Chronologie d’une mutualisation forcÊe
Sommaire Chronologie d’une mutualisation forcée / de juin 2008 à mars 2010
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Rapports / Dossiers
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Note de situation / DMDTS / Juillet 2009
7
Rapport d’étape : L’Essaim / JM Gremillet / Décembre 2009
14
Grenier à Sons / Note / 29 mars 2010
33
JM Gremillet / L’essaim - suite / 27 mai 2010
36
Grenier à Sons / Akwaba / La Gare / Projet « Le Mat » / 31 mai 2010
49
Grenier à Sons / Akwaba / La Gare / Note / 31 mai 2010
67
Lettres
72
Le Grenier à Sons - les salariés / Note publique / 22 février 2010
73
Le Grenier à Sons - association / Lettre au Député-maire / 4 mars 2010
75
Le Grenier à Sons - les salariés / Lettre au Député-maire / 10 mars 2010
76
Le Grenier à Sons - le CA / Lettre à JM Gremillet / 15 mars 2010
77
La Fédurok / Lettre à la DGCA / 16 mars 2010
78
La Fédurok / Lettre à la DRAC PACA / 17 mars 2010
79
Le Grenier à Sons - les salariés / Lettre à JM Gremillet / 18 mars 2010
80
JM Gremillet / Réponse au GAS / reçue le 19 mars 2010
81
JM Gremillet / Lettre aux salariés / 22 mars 2010
82
Communiqués
83
La Fédurok / Communiqué / 15 mars 2010
84
JM Gremillet / Communiqué / Réponse à la Fédurok / reçu le 19 mars 2010
86
SMA / Communiqué / 24 mars 2010
87
SYNAVI / Communiqué / 28 mars 2010
89
SUD Culture / Communiqué / 29 mars 2010
90
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Institutions / Communiqué / 29 mars 2010
91
Le Grenier à Sons / Communiqué / 1er avril 2010
92
Le Grenier à Sons / Akwaba / La Gare / Communiqué / 16 juin 2010
93
Articles
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La Provence / 20 octobre 2009
95
Vaucluse Matin / 21 octobre 2009
96
La Provence / 25 janvier 2010
97
La Provence / 18 février 2010
98
La Provence / 9 mars 2010
99
Vaucluse Matin / 11 mars 2010
100
Avignews / 17 mars 2010
101
La Lettre du Spectacle / 19 mars 2010
102
La Provence / 29 mars 2010
103
La Provence / 30 mars 2010
104
La Lettre du Spectacle / 2 avril 2010
105
Fanz’yo / avril 2010
106
Vaucluse Matin / 15 avril 2010
107
Utopia / avril-mai 2010
108
Utopia / mai-juin 2010
109
Fanz’yo / juin 2010
110
La Provence / 8 juin 2010
111
La Provence / 16 juin 2010
112
Vaucluse Matin / 16 juin 2010
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La Provence / 17 juin 2010
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Avignews / 17 juin 2010
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Chronologie d’une mutualisation forcée / de juin 2008 à mars 2010 Juin 2008 Suite à un changement municipal lors des élections du mois de mars 2008, la ville de Cavaillon réétudie toutes les conventions la liant aux acteurs sociaux, culturels et éducatifs aux vues d’une rationalisation des moyens déployés. Septembre 2008 : Première réunion d’un accompagnement collectif de cinq lieux de Musiques actuelles du Vaucluse dans le cadre d’un Dispositif Local d’Accompagnement. L’objectif de ce DLA est de permettre une meilleure identification des structures de musiques actuelles vauclusiennes et de poser les bases d’une coopération des lieux dans une logique territoriale sur le plan départemental. L’agence Orama est missionnée pour mener ce DLA. Octobre/ Novembre 2008 : Annonce par courrier de la dénonciation par la Ville, de la convention tripartite entre ADL (fédération régionale d’Animation et de Développement Local rattachée à la confédération des MJC de France) la ville de Cavaillon et Le Grenier à Sons avec effet au 15 novembre 2009. L’association ADL mettant à disposition Claude Lermené, sur le poste de directeur de l’association Le Grenier à Sons depuis 1998. La ville de Cavaillon souhaite dans un souci d’économie rompre l’ensemble de ce type de convention qui lui semble plus coûteuse qu’une prise en charge directe des salariés par les associations. Février 2009 : Délibération du Conseil municipal pour renouveler le contrat d’objectifs et de moyens de la Scène Nationale de Cavaillon pour les 4 années à venir. Validation également du contrat d’objectifs et de moyens du Comité des fêtes. Une décision modificative du BP 2009 (Budget principal) est votée : + 386 400€ pour la Scène nationale, + 129 720€ pour le Comité des fêtes. (http://www.cavaillon.com/images/CM/CM-09fevrier-2009.pdf) Mars 2009 : Délibération du Conseil Municipal annonçant officiellement la dénonciation des conventions avec ADL visant les deux postes de directeur (Grenier à Sons et MJC). La ville de Cavaillon préconise une embauche des deux directeurs par leurs structures respectives tout en garantissant de compenser forfaitairement le coût de ces postes. Les membres du Conseil approuvent en même temps les termes de la convention pluriannuelle de soutien aux Scènes de Musiques Actuelles entre l’Etat, la ville de Cavaillon et Le Grenier à Sons. (http://www.cavaillon.com/images/CM/ CM-09fevrier-2009.pdf) Avril 2009 : La convention d’objectifs triennale de soutien aux Scènes de Musiques Actuelles est signée par la Drac PACA, la ville de Cavaillon et l’association le Grenier à Sons. La ville de Cavaillon précisant que son engagement ne serait pas remis en question et que la subvention de fonctionnement pour 2010 serait calquée sur le coût de 2009, le poste mis à disposition inclus (sans les frais d’ADL). Juin 2009 : Licenciement pour raison économique du directeur du Grenier à Sons Claude Lermené. Aucun accord1 financier n’ayant put être trouvé entre l’association, ADL et la ville de Cavaillon afin d’assurer l’intégration du directeur (Claude Lermené) au sein de l’association. L’association Le Grenier à Sons envisage et met en oeuvre le recrutement d’un nouveau directeur, recrutement qui sera ajourné durant le mois de septembre à la demande de la Drac et de la ville de Cavaillon. La ville de Cavaillon, en réflexion sur sa politique culturelle, questionnant la pertinence et la faisabilité de conserver deux équipements labellisés sur son territoire, et souhaitant éclairer ses orientations, sollicite l’expertise du ministère de la Culture et de la Communication via la DMDTS qui lui rend une « note de situation » sur l’état de la Scène Nationale de Cavaillon et de la Smac Le Grenier à Sons. Ce rapport est effectué par Marie Moreau-Descoings et Mireille Faye-Mora (inspectrice théâtre et inspectrice musique) et rendu à la mairie courant septembre. Il est fortement contesté par l’association Le Grenier à Sons (et par ses relais et réseaux / fédérations associées Tréma, la Fédurok, Fsj, Fneijma, SMA, UFISC,..) de part son évidente partialité et sa méconnaissance du secteur des musiques actuelles. La note annonce clairement l’évidente nécessité de maintenir et de développer la Scène nationale, au détriment (de fait) du projet du Grenier à Sons.
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Sur un montant de subvention pouvant permettre à l’association de reprendre les avantages et l’ancienneté du directeur
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Octobre 2009 : La ville de Cavaillon confie au directeur de la Scène Nationale, Jean Michel Gremillet, une mission visant à étudier la faisabilité d’un projet qui porterait/intégrerait les missions du Grenier à Sons au sein de la Scène Nationale, affirmant ainsi sa volonté de conforter en priorité la Scène Nationale. L’association le Grenier à Sons, isolée et au pied du mur pour poursuivre le projet engagé, lors d’un Conseil d’administration extraordinaire qui s’est réuni le jeudi 22 octobre, a voté à l’unanimité une demande d’inspection par les services compétents de l’Etat, ainsi que l’assistance de la Fédurok dans le cadre du dispositif PAC(t). La Fédurok propose par l’intermédiaire de l’agence ORAMA un dispositif exceptionnel d’accompagnement échelonné sur 9 mois pour permettre à l’association d’assurer une continuité de l’activité grâce à la mise en place d’une coordination intérimaire et de travailler à la mise en perspective du projet du Grenier à Sons dans le cadre d’une vision concertée au niveau territorial. Novembre 2009 : Départ de Delphine Lamboley et de Claude Lermené (administration et direction du Grenier à Sons) le 15 novembre. L’association recrute dans un délai extrêmement court une assistante administrative, et accueille le 16 novembre, Bertrand Biennier, qui débute sa fonction de coordination générale. Décembre 2009 : Jean-Michel Gremillet communique son projet intitulé l’ESSAIM à la ville de Cavaillon et à la DRAC, sans qu’aucuns travaux de concertation n’aient été mis en place avec Le Grenier à Sons. Février 2010 : Parution d’un article de presse dans le journal La Provence intitulé « Bientôt en scène – Un pôle unique théâtre et musique » annonçant l’inauguration d’un pôle unique géré par la Scène Nationale pour les 24,25,26 septembre 2010. L’article décrit dans le détail le projet de M. Gremillet (directeur de la Scène Nationale) jusqu’alors inconnu pour le Grenier à Sons. L’article annonce une reprise de l’activité de diffusion de concerts par la Scène Nationale, une redistribution des autres missions du Grenier à Sons aux autres salles du Vaucluse et la création de 3.5 postes supplémentaires (l’équipe salariée du Grenier à Sons comporte 7 personnes – 5.8 équivalent temps plein- sans le directeur). Mars 2010 : Lettre ouverte du CA du Grenier à Sons à Monsieur le Député-maire de Cavaillon et à M. Gremillet (directeur de la Scène Nationale) actant de la stupéfaction et du profond désaccord avec les méthodes employées. Lettre des salariés à Monsieur le Député-maire et à M. Gremillet demandant des explications et exprimant leur désarroi concernant leur avenir incertain. L’Assemblée générale de la Fédurok réunie le 8 et 9 mars dénonce la méthode et le mépris exprimé qui donne lieu à un courrier envoyé au ministère et à la DRAC PACA demandant un examen d’une proposition différente de celle de M. Gremillet et au regard d’un certain nombre d’enjeux exprimé par le récent texte du SOLIMA (Schéma d’orientation des lieux de musiques actuelles). Courrier de désaccord du directeur de la Scène Nationale et réponse de Monsieur le Député-maire aux salariés Le 29 mars au matin, Le Grenier à Sons recevra en réunion les représentants de la DRAC, la DGCA (Direction Général de la Création Artistique) du Ministère de la culture et de la communication, de la Ville de Cavaillon et de la Fédurok. L’après midi, un comité de pilotage est organisé au Théâtre de Cavaillon, en présence de tous les partenaires institutionnels pour présenter officiellement le rapport de M. Gremillet.
Le Grenier à Sons appelle à votre mobilisation pour la journée du 29 mars et vous invite à 13h pour un pique-nique sur la «prairie» du Grenier ou dans le hall en cas de pluie et à 14h à un débat public sur la situation avec les représentants des syndicats, des réseaux, fédérations,... La majorité des documents cités sont consultables sur le site de la Fédurok (http://www.la-fedurok.org/documents/ Grenier-a-Sons_Dossier.pdf), ou dans les pages suivantes de ce dossier. Chronologie d’une mutualisation forcée - page 5
Rapports / Dossiers
Chronologie d’une mutualisation forcÊe - page 6
Note de situation / DMDTS / Juillet 2009
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Chronologie d’une mutualisation forcÊe - page 8
Chronologie d’une mutualisation forcÊe - page 9
Chronologie d’une mutualisation forcÊe - page 10
Chronologie d’une mutualisation forcÊe - page 11
Chronologie d’une mutualisation forcÊe - page 12
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Rapport d’étape : L’Essaim / JM Gremillet / Décembre 2009
L’Essaim comme
S1 nouvelle Scène renouveau essaimage semis
Jean-Michel Gremillet 21.12.09 RAPPORT D’ETAPE avant projet Contrat d’objectifs et de moyens 2010/2013
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• Développer le projet artistique de la Scène nationale • Maintenir et redéployer les missions anciennes du Grenier à sons • Pérenniser voire renforcer les budgets • Réaliser un bilan social positif
Mission mutualisation Scène nationale – Grenier à sons / rapport d’étape 21.12.09
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Etat des lieux
Mission mutualisation Scène nationale – Grenier à sons / rapport d’étape 21.12.09
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Dans une atmosphère de difficulté économique voire de risque de mise sous tutelle, la municipalité de Cavaillon déclare être contrainte de revoir ses choix budgétaires. Ceci a entraîné en 2009 une baisse de 8% des subventions pour l’ensemble du secteur associatif. Elle souhaite de fait réduire le budget consacré à la culture, tout en préservant au maximum sa politique en ce domaine. Une première mise en acte a été exercée par la dénonciation en novembre 2008 de la convention qui liait la ville à ADL (fédération MJC), laquelle comportait notamment la mise à disposition du directeur de la SMAC. Après l’étude menée mi 2009 par le Ministère de la culture à la demande de la municipalité, et la tenue d’une table ronde le 6 octobre 2009 réunissant les 4 principaux financeurs de la Scène nationale, il a été décidé que celle-ci devait être confortée comme « pôle culturel de référence », en donnant à son projet artistique une dimension musiques actuelles. C’est lors de cette réunion qu’a été validé le principe de demander au directeur de la Scène nationale de réaliser une étude de mutualisation entre les deux établissements. Pourquoi privilégier la Scène nationale dans la politique municipale ? • Parce qu’elle est naturellement LE pôle d’excellence, et donc un atout déterminant pour l’image de la Ville, • Parce que le mode de recrutement du directeur et de son équipe assure une garantie de pertinence et d’exigence en matière de choix artistiques et de modes de gestion, • Parce que son label national, unique en Vaucluse, permet une réelle assurance budgétaire et une fidélité des autres collectivités, • Parce que son budget est trois fois supérieur à celui du Grenier à sons, et son équipe salariée plus importante et qualifiée. • Parce qu’elle draine des budgets publics venus d’autres collectivités bien plus importants : 800.000 euros contre 134.000 euros pour le Grenier à sons.
Mission mutualisation Scène nationale – Grenier à sons / rapport d’étape 21.12.09
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Ce document constitue le premier rapport d’étape qui devait être remis avant fin 2009, moins de deux mois après avoir reçu la lettre de mission du Député – Maire de Cavaillon. Confirmer les budgets Cavaillon sur la base des montants 2009 (après réduction de 8%), sanctuariser voire renforcer les aides des autres collectivités, préserver les missions et les lieux d’activité, prendre en compte la situation sociale des deux équipes permanentes, ont été à la base de la réflexion. Dès le 17/11/09, j’ai rencontré Henri Didonna, opérateur jusque là du DLA (dispositif local d’accompagnement) auprès de l’ensemble du secteur des musiques actuelles du département de Vaucluse, missionné depuis, par le Grenier à sons et la Fédurock, pour mener l’activité de l’association jusqu’à la fin de la saison en cours, Bertrand Biennier ayant été nommé à un poste de coordinateur. J’ai également rencontré successivement le conseiller pour les musiques actuelles à la DMDTS (direction de la musique, de la danse, du théâtre et des spectacles au Ministère de la Culture), le directeur régional des affaires culturelles (DRAC) et les trois conseillers concernés par le dossier, pour le Département de Vaucluse le président de la commission culture et la responsable du spectacle vivant, enfin pour la Région Provence – Alpes – Côte d’Azur la responsable du département création et le conseiller musiques actuelles. L’écoute et les conseils de chacun furent précieux. Tous sont dans l’attente de connaître le développement de la mission. Les décisions budgétaires pour l’exercice 2010 seront déterminantes pour fixer les bases concrètes de la mutualisation. • La Ville devra notamment confirmer sa décision de scinder en deux parties la subvention allouée au Grenier à sons, pour permettre à la Scène nationale d’engager dès la rentrée 2010/11 son nouveau projet artistique. • L’Etat, par l’intermédiaire de la DRAC, attend de découvrir le nouveau projet avec une grande bienveillance. On peut penser qu’une dotation renforcée accompagnerait le dossier, nourrie entre autre par les dispositions particulières mises en place en 2010 pour les scènes nationales les plus mal dotées. • La Région veillera avec attention au redéploiement des missions, et sera attachée à laisser les budgets afférents aux bonnes places. • Le Département continue d’assurer la Scène nationale de son soutien, et réaffirme sa volonté de la voir pérennisée, dans le respect des missions et des règles.
Rappelons que l’avenir de la Scène nationale est fortement conditionné par l’éventualité ainsi créée de son développement, condition pour se maintenir dans le label, notamment dans le cadre des textes issus des Entretiens de Valois.
Mission mutualisation Scène nationale – Grenier à sons / rapport d’étape 21.12.09
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Les atouts de la mutualisation pour la Scène nationale •
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Atteindre un niveau budgétaire lui permettant d’assurer à nouveau ses missions, par un budget consolidé, dans la perspective des nouvelles contraintes issues des Entretiens de Valois (2 millions d’euros). Disposer d’une seconde salle, indispensable à une activité « normale », pour programmer des concerts, présenter à Cavaillon les petites formes théâtrales (proposées en Nomades), accueillir des résidences, des temps de répétitions. Redéployer le projet artistique, retrouver la pleine activité, (re)créer l’événement au centre ville. S’ouvrir à un public différencié de ses cœurs de cibles naturels. Préserver ses empois permanents, préserver la majorité de ceux du Grenier à sons, redevenir créateur d’emplois. Conforter pour la Ville l’image d’une place forte de la culture en Vaucluse, retrouver la puissance d’un outil réel d’aménagement du territoire. Redonner confiance aux autres collectivités publiques participant au financement des missions. Participer à la préfiguration d’un éventuel Etablissement public à l’échelle d’une future agglomération.
