puissent aisément la parcourir en entier sans devoir passer par des zones négligées. Vu l’ampleur du projet, cela devrait se faire par phase. Les deux premières phases seraient celles du secteur commercial, déjà prévues. La phase 3 s’étendrait du boulevard
Saint-Laurent à l’Avenue Saint-Hubert, avec une antenne sur Sainte-Denis qui irait rejoindre la rue Prince-Arthur. La phase 4 serait la revitalisation permanente du village gai. Pour ce qui est de la promenande fleuve-montagne, il s’agit d’un projet indépendant. Toutefois, la section de la rue Sainte-Catherine entre Beaver Hall et McGill College, le réaménagement de la rue McGill collège et le réaménagement du square Phillips devrait se faire conjointement afin de s’assurer d’en tirer le plus grand profit possible. Avoir une vision d’ensemble permet d’abord de grandes économies. Un phasage rigoureux des travaux évite de devoir intervenir à nouveau sur un secteur déjà complété, comme ce fut le cas sur Saint-Laurent. Aussi, plusieurs éléments pourraient se répéter d’une section à l’autre, générant des économies. Cela donnerait également la possibilité d’en faire un pôle urbain hautement dynamique reconnu internationalement. Sainte-Catherine pourrait être un lieu unique pour les Montréalais et un incontournable pour les touristes, où tous pourraient trouver à la fois services, commerces, divertissement et nature.
VILLAGE GAI
quartier des spectacles
Espace commercial
2. UNE IMAGE FORTE Bruxelles / LONDRES / Centre commerciaux
Il est important de donner une image forte à la rue Sainte-Catherine, et ce, dès le début du projet. Cette image permettra aux citoyens et aux touristes de facilement identifier la rue, en plus de lui donner une personnalité, et d’accentuer le sentiment d’appartenance de ceux qui la parcourent. Elle serait utilisée pour de nombreuses occasions. En tout temps: L’application pour téléphones intelligents Le site Internet Les réseaux sociaux Sur le mobilier urbain Dans les vitrines des commerces Sur des articles promotionnels Dans toutes publications Durant le chantier: Sur les clôtures de chantier Dans l’infolettre du chantier
La nouvelle image devrait être produite par un des nombreux bureaux de graphismes et de publicité montréalais. Elle pourrait même faire l’objet d’un concours. L’image devrait refléter les trois grands secteurs du projet, ainsi que l’aspect jeune et dynamique de Montréal. Il est important de noter que celle-ci ne remplacerait pas l’image déjà existante des quartiers, et concernerait uniquement la rue Sainte-Catherine. À gauche, un exemple de ce à quoi pourrait ressembler la nouvelle image. On y retrouve le rose des boules du village et le rouge du Quartier des Spectacles. Le cercle rappelle également les boules du premier et le parcours lumineux du second. Le nom utilisé, «Ste-Cath», correspond au terme utilisé par les Montréalais afin d’assurer le sentiment d’appartenance et d’attachement à la rue.
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STE-CATH FIL DES nouvelles liste des commerces plan interractif Rabais et promotions ACCÈS STATIONNEMENT HORAIRES ÉVÈNEMENTS CERTIFICATS CADEAUX FESTIVALS INFO-TRAVAUX VITRINE CULTURELLE
OUVERT
Nouvelle succursale
DÉGUSTATION
Sirop d’érable 2S au square phillips
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magasin de chaussures www.chant.qc.ca
STE-CATH info-travaux
rue fermée
X rue Sainte-catherine ouest montréal X0X 0X0
entre guy et bleury du 18 juillet au 29 août accès piétons maintenus
lundi - samedi : 10h à 21h dimanche : 10h à 17h
travaux électriques installation des lampadaires entre saint-laurent et saint-hubert accès maintenus
travaux installation des boules roses du 25 juillet au 31 juillet accès piétons maintenus
réaménagement square philips du 12 septembre au 20 décembre possibilité de contourner
3. UNE APPLICATION MOBILE LONDRES / Centres commerciaux
Une application devrait être développée le plus rapidement possible, avant même le début des travaux. Cette application couvrirait l’ensemble de la rue, de Atwater à Dorion. Afin de bien rivaliser avec les centres commerciaux, pour permettre aux visiteurs d’avoir tous les renseignements dont ils ont besoin, et pour attirer davantage de clients, une application est nécessaire. Elle serait utilisée pour de nombreuses raisons. En tout temps: Offrir un plan interactif de la rue Localiser un commerce ou un service Mettre à jour sur les évènements Informer sur les heures d’ouverture Offrir des rabais Informer sur les options de stationnement Informer sur les options de transport en commun Gérer les chèques cadeaux Durant le chantier: Informer sur l’avancement du chantier Offrir des photos du chantier Informer sur les phases à venir
L’application pourrait intégrer celle de la Vitrine culturelle, permettant de tout concentrer en un seul endroit. Par exemple, quelqu’un qui serait en train de se repérer sur le plan interactif pourrait découvrir un spectacle du Théâtre Saint-Denis dans la liste des nouvelles et acheter ses billets directement sur l’application. Aussi, l’application pourrait inclure les centres commerciaux qui bordent directement la rue Sainte-Catherine, soit les Cours Mont-Royal, le Carrefour Industrielle Alliance, la Place MontréalTrust, le Centre Eaton, le Complexe les Ailes, les Promenades de la Cathédrale, le Complexe Desjardins, et la Place Dupuis. Ainsi une recherche de magasin pourrait inclure ceux à l’intérieur de ces centres commerciaux. L’application pourrait également remplacer celles des différents festivals. Ainsi, à l’approche d’un des festivals, une section s’ajouterait dans la liste du menu, offrant toutes les informations relatives à l’évènement, du plan du site à la possibilité d’acheter des billets. Cette application devrait être disponible pour tous les types de téléphones intelligents et toutes les tablettes électroniques. À gauche, un exemple de ce à quoi l’application pourrait ressembler.
fr / en à propos carrière contactez-nous
recherche
FIL DE nouvelles / plan interractif / rabais et promotions / accès / stationnement / horaires / évènements / certificats cadeaux
! info-travaux
15:19 28°C
AURELLE JULIE MAINTENANT OUVERT
les magasins ferment à
21h les bars, restos & bars
2h
La fête des mères
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4. UN site internet LONDRES / miami / Centres commerciaux
Dans le même ordre d’idée que l’application, un site Internet devrait être créé pour l’ensemble de la rue Sainte-Catherine, afin d’y rassembler toute l’information nécessaire. En tout temps: Offrir un plan interactif de la rue Localiser un commerce ou un service Mettre à jour sur les évènements Informer sur les heures d’ouverture Offrir des rabais Informer sur les options de stationnement Informer sur les options de transport en commun Gérer les chèques cadeaux Durant le chantier: Informer sur l’avancement du chantier Offrir des photos du chantier Informer sur les phases à venir À gauche, un exemple de ce à quoi le site Internet pourrait ressembler.
La rue Sainte-Catherine devrait également être présente sur les réseaux sociaux, dont Facebook, Twitter, YouTube, et Instagram. Ces comptes devraient être gardés à jour fréquemment, et tenir informer sur l’état des travaux, les promotions des commerces, les évènements à venir, et les projets futurs.
5. chèque cadeau LONDRES / Centres commerciaux
Un système de chèques cadeaux devrait être mis en place. Les avantages sont nombreux, autant pour les commerçants que pour les clients. Cela assure une fidélité, permet de faire des prévisions d’achalandage, diminue le nombre de transactions par cartes de crédit, et permet de faire découvrir la rue à de nouveaux clients. La carte est rechargeable. Elle peut donc également servir de carte de paiement. Par exemple, quelqu’un qui travaille dans le centreville de Montréal pourrait mettre un certain montant sur la carte, et l’utiliser pour ses repas du midi, afin de ne pas avoir à trainer d’argent avec lui. Cette carte pourrait aussi être valide pour les évènements, les festivals et les spectacles, encourageant ainsi la culture, en plus d’offrir une option de cadeau considérée comme respectueuse de l’environnement. La carte pourrait aussi être valide dans les centres commerciaux qui se trouvent le long de la rue Sainte-Catherine.
La carte pourrait être achetée dans la plupart des commerces le long de la rue, au centre de service du Square Phillips, ainsi qu’aux centres de services des différents centres commerciaux. Il serait possible de consulter son solde et d’ajouter de l’argent via le site Internet et l’application.
6. UN centre de service à la clientèLe paris / ottawa / londres / bruxelles / DRESDEN / Centres commerciaux
Afin de répondre à certains besoins, et dans le but d’offrir la meilleure expérience possible aux visiteurs, un centre de service à la clientèle et d’information touristique devrait être aménagé dans un des locaux vacants de la rue SainteCatherine. Celui représenté sur l’image ci-contre semble un choix des plus stratégique. Il est situé à la moitié de la rue Sainte-Catherine, et au croisement de la promenade Fleuve-Montagne. Celui-ci remplirait plusieurs fonctions. En tant que centre de service à la clientèle: Vente de chèques cadeaux Orientation des visiteurs Distribution de plans de la rue Location de casiers Location de chaises roulantes Location de poussettes Centre d’objets perdus Toilettes Salon d’allaitement Point de vente de la carte accès Montréal Vente d’objets aux couleurs de Ste-Cath En tant qu’information touristique: Orientation des visiteurs Réponse aux questions Maquette interactive de Montréal Vidéo de présentation de Montréal Distribution de cartes de la ville Vente de la carte des musées Vente de tours guidés Vente d’objets aux couleurs de Montréal En tant que bureau de chantier: Plans et images du projet Informations sur les travaux en cours Réponses aux questions des résidents Réponses aux questions des commerçants Distribution de feuillets d’information
Le centre d’information actuel n’est pas digne d’une grande ville comme Montréal. En plus d’être situé dans un endroit peu stratégique, il offre très peu de service. Le local lui-même est peu attrayant et ne reflète pas l’image de Montréal. Ce nouveau centre pourrait comprendre deux comptoirs principaux, soit un pour le service à la clientèle et un pour l’information touristique de la ville. On y trouverait aussi une salle de projection, une maquette interactive de l’ensemble de la ville, et une salle d’exposition où seraient présentés les différents projets en cours à Montréal. Des toilettes et une salle d’allaitement seraient proposées aux visiteurs. Une section pourrait également être réservée à la société de transport de Montréal (STM), où elle présenterait ses projets en cours. Elle pourrait également proposer un comptoir de service pour ventre des titres de transport et répondre aux questions des usagers.
wi-fi GRATUIT
7. wi-fi gratuit montréal / londres / Centres commerciaux
Un service de wi-fi gratuit devrait être offert dans l’ensemble de la zone traversée par SainteCatherine, de Atwater à Papineau, incluant l’antenne de Sainte-Denis jusqu’à Prince-Arthur, ainsi que le Square Dorchester. Ce service, offert dans la plupart des centres commerciaux et dans plusieurs villes à travers le monde, améliore l’expérience de magasinage des visiteurs. Cela leur permet également d’utiliser l’application Ste-Cath sur place. La ville de Montréal n’a pas besoin de dépenser pour cet ajout. Une entente doit être établie avec un fournisseur d’Internet. Celui-ci s’engage à offrir un réseau Internet sur le territoire convenu. En échange, son nom apparaît à la connexion au réseau, et il y propose ses produits et services. D’autres avantages peuvent être conclus, tels que la possibilité d’avoir l’exclusivité des panneaux publicitaires dans une section de la rue.
8. POLITIQUE de l’ ARCHITECTURE PAYS-BAS / DANEMARK / NORVÈGE / FRANCE / ALLEMAGNE / AUTRICHE / ÉTATS-UNIS
Les qualités visuelles et environnementales de l’architecture ne sont pas encadrées au Québec. L’Ordre des architectes du Québec (OAQ) travaille actuellement sur l’élaboration d’une politique québécoise de l’architecture, comme cela a été développé dans plusieurs pays d’Europe. Toutefois, à cause du nombre d’intervenants impliqués, cette politique risque de ne pas être effective rapidement. Il faudrait donc s’assurer que l’architecture de la rue Sainte-Catherine soit à la hauteur de son mandat. Il arrive régulièrement que les règlements municipaux empêchent les promoteurs, les clients et les architectes de concevoir un bâtiment aussi intéressant qu’ils le souhaiteraient. Malgré tout, au cours des dernières années, grâce à la volonté de certains clients, promoteurs et architectes, plusieurs projets de qualités ont vu le jour. La rénovation du bâtiment abritant le magasin Forever 21, le magasin Apple Store, la nouvelle entrée de la Place-des-arts, la Maison du développement durable et la rénovation du Starbuck Café en sont de bons exemples. D’autres bâtiments, tels que le 2-22, présenté en page de gauche, ont fait l’objet d’un concours architectural, pratique hautement recommandée. Finalement, le projet du dégagement de l’église St. James a été une initiative de la ville de Montréal et du gouvernement du Québec. La rue Sainte-Catherine comporte également de nombreux bâtiments ayant une grande valeur historique, mais plusieurs d’entre eux ne sont pas protégés.
Malheureusement, dans certains cas, des erreurs ont été commises. Des bâtiments ayant une valeur patrimoniale élevée ont été modifiés ou démolis. De plus, des bâtiments ayant une architecture de faible qualité, mais respectant l’ensemble des règlements municipaux, ont été construits au cours des dernières années. Certains d’entre eux sont même actuellement en chantier. Il faut donc établir une politique architecturale le plus rapidement possible afin de s’assurer de trois choses: Que les bâtiments qui présentent des qualités architecturales élevées soient conservés dans un bon état. Que les bâtiments intéressants ayant subi des transformations ou des dégradations qui ont nui à leurs qualités originales retrouvent leur ancienne apparence. Que toutes nouvelles constructions rencontrent les plus hauts standards de qualité en architecture, autant pour leur apparence que pour les aspects environnementaux.