Mission mutualisation Scène nationale – Grenier à sons / rapport d’étape 21.12.09
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Les atouts de la mutualisation pour les musiques actuelles et les actions en direction de la jeunesse La vraie question posée sera de conserver la quasi-totalité des missions et des acquis, même s’il est certain que la musique sera différemment présente sur un territoire où elle l’est déjà beaucoup. Dans l’élaboration d’un nouveau projet artistique et culturel pour la Ville, il faudra savoir être critique quant à l’outil « musiques actuelles » comme seul chemin possible d’un partage du sensible proposé à la jeunesse. La récente étude sur les Pratiques culturelles des français produite par le Ministère de la culture montre une réelle évolution des habitudes et des logiques de consommation sur les vingt dernières années. Le label « café musiques », devenu « scène de musiques actuelles » a été créé il y a près de 20 ans, à une époque où on ne pouvait soupçonner la révolution culturelle provoquée par l’arrivée de l’internet. Aujourd’hui, si la fréquentation des concerts de musiques actuelles est stable, c’est notamment grâce aux « gros concerts ». Et si l’on regarde avec pertinence les chiffres de fréquentation du Grenier à sons, ils n’échappent pas à cette nouvelle réalité. En 2008, ce sont bien les deux rendez-vous au Théâtre, coréalisés avec la Scène nationale, qui dopent la statistique globale. Il faut donc se saisir de l’opportunité de la mission d’aujourd’hui pour tester de nouveaux outils de médiation. La réflexion de l’équipe de la Scène nationale était déjà en fertilisation, avant que ne soit connu les motifs de la mission qui nous occupe aujourd’hui. Ainsi, la création d’une webTV est un sujet à l’ordre du jour, nous avons répondu à l’appel à projet numérique lancé par le Ministère pour l’exercice 2010. Rappelons ici que la fréquentation des 15-25 ans, de l’ordre de 6000 spectateurs en 2008, est meilleure à la Scène nationale qu’au Grenier à sons. Les contenus de la mission devraient permettre de réfléchir à la constitution d’un collectif des scènes de musique et autres événements musicaux du territoire, anticipant les futures compétences d’une communauté d’agglomération sud Vaucluse. Une partie des missions fléchées dans les conventions liant le Grenier à sons aux institutions sera redistribué au profit du collectif, parce que ces missions seront a priori mieux remplies par les membres du collectif, plus pertinents que la Scène nationale sur ces terrains : pratique amateur, accompagnement d’artistes en émergence, tremplins, centre de ressources (pôle information musique). Sont donc très directement concernés, à notre sens, par ce tour de table : • La Gare à Coustellet • Akwaba à Chateauneuf-de-Gadagne • Le Sonograf au Thor ainsi que des structures sans lieu qui n’étaient pas dans le périmètre du DLA : • LuberonJazz • Le Collectif Freeson • Le Festival de musique de Robion
Mission mutualisation Scène nationale – Grenier à sons / rapport d’étape 21.12.09
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Les deux scènes avignonnaises, les Passagers du zinc et l’AJMI, ne sont pas intégrées dans un territoire cohérent. On pourrait d’ailleurs inclure dans la réflexion le Délirium, l’un des lieux les plus attractifs d’Avignon. Ce sont donc plutôt des coopérations, des complicités (une meilleure coordination de programmation avec les Passagers, un grand concert de jazz programmé chaque saison au Théâtre de Cavaillon en coréalisation avec l’Ajmi, ou encore une coopération avec le Délirium dans le cadre du festival autour de l’accordéon) qu’une intégration dans le collectif qu’il faut favoriser.
Mission mutualisation Scène nationale – Grenier à sons / rapport d’étape 21.12.09
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A propos du Grenier à sons Suite au départ du directeur, le Grenier à sons a mis en place un dispositif provisoire, qu’elle finance, pour assurer la continuité de l’activité : un « coordinateur » a pris ses fonctions courant novembre, et une comptable - administratrice a été embauchée suite au départ volontaire de la salariée qui occupait cette même fonction. A l’initiative conjointe de la Scène nationale, du cabinet Orama (auteur du DLA en cours) et de la Fédurock, un tour de table réunissant l’ensemble des scènes et autres opérateurs de musiques actuelles du territoire doit être réuni rapidement. Il sera essentiel pour tenter de préserver l’intégralité des missions. Les acteurs culturels concernés pourraient, collectivement, renforcer leurs propres activités et leurs moyens, et investir la scène du Grenier à sons en partenariat avec la SN. La question des salariés actuels du Grenier à sons sera examinée avec l’attention qui s’impose, dès que seront analysées les conclusions de cette table ronde, et après présentation de la première étape de la mission fin 2009. Rappelons que, des 6 ETP d’origine, subsistent aujourd’hui dans l’effectif 4 ETP (5 personnes), après le départ du directeur et de la comptable-administratrice. Si la qualité de la réflexion collective le permet, la quasi-totalité des deux équipes retrouvera naturellement une fonction dans les organigrammes recomposés.
Mission mutualisation Scène nationale – Grenier à sons / rapport d’étape 21.12.09
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Les conventions actuelles 1. CONVENTION VILLE / ETAT / GRENIER A SONS Convention d’objectifs pluriannuelle pour la période 2009 à 2011. Elle est clairement identifiée au projet de Claude Lermené, directeur de l’association. Elle détaille en chapitres distincts le projet artistique en matière de diffusion, d’accompagnement des artistes (résidences, pôle information musique, espace régional de répétition), de rapport au public, d’inscription territoriale. Elle distingue les collaborations régulières avec la Scène nationale, et évoque le nécessaire dialogue avec les autres lieux de diffusion. Malgré sa dimension triennale, aucun engagement budgétaire ne figure au-delà de 2009. 2. CONVENTION REGION / GRENIER A SONS Convention d’objectifs pluriannuelle pour la période 2009 à 2011, placée dans le plan général de 16 associations labellisées LDMA (lieu de développement musiques actuelles). Elle développe les missions naturelles notamment l’accompagnement de résidences d’artistes, le fait de pouvoir déposer chaque année une demande d’aide au projet musical ou au développement de carrière pour un artiste, l’obligation de programmer des artistes régionaux, l’éducation artistique, le soutien à la pratique amateur, la formation et l’information, l’opération régionale « Trop puissants » en direction des apprentis et lycéens. En bref, elle rappelle que la culture est un outil de cohésion sociale, un vecteur d’ouverture au monde. Le label PIM ne figure pas dans la convention. Un document reprend par ailleurs le détail de l’engagement de la Région vers les musiques actuelles. 3. CONVENTION DEPARTEMENT / GRENIER A SONS Convention d’objectifs pluriannuelle pour la période 2007 à 2009, la convention reprend en détail les grandes lignes du projet, programmation « éclectique », pôle d’information musique, espace régional de répétition, résidences, accompagnement en collaboration avec Le Coach, politique d’ouverture (hors les murs) se traduisant par des collaborations avec d’autres structures vauclusiennes, collaborations avec des organismes autour de la MAO, de la formation, d’échanges et collaborations avec les établissements scolaires. La convention est chiffrée pour les 3 ans, globalement pour 96.000 € ;
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Un nouveau Contrat d’objectifs et de moyens pour la période 2010 – 2013
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Le projet artistique Au cours des premières saisons du projet développé par l’équipe dirigée par Jean-Michel Gremillet, la programmation musique était assez dense, et a permis notamment d’accueillir à la fois des artistes renommés tels Yann Tiersen, Alain Chamfot, Louis Chédid, les Têtes raides, Loïc Lantoine. Des collaborations avec des scènes de musiques actuelles ont rapidement été réalisées : le festival d'accordéon avec la Gare de Coustellet et le Grenier à sons, la chanteuse Susheila Ramann avec les Passagers du zinc, etc. Le festival autour de l’accordéon, La Boîte à frissons, a été créé en 2002 et a connu deux éditions (près de 3000 spectateurs en 2003 pour 19 spectacles, 3900 spectateurs en 2002 y compris l’exposition d’accordéons au Théâtre). Au fil du temps, la programmation s’est affinée et a pris en compte le nombre important de lieux de musiques pour devenir principalement objet de coréalisations, souvent avec le Grenier à sons, plus épisodiquement avec la Gare de Coustellet, et aussi avec Akwaba et le Sonograf notamment dans le cadre d’accueil Nomades dans leurs communes conventionnées avec la Scène nationale. Quoiqu’il en soit, la compétence musique n’a jamais été absente de la Scène nationale. Rappelons qu’elle est importante dans le CV de Jean-Michel Gremillet, producteur de musiciens dans les années 80, et codirecteur pendant les années 90 d’une Scène dont le projet artistique était principalement musical. Le projet de la Scène nationale sera renforcé vers les musiques : • recréation du festival autour de l’accordéon dès la rentrée 2010/11, 12 à 15 rendez-vous. • trois à quatre grands concerts au Théâtre (chanson, jazz, musique du monde). • renforcement de la programmation musiques de la Méditerranée, musique contemporaine et théâtre musical. • développement d’une ligne pop rock : une quinzaine de propositions, principalement au Grenier, en complicité avec les scènes de musiques actuelles. • mise en œuvre de nouvelles actions en direction de la jeunesse (webTV notamment, suite à l’appel à projet du Ministère de la Culture). C’est aussi une bonne part de la pluridisciplinarité de la programmation qui sera influencée par la présence de la musique, de la danse au théâtre en passant par les arts indisciplinaires. Par ailleurs, certains spectacles programmés dans les Nomade(s) pourront être représentés à Cavaillon, la salle du Grenier étant adaptée à ces propositions. Par exemple, 4 des 7 spectacles programmés en Nomade(s) en 09/10 auraient pu aussi être présentés au Grenier. Un le sera, quoiqu’il arrive, en mai 2010 : Faut pas lâcher par la compagnie Onstap. Pour la saison 10/11, 2 des 4 spectacles déjà contractés le seront, dont une création d’Olivier Py. Le nombre total de rendez-vous du Contrat d’objectifs et de moyens passerait à 42 spectacles + l’événement de rentrée, soit entre 110 et 125 représentations (voir tableur ci-après).
Mission mutualisation Scène nationale – Grenier à sons / rapport d’étape 21.12.09
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(tableur programmation)
Mission mutualisation Scène nationale – Grenier à sons / rapport d’étape 21.12.09
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Pistes de travail Saison 10/11
Le Grand frisson C’est la nouvelle dénomination choisie pour La Boîte à frissons, festival autour de l’accordéon qui a été présenté à Cavaillon en 2002 et 2003. Pour cette recréation, le projet se situera sur une période raisonnable et raisonnée de 3 jours, contre 10 lors des précédentes éditions, et sera centré sur la ville de Cavaillon. La période proposée est celle tournant autour de l’équinoxe, l’arrivée de l’automne, les vendredi 24, samedi 25 et dimanche 26/09/10. La question de l’implantation d’un chapiteau Place du Clos est à l’étude ; on peut d’ores et déjà penser que seront « occupés », outre le Théâtre et le Grenier, la salle Bouscarle, la Cathédrale, la terrasse de l’Office de tourisme, des cafés. Un grand concert événement rassemblant de nombreux amateurs se déroulerait en plein air Place Tourel, en ouverture ou en clôture. Une grille de 12 à 15 rendez-vous est en cours de réalisation. Comme lors des précédentes éditions, une ouverture artistique maximale sera visible, la programmation comportant de la danse, du théâtre, un bal, du slam, du hip hop, des concerts pour tous les publics, un spectacle pour les plus petits, etc… Des contacts sont en cours avec des artistes plus ou moins renommés (Jean-Louis Trintignant, Marc Perrone, Daniel Mille, Pascal Contet, Dieudonné Niangouna, Valère Novarina…), le but étant de donner à l’événement une vraie dimension populaire, renforcée par la nature même de l’instrument.
Les musiques Voici quelques pistes de travail pour la saison 10/11. • La chanteuse Jeanne Cherhal, déjà présentée deux fois ces dernières saisons au Grenier, viendra présenter le vendredi 5/11/10 son nouvel album Charade, qui devrait paraître en mars prochain. Elle sera pour l’occasion sur scène avec les Little Rabbits. • Le compositeur tunisien, joueur de oud, Anouar Brahem, sera également de la programmation de l’automne. Nous sommes également en négociation avec le chanteur syrien Abed Azrié. • Le contrebassiste – chanteur - jazzman israélien Avishaï Cohen sera présent dans le programme de mai 2011. • La dimension « théâtre musical » sera présente dès octobre 2010 avec la création Concerts Brodsky, une production LOD, avec les flamands Kris Defoort et Dirk Roofthooft, vus souvent au Festival d’Avignon. • Le centenaire de la création du Pierrot lunaire d’Arnold Schönberg sera célébré par le fidèle Ensemble Télémaque. • Benjamin Dupé, installé depuis peu à Avignon, nous fera partager ses magiques instants de démocratisation de la musique contemporaine. • Au rayon pur des musiques actuelles, nous sommes déjà assurés de présenter le nouvel album de Babx, celui de JP Nataf (ex Les Innocents), celui de Clarika. Mais le travail est en cours, et il s’enrichira dès la création du poste de chargé de mission. Mission mutualisation Scène nationale – Grenier à sons / rapport d’étape 21.12.09
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Les autres projets pluridisciplinaires associant la musique Par exemple, la saison 2010/11 accueillera : • La création de la chorégraphe Johanne Saunier, Oblivion, incluant sur le plateau 2 musiciens. • Tout comme celle de Denis Plassard, Une soirée mouvementée, qui sera créée lors de la prochaine Biennale de la Danse à Lyon, avec un quatuor à cordes. • La pièce de l’auteur et metteur en scène François Cervantès, Le dernier quatuor d’un homme sourd, est consacrée au dernier acte de créateur de Beethoven. • La dernière création d’Aurélien Bory, Qu’est-ce que tu deviens ?, est une sorte de relecture ludique du flamenco. Sur scène une danseuse, un guitariste, un chanteur. • Le spectacle de Grand Magasin, Les déplacements du problème, a été créé dans le cadre du festival Agora à l’IRCAM, haut lieu de création de la musique contemporaine. • Le jeune public sera « au diapason » avec notamment Le cirque précaire, dont l’interprète principal est comédien et violoncelliste.
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Les lieux d’activité Le Grenier à sons deviendrait Le Grenier, puisqu’il s’ouvrira à des propositions artistiques « sans sons », théâtrales, chorégraphiées, muettes, indisciplinaires. Ce sont 15 rendez-vous, contre 25 à 30 précédemment, qui sont prévus au budget, musiques actuelles (en complicité avec le collectif), des propositions nouvelles musiques de la Méditerranée, une partie des spectacles Nomade(s), résidences, répétitions. La salle du Grenier est modulable, de 160 spectateurs assis en gradin à 350 places debout autorisées, une version cabaret de 100 places étant également possible. Elle est parfaitement équipée pour ses missions : scène, coulisses, loges, équipements son et lumières, pendrillons. C’est un outil de travail performant. Elle présente aussi des arguments négatifs : localisation dans la ville, espaces d’accueil, éloignement du Théâtre et donc budget fonctionnement et bilan carbone négatifs. Il sera néanmoins essentiel de la faire vivre, pour une continuité de l’existant d’abord, et aussi pour démontrer l’impérieuse nécessité d’une deuxième salle, d’un format et d’une modularité différents de celle du Théâtre. Une complicité nouvelle devra évidemment être recherchée avec la MJC, son projet, son équipe, son public. Pour mémoire, en février - mars 2010, la MJC accueillera le « camp de base » de l’équipe de Guy Alloucherie, dont la Veillée sera présentée le 6 mars.
Une étude de faisabilité devra être lancée dès 2010, pour analyser la possible récupération des espaces dédiés au CIO, et donc l’agrandissement du Théâtre, afin de permettre à moyen terme la concentration en un même lieu de l’ensemble des activités, pour réaliser une maison de culture, un « pôle culturel de référence ».
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Le nouvel organigramme L’équipe de la SN passe de 11 à 14,5 permanents, alors que le Contrat d’objectifs et de moyens 2009 prévoyait la création de 2 postes d’ici 2011. De manière globale, on constatera que c’est l’ensemble des fiches de postes qui devront être réexaminées du fait du nouveau projet artistique. Une négociation s’engagera début 2010 quant aux qualifications, et donc quant aux salaires. Un nouveau plan de formation, volontariste, sera engagé dans le même temps. Il convient de préciser que même à ce niveau d’organigramme, la Scène nationale de Cavaillon restera parmi les plus mal dotée de France, 62è sur un total de 70.
Deux postes sont créés avant l’été 2010 : • Un régisseur général, tel que prévu dans le Contrat 2009, pour lequel la Région a déjà accordé une aide au titre des postes ADAC. • Un conseiller musique, poste nouveau du fait du nouveau projet artistique. Il/elle sera chargé de conseiller la programmation musicale, et sera la personne ressource du festival autour de l’accordéon.
Plusieurs postes existants doivent être dans le même temps redéfinis, pour confirmer le besoin de renforcer la relation au centre ville, dans l’esprit prévu au Contrat : • Le responsable de l’information et de la communication devrait intégrer dans sa fiche de poste la communication électronique et la veille internet, après avoir suivi une formation appropriée. • L’agent de relation publique chargé du développement des publics verra ses compétences élargies et concentrées en ce domaine. • Les deux postes de billetterie, logistique, accueil du public et assistance administrative, déjà fortement liés, se rapprochent davantage, notamment dans leur complémentarité. Une hiérarchie est installée au sein de ces deux postes. • La création d’un 3ème poste, à mi-temps, sera nécessaire pour assurer l’intégralité des tâches de ces postes. • Les autres postes liés à l’activité connaissent tous une plus ou moins importante progression, liée à l’élargissement nécessaire de leurs compétences : le secrétariat général devient plus important du fait de l’agrandissement du service, la chargée des Nomades voit aussi son activité accrue, le chargé des relations au monde scolaire et connaît un accroissement de ses responsabilités et de son autonomie, élargie de manière générale au jeune public. Les tâches administratives sont également accrues, ce qui entraine la création d’un poste hybride, que nous planifions pour début 2011 : • Un poste à plein temps se répartira entre l’absorption du surplus d’écritures comptables, et l’assistance du directeur dans ses taches administratives quotidiennes (voyages, hébergements, agenda…). Mission mutualisation Scène nationale – Grenier à sons / rapport d’étape 21.12.09
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Cette création vient en appui du renforcement de certaines fiches de postes du secteur : • L’administratrice voit ses responsabilités accrues • La chef-comptable connaît un développement de son activité, et se trouve placée en position de responsabilité directe du poste ci-dessus créé.
Analyse de l’équipe actuelle du Grenier à sons Depuis le départ du directeur et de la comptable administratrice, l’équipe se compose de 5 personnes, soit 4 ETP. Laurent GRANGIER Diffusion - Pôle Information Musique - Assistant de programmation - Régie Générale Sa candidature au poste de régisseur général du nouveau projet sera examinée en priorité. Olivier FASSINOTTI Coordination, gestion et développement de l'Espace Régional de Répétition Son poste devrait être conservé, réparti sur le ou les lieux sur lesquels se répartiront les missions. Caroline TIRMARCHE Communication Son poste ne se retrouve pas dans le nouveau projet de la Scène nationale. Toutefois, une embauche est en cours actuellement à la Gare de Coustellet sur sa qualification. Elle devrait être candidate. Estelle CONNAN Accueil et billetterie Poste à mi-temps, créé dans le cadre d’un emploi aidé. Sa candidature au poste équivalent créé par la Scène nationale sera examinée en priorité. Robert MULET Régie technique Poste à mi-temps, partagé avec la MJC. C’est avec son autre employeur que doit s’étudier sa situation, sans négliger la possibilité de le faire bénéficier du statut d’intermittent, assorti d’un engagement moral d’embauche régulière au sein de l’équipe technique de la Scène nationale.
Bilan social La Scène nationale crée 3,5 postes, dont 1,5 devrait aller à l’équipe du Grenier à sons. Le collectif des scènes de musiques actuelles reprend 1 des postes GàS. Un poste GàS n’est pas repris dans le dispositif, et un demi-poste deviendrait intermittent. Soit 2 créations de postes contre 1 suppression, un demi changeant de statut.