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8. POLITIQUE de l’ ARCHITECTURE PAYS-BAS / DANEMARK / NORVÈGE / FRANCE / ALLEMAGNE / AUTRICHE / ÉTATS-UNIS
Dans un premier temps, il faudrait faire le recensement de l’ensemble des bâtiments et les classer par catégories, en fonction des mesures qui devraient être prises à court ou à long terme. 1. Bâtiments qui devraient être protégés dans leur état actuel 2. Bâtiments qui devraient être protégés, mais faire l’objet de légers travaux (dégradation mineure) 3. Bâtiments qui devraient être remis dans leur état d’origine (bâtiments qui avaient une architecture intéressante à leur origine, mais qui ont subi des transformations les dégradant) 4. Bâtiments qui devraient connaître une seconde vie (bâtiments ne présentant aucun intérêt architectural, qui n’en ont jamais eu, et qui nuisent à l’image de la rue) 5. Bâtiments qui peuvent rester tels quels, mais qui peuvent également subir des transformations (bâtiments ne présentant aucun intérêt architectural, qui n’en ont jamais eu, mais qui ne nuisent pas à l’image de la rue) 6. Terrains qui devraient être bâtis, en respectant un niveau élevé architecturalement (à part pour ce qui est des parcs et des places, aucun terrain ne devrait être laissé vacant le long de la rue Sainte-Catherine)
Dans certaines villes d’Europe, pour ce genre de projet, un comité est créé afin de s’assurer de la qualité de l’urbanisme et de l’architecture dans un secteur précis. Dans les très grands projets, ce comité peut être permanent. Dans d’autres cas, comme Sainte-Catherine, le comité se rencontre une ou deux fois par mois afin de discuter des projets à approuver. Cela permet de se baser sur le jugement de professionnels, plutôt que sur des règlements qui nuisent souvent à l’architecture par leur manque de flexibilité.
9. mobilier urbain bilbao / paris / montréal / londres / miami / new york / lisbonne / plusieurs autres
La qualité du design du mobilier urbain s’est grandement améliorée à Montréal au cours des dernières années. Le Quartier Internationnal et le Quartier des Spectacles en sont de bons exemples.Il faut donc s’assurer de continuer dans cette lignée, en proposant un mobilier urbain digne du 21e siècle, dessiné spécifiquement pour ce projet. Du mobilier temporaire pour les évènements devrait également être conçu en parallèle du mobilier fixe Les lampadaires Ceux-ci doivent comporter des fonctions beaucoup plus larges que le simple fait d’éclairer l’espace. À gauche, un exemple des différentes fonctions que les lampadaires devraient accomplir. D’abord, offrir un éclairage uniforme de qualité, qui assure la sécurité de la rue. Ils doivent pouvoir adéquatement éclairer les côtés et le centre de la rue, ainsi que les bâtiments ayant une importance patrimoniale. On doit toutefois éviter la pollution lumineuse vers le ciel, ainsi que l’éclairage dirigé vers les fenêtres des habitations. On doit également y retrouver un système d’accroche multifonctionnel pour y accrocher banderoles, décorations de Noël, et art éphémère. Dans le Village, les nouveaux lampadaires doivent pouvoir servir d’attache au système des boules roses, pour éviter le dédoublement de poteaux durant l’été, et tous les coûts qui y sont rattachés. Bien que le mobilier doit être uniforme dans l’ensemble du projet, des accents, par la couleur, devraient définir les secteurs afin d’orienter les visiteurs. À la hauteur des yeux, une carte schématique pourrait indiquer l’emplacement du visiteur. Des flèches pourraient également pointer dans la direction de certains commerces qui le voudraient, moyennant une participation financière. Des haut-parleurs devraient être discrètement intégrés aux lampadaires, afin de diffuser de la
musique d’ambiance lors des évènements. Les bancs De nombreux bancs devraient être intégrés le long de la rue. Il devrait y avoir plusieurs modèles et orientations. Des bancs simples, doubles, triples, des chaises, des chaises allongées. Certains devraient faire face aux bâtiments, d’autres vers la rue, ou perpendiculairement à celles-ci. Certains bancs pourraient être placés face à face afin d’inciter à la conversation.En plus des bancs fixes, d’autres bancs mobiles devraient être prévus pour les différents évènements, comme c’est le cas dans le Quartier des Spectacles. Les poubelles Celles-ci devraient comporter une section déchets et une section recyclage, et être en nombre suffisant afin d’éviter de devoir ajouter des poubelles dépareillées par la suite. Les panneaux publicitaires Vu la grande réduction du flux de voiture, les panneaux publicitaires devraient être ramenés à une taille réduite, à l’échelle des piétons. Une carte du quartier devrait se retrouver au dos, comme c’est actuellement le cas. Certaines cartes, situées aux principales intersections, devraient être tactiles et comporter toutes les mêmes fonctions que l’application. Celles-ci devraient être directement tactiles, et ne pas être plus grandes qu’un écran de 40 pouces de diagonale, afin de ne pas répéter l’erreur des nouveaux abribus. Les supports à vélo Ceux-ci doivent être nombreux. Ils pourraient être répartis sur les rues perpendiculaires à Sainte-Catherine. Ils devraient être permanents, et ne pas être retirés durant l’hiver. Leur design doit donc assurer une grande résistance au froid et à la neige. Des fontaines d’eau et des tables à pique-nique devraient également être prévues
10. Les espaces verts minneapolis / new york / copenhague / toronto
De nombreux espaces verts bordent le projet. D’ouest en est:
d’appropriation par des installations éphémères. Cette pratique devrait se poursuivre.
Le Square Cabot fait actuellement l’objet de travaux de rénovation. Idéalement, il aurait été inclus dans la vision d’ensemble, mais les travaux sont trop avancés pour revenir en arrière. Toutefois, une oeuvre d’art publique de grande envergure devrait y être ajoutée afin de signifier l’entrée de la rue.
Le square Saint-Louis vient de faire l’objet de travaux. Il suffirait d’ajouter quelques éléments pour bien l’intégrer au parcours et le mettre aux couleurs du projet.
La place Mackay remplacerait les quelques bâtiments qui se trouvent sur ce coin de rue. Cette nouvelle place devrait se faire dans la continuité du traitement de la rue, et comporter des espaces appropriables par les étudiants de l’Université Concordia. Par exemple, des tables à pique-nique pourraient être installées pour y manger ou y travailler. Le Square Dorchester vient d’être rénové, et les travaux sont en cours sur la Place du Canada. Situé derrière l’immeuble de la Gazette, il serait intéressant de trouver un moyen d’y attirer les gens en créant un parcours vert depuis SainteCatherine. La rue McGill College fait partie du réaménagement de la promenade Fleuve-Montagne. Le Square-Phillips se trouve à la jonction de la promenade Fleuve-Montagne et de la rue SainteCatherine. Son réaménagement doit s’intégrer aux deux projets. La place des festivals, la promenade des Artistes et le Parreterre viennent d’être réaménagés. Il ne manque que l’esplanade Clark, qui n’a toujours pas fait l’objet d’une annonce officielle. Celleci devrait être aménagé conjointement avec le projet de la rue. Le parc Hydro-Québec vient d’être aménagé et ne nécessite aucun changement. La Place Pasteur fait régulièrement l’objet
La place Émilie-Gamelin a été réaménagée en 1992. Son aménagement a été mis à jour quelques fois par des interventions ponctuelles. Il suffirait d’agencer son mobilier urbain à celui du reste du projet, et de retravailler sa relation avec la rue afin d’assurer une continuité dans les déplacements des visiteurs. Le terrain vacant au coin de la rue Wolf reçoit régulièrement des oeuvres d’art éphémères. Le site devrait faire l’objet d’une transformation majeure pour créer une place publique dans la continuité de la rue, en maintenant une place pour les installations éphémères. Le parc de la station Baudry a récemment fait l’objet de travaux. Il suffirait d’agencer le mobilier urbain. La placette au coin de la rue Panet a dernièrement été réaménagée. Il suffirait de quelques ajustements pour s’assurer de bien l’intégrer à l’ensemble du projet. La place qui entoure l’édicule de la station Papineau a été réaménagée au début des années 2000, avec l’ajout d’une oeuvre d’art publique en 2003. Cette place nécessiterait quelques interventions mineures, telle que le remplacement du mobilier urbain, pour bien compléter le projet dans son extrémité est. Sur la rue Sainte-Catherine elle-même, le nombre d’arbres devrait être augmenté.
10.1 l’esplanade mcgill college
L’avenue McGill College occupe une place importante dans le centre-ville de Montréal. Cette artère relie le campus de l’université McGill et la place de la tour Ville-Marie, en plus de border plusieurs immeubles à bureaux d’envergure. Il serait donc important d’en faire un lieu à la hauteur de son importance. Dans le projet de promenade fleuve-montagne, il est prévu de fermer la moitié de la rue aux automobiles pour y aménager des bacs à fleurs et des chaises. Toutefois, cette place mériterait davantages. Entre le boulevard de Maisonneuve et la rue Sherbrooke, une voie pourrait être maintenue dans chaque direction. Toutefois, le reste de la rue devrait être fermé aux véhicules en tout temps (sauf les véhicules d’urgence et les camions de livraison locale, durant les heures autorisées). L’accès au stationnement de la place Ville-Marie resterait possible par la rue Cathcart. Pour occuper cet espace, on devrait imaginer une programmation solide et complète afin d’en
faire une place animée et utilisée toute l’année. On pourrait y aménager plusieurs ilots ayant chacune une fonction propre, à l’image de la nouvelle place Nørreport de Copenhague. Parmi eux, on retrouverait des stationnements à vélos, des tables à piques-niques où les travailleurs et les visiteurs pourraient manger, travailler et étudier, un cinéma en plein air pour prolonger les heures de fréquentation de la place, des kiosques à journaux, des emplacements prévus pour les foodtrucks, des ilots de verdure, des toilettes publiques, un édicule pour une nouvelle gare de train de banlieue sur la ligne située en-dessous de la rue, un accès au Montréal sous-terrain avec ascenseur dans le corridor situé entre le centre Eaton et la Place Montréal Trust, des oeuvres d’art permanentes et éphémères... Bref, en faire un pôle multifonctionnel qui serait le coeur du centre-ville.
10.2 le square phillips
Le Square-Phillips a une grande importance historique au centre-ville de Montréal puisque c’est lui qui a vu naître les premiers magasins. Encore aujourd’hui, il occupe une place de choix, près de tous les commerces et centres commerciaux, à proximité du quartier des spectacles, et prochainement à la jonction de la promenande fleuve-montagne. Cette place est donc extrêmement importante et ne peut conserver son aménagement désuet actuel. Afin de s’assurer d’un aménagement à la hauteur de son histoire et son emplacement, il serait essentiel de lancer un concours de design. La place devrait combiner les caractéristiques de l’aménagement de la rue Sainte-Catherine ainsi que ceux de la promenande fleuve-montagne, tout en ayant sa propre personnalité et un design fort et unique. On pourrait également profiter des travaux pour aménager un stationnement à vélo souterrain, comme il s’en fait de plus en plus dans le monde. Celui-ci encouragerait les travailleurs et les visiteurs à se rendre au centre-ville à vélo,
réduisant ainsi le nombre de voitures sur les routes. Ce stationnement surveillé et chauffé réduirait le nombre de vols de vélo, en plus d’inciter les cyclistes à poursuivre ce sport en hiver. La rue Cathcart devrait être fermée à la circulation entre les rues Philips et Union. Ces dernières devraient être réduites en largeur en éliminant le stationnement le long de la place. Les petits kiosques temporaires devraient être remplacés par des kiosques permanents. Les terrasses des commerces situés au nord de la place devraient également être aménagées de manière permanente et intégrées au projet. La marquise du magasin La Baie devrait soit être remplacée par une nouvelle marquise contemporaine, soit être démolie. L’ensemble du projet devrait être digne du statut de ville de design de l’UNESCO que possède Montréal.
11. Les aspects piétons 57 villes d’europe et des États-Unis
Les aspects piétons du projet sont sans doute ceux qui causent le plus de discorde. Alors que certains seraient prêts à faire entrer Montréal au 21e siècle, d’autres préfèrent une sécurité à très court terme. Dans tous les cas, il est certain que la rue SainteCatherine ne serait pas 100% piétonne 24h/24 tous les jours de l’année. En fait, des 38 rues analysées, très peu le sont. C’est un mythe de croire qu’une rue piétonne ne verra plus passer le moindre véhicule. Que ce soit les véhicules d’urgences, les voitures transportant des personnes à mobilités réduites ou les camions de livraison, la rue doit être conçue pour accueillir les différents véhicules. Lorsqu’on parle de rues piétonnes, on parle donc d’une rue très majoritairement dédiée aux piétons, mais qui offre la possibilité de laisser passer les véhicules selon des raisons et des horaires précis. Dans cette optique, il est intéressant de constater qu’aux États-Unis et en Europe, une très grande quantité de rues principales ont été transformées en rues piétonnes au cours des cinquante dernières années. Dans la très grande majorité des cas, ces transformations ont été un succès incontestable pour différentes raisons. Les gens se sentent en sécurité Dans un espace sans voiture, les gens sont à l’aise de marcher sans avoir à se soucier des dangers potentiels, que ce soit pour eux ou pour leurs enfants. Les rues piétonnes attirent d’ailleurs beaucoup plus de familles qu’une rue ordinaire. Les gens se sentent bien L’absence du bruit continue des voitures et de l’odeur qui s’en dégage offre un environnement sain et agréable pour les gens qui magasinent. Les gens restent plus longtemps Puisque les gens se sentent bien et en sécurité, les gens marchent plus longtemps et ne sentent pas le besoin ou le désir de quitter rapidement la
rue. Cela se traduit également par des avantages pour les commerces. Les gens ne viennent pas juste pour acheter Une rue piétonne devient une attraction. Les gens y vont pour prendre l’air, rencontrer des gens, assister à des évènements. Ce phénomène est déjà très présent dans les secteurs du Quartier des Spectacles et le Village. Ce qui est intéressant pour les commerçants, c’est que même si ce n’était pas leur intention initiale, les gens finissent généralement par magasiner ou manger sur la rue. Le taux d’inoccupation chute Une rue piétonne devient un pôle commercial extrêmement lucratif. Les locaux vides sont donc très rares puisque tous les commerçants veulent y avoir pignons sur rue. De plus, c’est souvent lors de la piétonnisation d’une rue que de nouvelles marques décident de voir le jour ou d’ouvrir un nouveau marché. On peut comprendre la crainte qu’ont certains face à ce changement, mais il est important de comprendre que plusieurs centaines de villes en Amérique du Nord et en Europe ont prouvé qu’une rue bien piétonnisée ne comporte que des aspects positifs. À l’inverse, une rue qui reste ouverte aux voitures en tout temps perd sa clientèle d’année en année au profit des centres commerciaux de banlieue, qui offrent une expérience de magasinage plus attrayante. À gauche: la rue de Béthune, à Lille en France, bondé de passants malgré la pluie.