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Le nouveau budget Les premières études situaient le budget 2010 de la SN autour de 1,5 M€, comme en 2009. La masse de subventions publiques actuelles du Grenier à sons est de l’ordre de 300 K€ : • 161 K€ de la Ville • 54 K€ de la Région • 48 K€ de l’Etat • 32 K€ du Département Il faut ajouter à ces subventions d’autres sommes « publiques », notamment en provenance du CNV. On peut penser que la répartition des missions vers le collectif de musiques actuelle se soldera par une nouvelle répartition intégrale de la ligne budgétaire de la Région PACA vers le collectif. Les lignes de la Ville, de l’Etat et du Département devraient rester acquises à la Scène nationale. Le nouveau budget SN est assez logiquement proche du Contrat d’objectifs et de moyens initial, dont l’équilibre n’avait pu être trouvé malgré un avis unanime de légitimité de l’ambition budgétaire. Il a été travaillé avec la préoccupation de retrouver l’équilibre indispensable entre charges de structure et capacité artistique. Rappelons que des 55% consacrés à l’artistique en 2007, le compte de résultat 2009 verra ce chiffre passer à 46%. L’objectif de 50/50 est atteignable en 2012. Le premier exercice plein 2011 se situera aux alentours de 1,9 M€ (contre 1,5 M€ en 2009, et 1,65 en 2008), l’objectif de 2 M€ en 2012 restant d’actualité. L’exercice 2010 présentera un budget intermédiaire, prorata temporis, en fonction des produits et des charges liés au nouveau projet, qui ne prend effet qu’en septembre mais connaît de nouvelles charges de personnel avant l’été. Un document de travail est en cours, mais ne peut encore être produit car encore en déséquilibre. Plusieurs inconnues subsistent dans de nombreux domaines, qu’il s’agisse de coûts artistiques ou structurels.
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Grenier à Sons / Note / 29 mars 2010 note Grenier à sons du 29 mars 2010 A l’attention de : - La Ville de Cavaillon - Le Conseil Général du Vaucluse - Le Conseil Régional Provence Alpes Cotes d’Azur - La Ministère de la Culture et de la Communication
projet musiques actuelles pour le sud Vaucluse Cette proposition s’appuie sur le travail de mise en coopération engagé dans le cadre d’un accompagnement collectif DLA entre cinq lieux du département du Vaucluse (Grenier à Sons, Akwaba, la Gare, les Passagers du Zinc et l’AJMI) Les postulats de départ sont : -
Définir un projet territorial pour les ma qui permet : 1 de prendre en compte l’existant (équipements, compétences, financements) 2 d’assurer l’accomplissement des fonctions nécessaires à la population telles que définies dans le SOLIMA (Schéma d’Orientation des Lieux de Musiques Actuelles) et le cahier des charges et missions des SMACs, validés à l’issue des Entretiens de Valois.
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proposer un projet sur la base d’une mutualisation des ressources et des compétences entre au moins trois lieux du sud Vaucluse : Akwaba, La Gare, Le Grenier à Sons.
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tenir compte des attentes de la situation de la Ville de Cavaillon
a/ Définition d’un projet artistique et culturel territorial pour le sud Vaucluse Le projet artistique et culturel se définit dans un premier temps sur la base de trois lieux de musiques actuelles, mais il se situe plus globalement dans une coopération et une complémentarité avec d’autres lieux de MA (le Sonograf’, les Passagers du Zinc, l’AJMI, …) et d’autres types d’acteurs (Scène Nationale, écoles associatives ou municipales, …). Ce projet répond à deux enjeux majeurs posés dans le « Plan pour des politiques nationales et territoriales concertées en faveur des musiques actuelles », validé au plan national par l’ensemble des acteurs de la filière, par les collectivités territoriales (plan régional des musiques actuelles PACA) et par l’Etat le 19 juin 2006 et fait l’objet d’une circulaire n° CC 166/914 du 2 novembre 2006 : -
Garantir la diversité des œuvres et des initiatives assurer un développement territorial cohérent et équitable
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Le projet artistique et culturel, acté par les trois lieux impliqués, s’articule ainsi sur les fonctions suivantes : Diffusion Mise en place d’une programmation territoriale qui se répartirait sur au moins les trois équipements mais aussi « hors les murs » (marchés, festivités, …) entre de la découverte artistique et du plus confirmé sur des esthétiques diverses en lien avec des cultures et des pratiques sociales (hip hop, slam, métal, rock, chanson, musiques du monde, jazz, …). - Elle doit pouvoir offrir aux artistes plusieurs sessions, un séjour, une implication sur des actions de proximité avec les populations - Elle doit être accessible au plus grand nombre dans une tarification, une communication et une négociation contractuelle définis à l’échelle des trois lieux - Elle doit pouvoir faire bénéficier le territoire d’une véritable amplitude d’offres sur toute l’année (Plus de 120 dates professionnelles proposées en cohérence rien que sur la base du potentiel actuel). -
Accompagnement des pratiques en amateur et professionnelles → pratiques amateurs Proposer un cadre d’intervention évolutif et adapté par le biais de parcours d’accompagnement en mutualisant les dispositifs et compétences de chaque structure - Travailler à la mise en réseau avec les écoles de musiques associatives et les conservatoires - Positionner la scène comme élément constitutif des MA avec un accompagnement des pratiques collectives dans leur présentation publique avec des actions de formation, de prévention (risque auditifs) et de sensibilisation au secteur (champ amateur, métiers du spectacle...) -
→ accompagnement professionnel et soutien à la Création - Mise en commun des relations et contacts avec le tissu professionnel (MA élargie à d’autres disciplines artistiques) qui abouti à la définition d’une « plate-forme de compétences artistiques et techniques » en capacité d'alimenter des dispositifs de résidences et d’accompagnement dans la durée de projets d’artistes locaux et régionaux en lien et construit avec les réseaux professionnels de diffusion (Fedurok, Trema) et du disque (Phonopaca). Actions culturelles et éducatives Construction d’un plan d’intervention avec méthodologie partenariale (Inspection académique et contenus communs sur plusieurs entrées : - diffusion (jeune public, domaines spécialisés, ...) - pratiques ateliers, ... - initiation, sensibilisation... - Avec des accents portés selon les territoires et les lieux avec par exemple sur Cavaillon un travail sur les quartiers en s’appuyant sur des résidences et des partenariats avec les centres sociaux, associations socio-éducatives (OCV, MPT la Bastide, Ecole du Respect) la MJC notamment. -
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B/ une mise en commun des moyens et des compétences La mise en commun repose au moins sur trois structures proches mais elle peut s’étendre aux autres structures (AJMI, Passagers du Zinc, Sonograf’, …) selon les fonctions (diffusion, accompagnement et action culturelle) ou les projets envisagés. Pour le moment le travail engagé dans le cadre d’un projet artistique et culturel commun se positionne sur le sud Vaucluse. Il porte principalement sur : Des fondements et valeurs communs en référence à la convention de l’UNESCO sur la diversité culturelle et aux droits culturels mentionnés dans la déclaration de Fribourg. -
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un projet artistique et culturel cohérent et raisonné territorialement
- une mutualisation des compétences et moyens de chacune des équipes dans le cadre d’une organisation nouvelle
La mutualisation peut devenir opérationnelle progressivement en s’inscrivant dans un processus plus global de Schéma d’Orientation des Lieux de Musiques Actuelles (SOLIMA) à l’échelle du Vaucluse qui peut associer d’autres acteurs, dont la Scène Nationale. Dès à présent pour un début de mise en œuvre à partir de septembre 2010, dans la mesure où les moyens actuels tant en équipement, en équipe qu’en budget seront globalement préservés (en prenant en compte les souhaits d’économie budgétaires de la Ville de Cavaillon), le travail de mutualisation bénéficiera non seulement de l’engagement collectif des lieux vauclusiens mais aussi du travail qui a été mis en œuvre depuis mi novembre 2009 par l’accompagnement de l’équipe salariée et de l’association du Grenier à Sons. Ce travail de fond d’à peine quatre mois s’exprime déjà par une dynamique en phase avec le projet d’ensemble porté par les trois lieux et débloque de nouvelles perspectives sur Cavaillon tant artistiques (programmation et ouverture aux publics) que culturelles (résidences en partenariat et en implication avec la population). De façon plus précise, un processus de réorientation du projet plus en lien avec les populations du quartier a été entrepris et pourrait être développé avec la complicité de la MJC. Cela se solde dès à présent par une dynamique associative renouvelée, une diversité plus grande des publics qui va de pair avec la diversité de l’offre artistique et des partenariats qui se développent (Cinéma, centres sociaux, festivals, …) Cette proposition de mutualisation et de coopération est portée par le Grenier à Sons et deux lieux (Akwaba et Gare) dans l’esprit de ce qui se fait en Ardèche sur la base de trois lieux aussi mais avec une contrainte géographique moindre en termes de distance notamment pour le Vaucluse. Cette proposition se fonde sur des processus validés sur le plan national (SMACs et SOLIMA) et soutenus par la Fédurok et la Fédération des Scènes de jazz, TREMA et le SMA dans un premier temps.
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JM Gremillet / L’essaim - suite / 27 mai 2010
L’Essaim S1 , suite…
Jean-Michel Gremillet 2ème RAPPORT D’ETAPE 27.05.10
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Dans une colonie d’abeilles, toutes les ouvrières sont semblables, et pourtant diffèrent entre elles par les tâches qu’elles accomplissent. Un ensemble de mécanismes de communication permet à la colonie de fonctionner de manière très efficace et bien plus que s’il s’agissait d’un agrégat d’individus identiques.
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Le contexte Les 4 axes du rapport d’étape de décembre 2009 étaient • Développer le projet artistique de la Scène nationale • Maintenir et redéployer les missions anciennes du Grenier à sons • Pérenniser voire renforcer les budgets • Réaliser un bilan social positif Depuis cette rédaction, une réunion organisée par le Ministère de la Culture (inspection centrale & DRAC) a réuni le 29.03.10, outre l’Etat, la Ville de Cavaillon, le Grenier à sons, Orama, la Fédurock, le SMA, et la Scène nationale. Il y a été présenté les grandes lignes d’un projet de mutualisation et de coopération des équipes et des structures travaillant dans le secteur des musiques actuelles dans le sud Vaucluse. Le même jour, un comité technique rassemblant les 4 collectivités publiques participant au financement de la Scène nationale a pris acte de la pertinence du projet présenté en décembre sur l’évolution du projet de la Scène nationale et l’élargissement aux musiques actuelles de sa mission. Les acteurs concernés devaient formuler dans le délai d’un mois et demi les conditions nécessaires à cette mutualisation et coopération, en adéquation avec le nouveau projet de la Scène nationale. Deux réunions ont rassemblé la Scène nationale et trois scènes de musiques actuelles, la Gare, l’Akwaba et le Grenier à sons, les 20 avril et 7 mai. Elles ont permis de confronter les points de vue, voire de les rapprocher. Les propositions contenues dans les documents remis par le réseau des musiques actuelles ont nourri la réflexion de ce nouveau rapport, 2ème étape.
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Une Scène nationale renforcée Une des questions essentielles à traiter maintenant est liée à la « décision politique » déjà évoquée à maintes reprises en réunions : il faut dès maintenant réunir en une même entité juridique le Grenier à sons et la Scène nationale, composer le pôle culturel. L’ensemble des phases de travail réalisées depuis plus d’un an avec les institutions donne à penser qu’il est possible de préserver, voire de renforcer, l’ensemble des budgets, donc de poursuivre l’ensemble des missions, en les réaménageant, et par là de réaliser un bilan social positif. Les budgets rassemblés dès l’été 2010, et l’organigramme recomposé et opérationnel en septembre 2010, seront garants de l’avenir du projet : un label Scène nationale protecteur au mieux pour l’ensemble des budgets, porteur de pérennité et d’avenir. La période septembre / décembre 2010 sera consacrée à : - Stabiliser une équipe recomposée - Réaliser les travaux d’aménagements au Théâtre afin d’intégrer les nouveaux salariés - Réaliser les premiers concerts, et un événement en décembre - Réaliser l’étude juridique du futur outil. - Ecrire le nouveau Contrat d’objectifs et de moyens 2011 / 2014 A l’issue de nos travaux, rappelons qu’il s’agit avant tout de confirmer les conditions du maintien de son label à la Scène nationale de Cavaillon, le nouveau contrat d’objectifs et de moyens prenant effet au 1er janvier 2011 présentant un budget atteignant progressivement 2 M€ en 2012.
Cavaillon Terre de Culture en Provence Rappelons aussi que la constitution de ce Pôle culturel à Cavaillon doit conforter pour la Ville une image de place forte de la culture en Vaucluse, renforcer la puissance d’un outil réel d’aménagement du territoire.
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Une association de préfiguration puis un outil juridique plus important L’idée défendue par la Scène nationale était : de 4 structures fragiles faisons 3 stables, et réunissons les conditions pour inscrire leurs identités et leurs actions dans la durée. Dès septembre 2010, une structuration juridique, sous forme d’association 1901, doit être efficiente. C’est aussi la proposition des acteurs de musiques actuelles. Sans charges salariales, son objet est de créer l’espace durable de la réflexion collective, d’inviter les collectivités à partager cette réflexion, et d’aboutir à la rentrée 2011, au plus tard fin 2011, à une nouvelle proposition juridique de cohésion, qui serait déjà opérationnelle lorsque se créera la future agglomération quels qu’en soient la date de création (2013 ? 2014 ?), et le périmètre. La seule charge de structure sera le financement de l’étude juridique qui devra être réalisée en faisant appel à des compétences spécifiques. Si la piste de travail aboutit rapidement vers la création d’un Etablissement public de coopération culturelle (EPCC) comme on peut le penser, de nombreuses réalisations nous éclaireront dans nos travaux, et tranquilliseront les tutelles.
Un collectif à plusieurs niveaux Le premier cercle du collectif intégré dans la préfiguration se compose du pôle Cavaillon (S1) au sud, de la Gare à l’est, et de l’Akwaba à l’ouest. Il faudra prioritairement inviter à la table l’association Le Sonograf’, malgré son fonctionnement sans équipe permanente, mais notamment en raison de l’importance de son activité, de sa position géographique fermant le cercle au nord, et d’une dimension « éducation populaire » qui fédère de nombreux bénévoles. D’autres associations doivent également être sollicitées dans ce temps d’étude. Elles nourriront le projet, et auront à se disposer par rapport à celui-ci. Il s’agit du Festival de musiques de monde de Robion, du collectif Freesson (membre de la coopérative Akwaba), de LuberonJazz, du festival Gare aux oreilles. Les deux scènes de musiques actuelles d’Avignon, AJMI et Passagers du zinc, présentes dans le DLA réalisé en 2009, devront aussi être sollicitées dans ce cadre, mais dans une perception différente en raison de leur positionnement hors agglomération. A l’échelle de la future (probable) agglomération, la Scène nationale connaît déjà des relations conventionnelles avec 9 des 14 communes + Gordes qui pourrait entrer dans l’une des communautés de communes sous peu. Ce temps de préfiguration pourra aussi s’ouvrir, bien sûr, à d’autres pistes de réflexion déjà en cours, toujours à l’échelle du même territoire : la création d’un lieu culturel à l’Isle-sur-la-Sorgue autour du site de la Tour d’argent, une modification de statut pour l’Auditorium du Thor, un développement Mission mutualisation Scène nationale – Grenier à sons / rapport 27.05.10
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des activités au Château de Saumane, lieu régulier de résidence pour la Scène nationale, propriété emphytéotique de la Communauté de communes Pays des Sorgues et des Monts de Vaucluse… Les deux projets européens en cours d’écriture à la Scène nationale (projet « Politiques de développement rural » FEADER avec le Parc naturel régional du Luberon, et projet « Bassin Maritime Méditerranée ») seront également inscrits dans ce nouvel essaim.
Un outil de réflexion permanente L’association sera aussi le lieu du débat permanent sur nos pratiques, qu’il s’agisse de programmation artistique, d’accompagnement des pratiques, d’action culturelle, ou encore des outils de médiation. Et de la communication. On ne pourra faire l’impasse sur une réflexion critique à l’égard du processus musiques actuelles engagé depuis près de 20 ans. Le dernier ouvrage réalisé par le Ministère relatif aux Pratiques culturelles des français nous enseigne beaucoup sur un sujet qui a vu l’internet bouleverser les habitudes et les pratiques des usagers. Mais le numérique peut aussi devenir un atout dans la relation aux publics, la Gare en a déjà une pratique avérée, et la Scène nationale finalise son projet qui prendra effet à la rentrée 2010/11 dans le cadre de l’Appel à projets "services numériques culturels innovants 2010" qu’elle a remporté. D’un point de vue institutionnel, le secteur des musiques actuelles dispose du « Plan pour des politiques nationale et territoriales concertées en faveur des musiques actuelles », qui constitue un guide méthodologique, et pose le cadre général d’une politique de développement en faveur des musiques actuelles. Il fait suite aux travaux d’une concertation nationale pour le développement des musiques actuelles déjà ancienne, réalisée en mars 2004. Il apparaît clairement que pour cet espace collectif incluant la Scène nationale fonctionne, il faudra s’éloigner des préconisations développées en vue des Schémas d’Orientation pour le développement des Lieux de Musiques Actuelles (SOLIMA), encore à l’état de projets, et solidement inscrits dans la seule logique des musiques actuelles, de manière très corporatiste, voire protectionniste.
Les atouts d’une coopérative L’année de préfiguration sera notamment le temps de l’étude des réalisations communes possibles. Elles émergeront des discussions, et, sans présumer du résultat, on peut penser qu’assez rapidement des politiques communes d’administration, de billetterie, de communication (au moins en partie, pour assurer une vraie visibilité au collectif), de centrale d’achats et de services, etc.
Et enfin… L’objectif est donc de disposer courant (ou fin) 2011 d’un outil juridique plus lourd, de type coopérative ou établissement public, qui pourra alors intégrer toutes les structures qui y auront intérêt. Ce sera une petite révolution dans le paysage culturel de la Région, mais nous connaissons de nombreuses réalisations comparables ailleurs, qui nourriront notre réflexion commune.