11.1 minneapolis et l’europe 57 villes d’europe et des États-Unis
Dans la croyance populaire, les rues piétonnes ne fonctionnent pas en Amérique du Nord. Évidemment, c’est totalement faux, et une quantité phénoménale de projets nous prouve le contraire. En plus des villes comme New York et Portland, qui donnent de plus en plus de place aux piétons, Minneapolis est sans doute le meilleur exemple du succès d’une rue piétonne en Amérique du Nord. Dans cette ville typiquement américaine où la voiture occupe une place importante, la rue Nicollet a fait l’objet d’une première piétonnisation en 1968, il y a près d’un demi-siècle. Devant un énorme succès, la ville a décidé de réaménager la rue dans les années 80 afin de respecter les nouvelles tendances en terme de design urbain. Toujours aussi dynamique, la rue fera bientôt l’objet d’une troisième transformation afin de la mettre aux normes urbaines du 21e siècle. La situation de cette rue est très semblable à celle de la rue Sainte-Catherine. Il s’agit d’une rue en plein centre-ville, avec des immeubles à bureaux (34 millions de pieds carrés), des commerces de détail, des restaurants, une université, et de plus en plus de résidents. Parmi les avantages que la mairesse de la ville y voit, on compte l’augmentation en flèche de l’achalandage des commerces et restaurants, l’ajout d’emplois à temps plein, l’arrivée de nouveaux résidents dans le centre-ville et l’augmentation du nombre de visiteurs. Il est important de constater qu’à aucune étape du projet, la ville de Minneapolis n’a considéré rouvrir la rue aux voitures.
Si une rue piétonne fonctionne aussi bien dans une ville aussi typiquement américaine, il n’y a aucune raison que cela ne fonctionne pas dans une ville comme Montréal, qui a des allures et des valeurs nettement plus européennes. Il ne faut pas oublier qu’en Europe, la majorité des villes ont piétonnisé leur rue principale entre les années 70 et aujourd’hui. Certaines petites villes ne l’ont pas encore fait, mais plusieurs projets sont annoncés et plusieurs chantiers sont en cours. De très grosses villes, comme Madrid et Copenhague, cherchent même à rendre l’ensemble de leur centre-ville piéton. À Bruxelles, en plus de la rue commerciale piétonne et le centre historique déjà piéton, la ville pense fermer aux voitures la plus grande artère du centre de la ville. Bref, que ce soit aux États-Unis ou en Europe, tous les cas démontrent que la piétonnisation ne date pas d’hier, et qu’elle prend de plus en plus de place. En refusant d’entrer au 21e siècle, Montréal met en danger la rue Sainte-Catherine, et par conséquent le centre-ville et l’ensemble de l’économie de l’île. C’est effectivement ce qu’il risque de se produire si Montréal refuse de suivre la tendance internationale, et décide plutôt de maintenir ses nombreuses décennies de retard en terme de design et d’aménagement urbain.
été - 1 mai au 5 septembre et durant les vacances de Noël atwater à guy
guy à bleury
bleury à st-hubert & Ste-Cath à sherbrooke
st-laurent à saint-denis
saint-hubert à dorion
lundi au vendredi
lundi au vendredi
18h à 22h
10h à 22h
en tout temps
en tout temps
en tout temps
samedi & dimanche
samedi & dimanche
10h à 18h
10h à 18h
guy à bleury
bleury à st-hubert & Ste-Cath à sherbrooke
st-laurent à saint-denis
saint-hubert à dorion
lundi au vendredi
lundi au vendredi
lundi au vendredi
18h à 22h
18h à 3h30
en tout temps
samedi & dimanche
samedi & dimanche
samedi & dimanche
10h à 18h
12h à 3h30
12h à 3h30
hiver - 6 septembre au 30 juin
18h à 3h30
11.2 où et quand piétonniser Plusieurs villes d’europe et des États-Unis
Tel que mentionné plus haut, la rue SainteCatherine ne deviendrait pas totalement piétonne à toutes les périodes de l’année. L’été, le village est déjà piéton en tout temps. Il n’y aurait donc pas de changement dans ce secteur. Même chose pour le quartier des spectacles, dont l’accès est fermé aux voitures durant l’ensemble de la période estivale. Saint-Denis, qui est déjà régulièrement piétonne durant l’été, pour différents évènements, le serait maintenant en tout temps. La rue Prince-Arthur est déjà piétonne en tout temps, et le resterait. La principale différence réside dans la section à l’ouest de Bleury. Pour débuter, la rue SainteCatherine pourrait être piétonne le weekend, durant les heures d’ouverture des magasins, pour compenser pour l’achalandage extrêmement élevé de la rue. En semaine, la section comprise entre Guy et Bleury serait également fermée aux voitures durant les heures d’ouverture, alors que dans la portion entre Atwater et Guy, ce serait uniquement entre 18h et 22h, dû à l’achalande moins élevé de ce secteur dans le jour. Pour l’instant, l’hiver, seul le quartier des spectacles est piéton durant les festivals. Toutefois, Montréal est une ville hivernale, et il n’est pas souhaitable de faire hiberner le centreville comme c’est le cas actuellement. Des périodes de piétonnisation devraient être mises en place pour dynamiser l’économie du centreville et y attirer les gens. Dans le Quartier des spectacles et le Village, la rue serait piétonne entre 18h et 3h30 en semaine. Cet horaire correspond à la période la plus achalandée de ces secteurs, à cause de la forte présence de restaurants, bars et clubs. Dans le secteur commercial, la rue serait rouverte aux voitures à la fermeture des commerces.
Dans tous les cas, les livraisons locales seraient permises entre 7h30 et 11h30. Ce fonctionnement existe dans toutes les villes d’Europe. Les livreurs intéressés possèdent une carte ou un code qui permet de faire baisser les bornes rétractables, leur donnant l’accès. Montréal a un très grand avantage sur plusieurs rues piétonnes dans le monde: il n’y a aucune entrée de garage sur cette rue. Il n’est donc pas nécessaire de laisser des voies pour y accéder. Il est important de noter qu’une si grande flexibilité dans l’horaire est possible qu’avec deux éléments. L’absence de stationnement sur rue La présence de bornes rétractables. Sans ces deux éléments, Montréal condamne Sainte-Catherine à des horaires sur de longues périodes et à une grande complexité d’évolution au fil des années. Sans bornes rétractables, il faut sans cesse ajouter et retirer des barrières qui, en plus de nuire à l’image visuelle de la rue, alourdit les procédures et rendent impossibles les piétonnisations pour des blocs de quelques heures. Même problème avec du stationnement sur rue. Il faut installer des affiches qui préviennent de la fermeture de la rue 24h à l’avance, ce qui rend impossible une flexibilité digne d’une rue du 21e siècle.
MAXIMUM
MAXIMUM
sherbrooke
cherrier
30 10 st-hubert
st-denis
11.3 comment piétonniser 57 villes d’europe et des États-Unis
Pour réussir la piétonnisation, plusieurs éléments sont importants. Premièrement, il faut faciliter l’accès au site par les différents modes de transport, qui feront l’objet d’un point dans ce document Aussi, l’aménagement de la rue doit être grandement polyvalent. L’aménagement qui a été fait dans le Quartier des spectacles par l’agence Daoust Lestage en est un excellent exemple. Les trottoirs et la rue sont au même niveau, ce qui permet que les piétons s’approprient l’ensemble du lieu en l’absence des voitures. Des caniveaux techniques permettent différentes installations, en apportant eau et électricité. Un élément essentiel devrait être ajouté: des bornes rétractables. Celles-ci devraient être installées à chacune des intersections. Elles montent et descendent selon l’horaire établi. Elles peuvent également être contrôlées à distance par les gens possédant la carte, soit les livreurs locaux, les véhicules d’urgence, ou les personnes à mobilité réduite en ayant fait la demande. Cette technologie est utilisée dans presque tous les rues et quartiers piétons d’Europe, y compris dans les pays ayant un hiver semblable au nôtre. Dans tous les cas, la vitesse sur SainteCatherine devrait être de 10km/h lorsque celle-ci est piétonne, et 30km/h le reste du temps. Des afficheurs de limite de vitesse à DEL permettraient d’effectuer ce changement selon l’horaire. Il est important d’ajuster les heures d’ouverture selon les évolutions de l’achalandage. Il est évident que l’achalandage sera au-delà des espérances. Ainsi, il est essentiel de ne pas négliger d’adapter la piétonnisation à cette augmentation.
Un autre élément essentiel est de revoir la circulation à grande échelle. Actuellement, malgré les apparences, Sainte-Catherine n’est pas une voie de transit indispensable. En effet, si elle est fréquemment congestionnée, ce n’est pas à cause d’une grande utilisation. C’est dû, entre autres, aux camions de livraison qui s’y immobilisent, aux taxis qui y circulent lentement à la recherche de clients, aux grandes quantités de piétons qui traversent les rues perpendiculaires, empêchant les voitures de tourner, et bloquant ainsi les autres véhicules. Aussi, durant l’été, comme la majorité de la rue est déjà piétonne, plusieurs voitures sont refoulées à Bleury et à Saint-Hubert. Toutefois, les rues parallèles telles que RenéLévesques, Maisonneuve et Sherbrooke sont déjà congestionnées, principalement à cause de la mauvaise gestion des feux de circulation. Il faudrait donc procéder à une syncronistion des feux et à un réaménagement des voies afin de s’assurer de retrouver la fluidité des rues voisines. Pour ce qui est de Saint-Denis, les véhicules devraient être déviés sur la rue Berri à la hauteur de Cherrier. Seule une voie par direction serait maintenue entre Cherrier et Sherbrooke, pour maintenir un lien entre les deux artères. Une amélioration du réseau de transport en commun serait également essentielle pour réduire le nombre de voitures au centre-ville, mais la ville et le gouvernement du Québec tardent à prendre les décisions nécessaires.
12. accès plusieurs villes d’europe et des états-unis
Pour s’assurer du bon fonctionnement de la rue Sainte-Catherine, et pour que celle-ci reste compétitive face aux centres commerciaux, il est important d’augmenter le nombre de places de stationnement, en plus de remplacer toutes celles qui seront éliminées.
Il est également important d’offrir un grand nombre de places de stationnement pour les voitures en autopartage, ainsi qu’un nombre élevé de bornes de recherche pour voiture électrique, autant dans les stationnements intérieurs que dans les places sur rues des artères voisines.
Tous les projets de piétonnisations européens s’accompagnent de la construction d’un ou plusieurs stationnements intérieurs. Il s’agit de la meilleure solution pour assurer un nombre de places suffisant. Dans plusieurs cas, ces stationnements sont construits par des promoteurs privés, qui s’occupent ensuite de la gestion. Dans d’autres cas, ils sont construits par la ville, puis gérés par une entreprise privée. Dans tous les cas, ils doivent être en nombre suffisant, et être bien répartis le long de la rue.
L’accès en transport en commun est déjà bien. La rue se situe entre les lignes orange et verte. Neuf stations desservent directement le projet, et six autres sont à proximité. Bien qu’il reste beaucoup à faire pour améliorer l’offre de transport en commun à Montréal, ce secteur est bien desservi et il y a peu de choses à améliorer. Toutefois, une signalisation rigoureuse devrait être intégrée au nouveau mobilier urbain pour indiquer la station de métro la plus proche de chaque endroit de la rue.
Il est aussi intéressant d’offrir des rabais, voir même la gratuité du stationnement aux visiteurs qui effectueraient des achats. C’est déjà le cas du stationnement du Complexe Desjardins pour ceux qui effectuent des achats au magasin IGA. Il pourrait y avoir stationnements:
différents
types
de
1. Des stationnements publics existants, mais qui font l’objet d’une entente avec les commerces de la rue Sainte-Catherine (bleu pâle) 2. Des nouveaux stationnements publics construits sous un nouveau bâtiment (bleu moyen) 3. Des nouveaux stationnements publics construits sous une place ou un parc (bleu foncé) En voici quelques exemples à gauche. Plusieurs autres terrains auraient le potentiel d’accueillir un stationnement public.
13. ENTRETIENT plusieurs villes d’europe et des états-unis
L’entretien de la rue est aussi important que sa conception. Il doit être assuré à différents niveaux. Au quotidien, la rue doit être entièrement nettoyée et gardée dans un état impeccable. Les poubelles doivent toujours être vidées au bon moment. Tous les graffitis doivent être retirés dans un délai de 24h, et on doit prévenir la multiplication de ceuxci. L’éclairage doit toujours être fonctionnel. Bref, tout doit être comme neuf, que cela fasse un an, cinq ans ou dix ans que l’aménagement est complété. À plus long terme, on doit s’assurer que l’aménagement est tenu à jour. Un centre commercial renouvelle son décor en moyenne à chaque quinze ou vingt ans, afin de maintenir sa clientèle et d’être compétitif. Une rue commerciale présente la même nécessité. Bien que les délais peuvent être plus longs, il faut considérer que plusieurs éléments seront à changer au fil du temps afin de garder la clientèle. Après deux ou trois décennies, la rue sera probablement entièrement à refaire, et il ne faudra pas négliger de le faire. La rue Prince-Arthur à Montréal est un bon exemple de rue qui n’a jamais été entretenu ou renouvelé. Le pavé est en mauvais état, les lampadaires sont plus que démodés, plusieurs éléments sont brisés ou manquants. De plus, son aménagement en général ne correspond plus du tout aux normes actuelles en terme de design urbain. Il est donc évident que les gens ne la choisiront plus comme destination.
14. résumé En conclusion, le projet de la rue Sainte-Catherine a le potentiel d’être beaucoup plus qu’un simple repavage. En s’inspirant de ce qui s’est fait partout dans le monde au cours des dernières décennies, cette rue iconique pourrait devenir une des destinations le plus convoitées de Montréal, en plus d’être une attraction touristique reconnue internationalement. En prenant les bonnes décisions, il serait possible d’offrir une expérience de magasinage digne du 21e sicle, pour le bien des citoyens, des visiteurs et des commerçants. Dans ce guide, les nombreuses suggestions, listées à gauche, mèneraient vers une telle réussite. Bien qu’elles devraient toutes être prises en considération, deux aspects doivent particulièrement être mis en place: les bornes rétractables et l’élimination du stationnement sur rue. C’est uniquement avec ses deux éléments en place que la ville pourra avoir une réelle flexibilité et faire évoluer la rue au fil des ans et de la demande. Sans borne, et avec du stationnement sur rue, Sainte-Catherine est condamnée à rester la rue du siècle dernier, immobile et inflexible. Toutes les autres suggestions sont également importantes pour le succès du projet, mais plusieurs d’entre elles pourraient être ajoutées par la suite, si jamais Montréal passait à côté de la possibilité de les mettre en place dès le début. Dans tous les cas, Sainte-Catherine mérite qu’on s’occupe d’elle, et qu’on en face un lieu unique, contemporain et incontournable.