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Saison 10/11 Le nouveau projet artistique de la Scène nationale Il était énoncé dans le rapport d’étape de décembre 2009 (voir tableau de programmation). Le volume de concerts précédemment assuré par le Grenier à sons est réduit de moitié (de 30 à 15), mais au moins 4 de ces spectacles sont réalisés au Théâtre, pour des jauges de l’ordre de 1000 spectateurs. Et Cavaillon accueillera au moins un des événements ci-dessous. Rappelons que la saison 10/11 a été programmée indépendamment du projet de mutualisation, les calendriers étaient devenus contradictoires. Le programme et le livret de saison seront présentés au conseil d’administration le 10 juin, à la presse et au public le 15 juin. Les musiques actuelles seront peu présentes dans la brochure : un concert grand public de chanson française en novembre, quelques rendez-vous de musique contemporaine. Néanmoins plus de la moitié des spectacles annoncés présenteront des musiciens sur le plateau, caractérisant ainsi déjà le nouveau projet artistique. Il est prévu d’inclure au dernier trimestre 2010, assorti d’une communication spécifique, 3 à 4 concerts dans une économie en équilibre, et un des événements décrits ci-dessous, en décembre. Ce sera l’une des tâches de la nouvelle équipe. Les musiques actuelles au quotidien Une des forces du collectif sera que les deux partenaires Gare et Akwaba assureront une sorte de « quotidien des musiques actuelles », en maintenant leur volume actuel de programmation. Ajouté au volume toujours assuré par le pôle Cavaillon, et si le Sonograf’ rejoint le périmètre, on comptabilisera rapidement environ 150 rendez-vous par an sur un territoire cohérent, ce qui constitue une offre exceptionnelle. Ce travail sera rendu encore plus lisible par au moins un outil de communication commun. Des événements Enfin, le collectif devra produire chaque année 4 à 5 micro-événements : des « week-ends chauds », tels que les nouveaux modes les proposent un peu partout aujourd’hui, générés notamment par les atouts des réseaux sociaux sur le web. Il ne s’agit pas de festivals, mais de rendez-vous à budgets maîtrisés, souvent concentrés sur 2 à 3 jours, supports parfaits de communication et de médiation. Chacun de ces événements sera l’occasion à la fois d’un travail en commun (chaque structure sera au service du collectif, aucune concurrence sauvage ne sera possible aux mêmes dates), et permettra à chaque porteur de projet d’affirmer son identité et sa compétence. On pense évidemment aux musiques inclassables, ou encore à la chanson, défendues par la Gare, aux musiques électroniques chères à l’Akwaba et à Freesson, au blues défendu par le Sonograf’, à l’accordéon souvent réclamé à Cavaillon et encore très vivant au Thor. Ceci permettra des passerelles de collaborations avec les musiques du monde déjà très présentes à Robion, avec le jazz et les musiques improvisées de LuberonJazz, avec l’actuel festival Gare aux oreilles, entre autres.
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Au-delà de la diffusion Les membres du collectif présentent tous trois des équipes en ordre de marche. Au-delà de la seule diffusion de concerts et de spectacles, il n’y aura aucune rupture dans les autres dimensions des projets respectifs, tant en terme d’action culturelle que d’accompagnement des pratiques. Ce qui doit constituer le cœur de projet de chacun, la démocratisation culturelle et l’éducation populaire, devrait sortir renforcé par la coopération et la mise en commun des expériences. A titre d’exemple, d’autres développements Comme énoncé plus haut, la Scène nationale finalise son projet 2010/11 dans le cadre de l’Appel à projets "services numériques culturels innovants 2010" du Ministère de la culture et de la communication. Cela consistera en un développement important du site internet, permettant notamment une gestion directe et interactive des comptes pécous par les adhérents, en la création d’une webTV, enfin en un travail d’enrichissement de spectacles sur le net, sorte de préfiguration du futur web 3.0 en instance d’être mis en œuvre. Il est évident que les pratiques avérées, générationnellement différentes, des partenaires musiques actuelles du collectif, seront un atout à ce travail, lequel deviendra très rapidement commun à n’en pas douter.
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Organigramme S1 L’effectif de la Scène nationale passe de 11 à 15 salariés. Ce nombre, à l’image de sa surface budgétaire globale, la laisse très mal dotée en terme d’énergies actives. La répartition des tâches restera extrêmement tendue. Seulement 5 à 6 Scènes nationales ont moins de 15 salariés. 1. Directeur (Jean-Michel Gremillet) 2. 3. 4. 5.
Administratrice (Magali Richard) Chef comptable (Anne Domon) Assistante administrative (Nathalie Le Tiec) Assistant(e) du directeur et de la comptabilité (poste créé en 2011)
6. Directeur technique (Marcel Abran) 7. Régisseur général (poste proposé à Laurent Grangier) 8. 9. 10. 11. 12. 13. 14. 15.
Secrétaire général (recrutement en cours, suite démission Esther Gonon) Responsable communication (Jean-Claude Herbette) Chargé des musiques actuelles (poste pouvant être proposé à Bertrand Biennier) Chargée des Nomade(s) (Maïa Heintz) Chargé des scolaires (David Chauvet) Chargé des relais et de l’élargissement des publics (Vincent Jean) Accueil billetterie (Anne-Marie Marie) Assistante accueil et secrétariat (poste temps partiel proposé à Estelle Connan)
Le poste lié à l'espace de répétition reste à analyser, dans le cadre des discussions internes au collectif et de répartition des tâches, et aussi selon les décisions qui seront prises par la municipalité à propos du bâtiment Grenier à sons.
Mission mutualisation Scène nationale – Grenier à sons / rapport 27.05.10
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Aménagement des espaces administratifs au Théâtre Etude 1 mois + travaux 3 mois. L’extrémité du hall d’accueil, côté bureaux, doit faire l’objet d’une étude rapide. Une nouvelle emprise face aux deux bureaux de la ruche permettra de créer le double poste de travail nécessaire. Nous aurons ainsi en rez-de-chaussée l’ensemble des tâches rattachées au Secrétariat général, soit 6 salariés répartis en 3 bureaux. Des espaces sont également récupérés sur les toilettes hommes (bien trop vastes) pour créer une double entrée toilettes H/F, un nouvel accès bureaux et étage, un local technique imprimante machines à couper - à plier - standard téléphonique - box internet, etc. A l’étage, un bureau est récupéré pour le nouveau poste comptable, et le régisseur général partagera son bureau (déjà équipé) avec le directeur technique. Dans le local accueil billetterie, les trois salariés se répartiront sur l’ensemble des tranches horaires, soirées incluses, de telle sorte que jamais plus de deux postes seront occupés simultanément.
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Le(s) lieu(x) d’activité L’utilisation de la salle de spectacle conjointe au Grenier à sons et à la MJC doit être clarifiée. Le bâtiment est municipal, comme le Théâtre, et nous savons que la municipalité partage cette préoccupation. Le Pôle S1 nouvellement créé devra disposer de la salle pendant au moins deux ans, dans des conditions aussi faciles que le Grenier actuellement, même si le nombre de jours sera en forte réduction. La question des autres espaces, notamment de répétitions, d’accueil public, de bureaux, de pôle d’information, doit aussi être examinée et réévaluée. La salle du Grenier, 160 spectateurs assis en gradin, 350 places debout, est correctement équipée pour ses missions : scène, coulisses, loges, équipements son et lumières, rideaux. C’est un outil de travail performant, qui pourrait l’être également pour certains spectacles que la Scène nationale ne présente actuellement que dans les Nomade(s). On le sait, elle présente aussi des arguments négatifs, déjà énoncés précédemment. Le nouveau Pôle aura toutefois un besoin impératif d’une salle de cette capacité, d’un format très différent du Théâtre. Pour que le Pôle S1 joue pleinement son rôle d’outil d’aménagement du territoire, il faut repenser le bâtiment actuellement occupé par la Scène nationale, et lancer rapidement une étude de faisabilité. Il s’agira d’analyser la possible récupération des espaces dédiés au CIO, afin de permettre à moyen terme la concentration en un même lieu de l’ensemble des activités, pour réaliser une vraie « maison de culture », un lieu de vie. Rappelons que déjà le contrat d’objectifs et de moyens en cours de réalisation prévoit la création, en proximité du salon – bibliothèque, d’un espace de petite restauration dans le hall d’accueil, lequel devra aussi élargir son emprise côté pelouse. Dans le cadre de la composition de ce Pôle culturel à Cavaillon, les cofinancements devraient pouvoir être examinés avec bienveillance.
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Budgets Le budget fait l’objet d’un document tiré à part, détaillé, assorti d’une annexe analysant la répartition entre capacité artistique et charges structurelles. Du fait de cette étude de mutualisation en cours, le budget 2010 de la Scène nationale n’a pu encore être soumis au vote du conseil d’administration, il le sera le 10 juin. Une première analyse comptable à fin avril révèle qu’il existe actuellement un risque de déficit à hauteur de 2% des produits. Ce sont principalement quelques glissements budgétaires non prévisibles (en charges et en produits) en début d’exercice qui sont la cause de ce résultat provisoire. La programmation de la fin de l’année (début de saison 10/11) a été pensée sur les bases des saisons précédentes, et déjà revue à la baisse du fait de cette expertise : le spectacle prévu en décembre dans une ambiance festive de fin d’année a dû être supprimé. D’autres postes sont en évolution, notamment la mise en œuvre du plan de formation liée au nouveau projet de la Scène nationale. L’étude budgétaire 2010 intégrant le Grenier à sons (S1) prend en compte l’ensemble des préconisations contenues dans le rapport d’étape, notamment l’organigramme intégrant de nouveaux salariés au 1er septembre, et une revalorisation d’un certain nombre de postes existants, par augmentation des responsabilités et de l’autonomie. D’un point de vue artistique, le budget intègre quelques concerts, et un micro-événement en fin d’année. Il s’agit d’enveloppes non dédiées, qui demandent à être matérialisées. Ce sera aussi le travail de la nouvelle équipe. Pour la meilleure transparence qui soit, nous avons également travaillé sur un budget 2011, intégrant l’ensemble des subventions, et quelques revalorisations. On constate là aussi un très léger déséquilibre de 1%, mais tout ceci doit encore être affiné, notamment en prenant en compte l’éventuel déficit 2010 s’il se confirmait.
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Il y a chez l’abeille, travailleuse infatigable qui ne dort jamais, une grande flexibilité, selon les besoins de la colonie une ouvrière peut accomplir une besogne différente, de même elle n’accomplit pas forcement toutes les taches en rapport avec son âge. La colonie bénéficie de grandes capacités d’adaptation face à des conditions extérieures ou à des besoins nouveaux. Ainsi des butineuses peuvent redevenir nourrices et cirières si de jeunes abeilles viennent à manquer pour élever le couvain. Un important apport de nectar ou de pollen lance à l’extérieur davantage de butineuses. Dans les butineuses, des groupes spécialisés dans l’exploitation d’espèces mellifères différentes peuvent rapidement apparaître en cas de besoin. Ainsi pendant les fortes chaleurs on observe des butineuses porteuses d’eau ou véritables abeilles citernes capables de transporter de grandes quantités d’eau, pour rafraîchir l’intérieur de la ruche.
Mission mutualisation Scène nationale – Grenier à sons / rapport 27.05.10
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Grenier à Sons / Akwaba / La Gare / Projet « Le Mat » / 31 mai 2010
Schéma d’orientation pour la mise en œuvre d'un
Projet Artistique et Culturel de Coopération Territoriale
des Musiques Actuelles Luberon Durance – Coustellet – Pays des Sorgues
Projet "Le MAT"
Mai 2010 Association AVEC/ La Gare – Association Le Grenier à Sons – SCIC Akwaba Travail élaboré avec le soutien de la Fédurok et de l’agence Orama Chronologie d’une mutualisation forcée - page 49
SOMMAIRE Préambule..................... ......................................................................................
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Historique ……………………………………………………………………………....
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Politiques publiques et Territoire………………………………………….........
5
Vers la mise en place d’un SOLIMA à l’échelle du territoire………........
7
La création d’une structure commune pour une préfiguration dynamique………………………...........
9
Les missions communes engagées…………….………………….…………..
11
Des valeurs communes …………………………………………………………...
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Une économie spécifique…………………………………………………………..
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La préfiguration - juillet 2010 à septembre2011 …………………………….
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Annexes
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Préambule Une volonté partagée Ce présent document est un projet territorial qui s’appuie sur la volonté partagée du Grenier à sons, de la Gare et de l'Akwaba, de rechercher tous les modes de coopération et de partenariat possibles avec d’autres porteurs de projets artistiques et culturels, les collectivités publiques et la population, au service d’une dynamique territoriale commune et du développement local. C’est une volonté exprimée aussi bien par les instances de décision (Conseil d’administration, bureaux), que par les équipes, les partenaires et les publics. C’est dans cette mise en mouvement que se situe la relation avec la Scène Nationale de Cavaillon en particulier. L'ambition de la proposition, au-delà de cette mise en dynamique des quatre acteurs précédemment cités, est de permettre les bases d’un processus plus large de fonctionnement concerté en partenariat avec les collectivités publiques et les autres acteurs de musiques actuelles qui le souhaitent (structures de diffusion, d'enseignement, de pratique, les festivals, les associations organisatrices d'événements, les artistes, les publics, …), en référence au cadre méthodologique proposé par le texte SOLIMA et plus largement celui « Pour des politiques nationales et territoriales concertées en faveur des musiques actuelles », validé au plan national par l’ensemble des acteurs de la filière, par les collectivités territoriales et par l’Etat le 19 juin 2006. Il a fait l’objet d’une circulaire n° CC 166/914 du 2 novembre 2006 qui recommandait aux Préfets sa mise en œuvre. C’est une étape d’importance dans l’évolution des projets et du territoire. Elle nécessite à la fois du temps, de l’attention, de l’écoute afin qu’elle puisse s’envisager sereinement et non dans la précipitation. A travers cette proposition, il s’agit de montrer la force de convergence de nos projets, leur capacité mobilisatrice, leur potentiel d’ouverture et de renouvellement.
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1. Historique
En matière de musiques actuelles, l'aménagement du territoire du Vaucluse fait exception, par sa densité d'acteurs et son déséquilibre. Au delà de l'Ajmi implantée dans les années 1975 et historiquement reconnue sur Avignon pour son action en faveur du jazz, les années 1980 voient naître de nombreuses initiatives associatives qui organisent des concerts (festivals, salle, bars...), et l'émergence de quelques groupes de renommée nationale (Raoul Petite...) sans autre reconnaissance que celle du public. L'ouverture en 1995 du Grenier à Sons, à l'initiative de la ville de Cavaillon, amorce cette reconnaissance institutionnelle, posée au niveau national par le label Café-musiques. S'en suivent l'ouverture de la Gare à Coustellet en 1996, puis les Passagers du Zinc, l'Akwaba, et le Sonograf'... Au total, ce sont 6 lieux permanents de musiques actuelles qui se sont implantés au fil des ans sur un rayon de 30 km entre Avignon et Coustellet. En 2008, partant de ce constat, et conscients de la précarité relative vécue par chaque structure de musiques actuelles, l'Ajmi, l'Akwaba, la Gare, le Grenier à sons, et les Passagers du Zinc sollicitent un accompagnement collectif. Le Sonograf' rejoint alors la mission portée par l'agence Orama dans le cadre d'un DLA. Au bout d'un an, les objectifs posés par la mission d'accompagnement sont partiellement atteints. Si ce travail a permis de mieux identifier le positionnement de chacun sur les différents axes d'activité, il a aussi mis en lumière outre le caractère inhabituel de la démarche, un frein essentiel à une coopération renforcée qui serait d’une trop grande disparité : • • • •
dans les niveaux de développement des projets, dans la capacité d'implication dans le collectif, dans les moyens humains, dans les logiques de développement.
En novembre 2009, suite à la dénonciation par la ville de Cavaillon, pour des raisons économiques, de la convention qui la lie au Grenier à sons, le directeur est licencié. La Fédurok met alors en oeuvre une mission d'assistance à l'association par l'embauche d'un coordinateur, et s'engage dans un travail d'audit et une médiation avec les partenaires publics. En parallèle, la Scène nationale est missionnée par la ville de Cavaillon élabore un projet d'intégration de la mission de diffusion des musiques actuelles (projet « Essaim »). En février 2010, au regard du contexte cavaillonnais, et de la difficulté à engager rapidement un travail de coopération avec l'ensemble des structures inscrites dans le DLA, l'Akwaba, la Gare et le Grenier à sons se positionnent pour travailler à un projet artistique et culturel territorial. Cette proposition d'intention, présentée le 29 mars, retient l'attention des partenaires publics qui sollicitent une proposition harmonisée avec le projet « Essaim » de la Scène nationale.
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2. Politiques publiques et Territoire Des politiques culturelles publiques en mutation
Les politiques culturelles s'inscrivent dans un contexte en pleine mutation, en particulier avec la révision générale des politiques publiques (RGPP) et la réforme des Collectivités Territoriales. Il y a donc une nécessité à prendre en compte la nouvelle situation politique et économique.
Révision Générale des Politiques Publiques
En 2008, le gouvernement s'engage dans une Révision Générale des Politiques Publiques visant à réduire la dépense publique. Le Ministère de la Culture et de la Communication organise alors les Entretiens de Valois afin de négocier avec ses partenaires sociaux, la mise en oeuvre de la RGPP pour le spectacle vivant. Ces travaux permettent la révision des labels d'Etat, dont les Scènes Nationales et les Scènes de Musiques Actuelles et se traduisent notamment par de nouveaux cahiers des charges. Les Scènes nationales obtiennent que leurs moyens soient renforcés par une convention de moyens précisant un budget minimum de 2M€ à atteindre. Si le nouveau cahier des charges et missions Scènes de Musiques Actuelles“ vise à identifier des projets, déjà largement portés par les lieux, un Schéma d'Orientation des Lieux de Musiques Actuelles (SOLIMA) y est relié afin de poser une approche territoriale et concertée de politiques publiques, qui ne soit pas exclusive aux structures labellisées par l’Etat et les collectivités territoriales.
Extraits du Solima :
Une politique concertée sur les MA prend en compte la diversité des formes, des projets, des initiatives, des économies, portées par des lieux aussi divers que les cafés concerts, les salles de concerts, les SMAC (scènes de musiques actuelles), les scènes de jazz, les centres culturels, les structures d’éducation populaire, les structures d’accompagnement, les centres de musiques traditionnelles, les écoles de musique associatives, les conservatoires, les centres de formation artistique … Cette diversité de lieux est un atout pour le développement des musiques actuelles. Le processus de concertation du SOLIMA permet d’appréhender la diversité des initiatives et des projets, et d’élaborer une politique publique concertée sur l’ensemble du champ des musiques actuelles, dans le respect des initiatives et un souci d’équité territoriale.
Le Solima a pour objectif de garantir la diversité des oeuvres et des initiatives et d'assurer un développement territorial cohérent et équitable.
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Aménagement du territoire
En ce qui concerne les musiques actuelles, l'aménagement du territoire vauclusien s'est fait au fil des ans par l'émergence de projets et d'initiatives sans véritable régulation politique. Plusieurs problématiques doivent aujourd'hui être prises en considération pour un développement concerté et cohérent de l'offre : • une densité de l'offre de concert en augmentation • un développement de jauges plus importantes : Montfavet (1500 places), Scène nationale (1200 places), Auditorium du Thor (800 places assises) • un manque de coordination dans les actions menées par chaque structure sur l'ensemble des missions : diffusion, accompagnement des pratiques, action culturelle...
Réforme des collectivités territoriales
Outre les incertitudes qui pèsent alors sur les compétences et la fiscalité des collectivités qui se répercutent par anticipation sur les acteurs, c’est aussi et surtout dans le cas présent le mouvement de mise en coopération entre les collectivités territoriales qui est poursuivi avec l’incitation à l’établissement de « métropoles » mais aussi de regroupement intercommunaux plus importants. C’est ainsi qu’à échéance de 2014, les Communautés de Communes de Coustellet, Provence Luberon Durance (Cavaillon), et du Pays des Sorgues Monts de Vaucluse (Isle sur la Sorgue) que nous connaissons doivent fusionner. Ainsi, l'Akwaba, la Gare, le Grenier à sons et la Scène Nationale se retrouveront sur une même entité territoriale. Aussi, plusieurs collectivités sont dans une phase de redéfinition de leurs priorités en matière de développement culturel, de coopération avec d’autres collectivités et avec les structures culturelles. Dans cette recherche de nouvelles perspectives sur plusieurs années, il y a nécessité de mettre en regard les axes portés à chaque échelle de territoire.