1. Avoir une vision d’ensemble S’assurer d’offrir une expérience de qualité Améliorer les communications 2. Créer une image forte 3. Développer une application pour la rue 4. Mettre en ligne un site Internet pour la rue Améliorer les services offerts 5. Offrir des chèques cadeaux 6. Ouvrir un centre de service Centre de service à la clientèle Centre d’information touristique Centre d’information du chantier 7. Offrir du Wi-fi gratuit Améliorer l’environnement 8. Instaurer une politique de l’architecture Éviter la démolition de bâtiments d’intérêt Éviter la construction de bâtiments sans intérêt Encourager la rénovation des bâtiments en mauvais état Encourager la construction sur les terrains vacants 9. Créer un mobilier urbain S’assurer qu’il soit digne d’une ville de design de l’UNESCO S’assurer qu’il comporte toutes les fonctions nécessaires S’assurer qu’il soit en quantité suffisante 10. Intégrer les espaces verts Intégrer les places et parcs qui bordent la rue Augmenter la quantité de verdure le long du projet 11. Améliorer l’expérience piétonne Offrir plusieurs plages horaires dédiées aux piétons Installer des bornes rétractables Éliminer le stationnement sur rue Aménager les intersections pour faciliter la circulation des piétons S’assurer d’un accès facile 12. S’assurer que l’accès à la rue Sainte-Catherine est facile pour tous Augmenter le nombre de places de stationnement offert autour de la rue Aménager des dépose-minutes Aménager des arrêts de taxi Augmenter le nombre de supports à vélo Augmenter le nombre de stations BIXI Améliorer la signalisation indiquant les stations de métro à proximité 13. S’assurer de l’entretien de la rue au fil du temps
annexe 1 - comparables Pour l’écriture de ce document, plus de 70 rues piétonnes d’Europe et d’Amérique du Nord ont été visitées. Parmi elles, les 38 rues les plus pertinentes pour le projet de la rue SainteCatherine ont été davantage analysées. Le tableau des pages suivantes permet de facilement comparer les principales caractéristiques de chacune d’entre elles. On y retrouve le nom de la ville, ainsi que le nom de la rue étudiée. Dans certains cas, deux ou trois rues composent un même axe piéton, et ont donc été analysées comme un tout. Plusieurs villes comportent plusieurs rues piétonnes, mais seules les rues semblables à Sainte-Catherine ont été retenues. Les quartiers historiques ont donc été éliminés, sauf si la rue principale de ce quartier est suffisamment comparable à la rue Sainte-Catherine par le type de commerce qui s’y trouve. On y voit ensuite la longueur de la rue. Chaque point rouge représente 100m. La colonne suivante représente le pourcentage de l’espace public disponible pour chacun des modes de transports. Piétons Transport en commun Tous véhicules La dernière colonne représente la proportion des commerces de détail et des services par rapport aux restaurants et aux bars. Commerces de détails et services Rez-de-chaussée non commerciaux Restaurants et bars
ville allemagne
rues
longueur m
Cologne
Schildergasse & Hohestraße
DRESDEN
Pragerstraße & Seestraße
Hambourg
MönckebergStraße
munich
Neuhauser & Sendliger
NUREMBERG
KarolinenStraße & Königstraße
Stuttgart
Königstraße
ulm
Hirschstraße
autriche
linz
Landstraße
vienne
KärntnerStraße & GrabenStraße
belgique
anvers
Leysstraat
bruxelles
Rue neuve +Anspach 2017
Bruxelles
parvis de st-gilles
gent
Landstraße
danemark
copenhague
Strøget
espagne
barcelone
rambla
madrid
Calle Preciados & Calle del Carmen
france
bordeaux
Rue Ste-Catherine
lille
Rue de Béthune
nantes
Rues de la Marnes, d’Orléans & Crébillon
strasbourg
Rue Francs bourgeois & haute monté
irlande
dublin
Mary, Henry & Earl street
ville
rues
longueur m
italie
Milan
Via Vittorio Emanuele II
Rome
Via del Corso
pays-bas
amsterdam
Kalverstraat & Nieuwendijk
rotterdam
Lijnbaan
pologne
varsovie
Krakowskie Przedmiescie
portugal
lisbonne
R. Augusta
république tchèque
prague
Na prikope
royaume-uni
londres
Regent street
slovaquie
Bratislava
Rue Obchodná
suède
malmö
Södergatan
stockholm
Drottninggatan
canada
montréal
rue prince-arthur
ottawa
Sparks street
québec
rue saint-joseph
états-unis
burlington
Church street
miami beach
Loncoln Road
Minneapolis
Nicollet Mall
selon l’horaire proposé
montréal
sainte-catherine le village
Été
montréal
sainte-catherine quartier des spectacles
Été
montréal
sainte-catherine espace commerces
Été
Hiver
Hiver
Hiver
situation actuelle
conclusions des comparables En observant les informations des différentes rues commerciales analysées, il est possible d’en tirer plusieurs conclusions. D’abord, il est intéressant de constater qu’il n’y a pas de longueur de rue qui ressort plus qu’une autre. Les distances varient de 300 à 2200 mètres. Il ne semble pas non plus y avoir de lien entre la taille de la ville et la longueur de la rue. La longueur de la rue doit être naturelle, et dépend de la distance sur laquelle on retrouve une densité commerciale. À Montréal, Sainte-Catherine comporte des commerces et des services sur près de 4,6km. Ensuite, il est intéressant de constater que la majorité des rues commerciales étudiées dédient la majorité de leur espace aux piétons, dont plusieurs en entier. En effet, 25 rues sur 38 ne laissent entrer aucun véhicule (à l’exception des véhicules d’urgence et de livraison locale). Six autres rues sont ouvertes uniquement aux véhicules de transport en commun (trois aux bus et trois aux tramways). Seules sept rues offrent donc de l’espace à tous les véhicules. Dans les cas de Dresden, Nuremberg et Anvers, seul un tronçon de rue, moins achalandé, laisse passer les voitures. À Barcelone, les véhicules circulent de chaque côté de l’espace piéton situé au centre. Cet aménagement unique est possible par l’importante largeur de la rue. À Rome, la rue commerciale étudiée laisse passer les voitures. Toutefois, elle se trouve dans un secteur de la ville où la circulation automobile est limitée selon l’heure et les jours de la semaine. À Varsovie, la rue est ouverte à tous les véhicules. Le stationnement est interdit sur toute la longueur. Les trottoirs sont très larges, et vu l’achalandage de la rue, une piétonnisation n’aurait pas été utile. À Londres, la rue se situe également dans un quartier où l’accès aux voitures est contrôlé. Toutefois, vu la complexité et la lourdeur du trafic au centre-ville de Londres, la ville ne projette pas de fermer cette rue aux voitures.
On constate donc qu’à l’exception des secteurs où la circulation est complexe et des rues dont l’importante largeur ne le justifie pas, les rues piétonnes sont privilégiées par toutes les villes. Finalement, on constate que sur 33 des 38 rues étudiées, plus de 80% des locaux sont occupés par des commerces de détail ou des services, tel que des banques et des pharmacies. Seuls le parvis de Saint-Gille à Bruxelles et la rue PrinceArthur à Montréal ont une forte majorité de bars et de restaurants, mais il est important de noter que c’est ce pour quoi ces rues avaient été aménagées. Dans les cas de Barcelone, Varsovie et Ottawa, ces rues offrent plus de restaurants simplement à cause de la demande plus forte, et la présence d’autres secteurs à proximité dédiés au commerce de détail. À Montréal, le secteur commercial de la rue Sainte-Catherine présente exactement le même ratio que la majorité des rues étudiées. Une forte présence de commerces de détails et de services, avec quelques restaurants. Il est aussi intéressant de constater que les enseignes sont les même qu’ailleurs, tel qu’Aldo, Apple, Footlocker, H&M, Vans et Zara.
foire aux questions Une rue piétonne n’est pas appropriée, car on a l’hiver.