Situation Cavaillonnaise
La ville de Cavaillon, fortement endettée a engagé une politique de rigueur. En 2009, l'ensemble du secteur associatif s'est vu amputé de 8% des aides allouées par la ville. Ce contexte financier et économique est à relier à une situation sociale préoccupante et tendue vis à vis de laquelle les acteurs associatifs sociaux et culturels, dont le Grenier à Sons, ont un rôle important à jouer en termes d'accompagnement des pratiques et d'action culturelle.
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3. Vers la mise en place d’un SOLIMA à l’échelle du territoire La mise en place d'un Schéma d'Orientation des Lieux de Musiques Actuelles (Solima) nous semble une première réponse adaptée à la fois au contexte, à l'histoire et à la configuration du territoire. Les principes de mise en œuvre d'un Solima sont de : − créer les cadres et les outils d’une co-construction, concertée et tripartite, entre l'État, les collectivités territoriales et les acteurs professionnels, (…) − créer et consolider les conditions de développement et de structuration du champ des musiques actuelles, et l’inscrire comme une véritable dimension pérenne des politiques publiques sur le territoire national. Les missions à remplir sur le territoire s'appuient sur le triptyque suivant : − La diffusion, − L’accompagnement des pratiques artistiques, − L’action culturelle et l’éducative.
La diffusion Partie la plus visible, la plus valorisante et source de recettes propres des lieux de musiques actuelles, elle anime et fait vivre les différents équipements mais se déplace aussi « hors les murs » (marchés, festivités, …) ; elle propose un équilibre entre découvertes artistiques et artistes confirmés sur des esthétiques diverses en lien avec des cultures et des pratiques sociales (hip hop, slam, métal, rock, chanson, musiques du monde, jazz, électro…). Elle doit pouvoir offrir aux artistes plusieurs sessions, un séjour, une implication sur des actions de proximité avec les populations. Elle doit être accessible au plus grand nombre dans une tarification, une communication et une négociation contractuelle définis à l’échelle des différentes structures. Elle doit pouvoir faire bénéficier le territoire d’une véritable amplitude d’offres sur toute l’année.
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L'accompagnement des pratiques amateurs et professionnelles →
Pratiques amateurs
Pour proposer des réponses adaptées aux différents degrés d'attente des musiciens amateurs ainsi qu'à l'évolution de leurs besoins, nos structures proposent un cadre d’intervention évolutif par le biais de parcours d’accompagnement, en mutualisant les dispositifs et compétences de chaque structure. En positionnant la pratique scénique comme élément constitutif de l'apprentissage musical, en accompagnant les pratiques collectives dans leur présentation publique avec des actions de formation, de prévention (risque auditifs) et de sensibilisation au secteur (champ amateur, métiers du spectacle...), nos structures sont des outils complémentaires aux écoles de musique et conservatoires, développant avec eux une mise en réseau des structures de musiques actuelles sur le territoire.
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Accompagnement professionnel et soutien à la Création
La mise en place d'une plateforme de compétences artistiques participe au repérage, au soutien et au développement d'artistes locaux et régionaux en émergence. Cette plateforme a la capacité d'alimenter dans la durée les dispositifs de résidences et d'accompagnement, grâce aux réseaux professionnels de diffusions (Trema) et du disque (Phonopaca). Là encore, les différentes activités développées par nos structures permettent de répondre de manière complémentaire à des attentes diverses et évolutives (répétitions, résidences, conseils, portage, secrétariat artistique, diffusion...)
Actions culturelles et éducatives
La construction d’un plan d’intervention territorial se fait à partir d'une méthodologie partenariale (Inspection académique et contenus communs sur plusieurs entrées ainsi qu’Arts Vivants en Vaucluse) autour de la diffusion (jeune public, domaines spécialisés, ...) et des pratiques : ateliers, initiations, sensibilisation... Des accents sont portés selon les territoires et les lieux (par exemple sur Cavaillon : un travail sur les quartiers en s’appuyant sur des résidences et des partenariats avec la MJC notamment).
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4. La création d’une structure commune pour une préfiguration dynamique Nous proposons la constitution d'une association de préfiguration, temporaire (à durée limitée) réunissant le Grenier à Sons, l'Akwaba, la Gare, et la Scène nationale.
Les objectifs sont croisés et multiples. Il s’agit de: − − − − −
−
−
Permettre la réalisation d’un projet culturel pluriel fondé sur un processus de développement durable et d’économie sociale et solidaire. Atteindre la consolidation économique et professionnelle des acteurs porteurs du projet par un développement d’économie mixte diversifiée. Inscrire le projet sur le territoire en construisant des partenariats avec des collectivités et des acteurs privés et en s’implantant sur les lieux. Garantir un maillage de lieux culturels (dédiés aux MA) de proximité participant au développement de la vie artistique et culturelle locale et plus spécifiquement interrogeant les rapports entre art, population et territoire. Proposer une alternative au développement culturel territorial souvent élaboré sur l’individualisme et le centralisme d’une structure phare. Un nouvel espace de dialogue, terreau de solidarités, de citoyenneté, de pratiques interculturelles et même intergénérationnelles. Optimiser les services rendus aux populations sur le territoire concerné, par chacun de ses membres et par l’effet démultiplicateur de la coopération : L’idée que la somme des compétences des lieux peut donner autre chose que Gare+Akwaba+G@S+ SN+.., c’est dans le croisement que nous pouvons créer des choses nouvelles ! Mutualiser les moyens, les compétences
Nous proposons donc la création d'un espace de coopération et de mutualisation des acteurs Musiques Actuelles à l'échelle de la future agglomération Coustellet, Luberon-Durance, Pays des Sorgues. La définition de la forme juridique, du modèle économique, des missions, et des moyens demandent un temps de préfiguration important.
Cette association, rapide à mettre en œuvre, vise à officialiser notre engagement collectif dans un projet artistique et culturel territorial. Elle permet le portage de la mission par : • une gouvernance (conseil d'administration) composée de 2 à 3 membres de chaque structure • un organe de direction opérationnel composée des directeurs de chaque structure, s'inspirant des directoires de SA constituées sous le modèle conseil de surveillance/directoire, avec une définition des missions spécifiques assumées par les uns et les autres, • l'obtention de financements spécifiques pour la mission de préfiguration • l'embauche de personnels : coordinateurs et prestataires (assistance juridique...) Association Avec - La Gare, Association Le Grenier à Sons, SCIC AKWABA - Projet Le Mat / mai 2010
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la mutualisation rapide de moyens pour la mise en œuvre de premières expérimentations de mutualisation/coopération
Les missions Les missions de l'association de préfiguration sont : • la coordination de la programmation/communication dès la fin 2010 • l'étude de préfiguration juridique, économique, du mode de gestion et fonctionnement • l'audit social au sein des équipes des lieux afin de gérer l'évolution des emplois au sein de chaque équipe concernée • l'organisation de rencontres-débats avec des expérimentations similaires, sur des modèles de développement territoriaux...
Moyens humains Les moyens humains nécessaires à la mission de préfiguration sont : • du personnel de coordination et d'administration • des chargés de missions externes (assistance juridique, audit social) • du détachement temps de travail des personnels salariés des lieux
Organes de suivi, d’évaluation et de conseil Il est proposé la mise en place d'organes de suivi et de conseils : • un comité technique réunissant des personnes ressources et des représentants de structures d'accompagnement (Ramses, Ateliers coopératif, Opale...) • un comité de pilotage réunissant les représentants des partenaires publics et organisations professionnelles (État, Région, Département, Communautés de Communes, réseaux professionnels...)
Des modes de collaboration Les partenaires du projet s'accordent sur des modes de collaboration suivants : − la concertation : pour adapter et faire évoluer les projets de chaque structure − la coopération : pour donner de l'ampleur à des activités − la mutualisation : pour développer de nouvelles actions − le maintien de la diversité des identités des structures
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5. Les missions communes engagées L'association de préfiguration nous permet de réaliser dès 2010 les missions communes suivantes :
Diffusion Dès mai 2010, nous proposons la mise en place d'une coordination de programmation (réunions régulières des programmateurs, mise en place d'un planning partagé en ligne...) qui doit déboucher sur l'édition d'une communication commune pour la fin de saison 2010. Cette organisation permettra: • de construire des temps forts communs (week-ends thématiques et projets partagés) • de nous extraire de logiques de concurrence (course à la tête d'affiche) • d'élargir le projet de diffusion: jeune public, arts numériques... • de formaliser les identités et caractéristiques de chaque lieu (configurations de salle, esthétiques...) • Axes de mutualisation : • communication : réalisation d'un programme papier des concerts en commun A titre d’exemple, et au-delà de la coordination des dates (répartition) en cours, nous imaginons sur le week-end du 10 et 11 décembre 2010 un événement au Grenier à Sons, qui serait à la fois un temps festif, un temps de restitution de nos ateliers de pratiques et de nos actions culturelles respectives. Nous proposerons : - un concert autour du texte/ slam / hip-hop (G@s) - une Battle Graphik par la Gare - restitution à mi-parcours création chorale beat-box par Akwaba, - restitution ateliers du G@s et partenaires : slam/danse hip-hop/…
Accompagnement des pratiques : amateurs / professionnels
La coordination de programmation élargira son champ d'action à l'accompagnement des pratiques avec : • de l'échange et du partage d'information sur les projets accompagnés et les sollicitations • une coordination d'actions d'accompagnement : résidences, filages... • des synergies entre les lieux pour mieux répondre aux besoins : résidences partagées, portage collectif de projets A terme, il s’agira: • de formaliser (identifier) une plateforme de compétences artistique, administrative, technique, professionnelle... à mobiliser. • de définir des parcours et dispositifs : formaliser des parcours possibles en fonction des besoins (exemple: répétition au Grenier, résidence à la Gare, filage à l'Akwaba, formation-conseil amateurs à la Gare, support administratif et secteur pro au PIM du Grenier...) Association Avec - La Gare, Association Le Grenier à Sons, SCIC AKWABA - Projet Le Mat / mai 2010
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Axes de mutualisation : La mutualisation de moyens et de compétences (plateforme de compétences) pourra concerner plusieurs fonctions: • techniques : sonorisateurs, éclairagistes • artistique : pool de conseillers musicaux, scénographes... • administratif et production : montage dossiers, booking • communication
Action culturelle
C'est un domaine d'intervention à structurer, où chaque lieu réalise des actions spécifiques, souvent expérimentales, sans véritables moyens dédiés et stables. La coopération dans ce domaine doit permettre une approche territoriale plus large (voire départementale) et une reconnaissance institutionnelle (inspection académique, Etat...). Axes de mutualisation : Plateforme de compétences, réseaux d'interventions, projets et financements
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6. Des valeurs communes
Les partenaires du projet s'inscrivent dans des valeurs communes, reconnues notamment par les textes internationaux sur la diversité et les droits culturels (Unesco, Déclaration de Fribourg...) mais aussi sur le texte « pour des politiques nationales et territoriales concertées en faveur des musiques actuelles » et les textes qui en sont issus (SOLIMA et Cahier des charges et missions des SMAC). Une charte éthique de fonctionnement sera mise en place dans le cadre de la préfiguration pour poser un cadre relationnel entre les structures associées.
Sur le plan artistique, culturel et social Les lieux soutiennent la découverte, l’émergence et l’innovation artistiques, assumant ainsi un rôle déterminant, tant sur le plan local que régional (voire national ou international sur certaines esthétiques), dans une dynamique de renouvellement artistique. Les lieux fondent leurs activités sur une approche globale des pratiques artistiques et culturelles, tant amateurs que professionnelles. Ces pratiques sont insérées dans un environnement social et culturel, porteuses de sens et d'identité pour les individus et les groupes qui les développent. Elles sont donc profondément socialisées et socialisatrices. Les lieux entendent soutenir ces pratiques artistiques, souvent hors des considérations académiques ou esthétiques reconnues par les institutions publiques. Les projets et activités des lieux favorisent la pluralité des formes artistiques et des pratiques culturelles existantes et à venir, notamment celles qui se développent sur leur territoire d’implantation. En effet, celles-ci participent de la diversité culturelle. Les lieux s’inscrivent dans l’esprit de la Convention de l’UNESCO sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles et l’Agenda 21 pour la Culture.
Sur le plan politique L’objectif des lieux est l’essor des pratiques artistiques et culturelles. Ils s’inscrivent dans une logique et une dynamique de développement culturel et d’intérêt général. Les projets sont ancrés sur un territoire, dans une relation de proximité avec les acteurs et les populations. Les lieux accompagnent les pratiques, les projets et les initiatives. Ils collaborent et partagent leurs moyens avec les acteurs de ce territoire pour le développer. Ils constituent des espaces ouverts à la participation et à l’implication des populations. A ce titre, un aménagement juste et équitable du territoire national en matière d’activité artistique et culturelle est indispensable, tant du point de vue du soutien et de l'accompagnement des pratiques que de celui des équipements et de la diffusion. Une attention doit être particulièrement portée aux territoires ruraux, les petites villes et les périphéries des grandes agglomérations. Ceci passe notamment par le soutien aux initiatives existantes sur ces territoires en collaboration avec les acteurs locaux qui les portent ou, par exemple, la réalisation d'actions hors les murs pour pallier leur absence. Association Avec - La Gare, Association Le Grenier à Sons, SCIC AKWABA - Projet Le Mat / mai 2010
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Enfin, il est nécessaire d’associer le plus largement possible l’ensemble des acteurs et d’agir de manière concertée, collective et partagée, quelle que soit l'échelle du territoire. Par ailleurs, les lieux s’inscrivent dans le développement de l’initiative privée et citoyenne, revendiquant la capacité de la société civile à assurer des missions d’intérêt général et de recevoir à ce titre la gestion d’un service public délégué.
Sur le plan économique Les lieux consolident leurs activités en associant des produits d’actes commerciaux, des financements publics et des implications bénévoles. Ils défendent la pluralité et la diversité des initiatives et des modèles économiques. Ils optent pour le caractère non lucratif de leur activité. En effet, leur objectif est la réalisation d’un projet artistique et culturel et non la recherche de profit. Ce positionnement se manifeste notamment par une politique tarifaire et de communication qui visent l’accessibilité au plus grand nombre. Les éventuels excédents issus des activités seront réinjectés dans le projet artistique et culturel. Cette configuration hybride échappe au cloisonnement traditionnel entre les secteurs privé lucratif, public administré et associatif.
Les lieux se reconnaissent dans l’exposé précédent et s’engagent : A inscrire leur projet et leur activité dans la recherche et la défense de l’intérêt général. A promouvoir et à incarner la diversité culturelle en favorisant la pluralité des expressions artistiques existantes et à venir. A accompagner les pratiques amateurs et professionnelles, en favorisant et en développant le soutien à l’émergence de nouveaux talents dans l’optique de participer au renouvellement artistique. A favoriser une proximité avec les acteurs culturels, les pratiquants et les populations du territoire d’implantation et un soutien aux autres initiatives. A développer et à favoriser l’accessibilité du plus grand nombre par une prise en compte des populations et de leurs projets, par une implication dans différentes actions de médiation culturelle et de liens avec les différents acteurs des territoires (éducatifs, sociaux, culturels, associatifs, territoriaux…). A dynamiser, à accompagner et à participer activement à la structuration du secteur des musiques actuelles au niveau local, départemental, régional, national voire international avec la création et/ou l’animation de réseaux d'acteurs, en dehors des dispositifs administrés. A défendre et à participer à l’existence d’une activité artistique et culturelle répartie justement et équitablement sur l’ensemble du territoire national, et notamment par le soutien et la collaboration avec les initiatives se développant dans les territoires faiblement dotés en la matière (territoires ruraux, petites villes, périphéries des grandes agglomérations…).
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A agir dans un cadre écologique et respectueux de l’environnement en favorisant notamment une réduction de leur impact environnemental négatif et en encourageant la prise de conscience de leurs adhérents et usagers autour de ces problématiques ; A partager leurs analyses, leurs savoirs et leurs savoir-faire et à participer activement aux démarches collectives. A défendre et à promouvoir une politique culturelle basée sur l’initiative de la société civile qui a capacité à assurer des missions de service public. Ceci dans le cadre d’une contractualisation avec les collectivités publiques fondée sur les principes d’autonomie de gestion, de nonlucrativité de l’activité et d’indépendance dans la conduite du projet artistique et culturel.
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7. Une économie spécifique
Les partenaires du projet s'inscrivent dans les principes de l'économie solidaire et se traduit par les principes suivants: • Un statut privé • La primauté de l’Homme sur le capital • Un but non lucratif • Un secteur économique à part entière qui œuvre sur le marché mais avec ses principes propres • L’indivisibilité des réserves : patrimoine collectif et impartageable • Une finalité explicite au service de la collectivité : intérêt général et utilité sociale • Un processus de décision démocratique : « une personne, une voix » • Une autonomie de gestion • Un ancrage territorial ou sectoriel • Une gouvernance démocratique ** Voir charte européenne de l’économie sociale et solidaire en annexe
« Penser et agir autrement en société et donner du sens à l’acte d’entreprendre L’économie sociale et solidaire combine engagement social et initiative économique pour mettre la personne humaine au centre des activités et replacer l’économie dans son contexte : les activités économiques sont un moyen au service d’un projet sociétal. Les entreprises de l’économie sociale et solidaire permettent de produire, de travailler, d’épargner, de consommer... autrement. Elles sont présentes dans de multiples secteurs d’activités. » Texte de présentation de l’ E.S.S. par la CRESS Rhône-Alpes
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8. La préfiguration - juillet 2010 à septembre 2011 Ce que nous proposons ici est une première étape dans la réflexion sur la préfiguration. Ces éléments doivent servir de base à un débat sur les moyens à mettre en œuvre pour la réaliser. Un budget prévisionnel précis ne pourra être formulé que lorsque nous connaîtrons le positionnement de la Scène nationale et des partenaires. Objectifs : • coordination générale programmation communication fin 2010 • étude de préfiguration juridique / économique / gestion et fonctionnement • audit social au sein des équipes des lieux (évolution des emplois) • organisation de rencontres-débats avec des expérimentations similaires, sur des modèles de développement territoriaux... Moyens humains : • un chargé de mission /coordinateur mi temps + chargés de mission externe et assistance juridique • comité technique : personnes ressources, ramses, ateliers coop, opale... • comité de pilotage : partenaires • détachement temps de travail des personnels salariés des lieux 1 Chargé de mission pour assurer la coordination générale de la préfiguration : − coordonner/accompagner le travail de programmation (coordination, création d’outils,..) − élaborer un plan de communication, initier des actions,… − assurer l’interface avec le comité de pilotage, les partenaires institutionnels et les acteurs concernés, − coordonner l’écriture du projet − assurer l’étude préalable sur les modes de structuration − audit social − organiser les débats internes − organiser des temps de rencontres/échanges/ débats publiques − assurer le travail de recherches de financements pour la dite mission 0,50 ETP sur 12 mois Assistance/ Conseils : Conseils juridiques auprès d’un cabinet spécialisé − études sur les structurations possibles, modes de gestions − assistance juridique Conseils développement de projet − accompagnement sur le fonctionnement / gestion − assistance sur l’économie du projet
Actions spécifiques : Actions nouvelles partagées, forum, rencontres, communication
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Son économie Les moyens de la préfiguration sur 2010/2011 -
Une partie des moyens de cette préfiguration sera issus de nos structures, des interventions que nous intégrons dans les faits et qui devront être prochainement évalué pour être valorisé dans un Budget global.
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Les moyens spécifiques seront principalement recherchés dans le champ de l’ESS et des dispositifs particuliers aux préfigurations; les partenaires culturels seront plutôt sollicités sur le plan de l’expérimentation des actions proposées.
Moyens spécifiques Charges -
Salaire chargé de mission : 23 000 € /an conseils (juridique, gestion,fct) * : 8 000 € fonctionnement (administratif/ équipement /matériel) : 6 000 € Actions spécifiques (actions / missions réceptions/…) : 12 000 €
TOTAL 49 000 € Produits -
Contributions des structures associées (directes et indirectes)* * CRESS Région PACA Département du Vaucluse DRAC Mécénat (Fondation Crédit Mutuel ou Caisse d’épargne) ESIA
* ne sont pas intégrés les éventuels frais de restructuration, de transfert de personnel et les honoraires liés **difficile à évaluer tant que l’on ne connaît pas la position de la Scène nationale
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Grenier à Sons / Akwaba / La Gare / Note / 31 mai 2010 Note Grenier pour la réunion du 31 mai 2010 Suite à la dernière réunion du 29 mars dernier, il a été convenu entre les différents partenaires qu’à partir de la dynamique territoriale proposée par le Grenier à Sons, Akwaba et la Gare, accompagnés par la Fédurok et Orama, d’approfondir la proposition en y associant la Scène Nationale. Ce travail a été instauré sur la période non sans mal, compte tenu de l’activité respective de chacun et le temps court de réalisation. A l’arrivée nous avons deux propositions : l’une émanant des trois lieux à l’origine de la démarche, "le MAT" (envoyé le mercredi 26 mai) l’autre de la Scène Nationale, "l’Essaim suite" (envoyé le vendredi 28 mai) Notre propos (Fédurok et Orama), dans la présente note, est de formuler une analyse qui nous parait essentielle au regard du territoire de Cavaillon et du processus de mutualisation envisagé selon qu’il est horizontal et tourné vers les enjeux des territoires ou bien vertical et focalisé sur le devenir national d’une structure. Au terme de la mission d’assistance en juin que nous avons menée, vous aurez dans les prochaines semaines un rapport complet et finalisé dont les perspectives dépendront de ce qui va se déterminer lors de cette réunion.
• Les bases d’une réorientation du projet GàS Le temps d’accompagnement de l’association nous a permis d’explorer une partie des possibles et de déminer les meilleures orientations spécifiques et attendues localement et pouvant enrichir et s’enrichir des autres dans un projet coopératif et territorial de mutualisation. Les propositions élaborées durant le 1er semestre 2010 ont permis de valider un certain nombre de faits/ constats généraux sur : → la diffusion : le public jeune (adolescent et post adolescent) répond présent aux propositions le concernant, la nécessité de prendre en considération l’ensemble des esthétiques des musiques actuelles/ amplifiés : du hip-hop à la world musique, du rock aux musiques électroniques, la nécessité de mettre en œuvre des actions culturelles en lien avec les concerts d’artistes émergents, la nécessité de proposer des temps de diffusion aux musiciens amateurs, de la nécessité de prendre en compte le contexte local (choix de diffusion, politique tarifaire, ...), …
Note – Réunion du 31 mai 2010
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→ l’accompagnement des pratiques: Il existe une forte demande d’accompagnement de la part des musiciens locaux professionnelles ou en volonté de l’être, La demande de répétition doit s’entendre dans le projet global avec des parcours possibles vers la diffusion, la circulation et les échanges en y intégrant les moyens de la MAO et la ressource déployée jusqu’à présent dans le cadre du PIM, …, → sur l’action culturelle : C’est un travail de terrain, certes de longue haleine, mais indispensable sur le territoire de la situation de Cavaillon mais qui peut profiter fortement de la dynamique de mutualisation du MAT De nombreuses interactions sont possibles avec les acteurs sociaux et socio-culturels, Des intérêts marqués par des propositions d’actions spécifiques, de co-construction de projets, de développement d’ateliers d’initiation et de pratiques, Mise en place de formes simples d’actions culturelles (micro-actions) qui résonnent avec l’environnement ou le contexte local, mais aussi de parcours de pratiques et de rencontres en cohérence avec les cultures et le respect de la dignité des populations sollicitées,
… • La réorientation du projet GàS Les activités s’articuleront autour de 5 grands axes de développement : une action de proximité et le plus souvent participative au bénéfice des populations du quartier et une action culturelle ouverte sur l’ensemble de la Ville et de la communauté de communes, une politique d’accès à tous, favorisant la mixité sociale, générationnelle et culturelle avec une attention particulière aux individus les plus en difficulté et un projet culturel et artistique basé sur la pratique culturelle, l’implication citoyenne et la confrontation avec les artistes et leurs œuvres, une attention spécifique envers les jeunes avec une action particulière sur le développement de projets trans-générationnels, un développement spécifique d’actions valorisant les relations interculturelles, une volonté de travailler en conscience des enjeux actuelles en matière environnementale / écologique / développement durable et en proposant des alternatives aux fonctionnements actuels et une volonté de se positionner comme précurseur dans le champ des pratiques sociales et culturelles. Ses axes seront mus par deux grands principes d’interactions : → L’interaction territoriale La nécessité de prendre en compte le territoire et ses acteurs (l’ensemble) les plus anciens comme les plus récents ! (Cf § du projet "le MAT") passe aussi par une prise en compte plus effective, en lien avec la MJC notamment, du quartier d’implantation et sa relation au centre, aux autres quartiers et territoires de vie. → L’interaction culturelle La diversité des cultures et la densité de l’offre culturelle sont une première source d’interactions. On parlera aussi d’interactions culturelles au sens où la culture serait un ensemble de connaissances et de valeurs abstraites acquises généralement par le fait sociétal, familial, sociologique, territorial… Note – Réunion du 31 mai 2010
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Il nous semble nécessaire de prendre en compte l’ensemble des populations du territoire dans leur dignité (Convention de l’UNESCO sur la diversité et déclaration des droits de l’homme des Nations Unis). Cela suppose de s’intéresser au peuplement de ce territoire, aux typologies de ses habitants, de faire un travail d’investigation à mi-chemin entre la sociologie et l’ethnologie, pour ensuite appréhender au plus près la vie du territoire, ses tensions, ses enjeux, sa vie… Et ainsi initier des projets à forte implication. Interroger l’histoire, réveiller les mémoires, d’identifier une histoire et des identités pour se situer au présent et envisager l’avenir. • Une mise en complémentarité Musiques actuelles du projet Scène Nationale La réorientation du projet Grenier à Sons se place en complémentarité de l’extension du projet Scène Nationale centré sur une diffusion de quelques concerts Musiques Actuelles en cohérence territoriale et potentiellement de l’action culturelle avec et plus largement des autres acteurs du MAT et du Vaucluse. • Une relation plus étroite avec la MJC Du fait de la mise en œuvre d’une véritable démarche de « bon sens », de pacification des relations et de compréhension mutuelle des projets et des actions développées par chacun, un premier travail pourrait très vite émerger avec la MJC : mise en place d’atelier/ programmation commune (co-prod), partenariat de choix sur la mise en œuvre d’ateliers de pratiques/ masterclass. Il conviendrait par ailleurs de : reformuler l’utilisation des locaux/ des partages/ des coûts liés aux activités qui permettra a priori une optimisation de l’utilisation des locaux, étudier au plus prés la mutualisation de personnel (ménage/ bar/ répétition), comme celle de du matériel.
• Un cadre de préfiguration ouvert à la mutualisation Dans les deux projets, il apparait évident qu’un temps de préfiguration est nécessaire pour un apprentissage collectif de la coopération, un approfondissement des pistes de travail et l’identification d’un futur cadre juridique commun. L’idée d’une structure associative commune de préfiguration sur le temps d’une saison est avancée. Cette structure permettrait de réunir spécifiquement les actuels protagonistes du territoire sud vauclusien en alliant réflexion collective, analyse politique, sociologique, économique, sociale, culturelle, artistique et juridique. Pour l’instant, nous sommes dans la perspective de la création d’une nouvelle structure juridique mais nous émettons la piste que l’association du Grenier à Sons qui a commencé à se transformer procède à une assemblée générale extraordinaire dans les meilleurs délais pour modifier ses statuts de telle sorte qu’elle devienne l’espace juridique de préfiguration à la mutualisation selon les caractéristiques posées dans le projet "Le MAT". Cela permet d’intégrer dès le départ le territoire de Cavaillon avec ses moyens et ses partenariats dans l’optique d’un projet M.A. à l’échelle de la future agglomération.
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• Un processus de concertation territoriale élargi au département Cette dimension démocratique originale dans la mise en œuvre d’une politique publique s’appuie principalement sur la mise en concertation permanente dont les modalités sont explicitées dans le texte en cours de validation et relié au "cahier des charges et missions des Scènes de Musiques Actuelles". Les SOLIMA commencent à s’élaborer en France en référence au "Plan pour des politiques nationales et territoriales concertées en faveur des musiques actuelles". Le Plan pour des politiques nationales et territoriales…. est en effet une base de texte méthodologique d’appui qui définit un cadre renouvelé de l’intervention publique dans le domaine des musiques actuelles. Il préconise entre autre la mise en place de processus de concertations permanentes tant au niveau national que territorial, entre l’Etat, les collectivités territoriales et les acteurs des MA. Ce cadre a été validé au plan national par l’ensemble des acteurs de la filière, par les collectivités territoriales et par l’Etat le 19 juin 2006 (circulaire n° CC 166/914 du 2 novembre 2006 de recommandation aux Préfets). Les deux objectifs principaux avancés par le SOLIMA sont : la diversité culturelle l’équité territoriale Ce processus est indispensable pour élargir territorialement et à tous les acteurs concernés. (Cf. texte actuel et article dans l’Echange, magazine de la FNCC)
• Le refus d’un processus de concertation permanent et territorial élargi Le projet ESSAIM tourne le dos à la formule de concertation et de coopération prônée par l’ensemble des acteurs et des collectivités sur l’évolution des M.A. Depuis la réunion du 29 mars les 2 réunions communes n’ont pas abouti à une synthèse partagée. • L’instrumentalisation du processus de coopération et de partage Les conditions d’une bonne coopération nécessitent un partage de point de vue et de comportement alors que le débat n’a pas pu avoir lieu lors des réunions. Le document final Essaim reprend les éléments du projet MAT dans l’unique optique d’un projet SN conforté. "L’idée défendue par la Scène Nationale était : de 4 structures fragiles, faisons 3 stables et réunissons les conditions pour inscrire leurs identités et leur actions dans la durée" en décryptant le document, nous ne constatons pas ceci... • L’objectif premier de récupérer les financements publics octroyés aux musiques actuelles sur Cavaillon sans répondre au cahier des charges SMAC Le budget associé au projet ESSAIM conforte très largement le projet de la Scène Nationale et en rien un projet Musiques actuelles à l’échelle du territoire. En prenant 2009 comme
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année référence nous constatons quelques contradiction avec la notion de consolidation unilatérale : → budget artistique : pour 2010 : nous notons une augmentation de 63 600€ pour : 1 concert annoncé et la participation à une manifestation en fin d’année, pour 2011 : l’augmentation est de 125 000€ pour une quinzaine de concerts... Dans le même temps les recettes billetterie augmentent elles de : pour 2010 : 7 500€, pour 2011 : 4 600€ Sachant que le secteur des Musiques Actuelles affiche en général un différentiel exceptionnellement bas dans le champ artistique entre charges et produits, on constate que la marge artistique ne profite aucunement aux Musiques Actuelles. → pas de moyens pour les missions complémentaires à la diffusion : L’intégralité (moins la réduction annoncée par la Ville de cavaillon) des financements publics dédiés au fonctionnement du Grenier à Sons, soit 295 000€ est intégrée au budget SN pour une quinzaine de concerts et aucune mission complémentaire à la diffusion. → nous ne voyons pas le bilan social positif : 2,5 à 2,75 équivalents TP intégrés à l’équipe Scène Nationale pour aujourd’hui 6,8 équivalents TP qui travaillent sur le projet GàS. Quid des 4 restants sur le carreau et quelle anticipation, entre autre d’un point de vu financier, pour l’accompagnement à leur départ. → l’objectif affiché d’atteindre les 2M€ de budget : Ce point mérite d’être nuancé dans l’attente de la finalisation du futur cahier des charges des Scènes Nationales. En effet l’essentiel de l’argumentaire du projet repose sur cet objectif à atteindre pour 2012.
" L’observation de nombreux faits et phénomènes liés à la vie des abeilles montre que leur organisation obéit à des principes d’économie sans faille, et qui seraient sûrement jugés parfaitement totalitaires s’ils étaient appliqués à des sociétés humaines ! "
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Lettres
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Le Grenier à Sons - les salariés / Note publique / 22 février 2010
L’EQUIPE DU GRENIER A SONS REAGIT A L’ARTICLE PARU DANS LA PROVENCE DU JEUDI 18 FEVRIER "Bientôt en scène : un pôle unique théâtre et musiques" "Le lancement de la première saison du « grand pôle culturel » […] c’est en théorie pour septembre 2010 […] une programmation dense qui pourrait être inaugurée les 24, 25 et 26 septembre… »
Notre sort est-il déjà scellé ? Les salariés du Grenier à Sons ont découvert avec stupeur cette ébauche de la future vie culturelle cavaillonnaise… par voie de presse ! Ce projet était sensé être discuté et validé par le conseil municipal au printemps 2010, nous a-t-on dit… L’annonce publique devait être faite au cours du mois de juin 2010, a-t-on lu… Un conditionnel passé qui nous dépasse. Un futur si présent ! Le Grenier à Sons n’a volontairement pas réagi aux précédents articles. Mais à ce jour, il nous semble indispensable de soulever les quelques incohérences et incompréhensions de ce dernier article (article qui dit faire référence à la "mission de la mairie", "confiée à JM Gremillet"). Fabulations ? Désinformation ? Ce projet est-il réaliste ou utopiste ? Voici quelques éléments d’analyse de cet article : "Ce projet […] n’a pour l’instant été communiqué qu’à quelques personnes au sein de la mairie et dans le milieu culturel […]" Nous, salariés, n’avons pas été sollicités pour l’élaboration de ce projet alors que, au niveau national, la concertation est préconisée : Doit-on comprendre que le Grenier à Sons ne fait pas parti du milieu culturel ? En tant que « premier concerné » par une éventuelle restructuration, pourquoi ne sommes-nous pas sollicités pour collaborer sur ce projet ? "Conserver missions et acquis" En maintenant uniquement "la programmation des concerts", comment pourrait-on préserver l’intégralité de nos missions actuelles, voire être amené à les développer ? Quel avenir pour les studios de répétition ? La Musique Assistée par Ordinateur ? Le Pôle Information Musique ? Que fait-on de l’accompagnement ? La valorisation de l’émergence ? La formation ? Le soutien à la pratique amateur ? Les actions culturelles éducatives ? etc. "L’auteur du projet suggère donc qu’elles soient redistribuées à un collectif des scènes musicales du secteur : Gare, Akwaba, Sonographe…" À notre connaissance, la majeure partie des structures citées n’ont pas (elles non plus !) été informées de cette "reprise" des activités. Sera-t-il réalisable d’improviser ces changements pour la rentrée de septembre ? De son côté, le Grenier à Sons entreprend depuis plusieurs mois un travail de concertation avec 4 autres lieux du Vaucluse, afin de co-construire un projet de coopération. L’objectif : optimiser le Chronologie d’une mutualisation forcée - page 73
fonctionnement des différentes activités dédiées aux musiques actuelles sur le territoire. L’ébauche de projet citée dans l’article, prend-elle en compte le travail déjà effectué sur le territoire ? Intègre-t-elle les nouvelles perspectives proposées lors de ces regroupements Vauclusiens ?
"la question financière" Sans rentrer dans des calculs complexes, si la Scène Nationale fonctionne sur un budget de 1,5 M€, le Grenier à Sons, sur un budget de 0,4 M€, le total est de 1,9 M€. Trois temps pleins en moins, des missions et activités en moins, la Scène Nationale intégrerait donc la totalité des deux budgets actuels pour une activité moindre… Comment répondre à l’objectif de la ville (visant à diminuer le budget de la culture) en annonçant un futur exercice de "1,9 M€, avec un objectif de 2 M€ en 2012", donc en augmentation ? Cette augmentation a-t-elle déjà été négociée ou concertée avec la ville ? "Des reclassement restent tout de même à finaliser" Encore un petit calcul simple :"14,5 postes permanents" moins les "onze permanents [qui] travaillent au sein de la Scène" ce qui fait 3 postes ½… Nous sommes l’équivalent de 6,5 temps plein répartis sur 8 postes en CDI… Doit-on jouer à la courte-paille pour les postes qui nous concernent ? Qui de nous intégrera le pôle unique ? Et les autres ? Reclassés ? Licenciés ? "un véritable marathon, rencontrant [...] personnels du Grenier à Sons" Nous, personnels du Grenier à Sons, n’avons jamais rencontré JM Gremillet, ou quelconque marathonien missionné, afin de discuter de la situation du Grenier à Sons, de ses missions, du futur pôle, de la culture en général à Cavaillon, de notre situation professionnelle aujourd'hui, de celle de demain... Jamais !!! Fabulations ou désinformation ? Epreuve d’endurance ou sprint ? Réalité ou utopie ?
Notre sort est-il déjà scellé ?! L’utopie face à la réalité. Notre réalité, en voici un petit extrait : Le Grenier à Sons : pas un public, mais des publics Il ne s’agit pas d’un public lambda qui vient pour assouvir un simple besoin de consommation, qu'on se le dise... Qu'en sera-t-il alors de tous les musiciens, techniciens, créateurs, porteurs de projet divers autour des musiques actuelles ? Que pourra-t-on leur proposer en termes de création, d'accompagnement, de formation et de diffusion des musiques actuelles ? Quels publics seront véritablement concernés par les musiques actuelles de ce nouveau pôle unique ?