FAUX
En Scandinavie, plusieurs villes ont des rues piétonnes très achalandées toute l’année, malgré le froid et la neige. Avec des installations appropriées, et des activités proposées tout au long des quatre saisons, les gens s’y déplacent sans problème. On peut penser à des trottoirs chauffants, mais également à des feux extérieurs le long de la rue, comme il y en a au festival Montréal en lumière. Dans tous les cas, Montréal est une ville hivernale. Plutôt que d’en avoir peur, il faut en tirer profit et en faire la promotion, pour diminuer l’écart d’achalandage entre l’été et l’hiver. Les rues piétonnes n’attirent que les bars et les vendeurs de crème glacée.
FAUX
Sur 33 des 38 rues étudiées, plus de 80% des locaux sont occupé par des commerces de détail ou des services, tel que des banques et des pharmacies. Le fait que la rue soit piétonne ou non ne change rien. Si la demande est là pour les commerces de détail, ce sont des commerces de détail qui occuperont les locaux. Le Quartier des Spectacle, la rue Sainte-Denis et le Village gai comblent déjà largement la demande en restaurant et en bars. Il est donc impossible que la tendance se renverse simplement parce qu’on ferme la rue au passage des voitures. Fermer la rue aux voitures encourage les centres commerciaux.
FAUX
Au contraire! Laisser la rue ouverte aux voitures encourage les centres commerciaux. Les gens veulent un accès facile et une expérience agréable, deux choses que les centres commerciaux offrent. Avec très peu d’outils pour aider l’accès, ainsi qu’une rue régulièrement congestionnée, causant bruit, odeur et insécurité, Sainte-Catherine offre très peu d’attrait. Pourtant, elle reste extrêmement achalandée. Piétonniser signifie éliminer les nuisances pour les magasineurs, au moins durant les heures et jours de grande affluence, et ainsi améliorer l’expérience. En plus, la piétonnisation s’accompagne de construction de stationnements et d’optimisation des installations existantes, améliorant l’accès. Bref, la piétonnisation rend une rue réellement compétitive face aux centres commerciaux. Ce n’est pas pour rien que des milliers de villes l’ont fait. Une rue piétonne ne fonctionne pas, la rue Saint-Joseph de Québec en est la preuve.
FAUX
La rue Saint-Joseph est un cas très à part. Il ne s’agissait pas simplement d’une rue piétonne. On a voulu transformer une rue en centre commercial intérieur, causant ainsi plusieurs problèmes. On a d’abord bloqué les rues transversales à la circulation, créant une séparation dans le quartier. Aussi, étant un lieu public, le centre commercial devait être ouvert 24h/24, ce qui comportait plusieurs problèmes de sécurité et de salubrité. Bref, Saint-Joseph n’a aucun lien avec Sainte-Catherine, puisque c’est son toit et son statut de centre commercial qui lui ont nui, et non sa piétonnisation. Une rue piétonne ne fonctionne pas, la rue Sparks d’Ottawa en est la preuve.
FAUX
La rue Sparks n’est pas un échec total, mais cette rue bat de l’aile depuis plusieurs années. En effet, elle est située dans un secteur principalement composé de bureaux, ce qui rend la rue déserte après les heures de travail. Le principal problème est le choix de la rue en soi. Une rue déjà commerciale près du
marché By aurait été plus appropriée. À l’époque, on a pensé à tort qu’on pouvait forcer une rue à devenir vivante. Malheureusement, bien que cela ait partiellement fonctionné, ce secteur reste peu invitant les soirs et les fins de semaine. À cela s’ajoutent les nombreux bâtiments possédant des rez-de-chaussée aveugles, ainsi que l’aménagement de la rue et son mobilier urbain qui sont démodés depuis plusieurs années. Bref, cet exemple ne s’applique pas du tout à Sainte-Catherine puisque cette dernière est déjà extrêmement achalandée et que l’ensemble de ses rez-de-chaussée sont commerciaux. Une rue piétonne ne fonctionne pas, la rue Prince-Arthur de Montréal en est la preuve.
FAUX
La rue Prince-Arthur a été mal planifiée dès le départ. Alors que le projet initial prévoyait un environnement attrayant incluant fontaines, art public, mobilier audacieux et terrasses aménagées, les principaux responsables ont eu peur et ont réduit le projet à sa plus simple expression. On s’est contenté d’installer un pavé neutre sur toute la surface et un mobilier urbain banal, en prévoyant compléter le reste quelques années plus tard, ce qui ne s’est jamais fait. Pire, on a complètement ignoré cette rue aux fils des ans, négligeant son entretien et son amélioration. Ce n’est qu’en 2017 que cette rue recevra sa première cure de jeunesse. Bref, ce n’est pas parce qu’elle est piétonne que la rue Prince-Arthur ne fonctionne pas, mais bien parce qu’on a négligé sa conception, puis son entretien. On ne peut pas comparer la rue Sainte-Catherine aux rues européennes, parce qu’on est en Amérique.
FAUX
Chaque ville est unique. Il est donc très complexe de comparer Sainte-Catherine à une autre rue. Toutefois, on réalise que d’une rue à l’autre, plusieurs aspects se répètent. Au final, les gens qui magasinent sur Sainte-Catherine ne sont pas si différents de ceux qui magasinent à Rome, Copenhague ou Miami. Tous veulent un accès facile et une expérience agréable. De plus, avec la mondialisation qui s’est accélérée au cours des dernières années dans le domaine des commerces de détail, on retrouve exactement les mêmes bannières en Europe que sur Sainte-Catherine. Aussi, Montréal a toujours été considérée comme une ville ayant plusieurs aspects européens dans sa mentalité et ses valeurs. Le but n’est donc pas de copier tel quel ce qui se fait en Europe, mais de prendre des idées qui fonctionnent bien et qui ont fait leur preuve, et à les adapter à notre ville nord-américaine. D’ailleurs, certains aspects des rues nordaméricaines ne s’appliquent pas non plus directement à Montréal. Il faut donc tout nuancer. Malgré tout, par son important bassin de population et son énorme longueur d’avance en terme de design urbain, l’Europe reste la meilleure source d’inspiration Sainte-Catherine est différente des autres rues piétonnes parce qu’elle comporte également des bureaux.
FAUX
Sainte-Catherine n’est pas différente. Le long de la plupart des rues analysées, on retrouve des commerces, des salles de spectacles, des cinémas, des musées, des bureaux, des habitations, des universités, des parcs, des bâtiments gouvernementaux. Le Nicollet Mall de Minneapolis est sans doute celui qui ressemble le plus à Montréal par sa grande mixité de fonction, et il n’y a jamais eu de problème. Au contraire, cela n’a jamais cessé d’attirer les nouvelles entreprises et de faire rayonner la ville. De plus, Sainte-Catherine a un net avantage sur les autres rues: la majorité des entrées de ses immeubles à bureaux se trouve sur des rues secondaires. Il faut également rappeler que la livraison serait permise durant certaines heures. La piétonnisation n’affecte donc en rien l’activité des différents secteurs d’activité.
Grégory Taillon rédaction terminée en avril 2015