Document réalisé par les salariés du Grenier à Sons, lundi 22 février 2010 Chronologie d’une mutualisation forcée - page 74
Le Grenier à Sons - association / Lettre au Député-maire / 4 mars 2010
A Cavaillon, le 4 mars 2010 Monsieur le Député-maire de Cavaillon, Par le présent courrier nous souhaitons vous exprimer notre stupéfaction à la lecture de l’article paru dans le journal la Provence le 18 février dernier dans lequel nous apprenons que le sort du Grenier à Sons, Scène de Musiques Actuelles, semble scellé. Effectivement, nous insistons sur notre stupéfaction, car depuis novembre, notre association s’est inscrite dans les questionnements de la ville en confiant à l’agence Orama, mandatée par la Fédurok, une mission qui consiste à assurer le maintien de l’activité et à travailler à une redéfinition du projet culturel du Grenier à Sons tenant compte des attentes exprimées notamment en termes d’économie. Nous vous exprimons vivement notre désaccord quant à la méthode employée qui fait fi du dialogue qui devrait au contraire prévaloir en de telles circonstances. Aujourd’hui, des décisions semblent devoir fixer le devenir de notre association et de ses salariés. Nous vous alertons sur le fait que nous n’avons jamais été sollicités, ni consultés par la municipalité ou par M.Gremillet quant au contenu du projet que ce dernier a ébauché alors même qu’il est question d’une forme d’absorption du Grenier à Sons par la Scène Nationale. Dans ces conditions, nous estimons que l’existence de notre association et par la même l’engagement collectif de ses bénévoles, comme celui de ses salariés, sont purement et simplement méprisés ! Nous rappelons ici que l’association, responsable de son propre avenir est en droit et en capacité de présenter un projet artistique et culturel renouvelé et concerté. Les orientations de ce projet de proximité tiennent compte des préoccupations de la ville, tout en associant l’ancrage territorial (en particulier sur le quartier) et la diversité des expressions culturelles nécessaires à une meilleure cohésion sociale. C’est pourquoi nous sollicitons le simple droit d’être entendu, le plus rapidement possible, dans un débat de fond sur le projet, et pour échanger quant à la pertinence et la viabilité des projets des uns et des autres. Cette rencontre est essentielle, d’autant que nous avons des obligations conventionnelles, des échéances contractuelles et que nous devons aussi faire face à l’inquiétude et à l’émotion de l’équipe salariée qui a pris l’article de la Provence du 18 février comme une lettre de licenciement… Nous vous prions de croire, Monsieur le Député-maire, en l’assurance de notre respectueuse considération. L’association Le Grenier à Sons Copie à : - l’ensemble des élus du Conseil municipal de Cavaillon, - Monsieur le Préfet du Vaucluse, - le ministère de la Culture et de la Communication, - la DRAC de la Région PACA, - la Région Provence Alpes Côte d’Azur, - le Conseil Général du Vaucluse, - les agences et partenaires culturels, - la presse
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Le Grenier à Sons - les salariés / Lettre au Député-maire / 10 mars 2010
Cavaillon, le 10 mars 2010 Monsieur le Député-maire, C’est dans un souci de dialogue que nous, salariés de l’association « Le Grenier à Sons », vous adressons cette lettre. Nous avons appris par voie de presse la création d’un nouveau pôle unique culturel à Cavaillon dès septembre 2010 qui reprendrait en partie les missions du Grenier à Sons. Contrairement à ce qui est énoncé dans l’article, nous n’avons jamais été sollicités à ce sujet ni par notre employeur ni par M. Gremillet. Nous ressentons aujourd’hui une très forte inquiétude et une vive émotion quant au maintien de nos emplois et de nos missions au sein du Grenier à Sons. Nous nous adressons donc à vous, Monsieur le Député-maire, en tant que partenaire principal du Grenier à Sons et à priori commanditaire de la mission confiée à M. Gremillet. Nous espérons vivement que vous apporterez des réponses à nos préoccupations : -
Est-ce que la commune souhaite s’en tenir à une seule vision de l’avenir, celle proposée par M. Gremillet ?
-
Est-ce qu’un véritable dialogue est envisagé ? Qui y serait convié ? l’association ? les salariés ? les autres partenaires ?…
Forts de longues années d’expérience dans le secteur des musiques actuelles et dans l’accompagnement de ses pratiques amateurs et professionnelles, nous souhaitons nous mobiliser pour un projet que nous estimons cohérent et juste pour le territoire et les populations. Sachez que nous nous tenons à votre entière disposition pour vous apporter notre connaissance du terrain. En espérant avoir suscité votre compréhension, nous souhaiterions vous rencontrer afin de discuter avec vous de vive voie de notre inquiétude. Veuillez recevoir Monsieur le Député-maire, nos salutations préoccupées.
L’équipe salariée du Grenier à Sons
Copie à : l’ensemble des élus du Conseil municipal de Cavaillon
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Le Grenier à Sons - le CA / Lettre à JM Gremillet / 15 mars 2010
A l’attention de Jean-Michel GREMILLET Directeur de la Scène Nationale de Cavaillon A Cavaillon, le 15 mars 2010 Monsieur le Directeur, Par voie de presse, nous apprenons que vous avez présenté à la Mairie de Cavaillon un projet de création d’un « Pôle Culturel Unique », dans lequel la Scène Nationale absorberait le Grenier à Sons. Nous tenons, par la présente lettre, à dénoncer votre méthode et le manque de respect évident que vous témoignez à notre égard. En effet, nous vous rappelons qu’en novembre dernier, vous vous étiez engagé à nous contacter afin d’échanger sur votre mission. Engagement que vous n’avez pas honoré ! Par ailleurs, l’ensemble des membres du Conseil d’Administration ainsi que l’équipe salariée n’ont, à aucun moment, été consultés à ce propos, alors que vous l’affirmez pourtant publiquement. Nous estimons qu’en tant qu’acteur culturel sur le territoire Cavaillonnais depuis plus de 15 ans, vous auriez du à minima organiser ce rendez-vous. En faisant fi du dialogue minimum requis, vous avez marqué clairement votre arrogance à notre endroit ainsi qu’à l’égard des Cavaillonnais. Sachez que notre association est seule responsable de ses choix, de ses positionnements et libre de son développement et de son avenir. Sachez aussi qu’elle est toujours engagée conventionnellement auprès de partenaires publics et privés, des réseaux professionnels régionaux et nationaux. En allant jusqu’à proposer le démantèlement de notre projet, vous faîtes preuve d’ingérence. C’est insupportable et intolérable et cela ne fait que souligner votre mépris. Aujourd’hui, nous vous signifions notre franche opposition au projet que vous portez dont des extraits ont été présenté par la presse. Nous vous rappelons aussi, que malgré les différents articles et autres parutions sur cette affaire, vous ne nous avez toujours pas fait parvenir une copie de votre projet, ce qui est le comble puisque nous sommes à l’évidence les premiers concernés. Cette démarche pour nous très signifiante, en dit long sur votre défiance et surtout ce qui nous apparaît comme de la pure démagogie. Pour finir, nos responsabilités d’acteurs culturels vis à vis du territoire de Cavaillon pouvaient nous faire espérer une démarche concertée et de solidarité, au lieu de cela nous avons eu la pire réaction possible de votre part dans des temps difficiles, une misérable tentative de récupération et de sauvetage individuel !
Les membres du Conseil d’Administration de l’association Le Grenier à Sons Copie à : - Monsieur le Député-maire de Cavaillon - Les élus du Conseil municipal de Cavaillon - Monsieur le Préfet du Vaucluse - Le ministère de la culture et de la communication - La DRAC de la région PACA - La région Provence Alpes Côte d’Azur - Le Conseil Général du Vaucluse - Les agences, réseaux, syndicats et autres partenaires culturels - La presse
9001Z
Chronologie d’une mutualisation forcée - page 77
La Fédurok / Lettre à la DGCA / 16 mars 2010
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La Fédurok
Fédération de lieux de musiques amplifiées/actuelles Monsieur Georges-François Hirsch Direction Générale de la Création Artistique Ministère de la Culture et de la Communication 62 rue de Beaubourg 75003 Paris Nantes, le 16 mars 2010
Objet :
Situation des lieux de Musiques Actuelles
Pièce jointe :
Communiqué de l’Assemblée Générale de la Fédurok des 8 et 9 mars 2010
Copie :
Christopher Miles, Délégué musiques (DGCA) André Cayot, Conseiller aux musiques actuelles (DGCA)
Monsieur, Suite à l’Assemblée Générale de la Fédurok réunie les 8 et 9 mars derniers, nous sollicitons un entretien. Nous déduisons de plusieurs constats que l’avenir d’une partie des lieux de Musiques Actuelles est condamné à moyen terme faute d’une prise de conscience collective de leurs partenaires, et surtout d’un réveil du Ministère de la Culture et de la Communication. Vous trouverez ci-joint le communiqué relatif aux principales résolutions prises à l’unanimité par les lieux lors de cette Assemblée Générale, et qui révèle l’état d’esprit dans lequel nous formulons notre demande. De nombreux éléments nous laissent penser que les projets que nous représentons n’ont pas, ou n’auront plus, droit à une considération égale et à un traitement équitable. L’exemple du Grenier à Sons à Cavaillon en est une première illustration, certes grossière, mais particulièrement emblématique. Nous osons encore croire que même dans une situation budgétaire présentée comme difficile, vous n’avez pas renoncé à toute évolution concernant des projets dont l’engagement et le sérieux n’est plus à démontrer. Le contraire serait fortement préjudiciable au regard des enjeux que représentent ces lieux et de la place qu’ils tiennent aujourd’hui dans la société. Nous osons encore penser que vous accepterez de nous entendre et de prendre en compte le volontarisme et le travail fourni par les lieux de Musiques Actuelles, et par notre organisation, la Fédurok. Vous remerciant pour votre réponse que nous espérons favorable et prompte, veuillez croire, Monsieur, à l’assurance de notre profond engagement Sébastien Cornu, Président
La Fédurok, 11 rue des Olivettes, 44 000 Nantes, FRANCE Tél : (33) 02 40 48 08 85 E-mail : contact@la-fedurok.org - Internet : www.la-fedurok.org N° Siret : 399 130 251 000 32 – Code NAF : 9499 Z
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La Fédurok / Lettre à la DRAC PACA / 17 mars 2010
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La Fédurok
Fédération de lieux de musiques amplifiées/actuelles A l’attention de Monsieur François Brouat Direction Régionale des Affaires Culturelles, Région Provence-Alpes-Côte d’Azur 23 Boulevard du Roi René 13617 Aix-en-Provence Cedex 1
Objet :
Situation du Grenier à Sons
Pièce jointe :
Communiqué de l’Assemblée Générale de la Fédurok des 8 et 9 mars 2010
Copie à :
Marc Ceccaldi, Directeur adjoint Francis Barascou, Conseiller Musique et Danse Christophe Ernoul, Conseiller Musiques Actuelles André Cayot, Conseiller aux musiques actuelles (DGCA)
Monsieur, Notre fédération a engagé un travail parallèle à celui de Monsieur Grémillet, directeur de la Scène Nationale de Cavaillon. Ce travail mené par la Fédurok vise à ce que l’engagement de plus de 15 ans d’une structure, certes modeste, ne soit pas négligemment balayé d’un revers de manche, par une décision unilatérale, et que la situation soit au contraire l’occasion de repenser un projet de Musiques Actuelles pour Cavaillon. Notre fédération s’est donc impliquée dans une assistance à l’association « Le Grenier à Sons » avec l’agence ORAMA depuis novembre dernier, mais également, depuis deux ans, dans un travail de mise en coopération de cinq lieux de Musiques Actuelles du Vaucluse. Ce travail nous permet désormais de mesurer les réalités locales et d’apprécier les perspectives à l’échelle de Cavaillon et du département. Parallèlement, au niveau national, nous avons entamé un processus de travail commun avec le Ministère de la Culture et de la Communication, la profession et des réseaux de collectivités territoriales dans le cadre d’un groupe de travail sur les lieux de Musiques Actuelles. Ce processus a permis de poser un cadre méthodologique au regard d’un certain nombre d’enjeux via le SOLIMA (Schéma d’Orientation des Lieux de Musiques Actuelles). Depuis la mise au jour du rapport sur la « mutualisation »entre la Scène Nationale de Cavaillon et le Grenier à sons, nous n’osons penser que vous ayez validé et scellé l’avenir des Musiques Actuelles à Cavaillon sans autre expertise et analyse que celle du directeur de la Scène Nationale, ou même sur la seule base de la « note de situation » des services de l’inspection du Ministère de la Culture et de la Communication. C’est pourquoi, nous demandons à ce qu’un minimum de concertation puisse être posé et qu’une expertise contradictoire soit portée à votre connaissance dans un souci d’égalité de traitement et de respect du projet et de l’association du Grenier à Sons. Vous trouverez en copie la résolution prise sur ce point à l’unanimité par les lieux adhérents de la Fédurok réunis en Assemblée Générale les 8 et 9 mars derniers. Dans l’attente de votre retour, veuillez croire, Monsieur, à l’assurance de notre engagement. Sébastien Cornu, Président
La Fédurok, 11 rue des Olivettes, 44 000 Nantes, FRANCE Tél : (33) 02 40 48 08 85 E-mail : contact@la-fedurok.org - Internet : www.la-fedurok.org N° Siret : 399 130 251 000 32 – Code NAF : 9499 Z
Chronologie d’une mutualisation forcée - page 79
Le Grenier à Sons - les salariés / Lettre à JM Gremillet / 18 mars 2010
Les salariés du Grenier à Sons 157 avenue du Général de Gaulle BP-20020- 84300 Cavaillon M. Jean-Michel Gremillet La Scène Nationale Rue du Languedoc BP 10205 - 84306 Cavaillon Cavaillon, le 18 mars 2010 Monsieur Gremillet, Nous avons appris par voie de presse la création d’un nouveau pôle unique culturel à Cavaillon dès septembre 2010 élaboré et dirigé par vous et administrativement géré par la Scène Nationale. Contrairement à ce qui est énoncé dans l’article, à aucun moment vous nous avez sollicité à ce sujet. Seraitce un oubli ? Vous semblez ne pas considérer les salariés du Grenier à Sons et les missions que nous accomplissons aujourd’hui. Notre employeur nous a affirmé de ne pas avoir été consulté ni sollicité. Comment pouvez-vous imaginer une possible restructuration de l’équipe salariée ainsi que du projet du Grenier à Sons, sans en parler aux premiers concernés ? Quel drôle de conception de ce que devrait être la mutualisation. L’article nous apprend également que vous ne souhaitez reprendre qu’une partie des missions du Grenier à Sons, à savoir la diffusion de concerts. D’un point de vue budgétaire par contre, vous ne semblez pas apporter de précisions… Avez-vous une raison valable, hormis le maintien de votre propre label (tel que vous l’avez déjà exprimé dans l’édito de votre programme 2009/10) de reprendre un projet qui fonctionne mené par une équipe spécialisée et reconnue ? Sachez que nous n’adhérons pas à vos méthodes. Nous exprimons aujourd’hui notre totale opposition à votre projet (tel que la presse nous l’a présenté) et affirmons notre intention de défendre par tous les moyens les missions du Grenier à Sons ainsi que nos postes. L’équipe salariée du Grenier à Sons Copie à : - l’ensemble des élus du Conseil municipal de Cavaillon - Monsieur le Préfet du Vaucluse - la DRAC de la Région PACA - la Région Provence Alpes Côte d’Azur - le Conseil Général du Vaucluse
Chronologie d’une mutualisation forcée - page 80
JM Gremillet / Réponse au GAS / reçue le 19 mars 2010
Chronologie d’une mutualisation forcée - page 81
JM Gremillet / Lettre aux salariés / 22 mars 2010
Chronologie d’une mutualisation forcée - page 82
Communiqués
Chronologie d’une mutualisation forcée - page 83
La Fédurok / Communiqué / 15 mars 2010
Communiqué Le 15 mars 2010 La Fédurok (Fédération de lieux de musiques amplifiées/actuelles) a tenu son Assemblée Générale les 8 et 9 mars derniers à Sannois et à Saint Germains en Laye, accueillie par les équipes de l'EMB et de la Clef. Réunissant les représentants de structures de musiques actuelles répartis sur l'ensemble du territoire français ainsi que les réseaux et organismes partenaires nationaux et européens, l’Assemblée Générale a permis de faire un tour d’horizon de la situation socio-économique et politique des lieux et de décider des actions de fond à poursuivre pour l’avenir dans un contexte général de plus en plus défavorable et incertain. La Fédurok constate la fragilisation progressive des structures de musiques actuelles par l’absence de véritable ambition de l’Etat de finaliser les processus engagés depuis 1998 (financements SMAC, Concertations territoriales, …) avec des collectivités territoriales, qui désormais semblent se retrouver contraintes à des réductions et à des concentrations de moyens sans autre fondement politique que le modèle gestionnaire. La Fédurok alerte sur la nécessité de ne pas sombrer dans des mises en œuvre mécaniques et trop simplistes des politiques publiques et appelle à résister, à créer des solidarités par la coconstruction démocratique des politiques publiques sur les territoires. C’est ainsi que les lieux de la Fédurok ont voulu mettre en avant lors de l’Assemblée Générale les points suivants : 1. La situation du Grenier à Sons à Cavaillon, ou l’exemple d’une fusion-absorption dans le service public de la culture. La ville de Cavaillon, face à des difficultés financières, a exprimé des questionnements quant aux 2 labels (Scène Nationale et SMAC) qu’elle finance. Elle a donc sollicité l’expertise du Ministère de la Culture et de la Communication, qui a remis une « note de situation » par son service de l’inspection et de l’évaluation en juillet 2009. La note rendue, a prôné l’excellence de la Scène Nationale. La Ville a ainsi confié à son directeur, Jean-Michel Gremillet, en accord avec les principaux partenaires publics, une « étude de mutualisation » entre le Grenier à Sons et la Scène Nationale, afin de conforter « le pôle culturel de référence » que représenterait cette dernière, en récupérant les financements publics du Grenier à Sons. La mutualisation préconisée par l’étude se traduit par la prise en compte par la Scène Nationale d’un peu de diffusion très ciblée de musiques actuelles, la récupération de la salle du Grenier à Sons pour des petites formes théâtrales et de danse et la reprise éventuelle d’une partie des salariés. Pour le reste des activités (répétition, accompagnement, ressource,…), à charge pour les autres structures du département de les reprendre ou non, sans les moyens financiers en conséquence, naturellement. La Fédurok dénonce : -
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la méthode utilisée en dehors de toute concertation avec les structures et personnels concernés, faisant fi du travail et de l’esprit des entretiens de Valois en particulier, traduits dans le SOLIMA 1 (cf. point 2) et le cahier des charges et missions Scène de Musiques Actuelles 2 . le mépris exprimé à l’égard des acteurs, praticiens et lieux de musiques actuelles aussi bien dans le rapport que dans la méthode.
La Fédurok, qui s’est engagée concrètement dans le soutien au Grenier à Sons, appelle à la mobilisation des acteurs des musiques actuelles pour que prévale un vrai projet territorial pour les musiques actuelles, plutôt que le seul calcul du maintien d’une institution culturelle à Cavaillon. 1 2
http://fsj.la-fedurok.org/documents/ProjetSOLIMA150110-1.pdf http://fsj.la-fedurok.org/documents/ProjetSMAC14.12.09.pdf
1 Chronologie d’une mutualisation forcée - page 84
2. La réaffirmation des principes de concertation et de co-construction des politiques publiques, ou la mise en place du SOLIMA (Schéma d’Orientation des Lieux de Musiques Actuelles Le champ des musiques actuelles a déjà servi de variable d'ajustement dans les budgets de la culture, au bénéfice d'institutions administrées bien plus onéreuses. Une augmentation sensible des moyens alloués par l’Etat aux lieux de Musiques actuelles, quasi stagnant depuis 2000, devrait permettre de finaliser l’effet levier et d’impulsion enclenchés en 1998 auprès des collectivités territoriales qui peinent de plus en plus à s’investir. La mise en œuvre du SOLIMA est un moyen de poser le sujet sur le plan territorial et d’analyser collectivement les potentialités de coopération et de mutualisation. Cela permet de prendre en compte l’ensemble de l’équilibre territorial et les enjeux propres aux musiques actuelles dans les logiques de concertation territoriales validées en 2006 par l'Etat, les collectivités territoriales et l'ensemble du secteur professionnel au travers du « Plan pour des politiques nationale et territoriales en faveur des Musiques actuelles ». Ce travail doit être accompagné d’une volonté de réalisation par les services de l’Etat, et de moyens en conséquence. 3. Pour une défense de la liberté de choix et de la diversité culturelle Face à la concentration financière dans le champ de la production et de la diffusion des musiques actuelles en France, avec notamment l’arrivée Live Nation, et au vu du manque de discernement d’un certain nombre d’élus dans l'attribution de leur soutien en direction de ces groupements capitalistes, la Fédurok alerte les pouvoirs publics, les professionnels du secteur, le grand public, les musiciens, et demande à ce que des garanties soient apportées en droit français et européen pour limiter ce mouvement de fond contraire à la démocratie et à la diversité culturelle. De son côté, la Fédurok s’engage dans un travail de formalisation d’une éthique professionnelle et contractuelle avec les acteurs des musiques actuelles qui le souhaitent. 4. La consolidation de la décentralisation, et non la recentralisation La réforme des collectivités territoriales engagée ne doit pas fragiliser et remettre en cause la capacité des collectivités territoriales à s’administrer. Elle doit au contraire les renforcer dans leur engagement pour la culture en particulier, dans la mise en place de processus de coopération, en préservant leur autonomie fiscale et le rôle politique des élus. C’est pourquoi la Fédurok s'inquiète de la réforme des collectivités territoriales qui pose un retour à l'Etat centralisateur, et remet en cause le principe constitutionnel de leur libre administration. Elle souhaite le maintien de l'autonomie fiscale des collectivités, garantes de leur autonomie politique et prône que la culture soit envisagée comme une compétence spécifique des collectivités territoriales. Elle s'inscrit en solidarité des élus territoriaux et appelle à rejoindre les mobilisations, notamment celle du 29 mars 2010, jour de débat du projet au Sénat.
Contacts presse : 02 40 48 08 85 Site internet : http://www.la-fedurok.org
2 Chronologie d’une mutualisation forcée - page 85
JM Gremillet / Communiqué / Réponse à la Fédurok / reçu le 19 mars 2010
Chronologie d’une mutualisation forcée - page 86
SMA / Communiqué / 24 mars 2010
Syndicat national des petites et très petites structures non-lucratives de Musiques Actuelles
*Communiqué Le SMA, syndicat des petites et très petites structures non lucratives de musiques actuelles, a pris connaissance de la situation dans laquelle se trouve actuellement une de ses entreprises adhérentes : le Grenier à sons, scène de musiques actuelles implantée à Cavaillon, dans le Vaucluse. Il apparaît en effet que la ville de Cavaillon, face à des difficultés financières, a souhaité mener une réflexion quant à sa politique, et notamment celle en faveur du spectacle vivant, afin d’alléger les charges de fonctionnement. Elle a ainsi fait appel dans ce domaine aux services du Ministère de la culture et de la communication qui a remis une « note de situation »1 en juillet 2009, rédigée par 2 inspectrices de la création et des enseignements artistiques. Après réception de cette note, une table ronde a eu lieu le 6 octobre 2009 réunissant les 4 principaux financeurs de la scène nationale. C’est lors de cette réunion qu’il a été décidé de demander au directeur de la Scène nationale de réaliser une étude portant sur la mutualisation des deux équipements. Etude précisée dans la lettre de mission signée du maire de Cavaillon et adressée au directeur de la scène nationale : Jean-Michel Gremillet. Ce dernier a alors remis en décembre 2009 un « rapport d’étape »2 présentant la mutualisation des deux structures, telle qu’il l’envisage et la préconise.
Après avoir pris connaissance de ces documents, le SMA tient à dénoncer le rapprochement des deux structures qu’il qualifie d’annexion du Grenier à sons à la scène nationale et non de « mutualisation ». Et cela, pour les raisons énoncées ci-après : 1. D’abord, sur un plan purement formel, il n’appartient nullement aux collectivités, et encore moins aux partenaires, de décider de l’avenir des salariés de la scène de musiques actuelles. Cette responsabilité incombe pleinement et uniquement au conseil d’administration du Grenier à sons. Les inspectrices du Ministère de la culture et de la communication n’ont donc aucune légitimité à demander de « suspendre le recrutement d’un nouveau directeur pour le Grenier à sons ». Et le directeur de la scène nationale ne peut être à l’origine d’un nouvel organigramme de la Smac. Sur le plan social, le SMA s’oppose à une précarisation des emplois avec la prévision, par Jean-Michel Gremillet, du passage d’un demi-poste au régime d’intermittence ; et à la suppression d’un poste. 2. Du point de vue de la méthode, le SMA s’insurge qu’il soit décidé du sort du Grenier à sons, en l’absence des personnalités participant à sa gouvernance. En effet, lors de la table ronde réunie le 6 octobre 2009, aucun membre du conseil d’administration, ni de l’équipe salariée n’a été convié pour appréhender la logique de mutualisation avec les collectivités en présence. Ce principe leur a été notifié a posteriori. 3. Ensuite, d’un point de vue économique, la note de situation du Ministère pointe la « gestion financière saine du Grenier à sons ». Les inspectrices ajoutent par ailleurs que « si économie il y a, elle restera sans
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Consulter la note de situation sur http://www.la-fedurok.org/documents/Grenier-a-Sons_Dossier.pdf Consulter le rapport d’étape sur http://www.la-fedurok.org/documents/Grenier-a-Sons_Dossier.pdf SMA, 221 rue de Belleville, 75019 Paris Tel : 01 42 49 21 16 - Mail : coordination@sma-syndicat.org - www.sma-syndicat.org N° siret : 498 650 050 00020 – APE 9412 Z
Chronologie d’une mutualisation forcée - page 87
Syndicat national des petites et très petites structures non-lucratives de Musiques Actuelles
doute marginale ; et l’économie de personnel éventuelle ne peut justifier le déficit de communication et de qualité de la programmation qui ne manquera pas de se produire. » Situation qui nous apparaît paradoxal car l’objectif premier de cette « mutualisation » annoncée par la ville est « d’alléger par mutualisation les charges de fonctionnement », alors que le Ministère dans sa note affiche que cette économie, si elle a lieu, restera « marginale ». Le SMA tient donc à pointer ce paradoxe. 4. En outre, d’un point de vue artistique, le projet d’annexion envisagé par Jean-Michel Gremillet ne tient nullement compte du projet artistique et culturel de la scène de musiques actuelles. En effet, le projet « l’Essaim » que celui-ci présente dans son rapport d’étape réduit la part du projet propre aux musiques actuelles à une quinzaine de dates de diffusion. Or, le SMA tient à rappeler que le projet d’une scène de musiques actuelles ne peut se réduire à la seule activité de diffusion. Le projet du Grenier à sons s’articule autour des activités de création, avec la mise à disposition de locaux de répétition et l’accueil de résidences ; d’information avec le point d’info musique (PIM) et l’action culturelle en direction des lycées et en milieu rural ; et enfin de diffusion avec les concerts. C’est ce qui en fait toute sa pertinence. 5. De surcroît, il apparait très clairement que le directeur de la scène nationale, lorsqu’il développe des pistes de travail pour la saison 2010-2011, dans le champ des musiques, n’a aucunement connaissance des esthétiques éclectiques qui composent le champ des musiques actuelles et en font leur richesse : électro, indus, métal, pop, hip-hop, rock, etc. Les pistes qu’il propose s’arrêtent à la chanson, au jazz et aux musiques du monde : esthétiques qui ne sauraient représenter l’étendue du champ. Le SMA s’oppose à cette vision réductrice du champ artistique qu’il défend. 6. C’est la pertinence du projet artistique et culturel du Grenier à sons qui en fait un maillon indispensable de la structuration des musiques actuelles sur le département du Vaucluse. La structure participe au maillage du territoire, afin que les musiques actuelles : de la création à la diffusion soient accessibles à l’ensemble des populations de ce département. Ce que pointe d’ailleurs la note de situation du Ministère : « on ne peut envisager de bouleverser l’organisation culturelle de la ville de Cavaillon sans avoir une vision claire de l’ensemble du territoire, tant en offre de production que de formation ». Il apparait donc hâtif et prématuré d’envisager une « mutualisation », sans avoir même mené une étude sur le territoire des pratiques et de l’offre culturelle. C’est pour cette raison que le SMA s’oppose encore à l’annexion du Grenier à sons par la scène nationale. 7. Enfin, sur un plan intellectuel, le SMA refuse d’entendre et d’accepter des arguments qui visent à hiérarchiser les esthétiques les unes aux autres. Il refuse d’admettre que la scène nationale est « naturellement LE pôle d’excellence », que « parce que son budget est trois fois supérieur à celui du Grenier à sons et son équipe salariée plus importante et qualifiée » elle serait plus légitime (cf. rapport d’étape de JM Gremillet). Le SMA revendique que « toutes les cultures se valent » et défend le principe de démocratie et de diversité culturelle.
Pour toutes les raisons évoquées ci-dessus, le SMA demande aux collectivités de revoir leur stratégie de « mutualisation » des deux scènes labellisées de Cavaillon, afin que les deux projets puissent continuer d’exister dans la complémentarité, et non au détriment l’un de l’autre. SMA, 221 rue de Belleville, 75019 Paris Tel : 01 42 49 21 16 - Mail : coordination@sma-syndicat.org - www.sma-syndicat.org N° siret : 498 650 050 00020 – APE 9412 Z
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SYNAVI / Communiqué / 28 mars 2010
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SUD Culture / Communiqué / 29 mars 2010
Communiqué de Presse : Grenier à Sons / Scène Nationale de Cavaillon (Avignon - 29 Mars 2010)
La journée d'action nationale de ce Lundi 29 Mars 2010, pour la défense de l'Art et de la Culture organisée par le Syndéac et la CGT prend aujourd'hui un goût bien amer ici en Vaucluse. Le goût de la lâcheté politique. En effet, alors que l'un des mots d'ordre du Syndéac est aujourd'hui celui de s'opposer à la régression organisée de l'Art et de la Culture dans notre pays, renforcée par la 2ème étape de la RGPP (Révision Générale des Politiques Publiques), force est de constater que le Directeur de la Scène Nationale de Cavaillon, et membre du Syndéac, fait aujourd'hui le grand écart entre ses déclarations engagées et sa soumission au pouvoir. D'un côté, il affiche son engagement (de façade) au sein du Syndéac, multipliant les édito engagés, les prises de paroles publiques pour la défense de la diversité et de la démocratisation culturelle (son affichage politique avec le Front de Gauche dans le cadre des récentes élections régionales n'étant que le plus récent avatar de son opportunisme politique). De l'autre, il s'est employé depuis plusieurs mois à mettre au point dans le plus grand secret, un projet d'OPA sur le Grenier à Sons dont le seul but (d'ailleurs clairement énoncé dans son document intitulé l'Essaim) est de se conformer aux nouveaux critères de labellisation des Scènes Nationales imposés par le Ministère de la Culture suite aux Entretiens de Valois. A savoir, pouvoir justifier d'un budget annuel de 2 millions d'euros. Or, puisque le budget annuel de la Scène Nationale est aujourd'hui d' 1,4 million d'euros et celui du Grenier à Sons de 400 000 euros par an, Jean Michel Grémillet n'a rien imaginé de mieux que de digérer le Grenier à Sons pour sauver sa boutique. En agissant de la sorte, il abonde dans le sens de la Révision Générale des Politiques Publiques, par ailleurs dénoncée par... le Syndéac ! A savoir l'adaptation aux restrictions budgétaires, la soumission au pouvoir et aux idées libérales de rentabilité dans la Culture, et la contribution à la régression culturelle organisée dans notre pays. A ce point-là, ce n'est même plus d'opportunisme qu'il est question, mais de lâcheté politique. Mais au-delà de cette affaire, la question qui se pose aujourd'hui à nous tous est la suivante : Jusqu'où sommes-nous prêts à accepter l'inacceptable ? Que sommes-nous chacun d'entre nous capables de supporter pour sauver nos acquis individuels ? Jusqu'à quel point sommes-nous prêts à collaborer à un système inique ? Avec sa puissante théorie de la banalité du mal, Hannah Arendt a très bien montré que ceux qui choisissent d'accomplir des actes menant tout droits aux pires régimes totalitaires sont la plupart du temps des gens ordinaires, et non des monstres. Cette théorie devrait nous interpeller particulièrement dans le climat politique délétère d'aujourd'hui. Il ne s'agit pas d'une fiction. Aux dernières élections Régionales les listes d'extrême droite ont totalisé pratiquement 40% des voix à Cavaillon et il y a 2 jours à peine, c'est Jean Marie Le Pen lui-même qui a intronisé Michel Vauzelle comme Président de la Région avec un discours ultra provocateur sur le fascisme. Plus que jamais l'heure est à la résistance. Plus que jamais nous avons besoin de TOUTES nos forces créatives et de TOUTE la diversité culturelle pour lutter contre la barbarie rampante. Sud Culture 84 – sudculture84@no-log.org - http://www.sud-culture.org/expressions/ Chronologie d’une mutualisation forcée - page 90
Institutions / Communiqué / 29 mars 2010
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Le Grenier à Sons / Communiqué / 1er avril 2010
Communiqué – 1er avril 2010 – Le Grenier à Sons
A la veille de pâques - Premier son(-s) de cloche : Le Grenier à Sons vers un projet de coopération. Lundi 29 mars dernier fut une journée importante pour le Grenier à Sons. Suite à une initiative de la DRAC, l’association le Grenier à Sons était conviée à participer à un temps de concertation (avec une délégation du Ministère de la Culture, de la DRAC PACA, de la ville de Cavaillon et Jean-Michel Gremillet directeur de la scène nationale) afin d’engager le dialogue sur le projet de mutualisation initié et porté par la Scène Nationale de Cavaillon. Projet dans lequel l’absorption d’une partie des missions du Grenier à Sons et le transfert de ses financements, au bénéfice de la Scène Nationale, étaient envisagés. Conscient de notre responsabilité de porteur de projet artistique et culturel depuis plus de 10 ans, le Grenier à Sons, l’Akwaba et la Gare ont proposé un projet alternatif à l’échelle du territoire. Il affiche une démarche novatrice et dynamique par la mise en coopération des lieux de musiques actuelles du Sud-Vaucluse, favorisant un projet culturel territorial concerté et cohérent. Notre intention se veut constructive et ouverte au partenariat avec la Scène Nationale. La coopération entre les lieux de musiques actuelles doit permettre d’enrichir les missions que chacun assure, de rationaliser les fonctionnements et de mutualiser les moyens, d’harmoniser les activités et d’amplifier les résonances des projets au bénéfice des populations et du territoire. Dans l’après midi du 29 mars, un comité de pilotage rassemblant les collectivités territoriales et l’Etat à la Scène Nationale, sur le même sujet et initialement prévu pour valider le projet de M. Gremillet, a publiquement acté le principe d’un élargissement du projet de la Scène Nationale à la diffusion de musiques actuelles. En même temps, ce comité a, par ailleurs, souhaité nous accorder du temps afin que nous puissions développer notre proposition de projet. Lucides face aux enjeux de la situation, l'Etat et les collectivités se sont déclarés prêts à nous accompagner dans cette voie. Malgré cette ouverture, nous rappelons que la partie est néanmoins loin d’être jouée. Aussi, nous espérons vous voir à nos côtés dans cette nouvelle étape et compter sur votre présence au fil des avancées car votre soutien a été précieux et le sera encore. Restons mobilisés et attentifs à la préservation de la diversité de nos projets !
Contact presse : Bertrand Biennier / direction@grenier-a-sons.org Chronologie d’une mutualisation forcée - page 92
Le Grenier à Sons / Akwaba / La Gare / Communiqué / 16 juin 2010
COMMUNIQUE DE PRESSE DU 16 JUIN 2010 Le Grenier à Sons / Akwaba / La Gare
Que veut la Ville de Cavaillon pour les Musiques Actuelles ? Le Grenier à Sons, l'Akwaba et La Gare tiennent à faire part de leur inquiétude suite à la décision du conseil municipal de la Ville de Cavaillon du lundi 14 juin de dénoncer la convention de mise à disposition des locaux du Grenier à Sons alors que l’ensemble des partenaires publics avait favorablement accueilli lors de la réunion du 31 mai le projet de coopération territoriale des musiques actuelles en Sud Vaucluse (le MAT –Musiques Actuelles et Territoire). Le contexte Fin mars 2010, les partenaires publics nous demandaient de formaliser un projet « harmonisé » avec celui de la Scène Nationale. C’est ainsi que fin mai 2010, le Grenier à Sons, La Gare et l'Akwaba accompagnés par la Fédurok et Orama, proposaient la constitution d'une association de préfiguration réunissant les 3 lieux et la Scène Nationale, afin d'officialiser une démarche de "coopération-mutualisation" pour un projet artistique et culturel territorial, à l'échelle de la future communauté d'agglomération -réunissant les 3 communautés de communes actuelles dont dépendent les structures concernées (Luberon Durance - Mont de Vaucluse et Pays des Sorgues Coustellet). Le projet MAT (Musiques Actuelles et Territoire) porte la volonté des lieux de s'inscrire dans une approche territoriale, souhaitant s'ouvrir à terme à l'ensemble des acteurs du territoire (lieux, festivals, écoles, artistes, publics...), partageant un socle de valeurs communes (économie sociale et solidaire, développement durable, démocratie locale, diversité artistique) et faisant état de constats partagés sur les besoins des populations en termes de pratiques artistiques et culturelles. Cette proposition, de par ses qualités (structurantes, innovantes,…), a été la piste de travail retenue ce jour là par l'Etat, la Région et le Département. Dans cette dynamique nous avons proposé que l’association Le Grenier à Sons devienne l’association de préfiguration du projet de coopération territoriale, tout en portant de nouvelles orientations pour le territoire de Cavaillon (autour de 5 axes : travail de proximité, pratiques culturelles, trans-générationnel, interculturel, développement durable).
La décision du Conseil Municipal du 14 juin soulève stupeur et incompréhension de toute part. L’ensemble des autres partenaires publics réunis le 31 mai (Ministère de la Culture, DRAC PACA, Région PACA, Département du Vaucluse), à commencer par M.Tamisier, Président de la Commission Culture du Conseil Général du Vaucluse (présent lors de notre conférence de presse du 16 juin), déclare toujours vouloir soutenir le projet de coopération territoriale. Les Conseils d'administration du Grenier à Sons, de La Gare et de l'Akwaba réaffirment leur mobilisation pour l'intérêt général du territoire. Il nous semble indispensable que la Ville de Cavaillon exprime de toute urgence sa position concernant le MAT, afin que chacun prenne ses responsabilités quant à l'avenir des musiques actuelles, des équipes salariées et des moyens mobilisés sur Cavaillon. Chronologie d’une mutualisation forcée - page 93
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